Site Internet consacré à l’héritage du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie

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Milan Babić

Je dois maintenant vivre avec mes remords et ma douleur pour le reste de ma vie. Ces crimes et ma participation à ces crimes ne pourront jamais être justifiés. Je n'ai pas les mots pour exprimer la profondeur de mes remords  [...] Je ne peux qu'espérer qu'en disant la vérité, en admettant ma culpabilité et en exprimant mes remords, je peux être utile à ceux qui continuent à croire que ce genre d'agissements inhumains peut être justifiés.

Milan Babić, était l’ancien Premier ministre/Président du gouvernement autoproclamé de la Région autonome serbe de Krajina, en Croatie, en 1991-1992, et lorsque celle-ci s’est proclamée République des Serbes de Krajina. Milan Babić a participé à une campagne de persécutions contre les non serbes. Il savait que des crimes étaient commis,  tels que des sévices dans les prisons, des expulsions, des transferts forcés et la destruction de biens. Il savait également que des civils étaient tués au cours de ces déplacements forcés. Milan Babić a soutenu la prise de contrôle de certains territoires par l’armée et y a participé. Il a encouragé et favorisé l’acquisition d’armes et a prononcé des discours ethniquement incendiaires lors de rassemblements publics et dans les médias, propagande qui a contribué à déclencher des actes de violences à l’encontre de la population croate et d’autres non serbes. Avant d’être mis en accusation, il a témoigné pour le Procureur dans l’affaire Milošević. Milan Babić a été condamné à 13 ans d’emprisonnement.

Lire son aveu de culpabilité

audience relative à la sentence, 2 avril 2004

Je me présente devant le Tribunal avec un profond sentiment de remords. Je me suis permis de participer aux pires persécutions à l’encontre de personnes simplement parce qu’elles étaient croates et pas serbes. Des gens innocents ont été persécutés, des gens innocents ont été expulsés de chez eux. Des gens innocents ont été tués. Même après avoir appris ce qui s'était passé, j’ai gardé le silence. Pire, j'ai continué à exercer mes fonctions, et par le biais de mes activités personnelles, je suis devenu personnellement responsable des actes inhumains dont les innocents ont fait l'objet.

Je dois maintenant vivre avec mes remords et ma douleur pour le reste de ma vie. Ces crimes et ma participation à ces crimes ne pourront jamais être justifiés. Je n'ai pas les mots pour exprimer la profondeur de mes remords, pour ce que j'ai fait et les conséquences de mes péchés sur les autres. Je ne peux qu'espérer qu'en disant la vérité, en admettant ma culpabilité et en exprimant mes remords, je peux être utile à ceux qui continuent à croire que ce genre d'agissements inhumains peut être justifié.

Seule la vérité peut donner l'occasion au peuple serbe de se libérer de la honte collective. C'est seulement en avouant ma culpabilité que je peux assumer la responsabilité de tout le mal que j'ai fait. J'espère que mes remords permettront aux autres de mieux vivre avec leurs souffrances et leurs douleurs. J'ai compris que l’hostilité et la division ne nous faciliteront jamais la vie. J'ai compris également que le fait que nous appartenions tous à la même espèce humaine est plus important que toutes les différences et que c'est seulement par le biais de la réconciliation que nous pourrons continuer à vivre en tant qu'être humain dans la paix et l’amitié et que nous permettront à nos enfants de vivre dans un monde meilleur.

J'ai demandé à Dieu de m'aider à exprimer mes remords et je lui suis reconnaissant de me donner la possibilité de le faire. Je demande à mes frères croates de pardonner leurs frères  serbes. Je prie pour que le peuple serbe se tourne vers l'avenir et pour qu'il atteigne la compassion qui permettra de se faire pardonner les crimes.

Pour finir, je suis entièrement à la disponibilité de ce Tribunal et de la justice internationale.
Merci beaucoup.

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