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1 TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL AFFAIRE N° IT-95-14-T
2 POUR L'EX-YOUGOSLAVIE
3 Jeudi 31 juillet 1997
4 La séance est ouverte à 10 heures 05.
5 M. le Président. - Veuillez vous asseoir. Monsieur le Greffier,
6 veuillez faire entrer l'accusé s'il vous plaît.
7 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)
8 Nous pouvons introduire le témoin et poursuivre le contre-
9 interrogatoire.
10 (Le témoin est introduit dans la salle d'audience.)
11 Monsieur Djidic, est-ce que vous m'entendez ?
12 M. Djidic (interprétation). - Oui, Monsieur le Président, je
13 vous entends. Bonjour.
14 M. le Président. - Etes-vous reposé ?
15 M. Djidic (interprétation). - Oui, merci.
16 M. le Président. - Vous avez la parole, Maître Nobilo ?
17 M. Nobilo (interprétation). - Je vous remercie, Monsieur le
18 Président, Messieurs les Juges. Bonjour, Monsieur Djidic.
19 M. Djidic (interprétation). - Bonjour.
20 M. Nobilo (interprétation). - Nous étions arrivés à ce document
21 portant sur le Conseil de coordination, qui était de votre initiative. Je
22 vais vous demander de vous souvenir d'une autre initiative visant à la
23 formation d'une union des forces armées. Concernant Pasalic et Prkacin,
24 deux officiers de haut rang, êtes-vous au courant de leur commandement
25 conjoint ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Oui. Je pense que c'est vers le
2 mois d'octobre que M. Prkacin et M. Prkacin sont venus à Jaganjac.
3 M. Nobilo (interprétation). - Pour que tout ceci soit plus
4 clair, pourriez-vous nous dire qui étaient ces personnes, quel était leur
5 grade et à quoi ils appartenaient ?
6 M. Djidic (interprétation). - C'était des officiers de haut
7 rang, des colonels je crois. Je pense que c'était des officiers qui
8 venaient de Croatie. Je sais que M. Bercacin** était venu de Croatie.
9 M. le Président. - Pardon, Monsieur le Greffier, il doit y avoir
10 des interférences. Il y a quelqu'un qui siffle. Cela perturbe un peu la
11 dignité des débats.
12 M. Djidic (interprétation). - Ante Prkacin venait de Croatie.
13 M. Nobilo (interprétation). - A quelle formation de l'armée
14 appartenait-il ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il était au HVO ou à
16 l'armée croate. Je ne suis pas sûr.
17 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de Alif Pacadic**?
18 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il était dans l'armée,
19 dans la Défense territoriale, mais je n'en suis pas sûr.
20 M. Nobilo (interprétation). - Quand avez-vous vu ces messieurs
21 pour la première fois ?
22 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était au mois
23 d'octobre.
24 M. Nobilo (interprétation). - Où vous êtes-vous rencontrés ?
25 M. Djidic (interprétation). - A Travnik.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il s'agissait d'une
2 réunion ? Pourriez-vous nous dire ce qui s'est passé ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'était une réunion qui s'est
4 tenue tant à Travnik qu'à Vitez. Ces hommes avaient pour mission d'assurer
5 la liaison entre les unités de l'armée et du HVO, et de tenter de
6 défendre Jajce.
7 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il un commandement ou
8 quelqu'un venant du commandement de haut niveau, ou recevaient-ils des
9 instructions du commandement ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas, mais ils auraient
11 aussi pu venir de leur propre initiative.
12 M. Nobilo (interprétation). - Pourrait-on dire qu'il s'agit là
13 d'un commandement conjoint pour la Bosnie centrale ?
14 M. Djidic (interprétation). - Oui, je pense qu'on pourrait
15 qualifier cela ainsi.
16 M. Nobilo (interprétation). - Comment cela a-t-il fonctionné ?
17 Pendant combien de temps ce commandement conjoint d'armée de Bosnie-
18 Herzégovine-HVO a-t-il fonctionné ?
19 M. Djidic (interprétation). - Jusqu'au jour de la chute de
20 Jajce. Je pense que pendant un certain temps, ces messieurs sont restés,
21 mais je ne sais pas où ils sont allés par la suite.
22 M. Nobilo (interprétation). - Pourrait-on dire que, pendant
23 cette période, le commandement conjoint était en fait en situation de
24 supériorité hiérarchique par rapport à Blaskic ou au troisième corps ?
25 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas s'il était
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1 supérieur. Pendant leur présence sur place, il y a eu des réunions
2 réunissant tous les commandants de Bosnie centrale, tant croates que
3 musulmans, ou plutôt à la fois le HVO et la Défense territoriale. J’étais
4 présent lors d'une de ces réunions, à Vitez et à Travnik, j'ai participé.
5 M. Nobilo (interprétation). - Comment qualifieriez-vous cet
6 épisode de commandement conjoint avec Pasalic et Prkacin ? Etait-ce une
7 tentative positive ?
8 M. Djidic (interprétation). - Toute tentative dans ce sens était
9 une bonne initiative.
10 M. Nobilo (interprétation). - Votre réponse est donc
11 affirmative ?
12 M. Djidic (interprétation). - Oui.
13 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que des hôtels et
14 des restaurants musulmans de Vitez avaient fait l'objet d'explosions.
15 M. Djidic (interprétation). - Oui.
16 M. Nobilo (interprétation). - De quels hôtels parlez-vous ?
17 M. Djidic (interprétation). - En fait, de cafés, de bars
18 musulmans, de magasins, de kiosques à journaux, mais aussi d’habitations.
19 M. Nobilo (interprétation). - Et s'agissant de l'hôtel ?
20 M. Djidic (interprétation). - L'hôtel de Kruscica a été la cible
21 d’attaques. A l'hôtel Plavac, à cette occasion, des dégâts considérables
22 ont été causés.
23 M. Nobilo (interprétation). - Comment s’est passée l'attaque ?
24 M. Djidic (interprétation). - C'était un musulman qui avait loué
25 l'hôtel ou qui gérait l'hôtel. L'organisation du travail Sebesic était
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1 propriétaire de cet hôtel. A l'époque, Sebesic louait ces installations,
2 moyennant, bien sûr, une certaine rétribution. Elle louait ces
3 installations à des particuliers ou à ses propres employés.
4 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne nous avez pas dit comment
5 l'attaque sur l'hôtel s'est passée.
6 M. Djidic (interprétation). - L'hôtel a été attaqué par des obus
7 RPG. Des dégâts considérables ont été causés. Je n'étais pas témoin
8 oculaire de la situation, je ne connais donc pas les détails.
9 M. Nobilo (interprétation). - Quand ceci s’est-il passé ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je me souviens pas de la date
11 exacte.
12 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous énumérer les autres
13 cafés ou bars qui étaient la propriété de Musulmans ?
14 M. Djidic (interprétation). - Il y avait un bar sur le pont de
15 la rivière Lasva qui appartenait à Najlo Hodzic. Par deux fois, il y a eu
16 des explosions dans ce bar, ainsi que dans plusieurs autres bars dans la
17 ville même. Il y avait aussi le kiosque qui se trouvait à proximité de
18 l'hôtel, un salon de coiffure qui était la propriété de Zumreta Kalazovic
19 et il y en a eu d'autres.
20 M. Nobilo (interprétation). - Qui étaient les auteurs de ces
21 actes ?
22 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons jamais pu découvrir
23 les auteurs. Jamais, nous n'avons reçu de rapport à ce sujet.
24 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que des installations
25 croates ont fait l'objet d'attaques ou d'explosions similaires ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas, mais je ne suis
2 pas tout à fait sûr.
3 M. Nobilo (interprétation). - Je vais essayer de vous rafraîchir
4 la mémoire. Il y avait le restaurant Kamin en janvier 93... le 29 ou le
5 27 janvier 93. Vous vous en souvenez ?
6 M. Djidic (interprétation). - Oui.
7 M. Nobilo (interprétation). - Qui était le propriétaire ? Un
8 Croate ou un Musulman ?
9 M. Djidic (interprétation). - C'était un Croate.
10 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'une bombe a été déposée
11 dans cet endroit ?
12 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui. Il y a eu pas
13 mal de rumeurs qui ont circulé à propos de cet événement.
14 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que l'auteur a été
15 identifié ?
16 M. Djidic (interprétation). - Non. Mais à la cellule de crise,
17 au Krizni Stab, on en a parlé. Nous avons reçu un rapport selon lequel il
18 n'avait pas été confirmé que le propriétaire de ce bar ait refusé de
19 verser une certaine somme d'argent au HVO.
20 Personnellement, je n'en ai pas eu connaissance. Je le répète,
21 ce n'était que des rumeurs.
22 M. Nobilo (interprétation). - Ainsi, ce serait un exemple ou un
23 cas où un Croate a fait exploser une installation croate, et l'autre cas
24 était celui d’un Croate qui faisait exploser des installations musulmanes.
25 J'aimerais vous montrer un document relatif au commandement suprême.
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1 Monsieur l'Huissier pourrait-il m'aider ?
2 Monsieur Djidic, veuillez placer ce document sur le
3 rétroprojecteur pour que tout le monde puisse en prendre lecture. Je vais
4 le lire. Vous pourrez l'examiner.
5 L'intitulé est : "République de Bosnie-Herzégovine, Communauté
6 croate de Herceg-Bosna, Conseil croate de la défense, commandement du
7 4ème bataillon de la police militaire de Vitez".
8 La référence est : 02 4/3-07-68/93. La date est celle du
9 18 janvier 1993.
10 Cela est adressé -vous voyez le destinataire dans le coin
11 supérieur droit- au chef de la police militaire de Mostar, zone
12 opérationnelle de Bosnie centrale. C'est un rapport sur un meurtre. Nous
13 en arrivons au texte :
14 "Le 17 janvier 1993, vers 10 heures 30 du soir, Srecko Veber,
15 chauffeur au commandement du quatrième bataillon de la police militaire de
16 Vitez, a été tué. Le meurtre de ce policier de la police militaire a eu
17 lieu au café pizzeria Venizia à Travnik, selon les témoignages de témoins
18 oculaires.
19 L'enquête menée sur place a été effectuée vers 2 heures du matin
20 le 18 juillet 1993 au café Venicia de Travnik, en présence d'un juge
21 militaire, Zeljko Percinlic, le Procureur militaire Marinko Jurcevic, les
22 enquêteurs de la police judiciaire Nikola Opacak et un technicien de la
23 police judiciaire Ilija Marjanovic.
24 Outre les personnes mentionnées ci-dessus, il y avait sur place
25 des représentants du MUP de Travnik : Ferzo Daelilbajic, Nermin Mezinovic,
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1 Nikola Augustinovic et un juge militaire de l'armée de Bosnie-
2 Herzégovine : Darmin Avdic.
3 Selon des témoins oculaires, ce meurtre a été commis par
4 Enver Dzelibasic de Karaula, membre de l'armée de Bosnie-Herzégovine, et
5 qui est en fuite. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre". Ceci
6 est signé par le commandant Zvonko Vukovic. Y figure également le sceau du
7 commandant de la police militaire de Mostar.
8 Une copie a été envoyée au centre de Vitez, à la zone
9 opérationnelle de Bosnie centrale, et aussi aux archives.
10 Monsieur Djidic, vous souvenez-vous de cet événement
11 maintenant ?
12 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.
13 M. Nobilo (interprétation). - De quoi vous souvenez-vous par
14 rapport à cet événement ?
15 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu dire qu'il y avait eu
16 des problèmes à Travnik, et des morts, mais je n’en connais pas les
17 détails.
18 M. Nobilo (interprétation). - La personne qui a été tuée faisait
19 partie de la police militaire de Vitez. Est-ce que cela a suscité des
20 réactions négatives ? En avez-vous discuté ?
21 M. Djidic (interprétation). - Des discussions ont surgi à ce
22 propos, mais je ne me souviens pas des détails.
23 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous Zvonko Vukovic ?
24 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui, mais j'ai de la
25 peine à me souvenir de son visage.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous quel poste il
2 occupait ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il travaillait à la
4 police militaire, à la police régionale du HVO à Vitez.
5 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous les personnes
6 énumérées ici, par exemple les membres du MUP de Travnik ?
7 M. Djidic (interprétation). - Non.
8 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous le juge militaire
9 de l'armée de la Bosnie-Herzégovine Avdic Darmin ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne le connaissais pas et je le
11 ne connais toujours pas à cette date.
12 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous, à Vitez, le Juge
13 et le Procureur Zeljko Percinlic et Marinko Jurcevic ?
14 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu parler d'eux, mais je
15 ne sais pas si je les connais personnellement.
16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, la défense
17 aimerait enregistrer ce document dans les mêmes conditions que celles que
18 nous avons établies hier.
19 M. Kehoe (interprétation). - Il n'y a pas de source. Ce document
20 ne peut pas être versé faute de source, donc pour les mêmes raisons.
21 M. le Président. - La défense vient de dire que le document
22 devait être enregistré dans les mêmes conditions que ceux d'hier. Je
23 rappelle les conditions qui ont été posées hier : ce document est
24 enregistré provisoirement sous la cote... Monsieur le Greffier ?
25 M. le Greffier. - D/19.
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1 M. le Président. - La défense vient de dire que le document
2 devait être enregistré dans les mêmes conditions que les documents d'hier.
3 Je rappelle les conditions qui ont été posées hier : ce document
4 est enregistré provisoirement sous la côte D/19. Le Tribunal s'est
5 prononcé pour que l'identification soit faite.
6 Je suppose, Maître Nobilo, qu'à un autre moment du procès vous
7 serez amené à identifier ce document. Sinon, il ne sera pas considéré
8 comme pièce à conviction, nous sommes d'accord. Donc ne répétons pas à
9 chaque fois la même chose, sinon nous perdons du temps.
10 Pour l'instant, Monsieur le Greffier, ce sera D/19.
11 M. Nobilo (interprétation). - Bien sûr, Monsieur le Président.
12 Il est certain que nous n'avons pas le choix. Il nous faudra accepter ce
13 qui a été décidé.
14 Monsieur Djidic, vous avez dit qu'aucune violence n'avait été
15 commise par les membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine contre les
16 Croates. Vous avez donné un exemple, celui d'une de vos connaissances,
17 quelqu'un de la police qui était revenu et qui a été tué, car il croyait
18 que la situation pouvait s'améliorer.
19 J'aimerais vous poser quelques questions, toujours pour vous
20 permettre de vous souvenir de la situation telle qu'elle se présentait à
21 l'époque.
22 Le 10 décembre 1992 à Kruscica, dans les confins de votre
23 municipalité, vous souvenez-vous que l'armée de Bosnie-Herzégovine ait
24 ouvert le feu sur un véhicule du HVO et, ce faisant, ait blessé une
25 personne ? Il s'agit du 10 décembre 1992.
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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas des détails.
2 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous si effectivement cet
3 événement a eu lieu ?
4 M. Djidic (interprétation). - On en a parlé. On a parlé de
5 quelque chose qui s'était passé, mais je pense que les auteurs n'ont pas
6 été identifiés.
7 M. Nobilo (interprétation). - Le 17 janvier 1993, à Vitez, dans
8 une localité appelée Sadovaca, les membres de l'armée de Bosnie-
9 Herzégovine ont désarmé des membres du HVO, ont confisqué leur véhicule
10 Tam 110 et deux caisses d'explosifs. Vous souvenez-vous de cet incident
11 qui est survenu le 17 janvier à Vitez ?
12 M. Djidic (interprétation). - Il y a eu beaucoup d'incidents.
13 Dans l'affaire dont vous parlez, je ne me rappelle pas cet incident avec
14 le véhicule, mais si j'obtenais des détails complémentaires peut-être que
15 les choses seraient plus claires pour moi.
16 Excusez-moi, mais je vous ai déjà dit qu'à ce moment-là, c'est-
17 à-dire à partir du mois de novembre, la 325ème brigade avait été formée.
18 Cette brigade avait été créée et mise en place. J'ai perdu certaines
19 compétences. Donc je n'étais plus informé, en détail, de certaines choses.
20 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, je me rends bien
21 compte de cela, mais vous étiez présent et je vous demande si vous vous en
22 rappelez. Cela n'a pas besoin d'entrer dans le cadre de vos
23 responsabilités.
24 Vous rappelez-vous que le 21 janvier 1993, à Kruscica,
25 municipalité de Vitez, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont
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1 tiré sur des maisons privées et ont blessé un membre du HVO ?
2 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas de cela.
3 M. Nobilo (interprétation). - Je vais maintenant parler d’une
4 chose qui est très proche de vous. Le 21 janvier 1993 également dans
5 Stari Vitez, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont arrêté deux
6 policiers militaires, les ont malmenés et ont insulté leur mère Ustasa.
7 Vous rappelez-vous cela ?
8 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas cet
9 incident.
10 M. Nobilo (interprétation). - Le 20 novembre 1992 à Kruscica,
11 municipalité de Vitez, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont
12 perpétré un massacre contre six membres de la police militaire, à qui ils
13 ont pris les armes, les insignes et de l'argent. Vous rappelez-vous cet
14 événement ?
15 M. Djidic (interprétation). - Pouvez-vous répéter ce que vous
16 avez dit ?
17 M. Nobilo (interprétation). - Le 20 novembre 1992.
18 M. Djidic (interprétation). - Oui, je m’en rappelle.
19 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire ce qui s'est
20 passé ? Est-ce l'incident que vous avez déjà décrit ?
21 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est le jour où deux membres
22 de l'armée ont été tués.
23 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez déjà expliqué cela.
24 M. Djidic (interprétation). - Oui, effectivement.
25 M. Nobilo (interprétation). - Le 8 novembre 1992, à Vitez, près
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1 du centre des sapeurs-pompiers, des membres de l'armée de Bosnie-
2 Herzégovine ont tiré sur Zarko Biljaka, membre du HVO, et l'ont gravement
3 blessé. Est-ce que vous êtes au courant de cela ?
4 M. Djidic (interprétation). - Mon commandement n'était pas dans
5 ce bâtiment. Cela s'est passé devant la police civile, devant le
6 commissariat de police. Mais je suis au courant de cet événement.
7 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que vous savez ?
8 M. Djidic (interprétation). - Ce jeune homme, Biljaka, a causé
9 un certain incident. Je n'en connais pas exactement la nature. Je crois
10 qu'il a même jeté une grenade. Après quoi, certains ont tiré sur lui et
11 nous en avons discuté lors d'une réunion. J'ai entendu dire qu'il avait
12 été blessé, mais à quel point, je ne sais pas.
13 M. Nobilo (interprétation). - Vous dites que vous n'êtes pas sûr
14 qu'il ait lancé une grenade. Comment est-ce possible ? Est-ce un acte
15 courant que de lancer une grenade contre un commissariat de police ?
16 M. Djidic (interprétation). - A cette époque là, de très
17 nombreuses choses, assez laides, se passaient. M. Biljaka a été connu à
18 Vitez pour ce genre de choses. Les Croates aussi ont eu des problèmes avec
19 lui.
20 M. Nobilo (interprétation). - Mais s'agissant de la grenade,
21 peut-on arriver à une conclusion ? Vous vous en rappelez ou vous ne vous
22 en rappelez pas ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il a lancé une
24 grenade.
25 M. Nobilo (interprétation). - Avec certitude, ou avec des
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1 réserves ?
2 M. Djidic (interprétation). - Avec des réserves.
3 M. Nobilo (interprétation). - Un autre incident survenu à Vitez.
4 Le 26 juin 1992, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont
5 assassiné Ivica Pocrnia et Vlatko Zuljevic, deux Croates dont les corps
6 ont été recouverts de terre et retrouvés quarante-cinq jours plus tard.
7 Vous rappelez-vous cela ?
8 M. Djidic (interprétation). - Oui, je me rappelle cela.
9 M. Nobilo (interprétation). - Que vous rappelez-vous ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je me rappelle que l'armée voulait
11 accuser la Défense territoriale. Je pense que ce n'est pas la Défense
12 territoriale qui a commis cet acte, mais que c'était un règlement de
13 comptes entre Croates.
14 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous sommes encore dans le
15 schéma des attaques de Croates contre Croates.
16 M. Djidic (interprétation). - Oui.
17 M. Nobilo (interprétation). - Le 10 septembre 1992, des membres
18 de l'armée de Bosnie-Herzégovine de Vitez ont agressé Ivo Sucic pour le
19 voler et l'ont ensuite assassiné. Est-ce que vous êtes au courant de
20 cela ?
21 M. Djidic (interprétation). - Oui, je le suis.
22 M. Nobilo (interprétation). - Que savez-vous au sujet de cet
23 incident ?
24 M. Djidic (interprétation). - Ce ne sont pas des membres de la
25 Défense territoriale qui ont commis cet acte. D'abord, on ne savait pas
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1 qui avait commis cet acte. Plus tard, on l'a découvert. Cet acte a été
2 condamné par chacun à Vitez. A l'époque, il y avait encore une
3 collaboration avec les Croates.
4 Comme je travaillais à l'époque au ministère de l'Intérieur,
5 j'avais reçu quelques jours auparavant une information au sujet du fait
6 que deux Bosniaques qui étaient responsables de ce meurtre avaient été
7 condamnés à des peines de prison.
8 Un acte de ce genre n'était pardonné à personne à l'époque, même
9 s'il était impossible de savoir exactement qui l'avait commis. Des doutes
10 existaient, des soupçons qui aujourd'hui sont tout à fait établis.
11 M. Nobilo (interprétation). - Après cinq ans ?
12 M. Djidic (interprétation). - J'ai reçu le jugement il y a
13 environ une vingtaine de jours.
14 M. Nobilo (interprétation). - Vous rappelez-vous un incident
15 survenu le même jour, le 10 septembre 1992, date à laquelle des membres de
16 ce qui était à l'époque la Défense territoriale -et plus tard il a
17 simplement été écrit armée de Bosnie-Herzégovine- ont tué un certain
18 Ivica, commandant du HVO de Travnik ?
19 M. Djidic (interprétation). - Oui, je me rappelle.
20 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que les auteurs de ce
21 meurtre ont été arrêtés ?
22 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais rien à ce sujet.
23 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ce meurtre d'un
24 commandant du HVO de Travnik a entraîné des conséquences particulières à
25 l'époque ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Dans ma déposition, j'ai déclaré
2 que, dans cette période, la situation était en permanence tendue. Je ne
3 parviens pas à me rappeler exactement les dates et tous les détails. Après
4 des événements de ce genre, les combattants du HVO se sont mis à poser
5 souvent des problèmes. Ces nouveaux problèmes s'ajoutaient à ceux qui
6 existaient déjà.
7 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, cela fait
8 plusieurs fois que vous déclarez que des membres de l'armée de Bosnie-
9 Herzégovine n'avaient pas commis des actes dirigés contre des membres du
10 HVO et des Croates.
11 M. Djidic (interprétation). - Oui je le dis. J'ajoute maintenant
12 que lorsque je disais cela, je parlais de ce qui se passait dans la
13 municipalité de Vitez. Or nous venons de discuter de cas isolés et non
14 contrôlés, des cas d'une importance tout à fait minime par rapport à ce
15 que faisaient les Croates.
16 M. Nobilo (interprétation). - Mais il y a eu des actes de ce
17 genre, contrairement à ce que vous avez affirmé il y a deux jours.
18 M. Djidic (interprétation). - La question de savoir si des
19 membres de la Défense territoriale avaient commis ces actes m'a été posée.
20 J'ai répondu que ce n'était pas le cas. Ce meurtre, cet assassinat, dont
21 nous avons parlé a été commis par des personnes qui étaient habillées en
22 civil, qui n'étaient pas de service.
23 M. Nobilo (interprétation). - Mais ce sont des membres de la
24 Défense territoriale qui ont tué Ivica Stojak ?
25 M. Djidic (interprétation). - Ivica Stojak n'a absolument pas
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1 été tué à Vitez.
2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous aviez une armée
3 particulière à Vitez, ou est-ce que cette armée faisait partie des forces
4 armées de la Bosnie Herzégovine ?
5 M. Djidic (interprétation). - A Vitez, il y avait le quartier
6 général de la Défense territoriale, comme dans toute autre municipalité.
7 M. Nobilo (interprétation). - Distinct de la Défense
8 territoriale de la Bosnie Herzégovine ou une composante de celle-ci ?
9 M. Djidic (interprétation). - Une composante de celle-ci.
10 M. Nobilo (interprétation). - Peut-être ne m'avez-vous pas bien
11 compris. Je ne suis pas encore arrivé au terme de ma liste. Le
12 12 février 1993, des membres de l'armée de Bosnie Herzégovine de Vitez ont
13 tué Sasa Jurisic. Est-ce que vous avez des informations au sujet de cet
14 événement ?
15 M. Djidic (interprétation). - A l'instant, je ne me rappelle
16 pas.
17 M. Nobilo (interprétation). - Sasa Juricic, le 12 février 1993.
18 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas.
19 M. Nobilo (interprétation). - Le 15 mars 1992, à Vitez, près du
20 magasin Max, des membres de l'armée de Bosnie Herzégovine ont lancé une
21 grenade qui a blessé une femme et un enfant, et causé d'importants
22 dommages matériels. Est-ce que vous vous rappelez cela ?
23 M. Djidic (interprétation). - Pouvez-vous me répéter la date, je
24 vous prie ?
25 M. Nobilo (interprétation). - Oui, le 15 mars 1993, au magasin
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1 Max, une femme et un enfant ont été blessés par une grenade. Ce n'est pas
2 courant.
3 M. Djidic (interprétation). - Je crois que je me rappelle, mais
4 je n'en suis pas sûr.
5 Si vous pensez à la même chose que moi, cette grenade a
6 effectivement été lancée par des membres de la Défense territoriale qui, à
7 ce moment-là, n'étaient pas non plus de service.
8 La grenade a été lancée sur un Musulman, sur un membre de la
9 police civile. Les frères de l'épouse du policier ont lancé cette grenade.
10 Le policier bosniaque était divorcé de sa femme. Je crois que lors de cet
11 incident, sa femme et son enfant ont été blessés. Il s'agissait d'un
12 règlement de compte entre Musulmans, entre Bosniens pour autant que je me
13 rappelle.
14 Si ces données figurent dans votre rapport, je crois que la
15 grenade a été lancée contre M. Adnam Adilovic et son épouse.
16 M. Nobilo (interprétation). - Seuls la femme et l'enfant ont été
17 blessés.
18 M. Djidic (interprétation). - Je crois, effectivement.
19 M. Nobilo (interprétation). - L'épouse, la femme était croate,
20 bosnienne ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas avec certitude.
22 Je crois que c'est son épouse qui a été blessée, mais je n'en suis pas
23 sûr.
24 M. Nobilo (interprétation). - Donja Veceriska appartient à votre
25 municipalité. Je vous demande si vous vous rappelez, le 16 mars 1993,
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1 qu'un membre de l'armée de Bosnie-Herzégovine a lancé une grenade dans
2 l'entrée du bâtiment de commandement du HVO. Vous rappelez vous cela ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui, je me rappelle.
4 M. Nobilo (interprétation). - Que s’est-il passé ?
5 M. Djidic (interprétation). - C'est un jeune homme qui a fait
6 cela. Il était en état d'ébriété. Nous avions essayé de l'appréhender à
7 plusieurs reprises, parce qu'il voulait jeter des grenades contre des
8 policiers. Je crois qu'il avait volé des armes à mes policiers. C'était un
9 homme qui, lorsqu'il était sous l'influence de l'alcool, perdait un peu la
10 tête, mais chez les Croates, personne n'a été blessé ce jour là. Sa maison
11 se trouvait en face du quartier général du HVO à Donja Veceriska.
12 M. Nobilo (interprétation). - Comment qualifiez-vous cet
13 événement du point de vue des rapports entre les Bosniens et les Croates ?
14 Quelle incidence a eu cet événement ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je ne l'ai pas justifié.
16 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cet événement à accru
17 la tension ?
18 M. Djidic (interprétation). - La tension existait et le HVO nous
19 a été reconnaissant d'être parvenu à arrêter cet homme.
20 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Pourtant, la veille, à
21 Donja Veceriska toujours, un membre de l'armée de Bosnie Herzégovine,
22 membre de l'infanterie, a tiré sur le quartier général du HVO, donc sur le
23 même bâtiment.
24 La veille, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont
25 malmené des gens qui passaient en voiture. Ils les ont arrêtés, ils ont
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1 crevé leurs pneus, ils les ont harcelés et ont tiré sur eux en blessant
2 plusieurs personnes. Cela est arrivé la veille.
3 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas cela.
4 M. Nobilo (interprétation). - Toujours à Donia Veceriska, le
5 24 mars, donc huit jours plus tard, des membres de l'armée de Bosnie-
6 Herzégovine ont tiré sur des maisons de Croates. Est-ce que vous êtes au
7 courant de cela ?
8 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas les détails.
9 M. Nobilo (interprétation). - Le 10 avril 1993, donc sept jours
10 avant le début du conflit, à Vitez, aux abords du quartier général de
11 l'armée de Bosnie-Herzégovine, des membres de l'armée de Bonsie-
12 Herzégovine ont arrêté Ivo Sucic et Scavko Maric qui étaient membres du
13 commandement de la brigade de Vitez, habillés en civils et qui rentraient
14 de l'église. Eux aussi ont été malmenés, passés à tabac et ensuite
15 relâchés le 10 avril 1993, non loin du commandement de l'armée de Bosnie-
16 Herzégovine.
17 M. Djidic (interprétation). - Oui je me rappelle cet événement.
18 M. Nobilo (interprétation). - Que s’est-il passé ?
19 M. Djidic (interprétation). - Ivo Sucic était mon ami. Je lui ai
20 parlé personnellement après cet incident. Ce n'est pas un membre de
21 l'armée qui a commis cet acte et j'ai porté un jugement négatif sur cet
22 incident. Je l'ai condamné à l'époque. Je m’oppose toujours à ce genre de
23 chose aujourd'hui.
24 Cet acte a été commis par un Musulman qui était sous l'emprise
25 de l'alcool. Je crois même qu'il ne savait pas avec qui il était en train
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1 de se disputer.
2 M. Nobilo (interprétation). - Vous nous avez parlé des membres
3 de l'unité de Vitez. Vous rappelez-vous l'effet qu'a eu la constitution de
4 cette unité, notamment lorsqu'une grenade a été lancée dans la caserne où
5 ils étaient cantonnés le 12 avril 1993 ? Après cela, des membres de
6 l'infanterie ont attaqué le bâtiment dans lequel étaient cantonnés les
7 membres de l'unité de Vitez, vous en rappelez-vous ?
8 M. Djidic (interprétation). - Tous les véhicules avec des
9 insignes du HVO ont été attaqués ce jour-là par des armes d'infanterie.
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas cet
11 incident.
12 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne vous rappelez pas.
13 Toujours en avril, mais le lendemain du jour dont nous parlions,
14 donc le 12 avril 1993, quatre jours avant que n'éclate le conflit, à
15 Travnik toujours, le commandant Darki Kraljevic, commandant d'une unité
16 spécialisée, a été attaqué. Il dirigeait la caserne de Vitez. Il a été
17 désarmé par cinq membres de la police militaire. Vous rappelez-vous cet
18 événement ? A-t-il eu une incidence à Vitez ?
19 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas.
20 M. Nobilo (interprétation). - Darko Kraljevic, vous n’en avez
21 pas entendu parler ?
22 M. Djidic (interprétation). - Je n’ai pas entendu parler de ce
23 cas.
24 M. Nobilo (interprétation). - Le lendemain, donc trois jours
25 avant que n'éclate le conflit, Darko Kralhevic, toujours commandant de
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1 l'unité spéciale spécialisée de Vitez dépendant du HOS, dans le lieu
2 Kruscica, municipalité de Vitez, a fait l'objet d'une tentative
3 d'assassinat de la part d'un membre de l'armée de Bosnie-Herzégovine. Il
4 était avec une escorte et il a réussi à s'enfuir avec l'aide de la
5 FORPRONU. Vous rappelez-vous de cet incident ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je m’en rappelle.
7 M. Nobilo (interprétation). - Que savez-vous au sujet de cet
8 incident ?
9 M. Djidic (interprétation). - Ce jour là, Mario Cerkez m'a
10 appelé. Il m'a dit qu'il avait eu une communication téléphonique avec
11 Darko, au téléphone motorola, et qu'à un certain moment la conversation
12 avait été coupée. Il pensait qu'il y avait des problèmes et me demandait
13 d'essayer de faire quelque chose pour déterminer ce qui se passait
14 exactement.
15 J'ai établi la liaison avec le commandant de la brigade à qui
16 j'ai dit qu'il faudrait mettre en place une patrouille mixte, commune,
17 comprenant des membres de la police, de l'armée de Bosnie-Herzégovine et
18 du HVO. C’est ce qui a été fait.
19 Cette patrouille s'est rendue sur les lieux, elle a trouvé le
20 véhicule dans lequel Kraljevic avait été arrêté et non loin de ce
21 véhicule, ils ont retrouvé Kraljevic et, je crois, Bagrem Zolota. C'était
22 un collègue de Kraljevic.
23 Enfin, ce que l'on peut dire, c'est que la commission s’est
24 rendue sur place, a retrouvé le véhicule à bord duquel se trouvaient les
25 personnes en question, a confirmé que des coups de feu avaient été tirés
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1 sur ce véhicule, mais il n'a pas été possible de déterminer qui avait
2 tiré. Je crois que c'est toujours un secret aujourd'hui. Kraljevic a
3 déclaré qu'il pensait que c'était des membres de l'armée de Bosnie-
4 Herzégovine qui avaient tiré sur lui. Par la suite, il a arrêté avec
5 davantage de zèle les Musulmans, à la fois civils et militaires.
6 A ce moment-là, il y avait un grand nombre de Musulmans
7 emprisonnés dans l'école de Dubravica, aussi bien des civils que des
8 militaires.
9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous vous êtes rendu
10 dans cette école ?
11 M. Djidic (interprétation). - Oui, avant la guerre j'y suis
12 allé. Mes enfants ont fréquenté cette école.
13 M. Nobilo (interprétation). - Je vous demande si vous vous êtes
14 rendu dans cette école au moment des événements ?
15 M. Djidic (interprétation). - Non.
16 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez donc pas pu assister à
17 ce qui s'est passé ?
18 M. Djidic (interprétation). - Non, mais j'ai reçu des rapports
19 de personnes qui ont été détenues dans cet endroit.
20 M. Nobilo (interprétation). - Quel genre d'homme était
21 Darko Kraljevic ? Que pouvez-vous dire à son propos ?
22 M. Djidic (interprétation). - Je pourrais vous parler longuement
23 de Kraljevic. J'ai été son professeur. Je lui ai appris à skier. Il a
24 participé à des compétitions sportives, cyclistes notamment. C'était avant
25 la guerre, alors qu'il était encore adolescent. Lorsqu'on a constitué le
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1 HOS, il était assez turbulent. Il est allé au front pour lutter contre les
2 Chetniks. Il était entouré de personnes qui avaient un passé assez
3 mouvementé.
4 M. Nobilo (interprétation). - Qu'entendez-vous par là ?
5 M. Djidic (interprétation). - Je parle de personnes au caractère
6 quelquefois un peu difficile, des personnes qui buvaient, qui se
7 droguaient, des criminels. Je ne dis pas qu'ils étaient tous de cette
8 espèce.
9 M. Nobilo (interprétation). - Comment leur unité était-elle
10 surnommée lorsqu'ils n'ont plus porté le nom de HOS ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'ils sont devenus les
12 Vitezovi, les chevaliers.
13 M. Nobilo (interprétation). - Cette unité a-t-elle participé à
14 tel ou tel crime ? Le fait que quelqu'un ait un passé assez lourd ne
15 signifie pas que lorsqu'il entre à l'armée et fait la guerre cela change.
16 Quel était leur comportement à ce moment-là ?
17 M. Djidic (interprétation). - Au moment de la guerre, et pendant
18 la guerre, du moins pour ce que je peux en dire pour avoir été moi-même à
19 Vitez, j'ai fait l'objet de plusieurs attaques par les unités des Vitezovi
20 qui faisaient partie du HVO.
21 M. Nobilo (interprétation). - Quand avez-vous été attaqué par
22 les Vitezovi ?
23 M. Djidic (interprétation). - Le 16 avril, à l'aube, lorsque
24 tout le territoire de la municipalité était la cible d'attaques, les
25 Vitezovi ont participé à ces attaques. Mais il y a eu d'autres attaques
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1 pendant la guerre.
2 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous citer la date
3 d'une autre attaque dont vous avez fait l'objet, surtout de la part des
4 Vitezovi ?
5 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'ils étaient dans des
6 unités conjointes avec le HVO. Le 18 juillet, ils ont participé à
7 l'attaque menée contre Stari Vitez.
8 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous qui était à leur tête
9 ou à la tête de l'attaque contre Stari Vitez ?
10 M. Djidic (interprétation). - Non.
11 M. Nobilo (interprétation). - C'était donc le 18 juillet 1993.
12 M. Djidic (interprétation). - Oui.
13 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous remarqué les Vitezovi à
14 la tête d'une attaque à d'autres occasions ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'au cours de cette
16 guerre, les Vitezovi ont été fusionnés ou intégrés dans la structure du
17 HVO.
18 M. Nobilo (interprétation). - Et pourriez-vous nous dire à quel
19 moment il y a eu cette fusion des Vitezovi avec le HVO.
20 M. Djidic (interprétation). - Juste avant la guerre.
21 M. Nobilo (interprétation). - Mais qu'est-ce que cela représente
22 au niveau de la date ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je pense que cela s'est passé
24 pendant le printemps 1993, mais aussi à l'automne 1992. Les Vitezovi
25 faisaient le sale travail des autorités du HVO.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Je vous ai demandé à quel moment
2 ils ont été incorporés au HVO.
3 M. Djidic (interprétation). - Je pense que ceci s'est passé
4 pendant les jours de l'attaque générale, tout au début de la guerre. Mais
5 il se peut que je me trompe.
6 M. Nobilo (interprétation). - Le début de la guerre, c'est bien
7 le 16 avril 1993 ?
8 M. Djidic (interprétation). - Oui.
9 M. Nobilo (interprétation). - J'aimerais évoquer un autre
10 incident, pour autant qu'on puisse le qualifier d'incident. Je vais vous
11 demander ce que vous en savez et quels en furent les effets.
12 Le 15 avril, juste avant que n'éclate le conflit à Vitez, nous
13 sommes donc le 15 avril 1993 à Zenica, le commandant du HVO de Zenica
14 Zivko Totic a été kidnappé, ainsi que quatre membres qui l'escortaient.
15 Mais ceux-ci furent tués, une autre personne qui se trouvait être témoin a
16 été tuée également. Cela a-t-il eu des répercussions ? Connaissez-vous les
17 répercussions de tout cela ? Connaissez-vous l'événement lui-même ?
18 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu parler de cet
19 événement je pense le 16 ou le 17 avril, alors que l'attaque contre Vitez
20 avait déjà commencée. Ce sont les officiers du HVO qui m'en ont parlé. Je
21 crois que l'homme en question était Marko Prskalo. Si les attaques contre
22 Vitez ont été interrompues, parce que Zivko a été libéré de la détention
23 dans laquelle il se trouvait. Mais Vitez n'avait rien à voir avec son
24 arrestation.
25 M. Nobilo (interprétation). - Et qu'en est-il de l'armée de la
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1 Bosnie-Herzégovine ? Est-ce qu'elle avait quelque chose à voir dans ce
2 kidnapping ?
3 M. Djidic (interprétation). - Aujourd'hui encore, je ne sais
4 toujours pas qui est à l'origine de ce kidnapping.
5 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez donc pas entendu dire
6 que les étrangers mujahedins venant de pays arabes auraient kidnappé
7 Zivko Totic et auraient envoyé une lettre à l'état-major du HVO pour
8 exiger la libération de leurs propres camarades mujahedins en
9 compensation ?
10 M. Djidic (interprétation). - Non. J'avais entendu dire que
11 c'était en fait l'armée qui avait capturé Totic.
12 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais les mujahedins faisaient
13 partie de cette armée ?
14 M. Djidic (interprétation). - D'une certaine façon, oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - Donc, après tout, c'était
16 finalement l'armée qui en était responsable.
17 M. Kehoe (interprétation). - Objection, contre ce dernier
18 commentaire. Monsieur le Président, j'élève une objection par rapport à ce
19 commentaire : "Donc c'était quand même l'armée" a dit Maître Nobilo.
20 C'était sa conclusion, mais ce n'était pas la réponse du témoin. Je fais
21 objection par rapport au commentaire qu'il a fait.
22 M. le Président. - Maître Nobilo ?
23 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, le témoin a
24 donné des réponses différentes à plusieurs reprises. Donc j'ai dit que
25 c'était finalement l'armée, et le témoin a répondu par l'affirmative.
Page 1344
1 C'était une question, il y a beaucoup de questions qui comprennent déjà
2 une réponse. Cette tactique est utilisée par l'accusation également.
3 M. Kehoe (interprétation). - Je pense que si on étudie le
4 procès-verbal d'audience, nous verrons que ce n'est pas le cas.
5 Oui, c'est toujours sur l'écran pour le moment. Vous voyez la
6 question : "Donc c'était l'armée quand même", alors qu'il allait passer à
7 la question suivante. Ce n'était pas une question. C'était ce que disait
8 en guise de commentaire Maître Nobilo.
9 Je m'oppose à ce que Maître Nobilo fasse des commentaires suite
10 aux réponses du témoin. Donc voilà la nature de notre objection.
11 M. le Président. - Je suis tout à fait d'accord, je crois que
12 Me Nobilo doit limiter ses commentaires. Je vous indique seulement,
13 Monsieur le Procureur, que vous vous engagez vous-même à ne jamais faire
14 aucun commentaire. Je vous le signale.
15 Je vous rappelle que dans l'interrogatoire et dans le contre-
16 interrogatoire, chacun d'entre vous est amené à faire des commentaires,
17 soit explicites soit implicites, puisque vous poursuivez chacun une
18 stratégie. Soyez tolérants les uns envers les autres. Cela dit,
19 effectivement essayez de limiter vos commentaires, Maître Nobilo.
20 Poursuivez. Si vous restez sur le même incident, vous terminez,
21 sinon nous ferons la pause. Vous avez terminé sur cet "incident" du
22 15 avril 1993, Maître Nobilo ?
23 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, étant donné
24 que le témoin a mentionné le nom de Marko Prskalo, sur la personne qui lui
25 a donné cette information, je n'aurais qu'une question à poser à propos de
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1 cette personne, et j'en aurai ainsi terminé pour ce qui est de cet
2 incident. Merci, Monsieur le Président.
3 Monsieur Djidic, quand Marko Prskalo vous a-t-il fait part de
4 tout cela ? Quel jour ?
5 M. Djidic (interprétation). - Je pense que cela a dû être le 16
6 ou le 17 avril 1993.
7 M. Nobilo (interprétation). - Avait-il une fonction de
8 négociateur auprès de vous ou avec vous ?
9 M. Djidic (interprétation). - Oui.
10 M. Nobilo (interprétation). - Zoran Pilicic était-il avec lui ?
11 M. Djidic (interprétation). - Oui.
12 M. Nobilo (interprétation). - C'était des assistants
13 parlementaires du général Blaskic, n'est-ce pas ?
14 M. Djidic (interprétation). - Oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous ce qui leur est advenu
16 lorsqu'ils sont revenus de leur mission en qualité de parlementaires,
17 après être entrés dans l'Hôtel Vitez ?
18 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu parler de blessures
19 infligées. Mais je ne sais pas qui a été blessé, si c'était Marko ou
20 plutôt Zoran.
21 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez entendu dire qu'un
22 tireur embusqué de Stari Vitez avait tiré sur les deux parlementaires
23 alors qu'ils entraient dans l'hôtel Vitez où se trouvait l'état-major du
24 commandement.
25 M. Djidic (interprétation). - Oui, j'en ai entendu parler à la
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1 réunion conjointe du lendemain.
2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez donné l'ordre
3 de tirer sur ces parlementaires ?
4 M. Djidic (interprétation). - Non.
5 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous saviez qu'on
6 allait tirer sur eux ?
7 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne le savais pas.
8 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque vous avez appris cet
9 incident, est-ce que vous avez ouvert une enquête pour tirer cela au
10 clair ?
11 M. Djidic (interprétation). - Oui, j'ai mené une enquête et des
12 assurances m'ont été données selon lesquelles ce n'était pas un tireur
13 embusqué qui avait tiré sur ces parlementaires.
14 J'ai dit au HVO et à la FORPRONU qu'il était fort possible que
15 les personnes qui avaient été frappées l'aient été par une balle perdue,
16 balle qui pouvait aussi venir d'une position occupée à l'église. Il n'y a
17 aucun élément de preuve pouvant confirmer qu'il s'agissait d'un tir d'un
18 tireur embusqué, et je suis sûr qu'il n'y avait d'ailleurs pas de tireur.
19 A savoir si le tir était venu d'une position de l'armée, je peux
20 affirmer que les soldats m'ont dit qu'ils n'avaient pas ouvert le feu. Il
21 se peut que la personne ait été touchée, que le blessé ait été touché par
22 un coup de fusil ordinaire.
23 Si l'on pense aux positions occupées par l'armée et à l'endroit
24 où le blessé a été touché, et si l'on voit la distance qui sépare ces deux
25 positions, il n'y a pas plus de 150, voire 200 mètres.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Par conséquent, l'entrée de
2 l'hôtel Vitez était sous votre contrôle de tir ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui, nous avons été en mesure de
4 contrôler cette zone pendant un certain temps.
5 M. Nobilo (interprétation). - Mais que pensez-vous du fait que
6 les deux parlementaires aient été blessés à 50 mètres à peine avant
7 d'entrer dans le bâtiment de l'hôtel, après être sortis d'une réunion ?
8 M. Djidic (interprétation). - J'ai vraiment condamné un tel acte
9 et je continue à le faire. J'ai mené une enquête, mais elle n'a pas été
10 concluante.
11 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, merci. J'en
12 aurai terminé pour le moment.
13 M. le Président. - Nous allons faire une pause. Nous reprendrons
14 à 11 heures 35.
15 L'audience, suspensue à 11 h 35, est reprise à 11 h 40.
16 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)
17 M. le Président. - Il y a au moins un mystère éclairci, c'est
18 qu'effectivement le transcript avait indiqué 11 heures 45. Nous pouvons
19 donc reprendre.
20 Où en êtes-vous, Maître Nobilo ? Quelles sont vos prévisions de
21 temps ?
22 M. Nobilo (interprétation). - Toute la journée.
23 M. le Président. - Bien entendu, vous prenez le temps qui vous
24 convient. Nous retraiterons du problème plus général dans d'autres
25 instances et à un autre moment. Allez-y, Maître Nobilo.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Je vous remercie, Monsieur le
2 Président.
3 Monsieur Djidic, pouvons-nous revenir à l'enquête que vous avez
4 menée dans le cadre de la tentative d'assassinat des deux parlementaires,
5 Pilicic et Prskalo. Au cours de cette enquête, avez-vous tenu compte du
6 fait que Pilicic et Prskalo ont couru pendant cinquante mètres en
7 direction de l'entrée de l'hôtel et qu'ils étaient entourés d'officiers de
8 la FORPRONU ? Est-ce un élément dont vous avez tenu compte dans le cadre
9 de votre enquête ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas au courant des
11 détails. Je ne sais pas quand, ni comment, ces officiers entouraient ces
12 personnes. Je peux vous affirmer qu'à ce moment-là il y avait une attaque
13 contre Stari Vitez. Cette attaque était continue, incessante, et ce n'est
14 que rarement qu'il y avait une brève accalmie.
15 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous pris en compte le fait
16 que Pilicic et Prskalo, qui couraient pendant cinquante mètres jusqu'à
17 l'entrée de l'hôtel, étaient entourés d'officiers de la FORPRONU ? Avez-
18 vous pris en compte le fait que ces deux parlementaires ont été touchés
19 chacun par deux balles et que pas un seul des officiers de la FORPRONU n'a
20 été touché ? Avez-vous tenu compte de ce fait ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne le savais pas.
22 M. Nobilo (interprétation). - Si vous aviez été au courant de
23 cela, quelles conclusions auriez-vous tirées ? Etait-ce le fait d'un
24 tireur embusqué ou s'agissait-il de quatre balles perdues et non d'une
25 seule ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas ce qu'auraient fait
2 mes officiers de police. On m'a dit qu'un de ces officiers avait été
3 touché au côté, ainsi qu’un autre par la même balle, mais au bras je
4 crois.
5 M. Nobilo (interprétation). - Qu'entendez-vous par la ? Une
6 balle a touché deux hommes, l'un au côté et l'autre au bras ?
7 M. Djidic (interprétation). - C'est l'information qui m'a été
8 donnée.
9 M. Nobilo (interprétation). - Vos officiers ne vous ont pas dit
10 que Pilicic avait été touché au bras et à la jambe et que Prskalo avait
11 été touché à la cuisse et à la jambe aussi ?
12 M. Djidic (interprétation). - Non.
13 M. Nobilo (interprétation). - Revenons un instant aux gens de
14 Zenica qui ont été kidnappés. Y a-t-il eu une conférence de presse à la
15 télévision de Vitez le 15 avril 1993 ? Blaskic et Kordic ont-ils participé
16 à cette conférence dans le cadre de cet kidnapping ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je n'ai pas regardé ce programme.
18 M. Nobilo (interprétation). - Le 15 avril 1993, donc la veille
19 de l'éclatement du conflit, est-ce que Dzemal Mrdan de Zenica était à
20 votre état-major ? Il était commandant adjoint du troisième corps.
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.
22 M. Nobilo (interprétation). - De l'église jusqu'à l'hôtel ; vous
23 avez dit que cette balle perdue était peut-être venue de l'église. Quelle
24 est la distance qui sépare ces deux endroits ?
25 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il y a à peu près cinq
Page 1350
1 cents mètres.
2 M. Nobilo (interprétation). - Dans votre déposition, vous avez
3 dit que le général Blaskic portait un uniforme noir lorsque Cerkez a
4 constitué l'unité.
5 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.
6 M. Nobilo (interprétation). - Parmi les Croates et les
7 Catholiques, les vêtements noirs ont-ils une autre signification que celle
8 que vous avez donnée dans votre témoignage ?
9 M. Djidic (interprétation). - Avant la guerre, mes voisins
10 Croates portaient des costumes noirs lorsqu’il y avait un décès dans la
11 famille.
12 M. Nobilo (interprétation). - Si vous assistiez à des
13 funérailles, que portiez-vous comme vêtements ce jour-là ?
14 M. Djidic (interprétation). - En général, les proches portaient
15 des vêtements de deuil noirs.
16 M. Nobilo (interprétation). - Pas les autres ?
17 M. Djidic (interprétation). - Non.
18 M. Nobilo (interprétation). - Parlons du serment ou de la
19 déclaration solennelle. Vous souvenez-vous du texte ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas du libellé
21 exact, mais ce serment était fait pour la Herceg-Bosna.
22 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous dire ce qui se
23 passait ? Est-ce que certains donnaient lecture et d'autres répétaient ? A
24 quoi ressemblait la cérémonie de prestations de serment ?
25 M. Djidic (interprétation). - Je pense c'est Mario Cerkez qui
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1 donnait lecture du texte. Les combattants répétaient après qu'il ait fait
2 la lecture.
3 M. Nobilo (interprétation). - S'adressait-il à qui que ce soit ?
4 Saluait-il qui que ce soit ?
5 M. Djidic (interprétation). - Mario, en fait, faisait rapport à
6 Kordic, mais je n'en suis plus tellement sûr.
7 M. Nobilo (interprétation). - Kordic était-il en uniforme ou en
8 vêtements civils ?
9 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il portait un
10 uniforme.
11 M. Nobilo (interprétation). - Vous nous avez parlé du discours
12 fait par Kordic et d'autres. Vous avez dit qu'à l'époque vous aviez peine
13 à croire que quiconque puisse tenir de tels propos, et que si quelqu'un
14 vous l'avait dit vous ne l'auriez pas cru. Vous souvenez-vous de ce que
15 vous avez dit ?
16 M. Djidic (interprétation). - Oui.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous dire quand a eu
18 lieu cette prestation de serment ?
19 M. Djidic (interprétation). - Cela s'est passé au cours de
20 l'été 1992, mais je ne me souviens pas de la date exacte.
21 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'y croyez pas, avez-vous
22 dit ? Cette incrédulité portait sur la division des communautés de cette
23 Bosnie multi-ethnique. Est-ce que je vous ai bien compris ?
24 M. Djidic (interprétation). - Oui.
25 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous étiez
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1 incrédule, mais que s'était-il passé à ce moment-là en Bosnie ? Qu'en
2 était-il de l'attaque des Serbes contre Sarajevo ? Cette division n'avait-
3 elle pas déjà commencé ? La guerre n'avai-elle pas déjà éclaté en Bosnie-
4 Herzégovine ? Le sang n'avait-il pas déjà coulé ?
5 M. Djidic (interprétation). - Si.
6 M. Nobilo (interprétation). - Qui luttait contre qui ?
7 M. Djidic (interprétation). - La Bosnie-Herzégovine a été
8 attaquée par les Serbes.
9 M. Nobilo (interprétation). - Les Serbes de Bosnie ont-ils
10 participé à tout cela ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui, mais aussi des
12 Serbes de Vitez, parce qu'au cours de l'année 1992 ils allaient quelque
13 part.
14 M. Nobilo (interprétation). - Comment expliquez-vous ce que vous
15 avez dit ? Vous avez dit que si quelqu'un vous avait raconté cela, vous
16 n'auriez pas pu croire que des gens puissent se séparer alors qu'un
17 conflit inter-ethnique avait déjà éclaté.
18 M. Djidic (interprétation). - A Vitez et dans toute la Bosnie
19 centrale, il n'y avait pas beaucoup de Serbes. Les Croates et les
20 Musulmans avaient coexisté pendant des siècles. J'ai déjà parlé du type de
21 vie que nous avions ensemble. Je ne pensais pas que des propos tels que
22 ceux tenus par Kordic soient vrais : qu’historiquement parlant c'était un
23 pays croate et qu’il resterait un pays croate. Je ne pouvais pas croire
24 que des gens de cette sorte existent. J'ai dit que je n'aurais cru
25 personne qui m'aurait parlé ainsi. Personnellement, je ne l'ai pas vu, je
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1 n'ai rien entendu de la sorte sur place.
2 M. Nobilo (interprétation). - Je n'ai pas tout à fait compris.
3 Qu'est-ce qui vous a perturbé lorsque Kordic a dit que c'était un pays
4 historiquement croate ? Est-ce qu’il a dit que c'était uniquement le pays
5 des Croates, ou est-ce que vous n'acceptez pas l'idée que ce pays soit
6 historiquement aussi un pays croate ?
7 M. Djidic (interprétation). - J'étais perturbé parce qu'il
8 parlait de pays historiquement croate, alors qu'il est bien connu que les
9 Musulmans vivaient aussi dans ce pays. Ils y vivaient même avant les
10 Croates.
11 M. Nobilo (interprétation). - Vous souvenez-vous avec exactitude
12 s'il a dit que c'était seulement le pays des Croates ou que c'était un
13 pays croate ?
14 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.
15 M. Nobilo (interprétation). - A plusieurs reprises, répondant
16 aux questions de l'accusation, vous avez dit que l'état-major du
17 commandement de M. Blaskic se trouvait à l'Hôtel Vitez. Savez-vous quand
18 le général Blaskic a établi son état-major, son commandement, à l'Hôtel
19 Vitez ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je ne connais pas la date exacte.
21 Je sais que pendant un certain temps, il se trouvait à Kruscica, au
22 motel Lovac. Plus tard, il s'est installé à l'hôtel Vitez.
23 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne savez pas,
24 approximativement, à quel moment de l'année il s'est installé ?
25 M. Djidic (interprétation). - Je pense que cela s'est passé au
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1 cours de l'été 1992.
2 M. Nobilo (interprétation). - Seriez-vous surpris si vous
3 appreniez que cela s'est passé à la Noël 1992 ?
4 M. Djidic (interprétation). - Noël ?
5 M. Nobilo (interprétation). - Oui, nous parlons de son quartier
6 général et pas du commandement local du HVO.
7 M. Djidic (interprétation). - Je ne serais pas surpris.
8 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que Kruscica était à
9 majorité musulmane ou croate ?
10 M. Djidic (interprétation). - A majorité musulmane.
11 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit avoir parlé au
12 Colonel Blaskic par téléphone dans le cadre de la détention des six
13 policiers à Kruscica. Avez-vous appelé M. Blaskic ou est-ce lui qui vous a
14 appelé ?
15 M. Djidic (interprétation). - A 6 heures du matin, c'est moi qui
16 l'ai appelé.
17 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez eu une autre
18 conversation ?
19 M. Djidic (interprétation). - Oui, lorsque Pasko m'a appelé.
20 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais avec le Colonel Blaskic,
21 avez-vous eu une autre conversation auparavant ?
22 M. Djidic (interprétation). - Oui, j'ai parlé avec lui
23 vers 3 heures.
24 M. Nobilo (interprétation). - La menace qui avait été formulée
25 l'a-t-elle été au cours de la conversation de 6 heures ou de 3 heures du
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1 matin ?
2 M. Djidic (interprétation). - Les menaces ont été formulées lors
3 des deux conversations.
4 M. Nobilo (interprétation). - Par le Général Blaskic ?
5 M. Djidic (interprétation). - Non, par Pasko à 3 heures et par
6 Blaskic lors de la conversation de 6 heures. Je crois qu'une autre menace
7 a été formulée durant la nuit.
8 M. Nobilo (interprétation). - D'où venait-elle ?
9 M. Djidic (interprétation). - Elle venait de Pasko.
10 M. Nobilo (interprétation). - Je vais essayer de formuler ma
11 question à votre intention, pour structurer votre déposition. Quand êtes-
12 vous devenu membre du commandement de la Défense territoriale ?
13 M. Djidic (interprétation). - Fin mai 1992.
14 M. Nobilo (interprétation). - Quelle position avez-vous
15 occupée ?
16 M. Djidic (interprétation). - J'étais chef d'état-major.
17 M. Nobilo (interprétation). - Qui était votre supérieur ?
18 M. Djidic (interprétation). - Le commandant était Hakija Cengic.
19 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous me dire qui étaient
20 les membres de l'état-major, quelles étaient les différentes fonctions et
21 quels étaient les noms des personnes occupant ces fonctions ?
22 M. Djidic (interprétation). - Le commandant était Hakija.
23 J'étais chef d'état-major. La personne responsable de la sécurité était
24 Sigred Avdic. Pour la mobilisation et les affaires générales, c’était
25 Zenada Causevic. Le commandant de la police militaire était -je pense-
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1 Anto Korumdjija. L'assistant pour la logistique était Muhamed Patkovic.
2 M. Nobilo (interprétation). - Voilà donc toute la composition de
3 l'état-major de la Défense territoriale ?
4 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr d'avoir
5 mentionné tout le monde.
6 M. Nobilo (interprétation). - Dans le courant de l'année 1992, y
7 a-t-il eu des modifications au niveau des personnes occupant ces
8 fonctions ?
9 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.
10 M. Nobilo (interprétation). - Quelles furent ces modifications ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je pense que Mario Palanez a
12 quitté.... Eniz Varupa, excusez-moi ! C'était celui qui avait le carnet.
13 Je ne me souviens pas d'autres modifications.
14 M. Nobilo (interprétation). - Mais vous l'avez rencontré à la
15 police militaire du HVO, n'est-ce pas ?
16 M. Djidic (interprétation). - Korumdjija a dû quitté l'état-
17 major de la Défense territoriale, je crois que cela s'est passé vers le
18 mois d'août ou le mois de septembre 1992, mais je n'en suis pas sûr.
19 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi quelles étaient les
20 responsabilités de l'état-major de la Défense territoriale en 1992 ?
21 Pourriez-vous être précis ? Quelles étaient leurs tâches principales ?
22 M. Djidic (interprétation). - Les activités principales de la
23 Défense territoriale consistaient à organiser la venue des hommes sur le
24 front, à former les unités, c'est-à-dire à constituer l'armée.
25 M. Nobilo (interprétation). - Et pour la fourniture des
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1 armements ? Etait-elle de la responsabilité de l'état-major ? Comment se
2 faisait la fourniture des armes en 1992 pour les membres de la Défense
3 territoriale, pour les Bosniens ? Nous avons parlé déjà de la ligue
4 patriotique, n'est-ce pas ?
5 M. Djidic (interprétation). - La fourniture d'armements se
6 faisait de toutes les manières possibles.
7 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous
8 décrire les façons les plus caractéristiques dont se faisait
9 l'approvisionnement en armements en 1992 dans la région de Vitez ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne connais pas tous les
11 détails, puisque je suis entré dans l'armée, ou plutôt dans la Défense
12 territoriale au mois de mai, mais je suis au courant du fait que la
13 majeure partie des armes étaient prélevées dans les entrepôts d'armes de
14 Slemeni, à la fois par les Musulmans et les Croates. C'était un armement
15 commun.
16 M. Nobilo (interprétation). - Peut on parler de quantité ?
17 Combien y avait-il d'armes ?
18 M. Djidic (interprétation). - A cet endroit se trouvaient les
19 armes de la Défense territoriale pour toute la Bosnie centrale. Une partie
20 de ces armes a été détruite parce que les membres de l'ancienne JNA ont
21 miné ces arsenaux, et pas mal de canons ont été endommagés pour être
22 ensuite réparés, dans la dernière période.
23 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous donner un
24 éclaircissement ? Combien y avait-il de canons, à peu près, entre les
25 mains des musulmans ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne peux pas vous le dire.
2 M. Nobilo (interprétation). - Y en avait-il plus ou moins de
3 5000 ?
4 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il y en avait plus de
5 5000.
6 M. Nobilo (interprétation). - Et quelles étaient les autres
7 caractéristiques de l'approvisionnement en armes ?
8 M. Djidic (interprétation). - Une autre façon caractéristique de
9 s'approvisionner en armes consistait à les acquérir auprès des Croates.
10 Un organisme privé avait été créé à Vitez et portait le nom de
11 Vitez Tret (?). A cette époque, cet organisme se fournissait en armes et
12 les revendait. C'est ce que l'on m’a dit, en tout cas. Mais
13 personnellement je n'ai pas acheté d'armes à cet organisme.
14 M. Nobilo (interprétation). - Et que vous a-t-on dit ? Ou cet
15 organisme se procurait-il des armes ?
16 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'elles provenaient de
17 Croatie ou qu'elles passaient par la Croatie.
18 M. Nobilo (interprétation). - Dites moi, y avait-il également
19 des approvisionnements privés, individuels, en-dehors de cette entreprise
20 et en-dehors de Slemeni ?
21 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y en avait.
22 M. Nobilo (interprétation). - Où les particuliers se
23 procuraient-ils leurs armes ?
24 M. Djidic (interprétation). - Ils les achetaient.
25 M. Nobilo (interprétation). - Où ?
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1 M. Djidic (interprétation). - A Vitez et dans les villages
2 environnants, ils les achetaient notamment à ceux qui revenaient des
3 endroits qui étaient tombés sous contrôle des Chetniks.
4 M. Nobilo (interprétation). - Ces hommes qui rentraient des
5 endroits tombés sous le contrôle Chetnik, comment se fait-il qu'ils
6 avaient des armes ?
7 M. Djidic (interprétation). - Les hommes revenant de Jajce, en
8 particulier, après la chute de Jajce, ont rapporté de nombreuses armes et
9 il était possible d’en acquérir pour peu d'argent.
10 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, nous avons vu que la
11 logistique existait au sein de la Défense territoriale. Est-ce que la
12 Défense territoriale, dans certaines circonstances particulières, a acheté
13 des armes plus tard ?
14 M. Djidic (interprétation). - Oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - A qui ?
16 M. Djidic (interprétation). - Elle les a achetées à ces hommes,
17 à ces réfugiés et parfois a des Croates.
18 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous envoyiez vos
19 représentants s'approvisionner en Croatie ?
20 M. Djidic (interprétation). - Moi, je n'en envoyais pas.
21 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que des armes vous
22 arrivaient du gouvernement de Sarajevo ?
23 M. Djidic (interprétation). - Non.
24 M. Nobilo (interprétation). - Donc en 1992, il existait un état-
25 major de la Défense territoriale. Quelles étaient vos responsabilités sur
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1 le plan hiérarchique, politique et militaire ? Devant qui étiez vous
2 responsable ?
3 M. Djidic (interprétation). - J'étais responsable devant l'état-
4 major régional de Zenica.
5 M. Nobilo (interprétation). - Du point de vue structurel, vous
6 dépendiez donc de cet état-major régional, mais est-ce que vous aviez à
7 rendre des comptes à quelque organe politique exécutif à Vitez ?
8 M. Djidic (interprétation). - Oui.
9 M. Nobilo (interprétation). - A qui ?
10 M. Djidic (interprétation). - J'étais d'abord responsable devant
11 le maire, et ensuite, lorsque les responsabilités ont été séparées,
12 lorsque les Musulmans et les Croates ont commencé à agir de façon séparée,
13 j'ai été responsable devant le président de la présidence, à Vitez et ce,
14 sur le plan politique. Puis, je le répète, j’étais toujours responsable
15 devant l'état-major régional de Zenica.
16 M. Nobilo (interprétation). - Il existait une présidence
17 en 1993, mais à la fin de 1992, étiez-vous vous responsable devant le
18 Conseil de coordination pour la défense des Musulmans ?
19 M. Djidic (interprétation). - Il y avait un Conseil de
20 coordination et aussi une présidence à cette époque, ou peut-être que je
21 confonds, mais en tout cas il existait effectivement le Conseil exécutif
22 de défense des Musulmans.
23 M. Nobilo (interprétation). - Etiez-vous responsable devant lui,
24 en tant qu'organe politique ?
25 M. Djidic (interprétation). - Oui.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Merci.
2 Vous avez parlé de l'état-major de la Défense territoriale à
3 Vitez. Qui était votre supérieur ?.Vous avez parlé de l'état-major
4 régional ou municipal ?
5 M. Djidic (interprétation). - Régional, oui, l’état-major
6 régional de Zenice.
7 M. Nobilo (interprétation). - Et qui était l'organe supérieur de
8 cet état-major régional ?
9 M. Djidic (interprétation). - L'état-major de la République.
10 M. Nobilo (interprétation). - Et devant qui l'état-major de la
11 République de la Défense territoriale était-il responsable ?
12 M. Djidic (interprétation). - Devant la présidence.
13 M. Nobilo (interprétation). - Directement ?
14 M. Djidic (interprétation). - Je le pense, oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y avait un ministre
16 de la défense, au sein du gouvernement de la République de.Bosnie-
17 Herzégovine ? Avait-il une influence ?
18 M. Djidic (interprétation). - Je n'ai pas compris votre
19 question.
20 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que l'état-major de
21 la République était responsable devant la présidence. Je vous demande si
22 le ministre de la défense de la Bosnie-Herzégovine avait quelque pouvoir ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je le pense.
24 M. Nobilo (interprétation). - Donc étiez-vous directement
25 responsable devant la présidence ou devant le ministre de la défense ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas devant qui l'état-
2 major de la République de la Défense territoriale était directement
3 responsable.
4 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez cité des membres de
5 l'état-major et vous avez parlé de leurs fonctions. Quelles étaient les
6 structures inférieures de l'état-major au niveau municipal ?
7 M. Djidic (interprétation). - Il y avait les détachements
8 régionaux.
9 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous donner leur
10 nombre ?
11 M. Djidic (interprétation). - L'état-major municipal comportait
12 onze détachements régionaux.
13 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous les énumérer ?
14 M. Djidic (interprétation). - Je vais essayer.
15 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie.
16 M. Djidic (interprétation). - Il y avait le détachement régional
17 de Vitez, le détachement régional de Bila, le détachement régional
18 d'Ahrmici, le détachement régional de Preocica, le détachement régional de
19 Kruscica, le détachement régional de Pucarevo, le détachement régional de
20 Donia Veceriska aussi, je crois, le détachement régional de Mlaci.
21 M. Nobilo (interprétation). - Et combien y avait-il de soldats
22 dans chacun de ces détachements régionaux ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas exactement
24 leur nombre.
25 M. Nobilo (interprétation). - Je demanderai à l'Huissier de bien
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1 vouloir remettre un document au témoin.
2 (Le document est remis au témoin, aux Juges et au bureau du
3 Procureur. )
4 Je demanderai que ce document soit placé sur le rétroprojecteur
5 pour que nous puissions lire le texte ensemble. Est-ce que le contraste
6 peut être amélioré ? Merci.
7 Donc en haut, à gauche, nous voyons un tampon sur lequel il est
8 écrit : "République de Bosnie-Herzégovine, Etat-major municipal de la
9 Défense territoriale n° 05-2201/92", la date étant le 15 août 1992, Vitez.
10 "Le commandement et les unités de l'état-major municipal pour la
11 défense de Vitez, communique... ". Ensuite, on a le mot : "sécurité",
12 "communication provenant du commandement et des unités chargés de la
13 défense de Vitez à l'état-major".
14 Ensuite nous avons une liste : "Etat-major pour la défense de
15 Vitez 8179/1.
16 Détachement responsable de la sécurité 8179/1-2.
17 Unité de la Défense 8444/1.
18 Uniée de Visoko 8444-2 (Hakija-Djalilovic), détachement de la
19 Défense territoriale bataillon de Vitez 8444-3, Preocica 8444-4,
20 Poculica 8444-4, Dubravica 8444-5, la compagnie de Han 8444-6, Bila 8444-
21 7, Stari Vitez 8444-8, Kolonija 8444-9, Kruscica 8444-10, Vraniska 8444-
22 11.
23 Détachements combattant les opérations de diversions 8647.
24 Transmission de l'unité 9510/11. Base de logistique 9215. Equipements LAB
25 et PVO, c'est-à-dire les unités chargées de la défense antiaérienne, 8957.
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1 Adjoint à l'état-major pour l'OMPP. Signature Zinada Causevic."
2 Monsieur Djidic, est-ce que vous vous rappelez ce document ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je me rappelle le document. Je ne
4 sais pas si les chiffres sont exacts, mais je me rappelle ce document.
5 M. Nobilo (interprétation). - Qui était Zinada Causevic et que
6 signifie le sigle OMPP qui figure au-dessus de sa signature ?
7 M. Djidic (interprétation). - Ce sigle signifie adjoint aux
8 affaires administratives et à l'organisation.
9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ces fonctions étaient
10 bien remplies ?
11 M. Djidic (interprétation). - Oui.
12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous reconnaissez ce
13 tampon comme étant le vôtre ? Peut-être le voyez-vous sur le
14 rétroprojecteur, tampon qui figure en haut à gauche du document. Est-ce
15 qu’il reproduit bien votre système de cotation à l'aide de chiffres et de
16 lettres ? Vous le voyez sur l'original ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je ne le vois pas très clairement,
18 mais je pense que c'est bien cela.
19 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous me dire combien de
20 soldats comportait le détachement chargé de la protection ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
22 M. Nobilo (interprétation). - Du point de vue de la structure,
23 combien de soldats comptait un bataillon ?
24 M. Djidic (interprétation). - C'était une formation qui comptait
25 entre deux cents et quatre cents soldats.
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1 M. Nobilo (interprétation). - C'était donc un détachement
2 structuré de la Défense territoriale.
3 M. Djidic (interprétation). - Le nombre de soldats variait d'une
4 formation à l'autre. Il n'était pas possible de définir un détachement
5 uniquement sur la base du nombre de soldats, comme c'était le cas pour un
6 bataillon dans l'ancienne armée par exemple ou pour un détachement dans
7 l'ancienne armée. Les nombres variaient d'un endroit à l'autre.
8 M. Nobilo (interprétation). - Mais un détachement était
9 considéré comme faisant partie intégrante de la structure de la Défense
10 territoriale et existait sur votre territoire.
11 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des détachements qui
12 comptaient trente soldats, et même moins. Cela dépendait de la densité
13 démographique. Dans certains détachements, il y avait en revanche jusqu'à
14 cent soldats.
15 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi qui était responsable de
16 l'unité de transmission de liaison à l'époque ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
18 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous savez quel était
19 le genre d'équipements, de moyens, mis à la disposition de cette unité de
20 transmission ?
21 M. Djidic (interprétation). - Nous avions des moyens très
22 modestes.
23 M. Nobilo (interprétation). - Que voulez-vous dire par là ?
24 M. Djidic (interprétation). - Nous avions le groupe 3.
25 M. Nobilo (interprétation). - Que veut dire groupe 3 ?
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1 M. Djidic (interprétation). - C'est un émetteur radio. Nous
2 avions également le groupe 12 et le groupe 30, des émetteurs radio
3 opérationnels principalement utilisés par la police militaire et par les
4 unités qui se battaient sur le front.
5 M. Nobilo (interprétation). - Je demande à l'Huissier de
6 remettre un nouveau document au témoin, s'il vous plaît.
7 M. le Président. - Nous devons d'abord régler le sort du
8 précédent document. Il subira le même sort je suppose, puisque vous n'avez
9 pas indiqué la source. Donc je demande à Monsieur le Greffier de bien
10 vouloir nous confirmer qu'il s'agit du D/20, c'est cela ?
11 M. Dubuisson. - Oui.
12 M. Nobilo (interprétation). - Je suis d'accord avec vous,
13 Monsieur le Président, mais j'aimerais attirer votre attention sur le fait
14 que le témoin a reconnu le tampon et l'authenticité de ce document. C'est
15 un document qui vient de l'état-major municipal de Vitez.
16 M. le Président. - Nous avons déjà eu cette discussion. Le
17 Tribunal a satisfait à la question du Procureur disant que
18 l'identification devait se faire. Maintenant, si vous nous dites
19 officiellement d'où vous tirez ce document... Ce n'est pas le tampon qui
20 donne l'identification, c'est finalement l'origine de votre source
21 d'approvisionnement de ce document.
22 Vous ne l'avez pas indiqué, donc je suppose que le document
23 reste exactement sous le même statut pour l'instant que les précédents
24 documents entre D/15 et D/20. Nous sommes d'accord.
25 M. Nobilo (interprétation). - Dans ce cas, nous demandons à
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1 conserver notre droit d'identifier le document par la suite.
2 M. le Président. - D'accord, très bien. Donc nous pouvons passer
3 maintenant au document suivant.
4 Peut-être qu'on peut vous prêter un instrument qui vous permette
5 tout à la fois d'être près de la carte et de poser vos questions sans
6 faire une gymnastique trop complexe. Monsieur le Procureur, vous avez
7 envie de faire une objection, je le sens. Allez-y.
8 M. Kehoe (interprétation). - Oui, Monsieur le Président. Est-ce
9 que nous allons recevoir un exemplaire de cette carte ?
10 M. le Président. - Je suppose bien entendu. Maître Nobilo que
11 vous n'avez pas d'exemplaire de la carte pour le Procureur ?
12 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je n'en ai
13 qu'un seul exemplaire, mais nous pourrions la photocopier.
14 Je propose simplement que cette carte soit versée au dossier en
15 tant que pièce à conviction. C'est malheureusement une carte d'état-major
16 et je n'ai pas pu en avoir plusieurs exemplaires. Il s'agit de la carte de
17 Vitez.
18 M. le Président. - Monsieur le Procureur, vous êtes satisfait.
19 On vient d'identifier la carte, elle vient de l'état-major. Pouvez-vous
20 préciser l'identification, Maître Nobilo. Cela doit être inscrit quelque
21 part, c'est une carte que vous n'avez pas fabriquée. Il suffit simplement
22 de le lire. Dites-nous donc d'où vous avez obtenu cette carte.
23 M. Nobilo (interprétation). - C'est une carte de l'armée
24 populaire yougoslave, échelle 1/50 millième, largement utilisée sur la
25 totalité du territoire de l'ex-Yougoslavie, et qui se trouvait dans
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1 pratiquement tous les quartiers généraux de la Défense territoriale et
2 dans tous les casernements de la JNA.
3 M. le Président. - Monsieur le Procureur, sur l'identification
4 je pense que rien ne s'opposera à ce qu'elle soit inscrite en pièce à
5 conviction. Il reste un problème, c'est qu'effectivement vous ne l'avez
6 pas et je crois qu’il faut que vous l’ayez, Monsieur le Procureur.
7 M. Kehoe (interprétation). - Effectivement, c'est le problème,
8 Monsieur le Président. Avec tout le respect que je dois aux conseils de la
9 partie adverse, j'aimerais tout de même avoir un exemplaire de cette carte
10 pour pouvoir mieux suivre le contre-interrogatoire.
11 M. le Président. - La pièce est donc admise comme pièce à
12 conviction.
13 Pour suivre le contre-interrogatoire, il vous suffit de la voir,
14 Monsieur le Procureur, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous. Nous
15 allons la voir sur le rétroprojecteur. Vous allez pouvoir suivre comme
16 nous, Monsieur le Procureur.
17 Par contre, si vous suggérez avoir un droit de réplique par la
18 suite, après le contre-interrogatoire, il faudra que d'ici le droit de
19 réplique éventuel que vous demanderiez vous ayez la copie de cette carte,
20 ou une communication de cette carte. S'il n'y en a qu'un seul exemplaire,
21 il faudra que vous la prêtiez à l'accusation, Maître Nobilo.
22 L'incident est clos. Ne perdons pas plus de temps. Nous perdons
23 beaucoup de temps. C'est une pièce à conviction. Elle est admise comme
24 telle. Vous avez droit de l'avoir d'ici votre droit de réplique. Vous
25 suivez le contre-interrogatoire sur le moniteur, comme nous tous.
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1 L'incident est clos.
2 Maître Nobilo, vous poursuivez. Je regrette, Monsieur le
3 Procureur, il faut avancer. Il est 12 heures 25, nous avons encore une
4 demi-journée, peut-être le droit de réplique, les questions des juges. Je
5 crois qu'il faut quand même que tout le monde y mette du sien. Maintenant,
6 cela suffit. La carte est ici, elle est visible par tout le monde.
7 Maître Nobilo, veuillez poursuivre votre contre-interrogatoire.
8 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président. Je
9 propose que le Procureur se rapproche de la carte, s'il le souhaite, pour
10 mieux voir.
11 M. le Président. - Voilà une bonne suggestion qui aurait pu être
12 faite tout de suite, nous aurions gagné dix minutes.
13 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, est-ce que vous
14 êtes familiarisé avec ce genre de carte ?
15 M. Hayman. - Nos collègues ont besoin d'entendre
16 l'interprétation, et nous avons besoin de quelques minutes pour nous
17 organiser.
18 M. le Président. - Tout à fait.
19 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous familiarisé avec ce
20 genre de carte ?
21 M. Djidic (interprétation). - Oui.
22 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que dans votre travail vous
23 utilisiez ce genre de carte ?
24 M. Djidic (interprétation). - Oui.
25 M. Nobilo (interprétation). - Vous nous avez donné les noms des
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1 différentes unités existant en 1992. Est-ce que vous pourriez nous montrer
2 la localisation de ces diverses unités et les inscrire par un signe
3 distinctif au niveau des villages inscrits sur la carte qui étaient les
4 centres de ces composantes de votre état-major ?
5 M. Djidic (interprétation). - Je peux le faire.
6 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, expliquez-nous ce
7 que vous inscrivez sur la carte au fur et à mesure. Où était cantonné le
8 quartier général de la Défense territoriale ?
9 M. Djidic (interprétation). - Ici.
10 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons donc inscrire les
11 trois lettres CTO. Où se trouve le siège du bataillon de Vitez ?
12 M. Djidic (interprétation). - Le bataillon de Vitez, ainsi que
13 les volontaires de Vitez et le détachement de volontaires, étaient basés à
14 Visoko.
15 M. Nobilo (interprétation). - Et où était leur commandement ?
16 M. Djidic (interprétation). - A Kruscica.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous indiquer Kruscica sur
18 la carte ?
19 M. Djidic (interprétation). - Ici.
20 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous avons le détachement de
21 Vitez indiqué par la lettre O et V pour Vitez. Et vous avez dit qu'un
22 bataillon était également sous son commandement ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je n'en suis pas sûr.
24 M. Nobilo (interprétation). - Très bien. Pouvez-vous indiquer
25 les autres détachements que vous avez énumérés ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Bila.
2 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous indiquons le détachement
3 de Bila sur la carte, avec un cercle autour du nom du village de Bila. Et
4 les autres détachements ?
5 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Preocica.
6 M. Nobilo (interprétation). - Là encore, nous inscrivons un
7 cercle autour du nom du village correspondant. Ensuite ?
8 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Tolovici.
9 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Encore une fois un cercle
10 autour du nom du village de Tolovici. Ensuite ?
11 M. Djidic (interprétation). - Le détachement d'Ahmici.
12 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous inscrivons un cercle
13 autour du nom du village d'Ahmici. Ensuite ?
14 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Donja Veceriska.
15 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous inscrivons un cercle
16 autour du nom du village de Donja Veceriska. Ensuite ?
17 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Dubravica.
18 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous inscrivons un cercle
19 autour du nom du village de Dubravica et comme pour les autres villages
20 nous soulignons le nom. Ensuite ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais plus ce que j'ai déjà
22 mentionné.
23 M. Nobilo (interprétation). - Han Kompanija ?
24 M. Djidic (interprétation). - C'est ici.
25 M. Nobilo (interprétation). - Poculica ? Nous ne l'avons pas
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1 inscrit.
2 M. Djidic (interprétation). - Ici.
3 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous encerclons le nom de
4 Poculica et nous soulignons le nom de ce village. Bila, c'est fait.
5 Kolonija ?
6 M. Djidic (interprétation). - C'est ici.
7 M. Nobilo (interprétation). - C'est à l'intérieur de la ville,
8 donc nous inscrivons ici. Ensuite ?
9 M. Djidic (interprétation). - Vraniska.
10 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous soulignons le nom de
11 Vraniska et nous encerclons le nom de ce village.
12 Vous en avez énuméré d'autres, je crois. Est-ce que vous vous
13 rappelez ? Monsieur l'Huissier, pouvons-nous revenir sur la déclaration de
14 M. Djidic, au procès-verbal, à la partie de sa déposition où il a énuméré
15 les noms des détachements ? Les noms inscrits ne sont pas exacts. En tout
16 cas, les détachements dont vous avez parlés en 1992 sont-ils demeurés
17 identiques pendant toute l'année 1992 ?
18 M. Djidic (interprétation). - Non.
19 M. Nobilo (interprétation). - Dites-nous jusqu'à quelle date ce
20 système a continué à prévaloir ?
21 M. Djidic (interprétation). - Ce système a duré, je crois,
22 jusqu'à l'automne 1992.
23 M. Nobilo (interprétation). - Quel mois à peu près ?
24 M. Djidic (interprétation). - La date de formation de la
25 brigade.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Dites-nous de quel mois il s'agit
2 à peu près.
3 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il s'agit du mois de
4 novembre.
5 M. Nobilo (interprétation). - Donc est-ce que nous pouvons
6 inscrire sur cette carte : jusqu'au mois de novembre 1992 ?
7 M. Djidic (interprétation). - Oui, d'accord.
8 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je propose
9 que ce document soit considéré comme pièce à conviction, si mes collègues
10 n'ont rien contre.
11 M. le Président. - Vos réserves ont été enregistrées. Le
12 Tribunal décide d'inscrire cette carte comme pièce à conviction et demande
13 qu'il en soit fourni, avant leur éventuel droit de réplique, un exemplaire
14 ou bien alors cette carte elle-même, si par hasard l'accusation en avait
15 besoin bien entendu.
16 Monsieur le Greffier, nous admettons comme pièce à conviction
17 cette carte sous la cotation D/21. Est-ce bien cela ?
18 M. le Greffier. - C'est bien cela. C'est bien la carte D/21 que
19 le Greffe conserve.
20 M. le Président. - Que le Greffe va conserver dans ces
21 conditions. Est-ce que tout le monde peut s'asseoir ? Maître Nobilo, vous
22 n'avez plus besoin que tout le monde reste debout ?
23 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, nous
24 n'avons qu'une seule carte sur laquelle figurent les signes distinctifs.
25 Pourrait-on demander avec l'aide de l'Huissier que des photocopies soient
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1 faites, car nous n'en avons pas possession nous-mêmes ?
2 M. le Président. - Dans l'immédiat, nous allons faire des
3 photocopies de ces cartes et je pense que cela devrait suffire,
4 Monsieur Kehoe. Bien, continuez Maître Nobilo.
5 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, l'état-major de
6 la Défense territoriale pour la circonscription de Zenica était dirigé par
7 qui jusqu'en novembre 1992, période dont nous avons parlée jusqu'ici ?
8 M. Djidic (interprétation). - C'était Dzemal Mrdan qui
9 commandait la Défense territoriale.
10 M. Nobilo (interprétation). - Et son adjoint ?
11 M. Djidic (interprétation). - Son adjoint était, je pense,
12 Vinko Barisic.
13 M. Nobilo (interprétation). - Et qui étaient les membres de
14 l'état-major régional à Zenica ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas avec certitude.
16 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire à partir de
17 quelle municipalité l'état-major régional de Zenica s'est unifié ? Quelles
18 municipalités étaient couvertes ?
19 M. Djidic (interprétation). - Zepce, Vitez, Busovaca,
20 Novi Travnik, Travnik, Bugojno, Gornji Vakuf. Je ne sais pas si je les ai
21 tous citées.
22 M. Nobilo (interprétation). - Zenica ?
23 M. Djidic (interprétation). - Bien sûr, Zenica, Kakanj. Je ne
24 suis pas sûr pour ce qui est de Kakanj.
25 M. Nobilo (interprétation). - Zavidovici ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
2 M. Nobilo (interprétation). - Maglaj ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas, je pense que
4 Maglaj n'était pas inclus.
5 M. Nobilo (interprétation). - Tesanj ?
6 M. Djidic (interprétation). - Non.
7 M. Nobilo (interprétation). - Donji Varkuf ?
8 M. Djidic (interprétation). - Je le pense.
9 M. Nobilo (interprétation). - Dans la municipalité de Vitez et
10 bien entendu dans l'ensemble de la Bosnie-Herzégovine, quelles étaient les
11 diverses obligations qui incombaient sur le plan militaire ou autre à tous
12 les hommes ? A savoir les hommes devaient-ils faire partie de la JNA, de
13 la Défense territoriale ou d'autres unités ? Pouvez-vous nous donner une
14 liste des obligations qui existaient et qui étaient en rapport avec la
15 guerre ?
16 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des obligations
17 militaires et des obligations en termes de travail.
18 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il une obligation de
19 fournir des ressources matérielles ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.
21 M. Nobilo (interprétation). - Et quelles étaient ces obligations
22 en termes de travail, qu'entendez-vous par là ? Et comment savait-on si on
23 avait des obligations à remplir sur le plan du travail ou sur le plan
24 militaire ? Comment était-ce décidé ?
25 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait. En 1992, il y
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1 avait beaucoup de gens qui, dans le même temps, étaient membres de la
2 Défense territoriale ou du HVO, mais qui travaillaient aussi dans des
3 usines.
4 M. Nobilo (interprétation). - Bien sûr, mais cela s'explique par
5 le fait qu'il s'agissait plus ou moins de volontaires. Mais dites-nous
6 quelles étaient les exigences légales, juridiques, imposées à quelqu'un
7 qui devait rejoindre une espèce de bataillon de travail ? Est-ce que cela
8 était lié à son âge ?
9 M. Djidic (interprétation). - Oui, cela avait à voir aussi avec
10 les qualifications et les compétences de chacun.
11 M. Nobilo (interprétation). - Ainsi donc, les capacités
12 militaires de l'individu n'étaient pas prises en considération ?
13 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des gens physiquement
14 aptes qui travaillaient dans des usines.
15 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il des gens qui n'étaient
16 pas aptes au service militaire, mais qui se voyaient assigner d'autres
17 tâches ?
18 M. Djidic (interprétation). - Oui.
19 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il une quelconque sorte
20 d'organisation pour les gens qui avaient des obligations de travail ? Est-
21 ce qu’il y avait des bataillons organisés pour le travail ?
22 M. Djidic (interprétation). - Ces personnes avait des tâches
23 ordinaires dans les usines.
24 M. Nobilo (interprétation). - Par exemple, pour les terres,
25 est-ce que cela était fait par l'armée ou par ces pelotons de travail ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Avant la guerre, nous n'avions pas
2 ce genre de chose.
3 M. Nobilo (interprétation). - Mais je ne vous parle pas d'avant
4 la guerre, je vous parle de pendant la guerre. Qui participait à ces
5 activités ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je sais ce qui se passait à
7 Stari Vitez. Des membres d'un peloton de travail et la défense civile
8 s'occupaient des terres ou plus fréquemment encore s'occupaient d'enfouir
9 les morts.
10 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, ces pelotons de
11 travail, sur le plan organisationnel, dépendaient-ils de la défense civile
12 ou d'autres instances ?
13 M. Djidic (interprétation). - Ils dépendaient de la défense
14 civile.
15 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous définir avec une
16 grande précision ce qu'était la défense civile dans l'ex-Yougoslavie en
17 Bosnie-Herzégovine ?
18 M. Djidic (interprétation). - La défense civile avait pour tâche
19 de protéger la population civile en prenant des mesures de protection
20 civile.
21 Ces mesures consistaient à lutter contre l'incendie, à agir en
22 cas de tremblement de terre, en cas d'inondation, à protéger la population
23 en temps de guerre, notamment en évacuant la population ou en organisant
24 des abris pour la population civile. La protection civile s'occupait aussi
25 de l'assainissement des terres.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que les plans d'évacuation
2 de la population étaient préparés ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui.
4 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous des détails sur le
5 plan d'évacuation de Vitez par exemple ? Où la population civile
6 était-elle censée chercher refuge en cas d'offensive ?
7 M. Djidic (interprétation). - Le plan voulait que la population
8 civile se réfugie dans les sous-sols et dans les caves des bâtiments. A
9 l'extérieur de Kolonija, la population civile devait se rendre dans des
10 abris privés ou dans des abris que nous avions construits. Dans la
11 municipalité de Vitez, nous avions construit conjointement des abris avec
12 les Croates. Dans mon village, nous avons construit avec les Croates un
13 abri.
14 M. Nobilo (interprétation). - Et quel est votre village ?
15 M. Djidic (interprétation). - Buhine Kuce. C'est un village qui
16 fait partie de Sivrino Selo. Ma maison se trouvait entre Sivrino Selo et
17 Buhine Kuce.
18 M. Nobilo (interprétation). - Cet abri doit-il être considéré
19 comme un abri public ?
20 M. Djidic (interprétation). - Oui.
21 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il des abris public à
22 Vitez ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas. Toutes les
24 caves servaient d'abris.
25 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit hier qu'il y avait
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1 eu une attaque aérienne contre Vitez.
2 M. Djidic (interprétation). - Oui.
3 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, que s'est-il passé avec
4 la défense ? Etait-ce une défense conjointe avec le HVO ? Pouvez-vous nous
5 expliquer comment cela était organisé ?
6 M. Djidic (interprétation). - La défense aérienne était commune.
7 Il s'agissait d'une batterie d'armes antiaériennes dirigées par un Croate
8 et il y avait des soldats de différentes origines ethniques qui faisaient
9 fonctionner cette batterie. Celle-ci avait été constituée à l'usine dès
10 avant la guerre. En 1991 et 1992, elle a été dirigée conjointement, je ne
11 sais pas pendant combien de temps.
12 M. Nobilo (interprétation). - Ce système de défense antiaérienne
13 étaitil lié au système de défense antiaérienne d'autres municipalités ?
14 M. Djidic (interprétation). - Je ne le pense pas.
15 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, si vous me
16 le permettez, je voudrais présenter un document, avec l'aide de
17 l'Huissier. Veuillez placer le document sur le rétroprojecteur, je vous
18 prie.
19 M. Djidic (interprétation). - Est-ce que j'aurai des bons points
20 si je le porte bien ? Excusez-moi, c'est une plaisanterie.
21 M. Nobilo (interprétation). - Oui, c'est bien comme cela que je
22 l'avais compris.
23 Je voudrais vous donner lecture du document suivant. Dans le
24 coin supérieur gauche, il est écrit : "Etat-major de la municipalité,
25 Défense territoriale". Ensuite, on voit un mot manuscrit que je ne peux
Page 1380
1 pas lire. Avant cela : "01-77 2/92,", en dessous la date "25/05/1992" et
2 Vitez.
3 Cet exemplaire est de très mauvaise qualité. Ensuite :
4 "Contrôle, commandement des unités de la Défense territoriale. Etant donné
5 les menaces, ultimatums et abus de plus en plus fréquents liés à
6 l'utilisation des unités de la Défense territoriale par les états-majors
7 locaux des communautés locales, par d'autres institutions et par des
8 particuliers, je donne instruction de ce qui suit :
9 1- Le contrôle et le commandement des unités de la Défense
10 territoriale sur le territoire de la municipalité de Vitez seront de la
11 compétence de l'état-major de la Défense territoriale à Vitez.
12 2- Une décision sur l'utilisation, le déploiement d'unités de la
13 Défense territoriale sera prise par le commandement supérieur au niveau
14 des districts et de la République.
15 3- Le contrôle et le commandement relèvent du cadre de l'état-
16 major régional et des commandants de l'état-major régional par le
17 truchement des commandants des détachements.
18 4- Les commandements des détachements sont responsables devant
19 moi pour ce qui est de l'unité du contrôle et du commandement de toutes
20 les unités subordonnées (conformément aux tableaux ci-inclus).
21 5- Les commandants des états-majors régionaux sont tenus de
22 prendre contact quotidiennement avec les cellules de crise locales au
23 niveau des villages et des municipalités et de prendre une part active
24 dans l'assistance à apporter à l'organisation et à la mise en oeuvre
25 d'autres obligations liées à la préparation de la population pour sa
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1 protection, telles qu'approvisionnements alimentaires routes, entretien
2 des abris, etc.
3 Les commandants des états-majors régionaux sont aussi redevables
4 devant moi de la mise en place aussi rapidement que possible d'organes
5 police militaire."
6 Ensuite, l'on précise les qu'on précise de la police militaire
7 dans les régions. C'est signé : commandant de la défense territoriale
8 Hakija Gengic et un tampon de la défense territoriale de Vitez.
9 Monsieur Djidic, est-ce que vous reconnaissez ce document ?
10 M. Djidic (interprétation). - Non. Mais je pense que cela vient
11 effectivement de l'état-major.
12 M. Nobilo (interprétation). - Vous souvenez-vous de ce
13 problème ? De la mise en place de la loi et de l'ordre public ?
14 M. Djidic (interprétation). - Non,je venais de rejoindre la
15 défense territoriale. C'était en mai comme vous l'avez dit.
16 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous reconnaissez la
17 signature de Hakija Gengic ?
18 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne me souviens pas de sa
19 signature.
20 M. Nobilo (interprétation). - Je voudrais demander à l'Huissier
21 qu'un autre bref document composé d’une phrase soit montré au témoin.
22 (Le document est remis au témoin.)
23 (Les juges se concertent sur le siège.)
24 M. le Président. - Maître Nobilo, Monsieur le Procureur, cet
25 aparté visait à essayer d'organiser la fin de cette audition de M. Djidic.
Page 1382
1 Vous savez que demain matin, nous ne siégions pas et nous ne
2 siégerons pas demain dans l'affaire Blaskic, donc il conviendrait, ce
3 serait mieux, de terminer ce soir. Ce serait mieux pour le témoin, car
4 sinon il faut que le témoin revienne le 19 août, ce qui nous paraît peut-
5 être difficile, non pas difficile à organiser, mais le témoin est ici à la
6 disposition du Tribunal depuis plusieurs journées et elles sont très
7 longues. Nous suggérons, nous n'imposons pas.
8 Maître Nobilo, nous allons reprendre à 14 heures 30, essayez de
9 terminer à 16 heures 30. Après la pause, nous demanderons au Procureur
10 s'il veut exercer un droit de réplique et nous essaierons de terminer pour
11 16 heures.
12 Au nom de mes collègues et de moi-même, Maître Nobilo, je
13 voudrais que vous nous disiez ce que vous en pensez ?
14 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, la défense
15 souhaite conclure aussi rapidement que possible ce contre-interrogatoire
16 est peut-être même plus que quiconque d'autre, mais ce témoin est
17 extrêmement important, il était commandant à Vitez, il connaît un grand
18 nombre de faits pertinents et malheureusement, je dois constater que lors
19 de l'interrogatoire principal, des pans entiers n'ont pas été mentionnés.
20 Donc nous procédons presque à l'interrogatoire principal.
21 Nous n'avons rien sur le déploiement de l'armée dans la vallée
22 de la Lasva, nous n'avons rien sur la force numérique de la défense
23 territoriale, nous n'avons rien sur les circonstances du conflit et je
24 pense que ces faits sont nécessaires. Ce sont des faits extrêmement
25 pertinents.
Page 1383
1 Le témoin à cet égard est une source très précieuses pour ces
2 renseignements et il n'a pas parlé de ces circonstances jusqu'ici ou n'a
3 donné que des précisions insuffisantes.
4 C'est donc un témoin très important pour nous, nous ferons de
5 notre mieux, mais nous vous lançons un appel pour que vous nous laissiez
6 le temps de terminer ce contre-interrogatoire. Nous laisserons de côté
7 certaines questions. Nous essaierons de faire preuve de diligence mais, je
8 le répète, le témoin est extrêmement important et nous vous demandons
9 votre indulgence.
10 M. le Président. - Bien. Monsieur le Procureur : quel est votre
11 avis sur la question ?
12 M. Kehoe (interprétation). - Monsieur le Président, je suis
13 d'accord avec le Tribunal pour ce qui est du calendrier proposé,
14 Monsieur Djidic est effectivement ici depuis quelque temps et a été à la
15 disposition du Tribunal pendant une période de temps assez longue. Il
16 serait donc bon que M. Djidic voit son contre-interrogatoire se terminer
17 rapidement, ne serait-ce que pour des raisons personnelles.
18 Monsieur le Président, étant donné ce que vous avez dit, je
19 voudrais aussi vous demander si nous ne siégerons pas du tout demain ?
20 C'est comme cela que s'est prévu actuellement ?
21 M. le Président. - Nous ne pourrons pas siéger demain, cela ne
22 nous paraît pas demain, nous avons l'affaire Aleksovski. A la rigueur de
23 9 à 10 heures demain matin, mais cela me paraît bien précipiter. Vous
24 exercerez je suppose un droit de réplique, Monsieur le Procureur. C'est ce
25 que je crois comprendre implicitement ?
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1 M. Kehoe (interprétation). - Je dirai, Monsieur le Président,
2 que ce droit de réplique sera très court. Ce ne sera pas très long.
3 M. le Président. - Si je comprends bien vous êtes d'une
4 politesse suave à l'égard du Tribunal, c'est-à-dire qu'à la fois vous vous
5 déclarez d'accord avec lui, mais quand fin de compte vous n'êtes pas
6 d'accord. Donc je vous propose de lever la séance.
7 Maître Nobilo, vous reprendrez à 14 heures 30 votre contre-
8 interrogatoire et puis nous ferons le point ce soir à 17 heures 30. Si le
9 témoin doit revenir le 19 août, et bien il reviendra. Je proposerais
10 néanmoins que nous tirions ensemble, lors d'une conférence de mise en état
11 à huis clos, les conséquences pour l'avenir, et les manières de nous
12 organiser peut-être différemment.
13 Donc pour l'instant, nous levons l'audience et nous la
14 reprendrons à 14 heures 30.
15
16 L’audience est levée à 13 heures.
17
18 L’audience, suspendue à 13 h, est reprise à 14 h 35.
19 M. le Président. - L'audience est reprise. Monsieur le Greffier,
20 faites entrer l'accusé s'il vous plaît.
21 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)
22 Nous allons essayer de tout faire pour terminer ce soir. Il
23 semble que vous n'entendiez pas. Est-ce que vous m'entendez ?
24 M. Nobilo (interprétation). - Oui, je vous entends.
25 M. le Président. - Je répète que ce qui est important pour nous
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1 est d'essayer que l'on termine ce soir.
2 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président. La
3 défense a retiré six documents et beaucoup de pages. Il s'agira cette
4 fois-ci du dernier document que nous avions à vous présenter. J'aimerais
5 qu'il soit numéroté dans les mêmes conditions.
6 M. le Président. - Il sera numéroté dans les mêmes conditions.
7 La défense est très sensible à l'effort que vous faites et vous en
8 remercie.
9 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, revenons très
10 rapidement, si vous le voulez bien, à la défense antiaérienne. Vous avez
11 dit que c'était une batterie. Quelle était la situation en matière de
12 munitions ? Est-ce qu’il y en avait suffisamment ou est-ce que la JNA les
13 avait confisquées ?
14 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y avait des munitions,
15 mais je n’en connais pas la quantité.
16 M. Nobilo (interprétation). - Quand il y avait cette cellule de
17 crise dans la municipalité, est-ce qu’il y avait aussi des cellules de
18 crise de niveau administratif moindre ?
19 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas, du moins pas au
20 début. Mais plus tard, des états-majors généraux ont été constitués au
21 niveau des villages.
22 M. Nobilo (interprétation). - Je vous posais une question à
23 propos du dernier document. Lorsque votre commandant a parlé de
24 l'organisation de la formation des unités, vous avez dit que la
25 325ème brigade avait été constituée dans l'armée de la Bosnie-Herzégovine.
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1 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'elle s'est créée en
2 décembre 1992, ou peut-être en novembre. C'est là qu'on a commencé à
3 l'établir.
4 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela signifie qu'à
5 partir de la structure de la Défense territoriale, vous passiez à
6 l'organisation en brigade ?
7 M. Djidic (interprétation). - La structure de la Défense
8 territoriale demeurait. En fait, on a créé cette brigade comme unité
9 d'organisation.
10 M. Nobilo (interprétation). - Si je comprends bien la
11 terminologie militaire des détachements de la Défense territoriale est
12 davantage liés à des territoires individuels, alors qu'une brigade doit
13 être mobile et en mesure d'être utilisée sur tous les terrains de
14 bataille. Est-ce exact ?
15 M. Djidic (interprétation). - C'est ainsi qu'il devrait en être,
16 bien qu'on ait utilisé des unités de la Défense territoriale au front.
17 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez été affecté à ce poste
18 lorsqu'on a établi la 325ème brigade. Quelle était cette fonction ?
19 M. Djidic (interprétation). - Je n'avais pas de fonction.
20 M. Nobilo (interprétation). - N'en avez-vous jamais eu ?
21 M. Djidic (interprétation). - Non, jamais.
22 M. Nobilo (interprétation). - Où était le poste de commandement
23 de cette brigade ?
24 M. Djidic (interprétation). - A Postulica et à Kruscica.
25 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y a jamais eu un
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1 quartier général de cette brigade dans le bâtiment des sapeurs-pompiers ?
2 M. Djidic (interprétation). - Non.
3 M. Nobilo (interprétation). - Structurellement, en quoi consiste
4 une brigade ?
5 M. Djidic (interprétation). - C'est un bataillon.
6 M. Nobilo (interprétation). - Combien de bataillons y avait-il
7 dans cette 325ème brigade ?
8 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il y en avait trois.
9 M. Nobilo (interprétation). - Essayons de reconstituer tout
10 cela. Etes-vous d'accord pour dire que le premier bataillon se trouvait à
11 Kruscica et couvrait ce village-là, et de Vraniska, Gacice,
12 Donja Veceriska, est-ce exact ?
13 M. Djidic (interprétation). - En fait, elle était constituée de
14 personnes venant de ces villages.
15 M. Nobilo (interprétation). - Soyons plus précis et disons que
16 le bataillon dont le quartier général se trouvait à Kruscisa, était
17 constitué d'habitants de Kruscica, de Vraniska, de Gacice et de
18 Donja Veceriska. Est-ce exact ?
19 M. Djidic (interprétation). - Oui.
20 M. Nobilo (interprétation). - Savez vous combien de soldats il y
21 avait dans ce premier bataillon ?
22 M. Djidic (interprétation). - Non.
23 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord pour dire que
24 le poste de commandement du deuxième bataillon se trouvait à Stari Vitez ?
25 M. Djidic (interprétation). - Non.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que Stari Vitez a été le
2 quartier général d'un quelconque bataillon ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
4 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu’un des bataillons de
5 cette brigade avait son quartier général à Bukve ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas.
7 M. Nobilo (interprétation). - Les habitants de Stari Bila, de
8 Sadovaca, de Bukva et d'un autre village se sont retrouvés dans quels
9 bâtiments ? Pouvez-vous me le dire ?
10 M. Djidic (interprétation). - Les habitants de Rascoboscovica
11 (?), ce dernier village que je n’avais pas cité, appartenait au bataillon
12 qui faisait partie du quartier général. Certains d'entre eux faisaient
13 partie de la brigade.
14 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ce poste de
15 commandement se trouvait à Poculica à l'intention des soldats qui venaient
16 des villages de Poculica, Brka (?), Tolovici, Sivrino selo, Santici,
17 Ahmici, ainsi que d'autres villages ?
18 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr.
19 M. Nobilo (interprétation). - Combien y avait-il de soldats dans
20 ce bataillon dont le quartier général était à Poculica ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas combien il y avait
22 de soldats, parce qu'à cette époque on venait seulement de constituer ces
23 unités.
24 M. Nobilo (interprétation). - Certes, mais plus tard, lorsque
25 ces unités ont existé, par exemple en janvier 1993 ; le savez vous ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Non.
2 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-il advenu du quartier
3 général régional du TO, de la Défense territoriale à Zenica ? A-t-il
4 continué à exister ?
5 M. Djidic (interprétation). - Oui.
6 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu’un corps a été constitué
7 à cette époque ?
8 M. Djidic (interprétation). - Oui
9 M. Nobilo (interprétation). - Le troisième corps avait-il son
10 quartier général à Zenica ?
11 M. Djidic (interprétation). - Non.
12 M. Nobilo (interprétation). - Ce corps était constitué de
13 quelles unités ?
14 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement.
15 M. Nobilo (interprétation). - Quelle fonction, quel poste
16 occupiez-vous en janvier 1993 ?
17 M. Djidic (interprétation). - J'étais commandant de l'état-major
18 municipal.
19 M. Nobilo (interprétation). - Et vous ne saviez pas de quelles
20 unités était constitué ce corps ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement parce
22 que mon travail consistait aussi à coopérer avec les quartiers généraux ou
23 les états-majors régionaux de l'époque. Je ne voudrais pas, ici, me lancer
24 dans des conjectures.
25 M. Nobilo (interprétation). -Avez-vous coopéré avec une
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1 quelconque brigade du troisième corps en 1993 ?
2 M. Djidic (interprétation). - En tant que commandant de l'état-
3 major municipal, je n'ai pas participé ou coopéré.
4 M. Nobilo (interprétation). - Et en tant que commandant de la
5 défense de Stari Vitez, est-ce que vous avez coopéré ?
6 M. Djidic (interprétation). - Non, je n'ai eu aucun contact avec
7 d'autres brigades, hormis la 325ème.
8 M. Nobilo (interprétation). - Comment avez-vous maintenu les
9 contacts avec cette brigade ?
10 M. Djidic (interprétation). - Par radio.
11 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que les termes groupe
12 opérationnel Lasva signifie quelque chose pour vous ?
13 M. Djidic (interprétation). - Oui.
14 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que cela signifie ?
15 M. Djidic (interprétation). - C'est un groupe opérationnel qui a
16 été formé à Kakanj et qui y avait d'ailleurs aussi son quartier général.
17 M. Nobilo (interprétation). - Quels territoires couvrait il ?
18 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il couvrait le
19 territoire de Kaknj, de Busovaca et de Vitez. Je ne sais pas s'il couvrait
20 d'autres territoires.
21 M. Nobilo (interprétation). - Faisiez-vous partie de ce groupe
22 opérationnel ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je pense que la 325ème brigade en
24 faisait partie.
25 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il aussi des unités de la
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1 Défense territoriale ?
2 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.
3 M. Nobilo (interprétation). - Etant donné que vous étiez membre
4 du groupe opérationnel Lasva, pourriez-vous dire qui étaient les autres
5 membres ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je crois que Busovaca, Vitez et
7 Kakanj en faisaient partie.
8 M. Nobilo (interprétation). - Mais outre les unités de la
9 Défense territoriale de ces municipalités que vous avez citées, quelles
10 brigades y avait-il ?
11 M. Djidic (interprétation). - Il y avait les brigades de
12 Busovaca et de Vitez.
13 M. Nobilo (interprétation). - Quel était l'insigne de la brigade
14 de Busovaca ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'était la 333ème,
16 mais je ne sais pas si cela relevait du groupe opérationnel.
17 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous quelque chose à propos
18 du groupe opérationnel de Krajina ?
19 M. Djidic (interprétation). - Le groupe opérationnel Krajina a
20 aussi étaient constitué. Il comprenait surtout des unités constituées de
21 réfugiés venant de Krajina.
22 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous énumérer certaines
23 des unités composées de réfugiés de Krajina ?
24 M. Djidic (interprétation). - A l'époque, la 1ère brigade
25 Krajina et la 7ème, ces deux brigades ont été fusionnées pour former la
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1 17ème brigade, mais je ne suis pas trop sûr parce que je n'avais pas de
2 contact avec eux.
3 M. Nobilo (interprétation). - A la 1ère et la 7ème brigades,
4 est-ce que vous aviez Alagic comme commandant de la 1ère, et Truskic comme
5 commandant de la 7ème, et où se trouvaient leurs quartiers généraux ?
6 M. Djidic (interprétation). - Dans les casernes.
7 M. Nobilo (interprétation). - Quelles casernes ?
8 M. Djidic (interprétation). - Celles de Travnik.
9 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit qu'elles se
10 composaient de réfugiés. Une de ces brigades se trouvait dans votre
11 région, avant même la 7ème brigade de Krajina. Est-ce exact ?
12 M. Djidic (interpréta tion). - Non.
13 M. Nobilo (interprétation). - La 305ème brigade Krajina se
14 trouvait-elle dans votre région auparavant ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui, dans un village
16 proche de Visako, le long de la route menant de Zenica à Visoko.
17 M. Nobilo (interprétation). - En Bosnie centrale ?
18 M. Djidic (interprétation). - Oui.
19 M. Nobilo (interprétation). - Travnik se trouve aussi en Bosnie
20 centrale.
21 M. Djidic (interprétation). - Oui.
22 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous entendu parler d'une
23 unité commandée par Mustafa Topovica ?
24 M. Djidic (interprétation). - Non.
25 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous que des Mujahedins se
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1 trouvaient à Vitez, au Café Lubek, en janvier 1993 ? En êtes-vous
2 informé ?
3 M. Djidic (interprétation). - Non.
4 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne savez absolument rien sur
5 la question ?
6 M. Djidic (interprétation). - Non.
7 M. Nobilo (interprétation). - Revenons au bataillon de la
8 325 ème brigade, la seule avec laquelle vous avez coopérée. Essayons de
9 suivre, dans le dédale de vos souvenirs, de quels villages les combattants
10 venaient et où se trouvaient les quartiers généraux de commandement.
11 (M. Nobilo place une carte sur le chevalet).
12 Monsieur le Président, voici une carte réalisée par la JNA,
13 l'armée nationale yougoslave. Nous avons donc cette carte, à une échelle
14 de 1/50000ème. Il est indiqué Zenica 4. On y voit Zenica et la
15 municipalité de Vitez.
16 Je vous demanderai, Monsieur, d'essayer de localiser la
17 325ème brigade sur cette carte. J'écris ici : "la 325ème brigade
18 Brka (?)". C'est la qualification qu'on lui donne généralement. Veuillez
19 indiquer où se trouve le quartier général, le centre de commandement de
20 cette brigade ?
21 Monsieur l'Huissier, il faudrait peut-être un pointeur à
22 l'intention de M. Djidic.
23 M. le Président. - Monsieur le Procureur ?
24 M. Kehoe (interprétation). - Est-ce que le conseil pourrait nous
25 parler ou nous situer dans le temps cette période ? II a posé cette
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1 question au témoin, mais il faudrait peut-être la situer dans le temps.
2 M. le Président. - Objection accordée. Maître Nobilo, il
3 faudrait que vous précisiez l'époque.
4 M. Nobilo (interprétation). - Je vous parlais de la
5 325ème brigade. Nous parlons de fin 1992 à janvier 1993. Au cours de cette
6 période, où se trouvait le quartier général de la 325ème brigade ? Où se
7 trouvaient ces différents bataillons ? De quels villages venaient-ils ?
8 M. le Président. - Le témoin doit être fatigué. Essayez d'être
9 précis et de concrétiser votre question, s'il vous plaît.
10 M. Nobilo (interprétation). - Ma dernière remarque n'était pas
11 une question. Je me contentais d'indiquer des éléments sur la carte. Vous
12 voyez que l'on a le 325 BBR. C'est donc la 325ème brigade.
13 Veuillez montrer le poste de commandement de cette brigade.
14 M. Djidic (interprétation). - Poculica et Kruscica.
15 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi indiquez-vous deux
16 endroits comme poste de commandement ?
17 M. Djidic (interprétation). - Parce qu'une partie du
18 commandement de la brigade se trouvait à Kruscica, puisque la plupart des
19 volontaires au combat sont allés au front à partir de Kruscica. Il y a eu
20 des mouvements assez difficiles pendant tout un temps, car des barricades
21 avaient été érigées.
22 M. Nobilo (interprétation). - Seriez-vous d'accord pour que nous
23 apposions une indication pour marquer le poste de commandement sur la
24 carte ? On prend le mot ou la lettre H, du terme anglais head quarter
25 (quartier géneral) et nous allons localiser les différents endroits.
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1 Etes-vous d'accord pour dire que les combattants du bataillon de
2 Kruscica venaient de Kruscica, de Vraniska, de Donja Veceriska ?
3 M. Djidic (interprétation). - Et d'autres endroits.
4 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous indiquer sur la
5 carte les endroits d'où venaient les combattants ?
6 M. Kehoe (interprétation). - Est-il possible d'avoir un petit
7 temps d'arrêt entre la question et la réponse ? Il est difficile de
8 discerner les deux éléments.
9 M. le Président. - Encore que Maître Nobilo ait essayé d'aller
10 un peu plus vite, conformément à ce qu'avait demandé le Tribunal. Il faut
11 donc trouver un juste équilibre.
12 M. Hayman (interprétation). - Il n'entend pas non plus la
13 traduction. Il ne reçoit pas l'interprétation. Donc il ne sait pas quand
14 on termine. C'est difficile.
15 M. le Président. - Bien, allez-y.
16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, s'il vous plaît,
17 veuillez indiquer les endroits d'où venaient les combattants pour
18 Kruscica. Veuillez nous donner aussi les noms de ces endroits.
19 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des membres qui
20 venaient de Vitez, de Donja Veceriska, de Gacice, de Kruscica, de
21 Vraniska, et je crois que c'est à peu près tout.
22 M. Nobilo (interprétation). - Ce serait tout ? Dites-moi, pour
23 le quartier général à Poculica -parce que je vous ai fait la lecture de
24 toute une liste et vous étiez d'accord-, il y avait des gens qui venaient
25 de Poculica, mais aussi de deux endroits, notamment de Vrhovine et d’un
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1 autre endroit. Indiquez d'abord, si vous le voulez bien, Poculica. Il y
2 avait donc un bataillon à Poculica et Vrhovine. Et Prnjavor ?
3 M. Djidic (interprétation). - C'est tout. Toutes ces unités se
4 trouvaient en un seul endroit.
5 M. Nobilo (interprétation). - Tolovici. Où se trouve Dubravica ?
6 Sivrino Selo, Pirici, Ahmici, Santici et Nadioci ? Indiquons ces endroits
7 sur la carte. Où se trouve Nadioci ?
8 (Le témoin indique sur la carte).
9 Où se trouve Pirici ?
10 M. Djidic (interprétation). - C'est ici.
11 M. Nobilo (interprétation). - Et Santici ?
12 (Le témoin indique ces endroits sur la carte).
13 M. Nobilo (interprétation). - Je crois que nous les avons tous.
14 Plus tard, des gens de Stara Bila ont fait partie aussi de ces unités,
15 avec vous, dans la Défense territoriale, alors que d'autres se trouvaient
16 dans la brigade. Dites-nous où se trouvait la brigade ?
17 M. Djidic (interprétation). - A Stara Bila.
18 M. Nobilo (interprétation). - Mais outre Stara Bila ?
19 M. Djidic (interprétation). - Bukve.
20 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que nous avons oublié quoi
21 que ce soit ?
22 M. Djidic (interprétation). - Preocica.
23 M. Nobilo (interprétation). - Voilà donc les endroits. Etes-vous
24 d'accord pour dire que nous pouvons indiquer la date de décembre 1992 à
25 janvier 1993 ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il est préférable
2 d'indiquer décembre 1992. On utilise les chiffres romains pour 12 et 93.
3 J'aimerais que cette pièce soit versée au dossier.
4 M. le Président. - La pièce sera versée au dossier selon la
5 cotation n° D/23.
6 M. Harmon (interprétation). - Excusez-moi, Monsieur le
7 Président. Le compte rendu parle de décembre 1992 et on a indiqué
8 décembre 1993 sur la pièce à conviction. Peut-être est-ce une erreur ?
9 M. le Président. - Il m'avait semblé que Maître Nobilo marquait
10 décembre 1992, puis faisait une barre oblique et marquait janvier 1993.
11 C'est celà, Monsieur ? Je crois que c'est décembre 1992, puis ensuite
12 janvier 1993. Le 1er janvier est même très important, mais on peut vous le
13 soumettre, Monsieur le Procureur.
14 M. Harmon (interprétation). - Je comprends bien, Monsieur le
15 Président. Je pensais qu'il y avait peut-être une erreur. C'est simplement
16 une aide que je voulais apporter au conseil de la défense.
17 M. le Président. - Le conseil de la défense vous remercie
18 certainement et je lui demande de poursuivre.
19 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.
20 Monsieur Djidic, essayons maintenant de revenir aux Serbes et à
21 la ligne de front avec les Serbes en 1992. Pour plus de diligence,
22 j'indiquerai certains des endroits du front car cela ne concerne pas les
23 rapports entre les Croates et les Musulmans mais uniquement les Serbes,
24 comme Usora et Maglaj. Est-ce que c'est la ligne de front avec les
25 Serbes ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Maglaj et Usora ? Je suis
2 d'accord. Pour ce qui est de Komusina je ne suis pas sûr.
3 M. Nobilo (interprétation). - Deuxième ligne de front :
4 Kotor Varos, Jajce et Pugarje, est-ce correct ?
5 M. Djidic (interprétation). - Oui.
6 M. Nobilo (interprétation). - Troisième ligne de front :
7 Pobiljaca, Kuscan, Konjic et Jablanica.
8 M. Djidic (interprétation). - Oui.
9 M. Nobilo (interprétation). - Quatrième ligne de front : Vares,
10 Olovo, et Moglic.
11 M. Djidic (interprétation). - Vares, Olovo, Moglic, est-ce que
12 c'est Maglic ?
13 M. Nobilo (interprétation). - Un instant, si vous le permettez,
14 nous devons consulter notre client. Tous ces noms sont un peu difficiles.
15 M. Djidic (interprétation). - Magulica, je ne me souviens pas.
16 M. Nobilo (interprétation). - Cinquième ligne de front :
17 Gradacac, Bodoriste, Brcko. Sixième ligne de front : Bugojno, Gornji Vakuf
18 et Prozor.
19 Revenons maintenant à la première ligne de front. Est-ce que le
20 HVO a participé à ces premières lignes de front ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je sais que le HVO a participé à
22 Usorin (?).
23 M. Nobilo (interprétation). - Mais c'était un front unifié.
24 M. Djidic (interprétation). - Pour Jajce, oui, je sais que c'est
25 le cas. Pour Pugarje et Kotor Varos, je pense aussi que c'est le cas.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Troisième front : Pobiljaca,
2 Kuscan, Konjik et Jablanica ; est-ce que le HVO était présent ?
3 M. Djidic (interprétation). - Pour Pobiljaca oui, je le sais.
4 Pour les autres endroits, je ne suis pas au courant.
5 M. Nobilo (interprétation). - Quatrième front : Vares, Olovo et
6 ce village de Magulicapour pour lequel vous avez dit que vous ne vous
7 souveniez pas. Pour Vares et Olovo, est-ce que le HVO était présent ?
8 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
9 M. Nobilo (interprétation). - Cinquième front : Gradacac,
10 Bodoriste, Brcko, est-ce que le HVO était présent dans ces endroits ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement mais je
12 crois qu'il y avait un certain nombre de représentants du HVO.
13 M. Nobilo (interprétation). - Et sur le dernier front, est-ce
14 que le HVO a combattu dans ces endroits ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement, mais je
16 pense qu'il y avait des unités. Je n'en suis pas sûr.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pour le front de Jajce, vous avez
18 dit que le HVO était présent. Est-ce que vous pouvez nous dire combien de
19 kilomètres de front étaient tenus par le HVO et combien par l'armée de
20 Bosnie-Herzégovine ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas.
22 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous vous êtes rendu
23 personnellement sur le front de Jajce ?
24 M. Djidic (interprétation). - Non.
25 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous connaissez le
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1 front qui se trouvait près de Travnik, avec les Serbes en face ?
2 M. Djidic (interprétation). - Oui, là j'y suis allé.
3 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y avait des membres
4 du HVO là où vous vous êtes rendu ?
5 M. Djidic (interprétation). - Non.
6 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez parlé d'un conflit en
7 janvier. Comment s'est-il terminé ? Qui a pris le contrôle de Busovaca,
8 par exemple, de la route qui va de Kacuni à Bilalovac ?
9 M. Djidic (interprétation). - Je pense que le HVO a pris le
10 contrôle de Busovaca. La route de Kacuni à Bilalovac était sous le
11 contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine, et de Bilalovac à Kiseljak, la
12 route était sous le contrôle du HVO.
13 M. Nobilo (interprétation). - Le HVO avait le contrôle de
14 Busovaca, mais vous rappelez-vous la frontière avec la municipalité de
15 Zenica dans le nord de Busovaca ? Qui a pris le contrôle de cette
16 frontière ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement quel
18 était l'aspect de cette ligne.
19 M. Nobilo (interprétation). - Nous avons maintenant besoin de
20 revoir la carte pour voir Bilalovac, Kacuni, Vitez et les nouvelles
21 positions de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
22 M. Harmon (interprétation). - Excusez-moi un instant.
23 (Les Procureurs vont voir la carte.)
24 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous convenez que le
25 conflit entre l'armée de Bosnie-Herzégovine et le HVO en janvier s'est
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1 terminé aux alentours du 23 janvier ?
2 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'est exact.
3 M. Nobilo (interprétation). - Donc est-ce que nous pouvons
4 inscrire sur la carte à partir du 23 janvier ?
5 M. Djidic (interprétation). - Je ne me prononcerais pas là-
6 dessus, je ne suis pas sûr.
7 M. Hayman. - Nous n'avons pas entendu la traduction de la
8 réponse à la dernière question. Est-ce que nous pourrions entendre la
9 réponse interprétée de façon à ce que le procès-verbal soit complet ?
10 M. le Président. - Maître Nobilo, répétez très rapidement votre
11 question et que M. Djidic y réponde.
12 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord avec moi sur le
13 fait que le conflit qui a eu lieu en janvier entre l'armée de la Bosnie-
14 Herzégovine et le HVO s'est terminé aux alentours du 23 janvier ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr, mais peut-
16 être.
17 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que nous pouvons inscrire
18 la date du 1er février comme date certaine du rétablissement de la paix
19 sur cette carte ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'est possible.
21 M. Nobilo (interprétation). - Donc, à titre d'introduction, je
22 dirais que nous avons ici la carte de Zenica, municipalité de Busovaca,
23 échelle au 1/25 millième, source : armée populaire yougoslave, et
24 l'intitulé sera : premier grand II pour février 1993. Je vous prierai,
25 Monsieur, de bien vouloir nous montrer la route qui va de Busovaca à
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1 Kiseljak, de Bilalovac à Kacuni également.
2 M. Djidic (interprétation). - Je sais uniquement où se
3 trouvaient les barrages routiers.
4 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous
5 montrer où se trouvaient ces barrages routiers ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'autour de Kacuni il y
7 avait un barrage routier. Pour celui-là, je ne suis pas sûr. Est-ce que
8 c'était à Bilalovac ? Je sais que j'y suis passé avec l'armée, mais je ne
9 suis pas sûr de l'emplacement du deuxième barrage routier, même si j'ai
10 emprunté cette route.
11 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ce barrage se trouvait
12 aux abords de Bilalovac, ou à peu près à Bilalovac ?
13 M. Djidic (interprétation). - Je crains de me tromper en
14 répondant.
15 M. Nobilo (interprétation). - Nous voudrions que cette pièce
16 soit versée au dossier telle quelle.
17 M. Dubuisson. - Pièce D/24.
18 M. Nobilo (interprétation). - Nous répétons donc : la situation
19 dans les lieux de combat de la municipalité de Busovaca, vous ne la
20 connaissez pas ?
21 M. Djidic (interprétation). - Je n'en suis pas sûr.
22 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'en êtes pas sûr. Est-ce que
23 vous savez si l'armée de Bosnie-Herzégovine contrôlait la route Kruscica,
24 Novi Travnik, Travnik, avant le conflit, c'est-à-dire au mois de mars,
25 début avril 1993 ? Quand on prenait la route de Kruscica, en passant par
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1 Novi Travnik et Travnik, est-ce qu'on pouvait arriver à Zenica sans passer
2 par les barrages routiers établis par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas.
4 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'êtes jamais allé à Zenica
5 au cours du printemps 1993 ?
6 M. Djidic (interprétation). - Non, pas par cette route.
7 M. Nobilo (interprétation). - Bon. Par la route qui part de
8 Kruscica et qui va jusqu'à Sebesic et qui se termine à Fojnica, est-ce
9 qu’il était possible d'emprunter cette route sans tomber sur un lieu sous
10 contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
12 M. Nobilo (interprétation). - Cela non plus vous ne le savez
13 pas. Nous parlons toujours du mois de mars à avril 1993. Au cours du
14 printemps qui a précédé l'éclatement du conflit, est-ce que vous avez
15 circulé sur la route qui va de Kruscica, qui se trouvait dans votre
16 municipalité, sous votre garantie, jusqu'à Gornji Vakuf sans passer par
17 des lieux sous contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
18 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
19 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il était possible
20 d'emprunter la route de Kruscica jusqu'à Novi Travnik, en continuant
21 jusqu'à Bugojno, sans rencontrer les forces de l'armée de Bosnie-
22 Herzégovine qui contrôlaient cette route ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas, mais je pense
24 qu'il était impossible de passer parce qu'il y avait de nombreux barrages
25 routiers du HVO.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Mais y avait-il des barrages
2 routiers de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y en avait, à Opara.
4 M. Nobilo (interprétation). - Je vous ai posé des questions au
5 sujet de Kruscica parce que c'était un lieu proche de l'endroit où vous
6 travailliez. Dites-moi, de Kruscica jusqu'à Roske Stijene, en passant par
7 Fojnica, était-il possible d'emprunter la route sans passer par des
8 barrages routiers de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
9 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
10 M. Nobilo (interprétation). - Autre route : à partir de la
11 municipalité de Vitez vers diverses localités de Bosnie centrale, en
12 partant de Kruscica et en passant par Busovaca pour aller à Kajuni, est-ce
13 qu’il était possible de ne pas tomber sur des barrages routiers de l'armée
14 de Bosnie-Herzégovine ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
16 M. Nobilo (interprétation). - Aviez-vous des informations ? Vous
17 étiez tout de même un haut gradé de l'armée.
18 M. Djidic (interprétation). - A cette époque, je ne sais pas
19 s'il était possible de passer.
20 M. Nobilo (interprétation). - Vous voulez dire que vous ne
21 pouviez pas passer ?
22 M. Djidic (interprétation). - Je n'avais pas besoin de passer
23 par là.
24 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que vous receviez des
25 renseignements ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.
2 M. Nobilo (interprétation). - Autre route : de Kacuni jusqu'à
3 Fojnica, puis jusqu'à Tarcin (?) et ensuite vers Mostar et Sarajevo, est-
4 ce qu’il était possible de passer sans tomber sur des endroits contrôlés
5 par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
7 M. Nobilo (interprétation). - Autre direction : Kacuni, Ducina,
8 Lasva, Zenica, est-ce que par cette route il était possible de passer sans
9 entrer dans des territoires sous contrôle de l'armée de Bosnie-
10 Herzégovine ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je n'ai pas non plus emprunté
12 cette route.
13 M. Nobilo (interprétation). - Zenica, Guca Gora, Travnik, est-ce
14 qu’il était possible de passer par cette route sans tomber sur des
15 territoires sous contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
16 M. Djidic (interprétation). - Je pense que non.
17 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que cela signifie : je
18 pense que non ?
19 M. Djidic (interprétation). - Parce qu'il y avait des barrages
20 routiers de l'armée de Bosnie-Herzégovine et du HVO à la sortie de Zenica.
21 Le HVO en avait un à Ovnaki (?), à Vucni Gori (?), à Ham (?) c'était
22 l'armée de Bosnie-Herzégovine, mais je n'en suis pas sûr.
23 M. Nobilo (interprétation). - La route qui va de Travnik à
24 Novi Travnik, était-il possible de l'emprunter sans entrer dans des
25 territoires contrôlés par la Bosnie-Herzégovine ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je sais qu'il y avait un barrage
2 du HVO à Ocusti (?), près de Novi Travnik. Pour le reste de la route qui
3 allait à Novi Travnik, je ne connaissais pas la situation.
4 M. Nobilo (interprétation). - Après la fin du conflit et la
5 signature de l'accord de Washington, était-il possible de savoir qui
6 contrôlait quoi que ce soit sur ces différentes routes ? Cela nous
7 donnerait une idée de la situation actuelle.
8 M. Djidic (interprétation). - Pour aujourd'hui, je connais
9 certaines situations.
10 M. Nobilo (interprétation). - Essayons de voir ce qui est sous
11 contrôle des Bosniaques et ce qui est sous contrôle du HVO. Si on va de
12 Kruscica à Novi Travnik, et si on continue par Travnik, est-ce qu'on peut
13 ne pas rencontrer de territoires contrôlés par l'armée de Bosnie-
14 Herzégovine ?
15 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu que des gens sont
16 passés. Aujourd'hui, je ne suis pas sûr de la route qu'ils ont empruntée.
17 M. Nobilo (interprétation). - Et qu'en est-il des autres routes
18 que j'ai mentionnées sans les énumérer ?
19 M. Djidic (interprétation). - J'ai des informations, mais je
20 n'ai pas emprunté ces routes.
21 M. Nobilo (interprétation). - Il n'est pas nécessaire de les
22 emprunter, mais est-ce qu'on peut aller de Kruscica à Novi Travnik sans
23 entrer dans une région contrôlée par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
24 M. Djidic (interprétation). - Je ne comprends pas votre
25 question.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Je suis passé par là. J'ai vu que
2 la police bosnienne contrôlait certains endroits sur ces routes.
3 M. Kehoe (interprétation). - Monsieur le Président, j'élève une
4 objection par rapport à la pertinence de ces questions en cet instant
5 même.
6 M. Nobilo (interprétation). - Je peux m'expliquer, Monsieur le
7 Président, il s'agit de questions pertinentes, car en analysant ces
8 situations, nous voyons que dans la position où se trouvait Blaskic, il
9 était totalement encerclé. J'affirme donc qu'il s'agit bien de questions
10 pertinentes.
11 M. le Président. - Objection refusée.
12 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, êtes-vous
13 d'accord avec moi ? Vous connaissez l'uniforme des policiers, nous pouvons
14 partir de là.
15 M. Djidic (interprétation). - Oui.
16 M. Nobilo (interprétation). - Alors, si nous allons de Kruscica
17 à Novi Travnik en passant par Bugojno, est-ce qu'on rencontrera quelqu'un
18 qui porte un uniforme de policier ?
19 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'aujourd'hui ce ne sera
20 pas le cas.
21 M. Nobilo (interprétation). - Et de Kruscica jusqu'à Donji Vakuf
22 en passant par ... ?
23 (L'interprète n'a pas retenu le nom le nom du village.)
24 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas.
25 M. Nobilo (interprétation). - Ce territoire est sous le contrôle
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1 de qui ?
2 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il est sous contrôle
3 de l'armée.
4 M. Nobilo (interprétation). - Et de Kruscica à Sebesic jusqu'à
5 Fojnica ?
6 M. Djidic (interprétation). - Il n'y a pas de police là-bas.
7 M. Nobilo (interprétation). - Mais qui contrôle ce territoire ?
8 M. Djidic (interprétation). - Si je me souviens bien,
9 Monsieur Nobilo, vous m'avez posé la question pour fin 1992 début 1993.
10 M. Nobilo (interprétation). - Je vous pose maintenant la
11 question au sujet de l'époque actuelle. Kruscica, Sebesic, Fojnica ?
12 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'est un territoire
13 sous contrôle de l'armée.
14 M. Nobilo (interprétation). - Kruscica, Novi Travnik, Travnik,
15 Zenica ?
16 M. Djidic (interprétation). - Cet itinéraire était une route
17 qu'il était possible d'emprunter à Zenica. C'est ce qu'on m'a dit. Je ne
18 l'ai pas emprunté moi-même.
19 M. Nobilo (interprétation). - Kruscica, Roskecene (?), Fojnica ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
21 M. Nobilo (interprétation). - Bien, n'allons pas plus loin sur
22 ce sujet et poursuivons.
23 Vous avez parlé d'un conflit armé en octobre 1992 à
24 Novi Travnik. Savez-vous qu'à la veille de ces affrontements, le
25 commandant Lendo a pillé trois convois d'une valeur de 8000 marks
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1 allemands ?
2 M. Djidic (interprétation). - Non.
3 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'en avez pas entendu parler
4 à l'époque ?
5 M. Djidic (interprétation). - Non.
6 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous que la cause des
7 affrontements était la suivante : une incursion par la force dans un
8 ancien hôtel et dans la station de sapeurs-pompiers pour y loger plus de
9 2000 soldats.
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
11 M. Nobilo (interprétation). - Les affrontements d'Ahmici en
12 octobre : est-ce que vous savez avec qui vous avez parlé à Ahmici en
13 octobre lorsque vous avez appris qu'un conflit avait éclaté ? Avec qui
14 aviez-vous des contacts à Ahmici ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.
16 M. Nobilo (interprétation). - Qui était commandant à Ahmici ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était
18 Fuad Berbic (?).
19 M. Nobilo (interprétation). - Qui a donné l'ordre d'établir des
20 barrages routiers à Ahmici ?
21 M. Djidic (interprétation). - L'ordre de construire des barrages
22 routiers à Ahrmici venait de l'état-major municipal, après consultation de
23 toutes les structures politiques et militaires.
24 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque vous dites qu'il y a eu
25 consultation des structures politiques et militaires, de quel organe
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1 politique parlez-vous exactement ?
2 M. Djidic (interprétation). - Du conseil pour la protection des
3 Musulmans ou de la présidence, je ne sais pas exactement lequel des deux.
4 M. Nobilo (interprétation). - De quoi était composée la
5 barricade ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
7 M. Nobilo (interprétation). - Mais hier vous avez dit qu'il y
8 avait deux chemins de frise.
9 M. Djidic (interprétation). - Je l'ai dit, mais je n'ai pas vu
10 cette barricade. Je l'ai dit car cela était annoncé lors de la réunion.
11 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Et à la réunion, est-ce
12 qu’il a été question de mines qui avaient été posées à cet endroit ?
13 M. Djidic (interprétation). - Non. Mario Cerkez a dit qu'il y
14 avait simplement deux tiges de fer.
15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez entendu dire
16 qu'il y avait des soldats en armes qui gardaient ce barrage ?
17 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est exact.
18 M. Nobilo (interprétation). - Est-il exact que ce barrage a été
19 installé sur la route près du cimetière catholique ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement, mais
21 c'est possible.
22 M. Nobilo (interprétation). - Il en a beaucoup été question à
23 l'époque. Vous avez vu les lieux.
24 M. Djidic (interprétation). - Vous me parlez de la localisation,
25 de l'emplacement de ce barrage, mais je ne l'ai pas vu moi-même.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Bien, mais je vous demande
2 également ce que vous avez entendu dire. Est-ce que vous avez entendu dire
3 que des tranchées ont été creusées ?
4 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
5 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez déclaré que les
6 Musulmans, à l'époque, n'étaient pas prêts à prendre les armes et à tuer
7 des gens à Ahmici. Est-ce que vous savez qu'un membre du HVO a été tué à
8 Ahmici ?
9 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
10 M. Nobilo (interprétation). - Il n'en a pas été question aux
11 réunions auxquelles vous participiez ?
12 M. Djidic (interprétation). - Non.
13 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne pensez pas que c'est
14 important ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je pense que ça l'était. Un membre
16 de l'armée a été tué, mais je n'ai pas été informé qu'un membre du HVO ait
17 été tué.
18 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez décidé à l'état-major de
19 bloquer la route à cet endroit pour empêcher le passage des unités du HVO.
20 Pourquoi à cet endroit en particulier ? Pourquoi pas ailleurs ? Quelles
21 ont été les raisons qui vous ont motivé pour bloquer la route précisément
22 à cet endroit ?
23 M. Djidic (interprétation). - Nous ne savions pas exactement
24 quoi faire. Nous y avons réfléchi et après mûre réflexion nous sommes
25 arrivés à la conclusion que Vitez risquait aussi de subir une attaque. Le
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1 barrage a été installé uniquement à titre d'avertissement. Il était gardé
2 par un nombre limité de soldats, le but étant de tenter de faire quelque
3 chose par la voie d'un accord, car nous avons reçu l’information que
4 d'importantes forces du HVO étaient parti de Busovaca et se dirigeaient
5 vers Kiseljak et Fojnica, et nous craignions de les voir s'arrêter à
6 Vitez.
7 Mario disait que tout cela n'avait rien à voir avec Vitez, mais
8 nous ne le croyions pas. Au cours de ces deux ou trois jours, nous avons
9 constaté que le HVO essayait de désarmer les gens, et il l'a fait à
10 Ahmici. Il a essayé à Donja Veceriska et à Vitez aussi.
11 M. Nobilo (interprétation). - Ce n'est pas cela que je vous
12 demandais. Etes-vous d'accord pour dire que votre objectif consistait à
13 arrêter les troupes de Busovaca pour les empêcher d'entrer dans Travnik ?
14 Est-ce que c'était bien l'objectif assigné au barrage routier ?
15 M. Djidic (interprétation). - L'objectif assigné au barrage
16 routier consistait à empêcher les unités du HVO de traverser Vitez, parce
17 que nous craignions une attaque contre Vitez, et nous avions été informés
18 du fait que des combats avaient lieu à Novi Travnik. Nous en avons tiré la
19 conclusion que le HVO allait sans doute, après s'être emparé de
20 Novi Travnik, essayer de s'emparer de Vitez. A ce moment-là, c'était une
21 manière logique de penser.
22 M. Nobilo (interprétation). - Dois-je conclure de votre réponse
23 que le barrage routier visait à empêcher le passage de l'armée ?
24 M. Djidic (interprétation). - Le barrage routier ne pouvait pas
25 empêcher une armée de passer. D'ailleurs, cela s'est vérifié dans les
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1 faits.
2 M. Nobilo (interprétation). - Mais pourquoi a-t-il été installé?
3 M. Djidic (interprétation). - Pour essayer d'empêcher ces unités
4 de passer et éventuellement d'arriver à un accord par la négociation afin
5 d'empêcher des troupes étrangères de venir à Vitez.
6 M. Nobilo (interprétation). - Mais vous avez dit vous-même que
7 vous souhaitiez empêcher le passage d'unités et que c'était là la raison
8 d'être de ce barrage routier : arrêter temporairement le passage d'unités
9 militaires, n'est-ce pas ?
10 M. Djidic (interprétation). - Oui, on peut le formuler ainsi.
11 M. Nobilo (interprétation). - Pendant combien de temps les
12 unités ont-elles été empêchées de passer par cette route qui va de
13 Busovaca à Vitez, étant donné la mise en place du barrage routier
14 d'Ahmici ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement.
16 M. Nobilo (interprétation). - Peut-on mesurer cela en heures ou
17 en jours ?
18 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr, mais Mario m'a
19 dit que le barrage routier avait été démantelé, et j'ai entendu dire qu'un
20 combattant avait été tué. Je ne sais pas pendant combien de temps ce
21 barrage a été en place.
22 M. Nobilo (interprétation). - Comment vous a-t-il dit cela ?
23 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il me l'a dit à
24 l'infirmerie, lors d'une réunion.
25 M. Nobilo (interprétation). - Quel jour et quelle heure était-
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1 ce ?
2 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas exactement.
3 Le jour, je pense que c'était -mais je ne suis pas sûr- le 18 ou le
4 19 octobre.
5 M. Nobilo (interprétation). - A quelle heure de la journée ?
6 M. Djidic (interprétation). - Encore une fois, je n'en suis pas
7 sûr, mais je pense que c'était vers le matin.
8 M. Nobilo (interprétation). - Et quand avez-vous donné l'ordre ?
9 Combien de temps avant que Mario ne vous le dise ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas. Il y avait
11 beaucoup de problèmes à l'époque.
12 M. Nobilo (interprétation). - Revenons à la question du barrage
13 routier. Vous avez dit que vous aviez mis en place le barrage routier pour
14 provisoirement empêcher des unités militaires de passer et pour ouvrir des
15 négociations. Ma question est la suivante : lorsque vous avez décidé de
16 mettre en place ce barrage routier, pourquoi avoir choisi de couper la
17 route de Busovaca à Kiseljak à Ahmici ? Pourquoi pas ailleurs ? Comment
18 cela s'explique sur le plan géographique ?
19 M. Djidic (interprétation). - L'armée avait déjà un barrage
20 routier à Bila. C'était un barrage routier afin que le HVO ne puisse pas
21 passer, mais nous avions véritablement peur qu'il n'entre dans la ville.
22 Et c'est pourquoi le barrage routier, ou la barricade, a été installé à
23 l'entrée de la ville. Ceux qui connaissent Vitez le comprendront.
24 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord pour dire
25 qu'entre Ahmici et la ville, il y a une différence ? Ahrmici n'est pas
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1 l'entrée de la ville.
2 M. Djidic (interprétation). - Si, c'est bien l'entrée de la
3 ville.
4 M. Nobilo (interprétation). - Donc vous considérez que c'est là
5 un endroit à partir duquel on peut contrôler l'entrée de la ville ?
6 M. Djidic (interprétation). - C'est la route qui entre à Vitez.
7 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais au carrefour d'Ahmici,
8 peut-on contrôler l'entrée dans Vitez en venant de la direction de
9 Busovaca ?
10 M. Djidic (interprétation). - Oui, mais il n'y a pas besoin de
11 contrôle, il y a d'autres façons de faire.
12 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi alors avoir installé le
13 barrage routier sur cette route et non pas ailleurs ?
14 M. Djidic (interprétation). - Parce que les troupes armées ne
15 venaient pas d'une autre route.
16 M. Nobilo (interprétation). - Donc il y a deux raisons :
17 premièrement le HVO utilisait cette route, et deuxièmement des troupes se
18 présentaient.
19 M. Djidic (interprétation). - Oui.
20 M. Nobilo (interprétation). - Combien de gens étaient armés à
21 l'époque, en octobre 1992.
22 M. Djidic (interprétation). - Je ne peux pas vous donner de
23 réponse exacte.
24 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord pour dire que
25 c'était le quartier général ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Oui.
2 M. Nobilo (interprétation). - Qui était le commandant ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'était Fuad Berbic.
4 M. Nobilo (interprétation). - Le HVO vous a désarmés. Je veux
5 dire la Défense territoriale d'Ahmici.
6 M. Djidic (interprétation). - Oui.
7 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'ils ont pris toutes les
8 armes ou simplement une partie d'entre elles ?
9 M. Djidic (interprétation). - La plus grande partie des armes.
10 M. Nobilo (interprétation). - Après cela, est-ce que le
11 détachement, encore une fois, était armé par la Défense territoriale ?
12 M. Djidic (interprétation). - En partie, mais la majorité
13 n'étaient pas armés.
14 M. Nobilo (interprétation). - Est-il vrai que durant l'incident
15 du barrage routier à Ahmici, dix combattants de Vhrovine sont venus de
16 Polucica et de Preocica pour donner un coup de main ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je n'en suis pas sûr, mais je
18 crois qu'on a reçu une aide, mais je n'ai pas participé à cet incident du
19 barrage routier.
20 M. Nobilo (interprétation). - Fuad Berbic a été mentionné, c'est
21 vous qui l'avez mentionné.
22 M. Djidic (interprétation). - Oui.
23 M. Nobilo (interprétation). - Il était commandant à Ahmici.
24 M. Djidic (interprétation). - Oui.
25 M. Nobilo (interprétation). - Qui est Moris Ahmic ? Quel était
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1 son poste ?
2 M. Djidic (interprétation). - Moric Ahmic est un jeune homme qui
3 a été commandant pendant un certain temps, et je crois que ses fonctions
4 correspondaient en partie à celles de Berbic.
5 M. Nobilo (interprétation). - Kermo Nermin avait-il un poste
6 dans l'armée ?
7 M. Djidic (interprétation). - Je n'en sais rien.
8 M. Nobilo (interprétation). - Senad Sisic avait-il un rôle
9 quelconque à Ahmici ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
11 M. Nobilo (interprétation). - Hazrudin Bilic avait-il un rôle ?
12 M. Djidic (interprétation). - Je le connaissais, mais je ne sais
13 pas exactement quelles étaient ses fonctions.
14 M. Nobilo (interprétation). - Est-il d'Ahmici ?
15 M. Djidic (interprétation). - Oui.
16 M. Nobilo (interprétation). - Où, à Ahmici, se trouvait le
17 quartier général du détachement ?
18 M. Djidic (interprétation). - Ce quartier général a déménagé
19 fréquemment.
20 M. Nobilo (interprétation). - Donnez-nous certains des endroits
21 où il s'est trouvé.
22 M. Djidic (interprétation). - Pendant un certain temps, il s'est
23 trouvé dans le bâtiment d'une école.
24 M. Nobilo (interprétation). - Etait-ce l'école de l'autre côté
25 de la route par rapport à la mosquée démolie ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Oui. Ensuite, ils ont déménagé le
2 quartier général car les Croates avaient miné le bâtiment de l'école.
3 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi ?
4 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
5 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouvait le nouvel endroit ?
6 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'était une cave d'un
7 immeuble privé, mais je ne suis pas sûr.
8 M. Nobilo (interprétation). - Après les escarmouches de janvier
9 entre le HVO et l'armée de Bosnie-Herzégovine, est-ce que Kiseljak,
10 Busovaca, Vitez, Vaos, Zepa et Kakanj -municipalités qui étaient placées
11 sous le contrôle de la zone opérationnelle du général Blaskic- étaient
12 reliées entre elles ? Y avait-il des enclaves ou est-ce que
13 géographiquement il y avait des liaisons entre ces différentes
14 municipalités ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'elles étaient reliées
16 entre elles.
17 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous sûr ou est-ce ce que
18 vous pensez ?
19 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'elles l'étaient.
20 M. Nobilo (interprétation). - Donc de Busovaca à Kiseljak, on
21 pouvait se déplacer sans passer par des territoires contrôlés par l'armée
22 de Bosnie-Herzégovine ?
23 M. Djidic (interprétation). - Il s'agit là simplement de points.
24 Ce n'était pas des territoires partagés car la guerre n'avait pas éclaté
25 et les gens coexistaient encore. Il n'y avait pas de séparation ethnique.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Mais il y avait des barrages
2 routiers ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y avait des barrages
4 routiers, tant du côté du HVO que de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
5 M. Nobilo (interprétation). - Au début de la guerre, au
6 printemps 1993, est-ce que Kiseljak était relié à Busovaca
7 géographiquement ?
8 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
9 M. Nobilo (interprétation). - Zepce, Kakanj, Zepa étaient-elles
10 reliées entre elles ?
11 M. Djidic (interprétation). - La zone où je me trouvais était
12 encerclée à l'époque et je n'ai pas d'information sur ce point.
13 M. Nobilo (interprétation). - Vous êtes un militaire de
14 carrière. Pouvez-vous nous dire quelles étaient les responsabilités, le
15 domaine, le territoire couvert par le troisième corps auquel vous
16 apparteniez ?
17 M. Djidic (interprétation). - Oui, effectivement. C'était le
18 corps auquel j'appartenais, mais je n'étais pas dans le troisième corps.
19 M. Nobilo (interprétation). - Que voulez-vous dire ? C'était
20 votre corps, mais vous n'y apparteniez pas ?
21 M. Djidic (interprétation). - La 325ème brigade appartenait au
22 3ème corps, et je n'ai jamais appartenu ni à la 325ème brigade ni au
23 3ème corps.
24 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais au début de cet après-
25 midi, vous avez dit que le siège de la Défense territoriale de la
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1 municipalité de Vitez se trouvait intégré au 3ème corps.
2 M. Djidic (interprétation). - Dans l'état-major régional de
3 Zenica.
4 M. Nobilo (interprétation). - Et l'état-major régional de Zenica
5 se trouvait au sein du 3ème corps ?
6 M. Djidic (interprétation). - Non.
7 M. Nobilo (interprétation). - Quelle était la zone de
8 responsabilité à laquelle vous apparteniez ?
9 M. Djidic (interprétation). - Celle du 3ème corps.
10 M. Nobilo (interprétation). - Quel est le territoire couvert par
11 le 3ème corps ? Je vous pose la question pour la dernière fois.
12 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas exactement, je
13 ne sais pas. Je ne sais pas.
14 M. le Président. - Vous avez déjà posé cette question,
15 Maître Nobilo, me semble-t-il.
16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je n'ai pas
17 posé la question sur la zone de responsabilité, qui n'a pas été couverte
18 jusqu'ici. C'est très important.
19 M. le Président. - Mais vous avez dit que c'était la dernière
20 fois, c'est donc quand même que vous l'aviez posée avant. Alors accélérez.
21 M. Nobilo (interprétation). - Certaines questions sont ici
22 posées pour la première fois. Quelle région couvrait le 3ème corps ?
23 M. Djidic (interprétation). - Sarajevo.
24 M. Nobilo (interprétation). - Et Kiseljak aussi ?
25 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Pour le 7ème corps, savez-vous
2 quel est le territoire couvert ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je pense que je sais.
4 M. Nobilo (interprétation). - Dites-le nous.
5 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas les détails.
6 M. Nobilo (interprétation). - Mais à peu près, quel était le
7 territoire couvert ?
8 M. Djidic (interprétation). - Il couvrait les territoires vers
9 Vlasic (?), y compris Bugojno vers la gauche et Nokanja (?) vers la
10 droite.
11 M. Nobilo (interprétation). - Que couvrait le deuxième corps ?
12 M. Djidic (interprétation). - Je pense le territoire de Tuzla.
13 M. Nobilo (interprétation). - Autre chose ?
14 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
15 M. Nobilo (interprétation). - Je poserai la question ainsi : que
16 chevauchait la zone opérationnelle de Bosnie centrale ?
17 M. Djidic (interprétation). - Vous devez comprendre que cela n'a
18 jamais vraiment fonctionné dans la pratique.
19 M. Nobilo (interprétation). - Mais cela existait sur le papier.
20 Est-ce que cette zone chevauchait les zones de responsabilité des 6ème,
21 7ème et 3ème corps ?
22 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
23 M. Nobilo (interprétation). - Dans les alentours de la
24 municipalité de Vitez, quelles étaient les positions d'artillerie de
25 l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Pour la municipalité de Vitez ?
2 M. Nobilo (interprétation). - Prenons le 16 avril 1993, le début
3 du conflit.
4 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
5 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous ce qu'il en était en
6 janvier 1993 ?
7 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
8 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous pour des dates
9 postérieures au 16 avril 1993, les positions d'artillerie tenues par
10 l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas, j'étais encerclé à
12 l'époque.
13 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous aviez un appui
14 technique ?
15 M. Djidic (interprétation). - Oui, mais je ne sais pas d'où il
16 venait.
17 M. Nobilo (interprétation). - Etiez-vous en contact avec ceux
18 qui fournissaient cet appui d'artillerie ?
19 M . Djidic (interprétation). - Non.
20 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vos supérieurs avaient
21 des contacts ?
22 M. Djidic (interprétation). - Avec leurs supérieurs, je n'avais
23 pas de contacts.
24 M. Nobilo (interprétation). - En Bosnie centrale, il y avait des
25 usines spéciales. Vous allez simplement me dire si vous êtes d'accord ou
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1 non sur ce qu'elles produisaient. Par exemple, Konjic : armes de 20 à
2 25 millimètres. C'est exact ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
4 M. Nobilo (interprétation). - Je précise qu'il s'agit d'usines
5 d'armement. BNT, Novi Travnik 40 millimètres à 203 millimètres de calibre.
6 Est-ce exact ?
7 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
8 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que cette usine
9 produisait des armes ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je sais qu'elle produisait des
11 machines agricoles et peut-être certains équipements militaires, mais je
12 ne sais pas.
13 M. Nobilo (interprétation). - Borac (?) à Travnic : vêtements et
14 rations alimentaires pour l'armée ?
15 M. Djidic (interprétation). - Ils ne produisaient rien pour moi.
16 Je ne sais pas pour les autres.
17 M. Nobilo (interprétation). - Usine de réparation de Travnik ?
18 M. Djidic (interprétation). - C'était une unité appartenant à
19 l'armée.
20 M. Nobilo (interprétation). - Vous voulez dire que c'était une
21 usine militaire ?
22 M. Djidic (interprétation). - Oui.
23 M. Nobilo (interprétation). - Zlvakorucic (?) et Bugojno : des
24 appareils de mise à feu à des fins militaires ?
25 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez entendu parler de cette
2 usine ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui, je connais cette usine, je
4 sais qu'elle était militaire, mais je ne sais pas ce qu'elle produisait.
5 M. Nobilo (interprétation). - L'usine de Vitez appartient à la
6 même unité. Une autre usine produisait des capsules pour l'armé ?
7 M. Djidic (interprétation). - Oui.
8 M. Nobilo (interprétation). - Et des appareils de mise à feu
9 étaient produits à des fins militaires ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
11 M. Nobilo (interprétation). - Ce sont donc les usines qui
12 produisaient des équipements militaires.
13 Nous en arrivons maintenant au conflit du mois d'avril, je veux
14 dire au 16 avril 1993 et à la période qui a suivi. Où vous trouviez-vous
15 lorsque des coups de feu ont commencé à retentir dans la direction
16 d'Ahmici et que quelqu'un vous a appelé d'Ahmici pour vous rendre compte
17 de la situation.
18 M. Djidic (interprétation). - J'étais au quartier général.
19 M. Nobilo (interprétation). - Quelle heure était-il ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il était 5 heures 45.
21 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela signifie que vous
22 avez passé la nuit au bureau ?
23 M. Djidic (interprétation). - Oui.
24 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il une raison particulière
25 pour que vous le fassiez ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Oui.
2 M. Nobilo (interprétation). - Quelle était cette raison ?
3 M. Djidic (interprétation). - La raison était que j'essayais
4 d'obtenir la libération de militaires détenus par le HVO.
5 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi pensiez-vous que cela
6 pouvait se faire dans la nuit ?
7 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons jamais cessé
8 d’essayer d'obtenir cette libération.
9 M. Nobilo (interprétation). - Le matin, vous avez été appelé par
10 une personne d'Ahmici. Pourquoi cette personne vous a-t-elle appelé, vous,
11 en particulier ?
12 M. Djidic (interprétation). - Je crois que j'étais la personne
13 qu'il fallait appeler.
14 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous expliquer ?
15 M. Djidic (interprétation). - Lorsque nous avons parlé de la
16 formation de la brigade, vous m'avez demandé d'où venaient ces gens -et je
17 vous ai montré de quelles localités précises certains d'entre eux
18 venaient- qui sont venus rejoindre la brigade, tandis que d'autres sont
19 restés dans d'autres structures.
20 C'est là que l'on a mis en place les domobrani (?). A l'époque,
21 la brigade n'avait pas de commandant, je vous l’ai déjà dit dans ma
22 déposition. Cet homme m'a appelé parce qu'il avait mon numéro de
23 téléphone, il avait le numéro de téléphone du quartier général.
24 M. Nobilo (interprétation). - Etait-ce un homme qui appartenait
25 à la brigade ou à l'unité territoriale ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il appartenait à
2 l'unité territoriale.
3 M. Nobilo (interprétation). - N'était il pas alors logique pour
4 lui de vous appeler plus particulièrement et non simplement parce qu'il
5 avait le numéro de téléphone ?
6 M. Djidic (interprétation). - Oui.
7 M. Nobilo (interprétation). - Comment cette zone était-elle
8 divisée, en fonction de quel principe ?
9 M. Djidic (interprétation). - Le principe territorial.
10 M. Nobilo (interprétation). - Je veux dire comment était-elle
11 partagée entre brigade et unité territoriale ?
12 M. Djidic (interprétation). - Le territoire n'était pas divisé
13 de cette façon.
14 M. Nobilo (interprétation). - Mais vous venez de dire que
15 c'était le territoire couvert par la brigade.
16 M. Djidic (interprétation). - Oui.
17 M. Nobilo (interprétation). - Je vous demande pourquoi il en
18 était ainsi.
19 M. Djidic (interprétation). - Parce que tous les gens qui
20 venaient de ce territoire avait rejoint la brigade. Certains d'entre eux,
21 de fait, étaient dans la brigade et d'autres dans l'unité territoriale.
22 M. Nobilo (interprétation). - Tous n'étaient donc pas dans la
23 brigade, c'est pourquoi je vous pose la question. Puisqu'il y avait des
24 soldats d'Ahmici et des villages environnants qui appartenaient à la
25 brigade et à l'unité territoriale, pourquoi Ahrmici appartenait-il à la
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1 zone de responsabilité de la brigade et non de l'unité territoriale ?
2 M. Djidic (interprétation). - Parce que le quartier général de
3 la brigade était plus proche que le quartier général de l'unité
4 territoriale.
5 M. Nobilo (interprétation). - Où était le quartier général de la
6 brigade ?
7 M. Djidic (interprétation). - A Stari Vitez.
8 M. Nobilo (interprétation). - Le quartier général de la
9 brigade ?
10 M. Djidic (interprétation). - Non, le quartier général de
11 l'unité territoriale.
12 M. le Président - Maître Kehoe ?
13 M. Kehoe (interprétation). - Ces questions sont posées alors que
14 nous avons déjà eu une carte avec la localisation de ces différents
15 quartiers généraux, me semble-t-il.
16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, pour la
17 première fois, nous entendons dire qu'Ahmici se trouve dans la zone de
18 responsabilité de la brigade et je suis en train d'essayer d'obtenir une
19 réponse qui nous indiquerait en fonction de quel principe un village
20 appartenait à la zone de responsabilité d'une brigade mobile tandis que
21 d'autres villages relevaient de la responsabilité de l'unité territoriale.
22 Il y a là une distinction qui ne nous a jamais été expliquée jusqu’ici.
23 M. le Président - La stratégie de la défense lui appartient,
24 Monsieur le Procureur. Je ne peux pas intervenir sur ce plan-là. Donc
25 poursuivez.
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1 M. Kehoe (interprétation). - Monsieur le Président, je n'objecte
2 pas à ce que l'on précise ces distinctions. Ce à quoi j'objecte, c'est au
3 fait que l'on passe autant de temps à déterminer les localisations sur les
4 cartes pour ensuite reposer ces questions, au moins pour la deuxième fois
5 de façon verbale. C'est la seule objection que j’ai, mais il ne s’agit pas
6 des précisions. J’objecte à la répétition.
7 M. le Président. - Monsieur le Procureur, ne parlons pas de
8 temps si vous voulez bien. En tout cas, n'en parlez pas aux Juges.
9 Maître Nobilo, poursuivez.
10 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.
11 L'attaque a-t-elle eu lieu à l'aube ?
12 M. Djidic (interprétation). - Non.
13 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit qu'elle avait
14 commencée par des tirs d'artillerie ?
15 M. Djidic (interprétation). - Oui.
16 M. Nobilo (interprétation). - Vous étiez au corps de réserve de
17 Bijlice (?) ?
18 M. Djidic (interprétation). - Oui.
19 M. Nobilo (interprétation). - Et qu'avez-vous appris en étant
20 officier de réserve dans cette école ? Lorsque l’on attaque un village à
21 l'aube, est-ce que l'on commence par des tirs d'artillerie ou une attaque
22 d'infanterie ?
23 M. Djidic (interprétation). - Cela dépend des conditions.
24 M. Nobilo (interprétation). - Les conditions sont celles-ci :
25 c'est l'aube, le village est endormi. Que vous a-t-on dit de faire à
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1 l'école ?
2 M. Djidic (interprétation). - Il y a plusieurs options
3 possibles.
4 M. Nobilo (interprétation). - Possibilité numéro un.
5 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons pas appris à attaquer
6 des villages dans cette formation.
7 M. Nobilo (interprétation). - Bon. Un instant si vous le
8 permettez. Pièce 56, s'il vous plaît.
9 (Une photo est placée sur le chevalet. Me Nobilo place un film
10 transparent par-dessus.)
11 Monsieur le Président, nous avons pris la pièce 56 versée au
12 dossier par l'accusation et nous avons placé sur cette pièce un plastique
13 transparent. Il sera donc possible de replacer ces deux pièces ensemble
14 par la suite. Tout d'abord, je voudrais marquer un repère correspondant à
15 la légende de la vue aérienne.
16 M. le Président. - Maître Nobilo, après cette question autour de
17 cette carte, nous ferons une pause. Allez-y.
18 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, l’examen de
19 cette carte risque de prendre un certain temps. Peut-être vaudrait-il
20 mieux faire la pause maintenant.
21 M. le Président. - Je propose que nous fassions la pause et
22 nous reprendrons à 16 heures 15.
23 L’audience, suspendue à 16 h 15, est reprise à 16 h 20.
24 M. le Président. - Monsieur le Greffier, faites entrer l'accusé.
25 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)
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1 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, nous en arrivons
2 à votre zone. Ce sont les photographies prises de Vitez et nous avons
3 recouvert la photographie aérienne d'un transparent sur lequel nous avons
4 indiqué les routes reprises dans la légende. Vous étiez commandant de la
5 défense de Stari Vitez pour une période de neuf mois, et vous étiez tout à
6 fait encerclé.
7 M. Djidic (interprétation). - Pendant onze mois.
8 M. Nobilo (interprétation). - Pendant onze mois, excusez-moi.
9 Vous avez dit que vous aviez un système de défense circulaire et que vous
10 avez donc résisté aux attaques pendant onze mois.
11 Pourriez-vous indiquer sur cette photographie aérienne quelles
12 étaient les positions que vous occupiez par rapport au HVO ? Quelles
13 étaient vos lignes de défense et quel était le territoire que vous
14 défendiez grâce à ce système de défense circulaire ? Quand, le 16 avril,
15 avez-vous établi ou à quelle date précise avez-vous établi la ligne de
16 défense ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'est le 17 avril, ou
18 plutôt le 16, que la ligne a été établie. Pendant les mois suivants, nous
19 avons réglementé tout cela.
20 M. Nobilo (interprétation). - Quelle soit réglementé ou pas, ou
21 régulé, est-ce que vous pourriez montrer cette ligne de défense et les
22 territoires vous contrôliez ?
23 Monsieur le Président, le témoin va montrer les lignes de
24 défense que j'indiquerai grâce à ce feutre rouge. Au fur et à mesure que
25 vous me les indiquerez, pourriez-vous nous donner le nom d'une rue ou d'un
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1 bâtiment important qui pourrait servir de repère ?
2 M. Djidic (interprétation). - Nous partons de l'hôtel.
3 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouve l'hôtel ?
4 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était ici.
5 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouvait votre ligne de
6 défense par rapport à l'hôtel ? Est-ce que je peux indiquer cette rue ? En
7 connaissez-vous le nom ? Où est-ce que je vais indiquer la ligne de
8 défense, depuis ce point-ci jusqu'à celui-là ? Est-ce que je l'ai bien
9 indiquée ?
10 M. Djidic (interprétation). - Oui.
11 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Puis on va dans cette
12 direction et de cette façon. Est-ce que c'est une rivière ?
13 M. Djidic (interprétation). - Oui.
14 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien.
15 M. Djidic (interprétation). - Et puis il y a cette partie-là.
16 M. Nobilo (interprétation). - Vous me décrivez un cercle ?
17 M. Djidic (interprétation). - Oui.
18 M. Nobilo (interprétation). - Donc on revient vers la rivière et
19 le pont, puis la ligne se poursuit de ce côté-ci, sur la rive, cette rive-
20 ci de la rivière. Donc il y a un bois. C'est dans le bois ou près de la
21 rivière ?
22 M. Djidic (interprétation). - Dans le bois.
23 M. Nobilo (interprétation). - Donc à partir du bois, où va-t-
24 on ?
25 M. Djidic (interprétation). - On voit bien les lignes ici.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien. Est-ce que c'est de ce
2 côté-ci ou de l'autre côté de ce petit hameau ? Est-ce que je peux tracer
3 une ligne droite ?
4 M. Djidic (interprétation). - Oui.
5 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien. Et puis le stade, est-
6 ce qu’il était à l'intérieur de cette ligne de défense ? Pourriez-vous
7 nous montrer comment la ligne se poursuivait.
8 M. Djidic (interprétation). - C'est ici. Il faut apporter une
9 correction parce que la ligne ne se poursuit pas, elle fait un virage.
10 M. Nobilo (interprétation). - On corrigera cela plus tard. Est-
11 ce que je peux aller jusqu'au bout du stade ?
12 M. Djidic (interprétation). - Non, jusqu'ici.
13 M. Nobilo (interprétation). - Et puis d'ici ? Qu'allons-nous
14 faire du stade ? Est-ce qu'on le contourne, comme ceci ? Est-ce qu'on
15 traverse le stade ? Est-ce que je trace une ligne qui traverse le stade ?
16 Mais comment ?
17 (Le témoin trace lui-même la ligne.)
18 M. Nobilo (interprétation). - Comme ceci, et puis ?
19 M. Djidic (interprétation). - Ici, le long de l'endroit où il y
20 a des maisons, là où les habitations se terminent.
21 M. Nobilo (interprétation). - Où est votre ligne ?
22 M. Djidic (interprétation). - Ici. Voilà, c'est à peu près cela.
23 M. Nobilo (interprétation). - Et ici, est-ce que je peux réunir
24 ces deux bouts de ligne ?
25 M. Djidic (interprétation). - Non, jusqu'ici à peu près.
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1 (Me Nobilo dessine la ligne sur le transparent.)
2 M. Nobilo (interprétation). - Et ceci ?
3 (Le témoin montre sur la carte.)
4 M. Djidic (interprétation). - Un instant, s'il vous plaît. Cette
5 ligne, il faudrait la modifier. Cela passe par ici.
6 M. Nobilo (interprétation). - De cette façon-ci ? Donc cela
7 englobe aussi les habitations. Il faudrait supprimer ces deux lignes-ci.
8 Connaissez-vous le nom des rues parcourues par la ligne de défense en
9 ville ?
10 M. Djidic (interprétation). - Non.
11 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous dire, de ce
12 point-ci, donc en direction de l'hôtel, jusqu'au point le plus éloigné,
13 quelle distance cela représente ?
14 M. Djidic (interprétation). - Environ cinq cents mètres.
15 M. Nobilo (interprétation). - C'est donc la rue principale, au
16 début du territoire qui se trouvait sous votre contrôle et jusqu'à l'autre
17 extrémité, cela faisait une distance de cinq cents mètres. Et qu'est-ce
18 que cela faisait comme largeur ? Quels étaient les points latéraux où la
19 distance était la plus grande ?
20 M. Djidic (interprétation). - Environ six cents mètres.
21 M. Nobilo (interprétation). - Donc cela doit faire cinq cents à
22 six cents mètres. Combien d'habitants y avait-il à l'époque ?
23 M. Djidic (interprétation). - A l'époque, environ mille six
24 cents.
25 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Je le rappelle, je ne suis
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1 pas un militaire, mais j'aimerais savoir s'il y avait des points
2 particuliers de résistance où vous aviez concentré votre force de tir ?
3 M. Djidic (interprétation). - Quand ?
4 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque vous avez établi ces
5 lignes de défense, où étaient les points de résistance les plus
6 importants ?
7 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'on avait pratiquement
8 autant d'hommes sur tout le pourtour de cette ligne de défense.
9 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'aviez donc pas de troupes
10 qui étaient concentrées à tel ou tel endroit ?
11 M. Djidic (interprétation). - Non. En fait, les lignes étaient
12 couvertes dans les directions principales de défense.
13 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'on peut mettre une
14 flèche pour montrer d'où venait le HVO, qui venait d'ici, n'est-ce pas, et
15 de l'église ?
16 M. Djidic (interprétation). - Oui, et de l'école. C'est de là
17 que venaient la plupart des attaques.
18 M. Nobilo (interprétation). - Là où vous aviez les attaques les
19 plus nourries, c'est là que vous avez concentré le plus gros de vos
20 troupes, n'est-ce pas ?
21 M. Djidic (interprétation). - Oui.
22 M. Nobilo (interprétation). - Où était votre position et comment
23 s'appelait ce bâtiment ?
24 M. Djidic (interprétation). - C'était une maison individuelle.
25 M. Nobilo (interprétation). - C'était donc le quartier général ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Oui.
2 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de la police
3 militaire ? Où est-ce qu'elle était logée ? Où se trouvait son quartier
4 général ?
5 M. Djidic (interprétation). - La police militaire se trouvait
6 dans le même bâtiment que la police civile, à savoir le centre des
7 sapeurs-pompiers. Je crois que cela se trouvait quelque part ici.
8 M. Nobilo (interprétation). - Donc la police civile et la police
9 militaire se trouvaient dans le même bâtiment, qui serait indiqué par la
10 lettre P pour la police militaire et la police civile. Où se trouvait
11 votre entrepôt, votre base logistique ?
12 M. Djidic (interprétation). - Ici.
13 M. Nobilo (interprétation). - A l'intérieur de la ligne de
14 défense ou à l'extérieur ? Et nous indiquerons la base logistique par la
15 lettre L. Qu’en est-il du centre de communication ?
16 M. Djidic (interprétation). - Il se trouvait au sein du quartier
17 général.
18 M. Nobilo (interprétation). - Et les soldats, où prenaient-ils
19 leurs repas ? Est-ce qu’il y avait un endroit particulier réservé à cet
20 effet, ou est-ce qu'ils se nourrissaient dans les maisons ?
21 M. Djidic (interprétation). - J'avais peu d'effectifs mais nous
22 avions une cantine commune, toute proche du quartier général. C'est ici
23 que nous avons la cantine.
24 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons indiquer cette cantine
25 sous le terme Kuchnja (?), en croate.
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1 Pourriez-vous nous dire où les soldats dormaient ? Est-ce qu’il
2 y avait des casernes ?
3 M. Djidic (interprétation). - C'est là que se trouvaient la
4 police civile et la police militaire.
5 M. Nobilo (interprétation). - Où étaient les autres soldats ? Où
6 dormaient-ils ?
7 M. Djidic (interprétation). - Ils rentraient chez eux pour
8 dormir puisque c'était des gens du coin.
9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous aviez un
10 détachement de protection pour l'état-major ?
11 M. Djidic (interprétation). - Oui, qui se composait d'environ
12 dix soldats qui montaient la garde, mais lorsqu'ils avaient fini leur
13 service ils rentraient chez eux.
14 M. Nobilo (interprétation). - Les effectifs, où étaient-ils
15 cantonnés ? Où se trouvaient-ils lorsqu'ils n'étaient pas de service ?
16 M. Djidic (interprétation). - Quand ?
17 M. Nobilo (interprétation). - En avril 1993, pendant le conflit.
18 M. Djidic (interprétation). - Ils étaient chez eux.
19 M. Nobilo (interprétation). - Il n'y avait donc pas d'endroit
20 particulièrement réservé pour eux. Est-ce que toute l'armée était déployée
21 dans les tranchées pendant les combats ?
22 M. Djidic (interprétation). - Non.
23 M. Nobilo (interprétation). - Donc ceux qui ne se trouvaient pas
24 sur la ligne de défense, étaient-ils rassemblés quelque part ?
25 M. Djidic (interprétation). - Non. Ils était chez eux à se
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1 reposer.
2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez construit des
3 abris, des bunkers pendant ces onze mois ?
4 M. Djidic (interprétation). - Oui.
5 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez vous nous montrer où ils
6 étaient ?
7 M. Djidic (interprétation). - Tous, autour de Stari Vitez.
8 M. Nobilo (interprétation). - Ce sont des tranchées. Mais moi,
9 je parle de bunkers
10 M. Djidic (interprétation). - Il n'y avait pas des bunkers
11 partout. La distance qu'il y avait entre eux était fonction du terrain. Il
12 y avait une distance d'environ 50 mètres entre deux bunkers.
13 M. Kehoe (interprétation). - Je crois que nous allons un peu
14 trop vite et nous ratons parfois la question.
15 M. le Président. - Toutes ces questions, Maître Nobilo, bien
16 entendu, vous paraissent très importantes, je suppose ?
17 M. Nobilo (interprétation). - Tout à fait.
18 M. le Président. - D'accord.Je crois que nous pouvons
19 maintenant reprendre nos places.
20 Maître Nobilo, vous souhaitez que le transparent soit joint
21 comme pièce à conviction, avec la carte ? Comment voulez vous faire ?
22 M. Nobilo (interprétation). - Oui, Monsieur le Président. Je
23 demanderai à ce que cette pièce soit versée, mais j'aimerais la garder sur
24 le chevalet pendant un petit moment encore, le cas échéant.
25 Monsieur Djidic, nous parlions de vos effectifs, de vos troupes.
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1 Vous avez dit que vous aviez de 50 à 100 hommes et que vous avez été
2 commandant pendant onze mois.
3 Pourriez-vous nous dire exactement combien d’hommes vous aviez ?
4 Vous avez dit que vous aviez vos propres hommes, certains attachés à
5 l'état-major, certains se trouvaient à leur domicile, certains étaient en
6 permission, certains qui venaient des brigades. Si l'on reprend la police
7 militaire et la police civile, pourriez-vous nous dire combien d’hommes
8 vous aviez à votre disposition pendant ces onze mois de siège ?
9 M. Djidic (interprétation). - De 200 à 250 hommes.
10 M. Nobilo (interprétation). - Et au début du siège, est-ce que
11 vous avez fait une manipulation supplémentaire ?
12 M. Djidic (interprétation). - Oui.
13 M. Nobilo (interprétation). - Et les soldats mobilisés ensuite
14 se sont trouvés dans ce chiffre de 250 ?
15 M. Djidic (interprétation). - Oui.
16 M. Nobilo (interprétation). - Parlons des armements. En plus des
17 armes d'infanterie, aviez-vous d'autres armes ?
18 M. Djidic (interprétation). - Oui.
19 M. Nobilo (interprétation). - Quels armements aviez-vous qui
20 n'étaient pas des armements d'infanterie ? Je ne parle pas des fusils ?
21 M. Djidic (interprétation). - Nous avions un mortier de
22 60 millimètres, avec seulement dix obus. Rien d’autre, pour ce qui est des
23 armes lourdes.
24 M. Nobilo (interprétation). - La nuit, ou à l’aube, lorsqu'il y
25 avait des attaques, est-ce que vous aviez des patrouilles dans les rues de
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1 Stari Vitez ?
2 M. Djidic (interprétation). - Il aurait dû y en avoir. Certains
3 patrouillaient, mais au matin, il est apparu, plus tard, que pratiquement
4 tous les hommes étaient endormis.
5 M. Nobilo (interprétation). - Sur la photographie aérienne, il
6 est possible de voir des tranchées. Quand avez-vous organisé la ligne de
7 défense ?
8 M. Djidic (interprétation). - Nous y travaillions encore trois
9 mois plus tard.
10 M. Nobilo (interprétation). - Et quand les travaux les plus
11 importants ont-ils commencé ?
12 M. Djidic (interprétation). - Ils ont commencé après que nous
13 ayons enterré les morts d’Ahmici.
14 M. Nobilo (interprétation). - Et quand ceci s'est il passé ? Je
15 pense que cela a dû se passer le 26 ou le 27 avril 1993, n’est-ce pas ?
16 M. Djidic (interprétation). - Oui.
17 M. Nobilo (interprétation). - Oui. A partir du 16 avril jusqu'au
18 26 ou 27 avril, moment où vous avez entrepris ces travaux importants,
19 comment vous-êtes vous défendus ?
20 M. Djidic (interprétation). - Les gens se dissimulaient, se
21 cachaient derrière des maisons, derrière des remises, derrière des arbres,
22 dans des ravins, autour du stade, là où il y avait des clôtures.
23 M. Nobilo (interprétation). - Vous parlez de résidences ou
24 d'habitations individuelles ?
25 M. Djidic (interprétation). - Oui.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Par rapport à l'hôtel Vitez, vous
2 avez dit que la ligne de défense faisait environ 150 mètres. Est-ce que
3 vos unités ont pu se rapprocher au cours des combats ?
4 M. Djidic (interprétation). - Non.
5 M. Nobilo (interprétation). - Donc vous n'êtes jamais parvenus
6 qu'à 150 mètres de le Hôtel Vitez ?
7 M. Djidic (interprétation). - J'ai dit que la distance était de
8 150 à 200 mètres, mais mes troupes se sont rapprocchées davantage de
9 l'hôtel.
10 M. Nobilo (interprétation). - Jusqu'où sont-elles parvenues ?
11 M. Djidic (interprétation). - Elles sont parvenues au bâtiment
12 administratif de l'administration des services.
13 M. Nobilo (interprétation). - C'est à quelle distance de
14 l'hôtel ?
15 M. Djidic (interprétation). - De 80 à 100 mètres.
16 M. Nobilo (interprétation). - Quand était-ce ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens plus exactement.
18 Mais ce sont des actions que les gens ont menées de leur propre chef. Les
19 soldats essayaient de trouver des cigarettes, des boissons alcoolisées.
20 Ils ne sont pas restés longtemps dans ce bâtiment.
21 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que le 16 avril,
22 votre quartier général a été frappé par des obus et vous êtes allés
23 ailleurs. Où ?
24 M. Djidic (interprétation). - Je me suisdéplacé de 100 mètres,
25 plus vers l'intérieur de Stari Vitez.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Et où vous êtes-vous installés ?
2 M. Djidic (interprétation). - A peu près au même endroit, mais
3 100 mètres plus loin.
4 M. Nobilo (interprétation). - C'était une réponse particulière ?
5 M. Djidic (interprétation). - Oui.
6 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous indiquer sur la
7 carte où se trouvait votre quartier général ?
8 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était ici.
9 M. Nobilo (interprétation). - J'ai indiqué cet endroit par la
10 lettre Z et le chiffre 1 : Z1.
11 J’ai donc indiqué cet endroit par la lettre ou la cote Z1. C'est
12 le nouveau quartier général.
13 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous aviez
14 déplacé votre quartier général d’environ 100 mètres.
15 M. Djidic (interprétation). - Oui, à peu près.
16 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais si l'ensemble fait 500
17 ou 600 mètres, c'est un peu trop près ?
18 M. Djidic (interprétation). - Eh bien, mesurez vous même.
19 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien.
20 Vous avez parlé de maisons qui avaient été touchées avec ces BB,
21 des extincteurs d'incendie.
22 Est-ce que vous pourriez nous dire quelles sont les maisons qui
23 furent touchées et dans quelle rue ? Pourriez-vous être précis ?
24 M. Djidic (interprétation). - ...
25 (L'interprète n'a pas entendu la réponse.)
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1 M. le Président. - Monsieur le Procureur ?
2 M. Kehoe (interprétation). - L'interprète de la cabine anglaise
3 n'a pas entendu la réponse du témoin parce qu'il y a un problème de
4 chevauchement des questions et des réponses.
5 M. le Président. - Maître Nobilo, pouvez-vous reprendre votre
6 question et permettre ainsi à l'interprète de faire son travail
7 convenalement.
8 M. Nobilo (interprétation). - Ma question était la suivante :
9 pourriez-vous indiquer les maisons qui ont été touchées par ces engins
10 explosifs fabriqués avec des extincteurs ?
11 M. Djidic (interprétation). - J'ai dit que très peu de maisons
12 n'avaient pas été touchées par ces engins explosifs ou pratiquement,
13 c'est-à-dire que ces engins sont tombés tout près des maisons.
14 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous donner un
15 exemple et indiquer certaines des maisons, en nous donnant le nom des
16 propriétaires et les adresses de ces maisons touchées par ces
17 extincteurs ?
18 M. Djidic (interprétation). - Oui, je peux.
19 M. Nobilo (interprétation). - Ces maisons qui ont été touchées
20 par ces extincteurs transformées, seront indiquées par un point.
21 M. Djidic (interprétation). - Si vous voulez que je le fasse, je
22 peux vous dire qu'il y aura beaucoup de points sur le périmètre de
23 Stari Vitez, mais commençons par dix maisons.
24 M. le Président. - J'interviens, le témoin répondra comme il
25 voudra, mais sur la carte qui est soumise à l’appréciation du tribunal, il
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1 va de soi qu’il est difficile de distinguer les maisons qui sont touchées,
2 l'identité des propriétaires, etc.
3 La carte qui nous est fournie et une carte aérienne. Peut-être
4 que vous pourriez simplifier la question et montrer quelques exemples de
5 maisons. Mais là, je crois qu'il va être bien difficile de faire la liste
6 de toutes les maisons qui ont été touchées.
7 Le témoin vous a répondu. Donc essayons d'aller un petit peu
8 plus vite sur cette question, s'il vous plaît.
9 M. Nobilo (interprétation). - On voit mieux quand on est plus
10 près. Le témoin pourra peut-être y parvenir, mais nous allons procéder
11 autrement.
12 Je vous montrerai certains quartiers et le témoin me dira si ces
13 extincteurs transformés ont frappé ces maisons ou pas.
14 M. le Président. - C'est mieux ainsi.
15 M. Nobilo (interprétation). - Je vous montre d'abord cette
16 partie.
17 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est mieux.
18 M. Nobilo (interprétation). - J'indique cette partie par le
19 chiffre deux.
20 M. Djidic (interprétation). - Oui.
21 M. Nobilo (interprétation). - Le témoin demande s'il peut aider.
22 M. Djidic (interprétation). - Monsieur le Président, permettez-
23 moi de prêter assistance.
24 M. le Président. - Bien entendu.
25 M. Djidic (interprétation). - Ce que vous voyez maintenant ce
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1 sont les endroits qui ont été touchés par ces engins explosifs. Tous,
2 absolument tous.
3 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez pas indiqué
4 exactement, vous l'avez fait un peu au hasard.
5 M. Djidic (interprétation). - C'est vrai, parce que la totalité
6 de ce quartier a été frappé par une multitude d'engins explosifs.
7 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, pour les
8 catapultes qui permettaient de lancer ces engins, ces extincteurs qui
9 avaient été transformés en engins explosifs, comment se faisait la
10 trajectoire ? Est-ce que la trajectoire était directe ou pas ?
11 M. Djidic (interprétation). - Non, elle avait la forme d'un arc.
12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cet engin lancé de
13 cette façon peut survoler un bâtiment de deux étages ?
14 M. Djidic (interprétation). - Oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - Et quelle est la portée de ces
16 engins ?
17 M. Djidic (interprétation). - De 300 à 400 mètres, je pense. La
18 portée peut être plus réduite et peut être aussi plus longue. Mais je ne
19 suis pas sûr.
20 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque le Procureur vous a posé
21 la question, vous avez dit que vous aviez suffisamment de munitions, que
22 vous aviez un arsenal militaire.
23 M. Djidic (interprétation). - Oui, nous avions un petit arsenal
24 qui nous servait de renfort et en tout cas nous distribuions ces armes ou
25 ces munitions à ceux qui partaient au front.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Pendant ces onze mois, les
2 réserves ont été utilisées. Comment les avez-vous remplacées ?
3 M. Djidic (interprétation). - Nous avions de nouvelles munitions
4 car des personnes avaient été capturées, et nous reprenions les munitions
5 que les personnes avaient dans leur maison.
6 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que la FORPRONU a apporté
7 des munitions et de l'équipement militaire ?
8 M. Djidic (interprétation). - Jamais.
9 M. Nobilo (interprétation). - Qui est le Général Alagic ?
10 M. Djidic (interprétation). - C'était le commandant du septième
11 corps.
12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il a été, à un moment
13 donné, commandant du 3ème corps ?
14 M. Djidic (interprétation). - Non.
15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il était commandant du
16 groupe opérationnel Krajina ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.
18 M. Nobilo (interprétation). - J'ai un document, Monsieur le
19 Président, et je vais demander à M. l'Huissier de s'approcher, s'il le
20 veut bien.
21 (Le document est remis au témoin, aux Juges et au bureau du
22 Procureur).
23 Monsieur le Président, Messieurs les Juges, la première page
24 vous montre un article qui vient du Liljana (?). C'est un journal proche
25 des milieux gouvernementaux de Bosnie-Herzégovine. Il s'appelle donc
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1 Liljana. Il date de la semaine dernière, du 23 juillet 1997n exactement.
2 Pardon ! Du 30 juillet. Nous avons photocopié certaines pages où l'on
3 parle des souvenirs de guerre du Général Alagic qui a écrit un ouvrage,
4 "La guerre en Bosnie centrale".
5 La page 27, c'est la troisième page de la copie que j'ai du
6 journal... Pourriez-vous placer cette page sur le rétroprojecteur ?
7 A droite, près de la photo, vous voyez le commandant
8 Fikret Tuskic, de la septième brigade de Krajina. Vous avez le titre :
9 "L'armée fait l'objet d'un chantage par le siège de Stari Vitez où la peur
10 régnait à cause du massacre perpétré contre les Bosniens".
11 Le texte se poursuit. De l'autre côté, on parle de ce chantage à
12 Stari Vitez et on dit que l'objectif avait toujours été de les dissuader
13 de pénétrer dans Stari Vitez, parce que nous craignions qu'un massacre
14 plus horrible encore que celui qui s'est produit à Ahmici puisse se
15 produire.
16 Le texte qui suit est important, d'où la raison de la
17 présentation de cette pièce : "Grâce à nos relations avec les Nations
18 Unies, nous avons réussi à amener quelques ressources à Stari Vitez pour
19 que Stari Vitez puisse se défendre et, parallèlement, grâce à nos tirs
20 d'artillerie, nous avons pu défendre Stari Vitez. Tous les habitants, même
21 les femmes, ont participé à la défense".
22 J'aimerais que cet article puisse être versé au dossier parce
23 que cette source-ci est bien connue et je peux vous fournir l'original.
24 M. Kehoe (interprétation). - Apparemment, on dit que le
25 général Alagic parle des ressources apportées par la FORPRONU.
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1 M. le Président. - Je suis incapable de vous départager sur la
2 traduction, bien entendu.
3 La question pour l'instant est de savoir si nous l'intégrons
4 comme pièce à conviction. Je crois qu'il est évident qu'il n'y a pas de
5 problème d'identification de source, par hypothèse. Nous l'intégrons donc
6 comme pièce à conviction. Vous le ferez traduire et vous y répondrez comme
7 vous souhaitez y répondre.
8 Monsieur le Greffier, nous en sommes à quelle pièce à conviction
9 ici ?
10 M. le Greffier. - D/25.
11 M. le Président. - D/25.
12 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Alagic affirme que des
13 armes vous sont parvenues grâce à la FORPRONU.
14 M. Djidic (interprétation). - Ce n'est pas exact.
15 M. Nobilo (interprétation). - Donc Monsieur Alagic ne dit pas la
16 vérité. Est-ce que la FORPRONU est venue à Stari Vitez pendant le siège ?
17 M. Djidic (interprétation). - Oui.
18 M. Nobilo (interprétation). - Quel était son objectif ?
19 M. Djidic (interprétation). - Afin d'organiser des réunions.
20 Elle escortait aussi les convois d'aide humanitaire, ainsi que la Croix-
21 Rouge internationale pour permettre l'évacuation des blessés et pour que
22 l'on parvienne à un accord sur certains échanges.
23 M. Nobilo (interprétation). - Est-il exact, comme le dit le
24 Général Alagic, que même les femmes ont été mobilisées pour participer à
25 la défense ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y avait des femmes dans
2 les services de premiers secours et aussi pour d'autres activités.
3 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, êtes-vous au
4 courant de l'appel public lancé par le HVO à toutes les femmes, à tous les
5 enfants, à toutes les personnes âgées ? Je ne parlais pas de l'appel, mais
6 plutôt de la déclaration faite par le HVO selon laquelle toutes ces
7 personnes pouvaient quitter Vitez ?
8 M. Djidic (interprétation). - Oui.
9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela a été accepté ?
10 M. Djidic (interprétation). - Non, pas par moi, ni par personne.
11 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi ?
12 M. Djidic (interprétation). - Parce que les gens ne voulaient
13 pas abandonner leur maison.
14 M. Nobilo (interprétation). - Ne pensez-vous pas que, de cette
15 façon, on aurait pu éviter la perte de vies civiles, parce qu'on parle de
16 civils ici et pas de militaires ?
17 M. Djidic (interprétation). - Cela aurait peut-être été possible
18 avant les... (Pas de traduction.), mais pas après.
19 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous proposé aux civils de
20 partir ?
21 M. Djidic (interprétation). - Non.
22 M. Nobilo (interprétation). - Ne pensez-vous pas qu'il était de
23 votre devoir de faire cette proposition aux habitants pour sauver leurs
24 vies ?
25 M. Djidic (interprétation). - Proposer qu'ils quittent leurs
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1 maisons ?
2 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais dans un but précis, pour
3 sauver leurs vies.
4 M. Djidic (interprétation). - Il était impossible de sauver
5 Stari Vitez.
6 M. Nobilo (interprétation). - Le HVO a fait une proposition à
7 partir d'avril.
8 M. Djidic (interprétation). - Les personnes n'en voulaient pas.
9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y a eu d'autres
10 propositions ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.
12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous seriez d'accord
13 avec moi pour dire qu'à un moment donné, lors des combats, le HVO avait
14 permis aux civils de quitter Stari Vitez ?
15 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne suis pas d'accord.
16 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi à partir de quand c'est
17 devenu impossible.
18 M. Djidic (interprétation). - Il y a eu des périodes
19 différentes, où cela a été impossible, et où il n'y a eu ni accord ni
20 proposition permettant de quitter la ville.
21 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que dans l'intervalle
22 il y avait des périodes où il était possible de sortir ?
23 M. Djidic (interprétation). - Pendant un certain temps, le HVO a
24 autorisé les civils à partir et pratiquement tous les réfugiés ont quitté
25 Stari Vitez. Ceux qui possédaient une maison, en revanche, n'ont pas voulu
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1 abandonner leur maison.
2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez pu le
3 vérifier ?
4 M. Djidic (interprétation). - Je crois que non.
5 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez essayé de le
6 vérifier ?
7 M. Djidic (interprétation). - Non.
8 M. Nobilo (interprétation). - Comment procédiez-vous à
9 l'évacuation des blessés, lorsque vous l'organisiez ? Par l'intermédiaire
10 de qui ?
11 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons pas évacué la
12 majorité des blessés civils. Quelques-uns ont été évacués avec l'aide de
13 la Croix-Rouge internationale, qui est venue au moment de l'arrivée de la
14 FORPRONU.
15 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez évoqué deux moments, où
16 des gens sont morts, et où l'évacuation a été interdite.
17 M. Djidic (interprétation). - Je n'en ai pas mentionné que deux.
18 M. Nobilo (interprétation). - Combien de cas de ce genre y a-t-
19 il eu ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement, mais de
21 nombreux cas.
22 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous me donner les noms des
23 gens concernés et les dates de ces événements.
24 M. Djidic (interprétation). - Je ne pourrai pas les citer tous,
25 mais je peux me rappeler un certain nombre de ces gens.
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1 L'un de ces hommes, qui est mort, est un cas très
2 caractéristique car ce n'était pas un homme, mais un enfant de deux ans
3 et demi. Et puis, il y a eu d'autres victimes civiles, femmes et hommes,
4 et aussi des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
5 M. Nobilo (interprétation). - Revenons sur le cas de cet enfant.
6 A quel moment cela s'est-il passé ? A quelle date ?
7 M. Djidic (interprétation). - Je crois que j'ai inscrit cela sur
8 un papier, si Monsieur le Président m'autorise à m'aider d'un papier. Cela
9 s'est passé le 28 novembre 1993.
10 M. Nobilo (interprétation). - A qui vous êtes-vous adressé, à
11 qui avez-vous demandé l'autorisation d'évacuation ?
12 M. Djidic (interprétation). - Nous l'avons demandée par
13 l'intermédiaire de la 325ème brigade qui avait des contacts avec la
14 FORPRONU. La FORPRONU n'est arrivée que deux jours plus tard, l'enfant
15 était déjà mort.
16 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez eu des
17 contacts directs avec le HVO ?
18 M. Djidic (interprétation). - Non.
19 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez pas eu de contact
20 téléphonique ?
21 M. Djidic (interprétation). - Non, chez nous le téléphone ne
22 fonctionnait plus depuis le dixième jour de l'attaque. Jusqu'à la fin de
23 la guerre tous les téléphones étaient hors d'état de fonctionner.
24 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'aviez pas une ligne
25 téléphonique militaire ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Avec le HVO, non.
2 M. Nobilo (interprétation). - Donc, si je vous ai bien compris,
3 vous avez appelé la 325ème brigade, elle a appelé la FORPRONU et la
4 FORPRONU a mis deux jours à arriver.
5 M. Djidic (interprétation). - C'est cela.
6 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Vous avez parlé de la
7 famine.
8 Est-ce que vous savez quelle était la situation à Vitez ?
9 Comment les habitants de Vitez s'en sortaient-ils du point de vue
10 alimentaire ?
11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez entendu
13 parler du convoi Bijeli Put (?).
14 M. Djidic (interprétation). - Oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - Quand est-ce que ce convoi est
16 arrivé sur le territoire de Vitez ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas la date
18 exacte. Un camion de ce convoi est entré dans Stari Vitez.
19 M. Nobilo (interprétation). - Qui organisait ce convoi ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'est Caritas qui
21 avait organisé ce convoi, ainsi que le conseil islamique à Zagreb.
22 M. Nobilo (interprétation). - Qui était le dirigeant de ce
23 convoi ?
24 M. Djidic (interprétation). - Ce convoi était dirigé par
25 Cefko (?), je ne connais pas son nom de famille. C'est l'Iman principal de
Page 1453
1 Zagreb.
2 M. Nobilo (interprétation). - Cefko Omer Bacic (?) ?
3 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est cela.
4 M. Nobilo (interprétation). - Et ils sont arrivés à Stari Vitez.
5 Mais qui conduisait l'ensemble de ce convoi Bijeli Put ?
6 M. Djidic (interprétation). - Si je me rappelle bien, c'était
7 Larry Holingworth.
8 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que le nom du Dr Langac (?)
9 vous dit quelque chose ?
10 M. Djidic (interprétation). - Oui.
11 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il était le dirigeant de
12 ce convoi ?
13 M. Djidic (interprétation). - Il n'est pas entré dans
14 Stari Vitez.
15 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce qu'il n'était pas l'un
16 des chefs de ce convoi Bijeli Put ?
17 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
18 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous avez essuyé
19 le feu de l'artillerie du HVO. Est-ce que vous pouvez nous donner les
20 positions des canons ? Où se trouvait l'artillerie du HVO ?
21 M. Djidic (interprétation). - Oui, je peux vous les montrer.
22 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie.
23 M. Djidic (interprétation). - Au moins approximativement.
24 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons donc à nouveau
25 utiliser le transparent.
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1 Sur ce transparent placé par-dessus la photographie aérienne de
2 Vitez, nous allons essayer de localiser les positions des canons.
3 M. Djidic (interprétation). - C'est à partir de Kolcevina (?)
4 que Stari Vitez a été le plus pilonnée.
5 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous montrer à partir
6 d'où ? Où se trouve les positions des canons ?
7 M. Djidic (interprétation). - Les positions des canons
8 changeaient.
9 M. Nobilo (interprétation). - Les positions les plus courantes.
10 M. Kehoe (interprétation). - Excusez-moi, Maître, les questions
11 et réponses se chevauchent.
12 M. Djidic (interprétation). - Les positions des canons
13 changeaient.
14 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous donner une
15 position caractéristique.
16 M. Djidic (interprétation). - Oui, je le peux. La région située
17 derrière la station d'essence Tale.
18 M. Nobilo (interprétation). - Je vais donc inscrire la lettre T
19 à cet endroit.
20 (L'interprète : T pour topovi, qui veut dire canon.)
21 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est à peu près cela.
22 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que c'est un canon qui se
23 déplaçait ou est-ce qu'il y avait plusieurs canons ?
24 M. Djidic (interprétation). - Il y avait plusieurs sortes
25 d'armes, plusieurs sortes d'armes lourdes.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Combien y en avait-il dans cette
2 zone ?
3 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait. J'ai remarqué un
4 canon de 40 millimètres.
5 Mon quartier général a été bombardé par un obus de
6 128 millimètres.
7 Il y avait également des mortiers, ainsi que des canons de 60 et
8 40 millimètres qui pilonnaient Stari Vitez.
9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez d'autres
10 positions à nous montrer ?
11 M. Djidic (interprétation). - Oui. Cette zone ici s'appelle
12 Gradina.
13 M. Nobilo (interprétation). - Qu'y avait-il à cet endroit ? Quel
14 type d'armes ?
15 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était un canon
16 antiaérien et également un canon de 40 millimètres.
17 M. Nobilo (interprétation). - Ensuite ?
18 M. Djidic (interprétation). - Après la prise du village de
19 Gacice, il y avait également une position en-dessous du village.
20 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouvait-elle ?
21 M. Djidic (interprétation). - Ici, dans cette zone.
22 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons inscrire un T et un G
23 pour Gacice. Qu'est-ce qu'on trouvait là ? Quel genre d'armes ?
24 M. Djidic (interprétation). - Un canon de 20 millimètres, un
25 canon de 40 millimètres ; il y avait également des mortiers de calibres
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1 inférieurs.
2 M. Nobilo (interprétation). - Ensuite ?
3 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle rien d'autre,
4 pour le moment.
5 Nous avions également des engins dans la direction de l'usine,
6 un canon de 155 millimètres à longue portée également, mais je ne sais pas
7 où il était positionné. Nous avions aussi des obus de ce type.
8 M. Nobilo (interprétation). - Le canon qui tirait depuis
9 l'usine, quel genre de calibre avait-il ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était un canon de
11 40 millimètres.
12 M. Nobilo (interprétation). - Vous aviez des mortiers. Où les
13 avez-vous positionnés, à partir de quelle position est-ce que vous tiriez
14 avec ces mortiers ?
15 M. Djidic (interprétation). - Nous tirions très rarement avec
16 ces mortiers. Ils étaient localisés près de Lasva.
17 M. Nobilo (interprétation). - Vous pouvez nous montrer où ?
18 M. Djidic (interprétation). - Oui.
19 M. Kehoe (interprétation). - Excusez-moi, mais laissez-moi le
20 temps de m'approcher de la photo pour voir.
21 M. Djidic (interprétation). - C'est effectivement un peu
22 imprécis, mais on peut se débrouiller tout de même.
23 M. Nobilo (interprétation). - Donc, nous avons inscrit la lettre
24 M à l'emplacement du mortier.
25 Est-ce que c'était le seul emplacement de mortier ou y en avait-
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1 il d'autres ?
2 M. Djidic (interprétation). - En général, nous le gardions à cet
3 endroit, mais nous ne l'avons pas utilisé. Nous l'avons utilisé très
4 rarement parce que nous n'avions pas assez d'obus.
5 M. Nobilo (interprétation). - Mais lorsque vous l'avez utilisé,
6 est-ce que vous l'avez utilisé à partir d'autres emplacements également ?
7 M. Djidic (interprétation). - Je crois que nous l'avons utilisé
8 à Remiza.
9 M. Nobilo (interprétation). - Et où cela se trouve-t-il ?
10 M. Djidic (interprétation). - Dans la direction opposée.
11 M. Nobilo (interprétation). - Y a-t-il eu d'autres endroits d'où
12 vous avez utilisé le mortier ?
13 M. Djidic (interprétation). - Non.
14 M. Nobilo (interprétation). - Comment les mortiers étaient-ils
15 utilisés ? Est-ce qu’ils étaient placés sur la ligne de front ou à
16 l'arrière ?
17 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait des types de
18 mortiers.
19 M. Nobilo (interprétation). - Comment était utilisé le type de
20 mortier que vous aviez ?
21 M. Djidic (interprétation). - Surtout sur la ligne de front.
22 M. Nobilo (interprétation). - Cela signifie dans les tranchées,
23 avec l'infanterie ?
24 M. Djidic (interprétation). - Tout près.
25 M. Nobilo (interprétation). - A quelle distance ?
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1 M. Djidic (interprétation). - A peu près à 10 mètres, parfois un
2 peu plus loin. C'était surtout un commando.
3 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'une position de mortiers
4 se trouve dans une zone ouverte sur le théâtre de combats ou est-ce que
5 c'est un endroit protégé ?
6 M. Djidic (interprétation). - En général, c'est un endroit
7 abrité ou protégé.
8 M. Nobilo (interprétation). - Quel genre d'abri ?
9 M. Djidic (interprétation). - Cela ne doit pas être spécialement
10 construit.
11 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que cela ne doit pas
12 être sur un plateau, sur une surface plane, près de la ligne de front ?
13 M. Djidic (interprétation). - Pourquoi pas ?
14 M. Nobilo (interprétation). - J'imagine que l'adversaire pouvait
15 le toucher ou toucher les gens qui faisaient fonctionner le mortier ?
16 M. Djidic (interprétation). - Oui, vous avez raison.
17 M. Nobilo (interprétation). - Donc il fallait abriter le
18 mortier.
19 M. Djidic (interprétation). - Oui, mais on pouvait l'utiliser
20 depuis un endroit non protégé.
21 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce la façon dont on
22 l'utilise normalement, habituellement ?
23 M. Djidic (interprétation). - Des commandos, oui.
24 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez mentionné le RPG, un
25 lance-roquettes à main. Combien de roquettes aviez-vous pour ce lance-
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1 roquettes ?
2 M. Djidic (interprétation). - A peu près dix.
3 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous me dire depuis
4 quelle position vous avez utilisé ces RPG ?
5 M. Djidic (interprétation). - C'était surtout le long des lignes
6 de communication.
7 M. Nobilo (interprétation). - Peut-on marquer ces positions ?
8 M. Djidic (interprétation). - Oui.
9 (Le témoin indique l'emplacement que Me Nobilo marque sur la
10 photo).
11 M. Djidic (interprétation). - Ici.
12 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous le marquons d'une
13 lettre R.
14 M. Djidic (interprétation). - Ici, et encore ici. Nous avons
15 bougé ces positions parce que nous n'avions qu'un RPG lance-roquettes.
16 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous utilisiez
17 le lance-roquettes le long de la principale ligne de front et que vous
18 l'avez fait bouger.
19 Qu'est-ce que cela signifie ? Est-ce que cela veut dire que vous
20 passiez d'un côté de la route à l'autre côté de la route ?
21 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait d'où venaient les
22 attaques. Nous n'étions jamais sûrs de savoir si un autre camion piégé
23 n'allait pas arriver.
24 M. Nobilo (interprétation). - Donc il y a ces trois positions.
25 Est-ce que vous faisiez une rotation entre ces trois points ?
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1 M. Djidic (interprétation). - Ces trois positions ont été les
2 principales positions occupées.
3 M. Nobilo (interprétation). - En décrivant quel arc de cercle,
4 avez-vous modifié la position du lance-roquettes ?
5 M. Djidic (interprétation). - Je ne vous comprends pas.
6 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous changiez de
7 position. Je voudrais donc savoir entre ces trois points que vous avez
8 indiqués, comment vous changiez de position.
9 Y avait-il un ordre ou est-ce que le lance-roquettes était
10 toujours gardé au même endroit ?
11 M. Djidic (interprétation). - Le lance-roquettes était presque
12 toujours gardé au même endroit.
13 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous me dire au cours de
14 ces onze mois si vous avez eu des contacts avec la 325ème brigade ? Avez-
15 vous reçu des informations faisant état de l'endroit où se trouvait cette
16 brigade ?
17 M. Djidic (interprétation). - Oui, effectivement.
18 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous décrire l'emplacement
19 où se trouvait la 325ème brigade au fil des mois ?
20 M. Djidic (interprétation). - C'est facile à expliquer. La ligne
21 de front a peu évolué entre le début et la fin de la guerre.
22 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous expliquer où la
23 325ème brigade se trouvait lorsque la ligne de front a été créée ?
24 M. Djidic (interprétation). - Oui, je peux vous le dire, ce
25 n'était pas difficile à voir.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je voudrais
2 que soit versée au dossier cette feuille de plastique transparent, et
3 terminer le contre-interrogatoire sur ce transparent pour passer ensuite à
4 une autre vue.
5 M. Kehoe (interprétation). - Le témoin a fait quelques
6 corrections sur cette carte particulière. Il faudrait donc attendre un peu
7 pour le versement de cette pièce.
8 M. le Président. - Vous parlez sur la ligne de défense ? Voilà,
9 Maître Nobilo a la solution.
10 M. Nobilo (interprétation). - En bleu, nous devrions essayer de
11 supprimer les lignes superflues.
12 (Il trace en bleu les lignes superflues).
13 Est-ce correct maintenant ?
14 M. Djidic (interprétation). - Oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que l'Huissier pourrait
16 m'aider ?
17 M. le Président. - Le transparent portera quelle cote, Monsieur
18 le greffier ?
19 M. le Greffier. - D/26.
20 M. le Président. - Faites attention aux marques, Monsieur
21 l'Huissier. Ce serait dommage d'effacer tout ce beau travail !
22 Maître Nobilo et Monsieur le Procureur, il est 17 heures 25. Je
23 crois que, sauf avis contraire de votre part, même si nous poursuivions
24 jusqu'à 18 heures, nous ne terminerions pas avec le témoin. Maître
25 Nobilo ?
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1 M. Nobilo (interprétation). - Je crains de ne pas en avoir
2 terminé. Vous voyez que j'ai fait de mon mieux, j'ai laissé tomber pas mal
3 de choses, mais il s'agit d'éléments pertinents.
4 M. le Président. - Vous avez laissé tomber certaines choses,
5 mais vous en avez repris un certain nombres d'autres. Mais là, n'est pas
6 la question.
7 Dans ces conditions, vous allez poser votre dernière question
8 autour de cette carte.
9 Nous allons lever la séance à 17 heures 30, ou dès que vous avez
10 terminé les questions sur cette carte, et nous remettrons la suite du
11 contre-interrogatoire au 19 août à 10 heures
12 Maître Nobilo, vous terminez avec le présent document.
13 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le témoin, je voudrais
14 vous demander encore une fois où se trouvait la 325ème brigade et la ligne
15 de front par rapport au HVO. Commençons par avril 1993.
16 Au marqueur bleu, j'ai indiqué IV en chiffres romains pour le
17 mois d'avril 1993 et au-dessus 325, c'est le numéro de la brigade.
18 Nous demandons maintenant au témoin ce qu'il sait de la ligne de
19 front entre le HVO et la 325ème brigade.
20 M. Djidic (interprétation). - Dans le courant du mois d'avril,
21 la situation a changé. La ligne de front n'était pas fixe. Je peux essayer
22 de vous donner une indication de ce que j'ai vu simplement depuis
23 Stari Vitez et de ce que j'ai entendu de la part de collègues de la
24 325ème brigade.
25 M. Nobilo (interprétation). - Je vous demande qu'elle serait la
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1 meilleure manière d'indiquer cette ligne de front d'une localité à
2 l'autre. Est-ce que cela vous convient ?
3 M. Djidic (interprétation). - Ljubici ici, Bickija là.
4 M. Nobilo (interprétation). - Puis-je relier les deux lignes
5 entre elles ?
6 M. Djidic (interprétation). - Un instant, s'il vous plaît.
7 C'était ici de toute manière, Gorbavica (?), mais je ne suis pas tout à
8 fait sûr. Je pense qu'ensuite la ligne remontait vers Sadovaca. Pour le
9 reste, je ne sais pas.
10 M. Nobilo (interprétation). - Et dans cette direction au-dessus
11 d’Ahmici, est-ce que vous pouvez nous donner des indications ?
12 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne me souviens pas.
13 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de Sivrino Selo ? Qui
14 contrôlait Sivrino Selo ?
15 M. Djidic (interprétation). - L'armée le contrôlait. Puis-je y
16 mettre un demi-cercle ? C'est là que se trouve ma maison, et en remontant,
17 puis vers la droite, et de nouveau en remontant.
18 M. Nobilo (interprétation). - Pirici était entre les mains de
19 qui ?
20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
21 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous vous souvenir de ce
22 qu'il en était de cette route, que je montre maintenant, à partir de
23 Dubravica vers Tolovici ? Qui contrôlait la zone ?
24 M. Djidic (interprétation). - Le HVO contrôlait jusqu'ici. C'est
25 très approximatif.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Donc vous étiez à Vitez et l'armée
2 était ici. Est-ce que vous connaissez la situation de ces deux endroits,
3 que je montre maintenant ?
4 M. Djidic (interprétation). - Je ne pouvais pas voir la ligne de
5 ce côté-là, donc ce que je dirais ne serait pas fiable.
6 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de cette route qui
7 part de Stara Bila et qui va Dolaca (?) ?
8 M. Djidic (interprétation). - C'était le HVO qui patrouillait.
9 M. Nobilo (interprétation). - Jusqu'à quel point ?
10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.
11 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de Rajkovic (?) ? Qui
12 contrôlait Rajkovic ?
13 M. Djidic (interprétation). - Je crois que l'armée contrôlait
14 Rajkovic, mais je ne suis pas sûr. Je ne sais pas jusqu'où le HVO
15 contrôlait ce territoire, mais plus tard l'armée en a pris le contrôle. Je
16 ne sais pas à quelle date exactement.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pouvons-nous marquer cette partie
18 de la carte comme étant sous le contrôle de l'armée ?
19 M. Djidic (interprétation). - Oui.
20 (Maître Nobilo hachure la zone).
21 M. Djidic (interprétation). - Il ne s'agit pas d'une carte
22 précise que nous sommes en train de dresser.
23 Vous avez oublié d'encercler Stari Vitez.
24 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous m'aider.
25 (Le témoin désigne l'emplacement.)
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1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cette carte montre bien
2 la situation telle qu'elle était en avril 1993 ?
3 M. Djidic (interprétation). - Pour autant que j'ai pu voir,
4 approximativement. Je ne sais pas comment était la ligne de front du côté
5 de Kruscica.
6 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Monsieur le Président, ce
7 sera tout pour cette carte, et nous aimerions en demander le versement au
8 dossier.
9 M. le Président. - Monsieur le Greffier, nous versons cette
10 pièce qui va porter le n° D/27.
11 Nous allons nous interrompre. Nous allons ajourner nos travaux.
12 M. Kehoe (interprétation). - Pour ce qui concerne cette pièce,
13 Monsieur le Président, il faudrait préciser la date du 16 avril 1993, et
14 dire que c'était la situation après le 16 avril 1993, pour être le plus
15 précis possible.
16 M. Djidic (interprétation). - Dans le courant du mois d'avril,
17 mais après le 16 avril.
18 M. le Président. - Messieurs, vous vouliez intervenir ?
19 M. Hayman. - Avant que nous fassions l'interruption, et
20 puisqu'il n'y a plus d'audience pendant deux semaines, je voudrais des
21 précisions concernant une audience et une décision qui a été prise au
22 début de la semaine.
23 Il s'agit de la requête relative à l'obligation de
24 communication. Le Tribunal avait décidé que pour la session du mois
25 d'août, tout témoin appelé par l'accusation serait notifié par avance à la
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1 défense, en tant que mesure provisoire et sous réserve de la décision
2 finale du Tribunal.
3 J'ai parlé à l'accusation concernant le délai de la
4 notification, et nous ne sommes pas d'accord sur ce point.
5 Je voudrais donc que le Tribunal dise s'il s'agit d'un délai de
6 quatorze jours, à l'avance, ou du moment où l'accusation décide de citer à
7 comparaître.
8 M. le Président. - Tout d'abord, nous allons demander au témoin
9 de se retirer. Nous allons le remercier. Nous allons lui demander encore
10 un effort, à savoir de revenir le 19 août.
11 Donc Monsieur Djidic, le Tribunal vous remercie et je demande à
12 Monsieur l'Huissier de vous raccompagner.
13 M. Djidic (interprétation). - Merci beaucoup.
14 (M. Djidic est raccompagné hors de la salle.
15 M. le Président. - Ensuite, je demanderai que les rideaux soient
16 tirés. Nous-mêmes, nous avons une communication à vous faire, donc nous
17 prononçons le huis clos.
18 Très juste, nous n’avons pas besoin de tirer les rideaux ; il
19 suffit d'être en audience privée. D'ailleurs, je crois que le public s'est
20 retiré.
21 Audience privée.
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14 L'audience est levée à 17 h 50.
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