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1 TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL Affaire IT-95-14-T
2 POUR L’EX-YOUGOSLAVIE
3
4 LE PROCUREUR
5 c/
6 Tihomir BLASKIC
7 Mardi 22 septembre 1998
8
9 L’audience est ouverte à 10 heures 10.
10
11 M. le Président. - Asseyez-vous. Monsieur le Greffier, faites
12 entrer l'accusé, s'il vous plaît.
13 Tout le monde m'entend ? Bonjour, nos amis interprètes,
14 traducteurs. Tout le monde est prêt ? Nous allons continuer avec le
15 contre-interrogatoire dès que nous aurons introduit le brigadier Zeko,
16 Ivica Zeko.
17 (Le témoin est introduit dans la salle d'audience.)
18 Après le passage de ce témoin, le juriste, notre ami Olivier
19 Fourmy, m'a informé d'un certain nombre de points. Moi-même, au moment où
20 nous débutons les argumentations de la défense, je voudrais que l'on fasse
21 le point sur le calendrier jusqu'à la fin de l'année.
22 Donc nous ferons, de façon informelle, une petite conférence de
23 mise en état avant l'introduction du témoin suivant. Je ne sais pas si ce
24 sera ce matin ou cet après-midi, mais nous ferons une mini conférence de
25 mise en état avec la participation, bien sûr, de M. Olivier Fourmy.
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1 Est-ce que le témoin est prêt, Monsieur l'Huissier ?
2 (Le témoin est introduit dans le prétoire.)
3 M. le Président. - Brigadier, vous m'entendez ?
4 M. Zeko (interprétation). – Oui.
5 M. le Président. – Vous êtes reposé ? Alors, asseyez-vous
6 maintenant. Et, si vous êtes en forme, nous allons continuer.
7 M. Zeko (interprétation). – Merci, Monsieur le Président.
8 M. le Président. – Monsieur le Procureur, c'est à vous.
9 M. Harmon (interprétation). – Bonjour, Monsieur le Président,
10 bonjour, Messieurs les Juges. Bonjour, les conseils de la défense.
11 Bonjour, M. Zeko.
12 M. Zeko (interprétation). – Bonjour.
13 M. Harmon (interprétation). - Le HVO, en Bosnie centrale, a-t-il
14 organisé des actions offensives contre les Serbes en 1992 ?
15 M. Zeko (interprétation). - Oui.
16 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que ces actions offensives
17 contre les Serbes ont également été menées en 1993, en Bosnie centrale,
18 par le HVO ?
19 M. Zeko (interprétation). – Les lignes contre les Serbes étaient
20 tenues, mais le HVO n'a pas mené d'actions offensives.
21 M. Harmon (interprétation). - Avant que le HVO n'organise des
22 actions offensives contre les Serbes, en 1992, vos services de
23 renseignement ont-ils fourni des renseignements au colonel Blaskic avant
24 chacune de ces actions offensives ?
25 M. Zeko (interprétation). – Oui, mais ces opérations étaient
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1 menées principalement
2 dans le but de tenir les lignes. Il ne pouvait pas s'agir d'opérations de
3 plus grande envergure.
4 M. Harmon (interprétation). - Et le type d'informations que vous
5 avez fournies au colonel Blaskic, au début contre ces opérations contre
6 les positions serbes, pouvez-vous nous dire de quoi se composaient ces
7 renseignements, ces informations ?
8 M. Zeko (interprétation). - Oui. Il s'agissait du déploiement
9 des forces ennemies et de la situation de ces forces.
10 M. Harmon (interprétation). - Lorsque vous vous parlez de
11 situation et de déploiement, vous parlez de l'endroit où l'ennemi était
12 localisé, des positions où il se trouvait ? C'est bien cela ?
13 M. Zeko (interprétation). - Oui, oui.
14 M. Harmon (interprétation). - Que comportaient d'autre ces
15 informations ?
16 M. Zeko (interprétation). - La position de ces forces ennemies
17 et le déploiement de ces forces sur ces positions.
18 M. Harmon (interprétation). - Le colonel Blaskic vous demandait-
19 il ces renseignements de façon routinière avant d’organiser une
20 opération ?
21 M. Zeko (interprétation). - Je voudrais corriger une chose. Vous
22 me parlez tout le temps du colonel Blaskic. Moi, j'étais adjoint au chef
23 du service des renseignements au quartier général. Je remettais ces
24 informations à l’état-major qui, lui-même, redistribuait ces informations
25 au commandant de la Bosnie centrale. Quant à ma responsabilité, elle
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1 consistait à transmettre ces informations que celles-ci soient transmises
2 ou pas au commandant de la zone opérationnelle.
3 M. Harmon (interprétation). - Qui était le chef de votre section
4 de renseignements ? Vous avez dit que vous étiez adjoint. Mais qui en
5 était le chef ?
6 M. Zeko (interprétation). - Le chef du service de renseignements
7 de la zone opérationnelle en Bosnie centrale, c'était moi. Mais au
8 quartier général, à l'état-major dont je
9 relevais, le chef était Franjo Nakic.
10 M. Harmon (interprétation). - Mais la question que je vous
11 posais, monsieur, c'est : est-ce que le colonel Blaskic vous demandait, de
12 façon routinière, des informations avant d'organiser une opération ?
13 M. Zeko (interprétation). - Je ne rappelle pas si j'ai reçu de
14 telles demandes.
15 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais appeler votre attention
16 à ces aides visuelles très impressionnantes au sujet desquelles vous avez
17 témoigné. Est-ce que vous les avez préparées vous-mêmes ?
18 M. Zeko (interprétation). - Non. Ce que j'ai préparé, c'est ce
19 qui figurait sur des feuilles de papier et sur des cartes. J'ai donné tout
20 cela à l'équipe de défense.
21 M. Harmon (interprétation). - Sur quoi vous êtes-vous appuyé
22 pour élaborer ces aides visuelles ?
23 M. Zeko (interprétation). - Je me suis appuyé sur les notes
24 personnelles que j’ai prises pendant la guerre.
25 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous vous êtes appuyé
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1 sur un quelconque autre document, hormis vos notes personnelles prises
2 pendant la guerre ?
3 M. Zeko (interprétation). - Pour l'essentiel, sur mes notes.
4 M. Harmon (interprétation). - Sur quoi d’autre vous êtes-vous
5 appuyé, général ?
6 M. Zeko (interprétation). - J'ai dit pour l'essentiel sur mes
7 notes parce que les éléments dont je disposais par ailleurs étaient
8 également pris par moi en notes raccourcies, résumées.
9 M. Harmon (interprétation). - Vous êtes-vous appuyé sur un
10 quelconque ordre que vous auriez intercepté ?
11 M. Zeko (interprétation). - Tout cela se trouve dans mes notes,
12 y compris les ordres que j'ai pu recevoir ainsi que tous les autres
13 éléments. Donc, hormis le fait de disposer de
14 ces documents, je les résumais dans mes notes.
15 M. Harmon (interprétation). - Pour que les choses soient tout à
16 fait claires, général, parlons-nous de vos notes personnelles ou de vos
17 archives personnelles ?
18 M. Zeko (interprétation). - En ce moment, nous parlons de mes
19 notes personnelles.
20 M. Harmon (interprétation). - Excusez-moi. Je n'ai pas compris
21 votre réponse.
22 M. Zeko (interprétation). - J'ai dit que nous parlions de mes
23 notes personnelles.
24 M. Harmon (interprétation). - Vous êtes-vous appuyé sur des
25 documents d'archives ?
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1 M. Zeko (interprétation). - J'ai dit que chaque fois qu'un
2 document me passait entre les mains et entrait dans les archives, je
3 l’inscrivais dans mes notes personnelles, comme tous les documents grâce
4 auxquels j’alimentais les archives.
5 M. Harmon (interprétation). - Après que vous ayez pris des notes
6 personnelles au sujet de ces documents, que faisiez-vous de ces
7 documents ? Est-ce que vous les envoyiez à des archives ?
8 M. Zeko (interprétation). - J'ai pris des notes dans mon journal
9 intime pendant toute la durée de la guerre. Et plus tard, ce sont ces
10 notes sur lesquelles je suis revenu dans mes archives.
11 M. Harmon. - Je vous prierai de faire très attention à ce que je
12 vous dis, Général. Les documents à partir desquels vous avez créé vos
13 notes personnelles étaient ensuite transmis à des archives emportées dans
14 un centre d’archives à Cespa ?
15 M. Zeko (interprétation) - Non.
16 M. Harmon (interprétation) - Qu'advenaient-ils de ces
17 documents ?
18 M. Zeko (interprétation) - Comme je l’ai dit, tous les documents
19 en ma possession, toutes les évaluations rédigées par moi,
20 s'accompagnaient de mes notes personnelles, de mon journal intime
21 personnel. Quant à la préparation dont vous avez parlé, pour effectuer
22 cette
23 préparation, je n'ai pas fait appel aux archives.
24 M. Harmon (interprétation) - Vous avez mal compris ma question,
25 la question était la suivante.
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1 M. le Président. - Je ne voudrais quand même pas que nous
2 dévions trop. Je ne veux pas m’insérer dans votre contre-interrogatoire,
3 mais je sens ce que vous cherchez. Ne nous trompons pas de cible quand
4 même.
5 Ce qu’attendent les Juges, c’est savoir si, à travers tous les
6 documents présentés par le témoin et la défense, vous estimez que ces
7 témoignages ont un fondement qui n'est pas pertinent. Donc, ne nous
8 trompons pas trop, posez cette question et puis après essayons d'avancer,
9 s'il vous plaît.
10 M. Harmon (interprétation) - Merci.
11 Général, j'aimerais que nous prenions, la première aide visuelle
12 préparée par vous et j’aurais quelques questions à vous poser à ce sujet.
13 J’aimerais l’aide de l’Huissier et je demanderais a M. Dubuisson que le
14 petit élément, le N°1, soit placé sous le rétro-projecteur.
15 Général, j'aurai quelques questions à vous poser au sujet sur
16 cette aide visuelle, à la confection de laquelle vous avez participé.
17 M. Dubuisson Il s'agit du n° D183/1
18 M. Harmon (interprétation) - Est-ce que vous voyez cette carte
19 sur votre écran ?
20 M. Zeko (interprétation) - Oui.
21 M.Harmon - (interprétation)La seule question que j'aurais à vous
22 poser au sujet de cette pièce à conviction, Général, est la suivante :
23 vous voyez la poche, Vitez, Busovaca, puis la poche Vitez, Kiseljak en
24 jaune claire, dans une région verte qui figure sur la carte en vert.
25 M Zeko (interprétation) - Oui.
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1 M. Harmon (interprétation) - A quelle période se rapporte cette
2 configuration particulière de ces deux poches, à quelle année, à quel,
3 mois si vous pouvez nous le dire ?
4 M. Zeko (interprétation) - La situation que l'on voit
5 représentée ici était celle qui était en vigueur après la signature des
6 accords de Washington.
7 M. Harmon (interprétation) - Merci, Général. Je demanderai
8 maintenant que l'on place la pièce 4B sur le rétroprojecteur.
9 M. Harmon. (interprétation) - Vous voyez cet élément de preuve
10 sur votre écran, général ?
11 M.Zeko (interprétation) - Oui.
12 M.Harmon (interprétation) - Dans votre déposition, vous nous
13 avez pas donné une date précise.
14 Or, au sommet de ce diagramme, nous voyons qu'il s'agit d'un
15 organigramme et la date du 1er décembre 1992 est inscrite. Est-ce que cet
16 organigramme représente la structure du 3ème Corps d'armée le 1er décembre
17 1992.
18 M. Zeko (interprétation) - Un instant, je vous prie, je voudrais
19 jeter un coup d'oeil à mes notes. Oui, 1er décembre 1992.
20 M. Harmon (interprétation) - Si j'ai bien compris ce que vous
21 avez dit dans votre déposition, vous avez préparé ceci en vous appuyant
22 uniquement sur vos notes personnelles. Est-ce exact ?
23 M.Zeko (interprétation) - Oui.
24 M. Harmon (interprétation) - Hier, vous avez corrigé cet
25 organigramme, si je me rappelle bien ce que vous avez dit dans votre
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1 disposition, en ajoutant quatre brigades, les 315ème, 316ème de Visoko, la
2 311ème de kakjn et la 317ème de GornjeVakuf, l’avant dernière étant une
3 brigade de montagne.
4 M. Zeko (interprétation) - Oui.
5 M. Harmon (interprétation). – Dans votre déposition antérieure,
6 je me réfère à la page du compte rendu en anglais 11 649, vous avez
7 indiqué, Général, que le 3ème Corps d'armée
8 –je vous prie de m'excuser, conseils de la défense, je fais allusion aux
9 lignes 20 et 21-, vous avez indiqué que le 3ème Corps d'armée de l'armée de
10 Bosnie-Herzégovine a été créé le 1er décembre 1992. Vous rappelez-vous
11 avoir dit cela dans votre déposition ?
12 M. Zeko (interprétation). – Oui.
13 M. Harmon (interprétation). - A quelle date ont été créés les
14 corps d'armée au sein de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
15 M. Zeko (interprétation). - Le 3 septembre 1992.
16 M. Harmon (interprétation). - Je demanderai l'aide de l'huissier
17 pour que le document suivant soit enregistré au nombre des pièces à
18 conviction dans l'ordre approprié, pièce de l'accusation. Monsieur le
19 Président, Messieurs les Juges, ce document n'a été traduit qu'en anglais
20 et l'original est en BCS.
21 M. Dubuisson. – Il s'agit du document 467, 467a pour la version
22 anglaise.
23 M. Harmon (interprétation). - Général, est-ce que vous voyez
24 cette pièce à conviction, la n° 467 ? Est-ce que vous l'avez entre les
25 mains ? Est-ce que vous en possédez une version dans la langue que vous
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1 parlez ?
2 M. Zeko (interprétation). – Oui, oui.
3 M. Harmon (interprétation). - Il s'agit d'une décision portant
4 établissement de Corps d'armée, le 18 août 1992, n'est-ce pas ? Si vous
5 regardez la dernière page, vous y trouvez une date, et au-dessus de la
6 date, vous lisez la phrase suivante, je cite : "la présente décision entre
7 en vigueur le jour de sa publication."
8 M. Zeko (interprétation). - C'est la date que l'on voit en
9 dessous du numéro Sarajevo 1992.
10 M. Harmon (interprétation). – Permettez-moi de vous corriger,
11 monsieur, il s'agit n'est-ce pas du 18 août 1992 ?
12 M. Zeko (interprétation). – Oui, sur votre document, votre
13 élément de preuve.
14 M. Harmon (interprétation). - Au bas de la page, on trouve le
15 tampon d'Alija Izetbegovic, en bas à gauche ? En bas, à droite. Est-ce que
16 vous voyez le nom d'Alija Izetbegovic sur ce document ?
17 M. Zeko (interprétation). – Oui.
18 M. Harmon (interprétation). - Examinons ensemble cet document.
19 J'appellerai votre attention sur le premier article de ce document qui se
20 trouve en page 1.
21 M. Zeko (interprétation). – Oui.
22 M. Harmon (interprétation). – Au premier article de ce document,
23 sont créés cinq corps d'armée, n'est-ce pas ?
24 M. Zeko (interprétation). – Oui.
25 M. Harmon (interprétation). - Je prends maintenant l'article 2
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1 et j'aimerais appeler votre attention sur le 2ème Corps d'armée qui est
2 évoqué. En effet, dans chaque paragraphe, on trouve la liste des
3 municipalités qui relèvent de l'autorité d'un corps d'armée déterminé.
4 C'est bien cela dans cet article ?
5 M. Zeko (interprétation). - L'article 2 cite uniquement les
6 municipalités au deuxième paragraphe qui tombe sous la responsabilité du
7 2ème Corps d'armée.
8 M. Harmon (interprétation). – Il y avait cinq de ces corps
9 d'armée ?
10 M. Zeko (interprétation). – Oui.
11 M. Harmon (interprétation). – Je ne vais pas citer toutes ces
12 localités, mais pour le 2ème Corps d'armée, la liste contient une vingtaine
13 de municipalités, une liste longue de municipalités relevant de la
14 responsabilité de ce 2ème Corps d'armée. Est-ce exact ?
15 M. Zeko (interprétation). – Vous avez dit que le 2ème Corps
16 d'armée recouvrait une vingtaine de municipalités qui tombaient sous la
17 responsabilité du 3ème Corps d'armée, je n'ai pas bien compris.
18 M. Harmon (interprétation). – Non, je pense qu'il y a eu un
19 problème d'interprétation. Je reviens sur ma question. A l'article 2 de
20 cette décision que nous sommes en train de discuter, les municipalités
21 correspondant au 2ème Corps d'armée sont cités n'est-ce pas ?
22 M. Zeko (interprétation). - Oui.
23 M. Harmon (interprétation). - J'attirerai votre attention sur ce
24 2ème Corps d'armée et sa zone de responsabilité. Vous la voyez inscrite
25 dans ce document ?
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1 M. Zeko (interprétation). – Oui.
2 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que la municipalité de
3 Fojnica entre dans la zone de responsabilité du 1er Corps d'armée ?
4 M. Zeko (interprétation). – Dans ce document, oui.
5 M. Harmon (interprétation). – Et Visoko relève-t-elle également
6 de cette même zone de responsabilité comme le définit ce document ?
7 M. Zeko (interprétation). – Oui.
8 M. Harmon (interprétation). - Je demanderai maintenant l'aide de
9 l'huissier. J'aimerais que cette carte soit placée sur le chevalet.
10 M. Harmon (interprétation). – Général, je vous prierai, si vous
11 le voulez, de vous lever, de vous approcher de la carte sur le chevalet,
12 de prendre l'un des feutres en couleur qui se trouvent à côté de vous et
13 de tracer les limites de la zone de responsabilité du 3ème Corps d'armée
14 telles qu'elles étaient au 16 avril 1993.
15 M. Zeko (interprétation). - J'ai déjà montré cette limite.
16 (Le témoin s'exécute.)
17 M. Nobilo (interprétation). – (Hors micro)
18 M. le Président. – Oui, oui, bien sûr, Maître Nobilo, excusez-
19 moi.
20 M. Zeko (interprétation). - C'est la zone de responsabilité du
21 3ème Corps d'armée.
22 M. Dubuisson. – Ce document porte le n° 468.
23 M. Harmon (interprétation). - J'ai du mal, Monsieur le
24 Président, Messieurs les Juges, à ne pas vous obstruer la vue sur la carte
25 à cause du micro. Général, entendez-vous ce que je vous dis ?
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1 M. Zeko (interprétation). - Oui.
2 M. Harmon (interprétation). - Vous avez inscrit une ligne rouge
3 qui se dirige vers la Croatie ?
4 M. Zeko (interprétation). – (Hors micro)
5 M. le Président. - Pour les juges, ce n'est pas très facile, la
6 carte est très loin, la caméra fait ce qu'elle peut, tout le monde est
7 autour de la carte. Je voudrais tout d'abord comprendre. Maître Harmon,
8 vous voulez demander au témoin les limites de commandement du 3ème Corps
9 d'armée. Ma question s'adresse à Maître Harmon. Est-ce que vous le faites
10 par rapport à un document quelconque d'une carte produite par le témoin ?
11 Faites-vous une comparaison et quelle est-elle ? Sinon, il faut que je
12 m'approche de la carte. Quelle comparaison faites-vous ? Je voudrais
13 essayer de comprendre.
14 M. Harmon (interprétation). – Ce que je tente d'établir,
15 Monsieur le Président, est lié au fait d'abord que ce témoin est un expert
16 du 3ème Corps d'armée. Il a beaucoup parlé du 3ème Corps d'armée dans sa
17 déposition, dont j'essaie de lui faire déterminer les limites
18 géographiques du 3ème Corps d'armée, le 16 avril 1993. C'était l'objet de
19 ma question. Le témoin a dessiné un schéma à notre intention.
20 Général, il n'y a pas de ligne entre ces deux points. Pourriez-
21 vous tracer la ligne des limites géographiques du 3ème Corps d'armée, le
22 16 avril 1993 ?
23 M. Zeko (interprétation). – Oui. Le trait que j'ai dessiné, vous
24 dites qu'il se dirige vers la Croatie, mais cela n'a rien à voir avec la
25 Croatie. Si vous avez regardé ma carte, où ce dessin est beaucoup mieux
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1 fait, j'aurais dû mettre ici les positions des Serbes de Bosnie, puis les
2 positions du HVO, si je me les rappelais, et puis ensuite vous indiquer la
3 zone de responsabilité
4 du 3ème Corps d'armée.
5 Je vous ai dit que cette zone incluait Gornji Vakuf et Visoko,
6 donc elle est représentée par ce trait qui va jusqu'à l'armée des Serbes
7 de Bosnie. J'ai dessiné un trait qui, dans la terminologie militaire, peut
8 aller –ne regardez par le trait que je viens de dessiner-, mais je vous
9 dis quelles étaient les frontières gauches et droites de la zone de
10 responsabilité du 3ème Corps d'armée, et ce qu'elles incluaient.
11 M. Harmon (interprétation). – Ma question générale est la
12 suivante. Quelle est la frontière sud du 3ème Corps d'armée, où apparemment
13 le trait manque, est-ce que cette frontière allait jusqu'à Mostar ?
14 M. Zeko (interprétation). – Non. Dans ma déposition, j'ai dit
15 que cette zone de responsabilité se chevauchait avec la zone
16 opérationnelle de Bosnie centrale.
17 Les militaires ont l'habitude d'indiquer de cette façon les
18 frontières, les limites des zones de responsabilité. Maintenant, si vous
19 voulez les détails, il faudrait, si je comprends bien, que je dessine tous
20 les détails sur cette carte.
21 M. Harmon (interprétation). – Général, j'aimerais que nous
22 soyons un peu plus simples que cela. Où la zone de responsabilité du
23 3e Corps d'armée se termine-t-elle dans cette région ? Jusqu'où va cette
24 zone de responsabilité vers le bas ? Est-ce que vous pouvez tracer un
25 trait pour relier ces deux points l'un à l'autre ?
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1 M. Zeko (interprétation). – Ici, si j'essaye de les faire se
2 rejoindre, j'évite le 4e Corps qui agissait dans la zone de Jablanica.
3 M. le Président. - Ne serait-ce pas plus simple de demander au
4 témoin si, par rapport à la décision de M. Izetbegovic, est-ce qu'il y a
5 une limite sud dans l'énoncé des municipalités du 3e Corps d'armée,
6 version Izetbegovic ?
7 Voilà. Y a-t-il une limite sud ? C'est ça la véritable question.
8 Est-ce que le témoin peut répondre à cette question ? Sinon, il faut que
9 je me lève pour aller voir la carte et que je
10 fasse un véritable relevé topographique pour lequel je ne suis pas
11 compétent.
12 Peut-on essayer de formuler la question plus simplement ? Moi,
13 je veux bien que vous essayiez de mettre en contradiction le témoin :
14 c'est votre stratégie ; encore faut-il que, pour les Juges, ce soit clair.
15 Dans le 3e Corps d'armée, Izetbegovic -décision du 28 août-, est-
16 ce qu'il y a dans l'énoncé de ces municipalités, quelles sont celles qui
17 sont le plus au sud ? Par exemple : cela peut être une formulation de
18 question. Mais ce n'est pas à moi à poser les questions à la place de
19 l'accusation, bien évidemment.
20 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, si vous le
21 permettez, j'ai un peu peur qu'il y ait une confusion qui soit créée parce
22 que j'ai l'impression qu'on cherche à donner une fausse réponse à ce
23 témoin.
24 Nous avons une décision du président Izetbegovic qui est datée
25 du 18 août, alors que la question qui est posée est la question qui porte
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1 sur le 13 avril 1993. Il y a une différence puisque les zones de
2 responsabilités ont été modifiées. Il faut être très attentif ; il faut
3 savoir à quelle date pense-t-on.
4 M. le Président. – Il faut être très clair, Maître Harmon. Il ne
5 s'agit pas… Il s'agit ici de juges professionnels. Les jeux sont bien sûr
6 de mise. Mais il faut quand même être très clair. Quelle est très
7 exactement votre question pour le 16 avril 1993 ? Qu'est-ce que vous
8 voulez obtenir de votre témoin ?
9 Par la même, pour que les Juges puissent quand même comprendre
10 ce que vous voulez. Et, après, les Juges verront si c'est contradictoire
11 ou non avec ce qui a été dit. Alors, quelle est votre question, très
12 clairement, s'il vous plaît ?
13 M. Harmon (interprétation). – Ma question, Monsieur le
14 Président, est la suivante : pouvez-vous nous tracer, pour la date du
15 16 avril, la ligne de la zone de responsabilité du 3e Corps de l'armée de
16 Bosnie-Herzégovine ?
17 M. le Président. – D'accord. D'accord. Le témoin le fait ou ne
18 le fait pas. Brigadier, vous êtes capable ou pas capable ? Le 16 avril
19 1993.
20 M. Zeko (interprétation). – Monsieur le Président, Messieurs les
21 Juges, oui, je suis capable de le faire. Moi, j'ai tracé les frontières à
22 gauche et à droite de la zone de responsabilité du 3e Corps. Cependant, si
23 vous voulez que je trace la frontière au sud -ce que me demande ce
24 monsieur-, cette zone de responsabilité rentre à l'intérieur de la zone de
25 responsabilité du 4e Corps.
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1 Moi, ce que j'ai tracé, c'est la frontière septentrionale. C'est
2 comme ça qu'on réunit, qu'on couvre toute la zone.
3 M. le Président. – Maître Harmon, ne vous inclinez pas si vous
4 ne voulez pas vous incliner : vous avez posé une question, vous avez eu
5 cette réponse. Avez-vous une autre question à poser ? Peut-être n'êtes-
6 vous pas d'accord sur les limites du 4ème Corps : posez une question sur le
7 4ème Corps d'armée, si vous le voulez, mais sur votre question, le témoin a
8 répondu. Nous sommes d'accord ?
9 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, je ne suis
10 pas particulièrement intéressé dans les frontières du 4ème Corps. Ce qui
11 m'intéresse, c'est la frontière sud du 3ème Corps, de la zone de
12 responsabilité du 3ème Corps.
13 M. le Président. – Il vous a répondu que la frontière sud se
14 chevauchait avec le 4ème Corps d'armée : est-ce cela, brigadier ? Ou bien
15 vous lui faites faire maintenant une carte sur les chevauchements ; à ce
16 moment-là, nous allons faire une suspension pour lui permettre de faire sa
17 carte ou bien vous passez à une autre question, pour essayer d'avancer ?
18 M. Harmon (interprétation). – Oui, je céderai : je ne pense pas
19 que ce témoin est capable de tracer cette ligne.
20 M. Hayman (interprétation). - Le conseil peut se retenir de
21 faire part de ses commentaires.
22 M. le Président. – Oui, tout à fait. Le mot "céder" n'est pas de
23 mise devant des Juges professionnels, Maître Harmon. Vous ne cédez en
24 rien ; les Juges ne vous demandent pas de céder. Je tiens, moi aussi, à ce
25 que ce soit noté dans le transcript.
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1 Je ne demande jamais à une partie, et mes collègues pas plus que
2 moi, de céder sur une question. J'essaye simplement, en vertu des textes,
3 d'organiser les débats pour qu'ils soient efficaces et clairs. Vous ne
4 cédez donc rien. Si vous voulez poser une autre question, posez une autre
5 question.
6 Ce que je vous demande, c'est de ne pas poser des questions trop
7 alambiquées, comme on dit en français, trop tortueuses. Allez droit à ce
8 que vous voulez, dites ce que vous voulez chercher du témoin. Il vous
9 répondra clairement, voyons. Nous sommes entre professionnels, ici ; je
10 tiens à le rappeler très souvent. Il n'y a pas d'effets de manche, il n'y
11 a pas d'effets qui sont destinés à impressionner des juges qui ne seraient
12 pas professionnels. On va droit au but. Sinon, on n'avancera pas. On ne
13 "cède" pas. Merci, Maître Hayman, d'avoir fait cette observation.
14 On continue.
15 M. Harmon (interprétation). – Eh bien, je reviens sur une
16 question supplémentaire, Monsieur le Président. Brigadier Zeko, pouvez
17 vous tracer la ligne qui sépare la zone de responsabilité du 3ème Corps et
18 celle du 4ème Corps sur cette carte ?
19 M. Zeko (interprétation). - Ceci est déjà fait. Le 4ème Corps
20 comprend, non exclut Gornji Vakuf.
21 (Le témoin s'approche de la carte.)
22 Donc, à l'exclusion de Gornji Vakuf.
23 Hors micro.
24 Par ici, vous avez la zone de responsabilité du 1er Corps.
25 M. Harmon (interprétation). – Pouvez-vous l'indiquer, s'il vous
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1 plaît, l'écrire ?
2 (Le témoin s'exécute.)
3 M. Harmon (interprétation). - Je vous remercie. Vous pouvez vous
4 rasseoir.
5 M. Zeko (interprétation). - Je n'ai pas compris la question.
6 M. Harmon (interprétation). - Je demanderai que ce document soit
7 replacé sur le rétroprojecteur.
8 Monsieur Dubuisson, peut-on enregistrer cette carte comme pièce
9 de l'accusation ?
10 Je souhaite attirer votre attention, brigadier, sur les
11 différentes brigades qui figurent ici comme brigades de montagne. Avant
12 tout, le premier point : la 302ème briage de Zenica, BR-BR-ZM. Savez-vous
13 si cette brigade était située dans la zone du 1er Corps à la date du
14 16 avril 1993 ?
15 M. Zeko (interprétation). – Pouvez-vous répéter votre question,
16 s'il vous plaît ?
17 M. Harmon (interprétation). - Sur cet organigramme, on voit que
18 cette brigade était basée à Zenica ; est-ce exact ?
19 M. Zeko (interprétation). – La 302ème Brigade est de Visoko.
20 M. Harmon (interprétation). - La 302ème Brigade est de Visoko :
21 c'est comme cela que vous déposez maintenant ?
22 M. Zeko (interprétation). - Oui.
23 M. Harmon (interprétation). - Alors cet organigramme contient
24 une erreur ?
25 M. Zeko (interprétation). - Oui.
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1 M. Harmon (interprétation). - Et la brigade qui s'appelle 302ème
2 brigade, est-ce une brigade de montagne ou est-ce une brigade mécanisée ?
3 M. Zeko (interprétation). – Ecoutez, il faut que l’on tire cela
4 au clair dès le départ. Les brigades légères et les brigades de montagne,
5 au cours de la guerre, se transformaient en brigades mécanisées. Et les
6 brigades légères se transformaient en brigades de montagne parce que l’on
7 recevait de plus en plus d'effectifs.
8 Soit on était obligé de constituer de nouvelles brigades, soit
9 ces brigades parce qu'elles augmentaient dépassaient un certain seuil.
10 Vous aviez des brigades avec des hommes allant de 800 à 1 200 ou bien vous
11 avez entre 1 800 ou 2 800 soldats ?
12 On les complétait. Avec des véhicules de montagne, elles
13 devenaient des brigades mécanisées. Là-dessus, je ne peux pas vous dire à
14 quel moment chacune de ces brigades est devenue une brigade mécanisée ou à
15 quel moment une brigade légère se transformaient en brigade de montagne.
16 M. Harmon (interprétation). – Je voudrais attirer votre
17 attention sur le point quatre, quatrième élément. Dans cette colonne, on
18 voit 304ème BRBR Breza, vous le voyez ?
19 M. Zeko (interprétation). – Pouvez-vous répéter laquelle ? A
20 partir d’où d’en bas ?
21 M. Harmon (interprétation). - Je descends vers le quatrième
22 élément, on voit 304ème brigade de Breza, vous le voyez ? Je parle de
23 brigades de montagne ? Vous le voyez ?
24 M. Zeko (interprétation). - Oui.
25 M. Harmon (interprétation). – Breza, elle était située dans la
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1 zone de responsabilité du 3ème Corps ou du 1er Corps au 1er décembre 1992 ?
2 M. Nobilo (interprétation). - Ce n'est pas lisible sur certains
3 écrans. Alors, si vous le permettez, on pourrait transmettre les documents
4 originaux au témoin.
5 M. Harmon (interprétation). - Pas d'objection.
6 M. le Président. - Merci. Poursuivons. Essayons d'accélérer un
7 petit peu. Vous avez entendu, Témoin, c'est la quatrième cartouche en
8 jaune, la quatrième brigade de Breza, sur notre exemplaire à nous les
9 Juges. C'est clair parce qu'on avait un document clair au départ. Est-ce
10 que vous le voyez ?
11 M. Zeko (interprétation). - Oui.
12 M. le Président. – Posez votre question.
13 M. Harmon (interprétation). – Ma question était la suivante : au
14 1er décembre,
15 cette brigade était-elle située dans la zone de responsabilité du 1er
16 Corps ou du 3ème Corps ?
17 M. Zeko (interprétation). – C’était sous le commandement du 3ème
18 Corps.
19 M. le Président. – Maître Harmon, je voudrais vous poser une
20 question à mon tour. Est-ce que vous contestez, j’aimerais savoir où nous
21 allons. Est-ce que vous contestez l’intégralité de cet organigramme ?
22 M. Harmon (interprétation). - Oui.
23 M. le Président. – Pour que ce soit clair dans ce débat, à
24 partir de ce moment-là, les Juges savent que vous contestez l'intégralité
25 de ce document.
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1 Si j'ai bien que compris, vous l’avez d’abord contesté dans la
2 source. Vous avez essayé d’obtenir du témoin si les sources, d’où venaient
3 les sources. Le témoin vous a répondu sur ses notes personnelles.
4 Maintenant, nous sommes passés à une autre étape. Nous n'allons
5 pas écheniller un peu comme cela, au hasard, si la 325ème était à tel
6 endroit ou tel endroit, ou alors apportez vos éléments.
7 Ma question est celle-ci : si vous contestez l'intégralité de
8 cet organigramme, vous faites sur ce quels documents ? Est-ce que vous
9 contestez ?
10 Autrement dit, ma question est celle-ci, est-ce que vous
11 contestez l’intégralité du document à partir de quelques petites
12 contradictions ? Ou est-ce que vous estimez que sur tous les éléments de
13 cet organigramme, vous avez de quoi contester ?
14 Si c’est cela, à ce moment-là, vous devez dire : « Je vais
15 contester ce point, ce point, ce point et intégralement tous les points ».
16 Vous voyez ce que je veux dire pour que l’on essaie d’aller
17 vite. Vous faites ce que vous voulez, mais de grâce, accélérez. Vous
18 voyez ma méthode, Maître Harmon. Votre devoir est de dire aux Juges : "sur
19 la brigade, je ne suis pas d'accord avec Travnik. Pour telle et telle
20 raisons, Brigadier, pouvez-vous me répondre ?" Voilà ce que sont des
21 questions claires.
22 Essayons d'accélérer de cette façon-là. Merci.
23 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président. Je vais
24 donc tirer cela au clair pour vous. Je conteste un grand nombre d'éléments
25 dans cet organigramme. Le témoin a présenté cet organigramme comme
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1 l'organisation et la constitution du 3ème Corps, à la date du 1er décembre
2 1992.
3 L'accusation estime qu'il y a un certain nombre d'erreurs sur un
4 grand nombre de points. Je voudrais les contester point par point.
5 M. le Président. – Mais avez-vous vous-même un document,
6 d'abord ? Si vous aviez un document, ce serait beaucoup plus clair,
7 document qu'on aurait fourni aux Juges. Si j'ai bien compris, vous n'avez
8 pas de document.
9 M. Harmon (interprétation). – Non, Monsieur le Président, mais
10 j'aurai un témoin.
11 M. le Président. – Parce que vous auriez, aujourd'hui, un
12 document à présenter aux Juges en disant que vous, à votre avis, par des
13 sources qui sont les vôtres, au 1er décembre 1992, avez un autre
14 organigramme, reconnaissez que cela serait plus facile pour les Juges.
15 Mais je ne vous en fais pas le reproche, Maître Harmon. Je ne vous en fais
16 pas le reproche, faites comme vous voulez. Cela aurait été plus simple.
17 Je voudrais maintenant que vous disiez, de façon résumée, sur
18 quels points très exactement vous contestez cette organisation au
19 1er décembre 1992. Ce sont sur les brigades de montagne ? Sur les brigades
20 légères ? C'est sur Zenica ? Le POAD ? Sur quoi exactement ?
21 M. Harmon (interprétation). – Oui, je les indiquerai pour la
22 Chambre si vous le souhaitez, avant de passer aux questions au témoin.
23 La 304ème brigade de montagne de Breza, cartouche n°4, la 305ème
24 brigade de Zenica, c'est la cinquième à partir d’en bas ; la 27ème brigade
25 de Krajina, de Travnik, c'est le dernier cartouche. La 328ème brigade, ZM
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1 Zavidovici.
2 Puis, je conteste, monsieur le Président, l’organigramme en ce
3 qui concerne la
4 303ème brigade légère, la 323ème ZM de Kiseljak ; puis à droite, sur
5 l'organigramme, je conteste la brigade d'artillerie ZM Zenica ; puis à
6 l'extrémité en haut à droite, la brigade mixte PODZM de Zenica. Je lui
7 poserai des questions pour clarifier la septième brigade mécanisée
8 musulmane, un peu plus bas à droite.
9 Tels sont les points sur lesquels j’aimerais poser des questions
10 très concrètes à ce témoin.
11 M. le Président. - Il faut y être très concret. Quand vous
12 dites : « je conteste », il faut que vous contestiez soit avec un
13 document, soit un ordre écrit, soit des preuves ou des évidences de toutes
14 sortes pour dire que vous n'êtes pas d'accord. C’est votre droit le plus
15 absolu. Allez-y ! Nous commençons.
16 M. Harmon (interprétation). - Et bien, je vous ai posé une
17 question au sujet de la 304ème brigade de montagne de Breza. Ma question
18 est la suivante : cette unité était-elle basée dans la zone de
19 responsabilité du 1er Corps ou du 3ème Corps, en décembre 1992 ?
20 M. Zeko (interprétation). - Monsieur le Président, messieurs les
21 Juges, afin d'assister M. le Procureur, cet organigramme correspond à la
22 date du 1er décembre 1992 pour le 3ème Corps. Tout ce que j'ai représenté
23 ici, à l’exception des unités qui ne figurent pas sur cet organigramme, à
24 savoir 4 brigades et une unité qui a été adjointe, elles se trouvent
25 toutes sous le commandement du 3ème Corps, dans la zone de responsabilité
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1 du 3ème Corps.
2 M. Harmon (interprétation). - Je voudrais attirer votre
3 attention, monsieur, sur la 305ème brigade de montagne. Vous avez dit que
4 son état-major était à Zenica. Savez-vous que l’état-major de cette
5 brigade en particulier était situé à Bilje cevan, qui est à côté de
6 Kakanj.
7 M. Zeko (interprétation). - La 305ème brigade, c'est une brigade
8 de Jajice qui a été constituée de réfugié de Jajice. Elle avait des états-
9 majors à Zenica, à Travnik, voire à Bugono. Son état-major n'était pas
10 toujours au même endroit. Elle est de Jajice mais elle a été constituée à
11 Zenica.
12 M. Harmon (interprétation). - Et maintenant, je vous poserai une
13 question sur le dernier point, à savoir la brigade de Krajina, la 27ème
14 brigade, la brigade Krajina ZM Travnik. Savez-vous que celle-là n'a pas
15 été constituée avant le mois d'octobre 1994 ?
16 M. Zeko (interprétation). - Non. Cette unité a été constituée
17 après le moment où ont été fusionnées la 1ère et la 7ème brigade de
18 Krajina. Elle a été constituée en début d'été. Mais jusqu’à ce moment,
19 elle s'appelait brigade de Banja Luka.
20 Puisque j’ai fait représenter toutes les brigades par leur
21 numéro, j'ai fait figurer également la 27ème. Avant, elle s’appelait
22 brigade de Banja Luka. A sa tête, c’était le major Imamovic Rasim. A
23 l'époque où elle s'appelait brigade de Banja Luka, elle était à Mehuric et
24 après, son QG était à Travnik.
25 M. Harmon (interprétation). - A Savidovice, nous avons la 328ème
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1 brigade. Savez-vous que cette brigade n'a été constituée qu'en 1995 ?
2 M. Zeko (interprétation). - Je sais qu'elle existait à la
3 période concernée sur cet organigramme.
4 M. Harmon (interprétation). - J’attire votre attention sur la
5 colonne à droite, sur les brigades légères. La brigade légère, la 303ème
6 brigade légère de Zenica, savez-vous que cette brigade légère n'a jamais
7 existé ? Ou bien, vous pensez à une autre brigade qui portait un autre
8 numéro ?
9 M. Zeko (interprétation). - Non, non. Je pense à la 303ème de
10 Zenica.
11 M. Harmon (interprétation). - Alors, on passe à la 323ème
12 brigade légère de Kiseljak. Etait-ce dans la zone de responsabilité du
13 3ème Corps à la date du 1er décembre ou bien dans la zone de
14 responsabilité du 3ème Corps ?
15 M. Zeko (interprétation). - Du 3ème Corps !
16 M. Harmon (interprétation). – Alors, on passe à la 323ème Brigade
17 légère ZM de Kiseljak, était-ce dans la zone de responsabilité du
18 3ème Corps à la date du 1er décembre ou dans
19 la zone de responsabilité du 3ème Corps.
20 M. Zeko (interprétation). – Du 3ème Corps, oui.
21 M. Harmon (interprétation). – J'attire votre attention sur la
22 brigade d'artillerie, très brièvement. On la voit sur cet organigramme, à
23 cet endroit. Vous le voyez ?
24 M. Zeko (interprétation). – Oui.
25 M. Harmon (interprétation). - Vous déposez que cette brigade
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1 existait au 1er décembre 1992 ?
2 M. Zeko (interprétation). – Oui.
3 M. Harmon (interprétation). - J'ai la même question en ce qui
4 concerne la brigade mixte POADZM Zenica. Est-ce que cette unité existait
5 au 1er décembre 1992 ?
6 M. Zeko (interprétation). - A quel endroit cela se trouve-t-il
7 sur l'organigramme ?
8 Eh bien, oui, cette unité légère d'artillerie, oui, de Zenica.
9 M. Harmon (interprétation). – Existait-elle au 1er décembre 92 ?
10 M. Zeko (interprétation). – Oui.
11 M. Harmon (interprétation). – J'ai eu toutes les réponses,
12 Monsieur le Président. Souhaitez-vous faire une pause maintenant ou je
13 passe à un autre sujet ?
14 M. le Président. – Avant de faire la pause, je voudrais bien
15 appeler l'attention des parties sur ce qui vient de se passer et résumer
16 brièvement, ce qui aurait dû être fait d'emblée. Pour l'instant, les Juges
17 ont un organigramme qui, a priori, n'est basé, n'est fondé que sur les
18 souvenirs ou les notes personnelles du témoin et éventuellement des
19 sources informelles qui n'ont pas été citées, en tout cas auxquelles
20 l'accusation n'a pas eu accès.
21 Deuxièmement, nous avons, nous, les Juges, un document, officiel
22 semble-t-il, en tout cas non contesté, qui est une décision d'août 1992,
23 qui donne les zones de responsabilité. Je ne dis pas les brigades, je dis
24 "les zones géographiques de responsabilité". C'est un document officiel.
25 J'invite les parties, si entre la décision d'août 1992 et
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1 l'organigramme présenté par le témoin au 1er décembre 1992, si vous
2 semblez ne pas être d'accord et dans la mesure où vous concevez bien qu'il
3 y a des différences importantes, j'invite le procureur éventuellement, à
4 formuler ou à présenter, par des présentations écrites au besoin, ou des
5 mémos, mais des contestations sur des documents. Parce qu'en l'état
6 actuel, nous avons un témoin qui dit : voilà l'organigramme, il y avait le
7 3ème Corps d'armée qui était très structuré. Et nous avons l'accusation qui
8 dit : vous savez que nous contestons sur tel et tel points.
9 Cela étant, je crois que je n'ai pas à en dire davantage. Il est
10 près de 11 heures 15 et nous allons procéder à la pause de 20 minutes.
11 L'audience, suspendue à 11 heures 15, est reprise à 11 heures 35.
12
13 M. le Président - L'audience est reprise. Introduisez l'accusé.
14 (L’accusé, M. Blaskic, est introduit dans la salle d’audience.)
15 M. le Président - Nous continuons, Maître Harmon, la contre-
16 interrogatoire du brigadier Zeko.
17 M. Harmon (interprétation) Brigadier Zeko, précédemment, vous
18 avez déposé, dans tous les détails, sur le nombre de soldats qui
19 constituaient toutes les unités de la pièce 4BS. Est-ce que vous vous
20 souvenez de cette déposition ?
21 M. Zeko (interprétation) - Oui.
22 M Harmon (interprétation) - Sur quoi vous êtes vous fondé pour
23 effectuer ces calculs ?
24 M. Zeko (interprétation) - Je me suis fondé sur les données
25 rassemblées et sur une estimation.
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1 M. Harmon (interprétation) - Vous êtes vous fondé sur les listes
2 d'enrôlement qui avaient été saisies pour chacune de ces unités ?
3 (L'interprète se reprend : "de recrutement".)
4 M. Zeko (interprétation) - Non.
5 M. Harmon (interprétation) - Sur des feuilles de paye pour
6 chacune de ces unités ?
7 M. Zeko (interprétation) - Non.
8 M. Harmon (interprétation) - Lorsque vous avez parlé d'effectifs
9 numériques de ces unités, dans votre déposition, vous ne nous avez pas
10 donné de dates ou de dates approximatives pour ces effectifs concernant
11 ces unités. Est-ce que, dans votre déposition, vous parliez des effectifs
12 numériques, le 1er décembre 1992, 1993, ou 1994 ?
13 M. Zeko (interprétation) - Pendant toute la guerre, ces chiffres
14 connaissaient des différences. Lorsque la mobilisation générale a été
15 décrétée, ces chiffres ont été augmentés. Et, en cas de mobilisation, il y
16 avait des personnes qui n'étaient pas aptes à combattre. Il fallait donc
17 les exclure ; il y avait des personnes qu'on a dû exclure des unités pour
18 différentes raisons.
19 M. Harmon (interprétation) - Ces chiffres essentiellement sont
20 valables dès le 1er décembre, et ces chiffres décrivent donc des les
21 effectifs des unités le 1er décembre ?
22 M. Nobilo (interprétation) - Monsieur le Président, le témoin
23 vient de répondre pour dire qu'il n'y avait pas de dates précises, car les
24 chiffres des différentes unités connaissaient des variations. Il ne peut
25 donc connaître de dates précises. Or, le représentant de l'accusation veut
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1 faire croire que le témoin a dit que ces chiffres étaient valables, le
2 1er décembre. Or, le témoin vient de dire, qu’il y avait des fluctuations,
3 des variations, qu’il ne peut donc pas donner de dates.
4 M. le Président. - Votre observation est consignée, bien sûr.
5 Maître Harmon, vous voulez répliquer ? Peut-être n'est-ce pas le lieu de
6 répliquer ?
7 M. Harmon. (interprétation) - Monsieur le Président, je ne
8 répondrai pas à cela, et je passe à une autre question. Brigadier, pouvez-
9 vous nous donner approximativement un chiffre pour ce 3ème Corps d'armée,
10 pour le 16 avril 1993 ?
11 M. Zeko (interprétation) - Non.
12 M Harmon (interprétation) - Il s'agit là d'estimations que vous
13 nous avez données. Est-ce que vous pouvez nous dire, je vous prie, quel
14 est le pourcentage d'erreur que vous prenez en compte dans ces
15 estimations ?
16 M. Zeko (interprétation) - De 5 à 10 %.
17 M. Harmon (interprétation) - J'aimerais vous poser une question,
18 au sujet de la 312ème Brigade qui, selon vous, comprenait entre 3200 à 3400
19 hommes. Est-ce qu'on pourrait, conformément à votre estimation, dire qu'en
20 avril 1993, cette unité précise comptait environ 2500 hommes ?
21 M. Zeko (interprétation) - Tout d'abord, je devrais consulter
22 mes notes pour voir si ce chiffre de 3300 est exact.
23 M. Harmon. (interprétation) - Je vous en prie.
24 M. Zeko (interprétation) - Il s'agissait de la 17ème de Krajina.
25 On avait rassemblé deux brigades en une seule et il y avait 3300 soldats.
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1 M. Harmon (interprétation) - Ma question, Brigadier, est la
2 suivante : est-ce qu'en avril 1993, est-ce qu'on pourrait dire, selon
3 vous, de manière raisonnable, que cette unité de la 312ème Brigade comptait
4 environ 2500 hommes ?
5 M. Zeko (interprétation) - Entre 2000 et 2200, 2300 soldats. Je
6 répète ce chiffre, environ.
7 M. Harmon (interprétation) - J'aimerais attirer votre attention
8 sur la 306ème Brigade : vous avez dit que cette brigade précise comptait
9 2100 à 2200 hommes ?
10 M. Zeko (interprétation) - Oui.
11 M. Harmon (interprétation) - Est-ce que vous saviez qu’en
12 avril 1993, cette brigade comptait 1320 soldats environ ?
13 M. Zeko (interprétation) - Non.
14 M. Harmon (interprétation) - Qu'avez-vous à dire sur ce chiffre
15 précis ? Est-ce que vous pensez que ce chiffre est trop faible, compte
16 tenu de vos estimations ? Est-ce que c’est un chiffre raisonnable, compte
17 tenu de vos estimations et de la marge d’erreur que vous avez indiquée ?
18 M. Zeko (interprétation) - Vous voulez parler du chiffre que
19 vous avez cité ?
20 M. Harmon (interprétation) - Oui.
21 M. Zeko (interprétation) - Je n'ai pas l’interprétation.
22 (Le témoin poursuit). Je pense que c'est mon estimation qui est
23 la bonne.
24 M. Harmon (interprétation) - Bien, vous avez dit également dans
25 votre déposition que la 17ème Brigade de Krajina, comptait 3300 hommes.
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1 Vous vous souvenez de cela ?
2 M. Zeko (interprétation) - Oui, oui.
3 M le Président - Nous contestons les chiffres et nous allons
4 contester les chiffres cités par ce témoin, si je peux parcourir
5 rapidement toute une série de chiffres avec l'autorisation de la Chambre.
6 M. le Président. – Maître Harmon, c'est une question de méthode
7 pour ne pas que nous perdions trop de temps. Si vous contestez, je pense
8 que vous contestez en fonction d'un certain nombre d'éléments. Ces
9 éléments, il faut que vous les indiquiez, ou que vous donniez les
10 documents. Ou alors, vous vous contentez de dire que vous contestez et le
11 Tribunal appréciera, bien entendu, en fonction des affirmations des uns et
12 des contestations des autres. D'accord ? Poursuivez.
13 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, j'ai
14 l'intention de soumettre des documents ultérieurement. Je ne les ai pas à
15 ma disposition dès maintenant. Mais je dois
16 tout d'abord poser des questions à ce témoin pour établir une base pour
17 ces documents.
18 M. le Président. – Si vous soumettez des documents plus tard,
19 cela supposera peut-être de la défense fasse venir à nouveau le témoin.
20 Comment comptez-vous procéder ? Nous avons là une difficulté ? Nous
21 n'allons pas la résoudre maintenant, si je comprends bien.
22 Je consulte mon collègue.
23 (Les juges se consultent sur le siège.)
24 M. le Président. - Allez-y, Maître Harmon.
25 M. Harmon (interprétation). – Brigadier, dans votre déposition,
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1 vous avez dit que la 17ème Brigade de Krajina comptait 3 500 hommes. Ma
2 question est la suivante. Au mois d'avril, savez-vous qu'elle n'en
3 comptait plus que 900 ?
4 M. Zeko (interprétation). – En avril de quelle année ?
5 M. Harmon (interprétation). – En avril 1993.
6 M. Zeko (interprétation). – Je connais l'estimation, comme je
7 l'ai dit, que j'ai donnée. Je n'affirme pas qu'il y en avait 3 300, mais
8 j'ai dit 3 300 environ et je vous ai donné la marge d'erreur possible de 5
9 à 10 %.
10 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, pour
11 accélérer le contre-interrogatoire, j'aimerais dire la chose suivante : le
12 témoin a dit qu'il maintient les chiffres avancés avec une marge d'erreur
13 de 5 à 10 %. Je pense que cela est un fondement suffisant pour la
14 présentation de documents supplémentaire. Je pense que cela ne vaut pas la
15 peine d'aborder toutes les brigades. Il a donné les chiffres pour toutes
16 les brigades avec une marge d'erreurs possible de 5 à 10 %.
17 M. le Président. – Objection accordée. Je crois que le témoin
18 vous répond, monsieur le Procureur. Je vais toutefois poser la question
19 moi-même.
20 Brigadier, vous maintenez vos chiffres avec une marge d'erreurs
21 de 5 à 10 % pour que les choses soient claires ?
22 M. Zeko (interprétation). – Oui, Monsieur le Président, oui
23 Messieurs les Juges.
24 M. le Président. – Je me tourne vers Maître Harmon, est-ce que
25 sur ces chiffres, avec une variation de 5 à 10 % -je prends un exemple-,
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1 si vraiment nous avons 3 300 soldats dans telle brigade, cela veut dire
2 qu'au maximum on pourrait la réduire de 10 %, c’est-à-dire de 300 à
3 350 soldats, ce qui nous ferait environ 2 900.
4 Quand vous affirmez que telle brigade ne comptait en avril 1993
5 que 900 personnes, avez-vous un document à présenter au témoin ou est-ce
6 que vous n'en avez pas ?
7 Si vous n'en avez pas ou si vous préférez les sortir plus tard,
8 si vous n'en avez pas, c'est votre problème. Vous n'avez pas de document,
9 vous affirmez, comme d'ailleurs le témoin l'a affirmé lui-même, le
10 Tribunal appréciera le moment venu. Ou bien vous avez des documents et il
11 faudra, le moment venu, les donner avec la possibilité éventuelle que la
12 défense veuille confronter le témoin.
13 Je pense qu'en dernière objection, le Tribunal pourrait aisément
14 s'accommoder de mémos écrits ou de mémoires écrits, on ne fera peut-être
15 pas revenir le témoin. Voilà, Maître Harmon, la règle du jeu. Poursuivez.
16 M. Harmon (interprétation). – Je passe à un autre sujet. Ce
17 témoin maintient ses chiffres et l'accusation va présenter des éléments de
18 preuve contraires dans sa duplique.
19 J'aimerais vous poser une question, Brigadier. Les unités sur
20 lesquelles vous avez déposé, vous nous avez donné des chiffres sur ces
21 unités, dans la zone de responsabilité du 3ème Corps d'armée, est-ce que
22 vous pouvez me dire pour le mois d'avril 1993, si ces unités étaient bien
23 équipées ou faiblement équipées ?
24 M. Zeko (interprétation). – Selon mon estimation, elles étaient
25 bien équipées.
Page 11688
1 M. Harmon (interprétation). – Monsieur Dubuisson pourrait-il
2 présenter la pièce 456/32.
3 Brigadier Zeko, cette pièce que l'on vient de vous tendre est un
4 rapport qui a été
5 rédigé par votre commandant, le colonel Blaskic, le 7 mai 1993. Est-ce
6 exact ?
7 M. Zeko (interprétation). – Oui, à en juger de ce document, oui.
8 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous pouvez me dire,
9 tout d'abord au sujet de cette communication, de quel type de
10 communication il s'agit ? Quelle forme de communication est-ce ? Est-ce
11 une télécopie, est-ce quelque chose envoyé par "paquets" ou est-ce qu'un
12 autre moyen de communication a été utilisé pour ce rapport, autant que
13 vous sachiez ?
14 M. Zeko (interprétation). - Tout ce que je peux vous dire, tout
15 simplement, c'est que cela aurait pu être envoyé par télécopie ou par
16 "paquets" et je ne sais pas si ce document a été envoyé.
17 M. Harmon (interprétation). - Ce document précis a été adressé
18 au commandant suprême des forces armées de la communauté croate d'Herceg-
19 Bosna, le chef du département de la Défense et l'état-major, le quartier
20 général. Est-ce que vous voyez cela dans la liste des personnes à qui la
21 communication est adressée ?
22 M. Zeko (interprétation). - Oui.
23 M. Harmon (interprétation). – Et si vous examinez la dernière
24 page de ce document, brigadier, est-ce que vous reconnaissez la signature
25 du colonel Blaskic, en dernière page ?
Page 11689
1 M. Zeko (interprétation). - Oui.
2 M. Harmon (interprétation). – Bien. Il s'agissait de secrets
3 défense militaire, d'un document strictement confidentiel, comme vous le
4 voyez en haut à droite. Est-ce que vous voyez cela ?
5 M. Zeko (interprétation). - Oui.
6 M. Harmon (interprétation). - Ce type de document, strictement
7 confidentiel et militaire, était envoyé de manière codée, chiffrée, n'est-
8 ce pas ?
9 M. Zeko (interprétation). - Oui, cela devait être le cas. Ou par
10 coursier.
11 M. Harmon (interprétation). - Le 7 mai 1993, l'enclave était
12 encerclée, n'est-ce pas, par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
13 M. Zeko (interprétation). - Oui.
14 M. Harmon (interprétation). - A votre avis, est-il probable que
15 ce rapport ait été envoyé par estafette ou coursier ?
16 M. Zeko (interprétation). - Cela, je ne peux l'affirmer. Il
17 n'aurait pas pu être envoyé par coursier s'il y avait une enclave, si
18 c'était une enclave.
19 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais attirer votre
20 attention, si vous me le permettez, sur la partie de ce rapport spécial
21 qui porte sur les forces musulmanes. Cela devrait être... Est-ce que vous
22 voyez la partie dont je parle ? Je ne peux lire la langue dont il s'agit,
23 mais je peux peut-être vous indiquer la partie qui porte la partie
24 "Muslismanske snage" ? Peut-être que Me Nobilo peut m'aider :
25 "Muslismanske snage".
Page 11690
1 M. Nobilo (interprétation). – Oui, oui, c'est exact. Je vois que
2 mon confrère a déjà appris le croate. A la deuxième page, on voit :
3 "Forces musulmanes : effectifs et forces".
4 M. Harmon (interprétation). – Brigadier, est-ce que vous voyez
5 la partie dont je parle ?
6 M. Zeko (interprétation). – Oui.
7 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous pourriez lire le
8 deuxième paragraphe et j'aimerais que vous examiniez le deuxième
9 paragraphe des forces musulmanes où l'on peut lire "Structures". Pouvez-
10 vous nous dire comment le colonel Blaskic décrivait les forces
11 musulmanes ? Estimait-il que ces forces étaient bien équipées ? Comment
12 étaient-elles équipées ?
13 M. Zeko (interprétation). - Je peux vous donner une réponse
14 conformément aux éléments rassemblés, aux éléments rassemblés que nous
15 transmettions.
16 M. Harmon (interprétation). - Vous n'avez pas compris ma
17 question. Ma question était : comment, d'après le colonel Blaskic, le
18 7 mai, les forces musulmanes étaient-elles équipées ? Quelle était son
19 évaluation de l'équipement des forces musulmanes ?
20 M. Zeko (interprétation). - La situation telle qu'elle était à
21 l'époque ?
22 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, le témoin
23 n'a pas encore vu ce document et, manifestement, il ne sait pas quelle
24 partie il doit lire. Je propose que nous puissions lire ce document, car
25 manifestement il y a désaccord autour de la partie à prendre en compte.
Page 11691
1 M. le Président. – Je crois que la question est mal posée.
2 Maître Harmon, je suppose que, s'agissant d'un document signé de l'accusé,
3 le colonel Blaskic à l'époque, à la page 2 sur l'évaluation des forces
4 musulmanes, vous visez le deuxième paragraphe du chapitre "Forces
5 musulmanes" -nous sommes d'accord, Maître Harmon, toujours d'accord ?-…
6 M. Harmon (interprétation). - Oui.
7 M. le Président. - … Qui s'intitule "Structures principalement
8 d'infanteries médiocrement équipées" ?
9 M. Harmon (interprétation). – Oui, Monsieur le Président.
10 M. le Président. – Alors, Maître Harmon, vous vous tournez vers
11 le témoin et vous lui dites : "Sous la signature du colonel Blaskic, il
12 semble que les forces musulmanes étaient médiocrement équipées. Vous
13 l'avez à tel endroit". Et vous demandez ce qu'en pense le témoin. C'est
14 beaucoup plus simple. Allons directement à la question.
15 Quant à l'observation de Me Nobilo, pour l'instant, j'ai retenu
16 votre observation, mais, pour l'instant, cela ne me paraît pas complexe
17 pour le témoin de répondre sur ce point-là, très précisément.
18 S'il y a lieu de donner au témoin un peu plus de temps pour lire
19 le document, nous verrons. Mais pour l'instant, cela ne me paraît pas très
20 compliqué.
21 Témoin, c'est moi qui vais poser la question. A la page 2
22 "forces musulmanes" , est-ce que vous lisez "forces musulmanes" dans votre
23 document –je l'ai en français, c'est le document du greffe-
24 "principalement des unités d'infanterie médiocrement équipées, etc."
25 C'est ça la question, Maître Harmon.
Page 11692
1 M. Harmon (interprétation). – Oui, Monsieur le Président.
2 M. le Président. – Maître Nobilo, vous voulez faire une autre
3 observation ?
4 M. Nobilo (interprétation). – J'ai un complément d'information.
5 J'ai peur que l'on piège des personnes qui ne sont pas expérimentées dans
6 la procédure. J'aimerais donc que nous donnions lecture de l'ensemble de
7 la phrase. Si on parle uniquement d'unités médiocrement équipées, on ne
8 tient pas compte du contexte. En effet, la suite donne le contexte.
9 J'aimerais qu'on donne lecture du passage pour que le témoin puisse se
10 concentrer, que l'on donne lecture de trois ou quatre phrases.
11 M. le Président. – Je ne voulais pas tronquer la phrase, je
12 voulais simplement mettre le doigt sur la question du témoin, lui montrer
13 la phrase qui n'est pas très longue. Brigadier, vous lisez cette phrase
14 qui, en français, commence par "structures :". Allez-y, lisez-là, elle
15 fait quatre lignes en français, cinq exactement. Quand vous avez terminé
16 votre lecture, vous me dites si vous avez terminé.
17 Je pense que les interprètes n'ont pas le texte.
18 Les Interprètes. – Les interprètes n'ont pas le texte en
19 français.
20 M. le Président. – Je vais donc la lire : "structures :
21 principalement des unités d'infanterie médiocrement équipées,
22 essentiellement sans uniformes militaires, en civil, avec seulement les
23 commandants de bataillons disposant d'uniformes complets (ce qui explique
24 pourquoi des civils sont tués), des unités de montagne ont de nombreux
25 tireurs isolés dans leurs rangs dotés d'armes automatiques et très
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1 disposés à attaquer les Croates."
2 Voilà la phrase en français. Le Brigadier la lue. Tout le monde
3 la connaît. La
4 question est très simple : qu'en pensez-vous ? C'est ça votre question,
5 Maître Harmon.
6 M. Zeko (interprétation). – Monsieur le Président, Messieurs les
7 Juges, à la lecture de cette phrase dans sa totalité, on voit une
8 affirmation. Moi, je n'ai pas estimé leurs uniformes. Ils étaient équipés
9 d'armes automatiques, de fusils à lunette, etc., donc je maintiens mon
10 affirmation selon laquelle ils étaient bien équipés.
11 M. Harmon (interprétation). – Brigadier, quel pourcentage des
12 hommes -vous nous avez donné beaucoup de chiffres-, avaient des armes à
13 leur disposition, des armes d'infanterie ? Le savez-vous ?
14 M. Zeko (interprétation). – Non.
15 M. Harmon (interprétation). - Pour ce qui est de l'armée des
16 Serbes de Bosnie, par rapport à l'armée des Serbes de Bosnie, est-ce que
17 l'Armija était mieux ou moins bien équipée, selon votre évaluation ?
18 M. Zeko (interprétation). – L'armée de Bosnie-Herzégovine était
19 moins bien équipée.
20 M. Harmon (interprétation). – Peut-on dire raisonnablement,
21 Brigadier Zeko, que l'armée de Bosnie-Herzégovine en Bosnie centrale, et
22 en réalité dans l'ensemble de la Bosnie, n'avait pas de lignes
23 d'approvisionnement directes à l'exception de celles qui traversaient les
24 territoires contrôlés par le HVO ?
25 M. Zeko (interprétation). - Est-ce que vous pourriez répéter
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1 votre question s'il vous plaît ?
2 M. Harmon (interprétation). – En 1993, est-ce que les forces de
3 l'armée de Bosnie-Herzégovine, en Bosnie, avait des axes de
4 réapprovisionnement directs à l'exception de ceux qui passaient par les
5 territoires contrôlés par le HVO ?
6 M. Zeko (interprétation). - Je ne sais pas s'il existait
7 d'autres axes.
8 M. Harmon (interprétation). – Pourrait-on montrer le n° 12 ?
9 Est-ce que le n° 12 pourrait être placé sur le rétroprojecteur, la petite
10 pièce qui montre les lignes d'affrontement avec les Serbes.
11 Est-ce que vous voyez cela sur votre écran, le n° 12 ?
12 M. Zeko (interprétation). – Oui.
13 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que le n° 12 montre les
14 lignes d'affrontement avec les Serbes dans la zone du 3ème Corps d'armée ?
15 M. Zeko (interprétation). – Oui.
16 M. Harmon (interprétation). – Les Serbes, l'armée des Serbes de
17 Bosnie était une armée extrêmement agressive, n'est-ce pas ?
18 M. Zeko (interprétation). - Oui.
19 M. Harmon (interprétation). - En fait, l'armée des Serbes de
20 Bosnie s'était emparée d'une grande partie du territoire de la Bosnie en
21 1993 ?
22 M. Zeko (interprétation). – Oui.
23 M. Harmon (interprétation). – En fait, ils continuaient à
24 déployer leurs opérations vers la zone du 3ème Corps d'armée en 1993,
25 n'est-ce pas ?
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1 M. Zeko (interprétation). - Au début du conflit entre les
2 Croates, ces combats se sont arrêtés. Il y avait une ligne entre l'armée
3 de Bosnie-Herzégovine et les Serbes.
4 M. Harmon (interprétation). - Et en 1993, l'armée des Serbes de
5 Bosnie continuait d'assiéger Sarajevo d'une façon meurtrière, n'est-ce
6 pas ?
7 M. Zeko (interprétation). – Oui, je vous parle des forces du
8 3ème Corps d'armée et de la force opérationnelle de Bosnie centrale. Je
9 vous parle de ces unités-là.
10 M. Harmon (interprétation). - Oui, je comprends, Brigadier. Je
11 vais élargir ma question. Dans le même temps, en 1993, l'armée des Serbes
12 de Bosnie attaquait les enclaves de Zepa, Gorajde, Srebrenica et à
13 d'autres endroits, en menaçant ainsi la population des Musulmans
14 de Bosnie. N'est-ce pas ?
15 M. Zeko (interprétation). - Oui.
16 M. Harmon (interprétation). - Et vous savez, n'est-ce pas, qu'en
17 1993, avant le mois d'avril, un grand nombre de soldats, qui étaient
18 affectés au sein des unités que vous avez identifiées dans la pièce 4a qui
19 montre les différentes brigades, vous savez donc qu'un grand nombre de ces
20 soldats de chacune de ces unités était sur des positions sur la ligne de
21 front avec les Serbes. N'est-ce pas ?
22 M. Zeko (interprétation). - Non. Tous ces soldats n'étaient pas
23 sur le front contre les Serbes.
24 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous pourriez nous
25 dire, je vous prie, Brigadier, sur la pièce 12, où les forces des
Page 11696
1 Musulmans de Bosnie étaient déployées le long de cette ligne de front ?
2 M. Zeko (interprétation). - On les voit ici sur cette carte.
3 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, j'aimerais
4 qu'on précise la question et qu'on donne le moment dont on parle. Quand
5 parle-t-on de présence de l'armée de Bosnie-Herzégovine sur le front
6 contre les Serbes ? Car cette question de la date peut avoir son
7 importance.
8 M. Harmon (interprétation). - Je vais donc poser une question
9 légèrement différente : est-ce que les forces des Musulmans de Bosnie, sur
10 la ligne contre les forces des Serbes de Bosnie, ont quitté ces lignes de
11 front en avril 1993 ?
12 M. Zeko (interprétation). - Non. Elles n'ont pas abandonné la
13 ligne de front, mais elles défendaient une seule ligne qui tenait leurs
14 positions, le long des lignes de front existantes.
15 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous dire
16 où, en 1993, les Serbes de Bosnie ont attaqué les lignes de front dans la
17 zone opérationnelle du 3e Corps d'armée ? En 1993.
18 M. le Président. - A quel moment en 1993 ? Me Nobilo va vous
19 faire poser la question.
20 M. Harmon (interprétation). - Entre avril et juin 1993. Ce sera
21 ma première question.
22 M. Zeko (interprétation). - Il n'y a pas eu d'attaque de la part
23 de l’armée des Serbes de Bosnie pendant cette période. C'est-à-dire que
24 les positions étaient maintenues sans changement.
25 M. Harmon (interprétation). - Si je comprends bien ce que vous
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1 venez de dire dans votre déposition, le front que l'on voit indiqué sur le
2 document n°12, que l'on a sous les yeux, est tel qu'aucune activité des
3 Serbes de Bosnie ne visait l'armée de Bosnie-Herzégovine dans la période
4 que je viens d'indiquer ?
5 M. le Président. - Je ne comprends pas. Vous posez une question
6 sur avril 1993 et la carte que l'on a sous les yeux va de mai 1992 à
7 avril 1993. Il faut être très précis ! Ou l'on se réfère à une carte ou
8 l'on ne se réfère pas à une carte. Je dois dire que là, je ne comprends
9 pas. Vous posez une question sur avril à juillet 1993 et vous demandez au
10 témoin de répondre par rapport à une carte, la 12, qui porte sur la
11 période de mai 1992 à avril 1993. Pouvez-vous mieux préciser, s’il vous
12 plaît ?
13 M. Harmon (interprétation). - J'ai cru comprendre que le témoin
14 avait dit, dans sa déposition, que ces lignes de confrontation n'avaient
15 pas bougé du tout en 1993. Par conséquent, les lignes de confrontation que
16 l’on voit ici sont censées représenter de façon précise les positions
17 pendant toute l’année 1993.
18 M. le Président. - Vous êtes d'accord, Brigadier, avec ce qui
19 vient d'être dit ?
20 M. Zeko (interprétation). - Dans la période qui vient d'être
21 indiquée, jusqu'à avril 1993, dans la période indiquée sur le document.
22 M. le Président. - Poursuivez, Maître Harmon.
23 M. Harmon (interprétation). - Entre avril 1993 et la fin de
24 l'année 1993, les lignes de front séparant les Serbes de Bosnie et les
25 Musulmans de Bosnie se sont-elles déplacées ?
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1 M. Zeko (interprétation). - Pour autant que je le sache, elles
2 ne se sont pas déplacées.
3 M. Harmon (interprétation). - Et vous n'êtes pas en capacité de
4 nous dire si, entre avril 1993 et la fin de l'année 1993, les unités que
5 vous avez identifiées dans le document 4a étaient déployées sur ces lignes
6 de front ? C'est bien cela ?
7 M. Zeko (interprétation). - Cela dépend des engagements. Les
8 commandants des corps d'armée pouvaient faire intervenir la totalité des
9 formations. Logiquement, des parties de la 312ème et de la 306ème devaient
10 être engagées dans cette zone de responsabilité qui va dans la direction
11 du 1er Corps de Krajina.
12 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que j'ai bien compris ce
13 que vous avez dit dans votre déposition hier, lorsque vous avez déclaré
14 que 82.000 hommes, soldats de l'armée de Bosnie, sont arrivés pour
15 affronter 8.200 hommes dans l'enclave de Kiseljak ainsi que l'enclave de
16 Busovaca-Vitez ?
17 M. Zeko (interprétation). - J'ai donné une estimation selon
18 laquelle, dans la zone de responsabilité du 3e Corps d’armée. Autrement
19 dit, le 3ème Corps d’armée avait à sa disposition le nombre de soldats qui
20 vient d’être cité. Quant à la zone opérationnelle de Bosnie centrale, elle
21 disposait du nombre cité également. Ils ne pouvaient pas tous participer à
22 l’affrontement ensemble. C’étaient des formations qui ont été utilisées à
23 cet endroit-là, avec les effectifs mentionnés.
24 M. Harmon (interprétation). - Pourrions-nous voir maintenant le
25 petit document n°10, monsieur Dubuisson ?
Page 11699
1 M. Harmon (interprétation). - Vous avez ce document entre les
2 mains ?
3 M. Zeko (interprétation). - Oui.
4 M. Harmon (interprétation). - Le 17 avril, votre commandant, le
5 colonel Blaskic, a donné l’ordre aux forces du HVO d'attaquer Gomionica et
6 Svinjarevo, le matin du 18 avril. La question que je vous pose, Monsieur,
7 est la suivante : cette pièce à conviction n°10 montre-t-elle le
8 déploiement du HVO, des forces de l'agresseur, contre cet objectif
9 particulier ?
10 M. Zeko (interprétation). - Sur cet élément de preuve, ce dont
11 vous parlez ne figure pas. Et je ne connais d’ailleurs pas l’ordre que
12 vous venez d’évoquer.
13 M. Harmon (interprétation). – Seriez-vous surpris d'apprendre
14 que le colonel Blaskic a ordonné une attaque contre Gomionica, le
15 17 avril 1993 ?
16 M. Zeko (interprétation). - Je ne peux pas vous fournir de
17 réponse à cette question.
18 M. Harmon (interprétation). - Vous étiez le chef des
19 renseignements ?
20 M. Zeko (interprétation). - Oui, mais je n'étais pas dans une
21 situation qui me permettait de savoir si les ordres étaient rédigés et où
22 ils étaient rédigés.
23 M. Harmon (interprétation). - Je crois comprendre que vous
24 n'avez pas de notes portant sur cet ordre particulier et que vous n'en
25 aviez pas au moment où vous avez préparé cette pièce à conviction ?
Page 11700
1 M. Zeko (interprétation). – Non.
2 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais que la pièce à
3 conviction 446/2 soit remise au témoin, 456/22.
4 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, j'aimerais
5 attirer l'attention sur un point. Ce témoin a témoigné au sujet des
6 positions de l'armée de Bosnie-Herzégovine et lors de l'interrogatoire
7 principal, il n'a pas parlé des ordres du général Blaskic, qui d'ailleurs
8 ne lui étaient pas tous connus. Donc la défense n'aura pas de remarques à
9 formuler si les questions se limitent au champ de l'interrogatoire
10 principal.
11 M. le Président. – Maître Harmon, ne sortez pas du champ de
12 l'interrogatoire principal. J'y veillerai, comme d'ailleurs le texte du
13 règlement nous y incite. Posez votre question
14 et je verrai s'il y a lieu d'annuler la question.
15 M. Harmon (interprétation). - La seule question que j'aimerais
16 poser au témoin porte sur cette pièce à conviction particulière présentée
17 par la défense et qui montre le déploiement des forces entre mai et
18 avril 1993.
19 Si je ne m'abuse, Monsieur le Président, le déploiement des
20 forces du HVO, dans la période pertinente, n'est pas représentée sur ce
21 diagramme.
22 M. le Président. – Mai 1992 ou mai 1993. Le document 10 porte la
23 date de mai 1992, je vous signale.
24 M. Harmon (interprétation). – Jusqu'à avril 1993, c'est ce qui
25 est écrit sur le document que j'ai entre les mains.
Page 11701
1 M. le Président. - Quelle est votre question, pour savoir si
2 elle entre dans le champ de l'interrogatoire principal ?
3 M. Harmon (interprétation). - Monsieur, vous voyez l'ordre que
4 vous avez entre les mains ?
5 M. Zeko (interprétation). – Oui.
6 M. Harmon (interprétation). – Pouvez-vous nous dire si vous
7 aviez vu cet ordre au moment où vous avez préparé cette pièce à
8 conviction ?
9 M. Zeko (interprétation). – Non, c'est la première fois que je
10 vois ce document.
11 M. Harmon (interprétation). - Merci, je n'ai pas d'autres
12 questions au sujet de cette pièce à conviction. Merci.
13 J'aimerais que nous passions maintenant au document 12 que je
14 demanderai de passer sur le rétroprojecteur. Excusez-moi, je demanderai
15 que cette carte géographique soit placée sur le chevalet.
16 (La carte est placée sur le chevalet.)
17 M. Dubuisson. – Il s'agira, pour cette carte, du document
18 n° 469.
19 M. Harmon (interprétation). – Monsieur, est-ce que vous avez
20 également le document n° 12 sous les yeux ? Je parle de ce petit schéma ?
21 M. Zeko (interprétation). – Non.
22 M. Harmon (interprétation). – L'huissier pourrait-il remettre le
23 document n° 12 au témoin ? Le document n° 12 montre la situation de deux
24 positions d'artillerie à partir desquelles ces armes d'artillerie
25 pouvaient atteindre la ville de Zenica. Je vous prierai, si vous le voulez
Page 11702
1 bien, de vous approcher de la carte géographique sur le chevalet et
2 d'inscrire les sites de ces positions d'artillerie qui se trouvaient
3 autour des positions du plateau de Vlacic.
4 M. Zeko (interprétation). – Oui.
5 M. Harmon (interprétation). – Brigadier, je vous prierai de
6 relier les positions d'artillerie que vous avez inscrites à cet endroit
7 grâce à un petit point rouge, donc de tracer une ligne droite entre ces
8 deux points.
9 (Le témoin s'exécute.)
10 M. Harmon (interprétation). – Monsieur, est-ce que vous pourriez
11 nous donner la cote topographique de chacun de ces points ?
12 (Le témoin ne semble pas entendre.)
13 M. Harmon (interprétation). – Pouvez-vous nous donner les
14 cotes ?
15 M. Zeko (interprétation). – Non, non, je ne peux pas vous le
16 dire maintenant. Le périmètre va de Haman Gicevode jusqu'au village de
17 Gigici. Ici, on a les 155, donc les armes de calibre moyen pouvaient être
18 déployées à gauche et à droite et à ce niveau, elles pouvaient également
19 être déployée à gauche, à droite, à l'avant et à l'arrière. Et par ici,
20 sur les positions de Rakovic, j'ai déjà dit ce qu'il en était.
21 M. Harmon (interprétation). – Quelle est la distance, si vous
22 pouvez nous donner une distance en gros, entre ce point et Zenica ?
23 M. Hayman (interprétation). – Pour le compte rendu, pourrait-on
24 préciser le lieu ?
25 Au compte rendu, il n'est pas précisé quel est le point auquel fait
Page 11703
1 référence Me Harmon.
2 M. Harmon (interprétation). – Je fais référence au point
3 inférieur représentant ces deux positions d'artillerie.
4 Quelle était la distance approximative entre ce point et
5 Zenica ?
6 M. Zeko (interprétation). - 23 ou 24 kilomètres.
7 M. Harmon (interprétation). – J'écris 23 à 24 kilomètres. Quelle
8 est la distance approximative entre les positions d'artillerie qui se
9 trouvent entre les centres du diagramme et Zenica ?
10 M. Zeko (interprétation). - J'ai parlé de la municipalité de
11 Zenica, de la région de Zenica, pas du point particulier que vous avez
12 montré. Mais en tout cas la distance qui sépare ce point de la
13 municipalité de Zenica est en gros de 24 kilomètres, 25 kilomètres. Et je
14 parle bien de la distance qui sépare ce point de la municipalité de
15 Zenica.
16 M. Harmon (interprétation). – Pour le compte rendu, j'ai inscrit
17 24 à 25 kilomètres sur la carte.
18 Deux questions encore, quelles étaient les pièces d'artillerie
19 que possédaient les Serbes à l'endroit que j'inscris ici, par une
20 lettre A, et quelles étaient les pièces d'artillerie que les Serbes
21 possédaient au point B ?
22 M. Zeko (interprétation). – Dans le périmètre de Bjeloguce,
23 c’est-à-dire à ce point ici, des armes de 130 et de 155 mm, et à cet
24 endroit des armes de 155 mm.
25 M. Harmon (interprétation). - A ces deux points, A et B, est-ce
Page 11704
1 que les Serbes possédaient des pièces d'artillerie de 122 millimètres
2 entre avril 1993 ?
3 M. Zeko (interprétation). - Je n'ai pas d'éléments me permettant
4 de penser qu'ils avaient à ce moment-là des armes de ce calibre.
5 M. Harmon (interprétation). – Je voudrais à présent vous
6 interroger sur un autre sujet, Monsieur.
7 Comment, entre avril 1993 et la fin du conflit, comment le HVO
8 s'approvisionnait-il en armes et munitions ?
9 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, objection :
10 cela sort totalement du champ de l'interrogatoire principal.
11 M. le Président. - Quelle était votre intention, Maître Harmon ?
12 A priori, cela sort du champ du contre-interrogatoire.
13 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, le témoin a
14 dit, dans sa déposition, que ces deux enclaves étaient pour l'essentiel
15 closes hermétiquement. Et c'est un point que je vais contester. On lui a
16 remis des pièces à conviction qui montraient l'armée de Bosnie-Herzégovine
17 encerclant ces enclaves pendant une période de longue durée.
18 M. le Président. - Poursuivez votre question.
19 M. Harmon (interprétation). – Ma question était la suivante :
20 entre avril 1993et la fin du conflit, comment le HVO se réapprovisionnait-
21 il en munitions ?
22 M. Zeko (interprétation). - Au milieu de l'été ou plutôt
23 jusqu'au début de l'automne 1993, il n'y a pas eu de réapprovisionnement
24 du tout. C'est par des voies aériennes, grâce à des hélicoptères provenant
25 de Herzégovine, que ce réapprovisionnement s'est effectué.
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1 M. Harmon (interprétation). - Où se trouvait la base
2 d'approvisionnement principale de Bosnie centrale, avant le mois
3 d'avril 1993? Se trouvait-elle à Sevicic ?
4 M. Zeko (interprétation). – Non, elle se trouvait à Grude, à
5 Posusje. C'est la que se trouvait la base principale de
6 réapprovisionnement pour la zone opérationnelle de Bosnie centrale.
7 M. Harmon (interprétation). - Le HVO se réapprovisionnait-il par
8 des voies terrestres, en passant par sa base logistique d'appui principal,
9 à savoir la Herzégovine ?
10 M. Zeko (interprétation). - Oui, jusqu'au début du conflit.
11 Après, les routes ont été coupées. Je crois qu'il n'y a plus eu
12 d'approvisionnements en dehors des approvisionnements par voie aérienne à
13 partir de la Herzégovine. Je vous ai dit à quel moment a commencé ce
14 réapprovisionnement par voie aérienne.
15 M. Harmon (interprétation). - Le 26 avril, le HVO avait un
16 besoin critique de munitions, en 1993, après le début du conflit, n'est-ce
17 pas ?
18 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, je regrette
19 d'interrompre encore une fois, mais véritablement, nous entrons là dans le
20 détail des réapprovisionnements du HVO, en un jour particulier, le
21 26 avril. Je crains que ceci soit totalement en dehors du champ de
22 l'interrogatoire principal. Car, dans très peu de temps, nous citerons un
23 témoin qui parlera de cela ; nous couvrions tous les sujets. Si tous les
24 témoins doivent parler de tout, nous n'y arriverons jamais. Nous
25 présenterons des témoins qui parleront de ces circonstances.
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1 M. le Président. – Oui. Nous avons toléré la première question
2 dans la mesure où, effectivement, le témoin avait donné les positions qui
3 enclavaient le HVO, les positions de l'armée de Bosnie. Mais là,
4 effectivement, nous entrons dans un autre type de sujet. Donc, objection
5 accordée. Vous passez à une autre question, Maître Harmon.
6 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, puis-je
7 poser des questions au sujet des vols d'hélicoptères dont le témoin vient
8 de parler ?
9 M. le Président. – Non, pas plus. Je pense que ce sera abordé
10 sur un autre plan. La défense a dit qu'elle l'aborderait sous une autre
11 forme.
12 Vous en avez terminé, Maître Harmon ?
13 M. Harmon (interprétation). – Non, Monsieur le Président.
14 J'aimerais maintenant poser quelques questions supplémentaires au témoin,
15 et plus précisément la question suivante : le HVO s'est emparé d'un
16 certain nombre de casernes de la JNA, en 1992, n'est-ce pas ? Par exemple,
17 je vais vous donner quelques exemples. Le HVO s'est-il emparé de la
18 caserne de Slimena ? Je vous prierais de m'excuser pour ma prononciation,
19 éventuellement.
20 M. Zeko (interprétation). - Slimena ?
21 M. Harmon (interprétation). – Merci beaucoup.
22 M. Zeko (interprétation). - De quoi vous parlez exactement ? De
23 quelle date ? Je ne vous ai pas compris ?
24 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous connaissiez la
25 caserne de la JNA à Slimena, en Bosnie centrale ?
Page 11707
1 M. Zeko (interprétation). – A Slimena, non, ce n'était pas une
2 caserne : c'était un entrepôt de la Défense territoriale de Bosnie-
3 Herzégovine.
4 M. Harmon (interprétation). - Le HVO s'est-il emparé de la
5 caserne de la JNA à Kaonik ?
6 M. Zeko (interprétation). - Oui.
7 M. Harmon (interprétation). - Le HVO s'est-il emparé de la
8 caserne de la JNA à Busovaca, la caserne connue sous le nom de caserne
9 Draga ?
10 M. Nobilo (interprétation). - Même remarque, Monsieur le
11 Président. Nous sortons du champ de l'interrogatoire principal.
12 M. le Président. – J'ai entendu. Je savais que vous alliez dire
13 cela. Je voudrais simplement que Me Harmon aille jusqu'au bout de sa
14 question ; nous verrons si nous devons la maintenir. Maître Harmon, allez
15 droit à votre question : "Vous estimez que les casernes que les casernes
16 de la JNA ont été prises parle HVO ?" Il vous répondra s'il n'est pas
17 d'accord, mais allez à votre question, directement à votre question. Je
18 vais voir si on vous la tolère, cette question. Et puis, il faudrait
19 accélérer un petit peu.
20 M. Harmon (interprétation). - Je vais, Monsieur, vous citer un
21 certain nombre d'endroits dont je pense que le HVO s'est emparé. Je vous
22 demanderai de répondre par oui ou par non. Après quoi, je vous poserai des
23 questions à ce sujet.
24 Est-ce que le HVO a pris la caserne de la JNA de Kiseljak, zone
25 opérationnelle ?
Page 11708
1 M. Hayman (interprétation). – Je crois qu’il y avait une erreur
2 dans la question. La JNA n’a pas eu besoin de prendre la caserne de la
3 JNA. La JNA possédait cette caserne. Je suppose que mon collègue parlait
4 du HVO.
5 M. le Président. - Vous ne répondez pas à la place du témoin,
6 maître Hayman.
7 Je vais mettre un peu d'ordre dans tout cela.
8 Maître Harmon, quel est le but que vous poursuivez dans ces
9 questions? Vous voulez montrer qu’à travers la prise de certaines casernes
10 par le HVO, vous voulez montrer quoi très exactement ?
11 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, ce témoin a
12 dit, dans sa déposition hier, premièrement, que l'armée de Bosnie-
13 Herzégovine s'était emparée d'un certain nombre d'installations de très
14 grande importance en Bosnie centrale, au nombre desquelles se trouvaient
15 les installations qui étaient responsables de la production d'armes.
16 L'armée de Bosnie-Herzégovine a pris également d'autres
17 installations et j'aimerais que témoin me parle de cela avant de lui poser
18 d'autres questions.
19 Mais, cette fois, je parle du HVO. J'ai besoin donc besoin
20 d’établir auprès du témoin, de la façon de la plus claire, que certaines
21 installations ont été prises par le HVO.
22 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, c’est
23 exactement ce que je disais : cela se situe hors du champ de
24 l'interrogatoire principal.
25 Si mon collègue posait des questions au sujet des usines
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1 d'armement que l'armée de Bosnie-Herzégovine a prises, ce serait dans le
2 champ. Mais ceci sort totalement du champ, car nous parlons de ce qui a
3 été pris par le HVO. Qu’il pose des questions au témoin au sujet de ce
4 qu’a pris l’armée de Bosnie-Herzégovine !
5 M. le Président. - Je reproche à Me Harmon de ne pas aller droit
6 à sa question. Il nous a expliqué ce qu’il faisait. Je pense que cela fait
7 partie… Dans la manière dont il conçoit son accusation, cela me paraît
8 faire tout à fait partie de ce qui est en droit, pour le Procureur,
9 d’être posé. Il vous l’a expliqué. N’y revenons pas.
10 Par contre, allez directement maintenant à vos questions. Vous
11 avez compris, Brigadier ? Cela fait le pendant de ce que vous aviez dit,
12 hier, sur l’armée de Bosnie qui, d'après vous, se serait emparée d'un
13 certain nombre d’endroits stratégiques pour se réapprovisionner, etc.
14 Donc le Procureur vous dit : « N’y a-t-il également de la part
15 du HVO des prises de casernes, d’entrepôts, etc. » Répondons assez vite,
16 s'il vous plaît ; nous perdons du temps.
17 Oui ou non, le HVO a-t-il pris ces casernes ? Donnez la liste
18 rapidement et ne posez pas chaque question l’une après l’autre. Donnez la
19 liste, monsieur Harmon.
20 M. Harmon (interprétation). - Le dernier endroit qui
21 m'intéressait, c’était la caserne de la JNA de Stokjovici.
22 M. Zeko (interprétation). - Je ne connais pas cette caserne. Je
23 ne me rappelle pas, je ne sais pas quelle...
24 M. Harmon (interprétation). - Nous y reviendrons ; c'est peut-
25 être un problème de prononciation de ma part.
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1 Monsieur, je vous pose la question suivante : dans chacun des
2 endroits que je viens de citer, le HVO a-t-il saisi des équipements qui
3 appartenaient précédemment à la JNA ?
4 M. Zeko (interprétation). - Ces endroits ont été pris lorsqu'il
5 y avait encore le HVO et la Défense territoriale qui travaillaient
6 ensemble. Et c’est ensemble qu'ils se sont emparés de ces lieux
7 simultanément. Et je ne peux pas vous dire, s'agissant de l'équipement,
8 qui a pris quoi dans ces bâtiments.
9 M. Harmon (interprétation). - Hier, vous avez parlé des
10 installations TRZ de Travnik. Pourriez-vous dire aux Juges ce qu'était
11 cette installation TRZ ?
12 M. Zeko (interprétation). - C'est un bureau de réparations
13 techniques où les véhicules des commandants, les véhicules chargés des
14 transmissions étaient totalement révisés, notamment les équipements de
15 transmission, c'est-à-dire les radios 33, PQC320, RU515, un certain nombre
16 de radios qui servaient pour l’essentiel aux transmissions.
17 M. Harmon (interprétation). - Vous parlez donc de matériel de
18 transmission ?
19 M. Zeko (interprétation). – Oui, je parle, en effet, de moyens
20 de transmission.
21 M. Harmon (interprétation). – Très bien. Le HVO a donc pris
22 cette installation, n’est-ce pas ? L'armée de Bosnie-Herzégovine n'a pas
23 contribué à la prise de cette installation, n'est-ce pas ?
24 M. Zeko (interprétation). - Ils étaient ensemble. La Défense
25 territoriale et le HVO, ils étaient ensemble dans la caserne pendant un
Page 11711
1 certain temps. Alors que ce bureau de réparation technique n'a jamais
2 appartenu au HVO. La caserne et l’atelier de réparations techniques sont
3 deux choses totalement différentes.
4 M. Harmon (interprétation). - Le HVO a-t-il reçu le matériel de
5 transmission de cet établissement ?
6 M. Zeko (interprétation). - Pour autant que je le sache, non.
7 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, j'ai une
8 pièce à présenter. Ce sera la pièce qui portera le numéro suivant dans
9 l’ordre des pièces de l'accusation.
10 M. le Président. - Monsieur le Greffier ?
11 M. Dubuisson. - Il s'agira du document 470 et 470a pour la
12 version anglaise.
13 M. Harmon (interprétation). - Vous avez maintenant ce document.
14 Pouvez-vous consulter la version croate et voir la signature ? Est-ce que
15 cette signature appartient bien au colonel Blaskic ?
16 M. Zeko (interprétation). - Oui.
17 M. Harmon (interprétation). - La date de ce document est le
18 13 octobre 1992. Si vous voyez l'angle supérieur, à gauche, ce document
19 est adressé au commandant de l’état-major de Travnik ; est-ce exact ?
20 M. Zeko (interprétation). - Oui.
21 M. Harmon (interprétation). – J’attire, maintenant, votre
22 attention sur le premier paragraphe. Pouvez-vous le lire et puis, je vous
23 poserai quelques questions ? Je vous laisse quelques instants pour le
24 lire.
25 M. Harmon (interprétation). - Avez-vous pu consulter le
Page 11712
1 document ?
2 M. Zeko (interprétation). - Oui.
3 M. Harmon (interprétation). - Hier, vous avez déclaré que le HVO
4 n'a pas reçu un seul véhicule de l'usine de Travnik, l'usine de TRZ. Vous
5 vous souvenez d’avoir déposé ainsi ?
6 M. Zeko (interprétation). - Oui.
7 M. Harmon (interprétation). - Cet ordre, ce document signé par
8 le colonel Blaskic était adressé au commandant de l'état-major municipal
9 de Travnik, c'est là que vous travaillez, n'est-ce pas ?
10 M. Zeko (interprétation). - Non
11 M. Harmon (interprétation). - Alors je vous demande, ce document
12 dit, dans le premier paragraphe, mentionne deux décrets parlant de toute
13 la propriété qui appartenait préalablement à la JNA et disant que ceci est
14 transféré en Herceg-Bosnie. Ne dit-il pas cela ce texte ?
15 M. Zeko (interprétation). - Oui, oui, cela figure dans ce
16 document.
17 M. Harmon (interprétation). - D'après vous, l’usine TRZ, qui est
18 mentionnée dans ce document, elle se trouvait sur le territoire de
19 l'Herceg-Bosnie ?
20 M. Zeko (interprétation). - Je ne peux pas là vous donner une
21 réponse claire, oui ou non.
22 M. Harmon (interprétation). - En effet, Monsieur, l’ensemble de
23 la priorité dans cette usine TRZ, à la date du 13 avril 1992, se trouvait
24 sous le contrôle du HVO.
25 M. Zeko (interprétation). - Le 13 avril 1992 ?
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1 M. Harmon (interprétation). - J'ai fait une erreur, Monsieur,
2 le 13 octobre.
3 M. Zeko (interprétation). - Je ne me souviens pas de ce
4 document. Je ne l'ai pas vu.
5 M. Harmon (interprétation). - Ce document, n'est-ce pas le
6 document où le colonel Blaskic réprimande le commandant de l’état-major
7 municipal de Travnik, disant que le matériel a été transféré des unités du
8 HVO ?
9 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, encore une
10 fois, je pense que c'est une question piège. En fait, la question était la
11 suivante : ce document ne montre-t-il pas que le matériel qui sortait des
12 unités de la JNA allait à l'armée de Bosnie-Herzegovine. Mais, il aurait
13 fallu lire l’ensemble du document, parce qu’on voit dans le titre la
14 relation à l’égard de la propriété commune et de l’usine TRZ de Travnik.
15 M. le Président. – Maître Nobilo, on ne va pas refaire tout le
16 débat ici. On a autorisé cette question, et vous verrez dans votre droit
17 de réplique. Maître Harmon, terminez ce point-là. Vous avez déterminé ce
18 que vous vouliez démontrer ?
19 M. Harmon (interprétation). – Permettez-moi de poser une
20 question finale. Ce document, est-ce qu’il indique que ce matériel de
21 transmission était en la possession du HVO ?
22 M. Zeko (interprétation). – D'après ce document, d’après le
23 titre, on voit qu'il s'agit des biens communs.
24 M. Harmon (interprétation). - Quand vous avez déposé, hier, en
25 disant que le HVO n’a pas reçu une seule pièce de matériel roulant, un
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1 seul véhicule, vous avez fait une erreur n'est-ce pas ?
2 M. Zeko (interprétation). – Non.
3 M. le Président. – Attendez, vous pouvez expliciter votre
4 réponse là, Brigadier. On ne peut pas me contenter, comme cela, de oui et
5 de non Vous répondez "non" ? Je n’ai pas très bien entendu.
6 On vous a posé la question de savoir si vous aviez fait une
7 erreur.
8 M. Zeko (interprétation). – (hors micro).
9 M. le Président. – Vous ne pouvez être à la fois d’accord avec
10 la première proposition du Procureur, et ensuite, quand on en tire les
11 conséquences, dire oui ou non. Là, je ne suis pas du tout d’accord. Vous
12 reposez votre question, Maître Harmon, et vous nous apportez une réponse.
13 Mais si vous dites "non", il faut que vous nous disiez pourquoi.
14 Maître Harmon, d'après vous, Maître Harmon, ce document d’après
15 vous, pas d’après moi, ce document traduirait que le HVO avait obtenu du
16 matériel de TRZ ? Nous sommes d'accord ?
17 M. Harmon (interprétation). - Oui, c'est exact, Monsieur
18 le Président. Il montre également qu'un certain nombre de pièces ont été
19 prises aux membres du HVO. Et, c'est sur cette base là, que le
20 colonel Blaskic lance un avertissement ?
21 M. Hayman (interprétation). - Si vous me permettez…
22 M. le Président. – Répondez à ma question, parce que là, je ne
23 peux pas m'accommoder de cette réponse. Maître Harmon, quelle votre
24 question au témoin. Vous lui avez demandé s’il s’était trompé, hier, en
25 affirmant le contraire. C'est bien cela ?
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1 M. Harmon (interprétation). – Oui, c'est cela, Monsieur le
2 Président.
3 M. le Président. – Que répondez-vous, Brigadier ?
4 M. Zeko (interprétation). – Monsieur le Président, Messieurs les
5 juges, ma réponse est la suivante. Je dis que le HVO n'a pas reçu le
6 matériel de transmission de ce centre de réparation.
7 M. le Président. - Vous n'avez pas d'autres explications à
8 fournir ?
9 M. Zeko (interprétation). – Non, je n'en n'ai pas parce que je
10 n'ai même pas vu ce matériel chez nous.
11 M. le Président. - Donc, nous retenons que c'est parce que vous
12 ne l'avez pas vu personnellement. Alors, maintenant, il y a une objection
13 de Me Hayman. Votre objection est-elle
14 toujours d'actualité, Maître Hayman ?
15 M. Hayman (interprétation). - Simplement, mon collègue a indiqué
16 que dans ce document, on voit l'appropriation des biens par le HVO. Mais
17 ici, on se plaint parce que ceci a été approprié par l'armée de Bosnie-
18 Herzégovine, alors que cela aurait dû être partagé, être détenu en commun.
19 M. le Président. - Je vous laisse la responsabilité de votre
20 appréciation. Avez-vous terminé, Maître Harmon sur ce point-là ?
21 M. Harmon (interprétation). – Oui, c'est cela Monsieur le
22 Président.
23 M. le Président. – Avez-vous d'autres questions vis-à-vis du
24 témoin, dans le cadre de votre contre-interrogatoire ?
25 M. Harmon (interprétation). - Oui, mais je vois qu’il est 13
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1 heures, Monsieur le Président.
2 M. le Président. – Donc nous levons l'audience, et nous la
3 reprendrons à 14 heures 30.
4 L'audience est suspendue à 13 heures.
5 L'audience est reprise à 14 heures 35.
6 M. le Président. - L'audience est reprise. Veuillez introduire
7 l'accusé.
8 (L'accusé, M. Blaskic, est introduit dans la salle d'audience.)
9 M. le Président. - Maître Harmon ?
10 M. Harmon (interprétation). - Oui, rebonjour Monsieur le
11 Président, Messieurs les juges.
12 Général, ce matin, pendant que nous utilisions cette carte et
13 lorsque vous avez tracé les positions d'artillerie ici, vous avez dessiné
14 une ligne représentant les positions d’artillerie aux points A et B et
15 Zenica. Vous avez déclaré -pendant votre déposition quand vous avez
16 indiqué la distance- que la distance représentait la distance jusqu’à la
17 municipalité de Zenica. Vous vous souvenez de cela ?
18 M. Zeko (interprétation). - Oui.
19 M. Harmon (interprétation). - Pourriez-vous maintenant prendre
20 ce crayon bleu qui est devant vous et dessiner les frontières de la
21 municipalité de Zenica, là où il y a une intersection avec ces deux lignes
22 rouges.
23 M. Zeko (interprétation). - La municipalité de Zenica, c'est un
24 terme assez large. Cette municipalité comprend une série de villages. Ce
25 que j'ai dit, c’est que cela s’étendait jusqu’à la municipalité de Zenica.
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1 Je n'ai pas indiqué de cote ou d'indications autres que vous auriez
2 demandées.
3 M. Harmon (interprétation). - Oui, c’est ce que j'ai compris.
4 J'ai compris ce que vous avez dit ce matin. Vous avez dit que la distance
5 que vous avez indiquée, ce n’était pas jusqu'à l’endroit qui est en bas de
6 ce diagramme, de cet axe, mais un peu avant, à savoir les frontières de la
7 municipalité de Zenica. Est-ce que je vous ai mal compris ?
8 M. Zeko (interprétation). – Non, pas les frontières, mais la
9 zone de la municipalité de Zenica. Vous voulez que je vous indique
10 précisément la municipalité de Zenica. Alors ça, non.
11 M. Harmon (interprétation). - Je n'ai pas eu toute la réponse. Y
12 a-t-il un problème ?
13 M. Zeko (interprétation). - Vous m'avez dit : "les frontières de
14 la municipalité de Zenica". Ce que je vous ai dit moi, c’est la zone de la
15 municipalité de Zenica. Alors cela peut être à mi-chemin, une partie, une
16 portion de la municipalité ou certains endroits que je n’ai pas identifiés
17 précisément. Je n'ai pas dit précisément jusqu'où.
18 M. Harmon (interprétation). - Je passerai à un autre sujet,
19 Monsieur le Président. J'aurai besoin de l'assistance de l'huissier, s'il
20 vous plaît. Ce sera la pièce de l'accusation avec la cote suivante.
21 M. Dubuisson. - Il s'agit du document 471a pour la version
22 française et 471b pour la version anglaise.
23 M. Harmon (interprétation). - Tout d'abord, Général Zeko, je
24 souhaite attirer votre attention sur un document qui ne contient qu'une
25 page dans votre langue. Vous l'avez ?
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1 M. Zeko (interprétation). – Oui, oui.
2 M. Harmon (interprétation). - Ce document, ce serait un ordre
3 donné par le colonel Blaskic ; est-ce exact ?
4 M. Zeko (interprétation). - Oui.
5 M. Harmon (interprétation). – Pourriez-vous dire à la Chambre de
6 quel genre de document il s'agit ? Comment a-t-il été transmis : est-ce
7 par communication, par "paquet", par fax ou par un autre moyen de
8 transmission ?
9 M. Zeko (interprétation). - Cela aurait pu être par télécopie,
10 par fax.
11 M. Harmon (interprétation). - Vous savez quelle est la source de
12 ce document ?
13 De quelle municipalité il provient ?
14 M. Zeko (interprétation). - Non.
15 M. Harmon (interprétation). - On voit : "Secret militaire" en
16 haut, à droite. Est-ce exact ?
17 M. Zeko (interprétation). - Oui.
18 M. Harmon (interprétation). – Pourriez-vous passer maintenant au
19 paragraphe 9. Vous voyez votre nom au paragraphe n° 9 ?
20 M. Zeko (interprétation). - Oui.
21 M. Harmon (interprétation). – Vous souvenez-vous d'avoir assisté
22 à cette réunion qui s'est tenue à l'état-major des Nations Unies ?
23 M. Zeko (interprétation). - Ici, il est indiqué au siège de
24 l'ONU et pas à l'état-major.
25 M. Harmon (interprétation). - Vous vous souvenez d'avoir
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1 participé à cette réunion ?
2 M. Zeko (interprétation). - Je n'arrive pas à m'en souvenir mais
3 c'est probable.
4 M. Harmon (interprétation). - L'huissier, s'il vous plaît, pour
5 marquer notre pièce suivante.
6 Monsieur le Président, nous avons les deux traductions,
7 française et anglaise.
8 M. Dubuisson. – Le document 472 : 472a pour la version française
9 et 472b pour la version anglaise.
10 M. Harmon (interprétation). – Avez-vous maintenant reçu une
11 copie dans votre langue, Général ?
12 M. Zeko (interprétation). - Oui.
13 M. Harmon (interprétation). - Il s'agit d'un rapport qui a été
14 émis le 30 janvier 1993, à 20 heures 15, qui a été adressé au
15 colonel Blaskic à Kiseljak ? Est-ce exact ?
16 M. Zeko (interprétation). - Oui.
17 M. Harmon (interprétation). - Il y a également la marque
18 "Défense - Secret militaire". Est-ce exact que ceci figure en haut à
19 droite ?
20 M. Zeko (interprétation). - Oui.
21 M. Harmon (interprétation). – Pouvez-vous nous dire comment ceci
22 a été transmis : par fax ? Ou bien par un autre mode de transmission ? Ou
23 bien vous ne le savez pas ?
24 M. Zeko (interprétation). – Non. Ça aurait pu être par n'importe
25 quel moyen : par fax,... Je ne peux pas vous dire exactement comment cela
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1 s'est fait puisque je ne le sais pas.
2 M. Harmon (interprétation). - En janvier 1993, il y a eu des
3 combats à Busovaca, n'est-ce pas ?
4 M. Zeko (interprétation). – Oui, oui.
5 M. Harmon (interprétation). - Ce message a été envoyé de Vitez,
6 du poste de commandement avancé à Kiseljak ? Est-ce exact ?
7 M. Zeko (interprétation). - Oui.
8 M. Harmon (interprétation). – Tout d'abord, où se trouvait ce
9 poste de commandement avancé de Vitez ?
10 M. Zeko (interprétation). - A l'hôtel Vitez.
11 M. Harmon (interprétation). - D'après vous, Général, c'était
12 strictement confidentiel, secret militaire ? Etait-ce codé au moment où
13 cela a été envoyé ?
14 M. Zeko (interprétation). - Pas nécessairement. Ce n'était pas
15 nécessairement codé.
16 M. Harmon (interprétation). – Donc, à certains moments, vous
17 n'envoyez pas de messages cryptés, des messages qui traversaient des
18 territoires ennemis. Est-ce exact ?
19 M. Zeko (interprétation). - Non, parce que moi, voyez, ce
20 document, je ne l'ai ni envoyé ni... Je ne peux donc pas dire quel moyen a
21 été utilisé pour envoyer ce document, quel mode de transmission.
22 M. Harmon (interprétation) - Maintenant, après avoir vu ce
23 document, pouvez
24 vous vous rappeler la réunion ?
25 M. Zeko (interprétation). - Oui, oui.
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1 M. Harmon (interprétation). - J’aimerais vous poser une dernière
2 question au sujet de ce document précis : est-ce que vous pouvez
3 reconnaître la signature figurant au bas du document ?
4 M. Zeko (interprétation). - Oui.
5 M. Harmon (interprétation). - Qui a signé ?
6 M. Zeko (interprétation). - Franjo Nakic, le chef de l'état-
7 major.
8 M. Harmon (interprétation). - Et au cours de cette réunion
9 précise, autant que vous vous en souveniez, est-ce qu’on a parlé des
10 événements qui se produisaient à Busovaca et aux environs de Busovaca ? On
11 a parlé de cela, n'est-ce pas ?
12 M. Zeko (interprétation). - Oui.
13 M. Harmon (interprétation). - Les personnes qui ont participé à
14 cette réunion sont énumérées en 1ère page du document, y compris
15 M. Stewart, M. Flemming et d’autres représentants mentionnés en 1ère page ?
16 M. Zeko (interprétation). - Oui.
17 M. le Président - Essayez, Maître Harmon, d'accélérer vos
18 questions, s'il vous plaît.
19 M. Harmon (interprétation). - Oui, Monsieur le Président
20 M. le Président - Les noms des participants à la réunion sont
21 marqués ; nous le voyons tous qu'ils sont marqués là, voyons. Allez à
22 votre question, qu’on sache où vous voulez en venir, s’il vous plaît.
23 M. Harmon (interprétation). - J'en ai terminé avec ce document
24 précis.
25 M. Hayman (interprétation). - Pendant que mon collègue recherche
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1 le document suivant, j'aimerais que soit consignée notre position au
2 compte rendu. Il s’agit d’un document
3 qu’on ne nous a pas fourni auparavant, le 472, et qui contient des
4 éléments à décharge. Le chef d'état-major du HVO recommande au HVO de
5 rechercher activement un cessez-le-feu, même si, au cours des jours
6 précédents, le HVO a perdu des territoires importants. Et deuxièmement, ce
7 document montre que le colonel Blaskic n'a pas participé à ces
8 négociations, car il était coupé dans l'enclave de Kiseljak, comme la
9 défense l’a soutenu devant la Chambre depuis un moment déjà.
10 M. Harmon (interprétation). - Je suis près à entrer. Je préfère
11 ultérieurement parler du fait de savoir si ce document contient des
12 éléments de preuves à décharge ou non. Et j'aimerais poursuivre avec la
13 pièce suivante, si vous me le permettez.
14 M. le Président - Les observations de Me Hayman sont consignées
15 au transcript.
16 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais maintenant, Général,
17 revenir sur des pièces que vous avez identifiées hier, des pièces de la
18 défense. J'aimerais commencer par la pièce 185.
19 J'aimerais attirer votre attention sur le premier paragraphe qui
20 porte le n° 1. J'aimerais vous rappeler ce que vous avez dit hier dans
21 votre déposition. Hier, Général, vous avez dit, dans votre déposition, que
22 ce document précis était -et je cite. Je vous prie de m'excuser. Vous avez
23 décrit ce document précis et là, je n'ai pas de références de pages
24 précises, mais vous dites que l'armée de Bosnie-Herzégovine qui, à
25 l'époque, était la défense territoriale devait continuer à rassembler des
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1 renseignements sur le HVO, qui était appelé agresseur, et d'engager des
2 unités pour renforcer leur action.
3 Ma question est la suivante : compte tenu de la traduction
4 anglaise que j'ai reçue de la défense, j'aimerais parler des unités du HVO
5 dans le premier paragraphe ; j’aimerais parler des activités de
6 l’agresseur. Il semble y avoir une distinction entre l'agresseur et les
7 unités du HVO. Est-ce que vous pouvez voir cela, dans ce paragraphe, fin
8 du premier paragraphe ?
9 M. Zeko (interprétation). - Oui, je vois, mais je vois que le
10 HVO donc est pris
11 ensemble, avec l'agresseur. On rassemble des renseignements sur les deux,
12 sur l'un et l'autre.
13 M. Harmon (interprétation). - Je souhaitais éclaircir ce point.
14 L’agresseur en pièce 185, ce sont les Serbes et non pas le HVO, n’est-ce
15 pas ?
16 M. Zeko (interprétation). - Ce que j'ai dit, c'est ce qui est
17 écrit : on parle de se renseigner sur les activités de l'agresseur et des
18 unités du HVO ; ainsi que des unités du HVO. Les uns et les autres.
19 M. Harmon (interprétation). - Ce n'est pas exactement ce que
20 vous avez dit hier dans votre déposition. J'aimerais, si vous me le
21 permettez, passer à la pièce 186. Si M. Dubuisson pouvait transmettre
22 cette pièce au témoin, je lui serais reconnaissant.
23 (Le Greffier remet la pièce au témoin).
24 Monsieur, pouvez-vous me dire, à votre avis, ce que représente
25 ce document précis ?
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1 M. Zeko (interprétation). - Il représente un mémoire d'un
2 commandant, en l’occurrence Enes Varupa.
3 M. Harmon (interprétation). - A quelle période est lié ce
4 document ?
5 M. Zeko (interprétation). - Il s'agirait du 17 février 1992.
6 C'est la première date qui y figure. C'est la date à laquelle le document
7 a été reçu.
8 M. Harmon (interprétation). - Il y a également une autre date
9 qui figure sur ce document. C'est celle du 11 avril 1992. N'est-ce pas ?
10 M. Zeko (interprétation). - Oui.
11 M. Harmon (interprétation). - Pour remettre les choses dans leur
12 contexte, en avril 1992, est-ce que vous pouvez me dire quelles étaient
13 les activités des Serbes de Bosnie en matière d'attaque contre Busovaca-
14 Vitez et Kiseljak ? Contre ces municipalités ?
15 M. Zeko (interprétation). - En cette période, il s'agissait
16 essentiellement d'activités à distance, donc d'attaques aériennes de
17 pilonnage contre ces municipalités.
18 M. Harmon (interprétation). - Mais ils se battaient contre les
19 Musulmans de Bosnie en Bosnie centrale et contre les Croates de Bosnie ?
20 M. Zeko (interprétation). - Oui.
21 M. Harmon (interprétation). - Il était essentiel qu'à la fois,
22 les Musulmans de Bosnie et les Croates de Bosnie s'organisent afin de
23 résister à l'agresseur.
24 M. Zeko (interprétation). - Oui.
25 M. Harmon (interprétation). - Hier, vous avez parlé de la page 5
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1 de ce document. Je suis désolé ; je n'ai pas le document qui comporte les
2 numéros de page mais la page dont j'aimerais parler est celle qui commence
3 par Pararika et qui, ensuite, énumère toute une série d’endroits : Bukve,
4 Kruscica, etc..
5 A la page 5, telle qu'elle a été décrite hier par le conseil.
6 M. le Président. - Celle-ci se termine par Sivrino Selo ?
7 M. Harmon (interprétation). - C'est exact !
8 M. le Président. - Vous ne voulez pas qu'on les mette sous le
9 rétroprojecteur ? Ce serait plus clair.
10 M. Harmon (interprétation). - Oui. Cela pourrait être utile,
11 monsieur le Président.
12 M. le Président. - Il faut penser que les audiences sont
13 publiques.
14 M. Harmon (interprétation). - Vous avez parlé de cette page,
15 hier, et vous avez parlé du nombre de soldats à chacun de ces endroits.
16 Est-ce que vous vous en souvenez ?
17 M. Zeko (interprétation). - Oui.
18 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais maintenant attirer
19 votre attention sur l'une des pages qui n'a pas été traduite, qui n'a pas
20 été présentée à la Chambre. Il s'agit de la page qui porte le nom de Bukve
21 en haut de la page.
22 M. le Président. - Après celle que nous venons de visionner, on
23 en compte deux et on tombe sur celle-ci ? Une, précisément.
24 M. Harmon (interprétation). - Cela ne m'a été donné dans aucun
25 ordre précis. J’ai donc du mal à remettre de l’ordre dans tout cela. Je ne
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1 peux faire référence aux pages qu'en citant le début, le haut de chaque
2 page.
3 M. le Président. - Maître Hayman, venez au secours de
4 l'accusation et mettez sous le rétroprojecteur la page qui commence par
5 Bukve et qui se termine par Veristi. Est-ce cela ?
6 M. Harmon (interprétation). - Oui. Général, est-ce que cette
7 page précise mentionne le type d'armes et l'équipement disponibles à
8 Bukve ?
9 M. Zeko (interprétation). - Cela ne représente qu'une partie des
10 moyens.
11 M. Harmon (interprétation). - Est-ce qu’il y a une autre partie
12 de ce document qui décrit les autres armes et les autres véhicules qui
13 étaient disponibles à Bukve ?
14 M. Zeko (interprétation). - Je n'ai pas, en ma possession, une
15 autre partie de ce document.
16 M. Harmon (interprétation). - Je vais donc borner ma question à
17 cette page précise.
18 Pourriez-vous nous donner lecture du type d'armes disponibles à
19 Bukve ?
20 M. Zeko (interprétation). - 2 fusils semi-automatiques, 18 ou 12
21 -je n'arrive pas à lire le chiffre- 18 fusils, 14 revolvers, 15 -est-ce
22 qu’il s'agit d'une voiture ?- donc 15 voitures, un poids lourd, 2 TAM, 5
23 tracteurs, 2 remorques, 2 chariots, 5 chevaux et une moto.
24 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais maintenant attirer
25 votre attention sur la page qui énumère le matériel disponible à Sadovace.
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1 M. Zeko (interprétation). - Sadovace ?
2 M. Harmon (interprétation). - Oui. Pouvez-vous dire à la Chambre
3 quels matériels étaient disponibles à Sadovace conformément à ce
4 document ?
5 M. Zeko (interprétation). - D'après ce document, il y avait
6 8 revolvers, 3 fusils de chasse, 1 station radio, 1 poste-radio,
7 6 automobiles, 1 fusil semi-automatique, 15 voitures
8 particulières, 1 poids-lourd, 4 tracteurs, 2 chariots, 1 moto.
9 M. Harmon (interprétation). - Pour ce qui est du village de
10 Gacice, vous le voyez en haut d’une des pages de ce bloc-notes, de ce
11 carnet. Pouvez-vous dire à la Chambre quelles étaient les armes
12 disponibles à Gacice et quel était le matériel qui existait à Gacice.
13 M. Zeko (interprétation). - Je vais vous donner lecture de ce
14 document : 1 fusil-mitrailleur, RSRM qui est 1 poste-radio, 1 fusil
15 automatique, 3 fusils semi-automatiques, 6 carabines, 8 fusils de chasse,
16 10 revolvers. Voilà pour les armes. Pour ce qui est des véhicules,
17 3 tracteurs, 6 chevaux, avec 3 charrettes et 10 voitures.
18 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous voyez la page qui
19 parle de Divjak ?
20 M. Zeko (interprétation). - Oui.
21 M. Harmon (interprétation). - Veuillez nous d'écrire le matériel
22 disponible à Divjak.
23 M. Zeko (interprétation). - Ici, je n'ai qu'une liste de
24 villages : Muratovici, Bukve, Sadovaca, Bila et Grbavica. Peut-être que ce
25 n'est pas la bonne page ? Ici, on n'a aucune liste de matériel pour
Page 11728
1 Divjak.
2 M. Harmon (interprétation). - Sur ma page, sur la page que j'ai,
3 on voit également Donja Veceriska ?
4 M. Zeko (interprétation). – Oui, oui je l'ai retrouvé. Divjak :
5 peloton de 34 personnes, deux fusils automatiques, un poste radio, quatre
6 fusils de chasse, huit revolvers, dix automobiles, un TAM, cinq 4x4, un
7 tracteur, une moto et une remorque.
8 M. Harmon (interprétation). – J'aimerais finalement que vous
9 nous donniez lecture du matériel disponible à Donja Veceriska.
10 M. Zeko (interprétation). – Donja Veceriska : un peloton de
11 40 personnes, deux fusils automatiques, un fusil-mitrailleur, cinq fusils
12 de chasse, une carabine, dix revolvers, dix voitures particulières, un
13 FAP, six tracteurs, une ou deux remorques, une moto. Et des
14 munitions 7.65. On n'a pas de quantités.
15 M. Harmon (interprétation). - En avril 1992, Général, face à une
16 agression des Serbes de Bosnie importante, est-ce qu'un tel matériel, est-
17 ce qu’il aurait été non raisonnable de la part des villageois de ces
18 villages de posséder ce matériel ?
19 M. Zeko (interprétation). - Les localités énumérées n'étaient
20 pas liées et n'étaient pas à proximité des lignes de l'armée des Serbes de
21 Bosnie.
22 M. Harmon (interprétation). – Etes-vous donc en train de dire
23 que, si l'on était loin des lignes de front des Serbes de Bosnie, il ne
24 fallait pas s'armer compte tenu de ce qui se passait à Sarajevo, de ce qui
25 se passait dans les enclaves, de ce qui s'était passé à Vukovar, il
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1 n'était pas judicieux de s'armer ?
2 M. Zeko (interprétation). - Non, ce n'est pas ce que je voulais
3 dire. On s'armait ; les gens s'armaient selon leurs moyens.
4 M. Harmon (interprétation). - Et en avril 1992, contre qui
5 s'armaient-ils ?
6 M. Zeko (interprétation). - Contre l'agresseur.
7 M. Harmon (interprétation). - Qui était l'agresseur ?
8 M. Zeko (interprétation). - C'était l'agresseur commun, l'armée
9 des Serbes de Bosnie.
10 M. Harmon (interprétation). - Je vous remercie. Passons
11 maintenant à la pièce 187.
12 Il s'agit d'une pièce qui a été versée au dossier. Vous avez
13 identifié la personne à l'origine de ce document comme étant Sel Kokatava.
14 J'aimerais vous poser quelques questions au sujet de ce document. Ce
15 document a été envoyé le 6 janvier 1993 de Busovaca ; il s'agissait d'un
16 "Secret - Défense militaire" portant la mention "Confidentiel". Est-ce que
17 c'est exact ?
18 M. le Président. - La réponse est évidente. Donc, Maître Harmon,
19 vous allez plus vite, s'il vous plaît. Nous l'avons sous les yeux.
20 M. Harmon (interprétation). - A qui a été envoyé ce document ?
21 M. Zeko (interprétation). - C’est visible dans l'en-tête. Il a
22 été envoyé au commandement de la Bosnie centrale, au chef des services de
23 renseignements militaires.
24 M. Harmon (interprétation). - Qui a demandé que ce document
25 précis, qui a donné l'ordre de procéder à cette évaluation ?
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1 M. Zeko (interprétation). - Ici, c'est le commandement qui l'a
2 demandé.
3 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que c'était une demande
4 présentée par le colonel Blaskic ?
5 M. Zeko (interprétation). - Je ne m'en souviens pas, je ne sais
6 pas si c'était le colonel Blaskic ou le chef d'état major.
7 M. Harmon (interprétation). – Hier, vous avez dit que ce
8 document représentait "les intentions" -et je cite- "les intentions de
9 l'armée de Bosnie". Est-ce que vous vous souvenez avoir dit cela dans
10 votre déposition ?
11 M. Zeko (interprétation). - Oui.
12 M. Harmon (interprétation). - Quelles intentions ressortent dans
13 ce document ?
14 M. Zeko (interprétation). - Les intentions qui se sont traduites
15 dans les faits par la suite -c'est visible dans le document-, ce document
16 que j'ai reçu a servi de base pour l'ensemble la zone opérationnelle,
17 comme évaluation.
18 M. Harmon (interprétation). - Ce document a été rédigé deux
19 semaines et demie avant le conflit à Busovaca entre l'armée le HVO et
20 l'armée de Bosnie-Herzégovine ? Est-ce exact ?
21 M. Zeko (interprétation). - Oui.
22 M. Harmon (interprétation). – Plus tôt aujourd'hui, vous nous
23 avez dit, n'est-ce pas, qu'avant la préparation des opérations offensives,
24 on évaluait, au plan du renseignement, les objectifs du HVO ?
25 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, le témoin
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1 vient de dire
2 précisément le contraire. Le représentant de l'accusation fait dire au
3 témoin ce qu'il n'a pas dit. Le témoin a répondu à cette question en
4 disant qu'il faisait rapport au commandant : c'était une routine qu'il y
5 ait des activités offensives prévues ou non. La question lui a été posée
6 plusieurs fois ; il a donné la même réponse à chaque fois. Maintenant,
7 dans sa question, le représentant de l'accusation fait dire au témoin ce
8 qu'il n'a pas dit.
9 M. le Président. - Reformulez votre question, Maître Harmon.
10 M. Harmon (interprétation). - Général, au HVO, avant une attaque
11 des forces du HVO, y avait-il une évaluation qui était faite vis-à-vis des
12 objectifs de l'attaque en identifiant les forces, leur emplacement, leurs
13 effectifs, le type d'armes à disposition ?
14 M. Zeko (interprétation). – Le HVO déployait des activités
15 défensives et pour de telles activités, on procédait à des évaluations
16 normales.
17 M. Harmon (interprétation). - Mais pas simplement défensives,
18 mais également offensives ?
19 M. le Président. - Il vous a dit "défensives", Maître Harmon,
20 vous ne pouvez pas faire dire au témoin ce qu'il n'a pas envie de dire. Ou
21 alors reformulez la question autrement.
22 M. Harmon (interprétation). - On voit également le terme de
23 "également", ce qui implique qu'en plus des actions défensives, il y avait
24 des actions offensives. C'est pour cela que j'ai essayé d'éclaircir ce
25 point. Dans le texte anglais, on lit le mot "also".
Page 11732
1 Pour éclaircir ce point, Général, j'aimerais vous poser une
2 question. Vous avez dit que ce type d'évaluation était faite pour des
3 actions défensives, est-ce que de telles évaluations du service de
4 renseignements étaient faites au sein du HVO pour des opérations
5 offensives ?
6 M. Zeko (interprétation). - J'ai dit que c'était le cas pour les
7 opérations défensives.
8 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que cela signifie que ce
9 type d'évaluations n'étaient pas réalisées pour des opérations
10 offensives ?
11 M. Zeko (interprétation). – Le HVO avait des activités
12 défensives dans la zone
13 opérationnelle de Bosnie centrale.
14 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous pourriez répondre
15 à ma question, s'il vous plaît, Général ? Est-ce que ce type d'évaluations
16 du service de renseignements étaient effectuées pour des opérations
17 offensives de la part du HVO ?
18 M. le Président. – Je vous en prie, Maître Harmon. Il ne veut
19 pas vous dire qu'il y avait des actions offensives. Cette réponse ne vous
20 convient certainement pas. Je n'y peux rien. Nous, les Juges, nous sommes
21 obligés de constater. Il ne veut pas vous dire qu'il y a eu des actions
22 offensives. C'est clair. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Vous
23 ne pouvez pas aller plus loin. Ce sera à vous, si vous avez envie de faire
24 la démonstration qu'il y avait des actions offensives, vous le ferez d'une
25 façon qui vous apparaîtra appropriée. Mais pour l'instant, restons dans le
Page 11733
1 débat.
2 Je demanderai au témoin, lorsqu'il répond, de se tourner vers
3 les Juges. Témoin, j'en profite aussi pour vous demander de répondre de
4 façon précise. Vous répondez de façon précise aux questions.
5 Maître Harmon, posez des questions précises et le témoin
6 répondra de façon précise. Voilà, comme cela le juge n'aura pas à
7 intervenir.
8 M. Harmon (interprétation). - Le 8 septembre 1993, est-ce que le
9 HVO a conduit une opération offensive à Stara Bila, sur la colline de
10 Grbavica ?
11 M. Zeko (interprétation). – Oui, une action a été menée visant à
12 arrêter l'avancée vers le SPS.
13 M. Harmon (interprétation). - Est-ce que vous avez rédigé une
14 évaluation en termes de renseignements avant la conduite de cette
15 opération ?
16 M. Zeko (interprétation). - Cette évaluation existait déjà
17 d'avant. On connaissait déjà les forces et les moyens qui existaient sur
18 ce territoire.
19 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais vous demander
20 d'examiner ce document,
21 plus précisément le quatrième paragraphe.
22 Harmon est-ce que vous voyez, vers le milieu de ce paragraphe,
23 une phrase qui se lit comme suit (je cite) : "jusqu'ici, ils ont envoyé
24 160 soldats au champ de bataille, à Visoko et à Turbe" ?
25 M. Zeko (interprétation). – Oui.
Page 11734
1 M. Harmon (interprétation). - Visoko et Turbe étaient des
2 positions sur la ligne de front contre l'agresseur des Serbes de Bosnie,
3 n'est-ce pas ?
4 M. Zeko (interprétation). – Oui.
5 M. Harmon (interprétation). – J'aimerais attirer votre attention
6 sur la ligne qui se lit comme suit : "Nous avons des renseignements non
7 confirmés selon lesquels ils souffrent d'un manque de munitions et de
8 cartouches pour leurs pièces d'artillerie."
9 M. Zeko (interprétation). – Oui.
10 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais attirer votre attention
11 plus bas, sur une ligne qui dit : "maintenant, ils envoient des soldats
12 vers le champ de bataille de Maglaj, environ 160."
13 Ces lignes figurent sous la phrase précédente que j'ai lue tout
14 à l'heure, au sujet de Visoko et Turbe.
15 M. Zeko (interprétation). – Oui.
16 M. Harmon (interprétation). - Qui combattait sur les champs de
17 bataille de Maglaj ?
18 M. Zeko (interprétation). - Le HVO et l'armée de Bosnie-
19 Herzégovine se battaient à cet endroit.
20 M. Harmon (interprétation). – Très bien. Maintenant, j'aimerais
21 appeler votre attention sur une phrase qui dans le texte en version
22 anglaise se lit comme suit (je cite) : "jusqu'à présent, les forces
23 musulmanes n'ont entrepris aucune action concrète, hormis des
24 patrouilles organisées dans leurs secteurs".
25 M. Hayman (interprétation). - Ce serait peut-être plus rapide si
Page 11735
1 l'on disait au témoin où cette phrase se trouve dans les trois pages du
2 document, Monsieur le Président.
3 M. Harmon (interprétation). – Oui, je suis d'accord, mais je ne
4 sais pas lire ce texte. En tout cas, cela se trouve vers la fin, Général,
5 dans ma traduction anglaise.
6 M. le Président. - Dans la version anglaise, c'est dans la page
7 3, en tête de page. C'est cela, Maître Harmon ?
8 M. Harmon (interprétation). – Oui, c'est exact.
9 M. Zeko (interprétation). - Dans mon texte, ce qui est écrit,
10 est je cite) : "selon des informations non vérifiées, des
11 canonniers 205 mm, trois weber de 128 mm et, selon des éléments non
12 vérifiés, ils n'ont pas de moyens pour combattre des pièces d'artillerie".
13 S'agit-il de cette phrase ?
14 M. Harmon (interprétation). – Non, c'est deux phrases plus loin.
15 Monsieur le Président, je suis prêt à accepter que le document
16 parle par lui-même.
17 M. le Président. – C'est très facile. Le témoin, vous prenez la
18 phrase, c'est très simple, qui est au-dessus du nom, vers le dernier tiers
19 du document, au-dessus du nom Niras Horman. C'est cela, Maître Harmon ?
20 M. Harmon (interprétation). – Oui.
21 M. le Président. – Je ne peux quand même pas vous la lire en
22 serbo-croate quand même. Au-dessus de Niras Horman, vous avez la phrase
23 sur laquelle on vous pose des questions, phrase qui est en anglais
24 "muslims forces…" C'est cela, Maître Harmon ?
25 M. Harmon (interprétation). – Oui, c'est exact.
Page 11736
1 M. le Président. - Si c'est à ma portée, cela doit être à la
2 portée de celui qui comprend la langue. Allez-y, Brigadier.
3 M. Zeko (interprétation). - Je crois avoir trouvé la phrase
4 "jusqu'à présent les forces musulmanes, hormis des patrouilles organisées
5 dans leurs secteurs, n'ont rien entrepris de concret."
6 M. le Président. – Question, maître Harmon ?
7 M. Harmon (interprétation). - A votre avis, ce document montre
8 les intentions agressives des Musulmans de Bosnie, le 6 janvier à
9 Busovaca. C'est ainsi que vous évaluez ce texte ?
10 M. Zeko (interprétation). – C'est une évaluation que j'ai reçue
11 et qui émanait de l'adjoint au chef des renseignements de Busovaca.
12 M. Harmon (interprétation). - Je prends maintenant le
13 document 190.
14 J'aimerais appeler votre attention sur un passage qui se trouve
15 à trois paragraphes au-dessus de la fin du document, avant la fin du
16 document, qui commence par les mots "après observation et analyse des
17 activités". Vous voyez ce passage ?
18 M. Zeko (interprétation). - Est-ce que cela se trouve sur la
19 première page ? Où se trouve ce passage ?
20 M. Harmon (interprétation). – Deux paragraphes avant la fin du
21 document. Vous avez la ligne qui comporte la signature, c'est deux
22 paragraphes avant la fin.
23 M. Zeko (interprétation). – Ah, oui, d'accord "en suivant et en
24 analysant les activités menées jusqu'à présent."
25 M. Harmon (interprétation). – Oui. Hier, vous avez déclaré dans
Page 11737
1 votre déposition que les Musulmans employaient les tactiques de
2 l'agresseur. C'est ce qui figure dans ce rapport. Ces tactiques
3 consistaient en quatre éléments : prise de territoire, règlement et
4 ajustement des positions, expulsion des habitants croates et prise du
5 contrôle entier. Vous voyez cela dans ce rapport ?
6 M. Zeko (interprétation). – Oui, je vois bien la phrase : "en
7 suivant, en observant et
8 en analysant les activités menées jusqu'à présent de l'agresseur
9 potentiel…"
10 M. le Président. – Posez la question. Nous l'avons vu.
11 M. Zeko (interprétation). - J'ai dit qu'ils ont appliqué les
12 tactiques, je n'ai pas dit qu'ils… J'ai dit qu'ils les avaient appliquées
13 au passé, mais pas qu'ils les appliquaient au présent.
14 J'ai dit qu'ils les appliquaient au présent, qu'ils ne les
15 avaient pas appliquées au passé. (se corrige l'interprète)
16 M. Harmon (interprétation). – Puis-je vous demander ce que
17 signifie l'expression "régler, ajuster les positions" ?
18 M. Zeko (interprétation). - Que voulez-vous dire par là. Je ne
19 sais pas quel est le sens des mots qui sont écrits ici. Je ne peux pas
20 l'expliquer, je ne connais pas le contexte.
21 M. Harmon (interprétation). – Le contexte, c'est le rapport que
22 vous avez écrit.
23 M. Zeko (interprétation). – Je vous demande quel est le
24 contexte, de façon que je trouve toute la phrase pour la lire en entier.
25 M. Harmon (interprétation). - La deuxième phrase de ce
Page 11738
1 paragraphe se lit comment suit (je cite) : "Il occupe le territoire,
2 partie par partie, puis règle la situation dans ces régions en déplaçant
3 les populations croates et en prenant le contrôle plein et entier." C'est
4 la traduction anglaise du document qui m'a été remis. Vous trouvez cette
5 phrase, Général ?
6 M. Zeko (interprétation). – Oui, je la vois. Mais mon texte se
7 lit comme suit, je vais lire toute la phrase (je cite) : "Par ces actions,
8 il s'empare du territoire, partie par partie, où il ajuste les positions,
9 expulse les populations croates, et prend le contrôle plein et entier".
10 Donc il s'agit d'ajustement, de règlement des positions.
11 M. Harmon (interprétation). – Ma question est la suivante : que
12 signifie les termes "régler les positions" ?
13 M. Zeko (interprétation). – Il s'agit d'un règlement effectué
14 par le Génie aux alentours du territoire dont on s'est emparé, c’est-à-
15 dire qu'on creuse des tranchées, on crée des
16 fortifications et on installe les pièces de mise à feu sur ces positions.
17 M. Harmon (interprétation). – Ces tactiques étaient donc les
18 tactiques utilisées par l'armée de la Republika Srpska, par l'agresseur ?
19 M. Zeko (interprétation). – Oui.
20 M. Harmon (interprétation). – A Ahmici, le 16 avril, le HVO
21 s'est-il emparé du village d'Ahmici ?
22 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, cela sort
23 du champ de l'interrogatoire principal. Je n'ai pas parlé d'Ahmici.
24 M. le Président. – Tout à fait. Reposez la question autrement ou
25 changez de question, Maître Harmon.
Page 11739
1 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, j'ai un
2 exemplaire du compte rendu dans lequel on voit que ce témoin a parlé
3 exactement du sujet qui est au centre de ma question. Il l'a dit au cours
4 de l'interrogatoire principal. Il a dit dans sa déposition…
5 M. le Président. – Comment se fait-il, tout d'un coup, à partir
6 d'une question où vous demandez simplement, Maître Harmon, la définition
7 de l'expression "ajuster des positions", vous partez sur une question très
8 lointaine. Mais c'est le défaut général de ces questions très lointaines,
9 c’est-à-dire qu'on ne sait vraiment pas où vous voulez en venir. Je le dis
10 à vous aujourd’hui, je le dirai demain à la défense. Donc on ne sait pas.
11 Evidemment, on voit arriver Ahmici ou le HVO, je suis donc
12 obligé de vous interrompre. Quel est le but de votre question ? Qu'avez-
13 vous envie de demander au témoin ? Demandez-le directement. Je vous
14 rappelle que votre question précédente était de savoir ce que voulait dire
15 "ajuster des positions". Quelle est la question suivante ?
16 M. Harmon (interprétation). – Ma question suivante, Monsieur le
17 Président, est la suivante. Général, ces tactiques ont-elles été utilisées
18 à l'identique dans le village d'Ahmici par le HVO, le 16 avril ?
19 M. le Président. – C'est bien ce que j'avais compris. Je
20 regrette, cette question n'a pas à être posée pour l'instant. Passez à une
21 autre question. Vous ne pouvez pas demander à ce témoin de savoir quelle
22 est la tactique employée par le HVO. C'est tout le procès Blaskic qui est
23 concerné en grande partie par cela. On ne va pas traiter ce problème-là à
24 la faveur de l'explicitation des termes "regularising the situation". Je
25 n'accepte pas. Vous passez à une autre question.
Page 11740
1 Je voudrais aussi qu'on aille plus directement. On passe
2 beaucoup de temps sur des phrases qu'on isole comme ça, de documents.
3 Alors, ou vous avez un plan, Maître Harmon, et vous y allez, vous dites ce
4 que vous voulez, sinon on ne peut pas s'en sortir. Allez plus directement
5 à vos questions.
6 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, je vais
7 avancer. Je ne peux pas être plus direct que je ne l'ai été. Enfin, je
8 passerai à une question suivante.
9 Je demanderai que le document 192 soit remis au témoin.
10 Général, vous reconnaissez ce document ?
11 M. Zeko (interprétation). - Oui.
12 M. Harmon (interprétation). - Ce document a été émis six jours
13 avant l'attaque contre Ahmici. Il s'agit d'un rapport provenant du
14 commandement de la brigade de Vitez. A qui était-il destiné ? A qui a-t-il
15 été envoyé ?
16 M. Zeko (interprétation). - Au commandant de la brigade de Vitez
17 et à moi.
18 M. Harmon (interprétation). - Au troisième paragraphe de ce
19 document, nous voyons que les soldats de la 325ème Brigade de montagne ont
20 été envoyés sur le front contre les Serbes à Visoko et à Turbe.
21 M. Zeko (interprétation). – Je vais lire la phrase : "Sur le
22 territoire de la municipalité de Vitez a été créée la 325ème Brigade de
23 montagne, dont les membres subissent un entraînement militaire concret sur
24 le champ de bataille de Visoko et de Turbe où une partie
25 des effectifs sont engagés."
Page 11741
1 M. Harmon (interprétation). – Hier, vous avez dit dans votre
2 déposition, que vous aviez reçu un exemplaire de ce document. C'est donc
3 un document connu du colonel Blaskic ?
4 M. Zeko (interprétation). – Peut-être y a-t-il eu erreur
5 d'interprétation. Je n'ai pas dit qu'il a reçu un exemplaire. J'ai dit que
6 sur la base de ce document, il a reçu mon évaluation. Et dans mon
7 évaluation, étaient inclus des passages de la présente évaluation.
8 M. Harmon (interprétation). - Donc le colonel Blaskic savait que
9 des unités de l'armée de Bosnie-Herzégovine envoyaient leurs hommes sur le
10 front contre les Serbes de Bosnie avec des relèves de ces soldats ?
11 M. Zeko (interprétation). – Oui.
12 M. Harmon (interprétation). – Pouvons-nous passer au document
13 193, je vous prie ?
14 J'ai une question à vous poser, Général, au sujet de ce
15 document. La date indiquée est celle du 14 mars 1993. Hier, vous l'avez
16 corrigée en disant qu'il s'agissait du 14 avril. En effet, une correction
17 manuscrite due à un tiers inconnu a été apposée sur ce document.
18 Comment savez-vous que ce document a été émis le 14 avril et non
19 le 14 mars 1993 ? Sur quoi vous fondez-vous votre déclaration ?
20 M. Zeko (interprétation). - Sur la base du contenu du texte et
21 sur la base du fait que ce texte est tapé à la machine. Et c'est à la
22 machine que, le 3 est superposé au 4.
23 M. Harmon (interprétation). - Quelle est la teneur du document
24 qui vous amène à penser que ce document a été émis le 14 avril et non le
25 14 mars ? Quelle en est la teneur ?
Page 11742
1 M. Zeko (interprétation). - Il s'agit d'une information
2 régulière au sujet des événements qui sont survenus dans la zone de
3 responsabilité de cette brigade, zone de responsabilité des services de
4 renseignement de cette brigade.
5 M. Harmon (interprétation). - Y a-t-il quoi que ce soit d'autre
6 dans ce document
7 -je parle bien de la teneur du document, en général- qui vous permettrait
8 de m'aider et d'aider les Juges à comprendre pourquoi vous en avez tiré la
9 conclusion que ce document avait été émis le 14 avril et non le 14 mars ?
10 Pourriez-vous être plus précis ?
11 M. Zeko (interprétation). - Le texte parle de lui-même et la
12 date est donc bien celle-ci. Si vous voulez, je peux lire le texte.
13 M. le Président. – Vous ne répondez pas à la question,
14 Brigadier. Je regrette, mais vous ne répondez pas à la question. Il faut
15 que tout le monde soit cohérent. Vous avez dit vous-même que, le 14 avril,
16 vous le déduisiez du contexte. Le Procureur vous demande en quoi le
17 contexte peut-il vous aider. Et ne répondez pas : "C'est le contexte!"
18 Essayez de dire pourquoi. C'est vous-même qui avez dit que c'était le
19 contexte. Je vous ramène à votre logique. D'accord ?
20 M. Zeko (interprétation). - Monsieur le Président, Messieurs les
21 Juges, je n'ai pas compris la question. Quelle est la question qui m'est
22 posée à partir de ma déclaration ?
23 M. le Président. - Je vais essayer de synthétiser. Décidément,
24 cette après-midi est un peu compliquée pour tout le monde. Ça doit être le
25 beau temps général sur La Haye.
Page 11743
1 C'est très simple : le Procureur s'étonne de la date. Il n'a pas
2 admis, apparemment, cette interprétation qu'il s'agit du 14 avril et non
3 pas du 14 mars. Il vous a demandé pourquoi. Vous lui avez dit notamment,
4 entre autres, que vous le déduisiez du contexte même du document. Il vous
5 demande quel est ce contexte. Qu'est-ce qui vous fait dire, au vu du texte
6 complet, qu'il s'agit du 14 avril et non du 14 mars ? Alors, répondez à
7 cette question.
8 M. Zeko (interprétation). – Oui, il est donc question du
9 14 avril en fonction des données qui ont été recueillies à ce moment-là
10 par l'adjoint de la brigade de Busovaca, qui a transmis ces informations à
11 son commandant et à moi, en tant que chef au niveau de la zone
12 opérationnelle de Bosnie centrale.
13 M. le Président. - Je considère que vous n'avez pas répondu à la
14 question. Mais ce n'est pas à moi de poser les questions ; c'est au
15 Procureur.
16 Bien. Vous posez une autre question, Maître Harmon ?
17 M. Harmon (interprétation). - Je demanderai que le document 194
18 soit remis au témoin, s'il vous plaît.
19 J'aimerais appeler votre attention sur ce document,
20 paragraphe 4, qui se trouve sur la première page du document. J'aimerais
21 appeler votre attention sur la deuxième ligne de ce paragraphe dont vous
22 avez parlé dans votre déposition, hier.
23 Vous voyez donc cette deuxième ligne où figure la date de cet
24 ordre O2-33-8 8 7. Quelle est la date qui est inscrite dans ce deuxième
25 paragraphe, dans cette deuxième ligne du quatrième paragraphe ?
Page 11744
1 M. Zeko (interprétation). - Pour autant que je le voie, la date
2 est le 15.
3 M. Harmon (interprétation). – Puis-je m'approcher du chevalet,
4 Monsieur le Président ?
5 (Me Harmon s'approche du chevalet.)
6 (L'interprète se reprend : "8 6 7, pour le chiffre cité il y a
7 quelques instants".)
8 M. le Président. - A cet égard, puisque nous discutons beaucoup
9 sur les dates, je suis un peu comme le brigadier. J'ai l'impression que,
10 dans les versions serbo-croates, c'est le 15 avril, me semble-t-il.
11 Maître Harmon, je ne sais pas si c'est important pour vous ? Je ne sais
12 pas, mais il semblerait que c'est le 15 avril.
13 M. Harmon (interprétation). – Général Zeko, sur la base de ce
14 document, est-ce que votre conclusion est que la date est bien celle du
15 15 avril 1993 ? Quelle est la conclusion que vous tirez de cette date
16 précise du 15 ? Je vais réessayer.
17 Général Zeko, vous m'entendez ?
18 M. Zeko (interprétation). - Je vous entends mal. Oui, oui,
19 maintenant, c'est bien.
20 M. Harmon (interprétation). - Quelle conclusion tirez-vous sur
21 la base de la date inscrite au paragraphe 4, date du 15 avril 1993 ?
22 Quelle est l'importance ou le sens de cette date
23 à vos yeux ?
24 M. Zeko (interprétation). - La date, c'est-à-dire l'ordre
25 d’émission, signifie que cette brigade devait se préparer.
Page 11745
1 M. Harmon (interprétation). - Quelles instructions ont été
2 données le 15 avril ?
3 M. Zeko (interprétation). - Je pourrais lire le contenu de cet
4 ordre.
5 M. Harmon (interprétation). – Non, vous n'avez pas besoin de
6 lire l'ensemble du texte. Hier, vous avez dit dans votre déposition que la
7 date du 15 avril 1993, qui figure dans ce document, avait une importance.
8 Quelle est l'importance de cette date du 15 avril qui est citée dans ce
9 document particulier ?
10 M. Zeko (interprétation). - Il s'agit de préparations à des
11 opérations militaires de la part de l'armée de Bosnie-Herzégovine et des
12 instructions concrètes sont données à cette brigade, qui est la 303ème. La
13 333ème.
14 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais attirer votre attention
15 et l’attention des juges, je vous prie, sur un certain nombre d’éléments
16 qui figurent dans ce document.
17 Général, je vais vous demander d’examiner avec le plus grand
18 soin ce document, et je vous demanderai plus précisément d’examiner les
19 caractères qui figurent dans ce document. Vous voyez ce trait orange que
20 j'ai tracé ici. Ce trait orange représente le bas de chaque phrase qui
21 n’est pas visible, mais définit un plan horizontal.
22 J'aimerais appeler votre attention, si vous le voulez bien, sur
23 des numéros qui figurent dans ce document. Si vous descendez, deux phrases
24 plus bas, excusez-moi, trois phrases plus bas par rapport à la date que
25 nous venons de citer au milieu de la page, vous trouvez les chiffres 5,
Page 11746
1 8,7. Vous voyez ces chiffres ?
2 M. Zeko (interprétation). – 5, 8, 7, oui.
3 M. le Président. – Dans la version anglaise, 5 6 7, je pense.
4 M. Harmon (interprétation). - Peut-être dans la version
5 anglaise, mais, Monsieur le Président, je me réfère à la version croate.
6 J'aimerais attirer votre attention sur la façon dont ces caractères sont
7 formés.
8 Vous voyez, Général, si vous regardez très attentivement ces
9 chiffres -et pour vous aider, pourriez-vous s'il vous plaît consulter la
10 page 2 de ce document ?- vous voyez 5, 6, 7, les chiffres au cinquième
11 paragraphe, cinquième ligne vers le bas.
12 M. Zeko (interprétation). - Oui.
13 M. Harmon (interprétation). - Pouvez-vous, s'il vous plaît,
14 regarder comment ces chiffres apparaissent sur cette page ? Avant j’avais
15 attiré votre attention sur d'autres chiffres. Vous voyez maintenant que ce
16 chiffre 5 descend plus bas que la ligne, que la base de cette ligne. Vous
17 voyez le 9 ici, et le 7. Ils descendent au-delà, au-dessous de cette
18 ligne. Pourriez-vous s'il vous plaît consulter le document ?
19 M. le Président. - Pouvez-vous expliquer ce que vous cherchez à
20 démontrer, Maître Harmon ?
21 M. Harmon (interprétation). - Oui, je demande au témoin la chose
22 suivante : les chiffres, les numéros, 5, 8, 7 sont plus longs.
23 M. le Président. - A cette page ?
24 M. Harmon (interprétation). - A toutes les pages, 5, 6, 7
25 descendent en dessous de la base de la ligne invisible.
Page 11747
1 M. le Président. - Ou, si vous préférez, du tiret. Par exemple,
2 si vous prenez le tiret comme étant la ligne. C’est cela ou c’est la base
3 du mot ?
4 M. Harmon (interprétation). - La base de ces chiffres, de ces
5 mots.
6 M. Harmon (interprétation). - Général, vous voyez de quoi je
7 parle ?
8 M. Nobilo (interprétation). - Si vous permettez ? Mon collègue
9 demande au témoin qui n'est pas un expert, d'effectuer une expertise des
10 caractères. Je pense que ceci n'est pas
11 approprié, d’une part, et puis, d’autre part, si à côté de 9, 5, 7 vous
12 consultez les chiffres 9, 2, 1 à côté de Kicin, vous voyez qu’il y a une
13 différence entre les chiffres 9 d'un côté et de l'autre. Visiblement, vous
14 avez des chiffres en minuscules et en majuscules comme pour les lettres
15 parce qu'il s'agit d'une machine à écrire très ancienne.
16 Cependant, je répète, ce témoin n'est pas un expert. Il ne peut
17 pas répondre à ce genre de question. On lui demande d’analyser les traces,
18 ce qu’il n’est pas capable de faire.
19 M. le Président. - Maître Nobilo, je ne suis pas du tout
20 d'accord. Il ne s’agit pas de cela. Pour l’instant, Me Harmon ne lui a pas
21 demandé de faire une expertise des caractères de la machine. Maître Harmon
22 n'a pas encore posé sa question. Si j’ai bien compris, il se contente de
23 faire constater par votre témoin, qu'il y a des disparités dans les
24 chiffres.
25 Il vous appartiendra peut-être tout à l’heure, Maître Nobilo, de
Page 11748
1 justifier peut-être par la vétusté de la machine, etc. Mais cela, c’est un
2 autre problème. Pour l'instant, je ne crois pas qu'il faille interrompre
3 Me Harmon.
4 Poursuivez, Maître Harmon. Vous voulez donc faire constater
5 cette différence dans les chiffres, n'est-ce pas ?
6 M. Harmon (interprétation). - Oui. Général, vous voyez la
7 différence dont je parle ?
8 Donc ces chiffres descendent plus bas que la ligne qui est la
9 base des autres chiffres.
10 M. Zeko (interprétation). - Oui.
11 M. Harmon (interprétation). - D'accord, alors j’attire votre
12 attention, sur deux autres chiffres dans ce document, deux autres
13 numéros : la date en haut à gauche (16.4.1993), vous voyez cela, le 6 ?
14 M. Zeko (interprétation). - Oui.
15 M. Harmon (interprétation). - Ce chiffre 6, est-ce que d'après
16 ce que vous voyez, il descend plus bas que cette ligne ?
17 M. Zeko (interprétation). – Non, il ne descend pas comme vous
18 l'avez dessiné.
19 M. Harmon (interprétation). - Le chiffre 6, dans la date où on
20 voit 16.4.1993, au paragraphe 3, est-ce qu’ici, on a l'impression que
21 c’est un de ces caractères allongés comme les chiffres 9, 5, et 7.
22 M. Zeko (interprétation). - Non. Le chiffre 6, il ne peut pas
23 être allongé puisque c'est un chiffre tout différent, il est tourné vers
24 le haut.
25 M. Harmon (interprétation). - Alors j’attire votre attention sur
Page 11749
1 le paragraphe 4. Là, nous avons une date, vous avez dit que c'était le 15.
2 Je vous demande maintenant, là où on voit le 5, est-ce qu’on voit que ceci
3 est allongé d'une manière quelconque ? Là, le chiffre pour lequel vous
4 dites que c’est un 5.
5 M. Zeko (interprétation). - Ce chiffre 5, pour autant qu'on le
6 voit, ne descend pas plus bas.
7 M. Harmon (interprétation). - D’après votre avis, Général, est-
8 ce que c'est plus probable que ce soit un 6 semblable à ce 6 qu’on voit
9 dans la date 16.4.1993, au paragraphe 3 ?
10 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, nous avons
11 obtenu exactement ce que je viens de dire il y a trois minutes : ceci est
12 une expertise. C'est une question appropriée à être posée à un expert.
13 M. le Président - Oui, j’aurais tendance quand même à suivre
14 Maître Nobilo. Là, Maître Harmon, nous entrons dans un domaine qui me
15 paraît un peu complexe. Vous demandez à quelqu’un qui, a priori et a
16 posteriori, n’a pas rédigé ce document. Vous lui demandez la différence
17 dans les chiffres ? Alors allez jusqu’au bout de votre pensée. Est-ce que
18 vous estimez que ce document a été falsifié ? Il ne faut pas rester dans
19 les demi-mesures, Maître Harmon, il faut dire les choses comme on les
20 pense. Allez y.
21 M. Harmon (interprétation). - (hors micro)
22 M. le Président - D'accord. Je vous rappelle qu'il nous faudra
23 bientôt procéder à
24 une pause. Je voudrais la faire à un moment un peu cohérent.
25 M. Harmon (interprétation). - Peut-être ne serait-ce maintenant
Page 11750
1 le moment approprié.
2 M. le Président - Avez-vous encore beaucoup d'autres questions
3 à votre contre-interrogatoire ?
4 M. Harmon (interprétation). - Non, Monsieur le Président, je
5 n’en ai pas. J’ai quelques questions supplémentaires sur ce sujet.
6 M. le Président - Oui, vous n’êtes pas… Mon collègue me
7 rappelle que je vous avais demandé d’aller jusqu’au bout de votre pensée
8 sur ces chiffres. Vous estimez que le document a été raturé ? Quel profit
9 voulez-vous en tirer pour l’accusation ? Que voulez-vous dire ? Nous ne
10 pouvons pas rester comme ça, avec uniquement avec cette pseudo expertise
11 graphologie.
12 M. Harmon (interprétation). - Non, Monsieur le président. Je
13 présenterai à ce témoin un autre document, un document semblable, et je
14 lui poserai la question sur son avis.
15 M. le Président - Je crois que les interprètes doivent être
16 fatiguées. On est tous perdu dans les chiffres. Donc moi, je connais un
17 chiffre, c’est qu’il est 4 heures moins 5, c’est un vrai 4 et un vrai
18 moins 5 et nous allons prendre un vrai 20 minutes.
19 L'audience est suspendue.
20 L'audience, suspendue à 15 heures 55, est reprise 16 heures 35.
21 M. le Président. - L'audience est reprise. Introduisez l'accusé.
22 (L'accusé, M. Blaskic, est introduit dans la salle d'audience.)
23 M. le Président. - Maître Harmon ?
24 M. Harmon (interprétation). – Hors micro.
25 M. le Président. – Micro, s'il vous plaît.
Page 11751
1 M. Harmon (interprétation). - Monsieur le Président, j'ai une
2 nouvelle pièce à conviction de l'accusation. Nous avons une meilleure
3 copie de la pièce à conviction de la défense, qui a été enregistrée sous
4 la cote 194.
5 M. Dubuisson. – Voulez-vous que je la numérote à nouveau, mais
6 avec une numéro du Procureur ?
7 M. Harmon (interprétation). – Oui, s'il vous plaît.
8 M. Dubuisson. - Ce sera donc le numéro 474.
9 M. le Président. - Monsieur le Procureur, qu'allez-vous essayer
10 de nous démontrer ? Les chiffres...
11 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, je souhaite
12 présenter une meilleure copie, un meilleur exemplaire de la pièce à
13 conviction de la défense 194. C'est une copie qui est plus claire et je
14 souhaite attirer l'attention de la Chambre et du témoin sur le numéro qui
15 est contesté depuis quelques minutes. Au paragraphe 4, nous avons la date.
16 La question est de savoir si c'est un 5 ou un 6.
17 Général, vous avez devant vous la pièce de l'accusation 474 ; je
18 vous demanderai de consulter ce document pour nous donner votre
19 interprétation de ce document. Nous avons maintenant un meilleur
20 exemplaire de ce document. Au paragraphe 4, est-ce que vous avez
21 l'impression que c'est un 5 ou un 6 qui figure ?
22 M. Zeko (interprétation). - D'après ce que je vois, c'est le
23 même numéro que ce que j'ai vu avant : un 5. C'est ce que je vois ici, sur
24 ce document.
25 M. Harmon (interprétation). – Monsieur le Président, Messieurs
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1 les Juges, je voudrais attirer votre attention sur la cote qui figure au
2 paragraphe 3. Là, nous avons le numéro de l'ordre et la date au
3 paragraphe 4 pour comparer.
4 Je souhaiterais présenter un autre document.
5 M. le Président. - Il y a un moment que j'avais envie de dire
6 que, peut-être, la façon de départager est de se rapporter au numéro de
7 l'ordre. Je suppose que les ordres étaient numérotés et qu'il n'y a pas
8 deux ordres qui portent le même numéro. Plutôt que de s'arc-bouter sur
9 ce 15 ou ce 16 ou ce 4, il doit y avoir quand même une façon de partager
10 la polémique à partir de l'ordre, qui est l'ordre 02-33 et… C'est vrai que
11 là aussi il y a une petite imprécision. Peut-être qu'à ce moment-là, ce le
12 permettrait ?
13 M. Hayman (interprétation). – Monsieur le Président, nous
14 pourrions résoudre ce problème si le Gouvernement de Bosnie-Herzégovine
15 nous donnait cet ordre. Nous leur avons demandé de nous fournir cet ordre
16 et on nous a répondu qu'ils ne pouvaient pas le trouver. Si le Procureur a
17 eu plus de chance que nous, s'il a pu l'obtenir et si ce document contient
18 des moyens de preuve à décharge, ceci pourrait nous être utile.
19 M. le Président. – Je profite que l'audience soit publique pour
20 dire que j'adhère tout à fait à ce que vous venez de dire. Mais je
21 pourrais vous dire aussi que cela nous aiderait aussi beaucoup que la
22 Croatie également réponde aux ordonnances quand elles lui sont adressées.
23 Nous souffrons du effectivement ici des conséquences du manque de
24 coopération des Etats. Je le dis pour que ce soit bien entendu.
25 C'est vrai -et vous avez tout à fait raison- : si les parties,
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1 vous, comme l'accusation, avez la disponibilité de ce qu'ils demandent, de
2 la part de ce qui détiennent ces documents, nous ne serions pas en train
3 de faire de véritables expertises acrobatiques pour essayer de savoir si
4 c'est un 5, un 3, si la machine à écrire était vieille, vétuste,
5 d'occasion ou je ne sais quoi. J'adhère avec vous, mais je complète la
6 réponse.
7 La parenthèse étant refermée, Monsieur le Procureur, interrogez
8 le témoin pour savoir ce qu'il en pense. Notamment, à la lumière du numéro
9 de l'ordre : O2-33-867 ou 667. Votre question ?
10 M. Harmon (interprétation). - Très bien. Général Zeko, pouvez-
11 vous me dire quel est le numéro de l'ordre, d'après vous, dans le
12 paragraphe 4, donc le numéro qui commence par le O2-33… ?
13 M. Zeko (interprétation). - Le numéro O2-33-8 6 7. C'est ça le
14 numéro de l'ordre.
15 M. Harmon (interprétation). - D'après vous, est-ce le même
16 numéro qui apparaît au paragraphe 3 ?
17 M. Zeko (interprétation). - A quel numéro faites-vous
18 référence : les chiffres 8 ou 6 ?
19 M. Harmon (interprétation). - Au paragraphe n° 3 de ce document,
20 nous voyons un numéro de l'ordre.
21 Est-ce que vous voyez ce numéro qui commence par 02-33. C'est à
22 la fin de la deuxième phrase.
23 M. Zeko (interprétation). - Oui, je le vois.
24 M. Harmon (interprétation). - Alors, quel numéro est-ce ?
25 M. Zeko (interprétation). - 0, 2, 3, 3 et puis, le premier
Page 11754
1 chiffre.. c'est uniquement d'après mon évaluation que ce serait un 8, 6,
2 7.
3 (Les juges se consultent sur le siège.)
4 M. le Président. - Où voulez-vous en venir d'abord, Monsieur le
5 Procureur, avant que nous prenions des décisions pour en sortir ?
6 M. Harmon (interprétation). - J'ai une question supplémentaire à
7 poser à ce témoin, au sujet de la pièce à conviction de l’accusation 474.
8 Par la suite, je passerai à l'ordre 02-33-867.
9 M. le Président. - Est-ce que vous voulez démontrer que c'est le
10 16 avril ?
11 M. Harmon (interprétation). - Oui, Monsieur le Président. Hier,
12 la défense a affirmé que ce document 194 datait du 15 avril.
13 Ce que j'essaie d'établir..
14 M. le Président. - C’est la date du document lui-même. Vous
15 parlez de quel document ?
16 M. Harmon (interprétation). - Hier, la défense a présenté la
17 pièce à conviction 194. Ils ont parlé de la date en disant que cette date
18 était le 15 avril. Je vous réfère à la partie du transcript où cela
19 figure. Ce que j’essaie d’établir, c’est qu’il ne s’agit pas du 15 mais du
20 16 avril.
21 M. le Président. - J'aimerais conférer avec mes collègues avant
22 de donner un ordre moi-même.
23 (Les juges se consultent sur le siège.)
24 M. le Président. - Les juges ont décidé qu'en vertu de
25 l'article 98, nous ordonnons au procureur de demander à la Bosnie-
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1 Herzégovine la production de l'original de l'ordre. La motivation étant
2 que, dans cette confrontation, c'est le procureur qui a intérêt à
3 démontrer que l'ordre 02-33-867 est bien du 16 avril et non pas du 15.
4 Monsieur le Procureur, c'est une décision du Tribunal que vous voudrez
5 bien transmettre aux autorités compétentes de la Bosnie-Herzégovine pour
6 qu’elle retrouve cet ordre qui doit être en original dans ses archives.
7 M. Harmon (interprétation). - Oui, Monsieur le Président, je
8 transmettrai cet ordre dès qu'on aura terminé notre travail aujourd'hui.
9 M. le Président. - Merci, Maître Harmon.
10 M. Harmon (interprétation). - Une ou deux questions pour
11 terminer au sujet du document dont nous parlons, à savoir 194a.
12 Général, avez-vous devant vous cet ordre d’attaque qui est daté
13 du 16 avril 1993.
14 M. Zeko (interprétation). - Oui.
15 M. Harmon (interprétation). - Au premier paragraphe, s'il vous
16 plaît, l'ordre d'attaque indique pour quelles raisons on donne l'ordre de
17 passer à l'attaque. Il est dit que le
18 HVO procède à des agressions brutales dans une zone très large en Bosnie
19 centrale, que ceci est focalisé sur Vitez et Ahmici. Ensuite, il est dit
20 que les soldats du HVO terrorisent la population civile.
21 A la fin, il est dit que l’objectif principal de cette opération
22 est d’établir un contrôle militaire sur un territoire, le territoire de la
23 République souveraine de Bosnie-Herzégovine, afin de créer des conditions
24 pour la création d'une entité politique qui serait l'Herceg-Bosnie.
25 Ceci est le fondement à partir duquel cet ordre est émis.
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1 Ai-je transmis de manière exacte ce qui figure dans ce
2 paragraphe ?
3 M. Zeko (interprétation). - Oui, c'est exact. C'est ce qui
4 figure au paragraphe 1.
5 M. Harmon (interprétation). - Je voudrais présenter la pièce
6 suivante, s'il vous plaît.
7 M. Dubuisson. - Il s'agit du document 475, 475a pour la version
8 anglaise.
9 M. Harmon (interprétation). - Général, ce numéro 02-33-867, avec
10 la date du 16 avril 1993, est-ce que cela concerne le même sujet que ce
11 qui a été trouvé dans la pièce 474, l'ordre précédent qui a été donné à la
12 303ème brigade de montagne ?
13 Est-ce qu’on voit que c'est le même ordre que celui qui a été
14 mentionné dans la pièce à conviction de la défense 194 ?
15 M. le Président. - Vous l’avez ?
16 M. Harmon (interprétation). - Comme je l’ai dit, j'ai cet ordre.
17 J'ai dit que j’allais le présenter.
18 Il s'agit de la pièce à conviction de l'accusation 474.
19 M. Hayman (interprétation). - Si vous permettez, j'ai deux
20 commentaires que je voudrais consigner au procès-verbal. Ce Tribunal a
21 déjà.... Nous avons déjà délivré une ordonnance contraignante et je pense
22 que nous savons pas combien de temps l'accusation a eu, mais j’attire
23 votre attention sur le fait que nous n'avons pas obtenu ce document,
24 conformément à l'article 68 du Règlement.
25 Or, il est dit qu’il s’agit du 3ème Corps qui demande à la
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1 303ème Brigade pour faire en sorte que le 16 avril -et je donne la lecture
2 du premier paragraphe- : "pour venir en aide aux forces dans les villages
3 de Bjudic, Jelinac, Loncari, Nadioci et Ahmici".
4 Il s'agit directement du fait de savoir s'il y avait des forces
5 de l'armée de Bosnie-Herzégovine à ces endroits. Nous aurions dû obtenir
6 ce document du Procureur, conformément à l'article 68 du Règlement.
7 M. Harmon (interprétation). - Je peux répondre, Monsieur le
8 Président. Nous avons reçu ce document ce matin. Nous avons la possibilité
9 de le présenter seulement maintenant à la Chambre et aux conseils. Je
10 pense donc qu'il n'y a pas violation de l'article 68 du Règlement.
11 M. Hayman (interprétation). - Apparemment, les visées
12 stratégiques du Procureur l’ont emportées sur les dispositions de
13 l’article 68
14 M. Harmon (interprétation). - Monsieur le Président, je ne vais
15 pas entrer dans un débat prolongé avec Me Hayman là-dessus, mais cette
16 question a été soulevée par Me Hayman. Hier, il a signalé une pièce, la
17 pièce 194 qu’il a présentée et il a dit que la date était celle du
18 15 avril, par opposition à la date du 16 avril.
19 Cela, Monsieur le Président, a suscité notre intérêt. Nous avons
20 recherché plus avant. Peut-être que le résultat ne plaît pas à Me Hayman,
21 mais nous avons approfondi une question que lui a soulevée dans le cadre
22 de l’interrogatoire principal.
23 M. Hayman (interprétation). - Monsieur le Président, la question
24 qui se pose c’est : quels sont les autres moyens de preuve à décharge que
25 l’accusation détient et notamment les documents en possession du
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1 Gouvernement du Bosnie-Herzégovine ?
2 M. le Président - Je vais vous répondre sur plusieurs plans.
3 Vous avez, de façon
4 générale, tout à fait raison lorsque vous dites au Procureur qu’il doit
5 vous fournir les éléments à décharge. Mais, en l’occurrence, il s'agit
6 d'une controverse qui est née hier. A partir de là, je suppose que, hier
7 soir, ou hier en fin d’après midi, le bureau du Procureur a essayé de
8 trouver une explication à ce problème de date. Si la pièce a été bien
9 reçue ce matin, il est tout à fait normal qu’elle vous soit communiquée.
10 Je voudrais quand même pas que l'on prolonge la polémique. Tout
11 au plus, pourriez-vous faire observer, Maître Hayman, que le Procureur a
12 très rapidement accès aux informations d’un des Etats de la région. Mais
13 ceci renverrait à mon observation plus générale sur les trois Etats de la
14 région, donc je ne veux pas du tout continuer sur ce plan-là. Je crois que
15 vous connaissez ma pensée, qui n'engage que moi bien entendu. Je ne veux
16 pas engager mes collègues dans des opinions qui me sont personnelles.
17 Alors le dernier point, par contre, je ne voudrais quand même
18 pas que le Tribunal ne conserve pas, vis-à-vis de l’extérieur, et
19 notamment de la Bosnie, une apparence digne. Nous venons de délivrer un
20 ordre parce que cela nous paraissait être la seule façon de départager la
21 polémique autour des caractères de la machine à écrire. Nous avons donc
22 délivré un ordre, en vertu de l'article 98, demandant, un ordre, une
23 ordonnance, que soit fourni par la République de Bosnie-Herzégovine le
24 fameux ordre 02.33.877 du 16 avril.
25 Vous l'avez maintenant, Maître Harmon, si je comprends bien ? Ne
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1 me laissez pas prendre une ordonnance qui est déjà exécutée. Il s'agit
2 bien du même ordre ? C'est le même ordre ?
3 M. Harmon (interprétation). - C'est l’ordre en question,
4 Monsieur le Président, autour duquel nous avons longuement débattu.
5 M. le Président. - Comme me le fait observer mon voisin avec
6 beaucoup de malice, le Tribunal n'avait pas fini de donner un ordre qu'il
7 est déjà exécuté. Nous en sommes particulièrement satisfaits.
8 M. le Président. - C'est une spécificité du Tribunal Pénal
9 International. Si vous voulez bien, nous allons clôturer cet incident et
10 je voudrais, Maître Harmon, vous redonner la parole pour que vous
11 demandiez au témoin ce que vous avez envie de lui demander autour de ce
12 document 474 ou 475.
13 M. Harmon (interprétation). - Monsieur le Président, le
14 document 475 est l'ordre qui a fait l'objet d'une polémique qui est liée à
15 la pièce de la défense D194. Je demande le versement de cette pièce. Je
16 n’ai pas de commentaire.
17 J'aimerais maintenant que la pièce de la défense 195a soit
18 présentée au témoin.
19 M. le Président - Je n'ai pas de pièce 195, Monsieur le
20 greffier.
21 M. Harmon (interprétation). - 195.
22 M. le Président - Nous avions un 195 ? Ça alors, il a disparu
23 dans mes papiers. Excusez-moi. Ah, d'accord. Merci, Monsieur.
24 M. Harmon (interprétation). – J'ai quelques questions brièvement
25 à poser sur ce document. Tout d'abord, Général, ce document émane du
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1 commandement de la Brigade de Vitez. Pouvez-vous me dire où se trouverait
2 le commandement de cette brigade ?
3 M. Zeko (interprétation). – Oui. Pendnat cette période, à cette
4 date-là, je ne sais pas. Je sais que par la suite, c'était à Cmaria, mais
5 je ne suis pas sûr que c'était le cas à l'époque.
6 (L'interprète se reprend)
7 Ce commandement était situé au sein du bâtiment de
8 l'administration forestière.
9 M. Harmon (interprétation). – A qui ce document a-t-il été
10 envoyé ?
11 M. Zeko (interprétation). – Il a été envoyé, comme d'habitude,
12 au commandant de la Brigade, ainsi qu'à moi-même en tant que chef des
13 services renseignements militaires.
14 M. Harmon (interprétation). – Pouvez-vous me dire à l'examen de
15 ce document sous quelle forme il a été envoyé ou transmis ? Est-ce qu'il
16 s'agit de numéros de télécopie qui figurent en haut de ce document et qui
17 sont peu lisibles ?
18 M. Zeko (interprétation). - Ce document a pu être envoyé par
19 télécopie. Et autant que je puisse l'observer, il a été tapé à la machine.
20 M. Harmon (interprétation). - Ce document a été envoyé pendant
21 une période de combat, le 22 avril 1992, du quartier général de la brigade
22 à la fois au commandant de la zone opérationnelle de Bosnie centrale et à
23 votre commandement ?
24 M. Zeko (interprétation). - Il est adressé au commandement de la
25 zone opérationnelle de Bosnie centrale, au service de renseignements
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1 militaires, c'est-à-dire à Bila.
2 M. Harmon (interprétation). - Très bien. J'ai interprété votre
3 déposition comme étant qu'il a été envoyé au colonel Blaskic également.
4 Je n'ai pas d'autres questions à poser sur ce document.
5 J'aimerais que les documents 467 à 475 soient versés au dossier. J'en ai
6 terminé avec mes questions
7 M. le Président. – Maître Nobilo, vous voulez répliquer, je
8 suppose ?
9 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, si j'ai
10 bien compris, mon collègue a demandé le versement au dossier d'un certain
11 nombre de pièces ; nous n'avons pas d'objection. Mais nous souhaiterions
12 une déclaration expresse de notre collègue disant qu'il a reçu ce
13 document 475 du Gouvernement de Bosnie-Herzégovine et que, suite à une
14 question identique de la défense, le Gouvernement de Bosnie-Herzégovine a
15 répondu qu'il ne pouvait le fournir. Je parle du document 475a. Pour ce
16 qui est du reste, nous n'avons pas d'objection aux autres pièces.
17 M. le Président. – Mais c'est très important et très grave, ce
18 que vous venez de dire, Maître Nobilo. Vous pouvez apporter sur le bureau
19 du Tribunal la correspondance par laquelle vous demandiez très exactement
20 ce document et à quel moment vous l'avez demandé ?
21 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, non pas de
22 l'accusation, mais du Gouvernement de la Bosnie-Herzégovine.
23 M. le Président. – La réponse, évidemment. A quel moment avez-
24 vous demandé ce
25 document ? A quel moment vous l'a-t-on refusé ? La nature de… La copie de
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1 votre lettre, la copie de la réponse avec, bien entendu, la photocopie, la
2 mention du document. Est-ce qu'il était bien identifié dans vos
3 écritures ?
4 Nous verrons si, effectivement, quand on demande à un Etat de la
5 région un document, certaines parties les ont rapidement et d'autres ne
6 les ont pas. Je dis cela pour aujourd'hui, pour cet étage ; je pourrais le
7 dire pour d'autres. Ceci est au compte rendu, évidemment.
8 M. Nobilo (interprétation). - Oui, Monsieur le Président, nous
9 vous transmettrons l'intégralité de la correspondance sur cette affaire.
10 Je vous remercie.
11 Général, vous avez vu ce document pour la première fois
12 lorsqu'il vous a été présenté par la défense et non pas lorsque vous avez
13 procédé à vos estimations ?
14 M. Zeko (interprétation). - Oui.
15 M. le Président. – Quel numéro, s'il vous plaît ?
16 M. Nobilo (interprétation). – D194. C'est donc un document que
17 nous avons reçu du Gouvernement de Bosnie-Herzégovine dont nous parlons
18 depuis une heure. Est-ce que c'est exact que le commandement du 3ème Corps,
19 que l'ordre qui a été donné change quoi que ce soit sur votre conclusion
20 selon laquelle l'armée de Bosnie-Herzégovine planifiait une attaque contre
21 la vallée de la Lasva ?
22 M. Zeko (interprétation). – Non, cela ne change rien.
23 M. Nobilo (interprétation). – Si le corps d'armée donne un ordre
24 d'attaquer, est-ce qu'avant cela, il énonce une préparation d'ordre ou
25 est-ce que, tout de suite, c'est un ordre à exécuter ?
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1 M. Zeko (interprétation). - Avant chaque opération, qu'il
2 s'agisse d'attaque ou de défense, tout d'abord, il y a une préparation ;
3 puis un ordre est délivré pour l'exécution de l'opération soit d'attaque
4 soit de défense.
5 M. Nobilo (interprétation). – Donc, l'ordre préparatoire a dû
6 être délivré avant le matin du 16 avril, n'est-ce pas ?
7 M. Zeko (interprétation). - Oui.
8 M. Nobilo (interprétation). – Je vais vous donner lecture de la
9 pièce 475 de l'accusation, que nous venons de recevoir. Mais je vous
10 donnerai lecture d'un passage que l'accusation n'a pas lu. Je vous
11 demanderai ce que vous en pensez, en tant que soldat, militaire.
12 Je vous donne lecture du premier paragraphe, la moitié de ce
13 paragraphe. Ou plutôt je vous donnerai lecture de l'ensemble : "Le
14 3ème Corps ordonne au commandant de la 303ème Brigade de montagne de
15 détacher un bataillon…" Et ensuite, ajouté à la main : "…avec le 2ème et le
16 3ème …" Et ensuite : "Etat-major de Zenica". Ensuite, je n'arrive pas à
17 lire. "de ce déploiement vont amener dans la direction de Zenica, Drivusa,
18 Janjici, Janjicki Vrh, Gubanci dès qu'ils vont se déployer vers la
19 cote 957…"
20 Ensuite, le chiffre n'est pas visible. Ensuite, les lettres
21 suivantes ne sont pas très visibles, mais il est dit : "…pour venir en
22 aide à nos forces dans le village de Putis, village de Jelinak, de
23 Loncari, Nadioci et Ahmici, à nos forces dans ces villages-là. Et, en cas
24 d'attaque de l'ennemi, il s'agit de contre-attaquer en direction de
25 Nadioci, Sivrino Selo…" Je n'ai pas besoin de citer la suite.
Page 11764
1 Que se dégage-t-il de ce paragraphe ? Est-ce que dans les
2 villages de Nadioci, d'Ahmici, il existait des éléments de l'armée de
3 Bosnie-Herzégovine, selon ce document ?
4 M. Zeko (interprétation). - Oui.
5 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, nous avons
6 une carte. Nous souhaiterions qu'elle soit présentée au témoin et que des
7 exemplaires soient fournis à la Chambre.
8 Général, est-ce que vous pourriez vous lever, vous approcher de
9 la carte et voir si une unité de l'armée de Bosnie-Herzégovine à Ahmici
10 est indiquée sur cette carte ?
11 M. Zeko (interprétation). - Oui. Je vais regarder sur la carte.
12 M. Nobilo (interprétation). - Très bien.
13 (Le témoin s'exécute.)
14 Cette carte montre la fin du mois de décembre jusqu'au mois de
15 janvier 1993. Sans entrer dans les détails, ce qui m'intéresse, c'est la
16 couleur bleue.
17 J’aimerais donc vous demander une fois de plus, si en bleu, on
18 voit qu’il y a une unité à Ahmici.
19 M. Zeko (interprétation). - Oui.
20 M. Nobilo (interprétation). - Vous pouvez vous rasseoir. Est-ce
21 que vous pouvez nous décrire la manière dont elle est indiquée, de quelle
22 manière et quelles sont les localités les plus proches des villages autour
23 d'Ahmici, car Ahmici n'est pas inscrit sur cette carte ? Et comment cette
24 unité est-elle indiquée ?
25 M. Zeko (interprétation). - Nadioci, Sivrino Selo.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Entre Nadioci et Sivrino Selo.
2 Vous pouvez-vous rasseoir.
3 (expurgée)
4 (expurgée)
5 (expurgée)
6 (expurgée)
7 (expurgée)
8 (expurgée)
9 (expurgée)
10 M. Dubuisson. – C’est le document D196. C'est bien cela,
11 Monsieur le Juge, D196.
12 M. Nobilo (interprétation). - Général, je vous prierai de
13 regarder encore avec moi ce document D194, ainsi que le document de
14 l'accusation 475 dont je demanderai qu'il soit distribué.
15 Cela suffira de façon à ce que nous ne perdions pas de temps.
16 Hier matin, ou hier après-midi, je ne suis pas tout à fait sûr. Le matin,
17 en tout cas, le Procureur a énuméré un certain nombre de brigades, en
18 citant leurs numéros, et a prouvé que la 303ème Brigade de Zenica
19 n'existait pas dans cette énumération. Mais il a dit qu'il ne possédait
20 pas le document.
21 En examinant le document 194 et le document 475, que pouvez-vous
22 en conclure ? Que la 303ème Brigade de Zenica a existé ou non ?
23 M. Zeko (interprétation). – Que la 303ème Brigade existait et
24 qu’elle avait son siège à Zenica.
25 M. Nobilo (interprétation). - Le document D194 ne fait pas
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1 figurer la 303ème Brigade de Zenica alors que celle-ci figure sur le
2 document 475 de l’accusation, n’est-ce pas ?
3 M. Zeko (interprétation). - Oui.
4 M. Nobilo (interprétation). - Merci.
5 Je vous prierai maintenant d'examiner le document D187. Il
6 s'agit d'une évaluation qui date de 1993 et qui porte la date précise du
7 6 janvier 1993, une évaluation faite par les alliés.
8 Je vous demanderai de prendre la deuxième page de la version
9 croate. Au bas de la page, dans le quatrième paragraphe, pouvez-vous me
10 dire quel était le nombre de soldats qui faisaient partie de l'unité
11 cantonnée à Mehuric ?
12 M. Zeko (interprétation). – 2300 hommes.
13 M. Nobilo (interprétation). - Quels étaient les effectifs sur le
14 front contre les Serbes à Visoko et à Turbe ?
15 M. Zeko (interprétation). – 160.
16 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela est écrit dans le
17 document ?
18 M. Zeko (interprétation). - Oui.
19 M. Nobilo (interprétation). - Selon le document, qu’est-il dit
20 au sujet de ces soldats ?
21 M. Zeko (interprétation). - Il est dit qu'ils étaient déployés
22 dans les villages et qu'ils n'étaient pas sur les lignes des Serbes de
23 Bosnie.
24 M. Nobilo (interprétation). – Est-il écrit qu'il y avait 1500
25 fusils automatiques et semi-automatiques, vingt canons anti-aériens, dix
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1 canons antichars, treize mortiers, trois canons sans recul ? Est-ce que
2 cela figure dans le document également ?
3 M. Zeko (interprétation). - Oui.
4 M. Nobilo (interprétation). – Je vous demanderai de regarder le
5 document D186 qui émane de Enes Varupa. Je vous prierai de lire ce
6 document et de me dire si vous êtes d'accord avec moi sur le fait que la
7 première date citée dans ce document est le 17 février1992 alors que la
8 dernière date figurant dans ce document est celle du 15 avril 1992 ? Je
9 vous parle donc des premières et dernières dates figurant dans ce
10 document.
11 M. Zeko (interprétation). - Oui.
12 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, dans la municipalité de
13 Vitez d'où vient ce document, entre février 1992 et la mi-avril 1992, ou
14 plus précisément dans ce laps de temps, j'aimerais que vous me disiez à
15 quel moment a été créée l'armée de Bosnie-Herzégovine ? A quelle date ?
16 M. Zeko (interprétation). - L'armée de Bosnie-Herzégovine a été
17 créée sur ce territoire le 1er décembre 1992.
18 M. Nobilo (interprétation). – Mais quand est-ce que les unités
19 de la Défense territoriale… ? Ou plutôt quand la guerre a-t-elle commencé
20 en Bosnie-Herzégovine ? Quand Sarajevo a-t-elle été attaquée ?
21 M. Zeko (interprétation). - En avril 1991.
22 M. Nobilo (interprétation). – Sommes-nous en droit de dire que
23 les premières semaines évoquées dans cette semaine sont celles de la
24 création de l'armée de Bosnie-Herzégovine, à partir de la Défense
25 territoriale ? Nous parlons bien d'avril 1992. C'était une erreur au
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1 compte rendu : ce n’était pas avril 1992 mais avril 1991 qui était la date
2 exacte.
3 Poursuivons. Est-ce que ce c'était un phénomène généralisé de
4 voir la Défense territoriale mal armée entre le mois de février et le mois
5 d’avril ?
6 M. Zeko (interprétation). - Oui.
7 M. Nobilo (interprétation). – Pouvons-nous dire que les
8 principaux entrepôts et dépôts pris par le HVO et la Défense territoriale
9 ont été pris à partir de mai de cette année, c’est-à-dire après ces
10 dates ?
11 M. Zeko (interprétation). - Oui.
12 M. Nobilo (interprétation). – Pouvons-nous dire que l’équipement
13 du HVO et de la Défense territoriale s'était considérablement amélioré
14 après le mois de mai ?
15 M. Zeko (interprétation). - Oui.
16 M. Nobilo (interprétation). - Je demande maintenant la pièce à
17 conviction D193.
18 Est-ce que vous vous rappelez que, sur la base de ce document
19 D193, le Procureur vous a demandé si c'était le 14 mars ou le 14 avril
20 1993 qui avait été écrit ? Vous avez dit que, sur la base du contexte,
21 vous pensiez que c’était le 14 avril. Pourquoi croyez-vous que c’est le
22 14 avril et pas le 14 mars ?
23 M. Zeko (interprétation). - Parce qu’on voit ici que, par dessus
24 le chiffre 3, est tapé le chiffre 4.
25 M. Nobilo (interprétation). - Ces numéros correspondent aux
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1 mois ?
2 M. Zeko (interprétation). - Oui.
3 M. Nobilo (interprétation). - Ces numéros sont-ils manuscrits ou
4 tapés à la
5 machine ? Est-ce que vous êtes en mesure de le dire au vu du document ?
6 M. Zeko (interprétation). – Tapés à la machine.
7 M. Nobilo (interprétation). - Le dernier chiffre inscrit c'est
8 le 4, qui est inscrit par dessus le 3. Et, sur cette base, vous concluez
9 que la date est bien celle du mois d'avril ?
10 M. Zeko (interprétation). - Oui.
11 M. Nobilo (interprétation). - Je demanderai la pièce à
12 conviction 467 de l’accusation qui est la décision portant formation des
13 Corps d'armée de l’armée de Bosnie-Herzégovine. La pièce 467.
14 Général, je vous prierai d'examiner cette décision et de nous
15 dire si elle constitue la condition administrative permettant la création
16 des corps d'armée ou si le fait de prendre cette décision signifie que les
17 corps d'armée sont créés au même moment. En tant que militaire, qu’en
18 pensez-vous ?
19 M. Zeko (interprétation). - Ceci est une décision portant
20 création des corps d'armée.
21 M. Harmon (interprétation). - J'aimerais appeler votre attention
22 sur le deuxième article et troisième paragraphe de l’article 2 où sont
23 énumérées les municipalités qui font partie de la zone de responsabilité
24 du 3ème Corps d’armée. Je vous demande si, à cette époque et
25 jusqu'aujourd'hui, le 3ème Corps d'armée a été présent à quelque moment que
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1 ce soit à Banja Luka, à Boskanska Dubica et à Boskanska Gradiska?
2 M. Zeko (interprétation). - Non.
3 M. Harmon (interprétation). - Pourquoi ?
4 M. Zeko (interprétation). - Parce qu'à l'époque, et encore
5 aujourd'hui, ces municipalités étaient et sont encore sous le contrôle des
6 Serbes de Bosnie.
7 M. Harmon (interprétation). - Une décision administrative et un
8 souhait, c’est une chose. C’est bien ce que vous voulez dire ? Et la
9 situation réelle, les faits sont une autre chose.
10 C'est bien cela ?
11 M. Zeko (interprétation). - Oui.
12 M. Harmon (interprétation). - Pouvez-vous nous dire quand, dans
13 la réalité, le 3ème Corps d'armée a été créé ?
14 M. Zeko (interprétation). - Le 3ème Corps d’armée a été créé le
15 1er décembre 1992.
16 M. Harmon (interprétation). - Je vous remercie. Un instant, nous
17 cherchons la cote de ce document que nous n'avons pas prise en note.
18 Monsieur Dubuisson, pouvez-vous nous aider ? Il s'agit d'un document qui
19 porte sur les véhicules de transmission de Travnik, un avertissement
20 concernant le comportement vis-à-vis des biens. Il s'agit du document 470.
21 Vous rappelez-vous, Général, avoir été interrogé sur ce point
22 par le Procureur et pouvez-vous expliquer aux Juges ce que signifie le
23 comportement ou le rapport eu égard au bien commun ? Pouvez-vous nous dire
24 si le HVO a jamais contrôlé l'atelier de réparation de Travnik, à savoir
25 qu'il l’ait eu en sa possession et pouvez-vous nous dire qui finalement a
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1 repris cet atelier de réparation, c'est-à-dire ce bien commun et qui a
2 géré ce lieu ?
3 M. Zeko (interprétation). - Monsieur le Président, Messieurs les
4 Juges, propriétés communes signifie que le HVO, la Défense territoriale
5 étaient propriétaires en commun de cet atelier à ce moment-là. Le HVO n'a
6 jamais été unique propriétaire de ces équipements et il n'a pas non plus
7 utilisé en tant que propriétaire ces équipements.
8 M. Harmon (interprétation). - Qui a finalement chassé qui pour
9 se rendre propriétaire unique de cet atelier de réparation ?
10 M. Zeko (interprétation). - Finalement, c'est l'armée de Bosnie-
11 Herzégovine qui a pris l’atelier de réparations techniques en même temps
12 que la caserne et tous les équipements. Tous les moyens disponibles
13 présents sont restés en possession de l’armée de Bosnie-Herzégovine.
14 M. Harmon (interprétation). - Quand vous avez dit que l'armée de
15 Bosnie-Herzégovine avait entre les mains toutes les industries militaires
16 sauf l'usine d’explosifs de Vitez, avez-vous dit la vérité ?
17 M. Zeko (interprétation). - Oui
18 M. Harmon (interprétation). - Monsieur le Président, je ne sais
19 pas si vous avez l’intention que nous poursuivions après 17 heures 30,
20 mais j’ai encore des questions à poser au témoin.
21 M. le Président. - J'allais également vous poser la question. Je
22 crois que nous n'allons pas aller plus loin puisque vous avez un certain
23 nombre de questions à poser. Je vous invite à reprendre nos travaux demain
24 après-midi, conformément à nos horaires, maintenant bien connus de tout le
25 monde.
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1 Nous reprendrons demain mais à 14 heures pour la fin du droit de
2 réplique du Procureur, les questions des Juges. Après quoi, nous ferons
3 une conférence de mise en état sur différents problèmes d’organisation du
4 présent procès Blaskic et nous prendrons le témoin suivant.
5 L'audience est levée.
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7 L'audience est levée à 17 heures 30.
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