Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le jeudi 10 mai 2007

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 14 heures 19.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bon après-midi. Veuillez, s'il vous

7 plaît, vous lever et lire l'information qui figure sur la carte qui vient

8 de vous être remise.

9 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est ce que je vais faire.

10 Je déclare solennellement que je dirai la vérité, toute la vérité et

11 rien que la vérité.

12 LE TÉMOIN: TÉMOIN M-017 [Assermenté]

13 [Le témoin répond par l'interprète]

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci beaucoup. Veuillez vous asseoir.

15 Madame Motoike.

16 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci. Bon après-midi, Mesdames, Messieurs

17 de cette Chambre. Je pense que nous n'avons pas encore officiellement

18 attribué un pseudonyme à ce témoin. Nous allons l'appeler le Témoin M-017

19 pour le moment.

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

21 Mme MOTOIKE : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, pour porter

22 assistance à la Chambre, car il y a un certain nombre de documents que

23 l'Accusation tente à présenter comme moyen de preuve, nous avons préparé

24 des classeurs similaires, que nous appellerons des classeurs témoins,

25 contenant les éléments de preuve qui sont destinés à cette Chambre.

26 Cependant, ces éléments et ces moyens seront présentés par le biais du

27 système e-court. Pouvons-nous les distribuer à présent.

28 Puis-je continuer ?

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1 Interrogatoire principal par Mme Motoike :

2 Q. [interprétation] Bon après-midi, Monsieur le Témoin.

3 R. Bonjour.

4 Mme MOTOIKE : [interprétation] Puis-je obtenir l'assistance de l'huissier,

5 ce qui nous permettra de fournir au témoin le document portant la cote ERN

6 04240 --

7 L'INTERPRÈTE : -- et le reste est inaudible.

8 Mme MOTOIKE : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur l'Huissier. Je pense

9 qu'il ne se trouve pas dans le classeur témoin. J'ai un exemplaire imprimé

10 que je vais vous remettre.

11 L'INTERPRÈTE : Il semblerait que la cote soit 074-7790.

12 Mme MOTOIKE : [interprétation]

13 Q. Témoin, veuillez, s'il vous plaît, examiner le document qui figure

14 devant vous, et sans lire les mots ou l'information à voix haute, pouvez-

15 vous nous dire s'il y a bien deux noms inscrits sur cette feuille de papier

16 ?

17 R. Oui.

18 Q. Pouvez-vous nous dire si le deuxième nom qui apparaît sur cette feuille

19 de papier représente l'orthographe exacte de votre nom officiel ?

20 R. Non, ça ne l'est pas.

21 Q. C'est le premier nom qui apparaît sur cette feuille de papier, et est-

22 ce que celui-ci reprend l'orthographe exacte de votre nom légal ?

23 R. Ce nom est correctement orthographié, le prénom et le nom de famille,

24 quoiqu'il ne faille pas utiliser de majuscules, mais cela n'est pas grave.

25 C'est exact.

26 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, pouvons-nous passer

27 en huis clos partiel, s'il vous plaît.

28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

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1 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]

2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en huis clos partiel.

3 [Audience à huis clos partiel]

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14 [Audience publique]

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Pouvons-nous présenter le document

16 d'identification à la Défense, s'il vous plaît.

17 En temps utile, vous verserez ce document ?

18 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, c'est ce que

19 nous entendons faire. Merci.

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document d'identification sera

21 versé.

22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il prendra la cote P13, sous pli

23 scellé, Monsieur le Président.

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

25 Mme MOTOIKE : [interprétation]

26 Q. Témoin, nous sommes passés maintenant en séance publique afin que vous

27 en soyez informé.

28 R. Je comprends.

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1 Q. Je vous remercie. J'aimerais que vous vous portiez sur la date du 12

2 août 2001. Vous trouviez-vous dans la cave de la résidence dans le village

3 où vous viviez au cours de cette période ?

4 R. Je peux vous dire ce que je sais depuis le début.

5 Q. Témoin, ma question est la suivante : étiez-vous dans la cave de la

6 résidence du village où vous vous trouviez ? Répondez par oui ou par non,

7 s'il vous plaît.

8 R. Oui, j'étais dans la cave.

9 Q. Sans mentionner les noms d'autres personnes, pouvez-vous nous dire

10 pourquoi vous vous trouviez dans cette cave ?

11 R. Nous étions là, toute la famille était là. C'était une cave où nous

12 nous sentions en sécurité par rapport aux tirs ininterrompus de la police

13 et de l'armée.

14 Q. Vous dites "tirs ininterrompus de la police et de l'armée,"

15 qu'entendez-vous par là ?

16 R. Oui. Si vous le permettez, j'aimerais expliquer ce que je pense.

17 Q. Témoin, si vous pouvez tout simplement répondre à ma question. Ce que

18 je vous ai demandé est ce que vous entendiez par tirs ininterrompus,

19 qu'entendez-vous par là ?

20 R. Oui. Il s'agissait de tirs d'artillerie ininterrompus par l'armée, et

21 nous avions dû nous réfugier dans une cave où nous nous sommes sentis en

22 sécurité.

23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, pouvons-nous passer

24 en huis clos partiel, s'il vous plaît.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

26 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

27 [Audience à huis clos partiel]

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26 [Audience publique]

27 Mme MOTOIKE : [interprétation]

28 Q. Monsieur le Témoin, je vais vous montrer la pièce 65 ter 178,

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1 page 40. Il s'agit de l'intercalaire 2 du classeur de documents

2 d'aujourd'hui. Il s'agit de la cote ERN N003-0346.

3 Monsieur le Témoin, voyez-vous la photographie qui est devant vous ?

4 R. Oui, oui, je la reconnais. Je sais ce que c'est.

5 Q. Je vais vous demander de prendre le stylet, mais -- non, avant tout, je

6 vais vous demander de nous dire ce que l'on voit sur cette photographie ?

7 R. Ce que je regarde, c'est l'endroit où nous étions allongés à plat

8 ventre. Il s'agit de l'entrée de la maison de mes -- je ne vais pas dire le

9 nom de la personne parce que nous sommes en audience publique.

10 Q. Avec le stylet, pourriez-vous montrer l'endroit où vous dites que vous

11 étiez allongés à plat ventre ?

12 R. Ici.

13 Mme MOTOIKE : [interprétation] Aux fins du compte rendu d'audience, le

14 témoin vient de faire un cercle bleu -- enfin, plutôt une forme

15 rectangulaire sur la partie inférieure gauche, partiellement sur la partie

16 centrale inférieure, également, de la photographie.

17 Merci, Monsieur l'Huissier.

18 Q. Monsieur le Témoin, vous nous avez dit qu'à un moment vous étiez à cet

19 endroit. Avez-vous vu quoi que ce soit arriver à votre frère à ce moment-là

20 ?

21 R. Après que l'on nous ait forcés à prendre la direction du village de

22 Ljubanci, il y a eu des coups de feu. Nous avons pensé qu'ils allaient nous

23 tuer. Nous avions très peur, mais dans une situation comme cela, c'est

24 difficile de dire à quel point on a peur, lorsque l'on sait qu'on est entre

25 les mains de personnes sauvages.

26 Q. Monsieur le Témoin, je vous prie de bien vouloir écouter mes questions

27 et d'y répondre de la manière la plus brève possible. Mme MOTOIKE :

28 [interprétation] Monsieur le Président, par sécurité, je pense qu'il

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1 vaudrait mieux que nous repassions en audience à huis clos partiel.

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous versez la photographie

3 au dossier ?

4 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, merci, Monsieur le Président.

5 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce P17.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Passons à huis clos partiel.

7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes à

8 huis clos partiel.

9 [Audience à huis clos partiel]

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19 [Audience publique]

20 Mme MOTOIKE : [interprétation]

21 Q. Témoin, vous avez dit qu'on vous a donné l'ordre de partir à pied en

22 direction de Ljubanci; c'est exact ?

23 R. Oui.

24 Q. Est-ce que vous êtes arrivés là au bout de votre marche ?

25 R. Oui, je vais vous le dire. Je vais vous expliquer.

26 Q. Attendez, s'il vous plaît, ma question, Témoin.

27 Lorsque -- enfin, à quel endroit êtes-vous arrivés ?

28 R. Après qu'on nous ait forcés à partir en direction de Ljubanci, nous

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1 sommes arrivés à la sortie de Ljuboten et à l'entrée de Ljubanci. Là, se

2 trouve une maison appelée la maison de Braca, qui appartient à ce Braca.

3 Q. Témoin, je vais maintenant demander l'aide de l'Huissier pour que l'on

4 vous montre une autre photographie, qui se trouve à l'intercalaire 5 du

5 classeur préparé pour aujourd'hui.

6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Sur la liste 65 ter, c'est le numéro 199,

7 page 132, portant numéro ERN N004-4571. Il y a également la photographie B

8 de la page 13 du classeur remis aux Juges.

9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous la présentez pour la

10 verser au dossier ?

11 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui. Je vous remercie, Monsieur le

12 Président. S'il vous plaît.

13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La cote de ce document sera la pièce à

14 conviction P19, Monsieur le Président.

15 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que cette

16 dernière pièce à conviction pourrait être versée sous pli scellé, s'il vous

17 plaît.

18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Versée sous pli scellé.

19 Mme MOTOIKE : [interprétation]

20 Q. Témoin, est-ce que vous voyez la photographie qui vient d'être

21 présentée et qui devrait être devant vous ?

22 R. Oui, oui, bien que cela ne semble pas vraiment bien présenté.

23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je pense qu'on peut remédier à cela. Je vous

24 remercie, Monsieur l'Huissier.

25 Q. Témoin, est-ce que vous reconnaissez ce qui est représenté sur

26 cette photographie ?

27 R. Oui. C'est l'endroit où nous nous trouvions au moment où nous étions

28 étendus par terre sur le ventre. C'est à cet endroit-là. Je peux mettre un

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1 cercle à l'endroit où nous nous trouvions.

2 Q. Oui. Si vous vouliez bien le faire, avec l'aide de l'huissier qui va

3 vous tendre de quoi écrire, un marqueur, pour mettre le signe correspondant

4 sur la photographie, s'il vous plaît.

5 R. [Le témoin s'exécute]

6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pour le compte rendu, le témoin a mis un

7 cercle bleu vers le coin inférieur droit sur la route qui est sur la

8 photographie.

9 Q. Témoin, vous avez dit que depuis cet endroit vous étiez partis à pied

10 depuis la maison où vous vous trouviez. Que s'est-il passé ? Que vous est-

11 il arrivé ?

12 R. Lorsque nous sommes arrivés là, il y a d'abord un Hermeline qui est

13 entré au village et qui s'est arrêté là, un véhicule Hermeline. Lorsque

14 nous sommes arrivés là, ils nous ont ordonné de nous allonger sur le

15 ventre, et une femme, je peux vous dire son nom -- enfin, pas son nom, mais

16 le nom de son mari, elle a déclaré : Vous n'avez pas encore fini avec les

17 terroristes ? Et très brutalement, ils ont commencé à nous battre, à nous

18 donner des coups.

19 Je ne sais pas comment vous décrire cela. Tous les policiers qui se

20 trouvaient là ont commencé à nous sauter dessus, à nous frapper, à nous

21 donner des coups de pied, à nous sauter dessus comme si nous étions des

22 bêtes. Je n'aurais jamais fait ce qu'ils nous ont fait à un animal.

23 Q. Est-ce que vous avez vu qui que ce soit ou quelqu'un à cet endroit ?

24 R. Celui qui était à l'époque ministre, cette personne qui est ici.

25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pourrait-on, s'il vous plaît, montrer la

26 séquence vidéo -- non, excusez-moi. Pourrait-on, s'il vous plaît, verser au

27 dossier la dernière photographie ?

28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.

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1 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce à conviction P20,

2 Monsieur le Président.

3 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.

4 Pourrait-on présenter à l'écran la séquence vidéo par le système Sanction.

5 Il s'agit du numéro 309, de la ligne 65 ter, portant la cote ERN V000-3494.

6 Il s'agit d'une séquence vidéo de 6 minutes 24 secondes, à environ 6

7 minutes 31 secondes, et qui se trouve à l'intercalaire 12 du classeur

8 présenté aujourd'hui.

9 Q. Témoin, pourriez-vous, s'il vous plaît, regarder à l'écran la séquence

10 vidéo que l'on va vous présenter, s'il vous plaît.

11 [Diffusion de la cassette vidéo]

12 Mme MOTOIKE : [interprétation]

13 Q. Témoin, est-ce que vous avez vu cette séquence vidéo ?

14 R. Oui, je l'ai vue, et j'ai aussi vu celui qui à l'époque était ministre.

15 Si vous voulez, je peux mettre un cercle autour de son visage.

16 Q. Non, ce n'est pas la peine. Je vous remercie. Cela va bien. Est-ce que

17 vous saviez le nom de celui qui était ministre à l'époque ?

18 R. Oui.

19 Q. Quel était son nom ?

20 R. Ljube Boskoski.

21 Mme MOTOIKE : [interprétation] Excusez-moi, Madame Walpita, pourriez-vous,

22 s'il vous plaît, repasser la fin de la séquence vidéo ?

23 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous --M. LE JUGE

24 PARKER : [interprétation] Oui, Madame Residovic.

25 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Excusez-moi, je vous présente mes excuses.

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.

27 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous ne voyons pas

28 l'image à l'écran.

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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous non plus.

2 [Diffusion de la cassette vidéo]

3 Mme MOTOIKE : [interprétation]

4 Q. Témoin, est-ce que vous voyez encore la même séquence vidéo que celle

5 qui a été présentée tout à l'heure ?

6 R. Oui, oui.

7 Q. Je sais que vous m'avez dit que vous aviez reconnu cette personne qui,

8 à l'époque, était ministre. Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, par

9 rapport à cette séquence que vous voyez, de quelle personne il s'agit ?

10 R. Est-ce que je peux apposer une marque sur ce visage ou est-ce que vous

11 voulez que je le pointe du doigt, je l'indique de doigt ?

12 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, décrire ce qu'il porte comme vêtements;

13 c'est peut-être plus facile ?

14 R. Oui. Il ne porte pas un uniforme de l'armée ou de la police. Il porte

15 un costume normal, ce qui n'est pas un uniforme. Donc ce sont des vêtements

16 civils.

17 Q. Pourriez-vous nous dire la couleur de ces vêtements que porte cette

18 personne; de quelle couleur ?

19 R. Noirs. Ce sont des vêtements noirs.

20 Q. Y a-t-il quelqu'un d'autre que vous reconnaissiez sur cette image ou

21 dans cette séquence ?

22 R. Oui, le ministre sait qu'il avait été policier à Bit Pazar. A l'époque,

23 mon frère vendait du tabac au Bit Pazar. Mes frères le connaissaient, même

24 si personnellement je n'ai jamais été soldat -- c'était du tabac ou quelque

25 chose de ce genre. Je n'avais que 13 ans à l'époque.

26 Q. Cette personne dont vous parlez, est-ce qu'il était policier ?

27 R. Oui, oui.

28 Q. Pourriez-vous nous dire, par rapport à la séquence vidéo que vous avez

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1 vue, pourriez-vous nous dire ce que porte cette personne-là ?

2 R. Il porte un t-shirt blanc et on peut voir très bien la couleur, on la

3 voit là. C'est très clair.

4 Q. Je vous remercie.

5 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais demander le versement de ceci au

6 dossier, s'il vous plaît.

7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il sera versé au dossier.

8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce à conviction numéro

9 21, Monsieur le Président.

10 Mme MOTOIKE : [interprétation]

11 Q. Témoin, vous avez parlé des coups qui ont été portés à cet endroit où

12 vous avez apposé une marque. Pourriez-vous nous dire où vous avez été

13 transporté après cela, si cela a été le cas ?

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Avant que vous ne quittiez ce point,

15 Madame Motoike, on ne comprend pas clairement, d'après ce qui a été dit, si

16 le témoin dit qu'il a vu l'accusé M. Boskoski sur ces images qui ont été

17 présentées ou s'il dit simplement qu'il a vu la séquence vidéo plus tard et

18 qu'il identifie M. Boskoski sur cette séquence vidéo. Je pense que c'est

19 important pour nous de le savoir.

20 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. Je

21 vais demander des éclaircissements.

22 Q. Témoin, vous avez dit que cette séquence vidéo présentait M. Boskoski.

23 Est-ce que vous avez vu M. Boskoski ce jour-là, le

24 12 août 2001 ?

25 R. Oui. C'est également écrit dans ma déclaration, la déclaration, je vous

26 montrerai. C'est là que nous avions nos t-shirts sur la tête, et je dois

27 dire que j'ai réussi à apercevoir du coin de l'œil, parce qu'on ne nous

28 permettait pas de regarder. Je n'ai vu à ce moment-là que le visage de

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1 celui qui, à l'époque, était ministre et qui est accusé. Bien que, comme je

2 l'ai dit, j'aie eu mon t-shirt sur la tête, cela m'empêchait de voir

3 clairement quels vêtements il portait. Mais pour moi, il me semble qu'ils

4 étaient de couleur sombre. Quant à savoir si c'était vraiment noir, ça je

5 ne peux pas l'affirmer, c'est l'impression que j'ai eue. Mais j'ai pu voir

6 très bien son visage et j'ai pu le reconnaître. J'ai pu le reconnaître.

7 Donc je peux certifier que j'ai vu son visage. Par contre, je ne peux

8 pas dire s'il portait un uniforme de la police ou de l'armée ou des

9 vêtements civils de couleur sombre ou noire, mais tout au moins, c'est

10 l'impression que j'ai eue.

11 Donc je peux encore une fois dire que je l'ai vu, je l'ai vu effectivement

12 ce jour-là.

13 Q. Témoin, où avez-vous vu M. Boskoski ?

14 R. Ici, à l'endroit où nous nous trouvions assis devant la maison de

15 Braca. Nous l'avons vu, qui est apparu devant nous, devant ce char ou je ne

16 sais pas ce qu'était ce véhicule. Il disait aux policiers : Bravo, vous

17 avez attrapé les terroristes. Alors qu'il savait très bien qui nous étions.

18 Q. Vous avez parlé de cette photographie dans votre réponse. Vous avez

19 parlé de la photographie qui est encore visible devant vous et vous avez

20 dit : "C'est à cet endroit."La photographie que vous voyez actuellement à

21 l'écran ?

22 R. Oui.

23 Q. Est-ce que cette photographie -- excusez-moi. Je voudrais demander si

24 on voit encore la photographie en question devant le témoin ? Je vous

25 remercie.

26 R. C'est devant la maison de Braca.

27 Mme MOTOIKE : [interprétation] C'est à l'intercalaire 5 du classeur

28 présenté aujourd'hui. C'est le numéro 199 de la

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1 liste 65 ter, page 132.

2 Peut-être pourrait-on également présenter cette image sur le prétoire

3 électronique e-court, s'il vous plaît.Pour le compte rendu, je crois que

4 cette pièce a déjà reçu la cote P20. Je vous remercie.

5 Q. Témoin, est-ce que c'est bien la photographie ? Voyez-vous cette

6 photographie qui est devant vous ?

7 R. Oui.

8 Q. Est-ce que c'est la photographie dont vous avez parlé lorsque vous avez

9 dit : "C'est là que j'ai vu M. Boskoski" ?

10 R. Oui, oui, c'est cette photo.

11 Q. Monsieur le Témoin, à un moment donné après que vous ayez été passé à

12 tabac à cet endroit-là, est-ce qu'on vous a transporté ailleurs, en un

13 autre endroit ?

14 R. Là je me suis évanoui. J'ai perdu connaissance à cause des coups très

15 brutaux que nous avons reçus. Après cela, je ne savais plus où j'étais.

16 Lorsque j'ai repris connaissance, je me trouvais au poste de police à

17 Mirkovci.

18 Q. Par "ici", est-ce que vous parlez de l'endroit qui est indiqué sur la

19 photographie du document P20, qui vous est présentée maintenant ?

20 R. Est-ce que vous pourriez répéter la question, s'il vous plaît ? Je n'ai

21 pas bien compris.

22 Q. Vous avez dit que vous aviez perdu connaissance et est-ce que cet

23 endroit est bien celui qui est sur cette photographie devant vous ?

24 R. Oui, oui, c'est bien cet endroit que je vois sur la photo. Après ça, je

25 ne sais pas ce qui s'est passé. Oui, l'endroit où nous avions été frappés

26 est bien sur cette photo.

27 Et lorsque j'ai repris connaissance, j'étais au poste de police de

28 Mirkovci.

Page 637

1 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, peut-être qu'il

2 faudrait maintenant suspendre la séance. Je vous remercie.

3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, il est nécessaire maintenant de

4 suspendre la séance pour qu'on puisse changer les bandes et nous

5 reprendrons à 16 heures 15.

6 --- L'audience est suspendue à 15 heures 45.

7 --- L'audience est reprise à 16 heures 17.

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Motoike, vous pouvez reprendre.

9 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

10 Q. Témoin, avant la pause, vous nous avez signalé que vous avez été

11 emmenés à un lieu qui s'appelait le poste de police de Mirkovci. Comment

12 avez-vous été traités au poste de police de

13 Mirkovci ?

14 R. Comme des animaux. J'ai repris connaissance, comme je l'ai signalé tout

15 à l'heure, mais à certains moments, je me suis évanoui. D'autres témoins

16 pourront témoigner de la manière dont nous avons été traités au poste de

17 police de Mirkovci.

18 Avant qu'ils ne nous reçoivent au poste de police de Mirkovci, car le

19 chef du poste de police avait refusé que l'on y soit emmenés, car moi

20 j'étais dans un tel état que j'étais considéré comme mort à 99 %, alors on

21 nous a placés dans une sorte de sous-sol, mais pas vraiment un sous-sol, un

22 endroit couvert, dans lequel on nous a aspergés d'eau à l'aide d'un tuyau

23 pour que nous reprenions tous connaissance. Après cela, nous avons été

24 emmenés à l'intérieur du poste de police.

25 Q. Témoin, j'aimerais vous demander --

26 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pardon. Monsieur le Président, pouvons-nous

27 passer à huis clos partiel ?

28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

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1 [Audience à huis clos partiel]

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22 [Audience publique]

23 Mme MOTOIKE : [interprétation]

24 Q. Témoin, avez-vous été hospitalisé à un moment quelconque au cours de ce

25 week-end ?

26 R. J'aimerais ajouter quelque chose en ce qui concerne le poste de police

27 de Mirkovci.

28 Lorsque nous avons été emmenés à l'intérieur du poste de police, je

Page 639

1 ne sais pas pendant combien de temps, car j'étais sans connaissance, je

2 tiens à vous dire que dans ce poste de police j'ai repris connaissance. Ce

3 n'est pas que je me sois bien senti, mais j'avais le sentiment que j'étais

4 vivant. J'ai demandé à un des policiers dans la pièce qui était devant la

5 porte, je lui ai demandé de me permettre d'aller boire de l'eau. Il a réagi

6 brutalement immédiatement, il m'a frappé encore une fois et ils ont

7 continué à nous frapper. J'ai encore une fois demandé la permission cette

8 fois d'aller aux toilettes. Ils ont réagi de la même manière. Comme je l'ai

9 dit tout à l'heure, nous étions pratiquement morts à 99 %, et un être

10 humain, un véritable être humain, ne peut pas faire cela à un autre être

11 humain. Il m'est très difficile d'expliquer cela.

12 Peut-être pourrions-nous passer à huis clos.

13 Q. Vous nous avez indiqué : "Ils ont continué à nous battre." Qu'ont-ils

14 utilisé pour vous battre ?

15 R. Vous savez ce que détient la police. Ils nous ont asséné des coups de

16 crosse de fusil, frappés à coups de batte de baseball, de matraques. Ils

17 ont utilisé tout ce qu'ils avaient sous la main pour nous frapper. Un être

18 humain ne peut pas faire des choses pareilles à un autre être humain.

19 Q. Merci. La question que je vous avais posée avant, c'était : avez-vous

20 été hospitalisés à un moment quelconque au cours de ce week-end ?

21 R. Oui, je vais vous en parler maintenant de l'hôpital.

22 Q. Mais attendez ma question. Puis-je vous demander de quelle manière vous

23 avez été traités à l'hôpital ?

24 R. Ils sont arrivés. Nous leur avons dit que nous voulions aller à

25 l'hôpital. D'ordinaire, on se rend à l'hôpital pour recevoir des soins.

26 Parmi ceux qui se sont rendus à l'hôpital, il y avait moi-même --

27 Q. Avant que vous ne mentionniez des noms, ma question était la question

28 suivante : comment avez-vous été traité à l'hôpital ?

Page 640

1 R. Lorsque nous sommes arrivés à l'hôpital, nous avons pensé que l'on

2 allait nous prodiguer des soins adéquats. Mais même à l'hôpital, ils nous

3 ont frappés. Même les médecins nous frappaient. J'ai demandé au docteur de

4 m'apporter de l'eau, je lui ai demandé d'une manière parfaitement humaine

5 de me donner de l'eau. Il m'a répondu : Je ne te donnerais même pas du

6 poison, ne parle même pas de l'eau.

7 Voilà ce que j'ai vécu pendant que j'étais à l'hôpital. Ils

8 frappaient les autres aussi. Il y avait des policiers à l'intérieur de

9 l'hôpital aussi. J'ai pu voir comment ils le frappaient, et le coup était

10 tellement brutal que la personne a touché le plafond. C'est tellement

11 difficile de trouver les mots pour vous expliquer ce qui s'est passé.

12 Q. Témoin, je vous interromps. Vous avez dit que les médecins vous

13 frappaient et que les policiers le faisaient aussi. Avec quoi vous ont-ils

14 frappés, pour autant qu'ils aient utilisé quelque chose pour vous frapper ?

15 R. Les policiers étaient armés à tout moment. Ils nous frappaient à coups

16 de crosse de fusil. Le médecin nous donnait des coups de poing, ou nous

17 donnait des coups de pied de toutes parts.

18 Q. Témoin, pouvez-vous nous dire à quel hôpital vous avez été transportés

19 ?

20 R. L'hôpital de la ville.

21 Q. Lorsque vous êtes arrivés à l'hôpital, est-ce qu'on vous a dit quelles

22 étaient vos blessures ?

23 R. Comme je l'ai déjà dit, nous sommes arrivés là pour recevoir des soins,

24 mais ils nous ont rien demandé au sujet de nos blessures. Comme je l'ai

25 déjà dit, nous étions pratiquement morts à 99 %. A part une transfusion,

26 rien. Ils ont essayé de nous ranimer avec des transfusions juste pour

27 pouvoir continuer à nous frapper.

28 Mme MOTOIKE : [interprétation] Si je puis avoir l'assistance de l'huissier

Page 641

1 pour montrer au témoin 65 ter 220. Madame, Messieurs les Juges, j'aimerais

2 demander la permission que ce document que je vais montrer au témoin ne

3 soit pas accessible au public. Il s'agit de l'intercalaire 15 du classeur

4 des Juges d'aujourd'hui, numéro

5 ERN N00-5177 en macédonien, et la version en anglais, c'est N00-5174, N00-

6 5180.

7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous avez demandé qu'il y ait ordre de

8 ne pas diffuser. Pourquoi ?

9 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, je vais examiner des

10 documents avec le témoin. Différents documents comportent non seulement le

11 nom de ce témoin, mais, je pense, les noms d'autres témoins qui bénéficient

12 aussi de la protection du Tribunal.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il n'y aura pas de publication hors

14 les murs de ce prétoire pour ce qui est de ces documents.

15 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

16 Q. Témoin, voyez-vous le document qui a été placé devant

17 vous ? Si je puis attirer votre attention au coin en haut à gauche de la

18 version en macédonien, voyez-vous figurer votre nom dans ce document ?

19 R. Je ne vois pas mention de mon nom dans ce document.

20 Q. Si vous consultez la version qui est devant vous -- mais d'abord,

21 laissez-moi vous demander, est-ce que vous êtes en mesure de lire le

22 macédonien ?

23 R. Oui.

24 Q. Reconnaissez-vous le nom qui figure dans le coin en haut à gauche de la

25 version en macédonien du document qui vous est

26 présenté ?

27 R. Oui.

28 Q. Ce document précise-t-il une date ?

Page 642

1 R. Oui, si je --

2 Q. Si je ne vous l'ai pas demandé, s'agit-il bien de votre nom dans le

3 coin en haut à gauche de ce document ?

4 R. Oui, c'est mon nom.

5 Q. En bas du document à gauche, voyez-vous une date

6 14 novembre 2003 ?

7 R. Oui.

8 Q. Voyez-vous aussi que dans le coin en bas à droite de ce document, un

9 cachet a été apposé avec le nom d'un médecin qui y est indiqué ?

10 R. Oui. Oui, c'est le cas.

11 Q. Puis-je attirer votre attention sur le premier paragraphe, avec l'aide

12 de l'huissier, le premier paragraphe je pense qu'il y a une référence

13 13/8/2001. Voyez-vous ce paragraphe ?

14 R. Oui. Effectivement. Il est indiqué que le 13 août 2001 --

15 Q. Sans entrer dans les détails, pouvez-vous me dire si votre nom est

16 mentionné dans ce paragraphe ?

17 R. Oui, oui.

18 Q. Avez-vous eu l'occasion de lire ce paragraphe ?

19 R. Non. Non, je pense n'avoir jamais vu ce document.

20 Q. Pouvez-vous prendre le temps de lire les deux premières phrases de ce

21 document ?

22 R. Oui, j'ai lu ce paragraphe.

23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pour le compte rendu, le premier paragraphe

24 indique qu'au 13 août 2001, le Témoin M-0107 [comme interprété] a été amené

25 à l'hôpital par ambulance avec des blessures à la tête. Lorsqu'il a été

26 admis, le patient avait toute sa connaissance et réagissait, qu'il a perdu

27 la connaissance brièvement peu de temps après avoir reçu les coups.

28 Alors voilà ce que je voulais entrer au compte rendu.

Page 643

1 Q. Pouvez-vous décrire quel paragraphe décrit de manière efficace les

2 blessures dont vous souffriez lorsque vous avez été amené à l'hôpital à la

3 date que vous avez indiquée ?

4 R. Le document mentionne que j'étais sans connaissance, mais ne mentionne

5 absolument pas mes blessures ni leur nature. Nous étions tous blessés. Le

6 document indique qu'ils m'ont fait une radio et qu'ils m'ont examiné, ce

7 qui est un mensonge manifeste. Ce qui figure dans ce document n'est pas la

8 vérité. Il y a des éléments de vérité, comme le fait que j'avais perdu

9 connaissance, mais les autres aspects, la question de la radio, de l'examen

10 médical, c'est faux. Ils n'ont rien fait d'autre que de contribuer à la

11 détérioration de mon état.

12 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous verser ce document au dossier,

13 s'il vous plaît.

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Versé au dossier.

15 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit du document pièce P22.

16 Mme MOTOIKE : [interprétation]

17 Q. Est-ce qu'à un moment vous avez pu quitter l'hôpital ?

18 R. Oui. J'ai pu quitter l'hôpital pour être emmené directement en prison.

19 En fait, j'ai passé un mois, même j'aurais dû rester trois mois, sinon un

20 mois au moins à l'hôpital en raison de mes blessures; or, on m'a emmené

21 directement à la prison Sutka, alors que je ne méritais absolument pas de

22 m'y retrouver.

23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que cette

24 dernière pièce, la P22, c'est mon erreur, qu'elle soit versée sous pli

25 scellé.

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] On est clair sur le fait qu'il s'agit

27 seulement d'une page ?

28 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. La page unique

Page 644

1 que nous avons présentée.

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

3 Q. A la prison de Sutka, comment avez-vous été traité ?

4 R. Oui, personnellement, ne je peux pas prétendre ici avoir subi quelque

5 chose que je n'ai pas subi. Seul un policier ou un fonctionnaire

6 travaillant dans la prison m'a frappé une fois en m'ordonnant de me rendre

7 à ma cellule. Je tenais à peine debout en arrivant. En fait, j'ai dû me

8 déplacer à quatre pattes pour y arriver. Je ne tenais plus debout. Il y

9 avait des personnes là-bas qui ont été battues, passées à tabac, mais elles

10 témoigneront elles-mêmes. En ce qui me concerne, cette personne ne m'a

11 frappé qu'une seule fois. Les autres pourront vous dire ce qu'ils ont subi

12 en prison.

13 Q. Vous nous avez dit que vous êtes resté à la prison de Sutka pendant

14 combien de temps ?

15 R. Pendant combien de temps ? Quatre mois. J'ai passé quatre mois à Sutka,

16 à la prison de Sutka.

17 Q. Dès lors, à un certain moment, vous avez été libéré. Savez-vous

18 pourquoi vous avez été libéré de prison ?

19 R. Pourquoi j'ai été libéré ?

20 Q. Oui, vous.

21 R. Bien, lorsque j'ai été libéré de la prison, l'ancien président de

22 l'Etat, Boris Trajkovski, avait émis un document qui nous accordait à tous

23 l'amnistie en nous appelant tous des terroristes et en nous accordant

24 l'amnistie en tant que terroristes alors que nous n'étions pas des

25 terroristes. C'est le nom que les autres nous donnaient.

26 Q. Témoin, je vais vous montrer un autre document.

27 Mme MOTOIKE : [interprétation] Est-ce que nous pouvons présenter le

28 document 65 ter 155 au témoin. Il se situe à l'intercalaire 13 du classeur

Page 645

1 d'aujourd'hui, numéro ERN N000-9720, N000-9721. En version macédonienne,

2 N000-9722 à N000-9723.

3 Q. Témoin, le document qui vous est présenté en version macédonienne,

4 j'aimerais attirer votre attention en ce qui concerne ce document sur ce

5 qui semble être le deuxième paragraphe entier. Voyez-vous mention faite de

6 votre nom dans ce document ?

7 R. Oui.

8 Q. En haut du document, vous voyez un intitulé "Note officielle, numéro

9 1131." Voyez-vous cette indication en haut de la page, au centre ?

10 R. Oui.

11 Q. La date qui figure au document dans le coin en haut à gauche c'est le

12 12 août 2001. Voyez-vous cela ?

13 Q. Et ce document tout en haut indique qu'il s'agit d'un document émanant

14 du ministère de l'Intérieur de la République de Macédoine. Voyez-vous ce

15 texte, ce libellé ?

16 R. Oui.

17 Q. Sur la deuxième page N000-9721, version en macédonien -- pardon, N000-

18 9723 de la version macédonienne, N000-9721 de la version en anglais.

19 Pouvons-nous passer à cette deuxième page ?

20 Témoin, voyez-vous votre nom figurer sur cette page et votre date de

21 naissance ?

22 R. Oui.

23 Q. Si je puis attirer votre attention - ou nous allons revenir à la

24 première page, s'il vous plaît, des deux versions. Si je pouvais appeler

25 votre attention sur la dernière partie de la page juste avant le chiffre

26 romain II, donc ce dernier paragraphe avant le II romain, la version

27 macédonienne. Est-ce que vous voyez ce qui commence là avec : "Selon."

28 R. Oui, oui.

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1 Q. D'après ce paragraphe on lit :

2 "D'après les déclarations de personnes appartenant aux forces de la

3 sécurité qui ont remis les personnes susmentionnées avec leurs armes et

4 leurs munitions, ces personnes avaient des activités avec des armes à feu

5 contre les forces de sécurité dans la zone d'activités militaires

6 appartenant à différentes maisons et directions dans le village de

7 Ljuboten."

8 Est-ce que vous voyez cela ? Est-ce qu'il s'agit d'une déclaration exacte ?

9 R. C'est absolument inexact.

10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais demander le versement de ce

11 document au dossier, s'il vous plaît, sous pli scellé.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Residovic.

13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Nous souhaitons élever une objection à ce

14 sujet, Monsieur le Président. Le document a été présenté en tant que

15 document, et nous ne savons pas si le témoin reconnaît le document en

16 question, ce document-ci. Il n'a pas été présenté de façon voulue au

17 témoin. On a posé la question au témoin concernant la teneur d'un document.

18 L'Accusation a l'intention de faire entendre d'autres témoins, et ce serait

19 le moment qui convient pour demander le versement de ce document. Ce n'est

20 qu'à ce moment-là que nous pouvons débattre de ce document.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous dites que ceci n'est

22 pas un document authentique du ministère de l'Intérieur ? Est-ce que c'est

23 cela que vous voulez dire ?

24 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous ne parlons pas

25 de la question d'authenticité du document. Nous ne savons tout simplement

26 pas quelle est la position de l'Accusation, parce qu'ils affirment qu'il

27 s'agit d'un document faux, d'un faux. Savoir si la teneur du document est

28 fausse, nous ne savons pas, en fait, quelle est vraiment la position à ce

Page 648

1 sujet de l'Accusation. Le témoin ne l'a pas reconnu, mais on ne lui a pas

2 demandé de savoir s'il avait déjà vu ce document dans le passé, parce que -

3 -

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bien il est probable qu'il n'aurait

5 jamais vu avant ce document, parce que ce n'est pas un document qui lui

6 aurait été montré, n'est-ce pas ?

7 La situation, d'après ce que je la comprends, pour ce qui est de

8 l'Accusation qui vise à faire verser au dossier un document du ministère

9 apparemment authentique, c'est qu'il contient une confirmation d'une

10 certaine partie du récit, du compte rendu par ce témoin, à savoir qu'à

11 cette date, avec un certain nombre d'autres personnes qui semblent être des

12 personnes qu'il a identifiées, ils ont été emmenés en détention, ils ont

13 été conduits à Skopje, et d'après ce que j'ai compris, cela c'est sur cette

14 base que ce document est présenté.

15 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, conformément avec

16 la décision que vous avez prise concernant les documents, j'avais compris

17 que la meilleure façon de procéder par rapport au document serait de le

18 montrer au témoin, voir s'il reconnaissait le document en question. D'après

19 ce que j'ai compris, d'après ce que les témoins qui sont proposés pour la

20 semaine à venir, nous avons l'auteur du document, nous pensons que ce

21 serait le moment qui convient et la façon qui convient de présenter ce

22 document, ensuite de le verser comme élément de preuve.

23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.

24 Madame Motoike.

25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

26 Comme la Chambre l'a entendu, le témoin peut établir la pertinence et la

27 valeur probante de ce document. Il est mentionné dans ce document. Il a

28 trait à des déclarations, tout au moins il a déduit des renseignements qui

Page 649

1 ont été réunis par lui ou qui le concernent. Donc il peut certainement

2 s'expliquer sur la question de savoir si oui ou non la teneur du document

3 est véridique.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Comment dites-vous que ceci pourrait

5 être admis ?

6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, d'après ce que je

7 comprends, à la fois le conseil de la Défense -- les deux conseils de la

8 Défense n'ont pas contesté l'authenticité de ce document. Et là encore, ce

9 document est pertinent en ce qui concerne ce témoin-ci puisqu'il est

10 mentionné dans le document. Ceci contribue -- enfin, il est question

11 d'activités auxquelles ce témoin aurait été mêlé ou aurait participé et il

12 y a des témoins qui nient que ceci a eu lieu. Donc c'est pertinent, et ça a

13 une valeur probante, cette déclaration, qui représente une contribution par

14 rapport à sa conduite des activités pour savoir si c'est vrai.

15 [La Chambre de première instance se concerte]

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce document va être reçu Maître

17 Residovic, puisqu'il n'y a pas de contestation quant à son authenticité. Ce

18 document traite clairement de faits qui ont directement trait à la

19 déposition faite par ce témoin, à savoir qu'il est nommé dans ce document

20 dans un contexte qui a trait à sa déposition. En ce sens, ce document

21 fournit quelque appui à sa déposition et contredit aussi sa déposition dans

22 d'autres éléments qui représentent -- qu'il le reconnaît, une version qui

23 pourrait se révéler vraie. Mais cela dépendra de la déposition faite par

24 d'autres témoins.

25 Donc le document n'est pas admis sur la base de savoir si ce qui est

26 écrit est véridique. Ceci n'établit pas dans une façon ou d'une autre,

27 cela, mais il s'agit d'un document officiel sur ce qui s'est passé pour que

28 ce témoin, de sorte que c'est l'une des questions dont il faudrait tenir

Page 650

1 compte lorsque la Chambre viendra à examiner ce qui s'est passé

2 effectivement ce jour-là.

3 Le document est donc reçu.

4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P23, Monsieur le

5 Président.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Sous pli scellé ?

7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Sous pli scellé.

8 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie. Si nous pouvions montrer

9 le document suivant qui est à l'intercalaire 14 du classeur présenté

10 aujourd'hui. Il s'agit du numéro 148 de la liste 65 ter, numéro N000-7278

11 de la version en macédonien, et la version en anglais porte la cote N000-

12 7278-ET.

13 Q. Témoin, j'appelle votre attention sur le deuxième paragraphe de ce

14 document qui commence par le nom d'une personne. Vous voyez cela ?

15 R. Oui.

16 Q. Dans ce paragraphe, est-ce que vous y lisez votre nom à vous ?

17 R. Oui. Oui.

18 Q. En haut du document, on lit que c'est une note officielle numéro 535.

19 Est-ce que vous voyez cela ?

20 R. Oui, oui.

21 Q. Ceci a trait à une conversation officielle qui aurait eu lieu sur la

22 ligne où est mentionné un objet, juste en dessous du numéro 535. Ceci

23 indique quel était le sujet d'une conversation officielle qui a eu lieu

24 avec les personnes qui ont été emmenées du village de Ljuboten ?

25 Voyez-vous cela ?

26 R. Oui.

27 Q. La date qui se trouve tout en haut dans le coin gauche du document est

28 le 13 août 2001. Vous voyez cela ?

Page 651

1 R. Oui.

2 Q. Tout à fait en haut du document, on voit qu'il s'agit du MOI de la

3 République de Macédoine. Voyez-vous cela ?

4 R. Oui, je peux le voir.

5 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, il semble qu'il y ait

6 là une faute de frappe dans la version anglaise du document. D'après ce que

7 je vois, la date indiquée est le 12 août 2001. Je crois que si nous

8 regardions la version en macédonien, qui est l'original, cela devrait être

9 le 13/8/2001, pour le compte rendu.

10 Q. Appelant votre attention, Témoin, sur ce qui semble être le troisième

11 paragraphe --

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Excusez-moi, lorsque vous avez dit que

13 l'original portait la date du 13, voulez-vous dire lorsque vous regardez

14 l'original on voit en haut du document la date du 13 août, mais dans le

15 premier paragraphe, dans le corps du document, on voit la date du 12 août ?

16 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Excusez-moi. Je

17 vous remercie de cet éclaircissement. Je veux parler du coin gauche tout en

18 haut qui indique dans la version macédonienne 13/8/2001. Toutefois, dans la

19 version anglaise, dans le coin en haut à gauche, dans la version anglaise,

20 on indique la date du 12 août 2001.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bien, dans la version anglaise, je

22 vois 13. Je ne sais pas si cela vous est utile de le savoir.

23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Peut-être que nous aurions des copies papier

24 qui nous permettraient de mieux voir que l'image du prétoire électronique

25 e-court. Merci, Monsieur le Président.

26 Q. Témoin, j'appelle votre attention sur le troisième paragraphe du

27 document, et je voudrais que vous regardiez plus particulièrement une

28 phrase du document qui dit :

Page 652

1 "Les personnes précitées ont déclaré qu'elles avaient remarqué

2 plusieurs terroristes qui luttaient avec des armes à feu -- qui avaient des

3 armes à feu à la main, mais ont allégué qu'eux-mêmes n'avaient pas

4 participé aux affrontements et qu'ils voulaient simplement s'échapper du

5 village ou que certains d'entre eux voulaient se rendre aux forces de

6 sécurité parce qu'ils n'avaient pas pris part aux combats."

7 Est-ce que ceci est un compte rendu exact ?

8 R. Ce n'est pas exact, parce qu'il dit ici que nous essayions de nous

9 échapper. Or, nous étions dans le sous-sol. Ils sont venus jusqu'à nous

10 dans le sous-sol. Ceci est un mensonge manifeste. Ils voulaient nous

11 présenter comme une menace, comme des gens qui auraient pu leur faire du

12 mal, mais ce n'est pas ce qui s'est passé.

13 Nous nous trouvions dans le sous-sol, et quand ils sont arrivés, ils

14 nous ont emmenés de ce sous-sol. Ici, il est question de dire que nous

15 combattions, nous étions des combattants, mais il n'y a pas eu de combats

16 entre eux et nous, ou alors nous aurions été blessés sur place. Y a-t-il eu

17 des personnes blessées ? Bien sûr que nous l'étions. Pas question.

18 Q. Témoin, je vous arrête là, s'il vous plaît. Il est question de

19 terroristes qui avaient combattu avec des armes à la main. Est-ce que cette

20 déclaration est exacte ?

21 R. Non, non, pas du tout. C'est cela, ce que je dis. Ce n'est absolument

22 pas vrai. Il faudrait qu'ils le prouvent, s'ils avaient trouvé des armes

23 entre nos mains. Je n'avais aucune arme. Si j'avais eu une arme, j'aurais

24 certainement tiré ou utilisé mon arme, et peut-être que j'aurais blessé un

25 policier.

26 Q. Témoin, je veux appeler votre attention sur ce que l'on voit au

27 quatrième paragraphe du même document. Il est dit :

28 "En ce qui concerne les armes et les munitions qui ont été trouvées

Page 653

1 avec ces personnes au moment de leur arrestation, ils ont déclaré qu'ils

2 n'en avaient pas fait usage. Les armes décrites par la suite ainsi que les

3 munitions ont été trouvées sur place là où ces personnes ont été trouvées

4 et arrêtées."

5 Il y a ensuite une liste de fusils automatiques, AP, de production

6 chinoise, avec un numéro précis.

7 Est-ce que cette déclaration précise est exacte ?

8 R. Pas du tout. Pas du tout.

9 Q. Témoin, je voudrais vous demander : est-ce que vous vous rappelez avoir

10 fait une déclaration quelconque -- donc, je vais d'abord vous poser cette

11 question-ci. Il est dit tout en haut du document - si nous pouvions

12 regarder tout en haut du coin gauche du document - qu'il y a une personne

13 du nom de Toskosvski Blagoja. Vous voyez cela ?

14 R. Oui. Oui, je le vois.

15 Q. Est-ce que vous vous rappelez avoir eu une conversation avec cette

16 personne à ce moment-là ?

17 R. Je ne peux pas dire que j'ai rencontré quelqu'un. Pourtant, comme je

18 vous l'ai dit, lorsque nous étions à l'hôpital, ils nous ont forcés à

19 signer, et j'ai signé, mais quant à savoir quel document j'ai signé, eux le

20 savent mieux que nous. Ils m'ont forcé à signer. J'ai accepté de signer.

21 J'ai apposé ma signature, mais ils savent très bien dans quel état j'étais.

22 C'était sous la contrainte, vous savez, et je ne sais pas ce que j'ai

23 signé.

24 Q. Témoin, avant que nous n'examinions cet aspect --

25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais demander à la Chambre, s'il vous

26 plaît, si je peux verser ce document au dossier.M. LE JUGE PARKER :

27 [interprétation] Oui, Maître Residovic.

28 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, la Défense a bien

Page 654

1 compris votre décision précédente et nous agirons conformément à cette

2 décision. Mais en gardant à l'esprit qu'un document analogue à celui qui a

3 été présenté tout à l'heure a été présenté pour le compte rendu, nous

4 voudrions dire que nous élevons les mêmes objections, à savoir que vous

5 aurez décidé de la même manière.

6 Alors, nous faisons cela, Monsieur le Président, parce que nous ne

7 savons pas du tout quelle est la position de l'Accusation concernant la

8 teneur du document en question. S'ils appellent à déposer l'état du

9 document, nous voudrions savoir si l'Accusation estime que ce document est

10 un faux, et à ce moment-là on pourrait se préparer pour le contre-

11 interrogatoire du témoin qu'ils présenteront. C'est la raison pour laquelle

12 nous élevons à nouveau des objections, les mêmes que celles que nous avions

13 présentées précédemment.

14 Je vous remercie.

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie pour cela. Votre

16 position est parfaitement comprise, mais pourrais-je suggérer que vous

17 pouvez partir de l'hypothèse que l'Accusation, tout comme le témoin, prend

18 pour position qu'une grande partie de ce document et du document précédent

19 ne rend pas compte de façon exacte de ce qui s'est effectivement passé. Je

20 pense que vous pouvez d'une façon satisfaisante procéder sur cette base

21 lorsque vous commencerez votre contre-interrogatoire.

22 Cela, c'est ma façon d'interpréter la position, Madame Motoike, à

23 moins que je ne me trompe par rapport à ce que dit Me Residovic.

24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Non, je vous remercie, Monsieur le

25 Président. En plus, si la Chambre va admettre le document, j'aimerais qu'il

26 soit versé sous pli scellé.

27 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, puisque nous avons

28 compris qu'il y a deux traductions en anglais, nous voudrions demander

Page 655

1 qu'on nous dise quelle est la traduction qui va être acceptée; est-ce qu'il

2 s'agit de la traduction que vous avez ou de la traduction qui figure dans

3 le système e-court ?

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous aurons à traiter de la traduction

5 en anglais qui est conforme à l'original; ceci, c'est que l'une présente la

6 date du 13 août 2001 dans l'en-tête, en haut à gauche de la page.

7 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, juste pour aider la

8 Défense, ma commis à l'audience m'a indiquée que nous sommes en train de

9 télécharger dans le système e-court la version que les membres de la

10 Chambre ont reçue en version papier.

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Donc, ce document va être reçu et

12 versé.

13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P24, sous pli scellé,

14 Monsieur le Président.

15 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie.

16 Pourrions-nous maintenant présenter au témoin la pièce 225 de la

17 liste 65 ter que l'on trouve à l'intercalaire 16 du classeur présenté

18 aujourd'hui. Ce document porte, pour la version macédonienne, la cote ERN

19 N000-1248 jusqu'à N000-1250.

20 Q. Témoin, il y a là un document qui vous est présenté, qui doit être

21 devant vous. Je voudrais appeler votre attention sur le deuxième paragraphe

22 qui se trouve juste en dessous du mot "décision." Voyez-vous cela ?

23 R. Oui.

24 Q. Est-ce que ce deuxième paragraphe sur la première page comporte votre

25 nom ?

26 R. Oui.

27 Q. Dans ce document, tout en haut là, j'ai déjà mentionné cela, mais pour

28 le compte rendu le mot qui se trouve au milieu de la page sous le premier

Page 656

1 paragraphe, c'est bien le mot "décision" ?

2 R. Cela ne dit pas "décision."

3 Q. Excusez-moi --

4 R. Oui, oui.

5 Q. Cela dit bien "décision" ?

6 R. Je ne vois pas le mot "décision." On lit ici ce qui est écrit par

7 l'hôpital. C'est comme un dossier médical.

8 Q. Excusez-moi, je pense que vous voulez parler du premier paragraphe-là.

9 Le mot se trouve juste en dessous du premier paragraphe. Quel est ce mot ?

10 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Si je peux être utile, je crois que le

11 témoin est en train de regarder le précédent document. Il faut lui dire de

12 regarder le document qui est maintenant à l'écran.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie beaucoup.

14 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.

15 Q. Témoin, je crois que ce document apparaît maintenant sur l'écran que

16 vous avez devant vous. Est-ce que vous le voyez ?

17 R. Oui.

18 Q. En dessous du premier paragraphe -- je crois qu'il faut que je repose

19 la question. Excusez-moi. Le deuxième --

20 R. Oui, oui, maintenant je le vois. Cela dit effectivement "décision."

21 Q. Est-ce que votre nom figure bien dans le deuxième paragraphe ?

22 R. Oui, oui.

23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pourrait-on maintenant passer à la deuxième

24 page de ce document dans les deux versions, s'il vous plaît. Merci.

25 Q. Témoin, est-ce que vous voyez une signature au bas de la deuxième page

26 là-bas, est-ce que cela ne dit pas "ministère public" ?

27 Mme MOTOIKE : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, mais je

28 vois que Me Apostolski --

Page 657

1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous attendons la réponse, Maître

2 Apostolski.

3 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Apostolski.

5 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Monsieur le Président, je vous prie de

6 m'excuser d'interrompre, mais si l'on compare la traduction dans la version

7 macédonienne, je pense que la traduction n'est pas très bonne. Je pense

8 qu'il ne s'agit pas d'une décision en macédonien, mais d'une résolution.

9 Enfin, le mot proprement dit dit "reshenie," donc une résolution. Une

10 décision, ce n'est pas la même chose, parce que les juridictions prennent

11 différentes décisions et l'un des types de décision, c'est une résolution.

12 C'est sur ce point que je voulais prévenir, avertir.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Apostolski.

14 Je suis sûr que nous apprendrons de plus en plus sur ces sujets au

15 fur et à mesure que le procès se déroule, mais pour le moment ce que nous

16 avons ici, c'est une traduction officielle avec le mot "décision." Si vous

17 pensez que cela relève à une importance pour vos thèses, vous pouvez poser

18 la question aux services de traduction pour voir si une correction devrait

19 être apportée à la traduction officielle. Je ne suis pas sûr qu'une

20 importance particulière s'attache à la différence qu'il pourrait y avoir

21 entre résolution et décision à ce stade. Ce sera une question que je laisse

22 à votre jugement.

23 Je vous remercie.

24 Oui, Madame Motoike.

25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie.

26 Q. Témoin, j'attire votre attention sur la ligne où il y a la signature,

27 juste avant le mot "note," vers le bas de la deuxième page du document.

28 Est-ce que vous voyez qu'il s'agit du "juge des mineurs" ?

Page 658

1 R. Oui.

2 Q. La date qui se trouve juste au-dessus de ce qui indique qu'il s'agit du

3 tribunal pour mineurs, c'est le 14 août 2001 ?

4 R. Oui, oui.

5 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pourrait-on revenir à la première page, s'il

6 vous plaît.

7 Q. Dans ce paragraphe, Témoin, il y a directement juste en dessous du mot

8 "décision," en fait, il s'agit donc du deuxième paragraphe sous le mot

9 "décision", est-ce que vous voyez qu'on peut lire :

10 "Placer en détention, parce qu'il existe des motifs juridiques pour

11 le maintenir en détention en vertu de l'article 184,

12 paragraphe 1." Et le texte se poursuit en disant autres questions.

13 Voyez-vous cela ?

14 R. Oui.

15 Q. Est-ce que vous vous rappelez, si vous pouvez vous en souvenir, que

16 vous avez été placé en détention provisoire pendant 30 jours à l'époque ?

17 R. Pourriez-vous, s'il vous plaît, être plus précis sur cela ?

18 Q. Certainement. Excusez-moi, j'ai employé les mots "mis en détention

19 provisoire."

20 Est-ce que vous avez été en détention pendant cette période qui est

21 indiquée, à savoir du 13 août 2001 au 14 août 2001 ?

22 R. Oui, j'étais en détention.

23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que l'on

24 pourrait, s'il vous plaît, recevoir ce document que nous présentons pour

25 être versé sous pli scellé ?

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document est reçu sous pli scellé

27 et versé au dossier.

28 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce P25, déposée sous

Page 659

1 pli scellé, Monsieur le Président.

2 Mme MOTOIKE : [interprétation] Est-ce qu'on pourrait maintenant montrer au

3 témoin le document qui se trouve à l'intercalaire 17 du classeur et qui

4 porte le numéro 12.2 de la liste 65 ter, et porte comme cote ERN N000-410

5 [comme interprété] jusqu'à N000-418 [comme interprété], à savoir la version

6 en macédonien, et il se trouve que la traduction en anglais porte également

7 les mêmes cotes avec en plus les lettres en majuscules ET à la fin.

8 Q. Témoin, voyez-vous ce document ? Et puis-je attirer votre attention sur

9 --

10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous prie de bien vouloir m'excuser.

11 Monsieur l'Huissier, pourriez-vous afficher la page 3 du document dans les

12 deux versions ?

13 Q. Témoin, vous avez la copie papier devant vous. Je vous demande de

14 vous reporter à la page 3 sur le premier paragraphe au chiffre romain II.

15 Pouvez-vous nous dire s'il s'agit de votre nom qui est indiqué dans ce

16 paragraphe ?

17 R. Oui.

18 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous passer à la page 1 du document,

19 dans les deux versions.

20 Q. Témoin, voyez-vous sur la première page, dans la partie supérieure

21 gauche, on y voit "Bureau du procureur public" ?

22 R. Oui.

23 Q. Au milieu, dans la partie plutôt supérieure de ce document de la

24 première page, on voit écrit :

25 "A l'attention de la cour du tribunal correctionnel de Skopje II,

26 Skopje.

27 A la première page du document, juste en dessous de la date qui est

28 indiquée, vous voyez qu'il y est écrit :

Page 660

1 "A l'attention du tribunal correctionnel de Skopje II ?"

2 R. Oui.

3 Q. Est-ce que vous voyez la date dans la partie gauche de ce document,

4 dans la partie supérieure ? La date est le 26 septembre 2001.

5 R. Oui.

6 Q. Et sous le chiffre romain numéro I, voyez-vous qu'il y est écrit "Acte

7 d'accusation" ?

8 R. Oui.

9 Q. Témoin, est-ce que vous avez déjà vu ce document ?

10 R. Oui, nous avons été mis en accusation. Nous avons été accusés de ceci.

11 Q. Est-ce que je puis à présent vous demander de vous reporter à la page 3

12 de la copie papier.

13 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je demande à l'Huissier d'afficher la page 3

14 à l'écran, dans les deux versions.

15 Mme MOTOIKE : [interprétation]

16 Q. Je vous demande de bien vous reporter au deuxième paragraphe entier :

17 "Entre 8 heures et 12 heures, le 12 août 2001, dans le village de

18 Ljuboten, Skopje, ils ont participé à un conflit armé en tant que

19 combattants contre la République de Macédoine d'une telle manière qui fait

20 qu'en l'espèce ils se sont conduits à l'égard des forces de Sécurité de la

21 République de Macédoine, qui étaient en poste à proximité du village, et

22 ont dû répondre avec des armes d'infanterie et des munitions jusqu'à ce --

23 ils ont dû riposter et ensuite abandonner leurs positions de combat, jeter

24 leurs armes et leur matériel de façon à tenter de se disculper de toute

25 responsabilité. A ce moment-là, ils ont rencontré les forces de sécurité de

26 la République Macédonienne qui avaient commencé à nettoyer la zone. Et à ce

27 moment-là les actions militaires se sont intensifiées, ils ont été arrêtés

28 et une partie des armes et du matériel ont été saisis sur eux."

Page 661

1 Voyez-vous ce paragraphe ?

2 R. Oui.

3 Q. S'agit-il de quelque chose de vrai, ce qui est déclaré dans ce

4 paragraphe ?

5 R. Loin de là.

6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que ce

7 document soit versé au dossier sous pli scellé.

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il est versé au dossier.

9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce P26, sous pli

10 scellé, Monsieur le Président.

11 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais à présent que nous passions à la

12 pièce suivante dans le classeur du témoin à l'intercalaire 18 de la liste

13 65 ter. Il s'agit du document 12.5 dont la cote ERN est, dans la version

14 macédonienne, N000-4423 et N000-4425, et la version anglaise qui porte la

15 même cote avec les lettres ET à la fin.

16 Q. Témoin, j'aimerais vous demander de porter votre attention sur le

17 deuxième paragraphe entier de la première page du document qui est devant

18 vous, et vous demander s'il s'agit de votre nom qui est mentionné dans ce

19 paragraphe ?

20 R. Oui.

21 Q. Si nous pouvons passer au mot qui est situé au-dessus du paragraphe

22 dans lequel vous avez vu votre nom. Ce mot dit-il "jugement" ?

23 R. Oui.

24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur l'Huissier, avec votre aide,

25 j'aimerais que nous passions à la dernière page qui se trouve être la page

26 3 de chaque version.

27 Q. Sur le document papier, est-ce que vous êtes en train de regarder

28 sur la dernière page ? Je vous demande de bien vouloir consulter --

Page 662

1 R. Oui. Mais je ne vois pas très bien ici. Oui.

2 Q. Dans ce paragraphe que l'on voit sur cette page, indique-t-il qu'il

3 émane du vice-président du tribunal, le conseil ?

4 Mme MOTOIKE : [interprétation] En fait, je vous prie de bien vouloir

5 m'excuser, Monsieur l'Huissier. Dans la version macédonienne, je pense

6 qu'il s'agit du document numéro N000-4425, et je crois que c'est la page

7 numéro 2.

8 Q. Monsieur le Témoin, voyez-vous sur la partie totalement

9 inférieure de cette page qu'il est indiqué, au moyen d'un tampon, qu'il

10 s'agit d'un document émanant du vice-président du Tribunal, le conseil.

11 Est-ce que vous voyez cela ?

12 R. Oui.

13 Q. Est-ce que vous avez déjà vu ce document, Témoin ?

14 R. Dans la prison, lorsqu'ils ont prolongé la détention, nous avons reçu

15 ces documents. Mais je ne sais pas ce qu'ils voulaient faire avec ces

16 documents, parce que nous étions entre leurs mains.

17 Pour moi, il ne s'agit pas d'un document adéquat parce que, bien

18 qu'il y ait un tampon, ils ont écrit ce qu'ils voulaient écrire.

19 Mme MOTOIKE : [interprétation] Très bien. J'aimerais que vous passiez à

20 présent la première partie de ce document dans les deux versions.

21 Q. Je vais vous demander de consulter la première page de ce

22 document sur la version papier.

23 R. Oui.

24 Q. Dans le paragraphe, sous la décision, on lit la chose suivante :

25 "Le juge d'instruction du tribunal correctionnel de Skopje II, Skopje

26 KI numéro 436/01 du 11 septembre 2001, pour la prolongation de la détention

27 de l'accusé." Entre autres noms, votre nom apparaît.

28 Cela est-il exact ?

Page 663

1 R. Oui, c'est exact.

2 Q. Il est indiqué au même paragraphe que cette requête est accordée, et ce

3 sont les derniers mots de ce document qui indiquent cela. Vous le voyez,

4 n'est-ce pas ?

5 R. Oui.

6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je demande, Monsieur le Président, que ce

7 document soit versé au dossier sous pli scellé.

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il est versé au dossier.

9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P27, sous pli scellé,

10 Monsieur le Président.

11 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais que vous passiez à présent au

12 document suivant dans le classeur du témoin, à l'intercalaire 22, il s'agit

13 du document 10.15 de la ligne 65 ter, la cote ERN 0463-8814. En version

14 anglaise, il s'agit du document ET 0463-8814.

15 Q. Témoin, vous avez devant vous la version papier de ce document dans la

16 version macédonienne. Sur la seule page de ce document, voyez-vous le

17 chiffre 7 d'indiqué -- au point numéro 7, est-ce votre nom qui est indiqué

18 ?

19 R. Oui, c'est mon nom.

20 Q. Au milieu, en gras, de ce document, est-il indiqué : "Rapport

21 spécifique ?" Ensuite, y est-il dit :

22 "…concernant les chefs d'accusation pénaux qui pèsent sur vous, au

23 titre de l'article qui est mentionné dans les présentes" ensuite, des noms

24 sont indiqués "pour les personnes suivantes" ?

25 R. Oui, je le vois.

26 Q. A la partie supérieure du document, je vais vous demander de bien

27 vouloir faire défiler le document vers le haut. Dans la partie gauche

28 supérieure on y lit :

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1 "Ministre de l'Intérieur, OVR-00R, Cair."

2 R. Oui.

3 Q. Et la date en dessous est bien le "27 août 2001" ?

4 R. Oui.

5 Q. Voyez-vous juste en dessous "Skopje" vers la partie droite du document

6 ?

7 R. Oui.

8 Q. Il y est dit : "Procureur public Skopje" n'est-ce pas ?

9 R. Oui.

10 Q. J'aimerais auparavant que vous vous reportiez au paragraphe qui suit

11 les chiffres, c'est bien cela, au paragraphe numéro 10 du document ?

12 Sur ce paragraphe, on voit :

13 "Annexé à ce document, il se trouve un témoignage d'expert (analyse)

14 concernant des armes à feu 10.26-30027/1 daté du 16 août 2001, préparé par

15 MOI RM -- et un album photo qui sont en relation avec les armes à feu qui

16 ont été saisies chez les personnes susmentionnées dans le village de

17 Ljuboten, les personnes susmentionnées ayant été appréhendées sous les

18 chefs d'accusation d'actes de terrorisme pénalement répréhensibles."

19 Est-ce que vous voyez ce paragraphe ?

20 R. Oui.

21 Q. Ce qui est dit ici est-il exact concernant le fait que des armes à feu

22 ont été saisies ?

23 R. Non, pas du tout.

24 Q. Concernant le fait que des actes répréhensibles pénalement, le

25 terrorisme, aient été commis; cela est-il exact ?

26 R. Non, pas du tout. Je vous ai déjà dit tout à l'heure que si nous étions

27 des terroristes, ils n'auraient pas été en mesure de nous emprisonner, mais

28 nous n'étions pas armés, et donc ils ont pu faire ce qu'ils ont voulu

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1 faire.

2 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais que ce document soit versé au

3 dossier, Monsieur le Président.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.

5 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P28, sous pli scellé,

6 Monsieur le Président.

7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Motoike, je pense que le moment

8 est venu de faire la deuxième pause. Nous reprendrons à 18 heures.

9 --- L'audience est suspendue à 17 heures 31.

10 --- L'audience est reprise à 18 heures 01.

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Madame Motoike.

12 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.

13 Q. Témoin, plus tôt aujourd'hui dans votre témoignage, vous avez dit que

14 vous avez signé un document à l'hôpital. C'était à la page 46 du compte

15 rendu d'audience, aux lignes 9 à 14. J'aimerais à présent vous montrer un

16 document de la liste 65 ter, le 10.40, qui se trouve également à

17 l'intercalaire 23 du classeur qui a été fourni aujourd'hui. Le document

18 porte la cote ERN 0463-8853, en macédonien. C'est la cote 0463-8853 à 0463-

19 8856, pour la version macédonienne. Pour la version anglaise, il s'agit du

20 document ET-0463-8853 à 0463-8856.

21 Témoin, vous avez une version papier de ce document devant vous. Voyez-vous

22 -- si nous pouvions aller à la page 2 des versions anglaise et

23 macédonienne.

24 Sur la version papier que vous avez devant vous, voyez-vous une

25 signature au bas de cette page ?

26 R. Oui.

27 Q. Voyez-vous également une signature à la page 3 du même document ?

28 R. Oui.

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1 Q. Et à la page 4 du document dans la partie inférieure après ce qui est

2 dactylographié ?

3 R. Oui.

4 Q. Reconnaissez-vous les signatures sur une de ces pages -- l'une

5 quelconque de ces pages ?

6 R. A la troisième page, comme je l'ai déjà dit plus tôt, ils m'ont forcé à

7 signer ce document. A la troisième page, c'est ma signature, alors qu'à la

8 quatrième et à la deuxième ce n'est pas ma signature.

9 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous voir afficher les pages 1 des

10 deux documents ?

11 L'INTERPRÈTE : L'interprète de la cabine française introduit une

12 correction pour plus tôt, depuis le début de l'après-midi. Il faudrait

13 retirer Monsieur chaque fois qu'il a été dit M. le Témoin et dire

14 uniquement le témoin. Et par ailleurs chaque fois qu'il a fait mention

15 d'une cave de la maison, il s'agit en réalité d'un sous-sol.

16 Mme MOTOIKE : [interprétation]

17 Q. Témoin, vous avez devant vous la copie papier du document. J'aimerais

18 que vous regardiez le nom qui apparaît juste après de la date de ce

19 document. S'agit-il de votre nom ?

20 R. Oui.

21 Q. Et la date de ce document, la date indiquée comme étant le

22 15 août 2001 sur la première page ?

23 R. Oui, c'est exact. C'est la date que vous avez indiquée.

24 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais que vous passiez à présent à la

25 page 2 de ce document dans les deux versions.

26 Q. Le premier paragraphe qui commence après le premier paragraphe

27 avec un tiret, ce premier paragraphe qui indique qu'il y a eu :

28 "Interrogation qui a commencé à 13 heures 40 dans les locaux de

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1 l'hôpital général de la ville de Sarajevo où la personne avait été

2 hospitalisée."

3 Est-ce que c'est ce qu'il y est dit ?

4 R. Oui.

5 Q. Vous souvenez-vous d'avoir eu une conversation à l'hôpital général de

6 la ville ?

7 R. Comme je l'ai dit, je n'ai fait que signer un document. Je n'ai parlé

8 avec personne à aucun moment. J'ai uniquement signé un document sous la

9 contrainte. Je ne l'ai pas fait de mon plein gré.

10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous passer à la dernière page du

11 document à nouveau, s'il vous plaît ?

12 Q. Témoin, j'aimerais attirer votre attention sur la partie

13 totalement inférieure de ce document, mais la partie droite on y voit

14 écrit, je cite : "Le juge des mineurs." Est-ce que vous voyez cela ?

15 R. Oui.

16 Q. Sur la partie gauche vous voyez, il est écrit, je cite : "Greffier du

17 Tribunal." Et ensuite, à côté de cela, on voit écrit, je cite : "Avocat de

18 la Défense." Est-ce que vous voyez cela ?

19 R. Oui.

20 Q. J'aimerais à présent vous demander de passer à la page 4. Je crois que

21 c'est à la page 4 dans les deux versions.

22 Témoin, vous avez devant vous une version papier de la version

23 macédonienne, et je pense que la page 4 de la traduction en anglais

24 apparaît à l'écran. Je vais vous demander de regarder pour vous la version

25 papier et de consulter le premier paragraphe.

26 Est-ce que vous voyez le premier paragraphe sur cette page ?

27 R. Oui, oui.

28 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, pouvons-nous passer à

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1 huis clos partiel pour quelques instants ?

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

3 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes à

4 huis clos partiel.

5 [Audience à huis clos partiel]

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16 [Audience publique]

17 Mme MOTOIKE : [interprétation]

18 Q. Témoin, est-ce que vous savez si ce document qui est devant vous au

19 moins le même document que celui dont vous dites que vous avez été forcé de

20 le signer ?

21 R. Comme je l'ai déjà dit plus tôt, je ne sais pas quel document j'ai

22 signé parce que je n'étais pas conscient. Je ne peux pas mentir sur ce

23 point ici et vous dire oui c'est bien ce document.

24 Q. Je vous remercie. Je vous remercie, Témoin.

25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, nous voudrions

26 demander le versement du document au dossier sous pli scellé.

27 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document sera reçu.

28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P29 sous pli scellé.

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1 Mme MOTOIKE : [interprétation] Passons maintenant au suivant, le document

2 qui se trouve à l'intercalaire 24 du classeur témoin. Il s'agit donc du

3 document 10.28. Je voudrais qu'on montre au témoin ce document qui porte

4 une version ERN 40463-8827 [comme interprété], et pour la traduction

5 anglaise la cote M30-4638827 [comme interprété]. Mais il se peut qu'il

6 s'agisse d'une erreur.

7 Q. Témoin, voyez-vous ce document ?

8 R. Oui.

9 Q. J'appelle votre attention sur le coin gauche en bas de la page. Voyez-

10 vous une signature ?

11 R. Oui. Effectivement.

12 Q. Est-ce votre signature ?

13 R. Non, ce n'est pas ma signature.

14 Q. Est-ce que c'est votre nom qu'on a signé là ?

15 R. Oui. C'est bien mon nom, mais ce n'est pas ma signature.

16 Q. Est-ce que ce document -- si on pouvait regarder maintenant le coin

17 gauche en haut de la page. Ce document dit bien "ministère de l'Intérieur,

18 OVR-0OR Cair, au coin gauche en haut de la page.

19 R. Oui.

20 Q. Et ce document est daté du 12 août 2001 ?

21 R. Comme je l'ai dit plus tôt, il se peut que ceci ne soit pas la date

22 exacte. Peut-être que ce document a été créé à une date postérieure en

23 mentionnant cette date-ci. Comme je l'ai dit, je n'ai été en bon état au

24 point de vue santé que seulement un mois plus tard.

25 Q. Témoin, je vous demande simplement si vous voyez ou non que ce document

26 est daté du 12 août 2001 au coin gauche en haut de la page. Voyez-vous cela

27 ?

28 R. Oui, je vois la date.

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1 Q. Voyez-vous également au milieu du document qu'il est dit en gras, il

2 est question des biens qui ont été saisis. Vous voyez cela ?

3 R. Oui.

4 Q. Et dans le paragraphe suivant, toujours les mots qui sont en gras, il

5 est dit tout à fait au bout qu'il y avait des balles, dix balles de (fusil

6 automatique AP, calibre 762). Est-ce que vous voyez cela ?

7 R. Oui.

8 Q. Est-ce que ce paragraphe qui comprend ce chiffre, par rapport au point

9 numéro 1, est-ce que c'est exact ?

10 R. Non, ce n'est -- tout à fait inexact. Ce n'est absolument pas la

11 vérité.

12 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais demander

13 que ce document soit versé au dossier sous pli scellé.

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, il sera versé sous pli scellé.

15 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce P30 sous pli

16 scellé.

17 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais maintenant qu'on montre au

18 témoin le document suivant, à l'intercalaire 25, document qui est le 10.12

19 de la liste 65 ter et qui porte pour sa version en macédonien la cote ERN

20 0436-8808 et 0463-8810. La version anglaise comporte les mêmes chiffres

21 mais les lettres ET majuscules devant.

22 Q. Témoin, vous avez la copie papier de la version en macédonien devant

23 vous, et je voudrais appeler votre attention sur ce que l'on lit à la page

24 2 au point 7. Est-ce que c'est bien votre nom qui est indiqué là ?

25 R. Oui.

26 Q. Si nous regardons la première page.

27 Témoin, regardez la copie papier, première page. Dans le coin gauche

28 en haut de la page, est-ce que vous voyez les mots "République de

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1 Macédoine, ministère de l'Intérieur" ?

2 R. Oui.

3 Q. Juste en dessous, la date est bien, le 13 août 2001, c'est bien la date

4 qui figure sur ce document ?

5 R. Oui.

6 Q. Voit-on "Bureau du procureur, Skopje" en gras, en dessous de la date ?

7 R. Oui.

8 Q. Est-ce que ça indique également en gras "Poursuites

9 pénales" ?

10 R. Oui.

11 Mme MOTOIKE : [interprétation] Maintenant, si nous pouvions aller jusqu'à

12 la toute dernière page du document.

13 Q. Témoin, sur la dernière page, tout à fait en bas de la page,

14 voyez-vous qu'il y a l'indication "Chef de l'OVR de Cair" ?

15 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Residovic.

17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Vous nous avez suggéré il y a un moment de

18 nous adresser au CLSS en ce qui concerne la traduction. La décision qu'il y

19 a là comme étant une décision judiciaire, il s'agit là d'un document

20 complètement différent. Du point de vue importance en procédure pénale, il

21 devrait s'agir, en fait, d'un rapport de caractère pénal. Juste pour le

22 compte rendu, je souhaite appeler l'attention sur ces faits, et nous nous

23 adresserons au service du CLSS. Je vous remercie.

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.

25 Mme MOTOIKE : [interprétation]

26 Q. Témoin, je vous ai demandé si vous voyez ou non au bas de ce document à

27 gauche le fait qu'on voit "fonctionnaire principal de l'OVR à Cair" ?

28 R. Oui.

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1 Q. Et le paragraphe qui est tout en haut -- excusez-moi, nous avons les

2 deux versions qui apparaissent maintenant.

3 R. Excusez-moi, mais j'ai le texte macédonien devant moi.

4 Q. Et la dernière page qu'il y a là, il y a un paragraphe qui commence par

5 les mots :

6 "Les personnes précitées."

7 Est-ce que vous voyez ce paragraphe ?

8 R. Oui.

9 Q. Et ce paragraphe dit bien :

10 "Les personnes précitées ont continué à mener ces opérations jusqu'à

11 midi, puis ont quitté leurs positions de combat et ont laissé leurs armes à

12 feu et leur matériel. En fait, ils ont jeté une partie du matériel. Tous

13 trois l'ont fait de façon à éviter la responsabilité pour des activités

14 terroristes dont ils étaient les auteurs."

15 Est-ce que c'est une déclaration véridique ?

16 R. Non, pas du tout. Comment ont-il pu écrire des choses pareilles. Ils

17 devraient avoir honte. J'avais 13 ans.

18 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que nous

19 pouvons demander le versement de cette pièce sous pli

20 scellé ?

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Elle est versée au dossier.

22 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce P31 versée sous

23 pli scellé, Monsieur le Président.

24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. Je

25 n'ai pas d'autres questions à poser.

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie beaucoup, Madame

27 Motoike.

28 Maintenant, c'est -- Maître Residovic, est-ce que vous souhaitez procéder

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1 au contre-interrogatoire du témoin ?

2 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je vous

3 remercie beaucoup. Je voudrais simplement demander si nous sommes en

4 audience publique ou en audience à huis clos partiel ?

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous sommes en audience publique.

6 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Merci.

7 Contre-interrogatoire par Mme Residovic :

8 Q. [interprétation] Bonjour, Témoin M-017. Je suis Edina Residovic et avec

9 mon collègue Guenael Mettraux, je défends M. Ljube Boskoski.

10 Je vais vous demander, Témoin M-017, pour mieux comprendre les

11 questions que je suis sur le point de vous poser et pour que vous puissiez

12 y répondre, d'attendre un moment que ma question ait été interprétée. A ce

13 moment-là seulement vous pourrez donner votre réponse. Ceci donnera aux

14 interprètes le temps d'interpréter à la fois la question et la réponse.

15 Ainsi les Juges de la Chambre et les collègues dans la salle d'audience

16 pourront comprendre.

17 M'avez-vous compris, Témoin M-017 ?

18 R. Oui.

19 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Maintenant je vais demander que nous

20 allions en audience à huis clos partiel.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Audience à huis clos partiel.

22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos

23 partiel.

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27 [Audience publique]

28 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je vous prie de m'excuser. Justement pour

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1 avoir un éclaircissement, pourrait-on passer encore quelques minutes à huis

2 clos ?

3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel,

5 Monsieur le Président.

6 [Audience à huis clos partiel]

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19 [Audience publique]

20 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

21 Q. Votre famille était une famille d'agriculteurs, n'est-ce pas ?

22 D'éleveurs de bétail ?

23 R. Oui.

24 Q. Personne n'était employé par une institution publique, est-ce exact ?

25 R. Non, personne.

26 Q. Vous viviez modestement, on pourrait même dire que la vie était très

27 difficile; est-ce exact ?

28 R. Oui, c'est exact.

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1 Q. Avant 2001, vous n'avez jamais été convoqué ou emmené à un poste de

2 police ou devant un tribunal, n'est-ce pas ?

3 R. Qui m'aurait convoqué ?

4 Q. Je vous demande s'il est vrai que vous n'avez jamais été convoqué

5 officiellement.

6 R. Nous n'avons jamais eu de problèmes avant 2001.

7 Q. Est-il exact, témoin M-017, qu'après les évènements, vous avez fait de

8 nombreuses déclarations à la presse et à des membres d'organisations

9 internationales, n'est-ce pas; est-ce exact ?

10 R. Je n'ai fait aucune déclaration à des journalistes, mais il se peut que

11 j'aie fait une déclaration à des personnes appartenant à une organisation

12 étrangère.

13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je voudrais que l'on présente au témoin la

14 pièce ID33 à la page 1D0402 et ID0404.

15 Est-ce que j'ai bien cité correctement, il s'agit bien de 1D33, page

16 1D0402, et 1D0404.

17 Q. Vous avez dit que vous avez peut-être fait des déclarations à des

18 membres d'organisations internationales; est-ce exact ?

19 R. Oui.

20 Q. Le 5 janvier 2002, vous avez fait une déclaration à un membre de

21 l'OSCE, n'est-ce pas ?

22 R. Vous n'avez qu'à me donner lecture de ce que vous voulez et je vous

23 dirai si c'est exact. Je vous ai déjà dit plus tôt que peut-être que je

24 l'avais fait, mais il faudrait d'abord que vous me lisiez la teneur de ce

25 qui est censé être ma déclaration.

26 Q. Vous dites ici que le 5 janvier 2002, vous avez été interviewé par [nom

27 inaudible]. Je ne peux pas en donner lecture maintenant parce que nous

28 sommes en audience publique. Mais est-ce que vous vous rappelez avoir fait

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1 une déclaration à un membre d'une organisation internationale ?

2 R. Je ne me rappelle pas, mais comme je l'ai dit, je voudrais vous

3 demander de bien vouloir me lire le texte en question, et je pourrais vous

4 dire si c'est vrai ou non.

5 Q. Avez-vous fait une déclaration à un membre de la Croix-Rouge

6 internationale, CICR ?

7 R. Je ne me rappelle pas. Je ne m'en souviens pas.

8 Q. Témoin M-017, vous avez fait plusieurs déclarations à l'enquêteur ou

9 aux enquêteurs du Tribunal, ce Tribunal; est-ce

10 exact ?

11 R. Pourriez-vous, s'il vous plaît, répéter votre question ?

12 Q. Vous avez fait plusieurs déclarations aux enquêteurs du bureau du

13 Procureur du TPIY, du Tribunal pénal international, n'est-ce pas ?

14 R. Oui, oui.

15 Q. La première déclaration, vous l'avez faite le 30 mars 2003, n'est-ce

16 pas ?

17 R. Oui, c'est exact.

18 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je voudrais demander que l'on présente au

19 témoin un document qui ne doit pas être diffusé au public. Il s'agit du

20 numéro 1D26 de la liste 65 ter, et de la

21 page 1D0315; et pour le numéro de page du texte en macédonien, il s'agit de

22 1D0321.

23 Q. Je vous demandais si vous reconnaissez votre signature sur ce document

24 ?

25 R. Je ne vois pas ma signature ici.

26 Q. Sur le texte anglais ?

27 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Peut-on montrer au témoin la page 1D316.

28 R. Oui. Maintenant, oui.

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1 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Pourrait-on, s'il vous plaît, montrer au

2 témoin la page 1D0320; version macédonienne 0325 ?

3 Q. Est-ce que vous voyez là dans le texte anglais s'il y a bien votre

4 signature ? Est-ce que vous la reconnaissez ?

5 R. Oui.

6 Q. En dessous du premier paragraphe, en haut du texte anglais, votre nom

7 est indiqué; est-ce exact ?

8 R. Oui, c'est exact.

9 Q. Est-ce vous qui avez écrit ce nom ?

10 R. Oui.

11 Q. Lors de votre entretien avec l'enquêteur du TPIY, vous avez signé

12 chaque page; est-ce exact ?

13 R. Oui, c'est exact, je pense.

14 Q. Vous ne parlez pas anglais, n'est-ce pas ?

15 R. Non.

16 Q. Lorsque vous avez fait une déclaration, vous étiez accompagné d'un

17 interprète pour la langue albanaise; est-ce exact ?

18 R. Oui.

19 Q. Après que l'on vous ait traduit la déclaration, vous avez signifié que

20 tout ce que vous aviez dit dans cette déclaration était exact et qu'au

21 mieux de vos souvenirs de l'événement, cela correspondait à la réalité;

22 est-ce exact ?

23 R. Oui, c'est exact.

24 Q. Vous avez fait la déclaration suivante au Procureur le

25 12 août 2003; est-ce exact ?

26 R. Je pense que oui, mais vous pouvez me relire cette déclaration et je

27 vous le dirais. Vous me demandez simplement si j'ai signé, mais j'aimerais

28 savoir ce qu'il y a dans cette déclaration, afin que je sache que c'est

Page 683

1 bien moi qui l'ai faite, et pas -- il ne faudrait pas simplement me

2 demander si j'ai fait une déclaration.

3 Q. Je vais vous montrer immédiatement le document 1D27,

4 page 1D0328; en macédonien 1D0339.

5 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je demande à ce que ce document ne

6 soit également pas montré au public.

7 Q. Reconnaissez-vous dès lors votre signature sur cette page du document

8 en question ?

9 R. Oui.

10 Q. Cette déclaration du 12 août fut aussi paraphée page à page; est-ce

11 exact ?

12 R. Oui, c'est le cas.

13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais à présent demander que l'on

14 présente au témoin le document 1D28, page 0349; version macédonienne

15 1D0354.

16 Q. Il s'agit d'un document qui indique que vous avez aussi eu un entretien

17 le 25 octobre 1993, avec l'enquêteur du Procureur du TPIY. Est-il exact

18 qu'à cette date vous ayez aussi fait une déclaration à l'attention du

19 bureau du Procureur ?

20 R. Oui.

21 Q. Votre signature est-elle apposée sur ce document aussi ?

22 R. Oui.

23 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais à présent demander que l'on

24 présente au témoin le document numéro 1D29, page 1D0359. Et je demande à ce

25 que ce document soit aussi soustrait à l'accès public.

26 Q. Avez-vous signé ce document ? Excusez-moi, je n'ai pas indiqué le

27 numéro de la page en macédonien, mais cela apparaît déjà sur l'écran.

28 Dites-moi, est-il vrai que le 23 avril de cette année, c'est-à-dire 2007,

Page 684

1 vous ayez aussi apporté certains ajouts et fait certaines corrections à vos

2 déclarations précédentes faites auprès du Procureur de ce Tribunal ?

3 R. Oui.

4 Q. Reconnaissez-vous votre signature sur ce document aussi ?

5 R. Oui.

6 Q. Est-il exact, Monsieur, qu'après l'arrivée à La Haye le

7 6 mai 2007, au cours de la préparation de votre témoignage d'aujourd'hui

8 par le Procureur, que le Procureur vous ait montré certains documents et

9 qu'après cela vous ayez également fait certains commentaires; est-ce

10 exact ?

11 R. Pouvez-vous répéter la question ? Je n'y vois pas très clair.

12 Q. Lorsque vous êtes arrivé à La Haye, est-il exact que le Procureur vous

13 ait montré certains documents et qu'alors vous ayez aussi signé un document

14 contenant des commentaires faits par vous lorsque le Procureur vous a

15 montré ces documents ?

16 R. Oui.

17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais demander que l'on montre au

18 témoin le document 1D41, pages 1D0507 et 1D0509.

19 Q. J'aimerais demander au témoin qu'il me dise s'il s'agit bien là du

20 document que j'ai mentionné et également si vous avez signé ce document ?

21 R. Oui.

22 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Messieurs

23 les Juges, je viens de terminer l'authentification des déclarations

24 préalables de ce témoin. Avant de passer au contre-interrogatoire à

25 proprement parler, peut-être est-ce un bon moment pour faire la pause.

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, je pense que le moment est bien

27 choisi, Madame Residovic. Nous allons -- pardon, Monsieur Saxon.

28 M. SAXON : [interprétation] Je suis vraiment désolé d'interrompre.

Page 685

1 J'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur un point qui a

2 d'ailleurs été discuté avec les conseils de la Défense.

3 Il est évident que l'examen principal de ce témoin a pris un peu plus

4 de temps que ce à quoi s'attendait l'Accusation. Les conseils pour la

5 Défense m'ont indiqué qu'ils pensent qu'ils auront besoin de toute la

6 journée de demain pour mener à bien leur contre-interrogatoire de ce

7 témoin.

8 Dès lors, avec votre permission, je ne vais pas faire venir le témoin

9 suivant prévu. Je crois que c'était le témoin M-012. Je crois, avec votre

10 permission, que nous pouvons attendre la semaine prochaine avant de le

11 faire comparaître.

12 [La Chambre de première instance se concerte]

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui. La Chambre indiquera qu'il n'y

14 aura pas d'autres témoins appelés à la fin du témoignage de ce témoin. Nous

15 aimerions encourager tant les deux des conseils de la Défense afin qu'ils

16 s'accordent au niveau du contre-interrogatoire afin de faire en sorte que

17 ce contre-interrogatoire prenne fin demain.

18 Je vous remercie.

19 M. SAXON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] La séance est levée jusqu'à 9 heures

21 demain matin.

22 --- L'audience est levée à 18 heures 59 et reprendra le vendredi 11 mai à 9

23 heures 00.

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