Page 607
1 Le jeudi 10 mai 2007
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 14 heures 19.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bon après-midi. Veuillez, s'il vous
7 plaît, vous lever et lire l'information qui figure sur la carte qui vient
8 de vous être remise.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est ce que je vais faire.
10 Je déclare solennellement que je dirai la vérité, toute la vérité et
11 rien que la vérité.
12 LE TÉMOIN: TÉMOIN M-017 [Assermenté]
13 [Le témoin répond par l'interprète]
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci beaucoup. Veuillez vous asseoir.
15 Madame Motoike.
16 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci. Bon après-midi, Mesdames, Messieurs
17 de cette Chambre. Je pense que nous n'avons pas encore officiellement
18 attribué un pseudonyme à ce témoin. Nous allons l'appeler le Témoin M-017
19 pour le moment.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
21 Mme MOTOIKE : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, pour porter
22 assistance à la Chambre, car il y a un certain nombre de documents que
23 l'Accusation tente à présenter comme moyen de preuve, nous avons préparé
24 des classeurs similaires, que nous appellerons des classeurs témoins,
25 contenant les éléments de preuve qui sont destinés à cette Chambre.
26 Cependant, ces éléments et ces moyens seront présentés par le biais du
27 système e-court. Pouvons-nous les distribuer à présent.
28 Puis-je continuer ?
Page 608
1 Interrogatoire principal par Mme Motoike :
2 Q. [interprétation] Bon après-midi, Monsieur le Témoin.
3 R. Bonjour.
4 Mme MOTOIKE : [interprétation] Puis-je obtenir l'assistance de l'huissier,
5 ce qui nous permettra de fournir au témoin le document portant la cote ERN
6 04240 --
7 L'INTERPRÈTE : -- et le reste est inaudible.
8 Mme MOTOIKE : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur l'Huissier. Je pense
9 qu'il ne se trouve pas dans le classeur témoin. J'ai un exemplaire imprimé
10 que je vais vous remettre.
11 L'INTERPRÈTE : Il semblerait que la cote soit 074-7790.
12 Mme MOTOIKE : [interprétation]
13 Q. Témoin, veuillez, s'il vous plaît, examiner le document qui figure
14 devant vous, et sans lire les mots ou l'information à voix haute, pouvez-
15 vous nous dire s'il y a bien deux noms inscrits sur cette feuille de papier
16 ?
17 R. Oui.
18 Q. Pouvez-vous nous dire si le deuxième nom qui apparaît sur cette feuille
19 de papier représente l'orthographe exacte de votre nom officiel ?
20 R. Non, ça ne l'est pas.
21 Q. C'est le premier nom qui apparaît sur cette feuille de papier, et est-
22 ce que celui-ci reprend l'orthographe exacte de votre nom légal ?
23 R. Ce nom est correctement orthographié, le prénom et le nom de famille,
24 quoiqu'il ne faille pas utiliser de majuscules, mais cela n'est pas grave.
25 C'est exact.
26 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, pouvons-nous passer
27 en huis clos partiel, s'il vous plaît.
28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.
Page 609
1 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en huis clos partiel.
3 [Audience à huis clos partiel]
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 610
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13 Page 610 expurgée. Audience à huis clos partiel.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 611
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 [Audience publique]
15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Pouvons-nous présenter le document
16 d'identification à la Défense, s'il vous plaît.
17 En temps utile, vous verserez ce document ?
18 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, c'est ce que
19 nous entendons faire. Merci.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document d'identification sera
21 versé.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il prendra la cote P13, sous pli
23 scellé, Monsieur le Président.
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
25 Mme MOTOIKE : [interprétation]
26 Q. Témoin, nous sommes passés maintenant en séance publique afin que vous
27 en soyez informé.
28 R. Je comprends.
Page 612
1 Q. Je vous remercie. J'aimerais que vous vous portiez sur la date du 12
2 août 2001. Vous trouviez-vous dans la cave de la résidence dans le village
3 où vous viviez au cours de cette période ?
4 R. Je peux vous dire ce que je sais depuis le début.
5 Q. Témoin, ma question est la suivante : étiez-vous dans la cave de la
6 résidence du village où vous vous trouviez ? Répondez par oui ou par non,
7 s'il vous plaît.
8 R. Oui, j'étais dans la cave.
9 Q. Sans mentionner les noms d'autres personnes, pouvez-vous nous dire
10 pourquoi vous vous trouviez dans cette cave ?
11 R. Nous étions là, toute la famille était là. C'était une cave où nous
12 nous sentions en sécurité par rapport aux tirs ininterrompus de la police
13 et de l'armée.
14 Q. Vous dites "tirs ininterrompus de la police et de l'armée,"
15 qu'entendez-vous par là ?
16 R. Oui. Si vous le permettez, j'aimerais expliquer ce que je pense.
17 Q. Témoin, si vous pouvez tout simplement répondre à ma question. Ce que
18 je vous ai demandé est ce que vous entendiez par tirs ininterrompus,
19 qu'entendez-vous par là ?
20 R. Oui. Il s'agissait de tirs d'artillerie ininterrompus par l'armée, et
21 nous avions dû nous réfugier dans une cave où nous nous sommes sentis en
22 sécurité.
23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, pouvons-nous passer
24 en huis clos partiel, s'il vous plaît.
25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.
26 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
27 [Audience à huis clos partiel]
28 (expurgé)
Page 613
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13 Pages 613-623 expurgées. Audience à huis clos partiel.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 624
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 [Audience publique]
27 Mme MOTOIKE : [interprétation]
28 Q. Monsieur le Témoin, je vais vous montrer la pièce 65 ter 178,
Page 625
1 page 40. Il s'agit de l'intercalaire 2 du classeur de documents
2 d'aujourd'hui. Il s'agit de la cote ERN N003-0346.
3 Monsieur le Témoin, voyez-vous la photographie qui est devant vous ?
4 R. Oui, oui, je la reconnais. Je sais ce que c'est.
5 Q. Je vais vous demander de prendre le stylet, mais -- non, avant tout, je
6 vais vous demander de nous dire ce que l'on voit sur cette photographie ?
7 R. Ce que je regarde, c'est l'endroit où nous étions allongés à plat
8 ventre. Il s'agit de l'entrée de la maison de mes -- je ne vais pas dire le
9 nom de la personne parce que nous sommes en audience publique.
10 Q. Avec le stylet, pourriez-vous montrer l'endroit où vous dites que vous
11 étiez allongés à plat ventre ?
12 R. Ici.
13 Mme MOTOIKE : [interprétation] Aux fins du compte rendu d'audience, le
14 témoin vient de faire un cercle bleu -- enfin, plutôt une forme
15 rectangulaire sur la partie inférieure gauche, partiellement sur la partie
16 centrale inférieure, également, de la photographie.
17 Merci, Monsieur l'Huissier.
18 Q. Monsieur le Témoin, vous nous avez dit qu'à un moment vous étiez à cet
19 endroit. Avez-vous vu quoi que ce soit arriver à votre frère à ce moment-là
20 ?
21 R. Après que l'on nous ait forcés à prendre la direction du village de
22 Ljubanci, il y a eu des coups de feu. Nous avons pensé qu'ils allaient nous
23 tuer. Nous avions très peur, mais dans une situation comme cela, c'est
24 difficile de dire à quel point on a peur, lorsque l'on sait qu'on est entre
25 les mains de personnes sauvages.
26 Q. Monsieur le Témoin, je vous prie de bien vouloir écouter mes questions
27 et d'y répondre de la manière la plus brève possible. Mme MOTOIKE :
28 [interprétation] Monsieur le Président, par sécurité, je pense qu'il
Page 626
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des
15 versions anglaise et française
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 627
1 vaudrait mieux que nous repassions en audience à huis clos partiel.
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous versez la photographie
3 au dossier ?
4 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, merci, Monsieur le Président.
5 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce P17.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Passons à huis clos partiel.
7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes à
8 huis clos partiel.
9 [Audience à huis clos partiel]
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 628
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13 Page 628 expurgée. Audience à huis clos partiel.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 629
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 [Audience publique]
20 Mme MOTOIKE : [interprétation]
21 Q. Témoin, vous avez dit qu'on vous a donné l'ordre de partir à pied en
22 direction de Ljubanci; c'est exact ?
23 R. Oui.
24 Q. Est-ce que vous êtes arrivés là au bout de votre marche ?
25 R. Oui, je vais vous le dire. Je vais vous expliquer.
26 Q. Attendez, s'il vous plaît, ma question, Témoin.
27 Lorsque -- enfin, à quel endroit êtes-vous arrivés ?
28 R. Après qu'on nous ait forcés à partir en direction de Ljubanci, nous
Page 630
1 sommes arrivés à la sortie de Ljuboten et à l'entrée de Ljubanci. Là, se
2 trouve une maison appelée la maison de Braca, qui appartient à ce Braca.
3 Q. Témoin, je vais maintenant demander l'aide de l'Huissier pour que l'on
4 vous montre une autre photographie, qui se trouve à l'intercalaire 5 du
5 classeur préparé pour aujourd'hui.
6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Sur la liste 65 ter, c'est le numéro 199,
7 page 132, portant numéro ERN N004-4571. Il y a également la photographie B
8 de la page 13 du classeur remis aux Juges.
9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous la présentez pour la
10 verser au dossier ?
11 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui. Je vous remercie, Monsieur le
12 Président. S'il vous plaît.
13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La cote de ce document sera la pièce à
14 conviction P19, Monsieur le Président.
15 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que cette
16 dernière pièce à conviction pourrait être versée sous pli scellé, s'il vous
17 plaît.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Versée sous pli scellé.
19 Mme MOTOIKE : [interprétation]
20 Q. Témoin, est-ce que vous voyez la photographie qui vient d'être
21 présentée et qui devrait être devant vous ?
22 R. Oui, oui, bien que cela ne semble pas vraiment bien présenté.
23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je pense qu'on peut remédier à cela. Je vous
24 remercie, Monsieur l'Huissier.
25 Q. Témoin, est-ce que vous reconnaissez ce qui est représenté sur
26 cette photographie ?
27 R. Oui. C'est l'endroit où nous nous trouvions au moment où nous étions
28 étendus par terre sur le ventre. C'est à cet endroit-là. Je peux mettre un
Page 631
1 cercle à l'endroit où nous nous trouvions.
2 Q. Oui. Si vous vouliez bien le faire, avec l'aide de l'huissier qui va
3 vous tendre de quoi écrire, un marqueur, pour mettre le signe correspondant
4 sur la photographie, s'il vous plaît.
5 R. [Le témoin s'exécute]
6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pour le compte rendu, le témoin a mis un
7 cercle bleu vers le coin inférieur droit sur la route qui est sur la
8 photographie.
9 Q. Témoin, vous avez dit que depuis cet endroit vous étiez partis à pied
10 depuis la maison où vous vous trouviez. Que s'est-il passé ? Que vous est-
11 il arrivé ?
12 R. Lorsque nous sommes arrivés là, il y a d'abord un Hermeline qui est
13 entré au village et qui s'est arrêté là, un véhicule Hermeline. Lorsque
14 nous sommes arrivés là, ils nous ont ordonné de nous allonger sur le
15 ventre, et une femme, je peux vous dire son nom -- enfin, pas son nom, mais
16 le nom de son mari, elle a déclaré : Vous n'avez pas encore fini avec les
17 terroristes ? Et très brutalement, ils ont commencé à nous battre, à nous
18 donner des coups.
19 Je ne sais pas comment vous décrire cela. Tous les policiers qui se
20 trouvaient là ont commencé à nous sauter dessus, à nous frapper, à nous
21 donner des coups de pied, à nous sauter dessus comme si nous étions des
22 bêtes. Je n'aurais jamais fait ce qu'ils nous ont fait à un animal.
23 Q. Est-ce que vous avez vu qui que ce soit ou quelqu'un à cet endroit ?
24 R. Celui qui était à l'époque ministre, cette personne qui est ici.
25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pourrait-on, s'il vous plaît, montrer la
26 séquence vidéo -- non, excusez-moi. Pourrait-on, s'il vous plaît, verser au
27 dossier la dernière photographie ?
28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.
Page 632
1 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce à conviction P20,
2 Monsieur le Président.
3 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.
4 Pourrait-on présenter à l'écran la séquence vidéo par le système Sanction.
5 Il s'agit du numéro 309, de la ligne 65 ter, portant la cote ERN V000-3494.
6 Il s'agit d'une séquence vidéo de 6 minutes 24 secondes, à environ 6
7 minutes 31 secondes, et qui se trouve à l'intercalaire 12 du classeur
8 présenté aujourd'hui.
9 Q. Témoin, pourriez-vous, s'il vous plaît, regarder à l'écran la séquence
10 vidéo que l'on va vous présenter, s'il vous plaît.
11 [Diffusion de la cassette vidéo]
12 Mme MOTOIKE : [interprétation]
13 Q. Témoin, est-ce que vous avez vu cette séquence vidéo ?
14 R. Oui, je l'ai vue, et j'ai aussi vu celui qui à l'époque était ministre.
15 Si vous voulez, je peux mettre un cercle autour de son visage.
16 Q. Non, ce n'est pas la peine. Je vous remercie. Cela va bien. Est-ce que
17 vous saviez le nom de celui qui était ministre à l'époque ?
18 R. Oui.
19 Q. Quel était son nom ?
20 R. Ljube Boskoski.
21 Mme MOTOIKE : [interprétation] Excusez-moi, Madame Walpita, pourriez-vous,
22 s'il vous plaît, repasser la fin de la séquence vidéo ?
23 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous --M. LE JUGE
24 PARKER : [interprétation] Oui, Madame Residovic.
25 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Excusez-moi, je vous présente mes excuses.
26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.
27 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous ne voyons pas
28 l'image à l'écran.
Page 633
1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous non plus.
2 [Diffusion de la cassette vidéo]
3 Mme MOTOIKE : [interprétation]
4 Q. Témoin, est-ce que vous voyez encore la même séquence vidéo que celle
5 qui a été présentée tout à l'heure ?
6 R. Oui, oui.
7 Q. Je sais que vous m'avez dit que vous aviez reconnu cette personne qui,
8 à l'époque, était ministre. Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, par
9 rapport à cette séquence que vous voyez, de quelle personne il s'agit ?
10 R. Est-ce que je peux apposer une marque sur ce visage ou est-ce que vous
11 voulez que je le pointe du doigt, je l'indique de doigt ?
12 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, décrire ce qu'il porte comme vêtements;
13 c'est peut-être plus facile ?
14 R. Oui. Il ne porte pas un uniforme de l'armée ou de la police. Il porte
15 un costume normal, ce qui n'est pas un uniforme. Donc ce sont des vêtements
16 civils.
17 Q. Pourriez-vous nous dire la couleur de ces vêtements que porte cette
18 personne; de quelle couleur ?
19 R. Noirs. Ce sont des vêtements noirs.
20 Q. Y a-t-il quelqu'un d'autre que vous reconnaissiez sur cette image ou
21 dans cette séquence ?
22 R. Oui, le ministre sait qu'il avait été policier à Bit Pazar. A l'époque,
23 mon frère vendait du tabac au Bit Pazar. Mes frères le connaissaient, même
24 si personnellement je n'ai jamais été soldat -- c'était du tabac ou quelque
25 chose de ce genre. Je n'avais que 13 ans à l'époque.
26 Q. Cette personne dont vous parlez, est-ce qu'il était policier ?
27 R. Oui, oui.
28 Q. Pourriez-vous nous dire, par rapport à la séquence vidéo que vous avez
Page 634
1 vue, pourriez-vous nous dire ce que porte cette personne-là ?
2 R. Il porte un t-shirt blanc et on peut voir très bien la couleur, on la
3 voit là. C'est très clair.
4 Q. Je vous remercie.
5 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais demander le versement de ceci au
6 dossier, s'il vous plaît.
7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il sera versé au dossier.
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce à conviction numéro
9 21, Monsieur le Président.
10 Mme MOTOIKE : [interprétation]
11 Q. Témoin, vous avez parlé des coups qui ont été portés à cet endroit où
12 vous avez apposé une marque. Pourriez-vous nous dire où vous avez été
13 transporté après cela, si cela a été le cas ?
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Avant que vous ne quittiez ce point,
15 Madame Motoike, on ne comprend pas clairement, d'après ce qui a été dit, si
16 le témoin dit qu'il a vu l'accusé M. Boskoski sur ces images qui ont été
17 présentées ou s'il dit simplement qu'il a vu la séquence vidéo plus tard et
18 qu'il identifie M. Boskoski sur cette séquence vidéo. Je pense que c'est
19 important pour nous de le savoir.
20 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. Je
21 vais demander des éclaircissements.
22 Q. Témoin, vous avez dit que cette séquence vidéo présentait M. Boskoski.
23 Est-ce que vous avez vu M. Boskoski ce jour-là, le
24 12 août 2001 ?
25 R. Oui. C'est également écrit dans ma déclaration, la déclaration, je vous
26 montrerai. C'est là que nous avions nos t-shirts sur la tête, et je dois
27 dire que j'ai réussi à apercevoir du coin de l'œil, parce qu'on ne nous
28 permettait pas de regarder. Je n'ai vu à ce moment-là que le visage de
Page 635
1 celui qui, à l'époque, était ministre et qui est accusé. Bien que, comme je
2 l'ai dit, j'aie eu mon t-shirt sur la tête, cela m'empêchait de voir
3 clairement quels vêtements il portait. Mais pour moi, il me semble qu'ils
4 étaient de couleur sombre. Quant à savoir si c'était vraiment noir, ça je
5 ne peux pas l'affirmer, c'est l'impression que j'ai eue. Mais j'ai pu voir
6 très bien son visage et j'ai pu le reconnaître. J'ai pu le reconnaître.
7 Donc je peux certifier que j'ai vu son visage. Par contre, je ne peux
8 pas dire s'il portait un uniforme de la police ou de l'armée ou des
9 vêtements civils de couleur sombre ou noire, mais tout au moins, c'est
10 l'impression que j'ai eue.
11 Donc je peux encore une fois dire que je l'ai vu, je l'ai vu effectivement
12 ce jour-là.
13 Q. Témoin, où avez-vous vu M. Boskoski ?
14 R. Ici, à l'endroit où nous nous trouvions assis devant la maison de
15 Braca. Nous l'avons vu, qui est apparu devant nous, devant ce char ou je ne
16 sais pas ce qu'était ce véhicule. Il disait aux policiers : Bravo, vous
17 avez attrapé les terroristes. Alors qu'il savait très bien qui nous étions.
18 Q. Vous avez parlé de cette photographie dans votre réponse. Vous avez
19 parlé de la photographie qui est encore visible devant vous et vous avez
20 dit : "C'est à cet endroit."La photographie que vous voyez actuellement à
21 l'écran ?
22 R. Oui.
23 Q. Est-ce que cette photographie -- excusez-moi. Je voudrais demander si
24 on voit encore la photographie en question devant le témoin ? Je vous
25 remercie.
26 R. C'est devant la maison de Braca.
27 Mme MOTOIKE : [interprétation] C'est à l'intercalaire 5 du classeur
28 présenté aujourd'hui. C'est le numéro 199 de la
Page 636
1 liste 65 ter, page 132.
2 Peut-être pourrait-on également présenter cette image sur le prétoire
3 électronique e-court, s'il vous plaît.Pour le compte rendu, je crois que
4 cette pièce a déjà reçu la cote P20. Je vous remercie.
5 Q. Témoin, est-ce que c'est bien la photographie ? Voyez-vous cette
6 photographie qui est devant vous ?
7 R. Oui.
8 Q. Est-ce que c'est la photographie dont vous avez parlé lorsque vous avez
9 dit : "C'est là que j'ai vu M. Boskoski" ?
10 R. Oui, oui, c'est cette photo.
11 Q. Monsieur le Témoin, à un moment donné après que vous ayez été passé à
12 tabac à cet endroit-là, est-ce qu'on vous a transporté ailleurs, en un
13 autre endroit ?
14 R. Là je me suis évanoui. J'ai perdu connaissance à cause des coups très
15 brutaux que nous avons reçus. Après cela, je ne savais plus où j'étais.
16 Lorsque j'ai repris connaissance, je me trouvais au poste de police à
17 Mirkovci.
18 Q. Par "ici", est-ce que vous parlez de l'endroit qui est indiqué sur la
19 photographie du document P20, qui vous est présentée maintenant ?
20 R. Est-ce que vous pourriez répéter la question, s'il vous plaît ? Je n'ai
21 pas bien compris.
22 Q. Vous avez dit que vous aviez perdu connaissance et est-ce que cet
23 endroit est bien celui qui est sur cette photographie devant vous ?
24 R. Oui, oui, c'est bien cet endroit que je vois sur la photo. Après ça, je
25 ne sais pas ce qui s'est passé. Oui, l'endroit où nous avions été frappés
26 est bien sur cette photo.
27 Et lorsque j'ai repris connaissance, j'étais au poste de police de
28 Mirkovci.
Page 637
1 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, peut-être qu'il
2 faudrait maintenant suspendre la séance. Je vous remercie.
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, il est nécessaire maintenant de
4 suspendre la séance pour qu'on puisse changer les bandes et nous
5 reprendrons à 16 heures 15.
6 --- L'audience est suspendue à 15 heures 45.
7 --- L'audience est reprise à 16 heures 17.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Motoike, vous pouvez reprendre.
9 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
10 Q. Témoin, avant la pause, vous nous avez signalé que vous avez été
11 emmenés à un lieu qui s'appelait le poste de police de Mirkovci. Comment
12 avez-vous été traités au poste de police de
13 Mirkovci ?
14 R. Comme des animaux. J'ai repris connaissance, comme je l'ai signalé tout
15 à l'heure, mais à certains moments, je me suis évanoui. D'autres témoins
16 pourront témoigner de la manière dont nous avons été traités au poste de
17 police de Mirkovci.
18 Avant qu'ils ne nous reçoivent au poste de police de Mirkovci, car le
19 chef du poste de police avait refusé que l'on y soit emmenés, car moi
20 j'étais dans un tel état que j'étais considéré comme mort à 99 %, alors on
21 nous a placés dans une sorte de sous-sol, mais pas vraiment un sous-sol, un
22 endroit couvert, dans lequel on nous a aspergés d'eau à l'aide d'un tuyau
23 pour que nous reprenions tous connaissance. Après cela, nous avons été
24 emmenés à l'intérieur du poste de police.
25 Q. Témoin, j'aimerais vous demander --
26 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pardon. Monsieur le Président, pouvons-nous
27 passer à huis clos partiel ?
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
Page 638
1 [Audience à huis clos partiel]
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 [Audience publique]
23 Mme MOTOIKE : [interprétation]
24 Q. Témoin, avez-vous été hospitalisé à un moment quelconque au cours de ce
25 week-end ?
26 R. J'aimerais ajouter quelque chose en ce qui concerne le poste de police
27 de Mirkovci.
28 Lorsque nous avons été emmenés à l'intérieur du poste de police, je
Page 639
1 ne sais pas pendant combien de temps, car j'étais sans connaissance, je
2 tiens à vous dire que dans ce poste de police j'ai repris connaissance. Ce
3 n'est pas que je me sois bien senti, mais j'avais le sentiment que j'étais
4 vivant. J'ai demandé à un des policiers dans la pièce qui était devant la
5 porte, je lui ai demandé de me permettre d'aller boire de l'eau. Il a réagi
6 brutalement immédiatement, il m'a frappé encore une fois et ils ont
7 continué à nous frapper. J'ai encore une fois demandé la permission cette
8 fois d'aller aux toilettes. Ils ont réagi de la même manière. Comme je l'ai
9 dit tout à l'heure, nous étions pratiquement morts à 99 %, et un être
10 humain, un véritable être humain, ne peut pas faire cela à un autre être
11 humain. Il m'est très difficile d'expliquer cela.
12 Peut-être pourrions-nous passer à huis clos.
13 Q. Vous nous avez indiqué : "Ils ont continué à nous battre." Qu'ont-ils
14 utilisé pour vous battre ?
15 R. Vous savez ce que détient la police. Ils nous ont asséné des coups de
16 crosse de fusil, frappés à coups de batte de baseball, de matraques. Ils
17 ont utilisé tout ce qu'ils avaient sous la main pour nous frapper. Un être
18 humain ne peut pas faire des choses pareilles à un autre être humain.
19 Q. Merci. La question que je vous avais posée avant, c'était : avez-vous
20 été hospitalisés à un moment quelconque au cours de ce week-end ?
21 R. Oui, je vais vous en parler maintenant de l'hôpital.
22 Q. Mais attendez ma question. Puis-je vous demander de quelle manière vous
23 avez été traités à l'hôpital ?
24 R. Ils sont arrivés. Nous leur avons dit que nous voulions aller à
25 l'hôpital. D'ordinaire, on se rend à l'hôpital pour recevoir des soins.
26 Parmi ceux qui se sont rendus à l'hôpital, il y avait moi-même --
27 Q. Avant que vous ne mentionniez des noms, ma question était la question
28 suivante : comment avez-vous été traité à l'hôpital ?
Page 640
1 R. Lorsque nous sommes arrivés à l'hôpital, nous avons pensé que l'on
2 allait nous prodiguer des soins adéquats. Mais même à l'hôpital, ils nous
3 ont frappés. Même les médecins nous frappaient. J'ai demandé au docteur de
4 m'apporter de l'eau, je lui ai demandé d'une manière parfaitement humaine
5 de me donner de l'eau. Il m'a répondu : Je ne te donnerais même pas du
6 poison, ne parle même pas de l'eau.
7 Voilà ce que j'ai vécu pendant que j'étais à l'hôpital. Ils
8 frappaient les autres aussi. Il y avait des policiers à l'intérieur de
9 l'hôpital aussi. J'ai pu voir comment ils le frappaient, et le coup était
10 tellement brutal que la personne a touché le plafond. C'est tellement
11 difficile de trouver les mots pour vous expliquer ce qui s'est passé.
12 Q. Témoin, je vous interromps. Vous avez dit que les médecins vous
13 frappaient et que les policiers le faisaient aussi. Avec quoi vous ont-ils
14 frappés, pour autant qu'ils aient utilisé quelque chose pour vous frapper ?
15 R. Les policiers étaient armés à tout moment. Ils nous frappaient à coups
16 de crosse de fusil. Le médecin nous donnait des coups de poing, ou nous
17 donnait des coups de pied de toutes parts.
18 Q. Témoin, pouvez-vous nous dire à quel hôpital vous avez été transportés
19 ?
20 R. L'hôpital de la ville.
21 Q. Lorsque vous êtes arrivés à l'hôpital, est-ce qu'on vous a dit quelles
22 étaient vos blessures ?
23 R. Comme je l'ai déjà dit, nous sommes arrivés là pour recevoir des soins,
24 mais ils nous ont rien demandé au sujet de nos blessures. Comme je l'ai
25 déjà dit, nous étions pratiquement morts à 99 %. A part une transfusion,
26 rien. Ils ont essayé de nous ranimer avec des transfusions juste pour
27 pouvoir continuer à nous frapper.
28 Mme MOTOIKE : [interprétation] Si je puis avoir l'assistance de l'huissier
Page 641
1 pour montrer au témoin 65 ter 220. Madame, Messieurs les Juges, j'aimerais
2 demander la permission que ce document que je vais montrer au témoin ne
3 soit pas accessible au public. Il s'agit de l'intercalaire 15 du classeur
4 des Juges d'aujourd'hui, numéro
5 ERN N00-5177 en macédonien, et la version en anglais, c'est N00-5174, N00-
6 5180.
7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous avez demandé qu'il y ait ordre de
8 ne pas diffuser. Pourquoi ?
9 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, je vais examiner des
10 documents avec le témoin. Différents documents comportent non seulement le
11 nom de ce témoin, mais, je pense, les noms d'autres témoins qui bénéficient
12 aussi de la protection du Tribunal.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il n'y aura pas de publication hors
14 les murs de ce prétoire pour ce qui est de ces documents.
15 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
16 Q. Témoin, voyez-vous le document qui a été placé devant
17 vous ? Si je puis attirer votre attention au coin en haut à gauche de la
18 version en macédonien, voyez-vous figurer votre nom dans ce document ?
19 R. Je ne vois pas mention de mon nom dans ce document.
20 Q. Si vous consultez la version qui est devant vous -- mais d'abord,
21 laissez-moi vous demander, est-ce que vous êtes en mesure de lire le
22 macédonien ?
23 R. Oui.
24 Q. Reconnaissez-vous le nom qui figure dans le coin en haut à gauche de la
25 version en macédonien du document qui vous est
26 présenté ?
27 R. Oui.
28 Q. Ce document précise-t-il une date ?
Page 642
1 R. Oui, si je --
2 Q. Si je ne vous l'ai pas demandé, s'agit-il bien de votre nom dans le
3 coin en haut à gauche de ce document ?
4 R. Oui, c'est mon nom.
5 Q. En bas du document à gauche, voyez-vous une date
6 14 novembre 2003 ?
7 R. Oui.
8 Q. Voyez-vous aussi que dans le coin en bas à droite de ce document, un
9 cachet a été apposé avec le nom d'un médecin qui y est indiqué ?
10 R. Oui. Oui, c'est le cas.
11 Q. Puis-je attirer votre attention sur le premier paragraphe, avec l'aide
12 de l'huissier, le premier paragraphe je pense qu'il y a une référence
13 13/8/2001. Voyez-vous ce paragraphe ?
14 R. Oui. Effectivement. Il est indiqué que le 13 août 2001 --
15 Q. Sans entrer dans les détails, pouvez-vous me dire si votre nom est
16 mentionné dans ce paragraphe ?
17 R. Oui, oui.
18 Q. Avez-vous eu l'occasion de lire ce paragraphe ?
19 R. Non. Non, je pense n'avoir jamais vu ce document.
20 Q. Pouvez-vous prendre le temps de lire les deux premières phrases de ce
21 document ?
22 R. Oui, j'ai lu ce paragraphe.
23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pour le compte rendu, le premier paragraphe
24 indique qu'au 13 août 2001, le Témoin M-0107 [comme interprété] a été amené
25 à l'hôpital par ambulance avec des blessures à la tête. Lorsqu'il a été
26 admis, le patient avait toute sa connaissance et réagissait, qu'il a perdu
27 la connaissance brièvement peu de temps après avoir reçu les coups.
28 Alors voilà ce que je voulais entrer au compte rendu.
Page 643
1 Q. Pouvez-vous décrire quel paragraphe décrit de manière efficace les
2 blessures dont vous souffriez lorsque vous avez été amené à l'hôpital à la
3 date que vous avez indiquée ?
4 R. Le document mentionne que j'étais sans connaissance, mais ne mentionne
5 absolument pas mes blessures ni leur nature. Nous étions tous blessés. Le
6 document indique qu'ils m'ont fait une radio et qu'ils m'ont examiné, ce
7 qui est un mensonge manifeste. Ce qui figure dans ce document n'est pas la
8 vérité. Il y a des éléments de vérité, comme le fait que j'avais perdu
9 connaissance, mais les autres aspects, la question de la radio, de l'examen
10 médical, c'est faux. Ils n'ont rien fait d'autre que de contribuer à la
11 détérioration de mon état.
12 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous verser ce document au dossier,
13 s'il vous plaît.
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Versé au dossier.
15 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit du document pièce P22.
16 Mme MOTOIKE : [interprétation]
17 Q. Est-ce qu'à un moment vous avez pu quitter l'hôpital ?
18 R. Oui. J'ai pu quitter l'hôpital pour être emmené directement en prison.
19 En fait, j'ai passé un mois, même j'aurais dû rester trois mois, sinon un
20 mois au moins à l'hôpital en raison de mes blessures; or, on m'a emmené
21 directement à la prison Sutka, alors que je ne méritais absolument pas de
22 m'y retrouver.
23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que cette
24 dernière pièce, la P22, c'est mon erreur, qu'elle soit versée sous pli
25 scellé.
26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] On est clair sur le fait qu'il s'agit
27 seulement d'une page ?
28 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. La page unique
Page 644
1 que nous avons présentée.
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
3 Q. A la prison de Sutka, comment avez-vous été traité ?
4 R. Oui, personnellement, ne je peux pas prétendre ici avoir subi quelque
5 chose que je n'ai pas subi. Seul un policier ou un fonctionnaire
6 travaillant dans la prison m'a frappé une fois en m'ordonnant de me rendre
7 à ma cellule. Je tenais à peine debout en arrivant. En fait, j'ai dû me
8 déplacer à quatre pattes pour y arriver. Je ne tenais plus debout. Il y
9 avait des personnes là-bas qui ont été battues, passées à tabac, mais elles
10 témoigneront elles-mêmes. En ce qui me concerne, cette personne ne m'a
11 frappé qu'une seule fois. Les autres pourront vous dire ce qu'ils ont subi
12 en prison.
13 Q. Vous nous avez dit que vous êtes resté à la prison de Sutka pendant
14 combien de temps ?
15 R. Pendant combien de temps ? Quatre mois. J'ai passé quatre mois à Sutka,
16 à la prison de Sutka.
17 Q. Dès lors, à un certain moment, vous avez été libéré. Savez-vous
18 pourquoi vous avez été libéré de prison ?
19 R. Pourquoi j'ai été libéré ?
20 Q. Oui, vous.
21 R. Bien, lorsque j'ai été libéré de la prison, l'ancien président de
22 l'Etat, Boris Trajkovski, avait émis un document qui nous accordait à tous
23 l'amnistie en nous appelant tous des terroristes et en nous accordant
24 l'amnistie en tant que terroristes alors que nous n'étions pas des
25 terroristes. C'est le nom que les autres nous donnaient.
26 Q. Témoin, je vais vous montrer un autre document.
27 Mme MOTOIKE : [interprétation] Est-ce que nous pouvons présenter le
28 document 65 ter 155 au témoin. Il se situe à l'intercalaire 13 du classeur
Page 645
1 d'aujourd'hui, numéro ERN N000-9720, N000-9721. En version macédonienne,
2 N000-9722 à N000-9723.
3 Q. Témoin, le document qui vous est présenté en version macédonienne,
4 j'aimerais attirer votre attention en ce qui concerne ce document sur ce
5 qui semble être le deuxième paragraphe entier. Voyez-vous mention faite de
6 votre nom dans ce document ?
7 R. Oui.
8 Q. En haut du document, vous voyez un intitulé "Note officielle, numéro
9 1131." Voyez-vous cette indication en haut de la page, au centre ?
10 R. Oui.
11 Q. La date qui figure au document dans le coin en haut à gauche c'est le
12 12 août 2001. Voyez-vous cela ?
13 Q. Et ce document tout en haut indique qu'il s'agit d'un document émanant
14 du ministère de l'Intérieur de la République de Macédoine. Voyez-vous ce
15 texte, ce libellé ?
16 R. Oui.
17 Q. Sur la deuxième page N000-9721, version en macédonien -- pardon, N000-
18 9723 de la version macédonienne, N000-9721 de la version en anglais.
19 Pouvons-nous passer à cette deuxième page ?
20 Témoin, voyez-vous votre nom figurer sur cette page et votre date de
21 naissance ?
22 R. Oui.
23 Q. Si je puis attirer votre attention - ou nous allons revenir à la
24 première page, s'il vous plaît, des deux versions. Si je pouvais appeler
25 votre attention sur la dernière partie de la page juste avant le chiffre
26 romain II, donc ce dernier paragraphe avant le II romain, la version
27 macédonienne. Est-ce que vous voyez ce qui commence là avec : "Selon."
28 R. Oui, oui.
Page 646
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des
15 versions anglaise et française
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 647
1 Q. D'après ce paragraphe on lit :
2 "D'après les déclarations de personnes appartenant aux forces de la
3 sécurité qui ont remis les personnes susmentionnées avec leurs armes et
4 leurs munitions, ces personnes avaient des activités avec des armes à feu
5 contre les forces de sécurité dans la zone d'activités militaires
6 appartenant à différentes maisons et directions dans le village de
7 Ljuboten."
8 Est-ce que vous voyez cela ? Est-ce qu'il s'agit d'une déclaration exacte ?
9 R. C'est absolument inexact.
10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais demander le versement de ce
11 document au dossier, s'il vous plaît, sous pli scellé.
12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Residovic.
13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Nous souhaitons élever une objection à ce
14 sujet, Monsieur le Président. Le document a été présenté en tant que
15 document, et nous ne savons pas si le témoin reconnaît le document en
16 question, ce document-ci. Il n'a pas été présenté de façon voulue au
17 témoin. On a posé la question au témoin concernant la teneur d'un document.
18 L'Accusation a l'intention de faire entendre d'autres témoins, et ce serait
19 le moment qui convient pour demander le versement de ce document. Ce n'est
20 qu'à ce moment-là que nous pouvons débattre de ce document.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous dites que ceci n'est
22 pas un document authentique du ministère de l'Intérieur ? Est-ce que c'est
23 cela que vous voulez dire ?
24 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous ne parlons pas
25 de la question d'authenticité du document. Nous ne savons tout simplement
26 pas quelle est la position de l'Accusation, parce qu'ils affirment qu'il
27 s'agit d'un document faux, d'un faux. Savoir si la teneur du document est
28 fausse, nous ne savons pas, en fait, quelle est vraiment la position à ce
Page 648
1 sujet de l'Accusation. Le témoin ne l'a pas reconnu, mais on ne lui a pas
2 demandé de savoir s'il avait déjà vu ce document dans le passé, parce que -
3 -
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bien il est probable qu'il n'aurait
5 jamais vu avant ce document, parce que ce n'est pas un document qui lui
6 aurait été montré, n'est-ce pas ?
7 La situation, d'après ce que je la comprends, pour ce qui est de
8 l'Accusation qui vise à faire verser au dossier un document du ministère
9 apparemment authentique, c'est qu'il contient une confirmation d'une
10 certaine partie du récit, du compte rendu par ce témoin, à savoir qu'à
11 cette date, avec un certain nombre d'autres personnes qui semblent être des
12 personnes qu'il a identifiées, ils ont été emmenés en détention, ils ont
13 été conduits à Skopje, et d'après ce que j'ai compris, cela c'est sur cette
14 base que ce document est présenté.
15 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, conformément avec
16 la décision que vous avez prise concernant les documents, j'avais compris
17 que la meilleure façon de procéder par rapport au document serait de le
18 montrer au témoin, voir s'il reconnaissait le document en question. D'après
19 ce que j'ai compris, d'après ce que les témoins qui sont proposés pour la
20 semaine à venir, nous avons l'auteur du document, nous pensons que ce
21 serait le moment qui convient et la façon qui convient de présenter ce
22 document, ensuite de le verser comme élément de preuve.
23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.
24 Madame Motoike.
25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
26 Comme la Chambre l'a entendu, le témoin peut établir la pertinence et la
27 valeur probante de ce document. Il est mentionné dans ce document. Il a
28 trait à des déclarations, tout au moins il a déduit des renseignements qui
Page 649
1 ont été réunis par lui ou qui le concernent. Donc il peut certainement
2 s'expliquer sur la question de savoir si oui ou non la teneur du document
3 est véridique.
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Comment dites-vous que ceci pourrait
5 être admis ?
6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, d'après ce que je
7 comprends, à la fois le conseil de la Défense -- les deux conseils de la
8 Défense n'ont pas contesté l'authenticité de ce document. Et là encore, ce
9 document est pertinent en ce qui concerne ce témoin-ci puisqu'il est
10 mentionné dans le document. Ceci contribue -- enfin, il est question
11 d'activités auxquelles ce témoin aurait été mêlé ou aurait participé et il
12 y a des témoins qui nient que ceci a eu lieu. Donc c'est pertinent, et ça a
13 une valeur probante, cette déclaration, qui représente une contribution par
14 rapport à sa conduite des activités pour savoir si c'est vrai.
15 [La Chambre de première instance se concerte]
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce document va être reçu Maître
17 Residovic, puisqu'il n'y a pas de contestation quant à son authenticité. Ce
18 document traite clairement de faits qui ont directement trait à la
19 déposition faite par ce témoin, à savoir qu'il est nommé dans ce document
20 dans un contexte qui a trait à sa déposition. En ce sens, ce document
21 fournit quelque appui à sa déposition et contredit aussi sa déposition dans
22 d'autres éléments qui représentent -- qu'il le reconnaît, une version qui
23 pourrait se révéler vraie. Mais cela dépendra de la déposition faite par
24 d'autres témoins.
25 Donc le document n'est pas admis sur la base de savoir si ce qui est
26 écrit est véridique. Ceci n'établit pas dans une façon ou d'une autre,
27 cela, mais il s'agit d'un document officiel sur ce qui s'est passé pour que
28 ce témoin, de sorte que c'est l'une des questions dont il faudrait tenir
Page 650
1 compte lorsque la Chambre viendra à examiner ce qui s'est passé
2 effectivement ce jour-là.
3 Le document est donc reçu.
4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P23, Monsieur le
5 Président.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Sous pli scellé ?
7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Sous pli scellé.
8 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie. Si nous pouvions montrer
9 le document suivant qui est à l'intercalaire 14 du classeur présenté
10 aujourd'hui. Il s'agit du numéro 148 de la liste 65 ter, numéro N000-7278
11 de la version en macédonien, et la version en anglais porte la cote N000-
12 7278-ET.
13 Q. Témoin, j'appelle votre attention sur le deuxième paragraphe de ce
14 document qui commence par le nom d'une personne. Vous voyez cela ?
15 R. Oui.
16 Q. Dans ce paragraphe, est-ce que vous y lisez votre nom à vous ?
17 R. Oui. Oui.
18 Q. En haut du document, on lit que c'est une note officielle numéro 535.
19 Est-ce que vous voyez cela ?
20 R. Oui, oui.
21 Q. Ceci a trait à une conversation officielle qui aurait eu lieu sur la
22 ligne où est mentionné un objet, juste en dessous du numéro 535. Ceci
23 indique quel était le sujet d'une conversation officielle qui a eu lieu
24 avec les personnes qui ont été emmenées du village de Ljuboten ?
25 Voyez-vous cela ?
26 R. Oui.
27 Q. La date qui se trouve tout en haut dans le coin gauche du document est
28 le 13 août 2001. Vous voyez cela ?
Page 651
1 R. Oui.
2 Q. Tout à fait en haut du document, on voit qu'il s'agit du MOI de la
3 République de Macédoine. Voyez-vous cela ?
4 R. Oui, je peux le voir.
5 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, il semble qu'il y ait
6 là une faute de frappe dans la version anglaise du document. D'après ce que
7 je vois, la date indiquée est le 12 août 2001. Je crois que si nous
8 regardions la version en macédonien, qui est l'original, cela devrait être
9 le 13/8/2001, pour le compte rendu.
10 Q. Appelant votre attention, Témoin, sur ce qui semble être le troisième
11 paragraphe --
12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Excusez-moi, lorsque vous avez dit que
13 l'original portait la date du 13, voulez-vous dire lorsque vous regardez
14 l'original on voit en haut du document la date du 13 août, mais dans le
15 premier paragraphe, dans le corps du document, on voit la date du 12 août ?
16 Mme MOTOIKE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Excusez-moi. Je
17 vous remercie de cet éclaircissement. Je veux parler du coin gauche tout en
18 haut qui indique dans la version macédonienne 13/8/2001. Toutefois, dans la
19 version anglaise, dans le coin en haut à gauche, dans la version anglaise,
20 on indique la date du 12 août 2001.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bien, dans la version anglaise, je
22 vois 13. Je ne sais pas si cela vous est utile de le savoir.
23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Peut-être que nous aurions des copies papier
24 qui nous permettraient de mieux voir que l'image du prétoire électronique
25 e-court. Merci, Monsieur le Président.
26 Q. Témoin, j'appelle votre attention sur le troisième paragraphe du
27 document, et je voudrais que vous regardiez plus particulièrement une
28 phrase du document qui dit :
Page 652
1 "Les personnes précitées ont déclaré qu'elles avaient remarqué
2 plusieurs terroristes qui luttaient avec des armes à feu -- qui avaient des
3 armes à feu à la main, mais ont allégué qu'eux-mêmes n'avaient pas
4 participé aux affrontements et qu'ils voulaient simplement s'échapper du
5 village ou que certains d'entre eux voulaient se rendre aux forces de
6 sécurité parce qu'ils n'avaient pas pris part aux combats."
7 Est-ce que ceci est un compte rendu exact ?
8 R. Ce n'est pas exact, parce qu'il dit ici que nous essayions de nous
9 échapper. Or, nous étions dans le sous-sol. Ils sont venus jusqu'à nous
10 dans le sous-sol. Ceci est un mensonge manifeste. Ils voulaient nous
11 présenter comme une menace, comme des gens qui auraient pu leur faire du
12 mal, mais ce n'est pas ce qui s'est passé.
13 Nous nous trouvions dans le sous-sol, et quand ils sont arrivés, ils
14 nous ont emmenés de ce sous-sol. Ici, il est question de dire que nous
15 combattions, nous étions des combattants, mais il n'y a pas eu de combats
16 entre eux et nous, ou alors nous aurions été blessés sur place. Y a-t-il eu
17 des personnes blessées ? Bien sûr que nous l'étions. Pas question.
18 Q. Témoin, je vous arrête là, s'il vous plaît. Il est question de
19 terroristes qui avaient combattu avec des armes à la main. Est-ce que cette
20 déclaration est exacte ?
21 R. Non, non, pas du tout. C'est cela, ce que je dis. Ce n'est absolument
22 pas vrai. Il faudrait qu'ils le prouvent, s'ils avaient trouvé des armes
23 entre nos mains. Je n'avais aucune arme. Si j'avais eu une arme, j'aurais
24 certainement tiré ou utilisé mon arme, et peut-être que j'aurais blessé un
25 policier.
26 Q. Témoin, je veux appeler votre attention sur ce que l'on voit au
27 quatrième paragraphe du même document. Il est dit :
28 "En ce qui concerne les armes et les munitions qui ont été trouvées
Page 653
1 avec ces personnes au moment de leur arrestation, ils ont déclaré qu'ils
2 n'en avaient pas fait usage. Les armes décrites par la suite ainsi que les
3 munitions ont été trouvées sur place là où ces personnes ont été trouvées
4 et arrêtées."
5 Il y a ensuite une liste de fusils automatiques, AP, de production
6 chinoise, avec un numéro précis.
7 Est-ce que cette déclaration précise est exacte ?
8 R. Pas du tout. Pas du tout.
9 Q. Témoin, je voudrais vous demander : est-ce que vous vous rappelez avoir
10 fait une déclaration quelconque -- donc, je vais d'abord vous poser cette
11 question-ci. Il est dit tout en haut du document - si nous pouvions
12 regarder tout en haut du coin gauche du document - qu'il y a une personne
13 du nom de Toskosvski Blagoja. Vous voyez cela ?
14 R. Oui. Oui, je le vois.
15 Q. Est-ce que vous vous rappelez avoir eu une conversation avec cette
16 personne à ce moment-là ?
17 R. Je ne peux pas dire que j'ai rencontré quelqu'un. Pourtant, comme je
18 vous l'ai dit, lorsque nous étions à l'hôpital, ils nous ont forcés à
19 signer, et j'ai signé, mais quant à savoir quel document j'ai signé, eux le
20 savent mieux que nous. Ils m'ont forcé à signer. J'ai accepté de signer.
21 J'ai apposé ma signature, mais ils savent très bien dans quel état j'étais.
22 C'était sous la contrainte, vous savez, et je ne sais pas ce que j'ai
23 signé.
24 Q. Témoin, avant que nous n'examinions cet aspect --
25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais demander à la Chambre, s'il vous
26 plaît, si je peux verser ce document au dossier.M. LE JUGE PARKER :
27 [interprétation] Oui, Maître Residovic.
28 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, la Défense a bien
Page 654
1 compris votre décision précédente et nous agirons conformément à cette
2 décision. Mais en gardant à l'esprit qu'un document analogue à celui qui a
3 été présenté tout à l'heure a été présenté pour le compte rendu, nous
4 voudrions dire que nous élevons les mêmes objections, à savoir que vous
5 aurez décidé de la même manière.
6 Alors, nous faisons cela, Monsieur le Président, parce que nous ne
7 savons pas du tout quelle est la position de l'Accusation concernant la
8 teneur du document en question. S'ils appellent à déposer l'état du
9 document, nous voudrions savoir si l'Accusation estime que ce document est
10 un faux, et à ce moment-là on pourrait se préparer pour le contre-
11 interrogatoire du témoin qu'ils présenteront. C'est la raison pour laquelle
12 nous élevons à nouveau des objections, les mêmes que celles que nous avions
13 présentées précédemment.
14 Je vous remercie.
15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie pour cela. Votre
16 position est parfaitement comprise, mais pourrais-je suggérer que vous
17 pouvez partir de l'hypothèse que l'Accusation, tout comme le témoin, prend
18 pour position qu'une grande partie de ce document et du document précédent
19 ne rend pas compte de façon exacte de ce qui s'est effectivement passé. Je
20 pense que vous pouvez d'une façon satisfaisante procéder sur cette base
21 lorsque vous commencerez votre contre-interrogatoire.
22 Cela, c'est ma façon d'interpréter la position, Madame Motoike, à
23 moins que je ne me trompe par rapport à ce que dit Me Residovic.
24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Non, je vous remercie, Monsieur le
25 Président. En plus, si la Chambre va admettre le document, j'aimerais qu'il
26 soit versé sous pli scellé.
27 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, puisque nous avons
28 compris qu'il y a deux traductions en anglais, nous voudrions demander
Page 655
1 qu'on nous dise quelle est la traduction qui va être acceptée; est-ce qu'il
2 s'agit de la traduction que vous avez ou de la traduction qui figure dans
3 le système e-court ?
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous aurons à traiter de la traduction
5 en anglais qui est conforme à l'original; ceci, c'est que l'une présente la
6 date du 13 août 2001 dans l'en-tête, en haut à gauche de la page.
7 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, juste pour aider la
8 Défense, ma commis à l'audience m'a indiquée que nous sommes en train de
9 télécharger dans le système e-court la version que les membres de la
10 Chambre ont reçue en version papier.
11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Donc, ce document va être reçu et
12 versé.
13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P24, sous pli scellé,
14 Monsieur le Président.
15 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie.
16 Pourrions-nous maintenant présenter au témoin la pièce 225 de la
17 liste 65 ter que l'on trouve à l'intercalaire 16 du classeur présenté
18 aujourd'hui. Ce document porte, pour la version macédonienne, la cote ERN
19 N000-1248 jusqu'à N000-1250.
20 Q. Témoin, il y a là un document qui vous est présenté, qui doit être
21 devant vous. Je voudrais appeler votre attention sur le deuxième paragraphe
22 qui se trouve juste en dessous du mot "décision." Voyez-vous cela ?
23 R. Oui.
24 Q. Est-ce que ce deuxième paragraphe sur la première page comporte votre
25 nom ?
26 R. Oui.
27 Q. Dans ce document, tout en haut là, j'ai déjà mentionné cela, mais pour
28 le compte rendu le mot qui se trouve au milieu de la page sous le premier
Page 656
1 paragraphe, c'est bien le mot "décision" ?
2 R. Cela ne dit pas "décision."
3 Q. Excusez-moi --
4 R. Oui, oui.
5 Q. Cela dit bien "décision" ?
6 R. Je ne vois pas le mot "décision." On lit ici ce qui est écrit par
7 l'hôpital. C'est comme un dossier médical.
8 Q. Excusez-moi, je pense que vous voulez parler du premier paragraphe-là.
9 Le mot se trouve juste en dessous du premier paragraphe. Quel est ce mot ?
10 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Si je peux être utile, je crois que le
11 témoin est en train de regarder le précédent document. Il faut lui dire de
12 regarder le document qui est maintenant à l'écran.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie beaucoup.
14 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.
15 Q. Témoin, je crois que ce document apparaît maintenant sur l'écran que
16 vous avez devant vous. Est-ce que vous le voyez ?
17 R. Oui.
18 Q. En dessous du premier paragraphe -- je crois qu'il faut que je repose
19 la question. Excusez-moi. Le deuxième --
20 R. Oui, oui, maintenant je le vois. Cela dit effectivement "décision."
21 Q. Est-ce que votre nom figure bien dans le deuxième paragraphe ?
22 R. Oui, oui.
23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pourrait-on maintenant passer à la deuxième
24 page de ce document dans les deux versions, s'il vous plaît. Merci.
25 Q. Témoin, est-ce que vous voyez une signature au bas de la deuxième page
26 là-bas, est-ce que cela ne dit pas "ministère public" ?
27 Mme MOTOIKE : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, mais je
28 vois que Me Apostolski --
Page 657
1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous attendons la réponse, Maître
2 Apostolski.
3 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Apostolski.
5 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Monsieur le Président, je vous prie de
6 m'excuser d'interrompre, mais si l'on compare la traduction dans la version
7 macédonienne, je pense que la traduction n'est pas très bonne. Je pense
8 qu'il ne s'agit pas d'une décision en macédonien, mais d'une résolution.
9 Enfin, le mot proprement dit dit "reshenie," donc une résolution. Une
10 décision, ce n'est pas la même chose, parce que les juridictions prennent
11 différentes décisions et l'un des types de décision, c'est une résolution.
12 C'est sur ce point que je voulais prévenir, avertir.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Apostolski.
14 Je suis sûr que nous apprendrons de plus en plus sur ces sujets au
15 fur et à mesure que le procès se déroule, mais pour le moment ce que nous
16 avons ici, c'est une traduction officielle avec le mot "décision." Si vous
17 pensez que cela relève à une importance pour vos thèses, vous pouvez poser
18 la question aux services de traduction pour voir si une correction devrait
19 être apportée à la traduction officielle. Je ne suis pas sûr qu'une
20 importance particulière s'attache à la différence qu'il pourrait y avoir
21 entre résolution et décision à ce stade. Ce sera une question que je laisse
22 à votre jugement.
23 Je vous remercie.
24 Oui, Madame Motoike.
25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie.
26 Q. Témoin, j'attire votre attention sur la ligne où il y a la signature,
27 juste avant le mot "note," vers le bas de la deuxième page du document.
28 Est-ce que vous voyez qu'il s'agit du "juge des mineurs" ?
Page 658
1 R. Oui.
2 Q. La date qui se trouve juste au-dessus de ce qui indique qu'il s'agit du
3 tribunal pour mineurs, c'est le 14 août 2001 ?
4 R. Oui, oui.
5 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pourrait-on revenir à la première page, s'il
6 vous plaît.
7 Q. Dans ce paragraphe, Témoin, il y a directement juste en dessous du mot
8 "décision," en fait, il s'agit donc du deuxième paragraphe sous le mot
9 "décision", est-ce que vous voyez qu'on peut lire :
10 "Placer en détention, parce qu'il existe des motifs juridiques pour
11 le maintenir en détention en vertu de l'article 184,
12 paragraphe 1." Et le texte se poursuit en disant autres questions.
13 Voyez-vous cela ?
14 R. Oui.
15 Q. Est-ce que vous vous rappelez, si vous pouvez vous en souvenir, que
16 vous avez été placé en détention provisoire pendant 30 jours à l'époque ?
17 R. Pourriez-vous, s'il vous plaît, être plus précis sur cela ?
18 Q. Certainement. Excusez-moi, j'ai employé les mots "mis en détention
19 provisoire."
20 Est-ce que vous avez été en détention pendant cette période qui est
21 indiquée, à savoir du 13 août 2001 au 14 août 2001 ?
22 R. Oui, j'étais en détention.
23 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que l'on
24 pourrait, s'il vous plaît, recevoir ce document que nous présentons pour
25 être versé sous pli scellé ?
26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document est reçu sous pli scellé
27 et versé au dossier.
28 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce P25, déposée sous
Page 659
1 pli scellé, Monsieur le Président.
2 Mme MOTOIKE : [interprétation] Est-ce qu'on pourrait maintenant montrer au
3 témoin le document qui se trouve à l'intercalaire 17 du classeur et qui
4 porte le numéro 12.2 de la liste 65 ter, et porte comme cote ERN N000-410
5 [comme interprété] jusqu'à N000-418 [comme interprété], à savoir la version
6 en macédonien, et il se trouve que la traduction en anglais porte également
7 les mêmes cotes avec en plus les lettres en majuscules ET à la fin.
8 Q. Témoin, voyez-vous ce document ? Et puis-je attirer votre attention sur
9 --
10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous prie de bien vouloir m'excuser.
11 Monsieur l'Huissier, pourriez-vous afficher la page 3 du document dans les
12 deux versions ?
13 Q. Témoin, vous avez la copie papier devant vous. Je vous demande de
14 vous reporter à la page 3 sur le premier paragraphe au chiffre romain II.
15 Pouvez-vous nous dire s'il s'agit de votre nom qui est indiqué dans ce
16 paragraphe ?
17 R. Oui.
18 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous passer à la page 1 du document,
19 dans les deux versions.
20 Q. Témoin, voyez-vous sur la première page, dans la partie supérieure
21 gauche, on y voit "Bureau du procureur public" ?
22 R. Oui.
23 Q. Au milieu, dans la partie plutôt supérieure de ce document de la
24 première page, on voit écrit :
25 "A l'attention de la cour du tribunal correctionnel de Skopje II,
26 Skopje.
27 A la première page du document, juste en dessous de la date qui est
28 indiquée, vous voyez qu'il y est écrit :
Page 660
1 "A l'attention du tribunal correctionnel de Skopje II ?"
2 R. Oui.
3 Q. Est-ce que vous voyez la date dans la partie gauche de ce document,
4 dans la partie supérieure ? La date est le 26 septembre 2001.
5 R. Oui.
6 Q. Et sous le chiffre romain numéro I, voyez-vous qu'il y est écrit "Acte
7 d'accusation" ?
8 R. Oui.
9 Q. Témoin, est-ce que vous avez déjà vu ce document ?
10 R. Oui, nous avons été mis en accusation. Nous avons été accusés de ceci.
11 Q. Est-ce que je puis à présent vous demander de vous reporter à la page 3
12 de la copie papier.
13 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je demande à l'Huissier d'afficher la page 3
14 à l'écran, dans les deux versions.
15 Mme MOTOIKE : [interprétation]
16 Q. Je vous demande de bien vous reporter au deuxième paragraphe entier :
17 "Entre 8 heures et 12 heures, le 12 août 2001, dans le village de
18 Ljuboten, Skopje, ils ont participé à un conflit armé en tant que
19 combattants contre la République de Macédoine d'une telle manière qui fait
20 qu'en l'espèce ils se sont conduits à l'égard des forces de Sécurité de la
21 République de Macédoine, qui étaient en poste à proximité du village, et
22 ont dû répondre avec des armes d'infanterie et des munitions jusqu'à ce --
23 ils ont dû riposter et ensuite abandonner leurs positions de combat, jeter
24 leurs armes et leur matériel de façon à tenter de se disculper de toute
25 responsabilité. A ce moment-là, ils ont rencontré les forces de sécurité de
26 la République Macédonienne qui avaient commencé à nettoyer la zone. Et à ce
27 moment-là les actions militaires se sont intensifiées, ils ont été arrêtés
28 et une partie des armes et du matériel ont été saisis sur eux."
Page 661
1 Voyez-vous ce paragraphe ?
2 R. Oui.
3 Q. S'agit-il de quelque chose de vrai, ce qui est déclaré dans ce
4 paragraphe ?
5 R. Loin de là.
6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que ce
7 document soit versé au dossier sous pli scellé.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il est versé au dossier.
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce P26, sous pli
10 scellé, Monsieur le Président.
11 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais à présent que nous passions à la
12 pièce suivante dans le classeur du témoin à l'intercalaire 18 de la liste
13 65 ter. Il s'agit du document 12.5 dont la cote ERN est, dans la version
14 macédonienne, N000-4423 et N000-4425, et la version anglaise qui porte la
15 même cote avec les lettres ET à la fin.
16 Q. Témoin, j'aimerais vous demander de porter votre attention sur le
17 deuxième paragraphe entier de la première page du document qui est devant
18 vous, et vous demander s'il s'agit de votre nom qui est mentionné dans ce
19 paragraphe ?
20 R. Oui.
21 Q. Si nous pouvons passer au mot qui est situé au-dessus du paragraphe
22 dans lequel vous avez vu votre nom. Ce mot dit-il "jugement" ?
23 R. Oui.
24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur l'Huissier, avec votre aide,
25 j'aimerais que nous passions à la dernière page qui se trouve être la page
26 3 de chaque version.
27 Q. Sur le document papier, est-ce que vous êtes en train de regarder
28 sur la dernière page ? Je vous demande de bien vouloir consulter --
Page 662
1 R. Oui. Mais je ne vois pas très bien ici. Oui.
2 Q. Dans ce paragraphe que l'on voit sur cette page, indique-t-il qu'il
3 émane du vice-président du tribunal, le conseil ?
4 Mme MOTOIKE : [interprétation] En fait, je vous prie de bien vouloir
5 m'excuser, Monsieur l'Huissier. Dans la version macédonienne, je pense
6 qu'il s'agit du document numéro N000-4425, et je crois que c'est la page
7 numéro 2.
8 Q. Monsieur le Témoin, voyez-vous sur la partie totalement
9 inférieure de cette page qu'il est indiqué, au moyen d'un tampon, qu'il
10 s'agit d'un document émanant du vice-président du Tribunal, le conseil.
11 Est-ce que vous voyez cela ?
12 R. Oui.
13 Q. Est-ce que vous avez déjà vu ce document, Témoin ?
14 R. Dans la prison, lorsqu'ils ont prolongé la détention, nous avons reçu
15 ces documents. Mais je ne sais pas ce qu'ils voulaient faire avec ces
16 documents, parce que nous étions entre leurs mains.
17 Pour moi, il ne s'agit pas d'un document adéquat parce que, bien
18 qu'il y ait un tampon, ils ont écrit ce qu'ils voulaient écrire.
19 Mme MOTOIKE : [interprétation] Très bien. J'aimerais que vous passiez à
20 présent la première partie de ce document dans les deux versions.
21 Q. Je vais vous demander de consulter la première page de ce
22 document sur la version papier.
23 R. Oui.
24 Q. Dans le paragraphe, sous la décision, on lit la chose suivante :
25 "Le juge d'instruction du tribunal correctionnel de Skopje II, Skopje
26 KI numéro 436/01 du 11 septembre 2001, pour la prolongation de la détention
27 de l'accusé." Entre autres noms, votre nom apparaît.
28 Cela est-il exact ?
Page 663
1 R. Oui, c'est exact.
2 Q. Il est indiqué au même paragraphe que cette requête est accordée, et ce
3 sont les derniers mots de ce document qui indiquent cela. Vous le voyez,
4 n'est-ce pas ?
5 R. Oui.
6 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je demande, Monsieur le Président, que ce
7 document soit versé au dossier sous pli scellé.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il est versé au dossier.
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P27, sous pli scellé,
10 Monsieur le Président.
11 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais que vous passiez à présent au
12 document suivant dans le classeur du témoin, à l'intercalaire 22, il s'agit
13 du document 10.15 de la ligne 65 ter, la cote ERN 0463-8814. En version
14 anglaise, il s'agit du document ET 0463-8814.
15 Q. Témoin, vous avez devant vous la version papier de ce document dans la
16 version macédonienne. Sur la seule page de ce document, voyez-vous le
17 chiffre 7 d'indiqué -- au point numéro 7, est-ce votre nom qui est indiqué
18 ?
19 R. Oui, c'est mon nom.
20 Q. Au milieu, en gras, de ce document, est-il indiqué : "Rapport
21 spécifique ?" Ensuite, y est-il dit :
22 "…concernant les chefs d'accusation pénaux qui pèsent sur vous, au
23 titre de l'article qui est mentionné dans les présentes" ensuite, des noms
24 sont indiqués "pour les personnes suivantes" ?
25 R. Oui, je le vois.
26 Q. A la partie supérieure du document, je vais vous demander de bien
27 vouloir faire défiler le document vers le haut. Dans la partie gauche
28 supérieure on y lit :
Page 664
1 "Ministre de l'Intérieur, OVR-00R, Cair."
2 R. Oui.
3 Q. Et la date en dessous est bien le "27 août 2001" ?
4 R. Oui.
5 Q. Voyez-vous juste en dessous "Skopje" vers la partie droite du document
6 ?
7 R. Oui.
8 Q. Il y est dit : "Procureur public Skopje" n'est-ce pas ?
9 R. Oui.
10 Q. J'aimerais auparavant que vous vous reportiez au paragraphe qui suit
11 les chiffres, c'est bien cela, au paragraphe numéro 10 du document ?
12 Sur ce paragraphe, on voit :
13 "Annexé à ce document, il se trouve un témoignage d'expert (analyse)
14 concernant des armes à feu 10.26-30027/1 daté du 16 août 2001, préparé par
15 MOI RM -- et un album photo qui sont en relation avec les armes à feu qui
16 ont été saisies chez les personnes susmentionnées dans le village de
17 Ljuboten, les personnes susmentionnées ayant été appréhendées sous les
18 chefs d'accusation d'actes de terrorisme pénalement répréhensibles."
19 Est-ce que vous voyez ce paragraphe ?
20 R. Oui.
21 Q. Ce qui est dit ici est-il exact concernant le fait que des armes à feu
22 ont été saisies ?
23 R. Non, pas du tout.
24 Q. Concernant le fait que des actes répréhensibles pénalement, le
25 terrorisme, aient été commis; cela est-il exact ?
26 R. Non, pas du tout. Je vous ai déjà dit tout à l'heure que si nous étions
27 des terroristes, ils n'auraient pas été en mesure de nous emprisonner, mais
28 nous n'étions pas armés, et donc ils ont pu faire ce qu'ils ont voulu
Page 665
1 faire.
2 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais que ce document soit versé au
3 dossier, Monsieur le Président.
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.
5 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P28, sous pli scellé,
6 Monsieur le Président.
7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Motoike, je pense que le moment
8 est venu de faire la deuxième pause. Nous reprendrons à 18 heures.
9 --- L'audience est suspendue à 17 heures 31.
10 --- L'audience est reprise à 18 heures 01.
11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Madame Motoike.
12 Mme MOTOIKE : [interprétation] Merci.
13 Q. Témoin, plus tôt aujourd'hui dans votre témoignage, vous avez dit que
14 vous avez signé un document à l'hôpital. C'était à la page 46 du compte
15 rendu d'audience, aux lignes 9 à 14. J'aimerais à présent vous montrer un
16 document de la liste 65 ter, le 10.40, qui se trouve également à
17 l'intercalaire 23 du classeur qui a été fourni aujourd'hui. Le document
18 porte la cote ERN 0463-8853, en macédonien. C'est la cote 0463-8853 à 0463-
19 8856, pour la version macédonienne. Pour la version anglaise, il s'agit du
20 document ET-0463-8853 à 0463-8856.
21 Témoin, vous avez une version papier de ce document devant vous. Voyez-vous
22 -- si nous pouvions aller à la page 2 des versions anglaise et
23 macédonienne.
24 Sur la version papier que vous avez devant vous, voyez-vous une
25 signature au bas de cette page ?
26 R. Oui.
27 Q. Voyez-vous également une signature à la page 3 du même document ?
28 R. Oui.
Page 666
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14 Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des
15 versions anglaise et française
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 667
1 Q. Et à la page 4 du document dans la partie inférieure après ce qui est
2 dactylographié ?
3 R. Oui.
4 Q. Reconnaissez-vous les signatures sur une de ces pages -- l'une
5 quelconque de ces pages ?
6 R. A la troisième page, comme je l'ai déjà dit plus tôt, ils m'ont forcé à
7 signer ce document. A la troisième page, c'est ma signature, alors qu'à la
8 quatrième et à la deuxième ce n'est pas ma signature.
9 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous voir afficher les pages 1 des
10 deux documents ?
11 L'INTERPRÈTE : L'interprète de la cabine française introduit une
12 correction pour plus tôt, depuis le début de l'après-midi. Il faudrait
13 retirer Monsieur chaque fois qu'il a été dit M. le Témoin et dire
14 uniquement le témoin. Et par ailleurs chaque fois qu'il a fait mention
15 d'une cave de la maison, il s'agit en réalité d'un sous-sol.
16 Mme MOTOIKE : [interprétation]
17 Q. Témoin, vous avez devant vous la copie papier du document. J'aimerais
18 que vous regardiez le nom qui apparaît juste après de la date de ce
19 document. S'agit-il de votre nom ?
20 R. Oui.
21 Q. Et la date de ce document, la date indiquée comme étant le
22 15 août 2001 sur la première page ?
23 R. Oui, c'est exact. C'est la date que vous avez indiquée.
24 Mme MOTOIKE : [interprétation] J'aimerais que vous passiez à présent à la
25 page 2 de ce document dans les deux versions.
26 Q. Le premier paragraphe qui commence après le premier paragraphe
27 avec un tiret, ce premier paragraphe qui indique qu'il y a eu :
28 "Interrogation qui a commencé à 13 heures 40 dans les locaux de
Page 668
1 l'hôpital général de la ville de Sarajevo où la personne avait été
2 hospitalisée."
3 Est-ce que c'est ce qu'il y est dit ?
4 R. Oui.
5 Q. Vous souvenez-vous d'avoir eu une conversation à l'hôpital général de
6 la ville ?
7 R. Comme je l'ai dit, je n'ai fait que signer un document. Je n'ai parlé
8 avec personne à aucun moment. J'ai uniquement signé un document sous la
9 contrainte. Je ne l'ai pas fait de mon plein gré.
10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous passer à la dernière page du
11 document à nouveau, s'il vous plaît ?
12 Q. Témoin, j'aimerais attirer votre attention sur la partie
13 totalement inférieure de ce document, mais la partie droite on y voit
14 écrit, je cite : "Le juge des mineurs." Est-ce que vous voyez cela ?
15 R. Oui.
16 Q. Sur la partie gauche vous voyez, il est écrit, je cite : "Greffier du
17 Tribunal." Et ensuite, à côté de cela, on voit écrit, je cite : "Avocat de
18 la Défense." Est-ce que vous voyez cela ?
19 R. Oui.
20 Q. J'aimerais à présent vous demander de passer à la page 4. Je crois que
21 c'est à la page 4 dans les deux versions.
22 Témoin, vous avez devant vous une version papier de la version
23 macédonienne, et je pense que la page 4 de la traduction en anglais
24 apparaît à l'écran. Je vais vous demander de regarder pour vous la version
25 papier et de consulter le premier paragraphe.
26 Est-ce que vous voyez le premier paragraphe sur cette page ?
27 R. Oui, oui.
28 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, pouvons-nous passer à
Page 669
1 huis clos partiel pour quelques instants ?
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.
3 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes à
4 huis clos partiel.
5 [Audience à huis clos partiel]
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 670
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13 Page 670 expurgée. Audience à huis clos partiel.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 671
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 [Audience publique]
17 Mme MOTOIKE : [interprétation]
18 Q. Témoin, est-ce que vous savez si ce document qui est devant vous au
19 moins le même document que celui dont vous dites que vous avez été forcé de
20 le signer ?
21 R. Comme je l'ai déjà dit plus tôt, je ne sais pas quel document j'ai
22 signé parce que je n'étais pas conscient. Je ne peux pas mentir sur ce
23 point ici et vous dire oui c'est bien ce document.
24 Q. Je vous remercie. Je vous remercie, Témoin.
25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, nous voudrions
26 demander le versement du document au dossier sous pli scellé.
27 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document sera reçu.
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P29 sous pli scellé.
Page 672
1 Mme MOTOIKE : [interprétation] Passons maintenant au suivant, le document
2 qui se trouve à l'intercalaire 24 du classeur témoin. Il s'agit donc du
3 document 10.28. Je voudrais qu'on montre au témoin ce document qui porte
4 une version ERN 40463-8827 [comme interprété], et pour la traduction
5 anglaise la cote M30-4638827 [comme interprété]. Mais il se peut qu'il
6 s'agisse d'une erreur.
7 Q. Témoin, voyez-vous ce document ?
8 R. Oui.
9 Q. J'appelle votre attention sur le coin gauche en bas de la page. Voyez-
10 vous une signature ?
11 R. Oui. Effectivement.
12 Q. Est-ce votre signature ?
13 R. Non, ce n'est pas ma signature.
14 Q. Est-ce que c'est votre nom qu'on a signé là ?
15 R. Oui. C'est bien mon nom, mais ce n'est pas ma signature.
16 Q. Est-ce que ce document -- si on pouvait regarder maintenant le coin
17 gauche en haut de la page. Ce document dit bien "ministère de l'Intérieur,
18 OVR-0OR Cair, au coin gauche en haut de la page.
19 R. Oui.
20 Q. Et ce document est daté du 12 août 2001 ?
21 R. Comme je l'ai dit plus tôt, il se peut que ceci ne soit pas la date
22 exacte. Peut-être que ce document a été créé à une date postérieure en
23 mentionnant cette date-ci. Comme je l'ai dit, je n'ai été en bon état au
24 point de vue santé que seulement un mois plus tard.
25 Q. Témoin, je vous demande simplement si vous voyez ou non que ce document
26 est daté du 12 août 2001 au coin gauche en haut de la page. Voyez-vous cela
27 ?
28 R. Oui, je vois la date.
Page 673
1 Q. Voyez-vous également au milieu du document qu'il est dit en gras, il
2 est question des biens qui ont été saisis. Vous voyez cela ?
3 R. Oui.
4 Q. Et dans le paragraphe suivant, toujours les mots qui sont en gras, il
5 est dit tout à fait au bout qu'il y avait des balles, dix balles de (fusil
6 automatique AP, calibre 762). Est-ce que vous voyez cela ?
7 R. Oui.
8 Q. Est-ce que ce paragraphe qui comprend ce chiffre, par rapport au point
9 numéro 1, est-ce que c'est exact ?
10 R. Non, ce n'est -- tout à fait inexact. Ce n'est absolument pas la
11 vérité.
12 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais demander
13 que ce document soit versé au dossier sous pli scellé.
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, il sera versé sous pli scellé.
15 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce P30 sous pli
16 scellé.
17 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je voudrais maintenant qu'on montre au
18 témoin le document suivant, à l'intercalaire 25, document qui est le 10.12
19 de la liste 65 ter et qui porte pour sa version en macédonien la cote ERN
20 0436-8808 et 0463-8810. La version anglaise comporte les mêmes chiffres
21 mais les lettres ET majuscules devant.
22 Q. Témoin, vous avez la copie papier de la version en macédonien devant
23 vous, et je voudrais appeler votre attention sur ce que l'on lit à la page
24 2 au point 7. Est-ce que c'est bien votre nom qui est indiqué là ?
25 R. Oui.
26 Q. Si nous regardons la première page.
27 Témoin, regardez la copie papier, première page. Dans le coin gauche
28 en haut de la page, est-ce que vous voyez les mots "République de
Page 674
1 Macédoine, ministère de l'Intérieur" ?
2 R. Oui.
3 Q. Juste en dessous, la date est bien, le 13 août 2001, c'est bien la date
4 qui figure sur ce document ?
5 R. Oui.
6 Q. Voit-on "Bureau du procureur, Skopje" en gras, en dessous de la date ?
7 R. Oui.
8 Q. Est-ce que ça indique également en gras "Poursuites
9 pénales" ?
10 R. Oui.
11 Mme MOTOIKE : [interprétation] Maintenant, si nous pouvions aller jusqu'à
12 la toute dernière page du document.
13 Q. Témoin, sur la dernière page, tout à fait en bas de la page,
14 voyez-vous qu'il y a l'indication "Chef de l'OVR de Cair" ?
15 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président.
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Residovic.
17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Vous nous avez suggéré il y a un moment de
18 nous adresser au CLSS en ce qui concerne la traduction. La décision qu'il y
19 a là comme étant une décision judiciaire, il s'agit là d'un document
20 complètement différent. Du point de vue importance en procédure pénale, il
21 devrait s'agir, en fait, d'un rapport de caractère pénal. Juste pour le
22 compte rendu, je souhaite appeler l'attention sur ces faits, et nous nous
23 adresserons au service du CLSS. Je vous remercie.
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.
25 Mme MOTOIKE : [interprétation]
26 Q. Témoin, je vous ai demandé si vous voyez ou non au bas de ce document à
27 gauche le fait qu'on voit "fonctionnaire principal de l'OVR à Cair" ?
28 R. Oui.
Page 675
1 Q. Et le paragraphe qui est tout en haut -- excusez-moi, nous avons les
2 deux versions qui apparaissent maintenant.
3 R. Excusez-moi, mais j'ai le texte macédonien devant moi.
4 Q. Et la dernière page qu'il y a là, il y a un paragraphe qui commence par
5 les mots :
6 "Les personnes précitées."
7 Est-ce que vous voyez ce paragraphe ?
8 R. Oui.
9 Q. Et ce paragraphe dit bien :
10 "Les personnes précitées ont continué à mener ces opérations jusqu'à
11 midi, puis ont quitté leurs positions de combat et ont laissé leurs armes à
12 feu et leur matériel. En fait, ils ont jeté une partie du matériel. Tous
13 trois l'ont fait de façon à éviter la responsabilité pour des activités
14 terroristes dont ils étaient les auteurs."
15 Est-ce que c'est une déclaration véridique ?
16 R. Non, pas du tout. Comment ont-il pu écrire des choses pareilles. Ils
17 devraient avoir honte. J'avais 13 ans.
18 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que nous
19 pouvons demander le versement de cette pièce sous pli
20 scellé ?
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Elle est versée au dossier.
22 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce P31 versée sous
23 pli scellé, Monsieur le Président.
24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. Je
25 n'ai pas d'autres questions à poser.
26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie beaucoup, Madame
27 Motoike.
28 Maintenant, c'est -- Maître Residovic, est-ce que vous souhaitez procéder
Page 676
1 au contre-interrogatoire du témoin ?
2 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je vous
3 remercie beaucoup. Je voudrais simplement demander si nous sommes en
4 audience publique ou en audience à huis clos partiel ?
5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous sommes en audience publique.
6 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Merci.
7 Contre-interrogatoire par Mme Residovic :
8 Q. [interprétation] Bonjour, Témoin M-017. Je suis Edina Residovic et avec
9 mon collègue Guenael Mettraux, je défends M. Ljube Boskoski.
10 Je vais vous demander, Témoin M-017, pour mieux comprendre les
11 questions que je suis sur le point de vous poser et pour que vous puissiez
12 y répondre, d'attendre un moment que ma question ait été interprétée. A ce
13 moment-là seulement vous pourrez donner votre réponse. Ceci donnera aux
14 interprètes le temps d'interpréter à la fois la question et la réponse.
15 Ainsi les Juges de la Chambre et les collègues dans la salle d'audience
16 pourront comprendre.
17 M'avez-vous compris, Témoin M-017 ?
18 R. Oui.
19 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Maintenant je vais demander que nous
20 allions en audience à huis clos partiel.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Audience à huis clos partiel.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos
23 partiel.
24 [Audience à huis clos partiel]
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 677
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13 Page 677 expurgée. Audience à huis clos partiel.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 678
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 [Audience publique]
28 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je vous prie de m'excuser. Justement pour
Page 679
1 avoir un éclaircissement, pourrait-on passer encore quelques minutes à huis
2 clos ?
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.
4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel,
5 Monsieur le Président.
6 [Audience à huis clos partiel]
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 [Audience publique]
20 Mme RESIDOVIC : [interprétation]
21 Q. Votre famille était une famille d'agriculteurs, n'est-ce pas ?
22 D'éleveurs de bétail ?
23 R. Oui.
24 Q. Personne n'était employé par une institution publique, est-ce exact ?
25 R. Non, personne.
26 Q. Vous viviez modestement, on pourrait même dire que la vie était très
27 difficile; est-ce exact ?
28 R. Oui, c'est exact.
Page 680
1 Q. Avant 2001, vous n'avez jamais été convoqué ou emmené à un poste de
2 police ou devant un tribunal, n'est-ce pas ?
3 R. Qui m'aurait convoqué ?
4 Q. Je vous demande s'il est vrai que vous n'avez jamais été convoqué
5 officiellement.
6 R. Nous n'avons jamais eu de problèmes avant 2001.
7 Q. Est-il exact, témoin M-017, qu'après les évènements, vous avez fait de
8 nombreuses déclarations à la presse et à des membres d'organisations
9 internationales, n'est-ce pas; est-ce exact ?
10 R. Je n'ai fait aucune déclaration à des journalistes, mais il se peut que
11 j'aie fait une déclaration à des personnes appartenant à une organisation
12 étrangère.
13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je voudrais que l'on présente au témoin la
14 pièce ID33 à la page 1D0402 et ID0404.
15 Est-ce que j'ai bien cité correctement, il s'agit bien de 1D33, page
16 1D0402, et 1D0404.
17 Q. Vous avez dit que vous avez peut-être fait des déclarations à des
18 membres d'organisations internationales; est-ce exact ?
19 R. Oui.
20 Q. Le 5 janvier 2002, vous avez fait une déclaration à un membre de
21 l'OSCE, n'est-ce pas ?
22 R. Vous n'avez qu'à me donner lecture de ce que vous voulez et je vous
23 dirai si c'est exact. Je vous ai déjà dit plus tôt que peut-être que je
24 l'avais fait, mais il faudrait d'abord que vous me lisiez la teneur de ce
25 qui est censé être ma déclaration.
26 Q. Vous dites ici que le 5 janvier 2002, vous avez été interviewé par [nom
27 inaudible]. Je ne peux pas en donner lecture maintenant parce que nous
28 sommes en audience publique. Mais est-ce que vous vous rappelez avoir fait
Page 681
1 une déclaration à un membre d'une organisation internationale ?
2 R. Je ne me rappelle pas, mais comme je l'ai dit, je voudrais vous
3 demander de bien vouloir me lire le texte en question, et je pourrais vous
4 dire si c'est vrai ou non.
5 Q. Avez-vous fait une déclaration à un membre de la Croix-Rouge
6 internationale, CICR ?
7 R. Je ne me rappelle pas. Je ne m'en souviens pas.
8 Q. Témoin M-017, vous avez fait plusieurs déclarations à l'enquêteur ou
9 aux enquêteurs du Tribunal, ce Tribunal; est-ce
10 exact ?
11 R. Pourriez-vous, s'il vous plaît, répéter votre question ?
12 Q. Vous avez fait plusieurs déclarations aux enquêteurs du bureau du
13 Procureur du TPIY, du Tribunal pénal international, n'est-ce pas ?
14 R. Oui, oui.
15 Q. La première déclaration, vous l'avez faite le 30 mars 2003, n'est-ce
16 pas ?
17 R. Oui, c'est exact.
18 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je voudrais demander que l'on présente au
19 témoin un document qui ne doit pas être diffusé au public. Il s'agit du
20 numéro 1D26 de la liste 65 ter, et de la
21 page 1D0315; et pour le numéro de page du texte en macédonien, il s'agit de
22 1D0321.
23 Q. Je vous demandais si vous reconnaissez votre signature sur ce document
24 ?
25 R. Je ne vois pas ma signature ici.
26 Q. Sur le texte anglais ?
27 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Peut-on montrer au témoin la page 1D316.
28 R. Oui. Maintenant, oui.
Page 682
1 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Pourrait-on, s'il vous plaît, montrer au
2 témoin la page 1D0320; version macédonienne 0325 ?
3 Q. Est-ce que vous voyez là dans le texte anglais s'il y a bien votre
4 signature ? Est-ce que vous la reconnaissez ?
5 R. Oui.
6 Q. En dessous du premier paragraphe, en haut du texte anglais, votre nom
7 est indiqué; est-ce exact ?
8 R. Oui, c'est exact.
9 Q. Est-ce vous qui avez écrit ce nom ?
10 R. Oui.
11 Q. Lors de votre entretien avec l'enquêteur du TPIY, vous avez signé
12 chaque page; est-ce exact ?
13 R. Oui, c'est exact, je pense.
14 Q. Vous ne parlez pas anglais, n'est-ce pas ?
15 R. Non.
16 Q. Lorsque vous avez fait une déclaration, vous étiez accompagné d'un
17 interprète pour la langue albanaise; est-ce exact ?
18 R. Oui.
19 Q. Après que l'on vous ait traduit la déclaration, vous avez signifié que
20 tout ce que vous aviez dit dans cette déclaration était exact et qu'au
21 mieux de vos souvenirs de l'événement, cela correspondait à la réalité;
22 est-ce exact ?
23 R. Oui, c'est exact.
24 Q. Vous avez fait la déclaration suivante au Procureur le
25 12 août 2003; est-ce exact ?
26 R. Je pense que oui, mais vous pouvez me relire cette déclaration et je
27 vous le dirais. Vous me demandez simplement si j'ai signé, mais j'aimerais
28 savoir ce qu'il y a dans cette déclaration, afin que je sache que c'est
Page 683
1 bien moi qui l'ai faite, et pas -- il ne faudrait pas simplement me
2 demander si j'ai fait une déclaration.
3 Q. Je vais vous montrer immédiatement le document 1D27,
4 page 1D0328; en macédonien 1D0339.
5 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je demande à ce que ce document ne
6 soit également pas montré au public.
7 Q. Reconnaissez-vous dès lors votre signature sur cette page du document
8 en question ?
9 R. Oui.
10 Q. Cette déclaration du 12 août fut aussi paraphée page à page; est-ce
11 exact ?
12 R. Oui, c'est le cas.
13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais à présent demander que l'on
14 présente au témoin le document 1D28, page 0349; version macédonienne
15 1D0354.
16 Q. Il s'agit d'un document qui indique que vous avez aussi eu un entretien
17 le 25 octobre 1993, avec l'enquêteur du Procureur du TPIY. Est-il exact
18 qu'à cette date vous ayez aussi fait une déclaration à l'attention du
19 bureau du Procureur ?
20 R. Oui.
21 Q. Votre signature est-elle apposée sur ce document aussi ?
22 R. Oui.
23 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais à présent demander que l'on
24 présente au témoin le document numéro 1D29, page 1D0359. Et je demande à ce
25 que ce document soit aussi soustrait à l'accès public.
26 Q. Avez-vous signé ce document ? Excusez-moi, je n'ai pas indiqué le
27 numéro de la page en macédonien, mais cela apparaît déjà sur l'écran.
28 Dites-moi, est-il vrai que le 23 avril de cette année, c'est-à-dire 2007,
Page 684
1 vous ayez aussi apporté certains ajouts et fait certaines corrections à vos
2 déclarations précédentes faites auprès du Procureur de ce Tribunal ?
3 R. Oui.
4 Q. Reconnaissez-vous votre signature sur ce document aussi ?
5 R. Oui.
6 Q. Est-il exact, Monsieur, qu'après l'arrivée à La Haye le
7 6 mai 2007, au cours de la préparation de votre témoignage d'aujourd'hui
8 par le Procureur, que le Procureur vous ait montré certains documents et
9 qu'après cela vous ayez également fait certains commentaires; est-ce
10 exact ?
11 R. Pouvez-vous répéter la question ? Je n'y vois pas très clair.
12 Q. Lorsque vous êtes arrivé à La Haye, est-il exact que le Procureur vous
13 ait montré certains documents et qu'alors vous ayez aussi signé un document
14 contenant des commentaires faits par vous lorsque le Procureur vous a
15 montré ces documents ?
16 R. Oui.
17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais demander que l'on montre au
18 témoin le document 1D41, pages 1D0507 et 1D0509.
19 Q. J'aimerais demander au témoin qu'il me dise s'il s'agit bien là du
20 document que j'ai mentionné et également si vous avez signé ce document ?
21 R. Oui.
22 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Messieurs
23 les Juges, je viens de terminer l'authentification des déclarations
24 préalables de ce témoin. Avant de passer au contre-interrogatoire à
25 proprement parler, peut-être est-ce un bon moment pour faire la pause.
26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, je pense que le moment est bien
27 choisi, Madame Residovic. Nous allons -- pardon, Monsieur Saxon.
28 M. SAXON : [interprétation] Je suis vraiment désolé d'interrompre.
Page 685
1 J'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur un point qui a
2 d'ailleurs été discuté avec les conseils de la Défense.
3 Il est évident que l'examen principal de ce témoin a pris un peu plus
4 de temps que ce à quoi s'attendait l'Accusation. Les conseils pour la
5 Défense m'ont indiqué qu'ils pensent qu'ils auront besoin de toute la
6 journée de demain pour mener à bien leur contre-interrogatoire de ce
7 témoin.
8 Dès lors, avec votre permission, je ne vais pas faire venir le témoin
9 suivant prévu. Je crois que c'était le témoin M-012. Je crois, avec votre
10 permission, que nous pouvons attendre la semaine prochaine avant de le
11 faire comparaître.
12 [La Chambre de première instance se concerte]
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui. La Chambre indiquera qu'il n'y
14 aura pas d'autres témoins appelés à la fin du témoignage de ce témoin. Nous
15 aimerions encourager tant les deux des conseils de la Défense afin qu'ils
16 s'accordent au niveau du contre-interrogatoire afin de faire en sorte que
17 ce contre-interrogatoire prenne fin demain.
18 Je vous remercie.
19 M. SAXON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] La séance est levée jusqu'à 9 heures
21 demain matin.
22 --- L'audience est levée à 18 heures 59 et reprendra le vendredi 11 mai à 9
23 heures 00.
24
25
26
27
28