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1 Le lundi 24 septembre 2007
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 14 heures 23.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour.
7 Monsieur Saxon, je vois que vous êtes debout. Est-ce que vous souhaiteriez
8 intervenir avant que le témoin ne prononce la déclaration solennelle ?
9 M. SAXON : [interprétation] Je m'excuse, Monsieur le Président, j'ai
10 présenté une demande hier soir à l'huissier afin -- ou à Mme la Greffière
11 afin de voir si je pouvais intervenir juste avant que le témoin ne commence
12 sa déposition. Je peux le faire à un autre moment.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Mais est-ce que le témoin devrait
14 quitter le prétoire ou est-ce qu'il y a plutôt une raison qui expliquerait
15 que le témoin ne doit pas être dans le prétoire.
16 M. SAXON : [interprétation] Non, non, absolument pas.
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Alors, nous allons donc dans un
18 premier temps entendre le témoin.
19 Je voudrais, Monsieur, que vous ayez l'amabilité de prononcer la
20 déclaration solennelle.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
22 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
23 LE TÉMOIN: ZORAN TRAJKOVSKI [Assermenté]
24 [Le témoin répond par l'interprète]
25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Veuillez prendre place.
26 Monsieur Saxon.
27 M. SAXON : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
28 Je serai très bref, et je vais vous dire que l'Accusation a peut-être
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1 jeté un certain trouble, une certaine confusion lorsque nous avons présenté
2 la liste des témoins pour les deux semaines à venir, parce que nous nous
3 sommes rendu compte en fait aujourd'hui que sur la dernière liste il n'est
4 pas question de ce témoin, mais il est question du témoin suivant, à savoir
5 M. Nazim Bushi, qui sera témoin, qui déclarera en fonction de l'article 92
6 bis. Ce qui n'est pas exact, Monsieur le Président. M. Bushi sera un témoin
7 viva voce en fonction de la décision que vous avez rendue le 30 mars 2007.
8 Deuxièmement, nous souhaiterions tout simplement informer la Chambre
9 d'une erreur en matière de communication que j'ai découverte la semaine
10 dernière. Tout simplement, l'Accusation a trouvé un exemplaire papier d'un
11 article qui avait été pris sur internet, et il s'agit du site de l'Institut
12 pour la guerre et la paix, et il s'agit d'un article qui a été rédigé par
13 un témoin à charge, M. Peter Bouckaert. L'article fait état de la situation
14 en Macédoine en 2001 et évoque également les événements de Ljuboten.
15 L'Accusation est d'avis que c'est un article qui aurait dû être communiqué
16 plus tôt aux termes de l'article 66(A)(ii). Nous l'avons indiqué vendredi
17 après-midi à la Défense. Je souhaitais tout simplement en informer la
18 Chambre de première instance.
19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.
20 M. SAXON : [interprétation] Et c'est Mme Motoike qui va poser les questions
21 au témoin.
22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie. Je pense que Mme
23 Motoike a quelques questions à vous poser.
24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
25 Bonjour à toutes et à tous.
26 Interrogatoire principal par Mme Motoike :
27 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur. Est-ce que vous vous appelez Zoran
28 Trajkovski ?
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1 R. Oui.
2 Q. Est-ce que vous êtes un ressortissant de la Macédoine ?
3 R. Oui, je suis citoyen de la République de Macédoine.
4 Q. Est-ce que vous êtes Macédonien de souche ?
5 R. Oui.
6 Q. En août 2001, est-ce que vous étiez le chef de la sécurité de l'ancien
7 ministre de l'Intérieur, M. Ljube Boskoski ?
8 R. Oui.
9 Q. Est-ce que vous vous souvenez du moment où vous avez été nommé à cette
10 fonction ou de la date de votre nomination ?
11 R. Lorsque le ministre est devenu ministre de l'Intérieur.
12 Q. Est-ce que cela s'est passé au début de l'an 2000 alors ?
13 R. Oui.
14 Q. Pendant combien de temps avez-vous eu cette fonction, à savoir combien
15 de temps vous étiez chef chargé de la sécurité personnelle ?
16 R. Jusqu'en septembre 2002.
17 Q. Est-ce que vous êtes encore membre des forces de police macédoniennes ?
18 R. Oui.
19 Q. Quel est votre titre maintenant ?
20 R. Je suis officier de police au poste de police de Dracevo.
21 Q. Quelle est la durée de votre service auprès de la police macédonienne ?
22 R. Seize ans.
23 Q. Bien. L'unité de sécurité que vous dirigiez, est-ce qu'il s'agissait
24 d'une unité de sécurité chargée de la protection et de la sécurité ?
25 R. Oui. Officiellement, oui.
26 Q. En 2001, est-ce que vous connaissiez quelqu'un qui répondait au nom de
27 Blagoja Jakovoski ?
28 R. Je m'excuse. Vous pourriez me répéter l'année, s'il vous plaît ?
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1 Q. 2001.
2 R. Oui.
3 Q. M. Jakovoski, est-ce qu'il s'agissait justement d'un de vos subordonnés
4 ?
5 R. Oui.
6 Q. Est-ce que le secteur de la sécurité de la protection faisait partie du
7 ministère de l'Intérieur en 2001 ?
8 R. Oui.
9 Q. En tant que chef de cette unité, est-ce que vous donniez des ordres à
10 vos subordonnés au sein de cette unité ?
11 R. Oui.
12 Q. Est-ce qu'il y avait une voie hiérarchique et un commandement au sein
13 du secteur chargé de la sécurité et de la protection en 2001 ?
14 R. En partie, oui.
15 Q. Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que vous entendez par "en
16 partie" ?
17 R. Zivko Gacovski, ministre civil de l'Intérieur, est le supérieur du
18 secteur de la sécurité. C'est le supérieur de l'unité qui se charge de la
19 protection des personnes très importantes; ministère de l'Intérieur,
20 premier ministre, président, et cetera. Pour ce qui est des ordres directs
21 afférant à la sécurité, cela se passait par le ministre directement. Zivko
22 Gacovski, le ministre adjoint, s'occupait plutôt des aspects techniques et
23 des aspects matériels de notre travail.
24 Q. Si je vous ai bien compris, le ministre était la personne qui donnait
25 essentiellement les ordres, et le ministre adjoint s'occupait des questions
26 plus techniques ?
27 R. Je vous ai dit que le ministre adjoint du 6e département est Zivko
28 Gacovski. Il s'occupait donc du 6e département. Toutefois, la sécurité du
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1 ministère était organisée comme je viens de vous l'expliquer, et nous
2 recevions des ordres du ministre, ce qui fait que Zivko Gacovski n'était
3 quasiment jamais informé de nos déplacements, de ce que nous faisons. Il
4 s'occupait plutôt des questions de protocole eu égard aux délégations
5 étrangères et de ce genre de chose.
6 Q. Merci. En tant que chef de la sécurité, est-ce que vous avez passé
7 beaucoup de temps en la compagnie de M. Boskoski ?
8 R. Oui.
9 Q. En tant que chef de la sécurité, est-ce que vous vous considériez comme
10 un collaborateur proche de M. Boskoski ?
11 R. Oui, tout à fait.
12 Q. Est-ce que vous respectiez M. Boskoski en tant que ministre de
13 l'Intérieur ?
14 R. Oui.
15 Q. Et lorsque M. Boskoski était ministre, quel était en quelque sorte le
16 lien qu'il avait avec les officiers de police et les commandants ou sein du
17 ministère de l'Intérieur, est-ce qu'il avait fréquemment des liens avec eux
18 ?
19 R. Oui, fréquemment.
20 Q. En tant que ministre, est-ce que vous souvenez si M. Boskoski était
21 proche des officiers de police et des commandants ?
22 R. Il était très proche des officiers de police. Donc beaucoup plus proche
23 des officiers de police.
24 Q. Pendant son mandat de ministre, est-ce qu'il a souvent exprimé ses
25 préoccupations pour les officiers de police du ministère de l'Intérieur ?
26 R. Pour les officiers de police ainsi que pour les citoyens de la
27 République de Macédoine.
28 Q. En tant que ministre, est-ce que M. Boskoski demandait souvent aux
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1 commandants comment se comportaient et ce que faisaient les officiers de
2 police de leurs unités ?
3 R. Je n'en sais rien. Je pense qu'il se tenait informé de la situation
4 lors des réunions de collègue, et ce, régulièrement.
5 Q. En 2001 en tant que ministre, est-ce que M. Boskoski essayait d'être
6 tenu informé de ce qui se passait sur le terrain ou ce que faisaient les
7 officiers de police ?
8 R. Oui, je suppose.
9 Q. En 2001, est-ce que M. Boskoski s'est rendu dans les zones de crise ?
10 R. Non seulement dans les zones de crise, mais il s'est également rendu
11 dans d'autres régions.
12 Q. Nous allons peut-être nous concentrer sur les zones de crise.
13 En tant que chef de la sécurité, est-ce que vous avez accompagné M.
14 Boskoski à cette époque-là lorsqu'il se rendait dans ces zones de crise ?
15 R. Oui, la plupart du temps, oui.
16 Q. En 2001, est-ce que vous vous souvenez si M. Boskoski a visité des
17 unités de la police à Tetovo ainsi qu'à Karadak ?
18 R. Oui.
19 Q. Pendant ces visites, est-ce que vous vous rendiez souvent dans des
20 endroits au moment où des événements se déroulaient dans ces secteurs
21 précis ?
22 R. Je n'ai pas très bien compris votre question. Est-ce que vous pourriez
23 la répéter, s'il vous plaît ?
24 Q. Oui, je me suis mal exprimé.
25 Ce que j'aimerais savoir c'est ce qui suit : lorsque vous vous rendiez dans
26 ces zones, dans ces régions de crise, est-ce que vous vous êtes déjà rendu
27 dans ces régions au moment où les événements se déroulaient, en d'autres
28 termes, lorsque tout se passait à ce moment-là.
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1 R. Non, non.
2 Q. Donc, lorsque vous êtes allé dans les régions en crise, est-ce que vous
3 ou M. Boskoski avez rencontré les unités qui se trouvaient dans ces
4 secteurs ?
5 R. Si l'officier voulait être tenu informer sur le terrain.
6 Q. A ce moment-là, est-ce que c'était M. Boskoski qui donnait des ordres
7 aux commandants des unités ?
8 R. Non, cela ne s'est jamais passé en ma présence. Jamais.
9 Q. Mais vous avez vu M. Boskoski rencontrer les commandants de ces unités
10 de police qui se trouvaient dans ces régions.
11 R. Oui. C'est ce que je vous ai dit. Il était présent pour obtenir
12 directement des informations à propos de la situation qui prévalait sur le
13 terrain.
14 Q. En juin et/ou en juillet 2001, est-ce que vous vous souvenez être allé
15 dans d'autres régions ? Parce que vous avez fait référence aux régions en
16 crise mais à d'autres régions. Est-ce que vous êtes allé à Zilce, à Tetovo
17 et à Ratae, est-ce que vous êtes allé dans ces endroits pour vous enquérir
18 de la situation en matière de sécurité ?
19 R. Oui.
20 Q. Monsieur, je souhaiterais, avec l'aide de Mme Walpita, vous montrez un
21 extrait vidéo.
22 Mme MOTOIKE : [interprétation] Il s'agit de la pièce 974 de la liste 65
23 ter.
24 Et, je dirais qu'il s'agit d'un extrait de la télévision macédonienne. Cela
25 a été filmé en juillet et en août 2001.
26 Q. Monsieur Trajkovski, vous dites que vous avez été policier de police
27 pendant 16 ans. Regardez l'écran, je vous prie, et dites-nous si vous
28 reconnaissez le véhicule que vous voyez sur cette image ?
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1 R. Oui.
2 Q. Est-ce qu'il s'agit de véhicules de transport de troupe ou est-ce qu'il
3 s'agit d'Hermelin, par exemple ?
4 R. Il s'agit d'Hermelin, oui.
5 Q. Est-ce que ce sont des véhicules qui sont semblables aux Hermelins
6 utilisés par le ministère de l'Intérieur en 2001 ?
7 R. Non.
8 Q. Est-ce que le ministère de l'Intérieur disposait en 2001 de ce genre de
9 véhicules appelés Hermelin ?
10 R. Oui, des Hermelins; mais sans la coupole où il y a la mitrailleuse.
11 Q. J'aimerais maintenant vous montrer une autre partie de cet extrait
12 vidéo.
13 Je dirais, aux fins du compte rendu d'audience, que cela s'est fait à 9,08
14 secondes.
15 Q. Et vous avez fait référence, -- je m'excuse.
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Residovic.
17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame, Messieurs le Juge, nous allons
18 demander à notre consoeur de nous donner une meilleure indication pour ce
19 qui est de la période à laquelle cette vidéo a été filmée. Il a été
20 mentionné, de façon très générale, qu'il s'agissait du mois de
21 juillet/août, mais il n'y a aucune indication à la matière sur l'image.
22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous êtes en mesure de
23 fournir cette information, Madame Motoike.
24 Mme MOTOIKE : [interprétation] Nous avons reçu cette vidéo ou plutôt cet
25 extrait vidéo de la télévision macédonienne, et à l'époque on nous a donné
26 une date approximative du fait de l'endroit où cela a été filmé, nous
27 pensons qu'il s'agit du mois de juillet, de la période juillet/août 2001.
28 Je m'excuse, car je ne peux absolument pas être plus précise que cela.
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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.
2 Mme MOTOIKE : [interprétation]
3 Q. Monsieur Trajkovski, nous voyons un autre extrait. Vous avez fait
4 référence un peu plus tôt à une mitrailleuse. Est-ce que vous voyez cette
5 mitrailleuse qui est montée en haut du véhicule transporteur de troupe ?
6 R. Oui, oui. Je vois une mitrailleuse qui est fixée avec un système
7 improvisé.
8 Q. En 2001, est-ce que vous nous dites que vous n'avez pas vu ce genre de
9 véhicules, et je pense au ministère de l'Intérieur, vous n'avez pas vu donc
10 que le ministère de l'Intérieur avaient des véhicules de ce style avec des
11 mitrailleuses attachées de cette façon ?
12 R. Jusqu'en 2002, non.
13 Q. Et la séquence s'est faite à 15,06 et nous allons poursuivre. Non, je
14 pense que nous sommes en fait arriver à la fin de l'extrait vidéo. Je vous
15 remercie.
16 Mme MOTOIKE : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais le
17 versement au dossier de cet extrait vidéo à 1:26:06 à 1:26:18, et cela fait
18 partie, comme je vous l'ai déjà dit, de la pièce 65 ter 974.
19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cela sera versé au dossier.
20 Maître Residovic.
21 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, avant que vous ne
22 preniez cette décision, nous voulons soulever une objection parce que
23 l'Accusation elle-même ne sait pas quand est-ce que cette vidéo a été
24 filmée. Et de surcroît, le témoin n'a pas été en mesure d'identifier ou de
25 reconnaître le véhicule Hermelin par rapport à la période de temps qui a
26 été présenté par l'Accusation.
27 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce n'est pas ainsi que j'ai compris ce
28 qu'il a dit, je pensais qu'il avait reconnu le véhicule en question et
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1 qu'il a indiqué que le véhicule n'avait pas en haut, la mitrailleuse telle
2 que nous l'avons vue sur la photographie. Il a dit que cela n'avait pas eu
3 lieu jusqu'à l'année 2002.
4 Est-ce que ce n'est pas ce qu'il a dit pendant sa déposition ?
5 Mme RESIDOVIC : [interprétation] C'est ce que nous avons entendu. C'est
6 effectivement ce qu'a dit le témoin. Toutefois, l'Accusation présente cela
7 comme un élément de preuve pour la période juillet/août 2001, mais je
8 dirais que cela se trouve également inclus dans la déclaration du témoin,
9 donc avec les explications que nous venons d'entendre, nous acceptons cela.
10 Je vous remercie.
11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] J'aimerais dire de façon très claire
12 que l'Accusation n'a pas été en mesure d'obtenir comme information de la
13 part du témoin la date de prise de cette vidéo. Le témoin nous a dit qu'il
14 avait reconnu sur la photographie un véhicule de type Hermelin. Donc, il
15 s'agit du type de véhicule qui était utilisé pendant l'année 2001 mais il
16 n'a pas reconnu la mitrailleuse qui était montée sur le véhicule comme nous
17 l'avons vue sur photographie. Il a dit qu'il n'avait pas vu cela avant l'an
18 2002.
19 Donc, compte tenu de ces informations, souhaitez-vous le versement au
20 dossier de cet extrait vidéo, Madame Motoike ?
21 Mme MOITOIKE : [interprétation] Oui.
22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cela sera versé au dossier.
23 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P453, Monsieur le
24 Président.
25 Mme MOTOIKE : [interprétation]
26 Q. Monsieur Trajkovski, nous aimerions à nouveau vous montrer un extrait
27 de cette même pièce numéro 974 de la liste 65 ter.
28 [Diffusion de la cassette vidéo]
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1 Mme MOTOIKE : [interprétation Et aux fins du compte rendu d'audience, il
2 s'agit également du même extrait de la télévision macédonienne, cet extrait
3 que nous avons reçu et nous estimons qu'il a été tourné durant les mois de
4 juillet et août 2001.
5 Q. Monsieur Trajkovski, un peu plus tôt vous avez déclarez qu. Boskoski et
6 vous-même vous vous rendiez dans des zones qui étaient concernées par des
7 conflits de sécurité. Et vous voyez maintenant à l'image certaines
8 personnes - je pense que l'on vous voit à l'écran.
9 Reconnaissez-vous les autres personnes ?
10 R. Je reconnais le ministre de l'Intérieur, mon collègue Blagoja, et le
11 commandant du poste de police, une personne d'origine albanaise.
12 Q. Et savez-vous où se trouvait ce poste de police ?
13 R. Je crois qu'il s'agit du poste frontalier de Jezince.
14 Q. Et vous avez parlé de votre collègue Blagoja. S'agit-il de Blagoja
15 Jakovoski, dont nous avons parlé un peu plus tôt ?
16 R. Oui.
17 Q. Et aux fins du compte rendu d'audience, s'agit-il de la personne que
18 l'on voit sur la gauche de l'écran, qui portait des lunettes de soleil et
19 la casquette ?
20 R. Oui.
21 Q. Et vous avez déclarez que vous reconnaissiez M. Boskoski, il s'agirait
22 de la personne au milieu de l'écran, qui porte des lunettes de soleil et
23 une ceinture, n'est-ce pas ? Est-ce exact ?
24 R. Oui.
25 Q. Vous avez parlé d'un commandant de police dans votre déposition.
26 S'agit-il de la personne qui porte une veste bleue à la droite de la photo
27 ?
28 R. Oui.
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1 Q. Et durant cette visite, étiez-vous également présent ?
2 R. Oui.
3 Q. Pouvez-vous nous dire la période approximative de cette visite, quel
4 mois, quelle année ?
5 R. Je ne m'en souviens pas. Tout ce que je sais c'est que pendant cette
6 visite, il y avait une présence internationale : l'OSCE, la FORPRONU. Je ne
7 me souviens pas exactement qui était présent à l'époque.
8 Q. Très bien. Donc aux fins du compte rendu d'audience, nous nous sommes
9 arrêtés à 31,06.
10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Nous allons pouvoir continuer de lire cet
11 extrait.
12 [Diffusion de la cassette vidéo]
13 Mme MOTOIKE : [interprétation] Alors nous allons nous arrêter là.
14 Q. Monsieur Trajkovski, à l'image nous voyons des voitures et des
15 Hermolins, comme vous avez dit, qui avancent sur une route. Lorsque vous
16 êtes parti en visite avec M. Boskoski, est-ce que vous vous souvenez s'il
17 s'agissait de ce type de véhicules que vous empruntiez ?
18 R. Non.
19 Q. Vous souvenez-vous vous être déplacé avec le ministre dans ce que
20 j'appellerais, disons, un convoi, sans être très précis ou alors cette
21 succession de voitures ?
22 R. Si je me souviens bien, uniquement dans un seul autre lieu.
23 Q. Très bien. Et quel était ce lieu ?
24 R. Le poste de police de Matejce. Il ne s'agissait pas d'un convoi, mais
25 il y avait un Hermelin.
26 [Diffusion de la cassette vidéo]
27 Mme MOTOIKE : [interprétation] Et nous sommes arrêtés à 1 minute, 3
28 secondes dans cet extrait.
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1 Q. Encore une fois, Monsieur Trajkovski, reconnaissez-vous les personnes
2 que l'on voit sur cette image ?
3 R. Oui.
4 Q. Pouvez-vous nous dire qui vous reconnaissez, et pouvez-vous nous dire
5 où ils se trouvent sur l'image ?
6 R. Je me reconnais moi-même, je suis le dernier avec la casquette noire.
7 Il y a M. Risto Galevski au milieu, et devant, le ministre de l'Intérieur,
8 M. Ljube Boskoski.
9 Q. Excusez-moi. Je vais vous demander si vous vous souvenez quand cette
10 visite a eu lieu ?
11 R. Je ne m'en souviens pas.
12 Q. Vous souvenez-vous si cette visite a eu lieu au même moment que
13 l'extrait précédent, que l'extrait vidéo précédent que nous avons vu ?
14 R. Je présume que oui.
15 Q. Pouvez-vous nous dire quel est le lieu que vous visitez à ce moment
16 précis ?
17 R. Je crois que c'est le poste frontalier de Jezince.
18 Q. Et lorsque vous avez parlé de visite de M. Boskoski dans des secteurs
19 qui étaient concernés par des crises de sécurité, est-ce que cet extrait
20 vidéo et l'autre extrait vidéo seraient des exemples de telles visites ?
21 R. Non.
22 Q. Quel était le but de ces visites, de ces visites à ces deux postes
23 frontaliers ?
24 R. Je ne m'en souviens plus.
25 Q. Je vais vous poser la question suivante : lorsque ces visites avaient
26 lieu, est-ce que M. Boskoski avait fait la même chose que vous avez décrite
27 un peu plus tôt, et qu'il rencontrait les policiers qui étaient présents
28 dans ces lieux en particulier ?
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1 R. Pourriez-vous reformuler votre question ? Je ne vous ai pas bien
2 compris.
3 Q. Vous avez déclaré être présent lors de ces deux visites, qui sont
4 illustrées par ces deux extraits vidéo, n'est-ce pas ?
5 R. Mais je ne vois pas deux visites. Il n'y a qu'une seule visite ici.
6 Q. Je parle également de l'autre extrait vidéo où nous avons vu que M.
7 Boskoski et votre collègue M. Jakovoski étaient présents. Vous souvenez-
8 vous de cet extrait ?
9 R. Oui.
10 Q. S'agissait-il d'un lieu différent que celui qui est illustré par cet
11 extrait vidéo en question ?
12 R. Je ne pense pas. Je crois qu'il s'agit du même lieu.
13 Q. Très bien. Toutes mes excuses. Et s'il s'agit du même lieu, je vous
14 demanderais si ces deux extraits vidéo que nous venons de voir sont des
15 exemples des visites que M. Boskoski faisait à des unités sur le terrain ?
16 R. Absolument pas.
17 Q. Pendant cette visite en particulier, M. Boskoski a-t-il rencontré l'un
18 des policiers que vous avez décrit comme étant un commandant dans l'autre
19 extrait, a-t-il rencontré des policiers sur place dans ce lieu précis ?
20 R. Je ne me souviens pas exactement.
21 Q. Très bien.
22 Mme MOTOIKE : [interprétation] Nous allons continuer la lecture de cet
23 extrait.
24 [Diffusion de la cassette vidéo]
25 Mme MOTOIKE : [interprétation] Très bien. Nous pouvons nous arrêter
26 ici.
27 Madame et Messieurs les Juges, je voudrais verser au dossier cet extrait
28 vidéo. Alors, pour cet extrait 974 de la liste 65 ter, cela va de 1 heure
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1 26 minutes et 6 secondes, à 1 heure 27 minutes et 8 secondes.
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cela sera versé.
3 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le numéro sera la pièce P454, Madame et
4 Messieurs les Juges.
5 Mme MOILANEN : [interprétation] Toutes mes excuses.
6 Q. Monsieur Trajkovski, nous venons de voir une visite dans un extrait
7 vidéo. Cela a été repris dans les médias. Y avait-il des exemples de
8 visites du ministre dans des zones, des visites qui se faisaient en
9 l'absence des médias ?
10 R. Je ne m'en souviens pas. Il a dû y avoir des visites où les médias
11 n'étaient pas là.
12 Q. Revenons sur des visites dont vous vous souvenez dans des lieux tels
13 que Zilce et Tetovo. Vous souvenez-vous si le ministre avait donné des
14 ordres aux commandants de police qui étaient présents en ces lieux ?
15 R. Je vais répéter ce que j'avais déclaré au début. Le ministre de
16 l'Intérieur n'avait jamais donné de tels ordres en ma présence. Il était
17 uniquement représentant du gouvernement et du ministère de l'Intérieur. Il
18 était un personnage politique.
19 Q. En fait, ma question était -- je vais retirer ma question. Pendant vos
20 visites dans des lieux tels que Zilce et Tetovo, le ministre parlait-il aux
21 commandants présents sur place ainsi qu'aux civils qui étaient présents ?
22 R. Franchement, je ne m'en souviens plus exactement.
23 Q. Très bien. Vous souvenez-vous avoir donné une déclaration préalable au
24 bureau du Procureur le 27 avril 2004 ?
25 R. Je ne m'en souviens que très peu. J'ai signé cette déclaration en
26 anglais, on m'en a donné lecture et jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas pu la
27 relire.
28 Q. La question que je vous pose est : vous souvenez-vous avoir fait cette
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1 déclaration préalable ?
2 R. Oui.
3 Q. Très bien. Si nous consultions une partie de cette déclaration qui
4 porte sur le sujet dont nous traitons actuellement, est-ce que cela vous
5 permettrait de rafraîchir votre mémoire au sujet des questions que je viens
6 de vous poser au sujet des rencontres avec les commandants ?
7 R. Permettez-moi de consulter cette déclaration préalable.
8 Q. Merci.
9 Mme MOTOIKE : [interprétation] Nous avons des exemplaires papier,
10 pourrions-nous solliciter l'aide de l'huissier. Cela figure également sur
11 le prétoire électronique, cela va du numéro ERN N000-6835 jusqu'à N000-
12 6844. La version macédonienne a MF à la fin.
13 Q. Monsieur Trajkovski, vous nous avez déclaré avoir signé cette
14 déclaration préalable. Voyez-vous votre signature sur la première page
15 ainsi que sur la dernière, et à toutes les pages de la déclaration
16 préalable ?
17 R. Oui, en bas à gauche.
18 Q. Je voudrais attirer votre attention sur le paragraphe 22.
19 Mme MOTOIKE : [interprétation] Nous allons le mettre sur le système de
20 prétoire électronique en version macédonienne. Cela figure en page 6 dans
21 la version anglaise comme dans la version macédonienne.
22 Q. Il est dit : "D'autres activités du ministre au sujet de la situation
23 de sécurité dans la période de juin/juillet étaient que nous nous rendions
24 à Zilce, Tetovo et Ratae. A ces occasions, le ministre avait des
25 conversations avec les civils, des représentants locaux et donnait des
26 ordres aux commandants de police."
27 Voyez-vous ce passage, Monsieur Trajkovski ?
28 R. Oui. Je le vois.
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1 Q. Maintenant que vous avez pu lire cet extrait, pouvez-vous nous dire si,
2 oui ou non, vous souvenez avoir vu le ministre parler aux commandants ainsi
3 qu'aux civils en ces lieux en question ?
4 R. Je me souviens que parfois lorsqu'il leur parlait, mais il me disait
5 qu'il s'agissait juste d'un entretien avec certains supérieurs de police.
6 Il ne s'agissait jamais d'ordres, et je n'ai pas dit ce qui figure ici dans
7 le texte.
8 Q. Mais, en 2004 vous avez eu l'occasion de relire cette déclaration
9 préalable. Cela vous a été relu en anglais, n'est-ce pas -- je veux dire
10 que cela a été traduit en macédonien; est-ce exact ?
11 R. Tout ce que j'ai signé était la déclaration préalable en langue
12 anglaise, une langue dont je n'ai qu'une connaissance passive. La
13 déclaration m'a été lue par un homme, je crois qu'il répondait au nom de
14 Thomas Kuehnel, et j'ai signé toutes les pages. C'est la première fois que
15 je vois cette déclaration en langue macédonienne.
16 Q. Afin que nous comprenions bien, vous avez dit que Thomas Kuehnel vous
17 en a donné lecture; pourriez-vous préciser s'il vous en donnait lecture en
18 anglais et que cela vous a été traduit simultanément en macédonien ?
19 R. Oui.
20 Q. Pour revenir sur ces visites à Zilce, Tetovo et Ratae, s'il y avait des
21 plaintes au sujet des agissements de la police, vous souvenez-vous de la
22 réaction du ministre ?
23 R. Je n'ai pas souvenir d'avoir eu des plaintes des commandants de police
24 au sujet de problèmes avec les policiers pour ces territoires de Zilce,
25 Tetovo et Ratae.
26 Q. Mais dans les autres secteurs, s'il y avait des plaintes dans d'autres
27 secteurs, dans d'autres sites de crise où vous vous rendiez, s'il y avait
28 des plaintes sur le comportement de certains policiers, vous souvenez-vous
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1 de la réaction du ministre face à ces plaintes ?
2 R. Je reviendrai sur ce que j'avais dit un peu auparavant au point 23. Ce
3 que j'avais dit, c'est que l'une des raisons pour lesquelles il se rendait
4 si fréquemment dans ces zones était pour obtenir des informations. Non pas
5 pour donner des ordres, mais pour obtenir des informations. Donc, cela
6 concerne votre question précédente.
7 Pour la question que vous me posez maintenant, je me souviens que
8 dans l'affaire Vaksince lorsque le commandant de l'unité des Tigres, suite
9 à une plainte de l'un des officiers supérieurs, j'imagine qu'il s'agirait
10 d'un général de l'armée de la République de Macédoine, suite à cela, Toni
11 Mandarovski avait été suspendu de ses fonctions, des mesures disciplinaires
12 avait été prises contre lui, ensuite, il avait été démis de ses fonctions.
13 Q. Très bien. Puisque nous parlons de ce sujet des Tigres, en 2001, aviez-
14 vous connaissance de l'existence d'une unité appelée les Tigres ?
15 R. Oui.
16 Q. Je voudrais vous demander si le ministre Boskoski avait agi suite à
17 cette plainte faite par un officier de l'armée au sujet du commandant des
18 Tigres de l'époque ?
19 R. Oui.
20 Q. Outre cette question particulière avec le commandant Mandarovski, quels
21 étaient les contacts qu'avait le ministre Boskoski avec l'unité des Tigres
22 ?
23 R. A plusieurs reprises, j'ai vu M. Toni Mandarovski au ministère de
24 l'Intérieur, il se trouvait toujours au collège qui était réuni par le
25 ministre de l'Intérieur et où siégeaient également les commandants des
26 autres unités.
27 Q. Très bien. Permettez-moi de vous demander quelle était la fréquence des
28 réunions du collège avec le ministre de l'Intérieur ?
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1 R. Je crois que la plupart du temps, le collège se réunissait une fois par
2 semaine.
3 Q. Quelles étaient les autres personnes qui étaient présentes à ce collège
4 ?
5 R. Vous parlez de ce collège ou de n'importe quel collège.
6 Q. Ce collège, celui qui d'après vous se réunissait une fois par semaine
7 et où siégeaient au moins le commandant Mandarovski et M. Boskoski ?
8 R. J'ai l'impression que vous déformez mes mots. J'ai dit que j'avais vu
9 M. Mandarovski au ministère de l'Intérieur à chaque fois qu'il serait
10 invité au collège. Mais il n'était jamais seul avec le ministre et cela ne
11 signifie pas qu'il était présent à chaque collège.
12 Q. Toutes mes excuses, je vous ai mal compris. Mais avant de passer à cet
13 autre sujet, j'aimerais vous poser la question suivante : il y avait eu des
14 questions disciplinaires au sujet d'officiers de police et il s'agit
15 également de la réaction des suites qu'y donnerait de M. Boskoski. Avez-
16 vous vu d'autres questions disciplinaires qui ont été soulevées par les
17 personnes à l'intention de M. Boskoski en 2001, outre cet incident avec
18 Vaksince ?
19 R. Je ne m'en souviens plus.
20 Q. Si des plaintes étaient déposées au sujet du comportement de certains
21 policiers, vous souvenez-vous des suites qu'y donnerait le ministre ?
22 R. A part cette affaire concernant Toni Mandarovski, je ne me souviens
23 d'aucune autre, donc, je ne pourrais pas vous dire quelle était la
24 procédure, les suites données et les mesures disciplinaires.
25 Q. Très bien. Est-ce que nous pouvons revenir à la déclaration préalable,
26 est-ce que cela pourrait rafraîchir votre mémoire pour cette question en
27 particulier ?
28 R. Je l'espère.
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1 Mme MOTOIKE : [interprétation] Pouvons-nous nous afficher la déclaration
2 préalable à nouveau, il s'agit de la même page.
3 Q. Monsieur Trajkosvki, vous l'avez en langue macédonienne, dans la
4 version papier sous vos yeux. Je voudrais attirer votre attention sur le
5 paragraphe 22, à la dernière phrase. Je vais vous en donner lecture, il
6 s'agit en fait de l'avant-dernière phrase : "Par exemple, si l'on exprimait
7 des plaintes au sujet du comportement de certains policiers, le ministre en
8 prenait soin personnellement, il était par définition responsable de la
9 police."
10 Voyez-vous ce passage ?
11 R. Oui, bien sûr que je le vois. Mais dans cette phrase, je parle de
12 "responsabilité politique."
13 Q. Excusez-moi, qu'entendez-vous exactement par "responsabilité politique"
14 ?
15 R. Tout ce qui arrive aux policiers relevant du ministère de l'Intérieur
16 est soumis à une procédure. Par exemple, toute conduite non appropriée va
17 entraîner une procédure, une mesure disciplinaire.
18 En fait, en lisant cela maintenant, je pense que par "responsabilité
19 politique" je pense notamment aux manifestations à Skopje lorsqu'une partie
20 des forces de réserve se trouvait devant le parlement de la République de
21 Macédoine et que le ministre avait demandé la démission du premier ministre
22 en raison des événements, en raison de sa responsabilité politique.
23 Q. Ce que vous me dites, c'est que vous vous souvenez avoir fait cette
24 déclaration au sujet du ministre et du fait qu'il se préoccupait
25 personnellement de ces questions. Vous souvenez-vous avoir déclaré cela ?
26 R. Non, je ne m'en souviens pas.
27 Q. Je vous avais posé la question suivante, et j'aimerais apporter une
28 précision.
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1 Lorsqu'il y avait des plaintes au sujet du comportement de certains
2 policiers qui étaient exprimées au ministre, vous nous dites qu'il
3 entamerait une sorte de procédure au sujet de ces plaintes. C'est ce que
4 vous nous dites ?
5 R. Oui, dans la mesure où je peux le comprendre.
6 Q. A votre connaissance, M. Boskoski, au moment où il était ministre,
7 avait-il proposé ou entamé des mesures disciplinaires contre des policiers
8 ?
9 R. Je ne m'en souviens pas.
10 Q. En tant que responsable de la sécurité, vous souvenez-vous si le
11 ministre Boskoski avait un programme habituel hebdomadaire ?
12 R. Non.
13 Q. Quand vous me dites non, j'imagine que vous dites que vous ne vous en
14 souvenez pas ?
15 R. C'est cela, je ne m'en souviens pas.
16 Q. Et si nous consultions votre déclaration préalable; est-ce que cela
17 permettrait de rafraîchir votre mémoire sur ce point ?
18 Puisque vous êtes en train de regarder votre déclaration préalable, je vais
19 attirer votre attention sur le paragraphe 20 qui se trouve page 5 de votre
20 déclaration, et à la page 5 dans la version anglaise et macédonienne.
21 Et puisque vous avez la version papier sous les yeux, Monsieur
22 Trajkovski, je dirai qu'au bas de la page 5, il est dit : "Normalement
23 autour de 8 heures ou 9 heures, nous arrivions au bureau chaque jour de la
24 semaine. La première chose qu'il faisait était de consulter son courrier.
25 Dans le même temps, il donnait des ordres à la secrétaire dont le prénom
26 était Violette, et il lui donnait l'ordre d'appeler les généraux de police.
27 Normalement, les commandants de police étaient le général Jovanovski, le
28 chef de l'unité de posebna; Vasko, le général des Tigres; Goran
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1 Zdravkovski, le commandant des Lions; Goran Stojkov" - ensuite nous passons
2 à la page suivante - "le général de police Risto Galevski, et peut-être
3 certains de ses assistants, et à l'occasion, les directeurs de la sécurité
4 publique, Goran Mitevski, et le directeur de la brigade de l'UBK, Nikola
5 Spasovski, ainsi que certains autres commandants en fonction des événements
6 actuels. Ces réunions avaient lieu normalement quatre à cinq fois par
7 semaine de manière régulière."
8 Voyez-vous ce passage ?
9 R. Oui, je le vois.
10 Q. Après avoir relu ce passage, vous souvenez-vous maintenant si M.
11 Boskoski avait un programme hebdomadaire habituel ?
12 R. Je lis ma déclaration et je vois que plusieurs erreurs ont été
13 commises. Notamment sur le fait qu'il n'est pas possible qu'à l'époque, au
14 cours de la même période, Risto Galevski et Zoran Jovanovski étaient
15 généraux des polices, dans la mesure où Zoran Jovanovski a succédé à Risto
16 Galevski. De cette partie-là de ma déclaration, je n'ai pas de souvenir
17 précis, mais peut-être qu'il y a eu soit une erreur dans la traduction,
18 soit une mauvaise compréhension de ce que j'avais dit.
19 Deuxièmement, dans la mesure où j'ai dit que les collèges se réunissaient
20 de manière hebdomadaire, ensuite je dis quatre ou cinq reprises en fait, je
21 disais que les collèges se réunissaient de manière mensuelle, et non pas
22 hebdomadaire.
23 Q. Est-ce que vous êtes en train de nous dire qu'il avait effectivement un
24 programme hebdomadaire et que les réunions avec ces personnes en
25 particulier, même si elles n'étaient toutes présentes, se tenaient sur une
26 base hebdomadaire ?
27 R. Oui.
28 Q. D'accord. Juste pour rebondir sur ce que vous venez de dire sur le
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1 commandant Mandarovski, vous avez dit qu'il était parfois invité au
2 collège. Le collège auquel vous faites référence, auquel il était invité
3 c'était bien le collège dont vous avez parlé, c'étaient ces réunions, ces
4 réunions hebdomadaires avec le ministre ?
5 R. Vous me posez des questions qui ne relèvent pas de mes compétences. Je
6 ne savais pas qui l'invitait à ces collèges ou qui il voulait rencontrer.
7 Mes compétences étaient liées à la sécurité du ministre de l'Intérieur,
8 sans plus.
9 Je dis simplement que j'ai vu à plusieurs reprises lors d'un collège
10 M. Mandarovski qui était présent, ce qui ne veut pas dire que j'avais
11 besoin d'être, moi, dans le bâtiment du ministère de l'Intérieur à chaque
12 fois pour voir qui entrait et sortait.
13 Q. Parfois, si je vous comprends bien, le commandant Mandarovski assistait
14 à ces réunions avec d'autres généraux et le ministre Boskoski ?
15 R. Oui, parfois.
16 Q. Est-ce que vous avez souvenir d'une personne appelée Zoran Jovanovski,
17 que l'on connaissait aussi sous le nom de Bucuk, et que vous auriez
18 rencontré en 2001 ?
19 R. Oui, je le connais depuis 1986, 1987.
20 Q. En 2001, est-ce que vous avez souvenir d'avoir vu l'ancien ministre
21 Boskoski rencontrer M. Jovanovski ?
22 R. Je n'ai pas souvenir d'une rencontre entre le ministre de l'Intérieur
23 et Zoran Jovanovski.
24 Q. Est-ce que vous avez souvenir d'avoir jamais vu M. Boskoski et M.
25 Jovanovski aux mêmes restaurants ? Ce n'aurait pas été forcément dans le
26 cadre d'une réunion planifiée ou prévue, mais est-ce que vous avez souvenir
27 d'avoir vu ce type de rencontre ?
28 R. Bien sûr. Il ne s'agissait pas d'une réunion qui avait été planifiée,
Page 5524
1 mais j'ai souvenir qu'il y avait des endroits que nous fréquentions et que
2 M. Zoran Jovanovski était présent, même s'il n'était pas souvent présent.
3 Q. En 2001, je sais que nous avons déjà parlé de l'Unité des Tigres, mais
4 est-ce que vous souvenez de la formation, de la constitution d'une unité
5 particulière au sein du ministère de l'Intérieur en 2001 ?
6 R. Vous voulez dire une autre unité spéciale ?
7 Q. Oui.
8 R. En 2001, non.
9 Q. Avez-vous connaissance d'une unité spéciale appelée Unité des Lions.
10 R. Oui.
11 Q. Avez-vous souvenir d'un exercice qui a eu lieu à en emplacement que
12 l'on appelle Penus ?
13 R. Penus, oui.
14 Q. Est-ce que vous avez souvenir du moment où cet exercice d'entraînement
15 particulier a eu lieu ? Vous souvenez-vous où a eu lieu cet exercice
16 d'entraînement particulier ?
17 R. Je n'en ai pas un souvenir précis. Je sais qu'il faisait très froid. Je
18 crois que c'était vers la fin de l'année 2001, ou presque au début 2002.
19 Mais je crois que c'était vers la fin 2001, peut-être en novembre.
20 Q. Est-ce que vous savez si les Lions ont participé à cet exercice
21 d'entraînement particulier ?
22 R. Je n'en ai pas souvenir. Il y avait beaucoup d'officiers de
23 police en uniforme. Je ne m'en souviens pas. Je ne crois pas que c'ait été
24 le cas.
25 Q. D'accord. Vous dites que vous ne vous souvenez pas de cela, mais
26 est-ce que si vous prenez lecture de votre déclaration, est-ce que cela
27 vous rafraîchit la mémoire sur ce point particulier ?
28 R. Oui, oui. Je vois ma déclaration.
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1 Q. Donc pour vous rafraîchir la mémoire, j'attire votre attention sur le
2 paragraphe 21 de la page 6 de la version macédonienne, même page de la
3 version en anglais. Il est dit : "Dans la zone d'entraînement Penus à la
4 proximité de Stipe utilisée essentiellement par la police, le ministre a
5 assisté à un exercice de présentation militaire des forces de police. On
6 pourrait dire que l'Unité d'intervention rapide des Lions a également
7 participé à cet exercice. A mon avis, c'était au cours de l'été, avant les
8 événements de Ljuboten. Si on me pose la question, je dis que je suis tout
9 à fait sûr de la participation de l'Unité des Lions à l'exercice qui a eu
10 lieu à Penus."
11 Est-ce que vous voyez cela ?
12 R. Oui, je le vois.
13 Q. D'accord.
14 R. Mais cette expression "je suis certain" je n'ai jamais dit ça. Soit je
15 dis je suis sûr, soit je ne suis pas sûr.
16 Q. A l'époque alors en 2004, à l'époque où vous avez fait cette
17 déclaration, vous avez indiqué que vous étiez tout à fait certain de la
18 participation des Lions à cet exercice à Penus; est-ce exact ?
19 R. C'est écrit ici que j'étais tout à fait certain, mais j'ai dit que je
20 n'en étais pas sûr.
21 Q. Etiez-vous avec le ministre Boskoski au cours du week-end des 10 et 12
22 août 2001 ?
23 R. Non.
24 Q. Où étiez-vous à l'époque ?
25 R. En République de Croatie.
26 Mme MOTOIKE : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, merci. Je n'ai
27 rien à rajouter.
28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
Page 5526
1 Madame Residovic.
2 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, merci.
3 Contre-interrogatoire par Mme Residovic :
4 Q. [interprétation] Bonsoir, Monsieur Trajkovski.
5 R. Bonjour.
6 Q. Monsieur Trajkovski, je m'appelle Edina Residovic, et avec mon collègue
7 Guénaël Mettraux, je défends M. Ljube Boskoski.
8 Avant de poursuivre et de vous poser quelques questions, j'aimerais vous
9 demander d'entendre mon appel.
10 Je suppose que vous comprenez la langue dans laquelle je m'adresse à
11 vous et je comprends la langue dans laquelle vous vous exprimez. Néanmoins,
12 mes questions et vos réponses doivent être interprétées afin que les
13 membres de la Chambre d'audience et les participants puissent comprendre
14 les questions que je vous pose et les réponses que vous y apportez.
15 Je vais donc vous demander d'attendre que la question soit interprétée,
16 ensuite de répondre à la question qui vous sera posée. Est-ce que vous
17 m'avez bien compris?
18 R. Oui, j'ai compris.
19 Q. Est-il exact, Monsieur Trajkovski, que depuis 1992 vous êtes employé au
20 ministère de l'Intérieur de la République de Macédonie ?
21 R. Oui.
22 Q. Et avant cela, vous avez terminé vos études secondaires, et pendant une
23 période, vous avez occupé d'autres postes. Ensuite, à partir de 1992, vous
24 avez commencé à travailler au ministère de l'Intérieur où vous êtes encore
25 employé. Est-ce exact ?
26 R. Oui, c'est exact.
27 Q. Après être entré en fonction en 1992, vous avez d'abord été inspecteur
28 au commissariat de police jusqu'en juillet 1997; est-ce exact ? A Gostivar
Page 5527
1 ?
2 R. Oui, effectivement. J'étais officier de police au commissariat de
3 police de Gostivar.
4 Q. Après avoir occupé ces fonctions au commissariat de police vous avez
5 travaillé dans l'unité qui était chargée d'assurer la sécurité des bureaux
6 diplomatiques et consulaires. Est-ce exact ?
7 R. Oui, c'est exact.
8 Q. A partir de 1999, vous avez travaillé dans le secteur de surveillance
9 des opérations ?
10 R. Oui, c'est exact.
11 Q. Mon éminent confrère vous a posé la question, à laquelle vous avez
12 répondu que vous dirigiez l'unité de sécurité personnelle chargée de la
13 sécurité du ministre Boskoski. En avez-vous souvenir ?
14 R. Oui.
15 Q. A cet égard, j'aimerais que vous apportiez des éclaircissements sur une
16 question qui n'a pas été suffisamment éclaircie. Lorsque mon éminente
17 consoeur vous a posé la question, vous avez dit que vous étiez devenu chef
18 de la sécurité à l'époque où Ljube Boskoski est devenu ministre. Est-ce
19 exact ?
20 R. Oui.
21 Q. A la question de ma collègue, page 3, ligne 16, on vous a suggéré que
22 c'était au début 2002 -- pardon, au début de l'année 2000, et vous avez
23 répondu par l'affirmative.
24 Ma question, elle pourrait être erronée, si je vous disais que le
25 ministre Boskoski est devenu ministre en mai 2001, est-ce que vous avez
26 souvenir que vous êtes devenu chef de sa sécurité personnelle en 2001, au
27 mois de mai ?
28 R. Oui, oui, c'était au mois de mai 2001.
Page 5528
1 Q. Merci. Est-il exact qu'après avoir été nommé chef de la sécurité
2 personnelle du ministre, vous avez été impliqué dans la sélection de
3 l'unité chargée de la sécurité personnelle du ministre ?
4 R. Oui.
5 Q. Est-il exact de dire que lors du processus de sélection des membres de
6 l'unité de sécurité, des contacts sont établis entre le chef de la sécurité
7 et le ministre Boskoski, n'est-ce pas ?
8 R. Oui, bien sûr, c'est le cas.
9 Q. Est-il exact que M. le Ministre Boskoski vous ait demandé de ne
10 sélectionner que les personnes qui s'acquitteraient de leurs tâches de
11 manière professionnelle ?
12 R. Oui.
13 Q. Seriez-vous d'accord avec moi pour dire que le ministre ne se souciait
14 pas d'une appartenance à un parti politique en matière de sélection des
15 membres de cette équipe de sécurité ou qu'il ne se souciait d'aucune autre
16 question en dehors de leur attitude professionnelle par rapport à leurs
17 fonctions ?
18 R. Oui, c'est exact.
19 Q. A l'époque où vous êtes devenu chef de l'unité de sécurité personnelle,
20 vous étiez membre du parti VMRO, mais la plupart des personnes de votre
21 équipe n'appartenaient pas à ce parti, et certains d'entre eux étaient même
22 membre du parti de l'opposition. Est-ce exact ?
23 R. Pouvez-vous répéter la question, s'il vous plaît ?
24 Q. A l'époque où vous êtes devenu chef de la sécurité du ministre, vous
25 étiez soit membre, soit sympathisant du VMRO, est-ce exact ?
26 R. Oui, c'est exact.
27 Q. Et la plupart des membres de l'équipe de sécurité que vous avez
28 sélectionnés pour des raisons professionnelles n'étaient pas membres du
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1 parti VMRO, certains n'appartenaient à aucun parti particulier, et certains
2 d'entre eux étaient même membres du parti d'opposition; n'est-ce pas exact
3 ?
4 R. Oui, c'est exact. Une partie de l'équipe de sécurité du ministre
5 émanait de l'équipe de sécurité de l'ancien président Gligorov. J'ai un
6 collègue qui travaille à l'heure actuelle dans l'équipe du président
7 actuel, notre collègue qui a travaillé dans l'équipe de l'ancien ministre
8 de l'Intérieur. On disait qu'il était membre du SDS, un parti qui se
9 trouvait dans l'opposition et qui est encore aujourd'hui dans l'opposition.
10 Q. Par conséquent, le ministre ne soulevait aucune question relative à
11 l'affiliation politique des membres de son équipe de sécurité personnelle,
12 et la sélection s'est faite uniquement sur une base professionnelle, il
13 fallait que les membres de l'équipe puissent s'acquitter de leurs
14 fonctions; n'est-ce pas exact ?
15 R. Oui, c'est exact.
16 Q. Vous avez donc procédé à la sélection des membres de l'équipe chargée
17 de la sécurité à partir d'un certain nombre de candidats, et vous avez
18 suivi les suggestions du ministre qui vous demandait de ne choisir que les
19 meilleurs des professionnels. Est-ce exact ?
20 R. Oui, c'est exact.
21 Q. En répondant à mon éminente consoeur, vous avez également dit que les
22 membres de votre équipe de sécurité, ainsi que les autres six équipes de
23 sécurité chargées de veiller à la sécurité de personnalités importantes
24 dans la République de Macédoine relevaient du secteur dont était
25 responsable le ministre, le ministère de l'Intérieur, et à cet égard,
26 j'aimerais vous poser un certain nombre de questions.
27 Est-ce que vous avez le souvenir d'avoir donné cette réponse à mon éminente
28 consoeur lorsque cette question vous a été posée ?
Page 5530
1 R. Oui, oui, je me souviens d'avoir donné cette réponse de manière
2 formelle, parce que c'est comme ça que les choses se passaient.
3 Q. Le secteur du ministère de l'Intérieur qui s'occupait de la sécurité de
4 ces personnes, est-ce que c'était effectivement ce qu'on appelait le 6e
5 Département ?
6 R. Oui, c'était le 6e Département.
7 Q. Est-il exact de dire que le chef du 6e Département était Zivko Gacovski
8 ?
9 R. Oui, oui, Zivko Gacovski.
10 Q. En répondant à la question de mon éminente consoeur, vous avez dit que
11 l'adjoint du ministre traitait de toutes sortes de questions relatives à la
12 sécurité, ressources matérielles et autres. Est-ce que je vous ai bien
13 compris ?
14 R. Oui.
15 Q. Donc, si je reviens à ce que vous avez compris du rôle de l'adjoint du
16 ministre, par rapport aux autres équipes de sécurité, ce rôle consistait en
17 fait à décider des questions de logistique, de sécurité, c'est-à-dire les
18 salaires, le financement, les équipements, les véhicules, est-ce que pour
19 vous, c'est bien cela le rôle de la sécurité, de cette partie là des
20 activités de sécurité ?
21 R. Pour l'essentiel, oui.
22 Q. Monsieur Trajkovski, est-il exact de dire que les autres équipes
23 chargées de la sécurité personnelle incluaient pour l'essentiel des
24 personnes qui travaillaient au ministère de l'Intérieur ?
25 R. Oui, à l'exception de l'équipe de sécurité chargée de l'ancien
26 président Trajkovski, dans cette équipe, il y avait également des membres
27 d'une autre unité qui ne relevait pas du ministère de l'Intérieur.
28 Q. Est-ce que la sécurité du président Trajkovski et les équipes de
Page 5531
1 sécurité du ministère de l'Intérieur incluaient également des membres de
2 l'armée de la République de Macédoine, l'unité spéciale des Loups ? Est-ce
3 exact ?
4 R. Oui, l'unité des Loups.
5 Q. Je reviendrai à cette question par la suite, mais si je vous ai bien
6 compris, lorsque vous avez répondu à ma consoeur de l'Accusation, vous avez
7 bien dit, n'est-ce pas, que vous envoyiez des ordres ou vous confiiez des
8 tâches aux membres de votre équipe.
9 R. Oui, c'est exact.
10 Q. Vous avez également dit que les tâches de la sécurité étaient fixées
11 avec le ministre Boskoski, en fonction de son programme de la journée ou de
12 ses autres engagements; est-ce exact ?
13 R. Oui.
14 Q. Puis-je en conclure que vos collègues, c'est-à-dire les chefs de la
15 sécurité personnelle des autres personnalités importantes de la République
16 de Macédoine, conformément à leurs fonctions, envoyaient également des
17 ordres aux membres de l'équipe chargée de la sécurité personnelle de la
18 personne qu'elle devait accompagner; est-ce exact ?
19 R. Oui, c'est exact.
20 Q. Serait-il exact de conclure que les personnes dont on assurait la
21 sécurité étaient effectivement les chefs, les chefs réels de la sécurité,
22 et que c'était cette personne-là qui définissait vos fonctions et les
23 tâches que vous deviez accomplir ?
24 R. Oui.
25 Q. Dans votre équipe de sécurité, vous avez déjà dit que Blagoja Jakovoski
26 en faisait partie; est-ce exact ?
27 R. Oui.
28 Q. Vous l'avez reconnu sur l'un des clips vidéo qui vous a été montré,
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1 n'est-ce pas ?
2 R. Oui.
3 Q. Votre adjoint dans l'équipe chargée de la sécurité personnelle du
4 ministre était-il Branko Pejcinovski ?
5 R. Oui, Branko Pejcinovski.
6 Q. En outre, l'équipe chargée de la sécurité personnelle du ministre
7 Boskoski comprenait également Laste Mitkosvki, Blagoja Jakovoski --
8 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas saisi le nom d'un autre membre.
9 Mme RESIDOVIC : [interprétation]
10 Q. -- est-ce exact ?
11 R. Oui.
12 Q. Marijan Medarov et Goran Jakimovski ne figurent pas au procès-verbal.
13 Est-il exact que vous et les autres chefs des équipes de sécurité du
14 ministre Boskoski, jusqu'à l'automne 2002, au moment où la VMRO est entrée
15 dans l'opposition et que d'autres partis sont entrés au pouvoir en
16 République de Macédoine, vous étiez chef de l'équipe de sécurité à
17 l'époque, n'est-ce pas ?
18 R. Oui.
19 Q. Monsieur Trajkosvki, à l'époque où vous étiez chef chargé de la
20 sécurité personnelle du ministre Boskoski, est-ce que vous seriez d'accord
21 avec moi pour dire que c'était une période très difficile pour la police ?
22 R. Oui.
23 Q. En particulier, l'année 2001 était une année particulièrement difficile
24 parce qu'il y avait énormément de troubles dans cette année, l'ordre public
25 était extrêmement perturbé ?
26 R. Oui.
27 Q. Pourriez-vous témoigner du fait que la police au cours de cette
28 période, outre ses fonctions ordinaires, participait aussi à des combats
Page 5533
1 dans des zones de crise ?
2 R. Oui.
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Peut-être le moment est-il venu de
4 faire une pause, Maître Residovic ?
5 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Oui, Madame, Messieurs le Juge, c'est le
6 cas.
7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons nous retrouver à 16 heures
8 15, mais pour d'autres raisons la Chambre aura peut-être un peu de retard.
9 --- L'audience est suspendue à 15 heures 42.
10 --- L'audience est reprise à 16 heures 33.
11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je m'excuse, surtout je présente mes
12 excuses à Maître Residovic, car cette autre chose dont nous nous occupions
13 a pris beaucoup plus de temps.
14 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, Q. Monsieur
15 Trajkovski, avant la pause nous étions en train de parler de cette année
16 qui fût si difficile pour la police. Vous vous en souvenez ?
17 R. Oui.
18 Q. Il y a vraiment eu des troubles de l'ordre public cette année-là,
19 n'est-ce pas ?
20 R. Oui.
21 Q. L'ALN, le groupe terroriste, a attaqué les patrouilles de police ainsi
22 que les postes de police, n'est-ce pas ?
23 R. Oui.
24 Q. Lorsque vous êtes devenu le chef de la sécurité personnelle du ministre
25 Boskoski, vous saviez que le ministre Boskoski, avant qu'il ne travaille au
26 ministère de l'Intérieur, n'était pas un officier de police professionnel;
27 est-ce exact ?
28 R. Oui.
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1 Q. Vous saviez également que le ministre Boskoski avait vécu longtemps en
2 République de Croatie, y avait travaillé, et qu'il avait un emploi tout à
3 fait différent ?
4 R. Oui.
5 Q. D'ailleurs, il a passé le plus clair de sa carrière dans le domaine de
6 la santé. Est-ce que vous savez cela ?
7 R. Oui, je le sais.
8 Q. Etant donné que vous avez dit que vous étiez proche du ministre
9 Boskoski, en tant que responsable chargé de sa sécurité personnelle, vous
10 avez pu constater que le ministre était une personne qui respectait la voie
11 hiérarchique professionnelle; est-ce exact ?
12 R. Oui, c'est exact.
13 Q. Il respectait les avis de ses généraux et, d'ailleurs, il ne s'est
14 jamais immiscé pour ce qui est de cette ligne de commandement; et, comme
15 vous l'avez dit, il n'a jamais en votre présence donner un ordre sur le
16 terrain ?
17 R. Oui, tout à fait.
18 Q. Mais vous avez également déclaré qu'il voulait avoir des informations
19 directes et que lorsqu'il a été nommé ministre, il a voulu apprendre et
20 connaître la situation du ministère de l'Intérieur et il a voulu connaître
21 les problèmes auxquelles se confrontaient les officiers de police sur le
22 terrain; est-ce exact ?
23 R. Oui.
24 Q. Le fait qu'il était disposé à apprendre et à connaître les problèmes
25 directement -- en fait, vous avez répondu à une question de ma consoeur,
26 vous lui avez dit lorsqu'elle vous a posé la question qu'il ne s'était pas
27 contenté d'aller seulement dans les régions en crise, mais qu'il s'était
28 également rendu dans d'autres régions de la République de Macédoine ?
Page 5535
1 R. Oui.
2 Q. Et si je vous ai bien compris, vous avez déclaré qu'il voulait être
3 informé de la situation et des problèmes qui prévalaient parce qu'il était
4 d'avis que cela était sa responsabilité politique. Est-ce exact ?
5 R. Oui.
6 Q. Lorsqu'il se rendait dans ces différents départements, secteurs ou
7 divisions au ministère de l'Intérieur, lorsqu'il se rendait dans les postes
8 de police ou commissariats de police; est-ce que vous pouvez également
9 confirmer qu'il n'a jamais, en votre présence, donné d'ordre à ces
10 officiers, aux responsables de départements et à leurs adjoints ?
11 R. Oui, je l'ai déjà déclaré.
12 Q. Donc, le ministre n'a jamais donné d'ordre aux officiers ou aux autres
13 personnes, aux adjoints du département; est-ce exact ?
14 R. Oui, il n'a jamais donné d'ordres.
15 Q. Mon estimée consoeur vous a posé des questions à propos de ses
16 activités quotidiennes et vous lui avez expliqué plutôt qu'en règle
17 générale, le ministre avait une réunion par semaine avec les membres du
18 collège. Est-ce que vous vous en souvenez ?
19 R. Oui.
20 Q. On vous a montré ensuite une partie de votre déclaration, déclaration
21 que vous avez faite à l'intention de l'enquêteur du Procureur en 2004, il
22 s'agit du paragraphe 20 qui énumère les personnes qui étaient en règle
23 générale présentes à la réunion. Est-ce que vous vous en souvenez ?
24 R. Oui.
25 Q. Vous avez immédiatement remarqué qu'il y avait un malentendu, vous avez
26 dit que le général Jovanovski ne pouvait pas être présent en même temps que
27 le général Risto Galevski parce qu'il est devenu chef et responsable de la
28 police seulement lorsque Risto Galevski avait quitté la police. Est-ce que
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1 vous vous souvenez d'avoir dit cela ?
2 R. Oui.
3 Q. Vous avez également déclaré que parfois Toni Mandarovski venait aux
4 réunions du collège et, que pendant un certain temps, il a été commandant
5 des Tigres ?
6 R. Oui.
7 Q. Vous avez également répondu à une question du Procureur, et vous avez
8 dit que Toni Mandarovski avait été suspendu de ses fonctions parce qu'il
9 avait refusé d'obéir à un ordre donné par un officier supérieur. Mais est-
10 ce que vous vous souvenez que Toni Mandarovski était venu à certaines de
11 ces réunions avant d'être suspendu de ses fonctions et qu'après cela, il
12 n'était plus invité très certainement et donc il ne venait plus à ces
13 réunions ?
14 R. Oui, c'est tout à fait cela.
15 Q. Goran Zdravkovski a été nommé commandant des Lions à sa place. Est-ce
16 exact ?
17 R. Oui, c'est exact.
18 Q. Au paragraphe 20, je pense qu'il y a un autre malentendu qui s'est
19 glissé là parce qu'il ne serait pas possible qu'à la fois Toni Mandarovski
20 et Goran Zdravkovski fassent partie du même collège parce que Goran
21 Zdravkovski a eu cette fonction seulement lorsque Toni Mandarovski avait
22 été suspendu de ces fonctions ?
23 R. Oui.
24 Q. Est-ce que vous conviendrez avec moi que dans ce paragraphe il n'est
25 pas question des dates par rapport à certaines personnes ?
26 R. Oui, c'est exact. Je me souviens que j'ai répondu aux questions qui
27 avaient été posées à propos de la composition des collèges et des personnes
28 qui venaient aux réunions du collègue le plus fréquemment et je me suis
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1 contenté de les énumérer sans donner de dates.
2 Q. Si je vous disais que Nikola Spasovski est devenu directeur de l'UBK au
3 début de 2002 et qu'avant c'était quelqu'un d'autre qui était le directeur,
4 cela corrobore à nouveau le fait qu'il y a des erreurs qui se sont glissées
5 dans ce paragraphe parce que Nikola Spasovski ne pouvait pas participer aux
6 réunions du collège avant l'année 2002; est-ce exact ?
7 R. Oui, c'est exact.
8 Q. On vous a également posé une question à propos de l'unité spéciale des
9 Lions et vous avez dit que vous ne saviez pas si elle avait été créée en
10 2001 ou si cela s'était passé vers la fin de l'année 2001. Si vous
11 mentionnez que le commandant des Lions, Goran Zdravkovski, si vous avez dit
12 qu'il était présent aux réunions cela nous permet de déterminer que les
13 Lions ont été créés à la fin de l'année 2001 ou en 2002; est-ce exact ?
14 R. Oui.
15 Q. A ce sujet, j'aimerais vous demander une précision, ma consoeur vous a
16 posé une question à propos de la participation à un exercice
17 d'entraînement, cela se trouve à la page 27, paragraphe 2, il s'agit de la
18 participation à un exercice qui a eu lieu à Penus. Vous en souvenez de cela
19 ?
20 R. Est-ce que vous pourriez me redonner le numéro de la page, je vous prie
21 ?
22 Q. Page 25, ligne 17. Ma consoeur de l'Accusation vous a posé une question
23 lors de votre déposition, elle vous a demandé si vous saviez ou si vous
24 étiez au courant des activités qui avaient eu lieu à Penus ?
25 R. Oui, je me souviens bien de cet exercice.
26 Q. Vous avez immédiatement répondu en disant qu'il faisait très, très
27 froid et que c'était soit la fin de l'année 2001 ou le début de l'année
28 2002 et vous avez dit que cela aurait pu se passer en novembre. Est-ce que
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1 vous vous souvenez avoir apporté cette réponse ?
2 R. Oui, je m'en souviens. C'est ce que j'ai dit.
3 Q. A la suite de quoi, ma consoeur vous a montré à nouveau votre
4 déclaration, le paragraphe 21 de votre déclaration, où il est question d'un
5 exercice d'entraînement militaire pour la police à Penus. Vous en souvenez
6 de cela ?
7 R. Oui.
8 Q. On vous a montré que vous aviez déclaré que vous étiez absolument sûr
9 et certain que l'exercice d'entraînement avait eu lieu à Penus, mais vous
10 aviez déclaré à ce moment-là que cela s'était passé pendant l'été.
11 Alors, j'aimerais que nous regardions ensemble un extrait vidéo de la
12 pièce P277.
13 [Diffusion de la cassette vidéo]
14 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
15
16 "D'abord, il y a eu l'inspection de la garde d'honneur, puis l'exercice
17 d'entraînement a commencé.
18 "Membres des unités spéciales, bonjour."
19 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]
20 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Nous pouvons nous arrêter là.
21 Q. Est-ce que vous reconnaissez cet endroit autour de Penus, est-ce que
22 vous reconnaissez ce que nous avons vu sur cet extrait ?
23 R. Oui.
24 Q. Vous pensiez qu'il faisait très froid d'après ce que portaient les gens
25 comme vêtements, parce qu'on ne pouvait pas voir grand-chose d'autre. Est-
26 ce que vous avez vu ?
27 R. Oui.
28 Q. Alors maintenant que vous avez vu cet extrait vidéo, est-ce que vous
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1 pouvez nous dire maintenant avec certitude que cela s'est passé à la fin de
2 l'année 2001 ou, comme vous l'avez déclaré, probablement en novembre ?
3 R. Je suis absolument sûr et certain que cela s'est passé à la fin de
4 l'année 2001, en novembre.
5 Q. Merci.
6 Ma consoeur vous a également demandé s'il était exact que le ministre
7 Boskoski était proche de ses officiers de police, et elle vous a demandé
8 s'il comprenait leurs problèmes ou quelque chose de ce goût-là. Je ne suis
9 pas en mesure de citer exactement ses propos, mais c'est la question
10 qu'elle vous avait posée.
11 R. Oui.
12 Q. Est-il exact que le ministre Boskoski était véritablement intéressé par
13 les problèmes du ministère de l'Intérieur, et qu'il s'est intéressé aux
14 lacunes et imperfections du ministère qui empêchaient la police en tant
15 qu'organe à s'acquitter de ses fonctions avec responsabilité; est-ce exact
16 ?
17 R. Oui, c'est exact.
18 Q. Est-il exact qu'à l'époque où le ministre Boskoski est devenu ministre
19 de l'Intérieur, il y avait de nombreux problèmes au sein du ministère,
20 problèmes qui s'étaient accumulés depuis de nombreuses années, le ministre
21 a essayé de les résoudre indépendamment du fait que la période était une
22 période de crise ?
23 R. Oui, c'est exact.
24 Q. Est-il exact que lors des réunions, lorsqu'il se rendait dans les
25 départements et secteurs du ministère de l'Intérieur, il demandait toujours
26 que les problèmes fassent l'objet de discussions ouvertes, afin que lui,
27 ministre, puisse véritablement prendre des mesures au sein du gouvernement
28 ou au sein du parlement pour améliorer la situation de la police ?
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1 R. Oui.
2 Q. Etant donné qu'il s'agissait d'une époque de crise et que les officiers
3 de police courraient de grands dangers, leurs vies d'ailleurs étaient en
4 danger, est-ce que vous diriez que le ministre était une personne qui a
5 montré en quelque sorte son visage humain pour ce qui est de la vie et de
6 la sécurité des officiers de police, mais que par ailleurs il leur a dit
7 qu'il fallait qu'ils agissent de façon digne pour des officiers de police ?
8 R. Oui.
9 Q. En réponse à des questions de ma consoeur de l'Accusation, vous avez
10 dit qu'il s'était rendu dans les régions en crise. Si je devais vous dire
11 que le ministre s'est rendu dans des régions en crise où les officiers de
12 police se trouvaient exposés à de graves dangers, c'était une façon de leur
13 apporter un soutien moral et c'est cela la véritable raison qui le poussait
14 à se rendre dans ces régions de crise, là où les officiers de police
15 participaient aux combats ?
16 R. Oui, c'est exact. Je suis d'accord.
17 Q. Du souci qu'il avait pour la sécurité de ces officiers de police, il a
18 été considéré comme un ministre peu ordinaire, parce qu'il comprenait
19 beaucoup plus les problèmes de la population, beaucoup plus que les autres
20 ministres n'avaient l'habitude de le faire; est-ce exact ?
21 R. Oui.
22 Q. On le connaissait également comme une personne qui rencontrait des gens
23 dans la rue, s'arrêtait, leur parlait, il n'a jamais refusé de parler à
24 quelqu'un de sa vie de ses problèmes quotidiens; est-ce exact ?
25 R. Oui, c'est exact, et j'ajouterais même d'ailleurs que si l'on mesure la
26 richesse de quelqu'un au nombre de ses amis, de toute évidence il s'agit
27 d'un homme extrêmement fortuné et riche.
28 Q. Mais il était très proche des gens, indépendamment du fait de l'endroit
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1 où il les rencontrait d'ailleurs. Mais je suppose que pour vous,
2 responsable de sa sécurité, cela posait des problèmes supplémentaires et de
3 nouveaux problèmes, parce que vous n'étiez pas très nombreux à assurer sa
4 sécurité et sa protection ?
5 R. Oui.
6 Q. Notamment parce que des personnes qu'il ne connaissait pas, donc des
7 étrangers, l'abordaient dans la rue, dans les restaurants, lui serraient la
8 main indépendamment du fait qu'ils ne l'avaient jamais rencontré. Est-ce
9 bien ainsi que les choses se passaient ?
10 R. Oui, très souvent c'était ainsi que les choses se passaient.
11 Q. Vous qui étiez son garde du corps étiez obligé très souvent de vous
12 placer entre lui et les personnes qui voulaient lui serrer la main, n'est-
13 ce pas ?
14 R. Est-ce que vous pouvez répéter la question, je vous prie ?
15 Q. Est-ce qu'il s'est passé parfois dans un endroit public, dans un
16 restaurant ou dans une rue, est-ce que vous avez été obligé de faire usage
17 de votre corps comme bouclier en quelque sorte pour empêcher les gens de
18 venir lui serrer la main ?
19 R. Oui, c'est exact.
20 Q. Si je vous disais qu'outre le fait qu'il se sentait très proche des
21 gens ordinaires, le ministre était également une personne extrêmement
22 sensible, il avait de gros problèmes lorsqu'un de ses subordonnés ou une
23 autre personne était blessée ou venait à être tuée, je pense que vous, qui
24 étiez son collaborateur le plus proche, vous seriez en mesure de confirmer
25 cela.
26 R. Oui, c'est exact.
27 Q. Donc il rendait visite aux officiers, aux personnes qui étaient
28 blessées à l'hôpital ou chez eux, et il envoyait les familles des officiers
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1 de police tués chez lui en Istrie, en Croatie, pour qu'ils puissent oublier
2 les traumatismes provoqués par la perte du membre de leur famille. Il le
3 faisait d'ailleurs à ses propres frais, n'est-ce pas ?
4 R. Oui.
5 Q. Mais vous avez déclaré que vous ne l'avez jamais entendu donner
6 d'ordres à ses subordonnés, comme je vous disais, ou à d'autres employés.
7 En fait, il respectait les droits et les responsabilités qui devaient être
8 respectés dans les endroits où il se rendait en visite ?
9 R. Oui.
10 Q. Ma consoeur vous a également posé une autre question. Lorsque le
11 ministre Boskoski a rencontré Zoran Jovanovski, il s'agit de la page 25,
12 ligne 17, voilà ce que ma consoeur vous a posé comme question : "En 2001,
13 avez-vous vu le ministre Boskoski avoir des réunions avec Zoran Jovanovski
14 ?" Vous, vous avez dit : "Je ne me souviens pas que le ministre ait
15 rencontré ou se soit réuni avec Zoran Jovanovski."
16 Une autre question vous avait été posée ensuite. On vous a demandé si
17 vous les aviez jamais vu dans le même restaurant, donc il ne s'agirait pas
18 d'une réunion planifiée. "Est-ce que vous souvenez les avoir vu ?" Vous
19 avez répondu, je cite : "Bien sûr, ce n'était pas une réunion qui avait été
20 prévue, et bien sûr que je me souviens qu'il y avait des endroits que nous
21 fréquentions, et Zoran Jovanovski était parfois présent là, mais pas
22 souvent."
23 A propos de ce dialogue que vous avez eu avec ma consoeur de l'Accusation,
24 j'aimerais savoir si le ministre Boskoski savait s'il connaissait
25 Jovanovski dont le surnom est Bucuk ? Est-ce que vous savez cela ?
26 R. Je peux dire qu'il ne le connaît pas.
27 Q. Lorsque vous avez dit que, bien évidemment, il y avait des restaurants
28 où vous vous rendiez fréquemment, et parfois il se trouvait que Zoran
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1 Jovanovski était là, ce que j'aimerais savoir, c'est ce qui suit. Même si
2 Zoran Jovanovski se trouvait dans le même restaurant, il n'est jamais venu
3 à sa table, il ne lui a jamais parlé; n'est-ce pas ?
4 R. Non. Il n'est jamais venu à sa table et il ne lui a jamais parlé.
5 Q. Vous avez dit que dès l'année 1986, vous connaissiez Zoran Jovanovski.
6 Est-ce que cela signifie que vous auriez pu voir Zoran Jovanovski dans le
7 restaurant et que vous auriez remarqué que le ministre Boskoski se trouvait
8 avec lui dans un cadre officieux ?
9 R. Bien sûr que l'une de mes prérogatives consistait à me rendre dans des
10 endroits où il se rendait, et à essayer de voir qui se trouvait là.
11 Est-ce qu'il y a un problème d'interprétation, parce que j'entends quelque
12 chose ?
13 Q. Non, je pense que nous avons entendu votre réponse.
14 J'aimerais préciser cette question, parce que vous avez eu ces questions et
15 ces réponses, et il y a quelque chose qui n'est pas encore clair. Vous
16 pouvez affirmer que vous connaissez Zoran Jovanovski, mais d'après ce que
17 vous savez de cette époque-là, le ministre n'avait jamais eu de réunion
18 avec Zoran Jovanovski ou vous n'étiez absolument pas au courant du fait
19 qu'il connaissait Zoran Jovanovski. C'est ce que vous voulez dire ?
20 R. J'aimerais que vous répétiez la question parce qu'il y a eu un problème
21 d'interprétation. J'aimerais que vous répétiez la question.
22 Q. Après la réponse que vous venez de me donner, j'aimerais vous poser une
23 autre question. Est-ce que je vous ai bien compris, vous m'avez dit que
24 vous connaissiez Zoran Jovanovski, et que parfois vous le voyiez dans des
25 restaurants où le ministre Boskoski était également présent, mais vous ne
26 savez pas que le ministre Boskoski connaît Zoran Jovanovski, et d'ailleurs
27 vous ne l'avez jamais vu en compagnie de Zoran Jovanovski. Est-ce que c'est
28 bien ainsi qu'il faut comprendre votre déposition ?
Page 5545
1 Est-ce que j'ai bien compris ?
2 R. Oui.
3 Q. Ma consoeur vous a également posé des questions à propos d'objections
4 que le ministre avait entendues lors de ses déplacements dans différentes
5 régions, ces objections portaient sur le comportement de ses officiers de
6 police et sur les réactions du ministre à ce moment-là. Vous avez donné un
7 exemple concret de Toni Mandarovski, qui avait été suspendu de ses
8 fonctions, puis ensuite il y a eu une procédure disciplinaire qui a été
9 diligentée à l'encontre de Toni Mandarovski. Est-ce que cela est exact ?
10 Ensuite, le Procureur vous a posé une question et vous a demandé, lorsque
11 le ministre prenait connaissance de telles plaintes, s'il suivait un
12 certain type de procédure disciplinaire. Votre réponse a été la suivante :
13 "Oui, dans la mesure où je peux vous comprendre." Il s'agit de ce qui
14 figure dans votre déposition.
15 Vous souvenez-vous l'avoir dit ?
16 R. Oui.
17 Q. J'aimerais apporter une précision à une partie de votre déposition. En
18 fait, vous avez dit : Si j'ai bien compris votre question, j'aimerais
19 savoir si, lorsqu'il y avait des plaintes relatives au comportement de
20 certains officiers de police, est-ce que cela signifie que le ministre
21 respectait les procédures écrites pour entamer les mesures disciplinaires.
22 Est-ce que j'ai bien compris votre réponse en disant cela ?
23 R. Oui.
24 Q. Donc il ne faut pas interpréter cela comme le fait que le ministre
25 entamait la procédure lui-même ou suivait cette procédure, mais ce qu'il
26 faut comprendre, c'est que c'étaient les organes responsables du ministère
27 qui s'en chargeaient ?
28 R. Oui. Cela se faisait par les organes responsables du ministère.
Page 5546
1 Q. Au sujet de cette procédure disciplinaire dont ma consoeur de
2 l'Accusation vous a parlé, savez-vous si certains officiers de police ont
3 été l'objet de sanctions disciplinaires ? Voilà la question de ma consoeur.
4 Et vous avez répondu que vous ne saviez pas ou que vous ne vous en
5 souveniez pas.
6 La question que je vous pose est : est-il exact que le ministère dispose
7 d'informations, de rapports qui font état du nombre de procédures
8 disciplinaires par an ou des infractions aux normes professionnelles, et
9 ces rapports précisent qu'elle a été l'issue donnée à ses procédures; est-
10 ce exact ?
11 R. Oui.
12 Q. Par conséquent, si le but est d'établir s'il y a eu des mesures
13 disciplinaires contre certains officiers de police, et si l'on veut
14 s'informer sur l'issue de ces procédures et sur la sanction qui leur a été
15 apportée, on pourrait trouver cette information dans ces rapports sur
16 l'application des normes professionnelles et des procédures disciplinaires.
17 Est-ce exact ?
18 R. Oui, on peut les trouver dans ces rapports.
19 Q. Merci. Je vous propose de revenir un peu en arrière. J'aimerais que
20 nous parlions du mode opératoire des équipes de sécurité pour les
21 personnalités importantes en Macédoine.
22 Vous avez déjà déclaré qu'elles étaient officiellement rattachées au
23 ministère de l'Intérieur, à l'exception de l'équipe de sécurité responsable
24 du président de la République, et vous avez expliqué comment vous avez
25 sélectionné les membres de l'équipe de sécurité du ministre Boskoski.
26 Est-il exact que le premier ministre, ainsi que le président de
27 l'assemblée, le ministre de la Défense, et d'autres personnalités
28 importantes jouissaient d'une équipe de sécurité. Est-ce exact ?
Page 5547
1 R. Oui.
2 Q. Est-il exact que toutes ces équipes de sécurité travaillaient
3 indépendamment du ministère de l'Intérieur, elles planifiaient leurs
4 activités et les réalisaient en fonction des ordres qu'elles recevaient ou
5 en consultation avec les personnes qu'elles protégeaient ?
6 R. Oui.
7 Q. Cela signifie que ces équipes travaillaient comme vous en consultation
8 avec le ministre Boskoski lorsqu'elles réalisaient leurs missions de
9 protection personnelle ?
10 R. Oui.
11 Q. Ni vous, ni vos collègues d'autres équipes de sécurité, n'avaient eu à
12 consulter Zivko Gacovski, le ministre adjoint au responsable de la
13 sécurité, et vous n'aviez pas à lui rendre compte. Est-ce exact ?
14 R. Oui, c'est exact.
15 Q. Aurais-je raison de conclure que le contrôle effectif sur la sécurité
16 de la personne qui était protégée, était cette personne importante, qu'il
17 s'agisse du président, du premier ministre ou du ministre. Est-ce exact ?
18 R. Oui, sans exception.
19 Q. Est-il exact que seul votre équipe de sécurité, la sécurité personnelle
20 du ministre, était logée dans le bâtiment du ministère de l'Intérieur ?
21 R. Oui.
22 Q. L'équipe de sécurité du président de la république se trouvait dans le
23 bâtiment du parlement ?
24 R. Oui.
25 Q. La sécurité du premier ministre se trouvait dans le bâtiment du
26 gouvernement; est-ce exact ?
27 R. Oui, c'est exact.
28 Q. La sécurité du président de l'assemblée se trouvait dans le bâtiment de
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1 l'assemblée; est-ce exact ?
2 R. Oui.
3 Q. Pour ce qui est des autres ministres, leur équipe de sécurité se
4 trouvait dans leurs bâtiments ?
5 R. Oui, dans les bâtiments des ministères respectifs.
6 Q. Vous serez d'accord avec moi pour dire que vos collègues, les
7 responsables de la sécurité des personnalités importantes, exerçaient leurs
8 fonctions dans les faits indépendamment du ministère de l'Intérieur. Est-ce
9 exact ?
10 R. Oui.
11 Q. Vous n'avez jamais vu ni entendu le ministre Boskoski donner quelque
12 ordre que ce soit à un autre directeur de la sécurité ou au garde du corps
13 d'une autre personnalité, à l'exception de vous-même qui étiez responsable
14 de sa propre sécurité ?
15 R. Oui, uniquement à moi et à notre équipe de sécurité.
16 Q. Est-il exact que vous n'avez jamais vu le ministre en compagnie
17 d'autres membres de l'équipe de sécurité d'une autre personnalité qui était
18 protégée conformément au règlement ?
19 R. Non, je ne l'ai jamais vu en leur présence.
20 Q. Il se peut que lors d'une réunion un certain nombre de ces personnes
21 étaient présentes et avec elles un grand nombre de membres de leur équipe
22 de sécurité, il se peut que le ministre vous ait également salué en tant
23 que membre de la sécurité qui accompagnait le président ou le premier
24 ministre ?
25 R. Oui. Pendant de telles réunions, lorsqu'il y avait des réunions du
26 conseil de sécurité ou des réunions à l'assemblée.
27 Q. Bien que vous ayez été proche du ministre Boskoski, vous ne l'avez
28 jamais vu avec Johan Tarculovski, en compagnie de Johan Tarculovski; est-ce
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1 exact ?
2 R. Non, je ne l'ai jamais vu en compagnie de Johan Tarculovski.
3 Q. Vous n'avez jamais vu Johan Tarculovski à un moment ou à un autre
4 entrer dans le cabinet du ministre de l'Intérieur ou du directeur de la
5 sécurité publique ?
6 R. Je ne l'ai jamais vu dans ces deux bureaux. Je ne sais pas pour le
7 ministère. Peut-être.
8 Q. Vous connaissiez personnellement Johan Tarculovski, il était membre de
9 l'équipe de sécurité personnelle du président de la république, ou plutôt
10 le responsable de la sécurité de la femme du président; est-ce exact ?
11 R. Oui.
12 Q. Vous saviez que le directeur de la sécurité du président de la
13 république à l'époque était Zlatko Kesovski. Est-ce exact ?
14 R. Oui.
15 Q. Ainsi vous aviez des communications directes avec Zlatko Kesovski;
16 est-ce exact ?
17 R. Oui.
18 Q. Et vos communications se produisaient au moment où le président
19 demandait à rencontrer le ministre ou lorsque le ministre devait aller
20 rencontrer le président. Est-ce exact ?
21 R. Oui. La pratique était la suivante : une des personnes responsables de
22 la sécurité avait son téléphone portable, ainsi, lorsque le président ou le
23 premier ministre appelait, le ministre parlerait avec ces personnes. Bien
24 souvent, c'était Zlatko qui appelait et qui contactait le ministre lorsque
25 le président lui en avait fait la demande.
26 Q. Cela m'amène à ma question suivante. La pratique habituelle était que
27 le ministre, ou le président, ou le premier ministre n'avaient pas eux-
28 mêmes leurs téléphones portables, mais que ces téléphones portables
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1 seraient entre les mains de l'équipe de sécurité. C'est en passant par
2 l'équipe de sécurité que l'on pouvait contacter le président ou le
3 ministre. Est-ce exact ?
4 R. Oui, c'est exact.
5 Q. A votre connaissance, c'était non seulement la pratique dans le cas du
6 ministre Boskoski, mais c'était également la pratique habituelle chez
7 d'autres personnalités importantes qui étaient protégées ?
8 R. Oui, c'est ainsi que cela se passait la plupart du temps avec la
9 plupart des personnes.
10 Q. Même si vous avez dit qu'en général le ministre donnait les ordres et
11 que vous aviez des consultations avec lui au sujet des tâches que vous
12 aviez à réaliser, s'est-il un jour produit que la personne qui était
13 protégée demandait à ses gardes du corps de faire quelque chose sans vous
14 avoir consulté vous-même ?
15 R. Oui.
16 Q. Y avait-il une règle dans votre équipe de sécurité à l'époque selon
17 laquelle si un garde du corps recevait un tel ordre de la part du ministre,
18 cet ordre serait effectué, mais vous seriez informé de la tâche réalisée
19 par le garde du corps suite à la demande personnelle faite par le ministre
20 ?
21 R. Oui, certainement.
22 Q. Dans le cadre de vos échanges avec les collègues d'autres équipes de
23 sécurité, saviez-vous que souvent le président de la république donnait des
24 ordres directs aux gardes du corps qui étaient souvent contraires aux
25 ordres qu'ils avaient reçus du directeur de la sécurité ?
26 R. Oui, cela se produisait très souvent.
27 Q. Vous savez que le président de la république très souvent donnait des
28 ordres aux ministres également, et pas uniquement à leurs équipes de
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1 sécurité ?
2 R. Oui, c'est bien le cas.
3 Q. Est-il exact que l'équipe de sécurité du président était composée de
4 personnes qu'il avait sélectionnées personnellement, ce qui était
5 inhabituel par rapport à votre mode de travail, à la manière dont vous
6 sélectionniez les membres de l'équipe de sécurité ?
7 R. Oui, c'était inhabituel. A un moment, il a demandé d'augmenter les
8 effectifs de son équipe de sécurité avec des personnes du ministère de la
9 Défense et avec l'un de ses parents proches.
10 Q. C'est exactement ce que je voulais dire. Est-il exact que suite à un
11 ordre personnel la plupart des membres de l'équipe de sécurité du président
12 de la république provenaient de l'armée ?
13 R. Oui.
14 Q. Seriez-vous d'accord avec moi pour dire qu'à l'époque on savait bien
15 qu'en raison d'une tentative d'assassinat lorsque le président Trajkovski
16 se trouvait au parlement, il avait de grandes craintes pour sa vie et qu'il
17 demandait toujours une augmentation des effectifs de son équipe de sécurité
18 et qu'il demandait toujours d'avoir des personnes à qui il faisait
19 confiance ?
20 R. Oui, il ne se sentait pas en sécurité et il demandait constamment avoir
21 davantage de personnes dans son équipe de sécurité.
22 Q. Les personnalités très importantes, en particulier le président de la
23 république, avaient le droit d'avoir les membres de leur famille protégés.
24 Est-ce exact ?
25 R. Oui.
26 Q. Est-il exact que le ministre Boskoski n'avait pas une protection de
27 sécurité pour sa famille parce que vous étiez une équipe réduite mais que
28 d'une manière générale, vous arriviez à protéger sa maison de Skopje ?
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1 R. Oui, à part une brève période où sa famille se trouvait en Croatie,
2 nous avions certaines informations qui précisaient que sa famille se
3 trouvait en danger, et nous savions que dans certains restaurants, dans des
4 boulangeries, des personnes se réunissaient pour causer du tort à sa
5 famille. Le ministère de l'Intérieur a pris connaissance de ces
6 informations à Skopje et, si je me souviens bien, le collègue avec qui j'en
7 avais parlé était Zoran Adriancic, c'était en août 2001.
8 Q. C'était ainsi la raison pour laquelle, fin juillet ou je ne sais pas
9 quelle était la date exacte, vous vous étiez rendu en République de Croatie
10 et vous y êtes resté une vingtaine de jours pour travailler en coopération
11 avec vos collègues de la sécurité de Croatie pour vous mettre d'accord sur
12 la manière dont la femme du ministre sera protégée ?
13 R. Etant donné que nos compétences s'arrêtaient aux frontières de la
14 République de Macédoine, nous devions rencontrer des personnes du ministère
15 de l'Intérieur de Croatie, et nous sommes tombés d'accord pour assurer la
16 sécurité de la famille de Ljube Boskoski et du lieu où ils habitaient.
17 C'est ainsi que cela s'est passé, il y avait une surveillance 24 heures sur
18 24 assurée par nos collègues croates. Je crois qu'ils travaillaient à trois
19 ou quatre par jour.
20 Q. Au moment où vous exerciez ces fonctions, le président de la république
21 avait le droit d'obtenir une protection régulière de sa femme et de sa
22 famille; est-ce exact ?
23 R. Oui.
24 Q. En tant que citoyen de la République de Macédoine et en tant que
25 policier, vous saviez que le président de la république, conformément à la
26 constitution, était le commandant en chef et qu'en période de crise, il
27 donnait souvent des ordres. En êtes-vous conscient ?
28 R. Oui.
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1 Q. Mon estimée consoeur vous a posé des questions sur des visites dans les
2 zones de crise. Tout d'abord, je voudrais vous poser une question au sujet
3 de vos tâches et missions.
4 Dans l'extrait vidéo qui vous a été passé, nous avons pu voir que le
5 ministre était en uniforme militaire. Nous avons vu que la plupart des gens
6 portaient des équipements de protection. Quand vous vous rendiez dans des
7 zones et que vous saviez qu'il y avait des affrontements à proximité, avez-
8 vous formulé des demandes particulières au ministre afin d'assurer sa
9 sécurité ?
10 R. Oui, bien sûr. Nous lui avons demandé de porter des équipements de
11 protection, notamment un gilet pare-balles, un uniforme de camouflage, des
12 bottes, et cetera.
13 Q. Vous lui avez fait cette demande en tant que chef de la sécurité, et
14 cela s'expliquait par le fait que vous vouliez assurer sa sécurité
15 personnelle. Cela n'avait rien à voir avec le rôle qu'il jouait dans la
16 zone où il se trouvait; est-ce exact ?
17 R. Oui, c'est exact.
18 Q. Lorsque vous vous rendiez dans ces zones qui ont été énumérées par ma
19 consoeur, il y avait Vaksince, Tetovo, Matejce, et cetera. Lorsque vous
20 vous rendiez dans ces zones où des opérations conjointes étaient réalisées
21 par l'armée et la police, vous étiez présent. Est-ce exact ?
22 R. Oui.
23 Q. A l'époque, aviez-vous entendu le président de la république prendre
24 clairement position en public sur la crise en République de Macédoine, et
25 l'avez-vous entendu déclarer qu'il estime que l'ALN est un groupe
26 terroriste ?
27 R. Oui, il a toujours considéré l'ALN comme un groupe terroriste.
28 Q. L'avez-vous entendu souvent qualifier les activités de l'ALN comme
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1 étant des activités criminelles et illégales ?
2 R. Oui, il insistait sur cela. Toutefois, il disait toujours que les
3 dégâts étaient également répartis entre les Macédoniens et les Albanais qui
4 vivaient en République de Macédoine.
5 Q. Lors de ses interventions publiques, est-il vrai qu'il avait déclaré
6 que ces groupes terroristes devraient être expulsés du territoire de la
7 République de Macédoine et qu'il faudrait rétablir la paix pour tous les
8 citoyens de la République de Macédoine, qu'ils soient Albanais ou
9 Macédoniens ?
10 R. Oui.
11 Q. Etant donné votre poste, votre fonction de chef de la sécurité, vous
12 n'avez certainement pas connaissance de ses ordres écrits, mais vous êtes
13 en train de déposer sur ce que vous avez entendu dans la bouche du
14 président ou à l'occasion de ses interventions publiques. Est-ce exact ?
15 R. Oui, c'est exact.
16 Q. Il y a quelques instants, vous avez dit que le président donnait
17 souvent des ordres aux ministres. S'est-il produit que vous étiez présent,
18 dans une voiture, dans une maison ou ailleurs, et que vous ayez pu entendre
19 le président qui donnait un ordre direct aux ministres ?
20 R. Oui, cela se produisait souvent. Pendant la période de crise, je me
21 souviens que de temps en temps le ministre faisait des commentaires sur un
22 ordre qu'il avait reçu, et il se pouvait qu'il ne soit pas d'accord avec
23 cet ordre, mais je ne voulais pas entrer dans ces considérations, et je
24 sais qu'un de ces ordres étaient que les Lions devaient assurer la sécurité
25 de l'exhumation des Macédoniens qui avaient disparus lors du conflit de
26 2001. Cela se trouvait dans la localité de Neprosteno, il fallait y faire
27 l'exhumation et lors de cette action, si je me souviens bien, la première
28 chose qui s'est produite était que les Lions étaient intervenus et lors de
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1 cette action, trois policiers ont trouvé la mort à Trebos. Ensuite le
2 ministre, en montant dans la voiture, avait dit qu'il avait reçu un ordre
3 du président pour assurer la sécurité de la zone de Neprosteno et sa
4 proximité, et de la route qui y conduisait afin d'assurer l'exhumation des
5 corps.
6 Q. Puisque vous avez vous-même parlé de cette exhumation à Neprosteno,
7 pourrais-je rafraîchir votre mémoire et vous dire que vers la mi-novembre
8 2001, la première action d'importance à laquelle les Lions ont participé et
9 où ils ont eu des pertes significatives était justement cette exhumation ?
10 R. Oui, c'est exact. C'était en hiver, et il y avait de la neige. Je pense
11 que c'était à la mi-novembre ou dans la deuxième quinzaine. Je n'en suis
12 pas certain, mais je sais que trois policiers du ministère de l'Intérieur
13 ont été tués, ils étaient membres de l'unité de déploiement rapide des
14 Lions.
15 Q. Vous nous avez dit que le président avait donné l'ordre direct de
16 procéder à l'exhumation. Est-ce exact ?
17 R. Oui. Je n'ai pas vu moi-même cette décision, mais juste après une
18 réunion entre le ministre de l'Intérieur, M. Ljube Boskoski, et feu le
19 président Boris Trajkovski, le président est monté en voiture et il a
20 déclaré qu'il devait envoyer immédiatement ces unités dans la région de
21 Tetovo, à Neprosteno, afin d'assurer la sécurité de l'exhumation qui allait
22 avoir lieu. C'était un ordre qui venait directement du président
23 Trajkovski.
24 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, peut-être que
25 le moment serait venu de faire une pause ou devrions-nous poursuivre,
26 puisque nous avons repris un peu plus tard ?
27 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous pourrions peut-être poursuivre
28 pour cinq à dix minutes, comme cela vous semblera le plus pratique.
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1 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Merci beaucoup.
2 Q. Nous avons commencé à parler des ordres du président, et en réponse à
3 une question de mon estimée consoeur, vous aviez expliqué ce que vous
4 entendiez par responsabilité politique. Vous aviez indiqué qu'après les
5 événements de Skopje, le 25 juin, le ministre avait présenté sa démission
6 auprès du premier ministre. Vous en souvenez-vous ?
7 R. Oui, je m'en souviens.
8 Q. Est-il exact qu'après les événements du 25 juin 2001, lors desquels
9 plusieurs milliers de citoyens avaient participé, une partie des forces de
10 réserve de la police et de l'armée était intervenue, et le ministre avait
11 pris la décision de démanteler les forces de réserve. Vous en souvenez-vous
12 ?
13 R. Oui, je m'en souviens. Si je me souviens bien, cette décision avait
14 ensuite été révoquée par le président.
15 Q. Vous avez répondu à une question que je n'ai pas posée. Cette décision
16 du ministre sur le démantèlement a été ensuite révoquée par le président.
17 Est-ce exact ?
18 R. Oui. Simplement, je ne me souviens plus si l'annulation de cette
19 décision a eu lieu le même jour ou le jour suivant.
20 Q. Revenons à cette situation, à l'exhumation de Neprosteno dont vous avez
21 parlé, qui se serait déroulée mi ou fin novembre 2001. N'est-il pas exact
22 de dire qu'il y avait une pression énorme qui s'exerçait sur les familles
23 de la Republika Srpska, et également de la part des politiques émanant des
24 communautés locales ?
25 R. Oui. Les parties d'opposition et des familles des personnes qui avaient
26 disparues menaçaient également de faire des grèves de la faim et menaçaient
27 de toutes sortes d'autres actions. Il y avait énormément de pression
28 exercée sur le président.
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1 Q. Est-ce qu'on sait que le président a déclaré qu'il avait pris des
2 décisions sous la pression des victimes et des politiques provenant soit de
3 Tetovo, soit d'autres communautés locales ?
4 R. Sans doute, oui.
5 Q. Mais quelle que soit la manière dont le président ait pris cette
6 décision, avez-vous compris que le ministre avait pour devoir de mettre en
7 application les ordres donnés par le président, et par la suite, les ordres
8 qui en avaient découlé ?
9 R. Oui, et le président le soulignait souvent en disant qu'il était
10 commandant en chef, et que c'était son dernier mot.
11 Q. Vous avez dit, il y a peu, que lorsque vous vous êtes rendu à
12 l'exhumation de Neprosteno, il y avait une embuscade à Trebos menée par des
13 groupes terroristes, et que trois officiers de police y avaient trouvé la
14 mort. Est-ce exact ?
15 R. Oui.
16 Q. Monsieur Trajkovski, revenons aux questions posées par ma consoeur de
17 l'Accusation qui ont trait à Ljuboten.
18 Vous avez dit que vous étiez en dehors de la Macédoine le 12 août
19 2001. Est-ce exact ?
20 R. Oui, c'est exact.
21 Q. Dites-moi de manière générale si vous étiez en communication avec votre
22 adjoint qui était resté en Macédoine au cours de cette période ?
23 R. Oui, nous parlions au téléphone.
24 Q. Vous nous avez donné le nom de votre adjoint, est-ce que vous pouvez
25 répéter son nom ?
26 R. Oui, c'était mon collègue Branko Pejcinovski.
27 Q. Ce jour-là ou le jour suivant, le 12 ou le 13 août 2001, avez-vous eu
28 une conversation téléphonique avec Branko Pejcinovski, et vous a-t-il
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1 transmis des informations ?
2 R. Oui, il m'a indiqué que lui et le ministre s'étaient rendus chez le
3 coiffeur. Le président l'a appelé, en fait, le chef d'état-major a demandé
4 à parler au ministre, et il lui avait demandé de se rendre dans un certain
5 endroit pour voir ce qui s'y déroulait. Je crois que mon collègue m'a
6 téléphoné avant qu'il ne quitte Ljuboten, et il m'a dit qu'ils sont allés
7 voir une zone. Ils ont été emmenés par un officier de police du
8 commissariat de police de Mirkovci, où ils ont eu une première réunion. Il
9 y avait là un Albanais de souche. Je crois qu'il y avait un chef de secteur
10 ou une personne qui était responsable de l'admission des personnes au
11 commissariat, donc un officier de commandement.
12 Ils se sont rendus sur les lieux. Je ne sais pas combien de temps ils
13 y sont restés. Ensuite il m'a dit qu'ils sont rentrés dans une voiture en
14 civil, en portant des chemises et des costumes, donc, ils n'étaient pas
15 vraiment bien protégés.
16 Q. D'après la conversation que vous avez eue avec votre adjoint, vous avez
17 compris que lorsqu'il a reçu cet ordre du président, le ministre ne savait
18 pas en fait ce qui s'était déroulé à cet endroit, et la destination précise
19 où il devait se rendre. Est-ce exact ?
20 R. Oui. Nous l'avons vu dans le vidéoclip, lorsque nous avons eu des
21 informations qu'il y avait des échanges de tirs, nous avons demandé au
22 ministre de se revêtir de vêtements appropriés. Donc le fait qu'il s'y soit
23 rendu en civil, sans vêtements de protection, sans armes, juste avec des
24 armes personnelles, et dans une voiture banalisée et non pas une voiture
25 blindée, ce fait-là parle de lui-même.
26 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, j'ai
27 simplement encore quelques questions à poser au témoin. Ce serait peut-être
28 un bon moment pour interrompre la séance, et j'en aurai terminé en dix
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1 minutes.
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.
3 --- L'audience est suspendue à 17 heures 36.
4 --- L'audience est reprise à 18 heures 11.
5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Residovic ?
6 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Merci, Madame et Messieurs les Juges.
7 Q. Monsieur Trajkovski, il y a quelque temps vous avez dit que le ministre
8 Boskoski est un homme très riche parce qu'il a beaucoup d'amis. Vous
9 souvenez-vous de cette affirmation ?
10 R. Oui.
11 Q. Seriez-vous d'accord pour dire que M. Boskoski a beaucoup d'amis parmi
12 les Macédoniens de souche et parmi les Albanais de souche en République de
13 Macédoine ?
14 R. Oui.
15 Q. Le ministre Boskoski est né dans un village où les Albanais et les
16 Macédoniens vivaient ensemble et vivent toujours ensemble. Le savez-vous ?
17 R. Oui.
18 Q. Savez-vous qu'il a grandi avec des Albanais ?
19 R. Oui.
20 Q. En tant que chef de son unité de sécurité, avez-vous connaissance du
21 fait qu'au cours de la crise il était en communication constante avec la
22 population albanaise ?
23 R. Oui.
24 Q. Au cours de la crise, il s'est rendu dans des villages albanais, il est
25 entré dans les maisons et a parlé aux Albanais; est-ce exact ?
26 R. Oui, c'est exact.
27 Q. Tout au long de la crise et après la crise, jusqu'aux élections, son
28 adjoint au sein du ministère de l'Intérieur était un Albanais de souche,
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1 Refet Elmazi; est-ce exact ?
2 R. Oui.
3 Q. En tant que proche du ministre Boskoski, savez-vous que le ministre
4 n'était pas seulement ami sur le plan professionnel avec M. Elmazi, mais
5 qu'avant la crise et après la crise, ils entretenaient également des
6 relations d'amitié personnelles ?
7 R. Oui.
8 Q. Vous savez également, n'est-ce pas, qu'avec M. Elmazi, le ministre
9 Boskoski a travaillé intensément au recrutement d'Albanais au sein des
10 forces de police ?
11 R. Oui.
12 Q. Lorsque vous avez assuré les fonctions de chef de la sécurité
13 personnelle du ministre, vous avez sans doute entendu dire que le ministre
14 Boskoski et Refet Elmazi ont essayé de mettre en place des commissariats
15 mixtes, même avant qu'il ne soit ministre ?
16 R. Oui, au moment où il était secrétaire d'Etat. Et un exemple pourrait en
17 être justement le commissariat de police de Brest ou de Gosince. Il était à
18 l'époque secrétaire d'Etat et avec Refet Elmazi il avait ouvert ce
19 commissariat de police, et il se chargeait de distribuer une aide
20 humanitaire.
21 Q. Vous avez mentionné Brest, donc j'aimerais vous rappeler que c'était
22 sans doute à la mi-mars 2001, et comme vous venez de le dire, le ministre
23 adjoint Refet Elmazi et M. Boskoski se sont rendus dans la région de Brest
24 pour implanter un commissariat de police mixte. Donc le commissariat de
25 police où des Macédoniens et des Albanais travaillaient sur un pied
26 d'égalité; est-ce exact ?
27 R. Oui.
28 Q. Dans le même temps, ils apportaient une aide humanitaire aux villages
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1 albanais qui avaient été coupés du reste de la région pendant longtemps ?
2 R. Oui, c'est exact.
3 Q. Savez-vous également que des groupes terroristes de l'ALN, l'Armée de
4 libération nationale, avaient attaqué à la fois le ministre adjoint Elmazi
5 et le ministre Boskoski ?
6 R. Oui.
7 Q. Un officier de police a trouvé la mort dans cette attaque et la mise en
8 place de droits protégeant la population albanaise en a été entravée;
9 n'est-ce pas exact ?
10 R. Si c'est exact.
11 Q. Vous avez eu vent des informations ayant trait à ces événements par le
12 truchement du ministre parce qu'il disait souvent que les terroristes
13 albanais travaillaient à l'encontre de leur propre peuple en citant
14 l'exemple de Brest précisément; n'est-ce pas exact ?
15 R. Si.
16 Q. Vous savez que le ministre était farouchement opposé dans ses discours
17 aux groupes terroristes, mais qu'il faisait toujours une distinction très
18 claire entre ces terroristes et la population albanaise; n'est-ce pas exact
19 ?
20 R. Oui.
21 Q. Pouvez-vous confirmer le fait qu'il disait souvent en public, il disait
22 souvent cela en public mais qu'il le disait aussi dans ces communications
23 personnelles ?
24 R. Oui, c'est exact.
25 Q. Excusez-moi, j'ai dit qu'il en parlait en public ?
26 R. Oui.
27 Q. Qu'il disait en public que les Macédoniens de Macédoine étaient soumis
28 à la pression des terroristes comme les Macédoniens; est-ce exact ?
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1 R. Oui.
2 Q. Savez-vous qu'en août 2001 ou vers la fin du mois d'août 2001, les
3 terroristes ont attaqué le restaurant Brioni à proximité du village dont
4 venait le ministre Boskoski, Celopek, où deux de ses voisins ont trouvé la
5 mort ?
6 R. Oui, c'est exact.
7 Q. Est-ce que vous vous êtes rendu au village de Celopek avec le ministre
8 Boskoski ?
9 R. Oui, nous nous sommes rendus à Celopek et nous y avons rencontré des
10 problèmes. Je ne dis pas qu'à ce moment-là quelqu'un ait cherché à nous
11 voler ou que quelqu'un ait insulté le ministre ou les véhicules qui
12 faisaient partie du convoi, mais ça a été problématique dans la mesure où
13 beaucoup de gens, au contraire, voulaient le rencontrer, lui serrer la
14 main, donc nous avons dû finalement ne pas nous en tenir au protocole. Nous
15 nous sommes rendus dans quelques champs qui étaient la propriété du
16 ministre et il s'est adressé à la population locale. Il s'agissait
17 simplement d'Albanais à l'époque et des groupes qui escortaient le ministre
18 avec des gardes du corps.
19 Q. Au moment où il s'est adressé aux Albanais, est-ce que vous avez
20 souvenir de ce qu'il a dit ? N'a-t-il pas dit à ce moment-là que les
21 Macédoniens ne devaient pas réagir aux attaques terroristes en faisant
22 preuve de représailles à l'encontre de la population albanaise ? N'a-t-il
23 pas dit à ce moment-là que les Macédoniens devaient faire tout en leur
24 pouvoir pour maintenir de bonnes relations de voisinage avec leurs voisins
25 albanais; n'est-ce pas exact ?
26 R. Oui, c'est exact.
27 Q. Mais il a également dit, comme il le faisait toujours, qu'il devait y
28 avoir une réaction énergique dans le traitement adressé aux groupes
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1 terroristes qui terrorisaient à la fois la population macédonienne et la
2 population albanaise ?
3 R. Oui.
4 Q. Et comme vous l'avez dit, il rencontrait souvent les Albanais dans le
5 village et ça n'a pas été sa seule rencontre avec les Albanais. Le ministre
6 se rendait dans d'autres régions où il rencontrait la population albanaise;
7 est-ce exact ?
8 R. Oui, c'est exact. Prenons en exemple la situation dont on parle, la
9 maison de Celopek. Par exemple, alors qu'à Celopek la population albanaise
10 était majoritaire, la maison du ministre, de ses parents n'a jamais fait
11 l'objet d'attaques pendant tout le conflit militaire.
12 Q. Merci. Monsieur Trajkovski, si je vous dis que le ministre a bien
13 exprimé son attitude vis-à-vis de la population albanaise fréquemment de
14 cette manière. Alors, je vais maintenant vous présenter la position que le
15 ministre aurait pris pour exprimer sa position vis-à-vis de la population :
16 "Personne ne peut me demander de changer mon éducation, l'éducation que
17 j'ai reçue dans mon foyer, d'exprimer et de ressentir de l'amour pour tous
18 les peuples quelle que soit leur origine ethnique, quelle que soit leur
19 affiliation religieuse, et je les aime vraiment, notamment, tous ceux qui
20 aiment la Macédoine ou, en tout cas, respectent la Macédoine et les
21 Macédoniens.
22 "J'ai grandi avec des Albanais, j'ai grandi avec des Albanais dans
23 mon village natal de Celopek, j'ai passé avec eux les meilleures années de
24 mon enfance et même de ma jeunesse et de l'âge adulte. Nous avions tout
25 simplement des liens d'amitié, nous jouions ensemble. Bien sûr, parfois
26 nous nous battions comme le font tous les enfants, et parfois nous luttions
27 de manière plus sérieuse - souvent c'était moi qui l'emportais - mais il y
28 avait aussi beaucoup de fois où finalement c'était l'autre qui gagnait.
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1 Mais je crois que chez les Albanais, on avait une très bonne impression de
2 moi, et j'étais fréquemment reçu chez des Albanais et ils venaient chez
3 nous et ils se rendaient chez d'autres Macédoniens."
4 Ce que je viens de vous lire, est-ce que c'est la manière dont Ljube
5 Boskoski répondait aux questions fréquentes qui lui étaient adressées en
6 public sur son attitude vis-à-vis des Albanais en Macédoine ?
7 R. Oui, je suis tout à fait d'accord avec ce que vous venez de dire.
8 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, aux fins du
9 compte rendu d'audience, j'ai cité du livre qui s'intitule "Mon combat pour
10 la Macédoine". La pièce P --, en fait, je ne vois pas la cote que porte
11 cette pièce. Pièce pour l'Accusation mais, excusez-moi, je n'ai pas la cote
12 de ce document.
13 Q. La citation dont je viens de donner lecture correspond-elle à quelque
14 chose que vous auriez entendu le ministre dire à de maintes reprises en
15 2001 ?
16 R. Oui, je l'ai entendu dire ça et j'ai senti qu'il vivait ses mots.
17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, le livre
18 auquel je faisais référence porte la cote P402.
19 Q. Est-il exact de dire que le ministre a reçu des lettres de Macédoniens
20 mais également des lettres émanant d'Albanais ?
21 R. Oui, c'est exact.
22 Q. Est-il exact de dire qu'une fois il a même reçu une lettre d'une jeune
23 Albanaise qui lui a écrit parce qu'elle voulait rejoindre les forces
24 constituées d'officiers de police de Macédoine et défendre la Macédoine
25 parce que ses parents étaient nés en Macédoine et elle aussi. Est-ce que
26 vous avez souvenir de cela ?
27 R. Oui, oui, j'en ai souvenir.
28 Q. Est-ce que vous vous souvenez que le ministre Boskoski a conservé cette
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1 lettre avec une grande fierté pendant très longtemps, la lettre venant de
2 cette jeune Albanaise ?
3 R. Oui.
4 Q. Une autre question.
5 Après les élections de 2002, un nouveau pouvoir a été mis en place à la fin
6 de 2002; est-ce exact ?
7 R. Oui.
8 Q. Est-il exact de dire que le ministre ne vous a-t-il pas dit à ce
9 moment-là que Vlado Bucoski, ancien ministre de la Défense de la République
10 de Macédoine, lui avait remis un document de l'armée de la République de
11 Macédoine, un document qui faisait état du fait que l'ordre d'entrer des
12 forces à Ljuboten émanait du président Trajkovski.
13 Avez-vous eu cette conversation avec le ministre ?
14 R. Oui, je me souviens de cette conversation. Comme vous venez de le dire,
15 c'est exact. Je l'ai vérifié.
16 Q. Est-il exact que ce rapport a ensuite été remis par le ministre à Goran
17 Mitevski, qui ensuite l'a remis au nouveau ministre de l'Intérieur, Hari
18 Kostov ?
19 R. Oui, c'est exact.
20 Q. Même si vous avez entendu ces faits de la bouche du ministre, avez-vous
21 l'intime conviction que c'est exact à la lumière du fait que pendant deux
22 ans vous connaissiez la manière dont le président de la république donnait
23 des ordres, et la manière dont parfois il demandait que quelque chose soit
24 fait en outrepassant ses ministres ?
25 R. Oui.
26 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, j'en ai
27 terminé avec mon témoin.
28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
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1 Monsieur Apostolski.
2 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Bonjour, Madame, Messieurs les Juges.
3 Conformément aux principes fixés par la Chambre d'audience, l'équipe de la
4 Défense, associée à l'équipe qui défend Ljube Boskoski, a coordonné ses
5 positions sur ce témoin. Par conséquent, je ne poserai aucune question
6 supplémentaire à ce témoin, et je souscris pleinement aux questions posées
7 par mon éminente consoeur.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Apostolski.
9 Madame Motoike.
10 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
11 Nouvel interrogatoire par Mme Motoike :
12 Q. [interprétation] Monsieur Trajkovski, aujourd'hui à la page 34 du
13 compte rendu d'audience, vous avez dit que c'est la personne importante que
14 vous protégiez qui détermine les fonctions et les tâches relatives à la
15 protection de cette personne importante. Est-ce que ce sont des fonctions
16 et des tâches qui sont afférentes à la protection de la personne en
17 question ?
18 R. Non, pas souvent.
19 Q. Ce que j'aimerais savoir, c'est lorsqu'il y a une personne qui est
20 protégée, quelles sont les mesures qui doivent être prises pour vous
21 acquitter de votre tâche ?
22 R. Vous pourriez répéter la question ? Vous pourriez peut-être reformuler
23 votre question ? Car je ne vous comprends pas.
24 Q. J'avoue que je suis un peu perplexe, je m'en excuse. La personne
25 protégée vous a confié des tâches et des missions. Je me demandais, au
26 quotidien, comment est-ce que cela se traduisait pour vous en pratique ?
27 Qu'est-ce que cela représentait pour vous, ces tâches et ces missions ?
28 R. D'après moi, je reçois un ordre lorsque le ministre de l'Intérieur
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1 m'appelle et me dis que je dois être chez lui à 9 heures. Il y a un autre
2 ordre lorsqu'il appelle sa secrétaire, et qu'il indique qu'à 9 heures ou 10
3 heures la protection personnelle doit être là, ou lorsqu'il donne un ordre
4 à sa secrétaire et qu'il dit à sa secrétaire de convoquer des personnes à
5 une réunion de collège, qu'il s'agisse d'un général ou d'un directeur, peu
6 importe.
7 Q. Donc, vous exécutiez les tâches relatives à sa protection, c'est cela ?
8 R. C'est ce que j'ai dit. Oui, le plus fréquemment, c'est ce que je
9 faisais.
10 Q. A la page 40 du compte rendu d'audience d'aujourd'hui, on vous a posé
11 une question également à propos du collège, qui est évoqué d'ailleurs dans
12 votre déclaration. J'aimerais vous poser une question. Est-ce que d'après
13 ce dont vous souvenez, il y a eu réunion du collège en 2001 ?
14 R. Oui.
15 Q. A la page 45 du compte rendu d'audience d'aujourd'hui, vous avez
16 également indiqué que vous n'avez jamais entendu le ministre Boskoski
17 donner des ordres, en tant qu'ordres donnés par un ministre, et à la page
18 16 vous avez également déclaré que M. Boskoski ne donnait pas des ordres en
19 votre présence lorsque vous vous rendiez avec lui sur le terrain.
20 En tant que ministre de l'Intérieur, il donnait des ordres quand même,
21 n'est-ce pas ?
22 R. Non, ce n'est pas vrai.
23 Q. Mais il y a une seconde, vous venez de me dire -- vous venez de me
24 donner des exemples d'ordres donnés par le ministre de l'Intérieur. Vous
25 avez dit, il vous donnait l'ordre d'être chez lui à 9 heures ou il donnait
26 l'ordre à la secrétaire de demander au personnel de sécurité d'être chez
27 lui à telle ou telle heure. Donc je vous demande si, en tant que ministre
28 de l'Intérieur, M. Boskoski donnait des ordres ?
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1 R. Si vous parlez des ordres que vous venez de mentionner, oui, je
2 répondrai par l'affirmative.
3 Q. On vous a posé des questions à propos d'un incident qui s'est déroulé à
4 Neprosteno dans la région de Tetovo, il s'agissait d'exhumations. Cela se
5 trouve à la page 58 du compte rendu d'audience d'aujourd'hui. Vous avez dit
6 que M. Boskoski, en réponse aux ordres du président, a donné l'ordre que
7 des unités se rendent dans le secteur de Tetovo. Vous souvenez de cela ?
8 R. Non, je ne m'en souviens pas.
9 Q. Bien. Vous avez témoigné à propos d'une conversation que vous avez eue
10 avec le ministre Boskoski, il s'agissait d'un ordre qu'il avait reçu, qui
11 émanait du président, et qui portait sur des exhumations à Neprosteno. Vous
12 vous en souvenez ?
13 R. Oui. Il ne m'en a pas parlé. Il a fait des remarques, je suppose qu'il
14 parlait au téléphone avec quelqu'un, mais j'ai compris lorsqu'il est entré
15 dans le véhicule, qu'il faisait des observations à propos d'un ordre qui
16 avait été donné par le président.
17 Q. Vous avez indiqué à la page 59 du compte rendu d'audience d'aujourd'hui
18 que lorsque le ministre est entré dans la voiture, il a dit qu'il fallait
19 qu'il envoie immédiatement les unités dans le secteur de Tetovo. Est-ce
20 exact ?
21 R. Oui.
22 Q. J'aimerais parler des rapports qui ont été déposés par des personnes du
23 secteur de la sécurité. Vous avez dit à la page 50 que vous et les membres
24 du secteur de la sécurité ne présentaient pas de rapports au ministre
25 adjoint. Est-ce exact ?
26 R. Peut-être une fois, lorsque le véhicule a été attaqué, lorsque le
27 véhicule du ministère de l'Intérieur a été attaqué et endommagé devant le
28 parlement de la République de Macédoine.
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1 Q. Bien.
2 R. Parce que nous pensions que cela faisait partie de son travail et qu'il
3 devait en être informé.
4 Q. Est-ce que quand vous dites que cela "faisait partie de son travail",
5 vous faites référence au ministre adjoint ?
6 R. Au ministre adjoint.
7 Q. Merci, c'est la question que je vous avais posée.
8 Donc si quelque chose se passait lorsque vous étiez de service, et que vous
9 deviez présenter des rapports - je sais que vous nous avez dit que vous
10 aviez présenté un rapport - mais si quelque chose s'était passé et que de
11 ce fait vous auriez dû établir un rapport, ce rapport aurait alors été
12 présenté à la personne que vous protégiez; c'est cela ?
13 R. Je ne sais pas comment répondre à cette question.
14 Q. Bien.
15 R. Je m'excuse, mais je ne vous avais pas bien compris. Vous avez parlé de
16 la personne que je protégeais. Je pensais que vous parliez du ministre
17 adjoint. Oui, si vous parlez de la personne que je protégeais, le ministre,
18 je répondrai par l'affirmative.
19 Q. Donc, si je vous comprends bien, si quelque chose s'était passé qui
20 aurait dû aboutir à un rapport dans le cadre de vos fonctions, c'est un
21 rapport que vous auriez déposé à ce moment-là auprès du ministre Boskoski ?
22 R. Cette situation ne s'est pas présentée, mais en règle générale, le
23 ministre doit être informé ainsi que le ministre adjoint responsable de la
24 sécurité.
25 Q. Bien. Donc, il y avait quand même une méthode permettant d'informer le
26 ministre adjoint également ?
27 R. Ce que je vous dis, c'est que je suppose que c'est ainsi que les choses
28 auraient dû se passer. Cela ne s'est pas passé jusqu'à présent, à
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1 l'exception de ce cas dont je vous ai parlé avec les dégâts provoqués
2 devant le parlement de la Macédoine.
3 Q. Si le ministère de l'Intérieur avait besoin de personnel
4 supplémentaire, est-ce qu'il pouvait vous demander de fournir ce personnel
5 parmi les membres de votre personnel ?
6 R. Est-ce que vous pourriez répéter ?
7 Q. Si en 2001, le ministère de l'Intérieur avait besoin d'effectifs
8 supplémentaires, est-ce qu'il aurait pu demander à utiliser les personnes
9 du secteur de la sécurité ?
10 R. Oui.
11 Q. A la page 69 du compte rendu d'audience d'aujourd'hui, vous avez
12 indiqué que vous aviez reçu des renseignements à propos d'un rapport qui
13 avait été donné à Goran Mitevski. Mais vous n'avez jamais vu ce rapport,
14 n'est-ce pas ?
15 R. C'est exact, je n'avais pas vu le rapport en question.
16 Q. Pour revenir à la page 58 du compte rendu d'audience d'aujourd'hui,
17 vous faisiez référence aux exhumations de Neprosteno, j'aimerais savoir si
18 quelqu'un vous a parlé des éléments de preuve que vous avez apportés
19 aujourd'hui ?
20 R. Si quelqu'un m'a parlé à propos de ce que j'ai dit maintenant ? Non.
21 Mme MOTOIKE : [interprétation] Je vous remercie. Je n'ai plus de questions
22 à poser.
23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous vous remercions. Vous serez
24 heureux d'entendre que vous êtes arrivé au terme de votre déposition. Vous
25 pouvez reprendre le fil de vos activités normales. La Chambre vous remercie
26 d'être venu à La Haye et vous remercie de votre aide.
27 M. l'Huissier va vous faire quitter le prétoire.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci. Tout le plaisir fut pour moi.
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1 [Le témoin se retire]
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je suppose que nous en avons
3 terminé pour l'interrogatoire de témoin aujourd'hui, nous allons donc lever
4 l'audience et nous reprendrons demain à 14 heures 15.
5 --- L'audience est levée à 18 heures 41 et reprendra le mardi 25
6 septembre 2007, à 14 heures 15.
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