Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mardi 10 mars 2009

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.

  5   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] En attendant de faire entrer le

  6   témoin, je voudrais mentionner aux personnes présentes que dans sa décision

  7   du 4 mars sur la liste des pièces de l'Accusation dans la liste 65 ter, la

  8   Chambre a réservé sa décision en ce qui concerne le document 22 car il n'y

  9   avait pas de traduction en anglais. Cette traduction est maintenant

 10   disponible et le document 22, par conséquent, tel que décrit dans la

 11   décision, va désormais être rajouté à la liste 65 ter de l'Accusation.

 12   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos.

 13   [Audience à huis clos]

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 27   [Audience publique]

 28   LE TÉMOIN : TÉMOIN K88 [Reprise]

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  1   [Le témoin répond par l'interprète]

  2   Contre-interrogatoire par M. Djurdjic :

  3   Q.  [interprétation] Bonjour, Témoin. Je m'appelle Veljko Djurdjic, je fais

  4   partie de l'équipe de la Défense de l'accusé Vlastimir Djordjevic. Il y a

  5   Marie O'Leary avec moi, qui est également membre de l'équipe; Dragomir

  6   Djordjevic, qui est le principal conseil de la Défense, est absent. Nous

  7   parlons tous les deux la même langue, par conséquent je vais vous demander

  8   de ne pas chevaucher avec ce que je dis car cela rendrait la tâche de

  9   l'interprétation impossible. Donc faites attention. Ne commencez à parler

 10   qu'une fois que le compte rendu est déjà dactylographié, et moi je vais

 11   m'efforcer de faire la même chose.

 12   Est-ce que je peux vous appeler Monsieur le Témoin ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Merci.

 15   J'ai examiné les différentes déclarations que vous avez faites, et il y a

 16   quelque chose qui a attiré mon attention. Vous avez fait une déclaration

 17   auprès des enquêteurs du bureau du Procureur depuis le mois d'avril 2005

 18   jusqu'au mois de janvier 2006. Est-ce que vous pouvez m'expliquer comment

 19   cela a pu être le cas ?

 20   R.  Tout d'abord, au mois d'avril j'ai fait une déclaration. Je crois que

 21   cela s'est déroulé sur deux jours, donc à deux occasions. Ensuite nous

 22   avons attendu qu'il y ait la traduction en langue serbe. Je crois que c'est

 23   pour cela que le temps s'est écoulé. D'ailleurs, je pense qu'il y a eu

 24   également une erreur ou quelque chose a été perdu, je crois que c'était un

 25   croquis que j'avais dessiné. Puis j'ai redessiné ce croquis. Je crois que

 26   c'est cela qui s'est passé -- je veux dire quant à la deuxième fois en 2006

 27   -- je crois que c'est en 2006, n'est-ce pas ?

 28   Q.  Merci. Je veux m'intéresser à la chose suivante : pendant les deux

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  1   premiers jours que vous avez fait votre déclaration, est-ce que vous l'avez

  2   signée cette déclaration que vous aviez donnée ?

  3   R.  Non, je ne l'ai pas fait parce que c'était en langue anglaise. C'est

  4   une langue que je ne comprends pas, donc je n'ai pas voulu la signer en

  5   anglais.

  6   Q.  Si je vous ai bien compris, six mois plus tard, qu'est-ce que vous avez

  7   signé, quelle version ?

  8   R.  La version en langue serbe.

  9   Q.  Merci. Vous dites que quelque chose a été perdu. Pouvez-vous me

 10   l'expliquer, s'il vous plaît ?

 11   R.  Oui, oui, c'était la dernière page. C'était un croquis de la scène,

 12   simplement un petit dessin que j'avais fait. Est-ce qu'il a été perdu ? Je

 13   ne le sais pas. Je ne sais pas quelle est l'explication derrière ceci, je

 14   l'ai refait exactement comme je l'avais fait la première fois, puis il y a

 15   eu les changements lors de la traduction avec lesquels je n'étais pas en

 16   accord. Je pensais que la traduction n'était pas bonne. Je voulais dire ce

 17   que j'avais réellement dit lorsque j'ai fait ma déclaration. Donc c'étaient

 18   des questions de petite envergure. Cela a été fait en langue serbe, et

 19   c'est cette version-là que j'ai signée.

 20   Q.  Donc la première fois que vous avez vu la traduction c'est en 2006,

 21   n'est-ce pas ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Ensuite vous avez eu un certain nombre d'objections quant au contenu de

 24   la déclaration que vous aviez signée en serbe, la traduction ?

 25   R.  Oui. Je ne me souviens plus très bien quoi, mais il y avait quelque

 26   chose qui en fait n'était pas essentiel, qui aurait pu avoir un effet

 27   important. Plus tard, la personne qui m'a posé des questions ne savait pas

 28   la différente entre "komandant" et "komandir," qui est une différence très

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  1   importante dans notre langue.

  2   Q.  Maintenant je voudrais vous demander de répondre aux questions

  3   simplement si vous avez été le témoin personnel de quelque chose, et si

  4   vous ne le savez pas, dites que vous ne le savez pas. Si vous ne comprenez

  5   pas, précisez-le, et je reformulerai la question, si j'en suis capable.

  6   Vous êtes né en Croatie ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  C'est là que vous avez fait vos études ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Dites-moi, est-ce que vous avez effectué votre service militaire ?

 11   R.  Non.

 12   Q.  Pouvez-vous nous expliquer les raisons pour lesquelles vous n'avez pas

 13   effectué votre service militaire ?

 14   R.  J'ai fait mon école secondaire pour l'intérieur du travail de police à

 15   Zagreb, c'est un cursus de quatre ans; et pendant ce cursus il y a une

 16   formation militaire, qui est plus tard reconnue comme étant l'équivalent du

 17   service militaire.

 18   Q.  Merci. Dites-moi, à quel moment avez-vous terminé vos études finalement

 19   ?

 20   R.  En 1980, j'ai terminé mes études et j'ai commencé à travailler, ensuite

 21   j'ai reçu une formation spécialisée sur le tas à Zagreb. Je crois que

 22   c'était en 1986.

 23   Q.  Lorsque vous m'avez parlé de 1980, est-ce que c'était ça la fin de vos

 24   études à l'école de police ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Ensuite vous avez fait une formation supplémentaire qui durait un an,

 27   n'est-ce pas ?

 28   R.  Oui, c'était en 1986. C'était un cours spécialisé pour la police

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  1   scientifique.

  2   Q.  Est-ce que je suis exact lorsque je dis que vous n'avez pas fait

  3   d'école post-secondaire ?

  4   R.  Non, je n'ai pas fait d'école post-secondaire.

  5   Q.  Est-ce que vous avez lu très attentivement la déclaration en serbe que

  6   vous avez signée en janvier 2006 ?

  7   R.  Oui, et c'est vrai qu'à un moment donné ils traitent mon école comme

  8   étant une école post-secondaire; mais en réalité, cette formation d'une

  9   année était considérée comme une formation post-secondaire, c'est peut-être

 10   de cette manière-là que ça a été exprimé dans la traduction également.

 11   Q.  Compte tenu de l'éducation que vous avez reçue, vos études, vous étiez

 12   sous-officier quant à ce qui est de votre grade ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Si vous aviez suivi des études post-secondaires, vous auriez pu être

 15   officier à proprement parler, n'est-ce pas ?

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 27   Q.  En quelle année ?

 28   R.  En 1991. Je crois que c'était le 19 août. Il y avait un conflit armé

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  1   dans la zone autour de Daruvar, Pakrac. Je suis venu à mon travail et la

  2   Garde patriotique m'ont fait prisonnier. Ils avaient pris possession du

  3   commissariat de police pendant la nuit, et j'ai été détenu là pendant trois

  4   jours. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais j'ai été relâché. Ma

  5   famille était déjà en Serbie et moi je m'y suis également rendu. Bien

  6   entendu, c'est à ce moment-là que j'ai perdu mon travail, je suppose que

  7   c'est ce à quoi vous vouliez en venir avec votre question.

  8   Q.  Est-ce qu'il est exact de dire que vous n'êtes plus retourné en Croatie

  9   ?

 10   R.  Non, je ne suis jamais revenu en Croatie depuis.

 11   Q.  Vous aviez ensuite eu un poste au MUP de Serbie, n'est-ce pas ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Pouvez-vous me dire auprès de quelle unité organisationnelle vous avez

 14   été affecté, et où se trouvait le siège de cette unité ?

 15   R.  J'ai eu un travail au SUP de la ville de Belgrade. Comment l'exprimer ?

 16   C'était la brigade de police, c'est l'unité organisationnelle où j'ai eu un

 17   poste. Cela fait partie de la police de Belgrade.

 18   Q.  Merci. A cette époque, on l'appelait la Brigade de la Milicija, n'est-

 19   ce pas ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Tout ce que vous décrivez ici, avant d'être transféré à la SAJ, c'est

 22   ce qui s'est passé dans cette unité-là, n'est-ce pas ?

 23   R.  Oui. J'y suis resté environ deux ans et demi.

 24   Q.  Merci. Dites-moi, qu'est-ce que c'était comme type d'annonce pour ce

 25   poste, est-ce que c'était interne ou externe, pour les besoins de la SAJ ?

 26   R.  A ce moment-là, la SAJ s'est transférée depuis l'aéroport et est venue

 27   à l'endroit où elle est jusqu'à ce jour. Il s'agit d'un local assez

 28   important et il fallait davantage de logistique et de sécurité.

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  1   Je me suis présenté à travers un de mes amis, un policier, et j'ai demandé

  2   à pouvoir parler au commandant de l'époque de la SAJ, Zivko Trajkovic. Ils

  3   ont fait quelques vérifications, et j'ai pu rentrer à la SAJ. C'était une

  4   décision très simple de me transférer depuis une unité organisationnelle à

  5   une autre.

  6   Q.  Ce qui m'intéresse est de savoir s'il s'agissait d'un poste qui a été

  7   affiché de manière interne et, si c'est le cas, comment vous en avez eu

  8   vent ?

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 16   Q.  Cela s'est passé où ? Où est-ce que vous avez eu cet entretien ?

 17   R.  Au MUP, là où il avait le commandant de la SAJ pour toutes les unités

 18   spéciales de la Serbie, dans le bureau du commandant.

 19   Q.  Dites-moi, est-ce que d'autres personnes ont été assumées en même temps

 20   que vous ?

 21   R.  Oui, il y en a eu d'autres à la même époque. Ce n'était peut-être pas

 22   par cycles réguliers. C'était dans l'espace d'un mois ou deux.

 23   Q.  Tous ont fait l'objet d'un entretien avant d'être assumés ?

 24   R.  Probablement.

 25   Q.  Vous étiez déjà policier, vous travailliez auprès de la brigade ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Auprès de la Brigade de la Milicija à Belgrade. Et --

 28   Est-ce que vous faisiez déjà partie de la police, est-ce que vous aviez

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  1   déjà une accréditation en matière de sécurité ou fallait-il quelque chose

  2   de supplémentaire ?

  3   R.  Je parle informellement maintenant. Je crois qu'il y a eu des

  4   vérifications supplémentaires, parce que je ne sais pas combien de temps

  5   s'est écoulé entre le moment où j'ai eu mon entretien avec le commandant

  6   Trajkovic jusqu'au moment où la décision de m'assumer a été faite. D'après

  7   l'entretien que j'ai eu avec Trajkovic, il m'a posé des questions, est-ce

  8   que j'avais été membre de groupes paramilitaires, les hommes d'Arkan ou

  9   quelque chose de ce type. Puisque je venais de la Croatie, il m'a dit que

 10   si jamais il apprenait que j'avais été membre d'une de ces unités, il ne

 11   pourrait pas le tolérer et qu'il n'aurait pas besoin de moi. Il l'a dit

 12   tout à fait ouvertement pendant l'entretien, et je pense qu'à travers

 13   certaines personnes, peut-être la sécurité d'Etat, ils ont sans doute fait

 14   un certain nombre de vérifications, oui.

 15   Q.  Merci. Est-ce qu'une telle unité existait en Croatie également ?

 16   R.  Oui, tout à fait. Une unité tout à fait identique.

 17   Q.  Voici ce qui m'intéresse maintenant : vous parlez de l'histoire de

 18   cette unité mais je ne connais pas cette histoire. A l'époque, est-ce que

 19   vous étiez au courant de l'histoire de cette unité dans laquelle vous avez

 20   assumé ?

 21   R.  Oui, je la connaissais. C'est ce que nous apprenions. Nous apprenions

 22   tout ce qu'il y avait à savoir sur les origines de l'unité en Croatie, en

 23   Serbie, comment ces unités ont été formées. Toutes ont été créées à peu

 24   près à la même époque, ont été établies à la même époque. C'était l'une des

 25   questions qu'on nous posait dans le cadre de cette proposition, qui a été

 26   faite lorsqu'on présentait la structure de l'unité et son histoire. C'est à

 27   peu près de cela que j'ai parlé, bien que j'ai trouvé cela un petit peu

 28   étrange dans mon cas. Connaître l'histoire de l'unité, c'est quelque chose

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  1   de général, mais j'ai dit ce que je savais, peut-être que je n'ai pas été

  2   assez détaillé, je ne suis pas historien. Mais je savais en tout cas

  3   quelque chose.

  4   Q.  Vous avez dit que des gens de "Human Rights Watch" vous posaient des

  5   questions ?

  6   R.  Il y a le tableau de la chaîne de commandement de la SAJ avec les noms,

  7   qui faisait quoi. Radovan Stojicic et puis le reste, la structure de la

  8   SAJ. Je crois que le but était de savoir exactement où je me trouvais dans

  9   la chaîne de commandement, ou plutôt c'était ça qui était le but. Les noms

 10   et prénoms de toutes les personnes y étaient marqués, toutes les personnes

 11   qui avaient des postes. Je n'avais rien à rajouter ni à réfuter.

 12   Q.  Comment se fait-il que vous saviez que c'était un document de "Human

 13   Rights Watch" ?

 14   R.  Je crois qu'on me l'a dit, je ne suis pas sûr.

 15   Q.  Ai-je raison de dire que vous avez passé en vue le document et que vous

 16   avez affirmé que l'organigramme tel que présenté était exact, en effet ?

 17   R.  Les structures étaient assez bien reflétées du principal commandant

 18   vers les unités, il y avait Pristina, Novi Sad et Belgrade dans les SAJ.

 19   Q.  Merci. Vous avez cité le nom de Radovan Stojicic et le fait  que vous

 20   ayez vu son nom là. Où avez-vous vu son nom, dans quel organigramme ?

 21   R.  Ç'était précédemment lorsqu'il était un des commandants du SAJ, je

 22   crois avoir vu son nom là, il se peut que je me trompe. Je me réfère là à

 23   l'historique du SAJ tel que présenté là.

 24   Q.  Non, vous avez dit que vous avez vu le nom de Radovan Stojicic, et vous

 25   venez de nous confirmer qu'il était bien un commandant du SAJ pendant un

 26   certain temps là dans ce document. Dites-moi, je vous prie, y avait-il des

 27   noms d'autres commandants de SAJ présentés là ?

 28   R.  Oui, Zivko Trajkovic qui l'a remplacé comme commandant, qui est resté

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  1   commandant de l'ensemble des unités de SAJ et de tout le SAJ pendant la

  2   période.

  3   Q.  Merci. Tout l'organigramme avec les noms vous a été présenté ?

  4   R.  Oui, y compris la structure de la chaîne de commandement.

  5   Q.  Merci. Vous venez de me dire qu'il y a une différence entre "komandir"

  6   et "komandant." Vous venez de citer trois unités du SAJ, vous dites que M.

  7   Trajkovic assumait le commandement de toutes ces unités. A qui apparteniez-

  8   vous dans cette structure ?

  9   R.  J'appartenais à la SAJ de Belgrade.

 10   Q.  Lorsque vous y avez été intégré pour la première fois, où se trouvait

 11   le QG de votre unité ?

 12   R.  Batajnica, le voisinage du 13 mai. Voilà comment il s'appelait, et il y

 13   reste toujours aujourd'hui.

 14   Q.  Ai-je raison de dire que vous êtes allé travailler là à Batajnica, et

 15   c'est là que vous avez fait votre travail ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Dites-moi, si je vous ai bien compris, vous avez dit il y a quelques

 18   instants que le QG de l'ensemble de toutes les unités se trouvait à ?

 19   R.  Kneza Milosa.

 20   Q.  Kneza Milosa. Savez-vous combien d'hommes il y avait, quelle était la

 21   structure des unités à Kneza Milosa ?

 22   R.  Lorsque j'y suis arrivé, je suis devenu membre de l'unité, Trajkovic

 23   était le commandant, il y avait son adjoint, une secrétaire, et un

 24   chauffeur ou un coursier.

 25   Q.  Le commandant Trajkovic vous donnait-il des ordres ?

 26   R.  Non, j'étais loin en bas de la chaîne de commandement, et mes

 27   supérieurs immédiats me donnaient des ordres.

 28   Q.  S'il vous plaît, ne prononcez pas de noms sans y avoir été invité.

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  1   R.  Très bien.

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 13   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Alors là, vous tournez autour

 14   d'informations qu'il serait peut-être préférable de ne pas diffuser. Je

 15   crois qu'à présent nous franchissons la ligne, il faudrait peut-être passer

 16   à huis clos partiel si vous allez explorer cela davantage.

 17   M. DJURDJIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président,  j'avais

 18   l'intention de demander que l'on passe à huis clos partiel sur la question

 19   des "komandir."

 20   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

 21   [Audience à huis clos partiel]

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 11   [Audience publique]

 12   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

 13   M. DJURDJIC : [interprétation]

 14   Q.  Est-ce que j'ai raison de dire que vous n'étiez pas présent au centre

 15   lorsque les camions ont été amenés ?

 16   R.  En effet, je n'étais pas présent.

 17   Q.  Est-ce que j'ai raison de dire que votre "komandir" vous a informé

 18   lorsque vous deviez vous rendre au centre à partir de l'emplacement

 19   précédent ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Merci. Vous n'avez pas de connaissances directes ou même de la

 22   provenance des camions qui sont arrivés au centre de Batajnica, n'est-ce

 23   pas ?

 24   R.  En effet, je n'en ai pas.

 25   Q.  Merci. Au paragraphe 35, vous faites mention d'une personne qui était

 26   membre du DB et que vous avez parlé avec cette personne ?

 27   R.  Oui, en effet, mais c'est un peu simplifié. Le texte dit un gars de la

 28   sécurité d'Etat de Kosovo, DB. Je ne sais même pas s'il y avait un

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  1   organisme qui s'appelait le DB du Kosovo. Il y avait un homme qui avait

  2   environ 35 ans, qui est venu avec une Mercedes, j'étais un peu mécontent.

  3   C'était une Mercedes sans plaque d'immatriculation, j'étais assez agacé

  4   parce que j'avais beaucoup de choses à faire. Il y a eu un conflit oral et

  5   il a dit faites attention. Je ne l'avais pas écrit, ici. Il a dit faites

  6   attention que l'ombre ne vous enveloppe pas. Il avait des cheveux assez

  7   longs, il portait un manteau, il avait l'allure d'un détective, un dur.

  8   Vous savez, à l'époque, tout le monde était déplacé, il n'y avait

  9   personne dans la zone, il n'y avait pas de militaires, il n'y avait

 10   personne. De temps en temps, les gens venaient et ils avaient un objectif.

 11   Il se promenait dans ce véhicule et sa tâche était accomplie. Je n'ai

 12   jamais su qui il était, je ne fais qu'exprimer une hypothèse ici.

 13   Q.  Est-ce que j'ai raison de dire que vous ne savez pas si les camions, le

 14   long de la route jusqu'à la base, avaient une escorte ou pas ?

 15   R.  Je ne sais pas comment ils sont venus, s'ils avaient une escorte ou

 16   pas. J'avais fort peu de contacts avec les chauffeurs. Peut-être avec deux

 17   ou trois d'entre eux. Vous savez, on n'a pas vraiment discuté de cela, on

 18   n'en avait pas le temps.

 19   Q.  Merci. Avez-vous vu un chauffeur qui portait l'uniforme civil ou plutôt

 20   en tenue civile ?

 21   R.  Oui, il y avait un homme assez âgé ou d'âge moyen, je me souviens de

 22   lui puisqu'il avait un camion tout neuf. Il avait prétendu que c'était son

 23   propre camion, sa propriété privée. Je me suis posé la question de savoir

 24   si ce travail se faisait avec un camion de ce type, mais comme je vous l'ai

 25   dit, nous étions en guerre et on n'avait pas le choix.

 26   Q.  Merci. Dites-moi, est-ce que les bombardements avaient été intensifs

 27   dans cette partie de la ville, puisque c'est là où se trouvait l'aéroport ?

 28   R.  Oui, en effet. L'aéroport était bombardé chaque jour, sans préavis,

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  1   comme ça. D'ailleurs, on se disait entre nous que quand ils ne savaient pas

  2   où pilonner, ils ont tout simplement bombardé l'aéroport de Batajnica,

  3   c'était habituel. Il y avait tout le temps des explosions.

  4   Q.  Est-ce que j'ai raison de dire que vous avez brûlé des pneus afin

  5   d'empêcher les avions de l'OTAN de vous situer, pour ne pas qu'ils puissent

  6   vous bombarder ?

  7   R.  Oui. Est-ce que vous permettez que j'explique cela en quelques mots ?

  8   Lorsque je me suis rendu au Kosovo, j'ai été surpris de constater que près

  9   des ponts les gens faisaient des feux avec de la paille ou avec des pneus

 10   ou tout autre chose, et j'ai posé la question à un soldat pour savoir

 11   pourquoi ils faisaient cela. Il m'a expliqué que lorsqu'il y a beaucoup de

 12   fumée, quand vous faites brûler des pneus, par exemple, ou de la paille

 13   humide, cela permet de masquer la vue. Autrement dit, le pilote n'a plus de

 14   contact visuel à partir de son avion, il ne peut pas me situer. Puisque je

 15   travaillais avec une machine qui chauffait beaucoup, nous avions fait la

 16   même chose. On s'est dit pourquoi ne pas faire cela ? Une forme de

 17   protection, si l'on veut. C'était quelque chose de psychologique pour nous,

 18   car cela n'apportait pas véritablement une protection.

 19   Q.  Merci. Est-ce que j'ai raison de dire que les cadavres que vous avez

 20   enterrés dans les fosses n'ont pas été brûlés ou que vous ne les avez pas

 21   brûlés d'aucune manière ? 

 22   R.  En effet.

 23   Q.  Est-ce que j'ai raison de dire que vous avez touché des per diem

 24   lorsque vous vous rendiez au Kosovo pour raison officielle et que vous y

 25   restiez un jour ou deux ?

 26   R.  Oui, en effet, c'était l'habitude. Lorsqu'on quittait la base ou

 27   l'endroit où on travaillait pour une durée supérieure à 12 heures, selon le

 28   règlement, on avait droit à un per diem.

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  1   Q.  Merci. Est-ce que j'ai raison de dire que lorsque vous travailliez au

  2   siège de votre organisation, vous ne touchiez pas autre chose que le

  3   salaire ?

  4   R.  Oui, en effet, on ne touche que le salaire. C'est l'habitude.

  5   Q.  Merci. Est-il vrai --  Oui, en effet. Je vous remercie, Monsieur le

  6   Président, j'en ai terminé.

  7   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Maître Djurdjic.

  8   Monsieur Neuner, avez-vous des questions ?

  9   M. NEUNER : [interprétation] J'ai juste quelques questions.

 10   Nouvel interrogatoire par M. Neuner : 

 11   Q.  [interprétation] Aujourd'hui, on vous a posé des questions sur le JSO.

 12   Est-ce que vous pouvez nous expliquer de quoi il s'agit ?

 13   R.  JSO ? C'est une unité d'opération spéciale. C'est une abréviation.

 14   Q.  En 1999, qui était le commandant de cette unité, si vous le savez ?

 15   R.  Je crois que c'était Lukovic, Milorad Ulemek Lukovic ou on l'appelait

 16   par un surnom Legija. C'est comme ça qu'on l'appelait, je ne suis pas sûr

 17   de connaître son vrai nom.

 18   Q.  Est-ce que vous savez à qui rendait des comptes M. Milorad Lukovic en

 19   1999 ?

 20   R.  S'ils faisaient partie de la sécurité d'Etat, vraisemblablement c'était

 21   au chef de la sécurité de l'état, s'il y avait une sécurité de l'Etat à

 22   l'époque -- il y en avait en effet.

 23   Q.  Quand vous ne connaissez pas la réponse, vous n'êtes pas obligé de

 24   répondre. Savez-vous qui était le chef de la sécurité de l'état en 1999 ?

 25   R.  Je crois que c'était Radomir Markovic, mais je n'en suis pas

 26   parfaitement certain.

 27   Q.  On vous a posé des questions sur les chauffeurs qui avaient amené les

 28   camions à Batajnica - et c'est à la page 23 du procès-verbal de l'audience

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  1   aujourd'hui - vous avez dit que vous avez eu deux ou trois contacts avec

  2   ces chauffeurs. Pouvez-vous me dire quand vous avez eu la première fois un

  3   contact avec les chauffeurs de camions qui amenaient les cadavres ?

  4   R.  J'en ai rencontré deux brièvement. Sur le schéma, c'est-à-dire le

  5   véhicule numéro 4, les gens qui étaient dans ce véhicule avaient un

  6   problème, il y a eu une panne, un problème de carburant. J'ai été en

  7   contact avec eux. Ils ont été obligés de ramener le camion, et cetera. Il a

  8   fallu organiser la réparation du véhicule et des choses comme cela.

  9   Q.  Pouvez-vous me dire où vous les avez rencontrés, là-bas à Batajnica sur

 10   la base ?

 11   R.  Oui. Sur la base, en effet.

 12   Q.  Ces deux hommes, que portaient-ils lorsque vous les avez rencontrés ?

 13   R.  Je ne suis pas sûr d'avoir compris votre question. Que portaient-ils ?

 14   Vous voulez dire leurs vêtements ou ce qu'ils portaient dans la main ?

 15   Q.  Quel type de vêtements portaient-ils ?

 16   R.  Ils portaient l'uniforme de camouflage bleu de la police, c'était

 17   l'uniforme d'intervention qu'on utilise encore aujourd'hui, l'uniforme

 18   standard de la police. J'aimerais ajouter qu'ils n'avaient pas d'armement à

 19   canon court ni à canon long.

 20   Q.  Pouvez-vous me dire combien de temps ces chauffeurs restaient à la base

 21   de Batajnica ?

 22   R.  Ils étaient là très brièvement. Je crois qu'ils ont été hébergés dans

 23   un de nos hôtels en ville. Nous avions des hôtels de la police, si vous

 24   voulez. Ils sont restés aussi longtemps que les camions étaient en

 25   réparation et que l'on trouve du carburant. Deux ou trois jours, je dirais.

 26   Q.  Vous avez parlé d'hôtel de la police. Pouvez-vous me dire ce que vous

 27   entendez par là ? Où est-ce que les chauffeurs de ces camions logeaient

 28   pendant ces deux ou trois jours ?

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  1   R.  L'hôtel de la police, c'est là où les policiers célibataires

  2   séjournaient. C'est comme tout autre hôtel, il y avait des chambres, un

  3   restaurant. Je ne sais pas si le MUP en était le propriétaire ou si le MUP

  4   louait le bâtiment. Je ne connais pas les détails, mais à chaque fois que

  5   nous avions des gens de passage, ils étaient hébergés à cet endroit. C'est

  6   une auberge pour célibataires, si vous le voulez.

  7   Q.  Où se trouvait cet hôtel, dans quelle ville ?

  8   R.  A Belgrade. C'est encore là.

  9   Q.  Vous disiez que vous aviez trois à quatre contacts dans votre

 10   déclaration. Vous venez de parler d'une instance de contacts avec ces

 11   chauffeurs, pouvez-vous me parler des autres contacts, les deux ou trois

 12   autres contacts ? A quel moment cela s'est produit ?

 13   R.  Vous parlez des mêmes chauffeurs dont on parlait tout à l'heure ?

 14   Q.  J'essaie de savoir si vous avez eu trois ou quatre contacts avec les

 15   deux hommes, les mêmes hommes ou s'il y en avait d'autres. Vous avez dit

 16   dans votre déclaration qu'il y avait plusieurs camions qui sont arrivés.

 17   R.  Oui, oui. Nous parlons des deux hommes qui avaient une panne de

 18   véhicule. J'ai échangé quelques phrases avec un homme qui portait des

 19   vêtements civils, un homme d'un certain âge. Il avait un camion tout neuf

 20   puis un autre chauffeur qui amenait un camion réfrigéré. C'était un homme

 21   plus jeune. Si vous parlez de contact social avec eux, je n'ai fait

 22   qu'échanger quelques mots.

 23   Q.  Vous venez de parler d'un camion réfrigéré, s'agissait-il d'un camion

 24   qui contenait également des cadavres ou est-ce qu'il y avait d'autres

 25   choses dans le camion, si vous le savez ?

 26   R.  C'était un camion à remorque qui avait une trentaine d'années, on dit

 27   que c'est un camion réfrigéré puisqu'il permet de transporter des choses

 28   qui ont besoin d'être réfrigérées, toute sorte de chose. Quelle était votre

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  1   question exactement ? Je ne m'en souviens plus.

  2   Q.  A cette occasion, lorsque vous avez rencontré un chauffeur qui

  3   conduisait un camion réfrigéré, saviez-vous quelle marchandise il

  4   transportait ou ce qu'il y avait dans le camion ?

  5   R.  Il ne me l'avait pas dit. Lorsque nous l'avons ouvert, j'ai vu qu'il y

  6   avait de la terre noire, trois ou quatre mètres cubes de terre, mais

  7   l'odeur qui en sortait me faisait penser à des cadavres, mais je n'en ai

  8   pas vus. Cela m'étonnait cependant qu'un si gros camion soit utilisé pour

  9   transporter trois mètres cubes de terre seulement.

 10   Q.  Pouvez-vous me dire quels vêtements portait le chauffeur de ce camion

 11   réfrigéré ?

 12   R.  Il portait une tenue de camouflage de la police, et je ne pense pas

 13   qu'il portait d'armement. En tout cas, je n'en ai pas vu.

 14   M. NEUNER : [interprétation] Est-ce que nous pouvons voir la pièce 325 sur

 15   le prétoire électronique, s'il vous plaît, afin que le témoin puisse la

 16   visualiser.

 17   Q.  Vous avez déjà vu cette planche auparavant. En attendant que le

 18   document arrive à l'écran, d'abord, est-ce que vous vous souvenez quels

 19   vêtements portaient les deux chauffeurs dont vous avez parlé il y a

 20   quelques instants ? Je ne parle pas du chauffeur du camion réfrigéré, je

 21   parle des deux chauffeurs du premier camion.

 22   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Djurdjic.

 23   M. DJURDJIC : [interprétation] A moins que je ne me trompe, le témoin a dit

 24   que l'un d'eux portait des vêtements alors que les autres portaient tous le

 25   même uniforme. Alors je crois que cette question n'a pas lieu d'être.

 26   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois que M. Neuner essaie

 27   d'identifier l'uniforme porté. Cela me paraît pertinent.

 28   Monsieur Neuner, poursuivez.

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  1   M. NEUNER : [interprétation]

  2   Q.  Pouvez-vous nous dire si vous reconnaissez les photos ou les uniformes

  3   que vous voyez ici ? Les deux chauffeurs portaient un uniforme, est-ce

  4   qu'il y a dans ces photos l'une d'entre elles qui correspond à l'uniforme,

  5   et dites-moi le numéro de cette photo, s'il vous plaît.

  6   R.  Le numéro 4.

  7   Q.  Dernière question : qu'en est-il de l'uniforme porté par le chauffeur

  8   du camion réfrigéré, est-ce que son uniforme ressemble à l'un des uniformes

  9   présentés ici ? Pouvez-vous me dire le numéro, s'il vous plaît.

 10   R.  C'est le numéro 4, mais il n'avait que la chemise et le pantalon sans

 11   la ceinture et les armes.

 12   M. NEUNER : [interprétation] Je n'ai plus de questions.

 13   [La Chambre de première instance se concerte]

 14   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous serez heureux

 15   de savoir que votre déposition termine là et nous avons également vos

 16   dépositions écrites qui nous permettront de réfléchir.

 17   Nous vous remercions d'être venu ici pendant plusieurs jours et nous vous

 18   remercions de votre aide. Vous êtes maintenant libre de partir et de

 19   rejoindre vos activités habituelles. Nous vous remercions.

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci beaucoup.

 21   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel, s'il vous plaît.

 22   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos.

 23   [Audience à huis clos]

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 11   --- L'audience est levée à 13 heures 47 et reprendra le mercredi 11

 12   mars 2009, à 9 heures 00.

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