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1 Le lundi 10 juillet 2006
2 [Conférence de mise en état]
3 [Audience publique]
4 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 12 heures 35.
6 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour à toutes et à tous.
7 Monsieur le Greffier, veuillez, s'il vous plaît, annoncer l'affaire.
8 M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Juge. Affaire IT-98-
9 29/1-PT, le Procureur contre Dragomir Milosevic.
10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup.
11 M. Milosevic est dans le prétoire ?
12 Monsieur Milosevic, êtes-vous en mesure de suivre et de comprendre les
13 débats dans une langue idoine ?
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, je vous entends et je vous comprends.
15 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous pouvez rester assis même quand
16 vous prenez la parole. Merci beaucoup, vous pouvez vous rasseoir.
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vais demander aux parties de se
19 présenter, à commencer par l'Accusation.
20 M. AKERSON : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Juge. David Akerson. Je
21 représente le bureau du Procureur. Je suis ici avec Manoj Sachdeva,
22 substitut du procureur et Mme Blazevic, notre assistante.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
24 Pour M. Milosevic ?
25 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Juge. Je m'appelle
26 Branislav Tapuskovic. Je suis avocat de mon état. Je suis ici pour défendre
27 M. Dragomir Milosevic et je suis assisté par l'avocate Branislava
28 Isailovic, qui fait partie du barreau de Paris.
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1 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup, Maître Tapuskovic.
2 Conformément à l'article 65 bis du Règlement de procédure et de preuve du
3 Tribunal, la Chambre de première instance, ou un Juge de première instance
4 convoque une Conférence de mise en état dans les 120 jours de la
5 comparution initiale de l'Accusé, ceci afin d'organiser les échanges entre
6 les parties, de façon à assurer la préparation rapide du procès et
7 également pour examiner l'état d'avancement de l'affaire et donner à
8 l'accusé la possibilité de soulever les questions s'y rapportant, notamment
9 son état de santé mentale et physique.
10 J'espère que tout le monde dispose d'un exemplaire de l'ordre du jour de
11 cette conférence. Est-ce que vous en avez une, Monsieur Akerson ?
12 M. AKERSON : [interprétation] Non, Monsieur le Juge.
13 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Tapuskovic, vous ? Vous avez un
14 exemplaire de l'ordre du jour ? Bien. Dans ces conditions, je vais donner
15 lecture de chacun des points figurant à l'ordre du jour au fur et à mesure.
16 Est-ce qu'il y a des requêtes pendantes ? Si j'ai bien compris, une requête
17 a été déposée par l'accusé aux fins de mise en liberté provisoire. Je ne
18 sais pas quand cette requête a été déposée, puisque c'est ce matin que j'ai
19 appris son existence. J'imagine que l'Accusation doit toujours y répondre
20 avant qu'une décision ne soit rendue. Est-ce que j'ai raison ?
21 M. AKERSON : [interprétation] Oui. Nous avons préparé une réponse écrite
22 qui va être déposée très brièvement.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
24 C'est la seule requête qui soit encore en suspens.
25 Lors de la dernière Conférence de mise en état, le 28 mars 2006,
26 l'Accusation a déclaré que 424 pièces à conviction étaient encore en phase
27 de traduction ou n'avaient pas encore été traduites. Quelle est la
28 situation actuellement ?
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1 M. AKERSON : [interprétation] Monsieur le Juge, si je comprends bien ce
2 point figurant à l'ordre du jour, il s'agit de pièces à conviction en
3 anglais qui doivent être traduites --
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] En serbo-croate.
5 M. AKERSON : [interprétation] Oui. Nous nous sommes entretenus à plusieurs
6 reprises avec les conseils de la Défense au sujet de ces pièces à
7 conviction et nous avons demandé aux conseils de la Défense de demander
8 eux-mêmes cette demande de traduction et ceci pour les quelques raisons que
9 je vais énumérer. La première raison c'est que conformément au Règlement
10 nous n'avons pas l'obligation de traduire les pièces en anglais en croate,
11 si bien que nous ne le faisons pas pour le bureau du Procureur. Il y a
12 beaucoup d'autres documents dont nous sommes censés demander la traduction.
13 D'autre part, il ne s'agit pas ici d'une traduction faite pour la Chambre,
14 puisque ces pièces sont en anglais elles peuvent être comprises des Juges.
15 Ces documents, ils doivent être traduits si c'est vraiment le cas, pour la
16 Défense. Nous avons rencontré les conseils de la Défense à deux reprises,
17 nous avons parlé de cette question et il me semble que les conseils de la
18 Défense ont accepté de faire eux-mêmes leur demande et de s'en occuper, car
19 de cette manière, ils peuvent insister sur la priorité de cette traduction,
20 car nous ignorons quels sont les documents qui doivent être traduits avant
21 les autres. Ceci étant dit, nous sommes prêts à apporter à la Défense toute
22 l'aide nécessaire dans la mesure de nos moyens. Mais s'agissant de ces
23 documents, ce ne sont pas des documents dont la traduction nous intéresse
24 directement et nous pensons que c'est la Défense qui devrait demander que
25 ces documents soient traduits. Voilà la situation.
26 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
27 Maître Tapuskovic, est-ce que vous confirmer ce qui vient d'être dit ?
28 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, je suis très satisfait
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1 de voir que vous ayez ouvert le débat d'aujourd'hui par ce point. C'est un
2 problème très grave qui se pose actuellement et qui, dans une mesure très
3 grande, interdit à la Défense de préparer le procès de façon appropriée. Il
4 convient de tenir compte de ce fait pour l'accusé. Il faut pour l'accusé
5 qu'il puisse disposer de ces documents afin qu'il ait la possibilité de
6 nous suggérer ceci ou cela. Au cours de la précédente Conférence de mise en
7 état, le Procureur a pris sur soi l'obligation de faire en sorte, dans un
8 délai approprié, que ces documents soient traduits. Compte tenu des procès
9 en cours, il n'a pas été en mesure de répondre immédiatement. Le Procureur
10 a pris sur soi l'obligation de le faire et n'a jamais obtenu notre
11 approbation de ne pas le faire, parce que sans ces traductions, nous ne
12 pouvons pas préparer la Défense de façon adéquate.
13 A l'époque, j'avais déjà mentionné deux cas assez imagés des témoins
14 qui portent les numéros 56 et 124, ce sont des témoins que le Procureur se
15 propose de citer au sujet desquels je sais que toute la documentation
16 existante qui a suivi le témoignage de ces témoins, il y a eu des
17 traductions dans l'affaire Milosevic. Je ne comprends pas qu'à ce jour, ces
18 deux témoins-là qui sont importants pour la Défense n'aient pas été
19 communiqués dans notre langue. Avec les ressources que nous avons à notre
20 disposition et étant donné que nous ne pouvons voir que quelques jours dans
21 le courant d'un mois, notre client comme l'approuve le Greffe, nous ne
22 pouvons pas, nous, lui assurer ces traductions. En fait, ce sont des
23 documents où tout dépend d'un seul mot, par exemple, ma collègue et moi,
24 nous nous servons notamment du français, d'où l'obligation de l'Accusation
25 en application de l'article 21(1)(A), il y a une obligation qui leur dit
26 qu'il faudrait qu'ils fassent le nécessaire pour que nous obtenions par le
27 biais des services concernés de l'Accusation pour ce qui est des pièces
28 dans notre langue. Lorsque ce seront nos pièces à nous, nous demanderons à
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1 ce qu'elles soient traduites. En dépit des gros efforts que nous déployons,
2 nous nous trouvons paralysés dans nos démarches par ce problème-là, merci.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui. Maître Tapuskovic, d'après
4 ce que j'ai compris, la position du Procureur est la
5 suivante : les documents sont là, libre à vous de demander leur traduction.
6 Tout ce que vous avez à faire c'est à demander que ces documents soient
7 traduits, parce que vous êtes le seul à pouvoir dire lesquels doivent être
8 traduits en priorité. A ce moment-là, on vous fournira les documents.
9 Monsieur Akerson ?
10 M. AKERSON : [interprétation] Je crois justement que c'est la question qui
11 se pose. Les conseils de la Défense peuvent tout aussi bien que nous
12 demander que ces documents soient traduits. Nous sommes prêts à intervenir
13 pour faciliter la chose si vous le souhaitez. Nous pouvons nous-mêmes
14 demander officiellement la traduction de ces documents, mais c'est un petit
15 peu gênant parce que nous ne demandons pas cette traduction pour nous mais
16 pour la Défense. Il vaudrait mieux, selon moi, qu'ils assument cette
17 responsabilité. Ceci étant dit, nous pouvons tout aussi bien le faire pour
18 que ce problème soit résolu et que l'on puisse avancer résolument vers le
19 procès.
20 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce que vous souhaitez dire quelque
21 chose ?
22 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, il y a deux
23 problèmes. S'agissant de ces documents, je vais vous dire qu'il y a eu
24 déjà demande de traduction et on s'était attendu que dans un délai de deux
25 mois, on obtienne les pièces. Je ne comprends pas pourquoi on ne nous
26 communique pas les documents au sujet desquels je sais pertinemment qu'ils
27 sont traduits. J'ai donné ces deux exemples, à titre d'exemple, justement,
28 je ne comprends pas pourquoi on ne nous a pas communiqué immédiatement tout
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1 ce qui est traduit, parce que le bureau du Procureur dispose de ces
2 traductions. Dans l'affaire de Slobodan Milosevic, ces témoins-là ont été
3 entendus et leur déposition a été entièrement traduite, je ne comprends pas
4 pourquoi le procureur ne nous communique pas des documents qu'il a déjà en
5 version traduite qui se rapportent à des témoignages très importants de la
6 part de témoins. Il y a déjà 424 documents au sujet desquels le Procureur a
7 déjà demandé une traduction. Deuxièmement, ceux qu'ils ont déjà en version
8 traduite, pourquoi ne nous les communique-t-on pas, étant donné que nous
9 avons déjà des dépositions de témoins qui accompagnent des témoignages ? Il
10 s'agit là de traductions au sujet desquelles je suis absolument certain du
11 fait que cela existe déjà. Pourquoi demanderais-je la traduction de
12 documents qui ont déjà été traduits, ce serait plutôt absurde.
13 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il y a deux questions qui sont
14 soulevées ici. Monsieur Akerson, avez-vous quelque chose à dire au sujet
15 des deux témoins ?
16 M. AKERSON : [interprétation] Tout ce que je peux dire c'est que toute
17 traduction dont nous disposons nous la fournissons à la Défense, c'est
18 automatique. S'ils veulent obtenir des renseignements au sujet de ces deux
19 témoins en particulier, nous pourrons vérifier et voir s'il y a des
20 traductions, mais de toute façon dès que nous avons une traduction, nous la
21 fournissons à la Défense. Il n'y a que la question qui se pose maintenant
22 de ces documents à traduire, qui doit en être responsable, qui doit faire
23 la demande, mais pour ce qui est de ces deux témoins, je peux tout à
24 l'heure rencontrer le conseil de la Défense pour voir si nous disposons de
25 traductions. Je n'ai pas connaissance que nous ayons à notre disposition
26 des traductions qui n'aient pas été communiquées, mais je peux vérifier.
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous serais reconnaissant de le
28 faire. Nous allons peut-être rendre une ordonnance demandant à l'Accusation
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1 de procéder à des vérifications s'agissant des déclarations de ces deux
2 témoins et si vous trouvez des déclarations traduites de ces témoins, vous
3 devez les fournir à la Défense. Je vous demande aussi d'apporter votre aide
4 à la Défense aux fins d'obtenir la traduction de ces documents, de ces 424
5 documents.
6 M. AKERSON : [interprétation] Est-ce que vous voulez que nous le fassions
7 nous-mêmes ?
8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, si cela était possible, je pense
9 que cela accélèrerait les choses.
10 M. AKERSON : [interprétation] Nous allons le faire aussi rapidement que
11 possible. Nous fournirons toutes les traductions dont nous disposons à la
12 Défense comme nous l'avons toujours fait.
13 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup.
14 Est-ce que cela vous agrée ?
15 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Oui.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maintenant, s'agissant de la
17 communication des pièces, en vertu de l'article 66(A)(i) du Règlement. Lors
18 de la Conférence de mise en état du 12 octobre 2005, l'Accusation a fait
19 valoir que la communication des pièces avait été achevée, communication
20 prévue par cet article, ce qui a été contesté par la Défense. Je voudrais
21 savoir si cette question a été résolue par les parties entre-temps ?
22 M. AKERSON : [interprétation] A ma connaissance, tout ce qui a trait à
23 l'article 66(A)(i) a été effectué.
24 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Tapuskovic ?
25 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, nous avons eu en effet
26 plusieurs réunions, et à l'occasion de celles-ci nous avons généralement
27 réussi à aboutir à des solutions adéquates. Je ne veux pas vous fatiguer
28 davantage avec ceci, mais nous avons préparé un courrier que nous allons
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1 remettre à l'Accusation tout de suite après cette audience pour ce qui est
2 de certains points que vous avez déjà soulevés. Pour ce qui est de quatre
3 témoignages qui nous ont été communiqués, je sais pour sûr que nous n'avons
4 toujours ni reçu les traductions de ces dépositions dans la langue qui est
5 celle de l'accusé, nous allons bien entendu --
6 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] De quelles déclarations s'agissaient-
7 ils ? Est-ce qu'il s'agit d'autres déclarations ?
8 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Dans le courrier que nous avons adressé à
9 l'Accusation, cela est énuméré. Je peux vous le dire, si nécessaire tout de
10 suite. Il s'agit du témoin 98, du témoin 46, du 125 et du 61. Il y a deux
11 dépositions qui nous ont été communiquées dans les documents à l'appui,
12 donc je ne vais pas prononcer les noms des personnes concernées. Je ne dois
13 pas divulguer cela. Mais il y a au total six dépositions qui ne nous ont
14 pas été fournies en version traduite. En plus, un certain nombre de
15 documents qui, selon l'Accusation, nous ont été communiqués, nous ne sont
16 pas parvenus. Nous avons enregistré ces documents, mais il y a un certain
17 nombre important de documents qui ne nous a pas été communiqué. Nous allons
18 communiquer la liste de ces documents à l'Accusation pour qu'ils sachent de
19 quels documents il s'agit. Ensuite, sur 22 témoins qui ont été des
20 représentants des Nations Unies et au sujet de qui il y a eu des procédures
21 de demande de mesures de protection, jusqu'à présent, on ne nous en a
22 identifié que six, il y en a 16 qui ne nous ont pas été identifiés, dont
23 l'identité n'a pas été révélée.
24 Nous savons qu'il y a une liste de 60 témoins, une assez importante
25 liste, mais s'agissant de ces 16 personnes-là, nous ne savons pas du tout
26 de qui il s'agit et nous n'avons toujours pas reçu les opinions ou les
27 rapports des experts. Il y en a huit qui doivent intervenir du côté de
28 l'Accusation. Nous n'avons pas ces rapports d'expert qui sont très
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1 importants pour la Défense afin que celle-ci puisse se préparer de façon
2 adéquate.
3 Pour finir, je dirais qu'à notre avis, ce sont des points que nous
4 allons réussir à surmonter dans nos contacts avec l'Accusation. Nous avons
5 eu des écritures de préparées que nous allons leur remettre, mais il y a
6 ces quatre ou cinq éléments qui se trouvent à être encore en phase de non
7 divulgation en ce moment-ci, ce qui fait que la Défense ne peut pas s'en
8 occuper. J'estime qu'à l'heure actuelle ce serait à peu près tout ce que
9 j'aurais à vous dire.
10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Maître Tapuskovic.
11 Il semble que ce problème réapparaisse à chaque Conférence de mise en état.
12 Lors de la dernière conférence, le Procureur nous avait fait savoir que ce
13 processus avait été réalisé dans sa totalité. La Défense l'a contesté à ce
14 moment-là, vous le contestez encore aujourd'hui. Maître Tapuskovic, une
15 suggestion de ma part, je vous suggère de rencontrer les représentants du
16 bureau du Procureur après la conférence et de déterminer exactement la
17 nature de tous les documents que vous estimez ne pas avoir reçus et que
18 vous devriez avoir reçus en vertu de l'article 66(A)(i). Faites-leur savoir
19 de quels documents il s'agit et on peut espérer qu'ils vous les
20 fournissent.
21 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, c'est précisément notre
22 intention. Nous avons préparé cela par écrit afin que l'Accusation ait une
23 vue d'ensemble sur la totalité des éléments que je vous ai mentionnés.
24 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup, et j'espère que ceci
25 permettra de résoudre cette question et qu'elle ne figurera pas à l'ordre
26 du jour de la prochaine Conférence de mise en état. Merci beaucoup.
27 Passons maintenant à une autre question qui a toujours trait à la
28 communication des pièces. Il s'agit de l'article 66(A)(ii) et lors de la
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1 dernière Conférence de mise en état du 28 mars 2006, la Défense a fait
2 valoir qu'elle n'avait pas reçu les déclarations de huit victimes que
3 l'Accusation a l'intention de citer à la barre. Quelle est la situation
4 ici ?
5 Maître Tapuskovic ?
6 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, c'est ce que j'ai dit
7 tout à l'heure. Ce ne sont pas des victimes pour l'essentiel. Quand il
8 s'agit de dépositions des victimes, nous les avons en général reçues. Il y
9 a là malentendu. J'étais en train de parler de témoins qui sont censés
10 parler des problèmes qui existaient, mais ce ne sont pas des victimes.
11 C'est la liste dont j'ai parlé et c'est le nombre de témoins que j'ai
12 mentionné tout à l'heure.
13 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci bien. Ceci peut être résolu de
14 la même manière que les difficultés posées par l'application de l'article
15 66(A)(i). Est-ce que ceci vous agrée, Monsieur Akerson ?
16 M. AKERSON : [interprétation] Tout à fait, Monsieur le Juge.
17 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a
18 d'autres questions que les parties souhaiteraient soulever s'agissant de
19 l'application de l'article 68 du Règlement ? Monsieur Akerson ?
20 M. AKERSON : [interprétation] S'agissant de l'article 68, nous avons
21 rencontré le conseil de la Défense qui nous a fourni une liste de sujets
22 pour lesquels nous devrions faire des recherches dans les documents dont
23 nous disposons, dans nos collections de documents. Ceci est en cours et
24 j'espère que d'ici la fin de la semaine prochaine, nous pourrons fournir à
25 la Défense les résultats de ces recherches. Certains documents doivent être
26 autorisés puisque ce sont des documents qui relèvent peut-être de l'article
27 70 du Règlement. Il y a d'autres documents qui sont des déclarations de
28 témoins. Il faut voir si ces témoins bénéficiaient dans d'autres affaires
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1 de mesures de protection. En tout cas, nous allons essayer de procéder
2 aussi rapidement que possible et de faire connaître la situation d'ici la
3 fin de la semaine prochaine, au plus tard.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bien.
5 M. AKERSON : [interprétation] Une chose au sujet de ce qu'a dit Me
6 Tapuskovic. Il y a des témoins des Nations Unies qui figurent sur la liste
7 65 ter et dont il est indiqué que ce sont des témoins des Nations Unies.
8 Ils ont tous bénéficié d'une protection en application de l'article 70 du
9 Règlement. Il y a des demandes en cours pour que l'autorisation de les
10 interroger soit accordée. Nous avons reçu six de ces autorisations et pour
11 les autres, nous fournirons leurs noms aussi rapidement que possible.
12 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Donc vous vous occupez de la question.
13 M. AKERSON : [interprétation] Tout à fait.
14 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Est-ce que vous avez
15 quelque chose à ajouter, Maître Tapuskovic ou est-ce que ce que vient de
16 dire le Procureur vous convient ?
17 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, malheureusement, j'ai
18 une observation à formuler pour ce qui est de l'article 68. Il est vrai que
19 l'Accusation nous communique un certain nombre de pièces en corrélation
20 avec ce sujet, mais j'aimerais citer brièvement ce que dit au juste
21 l'article 68. Il dit que le Procureur communique aussitôt que possible à la
22 Défense tous les éléments dont il sait effectivement qu'ils sont de nature
23 à disculper en tout ou en partie l'accusé ou à porter atteinte aux éléments
24 de preuve de l'Accusation. L'Accusation doit pouvoir disposer
25 d'informations disant que ce sont là des éléments de preuve susceptibles
26 d'être utilisés en application de l'article 68. Mais tout ce qui nous est
27 communiqué à ce sujet par l'Accusation est communiqué dans un même
28 courrier, mais on nous parle des articles 68 et 66. Cela fournit des
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1 documents en quantité énorme et l'Accusation, jusqu'à présent, ne nous a
2 communiqué aucun élément de preuve au sujet duquel il est expressément dit
3 que cela est dans l'esprit des dispositions de l'article 68. Dans une
4 situation de ce genre, la Défense a dû mal à se débrouiller, à se
5 dépatouiller de tous ces documents et de ces quantités énormes de pièces.
6 Nous aimerions que lorsque l'Accusation nous communique des éléments de
7 preuve en application du 68, il faudrait qu'il soit précisé que c'est en
8 application de l'article 68, et non pas de dire que c'est en application de
9 l'article 68/article 66. Il est très difficile de défricher tout cela et
10 c'est un problème assez complexe auquel nous faisons face dans les
11 préparatifs de notre défense.
12 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Souhaitez-vous intervenir, Monsieur
13 Akerson, à ce sujet ?
14 M. AKERSON : [interprétation] Oui, je crois qu'il y a une réponse tout à
15 fait simple que nous pouvons faire, c'est qu'en application de l'article 66
16 du Règlement, nous sommes dans l'obligation de fournir ces documents dans
17 la langue de l'accusé. C'est à l'avantage de l'accusé que nous désignons
18 les documents comme pouvant aussi bien relever de l'article 68 que 66, et
19 c'est souvent le cas. Nous donnons ces documents, nous les classifions
20 selon l'article auquel il nous semble correspondre. Mais cela pose un
21 problème d'obligation de traduction. Je pense que si nous les faisons
22 relever des deux catégories, à ce moment-là, c'est à l'avantage de la
23 Défense puisqu'à ce moment-là la traduction est fournie.
24 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bien sûr, mais je pense que là où Me
25 Tapuskovic veut en venir pour ce qui est de ces documents qui sont
26 classifiés aussi bien en fonction de l'article 66 que 68, la Défense ne
27 sait pas exactement où sont les documents relevant de l'article 68. Bien
28 entendu, le problème peut être résolu en lisant les documents, mais à ce
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1 moment-là, vous leur demander à eux de procéder à cet examen et de faire le
2 tri.
3 M. AKERSON : [interprétation] La seule chose que je puis dire, c'est que
4 s'il y a des documents qui sont des documents à décharge, relevant de
5 l'article 68, nous l'indiquons. Il y a aussi des documents qui relèvent de
6 l'article 66, mais dont nous indiquons que certains aspects relèvent de
7 l'article 68. Je crois que nous sommes obligés, au terme du Règlement, de
8 classifier certains documents en fonction de ces deux articles.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Maître Tapuskovic,
10 quand des documents vous sont communiqués, l'idée, l'objectif, c'est que
11 vous les lisiez, ces documents. Quand vous voyez que le Procureur vous
12 fournit des documents qui entrent dans le cadre aussi bien de l'article 66
13 que 68, à ce moment-là, ce qu'on attend de vous, c'est que vous lisiez ces
14 documents et que vous déterminiez tous les éléments à décharge dans ces
15 documents comme relevant de l'article 68 et que vous utilisiez tout ce qui
16 relève de l'article 66 en conséquence. Est-ce que ce n'est pas de cette
17 façon que les choses devraient se présenter ?
18 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, je comprends
19 parfaitement bien ce que vous êtes en train de dire, et cela découle d'une
20 logique élémentaire. Mais l'article 68 est très spécifique et très précis.
21 Je parle des éléments où l'Accusation, en travaillant sur l'affaire, a
22 abouti à une conviction, qui est celle de considérer certaines pièces comme
23 étant disculpatoires. Mais tout ce qui nous a été communiqué, absolument
24 tout ce qui nous a été communiqué n'a fait l'objet d'une précision disant
25 que c'est l'article 68 qui est en jeu. On met tous les documents dans le
26 même sac. Je ne crois pas qu'il soit impossible pour l'Accusation d'aboutir
27 à certaines connaissances, pour ce qui est de ce qui est évidemment du
28 volet du 68, qu'il y en ait cinq ou dix, peu importe le nombre. Mais il y a
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1 systématiquement un énoncé qui dit 68 et 66. Cela nous fait aboutir à une
2 situation qui est complètement dénuée de sens.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous avez terminé ?
4 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Oui.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il semble qu'encore une fois, il va
6 falloir que vous rencontriez vos collègues de l'Accusation pour discuter de
7 cette question, parce que d'après ce qu'il nous a dit et ce que j'ai
8 compris, c'est qu'il y a des documents qui tombent sous le coup aussi bien
9 de l'article 66 que de l'article 68. C'est la raison pour laquelle ce genre
10 de documents est indiqué comme relevant des deux catégories. L'Accusation a
11 également dit que lorsque ces documents sont présentés comme des documents
12 relevant de l'article 66, c'est votre avantage, puisqu'à ce moment-là,
13 l'Accusation a pour obligation de traduire ces documents, alors que ce
14 n'est pas le cas pour les documents relevant de l'article 68 où c'est vous
15 qui devez vous charger de faire la traduction. Peut-être serait-il bon,
16 comme cela a été le cas à d'autres moments, que vous rencontriez les
17 représentants de l'Accusation pour parler de ces problèmes, parce que c'est
18 très difficile de résoudre ce genre de difficulté ici dans le prétoire.
19 Tout ce que je peux vous dire, c'est lisez les documents et voyez ce qui
20 relève de l'article 66 ou de l'article 68. Je peux très bien dire que cela
21 doit être fait par le Procureur, mais est-ce que c'est cela qui va résoudre
22 le problème ? Je pense que le mieux, c'est encore que vous vous rencontriez
23 pour essayer de trouver une solution. Est-ce que vous n'êtes pas d'accord ?
24 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, il est tout à fait
25 naturel de voir les deux parties en présence tomber d'accord sur ces
26 points-là et ce que vous dites est tout à fait justifié. Je n'ai rien
27 contre le fait qu'on nous communique les documents en anglais, je me charge
28 de le faire traduire à mes frais. Mais ce que je n'arrive pas à croire,
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1 c'est que dans tous ces documents, il n'y ait pas eu un seul document où on
2 ait pu, de façon explicite, le dire tout de suite pour que je n'aie pas de
3 recherches à faire, pour dire que c'était un certain nombre de documents en
4 application rien que du 68. Aucun élément de preuve n'a porté une mention
5 article 68, et même si c'est en anglais, je ferai l'effort de trouver un
6 traducteur pour me pencher sur le problème.
7 Mais si je suis amené à une situation où toutes les pièces qui sont
8 communiquées par l'Accusation doivent être soupesées par mes soins pour
9 faire le tri et la part de l'appartenance à tel ou tel autre volet des
10 articles, cela me place dans une situation compliquée.
11 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vois que vous êtes debout, Monsieur
12 Akerson ?
13 M. AKERSON : [interprétation] Je pense qu'il est important de tenir compte
14 du fait qui explique peut-être la confusion qui règne. Je suis tout à fait
15 prêt à en parler avec le conseil de la Défense. Quand nous disons qu'un
16 document relève aussi bien de l'article 66 que du 68, ce n'est pas parce
17 qu'il faut faire le choix entre les deux articles, mais parce que ce
18 document tombe sous le coup des deux articles. D'autre part, je constate
19 sur la liste des documents communiqués à la Défense qu'il y a beaucoup de
20 documents qui sont indiqués comme relevant de l'article 68. D'autres sont
21 présentés comme relevant de l'article 66, et d'autres comme relevant des
22 deux articles. Il est important aussi de se rappeler que nous avons évoqué
23 les articles 66(A) et 66(B), et je crois que le conseil de la Défense fait
24 référence à l'Article 66(B). Nous n'avons pas d'obligation en vertu de
25 l'article 66(B), pas d'obligation de communication, contrairement à
26 l'article 66(A).
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous nous dites que seule une
28 rencontre entre la Défense et l'Accusation permettra de faire la lumière
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1 sur cette question, parce que maintenant, vous me dites qu'il y a des
2 documents qui ont été communiqués en vertu de l'article 68 et de ce seul
3 article, alors que le conseil de la Défense dit le contraire.
4 M. AKERSON : [interprétation] Oui.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je pense que le mieux, ce serait de
6 vous réunir pour en parler.
7 M. AKERSON : [interprétation] Tout à fait.
8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il en sera ainsi.
9 Est-ce qu'il y a d'autres questions que les parties souhaitent soulever --
10 mais auparavant, je souhaiterais parler de l'état de santé de l'accusé.
11 Maître Tapuskovic, est-ce que vous souhaitez intervenir d'une manière ou
12 d'une autre au sujet de l'état de santé physique ou mentale de l'accusé ?
13 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, je crois que le mieux,
14 ce serait de lui poser la question lui-même. Pour autant que je le sache,
15 il est dans une santé excellente pour ce qui est de son physique et de son
16 mental. D'après ce que j'en sais, il n'a eu et n'a aucune observation à
17 formuler pour ce qui est du traitement qui lui est réservé dans l'Unité de
18 Détention, et il en va de même pour ce qui est de son état de santé.
19 J'estime qu'il pourra vous le confirmer par lui-même.
20 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Dans ces conditions,
21 nous allons nous adresser directement à l'accusé en personne.
22 Monsieur Milosevic, est-ce qu'il y a quoi que ce soit dont vous souhaitiez
23 nous faire part au sujet de votre état de santé, des griefs quelconques que
24 vous souhaiteriez soulever au sujet de votre état de santé mental ou
25 physique et des conditions de détention au quartier pénitentiaire des
26 Nations Unies ?
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Juge, je vous remercie de la
28 question que vous posez. Cela me fait plaisir que de me faire poser la
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1 question, ce qui, du reste, témoigne d'une attitude tout à fait normale
2 vis-à-vis de personnes se trouvant dans ma situation. Pour répondre à votre
3 question, je dirais que je n'ai aucune observation à formuler au sujet des
4 conditions de détention et du comportement du personnel dans l'Unité de
5 Détention, et je n'ai pas d'observation à formuler concernant le reste des
6 développements en cours. Pour ce qui est de mon état de santé, je dirais,
7 Dieu merci, que tout va bien. Il ne convient peut-être pas toujours de dire
8 que cela va trop bien, mais je dirais que sur le plan physique et mental,
9 tout va bien, et que de ce côté-là, je n'ai aucun problème. Je n'ai pas de
10 difficulté non plus pour ce qui est des contacts avec les membres de ma
11 famille. Je crois que l'occasion n'est pas pour moi de parler de problèmes
12 ou de difficultés. Si vous me le permettez, j'aimerais peut-être mentionner
13 un autre point.
14 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Allez-y.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Il me semble pour la première fois, à cette
16 Conférence de mise en état, qu'il y a un pas en avant de fait pour ce qui
17 est des relations entre l'Accusation et la Défense. En d'autres termes, je
18 tiens à dire qu'au bout de tant de temps, les positions se sont
19 rapprochées, et j'ai bon espoir de voir les difficultés mises de côté,
20 notamment celles qui ont été soulevées par Me Tapuskovic, afin que je
21 puisse moi-même me débrouiller plus facilement dans la totalité de la
22 situation et préparer, à leurs côtés, la Défense, ou plutôt influer sur la
23 Défense, parce qu'il me semble que les Conférences de mise en état
24 précédentes se sont passées de façon différente, et il n'a pas été procédé
25 à l'élaboration de sections ou de coupes de situations, parce que je crois
26 comprendre que les documents sont très nombreux. Il me semble que cette
27 documentation peut être restreinte de façon à aller vers l'essentiel, chose
28 que j'ai soulevée la fois passée également. Je n'ai pas à recevoir de
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1 documents qui sont relatifs à la Krajina serbe, qui n'a rien à voir avec
2 moi et mon affaire. Je crois que le problème ne se pose plus à présent, et
3 je n'ai pas à parler de ce point-là. J'estime que les choses vont évoluer
4 mieux que jusqu'à présent.
5 Monsieur le Juge, je veux également dire que je suis ici depuis 19
6 mois déjà. Il a été jusqu'à présent mis sur le tapis à deux reprises la
7 question de me mettre en liberté provisoire en attendant le début du
8 procès. Cela a été rejeté. C'est un point qui me rend mécontent parce que
9 j'estime que mon attitude, mon comportement général et la situation qui est
10 la mienne ont contribué aux garanties que j'offrais, ce qui fait que
11 j'aurais pu parfaitement être mis en liberté provisoire jusqu'au début du
12 procès. A cet effet, je tiens à adresser un appel à votre égard pour faire
13 en sorte de m'arranger, si cela peut se faire.
14 Sinon, je n'ai rien d'autre à ajouter, si ce n'est de vous remercier
15 et vous dire que tout va bien. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Merci.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur
17 Milosevic. La Chambre entend bien vos observations. Je vous remercie de la
18 franchise dont vous venez de faire preuve. Je suis également très heureux
19 d'apprendre de votre bouche que vous êtes en excellente santé. C'est
20 quelque chose de très positif qu'il convient de noter.
21 Je comprends bien que vous êtes en détention depuis 19 mois, mais
22 vous savez que les procès ici au Tribunal durent longtemps et que nous
23 allons faire tout ce qui est possible, et tout d'ailleurs, j'en suis sûr, a
24 déjà été fait pour que votre procès puisse bientôt s'ouvrir. Je peux vous
25 garantir que tous ici dans ce prétoire travaillent d'arrache-pied pour que
26 votre procès puisse s'ouvrir aussi rapidement que possible.
27 S'agissant de votre requête aux fins de mise en liberté provisoire,
28 vous vous souviendrez qu'au début de la présente Conférence de mise en
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1 état, nous avons justement évoqué la question. J'ai reconnu que nous
2 venions de recevoir une nouvelle requête dans ce sens. L'Accusation doit
3 maintenant y répondre, ensuite la Chambre se prononcera, si bien que je ne
4 suis pas en mesure de vous faire part d'une décision sur ce point tout de
5 suite. Je suis désolé si cela vous déçoit, mais c'est la manière dont les
6 choses fonctionnent ici. Nous allons nous pencher sur votre demande et en
7 temps utile, vous serez informé de l'issue de cette demande. Merci
8 beaucoup. Vous pouvez vous rasseoir.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge.
10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a
11 d'autres questions que les parties souhaiteraient porter à l'attention de
12 la Chambre, peut-être des questions que nous avons oublié de traiter ?
13 Monsieur Akerson ?
14 M. AKERSON : [interprétation] Une question, une petite question. C'est que
15 le 10 mai 2006, nous avons déposé une proposition de faits à la Défense aux
16 fins de trouver peut-être un accord. Il s'agit de 40 pages de faits, dont
17 certains peuvent faire l'objet de contestation ou pas au procès. Nous avons
18 rencontré les deux membres de l'équipe de la Défense individuellement et
19 parlé de cette proposition. Mais il semble que nous ne fassions aucun
20 progrès. Je voudrais faire une suggestion. Je me demande si la Chambre
21 pourrait avoir une attitude plus active à ce sujet, qu'elle puisse
22 intervenir, parce qu'il me semble qu'il y a certains faits sur lesquels
23 nous pourrions nous mettre d'accord et peut-être pourrait-on avoir une
24 Conférence préalable au procès concernant ces faits afin de contraindre ou
25 d'encourager les parties à se mettre d'accord. Je ne sais pas, je sais que
26 ce sont des choses qui ne se font pas vraiment habituellement ici au
27 Tribunal, mais je pense que si l'on adopte une attitude plus énergique,
28 cela pourrait nous permettre de gagner du temps.
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1 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Tapuskovic, est-ce que vous
2 souhaitez faire des observations sur ce point ?
3 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, ce que je dirais, c'est
4 la chose suivante. Bien entendu, sur ces points-là, nous avons travaillé
5 avec l'accusé, M. Dragomir Milosevic, et je dois reconnaître qu'il y a une
6 chose très importante dans cette affaire. Vous n'ignorez pas qu'un procès a
7 eu lieu contre M. Galic, accusé devant ce Tribunal, pour une période autre
8 qui n'est pas celle pour laquelle M. Milosevic Dragomir se trouve être
9 accusé lui-même. Compte tenu du fait que ce procès dure depuis pas mal de
10 temps, nous nous sommes attendus à ce qu'il y ait un jugement de rendu dans
11 cette affaire afin que cela nous serve de repère à ce sujet. Cela nous a
12 causé pas mal de problèmes pour ce qui est de l'étude des faits non
13 contestés. Parce que d'après ce que j'en sais, je ne suis pas tout à fait
14 certain de la chose, mais en se défendant, M. Galic n'a rendu qu'un très
15 petit nombre de faits incontestés. Nous allons faire un grand effort pour
16 ce qui est des faits notoirement connus qui doivent faciliter votre travail
17 à vous lorsque le procès aura commencé, et c'est dans notre intérêt à nous
18 aussi que de ne pas nous attarder sur les faits non contestés. Il faudrait
19 procéder à une analyse appropriée de ces 40 pages dont parle M. le
20 Procureur. Nous nous sommes penchés sur le problème, mais je ne suis pas en
21 mesure à présent de préciser dans quels délais nous serons en mesure de
22 fournir une réponse, parce que nous n'avons que très peu de possibilités de
23 communiquer avec l'accusé, quelques jours seulement au cours du mois,
24 d'après le Greffe. Dès que nous serons en situation de vous communiquer
25 plus de détails au sujet de la question que vient de soulever le Procureur
26 pour ce qui est de l'accord ou de l'agrément des faits non contestés, bien
27 entendu, nous allons le faire. Mais il convient de procéder à l'examen de
28 tous les éléments que je viens de mentionner.
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1 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Maître Tapuskovic. Dans ce que
2 vous dites, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Dans quelle
3 mesure le fait que vous vous mettiez d'accord sur certains faits qui vous
4 ont été soumis, je ne vois pas très bien le rapport avec le jugement rendu
5 dans l'affaire Galic. Nous ne pouvons pas attendre que l'appel Galic soit
6 jugé définitivement pour déterminer les points éventuels d'accord entre les
7 parties. J'entends bien ce que vous nous dites, vous ne voyez l'accusé que
8 très rarement et peu de temps, mais je ne comprends pas pourquoi, puisque
9 vous êtes censé vous préparer dans le cadre de ce présent procès. Avec
10 quelle fréquence rencontrez-vous l'accusé ? Professionnellement parlant,
11 bien sûr.
12 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, nous aimerions si
13 possible le faire plus souvent, mais le Greffe a des principes auxquels il
14 s'accroche. Il ne nous permet que deux fois par mois deux journées de
15 visite dans cette phase-ci. Cela ne constitue que trop peu de temps pour
16 que nous puissions nous pencher sur des points aussi importants et trouver
17 des points d'entente avec lui sur ces points. Il y a des faits certainement
18 qui ne seront pas contestés, notamment les faits généraux, mais à ce
19 moment-ci, nous ne sommes pas en mesure, pour ce qui est d'une écriture
20 aussi importante de la part de l'Accusation, de fournir une réponse
21 actuellement. Nous nous efforcerons de le faire avant le début du procès,
22 mais à ce moment-ci, nous ne sommes vraiment pas en position de répondre à
23 cette proposition émanant de l'Accusation pour ce qui est des faits non
24 contestés susceptibles de faciliter les travaux de la Chambre qui sera
25 chargée de l'affaire. Nous nous efforcerons de faire le maximum de ce qui
26 est possible mais en sus, à ce moment-ci, je me dois de vous dire que nous
27 ne sommes pas en mesure d'arriver à une position de nature générale pour ce
28 qui est d'un tel nombre de faits que l'Accusation estimerait devoir être
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1 des faits admis.
2 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Pouvez-vous dire approximativement
3 quand vous serez en mesure d'avoir pu consulter suffisamment votre client
4 et quand vous serez en mesure de pouvoir répondre ?
5 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, cela dépend en grande
6 partie du moment où nous aurons reçu les documents qui doivent nous être
7 communiqués. Il y en a beaucoup de ces documents que l'Accusation affirme
8 nous avoir communiqués, or que ce n'est pas le cas. J'estime que ce sera
9 possible de le faire une fois qu'on les aura reçus. Nous n'avons pas parlé
10 aujourd'hui de la date éventuelle du début du procès, mais il serait bon
11 aussi que nous sachions à peu près quand est-ce que le procès pourrait
12 commencer. Est-ce qu'on voit un repère dans le temps qui nous servirait de
13 date éventuelle ? Cela me permettrait de répondre au Procureur de façon
14 plus précise. Quand je suis dans le vague absolu, je ne sais pas répondre
15 non plus. Je m'efforcerai de faire pour le mieux.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Tapuskovic, moi non plus je ne
17 sais pas quand le procès va commencer. Le plus tôt ceci sera résolu, le
18 plus tôt le procès pourra recommencer. Cela ne sert à rien de dire :
19 "Dites-moi quand le procès va commencer afin que je puisse accélérer le
20 processus." Il faut que vous-même vous accélériez le processus de
21 préparation pour que nous puissions fixer une date d'ouverture du procès.
22 Je vous demande de ne pas faire dépendre toutes vos activités de
23 préparation de la date d'ouverture du procès. C'est quand nous verrons que
24 l'affaire est mise en état que nous déciderons que le procès pourra
25 s'ouvrir. Il faut que ce procès soit prêt, soit mis en état. Pour qu'il
26 soit mis en état, il faut notamment que vous trouviez un certain nombre de
27 points d'accord, ou que vous trouviez des accords sur certains faits avec
28 le Procureur, le cas échéant. Je vous comprends bien. Vous nous dites que
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1 vous avez très peu de temps pour consulter votre client, mais dans le temps
2 dont vous disposez avec lui, je vous demande d'accorder la priorité à ces
3 accords sur les faits.
4 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, il est évident qu'il y a
5 un malentendu quelque part. Il s'entend que ce que vous venez de dire est
6 la façon de procéder. Nous allons certainement le faire, bien entendu. Je
7 ne peux pas vous dire quand, parce que cela représente beaucoup de faits
8 qu'on propose comme étant des faits admis. Cela demande des analyses plus
9 détaillées. Nous nous efforçons d'étudier la totalité des documents et les
10 témoignages déjà communiqués par l'Accusation et de recueillir et de
11 rassembler tous nos éléments de preuve à nous. Lorsque nous aurons collecté
12 tout cela, rassemblé tout cela et étudié les faits, nous allons accepter
13 certains faits comme étant admis, mais je ne peux pas vous dire à présent
14 avant que d'avoir placé toutes choses à sa place et avant que d'avoir
15 étudié cela avec l'Accusation.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je comprends bien, mais je reviens à
17 ma question précédente. Pouvez-vous nous dire approximativement à quel
18 moment vous pourrez répondre à l'Accusation au sujet de cette liste
19 proposée de faits admis ?
20 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Nous nous efforcerons de mettre à profit
21 chaque rencontre avec l'Accusation pour en parler. A chaque fois que nous
22 allons rencontrer le Procureur dans ce type de circonstances, nous allons
23 revenir sur le sujet et nous finirons bien par aboutir sur une position
24 conjointe.
25 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Maître Tapuskovic. Nous allons
26 là aussi partir du principe que vous allez prendre contact avec le bureau
27 du Procureur pour débattre de cette question.
28 Autre chose, Monsieur Akerson ?
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1 M. AKERSON : [interprétation] Non, Monsieur le Juge.
2 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Tapuskovic, est-ce qu'il y a
3 d'autres questions que vous souhaiteriez soulever devant nous ?
4 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Non, Monsieur le Juge. Merci.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Dans ces conditions,
6 nous sommes arrivés au terme de cette Conférence de mise en état.
7 L'audience est levée.
8 --- La Conférence de mise en état est levée à 13 heures 26.
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