Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mercredi 6 mars 2013

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 00.

  5   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Bonjour à toutes et à tous dans le

  6   prétoire et à l'extérieur du prétoire.

  7   Veuillez citer l'affaire, Monsieur le Greffier, s'il vous plaît.

  8   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Juge.

  9   Il s'agit de l'affaire IT-04-75-T, le Procureur contre Goran Hadzic. Merci.

 10   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] La présentation des parties, à

 11   commencer par l'Accusation.

 12   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci. Alex Demirdjian du côté de

 13   l'Accusation, accompagné de Sebastiaan van Hooydonk, notre commis à

 14   l'affaire, Robert Goodwin, notre stagiaire, et M. Douglas Stringer, qui

 15   sera là incessamment sous peu.

 16   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Et du coté de la Défense, s'il vous

 17   plaît.

 18   M. GOSNELL : [interprétation] Christopher Gosnell, Monsieur le

 19   Président, Messieurs les Juges, représentant les intérêts de M. Hadzic,

 20   accompagné de Liane Aronchick.

 21   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Maître Gosnell, avons-nous des

 22   nouvelles de la santé de M. Stojanovic [comme interprété] ?

 23   M. GOSNELL : [interprétation] Rien de particulier, sauf qu'il a été

 24   admis à l'hôpital. D'après ce que j'ai compris, et compte tenu des

 25   informations que j'ai reçues, il est entré à l'hôpital à 6 ou 7 heures ce

 26   matin. Je ne sais pas quel est son état de santé.

 27   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.

 28   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Messieurs les Juges, pour votre

 


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  1   information, M. Stringer est en train de se renseigner pour savoir si oui

  2   ou non nous allons pouvoir terminer l'interrogatoire principal de ce

  3   témoin, et peut-être commencer le témoin suivant, parce que je pense que Me

  4   Gosnell n'est pas préparé pour contre-interroger le témoin qui est

  5   actuellement à la barre. Donc, je ne sais pas comment évoluera la

  6   situation, mais nous nous réunirions à nouveau sur cette question une fois

  7   que l'interrogatoire sera terminée.

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Faites entrer le témoin, s'il vous

  9   plaît, à huis clos, bien sûr.

 10   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos, Messieurs les

 11   Juges. Merci.

 12   [Audience à huis clos]

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 19   [Audience publique]

 20   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Bonjour à vous, Monsieur le Témoin.

 21   Monsieur Demirdjian, c'est à vous.

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

 23   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je vous remercie, Messieurs les Juges.

 24   LE TÉMOIN : GH-080 [Reprise]

 25   [Le témoin répond par l'interprète]

 26   Interrogatoire principal par M. Demirdjian : [Suite]

 27   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur.

 28   R.  Merci.

 


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  1   Q.  Nous nous sommes arrêtés hier lorsque vous nous disiez que peu de temps

  2   après la tombée de la nuit l'évacuation des prisonniers du hangar a

  3   commencé.

  4   Pourriez-vous nous dire comment cette évacuation des prisonniers a

  5   commencé, et comment les choses se sont déroulées ?

  6   R.  Les prisonniers ont été alignés, un certain nombre d'entre eux. Je ne

  7   pouvais pas voir combien il y en avait, dix à 20, pas davantage, et en rang

  8   on les a fait sortir du hangar.

  9   Q.  Pourriez-vous nous dire, si vous le savez, qui a organisé cela, ou qui

 10   a appelé les prisonniers pour qu'ils soient évacués ?

 11   R.  Eh bien, c'étaient les soldats.

 12   Q.  Et parmi les soldats, y avait-t-il quelqu'un qui était responsable de

 13   cela, qui était en charge de cela ?

 14   R.  Je n'ai pas remarqué, mais je suppose que c'est la personne qui avait

 15   le sifflet.

 16   Q.  Y a-t-il eu un moment où vous, on vous a fait sortir du hangar ?

 17   R.  Oui. Mon tour est arrivé également. J'étais en rang et on m'a fait

 18   sortir.

 19   Q.  Et vous nous avez d'abord dit qu'il y avait un groupe de dix à 20

 20   personnes. Avez-vous fait partie de ce groupe-là ou est-ce que vous êtes

 21   venu plus tard ?

 22   R.  Mon tour est arrivé un peu plus tard. Je suppose que c'était le

 23   troisième, voire peut-être même le quatrième groupe.

 24   Q.  Alors, je sais que je vous pose beaucoup de questions détaillées, mais

 25   pouvez-vous nous dire de façon générale combien de temps s'est écoulé entre

 26   ce premier groupe et votre groupe ?

 27   R.  Je suppose que cela devait être de 15 à 20 minutes, le temps que ça

 28   prenait pour faire sortir un groupe. Donc, s'il y avait trois groupes avant


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  1   moi, c'était peut-être une heure, voire peut-être moins.

  2   Q.  Pourriez-vous expliquer aux Juges de la Chambre ce qui s'est passé au

  3   moment où on vous a fait sortir du hangar.

  4   R.  Après qu'on m'ait fait sortir du hangar, on nous a dirigés vers un

  5   véhicule militaire qui était là, près du hangar.

  6   Q.  Et comment avez-vous pu comprendre qu'il s'agissait d'un véhicule

  7   militaire ?

  8   R.  C'était évident que c'était un véhicule militaire compte tenu de son

  9   apparence. Et il y avait des insignes sur le véhicule, cela ne faisait pas

 10   l'ombre d'un doute que c'était un véhicule militaire.

 11   Q.  Et pourriez-vous expliquer aux Juges de la Chambre de quel type de

 12   véhicule militaire il s'agit ?

 13   R.  Eh bien, le type de véhicule habituel, avec une charge utile de deux

 14   tonnes, en général utilisé pour les actions militaires pour transporter le

 15   personnel et le matériel militaire.

 16   Q.  Simplement pour en terminer sur ce sujet, pourriez-vous nous dire à

 17   quoi cela ressemblait; s'agissait-il d'un véhicule de deux tonnes habituel

 18   ? A quoi cela ressemblait-il ?

 19   R.  Il n'y avait qu'un seul véhicule et d'aspect habituel, et recouvert

 20   d'une bâche.

 21   Q.  D'après ce que j'ai compris, on vous a dirigés vers ce véhicule pour

 22   que vous montiez à bord de celui-ci. Combien de personnes faisaient partie

 23   de votre groupe ?

 24   R.  J'ai déjà dit que notre groupe, à l'instar de tous les autres groupes,

 25   comprenait le même nombre de personnes. Je ne les ai pas comptées, mais il

 26   y avait de nombreuses personnes, entre dix et 20 dans chaque groupe.

 27   Q.  Qu'est-il arrivé au moment où vous êtes montés à bord du véhicule ?

 28   R.  Après que nous soyons montés à bord du véhicule, les marches qui se


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  1   rabattaient ont été remontées, et nous nous sommes retrouvés dans un espace

  2   fermé. Et les soldats qui nous avaient accompagnés sont montés à bord de la

  3   cabine du camion et se sont mis à conduire.

  4   Q.  Et ce véhicule s'est rendu dans quelle direction ?

  5   R.  Le véhicule s'est dirigé immédiatement vers la ferme de Grabovo.

  6   Q.  Et ce véhicule est-il arrivé à la ferme de Grabovo ?

  7   R.  Non. A mi-chemin en direction d'Ovcara, le véhicule a tourné à gauche

  8   en direction des bois.

  9   Q.  Que ceci soit bien clair "à mi-chemin vers Ovcara"; c'est exact ? C'est

 10   ce que vous avez dit ?

 11   R.  Grosso modo, oui. Même si d'après ce que je sais aujourd'hui, je pense

 12   que c'était plus près d'Ovcara. Mais cela n'a pas beaucoup d'importance.

 13   Q.  Lorsque le véhicule s'est dirigé vers les bois, que faisiez-vous à bord

 14   du camion ?

 15   R.  Nous ne faisions rien, nous étions simplement assis. On nous

 16   conduisait, on attendait de voir ce qui allait se passer. Ensuite, Mato

 17   Perak essayait d'apercevoir quelque chose dans l'ouverture, à l'endroit où

 18   il y avait les marches qui se relevaient, alors qu'un autre prisonnier,

 19   Zeljko Jurela, a essayé de l'empêcher en disant : N'essaie pas de faire

 20   quoi que ce soit, car sinon, ils vont nous tuer. Et après un certain temps,

 21   une décision a mûri dans mon esprit, et j'ai sauté par cette petite

 22   ouverture.

 23   Q.  Après avoir sauté par cette ouverture, avez-vous jamais revu Mato Perak

 24   et Zeljko Jurela ?

 25   R.  Non, je ne les ai jamais revus.

 26   Q.  Et qu'est-il arrivé au véhicule une fois que vous aviez sauté ?

 27   R.  Le camion a poursuivi son chemin. Pas de changement.

 28   Q.  Qu'avez-vous fait après avoir sauté du camion ?


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  1   R.  J'ai commencé à m'éloigner de cet endroit à pied en direction de

  2   Vukovar.

  3   Q.  Et alors que vous commenciez à marcher en direction Vukovar, qu'avez-

  4   vous entendu, pour autant que vous ayez entendu quelque chose après avoir

  5   sauté ?

  6   R.  Eh bien, en partant de cet endroit, peu de temps après, j'ai entendu

  7   quelques coups de feu individuels, ainsi qu'une salve de coups de feu.

  8   Q.  Vous dites que vous avez commencé à marcher en direction de Vukovar.

  9   Jusqu'où êtes-vous parvenu ce soir-là ?

 10   R.  Eh bien, cette nuit-là, j'ai marché dans les champs de blé et j'ai

 11   traversé des chemins impraticables autour de Vukovar et j'ai traversé une

 12   partie de Sajmiste, je me suis dirigé vers Vinkovci. Et lorsque j'étais

 13   quasiment arrivé, je me suis arrêté dans le village de Ceric, où j'ai

 14   réveillé les réservistes.

 15   Q.  Et d'Ovcara à Ceric, quelle est la distance ?

 16   R.  Vingt kilomètres peut-être. Je n'en suis pas tout à fait sûr.

 17   Q.  Qu'est-il arrivé -- vous avez dit que vous avez réveillé les

 18   réservistes. Que s'est-il passé à ce moment-là ?

 19   R.  Eh bien, j'ai été à ce moment-là leur prisonnier.

 20   Q.  Et vous dites que dans ce village, vous avez réveillé les réservistes.

 21   Qu'y avait-il dans ce village ? Un bâtiment particulier ou quelque chose de

 22   ce genre ?

 23   R.  C'était dans les alentours du village, c'était dans un bâtiment normal,

 24   et ils étaient censés tenir un poste à cet endroit-là et ils n'avaient pas

 25   placé de gardes à l'extérieur. Et en lieu et place de cela, ils s'étaient

 26   tous endormis.

 27   Q.  Et combien de temps avez-vous passé dans ce bâtiment ?

 28   R.  Après m'être présenté, ils m'ont mis dans un four à pain, et c'est là


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  1   où je suis resté jusqu'au lendemain matin.

  2   Q.  Et le lendemain matin, avez-vous échangé des propos avec les

  3   réservistes que vous aviez réveillés cette nuit-là, la nuit dernière ?

  4   R.  Qu'est-ce que vous voulez dire par contacts ou avez-vous échangé des

  5   propos ?

  6   Q.  Est-ce qu'ils vous ont parlé; est-ce que vous leur avez dit quelque

  7   chose ou vice versa ?

  8   R.  Eh bien, oui, nous nous sommes parlés. Je leur ai dit d'où j'étais venu

  9   et vers où je me dirigeais. Et après cela, ils m'ont emmenés à leur poste

 10   de commandement, quelque part dans le village.

 11   Q.  Et lorsque vous leur avez dit d'où vous veniez, avez-vous été précis

 12   sur ce qui s'était passé la nuit à Ovcara ?

 13   R.  Non, je n'en ai pas parlé.

 14   Q.  Après qu'ils vous aient emmené à leur poste de commandement dans le

 15   village, vous a-t-on emmené dans un autre endroit ?

 16   R.  Je suis resté pendant un court laps de temps à leur poste de

 17   commandement, où ils m'ont soumis à des sévices, ils m'ont pris les

 18   quelques choses que j'avais encore sur moi. Ils m'ont placé à bord d'un

 19   véhicule militaire sous escorte. Ils ont dirigé leurs fusils sur moi et

 20   nous sommes partis dans le véhicule.

 21   Q.  Et où vous a-t-on conduit ?

 22   R.  Ils m'ont conduit à quelque chose qui ressemblait à un centre de

 23   rassemblement ou un poste de commandement, mais en réalité il s'agissait

 24   d'une simple maison à Stari Jankovci.

 25   Q.  Pourriez-vous décrire aux Juges de la Chambre ce qu'il s'est passé à

 26   cet endroit, pour autant qu'il se soit passé quelque chose.

 27   R.  On m'a emmené dans un sous-sol où j'ai trouvé d'autres prisonniers -

 28   ils étaient trois, me semble-t-il - et nous sommes restés là pendant un


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  1   certain temps avant qu'ils me fassent remonter pour que je puisse être

  2   interrogé. Pour finir, je suis redescendu dans ce sous-sol où un policier

  3   militaire m'a roué de coups.

  4   Q.  Et pendant combien de temps le policier militaire vous a-t-il roué de

  5   coups ?

  6   R.  Je ne sais pas pendant combien de temps, mais c'était jusqu'à ce que je

  7   m'effondre sur le sol. Et ensuite, il est passé aux autres.

  8   Q.  Est-ce qu'à aucun moment ce jour-là on vous a emmené dans la ville de

  9   Sid ?

 10   R.  Ce n'était pas ce jour-là. J'ai passé une nuit supplémentaire dans

 11   cette maison où ils m'ont fait sortir à nouveau pour que je puisse

 12   rencontrer le même officier qui m'avait interrogé auparavant, et ensuite

 13   ils m'ont menotté et attaché au radiateur. Et c'est ainsi que j'ai passé la

 14   nuit.

 15   Q.  Vous a-t-on donné de la nourriture ou quelque chose à 

 16   boire ?

 17   R.  Je crois que le lendemain nous avons eu quelque chose à manger, mais je

 18   n'en suis pas certain. Quoi qu'il en soit, c'était très peu de nourriture,

 19   si on nous avait donné quelque chose.

 20   Q.  Lorsque je vous ai posé la question un peu plus tôt en vous demandant à

 21   quel jour on vous a emmené à Sid, vous dites que ce n'était pas ce jour-là,

 22   puisque vous avez passé encore une nuit à cet endroit. Donc, ce qui nous

 23   emmène au jour suivant.

 24   A quel moment vous a-t-on conduit à Sid ?

 25   R.  On nous a emmenés à Sid le lendemain dans la matinée.

 26   Q.  Et à Sid, où vous a-t-on emmené, pouvez-vous nous le dire ?

 27   R.  On nous a emmenés au poste de police de Sid.

 28   Q.  Et avez-vous parlé à quelqu'un en particulier au poste de police de Sid


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  1   ?

  2   R.  Ils nous ont fait sortir un par un au poste de police, et un homme nous

  3   a interrogés. Je suppose que c'était un inspecteur de police qui était en

  4   habit civil. Mais d'après son apparence et sa manière d'agir et compte tenu

  5   des questions qu'il posait, on pouvait comprendre qu'il s'agissait d'un

  6   inspecteur ou un homme de ce genre.

  7   Q.  Quel genre de questions vous a posées cet inspecteur ?

  8   R.  Eh bien, les questions portaient sur notre participation à la défense,

  9   et pour l'essentiel ces questions me concernant portaient sur le nombre de

 10   personnes tuées à Ovcara. Mais étant donné que je ne savais pas, j'ai dit

 11   que je ne le savais pas, je ne savais pas combien de personnes avaient été

 12   tuées. Mais il ne cessait d'insister pour dire qu'il me reconnaissait, que

 13   nous nous étions vus à Ovcara, ce que je n'étais pas en mesure de

 14   confirmer.

 15   Q.  Vous êtes resté à Sid pendant combien de temps ?

 16   R.  Quelques heures.

 17   Q.  Et après ces quelques heures, où êtes-vous allé ?

 18   R.  Quelques heures plus tard, un groupe de soldats est arrivé. Ils nous

 19   ont fait sortir de cette pièce, nous ont frappés, nous ont donné des coups

 20   de pied - en général au niveau de la tête - ils nous ont poussés pour que

 21   nous montions à bord du véhicule militaire. Et nous étions recouverts de

 22   sang, et c'est dans cet état qu'ils nous emmenés à Sremska Mitrovica.

 23   Q.  Et une fois arrivés à Sremska Mitrovica, vous ont-ils emmenés dans un

 24   bâtiment en particulier ?

 25   R.  Oui. On nous a emmenés dans la prison de Sremska Mitrovica. Ils nous

 26   ont fouillés à cet endroit-là. Ils ne cessaient de nous frapper dans le

 27   dos. Et ensuite, ils nous ont jetés dans une grande pièce.

 28   Q.  Il y avait combien de personnes dans cette grande pièce ?


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  1   R.  Une centaine de personnes.

  2   Q.  Vous a-t-on dit à un moment donné pour quelle raison vous avez été

  3   emmené à Sremska Mitrovica ?

  4   R.  Non, à ce moment-là, personne ne nous a donné des explications.

  5   Quelques jours plus tard, quelqu'un a dit en passant qu'on était là pour

  6   des raisons d'enquête. On était dans une prison, en détention provisoire,

  7   pour mener à bien une enquête, et il nous a dit qu'on était là pour cela.

  8   Q.  Pourriez-vous nous dire qui assurait la garde de la prison.

  9   R.  C'étaient des policiers militaires.

 10   Q.  Est-ce qu'à un moment donné on vous a interrogé pendant la période que

 11   vous avez passée dans la prison de Sremska Mitrovica ?

 12   R.  Oui. Il y a eu des interrogatoires pendant tout le séjour. J'ai été

 13   interrogé moi-même à plusieurs reprises.

 14   Q.  Savez-vous qui vous a interrogé ?

 15   R.  C'étaient des officiers de la JNA. Et moi, j'ai été interrogé par un

 16   sous-officier, un chef de peloton peut-être.

 17   Q.  Vous nous avez donné les raisons pour lesquelles vous êtes passé par

 18   Ovcara, dans le village de Ceric, à Stari Jankovci et Sid. Pourriez-vous

 19   nous dire dans quel état physique vous trouviez-vous au moment où vous êtes

 20   arrivé à Sremska Mitrovica ?

 21   R.  J'étais complètement cassé, j'étais couvert de bleus, dans un état

 22   terrible. Je me tenais à peine debout. Je pouvais à peine me lever. J'étais

 23   couvert de bleus. Mon corps était couvert de bleus, la tête aussi.

 24   Q.  Pendant cet interrogatoire, parce que vous avez dit que c'est un sous-

 25   officier qui vous a interrogé, est-ce qu'à un moment donné vous avez

 26   mentionné les événements que vous avez pu observer à Ovcara ?

 27   R.  Non, je n'ai jamais mentionné cela. Car j'avais l'impression que ça

 28   n'avait rien à voir avec ma participation à la guerre, vu que c'est la


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  1   partie adverse qui était en train de m'interroger.

  2   Q.  Et quelles sont les questions qu'on vous a posées au cours de ces

  3   interrogatoires ?

  4   R.  Il s'agissait de voir quelle a été la raison de ma participation, ils

  5   voulaient connaître aussi l'emplacement de champs de mines, des mines que

  6   j'avais posées avec mon groupe.

  7   Q.  Est-ce qu'ils vous ont jamais posé des questions au sujet des raisons

  8   qui ont motivé votre état, ou, enfin, des raisons pour lesquelles vous

  9   étiez dans l'état où vous étiez physiquement ?

 10   R.  Non, jamais. Il y avait un capitaine qui était présent, je pense que

 11   c'est lui qui était responsable de nous, il avait été présent à Stari

 12   Jankovci. Il savait très bien comment on m'avait traité, et d'ailleurs il

 13   le disait parfois. Il disait que j'étais le seul à savoir ce que voulait

 14   dire le mot passage à tabac.

 15   Q.  Vous avez dit qu'au moment où vous êtes arrivé à Sremska Mitrovica, que

 16   l'on vous a fait entrer dans une grande pièce. Pourriez-vous nous décrire

 17   les dimensions de cette pièce.

 18   R.  Je dirais qu'il s'agissait d'une pièce qui mesurait à peu près 50

 19   mètres sur 8 mètres.

 20   Q.  Et vous nous dites qu'il y avait à peu près une centaine de détenus

 21   dans cette pièce ?

 22   R.  Ecoutez, ce chiffre a changé au fur et à mesure que les gens allaient

 23   et venaient. Parfois il y avait même 120 détenus dans la pièce.

 24   Q.  Quelles étaient les conditions qui prévalaient dans cette pièce où vous

 25   vous trouviez à côté d'une centaine ou de 120 autres détenus ?

 26   R.  Les conditions ? Elles étaient terribles, ces conditions, parce qu'on

 27   avait le sol et rien d'autre. La seule chose qui rendait la vie un peu plus

 28   facile était le fait qu'il y avait des toilettes que l'on pouvait utiliser


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  1   à l'intérieur de la pièce. Mais la situation, mis à part cela, était

  2   vraiment terrible, surtout pour les blessés qui avaient été blessés par

  3   balle ou bien amputés des bras ou des jambes. Rien que de les voir, c'était

  4   terrible.

  5   Q.  Vous avez dit que la situation était particulièrement difficile pour

  6   les blessés. Est-ce qu'on les a soignés ?

  7   R.  Avec le temps, les conditions se sont un peu améliorées. On nous a

  8   donné des matelas de gym pour nous y allonger. Ça nous a rendu la vie un

  9   peu plus facile. En ce qui concerne les soins médicaux, on nous a accordé

 10   ces soins petit à petit, de sorte qu'à un moment donné les blessés

 11   pouvaient même s'allonger sur de vrais lits.

 12   Q.  Pour que les Juges comprennent mieux votre déposition, pourriez-vous

 13   nous dire combien de temps s'est écoulé entre le moment de votre arrivée à

 14   Sremska Mitrovica et le moment où les conditions commençaient à s'améliorer

 15   ?

 16   R.  Je dirais une semaine, quelque chose comme cela.

 17   Q.  Mis à part les interrogatoires et ce capitaine que vous avez mentionné,

 18   est-ce que vous savez qui a été le commandant de toute la prison ?

 19   R.  Non, cela, je ne le sais pas.

 20   Q.  Et pendant que vous étiez dans cette grande pièce, est-ce que qui que

 21   ce soit vous a rendu visite ?

 22   R.  Je pense qu'au mois de novembre nous avons reçu la visite de la Croix-

 23   Rouge. A ce moment-là, ils ont fait la liste des détenus.

 24   Q.  Et mis à part cette délégation de la Croix-Rouge, quelles autres

 25   visites vous avez reçues, s'il y en a eu, à la prison ?

 26   R.  Il y en a eu d'autres, nous avons reçu une visite brève de Goran Hadzic

 27   et ses collaborateurs.

 28   Q.  Et cette visite a eu lieu à quel moment ?


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  1   R.  Je suppose que c'était au mois de décembre.

  2   Q.  Vous avez dit qu'il vous a rendu visite avec ses collaborateurs.

  3   Pourriez-vous nous dire qui étaient ses collaborateurs ?

  4   R.  J'ai parlé avec des personnes qui ont subi des interrogatoires et j'ai

  5   compris qu'il s'agissait des juges de ce qui avait été à l'époque le

  6   tribunal de Vukovar.

  7   Q.  Vous avez dit que c'était une visite brève. Qu'est-ce qu'il a visité

  8   exactement ?

  9   R.  Il nous a rendu visite, c'est-à-dire qu'il est entré dans la pièce, il

 10   a jeté un coup d'œil sur la pièce, et ensuite il est parti.

 11   Q.  Et vous nous avez dit que vous avez parlé avec des personnes

 12   interrogées et qu'elles vous ont dit qu'il s'agissait des juges de ce qui

 13   avait été avant le tribunal de Vukovar.

 14   Pourriez-vous nous dire ce que vous ont dit ces personnes ? Est-ce

 15   que vous pourriez nous dire quel a été le nombre de ces personnes ?

 16   R.  Eh bien, il y avait plusieurs personnes qui ont été interrogées. Il

 17   s'agissait des dirigeants, des personnes qui comptaient dans le monde

 18   économique. Je ne sais pas ce qu'on leur a demandé. Toujours est-il qu'ils

 19   ont dit qu'ils avaient eu cet entretien avec ces ex-juges.

 20   Q.  Est-ce que vous avez compris quelle a été la raison de cette visite ?

 21   R.  On pouvait le comprendre parce que -- les personnes que l'on a

 22   interrogées nous ont fait comprendre qu'on allait nous juger à cause de

 23   Vukovar, nous, les détenus.

 24   Q.  Pourriez-vous nous expliquer ce que vous avez compris, ce que vous

 25   vouliez dire par là, que vous alliez être jugés dans le cadre de l'affaire

 26   Vukovar ?

 27   R.  Eh bien, je suppose que c'est la République serbe de la Krajina qui

 28   allait nous juger.


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  1   Q.  Tout à l'heure, vous nous avez dit que Goran Hadzic est entré dans la

  2   pièce, qu'il vous a regardés et qu'il est sorti. Est-ce que vous pourriez

  3   dire aux Juges combien de temps est-il resté dans la pièce ?

  4   R.  Il y est resté quelques minutes, brièvement.

  5   Q.  Et pendant la visite, est-ce que qui que ce soit faisant partie de la

  6   délégation vous a dit quoi que ce soit ?

  7   R.  Non. Que je sache, non.

  8   Q.  Vous nous avez dit tout à l'heure que cette visite a eu lieu au mois de

  9   décembre. Sauriez-vous être plus précis ? Cette visite a eu lieu combien de

 10   temps après le début de votre détention ?

 11   R.  Je dirais deux ou trois semaines plus tard.

 12   Q.  Vous nous avez dit que vous avez été détenu dans cette grande pièce.

 13   Vous y avez passé combien de temps ?

 14   R.  J'y suis resté entre le 22 novembre jusqu'au 15 janvier 1992.

 15   Q.  Avant de passer à un autre sujet, vous nous avez dit qu'au moment où

 16   cette délégation a visité la prison, que vous avez vu Goran Hadzic. Est-ce

 17   que vous l'aviez vu auparavant ?

 18   R.  Pourriez-vous répéter la question ?

 19   Q.  Je vais essayer d'être encore plus clair. Vous avez mentionné la visite

 20   de la délégation. Vous avez dit que Goran Hadzic faisait partie de la

 21   délégation et qu'il y avait aussi quelques collaborateurs à lui qui étaient

 22   présents. Est-ce que vous l'avez jamais vu avant cette visite-là ?

 23    R.  Non, je ne l'ai jamais vu personnellement, mais je l'ai vu dans les

 24   médias.

 25   Q.  Vous l'avez vu à combien de reprises à la télévision ?

 26   R.  A plusieurs reprises, je dirais. On a parlé de son arrestation en

 27   Croatie dans les médias. On en a souvent parlé dans les médias. Donc je ne

 28   sais pas combien de fois exactement, mais plusieurs fois en tout cas.


Page 3377

  1   Q.  Merci. Donc nous avons parlé de cette grande pièce dans laquelle vous

  2   avez été détenu jusqu'au 15 janvier 1992. Où vous a-t-on emmené après cela

  3   ?

  4   R.  Le 15 janvier 1992, on m'a donné un document que je devais signer. Et

  5   en vertu de ce document, je devais être placé en cellule d'isolement

  6   appelée "lejdara" [phon]. Elle se trouvait dans ce même bâtiment. Je devais

  7   donc rester en détention.

  8   Q.  Mais pourquoi on appelait cette pièce ou cette cellule "lejdara" ?

  9   R.  Probablement parce qu'il y faisait froid.

 10   Q.  Et vous avez été détenu pendant combien de temps dans ce frigo ou

 11   "lejdara" ?

 12   R.  J'y suis resté entre le 15 janvier et le 4 février 1992.

 13   Q.  Pendant que vous avez été détenu à Sremska Mitrovica, vous avez dit que

 14   vous avez reçu une décision, qu'on vous l'a signifiée donc, par laquelle

 15   vous deviez rester en détention. Est-ce qu'il y a eu une procédure vous

 16   concernant ?

 17   R.  Oui. J'ai été accusé de crimes de guerre perpétrés à l'encontre de la

 18   population civile et j'ai été accusé aussi de la rébellion armée. Et donc,

 19   une procédure, un procès a eu lieu à cet effet.

 20   Q.  Pourriez-vous nous dire quel a été le résultat de ce procès.

 21   R.  Ce procès ne s'est jamais terminé. Il y a eu un acte d'accusation. Le

 22   procès a commencé. Il a été interrompu. Et à l'été 1992, on a fait l'objet

 23   d'un échange et on nous a donc libérés.

 24   Q.  Vous avez dit tout à l'heure qu'on vous a placé dans cette "lejdara"

 25   jusqu'au 4 février 1992. Vous dites que vous avez été libéré en été 1992.

 26   Où vous avez été détenu entre-temps, entre le 4 février et l'été ?

 27   R.  J'ai été transféré dans la prison militaire de Belgrade. Et c'est là

 28   que je suis resté jusqu'au 14 août 1992, au moment où j'ai fait l'objet


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  1   d'un échange.

  2   Q.  Et après cet échange, on vous a emmené où ?

  3   R.  On a été échangés à Nemetin près d'Osijek. Ensuite, on nous a

  4   transférés à Zagreb pendant la nuit, et c'est là qu'on a pu rejoindre nos

  5   familles.

  6   Q.  Est-ce que vous avez pu rejoindre votre famille à Zagreb à ce moment-là

  7   ?

  8   R.  Oui. C'était le 15 août 1992, et c'est à ce moment-là que j'ai pu

  9   rejoindre ma famille.

 10   Q.  Après votre arrivée à Zagreb, avez-vous donné des déclarations ?

 11   R.  Oui. J'en ai fait des déclarations.

 12   Q.  Quel a été l'objet de ces déclarations ?

 13   R.  Je parlais des événements en général, et surtout j'ai parlé d'Ovcara et

 14   des blessés portés disparus.

 15   Q.  Je vais vous demander d'examiner un article de journal. Il s'agit de la

 16   pièce 65 ter 1330 à l'intercalaire 65.

 17   En attendant cela, pourriez-vous nous dire ce que les autorités ont fait

 18   avec la déclaration que vous avez faite au sujet des événements à Ovcara ?

 19   M. GOSNELL : [interprétation] Objection. Je pense qu'il faudrait étayer la

 20   base pour voir déjà si le témoin a des connaissances à ce sujet.

 21   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je vais reposer la question.

 22   Q.  Est-ce que vous savez si ces déclarations ont été utilisées de quelle

 23   que façon que ce soit par les autorités croates après votre libération ?

 24   R.  Sans doute que oui. C'est pour cela qu'on donne des déclarations, pour

 25   qu'elles servent à quelque chose.

 26   Q.  En regardant cet article de journal ici, qui date du 30 octobre 1992,

 27   pourriez-vous regarder le premier paragraphe. On parle de "site

 28   d'enterrement de Vukovar". Et il s'agit donc d'un article tiré de "Vecernje


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  1   List" qui est un quotidien croate.

  2   Veuillez examiner le premier paragraphe. Et donc, il s'agit d'un

  3   journaliste français qui a trouvé cette localité, ce site d'enterrement à

  4   Vukovar.

  5   Donc on y raconte le récit des Croates, des témoins qui ont fui ces

  6   lieux d'enterrement, ces lieux d'exécution et les événements à Ovcara.

  7   Est-ce que vous savez si qui que ce soit d'autre a fui aussi les

  8   événements d'Ovcara ?

  9   R.  Je sais qu'il y a eu des gens qui ont pu survivre, mais pas en

 10   s'enfuyant carrément. Ils ont été tirés de ces lieux de sépulture. Ils ont

 11   été aidés par des gens et ont pu donc quitter cet endroit, s'en tirer.

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 18   (expurgé)

 19   (expurgé)

 20   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Demirdjian, ne devrions-nous

 21   pas expurger ce qui vient d'être consigné au compte rendu ?

 22   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui, effectivement.

 23   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Très bien. On va le faire.

 24   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Peut-être que nous devrions passer à huis

 25   clos partiel pour la question suivante.

 26   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Huis clos partiel.

 27   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

 28   [Audience à huis clos partiel]

 


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  4   [Audience à huis clos]

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 10   (expurgé)

 11   [Audience publique]

 12   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Oui, Monsieur Demirdjian.

 13   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 14   Le témoin a décrit des situations où des familles ont reçu certains

 15   éléments d'information sur leurs proches portés disparus et sur des

 16   histoires qui circulaient sur l'endroit où se trouvaient potentiellement

 17   untel ou untel. Le témoin est au courant de ces situations où il y a eu de

 18   fausses informations qui ont été données aux familles, et là nous en avons

 19   un exemple. Je voudrais corroborer les propos du témoin, et je voudrais me

 20   servir de l'exemple de cette famille, la famille de Sinisa Glavasevic.

 21   C'est ça l'objectif de ces questions.

 22   Et puis, un autre point, il s'agit d'une des victimes qui figurent à

 23   l'annexe de l'acte d'accusation. Il s'agit de M. Glavasevic. Nous avons le

 24   questionnaire sur les personnes portées disparues. Donc il est disparu

 25   depuis Ovcara en 1991.

 26   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Très bien.

 27   Nous allons faire une pause, et nous reprendrons à 11 heures.

 28   --- L'audience est suspendue à 10 heures 27.

 


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  1   --- L'audience est reprise à 11 heures 00.

  2   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Oui, Maître Gosnell.

  3   M. GOSNELL : [interprétation] Monsieur le Président, ayant entendu

  4   cette explication, nous nous opposons à ce que cette série de questions

  5   soit posée. Il n'y a pas de fondement sur la proposition avancée par

  6   l'Accusation comme elle cherche à prouver et dont elle a parlé avant la

  7   pause, à savoir que des membres de la famille n'avaient pas reçu les

  8   informations exactes concernant le sort de leurs proches. Nous avons un

  9   exemple, et je souhaite corroborer ceci en illustrant par un exemple.

 10   Si nous revenons à ce que le témoin savait, il a dit à propos de la

 11   famille Glavasevic :

 12   "J'ai eu un mauvais pressentiment."

 13   Savez-vous ce qu'ils faisaient à l'époque ?

 14   "Réponse : Non, je ne le savais pas, mais ils devaient se tourner vers les

 15   autorités pour recueillir des réponses."

 16   Et ensuite, question suivante : Avez-vous été en contact avec la famille ?

 17   "Réponse : Non, je n'ai pas été en contact avec elle.

 18   "Question : Avez-vous entendu parler de leurs tentatives consistant à

 19   retrouver Sinisa Glavasevic ?

 20   "Réponse : Ecoutez, je n'avais pas de connaissances de première main,

 21   mais il y avait des rumeurs qui circulaient, qui le concernaient également,

 22   je suppose."

 23   Encore une fois, une autre supposition de sa part.

 24   En fait, le critère retenu ici est quel serait la teneur du contre-

 25   interrogatoire compte tenu de ses réponses. Et je demanderais à ce moment-

 26   là à ce témoin de se livrer aux mêmes spéculations, à l'instar de la

 27   manière dont l'Accusation a procédé. Et donc, à mon avis, ceci ne sera

 28   utile pour personne et ne vous permettra pas, Messieurs les Juges,


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  1   d'établir la vérité sur la base de ces suggestions faites par l'Accusation.

  2   Donc je pense qu'il ne faudrait pas autoriser cette série de

  3   questions.

  4   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Demirdjian.

  5   (expurgé)

  6   (expurgé)

  7   (expurgé). Et je ne pense pas qu'il soit nécessaire de fournir un

  8   fondement plus important que celui-ci. Je peux lui demander de fournir

  9   davantage de détails. Il a dit "qu'il avait été vu ici et là, mais que rien

 10   ne s'était produit, que c'est toujours une personne portée disparue."

 11   A mon avis, sa réponse n'est pas suffisamment détaillée. Nous pouvons

 12   revenir là-dessus. Une fois que nous aurons établi cela, ce que je souhaite

 13   faire avec ces documents -- il y a un certain nombre de lettres contenues

 14   dans ces documents qui sont échangées, et nous faisons valoir qu'il s'agit

 15   là d'un exemple dont les familles ont été induites en erreur concernant

 16   leurs proches, à savoir que les victimes étaient en vie et qu'elles

 17   n'étaient pas en détention; alors qu'en réalité elles avaient été tuées. Et

 18   c'est là où nous voulons en venir en utilisant en guise d'illustration

 19   l'exemple de la famille Glavasevic.

 20   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Cette lettre -- cette lettre n'est

 21   pas une lettre envoyée à un membre de la famille ? Aussi, il s'agit d'une

 22   lettre échangée entre différents représentants du gouvernement.

 23   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui. En fait, il s'agit d'un représentant

 24   du gouvernement, et l'image deviendra plus claire lorsque vous verrez la

 25   lettre suivante, ce sont des enquêtes auprès des familles, et la réponse à

 26   cette lettre montre clairement qu'il n'y avait pas de centre de détention,

 27   que la personne n'était pas en vie.

 28   Donc il y a toute une série d'échanges. Et je vais vous montrer deux


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  1   ou trois lettres qui vous montrent que tout ceci induisait les familles en

  2   erreur.

  3   M. GOSNELL : [interprétation] Bien sûr que l'Accusation va faire valoir

  4   tous ces arguments au moment voulu et en présence du témoin adéquat. Je ne

  5   pense pas que tout ce que vient de dire l'Accusation puisse être étayé par

  6   ce témoin, c'est en tout cas la question qu'il faut se poser.

  7   [La Chambre de première instance se concerte]

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Demirdjian, nous allons vous

  9   demander de passer à un autre sujet car cette série de questions n'est pas

 10   utile pour les Juges de la Chambre.

 11   Cela étant dit, est-ce que vous avez prêté attention au temps que

 12   vous avez eu avec ce témoin ?

 13   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui. Nous avons un petit peu dépassé le

 14   temps imparti, mais j'ai encore un dernier thème à aborder avec lui.

 15   Me permettrez-vous de revenir sur la question de cette famille à

 16   titre d'exemple pour développer ces questions davantage, en laissant de

 17   côté ce document ?

 18   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Oui, vous le pouvez.

 19   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] En attendant l'arrivée du témoin, j'ai été

 20   informé du fait que les deux vidéos qui ont été marquées au fins

 21   d'identification hier, qui sont les P1401 et 1402, il s'agit des

 22   transcriptions à propos desquelles il n'a pas été établi de lien avec la

 23   vidéo elle-même.

 24   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Celles-ci seront versées au dossier.

 25   Marqué aux fins d'identification, ce statut étant levé.

 26   Faites entrer le témoin à huis clos, s'il vous plaît.

 27   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos, Messieurs les

 28   Juges.

 


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  1   [Audience à huis clos]

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  9   [Audience publique]

 10   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Veuillez poursuivre, Monsieur

 11   Demirdjian.

 12   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci, Messieurs les Juges.

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 23   (expurgé)

 24   Q.  Vous nous avez dit que dans le cas où des réponses étaient fournies,

 25   ces réponses étaient toujours différentes. Pour l'essentiel, que disaient

 26   ces réponses ?

 27   R.  Non, je ne suis pas au courant de toutes les réponses, ou de

 28   l'intégralité des réponses, car celles-ci ont été fournies aux membres de

 


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  1   sa famille.

  2   Q.  Et est-ce que les membres de sa famille vous ont dit d'où venaient ces

  3   réponses ?

  4   R.  Non, je ne me souviens pas d'où provenaient ces réponses. Mais je sais

  5   que les réponses ne pouvaient pas être vérifiées, qu'elles prêtaient à

  6   confusion et étaient assimilables à de simples rumeurs.

  7   Q.  Avant de terminer mon interrogatoire principal, je souhaite que nous

  8   regardions une dernière image, qui est le numéro 65 ter 2877, à l'onglet

  9   19. Et je souhaite, une fois que ce document sera affiché, de regarder la

 10   page 27, s'il vous plaît.

 11   Monsieur, reconnaissez-vous cette région ?

 12   R.  Veuillez m'accorder quelques instants, s'il vous plaît.

 13   Oui, je la reconnais.

 14   Q.  Veuillez dire aux Juges de la Chambre ce que nous sommes en train de

 15   regarder.

 16   R.  Nous sommes en présence de la région qui se trouve autour de la ferme

 17   agricole d'Ovcara.

 18   Q.  Avec l'aide de l'huissier, je vais vous demander de bien vouloir

 19   annoter cette image.

 20   En premier lieu, pourriez-vous nous dire, dans ce secteur d'Ovcara,

 21   que voyons-nous exactement ?

 22   R.  Nous voyons la ferme en tant que telle, et nous voyons l'endroit

 23   où se trouve la fosse commune. Ceci a été établi par la suite.

 24   Q.  Et pouvez-vous distinguer le hangar où vous avez été détenu le 20

 25   novembre 1991 ?

 26   R.  J'ai du mal à l'apercevoir, mais je l'aperçois.

 27   Q.  Et l'endroit au sens large du terme où se trouve le 

 28   hangar ?


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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Est-ce que vous pouvez entourer d'un cercle cet endroit et y apposer la

  3   lettre A.

  4   R.  [Le témoin s'exécute]

  5   Q.  Pourriez-vous nous montrer la route qui a été empruntée par le

  6   camion avant que vous ne sautiez dudit camion.

  7   R.  [Le témoin s'exécute]

  8   Q.  Et à l'aide de la lettre B, veuillez nous indiquer à quel endroit vous

  9   avez sauté du camion.

 10   R.  [Le témoin s'exécute]

 11   Q.  Et veuillez indiquer, à l'aide de la lettre C, de quelle

 12   direction provenaient les bus qui sont arrivés ce jour-là. Quelle route

 13   ont-ils empruntée, ces autocars, avant d'arriver au hangar ?

 14   R.  [Le témoin s'exécute]

 15   Q.  Merci.

 16   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je demande le versement au dossier de

 17   cette image, s'il vous plaît, de cette vue aérienne.

 18   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Ceci est versé au dossier et reçoit

 19   une cote.

 20   M. LE GREFFIER : [interprétation] La page 27 du numéro 65 ter 2877 annotée

 21   par le témoin reçoit la cote P1407. Je vous remercie.

 22   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Je vous remercie.

 23   M. DEMIRDJIAN : [interprétation]

 24   Q.  Merci, Monsieur, d'avoir répondu à mes questions.

 25   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions, Messieurs

 26   les Juges.

 27   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Je vous remercie.

 28   Maître Gosnell, pouvez-vous contre-interroger le témoin ?

 


Page 3397

  1   M. GOSNELL : [interprétation] Monsieur le Président, je demande que

  2   soit suspendue l'audience pendant quelque temps de façon à pouvoir me

  3   préparer davantage. Je sais que c'est la deuxième fois que ceci se produit.

  4   C'est malheureux. Je vois qu'un courriel m'est parvenu il y a quelques

  5   minutes et que Me Zivanovic a quitté l'hôpital.

  6   M. LE JUGE DELVOIE : [aucune interprétation]

  7   M. GOSNELL : [interprétation] C'est lui qui avait préparé le contre-

  8   interrogatoire de ce témoin. Je me suis préparé moi-même ce matin en vue de

  9   procéder au contre-interrogatoire moi-même. Je ne pense pas qu'il s'agisse

 10   d'un contre-interrogatoire très complexe ni très long, mais j'ai besoin de

 11   temps supplémentaire pour pouvoir m'y préparer. Donc je m'en remets à vous.

 12   En termes logistiques, je ne sais pas ce qui est faisable. Est-ce que nous

 13   allons suspendre l'audience jusqu'à cet après-midi ? Je ne sais pas s'il y

 14   a d'autres alternatives.

 15   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Demirdjian, ou Monsieur

 16   Stringer, avons-nous un témoin avec lequel nous pourrions poursuivre

 17   aujourd'hui ?

 18   M. STRINGER : [interprétation] Monsieur le Président, malheureusement, le

 19   témoin suivant est ici, mais nous ne pouvons pas commencer sa déposition

 20   aujourd'hui. Je souhaite ajouter que c'est un témoin dont on a changé la

 21   date de sa déposition à plusieurs reprises, et cela poserait de grosses

 22   difficultés que de le renvoyer encore une fois sans qu'il puisse déposer

 23   ici aujourd'hui.

 24   Je me suis entretenu avec Me Gosnell à ce sujet pendant quelques instants.

 25   Je ne sais pas si nous pouvons suspendre l'audience, ceci permettrait à M.

 26   Gosnell de préparer, de poursuivre et d'entendre le contre-interrogatoire

 27   aujourd'hui, même si cela signifie que nous siégerons jusqu'à 15 heures au

 28   lieu de 14 heures, même au-delà de 14 heures, de façon à pouvoir rester


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  1   dans les temps et pour permettre aux témoins de se suivre comme prévu. Car,

  2   sinon, le témoin devra être renvoyé chez lui jusqu'à une date ultérieure.

  3   Donc je ne m'oppose pas à ce que le conseil de la Défense ait un

  4   temps supplémentaire pour pouvoir se préparer, et dans quel cas nous

  5   pourrions peut-être nous réunir à nouveau cet après-midi et reprendre à ce

  6   moment-là. Je vous serais très reconnaissant si cela était possible.

  7   [La Chambre de première instance se concerte]

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Je pense qu'il serait préférable pour

  9   toutes les parties en présence…

 10   [La Chambre de première instance se concerte]

 11   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Stringer, nous sommes en

 12   train de nous pencher sur la chose suivante : serait-il possible d'entendre

 13   le témoin suivant après la prochaine pause ? Je veux parler du témoin

 14   suivant. Ou est-ce que cela poserait problème également ?

 15   M. STRINGER : [interprétation] Cela pose problème. Il n'est même pas

 16   habillé pour venir dans le prétoire. Il ne s'agit pas du facteur le plus

 17   important, soit, mais cela poserait énormément de problèmes,

 18   malheureusement, pour nous.

 19   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Dans ce cas, ce que je suggère pour

 20   différentes raisons, c'est que nous levions l'audience pour aujourd'hui de

 21   façon à pouvoir commencer le contre-interrogatoire demain matin à 9 heures.

 22   Et Me Gosnell sera prêt, voire peut-être même Me Zivanovic pourra contre-

 23   interroger le témoin. Et si nous avons un temps supplémentaire, ce qui sera

 24   sans doute le cas, eh bien, ce temps supplémentaire, nous l'aurons demain

 25   après-midi, non pas aujourd'hui.

 26   Dans ce cas, chacun pourra se terminer comme prévu, et nous aurons

 27   terminé les deux témoins d'ici vendredi comme prévu.

 28   M. STRINGER : [interprétation] Nous sommes reconnaissants pour cela.


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  1   Je pense en fait que c'est une issue fort favorable en ce qui nous

  2   concerne.

  3   M. GOSNELL : [interprétation] Nous sommes très reconnaissants

  4   également. Je vous remercie, Monsieur le Président.

  5   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, nous

  6   suggérons que vous reveniez demain matin à 9 heures. Est-ce que cela vous

  7   convient ?

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, cela me convient tout à fait.

  9   Merci.

 10   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Je vous remercie beaucoup.

 11   Alors, un instant, s'il vous plaît.

 12   [La Chambre de première instance se concerte]

 13   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] M. le Juge Mindua a une question à

 14   vous poser, Monsieur le Témoin.

 15   M. LE JUGE MINDUA : Oui, Monsieur le Témoin. Avant que nous puissions

 16   mettre fin à l'audience d'aujourd'hui, il y a quelque chose que je ne

 17   comprends pas bien. Vous avez été arrêté à l'hôpital de Vukovar, où les

 18   forces de la JNA occupaient la ville. Vous aviez alors été conduit à un

 19   hangar à Ovcara.

 20   Au transcript à la page 6 aujourd'hui, vous dites avoir sauté du véhicule

 21   dans lequel vous aviez été embarqué au hangar en direction de la ferme de

 22   Grabovo. Vous aviez sauté du véhicule parce que vous craignez pour votre

 23   vie.

 24   Alors, pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous avez décidé de retourner

 25   encore à Vukovar, au point de vous faire reprendre par des réservistes de

 26   la JNA au village de Ceric ?

 27   Est-ce qu'il y a une explication à ça ?

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vais faire de mon mieux.

 


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  1   Tout d'abord, je n'ai pas sauté de l'autocar. L'autocar était fermé,

  2   et l'autocar nous a conduits jusqu'au hangar. Nous avons passé un certain

  3   temps dans le hangar, et ça n'est qu'à ce moment-là que nous avons été

  4   transportés à bord d'un autre véhicule, un véhicule militaire. Et ensuite,

  5   lorsque nous avons quitté le hangar à bord de ce véhicule-là et que nous

  6   avons commencé à nous diriger vers le lieu du crime, j'ai sauté du camion

  7   et je me suis dirigé vers Vukovar. Je ne suis pas retourné à Vukovar. Je me

  8   dirigeais vers Vukovar et le secteur qui, à mon sens, était libre, à savoir

  9   le secteur de Vinkovci, à l'époque. Et à terme, je voulais rejoindre ma

 10   famille.

 11   M. LE JUGE MINDUA : Très bien. Je comprends mieux maintenant et je vois la

 12   logique.

 13   Mais j'avais précisé aussi que vous aviez sauté du véhicule à partir

 14   de la ferme, donc le véhicule qui vous emmenait à Grabovo. Peut-être que

 15   c'est une erreur de traduction. Je ne parlais pas de "bus" mais du

 16   véhicule, entendu "véhicule militaire".

 17   Merci.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien. Je comprends.

 19   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Donc nous en avons terminé pour

 20   aujourd'hui, Monsieur le Témoin. M. l'Huissier va vous raccompagner dès que

 21   nous serons à huis clos.

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 23   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos, Messieurs les

 24   Juges.

 25   [Audience à huis clos]

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  7   [Audience publique]

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Pardonnez-moi, Monsieur Stringer,

  9   mais il y a quelque chose qui me gène.

 10   M. STRINGER : [interprétation] Le pilier est utile parfois lorsque l'on

 11   veut se cacher des Juges, mais parfois, c'est difficile d'être vu par vous

 12   lorsqu'on tente d'attirer votre attention.

 13   Alors, si cela est possible pour le conseil de la Défense que nous

 14   allons devoir préparer un nouveau calendrier des témoins à la Section

 15   chargée des Victimes et des Témoins pour leur indiquer à quel moment il

 16   faudra faire venir le témoin demain. S'ils savent avant la fin de la

 17   journée d'aujourd'hui, combien de temps il faudra à la Défense pour son

 18   contre-interrogatoire, cela signifie que nous avons davantage d'information

 19   et qu'il nous permettra de savoir à quel moment il faudra demander au

 20   témoin de venir.

 21   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Donc, dès que possible à la fin de la

 22   journée d'aujourd'hui. Je vous remercie, Maître Gosnell.

 23   M. GOSNELL : [interprétation] Nous allons faire de notre mieux. Je vous

 24   remercie, Monsieur le Président.

 25   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] L'audience est levée.

 26   --- L'audience est levée à 11 heures 29 et reprendra le jeudi, 7 mars 2013,

 27   à 9 heures 00.

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