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1 Le mercredi 20 avril 2005
2 [Audience publique]
3 --- L'audience est ouverte à 14 heures 17.
4 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
5 M. LE JUGE ANTONETTI : Monsieur le Greffier, pouvez-vous appeler le numéro
6 de l'affaire, s'il vous plaît.
7 M. LE GREFFIER : Je vous remercie, Monsieur le Président. Affaire numéro
8 IT-01-47-T, le Procureur contre Enver Hadzihasanovic et Amir Kubura.
9 M. LE JUGE ANTONETTI : Je vais demander aux parties de bien vouloir se
10 présenter. Tout d'abord, l'Accusation.
11 M. MUNDIS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, Madame et
12 Monsieur les Juges, conseil de la Défense, toutes les personnes présentes
13 dans le prétoire et autour du prétoire. Matthias Neuner, Daryl Mundis et
14 Andres Vatter, notre assistant pour l'Accusation.
15 M. LE JUGE ANTONETTI : Je vais demander aux avocats de bien vouloir se
16 présenter.
17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame et
18 Monsieur les Juges. Le général Enver Hadzihasanovic est représenté par
19 Edina Residovic, conseil principale; et Stéphane Bourgon, co-conseil.
20 Merci.
21 M. LE JUGE ANTONETTI : Les autres avocats dont la moitié sont cachés.
22 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame et
23 Monsieur les Juges. M. Kubura est représenté par Rodney Dixon, Fahrudin
24 Ibrisimovic et Mulalic Nermin, notre assistant juridique.
25 M. LE JUGE ANTONETTI : En cette journée du 20 avril 2005, je salue toutes
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1 les personnes présentes. Je salue les représentants de l'Accusation, je
2 salue les avocats, notamment, Me Bourgon qui ne quitte pas cette salle
3 d'audience. Je salue également les accusés, les généraux Hadzihasanovic et
4 Kubura. Je ne manque pas également d'associer, dans mes salutations, tout
5 le personnel de cette salle d'audience qui se trouve soit à l'intérieur,
6 soit à l'extérieur de cette salle d'audience.
7 Nous devons poursuivre nos travaux aujourd'hui par l'audition de deux
8 témoins. J'indique à la Défense qu'il était prévu une audience demain
9 après-midi. Comme cette salle d'audience se libère demain matin, y aurait-
10 il une possibilité pour la Défense, pour le cas où nous aurions audience
11 encore demain, de venir demain matin plutôt que demain après-midi ?
12 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, pour ce qui est de
13 la Défense de M. Kubura, ceci ne pose aucun problème de travailler le
14 matin.
15 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Pas de problème, Monsieur le Président.
16 M. LE JUGE ANTONETTI : L'Accusation ?
17 M. MUNDIS : [interprétation] Monsieur le Président, l'Accusation est
18 toujours prête à respecter les souhaits de la Chambre de première instance.
19 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien.
20 Monsieur le Greffier, vous vérifierez si la salle est bien libre.
21 Avant d'introduire le témoin, est-ce que les parties veulent intervenir sur
22 un point ou un sujet ?
23 Monsieur Mundis.
24 M. MUNDIS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
25 Très brièvement, j'ai informé le Juriste de la Chambre, ainsi que les
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1 conseils des deux accusés, avant l'audience d'aujourd'hui, du fait que nous
2 sommes dans la phase de finalisation de notre requête aux fins de la
3 réouverture de la cause de l'Accusation. Il est clair que nous ne serons
4 pas capables de ramasser cela sur les dix pages prévues, et nous souhaitons
5 demander une autorisation à la Chambre de première instance de nous
6 accorder 20 pages. Ce sera plutôt 15 à 18 pages, d'après mes estimations.
7 Mais par prudence, je vous demanderais une autorisation pour une durée de
8 20 pages. Il y aura des annexes aussi, mais comme nous le savons, les
9 annexes ne sont pas concernées par cette limitation à 10 pages. Nous
10 pourrons peut-être le faire aujourd'hui, mais sinon, lundi. Il y a quelques
11 traductions des annexes. Ceci ne dépassera certainement pas 20 pages, si la
12 Chambre nous y autorise.
13 M. LE JUGE ANTONETTI : Il est fait droit à votre demande. Vous pouvez
14 utiliser 20 pages pour cette requête. La Défense n'a pas d'autres problèmes
15 à soulever.
16 Monsieur le Greffier, je vous donne la parole parce qu'il y a une petite
17 précision à apporter sur des numérotations.
18 M. LE GREFFIER : Oui. Je vous remercie, Monsieur le Président. Pour une
19 clarification au compte rendu d'audience. Avant hier, nous avons rentré une
20 pièce au dossier comme pièce à décharge de la Défense de Hadzihasanovic
21 sous la cote 2092. Cette pièce avait été, de façon erronée, marquée sous
22 pli scellé et à titre confidentiel. Cette pièce est donc, par là même,
23 toujours publique. En revanche, c'était la pièce DH2163, avec une version
24 anglaise DH2163/E.
25 [interprétation] DH2163; DH2163/E.
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1 [en français] Je vous remercie, Monsieur le Président.
2 M. LE JUGE ANTONETTI : Merci pour cette précision.
3 Monsieur l'Huissier, pouvez-vous chercher le premier témoin.
4 La Défense a prévu combien de temps pour le premier témoin ?
5 M. DIXON : [interprétation] Monsieur le Président, pas plus que 40 [comme
6 interprété] minutes à peu près pour l'interrogatoire principal. Merci.
7 Si je puis ajouter, il n'y a pas de cartes ni de documents à présenter.
8 M. LE JUGE ANTONETTI : Nous avons une question à poser à la Défense du
9 général Hadzihasanovic.
10 Hier, les Juges, nous avons travaillé sur cette question, et concernant
11 les questions que vous posez après les questions du général Kubura
12 représenté par ses conseils. Nous voulons savoir si la Défense du général
13 Hadzihasanovic, aujourd'hui, constitue une équipe indépendante à l'égard de
14 la Défense du général Kubura. Puisque jusqu'à présent, nous avions le
15 sentiment que vous étiez ensemble. Ou êtes-vous toujours une équipe unie ?
16 Parce que les conséquences ne sont pas les mêmes.
17 Pour le cas où vous seriez une équipe indépendante, vous avez, à ce moment-
18 là, le droit de contre-interroger et de poser des questions suggestives.
19 Mais pour le cas où vous seriez toujours dans l'hypothèse d'une équipe
20 unie, à ce moment-là, vous n'avez pas le droit de poser des questions
21 suggestives, mais simplement de procéder à l'interrogatoire principal par
22 des questions neutres. Voilà tout le positionnement dont il en résulte,
23 évidemment, la façon d'interroger.
24 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, dès le départ de ce
25 procès, à plusieurs reprises, nous avons fait savoir clairement qu'il
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1 s'agissait de deux Défenses autonomes, entièrement autonomes pour ce qui
2 est des deux accusés; du général Hadzihasanovic et du général Kubura.
3 Certes, ces deux équipes de Défense, dans des situations exceptionnelles,
4 ont des points en commun, mais, à ce moment-là, nous en informons
5 précisément la Chambre. Par conséquent, à plusieurs reprises, nous avons
6 soumis des écritures communes lorsque ceci était précisé dans les
7 écritures. Pour ce qui est de nos témoins experts, nous les avons
8 considérés comme étant des témoins experts communs parce qu'ils ont déposé
9 sur des questions liées à leur connaissance technique et scientifique et
10 professionnelle. Ce n'est que dans ces cas-là que nous avions des témoins
11 communs aux deux équipes de la Défense.
12 Par conséquent, à partir de ce moment-là, comme jusqu'à présent, la Défense
13 du général Hadzihasanovic est autonome et indépendante, comme également la
14 Défense du général Kubura.
15 Merci.
16 M. LE JUGE ANTONETTI : Il y a une conclusion également que les Juges en ont
17 tirée hier. C'est que, si vous êtes une équipe indépendante, ceux qui
18 posent les dernières questions après les questions des Juges, c'est celui
19 qui fait venir le témoin. On est bien d'accord ? Sur cette question qui est
20 assez complexe, l'Accusation, vous n'avez pas d'opposition ?
21 M. MUNDIS : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
22 M. LE JUGE ANTONETTI : Très bien. Nous ferons comme vous l'avez indiqué, à
23 savoir, qu'étant une équipe indépendante, vous avez le droit de contre-
24 interroger, mais après les questions des Juges. Vous interviendrez, mais
25 après.
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1 Pas d'opposition de la part des conseils du général Kubura ? On est
2 d'accord.
3 On va introduire le témoin.
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 M. LE JUGE ANTONETTI : Bonjour, Monsieur. Je vais d'abord vérifier que la
6 technique fonctionne. Est-ce que vous entendez la traduction dans votre
7 langue de mes propos ? Si c'est le cas, dites : Je vous entends et je vous
8 comprends.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous entends et je vous comprends.
10 M. LE JUGE ANTONETTI : Avant de vous faire prêter serment, je me dois de
11 vous identifier. Pouvez-vous me donner votre nom, prénom, date de naissance
12 et lieu de naissance.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Mon nom est Elvedin Omic. Je suis né le 29
14 décembre 1972, à Zenica en Bosnie-Herzégovine.
15 M. LE JUGE ANTONETTI : Monsieur, avez-vous aujourd'hui une profession ou
16 une fonction ? Si c'est le cas, laquelle ?
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je suis officier de la Fédération de
18 Bosnie-Herzégovine. Je travaille pour la mission des Nations Unies au
19 Congo.
20 M. LE JUGE ANTONETTI : Vous venez de m'indiquer que vous êtes officier.
21 Quel grade avez-vous ? Lieutenant, capitaine, commandant, général ? Quel
22 est le grade en tant qu'officier ?
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis commandant.
24 M. LE JUGE ANTONETTI : En 1993 et 1993, à l'époque, aviez-vous - la même
25 question - une fonction ou une qualité ? Si vous aviez une fonction
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1 militaire, dans quelle unité étiez-vous affecté et avec quel grade ?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] En 1992, j'étais soldat. En juin 1992, j'ai
3 rejoint la Défense territoriale de Bosnie-Herzégovine. Pour ce qui est de
4 1993, en mars, j'ai rejoint la 7e Brigade de Montagne musulmane, également
5 en tant que soldat.
6 M. LE JUGE ANTONETTI : Mon Commandant, avez-vous témoigné devant une
7 juridiction internationale ou une juridiction nationale sur les faits qui
8 se sont déroulés dans votre pays en 1992/1993, ou c'est la première fois
9 que vous témoignez ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est la première fois.
11 M. LE JUGE ANTONETTI : Je vous demande de lire le serment.
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
13 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
14 LE TÉMOIN: ELVEDIN OMIC [Assermenté]
15 [Le témoin répond par l'interprète]
16 M. LE JUGE ANTONETTI : Mon commandant, vous pouvez vous asseoir.
17 Avant de donner la parole aux avocats qui vont vous poser des questions, je
18 vais vous fournir quelques éléments d'information sur la façon dont va se
19 dérouler cette audience. Dans un premier temps, vous aurez à répondre aux
20 questions de l'avocat du général Kubura qui, dans le cadre de
21 l'interrogatoire principal, a prévu de vous poser des questions sur une
22 durée de 45 minutes.
23 A l'issue de cette phase, l'Accusation, qui est à votre droite, vous
24 posera des questions dans ce que l'on appelle, dans notre procédure, le
25 contre-interrogatoire, et ils prendront peut-être la même durée de temps, à
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1 savoir trois quarts d'heure.
2 A l'issue de cette phase, les avocats qui sont situés à votre gauche,
3 mais j'avais oublié également d'indiquer que, dès le départ, les avocats du
4 général Hadzihasanovic pourront aussi également, s'ils le souhaitent, vous
5 poser des questions. Une fois que l'Accusation, après, aura posé ses
6 questions dans le cadre du contre-interrogatoire, les avocats pourront vous
7 poser des questions supplémentaires.
8 Les trois Juges, qui sont devant vous, peuvent, à tout moment, vous
9 poser des questions, mais nous préférons attendre la fin des questions car,
10 bien souvent, nos préoccupations ont été réglées par les questions posées,
11 donc nous n'avons pas à intervenir. Il se peut que nous intervenions aux
12 fins d'éclaircissement de certaines réponses que vous avez apportées, ou
13 parce qu'il nous apparaît qu'il manque, dans vos réponses, quelques
14 éléments dans l'intérêt même de la justice. Comme vous êtes un militaire,
15 il se peut que nous soyons emmenés à vous poser des questions de pure
16 technique et militaire.
17 Par ailleurs, pendant cette phase, les avocats des deux parties
18 pourront, le cas échéant, vous présenter, s'ils le souhaitent, des
19 documents qui sont, comme vous en doutez, des documents d'origine
20 militaire, et peut-être des documents émanant de la 7e Brigade.
21 Je dois appeler votre attention sur deux points qui sont importants : vous
22 venez de prêter serment de dire toute la vérité, ce qui exclut tout faux
23 témoignage. Cela, vous le comprenez parfaitement, d'autant que vous exercez
24 des fonctions d'officier. Par ailleurs, en tant que témoin, vous pouvez
25 refuser de répondre à une question, surtout lorsque l'accusé est présent.
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1 Mais vous pouvez également refuser de répondre à une question si vous
2 pensez que la réponse pourrait, un jour, se retourner contre vous et servir
3 d'élément à charge contre vous. Dans cette hypothèse, rassurez-vous que
4 nous n'avons jamais rencontrée jusqu'à présent, mais si jamais elle devait
5 intervenir, la Chambre peut inviter le témoin a répondre, mais la Chambre
6 lui assure une forme de protection en lui accordant une immunité sur les
7 faits dont il pourrait, à ce moment-là, faire part. Ceci est très
8 technique, mais nous n'avons jamais rencontré cette difficulté.
9 Par ailleurs, nous sommes dans une procédure orale, c'est pour cela que
10 vous voyez défiler devant vous un écran, où nos propos sont traduits en
11 anglais, d'où l'importance des réponses que vous serez amené à faire aux
12 questions posées. Essayez d'être le plus complet possible et afin d'aider
13 les Juges lorsqu'ils auront à apprécier tous les éléments de preuve
14 présentés.
15 S'il y a une difficulté quelconque, n'hésitez pas de nous en faire part, et
16 comme nous devons faire des pauses toutes les heures et demie, nous ferons
17 tout à l'heure une pause aux environs de 15 heures 30, 15 heures 40, une
18 pause de 20 à 25 minutes. Voilà comment va se dérouler cette audience.
19 Sans perdre de temps, je me tourne vers l'avocat qui va entamer
20 l'interrogatoire principal. Je vois que c'est M. Dixon qui avait préparé
21 son pupitre.
22 M. DIXON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
23 Interrogatoire principal par M. Dixon :
24 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Omic
25 R. Bonjour.
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1 Q. En répondant à une question qui vous a été posé par le président de la
2 Chambre, vous avez dit que vous travaillez actuellement pour la Mission des
3 Nations Unies au Congo. Pouvez-vous expliquer, à partir de quel moment,
4 vous avez été stationné ou déployé au Congo ?
5 R. Je suis au Congo depuis le mois de novembre de l'année 2004, l'année
6 passée; plus précisément. depuis le 25 novembre 2004.
7 Q. Comment avez-vous été choisi pour partir au Congo ?
8 R. J'ai été choisi de la part des officiers de l'ABiH. J'ai été proposé
9 par le grand état-major et c'est le gouvernement de Bosnie-Herzégovine qui
10 m'a envoyé pour faire partie de cette Mission des Nations Unies au Congo.
11 Q. Quel est le rôle que vous jouez au sein de cette mission ?
12 R. Je suis observateur militaire.
13 Q. Quelles sont vos fonctions en votre qualité d'observateur militaire ?
14 R. Actuellement, je suis affecté dans la ville de Bukavu. Je travaille à
15 l'aéroport, je surveille les vols locaux, donc c'est du "monitoring", de
16 l'import-export d'armes du Congo. Parfois, nous effectuons des patrouilles
17 également dans d'autres secteurs et, bien entendu, nous faisons rapport à
18 nos supérieurs suite à cela.
19 Q. Vous travaillez avec qui dans le cadre de cette mission onusienne ?
20 R. Je travaille avec mes collègues qui viennent d'autres pays; plus
21 précisément, nous sommes actuellement cinq, dans cette équipe qui est la
22 mienne. Une personne vient du Paraguay, une autre d'Indonésie, troisième du
23 Maroc, quatrième Népal, et moi, en tant que cinquième, je viens de Bosnie-
24 Herzégovine.
25 Q. Avant que vous participiez à cette Mission des Nations Unies au Congo,
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1 est-ce que vous aviez une expérience internationale dans le cadre de l'ABiH
2 et ceci à l'extérieur des frontières de Bosnie-Herzégovine.
3 R. Oui. Avant de partir pour le Congo, j'ai suivi une formation, dans
4 différents pays sur les opérations de maintien de paix, en Roumanie, en
5 Grèce et j'ai suivi un stage en Malaisie également.
6 Q. Je vous remercie. Je voudrais maintenant qu'on remonte dans le temps
7 pour aborder le début de votre carrière militaire. Où est-ce que vous avez
8 été formé ?
9 R. J'ai été formé pour la première fois dans un cadre militaire, dans
10 l'ex-armée populaire yougoslave. A cette époque-là, j'étais un recru, j'ai
11 dû faire mon service militaire, c'était en juin de l'année 1991 et cela a
12 duré trois mois jusqu'au mois de septembre 1991.
13 Q. Où est-ce que vous avez été formé, à cette occasion-là, au sein de la
14 JNA ?
15 R. Dans une ville qui s'appelle Sabac, c'est dans l'ouest de la Serbie.
16 Q. A quel moment avez-vous quitté cette ville, et pouvez-vous expliquer à
17 la Chambre pourquoi vous êtes parti ?
18 R. Je suis parti de cette ville -- ou plutôt j'ai quitté l'armée populaire
19 yougoslave et je suis rentré chez moi en septembre 1991 parce qu'en tant
20 que recru dans cette caserne, j'ai vu pas mal de volontaires serbes, de
21 jeunes recrus irréguliers serbes. Ils se rassemblaient à cet endroit et
22 c'est de là qu'on les envoyait sur les théâtres d'opération en Croatie.
23 Après ces événements, je me suis entretenu avec ma famille, enfin, plus
24 précisément avec mon père, et il m'a ordonné de quitter la JNA et de
25 rentrer chez moi.
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1 Q. Monsieur Omic, quand vous dites "à la maison, de rentrer chez vous", où
2 est-ce que cela se trouve ?
3 R. A Zenica, en Bosnie-Herzégovine.
4 Q. À quel moment êtes-vous arrivé chez vous, à la maison ?
5 R. C'était début septembre 1991. Je ne pourrais pas vous donner la date
6 exacte.
7 Q. À votre retour à Zenica, qu'avez-vous fait ?
8 R. Quand je suis renté à Zenica, puisque sur les territoires de la Bosnie-
9 Herzégovine il y avait encore des unités de l'armée populaire yougoslave
10 qui étaient stationnées, je n'osais pas dormir chez moi. Pendant plus de
11 deux mois, je me suis caché parce qu'il y avait la possibilité que la
12 police militaire de l'ex-armée populaire yougoslave vienne m'arrêter. C'est
13 la raison pour laquelle, pendant cette période-là, pendant plus de deux
14 mois, j'ai dormi chez des parents, chez des proches.
15 Q. Pourquoi ne voulez-vous pas faire parti de l'armée populaire
16 yougoslave ?
17 R. Je ne voulais pas rester faire mon service au sein de la JNA parce
18 quelqu'un à ce moment-là, l'armée populaire yougoslave a été engagée sur
19 les théâtres d'opération en Croatie, dans des combats contre les croates et
20 je ne voulais pas en faire parti.
21 Q. Après deux mois vous avez cessé de vous cacher ? Vous avez mentionné
22 cette période de deux mois; qu'avez-vous fait à partir de ce moment-là ?
23 R. Au bout de deux mois, je ne sais pas exactement, mais à peu près à ce
24 moment-là, la présidence de Bosnie-Herzégovine a pris la décision suivante.
25 Les jeunes hommes de la Bosnie-Herzégovine n'étaient pas tenus d'aller
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1 servir dans les rangs de l'ex-armée populaire yougoslave. Donc, je suis
2 allé me rendre au secrétariat à la Défense de la municipalité de Zenica.
3 C'est là que je me suis présenté, et je leur ai dit à quel moment,
4 précisément, j'avais quitté l'ex-JNA, et je leur ai dit que je me trouvais,
5 à ce moment-là, dans la ville de Zenica.
6 Q. Que vous ont-ils dit ?
7 R. Ils m'ont dit qu'il n'y avait aucun problème, à cause de ce que j'ai
8 fait, que je n'allais subir aucune conséquence et que je pouvais rentrer
9 chez moi en paix. C'était vers la fin de l'année 1991.
10 Q. Passons maintenant à l'année 1992, à un moment quelconque en 1992;
11 avez-vous servi dans les rangs d'une armée et, si oui, comment est-ce que
12 cela s'est passé ?
13 R. En avril 1992, après tous ces événements, encore une fois je suis allé
14 me présenter au secrétariat à la défense de la municipalité de Zenica. J'ai
15 demandé qu'ils me mobilisent, et ce, dans les rangs de la Défense
16 territoriale. Je voulais rejoindre la Défense territoriale pour défendre
17 mon pays; cependant, on m'a dit qu'à ce moment-là, ils ne pouvaient pas me
18 mobiliser, et ce, parce qu'il n'y avait pas suffisamment d'armement. Ils
19 m'ont dit qu'il fallait que je rentre chez moi. Cela s'est passé en avril
20 1992.
21 J'ai attendu pendant quelque temps, puis par la suite, j'y suis allé à
22 plusieurs reprises, et à chaque fois ils me disaient qu'ils n'avaient pas
23 suffisamment d'armement. Puis en juin 1992, j'y suis allé encore et j'ai
24 dit que tout simplement je ne voulais plus quitter ce bureau tant qu'ils ne
25 m'auront pas mobilisé. A ce moment-là, ils m'ont envoyé dans une unité.
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1 C'était la 1ère Brigade de Zenica, le 1er Bataillon de cette brigade et c'est
2 là que j'ai été mobilisé en tant que soldat, et pendant cette période-là,
3 je n'avais pas d'arme. Pour commencer, je n'ai pas eu d'arme au début.
4 Q. Quand avez-vous reçu une arme pour la première fois ?
5 R. C'était peut-être quelques 20 jours après que je suis arrivé dans cette
6 unité lorsque mon unité a été envoyée à Visoko; et après que ceux d'entre
7 nous, qui étaient restés derrière à Zenica, on dû les remplacer pour
8 prendre leur tour dans ce secteur de la municipalité de Visoko. Ceux qui
9 partaient en permission nous donnaient leurs armes et puisque nous allions
10 les remplacer, et cela a été la première fois que j'ai eu des armes de
11 l'ABiH.
12 Q. Je voudrais maintenant qu'on passe à l'année 1993. Est-ce que vous avez
13 rejoint l'Unité de l'ABiH en 1993 et quand, à quel moment ?
14 R. J'étais membres des forces armées et des unités de la Bosnie-
15 Herzégovine depuis juin 1992, mais à la fin de cette année-là, j'ai été
16 gravement malade, j'ai eu une pneumonie très grave. Une commission médicale
17 m'a exempté de tout service militaire. C'était au commencement du mois de
18 mars 1993 et, quand j'ai reçu cette lettre, je suis retourné au secrétariat
19 et j'ai demandé, à ce moment-là, à être mobilisé nonobstant de cela, pour
20 dire qu'en dépit du fait que j'avais été malade, j'étais guéri. J'ai été à
21 nouveau mobilisé en mars 1993 et j'ai rejoint la 7e Brigade de Montagne
22 musulmane.
23 Q. Dans quelle Unité de la 7e Brigade vous trouviez-vous mobiliser ?
24 R. C'était le 2e Bataillon, 1ère Compagnie, 1er Peloton et 1er Escouade.
25 Q. Est-ce que vous aviez un grade ?
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1 R. Non, pas à cette époque-là. J'étais un simple soldat.
2 Q. Où étiez-vous basé, à l'époque, en mars 1993 ?
3 R. Nous étions stationnés à l'école secondaire de Bilmiste.
4 Q. En juin 1993, vous rappelez-vous avoir été engagé dans une opération
5 militaire ? Pourriez-vous aider les membres de la Chambre en expliquant
6 comment cela s'est déroulé ?
7 R. Au début du mois de juin, nous avons eu deux opérations tandis que
8 j'étais dans cette unité à Ovnak et Kakanj. C'étaient les deux opérations.
9 C'était au début de juin et je ne me rappelle pas exactement la date où
10 cela a commencé. Je pense que c'était le 7 ou le 8 juin, ou le 6 ou le 7,
11 je ne suis pas absolument sûr. Le chef de notre escouade est venu nous voir
12 dans la matinée et il nous a dit de nous préparer que nous allions nous
13 engager dans une opération. On lui a demandé où on était censé aller; il a
14 répondu qu'il n'était pas en mesure de nous dire, qu'il fallait à ce stade
15 que nous exécutions tous les préparatifs militaires, nécessaires pour une
16 telle opération.
17 Ce jour-là, nous nous sommes préparés. Nous avons fait nos préparatifs et,
18 dans la soirée, dans les premières heures de la soirée, on nous a emmenés
19 au cas, à l'autocar qui se trouvait devant le bâtiment de Bilmiste.
20 Un commandant de compagnie est venu. Il nous a dit que l'opération aurait
21 lieu à Ovnak. Sur cela, nous sommes montés dans les cars. On nous a
22 conduits en un lieu appelé Pojske, et nous y sommes arrivés à la nuit. Nous
23 y avons passé la nuit. Le lendemain, nous avons passé toute la journée à ce
24 village appelé Pojske. La nuit suivante, nous sommes partis commencer
25 l'opération. Le matin suivant, très tôt dans la matinée, en fait,
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1 l'information avait commencé -- l'opération avait commencé à Ovnak.
2 Q. Oui, pour le compte rendu, une précision. Vous avez dit l'information
3 avait commencé à Ovnak, mais est-ce que cela ne devrait pas être
4 l'opération a commencé à Ovnak ? Pouvez-vous juste préciser cela ?
5 R. Oui, c'est l'opération et non pas l'information qui a commencé à Ovnak.
6 Q. Combien de temps a duré l'opération à Ovnak ?
7 R. Je me rappelle qu'elle n'a pas duré très longtemps. Elle n'a pas pris
8 beaucoup de temps. L'opération a commencé dans les premières heures de la
9 matinée. Au départ, le HVO a offert une certaine résistance, pendant pas
10 plus longtemps qu'une heure, et après cela ils ont cessé de résister. Je
11 crois que nous avons achevé notre mission à un moment proche de midi, en
12 tous les cas, l'heure du repas, au début, près de midi.
13 Q. Quand cette opération a été achevée, quels ordres avez-vous reçu, à ce
14 moment-là, à l'heure du déjeuner, ce jour-là ?
15 R. Quand cette opération a été terminée, le commandant d'escouade nous a
16 dit de nous rassembler et de suivre la situation, et de nous assurer qu'il
17 n'y aurait pas de contre-attaque de la part du HVO, et de prendre quelque
18 repos. Ce sont les ordres que nous avons reçus après avoir terminé cette
19 opération.
20 Q. Vous avez dit que l'opération avait eu lieu dans la région d'Ovnak.
21 Est-ce que vous êtes, vous-même, resté dans la région d'Ovnak pendant toute
22 la journée, ou combien de temps y êtes-vous resté ?
23 R. Oui, cette opération était dans le secteur d'Ovnak. Nous y sommes
24 restés toute la journée jusqu'au coucher du soleil. Au coucher du soleil,
25 le commandant de compagnie est venu et a donné l'ordre de retourner au
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1 village de Pojske.
2 Q. A quelle distance approximativement est-ce que cela se trouvait par
3 rapport d'Ovnak où il y a cette opération ?
4 R. Pas très loin, vraiment, peut-être trois à quatre kilomètres pas plus;
5 cela pourrait être moins, mais certainement pas plus.
6 Q. Comment êtes-vous retourné là-bas en revenant du secteur d'Ovnak ?
7 R. A pied.
8 Q. A quelle heure êtes-vous arrivés ce jour là à Pojiske ?
9 R. Je ne sais pas à quelle heure mais je sais que c'était dans les
10 premières heures de la soirée, il n'était pas tard.
11 Q. Est-ce que vous y avez passé la nuit ?
12 R. Oui. Nous avons passé à Pojske.
13 Q. Quels ont été les ordres que vous avez reçus ensuite ?
14 R. Un commandant d'escouade nous a informés du fait que l'on passerait la
15 nuit là et ce sont les ordres qu'on avait reçus pour la nuit. Le jour
16 suivant, à un moment donné vers 11 heures peut-être, après le déjeuner, le
17 commandant ou chef d'équipe d'escouade est venu et il nous a demandé de
18 nous préparer pour une autre opération.
19 Q. Où cette opération là devait-elle avoir lieu ?
20 R. Cette opération là a eu lieu à Kakanj.
21 Q. Quand êtes-vous partis pour Kakanj ?
22 R. Nous sommes partis pour Kakanj ce jour là dans l'après-midi.
23 Q. Juste pour préciser, vous voulez l'après-midi après l'opération d'Ovnak
24 ou l'après-midi qui avait suivi la nuit que vous avez passée à Pojske,
25 lequel est-ce ?
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1 R. Oui, après avoir passé la nuit à Pojiske, le jour suivant dans l'après-
2 midi, nous avons reçu les ordres de nous rendre à Kakanj.
3 Q. Comment vous êtes-vous rendus à Kakanj, comment vous y êtes-vous
4 arrivés et quand, à quel moment est-ce que vous y êtes arrivés, par quel
5 moyen ?
6 R. Là encore, nous avons été conduit en car. Nous sommes allés à un
7 village appelé Sabace et nous y sommes arrivés à la nuit. Là encore, je ne
8 peux pas vraiment me rappeler l'heure exacte, mais je sais que c'était la
9 nuit et que nous y avons passé la nuit dans un village appelé Sabac.
10 Q. Quand est-ce que l'opération à Kakanj a commencé ?
11 R. Nous sommes arrivés à ce village appelé Sabac près de Kakanj dans la
12 nuit, nous y avons passé la nuit. Le jour suivant, enfin, nous avons passé
13 de la journée suivante dans le village et la nuit suivante nous sommes
14 allés au combat, nous sommes entrés en action de sorte que dans les
15 premières heures de la matinée du jour suivant, nous avons commencé
16 l'opération à Kakanj.
17 Q. Je vous remercie. Je ne vais pas vous poser de questions concernant
18 cette opération mais si nous pouvions revenir à l'opération qui a eu lieu à
19 Ovnak au cours de la matinée que vous avez décrite à la Chambre, vous avez
20 dit que vous étiez en train d'engager les forces du HVO. Pourriez-vous s'il
21 vous plaît nous dire quel était le nombre de personnes qui se trouvaient
22 dans votre compagnie et qui ont participé à cette opération ?
23 R. Vraiment je ne sais pas le chiffre exact, le nombre de soldats de cette
24 compagnie. Mais je suppose que nous étions probablement environ 80. Dans ma
25 propre escouade, je crois qu'il y avait de sept à huit soldats, jamais
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1 plus, guère plus.
2 Q. Lorsque vous avez été engagé dans cette opération, est-ce qu'à un
3 moment quelconque, vous êtes entré dans des maisons ou des bâtiments ? Ou
4 est-ce que vous avez vu d'autres personnes entrer dans des endroits de ce
5 genre, dans des maisons ou des bâtiments ?
6 R. Au cours de cette opération, nous avons trouvé des maisons, nous sommes
7 entrés dans ces maisons. Suivant les ordres du chef d'escouade, nous sommes
8 entrés pour nous assurer qu'il ne s'y trouvait personne, qu'il n'y avait
9 pas de soldats, donc nous sommes entrés, nous avons vérifié qu'il n'y avait
10 pas de soldats. Après nous être assurés qu'il n'y avait pas de soldats dans
11 ces maisons, nous sommes partis et voilà. De la même manière, mes collègues
12 de mon escouade sont entrés dans certaines maisons, mais pas dans toutes.
13 Il y avait certaines maisons qui étaient plus petites, que nous pouvions
14 voir des fenêtres et il n'y avait personne là, donc nous ne sommes même pas
15 entrés.
16 Q. Je voudrais préciser pour le compte rendu, est-ce que vous avez trouvé
17 des soldats dans ces maisons, dans ces bâtiments ?
18 R. Non, non, nous n'en avons trouvé aucun, on n'a trouvé aucun soldat dans
19 les maisons.
20 Q. Pourquoi êtes-vous entrés dans ces maisons ?
21 R. Le chef d'escouade ne voulait tout simplement pas que l'on ne vérifie
22 pas ces maisons parce qu'il pensait qu'il y avait une possibilité que des
23 soldats se cachent dans ces maisons et nous aurions pu être en danger, nous
24 aurions pu être menacés. Nous aurions pu être attaqués par derrière. Nous
25 avons dû vérifier s'il y avait des gens dans ces maisons, s'il y en avait
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1 ou pas et ensuite poursuivre notre opération.
2 Q. Lorsque vous étiez dans ces maisons, est-ce que vous avez pris des
3 biens, des denrées ou est-ce que vous avez vu quelqu'un de vos unités,
4 prendre des biens ou des objets dans ces maisons ?
5 R. Certainement pas, aucun des soldats de mon escouade ou de mon peloton
6 n'ont pris quoi que ce soit, je n'ai rien vu de la sorte. Il y a eu des cas
7 où des soldats, au cours d'opérations de ce genre, entraient dans des
8 maisons, qui ont pris une bouteille d'eau dans les réfrigérateurs ou un
9 morceau de pain, et c'est tout. Mais, non, certainement, non personne n'a
10 pris de biens ou d'objets dans cette maison parce qu'à ce moment-là, nous
11 étions engagés dans une opération militaire qui était en cours. Voilà
12 comment nous considérions la situation et tout ce que nous voulions c'était
13 de rester en vie. Moi-même et mes collègues, cela ne nous a même pas
14 traversé l'esprit d'aller prendre quelque chose et de risquer notre vie.
15 Cela nous aurait ralentis, cela aurait pu nous coûter la vie,
16 fondamentalement.
17 Q. En tant que simple soldat, pourriez-vous informer les membres de la
18 Chambre de première instance de ce qu'étaient les ordres et instructions
19 que vous avez pu recevoir ou non de votre commandement, de votre
20 commandant, avant de commencer cette opération, notamment sur la façon de
21 vous comporter en ce qui concerne les maisons, les résidences et les
22 bâtiments.
23 R. Oui. Lors de chaque opération, pendant dans la période où je me suis
24 trouvé à la 7e Brigade, pour chaque opérations, soit le commandant ou
25 quelqu'un du commandement s'adressait à nous et donnait des ordres de ce
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1 genre, en disant : "Ne tuez pas des innocents, ne tuez pas de femmes et
2 d'enfants, ne tuez pas de prisonniers, ne détruisez pas de biens, c'étaient
3 des instructions que nous recevions avant chacune des opérations, pendant
4 le temps que j'ai passé à la
5 7e Brigade.
6 Q. Ce matin-là, vous étiez dans le secteur d'Ovnak, est-ce que vous avez
7 vu si les maisons ou des bâtiments qui avaient été détruits par les unités
8 de votre brigade, par les gens avec lesquels vous vous trouviez ?
9 R. Seul dommage que j'ai pu voir, c'était des trous d'impact de balles,
10 des balles qui avaient ricoché ou quelque chose comme cela, mais il n'y
11 avait pas d'autre dommage.
12 Q. Vous avez parlé d'impact de balles, que s'est-il passé, qu'est-il
13 arrivé au HVO que vous combattiez ce matin-là ?
14 R. Après qu'ils aient cessé leur résistance et que leurs forces aient
15 commencé à se retirer, nous les avons suivis, nous les avons pourchassés,
16 de sorte que pour ainsi dire nous étions engagés dans cette poursuite, ceci
17 jusqu'au moment où nous avons reçu des ordres de nous arrêter.
18 Q. Ces ordres-là, vous les avez reçus vers midi, au cours de la journée
19 dont vous nous avez parlé, c'est bien cela ?
20 R. C'est exact. Assez tôt. Avant midi.
21 Q. Au cours de cette opération, est-ce que vous avez vu d'autres membres,
22 d'autres brigades ou unités de l'armée Bosnie qui aient été présentes et
23 qui auraient participé à cette opération ?
24 R. Oui, au cours de cette opération, j'ai vu des membres d'autres brigades
25 qui se trouvaient dans le secteur.
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1 Q. Avez-vous vu des civils dans ce secteur?
2 R. Non, pas au cours de l'opération. Après avoir terminé l'opération, il y
3 avait un certain nombre de civils dans tous ces secteurs qui avaient été
4 libérés, au cours de cette opération.
5 Q. Y avait-il des membres d'autorités civiles ?
6 R. Oui, il y avait des représentants de la Défense civile, pour autant que
7 je le sache, ils auraient dû reprendre le contrôle de la direction de ces
8 secteurs que nous avions traversés. Les villages qui avaient été libérés
9 dans cette zone. La zone que nous avons découverte.
10 Q. Monsieur Omic, vous avez parlé du fait que vous avez reçu un certain
11 nombre d'ordres ce jour-là. Pourriez-vous aider la Chambre de première
12 instance, en expliquant comment fonctionnaient les communications au sein
13 de votre escouade et vers la hiérarchie, de façon à expliquer comment
14 fonctionnait cette hiérarchie, cette chaîne de commandement ?
15 R. Est-ce que vous voulez parler des moyens de communication ?
16 Q. Oui, comment est-ce que les ordres étaient transmis, comment est-ce que
17 la communication se faisait depuis le commandement jusqu'à vous, et retour,
18 s'il vous plaît.
19 R. Nous en tant que soldats communiquions avec le commandant d'escouade,
20 lequel communiquait avec nous par des signaux faits à la main et à la voix,
21 sa voix. Il communiquait avec le commandant de peloton de la même manière.
22 Q. Est-ce que vous savez combien de commandants de peloton communiquaient
23 avec ceux qui se trouvaient hiérarchiquement au dessus de lui ?
24 R. Je crois qu'il avait une radio, le commandant ou le chef de peloton, je
25 pense qu'il en avait une.
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1 Q. Monsieur Omic, je ne vais pas vous poser d'autres questions concernant
2 les opérations après Ovnak. Pourriez-vous nous parler ce que s'est passé au
3 cours de l'été 1993, vous avez été promu, est-ce que vous avez été promu ?
4 R. Au cours de l'été 1993, je crois que c'était en juillet, j'ai été
5 promu, et je me suis devenu chef d'escouade.
6 Q. Au début de novembre 1993, où vous trouviez-vous ?
7 R. Au début 1993, j'ai été envoyé par le commandement de la
8 7e Brigade de Montagne musulmane à Sarajevo, pour recevoir une formation
9 pour les commandants ou chefs d'Unité de Reconnaissance, ceci étant
10 organisé par l'état-major à Sarajevo dans la caserne que nous avions
11 l'habitude d'appeler, la caserne Marsalka.
12 Q. Combien de temps avez-vous participé à cette formation ?
13 R. Cette formation -- cet entraînement a duré exactement deux mois,
14 novembre et décembre 1993.
15 Q. Vous n'avez participé aux opérations militaires dans la région de
16 Vares, n'est-ce pas ?
17 R. Non, parce qu'à ce moment-là, j'étais en train de recevoir une
18 formation -- un entraînement à Sarajevo, à l'époque que j'ai mentionnée.
19 Q. Vous avez déjà dit à la Chambre, que vous aviez servi dans l'armée de
20 Bosnie depuis lors, et que vous aviez été nommé en tant que chef de
21 bataillon, quand est-ce que cela a eu lieu, vous étiez commandant ?
22 R. J'étais promu comme commandant chef de bataillon après la guerre, en
23 1998.
24 Q. Vous êtes actuellement en service auprès de l'ONU, pendant combien de
25 temps serez-vous en mission au Congo ?
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1 R. Un an, mais j'avais commencé en novembre de l'an dernier, et donc ceci
2 prendra fin en novembre de cette année.
3 Q. Je vous remercie, Monsieur Omic. Je n'ai pas d'autres questions à vous
4 poser. Mais il se peut que mes confrères de l'Accusation a des questions
5 supplémentaires. Je vous remercie de votre déposition.
6 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous n'avons pas de
7 questions à poser à M. Omic. Merci.
8 M. LE JUGE ANTONETTI : l'Accusation, pour le contre-interrogatoire.
9 Contre-interrogatoire par M. Neuner :
10 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Omic. Je m'appelle Matthias Neuner.
11 Je représente le bureau du Procureur en l'espèce, je vais vous poser
12 quelques questions. Si vous ne comprenez pas mes questions, demandez-moi de
13 vous les répéter. Je suis également prêt à les reformuler si nécessaire.
14 Monsieur Omic, comment s'appelle votre supérieur hiérarchique direct au
15 sein de l'unité du SUP du 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne
16 musulmane en 1993. Pourriez-vous nous donner son nom ?
17 R. Mon chef d'escouade, à l'époque, s'appelait Kasim Kokic.
18 Q. Votre chef d'escouade faisait rapport au commandant de la 1ère
19 Compagnie, si j'ai bien compris. Est-ce que vous pourriez nous donner son
20 nom ? Donc, le commandant de la 1ère Compagnie du
21 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane en 1993 ?
22 R. Le chef d'escouade n'avait pas à faire rapport au commandant de
23 compagnie, mais au commandant de section qui s'appelait Sukrija Durmis. Le
24 commandant de section devait, en fait, répondre au commandant de compagnie,
25 qui s'appelait Ragib Catic.
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1 Q. M. Ragib Catic faisait-il rapport au commandant de bataillon en mai et
2 juin 1993, au cours de l'opération qui s'est déroulée à Ovnak ? Le
3 commandant du 2e Bataillon était M. Serif Patkovic, n'est-ce pas ?
4 R. C'est exact.
5 Q. Que savez-vous au sujet de M. Serif Patkovic ?
6 R. A l'époque, je ne savais quasiment rien à son sujet, hormis le fait
7 qu'il était un ancien officier de la JNA. Je savais qu'à l'époque, il était
8 commandant du bataillon.
9 Q. Savez-vous si M. Patkovic a été promu au cours de la période que vous
10 avez passé au sein du 2e Bataillon en 1993 ?
11 R. Je ne crois pas. Je n'en suis pas sûr, mais selon moi, non.
12 Q. Vous avez déclaré que votre caserne était située dans les bâtiments de
13 l'école secondaire de Bilmiste à Zenica ?
14 R. Oui, c'est exact. Il s'agit de l'école où j'avais obtenu mon diplôme
15 quelques mois auparavant.
16 Q. Est-ce qu'il y avait d'autres unités, d'autres commandants d'unités qui
17 étaient stationnés dans le bâtiment de cette école secondaire à Bilmiste en
18 1993 ?
19 R. Est-ce que vous voulez parler de commandants d'unités de la 7e
20 Brigade ? Si c'est le cas, oui. Mais pour ce qui est des commandants
21 d'autres unités, il y avait également le 2e Bataillon qui se trouvait dans
22 cette école. Mais les commandants d'autres unités du 2e Bataillon se
23 trouvaient également dans cette école, dans ce bâtiment.
24 Q. Est-ce que je pourrais résumer votre déposition en déclarant que le
25 commandement du 2e Bataillon était stationné à l'école secondaire de
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1 Bilmiste, ainsi que le commandement de la
2 7e Brigade de Montagne musulmane ?
3 R. Oui.
4 Q. Le commandement du 2e Bataillon était-il stationné au même étage que le
5 commandement de la brigade, ou à un étage différent ?
6 R. Non, à Bilmiste, il y avait deux bâtiments, plutôt deux écoles. Les
7 membres du 2e Bataillon se trouvaient dans un bâtiment avec le commandement
8 du bataillon et toutes les unités. Dans le bâtiment adjacent se trouvait le
9 commandement de la brigade.
10 Q. Vous parlez de "bâtiment adjacent"; à quelle distance se trouvait ce
11 bâtiment par rapport au bâtiment où se trouvait le
12 2e Bataillon ? Où se trouvait le commandement de la brigade ?
13 A quelle distance de l'autre bâtiment ?
14 R. Bien. Entre le bâtiment où se trouvait le 2e Bataillon et le bâtiment
15 où se trouvait le commandement de la brigade, il y avait
16 une trentaine de mètres. Ces deux bâtiments étaient reliés par un couloir
17 et il était possible de quitter le commandement du bataillon et d'entrer le
18 bâtiment dans lequel se trouvait le commandement de la brigade qui se
19 trouvait à une trentaine de mètres de là.
20 Q. Personnellement, êtes-vous jamais entré dans le bâtiment où était
21 stationné le commandement de la brigade en 1993 ?
22 R. Oui. Je suis entré dans ce bâtiment, pas dans les bureaux, mais je me
23 suis rendu dans le bâtiment où se trouvait le commandement de la brigade.
24 Q. Qu'alliez-vous faire dans ce bâtiment ?
25 R. Je le nettoyais.
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1 Q. Les bureaux du commandant de la 7e Brigade de Montagne musulmane où se
2 trouvaient-ils, à l'époque, où vous faisiez le ménage dans ce bâtiment ?
3 R. Les commandants étaient certainement dans leurs bureaux où ils
4 remplissaient leurs tâches quotidiennes.
5 Q. Mais où se trouvait le bureau proprement dit, le bureau du commandant
6 de la brigade se trouvait-il au rez-de-chaussée, ou au premier étage ?
7 R. Le bureau du commandant de la brigade se trouvait au premier étage.
8 Q. Aviez-vous connaissance de la fréquence des réunions entre officiers de
9 l'état-major, par exemple, savez-vous à quelle fréquence votre supérieur
10 hiérarchique rencontrait ses officiers supérieurement placés dans la chaîne
11 hiérarchique ?
12 R. En tant que soldat, je ne le savais pas. Il y avait des réunions
13 d'état-major. Les soldats rencontraient le commandement de l'escouade, mais
14 je ne sais pas à quelle fréquence mes supérieurs hiérarchiques
15 rencontraient le commandement de la brigade, ou des membres de l'état-major
16 de la brigade.
17 Q. Une dernière question au sujet de l'école secondaire. Est-ce qu'il y
18 avait une sorte de section logistique dans l'enceinte de l'école ? Est-ce
19 qu'il y avait un entrepôt où on gardait l'équipement et le matériel ?
20 R. Oui. Il y avait un entrepôt d'intendance au sous-sol de ce bâtiment. Je
21 ne sais pas comment vous expliquez cela. Mais si vous entrez par la porte
22 qui se trouve sur le côté du bâtiment, juste à côté de cette porte se
23 trouve l'entrée qui mène à l'entrepôt pour l'intendance.
24 Q. Vous voulez parler du bâtiment où se trouvait le
25 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane, ou est-ce que vous
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1 voulez parler du bâtiment où se trouvait le commandement de la 7e Brigade
2 de Montagne musulmane ? Où se trouvait cet entrepôt exactement ?
3 R. Je pensais que vous me posiez une question au sujet du bâtiment où se
4 trouvait le commandement de la brigade. J'avais à l'esprit le bâtiment dans
5 lequel se trouvait le commandement de la brigade. Au sous-sol de ce
6 bâtiment se trouvait un entrepôt où se trouvait l'équipement pour
7 l'intendance.
8 Q. Vous avez déclaré que vous aviez rejoint les rangs de la
9 7e Brigade de Montagne musulmane au mois de mars 1993. Avez-vous reçu une
10 formation ou un instruction quelconque au moment où vous avez rejoint
11 l'unité, ou par la suite ?
12 R. Nous suivions une formation de façon quotidienne au sein de l'unité,
13 lorsque nous ne participions pas à une opération, ou lorsque nous ne
14 faisions pas autre chose. Donc il y avait des formations tout le temps au
15 sein de l'unité.
16 Q. Avez-vous également suivi une formation particulière au sujet du butin
17 de guerre, et des procédures à suivre à cet égard ? Vous a-t-on donné des
18 conseils, des instructions au sujet de butin de guerre, pendant ces
19 formations que vous avez suivies ?
20 R. Dans le cadre de la formation que nous avons suivie, formation
21 technique ou autre, on nous a également donné des instructions, s'agissant
22 de notre comportement à adopter dans le cadre des combats, de l'utilisation
23 des armes et des munitions, lorsque nous saisissons des armes et des
24 munitions qui appartenaient à l'ennemi.
25 Q. Vous êtes rendu dans le secteur d'Ovnak, début juin 1993. S'agissait-il
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1 avant tout d'une opération qui était placé sous le commandement d'un groupe
2 tactique ?
3 R. Comme je l'ai déjà dit, j'étais membre de la 1ère Escouade et, en tant
4 que simple soldat, je ne sais pas quelle formation participait cette
5 opération. Je ne savais pas quel groupe tactique avait été constitué car
6 personne ne m'avait communiqué de telles informations, à l'époque, donc je
7 ne sais pas nous dépendions d'un groupe tactique quelconque.
8 Q. À plusieurs reprises, vous avez mentionné le nom d'un endroit appelé
9 Pojske. J'ai ici une carte. Est-ce que vous seriez en mesure de nous
10 montrer sur cette carte, où se trouve cet endroit appelé Pojske, où vous
11 êtes allé début juin 1993 ?
12 R. Absolument.
13 M. NEUNER : [interprétation] Avec l'aide de l'Huissier, je demanderais que
14 ces exemplaires soient distribués à toutes les personnes présentes.
15 Il s'agit d'une version combinée des pièces à conviction de la Défense,
16 DH87 à DH90, il s'agit d'une carte représentant l'ouest de Zenica. La
17 région située à l'ouest de Zenica.
18 Q. Pourriez-vous, je vous prie, indiquer sur cette carte à l'aide du
19 pointeur, l'endroit appelé Pojske ?
20 R. On ne voit pas le nom Pojske ici, mais Pojske se trouve en dessous du
21 village de Vrselje, c'est dans ce secteur que j'indique ici, mais on ne
22 voit pas le nom apparaître.
23 Q. Pourriez-vous tracer un cercle autour du secteur que vous appelez
24 Pojske, et apposer le chiffre "1" à côté de ce cercle.
25 R. [Le témoin s'exécute]
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1 Q. Le lendemain, les opérations de combat ont commencé, est-ce que vous
2 pourriez indiquer à l'aide d'une flèche la direction dans laquelle votre
3 unité s'est rendue, vers quel village êtes-vous allé ?
4 Où vous êtes-vous retiré en quelque sorte ? Est-ce que vous pourriez
5 indiquer, à l'aide du pointeur, la direction dans laquelle vous êtes allé
6 et apposer une flèche à côté de cet endroit.
7 R. L'endroit s'appelait Crni Vrh, vers là que nous sommes allés engager
8 ces opérations de combat. Mais je ne peux pas vous montrer la direction de
9 notre avancée. Comme je l'ai déjà dit, j'étais un simple soldat, à
10 l'époque, je n'avais pas de carte, et personne ne m'avait donné d'ordre. Je
11 n'ai jamais vu quels axes notre unité a suivi. Avant cela, on m'avait
12 confié des missions sur le terrain. Le chef d'escouade nous montrait des
13 collines, des secteurs, des cotes, mais je n'ai jamais reçu de cartes de
14 mes officiers supérieurs, si bien que je ne veux pas faire d'erreur ici, en
15 indiquant l'itinéraire que mon unité a suivi sur ma carte. Je ne
16 m'aventurais pas à faire cela.
17 Q. Est-ce que les hameaux, les villages, les endroits, que vous avez
18 traversés dans le cadre de votre opération, portaient des noms, des signes,
19 des panneaux ? Est-ce que vous avez vu des noms de villages dans ce
20 secteur ?
21 R. Non. Pas à ce moment-là. Pendant l'opération, je savais que je me
22 trouvais dans le secteur d'Ovnak, mais je n'ai traversé aucun village
23 important. Les maisons, que nous avons rencontrées pendant l'opération sur
24 notre chemin, ne portaient de signe particulier, indiquant le nom de
25 l'endroit.
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1 Q. Combien de kilomètres avez-vous couverts pendant l'opération ? Vous
2 avez marché pendant des heures ? Des minutes ? D'après vos souvenirs,
3 quelle distance avez-vous parcouru ce jour-là ? Vous avez dit que vous
4 aviez commencé tôt le matin, et qu'à midi, vous aviez pris de repos.
5 R. Non. J'ai dit que nous étions partis vers minuit, avant l'opération, et
6 qu'ensuite, nous avions marché jusqu'à l'aube. A l'aube, l'opération a
7 commencé et elle s'est terminée vers l'heure du déjeuner environ.
8 Q. Avant de rentrer à Pojske, avez-vous rencontré d'autres unités ? Est-ce
9 que vous avez rencontré d'autres unités de l'ABiH, de façon à savoir quel
10 territoire était occupé par les forces d'armées de Bosnie-Herzégovine ?
11 Est-ce que vous avez rencontré des unités sur votre chemin, des Unités de
12 l'ABiH ?
13 R. Alors que l'opération se poursuivait, je n'ai pas vu de membres d'autres
14 unités, hormis les membres de l'Unité de la
15 7e Brigade de Montagne musulmane. A l'issue de l'opération, j'ai vu des
16 hommes qui n'étaient pas membres de notre brigade.
17 M. NEUNER : [interprétation] Monsieur le Président, je pense que le moment
18 est opportun pour prendre une pause.
19 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Nous allons faire la pause. Il est quatre
20 heures moins 25.
21 Nous reprendrons à quatre heures.
22 --- L'audience est suspendue à 15 heures 34.
23 --- L'audience est reprise à 16 heures 01.
24 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien, je vais donner la parole à Monsieur Neuner
25 puisque le contre-interrogatoire se poursuit.
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1 Je vous souhaite de nouveau la bienvenue.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
3 M. NEUNER : [interprétation]
4 Q. Pendant la pause, vous avez eu le temps de réfléchir, est-ce que vous
5 vous souvenez maintenant dans quelle direction vous avez avancé ce jour-là,
6 c'est-à-dire, le 7 ou le 8 juin 1993 dans le secteur d'Ovnak ?
7 R. Comme je l'ai déjà dit, nous avancions du village de Pojske vers Crni
8 Vrh. Je ne peux pas vous indiquer l'itinéraire sur la carte. J'aurais peur
9 de faire une erreur car, je répète, je n'ai pas reçu l'ordre avec carte à
10 l'appui, je n'ai pas vu les plans de l'opération sur une carte, à ce
11 moment-là.
12 Q. Je comprends. Je souhaiterais vous poser une question supplémentaire.
13 Si j'examine la carte que vous avez annotée, là, vous avez entouré le
14 secteur de Pojske, il y a un hameau ou un village qui s'appelle Vrselje.
15 Est-ce que vous voyez cela sur la carte, le village de Vrselje, qui se
16 trouve plus ou moins dans le cercle que vous avez tracé ? Est-ce que vous
17 voyez cela sur la carte ?
18 R. Oui.
19 Q. Êtes-vous allé à Vrselje avant de quitter le secteur ?
20 R. Je suis allé dans le village de Vrselje après la guerre. Je ne sais pas
21 en quelle année exactement, mais je sais que j'y suis allé après la guerre.
22 Pour atteindre le village de Vrselje, il faut traverser le village Pojske,
23 même si on ne le voit pas sur la carte. Sur la carte, on voit la côte 950.
24 Juste avant cette côte, il y a le village de Vrselje; le village de Pojske
25 se trouve avant le village de Vrselje. Je ne suis pas sûr, mais il me
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1 semble que le village de Vrselje est indiqué à deux reprises. Je pense
2 qu'ici se trouve le village de Pojske, alors que Vrselje est situé
3 quasiment au sommet de cette colline.
4 Q. Savez-vous que, pour que ce que j'appellerais aujourd'hui l'opération
5 d'Ovnak, c'est-à-dire, l'opération qui s'est déroulée dans le secteur
6 d'Ovnak, un poste de commandement se trouvait dans le village de Vrselje,
7 le 6, le 7 et le 8 juin; le savez-vous ?
8 R. Je le sais aujourd'hui; cependant, à l'époque où l'opération était en
9 cours, je ne savais pas que le poste de commandement se trouvait dans le
10 village de Vrselje.
11 Q. Après l'opération, lorsque vous êtes rentré à Pojske, pouvez-vous nous
12 préciser si vous avez voyagé en autocar jusqu'à Kakanj, ou si vous avez
13 marché ? Vous l'avez peut-être déjà dit, mais est-ce que vous pourriez nous
14 préciser cela ?
15 R. Après être rentré dans le village de Pojske, après l'opération d'Ovnak,
16 nous y avons passé la nuit. Nous avons pris un petit déjeuner consistant.
17 Nous nous sommes reposés et dans l'après-midi, des autocars nous ont emmené
18 à Kakanj.
19 Q. Alors que vous quittiez la zone des combats, est-ce que l'autocar dans
20 lequel vous voyagiez a été intercepté et contrôlé par qui que ce soit ?
21 R. Qu'est-ce que vous voulez dire par "contrôler" ? Nous avons été arrêtés
22 au poste de contrôle de Vlasi. Il y avait un poste de contrôle à cet
23 endroit. Mais je ne comprends pas votre question.
24 Q. Contrôler au sens où, sur la route qui mène à Zenica, il y a peut-être
25 eu des personnes en uniforme qui ont posé des questions aux soldats, des
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1 soldats comme vous, qui se trouvaient à bord d'un autocar. Est-ce que cela
2 s'est produit ? Si cela ne s'est pas produit, dites-le-nous ?
3 R. Après être montés à bord des autocars, nous n'avons pas été contrôlés,
4 comme je l'ai dit, mais, avant cela, avant de monter à bord des autocars,
5 mon chef d'escouade a contrôlé les hommes de l'escouade. Avant cela, la
6 police militaire était présente sur les lieux également.
7 Q. En route pour Kakanj, est-ce que vous vous êtes arrêtés à Zenica, à la
8 caserne ? Ou est-ce que vous avez poursuivi votre trajet en autocar, sans
9 vous arrêter ?
10 R. Je ne m'en souviens pas. Je sais que nous sommes allés à Kakanj ce
11 jour-là. Quant à savoir si nous sommes allés à la caserne de Zenica ou non,
12 je ne sais pas.
13 Q. Merci beaucoup.
14 M. NEUNER : [interprétation] L'Accusation n'a plus de questions pour ce
15 témoin.
16 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Concernant les questions supplémentaires, les
17 Juges en ont délibéré tout à l'heure. En théorie, la Défense indépendante
18 n'a pas droit à intervenir. Alors, il y a uniquement que les avocats du
19 général Kubura.
20 M. DIXON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Nous n'avons pas
21 de questions supplémentaires découlant du contre-interrogatoire de M.
22 Neuner. Merci.
23 M. LE JUGE ANTONETTI : J'ai juste quelques brèves questions d'ordre de
24 technique militaire.
25 Questions de la Cour :
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1 M. LE JUGE ANTONETTI : A la page 31, ligne 14, vous avez dit que la police
2 militaire était là, dans votre souvenir. Parce que cela remonte à plusieurs
3 années, il se peut que vous ne vous en rappeliez pas. Quand vous avez été à
4 Ovnak, est-ce qu'il y avait des éléments de la police militaire ou pas ?
5 R. Oui. Les membres de la police militaire étaient à Ovnak et ils
6 surveillaient le mouvement des unités d'Ovnak vers Pojske après la fin de
7 l'opération.
8 M. LE JUGE ANTONETTI : Quand vous dites, "ils surveillaient", cela consiste
9 à quoi ? A quoi faire au juste ? Ils surveillaient, c'est-à-dire, qu'est-ce
10 qu'ils faisaient ?
11 R. Je pense que je ne sais pas s'ils ont reçu ce genre d'ordre, mais,
12 d'après leur comportement à ce moment-là, je pense qu'ils contrôlaient si
13 les soldats, à ce moment-là, avaient des armes sur eux qui n'étaient pas à
14 eux et si, éventuellement, ils emportaient des biens qu'ils auraient pu
15 trouver dans ce village. D'après leur comportement, leur conduite, je pense
16 que c'était cela leur mission.
17 M. LE JUGE ANTONETTI : En répondant aux questions, il y a un élément où
18 vous n'avez rien dit. Quand vous rentrez à Ovnak, je n'ai pas très bien
19 saisi : est-ce qu'il y a des combats avec le HVO ? Est-ce que vous échangez
20 des coups de feu ? Ou vous rentrez dans Ovnak et cette localité a été
21 désertée ? Il n'y a plus de soldats du HVO. Est-ce qu'au moment où vous
22 arrivez, il y a des combats, ou il n'y en a pas ? Que pouvez-vous nous
23 dire ?
24 R. Tôt pendant la matinée, lorsque nous avons lancé l'opération, le HVO a
25 opposé une résistance forte, mais cette résistance n'a pas duré longtemps,
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1 peut-être à peine une heure. Après cela, ils ont commencé à se replier, et
2 nous, nous avons poursuivi à leur suite.
3 M. LE JUGE ANTONETTI : Quand ils se sont repliés, il n'y avait plus de
4 soldats du HVO à Ovnak quand vous vous êtes rentrés ?
5 R. Après cela, je n'en n'ai vu aucun.
6 M. LE JUGE ANTONETTI : Vous n'avez pas fait de prisonniers du HVO à Ovnak ?
7 R. Non, pendant cette opération, non.
8 M. LE JUGE ANTONETTI : Dans votre souvenir, est-ce qu'il y avait des
9 civils, des habitants d'Ovnak qui étaient restés sur les lieux puisque vous
10 nous avez dit que vous étiez rentrés dans les maisons, et cetera ? Est-ce
11 que vous avez rencontré des civils, ou le village était totalement
12 déserté ?
13 R. Pendant le déroulement de l'opération, comme je l'ai déjà dit, nous
14 sommes passés à côté de certaines maisons. Mais dans ces maisons, nous
15 n'avons vu ni civils, ni soldats. J'ai entendu dire qu'à un endroit où les
16 civils s'étaient mis à l'abri par rapport à l'opération, ils s'étaient
17 regroupés. J'ai entendu parler de civils, même si, personnellement, je ne
18 les ai pas vus. J'ai entendu dire que, pendant l'opération, ils s'étaient
19 mis à l'abri, en sécurité à un endroit. Mais pendant l'opération passant
20 devant ces maisons, on n'a vu ni soldats, ni civils.
21 M. LE JUGE ANTONETTI : A Kakanj, les mêmes questions : quand vous êtes
22 arrivés, il n'y avait plus de combat, ou y a-t-il eu des combats ?
23 R. Nous, on a lancé l'opération, comme je le dis, ce jour-là, tôt dans la
24 matinée, et il y a eu des combats intenses à Kakanj. Nous avons mené ces
25 combats; cependant, la même chose s'applique. Lorsqu'on passait par des
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1 différents endroits, on n'a vu ni soldats, ni civils. Nous, on est arrivé,
2 à une localité qui était peuplée de Musulmans de Bosnie. Je pense que,
3 pendant deux ou trois jours, cette localité s'est trouvée encercler par les
4 forces du HVO.
5 M. LE JUGE ANTONETTI : Dans votre souvenir à Kakanj, est-ce que les soldats
6 qui participaient à l'opération ont fait des prisonniers ou pas ?
7 R. Pour autant que je le sache, non, vraiment, je n'ai pas d'information
8 pour ce qui est d'autres unités, mais, quant à mon unité, on n'a fait aucun
9 prisonnier pendant cette opération.
10 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Vous nous aviez dit que vous étiez dans la 1ère
11 Escouade, du 1er Peloton, de la 1ère Compagnie, du
12 2e Bataillon, de la 7e Brigade. C'est compliqué, mais il faut remonter toute
13 l'échelle. Vous étiez à la base puisque vous n'étiez même pas chef
14 d'escouade. Bien qu'aujourd'hui, vous soyez commandant, à l'époque, vous
15 étiez simple soldat, puisque l'escouade était dirigée par Kasim Kokic.
16 A votre connaissance, est-ce qu'au sein du 2e Bataillon, qui était votre
17 horizon le plus lointain, y avait-il des combattants étrangers ou vous
18 étiez tous des natifs de ce pays ou de la région ? Est-ce qu'il y avait des
19 combattants autres que des Bosniaques ?
20 R. Dans les rangs de mon bataillon, tous les soldats étaient citoyens de
21 l'Etat de Bosnie-Herzégovine. Non seulement de la région de Zenica, puisque
22 Zenica était la ville où on a vu affluer pas mal de réfugiés venus de
23 toutes les autres parties de Bosnie-Herzégovine, donc il y avait des
24 citoyens de Bosnie-Herzégovine qui venaient de partout, mais,
25 exclusivement, je répète, tous étaient des citoyens de Bosnie-Herzégovine.
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1 Dans le 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane, il n'y avait
2 pas d'étrangers.
3 M. LE JUGE ANTONETTI : Dernière question d'ordre technique.
4 Est-ce que, quand vous étiez dans la 7e Brigade, vous aviez un salaire, ou
5 vous n'aviez jamais touché quoi que ce soit comme solde ?
6 R. Pendant la guerre, on recevait une certaine rémunération, cela ne
7 s'appelait ni salaire, ni solde. On recevait quelque chose dans ce qui
8 était, à l'époque, les dinars bosniaques. La somme normalement devait être
9 versée à chacun, à tous les soldats, mais ce n'était pas régulier, c'était
10 vraiment très modeste, et je pourrais dire même que cela ne suffisait, même
11 pas à s'acheter une brosse à dent, du dentifrice, ou ce qu'il faut pour se
12 raser, parce que c'était vraiment peu d'argent.
13 M. LE JUGE ANTONETTI : Merci.
14 L'Accusation.
15 Contre-interrogatoire supplémentaire par M. Neuner :
16 Q. [interprétation] Monsieur Omic, M. le Président de la Chambre vous a
17 posé une question au sujet de la police militaire et de sa présence dans la
18 zone. Savez-vous si c'était la police militaire qui était celle du 2e
19 Bataillon de la 7e Brigade, ou appartenait-elle à une autre unité ?
20 R. Pour autant que je m'en souvienne, dans le 2e Bataillon à l'époque, il
21 y avait une section de police militaire et il y avait aussi la police
22 militaire au niveau de la brigade. Je pense que les deux, à savoir, la
23 police militaire du bataillon et celle de la brigade, que les deux étaient
24 présentes.
25 Q. Vous dites que les deux étaient là, étaient présentes, qu'entendez-vous
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1 par là ? Où ? A quel endroit ? A Ovnak, ailleurs ? Juste pour préciser.
2 R. Lorsque j'ai dit "les deux", j'entends par là, l'Unité de la Police
3 militaire du 2e Bataillon et celle qui existait dans le commandement de la
4 brigade, pas tous les membres de la police militaire, mais il y avait des
5 membres de la police militaire de ces deux unités. Ils étaient déployés à
6 la sortie d'Ovnak, au moment où on était en mouvement pour sortir d'Ovnak
7 en direction de Pojske.
8 Q. Lorsque vous dites "en sortant d'Ovnak vers Pojske", est-ce que c'était
9 à votre arrivée ou à votre retour ? Pourriez-vous préciser cela ? Est-ce
10 que c'était lorsque vous reveniez de cette zone ou lorsque vous alliez dans
11 la zone au centre large d'Ovnak/Pojske ?
12 R. Non. Il n'y avait pas de membres de police militaire lorsqu'on est
13 arrivé, mais, à la fin de l'opération, au début de la soirée quand on
14 rentrait, ils étaient présents sur cette route, par là, par où on passait
15 d'Ovnak vers Pojske.
16 Q. Ces policiers militaires vous ont-ils dit ce qu'ils faisaient, pourquoi
17 ils contrôlaient les gens ? Ont-ils mentionné quelque chose, vous ont-ils
18 dit quelque chose à ce sujet ?
19 R. Non. Ils ne nous ont pas expliqué quelle était la nature de leur tâche.
20 Je ne peux pas dire qu'ils ont constitué un poste de contrôle, parce que
21 c'était pas un poste de contrôle au sens classique du terme, mais ils
22 étaient sur la route par là, par où on passait, ils surveillaient, et de
23 temps à autre ils faisaient sortir un soldat ou un autre, pour vérifier ce
24 qu'il portait dans leur sac à dos militaire, et c'est ce qui m'a permis de
25 penser que c'était cela leur tâche. Même s'ils ne nous ont pas dit, quelle
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1 était la nature de leur mission, à ce moment-là.
2 Q. Vous-même, on vous a demandé de vous identifier ou d'ouvrir votre sac,
3 vous personnellement ?
4 R. Non, ils ne me l'ont pas demandé à moi, personnellement. C'était un peu
5 en choisissant les gens au hasard qu'ils ont procédé. A ce moment-là, on
6 avait un livret de membre de l'ABiH, et on ne vérifiait pas les pièces
7 d'identité, mais ce qu'on -- ce n'était pas cela la pratique. Mais on
8 portait des brassards pendant les actions, pendant les opérations, et c'est
9 cela qui nous permettait de nous identifier, pendant les opérations et
10 après celles-ci.
11 Q. Voulaient-ils savoir quelles étaient les unités ou quels étaient les
12 soldats appartenant à quelles unités qui se déplaçaient ?
13 M. LE JUGE ANTONETTI : Excusez-moi. Vous venez de dire : "On portait des
14 brassards pendant l'opération." Pouvez-vous décrire le brassard que vous
15 portiez ?
16 Je vous redonnerais après la parole.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était un simple morceau de tissu d'une
18 certaine couleur, pour chacune des opérations, pour pouvoir nous distinguer
19 les uns des autres, pour pouvoir nous reconnaître dans les bois, ou lorsque
20 la visibilité n'était pas bonne, on avait ces espèces de brassard, par
21 exemple, blanc ou vert. C'est juste un morceau de tissu d'une certaine
22 couleur qu'on mettait à l'épaule gauche ou droite en fonction de l'ordre,
23 pour qu'on puisse se reconnaître entre nous; c'était cela notre signe
24 d'identification.
25 M. NEUNER : [interprétation]
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1 Q. Pour revenir à ma question. La police militaire -- ou plutôt tout
2 d'abord, il y avait combien de policiers militaires, 1, 2 ? Vus en
3 souvenez-vous qui se tenaient là ?
4 R. Vraiment je ne sais pas. Je ne sais pas quel était leur nombre exact,
5 mais je ne ferai pas d'erreur, je pense, si je vous dis que c'était à peu
6 près une section entre six et dix personnes. Je pense qu'il y en a eu
7 autant, mais je ne connais pas le nombre exact, vraiment.
8 Q. Vous, personnellement, vous êtes arrivé à ce poste de contrôle où ces
9 cinq ou six personnes en compagnie de combien de soldats ? Vous n'étiez pas
10 seul ou étiez-vous seul ?
11 R. On se déplaçait en colonne par compagnie, donc, la
12 1ère Compagnie, puis derrière nous, il y avait les autres unités. On passait
13 tous par le même endroit. On empruntait le même itinéraire, d'Ovnak à
14 Pojske. Tous mes camarades de mon unité et ceux des autres unités, ils sont
15 passés par ce même endroit. Je ne peux pas dire que c'était vraiment un
16 poste de contrôle parce que ce n'en était pas un au sens classique du
17 terme, mais c'est là qu'ils se tenaient, c'est de là qu'ils surveillaient
18 le mouvement des troupes qui allaient d'Ovnak vers Pojske.
19 Q. Vous venez de mentionner d'autres unités, vous êtes en train de dire
20 que d'autres unités se déplaçaient le long de cette route en passant par ce
21 même poste de contrôle. Pouvez-vous nous dire lesquelles ? Etait-ce après
22 votre escouade ?
23 R. C'était des unités qui faisaient partie du 2e Bataillon, de la 7e
24 Brigade, 1ère Compagnie, 2e Compagnie, 3e Compagnie. Ce sont à ces
25 compagnies-là que je pensais.
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1 Q. Les trois unités du 2e Bataillon, cela c'est elle, de même que vous, en
2 mouvement vers Pojske à votre retour; est-ce exact ?
3 R. Voyez-vous, je faisais partie de la 1ère Compagnie, du
4 1er Bataillon, enfin de la 1ère Section, donc, j'étais en tête de cette 1ère
5 Compagnie. Lorsqu'on se déplaçait d'Ovnak vers Pojske, concrètement, je
6 n'ai pas vu toutes les autres unités. Est-ce qu'elles ont passé réellement
7 par cet endroit où était positionnée la police militaire, je ne les ai pas
8 vues, mais j'estime qu'elles sont bien passées par là parce qu'on avançait
9 en colonne. Ils étaient derrière nous, on empruntait le même chemin, donc,
10 je pense que tous ont dû passer par cet endroit où était positionné la
11 police militaire.
12 Q. Vous dites que vous passiez tout en passant par cet endroit, mais,
13 initialement, où est-ce que vous vous êtes rassemblée ? Était-ce à des
14 kilomètres avant cet endroit ou est-ce que vous vous êtes rassemblés juste
15 avant ce poste de contrôle temporaire ? Ou est-ce que cela faisait déjà des
16 kilomètres que vous étiez en mouvement, avec la 1ère, la 2e et la 3e
17 Compagnies, du
18 2e Bataillon ?
19 R. Voyez-vous, après la fin de l'opération, la compagnie, les sections et
20 les escouades se trouvaient rassemblées à un endroit de même pour leur
21 nombre. Est-ce qu'il y avait des personnes qui manquaient ? Est-ce qu'il y
22 avait des blessés, et cetera.
23 Quand on a reçu l'ordre de retourner vers Pojske, on s'est rangé dans une
24 colonne et on s'est mis en mouvement vers Pojske. Une fois l'opération
25 terminée, la 1ère Compagnie était le long d'un axe, la 2e, le long d'un
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1 deuxième axe, et cetera. On était tous déployés d'une certaine façon, mais,
2 quand on nous a dit de nous arrêter de ces positions-là, on est revenu par
3 cette route et on est arrivé à l'endroit où je vous ai dit où était
4 positionné la police militaire.
5 Q. Au fond, toutes les compagnies du 2e Bataillon sont passées par ce
6 poste de contrôle lorsqu'elles faisaient mouvement vers Pojske, le 7 ou le
7 8, ou vous ne vous rappelez pas exactement, donc, du mois de juin 1993.
8 R. Je répète, je ne suis pas resté à ce poste de contrôle, je n'ai pas vu
9 passer toutes les unités, mais puisque c'est bien l'itinéraire qu'on a
10 emprunté, je pense que toutes les unités sont passées par la.
11 Personnellement, je n'ai pas vu de mes yeux toues les unités passer, mais
12 je pense qu'elles l'ont bien fait puisqu'on empruntait le même chemin.
13 Q. Une question de plus pour préciser. Le lendemain, me semble-t-il vous
14 êtes montés à bord d'un autocar, vous avez pris un petit-déjeuner
15 auparavant. Est-ce qu'il y avait uniquement votre escouade d'abord dans cet
16 autocar ou est-ce qu'il y avait des membres d'autres compagnies du 2e
17 Bataillon ? Qui était à bord de cet autocar ?
18 R. Dans ce sens, les ordres étaient clairs à bord d'un autocar. A partir
19 du moment où il n'y avait plus de place dans cet autocar, le reste de la
20 compagnie montait à boyard d'un deuxième autocar. Donc, à bord d'un même
21 autocar, il y avait pour l'essentiel les membres d'une unité, mais, s'il y
22 avait quelques membres qui n'ont pas pu trouver leur place là-dedans, ils
23 allaient monter à bord d'un autocar où il y avait les membres d'une autre
24 compagnie.
25 Q. En tout, il y a eu combien d'autocars ?
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1 R. Vraiment, je ne sais pas. Je ne peux pas vous répondre à cette
2 question.
3 Q. Il y avait votre autocar qui se dirigeait vers Kakanj. Est-ce que vous
4 pouvez nous préciser en passant par Zagreb près de Kakanj; je n'ai pas bien
5 saisi le nom de la localité ou est-ce à côté de Kakanj. Pouvez-vous nous
6 épeler le nom ?
7 R. Quand on est arrivé dans ce village, j'ai demandé aux villageois
8 comment s'appelait l'endroit ? Ils m'ont dit que le nom était Zagrada.
9 Q. Pouvez-vous l'épeler, s'il vous plaît ?
10 R. Z-a-g-r-a-d-a.
11 Q. Merci. Est-ce que c'est un village qui se situe à quelques kilomètres
12 de la ville même de Kakanj ?
13 M. DIXON : [interprétation] Monsieur le Président, si je me lève c'est
14 parce j'ai l'impression que ceci sort du champ des questions des Juges et
15 ceci aurait pu être posé après l'interrogatoire principal.
16 M. NEUNER : [interprétation] Il ne me reste qu'une question si vous m'y
17 autorisé.
18 M. LE JUGE ANTONETTI : Poursuivez.
19 M. NEUNER : [interprétation
20 Q. L'autocar à bord duquel vous êtes allé à Zagrada ou plutôt est-ce que
21 les autres autocars sont allés lui aussi à Zagrada ou est-ce qu'ils sont
22 allés ailleurs ?
23 R. Oui, tous les autocars qui transportaient des membres du
24 2e Bataillon sont arrivés à Zagrada. Je me souviens que ce village était
25 vraiment difficile d'accès et que les autocars ont eu vraiment des
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1 problèmes pour se retournée, pour tourner et je sais, d'après cela, que
2 tout le monde est arrivé à Zagrada. Tous les membres du
3 2e Bataillon.
4 Q. Juste pour résumer, les soldats qui sont passés par ce poste de
5 contrôle, en route pour Pojske, le lendemain, ils sont tous montés plus ou
6 moins à bord des autocars pour aller en direction de Kakanj ou plus
7 précisément au village de Zagrada.
8 R. C'est exact.
9 Q. Je vous remercie. L'Accusation n'a plus de questions.
10 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je n'ai pas de question.
11 M. LE JUGE ANTONETTI : Maître Dixon ?
12 M. DIXON : [interprétation] Une seule question, Monsieur le Président.
13 Nouvel interrogatoire par M. Dixon :
14 Q. [interprétation] Lorsque vous avez mentionné cette opération dans la
15 zone d'Ovnak qui s'est terminée dans la matinée, après, vous vous êtes
16 retiré au village de Pojske avec d'autres membres du 2e Bataillon, l'un
17 d'entre vous, serait-il revenu dans la zone d'Ovnak, ce jour-là ou le
18 lendemain ?
19 R. Absolument pas. Après l'opération, nous sommes arrivés au village de
20 Pojske. On était fatigué, on a passé la nuit. Le lendemain, on est parti
21 pour Kakanj. Je ne vois pas techniquement comment on aurait pu rentrer si
22 quelqu'un l'aurait souhaité. Comment aurait-il pu prendre un autocar et
23 repartir ?
24 Q. Je vous remercie, Monsieur.
25 M. DIXON : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai plus de
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1 questions.
2 M. LE JUGE ANTONETTI : Mon commandant, votre audition vient de se terminer.
3 Je vous remercie au nom de la Chambre d'être venu de si loin pour
4 témoigner. Vous avez apporté votre contribution à la manifestation de la
5 vérité et vous avez répondu à l'ensemble des questions que tout le monde
6 voulait vous poser.
7 Mais avant de vous libérer, est-ce que la Défense veut verser, non, c'était
8 l'Accusation, la carte ? Il faut que vous mentionniez, sur la carte, votre
9 nom et la date d'aujourd'hui et signiez le document,
10 M. NEUNER : [interprétation] En attendant, Monsieur le Président. J'ai eu
11 une petite conversation avec la Défense au sujet de cette carte. D'après ce
12 que j'ai compris, il n'y a pas d'objections de la part des deux équipes de
13 la Défense au sujet de cette carte.
14 Mais, pour le compte rendu d'audience, on m'a demandé de préciser que cette
15 carte ne ressort pas des pièces DH87 à DH90. C'est une carte à l'échelle,
16 1/50 000 et, d'après ce que j'ai compris, c'est une carte appropriée pour
17 les deux équipes.
18 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Pour la Défense, pas d'objection au versement
19 de cette carte ?
20 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Pas d'objection.
21 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Pas d'objection, Monsieur le Président.
22 Mais pour le compte rendu d'audience, je tiens à préciser, encore une fois,
23 qu'il s'agit d'une sorte - je ne sais pas comment dire - de compilation de
24 diverses cartes car ce genre de carte, on y voit clairement deux fois la
25 localité de Susanj, deux localités de Vrselje. Nous n'avons pas d'objection
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1 à ce que ce soit versé au dossier puisque le témoin a repéré l'endroit où
2 il a séjourné. C'est la raison pour laquelle l'Accusation l'a suggérée.
3 Nous n'avons pas d'objection.
4 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Votre point figurera au transcript.
5 Monsieur le Greffier, donnez-nous un numéro.
6 M. LE GREFFIER : Je vous remercie, Monsieur le Président.
7 Cette pièce est versée comme pièce à charge dans l'affaire sous la cote
8 P959.
9 Merci, Monsieur le Président.
10 M. LE JUGE ANTONETTI : Dites-le en anglais pour que la sténotypiste --
11 M. LE GREFFIER : [interprétation] Pour que le compte rendu d'audience soit
12 complet, la pièce en question est versé au dossier comme pièce de
13 l'Accusation P959.
14 M. LE JUGE ANTONETTI : J'ai bien fait de vous le redemander parce qu'au
15 départ, c'était 599.
16 Alors, mon Commandant, comme je vous l'ai indiqué, je vous remercie. Je
17 formule au nom des Juges, nos meilleurs vœux pour le retour sur les lieux
18 où vous exercez actuellement votre mission.
19 Je vais demander à M. l'Huissier de bien vouloir vous raccompagner. Je vais
20 en profiter, Monsieur l'Huissier, d'introduire le deuxième témoin.
21 [Le témoin se retire]
22 M. LE JUGE ANTONETTI : Oui, pour ce témoin, à l'origine vous aviez prévu
23 deux heures 30.
24 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Oui, initialement. Mais après les séances
25 de récolement, nous avons évalué qu'il nous fallait la moitié de ce temps
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1 initialement prévu voire moins.
2 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
3 M. LE JUGE ANTONETTI : Bonjour.
4 Je vais d'abord vérifier que vous entendez bien dans votre langue la
5 traduction de mes propos. Si c'est le cas, dites : Je vous entends.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous entends et je vous comprends.
7 M. LE JUGE ANTONETTI : Vous avez été cité comme témoin par la Défense du
8 général Kubura. Avant de vous faire prêter serment, je dois vous
9 identifier. Pouvez-vous me donner votre nom, prénom, date de naissance et
10 lieu de naissance ?
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis Commandant Kasim Podzic, né le 14
12 octobre 1971, à Hadzici, la municipalité de Sarajevo.
13 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Vous venez de m'indiquer que vous êtes
14 commandant. Pouvez-vous m'indiquer, vous êtes commandant où ?
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis membre de l'armée de la Fédération de
16 la République de Bosnie-Herzégovine.
17 M. LE JUGE ANTONETTI : Pouvez-vous m'indiquer en 1992, 1993, à l'époque,
18 aviez-vous une activité ? Si c'était une activité militaire, indiquez moi
19 le nom de l'unité dans laquelle vous étiez affecté. Si vous aviez un
20 commandement, le titre de l'unité que vous commandiez ?
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. En 1992, je suis sorti de l'école
22 militaire de l'ex-armée populaire yougoslave jusqu'au 15 avril 1993, je
23 suis resté à l'étranger ou plus précisément en République de Macédoine. Le
24 15 janvier 1993, je suis devenu membre de l'ABiH jusqu'au 15 mars 1993.
25 J'ai été dans le 1er Détachement anti-sabotage de l'état-major de la Défense
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1 territoriale de Zenica. A partir du 15 mars 1993 jusqu'à la mi-janvier
2 1996, j'étais un membre de la 7e Brigade de Montagne musulmane. A partir du
3 15 mars 1993 jusqu'au début août 1993, j'étais officier chargé des
4 opérations et de la formation du 2e Bataillon. A partir d'août 1993
5 jusqu'en janvier 1996, j'ai été commandant du 2e Bataillon.
6 M. LE JUGE ANTONETTI : Mon Commandant, avez-vous déjà témoigné devant un
7 Tribunal international, ou un tribunal national sur les faits qui se sont
8 déroulés dans votre pays en 1992, 1993, ou c'est la première fois que vous
9 témoignez ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est la première fois aujourd'hui.
11 M. LE JUGE ANTONETTI : Je vous demande de lire le serment que l'on vous
12 présente.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
14 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
15 LE TÉMOIN: KASIM PODZIC [Assermenté]
16 [Le témoin répond par l'interprète]
17 M. LE JUGE ANTONETTI : Vous pouvez vous asseoir.
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
19 M. LE JUGE ANTONETTI : Avant que je donne la parole aux avocats que vous
20 avez rencontrés dans le cadre de la préparation de cette audience, je vais
21 vous fournir comme je l'indique à tous les témoins quelques éléments
22 d'information sur la façon dont va se dérouler cette audience afin qu'elle
23 puisse s'effectuer dans les meilleures conditions possibles, pour vous,
24 pour la Chambre et pour toutes les parties.
25 Vous allez devoir répondre dans un premier temps à des questions qui vont
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1 vous être posées par l'avocat du général Kubura. Ces questions sont posées
2 dans le cadre de ce qu'on appelle l'interrogatoire principal. A la suite
3 des questions du général Kubura, l'avocat du général Hadzihasanovic pourra
4 également intervenir pour vous poser toutes questions qui lui paraient très
5 appropriées. Une fois que la Défense aura posé ses questions, l'Accusation
6 qui est située à votre droite vous posera des questions pour une durée du
7 même temps dans le cadre de ce qu'on appelle le contre-interrogatoire.
8 A l'issue des questions posées par l'Accusation, l'avocat du général Kubura
9 pourra reprendre la parole pour vous poser des questions supplémentaires
10 qui seront des questions en liaison avec les questions posées par
11 l'Accusation.
12 Après quoi, les trois Juges qui sont devant vous pourront, si besoin s'en
13 faisait sentir, vous poser des questions. Une fois que les Juges auront
14 posé des questions, ils redonneront la parole aux uns et aux autres qui
15 poseront toute question utile à la suite des réponses que vous aurez
16 formulées aux questions des Juges.
17 Je dois appeler votre attention par ailleurs sur plusieurs autres aspects.
18 Vous venez de ce qui implique de votre part de dire la vérité, car le faux
19 témoignage est une infraction. Par ailleurs, j'appelle votre attention sur
20 une autre particularité de notre procédure qui est assez compliquée,
21 lorsqu'on pose à une question à un témoin, le témoin peut dire, je ne tiens
22 pas à répondre à cette question. Pourquoi peut-il dire cela ? C'est
23 uniquement dans l'hypothèse où il pourrait penser que sa réponse pourrait
24 un jour se retourner contre lui, et constituer des éléments qui pourraient
25 être utilisés à charge contre lui. Dans cette hypothèse que nous n'avons
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1 jamais vue jusqu'à présent, mais qui existe dans notre Règlement, vous
2 pouvez être obligé de répondre, sur l'invitation de la Chambre. Mais la
3 Chambre à ce moment-là vous accordera l'immunité.
4 J'appelle également votre attention sur un autre point. Nous sommes dans le
5 cadre d'une procédure essentiellement orale, c'est pour cela que devant
6 vous apparaît la transcription en anglais de mes propos, comme de tous ceux
7 qui peuvent intervenir au cours de l'audience, d'où l'importance des
8 réponses que vous allez apporter aux questions. Essayez dans la mesure du
9 possible d'être précis et synthétique, car une question appelle une réponse
10 précise.
11 Si vous rencontrez une difficulté quelconque, n'hésitez pas à nous en faire
12 part, nous sommes là pour régler la difficulté. Nous aurons bientôt une
13 petite pause d'une durée de 20 à 25 minutes, afin de permettre le
14 changement des bandes audio et également de vous reposer. La Défense nous a
15 dit qu'à priori, dans la mesure où elle compte ne pas prendre beaucoup de
16 temps, il se pourrait que votre interrogatoire se termine aujourd'hui, s'il
17 ne se termine pas aujourd'hui il se poursuivra demain matin. Voilà les
18 quelques éléments dont je voulais vous informer avant de donner maintenant
19 la parole à l'avocat qui va procéder à l'interrogatoire
20 principal.
21 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
22 Interrogatoire principal par M. Ibrisimovic :
23 Q. [interprétation] Monsieur Podzic, vous venez juste de répondre à
24 certaines questions qui vous ont été posées par le Juge Président de la
25 Chambre. Vous nous avez dit tout ce que vous aviez fait au cours de la
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1 guerre et après la guerre. Que faites-vous maintenant, où vous trouvez-
2 vous ?
3 R. Je suis actuellement membre de l'armée de la Fédération. Je fais partie
4 de la mission de paix au Congo où je travaille comme observateur militaire.
5 Dans la période qui a suivi la guerre, j'ai suivi un certain nombre de
6 cours. Je voudrais parler de deux de ces cours, c'est-à-dire, celui au sein
7 de l'OTAN, qui était celui de commandement du chef d'état-major, et
8 également d'opération de maintien de la paix et de NBI.
9 Q. [aucune interprétation]
10 R. A partir du 25 novembre de l'an dernier jusqu'au 25 novembre de cette
11 année.
12 Q. Ma question n'a pas été transcrite dans le compte rendu -- puisque vous
13 aviez ces fonctions, jusqu'à quand avez-vous rempli ces fonctions ?
14 R. J'ai travaillé comme observateur militaire à partir du 25 novembre de
15 l'an dernier jusqu'au 25 novembre de cette année-ci.
16 Q. Monsieur Podzic, vous avez dit que jusqu'au mois de mars 1993, vous
17 étiez membre de la Défense territoriale à Zenica ?
18 R. Oui.
19 Q. Quand exactement avez-vous rejoint la 7e Brigade de Montagne musulmane
20 et comment ?
21 R. Je suis devenu membre de la 7e Brigade de Montagne musulmane le 15 mars
22 1993, conformément à un ordre émanant du 3e Corps.
23 Q. Lorsque vous êtes arrivé à la 7e Brigade, est-ce qu'on vous a confié
24 des fonctions particulières ? A quel moment avez-vous rempli vos
25 fonctions ?
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1 R. Lorsque j'ai rejoint la 7e Brigade de Montagne musulmane, j'ai été
2 nommé officier aux opérations et chargé de la formation au sein du 2e
3 Bataillon. Mes fonctions étaient essentiellement celles d'un commandant
4 adjoint du bataillon. Je suis resté dans ce poste jusqu'à la fin de juillet
5 ou peut-être même au début du mois d'août 1993.
6 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, lorsque vous répondez aux questions,
7 faire des réponses un peu plus lentes, de façon à permettre aux interprètes
8 de vous suivre.
9 Qui était votre supérieur immédiat ?
10 R. Mon supérieur immédiat était le commandant du 2e Bataillon, son nom
11 était Serif Patkovic.
12 Q. De quelle manière était organisé le bataillon ?
13 R. Le bataillon avait environ 400 hommes et consistait en deux
14 détachements. Il y avait deux compagnies dans chaque détachement. Il y
15 avait une compagnie qui accompagnait l'ensemble avec deux Détachements
16 anti-sabotage, qui rendaient compte directement, qui dépendaient
17 directement du commandant.
18 Q. Où se trouvait votre bataillon, où était-il situé ?
19 R. Il était situé à la caserne de Bilmiste.
20 Q. Lorsque vous êtes arrivé à la 7e Brigade, qui était le commandant de la
21 7e Brigade de Montagne musulmane ?
22 R. Le commandant de la 7e Brigade de Montagne musulmane était M. Asim
23 Koricic.
24 Q. Avez-vous jamais rencontré M. Kubura lorsque vous avez rejoint la 7e
25 Brigade de Montagne musulmane ?
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1 R. Oui, j'ai également rencontré M. Kubura.
2 Q. Quelles étaient les fonctions de M. Kubura à l'époque ?
3 R. Lorsque je suis arrivé, il était chef d'état-major de la
4 7e Brigade de Montagne musulmane.
5 Q. Savez-vous quand M. Kubura est devenu commandant de la
6 7e Brigade de Montagne musulmane ?
7 R. Au début du mois d'août 1993. Je me rappelle cet événement, parce que
8 c'est le moment où je suis devenu chef du bataillon.
9 Q. Le 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane était situé à
10 Bilmiste, avez-vous dit. Où est-ce que les hommes du 2e Bataillon étaient
11 entraînés et formés ?
12 R. Puisque ceci concerne mes fonctions, en tant qu'officier aux opérations
13 et officier à la formation, toute la formation qui était donnée au cours de
14 cette période a eu lieu dans la caserne de Bilmiste.
15 Q. Monsieur Podzic, en tant que membre du 2e Bataillon, est-ce que vous
16 avez participé à des opérations et activités militaires au début du mois de
17 juin 1993 ? Est-ce que vous avez participé aux opérations effectuées par le
18 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane ?
19 R. Bien sûr.
20 Q. Pourriez-vous informer la Chambre des activités en question et
21 pourriez-vous informer les membres de la Chambre de la période et des lieux
22 où cette opération a eu lieu ?
23 R. Le 8 juin il y a eu l'opération Ovnak. Le 11 juin --
24 Q. Je me réfère au mois de juin 1993, excusez-moi de vous interrompre.
25 R. Le 8 juin, il y a eu l'opération Ovnak et le 11 juin, l'opération de
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1 Kakanj.
2 Q. Est-ce que vous avez directement participé à l'opération Ovnak ?
3 R. Oui.
4 Q. Est-ce que votre bataillon a directement participé à cette opération ?
5 R. Oui.
6 Q. Qui vous donnait des ordres lorsque vous vous trouviez au 2e Bataillon
7 de la 7e Brigade de Montagne musulmane ?
8 R. Lorsque j'étais officier aux opérations et à la formation, je recevais
9 des ordres du commandant du bataillon et de lui seulement.
10 Q. Monsieur le Président, puisqu'il y a certains documents que nous
11 souhaiterions montrer au témoin, est-ce que l'Huissier pourrait présenter
12 au témoin les documents suivants ?
13 Q. Monsieur Podzic, nous avons déjà jeté un coup d'œil à ces documents,
14 nous l'avons fait au cours de la séance de récolement, pourriez-vous me
15 dire ce qu'était l'opération Ovnak ? Quand a-t-elle commencé et quand y
16 avez directement participé ?
17 R. L'opération Ovnak visait à ouvrir le col d'Ovnak, à établir un lien
18 entre Zenica, Ovnak et Han Bila, d'ouvrir la route de Zenica-Ovnak-Han
19 Bila, établir un lien entre Zenica, Han Bila et Travnik. Les préparatifs de
20 cette opération ont été effectués, je dirais, du côté du 5 juin, entre le 5
21 et le 6 juin. Nous nous sommes déployés dans différents secteurs. On a
22 achevé les reconnaissances le 6 juin. Le 7 juin, nous avons fait une
23 tentative pour effectuer notre mission de combat.
24 Q. Permettez-moi de vous interrompre. Prenons les choses par ordre
25 chronologique. Vous avez dit que les 5 et 6 juin, il y avait eu des
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1 préparatifs pour l'opération. Qui a donné l'ordre à votre bataillon de
2 prendre part à cette opération ?
3 R. En tant qu'officier des opérations et de la formation, cette tâche m'a
4 été confiée par mon commandant de bataillon. Mon commandant de bataillon
5 avait probablement reçu cette tâche d'un commandant supérieur.
6 Q. Pourriez-vous jeter un coup d'œil au document et à l'intercalaire
7 numéro 2, il s'agit de P419, pour ce qui est du numéro de pièce;
8 Reconnaissez-vous ce document ? Il s'agit d'un ordre visant à effectuer une
9 attaque à laquelle votre bataillon a participé.
10 R. Oui. C'est un ordre d'attaquer donné par mon commandant de bataillon.
11 Q. Lorsque cet ordre a été reçu, comment est-ce que les hommes et les
12 unités du 2e Bataillon se sont mis en route pour effectuer cette mission de
13 combat ?
14 R. Des autocars ont permis de déployer les membres du
15 2e Bataillon dans le secteur du village de Pojske qui est dans le voisinage
16 de Vrselje.
17 Q. Pourriez-vous jeter un coup d'œil au document qui figure à
18 l'intercalaire numéro 1 ?
19 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Pour le compte rendu, Monsieur le
20 Président, il s'agit d'un nouveau document daté du 5 juin 1993.
21 Q. Reconnaissez-vous ce document, Monsieur Podzic ?
22 R. Oui. Je reconnais ce document, c'est un ordre de marche pour notre
23 bataillon signé par mon commandant de bataillon.
24 Q. Regardez le paragraphe 2 de cet ordre de marche.
25 R. Oui.
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1 Q. Qu'est-ce qu'il est dit au point 2 essentiellement ?
2 R. Il est dit que certains moyens devraient être utilisés pour cette
3 marche, il dit que les hommes devraient être transportés par des autocars.
4 Q. Est-ce que vous avez exécuté cet ordre ? Est-ce que vous avez
5 véritablement fait ce qui était dit au point 2 ?
6 R. Nous l'avons fait.
7 Q. Vous dites que le bataillon est arrivé dans le secteur de Pojske ou
8 Vrselje. Est-ce que vous vous rappelez lorsque vous êtes arrivés là quelle
9 heure était-il exactement ?
10 R. C'était au tout début de la nuit, très tôt à l'aube du 6 juin. Lors de
11 notre arrivée au village de Pojske, du secteur de Vrselje, les hommes ont
12 reçu des billets de logement, ils ont été logés.
13 Q. Quels autres ordres avez-vous reçus à ce moment-là ?
14 R. Le 6 juin 1993, les officiers du commandement du bataillon et les
15 officiers des unités de base, nos unités principales, ont procédé à des
16 reconnaissances de façon à préparer la mission.
17 Q. Quand est-ce que les premiers combats ont commencé ?
18 R. Le jour suivant, le 7 juin, il y a eu des tentatives qui ont été faites
19 pour essayer de remplir notre mission, mais elles n'ont pas été couronnées
20 de succès. De sorte qu'on pourrait dire que nous nous sommes engagés dans
21 un combat le 7 juin.
22 Q. Que s'est-il passé après cela ?
23 R. Puisque l'attaque n'avait pas réussi, nous avons eu un briefing au sein
24 du bataillon, nous avons réorganisé nos forces et nous avons décidé
25 d'essayer de remplir notre mission de combat une fois de plus, le 8 juin.
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1 Q. Le 7 juin, où se trouvaient les hommes du 2e Bataillon ?
2 R. Les membres de cette unité se trouvaient dans des secteurs qui étaient
3 quelque peu éloignés des lignes, et ils n'étaient pas exposés à une
4 activité ennemie.
5 Q. Le 8 juin 1993, quand les combats ont-ils commencé ?
6 R. Les combats, pour le 2e Bataillon, ont commencé dans les premières
7 heures de la matinée du 8 juin dans le secteur de Crni Vrh/Usice. Le but
8 était de pénétrer les lignes ennemies.
9 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous souhaiterions
10 nous servir d'une carte, et avec votre permission, nous souhaiterions la
11 montrer au témoin de façon à ce qu'il puisse expliquer ce qu'il vient de
12 dire dans sa déposition.
13 Q. Monsieur Podzic, vous avez mentionné les villages de Pojske et de
14 Vrselje il y a un instant. Pourriez-vous désigner ces villages sur la carte
15 et pourriez-vous utiliser un feutre pour mettre un cercle autour de ces
16 villages ?
17 R. [Le témoin s'exécute]
18 Q. Pourriez-vous, pour chacun de ces emplacements, mettre un chiffre, le
19 chiffre "1" et le chiffre "2", où vous avez dit que vous aviez pénétré les
20 lignes, et que vous vous étiez engagés dans la direction de Crni Vrh.
21 Pourriez-vous, s'il vous plaît, indiquer la direction de Crni Vrh, et
22 mettre un cercle autour de cette localité ?
23 R. [Le témoin s'exécute]
24 Q. Vous avez également mentionné le village d'Usice. Si c'est facile pour
25 vous de le retrouver -- c'est plus facile pour vous de le retrouver ?
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1 R. J'ai mis le chiffre "3" pour Crni Vrh, c'est là que nos unités ont
2 commencé à se déplacer. Le chiffre "4" indique Usice.
3 Q. Vous avez mentionné l'élément d'Usice. Mais qu'est-ce que c'est, en
4 fait ?
5 R. Nous pourrions dire que c'est une colline du point de vue
6 -- en termes militaires.
7 Q. Il y a deux activités de combat ce jour-la. Quand est-ce que cette
8 activité a pris fin dans ce secteur ?
9 R. Dans le secteur de Crni Vrh et Usice, nous avons rompu les lignes
10 ennemies dans la matinée, mais pour effectuer l'ensemble de la mission, il
11 nous a fallu rester engager jusqu'à l'après-midi poursuivant l'engagement.
12 Q. Est-ce que vous avez, ensuite, reçu un autre ordre du commandant de
13 votre bataillon ? Que s'est-il passé alors ?
14 R. Dans l'après-midi nous avons établi des lignes aux positions que nous
15 avions atteintes au sud du village de Brajkovici en contrebas de la route
16 de Han Bila à Travnik. Notre tâche essentielle était d'établir une nouvelle
17 ligne et de nous préparer à permettre que les Unités du 2e Echelon puissent
18 occuper cette ligne.
19 Q. Est-ce que vous êtes jamais passé par cette route ?
20 R. En ce qui concerne la route de Han Bila-Travnik, non je ne l'ai jamais
21 traversé et les hommes ne l'ont pas fait non plus parce que ceci ne faisait
22 pas partie de la mission qu'il nous avait été confié.
23 Q. Lorsque les conditions ont été établies pour que la relève puisse
24 prendre la ligne, qu'est-ce que le 2e Bataillon a fait ? Qu'est-il arrivé
25 au 2e Bataillon et à ses hommes ?
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1 R. Dans l'après-midi du 8 juin, les membres du 2e Bataillon se sont
2 retirés jusqu'au secteur de Pojske, d'où nous étions partis et le
3 commandant m'a informé du fait que nous avions reçu une nouvelle mission
4 dans un secteur tout à fait différent. Nous pourrions dire que c'était dans
5 le secteur de Zenica.
6 Q. Est-ce que les membres du 2e Bataillon sont revenus au village de
7 Pojske comme ils en avaient reçu l'ordre ?
8 R. Tous les hommes du 2e Bataillon sont retournés au village de Pojske et
9 ils y étaient dans la soirée.
10 Q. Vous avez dit que le commandant avait été émis un nouvel ordre, vous
11 avait donné un nouvel ordre. Qui était le commandant et qu'est-ce que
12 c'était que cet ordre ?
13 R. Le commandant du 2e Bataillon m'a ordonné de me préparer rapidement
14 pour redéployer le bataillon afin qu'ils puissent s'engager dans des
15 opérations de combat dans la région de Kakanj.
16 Q. Combien de temps est-ce que vous-même vous êtes restés dans le secteur
17 d'Ovnak quand toutes ces activités avaient pris fin ?
18 R. Je pense que c'est le soir même. J'étais déjà arrivé à Kakanj et je me
19 préparais à effectuer une opération de reconnaissance tôt dans la matinée
20 en vue de la mission qui nous a été confiée.
21 Q. A l'intercalaire 3, pourriez-vous jeter un coup d'œil au document DK23
22 et me dire si vous connaissez ce document, et dans l'affirmative, ce que
23 c'est ?
24 R. Oui. Je connais ce document; c'est un plan de reconnaissance établit
25 par le commandement pour l'opération dont je viens de parler. C'était la
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1 nouvelle mission qui nous avait été confiée. Comme vous pouvez le voir,
2 nous n'avions pas assez de temps, en fait.
3 Q. Les soldats du 2e Bataillon, à la fin des combats, sont retournés au
4 village de Pojske comme vous l'avez dit. Quelle a été la tâche suivante qui
5 a été confiée aux membres du 2e Bataillon et qu'ont-ils fait ?
6 R. La tâche suivante confiée au 2e Bataillon était de préparer rapidement
7 un redéploiement à partir du village de Brajkovici, du secteur de
8 Brajkovici, pour gagner un nouveau secteur, celui de Kakanj.
9 Q. Vous avez parlé de déployer rapidement; qu'est-ce que cela veut dire,
10 en fait, "déployer rapidement un bataillon" ?
11 R. Le bataillon avait été engagé dans des combats pendant trois jours, et
12 d'après certaines Règles, les hommes ont besoin de 24 heures pour
13 récupérer, pour se reposer, mais nous ne pouvions pas respecter ces Règles.
14 Dès qu'on retirait des unités du secteur de Brajkovici, nous devions
15 immédiatement préparer le déplacement de l'unité. C'est cela que je veux
16 dire lorsque je dis préparer rapidement l'unité.
17 Q. Ceci veut dire que cette unité devait quitter ce secteur dès que
18 possible ?
19 R. Oui.
20 Q. Est-ce que les hommes ont réussi à se redéployer rapidement ?
21 R. Oui. Le 9, dans l'après-midi, les unités se trouvaient dans le secteur
22 de Kakanj.
23 Q. Vous avez dit qu'au cours de cette période, alors que
24 M. Patkovic était le commandant du bataillon, vous étiez, on pourrait dire,
25 l'adjoint du commandant de ce bataillon. A l'époque, alors qu'il y avait
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1 des combats dans la région d'Ovnak, avez-vous dit à votre bataillon, ou
2 est-ce que vous avez vu que des membres de votre bataillon seraient entrés
3 dans des maisons et les auraient pillées ?
4 R. J'ai participé activement à la mission de combat du bataillon et je
5 n'ai remarqué aucun homme ou aucune unité du
6 2e Bataillon qui aient pu agir d'une façon qu'on pourrait décrire comme
7 étant entré dans des logis habités en les pillant.
8 Q. Comment est-ce que les membres du 2e Bataillon ont quitté la région
9 d'Ovnak et comment est-ce qu'ils se sont rendus à Kakanj ?
10 R. C'était la même manière que nous étions arrivés. L'unité a été emmenée
11 en autocar. On nous a emmené dans le secteur plus vaste de Kakanj en
12 autocar.
13 Q. Lorsque vous dites que l'unité a été rapidement redéployée, était-il
14 possible pour ces soldats, pendant cette période, de partir se reposer chez
15 eux ? Est-ce qu'il était possible pour eux de passer un peu de temps en
16 dehors de l'unité ?
17 R. Il n'était pas possible pour nous d'accorder des permissions pas même
18 dans le secteur de Brajkovici. Ils étaient très fatigués, ils étaient
19 épuisés, mais nous ne pouvions même pas penser à l'idée de leur accorder
20 une permission.
21 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Je pense qu'une erreur s'est glissée dans
22 le compte rendu d'audience. Le témoin a dit qu'il n'était pas possible pour
23 les soldats de se reposer dans la zone de Pojske. Or on peut lire
24 "Brajkovici" au compte rendu d'audience. Il s'agit de la page 58, ligne 21.
25 Q. Quand exactement les soldats du 2e Bataillon sont arrivés dans le
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1 secteur de Kakanj et où sont-ils allés ?
2 R. Les soldats du 2e Bataillon sont arrivés dans le secteur plus vaste de
3 Kakanj, je pense qu'il s'agissait du village de Zagrada, ils y sont arrivés
4 en fin d'après-midi ce jour là.
5 L'INTERPRÈTE : N'ont pas entendu les derniers mots prononcés par le témoin.
6 M. IBRISIMOVIC : [interprétation]
7 Q. Pourriez-vous examiner le document qui se trouve à l'intercalaire 4 de
8 cette liasse. Il s'agit de la pièce à conviction de la Défense DK24.
9 Je vais répéter la question que je vous ai posée un peu plus tôt car elle
10 n'a pas été consignée au compte rendu d'audience. Quand exactement les
11 soldats du 2e Bataillon sont arrivés dans le secteur de Kakanj ?
12 R. Le 9 juin en fin d'après-midi. Il s'agissait du secteur du village de
13 Zagrada.
14 Q. Est-ce que vous reconnaissez ce document et pourriez-nous dire de quoi
15 il s'agit ?
16 R. Oui, je le reconnais. Ce document est un ordre d'attaque pour
17 l'opération que nous avons déjà mentionné dans le secteur de Kakanj.
18 Q. Combien de temps avant l'exécution de cette opération militaire les
19 soldats doivent-ils arriver sur les lieux, sur la zone de déploiement où
20 les opérations de combat doivent avoir lieu ?
21 R. Compte tenu de mon expérience et sur la base de certains Règlements et
22 principes, il faut compter au moins 48 heures.
23 Q. Vous avez mentionné le village de Zagrada, pourriez-vous examiner cet
24 ordre d'attaque et, notamment, le point 14. Est-ce que vous avez trouvé le
25 passage en question ?
Page 18647
1 R. Oui.
2 Q. KM, cela veut dire le poste de commandement de la brigade dans le
3 village de Zagradje. Pourriez-vous nous dire où exactement ce village est
4 situé ?
5 Ou soyons plus précis, est-ce que ce village se trouve dans les environs de
6 Kakanj et à quelle distance de Kakanj se trouve-t-il ?
7 R. Il s'agit d'un village qui se trouve dans les environs de Kakanj, le
8 village de Zagradje se trouve à environ une demi-heure de route de Kakanj,
9 peut-être moins que cela. Je suis allé dans ce village, c'est là que nos
10 unités se sont préparées pour l'exécution de cette mission.
11 Q. Merci. Encore une question au sujet de ce document. Qui l'a signé ? et
12 en quelle qualité ? Cela figure à la dernière page ?
13 R. A la dernière page de ce document, on peut voir qu'il a été signé par
14 M. Amir Kubura en tant que chef d'état-major.
15 Q. Merci. Je souhaiterais vous demander de bien vouloir regarder la carte
16 sur laquelle vous avez indiqué certaines positions et certains endroits que
17 vous avez mentionnés. Pourriez-vous la signer, je vous prie, et indiquer la
18 date d'aujourd'hui ?
19 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] La Défense demande le versement au
20 dossier de cette carte en tant que pièce à conviction de la Défense de M.
21 Kubura.
22 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
23 M. LE JUGE ANTONETTI : L'Accusation ?
24 M. MUNDIS : [interprétation] Pas d'objection.
25 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Par d'objection.
Page 18648
1 M. LE JUGE ANTONETTI : Un numéro.
2 M. LE GREFFIER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, cette pièce
3 est donc versée comme pièce à décharge pour le général Kubura sous la cote
4 DK38.
5 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, cette cote est
6 erronée. Il doit s'agit de DK40 ou dans cette zone-là, d'après nos
7 archives.
8 M. LE JUGE ANTONETTI : Monsieur le Greffier ?
9 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] La dernière cote était 45 comme vient de
10 me l'indiquer mon assistant.
11 M. LE GREFFIER : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président,
12 et merci à la Défense pour son sens aigu du détails, effectivement. Ce
13 numéro est versé sous la cote DK46.
14 [interprétation] DK46.
15 Monsieur le Président, merci.
16 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, étant donné que
17 nous souhaiterions passer à un autre sujet concernant l'un des chef
18 d'accusation en l'espèce, peut-être que le moment serait bienvenu pour
19 faire la pause.
20 Peut-être que la pause pourrait être plus courte si vous pensez que cela
21 peut faire avancer les choses plus vite.
22 M. LE JUGE ANTONETTI : Nous allons faire la pause. Il est 17 heures 20 on
23 reprendra vers 17 heures 45.
24 --- L'audience est suspendue à 17 heures 22.
25 --- L'audience est reprise à 17 heures 47.
Page 18649
1 M. LE JUGE ANTONETTI : L'audience est reprise.
2 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
3 Q. Monsieur Podzic, j'ai vérifié le compte rendu d'audience pendant la
4 pause, et pour que les choses soient tout à fait claires, je souhaiterais
5 vous poser une autre question.
6 Lorsque vous avez terminé l'opération à Ovnak, où est-ce que les soldats du
7 2e Bataillon sont rentrés ? Où ont-ils été redéployés ? Je veux parler de
8 la région d'Ovnak et non pas de Kakanj ?
9 R. Après avoir terminé l'opération, les soldats sont rentrés dans le
10 secteur de redéploiement au village de Pojske.
11 Q. Monsieur Podzic, début novembre 1993 avez-vous pris part aux opérations
12 de combat qui se sont déroulées autour de Vares, avec votre bataillon ?
13 R. Non.
14 Q. Étiez-vous commandant de bataillon, à l'époque ?
15 R. Oui. J'étais commandant du 2e Bataillon.
16 Q. Je vais répéter cette question une nouvelle fois, car une autre réponse
17 a été consignée au compte rendu d'audience. De nouveau, est-ce que, début
18 novembre, en tant que commandant du 2e Bataillon de la 7e Brigade de
19 Montagne musulmane, vous avez participé à des activités de combat qui se
20 sont déroulées à proximité de la ville de Vares ?
21 R. Oui. J'ai pris part à ces activités.
22 Q. Pourriez-vous je vous prie, regardez la liasse de documents que vous
23 avez sous les yeux, et notamment, sur le document qui figure à
24 l'intercalaire numéro 6, document daté du 6 novembre 1993, pourriez-vous
25 nous dire de quoi il s'agit ? Est-ce qu'il s'agit des opérations de combat
Page 18650
1 dont vous venez de parler auxquelles vous avez participé ?
2 R. Ce document est daté du 3 novembre et non pas du 6 novembre.
3 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Pour les besoins du compte rendu
4 d'audience, il s'agit du document DK43.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, il s'agit de l'ordre d'attaque. J'ai
6 participé à cette attaque avec mon bataillon.
7 M. IBRISIMOVIC : [interprétation]
8 Q. Connaissez-vous ce document ?
9 R. Oui, je le connais.
10 Q. En page 5, pourriez-vous examiner la signature de ce document, qui a
11 signé ce document et en quelle qualité ?
12 R. En page 5, on voit que le document a été signé par M. Amir Kubura, en
13 tant que commandant de cette brigade.
14 Q. Merci.
15 Monsieur Podzic, lorsque vous avez reçu cet ordre, pouvez-vous dire aux
16 Juges de la Chambre, quand vous l'avez reçu et de quelle manière ? Comment
17 vous êtes-vous rendu dans le secteur de la ville de Vares ?
18 R. Après avoir reçu cet ordre, le 3 novembre, nous nous sommes redéployés
19 et nous avons quitté la caserne de Bilmiste. Nous sommes partis en
20 direction de la zone de redéploiement, dans le village de Strijezevo,
21 c'est-à-dire, le secteur plus large de Vares.
22 Q. Pourriez-vous regarder le document qui figure à l'intercalaire 5 de
23 votre liasse.
24 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Pour les besoins du compte rendu
25 d'audience, il s'agit d'un nouveau document, Monsieur le Président.
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1 Q. Monsieur le Témoin, est-ce que vous avez trouvé ce document ?
2 R. Oui.
3 Q. Est-ce que vous le reconnaissez ?
4 R. Oui. Il s'agit de l'ordre de marche.
5 Q. Pourriez-vous examiner le point 2 de cet ordre, je vous prie, le
6 passage où il est dit que : "Le transport doit être organisé de façon
7 combinée."
8 R. Oui, j'ai lu le point 2. Sur la base de cet ordre, pour ce qui est de
9 mon unité, les moyens de transport pour nous étaient l'autocar. A partir de
10 la caserne de Bilmiste jusqu'au village de Strijezevo.
11 Q. Est-ce que cet ordre a été exécuté de la manière décrite ici, dans
12 l'ordre daté du 1er novembre 1993 ?
13 R. Pour le 2e Bataillon, conformément à l'ordre donné, nous sommes partis
14 en autocar de la caserne de Bilmiste vers le village de Strijezevo.
15 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais me
16 servir brièvement d'une carte. Si vous me l'autoriser, je souhaiterais que
17 cette carte soit placée sur le rétroprojecteur, afin que tout le monde
18 puisse suivre plus facilement la déposition du témoin.
19 Q. Pourriez-vous regarder cette carte et indiquer ou se trouve le village
20 de Strijezevo et apposer le chiffre "1" à côté de l'endroit indiqué ?
21 R. [Le témoin s'exécute]
22 J'ai indiqué où se trouve le village de Strijezevo. J'ai apposé le chiffre
23 "1" à cet endroit.
24 Q. Vous souvenez-vous quand vous êtes arrivés au village de Strijezevo ?
25 R. Nous y sommes arrivés dès le 3 novembre.
Page 18652
1 Q. Quelle mission était confiée à votre bataillon ? Quel ordre avez-vous
2 donné aux membres de votre bataillon ?
3 R. À notre arrivée au village, conformément à la mission globale qui nous
4 avait été confiée, mon bataillon devait s'occuper, le 4 novembre, de lancer
5 une attaque dans la direction générale de Strijezevo, Majdan Zimije, la
6 ville Vares, et les routiers principaux.
7 Q. Dans quelle direction cette attaque devait-elle être lancée
8 conformément à l'ordre qui avait été donné ?
9 R. La route la plus courte depuis le secteur de Strijezevo pour se rendre
10 dans le secteur de Pajtov Han consiste à continuer le long de la route vers
11 la ville de Vares.
12 Q. Pourriez-vous tracer une flèche sur la carte pour que les choses soient
13 bien claires ?
14 R. [Le témoin s'exécute]
15 Q. Avez-vous rempli cette mission et, si oui, quand ?
16 R. Personnellement, avec les membres de mon bataillon, nous avons rempli
17 cette mission conformément à l'ordre qui nous avait été donnée et au
18 calendrier qui avait été prévu. Nous avons rempli les autres taches qui
19 nous avaient été confiés ce jour là également.
20 Q. Y a-t-il eu des opérations de combat sur la route qui mène vers la
21 route de Vares ?
22 R. Ma formation, mon bataillon avançait en V, conformément à la doctrine
23 de l'OTAN. Il y avait deux compagnies à l'avant et une compagnie en
24 réserve. Lorsque nous sommes arrivés sur la route, à gauche et à droite, en
25 fait le terrain n'était pas très large et les éléments des deux compagnies,
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1 qui étaient situés à l'avant, ont tirés des coups en l'air et ont essayé de
2 démasquer d'éventuelles embuscades aux abords de la ville. Nous avons
3 poursuivi notre avancée suivant cette formation et nous sommes arrivés en
4 ville.
5 Q. Quand êtes-vous arrivés dans la ville de Vares à proprement parler ?
6 R. Je pense que c'était vers 11 heures, entre 10 et 11 heures du matin. En
7 entrant dans la ville, j'ai rencontré l'officier de la FORPRONU.
8 Q. Avez-vous parlé à cet officier ?
9 R. Nous avons parlé entre dix et 15 minutes. Il avait une quarantaine
10 d'années, il était de taille moyenne, il se trouvait dans un véhicule
11 blindé avec deux escortes et il a demandé qui était l'officier commandant
12 de l'unité. Je me suis présenté, il a répété sa question et m'a demandé si
13 j'étais bien l'officier commandant de cette unité du poste de contrôle car,
14 derrière mon unité, à l'entrée même de la ville, se trouvait un poste de
15 contrôle qui avait été érigé par la police civile.
16 J'ai confirmé que j'étais l'officier commandant de l'unité qui avançait en
17 direction de la ville. Je lui ai dit que les éléments principaux étaient
18 les deux compagnies qui se trouvaient à l'avant et que les membres de ces
19 compagnies tiraient des coups en l'air comme une provocation et il a admis
20 cela, il a dit que ceci était inutile, qu'il était inutile de tirer des
21 coups en l'air car il n'y avait pas de forces armées présentes en ville.
22 J'ai donc donné un ordre en conséquence, selon lequel les tirs devaient
23 cesser.
24 Je souhaiterais souligner également que dans l'une des deux compagnies qui
25 se trouvaient à l'avant, 70 % des hommes étaient originaires de cette ville
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1 et des environs. Donc après que nous ayons reçu l'information que les
2 forces de l'HVO s'étaient retirées de la ville, certains d'entre eux ont
3 commencé également à tirer des coups en l'air. Il s'agissait d'une forme de
4 célébration, par laquelle ils exprimaient leur joie. Il s'agissait de la
5 première ville libérée et il s'agissait de leur ville d'origine.
6 Finalement, les tirs ont cessé au bout de deux à trois minutes. Il a dit
7 qu'il voulait profiter de cette occasion, vu la conversation que nous
8 avions, pour attirer notre attention sur le fait que nous devions nous
9 comporter d'une certaine manière vis-à-vis des civils que nous allions
10 rencontré en ville. J'ai répondu que je garantissais, au nom de mes soldats
11 qu'ils respecteraient les Règles de l'honneur militaire. J'ai dit que
12 j'espérais qu'il ferait les mêmes demandes aux HVO ou qu'ils avaient fait
13 les mêmes demandes au HVO pendant la période au cours de laquelle ils
14 étaient restés dans cette ville.
15 J'étais impressionné par sa réponse. Il m'a dit que lui-même disposait de
16 listes établies pour le centre de la ville. Il avait des listes indiquant
17 les habitants non croates, il avait demandé la même chose de la part du HVO
18 par rapport aux civils. Ses deux escortes avaient leurs armes pointées sur
19 moi, je lui ai demandé de leur demander de cesser cela, il a donné un ordre
20 à cet effet et ils ont obéi à son ordre, plus ou moins.
21 Ensuite, nous sommes partis et je n'ai jamais rencontré de nouveau cette
22 personne.
23 Q. Après cela, êtes-vous entré dans la ville même de Vares ? Est-ce que
24 les soldats du 2e Bataillon sont entrés dans Vares ?
25 R. Dans la formation en V que j'ai mentionné plus tôt. La compagnie de
Page 18655
1 réserve s'est arrêtée, n'a pas poursuivi son invention en direction de la
2 ville. Les deux compagnies, qui étaient entrées en ville, l'une de ces
3 compagnies a continué à se déplacer le long de la route principale, à
4 travers la ville en direction de Dastansko Przici. La troisième compagnie
5 restante a commencé l'opération visant à établir un lien entre nos forces
6 se trouvant à droite et à gauche.
7 Q. Quelle était la situation en ville lorsque vous êtes entré ?
8 R. Depuis la veille au soir, le HVO et certains habitants de la ville
9 avaient quitté celle-ci; la situation était assez chaotique, probablement
10 en raison de ce repli assez rapide et de la mauvaise qualité des routes qui
11 partaient de la ville. Compte tenu du fait que les gens sont partis de
12 nuit. Il y avait des bien éparpillés cela et là, et en sortant de la ville,
13 il y avait un bâtiment en béton et en bois qui était en feu. Pour décrire
14 la situation, je dirais qu'elle était partiellement provoquée et
15 partiellement involontaire.
16 Q. Combien de temps êtes-vous resté et combien de temps sont restés les
17 soldats qui étaient entrés en ville ?
18 R. La compagnie de réserve n'est même pas entrée dans la ville et l'autre
19 compagnie a parcouru -- a traversé la ville très rapidement, et a débouché
20 au nord de la ville. L'une des compagnies est resté pour établir la liaison
21 avec les forces qui se trouvaient à droite et à gauche. Ces activités se
22 sont poursuivies jusqu'à trois heures de l'après-midi environ. Je me suis
23 déplacé le long de la route principale et j'ai surveillé l'exécution de
24 cette tâche.
25 Q. Est-ce que d'autres unités ont commencé à arriver à Vares, d'autres
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1 formations ?
2 R. A droite des collines où se trouvait mon unité, se trouvait la police
3 civile qui avait érigé un poste de contrôle au sujet duquel l'officier de
4 la FORPRONU m'avait posé une question. C'est pour cela qu'il m'avait
5 demandé si j'étais en charge de ce poste de contrôle. Environ un quart
6 d'heure plus tard, trois autres unités ont fait leur apparition.
7 Q. Avez-vous jamais reçu un ordre lorsque vous vous trouviez à Vares, et
8 si oui, lequel ?
9 R. Vers 15 heures, alors que je me trouvais dans la partie nord de la
10 ville, j'étais en train d'établir une sorte de ligne de défense avec une
11 unité, afin d'empêcher toute surprise. Nous essayons d'établir la liaison
12 avec nos forces qui se trouvaient à droite et à gauche et à ce moment-là
13 j'ai reçu un ordre selon lequel je devais organiser mes forces, procéder à
14 des contrôles, et quitter la ville en compagnie des hommes du 2e Bataillon.
15 Q. Qui a donné cet ordre ?
16 R. J'ai reçu cet ordre du commandant de la brigade, M. Kubura; il se
17 présentait sous forme écrite et il a été transmis à d'autres officiers sous
18 forme verbale et sous forme écrite. Suite à quoi nous avons organisé nos
19 forces et fait sortir le 2e Bataillon hors de la ville.
20 Q. Votre bataillon a-t-il exécuté votre ordre, l'ordre que vous avez émis
21 en tant que commandant du bataillon et a-t-il quitté la ville ?
22 R. J'ai aligné les unités entièrement et j'avais reçu des ordres verbaux
23 complémentaires qui précisaient le lieu de l'alignement, c'était un plateau
24 situé dans la ville, un plateau assez vaste, compte tenu de la taille de la
25 ville. Les soldats devaient avoir sur eux uniquement l'équipement
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1 militaire, leurs armes, leurs sacs militaires et les munitions. Dans une
2 colonne ils devaient passer par le poste de contrôle que je viens d'évoquer
3 le fait qu'on avait érigé ce poste de contrôle.
4 A cet endroit, il y avait une poste mixte civile militaire sur la gauche
5 donc si on se tourne vers la sortie de la ville, il y avait le commandant
6 en second de la brigade, un officier du commandement du 3e Corps, et deux
7 représentants des autorités civiles. Ils observaient le passage de mon
8 unité et de mon bataillon par ce poste de contrôle. Il me semble que le
9 commandant en second de la brigade pendant le passage du bataillon en
10 choisissant au hasard a fait sortir deux soldats, et m'a donné l'ordre de
11 contrôler leurs sacs. On n'a rien trouvé dans leurs sacs à dos et pendant
12 qu'ils passaient par ce poste de contrôle, les soldats, ils n'avaient le
13 droit que d'avoir leur équipement militaire, leur sac militaire, leur arme.
14 Q. Excusez-moi, qui était le commandant en second de la brigade ?
15 R. M. Brzina, Halil. Il était situé à gauche par rapport à la route et il
16 contrôlait.
17 Q. Pouvez-vous examiner maintenant le document qui figure après
18 l'intercalaire 7.
19 Etes-vous en mesure de reconnaître l'auteur de ce document.
20 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience,
21 Monsieur le Président, c'est un nouveau document.
22 Q. Pourriez-vous, Monsieur le Témoin, nous dire à qui est adressé ce
23 rapport de combat ?
24 R. C'est un rapport de combat. Il est adressé au commandement du 3e Corps,
25 de la part du chef d'état-major adjoint de la 7e Brigade de Montagne
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1 musulmane, M. Zunic.
2 Q. Ce rapport reflète-t-il ce dont vous venez de parler dans votre
3 déposition à l'instant ?
4 R. Ce rapport reflète ce dont je parlais et il a été rédigé en se basant
5 sur nos rapports suite à l'exécution de nos tâches.
6 Q. Je vous réfère maintenant au document derrière l'onglet 8, et 9. Ce
7 document numéro 9 est un nouveau document et derrière l'onglet 8, un
8 nouveau document -- ou plutôt le document derrière l'onglet 8 est un
9 nouveau document derrière l'onglet 9, c'est la pièce P478. Je précise aux
10 fins du compte rendu d'audience.
11 R. Oui. C'est un ordre -- ou plutôt des ordres puisqu'il s'agit de deux
12 actes après qu'on ait quitté la ville, on ordonne et on interdit aux
13 membres des différentes unités de se rendre dans la ville, et on prévoit
14 des sanctions, des sanctions qui seront prononcées à l'encontre de ceux qui
15 ne respecteront pas l'ordre.
16 Q. Je vous remercie.
17 Monsieur le Témoin, les soldats, les membres de votre bataillon ont-ils
18 pillé la ville de Vares ?
19 R. Les soldats de mon bataillon ont pris part à la libération de la ville
20 de Vares. Ils n'ont commis rien qui puisse être qualifié d'aliénation de
21 biens et encore moins de pillage. Je pense pouvoir dire que nous avons
22 organisé notre sortie de la ville et que ce faisant, nous avons fait preuve
23 d'une discipline exceptionnelle du plus haut niveau. Nous l'avons montré
24 devant des témoins de divers domaines. Il y avait deux niveaux de
25 commandement, il y avait le commandement de la brigade, le commandement du
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1 3e Corps. Il y avait les représentants des autorités civiles et, me semble
2 t-il, il y avait aussi des civils présents. Ils en ont tous été témoins.
3 Q. Je vous invite maintenant à examiner le document après l'onglet 10;
4 pour le compte rendu d'audience, c'est un nouveau document. Pouvez-vous
5 nous dire ce que cela constitue ?
6 R. Je connais ce document. Ce document a été émis en guise de
7 remerciements aux membres de notre brigade pour avoir apporter une
8 contribution extraordinaire, et je souligne extraordinaire, à ce que la
9 continuité du pouvoir soit assuré, il a été signé et émis par le chef de la
10 municipalité à l'époque, Mme Mervana.
11 Q. Pouvez-vous nous dire de quelle date il s'agit ici ?
12 R. En bas de l'acte, on lit la date, c'est celle du 18 mars 1994.
13 Q. Je vous remercie.
14 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, on en a terminé
15 avec l'interrogatoire principal. Tout simplement, le témoin peut-il signer
16 la carte, et nous allons demander son versement en tant que pièce à
17 conviction de la Défense de M. Kubura.
18 M. LE JUGE ANTONETTI : L'Accusation, sur la carte ?
19 M. MUNDIS : [interprétation] Pas d'objection.
20 Mme RESIDOVIC : [hors micro]
21 M. LE JUGE ANTONETTI : J'en ai conclu qu'il n'y a pas d'observations.
22 Monsieur le Greffier, sans vous tromper, cette fois-ci.
23 M. LE GREFFIER : Oui, sans me tromper. C'est bien la cote DK47 qui est
24 allouée à cette pièce à décharge du général Kubura.
25 M. LE JUGE ANTONETTI : Merci, Monsieur le Greffier.
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1 Avez-vous des questions.
2 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Non, merci, Monsieur le Président.
3 L'Accusation.
4 M. MUNDIS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Nous avons
5 quelques questions à poser. Effectivement, je ne suis pas sûr si on peut en
6 terminer aujourd'hui, mais si la Chambre le souhaite, je commence.
7 M. LE JUGE ANTONETTI : Allez-y.
8 M. MUNDIS : [interprétation] Merci.
9 Contre-interrogatoire par M. Mundis :
10 Q. [interprétation] Monsieur Podzic, bonjour. Je suis Daryl Mundis, avec
11 mes collègues présents ici, nous représentons l'Accusation en l'espèce.
12 J'ai quelques questions à vous poser, mais avant de commencer, je tiens à
13 préciser que je ne cherche nullement à semer la confusion dans votre esprit
14 par mes questions. Si vous n'avez pas compris l'une de mes questions, s'il
15 vous plaît, Monsieur, dites-le. Je reformulerai cette question pour que
16 vous puissiez la comprendre. Avez-vous compris, Monsieur ?
17 R. Bonsoir, merci.
18 Q. Merci. Je vais vous poser quelques questions supplémentaires au sujet
19 de Vares pour commencer. C'est là où la Défense du général Kubura a terminé
20 ses questions.
21 Plusieurs fois, vous avez dit qu'il y avait quelqu'un du commandement
22 du 3e Corps, pouvez-vous vous rappeler exactement qui était-ce, qui
23 représentait le 3e Corps à Vares pendant cette opération du mois de
24 novembre ?
25 R. Je regrette mais je n'arrive pas à me souvenir de la personne, mais,
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1 sans aucun doute, il faisait partie du commandement au sens étroit du
2 terme, commandement restreint du 3e Corps.
3 Q. Monsieur, vous rappelez-vous le poste ou les fonctions qui étaient
4 celles ou ceux de cet individu ?
5 R. Non.
6 Q. Lorsque vous êtes entré dans Vares, vous souvenez-vous si à ce moment-
7 là, vous saviez que le HVO s'était déjà retiré de la ville de Vares ?
8 R. Non. C'est la raison pour laquelle j'ai mentionné le fait qu'on ouvrait
9 le feu en l'air par prévention.
10 Q. Pour que ce soit tout à fait clair, Monsieur, la première fois où cela
11 a été clair pour vous, que le HVO s'était déjà retiré de Vares, c'est
12 lorsque l'officier de la FORPRONU vous en a informé; est-ce exact ?
13 R. L'officier de la FORPRONU m'a accueilli à l'entrée de la ville. Il a
14 dit, pour ces coups de feu dont j'ai parlé, il les a reconnus, il a dit
15 qu'il n'y avait pas lieu d'ouvrir le feu comme cela, puisqu'il n'y avait
16 plus de soldats du HVO dans la ville.
17 Q. Très bien. Encore une fois pour que ce soit tout à fait clair, c'est la
18 première fois que vous avez su que le HVO s'était déjà retiré de Vares ?
19 R. C'était la première fois que j'ai reçu l'information, qu'à 100 % les
20 membres du HVO s'étaient retirés de la ville de Vares.
21 Q. Monsieur, pouvez-vous nous préciser un petit peu ce que l'officier de
22 la FORPRONU vous a précisément dit, au sujet du moment où le HVO s'était
23 retiré de Vares ?
24 R. Pour autant que je m'en souvienne, il ne l'a pas précisé. Il n'a pas
25 précisé le moment. Il était déterminé de manière militaire. Il avait une
Page 18662
1 attitude militaire, cet officier. Immédiatement, il m'a mis en garde pour
2 ce qui est de ces coups de feu en l'air, il m'a dit, qu'il fallait que cela
3 s'arrête immédiatement, il m'a dit que les membres du HVO étaient à
4 l'extérieur de la ville de Vares.
5 Q. Très bien. Vous ne vous souvenez qu'il vous ait dit si le HVO est parti
6 plus tôt dans la matinée ou la veille, ou deux jours plus tôt, vous ne vous
7 rappelez pas. Le moment précis, à quel moment vous a-t-il dit que le HVO
8 avait quitté la ville de Vares ?
9 R. Je ne me souviens pas qu'il m'ait dit cela.
10 Q. Très bien. Je suppose quelque chose, mais je voudrais que vous me le
11 précisiez ou que vous le corrigiez, si je me trompe. Vous nous avez dit
12 qu'il n'y avait pas de membres du 2e Bataillon de la
13 7e Brigade qui auraient pillé, par conséquent, ceci signifierait que
14 personne du 2e Bataillon de la 7e Brigade a subi des sanctions ou a été
15 poursuivi pour des actes de pillage ou de vol dans la ville de Vares ?
16 R. Au cours de ma déposition, j'ai dit et j'ai confirmé que nous avons
17 procédé à un départ organisé de la ville, sans emporter de biens qui
18 appartenaient à la ville, ou plutôt sans emporter des biens, qui
19 n'appartenaient pas aux soldats. J'ai dit qu'aucun soldat n'avait sur lui à
20 ce moment-là quelque chose qui n'aurait pas fait partie d'équipement
21 militaire. Mais je n'ai pas dit qu'avant ou après, il n'y a pas eu de
22 poursuite, non seulement dans cette unité-là, mais dans d'autres unités.
23 Q. Très bien. Encore une fois, Monsieur, pour que ce soit tout à fait
24 clair pour toutes les personnes présentes, êtes-vous en train de nous dire
25 qu'aucun soldat d'aucune Unité de la 7e Brigade de Montagne musulmane n'a
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1 été arrêté ou discipliné ou poursuivi pour avoir commis le crime de pillage
2 ou de vol dans la ville de Vares pendant l'opération ou la campagne du
3 début novembre 1993 ?
4 R. Je dis que les soldats du 2e Bataillon pendant l'opération du 4, au
5 moment où ils quittaient la ville n'ont pas pris part au pillage.
6 Q. Oui, je vois, Monsieur. Ma question a à voir avec cela, mais elle est
7 légèrement différente.
8 Ma question est la suivante : en tant que commandant du
9 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane, savez-vous si
10 l'un quelconque des soldats de votre bataillon a jamais été arrêté,
11 discipliné ou poursuivi pour avoir commis le pillage ou le vol pendant la
12 campagne qui s'est déroulée dans la ville de Vares dans la première semaine
13 du mois de novembre 1993 ?
14 R. Je ne m'en souviens pas.
15 Q. En plus ou mis à part ce bâtiment qui était en béton et en bois et dont
16 vous nous avez parlé, vous nous avez dit qu'il était en feu. Est-ce que
17 vous avez vu la destruction d'autres bâtiments, d'autres maisons, ou
18 d'autres constructions dans la ville de Vares après l'arrivée de votre
19 bataillon dans la ville ?
20 R. J'ai déjà dit que la situation était plutôt chaotique dans la ville et
21 j'ai même fourni quelques précisions, j'ai développé un peu. J'ai dit que
22 vraisemblablement le repli, le retrait du HVO en a été la cause, en partie
23 aussi, probablement aussi intentionnellement. Ce qui m'a frappé, c'était ce
24 bâtiment qui était en flammes vers la sortie nord de la ville.
25 M. MUNDIS : [interprétation] Monsieur le Président, pour le compte rendu
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1 d'audience, il faut corriger page 75, ligne 12, le témoin a répondu en
2 disant : "Je ne me souviens pas." Par la suite, les phrases qui suivent
3 cela c'était une question : "En plus ou mis à part, un bâtiment en béton et
4 en bois, et cetera.
5 Q. Monsieur, je vais vous demander encore une fois : saviez-vous si l'un
6 quelconque des soldats du 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne
7 musulmane ait jamais été arrêté, subi des sanctions disciplinaires, ait été
8 poursuivi pour une infraction, un crime quel qu'il soit qui aurait concerné
9 la destruction illégale de bâtiments, incendié des bâtiments ou quelque
10 chose qui aurait à voir avec les biens pour ce qui est des bâtiments dans
11 la ville de Vares ?
12 R. Non.
13 Q. Je vais brièvement aborder la situation dans la zone d'Ovnak en juin
14 1993.
15 Vous nous avez déjà dit, Monsieur, comme cela figure page 58, ligne
16 10 du compte rendu d'audience, qu'il n'y a pas eu de pillage commis par des
17 soldats de votre bataillon, donc du 2e Bataillon de la 7e Brigade de
18 Montagne musulmane, dans le secteur d'Ovnak; est-ce exact, Monsieur ?
19 R. Oui.
20 Q. Monsieur le Témoin, je sais qu'à ce moment-là vous n'étiez pas
21 commandant du bataillon. Vous étiez chargé des opérations et de la
22 formation au sein de ce bataillon. Pour ce qui est des événements dans le
23 secteur d'Ovnak en juin, saviez-vous si l'un quelconque des soldats du 2e
24 Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane ait jamais été arrêté,
25 discipliné, poursuivi pour des crimes de pillage ou de vol, eu égard aux
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1 événements qui se sont produits à Ovnak en juin 1993 ?
2 R. Je ne m'en souviens pas.
3 Q. A un moment quelconque pendant que votre unité était à proximité
4 immédiate d'Ovnak, avez-vous remarqué que des soldats de votre bataillon se
5 soient engagés dans des destructions illégales de biens, encore une fois
6 d'incendies volontaires ou destruction volontaire de biens, bâtiments,
7 maisons, étables, ou autres ?
8 R. Non, je ne l'ai pas remarqué et la dynamique même de l'utilisation de
9 l'unité, le mouvement de l'unité était particulièrement rapide. Je peux
10 difficilement imaginer que qui que ce soit ait eu le temps de faire quelque
11 chose de ce genre.
12 Q. Au moment de cette opération, avez-vous remarqué qu'il y ait eu des
13 bâtiments, des maisons, des étables ou des remises qui auraient été en
14 feu ?
15 R. Non, je n'ai pas remarqué qu'il y ait eu des bâtiments quels qu'ils
16 soient en flammes. Mais avant le début de cette opération, la première
17 ligne de défense du HVO, elle, elle était en bordure de la localité
18 habitée. Et depuis déjà avant, ils avaient quelques bâtiments endommagés
19 aux abords même d'Ovnak, à l'entrée même d'Ovnak.
20 Q. Lorsque vous étiez avec là avec le 2e Bataillon de la
21 7e Brigade de Montagne musulmane, vous n'avez pas vu de bâtiments en feu ?
22 R. Non, je n'en n'ai pas remarqué. Je n'ai pas remarqué cela.
23 Q. Monsieur, des soldats de votre bataillon, pour autant que vous le
24 sachiez, est-ce qu'il y en a eu qui auraient été sanctionnés ou poursuivis
25 pour avoir commis des infractions à l'encontre des biens dans la zone
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1 d'Ovnak, eu égard aux événements qui se sont déroulés en juin 1993 ? Encore
2 une fois, je parle d'incendies de bâtiments ou tout autre forme de
3 destruction illégale des biens dans la zone, dans le secteur d'Ovnak ?
4 R. Je ne m'en souviens pas. J'étais officier de l'état-major, mais je ne
5 me souviens pas qu'on ait eu ce genre de cas de figure.
6 Q. Je voudrais maintenant passer, Monsieur le Témoin, à la question de
7 l'entraînement et de la formation dont vous étiez responsable pour le 2e
8 Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane à partir de la mi-mars
9 1993 jusqu'au mois d'août 1993, lorsque vous avez pris le commandement de
10 ce bataillon.
11 Vous nous avez déjà dit, et ceci encore figure à la page 51, ligne 8 du
12 compte rendu, que cet entraînement, cette formation de votre bataillon
13 avait lieu dans la caserne de Bilmiste; c'est bien cela ?
14 R. Oui.
15 Q. Est-ce qu'il y avait d'autres endroits en dehors de la caserne où ces
16 soldats du 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane
17 s'exerçaient ?
18 R. Non.
19 Q. Est-ce qu'à un moment quelconque pendant que vous vous occupiez de la
20 formation, vous étiez officier de la formation d'entraînement de votre
21 bataillon, est-ce que vos soldats ont été entraînés par des étrangers ?
22 R. A partir du moment où je suis arrivé dans la 7e Brigade, à partir de la
23 date à laquelle j'ai pris mes fonctions au bataillon, à partir de cette
24 date, non, cela n'a jamais eu lieu.
25 Q. Est-ce que vous avez appris à un moment quelconque si des étrangers
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1 participaient ou avaient participé à la formation du bataillon ou de ses
2 membres avant que vous n'ayez rejoint le bataillon.
3 R. Non.
4 Q. Vous avez dit en répondant à une question de la Défense, que le
5 commandant de la 7e Brigade de Montagne musulmane était Asim Koricic et
6 qu'il avait été commandant jusqu'au début d'août 1993, ce qui est dit à la
7 page 50, ligne 19.
8 La question que, moi, je vous pose, Monsieur le Témoin, est : à
9 partir de la période à laquelle vous avez, pour la première fois, rejoint
10 le 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane, à la mi-mars 1993,
11 avez-vous jamais vu Asim Koricic ?
12 R. Oui. Je l'ai vu. Je pense que c'était au début du mois d'avril -- au
13 début d'avril à Visoko. Il était le commandant de la brigade dans le
14 village de Srhinje.
15 Q. Là encore, Monsieur le Témoin, il s'agirait d'avril 1993 ?
16 R. Oui.
17 Q. Avant cela -- ou enfin, est-ce que c'est la seule fois que l'avez-vous
18 vu au cours de l'année 1993 ou est-ce que vous l'aviez vu à d'autres
19 occasions, est-ce que vous l'avez vu à d'autres moments en 1993 ?
20 R. Peu de temps après cet événement, je ne suis pas sûr quand cela eu
21 lieu, mais cela a été au commencement d'avril, il est allé à l'étranger.
22 C'est des renseignements que j'ai eus. Je crois qu'il est arrivé à la fin
23 de septembre ou au début d'octobre 1993. C'est à cette occasion que je l'ai
24 revu.
25 Q. Est-ce que vous savez où il est allé à l'étranger et pourquoi ?
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1 R. Indépendamment du renseignement qu'il était allé à l'étranger, je ne
2 savais pas où il était, ni pourquoi il était allé à l'étranger.
3 Q. Est-ce que vous avez su ou est-ce que vous avez entendu lors de
4 discussions à des réunions auxquelles vous avez participé s'il avait reçu
5 l'autorisation du commandant de corps de se rendre à l'étranger, ou est-ce
6 qu'il a tout simplement disparu et est-ce qu'il est parti à l'étranger.
7 R. Puisque à l'époque, j'étais membre de l'état-major du bataillon, toutes
8 réunions auxquelles j'ai participé ont été tenues au sein du bataillon;
9 elles concernaient les missions, les tâches que devait effectuer le
10 bataillon, les choses qui devaient être faites au sein du bataillon. Je
11 n'avais pas accès à des renseignements qui ne concernaient pas le
12 bataillon, donc, le type de renseignements concernant l'autorisation ou
13 l'habilitation que pouvait avoir telle ou telle personne n'était pas le
14 type de renseignements auquel j'avais accès.
15 Q. Monsieur le Témoin, d'après vos souvenirs et de ce que vous savez, à la
16 suite de la période pendant laquelle M. Koricic est allé à l'étranger et
17 jusqu'au début d'août 1993, lorsque Amir Kubura a été officiellement nommé
18 comme commandant de la 7e Brigade de Montagne musulmane, qui commandait
19 cette brigade ?
20 R. J'étais un officier chargé des opérations et de la formation. C'était
21 le commandant du bataillon qui me confiait des missions. Le commandant du
22 bataillon confiait les missions, mais lui-même, ses missions étaient
23 confiées par le commandant de la brigade. Je ne peux pas vous donner de
24 renseignements concernant d'autres éléments dans la chaîne de commandement.
25 Q. Fondamentalement vous ne savez pas la réponse à la question que je
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1 viens de vous poser, c'est cela ?
2 M. MUNDIS : [interprétation] Monsieur le Président, je vois que mon
3 confrère -- excusez-moi, mais j'ai vu mon confrère demander la parole.
4 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Je vous remercie. Excusez-moi de vous
5 avoir interrompu, mais je pense qu'il y a une erreur dans le compte rendu.
6 Le témoin a dit que le commandant de bataillon recevait un ordre du
7 commandement de la brigade. Ce n'est pas le commandant de la brigade.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Le bataillon et le commandant du bataillon
9 recevaient des missions du commandant de la brigade et je recevais des
10 missions du commandant du bataillon. Je n'avais pas de responsabilité pour
11 le type de missions qui étaient confiées.
12 M. MUNDIS : [interprétation] Encore une fois, je remercie mon confrère de
13 ce qu'il a dit.
14 Q. Je voudrais vous reposer la question, il me semble que c'est basé sur
15 la réponse que vous n'étiez pas en mesure de savoir qui exerçait les
16 fonctions de commandement de la 7e Brigade de Montagne musulmane compte
17 tenu du fait que vous aviez vos propres ordres qui vous étaient donnés
18 directement par le commandant du
19 2e Bataillon. Est-ce que c'est un resumé exact de la situation ?
20 R. Un résumé exact serait de dire qu'un officier subordonné a pour devoir
21 de connaître son supérieur immédiat et, dans mon cas, c'était le commandant
22 du bataillon. Il reçoit ses ordres de lui. Il reçoit des ordres. Quant à
23 savoir comment des ordres sont donnés à d'autres niveaux, vraiment je ne
24 saurais le dire. Ce n'était vraiment pas à moi de m'y intéresser.
25 Q. Je vous remercie, Monsieur le Témoin. Je voudrais vous demander si vous
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1 avez encore le lot de documents que la Défense vous avait remis.
2 Pourriez-vous, s'il vous plaît, passer au document qui se trouve
3 après l'intercalaire numéro 1. Je me demande si vous pourriez nous aider en
4 ce qui concerne les destinataires, ou les unités auxquelles ce document
5 est adressé. Je vois en bas, "commandant de POLO", en majuscules.
6 Pourriez-vous nous dire ce que c'était que le commandant du
7 P-O-L-O ? De qui s'agit-il ?
8 R. Oui, je crois que cette abréviation veut dire "lance- roquettes anti-
9 blindés".
10 Q. Donc la 7e Brigade de Montagne musulmane en juin 1993, avait une sorte
11 d'unité qui était dotée de lanceurs de roquettes destinés à percer les
12 blindages. C'est bien cela que vous nous dites ?
13 R. Autant que je m'en souvienne, vous aviez un certain nombre d'unités qui
14 étaient prêtes et qui avaient leurs effectifs, mais qui n'étaient pas
15 dotées du type d'armes que cette unité aurait dû avoir, qu'elle -- ou
16 plutôt l'unité aurait dû être organisée conformément aux Règlements prévus,
17 mais elle n'avait pas les armes qui convenaient. Je ne pense pas que nous
18 avions de systèmes d'armes de ce genre, à l'époque.
19 Q. Je voudrais poser une question concernant l'unité qui figure
20 immédiatement au-dessus de la liste des destinataires. On dit une fois :
21 "Commandant du Groupe de Guérilla." Est-ce que vous savez de quoi il
22 s'agit ?
23 R. Au sein du 2e Bataillon, il y avait deux Pelotons anti-sabotage qui en
24 1993 étaient appelées des Unités de Guérilla et qui, au début de 1994, ont
25 été transformées en Unités de Reconnaissance et de Sabotage.
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1 Q. Ces deux Pelotons anti-sabotage, qui en 1993 étaient connus sous le nom
2 de l'Unité de Guérilla, est-ce qu'elles avaient des noms ?
3 R. Une était appelée "Planina" et l'autre "Villa" ou "Grade", montagne
4 était celle qui était censé être utilisée en terrain montagneux et l'autre
5 qui s'appelait ville était censé être utilisée dans des villes ou des lieux
6 habités.
7 Q. Ces deux unités dites de "Guérilla", la Planina et la Grad ou l'Unité
8 de Montagne et l'Unité de ville de Guérilla, ces deux unités sont restées
9 au sein du 2e Bataillon de la 7e Brigade de Montagne musulmane, tout au long
10 de l'année 1993 et jusqu'en 1994 ?
11 R. En 1993, nous avions ces deux pelotons et, bien sûr, au cours de 1994,
12 aussi. Elles ont subi de lourdes pertes. Je crois que de 30 à 40 % d'entre
13 eux ont été tués. Je connaissais pratiquement tous les membres de ces
14 unités. Ils ont été blessés à deux ou trois reprises parfois. C'était au
15 cours de 1994, un groupe a été constitué à partir des hommes qui restaient
16 de ces deux groupes.
17 Q. Monsieur le Témoin, ces deux unités, est-ce qu'elles étaient
18 considérées comme étant, en fait, des unités d'élites ?
19 R. Ces deux unités étaient préparées et utilisées pour exécuter des tâches
20 extrêmement complexes, par exemple, des infiltrations, des destructions de
21 points forts de résistance et, compte tenu des objectifs de ces unités,
22 elles étaient plus remarquables, plus faciles à remarquer, elles se
23 détachaient des autres dans le bataillon. Je voudrais également dire que le
24 nom "guérilla" était fréquemment utilisé et est encore utilisé à ce jour
25 dans de nombreux pays où la guerre est faite d'une telle manière que des
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1 attaques sont effectuées ainsi sans appui d'artillerie, des attaques contre
2 des points très forts de résistance contre des bastions dotés d'artillerie,
3 et cetera.
4 C'est une manière de combattre qui justifie le nom qui est donné à ces
5 unités.
6 L'INTERPRÈTE : Le témoin n'a pas mentionné les Unités anti-sabotages mais
7 plutôt Unités de sabotage.
8 M. MUNDIS : [interprétation]
9 Q. Est-ce que ces deux unités étaient basées à un endroit particulier en
10 cours de 1993 ?
11 R. Ces deux unités faisaient partie du 2e Bataillon, elles étaient
12 casernées dans la caserne de Bilmiste, qui était le même bâtiment que celui
13 où le bataillon se trouvait, c'était à l'étage.
14 Q. Qui était responsable de la formation de ces deux unités ? Est-ce que
15 ceci entrait dans vos responsabilités, vos attributions ? Est-ce qu'il y
16 avait un régime spécial de formation de ces unités, compte tenu des
17 objectifs et des missions qui leur étaient confiés ?
18 R. Ces deux unités étaient directement liées au commandement du bataillon,
19 et chaque commandant d'unité devait rendre compte directement, était
20 directement responsable de la formation et ses soldats, de sorte que le
21 commandant était responsable de leur formation, bien sûr, comme officier
22 chargé des opérations et de l'information. J'ai mis au point des plans de
23 formation et, dans le cadre de cette formation, la formation de cette
24 unité, leur formation ou leur entraînement était quelque peu plus complexe
25 si nous le comparons par exemple avec des fantassins.
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1 Q. Monsieur le Témoin, en plus de ces deux unités guérilla dont vous venez
2 de nous parler, est-ce que vous saviez qu'il y avait d'autres unités au
3 sein de la 7e Brigade de Montagne musulmane au cours de 1993 qui
4 utilisaient également le terme "guérilla" comme façon de se décrire, d'être
5 décrites.
6 R. Non.
7 Q. Vous n'avez pas connaissance d'unités qui auraient été appelées unités
8 de guérilla. Il y avait une Unité "Plavi Sokol" ou "Faucon bleu" ?
9 R. Une de ces unités dont nous avons parlé, c'était précisément cette
10 unité-là. La Guérilla "Grad", ville, c'était fondamentalement le Peloton du
11 Faucon bleu "Plavi Sokol".
12 Q. Avez-vous entendu parler ou est-ce que vous avez eu la connaissance de
13 l'existence en 1993 d'une unité connue sous le nom de "Guérilla turque" ?
14 R. J'ai entendu parler de cette unité.
15 Q. Est-ce que vous avez entendu dire au sujet de cette unité qu'elle avait
16 fait officiellement fait partie de la 7e Brigade de Montagne musulmane ou
17 qu'elle en avait fait partie ?
18 R. A l'époque où je suis arrivé à cette unité, elle ne faisait pas partie
19 intégrante de la brigade. Bien sûr, plus tard, pour autant que je sache, en
20 tous les cas, pour autant que je sache, sur la base de conversations que
21 j'ai eues avec d'autres personnes, elle n'avait pas été partie de cette
22 brigade avant que je n'arrive.
23 Q. Pourriez-vous me dire ce que vous avez entendu dire en ce qui concerne
24 cette unité ?
25 R. Très brièvement, en gros, j'ai entendu dire que dans le secteur de
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1 Zenica, il y avait ce qu'on appelait la guérilla turque et elle était
2 quelque part dans les faubourgs de la ville. Compte tenu de la dynamique de
3 l'utilisation et des missions de l'unité à laquelle j'appartenais, il était
4 tout à fait logique que je n'ai pas de renseignements plus précis, non
5 seulement en ce qui concerne cette unité mais également les autres unités,
6 de nombreuses autres unités.
7 Q. Je vous remercie, Monsieur le Témoin, l'Accusation n'a pas d'autres
8 questions à poser.
9 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président,
10 j'ai trois questions seulement à poser, et cela ne va pas prendre bien
11 longtemps.
12 Nouvel interrogatoire par M. Ibrisimovic :
13 Q. [interprétation] Monsieur Podzic, mon confrère vous a montré le
14 document numéro 1 des documents. Est-ce que vous pourriez simplement en
15 lire le premier paragraphe, le préambule en quelque sorte.
16 R. "Dans l'esprit de la mission future et conformément à l'ordre du
17 commandement de la 7e Brigade, j'émets l'ordre suivant."
18 Q. Il s'agit du commandement ou du commandant ?
19 R. Le commandement de la 7e Brigade de Montagne musulmane.
20 Q. Je vous remercie. Vous avez dit que vous connaissiez la plupart des
21 membres de cette unité qui avait pour nom, Unité de Guérilla, qui étaient
22 les membres de ces unités ?
23 R. Je peux en fait dire avec pas mal de certitude, que je les connaissais
24 tous.
25 Q. Est-ce que tous étaient des ressortissants de la Bosnie-Herzégovine ?
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1 Est-ce que tous étaient des Bosniens ?
2 R. C'étaient tous des citoyens de la Bosnie-Herzégovine. C'étaient tous
3 des Bosniens, et c'était des gens qui étaient nés ou qui vivaient dans le
4 village ou dans le voisinage de Zenica. Donc, je pourrais même vous dire de
5 quel village ils étaient.
6 Q. Je vous remercie beaucoup.
7 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je n'ai pas de questions, Monsieur le
8 Président. Je vous remercie.
9 Questions de la Cour :
10 M. LE JUGE SWART : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin, je
11 voudrais vous poser une ou deux questions.
12 Vous avez parlé de Vares, vous avez dit que vous étiez entré dans Vares,
13 dans la matinée vers 10 ou 11 heures 00, et vous avez eu une conversation
14 avec l'officier de la FORPRONU, que c'est avec vous vous avez dit également
15 qu'environ un quart d'heure après cette conversation, trois autres unités
16 étaient arrivées, pourriez-vous nous dire de quel type d'unité il
17 s'agissait ?
18 R. Oui. Je participais à cette conversation et comme je l'ai dit, elle a
19 duré à peu près 15 minutes, ou plutôt, un quart d'heure. Après que nous
20 soyons entrés, plusieurs unités sont apparues et c'était des unités des
21 forces armées de la République de Bosnie-Herzégovine. Je peux supposer
22 cela, naturellement ce n'est pas de mon niveau, mais je pense que c'était
23 des unités du 1er Corps des forces armées de la Bosnie-Herzégovine. Du point
24 de vue du niveau opération, leur tâche était de prendre notre suite sur les
25 lignes que nous avions établies, et de constituer une nouvelle ligne qui
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1 avait été en quelque sorte compromise dans ce domaine de responsabilité des
2 groupes d'opération, et de positionner les forces de réserve et de
3 constituer un point de contrôle. Certainement, nous parlons de deux unités
4 différentes et des forces de police qui ont constitué le point de contrôle.
5 M. LE JUGE SWART : [interprétation] Je suppose qu'ils venaient du nord,
6 n'est-ce pas, et que vous veniez du sud ?
7 R. Non. Ces unités étaient derrière mes unités peut-être à quinze minutes
8 de là, pour autant je puisse m'en souvenir. Pour donner une idée générale,
9 par rapport au nord, c'était des membres du 2e Corps et je pense qu'eux
10 aussi, ils sont entrés par le nord.
11 M. LE JUGE SWART : [interprétation] Vous avez également dit que deux de vos
12 unités avaient traversé la ville très rapidement, et que la 3e Unité avait
13 essayé de faire sa jonction avec d'autres unités qui étaient sur le
14 terrain. Maintenant, vous avez dit que vers
15 3 heures, j'ai essayé d'établir une ligne de défense dans la partie nord de
16 la ville, puis j'ai reçu l'ordre de quitter Vares. Entre
17 2 heures et 11 heures du matin, et 3 heures 00 où étiez-vous vous-même ?
18 R. Permettez-moi de dire à titre d'introduction, que l'une des unités de
19 réserve n'est pas entrée du tout dans la ville, que les unités qui se
20 trouvaient devant le bataillon sont entrés dans la ville, l'une a poursuivi
21 vers le nord en direction de Dastansko et Przici, et l'autre a commencé à
22 faire sa jonction avec les forces qui se trouvaient à droite de la ville.
23 C'est ce que j'ai déjà expliqué. J'ai déjà mentionné cela, en disant
24 qu'après que nous ayons dirigé une unité vers la partie nord de la ville
25 dans la direction de Dastansko et Przici, après avoir fait notre jonction
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1 avec les autres forces, nous avons également contrôlé la route du sud au
2 nord de la ville, d'une unité à l'autre. Bien entendu, c'était l'unité du
3 commandant et du commandant adjoint.
4 M. LE JUGE SWART : [interprétation] Lorsque vous avez reçu l'ordre de
5 quitter Vares, je comprends que vous trouvez dans la partie nord de la
6 ville, où se trouvaient les deux unités. Mais il se peut que je me trompe.
7 Supposons que ce soit bien le cas, dans quelle direction avez-vous quitté
8 la ville, lorsque vous êtes parti, vous êtes parti dans quelle direction ?
9 Vous êtes allé où ?
10 R. J'ai dit que j'avais reçu l'ordre de retirer le bataillon de la ville.
11 J'ai reçu toute une série d'instructions verbales, l'une d'entre elles
12 était en ce qui concerne la partie sud de la ville, j'étais censé y
13 concentrer toutes mes forces, c'est-à-dire, les deux compagnies, réunir
14 toutes mes forces et les faire sortir en passant par le point de contrôle
15 au sud de la ville, dans la direction de notre déploiement initial du
16 secteur initial, où nous étions déployés, c'est-à-dire, le village de
17 Strijezevo. Nous sommes sortis de la ville vers le sud en direction du
18 village de Strijezevo.
19 M. LE JUGE SWART : [interprétation] En marchant, en traversant Vares vers
20 le sud, vers le village de Strijezevo, est-ce que vous avez remarqué
21 quelque chose de particulier ?
22 R. Ce qui était frappant dans le cours de cette marche, c'est que nous
23 sommes passés par le poste de contrôle. J'ai décrit cela, j'ai décrit qui
24 était présent. J'ai décrit le mouvement des autres unités. Il y avait des
25 forces de police, des forces du 3e Corps qui avançaient en direction de la
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1 ville.
2 M. LE JUGE SWART : [interprétation] Merci beaucoup.
3 M. LE JUGE ANTONETTI : En ce qui me concerne, j'ai juste une question, mais
4 cela va aller très vite, on va essayer de terminer aujourd'hui.
5 Vous avez parlé de la guérilla de montagne. Un témoin qui est venu il y a
6 quelque temps, qui était membre de la politique du 3e Corps, nous a
7 expliqué que la Guérilla de Montagne, qui appartenait à la 7e Brigade,
8 avait fait l'objet d'une enquête, suite à des comportements délictueux.
9 Vous avez souvenir qu'il y a eu des enquêtes concernant ce groupe dit de
10 Guérilla de Montagne ?
11 R. Étant donné que toutes les enquêtes sont menées à titre confidentiel,
12 je n'avais aucune information sur le fait que des unités, ou des membres de
13 ce bataillon auraient fait l'objet de telles enquêtes. Mais, sur la base de
14 la responsabilité individuelle, il y a eu des personnes concernées, je me
15 souviens que certains membres de cette unité ont été jugés.
16 M. LE JUGE ANTONETTI : Merci.
17 M. DIXON : [interprétation] Pas de questions, Monsieur le Président.
18 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Pas de questions, non plus.
19 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Pas de questions, non plus.
20 M. LE JUGE ANTONETTI : Commandant, je vous remercie d'être venu témoigné à
21 La Haye. Votre audition vient de se terminer. Je formule, au nom des Juges
22 de la Chambre, nos meilleurs vœux pour le retour dans votre pays, dans les
23 tâches que vous exercez actuellement. Je vais demander à M. l'Huissier de
24 bien vouloir vous raccompagner à la porte de la salle d'audience.
25 [Le témoin se retire]
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1 M. LE JUGE ANTONETTI : En quelques minutes, je me tourne vers les
2 défenseurs du général Kubura. La semaine prochaine, nous n'aurons pas
3 d'audience. Pouvez-vous nous annoncer le programme pour la semaine d'après.
4 D'abord deux choses quelles sont les pièces dont vous demandez le versement
5 et, ensuite, le programme.
6 M. IBRISIMOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Le Greffier
7 va avoir du travail.
8 Nous avons le document numéro 1 sur notre liste, l'ordre de marche, daté du
9 5 juin 1993.
10 Le document numéro 5 sur cette liste, daté du 1er novembre 1993 et le
11 document numéro 7, daté du 4 novembre 1993.
12 Numéro 8, document daté du 5 novembre 1993 et le document numéro 10, daté
13 du 18 mars 1994.
14 Je peux vous dire d'emblée afin de ne pas perdre de temps que nous savons
15 qu'il n'y aura pas d'audience la semaine prochaine. Donc au début de la
16 semaine prochaine au plus tard, nous soumettrons la liste de témoins que
17 nous appellerons à la barre après la suspension. Pour la semaine suivante,
18 nous aurons quatre témoins pour quatre jours d'audience, comme nous nous
19 étions mis d'accord.
20 M. LE JUGE ANTONETTI : D'accord. Nous reprendrons le lundi de
21 2 mai à 14 heures 15. C'est bien cela, Monsieur le Greffier. Vous aviez
22 tout à l'heure le tableau des audiences. Oui, c'est bien, lundi 2 mai 14
23 heures 15.
24 Alors, sur les cinq documents.
25 M. DIXON : [interprétation] Pas d'objection, Monsieur le Président.
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1 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Pas d'objection.
2 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Monsieur le Greffier, faites vite en anglais.
3 M. LE GREFFIER : Je vous remercie, Monsieur le Président.
4 [interprétation] En anglais et sans faute, je l'espère.
5 Le premier document, daté du 5 juin 1993, est versé au dossier sous la cote
6 DK48; avec sa version en anglais qui portera la cote DK48/2.
7 Le deuxième document, daté du 1er novembre 1993, est versé au dossier sous
8 la cote DK49; avec sa traduction en anglais DK49/E.
9 Le troisième document, daté du 4 novembre 1993, est versé au dossier sous
10 la cote DK50; avec sa traduction en anglais DK50/E.
11 Le quatrième document, daté du 5 novembre 1993, est versé au dossier sous
12 la référence DK51; avec sa traduction en anglais DK51/E.
13 Enfin, le cinquième document, daté du 18 mars 1994, est versé au dossier
14 sous la cote DK52; avec sa traduction en anglais DK52/E.
15 Merci, Monsieur le Président.
16 M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. S'il n'y a plus de points à l'ordre du jour,
17 je me tourne -- pas de questions, pas de questions. L'Accusation, pas de
18 questions.
19 Alors, je m'excuse auprès des interprètes. Ils ont fait dix minutes de
20 plus, mais, comme demain, il n'y aura pas d'audience. Je vous invite à
21 revenir pour l'audience du lundi 2 mai, 14 heures 15.
22 Je vous remercie.
23 --- L'audience est levée à 19 heures 09 et reprendra le lundi
24 2 mai 2005, à 14 heures 15.
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