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1 Le jeudi 30 septembre 2010
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 03.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bonjour à tous.
6 Monsieur Robinson, on m'a dit que vous souhaitiez prendre la parole avant
7 que nous commencions.
8 M. ROBINSON : [interprétation] Oui. Merci.
9 En fait, je vais laisser parler le Dr Karadzic, mais il est indisposé
10 aujourd'hui et nous ne sommes pas en mesure de poursuivre cette séance, et
11 je vais demander donc aux Juges de la Chambre de suspendre l'audience pour
12 des questions de santé. Mais je voudrais expliquer qu'il explique ceci
13 directement et je vais donc demander aux Juges de la Chambre de passer à
14 huis clos partiel.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Passons à huis clos partiel.
16 Nous sommes maintenant à huis clos partiel.
17 [Audience à huis clos partiel]
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15 [Audience publique]
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous pourrons faire rentrer le témoin
17 dans le prétoire.
18 Pour les besoins du compte rendu d'audience, l'accusé ne se sent pas très
19 bien aujourd'hui. Il a accepté d'entendre le premier témoin, et les Juges
20 de la Chambre l'ont remercié énormément. Ils ont également demandé au
21 Greffe de se pencher sur cette question avec la plus grande attention. Je
22 dois également faire remarquer que M. Karadzic a accepté de nous informer
23 s'il ne se sent pas bien dans le courant de son contre-interrogatoire.
24 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bonjour, Monsieur Soja.
26 Pouvez-vous prononcer la déclaration solennelle, s'il vous plaît.
27 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
28 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
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1 LE TÉMOIN : MILOMIR SOJA [Assermenté]
2 [Le témoin répond par l'interprète]
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Veuillez vous asseoir.
4 Oui, Madame Uertz-Retzlaff.
5 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
6 Interrogatoire principal par Mme Uertz-Retzlaff :
7 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin.
8 R. Bonjour.
9 Q. Pouvez-vous décliner votre identité, s'il vous plaît ?
10 R. Je m'appelle Milomir Soja.
11 Q. Monsieur Soja, vous avez déposé dans l'affaire Dragomir Milosevic, les
12 24 et 25 avril 2007; est-ce exact ?
13 R. C'est exact.
14 Q. Avez-vous eu la possibilité de repasser en revue cette déposition ?
15 R. Oui.
16 Q. Pouvez-vous confirmer que cette déposition reflète fidèlement la
17 déposition que vous avez faite devant le Tribunal en 2007 ?
18 R. Oui.
19 Q. Monsieur Soja, si l'on vous posait les mêmes questions sur le même
20 sujet aujourd'hui, est-ce que vous fourniriez les mêmes réponses aux gens
21 et aux Juges de la Chambre aujourd'hui ?
22 R. Oui.
23 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges,
24 j'aimerais verser cette déposition qui est le document de la liste 65 ter
25 22611, conformément à l'article 92 ter.
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Cette pièce est admise.
27 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce P1633.
28 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Avec la permission des Juges de la
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1 Chambre, je voudrais lire un résumé de la déposition.
2 Le témoin est un ingénieur en électricité.
3 Avant la déclaration de la guerre, M. Soja était employé par Energoinvest
4 dans son département d'Electronique. Le témoin a été mobilité au début de
5 la guerre en 1992. Après qu'il ait été dégagé de ses obligations au sein
6 des forces armées en décembre 1994, il a repris ses activités au sein de la
7 société Energoinvest Automatika à Ilidza.
8 Au printemps 1995, M. Soja et un de ses collègues se sont rendus sur
9 demande à l'usine de munitions Pretis à Vogosca à Sarajevo, en ce qui
10 concerne une modification d'un système d'allumage d'un dispositif de
11 lancement de bombes aériennes. Ils ont été accompagnés par un officier de
12 la Brigade d'Ilidza de la VRS.
13 A Pretis, M. Soja a rencontré le commandant Krsmanovic, un autre officier
14 du RSK. M. Krsmanovic a dit au témoin, à l'époque, qu'en plus de ces
15 dispositifs de lancement de bombes aériennes, il y avait deux autres
16 dispositifs de lancement de bombes aériennes qui étaient en opération, un à
17 Vogosca et un à Ilijas. M. Soja a ensuite appris que le RSK disposait
18 également d'un dispositif de lancement de bombes aériennes à Blazuj.
19 Le commandant Krsmanovic était opposé à la modification de ces dispositifs
20 de lancement, étant donné que ceci aurait rendu le matériel moins fiable.
21 Cependant, le témoin a dû modifier les dispositifs en utilisant des
22 composantes électroniques, étant donné que la Brigade d'Ilidza avait
23 l'intention d'utiliser ce nouveau système sur les dispositifs de lancement
24 de bombes aériennes.
25 La fabrication du nouveau système de mise en marge a durée jusqu'au début
26 de l'été 1995. A plusieurs reprises, le témoin a dû réparer un dispositif
27 de lancement de bombes aériennes qui ne fonctionnait pas. Durant l'été
28 1995, on a demandé au témoin de participer au lancement d'une bombe
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1 aérienne qui ciblait une usine de stockage à Stup, à partir d'un dispositif
2 de lancement qui était positionné dans le souterrain de la rue Kasindolska,
3 à proximité de l'endroit où travaillait le témoin. A partir de cette usine
4 de stockage, les forces gouvernementales de la BiH utilisaient -- avaient
5 l'habitude d'ouvrir le feu en direction du territoire contrôlé par la VRS.
6 La première tentative de lancement a échoué. Le même jour, le témoin a
7 observé le lancement d'une bombe aérienne d'une distance d'environ 150
8 mètres. La bombe aérienne n'a pas atteint l'usine de stockage mais a
9 explosé de manière prématurée sur le territoire contrôlé par la VRS. Durant
10 la période en question, M. Soja a entendu le lancement et la détonation de
11 bombes aériennes à cinq ou six reprises environ. Il y a un son
12 caractéristique qui est lié au lancement et à la détonation de bombes
13 aériennes.
14 Monsieur le Président, Madame, Messieurs les Juges, ceci constitue la fin
15 du résumé. Je n'ai pas de questions supplémentaires et je n'ai pas non plus
16 de pièces associées à verser.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci, Madame Uertz-Retzlaff.
18 Oui, Monsieur Karadzic.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
20 Contre-interrogatoire par M. Karadzic:
21 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Soja.
22 R. Bonjour.
23 Q. Je tiens à vous remercier de la rencontre que vous avez accepté d'avoir
24 avec la Défense. J'espère que cela va nous faciliter et que cela va
25 accélérer le contre-interrogatoire actuel.
26 Je préfèrerais commencer avec ce sur quoi nous sommes tombés d'accord
27 l'autre jour lorsque nous nous sommes entretenus lors de l'interview, et
28 vous pourrez répondre par des oui et des non. Je vais ainsi formuler ces
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1 questions afin que nous puissions les parcourir rapidement, donc des oui et
2 des non.
3 Alors ma première question : Est-ce que nous sommes tombés d'accord
4 sur le fait de dire que vous connaissez parfaitement bien Ilidza puisque
5 vous y avez grandi ?
6 R. Oui.
7 Q. Est-ce que vous êtes d'accord pour dire que nous avons convenu du fait
8 qu'à Ilidza, les agglomérations qui étaient essentiellement serbes étaient
9 placées sous contrôle serbe, et les agglomérations et citées qui étaient à
10 majorité musulmane ont été placées sous le contrôle musulman ? Donc sans
11 mentionner Hrasnica, puis Butmir et Sokolovic Kolonija, qui se trouvaient
12 tout près de ces citées serbes.
13 R. Oui.
14 Q. Alors est-il exact de dire - et je pense que vous l'avez indiqué ici -
15 depuis Grbavica, vous êtes allé chez vous à Osijek, c'est un hameau à
16 Ilidza, au moment où les tensions ont commencé à croître et où on a
17 commencé à se tirer dessus les uns les autres ?
18 R. Oui.
19 Q. Alors il n'y a pas grand-chose à dire pour ce qui est de Grbavica, pas
20 autant que vous pouvez en dire sur Ilidza, n'est-ce pas ?
21 R. Exact.
22 Q. Dans votre récolement ou l'interview du 24 juillet de l'année 2004,
23 vous avez indiqué qu'il n'y avait eu aucune espèce d'organisation militaire
24 à Osijek.
25 R. Au début de la guerre, il n'y a eu aucune organisation militaire là-
26 bas.
27 Q. Vous êtes donc arrivé dans votre village, et là-bas il y a déjà eu une
28 population locale qui a commencé à monter la garde à côté des maisons pour
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1 empêcher des attaques en provenance des villages musulmans avoisinant,
2 n'est-ce pas ?
3 R. C'est exact.
4 Q. Vous avez dit que les habitants quittaient leurs maisons à tour de rôle
5 quand leur tour venait pour aller monter la garde, et à cet effet, vous
6 avez -- lorsque le tour est venu pour vous de le faire, vous avez monté la
7 garde aussi.
8 R. Oui. Nous avons pratiquement monté la garde rien que la nuit. Je parle
9 du tout début des hostilités.
10 Q. Vous avez dit qu'il n'y avait eu donc une espèce d'alignement ou de
11 commandant, mais que c'était plutôt une espèce d'auto organisation basée
12 sur la peur, peur de se qui pourrait se produire dans cette citée.
13 R. Oui.
14 Q. Vous m'avez grandement aidé à cet effet, parce que, moi, on m'avait
15 déjà promu pour me qualifier de général du chaos, mais vous, vous avez pris
16 un autre assistant, c'est-à-dire la peur. Est-ce que jusqu'à la mi-juillet,
17 dans votre village et dans les autres hameaux d'Ilidza, les agissements ont
18 été dictés par la peur vis-à-vis de l'autre côté ?
19 R. Je ne sais pas jusqu'à quand ça a duré. Je ne peux pas vous l'affirmer
20 est-ce que c'était juillet ou plus tard. Il y a eu mise en place de
21 certains éléments d'une organisation militaire dans un certain sens. Mais,
22 en tout état de cause, en bonne partie, au début de mon avis, c'était le
23 sentiment que j'avais, c'était surtout dû à cette incertitude, à cette
24 appréhension et à la peur qui avaient régnées.
25 Q. Est-ce que vous êtes d'accord avec moi pour dire que les Serbes ont été
26 quelque peu pris de cour parce qu'ils s'appuyaient sur les tailles, sur
27 l'armée populaire yougoslave pour ce qui était de leur protection ?
28 R. Je puis parler pour moi. Moi, j'ai été complètement pris de cour. Les
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1 gens que j'avais contactés moi-même étaient pris de cour. Je ne peux pas
2 affirmer cela pour tous, mais ce que je sais dire à ce sujet, je puis
3 affirmer qu'il en a été ainsi.
4 Q. Merci.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Au compte rendu, il est dit "ennemi." Moi, j'ai
6 parlé "de partie adverse," "de l'autre partie." Mais bon, peu importe.
7 M. KARADZIC : [interprétation]
8 Q. Alors, dites-nous : est-il exact ce que vous avez déjà dit, à savoir
9 que ces gardes et par la suite les lignes de séparation se trouvaient à
10 quelque 50 mètres à peine des maisons qui se trouvaient dans ces quartiers
11 ?
12 R. Dans mon cas concret, là où j'habitais à Osijek, et là où j'ai passé
13 ces premiers mois de la guerre, c'est tout à fait exact. Les premières
14 lignes se trouvaient -- enfin, ce n'était pas des lignes militaires. Nous
15 étions là à monter la garde non loin de la rive de la rivière qui faisait
16 une espèce de frontière avec notre quartier, il en allait de même pour une
17 bonne partie d'Ilidza, qui pendant pratiquement toute la durée de la guerre
18 s'était trouvé sur la première ligne de front, voire très près de la
19 première ligne.
20 Q. Est-ce que nous sommes tombés d'accord pour dire qu'à Ilidza, même, il
21 n'y a pas eu de cités musulmanes à avoir été contrôlées par les Serbes ?
22 R. Oui.
23 Q. Vous avez dit que les Serbes avaient veillé aux Musulmans d'Osijek, et
24 leur rendaient visite, et les encourageaient en leur disant que personne
25 leur ferait rien, et vous aviez aussi exprimé vos appréhensions pour ce qui
26 est de voir éventuellement des éléments incontrôlés leur porter du tort.
27 R. Oui.
28 Q. Est-il exact de dire que c'est la raison pour laquelle certains
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1 Musulmans ont quitté Osijek ou ont échangé leur propriété, et certains sont
2 restés pour être traités par les autorités et par les voisins serbes de
3 façon tout à fait correcte, n'est-ce pas ?
4 R. C'est exact.
5 Q. Avant la guerre, vous étiez dans les effectifs de réserve de l'armée
6 populaire yougoslave, et comme tous les réservistes, vous aviez un uniforme
7 chez vous, mais vous ne portiez pas d'arme parce que votre spécialité
8 c'était un lanceur de missiles à plusieurs tubes, n'est-ce pas ?
9 R. Oui.
10 Q. Est-ce que les réservistes serbes et musulmans portaient des armes et
11 des uniformes chez eux en temps de paix pour le cas où ils seraient appelés
12 pour -- sous les drapeaux pour des manœuvres, donc ils avaient chez eux
13 leurs uniformes, et si c'était des armes légères d'infanterie, ils les
14 portaient aussi ?
15 R. Pour ce qui est des uniformes, oui. Pour ce qui est des armes, je ne
16 sais pas, parce que, moi, je n'ai pas porté d'arme à la maison. Je ne sais
17 pas s'il y a eu des cas où les armes ont été prises à la maison aussi. Mais
18 les uniformes, oui.
19 Q. Les masques à gaz aussi ?
20 R. Oui.
21 Q. Un peu d'équipement aussi --
22 R. Je ne me souviens pas s'il y avait eu une espèce de pelle, de petites
23 pelles. Mais il y avait un petit sac de matériel avec ce masque à gaz, une
24 canette pour manger, et cetera.
25 Q. Vous avez dit qu'avant qu'il y ait organisation d'une armée, il y a eu
26 des lance -- des mortiers qui étaient placés autour d'Osijek ?
27 R. Je ne sais pas si ça avait été présent avant l'organisation mise en
28 place. Je ne sais pas vous donner de date non plus au juste pour indiquer
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1 que cela était devenu une organisation militaire déjà. Mais je crois que ça
2 coïncidé avec la soi-disant première attaque contre Ilidza. Alors, quand
3 est-ce que ces mortiers ont fait leur apparition. Je ne sais pas vous le
4 dire au juste.
5 Q. Mais est-ce que vous êtes d'accord pour dire que chaque communauté
6 locale, y compris la vôtre, avait de par la loi une Défense territoriale
7 d'organisée et cette Défense territoriale avait son propre armement ?
8 R. Il est certain que toute communauté locale et toute organisation de
9 travail, en application de la loi, avait une espèce d'unité de la Défense
10 territoriale, je suppose que cette unité devait forcément disposer de
11 certaines armes.
12 Q. Est-ce que les armes étaient distribuées aussi à des grandes
13 compagnies, à des usines ? Et en sus des unités territoriales, y avait-il
14 au niveau de ces usines des entrepôts d'armes ?
15 R. Je suppose que oui. Je ne les ai jamais vues, mais ces unités
16 existaient pour sûr, donc j'imagine qu'ils devaient forcément y avoir un
17 armement approprié.
18 Q. Merci. Vous avez personnellement fait partie de la délégation qui est
19 allée voir les Musulmans d'Osijek pour leur dire de se détendre et pour
20 essayer de réduire les tensions, n'est-ce pas ?
21 R. Oui.
22 Q. Les autorités n'exerçaient aucune espèce de pression à l'égard des
23 Musulmans d'Osijek ?
24 R. Pour autant que je le sache, non, jamais.
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je voudrais qu'on se penche maintenant sur une
26 carte. M. Soja pourra plus aisément nous expliquer les choses, en nous
27 montrant sur la carte, et je parle de l'événement entre le poste
28 frigorifique et Energoinvest. Je vous renvoie à la section 9 de cette
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1 carte, il s'agit de la référence 0557-3368. Je parle de la section du
2 numéro 9. Il s'agit du plan de Sarajevo où l'on a également indiqué quelles
3 sont les lignes de démarcation.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je crois que c'est le 09390, 65 ter.
5 09390C. C'est exact, n'est-ce pas ? Je vois que M. Reid semble être
6 d'accord. Merci.
7 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] En fait, Monsieur le Président, ça
8 devrait être le feuillet numéro 10, où nous voyons une installation
9 industrielle, si c'est la carte que M. Karadzic souhaite utiliser.
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que c'est le feuillet numéro 9 ou
11 numéro 10 ?
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] On peut utiliser la carte numéro 10 aussi. Si
13 l'on zoome la partie qui se trouve non loin de la télévision, parce que M.
14 Soja connaît très bien cette partie de la ville, et là-bas on aurait -- on
15 avait prétendument utilisé ces bombes modifiées.
16 M. KARADZIC : [interprétation]
17 Q. Alors est-ce que vous reconnaissez le bâtiment de la télévision,
18 Monsieur Soja ?
19 R. Oui.
20 Q. Est-ce que vous pourriez indiquer son emplacement sur cette carte ?
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Soja, attendez une seconde.
22 L'huissier va vous aider.
23 LE TÉMOIN : interprétation] [Le témoin s'exécute] C'est ça le bâtiment de
24 la télévision.
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
26 M. KARADZIC : [interprétation]
27 Q. Est-ce qu'il est exact de dire qu'en face de la télévision il y a
28 l'établissement de géodésie ?
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1 R. Exact.
2 Q. Est-ce que vous pourriez mettre un petit cercle à côté pour l'indiquer.
3 R. Oui. [Le témoin s'exécute]
4 Q. Merci. Alors, à la télévision, mettez un numéro 1, et à l'établissement
5 de géodésie, mettez un numéro 2.
6 R. Je peux le faire à l'encre aussi. [Le témoin s'exécute]
7 Q. Merci. Est-ce que vous pouvez maintenant nous montrer ou cerner la
8 grande usine de Vaso Miskin Crni ?
9 R. Oui, je peux le faire. Je crois que c'est à peu près ça. [Le témoin
10 s'exécute]
11 Q. Est-ce que vous pouvez mettre un numéro 3 là ?
12 R. Oui. [Le témoin s'exécute]
13 Q. Alors est-ce que vous pouvez nous montrer maintenant Energoinvest où ça
14 se trouve ?
15 R. Vaso Miskin Crni, c'est une partie aussi d'Energoinvest, et il y a
16 aussi des usines appartenant à Energoinvest, disons, par exemple, ici. [Le
17 témoin s'exécute]
18 Q. Merci. Est-ce que vous êtes d'accord avec moi pour dire qu'à l'ouest de
19 ceci, il y avait un centre de distribution et d'autres ateliers appartenant
20 à Energoinvest ?
21 R. Oui.
22 Q. Merci. Est-ce que vous pouvez cerner cette partie-là aussi ?
23 R. Oui, je peux le faire. C'est à peu près ceci. [Le témoin s'exécute]
24 Q. Merci. Est-ce que vous êtes d'accord pour dire que dans cette partie-là
25 il n'y a aucun immeuble d'habitation ?
26 R. Exact.
27 Q. Est-ce que vous vous souvenez du fait qu'à l'est de la télévision, il y
28 avait Astra puis Uniklima et d'autres ateliers industriels ?
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1 R. Je me souviens qu'il y avait des ateliers, et il y a quelques jours, je
2 viens de me rafraîchir la mémoire, pour ce qui est des noms de ces
3 différentes unités de production.
4 Q. Merci. Est-ce que vous pouvez mettre une date et une signature ?
5 Je voudrais maintenant qu'on nous montre une photo de cette région, de ce
6 secteur, pour que les Juges de la Chambre puissent voir de quoi avait l'air
7 cette partie où sont tombées les deux bombes aériennes.
8 R. Est-ce que vous parlez de la carte où j'ai déjà apposé des cercles ?
9 Q. Là, j'aimerais que vous mettiez encore une date et un paraphe.
10 R. Rappelez-moi donc quelle est la date d'aujourd'hui.
11 Q. On est le 30 septembre.
12 R. Merci. [Le témoin s'exécute]
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce qu'on peut nous montrer ? Est-ce qu'on
15 peut d'abord demander le versement au dossier de cette pièce ?
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
17 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera le D674, Monsieur le Président.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais montrer une photo de ceci, puis on
19 pourra revenir au même document, mais section numéro 9.
20 Mais montrez-nous maintenant le 21214, 65 ter, 21214. 65 ter, 21214,
21 disais-je.
22 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] D'après les notes de l'Accusation, il
23 s'agit du numéro 65 ter exact, il s'agit d'une photo.
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, maintenant on a la photo.
25 M. KARADZIC : [interprétation]
26 Q. Alors est-ce que je peux vous demander maintenant, sur cette photo-ci,
27 indiquez d'abord le bâtiment de la télévision ?
28 R. Oui, je vais le faire. [Le témoin s'exécute] Ça c'est la télévision.
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1 Q. Un numéro 1.
2 R. [Le témoin s'exécute]
3 Q. Voilà, merci. Etablissement géodésie.
4 R. [Le témoin s'exécute] Etablissement géodésie.
5 L'INTERPRÈTE : Il a posé un 2.
6 M. KARADZIC : [interprétation]
7 Q. Le poste de police, que vous avez quelque peu accroché à côté de cet
8 établissement.
9 R. Je ne sais pas où se trouve exactement le poste de police, était-ce à
10 gauche ou à droite, ça je ne m'en souviens pas très bien. Ce que j'ai un
11 peu accroché en bas à gauche, je crois que ça fait partie de l'entrepôt des
12 trolleys bus de la ville.
13 Q. Alors montrez-nous Astra, Uniklima, Igman.
14 R. Ça se trouve à peu près ici.
15 Q. Merci. Alors maintenant Vaso Miskin Crni.
16 R. [Le témoin s'exécute] C'est ici.
17 Q. Alors numéro 2, établissement géodésie; 3, c'est Igman Astra et
18 Uniklima; et 4, c'est Vaso Miskin Crni. Vous ne l'avez pas englobé en
19 totalité.
20 R. C'est à peu près ça, et avec plusieurs usines. Vous savez, je ne sais
21 pas ce qui leur appartenait à ce genre d'usine Vaso Miskin.
22 Q. Merci. Est-ce que vous pouvez délimiter maintenant la zone industrielle
23 de la gauche vers la droite, en plaçant un grand cercle, c'est-à-dire
24 encercler le complexe industriel en tant que tel ?
25 R. Ça, se placerait à peu près comme cela, [Le témoin s'exécute].
26 Q. Merci. Comme on peut le voir ici, il n'y a pas d'immeuble d'habitation,
27 n'est-ce pas ?
28 R. C'est exact.
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1 Q. Alors en parallèle avec cette ligne supérieure, il y avait la ligne
2 Drinska, qui s'appelle maintenant rue de Safeta Zajke ?
3 R. Je suis d'accord pour ce qui est de l'existence de cette rue. Je ne
4 connaissais son nom ni d'avant ni maintenant, mais j'imagine que c'est
5 exact.
6 Q. Merci. J'aimerais que vous placiez une date et que vous paraphiez.
7 R. Certes. [Le témoin s'exécute]
8 Q. Merci.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais que l'on montre la section 9 du
10 document de tout à l'heure.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ce sera la pièce D675.
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
13 C'est le document de tout à l'heure, mais c'est la section 9 qui nous
14 intéresse maintenant.
15 M. KARADZIC : [interprétation]
16 Q. En attendant, Monsieur Soja, je vais essayer de parcourir un peu ce que
17 nous avons déjà abordé, lors de notre interview pour tomber d'accord.
18 Alors est-il exact de dire qu'Otes, ça a longtemps été tenu par
19 l'armée musulmane, et qu'il y a eu des tirs et des attaques lancés depuis
20 là contre la partie serbe d'Ilidza ?
21 R. C'est exact.
22 Q. Vous avez été d'accord en votre qualité de personne qui a été
23 dans l'armée, pour dire que la prise d'Otes, ça avait une logique militaire
24 certaine, n'est-ce pas ?
25 R. C'est exact.
26 Q. On est tombé d'accord aussi pour dire que les Serbes étaient dans le
27 complexe de Energoinvest, et que les Musulmans se trouvaient dans le
28 complexe des stations frigorifiques.
Page 7216
1 R. Exact.
2 Q. Est-ce qu'on est tombé d'accord -- non, non, ça ce n'est pas le numéro
3 9. Non, si, si, oui, j'en ai besoin que d'un volet, c'est bon.
4 Alors est-ce qu'on est tombé d'accord pour dire que les unités
5 frigorifiques, il y avait beaucoup d'armée, ça avait été utilisé donc comme
6 entrepôt de matériel militaire et comme poste de tir ?
7 R. Je ne sais pas si c'était rempli de soldats et s'il y avait du matériel
8 militaire. Mais il est certain que depuis là, on tirait vers Ilidza. Ça, je
9 le sais. Donc il est certain que çà et là, il y avait des soldats dedans.
10 Je ne sais pas vous dire s'il y avait un entrepôt là-bas.
11 Q. Alors j'aimerais qu'on puisse en parler, mais ici on voit la ligne de
12 démarcation.
13 Alors j'aimerais que vous placiez un cercle au niveau du complexe
14 Energoinvest et au niveau des sections frigorifiques.
15 R. Alors ce qui se trouve être déjà cerclé, c'est Energoinvest. [Le
16 témoin s'exécute]
17 Q. Est-ce que vous pouvez mettre un E dessus.
18 R. Oui. [Le témoin s'exécute]
19 Q. Maintenant, placez un cercle autour de ces unités frigorifiques.
20 R. C'est cela. [Le témoin s'exécute]
21 Q. Mettez donc une lettre H, H pour "Hladnjaca" en serbe.
22 R. [Le témoin s'exécute]
23 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire maintenant où se trouvait la rue du
24 marché, et c'est là ligne de séparation.
25 R. C'est indiqué ici. Est-ce que vous voulez que je place un cercle ou que
26 je vous l'indique ?
27 Q. Ecoutez, placez une ligne parallèle.
28 R. Voilà, c'est la rue du marché qui coïncide à peu près avec la première
Page 7217
1 ligne de séparation.
2 Q. J'aimerais que vous placiez un PU ou PS pour dire "Pijacna Strette".
3 L'INTERPRÈTE : Pijacna voulant dire du marché : précise la cabine
4 française.
5 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
6 M. KARADZIC : [interprétation]
7 Q. Merci. Donc l'ARSK a tiré avec des bombes modifiées depuis Energoinvest
8 vers les installations frigorifiques. Alors est-ce qu'entre les deux, il y
9 avait un seul bâtiment d'habitation ?
10 R. Ça n'a pas été tiré depuis Energoinvest mais en face de l'emplacement
11 d'Energoinvest. Ça se trouve à peu près à la sortie de la rue Kasindolska,
12 sous le pont. Dans ce secteur-là, il n'y a pratiquement aucun immeuble
13 d'habitation.
14 Q. Merci. Vous avez entendu parler au moins d'un cas de tentative
15 d'établissement de la précision de ces bombes modifiées, et ces tests ont
16 été faits à Zuca, où il n'y a pas non plus des immeubles d'habitation mais
17 des fortifications militaires, tant serbes que musulmanes; est-ce bien
18 exact ?
19 R. C'est exact.
20 Q. Vous n'excluez pas la possibilité qu'il y a plus de tests, parce qu'il
21 y en a eu au moins un de plus ?
22 R. Oui, j'ai entendu parler d'un autre test, effectivement.
23 Q. Merci. On a fait appel à vous pour améliorer le dispositif de lancement
24 et de mise en marche afin que ce dispositif de mise en marche soit
25 renforcé. C'était votre rôle, n'est-ce pas ?
26 R. Ils ont fait appel à moi, et je travaillais au sein d'une société dans
27 le cadre d'un travail obligatoire et on m'a dit qu'un dispositif de
28 lancement devait être fabriqué pour la Brigade d'Ilidza et que ce
Page 7218
1 dispositif de lancement devait être modifié ou amélioré - je ne me souviens
2 plus exactement ce qui a été dit - et c'était plus précisément au niveau du
3 système de mise en marche.
4 Q. Merci. L'armée de la Republika Srpska ne vous avait pas posé de
5 question concernant la précision du système de propulsion de ces bombes.
6 Ils ont simplement demandé que vous vérifiiez et que vous modifiiez le
7 système de mise en marche ou d'allumage, n'est-ce pas ?
8 R. C'est exact.
9 Q. Durant l'entretien que nous avons eu il y a quelques jours, nous sommes
10 tombés d'accord sur le fait que ces systèmes de propulsion était des
11 systèmes tout à fait classiques pour des roquettes de type Grad avec des
12 performances qui permettaient de calculer la trajectoire.
13 R. Lorsque je me suis rendu à la seule réunion qui a eu lieu concernant le
14 système, on m'a expliqué, autant que je me souvienne, qu'il s'agissait de
15 système de propulsion de roquettes qui était utilisé. Est-ce qu'il
16 s'agissait vraiment de système de propulsion qui était conçu spécialement
17 pour lancer ces roquettes ou d'autres types de système de propulsion, je ne
18 peux pas le confirmer. Ce que je peux dire c'est que, selon moi, quelque
19 soit le type de propulsion utilisé, ça ne pouvait pas être improvisé. Il
20 devait s'agir de système de propulsion qui était utilisé dans ce type de
21 construction.
22 Q. Merci. Ce type de système de propulsion présente un certain type de
23 performance, n'est-ce pas ? Vous avez également un tableau avec les
24 performances en termes de cible, n'est-ce pas ?
25 R. Oui, je suppose que c'est le cas.
26 Q. Dans une de vos déclarations, vous avez mentionné que vous aviez
27 entendu qu'une des bombes modifiées avait été utilisée contre Visoko; est-
28 ce que ça avait été utilisé contre des cibles civiles ? Est-ce que vous
Page 7219
1 avez des connaissances à ce sujet ?
2 R. Je n'avais pas d'information à ce sujet. Je ne sais pas ce qui avait
3 fait l'objet de cible. Je ne l'ai appris que par hasard, parce que le
4 dispositif de lancement sur lequel nous travaillions n'avait pas fonctionné
5 durant le lancement. Alors qu'on essayait d'enlever certains éléments, on
6 m'a expliqué qu'une bombe avait été lancée contre Visoko, mais je ne savais
7 pas quelle avait été la cible de cette bombe.
8 Q. Merci. Est-ce que vous seriez d'accord avec moi pour dire que la RSK
9 avait un front d'environ 40 ou 60 kilomètres dans la ville et d'environ 250
10 kilomètres en Bosnie centrale ?
11 R. Je ne serais pas en mesure de vous donner la longueur du front, mais le
12 fait est que la ligne de front était effectivement très longue.
13 Q. Merci. Dans une de vos déclarations, vous avez mentionné que vous
14 n'aviez jamais entendu parler de bombes modifiées qui auraient été
15 utilisées contre les civils.
16 R. Je n'ai jamais entendu parler de cibles. J'habitais à un endroit où il
17 y avait une vallée assez escarpée. Par conséquent, il était impossible de
18 voir d'où venaient les bombes et où les bombes tombaient. On pouvait
19 entendre les détonations qui venaient d'une certaine direction, mais je
20 n'avais pas d'information sur les cibles potentielles.
21 Q. Merci. Vous avez également mentionné Stupsko Brdo ou Stupska Brdo. Qui
22 contrôlait Stupsko Brdo ou Stupska Brdo durant la guerre ?
23 R. C'était soit les Musulmans, soit les forces croates. Quoi qu'il en
24 soit, ce n'était pas l'armée de la Republika Srpsa.
25 Q. Merci. Je vous prie de m'excuser. Je dois attendre quelques instants
26 parce que nous parlons la même langue et nos interprètes semblent
27 rencontrer quelques problèmes.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] En attendant, est-ce que vous pourriez
Page 7220
1 apposer votre date et votre parafe sur cette carte, de façon à ce que nous
2 puissions la sauvegarder tel que annotée ?
3 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Cette carte deviendra la pièce D676.
5 L'INTERPRÈTE : Note de l'interprète : Dans le résumé de la déposition du
6 témoin, remplacer "usine de stockage" par "usine de stockage frigorifique."
7 M. KARADZIC : [interprétation]
8 Q. Nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'en raison des sanctions en
9 1995, lorsque ces bombes ont été modifiées et que les sanctions étaient
10 imposées à la Yougoslavie et à la Serbie par le monde entier, il y avait
11 une pénurie de munitions ainsi que d'autres matériels au sein de la VRS.
12 R. Oui, c'est ce que j'ai entendu et je pense qu'effectivement c'était le
13 cas.
14 Q. Dans une de vos déclarations, on vous a posé une question concernant un
15 dénommé Vlasi [phon] Vidovic, mais vous ne le connaissiez pas, ou plutôt
16 vous ne connaissiez que son surnom, Vaske. Donc vous ne connaissiez pas son
17 vrai nom ?
18 R. C'est exact.
19 Q. Vous avez dit qu'il s'agissait d'une unité très peu conventionnelle à
20 Ilidza.
21 R. C'est exact.
22 Q. Vous avez dit, dans le contre-interrogatoire dans l'affaire du général
23 Milosevic, le 25 avril 2007, que vous n'aviez jamais entendu parler de
24 crimes qu'il aurait commis.
25 R. Non, je n'ai pas entendu parler de crimes qu'il aurait commis.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Dans le compte rendu d'audience, il est marqué
27 "très peu conventionnel," et en fait j'ai dit "une unité peu
28 conventionnelle." Je voulais simplement apporter cette légère modification
Page 7221
1 au compte rendu d'audience.
2 J'aimerais maintenant que l'on affiche le document 1D2431.
3 M. KARADZIC : [interprétation]
4 Q. Vous allez nous aider. Il s'agit d'un document qui provient de la 102e
5 Brigade motorisée musulmane. Vous serez d'accord avec moi pour dire que la
6 zone à proximité des usines de stockage frigorifique, de ces chambres de
7 stockage donc, était sous son contrôle, n'est-ce pas ?
8 R. Je ne sais pas. Je ne connais pas le nom de cette brigade.
9 Q. Mais quoi qu'il en soit, l'armée musulmane était présente là-bas à
10 l'époque, n'est-ce pas ?
11 R. Oui.
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais que l'on affiche la pièce 1D2431.
13 M. KARADZIC : [interprétation]
14 Q. Nous n'allons pas lire la totalité de ce document. Je vais simplement
15 lire les parties qui ont été traduites.
16 Le commandement de la 102e Brigade motorisée, strictement confidentiel, 9
17 novembre 1993 :
18 "En fonction des besoins et afin de garantir la sécurité des personnes qui
19 résident à proximité des usines de stockage frigorifique, le 1er Bataillon
20 motorisé, le 2e Bataillon motorisé, le Bataillon d'Artillerie légère et de
21 Défense antiaérienne, et afin de mener à bien les ordres de combat," et
22 cetera, et cetera.
23 Ensuite vous avez tout ce qui figure à la page suivante, qui porte
24 sur la modification de ces usines de stockage frigorifique qui pourraient
25 ensuite être utilisées à des fins de combat.
26 Est-ce que cela vous semble convainquant ? Est-ce que ce document
27 vous semble convainquant ?
28 R. Laissez-moi lire la totalité.
Page 7222
1 Oui, ça semble convainquant.
2 Q. Est-ce qu'il y a d'autres installations de stockage frigorifique dans
3 la zone, ou est-ce qu'il ne s'agit que d'une seule qui se trouve
4 précisément mentionnée ici ?
5 R. C'est la seule série d'usines frigorifiques, effectivement.
6 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
7 Est-ce que l'on pourrait verser cette pièce au dossier ?
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous allons lui accorder une cote
9 provisoire en attendant une traduction complète de ce document.
10 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D677, cote MFI
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais maintenant afficher la pièce 1D2391.
12 M. KARADZIC : [interprétation]
13 Q. J'aimerais attirer votre attention sur le titre de ce document, il est
14 mentionné : "Le commandement de la 102e Brigade motorisée," 8 heures, 1er
15 février 1994, est un ordre pour l'usage d'artillerie à des fins de défense,
16 et cetera, et cetera, zone générale de Stup.
17 Est-ce que Stup est l'endroit où se trouvait Energoinvest ainsi que l'usine
18 de stockage frigorifique ?
19 R. Oui, même si je pense que cette usine de stockage frigorifique était
20 également installée sur une partie d'Azici, mais on faisait référence à
21 cette usine de stockage frigorifique comme la chambre froide de Stup. Quant
22 à Energoinvest, on considérait qu'elle se trouvait également à Stup.
23 L'ACCUSÉ : [aucune interprétation]
24 M. KARADZIC : [interprétation]
25 Q. Au point 1, il est mentionné :
26 "L'ennemi --" ce qui signifie les Serbes dans ce cas-là, n'est-ce pas ?
27 R. Oui.
28 Q. "Dans des actions de combat précédentes, l'ennemi a gagné un contrôle
Page 7223
1 d'une zone plus vaste du village de Doglodi, d'Otes, la rue Kasindolska, le
2 village de Nedzarici, et ils ont atteint la ligne suivante, c'est-à-dire la
3 rivière Miljacka à proximité de la ferme Spajic, l'usine Elektro, la maison
4 de Vidic, la rue du Marché, la rivière Dobrinja, l'usine de farine, la
5 caserne de Nedzarici, la maison rouge, l'école primaire, et ils ont
6 organisé leur défense avec l'intention de continuer les activités de
7 combat."
8 Sous le point 2, il est mentionné :
9 "La 102e Brigade motorisée organise une défense décisive dans la zone de
10 Sentrotrans, y compris la maison de retraite, l'usine de Zora et de Sipad,"
11 et cetera, et cetera.
12 "Point d'observation 01 à l'endroit où se trouve l'usine de stockage
13 frigorifique et point d'observation numéro 2 qui est pris par le Bataillon
14 d'artillerie mixte. Le poste de commandement du secteur d'Halilovic, et
15 l'installation de Magros."
16 Est-ce qu'on peut passer à la page suivante en version serbe ?
17 Au point 5, on ne va pas tout lire, mais il est mentionné :
18 "Les combats se concentrent sur un axe --"
19 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que
20 l'on pourrait également avoir -- oui, effectivement.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, nous pourrons lire
22 tout cela plus tard. Est-ce que vous pouvez poser votre question, Monsieur
23 Karadzic.
24 M. KARADZIC : [interprétation]
25 Q. Il s'agit du déploiement des forces, est-ce que vous étiez au courant
26 de cela ? Est-ce que c'est quelque chose que vous connaissez ? Est-ce que
27 ceci parle de lutte urbaine continue dans cette partie d'Ilidza, Monsieur
28 Soja ?
Page 7224
1 R. Oui.
2 Q. Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait que la partie musulmane, il
3 y avait l'artillerie, il y avait également des dispositifs anti-blindés,
4 puis il y a cette usine de stockage frigorifique qui est au centre de
5 toutes ces activités de combat ?
6 R. Oui.
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous n'allons pas continuer la lecture. Tout le
8 monde peut lire ceci.
9 Est-ce que ce document peut être versé au dossier ?
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Madame Uertz-Retzlaff.
11 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] A l'instar du document précédent,
12 l'accusé a utilisé le terme d'"usine de stockage frigorifique," qui est
13 mentionné ici, mais ceci n'a rien à voir avec la déposition du témoin. Le
14 dernier document qui a reçu une cote provisoire date de 1993. Il s'agit
15 d'un document émanant des forces musulmanes et ce document est encore une
16 fois un document qui émane des forces musulmanes qui date de 1994 et n'a
17 rien à voir avec la déposition du témoin. J'ai une objection quant au
18 versement de ce document simplement parce que le témoin connaît, de manière
19 générale, la région.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que l'accusé n'est pas habilité à
21 poser des questions concernant sa thèse au témoin, un témoin qui connaît
22 bien cette thèse ?
23 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui, bien sûr, Monsieur le Président,
24 mais je voulais simplement soulever une objection concernant le versement
25 de ce document. C'est mon observation. Il n'y a aucune base pour que ce
26 document soit versé.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que je peux répondre, Monsieur le
28 Président, Madame, Messieurs les Juges ?
Page 7225
1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, allez-y, Monsieur Karadzic.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Le témoin a parlé des tentatives de destruction
3 de l'usine de stockage frigorifique en 1995; cependant, le prétexte ou la
4 cause pour cette action était en fait des combats permanents qui avaient
5 commencé dès le début de la guerre. Durant toute cette période, l'usine de
6 stockage frigorifique était au centre de tous ces événements. Le témoin
7 connaît très bien cette ligne qui n'a jamais bougé dans cette zone, à
8 savoir que les Musulmans étaient basés dans cette usine de stockage
9 frigorifique et qu'il y avait également des tirs émanant de cette usine de
10 stockage frigorifique. Ce document montre bien quel élément le témoin le
11 savait, à savoir que les tirs provenaient de cette usine de stockage
12 frigorifique à partir de dispositifs anti-blindés et d'armes d'infanterie,
13 et c'était le point des combats durant la guerre.
14 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
16 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Il n'y a aucun doute que cette usine
17 de stockage frigorifique a été utilisée à des fins militaires. Mais ce
18 document parle en fait de combats dans d'autres zones également, et le
19 témoin n'a fourni aucune information concernant des combats qui auraient eu
20 lieu dans d'autres zones mentionnées ici. Il se concentre sur cette usine
21 de stockage frigorifique et pas sur les autres zones.
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que je peux répondre ?
23 Un témoin était présent ici et a dit que Stup était contrôlée par les
24 Serbes, et ce témoin connaît bien la situation et a dit que la situation
25 était tout à fait le contraire, à savoir que c'était sous le contrôle
26 musulman, et que Stupsko Brdo et Stupska Brdo étaient toujours sous
27 contrôle musulman.
28 [La Chambre de première instance se concerte]
Page 7226
1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous ne pensons pas que l'Accusation
2 conteste l'authenticité de ce document, et le témoin a pu confirmer une
3 partie de ce document qui ne compte que trois pages. Nous ne pensons donc
4 pas qu'il y ait le moindre problème à admettre ce document en tant que
5 pièce à conviction.
6 Il est donc versé au dossier.
7 M. LE GREFFIER : [interprétation] Et devient la pièce D678, Monsieur le
8 Président, Madame, Messieurs les Juges.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci bien.
10 Je demande maintenant l'affichage du document 1D2340.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] N'est-ce pas le document 2430 --
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, oui, c'est bien 2430. Un document de la
13 102e Brigade motorisée musulmane également.
14 Voilà, c'est bien ce document que l'on voit à l'écran actuellement. Nous
15 n'allons pas le lire en entier.
16 M. KARADZIC : [interprétation]
17 Q. Mais, Monsieur Soja, j'aimerais vous soumettre un passage, nous lisons
18 donc le numéro 30/2, et nous lisons que l'ennemi se regroupe à Doglodi, à
19 Kasindolska, et à un autre endroit, et que l'ennemi a engagé ses troupes
20 pour qu'elles tiennent les lignes. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette
21 appréciation de la situation, à savoir que les Serbes ont engagé des hommes
22 ?
23 R. Oui.
24 Q. Est-ce que ceci était dû à une infériorité numérique considérable de la
25 part des Serbes par rapport aux Musulmans ?
26 R. En effet.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais maintenant que l'on affiche la page
28 suivante, je voudrais que le paragraphe 3 soit visible à l'écran. Donc même
Page 7227
1 page en anglais. Ah, non, c'est le paragraphe 4 qu'il nous faut, qui
2 commence par : "J'ai décidé." Page suivante en anglais également, je ne
3 sais pas s'il y a la traduction. En tout cas, au paragraphe 4, nous lisons
4 : "J'ai décidé."
5 M. KARADZIC : [interprétation]
6 Q. Vous pouvez suivre le paragraphe 4 ?
7 R. Oui.
8 Q. Je cite :
9 "J'ai décidé d'organiser une défense déterminée dans la zone de
10 responsabilité sur les positions actuelles sur les axes faisant faces à
11 Ilidza, à la rue Kasindolska, et à l'usine de stockage frigorifique," et
12 cetera, et cetera.
13 Est-il vrai que les lignes étaient très proches les unes des autres à cet
14 endroit ?
15 R. Oui.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous n'avons pas entendu en anglais tous les
17 lieux.
18 Je demande maintenant l'affichage de deux pages après celle-ci. Donc
19 quatrième page de ce document.
20 M. KARADZIC : [interprétation]
21 Q. En haut de la page, nous lisons :
22 "Stup, Stup-Otes, Energoinvest, attaquer les troupes, s'emparer des
23 équipements de combat et des installations."
24 Donc ils ordonnent ici que le feu soit ouvert sur la partie serbe, sur les
25 hommes, et que l'on s'empare également du matériel de combat et des
26 installations. Ils ont des postes d'observation au niveau de la brigade,
27 des postes d'artillerie, et ils placeront un groupe dans l'usine de
28 stockage frigorifique, et un autre à Brijesko Brdo, et cetera, et cetera.
Page 7228
1 Donc c'est un document qui ressemble beaucoup au précédent, et conviendrez-
2 vous, si je puis m'exprimer ainsi, qu'il n'y avait pas un seul jour dans le
3 secteur sans un échange de feu, et que les actions et les combats qui s'en
4 suivaient et qui faisaient suite à cet ordre étaient fréquents ?
5 R. Il y avait des fréquentes échanges de feu et des combats d'une
6 intensité plus ou moins importante. Il est difficile de dire si c'était
7 tous les jours, mais il est certain que la ligne n'était jamais calme.
8 Q. En un mot, à votre avis et de l'avis de toutes les personnes qui
9 vivaient dans la région, l'usine de stockage frigorifique n'était guère une
10 entreprise économique, mais plutôt une installation militaire, n'est-ce pas
11 ?
12 R. En effet.
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande le versement au dossier, ou, en tout
14 cas, l'enregistrement aux fins d'identification de ce document, car le
15 document n'a pas été entièrement traduit.
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] L'Accusation a déjà admis que l'usine de
17 stockage frigorifique était une installation militaire. Donc il n'y a
18 aucune utilité à continuer l'interrogatoire sur ce point.
19 Nous enregistrerons ce document aux fins d'identification, en attente de
20 traduction complète.
21 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce document devient la pièce D679,
22 enregistré aux fins d'identification, Monsieur le Président, Madame,
23 Monsieur les Juges.
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
25 Et bien, dans ces conditions, je pense que je pourrais en terminer, je vais
26 remercier M. Soja d'avoir accepté de rencontrer les représentants de la
27 Défense et également d'être venu témoigner.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Uertz-Retzlaff, avez-vous des
Page 7229
1 questions supplémentaires ?
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Une seule question supplémentaire, je vous
3 prie. Une précision.
4 M. KARADZIC : [interprétation]
5 Q. Après l'échec des tentatives de démarrage de l'usine de stockage
6 frigorifique dans laquelle vous avez travaillé, cette usine a été
7 abandonnée, n'est-ce pas ?
8 R. Oui.
9 Q. Ma dernière question est la suivante : Vous avez dit dans certaines
10 déclarations que l'AID ne vous avait pas bien traité; même si vous n'avez
11 pas été frappé, et que c'est suite a cela parce que vous aviez peur, que
12 finalement vous êtes entré en contact avec le bureau du Procureur ?
13 R. Ils ne se sont pas conduits de façon terrible, mais ils se sont
14 conduits de façon non professionnelle.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
16 J'en ai terminé de mon contre-interrogatoire.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Uertz-Retzlaff.
18 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, j'ai
19 encore quelques minutes à consacrer à des questions supplémentaires, pour
20 revenir sur deux points évoqués par le Dr Karadzic avec le témoin.
21 Nouvel interrogatoire par Mme Uertz-Retzlaff :
22 Q. [interprétation] Le premier de ces deux points concerne les Musulmans
23 qui vivaient dans votre localité Osijek. Vous avez confirmé qu'ils étaient
24 partis, qu'ils avaient quitté votre localité. Avaient-ils été menacés, ou
25 alors pour quelle raison sont-ils partis ?
26 R. Dans la localité où j'habitais au début de la guerre, il n'y avait pas
27 beaucoup de maisons musulmanes, autrement dit les résidents permanents
28 musulmans n'étaient pas nombreux. Certains ont passé toute la guerre à
Page 7230
1 Osijek, et je crois qu'il y a eu deux cas où ils ont procédé à des échanges
2 temporaires de maisons, et sont partis à Sarajevo. Ils ont échangé leurs
3 maisons donc avec des Serbes qui venaient de Sarajevo. Dans l'un de ces
4 deux cas, je sais qu'il y a eu quelques désagréments de la part des voisins
5 des appels téléphoniques, ce genre de choses. Cela s'est passé tout à fait
6 au début. J'ai fait partie à un certain moment de ce que j'appellerais une
7 délégation représentant la population qui a discuté avec eux, et à l'issue
8 de cette discussion cette solution d'un échange temporaire de maisons a été
9 considéré comme la meilleure solution car chacun pouvait constater que le
10 conflit allait devenir plus sérieux, qu'il y aurait des victimes et qu'à
11 partir d'un certain moment il serait plus difficile de garantir la sécurité
12 des habitants.
13 Q. Ma deuxième question porte sur certains renseignements personnels vous
14 concernant pendant le conflit.
15 Avez-vous participé aux combats, qui ont eu lieu à Otes et à d'autres
16 endroits, les combats dont le Dr Karadzic vous a parlé et dont il est dans
17 les documents qu'il vous a soumis ?
18 R. Très concrètement, je n'ai pas participé directement à ces combats. Un
19 peu par hasard, le premier jour de ces combats pour la prise d'Otes, j'ai
20 été muté à la caserne de Butile, et avant cela, alors que je patrouillais,
21 je n'ai pas eu à combattre car les plus gros des combats étaient terminés.
22 Il y a eu quelques escarmouches, quelques échanges de feu, mais je
23 n'appellerai pas tout cela de véritable combat, car je n'ai vu aucun soldat
24 en face de moi, à ce moment-là.
25 Q. Avez-vous eu connaissance de la planification de certaines attaques ou
26 de certaines contre-attaques ?
27 R. Personnellement, je n'ai rien su qui soit de nature militaire, car tous
28 les hommes dans mon voisinage qui étaient membres de mon unité ont
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1 participé à ces combats, et savaient qu'il se passerait quelque chose. Donc
2 les renseignements dont je disposais étaient ce que j'appellerais des
3 renseignements officieux. Chacun semblait savoir que quelque chose allait
4 se passer dans l'avenir. Ces renseignements provenaient de mes camarades.
5 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président, j'en ai
6 terminé de mes questions supplémentaires.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie.
8 Monsieur Soja, nous sommes arrivés aux termes de votre déposition. Au nom
9 du Tribunal et de la Chambre de première instance, je tiens à vous
10 remercier d'avoir fait un tel voyage pour venir témoigner ici. Vous êtes
11 maintenant livre de vous retirer.
12 [Le témoin se retire]
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous allons quelques instants passer à
14 huis clos partiel.
15 [Audience à huis clos partiel]
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5 [Audience publique]
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] L'audience est à présent suspendue
7 jusqu'à mardi prochain, et mardi, l'audience commencera l'après-midi,
8 c'est-à-dire à 14 heures 15.
9 --- L'audience est levée à 10 heures 20 et reprendra le mardi 5 octobre
10 2010, à 14 heures 15.
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