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1 Le lundi 12 mars 2012
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 02.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bonjour à tous.
7 Oui, Madame Uertz-Retzlaff, bonjour à vous.
8 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Bonjour. Je voudrais vous présenter
9 un nouveau membre du bureau du Procureur. Il s'agit de M. Matteo Costi, et
10 vous le verrez fréquemment ici.
11 JUGE KWON : [interprétation] Bonjour, M. Costi.
12 Le témoin peut maintenant prononcer la déclaration solennelle, s'il
13 vous plaît.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
15 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci, Madame Ristic. Veuillez vous
17 asseoir et vous mettre à l'aise, s'il vous plaît.
18 LE TÉMOIN : SLAVICA RISTIC [Assermentée]
19 [Le témoin répond par l'interprète]
20 M. NICHOLLS : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,
21 Messieurs les Juges.
22 Interrogatoire principal par M. Nicholls :
23 Q. [interprétation] Bonjour, Mme Krstic. Comme je l'ai dit, j'espère que
24 je ne vous poserai pas beaucoup de questions. Je vais vous parler
25 brièvement de votre entretien, et ensuite, je vous poserai des questions de
26 suivi, d'accord ?
27 R. Oui.
28 Q. Maintenant, vous souvenez-vous que, vous et moi, nous sommes rencontrés
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1 en avril 2009, pour la première fois, et nous avons donc enregistré votre
2 entretien par vidéo ?
3 R. Oui.
4 Q. Quelques questions concernant cet entretien; est-ce que vous avez
5 examiné la transcription de cet entretien ?
6 R. Oui.
7 Q. Récemment à La Haye, vous m'avez dit qu'il y avait une erreur, qui
8 était mentionnée que Tom Fleming était un membre fondateur de la société en
9 question. C'est à la page 13, n'est-ce pas ?
10 R. Oui.
11 Q. Merci. Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, après examen de la
12 transcription, est-ce que ces deux transcription reflètent fidèlement ce
13 que vous avez dit dans l'entretien ?
14 R. Oui, pour l'essentiel, c'est exact, avec quelques petites finitions à
15 apporter du fait de l'impossibilité de traduire de façon tout à fait fidèle
16 j'imagine que ceux qui sont occupés du compte rendu n'ont pas pu comprendre
17 l'énoncé de certains noms. Mais pour l'essentiel, ce que je voulais dire a
18 bien été saisi, oui.
19 Q. Très bien. Merci. Si l'on vous posait des questions sur les mêmes
20 sujets aujourd'hui, est-ce que vous apporteriez les mêmes réponses, peut-
21 être pas mot à mot ?
22 R. Probablement. Mais je précise que au bout de trois ans, les souvenirs
23 que j'en ai ne sont pas aussi bons que ceux que j'en ai gardés en 2009.
24 Q. Merci.
25 M. NICHOLLS : [interprétation] Avec ceci, Monsieur le Président, je
26 voudrais verser le document 22375 [comme interprété].
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Ristic, est-ce que l'entretien a
28 été fait en anglais ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, en anglais.
2 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Que voulait dire qu'il était impossible
3 de traduire certains éléments ?
4 LE TÉMOIN : [interprétation] Puis-je parler en anglais ?
5 M. NICHOLLS : [aucune interprétation]
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Je peux répondre dans la même langue que la
7 langue de la question, ça évitera l'interprétation.
8 La personne, qui faisait la transcription, ne pouvait pas comprendre
9 exactement tous les éléments. Par exemple, ils ont traduit l'abréviation
10 SRZA au lieu de SRCA. Il s'agissait en fait du Comité des Réfugiés serbes
11 en Arizona, et puis mon lieu de naissance est Ljuta, et c'est autre chose
12 qui a été consigné dans cette transcription. Donc il est possible qu'ils ne
13 m'aient pas entendu exactement ou ils n'ont pas entendu exactement les
14 noms, les abréviations de certaines questions.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
16 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous écoutez l'anglais dans
18 vos écouteurs ?
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Je peux entendre ce qui se dit dans le
20 prétoire. Je n'ai pas entendu qui que ce soit parler serbe pour l'instant.
21 Mais dites-moi comment vous voulez que je réponde.
22 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Cet entretien sera donc versé au
23 dossier.
24 M. LE GREFFIER : [interprétation] P4556.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci.
27 Q. Madame Ristic, est-ce que vos écouteurs vous conviennent ? Est-ce que
28 c'est confortable ?
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1 R. Oui, oui, tout va bien.
2 M. NICHOLLS : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Messieurs les
3 Juges, est-ce que je pourrai également parler des pièces associées ?
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce qu'il y a des objections au
5 versement de ces pièces ? Je crois qu'au total, il y en a quatre, n'est-ce
6 pas ?
7 M. NICHOLLS : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président. En fait
8 la pièce 14058A est composée maintenant de cinq photos. J'ai enlevé celles
9 qui n'étaient pas utiles.
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] -- trois.
11 Je suppose qu'il n'y a pas d'objection ?
12 M. ROBINSON : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Alors nous allons tous les verser
14 au dossier; est-ce que l'on pourrait les donner des cotes dès maintenant ?
15 M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document de la liste 65 ter, 14058A
16 recevra la cote P4557; 14398, P4558; et 23557, P4559.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
18 M. NICHOLLS : [interprétation] Mes excuses. Il y a un autre le document, le
19 document de la liste 65 ter, 14059, dont je demanderais le versement
20 ultérieurement. Il s'agit de deux photos supplémentaires.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je crois que je l'avais oublié, donc on
22 peut peut-être également le verser au dossier.
23 M. LE GREFFIER : [interprétation] P4560.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que ceci a été également couvert
25 dans l'entretien, et de manière inséparable et indispensable ?
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, vous avez raison. Nous l'avons obtenu
27 par le truchement d'un autre témoin, mais ils vont être abordés. Donc je
28 vais en parler de toute façon.
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1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Alors très bien. Nous allons donc les
2 verser au dossier.
3 M. NICHOLLS : [interprétation] Je vais donner lecture du résumé du témoin
4 que les interprètes n'ont pas reçu.
5 Slavisa Ristic était née en Serbie. Elle a immigré en Amérique du nord en
6 1985. Mme Ristic a commencé à travailler au début de l'année 1990, pour
7 prêter assistance aux réfugiés venant du conflit de Bosnie-Herzégovine et
8 de la région, personnes qui arrivaient aux Etats-Unis et qui avaient besoin
9 d'aide. En 1994, elle est devenue active dans une organisation qui se
10 consacrait à promouvoir des messages plus équilibrés dans les médias au
11 sujet du conflit qui faisait rage en ex-Yougoslavie. En juillet 1995, Mme
12 Ristic était en vacances en Serbie, rendait visite à des membres de sa
13 famille. Le 12 juillet, elle s'est rendue de Belgrade à Jahorina, avec MM.
14 Trifkovic et Tomo Premovic. Ils sont arrivés tard dans la soirée, à
15 Jahorina, c'est-à-dire le 12 juillet.
16 Le lendemain, dans l'après-midi, c'est-à-dire le 13 juillet, Mme Ristic, M.
17 Trifkovic et M. Premovic ont rencontré le président Karadzic dans son
18 bureau à Pale. Durant la réunion, le général Ratko Mladic a appelé M.
19 Karadzic et a parlé avec un haut-parleur branché au président Karadzic, et
20 Mme Ristic a pris des photos de cet appel téléphonique. Le général Mladic a
21 fait état de la chute de Srebrenica. La ligne téléphonique était mauvaise
22 et il a été difficile en fait d'obtenir la connexion et c'était difficile
23 d'entendre les échanges. Mais la conclusion à l'issue de cet appel
24 téléphonique est qu'il en était fini de Srebrenica, et que tout était
25 terminé.
26 Le lendemain, tard dans la soirée, le 14 juillet, Mme Ristic et M.
27 Trifkovic ont rencontré M. Karadzic -- ou le président Karadzic encore une
28 fois dans ses bureaux, et ils ont regardé la télévision pour regarder les
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1 informations. Le lendemain, Mme Ristic et M. Trifkovic sont rentrés en
2 Serbie. Ceci conclut le résumé.
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Est-ce que je peux apporter une correction ?
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, mais ce résumé de toute façon ne
5 constitue pas votre déposition.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis née en Bosnie, à Ljuta, à proximité de
7 Konjic.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
9 M. NICHOLLS : [interprétation]
10 Q. Merci. Désolé pour cette erreur. Quelques questions maintenant, Madame
11 Ristic. Pouvez-vous, tout d'abord, nous dire, votre parcours, les diplômes
12 que vous avez reçus, et cetera.
13 R. J'ai un diplôme de sociologie et une maîtrise en sciences politiques.
14 Q. Quand avez-vous reçu ces diplômes ?
15 R. A l'Université de Nis et l'Université de Belgrade.
16 Q. Pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre votre profession actuelle ?
17 R. Je travaille pour une société commerce électronique. Je suis vice-
18 présidente responsable des activités. Nous vendons des biens de
19 consommation liés au secteur de l'électronique et nous sommes basés à
20 Phoenix en Arizona, et une partie de mes activités se fait en Serbie et au
21 Royaume-Uni.
22 Q. Merci. Je voudrais maintenant revenir à la réunion avec M. Karadzic, le
23 13 juillet. Je ne vais pas l'afficher maintenant, mais vous vous souvenez
24 que nous avons consulté le carnet de rendez-vous, Madame Ristic, n'est-ce
25 pas ?
26 R. Oui.
27 Q. Cela reflète que la réunion a eu lieu de 17 heures, environ 18 heures
28 40; est-ce que c'est exact ?
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1 R. Oui.
2 M. NICHOLLS : [interprétation] Pour vous, Monsieur le Président, Madame,
3 Messieurs les Juges, c'est à la page 91 de la version sur le prétoire
4 électronique du carnet de rendez-vous.
5 Q. Je voudrais maintenant vous poser quelques questions, Madame Ristic, en
6 ce qui concerne cet appel téléphonique. Dans votre déclaration, vous en
7 avez parlé aux pages 34 à 41, là, c'était pour la première partie d'un
8 entretien, et puis page 47, vous avez parlé de la deuxième partie d'un
9 entretien, c'est à la page 47, mais en fait, c'est la page 2 de la deuxième
10 partie qui est en fait la page 50 sur le système de prétoire électronique.
11 Vous avez décrit comment le président Karadzic attendait cet appel
12 téléphonique et que la liaison était difficile, elle était mauvaise et
13 lorsque la liaison a pu être obtenue il y avait beaucoup de fritures sur la
14 ligne et vous avez pris les photos de cette conversation.
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait afficher la photo
16 14058A, s'il vous plaît ? Cette photo porte maintenant la cote P4557.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, ce n'est pas la photo en question.
18 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait passer à la page 3
19 du système de prétoire électronique, s'il vous plaît ?
20 Q. Très bien. Est-ce que c'est la photo que vous avez prise& ?
21 R. Oui.
22 Q. Est-ce que vous pourriez nous décrire rapidement ce que nous voyons sur
23 cette photo ?
24 R. Lorsque j'ai dit que le Dr Karadzic voulait obtenir une liaison
25 téléphonique, je n'ai pas dit qu'il attendait parce que je ne savais pas à
26 quoi il s'attendait. Je ne peux pas dire qu'à l'époque, je savais qu'il
27 attendait un appel téléphonique du général Mladic. J'ai simplement été
28 témoin du fait que les lignes téléphoniques ne fonctionnaient pas bien et
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1 que cela l'énervait passablement, à savoir qu'il ne pouvait pas parler aux
2 personnes à qui il voulait parler, mais je ne sais pas quels étaient les
3 interlocuteurs à l'époque. Mais cette photo a été prise lorsque la liaison
4 a été obtenue, il écoutait son interlocuteur qui était à l'autre bout de la
5 ligne.
6 Q. [aucune interprétation]
7 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
8 M. NICHOLLS : [interprétation] Pourrait-on passer à la page suivante, s'il
9 vous plaît ?
10 Q. Pourriez-vous nous dire ce que nous voyons ici ?
11 R. Il s'agit du Dr Karadzic et du Dr Trifkovic qui écoutent donc cette
12 conversation téléphonique.
13 Q. D'accord.
14 R. [aucune interprétation]
15 Q. Il s'agit de cette conversation téléphonique comme vous l'avez précisé
16 lors de votre entretien avec le général Mladic, n'est-ce pas ?
17 R. Oui.
18 Q. -- et c'était avec -- le haut-parleur ?
19 R. Oui.
20 Q. J'aimerais savoir combien de temps la conversation téléphonique a duré
21 une fois que la liaison a été obtenue ?
22 R. Quelques minutes, je ne dirais plus de cinq.
23 Q. Merci. Est-ce que vous avez reconnu la voix du général Mladic --
24 R. Non, de toute façon, je ne pourrais pas reconnaître la voix du général
25 Mladic parce que je ne me souviens pas entendu parler. Mais, de toute
26 façon, je ne pouvais pas vraiment entendre compte tenu du fait que nous
27 étions autour de cette table de conférence on ne pouvait pas vraiment
28 entendre ce qui se disait au niveau des haut-parleurs parce qu'il y avait
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1 beaucoup de fritures sur la ligne, la ligne n'était vraiment pas bonne.
2 Q. Vous avez dit, durant votre entretien avec nous, que la conclusion
3 était qu'il en était terminé de Srebrenica, n'est-ce pas ?
4 R. Oui.
5 Q. [aucune interprétation]
6 R. Je ne me souviens plus qui a dit cela. Mais c'est ce qui a été dit.
7 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait maintenant afficher
8 le document de la liste 65 ter 14059, c'est une des autres photos.
9 Q. Je vais vous montrer un certain nombre d'autres photos, Madame Ristic.
10 Pourriez-vous nous dire ce que vous voyez sur cette photo ?
11 R. Il s'agit du Dr Karadzic avec un combiné téléphonique et il est assis
12 autour de cette table de conférence avec le Dr Trifkovic à côté de lui.
13 Q. Est-ce qu'il s'agit du même appel téléphonique ?
14 R. Non.
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait passer à la page
16 suivante, en fait, c'est le verso de cette photo ?
17 Q. Nous voyons l'inscription "Pale, juillet 13/95." Pourriez-vous nous
18 dire qui a écrit cela ?
19 R. C'est moi.
20 Q. Est-ce que vous avez pris cette photo ?
21 R. Oui.
22 Q. Est-ce que vous l'avez donnée à quelqu'un ?
23 R. Je crois qu'il s'agit de mon exemplaire mais, en même temps, j'avais
24 fait tirer d'autres exemplaires que j'avais envoyé directement à Tom
25 Premovic ou que j'avais envoyé au Dr Trifkovic, qui a ensuite les a envoyés
26 à M. Premovic.
27 Q. Merci.
28 M. NICHOLLS : [interprétation] Peut-on passer à la page suivante, s'il vous
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1 plaît ?
2 Q. Nous voyons le Dr Trifkovic et le président Karadzic. Pouvez-vous nous
3 dire qui sont les deux autres personnes sur la photo ?
4 R. A la gauche du Dr Karadzic, il s'agit de M. Premovic et à côté de lui à
5 l'arrière plan, il s'agit de M. Krajisnik.
6 Q. Merci.
7 M. NICHOLLS : [interprétation] Peut-on passer à la page suivante qui est le
8 verso de cette photo ?
9 Q. Même question.
10 R. Oui, il s'agit de mon écriture. C'est moi qui ai pris la photo et, à
11 l'époque, où nous avons eu notre entretien, je ne disposais pas de ces
12 exemplaires. Je crois que nous les avons obtenus de M. Premovic.
13 Q. Merci.
14 M. NICHOLLS : [interprétation] J'aimerais verser ces photos.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, nous avons déjà donné des cotes à
16 ces photos.
17 M. LE GREFFIER : [interprétation] C'était la cote P4560.
18 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que je pourrais maintenant revenir au
19 document de la liste 65 ter 14058A, la dernière page sur le système de
20 prétoire électronique ? Il s'agit de la pièce P4557, pour être plus précis.
21 Q. Pour être clair, pourriez-vous nous dire qui a apparaît sur cette
22 photo, à quelle date elle a été prise, et ce qui se passe ?
23 R. Cette photo a été prise le 14, peut-être même le 15 juillet, au début,
24 très tôt le matin, parce que c'était très tard dans la nuit ou très tôt le
25 matin, et c'est moi-même et le Dr Karadzic.
26 Q. Là, vous regardez la télévision - j'espère qu'on m'accusera pas de
27 poser une question directrice ?
28 R. C'est exact.
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1 Q. Toutes les photos que nous avons vues, y compris celles-ci ont été
2 prises dans son bureau à Pale, n'est-ce pas ?
3 R. C'est exact.
4 Q. Merci. Je n'ai pas d'autres questions à vous poser pour l'instant.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.
6 Madame Ristic, votre déposition dans le cadre de cet interrogatoire
7 principal a été versée au dossier plutôt que d'avoir posé les questions on
8 vous a donc -- on a repris les questions que vous aviez couchées sur
9 papier. C'est maintenant M. Karadzic qui va vous poser des questions dans
10 le cadre de son contre-interrogatoire.
11 Que vous parlez la même langue, assurez-vous de faire des pauses entre les
12 questions et les réponses.
13 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, c'est à vous.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bonjour, Excellences. Bonjour à tous et à
16 toutes.
17 Contre-interrogatoire par M. Karadzic :
18 Q. [interprétation] Bonjour, Madame Ristic.
19 R. Bonjour.
20 Q. Je tiens vous remercier d'avoir accepté de rencontrer mon conseiller.
21 J'espère que ça nous aidera à effecteur de façon bonne et rapide ce contre-
22 interrogatoire.
23 L'INTERPRÈTE : Le témoin a répondu tout de suite et l'interprète n'a pas
24 entendu.
25 M. KARADZIC : [interprétation]
26 Q. Est-ce que vous avez gardé le souvenir du fait que, ce jour, le 13, on
27 avait dit que quelque chose était terminé suite à quoi je me suis détenu et
28 j'étais de bonne humeur. Vous avez consigné le fait qu'on m'avait dit que
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1 Srebrenica c'était terminé.
2 R. Comme je l'ai déjà dit, je n'arrive pas à me souvenir de l'identité de
3 la personne qui a prononcé cela, mais c'est ce que j'ai gardé en mémoire.
4 Quelqu'un avait dit que c'était terminé avec Srebrenica, que l'affaire
5 était close. C'est ce que j'ai cru comprendre : c'est que les opérations
6 militaires liées à Srebrenica étaient terminées.
7 Q. Merci.
8 R. Je vous en prie.
9 Q. Etant donné que l'armée serbe est entrée à Srebrenica le 11, est-ce que
10 cela pouvait se rapporter à des informations nouvelles disant que les
11 combats autour de Srebrenica ou à l'extérieur de Srebrenica venaient de
12 finir, de se terminer ou de diminuer en haut -- importance ?
13 R. Cela se peut. Je n'ai pas eu connaissance du fait que Srebrenica, à ce
14 moment-là, était tombé. Je ne sais pas comment on définit la chose -- chute
15 de Srebrenica le 11, parce qu'étant donné que nous avions voyagé le 12 et
16 étant donné l'ambiance que nous avons pu constater dans le courant de notre
17 voyage, ça ne nous laissait pas comprendre ou entendre qu'il y avait
18 quelque chose de très, très important à se produire sur le plan militaire à
19 quelques 60 ou 70 kilomètres seulement plus au sud. Ce qui fait que, moi,
20 j'ai cru comprendre que Srebrenica était tombée, mais qu'on venait de
21 terminer les opérations militaires, à ce moment-là. Etant donné maintenant
22 la perspective actuelle, il se peut fort bien que cela ait eu trait à ce
23 que vous venez de nous dire, à savoir qu'il y avait eu des opérations
24 militaires qui traînaient encore, qui étaient encore en cours et que cela
25 venait à ce moment-là justement de se terminer.
26 Q. Merci. J'attends l'interprétation et je vous demande à vous aussi de
27 patienter et d'attendre la fin de l'interprétation.
28 R. Certainement.
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1 Q. Je crois que vous avez probablement remarqué qu'il pourrait y avoir un
2 problème si on nous proposait plusieurs solutions, quelle solution
3 accepter. Est-ce que vous aviez compris que je considérais que la paix
4 était plus tangible et que la guerre risquait de se terminer très
5 prochainement ?
6 R. La façon dont j'ai compris ceci, c'est le fait que avec la chute de
7 Srebrenica, la Republika Srpska avait montré que si la FORPRONU ne pouvait
8 pas -- ou si les forces internationales n'étaient pas à même d'assurer des
9 zones sécurisées, des zones protégées, donc, et si l'armée de la Republika
10 Srpska devait défendre son peuple à l'égard des intrusions de forces
11 musulmanes dans les villages avoisinants, si on a donc montré qu'il y avait
12 possibilité de surmonter le problème par des moyens militaires, cela
13 finirait par faire en sorte que la communauté internationale vienne à
14 comprendre que la partie serbe était aussi tout à fait capable de se battre
15 et que cela pouvait conduire à une situation où l'on se pencherait avec
16 plus de sérieux sur l'éventualité de négociations de paix et sur la
17 possibilité de trouver une solution pacifique au conflit.
18 Q. Merci.
19 R. Je vous en prie.
20 Q. Pendant cette conversation du 13, est-il exact de dire que vous n'avez
21 pas eu d'indication ou de sentiments qui montreraient que quelqu'un allait
22 être expulsé de Srebrenica, évacué ou déplacé. Il n'en a pas été question
23 du tout, n'est-ce pas ?
24 R. Non, au contraire. En rouant après le passage frontière à proximité de
25 Zvornik en direction de Milici, nous avons vu des autocars garés -- des
26 autocars vides de garés sur le côté. C'était plutôt inhabituel, mais nous
27 autres -- enfin personne d'entre nous ou moi, du moins, nous n'avions pas
28 compris ce que cela voulait dire. Lorsque nous sommes venus dans votre
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1 bureau et que la conversation s'est poursuivie après vos échanges
2 téléphoniques que vous avez effectués, à ce moment, l'un des sujets abordés
3 était celui de parler de la nécessité de tenir compte des civils, et il ne
4 fallait commettre aucune erreur, ne pas autoriser, ne pas permettre à
5 quiconque de faire quoi que ce soit de préjudiciable pour un parti serbe,
6 en anglais, "consequences."
7 L'INTERPRÈTE : Le témoin cherche le mot en serbe. Karadzic lui souffle
8 "[inaudible]," ce qui veut dire conséquence. Le témoin enchaîne.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Le jour d'avant, dans le bureau du Dr
10 Koljevic, il a été question d'un déplacement de sa part vers Srebrenica
11 pour qu'il s'assure du fait qu'avec les civils, tout se passait bien. J'ai
12 compris ultérieurement, au sujet de ces autocars, que nous avions vus sur
13 la route. Ce n'était pas le fait de -- d'expulser les gens, de les faire
14 partir par la force, mais de fournir la possibilité à ceux qui voudraient
15 s'en aller d'avoir un moyen de transport jusqu'au point où ils voulaient se
16 rendre. La situation chez nous était de nature à faire que aucun groupe
17 ethnique ne reste sur son -- à sa place, dans sa localité, lorsqu'il y a eu
18 une autre -- un autre groupe ethnique à assurer le pouvoir. Donc, il était
19 normal de s'attendre à ce qu'une bonne partie de cette population musulmane
20 de Srebrenica vienne à souhaiter de s'en aller de là pour partir ailleurs.
21 Mais dire qu'il a été question d'une expulsion forcée, ça, non.
22 Q. Merci. Vous avez vu, Koljevic avait décidé d'y aller. Est-ce que vous
23 auriez remarqué chez le Pr Koljevic une inquiétude quelconque pour ce qui
24 est de la possibilité de voir survenir des vengeances individuelles, des
25 manifestations de haine ou des antagonismes à l'extrême. Est-ce que --
26 quelle a été sa préoccupation principale ?
27 R. Je ne sais pas que c'était que cette préoccupation principale chez lui,
28 mais le fait est qu'il a ressenti la nécessité d'y aller, de s'assurer des
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1 choses et de veiller, en quelque sorte aussi, à ce qu'il n'advienne rien
2 des civils. Ça montre que la possibilité de voir survenir des vengeances
3 était là. Il était conscient de la possibilité de voir survenir des
4 incidents et il a estimé que sa présence serait peut-être nécessaire pour
5 empêcher ce genre de choses.
6 Q. Je voudrais, à la ligne 8, page 15, l'on rectifie où on n'a pas bien
7 consigné. Avez-vous bien dit, Madame, que s'agissant d'expulsions forcées,
8 vous avez dit "non" ? Alors vous vouliez dire qu'il n'y a pas été question
9 de ça.
10 R. Absolument pas [comme interprété]. Il n'a pas été question d'expulsions
11 forcées, non.
12 Q. Merci.
13 R. Je vous en prie.
14 Q. Avez-vous eu une impression -- est-ce que vous connaissiez déjà M.
15 Koljevic et est-ce que vous êtes d'accord pour dire que c'était quelqu'un
16 de chaleureux d'un humaniste et que c'était quelqu'un de tout à fait
17 propice pour le respect de -- des nécessités du rejet des civils dans les
18 trois communautés ethniques ?
19 R. Moi, le Pr Koljevic, je l'ai vu pour la première fois, j'ai fait sa
20 connaissance à quelques heures à peine avant d'entrer dans votre bureau à
21 vous. Je ne peux pas, donc, vous donner une explication approfondie de sa
22 personnalité de son caractère ou une impression -- celle que j'ai eu
23 d'impression, c'est que c'était quelqu'un de -- c'était une personne
24 aimable qui était très soucieuse de tout un chacun. C'était quelqu'un qui
25 n'hésitait pas du tout à se déplacer vers des territoires où il y avait les
26 opérations militaires pour être tout à fait sûrs que -- du fait que la
27 population musulmane ne souffrirait ou ne subirait rien de mal.
28 Q. Merci.
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1 R. Il n'y a pas de quoi.
2 Q. Pendant ces deux journées-là, est-ce qu'il y a eu des indices ou des
3 conversations qui se seraient rapportées à des prisonniers de guerre, soit
4 qu'il y a déjà eu des prisonniers ou qu'on pensait qu'il y en aurait ? Ou
5 est-ce qu'on a envisagé des exécutions ?
6 R. En ma présence, ce type de conversations ne s'est pas produit. Donc je
7 ne peux pas dire que j'ai été témoin d'échanges quels qu'ils soient au
8 sujet des prisonniers ou des -- d'échanges des personnes ayant un statut de
9 prisonnier.
10 Q. Merci. Compte tenu de ce sujet qu'on vient d'aborder, comment avez-vous
11 compris les opinions des personnes que vous avez rencontrées, moi, Koljevic
12 et les autres ? Est-ce que, partant des positions que nous exprimions, il
13 se dégageait une attitude hostile à l'égard des prisonniers ou à l'égard
14 des Musulmans ou ceux qui n'avaient pas pris des armes, les gens qui
15 étaient inoffensifs ? Est-ce que vous avez pu sentir qu'il se passait
16 quelque chose ou qu'il allait se passer quoi que ce soit de criminel ?
17 R. Comme je l'ai déjà dit dans ma déclaration vidéo recueillie par la
18 Phoenix, je n'arrive pas à me souvenir de -- des mots prononcées par tout
19 un chacun. Je ne me souviens pas de chaque détail. Ce dont je me souviens,
20 c'est le sentiment d'être tout à fait fière et satisfaite du sujet, du ton
21 que prenait la conversation dans votre bureau, parce qu'il a été énormément
22 question de veiller à la nécessité pour la partie serbe de ne faire aucune
23 erreur, absolument aucune erreur quand il s'agit de la population
24 musulmane. C'est ce qui fait que vu de la perspective actuelle, il me
25 semble très illogique et je peux très difficilement établir un lien entre
26 l'ambiance de cette conversation et les sujets abordés entre vous et nous
27 avec ce qui s'est produit ultérieurement au niveau de Srebrenica, pour ce
28 qui est notamment des prisonniers.
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1 Q. Merci. Qu'avez-vous entendu et quand au sujet des événements survenus
2 après la libération de Srebrenica ? Quand l'avez-vous -- en avez-vous
3 entendu parler, de quelle façon et dans quelle mesure ?
4 R. Une fois que nous avons quitté Pale pour passer par Belgrade et aller à
5 Nis -- mais je vais vous expliquer d'abord une chose. J'étais venue en
6 vacances avec deux enfants qui n'étaient pas allés dans le pays pendant
7 neuf ans. Je les ai littéralement laissés là-bas et je suis allée le jour
8 d'après à -- pour Belgrade -- je suis allée à Belgrade. Je les ai laissés à
9 mes parents -- chez mes parents. Mes enfants avaient du mal à parler le
10 serbe au bout de neuf ou dix ans de séjour à l'étranger, ce qui fait que
11 quand que je suis revenue, la deuxième partie de mon séjour en Serbie, ça a
12 été consacré à la famille et aux enfants. Les enfants n'étaient pas
13 contents du -- de mon absence, alors je n'ai pas regardé la télévision, je
14 n'ai pas eu l'opportunité d'être informée de ce qui se passait. Ça fait que
15 les premières informations relatives à Srebrenica, je ne les ai obtenues
16 que lorsque je suis rentrée -- revenue en Arizona.
17 Q. Merci. Est-ce que vous étiez satisfaite de la présentation dont la
18 partie serbe a été montrée dans les médias ? Est-ce que vous avez cru, à ce
19 moment-là, à ce qu'on diffusait ?
20 R. Etant donné l'expérience qu'est la mienne pour ce qui est des médias
21 occidentaux concernant la façon dont on a présenté -- dont on a dépeint la
22 partie serbe, je dirais qu'au début, très simplement, je ne pouvais pas y
23 croire. Je pensais que c'était l'une des présentations en noir et en blanc
24 : Attaquons-nous aux Serbes pour telle et telle raison. Après mon séjour à
25 Pale, tout simplement, j'ai trouvé impossible de croire à la possibilité
26 que quelqu'un ait pris une décision -- décision de faire telle chose, de
27 commettre telle chose. Pas du moins les personnes que j'avais rencontrées à
28 Pale.
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1 Q. Merci. Vous avez vécu et vous vivez depuis longtemps, je dirais, dans
2 un monde démocratique. Vous entretenez de bonnes relations avec notre
3 diaspora et vous avez des contacts avec des personnes éminentes au niveau
4 d'autres communautés. Vous connaissez le Dr Hatchett, vous avez connu Sir
5 Alfred Sherman de la Grande-Bretagne, M. Fleming aussi, et cetera.
6 Alors est-ce que, de votre avis, quel -- est-ce que vous pouvez me dire
7 comment on percevait notre partie à nous en Bosnie, et ce, pour ce qui est
8 de ces personnalités éminentes en particulier ?
9 R. Le Dr Hatchett, Sir Alfred Sherman, le Dr Trifkovic, moi-même et Danica
10 Oparnica, nous sommes des membres fondateurs de cette fondation de Lord
11 Byron -- excusez-moi, j'ai commencé à répondre en anglais.
12 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il n'y a pas de problème. Vous pouvez
13 parler la langue que vous voulez.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Alors ces, gens-là, ce sont des gens qui se
15 sont joints à nous et ils ont créé cette fondation de Lord Byron pour les
16 études balkaniques, parce qu'ils étaient irrités tout autant que nous par
17 la façon dont le conflit et le -- et la décentralisation de la Yougoslavie
18 avait été présenté par les médias occidentaux. La fondation de Lord Byron,
19 du Dr Hatchett, Sir Alfred Sherman et autres personnes qui se sont jointes
20 à nous, depuis, c'était de fournir un contexte historique pour tout ce qui
21 se passait, passer par des voies académiques, par les universités et les
22 médias pour fournir une présentation équilibrée de la situation de la
23 guerre et de cette désintégration de la Yougoslavie.
24 Q. Merci. Je ne sais pas si vous le savez, mais Sir Alfred Sherman, après
25 avoir été conseillé de Margaret Thatcher et après avoir fait ma
26 connaissance, il était devenu mon conseiller à moi aussi ?
27 R. Oui, je le sais.
28 Q. Justement je voudrais vous demander : Quelle est l'image que les gens
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1 se sont faites de nous, de moi, enfin ces gens que vous avez énumérées ceux
2 qui ont fait ma connaissance et ceux qui venaient sommes-nous assez souvent
3 ? Parce que M. Hatchett était venu aussi … ?
4 R. Je sais, oui. Je sais que le Pr Hatchett était venu à plusieurs
5 reprises à Pale. Il a essayé d'aider autant que faire se pouvait pour ce
6 qui était de formuler les positions de la Republika Srpska et pour faire
7 véhiculer ces positions à l'attention des gouvernements étrangers et à
8 l'attention des médias. L'une des raisons pour lesquelles j'ai fait ce
9 voyage en compagnie du Dr Trifkovic, c'est -- des débats permanents entre
10 le Dr Trifkovic et moi-même, où lui exprimait ses frustrations pour ce qui
11 est de voir la partie serbe incapable d'articuler des positions claires et
12 de faire en sorte que ces positions et ces idées qui étaient susceptibles
13 de protéger les intérêts serbes, fait en sorte que se soient positionnées
14 de bonne façon pour que les médias occidentaux en prennent connaissance. Il
15 a toujours dit que chez nous et il avait à l'esprit la Republika Srpska, il
16 y avait quelque chose qui clochait, parce que le bras gauche ne savait pas
17 ce que faisait le bras droit, il y avait des tensions entre la direction
18 civile et la direction militaire. Et c'était là l'une des raisons pour
19 lesquelles un message clair ne pouvait pas être transmis.
20 Un deuxième volet de cette frustration dont il a parlé, c'est le fait que
21 très souvent la direction de la Republika Srpska avait des points de vue
22 naïfs vis-à-vis de la situation, en s'attendant à ce qu'au travers de
23 négociations de paix ont viennent à répondre aux besoins de la partie serbe
24 pour surmonter de cette façon-là la situation du conflit armé. Alors, comme
25 nous nous sommes trouvés en même temps en Serbie, il m'a dit : "Allez.
26 Viens avec moi. Tu va faire la connaissance de ces gens et du comprendras
27 qu'un certain degré d'idéalisme et de naïveté est présent là-bas. Et que je
28 n'arrive pas à faire surmonter les choses pour leur faire comprendre ce
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1 qu'il fallait faire quant à la façon de promulguer les idées serbes et de
2 présenter les besoins de la partie serbe pour que tout ceci soit placé
3 auprès des médias occidentaux et auprès aussi des gouvernements
4 occidentaux.
5 Q. Merci. Etant donné la force ou la puissance qui était entre les mains
6 de Margaret Thatcher, vous avez pour vous rendre compte du fait que des
7 conseils analogues à cette petite Republika Srpska ont été dispensés par
8 feu Sir Alfred, vous pensiez que nous ne voulions pas vaincre, nous
9 voulions juste nous sauver et attendre que le temps se passe pour trouver
10 une solution pacifique ?
11 R. Je ne sais vraiment pas quels ont été les conseils qui vous ont été
12 dispensés par ce Alfred Sherman. Le fait est que la partie serbe n'avait
13 pas eu une approche correcte et une solution correcte pour ce qui est de
14 ces relations publiques, c'est "Publics relations," indépendamment de la
15 nature de vos véritables intentions. Ces intentions et ces idées n'ont pas
16 été présentées de façon adéquate au public du monde occidental.
17 Q. Merci. Est-ce que vous avez pu voir que nous étions en train de gérer
18 un million cinq mille habitants avec une ligne de front de 2 000 kilomètres
19 avec 61 municipalités et que nous étions placés sous des sanctions doubles
20 et que nous étions en train de gérer les choses dans un pré sans
21 institution, sans téléphone, ou sans ligne téléphonique, sans instruction,
22 qui permettrait d'exercer cette gestion de façon appropriée ?
23 R. C'est une des impressions choquantes que j'ai ramenée de Pale. D'une
24 façon générale toute cette présidence vivait dans une espèce
25 d'environnement local - si les interprètes veulent bien m'aider - dans une
26 espèce de bulle "bulbe," en anglais - alors, d'abord a commencé par le
27 bâtiment de l'usine Famos où la présidence était installée. Il n'y avait
28 même pas de prise électrique d'installée. Tout sentait la peinture. Les
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1 téléphones ne marchaient pas, et plus ou moins, rien ne fonctionnait.
2 C'était très, très loin de l'image que je me faisais, moi, pour ce qui est
3 de l'apparence d'une présidence un Etat. C'est donc parlé de l'ambiance et
4 de la situation où était censé -- dans laquelle était censé travailler ou
5 fonctionner cette institution. C'était choquant pour moi. Je ne comprenais
6 pas comment vous arriviez à accomplir vos missions quotidiennes.
7 Q. Merci. Durant cette réunion avec le Pr Koljevic, le Pr Koljevic
8 demandait des conseils au Dr Trifkovic pour savoir comment identifier une
9 bonne solution politique, n'est-ce pas ?
10 R. Oui. Effectivement, c'était la première fois que le Dr Trifkovic
11 pouvait me dire, Je voulais bien dit. Le Dr Koljevic, durant cette
12 conversation relativement brève et informelle, a parlé au Dr Trifkovic en
13 disant notre problème, et je paraphrase ici : Hein, notre problème c'est
14 comment pouvoir reconnaître la meilleure solution pacifique. On
15 s'attendait, bien sûr, à ce que la partie serbe reçoive plusieurs solutions
16 et comment, compte tenu du fait que les choses évoluaient comme elles
17 évoluaient, compte tenu de l'atmosphère à l'époque, de l'ambiance,
18 notamment qui venait des grandes puissances, il était difficile de
19 s'attendre à n'avoir qu'une seule solution politique, et encore moins
20 plusieurs. Donc notre dilemme était de voir comment obtenir une solution
21 politique idéale.
22 Q. Ai-je raison de dire que nous avions beaucoup plus confiance dans les
23 gouvernements occidentaux que vous, qui vivez à l'ouest ?
24 R. Oui, je pense que votre confiance était tellement aveugle qu'elle
25 relevait plutôt de la naïveté. Compte tenu de la situation dans laquelle
26 vous vous trouviez, et si vous aviez eu plus d'information, vous n'auriez
27 certainement pas eu des attentes aussi optimistes.
28 Q. Merci. Est-ce que vous avez pu voir vous-même les effets dévastateurs
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1 des sanctions doubles dont faisait l'objet la Republika Srpska ? Est-ce que
2 vous avez pu voir que nos liens avec les dirigeants de la Serbie étaient
3 quasiment inexistants et que nous avions énormément de mal à nous nourrir
4 notre propre population ainsi que l'armée ?
5 R. Je suis au courant de cela. Je n'ai pas pu le voir par moi-même,
6 lorsque je me suis rendue sur place. Mais une des raisons pour lesquelles
7 je suis allée là-bas, était de voir, était pour voir comment l'aide
8 collectée auprès de nos communautés serbes dans la diaspora pouvait être
9 utilisée le mieux possible et comment leur transmettre cette aide aussi
10 idéalement que possible. A Phoenix, nous étions très actifs, et après un
11 long processus de préparatifs difficiles, nous avons pu acheminer un
12 container de médicaments qui était censé arriver en Republika Srpska, et en
13 fait, il avait probablement terminé son voyage sur le marché noir en
14 Serbie, ce qui était très décevant. La diaspora a fait des efforts,
15 malheureusement, peu organisés. Chaque communauté, chaque église orthodoxe
16 en Amérique a essayé, et nous étions tout à fait conscients de la situation
17 du peuple serbe en Republika Srpska.
18 Q. Merci.
19 R. Je vous en prie.
20 Q. Vous pensiez que -- enfin, non. Je voulais savoir si on vous avait
21 averti du fait que les routes n'étaient pas sûres; est-ce que vous aviez
22 l'impression qu'il y avait des combats qui faisaient rage entre Zvornik et
23 Vlasenica -- ou plutôt, dans la région que vous avez traversée ?
24 R. Oui. M. Premovic a dû partir plus tôt. A ce moment donné, nous nous
25 sommes rendus compte qu'il était impossible de reprendre la même route que
26 celle qui avait été empruntée à l'aller. Donc nous sommes repartis par
27 Visegrad, et je crois que le fait que les troupes musulmanes se retirent
28 par Konjevic Polje, nous a forcé à rester plus longtemps que prévu. Notre
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1 voyage de retour a été saupoudré de péripéties. En fait, ça n'a pas été une
2 mince affaire que de partir sans d'autres d'extérieur, et de rentrer en
3 Serbie.
4 Q. Merci.
5 R. Je vous en prie.
6 Q. Durant votre séjour à Pale, notamment dans mes bureaux, vous avez eu
7 l'impression qu'il y avait des opérations militaires en cours autour de
8 Zepa, n'est-ce pas ?
9 R. Oui, une des conclusions que j'ai tirées, après les conversations
10 téléphoniques que vous avez eues lorsque j'étais présente, me donnait
11 l'impression donc que Srebrenica était tombé, et que l'étape suivante
12 c'était pour Zepa.
13 Q. Merci.
14 R. Est-ce que vous avez eu l'impression que, dans les environs de Zepa,
15 les civils étaient également pris en charge; est-ce que vous avez eu
16 l'impression que les civils de Zepa ne partiraient pas ?
17 R. Je ne m'en souviens vraiment pas. Je ne me souviens pas de conversation
18 concernant Zepa mis à part le fait qu'il avait été mentionné que Zepa
19 serait l'étape suivante, c'est-à-dire que Zepa devrait être libéré. Même
20 s'il y a eu des discussions à ce sujet, je ne me souviens pas si nous avons
21 abordé des détails concernant Zepa, mis à part ce que je viens de dire.
22 Q. Merci. Est-ce exact que, durant cette conversation, cette conversation,
23 où on vous a dit que mon interlocuteur était Mladic, je n'ai pas dit grand-
24 chose, je n'ai fait pour la plupart du temps que écouter ?
25 R. Oui, oui. La ligne était très mauvaise, et je pense que le Dr Trifkovic
26 essayait également d'écouter ce qui se disait, mais on savait que la ligne
27 pourrait être coupée à tout moment.
28 Q. Merci. Est-ce que vous avez remarqué que souvent je sortais pour parler
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1 aux secrétaires parce qu'elles essayaient de me mettre en contact certaines
2 personnes, même les lignes téléphoniques ne fonctionnaient pas correctement
3 ?
4 R. Oui, c'était ce qui m'avait beaucoup surprise. Tout d'abord, dans votre
5 bureau, vous n'aviez qu'une ligne téléphonique, et les lignes étaient
6 téléphoniques étaient dans un tel état de délabrement que vous ne pourriez
7 même pas communiquer avec les personnes qui étaient les plus proches de
8 vous.
9 Q. Merci. Souvent, j'ai la possibilité de poser des questions au témoin
10 qui sont des Serbes de la diaspora, donc je vais vous poser les mêmes
11 questions. Notre diaspora qui vit dans un monde démocratique, pensez-vous
12 qu'elle a reçu des informations fiables sur ce qui a eu lieu et qui aurait
13 pu lui faire honte à cause de nous ? Dans ce monde démocratique, est-ce
14 que, de manière générale, on pensait que l'on avait adopté telle ou telle
15 approche ? Pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre quelle était la
16 perception générale nous concernant, les Serbes en Bosnie-Herzégovine ?
17 R. Je ne suis pas sûre de vous avoir compris. Je ne sais pas ce que vous
18 me demandez exactement. Est-ce que vous pouvez être plus précis ?
19 Q. Oui, je vais essayer. Est-ce que la diaspora a eu l'impression que l'on
20 faisait quelque chose de mal, mis à part le fait qu'on était naïf, comme
21 vous l'avez déjà dit, est-ce que vous avez eu d'autres informations vous
22 laissant penser autre chose ? Est-ce que vous vous êtes rendu compte que
23 nous essayons d'avoir un combat juste, de nous défendre et de nous
24 comporter de manière juste?
25 R. Tout d'abord, il est difficile de définir ceci parce qu'on n'a pas
26 vraiment de structure organisationnelle officielle et qui représente la
27 diaspora. Nous n'avons pas non plus du -- de structures qui diffusent les
28 informations ou qui prend le poux des opinions de cette diaspora. Les gens
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1 de la diaspora de aux Etats-Unis sont patriotiques. Nous vivons dans
2 différents pays. Je me considère comme une citoyenne du monde, mais je suis
3 une Serbe, une Serbe orthodoxe, et c'est ce qui me définit. Comme nous --
4 nous tous, j'ai du mal à entendre des représentations très manichéennes de
5 la situation, à savoir une description très négative de ce qu'on fait les
6 Serbes.
7 Cependant, afin de répondre à votre question concernant les
8 informations dont disposait la diaspora à votre -- à votre endroit, je peux
9 vous dire que ce n'était que les impressions positives, parce qu'on était
10 vraiment très inquiets pour vous, pour votre peuple et pour ce qui allait
11 advenir, en fin de compte, des Serbes à l'issue de cette guerre
12 malheureuse.
13 Q. Merci. Vous avez également remarqué, n'est-ce pas, que j'avais d'autres
14 activités et que, par conséquent, je ne pouvais pas avoir toute mon
15 attention consacrée à des invités sans être interrompu. Je devais être en
16 contact avec M. Zametica, avec l'ambassadeur Churkin, avec M. Krajisnik, et
17 avec d'autres. Est-ce que vous avez remarqué que j'avais dû également -
18 comment dire - j'avais plusieurs filières que je devais entretenir et que
19 mon temps était souvent entrecoupé de rencontres ?
20 R. Oui. Le 13 juillet, cette réunion a été très peu structurée, parce que
21 des gens entraient, sortaient et vous étiez énervés parce que vous ne
22 pouviez pas passer un coup de fil, parce que les lignes téléphoniques ne
23 fonctionnaient pas et puis, vous aviez deux ou trois personnes qui
24 parlaient. Donc, tout ceci était un peu confus. La situation à proprement
25 parler à la présidence, puisque c'est là que j'ai passé quelques jours,
26 était une situation très intéressante pour moi. Il y avait quelques hommes
27 armés, des gardes, mais mis à part cela, je n'ai pas vu de membres de
28 l'armée. Tout était très inhabituel et ceci sera donc différent de ce à
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1 quoi on pourrait s'attendre.
2 Q. Merci. Est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'il était difficile de
3 contrôler une situation avec une ligne de front de plus de 2 000 kilomètres
4 et compte tenu des sanctions et du chaos général qui régnait ?
5 R. Je suppose que c'était une situation très difficile à gérer et je
6 suppose que dans certains cas, c'était bien impossible.
7 Q. Merci. Vous avez mentionné quelque part que des bus n'avaient pas été
8 abordés dans la conversation et que d'après les conversations qui avaient
9 eu lieu, vous ne pourriez rien conclure à ce sujet, n'est-ce pas ?
10 R. Oui, c'est exact. Je ne me souviens pas avoir entendu des conversations
11 à ce sujet alors que nous nous trouvions dans votre bureau, conversation
12 qui aurait porté sur des bus. Je pense qu'à un moment donné, je ne m'en
13 souviens pas exactement quand, lorsque l'on parlait au Dr Trifkovic, j'ai
14 remarqué qu'il y avait des bus qui étaient proposés à la population
15 musulmane si elle souhaitait se rendre -- ou quitter --
16 L'INTERPRÈTE : -- se reprend l'interprète --
17 LE TÉMOIN : [interprétation] -- si elle souhaitait quitter Srebrenica.
18 Donc, ceux qui voulaient quitter Srebrenica le pouvaient.
19 M. KARADZIC : [interprétation]
20 Q. Merci. Donc, durant cette conversation, est-ce que vous aviez
21 l'impression que nous étions sincères, que nous ne cachions rien et que
22 nous étions un livre ouvert et que nous pouvions -- que vous pouviez poser
23 toutes les questions que vous souhaitez et que vous allez obtenir les
24 réponses.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Nicholls.
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Pour être bien précis, le témoin a dit : "Je
27 ne me souviens pas de conversations dans vos bureaux, et l'on avait de
28 bus." Ensuite, Mme Ristic a parlé de sa conversation avec le Dr Trifkovic
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1 concernant les bus. Donc la question était : Durant cette conversation,
2 est-ce que vous avez l'impression que nous étions sincères, ouverts, et
3 cetera ? Donc ce n'est pas très clair. On ne sait pas de quelle
4 conversation M. Karadzic parle lorsqu'il dit que la conversation n'avait
5 pas abordé la question des bus, ou est-ce qu'il parle de la conversation
6 avec le Dr Trifkovic.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Karadzic, est-ce que c'est
8 quelque chose qui est ressorti de votre entretien avec Mme Ristic ?
9 M. KARADZIC : [interprétation]
10 Q. Je voulais donc vous demander si vous aviez fait le voyage avec le Dr
11 Trifkovic et que -- si vous aviez remarqué qu'il y avait des bus, est-ce
12 que -- si vous aviez parlé, donc, en ma présence ou pendant que je n'étais
13 pas là ?
14 R. Le Dr Trifkovic, M. Premovic, et moi-même ont fait le -- nous avons
15 fait le voyage ensemble et nous avons vu des bus -- nous avons tous vu ces
16 bus. Lorsque nous avons vu ces bus, nous nous sommes regardés, nous nous
17 sommes demandés pourquoi ils étaient là, mais nous n'avons pas pu trouver
18 de réponse. Pour ce qui est de la réponse ou de la question de savoir
19 pourquoi les bus étaient là-bas, j'ai reçu une réponse du Dr Trifkovic,
20 mais ceci était à moment où vous n'étiez pas là.
21 Q. Merci. Est-ce que vous avez l'impression que nous essayons, donc, de
22 cacher quoi que ce soit lorsqu'on vous pose des questions ? Est-ce que vous
23 avez l'impression qu'on essayait d'esquiver quelques questions ?
24 R. Je peux dire que les conversations que nous avons eues étaient des
25 conversations ouvertes et vous avez répondu à toutes les questions que nous
26 avons posées. Je ne sais pas si vous avez caché quoi que ce soit ou si vous
27 avez omis de dire certaines choses, mais j'ai l'impression qu'il s'agissait
28 d'une conversation très sincère.
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1 Q. Merci, Madame Ristic. Merci beaucoup d'être venue déposer ici. Je vous
2 prie de m'excuser si je vous ai posé beaucoup de question et si je vous ai
3 demandé de fournir pas mal de détails.
4 R. Pas du tout. Tout s'est bien passé, merci.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions, Monsieur le
6 Président, Madame, Messieurs les Juges.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Nicholls, est-ce que vous avez
8 des questions dans le cadre de vos questions supplémentaires ?
9 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, quelques unes.
10 Nouvel interrogatoire par M. Nicholls :
11 Q. [interprétation] Quelques questions, Madame Ristic.
12 R. Bien sûr.
13 Q. Je regarde votre entretien et en des termes que vous avez abordés avec
14 M. Karadzic, le 14, c'était la manière dont la diaspora pouvait contribuer
15 à diffuser des messages plus équilibrés ?
16 R. Oui.
17 Q. Est-ce que vous pourriez décrire un peu plus ce processus ?
18 R. Ma seule participation personnelle à ce processus, c'est par le
19 truchement de la fondation de Lord Byron et par le biais des activités que
20 j'ai avec le Dr Trifkovic, le Dr Hatchett et Sir Alfred Sherman, ainsi que
21 d'autres personnes. De notre côté, nous essayons de fournir autant
22 d'informations historiques que possible et former d'information que nous
23 obtenions de SRNA, ou forme d'information que peut obtenir le Dr Trifkovic,
24 le Dr Hatchettt à Pale, 0nous essayons de diffuser un message plus pausé
25 par rapport à ce que l'on a forcé à regarder au quotidien sur CNN et sur
26 d'autres chaînes de télévision.
27 Q. Merci.
28 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que je pourrais demander l'affichage
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1 de la pièce P04159 ?
2 Q. J'aimerais savoir si les deux réunions que vous avez eues le 13 et le
3 14 avec le Dr Karadzic sont les seules réunions que vous avez eues avec lui
4 ?
5 R. Oui.
6 Q. Il savait, déjà à l'époque, que ce que vous faisiez aux Etats-Unis
7 était d'essayer de diffuser donc des messages plus équilibrés ?
8 R. Oui.
9 M. NICHOLLS : [interprétation] La pièce P0459 est un rapport des
10 observateurs militaires des Nations Unies du 13 juillet 1995.
11 Q. Il est mentionné, Temps universelle UTC, 16 heures 57. Donc il est
12 environ 5 heures de l'après-midi, le 13, à peu près au même moment vous
13 avez cet appel téléphonique où il est mentionné que tout est réglé à
14 Srebrenica. Il est mentionné :
15 "Tous les réfugiés hors de l'enceinte sont maintenant transportés. Le
16 transport des réfugiés à l'intérieur de l'enceinte a maintenant lieu. Nous
17 pensons que tout sera terminé avant 18 heures."
18 Vous avez parlé également des bus; est-ce que vous saviez à
19 l'époque qu'en vous étiez donc dans le bureau que ces transports étaient
20 effectués ?
21 R. Non.
22 Q. Merci.
23 M. NICHOLLS : [interprétation] J'en ai terminé avec ce document. Je
24 voudrais vous poser une autre question. Savez-vous ce qui s'est passé le 13
25 juillet 1995 à Kravica ?
26 R. Non.
27 Q. Savez-vous ce qui s'est passé à Orahovac le 14 juillet ?
28 R. Non.
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1 Q. Merci.
2 M. NICHOLLS : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Ristic, ceci met un terme à votre
4 déposition. Au nom des Juges de cette Chambre, je vous remercie d'avoir
5 fait le voyage jusqu'à La Haye et vous pouvez maintenant disposer.
6 L'INTERPRÈTE : Le témoin répond merci en coréen.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci beaucoup. C'est un plaisir
8 d'entendre le coréen dans ce prétoire.
9 M. NICHOLLS : [interprétation] Monsieur le Président, je me demande si on
10 pourrait faire la pause maintenant.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, tout à fait. C'est de toute façon
12 nous siégeons jusqu'à 13 heures 45.
13 Oui, Maître Robinson.
14 M. ROBINSON : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Concernant le
15 témoin suivant je voulais savoir si les Juges de la Chambre étaient au
16 courant d'une décision de la Chambre d'appel. Nous avons déposé une requête
17 pour annuler les mesures de protection, le 27 février, nous n'avons pas
18 reçu de décision. Nous préférerions que le témoin puisse déposer dans une
19 autre formule que la formule à huis clos. Et par conséquent nous aimerions
20 avoir une décision concernant cette requête. Merci.
21 [Le témoin se retire]
22 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je ne pense pas que nous ayons entendu
23 quoi que ce soit concernant la Chambre d'appel. Par conséquent, nous allons
24 continuer à appliquer les mesures de protection qui sont en place.
25 M. ROBINSON : [interprétation] Très bien, Monsieur le Président. Nous
26 pensons que la déposition de ce témoin devrait être reportée tant qu'une
27 décision n'a pas été prise à ce sujet. Nous pensons que la Chambre d'appel
28 devrait être la Chambre qui décide des mesures de protection.
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1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais pour être plus prudent je pense
2 qu'on pourrait discuter de ceci à huis clos partiel.
3 M. ROBINSON : [interprétation] Très bien.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Passons à huis clos partiel.
5 Nous y sommes.
6 [Audience à huis clos partiel]
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22 [Audience publique]
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous passons maintenant en audience
24 publique.
25 Avant de lever l'audience, les Juges de cette Chambre reconnaissent ce que
26 le 9 mars 2012, en réponse à une lettre adressée au Juge Président de cette
27 Chambre le 27 février 2012, il a reçu une copie des notes personnelles du
28 lieutenant-colonel Johannes Rutten notes qu'il avait consignées durant son
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1 séjour à Srebrenica en 1995. Les Juges de la Chambre ont décidé de diffuser
2 aux parties ces notes mais fait remarquer que M. Rutten avait demandé que
3 ses notes ne soient pas diffusées à qui que les personnes qui devaient
4 absolument les recevoir. De plus, en ce qui concerne la requête de l'accusé
5 pour autorisation de réponse à une requête pour assignation à comparaître
6 du président Karolos Papoulias, qui avait été déposée le 8 mars 2012, les
7 Juges de cette Chambre font droit à la requête de l'accusé, et demande
8 l'accusé de déposer sa réponse avant le 15 mars 2012. Enfin, Mme Uertz-
9 Retzlaff, en ce qui concerne la requête de l'accusé visant à exclure les
10 éléments de preuve concernant Sarajevo qui portent la date du 16 janvier
11 2012, les Juges de la Chambre aimeraient savoir comment avancent les
12 négociations concernant le fournisseur en vertu de l'article 70, et si nous
13 allons recevoir une réponse de l'Accusation.
14 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président, nous voulons
15 avoir une conversation personnelle avec les fournisseurs de ces documents.
16 Cette conversation n'a pas encore eu lieu, mais je me renseignerais.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je ne crois pas vous avoir bien compris.
18 Vous parlez d'une conversation personnelle que vous auriez eue avec les
19 fournisseurs de documents.
20 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Est-ce que nous sommes à huis clos
21 partiel.
22 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non. Est-ce que l'on pourrait, par
23 conséquent, passer à huis clos partiel.
24 [Audience à huis clos partiel]
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16 [Audience publique]
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Voilà, nous sommes en audience publique.
18 Nous allons faire notre pause, une pause de 25 minutes, en fait, 20
19 minutes, et nous allons donc reprendre à 10 h 50.
20 --- L'audience est suspendue à 10 heures 27.
21 [Audience à huis clos]
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13 Pages 26106-26152 expurgées. Audience à huis clos.
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15 --- L'audience est levée à 13 heures 46 et reprendra le mardi 13 mars
16 2012, à 14 heures 15.
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