Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mercredi 23 janvier 2013

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   [Le témoin vient à la barre]

  5   --- L'audience est ouverte à 9 heures 03.

  6   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bonjour.

  7   Et bonjour à vous, Maître Harvey.

  8   M. HARVEY : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Je dois vous

  9   dire que c'est un grand plaisir que de voir parmi nous à nouveau Mme le

 10   Juge Lattanzi. Et j'aimerais vous présenter, Kalin Stoyanov de Bulgarie,

 11   une étudiante en droit ici qui fait partie de mon équipe depuis le mois

 12   d'octobre 2012.

 13   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Merci.

 14   Monsieur Karadzic.

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges. Et bonjour à vous

 16   Madame le Juge Lattanzi. Bienvenue à nouveau.

 17   LE TÉMOIN : DRAGOMIR MILOSEVIC [Reprise]

 18   [Le témoin répond par l'interprète]

 19   Interrogatoire principal par M. Karadzic : [Suite]

 20   Q.  [interprétation] Bonjour, Général.

 21   Et est-ce que vous pourriez nous dire où vous vous trouviez lorsque la

 22   guerre a éclaté en Croatie et en Slovénie. Où vous trouviez-vous et quelle

 23   était votre fonction ou votre poste ?

 24   R.  Oui, je viens juste de comprendre. Je n'étais pas en Slovénie lorsque

 25   la guerre a éclaté. Je me trouvais ailleurs lorsque la guerre a éclaté en

 26   Slovénie. Je viens de comprendre ce que vous me demandez.

 27   Lorsque la guerre a éclaté en Slovénie et en Croatie, je me trouvais dans

 28   le secteur de Han Pijesak, en Bosnie-Herzégovine. J'étais commandant de


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  1   brigade, bien sûr.

  2   Q.  Et de quelle brigade s'agissait-il ?

  3   R.  Il s'agissait de la 216e Brigade de Montagne, qui appartenait au 4e

  4   Corps de Sarajevo, et qui faisait partie de ce qui était à l'époque le

  5   nouveau système, elle faisait partie du 2e District militaire.

  6   Q.  Merci. Et vous avez mentionné quelques difficultés de mobilisation

  7   hier, mais nous n'allons pas nous y intéresser en détail, mais pourriez-

  8   vous nous dire brièvement comment s'est passé cette mobilisation en 1991,

  9   et comment s'est passé donc la première vague de mobilisation et la

 10   deuxième ?

 11   R.  Je ne me souviens pas avoir parlé de problèmes. J'avais tout simplement

 12   dit que la brigade avait été mobilisée. Donc, c'est exact. Et pour ce qui

 13   est du deuxième volet des problèmes, oui, c'est exact, maintenant que vous

 14   m'en parlez ce matin.

 15   La brigade que je commandais était composée de 50 % de Musulmans et 50 % de

 16   Serbes. Donc c'était une structure très rationnelle, qui correspondait tout

 17   à fait à la réalité du terrain d'où venaient les soldats. C'était une unité

 18   excellente d'ailleurs, et un très bon système que ce système de

 19   mobilisation jusqu'au moment où tout s'est désintégré. Bon, cela

 20   fonctionnait très, très bien. Je pense à la structure civile qui

 21   concernait, je pense, également le conscrit militaire qui faisait partie de

 22   l'effectif de notre brigade. Cela fonctionnait très bien. Et c'était une

 23   large zone qui se trouvait autour de Srebrenica avec Zvornik, Kladanj,

 24   Olovo, Rogatica, Sokolac, Han Pijesak. C'était sur ce territoire qu'il y

 25   avait mobilisation, et c'est de ce territoire que venaient nos forces.

 26   Et puis le 30 juin 1991, un ordre a été donné à propos de la mobilisation

 27   de la brigade, et les membres des deux groupes ethniques ont répondu à

 28   l'appel, les Serbes et les Musulmans. Toutefois, entre-temps, les


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  1   dirigeants de Bosnie-Herzégovine, en l'occurrence les Musulmans, ont donné

  2   des consignes à leurs soldats et à leur peuple pour qu'ils ne répondent pas

  3   à l'appel de mobilisation, et c'est alors que nous nous sommes trouvés dans

  4   une telle situation que -- bon, il y avait des soldats qui regrettaient

  5   vivement ce qui s'était passé. Bon, il y en a beaucoup qui ont obéi aux

  6   consignes qui leur avaient été données, d'autres qui ne l'ont pas fait. Et

  7   je dois vous dire que ce fut une situation très, très difficile pour la

  8   survie de notre brigade, je pense à la composition de la brigade et à la

  9   possibilité de faire livrer bataille à la brigade. Ces conscrits, Ces

 10   soldats n'ont pas créé de problèmes, si ce n'est qu'ils n'ont pas réagi à

 11   l'appel de mobilisation. Et ceux qui ont réagi étaient tout à fait loyaux,

 12   leur comportement était tout à fait normal. Ils pouvaient voir que tout

 13   allait bien.

 14   Et puis après, il y a eu escalade, puis un tri a été fait, ce qui fait que

 15   par la suite ils ont tous quitté l'unité, ils n'ont plus répondu à l'appel

 16   de mobilisation pour la brigade.

 17   Q.  Je souhaiterais que vous répondiez de façon la plus brève possible à

 18   mes questions, parce que nous n'avons plus beaucoup de temps à notre

 19   disposition.

 20   J'aimerais savoir qui a autorisé cette mobilisation, qui a donné l'ordre de

 21   mobilisation en juin 1991 ?

 22   Q.  Moi, je sais qui m'a donné l'ordre à moi, mais je ne sais pas qui leur

 23   a donné l'ordre à eux. Moi, c'est le commandant du corps qui m'a donné

 24   l'ordre, qui était un ordre écrit d'ailleurs. Et puis ensuite, nous avons

 25   procédé à la mobilisation.

 26   Q.  Et la présidence de Bosnie-Herzégovine, est-ce qu'elle était complète à

 27   ce moment-là, est-ce qu'il s'agissait d'une présidence Tronquée ou, en tout

 28   cas, est-ce qu'elle avait l'autorité, le pouvoir pour donner des ordres de


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  1   mobilisation ?

  2   R.  Ecoutez, cela relevait de la compétence de la JNA. Ce n'était pas la

  3   Défense territoriale qui était mobilisée, mais c'était l'ensemble de la

  4   JNA. Donc, je suppose qu'ils n'avaient pas l'autorité pour ce faire, parce

  5   qu'il y a eu interférence de leur part. Et puis en plus, je sais qui ils

  6   ont mobilisé.

  7   Q.  Mais qui était votre adjoint ? Qui était le chef d'état-major de la

  8   brigade ?

  9   R.  Ecoutez, c'est une question très précise. Il ne s'agit pas seulement de

 10   savoir qui était mon chef d'état-major. Le chef d'état-major était le

 11   lieutenant-colonel Asim Dzambasovic. Toutefois, la structure du

 12   commandement était absolument et tout à fait multiethnique. Le chef de la

 13   sécurité était Slovène. L'officier chargé des opérations était un Musulman.

 14   Le chef du service technique était Hongrois. C'était une structure

 15   absolument fantastique, et une équipe avec qui l'on pouvait véritablement

 16   travailler.

 17   Q.  Merci. Est-ce que vous pourriez nous dire combien de temps ces

 18   personnes au sein de l'unité, quand est-ce que Dzambasovic est parti, quand

 19   est-ce que le Slovène et le Hongrois dont vous parliez sont partis ?

 20   R.  Le lieutenant-colonel Dzambasovic était une personne, était un homme

 21   raisonnable, éduqué, formé au sens militaire du terme. C'était un homme

 22   tout à fait, un honnête homme, un homme tout à fait normal avec qui l'on

 23   pouvait coopérer. Je ne peux pas vous donner la date précise de son départ,

 24   mais cela s'est passé au cours de cette période. Ah non, non, en fait, cela

 25   s'est passé en 1992, c'est en 1992 qu'il est parti se je ne me trompe, à la

 26   fin de l'année 1991 ou au début de l'année 1992. Il a demandé en utilisant

 27   la filière officielle, il a demandé à aller au commandement du corps, il

 28   est allé trouver le commandant du corps et il est allé voir avec lui ce


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  1   qu'il allait advenir. Donc je lui ai fourni un véhicule. J'ai également mis

  2   à sa disposition du personnel pour le transporter. Donc, il s'agissait

  3   d'une relation tout à fait civilisée, de lien entre personnes qui se

  4   respectent les uns les autres.

  5   Q.  Merci. Et où étiez-vous, vous et votre unité, j'entends, lorsque le

  6   conflit a éclaté en Bosnie-Herzégovine, et que s'est-il passé lorsque

  7   l'unité faisait encore partie de la JNA ?

  8   R.  Bon, l'unité se trouvait dans un certain nombre de lieux, dans une zone

  9   assez large, donc c'est un peu difficile de vous donner des précisions.

 10   Mais au vu de la situation, au vu du contexte de l'époque, le conflit donc

 11   s'est aggravé. Et avant que nous ne nous sommes rendu compte qu'il allait

 12   avoir escalade du conflit, l'unité se trouvait dans le secteur de Mesici.

 13   Donc c'est proche de la Drina. Raca, ou à Praca et à Visegrad, c'est là où

 14   nous nous trouvions, et nous avons attendu une solution.

 15   Q.  Et comment est-ce que la brigade s'est retrouvée à Sarajevo, sur

 16   l'ordre de qui, et comment a-t-elle été déployée, quand a-t-elle été

 17   déployée et quelles devaient être ses tâches ? Bon, je sais que c'est une

 18   question complexe, mais je sais que de toute façon vous allez nous fournir

 19   une réponse détaillée.

 20   R.  Comme je vous l'ai déjà dit, la brigade se trouvait dans la vallée de

 21   la Drina, dans le secteur de Mesici à Visegrad. Et puis en profondeur

 22   c'était le secteur de Rogatica, et cetera, et cetera.

 23   Alors, comment pourrais-je m'exprimer ? Au moment où il y a eu aggravation

 24   ou escalade du conflit et au moment où il a fallu en fait retirer la

 25   colonne du 2e District militaire, du commandement du 2e District militaire

 26   de Sarajevo, et dans le secteur de Bistrik également, c'est là en fait que

 27   la situation a commencé à se corser. Et moi, j'ai eu l'impression que le

 28   commandant du corps avait évalué la situation et avait déterminé que la


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  1   brigade devrait venir à Sarajevo, probablement pour aider au retrait des

  2   forces du 2e District militaire.

  3   Je ne vais pas entrer dans les détails de ceci. Si quelqu'un assure

  4   le commandement, il connaît les critères qui doivent être utilisés, et je

  5   dois vous dire qu'en arrivant là nous ne pouvions absolument pas aider ce

  6   commandement du 2e District militaire, même si nous disposions

  7   d'hélicoptères et de parachutes.

  8   Donc la brigade, elle est arrivée dans le secteur de Lukavica. La

  9   situation, -- bon, il y avait déjà donc cette colonne de Sarajevo qui

 10   avançait. La colonne d'ailleurs a été scindée en deux. Ils ont tiré sur ces

 11   personnes, et une partie -- ou plutôt, j'ai entendu parler de ceci, mais

 12   j'ai pu voir également que cela -- je n'ai pas pu le voir, j'ai entendu que

 13   cela se passait. Il y a des personnes qui ont été blessées, qui ont été

 14   tuées, personne n'a pu leur prêter main-forte. Il y en avait qui avaient pu

 15   s'échapper, ils se sont contentés de raconter ce qui s'était passé. Il se

 16   trouve que ma brigade se trouvait à Lukavica, mais elle n'avait pas d'appui

 17   feu.

 18   Q.  Merci. Et où est-ce que cette brigade a été déployée par la

 19   suite, qu'est-il advenu lorsque la JNA s'est retirée ?

 20   R.  La brigade a été déployée dans le secteur de Grbavica, donc qui fait

 21   partie de Lukavica, en direction de Vraca, et puis il y a tout le secteur

 22   qui se trouve près de Trebevic, juste en dessous du mont Trebevic, donc.

 23   Q.  Et le cimetière juif, est-ce qu'il faisait partie de la zone de

 24   responsabilité de la brigade ? Je pense au cimetière juif et à Bosut.

 25   R.  Oui, oui. Bosut, c'est une installation militaire. C'est un centre de

 26   communication également. Donc, il dispose de tout le matériel, de toutes

 27   les installations. Bon, il n'y a pas de personnel qui assure la défense de

 28   cette installation militaire. Alors, bien sûr, la zone de Bosut était


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  1   censée être protégée. Moi, j'avais reçu un ordre de déploiement d'une

  2   partie des forces pour assurer la protection de Bosut.

  3   Q.  Et qu'est-il advenu de la brigade lorsque la JNA s'est retirée et

  4   lorsque le Corps de Sarajevo-Romanija a été formé ?

  5   R.  Alors, moi, j'ai évalué la situation, parce qu'il y avait les cadres,

  6   le personnel, et les officiers qui faisaient partie de la brigade et qui

  7   venaient des quatre coins de la Bosnie-Herzégovine et qui venaient

  8   également de secteurs hors de Bosnie-Herzégovine. Donc, ils ont eu

  9   l'autorisation de se retirer et de repartir en Serbie ou au Monténégro.

 10   Moi, personnellement, je pensais qu'il allait y avoir des problèmes, et je

 11   me suis rendu compte qu'il y avait de gros problèmes. Toutefois, nous avons

 12   réussi à trouver une solution en utilisant les cadres pour qu'il puisse y

 13   avoir continuité des forces et pour que le commandement puisse être

 14   maintenu, nous avons adopté la structure à la situation, aux conditions et

 15   au système de commandement que l'on pouvait utiliser à cette époque.

 16   Q.  La brigade, a-t-elle changé de nom, ainsi que son domaine de

 17   responsabilité ?

 18   R.  Oui. La brigade a été rebaptisée après la scission, et elle a été

 19   rebaptisée la 1ère Brigade de Romanija et elle fait partie du Corps de

 20   Sarajevo-Romanija. Et je voudrais vous présenter mes excuses, mais je ne

 21   suis pas certain d'avoir entendu la deuxième partie de votre question.

 22   Q.  Oui. Qu'en est-il des responsabilités ?

 23   R.  Non, les responsabilités sont inchangées et correspondaient tout à fait

 24   à celles qui prévalaient lorsque nous sommes arrivés sur place.

 25   Q.  De combien de bataillons étiez-vous responsable ?

 26   R.  Comme je l'ai déjà précisé, l'équipe ou le groupe, la totalité de

 27   l'unité était tout à fait formidable, et vraiment était tout à fait

 28   efficace alors que les situations pouvaient s'avérer très difficiles.


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  1   La brigade s'est retrouvée avec quelques bataillons qui étaient

  2   restés dans la région, par exemple, à Vlasenica. La brigade disposait de

  3   deux bataillons, mais nous avons lancé une nouvelle procédure de

  4   recrutement et de mobilisation à partir de Sarajevo et de Lukavica, de

  5   sorte que nous avons pu compter sur davantage d'effectifs, et nous avons pu

  6   mettre sur pied un troisième bataillon. Et il est d'abord resté tel qu'en

  7   l'état, et puis, petit à petit, il a pu gagner en importance et être

  8   opérationnel sur la zone élargie de Sarajevo.

  9   Q.  Merci. Lorsque vous êtes arrivé sur place, pouvez-vous nous dire ce que

 10   vous avez trouvé au titre des unités, en matière ou par rapport à la

 11   municipalité ? Les unités territoriales, quelle était la situation, et que

 12   s'est-il passé avec ces unités ?

 13   R.  Eh bien, ils ont fait rapport, un rapport m'a été fait, et j'ai eu des

 14   contacts avec ces différents éléments ou unités. Il s'agissait d'une

 15   brigade appelée la Brigade Novo Sarajevo de la Défense territoriale. Et

 16   lorsque le nom Défense territoriale a été abandonné, alors la brigade a été

 17   simplement nommée Brigade Novo Sarajevo, et elle est restée partie prenante

 18   à la défense de la République de la Bosnie-Herzégovine dans son ensemble.

 19   Alors, pour autant que ma mémoire soit bonne, le commandant de la

 20   brigade était M. Garic, qui était un officier de réserve venant de la

 21   région. Donc, la structure était la suivante : il y avait deux bataillons,

 22   et ils m'ont expliqué où ils se trouvaient. Le troisième bataillon se

 23   trouvait de l'autre côté de Pofalici. En d'autres termes, au-delà ou

 24   derrière la caserne du maréchal Tito, sur les flancs de la colline qui

 25   surplombe Sarajevo.

 26   Alors, je lui ai demandé s'ils étaient en mesure de commander le bataillon,

 27   parce qu'il y avait déjà un obstacle entre eux. Et ils n'avaient aucun

 28   contact, si ce n'est des contacts radio. Ils m'ont dit oui, qu'ils


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  1   pouvaient maintenir le contact avec ces éléments.

  2   Alors, ce bataillon, plus tard, a été en très mauvaise posture,

  3   vraiment, pas le bataillon lui-même, mais les effectifs. Un raid a eu lieu.

  4   Il y a eu incursion de certaines forces de Sarajevo et il y a eu un

  5   véritable massacre de ces personnes. Et cette brigade, la brigade de Garic,

  6   ne pouvait plus compter sur l'assistance apportée par ce bataillon, mais

  7   devait uniquement compter sur les forces qui se trouvaient sur le flanc

  8   sud.

  9   Q.  Merci. Cette structure de Défense territoriale que vous avez trouvée

 10   sur le terrain, s'agissait-il des structures qui correspondaient à la

 11   Défense du peuple, de la protection sociale, de la sécurité sociale, ou

 12   s'agissait-il d'une force paramilitaire ?

 13   R.  Non. Etant donné qu'il s'agissait de Défense territoriale, bien sûr, il

 14   ne pouvait pas s'agir d'une force paramilitaire. Il s'agissait d'une

 15   structure qui avait été mise en place sur la base de règlements qui

 16   existaient à l'époque.

 17   Q.  Merci. Général, combien de temps êtes-vous resté au commandement de la

 18   1ère Brigade motorisée, et à partir de là, où êtes-vous allé ?

 19   R.  J'ai été commandant de cette brigade jusqu'à la fin de 1992, mais si je

 20   peux être plus précis, je dirais que j'ai quitté cette brigade, et je m'en

 21   souviens tout à fait fortuitement d'ailleurs, le 4 février 1993. Je m'en

 22   souviens parce que c'était mon anniversaire. Donc, j'ai quitté la brigade

 23   et j'ai remis le commandement de la brigade au chef d'état-major, le

 24   lieutenant-colonel Savcic, et puis, j'ai intégré le Corps de la Drina et je

 25   suis devenu le chef des opérations de ce corps.

 26   Q.  Merci. Etes-vous retourné à un moment ou un autre au Corps de Sarajevo-

 27   Romanija ? Et si c'est le cas, quel poste avez-vous occupé et de quelle

 28   époque s'agissait-il ?


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  1   R.  Alors, quand y suis-je retourné, oui. Alors, je pense, pour être tout à

  2   fait franc, que j'aurais mieux fait de ne pas y retourner, même s'il s'agit

  3   là peut-être d'une boutade de ma part.

  4   Enfin, en tout état de cause, j'y suis retourné vers la fin du mois

  5   de juin 1993.

  6   Q.  Et quel était votre grade à ce moment-là ?

  7   R.  J'étais chef de l'état-major du Corps Sarajevo-Romanija.

  8   Q.  Combien de temps êtes-vous resté au sein du Corps de Sarajevo-Romanija,

  9   et quel était votre poste à l'époque au sein de ce corps ?

 10   R.  Eh bien, à partir du début du mois de juillet 1993, j'étais chef

 11   d'état-major de ce corps jusqu'au mois d'août 1994, plus précisément

 12   jusqu'au 10 août 1994, date à laquelle j'ai été nommé commandant du corps,

 13   et j'ai occupé ce poste jusqu'à la fin de 1995, début 1996.

 14   Q.  Pouvons-nous conclure qu'en tant que personne qui était à la fois la

 15   deuxième personne la plus importante et puis la première personne la plus

 16   importante au sein du Corps Sarajevo-Romanija à partir du mois de juillet

 17   1993 et jusqu'à la fin de la guerre, votre adversaire était le 1er Corps de

 18   Sarajevo de l'ABiH ?

 19   R.  Eh bien, cette question est tout à fait bonne, si ce n'est que je

 20   n'avais pas vraiment d'adversaire. C'était le Corps Sarajevo-Romanija qui

 21   était opposé au 1er Corps de l'ABiH.

 22   Je voudrais souligner, c'est pour moi essentiel, qu'il s'agissait de deux

 23   forces armées qui se connaissaient très bien, vraiment très bien. Ni moi,

 24   ni mon commandement, ni mes supérieurs nous n'avons cru ou nous avons été

 25   amenés à croire que l'adversaire ne nous connaissait pas. Et de même, nous

 26   connaissions très bien quelle serait leur stratégie, quelles seraient

 27   également leurs activités, leurs effectifs. Et je dirais que nous nous

 28   connaissions très, très bien, parce que finalement nous étions les mêmes


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  1   personnes, nous faisions partie du même peuple.

  2   Q.  Ceci veut-il dire que vous aviez également connaissance du déploiement

  3   des forces, des armes qui étaient en leur possession, de leur

  4   infrastructure ? Et je fais référence ici à la totalité du 1er Corps de

  5   l'ABiH.

  6   R.  Eh bien, on ne peut exercer un commandement efficace si l'on ne connaît

  7   pas son ennemi, si on ne les connaît très bien, et je peux confirmer que

  8   les déploiements, les engagements, les prises à partie, les combats, les

  9   objectifs et les intentions nous étaient tout à fait connus, de sorte que

 10   nous savions quels étaient leurs objectifs, leurs intentions, et leur but.

 11   Q.  Merci. Alors comment avez-vous appris tout cela, comment avez-vous eu

 12   connaissance de tout cela, ou quelles furent les voies et moyens qui furent

 13   les vôtres pour obtenir ces informations ?

 14   R.  Eh bien, il y avait plusieurs voies et moyens. Premièrement les hommes

 15   -- ou plutôt, le commandement dépend du renseignement dont il dispose. Et

 16   la collecte des données et leurs analyses faisaient l'objet d'une

 17   vérification et de comparaison, et l'une des sources des informations fut

 18   donc le renseignement.

 19   Autre source, la voici : nous devions organiser un système d'observation

 20   qui aurait pour objectif de confirmer les mouvements, les mesures, les

 21   actions, les activités de l'ennemi à n'importe quel moment. Donc voilà, là,

 22   c'était le système d'observation, le système de surveillance que nous

 23   avions mis en place.

 24   Ensuite, autre source, autre moyen d'obtenir ces informations :

 25   quotidiennement, des citoyens quittaient Sarajevo. Ils trouvaient

 26   différents moyens de quitter Sarajevo, et puis ils fournissaient des

 27   informations sur ce qu'ils avaient vu, sur les déploiements qu'ils avaient

 28   pu observer sur les forces, qu'ils avaient pu observer sur le terrain, et


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  1   cetera. Bien sûr, nous devions vérifier ces informations. Et tout le monde

  2   savait que les soldats s'informaient mutuellement des deux camps. Parce que

  3   les lignes étaient très proches des unes des autres. Il n'y avait que

  4   quelque 50 mètres qui séparaient ces lignes, et donc il y avait des

  5   communications entre les soldats, pas au titre de l'échange d'information,

  6   mais il y avait des contacts entre les soldats des deux camps.

  7   Et ensuite, et je pense que c'était là la source la plus fiable, c'était

  8   l'évaluation que nous faisions de la situation et à partir de laquelle nous

  9   pouvions savoir quelles forces allaient être utilisées par les ennemis et

 10   l'importance de ces forces. Donc vous voyez, nous avons pu, grâce à tous

 11   ces moyens, obtenir ces informations sur notre adversaire.

 12   Q.  Pourriez-vous nous dire comment, et je vous demanderais d'être plus

 13   détaillé, comment vous avez pu avoir connaissance de l'importance des

 14   forces de l'ennemi ?

 15   R.  Oui, je comprends la nature de cette question. Mais je ne pense pas

 16   qu'il s'agissait là d'un élément décisif. C'était néanmoins une information

 17   importante, parce que nous pouvions adapter nos troupes, nos déploiements,

 18   l'utilisation que nous comptions faire de nos forces pour pouvoir créer une

 19   situation qui pouvait garantir que nous ne soyons jamais pris au dépourvu.

 20   Q.  Merci. Général, à la page 11 vous avez dit que vous connaissiez quels

 21   étaient les objectifs, les intentions de l'adversaire ainsi que le but, la

 22   portée ou le dessein de leurs actions. Pourriez-vous nous dire quel type

 23   d'organisation a été adopté par l'ABiH, en sus et y compris celle du 1er

 24   Corps Sarajevo ? Et y avait-il des différences entre ce type d'organisation

 25   ou de structure ?

 26   R.  Je comprends votre question. Je vais essayer d'être plus précis dans

 27   mes réponses s'agissant de leur organisation, de la manière dont ces forces

 28   étaient structurées à partir du moment où ils ont commencé à s'organiser,


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  1   au moment où moi j'ai occupé mon poste. En fait, il y avait une différence

  2   entre une première période, la période où ils se sont organisés, puis une

  3   deuxième période.

  4   Plus précisément, en 1994, ils sont passés à un nouveau type

  5   d'organisation, qu'ils leur étaient tout à fait nouvelle. Et il y a des

  6   précédents d'ailleurs dans l'histoire militaire de cela, alors voilà

  7   comment les choses se sont passées : les commandants de la brigade, qui

  8   dépendaient du commandement du corps, étaient au cœur du fonctionnement de

  9   cette structure. Mais au cours de la deuxième partie, deuxième phase, le 1er

 10   Corps de l'ABiH est passé à un nouveau système, dit système de division, et

 11   plus précisément ils s'étaient constitués en trois divisions. De ces trois

 12   divisions, une seule était déployée à Sarajevo. Il s'agissait de la 12e

 13   Division des forces terrestres.

 14   La deuxième division était la 14e Division, qui était déployée dans le

 15   secteur de Tarcin, c'est-à-dire à l'ouest d'Ilidza. Et la troisième

 16   division était la 16e Division, dont le commandement se trouvait dans le

 17   secteur de Varos, c'est-à-dire nord-ouest du théâtre par rapport à

 18   Sarajevo. Donc, voilà quelles étaient les trois divisions.

 19   Le commandant du corps a assuré le commandement et a gardé en état le

 20   commandement, qui s'est donc ajouté aux trois divisions qui ont ensuite été

 21   structurées, et j'y reviendrai plus tard d'ailleurs, mais il assurait

 22   également le commandement de six brigades indépendantes qui n'avaient rien

 23   à voir avec les divisions. Il les appelait des brigades légères. Pourquoi

 24   brigades légères, parce qu'elles étaient chargées de la manœuvre d'unités.

 25   Il ne s'agissait pas de brigades qui étaient actives au combat, qui

 26   participaient au combat, mais qui étaient utilisées pour des actions selon

 27   un certain axe.

 28   Donc, voilà, il s'agissait là de la structure globale du corps. Donc,


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  1   le commandement du corps et ses organes et le bataillon de la police

  2   militaire et ses forces qui étaient attachées au corps constituaient la

  3   structure arrière.

  4   Voulez-vous que je vous décrive la structure de la 12e Division ?

  5   Peut-être cela pourrait-il s'avérer important à la lumière du fait que ces

  6   deux autres divisions se trouvaient en dehors de Sarajevo, mais celle-là se

  7   trouvait déployée à Sarajevo même.

  8   Q.  Pourriez-vous utiliser cette carte pour montrer l'emplacement de ces

  9   divisions à la Cour ?

 10   L'ACCUSÉ : [interprétation] Il s'agit du document 1D7048 sur le prétoire

 11   électronique. Pourriez-vous montrer cette carte et l'afficher à l'écran, et

 12   ensuite je demanderai au général Milosevic de nous montrer, de nous

 13   indiquer ces positions sur la carte.

 14   Le document 1D7048, s'il vous plaît.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne suis pas sûr que nous puissions voir

 16   quelque chose sur celui-ci.

 17   M. KARADZIC : [interprétation]

 18   Q.  Je n'ai rien qui apparaît sur le prétoire électronique. Pourriez-vous,

 19   s'il vous plaît, utiliser la carte qui se trouve à gauche, juste derrière

 20   vous ? Merci.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Juste un instant. Est-ce que nous ne

 22   pouvons pas le charger, ce document ?

 23   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le Greffier d'audience me dit qu'il y a

 25   un message d'erreur parce que c'est un petit peu trop lourd comme dossier.

 26   L'ACCUSÉ : [interprétation] Bien. Dans ce cas, je voudrais demander au

 27   général Milosevic --

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense que maintenant, le document a


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  1   été chargé.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Il a été chargé, mais il reste toujours

  3   difficile à voir.

  4   M. KARADZIC : [interprétation]

  5   Q.  Général, pourriez-vous me montrer les positions sur la grande carte qui

  6   se trouve à gauche, et à ce moment-là tout le monde pourra suivre sur son

  7   écran.

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Monsieur

  9   Karadzic, est-ce que vous souhaitez que le témoin annote la carte ou

 10   simplement qu'il donne une explication concernant les positions de manière

 11   générale ?

 12   L'ACCUSÉ : [interprétation] Si le général voit bien la carte, ce serait une

 13   bonne chose pour nous s'il pouvait annoter sur la carte les contacts ou les

 14   unités de l'ABiH, dont il nous parlait des trois divisions, et

 15   essentiellement, il pourrait nous dire, justement, quel est le sens de ces

 16   annotations, 3K, 2K, 4K.

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Bien. Je vais commencer. Je vais commencer

 18   avec les positions à l'intérieur de la ville de Sarajevo. Comme je l'ai

 19   dit, il y a là des postes où se déroulaient donc des combats actifs et des

 20   positions qui étaient engagées. On voit là la 12e Division. Voici

 21   l'emplacement de la ville de Sarajevo même, comme vous pouvez le voir sur

 22   la carte.

 23   Je ne sais pas si je dois annoter cela. Je pense que tout le monde peut

 24   voir que c'est là la ville de Sarajevo même. La 12e Division, je vais peut-

 25   être --

 26   M. KARADZIC : [interprétation]

 27   Q.  Est-ce que vous pourriez simplement mettre un 12D ? Merci.

 28   R.  [Le témoin s'exécute]


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  1   Bien. Voilà donc cette position. Je connais cela très bien.

  2   Pour ce qui est des opérations maintenant, les opérations qu'ils ont menées

  3   au cours des combats, eh bien, cela, nous en parlerons en temps voulu.

  4   Q.  Pourriez-vous nous marquer maintenant la position du 1er Corps ?

  5   R.  Pas vraiment, malheureusement. Je peux vous marquer les secteurs,

  6   annoter les secteurs de manière générale, et je pourrais vous mettre une

  7   flèche indiquant la direction dans laquelle ils opéraient. Donc, je vais

  8   marquer cela, même si ça ne marche pas.

  9   Q.  Est-ce que vous voyez l'endroit où il est indiqué "OG Pazaric" ?

 10   R.  Non, ce n'est pas sur ma carte. Bien. Oui, le groupe opérationnel.

 11   D'accord, très bien, près de Pazarici. La distance entre les deux est peut-

 12   être de 5 à 7 kilomètres. Nous avons donc Tarcin. Ceci est du côté de

 13   Herzégovine, et c'est là où se trouvait le commandement de la 14e Division.

 14   C'est là qu'il était posté. Pour ce qui est de sa position exacte lors des

 15   combats, c'est extrêmement difficile d'être très spécifique, parce qu'ils

 16   tenaient cette partie occidentale du territoire qui était sous leur

 17   contrôle. Il est très difficile de situer l'emplacement de chaque unité qui

 18   appartenait à cette division, mais je peux vous dire qu'ils étaient en face

 19   de nous.

 20   Q.  Et en partant du centre de la ville, quelle est la direction et la zone

 21   que couvrait cette 14e Division ?

 22   R.  Eh bien, c'est une excellente question. Ils couvraient Igman, Hrasnica,

 23   Sokolovic Kolonija, Butmir, Kotorac, Donji Kotorac.

 24   Q.  Merci beaucoup.

 25   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Avant d'aller plus loin, est-ce que vous

 26   pourriez nous dire d'où provient cette carte ?

 27   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je pense que le général Milosevic pourrait

 28   peut-être nous le dire. Nous ne devrions pas donc la déplacer avant que ce


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  1   ne soit fini, mais peut-être pourriez-vous expliquer.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Je lis ce qui est écrit sur la carte elle-

  3   même. C'est une carte de travail, mais c'est tout ce que je pourrais dire.

  4   Je n'en connais pas la provenance.

  5   M. KARADZIC : [interprétation]

  6   Q.  Général, pouvez-vous peut-être regarder la carte sur papier qui se

  7   trouve à gauche et peut-être nous dire quelle en était la provenance ?

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Elle est derrière vous. Vous pouvez

  9   prendre la carte qui se trouve derrière vous, à gauche. A votre gauche,

 10   derrière. Là-bas. Est-ce que vous voyez la carte qui se trouve là-bas. Là.

 11   Oui, là. Oui, vous pouvez le -- regardez un petit peu ce qu'il y a là. Vous

 12   pouvez la prendre. Est-ce que vous connaissez la provenance de cette carte

 13   ?

 14   Vous nous montrez le haut de cette carte, la partie supérieure de

 15   cette carte qui montre Radna Karta ou quelque chose. Est-ce que l'on

 16   pourrait séparer. Est-ce que l'on pourrait montrer le haut de la partie

 17   supérieur de cette carte.

 18   A qui appartient cette carte, Monsieur Milosevic ?

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agit d'une carte de travail du Corps de

 20   Sarajevo-Romanija.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 22   M. KARADZIC : [interprétation]

 23   Q.  Général, il est indiqué, 1er juillet 1994. Ai-je bien vu ?

 24   R.  Oui, c'est exact. C'est ce que dit la carte.

 25   Q.  Merci. Pourriez-vous dessiner une ligne simplement indiquant les

 26   positions de la 14e Division qui était la plus proche de vous dans la

 27   ville, et Pazaric ?

 28   R.  Est-ce que je pourrais effacer l'annotation préalable que j'avais faite


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  1   là ? Elle est très mal faite.

  2   Q.  Oui.

  3   R.  Bien. J'ai essayé de tracer cette flèche avant, mais il s'agissait de

  4   quelque chose d'autre.

  5   C'était dans cette région que se trouvait le commandement de la 14e

  6   Division. Et cette zone qui se trouve ici, et que je suis sur le point

  7   d'annoter, la zone qui est couverte par la 14e Division avec également la

  8   104e Brigade motorisée. Donc, le X que j'ai tracé ici, c'est la 104e

  9   Brigade. Si vous souhaitez, je peux également annoter cela, et indiquer

 10   cela sur la carte. C'est la 104e Brigade motorisée.

 11   Q.  A l'extrémité avant, en face de vous, est-ce que vous pourriez

 12   tracer une flèche pour montrer jusqu'où ils sont allés dans votre

 13   direction, à savoir la ville, et quelle est la zone territoriale qu'ils

 14   couvraient ?

 15   R.  Je ne suis pas très bon lorsqu'il s'agit de dessiner. La région

 16   que j'ai annotée se trouve autour de Hrasnica, pour autant que je puisse le

 17   dire. C'est la zone de Hrasnica. Mais cette flèche ne montre pas vraiment

 18   la réalité, parce qu'elle semble aller justement dans la direction inverse.

 19   La zone la plus proche couverte par cette brigade était Hrasnica, Sokolovic

 20   Kolonija, Butmir, et vers le bas d'Igman.

 21   Q.  Où se trouvait la ligne de séparation entre vous et eux, tout

 22   particulièrement par rapport à l'emplacement de l'aéroport ?

 23   R.  Il y avait quelques forces à Butmir, et quelques autres à Donji

 24   Kotorac.

 25   Q.  Merci, Général. Ne vous inquiétez pas de vos compétences d'artiste. Je

 26   voulais vous rassurer.

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je parle en mon nom, j'avoue que j'ai un

 28   petit peu de difficultés à suivre. Il s'agit là d'une carte qui a été


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  1   produite à l'époque en juillet 1994. Pourquoi est-ce que l'on ne voit pas

  2   l'annotation sur cette carte de l'emplacement de la 14e Division et de la

  3   104e Brigade motorisée, et cetera ? Pourquoi devrons-nous maintenant nous

  4   fier aux annotations du général maintenant, et quelles sont ces annotations

  5   qui figurent sur cette carte ?

  6   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'allais poser exactement les mêmes questions

  7   au général.

  8   M. KARADZIC : [interprétation]

  9   Q.  Général, il s'agit là d'une carte de travail du Corps de Sarajevo-

 10   Romanija. Que pouvez-vous nous dire de ces annotations, PRB, et cetera, et

 11   cetera ? Qu'est-ce que signifient ces annotations ? Et est-ce que les

 12   unités ennemies étaient également indiquées sur cette carte ?

 13   R.  Il s'agit d'une indication grossière des positions des unités du Corps

 14   de Sarajevo-Romanija et de leur engagement. Et tout ce qui se trouvait à

 15   l'extérieur de ces zones, eh bien, il s'agissait de l'ennemi, et ces forces

 16   ennemies existaient réellement.

 17   Nous parlons d'Ilidza, donc nous allons regarder la Brigade

 18   d'infanterie d'Ilidza. Et si nous parlons de Hadzici, à ce moment-là il

 19   s'agit de la Brigade Igman, et si nous regardons la région autour de

 20   Rukavica et de Trebevic, à ce moment-là il s'agit de la 1ère Brigade de

 21   Sarajevo. Si nous parlons du nord de Rajlovac, Vogosca, et jusqu'à la

 22   partie orientale, à l'est, où la rivière de Miljacka se jette dans la ville

 23   de Sarajevo, nous avons là la 3e Brigade de Sarajevo.

 24   Q.  Pourquoi n'avons-nous pas la structure du 1er Corps et des divisions du

 25   1er Corps ? Le 4 juillet 1994, étaient-elles déjà organisées, c'est-à-dire

 26   en division ?

 27   R.  C'est exact, et c'est une très bonne question. Il y avait là donc un

 28   système de brigade, et non pas de division. Au 1er juillet -- au 4 juillet


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  1   1994, cela n'existait pas encore. Ce n'est que plus tard qu'ils ont

  2   commencé à restructurer. Et à ce moment-là, les noms utilisés étaient

  3   nouveaux, les chiffres et les numéros utilisés étaient également nouveaux.

  4   Q.  Est-ce que cela a changé quelque chose au niveau de la ligne de

  5   confrontation et de combat, tout particulièrement vers l'avant ?

  6   R.  Non. Ses efforts de restructuration n'ont nullement affecté les

  7   dispositions au cours des combats. Mis à part le fait que les unités

  8   portaient des noms et des chiffres différents, des numéros différents.

  9   Q.  Général, je suis en train de regarder Pazaric et Tarcin. Est-ce que

 10   vous pourriez les annoter en utilisant le chiffre 14 et la lettre D, et

 11   nous indiquer également le secteur couvert par la 16e Division.

 12   R.  [Le témoin s'exécute]

 13   Q.  Merci. La 16e Division, s'il vous plaît.

 14   R.  En fait, il y a une partie que l'on ne peut pas voir sur cette carte,

 15   mais… [Le témoin s'exécute]

 16   Q.  Merci. Est-ce que vous pourriez expliquer à la Chambre ce que cela

 17   signifie, le 3K et le chiffre 2 que l'on peut voir ici ?

 18   R.  Essayez de comprendre ce que je veux dire. Cela ne veut rien dire. 3K,

 19   cela devrait signifier le 3e Corps. Mais en fait, le problème c'est qu'il

 20   ne s'y trouvait pas. Donc je pense que c'est une erreur. C'est par erreur

 21   que cela a été annoté de cette façon. A droite, il est dit 3K, c'est un

 22   lieu qui a été couvert par la 16e Division et non pas par la 3K, comme cela

 23   est indiqué. Donc j'en reviens à ma remarque précédente. Je pense que c'est

 24   simplement une erreur d'annotation.

 25   De la même façon, on peut voir un 4K, signifiant que de ce côté-là, depuis

 26   Tarcin et plus loin dans cette direction de Mostar, le 4K devrait indiquer

 27   le 4e Corps.

 28   Donc on peut prendre cela pour ce que ça vaut, mais ce que nous voyons


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  1   autour du Corps Sarajevo-Romanija -- j'entends des bruits de fond. Ce que

  2   vous pouvez voir concernant le Corps de Sarajevo-Romanija, c'est le 1er

  3   Corps de l'ABiH, y compris les brigades dont j'ai parlé un peu plus tôt. Je

  4   ne parle pas du 3e Corps et du 4e Corps et des autres. Je ne dis pas qu'ils

  5   ont participé aux combats. Ce que je dis simplement c'est qu'il n'y avait

  6   pas de contact direct entre eux et nous dès le départ.

  7   Q.  Parfait. Quel est le sens de cette ligne rouge qui se trouve juste à

  8   l'extérieur de la zone de contact entre le 3K et le 16D, ce tracé en rouge

  9   qui va vers le bas de la carte.

 10   R.  Bien. Vous voyez que ça passe par Sarajevo et au-delà. Et la troisième

 11   ligne représente la partie avant de la défense du Corps de Sarajevo-

 12   Romanija.

 13   Q.  Général, je ne parlais pas de la ligne en pointillé. Je parlais du

 14   trait plein qui se trouve ici entre le numéro 1 que nous voyons là et --

 15   R.  Oui. Il s'agissait là essentiellement des zones de responsabilité du

 16   corps.

 17   Q.  Pourriez-vous annoter cela sur la carte, s'il vous plaît.

 18   R.  Oui. Nous allons donc mettre une petite croix là pour indiquer cela, et

 19   nous appellerons cela : "La zone de responsabilité du SRK." Voilà je vais

 20   devoir m'habituer à ce stylet.

 21   Q.  Vous avez mentionné le 2e, 3e, et 4e Corps d'armée, vous avez dit que

 22   vous n'aviez pas de contact avec eux. Mais est-ce qu'avec -- il n'y avait

 23   pas de point de contact, mais est-ce que vous avez effectué des opérations

 24   de combat, et, si oui, dans quelles circonstances ?

 25   R.  Tout d'abord, nous avions des activités de combat avec le

 26   2e Corps d'armée pendant toute la durée de la guerre. Voyez-vous, la 101e

 27   Brigade d'Olovo provenant d'Olovo, comme étant une ville, une

 28   agglomération, la 101e Brigade Glorieuse, comme ils s'appelaient, "Slavna",


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  1   appartenait au 2e Corps d'armée de Bosnie-Herzégovine, et nous avions un

  2   point de contact avec eux près de Nisici, c'est-à-dire nous partagions,

  3   d'une certaine façon, la zone élargie de Nisici, et notre point de contact

  4   était près du village de Krivajevici. Mais je dois également ajouter que

  5   s'agissant du village de Gajne [phon], où le Corps de Sarajevo-Romanija a

  6   un point de contact avec le Corps de la Drina, c'est là, à cet endroit-là,

  7   que les contacts et les conflits ont commencé avec la 101e Brigade, et par

  8   la suite, notre déploiement se poursuit, et le conflit avec la 16e Division

  9   au pied de la montage Zvijezda. Et le tout se poursuivait jusqu'à la

 10   montagne de Cemerska, et dans la zone plus étendue de Breza, comme

 11   agglomération, et par la suite, on allait jusqu'à Visoko, et en passant par

 12   Visoko jusqu'à Fojnica, et ce, jusqu'à Igman.

 13   Q.  Merci. Pourriez-vous maintenant nous dire, s'il vous plaît, quelle

 14   était votre ligne de défense frontale, quelle était la longueur donc de

 15   cette ligne de défense frontale et quelle était la longueur près de la

 16   ville ?

 17   R.  Nous ne sommes pas trouvés autour de la ville, nous étions dans la

 18   ville même. C'est ce que je veux dire. Nous nous trouvions au centre de la

 19   ville.

 20   Q.  Excusez-moi. Vous avez tout à fait raison. Mais dites-moi, s'il vous

 21   plaît, votre point de contact avec la 12e Division, quelle était sa

 22   longueur ?

 23   R.  Oui. Très bien, je vous ai compris. Alors, des fois, vous savez, ces

 24   évaluations ne sont pas toujours absolument précises. Mais néanmoins, on

 25   arrive à mesurer à l'aide des instruments que nous avions, c'est un mètre

 26   de courbe, et c'était environ 50 kilomètres. Et la zone, l'ensemble de la

 27   zone où notre première partie de défense, était 240 kilomètres, c'est-à-

 28   dire à partir du nord-est, pour être plus précis, en passant par tous ces


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  1   points que j'ai mentionnés tout à l'heure, Zvijezda, Visoko, jusqu'à la

  2   montagne de Treskavica, il s'agit d'une distance de 250 kilomètres environ;

  3   ou, si je voulais effectuer une autre parallèle, alors à partir du point

  4   qui se trouve à l'arrière de l'aile droite jusqu'au point du premier point

  5   de l'aile gauche, il nous fallait 150 kilomètres pour arriver d'un point à

  6   l'autre. Je ne vous parle pas de la ligne de front, mais je vous parle

  7   d'une ligne directe, par exemple.

  8   Q.  Très bien. Merci. Puisque nous avons cette carte à l'écran, pourriez-

  9   vous nous indiquer, s'il vous plaît, quelle est l'espace ou la zone sur

 10   cette carte qui, selon vous, n'était pas un théâtre d'opération, où il n'y

 11   avait pas d'activité de combat, où on ne tirait pas, où on pouvait vivre

 12   librement, normalement ?

 13   R.  Non, absolument. Il n'y a aucune zone, aucune région ici où les

 14   opérations de combat n'étaient pas intenses. Bien sûr, l'intensité des

 15   combats était principalement à Sarajevo, enfin c'est là que les combats

 16   étaient les plus intenses, mais il y a eu des situations également, et des

 17   situations très difficiles, d'ailleurs, dois-je ajouter, où l'intensité des

 18   combats étaient particulièrement intenses en provenant de la 14e Division,

 19   de la 16e Division, et, bien sûr, en coordination avec la 12e Division.

 20   Q.  Merci bien, Général. Pouvez-vous, je vous prie, nous indiquer au coin

 21   inférieur gauche la date avec votre signature, s'il vous plaît. Et je

 22   voudrais renvoyer les participants à P842. Il s'agit d'une carte, une pièce

 23   de l'Accusation. Il s'agit donc, comme je l'ai dit, d'une carte qui

 24   représente la structure des divisions du 1er Corps d'armée.

 25   R.  Vous avez dit que vous aimeriez que j'indique une date ?

 26   Q.  Oui, tout à fait. Ne vous en faites pas. Nous savons que pendant la

 27   guerre vous avez perdu la vue dans un œil. Donc indiquez la date, s'il vous

 28   plaît, du meilleur de vos possibilités.


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  1   R.  [Le témoin s'exécute]

  2   Q.  Merci.

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation] Excellences, je demanderais que ceci soit versé

  4   au dossier, s'il vous plaît.

  5   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Veuillez, je vous prie, nous donner

  6   lecture de la légende, la légende se trouve au coin inférieur gauche de

  7   cette carte. Vous pouvez voir sur la carte l'indication légende. Pourriez-

  8   vous, je vous prie, nous en donner lecture. Il s'agit de trois lignes.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] La première ligne se lit comme suit : "Ligne

 10   de contact". La deuxième ligne dit : "Ligne de contact, 3 août 1994". Et la

 11   troisième ligne se lit comme suit : "Ligne de contact, 24 mai 1994".

 12   Excusez-moi, non, il ne s'agit pas du mois de mai. Donc ce n'est pas le 5

 13   et le mois que l'on voit, mais bien la date du 24/8/1994, donc le 24 août

 14   1994.

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Cette carte sera

 16   versée au dossier ainsi que la carte non annotée.

 17   Est-ce que vous aimeriez élever une objection, Madame ?

 18   Mme EDGERTON : [interprétation] Non, et M. Karadzic avait tout à fait

 19   raison de dire que P842 nous montre la structure des divisions, et la carte

 20   que le témoin nous a montrée justement l'explique.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Alors, quelle en sera la

 22   cote, Monsieur le Greffier.

 23   M. LE GREFFIER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, Madame,

 24   Monsieur les Juges. La carte annotée, qui porte le numéro 65 ter 1D7048,

 25   sera versée au dossier sous la cote D2788, et la version annotée portera la

 26   cote D2789.

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez continuer,

 28   Monsieur Karadzic.


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  1   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Excellence.

  2   M. KARADZIC : [interprétation]

  3   Q.  Alors, j'aimerais vous demander, Général, de vous pencher sur ce qui

  4   suit : pourriez-vous nous aider à comprendre la situation des effectifs

  5   qui, plus tard, étaient incorporés dans la 2e Division ? Il s'agit des

  6   effectifs qui se trouvaient dans la ville même de Sarajevo. Quel est le

  7   nombre d'hommes, quel est le nombre d'effectifs qu'elle comptait ?

  8   Je vais tenter de poser des questions de sorte à ce que vous puissiez

  9   répondre très brièvement, succinctement.

 10   R.  Je vous demanderais de bien vouloir me poser des questions de sorte à

 11   ce que je puisse répondre de façon succincte, mais vous savez, il est vrai

 12   que lorsqu'on répond succinctement, on n'étoffe pas la réponse. Alors, des

 13   fois, j'aurais besoin ou je vais avoir besoin de donner d'autres

 14   compléments d'information.

 15   Q.  Très bien. Alors, pourriez-vous répondre à ma question ?

 16   R.  Est-ce que vous pourriez reposer votre question ? Je n'ai pas très bien

 17   saisi votre question. Excusez-moi. Je suis vraiment désolé.

 18   Q.  Non, non, ça va. Dans la ville même, l'on parle de la 12e Division,

 19   quel était le nombre d'effectifs, quelle était la structure de cette

 20   dernière, quelles étaient les brigades qui étaient déployées dans la ville

 21   même, au centre-ville ?

 22   R.  Justement, c'est la raison pour laquelle je vous ai demandé de me

 23   reposer la question, car il ne s'agit pas seulement de la 12e Division. Il

 24   ne serait pas juste d'expliquer seulement la structure de la 12e Division.

 25   Donc, au départ, je souhaite dire qu'en dehors de cette 12e Division,

 26   il y avait également d'autres effectifs qui vivaient des opérations, qui

 27   étaient impliquées dans des opérations.

 28   Alors, je vais maintenant vous parler de la 12e Division, placée sous


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  1   le commandement du colonel Prevljak. Excusez-moi, j'ai oublié son prénom.

  2   Et donc, elle était composée de huit brigades de montagne. Il y avait

  3   certains changements. Certaines brigades avaient été renommées motorisées.

  4   Par la suite, on parlait de brigade de montagne, mais le fait est qu'il y

  5   en avait huit. Il y avait huit brigades. C'étaient des brigades comprenant

  6   un très grand nombre d'effectifs, et elles étaient très bien déployées, je

  7   peux vous dire. Je dois vous dire que je suis particulièrement impressionné

  8   par leurs connaissances militaires et les effectifs étaient biens utilisés,

  9   bien déployés.

 10   Donc, ces brigades étaient là, sur place et la 101e Brigade de

 11   Montagne était placée sous le commandement de Fikret. Cette 101e Brigade de

 12   Montagne était l'une des compositions les plus fortes de cette structure.

 13   Elle était placée sous le commandement du colonel Podzic, Fikret Podzic

 14   [phon]. Il s'agissait d'un officier qui appartient à la catégorie d'hommes

 15   très intelligents. Je le connais lui-même, mais je connais également

 16   d'autres membres de sa brigade.

 17   Pour vous parler maintenant de la structure, je ne voudrais pas

 18   maintenant vous montrer tous les endroits où ils étaient déployés, parce

 19   qu'ils étaient à Mojmilo, à Grbavica, à Vrbanja Most.

 20   Q.  Mais pourriez-vous, très brièvement, Général, nous dire où était placée

 21   sa zone de responsabilité ?

 22   R.  Voilà, c'est ceci. Mojmilo Brdo, qui surplombe Lukavica et qui couvre

 23   son territoire et qui le défend, c'est donc une sorte de barrière

 24   d'installation de lieux topographiques, géographiques qui est située à une

 25   altitude de 3,5 kilomètres le long de cette zone, et la 101e Brigade, qui

 26   se trouve en contrebas, et elle s'étend jusqu'à la rue Ozrenska dans la

 27   région du stade Zeljeznicar. Elle allait jusqu'à la rivière Miljacka,

 28   jusqu'au pont de Vrbanja, donc tout près de Marin Dvor. Et elle a une


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  1   profondeur et une surface qui couvre tous ces quartiers qui se trouvent

  2   derrière : Otok [phon], Svrakin Celo [phon], Cengic Vila annexe, ainsi de

  3   suite.

  4   Ensuite, à partir de Vrbanja Most, c'est la 115e Brigade qui y était

  5   déployée. Et c'est cette fameuse brigade que l'on appelait autrefois la

  6   brigade qui était connue de tous, la brigade de ce fameux Caco, et ce

  7   dernier a été liquidé par eux. Donc, c'est la 115e Brigade, donc, qui

  8   commence à cet endroit-là, comme je l'ai déjà mentionné, à Vrbanja Most, au

  9   pont de Vrbanja, passe par Vraca et se rend jusqu'à Debelo Brdo. A partir

 10   de Debelo Brdo, le gros mont, en français, ils sont déployés en direction

 11   de Colina Kapa, et ensuite leur région descend jusqu'à la rivière Miljacka,

 12   depuis Colina Kapa. Donc, Miljacka entre dans Sarajevo, traverse Sarajevo,

 13   et c'est là que la brigade s'arrête, mais elle a une profondeur jusqu'au

 14   centre de la ville, y compris Skenderija, et elle inclut également

 15   Sirokaca, Bistrik, et toute cette zone de la ville, et je pourrais dire

 16   qu'on pourrait parler de la zone de défense et d'une zone d'attaque

 17   également dont l'axe est dirigé vers nous.

 18   A partir de cet endroit-là, cette brigade était particulièrement --

 19   était extrême dans ses actions. Et je connaissais son commandant. Ils

 20   étaient particulièrement agressifs.

 21   Ensuite, il y avait la 152e Brigade qui couvre cette région jusqu'à

 22   la rivière Miljacka, en direction de Hladivode. C'était son flanc. La

 23   profondeur de cette brigade s'étendait jusqu'au centre de la ville, et le

 24   commandement de cette brigade était une personne qui savait très bien

 25   effectuer le commandement, et je pense qu'il mérite beaucoup de respect

 26   parce qu'il menait ses combats de façon tout à fait -- il menait le tout

 27   d'une façon chevaleresque.

 28   Ensuite, il y avait une brigade avec sept bataillons. C'était la 105e


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  1   Brigade. Elle était particulièrement forte. Et le commandant, je ne me

  2   souviens pas de son nom exactement, mais je le connais très bien. Il avait

  3   sept bataillons sous son commandement, il avait quatre bataillons

  4   d'infanterie, un bataillon du génie, et il avait également une division

  5   d'artillerie ainsi qu'une unité chargée de la logistique. Donc, la brigade

  6   tenait cette zone de Sedrenik, tout ce qui se trouvait au-dessus de

  7   l'hôpital de Kosevo, et elle avait un contact avec la 152e Brigade, mais

  8   elle avait également une profondeur qui allait jusqu'à la gare, et donc

  9   elle tenait le centre de la ville. Cette brigade était beaucoup plus forte

 10   que celle du Corps, que les brigades de Sarajevo-Romanija. Elle était

 11   particulièrement forte. Elle avait des moyens de combat particulièrement --

 12   bien [inaudible] de moyens de combat. Et je pourrais dire que s'agissant

 13   des conflits et des combats, ils ne faisaient pas leurs activités de façon

 14   normale. Ils s'adonnaient aux activités de combat de sorte à ce que l'on

 15   soit détruit, donc ils ont vraiment essayé de nous détruire complètement.

 16   Ensuite il y a le poids de contact.

 17   Donc à partir de Hladivode jusqu'à Orahov Brijeg, cette même brigade,

 18   donc en passant par Prevoj, par le sommet de Grdonj, est là un point de

 19   contact en passant par la vallée de Pionirska, elle rejoint la 111e

 20   Brigade. Autrefois, on l'appelait Brigade motorisée ou Brigade de Montagne.

 21   Et donc cette 111e Brigade continue son déploiement à partir de ce lieu

 22   géographique qui s'appelle Orahov Brijeg, le mont Orahov, en passant par la

 23   faculté chargée de la circulation jusqu'à Vogosca, jusqu'à l'élévation

 24   appelée Krcevine, et elle couvre de par son déploiement, et elle tient dans

 25   son espace, sous son commandement, les élévations les plus hautes de

 26   Sarajevo qui surplombent la ville. Et il s'agit d'Orlic avec 840 mètres

 27   d'altitude, ensuite il y a Zuc, il y a Vis, et tout ceci -- enfin toute la

 28   région qui s'étend jusqu'au-dessus de Rajlovac. Et il dominait en fait


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  1   Vogosca. On pouvait très bien voir d'ailleurs. C'était une localité

  2   habitée. Il était impossible de se déplacer dans Vogosca du fait des

  3   bombardements intenses. Il y avait peut-être eu des obstacles ou des

  4   barrières qui ont été érigées, des traverses ferroviaires ou plutôt des

  5   wagons, des wagons de chemin de fer qui venaient de l'usine de wagon, qui

  6   avaient été placés là pour que les gens puissent se déplacer.

  7   Si vous m'autorisez à vous le dire, je vous dirais que cette zone a

  8   tellement été exposée aux tirs que c'était absolument intolérable,

  9   insupportable d'y vivre. Mais bon, les gens ont quand même réussi à y

 10   vivre.

 11    Et puis ensuite, il y avait une jonction qui était opérée jusqu'à la

 12   112e Brigade, donc à partir de ce lieu, du lieu tenu par la 111e Brigade,

 13   c'était toute cette zone jusqu'au moment où la Miljacka part, quitte

 14   Sarajevo en quelque sorte. Parce que la Miljacka, elle arrive à Sarajevo de

 15   l'est, et elle sort de Sarajevo par l'ouest. Et ça, c'est la zone, c'était

 16   là où la zone couverte par la 112e Division se terminait. En fait, cette

 17   division, ce n'était pas une division d'ailleurs, c'était une brigade

 18   plutôt. Mais cette brigade, elle avait une puissance d'artillerie très,

 19   très importante. Ils tenaient des positions-clé, des positions de tir

 20   d'artillerie, ils tiraient à partir de ces positions, avec toutes les armes

 21   qu'ils avaient à leur disposition. Mais je vous dirais que pour ce qui est

 22   de la 111e et de la 112e Brigade, sur la profondeur du terrain, elles

 23   couvraient également Dzemala Bijedica [phon], jusqu'à la rue Dzemala

 24   Bijedica.

 25   Puis ensuite, il y avait la 102e Brigade de Montagne. C'était l'une

 26   des brigades les plus agiles en quelque sorte, parce qu'elle était

 27   constamment en train de livrer des combats, leur but était de détruire la

 28   zone de Nedzarici. C'était leur idée, et puis ils vouaient depuis cette


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  1   zone opérer la jonction jusqu'au lieu où se trouvait la 104e Brigade dont

  2   j'ai parlé un peu plus tôt.

  3   Pour ce qui est de la 102e Brigade, elle, elle couvrait tout le

  4   territoire, à partir du pont sur la Miljacka jusqu'à la commune de Stup, le

  5   long de la cité universitaire, et puis là, jusqu'à Nedzarici, et se

  6   trouvait là, la 155e Brigade de Montagne, qui était placée sous le

  7   commandement d'Ismet Hadzic, qui d'ailleurs était civil. La 155e Brigade se

  8   trouvait à Dobrinje et, à mon avis, c'était une unité forte de nombreux

  9   hommes qui se trouvait dans une toute petite zone. Donc là, parfois il

 10   était difficile de les contrôler. Parce que d'après ce que je comprends,

 11   ils avaient besoin de plus d'espace pour essayer d'opérer une percée. Donc

 12   ils tiraient sur Lukavica et sur Trapare, ainsi que sur certaines maisons

 13   qui se trouvent de notre côté.

 14   Q.  Général, je souhaiterais demander l'affichage du document 1D7047,

 15   donc que vous connaissez.

 16   L'ACCUSÉ : [interprétation] A la première ligne de la 30e page, le général

 17   n'a pas dit qu'il était difficile de les contrôler, il a dit qu'ils étaient

 18   agressifs, en fait, et qu'ils se comportaient de façon assez sauvage.

 19   Alors j'aimerais demander à M. l'Huissier de nous fournir un document

 20   papier de ce document 1D7047, qui vient d'être affiché à l'écran.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais est-ce qu'il a été chargé dans le

 22   système ? Parce que moi, je ne le vois pas.

 23   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, le document devrait se trouver dans le

 24   système e-court. Le voici d'ailleurs.

 25   M. KARADZIC : [interprétation]

 26   Q.  Général, qui a indiqué les positions des unités sur cette carte ?

 27   R.  C'est moi. Alors au vu de la situation, nous avons ces différentes

 28   positions qui sont déployées. Alors nous savons quelles sont leurs


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  1   directions d'action, et j'ai réussi à indiquer sur la carte comment ou

  2   quelles étaient leurs activités. Alors maintenant en regardant cette carte,

  3   je dois dire que je ne suis pas si satisfait que cela. Parce que nous ne

  4   voyons pas véritablement la portée de leur tir, la portée de leur combat.

  5   Mais bon, ça nous donne quand même une idée.

  6   Q.  Merci. Vous avez parlé de brigades et de leurs positions. Est-ce que

  7   l'on peut voir ces positions sur cette carte ? Vous aviez commencé avec la

  8   101e Brigade qui se déplaçait vers l'est, et vous avez parlé de la 155e

  9   Brigade qui se déplaçait vers l'ouest.

 10   R.  C'est ce que j'ai essayé de décrire sur cette carte.

 11   Q.  Vous avez maintenant une carte imprimée, n'est-ce pas.

 12   R.  Oui. Vous voyez les demi-cercles, peut-être que je peux vous les

 13   montrer. Regardez, là, par exemple, là, vous voyez il s'agit du lieu où les

 14   unités avaient un contact, un contact physique, tout comme à ce niveau-là,

 15   c'est là que la jonction était opérée. Donc vous pouvez le voir là.

 16   Q.  Et quelles unités se trouvaient près de Kobilja Glava ?

 17   R.  Eh bien, c'était justement le point de contact entre la 105e Brigade et

 18   la 112e -- non la 111e, non excusez-moi, la 112e. Donc je disais donc que la

 19   112e Brigade et la 105e Brigade qui étaient déployées donc depuis Sedrenik

 20   jusqu'à Grdonj, et en passant par le mont Orahov.

 21   Q.  Merci. Je pense que le moment est venu de faire la pause, donc peut-

 22   être que vous pourriez signer la carte et y mettre la date.

 23   R.  Très bien. J'ai vérifié. Parfait. Ah, et je devrais mettre la date ?

 24   Q.  Oui, la date sans oublier la signature, votre signature, en

 25   l'occurrence.

 26   R.  [Le témoin s'exécute]

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense, Monsieur Milosevic,

 28   qu'aujourd'hui nous sommes le 23.


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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, oui, c'est exact. Donc je dois

  2   corriger ceci.

  3   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc le général est en train de mettre

  4   la date, je pense qu'il faudra que toutes les légendes de cette carte

  5   soient traduites par la suite. Donc nous allons donner une cote provisoire

  6   à cette carte en attendant que les légendes ne soient traduites.

  7   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la cote provisoire D2790.

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense que le moment est peut-être

  9   venu de faire la pause, Monsieur Karadzic ?

 10   L'ACCUSÉ : [interprétation] Très bien.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Bourgon, vous voulez intervenir ?

 12   M. BOURGON : [interprétation] Oui, très rapidement, Monsieur le Président.

 13   Le témoin voulait s'adresser à la Chambre de première instance à propos de

 14   ses conditions de détention, mais ce sera très rapide, Monsieur le

 15   Président.

 16   [La Chambre de première instance se concerte]

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic, vous avez la

 18   parole.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, je m'adresse à Me

 21   Robinson et Me Bourgon, est-ce que nous pouvons rester en audience

 22   publique.

 23   M. BOURGON : [interprétation] En fait, j'allais juste dire que cela ne nous

 24   posait aucun problème, donc pas de problème, Monsieur le Président.

 25   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci de me donner la possibilité de

 27   m'exprimer. J'aurais peut-être dû demander la parole moi-même, mais bon,

 28   soit.


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  1   J'aimerais remercier la Chambre de première instance qui m'a autorisé de

  2   bénéficier de conditions de détention qui sont semblables à celles dont je

  3   bénéficie dans la prison à (expurgé). En d'autres termes, je ne suis pas isolé

  4   ou séparé par rapport aux autres prisonniers. Et d'ailleurs, j'aimerais

  5   ajouter autre chose. Hier lorsqu'on m'a posé des questions à propos des

  6   notes que j'avais écrites, j'avais dit en fait que j'avais justement pris

  7   ces notes alors que je me trouvais encore en Estonie à (expurgé) alors lorsque

  8   je suis arrivé ici je n'étais pas en mesure, enfin je ne savais pas si

  9   j'allais être en mesure de me concentrer, mais je dois vous dire que pour

 10   moi tout va bien, et je vous remercie. Je suis heureux.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 12   Est-ce que M. le Greffier pourrait se rapprocher des Juges.

 13   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous allons faire une pause d'une demi-

 15   heure, et nous reprendrons à 11 heures 03.

 16   --- L'audience est suspendue à 10 heures 33.

 17   --- L'audience est reprise à 11 heures 03.

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Karadzic. Poursuivez, je

 19   vous prie.

 20   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 21   M. KARADZIC : [interprétation]

 22   Q.  Général, je souhaiterais maintenant vous montrer un document qui émane

 23   du commandement de la 12e Division du 1er Corps.

 24   L'ACCUSÉ : [interprétation] Document 1D2839, je vous prie.

 25   M. KARADZIC : [interprétation]

 26   Q.  Général, est-ce que vous pourriez, dans un premier temps, nous dire ce

 27   que signifient les notes manuscrites, et qui les a écrites ? Est-ce que

 28   vous pouvez nous en donner lecture ?


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  1   R.  Oui, oui, tout à fait. Donc, c'est moi qui ai rédigé ces notes

  2   manuscrites. Lorsque j'ai essayé de communiquer avec mon avocat, je lui ai

  3   montré donc un document original, un document qui montre le déploiement

  4   précis et qui montre les combats des forces de la 12e Division, l'intention

  5   étant qu'il comprenne les problèmes et que grâce à ce document, il puisse

  6   avoir des informations à propos de l'adversaire du Corps de Sarajevo-

  7   Romanija. Il n'a pas apprécié ma demande. Je ne peux pas vous dire

  8   pourquoi, je n'en sais rien d'ailleurs, mais il ne l'a pas comprise en tout

  9   cas et, de ce fait, il n'a pas voulu demander le versement au dossier de ce

 10   document qui n'a jamais été présenté lors de mon procès. Donc, voilà, voilà

 11   ma réponse à la question que vous avez posée. Voilà donc quel fut le sort

 12   de ce document. Je vous ai indiqué quelle était ma requête. Voilà, si vous

 13   avez d'autres questions, j'y répondrai.

 14   Q.  Est-ce que vous pourriez dire de quel type d'ordre il s'agit, puisqu'il

 15   s'agit d'un ordre ?

 16   R.  Il s'agit d'un ordre visant à la défense, défense décisive, ordre qui

 17   est donné par le commandant de la 12e Division. Vous dites que la date est

 18   la date du 14 avril 1995. Voilà ce dont il est question dans ce document :

 19   il explique le déploiement de ses forces et il indique ou il donne à son

 20   commandant tous les éléments requis tels que, par exemple, tous les objets

 21   militaires qu'ils ont à leur disposition, les ressources, la zone de

 22   responsabilité qui leur incombe, la direction ou leur axe d'attaque ou de

 23   progression, bien qu'il soit indiqué qu'il s'agisse d'un ordre de défense.

 24   Q.  Est-ce que vous pourriez me dire ce qui est écrit à la troisième ligne

 25   ? Alors, quelle est son estimation des forces du Corps de Sarajevo-Romanija

 26   ?

 27   R.  Il indique qu'il s'agit de 9 000 soldats. C'est-à-dire qu'il était

 28   assez proche de la réalité; son estimation est exacte.


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  1   Q.  Et qu'en est-il des 9 000 autres soldats du Corps de Sarajevo-Romanija

  2   ? Où est-ce qu'ils étaient déployés ?

  3   R.  Les autres qui faisaient partie du corps -- d'abord, je dois vous

  4   préciser quelque chose. Ces hommes et les autres hommes faisaient tous

  5   partie du même corps. Ils avaient été déployés sur la plateau de Nisiskavi

  6   Soravan [phon]. Et puis, il y avait également toutes les localités ou

  7   toutes les zones qui étaient reliées à Visoko, Olovo et Breza.

  8   Alors, les autres zones du Corps de Sarajevo-Romanija étaient déployées au

  9   niveau du front sud en dessous de Treskavica; en d'autres termes, dans la

 10   zone de la localité de Trnovo.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] N'oubliez pas qu'il est très, très

 12   difficile de suivre ces réponses et ces questions, puisque nous n'avons pas

 13   de traduction anglaise du document. Et je dois vous dire qu'il y a autre

 14   chose qui me pose des problèmes, je ne comprends pas pourquoi nous n'avons

 15   pas de traduction anglaise de ce document alors que ce document a été

 16   présenté à Martin Bell il y a à peu près deux ans ou 18 mois. Non, plus de

 17   deux ans, en fait. Le document a été présenté à M. Martin Bell. Enfin,

 18   c'est le message que nous avons du système e-court.

 19   L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous avons demandé la traduction.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quand avez-vous demandé la traduction,

 21   Monsieur Karadzic ? Il est indiqué dans le système e-court que le document

 22   a été montré à M. Martin Bell le 15 décembre 2010.

 23   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur, vous savez, il faut que nous

 24   établissions des priorités, il est tout à fait possible que nous n'ayons

 25   pas considéré ce document comme un document prioritaire. Et je pense que

 26   nous avons demandé que ce document soit traduit. Alors, bien entendu, il y

 27   a un certain retard pris par les services de traduction, mais nous

 28   comprenons tout à fait qu'ils ont fort à faire et qu'ils ne sont pas


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  1   toujours en mesure de respecter les dates butoir.

  2   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, nous allons nous en tenir à

  3   ceci.

  4   Mais, Monsieur Milosevic, est-ce que vous pourriez nous lire ce que vous

  5   avez écrit sur ce document, pour que nous comprenions ?

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Alors, voilà ce

  7   que j'ai écrit. Alors, vous voyez -- bon, il y a quelque chose qui est

  8   assez illisible. Bon, il y a marqué "important", ce qui signifie qu'il

  9   s'agissait d'un document important. Enfin, en tout cas, je pensais qu'il

 10   s'agissait d'un document important.

 11   Et alors, ce qui est écrit :

 12   "Nous allons finalement trouver une solution avec l'avocat pour ce qui est

 13   de la présentation d'une carte du déploiement de la 12e Division dans la

 14   ville de Sarajevo. C'est le déploiement avéré de la 12e Division dans la

 15   ville de Sarajevo."

 16   En d'autres termes, je lui ai demandé de traduire ceci ou de convertir ceci

 17   en une carte pour que nous puissions voir sur la carte ce qu'il en était,

 18   mais il ne l'a jamais fait, alors que je lui avais demandé.

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, il y a autre chose qui me

 20   semble quand même -- enfin, que j'ai du mal à comprendre. Si votre avocat

 21   n'a pas souhaité demander le versement au dossier de ce document, comment

 22   se fait-il que ce document maintenant se trouve entre les mains de M.

 23   Karadzic ? Est-ce que vous le savez, cela ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est à moi que vous posez la question ?

 25   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.

 26   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, je pense que -- je pense

 27   --

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, non, non --


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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Tout ce que je sais, c'est que j'ai demandé à

  2   mon avocat, mon conseil de la Défense de faire ceci. Ce document était

  3   important, en tout cas, à mon avis. Alors, est-ce que cela a véritablement

  4   été transcrit ou transposé, je n'en sais rien, mais j'ai présenté la même

  5   suggestion lors du procès du chef de l'état-major principal, M. Perisic,

  6   oui. Donc, dans l'affaire Perisic, j'avais demandé cela -- enfin, j'avais

  7   suggéré cela. Et peut-être que c'est ainsi que le document s'est retrouvé

  8   quelque part.

  9   L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous allons nous pencher sur le bas du

 10   document, parce que peut-être le document a-t-il été versé aux fins

 11   d'identification.

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est vrai. Je vois là un numéro.

 13   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, poursuivez, Monsieur Karadzic.

 14   M. KARADZIC : [interprétation]

 15   Q.  Général, à la ligne 3, quelle était l'estimation des soldats qui se

 16   trouvaient face à la 12e Division, globalement ?

 17   R.  Neuf mille hommes.

 18   Q.  Très bien.

 19   L'ACCUSÉ : [interprétation] Page 2, je vous prie. Paragraphe 4, qui

 20   commence avec les mots "I hereby decide".

 21   M. KARADZIC : [interprétation]

 22   Q.  Alors, qu'en est-il de la manière dont ces décisions ont été prises et

 23   qu'en est-il de la structure de ces décisions ? S'agit-il des mêmes

 24   décisions que vous avez prises, parce que je vois toujours dans les

 25   documents de la VRS un paragraphe 4 qui commence par "I hereby decide".

 26   R.  Oui, c'est tout à fait juste. Je voudrais rajouter un élément

 27   d'information. Nous avons tous la même formation militaire, et les

 28   officiers des deux camps ont été formés de la même manière, et donc


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  1   appliquent les mêmes procédures se fondant sur les ordres et les rapports

  2   qui les concernent. Donc, les méthodes de commandement étaient très

  3   similaires des deux côtés de la ligne de front.

  4   Q.  Merci beaucoup. Penchez-vous, s'il vous plaît, sur l'alinéa 5.1. De

  5   quelle brigade s'agit-il ici ? Nous n'allons pas nous appesantir sur ce

  6   point, mais j'aimerais savoir quelle est cette brigade, et comment il peut

  7   identifier la position de cette brigade, et cela est-il conforme aux

  8   informations que vous déteniez à l'époque ?

  9   R.  Oui. Il s'agit de la 101e Brigade, moins un bataillon. Donc, vous

 10   trouverez cette information autre part également, parce qu'il y a toujours

 11   un bataillon venant d'une brigade, et puis il l'envoie autre part. Il

 12   l'avait envoyé à Niksic, par exemple. Donc, il s'agit de la 101e Brigade,

 13   et ceci est tout à fait conforme à la disposition dont j'avais connaissance

 14   à l'époque.

 15   Donc, il se pourrait -- il pourrait également s'agir d'un document

 16   versé aux fins d'identification. Nous avons un autre document lié aux

 17   unités de la 12e Division deux mois plus tard. C'est un plan d'attaque.

 18   Pourrais-je poser une question au président et aux Juges de la Chambre, je

 19   vous prie ?

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.

 21   LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que nous pourrions peut-être nous

 22   intéresser à la partie du document qui fait mention des dispositions de

 23   combat. Ce qui est mentionné ici indique que les forces et le matériel ou

 24   l'équipement disponible et mis à la disposition du commandant de la 12e

 25   Division. Et ceci est dit en termes très clairs, il dispose de forces

 26   correspondant à un échelon, de certains réservistes également, et de forces

 27   d'appui. Donc un appui était mis à sa disposition. L'autre commandant

 28   savait qu'il pouvait, le cas échéant, apporter un certain soutien. Il


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  1   disposait de forces d'artillerie, également des forces antiblindées, anti-

  2   aéronefs, en d'autres termes il pouvait veiller et faire en sorte que les

  3   forces dont il disposait puissent être utilisées de manière efficace.

  4   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que ceci soit

  5   versé aux fins d'identification, et peut-être pourrions-nous faire

  6   apparaître sur le prétoire électronique un document similaire pour lequel

  7   nous avons une traduction meilleure et tous les éléments se trouvent repris

  8   là.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, pour le compte rendu

 10   d'audience, on me dit que le numéro que nous avons vu au bas de la page 1

 11   est un numéro d'identification de la Défense.

 12   Oui, Madame Edgerton, vous avez une objection à ce que l'on marque ou que

 13   l'on verse ce document aux fins d'identification, qu'on lui donne une cote

 14   provisoire ?

 15   Mme EDGERTON : [interprétation] Non, Monsieur le Président, aucune

 16   objection s'agissant de la cote provisoire.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.

 18   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la cote provisoire D2791,

 19   Monsieur le Président.

 20   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Pourrais-je demander l'affichage du

 21   document 1D2567.

 22   M. KARADZIC : [interprétation]

 23   Q.  Général, il s'agit d'un ordre d'attaque. Quelle en est la date ?

 24   R.  Cet ordre d'attaque par le commandant de la 12e Division porte la date

 25   du 11 juin 1995.

 26   Q.  Cette attaque a-t-elle été menée ?

 27   R.  Oui. Il ne s'agit pas d'une attaque classique. Il s'agit d'une

 28   offensive. Et la portée de cette offensive est très importante, l'objectif


Page 32533

  1   de cette opération consistait à anéantir les forces du Corps Sarajevo-

  2   Romanija.

  3   Q.  Merci. Page 1, ligne 3. Deux mois plus tard. Combien d'hommes se

  4   trouvaient face -- ensuite de ces hommes, de combien de soldats s'agissait-

  5   il ?

  6   R.  Eh bien, 8 000 à ce moment-là, 8 000 soldats.

  7   Q.  Merci beaucoup. Page suivante, je vous prie.

  8   R.  Et cette estimation finalement était tout à fait juste, parce que

  9   nombre de soldats avaient été tués dans l'intervalle.

 10   Q.  Que dit-il s'agissant de la 12e Division et des divisions voisines ou

 11   avoisinantes, à savoir la 14e et la 16e ?

 12   R.  Eh bien, je n'ai même pas besoin de lire le document pour pouvoir vous

 13   en dire davantage, je connais le contexte, et je comprends tout à fait ce

 14   que vous me demandez. Il y avait une coordination totale des opérations de

 15   combat entre ces deux unités. Et c'était une manière très intelligente de

 16   coordonner les opérations de Sarajevo d'une part - et quand je dis

 17   intelligente, je veux dire intelligente par rapport aux desseins

 18   poursuivis, - et il s'agissait de combiner cela avec les forces qui se

 19   trouvaient en dehors de Sarajevo mais qui s'acheminaient vers Sarajevo. La

 20   12e Division était à Sarajevo, et les 14e et 16e Divisions se trouvaient

 21   donc dans la zone que j'ai mentionnée. Vares.

 22   Q.  Page suivante du document en anglais, je vous prie. Je vous en prie,

 23   poursuivez, Général. Pouvez-vous nous en dire davantage s'agissant de ce

 24   document. Quels étaient les effectifs, et quel était l'objectif de la

 25   personne dont il est fait mention ici ?

 26   R.  Vous voulez parler du commandant de la 12e Division ?

 27   Q.  Oui. Quelles étaient ses intentions d'après ce document ?

 28   R.  Le document nous dit que toutes les forces étaient des forces


Page 32534

  1   opérationnelles à l'époque. Et il y a un moment nous parlions de la manière

  2   dont il avait coordonné l'opération avec les 14e et 16e Divisions. En fait,

  3   c'est le commandant du corps qui était chargé de cette coordination pour

  4   lui, mais il était certain que la coordination aurait lieu, qu'il y aurait

  5   une action concertée. Et il savait que ces autres unités étaient en chemin,

  6   et pas uniquement du 1er Corps, et ce n'est pas lui qui dit cela, c'est le

  7   commandant du corps qui lui dit quelles autres forces seraient impliquées.

  8   Le 3e Corps sous la direction du général Mahmuljin, et le 7e Corps, qui

  9   était doté d'une unité très importante dans cette zone. Donc il y avait

 10   également le 4e Corps et des éléments du 2e Corps. Donc toutes ces unités

 11   réunies avec le 1er Corps devaient constituer les premières forces de frappe

 12   qui devaient, qui menaçaient le Corps Sarajevo-Romanija. Donc l'objectif

 13   était de neutraliser Sarajevo, et c'était finalement le point de vue qui

 14   était le leur. Il s'agissait pas de débloquer mais de neutraliser le Corps

 15   Sarajevo-Romanija.

 16   L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous dérouler le document jusqu'en bas

 17   de la page en anglais où l'on parle des forces et forces de combat.

 18   Pourrais-je avoir la page suivante dans les deux versions, s'il vous plaît,

 19   et pourrions-nous zoomer sur le document. Nous avons besoin de la page

 20   numéro 3 dans la version serbe.

 21   M. KARADZIC : [interprétation]

 22   Q.  Pourriez-vous nous dire brièvement, s'il vous plaît, ce qu'il en est de

 23   la décision qui a été prise et de sa portée et des forces qui seraient

 24   effectivement utilisées.

 25   R.  Premièrement le sens de cette décision. Alors, premièrement, il décide

 26   de s'en tenir et de se contenter de ce dont il dispose déjà, donc de

 27   recourir à ses forces pour garantir et sécuriser la ligne de défense, et

 28   également d'utiliser certaines autres unités qui étaient mises à sa


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  1   disposition pour mener certaines opérations et pour opérer certaines

  2   percées dans certaines zones. Alors je ne connais pas tous les tenants et

  3   aboutissants, mais je sais bien quelle était la direction générale dans

  4   laquelle ils se déplaçaient. Et s'agissant de la 12e Division, elle lançait

  5   des opérations, elle essayait d'opérer des percées dans Sarajevo en

  6   utilisant ses propres brigades le long de ses propres axes d'opérations.

  7   En ce qui concerne les capacités de combat de ces forces, eh bien, ceci

  8   corrobore ce qui a été dit. Il voulait parvenir à cet objectif, il était

  9   tout à fait à même de le faire. Il pouvait lancer cette opération.

 10   Lorsqu'un commandant décide d'apporter un soutien à qui que ce soit, eh

 11   bien, cette autre personne doit être, bien sûr, informée que le soutien est

 12   en chemin, s'agissant de la puissance de feu, s'agissant des renforts

 13   également, et cette personne doit savoir qu'elle ne va pas être laissée à

 14   son propre sort, abandonnée, mais que l'aide est en chemin.

 15   Donc il ne s'agit pas de décisions particulièrement risquées ou

 16   aventureuses. Il s'agit de décisions fondées, réfléchies qui doivent

 17   déboucher sur les résultats escomptés.

 18   Q.  Merci beaucoup. Que pouvez-vous nous dire des capacités de combat et

 19   des unités qui étaient disponibles ?

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Eh bien, avant que vous répondiez, oui,

 21   Madame Edgerton, avant que le témoin réponde.

 22   Mme EDGERTON : [interprétation] Je suis désolée d'interrompre le débat,

 23   mais avant que l'on affiche le document à l'écran, à la page 41, ligne 5,

 24   nous voyons le terme "disabling" en anglais, "disabling Sarajevo", donc

 25   "neutraliser Sarajevo." Et j'ai entendu le témoin dire "débloquer

 26   Sarajevo."

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Avant de poursuivre, Monsieur

 28   Milosevic, pourriez-vous, s'il vous plaît, lire la partie manuscrite qui


Page 32536

  1   apparaît en bas de la page, au bas du paragraphe 5.1, et nous dire ce qui

  2   est écrit en cyrillique ou en latin.

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Eh bien, oui, le document vient de

  4   disparaître, oui, c'est écrit, oui, ce n'est pas en cyrillique. C'est une

  5   précision que j'ai moi-même ajoutée. Il s'agit de mon écriture. Il s'agit

  6   donc d'une précision qui porte sur cette abréviation DAG-12. Donc le groupe

  7   d'artillerie de la division, peut-être ai-je cru bon de préciser cela parce

  8   que je savais que mon conseil de la Défense n'avait absolument aucune

  9   connaissance de ces abréviations, et peut-être n'aurait-il pas su ce que

 10   cela signifiait. Donc c'est pour cela que j'ai cru bon d'ajouter cette

 11   explication. Il s'agit du groupe d'artillerie de la division qui appartient

 12   à la 12e Division, dans ce cas-ci.

 13   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Nous reviendrons à cette page

 14   ultérieurement, mais nous pourrions peut-être voir la première page, page 1

 15   de ce document en B/C/S.

 16   Donc, Monsieur Karadzic, ce document est un document qui émane de l'affaire

 17   Milosevic, la pièce à conviction numéro D417 ?

 18   Et Monsieur Milosevic, je lis "Plan B" en cyrillique, au milieu de la page,

 19   ou plutôt en haut de la page en cyrillique. Vous voyez cela, "Plan B" ?

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et c'est là votre écriture, Monsieur

 22   Milosevic ?

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, non, je ne sais pas à qui appartient

 24   cette écriture. Moi, je n'écris pas en cyrillique lorsque j'écris. Je pense

 25   que ceci a été écrit par mon conseil de la Défense. "Plan T." Ce qui, là,

 26   fait le lien avec le nom de code de l'opération, Tekbir, le 1er Corps et

 27   l'ABiH.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Alors la dernière question qui


Page 32537

  1   vous a été posée portait sur le fait de savoir si vous pouviez nous dire

  2   quoi que ce soit s'agissant des capacités de combat et des unités qui

  3   étaient mises à la disposition du commandant. C'était la question qui vous

  4   avait été posée par M. Karadzic.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, pourriez-vous, s'il vous plaît, me

  6   remontrer cette partie du texte.

  7   M. KARADZIC : [interprétation]

  8   Q.  Page 3 de la version en serbe. Ces dispositions de combat, et puis ces

  9   unités.

 10   R.  Oui. C'est le point que j'allais aborder. Le commandant prend ici la

 11   décision de garder certaines de ses forces offensives, certaines unités qui

 12   sont impliquées, et d'utiliser également certaines unités pour en faire une

 13   position de défense, et pour également apporter un appui, notamment dans

 14   des combats contre des véhicules blindés. Il s'agit d'un appui

 15   d'artillerie. Et quand il dit appui, il ne s'agit pas uniquement de leur

 16   apporter un verre d'eau. Bien sûr, il s'agit de leur apporter un appui au

 17   titre de la puissance de feu, défense antiaérienne, et puis également

 18   d'autres forces pour garantir que les opérations de combat se déroulent

 19   comme prévu. Et l'importance évidemment de cela ne peut certainement pas

 20   être surestimé, c'était essentiel. Donc de l'appui de transmission, de

 21   commandement également, et puis de réserve. Et nous voyons tout ce qui

 22   avait été mis à sa disposition. Et il dispose finalement de tous les

 23   éléments nécessaires qui font qu'il est dans une position tout à fait

 24   idéale pour mener à bien ces opérations de combat, et pour mener à bien

 25   cette omission.

 26   Q.  Merci, Général. Que pouvez-vous nous dire des paragraphes 5.1, 5.2 ?

 27   Quid de ces forces, où ces forces sont-elles positionnées ? Qu'en est-il

 28   des postes de commandement et des postes de commandement avancé ? Où se


Page 32538

  1   trouvent-ils ?

  2   R.  En discutant des forces qu'il a engagées, en premier lieu, il a engagé

  3   l'ensemble des forces à leur disposition, les brigades dont j'ai parlé un

  4   peu plus tôt. Il s'agit de brigades de la 12e Division. Ce que vous pouvez

  5   voir ici, c'est que les brigades indépendantes participent également, et

  6   elles sont directement sous le commandement du corps. Il s'agit des

  7   brigades légères.

  8   La liste des documents donnée aux commandants recevant les ordres, en

  9   dehors des commandants de la 101e, 102e, 115e, et cetera, il y a également la

 10   signature du commandant de la brigade des forces de police, M. Mirkovic. Il

 11   s'agit là d'une unité supplémentaire, extérieure au MUP, il s'agit d'une

 12   brigade spéciale de la BH, que l'on appelait la Brigade Bosna. Il s'agit

 13   essentiellement d'une brigade de police. Il y avait trop d'effectifs dans

 14   la police.

 15   Q.  Pourriez-vous nous montrer la totalité de ce paragraphe 5.1 portant sur

 16   la 11e Brigade ? Pouvez-vous nous dire, Général, ou Monsieur, à quel moment

 17   vous avez perdu votre œil droit ?

 18   R.  J'ai perdu la vue de l'œil droit en 1995 à Bosut.

 19   Q.  Et comment avez-vous perdu votre œil ?

 20   R.  Je ne sais pas du tout. Je pense que c'était un obus que j'ai reçu

 21   directement dans l'œil, à mon poste d'observation en tant que commandant,

 22   c'était mon poste d'observation. Et cet obus a frappé directement le poste

 23   d'observation. Je n'ai pas été frappé directement, mais j'ai perdu mon œil

 24   droit à cette occasion. Et l'incendie venant de Sarajevo et de la zone de

 25   Velesici.

 26   Q.  Pourriez-vous lire cela, et pour le bénéfice des autres, pourriez-vous

 27   nous dire quelles sont les forces de commandement, s'il vous plaît ?

 28   Pourriez-vous lire le 5.1, s'il vous plaît.


Page 32539

  1   R.  La 11e Brigade de Montagne de la défense décisive qui défend la

  2   responsabilité de la brigade alors qu'une partie des forces de la section

  3   avant mène une attaque le long de l'axe de Vis Perivoj, au point

  4   d'élévation 6.34 Dvor et Mijatovici, Mijatovici Kosa, Zabrdje, l'objectif

  5   étant le suivant : quant à cette action énergique des forces de l'avant,

  6   toucher l'ennemi le long du front d'attaque, et infliger autant de pertes

  7   que possible, aussi bien en effectifs qu'en matériel, essayer de s'emparer

  8   de toutes les installations à Prvaca [phon], dans le village de Zabrdje et

  9   le village --

 10   L'INTERPRÈTE : Dont l'interprète n'a pas entendu le nom.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] -- et arriver sur la route de Rajlovac-

 12   Semizovac, et conjointement avec la 111e Brigade légère et la 143e Brigade

 13   légère, organiser une défense, repousser d'éventuelles attaques, et être

 14   prêt à faire la liaison avec les forces du 7e Corps. Et le 7e Corps,

 15   ensuite, pourrait partir de cette direction vers Reljevo en venant de la

 16   direction de Visoko.

 17   L'INTERPRÈTE : Les interprètes notent qu'ils ne disposent pas de la

 18   traduction à l'écran.

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Votre

 20   dernière question et la dernière réponse ne figurent pas encore dans la

 21   transcription parce qu'il y a eu chevauchement avec la note émanant des

 22   interprètes.

 23   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je m'excuse auprès des interprètes.

 24   M. KARADZIC : [interprétation]

 25   Q.  Général, êtes-vous à même de nous dire, pour ce qui est le 5.1, qui

 26   soutient ? Qu'est-ce que cela implique ? Où est le poste de commandement,

 27   et le poste avant ?

 28   R.  Oui, oui. Je comprends. Je pensais que vous parliez de l'ensemble des


Page 32540

  1   soutiens pour la 112e Division. En ce qui concerne la brigade, elle est

  2   soutenue par le Groupe d'artillerie de la 12e Division. Le poste de

  3   commandement de cette brigade se trouve à Astra. Astra se trouve juste au

  4   milieu de la ville. Et le poste de commandement avancé se trouve dans le

  5   secteur de Sokolje, et Sokolje surplombe Rajlovac, et tout au long de la

  6   guerre, Rajlovac était soumis à la même pression que Vogosca.

  7   Q.  Pourrions-nous maintenant dérouler le document jusqu'à l'endroit où il

  8   est dit que cette partie soutient également la 160e Légère -- non pas de

  9   descendre mais de remonter, plutôt.

 10   R.  Ce dont on discute ici, c'est le soutien apporté à la 143e Brigade

 11   légère, qui est soutenue par le groupe d'artillerie de la division, et le

 12   poste de commandement se trouverait dans le secteur des casernes de Ramiz

 13   Slacin. Il s'agissait de ma caserne, Victor Bubanj. Et le poste de

 14   commandement de cette brigade, conformément à la décision du commandant de

 15   la brigade, c'est-à-dire que c'est le commandant qui, lui-même choisit le

 16   poste de commandement, le poste de commandement de la 143e Brigade légère.

 17   Q.  Merci. Et tout ceci se trouve dans la ville elle-même ?

 18   R.  Oui, oui. Je vais attendre. Excusez-moi.

 19   Q.  Pouvons-nous avoir la page suivante, s'il vous plaît.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, nous avons la

 21   traduction anglaise. Il n'est pas nécessaire de demander au témoin de lire

 22   l'ensemble des paragraphes. Bien entendu, il vous incombe d'utiliser le

 23   temps qui vous est imparti comme vous le souhaitez --

 24   L'ACCUSÉ : [interprétation] Non, non. Pas l'ensemble du paragraphe,

 25   Monsieur le Président. Je voulais simplement lui demander d'identifier le

 26   soutien et les postes de commandement pour chaque brigade et nous dire où.

 27   M. KARADZIC : [interprétation]

 28   Q.  Monsieur le Général, pourriez-vous nous dire, pour la 111e -- en fait,


Page 32541

  1   juste ces trois paragraphes. Les trois lignes à la fin des paragraphes.

  2   R.  Eh bien, je vois le 111 en haut de la page. Elle est soutenue par le

  3   groupe d'artillerie 12, le commandement se trouve dans le secteur de

  4   l'école Blagoje Parovic. Et le poste de commandement avancé se trouve dans

  5   le secteur d'Orlic. C'est un point de déclenchement.

  6   Q.  Je vais maintenant essayer de faire avancer les choses plus rapidement.

  7   Regardons donc le 105. Et on laisse tomber le paragraphe sur les forces du

  8   MUP. La 105e. Est-ce qu'il est dit ici qu'elle est soutenue par la le

  9   groupe d'artillerie de la division ? Le poste du commandement se trouve

 10   dans le secteur du parc, et le poste de commandement avancé se trouve dans

 11   le secteur de l'hôpital de Kosevo ?

 12   R.  Ce qui est dit ici, c'est ce qui était, et le fait que le poste de

 13   commandement se trouve dans le secteur du parc --

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton.

 15   Mme EDGERTON : [interprétation] Je ne pense pas que ce soit la meilleure

 16   façon de procéder. M. Karadzic a été directif envers le témoin à plusieurs

 17   reprises, et alors que nous avançons un petit peu dans les documents, il

 18   faudrait peut-être le mettre en garde.

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il est de pratique et courant au sein de

 20   la Chambre de permettre aux accusés de poser des questions directives

 21   jusqu'à ce qu'il y ait objection par le bureau du Procureur, et à moins

 22   qu'il ne s'agisse d'un problème sérieux, nous allons le laisser continuer.

 23   Mais gardez cela à l'esprit, s'il vous plaît, Monsieur Karadzic.

 24   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

 25   M. KARADZIC : [interprétation]

 26   Q.  Je vais simplement demander au général où était supposé être le poste

 27   de commandement avancé pour la 105e Brigade, le poste de commandement aussi

 28   bien que le poste de commandement avancé.


Page 32542

  1   R.  Il est clair que le poste de commandement avancé -- le commandant, il

  2   lui avait été dit qu'il pouvait légalement situer son poste de commandement

  3   à l'hôpital Kosevo.

  4   Q.  Eh bien, pour le commandement suivant, où se trouve le poste de

  5   commandement ? Général, est-ce que tout ceci se trouvait au sein de la

  6   ville ?

  7   R.  Oui. Oui. C'est dans le voisinage, lorsque nous parlons du poste de

  8   commandement avancé, et si l'on parle de la 152e Brigade, c'est la région

  9   de Vratnik, et c'est aux alentours de Bascarsija.

 10   Q.  Merci. Pourrions-nous remonter de façon à voir le bas de la page. Que

 11   peut-on dire du 115e ? Qu'est-ce que cette Place du 6 avril et Mala Kula ?

 12   R.  Oui, oui, oui. La Place du 6 avril, c'est là où se trouve le

 13   commandement de la 2e Région militaire, et elle se situe au centre même de

 14   la ville, à Bistrik. Et le poste de commandement avancé se trouve à Mala

 15   Kula. Je ne peux pas vraiment vous dire ce qu'est exactement cette place.

 16   Il y avait un certain nombre de tours autour de Sarajevo, je ne sais pas

 17   exactement de laquelle il s'agit.

 18   Q.  Merci. Pourrions-nous regarder la page suivante de façon à ce que l'on

 19   puisse voir -- nous n'allons pas regarder l'autre, puisqu'il y a une

 20   traduction. Et là où il est dit le soutien au niveau des tirs, qu'est-ce

 21   que cela signifie et qu'est-ce qu'ils avaient à disposition dans la ville

 22   elle-même ? Regardons la page dans la version B/C/S, et les participants

 23   pourront par eux-mêmes consulter la version britannique.

 24   Est-ce que nous pourrions voir le bas de la page, au point 6.

 25   R.  Est-ce que l'on pourrait grossir le texte à l'écran ? Merci. Je ne sais

 26   pas si je devrais lire cela. Le soutien au tir est apporté par le groupe

 27   d'artillerie de la division qui fait partie de la 3e Batterie du 2e MAP. Il

 28   s'agit donc d'une batterie anti-roquette. Et le commandant du 3e MAD et


Page 32543

  1   toutes les armes du 3e MAD doivent être déployées dans ces positions de tir

  2   dans ces secteurs, les secteurs de Hum, Busca, Mojmilo, et le principal

  3   poste d'observation dans les sections -- de Zrak, Orlovaca. Et le poste de

  4   commandement se trouve dans le secteur de Velesici, et le poste de

  5   commandement avancé se trouve dans le secteur de Hum.

  6   Q.  Merci, Général. Je voudrais proposer le versement de ce document. Je

  7   n'ai pas besoin d'aller plus loin parce que le document parle de lui-même.

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous l'acceptons.

  9   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agit de la pièce D2792, Messieurs

 10   les Juges.

 11   M. KARADZIC : [interprétation]

 12   Q.  Général, vous avez vu le poste de commandement, les postes de

 13   commandement avancé, et vous avez dit qu'ils étaient tous situés dans

 14   l'enceinte même de la ville. Et je voudrais vous demander en quoi consiste

 15   le poste de commandement d'une force. Quels sont les éléments, où sont-ils

 16   déployés, et quel est le type de zone ou de secteur qu'ils occupaient ?

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Madame Edgerton.

 18   Mme EDGERTON : [interprétation] Je ne pense pas que le général ait dit

 19   qu'il a vu le poste de commandement et les postes de commandement avancé,

 20   comme vient de le dire le Dr Karadzic.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic.

 22   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai dit que le général a dit, je n'ai pas dit

 23   qu'il a vu. J'ai dit qu'il a dit qu'il a lu sur le document que ces postes

 24   de commandement se trouvaient dans les localités qu'il a indiquées comme se

 25   trouvant dans l'enceinte même de la ville.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Puis-je répondre ?

 27   M. KARADZIC : [interprétation]

 28   Q.  Oui, Général. Pourriez-vous nous dire si tous ces postes de


Page 32544

  1   commandement et tout ce à quoi on a fait référence concernant la 12e

  2   Division, tout cela se trouvait dans l'enceinte de la ville de Sarajevo ?

  3   R.  Oui, oui. Permets-moi simplement de préciser cela légèrement, la

  4   question de la structure et de la structure du commandement. Il s'agit là

  5   d'une structure essentielle pour toute unité de combat. Personne ne peut

  6   agir sans avoir de commandement qui les guiderait. Et j'ajouterais, avec

  7   l'indulgence de la Chambre de première instance, que lorsque mon conseil --

  8   en fait, il a parlé du nombre de personnes. Il s'agissait de 50 000

  9   personnes à Sarajevo, et cetera, et j'ai dit que ce n'était pas

 10   suffisamment parce que les gens étaient désorganisés et qu'il n'y avait pas

 11   de commandement. Il s'agit de la foule, et rien d'autre. Là, nous sommes en

 12   train de parler de structures organisées avec une structure de commandement

 13   qui a été mise en place, et c'est ce qui est important.

 14   Il est exact que ces postes de commandement étaient situés dans l'enceinte

 15   de la ville. Et lorsqu'il est dit dans le parc, il s'agit du parc qui se

 16   trouve rue Trapare, et il s'agit là d'une rue et d'un secteur que je

 17   connais bien. Je sais exactement où il se trouve. Il est situé au centre de

 18   la ville. Le commandement de la 12e Division était justement situé dans le

 19   secteur de Skenderija et les commandements de la brigade avaient leurs

 20   propres postes de commandement comme le commandement principal. Tous se

 21   trouvaient situés au centre de la ville. Si nous parlons de postes de

 22   commandement, ce sont des éléments qui ont leur infrastructure complète

 23   propre, je dirais, et cela concerne le système de communication, le système

 24   de sécurité, le système de stationnement, le système de transformation ou

 25   de préparation des denrées alimentaires pour nourrir les cadres, pour donc

 26   distribuer les tâches, pour organiser des réunions, et également avoir des

 27   messagers et des services de courrier. De façon à ce que dans les postes de

 28   commandement existant et qui étaient opérationnels à Sarajevo, il y avait


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  1   beaucoup d'activités, et ce, de manière permanente. Et cela pouvait se

  2   voir. Et lorsque madame dit que je n'ai pas vu cela, ce n'est pas moi, mais

  3   en utilisant notre système d'observation, nous pouvions tous observer cela.

  4   On pouvait observer tout ce qui se passait, et en regardant les documents,

  5   vous pouvez constater que tout ceci est exact.

  6   Je ne sais pas si j'ai été suffisamment clair. Lorsque vous parlez de

  7   système de postes de commandement et de distribution de postes de

  8   commandement, il ne s'agit pas uniquement d'un seul et unique point où une

  9   personne se trouve assise et émet des ordres. C'est de là que partent les

 10   choses.

 11   Q.  Merci. Pourrions-nous maintenant regarder le document 1D7202, et

 12   pourrais-je vous demander de nous expliquer ce dont il s'agit et ce que

 13   sont ces annotations et qui a rédigé ce document ?

 14   R.  Oui, bien sûr. Je voulais seulement mentionner que ceci a été fait de

 15   ma propre main. C'est un croquis qui a pour objectif de vous montrer

 16   comment les choses -- à quoi ressemblaient les choses. Ce n'est pas du tout

 17   un croquis précis pour vous montrer un poste de commandement particulier.

 18   Vous voyez le déploiement des effectifs sur ce poste de commandement.

 19   Et à droite, ici, vous voyez qu'il est indiqué système de communication, et

 20   c'est là que vous avez les organes du commandement liés les uns aux autres

 21   dans l'ensemble de ce système, en passant par le chef de l'état-major, et

 22   tout le monde est en lien avec le commandant. Et donc, tous les organes

 23   d'un commandement particulier devaient s'y trouver. Donc l'organe

 24   opérationnel, l'organe qui suit toute la situation, donne des propositions,

 25   guide et effectue d'autres activités. Ensuite, vous avez l'organe chargé de

 26   la sécurité qui s'y trouve également. Et ensuite, s'agissant de cet organe

 27   opérationnel et le chef d'état-major, vous avez également des unités, vous

 28   avez l'artillerie, vous avez le génie, vous avez l'infanterie et d'autres


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  1   unités qui étaient faites d'unités.

  2   Et il y a également le système chargé de la sécurité technique et la

  3   sécurité relative au radar. Voilà, c'est donc au cœur de ces activités que

  4   se trouve tout ceci. Les autres éléments sont des éléments d'aide, comme

  5   les unités chargées de la sécurité, les unités de la police militaire, par

  6   exemple, et vous avez tout près, à proximité, les compagnies de

  7   reconnaissance, dépendamment de la structure et de la taille de l'unité,

  8   parce que ce ne sont pas toutes les unités qui sont dotées d'une compagnie

  9   de reconnaissance. Et vous voyez ici, à l'endroit où est située la police

 10   militaire, vous voyez également ici l'endroit où l'on prépare la nourriture

 11   et où l'on approvisionne les organes qui fonctionnent à cet endroit-là et

 12   qui travaillent. Et vous voyez également les moyens d'appui quand il est

 13   question de l'emploi des tirs, par exemple, si le poste de commandement

 14   devait être découvert et que si quelqu'un devait tirer sur ce dernier, à ce

 15   moment-là on pouvait riposter.

 16   C'est donc une batterie déployée pour effectuer la protection du poste de

 17   commandement.

 18   Q.  Très bien. Je vous remercie.

 19   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais à l'huissier de bien vouloir

 20   venir en aide au général Milosevic en lui remettant le stylet.

 21   M. KARADZIC : [interprétation]

 22   Q.  Alors, pourriez-vous, je vous prie, d'abord nous lire ce qui est

 23   indiqué ici au bas de la page, [inaudible]. Qu'est-ce que ça veut dire

 24   exactement ?

 25   R.  Justement ce qui y est écrit. Donc il s'agit d'une présentation d'un

 26   poste, d'un lieu, avec les éléments qui s'y sont trouvés.

 27   Q.  Très bien. Veuillez, je vous prie, nous indiquer à l'aide du chiffre 1

 28   le "commandement" et nous indiquer ce qu'il veut dire, "commandement de


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  1   l'état-major", par exemple.

  2   R.  Oui. Ici, nous voyons "commandement de l'état-major". Ce sont les

  3   organes qui sont chargés de toutes les questions relatives à la logistique

  4   pour un système aussi complexe que celui-ci.

  5   Comme, par exemple, vous avez l'une des brigades dotée de sa

  6   logistique. Le commandement doit également avoir des unités chargées de la

  7   logistique, mais on l'appelle le commandement Stana [phon].

  8   Q.  Merci. Et à l'aide de 2, pourriez-vous me marquer ce qui est indiqué

  9   ici. Vous avez indiqué quelque chose à l'aide du chiffre 2 et c'est marqué

 10   IC. Qu'est-ce que ceci veut dire ?

 11   R.  Cela veut dire compagnie de reconnaissance.

 12   Q.  Et les effectifs chargés des activités d'intervention, est-ce que

 13   c'était le sigle habituel utilisé ?

 14   R.  Non. C'est que chaque commandement devait avoir à sa proximité une

 15   unité qui devait intervenir. La taille et la composition de ces pelotons

 16   d'intervention sont relatives, parce que c'est le commandement qui doit

 17   faire une évaluation. Si le commandement estime qu'il lui est nécessaire

 18   d'avoir un certain nombre d'effectifs, il fera en sorte qu'ils soient

 19   déployés en cas de danger.

 20   Q.  Très bien. Et veuillez, je vous prie, nous indiquer à l'aide du chiffre

 21   3 ce peloton d'intervention.

 22   R.  Oui. [Le témoin s'exécute]

 23   Q.  Et qu'en est-il de 4 -- "CVP", qu'est-ce que cela veut 

 24   dire ? Et donc, indiquez à l'aide du chiffre 4 l'emplacement que vous avez

 25   indiqué comme C, accent diacritique, VP.

 26   R.  C'est la Compagnie de la Police militaire.

 27   Q.  Et P, c'est un stationnement. Donc là, s'il vous plaît, mettez un

 28   chiffre 5 à côté pour nous indiquer qu'il s'agit d'un stationnement.


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  1   R.  [Le témoin s'exécute]

  2   Q.  Et "Pija", qu'est-ce que cela veut dire, entre le parking et la route ?

  3   Qu'est-ce que c'est, "Pija" ?

  4   R.  C'est la réception.

  5   Q.  Pourriez-vous l'indiquer à l'aide du chiffre 6, s'il vous plaît.

  6   R.  [Le témoin s'exécute]

  7   Q.  Pourriez-vous, je vous prie, également nous indiquer à l'aide du

  8   chiffre 7 l'endroit qui est indiqué avec trois cercles. Et qu'est-ce que

  9   ces trois cercles veulent dire exactement ?

 10   R.  Vous voulez que j'inscrive le chiffre 7, très bien. C'est la batterie

 11   d'artillerie. Alors je l'indique ici, AB, batterie d'artillerie, qui est

 12   déployée à cet endroit-là pour effectuer un appui en cas de --

 13   Q.  En cas de quoi ?

 14   R.  J'ai déjà expliqué. Par exemple, si le poste de commandement est

 15   découvert et si le feu est dirigé vers le poste de commandement de

 16   l'ennemi, par exemple, le poste de commandement doit avoir des effectifs

 17   pouvant réagir au tir de l'ennemi.

 18   Q.  Très bien. Merci. Maintenant, du côté droit, pourriez-vous nous

 19   indiquer ce qu'il en est ? Vous avez un trépied, là. Qu'est-ce que c'est

 20   exactement ? Et indiquez-le à l'aide du chiffre 8.

 21   R.  Oui, c'est le radar. Alors, voilà, je vous indique ici 8 R, qui indique

 22   l'emplacement du radar chargé des communications par relais. Je suis

 23   vraiment désolé, j'ai fait une petite erreur ici. Non, c'est en fait une

 24   installation de radio relais avec laquelle cette radio relais effectue des

 25   communications avec soit ces brigades ou ces unités subordonnées.

 26   Q.  Qu'est-ce que c'est ici le CV ?

 27   R.  Oui, CV, très bien. Alors, [inaudible], ce sont les communications

 28   centrales, indiquées à l'aide du chiffre 9.


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  1   L'INTERPRÈTE : Et le témoin s'exécute.

  2   M. KARADZIC : [interprétation] 

  3   Q.  Maintenant, on voit ici une indication POM, P-O-M. Pourriez-vous nous

  4   dire d'abord ce que cette abréviation veut dire et l'indiquer à l'aide du

  5   chiffre 10 ?

  6   R.  Oui. Alors c'est l'adjoint chargé du moral des troupes, pour être plus

  7   précis. Et voilà, c'est le cœur du commandement qui est placé à cet

  8   endroit-là, parce que le commandement -- toutes ces personnes, tous ces

  9   organes, il a des communications avec eux. L'adjoint chargé du moral, il a

 10   des communications avec tous ces organes que j'ai indiqués ici, toute cette

 11   structure avec laquelle il collabore, afin de pouvoir suivre ces activités.

 12   Q.  Très bien. Ce document sera traduit. Il n'est plus nécessaire

 13   d'apporter d'autres annotations. Mais je voudrais juste vous demander

 14   qu'est-ce que le drapeau veut dire exactement ? Qu'est-ce qui est indiqué

 15   par le drapeau ?

 16   R.  Chaque commandement dispose d'un type de drapeau particulier. Alors, ce

 17   drapeau ou cette indication-ci nous montre que dans ce cas-ci, très

 18   concrètement sur ce croquis, ceci veut dire qu'il s'agit d'un poste de

 19   commandement de la division.

 20   Q.  Alors, je vous prie de l'indiquer à l'aide du chiffre 10. Très bien.

 21   Merci.

 22   R.  [Le témoin s'exécute]

 23   Q.  Et de quelle façon est-ce que l'on indiquait la présence de brigades et

 24   d'autres bataillons ?

 25   R.  Je ne peux pas vous faire de croquis maintenant ici, mais c'est un

 26   autre drapeau qui a une forme différente. Si vous le souhaitez, je peux

 27   vous faire un dessin sur un bout de papier. Souhaiteriez-vous que je vous

 28   fasse -- bon, je vais le faire ici. Alors, voilà, c'est comme ça. Le


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  1   drapeau ressemble à ceci. Voilà, c'est là-dessus drapeau qui représente,

  2   par exemple, un bataillon, pour pouvoir différencier les deux, parce que

  3   les commandements ne sont pas tous au même niveau.

  4   Q.  Très bien. Alors, indiquez ce drapeau à l'aide du chiffre 11. Signez le

  5   document, je vous prie, et mettez la date.

  6   R.  Bien. On est le 23, n'est-ce pas ?

  7   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que ce document soit versé au

  8   dossier, s'il vous plaît.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton, est-ce que vous êtes

 10   d'accord pour que ce document soit traduit ?

 11   Mme EDGERTON : [interprétation] Oui, tout à fait, mais je ne sais pas à

 12   quel point mes collègues seront qualifiés pour traduire les acronymes qui

 13   sont ici. Le général pourrait peut-être nous expliquer ce que toutes ces

 14   significations veulent dire.

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, pour les indications qu'il n'a pas

 16   encore expliquées.

 17   Mme EDGERTON : [interprétation] Très bien.

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pourriez-vous commencer, je vous prie,

 19   par la sécurité, je vous prie, Monsieur. OB, n'est-ce pas, ça commence par

 20   OB ?

 21   LE TÉMOIN : [interprétation] Ah oui. Oui. OB c'est une abréviation qui

 22   représente l'organe chargé de la sécurité et du renseignement.

 23   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, numéro 10.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, excusez-moi, excusez-moi. Je vais vous

 25   expliquer. C'est un organe chargé du renseignement, mais on peut voir

 26   également un signe plus. Alors, on peut parler parfois d'organe du

 27   renseignement mais qui est également accompagné de l'organe chargé de la

 28   sécurité. C'est là qu'on voit le signe plus.


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  1   M. KARADZIC : [interprétation]

  2   Q.  Bien. Alors, indiquez ceci à l'aide du chiffre 12.

  3   R.  [aucune interprétation]

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Indiquez cet endroit à l'aide du

  5   chiffre 12.

  6   LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]

  7   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et indiquez l'emplacement du commandant

  8   à l'aide du chiffre 13.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] 13, bien. Voilà, c'est le véhicule du

 10   commandement, et ce véhicule est toujours prêt à démarrer.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et indiquez à l'aide du chiffre 14 le

 12   chef de l'état-major.

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Que représente OC, Monsieur Milosevic ?

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Centre opérationnel, Operativni Centar

 16   [phon]. C'est une pièce où les agents opérationnels travaillent.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton, est-ce que vous avez

 18   besoin d'un complément d'information ?

 19   Mme EDGERTON : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Devrait-on -- non, je ne

 21   crois pas. Très bien. Alors, ce diagramme sera versé au dossier, aux fins

 22   d'identification seulement, mais je ne crois pas qu'il est nécessaire

 23   d'avoir une traduction de ce croquis, n'est-ce pas ?

 24   Mme EDGERTON : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

 25   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Ce croquis sera versé au

 26   dossier. Quelle en sera la cote ?

 27   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de D2793.

 28   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.


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  1   M. KARADZIC : [interprétation]

  2   Q.  Veuillez, je vous prie, nous expliquer, Général, combien y avait-il

  3   d'états-majors de ce type et d'unités de ce type déployées à Sarajevo dans

  4   le cadre de ce que l'on a nommé plus tard la 12e Division ?

  5   R.  En dehors de la 12e Division et de ses unités subordonnées, il y avait

  6   également d'autres postes de commandement, de sorte que le nombre

  7   d'effectifs à Sarajevo n'était pas seulement lié à la 12e Division. Je vais

  8   vous expliquer ce que je veux dire.

  9   Cette division était dotée de trois postes de commandement, donc il y avait

 10   un poste de commandement principal; il y avait un poste de commandement

 11   chargé de la logistique, c'est un autre poste de commandement situé

 12   ailleurs; et il était également doté d'un poste de commandement avancé. Le

 13   commandement, donc, de ces divisions.

 14   Cette même structure empruntait également le 1er Corps d'armée, il a le même

 15   déploiement, plus ou moins, mais il comptait plus d'effectifs. Donc, un

 16   poste de commandement principal à la rue Danijela Ozme, le poste de

 17   commandement avancé, et le commandement chargé de la logistique.

 18   Q.  Et c'est quoi, Danijela Ozme ?

 19   R.  C'est la rue Danijela Ozme. C'est un espace qui, d'après eux, ils

 20   disent que personne ne l'a jamais atteint, mais ils ne veulent pas dire que

 21   ce n'est pas un endroit qu'il fallait cibler parce que c'est le centre-

 22   ville.

 23   Q.  Continuez, je vous prie. Qu'est-ce qu'il y avait encore ?

 24   R.  En dehors de ceci, il y avait également huit brigades qui appartiennent

 25   à une division, donc il y avait huit brigades de montagne, chacune des

 26   brigades avait un poste de commandement semblable avec moins d'effectifs,

 27   selon le principe de trois lieux.

 28   Ensuite, dans le cadre de Sarajevo, il y avait deux brigades situées à


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  1   Sarajevo, mais qui n'étaient pas liées ou rattachées à la division, mais

  2   bien qui étaient rattachées au 1er Corps d'armée.

  3   Ensuite, vous avez donc ces huit brigades, sans compter la neuvième brigade

  4   dont je parle parce que je vous ai déjà dit qu'elle appartenait à la 14e

  5   Division et que c'est donc la 104e Brigade à Hrasnica. Les brigades avaient

  6   leurs bataillons, et les postes de commandement de bataillons, pour être

  7   plus précis, j'insiste pour dire que ce sont des endroits composés d'un

  8   moins grand nombre de personnes, donc les effectifs n'étaient pas aussi

  9   nombreux. Et chacun de ces bataillons avait une compagnie. Certains

 10   bataillons étaient composés de quatre compagnies, d'autres trois. Et donc,

 11   il y avait, s'agissant des postes de commandement, des compagnies de

 12   bataillons et des compagnies indépendantes qui appartenaient soit à la 12e

 13   Division ou qui appartenaient, par exemple, -- je vous donne l'exemple de

 14   la compagnie de la police militaire, la police chargée de la

 15   reconnaissance, et ces compagnies existaient, mais ces postes de

 16   commandement, c'est le commandement de la compagnie avec sa structure qui

 17   était située, et c'est 174.

 18   Je l'ai déjà indiqué quelque part, mais je ne suis pas tout à fait certain

 19   d'avoir bien additionné le tout. Je ne sais pas si vous pouvez voir quelque

 20   part, mais je crois qu'il y avait peut-être 200 postes de commandement en

 21   tout.

 22   L'ACCUSÉ : [interprétation] Avec la permission des Juges de la Chambre, le

 23   témoin pourrait-il consulter ses notes ?

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, si cela pourrait lui venir en aide,

 25   je n'ai aucune objection.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci. J'ai trouvé. Le nombre total des postes

 27   de commandement s'élève à 275. Il y avait donc 275 postes de commandement

 28   pour ce que j'ai déjà mentionné qui existait dans le cadre des divisions et


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  1   dans le cadre de différentes brigades, mais je n'ai pas mentionné qu'il y

  2   avait également une structure du commandant de la police. C'était la

  3   brigade spéciale du MUP qui, en plus des autres postes de commandement,

  4   était dotée de huit postes de commandement supplémentaires, et je vous ai

  5   expliqué pourquoi il s'agit de postes de commandement. Il y avait le poste

  6   de commandement d'Ilidza, il y avait le poste de commandement de Pale, il y

  7   avait le poste de commandement de Vogosca, il y avait le poste de

  8   commandement -- ou le commandement, plutôt, pour commander aux effectifs --

  9   pour effectuer le commandement des effectifs. Donc, toutes ces

 10   municipalités qui se trouvaient à l'extérieur du centre-ville même de

 11   Sarajevo. Il s'agissait de commandements militaires qui existaient à

 12   Sarajevo, qui avaient leur propre structure, mais qui étaient de plus

 13   petite taille. C'est ainsi que ce chiffre augmentait, en raison de ces

 14   commandements, et ces commandements préparaient les effectifs pour que

 15   lorsqu'il y ait percée à l'extérieur de Sarajevo, que l'on puisse commander

 16   aux unités qui sont entrées dans la localité de Vogosca, de Pale, de

 17   Rajlovac, d'Ilidza, et cetera, et cetera.

 18   Donc, c'est ainsi que l'on voit qu'il s'agissait d'une intention plutôt

 19   d'offensive pour que le territoire qu'eux ont appelé "territoire capturé

 20   temporairement" est une stratégie qui existait à l'époque de la JNA et qui

 21   portait sur les agressions qui étaient là en cas d'agression du pacte de

 22   Varsovie ou de l'OTAN, et chaque poste, s'il avait été capturé, c'était

 23   temporaire.

 24   Alors, ils avaient ainsi construit cette structure, et les familles qui

 25   avaient vécu sur ce lieu depuis la nuit des temps avaient été traitées

 26   comme des civils qui venaient d'être capturés dans des territoires

 27   capturés, et ils voulaient les expulser de ces lieux.

 28   Je vous dis tout cela parce que j'essaie de vous expliquer ce qu'étaient


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  1   ces postes de commandement. Ils étaient visibles. Ils étaient

  2   opérationnels. Ils commandaient et ils dirigeaient leurs forces, bien

  3   entendu, et puis, il y a eu des combats entre ces forces et nous.

  4   Q.  Merci, Général. Alors, qu'en est-il de ces 275 plus huit pour toutes

  5   ces municipalités périphériques ? Qu'en est-il de ces postes de

  6   commandement, ces 275 postes de commandement ? Est-ce que cela signifie

  7   qu'ils correspondent à un seul lieu, ou est-ce qu'un seul poste de

  8   commandement pouvait occuper plusieurs lieux, en fait ?

  9   R.  Je pense que c'est tout à fait clair. Il y a différents niveaux dans un

 10   poste de commandement. Il y a trois niveaux, en fait, le poste de

 11   commandement de base, le poste de commandement de l'arrière-garde, et le

 12   poste de commandement avancé. Mais par exemple, une section ou une

 13   compagnie n'a pas ces trois niveaux. Une compagnie, par exemple, n'a pas de

 14   poste de commandement arrière. Un commandant de compagnie a sa propre base,

 15   sa base pour ses besoins de combat. Il a plusieurs assistants. Il a

 16   également des estafettes, et cetera, et cetera. Mais ils se trouvent tous

 17   en un seul et même endroit, parce que la compagnie, en fait, c'est le

 18   niveau le plus inférieur.

 19   Q.  Mais qu'en est-il des unités plus larges, est-ce qu'il y a un poste de

 20   commandement dans un seul et même lieu ou dans plusieurs lieux ?

 21   R.  Non, non. Là, il y a trois lieux, comme je vous l'ai dit, afin de

 22   pouvoir être opérationnel. Dans un premier temps, cela est important.

 23   Et puis, deuxièmement, ils n'ont même pas besoin de se trouver dans un seul

 24   et même lieu. Il y a une certaine distance entre les différents éléments du

 25   commandement, les différentes sections du commandement. Pour vous donner à

 26   titre d'illustration un exemple, la 104e Brigade, elle avait une partie de

 27   son commandement à Butmir, et la 104e Brigade, puisqu'il s'agit de cette

 28   brigade dont je parle, opérait et existait dans la zone de Hrasnica.


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  1   Et puisque maintenant on m'a donné la possibilité de m'expliquer, je vais

  2   vous apporter certaines précisions. Dans la région ou dans la zone de

  3   Butmir et de Sokolovic, vous trouvez également une partie du commandement

  4   du corps. Alors, je n'ai pas indiqué leur existence comme correspondant à

  5   des éléments séparés.

  6   Q.  Je vous remercie. Est-ce que vous pourriez nous dire où se trouvait le

  7   commandement Suprême de l'ABiH ?

  8   R.  Pour vous dire toute la vérité, je n'en sais rien. Alors, certes, nous

  9   savions que la présidence occupait le bâtiment de la présidence. Je ne suis

 10   pas sûr, en fait, s'ils occupaient le même bâtiment que leur commandement

 11   Suprême.

 12   Q.  Et qu'en est-il des éléments de l'état-major principal de l'ABiH, dans

 13   la ville à proprement parler, puisque nous parlons maintenant de cette

 14   ville.

 15   R.  Oui, je comprends cela tout à fait. Une partie du commandement de

 16   l'état-major principal, une partie, j'insiste là-dessus, bon, était composé

 17   par certains hommes qui assuraient leur sécurité, il s'agissait de la

 18   Brigade des Gardes, en fait, une unité que nous n'avons pas mentionnée

 19   jusqu'à présent, bien qu'il faille l'additionner à toutes les brigades que

 20   j'ai déjà énumérées. Donc, il y avait une partie du commandement de l'état-

 21   major principal qui se trouvait effectivement à Sarajevo dans un certain

 22   nombre d'endroits. Et je ne peux pas vous dire en fait où se trouvaient ces

 23   lieux.

 24   Le reste, et l'élément principal du commandement se trouvait dans un

 25   endroit --

 26   L'INTERPRÈTE : Dont le nom n'a pas été saisi par l'interprétation.

 27   M. KARADZIC : [interprétation]

 28   Q.  Et qu'en est-il du commandement du 1er Corps ? Est-ce qu'il se trouvait


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  1   dans la ville à proprement parler ou ailleurs ?

  2   R.  Oui, oui. Comme je vous l'ai déjà dit, le commandement du 1er Corps se

  3   trouvait dans la rue Danijela Ozme près du bureau principal pour l'hygiène

  4   de la ville. Il y a un grand parc au milieu de Sarajevo, qui se trouve

  5   juste de l'autre côté de la rue qui passe près de l'immeuble de la

  6   présidence. C'est difficile en fait de retrouver cela, parce que j'ai

  7   oublié bon nombre de ces rues, bien que j'aie vécu à un moment donné dans

  8   cette ville, mais je pense avoir raison. Cela se trouvait en diagonale par

  9   rapport au bâtiment de la présidence.

 10   Q.  Merci. Général, vous avez mentionné le groupe d'artillerie. Est-ce

 11   qu'il y avait d'autres groupes d'artillerie, et est-ce que vous pourriez

 12   nous expliquer ou nous dire quelles étaient les armes à la disposition de

 13   la 12e Division à l'intérieur de la ville ?

 14   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais demander à la Chambre de se

 15   prononcer, est-ce que le général a le droit d'utiliser ses notes.

 16   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Vous savez ce n'est pas très facile pour moi

 18   de les utiliser. C'est un peu compliqué, parce que ces notes n'existent pas

 19   en format électronique.

 20   Donc il y a ce bâtiment ou cette structure qui a été montré, il s'agissait

 21   de la structure du commandement avec tous ses éléments. Et puis là, oui,

 22   j'ai cette information maintenant, il s'agit d'information fiable, à propos

 23   du matériel de combat. D'ailleurs, j'ai beaucoup d'informations à

 24   communiquer ici, mais j'aimerais juste vous préciser l'origine de ces

 25   informations si la Chambre m'y autorise, ou j'aimerais vous dire d'où

 26   venaient en fait plutôt tous les objets --

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton.

 28   Mme EDGERTON : [interprétation] Je pense qu'il va falloir réfléchir un peu


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  1   à tout cela, il ne s'agit pas d'avoir ici le général, enfin, bon, il me

  2   semble, je ne vois pas pourquoi le général témoignerait en utilisant ses

  3   notes.

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, je ne sais absolument pas à

  5   quoi faisait référence le général. C'est à M. Karadzic d'intervenir et de

  6   trancher cela. Monsieur Milosevic, à quel document venez-vous de faire

  7   référence ?

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Je voudrais que quelque chose soit bien

  9   compris. Ce que je voulais dire c'est que les éléments dont je dispose

 10   m'indiquent que les chiffres donnés sont véridiques, véritables,

 11   correspondaient à la réalité. Permettez-moi de vous fournir à nouveau une

 12   explication à ce sujet. Vous allez entendre une réponse, parce qu'elle

 13   correspond tout à fait à ce que j'ai confirmé précédemment.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] On vous a posé une question à propos du

 15   groupe d'artillerie, une question précise vous a été posée, on vous a

 16   demandé quelles étaient les armes qui étaient à la disposition de la 12e

 17   Division à l'intérieur de la ville. Dites-nous donc quelles étaient les

 18   armes disponibles, pas forcément le nombre de ces armes.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Je comprends.

 20   M. KARADZIC : [interprétation]

 21   Q.  Général, permettez-moi de venir à votre aide. D'après vos

 22   renseignements, d'après vos notes, combien de mortiers, de calibre de 80

 23   millimètres, de 62 millimètres, de 82 millimètres, et de 122 millimètres se

 24   trouvaient dans la ville ?

 25   R.  Je peux vous présenter des éléments qui corroboreront cela, si vous m'y

 26   autorisez, juste pour confirmer en fait ces chiffres. Donc peut-être, si la

 27   Chambre m'autorisait à ce faire, je pourrais vous donner les chiffres par

 28   la suite.


Page 32559

  1   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton, nous allons l'écouter.

  2   Poursuivez, Monsieur Milosevic.

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Vous savez, derrière tout cela il y a une

  4   histoire. Lorsque la crise a commencé à voir le jour en ex-Yougoslavie il y

  5   a du matériel de combat qui a été amené à Sarajevo, en provenance de

  6   Croatie, de Slovénie, et d'ailleurs, pourquoi à Sarajevo ? Je n'en sais

  7   rien. Tout ce que je sais, c'est que ce matériel de combat se trouvait à

  8   cet endroit. Et plus précisément, il se trouvait dans la caserne du

  9   maréchal Tito dans la caserne de Jusuf Dzonlic, et puis il y a une partie

 10   de ce matériel qui est allé à Lukavica; et lorsque la situation a évolué,

 11   lorsque certaines zones ont été créées sous le contrôle de tel ou tel autre

 12   partie, le matériel qui se trouvait à la caserne du maréchal Tito, à la

 13   caserne de Jusuf Dzonlic, à Jajce, à Viktor Bubanj, dans toutes ces

 14   installations, dans toutes ces casernes militaires, les armes qui se

 15   trouvaient dans ces installations militaires ont fini par se retrouver en

 16   possession du 1er Corps de l'ABiH. Toutes les compagnies qui étaient

 17   opérationnelles en temps de paix avaient leurs propres armes antiaériennes

 18   ou leur propre système d'armes antiaérien. Et cela faisait partie du

 19   matériel. Donc tout ce qui se trouvait à ce moment-là, là-bas, était en

 20   possession du 1er Corps.

 21   Et, en fait, nous parlons également de la 12e Division, parce qu'il y

 22   avait d'autres armes qui sont arrivées, et qui n'ont fait qu'augmenter le

 23   nombre d'armes dont ils disposaient.

 24   Alors, il faut savoir qu'il y avait toute cette infrastructure qui

 25   existait pour ce qui était des différents immeubles, bâtiments plutôt, pour

 26   le commandement, pour le ravitaillement, pour la logistique, pour les

 27   réparations, et cetera. Tout cela s'est retrouvé entre les mains du 1er

 28   Corps.


Page 32560

  1   Et pour ce qui est des installations militaires qui se sont retrouvées

  2   entre les mains du Corps de Sarajevo-Romanija, il n'y avait qu'une

  3   installation militaire, celle de Lukavica. Alors, il est vrai qu'une partie

  4   du matériel s'est aussi retrouvé à Lukavica, et y est resté. Mais là, je

  5   parle du matériel qui venait de Croatie, de Slovénie, et d'autres

  6   territoires de l'ex-Yougoslavie.

  7   Et lorsque je vous dis qu'il y avait six obusiers de 120 millimètres,

  8   il s'agissait d'une arme autopropulsée, il faut savoir que ce sont les

  9   mêmes obusiers qui se sont retrouvés ou que l'on a retrouvés dans la

 10   caserne du maréchal Tito. Et dès que les hommes se sont retirés, des

 11   étudiants, des scolaires, des personnes qui faisaient partie de l'école

 12   secondaire militaire --

 13   L'INTERPRÈTE : L'interprète signale qu'il n'a pas entendu la dernière

 14   partie de la réponse du témoin.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Je disais donc que tout le reste, tout ce dont

 16   je vous parle, à savoir toutes les armes se sont retrouvées dans cette

 17   zone. Et c'est eux qui les avaient, les armes, elles étaient à leur

 18   disposition. A propos de matériel antiaérien, les PAT 20/1, et 20/3, eh

 19   bien, c'étaient les armes qui auparavant étaient des armes qui

 20   appartenaient aux compagnies qui étaient opérées par des civils dont j'ai

 21   parlé et qui assuraient en fait la protection et la défense.

 22   Donc si vous faites le calcul de tous ces mortiers de 60, 82 et 120

 23   millimètres, cela nous donne pour la ville un total compris entre 100 et

 24   150. Avec des obusiers de 122 millimètres, il y avait six obusiers

 25   autopropulsés; il y avait trois obusiers à calibre de 105 millimètres; il y

 26   avait un char T-55, ou plutôt il y en avait trois de char T-55; un canon de

 27   130 millimètres. Alors il ne se trouvait pas lui à Sarajevo, il se trouvait

 28   sur le mont Igman. Il tirait depuis le mont Igman. Parce qu'il faut savoir


Page 32561

  1   que la portée de ce canon dépasse 30 kilomètres. Et puis il y avait

  2   également ce qu'on appelle, cette arme qui s'appelle ZiS, qui devait être

  3   une référence à Stalin. Les ZiS, il y avait un canon ZiS de 76 millimètres,

  4   ou plutôt il y en avait quatre. Les canons sans recul à 82 millimètres,

  5   nous en avons découvert un total de 16. Il y en avait probablement

  6   davantage que nous n'avons pas trouvé, et d'ailleurs lorsque vous tirez à

  7   l'aide de ce canon, vous pouvez le voir à des kilomètres à la ronde, parce

  8   qu'en général lorsqu'on tire avec ce canon, il y a tout un panache de fumée

  9   qui s'élève du canon.

 10   Il y a autre chose que je n'ai pas dit, je pense à toutes les armes de la

 11   brigade spéciale pour la Yougoslavie. Je vous parle du MUP, là. Je ne suis

 12   pas sûr en fait de comment ils appelaient le MUP à l'époque. Mais la tâche,

 13   la mission du MUP était le contre-terrorisme, la prévention du terrorisme.

 14   Donc il y avait tout ce matériel qui se trouvait à Krtelj, qui se

 15   trouve d'ailleurs tout près de Donji Kotorac. Un peu plus tôt, je vous

 16   avais parlé du fait que la 104e Brigade motorisée se trouvait cantonner là-

 17   bas, elle se trouvait baser là-bas.

 18   Donc voilà il y avait tout ce matériel dont ils disposaient. Il y

 19   avait aussi des véhicules transport de troupes, que l'on connaît sous le

 20   nom de Vidra. En fait, tout cela a été ou plutôt le MUP, la police de

 21   Sarajevo a mis la main là-dessus, et ils utilisaient cela comme matériel de

 22   combat.

 23   Il s'agit d'armes très sophistiquées, de bonnes armes qui étaient

 24   utilisées par les commandants pour traverser Sarajevo à bord d'un véhicule

 25   sans être exposés à des dangers, à moins que cela ne soit utilisé par

 26   d'autres personnes, c'était tout à fait différent.

 27   Donc, tout ce dont je vous parle ici est directement lié à des éléments qui

 28   se sont produits en 1994. Et, il s'agit d'information qui atteste le fait


Page 32562

  1   que ces armes étaient à la disposition du commandement du corps, et

  2   qu'ensuite de plus en plus d'armes ont commencé à arriver au sein du 1er

  3   Corps, et qui venaient de très loin, et leurs amis d'ailleurs leur

  4   prêtaient main-forte. Nous avons par exemple les roquettes Crna Strela, et

  5   puis des roquettes 9K11, et ensuite des roquettes calibre 107 millimètres,

  6   et puis ce qu'on appelait les VBRS, les lanceurs multiroquettes.

  7   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Général, je voudrais que nous nous

  8   interrompions ici. Pourrions-nous, s'il vous plaît, consulter le mémo, le

  9   document dont vous vous servez. Et je vais demander donc à l'Huissière de

 10   vous aider à utiliser le rétroprojecteur.

 11   Je regarde l'horloge, nous pourrions peut-être nous interrompre ici, et

 12   peut-être Mme Edgerton, pourriez-vous dans l'intervalle jeter un coup d'œil

 13   à ce document.

 14   Mme EDGERTON : [interprétation] Eh bien, je pense que si c'est exact, le

 15   général vient de lire presque la totalité de la page 6 de son aide-mémoire,

 16   mais je vais tenter de confirmer cela.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] En anglais, de quelle page s'agit-il ?

 18   Mme EDGERTON : [interprétation] Non, de la page 6, en anglais.

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] La Chambre a-t-elle reçu ces notes ou

 20   cette aide-mémoire ?

 21   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, je le pense. La version en serbe existe

 22   sous une version manuscrite. Il s'agit donc de la page 11 qui a été envoyée

 23   dimanche dernier sous format électronique.

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quelle Chambre a reçu cette note de

 25   récolement.

 26   M. ROBINSON : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, vous n'avez pas

 27   reçu la version en anglais. Seule l'Accusation a reçu cela.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] C'est la raison pour laquelle j'avais


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  1   posé la question.

  2   Nous allons nous interrompre pour 45 minutes, et reprendre à 13 heures 25.

  3   --- L'audience est levée pour le déjeuner à 12 heures 39.

  4   --- L'audience est reprise à 13 heures 26.

  5   M. LE JUGE KWON : [interprétation] J'ai compris maintenant la nature du

  6   document sur lequel vous vous reposiez. Où avez-vous obtenu ces

  7   informations, Monsieur Milosevic, qui sont écrites sur le document que nous

  8   avons maintenant sous les yeux ?

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Je -- bien, les informations découlent de la

 10   découverte directe de l'existence de ces positions de tir et les tirs

 11   d'armes provenant de ces positions dans la région de Sarajevo. C'est là une

 12   source d'information. Ceci s'est fait au travers du système d'observation

 13   et en observant les armes existantes au moment où il y avait des tirs et

 14   pendant que les armes étaient transférées du lieu de tir à un autre. C'est

 15   là un type d'information.

 16   Puis, il y a également le système des documents, les documents créés

 17   par les commandements dont nous avons parlé, commandements du 1er Corps ou

 18   de la 12e Division, en fonction du type de tir prévu et des tirs menés, et

 19   nous avons pu, à partir de là, voir quelles étaient les ressources dont ils

 20   disposaient. Il existe un document et ce sont là leurs documents d'origine

 21   et dans ces documents, le général Siber a divisé 100 mortiers -- des

 22   mortiers de 160 millimètres, plutôt, ont été distribués aux unités. Je n'en

 23   ai pas vraiment vus autant, mais il s'avère qu'il y avait des mortiers de

 24   160 millimètres. Je ne sais pas si ils ont été tirés ou pas, mais là,

 25   c'était un autre problème. C'est tout.

 26   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Nous en restons là.

 27   Vous pouvez continuer, Monsieur Karadzic.

 28   Simplement, un point pour le procès-verbal d'audience. Monsieur


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  1   Milosevic, vous avez fait référence au lieutenant-colonel ou au colonel

  2   Dzambasevic. Donc, je suppose qu'il s'appelle Dzambasovic, et non pas

  3   Sevic. Donc, les cinq dernières lettres s'écrivent S-O-V-I-C et non pas S-

  4   E-V-I-C. Oui.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Dzambasovic.

  6   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Et son nom apparaît sur la

  7   transcription à la page 4, lignes 16, 22 et 24. Il s'agissait d'un témoin

  8   de l'Accusation, Madame Edgerton, n'est-ce pas ?

  9   Mme EDGERTON : [interprétation] Oui, c'est exact.

 10   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 11   Veuillez continuer, s'il vous plaît.

 12   M. KARADZIC : [interprétation]

 13   Q.  Général, à la page 66, line 10, je vous ai entendu dire qu'il y avait

 14   entre 140 et 150 mortiers, mais dans la transcription, on parle de 100 à

 15   150.

 16   R.  Ce qui est exact, c'est ce qui est écrit. Et c'est probablement ce que

 17   j'aurais dû dire, c'est-à-dire qu'il y avait entre 140 et 150 mortiers.

 18   Q.  Merci, Général. J'admire votre précision, et je vous en remercie, mais

 19   nous devons maintenant commencer à parler de la conduite et des actions, et

 20   de ce genre de choses. Donc, nous devons terminer cela aussi rapidement que

 21   possible.

 22   Etes-vous à même de nous dire si ces ressources étaient des

 23   ressources immobiles ou d'autres mobiles et si on les trouvait à différents

 24   moments dans différents endroits, et comment cela pouvait se faire ?

 25   R.  Je n'ai rien d'affiché à l'écran. Je ne sais pas.

 26   Q.  Est-ce que vous avez sous les yeux la page 11 ?

 27   R.  Oui, oui, je l'ai. Je pensais qu'il me fallait voir vos questions sur

 28   l'écran. Bien, merci beaucoup. Très bien.


Page 32565

  1   Il est tout à fait clair qu'il ne s'agissait pas là d'armes

  2   installées dans un endroit. C'étaient des armes qui étaient déplacées.

  3   C'était un principe, les armes de changer de lieu de tir, autrement, elles

  4   auraient pu être découvertes et utilisées, et cetera. Donc, ces armes

  5   étaient mobiles et d'une manière générale, donc, leurs positions pouvaient

  6   varier.

  7   Q.  Merci. Y avait-il des ressources ou des armes de grand calibre mobiles

  8   que l'on pouvait utiliser pour tirer ?

  9   R.  Oui, bien sûr. Je ne sais pas si je devrais décrire cela comme une

 10   folie, mais il y avait des armes montées sur véhicules qui étaient

 11   utilisées pour tirer, et ensuite mises de côté. Je ne considère pas que

 12   cela aille dans le sens d'une logique qui tiendrait compte des règles de la

 13   guerre.

 14   Q.  Merci beaucoup. Et ces ressources mobiles, quels étaient les secteurs

 15   dans lesquels ces ressources étaient utilisées pour tirer ?

 16   R.  Très souvent, ces armes venaient du secteur de Zitomlin. Il s'agit donc

 17   de la région ou du secteur vers la rue Blagoje Parovic ou peut-être même

 18   éventuellement de là où il y avait des bâtiments plutôt hauts, enfin de

 19   manière à ne pas pouvoir les voir, mais à leur permettre de tirer. Et il

 20   s'agissait essentiellement de la rue Blagoje Parovic, qui se trouve au

 21   centre du quartier nouveau de Sarajevo.

 22   Q.  Merci beaucoup. Pour pouvoir en terminer avec cette question concernant

 23   le déploiement des forces, pourriez-vous me dire quelles sont les forces

 24   qui se trouvaient à Hrasnica, Sokolovic Kolonija et Butmir ?

 25   R.  Il est extrêmement important que je puisse donner une réponse claire à

 26   cette question. Il s'agit de la 104e Brigade motorisée dont nous parlons

 27   ici qui, du fait de sa taille, était la troisième plus grande brigade dans

 28   la région. Pour ce qui est des armes de combat, il s'agissait d'une brigade


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  1   qui avait une quantité importante de ce genre d'armes. Il s'agissait de la

  2   104e Brigade dans la région de Hrasnica, Butmir, Sokolovic Kolonija, et le

  3   versant oriental d'Igman.

  4   Q.  Merci. Nous pourrions peut-être afficher à nouveau la carte qui a été

  5   déjà annotée par le témoin, un témoin étranger, et vous pourriez peut-être

  6   nous dire si cette carte indique de manière exacte qui se trouvait où.

  7   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pourrions avoir, s'il vous

  8   plaît, le document 1D32243, s'il vous plaît.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui.

 10   M. KARADZIC : [interprétation]

 11   Q.  Pourriez-vous commencer par le sud ?

 12   L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu les noms.

 13   M. KARADZIC : [interprétation]

 14   Q.  Pourriez-vous nous dire qui était là, qui se trouvait à Dobrinja dans

 15   cette région centrale ?

 16   R.  Il y avait donc la 155e Brigade de Montagne qui se trouvait à Dobrinja,

 17   et j'ai dit qu'elle était sous le commandement de Hadzic, Ismet Hadzic, qui

 18   était un civil.

 19   Q.  Merci. Et qui se trouvait sur ces lieux à Mojmilo Brdo et Hrasno Brdo ?

 20   R.  La 101e Brigade de Montagne se trouvait sur place. Et toute cette ligne

 21   était sous son contrôle, depuis Hrasno Brdo jusqu'à Miljacka.

 22   Q.  Qui se trouvait là ?

 23   R.  La 115e Brigade de Montagne.

 24   Q.  Donc, vous parlez d'une brigade qui faisait partie du 1er Corps.

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Et qui se trouvait à Jajce ? Et qu'est-ce que cela signifie, Jajce ? Et

 27   qui s'y trouvait ?

 28   R.  Jajce est une caserne. Il s'agit donc d'une installation militaire.


Page 32567

  1   C'est là où se trouvait la 152e Brigade. Elle était un peu moins importante

  2   sur le plan des effectifs et Hilmo Kovac commandait cette brigade. Il était

  3   un officier, officier que j'admirais énormément, et même dans sa conduite

  4   avec l'ennemi, il savait rester chevaleresque.

  5   Q.  Merci. Et qui était à Grdonj ?

  6   R.  Je ne m'attendais pas à cela. Bien. A Grdonj et dans la région au sens

  7   plus large, il y avait donc à Grdonj la 105e Brigade de Montagne, qui était

  8   sous le commandement du major Izet Bisevic.

  9   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, parler à la Chambre de première

 10   instance de Grdonj et la position de la 105e Brigade, et nous dire quel est

 11   le rapport avec Spicasta Stijena et le village de Mrkovici ? Pourriez-vous

 12   l'annoter sur la carte ?

 13   Mme EDGERTON : [interprétation] Monsieur le Président.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.

 15   Mme EDGERTON : [interprétation] Simplement pour le procès-verbal

 16   d'audience, il s'agit d'une photo prise par satellite, et non d'une carte.

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Devrais-je annoter cette carte ?

 18   M. KARADZIC : [interprétation]

 19   Q.  Oui, vous pouvez l'annoter en noir parce que sur la carte d'origine, il

 20   y a déjà des annotations en bleu et en rouge. Pourriez-vous nous marquer où

 21   se trouve Mrkovici et nous dire, s'il vous plaît, quel était -- un petit

 22   peu lors des événements à Spicasta Stijena et Mrkovici ?

 23   R.  Je ne vais pas pouvoir vous montrer exactement Spicasta Stijena ici. Je

 24   peux simplement vous indiquer dans quelle direction elle se trouvait par

 25   rapport à Grdonj. Cela se trouve ici, dans cette région, et cela est lié à

 26   la position du 1er Corps. Les forces du Corps de Sarajevo-Romanija ne se

 27   trouvaient pas à Spicasta Stijena mais se trouvaient dans la région de Mala

 28   Kula, et ce secteur se trouve derrière Spicasta Stijena. Et c'est là


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  1   quelque chose qui a été indiqué tout au long, à savoir que nous étions à

  2   Spicasta Stijena, mais il s'agissait donc d'une région normale, et non

  3   d'une région rocailleuse, et c'est là où se trouvaient les forces du Corps

  4   de Sarajevo-Romanija.

  5   Q.  Merci. Pourriez-vous maintenant montrer le village de Mrkovici et

  6   l'annoter avec le chiffre 2.

  7   R.  Je ne vois pas de mot indiquant le village de Mrkovici, mais je pense

  8   qu'il devrait se trouver quelque part par ici. Mrkovici.

  9   Q.  Merci. Général, pourriez-vous très brièvement nous dire pourquoi dans

 10   le rapport Spicasta Stijena est mentionnée si fréquemment ? Et Mrkovici

 11   également. Y avait-il des activités militaires qui s'y déroulaient, et quel

 12   était l'objectif de ces activités dans ces lieux ?

 13   R.  Les régions particulièrement importantes pour le Corps de Sarajevo-

 14   Romanija étaient la route qui allait de Pale via Sumbulovac vers Vogosca,

 15   et ensuite, pour ce qui est du reste du front couvert par le Corps de

 16   Sarajevo-Romanija, cette route passe à proximité du village de Mrkovici.

 17   Pour ce qui est du 1er Corps, ou plutôt, de la 12e Division, ce qui était

 18   important, c'était d'essayer de couper la route et, ce faisant, de diviser

 19   le front en deux parties, l'un au nord-ouest et l'autre qui resterait dans

 20   la zone sud, sud-est ou sud-ouest, dont les activités concernaient Spicasta

 21   Stijena et Mrkovici, l'objectif étant de couper la route et ainsi d'avoir

 22   un avantage sur le plan militaire. Notre situation ne nous permettait pas

 23   de perdre cet avantage militaire sur le plan de la façon dont nous allions

 24   continuer à vivre, à fonctionner, et à mener nos activités de combat.

 25   Les attaques et les assauts existaient au quotidien, et je n'exagère pas en

 26   disant cela. Néanmoins, les petites attaques n'étaient pas très

 27   importantes. Ils essayaient d'assurer une percée avec une force

 28   extraordinaire, et lorsqu'ils n'y arrivaient pas, ils ne rendaient pas


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  1   compte du fait que quelqu'un essayait de tirer à Sarajevo. Ils disaient

  2   simplement les forces chetniks nous ont renvoyés vers nos positions. Cela

  3   signifiait que nous avons tiré sur leurs positions et non sur la ville. Là,

  4   c'est une chose, c'était une tentative de concentrer les forces.

  5   Donc, cette première tentative a été faite le 18 septembre 1994 et ne

  6   ciblait pas uniquement Spicasta Stijena et l'axe vers Mrkovici mais

  7   également d'autres axes. C'est une attaque qui a été arrêtée très

  8   rapidement. Et je suis allé sur le lieu où les soldats avaient essayé

  9   d'effectuer une percée, j'ai rencontré plusieurs de mes soldats, et j'ai pu

 10   voir là sept personnes tuées, sept hommes, et je n'ai pu m'empêcher,

 11   Madame, Messieurs les Juges, si vous me croyez, j'ai pleuré à la vue de ces

 12   corps. C'était là envoyer les gens à la mort. C'est de cela dont il

 13   s'agissait. Sept personnes qui avaient été décapitées, leurs membres

 14   déchirés suite à l'explosion d'une mine. Et je me suis demandé qui pouvait

 15   envoyer les gens ainsi sans avoir fait une estimation correcte de la

 16   situation. C'étaient des gens qui n'avaient pas les compétences pour ce

 17   genre de tâches.

 18   Q.  Merci. Général, qui a défendu Mrkovici face au Corps de Sarajevo-

 19   Romanija, quelle unité ?

 20   R.  Toute la région, la région entre Miljacka canyon où Miljacka se jette

 21   dans Sarajevo, comme je l'ai déjà dit, en passant par Hresa, et les

 22   positions à Mrkovici, Radava, Poljine, et jusqu'à Rajlovac, et un endroit

 23   où la Miljacka quitte, entre guillemets, Sarajevo, toutes ces positions

 24   étaient tenues par la 3e Brigade de Sarajevo. Il s'agissait de la force

 25   principale et de l'unique force qui détenait la totalité du territoire qui

 26   se trouvait au nord-ouest et une partie du territoire qui se trouvait au

 27   nord-est.

 28   Q.  Merci. D'où venaient ces soldats ?


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  1   R.  Quels soldats ?

  2   Q.  Eh bien, les membres de cette 3e Brigade, d'où étaient-ils originaires

  3   ?

  4   R.  Eh bien, lorsque je parle de la 3e Brigade de Sarajevo, eh bien, je

  5   veux dire que tous ces hommes venaient de Sarajevo. Mais il y en avait

  6   également qui venaient d'autres régions, par exemple de Vogosca, Rajlovac,

  7   Poljine, Mrkovici, Hresa, Bulog [phon] également. En d'autres termes, de

  8   tous ces villages et secteurs avoisinants. Ils ont été mobilisés, et puis

  9   ils sont devenus membres de la 3e Brigade de Sarajevo.

 10   Q.  Merci. Pourriez-vous, s'il vous plaît, indiquer sur cette image

 11   satellite où Sedrenik se trouve par rapport à Grdonj, et quelles étaient

 12   les installations militaires qui se trouvaient là, si toutefois il y en

 13   avait, et quelle était la distance qui séparait Spicasta Stijena et vos

 14   positions et Sedrenik ?

 15   R.  Premièrement, le secteur de Grdonj, c'est-à-dire qu'il s'agissait de la

 16   ligne qui était couverte par la 12e Division du 1er Corps, ils disposaient

 17   là de la 105e Brigade dont j'ai déjà parlé.

 18   Alors, au-delà d'eux ou dans leur secteur se trouvait Hresa -- ou plutôt,

 19   non, pas Hresa mais --

 20   Q.  Sedrenik ?

 21   R.  Oui, c'est exact, Sedrenik.

 22   Q.  Et où se trouve Sedrenik ? Pourriez-vous, s'il vous plaît, annoter avec

 23   un S sur ces versants où se trouve Sedrenik, en dessous de Grdonj ?

 24   R.  Bien. Ça devrait se trouver là plus ou moins. C'est-à-dire juste en

 25   dessous de Grdonj, vers la ville.

 26   Q.  Aviez-vous déployé des tireurs isolés à Spicasta Stijena, et auraient-

 27   ils été en mesure d'ouvrir le feu de cet endroit-là ?

 28   R.  Bien, non. Les distances étaient très importantes, ils leur auraient


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  1   été absolument impossible d'utiliser des armes d'infanterie. Vous ne

  2   pouviez recourir qu'à de l'artillerie, bien évidemment.

  3   Q.  Bien, l'artillerie qui se trouvait dans le village de Mrkovici, quelles

  4   furent les cibles qui ont été choisies par ces pièces d'artillerie ?

  5   R.  Non. L'artillerie a été retirée et placée sous le commandement de la

  6   FORPRONU, qui était centrée dans certaines zones.

  7   Q.  Eh bien, excusez-moi. Il s'agissait de tubes de mortier.

  8   R.  Oui, eh bien, il en va de même des tubes de mortier. Je parle de la

  9   période au cours de laquelle la FORPRONU avait garanti que toutes ces armes

 10   soient passées sous son contrôle. Et donc les mortiers étaient également

 11   placés sous le contrôle de la FORPRONU.

 12   Q.  Merci. Poursuivez, je vous prie. Voyons maintenant Kobilja Glava, Hum,

 13   et Glava. Qui contrôlaient ces lieux ?

 14   R.  Hum faisait partie du système de déploiement de la ville elle-même,

 15   même s'il se trouvait sur un site plus élevé en quelque sorte. Mais Kobilja

 16   Glava et Zuc, on peut en parler davantage. Orlic est mentionné ici et

 17   indiqué ici. Il s'agissait du sommet, en quelque sorte, entre Kobilja Glava

 18   et Zuc, qui culminait à plus ou moins 800 mètres d'altitude. Le mont Orlic

 19   -- ou une colline. Et il s'agissait d'un secteur qui était sous le contrôle

 20   de la 112e Division, ou, plutôt, brigade.

 21   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, annoter la colline d'Orlic. Et qu'en

 22   est-il de Sokolje.

 23   R.  Eh bien, je parlerai de Sokolje dans un moment. Mais Orlic se situerait

 24   plus ou moins ici.

 25   Q.  S'agit-il d'un O que vous venez d'annoter ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Pourriez-vous nous dire qui contrôlait Sokolje ?

 28   R.  Le secteur de Sokolje -- enfin, je voudrais préciser une chose. Sokolje


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  1   était à la fois une colline et une localité, où des gens vivaient, ce lieu,

  2   cette localité s'appelait Sokolje. Et c'est un lieu qui se trouvait sous le

  3   contrôle de la 111e Brigade de Montagne du 1er Corps --, ou, plutôt, de la

  4   12e Division. Cette position surplombe donc Rajlovac, et la totalité du

  5   secteur de Rajlovac et de Sarajevo également qui se trouve en dessous de

  6   ces lieux, tels que Sokolje, Bresce Brdo, et d'autres sites également.

  7   Q.  Merci. Bien, nous n'avons pas le temps de vous demander d'annoter ces

  8   différents lieux --

  9   R.  Eh bien, je peux le faire. Ça se trouve là, à droite, directement à

 10   droite de Sokolje, Brdo, et j'indiquerai en B ici. Qui se trouve un peu

 11   plus bas.

 12   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, dater et signer cette image en bas à

 13   droite, et pourriez-vous nous dire si vous souhaiteriez, le cas échéant,

 14   apporter des modifications à cette image s'agissant des secteurs qui

 15   étaient sous le contrôle de l'ABiH ?

 16   R.  Non, il n'est pas nécessaire d'apporter quelques modifications que ce

 17   soit. Je voudrais simplement préciser quelle était la situation dans le

 18   secteur de Nedzarici. En fait, la situation était catastrophique. C'est une

 19   position qui était encerclée à moitié et l'objet d'attaque, et l'objectif

 20   étant de détruire cette position.

 21   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je voudrais demander le versement au dossier de

 22   ce document.

 23   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.

 24   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D2794, Monsieur le

 25   Président.

 26   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

 27   M. KARADZIC : [interprétation]

 28   Q.  Général, au début de votre déposition aujourd'hui, vous avez mentionné


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  1   quelles étaient les intentions, les objectifs du 1er Corps de l'armée de BH.

  2   Pourriez-vous --

  3   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Un instant, je vous prie. Oui,

  4   Madame Edgerton.

  5   Mme EDGERTON : [interprétation] Je vous prie de m'excuser, Monsieur le

  6   Président. Et je voudrais s'agissant de ce document faire remarquer que --

  7   et d'ailleurs ce document je constate qu'il est intitulé sur le prétoire

  8   électronique "Annoted map base on Harland markings in court", donc "Carte

  9   annotée sur la base des annotations Harland dans le prétoire", eh bien, je

 10   voudrais renvoyer, Monsieur le Président, Messiers et Madame les Juges, à

 11   la page 2 371 où on a discuté de cette carte, et M. Tieger avait indiqué en

 12   mon nom que cette carte qui se trouve en face de nous était une carte qui

 13   reprenait des sites qui n'étaient généralement pas référencés ou qui

 14   n'avaient pas été référencés par M. Harland mais également d'autres sites

 15   requis par l'accusé. Donc je voulais simplement apporter cette précision

 16   lorsque j'ai vu notamment le titre et l'intitulé de ce document. Ceci ne

 17   reflète pas nécessairement les sites qui avaient été marqués par Harland.

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je me souviens avoir encouragé certains

 19   débats sur la question et nous étions parvenus à un accord, et j'avais

 20   encouragé qu'un accord soit obtenu, mais je suppose que vous n'êtes jamais

 21   parvenus à un accord.

 22   Mme EDGERTON : [interprétation] Oui. Mais nous en avons parlé de bonne foi,

 23   entre parties.

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous n'avons pas de problème à accepter

 25   que ce document soit versé au dossier, n'est-ce pas ?

 26   Mme EDGERTON : [interprétation] Non, non.

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Sous cette réserve néanmoins.

 28   Mme EDGERTON : [interprétation] Bien sûr.


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  1   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Karadzic.

  2   M. KARADZIC : [interprétation]

  3   Q.  Aujourd'hui à la page 11, vous avez mentionné les objectifs, les

  4   intentions du 1er Corps ainsi que la portée, le dessein de ses activités.

  5   Pourriez-vous nous dire très brièvement quelles étaient les intentions du

  6   1er Corps de l'ABiH, et surtout, quel était l'objectif ou l'intention de

  7   cette 12e Division, et ceci eu égard à votre domaine de responsabilité.

  8   R.  Bon, il est très, très difficile de répondre brièvement à une telle

  9   question, mais j'essaierai d'être bref. Premièrement, l'objectif était

 10   d'opérer une percée de la ligne de front. Bon, pour être encore précis je

 11   dirai ceci, toutes les opérations qui étaient menées via Nedzarici le long

 12   de cet axe vers l'ouest avaient pour objectif d'assurer la liaison avec les

 13   forces aériennes à Butmir et Hrasnica. Les forces qui se trouvaient dans

 14   cette zone, c'est-à-dire nos forces, mes forces, étaient exposées à des

 15   tirs de barrage constants avec des moyens extrêmement lourds ou par des

 16   moyens extrêmement lourds. Ça c'est une chose. Ensuite, et pour autant que

 17   l'ont pu à l'époque déterminer quelles étaient les intentions de l'ennemi,

 18   et ce n'est pas difficile d'évaluer quelles étaient les intentions de

 19   l'ennemi dans la situation dans laquelle nous nous trouvions. Ensuite j'ai

 20   parlé du fait que la route avait été coupée, la route entre Pale et

 21   Vogosca, et cette opération a été menée sur l'axe oriental via Spicasta

 22   Stijena et Mrkovici, et c'est là que se trouvait la route. Ça se trouve

 23   près de Mala Kula où nos forces étaient déployées. Donc si nos forces

 24   avaient été divisées là, nous aurions perdu tout contact avec plusieurs

 25   brigades.

 26   Ensuite, ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour couper toute

 27   communication vers Trnovo à partir de la zone du mont Igman. En d'autres

 28   termes, à partir des positions à partir desquelles la 104e Brigade


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  1   motorisée nous avait pris à parti. Donc s'ils avaient ou s'ils souhaitaient

  2   couper la route à Krupac, qui se trouvait près du village de Vojkovici, eh

  3   bien, s'ils étaient parvenus à le faire, nous aurions perdu une partie de

  4   la ligne de front, et nous n'aurions plus eu accès à cette ligne de front.

  5   Les autres opérations dont je pourrais vous parler étaient également

  6   liées à des tentatives de nous empêcher de déplacer nos unités ou

  7   d'utiliser nos unités le long de l'axe allant de Semizovac vers Nisici.

  8   A partir du secteur du village de Srednje, ils se trouvaient dans une

  9   position dominante qui se trouvait à 800 mètres d'altitude, et donc cette

 10   route était menacée. Si la route menant à Nisici devait être coupée, alors

 11   la totalité du secteur d'Ilidza aurait été également coupée et complètement

 12   encerclée, y compris Rajlovac, Hadzici, Vogosca, pour ne pas parler de la

 13   situation qui aurait prévalu à Ilijas. Donc, ils avaient l'intention de

 14   parvenir à cela, et ils l'ont fait finalement dans le cadre de l'opération

 15   Tekbir.

 16   Q.  Qu'est-ce que cela voulait dire d'un point de vue de leur position, le

 17   terme prendre temporairement ou un territoire qui est capturé

 18   temporairement ?

 19   R.  Ils ont légalisé la chose eux-mêmes, pour eux-mêmes. Il ne s'agissait

 20   pas d'un territoire qui était temporairement capturé, mais c'était un

 21   territoire qui était temporairement placé sous leur commandement, ce qui

 22   veut dire qu'il s'agissait de territoire qu'ils défendaient, et avec les

 23   effectifs du Corps de Sarajevo-Romanija, ils estimaient que c'était leur

 24   territoire, et qu'il leur appartenait. Alors c'est un territoire qui est

 25   temporairement placé sous leur contrôle, et je répète, il s'agissait d'un

 26   territoire, par exemple, d'un territoire qui était placé sous leur

 27   commandement seulement si l'agression avait été effectuée par une agression

 28   extérieure, où les gens avaient le droit de défendre et se défendre, et où


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  1   les gens vivaient, où ils avaient leurs maisons, comme par exemple à

  2   Trapare, Ivcici, et cetera.

  3   Q.  Le 1er Corps de l'ABiH, est-ce que cela voulait dire qu'il avait réussi

  4   à percer les lignes, qu'il a réussi à sortir de Sarajevo, est-ce que

  5   c'était comme cela que l'on percevait en Bosnie-Herzégovine, cela ? Qu'est-

  6   ce que cela aurait voulu dire pour la Bosnie-Herzégovine ?

  7   R.  Cela aurait voulu dire une vraie catastrophe, s'ils avaient pensé à

  8   cela dans l'ensemble de la Bosnie-Herzégovine. Il y avait beaucoup trop

  9   d'ambitions, et les ambitions n'étaient pas réalistes. Il y avait des

 10   tentatives pour que l'on ne laisse rien à personne, pour que cette personne

 11   puisse appeler le territoire comme étant le sien. Je ne vais entrer dans

 12   les détails, je ne veux pas parler des personnes qui ont négocié avec qui.

 13   Je veux simplement dire que toute personne s'étant trouvé sur le territoire

 14   de Sarajevo-Romanija voulait le défendre. C'est très clair que cette force,

 15   en faisant une percée, ceci a causé une certaine expansion pour l'ensemble

 16   de la Bosnie-Herzégovine. Mais je veux, j'insiste pour vous dire que mon

 17   travail ne consistait passer à m'occuper de la Republika Srpska. Le Corps

 18   de Sarajevo-Romanija avait pour objectif de défendre son territoire. Tout

 19   ce qui s'est passé à l'extérieur de ce territoire aurait voulu dire un

 20   échec pour ce qui est du reste du territoire de la Republika Srpska. Voilà,

 21   c'est tout ce que je veux dire. Je ne veux pas essayer d'expliquer plus,

 22   parce que je ne veux pas rentrer trop dans les détails. Vous savez, parce

 23   que si l'on réussit à effectuer une coupure, à couper Rogoj et si on

 24   réussissait à s'annexer à Rogoj, l'Herzégovine à ce moment-là était coupée,

 25   était encerclée par eux. Les choses étaient tellement difficiles qu'il

 26   aurait fallu presque être un géant pour se défendre. Ils étaient très

 27   forts. 

 28   Q.  Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, quelles auraient été les


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  1   conséquences si, par exemple, les villages serbes autour de Sarajevo

  2   étaient encerclés dans le cas où le Corps de Sarajevo-Romanija, par

  3   exemple, était devenu plus faible, n'attaquait plus autant ?

  4   R.  C'est un sujet qui est beaucoup trop large, Monsieur le Président,

  5   Madame, Messieurs les Juges. Si je réussis à simplement vous informer

  6   d'éléments élémentaires, j'estime que j'ai fait un bon travail. Parce que

  7   c'est très difficile de tout vous expliquer. S'agissant des territoires où

  8   se trouvait la population qui était placée sous notre protection, ces

  9   derniers estimaient qu'il s'agirait d'une vraie catastrophe si les

 10   effectifs du corps d'armée laissaient ou n'étaient pas suffisamment fortes

 11   pour se défendre, et que l'ennemi réussissait à faire une percée, à opérer

 12   une percée sur notre territoire. Parce que vous savez, il y avait un très

 13   grand nombre de demandes, on nous a encouragés de défendre nos territoires

 14   à tel point que nous voulions faire de notre mieux pour ne pas permettre

 15   cette percée. Donc ils avaient peur, ils vivaient dans la peur et dans une

 16   crainte permanente, parce qu'ils avaient peur que si une percée était

 17   réussie, alors à ce moment-là ils disparaîtraient.

 18   Q.  Est-ce que vous avez des exemples, par exemple, selon lesquels ils

 19   avaient réussi à effectuer une percée dans le village de Cemerno, par

 20   exemple, le village serbe. Est-ce que vous savez si la population serbe

 21   avait peur, est-ce que vous avez des exemples à nous donner, des exemples

 22   où la population serbe qui avait peur, que leurs craintes étaient fondées

 23   sur quelque chose ?

 24   R.  Si cela comprend des pertes auprès de cette population qui se trouvait

 25   là, c'est un espace plus large que le mont de Cemerno. Je connais ce

 26   village d'une autre façon. Je ne connais pas les villages parce que j'ai

 27   des connaissances personnelles ou j'en ai vécu, mais je sais que ces

 28   personnes avaient été incendiées, détruites, on les a tuées. Mais une plus


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  1   grande catastrophe, d'après mes propres connaissances, c'est le village ou

  2   le hameau de Pofalici, qui a fait l'objet d'une plus grande catastrophe. En

  3   1992, le 15 mai de l'année 1992, l'armée ou les paramilitaires ou des

  4   extrémistes avaient fait irruption sur ce territoire, et ils avaient tué un

  5   très grand nombre de personnes, incendié des maisons, et chassé la

  6   population. Et c'étaient des événements qui se sont déroulés tout juste

  7   derrière la caserne du maréchal Tito à Sarajevo.

  8   Q.  Merci. Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, de quelle façon,

  9   dans quel type d'action s'agit-il lorsqu'on parle des actions du 1er Corps

 10   d'armée, de quelle façon ont-ils essayé de réussir ces objectifs ? Quelles

 11   sont ces actions de combat ? Quels ont été les opérations, les offensives,

 12   qui vous, en tant que corps d'armée vous avez dû subir, et à l'époque où

 13   vous étiez le chef, et par la suite lorsque vous êtes devenu commandant du

 14   corps d'armée ?

 15   R.  Pour ce qui est des activités qu'ils effectuaient, car il s'agissait

 16   d'une variété d'opérations, je dois leur féliciter pour leurs opérations et

 17   la variété, je répète, de leurs opérations, parce qu'ils avaient bien

 18   réfléchi à tout ceci. Leurs actions d'activités de combat avaient été bien

 19   réfléchies et bien pensées auparavant. Toutes les activités de combat et

 20   toutes les actions qui s'étaient déroulées selon la stratégie que l'on

 21   connaît, ils l'avaient fait. Une tentative d'opérer une percée, une

 22   tentative d'essayer d'infiltrer des personnes sur notre territoire, ils ont

 23   tenté d'effectuer des bombardements avec des tirs d'artillerie. Et aussi

 24   pendant la nuit, ils étaient très efficaces de mener des activités de

 25   combat pendant la nuit. Nous nous étions retrouvés dans des situations dans

 26   lesquelles pendant la nuit, par exemple, on pouvait perdre cinq personnes,

 27   cinq hommes sur les positions. Donc, ils étaient très efficaces pendant la

 28   nuit. Leurs activités étaient très variées, je le répète. Et s'agissant des


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  1   opérations de type d'utilisation d'opérations de sabotage, d'implanter des

  2   explosifs, et cetera, c'était quelque chose qu'ils faisaient. Et ils

  3   étaient particulièrement habiles également pour ce qui est des tireurs

  4   embusqués.

  5   Je peux vous dire que je connaissais un officier qui était un

  6   excellent officier. Il avait créé justement une atmosphère, des conditions

  7   qui leur permettaient d'opérer de cette façon. Et ils étaient

  8   particulièrement dangereux pour nos combattants, surtout par la façon dont

  9   ils étaient déployés.

 10   Q.  Dans les médias, ainsi qu'ici dans un très grand nombre de témoignages,

 11   on a souvent entendu parler de tirs de provocation émanant du côté musulman

 12   et des ripostes de notre part. Alors, qu'est-ce que vous pourriez nous dire

 13   là-dessus ? A quel point s'agissait-il de tirs de provocation, et à quel

 14   point s'agissait-il d'activités de combat menées contre des objectifs

 15   légitimes ?

 16   R.  Il était bien difficile de distinguer les tirs de provocation et

 17   d'autres types de combat. Nous ne savions pas leurs intentions, mais il

 18   nous fallait faire l'évaluation, évaluer nous-même, déchiffrer nous-mêmes

 19   ces attaques, parce que l'on parle d'activités irrationnelles,

 20   indésirables. Nous ne voulions pas répondre aux provocations. Il fallait

 21   savoir si ces intentions avaient été planifiées pour effectuer

 22   éventuellement des vraies percées et répondre à leurs tirs qu'à ce moment-

 23   là. Donc, dans ce cas-là, la plupart du temps nous ne répondions pas, nous

 24   ne ripostions pas aux tirs de provocation, parce que c'était tellement

 25   clair. Il était toujours très clair, on savait toujours, en réalité, qu'il

 26   s'agissait de tirs de provocation, mais pour être tout à fait prudents, il

 27   fallait réellement agir avec beaucoup de discernement et ne pas répondre à

 28   toutes les activités et à toutes les attaques.


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  1   Q.  Très bien, merci. Pendant que vous étiez le commandant de la brigade,

  2   est-ce que vous saviez où ils se trouvaient, où se trouvaient leurs unités

  3   et où se trouvaient leurs armes également ?

  4   R.  Non, je pense que j'ai déjà expliqué à la Chambre que nous connaissions

  5   bien l'ennemi, et ceci, cette connaissance de l'ennemi, nous l'avions eue

  6   pendant la première période où nous nous évaluons les uns les autres. Donc,

  7   nous savions exactement quelles étaient leurs intentions, ce qu'ils

  8   faisaient, et à quel point ils représentaient un danger dans une situation

  9   donnée. Mais cette activité qui avait été menée au niveau de la brigade,

 10   cette activité avait été bien étudiée, avec des méthodes très précises, et

 11   on pouvait évaluer au niveau du corps d'armée, à savoir où ils se

 12   trouvaient et quelles étaient leurs intentions.

 13   Q.  Fort bien. Je voudrais maintenant vous montrer une série de documents

 14   émanant de vous au cours de cette période.

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Et je demanderais pour ce faire que l'on

 16   affiche le document 12446 de la liste 65 ter, s'il vous plaît, dans le

 17   prétoire électronique.

 18   Mme EDGERTON : [interprétation] Je crois qu'il s'agit également de P4498,

 19   Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Juges.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 21   M. KARADZIC : [interprétation]

 22   Q.  Général, vous parlez ici du déploiement des unités de l'ennemi, n'est-

 23   ce pas ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Et vous dites à Boljakov Potok, juste à côté du supermarché, il y avait

 26   un état-major. Et ensuite, Rad [phon], à Vastigut [phon], à l'hôtel

 27   Bristol, maison à côté de la commune locale. Et ensuite, tout près de la

 28   tour, près de la pharmacie de Kosevo, Jukinstab [phon], l'état-major de


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  1   Juku [phon], ensuite Hrasno Brdo, Mojmilo, la Brigade de Sandzak des

  2   Musulmans, ensuite Cengic Vila, Treska. Qu'est-ce que c'est exactement ?

  3   R.  Treska, c'est un bâtiment où il y avait un magasin qui vendait des

  4   meubles.

  5   Q.  Et un peu plus bas, vous dites à Zetra. Qu'est-ce qu'il y avait à Zetra

  6   ? C'était le bâtiment de la faculté de l'éducation physique ?

  7   R.  Oui. C'est un hall de sport, Zetra, c'est un bâtiment sportif.

  8   Q.  Très bien. Vous parlez maintenant de l'enceinte de l'hôpital de Kosevo,

  9   et vous dites qu'une unité y avait été cantonnée, n'est-ce pas ?

 10   R.  Oui. J'ai l'impression qu'il n'est pas nécessaire de répéter tout ceci,

 11   parce que se sont des informations obtenues de plusieurs façons

 12   différentes. Et c'était au début, donc c'était cette période initiale où il

 13   nous a fallu tout savoir de l'ennemi.

 14   Q.  Très bien.

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que l'on affiche la page

 16   suivante maintenant.

 17   M. KARADZIC : [interprétation]

 18   Q.  Pour ce qui est de l'école élémentaire Vuk Karadzic, pourriez-vous me

 19   dire, s'agissant de l'utilisation des objectifs civils ou des installations

 20   civiles, des bâtiments civils tout comme par exemple, les hôpitaux, les

 21   écoles, et cetera, dans quelle mesure le 1er Corps d'armée utilisait-il ce

 22   genre de bâtiments à des fins militaires ?

 23   R.  Tous les bâtiments disponibles à l'intérieur de la ville de Sarajevo,

 24   pour les intentions que j'ai mentionnées, c'était pour le 1er Corps d'armée.

 25   Prenons maintenant les écoles et les hôpitaux. Mais je ne vais pas énumérer

 26   un si grand nombre d'hôpitaux. En fait, ils n'étaient situés qu'à l'hôpital

 27   de Kosevo. Je ne peux pas vous dire vraiment s'ils étaient dans d'autres

 28   hôpitaux, mais par exemple, dans les crèches, les écoles maternelles, les


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  1   bureaux, dans les magasins, par exemple, il y avait également dans -- ils

  2   étaient situés dans des maisons, dans des maisons privées, dans des

  3   restaurants, dans des cafés. Tout ceci était couvert.

  4   De sorte à ce que moi, par exemple, en tant que commandant, si moi

  5   j'avais de telles conditions pour cantonner mes effectifs de cette façon-

  6   ci, j'aurais été dans une meilleure position. Ces derniers avaient à leur

  7   disponibilité tous les objectifs militaires civils. Les bâtiments étaient

  8   placés à leur disposition.

  9   Et lorsqu'il a fallu effectuer la mise en œuvre des accords de

 10   Dayton, les organes de leurs propres autorités ont dû les pousser à sortir

 11   de ces bâtiments, de ces endroits.

 12   Q.  Général, est-ce qu'ils ont réussi à garder une zone civile qui aurait

 13   été sûre pour la vie de la population à l'intérieur de la ville de

 14   Sarajevo, donc une zone qui était sécurisée, sans aucun objection militaire

 15   légitime ?

 16   R.  Il n'y avait pas d'endroits à Sarajevo de ce type. Je vais être plus

 17   précis, et voici, je pense que si à 100 mètres d'un QG l'on peut parler de

 18   zone exclusivement civile, ils n'avaient pas d'autre choix que de déployer

 19   leurs effectifs aux endroits où ils étaient déployés, et à ce moment-là,

 20   s'ils l'avaient fait de la façon dont ils l'avaient fait, automatiquement

 21   ils couvraient l'ensemble du territoire.

 22   L'ACCUSÉ : [interprétation] Bien. Je demanderais maintenant que l'on

 23   affiche 1D07036, s'il vous plaît.

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, vous avez dit que

 25   s'il existe une distance de 100 mètres entre l'arme et les troupes, vous ne

 26   pouvez pas considérer cette zone comme étant une zone civile. Est-ce que

 27   ceci veut dire que vous ne pouvez pas bombarder aucun endroit dans cette

 28   zone ?


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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Voyez-vous, lorsque l'on parle de bâtiments

  2   civils, ou d'installations civiles, ou de lieux où habitaient les civils,

  3   ce n'est pas quelque chose que nous voulions bombarder. Nous n'avions

  4   aucunement l'intention de bombarder les lieux, les zones civiles. Ce

  5   n'était pas l'objectif de l'armée, du Corps de Sarajevo-Romanija. Si jamais

  6   il y avait des civils à un endroit, cet endroit n'était jamais une cible

  7   pour le Corps de Sarajevo-Romanija, et nous n'ouvrions jamais le feu sur

  8   une telle zone.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais alors, qu'est-ce que vous avez dit

 10   lorsque vous avez dit que vous n'estimiez pas que ces zones étaient des

 11   zones civiles ?

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, je me suis peut-être mal exprimé. Je n'ai

 13   pas dit que nous n'estimions pas qu'il s'agissait d'une zone habitée par

 14   des civils, mais bien que si quelqu'un se trouvait à une distance de 100

 15   mètres, cela ne veut pas dire que sur le territoire dans lequel il se

 16   trouvait il s'agissait d'un territoire exclusivement civil.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Veuillez poursuivre, je vous prie.

 18   M. KARADZIC : [interprétation]

 19   Q.  Général, parlons maintenant du commandement du 1er Corps de Romanija.

 20   Nous avons ici un document du 1er octobre 1992, et j'aimerais savoir si vous

 21   êtes en train d'énumérer les positions des effectifs de la façon dont ils

 22   étaient déployés à ce moment-là. Vous parlez de Bokaco [phon], de Bosna

 23   Transport, de Rad [phon], vous parlez de l'école élémentaire de Hrasno,

 24   vous parlez de la faculté d'architecture et de l'hôpital de Kosevo.

 25   R.  Je n'ai rien de spécifique à ajouter. Mais ces endroits que nous avons

 26   découverts, il s'agit d'endroits où leurs effectifs étaient déployés.

 27   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que l'on affiche en anglais la

 28   page suivante, mais également en serbe. Veuillez afficher la page suivante,


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  1   s'il vous plaît.

  2   M. KARADZIC : [interprétation]

  3   Q.  Est-ce que vous seriez en mesure de nous donner lecture de ce premier

  4   paragraphe ?

  5   R.  J'ai beaucoup de mal à voir. Oui, bien, c'est mieux maintenant. Merci.

  6   "S'agissant de la gare près de l'école élémentaire Vuk Karadzic, de l'école

  7   médicale, du stade de Kosevo, à la caserne du maréchal Tito et à Viktor

  8   Bubanj, les groupes d'artillerie de l'ennemi sont déployés ainsi que

  9   certaines armes. Il s'agit de groupes d'artillerie de composition mixte

 10   avec une portée très large s'agissant de leurs activités."

 11   Q.  Où se trouvait l'école médicale ? Vous souvenez-vous de l'endroit où se

 12   trouvait l'école médicale par rapport à Bjelovar ?

 13   R.  Oui, oui, oui. Oui, c'est cela. Oui, c'est l'école, comme par exemple

 14   l'école médicale, ou l'école secondaire médicale dentaire se trouvait à

 15   l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital de Kosevo, et c'était une enceinte

 16   d'assez grande taille à Bjelovar.

 17   Q.  Merci.

 18   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que ce document soit versé au

 19   dossier.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Il sera versé au dossier.

 21   M. LE GREFFIER : [interprétation] En tant que pièce D2795.

 22   M. KARADZIC : [interprétation]

 23   Q.  Vous avez dit que vous n'avez pas répondu ou riposté à chaque fois aux

 24   tirs de provocation. Pourquoi et comment ? Pourriez-vous nous expliquer

 25   cela.

 26   R.  Il ne s'agit pas seulement de tirs de provocation. Répliquer à leurs

 27   tirs voulait dire très souvent -- ou je dois dire que cela ne s'est pas

 28   réalisé, même lorsqu'il y avait des tirs qui n'étaient pas des tirs de


Page 32585

  1   provocation. Ceux qui doivent utiliser leurs armes du Corps de Sarajevo-

  2   Romanija devaient assurer toute une série d'éléments pouvant le convaincre

  3   qu'il était nécessaire d'ouvrir un feu. Grâce à un système d'observation

  4   qui était là pour observer plusieurs types d'activités, les activités

  5   d'artillerie, les déplacements de l'infanterie et de l'ensemble du

  6   territoire, tout ceci était couvert par nos observateurs, tout ce que j'ai

  7   énuméré, et ces observateurs devaient nous donner l'information selon

  8   laquelle on savait ce qu'ils avaient observé et depuis quel territoire on

  9   ait pu ouvrir le feu sur nous.

 10   Voilà, je vais vous donner un détail pour illustrer la situation.

 11   C'est quelque chose qui est arrivé très souvent. Ils ouvraient le feu

 12   contre nous, mais soit qu'ils n'avaient pas suffisamment chargé leurs

 13   munitions, ou parce qu'ils n'avaient pas bien calculé, ou parce que les

 14   servants ne travaillaient pas bien, les obus tombaient sur leurs positions,

 15   donc ils n'arrivaient même pas à atteindre notre territoire. Et donc, à ce

 16   moment-là, nous n'avions absolument aucune raison pour ouvrir le feu ou

 17   intervenir. Donc, afin que le chef, le commandant, prenne une décision et

 18   décide de cibler, de tirer, de riposter, il lui fallait évaluer si cela

 19   était réellement nécessaire et s'il y aurait des pertes civiles. Parce que

 20   si jamais une possibilité existait pour dire qu'on pouvait avoir des pertes

 21   civiles, à ce moment-là on n'ouvrait pas le feu. Mais si l'on voyait que le

 22   territoire était vide et que ce territoire depuis lequel on tirait

 23   représente un danger et que le territoire est complètement libre de la

 24   présence de civils, à ce moment-là on ouvrait le feu.

 25   Q.  Merci bien, Général. Cela m'a quelque peu intrigué tout à l'heure, ce

 26   que vous avez dit, vous avez dit qu'il leur arrivait de ne pas vous

 27   atteindre et que des obus tombaient sur leurs positions. Qu'est-ce que vous

 28   voulez dire par là ? Est-ce que vous voulez dire qu'il y a eu des cas où


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  1   ils n'ont pas, à dessein -- qu'ils ne tiraient pas sur leur propre

  2   territoire à dessein ?

  3   R.  Oui, oui. Oui, oui, parce qu'en fait, ils le faisaient sans pour autant

  4   avoir l'intention de tirer sur leurs positions, parce qu'il y a eu des cas

  5   de projectiles qui tombaient beaucoup moins loin que prévu. Il y a

  6   également eu des situations ou des cas où, par exemple, les explosifs ont

  7   explosé au lieu même, à l'endroit même d'où venaient les tirs. Alors, pour

  8   des raisons, certainement techniques, ou d'erreurs aussi. Mais bon, ça

  9   c'est un autre problème.

 10   Deuxièmement, alors, il était tout à fait manifeste qu'il existait des

 11   clans à Sarajevo et que ces camps luttaient les uns contre les autres, et

 12   qu'ils se tiraient dessus, soit pour réduire tout le monde au silence, et

 13   puis ensuite pour saisir la zone en question. Ils avaient leurs propres

 14   calculs, mais toujours avec l'idée que ces tirs seraient considérés comme

 15   provenant de nos positions. Alors, les observateurs, après, ils

 16   présentaient des rapports, et puis ils suivaient la situation. Moi, je n'ai

 17   jamais réussi à voir cela, mais cela m'intéressait. Ils disaient, par

 18   exemple, dans leurs rapports, disons que dans la zone de Sirokaca, qui se

 19   trouve juste en dessous de Trebevic, qu'ils tiraient sur la colline de

 20   Kosevsko Brdo. Pourquoi est-ce qu'ils tiraient là-bas, je n'en sais rien.

 21   Peut-être qu'ils réglaient des comptes, pour ce que nous en sachions. Mais

 22   bon, en tout cas, cela se passait.

 23   Il y a eu ce genre de situation assez originale, d'ailleurs, et très

 24   manifeste.

 25   Q.  Merci. Et qu'en est-il de la rue Livanjska ? Où se trouve d'abord la

 26   rue Livanjska à Sarajevo ?

 27   R.  Elle se trouve sur la colline de Kosevsko Brdo.

 28   Q.  Merci. Alors, je vais faire abstraction des événements importants dont


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  1   on a entendu parler dans le monde entier. Mais est-ce que vous, vous avez,

  2   par exemple, jamais enregistré ou observé des tirs délibérés provenant

  3   d'armes de gros calibre, de calibres lourds, d'armes de forces musulmanes

  4   sur les zones de Sarajevo qui se trouvaient sous leur contrôle ?

  5   R.  Ecoutez, je veux voir le texte anglais. Si cela ne vous ennuie pas

  6   trop, est-ce que vous pourriez répéter votre question.

  7   Q.  Je ne vous parle pas des événements importants, je ne vous pas du

  8   marché de Markale, par exemple, ou d'autres événements qui sont cités comme

  9   des événements importants. Mais je voulais savoir si vous avez pu observer

 10   des tirs effectués avec des armes de calibre lourd qui étaient tirés sur

 11   leur propre territoire ?

 12   R.  Oui, ce genre de cas existait.

 13   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pourrions voir le document

 14   1D32016, je vous prie, dans le système e-court.

 15   Au premier paragraphe, il est question d'activités de l'ennemi contre les

 16   secteurs suivants. Est-ce que vous pourriez nous lire le paragraphe où il

 17   est question --

 18   L'INTERPRÈTE : Les interprètes indiquant que le texte anglais a disparu des

 19   écrans maintenant.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un petit moment, je vous prie. Est-ce

 21   que les interprètes pourraient peut-être voir la traduction anglaise sur

 22   leurs écrans ? Bon, je suppose que vous avez mis le B/C/S en gros

 23   caractères pour le témoin.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, oui. Il s'agit du troisième

 25   paragraphe. C'est ça, ils ont tiré des grenades de fusils et des armes

 26   d'infanterie à partir des positions surplombant Breka et le monument vers

 27   leurs propres positions à Bascarsija, et ce, pour accuser les Serbes des

 28   tirs. Alors, je vois en fait qu'il est indiqué que nous avions observé des


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  1   tirs de certaines positions se trouvant au-dessus de Breka à Bascarsija, et

  2   que c'était leur territoire.

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Je souhaiterais demander le versement au

  4   dossier de ce document.

  5   M. KARADZIC : [interprétation]

  6   Q.  Dans un premier temps, est-ce qu'il s'agit de votre document ? Est-ce

  7   que nous pourrions voir la dernière page et votre signature.

  8   R.  Oui, oui. Oui, oui, il s'agit bien de ma signature, de mon nom, de mon

  9   prénom, et de ma signature.

 10   Q.  Merci.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le document sera versé au dossier.

 12   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera le document D2796, Monsieur le

 13   Président.

 14   L'ACCUSÉ : [interprétation] 1D7505 dans le système e-court, je vous prie.

 15   M. KARADZIC : [interprétation]

 16   Q.  Alors, vous voyez le premier paragraphe jusque-là où il est indiqué "le

 17   camp serbe". Alors, je vais résumer. Il y avait cette école à Dobrinja, et

 18   ils avaient également incendié une maison près du cimetière juif. Et puis,

 19   regardez, à partir du poste d'observation, c'est la troisième ligne. Est-ce

 20   que vous pouvez lire ?

 21   R.  "A partir du poste d'observation à Vidikovac, les Musulmans ouvrent des

 22   tirs de mitrailleuse et tirent vers la ville et le bâtiment du commandement

 23   des Nations Unies avec l'intention manifeste de faire en sorte que le camp

 24   serbe soit 'crédité' de cette mesure."

 25   Dois-je poursuivre ?

 26   Q.  Non, non, Général. Ce n'est pas la peine de poursuivre votre lecture.

 27   Mais je voulais savoir si c'était quelque chose de surprenant, est-ce que

 28   cela était fréquent ou non fréquent, ou est-ce que cela était la règle ou


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  1   l'exception qui confirme la règle ?

  2   R.  Premièrement, et de cela j'en suis absolument sûr, c'est qu'ils

  3   essayaient constamment de provoquer la FORPRONU, et ce, afin de créer, de

  4   susciter une impression auprès de la FORPRONU. Ils voulaient que la

  5   FORPRONU pense que les tirs venaient du Corps de Sarajevo-Romanija. Donc,

  6   ils tiraient, puis ensuite, ils protestaient, ils envoyaient une lettre de

  7   protestation. Voilà comment cela a été fait.

  8   L'ACCUSÉ : [aucune interprétation]

  9   L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu la dernière phrase.

 10   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Les interprètes n'ont pas entendu votre

 11   dernière phrase, Monsieur Milosevic. Donc, voilà, cela s'est terminé par

 12   "c'était ainsi qu'ils procédaient" ou "c'était ainsi que les choses étaient

 13   faites". Est-ce que vous avez dit quelque chose d'autre après ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai dit qu'ils tiraient sur la FORPRONU et

 15   qu'ensuite ils demandaient à la FORPRONU d'intervenir contre nous parce

 16   que, apparemment, ils leur indiquaient que les tirs venaient de notre camp.

 17   Donc, ils demandaient à la FORPRONU de protester officiellement, parce

 18   qu'apparemment c'étaient nos armes qui avaient tiré.

 19   M. KARADZIC : [interprétation]

 20   Q.  Et là, il est dit également qu'ils tiraient sur la ville. Est-ce que

 21   cela signifie qu'outre le fait qu'ils tiraient sur le bâtiment de la

 22   FORPRONU, ils tiraient également sur la ville ?

 23   R.  Oui. Oui.

 24   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pouvons demander le versement

 25   au dossier de ce document.

 26   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Madame Edgerton.

 27   Mme EDGERTON : [interprétation] Je remarque quand même que M. Karadzic a

 28   donné au témoin la réponse lorsqu'il a posé sa question. A mon avis, je


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  1   pense qu'il devrait quand même veiller à ne pas poser des questions

  2   directrices au témoin.

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation] Excusez-moi. Je voulais tout simplement qu'il

  4   soit dit clairement si les tirs visaient la ville ou le bâtiment, parce

  5   qu'en fait, dans la traduction, il est question de la ville et du bâtiment.

  6   Je ne sais pas comment est-ce que cela a été traduit, mais je voulais qu'il

  7   soit bien précisé où ils tiraient.

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, une fois que vous

  9   avez jeté les bases du document, vous pouvez bien entendu présenter

 10   certains passages du document au témoin, mais ce faisant, vous devez être

 11   particulièrement précis et vous abstenir de poser des questions directrices

 12   ou de faire des observations.

 13   Poursuivez.

 14   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'en ai fini avec ce document, et je

 15   souhaiterais en demander le versement au dossier.

 16   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Nous allons accepter ce document.

 17   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D2797, Monsieur le

 18   Président.

 19   M. KARADZIC : [interprétation]

 20   Q.  Est-ce que nous pouvons maintenant nous intéresser au document 1D7500,

 21   je vous prie. Alors, point n'est besoin de lire ce document, mais vous

 22   pourriez peut-être nous expliquer ce qui s'est passé à 12 heures 45.

 23   Troisième alinéa à partir du haut.

 24   R.  Oui, je le vois. Oui, je le vois. Ce qui s'est passé, eh bien, ce qui

 25   s'est passé, c'est ce qui est indiqué dans le document. Nos observateurs

 26   ont remarqué qu'ils tiraient à partir de ce secteur sur l'hôpital Ernest

 27   Green [phon]. C'était un hôpital qui, pour autant que je m'en souvienne,

 28   était un hôpital où il y avait plusieurs spécialités médicales, mais en


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  1   fait, il se spécialisait dans le traitement des blessés, et il appartenait

  2   en partie à la Republika Srpska et au Corps de Sarajevo-Romanija. C'était

  3   de ce fait, en fait, qu'ils traitaient les blessés. Mais ils ont quand même

  4   tiré sur ce secteur.

  5   Q.  Et ce Miladin Cukovic, le médecin, il a été tué, n'est-ce pas ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Et est-ce que vous êtes en mesure de nous dire ce qui figure au

  8   paragraphe 2, à savoir que vous ne réagissiez pas aux provocations ?

  9   Pourquoi est-ce que vous ne réagissiez pas aux provocations ? Cela figure

 10   au paragraphe 2.

 11   R.  Eh bien, la première et la raison principale était qu'il y avait eu une

 12   période de cessez-le-feu qui avait été établie, et en vertu des cessez-le-

 13   feu, on n'avait pas le droit de se tirer les uns sur les autres. Donc,

 14   lorsqu'il y avait une interdiction ou un accord qui était en vigueur, nous

 15   ne tirions pas sur eux. Et dans d'autres circonstances, nous ne le faisions

 16   pas pour éviter de blesser la population civile.

 17   Q.  Je vous remercie.

 18   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que je pourrais demander le versement au

 19   dossier de ce document.

 20   Mme EDGERTON : [interprétation] Ce n'est pas le document de M. Dragomir

 21   Milosevic. C'est un document qui a été signé en son nom par quelqu'un

 22   d'autre.

 23   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Nous acceptons ce document,

 24   qui est donc versé au dossier.

 25   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D2798, Monsieur le

 26   Président.

 27   L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous nous nous intéresser à un document

 28   encore aujourd'hui ? Il s'agit du 1D7502, un document du Corps de Sarajevo-


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  1   Romanija que vous avez signé en date du 30 septembre 1993. Donc, il s'agit

  2   du document 1D7502.

  3   Q.  Alors, s'agissant de votre évaluation ou estimation de ces

  4   provocations, je voudrais que vous vous penchiez sur le dernier paragraphe,

  5   le paragraphe qui suit le paragraphe qui commence par le numéro 8, qui se

  6   trouve, je pense, à la page 2 de la version en anglais.

  7   R.  Oui, oui. Je peux voir cela.

  8   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous donner lecture à voix haute de ce

  9   paragraphe.

 10   R.  "A la lumière de la situation politique, l'ennemi va essayer de

 11   provoquer nos forces, d'inciter nos forces à agir, surtout contre Sarajevo,

 12   et fournir les arguments pour des structures politiques de l'ennemi."

 13   Je ne peux pas voir :

 14   "Et fournir des atouts pour les structures politiques de l'ennemi."

 15   Voilà de quoi il s'agit. Il s'agissait de quelque chose dont nous devions

 16   tenir compte et qu'il nous incombait de respecter. Les hommes d'Etat, les

 17   politiques, certaines structures ou représentants de ces structures se

 18   rendaient à Sarajevo pour établir des contacts ou mener des visites, et

 19   d'ailleurs, des visites de très grande importance avaient lieu à Sarajevo.

 20   Il était donc important que nous agissions, et eux entreprenaient certaines

 21   actions pour nous inciter, nous provoquer à tirer et pour essayer de

 22   montrer ensuite que nous ne respections pas les codes de bonne conduite

 23   pour ces situations données. Et je sais que pendant ces rencontres très

 24   importantes, voire moins importantes, nos forces n'ont pas voulu,

 25   justement, leur fournir des prétextes ou des alibis, et pendant cette même

 26   période, même le général Rose a affirmé, a prétendu qu'à l'époque, lors de

 27   la visite du premier ministre turc, ils avaient ouvert le feu pour montrer

 28   combien ils étaient en danger. Des tirs d'artillerie ont été tirés, donc,


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  1   de leurs positions dans cette zone-là.

  2   L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrais-je demander le versement de ce

  3   document ?

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.

  5   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D2799, Monsieur le

  6   Président.

  7   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, nous allons lever la

  8   séance pour aujourd'hui, et étant donné le temps qui nous est imparti, nous

  9   allons entendre un autre témoin demain matin à votre place.

 10   Si toutefois les informations dont je dispose sont exactes, nous

 11   allons commencer avec le contre-interrogatoire de M. Indjic.

 12   Mme EDGERTON : [interprétation] C'est exact.

 13   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et donc, vous reprendrez votre

 14   déposition l'après-midi, mais je ne peux l'affirmer avec certitude. Je vous

 15   livre cela en tant qu'information.

 16   Comprenez-vous cela ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Bourgon.

 19   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais présenter

 20   une requête à la Chambre de première instance parce qu'ici, d'où je suis,

 21   je n'ai accès qu'à un seul écran, et l'écran public, et donc, je n'ai accès

 22   à aucune information, aucune information confidentielle qui porte sur

 23   l'affaire Karadzic, et je ne peux rien télécharger sur les deux autres

 24   ordinateurs, donc je ne peux pas lire à la fois le compte rendu d'audience

 25   et le document qui est affiché à l'écran. Et donc, j'aimerais également

 26   pouvoir lire ce qui est affiché sur l'écran d'ordinateur alors que je suis

 27   ici dans le prétoire, je n'ai pas la possibilité, donc, d'avoir accès à ce

 28   qui apparaît sur les deux écrans. J'aimerais demander à la Chambre de


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  1   première instance de me donner la permission de pouvoir lire le compte

  2   rendu d'audience, et je m'engage à ne pas consulter d'autres informations

  3   que celles qui apparaissent sur ces deux écrans d'ordinateur. Je pense que

  4   ça me facilitera la tâche grandement. Merci, Monsieur le Président.

  5   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Eh bien, la Chambre va en temps opportun

  6   se pencher sur cette requête, et nous vous rendrons une décision en temps

  7   opportun, mais je ne pense pas que la Chambre ait à se prononcer sur une

  8   telle requête.

  9   L'audience est levée.

 10   --- L'audience est levée à 14 heures 50 et reprendra le jeudi, 24 janvier

 11   2013, à 9 heures 00.

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