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1 Le mercredi 23 janvier 2013
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 [Le témoin vient à la barre]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 03.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bonjour.
7 Et bonjour à vous, Maître Harvey.
8 M. HARVEY : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Je dois vous
9 dire que c'est un grand plaisir que de voir parmi nous à nouveau Mme le
10 Juge Lattanzi. Et j'aimerais vous présenter, Kalin Stoyanov de Bulgarie,
11 une étudiante en droit ici qui fait partie de mon équipe depuis le mois
12 d'octobre 2012.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Merci.
14 Monsieur Karadzic.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges. Et bonjour à vous
16 Madame le Juge Lattanzi. Bienvenue à nouveau.
17 LE TÉMOIN : DRAGOMIR MILOSEVIC [Reprise]
18 [Le témoin répond par l'interprète]
19 Interrogatoire principal par M. Karadzic : [Suite]
20 Q. [interprétation] Bonjour, Général.
21 Et est-ce que vous pourriez nous dire où vous vous trouviez lorsque la
22 guerre a éclaté en Croatie et en Slovénie. Où vous trouviez-vous et quelle
23 était votre fonction ou votre poste ?
24 R. Oui, je viens juste de comprendre. Je n'étais pas en Slovénie lorsque
25 la guerre a éclaté. Je me trouvais ailleurs lorsque la guerre a éclaté en
26 Slovénie. Je viens de comprendre ce que vous me demandez.
27 Lorsque la guerre a éclaté en Slovénie et en Croatie, je me trouvais dans
28 le secteur de Han Pijesak, en Bosnie-Herzégovine. J'étais commandant de
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1 brigade, bien sûr.
2 Q. Et de quelle brigade s'agissait-il ?
3 R. Il s'agissait de la 216e Brigade de Montagne, qui appartenait au 4e
4 Corps de Sarajevo, et qui faisait partie de ce qui était à l'époque le
5 nouveau système, elle faisait partie du 2e District militaire.
6 Q. Merci. Et vous avez mentionné quelques difficultés de mobilisation
7 hier, mais nous n'allons pas nous y intéresser en détail, mais pourriez-
8 vous nous dire brièvement comment s'est passé cette mobilisation en 1991,
9 et comment s'est passé donc la première vague de mobilisation et la
10 deuxième ?
11 R. Je ne me souviens pas avoir parlé de problèmes. J'avais tout simplement
12 dit que la brigade avait été mobilisée. Donc, c'est exact. Et pour ce qui
13 est du deuxième volet des problèmes, oui, c'est exact, maintenant que vous
14 m'en parlez ce matin.
15 La brigade que je commandais était composée de 50 % de Musulmans et 50 % de
16 Serbes. Donc c'était une structure très rationnelle, qui correspondait tout
17 à fait à la réalité du terrain d'où venaient les soldats. C'était une unité
18 excellente d'ailleurs, et un très bon système que ce système de
19 mobilisation jusqu'au moment où tout s'est désintégré. Bon, cela
20 fonctionnait très, très bien. Je pense à la structure civile qui
21 concernait, je pense, également le conscrit militaire qui faisait partie de
22 l'effectif de notre brigade. Cela fonctionnait très bien. Et c'était une
23 large zone qui se trouvait autour de Srebrenica avec Zvornik, Kladanj,
24 Olovo, Rogatica, Sokolac, Han Pijesak. C'était sur ce territoire qu'il y
25 avait mobilisation, et c'est de ce territoire que venaient nos forces.
26 Et puis le 30 juin 1991, un ordre a été donné à propos de la mobilisation
27 de la brigade, et les membres des deux groupes ethniques ont répondu à
28 l'appel, les Serbes et les Musulmans. Toutefois, entre-temps, les
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1 dirigeants de Bosnie-Herzégovine, en l'occurrence les Musulmans, ont donné
2 des consignes à leurs soldats et à leur peuple pour qu'ils ne répondent pas
3 à l'appel de mobilisation, et c'est alors que nous nous sommes trouvés dans
4 une telle situation que -- bon, il y avait des soldats qui regrettaient
5 vivement ce qui s'était passé. Bon, il y en a beaucoup qui ont obéi aux
6 consignes qui leur avaient été données, d'autres qui ne l'ont pas fait. Et
7 je dois vous dire que ce fut une situation très, très difficile pour la
8 survie de notre brigade, je pense à la composition de la brigade et à la
9 possibilité de faire livrer bataille à la brigade. Ces conscrits, Ces
10 soldats n'ont pas créé de problèmes, si ce n'est qu'ils n'ont pas réagi à
11 l'appel de mobilisation. Et ceux qui ont réagi étaient tout à fait loyaux,
12 leur comportement était tout à fait normal. Ils pouvaient voir que tout
13 allait bien.
14 Et puis après, il y a eu escalade, puis un tri a été fait, ce qui fait que
15 par la suite ils ont tous quitté l'unité, ils n'ont plus répondu à l'appel
16 de mobilisation pour la brigade.
17 Q. Je souhaiterais que vous répondiez de façon la plus brève possible à
18 mes questions, parce que nous n'avons plus beaucoup de temps à notre
19 disposition.
20 J'aimerais savoir qui a autorisé cette mobilisation, qui a donné l'ordre de
21 mobilisation en juin 1991 ?
22 Q. Moi, je sais qui m'a donné l'ordre à moi, mais je ne sais pas qui leur
23 a donné l'ordre à eux. Moi, c'est le commandant du corps qui m'a donné
24 l'ordre, qui était un ordre écrit d'ailleurs. Et puis ensuite, nous avons
25 procédé à la mobilisation.
26 Q. Et la présidence de Bosnie-Herzégovine, est-ce qu'elle était complète à
27 ce moment-là, est-ce qu'il s'agissait d'une présidence Tronquée ou, en tout
28 cas, est-ce qu'elle avait l'autorité, le pouvoir pour donner des ordres de
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1 mobilisation ?
2 R. Ecoutez, cela relevait de la compétence de la JNA. Ce n'était pas la
3 Défense territoriale qui était mobilisée, mais c'était l'ensemble de la
4 JNA. Donc, je suppose qu'ils n'avaient pas l'autorité pour ce faire, parce
5 qu'il y a eu interférence de leur part. Et puis en plus, je sais qui ils
6 ont mobilisé.
7 Q. Mais qui était votre adjoint ? Qui était le chef d'état-major de la
8 brigade ?
9 R. Ecoutez, c'est une question très précise. Il ne s'agit pas seulement de
10 savoir qui était mon chef d'état-major. Le chef d'état-major était le
11 lieutenant-colonel Asim Dzambasovic. Toutefois, la structure du
12 commandement était absolument et tout à fait multiethnique. Le chef de la
13 sécurité était Slovène. L'officier chargé des opérations était un Musulman.
14 Le chef du service technique était Hongrois. C'était une structure
15 absolument fantastique, et une équipe avec qui l'on pouvait véritablement
16 travailler.
17 Q. Merci. Est-ce que vous pourriez nous dire combien de temps ces
18 personnes au sein de l'unité, quand est-ce que Dzambasovic est parti, quand
19 est-ce que le Slovène et le Hongrois dont vous parliez sont partis ?
20 R. Le lieutenant-colonel Dzambasovic était une personne, était un homme
21 raisonnable, éduqué, formé au sens militaire du terme. C'était un homme
22 tout à fait, un honnête homme, un homme tout à fait normal avec qui l'on
23 pouvait coopérer. Je ne peux pas vous donner la date précise de son départ,
24 mais cela s'est passé au cours de cette période. Ah non, non, en fait, cela
25 s'est passé en 1992, c'est en 1992 qu'il est parti se je ne me trompe, à la
26 fin de l'année 1991 ou au début de l'année 1992. Il a demandé en utilisant
27 la filière officielle, il a demandé à aller au commandement du corps, il
28 est allé trouver le commandant du corps et il est allé voir avec lui ce
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1 qu'il allait advenir. Donc je lui ai fourni un véhicule. J'ai également mis
2 à sa disposition du personnel pour le transporter. Donc, il s'agissait
3 d'une relation tout à fait civilisée, de lien entre personnes qui se
4 respectent les uns les autres.
5 Q. Merci. Et où étiez-vous, vous et votre unité, j'entends, lorsque le
6 conflit a éclaté en Bosnie-Herzégovine, et que s'est-il passé lorsque
7 l'unité faisait encore partie de la JNA ?
8 R. Bon, l'unité se trouvait dans un certain nombre de lieux, dans une zone
9 assez large, donc c'est un peu difficile de vous donner des précisions.
10 Mais au vu de la situation, au vu du contexte de l'époque, le conflit donc
11 s'est aggravé. Et avant que nous ne nous sommes rendu compte qu'il allait
12 avoir escalade du conflit, l'unité se trouvait dans le secteur de Mesici.
13 Donc c'est proche de la Drina. Raca, ou à Praca et à Visegrad, c'est là où
14 nous nous trouvions, et nous avons attendu une solution.
15 Q. Et comment est-ce que la brigade s'est retrouvée à Sarajevo, sur
16 l'ordre de qui, et comment a-t-elle été déployée, quand a-t-elle été
17 déployée et quelles devaient être ses tâches ? Bon, je sais que c'est une
18 question complexe, mais je sais que de toute façon vous allez nous fournir
19 une réponse détaillée.
20 R. Comme je vous l'ai déjà dit, la brigade se trouvait dans la vallée de
21 la Drina, dans le secteur de Mesici à Visegrad. Et puis en profondeur
22 c'était le secteur de Rogatica, et cetera, et cetera.
23 Alors, comment pourrais-je m'exprimer ? Au moment où il y a eu aggravation
24 ou escalade du conflit et au moment où il a fallu en fait retirer la
25 colonne du 2e District militaire, du commandement du 2e District militaire
26 de Sarajevo, et dans le secteur de Bistrik également, c'est là en fait que
27 la situation a commencé à se corser. Et moi, j'ai eu l'impression que le
28 commandant du corps avait évalué la situation et avait déterminé que la
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1 brigade devrait venir à Sarajevo, probablement pour aider au retrait des
2 forces du 2e District militaire.
3 Je ne vais pas entrer dans les détails de ceci. Si quelqu'un assure
4 le commandement, il connaît les critères qui doivent être utilisés, et je
5 dois vous dire qu'en arrivant là nous ne pouvions absolument pas aider ce
6 commandement du 2e District militaire, même si nous disposions
7 d'hélicoptères et de parachutes.
8 Donc la brigade, elle est arrivée dans le secteur de Lukavica. La
9 situation, -- bon, il y avait déjà donc cette colonne de Sarajevo qui
10 avançait. La colonne d'ailleurs a été scindée en deux. Ils ont tiré sur ces
11 personnes, et une partie -- ou plutôt, j'ai entendu parler de ceci, mais
12 j'ai pu voir également que cela -- je n'ai pas pu le voir, j'ai entendu que
13 cela se passait. Il y a des personnes qui ont été blessées, qui ont été
14 tuées, personne n'a pu leur prêter main-forte. Il y en avait qui avaient pu
15 s'échapper, ils se sont contentés de raconter ce qui s'était passé. Il se
16 trouve que ma brigade se trouvait à Lukavica, mais elle n'avait pas d'appui
17 feu.
18 Q. Merci. Et où est-ce que cette brigade a été déployée par la
19 suite, qu'est-il advenu lorsque la JNA s'est retirée ?
20 R. La brigade a été déployée dans le secteur de Grbavica, donc qui fait
21 partie de Lukavica, en direction de Vraca, et puis il y a tout le secteur
22 qui se trouve près de Trebevic, juste en dessous du mont Trebevic, donc.
23 Q. Et le cimetière juif, est-ce qu'il faisait partie de la zone de
24 responsabilité de la brigade ? Je pense au cimetière juif et à Bosut.
25 R. Oui, oui. Bosut, c'est une installation militaire. C'est un centre de
26 communication également. Donc, il dispose de tout le matériel, de toutes
27 les installations. Bon, il n'y a pas de personnel qui assure la défense de
28 cette installation militaire. Alors, bien sûr, la zone de Bosut était
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1 censée être protégée. Moi, j'avais reçu un ordre de déploiement d'une
2 partie des forces pour assurer la protection de Bosut.
3 Q. Et qu'est-il advenu de la brigade lorsque la JNA s'est retirée et
4 lorsque le Corps de Sarajevo-Romanija a été formé ?
5 R. Alors, moi, j'ai évalué la situation, parce qu'il y avait les cadres,
6 le personnel, et les officiers qui faisaient partie de la brigade et qui
7 venaient des quatre coins de la Bosnie-Herzégovine et qui venaient
8 également de secteurs hors de Bosnie-Herzégovine. Donc, ils ont eu
9 l'autorisation de se retirer et de repartir en Serbie ou au Monténégro.
10 Moi, personnellement, je pensais qu'il allait y avoir des problèmes, et je
11 me suis rendu compte qu'il y avait de gros problèmes. Toutefois, nous avons
12 réussi à trouver une solution en utilisant les cadres pour qu'il puisse y
13 avoir continuité des forces et pour que le commandement puisse être
14 maintenu, nous avons adopté la structure à la situation, aux conditions et
15 au système de commandement que l'on pouvait utiliser à cette époque.
16 Q. La brigade, a-t-elle changé de nom, ainsi que son domaine de
17 responsabilité ?
18 R. Oui. La brigade a été rebaptisée après la scission, et elle a été
19 rebaptisée la 1ère Brigade de Romanija et elle fait partie du Corps de
20 Sarajevo-Romanija. Et je voudrais vous présenter mes excuses, mais je ne
21 suis pas certain d'avoir entendu la deuxième partie de votre question.
22 Q. Oui. Qu'en est-il des responsabilités ?
23 R. Non, les responsabilités sont inchangées et correspondaient tout à fait
24 à celles qui prévalaient lorsque nous sommes arrivés sur place.
25 Q. De combien de bataillons étiez-vous responsable ?
26 R. Comme je l'ai déjà précisé, l'équipe ou le groupe, la totalité de
27 l'unité était tout à fait formidable, et vraiment était tout à fait
28 efficace alors que les situations pouvaient s'avérer très difficiles.
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1 La brigade s'est retrouvée avec quelques bataillons qui étaient
2 restés dans la région, par exemple, à Vlasenica. La brigade disposait de
3 deux bataillons, mais nous avons lancé une nouvelle procédure de
4 recrutement et de mobilisation à partir de Sarajevo et de Lukavica, de
5 sorte que nous avons pu compter sur davantage d'effectifs, et nous avons pu
6 mettre sur pied un troisième bataillon. Et il est d'abord resté tel qu'en
7 l'état, et puis, petit à petit, il a pu gagner en importance et être
8 opérationnel sur la zone élargie de Sarajevo.
9 Q. Merci. Lorsque vous êtes arrivé sur place, pouvez-vous nous dire ce que
10 vous avez trouvé au titre des unités, en matière ou par rapport à la
11 municipalité ? Les unités territoriales, quelle était la situation, et que
12 s'est-il passé avec ces unités ?
13 R. Eh bien, ils ont fait rapport, un rapport m'a été fait, et j'ai eu des
14 contacts avec ces différents éléments ou unités. Il s'agissait d'une
15 brigade appelée la Brigade Novo Sarajevo de la Défense territoriale. Et
16 lorsque le nom Défense territoriale a été abandonné, alors la brigade a été
17 simplement nommée Brigade Novo Sarajevo, et elle est restée partie prenante
18 à la défense de la République de la Bosnie-Herzégovine dans son ensemble.
19 Alors, pour autant que ma mémoire soit bonne, le commandant de la
20 brigade était M. Garic, qui était un officier de réserve venant de la
21 région. Donc, la structure était la suivante : il y avait deux bataillons,
22 et ils m'ont expliqué où ils se trouvaient. Le troisième bataillon se
23 trouvait de l'autre côté de Pofalici. En d'autres termes, au-delà ou
24 derrière la caserne du maréchal Tito, sur les flancs de la colline qui
25 surplombe Sarajevo.
26 Alors, je lui ai demandé s'ils étaient en mesure de commander le bataillon,
27 parce qu'il y avait déjà un obstacle entre eux. Et ils n'avaient aucun
28 contact, si ce n'est des contacts radio. Ils m'ont dit oui, qu'ils
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1 pouvaient maintenir le contact avec ces éléments.
2 Alors, ce bataillon, plus tard, a été en très mauvaise posture,
3 vraiment, pas le bataillon lui-même, mais les effectifs. Un raid a eu lieu.
4 Il y a eu incursion de certaines forces de Sarajevo et il y a eu un
5 véritable massacre de ces personnes. Et cette brigade, la brigade de Garic,
6 ne pouvait plus compter sur l'assistance apportée par ce bataillon, mais
7 devait uniquement compter sur les forces qui se trouvaient sur le flanc
8 sud.
9 Q. Merci. Cette structure de Défense territoriale que vous avez trouvée
10 sur le terrain, s'agissait-il des structures qui correspondaient à la
11 Défense du peuple, de la protection sociale, de la sécurité sociale, ou
12 s'agissait-il d'une force paramilitaire ?
13 R. Non. Etant donné qu'il s'agissait de Défense territoriale, bien sûr, il
14 ne pouvait pas s'agir d'une force paramilitaire. Il s'agissait d'une
15 structure qui avait été mise en place sur la base de règlements qui
16 existaient à l'époque.
17 Q. Merci. Général, combien de temps êtes-vous resté au commandement de la
18 1ère Brigade motorisée, et à partir de là, où êtes-vous allé ?
19 R. J'ai été commandant de cette brigade jusqu'à la fin de 1992, mais si je
20 peux être plus précis, je dirais que j'ai quitté cette brigade, et je m'en
21 souviens tout à fait fortuitement d'ailleurs, le 4 février 1993. Je m'en
22 souviens parce que c'était mon anniversaire. Donc, j'ai quitté la brigade
23 et j'ai remis le commandement de la brigade au chef d'état-major, le
24 lieutenant-colonel Savcic, et puis, j'ai intégré le Corps de la Drina et je
25 suis devenu le chef des opérations de ce corps.
26 Q. Merci. Etes-vous retourné à un moment ou un autre au Corps de Sarajevo-
27 Romanija ? Et si c'est le cas, quel poste avez-vous occupé et de quelle
28 époque s'agissait-il ?
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1 R. Alors, quand y suis-je retourné, oui. Alors, je pense, pour être tout à
2 fait franc, que j'aurais mieux fait de ne pas y retourner, même s'il s'agit
3 là peut-être d'une boutade de ma part.
4 Enfin, en tout état de cause, j'y suis retourné vers la fin du mois
5 de juin 1993.
6 Q. Et quel était votre grade à ce moment-là ?
7 R. J'étais chef de l'état-major du Corps Sarajevo-Romanija.
8 Q. Combien de temps êtes-vous resté au sein du Corps de Sarajevo-Romanija,
9 et quel était votre poste à l'époque au sein de ce corps ?
10 R. Eh bien, à partir du début du mois de juillet 1993, j'étais chef
11 d'état-major de ce corps jusqu'au mois d'août 1994, plus précisément
12 jusqu'au 10 août 1994, date à laquelle j'ai été nommé commandant du corps,
13 et j'ai occupé ce poste jusqu'à la fin de 1995, début 1996.
14 Q. Pouvons-nous conclure qu'en tant que personne qui était à la fois la
15 deuxième personne la plus importante et puis la première personne la plus
16 importante au sein du Corps Sarajevo-Romanija à partir du mois de juillet
17 1993 et jusqu'à la fin de la guerre, votre adversaire était le 1er Corps de
18 Sarajevo de l'ABiH ?
19 R. Eh bien, cette question est tout à fait bonne, si ce n'est que je
20 n'avais pas vraiment d'adversaire. C'était le Corps Sarajevo-Romanija qui
21 était opposé au 1er Corps de l'ABiH.
22 Je voudrais souligner, c'est pour moi essentiel, qu'il s'agissait de deux
23 forces armées qui se connaissaient très bien, vraiment très bien. Ni moi,
24 ni mon commandement, ni mes supérieurs nous n'avons cru ou nous avons été
25 amenés à croire que l'adversaire ne nous connaissait pas. Et de même, nous
26 connaissions très bien quelle serait leur stratégie, quelles seraient
27 également leurs activités, leurs effectifs. Et je dirais que nous nous
28 connaissions très, très bien, parce que finalement nous étions les mêmes
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1 personnes, nous faisions partie du même peuple.
2 Q. Ceci veut-il dire que vous aviez également connaissance du déploiement
3 des forces, des armes qui étaient en leur possession, de leur
4 infrastructure ? Et je fais référence ici à la totalité du 1er Corps de
5 l'ABiH.
6 R. Eh bien, on ne peut exercer un commandement efficace si l'on ne connaît
7 pas son ennemi, si on ne les connaît très bien, et je peux confirmer que
8 les déploiements, les engagements, les prises à partie, les combats, les
9 objectifs et les intentions nous étaient tout à fait connus, de sorte que
10 nous savions quels étaient leurs objectifs, leurs intentions, et leur but.
11 Q. Merci. Alors comment avez-vous appris tout cela, comment avez-vous eu
12 connaissance de tout cela, ou quelles furent les voies et moyens qui furent
13 les vôtres pour obtenir ces informations ?
14 R. Eh bien, il y avait plusieurs voies et moyens. Premièrement les hommes
15 -- ou plutôt, le commandement dépend du renseignement dont il dispose. Et
16 la collecte des données et leurs analyses faisaient l'objet d'une
17 vérification et de comparaison, et l'une des sources des informations fut
18 donc le renseignement.
19 Autre source, la voici : nous devions organiser un système d'observation
20 qui aurait pour objectif de confirmer les mouvements, les mesures, les
21 actions, les activités de l'ennemi à n'importe quel moment. Donc voilà, là,
22 c'était le système d'observation, le système de surveillance que nous
23 avions mis en place.
24 Ensuite, autre source, autre moyen d'obtenir ces informations :
25 quotidiennement, des citoyens quittaient Sarajevo. Ils trouvaient
26 différents moyens de quitter Sarajevo, et puis ils fournissaient des
27 informations sur ce qu'ils avaient vu, sur les déploiements qu'ils avaient
28 pu observer sur les forces, qu'ils avaient pu observer sur le terrain, et
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1 cetera. Bien sûr, nous devions vérifier ces informations. Et tout le monde
2 savait que les soldats s'informaient mutuellement des deux camps. Parce que
3 les lignes étaient très proches des unes des autres. Il n'y avait que
4 quelque 50 mètres qui séparaient ces lignes, et donc il y avait des
5 communications entre les soldats, pas au titre de l'échange d'information,
6 mais il y avait des contacts entre les soldats des deux camps.
7 Et ensuite, et je pense que c'était là la source la plus fiable, c'était
8 l'évaluation que nous faisions de la situation et à partir de laquelle nous
9 pouvions savoir quelles forces allaient être utilisées par les ennemis et
10 l'importance de ces forces. Donc vous voyez, nous avons pu, grâce à tous
11 ces moyens, obtenir ces informations sur notre adversaire.
12 Q. Pourriez-vous nous dire comment, et je vous demanderais d'être plus
13 détaillé, comment vous avez pu avoir connaissance de l'importance des
14 forces de l'ennemi ?
15 R. Oui, je comprends la nature de cette question. Mais je ne pense pas
16 qu'il s'agissait là d'un élément décisif. C'était néanmoins une information
17 importante, parce que nous pouvions adapter nos troupes, nos déploiements,
18 l'utilisation que nous comptions faire de nos forces pour pouvoir créer une
19 situation qui pouvait garantir que nous ne soyons jamais pris au dépourvu.
20 Q. Merci. Général, à la page 11 vous avez dit que vous connaissiez quels
21 étaient les objectifs, les intentions de l'adversaire ainsi que le but, la
22 portée ou le dessein de leurs actions. Pourriez-vous nous dire quel type
23 d'organisation a été adopté par l'ABiH, en sus et y compris celle du 1er
24 Corps Sarajevo ? Et y avait-il des différences entre ce type d'organisation
25 ou de structure ?
26 R. Je comprends votre question. Je vais essayer d'être plus précis dans
27 mes réponses s'agissant de leur organisation, de la manière dont ces forces
28 étaient structurées à partir du moment où ils ont commencé à s'organiser,
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1 au moment où moi j'ai occupé mon poste. En fait, il y avait une différence
2 entre une première période, la période où ils se sont organisés, puis une
3 deuxième période.
4 Plus précisément, en 1994, ils sont passés à un nouveau type
5 d'organisation, qu'ils leur étaient tout à fait nouvelle. Et il y a des
6 précédents d'ailleurs dans l'histoire militaire de cela, alors voilà
7 comment les choses se sont passées : les commandants de la brigade, qui
8 dépendaient du commandement du corps, étaient au cœur du fonctionnement de
9 cette structure. Mais au cours de la deuxième partie, deuxième phase, le 1er
10 Corps de l'ABiH est passé à un nouveau système, dit système de division, et
11 plus précisément ils s'étaient constitués en trois divisions. De ces trois
12 divisions, une seule était déployée à Sarajevo. Il s'agissait de la 12e
13 Division des forces terrestres.
14 La deuxième division était la 14e Division, qui était déployée dans le
15 secteur de Tarcin, c'est-à-dire à l'ouest d'Ilidza. Et la troisième
16 division était la 16e Division, dont le commandement se trouvait dans le
17 secteur de Varos, c'est-à-dire nord-ouest du théâtre par rapport à
18 Sarajevo. Donc, voilà quelles étaient les trois divisions.
19 Le commandant du corps a assuré le commandement et a gardé en état le
20 commandement, qui s'est donc ajouté aux trois divisions qui ont ensuite été
21 structurées, et j'y reviendrai plus tard d'ailleurs, mais il assurait
22 également le commandement de six brigades indépendantes qui n'avaient rien
23 à voir avec les divisions. Il les appelait des brigades légères. Pourquoi
24 brigades légères, parce qu'elles étaient chargées de la manœuvre d'unités.
25 Il ne s'agissait pas de brigades qui étaient actives au combat, qui
26 participaient au combat, mais qui étaient utilisées pour des actions selon
27 un certain axe.
28 Donc, voilà, il s'agissait là de la structure globale du corps. Donc,
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1 le commandement du corps et ses organes et le bataillon de la police
2 militaire et ses forces qui étaient attachées au corps constituaient la
3 structure arrière.
4 Voulez-vous que je vous décrive la structure de la 12e Division ?
5 Peut-être cela pourrait-il s'avérer important à la lumière du fait que ces
6 deux autres divisions se trouvaient en dehors de Sarajevo, mais celle-là se
7 trouvait déployée à Sarajevo même.
8 Q. Pourriez-vous utiliser cette carte pour montrer l'emplacement de ces
9 divisions à la Cour ?
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Il s'agit du document 1D7048 sur le prétoire
11 électronique. Pourriez-vous montrer cette carte et l'afficher à l'écran, et
12 ensuite je demanderai au général Milosevic de nous montrer, de nous
13 indiquer ces positions sur la carte.
14 Le document 1D7048, s'il vous plaît.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne suis pas sûr que nous puissions voir
16 quelque chose sur celui-ci.
17 M. KARADZIC : [interprétation]
18 Q. Je n'ai rien qui apparaît sur le prétoire électronique. Pourriez-vous,
19 s'il vous plaît, utiliser la carte qui se trouve à gauche, juste derrière
20 vous ? Merci.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Juste un instant. Est-ce que nous ne
22 pouvons pas le charger, ce document ?
23 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le Greffier d'audience me dit qu'il y a
25 un message d'erreur parce que c'est un petit peu trop lourd comme dossier.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bien. Dans ce cas, je voudrais demander au
27 général Milosevic --
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense que maintenant, le document a
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1 été chargé.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Il a été chargé, mais il reste toujours
3 difficile à voir.
4 M. KARADZIC : [interprétation]
5 Q. Général, pourriez-vous me montrer les positions sur la grande carte qui
6 se trouve à gauche, et à ce moment-là tout le monde pourra suivre sur son
7 écran.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Monsieur
9 Karadzic, est-ce que vous souhaitez que le témoin annote la carte ou
10 simplement qu'il donne une explication concernant les positions de manière
11 générale ?
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Si le général voit bien la carte, ce serait une
13 bonne chose pour nous s'il pouvait annoter sur la carte les contacts ou les
14 unités de l'ABiH, dont il nous parlait des trois divisions, et
15 essentiellement, il pourrait nous dire, justement, quel est le sens de ces
16 annotations, 3K, 2K, 4K.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien. Je vais commencer. Je vais commencer
18 avec les positions à l'intérieur de la ville de Sarajevo. Comme je l'ai
19 dit, il y a là des postes où se déroulaient donc des combats actifs et des
20 positions qui étaient engagées. On voit là la 12e Division. Voici
21 l'emplacement de la ville de Sarajevo même, comme vous pouvez le voir sur
22 la carte.
23 Je ne sais pas si je dois annoter cela. Je pense que tout le monde peut
24 voir que c'est là la ville de Sarajevo même. La 12e Division, je vais peut-
25 être --
26 M. KARADZIC : [interprétation]
27 Q. Est-ce que vous pourriez simplement mettre un 12D ? Merci.
28 R. [Le témoin s'exécute]
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1 Bien. Voilà donc cette position. Je connais cela très bien.
2 Pour ce qui est des opérations maintenant, les opérations qu'ils ont menées
3 au cours des combats, eh bien, cela, nous en parlerons en temps voulu.
4 Q. Pourriez-vous nous marquer maintenant la position du 1er Corps ?
5 R. Pas vraiment, malheureusement. Je peux vous marquer les secteurs,
6 annoter les secteurs de manière générale, et je pourrais vous mettre une
7 flèche indiquant la direction dans laquelle ils opéraient. Donc, je vais
8 marquer cela, même si ça ne marche pas.
9 Q. Est-ce que vous voyez l'endroit où il est indiqué "OG Pazaric" ?
10 R. Non, ce n'est pas sur ma carte. Bien. Oui, le groupe opérationnel.
11 D'accord, très bien, près de Pazarici. La distance entre les deux est peut-
12 être de 5 à 7 kilomètres. Nous avons donc Tarcin. Ceci est du côté de
13 Herzégovine, et c'est là où se trouvait le commandement de la 14e Division.
14 C'est là qu'il était posté. Pour ce qui est de sa position exacte lors des
15 combats, c'est extrêmement difficile d'être très spécifique, parce qu'ils
16 tenaient cette partie occidentale du territoire qui était sous leur
17 contrôle. Il est très difficile de situer l'emplacement de chaque unité qui
18 appartenait à cette division, mais je peux vous dire qu'ils étaient en face
19 de nous.
20 Q. Et en partant du centre de la ville, quelle est la direction et la zone
21 que couvrait cette 14e Division ?
22 R. Eh bien, c'est une excellente question. Ils couvraient Igman, Hrasnica,
23 Sokolovic Kolonija, Butmir, Kotorac, Donji Kotorac.
24 Q. Merci beaucoup.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Avant d'aller plus loin, est-ce que vous
26 pourriez nous dire d'où provient cette carte ?
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je pense que le général Milosevic pourrait
28 peut-être nous le dire. Nous ne devrions pas donc la déplacer avant que ce
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1 ne soit fini, mais peut-être pourriez-vous expliquer.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Je lis ce qui est écrit sur la carte elle-
3 même. C'est une carte de travail, mais c'est tout ce que je pourrais dire.
4 Je n'en connais pas la provenance.
5 M. KARADZIC : [interprétation]
6 Q. Général, pouvez-vous peut-être regarder la carte sur papier qui se
7 trouve à gauche et peut-être nous dire quelle en était la provenance ?
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Elle est derrière vous. Vous pouvez
9 prendre la carte qui se trouve derrière vous, à gauche. A votre gauche,
10 derrière. Là-bas. Est-ce que vous voyez la carte qui se trouve là-bas. Là.
11 Oui, là. Oui, vous pouvez le -- regardez un petit peu ce qu'il y a là. Vous
12 pouvez la prendre. Est-ce que vous connaissez la provenance de cette carte
13 ?
14 Vous nous montrez le haut de cette carte, la partie supérieure de
15 cette carte qui montre Radna Karta ou quelque chose. Est-ce que l'on
16 pourrait séparer. Est-ce que l'on pourrait montrer le haut de la partie
17 supérieur de cette carte.
18 A qui appartient cette carte, Monsieur Milosevic ?
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agit d'une carte de travail du Corps de
20 Sarajevo-Romanija.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
22 M. KARADZIC : [interprétation]
23 Q. Général, il est indiqué, 1er juillet 1994. Ai-je bien vu ?
24 R. Oui, c'est exact. C'est ce que dit la carte.
25 Q. Merci. Pourriez-vous dessiner une ligne simplement indiquant les
26 positions de la 14e Division qui était la plus proche de vous dans la
27 ville, et Pazaric ?
28 R. Est-ce que je pourrais effacer l'annotation préalable que j'avais faite
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1 là ? Elle est très mal faite.
2 Q. Oui.
3 R. Bien. J'ai essayé de tracer cette flèche avant, mais il s'agissait de
4 quelque chose d'autre.
5 C'était dans cette région que se trouvait le commandement de la 14e
6 Division. Et cette zone qui se trouve ici, et que je suis sur le point
7 d'annoter, la zone qui est couverte par la 14e Division avec également la
8 104e Brigade motorisée. Donc, le X que j'ai tracé ici, c'est la 104e
9 Brigade. Si vous souhaitez, je peux également annoter cela, et indiquer
10 cela sur la carte. C'est la 104e Brigade motorisée.
11 Q. A l'extrémité avant, en face de vous, est-ce que vous pourriez
12 tracer une flèche pour montrer jusqu'où ils sont allés dans votre
13 direction, à savoir la ville, et quelle est la zone territoriale qu'ils
14 couvraient ?
15 R. Je ne suis pas très bon lorsqu'il s'agit de dessiner. La région
16 que j'ai annotée se trouve autour de Hrasnica, pour autant que je puisse le
17 dire. C'est la zone de Hrasnica. Mais cette flèche ne montre pas vraiment
18 la réalité, parce qu'elle semble aller justement dans la direction inverse.
19 La zone la plus proche couverte par cette brigade était Hrasnica, Sokolovic
20 Kolonija, Butmir, et vers le bas d'Igman.
21 Q. Où se trouvait la ligne de séparation entre vous et eux, tout
22 particulièrement par rapport à l'emplacement de l'aéroport ?
23 R. Il y avait quelques forces à Butmir, et quelques autres à Donji
24 Kotorac.
25 Q. Merci, Général. Ne vous inquiétez pas de vos compétences d'artiste. Je
26 voulais vous rassurer.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je parle en mon nom, j'avoue que j'ai un
28 petit peu de difficultés à suivre. Il s'agit là d'une carte qui a été
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1 produite à l'époque en juillet 1994. Pourquoi est-ce que l'on ne voit pas
2 l'annotation sur cette carte de l'emplacement de la 14e Division et de la
3 104e Brigade motorisée, et cetera ? Pourquoi devrons-nous maintenant nous
4 fier aux annotations du général maintenant, et quelles sont ces annotations
5 qui figurent sur cette carte ?
6 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'allais poser exactement les mêmes questions
7 au général.
8 M. KARADZIC : [interprétation]
9 Q. Général, il s'agit là d'une carte de travail du Corps de Sarajevo-
10 Romanija. Que pouvez-vous nous dire de ces annotations, PRB, et cetera, et
11 cetera ? Qu'est-ce que signifient ces annotations ? Et est-ce que les
12 unités ennemies étaient également indiquées sur cette carte ?
13 R. Il s'agit d'une indication grossière des positions des unités du Corps
14 de Sarajevo-Romanija et de leur engagement. Et tout ce qui se trouvait à
15 l'extérieur de ces zones, eh bien, il s'agissait de l'ennemi, et ces forces
16 ennemies existaient réellement.
17 Nous parlons d'Ilidza, donc nous allons regarder la Brigade
18 d'infanterie d'Ilidza. Et si nous parlons de Hadzici, à ce moment-là il
19 s'agit de la Brigade Igman, et si nous regardons la région autour de
20 Rukavica et de Trebevic, à ce moment-là il s'agit de la 1ère Brigade de
21 Sarajevo. Si nous parlons du nord de Rajlovac, Vogosca, et jusqu'à la
22 partie orientale, à l'est, où la rivière de Miljacka se jette dans la ville
23 de Sarajevo, nous avons là la 3e Brigade de Sarajevo.
24 Q. Pourquoi n'avons-nous pas la structure du 1er Corps et des divisions du
25 1er Corps ? Le 4 juillet 1994, étaient-elles déjà organisées, c'est-à-dire
26 en division ?
27 R. C'est exact, et c'est une très bonne question. Il y avait là donc un
28 système de brigade, et non pas de division. Au 1er juillet -- au 4 juillet
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1 1994, cela n'existait pas encore. Ce n'est que plus tard qu'ils ont
2 commencé à restructurer. Et à ce moment-là, les noms utilisés étaient
3 nouveaux, les chiffres et les numéros utilisés étaient également nouveaux.
4 Q. Est-ce que cela a changé quelque chose au niveau de la ligne de
5 confrontation et de combat, tout particulièrement vers l'avant ?
6 R. Non. Ses efforts de restructuration n'ont nullement affecté les
7 dispositions au cours des combats. Mis à part le fait que les unités
8 portaient des noms et des chiffres différents, des numéros différents.
9 Q. Général, je suis en train de regarder Pazaric et Tarcin. Est-ce que
10 vous pourriez les annoter en utilisant le chiffre 14 et la lettre D, et
11 nous indiquer également le secteur couvert par la 16e Division.
12 R. [Le témoin s'exécute]
13 Q. Merci. La 16e Division, s'il vous plaît.
14 R. En fait, il y a une partie que l'on ne peut pas voir sur cette carte,
15 mais… [Le témoin s'exécute]
16 Q. Merci. Est-ce que vous pourriez expliquer à la Chambre ce que cela
17 signifie, le 3K et le chiffre 2 que l'on peut voir ici ?
18 R. Essayez de comprendre ce que je veux dire. Cela ne veut rien dire. 3K,
19 cela devrait signifier le 3e Corps. Mais en fait, le problème c'est qu'il
20 ne s'y trouvait pas. Donc je pense que c'est une erreur. C'est par erreur
21 que cela a été annoté de cette façon. A droite, il est dit 3K, c'est un
22 lieu qui a été couvert par la 16e Division et non pas par la 3K, comme cela
23 est indiqué. Donc j'en reviens à ma remarque précédente. Je pense que c'est
24 simplement une erreur d'annotation.
25 De la même façon, on peut voir un 4K, signifiant que de ce côté-là, depuis
26 Tarcin et plus loin dans cette direction de Mostar, le 4K devrait indiquer
27 le 4e Corps.
28 Donc on peut prendre cela pour ce que ça vaut, mais ce que nous voyons
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1 autour du Corps Sarajevo-Romanija -- j'entends des bruits de fond. Ce que
2 vous pouvez voir concernant le Corps de Sarajevo-Romanija, c'est le 1er
3 Corps de l'ABiH, y compris les brigades dont j'ai parlé un peu plus tôt. Je
4 ne parle pas du 3e Corps et du 4e Corps et des autres. Je ne dis pas qu'ils
5 ont participé aux combats. Ce que je dis simplement c'est qu'il n'y avait
6 pas de contact direct entre eux et nous dès le départ.
7 Q. Parfait. Quel est le sens de cette ligne rouge qui se trouve juste à
8 l'extérieur de la zone de contact entre le 3K et le 16D, ce tracé en rouge
9 qui va vers le bas de la carte.
10 R. Bien. Vous voyez que ça passe par Sarajevo et au-delà. Et la troisième
11 ligne représente la partie avant de la défense du Corps de Sarajevo-
12 Romanija.
13 Q. Général, je ne parlais pas de la ligne en pointillé. Je parlais du
14 trait plein qui se trouve ici entre le numéro 1 que nous voyons là et --
15 R. Oui. Il s'agissait là essentiellement des zones de responsabilité du
16 corps.
17 Q. Pourriez-vous annoter cela sur la carte, s'il vous plaît.
18 R. Oui. Nous allons donc mettre une petite croix là pour indiquer cela, et
19 nous appellerons cela : "La zone de responsabilité du SRK." Voilà je vais
20 devoir m'habituer à ce stylet.
21 Q. Vous avez mentionné le 2e, 3e, et 4e Corps d'armée, vous avez dit que
22 vous n'aviez pas de contact avec eux. Mais est-ce qu'avec -- il n'y avait
23 pas de point de contact, mais est-ce que vous avez effectué des opérations
24 de combat, et, si oui, dans quelles circonstances ?
25 R. Tout d'abord, nous avions des activités de combat avec le
26 2e Corps d'armée pendant toute la durée de la guerre. Voyez-vous, la 101e
27 Brigade d'Olovo provenant d'Olovo, comme étant une ville, une
28 agglomération, la 101e Brigade Glorieuse, comme ils s'appelaient, "Slavna",
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1 appartenait au 2e Corps d'armée de Bosnie-Herzégovine, et nous avions un
2 point de contact avec eux près de Nisici, c'est-à-dire nous partagions,
3 d'une certaine façon, la zone élargie de Nisici, et notre point de contact
4 était près du village de Krivajevici. Mais je dois également ajouter que
5 s'agissant du village de Gajne [phon], où le Corps de Sarajevo-Romanija a
6 un point de contact avec le Corps de la Drina, c'est là, à cet endroit-là,
7 que les contacts et les conflits ont commencé avec la 101e Brigade, et par
8 la suite, notre déploiement se poursuit, et le conflit avec la 16e Division
9 au pied de la montage Zvijezda. Et le tout se poursuivait jusqu'à la
10 montagne de Cemerska, et dans la zone plus étendue de Breza, comme
11 agglomération, et par la suite, on allait jusqu'à Visoko, et en passant par
12 Visoko jusqu'à Fojnica, et ce, jusqu'à Igman.
13 Q. Merci. Pourriez-vous maintenant nous dire, s'il vous plaît, quelle
14 était votre ligne de défense frontale, quelle était la longueur donc de
15 cette ligne de défense frontale et quelle était la longueur près de la
16 ville ?
17 R. Nous ne sommes pas trouvés autour de la ville, nous étions dans la
18 ville même. C'est ce que je veux dire. Nous nous trouvions au centre de la
19 ville.
20 Q. Excusez-moi. Vous avez tout à fait raison. Mais dites-moi, s'il vous
21 plaît, votre point de contact avec la 12e Division, quelle était sa
22 longueur ?
23 R. Oui. Très bien, je vous ai compris. Alors, des fois, vous savez, ces
24 évaluations ne sont pas toujours absolument précises. Mais néanmoins, on
25 arrive à mesurer à l'aide des instruments que nous avions, c'est un mètre
26 de courbe, et c'était environ 50 kilomètres. Et la zone, l'ensemble de la
27 zone où notre première partie de défense, était 240 kilomètres, c'est-à-
28 dire à partir du nord-est, pour être plus précis, en passant par tous ces
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1 points que j'ai mentionnés tout à l'heure, Zvijezda, Visoko, jusqu'à la
2 montagne de Treskavica, il s'agit d'une distance de 250 kilomètres environ;
3 ou, si je voulais effectuer une autre parallèle, alors à partir du point
4 qui se trouve à l'arrière de l'aile droite jusqu'au point du premier point
5 de l'aile gauche, il nous fallait 150 kilomètres pour arriver d'un point à
6 l'autre. Je ne vous parle pas de la ligne de front, mais je vous parle
7 d'une ligne directe, par exemple.
8 Q. Très bien. Merci. Puisque nous avons cette carte à l'écran, pourriez-
9 vous nous indiquer, s'il vous plaît, quelle est l'espace ou la zone sur
10 cette carte qui, selon vous, n'était pas un théâtre d'opération, où il n'y
11 avait pas d'activité de combat, où on ne tirait pas, où on pouvait vivre
12 librement, normalement ?
13 R. Non, absolument. Il n'y a aucune zone, aucune région ici où les
14 opérations de combat n'étaient pas intenses. Bien sûr, l'intensité des
15 combats était principalement à Sarajevo, enfin c'est là que les combats
16 étaient les plus intenses, mais il y a eu des situations également, et des
17 situations très difficiles, d'ailleurs, dois-je ajouter, où l'intensité des
18 combats étaient particulièrement intenses en provenant de la 14e Division,
19 de la 16e Division, et, bien sûr, en coordination avec la 12e Division.
20 Q. Merci bien, Général. Pouvez-vous, je vous prie, nous indiquer au coin
21 inférieur gauche la date avec votre signature, s'il vous plaît. Et je
22 voudrais renvoyer les participants à P842. Il s'agit d'une carte, une pièce
23 de l'Accusation. Il s'agit donc, comme je l'ai dit, d'une carte qui
24 représente la structure des divisions du 1er Corps d'armée.
25 R. Vous avez dit que vous aimeriez que j'indique une date ?
26 Q. Oui, tout à fait. Ne vous en faites pas. Nous savons que pendant la
27 guerre vous avez perdu la vue dans un œil. Donc indiquez la date, s'il vous
28 plaît, du meilleur de vos possibilités.
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1 R. [Le témoin s'exécute]
2 Q. Merci.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Excellences, je demanderais que ceci soit versé
4 au dossier, s'il vous plaît.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Veuillez, je vous prie, nous donner
6 lecture de la légende, la légende se trouve au coin inférieur gauche de
7 cette carte. Vous pouvez voir sur la carte l'indication légende. Pourriez-
8 vous, je vous prie, nous en donner lecture. Il s'agit de trois lignes.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] La première ligne se lit comme suit : "Ligne
10 de contact". La deuxième ligne dit : "Ligne de contact, 3 août 1994". Et la
11 troisième ligne se lit comme suit : "Ligne de contact, 24 mai 1994".
12 Excusez-moi, non, il ne s'agit pas du mois de mai. Donc ce n'est pas le 5
13 et le mois que l'on voit, mais bien la date du 24/8/1994, donc le 24 août
14 1994.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Cette carte sera
16 versée au dossier ainsi que la carte non annotée.
17 Est-ce que vous aimeriez élever une objection, Madame ?
18 Mme EDGERTON : [interprétation] Non, et M. Karadzic avait tout à fait
19 raison de dire que P842 nous montre la structure des divisions, et la carte
20 que le témoin nous a montrée justement l'explique.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Alors, quelle en sera la
22 cote, Monsieur le Greffier.
23 M. LE GREFFIER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, Madame,
24 Monsieur les Juges. La carte annotée, qui porte le numéro 65 ter 1D7048,
25 sera versée au dossier sous la cote D2788, et la version annotée portera la
26 cote D2789.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez continuer,
28 Monsieur Karadzic.
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1 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Excellence.
2 M. KARADZIC : [interprétation]
3 Q. Alors, j'aimerais vous demander, Général, de vous pencher sur ce qui
4 suit : pourriez-vous nous aider à comprendre la situation des effectifs
5 qui, plus tard, étaient incorporés dans la 2e Division ? Il s'agit des
6 effectifs qui se trouvaient dans la ville même de Sarajevo. Quel est le
7 nombre d'hommes, quel est le nombre d'effectifs qu'elle comptait ?
8 Je vais tenter de poser des questions de sorte à ce que vous puissiez
9 répondre très brièvement, succinctement.
10 R. Je vous demanderais de bien vouloir me poser des questions de sorte à
11 ce que je puisse répondre de façon succincte, mais vous savez, il est vrai
12 que lorsqu'on répond succinctement, on n'étoffe pas la réponse. Alors, des
13 fois, j'aurais besoin ou je vais avoir besoin de donner d'autres
14 compléments d'information.
15 Q. Très bien. Alors, pourriez-vous répondre à ma question ?
16 R. Est-ce que vous pourriez reposer votre question ? Je n'ai pas très bien
17 saisi votre question. Excusez-moi. Je suis vraiment désolé.
18 Q. Non, non, ça va. Dans la ville même, l'on parle de la 12e Division,
19 quel était le nombre d'effectifs, quelle était la structure de cette
20 dernière, quelles étaient les brigades qui étaient déployées dans la ville
21 même, au centre-ville ?
22 R. Justement, c'est la raison pour laquelle je vous ai demandé de me
23 reposer la question, car il ne s'agit pas seulement de la 12e Division. Il
24 ne serait pas juste d'expliquer seulement la structure de la 12e Division.
25 Donc, au départ, je souhaite dire qu'en dehors de cette 12e Division,
26 il y avait également d'autres effectifs qui vivaient des opérations, qui
27 étaient impliquées dans des opérations.
28 Alors, je vais maintenant vous parler de la 12e Division, placée sous
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1 le commandement du colonel Prevljak. Excusez-moi, j'ai oublié son prénom.
2 Et donc, elle était composée de huit brigades de montagne. Il y avait
3 certains changements. Certaines brigades avaient été renommées motorisées.
4 Par la suite, on parlait de brigade de montagne, mais le fait est qu'il y
5 en avait huit. Il y avait huit brigades. C'étaient des brigades comprenant
6 un très grand nombre d'effectifs, et elles étaient très bien déployées, je
7 peux vous dire. Je dois vous dire que je suis particulièrement impressionné
8 par leurs connaissances militaires et les effectifs étaient biens utilisés,
9 bien déployés.
10 Donc, ces brigades étaient là, sur place et la 101e Brigade de
11 Montagne était placée sous le commandement de Fikret. Cette 101e Brigade de
12 Montagne était l'une des compositions les plus fortes de cette structure.
13 Elle était placée sous le commandement du colonel Podzic, Fikret Podzic
14 [phon]. Il s'agissait d'un officier qui appartient à la catégorie d'hommes
15 très intelligents. Je le connais lui-même, mais je connais également
16 d'autres membres de sa brigade.
17 Pour vous parler maintenant de la structure, je ne voudrais pas
18 maintenant vous montrer tous les endroits où ils étaient déployés, parce
19 qu'ils étaient à Mojmilo, à Grbavica, à Vrbanja Most.
20 Q. Mais pourriez-vous, très brièvement, Général, nous dire où était placée
21 sa zone de responsabilité ?
22 R. Voilà, c'est ceci. Mojmilo Brdo, qui surplombe Lukavica et qui couvre
23 son territoire et qui le défend, c'est donc une sorte de barrière
24 d'installation de lieux topographiques, géographiques qui est située à une
25 altitude de 3,5 kilomètres le long de cette zone, et la 101e Brigade, qui
26 se trouve en contrebas, et elle s'étend jusqu'à la rue Ozrenska dans la
27 région du stade Zeljeznicar. Elle allait jusqu'à la rivière Miljacka,
28 jusqu'au pont de Vrbanja, donc tout près de Marin Dvor. Et elle a une
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1 profondeur et une surface qui couvre tous ces quartiers qui se trouvent
2 derrière : Otok [phon], Svrakin Celo [phon], Cengic Vila annexe, ainsi de
3 suite.
4 Ensuite, à partir de Vrbanja Most, c'est la 115e Brigade qui y était
5 déployée. Et c'est cette fameuse brigade que l'on appelait autrefois la
6 brigade qui était connue de tous, la brigade de ce fameux Caco, et ce
7 dernier a été liquidé par eux. Donc, c'est la 115e Brigade, donc, qui
8 commence à cet endroit-là, comme je l'ai déjà mentionné, à Vrbanja Most, au
9 pont de Vrbanja, passe par Vraca et se rend jusqu'à Debelo Brdo. A partir
10 de Debelo Brdo, le gros mont, en français, ils sont déployés en direction
11 de Colina Kapa, et ensuite leur région descend jusqu'à la rivière Miljacka,
12 depuis Colina Kapa. Donc, Miljacka entre dans Sarajevo, traverse Sarajevo,
13 et c'est là que la brigade s'arrête, mais elle a une profondeur jusqu'au
14 centre de la ville, y compris Skenderija, et elle inclut également
15 Sirokaca, Bistrik, et toute cette zone de la ville, et je pourrais dire
16 qu'on pourrait parler de la zone de défense et d'une zone d'attaque
17 également dont l'axe est dirigé vers nous.
18 A partir de cet endroit-là, cette brigade était particulièrement --
19 était extrême dans ses actions. Et je connaissais son commandant. Ils
20 étaient particulièrement agressifs.
21 Ensuite, il y avait la 152e Brigade qui couvre cette région jusqu'à
22 la rivière Miljacka, en direction de Hladivode. C'était son flanc. La
23 profondeur de cette brigade s'étendait jusqu'au centre de la ville, et le
24 commandement de cette brigade était une personne qui savait très bien
25 effectuer le commandement, et je pense qu'il mérite beaucoup de respect
26 parce qu'il menait ses combats de façon tout à fait -- il menait le tout
27 d'une façon chevaleresque.
28 Ensuite, il y avait une brigade avec sept bataillons. C'était la 105e
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1 Brigade. Elle était particulièrement forte. Et le commandant, je ne me
2 souviens pas de son nom exactement, mais je le connais très bien. Il avait
3 sept bataillons sous son commandement, il avait quatre bataillons
4 d'infanterie, un bataillon du génie, et il avait également une division
5 d'artillerie ainsi qu'une unité chargée de la logistique. Donc, la brigade
6 tenait cette zone de Sedrenik, tout ce qui se trouvait au-dessus de
7 l'hôpital de Kosevo, et elle avait un contact avec la 152e Brigade, mais
8 elle avait également une profondeur qui allait jusqu'à la gare, et donc
9 elle tenait le centre de la ville. Cette brigade était beaucoup plus forte
10 que celle du Corps, que les brigades de Sarajevo-Romanija. Elle était
11 particulièrement forte. Elle avait des moyens de combat particulièrement --
12 bien [inaudible] de moyens de combat. Et je pourrais dire que s'agissant
13 des conflits et des combats, ils ne faisaient pas leurs activités de façon
14 normale. Ils s'adonnaient aux activités de combat de sorte à ce que l'on
15 soit détruit, donc ils ont vraiment essayé de nous détruire complètement.
16 Ensuite il y a le poids de contact.
17 Donc à partir de Hladivode jusqu'à Orahov Brijeg, cette même brigade,
18 donc en passant par Prevoj, par le sommet de Grdonj, est là un point de
19 contact en passant par la vallée de Pionirska, elle rejoint la 111e
20 Brigade. Autrefois, on l'appelait Brigade motorisée ou Brigade de Montagne.
21 Et donc cette 111e Brigade continue son déploiement à partir de ce lieu
22 géographique qui s'appelle Orahov Brijeg, le mont Orahov, en passant par la
23 faculté chargée de la circulation jusqu'à Vogosca, jusqu'à l'élévation
24 appelée Krcevine, et elle couvre de par son déploiement, et elle tient dans
25 son espace, sous son commandement, les élévations les plus hautes de
26 Sarajevo qui surplombent la ville. Et il s'agit d'Orlic avec 840 mètres
27 d'altitude, ensuite il y a Zuc, il y a Vis, et tout ceci -- enfin toute la
28 région qui s'étend jusqu'au-dessus de Rajlovac. Et il dominait en fait
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1 Vogosca. On pouvait très bien voir d'ailleurs. C'était une localité
2 habitée. Il était impossible de se déplacer dans Vogosca du fait des
3 bombardements intenses. Il y avait peut-être eu des obstacles ou des
4 barrières qui ont été érigées, des traverses ferroviaires ou plutôt des
5 wagons, des wagons de chemin de fer qui venaient de l'usine de wagon, qui
6 avaient été placés là pour que les gens puissent se déplacer.
7 Si vous m'autorisez à vous le dire, je vous dirais que cette zone a
8 tellement été exposée aux tirs que c'était absolument intolérable,
9 insupportable d'y vivre. Mais bon, les gens ont quand même réussi à y
10 vivre.
11 Et puis ensuite, il y avait une jonction qui était opérée jusqu'à la
12 112e Brigade, donc à partir de ce lieu, du lieu tenu par la 111e Brigade,
13 c'était toute cette zone jusqu'au moment où la Miljacka part, quitte
14 Sarajevo en quelque sorte. Parce que la Miljacka, elle arrive à Sarajevo de
15 l'est, et elle sort de Sarajevo par l'ouest. Et ça, c'est la zone, c'était
16 là où la zone couverte par la 112e Division se terminait. En fait, cette
17 division, ce n'était pas une division d'ailleurs, c'était une brigade
18 plutôt. Mais cette brigade, elle avait une puissance d'artillerie très,
19 très importante. Ils tenaient des positions-clé, des positions de tir
20 d'artillerie, ils tiraient à partir de ces positions, avec toutes les armes
21 qu'ils avaient à leur disposition. Mais je vous dirais que pour ce qui est
22 de la 111e et de la 112e Brigade, sur la profondeur du terrain, elles
23 couvraient également Dzemala Bijedica [phon], jusqu'à la rue Dzemala
24 Bijedica.
25 Puis ensuite, il y avait la 102e Brigade de Montagne. C'était l'une
26 des brigades les plus agiles en quelque sorte, parce qu'elle était
27 constamment en train de livrer des combats, leur but était de détruire la
28 zone de Nedzarici. C'était leur idée, et puis ils vouaient depuis cette
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1 zone opérer la jonction jusqu'au lieu où se trouvait la 104e Brigade dont
2 j'ai parlé un peu plus tôt.
3 Pour ce qui est de la 102e Brigade, elle, elle couvrait tout le
4 territoire, à partir du pont sur la Miljacka jusqu'à la commune de Stup, le
5 long de la cité universitaire, et puis là, jusqu'à Nedzarici, et se
6 trouvait là, la 155e Brigade de Montagne, qui était placée sous le
7 commandement d'Ismet Hadzic, qui d'ailleurs était civil. La 155e Brigade se
8 trouvait à Dobrinje et, à mon avis, c'était une unité forte de nombreux
9 hommes qui se trouvait dans une toute petite zone. Donc là, parfois il
10 était difficile de les contrôler. Parce que d'après ce que je comprends,
11 ils avaient besoin de plus d'espace pour essayer d'opérer une percée. Donc
12 ils tiraient sur Lukavica et sur Trapare, ainsi que sur certaines maisons
13 qui se trouvent de notre côté.
14 Q. Général, je souhaiterais demander l'affichage du document 1D7047,
15 donc que vous connaissez.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] A la première ligne de la 30e page, le général
17 n'a pas dit qu'il était difficile de les contrôler, il a dit qu'ils étaient
18 agressifs, en fait, et qu'ils se comportaient de façon assez sauvage.
19 Alors j'aimerais demander à M. l'Huissier de nous fournir un document
20 papier de ce document 1D7047, qui vient d'être affiché à l'écran.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais est-ce qu'il a été chargé dans le
22 système ? Parce que moi, je ne le vois pas.
23 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, le document devrait se trouver dans le
24 système e-court. Le voici d'ailleurs.
25 M. KARADZIC : [interprétation]
26 Q. Général, qui a indiqué les positions des unités sur cette carte ?
27 R. C'est moi. Alors au vu de la situation, nous avons ces différentes
28 positions qui sont déployées. Alors nous savons quelles sont leurs
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1 directions d'action, et j'ai réussi à indiquer sur la carte comment ou
2 quelles étaient leurs activités. Alors maintenant en regardant cette carte,
3 je dois dire que je ne suis pas si satisfait que cela. Parce que nous ne
4 voyons pas véritablement la portée de leur tir, la portée de leur combat.
5 Mais bon, ça nous donne quand même une idée.
6 Q. Merci. Vous avez parlé de brigades et de leurs positions. Est-ce que
7 l'on peut voir ces positions sur cette carte ? Vous aviez commencé avec la
8 101e Brigade qui se déplaçait vers l'est, et vous avez parlé de la 155e
9 Brigade qui se déplaçait vers l'ouest.
10 R. C'est ce que j'ai essayé de décrire sur cette carte.
11 Q. Vous avez maintenant une carte imprimée, n'est-ce pas.
12 R. Oui. Vous voyez les demi-cercles, peut-être que je peux vous les
13 montrer. Regardez, là, par exemple, là, vous voyez il s'agit du lieu où les
14 unités avaient un contact, un contact physique, tout comme à ce niveau-là,
15 c'est là que la jonction était opérée. Donc vous pouvez le voir là.
16 Q. Et quelles unités se trouvaient près de Kobilja Glava ?
17 R. Eh bien, c'était justement le point de contact entre la 105e Brigade et
18 la 112e -- non la 111e, non excusez-moi, la 112e. Donc je disais donc que la
19 112e Brigade et la 105e Brigade qui étaient déployées donc depuis Sedrenik
20 jusqu'à Grdonj, et en passant par le mont Orahov.
21 Q. Merci. Je pense que le moment est venu de faire la pause, donc peut-
22 être que vous pourriez signer la carte et y mettre la date.
23 R. Très bien. J'ai vérifié. Parfait. Ah, et je devrais mettre la date ?
24 Q. Oui, la date sans oublier la signature, votre signature, en
25 l'occurrence.
26 R. [Le témoin s'exécute]
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense, Monsieur Milosevic,
28 qu'aujourd'hui nous sommes le 23.
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, oui, c'est exact. Donc je dois
2 corriger ceci.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc le général est en train de mettre
4 la date, je pense qu'il faudra que toutes les légendes de cette carte
5 soient traduites par la suite. Donc nous allons donner une cote provisoire
6 à cette carte en attendant que les légendes ne soient traduites.
7 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la cote provisoire D2790.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense que le moment est peut-être
9 venu de faire la pause, Monsieur Karadzic ?
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Très bien.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Bourgon, vous voulez intervenir ?
12 M. BOURGON : [interprétation] Oui, très rapidement, Monsieur le Président.
13 Le témoin voulait s'adresser à la Chambre de première instance à propos de
14 ses conditions de détention, mais ce sera très rapide, Monsieur le
15 Président.
16 [La Chambre de première instance se concerte]
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic, vous avez la
18 parole.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, je m'adresse à Me
21 Robinson et Me Bourgon, est-ce que nous pouvons rester en audience
22 publique.
23 M. BOURGON : [interprétation] En fait, j'allais juste dire que cela ne nous
24 posait aucun problème, donc pas de problème, Monsieur le Président.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci de me donner la possibilité de
27 m'exprimer. J'aurais peut-être dû demander la parole moi-même, mais bon,
28 soit.
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1 J'aimerais remercier la Chambre de première instance qui m'a autorisé de
2 bénéficier de conditions de détention qui sont semblables à celles dont je
3 bénéficie dans la prison à (expurgé). En d'autres termes, je ne suis pas isolé
4 ou séparé par rapport aux autres prisonniers. Et d'ailleurs, j'aimerais
5 ajouter autre chose. Hier lorsqu'on m'a posé des questions à propos des
6 notes que j'avais écrites, j'avais dit en fait que j'avais justement pris
7 ces notes alors que je me trouvais encore en Estonie à (expurgé) alors lorsque
8 je suis arrivé ici je n'étais pas en mesure, enfin je ne savais pas si
9 j'allais être en mesure de me concentrer, mais je dois vous dire que pour
10 moi tout va bien, et je vous remercie. Je suis heureux.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
12 Est-ce que M. le Greffier pourrait se rapprocher des Juges.
13 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous allons faire une pause d'une demi-
15 heure, et nous reprendrons à 11 heures 03.
16 --- L'audience est suspendue à 10 heures 33.
17 --- L'audience est reprise à 11 heures 03.
18 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Karadzic. Poursuivez, je
19 vous prie.
20 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
21 M. KARADZIC : [interprétation]
22 Q. Général, je souhaiterais maintenant vous montrer un document qui émane
23 du commandement de la 12e Division du 1er Corps.
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Document 1D2839, je vous prie.
25 M. KARADZIC : [interprétation]
26 Q. Général, est-ce que vous pourriez, dans un premier temps, nous dire ce
27 que signifient les notes manuscrites, et qui les a écrites ? Est-ce que
28 vous pouvez nous en donner lecture ?
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1 R. Oui, oui, tout à fait. Donc, c'est moi qui ai rédigé ces notes
2 manuscrites. Lorsque j'ai essayé de communiquer avec mon avocat, je lui ai
3 montré donc un document original, un document qui montre le déploiement
4 précis et qui montre les combats des forces de la 12e Division, l'intention
5 étant qu'il comprenne les problèmes et que grâce à ce document, il puisse
6 avoir des informations à propos de l'adversaire du Corps de Sarajevo-
7 Romanija. Il n'a pas apprécié ma demande. Je ne peux pas vous dire
8 pourquoi, je n'en sais rien d'ailleurs, mais il ne l'a pas comprise en tout
9 cas et, de ce fait, il n'a pas voulu demander le versement au dossier de ce
10 document qui n'a jamais été présenté lors de mon procès. Donc, voilà, voilà
11 ma réponse à la question que vous avez posée. Voilà donc quel fut le sort
12 de ce document. Je vous ai indiqué quelle était ma requête. Voilà, si vous
13 avez d'autres questions, j'y répondrai.
14 Q. Est-ce que vous pourriez dire de quel type d'ordre il s'agit, puisqu'il
15 s'agit d'un ordre ?
16 R. Il s'agit d'un ordre visant à la défense, défense décisive, ordre qui
17 est donné par le commandant de la 12e Division. Vous dites que la date est
18 la date du 14 avril 1995. Voilà ce dont il est question dans ce document :
19 il explique le déploiement de ses forces et il indique ou il donne à son
20 commandant tous les éléments requis tels que, par exemple, tous les objets
21 militaires qu'ils ont à leur disposition, les ressources, la zone de
22 responsabilité qui leur incombe, la direction ou leur axe d'attaque ou de
23 progression, bien qu'il soit indiqué qu'il s'agisse d'un ordre de défense.
24 Q. Est-ce que vous pourriez me dire ce qui est écrit à la troisième ligne
25 ? Alors, quelle est son estimation des forces du Corps de Sarajevo-Romanija
26 ?
27 R. Il indique qu'il s'agit de 9 000 soldats. C'est-à-dire qu'il était
28 assez proche de la réalité; son estimation est exacte.
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1 Q. Et qu'en est-il des 9 000 autres soldats du Corps de Sarajevo-Romanija
2 ? Où est-ce qu'ils étaient déployés ?
3 R. Les autres qui faisaient partie du corps -- d'abord, je dois vous
4 préciser quelque chose. Ces hommes et les autres hommes faisaient tous
5 partie du même corps. Ils avaient été déployés sur la plateau de Nisiskavi
6 Soravan [phon]. Et puis, il y avait également toutes les localités ou
7 toutes les zones qui étaient reliées à Visoko, Olovo et Breza.
8 Alors, les autres zones du Corps de Sarajevo-Romanija étaient déployées au
9 niveau du front sud en dessous de Treskavica; en d'autres termes, dans la
10 zone de la localité de Trnovo.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] N'oubliez pas qu'il est très, très
12 difficile de suivre ces réponses et ces questions, puisque nous n'avons pas
13 de traduction anglaise du document. Et je dois vous dire qu'il y a autre
14 chose qui me pose des problèmes, je ne comprends pas pourquoi nous n'avons
15 pas de traduction anglaise de ce document alors que ce document a été
16 présenté à Martin Bell il y a à peu près deux ans ou 18 mois. Non, plus de
17 deux ans, en fait. Le document a été présenté à M. Martin Bell. Enfin,
18 c'est le message que nous avons du système e-court.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous avons demandé la traduction.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quand avez-vous demandé la traduction,
21 Monsieur Karadzic ? Il est indiqué dans le système e-court que le document
22 a été montré à M. Martin Bell le 15 décembre 2010.
23 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur, vous savez, il faut que nous
24 établissions des priorités, il est tout à fait possible que nous n'ayons
25 pas considéré ce document comme un document prioritaire. Et je pense que
26 nous avons demandé que ce document soit traduit. Alors, bien entendu, il y
27 a un certain retard pris par les services de traduction, mais nous
28 comprenons tout à fait qu'ils ont fort à faire et qu'ils ne sont pas
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1 toujours en mesure de respecter les dates butoir.
2 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, nous allons nous en tenir à
3 ceci.
4 Mais, Monsieur Milosevic, est-ce que vous pourriez nous lire ce que vous
5 avez écrit sur ce document, pour que nous comprenions ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Alors, voilà ce
7 que j'ai écrit. Alors, vous voyez -- bon, il y a quelque chose qui est
8 assez illisible. Bon, il y a marqué "important", ce qui signifie qu'il
9 s'agissait d'un document important. Enfin, en tout cas, je pensais qu'il
10 s'agissait d'un document important.
11 Et alors, ce qui est écrit :
12 "Nous allons finalement trouver une solution avec l'avocat pour ce qui est
13 de la présentation d'une carte du déploiement de la 12e Division dans la
14 ville de Sarajevo. C'est le déploiement avéré de la 12e Division dans la
15 ville de Sarajevo."
16 En d'autres termes, je lui ai demandé de traduire ceci ou de convertir ceci
17 en une carte pour que nous puissions voir sur la carte ce qu'il en était,
18 mais il ne l'a jamais fait, alors que je lui avais demandé.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, il y a autre chose qui me
20 semble quand même -- enfin, que j'ai du mal à comprendre. Si votre avocat
21 n'a pas souhaité demander le versement au dossier de ce document, comment
22 se fait-il que ce document maintenant se trouve entre les mains de M.
23 Karadzic ? Est-ce que vous le savez, cela ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est à moi que vous posez la question ?
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, je pense que -- je pense
27 --
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, non, non --
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Tout ce que je sais, c'est que j'ai demandé à
2 mon avocat, mon conseil de la Défense de faire ceci. Ce document était
3 important, en tout cas, à mon avis. Alors, est-ce que cela a véritablement
4 été transcrit ou transposé, je n'en sais rien, mais j'ai présenté la même
5 suggestion lors du procès du chef de l'état-major principal, M. Perisic,
6 oui. Donc, dans l'affaire Perisic, j'avais demandé cela -- enfin, j'avais
7 suggéré cela. Et peut-être que c'est ainsi que le document s'est retrouvé
8 quelque part.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous allons nous pencher sur le bas du
10 document, parce que peut-être le document a-t-il été versé aux fins
11 d'identification.
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est vrai. Je vois là un numéro.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, poursuivez, Monsieur Karadzic.
14 M. KARADZIC : [interprétation]
15 Q. Général, à la ligne 3, quelle était l'estimation des soldats qui se
16 trouvaient face à la 12e Division, globalement ?
17 R. Neuf mille hommes.
18 Q. Très bien.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Page 2, je vous prie. Paragraphe 4, qui
20 commence avec les mots "I hereby decide".
21 M. KARADZIC : [interprétation]
22 Q. Alors, qu'en est-il de la manière dont ces décisions ont été prises et
23 qu'en est-il de la structure de ces décisions ? S'agit-il des mêmes
24 décisions que vous avez prises, parce que je vois toujours dans les
25 documents de la VRS un paragraphe 4 qui commence par "I hereby decide".
26 R. Oui, c'est tout à fait juste. Je voudrais rajouter un élément
27 d'information. Nous avons tous la même formation militaire, et les
28 officiers des deux camps ont été formés de la même manière, et donc
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1 appliquent les mêmes procédures se fondant sur les ordres et les rapports
2 qui les concernent. Donc, les méthodes de commandement étaient très
3 similaires des deux côtés de la ligne de front.
4 Q. Merci beaucoup. Penchez-vous, s'il vous plaît, sur l'alinéa 5.1. De
5 quelle brigade s'agit-il ici ? Nous n'allons pas nous appesantir sur ce
6 point, mais j'aimerais savoir quelle est cette brigade, et comment il peut
7 identifier la position de cette brigade, et cela est-il conforme aux
8 informations que vous déteniez à l'époque ?
9 R. Oui. Il s'agit de la 101e Brigade, moins un bataillon. Donc, vous
10 trouverez cette information autre part également, parce qu'il y a toujours
11 un bataillon venant d'une brigade, et puis il l'envoie autre part. Il
12 l'avait envoyé à Niksic, par exemple. Donc, il s'agit de la 101e Brigade,
13 et ceci est tout à fait conforme à la disposition dont j'avais connaissance
14 à l'époque.
15 Donc, il se pourrait -- il pourrait également s'agir d'un document
16 versé aux fins d'identification. Nous avons un autre document lié aux
17 unités de la 12e Division deux mois plus tard. C'est un plan d'attaque.
18 Pourrais-je poser une question au président et aux Juges de la Chambre, je
19 vous prie ?
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que nous pourrions peut-être nous
22 intéresser à la partie du document qui fait mention des dispositions de
23 combat. Ce qui est mentionné ici indique que les forces et le matériel ou
24 l'équipement disponible et mis à la disposition du commandant de la 12e
25 Division. Et ceci est dit en termes très clairs, il dispose de forces
26 correspondant à un échelon, de certains réservistes également, et de forces
27 d'appui. Donc un appui était mis à sa disposition. L'autre commandant
28 savait qu'il pouvait, le cas échéant, apporter un certain soutien. Il
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1 disposait de forces d'artillerie, également des forces antiblindées, anti-
2 aéronefs, en d'autres termes il pouvait veiller et faire en sorte que les
3 forces dont il disposait puissent être utilisées de manière efficace.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que ceci soit
5 versé aux fins d'identification, et peut-être pourrions-nous faire
6 apparaître sur le prétoire électronique un document similaire pour lequel
7 nous avons une traduction meilleure et tous les éléments se trouvent repris
8 là.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, pour le compte rendu
10 d'audience, on me dit que le numéro que nous avons vu au bas de la page 1
11 est un numéro d'identification de la Défense.
12 Oui, Madame Edgerton, vous avez une objection à ce que l'on marque ou que
13 l'on verse ce document aux fins d'identification, qu'on lui donne une cote
14 provisoire ?
15 Mme EDGERTON : [interprétation] Non, Monsieur le Président, aucune
16 objection s'agissant de la cote provisoire.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.
18 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la cote provisoire D2791,
19 Monsieur le Président.
20 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Pourrais-je demander l'affichage du
21 document 1D2567.
22 M. KARADZIC : [interprétation]
23 Q. Général, il s'agit d'un ordre d'attaque. Quelle en est la date ?
24 R. Cet ordre d'attaque par le commandant de la 12e Division porte la date
25 du 11 juin 1995.
26 Q. Cette attaque a-t-elle été menée ?
27 R. Oui. Il ne s'agit pas d'une attaque classique. Il s'agit d'une
28 offensive. Et la portée de cette offensive est très importante, l'objectif
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1 de cette opération consistait à anéantir les forces du Corps Sarajevo-
2 Romanija.
3 Q. Merci. Page 1, ligne 3. Deux mois plus tard. Combien d'hommes se
4 trouvaient face -- ensuite de ces hommes, de combien de soldats s'agissait-
5 il ?
6 R. Eh bien, 8 000 à ce moment-là, 8 000 soldats.
7 Q. Merci beaucoup. Page suivante, je vous prie.
8 R. Et cette estimation finalement était tout à fait juste, parce que
9 nombre de soldats avaient été tués dans l'intervalle.
10 Q. Que dit-il s'agissant de la 12e Division et des divisions voisines ou
11 avoisinantes, à savoir la 14e et la 16e ?
12 R. Eh bien, je n'ai même pas besoin de lire le document pour pouvoir vous
13 en dire davantage, je connais le contexte, et je comprends tout à fait ce
14 que vous me demandez. Il y avait une coordination totale des opérations de
15 combat entre ces deux unités. Et c'était une manière très intelligente de
16 coordonner les opérations de Sarajevo d'une part - et quand je dis
17 intelligente, je veux dire intelligente par rapport aux desseins
18 poursuivis, - et il s'agissait de combiner cela avec les forces qui se
19 trouvaient en dehors de Sarajevo mais qui s'acheminaient vers Sarajevo. La
20 12e Division était à Sarajevo, et les 14e et 16e Divisions se trouvaient
21 donc dans la zone que j'ai mentionnée. Vares.
22 Q. Page suivante du document en anglais, je vous prie. Je vous en prie,
23 poursuivez, Général. Pouvez-vous nous en dire davantage s'agissant de ce
24 document. Quels étaient les effectifs, et quel était l'objectif de la
25 personne dont il est fait mention ici ?
26 R. Vous voulez parler du commandant de la 12e Division ?
27 Q. Oui. Quelles étaient ses intentions d'après ce document ?
28 R. Le document nous dit que toutes les forces étaient des forces
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1 opérationnelles à l'époque. Et il y a un moment nous parlions de la manière
2 dont il avait coordonné l'opération avec les 14e et 16e Divisions. En fait,
3 c'est le commandant du corps qui était chargé de cette coordination pour
4 lui, mais il était certain que la coordination aurait lieu, qu'il y aurait
5 une action concertée. Et il savait que ces autres unités étaient en chemin,
6 et pas uniquement du 1er Corps, et ce n'est pas lui qui dit cela, c'est le
7 commandant du corps qui lui dit quelles autres forces seraient impliquées.
8 Le 3e Corps sous la direction du général Mahmuljin, et le 7e Corps, qui
9 était doté d'une unité très importante dans cette zone. Donc il y avait
10 également le 4e Corps et des éléments du 2e Corps. Donc toutes ces unités
11 réunies avec le 1er Corps devaient constituer les premières forces de frappe
12 qui devaient, qui menaçaient le Corps Sarajevo-Romanija. Donc l'objectif
13 était de neutraliser Sarajevo, et c'était finalement le point de vue qui
14 était le leur. Il s'agissait pas de débloquer mais de neutraliser le Corps
15 Sarajevo-Romanija.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous dérouler le document jusqu'en bas
17 de la page en anglais où l'on parle des forces et forces de combat.
18 Pourrais-je avoir la page suivante dans les deux versions, s'il vous plaît,
19 et pourrions-nous zoomer sur le document. Nous avons besoin de la page
20 numéro 3 dans la version serbe.
21 M. KARADZIC : [interprétation]
22 Q. Pourriez-vous nous dire brièvement, s'il vous plaît, ce qu'il en est de
23 la décision qui a été prise et de sa portée et des forces qui seraient
24 effectivement utilisées.
25 R. Premièrement le sens de cette décision. Alors, premièrement, il décide
26 de s'en tenir et de se contenter de ce dont il dispose déjà, donc de
27 recourir à ses forces pour garantir et sécuriser la ligne de défense, et
28 également d'utiliser certaines autres unités qui étaient mises à sa
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1 disposition pour mener certaines opérations et pour opérer certaines
2 percées dans certaines zones. Alors je ne connais pas tous les tenants et
3 aboutissants, mais je sais bien quelle était la direction générale dans
4 laquelle ils se déplaçaient. Et s'agissant de la 12e Division, elle lançait
5 des opérations, elle essayait d'opérer des percées dans Sarajevo en
6 utilisant ses propres brigades le long de ses propres axes d'opérations.
7 En ce qui concerne les capacités de combat de ces forces, eh bien, ceci
8 corrobore ce qui a été dit. Il voulait parvenir à cet objectif, il était
9 tout à fait à même de le faire. Il pouvait lancer cette opération.
10 Lorsqu'un commandant décide d'apporter un soutien à qui que ce soit, eh
11 bien, cette autre personne doit être, bien sûr, informée que le soutien est
12 en chemin, s'agissant de la puissance de feu, s'agissant des renforts
13 également, et cette personne doit savoir qu'elle ne va pas être laissée à
14 son propre sort, abandonnée, mais que l'aide est en chemin.
15 Donc il ne s'agit pas de décisions particulièrement risquées ou
16 aventureuses. Il s'agit de décisions fondées, réfléchies qui doivent
17 déboucher sur les résultats escomptés.
18 Q. Merci beaucoup. Que pouvez-vous nous dire des capacités de combat et
19 des unités qui étaient disponibles ?
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Eh bien, avant que vous répondiez, oui,
21 Madame Edgerton, avant que le témoin réponde.
22 Mme EDGERTON : [interprétation] Je suis désolée d'interrompre le débat,
23 mais avant que l'on affiche le document à l'écran, à la page 41, ligne 5,
24 nous voyons le terme "disabling" en anglais, "disabling Sarajevo", donc
25 "neutraliser Sarajevo." Et j'ai entendu le témoin dire "débloquer
26 Sarajevo."
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Avant de poursuivre, Monsieur
28 Milosevic, pourriez-vous, s'il vous plaît, lire la partie manuscrite qui
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1 apparaît en bas de la page, au bas du paragraphe 5.1, et nous dire ce qui
2 est écrit en cyrillique ou en latin.
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Eh bien, oui, le document vient de
4 disparaître, oui, c'est écrit, oui, ce n'est pas en cyrillique. C'est une
5 précision que j'ai moi-même ajoutée. Il s'agit de mon écriture. Il s'agit
6 donc d'une précision qui porte sur cette abréviation DAG-12. Donc le groupe
7 d'artillerie de la division, peut-être ai-je cru bon de préciser cela parce
8 que je savais que mon conseil de la Défense n'avait absolument aucune
9 connaissance de ces abréviations, et peut-être n'aurait-il pas su ce que
10 cela signifiait. Donc c'est pour cela que j'ai cru bon d'ajouter cette
11 explication. Il s'agit du groupe d'artillerie de la division qui appartient
12 à la 12e Division, dans ce cas-ci.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Nous reviendrons à cette page
14 ultérieurement, mais nous pourrions peut-être voir la première page, page 1
15 de ce document en B/C/S.
16 Donc, Monsieur Karadzic, ce document est un document qui émane de l'affaire
17 Milosevic, la pièce à conviction numéro D417 ?
18 Et Monsieur Milosevic, je lis "Plan B" en cyrillique, au milieu de la page,
19 ou plutôt en haut de la page en cyrillique. Vous voyez cela, "Plan B" ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et c'est là votre écriture, Monsieur
22 Milosevic ?
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, non, je ne sais pas à qui appartient
24 cette écriture. Moi, je n'écris pas en cyrillique lorsque j'écris. Je pense
25 que ceci a été écrit par mon conseil de la Défense. "Plan T." Ce qui, là,
26 fait le lien avec le nom de code de l'opération, Tekbir, le 1er Corps et
27 l'ABiH.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Alors la dernière question qui
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1 vous a été posée portait sur le fait de savoir si vous pouviez nous dire
2 quoi que ce soit s'agissant des capacités de combat et des unités qui
3 étaient mises à la disposition du commandant. C'était la question qui vous
4 avait été posée par M. Karadzic.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, pourriez-vous, s'il vous plaît, me
6 remontrer cette partie du texte.
7 M. KARADZIC : [interprétation]
8 Q. Page 3 de la version en serbe. Ces dispositions de combat, et puis ces
9 unités.
10 R. Oui. C'est le point que j'allais aborder. Le commandant prend ici la
11 décision de garder certaines de ses forces offensives, certaines unités qui
12 sont impliquées, et d'utiliser également certaines unités pour en faire une
13 position de défense, et pour également apporter un appui, notamment dans
14 des combats contre des véhicules blindés. Il s'agit d'un appui
15 d'artillerie. Et quand il dit appui, il ne s'agit pas uniquement de leur
16 apporter un verre d'eau. Bien sûr, il s'agit de leur apporter un appui au
17 titre de la puissance de feu, défense antiaérienne, et puis également
18 d'autres forces pour garantir que les opérations de combat se déroulent
19 comme prévu. Et l'importance évidemment de cela ne peut certainement pas
20 être surestimé, c'était essentiel. Donc de l'appui de transmission, de
21 commandement également, et puis de réserve. Et nous voyons tout ce qui
22 avait été mis à sa disposition. Et il dispose finalement de tous les
23 éléments nécessaires qui font qu'il est dans une position tout à fait
24 idéale pour mener à bien ces opérations de combat, et pour mener à bien
25 cette omission.
26 Q. Merci, Général. Que pouvez-vous nous dire des paragraphes 5.1, 5.2 ?
27 Quid de ces forces, où ces forces sont-elles positionnées ? Qu'en est-il
28 des postes de commandement et des postes de commandement avancé ? Où se
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1 trouvent-ils ?
2 R. En discutant des forces qu'il a engagées, en premier lieu, il a engagé
3 l'ensemble des forces à leur disposition, les brigades dont j'ai parlé un
4 peu plus tôt. Il s'agit de brigades de la 12e Division. Ce que vous pouvez
5 voir ici, c'est que les brigades indépendantes participent également, et
6 elles sont directement sous le commandement du corps. Il s'agit des
7 brigades légères.
8 La liste des documents donnée aux commandants recevant les ordres, en
9 dehors des commandants de la 101e, 102e, 115e, et cetera, il y a également la
10 signature du commandant de la brigade des forces de police, M. Mirkovic. Il
11 s'agit là d'une unité supplémentaire, extérieure au MUP, il s'agit d'une
12 brigade spéciale de la BH, que l'on appelait la Brigade Bosna. Il s'agit
13 essentiellement d'une brigade de police. Il y avait trop d'effectifs dans
14 la police.
15 Q. Pourriez-vous nous montrer la totalité de ce paragraphe 5.1 portant sur
16 la 11e Brigade ? Pouvez-vous nous dire, Général, ou Monsieur, à quel moment
17 vous avez perdu votre œil droit ?
18 R. J'ai perdu la vue de l'œil droit en 1995 à Bosut.
19 Q. Et comment avez-vous perdu votre œil ?
20 R. Je ne sais pas du tout. Je pense que c'était un obus que j'ai reçu
21 directement dans l'œil, à mon poste d'observation en tant que commandant,
22 c'était mon poste d'observation. Et cet obus a frappé directement le poste
23 d'observation. Je n'ai pas été frappé directement, mais j'ai perdu mon œil
24 droit à cette occasion. Et l'incendie venant de Sarajevo et de la zone de
25 Velesici.
26 Q. Pourriez-vous lire cela, et pour le bénéfice des autres, pourriez-vous
27 nous dire quelles sont les forces de commandement, s'il vous plaît ?
28 Pourriez-vous lire le 5.1, s'il vous plaît.
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1 R. La 11e Brigade de Montagne de la défense décisive qui défend la
2 responsabilité de la brigade alors qu'une partie des forces de la section
3 avant mène une attaque le long de l'axe de Vis Perivoj, au point
4 d'élévation 6.34 Dvor et Mijatovici, Mijatovici Kosa, Zabrdje, l'objectif
5 étant le suivant : quant à cette action énergique des forces de l'avant,
6 toucher l'ennemi le long du front d'attaque, et infliger autant de pertes
7 que possible, aussi bien en effectifs qu'en matériel, essayer de s'emparer
8 de toutes les installations à Prvaca [phon], dans le village de Zabrdje et
9 le village --
10 L'INTERPRÈTE : Dont l'interprète n'a pas entendu le nom.
11 LE TÉMOIN : [interprétation] -- et arriver sur la route de Rajlovac-
12 Semizovac, et conjointement avec la 111e Brigade légère et la 143e Brigade
13 légère, organiser une défense, repousser d'éventuelles attaques, et être
14 prêt à faire la liaison avec les forces du 7e Corps. Et le 7e Corps,
15 ensuite, pourrait partir de cette direction vers Reljevo en venant de la
16 direction de Visoko.
17 L'INTERPRÈTE : Les interprètes notent qu'ils ne disposent pas de la
18 traduction à l'écran.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Votre
20 dernière question et la dernière réponse ne figurent pas encore dans la
21 transcription parce qu'il y a eu chevauchement avec la note émanant des
22 interprètes.
23 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je m'excuse auprès des interprètes.
24 M. KARADZIC : [interprétation]
25 Q. Général, êtes-vous à même de nous dire, pour ce qui est le 5.1, qui
26 soutient ? Qu'est-ce que cela implique ? Où est le poste de commandement,
27 et le poste avant ?
28 R. Oui, oui. Je comprends. Je pensais que vous parliez de l'ensemble des
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1 soutiens pour la 112e Division. En ce qui concerne la brigade, elle est
2 soutenue par le Groupe d'artillerie de la 12e Division. Le poste de
3 commandement de cette brigade se trouve à Astra. Astra se trouve juste au
4 milieu de la ville. Et le poste de commandement avancé se trouve dans le
5 secteur de Sokolje, et Sokolje surplombe Rajlovac, et tout au long de la
6 guerre, Rajlovac était soumis à la même pression que Vogosca.
7 Q. Pourrions-nous maintenant dérouler le document jusqu'à l'endroit où il
8 est dit que cette partie soutient également la 160e Légère -- non pas de
9 descendre mais de remonter, plutôt.
10 R. Ce dont on discute ici, c'est le soutien apporté à la 143e Brigade
11 légère, qui est soutenue par le groupe d'artillerie de la division, et le
12 poste de commandement se trouverait dans le secteur des casernes de Ramiz
13 Slacin. Il s'agissait de ma caserne, Victor Bubanj. Et le poste de
14 commandement de cette brigade, conformément à la décision du commandant de
15 la brigade, c'est-à-dire que c'est le commandant qui, lui-même choisit le
16 poste de commandement, le poste de commandement de la 143e Brigade légère.
17 Q. Merci. Et tout ceci se trouve dans la ville elle-même ?
18 R. Oui, oui. Je vais attendre. Excusez-moi.
19 Q. Pouvons-nous avoir la page suivante, s'il vous plaît.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, nous avons la
21 traduction anglaise. Il n'est pas nécessaire de demander au témoin de lire
22 l'ensemble des paragraphes. Bien entendu, il vous incombe d'utiliser le
23 temps qui vous est imparti comme vous le souhaitez --
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non, non. Pas l'ensemble du paragraphe,
25 Monsieur le Président. Je voulais simplement lui demander d'identifier le
26 soutien et les postes de commandement pour chaque brigade et nous dire où.
27 M. KARADZIC : [interprétation]
28 Q. Monsieur le Général, pourriez-vous nous dire, pour la 111e -- en fait,
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1 juste ces trois paragraphes. Les trois lignes à la fin des paragraphes.
2 R. Eh bien, je vois le 111 en haut de la page. Elle est soutenue par le
3 groupe d'artillerie 12, le commandement se trouve dans le secteur de
4 l'école Blagoje Parovic. Et le poste de commandement avancé se trouve dans
5 le secteur d'Orlic. C'est un point de déclenchement.
6 Q. Je vais maintenant essayer de faire avancer les choses plus rapidement.
7 Regardons donc le 105. Et on laisse tomber le paragraphe sur les forces du
8 MUP. La 105e. Est-ce qu'il est dit ici qu'elle est soutenue par la le
9 groupe d'artillerie de la division ? Le poste du commandement se trouve
10 dans le secteur du parc, et le poste de commandement avancé se trouve dans
11 le secteur de l'hôpital de Kosevo ?
12 R. Ce qui est dit ici, c'est ce qui était, et le fait que le poste de
13 commandement se trouve dans le secteur du parc --
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton.
15 Mme EDGERTON : [interprétation] Je ne pense pas que ce soit la meilleure
16 façon de procéder. M. Karadzic a été directif envers le témoin à plusieurs
17 reprises, et alors que nous avançons un petit peu dans les documents, il
18 faudrait peut-être le mettre en garde.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il est de pratique et courant au sein de
20 la Chambre de permettre aux accusés de poser des questions directives
21 jusqu'à ce qu'il y ait objection par le bureau du Procureur, et à moins
22 qu'il ne s'agisse d'un problème sérieux, nous allons le laisser continuer.
23 Mais gardez cela à l'esprit, s'il vous plaît, Monsieur Karadzic.
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
25 M. KARADZIC : [interprétation]
26 Q. Je vais simplement demander au général où était supposé être le poste
27 de commandement avancé pour la 105e Brigade, le poste de commandement aussi
28 bien que le poste de commandement avancé.
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1 R. Il est clair que le poste de commandement avancé -- le commandant, il
2 lui avait été dit qu'il pouvait légalement situer son poste de commandement
3 à l'hôpital Kosevo.
4 Q. Eh bien, pour le commandement suivant, où se trouve le poste de
5 commandement ? Général, est-ce que tout ceci se trouvait au sein de la
6 ville ?
7 R. Oui. Oui. C'est dans le voisinage, lorsque nous parlons du poste de
8 commandement avancé, et si l'on parle de la 152e Brigade, c'est la région
9 de Vratnik, et c'est aux alentours de Bascarsija.
10 Q. Merci. Pourrions-nous remonter de façon à voir le bas de la page. Que
11 peut-on dire du 115e ? Qu'est-ce que cette Place du 6 avril et Mala Kula ?
12 R. Oui, oui, oui. La Place du 6 avril, c'est là où se trouve le
13 commandement de la 2e Région militaire, et elle se situe au centre même de
14 la ville, à Bistrik. Et le poste de commandement avancé se trouve à Mala
15 Kula. Je ne peux pas vraiment vous dire ce qu'est exactement cette place.
16 Il y avait un certain nombre de tours autour de Sarajevo, je ne sais pas
17 exactement de laquelle il s'agit.
18 Q. Merci. Pourrions-nous regarder la page suivante de façon à ce que l'on
19 puisse voir -- nous n'allons pas regarder l'autre, puisqu'il y a une
20 traduction. Et là où il est dit le soutien au niveau des tirs, qu'est-ce
21 que cela signifie et qu'est-ce qu'ils avaient à disposition dans la ville
22 elle-même ? Regardons la page dans la version B/C/S, et les participants
23 pourront par eux-mêmes consulter la version britannique.
24 Est-ce que nous pourrions voir le bas de la page, au point 6.
25 R. Est-ce que l'on pourrait grossir le texte à l'écran ? Merci. Je ne sais
26 pas si je devrais lire cela. Le soutien au tir est apporté par le groupe
27 d'artillerie de la division qui fait partie de la 3e Batterie du 2e MAP. Il
28 s'agit donc d'une batterie anti-roquette. Et le commandant du 3e MAD et
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1 toutes les armes du 3e MAD doivent être déployées dans ces positions de tir
2 dans ces secteurs, les secteurs de Hum, Busca, Mojmilo, et le principal
3 poste d'observation dans les sections -- de Zrak, Orlovaca. Et le poste de
4 commandement se trouve dans le secteur de Velesici, et le poste de
5 commandement avancé se trouve dans le secteur de Hum.
6 Q. Merci, Général. Je voudrais proposer le versement de ce document. Je
7 n'ai pas besoin d'aller plus loin parce que le document parle de lui-même.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous l'acceptons.
9 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agit de la pièce D2792, Messieurs
10 les Juges.
11 M. KARADZIC : [interprétation]
12 Q. Général, vous avez vu le poste de commandement, les postes de
13 commandement avancé, et vous avez dit qu'ils étaient tous situés dans
14 l'enceinte même de la ville. Et je voudrais vous demander en quoi consiste
15 le poste de commandement d'une force. Quels sont les éléments, où sont-ils
16 déployés, et quel est le type de zone ou de secteur qu'ils occupaient ?
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Madame Edgerton.
18 Mme EDGERTON : [interprétation] Je ne pense pas que le général ait dit
19 qu'il a vu le poste de commandement et les postes de commandement avancé,
20 comme vient de le dire le Dr Karadzic.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic.
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai dit que le général a dit, je n'ai pas dit
23 qu'il a vu. J'ai dit qu'il a dit qu'il a lu sur le document que ces postes
24 de commandement se trouvaient dans les localités qu'il a indiquées comme se
25 trouvant dans l'enceinte même de la ville.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Puis-je répondre ?
27 M. KARADZIC : [interprétation]
28 Q. Oui, Général. Pourriez-vous nous dire si tous ces postes de
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1 commandement et tout ce à quoi on a fait référence concernant la 12e
2 Division, tout cela se trouvait dans l'enceinte de la ville de Sarajevo ?
3 R. Oui, oui. Permets-moi simplement de préciser cela légèrement, la
4 question de la structure et de la structure du commandement. Il s'agit là
5 d'une structure essentielle pour toute unité de combat. Personne ne peut
6 agir sans avoir de commandement qui les guiderait. Et j'ajouterais, avec
7 l'indulgence de la Chambre de première instance, que lorsque mon conseil --
8 en fait, il a parlé du nombre de personnes. Il s'agissait de 50 000
9 personnes à Sarajevo, et cetera, et j'ai dit que ce n'était pas
10 suffisamment parce que les gens étaient désorganisés et qu'il n'y avait pas
11 de commandement. Il s'agit de la foule, et rien d'autre. Là, nous sommes en
12 train de parler de structures organisées avec une structure de commandement
13 qui a été mise en place, et c'est ce qui est important.
14 Il est exact que ces postes de commandement étaient situés dans l'enceinte
15 de la ville. Et lorsqu'il est dit dans le parc, il s'agit du parc qui se
16 trouve rue Trapare, et il s'agit là d'une rue et d'un secteur que je
17 connais bien. Je sais exactement où il se trouve. Il est situé au centre de
18 la ville. Le commandement de la 12e Division était justement situé dans le
19 secteur de Skenderija et les commandements de la brigade avaient leurs
20 propres postes de commandement comme le commandement principal. Tous se
21 trouvaient situés au centre de la ville. Si nous parlons de postes de
22 commandement, ce sont des éléments qui ont leur infrastructure complète
23 propre, je dirais, et cela concerne le système de communication, le système
24 de sécurité, le système de stationnement, le système de transformation ou
25 de préparation des denrées alimentaires pour nourrir les cadres, pour donc
26 distribuer les tâches, pour organiser des réunions, et également avoir des
27 messagers et des services de courrier. De façon à ce que dans les postes de
28 commandement existant et qui étaient opérationnels à Sarajevo, il y avait
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1 beaucoup d'activités, et ce, de manière permanente. Et cela pouvait se
2 voir. Et lorsque madame dit que je n'ai pas vu cela, ce n'est pas moi, mais
3 en utilisant notre système d'observation, nous pouvions tous observer cela.
4 On pouvait observer tout ce qui se passait, et en regardant les documents,
5 vous pouvez constater que tout ceci est exact.
6 Je ne sais pas si j'ai été suffisamment clair. Lorsque vous parlez de
7 système de postes de commandement et de distribution de postes de
8 commandement, il ne s'agit pas uniquement d'un seul et unique point où une
9 personne se trouve assise et émet des ordres. C'est de là que partent les
10 choses.
11 Q. Merci. Pourrions-nous maintenant regarder le document 1D7202, et
12 pourrais-je vous demander de nous expliquer ce dont il s'agit et ce que
13 sont ces annotations et qui a rédigé ce document ?
14 R. Oui, bien sûr. Je voulais seulement mentionner que ceci a été fait de
15 ma propre main. C'est un croquis qui a pour objectif de vous montrer
16 comment les choses -- à quoi ressemblaient les choses. Ce n'est pas du tout
17 un croquis précis pour vous montrer un poste de commandement particulier.
18 Vous voyez le déploiement des effectifs sur ce poste de commandement.
19 Et à droite, ici, vous voyez qu'il est indiqué système de communication, et
20 c'est là que vous avez les organes du commandement liés les uns aux autres
21 dans l'ensemble de ce système, en passant par le chef de l'état-major, et
22 tout le monde est en lien avec le commandant. Et donc, tous les organes
23 d'un commandement particulier devaient s'y trouver. Donc l'organe
24 opérationnel, l'organe qui suit toute la situation, donne des propositions,
25 guide et effectue d'autres activités. Ensuite, vous avez l'organe chargé de
26 la sécurité qui s'y trouve également. Et ensuite, s'agissant de cet organe
27 opérationnel et le chef d'état-major, vous avez également des unités, vous
28 avez l'artillerie, vous avez le génie, vous avez l'infanterie et d'autres
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1 unités qui étaient faites d'unités.
2 Et il y a également le système chargé de la sécurité technique et la
3 sécurité relative au radar. Voilà, c'est donc au cœur de ces activités que
4 se trouve tout ceci. Les autres éléments sont des éléments d'aide, comme
5 les unités chargées de la sécurité, les unités de la police militaire, par
6 exemple, et vous avez tout près, à proximité, les compagnies de
7 reconnaissance, dépendamment de la structure et de la taille de l'unité,
8 parce que ce ne sont pas toutes les unités qui sont dotées d'une compagnie
9 de reconnaissance. Et vous voyez ici, à l'endroit où est située la police
10 militaire, vous voyez également ici l'endroit où l'on prépare la nourriture
11 et où l'on approvisionne les organes qui fonctionnent à cet endroit-là et
12 qui travaillent. Et vous voyez également les moyens d'appui quand il est
13 question de l'emploi des tirs, par exemple, si le poste de commandement
14 devait être découvert et que si quelqu'un devait tirer sur ce dernier, à ce
15 moment-là on pouvait riposter.
16 C'est donc une batterie déployée pour effectuer la protection du poste de
17 commandement.
18 Q. Très bien. Je vous remercie.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais à l'huissier de bien vouloir
20 venir en aide au général Milosevic en lui remettant le stylet.
21 M. KARADZIC : [interprétation]
22 Q. Alors, pourriez-vous, je vous prie, d'abord nous lire ce qui est
23 indiqué ici au bas de la page, [inaudible]. Qu'est-ce que ça veut dire
24 exactement ?
25 R. Justement ce qui y est écrit. Donc il s'agit d'une présentation d'un
26 poste, d'un lieu, avec les éléments qui s'y sont trouvés.
27 Q. Très bien. Veuillez, je vous prie, nous indiquer à l'aide du chiffre 1
28 le "commandement" et nous indiquer ce qu'il veut dire, "commandement de
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1 l'état-major", par exemple.
2 R. Oui. Ici, nous voyons "commandement de l'état-major". Ce sont les
3 organes qui sont chargés de toutes les questions relatives à la logistique
4 pour un système aussi complexe que celui-ci.
5 Comme, par exemple, vous avez l'une des brigades dotée de sa
6 logistique. Le commandement doit également avoir des unités chargées de la
7 logistique, mais on l'appelle le commandement Stana [phon].
8 Q. Merci. Et à l'aide de 2, pourriez-vous me marquer ce qui est indiqué
9 ici. Vous avez indiqué quelque chose à l'aide du chiffre 2 et c'est marqué
10 IC. Qu'est-ce que ceci veut dire ?
11 R. Cela veut dire compagnie de reconnaissance.
12 Q. Et les effectifs chargés des activités d'intervention, est-ce que
13 c'était le sigle habituel utilisé ?
14 R. Non. C'est que chaque commandement devait avoir à sa proximité une
15 unité qui devait intervenir. La taille et la composition de ces pelotons
16 d'intervention sont relatives, parce que c'est le commandement qui doit
17 faire une évaluation. Si le commandement estime qu'il lui est nécessaire
18 d'avoir un certain nombre d'effectifs, il fera en sorte qu'ils soient
19 déployés en cas de danger.
20 Q. Très bien. Et veuillez, je vous prie, nous indiquer à l'aide du chiffre
21 3 ce peloton d'intervention.
22 R. Oui. [Le témoin s'exécute]
23 Q. Et qu'en est-il de 4 -- "CVP", qu'est-ce que cela veut
24 dire ? Et donc, indiquez à l'aide du chiffre 4 l'emplacement que vous avez
25 indiqué comme C, accent diacritique, VP.
26 R. C'est la Compagnie de la Police militaire.
27 Q. Et P, c'est un stationnement. Donc là, s'il vous plaît, mettez un
28 chiffre 5 à côté pour nous indiquer qu'il s'agit d'un stationnement.
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1 R. [Le témoin s'exécute]
2 Q. Et "Pija", qu'est-ce que cela veut dire, entre le parking et la route ?
3 Qu'est-ce que c'est, "Pija" ?
4 R. C'est la réception.
5 Q. Pourriez-vous l'indiquer à l'aide du chiffre 6, s'il vous plaît.
6 R. [Le témoin s'exécute]
7 Q. Pourriez-vous, je vous prie, également nous indiquer à l'aide du
8 chiffre 7 l'endroit qui est indiqué avec trois cercles. Et qu'est-ce que
9 ces trois cercles veulent dire exactement ?
10 R. Vous voulez que j'inscrive le chiffre 7, très bien. C'est la batterie
11 d'artillerie. Alors je l'indique ici, AB, batterie d'artillerie, qui est
12 déployée à cet endroit-là pour effectuer un appui en cas de --
13 Q. En cas de quoi ?
14 R. J'ai déjà expliqué. Par exemple, si le poste de commandement est
15 découvert et si le feu est dirigé vers le poste de commandement de
16 l'ennemi, par exemple, le poste de commandement doit avoir des effectifs
17 pouvant réagir au tir de l'ennemi.
18 Q. Très bien. Merci. Maintenant, du côté droit, pourriez-vous nous
19 indiquer ce qu'il en est ? Vous avez un trépied, là. Qu'est-ce que c'est
20 exactement ? Et indiquez-le à l'aide du chiffre 8.
21 R. Oui, c'est le radar. Alors, voilà, je vous indique ici 8 R, qui indique
22 l'emplacement du radar chargé des communications par relais. Je suis
23 vraiment désolé, j'ai fait une petite erreur ici. Non, c'est en fait une
24 installation de radio relais avec laquelle cette radio relais effectue des
25 communications avec soit ces brigades ou ces unités subordonnées.
26 Q. Qu'est-ce que c'est ici le CV ?
27 R. Oui, CV, très bien. Alors, [inaudible], ce sont les communications
28 centrales, indiquées à l'aide du chiffre 9.
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1 L'INTERPRÈTE : Et le témoin s'exécute.
2 M. KARADZIC : [interprétation]
3 Q. Maintenant, on voit ici une indication POM, P-O-M. Pourriez-vous nous
4 dire d'abord ce que cette abréviation veut dire et l'indiquer à l'aide du
5 chiffre 10 ?
6 R. Oui. Alors c'est l'adjoint chargé du moral des troupes, pour être plus
7 précis. Et voilà, c'est le cœur du commandement qui est placé à cet
8 endroit-là, parce que le commandement -- toutes ces personnes, tous ces
9 organes, il a des communications avec eux. L'adjoint chargé du moral, il a
10 des communications avec tous ces organes que j'ai indiqués ici, toute cette
11 structure avec laquelle il collabore, afin de pouvoir suivre ces activités.
12 Q. Très bien. Ce document sera traduit. Il n'est plus nécessaire
13 d'apporter d'autres annotations. Mais je voudrais juste vous demander
14 qu'est-ce que le drapeau veut dire exactement ? Qu'est-ce qui est indiqué
15 par le drapeau ?
16 R. Chaque commandement dispose d'un type de drapeau particulier. Alors, ce
17 drapeau ou cette indication-ci nous montre que dans ce cas-ci, très
18 concrètement sur ce croquis, ceci veut dire qu'il s'agit d'un poste de
19 commandement de la division.
20 Q. Alors, je vous prie de l'indiquer à l'aide du chiffre 10. Très bien.
21 Merci.
22 R. [Le témoin s'exécute]
23 Q. Et de quelle façon est-ce que l'on indiquait la présence de brigades et
24 d'autres bataillons ?
25 R. Je ne peux pas vous faire de croquis maintenant ici, mais c'est un
26 autre drapeau qui a une forme différente. Si vous le souhaitez, je peux
27 vous faire un dessin sur un bout de papier. Souhaiteriez-vous que je vous
28 fasse -- bon, je vais le faire ici. Alors, voilà, c'est comme ça. Le
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1 drapeau ressemble à ceci. Voilà, c'est là-dessus drapeau qui représente,
2 par exemple, un bataillon, pour pouvoir différencier les deux, parce que
3 les commandements ne sont pas tous au même niveau.
4 Q. Très bien. Alors, indiquez ce drapeau à l'aide du chiffre 11. Signez le
5 document, je vous prie, et mettez la date.
6 R. Bien. On est le 23, n'est-ce pas ?
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que ce document soit versé au
8 dossier, s'il vous plaît.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton, est-ce que vous êtes
10 d'accord pour que ce document soit traduit ?
11 Mme EDGERTON : [interprétation] Oui, tout à fait, mais je ne sais pas à
12 quel point mes collègues seront qualifiés pour traduire les acronymes qui
13 sont ici. Le général pourrait peut-être nous expliquer ce que toutes ces
14 significations veulent dire.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, pour les indications qu'il n'a pas
16 encore expliquées.
17 Mme EDGERTON : [interprétation] Très bien.
18 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pourriez-vous commencer, je vous prie,
19 par la sécurité, je vous prie, Monsieur. OB, n'est-ce pas, ça commence par
20 OB ?
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Ah oui. Oui. OB c'est une abréviation qui
22 représente l'organe chargé de la sécurité et du renseignement.
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, numéro 10.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, excusez-moi, excusez-moi. Je vais vous
25 expliquer. C'est un organe chargé du renseignement, mais on peut voir
26 également un signe plus. Alors, on peut parler parfois d'organe du
27 renseignement mais qui est également accompagné de l'organe chargé de la
28 sécurité. C'est là qu'on voit le signe plus.
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1 M. KARADZIC : [interprétation]
2 Q. Bien. Alors, indiquez ceci à l'aide du chiffre 12.
3 R. [aucune interprétation]
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Indiquez cet endroit à l'aide du
5 chiffre 12.
6 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et indiquez l'emplacement du commandant
8 à l'aide du chiffre 13.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] 13, bien. Voilà, c'est le véhicule du
10 commandement, et ce véhicule est toujours prêt à démarrer.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et indiquez à l'aide du chiffre 14 le
12 chef de l'état-major.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Que représente OC, Monsieur Milosevic ?
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Centre opérationnel, Operativni Centar
16 [phon]. C'est une pièce où les agents opérationnels travaillent.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton, est-ce que vous avez
18 besoin d'un complément d'information ?
19 Mme EDGERTON : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Devrait-on -- non, je ne
21 crois pas. Très bien. Alors, ce diagramme sera versé au dossier, aux fins
22 d'identification seulement, mais je ne crois pas qu'il est nécessaire
23 d'avoir une traduction de ce croquis, n'est-ce pas ?
24 Mme EDGERTON : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Ce croquis sera versé au
26 dossier. Quelle en sera la cote ?
27 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de D2793.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
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1 M. KARADZIC : [interprétation]
2 Q. Veuillez, je vous prie, nous expliquer, Général, combien y avait-il
3 d'états-majors de ce type et d'unités de ce type déployées à Sarajevo dans
4 le cadre de ce que l'on a nommé plus tard la 12e Division ?
5 R. En dehors de la 12e Division et de ses unités subordonnées, il y avait
6 également d'autres postes de commandement, de sorte que le nombre
7 d'effectifs à Sarajevo n'était pas seulement lié à la 12e Division. Je vais
8 vous expliquer ce que je veux dire.
9 Cette division était dotée de trois postes de commandement, donc il y avait
10 un poste de commandement principal; il y avait un poste de commandement
11 chargé de la logistique, c'est un autre poste de commandement situé
12 ailleurs; et il était également doté d'un poste de commandement avancé. Le
13 commandement, donc, de ces divisions.
14 Cette même structure empruntait également le 1er Corps d'armée, il a le même
15 déploiement, plus ou moins, mais il comptait plus d'effectifs. Donc, un
16 poste de commandement principal à la rue Danijela Ozme, le poste de
17 commandement avancé, et le commandement chargé de la logistique.
18 Q. Et c'est quoi, Danijela Ozme ?
19 R. C'est la rue Danijela Ozme. C'est un espace qui, d'après eux, ils
20 disent que personne ne l'a jamais atteint, mais ils ne veulent pas dire que
21 ce n'est pas un endroit qu'il fallait cibler parce que c'est le centre-
22 ville.
23 Q. Continuez, je vous prie. Qu'est-ce qu'il y avait encore ?
24 R. En dehors de ceci, il y avait également huit brigades qui appartiennent
25 à une division, donc il y avait huit brigades de montagne, chacune des
26 brigades avait un poste de commandement semblable avec moins d'effectifs,
27 selon le principe de trois lieux.
28 Ensuite, dans le cadre de Sarajevo, il y avait deux brigades situées à
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1 Sarajevo, mais qui n'étaient pas liées ou rattachées à la division, mais
2 bien qui étaient rattachées au 1er Corps d'armée.
3 Ensuite, vous avez donc ces huit brigades, sans compter la neuvième brigade
4 dont je parle parce que je vous ai déjà dit qu'elle appartenait à la 14e
5 Division et que c'est donc la 104e Brigade à Hrasnica. Les brigades avaient
6 leurs bataillons, et les postes de commandement de bataillons, pour être
7 plus précis, j'insiste pour dire que ce sont des endroits composés d'un
8 moins grand nombre de personnes, donc les effectifs n'étaient pas aussi
9 nombreux. Et chacun de ces bataillons avait une compagnie. Certains
10 bataillons étaient composés de quatre compagnies, d'autres trois. Et donc,
11 il y avait, s'agissant des postes de commandement, des compagnies de
12 bataillons et des compagnies indépendantes qui appartenaient soit à la 12e
13 Division ou qui appartenaient, par exemple, -- je vous donne l'exemple de
14 la compagnie de la police militaire, la police chargée de la
15 reconnaissance, et ces compagnies existaient, mais ces postes de
16 commandement, c'est le commandement de la compagnie avec sa structure qui
17 était située, et c'est 174.
18 Je l'ai déjà indiqué quelque part, mais je ne suis pas tout à fait certain
19 d'avoir bien additionné le tout. Je ne sais pas si vous pouvez voir quelque
20 part, mais je crois qu'il y avait peut-être 200 postes de commandement en
21 tout.
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] Avec la permission des Juges de la Chambre, le
23 témoin pourrait-il consulter ses notes ?
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, si cela pourrait lui venir en aide,
25 je n'ai aucune objection.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci. J'ai trouvé. Le nombre total des postes
27 de commandement s'élève à 275. Il y avait donc 275 postes de commandement
28 pour ce que j'ai déjà mentionné qui existait dans le cadre des divisions et
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1 dans le cadre de différentes brigades, mais je n'ai pas mentionné qu'il y
2 avait également une structure du commandant de la police. C'était la
3 brigade spéciale du MUP qui, en plus des autres postes de commandement,
4 était dotée de huit postes de commandement supplémentaires, et je vous ai
5 expliqué pourquoi il s'agit de postes de commandement. Il y avait le poste
6 de commandement d'Ilidza, il y avait le poste de commandement de Pale, il y
7 avait le poste de commandement de Vogosca, il y avait le poste de
8 commandement -- ou le commandement, plutôt, pour commander aux effectifs --
9 pour effectuer le commandement des effectifs. Donc, toutes ces
10 municipalités qui se trouvaient à l'extérieur du centre-ville même de
11 Sarajevo. Il s'agissait de commandements militaires qui existaient à
12 Sarajevo, qui avaient leur propre structure, mais qui étaient de plus
13 petite taille. C'est ainsi que ce chiffre augmentait, en raison de ces
14 commandements, et ces commandements préparaient les effectifs pour que
15 lorsqu'il y ait percée à l'extérieur de Sarajevo, que l'on puisse commander
16 aux unités qui sont entrées dans la localité de Vogosca, de Pale, de
17 Rajlovac, d'Ilidza, et cetera, et cetera.
18 Donc, c'est ainsi que l'on voit qu'il s'agissait d'une intention plutôt
19 d'offensive pour que le territoire qu'eux ont appelé "territoire capturé
20 temporairement" est une stratégie qui existait à l'époque de la JNA et qui
21 portait sur les agressions qui étaient là en cas d'agression du pacte de
22 Varsovie ou de l'OTAN, et chaque poste, s'il avait été capturé, c'était
23 temporaire.
24 Alors, ils avaient ainsi construit cette structure, et les familles qui
25 avaient vécu sur ce lieu depuis la nuit des temps avaient été traitées
26 comme des civils qui venaient d'être capturés dans des territoires
27 capturés, et ils voulaient les expulser de ces lieux.
28 Je vous dis tout cela parce que j'essaie de vous expliquer ce qu'étaient
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1 ces postes de commandement. Ils étaient visibles. Ils étaient
2 opérationnels. Ils commandaient et ils dirigeaient leurs forces, bien
3 entendu, et puis, il y a eu des combats entre ces forces et nous.
4 Q. Merci, Général. Alors, qu'en est-il de ces 275 plus huit pour toutes
5 ces municipalités périphériques ? Qu'en est-il de ces postes de
6 commandement, ces 275 postes de commandement ? Est-ce que cela signifie
7 qu'ils correspondent à un seul lieu, ou est-ce qu'un seul poste de
8 commandement pouvait occuper plusieurs lieux, en fait ?
9 R. Je pense que c'est tout à fait clair. Il y a différents niveaux dans un
10 poste de commandement. Il y a trois niveaux, en fait, le poste de
11 commandement de base, le poste de commandement de l'arrière-garde, et le
12 poste de commandement avancé. Mais par exemple, une section ou une
13 compagnie n'a pas ces trois niveaux. Une compagnie, par exemple, n'a pas de
14 poste de commandement arrière. Un commandant de compagnie a sa propre base,
15 sa base pour ses besoins de combat. Il a plusieurs assistants. Il a
16 également des estafettes, et cetera, et cetera. Mais ils se trouvent tous
17 en un seul et même endroit, parce que la compagnie, en fait, c'est le
18 niveau le plus inférieur.
19 Q. Mais qu'en est-il des unités plus larges, est-ce qu'il y a un poste de
20 commandement dans un seul et même lieu ou dans plusieurs lieux ?
21 R. Non, non. Là, il y a trois lieux, comme je vous l'ai dit, afin de
22 pouvoir être opérationnel. Dans un premier temps, cela est important.
23 Et puis, deuxièmement, ils n'ont même pas besoin de se trouver dans un seul
24 et même lieu. Il y a une certaine distance entre les différents éléments du
25 commandement, les différentes sections du commandement. Pour vous donner à
26 titre d'illustration un exemple, la 104e Brigade, elle avait une partie de
27 son commandement à Butmir, et la 104e Brigade, puisqu'il s'agit de cette
28 brigade dont je parle, opérait et existait dans la zone de Hrasnica.
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1 Et puisque maintenant on m'a donné la possibilité de m'expliquer, je vais
2 vous apporter certaines précisions. Dans la région ou dans la zone de
3 Butmir et de Sokolovic, vous trouvez également une partie du commandement
4 du corps. Alors, je n'ai pas indiqué leur existence comme correspondant à
5 des éléments séparés.
6 Q. Je vous remercie. Est-ce que vous pourriez nous dire où se trouvait le
7 commandement Suprême de l'ABiH ?
8 R. Pour vous dire toute la vérité, je n'en sais rien. Alors, certes, nous
9 savions que la présidence occupait le bâtiment de la présidence. Je ne suis
10 pas sûr, en fait, s'ils occupaient le même bâtiment que leur commandement
11 Suprême.
12 Q. Et qu'en est-il des éléments de l'état-major principal de l'ABiH, dans
13 la ville à proprement parler, puisque nous parlons maintenant de cette
14 ville.
15 R. Oui, je comprends cela tout à fait. Une partie du commandement de
16 l'état-major principal, une partie, j'insiste là-dessus, bon, était composé
17 par certains hommes qui assuraient leur sécurité, il s'agissait de la
18 Brigade des Gardes, en fait, une unité que nous n'avons pas mentionnée
19 jusqu'à présent, bien qu'il faille l'additionner à toutes les brigades que
20 j'ai déjà énumérées. Donc, il y avait une partie du commandement de l'état-
21 major principal qui se trouvait effectivement à Sarajevo dans un certain
22 nombre d'endroits. Et je ne peux pas vous dire en fait où se trouvaient ces
23 lieux.
24 Le reste, et l'élément principal du commandement se trouvait dans un
25 endroit --
26 L'INTERPRÈTE : Dont le nom n'a pas été saisi par l'interprétation.
27 M. KARADZIC : [interprétation]
28 Q. Et qu'en est-il du commandement du 1er Corps ? Est-ce qu'il se trouvait
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1 dans la ville à proprement parler ou ailleurs ?
2 R. Oui, oui. Comme je vous l'ai déjà dit, le commandement du 1er Corps se
3 trouvait dans la rue Danijela Ozme près du bureau principal pour l'hygiène
4 de la ville. Il y a un grand parc au milieu de Sarajevo, qui se trouve
5 juste de l'autre côté de la rue qui passe près de l'immeuble de la
6 présidence. C'est difficile en fait de retrouver cela, parce que j'ai
7 oublié bon nombre de ces rues, bien que j'aie vécu à un moment donné dans
8 cette ville, mais je pense avoir raison. Cela se trouvait en diagonale par
9 rapport au bâtiment de la présidence.
10 Q. Merci. Général, vous avez mentionné le groupe d'artillerie. Est-ce
11 qu'il y avait d'autres groupes d'artillerie, et est-ce que vous pourriez
12 nous expliquer ou nous dire quelles étaient les armes à la disposition de
13 la 12e Division à l'intérieur de la ville ?
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais demander à la Chambre de se
15 prononcer, est-ce que le général a le droit d'utiliser ses notes.
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Vous savez ce n'est pas très facile pour moi
18 de les utiliser. C'est un peu compliqué, parce que ces notes n'existent pas
19 en format électronique.
20 Donc il y a ce bâtiment ou cette structure qui a été montré, il s'agissait
21 de la structure du commandement avec tous ses éléments. Et puis là, oui,
22 j'ai cette information maintenant, il s'agit d'information fiable, à propos
23 du matériel de combat. D'ailleurs, j'ai beaucoup d'informations à
24 communiquer ici, mais j'aimerais juste vous préciser l'origine de ces
25 informations si la Chambre m'y autorise, ou j'aimerais vous dire d'où
26 venaient en fait plutôt tous les objets --
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton.
28 Mme EDGERTON : [interprétation] Je pense qu'il va falloir réfléchir un peu
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1 à tout cela, il ne s'agit pas d'avoir ici le général, enfin, bon, il me
2 semble, je ne vois pas pourquoi le général témoignerait en utilisant ses
3 notes.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, je ne sais absolument pas à
5 quoi faisait référence le général. C'est à M. Karadzic d'intervenir et de
6 trancher cela. Monsieur Milosevic, à quel document venez-vous de faire
7 référence ?
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je voudrais que quelque chose soit bien
9 compris. Ce que je voulais dire c'est que les éléments dont je dispose
10 m'indiquent que les chiffres donnés sont véridiques, véritables,
11 correspondaient à la réalité. Permettez-moi de vous fournir à nouveau une
12 explication à ce sujet. Vous allez entendre une réponse, parce qu'elle
13 correspond tout à fait à ce que j'ai confirmé précédemment.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] On vous a posé une question à propos du
15 groupe d'artillerie, une question précise vous a été posée, on vous a
16 demandé quelles étaient les armes qui étaient à la disposition de la 12e
17 Division à l'intérieur de la ville. Dites-nous donc quelles étaient les
18 armes disponibles, pas forcément le nombre de ces armes.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Je comprends.
20 M. KARADZIC : [interprétation]
21 Q. Général, permettez-moi de venir à votre aide. D'après vos
22 renseignements, d'après vos notes, combien de mortiers, de calibre de 80
23 millimètres, de 62 millimètres, de 82 millimètres, et de 122 millimètres se
24 trouvaient dans la ville ?
25 R. Je peux vous présenter des éléments qui corroboreront cela, si vous m'y
26 autorisez, juste pour confirmer en fait ces chiffres. Donc peut-être, si la
27 Chambre m'autorisait à ce faire, je pourrais vous donner les chiffres par
28 la suite.
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1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Madame Edgerton, nous allons l'écouter.
2 Poursuivez, Monsieur Milosevic.
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Vous savez, derrière tout cela il y a une
4 histoire. Lorsque la crise a commencé à voir le jour en ex-Yougoslavie il y
5 a du matériel de combat qui a été amené à Sarajevo, en provenance de
6 Croatie, de Slovénie, et d'ailleurs, pourquoi à Sarajevo ? Je n'en sais
7 rien. Tout ce que je sais, c'est que ce matériel de combat se trouvait à
8 cet endroit. Et plus précisément, il se trouvait dans la caserne du
9 maréchal Tito dans la caserne de Jusuf Dzonlic, et puis il y a une partie
10 de ce matériel qui est allé à Lukavica; et lorsque la situation a évolué,
11 lorsque certaines zones ont été créées sous le contrôle de tel ou tel autre
12 partie, le matériel qui se trouvait à la caserne du maréchal Tito, à la
13 caserne de Jusuf Dzonlic, à Jajce, à Viktor Bubanj, dans toutes ces
14 installations, dans toutes ces casernes militaires, les armes qui se
15 trouvaient dans ces installations militaires ont fini par se retrouver en
16 possession du 1er Corps de l'ABiH. Toutes les compagnies qui étaient
17 opérationnelles en temps de paix avaient leurs propres armes antiaériennes
18 ou leur propre système d'armes antiaérien. Et cela faisait partie du
19 matériel. Donc tout ce qui se trouvait à ce moment-là, là-bas, était en
20 possession du 1er Corps.
21 Et, en fait, nous parlons également de la 12e Division, parce qu'il y
22 avait d'autres armes qui sont arrivées, et qui n'ont fait qu'augmenter le
23 nombre d'armes dont ils disposaient.
24 Alors, il faut savoir qu'il y avait toute cette infrastructure qui
25 existait pour ce qui était des différents immeubles, bâtiments plutôt, pour
26 le commandement, pour le ravitaillement, pour la logistique, pour les
27 réparations, et cetera. Tout cela s'est retrouvé entre les mains du 1er
28 Corps.
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1 Et pour ce qui est des installations militaires qui se sont retrouvées
2 entre les mains du Corps de Sarajevo-Romanija, il n'y avait qu'une
3 installation militaire, celle de Lukavica. Alors, il est vrai qu'une partie
4 du matériel s'est aussi retrouvé à Lukavica, et y est resté. Mais là, je
5 parle du matériel qui venait de Croatie, de Slovénie, et d'autres
6 territoires de l'ex-Yougoslavie.
7 Et lorsque je vous dis qu'il y avait six obusiers de 120 millimètres,
8 il s'agissait d'une arme autopropulsée, il faut savoir que ce sont les
9 mêmes obusiers qui se sont retrouvés ou que l'on a retrouvés dans la
10 caserne du maréchal Tito. Et dès que les hommes se sont retirés, des
11 étudiants, des scolaires, des personnes qui faisaient partie de l'école
12 secondaire militaire --
13 L'INTERPRÈTE : L'interprète signale qu'il n'a pas entendu la dernière
14 partie de la réponse du témoin.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Je disais donc que tout le reste, tout ce dont
16 je vous parle, à savoir toutes les armes se sont retrouvées dans cette
17 zone. Et c'est eux qui les avaient, les armes, elles étaient à leur
18 disposition. A propos de matériel antiaérien, les PAT 20/1, et 20/3, eh
19 bien, c'étaient les armes qui auparavant étaient des armes qui
20 appartenaient aux compagnies qui étaient opérées par des civils dont j'ai
21 parlé et qui assuraient en fait la protection et la défense.
22 Donc si vous faites le calcul de tous ces mortiers de 60, 82 et 120
23 millimètres, cela nous donne pour la ville un total compris entre 100 et
24 150. Avec des obusiers de 122 millimètres, il y avait six obusiers
25 autopropulsés; il y avait trois obusiers à calibre de 105 millimètres; il y
26 avait un char T-55, ou plutôt il y en avait trois de char T-55; un canon de
27 130 millimètres. Alors il ne se trouvait pas lui à Sarajevo, il se trouvait
28 sur le mont Igman. Il tirait depuis le mont Igman. Parce qu'il faut savoir
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1 que la portée de ce canon dépasse 30 kilomètres. Et puis il y avait
2 également ce qu'on appelle, cette arme qui s'appelle ZiS, qui devait être
3 une référence à Stalin. Les ZiS, il y avait un canon ZiS de 76 millimètres,
4 ou plutôt il y en avait quatre. Les canons sans recul à 82 millimètres,
5 nous en avons découvert un total de 16. Il y en avait probablement
6 davantage que nous n'avons pas trouvé, et d'ailleurs lorsque vous tirez à
7 l'aide de ce canon, vous pouvez le voir à des kilomètres à la ronde, parce
8 qu'en général lorsqu'on tire avec ce canon, il y a tout un panache de fumée
9 qui s'élève du canon.
10 Il y a autre chose que je n'ai pas dit, je pense à toutes les armes de la
11 brigade spéciale pour la Yougoslavie. Je vous parle du MUP, là. Je ne suis
12 pas sûr en fait de comment ils appelaient le MUP à l'époque. Mais la tâche,
13 la mission du MUP était le contre-terrorisme, la prévention du terrorisme.
14 Donc il y avait tout ce matériel qui se trouvait à Krtelj, qui se
15 trouve d'ailleurs tout près de Donji Kotorac. Un peu plus tôt, je vous
16 avais parlé du fait que la 104e Brigade motorisée se trouvait cantonner là-
17 bas, elle se trouvait baser là-bas.
18 Donc voilà il y avait tout ce matériel dont ils disposaient. Il y
19 avait aussi des véhicules transport de troupes, que l'on connaît sous le
20 nom de Vidra. En fait, tout cela a été ou plutôt le MUP, la police de
21 Sarajevo a mis la main là-dessus, et ils utilisaient cela comme matériel de
22 combat.
23 Il s'agit d'armes très sophistiquées, de bonnes armes qui étaient
24 utilisées par les commandants pour traverser Sarajevo à bord d'un véhicule
25 sans être exposés à des dangers, à moins que cela ne soit utilisé par
26 d'autres personnes, c'était tout à fait différent.
27 Donc, tout ce dont je vous parle ici est directement lié à des éléments qui
28 se sont produits en 1994. Et, il s'agit d'information qui atteste le fait
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1 que ces armes étaient à la disposition du commandement du corps, et
2 qu'ensuite de plus en plus d'armes ont commencé à arriver au sein du 1er
3 Corps, et qui venaient de très loin, et leurs amis d'ailleurs leur
4 prêtaient main-forte. Nous avons par exemple les roquettes Crna Strela, et
5 puis des roquettes 9K11, et ensuite des roquettes calibre 107 millimètres,
6 et puis ce qu'on appelait les VBRS, les lanceurs multiroquettes.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Général, je voudrais que nous nous
8 interrompions ici. Pourrions-nous, s'il vous plaît, consulter le mémo, le
9 document dont vous vous servez. Et je vais demander donc à l'Huissière de
10 vous aider à utiliser le rétroprojecteur.
11 Je regarde l'horloge, nous pourrions peut-être nous interrompre ici, et
12 peut-être Mme Edgerton, pourriez-vous dans l'intervalle jeter un coup d'œil
13 à ce document.
14 Mme EDGERTON : [interprétation] Eh bien, je pense que si c'est exact, le
15 général vient de lire presque la totalité de la page 6 de son aide-mémoire,
16 mais je vais tenter de confirmer cela.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] En anglais, de quelle page s'agit-il ?
18 Mme EDGERTON : [interprétation] Non, de la page 6, en anglais.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] La Chambre a-t-elle reçu ces notes ou
20 cette aide-mémoire ?
21 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, je le pense. La version en serbe existe
22 sous une version manuscrite. Il s'agit donc de la page 11 qui a été envoyée
23 dimanche dernier sous format électronique.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quelle Chambre a reçu cette note de
25 récolement.
26 M. ROBINSON : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, vous n'avez pas
27 reçu la version en anglais. Seule l'Accusation a reçu cela.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] C'est la raison pour laquelle j'avais
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1 posé la question.
2 Nous allons nous interrompre pour 45 minutes, et reprendre à 13 heures 25.
3 --- L'audience est levée pour le déjeuner à 12 heures 39.
4 --- L'audience est reprise à 13 heures 26.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] J'ai compris maintenant la nature du
6 document sur lequel vous vous reposiez. Où avez-vous obtenu ces
7 informations, Monsieur Milosevic, qui sont écrites sur le document que nous
8 avons maintenant sous les yeux ?
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Je -- bien, les informations découlent de la
10 découverte directe de l'existence de ces positions de tir et les tirs
11 d'armes provenant de ces positions dans la région de Sarajevo. C'est là une
12 source d'information. Ceci s'est fait au travers du système d'observation
13 et en observant les armes existantes au moment où il y avait des tirs et
14 pendant que les armes étaient transférées du lieu de tir à un autre. C'est
15 là un type d'information.
16 Puis, il y a également le système des documents, les documents créés
17 par les commandements dont nous avons parlé, commandements du 1er Corps ou
18 de la 12e Division, en fonction du type de tir prévu et des tirs menés, et
19 nous avons pu, à partir de là, voir quelles étaient les ressources dont ils
20 disposaient. Il existe un document et ce sont là leurs documents d'origine
21 et dans ces documents, le général Siber a divisé 100 mortiers -- des
22 mortiers de 160 millimètres, plutôt, ont été distribués aux unités. Je n'en
23 ai pas vraiment vus autant, mais il s'avère qu'il y avait des mortiers de
24 160 millimètres. Je ne sais pas si ils ont été tirés ou pas, mais là,
25 c'était un autre problème. C'est tout.
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Nous en restons là.
27 Vous pouvez continuer, Monsieur Karadzic.
28 Simplement, un point pour le procès-verbal d'audience. Monsieur
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1 Milosevic, vous avez fait référence au lieutenant-colonel ou au colonel
2 Dzambasevic. Donc, je suppose qu'il s'appelle Dzambasovic, et non pas
3 Sevic. Donc, les cinq dernières lettres s'écrivent S-O-V-I-C et non pas S-
4 E-V-I-C. Oui.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Dzambasovic.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Et son nom apparaît sur la
7 transcription à la page 4, lignes 16, 22 et 24. Il s'agissait d'un témoin
8 de l'Accusation, Madame Edgerton, n'est-ce pas ?
9 Mme EDGERTON : [interprétation] Oui, c'est exact.
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
11 Veuillez continuer, s'il vous plaît.
12 M. KARADZIC : [interprétation]
13 Q. Général, à la page 66, line 10, je vous ai entendu dire qu'il y avait
14 entre 140 et 150 mortiers, mais dans la transcription, on parle de 100 à
15 150.
16 R. Ce qui est exact, c'est ce qui est écrit. Et c'est probablement ce que
17 j'aurais dû dire, c'est-à-dire qu'il y avait entre 140 et 150 mortiers.
18 Q. Merci, Général. J'admire votre précision, et je vous en remercie, mais
19 nous devons maintenant commencer à parler de la conduite et des actions, et
20 de ce genre de choses. Donc, nous devons terminer cela aussi rapidement que
21 possible.
22 Etes-vous à même de nous dire si ces ressources étaient des
23 ressources immobiles ou d'autres mobiles et si on les trouvait à différents
24 moments dans différents endroits, et comment cela pouvait se faire ?
25 R. Je n'ai rien d'affiché à l'écran. Je ne sais pas.
26 Q. Est-ce que vous avez sous les yeux la page 11 ?
27 R. Oui, oui, je l'ai. Je pensais qu'il me fallait voir vos questions sur
28 l'écran. Bien, merci beaucoup. Très bien.
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1 Il est tout à fait clair qu'il ne s'agissait pas là d'armes
2 installées dans un endroit. C'étaient des armes qui étaient déplacées.
3 C'était un principe, les armes de changer de lieu de tir, autrement, elles
4 auraient pu être découvertes et utilisées, et cetera. Donc, ces armes
5 étaient mobiles et d'une manière générale, donc, leurs positions pouvaient
6 varier.
7 Q. Merci. Y avait-il des ressources ou des armes de grand calibre mobiles
8 que l'on pouvait utiliser pour tirer ?
9 R. Oui, bien sûr. Je ne sais pas si je devrais décrire cela comme une
10 folie, mais il y avait des armes montées sur véhicules qui étaient
11 utilisées pour tirer, et ensuite mises de côté. Je ne considère pas que
12 cela aille dans le sens d'une logique qui tiendrait compte des règles de la
13 guerre.
14 Q. Merci beaucoup. Et ces ressources mobiles, quels étaient les secteurs
15 dans lesquels ces ressources étaient utilisées pour tirer ?
16 R. Très souvent, ces armes venaient du secteur de Zitomlin. Il s'agit donc
17 de la région ou du secteur vers la rue Blagoje Parovic ou peut-être même
18 éventuellement de là où il y avait des bâtiments plutôt hauts, enfin de
19 manière à ne pas pouvoir les voir, mais à leur permettre de tirer. Et il
20 s'agissait essentiellement de la rue Blagoje Parovic, qui se trouve au
21 centre du quartier nouveau de Sarajevo.
22 Q. Merci beaucoup. Pour pouvoir en terminer avec cette question concernant
23 le déploiement des forces, pourriez-vous me dire quelles sont les forces
24 qui se trouvaient à Hrasnica, Sokolovic Kolonija et Butmir ?
25 R. Il est extrêmement important que je puisse donner une réponse claire à
26 cette question. Il s'agit de la 104e Brigade motorisée dont nous parlons
27 ici qui, du fait de sa taille, était la troisième plus grande brigade dans
28 la région. Pour ce qui est des armes de combat, il s'agissait d'une brigade
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1 qui avait une quantité importante de ce genre d'armes. Il s'agissait de la
2 104e Brigade dans la région de Hrasnica, Butmir, Sokolovic Kolonija, et le
3 versant oriental d'Igman.
4 Q. Merci. Nous pourrions peut-être afficher à nouveau la carte qui a été
5 déjà annotée par le témoin, un témoin étranger, et vous pourriez peut-être
6 nous dire si cette carte indique de manière exacte qui se trouvait où.
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pourrions avoir, s'il vous
8 plaît, le document 1D32243, s'il vous plaît.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui.
10 M. KARADZIC : [interprétation]
11 Q. Pourriez-vous commencer par le sud ?
12 L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu les noms.
13 M. KARADZIC : [interprétation]
14 Q. Pourriez-vous nous dire qui était là, qui se trouvait à Dobrinja dans
15 cette région centrale ?
16 R. Il y avait donc la 155e Brigade de Montagne qui se trouvait à Dobrinja,
17 et j'ai dit qu'elle était sous le commandement de Hadzic, Ismet Hadzic, qui
18 était un civil.
19 Q. Merci. Et qui se trouvait sur ces lieux à Mojmilo Brdo et Hrasno Brdo ?
20 R. La 101e Brigade de Montagne se trouvait sur place. Et toute cette ligne
21 était sous son contrôle, depuis Hrasno Brdo jusqu'à Miljacka.
22 Q. Qui se trouvait là ?
23 R. La 115e Brigade de Montagne.
24 Q. Donc, vous parlez d'une brigade qui faisait partie du 1er Corps.
25 R. Oui.
26 Q. Et qui se trouvait à Jajce ? Et qu'est-ce que cela signifie, Jajce ? Et
27 qui s'y trouvait ?
28 R. Jajce est une caserne. Il s'agit donc d'une installation militaire.
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1 C'est là où se trouvait la 152e Brigade. Elle était un peu moins importante
2 sur le plan des effectifs et Hilmo Kovac commandait cette brigade. Il était
3 un officier, officier que j'admirais énormément, et même dans sa conduite
4 avec l'ennemi, il savait rester chevaleresque.
5 Q. Merci. Et qui était à Grdonj ?
6 R. Je ne m'attendais pas à cela. Bien. A Grdonj et dans la région au sens
7 plus large, il y avait donc à Grdonj la 105e Brigade de Montagne, qui était
8 sous le commandement du major Izet Bisevic.
9 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, parler à la Chambre de première
10 instance de Grdonj et la position de la 105e Brigade, et nous dire quel est
11 le rapport avec Spicasta Stijena et le village de Mrkovici ? Pourriez-vous
12 l'annoter sur la carte ?
13 Mme EDGERTON : [interprétation] Monsieur le Président.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
15 Mme EDGERTON : [interprétation] Simplement pour le procès-verbal
16 d'audience, il s'agit d'une photo prise par satellite, et non d'une carte.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Devrais-je annoter cette carte ?
18 M. KARADZIC : [interprétation]
19 Q. Oui, vous pouvez l'annoter en noir parce que sur la carte d'origine, il
20 y a déjà des annotations en bleu et en rouge. Pourriez-vous nous marquer où
21 se trouve Mrkovici et nous dire, s'il vous plaît, quel était -- un petit
22 peu lors des événements à Spicasta Stijena et Mrkovici ?
23 R. Je ne vais pas pouvoir vous montrer exactement Spicasta Stijena ici. Je
24 peux simplement vous indiquer dans quelle direction elle se trouvait par
25 rapport à Grdonj. Cela se trouve ici, dans cette région, et cela est lié à
26 la position du 1er Corps. Les forces du Corps de Sarajevo-Romanija ne se
27 trouvaient pas à Spicasta Stijena mais se trouvaient dans la région de Mala
28 Kula, et ce secteur se trouve derrière Spicasta Stijena. Et c'est là
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1 quelque chose qui a été indiqué tout au long, à savoir que nous étions à
2 Spicasta Stijena, mais il s'agissait donc d'une région normale, et non
3 d'une région rocailleuse, et c'est là où se trouvaient les forces du Corps
4 de Sarajevo-Romanija.
5 Q. Merci. Pourriez-vous maintenant montrer le village de Mrkovici et
6 l'annoter avec le chiffre 2.
7 R. Je ne vois pas de mot indiquant le village de Mrkovici, mais je pense
8 qu'il devrait se trouver quelque part par ici. Mrkovici.
9 Q. Merci. Général, pourriez-vous très brièvement nous dire pourquoi dans
10 le rapport Spicasta Stijena est mentionnée si fréquemment ? Et Mrkovici
11 également. Y avait-il des activités militaires qui s'y déroulaient, et quel
12 était l'objectif de ces activités dans ces lieux ?
13 R. Les régions particulièrement importantes pour le Corps de Sarajevo-
14 Romanija étaient la route qui allait de Pale via Sumbulovac vers Vogosca,
15 et ensuite, pour ce qui est du reste du front couvert par le Corps de
16 Sarajevo-Romanija, cette route passe à proximité du village de Mrkovici.
17 Pour ce qui est du 1er Corps, ou plutôt, de la 12e Division, ce qui était
18 important, c'était d'essayer de couper la route et, ce faisant, de diviser
19 le front en deux parties, l'un au nord-ouest et l'autre qui resterait dans
20 la zone sud, sud-est ou sud-ouest, dont les activités concernaient Spicasta
21 Stijena et Mrkovici, l'objectif étant de couper la route et ainsi d'avoir
22 un avantage sur le plan militaire. Notre situation ne nous permettait pas
23 de perdre cet avantage militaire sur le plan de la façon dont nous allions
24 continuer à vivre, à fonctionner, et à mener nos activités de combat.
25 Les attaques et les assauts existaient au quotidien, et je n'exagère pas en
26 disant cela. Néanmoins, les petites attaques n'étaient pas très
27 importantes. Ils essayaient d'assurer une percée avec une force
28 extraordinaire, et lorsqu'ils n'y arrivaient pas, ils ne rendaient pas
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1 compte du fait que quelqu'un essayait de tirer à Sarajevo. Ils disaient
2 simplement les forces chetniks nous ont renvoyés vers nos positions. Cela
3 signifiait que nous avons tiré sur leurs positions et non sur la ville. Là,
4 c'est une chose, c'était une tentative de concentrer les forces.
5 Donc, cette première tentative a été faite le 18 septembre 1994 et ne
6 ciblait pas uniquement Spicasta Stijena et l'axe vers Mrkovici mais
7 également d'autres axes. C'est une attaque qui a été arrêtée très
8 rapidement. Et je suis allé sur le lieu où les soldats avaient essayé
9 d'effectuer une percée, j'ai rencontré plusieurs de mes soldats, et j'ai pu
10 voir là sept personnes tuées, sept hommes, et je n'ai pu m'empêcher,
11 Madame, Messieurs les Juges, si vous me croyez, j'ai pleuré à la vue de ces
12 corps. C'était là envoyer les gens à la mort. C'est de cela dont il
13 s'agissait. Sept personnes qui avaient été décapitées, leurs membres
14 déchirés suite à l'explosion d'une mine. Et je me suis demandé qui pouvait
15 envoyer les gens ainsi sans avoir fait une estimation correcte de la
16 situation. C'étaient des gens qui n'avaient pas les compétences pour ce
17 genre de tâches.
18 Q. Merci. Général, qui a défendu Mrkovici face au Corps de Sarajevo-
19 Romanija, quelle unité ?
20 R. Toute la région, la région entre Miljacka canyon où Miljacka se jette
21 dans Sarajevo, comme je l'ai déjà dit, en passant par Hresa, et les
22 positions à Mrkovici, Radava, Poljine, et jusqu'à Rajlovac, et un endroit
23 où la Miljacka quitte, entre guillemets, Sarajevo, toutes ces positions
24 étaient tenues par la 3e Brigade de Sarajevo. Il s'agissait de la force
25 principale et de l'unique force qui détenait la totalité du territoire qui
26 se trouvait au nord-ouest et une partie du territoire qui se trouvait au
27 nord-est.
28 Q. Merci. D'où venaient ces soldats ?
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1 R. Quels soldats ?
2 Q. Eh bien, les membres de cette 3e Brigade, d'où étaient-ils originaires
3 ?
4 R. Eh bien, lorsque je parle de la 3e Brigade de Sarajevo, eh bien, je
5 veux dire que tous ces hommes venaient de Sarajevo. Mais il y en avait
6 également qui venaient d'autres régions, par exemple de Vogosca, Rajlovac,
7 Poljine, Mrkovici, Hresa, Bulog [phon] également. En d'autres termes, de
8 tous ces villages et secteurs avoisinants. Ils ont été mobilisés, et puis
9 ils sont devenus membres de la 3e Brigade de Sarajevo.
10 Q. Merci. Pourriez-vous, s'il vous plaît, indiquer sur cette image
11 satellite où Sedrenik se trouve par rapport à Grdonj, et quelles étaient
12 les installations militaires qui se trouvaient là, si toutefois il y en
13 avait, et quelle était la distance qui séparait Spicasta Stijena et vos
14 positions et Sedrenik ?
15 R. Premièrement, le secteur de Grdonj, c'est-à-dire qu'il s'agissait de la
16 ligne qui était couverte par la 12e Division du 1er Corps, ils disposaient
17 là de la 105e Brigade dont j'ai déjà parlé.
18 Alors, au-delà d'eux ou dans leur secteur se trouvait Hresa -- ou plutôt,
19 non, pas Hresa mais --
20 Q. Sedrenik ?
21 R. Oui, c'est exact, Sedrenik.
22 Q. Et où se trouve Sedrenik ? Pourriez-vous, s'il vous plaît, annoter avec
23 un S sur ces versants où se trouve Sedrenik, en dessous de Grdonj ?
24 R. Bien. Ça devrait se trouver là plus ou moins. C'est-à-dire juste en
25 dessous de Grdonj, vers la ville.
26 Q. Aviez-vous déployé des tireurs isolés à Spicasta Stijena, et auraient-
27 ils été en mesure d'ouvrir le feu de cet endroit-là ?
28 R. Bien, non. Les distances étaient très importantes, ils leur auraient
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1 été absolument impossible d'utiliser des armes d'infanterie. Vous ne
2 pouviez recourir qu'à de l'artillerie, bien évidemment.
3 Q. Bien, l'artillerie qui se trouvait dans le village de Mrkovici, quelles
4 furent les cibles qui ont été choisies par ces pièces d'artillerie ?
5 R. Non. L'artillerie a été retirée et placée sous le commandement de la
6 FORPRONU, qui était centrée dans certaines zones.
7 Q. Eh bien, excusez-moi. Il s'agissait de tubes de mortier.
8 R. Oui, eh bien, il en va de même des tubes de mortier. Je parle de la
9 période au cours de laquelle la FORPRONU avait garanti que toutes ces armes
10 soient passées sous son contrôle. Et donc les mortiers étaient également
11 placés sous le contrôle de la FORPRONU.
12 Q. Merci. Poursuivez, je vous prie. Voyons maintenant Kobilja Glava, Hum,
13 et Glava. Qui contrôlaient ces lieux ?
14 R. Hum faisait partie du système de déploiement de la ville elle-même,
15 même s'il se trouvait sur un site plus élevé en quelque sorte. Mais Kobilja
16 Glava et Zuc, on peut en parler davantage. Orlic est mentionné ici et
17 indiqué ici. Il s'agissait du sommet, en quelque sorte, entre Kobilja Glava
18 et Zuc, qui culminait à plus ou moins 800 mètres d'altitude. Le mont Orlic
19 -- ou une colline. Et il s'agissait d'un secteur qui était sous le contrôle
20 de la 112e Division, ou, plutôt, brigade.
21 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, annoter la colline d'Orlic. Et qu'en
22 est-il de Sokolje.
23 R. Eh bien, je parlerai de Sokolje dans un moment. Mais Orlic se situerait
24 plus ou moins ici.
25 Q. S'agit-il d'un O que vous venez d'annoter ?
26 R. Oui.
27 Q. Pourriez-vous nous dire qui contrôlait Sokolje ?
28 R. Le secteur de Sokolje -- enfin, je voudrais préciser une chose. Sokolje
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1 était à la fois une colline et une localité, où des gens vivaient, ce lieu,
2 cette localité s'appelait Sokolje. Et c'est un lieu qui se trouvait sous le
3 contrôle de la 111e Brigade de Montagne du 1er Corps --, ou, plutôt, de la
4 12e Division. Cette position surplombe donc Rajlovac, et la totalité du
5 secteur de Rajlovac et de Sarajevo également qui se trouve en dessous de
6 ces lieux, tels que Sokolje, Bresce Brdo, et d'autres sites également.
7 Q. Merci. Bien, nous n'avons pas le temps de vous demander d'annoter ces
8 différents lieux --
9 R. Eh bien, je peux le faire. Ça se trouve là, à droite, directement à
10 droite de Sokolje, Brdo, et j'indiquerai en B ici. Qui se trouve un peu
11 plus bas.
12 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, dater et signer cette image en bas à
13 droite, et pourriez-vous nous dire si vous souhaiteriez, le cas échéant,
14 apporter des modifications à cette image s'agissant des secteurs qui
15 étaient sous le contrôle de l'ABiH ?
16 R. Non, il n'est pas nécessaire d'apporter quelques modifications que ce
17 soit. Je voudrais simplement préciser quelle était la situation dans le
18 secteur de Nedzarici. En fait, la situation était catastrophique. C'est une
19 position qui était encerclée à moitié et l'objet d'attaque, et l'objectif
20 étant de détruire cette position.
21 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je voudrais demander le versement au dossier de
22 ce document.
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
24 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D2794, Monsieur le
25 Président.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
27 M. KARADZIC : [interprétation]
28 Q. Général, au début de votre déposition aujourd'hui, vous avez mentionné
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1 quelles étaient les intentions, les objectifs du 1er Corps de l'armée de BH.
2 Pourriez-vous --
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Un instant, je vous prie. Oui,
4 Madame Edgerton.
5 Mme EDGERTON : [interprétation] Je vous prie de m'excuser, Monsieur le
6 Président. Et je voudrais s'agissant de ce document faire remarquer que --
7 et d'ailleurs ce document je constate qu'il est intitulé sur le prétoire
8 électronique "Annoted map base on Harland markings in court", donc "Carte
9 annotée sur la base des annotations Harland dans le prétoire", eh bien, je
10 voudrais renvoyer, Monsieur le Président, Messiers et Madame les Juges, à
11 la page 2 371 où on a discuté de cette carte, et M. Tieger avait indiqué en
12 mon nom que cette carte qui se trouve en face de nous était une carte qui
13 reprenait des sites qui n'étaient généralement pas référencés ou qui
14 n'avaient pas été référencés par M. Harland mais également d'autres sites
15 requis par l'accusé. Donc je voulais simplement apporter cette précision
16 lorsque j'ai vu notamment le titre et l'intitulé de ce document. Ceci ne
17 reflète pas nécessairement les sites qui avaient été marqués par Harland.
18 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je me souviens avoir encouragé certains
19 débats sur la question et nous étions parvenus à un accord, et j'avais
20 encouragé qu'un accord soit obtenu, mais je suppose que vous n'êtes jamais
21 parvenus à un accord.
22 Mme EDGERTON : [interprétation] Oui. Mais nous en avons parlé de bonne foi,
23 entre parties.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous n'avons pas de problème à accepter
25 que ce document soit versé au dossier, n'est-ce pas ?
26 Mme EDGERTON : [interprétation] Non, non.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Sous cette réserve néanmoins.
28 Mme EDGERTON : [interprétation] Bien sûr.
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1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Karadzic.
2 M. KARADZIC : [interprétation]
3 Q. Aujourd'hui à la page 11, vous avez mentionné les objectifs, les
4 intentions du 1er Corps ainsi que la portée, le dessein de ses activités.
5 Pourriez-vous nous dire très brièvement quelles étaient les intentions du
6 1er Corps de l'ABiH, et surtout, quel était l'objectif ou l'intention de
7 cette 12e Division, et ceci eu égard à votre domaine de responsabilité.
8 R. Bon, il est très, très difficile de répondre brièvement à une telle
9 question, mais j'essaierai d'être bref. Premièrement, l'objectif était
10 d'opérer une percée de la ligne de front. Bon, pour être encore précis je
11 dirai ceci, toutes les opérations qui étaient menées via Nedzarici le long
12 de cet axe vers l'ouest avaient pour objectif d'assurer la liaison avec les
13 forces aériennes à Butmir et Hrasnica. Les forces qui se trouvaient dans
14 cette zone, c'est-à-dire nos forces, mes forces, étaient exposées à des
15 tirs de barrage constants avec des moyens extrêmement lourds ou par des
16 moyens extrêmement lourds. Ça c'est une chose. Ensuite, et pour autant que
17 l'ont pu à l'époque déterminer quelles étaient les intentions de l'ennemi,
18 et ce n'est pas difficile d'évaluer quelles étaient les intentions de
19 l'ennemi dans la situation dans laquelle nous nous trouvions. Ensuite j'ai
20 parlé du fait que la route avait été coupée, la route entre Pale et
21 Vogosca, et cette opération a été menée sur l'axe oriental via Spicasta
22 Stijena et Mrkovici, et c'est là que se trouvait la route. Ça se trouve
23 près de Mala Kula où nos forces étaient déployées. Donc si nos forces
24 avaient été divisées là, nous aurions perdu tout contact avec plusieurs
25 brigades.
26 Ensuite, ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour couper toute
27 communication vers Trnovo à partir de la zone du mont Igman. En d'autres
28 termes, à partir des positions à partir desquelles la 104e Brigade
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1 motorisée nous avait pris à parti. Donc s'ils avaient ou s'ils souhaitaient
2 couper la route à Krupac, qui se trouvait près du village de Vojkovici, eh
3 bien, s'ils étaient parvenus à le faire, nous aurions perdu une partie de
4 la ligne de front, et nous n'aurions plus eu accès à cette ligne de front.
5 Les autres opérations dont je pourrais vous parler étaient également
6 liées à des tentatives de nous empêcher de déplacer nos unités ou
7 d'utiliser nos unités le long de l'axe allant de Semizovac vers Nisici.
8 A partir du secteur du village de Srednje, ils se trouvaient dans une
9 position dominante qui se trouvait à 800 mètres d'altitude, et donc cette
10 route était menacée. Si la route menant à Nisici devait être coupée, alors
11 la totalité du secteur d'Ilidza aurait été également coupée et complètement
12 encerclée, y compris Rajlovac, Hadzici, Vogosca, pour ne pas parler de la
13 situation qui aurait prévalu à Ilijas. Donc, ils avaient l'intention de
14 parvenir à cela, et ils l'ont fait finalement dans le cadre de l'opération
15 Tekbir.
16 Q. Qu'est-ce que cela voulait dire d'un point de vue de leur position, le
17 terme prendre temporairement ou un territoire qui est capturé
18 temporairement ?
19 R. Ils ont légalisé la chose eux-mêmes, pour eux-mêmes. Il ne s'agissait
20 pas d'un territoire qui était temporairement capturé, mais c'était un
21 territoire qui était temporairement placé sous leur commandement, ce qui
22 veut dire qu'il s'agissait de territoire qu'ils défendaient, et avec les
23 effectifs du Corps de Sarajevo-Romanija, ils estimaient que c'était leur
24 territoire, et qu'il leur appartenait. Alors c'est un territoire qui est
25 temporairement placé sous leur contrôle, et je répète, il s'agissait d'un
26 territoire, par exemple, d'un territoire qui était placé sous leur
27 commandement seulement si l'agression avait été effectuée par une agression
28 extérieure, où les gens avaient le droit de défendre et se défendre, et où
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1 les gens vivaient, où ils avaient leurs maisons, comme par exemple à
2 Trapare, Ivcici, et cetera.
3 Q. Le 1er Corps de l'ABiH, est-ce que cela voulait dire qu'il avait réussi
4 à percer les lignes, qu'il a réussi à sortir de Sarajevo, est-ce que
5 c'était comme cela que l'on percevait en Bosnie-Herzégovine, cela ? Qu'est-
6 ce que cela aurait voulu dire pour la Bosnie-Herzégovine ?
7 R. Cela aurait voulu dire une vraie catastrophe, s'ils avaient pensé à
8 cela dans l'ensemble de la Bosnie-Herzégovine. Il y avait beaucoup trop
9 d'ambitions, et les ambitions n'étaient pas réalistes. Il y avait des
10 tentatives pour que l'on ne laisse rien à personne, pour que cette personne
11 puisse appeler le territoire comme étant le sien. Je ne vais entrer dans
12 les détails, je ne veux pas parler des personnes qui ont négocié avec qui.
13 Je veux simplement dire que toute personne s'étant trouvé sur le territoire
14 de Sarajevo-Romanija voulait le défendre. C'est très clair que cette force,
15 en faisant une percée, ceci a causé une certaine expansion pour l'ensemble
16 de la Bosnie-Herzégovine. Mais je veux, j'insiste pour vous dire que mon
17 travail ne consistait passer à m'occuper de la Republika Srpska. Le Corps
18 de Sarajevo-Romanija avait pour objectif de défendre son territoire. Tout
19 ce qui s'est passé à l'extérieur de ce territoire aurait voulu dire un
20 échec pour ce qui est du reste du territoire de la Republika Srpska. Voilà,
21 c'est tout ce que je veux dire. Je ne veux pas essayer d'expliquer plus,
22 parce que je ne veux pas rentrer trop dans les détails. Vous savez, parce
23 que si l'on réussit à effectuer une coupure, à couper Rogoj et si on
24 réussissait à s'annexer à Rogoj, l'Herzégovine à ce moment-là était coupée,
25 était encerclée par eux. Les choses étaient tellement difficiles qu'il
26 aurait fallu presque être un géant pour se défendre. Ils étaient très
27 forts.
28 Q. Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, quelles auraient été les
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1 conséquences si, par exemple, les villages serbes autour de Sarajevo
2 étaient encerclés dans le cas où le Corps de Sarajevo-Romanija, par
3 exemple, était devenu plus faible, n'attaquait plus autant ?
4 R. C'est un sujet qui est beaucoup trop large, Monsieur le Président,
5 Madame, Messieurs les Juges. Si je réussis à simplement vous informer
6 d'éléments élémentaires, j'estime que j'ai fait un bon travail. Parce que
7 c'est très difficile de tout vous expliquer. S'agissant des territoires où
8 se trouvait la population qui était placée sous notre protection, ces
9 derniers estimaient qu'il s'agirait d'une vraie catastrophe si les
10 effectifs du corps d'armée laissaient ou n'étaient pas suffisamment fortes
11 pour se défendre, et que l'ennemi réussissait à faire une percée, à opérer
12 une percée sur notre territoire. Parce que vous savez, il y avait un très
13 grand nombre de demandes, on nous a encouragés de défendre nos territoires
14 à tel point que nous voulions faire de notre mieux pour ne pas permettre
15 cette percée. Donc ils avaient peur, ils vivaient dans la peur et dans une
16 crainte permanente, parce qu'ils avaient peur que si une percée était
17 réussie, alors à ce moment-là ils disparaîtraient.
18 Q. Est-ce que vous avez des exemples, par exemple, selon lesquels ils
19 avaient réussi à effectuer une percée dans le village de Cemerno, par
20 exemple, le village serbe. Est-ce que vous savez si la population serbe
21 avait peur, est-ce que vous avez des exemples à nous donner, des exemples
22 où la population serbe qui avait peur, que leurs craintes étaient fondées
23 sur quelque chose ?
24 R. Si cela comprend des pertes auprès de cette population qui se trouvait
25 là, c'est un espace plus large que le mont de Cemerno. Je connais ce
26 village d'une autre façon. Je ne connais pas les villages parce que j'ai
27 des connaissances personnelles ou j'en ai vécu, mais je sais que ces
28 personnes avaient été incendiées, détruites, on les a tuées. Mais une plus
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1 grande catastrophe, d'après mes propres connaissances, c'est le village ou
2 le hameau de Pofalici, qui a fait l'objet d'une plus grande catastrophe. En
3 1992, le 15 mai de l'année 1992, l'armée ou les paramilitaires ou des
4 extrémistes avaient fait irruption sur ce territoire, et ils avaient tué un
5 très grand nombre de personnes, incendié des maisons, et chassé la
6 population. Et c'étaient des événements qui se sont déroulés tout juste
7 derrière la caserne du maréchal Tito à Sarajevo.
8 Q. Merci. Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, de quelle façon,
9 dans quel type d'action s'agit-il lorsqu'on parle des actions du 1er Corps
10 d'armée, de quelle façon ont-ils essayé de réussir ces objectifs ? Quelles
11 sont ces actions de combat ? Quels ont été les opérations, les offensives,
12 qui vous, en tant que corps d'armée vous avez dû subir, et à l'époque où
13 vous étiez le chef, et par la suite lorsque vous êtes devenu commandant du
14 corps d'armée ?
15 R. Pour ce qui est des activités qu'ils effectuaient, car il s'agissait
16 d'une variété d'opérations, je dois leur féliciter pour leurs opérations et
17 la variété, je répète, de leurs opérations, parce qu'ils avaient bien
18 réfléchi à tout ceci. Leurs actions d'activités de combat avaient été bien
19 réfléchies et bien pensées auparavant. Toutes les activités de combat et
20 toutes les actions qui s'étaient déroulées selon la stratégie que l'on
21 connaît, ils l'avaient fait. Une tentative d'opérer une percée, une
22 tentative d'essayer d'infiltrer des personnes sur notre territoire, ils ont
23 tenté d'effectuer des bombardements avec des tirs d'artillerie. Et aussi
24 pendant la nuit, ils étaient très efficaces de mener des activités de
25 combat pendant la nuit. Nous nous étions retrouvés dans des situations dans
26 lesquelles pendant la nuit, par exemple, on pouvait perdre cinq personnes,
27 cinq hommes sur les positions. Donc, ils étaient très efficaces pendant la
28 nuit. Leurs activités étaient très variées, je le répète. Et s'agissant des
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1 opérations de type d'utilisation d'opérations de sabotage, d'implanter des
2 explosifs, et cetera, c'était quelque chose qu'ils faisaient. Et ils
3 étaient particulièrement habiles également pour ce qui est des tireurs
4 embusqués.
5 Je peux vous dire que je connaissais un officier qui était un
6 excellent officier. Il avait créé justement une atmosphère, des conditions
7 qui leur permettaient d'opérer de cette façon. Et ils étaient
8 particulièrement dangereux pour nos combattants, surtout par la façon dont
9 ils étaient déployés.
10 Q. Dans les médias, ainsi qu'ici dans un très grand nombre de témoignages,
11 on a souvent entendu parler de tirs de provocation émanant du côté musulman
12 et des ripostes de notre part. Alors, qu'est-ce que vous pourriez nous dire
13 là-dessus ? A quel point s'agissait-il de tirs de provocation, et à quel
14 point s'agissait-il d'activités de combat menées contre des objectifs
15 légitimes ?
16 R. Il était bien difficile de distinguer les tirs de provocation et
17 d'autres types de combat. Nous ne savions pas leurs intentions, mais il
18 nous fallait faire l'évaluation, évaluer nous-même, déchiffrer nous-mêmes
19 ces attaques, parce que l'on parle d'activités irrationnelles,
20 indésirables. Nous ne voulions pas répondre aux provocations. Il fallait
21 savoir si ces intentions avaient été planifiées pour effectuer
22 éventuellement des vraies percées et répondre à leurs tirs qu'à ce moment-
23 là. Donc, dans ce cas-là, la plupart du temps nous ne répondions pas, nous
24 ne ripostions pas aux tirs de provocation, parce que c'était tellement
25 clair. Il était toujours très clair, on savait toujours, en réalité, qu'il
26 s'agissait de tirs de provocation, mais pour être tout à fait prudents, il
27 fallait réellement agir avec beaucoup de discernement et ne pas répondre à
28 toutes les activités et à toutes les attaques.
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1 Q. Très bien, merci. Pendant que vous étiez le commandant de la brigade,
2 est-ce que vous saviez où ils se trouvaient, où se trouvaient leurs unités
3 et où se trouvaient leurs armes également ?
4 R. Non, je pense que j'ai déjà expliqué à la Chambre que nous connaissions
5 bien l'ennemi, et ceci, cette connaissance de l'ennemi, nous l'avions eue
6 pendant la première période où nous nous évaluons les uns les autres. Donc,
7 nous savions exactement quelles étaient leurs intentions, ce qu'ils
8 faisaient, et à quel point ils représentaient un danger dans une situation
9 donnée. Mais cette activité qui avait été menée au niveau de la brigade,
10 cette activité avait été bien étudiée, avec des méthodes très précises, et
11 on pouvait évaluer au niveau du corps d'armée, à savoir où ils se
12 trouvaient et quelles étaient leurs intentions.
13 Q. Fort bien. Je voudrais maintenant vous montrer une série de documents
14 émanant de vous au cours de cette période.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Et je demanderais pour ce faire que l'on
16 affiche le document 12446 de la liste 65 ter, s'il vous plaît, dans le
17 prétoire électronique.
18 Mme EDGERTON : [interprétation] Je crois qu'il s'agit également de P4498,
19 Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Juges.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
21 M. KARADZIC : [interprétation]
22 Q. Général, vous parlez ici du déploiement des unités de l'ennemi, n'est-
23 ce pas ?
24 R. Oui.
25 Q. Et vous dites à Boljakov Potok, juste à côté du supermarché, il y avait
26 un état-major. Et ensuite, Rad [phon], à Vastigut [phon], à l'hôtel
27 Bristol, maison à côté de la commune locale. Et ensuite, tout près de la
28 tour, près de la pharmacie de Kosevo, Jukinstab [phon], l'état-major de
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1 Juku [phon], ensuite Hrasno Brdo, Mojmilo, la Brigade de Sandzak des
2 Musulmans, ensuite Cengic Vila, Treska. Qu'est-ce que c'est exactement ?
3 R. Treska, c'est un bâtiment où il y avait un magasin qui vendait des
4 meubles.
5 Q. Et un peu plus bas, vous dites à Zetra. Qu'est-ce qu'il y avait à Zetra
6 ? C'était le bâtiment de la faculté de l'éducation physique ?
7 R. Oui. C'est un hall de sport, Zetra, c'est un bâtiment sportif.
8 Q. Très bien. Vous parlez maintenant de l'enceinte de l'hôpital de Kosevo,
9 et vous dites qu'une unité y avait été cantonnée, n'est-ce pas ?
10 R. Oui. J'ai l'impression qu'il n'est pas nécessaire de répéter tout ceci,
11 parce que se sont des informations obtenues de plusieurs façons
12 différentes. Et c'était au début, donc c'était cette période initiale où il
13 nous a fallu tout savoir de l'ennemi.
14 Q. Très bien.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que l'on affiche la page
16 suivante maintenant.
17 M. KARADZIC : [interprétation]
18 Q. Pour ce qui est de l'école élémentaire Vuk Karadzic, pourriez-vous me
19 dire, s'agissant de l'utilisation des objectifs civils ou des installations
20 civiles, des bâtiments civils tout comme par exemple, les hôpitaux, les
21 écoles, et cetera, dans quelle mesure le 1er Corps d'armée utilisait-il ce
22 genre de bâtiments à des fins militaires ?
23 R. Tous les bâtiments disponibles à l'intérieur de la ville de Sarajevo,
24 pour les intentions que j'ai mentionnées, c'était pour le 1er Corps d'armée.
25 Prenons maintenant les écoles et les hôpitaux. Mais je ne vais pas énumérer
26 un si grand nombre d'hôpitaux. En fait, ils n'étaient situés qu'à l'hôpital
27 de Kosevo. Je ne peux pas vous dire vraiment s'ils étaient dans d'autres
28 hôpitaux, mais par exemple, dans les crèches, les écoles maternelles, les
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1 bureaux, dans les magasins, par exemple, il y avait également dans -- ils
2 étaient situés dans des maisons, dans des maisons privées, dans des
3 restaurants, dans des cafés. Tout ceci était couvert.
4 De sorte à ce que moi, par exemple, en tant que commandant, si moi
5 j'avais de telles conditions pour cantonner mes effectifs de cette façon-
6 ci, j'aurais été dans une meilleure position. Ces derniers avaient à leur
7 disponibilité tous les objectifs militaires civils. Les bâtiments étaient
8 placés à leur disposition.
9 Et lorsqu'il a fallu effectuer la mise en œuvre des accords de
10 Dayton, les organes de leurs propres autorités ont dû les pousser à sortir
11 de ces bâtiments, de ces endroits.
12 Q. Général, est-ce qu'ils ont réussi à garder une zone civile qui aurait
13 été sûre pour la vie de la population à l'intérieur de la ville de
14 Sarajevo, donc une zone qui était sécurisée, sans aucun objection militaire
15 légitime ?
16 R. Il n'y avait pas d'endroits à Sarajevo de ce type. Je vais être plus
17 précis, et voici, je pense que si à 100 mètres d'un QG l'on peut parler de
18 zone exclusivement civile, ils n'avaient pas d'autre choix que de déployer
19 leurs effectifs aux endroits où ils étaient déployés, et à ce moment-là,
20 s'ils l'avaient fait de la façon dont ils l'avaient fait, automatiquement
21 ils couvraient l'ensemble du territoire.
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bien. Je demanderais maintenant que l'on
23 affiche 1D07036, s'il vous plaît.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, vous avez dit que
25 s'il existe une distance de 100 mètres entre l'arme et les troupes, vous ne
26 pouvez pas considérer cette zone comme étant une zone civile. Est-ce que
27 ceci veut dire que vous ne pouvez pas bombarder aucun endroit dans cette
28 zone ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Voyez-vous, lorsque l'on parle de bâtiments
2 civils, ou d'installations civiles, ou de lieux où habitaient les civils,
3 ce n'est pas quelque chose que nous voulions bombarder. Nous n'avions
4 aucunement l'intention de bombarder les lieux, les zones civiles. Ce
5 n'était pas l'objectif de l'armée, du Corps de Sarajevo-Romanija. Si jamais
6 il y avait des civils à un endroit, cet endroit n'était jamais une cible
7 pour le Corps de Sarajevo-Romanija, et nous n'ouvrions jamais le feu sur
8 une telle zone.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais alors, qu'est-ce que vous avez dit
10 lorsque vous avez dit que vous n'estimiez pas que ces zones étaient des
11 zones civiles ?
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, je me suis peut-être mal exprimé. Je n'ai
13 pas dit que nous n'estimions pas qu'il s'agissait d'une zone habitée par
14 des civils, mais bien que si quelqu'un se trouvait à une distance de 100
15 mètres, cela ne veut pas dire que sur le territoire dans lequel il se
16 trouvait il s'agissait d'un territoire exclusivement civil.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Veuillez poursuivre, je vous prie.
18 M. KARADZIC : [interprétation]
19 Q. Général, parlons maintenant du commandement du 1er Corps de Romanija.
20 Nous avons ici un document du 1er octobre 1992, et j'aimerais savoir si vous
21 êtes en train d'énumérer les positions des effectifs de la façon dont ils
22 étaient déployés à ce moment-là. Vous parlez de Bokaco [phon], de Bosna
23 Transport, de Rad [phon], vous parlez de l'école élémentaire de Hrasno,
24 vous parlez de la faculté d'architecture et de l'hôpital de Kosevo.
25 R. Je n'ai rien de spécifique à ajouter. Mais ces endroits que nous avons
26 découverts, il s'agit d'endroits où leurs effectifs étaient déployés.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que l'on affiche en anglais la
28 page suivante, mais également en serbe. Veuillez afficher la page suivante,
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1 s'il vous plaît.
2 M. KARADZIC : [interprétation]
3 Q. Est-ce que vous seriez en mesure de nous donner lecture de ce premier
4 paragraphe ?
5 R. J'ai beaucoup de mal à voir. Oui, bien, c'est mieux maintenant. Merci.
6 "S'agissant de la gare près de l'école élémentaire Vuk Karadzic, de l'école
7 médicale, du stade de Kosevo, à la caserne du maréchal Tito et à Viktor
8 Bubanj, les groupes d'artillerie de l'ennemi sont déployés ainsi que
9 certaines armes. Il s'agit de groupes d'artillerie de composition mixte
10 avec une portée très large s'agissant de leurs activités."
11 Q. Où se trouvait l'école médicale ? Vous souvenez-vous de l'endroit où se
12 trouvait l'école médicale par rapport à Bjelovar ?
13 R. Oui, oui, oui. Oui, c'est cela. Oui, c'est l'école, comme par exemple
14 l'école médicale, ou l'école secondaire médicale dentaire se trouvait à
15 l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital de Kosevo, et c'était une enceinte
16 d'assez grande taille à Bjelovar.
17 Q. Merci.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demanderais que ce document soit versé au
19 dossier.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Il sera versé au dossier.
21 M. LE GREFFIER : [interprétation] En tant que pièce D2795.
22 M. KARADZIC : [interprétation]
23 Q. Vous avez dit que vous n'avez pas répondu ou riposté à chaque fois aux
24 tirs de provocation. Pourquoi et comment ? Pourriez-vous nous expliquer
25 cela.
26 R. Il ne s'agit pas seulement de tirs de provocation. Répliquer à leurs
27 tirs voulait dire très souvent -- ou je dois dire que cela ne s'est pas
28 réalisé, même lorsqu'il y avait des tirs qui n'étaient pas des tirs de
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1 provocation. Ceux qui doivent utiliser leurs armes du Corps de Sarajevo-
2 Romanija devaient assurer toute une série d'éléments pouvant le convaincre
3 qu'il était nécessaire d'ouvrir un feu. Grâce à un système d'observation
4 qui était là pour observer plusieurs types d'activités, les activités
5 d'artillerie, les déplacements de l'infanterie et de l'ensemble du
6 territoire, tout ceci était couvert par nos observateurs, tout ce que j'ai
7 énuméré, et ces observateurs devaient nous donner l'information selon
8 laquelle on savait ce qu'ils avaient observé et depuis quel territoire on
9 ait pu ouvrir le feu sur nous.
10 Voilà, je vais vous donner un détail pour illustrer la situation.
11 C'est quelque chose qui est arrivé très souvent. Ils ouvraient le feu
12 contre nous, mais soit qu'ils n'avaient pas suffisamment chargé leurs
13 munitions, ou parce qu'ils n'avaient pas bien calculé, ou parce que les
14 servants ne travaillaient pas bien, les obus tombaient sur leurs positions,
15 donc ils n'arrivaient même pas à atteindre notre territoire. Et donc, à ce
16 moment-là, nous n'avions absolument aucune raison pour ouvrir le feu ou
17 intervenir. Donc, afin que le chef, le commandant, prenne une décision et
18 décide de cibler, de tirer, de riposter, il lui fallait évaluer si cela
19 était réellement nécessaire et s'il y aurait des pertes civiles. Parce que
20 si jamais une possibilité existait pour dire qu'on pouvait avoir des pertes
21 civiles, à ce moment-là on n'ouvrait pas le feu. Mais si l'on voyait que le
22 territoire était vide et que ce territoire depuis lequel on tirait
23 représente un danger et que le territoire est complètement libre de la
24 présence de civils, à ce moment-là on ouvrait le feu.
25 Q. Merci bien, Général. Cela m'a quelque peu intrigué tout à l'heure, ce
26 que vous avez dit, vous avez dit qu'il leur arrivait de ne pas vous
27 atteindre et que des obus tombaient sur leurs positions. Qu'est-ce que vous
28 voulez dire par là ? Est-ce que vous voulez dire qu'il y a eu des cas où
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1 ils n'ont pas, à dessein -- qu'ils ne tiraient pas sur leur propre
2 territoire à dessein ?
3 R. Oui, oui. Oui, oui, parce qu'en fait, ils le faisaient sans pour autant
4 avoir l'intention de tirer sur leurs positions, parce qu'il y a eu des cas
5 de projectiles qui tombaient beaucoup moins loin que prévu. Il y a
6 également eu des situations ou des cas où, par exemple, les explosifs ont
7 explosé au lieu même, à l'endroit même d'où venaient les tirs. Alors, pour
8 des raisons, certainement techniques, ou d'erreurs aussi. Mais bon, ça
9 c'est un autre problème.
10 Deuxièmement, alors, il était tout à fait manifeste qu'il existait des
11 clans à Sarajevo et que ces camps luttaient les uns contre les autres, et
12 qu'ils se tiraient dessus, soit pour réduire tout le monde au silence, et
13 puis ensuite pour saisir la zone en question. Ils avaient leurs propres
14 calculs, mais toujours avec l'idée que ces tirs seraient considérés comme
15 provenant de nos positions. Alors, les observateurs, après, ils
16 présentaient des rapports, et puis ils suivaient la situation. Moi, je n'ai
17 jamais réussi à voir cela, mais cela m'intéressait. Ils disaient, par
18 exemple, dans leurs rapports, disons que dans la zone de Sirokaca, qui se
19 trouve juste en dessous de Trebevic, qu'ils tiraient sur la colline de
20 Kosevsko Brdo. Pourquoi est-ce qu'ils tiraient là-bas, je n'en sais rien.
21 Peut-être qu'ils réglaient des comptes, pour ce que nous en sachions. Mais
22 bon, en tout cas, cela se passait.
23 Il y a eu ce genre de situation assez originale, d'ailleurs, et très
24 manifeste.
25 Q. Merci. Et qu'en est-il de la rue Livanjska ? Où se trouve d'abord la
26 rue Livanjska à Sarajevo ?
27 R. Elle se trouve sur la colline de Kosevsko Brdo.
28 Q. Merci. Alors, je vais faire abstraction des événements importants dont
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1 on a entendu parler dans le monde entier. Mais est-ce que vous, vous avez,
2 par exemple, jamais enregistré ou observé des tirs délibérés provenant
3 d'armes de gros calibre, de calibres lourds, d'armes de forces musulmanes
4 sur les zones de Sarajevo qui se trouvaient sous leur contrôle ?
5 R. Ecoutez, je veux voir le texte anglais. Si cela ne vous ennuie pas
6 trop, est-ce que vous pourriez répéter votre question.
7 Q. Je ne vous parle pas des événements importants, je ne vous pas du
8 marché de Markale, par exemple, ou d'autres événements qui sont cités comme
9 des événements importants. Mais je voulais savoir si vous avez pu observer
10 des tirs effectués avec des armes de calibre lourd qui étaient tirés sur
11 leur propre territoire ?
12 R. Oui, ce genre de cas existait.
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pourrions voir le document
14 1D32016, je vous prie, dans le système e-court.
15 Au premier paragraphe, il est question d'activités de l'ennemi contre les
16 secteurs suivants. Est-ce que vous pourriez nous lire le paragraphe où il
17 est question --
18 L'INTERPRÈTE : Les interprètes indiquant que le texte anglais a disparu des
19 écrans maintenant.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un petit moment, je vous prie. Est-ce
21 que les interprètes pourraient peut-être voir la traduction anglaise sur
22 leurs écrans ? Bon, je suppose que vous avez mis le B/C/S en gros
23 caractères pour le témoin.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, oui. Il s'agit du troisième
25 paragraphe. C'est ça, ils ont tiré des grenades de fusils et des armes
26 d'infanterie à partir des positions surplombant Breka et le monument vers
27 leurs propres positions à Bascarsija, et ce, pour accuser les Serbes des
28 tirs. Alors, je vois en fait qu'il est indiqué que nous avions observé des
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1 tirs de certaines positions se trouvant au-dessus de Breka à Bascarsija, et
2 que c'était leur territoire.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Je souhaiterais demander le versement au
4 dossier de ce document.
5 M. KARADZIC : [interprétation]
6 Q. Dans un premier temps, est-ce qu'il s'agit de votre document ? Est-ce
7 que nous pourrions voir la dernière page et votre signature.
8 R. Oui, oui. Oui, oui, il s'agit bien de ma signature, de mon nom, de mon
9 prénom, et de ma signature.
10 Q. Merci.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le document sera versé au dossier.
12 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera le document D2796, Monsieur le
13 Président.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] 1D7505 dans le système e-court, je vous prie.
15 M. KARADZIC : [interprétation]
16 Q. Alors, vous voyez le premier paragraphe jusque-là où il est indiqué "le
17 camp serbe". Alors, je vais résumer. Il y avait cette école à Dobrinja, et
18 ils avaient également incendié une maison près du cimetière juif. Et puis,
19 regardez, à partir du poste d'observation, c'est la troisième ligne. Est-ce
20 que vous pouvez lire ?
21 R. "A partir du poste d'observation à Vidikovac, les Musulmans ouvrent des
22 tirs de mitrailleuse et tirent vers la ville et le bâtiment du commandement
23 des Nations Unies avec l'intention manifeste de faire en sorte que le camp
24 serbe soit 'crédité' de cette mesure."
25 Dois-je poursuivre ?
26 Q. Non, non, Général. Ce n'est pas la peine de poursuivre votre lecture.
27 Mais je voulais savoir si c'était quelque chose de surprenant, est-ce que
28 cela était fréquent ou non fréquent, ou est-ce que cela était la règle ou
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1 l'exception qui confirme la règle ?
2 R. Premièrement, et de cela j'en suis absolument sûr, c'est qu'ils
3 essayaient constamment de provoquer la FORPRONU, et ce, afin de créer, de
4 susciter une impression auprès de la FORPRONU. Ils voulaient que la
5 FORPRONU pense que les tirs venaient du Corps de Sarajevo-Romanija. Donc,
6 ils tiraient, puis ensuite, ils protestaient, ils envoyaient une lettre de
7 protestation. Voilà comment cela a été fait.
8 L'ACCUSÉ : [aucune interprétation]
9 L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu la dernière phrase.
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Les interprètes n'ont pas entendu votre
11 dernière phrase, Monsieur Milosevic. Donc, voilà, cela s'est terminé par
12 "c'était ainsi qu'ils procédaient" ou "c'était ainsi que les choses étaient
13 faites". Est-ce que vous avez dit quelque chose d'autre après ?
14 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai dit qu'ils tiraient sur la FORPRONU et
15 qu'ensuite ils demandaient à la FORPRONU d'intervenir contre nous parce
16 que, apparemment, ils leur indiquaient que les tirs venaient de notre camp.
17 Donc, ils demandaient à la FORPRONU de protester officiellement, parce
18 qu'apparemment c'étaient nos armes qui avaient tiré.
19 M. KARADZIC : [interprétation]
20 Q. Et là, il est dit également qu'ils tiraient sur la ville. Est-ce que
21 cela signifie qu'outre le fait qu'ils tiraient sur le bâtiment de la
22 FORPRONU, ils tiraient également sur la ville ?
23 R. Oui. Oui.
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pouvons demander le versement
25 au dossier de ce document.
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Madame Edgerton.
27 Mme EDGERTON : [interprétation] Je remarque quand même que M. Karadzic a
28 donné au témoin la réponse lorsqu'il a posé sa question. A mon avis, je
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1 pense qu'il devrait quand même veiller à ne pas poser des questions
2 directrices au témoin.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Excusez-moi. Je voulais tout simplement qu'il
4 soit dit clairement si les tirs visaient la ville ou le bâtiment, parce
5 qu'en fait, dans la traduction, il est question de la ville et du bâtiment.
6 Je ne sais pas comment est-ce que cela a été traduit, mais je voulais qu'il
7 soit bien précisé où ils tiraient.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, une fois que vous
9 avez jeté les bases du document, vous pouvez bien entendu présenter
10 certains passages du document au témoin, mais ce faisant, vous devez être
11 particulièrement précis et vous abstenir de poser des questions directrices
12 ou de faire des observations.
13 Poursuivez.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'en ai fini avec ce document, et je
15 souhaiterais en demander le versement au dossier.
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Nous allons accepter ce document.
17 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D2797, Monsieur le
18 Président.
19 M. KARADZIC : [interprétation]
20 Q. Est-ce que nous pouvons maintenant nous intéresser au document 1D7500,
21 je vous prie. Alors, point n'est besoin de lire ce document, mais vous
22 pourriez peut-être nous expliquer ce qui s'est passé à 12 heures 45.
23 Troisième alinéa à partir du haut.
24 R. Oui, je le vois. Oui, je le vois. Ce qui s'est passé, eh bien, ce qui
25 s'est passé, c'est ce qui est indiqué dans le document. Nos observateurs
26 ont remarqué qu'ils tiraient à partir de ce secteur sur l'hôpital Ernest
27 Green [phon]. C'était un hôpital qui, pour autant que je m'en souvienne,
28 était un hôpital où il y avait plusieurs spécialités médicales, mais en
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1 fait, il se spécialisait dans le traitement des blessés, et il appartenait
2 en partie à la Republika Srpska et au Corps de Sarajevo-Romanija. C'était
3 de ce fait, en fait, qu'ils traitaient les blessés. Mais ils ont quand même
4 tiré sur ce secteur.
5 Q. Et ce Miladin Cukovic, le médecin, il a été tué, n'est-ce pas ?
6 R. Oui.
7 Q. Et est-ce que vous êtes en mesure de nous dire ce qui figure au
8 paragraphe 2, à savoir que vous ne réagissiez pas aux provocations ?
9 Pourquoi est-ce que vous ne réagissiez pas aux provocations ? Cela figure
10 au paragraphe 2.
11 R. Eh bien, la première et la raison principale était qu'il y avait eu une
12 période de cessez-le-feu qui avait été établie, et en vertu des cessez-le-
13 feu, on n'avait pas le droit de se tirer les uns sur les autres. Donc,
14 lorsqu'il y avait une interdiction ou un accord qui était en vigueur, nous
15 ne tirions pas sur eux. Et dans d'autres circonstances, nous ne le faisions
16 pas pour éviter de blesser la population civile.
17 Q. Je vous remercie.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que je pourrais demander le versement au
19 dossier de ce document.
20 Mme EDGERTON : [interprétation] Ce n'est pas le document de M. Dragomir
21 Milosevic. C'est un document qui a été signé en son nom par quelqu'un
22 d'autre.
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Nous acceptons ce document,
24 qui est donc versé au dossier.
25 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D2798, Monsieur le
26 Président.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous nous nous intéresser à un document
28 encore aujourd'hui ? Il s'agit du 1D7502, un document du Corps de Sarajevo-
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1 Romanija que vous avez signé en date du 30 septembre 1993. Donc, il s'agit
2 du document 1D7502.
3 Q. Alors, s'agissant de votre évaluation ou estimation de ces
4 provocations, je voudrais que vous vous penchiez sur le dernier paragraphe,
5 le paragraphe qui suit le paragraphe qui commence par le numéro 8, qui se
6 trouve, je pense, à la page 2 de la version en anglais.
7 R. Oui, oui. Je peux voir cela.
8 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous donner lecture à voix haute de ce
9 paragraphe.
10 R. "A la lumière de la situation politique, l'ennemi va essayer de
11 provoquer nos forces, d'inciter nos forces à agir, surtout contre Sarajevo,
12 et fournir les arguments pour des structures politiques de l'ennemi."
13 Je ne peux pas voir :
14 "Et fournir des atouts pour les structures politiques de l'ennemi."
15 Voilà de quoi il s'agit. Il s'agissait de quelque chose dont nous devions
16 tenir compte et qu'il nous incombait de respecter. Les hommes d'Etat, les
17 politiques, certaines structures ou représentants de ces structures se
18 rendaient à Sarajevo pour établir des contacts ou mener des visites, et
19 d'ailleurs, des visites de très grande importance avaient lieu à Sarajevo.
20 Il était donc important que nous agissions, et eux entreprenaient certaines
21 actions pour nous inciter, nous provoquer à tirer et pour essayer de
22 montrer ensuite que nous ne respections pas les codes de bonne conduite
23 pour ces situations données. Et je sais que pendant ces rencontres très
24 importantes, voire moins importantes, nos forces n'ont pas voulu,
25 justement, leur fournir des prétextes ou des alibis, et pendant cette même
26 période, même le général Rose a affirmé, a prétendu qu'à l'époque, lors de
27 la visite du premier ministre turc, ils avaient ouvert le feu pour montrer
28 combien ils étaient en danger. Des tirs d'artillerie ont été tirés, donc,
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1 de leurs positions dans cette zone-là.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrais-je demander le versement de ce
3 document ?
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
5 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D2799, Monsieur le
6 Président.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, nous allons lever la
8 séance pour aujourd'hui, et étant donné le temps qui nous est imparti, nous
9 allons entendre un autre témoin demain matin à votre place.
10 Si toutefois les informations dont je dispose sont exactes, nous
11 allons commencer avec le contre-interrogatoire de M. Indjic.
12 Mme EDGERTON : [interprétation] C'est exact.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et donc, vous reprendrez votre
14 déposition l'après-midi, mais je ne peux l'affirmer avec certitude. Je vous
15 livre cela en tant qu'information.
16 Comprenez-vous cela ?
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
18 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Bourgon.
19 M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais présenter
20 une requête à la Chambre de première instance parce qu'ici, d'où je suis,
21 je n'ai accès qu'à un seul écran, et l'écran public, et donc, je n'ai accès
22 à aucune information, aucune information confidentielle qui porte sur
23 l'affaire Karadzic, et je ne peux rien télécharger sur les deux autres
24 ordinateurs, donc je ne peux pas lire à la fois le compte rendu d'audience
25 et le document qui est affiché à l'écran. Et donc, j'aimerais également
26 pouvoir lire ce qui est affiché sur l'écran d'ordinateur alors que je suis
27 ici dans le prétoire, je n'ai pas la possibilité, donc, d'avoir accès à ce
28 qui apparaît sur les deux écrans. J'aimerais demander à la Chambre de
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1 première instance de me donner la permission de pouvoir lire le compte
2 rendu d'audience, et je m'engage à ne pas consulter d'autres informations
3 que celles qui apparaissent sur ces deux écrans d'ordinateur. Je pense que
4 ça me facilitera la tâche grandement. Merci, Monsieur le Président.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Eh bien, la Chambre va en temps opportun
6 se pencher sur cette requête, et nous vous rendrons une décision en temps
7 opportun, mais je ne pense pas que la Chambre ait à se prononcer sur une
8 telle requête.
9 L'audience est levée.
10 --- L'audience est levée à 14 heures 50 et reprendra le jeudi, 24 janvier
11 2013, à 9 heures 00.
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