Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le vendredi 20 janvier 2006

2 [Audience publique]

3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 14 heures 25.

6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bon après-midi, donc bonjour.

7 Monsieur le Greffier, veuillez appeler l'affaire.

8 M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour. Il s'agit de l'affaire IT-00-39-

9 T, le Procureur contre Momcilo Krajisnik.

10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

11 Monsieur Josse, nous sommes en audience publique. Cela dit, nous n'en

12 avons pas encore terminé avec, je crois, la portion qui nous demande un

13 huis clos.

14 M. JOSSE : [interprétation] Tout à fait.

15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Passons à huis clos.

16 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos.

17 [Audience à huis clos]

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27 [Audience publique]

28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

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1 M. JOSSE : [interprétation]

2 Q. Pourriez-vous me dire un petit peu quels étaient les souvenirs de la

3 Deuxième guerre mondiale que les Serbes de Kotor Varos avaient en 1992 ?

4 R. Au cours de la Deuxième guerre mondiale, Kotor Varos était contrôlée

5 pendant assez longtemps par les Oustachi. Les Oustachi faisaient partie de

6 l'Etat indépendant de Croatie.

7 J'ai un petit problème avec mes écouteurs, je suis désolé.

8 Maintenant, cela va. J'entends bien l'interprétation. Le problème, c'est

9 que je m'entends. Il y a un écho. J'entends ma voix.

10 Reprenons. Les Oustachi faisaient partie de la force fasciste qui

11 occupait le pays, et après cela, Kotor Varos a été punie par le

12 gouvernement. Son essor a commencé à la fin des années 1970, et pas avant.

13 Mais Kotor Varos n'avait été libérée qu'en 1944. Elle a été occupée jusque-

14 là. Les gens dans cet endroit qui était près du mont Kozara, y compris

15 Kotor Varos, et surtout les populations serbes et les Juifs qui s'y

16 trouvaient, ont été envoyés au camp oustachi qui s'appelait Jasenovac. Dans

17 ce camp, des centaines de milliers de Serbes, de personne âgées, de femmes

18 ont été massacrées, tuées. A partir du moment où le HDZ a été mis en place,

19 la population serbe a eu très peur que cela se reproduise à nouveau, ce qui

20 était arrivé pendant la Deuxième guerre mondiale, puisque les souvenirs

21 étaient très frais dans les mémoires. Tout le monde se souvenait de toutes

22 ces atrocités. On en entendait encore parler.

23 Q. Quel a été le premier parti ethnique qui a été établi à Kotor Varos ?

24 R. Je ne sais pas vraiment pour ce qui est de Kotor Varos, mais de la

25 Bosnie-Herzégovine, le premier parti c'était soit le SDA, soit le HDZ, et

26 le SDS a été le dernier, il me semble, à être mis en place. Pour ce qui est

27 de Kotor Varos exactement, je ne sais pas très bien la chronologie de

28 création de ces partis.

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1 M. JOSSE : [interprétation] Pouvons-nous passer à huis clos, s'il vous

2 plaît ?

3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier, pouvons-nous

4 retourner en huis clos.

5 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos.

6 [Audience à huis clos]

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23 [Audience publique]

24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier. LE TÉMOIN :

25 [interprétation] La Yougoslavie était un état multiethnique, et il y avait

26 de la place pour tout le monde, pour tous les peuples et toutes minorités,

27 enfin, à mon avis. Cela dit, dans certains esprits il y avait des gens qui

28 ne voyaient pas cela comme cela. Quand on a eu la formation de partis qui

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1 étaient basés sur la nature ethnique et l'appartenance ethnique, on a mis

2 l'accent sur les choses qui n'étaient d'importance que pour un seul peuple.

3 Il y avait aussi des différences en matière d'affiliation géographique. Les

4 Musulmans et les Croates pensaient que s'ils restaient au sein de la

5 Yougoslavie, cela n'aiderait qu'à créer la Grande-Serbie. Alors que les

6 Serbes en Bosnie-Herzégovine, eux, se disaient que si la Yougoslavie

7 s'effondrait, leur survie dans ce territoire-là serait menacée, or, ils

8 avaient le droit à leur avis de rester au sein de la Yougoslavie dans

9 l'état multiethnique de Yougoslavie.

10 J'avais des informations comme quoi le président de l'assemblée de la

11 municipalité de Kotor Varos avait signé une déclaration, enfin, un document

12 selon lequel qu'il s'était mis d'accord pour que Kotor Varos soit annexée à

13 la Herceg-Bosna. Les représentants musulmans, eux, trouvaient que Kotor

14 Varos devrait plutôt être rattachée à la partie de la région Travnik où là

15 les Musulmans étaient en majorité. Ils avaient même reçu des informations

16 comme quoi, étant donné qu'on était dans un endroit montagneux, il n'y

17 avait pas trop de routes, ils avaient suggéré que l'on creuse un tunnel

18 entre Kotor Varos et Travnik pour relier les deux villes. Les Serbes

19 trouvaient que cette distance de 30 kilomètres entre Kotor Varos et Banja

20 Luka, et le fait aussi que toutes les institutions régionales importantes

21 pour que Kotor Varos étaient à Banja Luka, par exemple, la poste,

22 l'hôpital, la centrale électrique, les universités, la police, tout cela

23 était à Banja Luka, donc, d'après les Serbes, il fallait surtout pas

24 séparer Kotor Varos de Banja Luka puisque Banja Luka était en fait le chef-

25 lieu naturel. Finalement, tous les gens se sont ralliés aux partis qui

26 représentaient leur appartenance ethnique et qui avaient gagné les

27 élections en 1990. Le SDS était soutenu par les Serbes, le HDZ par les

28 Croates et le SDA par les Musulmans.

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1 M. JOSSE : [interprétation]

2 Q. Pouvez-vous nous donner des exemples concrets. Un peu des tensions

3 existaient au sein de la municipalité, comment ces tensions se sont

4 manifestées ?

5 R. A un moment en mai, j'ai décidé d'aller à une réunion qui devait se

6 tenir dans un cinéma. Dans cette réunion, on était censé parler de paix,

7 censé trouver des solutions pour continuer à cohabiter dans la municipalité

8 de Kotor Varos.

9 Je tiens tout de même à dire que déjà en mai, il y avait déjà des

10 conflits dans certaines des municipalités environnantes. Je crois

11 qu'heureusement, à Kotor Varos, il y avait suffisamment de gens

12 intelligents pour arriver à s'en tirer finalement avec cette structure

13 hétérogène et multiethnique, et éviter la destruction. Je pensais vraiment

14 qu'on arriverait à trouver un moyen de cohabiter. Puisque, avant, les

15 autorités fonctionnaient très bien ensemble, il y avait des représentants

16 des trois ethnies et tout allait très bien.

17 Quand je suis arrivé à l'heure dite pour cette réunion, j'ai vu que

18 tout avait été préparé pour la réunion. Cela dit, je me suis rendu compte

19 que tout avait été préparé pour que cette réunion, en fait, soit totalement

20 transformée en quelque chose de complètement différent, que ce soit

21 transformé plutôt dans une réunion qui se tiendrait au stade de foot qui se

22 trouvait à côté. Parce que là, il y avait des tribunes. Il y a plusieurs

23 orateurs qui ont pris la parole. Et ce qui m'a vraiment impressionné, c'est

24 que ce n'était pas une réunion publique finalement où tout le monde pouvait

25 prendre la parole et donner son opinion. Alors, c'était plutôt une espèce

26 de démonstration -- on s'attendait à voir une démonstration de puissance,

27 puissance par le nombre des gens qui seraient là. Puis, il y avait

28 énormément de spectateurs. Ils étaient là plutôt pour applaudir les

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1 orateurs et pour approuver leurs paroles. Les personnes qui ont pris la

2 parole étaient le président de l'assemblée municipale, M. Ante Mandic, qui

3 était d'appartenance croate. J'ai trouvé que son discours était assez

4 tolérant, assez ouvert. Si je peux résumer un peu ce qu'il a dit, il a dit

5 que les Croates préfèreraient quitter Kotor Varos plutôt que de faire la

6 guerre. Les Croates ne voulaient pas la guerre. Ils voulaient cohabiter

7 avec les deux autres ethnies et que donc les Musulmans et les Serbes

8 devraient être aussi d'accord avec cette idée de cohabitation.

9 Après qu'il a pris la parole, c'est M. Kerim Dizdar qui a pris la

10 parole, qui était membre du Parti social démocrate. En fait, c'est le parti

11 qui avait pris la suite de l'ancienne Ligue des Communistes de Yougoslavie.

12 Il a eu un discours très constructif où il a demandé aux gens de continuer

13 à cohabiter, à vivre ensemble. Il a averti les gens qu'il y avait déjà des

14 conflits en Bosnie-Herzégovine, que la Bosnie-Herzégovine était une

15 communauté très complexe et que si jamais il y avait une guerre civile, les

16 conséquences seraient terribles.

17 Ensuite, c'est Fikret Djikic qui a pris la parole, qui était le

18 président du SDA de Kotor Varos. Alors, lui, l'essence de son discours --

19 son discours a été interrompu tout le temps, toutes les minutes, par des

20 applaudissements, par les spectateurs qui approuvaient. Je me souviens que

21 son discours était déjà d'une tonalité très différente des deux autres et

22 très différent aussi de la façon dont les hommes politiques faisaient des

23 discours auparavant dans d'autres réunions. Il disait, certes, qu'il

24 parlait au nom du SDA et il a commencé son discours en disant, bien sûr,

25 que son parti était démocratique, que son parti était pour le progrès, pour

26 le développement. Cela dit, il utilisait très souvent des termes pour faire

27 référence à l'oppression que vivaient les Musulmans, le fait que les

28 Musulmans n'allaient pas permettre aux Serbes de régner sur la Bosnie-

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1 Herzégovine, que la Yougoslavie était en train de devenir une Grande-

2 Serbie. Il a fait de nombreuses citations du Coran. Il faisait appel à

3 Allah tout le temps, au droit sacré, et à d'autres expressions auxquelles

4 je n'étais pas habitué du tout.

5 Cela semblait vraiment un message, et le message, c'est que la

6 Bosnie-Herzégovine serait un Etat indépendant au sein duquel les Musulmans

7 auraient le premier rôle parce que c'était leur Etat, le seul Etat qui leur

8 était dévolu, et que les autres ethnies devaient accepter cet Etat de fait.

9 C'était la seule condition qui permettrait la paix.

10 Quand le président du SDS, M. Nedret Mujkanovic, a essayé de prendre

11 la parole, là, on l'a hué. Chaque fois qu'il essayait de parler, il ne

12 pouvait pas, on ne le laissait pas parler. On ne l'a pas laissé parler. Je

13 pensais que cela allait être une réunion où tout le monde allait pouvoir

14 prendre la parole, surtout ceux d'entre nous qui avions joué un rôle dans

15 l'essor économique de Kotor Varos. Nous, on savait ce qu'il fallait faire.

16 Cela dit, après cet incident, j'ai quitté cette réunion. Je suis

17 rentré chez moi. J'ai pris ma femme et mes enfants le même jour, et je les

18 ai conduits à un village qui était à 15 à 20 kilomètres de là, donc j'ai

19 quitté le Kotor Varos.

20 Q. Je vous arrête ici parce que vous passez maintenant à un point un peu

21 différent.

22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'aimerais quand même demander à notre

23 témoin quand s'est passée cette réunion.

24 M. JOSSE : [interprétation] Il nous a dit que c'était en mai.

25 Q. Mai de quelle année ?

26 R. En 1992. Je crois que c'était en mai, le 20 mai. Enfin, au milieu du

27 mois de mai 1992.

28 Q. Bien. J'aimerais maintenant qu'on parle d'une chose qui s'est passée

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1 avant et à laquelle vous avez assisté. Il y avait des réfugiés qui

2 quittaient la Slavonie occidentale.

3 M. LE JUGE HANOTEAU : Excusez-moi. Revenons à cette réunion de mai 1992.

4 Qu'est-ce qui avait motivé l'organisation de ce rallye ? Est-ce que c'était

5 habituel que de tels rallyes soient organisés ou est-ce qu'il y avait eu un

6 événement particulier qui motivait l'organisation d'une telle rencontre ?

7 Merci.

8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je crois que les représentants des trois

9 peuples, qui jusque-là représentaient les autorités en pouvoir, donc les

10 représentants du SDS, HDZ et SDA, se sont mis d'accord pour avoir cette

11 réunion dans la salle de cinéma pour essayer de trouver une solution pour

12 apaiser un tout petit peu la crise à Kotor Varos.

13 M. JOSSE : [interprétation]

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20 (expurgé) des files entières de

21 malheureux, surtout des femmes, des enfants, des vieux. Souvent, ils

22 étaient sur leurs tracteurs ou sur des charrettes tirées par des chevaux.

23 Parfois, c'étaient des camions, aussi plusieurs remorques tirées par un

24 véhicule. On voyait bien qu'ils étaient partis à la hâte. Rien n'était

25 organisé. Un moment, il pleuvait, et tous leurs biens étaient bâchés.

26 C'était très nouveau pour moi. Je n'avais jamais vu cela auparavant, ce

27 type de file de réfugiés. A une certaine occasion, j'étais à un café. On a

28 essayé de leur parler pour savoir ce qui leur arrivait, d'où ils venaient,

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1 et ils nous disaient qu'ils venaient des environs de Pakrac. Il y avait eu

2 une attaque sur leur village la veille, donc ils avaient rassemblé très

3 rapidement l'essentiel de leurs affaires et ils avaient quitté la zone.

4 Etant donné qu'ils avaient des parents dans la zone de Banja Luka, la

5 plupart d'entre eux se rendaient dans ces villages.

6 M. JOSSE : [interprétation] Pourrions-nous maintenant passer à huis clos.

7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Passons à huis clos.

8 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos.

9 [Audience à huis clos]

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5 [Audience publique]

6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Greffier.

7 M. JOSSE : [interprétation]

8 Q. Monsieur le Témoin, vous avez parlé de réfugiés de Slavonie. Quelle

9 était l'appartenance ethnique de ces réfugiés ?

10 R. C'étaient les Serbes, les Serbes originaires de la Slavonie

11 occidentale, autour de Pakrac.

12 Q. De quelle façon a-t-on accueillis ces réfugiés ? Là, je pense surtout à

13 la population locale de Kotor Varos.

14 R. Sur le chemin entre Bosanska Gradiska et Banja Luka, les habitants

15 sortaient pour leur proposer de la nourriture, des boissons. A Kotor Varos,

16 un groupe de gens est arrivé, un groupe de petite taille. C'étaient les

17 gens qui avaient de la famille dans la région, et donc cela ne posait pas

18 de problème que de les recevoir. Ils ont été accueillis dans le foyer de

19 ceux qui avaient de la place pour accueillir des réfugiés.

20 Ensuite, il y a eu le problème de la place, puisqu'au printemps 1992,

21 le nombre de personnes a augmenté et on a activé les unités de la défense

22 civile et de la Croix-Rouge. Souvent, quand ils arrivaient, ils étaient

23 dirigés vers le centre d'accueil, et ensuite, on essayait de trouver les

24 familles qui pouvaient les accueillir. Là, je parle surtout des personnes

25 qui n'avaient pas de famille à Kotor Varos.

26 Je voudrais tout de même dire que les villages de Gradiska, de Srbac

27 et de Laktasi qui se trouvaient sur l'axe de communication en direction de

28 Banja Luka étaient des municipalités qui étaient davantage développées que

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1 la municipalité de Kotor Varos. C'est pour cela que les réfugiés ont

2 préféré aller là-bas parce que les conditions qui prévalaient étaient

3 meilleures. Avant la guerre, Kotor Varos était une municipalité vraiment

4 sous-développée. Elle était à la 106e place en Bosnie-Herzégovine quand il

5 s'agissait d'évaluer le développement de la municipalité sur un total de

6 109 municipalités. Les réfugiés essayaient de trouver un autre endroit

7 plutôt. Tout le monde le savait.

8 Q. Maintenant, je voudrais parler de l'année 1992. Vous nous avez parlé

9 d'un meeting qui a eu lieu au mois de mai de cette même année.

10 R. Oui.

11 Q. Est-ce qu'à un moment donné les barrages routiers se sont faits plus

12 fréquents autour de la municipalité ?

13 R. Oui. Dans la commune locale de Vrbanci, qui se trouve à quatre ou cinq

14 kilomètres de Kotor Varos, sur la route principale, entre Kotor Varos,

15 Teslic et Doboj, on a abattu des arbres, et à cause de ces troncs d'arbres,

16 on a interrompu la circulation sur cette route principale. Ensuite, il y a

17 eu des négociations pour enlever ces troncs d'arbres parce que cela

18 provoquait une situation chaotique dans la circulation, parce que cette

19 route était beaucoup utilisée. Pour les Serbes, il s'agissait d'une

20 provocation. Que je sache, dans l'après-midi, une délégation commune est

21 allée participer aux négociations. Je ne sais pas pour quelle raison

22 exactement a-t-on fait ces barrages routiers et pourquoi on a exactement

23 calculé quelle était la raison exacte pour avoir abattu ces arbres. Est-ce

24 que c'est l'œuvre des Musulmans de la commune locale de Vrbanci ? Je pense

25 bien que c'était le cas.

26 Q. Quand et comment la guerre a-t-elle commencée dans la municipalité ?

27 R. Après ce grand rassemblement, il était plus ou moins clair que les

28 Musulmans étaient prêts pour la guerre. Ils l'ont dit d'ailleurs. Ils nous

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1 l'ont fait savoir, ils y avaient beaucoup d'assurance. Les premiers combats

2 ont éclaté au mois de juin 1992. (expurgé)

3 (expurgé). D'après les

4 informations que j'ai reçues, au moment du Ramadan, les Musulmans, d'après

5 les informations recueillies par les Serbes, devaient prendre le pouvoir à

6 Kotor Varos et annexer, pour ainsi dire, cette municipalité à la région de

7 Travnik. C'est pour cela qu'à la date de 11 juin, les Serbes ont pris le

8 contrôle des institutions, mais il n'y a pas eu de combat ce jour-là. Si

9 mes souvenirs sont exacts, il n'y avait pas eu de victimes, mis à part un

10 Serbe dans le village de Vasiljevici qui a été tué. C'est juste au-dessus

11 du village musulman de Vecici. Un Serbe s'est fait tué là-bas, mais nous

12 n'avons appris cela que le lendemain, puisqu'il s'agissait d'une zone

13 rurale.

14 Ensuite, deux ou trois jours plus tard, je dirais, il y a eu des

15 échanges de tir sporadiques, des combats, mais la vraie guerre civile a

16 commencé à la mi-juin, ou plutôt, vers la fin du mois de juin, le 26. C'est

17 deux jours avant la Saint-Jean. C'est une fête religieuse serbe, fêtée par

18 les Serbes. Là, un membre de la police de réserve d'origine serbe s'est

19 fait tué. C'était devant une maison. Cela s'est produit devant une maison

20 où ils se trouvaient. Les autres ont été blessés. Suite à cela, il y a eu

21 un combat, d'abord dans ce village et ensuite les combats se sont étendus

22 sur tout le territoire de la municipalité de Kotor Varos.

23 M. JOSSE : [interprétation] Je voudrais à nouveau demander que l'on passe à

24 huis clos.

25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je demande que l'on passe à huis clos.

26 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos.

27 [Audience à huis clos]

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6 [Audience publique]

7 M. JOSSE : [interprétation]

8 Q. Monsieur le Témoin, à présent, je voudrais vous poser quelques

9 questions au sujet de la présence du 2e Bataillon de la 22e Brigade de

10 l'infanterie de la JNA sur le territoire de Kotor Varos et de nous dire

11 comment les Serbes voyaient cela.

12 R. Les Serbes considéraient que l'armée populaire yougoslave, tout comme

13 le ministère des Affaires intérieures, étaient censés s'occuper de la

14 sécurité des citoyens et de la Sûreté de l'Etat. Ils avaient confiance en

15 l'armée populaire yougoslave. Avec l'arrivée de cette unité sur le

16 territoire de Kotor Varos, ceci a rassuré la population, qui a cessé de

17 s'inquiéter de se voir éventuellement être exposée à des mauvais

18 traitements ou de ne pas être protégée. Parce que dans ce bataillon, il y

19 avait pas mal de recrues originaires de la municipalité de Koror Varos.

20 Donc, cette unité est devenue pratiquement une unité de la région, une

21 unité régionale, pour ainsi dire, qui était là pour protéger justement ce

22 territoire-là. Pour les Serbes du coin, ils voyaient cela comme une

23 certaine garantie de sécurité et de protection en cas d'attaque.

24 M. JOSSE : [interprétation] Je voudrais demander que l'on passe à huis

25 clos.

26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos.

27 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos.

28 [Audience à huis clos]

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9 [Audience publique]

10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier.

11 Avant de donner la parole à M. Stewart, je vais d'abord traiter de quelques

12 points de détail.

13 Monsieur Harmon, je crois que la Chambre attend encore les informations de

14 contexte sur le P1034, et on ne vous a pas donné de délai. Est-ce qu'une

15 semaine, cela vous irait ? Il s'agissait d'un communiqué de presse --

16 M. HARMON : [interprétation] J'ai l'information disponible. Je l'ai déjà

17 donnée à M. Josse et je peux vous la donner si vous voulez ou je peux vous

18 l'envoyer par e-mail, l'envoyer à vos assistants.

19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Le problème ici c'est, si c'est

20 envoyé par e-mail aux assistants, cela ne fait pas partie de la procédure

21 parce que l'e-mail est quand même un moyen de communication assez informel,

22 et ce n'est pas au p.-v.

23 Monsieur Josse, vous avez reçu cette information ?

24 M. JOSSE : [interprétation] Oui. Je n'ai pas d'objection pour que la

25 Chambre reçoive une information que M. Harmon m'a déjà envoyée.

26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.

27 Monsieur Harmon, s'il vous plaît, envoyez-nous l'information que vous

28 avez. Je pense que c'est déjà par écrit.

Page 20170

1 M. HARMON : [interprétation] Oui, je pourrais faire cela lors de la

2 prochaine séance.

3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Comme cela, on l'aura sous la

4 main et on aura les informations supplémentaires.

5 M. HARMON : [interprétation] Vous souhaitez le présenter oralement ? Je

6 peux. Ou est-ce que vous voulez plutôt un dossier écrit ?

7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Un dossier écrit serait plus simple.

8 M. JOSSE : [interprétation] Bien.

9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela nous permettra d'économiser du

10 temps.

11 M. JOSSE : [interprétation] Je suis désolé d'interrompre, mais bon, savoir

12 si cela doit être recevable ou pas, bien sûr, on va en parler plus tard ?

13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, bien sûr. J'ai bien vu que vous

14 n'avez soulevé aucune objection à ce que cette information nous soit

15 présentée, donc on n'est pas encore à discuter de sa recevabilité bien sûr,

16 mais cela, on verra en temps voulu.

17 M. JOSSE : [interprétation] Très bien.

18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pense que je vous ai bien compris.

19 J'ai énuméré un certain nombre de pièces à conviction. Nous avons

20 maintenant reçu les traductions de ces pièces. Pour ce qui est des pièces à

21 conviction, la liste commençait avec D75 et finissait à D111. On avait deux

22 jours pour les objections. On n'en a pas reçu, donc tout est versé au

23 dossier.

24 Même chose pour les pièces à conviction de l'Accusation, commençant

25 au P967, et la liste va jusqu'au P1007. Les deux jours ont expiré. On n'a

26 pas reçu d'objection, donc elles aussi sont versées au dossier.

27 Enfin, les pièces 1033 et 1035, pour lesquelles on n'a pas soulevé

28 d'objection. Bon, je n'ai pas prononcé les mots sacro-saints comme quoi

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1 elles sont versées au dossier, donc je le fais, elles sont versées au

2 dossier.

3 Il me semble d'ailleurs que j'ai fait la même erreur pour ce qui est

4 du P1044, la dernière conversation téléphonique interceptée. La, c'est le

5 témoin M. Kapetina. Je n'ai jamais dit qu'il avait été versé au dossier. Je

6 lui ai demandé une cote. Je n'ai pas entendu d'objection, donc il est

7 maintenant admis au dossier.

8 Maître Stewart, vous nous avez dit que vous aviez besoin de 15

9 minutes. Je suis sûr que dix vous suffiront largement.

10 Vous pouvez aller.

11 M. STEWART : [interprétation] Ce que je tiens à dire aujourd'hui vient en

12 fait des discussions qu'on a eues dans le prétoire il y a quelques jours

13 quand je n'étais pas là, quand il y a eu deux questions importantes en

14 matière de programmation. Premièrement, à savoir quand est-ce que M.

15 Krajisnik pouvait déposer; et deuxièmement, c'est moins important certes,

16 mais important quand même, on voulait savoir où on en était aussi au niveau

17 de la déposition des experts.

18 Pour ce qui est de M. -- du coup où on a eu un échange d'e-mail, que je

19 vous ai envoyé, avec copie bien sûr à l'Accusation, pour vous tenir un

20 petit peu au courant.

21 Etant donné l'avancement des choses, avec cinq jours d'audience par

22 semaine avec les témoins, il est de plus en plus évident, en tout cas en ce

23 qui nous concerne à la Défense, que M. Krajisnik ne pourra pas déposer le

24 20 février, qui était la dernière date que nous avions à l'esprit. Ce n'est

25 pas réaliste. Il faut qu'on prenne en compte ce qui est dans l'intérêt de

26 M. Krajisnik pour ce qui est de la présentation de son cas, et en

27 travaillant bien sûr dans le cadre qui nous est donné par la Chambre de

28 première instance. Soyons bien clair, nous comprenons bien - et dans notre

Page 20172

1 e-mail c'est écrit - on n'est pas en train de dire qu'on va présenter

2 d'abord -- on ne pense pas que la Défense va être entièrement -- la

3 présentation des arguments de la Défense ne sera pas présentée au 28 avril.

4 On va essayer de le faire, mais cela ne peut pas être gravé dans le marbre

5 évidemment. Si les circonstances le demandent, on fera une demande

6 ultérieure pour pouvoir poursuivre la présentation de nos arguments. Il

7 faut que ce soit, bien sûr, justifié, et ce sera à la Cour de décider si

8 oui ou non elle nous donne l'autorisation. On verra si elle fait droit à

9 notre requête ou pas dans l'intérêt de la justice uniquement. Mais c'est

10 hypothétique pour l'instant.

11 Mais je tiens quand même à vous dire que nous avons tout prévu pour

12 en arriver à la date que je vous ai indiquée, donc le 28 avril, avec les

13 réserves que j'ai émises. Dans le temps qui nous reste, voilà ce que nous

14 comptons faire. Nous savons que la Chambre de première instance veut en

15 avoir terminé à cette date, cette date qui a donc été rallongée, il y a peu

16 de temps, jusqu'au 28 avril. Bien sûr, la Défense peut présenter ses

17 arguments comme elle veut du moment qu'elle arrive à cette date.

18 Notre position à l'heure actuelle est la suivante : si pour une

19 raison pratique on utilise toutes nos ressources de la Défense pour

20 préparer la déposition de M. Krajisnik, dans ce cas-là, on pourrait peut-

21 être arriver à atteindre la date du 28 février. Pour l'intérêt de M.

22 Krajisnik et pour l'intérêt de la Défense, il faut qu'il puisse déposer le

23 plus vite possible.

24 Mais si la Chambre de première instance avait émis des doutes en

25 pensant qu'il y avait eu une intention quelconque d'essayer de faire

26 traîner les choses en longueur, ce n'est absolument pas vrai. Je tiens

27 vraiment à vous dire, cela n'a jamais été dans l'intérêt de qui que ce soit

28 ou de la Défense, en tout cas, de faire traîner les choses en longueur et

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1 de retarder la déposition de M. Krajisnik. Ce n'est pas dans son intérêt et

2 ce n'est pas dans l'intérêt de la Défense de faire traîner les choses. Ce

3 n'est absolument pas la stratégie à employer, de faire venir tous ces

4 témoins pour retarder la déposition de M. Krajisnik. Nous voulons qu'il

5 dépose le plus vite possible. Cela dit, ne nous voulons pas le mettre dans

6 le box des témoins et à la barre avant d'être sûr qu'il est bien prêt.

7 Donc, nous voulons absolument qu'il puisse déposer le plus vite possible,

8 c'est évident. Puisque le plus vite il déposera, le plus vite il pourra

9 ressortir de la procédure. Il nous restera suffisamment de temps en plus

10 pour faire appel à de nouveaux éléments de preuve entre maintenant et le 28

11 avril.

12 On a essayé -- bon, évidemment les chefs d'accusation sont très

13 sérieux et très graves, donc l'ennui c'est qu'on est en train d'essuyer les

14 plâtres ici. En tout cas, ce qu'on a démontré, c'est que cela ne va pas

15 marcher pour M. Krajisnik, cela ne va pas marcher dans cette affaire. On ne

16 peut pas continuer à présenter nos moyens de preuve comme on le fait, tout

17 en interrogeant les témoins, et cetera. Tout simplement, parce qu'on n'a

18 pas assez de temps. On n'est pas assez nombreux. C'est une histoire de

19 ressource.

20 M. Krajisnik, il est déjà dans le prétoire pendant sept heures, il doit

21 retourner au quartier pénitentiaire et revenir, et cetera, donc on n'a pas

22 le temps.

23 Il nous reste deux témoins qui sont à La Haye. Nous voudrions en

24 terminer avec ces deux témoins, puisqu'ils sont déjà à La Haye et il serait

25 vraiment très malvenu et malséant de les renvoyer chez eux sans qu'ils

26 déposent. Après, une fois qu'on en aura fini avec ces deux témoins, on veut

27 utiliser toutes nos ressources pour préparer M. Krajisnik à déposer. Il

28 faudra bien, au fur et à mesure, qu'on évalue quand est-ce qu'il sera prêt.

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1 Maintenant, on ne peut pas savoir exactement à quelle date il sera

2 parfaitement prêt.

3 Pour ce qui est maintenant des dépositions des experts. Avant de venir ici

4 avec cette information que je vais vous présenter, pendant la semaine donc,

5 on a un petit peu étudié le problème, et on s'est dit, on ne peut pas

6 traiter le problème à l'heure actuelle, ce n'est pas possible. On n'a pas

7 la capacité. On n'a pas les ressources. On ne peut pas passer le temps qui

8 serait nécessaire, ne serait-ce que pour faire la demande au Greffe, qui

9 est nécessaire pour avoir le financement pour ces experts. On a déjà passé

10 pas mal de temps. On a déjà fourni des informations, je crois, la semaine

11 dernière, en disant quels étaient les domaines où on ne demanderait pas

12 l'avis d'un expert. Maintenant, il n'y a plus que deux domaines qui

13 restent.

14 Voilà ce qu'on voudrait faire en ce qui concerne le témoignage des

15 experts. Depuis toute cette affaire, depuis le début, je n'ai jamais été

16 très sûr que les experts servent vraiment notre cause. Je dois dire que

17 j'en suis sûr, et M. Josse est comme moi, nous ne sommes pas des conseils

18 qui veulent absolument avoir toute une tripotée d'experts, pas du tout. On

19 étudie vraiment chaque cas, au cas par cas, pour voir s'il y a besoin ou

20 pas d'un expert. Mais évidemment, ensuite il faut qu'on aille voir le

21 Greffe, et cetera.

22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. La Chambre de première instance est

23 très intéressée de savoir quand est-ce que vous allez identifier vos

24 experts. Vous avez dit que vous n'auriez jamais le temps. Très bien. Alors,

25 qu'allez vous faire ?

26 M. STEWART : [interprétation] On n'a pas le temps. Il y a un compromis à

27 trouver. Soit on retarde encore plus la préparation de M. Krajisnik pour sa

28 déposition; on a un arriéré de travail qui n'a pas été fait, qu'il faut

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1 absolument que l'on traite, toutes sortes de dossiers en souffrance. Donc,

2 on pourrait peut-être décider de passer à la déposition des experts, mais

3 cela serait du temps qui serait perdu pour préparer M. Krajisnik.

4 Notre problème, c'est qu'on a des ressources limitées. Si on utilise

5 toutes ces ressources pour préparer M. Krajisnik à déposer, alors, s'il y a

6 vraiment besoin d'un expert à un moment ou à un autre, le cas échéant, on

7 s'en rendra plus compte quand on sera en train de préparer M. Krajisnik.

8 C'est ce qu'on espère. On espère d'ailleurs qu'on n'aura simplement pas

9 besoin d'experts. On n'a pas du tout envie de faire venir des experts ici.

10 Ce n'est pas notre but. Si on se rend compte, quand on a étudié le dossier,

11 qu'on a absolument besoin d'un expert, on fera la demande à ce moment-là.

12 Bien sûr, on essayera de faire le moins appel aux experts que possible.

13 Voilà ce que nous allons faire. Ce qu'on vous demande, c'est de ne pas nous

14 obliger à prendre des décisions trop rapides ou à consacrer trop de temps,

15 qui est si précieux, à quelque chose dont on n'est pas encore sûr qu'il

16 soit vraiment utile. Voilà.

17 Ce qu'on veut, c'est vraiment cibler les priorités et travailler sur

18 les priorités. On a des ressources limitées, et la grande priorité à

19 l'heure actuelle c'est de préparer M. Krajisnik à sa déposition. On va se

20 retrouver dans la même situation qu'on est à l'heure actuelle. On doit

21 vraiment se concentrer sur ces points les plus importants pour notre

22 affaire.

23 Je pense que M. Josse vous en a déjà parlé d'ailleurs. Je l'ai vu sur

24 le transcript. Vous savez que je travaille depuis un moment à améliorer la

25 liste des témoins, à la réduire un peu, parce qu'on qu'au début de

26 l'automne dernier, on avait une liste énorme de témoins et on a essayé de

27 la réduire au maximum. C'est ce qu'on a fait d'ailleurs. Ce n'est pas dans

28 notre intérêt d'avoir un nombre énorme de témoins, donc on essaye, dans la

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1 mesure du possible, d'en éliminer le plus possible.

2 Voilà où nous en sommes quoi. Cela, c'était le deuxième point. Le

3 fait que les témoins ne viennent pas à La Haye ensuite est corollaire au

4 fait qu'on les ait rayés de la liste. Je pense que l'Accusation est

5 d'accord avec nous d'ailleurs. On ne peut absolument pas continuer à

6 retarder la déposition de M. Krajisnik. Mais cela ne serait pas juste pour

7 M. Krajisnik non plus de le faire témoigner sans une préparation adéquate,

8 et croyez moi, il y a beaucoup de travail à faire pour sa préparation.

9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vois que c'est ce que vous aviez à

10 dire à la Chambre.

11 M. STEWART : [interprétation] Oui. En plus, je pense que j'ai tenu mon

12 délai de 12 minutes.

13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Harmon, vous aimeriez répondre ?

14 Comme en 15 minutes -- il voulait 15 minutes, il en a eu 12, donc vous en

15 aurez à peine cinq.

16 M. HARMON : [interprétation] Très bien.

17 S'il y a vraiment un hiatus entre le temps qu'il va falloir après

18 notre deuxième témoin jusqu'au résultat de la préparation de M. Krajisnik,

19 donc M. Stewart a dit qu'il a travaillé à essayer de réduire la liste des

20 témoins, liste qu'on a reçue.

21 Voici ma demande : par le passé, on a reçu le nom de différents

22 témoins bien avant les 14 jours. Donc, si pendant le temps qu'il reste, on

23 pourrait recevoir la véritable liste des témoins que la Défense va appeler,

24 pendant qu'ils s'occupent de préparer M. Krajisnik, cela vraiment nous

25 permettrait d'accélérer les choses.

26 Voilà ma demande : quand on reçoit le nom et l'identité des personnes

27 qui vont être citées - je pense qu'il y a des personnes qui se sont déjà

28 engagées envers M. Stewart. Donc, si possible, on voudrait vraiment avoir

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1 une liste 65 ter qui reflète vraiment les témoins qui vont être cités par

2 la Défense.

3 [La Chambre de première instance se concerte]

4 M. HARMON : [interprétation] Monsieur le Président --

5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Stewart --

6 M. HARMON : [interprétation] Je ne sais pas si c'était très clair. On a

7 l'identité des témoins uniquement juste avant qu'ils soient cités; on

8 voudrait avoir plus de préavis. C'est tout ce qu'on demande, un préavis

9 plus important.

10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Même s'il n'y a pas encore de

11 résumés, vous voulez avoir au moins la liste des noms; c'est cela ?

12 M. HARMON : [interprétation] Oui. On veut avoir des noms et le nom des

13 personnes qui vont vraiment être citées pour de vrai quoi.

14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

15 Maître Stewart, il y a une demande très claire que nous avons

16 entendue de M. Harmon. Cela semble évident. L'Accusation ne voudrait pas

17 consacrer trop de temps aux formalités, mais veut uniquement avoir une

18 liste qui soit une liste de témoins que vous allez véritablement citer.

19 Mais même si, sur cette liste, il y a 20 noms, on comprend maintenant qu'il

20 y a des garanties très fermes que ce sera 20 et pas 18, 16 ou 15. Donc,

21 pourriez-vous, s'il vous plaît, nous produire cette liste qui irait à M.

22 Harmon ?

23 M. STEWART : [interprétation] Oui, on ne voit pas de difficultés avec cela,

24 pas de problème.

25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

26 M. STEWART : [interprétation] On pourra tout à fait le faire.

27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, cela va vous prendre combien de

28 temps d'après vous ?

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1 M. STEWART : [interprétation] Dans sept jours, on doit être en mesure

2 d'envoyer la liste à l'Accusation.

3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien, je vois que M. Harmon est

4 d'accord.

5 Passons à la deuxième question. Vous avez dit que le 20 février, cela

6 ne suffirait pas comme délai. Vous pouvez nous dire tout de suite combien

7 de temps il va vous falloir pour préparer M. Krajisnik à sa déposition ?

8 M. STEWART : [interprétation] Je ne suis pas certain. Quand j'ai dit qu'on

9 aurait du mal à arriver à tout faire d'ici le 20 février, je pense que

10 j'étais un peu britannique dans l'expression-là. Ce que je veux dire, c'est

11 que c'est absolument impossible qu'on y arrive au 20 février.

12 Sur la base de ce que j'ai indiqué, comme étant notre nouvelle

13 stratégie de Défense, le 20 février serait, disons, la date cible. Ce qu'on

14 veut, bien sûr, c'est d'arriver à faire la chose avant. Mais je pense qu'on

15 se trouve beaucoup trop ambitieux. Soyons réalistes, ce n'est pas possible.

16 Il faut s'occuper de M. Krajisnik, de comment il se porte, les ressources

17 de la Défense sont limitées aussi, donc il faut prendre tout cela en

18 compte.

19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

20 M. STEWART : [interprétation] Et le 20 me paraît tout à fait peu

21 réaliste.

22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je ne suis pas encore très clair.

23 J'avais cru comprendre que le 20 février, cela irait, ou cela n'irait pas.

24 Enfin, j'aimerais bien comprendre. Vous allez arriver au 20 février ou

25 pas ?

26 M. STEWART : [interprétation] Je n'étais pas très clair. Soyons clairs.

27 Si on avait poursuivi la stratégie qu'on avait jusqu'à présent avec

28 des témoins cinq jours la semaine, tout le temps des témoins, semaine après

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1 semaine, on n'aurait jamais réussi à en terminer d'ici le 20 février. En

2 plus, si on décide de modifier notre stratégie et de se préparer uniquement

3 à la préparation de la déposition de M. Krajisnik, là, le 20 février, cela

4 devient à peu près réaliste. Enfin, c'est une cible qui est réaliste. On

5 aimerait en plus que ce soit plus tôt. On ne veut surtout pas que ce soit

6 plus tard. Parce que si c'est plus tard, on aura moins de temps après la

7 déposition de M. Krajisnik, et il pourrait très bien y avoir des demandes

8 auxquelles on devra répondre, donc il faut faire attention. Voilà.

9 Maintenant là, j'ai essayé de m'expliquer clairement.

10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vais voir si vous êtes vraiment

11 clair. Vous avez dit que si vous devez continuer avec votre stratégie

12 d'avoir des témoins tout le temps, vous n'arriverez jamais à en finir au 20

13 février. Là, vous changez votre fusil d'épaule. Vous allez vous concentrer

14 plutôt sur M. Krajisnik. Là, dans ce cas-là, vous y arriverez très

15 certainement à obtenir le délai du 20 février; c'est cela ?

16 M. STEWART : [interprétation] Tout à fait, tout à fait. C'est ce que j'ai

17 dit. Vous l'avez exprimé autrement, mais c'est ce que j'ai dit.

18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il y a un moment, cette Chambre a

19 désespérément, si je puis dire, dit : Si vous ne nous donnez pas un

20 programme, voilà le temps qu'on vous donne et débrouillez-vous avec cela.

21 Vous avez peut-être changé de stratégie. Je ne vais pas vous demander

22 pourquoi et je ne vais pas vous demander quelle est votre stratégie exacte

23 et quels sont les tenants et les aboutissants de toutes vos stratégies.

24 Mais ce que j'ai bien compris en tout cas, c'est que la Chambre de première

25 instance, étant plus ou moins obligée par manque d'information sur la

26 procédure qui allait être adoptée, a dit un moment : Bon, voilà le temps

27 qu'on vous donne. On ne vous en donnera pas plus. On vous a donné un peu

28 plus quand même, je crois que c'étaient que sept semaines. Vous avez

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1 demandé une prorogation de sept semaines. Bon. Oui.

2 M. STEWART : [interprétation] C'était sept semaines.

3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est cela ?

4 M. STEWART : [interprétation] Sept semaines.

5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.

6 Donc, voilà où on en est. Vous n'avez pas de programme très clair.

7 Mais si j'ai bien compris, vous avez encore deux témoins à La Haye. Vous

8 allez les interroger et après, vous arrêtez avec les témoins et vous vous

9 concentrez sur la préparation de la déposition de M. Krajisnik; c'est

10 cela ?

11 M. STEWART : [interprétation] Oui, c'est notre objectif. Je ne veux pas

12 compliquer les choses. C'est vrai ce que j'ai dit.

13 Je suis ici cet après-midi pour vous donner des informations, alors

14 posez-moi des questions. Parce que, dans les limites bien sûr de ce qui

15 m'est autorisé, je suis tout à fait prêt à répondre à la plupart de vos

16 questions sur le planning.

17 Je sais que parfois, Monsieur le Président, vous pensez qu'on est un

18 peu agressif ici à la Défense, mais on veut toujours dire la vérité à la

19 Chambre. On ne vous cache rien. Bien sûr, on ne dit pas tout parce qu'on

20 est de la Défense, mais on est quand même très transparent.

21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Non, non, personne n'a jamais dit que

22 vous n'étiez pas transparent; croyez-moi.

23 M. STEWART : [interprétation] En effet, Monsieur le Président.

24 [La Chambre de première instance se concerte]

25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Quelques questions pour M. Stewart.

26 Prenons comme hypothèse que vous allez en terminer avec les deux témoins

27 qui sont déjà à La Haye. Si vous voulez commencer la déposition de M.

28 Krajisnik le 20 février, c'est votre objectif, donc donnez-nous une

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1 indication, s'il vous plaît, du temps qu'il va vous falloir. Je ne me

2 souviens plus très bien ce que vous avez dit. L'interrogatoire principal de

3 M. Krajisnik, cela devra vous prendre combien de temps, en gros ?

4 M. STEWART : [interprétation] Bien, je ne sais pas vraiment quoi vous dire

5 parce que je ne sais pas. C'est-à-dire, je n'ai qu'une estimation et rien

6 d'autre. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il faudrait qu'on multiplie par

7 trois, voire par quatre, les ressources qui sont consacrées à la

8 préparation de M. Krajisnik, parce que je ne vais pas être tout seul. Je

9 vais avoir toute mon équipe là-dessus.

10 Alors, ce qu'on va faire c'est d'essayer d'utiliser le 89(F) au maximum

11 pour traiter des sujets essentiels. Et le but, c'est que si tout va bien,

12 cela nous permettrait de savoir où on en est. Vraiment, à l'heure actuelle,

13 je ne peux pas trop vous dire combien de temps cela va nous prendre. On va

14 vraiment essayer d'arriver à cela. Bon, je vois bien qu'il y aura des

15 éléments qui sont tout à fait susceptibles d'être traités au titre du

16 89(F). Maintenant, il faut qu'il y ait des gens dans l'équipe qui s'occupe

17 de constituer le dossier correctement.

18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous avez une idée de la taille de votre

19 liste de témoins après la déposition de M. Krajisnik ? Vous allez faire

20 témoigner combien de personnes ?

21 M. STEWART : [interprétation] Je reprends -- bon, la liste au départ, cela

22 faisait 200 je crois. On va le réduire à moins de 100, et très rapidement.

23 Après, à cause des circonstances, il faudra bien qu'on fasse des tris.

24 L'Accusation, elle a dû le faire aussi. On sait bien qu'on ne peut

25 téléphoner à un témoin et lui dire : Allez, il faut être là demain. Cela

26 n'est pas réaliste. On n'est pas en train de dire qu'il y aura à peu près

27 70 témoins qui vont témoigner de vive voix ici.

28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous dites, pas 70 ?

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1 M. STEWART : [interprétation] Non, non. J'ai dit qu'il n'y aurait pas

2 plus de 70. Je suis absolument désolé. Il y avait une ambiguïté. Je répète

3 qu'il n'y aura pas plus de 70.

4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien.

5 [La Chambre de première instance se concerte]

6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous n'avons pas d'autres questions.

7 Monsieur Harmon, vous vous apprêtez à vous lever.

8 [Le conseil de l'Accusation se concerte]

9 M. HARMON : [interprétation] J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt M. Stewart

10 quand il a dit qu'il va utiliser au maximum l'article 89(F), et là, il

11 s'agit des déclarations. Nous n'avons pas de déclarations écrites des

12 témoins. Nous n'avons pas reçu de telles déclarations, et je voudrais

13 vérifier s'il dispose d'ores et déjà des photocopies ou des copies de ces

14 déclarations avant de les utiliser. Je voudrais les recevoir.

15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vais procéder de façon très pratique.

16 Donc, vous ne les avez pas encore ?

17 M. STEWART : [interprétation] Je pense qu'on s'est mal compris. Vous avez

18 tout à fait raison. Nous n'avons rien pour l'instant. Nous n'avons pas de

19 telles dépositions.

20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela ne va pas faire en sorte que M.

21 Harmon soit rassuré, mais au moins cela clarifie la situation; c'est vrai.

22 M. STEWART : [interprétation] Je peux le rassurer. Je pense que c'était

23 sous-entendu dans ce que j'ai dit, mais je vais être plus explicite si vous

24 le voulez. Si nous utilisons la procédure en vertu de l'article 89(F), et

25 nous allons essayer de le faire, dans ce cas-là, nous allons essayer de

26 présenter des portions de la déposition de M. Krajisnik sous la forme

27 écrite. Donc, M. Harmon en est averti à présent, et évidemment, si M.

28 Krajisnik est d'accord et si on nous accorde la possibilité de procéder

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1 comme cela, nous allons lui fournir ces déclarations écrites ou ces

2 portions écrites de sa déposition.

3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien, donc je laisse tous les

4 parties communiquer à ce sujet.

5 Monsieur Harmon, est-ce que vous avez autre chose à ajouter ?

6 M. HARMON : [interprétation] Non. Merci, Monsieur le Président.

7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.

8 Je dois dire que vous avez toujours honnêtement et entièrement

9 informé la Chambre de la situation. Mais je vais être honnête de mon côté

10 en disant que quand vous regardez tout cela, à deux reprises, j'avais

11 l'impression que vous étiez dans une espèce de bulle, et alors que

12 normalement vous devriez être par terre, les pieds fermement par terre.

13 Vous, vous le demandez : Où j'en suis ? Alors que vous êtes dans les

14 nuages, alors que la personne qui a les pieds fermement par terre lui

15 répond : Vous êtes dans les nuages. Cet homme dans les nuages dit : cela

16 doit être sûrement un avocat. De tout façon, cela ne m'aide pas vraiment à

17 résoudre complètement notre problème.

18 C'est dans cette mesure-là que je suis honnête, et j'ai pensé à deux

19 reprises à cette petite histoire.

20 Mais nous allons revenir à l'affaire qui nous préoccupe, parce que nous

21 voudrions aussi entendre les dépositions du témoin.

22 M. STEWART : [interprétation] Je risquerais d'être encore plus à l'aise --

23 semblerait être encore plus dans les nuages, mais je dois quand même

24 ajouter quelque chose.

25 Il y a un témoin que nous allons tout de même citer avant le

26 20 février s'il est disponible, puisque, après cette date il ne pourra être

27 disponible. Il s'agit d'un témoin qui va déposer pendant une journée, une

28 journée en tout. Ceci pourrait aussi être séparé en deux jours, mais je

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1 vous le dis juste pour avertir le Procureur de cela, pour l'avertir à

2 l'avance.

3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.

4 Je voudrais continuer à entendre le témoin D14. Est-ce que la galerie

5 du public est vide ? Oui. On a demandé à l'équipe technique de faire en

6 sorte que le visage du témoin ne se voit pas au moment où il pénètre dans

7 le prétoire.

8 Monsieur Josse, nous allons continuer nos travaux. Est-ce que vous

9 avez besoin d'une audience à huis clos ou d'une audience publique, vu que

10 ce témoin bénéfice des mesures protections, à savoir, la distorsion des

11 traits du visage et de sa voix ?

12 M. JOSSE : [interprétation] J'ai besoin d'une audience à huis clos.

13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Huis clos.

14 Nous rentrons à huis clos à présent, et Madame l'Huissière est demandée

15 d'escorter le témoin dans le prétoire.

16 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos à présent.

17 [Audience à huis clos]

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11 Pages 20186-20218 expurgées. Audience à huis clos.

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1 (expurgé)

2 (expurgé)

3 --- L'audience est levée à 19 heures 00 et reprendra le lundi 23 janvier

4 2006, à 9 heures 00.

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