Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 19 août 2013

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 10 heures 11.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour à toutes et à tous dans ce

  6   prétoire et autour de ce dernier. Nous nous retrouvons aujourd'hui après

  7   des vacances judiciaires.

  8   Monsieur le Greffier, veuillez, je vous prie, appeler l'affaire. Je vous

  9   remercie.

 10   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges. Il s'agit

 11   de l'affaire IT-09-92-T, le Procureur contre Ratko Mladic.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Greffier.

 13   Je voulais simplement informer les parties et les personnes à l'extérieur

 14   de ce prétoire que nous avons pris quelque peu un léger retard en raison de

 15   problèmes techniques.

 16   Est-ce que l'Accusation souhaiterait dire quelque chose avant de commencer

 17   ?

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous souhaite bonjour, Monsieur le

 19   Président.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Sommes-nous à huis clos ? Et êtes-vous

 21   prêt à faire appeler votre prochain témoin ?

 22   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] On m'informe à l'instant que

 24   l'indicateur qui nous permet de voir si nous sommes à huis clos ou pas et

 25   qui se trouve dans le prétoire ne fonctionne pas correctement et qu'il

 26   semble avoir l'indication que nous soyons en audience publique malgré le

 27   fait que nous puissions être à huis clos.

 28   Oui, Monsieur Vanderpuye.


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  1   M. VANDERPUYE : [interprétation] Bonjour Monsieur le Président, Messieurs

  2   les Juges. Nous sommes prêts à faire appeler notre prochain témoin, mais je

  3   voulais également informer la Chambre que nous estimons qu'il nous faudra

  4   environ une heure 30 pour ce témoin. Et il semblerait que cela sera

  5   possible sans demander un nouveau délai, et je crois que je vais pouvoir

  6   terminer mon interrogatoire principal avant la fin de ce premier volet

  7   d'audience.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Je vous remercie. Si je ne

  9   m'abuse, votre prochain témoin est M. Dusan Janc ?

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez faire entre

 12   le témoin dans la salle d'audience, s'il vous plaît.

 13   Dans l'intervalle, je voudrais mentionner ceci. Le 26 juillet, la Défense a

 14   déposé une requête pour un délai supplémentaire de 30 jours pour déposer sa

 15   réponse à la requête de l'Accusation pour faire verser au dossier des

 16   éléments de preuve directement concernant la municipalité Foca. La Chambre

 17   a fait droit à cette requête de manière informelle le 30 juillet et je

 18   saisi cette occasion pour le mentionner et pour indiquer au compte rendu

 19   d'audience que la nouvelle date pour cette réponse est le 26 août.

 20   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour, Monsieur Janc.

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avant de déposer, le Règlement de

 24   procédure et de preuve exige de vous que vous prononciez une déclaration

 25   solennelle. Je vous invite à présent de faire votre déclaration solennelle.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 27   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 28   LE TÉMOIN : DUSAN JANC [Assermenté]


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  1   [Le témoin répond par l'interprète]

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Janc.

  3   Veuillez prendre place. Je vois que vous êtes prêt. Vous serez d'abord

  4   interrogé par M. Vanderpuye qui se trouve à votre droite. M. Vanderpuye,

  5   comme vous le savez sans doute, est le substitut du Procureur.

  6   Vous pouvez commencer, Monsieur Vanderpuye.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président,

  8   Messieurs les Juges. Bonjour à toutes et à tous.

  9   Interrogatoire principal par M. Vanderpuye :

 10   Q.  [interprétation] Et bonjour, Monsieur Janc.

 11   R.  Bonjour.

 12   Q.  Pourriez-vous, je vous prie, décliner votre identité pour le compte

 13   rendu d'audience ?

 14   R.  Je m'appelle Dusan Janc.

 15   Q.  Afin de pouvoir nous donner un peu d'information à votre sujet,

 16   pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, où travaillez-vous actuellement ?

 17   R.  Je travaille au sein du bureau des Nations Unies, je suis un enquêteur

 18   et je suis à Nairobi en ce moment. Je travaille pour le bureau du service

 19   interne.

 20   Q.  Depuis quand travaillez à Nairobi ?

 21   R.  Depuis le 1er août 2011.

 22   Q.  J'aimerais vous demander de nous dire de quelle manière avez-vous

 23   commencé votre carrière ?

 24   R.  J'ai rejoint le camp de la police en tant qu'officier de police pour la

 25   République de Slovénie en 1993. Par la suite, j'ai été promu au grade

 26   d'enquêteur criminel. Et par la suite j'ai été promu en 2000, je suis

 27   devenu enquêteur criminel au niveau régional et je me suis occupé du crime

 28   organisé. Par la suite, entre juin 2003 et 2004, j'ai passé une année au


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  1   sein de la Commission de la police de l'Union européenne en Bosnie-

  2   Herzégovine, et j'ai été un conseiller pour ce qui est du département de

  3   l'enquête pénale de la Republika Srpska, et par la suite je suis revenu en

  4   Slovénie, d'où j'ai commencé à travailler le 1er juin 2006 au bureau du

  5   Procureur du TPIY en tant qu'enquêteur pour le bureau du Procureur.

  6   Q.  Dans le cadre de votre expérience et dans le cadre de votre expérience

  7   surtout dans la juridiction nationale dans laquelle vous vous trouviez,

  8   quel type de crimes enquêtiez-vous ?

  9   R.  J'ai été chargé des enquêtes concernant la fraude, et toute sorte de

 10   crimes, et par la suite j'ai commencé à enquêter sur des crimes plus

 11   graves, tels la contrebande, le terrorisme, et j'ai également travaillé au

 12   sein du service des homicides sur les crimes.

 13   Q.  En tant que conseiller dans la Republika Srpska, alors que vous étiez

 14   assigné à cette tâche, que faisiez-vous de façon précise ?

 15   R.  La mission de la police de l'Union européenne, l'UPEM, était une

 16   mission de surveillance en Bosnie-Herzégovine, donc j'avais un rôle de

 17   conseiller au sein de la Republika Srpska afin de leur donner des conseils

 18   sur la manière d'exercer les fonctions professionnelles de manière

 19   correcte.

 20   Q.  Est-ce que ceci avait trait à tous types d'enquêtes pénales ou bien

 21   est-ce que vous vous concentriez sur quelque chose de bien précis ?

 22   R.  Non, mon travail portait sur une panoplie de crimes.

 23   Q.  Lorsque vous avez rejoint le bureau du Procureur en tant qu'enquêteur

 24   en 2011, quelle était votre tâche principale, quelle a été votre mission ?

 25   R.  Dès que j'ai rejoint le bureau du Procureur, j'ai été rattaché à

 26   l'équipe chargée de l'enquête sur Srebrenica et j'ai été impliqué dans ces

 27   enquêtes tout au long de ma carrière.

 28   Q.  Et c'était pendant cinq ans, entre 2005/2006 à 2011; est-ce exact ?


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  1   R.  Oui, tout à fait, donc j'ai travaillé pendant cinq ans et deux mois.

  2   Q.  Avez-vous pris part dans les enquêtes ? Ou plutôt, je vais reformuler

  3   ma question. Quelles étaient les affaires pour lesquelles vous avez enquêté

  4   de manière précise ?

  5   R.  Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, mes enquêtes portaient sur les

  6   événements qui se sont déroulés après la chute de Srebrenica. Mais si vous

  7   me demandez de vous parler des affaires, ou des affaires en question devant

  8   ce Tribunal, c'est cela que vous me demandez ?

  9   Q.  Oui.

 10   R.  D'abord c'était Popovic et consorts. J'ai été également impliqué dans

 11   l'affaire Tolimir, et j'ai également déposé l'année dernière dans l'affaire

 12   Karadzic, et je dépose maintenant dans cette affaire-ci.

 13   Q.  Dans le cadre de votre participation dans l'enquête sur Srebrenica

 14   pendant les cinq ans pendant lesquels vous avez travaillé au bureau du

 15   Procureur, quels types de documents avez-vous pu passer en revue, enquêter,

 16   et cetera, pourriez-vous nous le dire, s'il vous plaît ?

 17   R.  Vous voulez dire de manière générale ?

 18   Q.  Oui.

 19   R.  Il s'agissait de toutes sortes de matériel qui avaient été recueillies

 20   au cours des années, et pendant que j'ai été au bureau du Procureur nous

 21   avions également recueilli des éléments d'information. Donc des éléments

 22   concernant des activités au pénal, des déclarations de témoin aussi, il y

 23   avait des documents qui avaient été fournis au bureau du Procureur par le

 24   truchement de différentes demandes d'aide, par exemple. Il y avait

 25   également différents types de documents internes comme, par exemple, les

 26   documents qui ont été élaborés par des enquêteurs, et dans le cadre

 27   d'enquêtes, donc il s'agissait de tableaux, d'analyses de conclusions, il

 28   s'agit donc de ce type de documents que je passais en revue.


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  1   Q.  Est-ce que vous avez travaillé sur des sites sur le terrain, par

  2   exemple, des sites d'enfouissement, des fosses communes qui figurent ou qui

  3   font partie de l'acte d'accusation s'agissant des événements entourant

  4   Srebrenica ?

  5   R.  Oui. Je me suis rendu sur un site, une fosse commune -- si je ne

  6   m'abuse, c'était en octobre ou en novembre 2007. Je me suis rendu avec mes

  7   collègues sur un site qui avait été connu à l'époque, et qui avait déjà

  8   soit été exhumé ou pas, et qui portait sur Srebrenica.

  9   Q.  Vous avez mentionné avoir déposé dans les affaires Popovic, Tolimir et

 10   Karadzic respectivement et vous déposez maintenant dans cette affaire-ci.

 11   Est-ce que vous avez eu à élaborer des rapports dans le cadre de vos

 12   dépositions dans les affaires dans lesquelles vous avez déposé

 13   ultérieurement ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Avez-vous élaboré des rapports -- ou plutôt, je me reprends, quel type

 16   de rapport avez-vous pu élaborer concernant ces affaires ?

 17   R.  J'ai élaboré des rapports pour mettre à jour le rapport de Dean

 18   Manning. Et il s'agissait de rapport portant sur les dépouilles retrouvées

 19   à Srebrenica dans les fosses communes.

 20   Q.  Et à quel moment était-ce ?

 21   R.  J'ai préparé mon premier rapport pour l'affaire Popovic et consorts, et

 22   c'était en 2008, si je ne m'abuse -- en fait, non, excusez-moi, c'était en

 23   mars 2009.

 24   Q.  Bien. Avez-vous élaboré des rapports pour l'affaire Tolimir ?

 25   R.  Oui, j'ai fait ma mise à jour du rapport qui existait pour le procès

 26   Popovic et consorts. Par la suite, j'ai élaboré une mise à jour pour le

 27   rapport dans l'affaire Tolimir et j'ai élaboré également un rapport, une

 28   mise à jour pour l'affaire Karadzic, et il n'y a pas bien longtemps en juin


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  1   2013, j'ai élaboré un rapport qui consistait à être, en fait, une mise à

  2   jour pour ce qui est du rapport Karadzic.

  3   Q.  Avez-vous jamais eu à élaborer un rapport par rapport à l'affaire

  4   Perisic ?

  5   R.  Oui. C'était une mise à jour très courte sur un sujet bien précis. Mais

  6   je n'ai jamais déposé dans cette affaire-là.

  7   Q.  Vous nous avez donné le titre du rapport actuel qui portait sur

  8   l'enquête de Srebrenica et vous avez parlé d'une mise à jour du rapport

  9   médico-légal. Donc, j'aimerais savoir s'agissant de cette série de rapports

 10   que vous avez eu à élaborer, avez-vous eu de l'aide, une assistance pour ce

 11   qui est de l'élaboration des rapports, et cetera, donc c'est soit en 2009,

 12   ou pour le rapport que vous avez élaboré dans cette affaire-ci ? Avez-vous

 13   donc été assisté par d'autres collègues ?

 14   R.  Oui. Pour mon tout dernier rapport sur lequel je dépose en ce moment,

 15   je l'ai fait de moi-même, je l'ai fait par moi-même, à l'exception des

 16   tableaux qui avaient été élaborés par un analyste militaire, mais c'est moi

 17   qui les ai créés de manière manuelle et, par la suite, ces rapports ont été

 18   élaborés et mis dans un logiciel par l'analyste militaire. Dans les deux

 19   premiers rapports que j'ai élaborés, j'ai été assisté des hommes du service

 20   du renseignement, de l'analyste, en fait, provenant du service du

 21   renseignement, et c'est une femme qui a donc élaboré les liens ADN, des

 22   tableaux de liens ADN.

 23   Q.  En dehors de cette aide-là, peut-on dire que vous avez élaboré votre

 24   rapport de manière indépendante ?

 25   R.  Oui, de manière indépendante.

 26   Q.  Pour ce qui est du rapport que vous avez élaboré dans cette affaire-ci,

 27   pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre à quel moment a-t-il été

 28   complété ?


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  1   R.  C'était le 28 juin 2013.

  2   Q.  Avant de montrer ce document dans le prétoire électronique, j'aimerais

  3   vous demander si vous pourriez très brièvement expliquer aux Juges de la

  4   Chambre quel était l'objectif principal ou quels étaient les objectifs de

  5   ce rapport ?

  6   R.  L'objectif de ce rapport consistait à mettre à jour les Juges de la

  7   Chambre sur les dernières conclusions et sur les derniers faits concernant

  8   les victimes de Srebrenica, et il était également important de mettre à

  9   jour le nombre de victimes qui ont été identifiées jusqu'à présent, où

 10   elles ont été trouvées, dans quelle fosse, et combien il y avait de fosses.

 11   Ensuite, il a fallu également informer les Juges de la Chambre sur les

 12   restes en surface, et il fallait également donner aux Juges de la Chambre

 13   le nombre de dépouilles et lieux où ces dépouilles ont été trouvées en

 14   surface, et également de donner les dernières conclusions concernant les

 15   liens ADN pour ce qui est de ces fosses ou des ces tombes.

 16   Q.  Très bien. Nous allons aborder ce sujet-là dans quelques instants. Mais

 17   avant de ce faire, j'aimerais vous demander de dire à la Chambre de manière

 18   générale quelles ont été les sources d'information sur lesquelles vous vous

 19   êtes fié pour pouvoir élaborer votre rapport ?

 20   R.  Oui. Comme source principale, j'ai eu recours à l'ADN, récent rapport

 21   ADN pour les correspondances -- les rapports concernant les correspondances

 22   par rapport à des victimes à Srebrenica qui ont été fournies au bureau du

 23   Procureur au mois d'avril de cette année. Donc c'était la source principale

 24   que j'ai utilisée dans mon rapport de façon à retrouver les numéros les

 25   plus récents concernant les personnes identifiées par rapport aux fosses ou

 26   aux restes retrouvées en surface en ce qui concerne les événements de

 27   Srebrenica. Cela mis à part, j'ai également utilisé ce qui était fourni par

 28   les autorités de Bosnie-Herzégovine, en particulier ce qui était fourni par


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  1   le procureur de l'Etat de Bosnie-Herzégovine et les procureurs cantonaux et

  2   l'Institut chargé des personnes disparues, de sorte que je pense que ce

  3   sont là les trois sources principales que j'ai utilisées de façon à

  4   préparer mon rapport mis à jour récemment.

  5   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je voudrais demander à M. Janc par qui

  6   est-ce que le rapport ADN a été fourni au bureau du Procureur ?

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] D'après ce que j'ai compris, comme c'était le

  8   cas dans le passé, le rapport ADN a été fourni au bureau du Procureur par

  9   la Commission internationale sur les personnes disparues qui est basée à

 10   Sarajevo.

 11   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie beaucoup.

 12   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge.

 13   Q.  En ce concerne les documents que vous avez reçus des autorités de

 14   Bosnie-Herzégovine, est-ce que vous avez pu examiner des dossiers

 15   judiciaires, tribunaux, en ce qui concerne votre appréciation et production

 16   du rapport et des données qui ont trait à cela, les données qui y sont

 17   consignées ?

 18   R.  Oui, un grande nombre. J'ai examiné un grand nombre de ces dossiers.

 19   Q.  Est-ce que vous avez eu la possibilité d'examiner des dossiers

 20   concernant l'identification de victimes de Srebrenica ou liées à Srebrenica

 21   qui ont été produits par les médecins PHR pour les droits de l'homme ?

 22   R.  Oui, également, ces documents, j'ai pu les examiner.

 23   Q.  Et est-ce que ces documents sont mentionnés ou est-ce qu'il y est fait

 24   référence dans votre rapport ?

 25   R.  Oui, c'est bien le cas.

 26   Q.  Ce que j'aimerais savoir c'est si les sources de la plupart des

 27   renseignements que vous avez examinées lors de votre examen pour préparer

 28   votre rapport sont bien identifiées dans le rapport principalement par des


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  1   numéros ERN ou par un titre ou par d'autres moyens ?

  2   R.  Oui, c'est le cas. La plupart ont une référence dans mon rapport avec

  3   des chiffres ERN.

  4   Q.  Et les documents qui, donc, ont une référence dans votre rapport, est-

  5   ce que ces des documents que personnellement vous avez examinés ou est-ce

  6   qu'ils ont été repris du rapport du Dr Manning ou d'une autre source ?

  7   R.  Pour la plupart, je les ai examinés moi-même et pour certains d'entre

  8   eux, ils ont été repris, adoptés, à partir du rapport de Dean Manning.

  9   Q.  Etant donné votre expérience en tant qu'enquêteur, à la fois ici et au

 10   plan national, est-ce que vous considérez que les renseignements que vous

 11   avez utilisés pour préparer votre rapport soient fiables et exacts ?

 12   R.  Oui, je peux dire que c'est fiable et exact.

 13   Q.  Vous avez indiqué que l'une des raisons pour lesquelles vous aviez

 14   entrepris une mise à jour de votre rapport précédent, c'était de faire en

 15   sorte que le nombre de personnes à identifier par rapport à Srebrenica

 16   puisse être mis à jour. Et je voudrais tout d'abord clarifier un point avec

 17   vous. Lorsque vous dites "identifié", est-ce que vous pourriez dire aux

 18   membres de la Chambre ce que vous entendiez par là, du point de vue de vos

 19   analyses ADN, les rapports ou dossiers ADN fournis par la Commission

 20   internationale des personnes portées disparues ?

 21   R.  Oui. Quant au terme "identifié", je l'ai également précisé dans mon

 22   rapport. C'est à la note de bas de page numéro 3, et je dis

 23   fondamentalement qu'il s'agit de personnes identifiées, à savoir des

 24   personnes pour lesquelles il y a correspondance entre les profils ADN et

 25   les personnes portées disparues et également les personnes que nous avons

 26   pu identifier par leurs noms ainsi que les personnes qui avaient des

 27   profils ADN uniques; c'est une minorité, seulement 142. Aux fins du présent

 28   rapport, j'ai inclus 142 pour les profils ADN également.


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  1   Q.  Vous avez plus tôt, il y a un instant, que par rapport à certains

  2   documents, vous vous êtes fondé sur le rapport de la Commission des

  3   personnes portées disparues concernant l'ADN de façon à voir les

  4   correspondances. Est-ce que vous vous êtes fondé sur des documents de cette

  5   Commission des personnes disparues concernant les profils ADN pour lesquels

  6   aucun nom n'avait encore eu de correspondance ?

  7   R.  Oui. A ma demande, on a fourni au bureau du Procureur en juin cette

  8   année la liste la plus récente des ADN uniques, la liste des profils.

  9   Q.  Est-ce que ces renseignements sur lesquels vous vous êtes fondés du

 10   point de vue de l'appréciation des nombres d'individus uniques, tels que

 11   ceci est montré par les profils de l'ADN que vous avez indiqués dans la

 12   documentation de la Commission internationale concernant les personnes

 13   disparues; c'est bien ça que vous avez examiné ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Du point de vue des nombres que vous avez pu apprécier pour préparer

 16   votre rapport, que vous avez pu établir, y a-t-il une raison pour laquelle

 17   vous donnez ou fournissez à la Chambre, est-ce que vous pouvez donner les

 18   motifs pour lesquelles vous voyez une nécessité de changer le nombre des

 19   personnes identifiées en ce qui concerne, par exemple, des fosses précises

 20   concernant certaines périodes de temps ?

 21   R.  Oui. Le processus d'identification est en cours, il se poursuit par la

 22   Commission des personnes disparues en Bosnie-Herzégovine, et au fur et à

 23   mesure que le temps écoule, de nouvelles identifications sont faites par

 24   cette commission, et on retrouve également des fosses communes où on peut

 25   exhumer les restes -- donc, d'année en année en Bosnie-Herzégovine, tout

 26   ceci ayant un lien avec les événements de Srebrenica. Donc, par conséquent,

 27   le nombre d'individus identifiés s'accroît, et s'accroît au fil des années,

 28   ça c'est évident également, c'était le cas dans mon rapport récent. Vous


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  1   pouvez voir que le nombre de personnes identifiées a cru. Il est augmenté

  2   si vous le comparez par rapport au rapport précédent.

  3   Q.  Et maintenant nous allons pouvoir présenter ça avec le prétoire

  4   électronique sous peu, mais en ce qui concerne une fosse quelconque, une

  5   fosse particulière, quelles modifications avez-vous observées en ce qui

  6   concerne le nombre d'individus que vous avez pu identifier, disons, d'année

  7   en année ? Est-ce que ces chiffres ont cru de façon constante et ou est-ce

  8   qu'ils sont restés dans certains cas au même niveau, est-ce qu'au contraire

  9   il y a eu une baisse des chiffres ?

 10   R.  Oui, on a constaté les deux. Dans mon rapport, vous verrez l'un et

 11   l'autre cas. Mais tout d'abord, je voudrais préciser que pour la plupart ou

 12   pour certaines des fosses primaires que l'on connaît, qui sont connues par

 13   le Tribunal, et qui ont déjà fait l'objet d'exhumations, celles qui sont

 14   connues le long de la route de Cancari, la route de Hodzici, de Liplje,

 15   celles-ci ont été entièrement creusées et exhumées, et la plupart des

 16   individus, des personnes qui s'y trouvaient ont déjà été identifiés. Mais

 17   ce qui s'est passé c'est que lorsque j'examinais les données récentes de la

 18   Commission des personnes disparues, j'ai également trouvé des cas où des

 19   nombres diminuaient, par exemple, pour un individu. Par rapport à mon

 20   rapport précédent, il y aurait donc eu certain nombre d'individus, et

 21   maintenant je voyais qu'il y avait un individu en moins identifié dans

 22   cette fosse. Donc, j'ai vérifié pour savoir quelle était la raison à la

 23   base de cela, et j'ai trouvé ces raisons, et nous pouvons les examiner si

 24   vous voulez.

 25   Q.  Bien. Mais avant que j'en vienne au rapport lui-même et que vous

 26   montriez les entrées particulières concernant cela, en ce qui concerne la

 27   mise à jour des sites des fosses qui ont trait aux événements de Srebrenica

 28   dans ce rapport particulier, est-ce que vous avez rencontré des


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  1   informations ou des renseignements nouveaux montrant qu'il y avait des

  2   sites de fosses supplémentaires et qui n'avaient pas été traitées dans

  3   votre rapport précédent ? De façon à ce que nous soyons bien au clair, le

  4   rapport précédent était celui qui a été achevé quand ?

  5   R.  Oui, mon rapport précédent est celui que j'ai terminé en janvier 2012.

  6   Q.  En ce qui concerne quelle affaire ?

  7   R.  En ce qui concerne l'affaire Karadzic.

  8   Q.  Bien.

  9   R.  Oui, en comparant ces deux rapports, nous avons deux fosses communes

 10   qui sont maintenant comprises dans mon dernier rapport. Une est Zalazje 2,

 11   et l'autre est --

 12   L'INTERPRÈTE : Inaudible.

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Et puis nous avons aussi -- j'ai inclus, je

 14   crois, plusieurs cas de tombes individuelles ou de fosses individuelles.

 15   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 16   Q.  Bien. Et pour ce qui est de la mise à jour des renseignements contenus

 17   dans votre rapport précédent, dans le rapport actuel achevé en 2013 pour la

 18   présente affaire, est-ce que vous avez été en mesure de déterminer ou de

 19   mettre à jour des objets, des éléments de preuve dont il est question dans

 20   votre rapport, plus particulièrement des foulards pour bander les yeux, des

 21   bandeaux et des liens ?

 22   R.  Dans mon rapport précédent, j'ai fait référence à des objets et à des

 23   liens, le nombre de ces liens et de ces bandeaux trouvés dans les fosses

 24   communes. Et en examinant mon rapport récemment, je me suis rendu compte

 25   que je n'avais pas mis à jour le nombre dans mon rapport, je veux dire dans

 26   cette affaire-ci. Et donc je fais référence au nombre de bandeaux et de

 27   liens qui ont été trouvés dans les fosses qui sont relatives à Cancari, ce

 28   nombre n'est pas exact parce qu'il est plus élevé que ce qui est indiqué


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  1   dans mon rapport.

  2   Q.  En ce qui concerne -- enfin je ne veux pas rentrer dans les détails de

  3   ces chiffres, mais pourriez-vous nous dire en gros comment les nouveaux

  4   chiffres se retrouvent dans votre rapport -- enfin de ce qui est indiqué

  5   dans votre rapport ? Est-ce qu'il y a dans l'ensemble beaucoup plus de

  6   bandeaux et de liens ? Ou un peu plus seulement ? Si vous pouvez donner à

  7   la Chambre une idée des différences que vous voyez entre les chiffres

  8   actuels et ceux qui sont relatés dans votre rapport ?

  9   R.  C'est davantage -- c'est plus difficile de dire maintenant si c'est de

 10   façon importante ou moindre mais je peux vous donner le total dans les

 11   fosses, les fosses communes qui ont trait aux événements de Srebrenica, à

 12   savoir 774 liens trouvés et 593 bandeaux.

 13   Q.  Est-ce que vous êtes en mesure de faire une comparaison entre cela et

 14   le total de ce qui est dit dans votre rapport de 2013 ?

 15   R.  Non, pas comme ça sans vérifier, c'est très difficile. J'aurais besoin

 16   quand même de revoir mon rapport.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce qu'on parle de centaines ou de

 18   dizaines de liens et de bandeaux qui ont été ajoutés mais qui n'ont pas été

 19   incorporés dans votre rapport ?

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Si vous voulez

 21   bien m'accorder un instant, je vais vous dire exactement. Par exemple, j'ai

 22   écrit pour Cancari, la fosse de la route de Cancari, par exemple,

 23   qu'environ 340 liens et 60 bandeaux ont été trouvés dans des fosses

 24   secondaires. Et maintenant, nous avons donc un chiffre total pour les liens

 25   qui serait de 276 plus 313, et pour les bandeaux, nous aurions un total de

 26   113. Donc c'est en quelque sorte un chiffre double.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Donc ça c'est un chiffre donc

 28   important qui s'ajoute. Est-ce que ceci ne serait vrai que pour les fosses


Page 15232

  1   communes le long de la route de Cancari ou est-ce qu'on a quelque chose

  2   d'analogue en ce qui concerne d'autres fosses ? Je n'ai pas besoin des

  3   détails, mais si vous dites : "Oui, je me rappelle ceci. Dans cette fosse

  4   nous avons trouvé un nombre tout à fait important de liens" --

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je dirais que oui, mais le nombre le plus

  6   élevé, certainement, est celui qui correspond aux fosses liées à la route

  7   de Cancari.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, veuillez poursuivre, Monsieur

  9   Vanderpuye.

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 11   Q.  Je sais maintenant vous avez mentionné aussi dans votre rapport que les

 12   critères que vous avez utilisés de façon à déterminer si une tombe donnée

 13   ou une personne donnée était associée avec les crimes commis à Srebrenica,

 14   mais pourriez-vous simplement nous dire en résumé comment vous avez pu

 15   déterminer cela lorsque vous avez examiné les données fournies par la

 16   Commission internationale des personnes disparues ou par les médecins ou

 17   d'autres sources, comment est-ce que vous avez pu déterminer que telle ou

 18   telle fosse ou telle ou telle personne pouvait être liée aux crimes commis

 19   à Srebrenica ?

 20   R.  Oui. La liste qui est fournie par la Commission internationale des

 21   personnes disparues a trait aux victimes des événements de Srebrenica.

 22   Donc, ils nous ont fourni une liste qui comprend uniquement les victimes en

 23   question aux fins de mon rapport, puis j'ai examiné, analysé,

 24   éventuellement modifié -- enfin, ce n'est pas que j'ai vraiment modifié

 25   mais j'ai donné l'ordre qui convenait à ces données.

 26   Q.  Bien. Et dans le cas d'un profil ADN unique, à savoir un profil auquel

 27   on n'arrive pas à associer un nom, comment est-ce que vous-même vous avez

 28   attribué ou pourriez-vous attribuer ce profil ADN à des événements survenus


Page 15233

  1   à Srebrenica ou, par exemple, on n'a pas pu établir une correspondance avec

  2   un nom de personne portée disparue dans le cas de ces événements ?

  3   R.  Oui. Ces profils uniques ADN ont été fournis uniquement pour les fosses

  4   communes, primaires et secondaires, qui, nous le savons, sont liées à la

  5   chute de Srebrenica. Par exemple, dans les fosses secondaires le long de la

  6   route de Cancari, nous avons trouvé seulement des personnes qui avaient

  7   trait à la chute de Srebrenica. Il était donc raisonnable de demander à la

  8   Commission des personnes disparues si elle pouvait fournir également les

  9   profils de restes humains ou de profils ADN pour lesquels nous n'avions pas

 10   encore pu établir de correspondances avec des personnes portées disparues.

 11   C'est la raison pour laquelle j'ai été en mesure de déterminer que des

 12   individus qui n'avaient pas encore été identifiés provenaient des mêmes

 13   fosses secondaires ou primaires, comme la majorité des individus pour

 14   lesquels on avait déjà procédé à des identifications, à savoir

 15   qu'effectivement elles étaient bien liées aux événements de Srebrenica.

 16   Q.  Le nombre de profils ADN uniques fourni par la Commission

 17   internationale des personnes disparues, est-ce que ceci est resté cohérent

 18   tout au long des différentes phases de votre projet, de ces mises à jour et

 19   différents rapports que vous avez rédigés en ce qui concerne le nombre

 20   d'individus identifiés ?

 21   R.  Le nombre de personnes identifiées, notamment par des profils ADN

 22   uniques, tombe ou chute fortement par rapport à mon dernier -- enfin, mon

 23   rapport précédent. Pour le moment, nous avons seulement 142 profils

 24   uniques. Avant, je pense que c'était de l'ordre de 270. La différence,

 25   c'est que les 130 en question ont maintenant été identifiés et nous avons

 26   les noms des 130 personnes qui, dans mon rapport précédent, figuraient

 27   comme des profils ADN uniques.

 28   Q.  Nous avons ici écrit à la page 16, ligne 17, une référence où vous


Page 15234

  1   parlez d'environ 2 700. Est-ce que c'est exact ou est-ce que vous voulez

  2   dire 270 ?

  3   R.  Oui, c'est une erreur. Ça doit être 270.

  4   Q.  Je vous remercie de ces éclaircissements. Et vous dites que 130 de ces

  5   270 ont été identifiés. Est-ce que ceux qui ont été identifiés, ceux qui

  6   étaient précédemment identifiés avec des profils ADN inconnus provenaient

  7   de ces fosses dont on avait précédemment déjà établi qu'elles étaient liées

  8   à Srebrenica ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Je voudrais maintenant juste voir dans votre rapport très brièvement

 11   quelque chose qui concerne la structure. Si vous pouvez nous expliquer

 12   comment c'est exposé, ce que ça contient, ce que cela comprenait ? Très

 13   brièvement.

 14   R.  Mon rapport est composé de quatre parties. Le rapport a six pages.

 15   Ensuite, il y a quatre annexes, annexes A, B, C' et ensuite l'annexe

 16   confidentielle D.

 17   Q.  Qu'est-ce qu'il y a dans l'annexe A ?

 18   R.  Dans l'annexe A, il y a des données concernant des fosses communes, des

 19   exhumations, des dates d'exhumations, des nombres d'individus dont les

 20   cadavres ont été trouvés dans ces fosses et qui avaient été identifiés

 21   jusqu'ici.

 22   Q.  Pour ce qui est de l'annexe B ?

 23   R.  Dans l'annexe B, il y a des conclusions concernant des dépouilles

 24   mortelles qui avaient été retrouvées à la surface.

 25   Q.  Et concernant l'annexe C ?

 26   R.  Dans l'annexe C, il y a des liens concernant l'ADN que j'ai trouvés.

 27   Q.  Vous avez dit que l'annexe D est confidentielle. Dites-nous ce sur quoi

 28   porte l'annexe D ?


Page 15235

  1   R.  C'est vrai, l'annexe D est confidentielle, puisque cette annexe

  2   contient la liste des noms des individus que j'ai trouvés dans des données,

  3   la base de données de la Commission internationale pour les personnes

  4   portées disparues, puisque cette liste a été fournie au bureau du Procureur

  5   de ce Tribunal en tant que liste confidentielle, et c'est pour cela qu'on a

  6   retenu ce statut confidentiel de cette annexe D.

  7   Q.  J'aimerais maintenant qu'on affiche votre rapport pour que la Chambre

  8   puisse voir ce rapport.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est le document 65 ter 30170. Et ce

 10   document ne doit pas être diffusé en public.

 11   Nous voyons maintenant affichée à l'écran l'annexe D qui est

 12   confidentielle. Peut-on maintenant afficher la page 2 du document.

 13   Q.  A la page 2 du document, on voit le titre "fosses communes". Ensuite,

 14   entre parenthèses, "fosses communes, fosses plus petites et les tombes

 15   individuelles". Est-ce que cela correspond à votre rapport ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Pour ce qui est de ces fosses, est-ce que des cadavres des personnes

 18   qui avaient été retrouvées dans ces fosses, est-ce que leurs noms ont été

 19   présentés dans cette annexe confidentielle comme cela ?

 20   R.  Oui.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] Peut-on afficher la page 3.

 22   Q.  On voit certaines de ces données qui ont été organisées de cette façon-

 23   là, et qui concernent Cerska.

 24   L'ACCUSÉ : [interprétation] A la page 4 également.

 25   Q.  Dans lire de noms, pouvez-vous nous dire ce que nous voyons sur cette

 26   liste, quel type de données ?

 27   R.  Ces données proviennent de la liste de la Commission internationale

 28   pour les personnes portées disparues qui a été quelque peu modifiées pour


Page 15236

  1   mon rapport. Il y a un certain nombre de noms d'individus dont les cadavres

  2   ont été retrouvés dans la fosse de Cerska.

  3   Q.  Sur plusieurs pages plus loin, on voit la liste concernant la fosse de

  4   Cerska. Pouvez-vous nous dire à peu près le nombre de cadavres qui avaient

  5   retrouvés dans cette fosse ?

  6   R.  Je pense que c'était 149 cadavres. Oui, 149.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Maintenant, il faut afficher la page 18

  8   dans le prétoire électronique. Et il s'agit d'Orahovac 1 et Lazete 1. Peut-

  9   on maintenant afficher la page suivante où nous allons voir les

 10   informations similaires aux informations précédentes.

 11   Q.  Est-ce que c'est vrai, Monsieur Janc ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Est-ce que vous avez fourni ces données pour chacun des individus qui

 14   avaient été identifiés et qui étaient liées aux fosses de Srebrenica et qui

 15   sont présentées dans votre rapport ?

 16   R.  Oui, tout cela fait partie de l'annexe confidentielle D.

 17   Q.  Je n'ai pas beaucoup de temps, donc je vais poursuivre. Dites-nous s'il

 18   y a des informations confidentielles dans l'annexe D, mis à part les noms

 19   des individus qui avaient été identifiés dans les fosses de Srebrenica ?

 20   R.  Oui. Vous allez retrouvez les profils ADN uniques des individus qui ont

 21   été considérés comme étant des individus dont les profils ADN étaient

 22   uniques, et ce qui a permis de les identifier. Egalement, il y a des

 23   individus qui avaient été identifiés précédemment, avant l'identification

 24   par des profils ADN en novembre 2001. Nous avons 33 individus qui avaient

 25   été identifiés avant cette identification par des profils ADN, et leurs

 26   noms se trouvent sur cette liste où il y a également des individus dont les

 27   profils ADN j'ai utilisés.

 28   Q.  Merci.


Page 15237

  1   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, je demande que

  2   cette annexe soit versée au dossier sous pli scellé.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais il faut que le rapport soit versé

  4   au dossier.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation] Le rapport, c'est mon document suivant.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avez-vous des objections, Maître Ivetic

  7   ?

  8   M. IVETIC : [interprétation] Non.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.

 10   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 65 ter 30170 reçoit la cote

 11   P1992, sous pli scellé.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce document est versé au dossier sous

 13   pli scellé.

 14   Continuez, Monsieur Vanderpuye.

 15   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 16   Peut-on maintenant afficher le document 65 ter 30169 dans le prétoire

 17   électronique.

 18   Monsieur le Président, je ne sais pas s'il s'agit d'un problème technique,

 19   j'aimerais dire à la Chambre que nous avons des problèmes concernant le

 20   téléchargement des documents. Etant donné que j'ai des copies papier pour

 21   ces documents, je pourrais les remettre à la Chambre et aux parties au

 22   procès.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il semble qu'il y ait une erreur qui

 24   s'est produite lorsque le document s'ouvre. C'est M. le Greffier qui m'a

 25   dit que c'était le problème technique, et "le code de l'erreur est 1004."

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Peut-être pourrais-je distribuer des

 27   copies papier du document aux fins du compte rendu, même si cela pourrait

 28   compliquer la chose encore davantage, mais avec l'autorisation de la


Page 15238

  1   Chambre, peut-être que M. l'Huissier pourrait distribuer ces copies papier

  2   du document.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pour le moment, c'est la meilleure

  4   solution, et nous espérons que le problème technique lié au prétoire

  5   électronique sera résolu entre-temps.

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce que la Chambre a une copie du

  7   document ?

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Et Me Ivetic ?

 10   M. IVETIC : [interprétation] Oui.

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 12   Q.  Maintenant, j'aimerais parler de la première page du document dont le

 13   numéro ERN est X024-0734. Connaissez-vous ce qui figure sur cette page,

 14   Monsieur Janc ?

 15   R.  Oui, c'est mon rapport.

 16   M. VANDERPUYE : [interprétation] Mme Stewart me rappelle qu'il faut que je

 17   répète le numéro pour le prétoire électronique, le numéro de la page. C'est

 18   la première page dans le prétoire électronique.

 19   Q.  Merci pour votre réponse, Monsieur Janc.

 20   M. VANDERPUYE : [interprétation] Passons à la deuxième page du document,

 21   dont le numéro ERN fini par les chiffres 0735, en page 2, j'ai quelques

 22   questions à vous poser.

 23   Q.  Au paragraphe 1, vous dites quelle est la fin de votre rapport, et cela

 24   correspond à ce que vous avez dit aujourd'hui durant votre témoignage. Vous

 25   avez fait référence à des documents que vous avez mis dans votre rapport, y

 26   compris le rapport de Dean Manning du 27 novembre 2007, n'est-ce pas ?

 27   R.  Oui, c'est vrai.

 28   Q.  Dans le paragraphe numéro 2, en dessous du titre les "Les victimes de


Page 15239

  1   Srebrenica identifiées par l'analyse d'ADN et par d'autres méthodes dans

  2   les fosses communes", vous donnez d'autres chiffres, il ne s'agit pas de

  3   numéros ERN mais du nombre d'individus identifiés, et vous avez dit que par

  4   rapport à votre examen - et c'est dans la troisième ligne du deuxième

  5   paragraphe de votre rapport - vous dites qu'il y a des indications disant

  6   qu'au moins 6 023 individus qui avaient été enregistrés comme étant portés

  7   disparus ont été identifiés.

  8   R.  Oui, et cela par l'analyse de profil ADN.

  9   Q.  Et dans la note de bas de page numéro 3, vous dites ce que vous avez

 10   considéré comme étant identifié ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Et cela comprend des profils ADN uniques, n'est-ce pas ?

 13   R.  Oui, 142 profils.

 14   Q.  Au paragraphe 3, vous faites mention de 33 individus concernant des

 15   examens qui ont été faits par les Médecins pour les droits de l'homme, et

 16   cela se trouve dans le rapport préparé par le Comité international de la

 17   Croix-Rouge, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui.

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation] Passons à la page suivante dont le numéro

 20   ERN finit par les chiffres 0736.

 21   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce que je pourrais intervenir. Au

 22   deuxième paragraphe, on voit le chiffre 33, est-ce qu'il faut procéder à

 23   une correction, est-ce qu'il faut qu'il figure le Comité international de

 24   la Croix-Rouge et non pas de la "Vraie Croix" ou "Right Cross" en anglais ?

 25   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je pense que vous avez raison, Monsieur le

 26   Juge, c'est une erreur qui s'est glissée au compte rendu.

 27   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation]


Page 15240

  1   Q.  A la page suivante, dont le numéro ERN finit par les chiffres 0736, et

  2   cela devrait se trouver en page 3 dans le prétoire électronique, nous

  3   allons voir d'abord que vous faites référence à l'annexe confidentielle D

  4   qui a été déjà versée au dossier, et en haut de la page on voit un tableau.

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Est-ce qu'on peut regarder ce tableau brièvement, est-ce que vous

  7   pourriez nous expliquer ce que comprend ce tableau.

  8   M. VANDERPUYE : [interprétation] Mme Stewart vient de me dire qu'elle peut

  9   faire afficher la version PDF de ce rapport dans le logiciel Sanction, et

 10   cela rendrait le travail de la Chambre plus facile, et à la Défense

 11   également.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous avons maintenant des copies papier

 13   du document, donc il n'est pas nécessaire qu'on ait d'autres copies

 14   complémentaires.

 15   M. VANDERPUYE : [interprétation] Très bien.

 16   Q.  Monsieur Janc, nous voyons ici un certain nombre de fosses, cela

 17   continue à la page 5 dans le prétoire électronique --

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, j'ai oublié que

 19   cela pourrait être utile pour le public puisque ce n'est pas confidentiel,

 20   ce n'est pas un document confidentiel, donc si vous êtes en mesure de faire

 21   afficher le document dans le logiciel Sanction, cela serait bien.

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous l'avons déjà.

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 25   Q.  J'ai dit que ce tableau continue à la page dont le numéro ERN est 0738,

 26   cela devrait être à la page 5 dans le prétoire électronique. J'aimerais que

 27   vous nous décriviez de quoi il s'agit ici. Dans ce tableau nous voyons "des

 28   fosses, d'autres fosses" ont les caractères en gras, et d'autre pas.


Page 15241

  1   Pouvez-vous expliquer à la Chambre de quoi il s'agit ? Il y a une note en

  2   bas de page concernant cela, mais je pense qu'il est important que cela

  3   soit consigné au compte rendu.

  4   R.  Oui. Ce sont les premiers chiffres liés aux fosses communes qui avaient

  5   été exhumées. Les fosses communes, dont les appellations ont un caractère

  6   gras, ont été exhumées par le Tribunal international de La Haye et d'autres

  7   n'ont pas été exhumées par les autorités de Bosnie-Herzégovine.

  8   Q.  Pourquoi dans ce cas-là il y avait des fosses qui avaient exhumées par

  9   le Tribunal et il y en avait d'autres qui avaient été exhumées par les

 10   autorités de Bosnie-Herzégovine ? Est-ce qu'il y a eu le transfert

 11   d'autorité ?

 12   R.  Oui, exactement. L'autorité portant sur les exhumations des fosses

 13   communes a été transférée aux autorités de Bosnie-Herzégovine par le

 14   Tribunal de La Haye en 2000 ou 2001. Avant cela, le Tribunal international

 15   de La Haye s'occupait des exhumations de toutes les fosses communes

 16   primaires et certaines des fosses communes secondaires.

 17   Q.  J'aimerais attirer votre attention sur l'entrée concernant Orahovac 2

 18   et Lazete 2, entre parenthèses. Tout d'abord, dites-nous pourquoi nous

 19   avons ces données ici entre parenthèses en dessous du nom ou liés à de

 20   diverses fosses communes ?

 21   R.  Oui. Par exemple, par rapport à Orahovac 1, Lazete 1, je ne suis pas

 22   tout à fait certain, mais vous pouvez voir que le code du site

 23   d'exhumation, qui a été octroyé à la fosse commune avant l'exhumation, donc

 24   tous les sites d'exhumation avaient un code, et dans ce cas-là, c'était

 25   Lazete 1, et je suppose que dans ce cas-là, puisque nous avons un site

 26   d'exhumation à Lazete et les prisonniers étaient détenus à l'école

 27   d'Orahovac, nous voyons que plus tard, dans le cas de la route de Cancari,

 28   nous avons certains noms entre parenthèses. Par exemple, pour la route de


Page 15242

  1   Cancari 4, on voit que l'appellation, la route de Cancari 4 était le nom du

  2   site déterminé par la Commission internationale pour les personnes portées

  3   disparues et non pas par -- et lorsque cela a été exhumé, cela a été

  4   rebaptisé par les autorités de Bosnie-Herzégovine et s'appelait Kamenica 4.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, je vois l'heure. Je

  6   pense que nous avons commencé avec un retard, dix minutes, et je pense

  7   qu'il est venu le moment propice pour faire la pause.

  8   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'abord, il faut que le témoin sorte du

 10   prétoire. Nous allons faire une pause de 20 minutes, Monsieur Janc.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 12   [Le témoin quitte la barre]

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons reprendre à 11 heures 30.

 14   --- L'audience est suspendue à 11 heures 11.

 15   --- L'audience est reprise à 11 heures 32.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez faire entrer le témoin dans la

 17   salle d'audience, s'il vous plaît.

 18   Je profite de l'occasion, avant que le témoin n'entre dans le prétoire

 19   électronique de, tout d'abord, informer les parties qu'il n'y aura pas

 20   d'audience dans la semaine du 7 octobre 2013 et que nous ne siégerons pas

 21   le 14 octobre non plus. Il s'agit de dates déjà connues par les parties

 22   auparavant. Cela a déjà été abordé par les parties. Et donc, je vous le

 23   confirme maintenant.

 24   [Le témoin vient à la barre]

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous pouvez

 26   continuer.

 27   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

 28   Je voulais également informer la Chambre de première instance du fait que


Page 15243

  1   j'ai revu et réexaminé le matériel, et je crois qu'il me faudrait encore

  2   une heure supplémentaire pour terminer l'interrogatoire de M. Janc.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce qui veut dire que vous avez encore

  4   besoin d'une heure et demie, n'est-ce pas ?

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, c'est cela, Monsieur le Président.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Très bien.

  8   Q.  J'aimerais maintenant que l'on reparle de la route de Cancari et du

  9   site qui se trouvait sur la route de Cancari. Et nous pouvons voir quelques

 10   noms, entre parenthèses, de fosses, le nom de fosses et de codes relatifs

 11   au site. Alors, qui était chargé d'établir les codes sites pour ces

 12   exhumations ?

 13   R.  C'est l'équipe chargée de l'exhumation sur le terrain.

 14   Q.  Et là où l'on voit par exemple "route de Cancari 4" qui a été renommée

 15   Kamenica, 4 et nous pouvons voir le site correspondant, CR 04 et, entre

 16   parenthèses, KM [comme interprété] 04 ZVO, qui était responsable de ceci ?

 17   Est-ce que c'était l'ICMP, les autorités de l'ABiH, le TPIY --

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avant de poursuivre, j'aimerais savoir

 19   s'il est contesté, si ce point est contesté s'agissant que la route de

 20   Cancari 4 est la même chose que Kamenica 4.

 21   M. IVETIC : [interprétation] Je crois que ce point n'est pas contesté. Nous

 22   avons établi des éléments de preuve à cet effet.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, pourquoi demander qui et

 24   pourquoi, étant donné que les deux appellations existent ?

 25   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je pensais qu'il était intéressant de

 26   poser cette question, parce que cela permettrait d'expliquer les raisons

 27   qui ne figurent pas dans le document même. Mais si la Chambre est

 28   satisfaite de ce fait, alors à ce moment-là je n'ai pas de question à ce


Page 15244

  1   sujet.

  2   J'aimerais savoir si la Défense conteste des éléments de preuve qui

  3   figurent ici et qui sont relatifs au nom du site, au code du site, la date

  4   de l'exhumation telle qu'indiquée dans le rapport. Si ces points ne sont

  5   pas contestés, je vais passer directement aux chiffres.

  6   M. IVETIC : [interprétation] Ces points ne sont pas contestés.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Maître Ivetic, de

  8   cette attitude coopérative.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président,

 10   Messieurs les Juges.

 11   Q.  Monsieur Janc, j'ai d'abord attiré votre attention sur Orahovac 2 et

 12   Lazete 2, et j'aimerais que l'on montre la partie qui se trouve en haut de

 13   l'écran, très rapidement. Il semblerait que le point qui m'intéresse se

 14   trouve en fait -- le point qui m'intéresse, c'est l'entrée numéro 5. Il y a

 15   des noms de personnes qui figurent ici, et vous avez indiqué qu'en janvier

 16   -- il est indiqué qu'il s'agit de janvier 2012 et d'avril 2013. Et vous

 17   pouvez voir ici qu'en janvier 2012, 189 individus ont été identifiés, et un

 18   an plus tard, en avril 2013, 188 personnes ont été identifiées. Pourriez-

 19   vous nous expliquer ce fait ? Très brièvement.

 20   R.  Oui, effectivement. Je me suis penché sur cette question, et j'ai

 21   trouvé qu'en 2012, en janvier 2012, j'ai compté seulement des profils d'ADN

 22   uniques qui nous ont été fournis par l'ICMP. Et ensuite en avril 2013,

 23   grâce aux dernières dates fournies par l'ICMP, je n'ai pas trouvé que les

 24   individus se trouvaient sur la liste. En fait, ce que j'ai trouvé c'est que

 25   -- voici ce que j'ai trouvé, je vais essayer d'expliquer. Dans

 26   l'intervalle, une nouvelle affaire a été identifiée, c'est-à-dire un nouvel

 27   individu a été identifié dans un site qui se trouvait sur la route de

 28   Cancari 6, et c'est cela qu'on a attribué, que l'on a appelé affaire


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  1   principale. Ce qui est arrivé c'est que donc l'affaire que j'ai contée

  2   auparavant comme étant en fait l'affaire principale de Lazete 2, c'était un

  3   profit ADN unique, et ceci a été réassocié à l'affaire principale dans

  4   Cancari 6. Donc si vous descendez, vous verrez qu'il y a un chiffre

  5   supplémentaire, il y a d'autres numéros parce que le nombre de personnes

  6   trouvées dans le site de la route de Cancari 6 a été augmenté. Alors,

  7   pourquoi est-ce que ceci est arrivé, eh bien, il est bien difficile de vous

  8   l'expliquer parce qu'il y a eu un changement qui a été fait auprès de

  9   l'ICMP. Alors qu'avant, vous aviez l'affaire principale, et ensuite il y a

 10   une réassociation à l'affaire principale.

 11   Q.  Donc nous pouvons voir en fait que la route de Cancari 6 reflète un

 12   changement qui a eu lieu de 2012 à 2013, et donc 183 à 185 affaires

 13   identifiées; est-ce que c'est exact ?

 14   R.  Oui, j'ai expliqué qu'en 2012 je n'avais pas tenu compte de ce même

 15   individu qui a été trouvé dans la fosse de Cancari 6, de la route de

 16   Cancari 6, parce que cette personne ne s'y trouvait pas, cette dépouille ne

 17   s'y trouvait pas.

 18   Q.  Très bien.

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation] Passons maintenant à la page suivante,

 20   c'est un document qui se termine par le numéro ERN 0737, et il s'agirait de

 21   la page 4 dans le prétoire électronique. Très bien.

 22   Q.  C'est affiché maintenant à l'écran, et j'aimerais attirer votre

 23   attention sur la route de Cancari 12. Nous pouvons voir ici que le nombre

 24   de personnes identifiées est moindre, et ensuite nous avons la deuxième

 25   entrée, et par la suite au deux tiers bas, à Liplje 2, l'on retrouve

 26   environ un tiers de la page également en caractère gras. Et j'aimerais vous

 27   demander si vous pourriez nous expliquer le déclin du nombre de personnes

 28   identifiées dans ces deux sites ?


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  1   R.  Tout d'abord, je voudrais corriger ce que j'ai expliqué un peu plus

  2   tôt, les raisons pour Lazete 2, en fait, ce que j'essayais d'expliquer,

  3   c'est que les raisons pour Cancari 12, c'est ça qui est arrivé là-bas. Pour

  4   Lazete 2, nous avons un autre problème, c'était mon erreur à moi. Pour

  5   Lazete 2, j'ai compté un profil unique d'ADN à deux reprises dans mon

  6   rapport précédent, c'était le même profil ADN compté deux fois, donc je

  7   l'ai expliqué, et c'est la raison pour laquelle nous avons un individu de

  8   moins. Le déclin pour ce qui est de Liplje 2, pour deux de ces cas, il

  9   s'agit du même problème car il y a eu une affaire qui a été attribuée à un

 10   autre site, ensuite il y a eu une autre erreur commise par l'ICMP. Au lieu

 11   de lire Liplje 2, il faudrait lire Liplje 4. Donc, par exemple, nous avons

 12   reçu pour Liplje 4 -- pour Liplje 4 vous verrez que les chiffres sont

 13   augmentés.

 14   Q.  Donc le compte rendu d'audience devrait se lire comme suit, de 289

 15   personnes identifiées, nous avons maintenant 292; c'est exact ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Passons maintenant à la page suivante qui résume vos conclusions. Le

 18   document qui se termine par les numéros ERN 0738. Page 5 dans le prétoire

 19   électronique. Je voudrais vous ramener aux totaux que vous avez calculés.

 20   Alors ici, vous avez une catégorie pour les sites, les dépouilles en

 21   surface et autres, et c'est année par année, de 2012 à 2013. Alors, pour ce

 22   qui est maintenant du nombre de personnes identifiées, pour ce qui est des

 23   fosses relatives à Srebrenica, quel en est le total ?

 24   R.  Vous pouvez voir les chiffres ici, c'est 6 056, donc 6 056.

 25   Q.  Un peu plus tôt, vous nous avez indiqué autre chose, vous nous avez dit

 26   qu'il s'agissait de profils d'ADN uniques pour les personnes que l'on

 27   n'avait pas encore associé à un nom. Est-ce que cela inclut ceci ?

 28   R.  Oui.


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  1   Q.  Et est-ce que cela veut dire que ces profils d'ADN proviennent des

  2   sites relatifs à Srebrenica, ou bien est-ce que c'est basé sur d'autres

  3   raisons ?

  4   R.  Oui, c'est basé sur le fait que ceci provient des sites relatifs à

  5   Srebrenica.

  6   Q.  Pour ce qui est maintenant du nombre total de personnes identifiées en

  7   surface de 756 dépouilles, pourriez-vous nous dire d'abord ce que vous

  8   voulez dire, ce que vous entendez par "dépouilles en surface" et quel est

  9   le type de dépouilles en surface que vous avez comptées pour arriver à

 10   votre total ?

 11   R.  Dans mon rapport, j'ai consacré une section spéciale dans l'annexe B où

 12   j'ai parlé de dépouilles en surface ou de restes en surface. Il s'agit de

 13   parties de corps humain qui ont été trouvées sur le terrain, non pas

 14   enterrées mais sur le terrain, et qui ont été recueillies par les autorités

 15   de l'ABiH. Et lorsqu'on a identité les restes humains, le processus

 16   d'identification a pu déterminer qu'il s'agissait également de parties du

 17   corps qui appartenaient aux victimes de Srebrenica.

 18   Q.  Donc là, il s'agit de profils d'ADN trouvés en surface ou dans des

 19   tombes qui ne sont pas très profondes et qui ont une correspondance ADN à

 20   des personnes dont on connaît le nom et qui sont identifiées par l'ICMP ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Est-ce que vous avez identifié ou vous avez réussi à associer, grâce

 23   aux profils d'ADN uniques, des profils ADN de personnes non identifiées,

 24   est-ce que vous les avez également comptés ? Des 756 dépouilles en surface

 25   ou restes humains en surface, est-ce que ce chiffre comprend également les

 26   profils d'ADN uniques ?

 27   R.  Non, non, parce que cela aurait été bien difficile de déterminer, en

 28   fait, qu'il s'agit effectivement de victimes qui sont liées à Srebrenica.


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  1   Parce que dans la région où ces dépouilles ou ces restes humains ont été

  2   recueillis, il y a également des individus provenant d'ailleurs, et c'est

  3   bien différent. Les choses sont différentes ici que dans les fosses

  4   communes parce que vous pouvez dire que la majorité de tous les individus

  5   qui ont été identifiés dans certaines fosses communes effectivement étaient

  6   des victimes de Srebrenica, mais avec les dépouilles en surface, ce n'est

  7   pas le cas ou les restes humains en surface, ce n'est pas le cas. C'est la

  8   raison pour laquelle il est bien important d'utiliser les profils d'ADN

  9   justement pour ces raisons.

 10   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] J'aimerais vous poser une question.

 11   Monsieur Janc, est-ce qu'à la page 29, lignes 19 et 20, vous avez dit :

 12   "Lorsque le processus d'identification a été fait, il a été découvert qu'il

 13   s'agissait également de victimes de Srebrenica."

 14   Pourriez-vous élaborer, je vous prie, quelque peu pour nous dire de quelle

 15   manière avez-vous été en mesure d'arriver à cette conclusion ?

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge, il s'agit d'individus

 17   retrouvés sur la liste des personnes portées disparues du CICR, de

 18   personnes portées disparues et qui sont disparues à la suite de la chute de

 19   Srebrenica, et vous les trouvez également sur la liste de l'ICMP.

 20   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce que vous avez des éléments

 21   d'information qui vous permettent de conclure qu'il ne s'agissait pas de

 22   combattants, que ces personnes n'ont pas été tuées dans le cadre de combat

 23   ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Ce que j'ai fourni, ce que j'ai mis dans mon

 25   rapport porte par rapport aux restes en surface, il s'agit de personnes

 26   trouvées sur le terrain, et la cause de leur mort peut varier. Pour

 27   certains d'entre eux, il pourrait s'agir que certains sont morts dans le

 28   cadre de combats. D'autres personnes ont été exécutées, nous avons certains


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  1   éléments de preuve concernant ceci. D'autres personnes se sont suicidées,

  2   donc les causes de décès sont bien différentes, les causes de leur décès,

  3   pour ce qui est de ces restes humains trouvés en surface.

  4   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge.

  6   Q.  Justement, Monsieur Janc, lorsque l'on parle de ceci, j'aimerais vous

  7   demander, lorsque vous parler de "others", "d'autres", qui se trouvent ici

  8   dans la troisième ligne de votre liste des totaux --

  9   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il est indiqué "Serbia-related", donc.

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] Excusez-moi, je me suis trompé.

 11   Q.  Donc, il a "autres corps trouvées en surface par rapport à Kozluk et

 12   par rapport à la Serbie et à Godjinske Bare". Vous avez un total de 37

 13   personnes, pour ce qui est de 2012 à 2013. J'aimerais vous demander bien

 14   spécifiquement, lorsque vous parlez de la surface de Kozluk et de Godjinske

 15   Bare, dans cette catégorie-là, lorsque vous parlez de cette catégorie

 16   d'autres, puisque vous faites une distinction entre les dépouilles en

 17   surface et autres --

 18   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Avant de répondre à cette question,

 19   Monsieur Vanderpuye, j'aimerais savoir est-ce que c'est "Serbia-related" ou

 20   bien est-ce qu'il faudrait lire "Srebrenica-related" ?

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, vous avez tout à fait raison, c'est

 22   la Serbie. On parle effectivement de Serbie.

 23   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 25   Q.  Est-ce que vous pourriez expliquer aux Juges de la Chambre pourquoi

 26   est-ce que vous avez inclus la surface de Kozluk ?

 27   R.  Oui. Je les ai distinguées, je les ai séparées parce que c'est à cause

 28   de la manière dont on les a trouvés et l'endroit où ils ont été trouvés. Et


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  1   ça ne coïncide pas avec les restes humains trouvés en surface que j'ai

  2   compris dans la section à l'annexe B. Lorsqu'on la verra, vous comprendrez

  3   ce dont je parle, parce que je fais référence à des secteurs spécifiques où

  4   ces restes humains trouvés en surface ont été trouvés. Mais dans le cas de

  5   la surface de Kozluk, ils ont en fait été trouvés à côté d'un site

  6   d'exécution sur le sable près de la rive de la Drina. Et, en fait,

  7   lorsqu'ils ont été trouvés, ils se trouvaient en surface. Et on ne sait pas

  8   vraiment pourquoi ou -- ou bien est-ce qu'ils ont été placés-là, ces corps

  9   ont été placés là, ou bien s'ils n'ont pas été recouverts avec du sol à un

 10   moment donné, avec de l'humus et qu'ensuite la Drina les aurait fait

 11   remonter en surface. C'est pour ça que c'est très proche du site

 12   d'exécution et pourrait être relié à cette exécution particulière, et c'est

 13   la raison pour laquelle je les ai placés séparément et que je ne les ai pas

 14   comptés parmi les autres restes humains trouvés en surface.

 15   Q.  Et qu'en est-il de Godjinske Bare ?

 16   R.  Oui. Les victimes de Godjinske Bare sont reliées à un incident

 17   particulier d'exécution pour lequel l'Accusation dispose d'une vidéo

 18   concernant six victimes qui ont trait à cet événement précis. Et parce que

 19   c'est loin, en fait, de Srebrenica, c'est pour ça que je les ai placés dans

 20   la section "autre", et on les a également trouvés en surface. En fait, ces

 21   corps n'ont jamais été ensevelis.

 22   Q.  Bien. Je vous remercie. J'étais sur le point de vous demander, nous

 23   avons ici un total que vous avez indiqué année par année à partir de 2012,

 24   de 6 716 personnes --

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Mladic, veuillez rester assis

 26   si vous consultez votre conseil. Vous pouvez procéder à une brève

 27   consultation, mais veuillez rester assis, s'il vous plaît.

 28   Veuillez poursuivre, Monsieur Vanderpuye.


Page 15252

  1   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Président.

  2   Q.  J'étais sur le point de vous demander, Monsieur le Témoin, quels

  3   étaient les totaux que vous avez ici, un total de 6 716 en 2012 par rapport

  4   à 6 849 en 2013. C'est bien cela ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Alors, ceci représente l'ensemble des personnes identifiées qui ont un

  7   lien avec les événements de Srebrenica d'après votre analyse des

  8   renseignements qui vont ont été fournis par les diverses autorités, à

  9   savoir la Commission internationale des personnes portées disparues, les

 10   Médecins, l'Institut de Bosnie des personnes portées disparues, et après

 11   avoir reçu les rapports d'exhumation --

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il semble que nous ayons un problème

 13   technique, en tout les cas, en ce qui concerne l'audio.

 14   Monsieur Mladic, est-ce que vous pouvez nous entendre à nouveau ou bien

 15   c'est -- un instant. Si vous voulez parler, il faut que vous allumiez votre

 16   microphone, vous le branchiez. Est-ce que vous voyez quelque chose -- c'est

 17   quelque chose à votre écran ?

 18   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] C'est l'écran qui constitue un

 19   problème pour moi. J'ai un problème avec l'écran.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Mais nous allons essayer

 21   d'arranger cela. Peut-être que l'huissier serait capable de régler le

 22   problème. A ce moment-là, ce serait très bien. Sinon, il faudra que nous

 23   demandions l'assistance d'un technicien.

 24   Le problème apparemment est réglé. Pouvons-nous poursuivre ? Monsieur

 25   Vanderpuye, veuillez poursuivre.

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 27   Q.  Bon, voyons voir si je peux retrouver la question que je posais. Oui.

 28   Je vous posais une question concernant les totaux que vous indiquez dans


Page 15253

  1   votre rapport ici à la page 5 du document du prétoire électronique portant

  2   la cote ERN 0738. Le total que je vois ici est 6 849, 6 849 personnes

  3   identifiées sur la base de l'ADN. Est-ce bien cela, Monsieur Janc ?

  4   R.  Oui, ce sont les personnes identifiées et ceci comprend tous les trois

  5   groupes, à savoir les fosses pour ce qui est du total des restes trouvés en

  6   surface, et les autres également en total.

  7   Q.  Bien. Alors, vous avez indiqué que dans le cas de Godjinske Bare et de

  8   Valklik [phon], il y avait une vidéo que l'Accusation possède et,

  9   naturellement, vous étiez parfaitement conscient de votre rôle d'enquêteur

 10   pour le bureau du Procureur. Pouvez-vous nous dire ce que contient cette

 11   vidéo ?

 12   R.  Oui, ça concerne l'exécution de six hommes musulmans, donc victimes de

 13   Srebrenica, et l'exécution est faite par l'Unité des Skorpions de Serbie.

 14   Q.  Est-ce que vous savez approximativement lorsque cela a eu lieu ou quel

 15   est le lien avec Srebrenica, autre que, apparemment, l'identification ADN

 16   des victimes ? En d'autres termes, y a-t-il d'autres renseignements qui

 17   corroborent l'identification ADN et que vous auriez trouvés ?

 18   R.  Ça s'est passé après la chute de Srebrenica. Je ne suis plus tout à

 19   fait sûr de la date exacte, mais c'est en gros autour du 20 juillet, si je

 20   ne me trompe. C'est à ce moment-là que l'exécution a eu lieu dans le

 21   secteur de Godjinske Bare et nous savons que les victimes ont été

 22   identifiées par leurs parents et pas seulement par l'identification ADN.

 23   Ceci a aidé à les identifier.

 24   Q.  Bien.

 25   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je souhaiterais qu'on passe maintenant à

 26   la page suivante, si possible, portant la cote ERN 0739. Nous allons donc à

 27   la page 6 pour le prétoire électronique pour ce qui est des références pour

 28   la suite.


Page 15254

  1   Q.  Je voudrais juste poser quelques questions concernant les méthodes que

  2   vous avez employées et que vous décrivez ici. Bien.

  3   Du point de vue de l'analyse que vous avez faite relative aux données ADN

  4   qui vous ont été fournies par la Commission internationale des personnes

  5   portées disparues, pouvez-vous nous dire, nous décrire de façon précise ce

  6   que vous avez fait avec ces données de façon à parvenir aux chiffres qui

  7   sont indiqués sur la page précédente concernant les personnes identifiées ?

  8   R.  Oui. Il y avait une série de démarches à suivre pour faire ce tableau

  9   qui comportait plus de 16 000 éléments, entrées, et j'ai dû examiner

 10   chacune des entrées de façon à parvenir à une conclusion sur le nombre

 11   d'individus qui ont été identifiés jusqu'à présent. De façon à faire cela,

 12   j'ai dû organiser ou les réorganiser, les réordonner, les réexaminer

 13   correctement et ensuite procéder à un collationnement dans l'ordre voulu,

 14   de sorte que le résultat final, par exemple, est l'un des grands tableaux

 15   que nous avons regardé précédemment pour les fosses de Cerska.

 16   Q.  Oui. Et c'est ce qui se trouverait donc à l'annexe D confidentielle,

 17   n'est-ce pas ?

 18   R.  Exact. Et je dois dire qu'il y a eu deux méthodes différentes

 19   utilisées, par exemple pour compter les personnes et pour voir combien

 20   d'entre elles avaient été jusqu'à présent identifiées sur un site de fosses

 21   particulières ou sur un site différent lorsque je procédais aux analyses

 22   ADN et des correspondances entre les sites.

 23   Q.  Bien. Alors, j'allais vous demander -- d'abord, j'appelle votre

 24   attention sur l'annexe confidentielle A, celle qui se termine par l'ERN

 25   074. Ça devrait être la page 7. Je dis ça pour commodité pour tout le

 26   monde. Puis, la page suivante, la 8, qui se termine par le numéro ERN 0741,

 27   et c'est là où nous trouvons quelques éléments de substance pour le moment.

 28   Premièrement, vous nous avez déjà donné un synopsis de base pour nous dire


Page 15255

  1   ce que contient cette annexe confidentielle. Et dans cette première entrée,

  2   nous voyons que cela concerne Cerska et vous avez fait un certain nombre

  3   d'observations concernant cette fosse particulière, y compris des

  4   observations et références à des éléments matériels que vous avez analysés

  5   en donnant un numéro ERN. Est-ce que ceci est typique des rubriques ou des

  6   entrées, ou plutôt de la teneur du rapport dans le cas de cette annexe-ci ?

  7   R.  Je voudrais juste procéder d'une petite correcte. L'annexe A n'est pas

  8   une annexe confidentielle. Elle est en diffusion non restreinte. Mais pour

  9   répondre à votre question, oui, c'est un type d'exemple sur la question du

 10   moment et du lieu où le site de cette fosse a été exhumé, où elle était

 11   située, puis ensuite combien de personnes ont été identifiées jusqu'à

 12   présent.

 13   Q.  Bien. Alors, permettez-moi de dire tout de suite pour le compte rendu

 14   pour le bénéfice de la Chambre, vous avez donc des rubriques concernant les

 15   sites des fosses communes que nous venons de voir à la page 2. Et il y a

 16   des entrées qui ont trait à des fosses plus petites à la page 28; c'est

 17   bien cela ?

 18   R.  Oui. Ce sont des fosses qui comprenaient jusqu'à dix personnes qui ont

 19   été trouvées dans une fosse.

 20   Q.  Donc, il y a également des entrées concernant des tombes pour des

 21   personnes trouvées seules qui commencent à la page 31 ?

 22   R.  C'est exact.

 23   Q.  Et il y a également des entrées pour d'autres que vous venez de décrire

 24   précédemment et qui commencent à la page 32 ?

 25   R.  Oui.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous avez parlé des

 27   numéros correspondants aux copies papier, annexe A, et non pas les chiffres

 28   correspondants au prétoire électronique.


Page 15256

  1   M. VANDERPUYE : [interprétation] J'étais sur le point de le faire.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Eh bien, je pense que s'il y a sept

  3   pages qui précèdent l'annexe A, je comprends que pour le prétoire

  4   électronique, il faudrait simplement soustraire cette page des chiffres que

  5   vous avez mentionnés.

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est un peu délicat, c'est un peu

  7   difficile.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bon, en fait, vous ajoutez 7 au chiffre

  9   en question, et vous trouvez les pages du prétoire électronique, d'après ce

 10   que j'ai compris. Bon, ne consacrons pas trop de temps à cela. Les textes

 11   évidemment se passent de commentaires et ce que vous avez demandé est si

 12   clair que --

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Président. Ce

 14   que j'aimerais faire, alors, c'est juste faire en quelque sorte un saut en

 15   avant aux pages 33 et 34 de cette annexe qui devraient correspondre aux

 16   pages 39 et 40 du prétoire électronique, de sorte que -- allons à la page

 17   39 -- pardon, à la page 33.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Quand j'ai dit tout à l'heure qu'il

 19   fallait ajouter 7, bien sûr, c'est 6 qu'il faut ajouter au contraire, parce

 20   que ça commence à la page 7 pour l'annexe A. Donc, veuillez poursuive.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Président.

 22   Q.  A la page 33, il y a une indication selon laquelle "une ventilation de

 23   personnes identifiées par sites d'exécutions massives". Et ce que je

 24   souhaiterais faire maintenant, c'est passer à la page suivante, la page 40,

 25   au prétoire électronique, la page 34. Donc, page 34 du document à

 26   proprement dit.

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Est-ce que vous avez ça devant vous ?


Page 15257

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Nous voyons ici qu'il y a un tableau ?

  3   R.  C'est exact.

  4   Q.  Pouvez-vous nous dire ce que ce tableau est censé traduire ? Nous avons

  5   un site d'exécution, on voit dans la première colonne les fosses communes

  6   primaires, secondaires, dans la deuxième, et le nombre de personnes

  7   identifiées.

  8   R.  Oui. Les éléments de preuve montrent quelles sont les fosses

  9   secondaires qui sont reliées aux fosses primaires et nous avons également

 10   des éléments de preuve sur les sites d'exécution qui ont trait ou qui sont

 11   reliés à ces fosses primaires. Et ce que je voulais faire ici, voyez-vous,

 12   c'était présenter à la Chambre de première instance un ensemble du nombre

 13   d'individus qui ont été trouvés dans les différentes fosses, et, en fait,

 14   c'est juste un extrait, une compilation des pages précédentes, de façon à

 15   pouvoir donner un chiffre global de personnes qui ont été trouvées dans ces

 16   fosses et qui sont liées aux fosses secondaires et qui correspondent aussi

 17   aux sites d'exécution.

 18   Q.  Bien. Donc, je voudrais maintenant examiner deux questions avec vous

 19   concernant ce tableau. Nous allons avoir besoin d'aller à la page suivante,

 20   à savoir la page 35, copie papier, page 41 au prétoire électronique.

 21   Regardons le bas de la page de façon à ce qu'on puisse voir les totaux que

 22   vous avez indiqués là. Vous avez indiqué pour l'ensemble des sites 5 624

 23   personnes identifiées pour toutes ces fosses, qui est un chiffre, bien

 24   entendu, différent du total que vous aviez au début de votre rapport,

 25   c'est-à-dire à la page 5 de votre rapport, à la fois en prétoire

 26   électronique et en pagination papier, indiquant donc là un chiffre de 6 056

 27   pour les fosses qui sont liées à Srebrenica. De sorte que la première

 28   question de savoir pourquoi il existe une différence entre les deux, entre


Page 15258

  1   ce qui est montré ici et ce qui figure dans votre rapport à la page 5 en ce

  2   qui concerne les personnes identifiées, les fosses de Srebrenica ?

  3   R.  Oui. Ce que j'ai inclut ici, c'est seulement les fosses qui ont été

  4   recreusées, essentiellement les fosses primaires qui ont été creusées et

  5   qui ont un lien avec les fosses secondaires. Celles qui n'ont pas été

  6   recreusées, par exemple, Cerska ou --

  7   L'INTERPRÈTE : Un nom inaudible.

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] -- font partie de cela parce que ça a trait à

  9   Kravica, mais, par exemple, Cerska c'est une fosse qui n'a pas été

 10   recreusée, et n'est pas incluse ici.

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] 

 12   Q.  Bon, je vous remercie de cette rectification. Si nous pouvons

 13   maintenant revenir à la page 34 rapidement, je voudrais vous poser quelques

 14   questions. Ici, parmi les fosses qui ont un contact plus exactement -- non,

 15   il s'agit d'une fosse secondaire liée à Glogova 1 et 2 et Ravnice -- ou,

 16   plutôt, Glogova au moins 1 et 2, vous avez indiqué qu'il y avait 47

 17   personnes identifiées liées à Srebrenica qui ont été retrouvées.

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Bien. Alors en ce qui concerne cette fosse particulière, est-ce que

 20   vous savez que cette fosse particulière a également été associée à la

 21   déposition concernant les restes humains de personnes tuées en 1992 ?

 22   R.  Oui. Je suis tout à fait conscient de ce fait. Et c'est effectivement

 23   une fosse mixte.

 24   Q.  Et en ce qui concerne cette fosse mixte, comment se fait-il que vous

 25   ayez déterminé que les restes humains de 47 personnes retrouvés dans cette

 26   fosse étaient en fait liés à Srebrenica plutôt que liés aux événements de

 27   1992 ?

 28   R.  Ces 47 personnes figurent sur la liste des personnes portées disparues


Page 15259

  1   à Srebrenica, et c'est la raison pour laquelle je les ai incluses dans mon

  2   décompte.

  3   Q.  Lorsque vous dites "Liste des personnes portées disparues et liées à

  4   Srebrenica", à quel document vous référez-vous, par exemple ?

  5   R.  Bien, il s'agit de la liste des personnes portées disparues du CICR et

  6   également de la Commission internationale des personnes disparues et la

  7   liste d'identification ADN.

  8   Q.  Est-ce que vous avez eu la possibilité d'examiner une documentation de

  9   la Commission des personnes portées disparues concernant l'exhumation de

 10   Bljeceva [comme interprété] ?

 11   R.  Oui, j'ai fait un rapport résumé de cette exhumation.

 12   Q.  Je souhaiterais maintenant vous montrer le document 65 ter 25519, et

 13   peut-être que nous pourrions l'examiner rapidement. Est-ce que vous

 14   reconnaissez ce qui est affiché dans le prétoire électronique à présent,

 15   Monsieur Janc ?

 16   R.  Oui, il s'agit du rapport pour Bljeceva 1.

 17   Q.  C'est le rapport que vous avez examiné par rapport au nombre

 18   d'individus identifiés que vous avez présentés dans votre rapport ?

 19   R.  Oui.

 20   M. VANDERPUYE : [interprétation] Passons à la page 2 et c'est la page

 21   numéro 2 dans les deux versions en anglais et en B/C/S.

 22   Q.  Nous voyons sur cette page sous A, le nom des sites, Glogova et

 23   Redzici. Est-ce que vous connaissez ces sites particuliers ?

 24   R.  Oui. Pour ce qui est de Glogova, je connais mieux Glogova que Redzici,

 25   mais je connais les deux sites.

 26   Q.  Où se trouve Redzici par rapport à Glogova ou par rapport a à une autre

 27   ville ou à une municipalité que la Chambre connaît ?

 28   R.  Je pense que Redzici est plus près de Bratunac, que Glogova.


Page 15260

  1   Q.  A la fin du chapitre A, on peut lire que sept couches dans la fosse

  2   sont de ces deux fosses communes.

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Après avoir lu ce rapport, est-ce que vous avez remarqué des entrées

  5   concernant ce que les autorités de Bosnie ont présentées comme étant

  6   l'origine des restes humains contenus dans la fosse de Bljeceva 1 ?

  7   R.  Oui, il y a de telles indications.

  8   Q.  Et pour autant que vous en sachiez, est-ce qu'on peut s'appuyer sur ces

  9   entrées pour conclure qu'il y avait des cadavres de Glogova et de Redzici

 10   là-bas ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Et est-ce que dans ces entrées on a des indications selon lesquelles

 13   ces restes humains étaient de l'année 1992 et de l'année 1995 ?

 14   R.  Oui. C'est ce que j'ai compris, mais les deux ont été réexhumés en même

 15   temps et des cadavres ont été déposés dans la fosse de Bljeceva 1.

 16   M. VANDERPUYE : [interprétation] Maintenant j'aimerais qu'on affiche la

 17   page 4 dans la version en anglais. Et ensuite on va passer à la page 5,

 18   jusqu'à la page 10 et 11 en B/C/S. Et j'attire votre attention sur les

 19   paragraphes 10 et 11 du document. En bas de la page 4, on voit les

 20   informations obtenues par la Commission internationale chargée des

 21   personnes portées disparues et de la Commission au niveau fédéral. Et en

 22   page 5 en anglais, nous allons voir une référence aux victimes qui auraient

 23   été tuées en 1992.

 24   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je pense qu'il s'agit pas de la bonne

 25   page dans la version en B/C/S.

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui. La page en B/C/S devrait être la page

 27   10 ainsi que la page 11. Et dans la version en anglais, il s'agit des pages

 28   4 et 5.


Page 15261

  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maintenant nous voyons à l'écran une

  2   partie du document qui se trouve plus loin -- au paragraphe où nous voyons

  3   le paragraphe 27. Et nous sommes censés avoir sur nos écrans les

  4   paragraphes 10 et 11.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, j'ai

  6   besoin de quelques instants.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pense que la page en anglais est la

  8   bonne page.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Il faut afficher la page 5 en B/C/S. La

 10   page 5 et la page 6 en B/C/S, les paragraphes 10 et 11.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maintenant nous avons les bonnes pages.

 12   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 13   Q.  Au paragraphe 11, il est dit --

 14   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Et c'est la page suivante dans la

 15   version en B/C/S.

 16   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge.

 17   Q.  On y voit que quelques trois semaines après la découverte des cadavres

 18   il était possible de noter des changements sur le terrain, et c'était les

 19   membres de l'équipe de la Commission internationale pour les personnes

 20   disparues qui ont vu cela, et ensuite les autorités de Bosnie les ont

 21   informés que les couches inférieures dans la fosse sont de Glogova et que

 22   les couches supérieures proviennent de la fosse commune primaire de

 23   Redzici, Bratunac. Est-ce que vous vous souvenez de ce document et d'autres

 24   informations que vous avez eu l'occasion de voir concernant les origines

 25   des couches contenant des restes humains retrouvés dans la fosse secondaire

 26   Bljeceva 1 ?

 27   R.  Oui.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que ce


Page 15262

  1   document soit versé au dossier.

  2   M. IVETIC : [interprétation] Pas d'objection.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.

  4   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 65 ter 25519 obtient la cote

  5   P1983.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P1983 est versé au dossier.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Puis-je poser une question, Monsieur

  9   Vanderpuye, avant que vous ne continuiez. Et cette question concerne le

 10   rapport de ce témoin ainsi que l'annexe A, ou les chiffres concernant le

 11   nombre total, figure, vous avez parlé de différence entre 6 849 ou 6 056 et

 12   5 624.

 13   M. Janc vous a expliqué que la différence n'est pas incluse à l'annexe A

 14   concernant Cerska. Pouvez-vous me dire où je peux trouver cette fosse de

 15   Cerska dans le rapport, pouvez-vous m'aider là-dessus ?

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge, lorsque j'ai parlé, lorsque

 17   nous avons parlé du tableau, j'ai dit que je n'ai pas inclus ces fosses

 18   dans ce tableau, et que je n'ai inclus que des fosses primaires qui avaient

 19   été perturbées ou remuées.

 20   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Puis-je vous interrompre ? Mon

 21   collègue, le Juge Orie m'a aidé à trouver Cerska. Merci.

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 24   Q.  Monsieur Janc, par rapport à la question du Juge Moloto et à votre

 25   réponse à cette question, pouvez-vous me dire que c'est la même raison pour

 26   laquelle la fosse de Bisina, qui est mentionnée en page 26 de votre annexe

 27   A, n'est pas incluse dans ce tableau pour la même raison que vous venez de

 28   nous expliquer ?


Page 15263

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Et concernant la fosse de Bisina ou les fosses de Bisina, est-ce que

  3   vous avez examiné des rapports médico-légaux ayant trait à l'exhumation de

  4   cette fosse ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  J'aimerais vous montrer, et puisque je n'ai pas beaucoup de temps, je

  7   vais dire qu'il s'agit du document 65 ter 18710.

  8   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci. Je pense que c'est affiché à

  9   présent en B/C/S, ce n'est pas très net, mais on peut lire le document. 

 10   Q.  Reconnaissez-vous ce document ?

 11   R.  Oui, il s'agit du document concernant les photographies.

 12   Q.  Et on voit en particulier le site de la fosse BIS01SEK et cetera. A

 13   quoi cela correspond, ce site de Bisina ?

 14   R.  C'est la fosse de Bisina ou la zone de Bisina se trouve au dessous de

 15   Sekovici, à quelques kilomètres au dessous de Sekovici.

 16   Q.  Est-ce que vous avez examiné ce document pour préparer votre rapport ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Et pour autant que vous le sachiez, dites-nous si cela correspond au

 19   nombre de cadavres indiqués ici, est-ce que cela correspond aux

 20   informations que vous avez obtenues dans la base de données de la

 21   Commission internationale pour les personnes portées disparues concernant

 22   ce site de fosse commune ?

 23   R.  Oui, vous allez voir que dans cette base de données nous avons trouvé

 24   le nombre de 39 cadavres, c'est le nombre exact qui avait été identifié

 25   jusqu'ici par cette commission.

 26   Q.  Merci.

 27   M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce qu'on peut verser au dossier ce

 28   document.


Page 15264

  1   M. IVETIC : [interprétation] Pas d'objection.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.

  3   M. LE GREFFIER : [interprétation] 65 ter 18710 obtient la cote P1984.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P1984 est versé au dossier.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  6   Q.  Monsieur Janc, j'aimerais vous poser des questions concernant une autre

  7   fosse, une fosse plus petite, comme vous l'avez dit. Il y en a deux.

  8   D'abord, aux pages 34 et 35 de votre rapport.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Et c'est le document 65 ter 30169. Il

 10   s'agit de la page 27 dans la copie papier, ce qui devrait correspondre à la

 11   page 33 dans le prétoire électronique.

 12   Q.  Je fais référence en particulier à la fosse de Sandici. Vous avez

 13   indiqué cette fosse comme étant une fosse commune primaire.

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Par rapport à cette fosse, est-ce que vous avez eu l'occasion

 16   d'examiner les informations ayant trait à l'exhumation de cette fosse ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  J'aimerais vous montrer maintenant le document 65 ter 18723.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] M. le Greffier vient de m'informer que

 20   nous obtenons les mêmes informations concernant l'erreur liée au logiciel.

 21   M. le Greffier pourrait peut-être essayer encore une fois de faire afficher

 22   ce document ? Peut-être la version en anglais, parce que dans le prétoire

 23   électronique je vois -- je n'arrive pas à trouver la version en anglais

 24   dans le prétoire électronique, ce qui me rappelle ce que j'ai déjà pu

 25   remarquer auparavant.

 26   [La Chambre de première instance le Juriste se concertent]

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] On a une autre proposition concernant

 28   l'affichage de ce document. Je pense que vous avez demandé 187810, et cela


Page 15265

  1   devrait être 18710. C'est la pièce P1984, n'est-ce pas ?

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Je pense que

  3   18710 est le document dont j'ai demandé le versement au dossier.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, et maintenant vous souhaitez

  5   l'affichage du document 18723 ?

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, ou --

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est le document concernant

  8   l'exhumation liée à la chute de Srebrenica en juillet 1995, et il semble

  9   que -- en fait, je ne vois rien dans le prétoire électronique, et cela

 10   devrait nous être montré.

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] Nous avons quelques problèmes techniques

 12   mais je vais poursuivre. Je pense que c'est mieux.

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, allez-y.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 15   Q.  Confirmez-nous, Monsieur le Témoin, pour le compte rendu, que vous avez

 16   eu l'occasion d'examiner des rapports d'exhumation du tribunal cantonal de

 17   Tuzla par rapport à l'exhumation de la fosse de Sandici ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Est-ce que cela a confirmé ce que vous avez indiqué comme le nombre de

 20   cadavres découverts, la disposition des cadavres par rapport aux enquêtes

 21   portant sur les événements de Srebrenica ?

 22   R.  Oui, 17 cadavres ont été retrouvés dans cette fosse commune.

 23   Q.  Bien. Et pour que tout soit clairement consigné au compte rendu, à la

 24   page 27 de votre rapport, vous avez dit que le tribunal cantonal de Tuzla a

 25   enregistré cela dans le dossier du cas numéro 1137/04, juste pour soutenir

 26   vos conclusions, n'est-ce pas ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Une brève question concernant une autre fosse, fosses de Potocari. Cela


Page 15266

  1   se trouve, je crois, en page 34 de votre rapport dans le prétoire

  2   électronique, et dans quelques instants je vais vous donner le numéro de la

  3   page dans votre rapport. Cela commence en page 28 et continue en page 29 de

  4   votre rapport, les numéros ERN, les pages sont 0767 et 0768, où vous avez

  5   fait référence à un certain nombre de fosses plus petites à Potocari, en

  6   2006, en 2007 et 2012, en bas de la page. Et la page suivante, la page 29

  7   de votre rapport, vous avez dit qu'il y en a eu trois.

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Et chacune de ces trois pour les années que je viens de mentionner. Et

 10   par rapport à ces sites de fosses, avez-vous revu des documents

 11   d'exhumation et des informations les concernant ?

 12   R.  Par rapport à Potocari 2006 et 2007, oui, mais pas par rapport à

 13   Potocari 2012. Cela ne m'a pas été disponible.

 14   Q.  Par rapport aux informations concernant les exhumations que vous avez

 15   revues, concernant Potocari 2006 et 2007, pouvez-vous faire un lien entre

 16   ces informations concernant ces fosses et les informations concernant des

 17   moyens de preuve concernant des morts qui ont eu lieu à Potocari par

 18   rapport à la chute de Srebrenica ?

 19   R.  Oui, effectivement. Les corps de ces deux sites ont été trouvés dans

 20   une prairie appelée Rabin, près de Potocari, et il s'agit d'une prairie qui

 21   a été décrite par le Bataillon néerlandais comme étant un lieu d'exécution,

 22   c'est-à-dire le personnel du Bataillon néerlandais a décrit des exécutions

 23   qui s'y sont déroulées.

 24   Q.  Vous parlez de cette même prairie ?

 25   R.  Oui, et s'agissant de Potocari 2006 et 2007, il y a effectivement un

 26   lien entre ces fosses, parce que des restes de corps humains d'une personne

 27   ont été retrouvés dans l'autre fosse.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je lis le compte rendu d'audience. Vous


Page 15267

  1   dites "la prairie qui a été décrite par le personnel du Bataillon

  2   néerlandais comme étant un site où des exécutions ont eu lieu et qu'ils ont

  3   pu voir". Est-ce que vous avez voulu dire une exécution ou plusieurs

  4   exécutions ?

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne me souviens pas très bien, mais je me

  6   souviens qu'il y ait eu peut-être plusieurs exécutions. Je ne suis pas sûr

  7   s'il y avait une exécution ou plusieurs exécutions qui s'y sont déroulées,

  8   mais je sais qu'ils ont décrit la même prairie, parce que j'étais en mesure

  9   de passer en revue les croquis où les incidents se sont déroulés, qui

 10   étaient les leurs.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre, je vous prie, et en

 12   disant cela, je me tourne vers l'heure et je pense qu'il est mieux de

 13   prendre une pause maintenant, Monsieur Vanderpuye.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] Très bien, Monsieur le Président.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Faites sortir le témoin de la

 16   salle d'audience, s'il vous plaît, d'abord.

 17   [Le témoin quitte la barre]

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, il vous restera

 19   encore une demi-heure après la pause, et cela s'inscrit dans les deux

 20   heures et demie que vous avez demandées.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président, mais

 22   j'ai eu quand même quelques problèmes techniques, n'est-ce pas ?

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, très bien, il y a eu quelques

 24   soucis techniques effectivement que j'ai remarqués ou tout du moins dans le

 25   prétoire électronique, où je n'ai pas trouvé de version anglaise, par

 26   exemple, de certains documents. Mais je ne crois pas que c'est le système

 27   du prétoire électronique qui, par lui-même, élimine des versions en langue

 28   anglaise. Je ne sais pas si c'est peut-être plus le cas d'une omission de


Page 15268

  1   télécharger des documents dans le système du prétoire électronique. Bien.

  2   Alors, pour l'instant, nous allons prendre une pause, et nous reprendrons

  3   les travaux à midi 55.

  4   --- L'audience est suspendue à 12 heures 34.

  5   --- L'audience est reprise à 12 heures 47.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez faire entre le témoin dans la

  7   salle d'audience.

  8   Dans l'intervalle, je vais donner suite à l'une des trois demandes de

  9   la Défense aux fins de proroger les délais déposés le 12 août. J'aimerais

 10   maintenant parler de la demande qui a été présentée pour proroger les

 11   délais au vu de répondre à la requête 92 quater de l'Accusation pour

 12   Predrag Radic, et ce, aux fins de commencer après la décision de la

 13   Chambre. La Chambre note à cet égard que cette décision concernant l'ajout

 14   d'un témoin est pendante et sera délivrée sous peu. La Chambre, donc, fait

 15   droit à la requête de la Défense à répondre dans un délai de 14 jours après

 16   que la décision ait été rendue.

 17   Monsieur Vanderpuye, vous pouvez maintenant continuer.

 18   [Le témoin vient à la barre]

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

 20   Q.  Et bonjour de nouveau. J'aimerais maintenant vous montrer le document

 21   65 ter qui porte le numéro 06368, Monsieur Janc. Excusez-moi, il s'agira de

 22   65 ter 6358. C'est un document qui porte sur une entrée qui a été faite --

 23   ou plutôt, il s'agira des conclusions que vous avez notées concernant

 24   Potocari et concernant les sites Potocari de 2006, 2007 et 2012, tels

 25   qu'indiqués dans votre rapport.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, les interprètes

 27   vous invitent à parler dans le micro.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.


Page 15269

  1   N'avez-vous pas ce document dans le prétoire électronique ?

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vois un document à l'écran, mais je

  3   crois que l'on m'apprend à l'instant qu'il s'agissait d'un autre document.

  4   Bien. En fait, je vois deux documents dont l'anglais est, je crois, absent

  5   ou ne correspond pas au document en B/C/S, n'est-ce pas ?

  6   Monsieur Vanderpuye, je ne sais pas ce que vous voulez montrer.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Il s'agirait d'une annexe.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous connaissez. C'est à vous de nous

  9   donnez les numéros. Vous les connaissez, n'est-ce pas ?

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, en fait, le numéro que j'ai est le

 11   X021-7675. Nous devrions avoir devant nous un document portant sur

 12   l'exhumation du site de Potocari, exhumé d'une prairie qui a été décrite

 13   par le témoin.

 14   L'INTERPRÈTE : Les interprètes demandent à M. Vanderpuye de nouveau de

 15   parler dans le micro.

 16   M. VANDERPUYE : [aucune interprétation]

 17   M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]

 18   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Vous pouvez peut-être prendre l'autre

 19   micro, parler dans l'autre micro qui se trouve à votre droite, pendant que

 20   vous vous entretenez avec votre assistante.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous nous avez dit que le document

 23   n'était pas dans l'ordre. Il semblerait que nous avons maintenant la même

 24   page en B/C/S qu'en anglais.

 25   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, tout à fait. Et je crois que c'est le

 26   cas, effectivement.

 27   Q.  Monsieur Janc, avez-vous passé en revue ce document par rapport aux

 28   conclusions que vous avez indiquées relatives à l'exhumation qui ait eu


Page 15270

  1   lieu au site de Potocari en 2006 ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Est-ce que ceci montre l'endroit que vous avez indiqué il y a quelques

  4   instants, l'endroit où les corps ou les restes humains ont été trouvés par

  5   rapport à l'endroit où les corps ou les restes humains ont été observés par

  6   le personnel du Bataillon néerlandais ?

  7   R.  Oui, tout à fait.

  8   Q.  Concernant vos souvenirs des observations par le personnel du Bataillon

  9   néerlandais, peut-on dire que vous vous souvenez du fait que le personnel a

 10   dit qu'ils ont vu l'exécution ou bien ce qu'ils ont vu après l'exécution ?

 11   R.  Je ne me souviens pas. Je suis vraiment désolé.

 12   Q.  Donc, vous n'êtes pas sûr de cela ?

 13   R.  Non.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais

 15   demander le versement au dossier de ce document.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais vous avez dit que les documents

 17   n'étaient pas dans l'ordre. Essayons d'abord d'établir de quelle manière

 18   les 26 pages en B/C/S correspondent avec les deux pages en anglais. Parce

 19   qu'en anglais, on peut voir qu'il s'agit d'une explication qui nous décrit

 20   les photographies, alors qu'en B/C/S il semblerait que toutes les

 21   photographies ou, tout du moins, quelques photographies sont annexées au

 22   document -- attendez. Je vérifie. En B/C/S, la première page est un

 23   croquis. La deuxième page est une page de garde provenant d'un recueil de

 24   documents photographiques. Et à la page 5 en B/C/S, ce n'est que là,

 25   apparemment, que l'on retrouve le même texte que l'on retrouve à la page 1

 26   en anglais. Et la page 5 correspond aux pages 1 et 2. Donc, la page 5 en

 27   B/C/S correspond aux pages 1 et 2 en anglais.

 28   Vous aimeriez demander le versement au dossier de quel document ?


Page 15271

  1   L'explication ou les photographies ou les deux ?

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. J'aimerais

  3   simplement que l'on fasse verser au dossier l'explication.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais cela veut dire de toute façon qu'il

  5   faudrait télécharger de manière séparée la page 5 du texte en B/C/S suivi

  6   par les pages 1 et 2 en version anglaise. Bien. Maintenant, après avoir

  7   abordé ceci, j'aimerais savoir s'il y a une objection de la Défense.

  8   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce que vous aimeriez que l'on

  9   puisse voir l'explication des photographies sans voir les photographies

 10   elles-mêmes ? Quel en est l'objectif alors ?

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge. En fait, la

 12   raison pour laquelle j'ai demandé que l'explication soit versée au dossier,

 13   c'est que l'explication nous donne l'endroit où les restes humains ont été

 14   trouvés et exhumés. Donc, je crois que cela nous permet d'identifier sur la

 15   carte le tout. Et cela corrobore également ce que le témoin a indiqué dans

 16   son rapport comme étant l'emplacement où, effectivement, l'exhumation des

 17   corps a été faite en 2006. Je ne suis pas tout à fait sûr que les

 18   photographies ajoutent quoi que ce soit de plus outre que de montrer les

 19   restes humains. Vous avez raison lorsque vous dites qu'elles nous donnent

 20   certaines informations quant à l'emplacement, parce qu'elles nous indiquent

 21   quelques maisons, le terrain, et cetera.

 22   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie, mais vous êtes en

 23   train de nous dire que l'explication nous donne le site où les corps où les

 24   corps ont été trouvés, et l'explication n'explique pas les photographies,

 25   donc cela me convient tout à fait comme réponse. C'est bien. Merci.

 26   M. VANDERPUYE : [aucune interprétation]

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et également l'explication nous donne

 28   l'information qu'une exhumation a eu lieu à cet endroit qui semble se


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  1   trouver au cœur de votre thèse ou de ce que vous êtes en train de nous

  2   expliquer aujourd'hui.

  3   Bien. Alors, dites-nous, maintenant, Monsieur le Greffier, pourriez-vous

  4   nous donner d'ores et déjà une cote pour les pages 1 et 2 de la version en

  5   langue anglaise du document 65 ter portant le numéro -- pourriez-vous

  6   répéter le numéro, s'il vous plaît, Monsieur -- ah, oui, c'est le 06358, et

  7   il faudrait télécharger les pages correspondantes en B/C/S. En fait, il ne

  8   s'agit que d'une page, c'est la page 5 de la version en B/C/S, du document

  9   en B/C/S.

 10   M. LE GREFFIER : [interprétation] Monsieur le Président, il s'agira de la

 11   pièce P1985.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Une fois que la pièce P1985 sera

 13   téléchargée dans le prétoire électronique, elle sera versée au dossier.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

 15   Mme Stewart m'a dit à l'instant que le document sera téléchargé sous la

 16   cote 65 ter --

 17   L'INTERPRÈTE : Inaudible.

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] -- simplement pour vous indiquer que cela

 19   correspondra à la pièce en question.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] Très bien. Merci, Monsieur le Président.

 22   Q.  Monsieur Janc, j'aimerais maintenant appeler votre attention sur

 23   l'annexe B de votre rapport.

 24   L'ACCUSÉ : [interprétation] Mon rapport à moi, je l'ai comme étant la page

 25   qui commence par la page 42 dans le prétoire électronique.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Page 36.

 27   M. VANDERPUYE : [interprétation] Très bien. Passons maintenant à la page 37

 28   qui, en fait, devrait être --


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Non. En fait, --

  2   L'INTERPRÈTE : Chevauchement des interlocuteurs.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] -- lorsque j'ai parlé de la page 36 et

  4   que l'annexe B commence avec une nouvelle numérotation. Donc, en dehors de

  5   la page de garde, il s'agit de la page 2 de l'annexe B et c'est celle-là

  6   qui correspond avec la page que vous venez de mentionner qui est la page du

  7   prétoire électronique.

  8   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

  9   En fait, c'est la page 43 dans le prétoire électronique. Ce serait la bonne

 10   page. Très bien. Nous l'avons maintenant à l'écran.

 11   Q.  Vous avez analysé ces données concernant les restes humains retrouvés

 12   en surface, n'est-ce pas ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Et qui vous a donné cette information ?

 15   R.  C'est l'Institut de la BiH sur les personnes portées disparues.

 16   Q.  De quelle manière est-ce que cette information vous a été fournie ?

 17   R.  Initialement en 2008 ils nous ont fournis des tableaux avec toutes les

 18   exhumations, un recueil d'exhumations qui avaient eu lieu des restes

 19   humains retrouvés en surface, et c'est un tableau qui porte sur toutes les

 20   exhumations faites depuis 1996.

 21   Q.  Très bien.

 22   R.  Et, en fait, j'ai demandé une mise à jour de cette donnée car tous les

 23   jours des recueils supplémentaires se font. Et à chaque année je demande un

 24   nouveau tableau pour les années précédentes afin d'avoir des données

 25   complètes de ce qui a été retrouvé en surface, donc il s'agit ici de

 26   numéros allant de 1996 jusqu'au mois de juin 2013.

 27   Q.  Ce que je voudrais vous demander concerne vos chiffres, vos numéros.

 28   Vous avez indiqué ici, votre analyse a été établie, il y avait 756


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  1   personnes liées à Srebrenica et il y avait 1 033 restes humains. Est-ce que

  2   vous pourriez simplement expliquer à la Chambre ce que cela signifie, est-

  3   ce que c'était en fait 1 033 personnes sur lesquelles 756 étaient liées à

  4   Srebrenica ? Qu'est-ce que ça veut dire exactement et quelle est la

  5   différence entre un cas et un individu ?

  6   R.  L'institut BiH concernant les personnes disparues se réfère à ce qu'ils

  7   ont trouvé sur le terrain, et ils appellent ça des cas. Ce que ça veut dire

  8   en réalité, ça peut être un os, ça peut être une partie de restes humains

  9   ou l'ensemble du corps, donc nous ne savons pas exactement ce qu'ils ont

 10   recueilli. Si c'est un corps entier ou si vous avez juste une partie d'un

 11   corps, parce qu'avec les années on peut imaginer que les corps se soient

 12   décomposés et que de nombreuses parties des corps ont été trouvées sans

 13   qu'on ait les corps complets. Ce qui se passe c'est qu'ils sont ensuite

 14   envoyés à la Commission internationale pour les personnes disparues, et

 15   après identification faite, nous pourrons à ce moment-là savoir

 16   effectivement qui sont les personnes qui ont été identifiées à partir de

 17   ces restes humains.

 18   Qu'est-ce que cela veut dire ? Dans un cas ça peut représenter en réalité

 19   plus d'une personne ou bien, tout au contraire, vous savez, un plus grand

 20   nombre de cas peut représenter seulement une seule personne. Donc nous ne

 21   savons pas en réalité ce dont il s'agit, combien de personnes effectivement

 22   correspondent à ces restes trouvés en surface pour 10 033 restes trouvés en

 23   surface qui ont été trouvés.

 24   Q.  Alors, comment est-ce que vous avez trouvé ce chiffre de 756 alors ?

 25   R.  Il s'agit de personnes qui, jusqu'à maintenant, ont été identifiés à

 26   partir de ces cas, et les noms peuvent être trouvées sur la liste de la

 27   Commission internationale qui nous a été fournie, et ce que je regardais,

 28   ce que j'examinais, ce que j'essayais de trouver et de situer dans leur


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  1   tableau, c'est en fait le code du site. C'est le système par lequel ils

  2   recueillent les restes en surface et comment ils enregistrent ce qu'ils ont

  3   trouvé, et c'est analogue à l'exhumation des fosses de masse. Donc pour

  4   chaque code de site unique, si je vois que les données de la Commission

  5   internationale correspondent à un certain code de site, je saurai

  6   exactement que c'est ce site de code qui a trait à des restes trouvés en

  7   surface parce que c'est les renseignements qui nous ont été fournis en tant

  8   que tel.

  9   Q.  Je vous remercie de cette explication.

 10   Est-ce que nous pourrions maintenant aller à la page 3 de l'annexe B qui

 11   devrait correspondre à la page 44 du prétoire électronique, de façon à ce

 12   que nous puissions voir un petit peu ce dont nous parlons du point de vue

 13   des codes des sites. Et si nous allons à la page suivante, ça devrait être

 14   la page 4, où nous pouvons voir des sites complémentaires ou additionnels.

 15   Ah, je crois que nous avons un problème avec l'ordinateur.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien, nous avons encore les copies

 17   papier, et si la version électronique peut être réactivée, on serait

 18   satisfait, en particulier pour ce qui est du public. Veuillez poursuivre.

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 20   Q.  Si nous pouvions maintenant passer à la page suivante, la cote ERN qui

 21   se termine par 0778, nous pouvons voir les sites additionnels que vous avez

 22   mentionnés en ce qui concerne les restes humains retrouvés en surface. Dans

 23   la région -- bon, c'était sur la page précédente. Ici, nous avons la région

 24   de Baljkovica, Snagovo, et maintenant vous avez un autre site qui nous fait

 25   passer à la page suivante, page 5 de votre annexe. En ce qui concerne ces

 26   divers sites ou zones, est-ce que vous avez reçu directement des autorités

 27   BiH les renseignements concernant ces restes trouvés en surface pour chaque

 28   site ?


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  1   R.  En fait, c'est moi qui ai regroupé ces restes de surface sur ces quatre

  2   zones différentes mais, oui, j'ai obtenu ces renseignements de la

  3   documentation fournie par l'institut BiH.

  4   Q.  Je souhaiterais maintenant vous montrer deux éléments pendant que nous

  5   traitons ce sujet. L'un se trouve au document 65 ter numéro 6363.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, c'est maintenant la

  7   troisième fois que les interprètes vous prient de bien vouloir parler dans

  8   le microphone.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je vais

 10   garder cela à l'esprit.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ou bien utiliser votre micro, ajustez-

 12   le, parce qu'il semble que vous parliez dans la direction d'un autre

 13   microphone. Alors vous pouvez éteindre celui que vous avez devant vous,

 14   allumez l'autre, et l'ajustez, là où vous êtes…

 15   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est ce que je vais faire, Monsieur le

 16   Président.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je suis juste devant le micro en ce

 19   moment.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, c'est très bien. J'ai suggéré que

 21   vous utilisiez l'autre, mais si vous insistez pour utiliser celui qui est

 22   devant vous, alors à ce moment-là il faut que vous soyez tout près.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation] Bien. Est-ce que c'est mieux ?

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est ce que j'avais à l'esprit quand

 25   j'ai fait cette observation.

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Président.

 27   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous reconnaissez ce que vous avez

 28   devant vous ?


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  1   R.  Oui, c'est l'une des cartes ou des tableaux qui nous a été fourni par

  2   l'Institut BiH en ce qui concerne les restes humains trouvés en surface.

  3   Q.  Est-ce que vous avez eu la possibilité d'examiner cela en ce qui

  4   concerne la préparation de votre rapport ?

  5   R.  Oui, bien sûr.

  6   Q.  Et qu'est-ce que cela représente ?

  7   R.  Cette carte ou ce tableau en particulier montre l'endroit où les restes

  8   trouvés en surface étaient situés ou ont été recueillis au cours de l'année

  9   1996.

 10   Q.  Est-ce que c'est la seule carte ou le seul tableau qui a été reçu en ce

 11   qui concerne cet endroit où des restes se trouvant en surface ont été

 12   récupérés par les autorités BiH ?

 13   R.  Non. Il y a un plus grand nombre de cartes. Nous les avons depuis 2008

 14   pour chaque année, et il y a également une carte générale.

 15   Q.  Bien.

 16   M. VANDERPUYE : [interprétation] Pourrions-nous maintenant aller à la page

 17   23 de cette pièce.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Moi, j'ai 16 pages pour cette pièce.

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est pour la cote ERN 1606, à savoir

 20   05451606, 14. Merci. Bien.

 21   Q.  Pouvez-vous nous dire ce que ceci représente, Monsieur Janc ?

 22   R.  Oui, c'est la répartition sur les restes trouvés en surface et

 23   recueillis par les autorités de BiH au cours des années. Donc c'est la

 24   carte générale dont je vous parlais tout à l'heure qui couvre l'ensemble

 25   des années depuis 1996 jusqu'à 2008.

 26   Q.  Donc les sites de ces restes se trouvant en surface, est-ce que ça

 27   correspond bien avec ce que vous savez des mouvements de la colonne sortant

 28   de l'enclave de Srebrenica immédiatement après la chute ?


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  1   R.  Oui. Pour la majorité, c'est cohérent, à part quelques restes trouvés

  2   en surface qui ont été retrouvés en dehors de cet itinéraire. On peut voir,

  3   il y en a certains au sud, d'autres vers l'ouest, donc pour ce qui est des

  4   autres zones, c'est cohérent et compatible.

  5   Q.  Et ceci couvre les quatre zones en gros que vous avez indiquées dans

  6   votre rapport ?

  7   R.  Oui.

  8   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais

  9   demander le versement de ce document aussi.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce que vous nous avez montré c'est la

 11   page 14 de ce document lorsque vous avez donné la cote ERN. Tout au moins

 12   je ne propose rien mais --

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est exact.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que c'est la page 14. Y a-t-il

 15   des objections ?

 16   M. IVETIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.

 18   M. LE GREFFIER : [interprétation] Donc le 65 ter 06363 devient la pièce

 19   P1986, Monsieur le Président.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P1986 est versé au dossier comme élément

 21   de preuve.

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 23   Q.  Monsieur Janc, je voudrais maintenant que vous voyez l'annexe C de

 24   votre rapport.

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, je souhaite être

 26   absolument clair. Vous avez d'abord demandé la page 23 de cette pièce, puis

 27   j'ai fait remarquer qu'il y avait que 16 pages. Puis vous avez donné un

 28   numéro ERN, et vous avez apparemment ajouté 14, et c'était une référence


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  1   alors au numéro de la page, le numéro de la page du prétoire électronique

  2   de ce document, donc au lieu de la page 23 c'est maintenant la page 14, ce

  3   que nous avons regardé.

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie d'avoir appelé

  5   l'attention sur ce point.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et donc l'ensemble du document est

  7   maintenant versé dans son intégralité comme élément de preuve au dossier.

  8   Veuillez poursuivre.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 10   Q.  Monsieur Janc, je voudrais maintenant que nous regardions très

 11   rapidement l'annexe C dans votre rapport qui concerne les liens avec

 12   l'élément ADN.

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Donnez-moi une seconde pendant que je regarde quelle est la page que je

 15   viens de vous indiquer. Pour moi, c'est la page 47 du prétoire

 16   électronique, et puis je vais voir si ce se serait --

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] L'annexe C commence par une couverture

 18   non paginée, et puis la page suivante commence par les liens ou connexions

 19   ADN, à savoir la page 2 de la copie papier de l'annexe C.

 20   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 21   Q.  Ce que je souhaite vous demander c'est ceci, Monsieur Janc, pour

 22   commencer, que voulez-vous dire par connexion ou lien ADN, et deuxièmement,

 23   qu'est-ce que cette annexe est censée montrer ?

 24   R.  Oui, la connexion ou le lien ADN, c'est lorsque des restes humains d'un

 25   individu ont été trouvés dans des fosses différentes, se trouvant soit dans

 26   deux fosses primaires ou se trouvant dans une fosse primaire et dans une

 27   fosse secondaire, ou encore en deux fosses secondaires. Et ce que ce

 28   tableau dans cette section est censé montrer, ce sont les liens qui


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  1   existent entre ces fosses.

  2   Q.  Est-ce que ce tableau permet d'établir, par exemple,  savoir si quelque

  3   chose provient d'une fosse primaire ou d'une fosse secondaire ou même d'une

  4   fosse tertiaire sur la base des liens ADN entre ces fosses ?

  5   R.  Non, pas vraiment. Les liens ADN montrent simplement qu'il y a un lien,

  6   un lien important entre ces fosses. Le renseignement de savoir si telle

  7   fosse est une fosse primaire ou secondaire se trouve dans d'autres

  8   documents comme les rapports d'exhumation et les conclusions à la suite ou

  9   pendant les exhumations.

 10   Q.  Vous nous avez expliqué un peu plus tôt dans votre rapport la méthode

 11   suivie pour compter le nombre de liens ADN ou de liens entre les fosses,

 12   comme vous avez décrit les choses. Est-ce que vous avez pris en

 13   considération du point de vue de cette analyse les données fournies par la

 14   Commission internationale des personnes disparues en ce qui concerne les

 15   réassociations de profils ADN entre les fosses ?

 16   R.  Oui, et ceci d'ailleurs est la seule façon dont on peut trouver les

 17   liens entre les fosses, de sorte qu'il faudra prendre en considération à la

 18   fois les cas principaux et réassociations qui vous diront si un certain

 19   corps ou certaines parties d'un corps, les restes humains, trouvés dans

 20   différentes fosses font partie d'un seul et même individu.

 21   Q.  Est-ce que vous avez évalué d'autres éléments de preuve en ce qui

 22   concerne le fait d'établir si oui ou non, ou d'exprimer si oui ou non la

 23   fosse que vous avez analysée était une fosse primaire, secondaire ?

 24   R.  Oui, et également avec des objets et des éléments de preuve de médecine

 25   légale, et tout le reste.

 26   Q.  Et est-ce que ceci est exposé dans cette annexe ?

 27   R.  Dans cette annexe précise, on ne retrouve que des renseignements

 28   concernant le chiffre véritable, le nombre véritable de liens entre les


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  1   fosses.

  2   Q.  Bien.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous avez, je dois

  4   vous le dire, déjà utilisé une demi-heure de votre temps après la

  5   suspension de séance.

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation] Vous avez raison, Monsieur le Président,

  7   j'en suis à ma dernière partie, et j'espère en avoir terminé rapidement

  8   avec M. Janc. Il y a trois tableaux que je souhaite lui montrer, de façon à

  9   ce qu'il puisse expliquer à la Chambre ce dont il s'agit, et puis j'en

 10   aurai terminé.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je dois dire en ce qui concerne la

 12   dernière partie, les liens ADN ou connexions ADN, la question est quelque

 13   peu confuse, mais le tableau est parfaitement clair. Le tableau lui-même

 14   non seulement établit que dans un certain nombre de cas indiqués les

 15   parties, les morceaux de corps qui ont été trouvés dans une fosse et une

 16   autre fosse appartiennent à la même personne. Ça, ça a été dit, et on voit

 17   ce qui était dans une fosse primaire ou une fosse secondaire, mais ça, ce

 18   n'est pas sur le tableau, et ceci ressort clairement du tableau lui-même.

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation] Vous avez raison en ce qui concerne ces

 20   tableaux à la fin de cette section particulière, qui ne reflètent pas ces

 21   désignations dont je vais parler maintenant.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bon. Poursuivez.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 24   Q.  Arrêtons-nous un instant à la page 5, Monsieur Janc, de sorte que vous

 25   puissiez voir comment vous avez calculé les totaux. Numéro ERN qui se

 26   termine par 784. Vous voyez que là vous avez des désignations de primaire à

 27   primaire, de primaire à secondaire, de secondaire à secondaire, et ensuite

 28   les totaux concernant vos sites d'exécutions, les fosses secondaires, pour


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  1   un total de 1 001.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Est-ce que ceci figure sur les cartes que vous avez préparées en ce qui

  4   concerne cette section ?

  5   R.  Oui, c'est exact. Dans ce tableau et dans les cartes.

  6   Q.  Bien.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Donc, je voudrais maintenant qu'on voit

  8   les cartes et, plus particulièrement, si on pouvait avoir le numéro de la

  9   page, parce que la pagination disparaît de temps en temps. Le numéro ERN

 10   est le 0808. Bien.

 11   Q.  Donc, nous sommes à la carte numéro 1 de votre rapport. Pourriez-vous

 12   dire à la Chambre ce que c'est censé représenter ?

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation] Si nous pourrions peut-être faire un

 14   agrandissement et d'aller d'un côté à l'autre, ce sera peut-être un peu

 15   plus facile à voir.

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Mais c'est que je n'ai rien sur mon écran et

 17   la carte que j'ai devant moi n'est pas en couleur. Donc, si vous voulez

 18   parler de couleur, j'aurais besoin d'avoir cette image-là. Bien. Oui.

 19   Maintenant, je vois. Je la vois.

 20   Oui, celle-ci est donc la carte générale de tous les liens en connexion ADN

 21   que j'ai pu établir et qui reprennent les données de la Commission

 22   internationale des personnes disparues. Et en haut du tableau, vous voyez

 23   indication concernant les fosses primaires. En dessous, vous voyez ce qui

 24   concerne les fosses secondaires, et ensuite comment il peut y avoir des

 25   connexions entre les primaires et secondaires, les sites primaires et

 26   secondaires, comme on les a établis. Puis, ensuite, vous avez différentes

 27   couleurs. Par exemple, vous avez les carrés en vert, là. Ce sont les

 28   fosses, les fosses communes qui ont été exhumées par les autorités BiH.


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  1   Celles qui sont en brun ou en marron sont celles qui ont été exhumées par

  2   le TPYI. Donc, c'est la carte générale, le tableau général. Puis, nous

  3   avons des tableaux particuliers pour chaque fosse primaire et secondaire ou

  4   celles qui ont des relations entre elles.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  6   Q.  Donc, par exemple, si nous regardons à partir de la gauche lorsque nous

  7   avons la ferme de Branjevo, vous indiquez Pilica entre parenthèses et

  8   Kozluk entre parenthèses. Et ensuite, vous avez établi, par exemple, qu'à

  9   Branjevo il y avait 43 cas qui ont trait à un certain nombre de fosses

 10   communes secondaires qui ont été à la fois exhumées par le personnel du

 11   TPYI et par les autorités BiH. Et dans le cas de Kozluk, il y a 113 cas de

 12   ce genre qui sont liés à ces groupes de fosses communes secondaires; c'est

 13   bien cela ?

 14   R.  Oui, c'est exact.

 15   Q.  Et donc, c'est la façon dont on lit ce tableau particulier, c'est comme

 16   ça qu'on doit le comprendre ?

 17   R.  C'est exact.

 18   Q.  Et il y a également des lignes en diagonale qui apparaissent, elles

 19   semblent relier les fosses secondaires à d'autres fosses secondaires et qui

 20   sont également liées à des fosses primaires de Branjevo et Kozluk ?

 21   R.  C'est exact.

 22   Q.  Et c'est donc décrit ici, par exemple, entre Cancari et Cancari 5 et

 23   Cancari 4 et Cancari 9; c'est exact ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Et je voudrais m'assurer que nous avons bien compris comment il faut

 26   lire et comprendre ceci. Si nous pouvons partir de l'extrême droite - merci

 27   - on peut voir qu'il y a une combinaison de fosses qui sont liées les unes

 28   entre elles, Glogova 1 et Glogova 2, n'est-ce pas ?


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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Et ce sont des fosses primaires ?

  3   R.  Exact.

  4   Q.  Et il existe un lien ADN entre elles ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Pouvez-vous expliquer cela ?

  7   R.  Très évidemment, les parties de corps d'une personne ont été trouvées

  8   dans deux fosses primaires différentes, ce qui veut dire qu'elles ont été

  9   déposées dans des fosses primaires en tant que tel, en plusieurs morceaux,

 10   de sorte qu'un même individu a déjà eu des parties différentes de son corps

 11   qui ont été prises quelque part du site d'exécution et mis dans cette fosse

 12   commune.

 13   Q.  Bien. Et en ce qui concerne les deux fosses en question, il y a

 14   plusieurs fosses communes secondaires que vous avez indiquées de gauche à

 15   droite, et nous voyons qu'il y a 63 cas pour Glogova 1 et 15 reliés à

 16   Bljeceva, les fosses de Budak.

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Et 12 cas avec 43 cas de Glogova 2, et ça, c'est relié aux fosses

 19   communes de Zalazje, et aux fosses communes de Zeleni Jadar; c'est bien

 20   cela ?

 21   R.  Oui. Glogova 1 ou Glogova 2. Ce n'est pas évident à partir de ce

 22   tableau, mais ça l'est à partir des tableaux suivants.

 23   Q.  Bien. Et l'entrepôt de Kravica est directement lié à des fosses

 24   communes secondaires à Zeleni Jadar ?

 25   R.  Oui, c'est exact. Nous avons un lien direct ADN entre l'entrepôt de

 26   Kravica, Zeleni Jadar 2, parce que des parties de corps d'un individu ont

 27   été trouvées dans la fosse secondaire de Zeleni Jadar 2 ainsi qu'au site

 28   d'exécution de l'entrepôt de Kravica, là où il y avait une dent, par


Page 15286

  1   exemple, de cet individu qui a été trouvé.

  2   Q.  Je vous remercie.

  3   M. VANDERPUYE : [interprétation] Et je souhaite aller maintenant au tableau

  4   suivant rapidement. Celui-ci, je crois, est un peu plus petit. Donc, nous

  5   pouvons ajuster les pages, très bien.

  6   Q.  Monsieur Janc, pouvez-vous nous dire ce que nous voyons ici ?

  7   R.  Ça, c'est une ventilation du tableau par site d'exécution, et nous

  8   avons maintenant une vue générale du nombre de connexions qu'on a trouvées

  9   concernant les sites d'exécution particuliers et, en fait, fosses primaires

 10   et fosses secondaires.

 11   Q.  Et ça, c'est pour les deux ici, à la fois pour Branjevo, Pilica,

 12   Kozluk; c'est bien cela ?

 13   R.  Oui, c'est exact.

 14   Q.  Entre les deux --

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je voudrais poser une question. Le

 16   chiffre relativement bas des fosses primaires et des fosses secondaires

 17   dans l'image précédente est ici ou le site d'exécution et les différentes

 18   fosses, si c'est une fosse primaire, lorsque les corps ont été retirés,

 19   déplacés et mis ailleurs, ça veut dire que très probablement il y avait un

 20   nombre limité d'éléments ADN qui aient été laissés derrière dans la fosse

 21   primaire ou au site de la fosse. Est-ce que c'est bien cela qu'il faut

 22   comprendre ? Est-ce que ceci explique pourquoi parfois les chiffres sont

 23   relativement bas pour les correspondances ADN ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est exact. C'est exactement ce qui

 25   passé ici, parce que, vous savez, vous avez un nombre relativement faible

 26   de restes humains qui restent dans la fosse primaire. Mais vous pouvez voir

 27   à partir de ce tableau que vous avez dans certains cas des chiffres

 28   beaucoup plus élevés de cas entre les fosses secondaires, parce que les


Page 15287

  1   individus ont été emmenés et déposées dans des fosses secondaires et, sur

  2   les deux, on peut voir que même une personne individu peut avoir des restes

  3   dans trois différentes fosses, de sorte que c'est la raison pour laquelle

  4   il y a plus de connexions entre les fosses secondaires et --

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, parce que la plupart des restes

  6   humains sont restés dans les fosses secondaires, et la plupart du temps,

  7   après des dommages ou des parties ont été déchirées dans les différentes

  8   fosses secondaires. Oui, je comprends votre déposition.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, merci. Vous avez parfaitement raison.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci. Veuillez poursuivre.

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 12   Q.  Quelques questions que je voulais poser en ce qui concerne ce tableau-

 13   ci. Le premier, et c'est tout à fait en bas de l'écran, nous voyons un lien

 14   ADN entre deux fosses secondaires, à la fois à la ferme militaire de

 15   Branjevo, Pilica et Kozluk --

 16   R.  Oui.

 17   Q.  -- que la Chambre a reçu comme élément de preuve ou de fosses communes

 18   primaires indépendantes; c'est cela ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Donc, je voudrais vous demander maintenant si vous avez été en mesure

 21   de fournir une explication sur la façon dont vous avez pu avoir un lien ADN

 22   entre les fosses secondaires par rapport à une fosse primaire distincte des

 23   sites de ces fosses. La deuxième partie, c'est pour une explication, serait

 24   de savoir pourquoi dans le cas de Liplje 2, bien que --

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Peut-être que nous pourrions procéder

 26   par des questions reliées entre elles, de telles sortes que nous pourrions

 27   comprendre réponse à la première question. Allons question une par une.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui. Merci, Monsieur le Président.


Page 15288

  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La première question concernait le lien

  2   horizontal entre Kozluk et Branjevo.

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Il faut comprendre qu'il s'agit de deux

  4   fosses primaires qui ont été exhumés à peu près au même moment, et d'après

  5   la façon j'ai compris les enquêtes moi-même, les mêmes moyens de transport

  6   ont été utilisés pour réensevelir. De sorte que dans ce cas, il serait

  7   probable qu'il y est contamination par certaines parties de corps d'une

  8   fosse primaire qui serait restée sur le camion au moment de l'exhumation,

  9   exhumation d'autres fosses primaires. Ce sont les conclusions possibles qui

 10   expliqueraient pourquoi ça s'est passé. Et c'est le type de cas où vous

 11   avez commencé avec la question de Liplje 2, pour le lien entre Liplje 2 et

 12   Cancari 3, ça pourrait être le même type d'explication.

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 14   Q.  Je vous remercie de votre explication. Pourrions-nous passer au tableau

 15   suivant, Monsieur Janc.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ceci était le troisième, le dernier,

 17   Monsieur Vanderpuye ?

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] Bon, maintenant nous en avons cinq. Peut-

 19   être pourrais-je voir le dernier, ce sera peut-être plus efficace parce que

 20   ceci incorpore une partie des conclusions antérieures, bien que, comme on

 21   voit, c'est quelque peu --

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Faites comme vous voulez, mais je

 23   m'attends à ce que vous posiez maintenant des questions précises au témoin

 24   et que nous puissions voir et lire ce qui mérite une explication, et nous

 25   en sommes aux toutes dernières questions certainement. Donc veuillez, s'il

 26   vous plaît, achever dans les cinq ou sept minutes qui viennent. Poursuivez.

 27   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 28   Q.  Bien, Monsieur Janc, nous sommes maintenant au tableau 4 [comme


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  1   interprété]. Et ceci concerne Glogova 2 et Glogova 1. Pour commencer,

  2   qu'est-ce qu'on regarde là ? Qu'est-ce que nous voyons ?

  3   R.  Comme pour les tableaux précédents, comme vous pouvez le voir, il y a

  4   ce réseau de connexions entre une fosse primaire Glogova et les liens avec

  5   les fosses secondaires. Donc, c'est la façon dont de nombreuses connexions

  6   ont été établies entre les fosses primaires et secondaires.

  7   Q.  Bien. Donc il n'y avait pas de connexions que vous n'ayez pu établir

  8   entre Glogova 1 et Bljeceva --

  9   L'INTERPRÈTE : Inaudible.

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est exact. Mais il n'y avait que des

 11   connexions que --

 12   L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu.

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 14   Q.  Les lignes bleues que nous voyons ici représentent exactement quoi ?

 15   R.  Ce sont des liens entre les fosses secondaires.

 16   Q.  Et celles-ci sont reprises dans les tableaux précédents, en particulier

 17   4B, 4A, quoi ont précédé celles-ci, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui, c'est exact. Le tableau 4 représentait seulement les  connexions

 19   qui existent entre les fosses primaires et secondaires, le tableau 4B

 20   représente seulement les connexions qui existent entre ces fosses

 21   secondaires et le tableau général ou bien pour les deux.

 22   Q.  Et en ce qui concerne la désignation d'une fosse primaire --

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation] Excusez-moi, Maître Ivetic.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic.

 25   M. IVETIC : [interprétation] Excusez-moi. Mais mon client voudrait pouvoir

 26   se retirer un instant aux toilettes, il a demandé à être excusé.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Et est-ce qu'il souhaite que nous

 28   attendions ou veut-il poursuivre ?


Page 15290

  1   M. IVETIC : [interprétation] Nous pouvons poursuivre.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous pouvons poursuivre. Alors, Monsieur

  3   Mladic, vous pouvez vous retirer pour un moment. Veuillez poursuivre.

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  5   Q.  En ce qui concerne la désignation des fosses primaires et secondaires

  6   que nous voyons décrites ici dans cette section, devons-nous considérer que

  7   cette désignation découle d'autres renseignements qui ne figurent pas dans

  8   cette section particulière au courant de laquelle vous auriez été ou vous

  9   n'avez pas eu la possibilité d'examiner ?

 10   R.  Oui, c'est exact.

 11   Q.  [aucune interprétation]

 12   R.  [aucune interprétation]

 13   Q.  Est-ce que vous avez décrit ces fosses communes par rapport aux fosses

 14   primaires ou secondaires dans la carte que vous avez préparée par rapport à

 15   votre témoignage précédent ?

 16   R.  Oui.

 17   M. VANDERPUYE : [interprétation] Et j'aimerais vous montrer, et cela sera

 18   ma dernière pièce, Monsieur le Président, mon dernier document, le document

 19   65 ter -- avant de demander le versement au dossier du rapport.

 20   M. IVETIC : [interprétation] Il n'y a pas d'objection concernant le

 21   rapport, mais il y a une objection de la part de la Défense concernant la

 22   traduction en B/C/S parce que cela n'existe pas.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation] La traduction est en train d'être

 24   préparée, Monsieur le Président.

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.

 26   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document qui porte le numéro 65 ter

 27   30169 reçoit une cote aux fins d'identification P1987, puisqu'il n'y a pas

 28   de traduction de ce document en B/C/S.


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et le statut de ce document restera le

  2   statut du document ayant la cote aux fins d'identification jusqu'à ce que

  3   nous ne recevions la traduction téléchargée dans le prétoire électronique.

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce que je peux montrer au témoin le

  5   document 65 ter 19929.

  6   Q.  Connaissez-vous cette carte, Monsieur le Témoin ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Sur cette carte vous avez donc montré les liens entre les fosses

  9   communes primaires et secondaires, et vous vous êtes appuyé sur les

 10   informations que vous avez examinées pour préparer votre rapport ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Est-ce qu'on peut agrandir le haut de la carte, où nous pouvons voir un

 13   certain nombre de flèches et de directions et des groupes des fosses. Est-

 14   ce que toutes ces fosses figurent dans votre rapport, rapport que vous avez

 15   fini au mois de juin ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Si nous regardons le bas de la page, nous pouvons voir un autre groupe

 18   de flèches et de fosses. Est-ce que ces fosses sont contenues dans votre

 19   rapport ?

 20   R.  Oui, et il y a aussi quelques autres fosses.

 21   Q.  Mais il y a aussi des fosses qui ne figurent pas dans la carte ?

 22   R.  Oui, puisqu'il s'agit d'une carte qui a été préparée précédemment qui

 23   correspondait à mes rapports précédents.

 24   Q.  Sur cette carte est-ce qu'on peut voir la direction des mouvements ou

 25   des déplacements des cadavres, des restes humains, des sites où se

 26   trouvaient des fosses qui ont été altérées et qui ont été transférées dans

 27   des fosses secondaires que vous avez indiquées dans l'annexe A ?

 28   R.  Oui. Ce sont des flèches rouges.


Page 15292

  1   Q.  Et c'est exact, cela a été mis à jour ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Merci.

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que ce

  5   document 65 ter 19929 soit versé au dossier.

  6   M. IVETIC : [interprétation] Pas d'objection.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] J'aimerais que ce document soit versé au

  8   dossier, et j'en ai terminé avec mon interrogatoire principal.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il faut octroyer une cote, Monsieur le

 10   Greffier.

 11   M. LE GREFFIER : [interprétation] P1988.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P1988 est versé au dossier.

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, Mme Stewart m'a

 14   informé que je dois informer la Chambre que le document 65 ter 6358A, c'est

 15   la pièce P1985, est maintenant téléchargée dans le prétoire électronique.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela veut dire que le statut MFI du

 17   document est levé, et maintenant ce document est versé au dossier, il faut

 18   lui octroyer une cote définitive, Monsieur le Greffier.

 19   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La pièce P1986.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P1986 est maintenant versé au dossier.

 21   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Non, c'est P1985.

 22   M. LE GREFFIER : [interprétation] Oui, c'est une page du document 65 ter.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Le document 1985 est versé au dossier.

 24   P1986 a été déjà versé au dossier.

 25   Maintenant je me demande s'il ne serait plus approprié de faire la pause

 26   maintenant et que Me Ivetic commence son contre-interrogatoire après la

 27   pause.

 28   J'ai oublié qu'on a perdu plus d'une demi-heure au début de l'audience


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  1   aujourd'hui. Maître Ivetic, est-ce que vous préférez que nous continuions

  2   pendant 25 minutes qui suivent, ou…

  3   [Le conseil de la Défense se concerte]

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous pouvons continuer ?

  5   M. IVETIC : [interprétation] Oui, nous pouvons continuer.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, Monsieur Janc, c'est maintenant

  7   Me Ivetic qui va procéder au contre-interrogatoire. Il est membre de

  8   l'équipe de la Défense de M. Mladic et se trouve à votre gauche.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Continuez.

 11   Contre-interrogatoire par M. Ivetic :

 12   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Janc.

 13   R.  Bonjour.

 14   Q.  Monsieur Janc, avant d'avoir commencé à témoigner devant ce Tribunal en

 15   tant que témoin pour le bureau du Procureur dans plusieurs affaires

 16   concernant Srebrenica, avez-vous eu l'occasion de témoigner en tant que

 17   témoin expert, en tant que témoin dans d'autres affaires ?

 18   R.  Devant ce Tribunal ?

 19   Q.  Avant vos témoignages devant ce Tribunal et après vos témoignages

 20   devant ce Tribunal.

 21   R.  J'ai témoigné aux tribunaux nationaux en Slovénie.

 22   Q.  Avant votre témoignage au tribunal national en Slovénie, est-ce que

 23   vous avez utilisé une méthodologie similaire pour préparer vos rapports

 24   dont vous avez témoigné devant ce Tribunal ?

 25   R.  Il est difficile de dire que j'ai utilisé la même méthodologie ou la

 26   méthodologie similaire puisque les affaires ici sont des affaires qui sont

 27   différentes.

 28   Q.  Par rapport à l'époque où vous avez travaillé au bureau du Procureur de


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  1   ce Tribunal, est-ce que vous avez eu des entretiens avec des témoins ou

  2   avec des suspects pour dans affaires en cours ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Et est-ce que ces entretiens avaient trait à l'affaire contre le

  5   général Ratko Mladic et à l'acte d'accusation dressé contre le général

  6   Mladic ?

  7   R.  Je dirais que oui, puisque cela concernait l'enquête tout entière

  8   concernant Srebrenica et cela a eu trait à votre client.

  9   Q.  Merci. Pendant que vous travailliez au bureau du Procureur de ce

 10   Tribunal, est-ce que vous avez travaillé sur la rédaction des actes

 11   d'accusation ou des modifications des actes d'accusation ?

 12   R.  Non.

 13   Q.  Avez-vous participé aux enquêtes qui ont eu lieu pendant que vous

 14   travailliez au bureau du Procureur pour vérifier des allégations concernant

 15   des Musulmans qui étaient victimes des tueries par les forces musulmanes à

 16   Srebrenica dans l'enclave même ou pendant qu'ils se déplaçaient au sein de

 17   la colonne vers Tuzla après la chute de Srebrenica ?

 18   R.  Non.

 19   Q.  J'aimerais vous poser des questions concernant un autre sujet.

 20   Connaissez-vous un concept de protection civile et militaire qui existait

 21   dans l'ancienne Yougoslavie concernant l'assainissement du terrain,

 22   "asanacija terena" en B/C/S ?

 23   R.  Oui, J'ai entendu parler de ce concept.

 24   Q.  Seriez-vous d'accord pour dire que selon ce concept il y a une

 25   obligation de nettoyer le terrain après la bataille pour enlever tous les

 26   objets, tels que pièces d'armes, munitions, des débris ou des restes de

 27   nature biologique, des restes humains ou des animaux, et cetera ?

 28   R.  Je suis certain que cela est inclus dans ce concept, mais je ne peux


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  1   pas confirmer cela.

  2   Q.  Nous avons eu des témoignages d'autres témoins dans cette affaire, par

  3   exemple, RM306, qui a témoigné que d'après ces obligations légales, selon

  4   la législation en ancienne Yougoslavie sur la protection civile - et c'est

  5   aux pages du compte rendu 11 464 jusqu'à 11 465 - selon laquelle les

  6   cadavres devaient être enlevés pour être enterrés dans des fosses communes

  7   ou communales, et non pas dans des tombes individuelles. Est-ce que cela

  8   correspond à ce que vous savez sur cet assainissement du terrain qui

  9   existait dans le système de l'ancienne Yougoslavie ?

 10   R.  Je ne peux pas vraiment dire que je connaisse ce terme spécifique.

 11   Q.  Bien. J'aimerais maintenant vous poser des questions brèves, questions

 12   concernant la période de juin 2003 à juin 2004, pendant que vous étiez

 13   membre de la police de l'Union européenne en Bosnie en tant que conseiller

 14   pour des enquêtes criminelles au sein du département du MUP de la Republika

 15   Srpska à Banja Luka. Est-ce qu'en tant que conseiller à l'époque vous avez

 16   été impliqué aux enquêtes menées par le MUP de la RS à Banja Luka

 17   concernant Srebrenica ?

 18   R.  Non.

 19   Q.  Maintenant, j'aimerais vous poser des questions concernant votre

 20   travail sur ce rapport. Vous avez lu des documents, des déclarations de

 21   témoins et d'autres documents -- je pense que vous avez fait référence à

 22   des mémorandums internes que vous avez examinés pour préparer vos rapports.

 23   Pouvez-vous nous dire à quel type de document vous avez fait référence

 24   lorsque vous avez mentionné des mémorandums internes ?

 25   R.  Oui, c'était la question qu'on m'a posée par rapport au type de

 26   documents que j'ai examinés pendant que je travaillais au bureau du

 27   Procureur, il s'agissait des tableaux concernant des enquêtes qui ont été

 28   faites. Il y avait des diverses notes, des fichiers concernant la


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  1   correspondance interne ou les enquêtes internes. Mais en préparant mon

  2   rapport, j'ai utilisé ce que j'ai mentionné dans mon rapport.

  3   Q.  Bien. Maintenant, par rapport aux déclarations de témoins que vous avez

  4   examinées pour arriver à vos conclusions, est-ce que dans ces déclarations

  5   de témoins il y avait un pourcentage de déclarations concernant les

  6   événements à Srebrenica ou est-ce que toutes ces déclarations de témoins

  7   concernaient Srebrenica ? Vous venez de dire quel était le pourcentage ou

  8   le nombre de ces déclarations que vous avez examinées concernait Srebrenica

  9   et que vous avez utilisé pour préparer votre rapport ?

 10   R.  J'ai eu accès à toutes les déclarations, au moins aux déclarations qui

 11   n'étaient pas confidentielles. Et même s'il s'agissait des déclarations

 12   confidentielles concernant Srebrenica, j'ai pu avoir accès à ces

 13   déclarations, et je ne connais pas le nombre total de ces déclarations mais

 14   il y en a eu beaucoup pendant la période de cinq ans.

 15   Q.  Est-ce que quelqu'un d'autre a choisi les déclarations pour vous ou

 16   est-ce que vous-même vous avez choisi ces déclarations de témoins pour une

 17   raison quelconque ?

 18   R.  La plupart du temps c'était moi-même. Vous savez, parfois, pour une

 19   raison ou pour une autre, j'ai dû lire une certaine déclaration de témoin,

 20   et lorsque je voulais vérifier ou déterminer quelque chose, je

 21   sélectionnais moi-même les déclarations de témoins dont j'avais besoin pour

 22   les examiner.

 23   Q.  Merci. Vous avez également dit aujourd'hui, et je pense que cela est

 24   clair dans vos rapports, que vos rapports représentent la continuation du

 25   travail de M. Dean Manning. Est-ce que vous avez eu des contacts avec M.

 26   Manning pour préparer vos rapports et que vos rapports représentent d'une

 27   certaine façon la continuation du travail qu'il avait fait ?

 28   R.  J'ai eu des contacts avec lui, des contacts personnels, je pense que


Page 15297

  1   c'était à deux reprises. La première fois lorsqu'il est venu ici en 2007

  2   pour préparer la mise à jour de son rapport pour l'affaire Popovic. A

  3   l'époque, on a discuté de ces questions mais puisque j'étais curieux de

  4   savoir ce qu'il avait fait, et cela n'avait rien à voir avec le rapport que

  5   j'ai écrit par la suite. A l'époque où je lui parlais, je ne savais même

  6   pas que j'allais devoir préparer ce rapport. La deuxième fois, je pense que

  7   je l'ai vu lorsqu'il a témoigné dans une affaire, on a parlé brièvement, et

  8   je n'ai reçu aucune instruction de lui ou quoi que ce soit d'autre pour

  9   préparer mon rapport.

 10   Q.  Merci. Est-ce que vous avez considéré le travail de M. Manning, le

 11   résultat du travail de M. Manning comme étant un travail fini ou est-ce que

 12   vous avez vérifié ce qui figurait dans le rapport de M. Manning ?

 13   R.  Il y a eu des vérifications qui étaient nécessaires, mais pas beaucoup.

 14   Je dis cela puisque mon rapport est concentré sur les chiffres, sur les

 15   liens et les dépouilles mortelles retrouvées sur la surface. Et c'est dans

 16   ce domaine où j'ai procédé à des modifications par rapport à ses

 17   conclusions puisqu'il n'avait pas suffisamment d'information à sa

 18   disposition par rapport à cette section de mon rapport.

 19   Q.  J'aimerais maintenant qu'on passe à une autre source que vous avez

 20   citée, ce sont les rapports de la Commission internationale chargée des

 21   personnes portées disparues. Excusez-moi, je devrais dire des listes. Par

 22   rapport à ces listes, avez-vous mené une enquête concernant les

 23   identifications faites par la Commission internationale chargée des

 24   personnes portées disparues ?

 25   R.  Oui, dans certains des cas. Mais dans la plupart des cas, non. Dans

 26   certains des cas, oui, j'ai procédé à une enquête lorsqu'il n'y avait pas

 27   de cohérence des conclusions, des conclusions de notre enquête. Et sur

 28   leurs listes précédentes, j'ai découvert des cas où des individus avaient


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  1   été identifiés concernant Srebrenica et, en fait, ces individus avaient été

  2   victimes d'autres incidents de 1993, 1992, et plus tard dans des versions

  3   ultérieures qu'on nous a fournies, ces individus ne figuraient plus sur ces

  4   listes. Certains de ces individus ont été identifiés par eux-mêmes, mais

  5   c'était peu de cas où cela a été fait.

  6   Q.  Concernant les fois où vous avez vérifié et trouvé des erreurs

  7   concernant les identifications de l'ICMP, est-ce que vous avez contacté

  8   l'ICMP ou est-ce que vous avez pu changer l'information sur les listes ?

  9   R.  Je ne suis pas tout à fait certain, mais je crois que cette information

 10   a été communiquée à l'ICMP, et ces derniers ont revérifié leur liste pour

 11   vérifier ces faits, mais néanmoins si j'avais identifier de tels individus,

 12   je ne les ai pas inclus dans mon rapport.

 13   Q.  Vous avez également identifié la source, d'autres sources de votre

 14   rapport comme, par exemple, les autorités de la BiH. Vous n'avez pas dans

 15   le cadre de l'interrogatoire principal inclus le ministère de la Défense de

 16   la BiH. Dois-je conclure que vous n'avez pas consulté le ministère de la

 17   Défense de l'ABiH afin de rédiger votre rapport ?

 18   R.  Non, je n'ai pas personnellement été en contact avec ce dernier.

 19   Q.  Et la décision consistant à ne pas consulter le ministère de la Défense

 20   de la BiH, était-ce une décision à laquelle vous êtes parvenu vous-même ou

 21   bien était-ce une décision que quelqu'un d'autre ait prise au niveau du

 22   bureau du Procureur ?

 23   R.  Non. Il ne s'agit pas, vous savez, de décision ici, il s'agit de

 24   besoin. Je savais qu'il y a des demandes qui avaient été faites auprès du

 25   ministère de la Défense par notre unité chargée de la démographie, et

 26   j'avais obtenu des informations de ces derniers sur les informations qu'ils

 27   avaient obtenues.

 28   Q.  Dans le cadre de votre travail dans le cadre d'élaboration de vos


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  1   rapports, avez-vous eu l'occasion de passer en revue des rapports qui ont

  2   été présentés par les experts en matière de démographie présentés par la

  3   Défense, par exemple, dans l'affaire Popovic ou autres, ou d'autres

  4   affaires dans lesquelles vous avez témoigné devant le TPIY ?

  5   R.  Oui, tout à fait, je l'ai passé en revue.

  6   Q.  Et est-ce que vous avez tenu compte des pertes qui se trouvaient dans

  7   la colonne alors que la colonne d'hommes musulmane, quand elle avait quitté

  8   Srebrenica en juillet 1995, a essayé d'effectuer une percée pour se rendre

  9   sur les lignes serbes, pour se rendre à Tuzla ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Quelles sont les sources que vous avez consultées pour obtenir ces

 12   informations concernant les pertes qui sont survenues aux membres de la

 13   colonne des Musulmans de Bosnie qui ont essayé d'effectuer la percée en

 14   direction de Tuzla ?

 15   R.  Eh bien, nous avions plusieurs sources et plusieurs déclarations

 16   concernant ce qui ait pu arriver à ces personnes qui ont essayé d'effectuer

 17   la percée. Pour les besoins de mon rapport, l'une des sources principales,

 18   bien évidemment, était les données sur les restes humains en surface parce

 19   qu'un très grand nombre de personnes était laissé simplement derrière, et

 20   c'était l'une des sources principales. Il y avait également d'autres

 21   sources comme, par exemple, des témoins, des témoins experts qui ont

 22   témoigné devant ce Tribunal, devant cette Chambre de première instance et

 23   qui aient pu donner des chiffres concernant ces pertes. J'ai effectivement

 24   consulté ces sources-là également.

 25   Q.  Très bien, merci, Monsieur. J'aimerais maintenant passer en revue

 26   quelque chose, vos propos en fait dans une affaire dans laquelle vous avez

 27   déjà témoigné précédemment.

 28   M. IVETIC : [interprétation] Et j'aimerais que l'on affiche 1D1196 dans le


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  1   prétoire électronique, page 4, transcript dans l'affaire Popovic, et nous

  2   devrions avoir la page 27 dans le prétoire électronique, qui correspond au

  3   compte rendu d'audience 33593, donc du compte rendu d'audience de cette

  4   affaire-là en question, de l'affaire Popovic du 4 mai.

  5   L'INTERPRÈTE : Les interprètes ont demandé aux interlocuteurs de ralentir

  6   le débit.

  7   M. IVETIC : [interprétation] Je vais essayer de ce faire.

  8   Q.  Je vous demanderais de suivre la ligne 9 avec moi, et je vais passer en

  9   revue les propos que vous avez tenus dans l'affaire précédente, dans cette

 10   affaire-là en question. 

 11   "Monsieur, je vais maintenant vous poser une question préliminaire. Tout

 12   d'abord, j'aimerais savoir, est-il exact de dire que le nombre de personnes

 13   disparues comprend les personnes qui ont perdu la vie à la suite de mines

 14   antipersonnel, de suicides, ou à la suite d'opérations de combat légitimes

 15   ?

 16   "Réponse : Probablement que oui.

 17   "Question : Est-ce que vous savez de quel nombre de personnes il pourrait

 18   s'agir ?

 19   "Réponse : Non, je ne connais pas le chiffre exact, mais je crois que la

 20   plupart des cas portent sur les restes humains en surface.

 21   "Question : Très bien. Alors si l'on tient compte également des restes

 22   humains retrouvés en surface, est-ce que vous avez des éléments de preuve -

 23   car je sais que vous avez lu, comme vous l'avez dit, dans votre addendum,

 24   des déclarations de témoins, d'autres documents de témoignages dans cette

 25   affaire - donc, est-ce que vous savez si le chiffre de personnes qui aient

 26   trouvé la mort à la suite d'opérations de combat, de suicides et de mines

 27   antipersonnel, fait un total d'environ 1 000 à 2 000 personnes ?

 28   "Réponse : Non, je ne le sais pas, je ne pourrais pas conclure ceci.


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  1   "Question : Et quelle serait une estimation raisonnable à votre avis ?

  2   "Réponse : Près de 1 000, mais peut-être pas près de 2 000."

  3   Donc, j'aimerais vous demander si cet extrait du compte rendu d'audience

  4   dans l'affaire où vous avez déposé précédemment reflète de manière précise

  5   vos propos ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Et est-ce que vous répondriez de la même manière si l'on vous posait

  8   les mêmes questions essentiellement aujourd'hui ?

  9   R.  Oui, tout à fait.

 10   Q.  Je demanderais que l'on passe à la page suivante de ce même compte

 11   rendu d'audience. Il s'agira donc de la page 28 du prétoire électronique,

 12   qui correspond à la page du compte rendu d'audience 33 594. J'aimerais de

 13   nouveau relire les questions et les réponses qui ont été apportées dans

 14   cette affaire en commençant par la ligne numéro 1.

 15   "Question : Voici ce que M. Butler a déclaré -- vous savez de qui il

 16   s'agit, n'est-ce pas ?

 17   "Réponse : Oui, tout à fait. Je le sais.

 18   "Question : Il a déposé le 23 janvier 2008, et sa déposition commence à la

 19   page 20 212. Nous en avons parlé avec lui, mais nous avons surtout abordé

 20   ce sujet à la page 20 251, lignes 12 à 14, pour mes éminents confrères,

 21   nous avons parlé des opérations de combat légitimes par rapport à la

 22   colonne d'hommes musulmans de Bosnie qui passait par Susnjari pour essayer

 23   d'effectuer une percée vers Kladanj et Tuzla, et il a dit, je cite, en

 24   répondant à ma question :

 25   'Oui, Monsieur, je crois que le chiffre de 1 000 à 2 000 serait un

 26   chiffre raisonnable pour ce qui est des pertes survenues à la suite des

 27   opérations de combat en commençant, vous savez, par le 12 juillet, et ce,

 28   jusqu'à la durée de la colonne, qui a duré jusqu'au moins le 18 juillet.'


Page 15302

  1   "Réponse : Oui.

  2   "Question : Est-ce que vous êtes d'accord ou en désaccord avec l'analyse

  3   militaire de M. Butler et à son évaluation concernant les pertes survenues

  4   à la suite de l'opération militaire, les pertes dans la colonne suite à

  5   l'opération militaire et qu'il s'agissait de 1 000 à 2 000 personnes ?

  6   "Réponse : Sur la base de cette information que nous avons maintenant, je

  7   pense que nous sommes toujours plus près de 1 000.

  8   "Question : Très bien. Et ceci est basé sur quoi ?

  9   "Réponse : C'est basé sur l'identification que nous avons des restes

 10   trouvés en surface qui sont plus près de 648 restes maintenant."

 11   Donc, j'aimerais savoir si ceci correspond à ce que vous avez dit dans

 12   l'affaire Popovic ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Est-ce que vous pourriez me dire si ces réponses ont été données de

 15   façon véridique à ce moment-là ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Et juste pour préciser, M. Butler dont on parle dans ce transcript,

 18   est-ce que c'est bien cette personne, cet expert militaire que vous avez

 19   mentionné aujourd'hui, sans donner son nom, comme étant l'une des sources

 20   qui vous a permis de mener votre enquête ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Il semblerait que vous vous appuyez ici sur le nombre de restes trouvés

 23   en surface identifiés pour effectuer une évaluation qui se rapproche de 1

 24   000 personnes tuées dans la colonne. Est-ce que vous seriez d'accord avec

 25   moi pour dire que si vous vous penchez sur les restes trouvés en surface,

 26   qu'il y a environ 300 qui n'ont pas été identifiés par l'ADN ?

 27   R.  Trois cents quoi ?

 28   Q.  Restes trouvés en surface, ou cas de restes humains trouvés en surface.


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  1   R.  Il est bien difficile de vous donner le chiffre exact car nous ne

  2   savons pas combien -- ou en fait, non, en réalité, nous le savons. J'ai

  3   inclus des éléments statistiques sur cette question. Alors, nous savons que

  4   756 individus, pour ces derniers, il y a 1,1 affaire qui est nécessaire

  5   afin qu'un individu soit identifié. Par exemple, donc, si vous avez 1 100

  6   cas individuels, cela voudrait dire encore une fois - statistiquement

  7   parlant - cela nous permet de conclure qu'il y avait environ 1 000

  8   personnes.

  9   Q.  Bien, d'accord, mais là, donc, la question que je voudrais vous poser,

 10   c'est que d'après votre propre définition de pertes de la colonne, vous

 11   arrivez à vos conclusions exclusivement en tenant compte des restes trouvés

 12   en surface, n'est-ce pas ?

 13   R.  Non, pas nécessairement, mais pour la plupart oui. Car ce que nous

 14   avons retrouvés dans d'autres sites, dans d'autres fosses, nous avons

 15   trouvé des éléments de preuve selon lesquels ces personnes avaient été

 16   tuées par exécution, avaient été exécutées. Et donc, cette évaluation de

 17   756 personnes trouvées en surface, il y a bien évidemment encore 800

 18   individus qui sont encore portés disparus, qui n'ont pas été exhumés, qui

 19   n'ont pas été trouvés et qui n'ont pas été identifiés non plus, et donc

 20   nous ne savons pas du tout ce qui est arrivé de ces 800 autres personnes,

 21   et ces personnes seront peut-être trouvées un jour en surface et on les

 22   inclura à ce chiffre, ou peut-être pas, en fait. Il s'agira peut-être de

 23   personnes trouvées dans des fosses communes.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, je regarde l'heure, et je

 25   crois qu'il est l'heure de lever l'audience.

 26   Mais avant cela, Monsieur Janc, j'aimerais vous dire que demain matin, vous

 27   devriez venir à nouveau ici dans cette salle d'audience à 9 heures 30.

 28   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Excusez-moi.


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  1   [La Chambre de première instance se concerte]

  2   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Janc, à la page 83 du compte

  3   rendu d'audience, à la ligne 8, il a été consigné que vous avez dit ceci :

  4   "Par exemple, si vous avez 1 100 cas individuels - et il s'agit des

  5   statistiques - il s'agit d'à peu près 1 000 individus."

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

  7   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce que vous avez dit 1 100

  8   individus ?

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Non. Il s'agit de 1 000 individus. Par

 10   exemple, si vous avez 1 100 individus et statistiquement parlant, pour un

 11   individu, pour qu'il soit identifié, il faut 1,1 cas. Cela veut dire que

 12   pour 1 000 individus, il faut 1 100 cas.

 13   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bien.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si j'ai bien compris, cela veut dire que

 15   si vous avez 1 100 cas, cela veut dire qu'il y a 100 cas qui auraient des

 16   liens avec 100 cas restants, ce qui réduirait le nombre total de personnes

 17   à 1 000 personnes, puisque 100 a été calculé deux fois, puisqu'il y a deux

 18   cas qui se réfèrent à la même personne. Peut-être que je n'étais pas très

 19   clair.

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Vous savez, statistiquement parlant, il est

 21   difficile de dire quel était le nombre de personnes identifiées puisque,

 22   statistiquement parlant, encore une fois, il faut 1 100 cas pour déterminer

 23   qu'il s'agit de 1 000 personnes.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Il faut que je vous dise, encore

 25   une fois, que vous devriez être à nouveau ici demain matin à 9 heures 30.

 26   D'ici demain, vous ne devriez parler à personne de votre témoignage, de

 27   votre témoignage que vous avez fait jusqu'ici ou de votre témoignage que

 28   vous allez faire demain. Vous pouvez maintenant suivre M. l'Huissier et


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  1   quitter le prétoire.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je comprends cela. Merci.

  3   [Le témoin quitte la barre]

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avant de lever l'audience, j'aimerais

  5   qu'on s'occupe de quelques questions. Et je serai bref.

  6   La Défense a demandé une prorogation de 60 jours pour répondre à la requête

  7   de l'Accusation concernant le versement au dossier des moyens de preuve

  8   directement concernant le Corps de Sarajevo-Romanija et la VRS par rapport

  9   au siège de Sarajevo.

 10   La Chambre note que par rapport à cela, dans la requête il y a beaucoup de

 11   documents, mais la plupart de ces documents n'ont qu'une ou deux pages. La

 12   Chambre, par conséquent, fait droit en partie à cette requête en autorisant

 13   la Défense à avoir 30 jours supplémentaires pour répondre à cette requête.

 14   Donc, le nouveau délai est le 13 septembre.

 15   La Défense a également demandé une prorogation de 21 jours pour répondre à

 16   la 32e requête de l'Accusation relative au versement au dossier des moyens

 17   de preuve conformément à l'article 92 bis, et à titre préliminaire, la

 18   Chambre note que bien que la requête de la Défense se soit référée

 19   seulement à un endroit à la prorogation du délai jusqu'au 4 octobre, la

 20   Chambre considère qu'il s'agit d'une erreur typographique, puisque pour la

 21   requête en question, ils ont demandé 21 jours de plus, donc le délai serait

 22   le 4 septembre. Puisque la requête est relativement longue et complexe, la

 23   requête de l'Accusation, la Chambre, par conséquent, fait droit à la

 24   requête de la Défense pour une prorogation du délai du 21 jours et reporter

 25   ce délai au 4 septembre.

 26   La dernière question que j'aimerais soulever est la suivante.

 27   Le 15 août, la Défense a déposé une requête pour demander que le délai soit

 28   reporté pour répondre à la 11e requête de l'Accusation pour ajouter de


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  1   nouveaux documents à la liste 65 ter de documents de l'Accusation. La

  2   Chambre souligne que dans la requête de la Défense, il y a une erreur,

  3   puisqu'ils ont demandé une prorogation du délai de 30 jours, au 16

  4   septembre, et une prorogation de 60 jours avec un délai du 14 octobre. La

  5   Chambre aimerait obtenir une clarification de cela avant de rendre sa

  6   décision.

  7   M. IVETIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut parler de cela demain matin

  8   ?

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Cela sera la première question à

 10   soulever demain matin, après quoi vous allez devoir attendre notre décision

 11   par rapport à cela.

 12   L'audience est levée, et nous allons reprendre demain, 20 août, à 9 heures

 13   30 dans la même salle d'audience, la salle d'audience numéro III.

 14   --- L'audience est levée à 14 heures 21 et reprendra le mardi, 20 août

 15   2013, à 9 heures 30.

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