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1 TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL Affaire IT-96-21-T
2 POUR L’EX-YOUGOSLAVIE
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4 Mercredi 15 avril 1998
5 (L’audience est ouverte à 10 heures 05.)
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7 M. le Président (interprétation). - Bonjour, Mesdames et
8 Messieurs. Les parties peuvent-elles se présenter ?
9 Mme McHenry (interprétation). – Bonjour, Monsieur le Président,
10 Madame et Messieurs les Juges. Je m'appelle Teresa McHenry. Je comparais
11 au nom de l'accusation avec Me Turone et Mlle Udo. Je vous rappelle que
12 Me Niemann nous rejoindra un plus tard dans la matinée.
13 M. le Président (interprétation). – Et pour la défense ?
14 Mme Residovic (interprétation). – Bonjour, Monsieur le
15 Président, Madame et Messieurs les Juges. Je m'appelle Edina Residovic. Je
16 représente M. Zejnil Delalic avec mon confrère, Me Eugène O'Sullivan,
17 professeur du Canada.
18 M. Olujic (interprétation). - Bonjour, Monsieur le Président,
19 Madame et Messieurs les Juges. Je m'appelle Zeljko Olujic. Je représente
20 ici M. Zdravko Mucic avec mon confrère Me Michael Greaves, avocat du
21 Royaume-Uni.
22 M. Karabdic (interprétation). - Bonjour, Monsieur le Président,
23 Madame et Messieurs les Juges. Je m'appelle Salih Karabdic. Je suis avocat
24 à Sarajevo et je représente ici M. Hazim Delic avec mon confrère Me Thomas
25 Moran, avocat de Houston au Texas.
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1 M. McMurrey (interprétation). - Bonjour, Monsieur le Président,
2 Madame et Messieurs les Juges. Je m'appelle Cynthia McMurrey. Je
3 représente Esad Landzo avec ma consœur Me Nancy Boler.
4 M. le Président (interprétation). – Je vous remercie. Peut-on
5 introduire le témoin, s'il vous plaît ?
6 (Le témoin prend place dans le prétoire.)
7 M. le Président (interprétation). – Veuillez rappeler au témoin
8 qu'il est toujours sous serment.
9 Mme le Greffier (interprétation). – Monsieur, je vous rappelle
10 que vous déposez toujours sous serment.
11 M. Sultanic (interprétation). – Merci. J'en suis conscient.
12 Mme McHenry (interprétation). - Monsieur Sultanic, bonjour. Je
13 demande que soit communiquée au témoin la pièce de la défense n°163, s'il
14 vous plaît.
15 (Le témoin prend connaissance du document)
16 Mme McHenry (interprétation). - Monsieur Sultanic, il s’agit du
17 document que vous avez consulté hier et qui vous a été communiqué par le
18 conseil de la défense dans le cadre de l’interrogatoire principal. J'ai
19 quelques questions à vous poser concernant ce document.
20 Tout d'abord, avez-vous effectivement vu ce document en
21 juin 1992 ?
22 M. Sultanic (interprétation). - Oui.
23 Mme McHenry (interprétation). - Cet ordre a-t-il été exécuté ?
24 Toutes les unités de communication ont-elles été sorties des centres de
25 communication et transférées à Zlatar ?
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1 M. Sultanic (interprétation). - Non, pas ce jour-là. Dans un
2 laps de temps très court, en fait vers la fin juin, alors que le HVO s’est
3 séparé de la Défense territoriale, les centres de communication ont été
4 transférés. Je ne sais pas exactement si cela s'est passé à ce moment-là.
5 Ce que je sais, c'est qu'effectivement leurs propres centres de
6 communication ont été
7 transféré du fait, notamment, des pilonnages très fréquents et de
8 l'absence de sécurité. Il nous fallait avoir plusieurs centres de
9 communication pour pouvoir être à même de faire face à toutes les
10 situations. Lorsque le HVO s'est séparé de la Défense territoriale, il a
11 créé son propre commandement et ce centre de communication a été établi
12 sur le mont Zlatar.
13 M. le Président (interprétation). - Mais la question qui vous a
14 été posée est la suivante : cet ordre a-t-il été exécuté ? Avez-vous
15 exécuté cet ordre ?
16 M. Sultanic (interprétation). - Moi, je ne l'ai pas exécuté. Ce
17 n'était pas à moi de l'exécuter. Cet ordre, c'est M. Vlado Azinovic, le
18 chef des communications, qui devait l'appliquer. Il travaillait pour le
19 HVO. M. Muhamed Alic, lui, était supposé assurer le fonctionnement des
20 lignes téléphoniques qui partaient de ce centre.
21 Mme McHenry (interprétation) - Donc, si je vous comprends bien
22 Monsieur Sultanic, jamais toutes les unités de communication n'ont été
23 transférées à Zlatar. En revanche, quelques semaines plus tard, le HVO a
24 transféré une partie de son équipement de communication vers Zlatar, c'est
25 bien exact ?
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1 M. Sultanic (interprétation). - Comme je l'ai déjà dit, dans la
2 ville de Konjic, il y avait plusieurs centres de communication. Il y avait
3 d'abord le MUP, puis le centre opérationnel, le centre d'urgence et
4 d'informations et le centre du commandement conjoint.
5 Mme McHenry (interprétation) - Alors je vais vous poser une
6 question plus directe. Les centres de communication de la Défense
7 territoriale n'ont pas été transférés à Zlatar, c'est bien le cas, n'est-
8 ce pas ? Ils ne l'ont pas été ?
9 M. Sultanic (interprétation). - A ce moment précis, lorsque ce
10 centre de communication a été transféré, il faut savoir qu'un jour ou deux
11 avant une décision avait été prise au sujet du fait qu'il ne fallait pas
12 transférer le centre de communication à Zlatar ; les forces du HVO, et je
13 crois que vous le comprenez bien, ont transféré leur unité par la suite.
14 Ils se sont séparés de la Défense territoriale et c'est ainsi qu'ils ont
15 créé le centre de communication dont
16 nous parlons.
17 Mme McHenry (interprétation) - Mais j'ai raison de dire que cet
18 ordre a été délivré mais qu'ensuite il n'a pas été exécuté. Ce n'est que
19 quelques jours plus tard que la décision a été prise de transférer les
20 équipements de communication de la Défense territoriale dans la maison de
21 M. Delalic, n'est-ce pas ?
22 M. Sultanic (interprétation). - Oui, si vous avez bien suivi ce
23 que j'ai dit précédemment, il apparaît clairement que le centre de
24 communication de la Défense territoriale a, par la suite, été installé
25 dans la maison de M. Delalic. Parallèlement, ce centre de communication
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1 (dont nous parlons maintenant) a été installé à Zlatar.
2 Mme McHenry (interprétation) - Lorsqu'il a été transféré dans la
3 maison de M. Delalic, un ordre écrit similaire à celui que nous regardons
4 (et qui concerne Zlatar) a-t-il été émis ? Avez-vous vu un ordre écrit ?
5 M. Sultanic (interprétation). - Je n'ai pas vu d'ordre écrit,
6 parce que, comme je l'ai déjà dit, le responsable des communications, ce
7 n'était pas moi, c'était quelqu'un d'autre. Par conséquent, tout ce que ce
8 responsable des communications me disait de faire, je le faisais.
9 Mme McHenry (interprétation) - Parfait. Donc, vous avez vu cet
10 ordre du 8 juin que nous avons sous les yeux, mais vous n'avez pas vu
11 l'ordre qui a été délivré par la suite, n'est-ce pas ? Vous n'avez fait
12 que suivre ce que l'on vous a dit de faire ?
13 M. Sultanic (interprétation). - Oui, absolument.
14 Mme McHenry (interprétation). - Si je vous ai bien compris hier,
15 c'est M. Mustafa Bajgoric qui vous a dit que tout l'équipement devait être
16 transféré dans la maison de M. Delalic. Peut-être que je prononce mal ce
17 nom ! Mais est-ce bien M. Mustafa Bajgoric ?
18 M. Sultanic (interprétation). - Cette personne, Mustafa
19 Bajgoric, ne m'a pas dit que cet équipement devait être transféré dans la
20 maison de Delalic parce que cette personne, à ce moment-là, se trouvait à
21 Mostar.
22 Nous, en tant qu'entreprise, nous disposions de deux équipements
23 Harrison. L'un des équipements était utilisé par le HVO tandis que l'autre
24 devait être transféré à Konjic ; c'est de cela dont j'ai parlé avec
25 M. Mustafa Bajgoric.
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1 Permettez-moi de poursuivre, s'il vous plaît. Nous avons discuté
2 de l'endroit où cet équipement devait être transféré. Donc avec le
3 responsable de la communication et avec les entités du HVO, nous avons
4 discuté du meilleur endroit pour les transférer. Etant donné que les
5 autres centres étaient répartis dans la ville et au vu des installations
6 dont disposait déjà M. Delalic chez lui (je parle des installations
7 électriques, il avait en effet un générateur parce qu'il en avait eu
8 besoin précédemment, ce générateur lui avait servi dans le cadre de sa
9 discothèque), donc étant donné qu'il y avait déjà cet équipement sur
10 place, j'ai proposé que ce centre de communication soit transféré dans la
11 maison de M. Delalic puisque c'était l'endroit le plus sûr. Même s'il y
12 avait quand même quelques pilonnages dans le secteur, la maison n'avait
13 jamais été directement touchée.
14 Mme McHenry (interprétation) - Monsieur Sultanic, dans le cadre
15 de la Défense territoriale, qui vous a ordonné de transférer cet
16 équipement dans la maison de M. Delalic ? D'ailleurs, quelqu'un vous en a-
17 t-il donné l'ordre ?
18 M. Sultanic (interprétation). - Je crois que c'est M. Rizvanovic
19 qui a demandé que cela soit fait.
20 Mme McHenry (interprétation) - Merci. Après que l'équipement de
21 transmission ait été transféré dans la maison de M. Delalic, et outre cet
22 équipement radio extrêmement puissant dont vous nous avez déjà parlé, ai-
23 je raison de dire que ce centre de communication pouvait envoyer et
24 recevoir des fax ?
25 M. Sultanic (interprétation). - Non, ce n'est pas exact. Le
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1 centre de communication ne pouvait pas envoyer de fax. Il fallait utiliser
2 les lignes téléphoniques pour faire passer des fax. Or Konjic n'avait
3 aucune liaison téléphonique que ce soit avec Sarajevo ou Mostar.
4 J'ai déjà dit que lorsque je suis arrivé dans la maison de
5 M. Delalic, je n'ai pas vu de machine à télécopier. J'ai vu effectivement
6 un poste radio, l'équipement qui était arrivé grâce au convoi de Zagreb,
7 et les transmetteurs radio, des transmetteurs qui devaient être répartis
8 entre les différentes unités.
9 Mme McHenry (interprétation) - Oui, nous avons bien entendu ce
10 que vous avez déclaré précédemment. Mais je vous répète que, dans la
11 plupart des cas, vous n'avez pas besoin d'ajouter de détails à votre
12 réponse. Je vous demande une réponse simple, nous n'avons pas besoin de
13 tous ces détails. Si vous sentez que cela est nécessaire, donnez-nous des
14 informations, mais généralement cela ne fait que prolonger inutilement les
15 débats.
16 Si je vous ai bien compris, pendant tout le temps où vous avez
17 travaillé dans le centre de communication, ce centre ne pouvait ni
18 recevoir ni envoyer des fax ?
19 M. Jan (interprétation). - C'est précisément ce qu'il vient de
20 dire.
21 Mme McHenry (interprétation) - Je veux simplement m'assurer du
22 fait que c'était bien le cas pendant toute la durée qui nous intéresse,
23 parce que je crois que c'est très important.
24 M. Sultanic (interprétation). - j'ai déjà précisé que je ne me
25 suis pas trouvé sur place tout le temps. Parfois, lorsqu'il fallait que
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1 j'assemble différentes pièces ou que je répare certaines installations, je
2 m'y trouvais. Mais j'ai déjà dit que le fax ne fonctionnait pas.
3 Deuxième chose, étant donné que je parle sous serment, il me
4 semble que si je répondais uniquement par oui ou par non je ne fournirais
5 pas une déposition complète.
6 Mme McHenry (interprétation). - Donc en fait, vous n'êtes pas
7 sûr du fait que le centre de communication pouvaient ou pas envoyer et
8 recevoir des fax ? Vous n’en êtes pas certain ?
9 M. Sultanic (interprétation). - Je suis sûr que ce centre de
10 communication ne pouvait ni envoyer ni recevoir des fax.
11 Mme McHenry (interprétation). - Merci. Est-ce que le centre de
12 communication
13 pouvait envoyer et recevoir des télégrammes ou des telex ?
14 M. Sultanic (interprétation). - Il pouvait envoyer des
15 télégrammes grâce à des ondes courtes, des ondes radio courtes. Là,
16 c’était possible. En revanche, le centre ne pouvait pas envoyer de telex.
17 Mme McHenry (interprétation). - Lorsque des ordres écrits ont
18 été transmis à Konjic par certains messagers, ces ordres écrits
19 parvenaient-ils également au centre de communication ? Ces centres
20 servaient-ils de lieu de transit pour les ordres écrits ?
21 M. Jan (interprétation). - Je ne suis pas sûr que votre question
22 soit bien claire. Voulez-vous dire que tous les courriers qui étaient
23 transmis par des messagers passaient d’abord par le centre de
24 communication ? Demandez cela au témoin.
25 Mme McHenry (interprétation). - Lorsque des coursiers arrivaient
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1 de l’extérieur de Konjic pour transmettre certains messages, est-ce qu’ils
2 passaient par le centre de communication ou bien donnaient-ils le message
3 directement à la personne à qui était adressé ce message ?
4 M. Sultanic (interprétation). - Les messages qui arrivaient, et
5 qui étaient relatifs au centre de communication ou qui devaient être
6 transmis à partir du centre de communication, passaient par le centre de
7 communication. Mais je n’y restais pas tout le temps, vous savez, j’avais
8 de nombreuses tâches différentes à accomplir. Je n’étais donc pas au
9 centre de façon permanente, j’ignore donc si tous les messages ont
10 transité par le centre.
11 Encore une fois, je répète que s’il y avait des messages qui
12 devaient être transmis par ondes radio, alors oui, ils passaient par le
13 centre de communication et étaient transmis par voie radio. S’agissant des
14 messages concernant les habitants de la ville, ceux-ci étaient adressés
15 directement à leur destinataire. Du moins c’est ce que je suppose, mais je
16 n’en suis pas certain.
17 Mme McHenry (interprétation). - Savez-vous si Sarajevo a envoyé
18 ou plutôt dans l’hypothèse où Sarajevo aurait envoyé un message au
19 commandant de la Défense territoriale,
20 serait-il passé par le centre de communication ou pas ou ne le savez-vous
21 pas ?
22 M. Sultanic (interprétation). - Je ne suis pas sûr de ce qui se
23 serait passé dans ce cas, car ce n’est pas exactement mon champ de
24 compétence.
25 Mme McHenry (interprétation). - La Défense territoriale avait-
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1 elle des moyens de communication avec Sarajevo autres que la radio qui se
2 trouvait dans le centre de communication ? La Défense territoriale avait-
3 elle des moyens de communication, un équipement de communication séparé
4 qui lui était propre et qui lui permettait d’établir des communications
5 directes avec Sarajevo sans passer par le centre de communication ?
6 M. Sultanic (interprétation). - Mais c’était le centre de
7 communication de la Défense territoriale, alors pourquoi parlez-vous d’une
8 autre Défense territoriale ? Là, nous parlons bien du centre de
9 communication de la Défense territoriale.
10 Mme McHenry (interprétation). - J’ai donc raison de dire que dès
11 lors que la Défense territoriale souhaitait entrer en communication avec
12 Sarajevo, elle le faisait par le biais du centre de communication.
13 M. Sultanic (interprétation). - Oui, vous venez de le dire.
14 Mme McHenry (interprétation). - Merci. Avez-vous eu connaissance
15 que les bureaux d’une entreprise appelée "Indabau", qui se trouvait à
16 Zagreb, aient été utilisés pour établir des communications ?
17 M. Sultanic (interprétation). - Pourriez-vous répéter la
18 question, je ne comprends pas très bien ?
19 Mme McHenry (interprétation). - Savez-vous si les bureaux d'une
20 entreprise appelée "Indabau", dont le siège était à Zagreb, ont été
21 utilisés pour établir des communications, ces bureaux et leur équipement
22 de transmission bien évidemment ?
23 M. Sultanic (interprétation). - Excusez-moi, mais qu’est-ce que
24 "Indabau" ?
25 Mme McHenry (interprétation). - Si vous ne le savez pas, dites
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1 le. Dites : "je ne
2 sais pas".
3 M. Sultanic (interprétation). - Ecoutez, c’est la première fois
4 que j’entends ce nom. C’est la première fois que j’entends parler de ce
5 centre de communication.
6 Mme McHenry (interprétation). - Bien. Ai-je raison de dire que
7 le centre de communication ne servait pas seulement la Défense
8 territoriale, mais parfois aussi à la Présidence de guerre et au MUP ?
9 M. Sultanic (interprétation). - S’il y avait pénurie
10 d’alimentation d’électricité ou un problème du fait du pilonnage, si leur
11 centre de communication ne fonctionnait pas, alors ils utilisaient le
12 centre de communication dont vous parlez.
13 Mme McHenry (interprétation). - Est-ce que ce centre de
14 communication ne fonctionnait pas également comme une sorte de bureau ? De
15 plus, certaines des personnes qui y travaillaient, notamment, ne le
16 considéraient pas comme étant une sorte de quartier général de la Défense
17 territoriale ?
18 M. Sultanic (interprétation). - Non. Ce n’était pas un bureau,
19 ce n’était pas considéré comme tel. Mais s’il fallait transmettre un
20 message, un coursier l’apportait et celui-ci était transmis par voie
21 radio. Rappelez-vous bien qu’il y avait également sur place un atelier,
22 mon atelier, un atelier de réparations. Il y avait également toutes les
23 personnes qui travaillaient pour le centre de communication et qui
24 dormaient sur place. Donc cela ne pouvait pas servir de bureau.
25 Mme McHenry (interprétation). - Vous êtes pourtant d’accord avec
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1 moi pour dire qu’il y avait là des secrétaires qui tapaient des messages ?
2 M. Sultanic (interprétation). – Si vous parlez du personnel qui
3 utilise les équipements de communication comme étant des dactylos, alors
4 oui. Ils envoyaient ces ordres par ondes radio, mais ils ne peuvent pas
5 les taper sur des machines : il n'y en avait pas.
6 Mme McHenry (interprétation). - Où se situait le siège de la
7 Défense territoriale,
8 Monsieur ?
9 M. Sultanic (interprétation). – L'emplacement du commandement de
10 la Défense territoriale changeait. Tant que le HVO et la Défense
11 territoriale ont travaillé ensemble, le centre se trouvait près de la gare
12 des bus. Après la séparation, la Défense territoriale a transféré son
13 quartier général dans les locaux d'une petite école qui se trouvait sur
14 place.
15 Mme McHenry (interprétation). – Seriez-vous d'accord avec moi
16 pour dire que les réunions se tenaient parfois dans le centre de
17 communication ou parfois dans la maison de M. Delalic, que ce soit au rez-
18 de-chaussée à l'étage.
19 M. Jan (interprétation). – De quelles réunions parlez-vous ?
20 Soyez un peu plus précise.
21 Mme McHenry (interprétation). – Des réunions de personnes qui
22 étaient membres de la Présidence de guerre, qui étaient membres des forces
23 de défense de Konjic.
24 M. Sultanic (interprétation). – Je crois vous avoir dit les
25 choses assez précisément. Parfois, M. Delalic venait à l'étage, mais
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1 jamais je n'ai vu de réunions se tenir sur place. Bien sûr, si je me
2 trouvais à l'extérieur et je ne voyais pas du tout ce qui passait dans la
3 maison.
4 Mme McHenry (interprétation). - Approximativement combien de
5 personnes travaillaient-elles pour ce centre de communication ?
6 M. Sultanic (interprétation). – Quand j'y travaillais, deux ou
7 trois experts travaillaient avec moi. Il y avait aussi quelques personnes
8 chargées des envois de signaux qui travaillaient par équipes ; il y en
9 avait deux ou trois. Ils travaillaient pour la durée de leur journée,
10 disons cinq ou six heures avant d'être relevés. Ils étaient peut-être dix
11 ou douze ; je ne les ai pas comptés. L'important pour moi était de
12 connaître le statut des personnes qui travaillaient avec moi, si elles
13 étaient autorisées ou pas.
14 Mme McHenry (interprétation). – Habiba Bukvic a-t-elle travaillé
15 au centre de communication ?
16 M. Sultanic (interprétation). – Si je me souviens bien, il y
17 avait Mira, une autre femme encore qui devait s'appeler "Djina", je pense.
18 Mais je ne suis pas trop sûr de cette Habiba dont vous parlez. Comment
19 s'appelait-elle de son patronyme : Buklic ?
20 Mme McHenry (interprétation). – Bukvic.
21 M. Sultanic (interprétation). – Je ne sais pas.
22 Mme McHenry (interprétation). – Une certaine Dina Pilas
23 travaillait-elle au centre de communication ?
24 M. Sultanic (interprétation). – Si vous pensez à Dina Pilas,
25 moi, je l'appelle "Djina", effectivement. Moi, je me souviens d'une
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1 certaine "Djina" ; je ne sais pas s'il s'agit de la même personne. Il se
2 peut qu'elle ait travaillé plus tard.
3 Mme McHenry (interprétation). – Qu'en est-il d'une certaine
4 Ismeta Pozder ? A-t-elle travaillé dans ce centre ?
5 M. Sultanic (interprétation). – Je ne sais pas. Je connais très
6 bien cette jeune femme, mais je ne sais pas si elle travaillait là.
7 Mme McHenry (interprétation). - Vous dites ne pas savoir
8 exactement lorsque M. Rizvanovic est devenu votre supérieur hiérarchique.
9 Vous ne connaissez pas cette date, mais pourriez-vous me dire jusqu'à quel
10 moment il est resté votre supérieur hiérarchique ? Pendant combien de
11 temps l'a-t-il été ?
12 M. Sultanic (interprétation). – Je pense que c'était jusqu'au 18
13 ou 19 avril 1993 ; ensuite, je suis passé à une autre activité.
14 Mme McHenry (interprétation). – Excusez-moi, mais je ne suis pas
15 sûre d'avoir bien entendu. Vous parlez bien de la date d'avril 1993 ?
16 M. Sultanic (interprétation). – C'est exact.
17 Mme McHenry (interprétation). - Quand exactement M. Delalic est-
18 il devenu coordinateur et pendant combien de temps l'est-il resté ?
19 M. Sultanic (interprétation). – Je ne sais pas à quel moment il
20 est de devenu coordinateur, mais il l'a été jusqu'au moment où il a été
21 désigné commandant du 1er Groupe tactique à Pazaric.
22 Mme McHenry (interprétation). - Vous avez dit avoir vu la pièce
23 de l'accusation n°127, document signé par Delalic et deux autres personnes
24 à propos de la voie ferré. Avez-vous vu des documents signés par Delalic,
25 en sa qualité de coordinateur, ou bien ce premier document est-il le seul
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1 que vous ayez vu signé de sa main ?
2 M. Sultanic (interprétation). – J'ai vu ce document dont vous
3 avez parlé et ce fut le seul.
4 Mme McHenry (interprétation). - Merci. Lorsque M. Delalic était
5 coordinateur, vous avez dit qu'il se rendait parfois sur le terrain. Il
6 s'y était rendu notamment lorsqu'il avait été nommé au poste de
7 coordinateur du Groupe tactique n° 1. Est-ce exact ?
8 M. Sultanic (interprétation). - Je crois qu'il a occupé ce poste
9 de coordinateur pendant toute cette période, qui a commencé le 2 juin
10 jusqu'au 26 juillet. Je pense qu'il n'y a que quatre ou cinq jours pendant
11 lesquels nous n'avons pas été ensemble. Puis, je lui ai parlé des
12 questions liées aux chemins de fer, des liaison électriques dans les
13 villages. Il y avait aussi le centre de communication qui se trouvait dans
14 sa maison, mais il ne pouvait pas toujours êtes présent puisqu'il avait
15 d'autres occupations. Il devait également s'occuper de l'approvisionnement
16 en nourriture et de tout ce qui était relatif à la présidence de quartier.
17 Mme McHenry (interprétation). - Pour répondre simplement à ma
18 question, peut-on dire qu'il était parfois sur le terrain lorsqu'il était
19 coordinateur ? Et qu'en fait il se trouvait sur le terrain au moment où il
20 a été désigné coordinateur du Groupe tactique n°1 ?
21 M. Sultanic (interprétation). - Tout à fait, il était sur le
22 terrain à ce moment-là.
23 Mme McHenry (interprétation). - Alors qu'il était sur le terrain
24 au moment où il a été désigné coordinateur du Groupe tactique n°1, et que
25 vous vous l'avez contacté pour
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1 l'informer de sa désignation, depuis combien de temps approximativement se
2 trouvait-il, cette fois-là, sur le terrain (j'entends par là qu'il n'était
3 pas rentré à Konjic) ? Depuis combien de temps était-il absent de Konjic
4 pour ces raisons-là ?
5 M. Sultanic (interprétation). - Il a été sur le terrain
6 pratiquement tout le mois de juin. Il se peut qu'il soit rentré chez lui
7 de temps à autre pour changer de vêtements, puisque c'était son centre de
8 communication mais aussi sa demeure personnelle. Moi, je ne pouvais pas
9 surveiller ses allers et venues. Ce que je sais, c'est qu'il a passé
10 pratiquement tout le mois de juin sur le terrain, sauf quelques retours
11 rapides chez lui pour se reposer pendant quelques heures ou changer de
12 vêtements.
13 Mme McHenry (interprétation). - Soyons bien sûr qu'il n'y a pas
14 eu de malentendu ; êtes-vous en train de dire que M. Delalic s’est trouvé
15 sur le terrain pratiquement tout le mois de juin ? Ai-je bien compris ce
16 que vous avez dit ? Avez-vous bien parlé du mois de juin ?
17 M. Sultanic (interprétation). - Non, non. En juin, il se
18 trouvait avec moi, et nous avons travaillé à ce problème dont j'ai parlé.
19 Mais, en juillet, il se trouvait à Vrianjske Stijene, et là il était
20 effectivement sur une position avancée. C'est ce que j'ai dit hier.
21 Mme McHenry (interprétation). - Il y a peut-être eu un léger
22 malentendu du côté de la traduction.
23 Lorsqu'on vous a parlé de M. Polutak, vous avez dit le
24 connaître. En tant que commandant du Groupe tactique n°1, a-t-il utilisé
25 le centre de communication ?
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1 M. Sultanic (interprétation). - De temps à autre, mais très
2 rarement, peut-être une fois ou deux. C’était le cas lorsqu'il devait
3 envoyer un message à Sarajevo. En effet, le centre de communication de
4 Pazaric faisait l'objet de pilonnage fréquents, ce qui avait provoqué des
5 dégâts au niveau du matériel. Il a donc utilisé nos installations pour
6 envoyer des messages à Sarajevo.
7 Mme McHenry (interprétation). - Vous savez que M. Polutak a eu
8 un accident au début du mois d'août ?
9 M. Sultanic (interprétation). - Vous avez mal prononcé son nom :
10 ce n'est pas Politak mais Polutak. Mais je ne suis pas au courant de cet
11 accident.
12 Mme McHenry (interprétation). - Excusez-moi d'avoir mal prononcé
13 ce nom, ce n'est pas la dernière fois que je vais massacrer un nom
14 étranger.
15 Lorsqu'il était commandant du Groupe tactique n°1, de quelle
16 zone tactique M. Polutak était-il responsable ?
17 M. Sultanic (interprétation). - Impossible de vous le dire. Moi,
18 je ne m'occupais pas de questions de stratégie, j'avais uniquement à
19 m'occuper de questions techniques.
20 Mme McHenry (interprétation). - Comme vous voulez. Après que
21 M. Delalic soit devenu commandant du Groupe tactique n°1, a-t-il utilisé
22 le centre de communication qui se trouvait, chez lui, à son domicile ?
23 M. Sultanic (interprétation). - Cela lui arrivait effectivement,
24 mais c'était assez rare, c'était même très rare.
25 Mme McHenry (interprétation). - Vous avez dit que Sarajevo
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1 envoyait parfois des messages à M. Delalic en utilisant ce centre de
2 communication. Est-ce exact ?
3 M. Sultanic (interprétation). - Oui, et je l'ai déjà dit. Si
4 l'équipement était endommagé à Pazaric ou en l'absence de courant
5 électrique, il utilisait ce centre de communication pour envoyer des
6 messages
7 Mme McHenry (interprétation). - Et si c'était Sarajevo qui
8 voulait envoyer un message par coursier à M. Delalic, envoyait-il ce
9 message au centre de communication ou directement à l'endroit où se
10 trouvait M. Delalic, c'est-à-dire au quartier général du Groupe tactique
11 n°1 ?
12 M. Sultanic (interprétation). - Je ne sais pas comment cela
13 était organisé, comment
14 ils organisaient ce genre d'envois.
15 Mme McHenry (interprétation). - Y a-t-il eu des difficultés à
16 faire parvenir des messages depuis Sarajevo à M. Delalic ?
17 M. Sultanic (interprétation). - Cela dépendait. Parfois il y
18 avait des problèmes, d'autres fois pas. Tout était fonction de la
19 situation du moment ; j'entends par là aussi à Sarajevo. Cela dépendait
20 s'il y avait effectivement suffisamment d'électricité. Mais cela dépendait
21 aussi de nous. On ne savait jamais lorsqu'on allait obtenir un message ou
22 pas. Quelquefois; il fallait jusqu'à deux jours pour qu'un message soit
23 envoyé. Si le centre de communication ne fonctionnait pas, on ne pouvait
24 pas l'utiliser et c'étaient les coursiers qui partaient.
25 Mme McHenry (interprétation). - Y avait-il aussi des difficultés
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1 à faire passer des messages au commandant de la Défense territoriale ?
2 M. Sultanic (interprétation). - Tout à fait. S'il y avait des
3 pannes de courant, s'il y avait des pilonnages, c'était le cas. Mais si
4 tout fonctionnait bien, si le centre était effectivement alimenté en
5 courant électrique, il n'y avait pas de problème.
6 Mme McHenry (interprétation). - Vous avez dit que l'ordre
7 portant désignation de M. Delalic au poste de commandant du Groupe
8 tactique n°1 est venu de Fojnica par coursier et que c'était vous qui
9 aviez contacté personnellement M. Delalic pour l'informer de sa
10 désignation. Est-ce exact ?
11 M. Sultanic (interprétation). - Effectivement, ce jour-là -je
12 pense que cela s'est passé dans l'après-midi- j'étais au centre de
13 communication.
14 Mme McHenry (interprétation). - Répondez simplement par oui ou
15 par non, je vous poserai alors ma question suivante que je souhaitais
16 introduire en vous posant cette première question.
17 Avez-vous contacté M. Delalic par voie radio ?
18 M. Sultanic (interprétation). - Oui, je l'ai déjà dit. Ce centre
19 de communication
20 avait bien sûr aussi des émetteurs radio qui se trouvaient dans des postes
21 avancés sur le terrain. Là, la communication était différente. On
22 utilisait la fréquence modulée pour transmettre les messages. C'est ainsi
23 que nous avons informé M. Delalic qu'il devenait l'une des personnalités
24 importantes de la région
25 Mme McHenry (interprétation). - Vous souvenez-vous de la date de
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1 cet ordre ? Etait-il de cette même époque, fin juillet, ou aurait-il pu
2 être en date de la mi-juillet ?
3 M. Sultanic (interprétation). - Si je m'en souviens bien, cela a
4 dû se passer fin juillet. En effet, le coursier qui a amené cet ordre m'a
5 dit avoir voyagé pendant deux jours pour amener l'ordre suite à un
6 malentendu avec le HVO. Effectivement, la date était peut-être de deux
7 jours antérieurs à la date de la remise du message.
8 Mme McHenry (interprétation). - Lorsque ce coursier est arrivé
9 de Fojnica, était-ce la première fois que vous entendiez parler de cet
10 ordre portant désignation de M. Delalic ? Ou bien au cours de cette
11 journée-là aviez-vous déjà été informé oralement et au préalable de sa
12 nomination ?
13 M. Sultanic (interprétation). - C’était la première fois que je
14 prenais connaissance de sa désignation.
15 Mme McHenry (interprétation). - Lorsque vous avez informé
16 M. Delalic, avez-vous lu l'ordre in extenso ou avez-vous simplement donné
17 une synthèse des points les plus importants de ce message ?
18 M. Sultanic (interprétation). - Nous n’avons pas lu ce message à
19 M. Delalic. Le coursier lui a dit qu’il allait remplacer Polutak. Je
20 savais qui était Polutak, donc j’ai félicité M. Delalic de sa promotion,
21 je n’ai donc pas lu l’intégralité du message. J’ignore s’il contenait des
22 informations ou des renseignements relatifs à sa désignation. Mais, comme
23 je l’ai dit, c’est le coursier qui nous a dit qu’il allait remplacer
24 M. Polutak.
25 Mme McHenry (interprétation). - Si je vous ai bien compris, vous
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1 n’avez pas lu personnellement ce message qui avait été délivré par le
2 coursier. Vous voulez dire que même si vous ne l’avez pas lu à M. Delalic,
3 vous n’en avez pas pris connaissance vous-même ?
4 M. Sultanic (interprétation). - Non, effectivement. Je n’ai pas
5 lu cet ordre portant nomination parce que c’est le coursier qui nous a dit
6 que c’était ce qui allait se passer. Moi, personnellement, je n’ai pas lu
7 cet ordre.
8 Mme McHenry (interprétation). - Si j’ai bien compris, il semble
9 que le coursier soit venu avec un message, qu’il vous ait informé de la
10 teneur de ce message. Ensuite, vous avez pris contact immédiatement avec
11 M. Delalic et vous-même n’avez jamais jeté un seul coup d’oeil à cet ordre
12 ou dit à M. Delalic ce que contenait cet ordre délivré par le coursier ?
13 M. Sultanic (interprétation). - Comme je vous l’ai dit, les
14 responsables de la communication ont fait leur travail et moi, je l’ai
15 fait à titre purement informel, à savoir que je l’ai appelé pour le
16 féliciter. Quant à savoir quelle était la teneur de cet ordre, si ce n’est
17 que je savais qu’un texte était repris dans ce message...
18 Mme McHenry (interprétation). - Ultérieurement, avez-vous eu
19 l’occasion de prendre connaissance d’autres ordres portant la nomination
20 de M. Delalic ?
21 M. Sultanic (interprétation). - Non.
22 Mme McHenry (interprétation). - Lorsque M. Delalic donnait des
23 ordres au quartier général municipal ou à la Défense territoriale,
24 passait-il par le centre de communication pour le faire ?
25 M. Sultanic (interprétation). - Vous voulez dire en qualité de
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1 commandant du groupe tactique n° 1 ?
2 Mme McHenry (interprétation). - Oui, Monsieur.
3 M. Sultanic (interprétation). - Je ne sais pas s’il avait
4 compétence pour délibérer des ordres au quartier général municipal. En
5 tout cas je ne suis pas au courant. Je ne sais pas
6 non plus s’il avait compétence pour délivrer des ordres aux entités
7 municipales parce que dans le fond, il était d’une unité tout à fait
8 séparée. Il avait des activités distinctes des autres et ces différents
9 quartiers généraux de Défense territoriale étaient censés envoyer
10 plusieurs soldats à tel ou tel endroit. Pour ma part, je ne m’y connais
11 pas vraiment en hiérarchie militaire et de chefs de commandement. Je
12 m’occupe uniquement de questions techniques.
13 Mme McHenry (interprétation). - Merci. Vous avez dit que quelque
14 cinquante soldats de Konjic avaient été assignés au groupe tactique n° 1.
15 Mme Residovic (interprétation). - Objection, Monsieur le
16 Président. Le témoin a dit à plusieurs reprises qu’il ne savait pas ce
17 qu’il en était de ces choses-là. Je pense que ce type de questions ne
18 devrait pas être poursuivi.
19 Mme McHenry (interprétation). - Je lui pose une question à
20 propos d’un fait qu’il a déclaré dans le cadre de l’interrogatoire
21 principal.
22 M. le Président (interprétation). - Oui, posez la question. Il
23 vous dira s’il le sait ou pas.
24 Mme McHenry (interprétation). - Vous ai-je bien compris hier
25 quand vous avez déclaré, dans le cadre de votre déposition, qu’environ
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1 cinquante soldats de Konjic avaient été envoyés pour rejoindre l’unité du
2 groupe tactique n°1.
3 M. Sultanic (interprétation). - Franchement, je ne connais pas
4 le nombre exact de soldats. Il se peut, et je crois l’avoir dit, qu’il
5 était possible qu’il s’agisse de cinquante soldats. De là à savoir s’il y
6 en avait plus ou moins, je ne le sais, mais c’est tout à fait de l’ordre
7 du possible.
8 Mme McHenry (interprétation). - Savez-vous d’où venaient ces
9 soldats, de quelle unité, de quelle brigade, quel qu’ait été leur nombre ?
10 M. Sultanic (interprétation). - Non.
11 Mme McHenry (interprétation). - Savez-vous si M. Delalic était
12 supérieur
13 hiérarchique par rapport au personnel du groupe tactique n° 1 ?
14 M. le Président (interprétation). - Quelle genre de question
15 est-ce là ? Que lui demandez-vous ?
16 M. Jan (interprétation). - Faisait-il partie du personnel ?
17 Mme McHenry (interprétation). - Seriez-vous d’accord pour dire
18 que M. Delalic était le supérieur de l’ensemble du personnel, qu’il
19 faisait partie du commandement du groupe tactique n°1 ?
20 M. Sultanic (interprétation). - S’il a été désigné commandant de
21 ce groupe, je suppose qu’il en était le supérieur hiérarchique.
22 Mme McHenry (interprétation). - Si je vous ai bien compris au
23 cours de l’interrogatoire principal, vous refusez d’admettre que vous ayez
24 été membre du personnel de M. Delalic, au moment où il était commandant du
25 groupe tactique n° 1 ?
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1 M. Sultanic (interprétation). - Oui, je n’ai jamais fait partie
2 de ce personnel, je n’ai jamais été sous ses ordres. Je vous rappelle
3 toutefois que nous travaillions ensemble à des projets techniques
4 uniquement. Etait-il mon supérieur hiérarchique, en tant que chef des
5 communications ? Je répondrais non.
6 Mme McHenry (interprétation). - Si M. Delalic dit que pendant
7 une certaine période il était commandant du groupe tactique n° 1 et qu’en
8 tant que tel, vous, vous faisiez partie du personnel qu’il avait sous ses
9 ordres, s'il déclarait une telle chose, il se tromperait, n'est-ce pas ?
10 Mme Residovic (interprétation). - Objection, le témoin a déjà
11 fourni une réponse.
12 M. le Président (interprétation). - Mais pourquoi serait-il
13 difficile pour le témoin de dire s’il faisait partie du personnel qui se
14 trouvait sous les ordres de M. Delalic. Ce n’est pas une question injuste,
15 Maître Résidovic, qu’en pensez-vous ?
16 Témoin, veuillez répondre à la question qui vous a été posée.
17 M. Sultanic (interprétation). - Non, je n’ai jamais été un
18 subordonné de M. Delalic.
19 Mme McHenry (interprétation). - Mais question précise était la
20 suivante : si Delalic a affirmé que vous faisiez partie de son personnel,
21 alors qu’il était commandant du groupe tactique n° 1, s’il disait une
22 telle chose il se tromperait, n’est-ce pas ? Est-ce bien exact ?
23 M. Sultanic (interprétation). - Absolument.
24 Mme McHenry (interprétation). - Monsieur Arsène Risvanovic,
25 votre supérieur hiérarchique, s’est-il jamais trouvé être le responsable,
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1 le commandant du groupe tactique n° 1 ?
2 M. Sultanic (interprétation). - Je ne sais pas.
3 Mme McHenry (interprétation). - Est-ce que le major Kevric a
4 fait partie du commandement de ce groupe tactique n° 1 ?
5 M. Sultanic (interprétation). - Je ne sais pas, je ne le pense
6 pas.
7 Mme McHenry (interprétation). - Et Habiba Bukvic, qu’en est-il ?
8 M. Sultanic (interprétation). - Je ne sais pas, je n’en ai pas
9 la moindre idée.
10 Mme McHenry (interprétation). - Fort bien. Lorsque M. Delalic
11 était commandant du groupe tactique n° 1, s’il avait besoin d’unités
12 supplémentaires ou s’il voulait, par exemple, assurer le déplacement de
13 telle unité vers un champ de bataille différent, comment communiquait-il
14 les ordres qu’il voulait faire passer ? Le savez-vous ?
15 M. Sultanic (interprétation). – Je ne connais pas bien les modes
16 de fonctionnement du commandement. Moi, je suis un homme technique et je
17 fais ce qu'on me dit de faire. Si l'on me demande d'établir un centre de
18 communication, je le fais. Mais s'agissant de l'organisation des
19 structures de commandement et le relais des commandes, je ne sais pas.
20 M. le Président (interprétation). - A part l'établissement des
21 centres de communication, avez-vous fait d'autres choses ? Avez-vous
22 continué à travailler et à faire travailler ce centre de communication
23 pour M. Delalic ?
24 M. Sultanic (interprétation). – J'ai travaillé jusqu'au
25 7 janvier 1993 pour le chemin
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1 de fer.
2 M. le Président (interprétation). – Oui, mais à part cela, à
3 part ce centre de communication, avez-vous fait d'autres choses dans le
4 cadre des communications ? Par exemple, avez-vous déjà prévu comment il
5 faudrait organiser les communications avec les futures unités ? Avez-vous
6 fait autre chose que l'installation de ce centre de communication ?
7 M. Sultanic (interprétation). – J'ai effectué des réparations de
8 l'équipement, par exemple d'émetteurs radio ; je l'ai fait durant toute
9 cette période. Je l'ai déjà dit hier : ces deux ou trois centres que nous
10 avons établis pour l'opération "Ogajn". J'y ai travaillé aussi ; je ne me
11 suis pas seulement occupé d'un seul centre. Nous avons établi plusieurs
12 centre en tant qu'équipe technique. Par la suite, je me suis aussi occupé
13 d'autres lignes téléphoniques. Mais ceci ne relève pas de
14 l'interrogatoire, me semble-t-il.
15 M. le Président (interprétation). – Poursuivez, Maître McHenry.
16 Mme McHenry (interprétation). – Merci. Lorsque vous avez
17 commencé à travailler pour M. Delalic, vous avez dit que vous étiez
18 souvent en sa présence. Etiez-vous présent lors d'une réunion où
19 M. Delalic a rencontré plusieurs personnes, au moment où il fut discuté
20 des problèmes concernant Celebici et au moment où M. Delalic a suggéré que
21 M. Mucic devienne commandant de Celebici ?
22 M. Sultanic (interprétation). – J'espère avoir été clair : j'ai
23 dit d'emblée avoir vu M. Delalic pour la première fois le 2 juin. Ce fut
24 là le seul contact de travail que j'ai eu avec M. Delalic.
25 Mme McHenry (interprétation). – Savez-vous quand M. Mucic est
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1 devenu commandant du camp de Celebici ?
2 M. Sultanic (interprétation). – Non.
3 Mme McHenry (interprétation). – Vous avez dit qu'il arrivait à
4 M. Mucic de contacter M. Delalic. Vous ai-je bien compris ? Cela veut-il
5 dire que vous n'étiez pas présent
6 lors de ces entretiens ? Vous n'êtes donc pas au courant de l'objet de ces
7 entretiens ?
8 Mme Residovic (interprétation). – Objection. Je ne pense pas que
9 ce témoin ait jamais dit que M. Mucic ait contacté M. Delalic. Je pense
10 donc que cette question est hors de propos.
11 Mme McHenry (interprétation). - Je pensais que ceci avait été
12 dit ; si ce n'est pas le cas, je vais reposer ma question. Avez-vous dit
13 hier qu'il arrivait à M. Mucic de prendre contact avec M. Delalic ?
14 M. Sultanic (interprétation). – Non, je n'ai pas dit une telle
15 chose. Ce que j'ai dit, c'est que nous avons été appelés pour établir une
16 petite centrale téléphonique dans la caserne de Celebici, en août. Quant à
17 savoir si Pavo a pris contact avec qui que ce soit, plus particulièrement
18 avec Zejnil, vous avez les procès-verbaux d'audience et vous pouvez
19 vérifier. Moi, je ne me souviens pas avoir dit une telle chose.
20 Mme McHenry (interprétation). - Qui vous a demandé de réparer
21 les téléphones à Celebici ?
22 M. Sultanic (interprétation). – Le responsable des
23 communications, après approbation par le commandant de la Défense
24 territoriale, bien sûr. Je suppose que quelqu'un de la caserne avait
25 demandé une réparation. En effet, s'il y avait une panne, il fallait
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1 qu'elle soit réparée.
2 Mme McHenry (interprétation). – Est-il exact de dire que vous
3 vous êtes rendu à la caserne de Celebici après que le responsable du camp,
4 Pavo Mucic, vous ait appelé et vous ait demandé d'y aller ?
5 M. Sultanic (interprétation). – Je le répète : il est possible
6 que Pavo m'ait appelé, mais je suis effectivement allé à la caserne de
7 Celebici pour réparer les téléphones qui étaient en panne.
8 Mme McHenry (interprétation). - Etes-vous allé seul à Celebici ?
9 M. Sultanic (interprétation). – Je suis allé avec M. Juric,
10 ingénieur de télécommunication, qui connaissait mieux que moi le travail
11 concernant la centrale.
12 Mme McHenry (interprétation). – Monsieur Rizvanovic est-il allé
13 avec vous pour réparer la centrale ?
14 M. Sultanic (interprétation). – Je ne m'en souviens pas. C'est
15 possible. Peut-être est-il venu avec nous, peut-être est-il reparti
16 ailleurs et ensuite revenu nous chercher, mais je n'en suis pas sûr.
17 Mme McHenry (interprétation). - Pouvez-vous nous dire dans
18 quelle partie du camp vous êtes allé et, en particulier, dans quels
19 bâtiments ? Connaissez-vous les bâtiments que l'on appelle le "bâtiment de
20 l'accueil" et le "bâtiment du commandement". Si vous ne connaissez pas ces
21 appellations de bâtiments, vous disposez d'une maquette, d'un modèle
22 devant nous. Vous pouvez simplement nous indiquer les bâtiments où l'on
23 vous a amené à Celebici.
24 (Le témoin se lève et montre avec le pointeur sur la maquette.)
25 M. Sultanic (interprétation). – Je suis allé au bâtiment à
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1 gauche ; cette partie-là, je suppose que c'était l'accueil. Ici, le bureau
2 où se trouvait la centrale. Je pense que c'est cette partie centrale. Je
3 suppose que c'est cela.
4 Mme McHenry (interprétation). – Merci. Ai-je bien compris que
5 vous n'êtes pas allé du tout dans le bâtiment de l'accueil ?
6 M. Sultanic (interprétation). – Je n'avais pas du tout besoin
7 d'y aller. Il y avait un garde là ; je n'ai eu aucun contact avec lui.
8 Nous sommes allés directement et nous avons simplement demandé où se
9 trouvait la centrale. Bien sûr, un soldat nous a attendus ; il nous a
10 demandé ce que l'on voulait. Nous avons répondu que nous cherchions la
11 centrale ; il nous a dit : "Allez-y." Il nous a escorté jusqu'au bâtiment.
12 Mme McHenry (interprétation). – Avez-vous vu M. Mucic lorsque
13 vous étiez dans le camp ?
14 M. Sultanic (interprétation). – Ecoutez, à ce moment-là, je ne
15 connaissais pas M. Mucic personnellement : peut-être l'ai-je vu ; je ne
16 sais pas. S'il était là, il devait contacter la personne qui est venue
17 avec nous. S'il s'agissait de M. Rizvanovic, il fallait alors le
18 contacter.
19 M. le Président (interprétation). - Personne ne vous a présenté
20 M. Mucic ? Aucune personne ne s'est présentée à vous en tant que
21 M. Mucic ?
22 M. Sultanic (interprétation). – Je pense qu'il y avait une femme
23 qui a dit que le directeur se trouvait dans le bureau à côté, où se
24 trouvait la centrale.
25 M. le Président (interprétation). – Pourriez-vous répondre à la
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1 question de savoir si vous avez vu M. Mucic ?
2 Mme McHenry (interprétation). – Lorsque vous êtes allé dans le
3 bureau, avez-vous vu M. Mucic ?
4 M. Olujic (interprétation). - J'ai une objection.
5 M. le Président (interprétation). - Le témoin a dit que le
6 directeur se trouvait dans le bureau à côté ; donc, la question est de
7 savoir s'il l'a vu dans la pièce à côté. Quelle est donc votre objection ?
8 M. Olujic (interprétation). - Je vais vous expliquer, monsieur
9 le Président. Le témoin a dit qu'il ne connaissait pas M. Mucic à
10 l'époque. Il l'a dit.
11 M. le Président (interprétation). – Oui.
12 M. Olujic (interprétation). - Ensuite, on lui a dit que le
13 directeur se trouvait dans la pièce à côté. C'est ce qu'on lui a dit.
14 Ensuite, s'il est allé et qu'il a vu le directeur, c'est ce que nous
15 essayons d'établir ici. Je pense donc qu'il s'agit d'une question tout à
16 fait légitime.
17 M. Olujic (interprétation). - Oui s'il a vu le directeur, mais
18 pas M. Mucic.
19 M. le Président (interprétation). - On est en train de perdre
20 notre temps. Continuez, Maître McHenry.
21 Mme McHenry (interprétation) - Oui, Monsieur le Président;
22 Lorsque vous êtes
23 allé dans le l'autre bureau où se trouvait la centrale, le directeur
24 était-il sur place ?
25 M. Sultanic (interprétation). - Je ne me souviens pas qu'il ait
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1 été sur place étant donné que la dame a dit : "Le bureau du directeur est
2 là et dans ce bureau se trouve la centrale qui fonctionne mal".
3 Mme McHenry (interprétation) - Merci. Avez-vous dit hier qu’au
4 début du mois de juin le train a commencé à fonctionner et qu’à ce moment-
5 là les membres de la famille des détenus de la prison de Celebici ont pu
6 venir rendre visite à leurs proches ?
7 M. Jan (interprétation). - C'est-à-dire qu'ils ont eu
8 l'autorisation de l'utiliser pour la première fois ?
9 M. Sultanic (interprétation). - Je suppose qu'ils l'utilisaient
10 s'ils avaient cette autorisation.
11 Mme McHenry (interprétation). - Monsieur, est-il exact de dire
12 que les familles des détenus ont reçu l'autorisation d'utiliser le train
13 au début du moins de juin pour rendre visite à leurs proches détenus à
14 Celebici ?
15 M. Sultanic (interprétation). - Chacun bénéficiait d'un trajet
16 gratuit. On peut le voir sur la séquence vidéo. J'étais sur place moi-
17 même. Plusieurs caméras l'ont filmé. La personne qui était chargée de
18 l'organisation des transports, M. Buntic, a dit que les trains devaient
19 suivre des horaires fixes et que tous ceux qui avaient besoin de voyager
20 pouvaient les utiliser. Tous ceux qui en avaient besoin pouvaient le faire
21 gratuitement sur la ligne entre Pazaric et Jablanica.
22 M. le Président (interprétation). - Très bien, je pense que vous
23 avez dit ce que vous vouliez dire, c'est-à-dire que le train était gratuit
24 pour tout le monde et on peut le comprendre très bien, qu'il s'agisse des
25 familles des détenus ou non. Personne ne les empêchait d'utiliser le
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1 train. Vous auriez pu répondre à cette question sans angoisse.
2 M. Sultanic (interprétation). - Tout le monde avait le droit
3 d'utiliser le train librement.
4 M. Jan (interprétation). - Oui, c'est ce que vous venez de dire
5 et c'est ce que nous avons compris. C'est très bien comme cela.
6 Mme McHenry (interprétation) - Ma question n'est pas de savoir
7 si quelqu'un devait payer le train ou pas. Mais elle est la suivante :
8 avez-vous bien dit que les membres des familles des détenus ont été
9 autorisés à rendre visite à leurs proches détenus à Celebici à partir du
10 début juin, c'est-à-dire à partir du moment où les trains ont commencé à
11 fonctionner ?
12 M. Jan (interprétation). - (Hors micro.)
13 Mme McHenry (interprétation). - Je suis d'accord avec cela, mais
14 ce n'est pas ce qu'il a dit hier. Hier, il a été beaucoup plus explicite.
15 Je n'ai pas cette partie du compte rendu devant moi, c'est pour cela que
16 je veux préciser ce point pour savoir si j'ai bien compris.
17 Savez-vous à quel moment les membres des familles des détenus
18 ont reçu l'autorisation de rendre visite à leurs proches à Celebici ?
19 M. Jan (interprétation). - En fait, c’est un de vos propres
20 témoins, la femme du docteur, qui a dit qu'elle avait utilisé ce train
21 pour aller à Celebici. Elle est rentrée à pied, mais elle y est allée en
22 train.
23 Mme McHenry (interprétation) - Tout à fait. Ma question concerne
24 la période à laquelle cela a commencé. Je veux vérifier si ce témoin a
25 bien dit que c'est au début du mois de juin que les familles ont reçu
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1 l'autorisation d'aller voir leurs proches à Celebici. S'il ne connaît pas
2 la réponse à la question, c'est très bien.
3 M. Jan (interprétation). - (Hors micro.)
4 Mme McHenry (interprétation). - Je suis d'accord, mais je vais
5 quand même poser la question.
6 Savez-vous si les familles des détenus ont été autorisées à
7 rendre visite à leurs proches détenus dans la prison ?
8 M. le Président (interprétation). - En fait, je ne comprends pas
9 pourquoi vous posez une telle question ! Doit-il vraiment entrer dans ces
10 détails-là, dans la question de savoir si les familles ont rendu visite à
11 leurs proches ou pas ?
12 Mme McHenry (interprétation) - Je pose cette question étant
13 donné qu'il a mentionné cela au cours de son interrogatoire principal, car
14 c'est très important pour le timing ; c'est pour cela que je pose la
15 question.
16 Monsieur Sultanic, est-il exact de dire que vous savez -ou que
17 vous ne savez pas- si les familles ont été autorisés à rendre visite à
18 leurs proches détenus dans le camp ?
19 M. Sultanic (interprétation). - Ce que je sais, c'est qu'elles
20 ont eu le droit de rendre visite aux membres de leurs familles détenus
21 dans le camp. Et je sais qu’elles utilisaient le train pour se rendre sur
22 place. Certains utilisaient le train, certains n'en n'avaient pas besoin,
23 donc ils ne le prenaient pas.
24 Mme McHenry (interprétation) - Comment le savez-vous ? Comment
25 savez-vous que ces visites ont été autorisées ? Et à partir de quel moment
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1 cela fut-il le cas ?
2 M. Sultanic (interprétation). - Je suppose que c'était à partir
3 du moment de leur arrestation. Une partie des personnes que je connaissais
4 ont été détenues, leurs femmes se sont adressé à moi et m'ont dit : "Peut-
5 on leur rendre visite ? Quand est-il possible de le faire ?" Moi, je leur
6 ai répondu que je savais qu'à telle ou telle heure, chaque jour, elles
7 pouvaient le faire et prendre le train. De toute façon, le train a
8 commencé à fonctionner vers le 5, le 6 ou le 7 juin. Mais, avant le
9 7 juin, je ne savais même pas que la prison existait.
10 Mme McHenry (interprétation) - Je vais continuer. Au cours de
11 l'interrogatoire principal, vous avez parlé de certaines communications
12 avec le commandement suprême concernant une visite de la Croix-Rouge à
13 Celebici. Vous avez dit que, par la suite, vous avez appris que c'était
14 M. Delalic qui devait organiser cette visite. Est-ce exact ?
15 M. Sultanic (interprétation). - Je ne savais pas que c'était
16 M. Delalic qui devait
17 organiser cette visite. Dans une déposition que j'ai donnée en 1996, je ne
18 faisais pas très attention à la manière dont je m'exprimais. J'ai bien dit
19 que c'était le cas et que c'était Zejnil qui appelait. Mais, après, je me
20 suis corrigé.
21 Et j’ai dit que c’était M. Delalic qui nous a appelés dans le
22 centre de communication pour que l'on puisse vérifier, étant donné qu'ils
23 avaient certains problèmes avec une voiture, pour voir auprès de l'état-
24 major de la Défense territoriale ce qu'ils pouvaient faire concernant
25 cette visite. Nous avons contacté le quartier général de la Défense
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1 territoriale. Ils ont répondu immédiatement qu'il fallait organiser la
2 visite de la Croix-Rouge internationale dans la prison de Celebici.
3 Après, je ne sais pas exactement quand cela s'est passé. Nous
4 avons reçu un court message et nous l'avons envoyé à Sarajevo. Mais je ne
5 sais pas si le message provenait de M. Delalic ou pas. Je sais qu'on l'a
6 envoyé à Sarajevo.
7 Mme McHenry (interprétation) - Très bien. Votre déclaration
8 selon laquelle les membres de la Croix-Rouge ont donné le rapport à
9 M. Delalic n'est donc pas exacte ?
10 M. Sultanic (interprétation). - Je ne veux pas dire que c'est
11 inexact, mais je suppose que la personne, qui s'occupait de l'enquête pour
12 la défense, a peut-être changé un peu les mots que j'ai employés pour
13 m'exprimer et je pense que cela a provoqué un changement de sens.
14 Mme McHenry (interprétation) - Vous avez dit que le rapport a
15 été envoyé à Sarajevo par le biais du centre de communication . Je suppose
16 que vous êtes conscient du fait que le contenu de ce rapport était
17 extrêmement important concernant les critiques des conditions de Celebici.
18 M. Sultanic (interprétation). - Vous savez, j'ai dit que j'ai
19 envoyé un court rapport à Sarajevo mais, je le répète et je le répéterai
20 encore, je ne lisais pas tous ces messages. J’étais membre du personnel
21 technique. Quelquefois j’en lisais, mais très souvent on me disait :
22 "C'est
23 urgent" et on le faisait sans lire le document.
24 Mme McHenry (interprétation) - Ai-je bien compris si je dis que
25 vous n'aviez aucune idée de ce qui était contenu dans le rapport de la
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1 Croix-Rouge ?
2 M. Sultanic (interprétation). - Je n'en ai aucune idée, je ne
3 lisais pas les documents.
4 Mme McHenry (interprétation) - Très bien. Vous avez mentionné
5 les déclarations préalables que vous avez déjà données. Seriez-vous
6 d'accord avec moi pour dire que, dans votre déclaration préalable, vous
7 avez dit que vous étiez allé à Celebici après que le directeur de la
8 prison, Pavo Music, vous ait appelé ?
9 M. Sultanic (interprétation). - Oui, c’est bien ce que j’ai dit
10 étant donné que selon la déclaration que j'ai donnée, étant donné que j’ai
11 supposé qu’il était le directeur de la prison.
12 Mme McHenry (interprétation). - Serez-vous d'accord avec moi
13 pour dire que vous ne saviez pas qui était le supérieur de M. Mucic en ce
14 qui concerne le camp de Celebici, n’est-ce pas ?
15 M. Sultanic (interprétation). - Je n’ai aucune idée de qui était
16 son supérieur, ni le supérieur de qui que ce soit dans cette prison.
17 M. Jan (interprétation). - A-t-il donné une déclaration à
18 l’enquêteur ?
19 Mme McHenry (interprétation). - Il a donné une déclaration au
20 représentant de la défense et non pas de l'accusation.
21 Même si elle est présente ici dans la salle d’audience, ai-je
22 raison de dire que vous avez déjà rencontré Mme McMurrey ? La dame blonde,
23 avocate de M. Landzo ?
24 M. Sultanic (interprétation). - Seulement hier.
25 Mme McHenry (interprétation). - Hier, dans la salle d’audience,
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1 vous la voyiez pour la première fois ou que vous voyiez qui que ce soit de
2 la part de la défense de M. Landzo ?
3 M. Sultanic (interprétation). - Je l’ai déjà vue, mais
4 j’ignorais qui elle était. Je l’ai vue se promener, mais j’ignorais qui
5 était cette femme.
6 Mme McHenry (interprétation). - Avez-vous déjà parlé avec qui
7 que ce soit qui faisait partie de l’équipe de la défense de M. Landzo, en
8 ce qui concerne votre témoignage ?
9 M. Sultanic (interprétation). - Vous parlez de ma déposition
10 d'hier ?
11 Mme McHenry (interprétation). - Oui.
12 M. Sultanic (interprétation). - Non.
13 Mme McHenry (interprétation). - Témoin, connaissez-vous M. Rajko
14 Gotovac et Matja Rajic, des personnes qui étaient des forestiers à
15 Konjic ?
16 M. Sultanic (interprétation). - Matja quoi ?
17 Mme McHenry (interprétation). - Rajko Gotovac et Matja Rajic,
18 deux personnes qui étaient des forestiers à Konjic ?
19 M. Sultanic (interprétation). - Matja, je ne sais pas. L’autre
20 peut être Marjan Rajic, peut-être s’agit-il d’une erreur ?
21 Mme McHenry (interprétation). - Etait-il forestier ?
22 M. Sultanic (interprétation). - Oui, il l’était et il habitait
23 près d’un tunnel à Celebici, à gauche par rapport à la route.
24 Mme McHenry (interprétation). - Savez-vous qu’à un certain
25 moment, M. Rajic et une autre personne ont eu un accident concernant une
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1 mine de craie ?
2 M. Sultanic (interprétation). - Ce qui a provoqué des brûlures.
3 Je sais que M. Mirko Babic a eu un accident lié à une mine de craie près
4 de son village.
5 Mme McHenry (interprétation). - Je ne vous parle pas de cela, on
6 en parlera tout à l’heure. Je vous demande si vous savez si M. Rajic et
7 une autre personne ont eu un accident dans une mine de craie ?
8 M. Sultanic (interprétation). - C’est possible, étant donné
9 qu’ils travaillaient avec M. Babic dans cette mine de craie. Je n’ai pas
10 vu cela, mais je connais la situation et je sais que M. Babic se trouvait
11 dans une telle situation. J’ai vu Babic à la gare où il attendait le
12 train.
13 Mme McHenry (interprétation). - Lorsque vous l’avez vu, portait-
14 il un short court ?
15 M. Sultanic (interprétation). - Ses jambes étaient bandées. Mais
16 quant à savoir si son pantalon était long ou court, je n’y ai pas prêté
17 attention.
18 Mme McHenry (interprétation). - Les bandages se trouvaient-ils
19 sous son pantalon ?
20 M. Sultanic (interprétation). - Les bandages couvraient la
21 région au-dessous de son genou.
22 Mme McHenry (interprétation). - Le pantalon couvrait ses
23 bandages.
24 M. Sultanic (interprétation). - Quant à la question de savoir
25 s’il s’agissait d’un pantalon court ou si son pantalon était relevé, je ne
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1 m’en souviens plus.
2 Mme McHenry (interprétation). - Quelqu’un d’autre se trouvait-il
3 cette fois-là avec M. Babic, lorsque vous avez vu ces bandages ?
4 M. Sultanic (interprétation). - Je pense que feu son frère était
5 avec lui, étant donné qu’il travaillait lui aussi pour les chemins de fer
6 à l’époque. C’est ce que je suppose, mais je n’en suis pas sûr. J’ai
7 remarqué ce détail concernant Mirko parce que je me suis demandé comment
8 il était possible qu’il ait eu un tel accident pour provoquer de telles
9 blessures en travaillant dans la mine de craie.
10 Mme McHenry (interprétation). - Mis à part feu son frère, vous
11 ne savez pas si quelqu’un d’autre était sur place ? Est-ce exact ?
12 M. Sultanic (interprétation). - C’est exact.
13 Mme McHenry (interprétation). - Portait-il des bandages sur les
14 deux jambes ou juste sur l’une de ses jambes ?
15 M. Sultanic (interprétation). - Je ne m’en souviens pas.
16 Mme McHenry (interprétation). - Vous souvenez-vous si les
17 bandages couvraient
18 toute la partie entre la cheville et le genou ou bien juste une partie de
19 sa jambe ?
20 M. Sultanic (interprétation). - C’était autour de la cheville.
21 Mme McHenry (interprétation). - Excusez-moi, j’ai l’impression
22 que les interprètes ne vous ont pas bien entendu. Pouvez-vous répéter la
23 réponse à la question de savoir quelle était la partie de sa jambe qui
24 était bandée ?
25 M. Sultanic (interprétation). - Sous le genou, la partie vers la
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1 cheville.
2 Mme McHenry (interprétation). - Après que l’on ait enlevé les
3 bandages de sa jambe, vous n’avez plus jamais revu la jambe de M. Babic,
4 n’est-ce pas ?
5 M. Sultanic (interprétation). - Non, étant donné qu’il ne venait
6 pas tous les jours à la gare, donc je ne l’ai pas vu. Moi, j’y
7 travaillais.
8 Mme McHenry (interprétation). - Hier, on vous a montré une photo
9 que vous avez reconnue comme étant la jambe de M. Babic. Vous avez fait
10 des commentaires quant aux causes de sa blessure. Ma question est la
11 suivante : habituellement, vous reconnaissez la personne d'après la photo
12 de son mollet ?
13 Mme McMurrey (interprétation). - Objection. La question était de
14 savoir si c’était la partie de la jambe de M. Babic et non pas s’il
15 reconnaissait M. Babic d’après sa jambe.
16 M. le Président (interprétation). - C’est justement là la
17 question.
18 Mme McHenry (interprétation). - La question était de savoir dans
19 quelle partie de la jambe se trouvait la blessure.
20 M. le Président (interprétation). - Le conseil a le droit de
21 poser la question de savoir si le témoin est capable de reconnaître la
22 personne à partir de la photo d’une partie de la jambe.
23 Mme McHenry (interprétation). - Monsieur, ma question est la
24 suivante : êtes-vous à même de reconnaître des personnes juste en voyant
25 la photographie de leurs mollets ?
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1 M. Sultanic (interprétation). - J’ai reconnu la personne grâce à
2 sa photo du visage.
3 Ensuite, on a montré la jambe. Il était clair que l’on voyait une jambe.
4 Mme McHenry (interprétation). - Lorsqu’on vous a dit que la
5 blessure que vous avez vue sur la photo était le résultat de son accident,
6 de ses brûlures, ai-je raison de dire que vous ignorez ce qui a causé
7 cette blessure-là et que vous n’êtes pas certain que ce soit M. Landzo qui
8 l’a provoquée.
9 M. le Président (interprétation). - Je pense que maintenant vous
10 ajoutez quelque chose de différent. Il ne parlait pas d’autre chose, mais
11 simplement du type de la blessure.
12 Mme McHenry (interprétation). - Je vais essayé d’être plus
13 claire. Hier, quand vous avez vu la photographie, vous avez dit "c’est la
14 blessure causée par la brûlure qu’il a eue à cause de la chaux", ce
15 n’était pas tout à fait correct. Vous ne saviez pas ce qui avait provoqué
16 cette blessure ?
17 M. Sultanic (interprétation). - Je savais qu’il avait eu cet
18 accident et c’est pourquoi j’ai supposé que la blessure sur la photo était
19 due par cela, étant donné que tout le monde savait qu’il avait eu cet
20 accident qui a provoqué cette brûlure. Maintenant, je ne peux pas savoir
21 s’il s’agissait bien de cette brûlure-là ou pas. Ce que je sais, c’est
22 qu’il a eu auparavant une brûlure. Quant à la question de savoir si la
23 brûlure sur la photo a été provoquée par quelqu’un d’autre, je ne suis pas
24 à même de le savoir.
25 Mme McHenry (interprétation). - Très bien. Vous rappelez-vous la
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1 fréquence modulée de Konjic ? S’agissait-il de 37-04.3MHZ ?
2 M. Sultanic (interprétation). - Tout d’abord 37-0... qu’avez-
3 vous dit ensuite ?
4 Mme McHenry (interprétation). - 37-04.3MHZ.
5 M. Sultanic (interprétation). - Cette fréquence n'est pas du
6 tout une fréquence ultracourte, mais tout simplement une fréquence sourde.
7 M. le Président (interprétation). - Madame McHenry, nous allons
8 maintenant faire une pause et nous reprendrons à 12 heures.
9 Mme McHenry (interprétation). - Je n’ai peut-être plus qu’une
10 seule question.
11 L’audience, suspendue à 11 heures 30, est reprise à 12 heures 05.
12 (Le témoin, M. Sultanic, est introduit dans la salle
13 d’audience.)
14 M. le Président (interprétation). - Veuillez rappeler au témoin
15 qu’il dépose toujours sous serment.
16 Mme le Greffier (interprétation). - Je vous rappelle, Monsieur,
17 que vous êtes toujours sous serment.
18 M. Sultanic (interprétation). - J’ai peut-être mal compris ou
19 mal précisé ce que je voulais dire. Lorsqu’on m’a posé la question
20 relative au conseil de la défense, Me McMurrey plus précisément, et qu’on
21 m’a demandé si je ne l’avais pas vue avant de venir déposer ici à La Haye
22 devant ce Tribunal, je me suis trompé. C’est vrai, je l’ai vue avant de
23 venir ici.
24 Mais maintenant, si la question est de savoir si je l’ai vue
25 dans le Tribunal précédemment, la réponse est "oui". Je ne l’ai pas vue
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1 avant de venir ici, mais depuis que je suis à La Haye, je l’ai vue avant
2 de rentrer dans le prétoire. Nous avons eu un court entretien, d’ailleurs
3 avec l’ensemble des conseils de la défense. Ils m’ont posé un certain
4 nombre de questions.
5 Lorsque nous avons eu cet entretien, je ne savais pas qui
6 représentait qui dans cette affaire, à l’exception de Me Résidovic.
7 Je vous prie, Monsieur le Président, de considérer cette réponse
8 comme parfaitement fiable, véridique. Bien évidemment, je présente mes
9 excuses à la représentante du Bureau du Procureur et je lui demande
10 d’accepter cette réponse à sa question car lorsque la question m’a été
11 posée la première fois, j’y ai mal répondu.
12 M. le Président (interprétation). - Fort bien, Monsieur
13 Sultanic. Mais surtout détendez-vous, ne craignez rien. On vous pose des
14 questions, vous y répondez et vous ne vous posez pas de questions trop
15 compliquées et tout se passera très bien. Apportez vos réponses aux
16 questions posées et si vous le faites de façon détendue, aucun problème ne
17 surgira. Je vous remercie pour ces précisions.
18 Maître McHenry, vous avez la parole.
19 Mme McHenry (interprétation). - Je vous remercie. Comme je l’ai
20 dit, je n’ai plus qu’une question à poser.
21 Monsieur Sultanic, savez-vous à quel emplacement correspond la
22 fréquence 37.04.3MHZ à Konjic, s’il vous plaît ?
23 M. Sultanic (interprétation). - Cette fréquence, 37.04.3
24 n’existe pas, c’est une fréquence de station radio, fréquence qui peut
25 évoluer au jour le jour ou de semaine en semaine. Cela évolue tout le
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1 temps.
2 Mme McHenry (interprétation). - Merci. Plus de question,
3 Monsieur le président.
4 M. le Président (interprétation). - Merci infiniment.
5 M. Jan (interprétation). - Une simple question. Quelle est la
6 jambe de M. Babic que vous avez vue bandée ? Etait-ce la jambe droite ou
7 la jambe gauche ?
8 M. Sultanic (interprétation). - Monsieur le Juge, il est très
9 difficile de le dire. Je ne me posais pas la question de savoir de quelle
10 jambe il s’agissait à l’époque. Vous savez, j’ai pris toute l’affaire un
11 peu comme une plaisanterie. Lui, il aimait bien boire. J’ai fait une
12 petite plaisanterie sur le fait qu’il avait été brûlé sur une zone assez
13 étendue, mais je ne me suis pas demandé quelle était la jambe qui était
14 touchée.
15 M. Jan (interprétation). - Merci.
16 M. le Président (interprétation). - La défense souhaite-t-elle
17 poser des questions complémentaires ?
18 Mme Residovic (interprétation). - Une seule question, Monsieur
19 le Président. Monsieur Sultanic, vous avez déclaré que nombre de personnes
20 portaient des uniformes et que pendant un certain temps, il était
21 difficile de distinguer les civils des soldats. Lorsque vous accomplissiez
22 vos différentes tâches, y avait-il une distinction nette entre les tâches
23 accomplies par les civils et celles accomplies par des soldats ?
24 M. Sultanic (interprétation). - J’ai précisé qu'en fait porter
25 un uniforme à l’époque, c’était un peu comme suivre la mode. Pour ce qui
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1 est des tâches réalisées, la distinction était très nette. Les soldats
2 étaient mobilisés, ils devaient exécuter toutes les tâches qui leur
3 étaient confiées.
4 Quant aux civils, ils travaillaient pour différentes entités et
5 différentes entreprises civiles.
6 Mme Residovic (interprétation). - Je vous remercie. Vous avez
7 également déclaré que vous ne connaissiez pas Habiba Bukvic. Mais
8 connaissez-vous une certaine Mira et un certain Djina ? Pouvez-vous me
9 dire si cette Mira et cette Djina travaillait dans le centre de
10 communication de la Défense territoriale qui se trouvait dans la maison de
11 M. Delalic, au rez-de-chaussée ?
12 M. Sultanic (interprétation). - Non. Ces deux personnes ne
13 travaillaient pas au centre de communication car c'était un travail
14 vraiment pénible. Ces deux personnes travaillaient seulement dans la
15 maison de Zejnil Delalic. Je les ai vues dans cette maison, mais elles ne
16 pénétraient pas dans le centre de communication à proprement parler. De
17 façon générale, les centres de communication ont toujours des zones
18 interdites d’entrée à certaines personnes ou dont l'accès est restreint à
19 un nombre limité de personnes. Les personnes qui ne travaillent pas dans
20 ces secteurs ne peuvent pas y pénétrer. Ces deux femmes ne travaillaient
21 pas là et elles ne sont pas entrées dans ces secteurs. Je me rappelle
22 d’ailleurs que l’une d’entre elle était mariée.
23 Elles vaquaient à leurs occupations, elles faisaient notamment
24 le ménage à l’étage de
25 la maison de Zejnil Delalic et non pas au rez-de-chaussée.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Encore une question, si
2 vous le voulez bien. Est-ce que Zejnil Delalic avait quoi que soit à voir
3 avec l’émission d’ordres qui auraient visé à l’établissement du centre de
4 communication dans sa propre maison ?
5 M. Sultanic (interprétation). - A priori, il n’avait rien à voir
6 avec cela. Je crois que c’était l’état-major de la Défense territoriale
7 qui était compétent en la matière et qui a prévu l’établissement de centre
8 de communication dans la maison.
9 Mme Residovic (interprétation). - Merci. J’en ai terminé.
10 M. Olujic (interprétation).- Monsieur le Président, si vous le
11 voulez bien, je vais simplement demander quelques éclaircissements au
12 témoin.
13 Monsieur Sultanic, peut-on dire que, dans la deuxième moitié du
14 mois d'août 1992, vous ne connaissiez pas M. Zdravko Mucic ?
15 M. Sultanic (interprétation). - Non, je ne le connaissais pas.
16 M. Olujic (interprétation). - Merci.
17 M. le Président (interprétation). - Je crois que nous sommes
18 ainsi arrivés à la fin de la déposition de ce témoin. Monsieur Sultanic,
19 merci infiniment. Merci de votre aide. Vous nous avez été très utile. Vous
20 pouvez vous retirer définitivement. Vous pouvez disposer,
21 Monsieur Sultanic.
22 M. Sultanic (interprétation). - Merci.
23 (Le témoin Sultanic est reconduit hors du prétoire.)
24 M. le Président (interprétation). - Maître Residovic, vous
25 pouvez appeler votre prochain témoin.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Je souhaite que le témoin
2 suivant de la défense soit appelé à la barre, s'il vous plaît. Il s'agit
3 de Sefkija Kevric.
4 (Le témoin, M. Sefkija Kevric, est introduit dans la salle d'audience.)
5 M. le Président (interprétation). - Faites prêter serment au
6 témoin.
7 (Le témoin prête serment.)
8 M. le Président (interprétation). - Veuillez vous asseoir.
9 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur le Président, puis-je
10 commencer l'interrogatoire.
11 M. le Président (interprétation). - Je vous en prie.
12 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Bonjour, Monsieur.
13 Veuillez décliner votre identité, s'il vous plaît.
14 M. Kevric (interprétation) - Je m'appelle Sefkija Kevric.
15 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, avant de
16 commencer à poser mes questions, permettez-moi de vous avertir d'un point
17 technique.
18 Vous savez que les questions que je vous poserai et les réponses
19 que vous y apporterez seront interprétées. Cela permettra à toutes les
20 personnes présentes dan ce prétoire de comprendre ce que nous disons.
21 D'autre part, cela permettra de tout saisir pour le compte rendu.
22 Lorsque vous entendrez que je pose ma question, avant d'y
23 répondre, veuillez attendre que l'interprétation en anglais soit achevée.
24 Vous pourrez vous en rendre compte en écoutant le casque situé sur la
25 table à vos côtés. Dès l'interprétation terminée, vous pourrez apporter
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1 votre réponse à la question. Comprenez-vous ?
2 M. Kevric (interprétation) - Oui.
3 Mme Residovic (interprétation). - Quels sont vos lieu et date de
4 naissance, s'il vous plaît ?
5 M. Kevric (interprétation) - Je suis né à Dragan Selo dans la
6 municipalité de
7 Jablanica, en Bosnie-Herzégovine, le 22 avril 1953.
8 Mme Residovic (interprétation). - Quelle est votre appartenance
9 ethnique et de quel pays êtes-vous citoyen ?
10 M. Kevric (interprétation) - Je suis Musulman de Bosnie, citoyen
11 de Bosnie-Herzégovine.
12 Mme Residovic (interprétation). - Quel a été votre parcours,
13 votre éducation, et où avez-vous suivi votre formation ?
14 M. Kevric (interprétation) - J'ai eu mon baccalauréat en 1983 ;
15 ensuite, j'ai reçu le diplôme de l'Académie militaire d'économie, en 1987.
16 Mme Residovic (interprétation). - Quel est votre emploi,
17 Monsieur Kevric ?
18 M. Kevric (interprétation) - Je suis officier.
19 Mme Residovic (interprétation). - Donc, vous êtes soldat de
20 carrière. Est-ce exact ?
21 M. Kevric (interprétation) - C'est exact. J'étais soldat de
22 l'ex-JNA et, aujourd'hui, je suis officier de l'armée de la Fédération de
23 Bosnie.
24 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, où vous
25 trouviez-vous au début du mois d'avril 1992 ?
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1 M. Kevric (interprétation) - A cette époque, je me trouvais à
2 Banja Luka.
3 Mme Residovic (interprétation). - A la veille de la guerre,
4 alors que vous vous trouviez à Banja Luka, d'où arriviez-vous ?
5 M. Kevric (interprétation) - En tant qu'officier de l'ancienne
6 JNA, j'étais précédemment basé à Ljubljana, dans la République de
7 Slovénie. Lorsque le conflit a éclaté en Slovénie, le 12 janvier 1992, le
8 14ème Corps a été transféré à Banja Luka et nous avons été transférés à
9 Banja Luka.
10 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, est-il
11 possible que vous vous
12 soyez trompé d'année pour ce qui est de l'année de votre transfert ?
13 M. Kevric (interprétation) - Oui, pardon. Cela s'est passé en
14 1991 et non pas en 1992.
15 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Dans le courant du
16 printemps 1992, êtes-vous venu à Konjic ?
17 M. Kevric (interprétation) - Au cours de mon service à
18 Banja Luka, j'ai pris conscience du fait que l'armée populaire yougoslave
19 n'était plus l'armée populaire précisément, qu'elle n'appartenait plus au
20 peuple. En fait, c'était simplement l'armée du peuple serbe, désormais ;
21 une armée qui ne protégeait plus qu'une partie de la population. Et le
22 matin du 13 avril 1992, je me suis enfui.
23 Mme Residovic (interprétation). - Quelle était votre spécialité
24 en tant qu'officier, membre de l'ancienne JNA ?
25 M. Kevric (interprétation) - J'étais spécialisé en logistique ;
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1 j'étais en fait intendant.
2 Mme Residovic (interprétation). - Quel était votre grade au sein
3 de la JNA ?
4 M. Kevric (interprétation) - J'étais major.
5 Mme Residovic (interprétation). - A l'heure actuelle, quel est
6 votre grade au sein de l'armée de la Fédération de Bosnie ?
7 M. Kevric (interprétation). - Au sein de cette armée, je suis
8 colonel.
9 Mme Residovic (interprétation). – Le 13 avril 1992, vous êtes
10 arrivé à Konjic. Lors de votre arrivée, vous êtes-vous rendu devant
11 certaines structures établies à Konjic ?
12 M. Kevric (interprétation). - Lorsque je suis arrivé à Konjic,
13 le 13 avril 1992, je me suis rendu devant l'état-major municipal de la
14 Défense territoriale de Konjic. Je m'y suis présenté. Je n'ai pas commencé
15 à travailler immédiatement ; ce n'est que le 17 que j'ai pris mes
16 fonctions.
17 Mme Residovic (interprétation). – Lorsque vous vous êtes
18 présenté à l'état-major
19 municipal de la Défense territoriale de Konjic, qui en était le
20 commandant ?
21 M. Kevric (interprétation). - C'est M. Smajo Prevljak qui était
22 le commandant de l'état-major de la Défense territoriale à ce moment-là.
23 Mme Residovic (interprétation). – Lorsque vous avez commencé à
24 travailler, le 17, pour l'état-major municipal de la Défense territoriale,
25 quel a été le poste qui vous a été assigné ?
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1 M. Kevric (interprétation). - Lorsque j'ai pris mes fonctions,
2 j'ai d'abord travaillé en tant qu'officier chargé de la logistique ; j'ai
3 commencé par être nommé commandant adjoint chargé de la logistique par le
4 nouveau commandant, Enver Redzepovic.
5 Mme Residovic (interprétation). – Quand le commandant de l'état-
6 major municipal de la Défense territoriale a-t-il changé ? Lorsque
7 M. Prevljak a quitté le poste et lorsque M. Redzepovic est arrivé pour
8 assumer ce poste, à quelle époque était-ce ?
9 M. Kevric (interprétation). - M. Redzepovic a commencé à
10 travailler le 17 ; c'est alors qu'il a pris son poste de commandant.
11 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, pouvez-vous
12 nous décrire les compétences de l'assemblée municipale ? Notamment, lors
13 de la nomination du commandant, qui était chargé de ratifier de telles
14 nominations pendant cette période ?
15 M. Kevric (interprétation). - Conformément aux textes en vigueur
16 à l'époque, en ex-Yougoslavie, il y avait d'abord la présidence. C'est la
17 présidence qui confirmait les nominations. Par la suite, elle s'est vu
18 retirer ce rôle.
19 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, vous ai-je
20 bien compris : faites-vous référence à la présidence de la République ou à
21 la présidence de la RSFY ? Je ne vous ai pas bien saisi. A qui l'état-
22 major de la Défense territoriale était-il subordonné ? C'est ce que vous
23 avez commencé à expliquer, mais ma question porte sur ce qui se passait
24 avant la guerre.
25 M. Kevric (interprétation). - Il y avait d'abord l'état-major
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1 républicain, puis les
2 états-majors de district, enfin, les états-majors municipaux.
3 Mme Residovic (interprétation). – Je vous remercie. Lorsque vous
4 êtes arrivé à Konjic, au sein de cet état-major de la Défense territoriale
5 où vous avez occupé un poste d'officier chargé de la logistique, M. Zejnil
6 Delalic était-il membre de cet état-major ?
7 M. Kevric (interprétation). - Il n'était pas membre de l'état-
8 major municipal.
9 Mme Residovic (interprétation). – Savez-vous si, à l'époque de
10 votre arrivée à Konjic –vous avez dit être arrivé le 13 et avoir commencé
11 à travailler le 17-, au cours de cette période, M. Delalic a-t-il occupé
12 un poste militaire quelconque à Konjic ?
13 M. Kevric (interprétation). - M. Delalic n'a occupé aucun poste
14 militaire au sein de la municipalité ou, plus précisément, au sein de
15 l'état-major de la municipalité.
16 Mme Residovic (interprétation). – Avant d'arriver à Konjic, en
17 avril 1992, connaissiez-vous déjà M. Delalic ?
18 M. Kevric (interprétation). – Je n'ai jamais rencontré
19 M. Delalic avant avril 1992. Je connaissais bien ses trois frères, mais
20 lui, personnellement, je ne le connaissais pas.
21 Mme Residovic (interprétation). – En avril 1992, avez-vous
22 rencontré M. Delalic ?
23 M. Kevric (interprétation). – Je l'ai rencontré dans la ville de
24 Konjic, le 18 avril 1992.
25 Mme Residovic (interprétation). – Lorsque vous l'avez rencontré,
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1 quelles étaient ses activités ?
2 M. Kevric (interprétation). - Il était civil à l'époque. Lorsque
3 je me suis entretenu avec lui, il m'a offert son aide pour ce qui est de
4 l'approvisionnement de l'état-major municipal de Konjic. Il m'a déclaré
5 qu'il avait des contacts commerciaux, qu'il connaissait énormément de
6 personnes et qu'il pourrait m'aider à obtenir tout ce dont nous avions
7 besoin : l'équipement technique et l'équipement de transmission qui nous
8 étaient nécessaires.
9 Mme Residovic (interprétation). – Vous avez discuté avec
10 M. Delalic de la
11 possibilité d'obtenir de l'approvisionnement. D'après vous, à l'époque,
12 était-il vraiment une personne importante au sein de la Défense
13 territoriale ? Etait-ce lui le responsable de la logistique ?
14 M. Kevric (interprétation). – Il avait une position tout à fait
15 importante, effectivement. L'état-major de la Défense territoriale à
16 Konjic, à l'époque, ne disposait d'aucune ressource, qu'elle soit
17 technique ou matérielle. Il n'y avait vraiment rien en matière
18 d'intendance : ni nourriture ni entrepôt.
19 Tous les entrepôts se trouvaient dans la caserne de Ljuta,
20 caserne contrôlée et surveillée par la JNA.
21 Mme Residovic (interprétation). - A cette époque-là, aviez-vous
22 des armes à l’intention des membres de la Défense territoriale qui avaient
23 été mobilisées ?
24 M. Kevric (interprétation).- A cette époque-là, nous disposions
25 d’un certain nombre d’armes, mais c’était surtout des fusils de chasse,
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1 des armes pour lesquelles il y avait des ports d’armes tout à fait
2 valables, ports d’armes qu'avaient les personnes concernées. Le MUP
3 disposait, lui aussi, d’un certain nombre d’armes. Quiconque voulait
4 acheter des armes le faisait étant donné la menace de guerre et étant
5 donné que nous n’avions pas d’autres ressources.
6 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, en avril
7 1992, est-ce que vous avez obtenu un certain nombre d’armes qui
8 provenaient de casernes de l’ex-JNA ?
9 M. Kevric (interprétation).- Au mois d'avril, entre le 10 et le
10 20 avril, effectivement, nous avons reçu certaines armes qui provenaient
11 de la caserne de Celebici. Nous avons également obtenu certains
12 équipements techniques et militaires, mais en quantités limitées. Une
13 unité du MUP et un petit nombre de membres de la Défense territoriale
14 s’est emparé de façon tout à fait pacifique de la caserne de Celebici. Ces
15 personnes ont repris les armes qui s’y trouvaient et les ont transférées à
16 la ferme d’Ovcara et, en fonction de listes qui avaient été dressées,
17 certaines de ces armes ont été remises aux membres des unités qui avaient
18 participé à la prise de la caserne de Celebici.
19 Mme Residovic (interprétation). - Savez-vous si des ordres
20 relatifs à la prise de la caserne de Celebici avaient été remis à
21 M. Delalic ?
22 M. Kevric (interprétation).- Monsieur Delalic avait pour tâche
23 d’assurer la prise de contrôle de ces armes et de les transporter en
24 véhicule motorisé à Ovcara.
25 Mme Residovic (interprétation). - Personnellement, avez-vous
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1 reçu ces armes ?
2 M. Kevric (interprétation).- Personnellement, je me suis assuré
3 de la prise d’armes avec Sade Dzumkur, connu sous le nom de "Diksa" et
4 j’ai entreposé ces armes dans l’entrepôt qui se trouve à la ferme
5 d’Ovcara.
6 Mme Residovic (interprétation). - Pendant combien de temps avez-
7 vous fait partie de l’état-major de la Défense territoriale et, plus tard,
8 de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
9 M. Kevric (interprétation).- A partir du 17 avril 1992 jusqu’à
10 la fin de l’année 1992.
11 Mme Residovic (interprétation). - Je viens de vous poser
12 quelques questions relatives à des activités réalisées au cours du mois
13 d’avril. Puisque vous faisiez partie de l’état-major de la Défense
14 territoriale, savez-vous ce qui se passait au cours de la première moitié
15 du mois de mai 1992 ? Je parle ici des activités militaires déployées à ce
16 moment-là.
17 M. Kevric (interprétation).- Au cours de la première moitié du
18 mois de mai 1992, nous avons pris le contrôle de la caserne de Ljuta. Nous
19 nous sommes assurés le contrôle d'une partie de l’armement, mais pas de
20 tout. En effet, les forces aériennes de la JNA ont attaqué le dépôt de la
21 114ème Brigade et l’ont détruit. Nous nous sommes emparés de
22 l'installation des "D0", connus sous le nom de "ARC", c’est le poste de
23 commandement souterrain. Nous avons également pris le contrôle des
24 installations de Slvatar.
25 Mme Residovic (interprétation). - Ensuite, Monsieur Kevric, est-
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1 ce que tous les membres de la JNA, qui n’avaient pas rejoint les rangs de
2 la Défense territoriale, ont-ils abandonné Konjic ? Le sauriez-vous ?
3 M. Kevric (interprétation).- Les membres de la JNA ont utilisé
4 une sortie latérale de ces installations des "D0" pour abandonner ce
5 terrain. C’est avec des membres cantonnés à Slvatar qu’ils ont été
6 transportés en hélicoptère à l’exception d’un officier, Serif Grabovica,
7 homme qu’ils ne voulaient pas emmener dans cet hélicoptère, même s’il
8 travaillait avec eux.
9 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, savez-vous ce
10 que faisait M. Delalic à cette époque-là ? Nous parlons de la période qui
11 concerne les vingt premiers jours du mois de mai ?
12 M. Kevric (interprétation).- Au début du mois de mai, M. Delalic
13 a reçu l'autorisation de se rendre à Zagreb afin d’y obtenir un certain
14 nombre d'équipements techniques d'intendance et de transmission. Je ne
15 peux sans doute pas vous apporter énormément d'informations, mais je crois
16 qu’il est resté à Zagreb jusqu'au 19 ou au 20 mai. Avant son retour, un
17 convoi est arrivé à Celebici transportant des armes et des équipements
18 techniques. Un jour ou deux plus tard, M. Delalic est arrivé en compagnie
19 de deux ou trois chargements de camions qui comportaient du matériel
20 technique et d'intendance.
21 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Vous nous avez dit,
22 Monsieur Kevric, que pour la totalité de l'année 1992, vous faisiez partie
23 de l'état-major de la Défense territoriale depuis le 17 avril. Pourriez-
24 vous dire aux juges si cet état-major de la Défense territoriale était un
25 état-major de petite taille, de taille moyenne ou un état-major dont la
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1 taille pouvait se comparer à celle d’une entité plus développée ?
2 M. Kevric (interprétation).- L’état-major que nous avions à
3 l’époque était de taille assez grande, une taille correspondant
4 effectivement à un état-major que l’on peut avoir dans une structure bien
5 mise en place.
6 Mme Residovic (interprétation). - Dans le courant du mois
7 d’avril, est-ce que l’état-major de la Défense territoriale de Bosnie-
8 Herzégovine a exigé de votre état-major certains renseignements relatifs à
9 des personnes qui pouvaient faire partie de ce personnel de cet état-
10 major ?
11 M. Kevric (interprétation).- Effectivement, comme j'en faisais
12 moi-même partie, l'entité chargée du personnel a exigé de chaque membre de
13 l’état-major qu'il fournisse ses renseignements personnels. Il y avait
14 donc des membres de l'état-major qui occupaient déjà cette fonction et qui
15 avaient été engagés comme membres de l’état-major dans le cadre de
16 l'ancienne JNA. Il y avait aussi d’autres membres qui n'avaient pas
17 appartenus à l’ex-JNA, mais qui étaient employés dans le cadre l'état-
18 major parce que les membres de l’ancien état-major d’origine serbe avaient
19 abandonné l'état-major.
20 Mme Residovic (interprétation). - Je voudrais que l’on montre un
21 document dont je demanderai d’abord une cote. Je dispose de suffisamment
22 d’exemplaires pour la partie adverse et pour les juges et je demanderai
23 que ce document soit montré au témoin.
24 (L’huissier distribue les documents.)
25 Mme le Greffier (interprétation). - Il s’agit de la pièce de la
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1 défense ou du document de la défense 165/1.
2 Mme Residovic (interprétation). - Excusez-moi, je crois qu'il
3 faudra que deux personnes se partagent un exemplaire. Ce document se
4 compose d’une lettre et de cinq annexes. Veuillez tenir compte de ce
5 détail parce que j’ai toutes les pages, pourtant il se peut que dans les
6 autres exemplaires distribués ne soient pas complets.
7 Monsieur Kevric, je vais vous demander d’examiner ce document.
8 Connaissez-vous ce document, Monsieur Kevric ?
9 M. Kevric (interprétation). - Je suis au courant de la teneur du
10 document. Il ne m'a jamais été remis, mais je sais qu'il m'a été envoyé.
11 En effet, il était nécessaire d'obtenir ces
12 informations. Je reconnais aussi Enes Pajic, celui qui était responsable
13 du personnel au sein de l'état-major et qui fait toujours partie de
14 l'armée de la Fédération de Bosnie-Herzégovine.
15 Mme Residovic (interprétation). - Retrouvez-vous votre propre
16 nom dans cette liste ?
17 M. Kevric (interprétation). - Oui. Mon nom y figure au n° 1 dans
18 cette liste du personnel d'active engagé dans l'état-major de la Défense
19 territoriale, état-major municipal de Konjic.
20 Mme Residovic (interprétation). - Pouvez-vous confirmer à
21 l'intention des Juges que, personnellement, vous connaissez toutes ces
22 personnes et que vous les connaissiez à l'époque indiquée par la date à
23 laquelle cette liste a été dressée ? Pouvez-vous confirmer que toutes ces
24 personnes travaillaient effectivement au sein de l'état-major de la
25 Défense territoriale ?
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1 M. Kevric (interprétation). - Oui, je connais toutes ces
2 personnes. Effectivement, les postes qu'elles occupaient à l'époque sont
3 indiqués dans cette liste. On donne aussi des détails sur leurs
4 qualifications, à l'exception de la dernière partie. Là je vois Ali Lalic.
5 C'est un militaire d'active. Il a été tué pendant la guerre ; il était
6 officier d'intendance et il travaillait avec moi au service de la
7 logistique.
8 Mme Residovic (interprétation). - Madame et Messieurs les Juges,
9 puisqu'il s'agit ici de la liste reprenant le personnel de l'état-major de
10 la Défense territoriale à la date indiquée par la liste, à savoir fin
11 avril, et étant donné que le témoin a confirmé que la teneur de ce
12 document est authentique, étant donné également que c'est un document
13 pertinent, j'en demande le versement en tant que pièce de la défense.
14 M. le Président (interprétation). - D'accord.
15 Mme Residovic (interprétation). - Merci.
16 M. le Président (interprétation). - Vous pouvez demander le
17 versement au dossier.
18 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Monsieur Kevric, vous
19 l'avez dit, cette liste ne reprend pas le nom de M. Delalic puisque, comme
20 vous l'avez dit, il ne faisait pas partie de l'état-major de la Défense
21 territoriale.
22 Mais j'aurai une autre question pour vous. Vous qui étiez membre
23 de l'état-major de la Défense territoriale ou plutôt de l'armée de Bosnie-
24 Herzégovine pendant toute l'année 1992, pouvez-vous dire aux Juges si
25 M. Delalic, à un moment quelconque, a été commandant de l'état-major
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1 municipal de la Défense territoriale ?
2 M. Kevric (interprétation). - M. Delalic n'a jamais occupé les
3 fonctions de commandant de l'état-major de la Défense territoriale.
4 Mme Residovic (interprétation). - A un moment quelconque de
5 l'année 1992, M. Delalic a-t-il été membre de l'état-major de la Défense
6 territoriale à Konjic ?
7 M. Kevric (interprétation). - M. Delalic n'a jamais fait partie
8 de l'état-major de la Défense territoriale.
9 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur, connaissez-vous bien
10 la composition et la structure de votre état-major ?
11 M. Kevric (interprétation). - Je connais bien la structure de
12 l'état-major de la Défense territoriale ainsi que toutes les personnes qui
13 y travaillaient.
14 Mme Residovic (interprétation). - J'aimerais qu'un organigramme
15 soit montré au témoin. Il se trouve dans le 3ème volume des annexes au
16 rapport de l'expert que nous avons entendu. Il s'agit de la pièce portant
17 la cote V-D/5.
18 J'ai ici l'exemplaire en langue bosniaque. Je crois qu'il y a
19 suffisamment d'exemplaires, mais je demanderai que cet organigramme soit
20 montré au témoin par le biais du rétroprojecteur. Il faudrait qu'on nous
21 montre l'organigramme en anglais ; il se trouve d'ailleurs dans le
22 classeur.
23 (L'huissier prépare le document.)
24 Je demanderai que la version anglaise soit placée sur le
25 rétroprojecteur et que la version bosniaque soit remise au témoin.
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1 (L'huissier s'exécute.)
2 Ce document n'apparaît toujours pas sur le rétroprojecteur et le
3 document n'apparaît pas non plus sur nos écrans. Est-il possible de voir
4 l'organigramme en anglais sur le rétroprojecteur ?
5 (Le document est installé.)
6 Monsieur Kevric, si vous indiquez quoi que ce soit sur
7 l'organigramme, veillez à ce que tous les participants à l'audience soient
8 en mesure de voir ce que vous indiquez.
9 D'abord, que signifie cet organigramme ?
10 M. Kevric (interprétation). - Il s'agit d'un organigramme qui
11 reprend la structure de l'état-major. A la tête, on trouve le commandant
12 de l'état-major municipal de la Défense territoriale.
13 Mme Residovic (interprétation). - Avant que vous ne fournissiez
14 ces explications, je vous demanderai ceci : vous retrouve-t-on dans cet
15 organigramme, à telle ou telle fonction particulière ?
16 M. Kevric (interprétation). - Oui. Je suis mentionné en tant
17 qu'unité responsable de la logistique.
18 Mme Residovic (interprétation). - Pourriez-vous nous dire où se
19 trouve votre fonction dans cet organigramme ?
20 M. Kevric (interprétation). - Dans la partie de droite.
21 Mme Residovic (interprétation). - Votre unité d'arrière a-t-elle
22 été bien structurée ? Aviez-vous des officiers, des services bien
23 organisés, des officiers responsables de telle ou telle activité ?
24 M. Kevric (interprétation). - Oui, tout à fait. Cette unité
25 d'arrière était bien
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1 développée. On y trouvait tous les services depuis l'intendance et le
2 transport jusqu'à l'aspect technique -sanitaire, construction, génie
3 civil, gestion financière- ; on trouve tous ces services avec un ou deux
4 officiers pour chacun d'entre eux. Vous avez ici le service
5 d'approvisionnement, le service de la circulation, le service technique
6 qui se retrouvent sur cet organigramme.
7 Mme Residovic (interprétation). - Qui étaient les différents
8 commandants de l'état-major municipal de la Défense territoriale en 1992 ?
9 M. Kevric (interprétation). - Le commandant de cet état-major
10 pour Konjic a d'abord été Redzepovic, puis il y a eu Esad Ramic, suivi de
11 Omer Boric. Il y eu aussi Mirsad Catic, puis Enver Tahirovic.
12 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Pouvez-vous nous
13 confirmer que cet organigramme est fidèle à la réalité du terrain, à la
14 réalité de l'état-major de la Défense territoriale à Konjic en 1992 ?
15 M. Kevric (interprétation). - Je peux vous confirmer que cet
16 organigramme est tout à fait fidèle à la réalité.
17 Mme Residovic (interprétation). - Puisque le témoin faisait
18 partie de l'état-major dont vous trouvez l'organigramme ici et qu'il a
19 confirmé la véracité, l'authenticité de cet organigramme, j'en demande le
20 versement au dossier.
21 M. le Président (interprétation). - Vous êtes autorisée à le
22 faire.
23 Mme Residovic (interprétation). - Merci, je demanderai la cote
24 de ce document.
25 Mme le Greffier. - D-145/1, annexe 5-D-5/1.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Merci beaucoup.
2 Monsieur Kevric, quelles étaient les forces de défense qu'on
3 trouvait à Konjic à cette époque-là, outre la Défense territoriale ?
4 M. Kevric (interprétation). - Outre la Défense territoriale, il
5 y avait les unités du HVO et il y avait aussi le MUP de la municipalité de
6 Konjic.
7 Mme Residovic (interprétation). - Lors de la prise de contrôle
8 d'installations militaires, au cours des dix premiers jours de mai, le HVO
9 et le MUP ont-ils participé avec vous à ces opérations de prise de
10 contrôle ?
11 M. Kevric (interprétation). - Oui. Au départ, je l'ai déjà dit,
12 il y avait des unités du HVO et des unités de réserve de la police, du
13 MUP.
14 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, savez-vous si
15 au cours des dix premiers jours de mai 1992, il y a eu des tentatives
16 d'unification du contrôle et du commandement sur ces forces de la Défense
17 territoriale, du HVO ? Est-ce qu'une entité conjointe a été mise sur
18 pied ?
19 M. Kevric (interprétation). - Oui. Afin d'obtenir une bonne
20 préparation des opérations et pour bien défendre la ville de Konjic, les
21 représentants de l'état-major de la Défense territoriale de Bosnie-
22 Herzégovine ont insisté pour qu'il y ait un commandement conjoint, lequel
23 a été effectivement constitué le 12 mai.
24 Il y a eu une réunion de la présidence de guerre après laquelle,
25 effectivement, ce commandant conjoint a été constitué.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur le Président, le
2 moment est-il venu de prévoir la pause du déjeuner avant que je ne passe à
3 un autre sujet ?
4 M. le Président (interprétation). - Tout à fait. Nous
5 reprendrons nos travaux à 14 heures 30. Nous allons faire la pause du
6 déjeuner.
7 L’audience est suspendue à 13 heures.
8 L’audience est reprise à 14 heures 35.
9 M. le Président (interprétation). – Faites entrer le témoin.
10 (Le témoin, M. Kevric, est introduit dans la salle d’audience.)
11 M. le Président (interprétation). - Madame le Greffier, veuillez
12 rappeler au témoin qu’il est toujours sous serment.
13 Mme le Greffier (interprétation). – Monsieur, je vous rappelle
14 que vous parlez toujours sous serment.
15 M. Kevric (interprétation). - Je comprends.
16 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur le Président, Madame
17 et Messieurs les Juges, le témoin m'a demandé de parler plus fort lorsque
18 je pose mes questions. Je souhaite demander aux autres de faire la même
19 chose, étant donné que le témoin a subi des problèmes d'ouïe durant de la
20 guerre. Je demande aux techniciens de faire le nécessaire pour monter le
21 son plus fort, pour qu'il m'entende plus fort, et surtout les interprètes.
22 M. le Président (interprétation). - Si j'ai bien compris, chacun
23 peut augmenter le volume. C'est le plus important.
24 Mme Residovic (interprétation). – Merci. Puis-je continuer ?
25 M. le Président (interprétation). – Oui, je vous en prie.
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1 Mme Residovic (interprétation). – Je vous remercie. Monsieur
2 Kevric, avant la pause, nous avons parlé de la création du commandement
3 commun. Dites-moi, s'il vous plaît, si vous étiez personnellement membre
4 du commandement commun ?
5 M. Kevric (interprétation). – Oui, j'étais membre du
6 commandement conjoint. J'ai été l'assistant du commandant chargé de la
7 logistique.
8 Mme Residovic (interprétation). – Connaissez-vous la structure
9 du commandement conjoint pendant qu'elle fonctionnait ?
10 M. Kevric (interprétation). - Oui. Je connais la structure du
11 commandement conjoint ; je peux l'expliquer.
12 Mme Residovic (interprétation). – Je vais vous poser des
13 questions. Pouvez-vous me dire qui était le commandant du commandement
14 conjoint et qui était son adjoint, c'est-à-dire le chef de l'état-major ?
15 M. Kevric (interprétation). - Le commandant du commandement
16 conjoint était Esad Ramic et son adjoint était M. Zebic.
17 Mme Residovic (interprétation). – Tout à fait au début, était-ce
18 une autre personne qui était le commandant du commandement conjoint ?
19 C'est-à-dire pendant une certaine période, pas nécessairement au début ?
20 M. Kevric (interprétation). – Au début, le commandant était Omer
21 Boric.
22 Mme Residovic (interprétation). – Quels étaient les fonctions
23 d'Esad Ramic et d'Omer Boric au sein du quartier général de la Défense
24 territoriale, avant d'avoir pris leurs fonctions au sein du commandement
25 conjoint ?
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1 M'avez-vous compris ? Quel était le rôle d'Esad Ramic et d'Omer
2 Boric dans l'état-major de la Défense territoriale ?
3 M. Kevric (interprétation). - Je ne peux pas vous donner une
4 réponse précise à cela. Je sais qu'Esad Ramic était le commandant de
5 l'état-major de la Défense territoriale, mais je sais aussi qu'à un
6 moment, il était cadre opérationnel. Durant cette période, pendant que
7 Ramic remplissait ces fonctions, Omer Boric était le commandant de la
8 Défense territoriale
9 Mme Residovic (interprétation). – Je souhaite qu'on montre au
10 témoin maintenant l'organigramme concernant la structure du commandement
11 conjoint. J'ai suffisamment de copies pour la partie adverse et les
12 Juges ; j'ai des copies à la fois en bosniaque et en anglais.
13 (L'huissier remet au greffier les documents.)
14 Monsieur Kevric, veuillez examiner cet organigramme. Je vais
15 vous demander de bien vouloir utiliser le pointeur pour montrer les
16 fonctions sur lesquelles je poserai mes questions, de manière à ce que les
17 Juges puissent comprendre clairement de quoi nous parlons.
18 Etant donné que dans le rectangle en haut, sous le titre de
19 commandant, figurent les noms de Ramic et de Boric, cela veut-il dire que
20 ces deux personnes se remplaçaient dans le rôle de commandant ?
21 M. Kevric (interprétation). - Effectivement, ils alternaient
22 dans le rôle de commandant du commandement conjoint.
23 Mme Residovic (interprétation). - Durant la période où Esad
24 Ramic et Omar Boric étaient commandants du commandement conjoint, le chef
25 de l'état-major était-il la même personne ? Et s'agissait-il de la
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1 personne dont le nom figure dans le rectangle où il est inscrit : "chef de
2 l'état-major" ?
3 M. Kevric (interprétation). - Oui, pendant tout le temps durant
4 lequel le commandement conjoint fonctionnait, c'est Dinko Zebic qui était
5 le chef de l'état-major.
6 Mme Residovic (interprétation). - Quel était le rôle de M. Dinko
7 Zebic dans l'état-major de la Défense territoriale du HVO ?
8 M. Kevric (interprétation). - Il était commandant du HVO.
9 Mme Residovic (interprétation). - Veuillez me montrer, s'il vous
10 plaît, quelle était la place que vous, personnellement, vous occupiez sur
11 cet organigramme ?
12 (Le témoin s'exécute)
13 Dans le cadre de votre section, Monsieur Kevric, au sein de
14 votre partie du commandement conjoint, y a-t-il eu d'autres services et
15 sont-ils indiqués sur cet organigramme ?
16 M. Kevric (interprétation). - Oui. Ici, on retrouve le service
17 technique, le service d'intendance, le service médical, le service de la
18 circulation et de la construction.
19 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, dans cet
20 organigramme, voit-on à la fois les membres du HVO et de la Défense
21 territoriale représentés de manière fidèle dans leurs rôles respectifs ?
22 M. Kevric (interprétation). - Oui, tous les membres du HVO et de
23 la Défense territoriale sont représentés de manière fidèle.
24 Mme Residovic (interprétation). - D'après vos connaissances,
25 durant quelle période le commandement conjoint (tel qu'il est décrit dans
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1 cet organigramme) a-t-il fonctionné ?
2 M. Kevric (interprétation). - Ce commandement conjoint a
3 fonctionné jusqu'à la préparation de l'action de Borci.
4 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, M. Zejnil
5 Delalic a-t-il été, à quelque moment que ce soit, le commandant du
6 commandement conjoint ?
7 M. Kevric (interprétation). - Monsieur Zejnil Delalic n'a jamais
8 été commandant du commandement conjoint et il n'a jamais été membre de
9 celui-ci non plus.
10 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Delalic, durant cette
11 période, a-t-il été à quelque moment que ce soit dans une position
12 supérieure par rapport au commandement conjoint ?
13 M. Kevric (interprétation). - Non. Monsieur Zejnil Delalic n'a
14 jamais eu une position de supériorité par rapport au commandement
15 conjoint.
16 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur le Président, Madame
17 et Messieurs les Juges, étant donné que ce témoin a reconnu cet
18 organigramme comme étant fidèle à la vérité et qu'il a fait partie de
19 cette structure, je demande le versement de ce document au dossier.
20 M. le Président (interprétation). - Vous pouvez le verser au
21 dossier.
22 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Je suppose que la cote
23 sera la même que celle qui a été attribuée aux fins d'identification.
24 Mme le Greffier. - Il s'agira du document de la pièce de la
25 Défense 166/1.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Monsieur Kevric, avez-
2 vous collaboré avec le HVO et le MUP, même durant les périodes où le
3 commandement conjoint de la Défense territoriale et du HVO n’existait
4 pas ?
5 M. Kevric (interprétation).- Nous avions effectivement une
6 collaboration avec eux pendant les premières actions de reprise de Ljuta,
7 Zlatar et D0 et aussi en ce qui concerne l’action de la reprise de la
8 caserne de Celebici où seuls les membres du MUP participaient.
9 Mme Residovic (interprétation). - Le HVO de Konjic acceptait-il
10 la supériorité du commandement suprême de l’armée de Bosnie-Herzégovine à
11 Sarajevo ?
12 M. Kevric (interprétation).- Non, le HVO n’acceptait pas la
13 position de supériorité de l'état-major de la Bosnie-Herzégovine, l'état-
14 major de la Défense territoriale.
15 Mme Residovic (interprétation). - En 1992, quelle structure
16 était en position de supériorité par rapport à l’état-major du HVO de
17 Konjic ?
18 M. Kevric (interprétation).- C’est l’état-major à Grude qui
19 avait la position de supériorité par rapport au HVO de Konjic.
20 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, qui était le
21 supérieur de la station de sécurité publique à Konjic ?
22 M. Kevric (interprétation).- C’est le ministère de l'Intérieur
23 de Sarajevo qui était le supérieur du poste de sécurité publique.
24 Mme Residovic (interprétation). - Quel était l'état-major ou le
25 commandement qui était supérieur au quartier général municipal de la
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1 Défense territoriale de Konjic durant 1992 ?
2 M. Kevric (interprétation).- En 1992, c'est l'état-major de la
3 Défense territoriale de Bosnie-Herzégovine qui était supérieur à l'état-
4 major de Konjic, jusqu’au moment où le 4ème Corps d'armée a été créé. A
5 partir de ce moment-là, l'état-major municipal était subordonné au
6 4ème Corps d'armée.
7 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Après l'établissement
8 du commandement conjoint, certaines opérations de combat ont-elles été
9 préparées et mises en oeuvre au sein de cette structure ?
10 M. Kevric (interprétation).- Oui, des opérations de combat ont
11 été menées ensemble dans la région de Bradina.
12 Mme Residovic (interprétation). - En tant que membre de l'état-
13 major de la Défense territoriale, savez-vous de quelle manière les ordres
14 ont été donnés concernant les opérations de combat ?
15 M. Kevric (interprétation).- Les ordres concernant les
16 opérations de combat ont été donnés et signés ensemble par le commandant
17 du commandement conjoint et le chef de l'état-major.
18 Mme Residovic (interprétation). - Je demanderai que l'on montre
19 au témoin le document qui a été enregistré dans le troisième volume du
20 matériel d’expert et qui a été versé au dossier. Je souhaite poser
21 quelques questions. J'ai suffisamment de copies pour les Juges et les
22 collègues de l’accusation.
23 (L’huissier distribue les documents.)
24 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, s'il vous
25 plaît, veuillez examiner cet ordre. S'il vous plaît, si ce document a reçu
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1 une cote, veuillez me dire laquelle est-ce ?
2 Mme le Greffier (interprétation). - Cet document a d’ores et
3 déjà été enregistré sous la cote D145/1, annexe 5/D15.
4 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Monsieur Kevric, avez-
5 vous examiné ce document ?
6 M. Kevric (interprétation).- Oui. Je l'ai examiné.
7 Mme Residovic (interprétation). - Ce document a-t-il été délivré
8 le 27 mai 1992
9 durant la période où le commandement conjoint fonctionnait ?
10 M. Kevric (interprétation).- Oui.
11 M. Jan (interprétation). - Le 27 ?
12 Mme Residovic (interprétation). - Oui, le 27.
13 M. Kevric (interprétation).- Oui. Ce document a été délivré à un
14 moment où le commandement conjoint fonctionnait.
15 Mme Residovic (interprétation). - Pouvez-vous me dire s’il
16 s’agit là de la manière habituelle dont on signait des ordres au sein du
17 commandement conjoint, les ordres délivrés par le commandement conjoint ?
18 M. Kevric (interprétation).- Oui, il s'agissait là de la manière
19 habituelle de signer tous les documents concernant lesquels une décision
20 commune a été adoptée concernant les opérations de combat.
21 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, vous,
22 personnellement, connaissiez-vous le contenu de cet ordre qui a été
23 délivré le 27 mai 1992 ?
24 M. Kevric (interprétation).- Je n’ai pas bien compris la
25 question.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Saviez-vous, personnellement,
2 qu'un tel ordre, l'ordre que vous avez dans les mains en ce moment,
3 existait ?
4 M. Kevric (interprétation).- Moi-même j'ai reçu cet ordre parce
5 que je devais soutenir ces unités si elles avaient besoin d'un soutien
6 logistique.
7 Mme Residovic (interprétation). - Saviez-vous, personnellement,
8 qui était le commandant responsable dans les opérations de combat en ce
9 qui concerne la préparation des unités et les combats eux-mêmes ?
10 M. Kevric (interprétation).- Oui. La personne responsable pour
11 les opérations de combat était M. Zvonko Sovko, commandant de l'unité, qui
12 était située dans la région de Preslica.
13 Mme Residovic (interprétation). - Etant donné que ce document a
14 déjà été accepté comme pièce à conviction de la défense, veuillez noter
15 que le témoin n'a fait que confirmer la vérité de son contenu. Veuillez
16 remettre le document à sa place.
17 (L’huissier s’exécute)
18 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, savez-vous si
19 après l'opération Donje Selo, des armes militaires ont été découvertes et
20 saisies parmi la population de ce village ?
21 M. Kevric (interprétation).- Oui, en effet des armes ont été
22 trouvées. Les habitants de Donje Selo les portaient sur eux. Le service
23 technique a reçu la tâche de rassembler toutes ces armes. C’est Pijo
24 Luicevic, le commandant des forces de police du HVO qui a émis l'ordre. Un
25 certain nombre d'armes de très haute technologie ont été trouvées lors de
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1 cette collecte. On a trouvé également des mitraillettes, des M80 de
2 facture très récente avec une crosse repliable, armes utilisées dans les
3 unités de blindés de l’ex-JNA.
4 Mme Residovic (interprétation). - Le service technique qui a
5 rassemblé ces armes tombait-il sous votre autorité ?
6 M. Kevric (interprétation).- Oui. Ce service technique était
7 placé sous mon contrôle. C’est le service, comme je l’ai dit, qui a
8 collecté et qui a donné un chiffre de référence à chacune des armes qui
9 ont été saisies.
10 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Monsieur Kevric,
11 pouvez-vous nous dire si après les combats qui visaient à libérer Bradina,
12 des armes ont été trouvées et saisies parmi les personnes qui avaient pris
13 part à ces combats à Bradina.
14 M. Kevric (interprétation).- En effet, des armes ont
15 effectivement été trouvées parmi les habitants de Bradina. Certaines de
16 ces armes ont été immédiatement redistribuées à des unités qui
17 participaient aux opérations de combat. Une plus petite proportion des
18 armes collectées a été transférée à la caserne de Celebici.
19 Mme Residovic (interprétation). - Qu’est-ce qui a été transféré
20 à la caserne de Celebici ? Vous avez parlé de la caserne de Celebici et
21 avez dit que les armes y avaient été transférées. Pouvez-vous préciser un
22 peu les choses ?
23 M. Kevric (interprétation).- Oui, dans la caserne de Celebici,
24 il y avait toute une partie souterraine qui était utilisée pour entreposer
25 le carburant entreposé dans des barils. Dans la mesure où c’était
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1 l’endroit le plus sûr et le mieux protégé de toute attaque aérienne, nous
2 avons utilisé ces lieux d’entrepôt pour y placer les armes.
3 Mme Residovic (interprétation). - Je vous remercie.
4 Vous avez déclaré que les ordres qui avaient fait l’objet d’un
5 accord étaient signés conjointement par le commandant de la Défense
6 territoriale et par celui du HVO. Maintenant, concernant les nominations
7 décrétées par le commandement conjoint, qui les signait ?
8 M. Kevric (interprétation).- Les nominations à divers postes qui
9 étaient délivrées par le commandement conjoint était en fait signées par
10 le commandant et par le chef d’état-major.
11 Mme Residovic (interprétation). - A cette époque, lorsque vous
12 avez été nommé commandant adjoint chargé de la logistique, vous avez reçu
13 une nomination signée de la façon que vous venez de décrire ?
14 M. Kevric (interprétation).- Absolument. J’ai reçu un ordre
15 portant nomination qui avait été signé de cette façon.
16 Mme Residovic (interprétation). - Pour autant que vous le
17 sachiez, est-ce que Zejnil Delalic a un moment quelconque signé un ordre
18 portant nomination qui aurait été signé par le commandement conjoint ?
19 M. Kevric (interprétation).- Pour autant que je le sache,
20 M. Delalic n’a jamais signé ce type d’ordre portant nomination parce qu'il
21 ne faisait pas partie du commandement conjoint.
22 Mme Residovic (interprétation). - Savez-vous si la Présidence de
23 guerre de la municipalité de Konjic a nommé Zejnil Delalic coordinateur
24 des actions menées par la Présidence de guerre et par les forces de
25 défense ?
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1 M. Kevric (interprétation).- Cela, je le sais. La Présidence de
2 guerre, effectivement, a désigné M. Delalic. Cela s'est passé au cours de
3 la seconde moitié du mois de mai. Je ne peux pas donner de date précise.
4 Cela s’est-il passé le 18 ou le 19, je ne le sais pas exactement.
5 Mme Residovic (interprétation). - Savez-vous quelles étaient les
6 activités principales de M. Delalic lorsqu’il était à la tête de ce
7 poste ?
8 M. Kevric (interprétation).- Monsieur Delalic participait
9 principalement à la résolution de questions logistiques. Je pense
10 notamment à l’approvisionnement en toute sorte de matériel, à
11 l’équipement, à l’approvisionnement en nourriture, en équipements de
12 transmission, etc. De plus, M. Delalic participait activement au projet
13 consistant à mettre sur pied un mini-réseau ferroviaire reliant Konjic à
14 Jablanica et plus tard un réseau allant de Konjic à Tarcin. Il a également
15 pris part aussi au transport de tous les réfugiés qui arrivaient de Konjic
16 depuis la Bosnie orientale et depuis l’Herzégovine orientale également.
17 En outre, en tant que coordinateur, il s'est occupé de la mise
18 en place du réseau électrique.
19 Mme Residovic (interprétation). - Au vu des activités que vous
20 venez de décrire et du travail que vous avez effectué, pouvez-vous dire si
21 personnellement vous avez eu des rapports fréquents avec M. Delalic ?
22 Bien sûr, il s'agit de rapports ayant un lien avec les activités
23 qu'il exerçait à ce moment-là.
24 M. Kevric (interprétation). - J'avais moi-même des
25 responsabilités très importantes à cette époque-là, qui allaient de
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1 l'organisation de tout l'aspect logistique des forces armées à
2 l'organisation des unités logistiques qui devaient accomplir un certain
3 nombre de tâches. Donc,
4 effectivement, j'avais de temps à autres des contacts avec M. Delalic.
5 Mais je précise que j'ai également autorisé les responsables de
6 service et notamment les responsables des services techniques de transport
7 et de construction à entrer eux-mêmes en contact avec M. Zejnil Delalic. A
8 plusieurs reprises, j'ai été absent à titre officiel de la ville de
9 Konjic ; j'étais parti pour essayer de trouver de l'équipement, du
10 matériel et pour me renseigner auprès d'autres états-majors et d'autres
11 unités.
12 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, étant donné
13 que vous aviez une tâche si lourde à accomplir, vous avez dû exercer
14 toutes ces activités alors que les combats faisaient rage : il vous
15 fallait trouver toutes sortes de ressources, destinées à assurer soit la
16 vie des habitants soit l'efficacité des combats. Pouvez-vous me dire si
17 l'état-major de la Défense territoriale a reçu certaines demandes de
18 soutien logistique en provenance des autorités civiles ?
19 M. Kevric (interprétation). - L'état-major de la Défense
20 territoriale a effectivement reçu nombre de demandes. On demandait, par
21 exemple, des biens alimentaires, des camions visant à transporter la
22 nourriture, parfois aussi des couvertures ou de l'équipement de
23 transmission ; toutes sortes de fournitures.
24 Mme Residovic (interprétation). – La Présidence de guerre avait-
25 elle l'obligation juridique d'apporter un soutien logistique aux forces de
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1 défense ?
2 M. Kevric (interprétation). – La présidence de guerre de la
3 municipalité de Konjic était sous l'obligation juridique de fournir toutes
4 les choses dont j'ai parlé précédemment. Il faut comprendre que nous, en
5 tant qu'état-major de la Défense territoriale, nous ne disposions d'aucune
6 réserve. Nous n'avions pas non plus la possibilité d'obtenir régulièrement
7 des fournitures provenant de l'état-major de la Défense territoriale de la
8 Bosnie-Herzégovine.
9 Mme Residovic (interprétation). – Du fait de ces multiples
10 demandes et du fait de votre marge de manœuvre assez limitée, peu à peu,
11 la question ne s'est-elle pas posée de savoir s'il ne fallait pas essayer
12 de coordonner les différentes activités ? La question ne s'est-elle pas
13 posée de savoir s'il ne fallait pas parvenir à un accord qui pourrait
14 ensuite être adressé à la présidence de guerre, sur ces questions ?
15 M. Kevric (interprétation). – Oui, il y avait un grand besoin de
16 coordination, notamment en matière de planification des opérations de
17 combat. Il fallait pouvoir dire précisément à la présidence de guerre
18 quels étaient les besoins réels. Vous comprenez bien que la Présidence de
19 guerre devait essayer de fonctionner de la façon la plus rationnelle
20 possible. Il fallait absolument éviter que les membres de l'armée
21 n'entrent en contact avec la présidence de guerre de façon directe.
22 Lorsque de tels problèmes logistiques se posaient, le coordinateur devait
23 en informer la Présidence de guerre.
24 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, M. Delalic,
25 en tant que coordinateur, M. Delalic n'a-t-il jamais occupé un poste
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1 hiérarchique de supériorité que ce soit vis-à-vis de vous, vis-à-vis de
2 l'état-major de la Défense territoriale ou de la présidence de guerre ?
3 M. Kevric (interprétation). – Non, jamais. M. Delalic n'a jamais
4 été placé à un poste supérieur au mien. J'avais mon propre commandant
5 d'état-major ; j'étais placé sous ses ordres et sous les ordres du
6 commandement conjoint. Je ne recevais mes ordres que de ces deux entités.
7 Mme Residovic (interprétation). – Dans ces accords relatifs à
8 vos besoins en matière de logistique, n'avez vous jamais vu le
9 coordinateur signer des documents relatifs à ces accords ?
10 M. Kevric (interprétation). – Oui, en effet. Cela a été le cas
11 notamment pour ce qui est des documents qui concernaient ces besoins et
12 ces problèmes logistiques, des documents qui avaient fait l'objet d'une
13 réunion à laquelle participait le coordinateur. Afin d'être aussi rapide
14 et efficace que possible pour fournir le soutien logistique demandé,
15 M. Delalic participait aux réunions qui traitaient des questions
16 pertinentes afin d'être à même de fournir des informations
17 précises à la présidence de guerre.
18 Mme Residovic (interprétation). – Peut-on transmettre au témoin
19 deux documents de l'accusation ? Je ne dispose pas de leurs cotes, mais
20 j'en ai des exemplaires destinés aux Juges et à l'accusation. Un document
21 date du 6 juin et l'autre document du 8 juin.
22 Mme Residovic (interprétation). – Je crois que la cote est P-
23 211. Mais pour ce qui est de l'autre document, je ne suis pas certaine de
24 la cote.
25 Ces documents ont déjà été enregistrés aux fins d'identification
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1 par l'accusation. Je ne demanderai pas leur versement au dossier. Je veux
2 simplement poser au témoin un certain nombre de questions relatives à ces
3 deux documents.
4 Mme Residovic (interprétation). - Peut-on me donner la cote de
5 ces deux documents ?
6 Mme le Greffier. - Le premier ordre, daté du 8 juin 1992 porte
7 le n°1/5/92 et constitue la pièce D167/1 ; le deuxième ordre n° 1/4/92,
8 daté du 6 juin 1992, constitue la pièce D168/1.
9 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, ayez
10 l’obligeance de consulter le document daté du 6 juin qui porte le titre :
11 « Ordre organisationnel ».
12 Ce type d'ordre était-il lié d'une quelconque façon aux services
13 que vous deviez assurer, à savoir les services logistiques ?
14 M. Kevric (interprétation). - Effectivement, ce type d’ordre a
15 trait aux activités de logistique. Vous comprenez, nous ne disposions pas
16 de suffisamment de véhicules motorisés, de véhicules qui pouvaient être
17 utilisés pour le transport des pièces d’artillerie.
18 Mme Residovic (interprétation). - Je vous remercie. Voulez-vous
19 maintenant regarder le deuxième document, celui daté du 8 juin qui porte
20 simplement le titre : « Ordre ». Lisez d’abord le document, s’il vous
21 plaît.
22 (Le témoin, M. Kevric, s’exécute.)
23 Cet ordre a-t-il un lien quelconque avec les activités
24 auxquelles vous participiez ?
25 M. Kevric (interprétation). - Oui, cet ordre lui aussi a un lien
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1 avec les services de logistique. Avant d’envoyer une unité accomplir telle
2 ou telle tâche, le service logistique devait fournir à l’unité concernée
3 tout le matériel et l'équipement nécessaires, repas y compris.
4 Mme Residovic (interprétation). - Cet ordre a-t-il été transmis
5 à votre unité ?
6 M. Kevric (interprétation). - Oui, absolument, cet ordre a été
7 transmis au service logistique pour les raisons que je viens d'exposer.
8 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, chacun de ces
9 deux ordres a-t-il été signé de la façon classique ? Ont-ils été signés à
10 la fois par le commandant de la Défense territoriale et par celui du HVO ?
11 M. Kevric (interprétation). - Oui, absolument, ils ont été
12 signés, d’ailleurs cela apparaît sur le document.
13 Mme Residovic (interprétation). - Etant donné que vous êtes un
14 officier, donc un soldat professionnel, pouvez-vous dire à partir de quel
15 moment un ordre devient un ordre qui doit absolument être exécuté ?
16 M. Kevric (interprétation). - D'après moi, un ordre ne devient
17 un ordre que lorsqu'il est signé par mon commandant. Si mon commandant
18 appose sa signature sur cet ordre, alors je peux l’exécuter.
19 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, si un
20 document -même s'il porte le titre d’ordre- est signé par quelqu'un qui
21 n'est ni votre commandant ni votre supérieur hiérarchique, a-t-il, pour
22 vous, une valeur quelconque ? Vous oblige-t-il à faire quelque chose ?
23 M. Kevric (interprétation). - Si un ordre est signé par
24 quelqu’un d’autre que mon commandant, il n’a aucune force obligatoire pour
25 moi, qui suis en ce cas précis commandant adjoint en matière de
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1 logistique.
2 Mme Residovic (interprétation). - En 1992, agissiez-vous tel que
3 vous venez de nous le décrire ? En d'autres termes, en 1992, n'exécutiez-
4 vous les ordres que s’ils avaient été signés par vos supérieurs
5 immédiats ?
6 M. Kevric (interprétation). - Je suis un soldat de carrière et
7 je connais bien les règles qui régissent la structure de commandement. Par
8 conséquent, c’est ainsi que j’ai toujours agi. Tout le monde le sait bien,
9 tout le monde à Konjic sait bien que jamais je n’ai fait que quoi que ce
10 soit qui n’ait pas d’abord fait l’objet d’un ordre signé par mon
11 commandant ou qui n’ait pas d’abord fait l’objet d’une consultation avec
12 mon commandant.
13 Mme Residovic (interprétation). - Je vous remercie. Ces deux
14 documents peuvent être remis au Greffe.
15 (L’huissier s’exécute.)
16 Monsieur Kevric, savez-vous si, à un certain moment en 1992, le
17 commandement suprême a mis sur pied des groupes tactiques ? Ou, pour être
18 plus précise, savez-vous si un groupe tactique appelé Premier Groupe
19 tactique a été formé, à un moment donné, en 1992 ?
20 M. Kevric (interprétation). - Oui, je sais que des groupes
21 tactiques avaient été mis sur pied, notamment le Premier groupe tactique
22 et le Groupe tactique n° 2.
23 Mme Residovic (interprétation). - Pourquoi ces groupes tactiques
24 ont-ils été mis sur pied par le commandement suprême ? Le savez-vous ?
25 M. Kevric (interprétation). - Les Groupes tactiques 1 et 2 ont
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1 été mis sur pied pour tenter de lever le siège de Sarajevo.
2 Mme Residovic (interprétation). - Savez-vous qui commandait le
3 1er Groupe tactique, Monsieur Kevric ? Et savez-vous où il était basé ?
4 M. Kevric (interprétation). - C'est M. Mustafa Polutak qui
5 commandait le 1er Groupe tactique. C'était un ancien lieutenant-colonel de
6 la JNA. Le 1er Groupe tactique était basé à Pazaric.
7 Mme Residovic (interprétation). - En tant que membre de l'état-
8 major, vous savez sans doute si, à un moment donné, plus précisément au
9 début du mois de juin, un groupe de soldats de Konjic a été placé sous le
10 contrôle du commandant du Groupe tactique ? Pouvez-vous confirmer cette
11 information aux Juges ?
12 M. Kevric (interprétation). - Au début du mois de juin, l'unité
13 des gardes a été subordonnée au 1er Groupe tactique. Cette unité est
14 arrivée de Konjic.
15 Mme Residovic (interprétation). - Ce premier groupe de soldats
16 a-t-il ensuite quitté Konjic pour prendre la direction de Sarajevo ?
17 M. Kevric (interprétation). - Oui, en effet. C'était la première
18 fois qu'une unité dépendant de l'état-major municipal sortait de la région
19 qui était placée sous le ressort de l'état-major municipal et la première
20 fois aussi qu'elle était placée sous le commandement d'une autre unité.
21 Mme Residovic (interprétation). - Vous, à l'état-major, avez-
22 vous eu des problèmes pour assurer l'approvisionnement de cette unité, en
23 uniformes, en bottes, etc. ?
24 M. Kevric (interprétation). - Oui, effectivement, certains
25 problèmes se sont posés, je l'ai déjà dit. Nous n'étions pas prêts à
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1 combattre et pas prêts pour la guerre. Afin d'équiper ces unités avec les
2 équipements de transmission nécessaires, et de trouver tous les repas qui
3 étaient nécessaires, les cigarettes, etc., il nous a fallu tout d'abord
4 toute une phase de préparation avant de pouvoir envoyer cette unité au
5 1er Groupe tactique.
6 Mme Residovic (interprétation). - Quelles sont les personnes qui
7 ont pris part à cette étape ? Qui a été chargé de l'approvisionnement de
8 cette unité en équipement et en toutes sortes de matériels ?
9 M. Kevric (interprétation). - Monsieur Zejnil Delalic a beaucoup
10 fait à cet égard. C'est lui qui a assuré l'approvisionnement de l'unité en
11 équipements de transmission, en uniformes, en cigarettes.
12 Mme Residovic (interprétation). - Avant que ce groupe de Pazaric
13 ne soit placé sous le commandement de M. Polutak, avez-vous discuté à
14 l'état-major et conclu cette discussion sur la façon de doter cette unité
15 en équipements ?
16 M. Kevric (interprétation). - C'était la première fois qu'une
17 unité était détachée dans un secteur qui se trouvait hors du secteur de
18 responsabilité de notre commandement municipal à Konjic. Nous avons décidé
19 de fêter cette occasion et des membres de la Présidence de guerre, des
20 membres de l'état-major municipal, ainsi que M. Delalic, étaient présents.
21 Mme Residovic (interprétation). - Lorsque cette unité a été
22 détachée, M. Delalic avait-il un rôle de commandement au sein de l'état-
23 major de la Défense territoriale ?
24 M. Kevric (interprétation). - Non. Monsieur Delalic n'avait
25 aucune fonction de commandement, de responsabilité, au sein de l'état-
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1 major de la Défense territoriale. Il était là en tant qu'invité. On a fait
2 preuve d’une considération particulière à son égard parce qu'il avait
3 contribué à fournir tout cet équipement, il avait fourni des cigarettes,
4 et nous voulions l'en remercier.
5 Mme Residovic (interprétation). - Savez-vous qui a ordonné la
6 constitution de cette unité ?
7 M. Kevric (interprétation). - C'est le commandant de l'état-
8 major de la Défense territoriale qui a ordonné l'établissement de cette
9 unité.
10 Mme Residovic (interprétation). - Avez-vous participé à cette
11 fête organisée à l'occasion de l'envoi de cette unité ?
12 M. Kevric (interprétation). - Oui, j'étais présent. Après la
13 partie officielle de la cérémonie, après le passage en revue des troupes,
14 je suis allé à Tarcin avec cette unité, en compagnie de quelques
15 officiers. Nous nous sommes arrêtés à Tarcin. Pour des raisons de
16 sécurité, il nous était impossible de poursuivre notre route jusqu'à
17 Pazaric. Puis l'unité a été emmenée à Pazaric et a commencé à vaquer à ses
18 occupations qui tenaient à la tentative de lever
19 le siège de Sarajevo.
20 Mme Residovic (interprétation). - Pour parler du détachement de
21 cette unité à Pazaric, de cette unité de Gajda, je voulais montrer
22 quelques extraits vidéo. Monsieur Kevric était présent. Mais je connais
23 votre position sur la nouvelle projection de certains extraits déjà
24 visionnés. Je ne sais pas trop quoi faire. Que faire ? Vous montrer une
25 nouvelle fois la cassette ou non ?
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1 M. le Président (interprétation). - Ce n'est pas nécessaire car
2 il n'y a pas de litige sur le détachement de cette unité. Alors à quoi
3 servirait-il de revoir ces images ! Poursuivez, Maître Residovic.
4 Mme Residovic (interprétation). - C'est la raison pour laquelle
5 je vous ai posé cette question, Monsieur le Président. S'il devait y avoir
6 polémique, ce serait uniquement sur le fait que cela porte sur des
7 éléments de preuve autour de la question de la position de la supériorité
8 hiérarchique de M. Delalic. Mais, effectivement le fait que le témoin
9 était présent à cette fête n'est pas remis en cause. Je vais me contenter
10 de lui poser une question quant au rôle qu'il a joué, mais je ne vais pas
11 demander que l'on revoit ces images. Faites-moi confiance, je ne veux pas
12 ici nous lancer dans quelque polémique que ce soit.
13 Monsieur Kevric, lorsqu'un soldat s'adressait à un supérieur
14 hiérarchique, du moins en cette période-là, comment s'adressait-il à ce
15 supérieur ?
16 M. Kevric (interprétation). - En tant que soldat, si je
17 m'adressais à mon commandant je dirais : "Commandant", ou un autre grade
18 s'il s'agissait d'un autre grade. En l'absence de grade, je dirais : "A
19 vos ordres". Par exemple, un soldat doit toujours dire en anglais :
20 "Monsieur le Commandant", et donc en français : "Commandant". Et le
21 commandant dit : "Soldat Untel, vous devez faire ceci ou cela".
22 Mme Residovic (interprétation). - Si la personne à laquelle vous
23 vous adressez n'a pas de fonction militaire, il n'est pas nécessaire
24 d'utiliser ce titre lorsqu'on s'adresse à elle ?
25 M. Kevric (interprétation). - Tout à fait.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Je vais vous poser une
2 question plus directe. A l'occasion de cette fête organisée au moment du
3 détachement de cette unité à Pazaric qui se trouvait sous les ordres de
4 M. Polutak, M. Delalic détenait-il une position de supériorité civile ou
5 militaire ? Le savez-vous, puisque vous étiez témoin de ces événements ?
6 M. Kevric (interprétation). – Non. M Delalic n'avait pas de
7 fonction de supériorité, que ce soit au plan civil ou au plan militaire.
8 Mme Residovic (interprétation). – Etes-vous au courant des
9 opérations réalisées par la suite par l'état-major de la Défense
10 territoriale ou par le commandement conjoint ? Soyons plus précis : avez-
11 vous effectué des préparatifs au sein de votre commandement, de votre
12 état-major en vue de lancer certaines opérations de combat ?
13 M. Kevric (interprétation). – Oui, puisque j'étais membre de
14 l'état-major. L'état-major de la Défense territoriale de Bosnie nous a
15 donné des ordres en vue de préparer des opérations en direction de Borci,
16 notamment, et de Berbic.
17 Mme Residovic (interprétation). – Le HVO a-t-il été très actif
18 dans la préparation des opérations ?
19 M. Kevric (interprétation). – Oui, lorsque nous avions des
20 réunions conjointes. Au départ, le HVO était d'accord pour que des
21 opérations de combats se déroulent conjointement. Pourtant, au moment de
22 l'action proprement dite, le HVO s'est retiré et n'a plus voulu participer
23 à ces opérations, notamment à Borci.
24 Mme Residovic (interprétation). – Puis-je avoir l'aide de
25 l'huissier ? Je voudrais montrer au témoin des documents que nous avons
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1 déjà vus et qui figurent dans le troisième volume des annexes, à l'appui
2 du rapport de l'expert militaire. Il s'agit des pièces chiffre romain V-
3 D/24 et V-D/25. J'aurai quelques questions à poser à leur encontre, mais
4 il n'est pas nécessaire de demander une nouvelle cote puisque ces
5 documents ont déjà été admis au dossier.
6 (L'huissier s'exécute.)
7 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, veuillez
8 d'abord examiner ce document en date du 12 juin 1992.
9 Vous qui étiez membre de l'état-major de la Défense
10 territoriale, connaissez-vous cet ordre qui émane de l'état-major de la
11 Défense territoriale de Bosnie-Herzégovine
12 M. Kevric (interprétation). – Oui, je connais cet ordre. En
13 effet, en qualité de membre de l'état-major, j'ai participé à
14 l'élaboration de cet ordre, du moins pour ce qui est des aspects
15 logistiques.
16 Mme Residovic (interprétation). – Lorsque vous avez reçu cet
17 ordre, avez-vous entamé des préparations conjointes, dans le cadre de
18 l'opération qui devait suivre ? A Borci, plus précisément.
19 M. Kevric (interprétation). – Oui, nous avons entamé ces
20 préparatifs dans le cadre envisagé par la Défense territoriale. Sans
21 tarder, nous avons demandé un renfort en équipement, en vivres pour que
22 les unités soient vraiment prêtes à monter au combat. Toutefois, par la
23 suite, lorsque le HVO s'est désisté, l'état-major de la Défense
24 territoriale s'est trouvé face à une situation difficile. En effet, il
25 était pratiquement impossible de mener à bien l'opération. Nous avons donc
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1 lancé une mobilisation d'urgence. Mais les nouveaux conscrits n'étaient
2 pas réellement prêts. De surcroît, le terrain sur lequel devait se
3 dérouler l'opération était très difficile.
4 Mme Residovic (interprétation). – Merci beaucoup, monsieur
5 Kevric. Vous avez fourni suffisamment de détails.
6 A ce propos, je vous demande d'examiner maintenant le document
7 du 25 juin 1992.
8 C'est un document destiné à l'état-major du HVO, à l'attention de Dinko
9 Zebic. Puisque M. Zebic était le chef de l'état-major conjoint, pouvez-
10 vous nous dire si cette personne a vraiment eu une participation active à
11 cette opération.
12 M. Kevric (interprétation). – Oui, M. Dinko Zebic tenait à
13 participer à cette opération avec son unité. Mais cela ne s'est pas passé
14 et je ne sais pas pourquoi. D'ailleurs, le HVO n'a plus voulu participer à
15 cette opération. Monsieur Dinko Zebic était l'homme clé, l'homme de
16 contact dans la planification de cette opération.
17 Mme Residovic (interprétation). – Merci. Comment devait
18 s'appeler cette opération ?
19 M. Kevric (interprétation). – "Oganj".
20 Mme Residovic (interprétation). – Certains groupes tactiques
21 sont mentionnés dans ce document. Voici ma première question, monsieur
22 Kevric : ces groupes tactiques qui figurent dans ce document ont-ils un
23 lien quelconque avec le groupe ou les groupes tactiques établis par
24 l'état-major principal des forces armées de Bosnie-Herzégovine en vue de
25 lever le siège de Sarajevo ?
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1 M. Kevric (interprétation). - Les groupes tactiques n'ont rien à
2 voir avec les groupes tactiques n° 1 et 2. Ceux-ci avaient été constitués
3 par l'état-major de la Défense territoriale de Bosnie-Herzégovine. Ces
4 groupes tactiques se composent chacun d’environ 150 hommes ; ils
5 n'existaient que dans des secteurs très limités. On les indiquait comme
6 étant des groupes 1, 2, 3 et 4 pour indiquer quels étaient les secteurs.
7 Mais ils n'avaient aucun lien avec les groupes tactiques n° 1 et 2.
8 Mme Residovic (interprétation). – Après que les chemins se
9 soient séparés entre la Défense territoriale et le HVO, qui a émis l'ordre
10 de combat pour l'opération "Oganj" ?
11 M. Kevric (interprétation). - C'est le commandant de la Défense
12 territoriale de Konjic, M. Esad Ramic, qui a donné cet ordre.
13 Mme Residovic (interprétation). – Pourriez-vous dire aux Juges
14 qui était le commandant de l'opération "Oganj" ?"
15 M. Kevric (interprétation). - C’était M. Esad Ramic.
16 Mme Residovic (interprétation). - Quelle a été la durée de
17 l’opération Oganj ?
18 M. Kevric (interprétation). - A peu près un mois, plus
19 exactement elle a commencé le 27 juin et s'est terminée vers le 30 ou
20 31 juillet.
21 Mme Residovic (interprétation). - Pendant l'opération Oganj, y
22 a-t-il eu un nouveau commandant pour cette opération, commandant qui a
23 pris la relève du précédent ?
24 M. Kevric (interprétation). - Effectivement, la relève du
25 commandement s'est effectuée car M. Ramic, commandant de l'opération, a
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1 été légèrement blessé. Monsieur Midhat Cerovac a pris le poste de
2 commandant de l’opération. Jusqu’alors il avait été chef de l’état-major.
3 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Delalic a-t-il
4 participé à cette opération Oganj, le savez-vous ?
5 M. Kevric (interprétation). - En qualité de coordinateur,
6 M. Delalic a eu pour tâche de se trouver à Vranske Stijene afin de
7 coordonner les activités avec moi. Moi, j’étais à la brasserie à Konjic.
8 Nous étions censés, lui et moi, coordonner les mouvements de toutes les
9 unités sur le terrain. En effet, aux fins de cette opération nous avions
10 prévu plusieurs positions pour les unités. Pour assurer une bonne
11 communication avec moi à Konjic et à Celebici, nous avions plusieurs
12 positions.
13 Mme Residovic (interprétation). - A un moment quelconque de
14 cette opération Oganj, M. Delalic serait-il devenu soit le commandant de
15 cette opération Oganj, soit une personne disposant d’une autorité en tant
16 que supérieur hiérarchique par rapport à cette opération Oganj ?
17 M. Kevric (interprétation). - Non. Monsieur Delalic n’a pas eu
18 une fonction d'autorité supérieure et il n'a pas participé non plus à
19 cette opération Oganj, si ce n'est pour les explications de coordination
20 que je vous ai données.
21 Mme Residovic (interprétation). - Je vous remercie. J'aimerais
22 maintenant passer à d'autres questions sur des points que vous devez
23 connaître, vous qui étiez membre de l'état-major à l'époque.
24 Parlons d'abord de l'évolution de cette Défense territoriale qui
25 allait devenir l’armée de Bosnie-Herzégovine, mais ceci circonscrit à la
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1 ville de Konjic. Vous avez déjà attesté du document en date du 28 avril
2 informant l'état-major du commandement suprême des personnes qui étaient
3 déjà partie prenante à l’époque.
4 Voici ma question. Au départ, y avait-il des officiers dans
5 l’état-major de la Défense territoriale, je parle d’officiers qui auraient
6 déjà eu une expérience antérieure ?
7 M. Kevric (interprétation). - Lorsque je suis arrivé à Konjic il
8 y avait trois membres de l’ex-JNA. Il y avait Dinko Zebic, Hamza Janovic
9 et Enver Redzepovic. C’étaient des officiers de l’ex-JNA. Lorsqu’ils ont
10 abandonné la JNA, ils ont fait rapport à l’état-major. Ils étaient
11 d’ailleurs membre de cet état-major avant mon arrivée.
12 Mme Residovic (interprétation). - Au cours de votre déposition,
13 vous avez fait état d'une réunion de l’Assemblée municipale, le 17 avril
14 1992. La guerre a éclaté après la proclamation de l’indépendance. Est-ce
15 que l’Etat a aussitôt adopté certains textes de loi qui avaient trait à
16 l’établissement des forces armées du nouvel Etat ?
17 M. Kevric (interprétation). - Des instructions provisoires
18 furent adoptées. Ce qui avait été auparavant l’état-major de la République
19 a été rebaptisé pour devenir l’état-major de la Défense territoriale de
20 Bosnie-Herzégovine. Les états-majors de district ont été établis, ainsi
21 que les états- majors municipaux, dans les municipalités. En vertu de ces
22 instructions provisoires, l’état-major de Konjic se trouvait sous les
23 ordres directs de l’état-major de la Défense territoriale de Bosnie-
24 Herzégovine parce qu’à l’époque l’état-major du district de Mostar n’était
25 pas opérationnel. C’est resté le cas jusqu’au 17 novembre 1992.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Ceci revient-il à dire que
2 vous disposiez d’instructions provisoires qui avaient été délivrées par la
3 Défense territoriale de Bosnie-Herzégovine dès avril 1992 ?
4 M. Kevric (interprétation). - Effectivement, en application de
5 ces instructions, le commandant de l’état-major de la Défense territoriale
6 n’était plus un membre de la présidence de guerre ; le commandant de
7 l’état-major de la Défense territoriale se trouve ainsi sous les ordres
8 directs de l’état-major de la Défense territoriale de Bosnie-Herzégovine.
9 Mme Residovic (interprétation). - Savez-vous si, toujours en
10 avril 1992, il y a eu une mobilisation de la population ? Et comment la
11 Défense territoriale a-t-elle été organisée à Konjic ?
12 M. Kevric (interprétation). - Après la décision rendue le
13 17 avril, il y a eu effectivement une mobilisation. Des unités ont été
14 constituées sur le terrain, un peu en fonction des localités. Lorsqu'il y
15 avait de petites localités, des pelotons ont été constitués à Konjic. Ce
16 sont des détachements qui ont été mis en place. Ces unités ont été par la
17 suite regroupées pour constituer des compagnies, des détachements. A
18 Konjic, quelques douze détachements ont fini par être constitués.
19 Différentes sections ont été créées.
20 Il y avait aussi une partie aérienne, une compagnie des forces
21 aériennes. Il y avait l'artillerie, il y avait un peloton, le peloton de
22 Bocani, qui restait. Par la suite, des régiments ont été constitués.
23 C'est en août qu'une première tentative de constitution de
24 brigade a échoué parce qu'il y avait des opérations de combat, mais cette
25 brigade a finalement été établie en octobre et en novembre. La Brigade
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1 Suad Alic était constituée à Konjic et la Brigade Nerevica à
2 Buturovic Polje. Finalement, le 5ème Corps d'armée a été constitué.
3 L'état-major municipal de la Défense territoriale est resté en place
4 jusqu'en janvier 1994, mais se trouvait à ce moment-là sous le
5 commandement du 4ème Corps.
6 Mme Residovic (interprétation). - C'est de façon très brève,
7 mais très précise, que vous avez esquissé l'organisation et l'évolution de
8 la Défense territoriale. Je vous en remercie. Vous avez dit comment les
9 unités étaient constituées à la Défense territoriale, pour Konjic
10 notamment.
11 Nous avons donc vu cette évolution depuis avril jusqu'en
12 novembre. Au cours de cette évolution, y a-t-il eu une phase au cours de
13 laquelle il y a eu un coordinateur ?
14 M. Kevric (interprétation). - Pourriez-vous répéter la question,
15 je n'ai pas compris ?
16 Mme Residovic (interprétation). - Vous nous avez expliqué
17 comment les pelotons, les détachements, les régiments, les brigades, les
18 compagnies ont été établis.
19 Voici ma question. Tout au long de cette évolution, au fil de la
20 formation de l'armée, y a-t-il eu une phase au cours de laquelle ce rôle
21 de coordinateur a été établi dans l'armée ?
22 M. Kevric (interprétation). - Il n'a pas eu cette fonction, ce
23 rôle de coordinateur, à quelque moment que ce soit de la constitution des
24 forces armées.
25 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, passons, si
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1 vous le voulez bien, à un autre domaine.
2 M. le Président (interprétation). - Auparavant, il est temps
3 d'opérer une petite pause. Nous recommençons à 16 heures 30 par ce nouveau
4 sujet que vous vouliez aborder Maître Residovic.
5 L’audience, suspendue à 16 heures, est reprise 16 heures 35.
6 M. le Président (interprétation). - Veuillez introduire le
7 témoin.
8 (Le témoin, M. Kevric, est introduit dans la salle d’audience.)
9 M. le Président (interprétation). - Je vois que vous êtes deux à
10 être debout. Quelle en est la raison.
11 M. Olujic (interprétation).- Monsieur le Président, mon client
12 M. Mucic n’est pas dans la salle d’audience. Il a refusé d’y entrer étant
13 donné que le greffe lui a refusé de contacter son enquêteur et, en même
14 temps, il m’a dit qu’il ne m’autorisait pas à la représenter en son
15 absence.
16 M. le Président (interprétation). - Ecoutez, il a renoncé à son
17 droit d’assister au procès. Il l’a fait de son plein gré et je pense qu’il
18 devrait être autorisé à s’absenter jusqu’au moment où il décidera de
19 revenir. Nous n’allons permettre à qui que ce soit d’être mal poli ou de
20 ne pas obéir aux Juges afin de faire pression sur eux. S’il veut
21 s’absenter, il est libre de le faire. Vous pouvez poursuivre, Maître
22 Résidovic.
23 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, vous êtes-
24 vous reposé un peu ?
25 M. Kevric (interprétation).- Oui.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Avant la pause, j’ai annoncé
2 un autre sujet. Monsieur Kevric, savez-vous si en 1992, la Présidence de
3 guerre était supérieur à l’état-major de la Défense territoriale de
4 Konjic ?
5 M. Kevric (interprétation).- La Présidence de guerre de la
6 municipalité de Konjic n’a jamais été supérieure à l’état-major de
7 Konjic.
8 M. Jan (interprétation). - Vous avez déjà parlé de cela.
9 D’autres témoins ont dit la même chose. En quoi cela vous aide-t-il
10 d’avoir plusieurs déclarations sur le même sujet ?
11 Mme Residovic (interprétation). - Je pense que c’est le témoin
12 expert qui en a parlé. Ici, nous avons un témoin qui a participé aux
13 événements. L’expert, lui, ne peut se baser que sur les documents seuls.
14 En revanche, le témoin peut parler de ce qu’il a vécu. Etant donné que
15 nous avons ici deux ordres qui peuvent concerner ce témoin, je
16 souhaiterais que l’on montre
17 ces deux ordres au témoin, afin d’entendre son avis. Il s’agit des
18 éléments de preuve qui se trouvent dans le troisième volume des documents
19 de l’expert marqué VD12 et VDA16. J’ai suffisamment d’exemplaires pour les
20 juges et les collègues de l’accusation.
21 M. le Président (interprétation). - La première déclaration
22 qu’il a donnée devrait suffire pour tout ce que vous voulez prouver. Il a
23 été très clair et a dit qu’à aucun moment, la Présidence de guerre n’a été
24 supérieure à l’état-major de la Défense territoriale. Si vous voulez
25 corroborer cela en continuant à l’entendre sur le même point, vous pouvez
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1 le faire, mais je pense que cela suffit.
2 Mme Residovic (interprétation). - Je vais en parler très
3 brièvement. Il s’agit là de documents de l’époque que le témoin connaît
4 éventuellement, et je pense qu’il serait utile que le témoin se prononce à
5 ce sujet.
6 Monsieur Kevric, avez-vous examiné ces documents ?
7 M. Kevric (interprétation).- Oui, je les ai examinés.
8 Mme Residovic (interprétation). - Ces deux documents ont-ils été
9 délivrés par la Présidence de guerre ?
10 M. Kevric (interprétation).- Oui, les deux documents ont été
11 délivrés par la Présidence de guerre signé par le président de la
12 Présidence de guerre de la municipalité de Konjic.
13 Mme Residovic (interprétation). - Etant donné qu’il s’agit d’une
14 contenu semblable et que les deux documents comportent un ordre, je vous
15 demande de bien vouloir examiner l’ordre qui pourrait éventuellement se
16 référer à une partie de vos activités, là où il est écrit que la personne
17 est responsable de la logistique doit respecter un certain comportement.
18 Monsieur Kevric, tout d’abord je souhaiterais vous demander si
19 vous avez reçu un tel ordre de la Présidence de guerre ?
20 M. Kevric (interprétation).- Oui, j’ai reçu cet ordre de la
21 Présidence de guerre, je
22 connais son contenu, mais ce même ordre ne concerne pas le service
23 logistique de l’état-major de la Défense territoriale étant donné que la
24 Présidence de guerre ne peut pas contrôler l’état-major de la Défense
25 territoriale. Pour moi, cela constitue simplement une information. Sans
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1 l’accord de mon commandant, je ne pouvais pas exécuter cette tâche.
2 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Je demande que ces
3 documents-là soient remis à leur place.
4 Monsieur Kevric, vous avez également dit devant ce Tribunal que
5 vous avez été nommé au poste de commandant adjoint en avril, commandant
6 adjoint pour la logistique, et, ensuite, au sein du commandement conjoint
7 par le commandant Boric et le chef de l’état-major Zebic.
8 Est-ce qu’au cours du développement de l’armée, ce dont vous
9 avez parlé avant la pause, vous avez été nommé aux autres postes au sein
10 de l’état-major de la Défense territoriale.
11 M. Kevric (interprétation).- Oui, il y a eu de nouvelles
12 nominations. Après cette petite séparation avec le HVO due à la non
13 participation dans l’action Oganj, le commandant de l’état-major de la
14 Défense territoriale m’a nommé encore une fois au poste de commandant
15 adjoint pour la logistique au sein de l’état-major de la Défense
16 territoriale.
17 Mme Residovic (interprétation). - Je demande que ce document
18 reçoive une cote et qu’il soit montré au témoin. J’ai suffisamment
19 d’exemplaires pour les juges et les collègues de l’accusation, ainsi que
20 pour mes collègues de la défense.
21 (L’huissier s’exécute)
22 Mme Residovic (interprétation). - Quelle est la cote, s’il vous
23 plaît.
24 Mme le Greffier (interprétation). - La pièce à conviction de la
25 défense porte la cote D169/1.
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1 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, avez-vous vu
2 et examiné ce document ?
3 M. Kevric (interprétation). – Oui, je l'ai examiné. C'est un
4 document authentique, signé par M. Ramic, par lequel on me nomme au poste
5 de commandant adjoint pour la logistique.
6 Mme Residovic (interprétation). – S'agit-il d'une de vos
7 nominations qui ont eu lieu au cours de l'année 1992 pour ce genre
8 d'activités ?
9 M. Jan (interprétation). – Il y a une chose que je ne comprends
10 pas : M. Kevric a le grade de major et M. Ramic le grade de capitaine.
11 Comment un capitaine peut-il donner un ordre à un major ?
12 Mme Residovic (interprétation). – Peut-être le colonel Kevric
13 peut-il nous expliquer cela puisque, pendant la première année de guerre,
14 il n'y a pas eu de grades : seulement des rangs.
15 M. Jan (interprétation). – Oui, mais au sein de la Défense
16 territoriale, il devait y avoir des grades étant donné qu'il s'agit d'une
17 organisation militaire.
18 Mme Residovic (interprétation). – Je ne connais pas les détails
19 concernant ce sujet. Je demanderai donc au témoin de répondre à cette
20 question. Avez-vous compris, monsieur Kevric ?
21 M. Kevric (interprétation). – Oui, j'ai bien compris la question
22 et je vais essayer d'apporter des clarifications. M. Esad Ramic est un
23 officier qui a fait l'Académie militaire de l'armée de terre, notamment
24 l'infanterie. Il connaît donc surtout les questions concernant les
25 armements et la planification des opérations de combat. Moi, en tant
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1 qu'officier de logistique, je ne pouvais pas être un commandant d'unité.
2 C'est pourquoi M. Ramic a été nommé commandant de l'état-major de la
3 Défense territoriale.
4 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, au cours de
5 l'année 1992, y avait-il des grades au sein de la Défense territoriale,
6 devenue par la suite l'armée de Bosnie-Herzégovine ? Les grades qui
7 figurent ici sont-ils ceux que vous avez reçus auparavant, au sein
8 de la JNA ?
9 M. Kevric (interprétation). – Non. Les grades n'existaient pas ;
10 les tâches de formation ont existé jusqu'en 1994, lorsque les grades ont
11 été distribués au sein de l'armée de Bosnie-Herzégovine. Jusqu'à ce
12 moment, il n'existait que des tâches de formation, comme le commandant, le
13 chef d'état-major, le responsable de la logistique, etc.
14 Mme Residovic (interprétation). – Je suppose que cette réponse
15 vous satisfait, monsieur le Juge. Comme il s'agit de la nomination de
16 Sefkija Kevric, délivrée par le commandant de l'état-major de l'époque, le
17 3 août, je propose que ce document soit versé au dossier.
18 M. le Président (interprétation). – Oui, vous pouvez le verser
19 au dossier. Il s'agit donc de la pièce D169/1. Est-ce exact ?
20 Mme le Greffier (interprétation). – C'est exact.
21 Mme Residovic (interprétation). – Merci. Monsieur Kevric, savez-
22 vous si Zejnil Delalic, durant une période au cours de l'année 19992, a
23 été nommé à un poste de commandement militaire ?
24 M. Kevric (interprétation). - Oui, je sais cela. M. Zejnil
25 Delalic a été nommé commandant du Groupe tactique 1. Je ne connais pas le
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1 titre exact mais, en tant qu'officier de l'état-major, c'est-à-dire
2 commandant adjoint pour la logistique, j'ai reçu l'information à
3 23 heures, exactement, le 30 ou le 31 juillet.
4 Mme Residovic (interprétation). – Comment se fait-il que vous
5 vous souveniez encore de l'heure à laquelle vous avez reçu cette
6 information ?
7 M. Kevric (interprétation). – Je pense qu'au moment de la
8 passation de fonction, lorsque j'ai rejoint les rangs du commandement
9 conjoint de l'armée de la Fédération, et aussi en regardant les notes que
10 j'ai prises à l'époque, j'ai trouvé cette information.
11 Mme Residovic (interprétation). – Etait-il possible, à Konjic,
12 d'avoir une personne
13 nommée au poste de commandant du Groupe tactique beaucoup plus tôt, sans
14 que cette information vous soit transmise à vous personnellement ?
15 M. Kevric (interprétation). - Moi-même, je n'ai vraiment pas
16 d'informations selon lesquelles quelqu'un aurait été nommé au poste de
17 commandant du Groupe tactique dans la région de Konjic, avant ce moment-
18 là.
19 Mme Residovic (interprétation). – A partir de ce moment-là, où
20 vous avez appris que Zejnil Delalic avait été nommé au poste de commandant
21 du 1er Groupe tactique, à partir de ce moment, monsieur Kevric, M. Zejnil
22 Delalic était-il devenu votre supérieur ?
23 M. Kevric (interprétation). - A partir du moment où j'ai appris
24 que M. Delalic avait été nommé au poste de commandant du 1er Groupe
25 tactique, il n'a jamais été mon supérieur.
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1 Mme Residovic (interprétation). – Savez-vous si l'état-major
2 municipal de Konjic était subordonné à M. Delalic, à partir de là ?
3 Autrement dit, savez-vous si M. Delalic était supérieur à l'état-major de
4 la Défense territoriale de la municipalité de Konjic ?
5 M. Kevric (interprétation). - L'état-major municipal de Konjic
6 n'a jamais été subordonné à M. Zejnil Delalic et M. Zejnil Delalic n'a
7 jamais été supérieur à l'état-major municipal. Il était simplement
8 supérieur à l'unité qui faisait partie du Groupe tactique et qui
9 appartenait à l'état-major de la Défense territoriale de Konjic.
10 Mme Residovic (interprétation). – Savez-vous si Zejnil Delalic,
11 après sa nomination à cette fonction, a été en contact avec l'état-major
12 de la Défense territoriale municipal de Konjic ?
13 M. Kevric (interprétation). – Oui, je le sais, étant donné que
14 j'ai reçu l'information du commandant. La communication concernait donc le
15 transfert des ordres ; ensuite, les informations concernaient le HVO,
16 étant donné que certains matériels avaient été confisqués.
17 Mme Residovic (interprétation). – Monsieur Kevric, savez-vous ce
18 que l'opération "JUG" veut dire ?
19 M. Kevric (interprétation). – Je comprends ce qu'est l'opération
20 "JUG" ; je connais les détails concernant cette opération puisque nos
21 unités devaient s'acquitter de certaines tâches. Il s'agit donc d'unités
22 qui faisaient partie du Groupe tactique 2.
23 Mme Residovic (interprétation). – Vous ai-je bien compris ? Il
24 s'agit des unités de Konjic qui, pendant l'opération "JUG", faisaient
25 partie du Groupe tactique 2 et non du 1er Groupe tactique.
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1 M. Kevric (interprétation). – C'est cela : Groupe tactique 2.
2 Mme Residovic (interprétation). – Savez-vous, par hasard, dans
3 quelle région se sont déroulées les opérations de combats dans lesquels
4 les unités de Konjic ont participé, dans le cadre de l'opération "JUG" ?
5 M. Kevric (interprétation). - Cela, je le sais, étant donné que
6 j'ai fait moi-même le nécessaire pour assurer la logistique de cette
7 unité. Je pense qu'ils ont lancé une attaque dans la direction de Trunovo.
8 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, savez-vous
9 quelle était la fonction de M. Zejnil Delalic dans le cadre du
10 commandement provisoire JUG ?
11 M. Kevric (interprétation). - Oui, je le sais. Monsieur Zejnil
12 Delalic, au moment où le commandement provisoire JUG a été créé, a été
13 nommé au poste de commandant adjoint.
14 Mme Residovic (interprétation). - Je demanderai maintenant que
15 l'on attribue une cote à ce document et qu'on le montre ensuite au témoin.
16 Mme le Greffier. - La pièce à conviction de la défense D170/1.
17 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, connaissez-
18 vous ce document ?
19 M. Kevric (interprétation). - Oui, je le connais, étant donné
20 que je l'ai reçu à l'état-major municipal.
21 Mme Residovic (interprétation). - Etiez-vous à l'époque
22 commandant adjoint pour
23 la logistique dans l'état-major municipal de Konjic ?
24 M. Kevric (interprétation). - Oui, effectivement, j'étais bien
25 commandant adjoint chargé de la logistique dans le cadre de l'état-major
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1 municipal de Konjic. Nous étions chargés de fournir les repas de nos
2 unités qui participaient aux opérations de combat, celles qui
3 constituaient en fait le Groupe tactique. Je parle à la fois des Groupes
4 tactiques 1 et 2 qui appartenaient tous les deux à l'opération JUG, parce
5 que le Groupe opérationnel JUG ne disposait pas de suffisamment
6 d'entrepôts pour garder tout l'approvisionnement destiné à ses unités au
7 cours de ces opérations de combat.
8 Mme Residovic (interprétation). - Est-il exact, Monsieur Kevric,
9 qu'en dépit du fait que M. Delalic était commandant du groupe tactique et
10 membre du groupe temporaire JUG chargé de la logistique, est-il exact
11 qu'il ne vous a pas donné d'ordres relatifs à toutes ces tâches ? Il a
12 simplement formulé des demandes d'approvisionnement, des demandes
13 d'obtention de rations militaires ?
14 M. Kevric (interprétation). - Eh bien oui, au vu du document, on
15 voit qu'il s'agit d'une demande et non pas d'un ordre. Si tout autre unité
16 devait essayer de me contacter, par exemple l'unité de Mostar, elle
17 pouvait envoyer une demande de Prosor ou de Sarajevo. Si moi, dans cette
18 hypothèse, je disposais des fournitures, je pouvais les distribuer à
19 l'unité qui les demandait.
20 Mme Residovic (interprétation). - Lorsque vous distribuiez ces
21 fournitures, le faisiez-vous sur la base des ordres émis par votre propre
22 commandant ?
23 M. Kevric (interprétation). - Absolument. J'ai déjà dit qu'il
24 était interdit de distribuer quelque fourniture que ce soit si le
25 commandant n'en avait pas donné l'ordre.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Je vous remercie. Etant donné
2 qu'il s'agit d'un document qui a été directement adressé au témoin, étant
3 donné que ce document est pertinent dans le cadre de ce débat, j'en
4 demande le versement au dossier.
5 M. le Président (interprétation). - Le document est admis.
6 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Il s'agit de la pièce
7 de la Défense 171/1, c'est bien cela ?
8 Mme le Greffier. - C'est absolument exact.
9 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, nous en
10 venons maintenant à une autre série de questions.
11 En réponse aux questions que je vous ai posées ce matin, vous
12 avez répondu que la caserne de Celebici avait été prise sans qu'il y ait
13 de combat. Et vous avez déclaré que M. Delalic à Ovcari vous avait donné
14 les armes qu'il y avait trouvées puisqu'il était chargé du transport de
15 ces armes. Pouvez-vous maintenant me dire si vous savez où se trouve la
16 caserne de Celebici ?
17 M. Kevric (interprétation). - Oui, je sais où se trouve cette
18 caserne. Elle se trouve à 9 km de la municipalité de Konjic, à gauche de
19 la route principale, à 150 m ou 200 m de la route principale.
20 La caserne est entourée de Pazaric, qui est un village croate.
21 Il y a également le village musulman qui s'appelle Ibar et, de l'autre
22 côté de la rivière, il y a le village serbe de Celebici.
23 Mme Residovic (interprétation). - Savez-vous dans quel but la
24 caserne de Celebici a été utilisée après qu'elle a été prise dans la
25 deuxième période de 1992 ?
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1 M. Kevric (interprétation). - Tout d'abord, je précise que je
2 sais quelle est l'unité qui a pris la caserne de Celebici. Cette unité y a
3 été basée par la suite, il s'agissait d'une unité mobile. Elle y a passé
4 trois ou quatre jours. L'unité était installée sur place, ce qui
5 permettait aux membres de l'unité ne pas avoir à rentrer chez eux.
6 Il y avait aussi un entrepôt de munitions qui a, par la suite,
7 servi à entreposer de la nourriture et toute sorte d'équipements. Et puis,
8 évidemment, il y avait aussi la prison et un
9 atelier de réparation d'armes.
10 Mme Residovic (interprétation). - A un moment de l'année 1992,
11 des unités spéciales du MUP de Konjic ont-elles été basées à Celebici dans
12 la caserne ?
13 M. Kevric (interprétation). - Il me semble avoir déjà dit au
14 début qu'il y avait une unité du MUP, dirigée par Miralem Musinovic, unité
15 qui a été basée dans la caserne pendant un certain temps.
16 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, avez-vous des
17 contacts avec la caserne de Celebici dans le cadre de vos activités ?
18 Avez-vous eu des contacts avec cette prison ?
19 M. Kevric (interprétation). - Pour ce qui est des contacts avec
20 la caserne de Celebici, il m'incombait de contrôler la façon dont
21 l'équipement était distribué parmi les différents entrepôts qui
22 appartenaient à la Défense territoriale de Konjic.
23 Par la suite, mes tâches se sont étendues à la réparation des
24 armes et le service de la logistique était également responsable de
25 l'alimentation des prisonniers. L'officier intendant du service de
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1 logistique était chargé d'assurer l'alimentation des prisonniers.
2 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, si l'on prend
3 en compte toutes les activités que vous deviez mener à bien dans le cadre
4 de la caserne de Celebici, pour ce qui est par exemple de la distribution
5 de l'équipement ou de la nourriture, ou pour ce qui est de la réparation
6 des armes, au vu de tout ce que vous aviez à faire avec la prison de
7 Celebici, vous êtes-vous rendu sur place à la caserne de Celebici ?
8 M. Kevric (interprétation). - Oui, je m'y suis rendu à plusieurs
9 reprises. Je devais émettre différents ordres aux membres de l'état-major
10 qui gardaient l'équipement, qui s'y trouvaient et qui en assuraient la
11 distribution.
12 Mme Residovic (interprétation). - Donc, nous pouvons supposer
13 que vous êtes à même d'expliquer aux Juges de cette Chambre quelle était
14 la configuration du camp de Celebici. Vous êtes à même de dire s'il
15 s'agissait d'un camp de taille importante, ou au contraire d'un camp de
16 taille réduite ou moyenne ?
17 M. Kevric (interprétation). - Je n'ai pas compris la question.
18 Cet ensemble était utilisé par la Défense territoriale.
19 Mme Residovic (interprétation). - Non, je parle de l'ensemble du
20 complexe de Celebici, était-ce un ensemble important, ou de taille petite
21 ou moyenne ?
22 M. Kevric (interprétation). - C'est un ensemble assez important,
23 qui est composé de deux parties différentes, la partie la plus proche de
24 l'entrée et la partie qui en est la plus éloignée. Il y a tout d'abord le
25 bâtiment administratif et puis il y avait le bâtiment utilisé pour
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1 l'entrepôt de combustible. Dans la partie la plus éloignée, il y avait
2 trois ou quatre entrepôts de combustible, d'essence.
3 Mme Residovic (interprétation). - Lorsque vous vous êtes rendu
4 dans les entrepôts où se trouvaient les munitions et les différents
5 équipements, quel chemin empruntiez-vous pour vous y rendre ?
6 M. Kevric (interprétation). - Lorsque je me suis rendu dans les
7 différents entrepôts, j'ai passé d'abord le porche d'entrée et je me suis
8 dirigé directement vers l'entrepôt qui se trouvait à la hauteur de la
9 route supérieure.
10 Mme Residovic (interprétation). - Pouvez-vous prendre le
11 pointeur, s'il vous plaît, et, dans la mesure de vos moyens, indiquer
12 aux Juges le chemin que vous empruntiez, si vous êtes à même de vous
13 repérer sur la maquette qui est devant vous.
14 Montrez-nous le chemin que vous empruntiez pour vous rendre à
15 l'entrepôt de munitions.
16 M. Kevric (interprétation). - Voici le porche d'entrée,
17 j'empruntais la route que j'indique maintenant, et j'arrivais ici sur ce
18 petit terre-plein. Il y a des lettres qui apparaissent à cet endroit sur
19 la maquette.
20 Mme Residovic (interprétation). - Pour que chacun soit capable
21 d'entendre ce que vous êtes en train de dire, pouvez-vous, s'il vous
22 plaît, vous approcher vers le micro si vous dites quoi que ce soit à
23 propos de vos indication ?
24 M. Kevric (interprétation). - Mais je ne peux pas à la fois
25 indiquer et parler dans le micro, c'est impossible.
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1 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, lorsque vous
2 empruntiez la route que vous venez de nous montrer, étiez-vous à même de
3 voir les bâtiments qui se trouvent de l'autre côté, en contrebas de
4 l'ensemble de Celebici ? Etiez-vous capable de voir ce qu'il se passait
5 dans ce secteur-là du camp ?
6 M. Kevric (interprétation). - Lorsqu'on entre dans le camp, en
7 fait, on se dirige plutôt vers la droite et on n'aperçoit que le toit des
8 autres bâtiments dont on peut apercevoir des fenêtres.
9 Ces fenêtres étaient en verre fumé, donc on ne pouvait pas voir
10 ce qu'il se passait à l'intérieur du bâtiment. Il en allait de même
11 lorsque je reprenais le chemin pour sortir du camp. Ce n’est que si
12 certaines personnes se trouvaient aux alentours de ces bâtiments que l’on
13 pouvait les apercevoir.
14 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur le Président, Madame
15 et Monsieur les Juges, j’aimerais, si vous le voulez bien, diffuser une
16 séquence vidéo qui nous montre le chemin emprunté par le témoin dans le
17 camp. Cette séquence a déjà été diffusée, mais j'aimerais la repasser au
18 témoin.
19 M. le Président (interprétation). - Je pense que nous pourrions
20 tous nous rendre à Celebici pour voir comment il était possible d’accéder
21 au secteur décrit. Ce serait beaucoup plus facile de cette façon-là.
22 Mme Residovic (interprétation). - Sans doute, sans doute,
23 Monsieur le Président. S’il nous était possible d’organiser une audience
24 sur place, mais enfin ce n’est pas le cas. Peut
25 on diffuser, s’il vous plaît, l’extrait n° 2. Nous n’avons pas besoin du
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1 son.
2 Puis-je demander à l'équipe technique de diffuser cet extrait
3 n° 2.
4 (Diffusion de l’extrait n° 2 d’un film vidéo)
5 Mme Residovic (interprétation). - Merci. Monsieur Kevric, vous
6 avez sans doute reconnu ces images. Vous avez reconnu l'enceinte du camp.
7 Pourriez-vous simplement confirmer aux Juges de la Chambre le nom de cet
8 ensemble. De quoi s'agit-il ? Que voyons-nous sur ces images ?
9 M. Kevric (interprétation).- C’est la caserne de Celebici. Nous
10 avons vu la partie inférieure du camp, celle où il n'y avait pas
11 d’entrepôt de combustible.
12 Mme Residovic (interprétation). - Quand vous avez parlé des
13 bâtiments qui se trouvaient dans la partie supérieure du camp, vous ne
14 nous avez pas précisé quel était l’objectif de ces visites. Pouvez-vous
15 nous dire quel était l’objectif de vos visites à la caserne de Celebici ?
16 M. Kevric (interprétation).- L'objectif de mes visites était de
17 contrôler le travail de l'équipe qui travaillait dans l'entrepôt où était
18 l'équipement militaire. C'est tout.
19 Mme Residovic (interprétation). - Nous avons vu un grand nombre
20 de camions sur ces images. Pouvez-vous nous dire s’il s’agit là des
21 camions grâce auxquels l’équipement matériel était amené dans la caserne
22 de Celebici ?
23 M. Kevric (interprétation).- En fait, ces nombreux camions
24 constituent un convoi très important qui avaient apporté une grande
25 quantité d'équipement militaire et autres. Ils avaient également apporté
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1 de la nourriture. Dès qu'une part quelconque de l'équipement était
2 distribuée à l’une des unités, au nombre de douze au total, deux ou trois
3 camions étaient envoyés.
4 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur Kevric, vous avez
5 déclaré que vous étiez également responsable de l’approvisionnement en
6 nourriture et de la préparation des repas. Pouvez-vous nous dire plus
7 exactement qui était responsable de la préparation de la nourriture
8 dans votre équipe ?
9 M. Kevric (interprétation).- Au sein de l’équipe chargée de la
10 logistique, c’était l’intendant qui était responsable de la préparation de
11 la nourriture.
12 Mme Residovic (interprétation). - Pour qui prépariez-vous ces
13 repas ?
14 M. Kevric (interprétation).- Ces repas étaient destinés aux
15 unités de la Défense territoriale, aux unités du MUP, aux unités situées
16 sur le Mont Igman, aux prisonniers et, enfin, à certains réfugiés.
17 Mme Residovic (interprétation). - Ces repas, où les préparait-
18 on ?
19 M. Kevric (interprétation).- Au début, ils étaient tous préparés
20 au même endroit, à savoir dans l’entreprise Igman. Mais par la suite, ces
21 repas ont également été préparés dans l’entreprise Sipad, une entreprise
22 de taille de bois.
23 Mme Residovic (interprétation). - Pouvez-vous nous dire quel
24 était l'état de l’approvisionnement en aliment de base à Konjic en 1992 ?
25 Quelles étaient les réserves à votre disposition, les réserves qui vous
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1 permettaient de faire face à cette tâche qui vous avait été confiée ?
2 M. Kevric (interprétation).- En tant que commandant adjoint
3 chargé de la logistique, je dois dire que la période s’étalant entre avril
4 et août 1992 a été la période la plus rude en matière d’approvisionnement.
5 La population n’était pas préparée à la guerre. L’état-major de la Défense
6 territoriale n’avait pas de réserves. Il n’y avait pas suffisamment de
7 nourriture pour subvenir aux besoins de tous. La seule chose qui était en
8 excédant à Konjic, c’était le sucre. Mais pour le reste, c'est-à-dire la
9 farine, la viande, pour les légumes frais et les épices, il n’y avait
10 rien. Il y avait effectivement d’énormes problèmes à surmonter quant à la
11 préparation des repas.
12 Il nous était impossible de fournir des petits déjeuners, que ce
13 soit aux réfugiés, aux soldats, aux travailleurs ou aux prisonniers. Nous
14 ne pouvions donner que de la soupe qui était
15 faite de riz et d’un peu d’huile.
16 Par la suite, la situation a quelque peu évolué. Nous avons reçu
17 un convoi qui contenait notamment de la farine. La nourriture qui était
18 préparée dans nos cuisines reflétait l’état de l’approvisionnement, n’est-
19 ce pas. Nous mangions tous la même chose, à commencer par moi qui était
20 responsable de la logistique. Tout le monde mangeait la même chose, que ce
21 soit les soldats ou les détenus à Celebici.
22 Le problème le plus grave s’est posé au mois d’avril. A cette
23 époque, nous n’étions plus à même de trouver des récipients qui nous
24 auraient permis de transporter tous ces repas. Nous n’avions rien, ni
25 assiettes ni gamelles qui auraient pu permettre aux réfugiés et aux
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1 prisonniers de manger.
2 Je vais vous donner un exemple. La seule chose que nous pouvions
3 donner aux soldats pour leur petit déjeuner, c’étaient des boîtes de
4 conserve, et parfois seulement, pas toujours. Au début de l’automne, il
5 nous a fallu faire de la confiture de prunes avec ce que nous avions sous
6 la main. Nous avions une certaine quantité de sucre. Nous l'avons
7 répartie dans les différents villages pour permettre aux habitants de ces
8 villages de faire de la confiture, confiture que nous avons ensuite
9 distribuée.
10 Mme Residovic (interprétation). - Puisque vous parlez de
11 l’automne, pouvez-vous nous dire si Konjic est une région qui est réputée
12 comme étant une région où les prunes poussent en quantité importante.
13 M. Kevric (interprétation).- Oui, effectivement, il y a
14 énormément de pruniers dans la région de Konjic. C’est une région connue
15 pour sa production de prunes. C’est valable, notamment, pour ce qui est de
16 la rive gauche de la vallée de la rivière Neretva.
17 Mme Residovic (interprétation). - Pouvez-vous nous dire quel est
18 le nom que vous a donné la population de Konjic à la fin de l’année du
19 fait que vous avez fait toute cette confiture de prunes ?
20 M. Kevric (interprétation).- Oui, c’était une plaisanterie. On
21 nous appelait les "bestilja dalja". Le mot turc pour confiture, c’est
22 "bestilj". Ils savaient que nous n’avions rien d’autre à donner à la
23 population et aux soldats que de la confiture de prunes. C’est pourquoi
24 ils nous ont donné ce nom.
25 Mme Residovic (interprétation). - Vous avez déclaré que vous
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1 aviez préparé tous les repas en un seul lieu, puis par la suite en deux
2 lieux distincts. La nourriture, qu’elle soit préparée dans l'un ou l'autre
3 de ces deux lieux était-elle de qualité de nature identique ?
4 M. Kevric (interprétation).- Oui, c’était la même chose. Les
5 recettes étaient les mêmes. Tout était fait de la même façon et cuit dans
6 les mêmes récipients et transporté dans les mêmes conteneurs.
7 Mme Residovic (interprétation). - Pour autant que vous le
8 sachiez, toutes les personnes auxquelles ces repas étaient destinés ont-
9 elles reçu les même rations ?
10 M. Kevric (interprétation).- Oui, ces personnes ont reçu les
11 mêmes rations. Les repas étaient préparés en fonction du nombre de
12 personnes figurant sur certaines listes.
13 Mme Residovic (interprétation). - Monsieur le Président, je
14 souhaite aborder maintenant une nouvelle série de questions, mais je
15 m’aperçois qu’il est 17 heures 30. Peut-être le moment est-il venu de
16 suspendre nos travaux. Je suis sûr que le témoin est fatigué par toutes
17 les questions que je lui ai posées. Nous-mêmes serions heureux de pouvoir
18 nous reposer, me semble-t-il ?
19 M. le Président (interprétation). - Absolument. Nous reprendrons
20 nos travaux demain matin à 10 heures.
21 La Chambre de première instance va se retirer.
22 La séance est levée à 17 heures 30.
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