Page 7465
1 Le vendredi 19 juin 2009
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 14 heures 20.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour à toutes les personnes ici
6 présentes. Ainsi qu'à New York, je souhaite bonjour.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Madame la Greffière, veuillez appeler
9 l'affaire, je vous prie.
10 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour Monsieur le Président. Affaire
11 numéro IT-04-81-T, le Procureur contre Momcilo Perisic.
12 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.
13 Je demanderai à l'Accusation, d'abord, de se présenter.
14 Mme BOLTON : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,
15 Monsieur les Juges. Je suis accompagnée de mon collègue, M. Mark Harmon,
16 Lorna Bolton et nous avons Mme Carmela Javier. Nous représentons le bureau
17 du Procureur.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie, Madame Bolton. Et
19 pour la Défense.
20 M. GUY-SMITH : [interprétation] Bonjour. Daniela Tasic, Chad Mair, Kay
21 Marshall, Novak Lukic et moi-même, Gregor Guy-Smith. Nous représentons,
22 bien sûr, tous ensemble, les intérêts de Momcilo Perisic.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.
24 Monsieur Sacirbey, alors, nous allons refaire la même procédure qu'hier.
25 Vous êtes encore lié par la même déclaration solennelle que vous avez
26 présentée au début de votre témoignage.
27 LE TÉMOIN : MUHAMED SACIRBEY [Reprise]
28 [Le témoin dépose par vidéoconférence]
Page 7466
1 [Le témoin répond par l'interprète]
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, tout à fait, Monsieur le Président.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
4 Madame Bolton, c'est à vous.
5 Interrogatoire principal par Mme Bolton : [Suite]
6 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur.
7 R. Bonjour.
8 Q. Il semblerait que je n'entends pas de son provenir du micro qui se
9 trouve dans la salle d'audience. En fait, excusez-moi, j'étais en train de
10 vérifier quelque chose. Merci beaucoup -- merci.
11 Monsieur, j'aimerais aborder quelques questions d'intendance avant de
12 poursuivre notre conversation d'hier qui portait sur Sarajevo. J'aimerais
13 revenir à quelques questions qui ont fait l'objet de nos discussions
14 d'hier.
15 Monsieur, j'aimerais savoir s'il y a un son qui provient de la salle
16 d'audience ici.
17 Là, j'essaie de vérifier, je fais un test, Monsieur. Merci.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il faudrait peut-être demander aux
19 techniciens de venir vous aider.
20 Mme BOLTON : [aucune interprétation]
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Madame la Greffière, pourriez-vous, je
22 vous prie, appeler les techniciens ?
23 Mme BOLTON : [interprétation] Non, tout va bien. Merci beaucoup. Voilà.
24 C'est qu'il semblerait que cet écran ne fonctionnait pas.
25 Q. Excusez-moi, Monsieur Sacirbey.
26 Pour revenir au témoignage d'hier, à la page 7 381, je vous ai demandé de
27 nous dire quelque chose qui avait trait à la publication intitulée "Borba",
28 c'est un quotidien qui est à grande diffusion. Vous nous avez dit que le
Page 7467
1 quotidien était publié en serbe. J'aimerais vous demander où est-ce que ce
2 quotidien est publié; j'ai oublié de vous poser cette question.
3 R. Je crois que ce quotidien est publié à Belgrade.
4 Q. Merci beaucoup, Monsieur. A la page 7 420 du témoignage d'hier, 7 420
5 du compte rendu d'audience, je vous ai demandé une question concernant les
6 ressources de la Mission d'observation du ICFY, je vous ai posé une
7 question -- je vous ai donné lecture d'un paragraphe, du paragraphe 19 de
8 leur rapport dans lequel ils disent qu'ils n'avaient pas la capacité de
9 vérifier de façon efficace la fermeture de la frontière aérienne.
10 J'aimerais vous demander si la situation a changé et est-ce que vous savez
11 s'ils ont jamais reçu les ressources nécessaires pour lesquelles ils
12 avaient initialement reçu l'approbation ?
13 R. Je ne sais pas et l'une des raisons est la suivante, c'est que ceci
14 découle de la Conférence de Londres. Je crois que ceci faisait également
15 partie des négociations, le processus de négociation, mais cela faisait
16 également partie du système des Nations Unies.
17 Q. Merci, Monsieur. Au cours de notre conversation qui a trait à la
18 situation dans Sarajevo en 1995, je voulais appeler votre attention sur
19 deux documents, mais je ne l'ai pas fait hier. Je voudrais vous demander de
20 prendre l'intercalaire 4 du classeur que vous avez devant vous et vous
21 devriez voir le document 65 ter 8846.
22 R. Oui, je l'ai devant moi.
23 Q. C'est une lettre qui porte la date du 15 avril 1995. Au-dessus, il y a
24 une deuxième date du 17 avril 1995.
25 Pourriez-vous nous expliquer pourquoi cela se fait-il que la date ne
26 correspond pas ? La date de l'en-tête ne correspond pas à la date de la
27 lettre.
28 R. La lettre elle-même a sans doute été fournie le 15 avril, mais le temps
Page 7468
1 de diffuser ou d'envoyer ce document par le Conseil de sécurité, je crois
2 que cela a dû prendre deux jours. Mais je ne sais pas pourquoi exactement
3 il y a cet écart de deux jours, c'était peut-être une fête nationale à ce
4 moment-là ou c'était peut-être une question de week-end tout simplement.
5 Q. C'est un document du Conseil de sécurité ?
6 R. Oui, c'est un document qui a trait à la date de la distribution. Il
7 s'agissait du 17 avril 1995.
8 Q. Très bien. Dans le deuxième paragraphe de ce même document qui a été
9 rédigé par vous-même, vous faites référence de nouveau à la frontière entre
10 la République de Bosnie-Herzégovine et la frontière de la République
11 fédérale de Yougoslavie comme étant une frontière poreuse. Et plus loin
12 dans le paragraphe, vous faites référence aux vols d'hélicoptères, des
13 autocars remplis de soldats et des transports de carburant sont tous des
14 preuves de cette situation insupportable, inacceptable et vous dites :
15 "Nous apprécions la délégation des Etats-Unis d'Amérique d'avoir attiré
16 notre attention sur ce fait pour ce qui est du Conseil de sécurité."
17 A quoi faisiez-vous référence ?
18 R. Je faisais référence à d'autres sources d'informations que celles qui
19 avaient pour mandat exclusif de faire ce genre de tâches. En fait, il y
20 avait d'autres sources nationales, et je crois les avoir mentionnées hier,
21 qui étaient disponibles. Il aurait pu s'agir de satellites, il aurait pu
22 s'agir de vols aériens ou il y avait également d'autres observateurs ou
23 d'autres services de renseignements sur le terrain.
24 Q. Lorsque vous parlez de source nationale d'information, vous faites
25 allusion ici, dans ce paragraphe, vous faites allusion à quelle nationalité
26 exactement ?
27 R. C'est les Etats-Unis d'Amérique.
28 Q. Est-ce que cette information qu'ils vous avaient transmise était une
Page 7469
1 information qui vous a été donnée de façon privée ou bien à tous ?
2 R. Oui. En fait, cette information a été transmise à un public très large.
3 Il s'agit du Conseil de sécurité de façon formelle et informelle, bien sûr,
4 tout ceci dans le contexte de l'antichambre du Conseil de sécurité.
5 Q. Merci beaucoup, Monsieur.
6 Mme BOLTON : [interprétation] Je demanderai que cette pièce soit versée au
7 dossier, Monsieur le Président.
8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Le document est versé au dossier.
9 Pourriez-vous lui attribuer une cote, s'il vous plaît.
10 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce document portera la cote P2500.
11 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.
12 Mme BOLTON : [interprétation]
13 Q. Monsieur, prenez, je vous prie, l'intercalaire suivant de votre
14 classeur, il s'agit de l'intercalaire 5; vous devriez trouver notre
15 document, c'est le document de l'Accusation 853.
16 Mme BOLTON : [interprétation] Il nous faudrait passer à huis clos partiel,
17 s'il vous plaît, Monsieur le Président.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Passons à huis clos partiel.
19 Vous voulez un huis clos total ou vous voulez un huis clos partiel ?
20 Mme BOLTON : [interprétation] Non, en fait, j'aimerais vous demander de
21 nous donner un huis clos total.
22 M. LE JUGE MOLOTO : [aucune interprétation]
23 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes à
24 huis clos.
25 [Audience à huis clos]
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 7470
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13 Pages 7470-7501 expurgées. Audience à huis clos.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 7502
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 (expurgé)
11 (expurgé)
12 (expurgé)
13 (expurgé)
14 (expurgé)
15 (expurgé)
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 [Audience publique]
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.
22 Madame Bolton.
23 Mme BOLTON : [interprétation]
24 Q. Monsieur, à l'intercalaire 20 de votre classeur, vous devriez trouver
25 la pièce 65 ter 8869.
26 R. Voilà, je l'ai trouvée, Madame Bolton.
27 Q. Il s'agira d'une lettre datée du 14 juillet 1995, provenant de M.
28 Misic, qui a été annexée à une lettre du président de la Fédération de
Page 7503
1 Bosnie-Herzégovine.
2 Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, si vous reconnaissez ce document.
3 R. Oui, je le reconnais.
4 Q. A la deuxième page du document, on fait référence au bas du premier
5 paragraphe à, "une attaque qui a été lancée contre la zone protégée de
6 Zepa."
7 R. Oui.
8 Q. Pourriez-vous nous dire, je vous prie, brièvement, ce qui se passait
9 dans la région de Zepa ?
10 R. Zepa était une enclave quelque peu plus petite, mais elle était encore
11 beaucoup plus isolée que Srebrenica. Sur la base de ce que j'ai déjà dit
12 précédemment, il y avait une énorme pression qui avait été exercée sur nous
13 pour que l'on procède à un échange de ces territoires, et après la chute de
14 Srebrenica cette pression s'est continuée.
15 Zepa, je sais, a fait l'objet d'une attaque militaire, et au cours de cette
16 période, le président Izetbegovic avait effectivement envoyé une délégation
17 qui avait rencontré le général Ratko Mladic dans un contexte d'une
18 évacuation potentielle de Zepa. Tout ceci se passait autour de la même date
19 à peu près.
20 Q. Que s'est-il passé avec la délégation ? Qu'est-il arrivé à la
21 délégation ?
22 R. Il s'agissait d'une équipe qui était censée venir, ou plutôt, qui était
23 censée négocier une évacuation potentielle de Zepa, et ce n'est que
24 quelques mois plus tard que j'ai découvert que cette équipe était disparue.
25 Les forces serbes avaient fait un rapport au comité international de la
26 Croix-Rouge, je cite, que : "Ces membres de la délégation avaient fui,
27 s'étaient échappés, mais on ne les a plus jamais retrouvés. On n'a plus eu
28 signe d'eux."
Page 7504
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12 Page blanche insérées d’assurer la correspondance entre la
13 pagination anglaise et la pagination française.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 7505
1 Q. Pour préciser, vous dites que Zepa a fait l'objet d'une attaque
2 militaire. Lorsque vous parlez de cette attaque militaire, qui étaient les
3 forces qui attaquaient Zepa ?
4 R. C'étaient les forces serbes qui attaquaient Zepa, et c'est une période
5 qui a suivi peu de temps après la chute de Srebrenica.
6 Q. Simplement pour préciser, qu'entendez-vous par les termes "forces
7 serbes" ?
8 R. Comme j'ai déjà dit par le passé, je fais allusion aux forces de
9 Serbie-et-Monténégro, qui agissaient de concert avec leurs agents en
10 Bosnie-Herzégovine. Mais de nouveau, ce n'est pas une distinction que
11 j'étais en mesure de faire ou que je fais.
12 Mme BOLTON : [interprétation] Très bien. Merci. Pourrait-on y attribuer une
13 cote, Monsieur le Président.
14 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien. Le document sera versé au
15 dossier. Mais avant, dites-nous, s'il vous plaît, lorsque vous parlez des
16 alliés des forces serbes en Bosnie-Herzégovine, qui était-ce, Monsieur
17 Sacirbey ?
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Pour employer de nouveau la terminologie que
19 j'ai employée dans le cadre de mon témoignage, je pense aux Serbes de Pale.
20 Ce sont là les agents et les alliés de Belgrade.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le document est versé au dossier sous
23 la cote P2504.
24 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie, Madame.
25 Madame Bolton.
26 Mme BOLTON : [interprétation]
27 Q. Très bien. Je vous demanderais, Monsieur, de prendre rapidement
28 l'intercalaire 16. J'aimerais que vous nous disiez si vous pouvez
Page 7506
1 identifier ou authentifier ces deux documents. Il s'agit de la pièce 65 ter
2 8864 et 8865.
3 R. Oui, je peux les authentifier.
4 Mme BOLTON : [interprétation] Pourrait-on verser au dossier ces deux
5 pièces, Monsieur le Président.
6 M. LE JUGE MOLOTO : [aucune interprétation]
7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, le document 65
8 ter 8864 deviendra la pièce P2705. Et la pièce 65 ter 8865 portera la cote
9 P2506.
10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.
11 Madame Bolton.
12 Mme BOLTON : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
13 Q. J'aimerais maintenant que l'on passe à l'intercalaire 24. Il devrait y
14 avoir un document à cet endroit-là, et je crois que c'est le deuxième
15 document de l'intercalaire 65, la pièce 6780.
16 R. Je l'ai trouvé, Madame Bolton.
17 Q. Est-ce que vous pouvez nous confirmer si, effectivement, il s'agit
18 d'une copie conforme d'une déclaration du président du Conseil de sécurité
19 en date du 25 juillet 1995 ?
20 R. Oui, effectivement, c'est le cas, Madame Bolton.
21 Mme BOLTON : [interprétation] Je demanderais que cette pièce soit versée au
22 dossier, Monsieur le Président.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Fort bien. Pièce versée au dossier.
24 Quelle en sera la cote, Madame la Greffière ?
25 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, cette pièce
26 portera la cote P2507.
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
28 Mme BOLTON : [interprétation]
Page 7507
1 Q. Monsieur, je vous prie de prendre l'intercalaire 30. Vous devriez y
2 trouver la Résolution 1019 du Conseil de sécurité. Il s'agit de la pièce 65
3 ter 5014. Est-ce que vous l'avez trouvée ?
4 R. Oui.
5 Q. Cette résolution a été rédigée le 9 novembre 1995, un peu plus tard. Je
6 vais maintenant attirer votre attention sur certains passages.
7 Les deux premiers paragraphes -- au deuxième paragraphe en réalité, on voit
8 les termes suivants : préoccupations graves. Après avoir entendu les
9 rapports, ceci comprend les représentants du secrétaire général des Nations
10 Unies. On parle de violations graves du droit international humanitaire et
11 des droits de l'homme dans et autour de Srebrenica et dans les régions de
12 Banja Luka et Sanski Most. On fait également allusion d'informations selon
13 lesquelles il y aurait eu des exécutions de masse, détentions illicites et
14 travail forcé, viols et déportations de civils.
15 J'aimerais maintenant vous demander de prendre les pages 2 et 3, mais
16 il faudrait également inclure le paragraphe 2. Au paragraphe 2, on fait une
17 demande selon laquelle le parti des Serbes de Bosnie donne un accès
18 immédiat et sans empêchement aux représentants des Nations Unies, au
19 commissaire pour les réfugiés et le CICR pour les personnes qui ont été
20 portées disparues, détenues de Srebrenica, Zepa et les régions de Banja
21 Luka et de Sanski Most.
22 J'aimerais savoir si les Nations Unies -- ou le Conseil de sécurité, du
23 meilleur de votre connaissance, avait jamais reçu quelque type
24 d'explication des Serbes de Bosnie, à savoir quel était le sort des hommes
25 qui avaient été identifiés comme étant portés disparus dans la déclaration
26 précédente du Conseil de
27 sécurité ?
28 R. Oui. Dans la plupart des cas, ils disaient que ces personnes n'avaient
Page 7508
1 jamais été fait prisonniers par les forces serbes de Bosnie. En d'autres
2 mots, ils niaient qu'ils avaient jamais eu accès à ces personnes, et que
3 présumément [phon] ces personnes avaient quitté le territoire en question.
4 Dans certains cas, il y avait des commentaires que l'on pouvait
5 entendre concernant les unités de combat, mais il y a eu refus total
6 d'accepter que de telles personnes avaient été fait prisonniers.
7 Q. Passons maintenant au paragraphe 8. Une demande est faite pour que tous
8 les Etats :
9 "Plus particulièrement, ces Etats se trouvant dans la région de l'ex-
10 Yougoslavie et toutes les parties prenant part au conflit de l'ex-
11 Yougoslavie, et que toutes ces parties doivent se plier pleinement et de
12 bonne foi aux obligations se trouvant au paragraphe 4 de la Résolution 827
13 (1993) de coopérer pleinement avec le Tribunal international…"
14 Et on poursuit plus loin au paragraphe 9 :
15 "Des demandes ont été faites pour que toutes les parties, et plus
16 particulièrement le parti des Serbes de Bosnie ne s'adonnent pas à la
17 destruction, à l'altération, ne fassent pas de dégâts et ne dissimulent pas
18 les preuves de dégâts de violation du droit humanitaire international et
19 qu'ils doivent garder ces preuves."
20 J'aimerais savoir si les Serbes de Bosnie, effectivement, avaient
21 détruit ou caché des preuves de ce type. Est-ce que vous aviez entendu
22 parler de ceci ?
23 R. Madame Bolton, la résolution dont vous faites référence dans le passage
24 que vous venez de lire, effectivement, fait partie à deux incidents qui
25 sont liés entre eux, mais séparés. L'un était de cacher les éléments de
26 preuve portant sur des crimes et l'existence de ces crimes menés par des
27 personnes qui avaient soient quitté l'enclave ou qui étaient fait
28 prisonniers par les forces serbes, aussi le sort de ces forces.
Page 7509
1 Deuxièmement, il y a eu une discussion. Je me rappelle qu'il s'agissait du
2 temps de Dayton, et il semblerait qu'au cours des négociations mêmes, le
3 nettoyage ethnique s'était remanifesté dans certaines régions qui étaient
4 placées sous le contrôle des forces appelées forces de Pale ou les forces
5 serbes de Bosnie. Il semblait que pendant qu'il y avait une discussion sur
6 un partage territorial de la Bosnie, il semblait qu'il existait un effort
7 pour consolider certaines régions dans lesquelles le nettoyage ethnique
8 avait été commis dans la région qui était définie comme étant la Republika
9 Srpska.
10 Q. Je ne crois pas que vous ayez répondu à ma question, à savoir si le
11 Conseil de sécurité avait reçu des informations sur la dissimulation de
12 dégâts ou de preuves à cet effet.
13 R. Oui, effectivement. Pour commencer, il y a eu les images photos. Par la
14 suite, nous avons commencé, et lorsque je dis "nous", je parle de la
15 mission de la Bosnie-Herzégovine et, dans ce cas-ci, le Conseil de sécurité
16 des Nations Unies avait commencé à recevoir des images selon lesquelles on
17 voyait que des fosses communes avaient été déplacées ou que la terre avait
18 été bougée.
19 Q. Bien.
20 Mme BOLTON : [interprétation] Je demanderais que cette pièce soit versée au
21 dossier.
22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien. Que l'on verse cette pièce
23 au dossier alors.
24 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cette pièce portera la cote P2508.
25 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.
26 Oui, Madame Bolton.
27 Mme BOLTON : [interprétation]
28 Q. En dernier lieu, Monsieur, j'aimerais maintenant que l'on passe aux
Page 7510
1 accords de Dayton. Nous en avons déjà parlé dans une certaine mesure, donc
2 je n'aurai pas énormément de questions à vous poser sur le sujet.
3 D'abord, je crois que vous avez déjà répondu à cette question, mais je vais
4 la poser de nouveau. J'aimerais savoir si vous avez pris part directement
5 aux discussions entourant Dayton ?
6 R. J'ai pris part aux discussions de Dayton. J'ai également pris part aux
7 événements portant sur les négociations qui ont mené aux accords de Dayton.
8 Q. Parlons maintenant seulement de Dayton. Pourriez-vous nous dire si la
9 RFY avait pris part à ces pourparlers ?
10 R. Oui, effectivement, Madame Bolton, ils y ont pris part.
11 Q. Qui était leurs représentants ?
12 R. C'était le chef de la délégation qui représentait la RFY, c'est-à-dire
13 la Serbie-et-Monténégro, mais également les Serbes de Pale, c'était
14 Slobodan Milosevic.
15 Q. Est-ce que le général Ratko Mladic ou bien est-ce que Radovan Karadzic
16 avaient pris part à ces pourparlers, étaient-ils présents ?
17 R. Non, Madame Bolton.
18 Q. Y a-t-il eu une explication quelconque donnée pour expliquer pourquoi
19 le commandant de l'état-major principal de l'armée serbe de Bosnie ou le
20 président de la RS n'étaient pas présents ?
21 R. [aucune interprétation]
22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, je vous écoute, Maître Guy-Smith.
23 M. GUY-SMITH : [interprétation] Monsieur le Président, la façon dont la
24 question est posée nous laisse entendre qu'il y a eu une certaine enquête,
25 à savoir pourquoi ces personnes n'étaient pas présentes, mais il n'y a pas
26 eu d'enquête. En réalité, les personnes qui étaient présentes étaient
27 présentes. En l'absence de cette question, à savoir qu'il y ait eu une
28 enquête menée pour savoir pourquoi les autres personnes mentionnées
Page 7511
1 n'étaient pas présentes, je voudrais soit dire qu'aucun fait n'a été établi
2 à cet effet ou, dans le cas contraire, je voudrais faire une objection
3 quant à la pertinence de cette question.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Objection rejetée.
5 Mme BOLTON : [interprétation]
6 Q. Pourriez-vous répondre à ma question, Monsieur ?
7 R. Oui. Il y a eu deux préoccupations. L'une de ces préoccupations
8 abondait dans le sens d'un accord qui avait été conclu entre les Serbes de
9 Pale et Belgrade, à savoir que la position des Serbes de Bosnie était
10 représentée. Donc ces derniers étaient représentés par Slobodan Milosevic.
11 Deuxièmement, à l'époque, nous avons également eu toutes les questions
12 posées quant aux crimes de guerre qui avaient été commis et les positions
13 prises dans le TPIY, à savoir les premiers actes d'accusation, et si des
14 actes d'accusation seraient dressés contre ces personnes.
15 Q. Est-ce que ces actes d'accusation avaient été dressés contre ces
16 personnes par le TPIY à l'époque ?
17 R. Oui.
18 Q. Vous avez déjà fait allusion au fait qu'il y a eu certaines
19 discussions, à savoir qu'allaient faire la commission chargée des crimes et
20 le TPIY lors des conférences de Dayton. Pourriez-vous nous dire, s'il vous
21 plaît, si la RFY, ou M. Milosevic en particulier, ait parlé de cette
22 question lors des négociations de Dayton ?
23 R. Oui, Madame Bolton. Nous avons été informés par l'ambassadeur Richard
24 Holbrooke qu'en réalité le président Milosevic et sa délégation
25 souhaitaient parler d'une immunité ou amnistie potentielle. Nous n'étions
26 pas tout à fait certains quelle est la terminologie qui serait la plus
27 propice, mais c'était pour les actes qui avaient été commis au cours de la
28 guerre en Bosnie-Herzégovine.
Page 7512
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12 Page blanche insérées d’assurer la correspondance entre la
13 pagination anglaise et la pagination française.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 7513
1 Personnellement, j'avais rejeté cette proposition en tant que membre de
2 cette délégation. La question semblait être présente pendant plusieurs
3 jours au cours de ces négociations et, en réalité, je crois qu'après une
4 intervention directe présentée par le TPIY, cette question a été enlevée de
5 l'ordre du jour.
6 Q. Et qu'en était-il de l'affaire présentée devant la Cour de justice
7 internationale ?
8 R. Oui, on en a parlé, et ce, beaucoup, parce que présumément [phon],
9 c'était quelque chose qui était placé sous l'autorité de la Bosnie-
10 Herzégovine et que ces derniers devaient prendre les positions. Il y avait
11 une demande formulée par le président Slobodan Milosevic que l'affaire soit
12 terminée et que l'on mette fin à cette affaire afin que ce dernier puisse
13 procéder à la signature des protocoles de l'accord de Dayton.
14 Q. Vous nous avez déjà dit que cette affaire s'était poursuivie au-delà de
15 Dayton, et je crois que vous n'étiez pas d'accord avec cette demande,
16 n'est-ce pas ?
17 R. C'était un moment assez difficile. C'était le dernier point à l'ordre
18 du jour. A un certain moment donné, j'avais énormément de pression sur moi
19 et la délégation de Bosnie-Herzégovine pour laisser tomber cette affaire et
20 je crois que M. Milosevic, en réalité, devait retirer ses demandes après
21 que nous ayons présenté une position beaucoup plus ferme. Et c'est ce qu'il
22 a fait effectivement pour ce qui est de la signature des accords de Dayton.
23 Q. Pourriez-vous nous dire s'il y avait des membres de l'armée qui étaient
24 présents lors des pourparlers de Dayton ?
25 R. Je ne suis pas tout à fait certain à 100 %, mais je pense qu'il y en
26 avait. Il n'y en avait pas en uniforme, si je ne me trompe, parce que les
27 négociations ont eu lieu dans une base militaire aux Etats-Unis d'Amérique.
28 Je ne peux pas me souvenir s'ils étaient en uniforme, mais il y avait
Page 7514
1 certainement des membres de l'armée.
2 Q. Savez-vous s'il y avait des membres de l'armée de Yougoslavie ou des
3 forces des Serbes de Bosnie ?
4 M. GUY-SMITH : [interprétation] Objection, parce que la question est
5 directrice.
6 Mme BOLTON : [interprétation]
7 Q. Je m'excuse. Savez-vous à quelle armée appartenaient les gens qui
8 étaient présents ?
9 R. Je ne me souviens pas qu'ils aient été membres de la force militaire de
10 la Republika Srpska.
11 Q. Bien. Nous avons parlé de -- nous allons changer de sujet pour le
12 moment. Nous avons parlé de la levée des sanctions qui pesaient toujours
13 sur la République fédérale de Yougoslavie, et vous nous avez dit -- en
14 fait, vous avez déjà identifié l'une des résolutions par lesquelles cela a
15 été accompli. J'aimerais vous montrer une autre résolution, la Résolution
16 qui porte le numéro 1021 et qui est 65 ter 6787 [comme interprété]. Cela se
17 trouve à l'intercalaire 31 dans votre classeur.
18 R. Je l'ai trouvée.
19 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il s'agit du document
20 6781 ?
21 Mme BOLTON : [interprétation] Oui, 6781.
22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
23 Prenez un peu de temps pour le trouver.
24 Mme BOLTON : [interprétation]
25 Q. Monsieur, pouvez-vous confirmer qu'il s'agit de la copie conforme de la
26 résolution adoptée par le Conseil de sécurité le 22 novembre 1995 ?
27 R. Oui, Madame Bolton. C'est cette résolution et sa copie.
28 Mme BOLTON : [interprétation] Je propose que ce document soit versé au
Page 7515
1 dossier en tant que pièce à conviction.
2 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Le document sera versé au dossier.
3 Est-ce qu'on peut lui octroyer une cote.
4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cela sera P2509.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.
6 Madame Bolton, vous pouvez poursuivre.
7 Mme BOLTON : [interprétation]
8 Q. Revenons à Dayton, est-ce qu'il y avait des discussions concernant des
9 massacres allégués qui avaient eu lieu à Srebrenica, est-ce qu'on en a
10 parlé à Dayton ?
11 R. Oui, Madame Bolton et, bien sûr, cela à plusieurs reprises dans le
12 contexte des implications de ces massacres sur le droit international
13 humanitaire, ainsi que dans le contexte des délimitations territoriales
14 dans le cadre de Bosnie-Herzégovine. Tout au début, on nous a dit que les
15 tentatives de garder Srebrenica et Zepa dans le cadre du territoire de la
16 Fédération de Bosnie-Herzégovine seraient discutées à la fin des
17 pourparlers.
18 Q. Pouvez-vous me dire, parce que vous avez dit qu'il y avait des
19 discussions concernant les événements survenus à Srebrenica, mis à part ces
20 discussions, est-ce qu'il y avait des discussions menées à Dayton pour ce
21 qui est des événements présumés à Srebrenica ?
22 R. Oui. Bien sûr, on avait des discussions sur les événements qui se sont
23 passés et comment cela s'est passé, mais le plus important était de se
24 concentrer sur les individus qui avaient disparu.
25 Encore une fois, Madame Bolton, je vais souligner que plusieurs mois
26 après les pourparlers de Dayton, nous continuions à recevoir des rapports
27 qui disaient qu'il y avait peut-être des survivants de Srebrenica qui
28 étaient détenus dans des différentes régions de la Bosnie-Herzégovine, mais
Page 7516
1 aussi en Serbie et au Monténégro. Nous nous sommes concentrés sur les
2 efforts à déployer pour avoir une image complète pour ce qui est de ces
3 personnes de Srebrenica et aussi de Zepa, il ne faut pas l'oublier.
4 Pour ce qui est des événements survenus à Srebrenica, pour ce qui est
5 du contexte de ces événements, ma position était que nous devions continuer
6 à nous occuper de Srebrenica en tant que zone protégée avec tous les droits
7 et toutes les obligations concernant cette notion de zone protégée jusqu'à
8 ce que nous obtenions l'image complète de la situation à Srebrenica et
9 jusqu'à ce que Srebrenica ne soit reconstituée au niveau de sa population.
10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je m'excuse de vous interrompre,
11 Madame Bolton.
12 A la page 46, ligne 27, M. Sacirbey, vous avez dit :
13 "Au début, on nous a dit que des tentatives de préserver Srebrenica
14 et Zepa dans le cadre du territoire de la Fédération de Bosnie-Herzégovine
15 seraient discutées à la fin des pourparlers."
16 Qui vous a dit cela ?
17 LE TÉMOIN : [interprétation] L'ambassadeur Richard Holbrooke.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Et qu'est-ce qu'il a entendu par "la
19 fin des pourparlers" ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Il a pensé qu'il s'agissait d'une condition
21 inacceptable pour pouvoir continuer le processus entamé par les pourparlers
22 de Dayton. Je peux supposer, même si je n'ai pas d'informations de première
23 main, qu'il transmettait les avis de Slobodan Milosevic, mais cela peut ne
24 pas être le cas également. Je voudrais donc souligner, si vous êtes
25 d'accord pour que je dise cela, qu'il y avait des discussions très pénibles
26 et longues qui portaient sur la façon à laquelle on pouvait retenir Gorazde
27 en tant que troisième enclave dans le cadre de la Fédération de Bosnie-
28 Herzégovine. Bien sûr, il s'agissait des réflexions pragmatiques qui
Page 7517
1 devaient nous donner la réponse comment relier cette enclave avec le reste
2 de la Fédération de Bosnie-Herzégovine.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
4 Madame Bolton, vous pouvez poursuivre.
5 Mme BOLTON : [interprétation]
6 Q. Monsieur, pourriez-vous regarder à l'intercalaire 33. Il s'agit du
7 document 8877 sur la liste 65 ter.
8 R. Je l'ai.
9 Q. Monsieur, il s'agit de la lettre qui a été envoyée, comme cela
10 apparaît, par Vladislav Jovanovic, chargé d'affaires à Sergei Lavrov,
11 président du Conseil de sécurité à New York le 18 décembre 1995.
12 Dites-moi si vous avez reçu un exemplaire de cette lettre, à savoir est-ce
13 que votre mission a reçu une copie de ce document à l'époque ?
14 R. Je ne suis pas certain de cela. Je devrais lire avec un peu plus
15 d'attention pour voir quels étaient les destinataires de ce document, et je
16 ne sais pas non plus quelle est la teneur de cette lettre.
17 Q. Prenez le temps pour le lire, s'il vous plaît.
18 R. Merci.
19 Oui, j'ai pu parcourir le document.
20 Q. Après avoir dit cela, dites-nous si c'est la première fois que vous
21 avez lu ce document aujourd'hui ?
22 R. Non, je connais la teneur de la lettre, les références mentionnées sur
23 la deuxième et la troisième page.
24 Je ne peux pas me souvenir si ces informations ont été à ma
25 disposition exactement dans cette forme de ce rapport, pour être franc.
26 Q. Regardez la première page de ce document où on peut lire : "La mission
27 permanente de la République fédérale de Yougoslavie auprès des Nations
28 Unies."
Page 7518
1 Pouvez-vous me dire, Monsieur Sacirbey, si M. Jovanovic est quelqu'un que
2 vous connaissiez et que vous saviez qu'il était fonctionnaire dans la
3 mission de la République fédérale de Yougoslavie auprès des Nations Unies ?
4 R. Je pense qu'il est devenu chargé d'affaires de la mission de la
5 République fédérale de Yougoslavie auprès des Nations Unies à New York.
6 Q. Regardez à la page 2, paragraphe 3, où il y a mention des événements
7 qui ont eu lieu à Srebrenica. D'abord le paragraphe 2, ensuite le
8 paragraphe 3 parlent des événements de Srebrenica où il est dit : Les
9 événements de Srebrenica ont attiré l'attention des médias du monde entier.
10 Ensuite, dans le même paragraphe, il est fait référence à des agences de
11 presse, les chaînes CNN, CBS, BBC, RAI, Paris Match, Reuters, AFP, Antenne
12 2, la télévision néerlandaise, ainsi que d'autres télévisions qui
13 rapportaient sur les événements de Srebrenica.
14 Pouvez-vous confirmer que cela est vrai ?
15 R. D'abord, je ne sais pas quel était l'accès dans ces médias pour ce qui
16 est de Srebrenica. Je me souviens d'un film à propagande sur le général
17 Mladic et ses forces, par exemple.
18 La raison pour laquelle je me souviens de ce document, d'abord, est
19 parce que c'était de la propagande, cela relevait de la propagande. Au
20 paragraphe 1, il est fait référence à des pourparlers entre guillemets, les
21 forces de la Republika Srpska et des autorités des Musulmans locaux. Il n'y
22 avait pas de négociations, pour autant que je sache, entre les
23 représentants de la population locale, à moins qu'à ce moment-là ils
24 n'aient été devenus des représentants de facto.
25 Q. Et la déclaration qui ouvre le paragraphe et qui commence par les mots
26 qu'aux fins de la propagande, on a attiré l'attention des médias du monde
27 entier sur ces événements.
28 Pouvez-vous commenter cela ?
Page 7519
1 R. Nous étions contre ce qui a été mentionné dans cette lettre, parce
2 qu'ici il ne s'agit pas de meurtres en masse, il s'agit de la disparition
3 organisée, préméditée des gens.
4 Q. Ma question a été de savoir si les médias du monde entier rapportaient
5 sur les événements à Srebrenica que vous avez décrits comme étant des
6 meurtres en masse.
7 R. Oui. Il y avait des rapports des médias là-dessus.
8 Q. Regardons le paragraphe 2 où il est dit :
9 "Avant la prise de Srebrenica de la part de l'armée de la Republika Srpska,
10 les désordres et les conflits dans le cadre de l'armée des Musulmans de
11 Bosnie, dans le cadre de l'enclave, ont eu lieu. Et il y avait ces
12 accrochages dans lesquels des unités qui voulaient continuer à combattre
13 ont été impitoyablement tués, et ceux qui ont voulu se rendre et qui
14 étaient en faveur de cessez-le-feu. Puisque les unités de l'armée de la
15 Republika Srpska n'avaient pas accès à ces régions à l'époque, mais
16 seulement après la chute de l'enclave, c'est pour cela que les cadavres des
17 combattants musulmans et des civils qui sont morts ont été découverts après
18 les combats. Cette situation a été utilisée par le gouvernement des
19 Musulmans de Bosnie et là donc, le gouvernement a abusé de cette situation
20 pour continuer la campagne de propagande, pour parler des présumés meurtres
21 en masse et disparition des musulmans de cette région."
22 Voilà ma question : est-ce que pendant les pourparlers à Dayton, le
23 président Milosevic ou quelqu'un d'autre qui faisait partie de la
24 délégation de M. Milosevic aurait jamais suggéré que les hommes qui se
25 trouvaient à Srebrenica s'entretuaient les uns les autres pendant des
26 combats entre eux ?
27 R. Je veux être très précis lorsqu'il s'agit de ce point. Il y avait des
28 discussions nombreuses à Dayton et il s'agissait de discussions publiques,
Page 7520
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12 Page blanche insérées d’assurer la correspondance entre la
13 pagination anglaise et la pagination française.
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Page 7521
1 à savoir il y avait des sessions officielles. L'adjectif public n'est pas
2 l'adjectif juste.
3 Lors des sessions formelles et officielles ainsi qu'officieuses, on
4 pouvait entendre de telles allégations. Et je me souviens que ce point a
5 été souligné pendant la période pendant laquelle il y a eu la chute de
6 Srebrenica. Pour être plus précis, en août et en septembre.
7 Dans le contexte des pourparlers de Dayton, en fait, je crois que le
8 président Milosevic, lui-même, n'était pas enclin à adopter ce
9 raisonnement, évidemment parce qu'il savait que les représentants des
10 Etats-Unis d'Amérique et d'autres pays de l'ouest auraient eu des preuves
11 qui contrediraient cela.
12 Q. Est-ce qu'à Dayton, il y avait des preuves présentées pour suggérer
13 qu'en fait, les hommes à Srebrenica s'entretuaient lors des combats entre
14 eux ?
15 R. Non, aucune preuve. Et le président Milosevic, il essayait d'obtenir
16 accès à ces deux enclaves.
17 Mme BOLTON : [interprétation] Je n'ai plus d'autres questions, Monsieur le
18 Président. Et j'aimerais demander que ce document soit versé au dossier en
19 tant que pièce à conviction de l'Accusation.
20 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Le document sera versé au dossier.
21 Est-ce qu'on peut lui accorder une cote.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cela sera la cote P2510.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Madame la Greffière d'audience.
24 Maître Guy-Smith, vous avez la parole.
25 M. GUY-SMITH : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. J'ai fait une
26 demande pour qu'on me permette de commencer mon contre-interrogatoire après
27 la pause, à savoir après le week-end, lundi le 29. Et si j'ai bien compris,
28 c'est le 29 et le 30 juin, ainsi que le 1er juillet, qu'on peut continuer la
Page 7522
1 conférence vidéo. Et je demande qu'on me permette de commencer mon contre-
2 interrogatoire lundi, (expurgé)
3 M. LE JUGE MOLOTO : [aucune interprétation]
4 M. GUY-SMITH : [interprétation] D'abord, j'aimerais être en mesure de
5 procéder à mon contre-interrogatoire en continuité pour pouvoir me
6 concentrer sur tous les sujets que j'aimerais soulever. Deuxièmement, je
7 crois que je pourrais être en position de mener un contre-interrogatoire
8 compact, si on m'accordait un peu plus de temps pour me pencher sur cette
9 audience.
10 Mme BOLTON : [interprétation] Est-ce que je peux dire quelque chose là-
11 dessus, Monsieur le Président ?
12 [La Chambre de première instance se concerte]
13 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Madame Bolton.
14 Mme BOLTON : [interprétation] L'Accusation s'oppose à la proposition de mon
15 éminent collègue pour plusieurs raisons.
16 D'abord, à New York, il y a un avocat qui -- ou plutôt une avocate, et nous
17 devons profiter de sa présence. Deuxièmement, nous avons une conférence
18 vidéo, et aujourd'hui nous n'avons pas été interrompus. Il faut qu'on
19 profite de cela.
20 Troisièmement, mon éminent collègue avait l'information pour ce qui est de
21 la disposition de M. Sacirbey et il savait comment son témoignage allait se
22 dérouler, à savoir par l'intermédiaire de conférence vidéo. Donc il aurait
23 pu être prêt pour procéder à son contre-interrogatoire maintenant.
24 Il y a une autre question. Indépendamment du fait si mon éminent collègue
25 va commencer son contre-interrogatoire aujourd'hui ou pas, nous savons
26 qu'il nous a dit qu'il a l'intention de contre- examiner M. Sacirbey pour
27 ce qui est des allégations contre lui en Bosnie-Herzégovine. Dans la
28 décision dans l'affaire Krstic, il a été dit que ces allégations devraient
Page 7523
1 être corroborées, étayées avec des éléments substantiels et non seulement
2 par des éléments par ouï-dire. L'Accusation n'a pas d'information pour
3 pouvoir soulever cette question ou le soulever à ce niveau. Si mon éminent
4 collègue a des documents pour ce qui est de ces allégations contre M.
5 Sacirbey, j'aimerais avoir la possibilité pour les voir avant, parce que je
6 n'ai pas accès à des documents concernant ces allégations et je ne voudrais
7 pas être en position de -- je voudrais être en position pour savoir quand
8 je pourrais soulever des objections.
9 Et je comprends qu'il y a des documents qui avaient été déjà versés
10 au dossier et qui en parlent, mais je ne peux pas répondre à tout cela sans
11 avoir la possibilité de parler à l'avocat de M. Sacirbey. J'aimerais donc
12 avoir les documents qui seront montrés au témoin pour pouvoir suivre le
13 contre-interrogatoire. Notre éminent collègue nous a dit que lundi nous
14 aurions les documents. Nous attendons toujours ces documents. J'aimerais
15 savoir quand ces documents nous seront communiqués.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] J'aimerais pouvoir comprendre de quoi
17 vous parlez, Madame Bolton.
18 Pour ce qui est des allégations contre M. Sacirbey et du fait que
19 l'Accusation a besoin des documents qui seront utilisés au cours du contre-
20 interrogatoire et du besoin de l'Accusation de consulter l'avocat de M.
21 Sacirbey, tout cela, me semble-t-il, n'est pas en faveur de cette
22 proposition de reporter le contre-interrogatoire, parce que s'il commence à
23 faire cela maintenant, vous n'auriez pas la possibilité de regarder ces
24 documents et de consulter le conseil de M. Sacirbey à New York.
25 Mme BOLTON : [interprétation] Je comprends.
26 M. LE JUGE MOLOTO : [aucune interprétation]
27 Mme BOLTON : [interprétation] Je demanderais qu'il ne pose pas de telles
28 questions, parce que nous n'avons pas reçu de documents en question. Mais
Page 7524
1 il nous a dit que le contre-interrogatoire durerait à peu près deux
2 journées. Il peut commencer le contre-interrogatoire concernant d'autres
3 sujets.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Avez-vous une réponse a cela, Maître
5 Guy-Smith ?
6 M. GUY-SMITH : [interprétation] Je pense qu'il y a plusieurs questions qui
7 ont été soulevées par Mme le Procureur dans sa réponse.
8 Mme le Procureur recevra les documents que j'ai l'intention d'utiliser dans
9 le contre-interrogatoire de M. Sacirbey avant le contre-interrogatoire. Je
10 n'ai aucun problème pour communiquer ces documents au Procureur.
11 Pour ce qui est des consultations entre le Procureur et le conseil à New
12 York, je ne suis pas sûr que cela émane de l'ordonnance de la Chambre à
13 propos de ce point, à moins que Mme le Procureur ne parle au nom du conseil
14 de M. Sacirbey. Sincèrement, ils n'ont aucun intérêt pour se pencher sur
15 cette question à ce point, parce qu'il n'y a pas d'inquiétude, parce M.
16 Sacirbey est bien représenté par son conseil. C'est pour cela que la
17 Chambre a rendu la décision selon laquelle l'avocat pourrait être présent
18 lors de son témoignage s'il y a des incriminations à son égard, que ses
19 droits puissent être protégés.
20 Je pense que il n'y a aucun lien logique et conceptuel entre
21 l'argument présenté par Mme Bolton. La réalité de la situation et la raison
22 pour laquelle M. Sacirbey peut bénéficier de la présence de son avocat,
23 cela n'a rien à voir avec M. Sacirbey. Aucune des parties, en quelque
24 sorte, n'a le droit de propriété sur le témoin. Puisqu'il est bien
25 représenté par le conseil, donc il n'y a pas lieu d'être préoccupé par ce
26 fait.
27 Je vais répéter ce que j'ai déjà dit. Je voudrais dire que
28 j'apprécierais si on me permettait de mener mon contre-interrogatoire en
Page 7525
1 continuité lors d'une séance ou plusieurs séances, ce que le Procureur a
2 fait lors de l'interrogatoire principal. Je ne crois pas qu'aucun ait pu
3 prévoir que son témoignage allait durer autant de temps. Je comprends qu'il
4 y avait des difficultés techniques, mais je ne me suis pas attendu de
5 devoir commencer mon contre-interrogatoire aussi soudainement un vendredi
6 après-midi.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui --
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Puis-je dire quelque chose ?
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Non, Monsieur Sacirbey. Attendez un
10 peu. Peut-être plus tard, mais pas maintenant.
11 Avez-vous quelque chose à dire pour ce qui est du point de Mme Bolton
12 qu'aujourd'hui, pour la première fois, tout fonctionnait parfaitement du
13 point de vue technique et que cela exige beaucoup de temps pour que tout
14 soit mis en fonctionnement.
15 Avez-vous une réponse à cela ?
16 M. GUY-SMITH : [interprétation] Je n'ai aucune idée pour ce qui est de la
17 réponse à cela, parce que cela nous mènerait à une discussion concernant
18 ces questions techniques. Si je commence mon contre-interrogatoire
19 aujourd'hui, je ne vois pas où est vraiment l'avantage de tout cela. Je
20 n'ai aucune idée des coûts de tout cela, de l'équipement et de tous ces
21 engagements techniques.
22 Je demande que la Chambre se penche sérieusement sur ma demande. Je
23 pense que cela serait beaucoup mieux pour ce qui est de cette affaire. Je
24 ne pense pas que cela puisse de quelque façon que cela soit influencer
25 l'emploi du temps et je pense que cela ne peut pas avoir une incidence sur
26 quoi que ce soit pour ce qui est l'économie du temps.
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Maître Guy-Smith.
28 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]
Page 7526
1 M. GUY-SMITH : [interprétation] Si je peux -- puisque depuis octobre,
2 chaque fois que l'Accusation a demandé une faveur et notre accord, nous
3 avons fait ainsi.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Sacirbey, vous avez voulu
5 dire quelque chose ? Il y a des circonstances exceptionnelles là.
6 Actuellement je ne devrais pas vous donner la parole, mais j'aimerais
7 savoir ce que vous avez à dire.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] J'aimerais qu'on permette à mon conseil Peter
9 Guirguis d'entrer dans la pièce, parce que nous avons déjà commencé à
10 parler des questions pour ce qui est du contre-interrogatoire. Est-ce qu'il
11 peut entrer dans la pièce ?
12 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous voulez qu'il remplace Me
13 Corominas.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Il s'agit d'une brève période. Est-ce
15 qu'il est possible que tous deux soient présents ? Sinon M. Guirguis
16 devrait être présent, parce que le contre-interrogatoire va commencer.
17 M. GUY-SMITH : [interprétation] Nous n'avons pas d'objection à cette
18 demande du témoin.
19 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous pouvez donc appeler M. Guirguis à
20 entrer dans la pièce, Monsieur Sacirbey.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je vais essayer
22 d'être bref, parce que je comprends la nature urgente de cette question.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, il y avait des
25 suppositions pour se poser des questions pourquoi j'ai voulu avoir un
26 conseil. D'abord parce que cela pouvait être contre mes intérêts pour
27 éviter que je sois incriminé ou quelque chose qui est au détriment de mes
28 intérêts. Je ne devrais pas du tout être ici en tant que témoin. J'aimerais
Page 7527
1 savoir que la Chambre sache que je suis ici en tant que témoin et que je
2 suis venu de ma propre volonté, et je crois que c'est ma responsabilité
3 envers cette Chambre, justice et victimes, et je vais lire une courte
4 déclaration que j'ai faite à ce point, Monsieur le Président, quand j'ai
5 commencé à témoigner et aujourd'hui.
6 M. GUY-SMITH : [interprétation] Excusez-moi, mais je ne sais pas si ceci
7 est un argument qui est approprié vu la question que nous étudions.
8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bien. Pouvez-vous attendre un instant.
9 J'ai dit que c'était exceptionnel, et je voudrais entendre jusqu'au
10 bout.
11 Oui, Monsieur Sacirbey.
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Comme la Chambre le sait, j'avais espéré
13 d'avoir la possibilité de témoigner en personne à La Haye et de pouvoir
14 répondre directement aux questions. La présence de mon conseil également à
15 l'audience nous aurait permis de le faire. (expurgé)
17 (expurgé)
18
19 comparution devant la Chambre, étant donné les caractères politique,
20 juridique dans lesquels mon conseil a été engagé.
21 Mme BOLTON : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président --
22 M. LE JUGE MOLOTO : [aucune interprétation]
23 Mme BOLTON : [interprétation] Nous entrons maintenant dans des questions
24 qui ne devraient pas être évoquées en public, et il va être nécessaire
25 d'expurger le compte rendu. Et si le témoin continue dans cette voie, à ce
26 moment-là, il faut que nous allions en audience à huis clos ou à huis clos
27 partiel.
28 M. GUY-SMITH : [interprétation] Je ne comprends pas pourquoi tout ceci est
Page 7528
1 évoqué, à moins qu'il y ait quelque chose que nous… enfin. A l'origine,
2 j'avais pensé qu'il était approprié de faire cela et que l'on soit avisé en
3 premier lieu puisque le témoin a fait une déclaration. Je ne comprends pas
4 pourquoi Mme Bolton demande la parole à ce stade, étant donné qu'il n'y a
5 pas quelque chose là que la Défense -- la Défense ne sait rien de tout
6 cela. Par là, je ne veux dire rien du tout.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Mais quelles sont ces questions qui
8 nécessiteraient que nous allions en audience à huis clos partiel ?
9 Mme BOLTON : [interprétation] Ce serait les questions suivantes, Monsieur
10 le Président. Je vous demande un instant.
11 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
12 [La Chambre de première instance se concerte]
13 Mme BOLTON : [interprétation] Ce sont les questions qui ont fait l'objet de
14 dépôt d'écritures confidentielles, Monsieur le Président.
15 [La Chambre de première instance se concerte]
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Excusez-moi. Vous avez dit quelque
17 chose, Madame Bolton.
18 Mme BOLTON : [interprétation] La préoccupation que j'évoquais concernait
19 ces questions qui sont évoquées dans des écritures confidentielles,
20 Monsieur le Président.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bien.
22 Monsieur Sacirbey --
23 M. GUY-SMITH : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, peut-
24 être qu'il y a quelque chose que je ne comprends pas là, mais je n'ai
25 connaissance d'aucune écriture confidentielle qui aurait été déposée
26 concernant M. Sacirbey. Il se peut qu'il y en ait, mais je n'en ai pas
27 connaissance. Les seules écritures déposées dont j'ai connaissance qui
28 concernent M. Sacirbey, c'est la requête de l'Accusation pour pouvoir
Page 7529
1 déposer d'avance des éléments concernant la portée du contre-
2 interrogatoire, et c'était un document à caractère public. Apparemment, il
3 y aurait d'autres documents auxquels il est fait référence et je ne sais
4 pas de quoi il s'agit, mais là, l'écriture dont je viens de parler est
5 publique et c'est la seule dont j'ai connaissance en ce qui concerne M.
6 Sacirbey. S'il existe des écritures déposées de façon confidentielle, nous
7 ne sommes pas au courant et nous serions reconnaissants, avant de pouvoir
8 aller plus loin, d'être avisés de ce que ça pourrait être.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Sacirbey, je voudrais
10 simplement dire quelque chose à M. Sacirbey avant de vous répondre.
11 J'avais prévu que vous alliez parler de ceci et comment votre situation
12 aurait une incidence sur la façon dont nous pouvons poursuivre le procès
13 maintenant ou savoir si nous devrions reporter les débats. Mais vous
14 semblez avoir préparé une déclaration ici que vous souhaitez faire et qui
15 ne semble pas avoir une pertinence, quelle qu'elle soit par rapport à une
16 demande de report.
17 Alors maintenant, je vais vous donner un exemple de ce que je pensais que
18 vous alliez dire dans votre propre argumentation, quelque chose concernant
19 votre propre disponibilité. Je ne pense pas que la déclaration que vous
20 voulez lire concerne les problèmes dont nous sommes saisis maintenant. Et
21 maintenant, nous voulons parler de la question de savoir si on peut
22 poursuivre le contre-interrogatoire. Excusez-moi. Je vous ai peut-être
23 donné un faux espoir, mais je pense qu'il faut que vous vous arrêtiez là.
24 J'espère que j'ai [comme interprété] bien compris.
25 M. GUIRGUIS [interprétation] : -- question de disponibilité. Je comprends
26 que la prochaine séance ou audience sera le 29 juin, et ce, jusqu'au 1er
27 juillet. Et je voulais faire savoir à la Chambre que je n'étais pas
28 disponible à ces dates. J'ai essayé de me libérer pour ces dates après
Page 7530
1 avoir entendu que la déposition devrait se poursuivre, mais je vais voyager
2 pour une audience le 1er juillet et je dois me préparer à ce voyage et --
3 L'INTERPRÈTE : Les orateurs parlent en même temps. Le président parle en
4 même temps.
5 M. GUIRGUIS [interprétation] : -- donc la semaine suivante de juillet --
6 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Guirguis, la Chambre -- bon,
7 ceci n'est pas un accident. Il est évident que si vous n'êtes pas
8 disponible, il y aurait un autre avocat qui serait disponible. Si tel
9 n'était pas le cas, si M. Sacirbey a besoin de deux conseils, il peut
10 engager un autre conseil. Je ne pense pas que même dans votre ordre
11 judiciaire national, une situation telle que celle-ci, ce devrait être pris
12 en considération. Sachant que vous êtes disponible et que le témoin ne sera
13 pas disponible aux fins du programme de la Chambre, excusez-moi, mais je ne
14 peux pas tenir de compte de cela.
15 Excusez-moi. Je pense que nous devons maintenant revenir à examiner la
16 question du report.
17 Madame Bolton, vous avez fini ?
18 Mme BOLTON : [interprétation] La seule chose que je voulais évoquer était
19 la question sur laquelle mon confrère s'est précipité pour indiquer qu'il a
20 effectivement l'intention de nous donner ces documents et je voudrais
21 savoir quand.
22 Deuxièmement, question concernant la communication de ces documents
23 au conseil. J'avais compris, d'après votre décision précédente, que le
24 conseil de M. Sacirbey n'aurait pas à ester devant cette Chambre et, par
25 conséquent, il n'y aurait pas à évoquer d'objection. Ce serait à moi
26 d'évoquer des objections si tel était le cas. Mais c'est la raison pour
27 laquelle je souhaiterais avoir la possibilité de leur parler.
28 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce que la Chambre a dit que c'est
Page 7531
1 à vous qu'il revenait d'évoquer ces objections ?
2 Mme BOLTON : [interprétation] Ce que vous avez dit lors des débat5s
3 précédents avec Me Guirguis, c'est qu'il ne pouvait pas ester devant la
4 Chambre et c'est ce que j'ai compris. Mais peut-être que je n'ai pas
5 compris ce que vous avez dit.
6 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce que j'ai dit qu'on a évoqué des
7 objections pour son compte ?
8 Mme BOLTON : [interprétation] S'il y a quelque chose d'objectif concernant
9 ce document, moi, je ne suis pas à même de faire un choix. Je ne comprends
10 pas très bien. Excusez-moi, Monsieur le Président.
11 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Ils disent qu'on les aurait autorisés.
12 Cela, ce serait très bien.
13 Mme BOLTON : [aucune interprétation]
14 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Ils ne demandent pas à avoir la
15 possibilité d'ester. S'ils avaient demandé qu'un avis juridique pour M.
16 Sacirbey soit donné, ce n'est pas nécessaire. Nous avons entendu
17 aujourd'hui et nous avons des requêtes concernant ces allégations contre M.
18 Sacirbey, et son droit de ne pas s'incriminer lui-même, et vous n'avez pas
19 à répondre à cette question.
20 Mme BOLTON : [interprétation] Il se peut que j'aie mal compris.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie. Je voulais
22 simplement souligner que je n'ai jamais dit que vous pouviez évoquer ces
23 questions selon lesquelles M. Guirguis aurait pu déposer effectivement,
24 savoir s'il avait ou non la possibilité d'ester devant notre Chambre.
25 Mme BOLTON : [interprétation] Oui, je pense que j'ai mal compris les effets
26 de la règle, et que maintenant les choses sont éclaircies et je vous
27 présente mes excuses.
28 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous en prie.
Page 7532
1 [La Chambre de première instance se concerte]
2 M. LE JUGE MOLOTO : [hors micro]
3 M. GUY-SMITH : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous en prie.
5 Nous allons maintenant reporter ceci, Monsieur Sacirbey, je vais répéter de
6 façon rituelle ce que je vous ai déjà dit le premier jour, à savoir que
7 vous ne devez pas parler de l'affaire avec qui que ce soit pendant la
8 période de votre déposition, ni de ce que vous avez dit ou de ce que vous
9 allez dire, donc le procès est reporté au 29 juin. Nous allons faire les
10 arrangements nécessaires à 14 heures 15, dans la même où vous êtes venu et
11 vous serez informé en ce qui concerne la salle d'audience.
12 Je lève la séance.
13 Mme BOLTON : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, il y a la
14 question également des expurgations.
15 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, bien entendu, il va y avoir
16 quelque chose qu'il va falloir expurger.
17 Mme BOLTON : [interprétation] Je vous remercie beaucoup.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous en prie.
19 L'audience est levée jusqu'au 29 juin à 14 heures 15.
20 --- L'audience est levée à 17 heures 28 et reprendra le lundi 29 juin 2009,
21 à 14 heures 15.
22
23
24
25
26
27
28