Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 15 mars 2010

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 01.

  5   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour à tous et à toutes ici

  6   présents.

  7   Monsieur le Greffier, veuillez présenter le numéro de l'affaire, s'il vous

  8   plaît.

  9   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour. Bonjour à tous et à toutes.

 10   Il s'agit de l'affaire IT-04-81-T, le Procureur contre Momcilo Perisic.

 11   Merci.

 12   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup.

 13   Les parties peuvent-elles se présenter ? L'Accusation, d'abord.

 14   Mme JAVIER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,

 15   Monsieur les Juges. Carmela Javier, Anne Sutherland, Barney Thomas et Dan

 16   Saxon pour l'Accusation.

 17   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 18   Pour la Défense.

 19   M. LUKIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,

 20   Monsieur les Juges. Bonjour à toutes et à tous.

 21   Novak Lukic, Boris Zorko pour M. Perisic, aujourd'hui.

 22   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup.

 23   Avant de vous donner la parole par Me Lukic, quelques petites questions

 24   d'intendance, une décision orale.

 25   D'abord, le 17 février 2010, l'Accusation a déposé sa deuxième requête afin

 26   que la Défense respecte l'acte d'accusation 65 ter (G) du Règlement

 27   précisant que deux des résumés présentés au titre de l'article 65 ter

 28   n'était pas conforme aux Règlements.

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  1   La Défense a répondu le 19 février en présentant deux résumés

  2   supplémentaires afin de permettre la bonne poursuite du procès. Je cite :

  3   "A la lumière de ces deux documents supplémentaires présentés par la

  4   Défense, la Chambre de première instance estime que la deuxième requête

  5   déposée par l'Accusation le 17 février 2010 n'a plus d'objet."

  6   M. LUKIC : [interprétation] La Défense appelle Zlatko Danilovic, son témoin

  7   suivant.

  8   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

  9   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je demande au témoin de bien vouloir

 10   prononcer la déclaration solennelle.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 12   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 13   LE TÉMOIN : ZLATKO DANILOVIC [Assermenté]

 14   [Le témoin répond par l'interprète]

 15   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Veuillez vous asseoir.

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 17   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour à vous également.

 19   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Lukic.

 20   Interrogatoire principal par M. Lukic : 

 21   Q.  [interprétation] Je voudrais que vous déclinez votre nom et prénom pour

 22   le compte rendu d'audience.

 23   R.  Je m'appelle Zlatko Danilovic.

 24   Q.  Quand êtes-vous né ?

 25   R.  Le 30 avril 1970.

 26   Q.  Monsieur Danilovic, c'est la première fois que vous êtes dans un

 27   prétoire, et lors du récolement en vue de ce témoignage, je vous ai indiqué

 28   qu'il faut que nous recourrions à une technique en matière de

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  1   communication, il faut que vous fassiez une pause quand je vous pose une

  2   question, et moi, je dois attendre aussi lorsque vous avez répondu. Vous

  3   avez un écran sous les yeux, vous voyez défiler l'interprétation et une

  4   fois que vous voyez stoppé le curseur, là, vous pouvez commencer à

  5   répondre.

  6   Vous souvenez-vous quand est-ce que vous avez fait votre service militaire

  7   régulier ?

  8   R.  Oui, en 1989.

  9   L'INTERPRÈTE : Les interprètes demanderaient au témoin de se rapprocher un

 10   peu de ses micros.

 11   M. LUKIC : [interprétation]

 12   Q.  Je vais parcourir brièvement votre biographie au sujet de ce service

 13   militaire, et à vous de me confirmer, si cela est bien exact. Vous avez

 14   signé un contrat et vous êtes devenu un soldat sous contrat en mai 1992

 15   pour la première fois. Vous êtes entré dans la 313e Brigade de Parachutiste

 16   au sein du corps des Unités spéciales de l'armée de Yougoslavie ?

 17   R.  Oui.

 18   L'INTERPRÈTE : Les interprètes redemandent au témoin de se rapprocher des

 19   micros.

 20   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur. Pourriez-vous

 21   vous rapprocher du micro, s'il vous plaît ? Les interprètes ne vous

 22   entendent pas très bien. Voilà, ne vous penchez pas trop en arrière mais

 23   rapprochez-vous bien du micro, s'il vous plaît. Merci.

 24   M. LUKIC : [interprétation]

 25   Q.  Alors ce contrat il a été -- vous l'avez révoqué -- ou plutôt, vous

 26   avez résilié le contrat et vous êtes en septembre 1992 et vous êtes parti ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Une fois de plus, vous êtes redevenu soldat sous contrat, vous avez

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  1   signé un contrat de soldat professionnel avec le poste militaire 8486 à

  2   Belgrade, cela veut dire 72e Brigade spéciale au sein du corps des Unités

  3   spéciales de l'armée de Yougoslavie, et ce, le 4 janvier 1993.

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Vous avez été renvoyé en 1994.

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Est-ce que, par la suite, vous avez eu quelques contacts que ce soit

  8   avec l'armée dans vos activités et dans votre vie par la suite ?

  9   R.  Non.

 10   Q.  Bien. Nous avons déjà entendu des témoignages devant ce Tribunal au

 11   sujet de la structure du corps des unités spéciales, et moi, j'aimerais me

 12   concentrer sur la structure de la 72e Brigade spéciale. Alors avant cela,

 13   pendant que vous avez fait partie de cette 63e Brigade de Parachutiste,

 14   est-ce que vous avez suivi des stages en matière de spécialisation

 15   quelconque ?

 16   R.  Oui, j'ai fait une formation de parachutiste élémentaire et

 17   spécialisée.

 18   Q.  Veuillez nous indiquer, cette 72e Brigade spéciale, elle est composée

 19   de quoi où se trouvait son siège, savez-vous nous le dire ?

 20   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] 82e ou 72e ?

 21   M. LUKIC : [interprétation] 72e, 72e.

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] La 72e Brigade était composée de trois

 23   bataillons : un Bataillon de la Police militaire, un Bataillon de

 24   Reconnaissance et de Sabotage, et un Bataillon d'Assaut par surprise, alors

 25   celui où je me trouvais se trouvait à Avala, celui de sabotage et de

 26   reconnaissance se trouvait à Pancevo, et le soutien et l'assaut surprise,

 27   ça se trouvait --

 28   L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu le nom de la localité.

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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] A Vukovine.

  2   M. LUKIC : [interprétation]

  3   Q.  Ce Bataillon de la Police militaire, avait-il des appellations

  4   particulières ?

  5   R.  Je ne m'en souviens pas.

  6   M. LUKIC : [interprétation] Un instant.

  7   Q.  Est-ce que vous pouvez nous redire dans quel bataillon vous vous

  8   trouviez et nous dire où se trouvait le siège de ce bataillon ? Je vous

  9   prie de répéter seulement.

 10   R.  Oui. Je m'en suis souvenu, ça s'appelait le Bataillon de la Police

 11   militaire pour les activités antiterroristes, mais ça se trouvait à Avala.

 12   Q.  Dites donc aux Juges ce que c'est Avala pour qu'ils aient une idée de

 13   l'éloignement par rapport à Belgrade ?

 14   R.  C'est une montagne qui se trouve à une trentaine de kilomètres de la

 15   ville de Belgrade. C'est très arborisé, une forêt.

 16   Q.  Votre bataillon, ça se composait de quelles unités au juste, vous vous

 17   en souvenez ?

 18   R.  Certes. Le bataillon disposait de deux Unités de professionnels, et une

 19   Unité de soldats qui faisait leur service et qui était chargée de

 20   l'entretien de l'enceinte.

 21   Q.  Quand vous dites "unité," c'est une compagnie, un peloton; est-ce que

 22   vous pouvez être un peu plus précis ?

 23   R.  Ce sont des compagnies.

 24   Q.  Ce qui nous intéresse ici c'est la période fin 1993, début 1994, qui à

 25   l'époque était commandant de ce bataillon ?

 26   R.  Le bataillon du bataillon c'était Aleksandar Zivkovic.

 27   Q.  Vous souvenez-vous de l'identité des chefs de compagnies, et dans

 28   quelle compagnie vous trouviez-vous vous-même ?

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  1   R.  Dans la 1ère Compagnie, le chef c'était le capitaine Vujinovic. Moi,

  2   j'étais dans la 2e Compagnie, et c'était Alimpic, Berko, un capitaine, qui

  3   était à sa tête; ensuite il est venu Galjak, Goran à sa place.

  4   Q.  La 3e Compagnie, savez-vous quel était son chef, là où il y avait les

  5   soldats qui faisaient leur service ?

  6   R.  Je n'arrive pas à me souvenir de son nom.

  7   Q.  Je ne voudrais pas suggérer, mais le nom de Kapor, ça vous dit quelque

  8   chose ?

  9   R.  Oui, oui.

 10   Q.  Combien de compagnies, elles se composaient de quoi, la vôtre, par

 11   exemple ?

 12   R.  La compagnie avait trois pelotons. Il y avait des chefs de peloton.

 13   Q.  Vous souvenez-vous du nom de chef de votre peloton à vous ?

 14   R.  Oui. Le chef de mon peloton c'est un lieutenant ou un sous- lieutenant.

 15   Il s'appelait Zlatic. 

 16   M. LUKIC : [interprétation] Pouvons-nous passer à huis clos partiel, pour

 17   quelques instants, je vous prie ?

 18   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Passons à huis clos partiel, s'il vous

 19   plaît.

 20   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel, Monsieur

 21   le Président.

 22   [Audience à huis clos partiel]

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 10   [Audience publique]

 11   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 12   Oui, Maître Lukic.

 13   M. LUKIC : [interprétation]

 14   Q.   Je ne vous ai pas encore demandé ceci. Un bataillon se comptait

 15   combien d'homme, je parle du vôtre, bien sûr ?

 16   R.  Jamais plus de 50, 60 soldats.

 17   Q.  Mais avec les officiers.

 18   R.  100 au maximum.

 19   M. LUKIC : [interprétation] Monsieur le Président, page 7, ligne 11, pardon

 20   ligne 6, il faut lire 50 à 60 soldas.

 21   Q.   Monsieur Danilovic, cette caserne Avala où vous vous trouviez, était-

 22   ce grand, y avait-il d'autres unités, étaient-ce des installations

 23   importantes ?

 24   R.  La caserne était plutôt petite. Il y avait deux pavillons seulement, un

 25   pavillon où étaient installés, nous, les professionnels, et un autre

 26   pavillon où il y avait les soldats ordinaires. Il y avait une cantine, une

 27   cuisine et quelques bâtiments pour abriter les véhicules, les voitures.

 28   Q.  Quand vous vous trouviez à Avala, où est-ce que vous avez été formé ou

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  1   entraîné pour les besoins de ces préparatifs spécialisés, dirais-je ?

  2   R.  La majeure partie de la formation c'était dans la caserne à

  3   l'extérieur, mais on allait aussi à Bubanj Potok, c'est un lieu de polygone

  4   de tir où nous nous sommes exercés au tir et à l'entraînement tactique. 

  5   Q.  Bubanj Potok, ça se trouve à quelle distance de Avala, à peu près ?

  6   R.  Une quinzaine de kilomètres, plus ou moins.

  7   Q.  Est-ce que vous êtes allé à Nis, pour quel qu'entraînement et si oui, à

  8   quelle occasion ou quelle a été la raison de votre déplacement. Je parle de

  9   la période où vous avez été dans le cadre de cette 72e Brigade ?

 10   R.  Oui, on est allé à Nis pour un entraînement en matière de parachutisme. 

 11   Q.  Quand vous êtes allé faire du parachutisme, qu'est-il advenu des chefs

 12   de Avala; est-ce qu'ils sont venus avec vous, ils sont restés à Avala ?

 13   R.  Pour autant que je le sache, tous les membres de cette unité tant que

 14   soldats qu'officiers sont allés suivre cet entraînement en matière de

 15   parachutisme.

 16   Q.  Pendant cette période-là, je viens de vous poser une question de nature

 17   générale, pendant tout votre séjour dans cette unité qui était la 72e

 18   Brigade spécialisée; est-ce que vous avez eu l'occasion de voir le général

 19   Perisic arriver dans votre unité ?

 20   R.  Non.

 21   Q.  Avez-vous ouï-dire que le général Perisic était venu dans votre unité

 22   de la bouche d'un collègue, d'un officier quelconque ?

 23   R.  Non.

 24   Q.  Lorsqu'un officier haut gradé arrive dans votre unité, que faites-vous,

 25   quelle est la procédure à suivre ?

 26   R.  Lorsque Stupar venait, l'unité s'alignait, et lui, il sortait faire

 27   l'inspection de l'unité.

 28   Q.  Le colonel Stupar était quoi ?

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  1   R.  Je pense qu'il était commandant de la brigade.

  2   Q.  Saviez-vous où se trouvait le siège de cette brigade ?

  3   R.  Le siège de la brigade à l'époque se trouvait à l'époque se trouvait,

  4   me semble-t-il, à Pancevo, à l'époque.

  5   Q.  Nous allons maintenant parcourir les éléments qui nous intéressent.

  6   Est-ce que vous avez gardé le mois de décembre en mémoire de façon

  7   particulière ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Veuillez nous indiquer où est-ce que vous vous êtes trouvé ou plutôt

 10   non. Je vais commencer comme ceci : est-ce que vous avez pendant ce mois-là

 11   eu des entraînements à l'extérieur de Avala, sur un site extérieur à Avala

 12   ?

 13   R.  Oui. On était à Nis pour un entraînement de parachutiste

 14   Q.  Qu'est-ce qui s'est passé une fois que vous êtes revenu. Dites-nous

 15   d'abord : quand est-ce que vous êtes revenu et qu'est-ce qui s'est passé ?

 16   R.  On est revenu vers la mi-décembre. Une fois arrivé, on nous a dit qu'on

 17   allait sur le terrain. Nous ne savions pas à ce moment-là où est-ce qu'on

 18   irait et quel était le terrain en question.

 19   Q.  Qui vous a dit que vous alliez devoir partir sur un terrain quelconque

 20   ?

 21   R.  D'habitude c'était le chef de la compagnie qui le disait.

 22   Q.  Vous a-t-on dit quand est-ce que vous alliez partir, c'est-à-dire le

 23   moment où on vous l'a dit; est-ce qu'on vous a dit vous partez demain, le

 24   même jour, après demain ?

 25   R.  Là, je ne m'en souviens pas.

 26    Q.  Dites-nous donc si on vous a dit où est-ce que vous alliez en fin de

 27   compte aller ?

 28   R.  Non.

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  1   Q.  Est-ce que vous alliez vers un terrain quelconque, un entraînement

  2   quelconque ? Est-ce qu'on avait coutume de vous dire où est-ce que vous

  3   alliez ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  A un moment donné, avez-vous compris ou avez-vous saisi la destination

  6   à partir d'un élément ?

  7   R.  Juste avant de partir, on a compris. On nous a donné des munitions, des

  8   vraies munitions, et ça nous a indiqué que nous allions vers un lieu où il

  9   y aurait des activités de combat.

 10   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous êtes loin du

 11   micro. On vous redemande de bien vouloir vous installer plus près parce que

 12   les interprètes ne vous entendent pas.

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Je m'excuse.

 14   M. LUKIC : [interprétation]

 15   Q.  Est-ce que tous dans cette compagnie avaient reçu l'ordre d'aller en

 16   mission ?

 17   R.  Non.

 18   Q.  Comment les choses se sont-elles passées ?

 19   R.  On nous a dit : Tous ceux qui ne se sentent pas aptes ou, pour une

 20   raison quelconque, estimeraient ne pas pouvoir partir, ne sont pas obligés

 21   de partir et n'assumeront aucune espèce de responsabilité. Donc ne sont

 22   partis que ceux qui voulaient partir.

 23   Q.  Si l'unité a compté une centaine d'hommes - quand je parle de

 24   "l'unité," je parle du bataillon - combien d'hommes est-ce qu'il y est allé

 25   au final ?

 26   R.  Une cinquantaine de soldats et officiers ou sous-officiers au total est

 27   allée pour ce qui est d'accomplir cette mission. On était peut-être un peu

 28   plus.

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  1   Q.  Mais quand vous dites "soldats," quel était le statut des soldats qui y

  2   sont allés ?

  3   R.  C'étaient tous des professionnels, c'est-à-dire des soldats sous

  4   contrat.

  5   Q.  Ceux qui ne sont pas partis avec vous, est-ce qu'ils ont eu à subir

  6   quelque conséquence que ce soit ?

  7   R.  Non, ils ont continué à faire leur travail comme jusque-là.

  8   Q.  Monsieur Danilovic, pouvez-vous nous dire à peu près quel était votre

  9   salaire à l'époque, en décembre 1993 ? Est-ce que vous vous souvenez de

 10   cela partant d'un élément ? Qu'avez-vous fait de ce salaire ?

 11   R.  Nous on touchait notre salaire en deux parties : la première partie

 12   c'était vers le 15 d'habitude, c'était le cas jusque-là. J'ai reçu une

 13   somme qui me permettait à l'époque d'acheter l'équivalent de 20 marks

 14   allemands. Cet argent, je l'ai pris avec moi et c'est ce que j'ai gardé. Il

 15   y avait une inflation immense, et au retour, cet argent ne valait plus

 16   rien. Je l'ai encore à la maison, cette somme.

 17   Q.  Mais comment se fait-il que vous avez gardé ceci en mémoire ? Partant

 18   de quoi est-ce que vous êtes en mesure de nous dire que c'était

 19   l'équivalent de 20 marks allemands ?

 20   R.  Mais à l'époque, nous on calculait tout en marks allemands, on

 21   transformait tous les montants en marks allemands, c'est ce qui me permet

 22   de m'en souvenir.

 23   Q.  Lorsque vous êtes revenu, est-ce que vous avez touché votre deuxième

 24   partie du salaire et qu'en avez-vous fait ?

 25   R.  Oui. La deuxième partie du salaire était à peu près à concurrence du

 26   même montant.

 27   Q.  A quelle vitesse fallait-il faire le change de ces dinars pour avoir

 28   des marks ?

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  1   R.  Si vous n'aviez pas acheté ces 20 marks le jour même, le lendemain vous

  2   pouviez acheter dix marks, peut-être même cinq. Le soir même du jour en

  3   question, c'était nettement moins qu'au début de la journée.

  4   Q.  Est-ce que ce jour-là on vous avait posé des conditions pour ce qui est

  5   d'accomplir cette mission si vous ne touchiez pas cet argent ?

  6   R.  Non, il n'y a pas eu de conditions. Nous étions des soldats

  7   professionnels, et là il n'est point question de formuler des conditions.

  8   Q.  Vous nous dites qu'une cinquantaine de soldats de votre bataillon y

  9   étaient allés pour ce qui est donc de ce voyage. Est-ce qu'il y en a eu

 10   d'autres venus d'un autre bataillon ? Combien d'hommes au total y a-t-il eu

 11   à faire le voyage ?

 12   R.  Ça je ne le sais pas.

 13   Q.  Mais y avait-il des hommes appartenant à un autre bataillon ?

 14   R.  Oui, il y en avait.

 15   Q.  Bon. Dites-nous maintenant : est-ce que vous savez à peu près quand

 16   est-ce que vous êtes parti en mission par rapport à votre retour de

 17   l'entraînement à Nis ?

 18   R.  Au bout d'un jour ou deux, suite à notre retour, on est restés donc sur

 19   place un jour ou deux, et on est partis la nuit. Le jour où on a touché

 20   notre salaire, on est partis au soir. C'était vers la mi-décembre.

 21   Q.  Vous y êtes allés comment, vous en souvenez-vous ?

 22   R.  Oui, c'étaient des véhicules qu'on appelait les 150.

 23   Q.  Quand vous dites les 150, pour nous qui sommes profanes, c'est quoi ?

 24   R.  C'est un véhicule assez vieux de l'armée de Yougoslavie.

 25   Q.  Dites-nous où est-ce que vous êtes arrivés cette nuit-là ?

 26   R.  Juste avant l'aube nous sommes arrivés à une caserne, cette caserne se

 27   trouvait à Han Pijesak. C'était la caserne de Han Pijesak.

 28   Q.  Han Pijesak, et ici la chose n'est pas contestée, ça se trouve sur le

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  1   territoire de la Bosnie-Herzégovine. Est-ce que, pendant le voyage, on vous

  2   a dit que vous étiez en train de traverser la frontière ?

  3   R.  Je pense que non.

  4   Q.  Dites-nous autre chose encore, ça m'intéresse : Les uniformes que vous

  5   portiez, ceux de l'unité spéciale, y avait-il des insignes particuliers

  6   lorsque vous alliez en mission ?

  7   R.  Non. A l'époque, les uniformes de l'armée yougoslave n'avaient aucun

  8   insigne distinctif.

  9   Q.  Y avait-il un drapeau tricolore sur la manche ?

 10   R.  Non, ça n'existait pas.

 11   Q.  Vous souvenez-vous du fait d'avoir eu des insignes de l'armée de la

 12   Republika Srpska à mettre sur votre uniforme lorsque vous avez quitté ou

 13   lorsque vous êtes arrivé à destination ?

 14   R.  Non.

 15   Q.  Autre petite question, les uniformes des unités spéciales dont vous

 16   faisiez partie, ça se différenciait des uniformes de l'armée ordinaire ou

 17   pas ? Y avait-il quelque chose de particulier ?

 18   R.  Oui, c'étaient des uniformes de camouflage.

 19   Q.  Après Han Pijesak, vous êtes allés où ?

 20   R.  Nous sommes arrivés à Vogosca.

 21   Q.  Le même jour ?

 22   R.  Le même jour, oui.

 23   Q.  Vous êtes descendus où une fois arrivés à Vogosca ?

 24   R.  Oui, on nous a installés dans un hôtel. Je ne sais pas comment il

 25   s'appelait, mais c'était un hôtel à Vogosca.

 26   Q.  Combien de temps êtes-vous restés dans cet hôtel avant que d'aller

 27   accomplir quelque mission que ce soit ?

 28   R.  Une dizaine de jours à peu près.

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  1   Q.  Pendant cette dizaine de jours, avez-vous eu des activités, quelles

  2   qu'elles soient, en tant que groupe ?

  3   R.  Non.

  4   Q.  Pendant que vous vous trouviez à Vogosca pendant ces dix jours, avez-

  5   vous ouïe dire de la bouche de qui que ce soit pourquoi vous étiez là ?

  6   Qu'alliez-vous faire là ?

  7   R.  Oui. Les gens du cru nous ont parlé d'une colline qui s'appelait Zuc.

  8   Ils nous ont même montré du doigt cet endroit et en nous disant que c'était

  9   là que nous allions avoir une mission à accomplir.

 10   Q.  Ce mont ou cette colline Zuc, on pouvait la voir depuis Vogosca ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Quand vous dites "les gens du cru," dites-nous d'abord : est-ce que

 13   vous avez eu des contacts pendant cette période-là avec des gens qui

 14   faisaient partie des rangs de l'armée de la Republika Srpska, pendant cette

 15   dizaine de jours ?

 16   R.  Non.

 17   Q.  Quand vous dites "gens du cru," qui avez-vous à l'esprit ?

 18   R.  Je parle de civils, des gens qui habitaient dans le bled.

 19   Q.  Passons maintenant à l'événement en tant que tel. Que s'est-il passé ?

 20   Etes-vous allé en mission ? Que s'est-il produit, une action ?

 21   R.  Oui. Le 27, on est parti en action.

 22   Q.  Oui, mais comment ça s'est passé ?

 23   R.  Ç devait être effectué un jour avant. Peut-être était-ce en raison du

 24   mauvais temps. On n'y est pas allé le jour prévu, mais le jour d'après.

 25   Donc, comme je l'ai dit, le 27 dans la nuit.

 26   Q.  Combien étiez-vous pour l'action en question ?

 27   R.  Nous étions à peu près une trentaine, parce qu'il y avait un virus qui

 28   avait affecté bon nombre de personnes et il y avait pas mal de malades. Ce

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  1   qui fait que tous ne sont pas allés en mission.

  2   Q.  Vous étiez malade vous-même ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Vous dites que bon nombre n'y est pas allé. Est-ce que vous pouvez plus

  5   ou moins nous dire sur les 50, il en est resté combien ?

  6   R.  Une vingtaine.

  7   Q.  Vous n'êtes pas allé en mission non plus ?

  8   R.  Moi, je me suis dirigé -- enfin, j'y suis allé en mission. Parce que

  9   j'ai été malade quelques jours avant et au moment du départ, j'avais déjà

 10   guéri.

 11   Q.  Qui était à la tête du groupe et quelle était, au juste, votre mission

 12   ?

 13   R.  Il y a eu deux groupes. Je faisais partie de l'un des deux. Dans

 14   l'autre groupe, il y avait le chef de la compagnie, le lieutenant Galjak.

 15   Q.  Bon. Quelle était cette mission ? Que vous a-t-on dit ?

 16   R.  La mission consistait à s'emparer d'un bâtiment qui était en cours de

 17   construction.

 18   Q.  Quelles étaient les conditions climatiques et qu'est-ce qu'on vous a

 19   dit au sujet de ce bâtiment avant d'y aller ? Est-ce que vous avez eu des

 20   évaluations de faites par quelqu'un ?

 21   R.  Oui. Les évaluations ont été faites. Des gens qui ont fait de la

 22   reconnaissance, comme je vous l'ai dit, étaient tombés malades et ils ne

 23   sont pas allés avec nous.

 24   Le temps était mauvais. Nous avions de la neige avec de la pluie, et il y a

 25   eu du brouillard.

 26   Q.  Pouvez-vous nous raconter ce qui s'est passé ensuite ?

 27   R.  Nous avons été accompagnés jusqu'au bâtiment en question par un homme

 28   du cru. Nous sommes un peu sortis de la route. On n'est pas arrivé du bon

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  1   côté. Mais on s'est quand même débrouillé. Alors, nous avons entamé la

  2   mission telle que prévue. Mon groupe avait pour devoir de s'emparer des

  3   bunkers et des tranchées. L'autre groupe avait pour devoir d'entrer dans le

  4   bâtiment même. Nous, on a fait notre boulot. Le deuxième groupe a eu à

  5   faire face à une résistance très forte. On les avait laissés accéder au

  6   bâtiment, et ensuite ils les ont arrosés de grenades.

  7   Au bout de deux heures de combat à peu près, on a réussi à s'extirper de

  8   là. Hélas, les morts, on n'a pas pu les prendre avec nous.

  9   Q.  Combien de membres de votre unité y a-t-il eu de tués ?

 10   R.  Il y en a eu six de mon unité à moi, et une dizaine ont été blessés.

 11   Tous ceux qui ont été tués faisaient partie du deuxième groupe. Dans mon

 12   groupe à moi, il n'y a pas eu de tués mais il y a eu quand même quelques

 13   blessés.

 14   Q.  Avez-vous participé à une aide que vous auriez fournie pour que les

 15   autres puissent s'en sortir ?

 16   R.  Vous parlez de la même journée ?

 17   Q.  Oui.

 18   R.  En effet. J'ai aidé à sortir de là-bas les blessés.

 19   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Dans quelle ville se trouve ce

 20   bâtiment ?

 21   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est un bâtiment à Vogosca.

 22   M. LUKIC : [interprétation] Nous avons préparé, hier, lors du récolement,

 23   on a trouvé sur Google un endroit que le témoin a reconnu, et j'aimerais

 24   qu'on nous montre du document, maintenant. Il s'agit ID 1D11/0340.

 25   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous pouvez répéter, Maître Lukic ?

 26   M. LUKIC : [interprétation] Oui. 1D11/0340.

 27   Q.  Monsieur Danilovic, est-ce que vous reconnaissez quelque chose au

 28   niveau de cette photo sur l'écran ?

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  1   R.  Oui, c'est le bâtiment en question.

  2   M. LUKIC : [interprétation] J'aimerais qu'on donne au témoin le stylet pour

  3   essayer de marquer quelques éléments.

  4   Q.  Est-ce que vous pouvez nous dire à peu près à quelle distance cela se

  5   trouve-t-il de Vogosca ? Combien avez-vous mis pour y arriver ?

  6   R.  Ça se trouve à une dizaine de kilomètres, peut-être un peu plus quand

  7   même.

  8   Q.  Est-ce que c'est dans la direction de la colline de Zuc ?

  9   R.  Oui, un peu sur le côté.

 10   Q.  Bon. Vous avez un stylet, maintenant. Indiquez-nous d'abord, avec un

 11   numéro 1, le bâtiment.

 12   R.  [Le témoin s'exécute]

 13   Q.  Bien. Est-ce que vous pouvez indiquer par une flèche l'endroit d'où

 14   votre groupe était arrivé et l'endroit ou l'autre groupe, où il y en a eu

 15   beaucoup à périr.

 16   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Attendez. Laissez-lui d'abord indiquer

 17   le document. Une fois qu'il l'aura fait, demandez-lui autre chose. Mais

 18   procédez par étapes, s'il vous plaît.

 19   M. LUKIC : [interprétation] Oui, vous avez raison.

 20   Q.  Alors, ça, c'est le bâtiment que vous avez désigné par un numéro 1, et

 21   c'était là la cible de votre action.

 22   Est-ce que vous pouvez nous marquer une flèche pour ce qui est d'indiquer

 23   la direction à partir de laquelle vous êtes arrivés.

 24   R.  Nous, on est passé par ici et on s'est arrêté à peu près ici.

 25   Q.  Est-ce que vous étiez encore tous ensemble ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Mettez donc un A pour indiquer cet emplacement.

 28   R.  [Le témoin s'exécute]

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  1   Q.  Alors, dites-nous : où est-ce que vous êtes allé vous-même ?

  2   R.  Comme je vous l'ai dit, on s'est séparé en deux groupes. Mon groupe

  3   s'est dirigés dans cette direction-ci, et c'est ce que l'on voit ici, ce

  4   sont des tranchées. 

  5   Q.  Là où vous avez indiqué, au bout de la flèche, mettez donc un B pour

  6   indiquer que c'était votre groupe à vous.

  7   R.  [Le témoin s'exécute]

  8   Q.  Alors, vous venez d'indiquer la présence de tranchées. Est-ce que vous

  9   pouvez tracer une ligne ?

 10   R.  Oui. Tout ça. [Le témoin s'exécute] Ici, c'est un bunker.

 11   Q.  N'y allez pas trop vite. Mettez un X pour ce qui est des tranchées.

 12   R.  [Le témoin s'exécute]

 13   Q.  Là où vous avez mis un cercle pour indiquer que c'est un bunker, mettez

 14   une lettre C.

 15   R.  [Le témoin s'exécute]

 16   Q.  Le deuxième groupe a fait quoi ?

 17   R.  Je vais ajouter, si cela est important à votre avis. Tout ce que vous

 18   voyez ici, ce sont des tranchées aussi. Il y en a une autre encore mais on

 19   ne la voit pas bien. Il y avait une jonction entre le bâtiment et les

 20   tranchées.

 21   Q.  Est-ce que vous pouvez mettre un T pour dire tranchées ?

 22   R.  Certes.

 23   [Le témoin s'exécute]

 24   Q.  Dites-nous : où est donc allé le deuxième groupe ?

 25   R.  Le deuxième groupe s'est dirigé vers le bâtiment.

 26   Q.  Mettez donc un C -- non, on a un C, on a un C, pardon. Transformez cela

 27   en lettre O pour que les choses soient claires.

 28   R.  [Le témoin s'exécute]

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  1   Q.  Voilà. C'est beau. J'aimerais que vous m'indiquiez encore l'endroit où

  2   vous vous trouviez lorsque vous êtes venu aider l'autre groupe à sortir les

  3   blessés.

  4   R.  C'est ici.

  5   Q.  Je constate pour les besoins du compte rendu qu'à côté de la lettre B,

  6   le témoin a mis un point pour indiquer quel est l'endroit où ils se

  7   trouvaient lorsqu'ils sont allés secourir les blessés. Je crois que les

  8   choses sont claires.

  9   M. LUKIC : [interprétation] Je demande à ce que cette photo soit versée au

 10   dossier, Monsieur le Président.

 11   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Le document sera versé au dossier.

 12   Peut-on lui attribuer une cote ?

 13   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira du document D289.

 14   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 15   M. LUKIC : [interprétation]

 16   Q.  Monsieur Danilovic, vous souvenez-vous des noms de l'un quelconque de

 17   ceux qui ont péri dans cette action et qui se trouvaient à faire partie de

 18   votre unité ?

 19   R.  Galjak, le chef de la compagnie, puis Ravic et quelques soldats :

 20   Smaletic, Momcilovic et Krsto Markovic.

 21   Q.  Bon. Alors, qu'est-ce qui s'est passé après ? Combien de temps êtes-

 22   vous resté là encore ? Y a-t-il eu d'autres actions ?

 23   R.  On est resté au plus deux jours suite à cette action. Il n'y a pas eu

 24   d'autre action.

 25   Q.  Où êtes-vous retournés ?

 26   R.  On est rentré à notre caserne à Avala.

 27   Q.  Je suppose que vous avez gardé en mémoire la date de l'événement.

 28   R.  Oui, le 27 décembre 1993.

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  1   Q.  Savez-vous nous dire ce qu'il est advenu des corps de vos collègues

  2   tués ?

  3   R.  Oui, je le sais. Au bout d'une dizaine de jours ou une quinzaine de

  4   jours, les corps ont été ramenés. Et ultérieurement, ces gens ont été

  5   enterrés.

  6   Q.  Bon. Monsieur Danilovic, vous êtes resté combien de temps encore dans

  7   les rangs de cette 72e Brigade spéciale après l'événement en question ?

  8   R.  J'y suis resté jusqu'à la fin 1994. Je suis resté jusqu'à fin octobre.

  9   Q.  Une fois revenu de cette action, vous a-t-on envoyé sur un autre

 10   terrain pour une opération à l'extérieur de la République fédérale de

 11   Yougoslavie, autre ?

 12   R.  Non.

 13   Q.  Avez-vous ouï dire que l'un quelconque des autres membres de votre

 14   unité se seraient déplacés vers un terrain à l'extérieur de la République

 15   fédérale de Yougoslavie ?

 16   R.  Non, je n'en ai pas entendu parler.

 17   Q.  Avez-vous entendu dire qu'on aurait demandé à ce qu'il y ait un

 18   déplacement de l'unité à l'extérieur de la RSFY ?

 19   R.  Non. Je n'en ai pas entendu parler. Je pense que si la chose avait été

 20   demandée, je l'aurais sue.

 21   Q.  Partant de quoi êtes-vous de cet avis ?

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 24   M. LUKIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut passer à huis clos partiel

 25   pour quelques instants, je vous prie ?

 26   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Passons à huis clos partiel.

 27   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel, Monsieur

 28   le Président.

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  1   [Audience à huis clos partiel]

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  5   [Audience publique]

  6   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup.

  7   Oui, Maître Lukic.

  8   M. LUKIC : [interprétation]

  9   Q.  Je vais vous poser la question comme suit : Vous nous avez dit : quand

 10   est-ce que vous avez quitté cette unité, est-ce que vous avez gardé le

 11   contact avec vos collègues, et ça vous l'avez dit de façon générale ?

 12   R.  Tous les ans, le 27 décembre, à la date de l'opération en question,

 13   nous évoquons les mémoires, nous commémorons nos camarades tués, et presque

 14   tous les membres de cette unité, ex-membres et membres actuels de l'unité,

 15   viennent.

 16   Q.  Est-ce que quiconque parmi vos collègues que vous contactez à

 17   l'occasion de ces rencontres vous aurait parlé d'un déplacement vers la

 18   Bosnie sur le terrain a posteriori ?

 19   R.  Pour autant que je m'en souvienne, non.

 20   Q.  Je vais vous parler de Cazinska Krajina, Tuzla, Sarajevo, Srebrenica,

 21   est-ce que l'un quelconque de ces sites -- Je vais reprendre, la Krajina de

 22   Cazinska, Tuzla, Srebrenica, Sarajevo. Est-ce que l'un quelconque de vos

 23   collègues vous aurait mentionné le fait qu'il se serait déplacé vers l'un

 24   quelconque de ces sites, ou auriez-vous entendu dire que l'un d'entre eux

 25   serait parti là-bas ?

 26   R.  Non. Personne ne m'en a parlé.

 27   Q.  Est-ce que l'on vous aurait dit qu'il y ait eu le général Perisic à

 28   être arrivé à Avala pour rendre visite à l'unité ?

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  1   R.  Non, personne ne me l'a dit.

  2   M. LUKIC : [interprétation] Il va falloir que nous repassions à huis clos

  3   partiel une fois de plus, Monsieur le Président.

  4   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je demande à ce que nous passions à

  5   huis clos partiel.

  6   M. LE GREFFIER : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes à huis

  7   clos partiel.

  8   [Audience à huis clos partiel]

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 14   [Audience publique]

 15   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.

 16   Qui va procéder au contre-interrogatoire, M. Thomas ?

 17   M. THOMAS : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Donnez-moi un

 18   instant, s'il vous plaît.

 19   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous en prie.

 20   Contre-interrogatoire par M. Thomas :

 21   Q.  [interprétation] Monsieur Danilovic, je m'appelle Barney Thomas. Je

 22   suis juriste au sein du bureau du Procureur. Je vais maintenant vous poser

 23   un certain nombre de questions sur la déposition que vous venez de faire.

 24   Je n'aurai que très peu de questions, toutefois vos réponses sont

 25   importantes. Veuillez donc d'abord écouter ma question, vous limiter à ma

 26   question dans votre réponse. S'il y a quoi que ce soit que vous ne

 27   comprenez pas, dites-le-moi et je reposerai ma question de manière

 28   différente. D'accord ?

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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Bien. Vous n'avez pas déposé devant ce Tribunal auparavant, n'est-ce

  3   pas, Monsieur ?

  4   R.  C'est exact.

  5   Q.  Vous n'avez jamais fait de déclaration sur ces questions à quelque

  6   représentant que ce soit du bureau du Procureur de ce Tribunal ?

  7   R.  C'est exact, je n'ai jamais fait cela.

  8   Q.  Vous nous avez dit que vous avez été libéré le 30 octobre 1994 de vos

  9   obligations, et que votre service a été terminé parce que vous vous êtes

 10   rendu coupable de désertion, vous avez donc été limogé ?

 11   R.  Non, non. C'est tout simplement que j'ai rompu le contrat que j'avais

 12   avec l'armée de Yougoslavie.

 13   Q.  Mais n'avez-vous pas été rendu coupable d'avoir été absent du service

 14   pendant cinq jours consécutifs et que donc une décision avait été prise

 15   suite à cela pour mettre un terme à vos activités de service ?

 16   R.  Oui, c'est exact. Ceci dit, cette permission avait fait l'objet d'une

 17   autorisation auprès du commandant.

 18   Q.  Donc une décision officielle a été émise par vos supérieurs

 19   hiérarchiques en vue de mettre un terme à vos états de service, et la seule

 20   raison donnée pour mettre un terme à ces états de service c'est que vous

 21   aviez déserté votre unité, n'est-ce pas ?

 22   R.  Peut-être que les choses ont été telles officiellement, mais cela s'est

 23   fait en accord avec le commandant --

 24   Q.  Merci.

 25   M. THOMAS : [interprétation] Je voudrais le document, est-ce que nous

 26   pouvons voir la pièce 195 à l'écran.

 27   Madame, et Messieurs les Juges. Il s'agit d'un document dans le

 28   prétoire électronique qui ne figure qu'en B/C/S. La page qui m'intéresse,

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  1   je pense, est la page 29 en version B/C/S. Je dispose d'une traduction très

  2   basique de ce document mais qui a été réalisé hier, donc il ne s'agit pas

  3   d'une traduction officielle. Néanmoins, j'ai un exemplaire que je peux

  4   transmettre à mes éminents confrères et aux Juges pour que vous puissiez

  5   suivre pendant que l'on montre le document en B/C/S à l'écran.

  6   Alors est-ce que je peux demander à l'huissier de bien vouloir vous

  7   transmettre cet exemplaire. Pardon, je vois que la traduction dont je parle

  8   a déjà été mise à l'écran. Je parle de la page suivante en B/C/S, la page

  9   30.

 10   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous voulez bien lire ce document.

 11   R.  C'est à peine lisible.

 12   Q.  Bon. Alors vous pouvez peut-être faire en sorte que le passage qui nous

 13   intéresse, que ce passage soit zoomé de manière à ce que vous puissiez

 14   arriver à le lire. Dites-moi : lorsque vous avez terminé de manière à ce

 15   que nous puissions aller plus bas dans ce document.

 16   R.  Est-ce que vous voulez me dire si je suis censé lire tout ce document

 17   ou juste à l'endroit où il est précisé "déclaration, des raisons."

 18   Q.  Lisez pour l'instant le premier paragraphe, cela suffira, "déclaration

 19   des raisons."

 20   R.  La raison --

 21   Q.  Pardon. Ne lisez pas tout haut, lisez-le pour vous-même et ensuite je

 22   vous poserai quelques questions à son sujet.

 23   R.  Très bien.

 24   Q.  Est-ce que vous êtes prêt ?

 25   L'INTERPRÈTE : Le témoin acquiesce.

 26   M. THOMAS : [interprétation] Est-ce que M. le Greffier vous voulez bien

 27   mettre ce document à l'écran dans sa version en anglais.

 28   Q.  Nous voyons qu'il s'agit d'un ordre qui met un terme au service

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  1   militaire professionnel du témoin; est-ce exact, Monsieur le Témoin.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  La date en est le 15 octobre 1994.

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Nous voyons que les raisons de la rupture du contrat sont données dans

  6   ce contrat : "Absence à justifier pendant une période consécutive de cinq

  7   jours;" est-ce exact ?

  8   Est-ce que c'est bien ce que vous voyez dans le document, réfléchissez ?

  9   R.  Oui, c'est effectivement ce qui figure dans le document.

 10   Q.  Monsieur, vous voulez dire qu'en fait ce qui figure là n'est pas exact

 11   mais que c'est un arrangement avec votre commandant et que le document

 12   stipule que vos états de service, vos fonctions se terminent à cause de

 13   désertion; est-ce que c'est ce que vous nous dites ?

 14   R.  Il y avait un accord qui a été privé avec le commandant.

 15   Q.  Merci.

 16   M. THOMAS : [interprétation] Je n'ai plus de questions.

 17   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 18   Est-ce qu'il y avait des questions supplémentaires ?

 19   Nouvel interrogatoire par M. Lukic :

 20   Q.  [interprétation] Qu'avez-vous abordé avec le commandant et quelles ont

 21   été les conséquences de cette discussion avec le commandant ?

 22   R.  Comme je l'ai déjà dit, les salaires étaient relativement faibles à

 23   l'armée et j'ai eu la possibilité d'avoir un autre travail donc j'ai

 24   demandé au commandant de bien vouloir me laisser partir pendant quelques

 25   jours, afin de me permettre de voir si je pouvais travailler ailleurs.

 26   Voilà l'accord que nous avons eu tous les deux et c'est ce qui s'est passé,

 27   je suis revenu après et puis nous avons mis un terme au contrat. Je n'avais

 28   pas connaissance de cette absence injustifiée.

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  1   Q.  Est-ce que le commandant vous a dit que ce type de décision serait pris

  2   que c'est ce qui figurerait par écrit ?

  3   R.  Non.

  4   Q.  Est-ce que le commandant vous a demandé néanmoins de rester au sein de

  5   votre unité au moment où vous avez abordé cela ? Est-ce que vous avez

  6   demandé de rester au sein de l'unité ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Je vous remercie.

  9   M. LUKIC : [interprétation] Madame et Messieurs les Juges, je n'ai plus

 10   d'autres questions.

 11   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Maître Lukic.

 12   Monsieur Thomas, je voulais vous demander est-ce que vous avez l'intention

 13   de faire de ce document ?

 14   M. THOMAS : [interprétation] Pardon, Monsieur le Président, j'avais oublié.

 15   Est-ce que nous pouvons avoir une cote pour ce document de manière à ce

 16   qu'il soit versé au dossier. La seule page dont j'ai besoin c'est la page

 17   en B/C/S, avec bien sûr la traduction correspondante une fois qu'elle sera

 18   rendue officielle, un document MFI.

 19   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur le Greffier, je vois que vous

 20   foncez les sourcils. Le document est versé au dossier. Est-ce qu'on peut

 21   lui donner une cote ?

 22   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bien. Ce document aura la cote P2914.

 23   Merci.

 24   Questions de la Cour : 

 25   Mme LE JUGE PICARD : J'ai une ou deux questions à vous poser.

 26   La première question est la suivante : quand vous avez décidé de rentrer

 27   dans l'armée sous contrat en 1992, je crois, est-ce qu'on vous a dit à ce

 28   moment-là que vous pouviez aller combattre en Bosnie ou en dehors du

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  1   territoire serbe ?

  2   R.  Ça ne m'a jamais été dit. Toutefois, un soldat professionnel est un

  3   soldat professionnel qui effectue toutes les tâches qu'on lui confie.

  4   Mme LE JUGE PICARD : Où cela, excusez-moi. Où cela je n'ai pas bien

  5   compris.

  6   R.  Oui. J'ai décidé d'y aller.

  7   Mme LE JUGE PICARD : Pourquoi ne sont-ils pas allés ?

  8   R.  Tout le monde avait ses raisons. Je ne sais pas.

  9   Mme LE JUGE PICARD : Vous aviez le choix alors ?

 10   R.  Oui.

 11   Mme LE JUGE PICARD : Vous n'avez pas obéi aux ordres donc il n'y a pas

 12   d'ordre dans l'armée yougoslave le soldat n'obéisse pas aux ordres ils ont

 13   le choix, ils font ce qu'ils veulent bien, ou ils font ce qu'on leur dit de

 14   faire mais seulement s'ils veulent bien ?

 15   R.  Dans ce cas-là, oui.

 16   Mme LE JUGE PICARD : Très bien. Une autre question. Quand vous avez décidé

 17   de quitter l'armée en 1994 pourquoi n'avez-vous pas tout simplement

 18   démissionné ?

 19    R.  Je n'ai pas démissionné parce que je ne savais pas ce qui m'attendait

 20   dans mon autre travail, dans mon nouveau travail. Je voulais être certain

 21   que je serai davantage payé dans ce nouveau travail et que je serai en

 22   mesure d'assurer davantage mes besoins.

 23   Mme LE JUGE PICARD : Donc vous savez bien en tant que soldat professionnel

 24   que lorsqu'on quitte une armée sans démissionner, c'est équivalent à une

 25   désertion ?

 26   R.  Dans ce cas-là, non.

 27   Mme LE JUGE PICARD : Pourquoi particulièrement dans cette --

 28   R.  Parce que, comme je l'ai déjà dit, tout ceci s'est fait en accord avec

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  1   mon commandant.

  2   Mme LE JUGE PICARD : C'est-à-dire dans l'armée yougoslave, on peut faire

  3   des petits arrangements tacites avec son commandant, on n'a pas besoin

  4   d'écrire, on n'a pas besoin de décrire qu'on démissionne, il suffit de

  5   téléphoner à son commandant ou d'aller le voir, en lui disant : Ecoutez, je

  6   pars, moi.

  7   R.  Non, c'était une exception.

  8   Mme LE JUGE PICARD : Je n'insisterai pas. Merci, Monsieur.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci à vous.

 10   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Y a-t-il d'autres questions, Maître

 11   Lukic, découlant de cela ?

 12   Nouvel interrogatoire supplémentaire par M. Lukic :

 13   Q.  [interprétation] Madame le Juge Picard vous a posé la question des

 14   hommes qui ne sont pas partis à cette mission. Est-ce que c'était votre

 15   devoir de dire pourquoi il y en a qui ne voulait pas partir ?

 16   R.  Non.

 17   Q.  Puis autre chose qui découle d'une réponse que vous avez donnée à la

 18   Juge Picard; est-ce que vous vous estimiez comme étant privilégié d'une

 19   certaine manière, est-ce que le commandant vous voyait comme un des soldats

 20   favoris. Enfin, je ne veux pas vous mettre dans une position où il faut que

 21   vous chantiez vos propres louanges, mais est-ce que vous aviez le

 22   sentiment, à ce moment-là, que le commandant vous voyait comme un de ses

 23   préférés ?

 24   R.  Non, je n'étais pas favorisé, mais comment dire j'étais un petit peu

 25   plus professionnel que d'autres peut-être.

 26   M. LUKIC : [interprétation] Je vous remercie.

 27   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas vous avez d'autres

 28   questions.

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  1   M. THOMAS : [interprétation] Non, pas une question mais une question

  2   concernant le compte rendu d'audience. A la page 29, ligne 13, Mme la Juge

  3   Picard a demandé, pardon c'est à la ligne 15, vous demandait si vous étiez

  4   allé en Bosnie, et à ce moment-là, M. Danilovic a répondu oui, mais cela

  5   n'a pas été consigné au compte rendu d'audience.

  6   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.

  7   Monsieur Danilovic, voilà qui nous amène à la fin de votre témoignage. Nous

  8   vous remercions d'être venu témoigner au Tribunal. Vous pouvez maintenant

  9   partir. Vous êtes libéré.

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie également.

 11   [Le témoin se retire]

 12   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Peut-être que nous pouvons faire une

 13   pause maintenant; est-ce que nous pourrons faire une pause jusqu'à 10

 14   heures 45 ?

 15   M. LUKIC : [interprétation] Oui, mais néanmoins j'aimerais vous informer

 16   que nous pouvons aussi appeler notre prochain témoin demain, uniquement

 17   demain, car nous continuons notre travail avec le témoin, Me Guy-Smith est

 18   encore en train de travailler avec lui. Nous avions l'intention de le faire

 19   venir demain, alors je ne sais pas de combien de temps, enfin je ne savais

 20   pas de combien de temps on aurait besoin avec le témoin actuel, M.

 21   Danilovic. Néanmoins nous ne sommes pas prêts pour accueillir le prochain

 22   témoin.

 23   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Donc très bien. La séance est levée

 24   jusqu'à demain, 9 heures.

 25   --- L'audience est levée à 10 heures 19 et reprendra le mardi 16 mars 2010,

 26   à 9 heures 00.

 27  

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