Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le mercredi 27 juin 2007

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 06.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à tout le monde. Madame la

6 Greffière, veuillez citer l'affaire.

7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Il

8 s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le Procureur contre Popovic et consorts.

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour. Je vois que les accusés sont

10 là. En ce qui concerne les conseils de la Défense, le seul absent ce matin

11 est M. Meek. D'après ce que je vois, je vois quelques nouveaux visages.

12 Puis, du côté du Procureur, M. McCloskey, M. Vanderpuye. On m'a dit qu'il y

13 a des questions préliminaires à soulever. Je pense que c'est le Procureur.

14 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je voudrais

15 tout simplement vous tenir au courant de nos témoins -- de nos témoins de

16 la semaine à venir. Comme vous pouvez voir, nous avons encore réduit le

17 temps. J'ai pris une demi-heure alors que normalement c'était une heure et

18 demie, la Défense aussi. D'ailleurs, ils ont utilisé moins de temps que ce

19 qu'ils ont voulu, trois heures et demie seulement. Pour le témoin qui va

20 venir, nous avons -- enfin, qui est actuellement ici, nous avons prévu cinq

21 heures et maintenant nous voyons que ceci va être réduit, mais de façon

22 significative. Cela étant dit, nous étions obligés de laisser pour une

23 autre le Témoin 137. Donc, c'est le témoin qui vient après Lazarevic.

24 Ensuite, nous avons un témoin du MUP, et c'est comme cela que les choses se

25 présentent. Cela étant dit, si nous terminons Lazarevic avant que prévu, le

26 témoin du MUP est déjà ici. Nous allons donc commencer avec lui -- pouvoir

27 commencer avec lui déjà demain matin.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Vous avez besoin de combien

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1 de temps pour ce témoin ?

2 M. McCLOSKEY : [interprétation] C'est difficile à dire. Je ne sais pas si

3 nous allons vraiment passer toute la journée de vendredi. Je n'ai pas

4 toutes les informations, mais je ne pense pas que nous avons besoin de plus

5 qu'une heure et demie pour l'interrogatoire principal.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que, dans ce cas-là, l'équipe

7 Borovcanin va devoir interrogera ce témoin peut-être pendant deux heures et

8 demie, mais peut-être pas plus longtemps que cela. Donc, écoutez, on va

9 voir comment les choses se présentent et puis, on va s'ajuster par rapport

10 à l'évolution de ces dépositions.

11 Est-ce qu'il y a autre chose ?

12 Puisque, la semaine dernière, nous avons fait une ordonnance par

13 rapport à la durée du procès, et ceci en vue d'une éventuelle jonction

14 d'instance et, Monsieur McCloskey, vous n'avez toujours pas donné des

15 informations que nous vous avons demandées, n'est-ce pas ?

16 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'y travaille, moi et mon équipe, M.

17 Thayer et les autres. On essaie de s'organiser du mieux que possible. Je

18 peux essayer de m'entretenir avec M. Thayer pendant la pause et je vous

19 dirais où nous en sommes.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Ensuite, un autre point

21 dont nous avons discuté ce matin. Je pense qu'il serait utile de partager

22 cette information avec vous parce que, pour l'instant, il s'agit juste

23 d'une lettre que l'accusé Tolimir m'a envoyée à moi et au Greffe, et c'est

24 une lettre écrite en date du 19 juin, donc, c'est qu'il y a quelques jours

25 et cette lettre m'a été communiquée hier. Au fond dans cette lettre, je ne

26 pense pas que j'ai besoin de vous lire toute la lettre, mais dans cette

27 lettre, donc, l'accusé Tolimir, faisant référence à la requête portant

28 jonction d'instance de sa propre initiative, propose que les Juges réfutent

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1 cette requête du Procureur portant sur la jonction d'instance. Il énumère

2 plusieurs raisons pour cela. Il pense que deux affaires différentes lui

3 permettraient de mieux se préparer et il pense que les deux procès séparés

4 vont finalement nous permettre de gagner du temps. Ensuite, il dit qu'il va

5 aussi donner d'autres raisons, une fois qu'il aura choisi ou qu'on leur

6 attribuera son conseil permanent. Apparemment, il y a du progrès là-dessus

7 et il va y avoir une comparution initiale supplémentaire qui doit avoir eu

8 lieu mardi et c'est là que nous attendons que la situation se cristallise.

9 Donc, c'est là où nous en sommes à présent. Nous allons, de toute

10 façon, faire une ordonnance quant au délai par rapport aux réponses à

11 fournir en fonction, à ces deux requêtes. Donc, la requête portant jonction

12 d'instance par rapport à ces deux affaires et vous pouvez vous attendre à

13 recevoir cela demain.

14 Donc, puisqu'il n'y a pas d'autres questions, nous pouvons faire

15 entrer le témoin, M. Lazarevic.

16 Merci de votre attention.

17 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

18 LE TÉMOIN: MITAR LAZAREVIC [Reprise]

19 [Le témoin répond par l'interprète]

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur Lazarevic.

21 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je suis content de vous voir de retour

23 pour continuer votre déposition.

24 LE TÉMOIN : [interprétation] Moi aussi.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous pouvez pour

26 suivre.

27 M. VANDERPUYE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, conseils

28 de la Défense.

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1 Interrogatoire principal par M. Vanderpuye : [Suite]

2 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Lazarevic. Hier, quand nous avons

3 levé l'audience avant, vous parliez des informations que vous avez fournies

4 à votre commandant. J'ai voulu tout simplement vérifier où vous avez reçu

5 exactement ces informations ?

6 R. C'était au commandement à Malesici.

7 Q. Est-ce que vous vous souvenez si qui que ce soit d'autre hormis vous

8 était présent au moment où le commandant vous a communiqué ces informations

9 ?

10 R. Sans doute que oui, mais je ne saurais énumérer ces personnes, pas par

11 leurs prénoms, par leurs noms.

12 Q. D'après votre meilleur souvenir, votre commandant vous a communiqué

13 cela combien de temps avant de partir ?

14 R. Il nous conté cela quand il est revenu de Rocevic, c'était dans

15 l'après-midi, mais je ne me souviens pas de l'heure exacte.

16 Q. Merci. Quand il est revenu de Rocevic et quand vous avez parlé comme

17 vous l'avez indiqué, qu'a-t-il fait suite à cela ?

18 R. Mais je n'ai pas parlé avec lui. C'est qui parlait. Je n'ai pas lui

19 parlé.

20 Q. Bien. Que s'est-il passé après qu'il vous ait raconté tout cela ?

21 R. A Kozluk, il a essayé de joindre Pandurevic et Obrenovic et il a dit ne

22 pas avoir pu les joindre. Ensuite, il a à nouveau appelé la brigade. Il a

23 parlé avec quelqu'un du corps d'armée et c'est quelqu'un qui s'occupe des

24 questions de sécurité, qui fait partie donc du corps d'armée, je ne connais

25 pas le nom. C'est tout ce qu'il m'a dit. Donc il a dit que ces gens

26 allaient être échangés le lendemain.

27 Q. Pourriez-vous ralentir un peu puisque j'ai l'impression que les

28 interprètes doivent parler très vite pour interpréter vos

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1 propos ?

2 R. Oui, oui.

3 Q. Vous avez fait une référence à Kozluk. Vous, vous étiez à Malesici au

4 moment où vous avez appris cela ?

5 R. Oui.

6 Q. Qu'avez-vous fait après avoir appris cela alors que vous étiez toujours

7 à Malesic ?

8 R. Bien, je vous ai dit qu'il a essayé de joindre Pandurevic et Obrenovic

9 par téléphone, qu'il n'a pas réussi à les avoir. Après, il a à nouveau

10 appelé la brigade et il a parlé avec quelqu'un chargé de la sécurité au

11 niveau du corps d'armée qui a dit que ces gens allaient être échangés le

12 lendemain. C'est tout ce que je peux vous dire à ce sujet.

13 Q. Bien. Que s'est-il passé ensuite ?

14 R. Après cela, je pense que nous sommes allés nous coucher. Je ne connais

15 pas tous les détails. Je ne peux pas vous raconter tout ce qui s'est passé

16 après. On est allé se coucher, à minuit, une heure, deux heures du matin,

17 on a entendu la sonnerie du téléphone et c'est le télégramme qui était

18 arrivé.

19 Q. Bien. Parlez-nous de ce télégramme qui était arrivé, comme vous le

20 dites.

21 R. Dans ce télégramme on demandait qu'on choisisse les gens qui allaient

22 fusiller, les gens là-bas. Mais c'était un télégramme codé. Nous ne savions

23 pas le décoder, donc, on a appelé les gens chargés des transmissions et

24 c'est eux qui l'ont décodé.

25 Q. Est-ce que vous l'avez vu ce télégramme ?

26 R. Tout le monde l'a vu parce que les télégrammes qui arrivaient, bien,

27 leur contenu était consigné dans un cahier qui était juste à côté du

28 téléphone, un registre. Mais nous, au début, on ne savait pas de quoi il

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1 s'agissait. Il fallait attendre l'arrivée des gars qui s'occupent des

2 communications pour qu'ils déchiffrent des codes de ce téléphone, et

3 ensuite, on a compris de quoi il s'agit.

4 Q. Comment se fait-il que vous avez eu connaissance de ce télégramme au

5 départ ?

6 R. Je ne sais pas qui l'a reçu. Peut-être était-ce moi ? Je ne me souviens

7 pas de tous les détails. Dans cet immeuble, là où se trouvait le téléphone,

8 il y avait toujours trois hommes qui dormaient là-bas. Je ne sais pas. Il y

9 avait trois lits. Là, nous, on l'a reçu, peut-être était-ce moi ? Je ne

10 m'en souviens plus.

11 Q. Quand vous avez vu le télégramme, est-ce qu'il était encore chiffré, ou

12 bien est-ce qu'il était déjà déchiffré ?

13 R. Il était chiffré. Mais comme je vous l'ai déjà dit, les gars chargés

14 des transmissions sont venus pour les déchiffrer, pour nous les lire.

15 Q. Saviez-vous qui était ces gars quand vous dites qui s'occupaient des

16 communications ?

17 R. Je les connais, ils étaient plusieurs, ils étaient chargés de

18 transmission. Je connais leurs noms. Mais je ne sais pas lequel précisément

19 a lu ce télégramme.

20 Q. Par rapport au contenu du télégramme, est-ce que vous avez eu la

21 possibilité donc de voir le contenu de ce télégramme ?

22 R. Tous ceux qui étaient là l'ont lu, moi, y compris.

23 Q. Donc, vous l'avez lu après qu'il a été décodé ?

24 R. Tout le monde connaissait le contenu de ce télégramme. Tout le monde

25 l'a lu.

26 Q. D'après vous quel était le contenu de ce télégramme ?

27 R. Qu'il fallait choisir les gens, faisant partie du

28 2e Bataillon, qui allaient fusiller les gens hébergés à Rocevic.

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1 Q. Cette information est-ce que c'est le commandant qui vous l'a

2 communiquée ?

3 R. Mais, évidemment, c'est toujours le commandant qui reçoit les

4 informations en premier, et ensuite, bien, il le transmet, il décide qui va

5 faire quoi.

6 Q. Bien. Que s'est-il passé ensuite donc après que votre commandant vous a

7 communiqué ces informations ?

8 R. Il a refusé l'ordre et nous étions tous solidaires avec sa décision.

9 Q. Qui était là ?

10 R. Bien, vous m'avez posé la question déjà hier, je ne sais pas qui était

11 là. Je pense que tous ceux qui étaient présents au commandement, en ce

12 moment-là, étaient là - je les ai énumérés hier - parfois même les

13 commandants des compagnies venaient passer la nuit là-bas.

14 Q. Bien. Est-ce qu'il y a eu une discussion par rapport à la marche à

15 suivre, ou par rapport à ce télégramme, donc, une discussion entre le

16 commandant et les autres officiers de commandement ?

17 R. Je ne comprends pas la question, de quels commandants parlez-vous ?

18 Vous voulez dire les commandants de compagnies, et cetera ?

19 Q. Oui, les autres membres officiers et de commandement.

20 R. Mais, bien sûr. De toute façon, tout le monde se disait que celui qui a

21 donné cet ordre n'était pas sain d'esprit, personne ne pouvait émettre un

22 tel ordre, donc le commandant envoyait un télégramme à la brigade en

23 refusant d'exécuter cet ordre, l'ordre reçu.

24 Q. Est-ce que vous avez vu ce télégramme aussi ?

25 R. Bien sûr, on envoie de là -- de ce téléphone à induction, donc, on a

26 renvoyé ce télégramme en refusant d'exécuter l'ordre. Cela étant dit, je ne

27 connais pas le chiffre de ce télégramme.

28 Q. Normalement, il devait figurer dans ce même registre tout comme les

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1 télégrammes reçus.

2 R. Oui, parce que tout ce qui arrivait dans la brigade était inscrit dans

3 ces cahiers, une sorte de chrono de courriers reçus et envoyés.

4 Q. Bien. Le télégramme a été envoyé à la brigade. Est-ce qu'il était aussi

5 codé ?

6 R. Je ne sais pas. Je sais qu'on a refusé d'exécuter l'ordre; cela étant

7 dit, je ne sais pas si le télégramme envoyé était codé ou non.

8 Q. Est-ce que vous souvenez du contenu de ce télégramme par rapport à ce

9 refus que vous venez d'évoquer.

10 R. Non, je ne me souviens pas du contenu. Je sais qu'on a refusé

11 d'exécuter l'ordre, c'est ce qui est important. Je ne sais pas quel était

12 vraiment le texte du télégramme. Tout ce que je sais c'est qu'on a refusé

13 d'exécuter l'ordre. C'est cela.

14 Q. Peut-être, je n'ai pas posé la question correctement mais est-ce que

15 vous vous souvenez si l'on a évoqué une raison pour ce refus ?

16 R. C'était un ordre complètement fou. C'est pour cela qu'on l'a refusé. On

17 a été suffisamment courageux pour refuser de l'exécuter, en tout cas les

18 soldats de notre bataillon ont refusé -- on a refusé que les soldats de nos

19 bataillons le fassent.

20 Q. Est-ce qu'on a discuté de cela avec les commandants des Compagnies

21 d'Infanterie ?

22 R. Bien, les commandants des compagnies étaient là ainsi que tous les

23 membres du commandement -- tous les officiers du commandement.

24 Q. Que s'est-il passé après que vous avez envoyé ce télégramme en réponse

25 au télégramme précédent alors ?

26 R. Je sais qu'un commandant a parlé avec quelqu'un. Il a élevé la voix. Il

27 parlait assez fort. Cela ressemblait fort à une dispute. Je l'ai entendu

28 injurié -- enfin, proféré des injures et tout, et ce n'était pas habituel

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1 pour lui. C'était un homme calme. Il ne parlait pas comme ça d'habitude,

2 donc, oui, effectivement, je l'ai entendu parler fort, se disputer avec

3 quelqu'un.

4 Q. Pour comprendre le contexte, est-ce qu'il s'agit de quelqu'un qui

5 faisait partie des officiers du commandement ou non ?

6 R. Il a parlé au téléphone, mais cela ne s'est pas passé au commandement

7 et on ne pouvait pas se disputer dans cette pièce. Il était là pour donner

8 des ordres; c'est tout. Donc, là, il a parlé avec quelqu'un au téléphone,

9 quelqu'un de l'extérieur.

10 Q. Justement, peut-être que la question que je vous ai posée était encore

11 un peu maladroite. Est-ce que cette personne, avec laquelle il s'est

12 entretenu, se trouvait à Malesici, oui ou non ?

13 R. Non, il se disputait avec quelqu'un qui n'était pas à Malesici.

14 Q. Cette conversation elle s'est déroulée au téléphone ou c'était par un

15 autre moyen ?

16 R. Oui, c'était par téléphone.

17 Q. Vous aviez une idée de son interlocuteur pendant qu'il y avait cette

18 querelle ?

19 R. Non, pas du tout.

20 Q. Que s'est-il passé par la suite ?

21 R. Par la suite, on est allé se coucher. Je pense qu'on est allé se

22 coucher après, à la fin.

23 Q. Est-ce qu'il y a eu d'autres télégrammes qui ont été envoyés à la

24 brigade ou qui ont été reçus de la brigade pour autant que vous le sachiez

25 ?

26 R. Non. Je ne saurais pas vous le dire.

27 Q. S'agissant du télégramme qui a été reçu de la part de la brigade, est-

28 ce que, d'après ce que vous avez compris, c'était un ordre ou c'était une

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1 demande ?

2 R. Mais il n'y a pas de demande dans une armée, il n'y a que des ordres.

3 Q. Très bien. S'agissant du lendemain, est-ce que vous vous souvenez de ce

4 qui s'est passé le lendemain ?

5 R. Je sais que le commandant est parti à Rocevic. Il était allé là-bas

6 pour dire qu'il n'allait pas sélectionner des hommes pour mener à bien

7 cette mission.

8 Q. Tout d'abord, j'aimerais savoir ce qui vous permet de le dire ? Comment

9 l'avez-vous appris ?

10 R. Parce qu'on en a parlé le matin il disait qu'il allait aller à Rocevic

11 pour dire qu'il ne sélectionnerait pas d'hommes pour cette mission.

12 Q. Y est-il allé tout seul ou accompagné de quelqu'un ?

13 R. Pour autant que je le sache, il y est allé seul.

14 Q. Pour autant que vous le sachiez, est-ce qu'il y a eu d'autres membres

15 du 2e Bataillon qui serait allé à Rocevic ?

16 R. Non, je ne saurais pas vous dire cela. Je pense que non.

17 Q. Le commandant est parti pour Rocevic, est-ce qu'après vous avez reçu

18 des informations vous disant ce qui était en train de se produire à l'école

19 là-bas ?

20 R. Mais nous on était au front, on ne savait rien.

21 Q. Plus tard, est-ce que vous avez appris ce qui s'était produit à l'école

22 ce jour-là ?

23 R. On a appris qu'on a transporté ces hommes à bord de camions, mais on a

24 appris cela au bout de quelqu'un, un jour, deux jours, trois jours, je ne

25 sais plus qu'on les a emmenés de Rocevic et qu'on les a transportés dans

26 les camions.

27 Q. Très bien. Savez-vous si le 2e Bataillon avait proposé de mettre à la

28 disposition des camions pour cela, ou est-ce qu'ils utilisaient des camions

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1 pour cela ?

2 R. Mais avant Srebrenica, la brigade nous a demandé d'envoyer tous les

3 véhicules avec leurs chauffeurs pour les mettre à la disposition de la

4 brigade.

5 Q. D'accord. Est-ce que votre bataillon s'est conformé à la demande ?

6 R. Oui.

7 Q. Quel est le nombre de camions qui ont été envoyés à la brigade de la

8 part de votre bataillon, des camions avec leurs chauffeurs ?

9 R. Un seul camion avec un seul chauffeur.

10 Q. Vous vous rappelez le nom du chauffeur qui a été envoyé ?

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14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

15 M. BOURGON : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

16 Bonjour.

17 Ces noms ont été précédemment mentionnés à huis clos par le témoin

18 précédent. Je pense qu'il faudrait expurger cette partie de

19 l'interrogatoire et qu'il faudrait continuer à huis clos partiel.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ligne 13, il y a un nom qu'il convient

21 d'expurger, et si nous allons continuer d'explorer ce domaine dans le cadre

22 de votre interrogatoire, il nous faudra poursuivre à huis clos partiel.

23 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

24 Il ne me reste que deux questions de ce genre et je vais changer de sujet à

25 partir de ce moment-là.

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Alors, passons a huis clos

27 partiel, s'il vous plaît.

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21 [Audience publique]

22 M. VANDERPUYE : [interprétation]

23 Q. Pour ce qui est de ce qui s'est passé à l'école au sujet de ces

24 prisonniers, vous-même, j'aimerais savoir, Monsieur Lazarevic, si vous êtes

25 jamais rendu à l'école ?

26 R. Oui, mais quand j'étais scolarisé là-bas, puisque c'est le village à

27 côté du mien.

28 Q. Mais, plus précisément, pendant la période qui nous intéresse.

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1 R. Non, mais je vous ai répété cent fois que je ne suis pas allé. Non et

2 non. Ces questions, voyons. Non absolument pas. Nous étions tous déployés

3 au front.

4 Q. D'accord. Un instant, s'il vous plaît. Monsieur Lazarevic, je n'ai plus

5 de questions à vous poser. Je vous remercie.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

7 Monsieur Vanderpuye, je vous remercie d'avoir respecté le temps que vous

8 aviez avancé.

9 Maître Bourgon.

10 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je serai le

11 premier à poser des questions dans le cadre du contre-interrogatoire. Mais

12 compte tenu des réponses apportées par le témoin, je vais vous demander une

13 petite pause pour revoir mes notes et pour éventuellement condenser --

14 abréger mes questions. Une pause de dix, 15 minutes tout au plus, Monsieur

15 le Président.

16 [La Chambre de première instance se concerte]

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Nous allons suspendre

18 l'audience pendant dix minutes. Faites-nous savoir s'il vous faudra plus

19 de temps ainsi.

20 M. BOURGON : [interprétation] Merci.

21 --- La pause est prise à 9 heures 39.

22 --- La pause est terminée à 9 heures 55.

23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Bourgon, s'il vous plaît.

24 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

25 Contre-interrogatoire par M. Bourgon :

26 Q. [interprétation] Je m'appelle Stéphane Bourgon. Je représente ici Drago

27 Nikolic, mais je suppose que vous le savez déjà puisque nous nous sommes

28 rencontrés hier.

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1 R. Oui.

2 Q. Je souhaite vous poser des questions au sujet de votre témoignage et au

3 sujet des entretiens que vous avez eus avec l'Accusation avant d'être venu

4 déposer ici. Pour commencer, pouvez-vous confirmer que vous avez rencontré

5 le 27 juin 2002, pour la première fois, l'Accusation ? Est-ce que vous vous

6 rappelez la date ?

7 R. Oui, c'était à peu près ça.

8 Q. C'était à Banja Luka ?

9 R. Oui.

10 Q. Excusez-moi, je vous ai peut-être interrompu. Donc, cela s'est passé à

11 Banja Luka; vous vous en souvenez ?

12 R. Oui.

13 Q. Est-ce que vous vous souvenez que c'était M. Bursik qui vous a

14 interrogé ? Est-ce que vous souvenez de l'enquêteur ?

15 R. Non, non, je ne me souviens pas du nom.

16 Q. J'ai ici la transcription de cet entretien et on va s'y référer

17 aujourd'hui pendant votre déposition. Puis, ma deuxième question concerne

18 un autre entretien que vous avez eu le 29 mai dernier, quelqu'un

19 représentant M. Nikolic ?

20 R. A Zvornik ?

21 Q. Oui, à Zvornik.

22 R. Oui, oui, tout à fait. J'étais à Zvornik.

23 Q. Je voudrais aussi vous entendre confirmer que, la semaine dernière,

24 vous avez rencontré les représentants de l'Accusation. C'était jeudi

25 dernier, la date que j'ai c'est celle du 20 juin ?

26 R. Oui, oui.

27 Q. Vous vous souvenez bien entendu que nous nous sommes parlés pendant

28 quelques minutes hier, juste avant le début de votre déposition; vous en

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1 souvenez ?

2 R. Oui.

3 Q. Bien entendu, vous vous souviendrez de l'ensemble des éléments que vous

4 avez fournis soit à l'Accusation, soit à la Défense, lors de chacun de ces

5 entretiens ?

6 R. Oui.

7 Q. Je voudrais maintenant savoir autre chose : est-ce que vous avez

8 rencontré l'Accusation de nouveau la semaine dernière pour reparler de

9 votre témoignage ?

10 R. Avec l'Accusation ? Non. Non. Non.

11 Q. Mais alors, quand est-ce que vous avez reçu l'Accusation alors ?

12 R. Je vous ai dit que je ne les ai pas revus.

13 Q. Non, excusez-moi, on voyait "oui," dans le compte rendu d'audience.

14 C'était marqué "oui."

15 R. D'accord.

16 Q. Passons maintenant à ma première série de questions. Nous avons parlé

17 du style de commandement de M. Acimovic, votre commandant. Je voudrais

18 maintenant que vous me confirmiez une chose. Vous estimez que M. Acimovic

19 était quelqu'un de très jeune qui n'avait pas une instruction, une

20 formation très poussée, mais c'était quelqu'un de courageux, d'après vous,

21 aussi ?

22 R. Oui, tout ce que vous venez de dire est exact.

23 Q. Vous avez également dit hier que c'était le genre de commandant qui

24 ferait n'importe quoi pour exécuter l'ordre reçu ?

25 R. Je l'ai dit pour Vinko Pandurevic, pour le commandant. Je sais qu'il le

26 respectait, qu'il exécutait tous ses ordres, mais je n'ai pas dit ça pour

27 les autres ordres.

28 Q. Merci. Un autre sujet maintenant, si vous voulez bien. Vous avez parlé

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1 dans votre déposition de la présence des prisonniers à l'école de Rocevic;

2 est-ce que vous pourriez maintenant me confirmer qu'avant ce jour-là,

3 lorsque votre commandant vous a dit pour la première fois qu'il y avait des

4 prisonniers à Rocevic, c'est quelque chose que vous ignoriez totalement ?

5 R. Mais, bien sûr, puisque j'étais ailleurs. J'étais à Malesic.

6 Q. Donc, c'était une surprise totale et avant, vous ne saviez pas qu'il y

7 avait des prisonniers qu'il fallait transporter dans les différentes écoles

8 dans ce secteur de Zvornik ?

9 R. Naturellement, que c'était une surprise.

10 Q. Ça a été une surprise pour tout un chacun qui s'est trouvé dans votre

11 bataillon ce jour-là, n'est-ce pas ?

12 R. Bien sûr qu'il en est ainsi, bien sûr, certainement.

13 Q. Alors, parlons maintenant de la nuit du 14 juillet de la situation qui

14 a prévalu au commandement, à ce moment-là. Je voudrais que vous me

15 confirmiez que tout le monde dormait au commandement du bataillon lorsque

16 le télégramme dont vous avez parlé est arrivé ?

17 R. Oui, c'est le téléphone qui a été la cause du réveil.

18 Q. Et vous-même, je vous ai posé cette question lorsque nous sommes

19 rencontrés, vous ne vous souvenez pas si vous étiez officier de permanence,

20 ce jour-là ?

21 R. Je ne me souviens pas de cela. C'est ce que j'ai dit à

22 M. le Procureur. Je ne sais pas si c'était moi. Quelqu'un a dû l'être

23 nécessairement, mais 12 ans se sont passés, donc, comment voulez-vous qu'on

24 se souvienne ?

25 Q. Vujo Lazarevic, vous vous souvenez si c'était lui qui était de

26 permanence, à ce moment-là ?

27 R. Je vous ai dit que je ne m'en souvenais pas. Ne me reposez pas deux

28 fois la même question. Je ne me souviens pas si moi-même je l'ai été, je ne

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1 me souviens pas du tout pour les autres non plus. Je ne peux pas vous

2 donner de noms puisque je n'en ai pas le souvenir.

3 Q. Monsieur Lazarevic, les Juges de la Chambre ne sont pas au courant des

4 questions que je vous ai déjà posées avant, donc, il nous faut reprendre

5 tout ça maintenant pour les Juges ?

6 R. Mais je vous en prie, allez-y, allez-y.

7 Q. Nous avons hier parlé également de cette conversation au commandement

8 du bataillon au sujet du télégramme, vous avez dit que plus de trois

9 personnes ont participé à cette conversation même si vous ne vous souvenez

10 pas des noms des autres.

11 R. Je vous ai dit à vous ainsi qu'à l'Accusation que je suis à 100 % sûr

12 que tout le monde était au front, tous les membres du commandement étaient

13 là, mais je ne peux pas me rappeler les détails, vraiment, je ne peux pas,

14 quant à savoir qui était exactement là.

15 Q. Mais la seule chose que j'essaie de comprendre c'est s'il y avait trois

16 personnes ou plus. Je comprends que vous ne vous rappeliez pas les noms

17 mais vous devriez savoir combien. Vous avez dit cinq, peut-être six hier.

18 R. Il y en avait plus que trois, ça c'est sûr, plus que trois.

19 Q. Vous avez dit que ce télégramme est arrivé cette nuit, qu'il y a eu des

20 conversations à ce sujet, je suppose que vous étiez présent vous-même ?

21 R. Oui.

22 Q. Hier, vous m'avez dit qu'à partir de ce moment-là, vous n'avez plus

23 quitté le commandement du bataillon ?

24 R. Oui.

25 Q. Alors, est-ce que vous pourriez me confirmer que tout au long de ces

26 événements de cette nuit et du lendemain matin -- est-ce que vous pouvez

27 confirmer que votre commandant n'a jamais parlé de Drago Nikolic au sujet

28 de ce télégramme, n'a jamais mentionné son

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1 nom ?

2 R. Je vous l'ai déjà dit. Il a demandé Pandurevic, mais pour Nikolic, pas

3 pour autant que je le sache. Je vous ai également dit que c'était quelqu'un

4 de plutôt taciturne. Je ne lui ai pas demandé à qui il a parlé et je ne le

5 sais pas non plus.

6 Q. Donc, vous n'êtes pas au courant d'une conversation par téléphone entre

7 Drago Nikolic et votre -- au commandant que ce soit cette nuit-là ou le

8 lendemain matin ?

9 R. Non, non. Je ne suis pas au courant de cela.

10 Q. Alors, Monsieur Lazarevic, parlons maintenant des prisonniers à l'école

11 de Rocevic. Vous en avez parlé hier et aujourd'hui dans le cadre de votre

12 déposition. Alors, tout d'abord, confirmez-moi, s'il vous plaît, que tout

13 ce que vous savez au sujet de Rocevic pour la journée du 14 juillet, c'est

14 quelque chose qui vous a été dit -- relaté par votre commandant; c'est bien

15 cela ?

16 R. Mais tout ce que je sais, je vous ai dit. Je l'ai appris du commandant.

17 Je ne l'ai pas vu, j'ai pas vu ces gens.

18 Q. Justement, j'allais vous poser cette question. Vous-même, vous n'avez

19 rien vu à Rocevic vous-même, ce jour-là ou après ?

20 R. C'est ça.

21 Q. La conversation dont vous avez parlé aujourd'hui, vous avez dit que

22 votre commandant a appelé de Kozluk, mais cette conversation, vous ne

23 l'avez pas entendue, n'est-ce pas, naturellement ?

24 R. Non. Il a dit -- je répète qu'il n'arrêtait pas de chercher Pandurevic

25 et Obrenovic. Je l'ai déclaré déjà.

26 Q. Monsieur Lazarevic, vous-même, vous n'avez pas parlé au prêtre que vous

27 avez mentionné hier dans votre déposition ?

28 R. Je n'ai pas compris votre question.

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1 Q. Vous avez mentionné hier le fait que votre commandant aurait parlé au

2 prêtre de Rocevic, mais vous-même, vous ne lui avez jamais parlé ?

3 R. Mais j'étais à Malesic, ne me posez pas ce genre de question. J'étais à

4 20 kilomètres de distance, comment j'aurais pu avoir cette conversation ?

5 Je vous ai déjà dit qu'à aucun moment, j'étais à Rocevic. Or, le prêtre

6 était à Rocevic. Donc, c'est lui qui a organisé cela avec le prêtre pour

7 qu'il leur donne des vivres et de l'eau à ces gens-là, et ça n'a rien à

8 voir avec cela, ce que le Procureur m'a demandé.

9 Q. Mais justement, je voudrais juste confirmer cela pour le compte rendu

10 d'audience, que vous n'avez pas parlé au prêtre, pas plus qu'au chef de la

11 communauté locale. On en a parlé, vous souviendrez.

12 R. Mais comment aurais-je pu lui parler puisque j'étais à 20 kilomètres de

13 distance ?

14 Q. Hier, Monsieur Lazarevic, vous avez dit, dans le cadre de votre

15 témoignage, que c'est par ses parents que votre commandant était informé de

16 la présidence et c'était à la page 13366, lignes 8 à 11.

17 R. Oui.

18 Q. Vous avez confirmé hier et aujourd'hui que cela s'est passé dans

19 l'après-midi. Donc, votre commandant est allé prendre un bain dans l'après-

20 midi, il est revenu dans l'après-midi.

21 R. Oui.

22 Q. Hier, page 13 367, lignes 9 à 11, vous avez dit que votre commandant a

23 d'abord vu les prisonniers, et puis ensuite, il aurait parlé au prêtre et

24 au président afin de fournir des vivres et de l'eau aux prisonniers. C'est

25 ce qu'il vous a dit ?

26 R. Oui.

27 Q. Il vous a dit, votre commandant, que le gymnase était rempli de

28 prisonniers. C'est ce que vous avez dit, page 13 367, lignes 12 et 13.

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1 R. Oui.

2 Q. Mais ce qui m'a un petit peu surpris hier, c'est que c'est la première

3 fois qu'on entend dire que votre commandant était au courant du fait qu'il

4 y avait plein de prisonniers au gymnase. Vous voulez bien me confirmer ça,

5 que c'est un élément d'information que vous n'auriez pas donné précédemment

6 ?

7 R. Mais personne ne m'a posé cette question.

8 Q. Alors, maintenant - la même page, lignes 17 et 18 - vous avez dit que

9 votre commandant vous aurait relaté que quelques personnes auraient été

10 tuées par des gardes; vous vous souvenez avoir dit ça ?

11 R. Oui, je l'ai dit.

12 Q. Vous avez également dit - la même page, un peu plus loin dans le texte

13 - que vous ne saviez pas si le commandant l'a vu de ses propres yeux ? Il

14 vous l'a dit.

15 R. C'est exactement cela.

16 Q. Vous avez également déclaré hier que votre commandant vous avait parlé

17 d'une femme qui aurait été blessée par des gardes qui gardaient les

18 prisonniers; c'est exact ?

19 R. Oui.

20 Q. Vous avez également dit un dernier point au sujet de ceux qui gardaient

21 les prisonniers, qu'ils ont menacé votre commandant.

22 R. C'est ce qu'il m'a dit. Donc, c'est la seule chose que je puisse vous

23 confirmer. Je ne peux pas vous dire autre chose.

24 Q. Alors, dites-nous, s'il vous plaît, c'est la première fois que vous

25 mentionnez le fait que les gardes auraient tué quelqu'un, qu'ils auraient

26 blessé une femme, qu'ils auraient menacé votre commandant. Alors, pourquoi

27 est-ce que vous l'avez mentionné pour la première fois, pourquoi vous en

28 n'avez pas parlé avant ?

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1 R. Parce que personne ne m'a posé la question.

2 Q. Alors, maintenant, je voudrais que l'on parle de votre commandant,

3 lorsqu'il est arrivé. Je vais vous citer c'est votre audition. Je peux vous

4 le montrer, si vous voulez, mais ce ne sera peut-être pas utile, pas

5 nécessaire. C'est pages 13 et 14 de l'entretien que vous avez eu avec

6 l'Accusation, nous l'avons reçu de leur part, vous dites : "Je sais qu'il a

7 essayé de parler au commandant ou au chef d'état-major, mais il n'a pas pu

8 le faire. Personne n'était disponible. Ensuite, il a parlé à quelqu'un au

9 corps au sujet de conflit ou combat." C'est ce que je peux citer, donc, je

10 cite de votre entretien. Alors, vous vous souvenez comment est-ce que cela

11 s'est passé lorsque votre commandant est arrivé au commandement du

12 bataillon ? Est-ce qu'il vous a, tout d'abord, parlé de cette conversation

13 ou il vous a tout d'abord parlé de Rocevic et de ce qu'il a vu là-bas ?

14 R. Mais je ne peux pas me souvenir de la chronologie dans quel ordre cela

15 s'est passé. Vous me demandez de me rappeler la chronologie 12 ans plus

16 tard. Je vous ai raconté ce que je savais.

17 Q. Donc, au fond ce qui s'est passé, c'est que votre commandant est revenu

18 au bataillon de commandement et il a transmis l'information à toutes les

19 personnes présentes. C'est ce que vous avez dit, c'est exact ?

20 R. Oui, mais je l'ai déjà répété.

21 Q. Vous avez mentionné ce matin qu'il y a eu, ensuite, une conversation où

22 un appel qui a été passé à la brigade. Est-ce que c'était soit un appel à

23 Kozluk, ou est-ce qu'il y a eu deux appels, un à Kozluk et un autre au

24 commandement du bataillon, au mieux de votre souvenir ?

25 R. D'après ce que le commandant a dit, il y a eu deux coups de fil,

26 d'abord de Kozluk et puis, il a passé un autre coup de fil du commandement.

27 Q. L'appel qui a été passé au commandement du bataillon, vous dites que

28 vous êtes au courant de cet appel. Est-ce que vous étiez à côté du

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1 commandant au moment où il a appelé ou bien est-ce que l'on vous l'a relaté

2 ?

3 R. Je vous ai déjà dit qu'il ne parle pas beaucoup. Je ne pouvais pas être

4 à côté de lui. Je ne suis pas son garde, mais je sais qu'il parlait à haute

5 voix et qu'il se disputait avec quelqu'un. C'est ce que j'ai déjà dit. On

6 l'entendait crier au téléphone.

7 Q. Simplement pour confirmer au moment de cette conversation, lorsqu'il

8 criait, vous ne savez pas avec qui il parlait lors de cette conversation,

9 mis à part ce qu'il vous a dit lui-même ?

10 R. Bien sûr, mis à part ce qu'il m'a dit et comment voulez-vous que je

11 sache avec qui il parlait de l'autre côté.

12 Q. Merci. Je vais passer à un sujet différent, Monsieur Lazarevic, hier

13 j'ai mentionné que j'aurais quelques questions à vous poser concernant les

14 communications entre votre bataillon et la brigade de même concernant les

15 communications entre votre bataillon et les compagnies. Donc, j'ai

16 seulement quelques questions à vous poser à ce sujet.

17 Tout d'abord, est-ce que vous confirmez que le centre de

18 Communication au sein de votre bataillon était situé environ

19 40 mètres du commandement du bataillon dans un autre bâtiment ?

20 R. Oui. Je ne sais pas combien de mètres mais c'était à proximité. Je ne

21 sais pas si c'était 40 mètres ou 100, ça je ne le saurais vous le dire.

22 Q. Mais il s'agit d'un bâtiment différent ?

23 R. Oui.

24 Q. Ce bâtiment est -- je ne suis pas sûr en raison de la traduction, mais

25 d'habitude, on appelle ces personnes les transmetteurs. J'espère que vous

26 comprenez ce terme.

27 R. Oui, c'est cela.

28 Q. C'est là que travaillaient les transmetteurs ?

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1 R. Oui.

2 Q. Est-ce que vous pouvez confirmer que les communications -- un instant.

3 On vient de me dire qu'il y a eu une erreur de traduction je vais vérifier.

4 Excusez-moi.

5 M. BOURGON : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président. Je suis

6 prêt à continuer.

7 Q. Très bien. Je -- communiquer avec les questions générales concernant

8 les communications. Est-ce que vous pouvez confirmer que le téléphone à

9 induction dont vous avez parlé, il s'agissait de ligne de sécurité

10 militaire qui existait entre le commandement du bataillon et le

11 commandement de la brigade ?

12 R. Oui.

13 Q. Et qu'il s'agit là d'une ligne sécurisée dans le sens que les

14 conversations sur cette ligne ne peuvent pas être interceptées à moins que

15 vous ne branchiez le fil vous-même physiquement, enfin, que vous ne vous

16 branchiez physiquement vous-même sur la ligne ?

17 R. Je crois que c'est le cas, mais je ne connais pas les détails de ce

18 domaine, donc, je ne peux pas en parler plus que cela.

19 Q. Dans votre commandement de bataillon, vous avez [imperceptible] pour

20 dire que si une radio, qui était sur le réseau de la brigade mais qui était

21 utilisé rarement, si ce n'était pour des vérifications par radio; est-ce

22 exact ?

23 R. Mais lorsque vous dites "radio" vous parlez de quoi, des Motorolas ou

24 des appareils des postes de radio ?

25 Q. Je vais peut-être diviser la question en plus pour vous permettre de

26 mieux me comprendre. Il y avait un appareil -- un véritable poste de radio

27 -- appareil, radio dans le commandement du bataillon; est-ce exact ?

28 R. Pour autant que je le sache, il n'y en avait pas. Il y avait juste des

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1 Motorolas et une ligne téléphonique civile, une ligne de téléphone à

2 induction. Mais je ne suis pas sûr au sujet de ce poste de radio dont vous

3 parlez.

4 Q. La Motorola, elle était utilisée avec quelle fréquence et par qui ?

5 R. C'étaient les commandants de compagnies, le commandant et son adjoint,

6 personne d'autre. Ils l'utilisaient seulement de manière interne entre eux.

7 Q. Savez-vous, vous-même, Monsieur Lazarevic, s'il était possible, depuis

8 le bataillon, d'attendre la brigade par radio ?

9 R. Je ne sais pas.

10 Q. S'agissant des communications entre le commandement du bataillon et les

11 compagnies et le poste de commandement avancé, l'IKM du bataillon, les

12 communications étaient assurées aussi par le biais de ce téléphone à

13 induction; est-ce exact ?

14 R. Oui.

15 Q. Savez-vous que les compagnies avaient aussi une radio RUP 12, mais ne

16 les utilisaient pas si ce n'était pour le vérifier de temps en temps ?

17 R. Honnêtement, je ne le sais pas. Je sais qu'il y avait des Motorolas, et

18 un téléphone à induction, mais le reste je ne le sais pas.

19 Q. Merci. Est-ce que vous pourriez nous confirmer que si vous souhaitiez

20 passer un coup de fil en utilisant le téléphone à induction pour appeler la

21 brigade, vous deviez d'abord appeler votre centre de transmission, donc le

22 transmetteur ?

23 R. Oui. Vous ne devez pas continuer. J'ai compris, c'est oui.

24 Q. Et ensuite c'est eux qui appelaient le standard de la brigade ?

25 R. Oui.

26 Q. Ensuite, le standard de la brigade établissait la connexion avec le

27 bureau que vous étiez en train de chercher au sein du commandement de la

28 brigade ?

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1 R. Oui.

2 Q. Très bien. Je vais maintenant parler du télégramme au sujet duquel vous

3 avez déposé. Et tout d'abord, je souhaite revenir à quelque chose que vous

4 avez dit dans votre entretien, je cite de la page 26 en anglais, je le dis

5 pour mes collègues de l'Accusation, et je vais vous lire la citation et

6 vous demander de fournir une explication supplémentaire. Vous avez dit :

7 "Il y avait un registre à part pour les télégrammes en raison du fait que

8 ce cahier se trouvait à côté du téléphone, et lorsqu'un message arrivait,

9 c'était enregistré."

10 R. Oui.

11 Q. Est-ce que vous pourriez expliquer cela un peu plus à la Chambre de

12 première instance ? Où se trouvait le registre et où était le téléphone au

13 sein du commandement, et quelle était la procédure lorsqu'un télégramme

14 arrivait ?

15 R. Vous avez dit vous-même dans la réponse que le cahier était à côté du

16 téléphone. Où est-ce que c'était ? Ecoutez, le téléphone était quelque part

17 dans l'angle, la personne -- enfin, sur un bureau, et lorsque le télégramme

18 arrivait quelqu'un le recevait, le commandant en était informé.

19 Q. Excusez-moi de vous poser ces questions, vous savez, je comprends, pour

20 vous c'était il y a 12 ans, mais nous, nous n'étions pas du tout, donc,

21 j'essaie de visualiser -- on essaie de visualiser ce commandement de

22 bataillon. Je souhaite simplement que vous nous confirmiez que ce cahier

23 était la première chose qui se trouvait à côté du téléphone; est-ce exact ?

24 R. C'est ce que je vous ai dit, oui.

25 Q. Comme vous avez mentionné le fait qu'il y avait un registre à part pour

26 le télégramme, je suppose qu'il y avait deux cahiers à côté du téléphone.

27 R. Non, un seul pour tous les messages qui venaient de la brigade. Il n'y

28 avait qu'un cahier, si mes souvenirs sont bons.

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1 Q. Lorsqu'un télégramme arrivait, est-ce qu'il arrivait par écrit, tapé à

2 la machine, ou d'une autre manière ?

3 R. Je vous ai déjà expliqué. Vous avez le téléphone dans une main et vous

4 utilisez l'autre main pour noter tout ce que vous entendez. Je vous ai déjà

5 dit cela, n'est-ce pas ?

6 Q. Je ne suis pas sûr si vous avez mentionné cela dans votre déposition.

7 Si tel était le cas, excusez-moi, je voulais simplement que l'on clarifie

8 cela pour tout le monde.

9 Est-ce que vous pouvez confirmer si vous avez noté immédiatement dans le

10 registre cela ou, bien sûr, un bout de papier à côté du cahier ?

11 R. C'était fait toujours directement dans le cahier, donc, si le téléphone

12 sonnait on le prenait dans une main et on utilisait l'autre main pour

13 écrire tout ce qu'il fallait écrire.

14 Q. Qui vous dictait cela ? C'était le transmetteur de la brigade, ou

15 c'était l'officier de permanence de la brigade ?

16 R. Ça je ne saurais vous le dire. Je ne pourrais pas vous le dire avec

17 certitude.

18 Q. Au sein du commandement du bataillon, qui le notait ? La personne qui

19 par hasard répondait au téléphone, ou est-ce que c'était l'officier de

20 permanence ?

21 R. Parfois c'était l'officier de permanence mais en principe c'était la

22 personne qui s'y trouvait. On ne faisait, on n'y prêtait pas

23 particulièrement attention.

24 Q. Est-ce que vous pourriez nous dire, s'il vous plaît, et aider la

25 Chambre à expliquer à quoi ressemble un téléphone, un télégramme chiffré ?

26 Que recevez-vous exactement par téléphone ? Quelles informations est-ce

27 qu'il vous donne ? Car nous ne sommes pas des soldats ici; nous essayons de

28 comprendre, donc, je reçois le télégramme, à ressemble à quoi ? Comment

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1 est-ce que je le reçois par téléphone ?

2 R. Moi non plus, je ne suis pas soldat non plus. Je l'ai été à un moment

3 donné où j'ai dû le faire, ça c'est la première chose. Mais après, vous

4 savez, je ne suis pas codeur. Je ne l'utilisais pas les chiffres. Je ne

5 suis pas transmetteur non plus, donc, ne me posez pas les questions

6 auxquelles je ne saurais vous répondre.

7 Q. Mais parfois vous étiez officier de permanence.

8 R. C'était la personne de permanence au sein de la brigade -- au sein du

9 bataillon, ce sont deux choses différentes, deux termes différents.

10 Q. Je ne souhaite pas vous rendre perplexe. Ce que je dis c'est que vous-

11 même, au sein du commandement du bataillon, parfois vous étiez l'officier

12 de permanence du bataillon; est-ce exact ?

13 R. Tout d'abord, vous ne pouvez pas me rendre perplexe; et deuxième, oui,

14 c'était le cas.

15 Q. Lorsque vous avez reçu -- lorsque vous receviez un télégramme, tout ce

16 que j'essaie de savoir est ce qui était mentionné par téléphone pour

17 comprendre comment ces choses fonctionnent ?

18 R. Bien, je ne comprends pas les questions que vous me posez. Ce qui est

19 dicté est noté, l'on informe le commandant et c'est lui qui entreprend une

20 action à partir de là.

21 Q. Si le message est chiffré, que recevez-vous exactement par téléphone ?

22 R. Encore une fois, il s'agit des numéros -- des chiffres, si mes

23 souvenirs sont bons. Vraiment, je ne connais pas le système des

24 transmissions. Vous me posez une question au sujet de quelque chose que je

25 ne sais pas, donc, il n'y avait pas de texte on me donnait un certain

26 nombre de chiffres, mais je ne sais vraiment pas comment ceci fonctionne.

27 Donc, on nous donnait des chiffres, et nous, on les notait.

28 Q. Dans le message chiffré, c'est ce que vous avez mentionné dans votre

Page 13399

1 déposition que vous avez vu cette nuit-là un télégramme chiffré; je vous

2 demande tout simplement de nous décrire à quoi il ressemblait. Est-ce qu'il

3 y avait des mots chiffrés ou des numéros chiffrés ou des caractères

4 chiffrés ?

5 R. Je ne me souviens pas. Je ne sais pas si c'était des chiffres ou autre

6 chose. C'étaient les transmetteurs qui le déchiffraient -- qui les

7 déchiffraient ces télégrammes. Je vous l'ai déjà dit.

8 Q. Vous avez dit que cette nuit-là, ces transmetteurs ont été appelés afin

9 qu'ils viennent déchiffrer le télégramme; est-ce exact ?

10 R. Oui.

11 Q. Est-ce que vous étiez sur place lorsqu'ils l'ont fait ?

12 R. Je suppose que oui.

13 Q. Est-ce que ceci a été fait par une personne ou deux ?

14 R. Ça je ne me souviens pas.

15 Q. Vous vous souvenez s'ils ont utilisé un registre de chiffres -- un

16 cahier de chiffres ?

17 R. Je ne connais pas ces détails-là.

18 Q. Vous dites dans votre déposition que ces transmetteurs étaient

19 qualifiés pour déchiffrer les télégrammes ?

20 R. Bien, puisqu'ils faisaient ce travail là-bas c'était le cas.

21 Q. Je suis d'accord et je pense que vous avez confirmé cela, mais vous

22 n'avez jamais autorisé cela en première personne -- vous avez dit que, vous

23 personnellement, vous n'avez pas pu décoder -- déchiffrer le télégramme;

24 est-ce exact ?

25 R. Tout d'abord, les télégrammes chiffrés étaient rares, et deuxièmement,

26 je ne pouvais pas les déchiffrer. Je vous l'ai déjà dit.

27 Q. Lorsque vous avez rencontré l'Accusation, la semaine dernière, vous

28 avez mentionné quelques noms pour la première fois et ce sont les noms que

Page 13400

1 vous nous avez mentionnés déjà. Il s'agit de Miodrag Pisic, Goran Ilic,

2 Dragan Stevanovic et Milisav Cvijetinovic. Vous connaissez ces personnes ?

3 R. Ce sont les transmetteurs, oui.

4 Q. Et ces personnes-là, ou l'une de ces personnes aurait été celle qui est

5 venue, une personne ou plusieurs éventuellement, c'était donc la personne

6 ou les personnes qui seraient venues cette nuit-là afin de déchiffrer le

7 télégramme ?

8 R. Oui.

9 Q. Cette nuit-là, vous nous avez dit qu'il était présent, lui aussi. Vous

10 avez mentionné cela dans votre entretien ?

11 R. Oui.

12 Q. Est-ce qu'il est possible que ce fût lui qui a déchiffré le télégramme

13 ?

14 R. Mais ne posez pas ce type de questions. Je vous ai déjà dit qui a

15 déchiffré le télégramme. Ne me posez pas des questions pour obtenir une

16 raison illogique. Je vous ai déjà dit que ni Vujo, ni moi-même on ne l'ai

17 fait, c'était quelqu'un d'autre.

18 Q. Je vous demande simplement, Monsieur Lazarevic, si Vujo Lazarevic était

19 capable de déchiffrer un télégramme ? Est-ce que vous le savez ?

20 R. Non. Il ne le pouvait pas.

21 Q. Est-ce que vous savez si votre commandant pouvait déchiffrer un

22 télégramme ?

23 R. Non.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Non, vous ne le savez pas ou non, il ne

25 pouvait pas le faire.

26 LE TÉMOIN : [interprétation] Il ne savait pas le faire, non, il ne savait

27 pas le faire.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Je pense que c'est clair.

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1 Monsieur Bourgon, on me dit qu'il faudra que l'on procède à une pause dans

2 cinq minutes à peu près, donc, c'est seulement à votre convenance. Si c'est

3 plus convenable maintenant, nous pouvons arrêter maintenant.

4 M. BOURGON : [interprétation] C'est comme vous voulez, Monsieur le

5 Président. J'allais continuer jusqu'à la pause. Mais si vous -- si ça vous

6 convient mieux maintenant, on peut arrêter maintenant.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] On me dit que c'est la situation. Il

8 vous faudra combien de temps encore.

9 M. BOURGON : [interprétation] Je vais respecter mon estimation initiale.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est une heure et demie, non deux

11 heures.

12 Et l'équipe Popovic, Maître Zivanovic.

13 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Une demi-heure suffira.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et Beara.

15 M. OSTOJIC : [interprétation] Environ 15 minutes, Monsieur le Président.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et Miletic.

17 Mme FAUVEAU : [imperceptible]

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Gvero.

19 M. JOSSE : [interprétation] Rien.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pandurevic.

21 M. SARAPA : [interprétation] Environ 15 minutes.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Peut-on avoir une pause de 20 minutes à

23 la place de 27 minutes habituelles. Ça vous convient, Maître Bourgon ?

24 M. BOURGON : [interprétation] Tout à fait, Monsieur le Président.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

26 --- L'audience est suspendue à 10 heures 36.

27 --- L'audience est reprise à 11 heures 00.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Maître Bourgon.

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1 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

2 Q. Je vous souhaite la bienvenue de nouveau, Monsieur Lazarevic. Nous

3 allons essayer de terminer votre déposition aussi rapidement que possible.

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est une question relative, Maître

5 Bourgon.

6 M. BOURGON : [interprétation]

7 Q. Vous avez mentionné aujourd'hui que vous avez vu le télégramme chiffré

8 et je souhaite que vous essayez de vous rappeler si vous savez qui avait

9 écrit le télégramme chiffré, le savez-vous ?

10 R. J'ai déjà dit que je ne savais pas. Peut-être moi-même, je l'ai déjà

11 dit une fois.

12 Q. Lorsque, vous-même, vous êtes arrivé au quartier général -- le

13 commandement - excusez-moi, d'habitude j'emploie le mot quartier général -

14 mais lorsque vous êtes arrivé au commandement, est-ce que le commandant

15 était déjà là, ou est-ce qu'il est venu plus tard ?

16 R. J'y étais, Monsieur, donc, je ne suis parti nulle part; c'est le

17 commandant qui est venu.

18 Q. Car tout à l'heure, dans votre déposition, vous avez dit que certaines

19 personnes étaient déjà dans le commandement car vous y avez dormi. Ça

20 s'applique à vous, vous avez dormi dans le commandement; est-ce exact ?

21 R. Oui, oui.

22 Q. Je veux dire, de manière régulière, non pas seulement cette nuit-là,

23 mais, de manière régulière, vous avez vécu dans le commandement ?

24 R. C'est exact.

25 Q. Vous vous souvenez comment il se fait que vous avez pris le registre

26 entre vos mains et que vous l'avez lu ?

27 R. Je ne sais pas si je l'ai lu. Je vous dis ce dont je me souviens. Tout

28 ce qui était, était au courant du télégramme; c'est ce que j'ai déjà dit au

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1 début. Je ne sais pas comment vous expliquez différemment.

2 Q. Est-ce que vous vous souvenez qui a donné le registre au commandant

3 pour que celui puisse lire le télégramme ?

4 R. Non. Je ne me souviens pas.

5 Q. Est-ce que vous vous souvenez lorsque le transmetteur est venu, un ou

6 plusieurs ? Ça on ne le sait pas. Lorsque les transmetteurs sont venus,

7 est-ce qu'ils ont déchiffré le télégramme dans le registre, ou sur un bout

8 de papier à côté du registre ?

9 R. Ça, vraiment, ce genre de détail, je ne connais pas.

10 Q. Mais vous avez dit, dans votre déposition, que le télégramme chiffré

11 était rarement reçu par le commandement de bataillon. Quelle était la

12 procédure d'écrire la version déchiffrée immédiatement après la version

13 chiffrée dans le registre ou séparément ?

14 R. Je ne sais vraiment pas. Je ne connais vraiment pas les détails.

15 Q. Dans le cadre de votre devoir, puisque vous décrivez votre devoir, en

16 tant qu'officier chargé des affaires générales ou adjoint des commandants

17 des affaires générales au sein du commandement du bataillon, ai-je raison

18 si je dis que ce registre faisait partie de vos responsabilités ?

19 R. Non.

20 Q. Donc, si quiconque vous a dit que le maintient de ce registre fait

21 partie de vos responsabilités la personne se

22 tromperait ?

23 R. Bien, tout le monde a écrit dans ce registre. Je ne tenais pas de

24 registre, c'était un simple cahier, et vous ne me posez pas une question

25 logique. Personne n'était en charge de ce registre. C'était simplement à

26 côté du téléphone, et tout simplement, on notait ce qu'on devait noter là-

27 dedans.

28 Q. Dans votre entretien - et j'indique pour mes collègues que c'est la

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1 page 15 de la version anglaise - vous dites : "Je n'étais pas là lorsqu'il

2 est arrivé, mais je suppose qu'il est arrivé par téléphone et qu'il était

3 chiffré."

4 R. Qu'est-ce qui est contestable là-dedans ? Je vous ai dit tout ce que je

5 savais à ce sujet. Peut-être que je me souviens de certains détails et

6 d'autres dont je ne me souviens pas, mais je vous ai dit le reste.

7 Q. Est-ce que vous permettez la possibilité selon laquelle vous n'avez pas

8 vu le télégramme dans le registre car c'est que vous avez dit dans votre

9 entretien ?

10 R. Ne me posez pas ce genre de question. Je vous ai dit que le télégramme

11 est arrivé, et hier, lorsque vous m'avez demandé, je vous ai posé des

12 questions à ce sujet. Je ne sais pas quelles sont les autres réponses que

13 vous voulez de moi.

14 Q. Dans votre entretien un peu plus tard, encore une fois, on vous a posé

15 une question, et je cite de la page 27, pour l'Accusation, je l'ai dit --

16 la question, c'était l'enquêteur de l'Accusation qui vous a posé la

17 question. La question était la suivante : "N'avez-vous jamais vu le

18 télégramme ?" Vous avez répondu : "Je ne l'ai pas vu, mais je sais que ceci

19 a été enregistré dans le cahier et qu'il était chiffré -- je suis sûr que

20 ceci était consigné au registre." Je vous demande simplement si vous

21 permettez la possibilité que vous n'aviez pas vu ce télégramme dans le

22 cahier ?

23 R. Je ne permets pas une telle civilité.

24 Q. Dans ce cas-là, pourquoi est-ce que vous mentionnez cela pour la

25 première fois dans cette déposition aujourd'hui, que vous avez vu ce

26 télégramme, alors que précédemment vous aviez dit aux enquêteurs de

27 l'Accusation que vous ne l'aviez pas vu ?

28 R. Je ne me souviens pas de tous les détails, mais j'ai déjà dit hier - et

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1 je répète - le télégramme y était et tout le monde l'a vu. Je ne sais pas

2 combien de fois vous voulez que je répète.

3 Q. Si je passe à autre chose, aujourd'hui, mon collègue de l'Accusation

4 vous a demandé si vous aviez vu la version déchiffrée de ce télégramme. Je

5 pense -- est-ce que vous pouvez confirmer que votre réponse était que vous

6 n'avez pas lu la version déchiffrée du télégramme; est-ce exact ?

7 R. Je ne me souviens pas des détails. Je connais le contenu et je sais que

8 le commandant nous a dit de quoi il s'agissait. Je connais l'ensemble, je

9 ne sais pas s'il est important si je l'ai vu moi-même ou pas. Je connais le

10 contenu du télégramme. Nous étions tous là au quartier général, au

11 commandement, on parlait.

12 Q. Encore une fois, lorsque vous dites : "On était tous là," c'était les

13 quatre ou six personnes que vous avez mentionnées ? Mais, encore une fois,

14 vous ne vous souvenez pas des noms.

15 R. Oui, c'est exact. Je vous ai dit qui était les membres du commandement

16 dès le début. Je suppose qu'ils étaient tous là.

17 Q. Simplement pour confirmer que, vous-même, vous étiez au courant de ce

18 télégramme qui émanait de la brigade et qui est arrivé; est-ce exact ?

19 R. Pour autant que je le sache, il y en avait qu'un seul.

20 Q. Vous dites dans votre déposition aussi, un -- ce télégramme avait été

21 envoyé du bataillon à la brigade; est-ce exact ? Est-ce votre réponse ?

22 R. Si mes souvenirs sont bons, oui.

23 Q. Par rapport aux commandants de compagnie, je suppose qu'aucune copie de

24 télégramme n'a été envoyée aux commandants de compagnie; est-ce c'est exact

25 ?

26 R. Non.

27 Q. Cela veut dire qu'il n'y a pas eu de copie d'envoyée ?

28 R. Non, puisqu'ils étaient là, ils étaient présents dans le poste de

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1 commandement. Il n'y a pas de raison de faire des copies.

2 Q. Dans votre déposition d'hier, vous avez mentionné les noms des trois

3 commandants de compagnie comme étant Dragan Stevanovic, Miroslav Stankovic

4 et Milan Radic. Je voudrais tout simplement que vous me confirmiez qu'ils

5 sont allés voir les commandants de bataillon cette nuit-là pour parler.

6 R. Il les a convoqués pour leur dire ce qu'on leur demandait de faire pour

7 qu'ils sachent ce qu'on leur demande de faire et pour qu'ils sachent qu'il

8 allait refuser l'ordre. Donc, ils étaient là.

9 Q. Est-ce qu'ils étaient là au moment où le télégramme est arrivé ?

10 R. C'était juste pour savoir si on leur a demandé de venir ou bien s'ils

11 se sont trouvés là tout simplement par hasard. C'est le commandant qui les

12 a convoqués.

13 Q. Vous dites qu'ils sont venus au commandement cette nuit-

14 là ?

15 R. Oui.

16 Q. En parlant de la réponse envoyée, vous avez déjà parlé du contenu des

17 discussions d'après votre meilleur souvenir, mais vous ne vous souvenez pas

18 des personnes qui ont envoyé la réponse, qui a répondu au téléphone pour

19 envoyer cette réponse sous forme de télégramme ?

20 R. Oui, c'est exact.

21 Q. Vous avez déjà dit que vous ne saviez pas si la réponse a été chiffrée

22 -- codée ?

23 R. Oui, c'est vrai, je ne le sais pas.

24 Q. Est-ce que je pourrai supposer que, tout d'abord, vous ne savez pas à

25 quel moment on a écrit pour la première fois l'existence, enfin, la trace

26 de télégramme dans ce cahier chrono ?

27 R. J'ai dit que normalement ils sont tous déposés dans le cahier.

28 Q. Donc, peut-être que ma question n'était pas claire. Mais les

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1 télégrammes sont envoyés normalement. Les télégrammes qui sont envoyés, on

2 laisse une trace dans le chrono aussi de l'envoi.

3 R. Oui, normalement, tout ce qu'on envoie et tout ce qu'on reçoit, on les

4 consigne dans le chrono.

5 Q. Mais vous n'avez pas lu dans le livre l'information concernant l'envoi

6 de ce télégramme, dans le chrono, pas cette nuit-là ?

7 R. Je ne me souviens pas de cela. Je sais qu'il y a eu cet ordre, et c'est

8 tout.

9 Q. Maintenant, je voudrais parler avec vous de quelque chose que vous avez

10 mentionné dans votre interview, à savoir la raison pour laquelle le

11 commandant s'est rendu à Rocevic, le matin.

12 Au cours de votre déposition aujourd'hui, vous avez dit qu'il y est allé

13 pour leur faire savoir qu'il n'allait pas exécuter cet ordre, c'est ce que

14 vous avez dit ce matin. Est-ce que vous en souvenez ?

15 R. Bien sûr que oui, je m'en souviens.

16 Q. Dans votre interview - à la page 18, en anglais - vous avez dit ce qui

17 suit en répondant à la question posée, à savoir : "Après les discussions

18 avec les commandants de compagnie, quel était le résultat ?" Et vous avez

19 répondu : "Je sais que le lendemain matin, notre commandant s'est rendu à

20 Rocevic." Je voudrais que l'on comprenne. Donc, vous dites que votre

21 commandant s'est rendu à Rocevic suite à ce que les commandants de

22 compagnie lui ont dit, à savoir il faut qu'on se débarrasse de ces

23 prisonniers dans l'école; est-ce exact ?

24 R. Mais qu'est-ce que vous voulez dire par là ? Moi, j'ai déjà dit que

25 tous les gens qui étaient sur la ligne.

26 Q. Excusez-moi, je me suis rendu compte, moi aussi, du fait que les mots

27 utilisés n'y sont pas vraiment les plus heureux; ce n'est pas sur cela que

28 j'insiste. Je parle de commandants de compagnie, donc, ils étaient de la

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1 région de Rocevic et ils n'étaient pas contents de savoir que les

2 prisonniers étaient à l'école. Donc, normalement, ils étaient très contents

3 d'apprendre qu'on allait les déplacer -- enfin, transférer de cette école;

4 c'est ce qu'ils ont dit au commandant, n'est-ce pas ?

5 R. Oui, c'est exactement cela.

6 Q. Je suis désolé si je vous ai cité --

7 R. Mais allez-y, posez-moi toutes les questions que vous voulez me poser.

8 Q. Par rapport au voyage que votre commandant a fait pour se rendre à

9 Rocevic ce matin-là, mon collègue vous a demandé; comment se faisait-il que

10 vous saviez que votre commandant y est allé ? Evidemment, avant d'y aller,

11 il vous a dit qu'il allait se rendre à Rocevic; est-ce exact ?

12 R. Bien sûr que c'est exact tout ça. Vous me posez des questions qui n'ont

13 aucune logique.

14 Q. Quand votre commandant est revenu de Rocevic, est-ce que j'aurais

15 raison de dire qu'il a dit qu'il allait être traduit devant un tribunal et

16 puni de son acte de désobéissance ? Est-ce vous

17 savez ? Est-ce qu'il vous a dit cela ?

18 R. Oui, c'est exact.

19 Q. Par rapport à cela, votre commandant ne vous a pas demandé de garder

20 une photocopie de ce télégramme justement pour faire en sorte qu'il ne soit

21 pas poursuivi, pour qu'il soit protégé ?

22 R. Monsieur, personne ne pensait à cela à l'époque.

23 Q. Mais tout ce que vous savez au sujet des événements qui ont eu lieu à

24 Rocevic le jour suivant vient de ce que vous a dit votre commandant puisque

25 vous, vous n'avez pas personnellement vu rien de tout cela; est-ce exact ?

26 R. Oui.

27 M. BOURGON : [interprétation] Je vais demander que l'on passe à huis clos

28 partiel, Monsieur le Président.

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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, nous allons passer à huis clos

2 partiel. Nous sommes à huis clos partiel.

3 [Audience à huis clos partiel]

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7 [Audience publique]

8 M. BOURGON : [interprétation]

9 Q. Je vais vous reposer la question puisque nous sommes revenus en

10 audience publique. Sachant que votre commandant est venu déposer la semaine

11 dernière devant ce Tribunal, je vous demande si vous l'avez rencontré que

12 ce soit avant le voyage pour La Haye, donc, des jours ou des semaines qui

13 ont précédé, ou à La Haye même ?

14 R. J'aurais pu le voir, le croiser avant cela mais je l'ai vu à La Haye.

15 Q. Est-ce que vous avez parlé de ces événements avec lui, de l'un

16 quelconque de ces événements ?

17 R. Non.

18 Q. Avez-vous parlé de ces événements avec qui que ce soit d'autres ?

19 R. Non.

20 Q. Je me réfère là aux personnes qui ont été mentionnées aujourd'hui ou

21 qui ont été proches du 2e Bataillon, en juillet 1995 ?

22 R. Mais je n'ai aucun contact avec personne à ce sujet. Tous ces gens qui

23 ont été cités ici, je n'ai aucun contact avec eux. Je travaille un peu plus

24 loin. Je ne suis pas au même endroit.

25 Q. Je vous remercie, Monsieur Lazarevic.

26 M. BOURGON : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions, Monsieur le

27 Président, je vous remercie.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.

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1 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

2 Contre-interrogatoire par M. Zivanovic :

3 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Lazarevic.

4 R. Bonjour.

5 Q. Pour commencer je vais vous demander de nous préciser quelque chose.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous allez vous présenter, s'il vous

7 plaît.

8 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Excusez-moi. Je suis Zoran Zivanovic et je

9 défends ici Vujadin Popovic.

10 Q. Ma première question : est-ce que vous pouvez nous expliquer une chose,

11 dans ce bâtiment du commandement où était cantonné votre bataillon, vous

12 aviez une pièce à part qui était votre bureau où vous travailliez ?

13 R. Non, j'étais toujours directement sur place au commandement.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Lazarevic, est-ce que

15 vous pouvez répéter votre réponse puisque les interprètes n'ont pas pu vous

16 comprendre ?

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Je travaillais toujours là dans cette pièce où

18 il y avait le commandement dans le bâtiment du commandement.

19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

20 M. ZIVANOVIC : [interprétation]

21 Q. Est-ce qu'il y avait là plusieurs pièces ou une seule

22 pièce ?

23 R. Jadis ça avait été une batterie et on était tous placé dans les locaux

24 commerciaux.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic et Monsieur Lazarevic,

26 je vous demande de faire une pause entre la question et la réponse parce

27 que, sinon, nous allons avoir beaucoup de problèmes.

28 Maître Zivanovic, généralement, vous parvenez à contrôler votre débit très

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1 bien.

2 M. ZIVANOVIC : [interprétation]

3 Q. Un autre point, s'il vous plaît. En plus de vous au sein du

4 commandement du bataillon il y avait quelqu'un d'autre chargé des aspects

5 administratifs ?

6 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu le nom.

7 LE TÉMOIN : [interprétation] Zoran Jovic.

8 M. ZIVANOVIC : [interprétation]

9 Q. Mon confrère Me Bourgon vous a présenté un document, et vous avez dit

10 que vous ne l'avez pas rédigé ?

11 R. Oui, ce n'est pas moi. Je peux le dire grâce à l'écriture.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maintenant, c'est vous, Monsieur

13 Lazarevic, faites une petite pause avant de répondre à la question posée

14 par M. Zivanovic. Ne vous précipitez pas pour répondre même s'il a terminé

15 sa question. C'est ce que vous êtes en train de faire maintenant. Je vous

16 demande de coopérer là-dessus. C'est très important.

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, très bien. D'accord.

18 M. ZIVANOVIC : [interprétation]

19 Q. Vous auriez éventuellement reconnu l'écriture de l'auteur de ce

20 document ?

21 R. Ce serait un petit peu difficile mais je pense que c'est l'écriture de

22 Zoran Jovic. Je pense que c'est son écriture.

23 Q. Vous pourriez me dire, s'il vous plaît, quelle était la finalité de

24 cette liste ?

25 R. Mais je vous ai déjà dit à l'instant. On inscrivait des plus mais

26 c'était juste pour un éventuel contrôle par la suite. C'était purement

27 formel. C'est comme ça qu'on le faisait.

28 Q. C'est sur la base de cela qu'on payait les soldes, le savez-vous ?

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1 R. Les soldes étaient versés à tous ceux qui avaient été mobilisés. Mais

2 enfin ces salaires étaient de dix ou 20 marks allemands.

3 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Le document P312, est-ce qu'on pourrait

4 l'afficher maintenant et on pourrait passer à huis clos partiel ?

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Passons à huis clos partiel.

6 Nous sommes à huis clos partiel.

7 [Audience à huis clos partiel]

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10 [Audience publique]

11 M. ZIVANOVIC : [interprétation]

12 Q. J'ai encore une question à vous poser. Est-ce que vous savez comment on

13 gardait les documents au sein de votre bataillon ?

14 R. Je ne suis pas vraiment sûr. Je pense que tous les documents qui

15 étaient un peu important et bien qu'on les apportait au sein de la brigade.

16 Mais je ne sais pas comment cela marchait exactement et qui faisait cela.

17 Je ne l'ai pas fait.

18 Q. Est-ce que cela faisait, par exemple, une fois tous les mois ?

19 R. Bien, en ce qui concerne les fiches de paye, c'est moi qui remplissais

20 ces formulaires à partir du moment où les formulaires étaient remplis, et

21 je les renvoyais à la brigade; en place, c'est moi qui le faisais,

22 effectivement.

23 Q. Savez-vous qui décidait à quel moment des documents allaient être

24 ramenés à la brigade ?

25 R. J'imagine que tout cela dépendait du commandant, mais je ne le sais pas

26 -- enfin, je ne suis pas sûr de la procédure.

27 Q. Je n'ai pas d'autres questions.

28 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. Je

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1 n'ai pas d'autres questions.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Merci, Monsieur Zivanovic.

3 Il nous reste dix minutes avant la pause.

4 Monsieur Sarapa, peut-être peut-il commencer, ou Monsieur Ostojic; lequel

5 souhaite commencer ?

6 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Nous n'avons

7 pas de questions pour ce témoin.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

9 Monsieur Sarapa, si vous pouvez terminer en dix minutes peut-être

10 qu'on peut le faire. Cela nous éviterait de le rappeler après la pause.

11 M. SARAPA : [interprétation] J'ai besoin de cinq minutes pour consulter mon

12 client, et ensuite, je vous dirai exactement où nous en sommes.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Sans aucun problème. Vous pouvez aussi

14 le faire à l'extérieur du prétoire, c'est tout à fait possible. Allez-y.

15 Allez-y.

16 M. SARAPA : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

17 [Le conseil de la Défense et l'accusé se concertent]

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Sarapa.

19 M. SARAPA : [interprétation] Je vous remercie.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous avez des questions pour

21 ce témoin.

22 M. SARAPA : [interprétation] Oui, effectivement. Oui, je n'ai que quelques

23 questions à lui poser.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Cela va vous prendre combien de temps ?

25 M. SARAPA : [interprétation] Je pense que je vais pouvoir terminer avant la

26 pause.

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie et vous pouvez y

28 aller.

Page 13439

1 Contre-interrogatoire par M. Sarapa :

2 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur. Je suis ici pour représenter le

3 général Pandurevic et je vais vous poser quelques questions en tout.

4 M. SARAPA : [interprétation] Je vais demander que l'on place sur l'écran le

5 document qui a été montré auparavant. Il s'agit du document P295. Il s'agit

6 de la page 354 de ce document.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il s'agit d'un document sous pli

8 scellé, donc nous sommes obligés de passer à huis clos partiel.

9 M. SARAPA : [interprétation] Pas de problème, cela me convient aussi.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

11 [Audience à huis clos partiel]

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11 Pages 13440-13441 expurgées. Audience à huis clos partiel

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13 [Audience publique]

14 M. SARAPA : [interprétation]

15 Q. Vous nous avez déjà dit qu'il y avait des camions privés -- des camions

16 civils que l'on utilisait. C'étaient les propriétaires des camions de

17 Rocevic, il s'agissait donc de les utiliser pour conduire les soldats aux

18 lignes. Est-ce que cela se faisait en accord avec les commandements ?

19 R. Oui.

20 Q. Pourriez-vous nous dire si Djoko Nikolic et Dragan Jovic, les deux

21 personnes qui étaient des propriétaires des camions, est-ce qu'ils le

22 faisaient aussi ?

23 R. Pour Djoko Nikolic, je sais; pour Dragan, je ne sais pas. J'ai

24 l'impression qu'on utilisait un autre camion, mais je ne sais pas à qui

25 appartenait ce camion.

26 Q. C'était un camion civil, n'est-ce pas ?

27 R. Oui, oui.

28 Q. Je vous remercie.

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1 M. SARAPA : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Sarapa.

3 Bien, Monsieur Vanderpuye, est-ce que vous avez des questions

4 supplémentaires à poser ?

5 M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

7 Nous n'avons pas de questions pour vous, Monsieur le Témoin, ce qui veut

8 dire que vous pouvez partir. Votre déposition s'est terminée. Au nom de du

9 Tribunal je voudrais vous remercier d'être venu ici pour déposer et au nom

10 de tout le monde ici je vous souhaite un bon voyage de retour.

11 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, nous allons prendre une pause de

13 25 minutes.

14 [Le témoin se retire]

15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Quelle est la position du Procureur

16 parce que le prochain témoin c'est le Témoin 105. Est-ce que vous pouvez

17 commencer sa déposition aujourd'hui ?

18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, je voulais en être sûr. Donc,

20 vous commencez sa déposition demain alors.

21 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce qu'il nous reste quoi que ce

23 soit à faire pour profiter de ce temps qu'il nous reste ?

24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Bien, il y a un point que je souhaite

25 soulever. J'en ai parlé avec mes collègues de l'équipe Borovcanin. Bien,

26 depuis quelques mois déjà nous avons discuté avec eux pour dire que nous

27 souhaitons demander à l'accusé Borovcanin que l'interview enregistrée soit

28 présentée par le biais d'un témoin. Je sais qu'ils souhaitent contester un

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1 certain nombre de points mais comme ils ont beaucoup de travail ils ne

2 l'ont pas encore fait. Aujourd'hui, pendant la pause, donc, un Alistair

3 Graham, si vous voulez, pourrait être un bon témoin à condition que nous

4 puissions présenter cette interview puisque cela n'a pratiquement rien n'à

5 voir avec le général Tolimir et donc nous l'avons -- et nous avons voulu

6 les présenter en tant que témoin du mois de juillet, mais j'ai discuté avec

7 mes confrères et je ne sais pas exactement ce qu'ils planifient de faire,

8 mais pour nous, le mieux ce serait de le savoir le plus tôt possible pour

9 pouvoir planifier en fonction. Parce que s'ils nous donnent une liste de

10 points contestés, bien, cela va nous empêcher de le présenter en juillet,

11 s'ils ne le font pas. Bien, on va peut-être pouvoir en discuter et

12 organiser la logistique de la présentation donc de 15 heures d'interviews.

13 Nous n'allons pas présenter l'intégralité de cette interview, mais,

14 normalement, que nous avons un accusé, bien, nous présentons cette

15 interview en entier, mais peut-être que je vais pouvoir trouver un accord

16 avec la Défense, montrer juste une partie à condition que toute l'interview

17 leur soit présentée. Donc, je vous dis, ce sont les discussions qui sont

18 toujours en cours, mais comme l'heure s'approche du début présumé de cette

19 déposition, j'ai voulu vous en parler parce qu'il s'agit de 15 heures donc

20 que nous pourrions utiliser à un moment où nous avons vraiment de problèmes

21 de disponibilité des témoins.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Lazarevic, si vous souhaitez

23 faire un commentaire, évidemment.

24 M. LAZAREVIC : [interprétation] Oui, effectivement. Nous sommes en contact

25 avec le Procureur et, effectivement, nous en avons parlé. Ce n'est pas la

26 question de savoir si M. Graham va venir ou non au mois de juillet. Il y a

27 un certain nombre de points que nous avons essayé déjà de résoudre et nous

28 n'avons pas vraiment reçu de réponse du Procureur. Par exemple, nous avons

Page 13445

1 discuté de la possibilité puisque nous confirmons de façon définitive que

2 nous sommes contre la possibilité de verser cet entretien.

3 Il était notre intention d'aboutir à un accord avec le Procureur sur la

4 transcription de cette interview. Notre assistance a essayé de revoir ces

5 comptes rendus d'interviews et d'envoyer donc au Procureur notre version de

6 ce transcript, et nous attendons la réponse du Procureur nous l'avons

7 toujours pas reçue, et c'est pour cela que je m'adresse à vous parce que de

8 toute façon j'ai voulu en parler encore au Procureur, mais ceci nous ferait

9 gagner beaucoup de temps si on présentait uniquement le transcript. Peut-

10 être que, dans ce cas-là, il ne sera pas nécessaire d'entendre et de

11 visualiser cette interview, mais peut-être que l'admissibilité pourrait

12 être décidée justement si les Juges de la Chambre examinaient cette

13 transcription et nous allons vous donner une transcription de cette

14 interview. Nous allons essayer de vous dire quels sont les points d'intérêt

15 pour nous et je pense que ceci pourrait vous être extrêmement utile pour

16 apporter -- pour prendre une décision à ce sujet.

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

18 Monsieur McCloskey.

19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Effectivement. Nous avons cette

20 transcription et nous y travaillons. C'est en cours. Nous avons nous aussi

21 le 3 mai communiqué notre transcription revue et corrigée et je pense qu'il

22 n'y a pas de problème par rapport à l'accord au sujet du transcript. Ce

23 n'est pas vraiment un point qui fait l'objet de problèmes en général. Mais

24 je ne vois vraiment pas ce qu'ils veulent dire quand ils disent qu'il y a

25 des portions qu'ils allaient contester, est-ce que c'est quelque chose qui

26 a affaire -- à voir avec les traductions ou autre chose ? C'est la première

27 fois que j'entends parler de cela mais c'est vrai que ceci pourrait

28 davantage compliquer les choses d'autant que rien n'a été encore déposé

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1 mais ceci va rendre le planning extrêmement difficile. Je ne pense pas

2 qu'on peut retarder la présentation des témoins parce que j'ai vraiment

3 l'intention de les citer ces témoins.

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Nous avons deux éléments. Tout

5 d'abord, M. Lazarevic a dit que, si nous avons une demande de présenter ce

6 témoin et nous avons un refus formel, enfin, de l'équipe de Borovcanin,

7 c'est là que la question de transcript s'est posée, c'est-à-dire qu'il

8 faudrait peut-être examiné les transcripts avant de pouvoir en décider. Je

9 pense que c'est en partie vrai, mais la requête, on peut décider par

10 rapport à la requête sur d'autres points qui s'y trouvent.

11 Maintenant, l'équipe Borovcanin a été avertie de façon formelle de

12 l'intention du Procureur de citer ces témoins pour déposer au sujet des

13 points -- des thèmes dont on peut déposer, et ceci, le plus rapidement

14 possible. Donc, là, il faudrait vraiment articuler vos objections et vous

15 devriez vous asseoir et voir si vous pouvez nous fournir un transcript qui

16 fait l'objet d'un accord et s'il y a des parties qui ne font pas l'objet

17 d'un accord, il convient de les identifier de sorte que nous puissions vous

18 aider à continuer -- aller de l'avant.

19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Effectivement, Monsieur le Président, pas

20 de problème à ce sujet. D'ailleurs, je pourrais suggérer que le Témoin 97,

21 qui est le prochain témoin qui va venir déposer, ce témoin ne va peut-être

22 pas prendre toute la journée de demain, et nous allons probablement avoir

23 la journée de vendredi pour discuter de cela. C'est de voir vraiment où

24 nous en sommes vendredi, et ensuite, si les Juges souhaitent avoir des

25 requêtes par écrit, ou si l'équipe Borovcanin pense qu'ils ont vraiment

26 besoin de documents par écrit -- des requêtes par écrit, on pourrait le

27 faire, mais si vous voulez, cela va faire avancer les choses si on en parle

28 vendredi.

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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Attendez, là, je ne vois pas trop parce

2 que vous dites le Témoin 97, alors que d'après ce que j'ai, il s'agit du

3 Témoin 105. Mais bon, on y parle aussi, enfin, vous mentionnez ici aussi le

4 Témoin 97, donc, c'est peut-être cela.

5 Monsieur Lazarevic.

6 M. LAZAREVIC : [interprétation] Je vais répondre de façon très, très brève.

7 Ce n'est pas seulement la question de transcript. Je vais, de toute façon,

8 rester en contact avec M. McCloskey pour essayer de résoudre d'une façon ou

9 d'une autre ce problème. D'après ce que nous avons compris, je ne peux pas

10 dire que je suis complètement choqué là, mais je suis quand même surpris

11 parce que le Procureur a dit, si j'ai bien compris, qu'ils ont l'intention

12 de mettre sur leur liste 65 ter l'interview de M. Borovcanin. Donc, d'après

13 ce que nous comprenons, le Procureur a la balle dans son camp, autrement

14 dit, ils doivent demander la permission aux Juges de la Chambre d'ajouter

15 l'interview de M. Borovcanin sur la liste des témoins 65 ter.

16 Ensuite, on va pouvoir vous donner la réponse. C'est la réponse de la

17 Défense à ce sujet. Dites-nous si je vous ai bien compris.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je vais vous -- je ne peux pas

19 vous le dire, mais ce qui me préoccupe c'est qu'on est vraiment là à la

20 dernière minute parce que nous devons avancer. Vous devez avancer et ceci

21 de façon officielle parce que je ne m'attends pas à ce que l'équipe

22 Borovcanin se prononce alors qu'ils ne savent pas qu'elles sont vos

23 intentions. Là, vous avez été clair, mais attendez un instant.

24 [La Chambre de première instance se concerte]

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous nous attendons à avoir plus

26 d'information. Monsieur McCloskey, oui, allez-y ?

27 M. McCLOSKEY : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, mais

28 j'ai voulu tout simplement que quelque chose soit bien clair. Le Procureur

Page 13448

1 considère, et d'ailleurs, nos intentions par rapport à l'interview et M.

2 Graham ont été très, très claires, et ceci, depuis le 28 avril 2006, quand

3 nous avons communiqué notre liste en vertu de l'article 65 ter, où nous

4 avons dit que Graham va au cours de sa déposition parler de l'interview, et

5 ou que, par le biais de ce témoin, nous allions verser l'interview de

6 l'accusé Borovcanin. La Défense le sait depuis très, très longtemps et la

7 Défense le sait puisqu'à chaque fois, il nous demande : quand, qu'est-ce

8 que vous allez faire, et cetera ? Donc, ils ne peuvent pas dire maintenant

9 qu'ils ne savent pas. Je veux bien qu'ils aient été occupés, et qu'ils

10 aient autres choses à faire, et qu'ils n'aient pas pu répondre, mais ce

11 n'est pas moi qui me prononce à la dernière minute. Ils le savent depuis

12 des mois. Nous avons un petit peu de temps et nous pourrions éventuellement

13 présenter ce témoin pendant cette petite pause. S'ils veulent en parler

14 vendredi, cela ne me pose aucun problème, on peut faire un débat vendredi

15 pour en discuter.

16 Je ne pense absolument pas qu'on a besoin des requêtes par écrit

17 faisant l'objet après de réponses parce que je pense que vous pourrez tout

18 simplement nous dire dans quel sens aller parce que, comme vous avez dit

19 vous-même, c'est le moment d'avancer. Nous avons un témoin que nous

20 souhaitons présenter. Nous avons un petit peu de temps pour le présenter;

21 dites-nous ce que nous devons faire.

22 [La Chambre de première instance se concerte]

23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Lazarevic.

24 M. LAZAREVIC : [interprétation] Lorsque j'ai mentionné que, dans la requête

25 de l'Accusation, il a été dit que ce serait une requête formelle visant à

26 modifier la liste 65 ter, maintenant, je peux le dire avec plus de détails.

27 Il s'agit d'ordonnance portant calendrier pour les témoins du mois de

28 juillet 2007 que nous avons reçus et ici il est dit : "L'entretien de

Page 13449

1 Ljubisa Borovcanin, le

2 20 février 2002 et du 11 mars 2002, font l'objet d'une requête visant à

3 modifier la liste 65 ter. Donc, c'est le point de départ pour nous.

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous n'allons pas entrer dans trop de

5 détails techniques. Nous fixons vendredi comme la date à laquelle il aura

6 un débat à ce sujet. Une requête formelle serait faite et comme vous l'avez

7 dit et particulièrement vous, Maître Lazarevic, et bien sûr, l'Accusation.

8 [La Chambre de première instance se concerte]

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il nous reste seulement quelques

10 minutes encore. Il y a encore deux motions -- deux requêtes en suspens et

11 la Chambre de première instance va maintenant rendre une décision verbale.

12 Il s'agit des requêtes qui ont déjà été résolues, mais pour le compte rendu

13 d'audience, nous devons dire la décision.

14 Tout d'abord, le 11 juin, les conseils des accusés Beara et Nikolic

15 ont déposé une requête de la Défense conjointe, demandant permission de

16 répliquer à la réponse de l'Accusation portant sur la jonction d'instance,

17 la demande de celle-ci au nom de Beara, Ljubisa Beara et Drago Nikolic,

18 leur requête de certification de la décision de la Chambre de première

19 instance portant sur la requête de la Défense demandant que l'on révise les

20 deux décisions de la Chambre de première instance concernant le Témoin 108.

21 Plutôt, le même jour, la Chambre de première instance avait donné

22 l'ordre, la décision -- a rendu la décision concernant la requête conjointe

23 de Beara et Nikolic portant sur la certification de l'appel. La Chambre de

24 première instance dans sa décision a refusé de prendre nos considérations.

25 De nouveau, les deux décisions concernant le Témoin PW-108, elle a

26 conséquence en elle, la requête demandant permission de répliquer. Par

27 conséquent, cette question est considérée -- déclarée comme résolue.

28 Deuxièmement, le 22 juin, l'Accusation a déposé une requête demandant

Page 13450

1 permission à modifier la liste 65 ter avec cinq rapports d'expert

2 concernant le témoin, Dr Barr. Il a demandé permission pour la liste 65

3 ter. Vous pourriez ajouter les cinq rapports d'expert rédigés par elle et

4 pertinents à sa déposition. Elle a déposé et mardi de cette semaine, les

5 cinq rapports de l'expert mentionnés dans la requête sont versés au

6 dossier. Dans ces circonstances, cette requête est résolue aussi.

7 Donc, nous levons l'audience.

8 Oui, Maître Bourgon.

9 M. BOURGON : [interprétation] Est-ce que le Greffe peut nous lire

10 quelque chose concernant les conséquences d'une jonction d'instance

11 éventuelle, mais nous serons en contact avec le Juriste de la Chambre car

12 la présentation des moyens à charge allait jusqu'au-delà du 15 août.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, nous allons prêter attention

14 à cela. Je pense que nous pouvons coordonner cela et je ne sais pas s'il y

15 a une lettre du Greffe qui se prépare, je ne l'ai pas mais je vais le

16 savoir.

17 Oui, Monsieur Vanderpuye.

18 M. VANDERPUYE : [interprétation] Excusez-moi, mais je n'ai pas de

19 documents à verser concernant la déposition de ce témoin, le témoin qui

20 vient de déposer.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous pourrons en traiter demain.

22 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

23 --- L'audience est levée à 12 heures 50 et reprendra le jeudi 28 juin 2007,

24 à 9 heures 00.

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