Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le lundi 10 septembre 2007

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 07.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à toutes et à tous. Bonjour à

6 vous, Madame la Greffière. Pourriez-vous citer l'affaire, s'il vous plaît.

7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,

8 Messieurs les Juges. Affaire IT-05-88-T, le Procureur contre Vujadin

9 Popovic et consorts.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.

11 Tous les accusés sont là. Je précise pour le compte rendu d'audience, du

12 côté de la Défense, je constate l'absence de M. Meek, de Mme Nikolic

13 également et de M. Haynes. L'Accusation est représentée ici par M.

14 McCloskey et M. Thayer.

15 Vous avez des questions à soulever au préalable, Monsieur McCloskey,

16 d'après ce que j'ai compris.

17 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, Madame,

18 Monsieur les Juges. Bonjour à toutes et à tous.

19 M. JOSSE : [interprétation] Excusez-moi d'interrompre. Notre transcript ne

20 marche pas, de M. Krgovic et le mien. Je pense qu'on pourrait s'en occuper

21 pendant que M. McCloskey s'adresse aux Juges de la Chambre.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, nous avons le même problème. Mon

23 collègue, qui me fournit l'assistance technique, essaie de m'aider, mais

24 nous avons le même problème --

25 M. JOSSE : [interprétation] Ça ne pose aucun problème pour le moment. Donc,

26 on peut s'en occuper en attendant.

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Madame la Greffière, est en train

28 de s'en occuper.

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1 Allez-y, Monsieur McCloskey.

2 M. McCLOSKEY : [interprétation] Surtout si je m'aventure à faire des

3 promesses, je ne voudrais pas que ce soit consigné au compte rendu

4 d'audience.

5 Je voudrais nous resituer un petit peu par rapport à noter calendrier

6 avec les témoins. Il nous reste 16 témoins à citer du côté de l'Accusation,

7 avec sept de plus compte tenu de notre requête demandant d'ajouter des

8 témoins. Donc, nous allons probablement pouvoir respecter le calendrier et

9 en terminer en novembre ou décembre avec le témoignage de nos témoins. Bien

10 entendu, ceci peut dépendre un petit peu des contre-interrogatoires, mais

11 comme vous le savez, parfois ça a été assez plutôt rapide.

12 Pour certains de ces témoins, nous avons prévu des semaines

13 déterminées parce que nous avons des témoins internationaux, par exemple,

14 comme le général Smith qui sont très pris. Donc, on ne peut pas les citer à

15 n'importe quel moment. Ils ne sont libres qu'à des moments bien déterminés.

16 Donc, tout ce se présente plutôt bien.

17 En revanche, ce qui ne se présente pas bien c'est le présent. Nous avons

18 trois témoins prévus pour cette semaine. Et comme vous le savez, nous avons

19 perdu M. Petrovic, puisqu'il n'est pas prêt à venir. (expurgé) ne se

20 pose pas à venir déposer mais il y a eu un changement d'avocat de son côté,

21 mais ce n'est de sa faute, ce n'est pas de la faute de son avocat qu'il

22 représentera bien, mais il n'est pas disponible pendant les quelques

23 semaines à venir.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Passons à huis clos partiel, s'il vous

25 plaît.

26 [Audience à huis clos partiel]

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10 [Audience publique]

11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Ces deux témoins étaient des témoins

12 importants. Et même compte tenu de cette journée où nous n'avons pas eu

13 d'électricité, ceci nous a mis dans une situation où on peut difficilement

14 se réorganiser. Nous avions un troisième témoin, M. Fortin [phon], mais à

15 son sujet, il y a plusieurs problèmes qui se posent, de son côté également

16 et du nôtre, avant de pouvoir le citer. En d'autres termes, on pensait

17 pouvoir le citer cette semaine mais tout simplement ceci ne sera pas

18 faisable. Donc, compte tenu que n'allons pas citer ces trois témoins, ça

19 fait crée un grand creux. Nous n'allons pas pouvoir les remplacer par

20 quelqu'un d'autre. Nous avons envisagé de citer M. Vasic, mais ceci a posé

21 problème avec plusieurs équipes de défenseurs pour qu'ils puissent se

22 préparer, donc finalement ils nous ont demandé de ne pas le citer.

23 Par conséquent, nous avons prévus des estimations de temps très longues

24 pour le contre-interrogatoire si cela se réalise. Nous pourrions remplir

25 trois ou quatre jours cette semaine, mais en fait j'en doute. Je ne pense

26 pas que ça prendrait autant de temps. Est-ce qu'on peut repasser à huis

27 clos partiel un instant, brièvement ?

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Nous allons passer à huis clos

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1 partiel, s'il vous plaît.

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2 [Audience publique]

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous souhaitez que la partie

4 de vos propos que vous avez prononcés à huis clos partiel soient divulgués

5 ?

6 M. BOURGON : [interprétation] Oui, tout à fait.

7 Mais je ne veux pas répéter verbatim.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Non, non, pas du tout. Je n'allais pas

9 vous demander de faire cela.

10 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Ce à quoi je

11 pensais ici c'est la page 933 du compte rendu, lignes 2 à 8 pour le premier

12 point, et 9 à 18 pour le deuxième point. Et les deux fois, le témoin a

13 déclaré clairement qu'il n'a pas dit ce qui figurait dans les notes de

14 récolement rédigées par l'Accusation, les notes qui nous avaient été

15 rendues avant que sa déposition ne commence. Par conséquent, Monsieur le

16 Président, compte tenu de la situation, il nous semble qu'il est important

17 de savoir quelle est la position de l'Accusation au sujet de ces notes de

18 récolement. C'est-à-dire, est-ce que le témoin a modifié sa version des

19 faits pendant la déposition, ou est-ce que c'est l'Accusation qui nous a

20 fourni des notes inexactes ?

21 Le PW-108, d'après l'Accusation, n'aurait eu aucune raison de mentir au

22 sujet de Drago Nikolic, et à la lumière de cela, nous estimons, Monsieur le

23 Président, que c'est une question très importante.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey.

25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, nous maintenons

26 notre position par rapport aux notes de récolement, nous ne souhaitons pas

27 les modifier, et nous maintenons également les déclarations du témoin

28 telles qu'elles sont. Je pense que c'est évident.

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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] D'accord.

2 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'ai proposé au conseil de la Défense

3 d'exposer nos arguments, sur les différents témoins, après leur déposition,

4 pour que la Chambre soit au courant de ces positions. Je suis prêt à le

5 faire.

6 Je peux vous dire que Drago Nikolic est venu déposer sur la base de

7 notre idée que c'était le témoin qui n'avait aucune raison de mentir sur

8 Drago Nikolic. Il connaissait à peine Drago Nikolic. Et c'est pour cette

9 raison-là que j'ai posé la question. Nous avons entendu beaucoup de

10 questions sur un complot potentiel et la participation aux événements de

11 1992, je ne pense pas que nous avons reçu suffisamment d'éléments de preuve

12 pour juger de sa participation en 1992. Est-ce qu'il a été impliqué

13 davantage qu'il ne le dit ? Probablement. Est-ce que nous avons des faits

14 pour étayer cela ? Non, je n'en ai pas.

15 Mais si vous voulez qu'on en parle davantage de ce témoin -- bien,

16 c'est possible comme nous sommes prêts à le faire avec d'autres témoins

17 parce que, quand on a 150 témoins, parfois il n'est pas tout à fait clair

18 ce que l'on souhaite obtenir de tel ou tel témoin et je n'objecterai pas à

19 cela, mais je pense que tel que la situation maintenant nous maintenons ce

20 qui figure dans nos notes de récolement.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

22 Monsieur Bourgon.

23 M. BOURGON : [interprétation] Oui, mais comme je l'ai dit d'emblée, quand

24 j'ai pris la parole ce matin en temps normal, ce n'est pas une question

25 qu'on poserait mais d'après ce que l'Accusation nous a donné, nous avons

26 estimé que nous avons reçu des informations correctes. Donc, lorsque

27 l'Accusation nous fournit quelque chose, nous communique quelque chose,

28 nous estimons que c'est véridique et exacte. Mais là, ce qui s'est passé

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1 c'est que l'Accusation estime que cet homme a dit la vérité au sujet de

2 Drago Nikolic et puis nous avons une contradiction évidente entre les notes

3 de récolement et ce que le témoin dit.

4 Ce témoin a dit qu'avant 1995, que son ami a dit quelque chose au

5 sujet de Drago Nikolic à savoir qu'il était engagé dans le travail du

6 renseignement à la sécurité. C'est ce qui figure dans les notes de

7 récolement. Mais le témoin a dit non, non, non, mais je n'ai jamais dit ça.

8 Et puis le témoin a continué pour dire que la réunion aurai pu se passer

9 dans le bureau du commandant ou du commandant adjoint, puis le témoin a dit

10 non, a réunion ne s'est jamais déroulé dans ce bureau.

11 Donc, il y a deux points de contradiction et je pense qu'il faut

12 tirer ça au clair et c'est la raison pour laquelle j'ai posé la question.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien, je vais recueillir l'avis de

14 mes collègues.

15 [La Chambre de première instance se concerte]

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous estimons qu'il ne convient pas

17 d'explorer cela plus en avant. Par la suite, évidemment il nous

18 appartiendra d'accorder un poids ou un autre à la déposition de ce témoin

19 comme à tout autre élément de preuve.

20 Alors, en passant, je tiens à préciser que le Juge Stole ne sera pas

21 présent dans le prétoire aujourd'hui. Il avait un rendez-vous qui n'a pas

22 pu être déplacé à un autre moment, indépendamment de ses efforts de le

23 faire. Dès qu'il en aura terminé, il nous rejoindra. Ceux d'entre nous qui

24 ont déjà passé plusieurs années à

25 La Haye savent à quel point il est difficile de déplacer certains types de

26 rendez-vous ici.

27 Très bien. Juste pour m'assurer qu'il n'y a plus de questions préalables ?

28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président. Il faudrait mettre

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1 en garde ce témoin.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Mais nous n'avons pas

3 octroyé des mesures de protection ?

4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Non, non.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

6 Madame l'Huissière, s'il vous plaît.

7 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur Trkulja.

9 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous souhaite la bienvenue au

11 Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie. Vous allez commencer sous peu

12 votre déposition. Mais avant cela, je vous demanderais de prononcer une

13 déclaration solennelle selon le Règlement de procédure. Selon cette

14 déclaration solennelle, vous engagerez à dire la vérité et Mme l'Huissière

15 vous remettra le texte dans quelques instants et je vous prierai de le lire

16 à haute voix, s'il vous plaît.

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

18 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

19 LE TÉMOIN: NEDELJKO TRKULJA [Assermenté]

20 [Le témoin répond par l'interprète]

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Veuillez vous asseoir.

22 Vous allez bientôt commencer à déposer. M. McCloskey procédera à votre

23 interrogatoire d'abord et il sera suivi par les conseils de la Défense qui

24 vous poseront des questions dans le cadre du contre-interrogatoire.

25 Vous avez le devoir de répondre à chaque question qui vous est posée de

26 façon véridique et du meilleur de votre connaissance et je vous prierais

27 d'essayer d'être le plus concis que possible. Toutefois, puisque vous êtes

28 une personne ayant été ou ayant vécu à l'époque des événements et ayant été

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1 impliqué dans certains événements qui se sont déroulés à l'époque eu égard

2 à votre fonction publique -- dans la fonction publique que vous exerciez à

3 l'époque, j'ai l'obligation de vous avertir que vous avez un droit, et je

4 vous explique.

5 Des questions vous seront posées soit par l'Accusation ou par la Défense,

6 des questions auxquelles si vous répondez de façon véridique pourraient

7 vous exposer ou prendre sujet à l'engagement de mesures pénales. Je ne sais

8 pas si ces questions surviendront, je ne sais pas qu'elles seront les

9 questions qui vous seront posées puisque cela dépendra des avocats qui vous

10 interrogeront. Mais si nous arrivons à cette étape ou si en répondant à une

11 question cela vous rendrait vulnérable, ou pourrait vous exposer à des

12 procédures pénales, vous avez le droit de demander, vous avez le droit

13 d'attirer notre attention sur ce fait et vous serez exempté de répondre à

14 de telles questions.

15 Vous ne devriez toutefois pas prendre ceci comme un droit absolu. Donc,

16 nous, Juges de la Chambre, nous avons deux possibilités, soit d'être

17 d'accord avec vous et de vous exempter de répondre à cette question, ou

18 bien nous pouvons être en désaccord avec cette objection et nous vous

19 obligerons à répondre à la question. Alors si nous vous obligeons à

20 répondre à cette question, vous avez un droit supplémentaire. Si vos

21 réponses ont été véridiques, dans d'autres mots, si les réponses ne font

22 pas -- ne constituent un témoignage faux, si en répondant à cette question,

23 et si -- en fait, si vous répondez donc à cette question, ce que vous direz

24 ne peut pas être pris contre vous dans une procédure pénale future. Donc,

25 c'est le droit dont vous bénéficiez.

26 Est-ce que vous avez compris mon explication, Monsieur ?

27 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Fort bien. Je vous remercie.

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1 Je vous cède le micro, Monsieur McCloskey. Est-ce que vous avez

2 encore besoin de trois heures pour l'interrogatoire principal ?

3 M. McCLOSKEY : [interprétation] Probablement pas, peut-être une heure

4 trente, je ne sais pas, c'est difficile à dire. Mais nous avons des

5 documents que nous devons encore passer en revue.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien, je vous remercie. Vous

7 pouvez alors poursuivre.

8 Interrogatoire principal par M. McCloskey :

9 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur. Pourriez-vous je vous prie décliner

10 votre identité pour le compte rendu d'audience ?

11 R. Bonjour, je m'appelle Nedeljko Trkulja.

12 Q. Est-ce que vous êtes un officier de l'armée à la retraite ?

13 R. Oui.

14 Q. Vous avez servi dans les rangs de quelle armée et vous êtes à la

15 retraite de quelle armée ?

16 R. De la VRS.

17 Q. En quelle année est-ce que vous avez pris votre retraite ?

18 R. En 1966 -- pardon, excusez-moi, 1996 -- je vous demande pardon.

19 Q. Très bien, et quelle était votre grade -- quelle était le grade que

20 vous aviez avant de prendre votre retraite ?

21 R. J'étais colonel.

22 Q. Fort bien. Colonel, revenons maintenant un peu en arrière. Dites-nous

23 s'il vous plaît quel âge vous avez ?

24 R. J'ai 66 ans. En fait, j'ai 65 ans, je vais bientôt avoir 66 ans.

25 Q. Fort bien. Où est-ce que vous avez grandi, Monsieur ?

26 R. J'ai grandi à Kikinda qui se trouve en Vojvodina au nord de Banat.

27 Q. Où êtes-vous né ?

28 R. A Grkovci dans la municipalité de Grahovo en Bosnie-Herzégovine.

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1 Q. Pourriez-vous, je vous prie, nous parler de votre parcours

2 professionnel ? Quelles sont les études que vous avez faites ?

3 R. J'ai terminé mes études militaires telle la formation militaire,

4 l'école des officiers, l'Académie militaire et l'école de l'état-major.

5 Q. Est-ce que vous pourriez nous dire à quel moment vous avez obtenu votre

6 diplôme de l'Académie militaire ?

7 R. Oui, certainement. C'était en 1966.

8 Q. De quelle Académie militaire parlons-nous ?

9 R. C'était l'Académie militaire de l'armée de terre de la Yougoslavie.

10 L'abréviation est VAKOV [phon].

11 Q. Est-ce que c'est à Belgrade ?

12 R. Oui, à Belgrade.

13 Q. A quel moment avez-vous obtenu votre diplôme du Collège des commandants

14 et des officiers de l'armée ?

15 R. En 1978.

16 Q. Pourriez-vous nous parler brièvement des positions que vous avez

17 occupées, des unités dans lesquelles vous avez servi jusqu'en 1992 ?

18 Pourriez-vous nous donner une idée de votre parcours professionnel ?

19 R. Oui, j'ai été commandant de peloton dans la Brigade armée de Skopje

20 pendant quatre ans, j'ai été commandant de compagnie dans la même unité

21 pendant deux ans, ensuite député commandant du Bataillon pendant deux ans

22 de la même unité, et pendant trois ans, j'ai été commandant de Bataillon à

23 Prilep et par la suite j'ai été trois ans chargé de l'éducation et de

24 l'entraînement au division du commandement. J'ai travaillé pendant quatre

25 ans en tant qu'officier d'opération à la Brigade motorisée, j'ai été quatre

26 ans chef du QG de cette même brigade, j'ai été chef des Unités blindées et

27 du Corps de Kumanovo. Et entre-temps, de façon non officielle, j'ai été

28 commandant de Brigade pendant un an. Ensuite, lorsque le Corps d'armée de

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1 Kumanovo avait été re localisé, j'ai été commandant de brigade, de la

2 Brigade de Leskovac ou du Corps d'armée de Leskovac.

3 Q. Vous disiez à un moment donné vous avez été chef de l'unité des blindés

4 de Kumanovo, du Corps de Kumanovo. Est-ce que vous êtes un officier -- est-

5 ce que vous avez une spécialisation dans les blindés ?

6 R. Oui.

7 Q. Lorsque vous étiez chef des Unités de Blindés de cette unité, quand

8 étiez-vous responsable des Unités de Blindés de ce Corps d'armée ?

9 R. A partir 1989.

10 Q. Très bien. A quel moment êtes-vous devenu membres de la

11 VRS ?

12 R. J'ai reçu l'ordre en 1993, j'ai reçu un ordre du Corps d'armée de

13 Leskovac; cet ordre m'a été remis par le général Jokic et c'était le 9

14 décembre 1993 -- le général Bozidar Djokic.

15 Q. Quels étaient les ordres que vous avez reçus ?

16 R. Que j'ai été muté dans le 30e Centre de formation.

17 Q. 30e Centre de Formation du personnel. Est-ce que c'est ça ?

18 R. On appelait ceci, centre des cadres à Belgrade.

19 Q. Où êtes-vous allé après ?

20 R. Par la suite, je suis allé à Han Pijesak, j'ai été déployé à cet

21 endroit-là en tant que chef des unités de Blindés pour la VRS.

22 Q. Fort bien. Quand avez-vous commencé à occuper votre poste, à exercer

23 les fonctions de chef de l'Unité de Blindés de la VRS ?

24 R. C'était le 10 décembre 1993.

25 Q. Etes-vous chef des Unités de Blindés en juillet 1995 ?

26 R. Oui.

27 Q. Fort bien. Parlons maintenant de la structure, telle qu'elle était en

28 juillet 1995 en tant que chef des Unités de Blindés, qui était votre

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1 supérieur immédiat ?

2 R. Mon supérieur immédiat était le général qui était le chef de l'état-

3 major de la VRS, Manojlo Milovanovic.

4 Q. D'accord. Donc, le chef des Unités des Blindés faisait partie du QG à

5 la tête duquel se trouvait le chef d'état-major Milovanovic; est-ce que

6 c'est exact ?

7 R. Oui.

8 Q. Bien. Restons maintenant en 1995. De façon générale, est-ce que le

9 général Milovanovic -- ou plutôt, où se trouvait-il pendant la majeure

10 partie de 1995 ?

11 R. Pour la plupart, il se trouvait à l'état-major mais pour ce qui est du

12 moment précis qui vous intéresse, je crois quoi je n'arrive pas à me

13 rappeler précisément car beaucoup d'années se sont écoulées depuis, je

14 crois qu'à ce moment-là il se trouvait dans la partie ouest ou occidentale

15 de la Republika Srpska.

16 Q. Bien. Est-ce qu'il devait faire faces aux avancés croates dans la

17 région de Krajina, c'est pour ça qu'il était là ?

18 R. Je n'arrive pas à me souvenir, précisément je crois que oui. Mais je ne

19 suis pas sûr à 100 %.

20 Q. Fort bien. Lorsque ce dernier n'était pas au bureau, à Crni Rijeka,

21 lorsqu'il ne se trouvait pas au QG, lorsqu'il était éloigné du QG, telle la

22 Krajina, est-ce qu'il y avait quelqu'un qui le remplaçait, qui exerçait les

23 fonctions de chef d'état-major ?

24 R. De façon général, il s'agissait d'activités quotidiennes, et c'est

25 toujours le chef des questions opérationnelles qui avait à le remplacer.

26 Q. En juillet 1995, qui était l'adjoint du général Milovanovic ? Qui était

27 cette personne qui le remplaçait alors qu'il était

28 absent ?

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1 R. C'était le général Radivoje Miletic qui était le chef chargé des

2 questions opérationnelles, de l'administration opérationnelle.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, je vous prie. Monsieur

4 McCloskey, je voudrais simplement préciser un point avec le témoin parce

5 que nous avons ici au compte rendu d'audience à la ligne 17, ligne 1, quel

6 était le prénom du général Miletic ?

7 LE TÉMOIN : [interprétation] Radivoje.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, voilà. Je voulais que l'on

9 corrige ceci car au compte rendu d'audience on lit Radovan.

10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

11 Q. Fort bien. Monsieur, vous avez eu l'occasion de passer en revue un

12 certain nombre de rapports émanant de l'état-major envoyé à la présidence

13 avant de venir déposer ici, n'est-ce pas ?

14 R. Oui.

15 Q. Si je n'abuse, je vous ai remis les documents allant du

16 1er juillet jusqu'au 17 juillet; est-ce que vous vous souvenez de cela ?

17 R. Je crois que oui, cela va jusqu'au 20, si je ne m'abuse.

18 Q. Fort bien. Donc, jusqu'au 20 juillet, et tous ces rapports avaient été

19 envoyés, rédigés au nom de qui ?

20 R. C'est moi qui les rédigeais et Miletic les signait.

21 Q. Bien. Nous allons passer en revue un certain nombre de rapports pour

22 démontrer ce que vous venez de nous dire, mais vous vous rappelez, lorsque

23 nous nous étions entretenus brièvement, que le général Miletic signe au nom

24 du chef d'état-major -- ou plutôt, au nom du remplaçant de la personne qui

25 exerce ces fonctions, n'est-ce pas ?

26 R. Oui. En fait, il signait en son nom. Il ne le remplaçait pas. Il

27 n'était pas son adjoint de façon officielle. En fait, c'était mon erreur à

28 moi et la sienne également que signer de cette façon.

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1 Q. Lorsque vous parlez de "son erreur," vous parlez de l'erreur de qui

2 précisément ?

3 R. Je parle de l'erreur du général Miletic.

4 Q. Pourriez-vous nous expliquer ce qu'était cette erreur ?

5 R. L'erreur constituait en le fait que lorsque je rédigeais ce document je

6 le remettais à la secrétaire, et c'est moi qui avais écrit "au nom de" au

7 lieu de "remplaçant de," donc, c'était mon erreur à moi de lui avait dit de

8 taper ainsi, et c'était son erreur parce qu'en fait il n'a pas détecté mon

9 erreur ou il ne l'a pas biffé ou corrigé parce qu'il aurait fallu que le

10 mot exact soit "remplaçant."

11 Q. Pourriez-vous nous expliquer quelles sont ces différences au point de

12 vue militaire lorsque vous parlez de remplaçant ou quelqu'un qui agit au

13 nom de quelqu'un ?

14 R. Lorsque quelqu'un remplace quelqu'un, on peut remplacer quelqu'un

15 pendant une heure, deux heures, trois heures. Ce n'est pas quelqu'un qui

16 devient membre du commandement. Ce n'est pas quelqu'un qui peut non plus

17 donner des ordres aux adjoints du commandement. C'est simplement quelqu'un

18 qui agit en tant que remplaçant, mais très temporairement, quelqu'un qui

19 reçoit le courrier, qui peut envoyer le courrier, mais en tant qu'officier

20 opérationnel. Il ne peut pas faire cela, alors que lorsque l'on représente

21 quelqu'un, il s'agit d'un niveau supérieur de responsabilité.

22 Q. Est-ce que vous étiez au courant qu'il y a eu des centaines de journées

23 en 1995 lors desquelles le général Miletic a signé sur ces rapports "au nom

24 de" du chef de l'état-major s'agissant de ces rapports envoyés à la

25 présidence ?

26 R. Ce n'est pas correct.

27 Q. Donc, selon vous, le général Miletic occupait quelle fonction concrète

28 ? Est-ce qu'il agissait au nom de ? Remplaçait-il ce dernier ? Est-ce que

Page 15077

1 c'était une combinaison hybride de ces deux fonctions de ces deux fonctions

2 ?

3 R. Non, il ne faisait que le remplacer en l'absence du nom de l'état-

4 major. On ne savait pas quand est-ce qu'il allait revenir lorsqu'il

5 quittait la Republika Srpska ? Le chef d'état-major se trouvait au poste de

6 commandement avancé et s'il y avait quelque chose d'urgent le commandant

7 pouvait toujours le consulter et non pas Miletic. On peut toujours le

8 consulter là-bas, au poste de commandement avancé. Donc, ce n'est que

9 quelqu'un qui recevait le courrier lorsqu'il venait pour le commandant, et

10 il pouvait distribuer ce courrier au chef de différentes unités et c'est

11 tout.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey, ce que le témoin ne

13 nous a toujours pas expliqué est la chose suivante : Etant un officier

14 militaire de carrière, j'imagine qu'il devait savoir quelle est la

15 différence entre remplaçant de et agissant au nom de -- au sein de la

16 hiérarchie militaire. Est-ce que, si c'est le cas, pourquoi à ce moment-là

17 n'aurait-il pas été plus précis, et qu'est-ce qui l'a poussé ? Même si

18 maintenant il nous admet que c'est l'erreur, qu'est-ce qui l'a poussé à

19 employer un terme plutôt que l'autre ?

20 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. Merci, Monsieur le Président. En fait,

21 ce sera une très bonne question que j'aurais à lui poser directement, de

22 cette façon-là.

23 Q. Mon Colonel, nous avons vu dans ce cas-ci qu'à partir du début de 1995

24 et pendant des centaines de journées au cours de l'année de 1995, le

25 général Miletic a signé en tant que quelqu'un qui agissait au nom de. Comme

26 le Président vient de nous le dire, Miletic connaissait la différence, les

27 chefs supérieurs savaient quelle était la différence entre les deux termes.

28 Pourquoi est-ce que cette erreur s'est perpétuée comme ça pendant toute

Page 15078

1 l'année ?

2 R. C'est ainsi que c'était écrit au début, personne n'a rien modifié, et

3 pourquoi on a toujours fait cette même erreur, je ne sais pas. Il est vrai

4 que ce terme revenait tout le temps, mais je ne sais pas parce

5 qu'effectivement, le chef de l'état-major était là. Effectivement, il était

6 au poste de commandement avancé. Il se trouvait -- il était absent, il

7 n'était pas du tout prévu qu'il aille occuper une autre fonction ailleurs,

8 mais dans ces conditions-là ce dernier ne pouvait qu'agir en son nom, mais

9 le chef de l'état-major actuel était effectivement au poste de commandement

10 avancé.

11 Q. Est-ce que vous savez si le général Milovanovic était ou avait le

12 commandement des forces serbes qui combattaient cette avancée massive des

13 Croates, car ses mains -- enfin, il était très occupé, il était très

14 occupé, n'est-ce pas, à l'époque en tant que commandant des forces serbes ?

15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avant de répondre à cette question,

16 Madame Fauveau, je vous écoute.

17 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, c'est une question suggestive, et même

18 très suggestive.

19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors, quel est votre commentaire,

20 Monsieur McCloskey, quant à cette objection ?

21 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, ce sont des faits

22 qui font partie des éléments de preuve de la preuve. Ce que faisait le

23 général Milovanovic, c'est une question que je peux poser. J'aimerais

24 simplement savoir si ce -- le fait que nous connaissons que j'ai énuméré,

25 c'est en sorte que le général Milovanovic était très occupé, et le témoin

26 était dans la région de Crni Rijeka.

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Posez-lui une question directe. Vous ne

28 lui posez pas -- vous ne donnez pas plusieurs possibilités de répondre.

Page 15079

1 Vous lui avez dit : bon, étant donné que, et cetera, et cetera.

2 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. Merci.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Le général Milovanovic était très

4 occupé à l'époque mais, de toute façon, je crois que le témoin a bien

5 compris ce qu'est la question, et je crois qu'il peut certainement répondre

6 à la question, n'est-ce pas directement, sans que l'on lui repose la

7 question ?

8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui.

9 Q. Pouvez-vous répondre ?

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Fauveau.

11 L'INTERPRÈTE : Me Fauveau opine du chef.

12 LE TÉMOIN : [interprétation] Je peux répondre à cette question

13 certainement. Le Procureur a tout à fait raison. Milovanovic avait une

14 équipe, et il était très occupé. Il est même plein.

15 M. McCLOSKEY : [interprétation]

16 Q. Fort bien. Est-ce que ceci a fait en sorte que son poste en tant que

17 chef d'état-major était -- plutôt, se trouve entre les mains du général

18 Miletic, même s'il devait s'absenter une heure ou deux ?

19 R. Non.

20 Q. Qui s'occupait des opérations ? Qui était le chef des opérations alors

21 que Miletic remplaçait Milovanovic en tant que chef de l'état-major ?

22 R. Lorsque quelqu'un remplace quelqu'un, il doit exercer les deux

23 fonctions. Donc, outre sa fonction régulière, il exerce également l'autre

24 fonction, c'est-à-dire les deux fonctions simultanément.

25 Q. Donc, qui exerçait --

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît, avant de

27 répondre au question.

28 Oui, Maître Fauveau.

Page 15080

1 LE TÉMOIN : [interprétation] Mile.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Désolé, Maître Fauveau.

3 Mme FAUVEAU : Je crois qu'il y a une erreur de traduction. En fait, le

4 témoin a dit que la personne qui remplace quelqu'un performe -- effectue

5 quand même ses proches tâches.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Fort bien. Merci, Maître Fauveau

7 d'abord tenter cette précision.

8 Monsieur Trkulja, est-ce que vous êtes d'accord avec ce que vient de dire

9 Me Fauveau ? Car il nous faut corriger le compte rendu d'audience si c'est

10 le cas.

11 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est ce que j'ai dit. Elle a tout à fait

12 raison.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Fort bien. Merci Monsieur. Mais je

14 crois qu'il a répondu également à la dernière question posée, même si je

15 lui ai dit d'attendre, mais -- et, effectivement, vous pouvez poursuivre,

16 n'est-ce pas, Maître -- Monsieur McCloskey ?

17 M. McCLOSKEY : [interprétation] Vous avez raison. Je lui ai demandé de

18 préciser qui était la personne qui effectuait -- qui occupait le poste de

19 chef des opérations.

20 Q. Je crois qu'il a répondu que c'était Mile, n'est-ce pas ?

21 R. Non, c'est Miletic. Non, nous ne sommes peut-être pas très bien

22 compris. Peut-être tu as mal entendu.

23 Q. Je vous ai entendu dire "Mile." Je pensais que c'était un surnom. Est-

24 ce que je me trompe ?

25 R. Non, vous avez peut-être raison. Oui. Miletic, c'était Miletic.

26 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire quel est son surnom ? Nous savons

27 qu'en fait -- et en très souvent -- pouvez se référer à Mile

28 -- on peut appeler quelqu'un par son prénom.

Page 15081

1 R. Non. En fait, Miletic n'avait pas de surnom. Vraiment.

2 Q. Mais est-ce que vous m'avez dit "Mile" un petit peu plus tôt ?

3 R. Non, je n'ai pas dit cela. Je ne l'ai pas dit.

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Madame Fauveau.

5 Mme FAUVEAU : Là, je ne vois pas pourquoi on lui pose la question une

6 deuxième fois.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ne perdons pas plus de temps sur ce

8 point, Monsieur McCloskey. Je vous demanderais de passer à la question

9 suivante.

10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci.

11 Q. Bien. Commençons par le 11 juillet. Vous souviendrez peut-être qu'il

12 s'agit du jour où le général Mladic et d'autres ont pu au cours de l'après-

13 midi marcher dans Srebrenica. Pouvez-vous nous dire où vous étiez ce jour-

14 là, c'est-à-dire le 11 juillet ?

15 R. A Crna Rijeka.

16 Q. Dans quelle partie du HK à Crna Rijeka ?

17 R. Il s'agit d'un poste de commandement, du poste de commandement

18 logistique qui était à Han Pijesak, et c'est là où se trouvait donc tout la

19 logistique, et peut-être qu'il y a une chose qui aurait dû être et qui

20 n'était pas, à savoir que le personnel aurait également dû se trouver au

21 poste de commandement, et il -- en fait, ils étaient à Crna Rijeka.

22 Q. Y avait-il donc un abri contre les -- un poste de commandement -- et

23 d'abri contre les bombes à Crna Rijeka à ce moment-là ?

24 R. Oui. Oui, il s'agissait d'un abri de la JNA.

25 Q. Donc, le 11, que faisiez-vous ce jour-là ? Où étiez-vous ? Dans quel

26 bâtiment ?

27 R. Je ne sais pas exactement. Je sais que nous avons été transféré des

28 baraquements vers l'abri, mais s'agissait-il du 11 ou du 12 ou du 13 ? Je

Page 15082

1 ne m'en souviens pas. Nous étions dans ces deux endroits, mais je ne me

2 souviens pas exactement car il -- cela s'est passé il y a 12 ans. Je ne me

3 souviens pas exactement. Nous avons passé quelque temps dans les bâtiments

4 préfabriqués, et nous sommes restés pendant un certain temps dans les

5 abris.

6 Q. Vous souvenez-vous le jour de -- où Srebrenica est tombé ou a été

7 libéré ? Que l'OTAN a mené une attaque aérienne sur la région de Srebrenica

8 ?

9 R. D'après les rapports, autrement, nous ne l'aurions pas su. Le rapport

10 était lu tous les matins devant les responsables des différentes unités.

11 Ces rapports parlaient de frappes aériennes.

12 Q. Mais que les frappes aériennes peut -- qui n'étaient pas trop loin de

13 Srebrenica, est-ce que cela vous rafraîchit un petit peu la mémoire, et

14 vous permet de savoir si vous travaillez dans l'abri ce jour-là ou pas ?

15 R. Probablement. Très probablement. En essayant de nous resituer à ce

16 moment-là, il est probable que nous étions déjà dans les abris. Tout ce que

17 je sais, c'est qu'un jour ou deux plus tard, lorsque le groupe -- les

18 groupes ont commencé à partir un peu partout, nous sommes à ce moment-là

19 déplacés pour aller dans les abris.

20 Q. Qui de -- dans vos souvenirs, était avec vous ce jour-là, le 11, alors

21 que Srebrenica est tombé ?

22 R. Il y avait Miletic, et Sladojevic, je pense, et Pejic n'est pas venu.

23 Je ne suis pas tout à fait sûr de cela, parce qu'il venait -- il allait et

24 venait, et que son bureau était à Han Pijesak. C'était il y a longtemps.

25 Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il faisait l'accord. Il s'était

26 responsable de la coordination qui se trouvait dans les deux endroits. Par

27 la suite, et non pas le 11, mais plus tard, Sladojevic et Pejic sont venus,

28 et pour ce qui des officiers supérieurs, je ne me souviens pas qui était

Page 15083

1 là.

2 Q. Vous souvenez-vous avoir eu la possibilité de regarder votre

3 déclaration préalable que vous avez faite le 11 juillet 2005 ?

4 R. Oui.

5 Q. Est-ce que vous m'avez dit qu'elle était dans l'ensemble correcte avec

6 peut-être certaines choses qui n'étaient pas tout à fait compréhensibles ?

7 R. Oui.

8 Q. Vous souvenez-vous qu'à ce moment-là, vous nous avez dit que quelqu'un

9 d'autre, un autre officier supérieur était avec vous ce jour-là, au poste

10 de commandement ?

11 R. Je ne me souviens pas avec précision.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Krgovic.

13 M. KRGOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, il y a une erreur dans

14 le compte rendu d'audience, si je peux aider mon confrère, M. McCloskey.

15 Lorsque le témoin parlait d'un homme qui avait un bureau à Han Pijesak mais

16 qui allait et venait, il a dit Gvero, mais ce nom ne figure pas dans le

17 compte rendu d'audience.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, c'était une observation

19 importante parce que nous l'avons -- dans le compte rendu d'audience, nous

20 avons Pejic. Merci, Maître Krgovic.

21 Pourriez-vous donc voir cela, Monsieur McCloskey, avec le témoin qui a donc

22 entendu ce que Me Krgovic a dit.

23 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, et Maître

24 Krgovic.

25 Q. Excusez-moi, Colonel, nous n'avons pas bien compris votre commentaire

26 concernant le général Gvero. Pouvez-vous nous dire où était le général

27 Gvero le 11 juillet ?

28 R. Je ne peux pas vous donner de date, de moment spécifique. Est-ce qu'il

Page 15084

1 est venu ce jour-là ? Et j'ai joué aux échecs avec lui, maintenant, est-ce

2 que c'était le 12, ou le 11 ou le 10, je ne saurai vous le dire. Je ne

3 saurai vous dire où il était le matin parce qu'il était le commandant

4 remplaçant et je ne me serai pas rendu dans son bureau à moins qu'il ne

5 m'ait appelé, qu'il s'agisse du 11 ou du 12 dans la soirée. Je sais que

6 j'ai joué avec lui aux échecs, au cours de ces journées.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il a au moins éclairci un point.

8 Lorsque vous avez déposé, il y a une minute et que vous répondiez à la

9 question de M. McCloskey, à savoir dans votre souvenir qui était avec vous

10 le 11 lorsque Srebrenica est tombé, vous avez parlé de Miletic et

11 Sladojevic comme étant des personnes qui étaient avec vous.

12 LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi, j'ai dit Sladojevic et Pejic sont

13 venus à l'état-major plus tard.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc, tout est faux, donc prenons

15 les choses une par une. Vous avez parlé de Miletic. Etait-il avec vous le

16 11 ?

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, il était avec moi.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Vous avez mentionné Sladojevic.

19 Etait-il avec vous le 11 ?

20 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez également parlé de Pejic.

22 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.

23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors, pourquoi est-ce que vous avez

24 mentionné ces deux personnes en répondant à cette question, si elles

25 n'étaient pas avec vous le 11 ?

26 LE TÉMOIN : [interprétation] Elles sont arrivées un jour ou deux après

27 Pejic et Sladojevic ou peut-être que c'est moi qui suis par la suite allé

28 avec Sladojevic à Srebrenica et rendu visite à Crni Vrh. C'est la raison

Page 15085

1 pour laquelle j'en ai parlé.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais en répondant à cette question,

3 vous avez également dit : "Je ne peux pas être sûr le concernant parce

4 qu'il est venu mais son bureau était à Han Pijesak." Qui avait son bureau à

5 Han Pijesak, qui pour vous avait son bureau à Han Pijesak ?

6 LE TÉMOIN : [interprétation] Le général Gvero.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Ai-je tout couvert, Maître

8 Krgovic ou Monsieur McCloskey ? Ou est-ce que vous souhaitez ajouter autre

9 chose.

10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je suis désolé, je n'ai pas entendu le Juge

11 Kwon.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que ça va, si cela vous

13 convient. Si vous n'êtes pas d'accord, peut-être pouvez-vous ajouter

14 d'autres questions ?

15 Oui, Monsieur Krgovic.

16 M. KRGOVIC : [interprétation] C'est bon, Président.

17 M. McCLOSKEY : [interprétation] Dans la mesure où il a dit qu'il a des

18 problèmes à se souvenir des choses, j'essaie de rafraîchir sa mémoire par

19 rapport à ce qu'il a dit.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous ne vous arrêtons. Nous essayons

21 simplement de clarifier la réponse du témoin parce qu'il y a au moins là

22 deux erreurs. Il est dit que Sladojevic était présent le 11 et Han Pijesak

23 était l'endroit où Pejic avait son bureau. Lorsque le témoin a dit -- alors

24 que le témoin a dit que c'est le général Gvero qui avait son bureau là,

25 donc, nous pouvons poursuivre, merci.

26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Bien.

27 Q. Général, excusez-moi, Colonel, je voudrais vous lire ce que vous nous

28 avez dit à ce moment-là pour rafraîchir un petit peu votre mémoire. Cela se

Page 15086

1 trouve à la page 11 version anglaise et pages 10 et 11 de la version en

2 B/C/S, et je vous ai posé une question : "L'attaque à Srebrenica s'est

3 déroulée le 6 juillet. Srebrenica nous savons est tombé ou a été libéré

4 tout dépend comment on regarde les choses, le 11 juillet. Et comme vous le

5 savez, aujourd'hui c'est l'anniversaire de cette libération et vous savez

6 tous que nous entendons parler de Srebrenica depuis cette époque, depuis

7 1995."

8 "Pouvez-vous nous dire où vous vous trouviez le jour où Srebrenica est

9 tombé le 11 juillet ?" Vous avez répondu : "Même avant le 11, j'étais à mon

10 poste de commandement avec Sladojevic, ce pilote et moi-même, je pense

11 qu'il s'agissait de Pejic était son nom, Gvero et Miletic aussi."

12 Ensuite, je vous ai posé la question suivante : "Le général Milan Gvero ?"

13 Et vous avez répondu : "Oui, le général Milan Gvero."

14 Puis, nous avons posé quelques autres questions et je vous ai demandé :

15 "Bien. Et qui était avec vous encore au poste de commandement à Crna

16 Rijeka, le 11 ?" Et vous avez répondu : "Bien, je viens juste de donner la

17 liste des noms, Gvero, Miletic, moi-même, Sladojevic, Pejic et maintenant,

18 il y a d'autres sous-officiers dont je ne me souviens pas non plus. Cela

19 remonte il y a longtemps."

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, mais avant que vous répondiez à

21 cette question, Monsieur Krgovic ?

22 M. KRGOVIC : [interprétation] Président, je ne fais pas objection à ce type

23 de question, mais le Procureur vient de mettre dans ce premier passage une

24 section et passer à la partie suivante, ce qui modifie totalement le sens.

25 Le témoin parlait du poste de commandement logistique et du bureau à Han

26 Pijesak. Donc, il l'a sortie de son contexte la déposition parce que dans

27 la partie qui n'a pas été lue par le Procureur, le témoin dit qu'il y a un

28 poste de commandement à Han Pijesak et qu'ils y étaient. Ce qui modifie

Page 15087

1 totalement le sens de l'ensemble de ce passage.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Krgovic.

3 Souhaitez faire un commentaire, Monsieur McCloskey ?

4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Ce n'est absolument pas exact. Je n'ai pas

5 modifié le contexte de quoique ce soit. Il a continué en parlant des autres

6 postes de commandement, c'est la raison pour laquelle je suis revenu

7 spécifiquement sur Crna Rijeka. Je peux vous relire ce que j'essaie de

8 faire, simplement pour gagner du temps, je vais vous lire l'ensemble.

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Bourgon.

10 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Président. J'aurai une proposition :

11 plutôt que de laisser mon collègue lire le compte rendu d'audience, peut-

12 être vaudrait-il mieux de demander au témoin de lire son propre texte, et

13 ensuite, mon collègue pourra poser la question qu'il souhaite.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est précisément ce que nous allons

15 proposer à M. McCloskey. Si vous avez la version en B/C/S, nous pouvons

16 donc la remettre au témoin.

17 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui.

18 Q. Colonel, vous pouvez voir l'original, ce qui a été souligné en orange,

19 c'est là où vous avez mentionné Gvero en premier. La partie pour laquelle

20 il y a eu objection que je n'ai pas lue, c'est la partie juste en dessous,

21 et ensuite, un petit plus loin, vous verrez lorsque j'en arrive à la -- à

22 cette question spécifique, et je suppose que pendant que le témoin le lit,

23 je peux également lire la partie que le conseil de la Défense aimerait que

24 je puisse lire.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Entre-temps, je pense que, pour

26 que nous puissions suivre correctement, Monsieur, Maître Krgovic, votre --

27 la proposition de M. Krgovic et votre réaction, nous aimerions également

28 entendre ce qui est lu, c'est-à-dire la partie qui manquait --

Page 15088

1 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, et comme je l'ai dit, que je l'avais

2 fait simplement pour ne pas perdre de temps, mais je vais vous lire cette

3 partie maintenant, et vous souviendrez qu'il avant d'avoir dit qu'il était

4 avec Gvero et Miletic, et j'ai demandé au général Gvero ce qu'il a

5 confirmé, et ensuite, j'ai dit : "Où étiez-vous tous ?" Et il a répondu :

6 "Nous étions dans le poste de commandement. Le QG était divisé en deux

7 parties, la partie principale se trouvait à Han Pijesak et l'état-major,

8 c'est-à-dire le commandement se trouvait à Crna Rijeka. A Crna Rijeka, nous

9 avions deux emplacements. Il y avait les baraquements et le poste de

10 commandement. Le poste de commandement en temps de guerre. Maintenant, je

11 ne sais pas comment expliquer cela ? C'était enterré. Et nous avons passé

12 une dizaine de jours, peut-être même plus dans ce poste de commandement."

13 Et ensuite, j'ai dit : "D'accord. Et lorsque Srebrenica est tombée le 11,

14 où étiez-vous ? Et le colonel a répondu : "Dans cet endroit. Et c'est là où

15 nous sommes restés."

16 Et ensuite, j'ai dit : "A Han Pijesak ?" Et il a répondu : "Non, non, au

17 poste de commandement à Crna Rijeka."

18 Et ensuite, je lui ai posé la question suivante : "Bien. Et là encore qui

19 était avec vous dans cet -- au poste de commandement à Crna Rijeka le 11 ?"

20 Et c'est là qu'il a répondu : "Je viens juste de vous donner une liste de

21 noms, Gvero, Miletic, moi-même, Sladojevic, Pejic et je ne peux pas me

22 souvenir mais il y avait également quelques sous-officiers dont je ne me

23 souviens pas du nom. Et c'était il y a longtemps."

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Krgovic, je viens de

25 remarquer que vous êtes levé pendant que M. McCloskey lisait. Quel est

26 votre problème ?

27 M. KRGOVIC : [interprétation] En B/C/S, la première phrase dans ce texte a

28 l'air différente, donc, ce n'était pas la même version. Pourrais-je la lire

Page 15089

1 au témoin en B/C/S ?

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Non. Je pense que vous pourriez nous la

3 lire parce que M. McCloskey pose des questions au témoin. Bien entendu, le

4 témoin pourra entendre ce que vous lirez. Vous pouvez lire à voix haute,

5 s'il vous plaît, et lentement ?

6 M. KRGOVIC : [interprétation] "Et où étiez-vous tous ? Nous étions tous au

7 poste de commandement, non, non pas dans et… parce que l'état-major était

8 divisé en deux segments. La partie logistique se trouvait à Han Pijesak où

9 l'état-major des différentes branches et faisait partie du commandement --

10 alors que pardon l'état-major, la partie commandement se trouvait à Crna

11 Rijeka."

12 Donc, dans la première phrase il a dit : "Nous étions au poste de

13 commandement, non pas…" ce qui n'est pas clair. A mon sens, ceci modifie

14 légèrement le sens car cet ajout "non pas dans…" n'existe pas dans la

15 version anglaise.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey, souhaitez-vous

17 faire un commentaire sur ce point, ou souhaitez-vous que nous passions

18 directement au témoin qui vient de lire ce qui a figuré dans sa déposition

19 et qui comprend ce qui a été dit et ce qu'il nous dira sera traduit en

20 anglais, nous l'espérons correctement ?

21 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. Je pense --

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que c'est mieux de procéder

23 ainsi.

24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Bien. Passons au témoin.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Colonel, Colonel, vous avez entendu les

26 discussions qui viennent de se tenir entre M. McCloskey, Me Krgovic et

27 nous-mêmes qui sommes intervenus également. Quelle est votre position

28 maintenant que vous avez lu cette déposition et que vous avez entendu ce

Page 15090

1 qui a dit à ces propos ?

2 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qui était --

4 LE TÉMOIN : [interprétation] Président, Monsieur le Juge, si pour être plus

5 spécifique je vous ai dit que je ne peux pas vous dire la date exactement

6 parce que Sladojevic et Pejic dès qu'ils sont arrivés à l'état-major

7 principal ont été affectés aux opérations. Le seul problème maintenant

8 c'est que je ne me souviens pas s'ils sont arrivés le 9 en ayant été avec

9 un ordre de transfert ou de mutation, ou le 10 ou le 11. Mais à l'époque en

10 tous les cas, il y avait donc un organe d'opérations. Donc, pratiquement le

11 problème -- l'ensemble du problème c'est la date parce que dès qu'ils sont

12 arrivés, ils étaient là.

13 Maintenant, ce que je vous dis et c'est dix ans plus tard, ce que je vous

14 ai dit c'était dix ans plus tard. Lorsque j'ai fait cette déposition, je

15 pensais que c'était le 11 parce que dix années plus tard, il est difficile

16 bon de me souvenir s'il s'agissait du 9, ou du 13. Mais il me semble que

17 comme ils étaient déjà au poste de commandement qu'ils y étaient.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous parlons de Crna Rijeka et non pas

19 de Han Pijesak; c'est bien cela ?

20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, seulement de Crna Rijeka.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Bien. Merci. Monsieur le Président.

23 Q. Merci, Colonel. Pouvez-vous nous dire un petit peu comment quelque

24 chose sur les rapports qui allaient de l'état-major au président ? Comment

25 étaient-ils compilés, qui les compilaient, qui rédigeaient ces rapports,

26 comment étaient-ils revu par l'état-major ?

27 R. Monsieur le Procureur, Monsieur, en juin -- en juillet, le général

28 Milovanovic a pris avec lui un groupe et nous sommes restés avec un petit

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1 nombre d'officiers. En tant que responsable des branches, j'ai rédigé le

2 rapport mais j'attendais que les rapports nous arrivent, envoyés par les

3 subordonnés. Il y avait six corps et chacun envoyait des rapports de deux

4 pages. Tout ceci devait être résumé ces 12 pages devaient être résumées en

5 deux pages. On regardait ces rapports et on pouvait constater qu'elles

6 contenaient deux pages. Donc, j'y mettais les choses les plus importantes

7 et une fois que ces rapports arrivaient, je les écrivais, je les envoyais

8 pour les faire taper à la machine, puis je les donnais à Miletic qui les

9 signait, et ensuite, ils étaient envoyés -- mis -- mis dans des écritures

10 par les dossiers et encryptés -- donc, c'était écrypté [comme interprété] -

11 - pardon, et c'était là la procédure.

12 Q. Est-ce que le général Miletic apportait quelquefois de modifications ou

13 des changements à vos résumés ?

14 R. Oui, quelquefois, pas souvent mais quelquefois.

15 Q. Que faisait-il alors s'il y apportait des modifications ?

16 R. Bien. Il biffait une phrase ou un mot, il le remplaçait par le mot qui

17 semblait mieux lui convenir et remettait cela à la secrétaire.

18 Q. Bien. Maintenant, regardons un de ces documents pour montrer à la

19 Chambre comment cela fonctionnait. Je vais commencer par le rapport du 12

20 juillet et je ne pense pas avoir une version en B/C/S, mais si je ne l'ai

21 pas, elle apparaîtra néanmoins sur votre écran. Il s'agit du P02748. Nous

22 allons commencer et je vais regarder -- je vais commencer par un ou deux

23 points -- deux parties importantes. Au début intitulé : "L'état-major de la

24 VRS," date -- en date du 12 juillet, et marqué "très urgent, pour le

25 président de la Republika Srpska." Ensuite, il donne la liste de différents

26 corps et de différentes unités. Ensuite, on a la liste des différents corps

27 et nous arrivons au paragraphe 6, qui concerne le Corps de la Drina, mais

28 nous passons d'abord à la fin de ce document pour pouvoir voir la signature

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1 qui figure sur cette page.

2 Nous voyons là Zastupa pour qui est donc le suppléant du chef d'état-

3 major, le général Miletic.

4 Les initiales ne sont pas très claires sur ce document mais si on

5 essaie de regarder de plus près, il s'agit essentiellement d'un R avec un D

6 et un tirait; est-ce que vous savez de qui il s'agit ?

7 R. Ce ne sont pas là mes initiales. Le DJ ne peut être que pour Djeric

8 mais Djeric n'était pas au poste de commandement, donc, de qui pourrait-il

9 s'agir ? Il est le seul dont le nom commence par "DJ." Ça ne peut pas être

10 Pejic. Ça ne peut pas être Saldojevic.

11 Je sais que Djeric n'était pas là.

12 Q. Bien. Vous souvenez-vous avoir vu ce même document des 10 et 11 dans

13 mon bureau ? Vous souvenez-vous quelles étaient les initiales qui y

14 figuraient, le 10 et le 11, c'est-à-dire, essentiellement, deux jours avant

15 cela ?

16 R. Bien, je pense qu'il s'agissait des miennes.

17 Q. C'est exact. Bien. Maintenant, est-ce que vous savez pourquoi -- est-ce

18 que vous savez où vous étiez ce jour-là, ou pourquoi vos initiales ne

19 figurent pas sur ce document le 12 ? Est-ce qu'il se peut que vous soyez

20 parti, ou est-ce que vous vous

21 souvenez ?

22 R. Je n'étais pas parti. Ce n'est pas comme si j'avais été nommé pour

23 rédiger ces choses-là de façon constante. Lorsque les officiers étaient

24 présents dans le QG opérations, c'étaient eux qui rédigeaient les rapports

25 plutôt qu'un chef de section. Quelqu'un a dû venir, je ne sais pas comment

26 ou pourquoi. J'ai été absent juste une journée et demie en juillet. J'étais

27 absent du poste de commandement pendant une journée et demie seulement en

28 juillet. C'est ce que j'avais dit dans ma déclaration préalable.

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1 Q. Bien. Passons maintenant au probable 6 de ce document, qui concerne la

2 section du Corps de la Drina, c'est à la page 3 de la version B/C/S,

3 paragraphe 6, qui s'intitule : "L'ennemi" et la première partie de ce grand

4 paragraphe A parle de régions pour lesquelles nous ne souhaitons pas vous

5 poser des questions.

6 Mais en descendant un petit peu plus bas, il est dit : "L'ennemi a essayé

7 de se retirer de l'enclave de Srebrenica avec les femmes et les hommes en

8 direction de Ravni Buljin et Koljevic Polje mais se sont trouvés dans un

9 champ -- mais s'est trouvé dans un champ de mines." Ensuite, nous passons

10 B, il s'agit de la situation donc du corps.

11 Mais avant de passer à cette section A -- concernant la section A, est-ce

12 que vous vous souvenez de cette information et d'avoir eu connaissance de

13 cette information à l'époque ?

14 R. J'avais l'habitude de lire les rapports le matin, mais j'étais au

15 courant de ce qui figurait dans les rapports même le soir avant parce que

16 c'était moi qui l'ai rédigé.

17 Q. Bien. Donc, à l'époque, vous étiez au courant, et à propos de ces

18 années -- de toutes ces années, est-ce que vous vous souvenez maintenant de

19 quelque chose concernant ces informations ?

20 R. Je lis ce rapport de la Brigade de Zvornik pour la première fois

21 maintenant. Je ne sais pas pourquoi le rapport supplémentaire n'avait pas

22 été lu à ce moment-là, certaines choses sont plus claires qu'elles ne

23 l'étaient à l'époque, et à ce moment-là jusqu'à -- donc, il y a -- jours au

24 moment où je l'ai lu ce rapport.

25 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire quels sont les rapports de la Brigade

26 de Zvornik que vous avez lu récemment et que vous avez -- en préparation

27 pour votre déposition ?

28 R. J'ai vu le rapport du colonel Pandurevic.

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1 Q. Vous vous rappelez la date ?

2 R. Le 16 juillet.

3 Q. Nous n'avons pas encore atteint la journée du 16, nous sommes encore au

4 12 dans ce rapport; c'est exact ?

5 R. Je ne vois pas la date ici.

6 Q. Je précise à votre attention, c'est le rapport du Grand état-major du

7 12.

8 R. D'accord.

9 Q. [aucune interprétation]

10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je sais que le moment est venu de faire une

11 suspension d'audience.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Merci, McCloskey. Nous allons

13 faire une pause de 25 minutes.

14 --- L'audience est suspendue à 10 heures 32.

15 --- L'audience est reprise à 11 heures 00.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, nous sommes tous là, Monsieur,

17 McCloskey.

18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Président.

19 Q. Bien. Colonel, je voulais simplement poursuivre très rapidement et

20 passer en revue les documents que vous avez à l'écran. Si vous pouviez donc

21 vous reporter à la section B, concernant la situation dans le Corps. Je

22 vais vous lire très rapidement et vous poser une ou deux questions sur

23 certains points. Mais, avant de ce faire, est-ce que vous pourriez -- je

24 pense que vous avez dit -- est-ce que vous pourriez clarifier où les

25 informations qui figurent dans ce rapport, d'où viennent ces informations ?

26 R. Toutes ces informations commençant par le point A, le

27 1er Corps de la Krajina jusqu'au point 6, c'est-à-dire le Corps de la Drina

28 venaient donc des rapports du commandement en corps.

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1 Q. Y avait-il des moments où des informations étaient ajoutées au rapport

2 de l'état-major qui était reçu par téléphone ou dans d'autres rapports en

3 dehors de ces deux pages de rapport dont vous nous avez parlés ?

4 R. Je peux dire cela avec certitude puisque j'ai rédigé ces rapports, que

5 je n'ai jamais reçu d'informations par téléphone ou par télégramme. Les

6 rapports commençaient à 9 heures lorsque je recevais des informations du

7 commandement des Corps pour rédiger mes rapports et il n'y a jamais eu

8 d'autres documents supplémentaires qui aient été ajoutés au rapport.

9 Q. De façon général, est-ce que vous vous souvenez à quel moment le

10 général Miletic revoyait le rapport ou le signait ?

11 R. Bien. Je ne peux pas parler de façon générale et vous donner l'heure

12 exacte, quelque fois, les rapports des Corps nous arrivaient en retard, ils

13 auraient dû arriver vers 9 heures. Certains arrivaient néanmoins vers 11

14 heures, 11 heures 30 et quelquefois je devais le réveiller à minuit pour

15 signer, quelquefois le rapport était rédigé à 10 heures et ensuite je les

16 envoyais dans la salle des opérations et il signait les rapports. Tout

17 dépendait de l'heure à laquelle les rapports des Corps arrivaient. Lorsque

18 vous dites

19 9 heures, 10 heures ou 11 heures, vous parlez du soir, lorsque les rapports

20 des Corps arrivaient ?

21 R. Oui, je parle de la soirée.

22 Q. Bien. Maintenant, si nous regardons la section B qui s'intitule : La

23 situation des Corps," il est dit que : "Toutes les Unités des Corps étaient

24 près au plus haut niveau pour le combat et faisaient tout ce qui était

25 possible pour s'assurer qu'elles ne seraient pas pris par surprise."

26 Vous avez dit ensuite que : "Les unités se sont engagées à effectuer

27 les tâches de Krivaja 95, que toutes les tâches relatives au combat soient

28 menées conformément au plan." Est-ce que vous vous souvenez ce que signifie

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1 le Krivaja 95 ?

2 R. Oui. Il s'agit de l'opération près de Srebrenica.

3 Q. Ensuite, il est dit : "Au cours de la journée, ils ont libéré le

4 village de Potocari et ont continué à avancer pour libérer tous les

5 endroits dans l'enclave de Srebrenica." Pouvez-vous lire la phrase suivante

6 ? La traduction en anglais n'est pas très claire, mais est-ce que vous

7 pouvez lire la phrase qui suit dans le rapport ?

8 R. Sur cet axe, certaines de nos unités et des Unités du MUP ont organisé

9 des embuscades. Il s'agit là d'une erreur grammaticale d'ailleurs : "Pour

10 détruire les extrémistes musulmans qui ne se sont pas rendus et qui

11 essayaient de se sortir de l'enclave pour aller vers Tuzla."

12 Q. Merci. Merci de votre aide. Ensuite, le paragraphe suivant concerne la

13 situation sur votre territoire et il est dit, je cite : "Dans la zone du

14 Corps de la Drina, la population est emmenée de l'enclave de Srebrenica

15 vers Kladanj de façon organisée."

16 De quelle population s'agit-il à votre connaissance ?

17 R. Monsieur le Procureur, pourrais-je avoir le texte à

18 l'écran ? Est-ce que l'on pourrait descendre un petit peu ? Pour être tout

19 à fait concret, je ne peux rien dire sur ce point parce que je n'ai rien

20 vu.

21 Q. Vous pouvez poursuivre et prenez votre temps. Essayez de voir si vous

22 pouvez répondre à ma question.

23 R. Je suppose qu'il s'agissait de toute la population, mais je ne peux

24 rien dire de plus spécifique. Je ne peux même pas dire que ceci soit exact.

25 Je ne peux pas le dire puisque je n'étais pas présent. Je n'ai pas eu

26 d'autres informations sur les populations qui étaient transférées en

27 véhicules.

28 Q. Lorsque vous dites que vous n'étiez pas présent, est-ce que vous voulez

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1 dire que vous n'étiez pas présent au moment où ces événements se sont

2 produits ou vous n'étiez pas présent au QG lorsque le rapport a été rédigé

3 ?

4 R. On peut voir ce qui figure dans le rapport, néanmoins comment les

5 choses étaient organisées, qui a chargé les véhicules, je n'y étais pas. Je

6 ne suis pas la personne idoine pour vous dire comment cela avait été

7 organisé, comment tout s'est passé. Je n'étais pas là.

8 Q. Je ne vous demandais pas comment est-ce que tout ceci a été organisé ?

9 Les informations qui figurent dans ce rapport, s'agissait-il d'informations

10 que les personnes au QG, y compris vous-même et le général Miletic,

11 informations dont vous auriez été au courant ?

12 R. D'après le rapport que nous avons reçu du Corps de la Drina, c'était

13 quelque chose qui était connu.

14 Q. Donc, est-ce que la réponse est oui ?

15 R. Oui.

16 Q. En envoyant ce rapport au président de la Republika Srpska, pouvez-vous

17 en conclure que les personnes qui ont reçu ce rapport au bureau du

18 président avaient connaissance également de cette information ?

19 R. Je pense que c'était le cas. Je le pense, mais je ne peux pas affirmer

20 que c'était le cas. Mais ceci doit être arrivé au président, et le

21 président a très probablement lu ce rapport.

22 Q. Bien. Lorsque vous rédigiez ces rapports au QG, est-ce que vous vous

23 attendiez à ce qu'ils soient lus par le président ?

24 R. Lorsque je rédigeais des rapports, je m'attendais toujours à ce que le

25 président les lise par la suite.

26 Q. Pendant cette période de temps, si vous-même, le général Miletic et le

27 général Gvero étiez au poste de commandement et qu'il n'y avait pas

28 d'autres militaires occupant un poste supérieur à ce moment-là, qui était à

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1 ce moment-là était responsable du poste de commandement ?

2 R. A ce moment-là, nous nous occupions que de questions peu importantes.

3 Le général Miletic rédigeait les lettres et on pouvait dire qu'il était

4 responsable même s'il ne l'était pas. L'officier occupant le poste le plus

5 élevé et l'officier le plus ancien était Gvero, mais quelquefois il

6 apparaissait à certains moments, quelquefois il appelait le soir pour dire

7 qu'il était là, il voulait que nous jouions aux échecs. Pour ce qui était

8 des ordres et pour ce qui était de faire face à la situation, il ne n'en

9 occupait pas. Il était présent le matin seulement lorsque les rapports

10 étaient lus.

11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un moment, Monsieur McCloskey.

12 Oui, Maître Krgovic.

13 M. KRGOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, il y a une erreur dans

14 le compte rendu d'audience. A la dernière phrase à la page 39, le témoin a

15 dit que Gvero n'était pas présent le matin lorsque les rapports étaient

16 lus, alors que dans le compte rendu d'audience il est dit exactement

17 l'inverse, que Gvero était présent lorsque l'on donnait lecture des

18 rapports.

19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

20 Colonel, êtes-vous d'accord à ce que Me Krgovic vient de dire et de

21 corriger ?

22 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis tout à fait d'accord. Il n'était

23 jamais -- pendant tout ce temps, c'est-à-dire les trois années où j'ai été

24 à l'état-major il n'était jamais là le matin lorsque l'on donnait lecture

25 des rapports.

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Merci, Maître Krgovic.

27 Monsieur McCloskey.

28 M. McCLOSKEY : [interprétation]

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1 Q. Colonel, vous venez juste de dire que le général Miletic rédigeait les

2 lettres et l'on pourrait dire qu'il était responsable même s'il ne l'était

3 pas ? Une question simple : qui était responsable dans ce poste de

4 commandement militaire lorsqu'il y avait Miletic, Gvero et vous-même ?

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, un moment.

6 Oui, Madame Fauveau.

7 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, le témoin n'a pas du tout fait une

8 base pour que la question soit posée de cette question-là. Il se peut que

9 quelqu'un d'autre était en charge, par exemple, le général Mladic ou le

10 général Milovanovic ou le général Tolimir ou le général Djukic.

11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai une objection à

12 cela.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Stop, stop, stop. Veuillez poursuivre

14 dans votre réponse, Colonel.

15 Oui, Monsieur Josse ?

16 M. JOSSE : [interprétation] Notre objection, c'est que cette question

17 va à l'encontre de la déposition.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, c'est exactement ce qu'il a dit

19 avant, et M. McCloskey cherche justement à obtenir une clarification.

20 Revenons sur la partie où le témoin -- si vous regardez les lignes 19 à 21,

21 à la page 39, à la réponse qui était responsable du poste de commandement à

22 l'époque lorsqu'il n'y avait que le témoin, le général Miletic et Gvero au

23 poste de commandement, le témoin a répondu : "Le général Miletic rédigeait

24 les lettres et on aurait pu dire qu'il était responsable même s'il ne

25 l'était pas."

26 Oui, Madame Fauveau ?

27 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je viens juste de lire ce qu'il a juste

28 dit.

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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un moment. Entendons ce que Me Fauveau

2 a à dire.

3 Maître Fauveau, à vous.

4 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, je ne conteste absolument pas que le

5 témoin ait dit ça, mais ce que le témoin a dit ça concerne le secteur de

6 l'état-major et pas l'état-major tout entier, le commandement de l'état-

7 major. Il s'agit du secteur de l'état-major.

8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Objection, Monsieur le Président, vous lui

9 avez dit --

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] S'il vous plaît, s'il vous plaît,

11 laissez la -- je pense que nous avons entendu ce que vous aviez à dire.

12 Nous avons entendu ce que vous aviez à dire, et ce que vous avez dit déjà,

13 Colonel, demande à être éclairci parce lorsque vous dites qu'il était

14 responsable alors qu'il n'était pas responsable, vous devez expliquer ce

15 que vous entendez par là. Je vous demanderais de poursuivre votre

16 explication.

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci, Président. Il me semble qu'une

18 explication est nécessaire.

19 Par exemple un télégramme arrivait du poste de commandement avancé,

20 du général Mladic. Il arrivait sur le bureau de Miletic avec les ordres et

21 ce qui devait être fait. Miletic n'était pas un opérationnel, il rédigeait

22 ce qui devait être rédigé, c'est la raison pour laquelle je disais qu'il

23 n'était pas responsable parce qu'il ne pouvait pas donner des ordres ou

24 prendre de décisions de façon indépendante. Il ne pouvait pas donner

25 d'ordres de son propre chef, il ne pouvait que suivre les instructions

26 venant du poste de commandement avancé et le commandant donnait également

27 des instructions sur qui devait signer ces ordres. Gvero était le plus

28 ancien et il était celui qui signait des documents. C'est la raison pour

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1 laquelle je disais qu'il était là, qu'il était celui qui se chargeait de

2 tout cela, mais c'est la raison pour laquelle il y a une ambiguïté.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Président.

5 Q. Colonel, de qui le général Miletic recevait des ordres qu'il passait

6 ensuite ?

7 R. Exclusivement du général Mladic.

8 Q. Bien. Pouvez-vous -- je voudrais -- vous avez donné une réponse

9 légèrement différente lorsque je vous ai posé cette question lors de notre

10 entretien. Pourriez-vous aller dans l'onglet 5 -- dans l'onglet bleu.

11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame l'Huissière, pouvez-vous aider

12 le témoin au cas où il ne pourrait le trouver ?

13 M. McCLOSKEY : [interprétation]

14 Q. Vous voyez probablement un onglet 5 dans la partie bleue, il s'agit de

15 la page 12 de la version anglaise, c'est à peu près la même page. Je vous

16 ai demandé à la ligne 24 dans l'anglais : "Bien. Dans le petit groupe que

17 vous nous avez décrit qui était

18 responsable ?" Vous avez répondu : "Gvero était le plus ancien, mais dans

19 la réalité, Miletic était… c'était lui." Ensuite, il y a quelque chose qui

20 n'est pas très compréhensible. Vous souvenez-vous m'avoir répondu cela ?

21 R. Oui, et je répète cela aujourd'hui encore. Ce que j'ai dit aux Juges

22 c'est cela, c'est qu'il n'était responsable de rien. Il lisait simplement

23 les télégrammes qui arrivaient, et ainsi de suite. Je ne modifie rien par

24 rapport à ce qui figure ici et que vous venez juste de citer.

25 Q. Bien. Poursuivons. Nous pouvons continuer à lire un petit peu à

26 la page 13 maintenant. Je vous ai demandé : "Bien. Et dites-nous ce dont

27 vous vous souvenez concernant le jour où Srebrenica est tombé. Quel type de

28 travail avez-vous fait à ce moment-là ainsi que les autres ?" Et vous avez

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1 répondu : "Miletic lui a demandé d'effectuer une tâche"; est-ce exact ?

2 R. Bien. Nous avons reçu -- je ne le vois pas ici. Monsieur le Procureur,

3 ce que vous venez de citer, je ne le trouve pas ici.

4 Q. Bien.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que nous avons besoin d'aide

6 ici, est-ce que quelqu'un pourrait montrer au témoin la page correspondante

7 en B/C/S. Nous sommes toujours avant l'onglet 5.

8 M. McCLOSKEY : [interprétation]

9 Q. Désolé, Colonel, nous sommes passé à la mauvaise page. Il s'agit de la

10 page 12 en B/C/S, cela est souligné pour vous.

11 R. Bien.

12 Q. Est-ce que cela vous aide, est-ce que vous avez reçu une mission ?

13 R. Oui, mais pas uniquement moi, nous en avons tous eu une. Nous prenions

14 notre tour au commandement pour voir si la sécurité était en place afin

15 d'éviter toute surprise malvenue. Nous prenions des tours pour quitter

16 l'abri, et c'est tout.

17 Q. De qui avez-vous reçu cette mission ?

18 R. De Miletic.

19 Q. Est-ce que Mladic était présent lorsque Miletic vous a confié cette

20 mission ?

21 R. Non. Je suppose que cette mission lui avait été donnée par téléphone

22 probablement.

23 Q. Donc, cette mission, comme vous le dites, c'était de s'occuper de la

24 sécurité du QG du commandement de la VRS; est-ce exact ?

25 R. Oui.

26 Q. Il s'agissait d'une mission très importante, je suppose ? Oui ou non ?

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Fauveau.

28 Mme FAUVEAU : C'est une question bénigne mais quand même très suggestive.

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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il vous demandait simplement s'il

2 s'agissait d'une mission importante ou pas.

3 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'allais dans cette direction essayer de

4 gagner du temps en posant la question et en demandant une réponse par oui

5 ou par non.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pouvez poursuivre, Monsieur

7 McCloskey et il y a répondu de toute façon, je pense. Non, ça ne figure pas

8 dans le compte rendu d'audience. Donc, Colonel, vous devez répondre à la

9 question à nouveau. Et Monsieur McCloskey --

10 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était juste une formalité parce que la

11 sécurité avait également reçu pour mission d'être toujours en alerte.

12 C'était une formalité pour nous parce qu'on regardait toujours au détail,

13 au détail de la sécurité.

14 M. McCLOSKEY : [interprétation]

15 Q. Si le poste de commandement avait été pris par les forces musulmanes,

16 cela aurait été un véritable désastre, n'est-ce pas ?

17 R. Je ne pense pas parce que le poste de commandement était sécurisé. Il y

18 avait des mines tout autour. Il y avait des gardes aux différents accès.

19 Mais je ne pense pas que ça aurait été le cas. Mais juste au cas, disons,

20 on avait mis en place la sécurité nécessaire.

21 Q. S'agissait-il là d'un ordre que vous avez reçu du général Miletic ?

22 R. On pourrait dire qu'il s'agissait d'un ordre. En fait c'était

23 simplement une instruction d'après laquelle nous nous divisions en deux.

24 Nous passions une heure à l'extérieur. Puis, nous étions remplacés par

25 l'autre partie. Il n'y avait en fait rien d'écrit à cette fin, rien de

26 particulier.

27 Q. Lorsque le général Miletic, qui avait une ligne directe de

28 communication avec Mladic, donnait des instructions pour s'occuper de la

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1 sécurité du poste de commandement, ce n'était pas un ordre dans la VRS ?

2 R. Bien, nous, nous ne sortions pas pour faire réellement quelque chose.

3 Nous sortions pour voir si les gardes étaient en place, s'ils étaient

4 éveillés, s'ils faisaient bien ce qu'ils devaient faire. C'est ce que nous

5 faisions.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Colonel, ce n'est pas une réponse à la

7 question qui vous a été posée. La question est très simple, en fait, à

8 savoir : est-ce que cette mission, pour utiliser le mot qui a été utilisé

9 pour la traduction, si cela a été considéré comme étant un ordre; et si

10 vous ne considériez pas cela comme un ordre, pourquoi est-ce que vous ne le

11 considériez pas comme un ordre, ou quelle est la distinction que vous

12 faites dans votre esprit entre une mission et un ordre ? C'est ce que M.

13 McCloskey vous pose comme question.

14 LE TÉMOIN : [interprétation] En fait, il n'y a pas de différence entre un

15 ordre et une mission, parce que tous deux devaient être remplis et

16 respectés. Nous sortions, nous faisions comme si nous avions reçu un ordre

17 de faire cela. Il n'y a pas de différence majeure. C'était quelque chose

18 qu'il fallait faire.

19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Président.

20 Q. Merci, Témoin. Est-ce que vous avez reçu un ordre du général

21 Miletic de vous rendre quelque part au cours de ces journées ?

22 R. Oui, j'en ai reçu. Sladojevic et moi-même avons reçu l'ordre d'aller à

23 la Brigade de Zvornik et de faire passer le message selon lequel la

24 sécurité des unités en première ligne devait être de niveau élevé parce

25 qu'il y avait l'éventualité de voir des groupes musulmans venir de

26 Srebrenica sur le chemin de Tuzla.

27 Q. Quand est-ce que le général Miletic vous a donné cet ordre, autant que

28 vous puissez vous en souvenir ?

Page 15106

1 R. Voyez-vous, après le 11, lorsque j'ai fait ma première déclaration

2 préalable en disant qu'il s'agissait du matin, j'y ai beaucoup réfléchi.

3 Vous êtes celui qui m'avait posé la question, à savoir s'agissait-il du

4 matin ou de l'après-midi, et j'ai dit qu'il s'agissait du matin. Par la

5 suite, néanmoins, il m'est revenu que ce n'était pas le matin, mais au

6 cours de la soirée. Il s'est également occupé du transport, et un véhicule

7 nous attendait le matin. Ma première réponse a été donnée hâtivement

8 lorsque j'ai dit qu'il s'agissait du matin. C'était une erreur. Cela s'est

9 produit plus tard, mais je m'en suis souvenu que par la suite. Je me suis

10 souvenu alors qu'il s'agissait du soir. Mais je ne pense pas que cela fasse

11 une différence, n'est-ce pas ?

12 Q. Bien. Nous avons besoin simplement de ce dont vous vous souvenez au

13 mieux. Vous souvenez-vous grosso modo combien de jours, après que Mladic

14 soit passé par Srebrenica, vous avez reçu cet ordre du général Miletic ou

15 si vous connaissez la date ?

16 R. Je vous ai dit cela la dernière fois que je vous ai parlé, je vous ai

17 dit que c'était dans mon subconscient, et j'ai regardé le rapport pour le

18 retrouver, et il me semblait à l'époque et il me semble toujours que

19 c'était peut-être trois ou quatre jours après la chute de Srebrenica. Si

20 vous regardez les rapports, vous verrez que c'était le 15 ou le 16. Mais

21 lorsque j'ai regardé le rapport de Pandurevic, c'est ce que j'ai vu. Dans

22 mon souvenir, ce n'était pas le cas, mais il semble si l'on regarde le

23 rapport que c'était le cas. Mais vous savez, c'était il y a longtemps, il y

24 a 12 ans, il m'est difficile de me souvenir de la date exacte pour ces

25 événements.

26 Q. Bien. Comment, de quelle façon ou sous quelle forme le général Miletic

27 vous donnait-il ces ordres ? S'agissait-il d'un ordre écrit, oral ?

28 R. Oral.

Page 15107

1 Q. Face à face, au téléphone ? Ou comment est-ce que cela se faisait ?

2 R. Dans la salle des opérations. Ma salle de repos était juste à côté de

3 la salle des opérations. Il m'appelait, me disait quelle était ma mission,

4 faire en sorte que les unités de la Brigade de Zvornik soient prêtes en

5 première ligne. C'est tout.

6 Q. S'agissait-il du bunker ou c'était en surface ?

7 R. Oui, dans le bunker.

8 Q. Est-ce que c'était en personne ou au téléphone ? Ça n'était pas très

9 clair.

10 R. Oui, en personne.

11 Q. Y a-t-il eu quelqu'un d'autre de présent dans la pièce lorsque cet

12 ordre a été donné ?

13 R. Oui, c'était Sladojevic.

14 Q. Et au meilleur de votre connaissance, pouvez-vous nous dire ce qu'il

15 vous a dit exactement ? Que vous a dit Miletic ?

16 R. Je vais vous dire ce qu'il m'a dit du meilleur de mon souvenir, bien

17 sûr. La mission était celle que j'ai mentionnée tout à l'heure, et il nous

18 a dit d'aller chercher le commandant au commandement du Corps de la Drina

19 et d'aller au commandement de la Brigade de Zvornik et d'aller sur la ligne

20 de front.

21 Q. Bien. Alors, lorsque vous parlez du commandement du Corps de la Drina,

22 vous faites référence j'imagine au QG de la ville --

23 R. [aucune interprétation]

24 Q. Permettez-moi de terminer ma question. Lorsque vous parlez du

25 commandement du Corps de la Drina, vous faites allusion au QG se trouvant

26 dans la ville de Vlasenica, est-ce exact ?

27 R. Oui, à Vlasenica, effectivement.

28 Q. Fort bien. Vous nous dites aussi vous rappeler d'avoir reçu cet ordre

Page 15108

1 dans la soirée quelques jours avant la chute de Srebrenica; est-ce exact ?

2 R. Oui.

3 Q. Avant de recevoir cet ordre soit le jour même, le jour où vous avez

4 reçu l'ordre, ou la veille, est-ce que vous êtes allé sur le terrain ?

5 R. Non. Mais j'étais au commandement. En fait, je me suis absenté qu'un

6 jour et demi pour l'ensemble du mois de juillet. C'était ce jour-là,

7 lorsque je suis rentré après le déjeuner.

8 Q. Au compte rendu d'audience, on peut lire le mois de juin, s'agit-

9 il du mois de juin ou du mois de juillet ?

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, effectivement. Juin ou juillet ?

11 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est le mois de juillet.

12 M. McCLOSKEY : [interprétation]

13 Q. D'accord. Quand vous êtes parti en juillet, lorsque vous vous êtes

14 absenté, est-ce que c'était avant ou après la chute de Srebrenica ?

15 R. C'était après la chute de Srebrenica.

16 Q. Bien. Donc si Srebrenica est tombée le 11 juillet et que vous avez reçu

17 l'ordre d'aller à Vlasenica quelques jours après, c'était donc entre la

18 chute de Srebrenica et le moment où vous avez reçu l'ordre d'aller à

19 Vlasenica que vous êtes parti pour aller quelque part; est-ce que c'est

20 comme ça ?

21 R. Non, pas du tout. On m'a donné l'ordre dans la soirée, et le matin je

22 suis allé à Vlasenica, je suis allé chercher un officier, ou un commandant,

23 je ne sais plus, et nous sommes allés sur le front, mais avant cela j'ai

24 demandé pour que l'on s'arrête à Srebrenica.

25 Q. Nous y arriverons, nous parlerons de Srebrenica, mais ce que je vous

26 demande de préciser, c'est de nous dire si vous étiez sur le terrain. Vous

27 avez répondu tout à l'heure en disant : "Pendant toute le mois de juillet,

28 je ne me suis absenté qu'une seule fois et c'était le jour où je suis

Page 15109

1 parti. Et je suis revenu après le déjeuner. Donc je me suis absenté pendant

2 un jour et demi." Maintenant, lorsque vous avez dit cela, c'était après la

3 chute de Srebrenica; est-ce bien cela ?

4 R. Oui.

5 Q. Vous nous parlez maintenant de ce voyage de Zvornik, est-ce que c'est

6 ça le jour et demi où vous vous êtes absenté du poste de commandement ou

7 bien est-ce que c'était une autre journée?

8 R. Non, c'est cette journée-là.

9 Q. D'accord. Outre le fait d'avoir sécurisé ces lignes, est-ce que vous

10 savez quel était le but d'aller faire ce voyage à la Brigade de Zvornik ?

11 R. C'était pour élever le niveau d'alerte et de sécurité des unités sur le

12 front, rien d'autre.

13 Q. Mais pourquoi est-ce que Vinko Pandurevic devait être rappelé d'élever

14 le niveau d'alerte de ses troupes ?

15 R. Vinko Pandurevic était occupé -- ou plutôt, il était engagé par le même

16 commandant du Corps de la Drina. Et là, il y avait son adjoint, l'adjoint

17 de l'état-major Obrenovic. Pourquoi est-ce qu'il nous a demandé d'aller à

18 la Brigade de Zvornik et pourquoi est-ce que Miletic nous a dit d'aller à

19 la Brigade de Zvornik, je l'ignore.

20 Q. D'accord. Dites-nous ce que vous avez fait le lendemain. Qu'est-ce que

21 vous avez fait après avoir reçu l'ordre ?

22 R. Le matin, le chauffeur est venu nous chercher dans la matinée.

23 Sladojevic et moi, nous sommes montés à bord de ce véhicule. Il y avait un

24 parking là. Nous ne nous étions pas vraiment garés, puisque le commandant

25 nous attendait déjà, et ce n'était pas Lazic. Je ne me souviens plus qui

26 était cet officier chargé des opérations. C'était un colonel ou un

27 commandant. Je ne me souviens plus.

28 Lorsque nous sommes partis de Vlasenica, Sladojevic m'a dit : "On a

Page 15110

1 tellement parlé de Srebrenica que j'aimerais bien la voir." Nous avons fait

2 un tour dans la ville, nous avons parcouru la moitié de la ville, nous

3 n'avons pas quitté la voiture, et par la suite nous sommes allés à Zvornik.

4 Q. Pour revenir à ce que vous avez dit tout à l'heure, au

5 commandement, vous avez dit qu'il y avait un parking. Est-ce que c'était le

6 parking du commandement du Corps de la Drina auquel vous faites référence ?

7 R. Oui, je parle toujours de Vlasenica. Je ne suis jamais allé sur

8 le poste de commandement avancé. Dans mon récit, lorsque je vous raconte

9 ces événements, je ne parle jamais du poste de commandement avancé du Corps

10 de la Drina, car il était toujours au même endroit. Je parle du poste de

11 commandement concret.

12 Q. Est-ce que vous vous étiez rendu au poste de commandement de Vlasenica

13 la veille ?

14 R. Non, seulement ce jour-là dans la matinée pour aller chercher cet

15 officier supérieur.

16 Q. Cet officier, est-ce qu'il est monté dans la voiture avec vous ? Est-ce

17 qu'il vous a accompagné ?

18 R. Oui.

19 Q. Vous souvenez-vous si c'est un colonel ou un commandant ? Car vous avez

20 dit que vous n'étiez pas tout à fait certain de son grade ?

21 R. Non, je suis tout à fait certain que le colonel nous attendait, qu'il

22 avait donné l'ordre pour que le commandant vienne, et le commandant est

23 monté à bord du véhicule. Nous avons continué notre chemin plus loin.

24 Q. Est-ce que le nom colonel Cherovic vous dit quelque chose ? Je vous ai

25 déjà posé cette question, mais j'aimerais savoir si vous avez pu y

26 réfléchir.

27 R. Non, ce nom ne me dit absolument rien. J'ai peut-être vu cette

28 personne, ou peut-être pas. Je ne sais plus.

Page 15111

1 Q. Très bien. Après avoir fait un tour dans la ville de Srebrenica,

2 qu'est-ce que vous avez fait ?

3 R. Nous sommes allés à Zvornik.

4 Q. Vers quelle heure êtes-vous allés à Zvornik ? Vous souvenez-vous de

5 cela ?

6 R. C'était vers midi, peut-être plus tard.

7 Q. Où êtes-vous allé à Zvornik ?

8 R. Au commandement de la Brigade de Zvornik.

9 Q. Est-ce que vous avez vu quelqu'un là-bas ?

10 R. Non, je n'ai vu personne, à l'exception de l'officier de permanence. Le

11 commandant s'est entretenu avec lui, et lui a expliqué ce que l'on faisait

12 là, et cetera.

13 Q. Qu'est-ce que vous voulez dire par "ce que vous faisiez

14 là" ?

15 R. On voulait savoir où étaient les officiers.

16 Q. Est-ce que vous vous souvenez du grade de cet officier de permanence ou

17 de son nom ?

18 R. Je sais que c'était un officier de réserve, donc ce n'est pas un

19 officier d'active. Je ne sais pas s'il était capitaine. Je ne sais plus. Je

20 ne m'en souviens plus.

21 Q. Après avoir reçu ces instructions ou cette mission - je ne sais pas

22 comment appeler ce que l'on vous a confié, cette tâche -qu'est-ce que vous

23 avez fait ?

24 R. Le commandant m'a dit étant donné qu'il connaissait -- je lui ai dit

25 quelle était la partie de la ligne de front que je voulais voir, et

26 ensuite, nous avons pris -- nous connaissions tous les raccourcis, tous les

27 chemins secondaires, et nous sommes allés là-bas. Ensuite, j'ai rencontré

28 Obrenovic. Il était tout près de là.

Page 15112

1 Q. Lorsque vous dites que vous avez montré au commandant la partie de la

2 ligne de front que vous vouliez voir, comment saviez-vous quelle était la

3 partie de la ligne de front qui vous intéressait particulièrement ?

4 R. Il fallait que j'aille quelque part, et j'ai tout à fait par hasard

5 montré cet endroit-là, et après il s'est avéré que c'était un endroit

6 particulièrement intéressant pour tous, mais personne au commandement du

7 corps d'armée ne m'a donné d'instruction particulière, ni l'officier de

8 permanence de la Brigade de Zvornik, personne. J'ai tout à fait mentionné

9 un endroit comme ça par hasard.

10 Q. Quelle était la zone particulière de ce champ de bataille que vous avez

11 montrée comme ça par hasard ?

12 R. C'est là où il y avait un groupe musulman qui essayait de percer le

13 front pour aller vers Tuzla. Je ne savais pas du tout qu'ils étaient là.

14 Les gens au commandement du corps d'armée ignoraient qu'ils étaient là.

15 Enfin, personne ne savait que ces derniers étaient là.

16 Q. Mais comment saviez-vous -- qu'est-ce qui vous a poussé à aller

17 directement là-bas, là où il y avait cette percée ou cette tentative de

18 percée ?

19 R. C'est tout à fait par hasard. J'ai pointé du doigt, et j'ai tout à fait

20 par hasard dit que je voulais aller là.

21 Q. Est-ce que vous connaissez le nom de l'endroit ? Est-ce que cet endroit

22 porte un nom ?

23 R. Je crois que c'était une hauteur que l'on appelait Crni Vrh. Cette cote

24 porte un nom, mais je ne me souviens plus exactement de ce que c'est.

25 Q. Que s'est-il passé lorsque vous êtes arrivés là-bas ?

26 R. La voiture s'est immobilisée, et dès que la voiture s'était

27 immobilisée, Obrenovic est arrivé, je ne sais plus d'où, et il a dit qu'une

28 formation musulmane avait commencé à se déplacer. Il y avait environ 5 000

Page 15113

1 personnes, qu'ils ont rencontré des mortiers, qu'ils avaient été massacrés,

2 que lui avec ses trois chars avait réussi à les repousser, et ils ont eu

3 ces canons à recul grâce auxquels il a pu les repousser vers le bas. Il a

4 dit qu'ils étaient là-bas maintenant, et qu'il était entré en contact avec

5 le commandant de ce groupe de Musulmans, et que l'autre avait convenu que

6 deux pelotons seraient retirés du front de 600 mètres à un kilomètre de la

7 ligne de front, et qu'ils allaient déminer la ligne de front entre 600 et

8 1 000 mètres, et qu'il leur permettrait de passer par ce corridor le

9 lendemain. Après m'avoir dit cela, Lazic est arrivé, c'est un colonel, un

10 officier chargé des opérations du Corps de la Drina. Maintenant, je ne suis

11 pas tout à fait certain si c'est à ce moment-là précis que Vinko Pandurevic

12 est arrivé. Il est arrivé le lendemain, cela je le sais pertinemment. Mais

13 dans la soirée - puisque c'était dans la soirée - la nuit avait déjà

14 commencé à tomber, pas nécessairement la nuit mais c'était tard dans

15 l'après-midi et je ne sais plus si Vinko était présent ou pas, mais je sais

16 que le lendemain matin il y était. Il était assis à côté de moi. Il était

17 assis à côté de moi sur l'élévation, sur la hauteur.

18 Q. Est-ce que le général Obrenovic, dans son briefing, vous a parlé des

19 victimes serbes ?

20 R. Il n'avait pas encore de données. Les événements venaient de se passer,

21 il savait seulement qu'il y avait des lance-mortiers. Il ne savait pas

22 combien de personnes avaient péri encore. Il n'avait pas eu de rapport des

23 unités subalternes, donc il n'avait pas encore les détails. Mais il m'a

24 simplement dit que les camions à recul étaient là et qu'il y avait des

25 chars et qu'il savait qu'il y avait des victimes, des morts mais il ne

26 savait pas combien il y en avait, quel était le nombre exact en perte

27 d'hommes.

28 Q. Lorsqu'il vous a dit qu'il allait ouvrir un corridor pour permettre aux

Page 15114

1 personnes de passer, est-ce qu'il vous a dit que son commandant lui avait

2 donné l'autorisation pour ce faire ?

3 R. Monsieur le Procureur, lorsque j'ai commencé à vous parler il y a trois

4 jours, lorsque j'ai fait ma déclaration, mon rapport, lorsque j'ai commencé

5 à parler du colonel Pandurevic et lorsque j'ai essayé de me remémorer les

6 événements et de me rappeler de ce que Obrenovic m'avait dit. Après avoir

7 repensé à tout ceci, je peux vous affirmer à 90 %, même si je vous ai

8 affirmé lors de notre entretien que c'était exclusivement Obrenovic, je

9 n'avais pas de rapport, mais maintenant lorsque j'ai relu le rapport je me

10 suis rendu compte que Vinko Pandurevic se justifie pour dire que c'était

11 lui qui avait donné l'ordre pour que ce corridor soit ouvert. Ensuite, pour

12 ce qui est d'Obrenovic, il n'avait jamais mentionné cela même si les

13 combats faisaient rage là. Il n'avait pas mentionné de femmes ou d'enfants.

14 Il avait simplement dit que les unités d'élite lancent une attaque, c'était

15 la meilleure unité, l'unité d'élite de la 28e Division de Srebrenica, et

16 Vinko avait donné l'ordre à 90 %, même si ce n'est écrit nulle part, cela

17 je vous le confirme que ce n'était pas un rapport sur l'état des choses,

18 mais bien une justification devant le commandant.

19 Q. D'accord. Pour être tout à fait clairs alors, nous parlons du rapport

20 extraordinaire de combat du 16 juillet 1995. C'est le document 65 ter 330.

21 Ce document faisait partie des documents qui vous ont été donnés pour

22 rafraîchir votre mémoire, n'est-ce pas ?

23 R. Oui, merci. Je vous remercie de m'avoir fourni ces documents parce que

24 ce rapport-là en particulier je ne l'avais pas, j'en n'avais pas eu

25 connaissance au poste de commandement. C'est ici que je l'ai vu pour la

26 première fois.

27 Q. Fort bien. Dites-nous combien de temps êtes-vous resté dans cette

28 région, là où vous vous étiez rendu et où vous avez vu au moins Obrenovic ?

Page 15115

1 R. Obrenovic, Lazic, il y avait d'autres officiers supérieurs du Corps de

2 la Drina, enfin je ne pouvais pas énumérer les personnes, ce sont des

3 personnes qui se présentaient pour la première fois, 12 ans se sont écoulés

4 depuis. Je ne peux pas vous énumérer les noms de toutes les personnes que

5 j'ai rencontrées. Mais Lazic nous a assuré une chambre dans un monastère.

6 On a passé la nuit dans ce monastère, c'est là que nous avons aussi pris

7 notre petit déjeuner, vers 10 heures la percée devait s'effectuer. Nous y

8 sommes arrivés très tôt dans la matinée. Il y avait également Lazic.

9 Pandurevic était là également, cela je peux vous le garantir. Il y avait

10 également un commandant, il y avait Sladojevic. Il y avait environ une

11 dizaine d'officiers supérieurs.

12 Nous étions assis sur l'herbe. Je n'avais pas apporté mes lunettes. Je ne

13 pouvais pas voir les unités se retirer, mais je les ai entendus dire :

14 voilà ils passent, mais, en réalité, je ne les ai pas vues. Nous étions

15 assis là et eux ils passaient jusqu'à ce qu'ils ne lui disent que le

16 dernier est passé, une dernière personne est passée. Lorsque ces personnes

17 sont passées, l'ordre a été donné pour que les soldats retournent sur la

18 ligne de front afin de fermer le corridor. Ensuite, j'étais assis là-bas

19 comme je vous ai dit et nous sommes retournés.

20 Donc, j'étais encore avec Lazic. Par la suite, nous sommes retournés

21 à Crna Rijeka. Ils nous ont fait un rapport oral à Miletic -- nous avons

22 fait un rapport oral à Miletic.

23 Q. Lorsque Miletic vous a donné cet ordre, et vous vous souvenez

24 maintenant que c'était dans la soirée, Mladic était-il présent dans les

25 alentours tout près des casemates ou autres ?

26 R. Voyez-vous pendant toute cette période pendant laquelle nous étions

27 dans ces bunkers ou cet abri, je suis sûr que Mladic est venu une fois,

28 mais il n'est pas resté très longtemps. Il est peut-être venu deux fois. Je

Page 15116

1 ne suis pas tout à fait certain s'il est venu deux fois, mais il est

2 certainement venu une fois. Il n'est pas resté très longtemps. Il est venu

3 rendre visite au commandement et à la salle des opérations. Il a regardé

4 autour et il est reparti. Mais comme je vous dis, en tout et partout, une

5 fois ou deux fois, mais je ne suis pas tout à fait certain qu'il soit venu

6 deux fois, mais je suis tout à fait certain qu'il est venu au moins une

7 fois. C'est un peu vague dans mon esprit, mais --

8 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire où se trouvait Mladic lorsque Miletic

9 vous a donné l'ordre d'aller à Zvornik ?

10 R. Il était fort probablement sur le poste de commandement avancé

11 accompagné de Krstic.

12 Q. Ce petit groupe dont vous faisiez partie, donc vous, Sladojevic, et

13 cetera, qui était la personne en charge de votre groupe ?

14 R. C'était moi.

15 Q. Lorsque vous êtes retourné à Crna Rijeka, qui a fait le rapport au

16 général Miletic ?

17 R. C'était moi.

18 Q. Que vous lui avez-vous dit ? Pourriez-vous nous dire ce dont vous vous

19 souvenez ?

20 R. Monsieur, tout ce que je viens de vous dire maintenant j'avais dit tout

21 cela à Miletic. Je lui avais dit que nous étions à la Brigade de Zvornik à

22 l'exception du commandant, que lorsque nous arrivions sur cette hauteur de

23 Srebrenica qu'Obrenovic était là, ce qu'Obrenovic m'avait dit, lance-

24 mortiers, canons à recul, et cetera, qu'il y a eu cet accord selon lequel

25 on laisserait le groupe passer en direction de Tuzla. Voilà c'est tout ça,

26 je lui en avais fait rapport.

27 Q. Est-ce que vous lui aviez donné votre opinion ? Est-ce que vous avez

28 partagé avec lui votre opinion, votre position quant au fait qu'on ait

Page 15117

1 laissé passer les Musulmans ?

2 R. Pour être tout à fait honnête, dès qu'Obrenovic m'a dit que lui, il

3 avait conclu cet accord, qu'il avait ouvert cette partie-là du front, je

4 n'avais rien dit à personne. Etant donné que j'effectuais cette fonction de

5 chef d'état-major, où j'avais effectué ce poste, j'ai tout de suite compris

6 dans mon fort intérieur, mais je n'ai pas voulu faire de commentaires à

7 haute voix, que ce n'était pas une décision d'Obrenovic, mais que c'était

8 bel et bien une décision de Vinko Pandurevic. Car le fait d'ouvrir un front

9 de 600 à 800 mètres pour que le chef de l'état-major prenne cette décision

10 est absolument impossible, cela n'a pu être que Vinko Pandurevic.

11 Parce que pendant toute cette nuit-là, il aurait pu laisser passer

12 une très grande brigade -- pour que ces brigades arrivent tout près de ses

13 arrières, donc c'était impossible. Mais lorsque vous m'avez donné le

14 rapport et lorsque j'ai lu ce rapport rédigé par Pandurevic où il se

15 contredit, là j'ai compris que c'était une décision de Pandurevic sans en

16 avoir informé ni le commandant du Corps de la Drina, ni le commandant de

17 l'état-major. Il aurait pu détruire les effectifs s'il l'avait voulu.

18 Q. Lorsque vous parlez du rapport, vous parlez du rapport extraordinaire

19 de combat émanant de la brigade et envoyé au Corps de la Drina ?

20 R. Oui, et de l'état-major.

21 Q. Vous étiez là. Pourriez-vous nous dire, ou plutôt, pourriez-vous nous

22 expliquer à la suite de ce que vous venez de nous dire que Pandurevic

23 aurait pu détruire ces forces. Comment est-ce qu'il aurait pu le faire ?

24 R. C'était tout à fait simple. Srebrenica était tombée. Il avait toutes

25 les forces nécessaires. Il aurait pu choisir un groupe avec les canons à

26 recul et avec toutes les armes dont il disposait et il aurait pu les

27 attaquer. Car ils se trouvaient dans une dépression, il aurait pu tuer

28 toutes ces personnes. Personne n'aurait survécu s'il avait voulu le faire.

Page 15118

1 Q. Est-ce que vous avez partagé ce point de vue avec le général Miletic ?

2 R. Non. Je n'ai fait que répéter ce qu'Obrenovic m'avait dit, je lui ai

3 donné l'état des choses sans lui avoir donné mon opinion personnelle, mais

4 votre rapport m'a aidé à mieux comprendre ce qui s'était passé et à

5 corroborer mes propres pensées, donc j'en suis convaincu depuis que j'ai lu

6 ce rapport.

7 Q. Est-ce que vous avez reçu un ordre écrit concernant ce voyage à Zvornik

8 dont vous nous parlez ?

9 R. Non.

10 Q. Vous souvenez-vous si vous avez jamais vu cet ordre signé par Mladic,

11 ordre écrit et signé par Mladic daté du 17 juillet, dont le numéro ERN est

12 le 00922973 ?

13 R. En 2005, lorsque vous m'avez montré ce document, je l'ai vu à ce

14 moment-là à Belgrade.

15 Q. Donc, c'était la première fois que vous voyiez cet ordre ?

16 R. Oui. Je vous ai dit immédiatement que je n'ai pas suivi cet ordre-là,

17 ce n'est pas cet ordre-là qui a fait en sorte que j'aille sur les lieux.

18 L'ordre est arrivé lorsque j'étais déjà retourné.

19 Q. Fort bien. Nous avons entendu un autre témoin qui est venu déposer dans

20 cette affaire que le voyage à Srebrenica s'était fait après votre visite

21 sur les lignes de Zvornik. Est-ce que vous croyez que c'est juste ou est-ce

22 qu'il est possible que vous vous soyez trompé lorsque vous parlez de cette

23 visite à Srebrenica et d'être allé à Srebrenica avant de vous rendre sur

24 les lignes à Zvornik ?

25 R. Non, j'en suis tout à fait certain. Après être allé chercher le

26 commandant à Vlasenica, Sladojevic m'a demandé d'aller voir Srebrenica, il

27 m'a dit : allez viens, on va aller voir Srebrenica, et c'est là qu'on a

28 fait le tour de cet endroit.

Page 15119

1 Q. Très bien. Il y a une conversation interceptée que je souhaite vous

2 montrer. Vous avez déjà vu cela. Nous en avons déjà parlé. Nous allons vous

3 montrer la version originale, 1187B. Vous devriez pouvoir voir cela

4 s'afficher à l'écran devant vous. La version anglaise figure avec la lettre

5 A.

6 C'est une conversation et nous pensons que l'armée musulmane a

7 intercepté cette conversation, et ce, le 16 juillet à 11 heures du matin

8 entre le colonel Ljubo Beara, un certain Cerovic et quelqu'un qui est

9 identifié comme X.

10 Je sais que vous avez déjà vu ce texte mais je vous invite néanmoins

11 à le parcourir.

12 M. McCLOSKEY : [interprétation] On pourrait peut-être dérouler le texte

13 pour que le témoin voit le document intégral. J'ai une photocopie.

14 Q. Vous arrivez à la lire ? Peut-être que cela pourrait être un peu

15 plus clair.

16 R. Oui, je le vois.

17 Q. Dites-nous, s'il vous plaît, pour commencer qui est le colonel Ljubo

18 Beara ?

19 R. C'était le chef de la sécurité au Grand état-major.

20 Q. Le colonel Cerovic du Corps de la Drina, vous le

21 connaissez ?

22 R. Non. Je ne vois pas quelles auraient été ses fonctions.

23 Q. D'accord. Je ne vais pas tout lire, mais nous voyons qu'au début de la

24 conversation il est question de triage. De tri qui doit être fait parmi les

25 prisonniers, c'est Cerovic qui le mentionne. Et X dit le colonel Beara est

26 juste à côté de moi. Cerovic dit : "Passe-moi Beara." Il y a un bref

27 échange entre Cerovic et Beara. Et une fois qu'ils sont mis en contact,

28 Cerovic et Beara, Cerovic dit : "Trkulja vient d'être là avec moi, il est

Page 15120

1 venu te chercher. Je ne sais pas." Alors, je vous demande : est-ce que vous

2 savez si parmi les officiers du Grand état-major ou du Corps de la Drina,

3 il y avait un autre homme du nom de Trkulja ?

4 R. Non. Non, il n'y en avait aucun, sauf moi.

5 Q. Et d'après ce que l'on voit ici, si Cerovic était au QG du Corps de la

6 Drina à Vlasenica, il vient de dire que vous veniez d'être là auprès de

7 lui. Est-ce que, pendant cette période de laquelle nous sommes en train de

8 parler, est-ce que vous rencontré un homme qui s'appelait Cerovic ?

9 R. Un colonel m'a accueilli. Peut-être était-ce Cerovic, mais on n'a pas

10 échangé une phrase. La seule chose c'était que je lui ai demandé qui allait

11 m'accompagner. Je ne suis pas descendu du véhicule.

12 Q. Quand vous étiez au QG à Vlasenica - vous nous avez dit que vous vous y

13 êtes trouvé - avez-vous reçu des instructions de la part de l'état-major du

14 Corps de la Drina qu'il fallait trié les prisonniers à Zvornik ?

15 R. Non. Ça n'a pas été mentionné.

16 Q. Je vous remercie, Colonel.

17 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je n'ai plus de questions.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur McCloskey.

19 Essayons de voir quelles sont les évaluations pour le contre-interrogatoire

20 ? Maître Zivanovic, vous avez demandé 20 minutes.

21 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je n'ai pas de questions pour ce témoin.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Monsieur Ostojic, vous avez

23 demandé 25 minutes.

24 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci. Je pense que 20 à 30 minutes

25 suffiront. Je vais revérifier. Mais pas plus que ça.

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

27 M. BOURGON : [interprétation] J'ai deux questions à poser à ce témoin. Je

28 pense que ça ne prendra pas plus de dix minutes.

Page 15121

1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

2 Maître Stojanovic.

3 M. STOJANOVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Nous

4 n'aurons pas de questions pour ce témoin, comme nous l'avons annoncé.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Madame Fauveau, vous avez

6 demandé une heure et demie.

7 Mme FAUVEAU : Oui, Monsieur le Président, mais je crois qu'une heure me

8 suffira.

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Maître Krgovic.

10 M. KRGOVIC : [interprétation] Moins de 40 minutes.

11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Maître Sarapa.

12 M. SARAPA : [interprétation] Quinze minutes tout au plus.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

14 Qui souhaite prendre la parole le premier ? Madame Fauveau.

15 Contre-interrogatoire par Mme Fauveau :

16 Q. Lorsque vous avez donné l'interview aux représentants du bureau du

17 Procureur en 2005, vous avez dit que le général Milovanovic était le plus

18 proche du général Mladic et qu'il était le plus compétent. Est-ce

19 qu'aujourd'hui, vous pouvez me confirmer que le général Milovanovic était

20 le général le plus proche du général

21 Mladic ?

22 R. Juste une correction pour ce qui est de la terminologie, le plus

23 compétent, je confirme.

24 Q. Il était également son collaborateur le plus proche ?

25 R. C'était son adjoint.

26 Q. Lorsque le général Miletic remplaçait le général Miletic dans le

27 secteur de l'état-major de l'armée, il ne pouvait jamais remplacé le

28 général Milovanovic comme l'adjoint du commandant ?

Page 15122

1 R. Il le remplaçait dans le cadre de l'état-major, c'est tout, et en

2 partie, car il ne pouvait émettre aucun ordre à qui que ce soit. Il n'en

3 avait pas la compétence. Il n'était pas -- son remplaçant n'était pas le

4 commandant par intérim pour pouvoir le faire.

5 Q. Etes-vous d'accord que le général Miletic n'était pas le conseiller du

6 général Mladic ?

7 R. Non, il ne l'était pas.

8 Q. Dans votre interview au bureau du Procureur, vous avez dit - c'était à

9 la page 40 et en B/C/S page 38 - que le général Miletic venait de l'Unité

10 des Roquettes. Est-ce que vous pouvez expliquer qu'est-ce que vous pensez

11 par cette remarque qu'il venait des Unités des Roquettes ?

12 R. C'est la Défense antiaérienne à grande portée. Il était auprès de

13 l'armée de la -- il n'est pas sorti de l'armée de l'Académie militaire de

14 l'armée de terre à Belgrade mais à Zadar. Je pense -- enfin, je ne l'ai

15 jamais été présent mais Miletic était un officier opérationnel. Il pouvait

16 coucher sur papier des thèses quand il y avait des instructions qui étaient

17 données, mais sur le plan technique, le seul qui pouvait l'aider Mladic,

18 était le général Milovanovic sur le plan des compétences.

19 Q. Juste une précision parce que la traduction n'était pas complète. Vous

20 avez dit bien que le général Miletic n'a pas terminé l'Académie militaire

21 de l'armée de terre.

22 R. Oui, c'est ça. Il a fait ses études à Zadar.

23 L'INTERPRÈTE : Note de l'interprète de la cabine française abréviation de

24 l'école inconnue.

25 Mme FAUVEAU :

26 Q. Vous parliez tout à l'heure des gardes qui étaient organisées autour du

27 siège de l'état-major; est-il exact que ces gardes étaient organisées tout

28 au long de la guerre ?

Page 15123

1 R. C'est cela. Oui, c'est cette même garde -- on fait attention pour la

2 sécurité ne se dégrade, même si l'on a donné l'ordre leur a expliqué de

3 quoi il s'agissait.

4 Q. Il ne s'agissait d'une mesure exceptionnelle au moment de l'action

5 autour de Srebrenica.

6 R. Vous avez raison et on n'a pas renforcé les gardes.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître, juste une seconde. Nous

8 n'allons pas faire une pause à 12 heures 30 mais à 12 heures 20. Dix

9 minutes plus tôt, d'accord.

10 Mme FAUVEAU : Merci, Monsieur le Président.

11 Q. Est-il exact que la sécurité autour de l'état-major entrait en effet

12 dans les affaires qui sont les affaires inhérentes au secteur de l'état-

13 major ?

14 R. C'est le Régiment de Protection qui devait s'en occuper entièrement.

15 Q. Vous avez dit aujourd'hui je crois qu'il y avait peu de gens dans

16 l'état-major dans le secteur de l'état-major de l'état-major de l'armée,

17 est-il exact qu'en raison de ce manque du personnel des officiers, vous

18 aidez le général Miletic dans la salle des opérations ?

19 R. J'ai rédigé des rapports et puis pour les petites choses c'est Miletic

20 qui s'en chargeait lui-même.

21 Q. Est-il exact que l'action, d'après votre connaissance, l'action qui a

22 eu lieu à Srebrenica n'était pas planifiée dans l'état-major ?

23 R. En tant que chef d'une branche, tant que des rapports n'ont pas

24 commencé à arriver, je ne savais pas ce qui était en train de se passer. Je

25 vous garantis pour les autres officiers c'était la même chose. Si l'action

26 avait été planifiée à l'état-major on aurait tracé une carte, c'est

27 uniquement dans la salle des opérations que l'on peut tracer une carte,

28 puisque dans le bureau du chef on ne peut pas, il n'y a pas assez de

Page 15124

1 places. Quand on les fait dans les baraquements ou à l'abri, ça revient au

2 même.

3 Q. En tout cas, si cette "map," ce que vous voulez dire en effet c'est que

4 si cette carte était préparée et faite dans l'état-major, vous l'auriez vue

5 ?

6 R. Tout le monde l'aurait vue, tous les officiers de l'état-major.

7 Q. Vous parliez tout à l'heure des rapports que l'état-major receviez des

8 corps; est-il exact que l'état-major recevait des rapports des corps, mais

9 pas des brigades ?

10 R. Il y a là une hiérarchie, les Brigades les remettent au Corps d'armée

11 et ils étaient à l'instance supérieure. Donc, nous, on les reçoit que de la

12 part du Corps d'armée.

13 Q. Donc, les informations que l'état-major avait concernant la situation

14 sur le front de Drina de la Bosnie orientale venaient exclusivement du

15 Corps de Drina ?

16 R. Oui, tout ce qui venait du Corps de la Drina, sauf le rapport

17 extraordinaire du 16 rédigé par Pandurevic. Il est très vraisemblable que

18 leur commandement ne voulait rien modifier, l'a envoyé directement à

19 l'état-major.

20 Mme FAUVEAU : Est-ce qu'on peut montrer la pièce au témoin, je crois que

21 c'est P330, il s'agit de ce rapport de la Brigade Zvornik.

22 Q. Monsieur, est-ce que vous parlez de ce rapport de la Brigade de Zvornik

23 ?

24 R. Oui, c'est ça. Oui, tout à fait du 16 juillet. Vous voyez que c'est

25 adressé au Corps de la Drina, et c'est l'original qui est transmis par le

26 Corps de la Drina à l'état-major, ils n'ont rien voulu modifier.

27 Q. Mais, vous avez bien dit que vous n'avez jamais vu ce rapport jusqu'au

28 jour où M. le Procureur vous l'avait montré, est-ce exact ?

Page 15125

1 R. C'est cela. Il est très probable que Miletic n'a pas voulu changer

2 parce qu'entre-temps il s'est passé beaucoup de temps, de nuits quand

3 j'avais remis le rapport principal.

4 Q. Ce rapport, ce que vous voyez devant vous, il est bien adressé au

5 commandement du corps de Drina ?

6 R. Oui.

7 Q. Rien sur ce rapport n'indique qu'il a été envoyé à l'état-major ?

8 R. Non. Ce n'est pas écrit mais il est très vraisemblable qu'il a été

9 adressé quand même.

10 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, est-ce que c'est peut-être le temps

11 pour la pause ?

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] --

13 --- L'audience est suspendue à 12 heures 20.

14 --- L'audience est reprise à 12 heures 47.

15 M. LE JUGE AGIUS : Madame Fauveau.

16 Mme FAUVEAU : Merci, Monsieur le Président.

17 Q. Monsieur, nous parlions des rapports qui étaient transmis à l'état-

18 major par les corps. Est-il exact que les officiers dans les brigades ne

19 s'adressaient pas directement aux officiers et aux généraux de l'état-major

20 ?

21 R. Oui, c'est cela. Ils ne s'adressaient pas à eux, c'était juste à titre

22 exceptionnel. Je crois que ceci, que ce rapport a été envoyé à l'état-major

23 compte tenu de certains éléments qu'il contient.

24 Q. Je ne vous parle pas des rapports, je vous parle des appels

25 téléphoniques; est-il exact ?

26 R. Non, ils ne s'adressaient pas.

27 Q. Mon collègue me signale que tout à l'heure lorsque vous parliez à la

28 ligne 16, 18 vous avez dit que c'est le Corps de Drina qui aurait envoyé le

Page 15126

1 rapport de la Brigade de Zvornik à l'état-major; est-ce exact, est-ce que

2 c'est ce que vous avez dit ?

3 R. Oui, c'est cela et j'en suis convaincu.

4 Q. Donc, la brigade elle-même, elle ne pouvait pas le faire toute seule

5 directement ?

6 R. Non, elle est passée par le Corps de la Drina. Le Corps de la Drina n'a

7 rien changé. Il a juste envoyé tel quel.

8 Mme FAUVEAU : Est-ce qu'on peut montrer au témoin la pièce

9 P48 ? Il s'agit d'un rapport de l'état-major du 14 juillet 1995.

10 Q. Monsieur, vous voyez c'est marqué ici que le rapport était envoyé au

11 président de la Republika Srpska, mais également au commandement des corps;

12 est-ce exact ?

13 R. On voit le titre, ce document a été dactylographié au Grand état-major.

14 Ce document que l'on me montre à l'écran, il a été dactylographié au Grand

15 état-major de l'armée de la Republika Srpska et on voit son numéro 03/3-

16 195.

17 Q. Vous voyez au président de la Republika Srpska et au commandement des

18 corps de l'armée ?

19 R. Oui, c'est cela.

20 Q. On voit bien qu'il a été envoyé à IKAM [phon] 2 de l'état-major, il

21 s'agit bien de poste avancé du commandement sur lequel le général

22 Milovanovic se trouvait ?

23 R. C'est ça.

24 Mme FAUVEAU : Est-ce qu'on peut montrer au témoin la dernière page de ce

25 document ?

26 Q. On voit ici les initiales NT, ce sont bien vos initiales ?

27 R. C'est ça.

28 Q. Et tout à l'heure on a vu bien les initiales NDJ, est-ce que ces

Page 15127

1 initiales pouvaient appartenir à Mihajlo Djordjevic ?

2 R. Si possible, possible, mais je n'en suis pas certain.

3 Q. Est-ce que vous vous souvenez quelle était la fonction de Mihajlo

4 Djordjevic à l'époque en 1995 ?

5 R. Il était chef du génie au Grand état-major.

6 Q. Est-ce que je peux seulement corriger ? C'est la page 67, la ligne 6,

7 il s'agit de Mihajlo Dju --

8 Est-ce qu'on peut dire que c'était une pratique que sur les documents de

9 l'état-major on marquait la personne qui a participé à la rédaction d'un

10 document, comme ici ce sont vos initiales ?

11 R. C'est une obligation d'après les instructions, les initiales doivent

12 figurer pour toute personne qui a rédigé un document en plus des initiales

13 de la personne qui a dactylographié.

14 Q. Dans certains documents comme les directives, au lieu des initiales, il

15 est écrit le nom de la personne qui a rédigé.

16 Mme FAUVEAU : Et si peut montrer au témoin la pièce P5 ? En B/C/S, ce

17 serait la page 21. En version anglaise, c'est la page 15. Est-ce qu'on peut

18 augmenter la partie tout en bas de la page ?

19 Q. Vous voyez ici c'est marqué que ce document était fait par le colonel

20 Radivoje Miletic ?

21 R. Oui.

22 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire quel était le rôle de Radivoje Miletic

23 dans la rédaction de ce document ?

24 R. Si vous m'y autorisez, je vais vous expliquer les choses mais ça

25 prendra un petit peu de temps.

26 Quand le commandement au sens restreint du terme se réunit, même si

27 l'officier, chargé des opérations, n'en fait pas partie, il est présent

28 parce qu'il doit être là lorsqu'on prend des ordres ou des directives.

Page 15128

1 C'est lui qui note et en fait il reçoit des instructions. C'est une réponse

2 à toutes les questions qui se posent et lorsque le commandant lui fournit

3 ses réponses, il revient dans son bureau. Il formule cela et ce document,

4 qui comporte les instructions pour le fonctionnement des commandants et des

5 états-majors, il existe en fait un formulaire prévu à cet effet, dont il

6 couche sur papier, et en bas, il donne son nom, son prénom. Une fois qu'il

7 a terminé le document, il le remet au chef d'état-major. Comme le chef

8 d'état-major a été présent pendant la réunion, il vérifie si tout

9 correspond aux instructions données par le commandant, donc, est-ce que ça

10 été rédigé dans le même esprit, s'il y a des corrections à apporter donc

11 c'est fait; sinon,le chef d'état-major se saisit du document. Donc, ce

12 n'est plus l'officier chargé des opérations, et lui il n'est qu'un scribe,

13 pourrait-on dire, donc, c'est le chef d'état-major maintenant qui se charge

14 d'apporter des modifications, s'il y a des problèmes. En fait, deux

15 révisions sont prévues pour le document. C'est tout.

16 Q. Lorsque vous parlez de chef de l'état-major, vous parlez du général

17 Milovanovic, dans le cas précis en mars 1995 ?

18 R. Ici, dans ce cas-là, c'est Milovanovic, mais je vous ai dit c'est sur

19 la base des instructions qui régissent le fonctionnement des commandants et

20 des états-majors que l'on rédige le document. C'est le cas général, donc,

21 c'est toujours l'officier chargé des opérations qui rédige et il le remet

22 au chef d'état-major. Ici, dans ce cas précis, c'est au général Milovanovic

23 qu'il le remet.

24 Mme FAUVEAU : Je voudrais maintenant vous montrer la page 23 de ce document

25 et en version anglaise c'est bizarrement la page 1. Est-ce qu'on peut

26 montrer la signature ?

27 Q. Monsieur, vous avez travaillé longtemps avec le général Milovanovic,

28 vous reconnaissez sur ce document qui est la transmission de la directive

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1 numéro 7 au 1er Corps la signature du général Milovanovic ?

2 R. Il est écrit Milovanovic. La signature dit Milovanovic.

3 Q. -- vous parliez des réunions qui avaient lieu dans le secteur de

4 l'état-major tous les matins. Est-il exact que ces réunions étaient les

5 réunions des officiers qui se trouvaient dans le secteur de l'état-major ?

6 R. Voyez-vous le début de votre phrase, je n'ai pas très bien compris, des

7 réunions du matin.

8 Q. Les réunions qui avaient lieu tous les matins où les rapports des

9 différents corps étaient lus et analysés, il s'agit bien des réunions des

10 officiers dans le secteur de l'état-major ?

11 R. Oui, c'est cela. N'étaient présents que les organes de l'état-major

12 avec le chef de l'état-major, personne d'autre ni ceux des arrières, ni des

13 hommes politiques, ni qui que ce soit d'autres.

14 Q. Et juste --, juste pour clarifier, les assistants du commandant

15 n'assistaient pas à cette réunion ?

16 R. Non.

17 Q. Est-il exact que dans les baraques à Crna Rijeka et aussi bien dans le

18 bunker de Crna Rijeka, le général Miletic avait bien sa propre pièce ?

19 R. C'est cela.

20 Q. Vous avez dit tout à l'heure que le général Miletic vous a envoyé à

21 Zvornik. Peut-on dire que le général Miletic vous a en effet transmis

22 l'ordre que seul le commandant général Mladic a pu donner ?

23 R. C'est ce qui est le plus probable.

24 Q. Lorsque vous êtes arrivé à la Brigade de Zvornik, vous n'aviez pas le

25 pouvoir de donner les ordres aux officiers de la Brigade de Zvornik ?

26 R. Non. Je les ai écouté et je me suis gardé mon opinion pour moi.

27 Q. Le général Miletic n'avait pas non plus le pouvoir de donner les ordres

28 aux officiers de la Brigade de Zvornik ?

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1 R. C'est cela, tout comme moi.

2 Q. Vous voulez dire qu'il n'avait pas d'ordre ?

3 R. Il n'avait pas d'attributions.

4 Q. Lorsque vous êtes revenu de Zvornik, vous avez fait un rapport au

5 général Miletic, et vous avez parlé assez longtemps sur ce que vous lui

6 avez dit. Mais est-ce que vous lui avez dit qu'une colonne de Musulmans a

7 pu passer, a été autorisé de passer par la Brigade de Zvornik ?

8 R. Je lui ai transmis tous les éléments comme je l'ai décrit de manière

9 tout à fait exacte au Procureur. Je peux vous le répéter. A partir du

10 moment où j'ai vu Obrenovic jusqu'à la fin et j'ai transmis tout ça à

11 Miletic exactement comme ça.

12 Q. Est-il exact que le général Miletic n'était ni étonné, ni inquiet que

13 la colonne des Musulmans a pu passer ?

14 R. Non. Il a pris ça comme étant quelque chose de normal.

15 Q. Est-il exact que selon les informations que les officiers dans le

16 secteur de l'état-major à Crna Rijeka avaient la population civile de

17 Srebrenica qui voulait partir de Srebrenica pouvait être évacuée ?

18 R. C'est cela. Ce sont les informations que nous avions en notre

19 possession, rien d'autre.

20 Q. Et vous n'aviez aucune information au sein du secteur de l'état-major

21 d'un éventuel mal traitement de la population lors de cette évacuation ?

22 R. Non. Non, personne parmi ceux qui se sont trouvés au poste de

23 commandement, personne n'en avait l'ombre d'une idée, et je ne sais pas

24 s'il y en a été ainsi.

25 Q. Lorsque vous dites là-bas sur le poste du commandement, vous parliez --

26 R. Je voulais dire, oui.

27 Q. -- vous voulez dire le poste du commandement du Corps de Drina là-bas

28 sur place ?

Page 15131

1 R. Non, non, non. Au poste du commandement du Grand état-major.

2 Q. D'accord. Donc, ce que vous -- ce que vous voulez dire, en fait, que

3 personne dans le poste du commandement à l'état-major ne savait pas

4 exactement ce qui se passait là-bas ?

5 R. C'est exactement cela.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Le témoin ne peut pas répondre en faisant

8 des conclusions -- en apportant des conclusions.

9 Mme FAUVEAU : -- Monsieur le Président, je crois que le témoin a répondu en

10 effet. J'ai voulu seulement clarifier ce qui est dit déjà dans le compte

11 rendu, mais je n'ai aucune -- je n'ai aucun problème de m'arrêter là.

12 Q. Il s'agit. Il s'agit --

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Non, non --

14 Mme FAUVEAU : -- de la ligne -- la page 71, ligne 1.

15 [La Chambre de première instance se concerte]

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes d'accord avec vous, Madame

17 Fauveau. A la ligne 2, de la page 71, où le témoin dit que personne n'avait

18 aucune idée de cela, et donc, votre question est parfaitement correcte. Si

19 vous pouviez y répondre, Colonel ?

20 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai déjà répondu. Je ne sais pas --

21 Mme FAUVEAU :

22 Q. -- sur trois langues. Donc, seulement si vous pouvez me dire lorsque

23 vous dites que les gens n'avaient pas -- ne savaient pas ce qui s'est passé

24 sur le poste du commandement, il s'agit bien du commandement à Crna Rijeka.

25 Les gens à l'état-major à Crna Rijeka ?

26 R. Oui. Tout du long lorsque je parle du poste de commandement, j'entends

27 par là le poste de commandement du Grand état-major à Crna Rijeka.

28 Q. Monsieur, j'ai une seule question qui m'est restée, lorsque vous avez

Page 15132

1 donné l'interview au bureau du Procureur, vous avez dit que vous ne vous

2 souvenez pas du nom Krivaja; est-ce exact que c'est un nom qui n'était pas

3 mentionné dans le secteur de l'état-major avant la chute de Srebrenica ?

4 R. C'est exact.

5 Q. Je vous remercie beaucoup.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Madame Fauveau. Qui vient

7 ensuite ? Je propose que ce soit donc l'équipe de Gvero ou de Beara. A

8 moins, bien entendu, qu'il y est déjà un accord entre vous.

9 M. OSTOJIC : [interprétation] Il y en a --

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je ne veux pas me mêler de cela.

11 M. OSTOJIC : [interprétation] Parfait.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Vous pouvez poursuivre.

13 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci.

14 Contre-interrogatoire par M. Ostojic :

15 Q. [interprétation] Monsieur, je m'appelle John Ostojic, et je voudrais

16 vous puissiez donc regarder le document 1187 qui vous a été montré. Vous

17 vous souvenez que vous avez donc déjà eu deux entretiens au bureau du

18 Procureur, M. Peter McCloskey; est-ce exact ?

19 R. Exact.

20 Q. Le deuxième entretien était un entretien de suivi sur certains

21 documents mais ne se rapportent pas à la pièce à conviction que nous sommes

22 en train de regarder. Pendant votre premier entretien avec eux, vous -- je

23 pense qu'on vous avait posé une question concernant donc cette pièce à

24 conviction 1187, le 11 juillet à 11 heures, qui aurait été donc intercepté

25 le 11 juillet à 11 heures -- 11, et c'est à ce moment-là qu'il vous a posé

26 une question sur l'interception de ce document ?

27 R. Oui. Je ne pense pas qu'il m'ait posé cette question la première fois,

28 juste la deuxième fois.

Page 15133

1 Q. Bien. Je pense que ceci fait l'objet d'un litige. En fait, il y a eu un

2 petit entretien, mais il ne fait aucun doute qu'il vous a posé cette

3 question au cours du deuxième entretien - je peux partager cela avec vous -

4 mais lorsque vous avez fait cet entretien le 11 juillet avec M. McCloskey

5 où votre nom aurait été mentionné, vous avez mentionné cela, qui figure à

6 la page 41 ligne 19, lorsqu'il vous a demandé si vous cherchiez quelqu'un.

7 Votre réponse a été la suivante` : "Tout d'abord --" et je cite : " Tout

8 d'abord, je n'ai jamais demandé à avoir ou à parler à Beara sur ce point."

9 Vous souvenez-vous de cela ?

10 R. Je m'en souviens.

11 Q. Aujourd'hui, bien que cela fait deux ans après cet entretien, est-il

12 toujours exact que vous n'avez jamais demandé à voir ou à parler à M. Beara

13 comme cela aurait été dit dans ce document qui aurait été intercepté; est-

14 ce exact ?

15 R. C'est exact. Je ne l'ai pas demandé et j'ai été surpris en 2005,

16 lorsque j'ai vu ce document. Parce que j'avais dit que je n'étais jamais

17 sorti de la voiture pas plus que je ne connaissais la personne qui

18 m'attendait à la Vlasenica. Je n'ai que demandé à ce qu'un officier me soit

19 donc adjoint qui m'emmènerait là-bas.

20 Q. Merci. Vous avez entendu le point de vue de M. McCloskey; est-ce que

21 vous connaissez quelqu'un du nom de Keserovic avec un K ?

22 R. Le nom ne pourrait être que Keserovic et non pas Keserovic.

23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, un moment.

24 Monsieur McCloskey.

25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Ici pour le compte rendu d'audience nous

26 pourrions avoir épelé le nom pour qu'il soit correctement épelé pour ne pas

27 créer de confusion.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je préfèrerais, s'il y a un nom, que

Page 15134

1 vous suggérez qui -- où vous pensez est différent de ce que le témoin a

2 donné, je vous demanderais de le dire si vous pensez que c'est le même nom.

3 Alors, on peut demander au témoin de l'épeler, et ensuite, vous pourrez

4 confirmer si c'est le même ou pas.

5 M. OSTOJIC : [interprétation] Je ne sais pas. Donc, je vais demander au

6 témoin, Monsieur le Président.

7 Q. Monsieur, pourriez-vous avoir la gentillesse d'épeler le nom de ce

8 colonel ou lieutenant-colonel Keserovic ?

9 R. Il n'était pas colonel, si c'est l'homme que j'ai à l'esprit, si c'est

10 le Keserovic que je connais parce qu'il avait servi en Macédonie. Nous nous

11 connaissions depuis un moment. Il était lieutenant-colonel, et je peux,

12 bien entendu, vous épeler son nom.

13 K-e-s-e-r-o-v-i-c.

14 Q. Merci. Aujourd'hui, est-il exact que vous ne connaissez aucun individu

15 du nom de Serovic, S-e-r-o-v-i-c, comme le montre cette pièce à conviction

16 1187; est-ce exact ?

17 R. Oui, vous avez raison, parce que le Corps de la Drina ne possédait pas

18 d'unité dans cet endroit. Donc, j'évitais d'y aller pour avoir à faire le

19 travail de Miletic et j'ai voulu faire le tour de l'infanterie en dehors de

20 Lazic, Krstic et Zivanovic. Je ne connais pas d'autre officier.

21 Q. Merci.

22 M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, c'est tout ce que je

23 voulais demander au témoin.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Ostojic.

25 Il me reste Nikolic, Gvero et Pandurevic.

26 Oui, Maître Krgovic.

27 M. KRGOVIC : [interprétation] Merci, Président.

28 Contre-interrogatoire par M. Krgovic :

Page 15135

1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous avons à peu près une demi-heure

2 encore.

3 M. KRGOVIC : [interprétation]

4 Q. Bonjour.

5 R. Bonjour.

6 Q. Au nom de la Défense du général Gvero je vais vous poser quelques

7 questions concernant votre déposition, puisque nous parlons tous les deux

8 la même langue, je vais vous demander d'attendre la fin de ma question

9 avant de commencer à donner votre réponse pour permettre aux interprètes

10 d'interpréter vos termes, autrement, il risquerait d'y avoir chevauchement

11 entre les langues.

12 En répondant aux questions de Me Fauveau, vous avez dit que

13 l'opération autour de Srebrenica n'avait pas été planifiée ou effectuée au

14 sein de l'état-major -- du Grand état-major; vous souvenez-vous avoir

15 répondu à cette question ?

16 R. Oui.

17 Q. le Procureur dans son entretien vous a demandé et vous a suggéré que

18 Mladic commandait cette opération et que sur le terrain il bénéficiait de

19 l'aide du général Gvero, à ce à quoi vous avez répondu que ce n'était pas

20 vrai et que l'opération à Srebrenica n'avait pas été exécutée à l'état-

21 major -- au Grand état-major. Est-ce que vous ajoutez quelque chose à cela

22 ?

23 R. Oui, je suis d'accord avec cela parce que c'est exactement ce qui s'est

24 produit.

25 Q. Vous vous souviendrez également que la discussion concernant le lieu où

26 était situé le bureau de Gvero à Han Pijesak, et je vais maintenant vous

27 montrer un document qui concerne le baraquement et dont vous n'avez pas

28 parlé dans votre déposition. Un des témoins précédent a déjà parlé de cela.

Page 15136

1 M. KRGOVIC : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait déjà montrer cette

2 pièce qui porte la cote P02828 ?

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je voudrais demander à tous les deux de

4 ralentir, au témoin et à Me Krgovic, parce que vous ne vous permettez pas

5 de pause -- vous ne faites pas de pause entre la question et la réponse, ce

6 qui est nécessaire pour que les interprètes puissent traduire, nous

7 traduire ce qui est dit. Merci.

8 M. KRGOVIC : [interprétation]

9 Q. Colonel, ce que nous avons ici ce sont les installations où vous vous

10 trouviez, je suppose.

11 M. KRGOVIC : [interprétation] nous avons besoin de l'aide de l'Huissière.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que ça va

13 maintenant ?

14 M. KRGOVIC : [interprétation] Oui. Est-ce que l'huissière pourrait

15 expliquer au témoin comment utiliser ce marker car je vais demander au

16 témoin de marquer -- d'indiquer certains endroits -- de les marquer sur le

17 document.

18 Q. Donc, vous voyez bien ces installations ici ? Pourriez-vous, s'il vous

19 plaît, nous dire, autant que je puisse comprendre la correction nous permet

20 de lire, Tolimir, ce qui signifie qu'il utilisait deux bureaux à ce moment-

21 là. Lorsque le salon bleu a été construit, je comprends qu'il n'avait plus

22 de bureau dans les baraques.

23 R. Monsieur, j'ai apporté correction là, le salon bleu, Tolimir avait deux

24 pièces puisqu'il avait sa femme était avec lui, et il y avait également le

25 chef du génie, Salapura, Beara et enfin le colonel Maric. Et la

26 représentation sur le schéma de l'autre côté, est également fausse.

27 Q. Pouvez-vous dire où était votre bureau ?

28 R. Je pourrai si vous remontez un petit peu. Voici la fin des opérations

Page 15137

1 et en dessous vous trouverez mon bureau. Est-ce que l'on peut remonter un

2 petit peu l'écran ? Mais ceci est également incorrect à gauche. Au-dessus

3 des salles des opérations, il devrait y avoir Miletic puisqu'il n'existe

4 pas ici.

5 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, faire apposer une marque -- mettre une

6 marque sur le schéma ?

7 R. [Le témoin s'exécute]

8 Q. Pouvons-nous remonter un petit peu ?

9 R. Oui, si nous pouvions nous pourrions à ce moment-là voir mon bureau.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne pense pas que nous puissions

11 faire cela, donc, il faut marquer cela, nous devons marquer cela, le garder

12 et ensuite le refaire.

13 Oui, et ce que suggère le Juge Kwon est également possible, nous pourrions

14 donc biffer cela, zoomer un petit peu plus et essayer éventuellement de

15 tout faire en un comme vous préférez, Maître Krgovic.

16 M. KRGOVIC : [interprétation] Je pense que nous devrions faire cette

17 dernière chose.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] D'accord.

19 M. KRGOVIC : [interprétation] Nous devrions recommencer.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais ce n'est pas un gros problème,

21 nous pouvons enlever cela et ensuite si l'autre possibilité ne peut pas se

22 faire, nous pourrions revenir donc à la première si on ne peut pas réaliser

23 la deuxième possibilité.

24 Nous pouvons peut-être maintenant zoomer. Bien, si vous pouvez

25 simplement zoomer et amplifier un tout petit peu, bien, et ensuite nous

26 pourrions descendre légèrement. Bien, est-ce que cela vous convient pour ce

27 que vous vouliez faire ?

28 M. KRGOVIC : [interprétation] Oui, c'est bon.

Page 15138

1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc, vous pouvez poursuivre une

2 fois de plus avec la série de questions au témoin, et qui pourra ensuite

3 marquer le diagramme que nous avons ici.

4 M. KRGOVIC : [interprétation]

5 Q. Je vous demanderais de mettre simplement un T.

6 R. [Le témoin s'exécute]

7 Q. Très bien. Merci.

8 R. [Le témoin s'exécute]

9 Q. M, c'est pour Miletic, n'est-ce pas ?

10 R. [Le témoin s'exécute]

11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est bien, mais nous n'avons pas eu de

12 confirmation. Pour le compte rendu d'audience, nous disons ce que

13 représente quoi. Si nous commencions par la première colonne à gauche, M

14 représente quoi, Colonel ?

15 LE TÉMOIN : [interprétation] Les deux premiers bureaux appartiennent au

16 chef d'état-major Milanovic. Le troisième bureau était le bureau de

17 Miletic. Ensuite, on a la salle des opérations, puis après la salle des

18 opérations, vous pourrez voir mon bureau, c'était d'abord la salle de

19 Djapa. Ensuite, il y a donc la salle informatique, et puis ensuite, les

20 toilettes. A droite, la salle bleue Tolimir avec deux bureaux après cette

21 salle bleue. Et après Tolimir, il y avait donc le chef d'artillerie et du

22 génie, puis Salapura, puis Beara et également le défunt Maric et Pancic. Ce

23 sont

24 les seuls bureaux qui existaient dans ce bâtiment.

25 Q. Monsieur, le premier à gauche, où on voit le nom de Miletic, Miletic

26 n'y était pas ou y était-il ? Tout au bas de Miletic, on voit Mladic et

27 Milovanovic.

28 R. Non, ça a été simplement marqué au hasard. Il y avait des portes qui

Page 15139

1 permettaient de communiquer de l'un à l'autre. Le deuxième c'est la chambre

2 à coucher du général Milanovic et derrière, il y a le bureau de Miletic, et

3 ensuite -- vous ne pourrez pas le voir, mais ensuite il y a la salle des

4 opérations.

5 Q. Merci, Colonel, je n'ai plus besoin de ce diagramme. Mais avant cela,

6 je vous demanderais de parapher le diagramme et d'y apposer la date

7 d'aujourd'hui. Vous pouvez la mettre en haut à gauche.

8 R. [Le témoin s'exécute]

9 Q. Sur le document, s'il vous plaît.

10 R. Quelle est la date aujourd'hui ?

11 Q. Le 10 septembre 2007.

12 R. [Le témoin s'exécute]

13 Q. Je vais vous demander de revenir sur un point dont vous avez déjà

14 parlé, et qui concerne votre bref séjour à Srebrenica. Lorsque que vous

15 vous êtes arrêté sur le chemin de Zvornik, vous avez eu l'occasion de

16 passer par la ville Srebrenica sur le chemin dans le secteur de Zvornik ?

17 R. Oui.

18 Q. Est-ce que vous avez remarqué à l'époque à Srebrenica, est-ce que vous

19 pourrez décrire autant qu'on puisse le voir, il y a juste une longue rue

20 avec des maisons de chaque côté ?

21 R. Oui. Il y a des endroits où il n'y a pas de maisons en réalité, il y a

22 plus de maisons à gauche. Mais lorsque vous regardez de Bratunac à droite,

23 il n'y a presque pas de maisons.

24 Q. Est-ce que vous avez remarqué si les toits portaient des traces de

25 dégâts causés par des obus, d'autres armes ?

26 R. Et bien lorsqu'on entrait dans Srebrenica, nous nous sommes tournés

27 vers le centre, il n'y avait absolument aucune tuile qui manquait, il y

28 avait des gens qui nettoyaient leur jardin devant la maison et qui

Page 15140

1 faisaient ce que se débarrasser des déchets, rien d'autre. Il n'y avait pas

2 de traces de dégâts causés sur les murs.

3 Q. Juste un point de précision. Lorsque vous dites qu'à gauche lorsqu'on

4 regarde dans la ville, il y avait plusieurs maisons, vous voulez dire qu'il

5 n'y avait pas de maisons de toute façon. Ce n'est pas que ces maisons

6 avaient été détruites ?

7 R. Non, non, puisqu'il y avait une sorte de canal, de canalisation et qui

8 partage -- qui sépare la ville en deux, et donc, à droite, il y avait plus

9 de maisons qu'à la gauche.

10 Q. Vous êtes un expert en matière d'artillerie et de véhicules blindés,

11 est-ce qu'à l'époque Srebrenica ressemblait à une ville qui venait de faire

12 l'objet de pilonnage pendant des jours ?

13 R. Srebrenica semblait être une ville sur laquelle aucun obus n'était

14 tombé. S'il y avait des pilonnages au moins un toit serait endommagé, mais

15 je n'ai rien vu de la sorte.

16 Q. Est-ce que vous avez eu l'impression -- c'est l'impression -- est-ce

17 que vous avez partagé cette impression plus tôt avec l'état-major lorsque

18 vous êtes retourné là-bas ?

19 R. Oui.

20 Q. Monsieur, je vais maintenant passer à un autre sujet. En répondant à

21 une question posée par le Procureur, s'agissant du rôle du général Gvero,

22 vous avez dit que vous êtes retourné du secteur de Zvornik et que Gvero

23 n'était pas là puisqu'il ne voulait pas s'immiscer dans les affaires des

24 autres. Pourriez-vous confirmer

25 cela ?

26 R. Oui, c'était le cas. Je le confirme.

27 Q. De plus, lorsqu'on vous a demandé de parler du poste qu'occupait Gvero,

28 et de ce qu'il a fait, vous avez dit que Gvero était chargé du centre de

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1 Signalisation et du centre d'Information et qu'il a rédigé des papiers --

2 qu'il a écrit des papiers -- enfin, des journaux qui informaient les

3 soldats. Vous avez dit également qu'il s'occupait du moral des troupes.

4 Vous rappelez-vous de cela ?

5 R. Oui.

6 Q. Pouvez-vous nous confirmer -- vous pouvez donc nous le confirmer à

7 présent que vous êtes ici ?

8 R. Oui. Je ne voulais pas amoindrir son rôle qu'il avait mais son seul

9 travail consistait à faire ce qu'il pouvait faire.

10 Q. Au compte rendu d'audience, je crois qu'il manque un mot. Je parlais de

11 journaux; est-ce que c'est bien cela de bulletin pour informer les soldats

12 ?

13 R. Oui.

14 Q. En répondant à une question posée par le Procureur, vous aviez parlé de

15 l'influence de certains officiers et de l'importance qu'ils avaient dans

16 l'état-major. Le Procureur vous a également posé des questions quant à

17 l'influence qu'avait le général Gvero sur ces troupes. Vous rappelez-vous

18 de cela ?

19 R. J'ai parlé des unités, Gvero parlait seulement des questions du moral

20 des troupes. Il était le commandant de son -- du peloton, rien d'autre.

21 Q. Je vais maintenant vous donner lecture d'un extrait d'un entretien que

22 vous avez eu et je vais vous citer vos propos.

23 Ici, il s'agit de la page 36 en B/C/S et en anglais je vais vous

24 donner la page. Un instant, s'il vous plaît. C'était la page 40. Vous avez

25 dit sur cette page-là --

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Rapidement, s'il vous plaît --

27 M. KRGOVIC : [interprétation] Je suis désolé. J'allais un peu trop vite.

28 Q. Gvero n'a pas pu avoir d'influence puisque toute sa vie il était le

Page 15142

1 directeur du lycée militaire. Il n'a jamais commandé aucune unité. Comment

2 peut-il donner une proposition quelconque -- comment peut-il faire une

3 proposition quelconque ? C'est ce que vous avez dit ?

4 R. Je ne peux pas changer les choses, c'était ainsi.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous écoute, Monsieur McCloskey.

6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, à la traduction, on

7 peut voir : "Il ne pouvait pas avoir beaucoup d'influence." Alors, je ne

8 sais pas si on pourrait donner aux interprètes de la cabine anglaise, le

9 texte en anglais afin qu'ils puissent en donner lecture.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] En fait, il y a une différence entre

11 "beaucoup d'influence" et "quelque influence que ce soit" en fait. Voilà.

12 Est-ce que vous êtes d'accord avec ce qu'a dit M. McCloskey ?

13 M. KRGOVIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Puisque cette

14 partie-ci, c'est ce que le témoin -- pour ce qui est de cette partie-ci le

15 témoin a répondu en B/C/S. Donc, j'ai cité les propos du témoin. Ce que le

16 Procureur a en sa possession c'est la traduction qui n'est peut-être pas

17 nécessairement juste dans ce sens. C'est une interprétation. Mais ce qui

18 est consigné au compte rendu d'audience est la traduction exacte. Donc,

19 c'est : "Gvero ne peut pas avoir une influence puisqu'il a passé toute sa

20 vie en tant que directeur de lycée."

21 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur McCloskey.

23 Nous ne pourrons pas malheureusement vous venir en aide quant à l'emploi de

24 ces termes. Nous n'avons pas de texte en B/C/S, nous n'avons pas la

25 traduction et même si nous l'avions je ne crois que nous ne pourrions pas

26 vraiment la traduire. Nous devons faire confiance à l'interprétation.

27 M. JOSSE : [interprétation] Puis-je simplement vous expliquer puisque j'en

28 ai parlé avec mon éminent confrère, M. Bourgon, en fait, avant la pause.

Page 15143

1 C'est justement la même difficulté que nous avons rencontrée lors du Témoin

2 PW-108. Cet entretien a été mené par

3 M. McCloskey en anglais, le témoin répondant dans sa propre langue et la

4 réponse était ensuite traduite immédiatement à M. McCloskey en anglais. La

5 version en anglais que j'ai, c'est ce qu'a dit

6 M. McCloskey et c'est ce que M. McCloskey a entendu à l'époque au moment de

7 l'entretien de la bouche de l'interprète. Ce qu'a

8 M. Krgovic entre ses mains, ce sont les propos du témoin mais bien B/C/S

9 c'est à ce moment-là, en d'autres mots, ça été retranscrit de la cassette

10 en B/C/S, donc, ce que dit M. Krgovic c'est que la réponse fiable est celle

11 que le témoin a donné en B/C/S, celle qu'il vient de nous lire et c'est la

12 raison précisément pour laquelle il voulait que cette phrase soit traduite

13 de nouveau par les interprètes. Merci. C'est tout ce que j'avais à dire.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que cette explication vous

15 satisfait, Maître McCloskey.

16 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, tout à fait. C'est la réponse pourquoi

17 je l'ai mentionné. Je crois que les propos utilisés ont été précisés et je

18 fais confiance à M. Krgovic pour ce qui est du -- non, je fais confiance à

19 M. Krgovic point.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Merci. Alors, veuillez

21 poursuivre, je vous prie, Monsieur Krgovic.

22 M. KRGOVIC : [interprétation] Merci.

23 Q. Monsieur, vous connaissiez le général Gvero et vous avez déclaré que

24 ces jours-là vous jouiez souvent aux échecs avec lui, n'est-ce pas ?

25 R. Oui.

26 Q. Vous avez eu des échanges liés au sujet concernant les échecs, si je

27 puis dire cela ?

28 R. Oui.

Page 15144

1 Q. Je vais maintenant vous montrer un document qui démontrera que c'est

2 les préoccupations du général Gvero à l'époque.

3 M. KRGOVIC : [interprétation] Je souhaiterais que l'on montre au témoin le

4 document 6D140.

5 Q. Monsieur, je ne sais pas si vous aviez eu l'occasion de voir ce

6 document auparavant. Mais c'est un document qui a été envoyé par le

7 commandement du Corps Oriental du Corps de Bosnie à M. Gvero il s'agit de

8 documentation pour ce qui est de la création d'une plaque; est-ce que vous

9 en avez entendu parler ?

10 R. Oui. Quelque chose de semblable, d'énorme échiquier devant l'hôtel à

11 Kupari. C'était très utile d'avoir ce genre de chose.

12 Q. Lorsque vous parlez de cet hôtel vous parlez de l'hôtel à Han Pijesak ?

13 R. Oui. Mais Han Pijesak n'est pas un hôtel.

14 Q. Permettez-moi de vous poser une question concernant le général Gvero et

15 ses tâches. Est-ce qu'à l'état-major, chez les subalternes, ou des gens qui

16 relevaient du commandement du général Gvero, puisque le général Gvero était

17 chargé de certaines tâches -- est-ce que le général Gvero pouvait exécuter

18 -- enfin, pouvait remplacer le général Tolimir ou le général Djukic ? Est-

19 ce que vous savez si on pouvait -- si ces derniers se remplaçaient ?

20 R. Dans chaque unité, il est impossible de remplacer l'adjoint chargé des

21 questions du moral des troupes, quoi qu'il s'agisse d'individu ou du chef

22 état-major. Ce sont des gens qui vont à une école particulière. Ils suivent

23 des cours à l'école politique et non pas l'école militaire. Donc, aucun

24 homme politique n'a jamais été placé à la tête de l'état-major. Djukic ne

25 pouvait pas remplacer Manejlo qui était ingénieur mécanique. Cela veut dire

26 qu'il n'y a pas eu de possibilité de remplacer quelqu'un au sein de la JNA.

27 Q. Et plus tard, non plus, dans la VRS ?

28 R. Non, non. Nous respections le règlement en cours.

Page 15145

1 Q. Une autre question concernant la même question, Mme Fauveau et le

2 Procureur vous ont montré plusieurs rapports de combat, qui venaient au

3 commandement suprême, et qui étaient venus -- qui étaient envoyés dans

4 votre secteur. Dans la VRS, il y avait six corps d'armée, n'est-ce pas ?

5 R. Oui.

6 Q. Et tous ces rapports arrivaient de tous les corps d'armée chez vous,

7 n'est-ce pas ?

8 R. Oui.

9 Q. A ce moment-là -- ou plutôt, pendant cette période-là, au cours d'une

10 période -- au cours de l'année 1995, on s'est concentré au sein de votre

11 unité et sur quelque chose de particulier s'agissant du théâtre des

12 opérations. Pourriez-vous nous dire quel est ce corps d'armée pour lequel

13 vous vous attendiez avoir à rencontre des problèmes particuliers ?

14 R. C'était le 2e Corps de Krajina.

15 Q. Le commandant était Talic ?

16 R. Non, je ne me souviens pas. C'était le 2e Corps d'armée. C'est pour

17 cela qu'Ivanov était allé là-bas.

18 Q. Qu'en est-il de Kelecevic ou Tomanic ?

19 R. Tomanic -- Talic était le commandant du 1er alors que Kelecevic [aucune

20 interprétation] a remplacé le commandant, mais je ne me souviens pas du nom

21 exactement. Lorsque Kupres a été perdu, Tomanic est devenu commandant.

22 Q. Pourquoi est-ce qu'au sein de l'état-major c'était un point de

23 préoccupation particulier ? Pourquoi vous étiez-vous concentré là-dessus ?

24 R. Bien, parce qu'on perdait du territoire, d'après Kupres, et ensuite

25 l'attaque sur Drvar presque tout le territoire du 2e Corps d'armée de

26 Krajina était placé sous le signe du point d'interrogation.

27 Q. En fait, j'imagine -- enfin, le général Gvero s'intéressait là aussi,

28 c'est de là que l'on trouvait les problèmes du moral de troupes, c'est

Page 15146

1 lorsqu'on perd du territoire, n'est-ce pas, si j'ai bien compris la

2 fonction d'une personne chargée du moral des

3 troupes ?

4 R. Oui, probablement.

5 M. KRGOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai encore 15

6 minutes. Je ne sais pas si le Procureur a des questions supplémentaires à

7 poser au témoin, ou mon collègue, Me Sarapa, donc, je ne sais pas si je

8 devrais abréger ou pas, car si Me Sarapa souhaite poser d'autres questions.

9 M. SARAPA : [interprétation] Nous n'avons d'autres questions pour ce

10 témoin, Monsieur le Président.

11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Sarapa, vous n'aurez pas de

12 questions en guise de contre-interrogatoire ?

13 M. SARAPA : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Excusez-moi, je ne vous ai pas

15 entendu.

16 Maître Nikolic, ou M. Bourgon.

17 M. BOURGON : [interprétation] Nous n'aurons pas de questions. Si nous

18 pouvons venir en aide à cette Chambre de première instance, nous n'avons

19 pas de questions.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous avez des questions

21 supplémentaires ?

22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, beaucoup, en fait, plusieurs questions

23 dans le cadre des questions supplémentaires.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Il nous faudrait continuer

25 demain.

26 M. KRGOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, puisque je souhaite

27 aborder un autre sujet maintenant puisque ce sujet est différent, sujet

28 abordé jusqu'à maintenant. Je crois que nous devrions peut-être faire une

Page 15147

1 pause à ce moment-ci -- ou plutôt, lever la séance, si vous voulez

2 maintenant.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît.

4 Je crois que demain c'est dans l'après-midi, que nous siégerons, n'est-ce

5 pas ? Dans l'après-midi. Voilà, c'est confirmé.

6 Oui, Maître Bourgon.

7 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, si

8 effectivement, vous souhaitez que l'on continue demain, alors, je vous

9 demanderais de me permettre de poser des questions.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Certainement. La séance est levée.

11 --- L'audience est levée à 13 heures 43 et reprendra le mardi 11 septembre

12 2007, à 14 heures 15.

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