Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mardi 17 juin 2008

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame la Greffière. Pourriez-

  6   vous citer l'affaire, s'il vous plaît.

  7   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Madame, Messieurs les Juges,

  8   toutes les personnes présentes dans le prétoire. Il s'agit de l'affaire IT-

  9   05-88-T, le Procureur contre Vujadin Popovic et consorts.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

 11   Bonjour à tous. Tous les accusés sont présents. Du côté de la Défense, je

 12   remarque l'absence de Me Bourgon et Me Haynes.

 13   Du côté de l'Accusation, nous avons M. McCloskey et M. Vanderpuye qui sont

 14   là.

 15   Y a-t-il des questions préliminaires ? Il n'y en a pas.

 16   Donc je vois que nous avons établi la correction.

 17   Monsieur Blajojevic, "dobar dan," bonjour.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour à vous.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous êtes sur le point de faire votre

 20   déposition. On vous a demandé de venir témoigner, c'est l'un des accusés

 21   ici présents, c'est Vujadin Popovic qui vous a demandé de venir témoigner;

 22   et avant de commencer votre déposition, notre règlement exige que vous

 23   fassiez une déclaration solennelle en vertu de quoi vous allez dire la

 24   vérité. On m'a indiqué qu'on vous a déjà donné le texte de la déclaration

 25   solennelle. Veuillez la lire à voix haute et ce sera votre prestation de

 26   serment.

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 28   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

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  1   LE TÉMOIN: NEDO BLAGOJEVIC [Assermenté]

  2   [Le témoin dépose par vidéoconférence]

  3   [Le témoin répond par l'interprète]

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Mettez-vous à l'aise.

  5   Le conseil principal de l'accusé Popovic va maintenant se présenter à vous

  6   et commencer à vous poser des questions.

  7   Maître Zivanovic.

  8   Interrogatoire principal par M. Zivanovic : 

  9   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic. Je m'appelle Zoran

 10   Zivanovic. Je représente les intérêts de Vujadin Popovic dans ce procès.

 11   Auriez-vous l'amabilité de nous donner votre nom et prénom  pour le compte

 12   rendu, s'il vous plaît.

 13   R.  Bonjour à vous. Je m'appelle Nedo, fils de Milos Blagojevic.

 14   Q.  Pourriez-vous nous donner votre date et le lieu de naissance, s'il vous

 15   plaît.

 16   R.  13 février 1955, Micevici, dans le village de Micevici, dans la

 17   municipalité de Lukavac, dans la République de Bosnie-Herzégovine, dans la

 18   République socialiste de Bosnie-Herzégovine.

 19   Q.  Veuillez nous parler de votre formation, de vos études.

 20   R.  J'ai terminé mes études dans l'école élémentaire, le lycée où j'ai fait

 21   des études techniques d'ingénierie à Lukavac, l'académie militaire des

 22   forces terrestres ainsi que l'école du service d'intendance à Belgrade,

 23   dans le domaine des transmissions.

 24   Q.  Pourriez-vous nous dire quand vous avez rejoint l'armée de la JNA, si

 25   oui, quand ?

 26   R.  J'ai rejoint l'armée populaire yougoslave le 14 septembre 1974, lorsque

 27   je me suis inscrit -- en fait lorsque je me suis inscrit à l'académie

 28   militaire parce que ceci équivaut à un service militaire et l'académie

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  1   militaire est une formation qui dure quatre ans.

  2   Q.  Avez-vous jamais rejoint l'armée de la Republika Srpska, si oui, à quel

  3   moment ?

  4   R.  J'ai rejoint l'armée de la Republika Srpska tout de suite dès que cette

  5   dernière a été créée, à savoir dans le courant du mois de mai 1992.

  6   Q.  Veuillez me dire à quelle unité de la VRS vous apparteniez ?

  7   R.  A l'époque, je m'occupais des transmissions dans cette unité-là du

  8   Corps de Drvar.

  9   Q.  Plus tard, est-ce que vous avez été transféré au Corps de la Drina, et

 10   si oui, à quel moment ?

 11   R.  J'ai rejoint le Corps de la Drina lorsque ce dernier a été créé. Ils

 12   avaient besoin de personnes qui dirigent le service de communications, j'ai

 13   été nommé à ce poste. Mais la date officielle de la création du Corps de la

 14   Drina c'était le 1er novembre 1992.

 15   Q.  Etes-vous resté à ce poste dans le Corps de la Drina pendant tout ce

 16   temps ?

 17   R.  J'ai occupé ce poste à partir de cette date jusqu'à la fin de la guerre

 18   et même après la guerre jusqu'en 1997, au moment où j'ai pris ma retraite.

 19   Q.  Quel était votre grade ?

 20   R.  Lorsque j'ai occupé ce poste j'étais commandant. En 1995, j'ai été

 21   promu au grade de lieutenant-colonel et lorsque j'ai pris ma retraite

 22   j'avais ce grade-là.

 23   Q.  Vous nous avez dit que vous dirigiez le service des transmissions. Je

 24   vais vous demander ceci : quelles étaient vos responsabilités en cette

 25   qualité-là au sein du Corps de la Drina ?

 26   R.  Le chef des transmissions dans le corps devait organiser, créer,

 27   planifier et assurer la maintenance des transissions qui étaient établies.

 28   Q.  En tant que chef des transmissions, pourriez-vous nous dire à qui vous

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  1   deviez rendre des comptes, vous étiez le subordonné de

  2   qui ?

  3   R.  Le chef des transmissions avec ses services de transmissions se

  4   trouvait au quartier général du commandement du Corps de la Drina, et son

  5   supérieur hiérarchique direct était le chef d'état-major.

  6   Q.  Est-ce que cela signifie que vous pouviez prendre des ordres du chef

  7   d'état-major ?

  8   R.  Bien, je prenais les ordres surtout du chef d'état-major, et ce n'était

  9   qu'à titre exceptionnel que le commandant du corps me donnait des ordres.

 10   Q.  Au sein du Corps de la Drina, y avait-il un bataillon chargé des

 11   transmissions ?

 12   R.  Dans le Corps de la Drina, comme tout autre corps, il y avait une unité

 13   qui avait en charge la maintenance des services de transmissions, et ceci

 14   s'appelait le Bataillon des transmissions.

 15   Q.  Vous souvenez-vous du nom du commandant de ce bataillon ?

 16   R.  Bien, dès le début, et ce, jusqu'en 1995, le commandant du Bataillon

 17   des transmissions était Milenko Jevdjevic; il a été promu plus tard et a

 18   quitté ce poste. Il avait un grade de commandant.

 19   Q.  En tant que chef des transmissions, étiez-vous en mesure de donner des

 20   ordres à ce bataillon ?

 21   R.  En tant que chef des transmissions, je ne pouvais pas donner des ordres

 22   directement au commandant de ce bataillon, je ne pouvais qu'à titre

 23   exceptionnel transmettre les ordres du commandant du corps à celui-ci.

 24   Q.  Quel rapport y a-t-il entre le chef des transmissions et cette unité ou

 25   ce bataillon, à savoir quel était votre rapport avec cette unité des

 26   transmissions ?

 27   R.  Bien, compte tenu du plan des transmissions qui existait et les ordres

 28   que je recevais du chef d'état-major, je devais contrôler et vérifier la

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  1   mise en œuvre de ces plans de transmissions et vérifier si les

  2   transmissions se passaient bien.

  3   Q.  Y avait-il des services de transmissions au sein d'unités particulières

  4   ?

  5   R.  Chaque brigade, d'après les règles, devrait avoir une compagnie chargée

  6   des transmissions, quelle que soit la taille. En tout état de cause, chaque

  7   unité avait sa propre sous-unité chargée des transmissions afin d'assurer

  8   un bon système de transmissions avec les supérieur hiérarchiques et les

  9   autres unités.

 10   Q.  D'après votre souvenir, de quel type d'équipement disposait le Corps de

 11   la Drina en 1995 ?

 12   R.  Si je compare aux premières années, bien, en 1995 nous étions mieux

 13   équipés. En matière de transmissions nous avions des dispositifs radio,

 14   relais radio, téléphones et systèmes de télégraphie, et systèmes de

 15   chiffrement. Nous avions des dispositifs radio, nous avions des systèmes

 16   plus puissants, un téléscripteur radio 400, un téléscripteur radio 100,

 17   RUP-33 --

 18   L'INTERPRÈTE : Veuillez demander au témoin de ralentir, s'il vous plaît.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je n'ai pas reçu l'interprétation de ce

 20   que Me Zivanovic a dit.

 21   L'INTERPRÈTE : Maître Zivanovic, répétez simplement ce que j'avais dit. Je

 22   demandais qu'il ralentisse.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Blagojevic, c'est important de

 24   ralentir un petit peu parce que les interprètes doivent vous rattraper.

 25   Merci, Maître Zivanovic, pour avoir soulevé ces questions. Veuillez

 26   reprendre votre question.

 27   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 28   Q.  Pourriez-vous poursuivre, s'il vous plaît.

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  1   Nous nous sommes arrêtés au niveau de notre compte rendu, lorsque nous

  2   avons parlé du téléscripteur radio 400, du téléscripteur 100 et du RUP-33.

  3   Peut-être que vous pourriez répéter tous ces dispositifs encore une fois, à

  4   cause de votre vitesse, peut-être que quelque chose a échappé aux

  5   interprètes.

  6   R.  Je peux tout à fait.

  7   Q.  Plus lentement, s'il vous plaît.

  8   R.  Le téléscripteur radio 400, le téléscripteur radio 100, le RUP-3, le

  9   RUP-33, RUP-12. Ce sont des dispositifs radio. Bien. Je souhaite maintenant

 10   parler des systèmes de radio relais : FM 200, RRU-800 et RRU-1. Pour ce qui

 11   est des dispositifs téléphoniques, nous avions VZ12K, TC 40, TC 10 et TC

 12   12, ou quelquefois appelé TCI 20, et nous avions des téléphones F 63. Nous

 13   disposions également d'interphones.

 14   Q.  Pourriez-vous simplement répéter. Il y a un élément, un passage que

 15   nous n'avons pas pu entendre. Vous avez parlé du TC 10, et ensuite ?

 16   R.  TC 40, j'ai dit avant; ensuite TC 10 -- ou TLC 10 et

 17   TLC 20, parce que le TLC est une version plus ancienne.

 18   Q.  Vous souvenez-vous du matériel relais radio dont vous disposiez ? Je ne

 19   l'ai pas remarqué dans la liste que vous nous avez énumérée, mais peut-être

 20   que cela m'a échappé.

 21   R.  Après les radios. Donc en matière de relais  radio, nous avons les FM

 22   200, les RRU-800, les RRU-1.

 23   Q.  Pourriez-vous nous parler, en quelques mots, des caractéristiques des

 24   systèmes de télécommunications que vous aviez à votre disposition et ce que

 25   l'on peut faire avec un RUP-12 ?

 26   R.  Les dispositifs radio RUP-12, comme tous les systèmes radio, permettent

 27   d'avoir des communications circulaires dans tous les sens. La distance est

 28   10 kilomètres environ et avec une belle visibilité on peut aller jusqu'à 15

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  1   ou 20, donc ceci est  multidirectionnel et utilise les ondes de 30 à 60

  2   mégahertz; ça c'est la zone de fréquence utilisée.

  3   Q.  Pourriez-vous nous parler des caractéristiques du RRU-1, s'il vous

  4   plaît ?

  5   R.  Les dispositifs pour le RRU-1, contrairement aux dispositifs radio, ne

  6   permettent de transmettre des communications que dans un sens et

  7   n'utilisent qu'un canal pour communiquer à la fois la voix et des textes

  8   tapés. Dans la profession, nous appelons ça la télégraphie. C'est la raison

  9   pour laquelle sur nos schémas nous l'indiquions toujours avec le sigle TLF

 10   pour la téléphonie et TLG pour la télégraphie. La zone de fréquence se

 11   situe entre 230 et 270 mégahertz.

 12   Q.  Pourriez-vous me parler d'autre chose, s'il vous plaît, les

 13   caractéristiques des RRU-800 ?

 14   R.  Le système de radio relais de ce type, à l'instar des

 15   RRU-1, permet de transmettre des éléments dans un sens seulement, mais le

 16   système 800 permet d'utiliser plusieurs canaux à la fois, lorsqu'elle

 17   utilise ce rayon. C'est un système de multiplexage qui est utilisé avec des

 18   fréquences plus importantes qui peuvent être utilisées et permet de

 19   communiquer sur quatre à 24 canaux. En général, c'est quatre, huit ou 12

 20   qui sont utilisés, ou 24 canaux sur cette échelle.

 21   Q.  Vous souvenez-vous des fréquences utilisées par ces dispositifs ?

 22   R.  Les relais radio RRU-800 utilisaient les zones de fréquence 600 à 900

 23   mégahertz.

 24   Q.  Bien. Auriez-vous l'amabilité de me dire, s'il vous plaît - parce que

 25   nous allons continuer à parler du système radio relais RRU-800 - vous

 26   souvenez-vous du système radio relais utilisé à la base du Corps de

 27   Vlasenica, comment l'information était envoyée aux brigades, j'entends la

 28   Brigade de Zvornik ? Comment la communication se faisait-elle ? Je veux

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  1   parler de la Brigade de Zvornik, pas n'importe quelle brigade.

  2   R.  Le système de radio relais emprunté par ce système entre le corps et la

  3   Brigade de Zvornik passait par Vlasenica, Veliki Zep, Veliki Zep-Cer, Cer-

  4   Gucevo et Gucevo-Zvornik.

  5   Q.  Est-ce que cette voie de transmissions existait en juillet 1995 ?

  6   R.  Oui. Cette voie de transmissions n'a pas changé du début à la fin parce

  7   qu'il était inutile d'en changer. Donc cela fonctionnait en juillet 1995.

  8   Q.  Vous souvenez-vous d'une autre voie empruntée par le

  9   RRU-800 qui était utilisée au commandement du Corps de la Drina à Vlasenica

 10   d'un côté, et par les subordonnés des brigades d'autre

 11   part ? Je veux parler encore une fois du mois de juillet 1995.

 12   R.  La transmission se faisait à l'aide d'un RRU-800 entre le commandement

 13   du 2e Romanija et Veliki Zep et les dispositifs RRU-800 utilisés à Sokolac;

 14   bien que le commandement du 2e Romanija se trouvait plus loin. Il y avait

 15   également des communications avec la Brigade de Rogatica qui passait par

 16   Veliki Zep.

 17   Q.  Comment assuriez-vous les transmissions avec les autres unités qui ne

 18   disposaient pas de système RRU ?

 19   R.  Pour ce qui est de la Brigade de Bratunac, nous ne pouvions pas avoir

 20   un système de transmissions direct soit de Veliki Zep ou de tout autre

 21   système central; ou plutôt, il fallait utiliser RRU-1 à Veliki Zep pour

 22   pouvoir assurer la communication avec la Brigade de Bratunac. Encore une

 23   fois, de Veliki Zep où il y avait un RRU-1, nous pouvions assurer les

 24   transmissions avec le DG Pribicevac sur la colline de Pribicevac et dans le

 25   village de Pribicevac; avec la brigade des manœuvres dans le village de

 26   Kozluk. A partir de Veliki Zep, en utilisant le RRU-1, nous pouvions

 27   assurer la communication avec la brigade de manœuvre à Kozluk.

 28   Q.  Lorsque nous parlons des communications maintenues avec le RRU-800,

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  1   est-ce que ces voies de communication étaient-elles protégées, étaient-

  2   elles sûres ? Nous avons parlé du RRU-80, du

  3   RRU-8.

  4   R.  La plupart des transmissions n'étaient pas sûres, elles n'étaient pas

  5   sécurisées; toutefois, les télégrammes étaient chiffrés ou protégés pour

  6   utiliser un langage profane. Parce que dès que le commandement du corps a

  7   été créé, j'étais le chef du service de transmission et le chef du service

  8   du chiffre et j'ai donné l'ordre que toutes les communications ou messages

  9   concernant les activités de combat devraient être chiffrés et envoyés sous

 10   forme de document écrit. En d'autres termes, ça devait être fait de façon

 11   sécurisée. On a fait cela parce que j'ai insisté pour que l'on suive cette

 12   procédure.

 13   Q.  Ce que vous venez de nous dire, de quels appareils parliez-vous parce

 14   qu'il y a quelques ambiguïtés au compte rendu.

 15   R.  Je vous ai parlé du RRU-1 et du RRU-800.

 16   Q.  Y avait-il des appareils de chiffrement pour ce qui est de la parole

 17   pour ces transmetteurs ?

 18   R.  Pour le RRU-800, nous n'avions pas de machine pour chiffrer pour

 19   assurer la protection d'un groupe. Il était seulement possible d'emprunter

 20   un seul canal qui pouvait fonctionner uniquement pour le RRU-1 et c'était

 21   le KZU 61. Ça pouvait protéger un canal pour ce qui était de la

 22   transmission de la parole et nous l'avons appliqué pour ce qui était du

 23   groupe tactique Pribicevac en juin 1995.

 24   Q.  Est-ce que vous vous rappelez ceci, vous nous avez parlé de relais

 25   radio, de l'itinéraire de ce relais entre Vlasenica et Zvornik, est-ce que

 26   vous vous rappelez s'il y avait en plus des RRU-800 un autre appareil

 27   fonctionnant sur une partie du trajet de cette voie de transmission ?

 28   R.  A partir du commandement du Corps de la Drina jusqu'à Veliki Zep, nous

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  1   avions deux itinéraires de relais : l'un c'était un FM 200, l'autre c'était

  2   avec le RRU-800. De Veliki Zep à Cer, nous avions un appareil SMC qui avait

  3   une plus grande puissance, plus de canaux que d'autres appareils que nous

  4   avions et qui avaient des fréquences beaucoup plus hautes, donc ils

  5   n'étaient pas aussi faciles à intercepter. C'était beaucoup plus difficile.

  6   Quant au reste, sur d'autres parties du trajet entre Veliki Zep, Cer et

  7   Zvornik, nous n'avions rien d'autre que des appareils RRU-800.

  8   Q.  Pourriez-vous nous parler de l'appareil SMC, quelle était sa portée au

  9   point de vue de fréquence ? Vous rappelez-vous ? Est-ce que c'était une

 10   fréquence d'une portée différente de tous les autres dont vous venez parler

 11   jusqu'à maintenant ?

 12   R.  La SMC, à la différence RRU-800 dont la fréquence se situait entre 600

 13   et 900 mégahertz, le SMC avait une portée, une fréquence de 4,4 à 4,6

 14   gigahertz et de 4,8 à 5,00. Ça fonctionnait en deux parties.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Zivanovic, demandez-lui, s'il

 16   vous plaît, de ralentir un petit peu de façon à ce que les interprètes

 17   puissent interpréter directement ce qui est dit correctement.

 18   M. ZIVANOVIC : [aucune interprétation]

 19   LE TÉMOIN : [interprétation]  Si nécessaire, je répéterai.

 20   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 21   Q.  Alors nous allons répéter la dernière phrase. Voulez-vous me redonner

 22   les fréquences.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne crois pas qu'il soit nécessaire

 24   qu'il répète cela. Nous avons bien entendu tout cela, mais j'avais

 25   l'impression que ça allait trop vite.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi.

 27   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 28   Q.  Excusez-moi. Vous n'avez pas besoin de répéter, Monsieur.

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  1   Quelles mesures, vous-même en tant que chef des transmissions, en 1995, au

  2   cours de l'été de cette année, quelles mesures avez-vous prises de façon à

  3   mieux protéger vos transmissions contre des écoutes ou interceptions

  4   possibles ? Je vous parle du RRU-100 et du RRU-1.

  5   R.  Lorsque je parlais de la protection des transmissions, à la veille de

  6   l'opération à Srebrenica, la RRU-1 à Pribicevac, j'ai fait installer un KZU

  7   61 pour protéger également les transmissions par la voix, et il y avait

  8   déjà eu des systèmes de protection pour les messages écrits. J'avais une

  9   machine chiffrement au poste de commandement également. Quant à l'appareil

 10   radio RUP-12, j'ai installé une KZU 3 de façon à ce que les communications

 11   radio disposent également d'un système de protection pour la parole pour ce

 12   qui était des transmissions à voix.

 13   Q.  Pourriez-vous me dire, puisque vous avez parlé de Veliki Zep, est-ce

 14   que vous pourriez décrire ce qu'il y avait là à Veliki Zep ? Quel type de

 15   bâtiment ou quel type de centre de transmissions ?

 16   R.  Veliki Zep était l'essentiel, le centre de transmissions de l'état-

 17   major principal de l'armée de la Republika Srpska, c'était également la

 18   même chose pour le commandement du Corps de la Drina parce que nous

 19   n'avions pas de moyens d'établir notre propre centre. Veliki Zep convenait

 20   pour être le point central de transmissions du Corps de la Drina également.

 21   Le terrain se prêtait parfaitement à ces fonctions.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic, je voudrais

 23   comprendre un peu mieux. Parlant de la précédente réponse faite par le

 24   témoin, pas celle-ci, mais avant cela quand il a dit qu'à Pribicevac il

 25   avait installé un KZU 61, et que pour le poste de radio RUP-12, il avait

 26   installé un KZU 3 pour assurer la sécurité des transmissions, est-ce que

 27   c'étaient des machines servant à faire du brouillage ou quelque chose de ce

 28   genre ? Est-ce que vous pouvez nous décrire comment on protégeait les

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  1   transmissions par la voix avec ces deux appareils ?

  2   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

  3   Q.  Vous avez entendu la question posée par le Président de la Chambre.

  4   Vous comprenez, je suppose, ce qui a été dit, donc je voudrais vous

  5   demander de répondre à cela.

  6   R.  Le KZU 61, dont j'ai parlé, peut-être j'ai parlé trop vite. J'ai

  7   installé cet appareil pour protéger les transmissions par la voix sur

  8   l'itinéraire emprunté par le relais du RRU-1; quant aux opérations,

  9   lorsqu'il s'agissait des poste de radio RUP-12, c'est là que j'ai installé

 10   le KZU 63 de façon à protéger aussi les transmissions à la voix.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce que je voulais savoir aussi --

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que j'ai été clair.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Mais ce que je voudrais savoir

 14   maintenant, Monsieur Blagojevic, c'est comment ces deux appareils, le KZU

 15   61 et le KZU 63, protégeaient les transmissions par la voix. Quel était

 16   leur effet ? Comment est-ce que les transmissions par la voix étaient

 17   protégées par leur

 18   utilisation ? Y avait-il brouillage des transmissions, quel était le

 19   système ?

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Avec le RUP-12, quand on n'a pas un KZU 63, on

 21   ne peut rien entendre avec cet appareil quand il y a un KZU 63; il y a une

 22   protection complète. Quant au KZU 61, placé sur un appareil de

 23   transmissions de relais, déforme la voix au point qu'elle n'est plus

 24   intelligible.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

 26   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 27   Q.  Je vous ai montré --

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Excusez-moi, là encore, Maître

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  1   Zivanovic.

  2   Mais s'agissant d'un RUP-12 équipé d'un appareil KZU 63, vous dites qu'on

  3   disposait d'une protection complète, qu'on ne pouvait rien entendre. Mais

  4   si vous communiquiez avec quelqu'un qui se trouve à l'autre bout, comment

  5   la personne qui se trouve à l'autre bout est-elle en mesure d'entendre ce

  6   que vous dites, si avec l'emploi du KZU 63, vous avez une protection

  7   complète et donc on ne peut rien entendre ?

  8   En d'autres termes, est-ce que la personne qui se trouve à l'autre bout du

  9   récepteur a-t-il besoin lui-même d'avoir un appareil spécial pour recevoir

 10   les communications qui sont transmises en utilisant un KZU 63 ?

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Toute activité de combat ou tout groupe qui a

 12   participé à l'opération de Srebrenica disposait d'un RUP-12 qui était

 13   équipé d'un KZU 63 que j'avais personnellement installé sur ces appareils

 14   de façon à ce qu'il soit possible de communiquer pour tous les groupes de

 15   combat entre eux et le commandement pour ce qui était de la mission de

 16   combat à Pribicevac.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc, ma dernière question est

 18   celle-ci : est-ce que vous confirmez qu'il n'y avait à l'époque aucun

 19   moyen, aucun moyen technique à l'époque, par lequel on pouvait intercepter

 20   ou écouter une communication envoyée en utilisant un RUP-12 équipé d'un

 21   appareil KZU 63 ?

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est exact. C'était impossible d'intercepter

 23   ou d'écouter les conversations ainsi transmises.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

 25   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 26   Q.  Tâchons d'éclaircir les choses encore un peu. Un interlocuteur qui

 27   utilisait un KZU 63, pour son correspondant qu'est-ce qu'il faudrait que le

 28   correspondant ait à sa disposition pour pouvoir l'entendre, c'est-à-dire de

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  1   façon à pouvoir comprendre ce que le premier disait ? Qu'est-ce que le

  2   correspondant, l'autre interlocuteur devait avoir à sa disposition ?

  3   R.  Pour que quelqu'un qui ne se trouvait pas dans le réseau du RUP-12

  4   puisse entendre ce qui se disait dans un réseau équipé d'un KZU 63, il

  5   faudrait qu'il ait le même KZU 63 sur un RUP-12. Toutefois, il faut

  6   également qu'une clé soit insérée dans l'autre KZU 63, de sorte que

  7   l'appareil lui-même ne suffit pas. Vous avez besoin d'une clé numérique

  8   comportant plusieurs chiffres, plus d'un chiffre qui doit également être

  9   entré dans l'appareil KZU 63.

 10   Q.  Est-ce que ceci veut dire que si quelqu'un voulait écouter une

 11   conversation de ce genre aurait à la fois l'appareil et la clé ayant

 12   plusieurs chiffres ?

 13   R.  Il faudrait que ce soit la même clé, pas n'importe quelle clé, la même

 14   clé, le même appareil. Oui. S'ils avaient ça, à ce moment-là, ils auraient

 15   été en mesure d'intercepter et d'écouter les conversations.

 16   Q.  Je vous remercie. Je vous ai montré l'opinion montrée par un expert M.

 17   Djuro Rodic, et je voudrais maintenant vous poser plusieurs questions

 18   concernant des détails de cette analyse. Pourriez-vous, s'il vous plaît,

 19   regarder le classeur qui vous est présenté. Vous allez trouver cela au

 20   numéro 3. A la page 22, il y une image, un croquis. Il s'agit de 1D323 à la

 21   page 22, annexe 53. Il s'agit d'un croquis, d'un schéma.

 22   R.  Oui, je peux voir.

 23   Q.  Attendez juste un instant, s'il vous plaît. On va voir si l'image

 24   devrait apparaître à l'écran aussi, sur nos écrans.

 25   R. Avant que cette image n'apparaisse sur votre écran, Maître

 26   Zivanovic, pourriez-vous, s'il vous plaît, m'expliquer de quoi il s'agit.

 27   Tout ce que j'ai ici est en anglais. Qu'est-ce que c'est ? J'ai besoin que

 28   vous m'expliquiez.

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  1   Q.  Pour autant que je puisse le voir, il s'agit là d'une antenne destinée

  2   à un RRU-800. Je suppose que vous pouvez la reconnaître ?

  3   R.  Oui, je peux voir ça. D'accord. Mais tout ici est en anglais. Pourquoi

  4   est-ce que je dois voir ceci ?

  5   Q.  Malheureusement, il y a eu une erreur qui s'est glissée. Je n'ai pas

  6   réussi à retrouver l'analyse, le texte d'origine de cette analyse sur le

  7   prétoire électronique e-court; donc, comme je vous pose des questions

  8   concernant l'image seulement, je pense qu'en l'espèce vous devriez être en

  9   mesure de comprendre les mots qui y figurent.

 10   Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous expliquer ce que nous voyons là sur

 11   cette image ?

 12   R.  C'est une antenne pour un poste RRU-800, et ça fonctionne aussi pour

 13   l'appareil 200. Je vais vous expliquer. Là il y a ce support d'antenne qui

 14   a huit éléments. Il y a donc deux antennes radio en haut; là et ici sur le

 15   côté --

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vais vous demander de vous arrêter

 17   un moment. Excusez-moi de vous interrompre comme ça, Monsieur Blagojevic.

 18   Maître Zivanovic, d'après ce que je saisis, M. Blagojevic est en train de

 19   désigner le croquis qu'il a sous les yeux, le diagramme, mais nous ne

 20   pouvons pas voir ce qu'il est en train de désigner sur ce croquis, ce

 21   diagramme.

 22   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 23   Q.  Oui. Monsieur Blagojevic, nous n'arrivons pas à voir ce que vous

 24   désignez. Je ne sais pas s'il y a des possibilités techniques de faire en

 25   sorte que nous puissions voir ce que vous montrez, mais je vais simplement

 26   vous demander ceci en reformulant ma question un peu. Je voulais simplement

 27   vous demander de nous dire --

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] En fin de compte, Maître Zivanovic,

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  1   parce que - essayons d'être pratique. En ce qui concerne ce diagramme, quel

  2   est vraiment le but de votre question ou de votre série de questions ?

  3   Qu'est-ce que vous souhaitez établir ?

  4   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je voulais établir le nom de deux appareils

  5   qui se trouvent ou les deux éléments qui se trouvent tout en haut de

  6   l'antenne.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc vous voulez dire qu'il y a

  8   un réflecteur et un radiateur ?

  9   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui. Ma question est de savoir si le témoin

 10   peut confirmer qu'à cet endroit où il y a un radiateur sur cet emplacement

 11   --

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien alors, allez --

 13   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce que c'était bien comme ça en 1995 ?

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors, posez directement ces questions.

 15   [La Chambre de première instance et le Greffière se concertent]

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] On m'informe que la seule façon dont on

 17   pourrait faire en sorte, la seule façon "technique" donc on pourrait faire

 18   que l'on voie ce que témoin désigne, c'est qu'il appose des marques sur le

 19   document qu'il a devant lui, et à ce moment-là, ça nous sera apporté plus

 20   tard, mais je ne pense pas que ce soit la meilleure solution.

 21   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc, aux fins de la question que vous

 23   voulez poser, comme vous l'avez dit, je pense que vous pouvez directement

 24   demander au témoin, lui poser la question tout en haut de ce diagramme,

 25   vous avez deux éléments, ces deux éléments, et vous posez la question.

 26   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 27   Q.  Pourriez-vous nous dire ce que sont les deux éléments que l'on voit

 28   tout en haut du mât de cette antenne ?

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  1   R.  Tout en haut du mât de cette antenne se trouvent des radiateurs. Mais

  2   on lit ici "réflecteur" ou "radiateur," mais si vous regardez, si vous

  3   prêtez vraiment attention, vous verrez qu'il y a en fait deux radiateurs et

  4   deux réflecteurs et que le rayonnement de l'antenne va depuis le réflecteur

  5   traversant le radiateur, et ces radiateurs devaient être en position

  6   horizontale lorsqu'on les installe; sans cela, il existe une autre façon de

  7   les monter, de les installer. C'est lorsque les éléments de jonction du mât

  8   sont verticaux. La meilleure position pour les radiateurs, c'est lorsqu'ils

  9   se trouvent dans une position horizontale, parce que c'est à ce moment-là

 10   qu'on peut obtenir les meilleures transmissions parce qu'il y a à ce

 11   moment-là rayonnement, radiation.

 12   Q.  Monsieur Blagojevic, vous voyez cette image et la position des

 13   radiateurs. Pourriez-vous nous dire si à l'époque, si vous vous en

 14   souvenez, est-ce que la position de ces radiateurs était exactement la même

 15   sur ce système d'antenne à Veliki Zep avec d'autres éléments ? Est-ce que

 16   vous pouvez rappeler cela ? Est-ce que vous confirmez la position des

 17   radiateurs à l'époque ?

 18   R.  Tous les opérateurs, ainsi que les officiers transmetteurs, savent que

 19   la règle était que l'antenne doit être installée, doit être montée, c'est-

 20   à-dire que les radiateurs doivent se trouver dans une position horizontale.

 21   Ceci d'après nos règles et c'est comme ça qu'on faisait les choses en fin

 22   de compte. C'est comme ça qu'on procédait.

 23   Q.  Merci. Je n'ai plus besoin maintenant de ce croquis. Pourriez-vous nous

 24   parler de la puissance utilisée par le RRU-800 à l'époque ?

 25   R.  Si je vous dis qu'à l'époque où j'étais encore étudiant à l'école

 26   militaire, que déjà le RRU-800 était une pièce de musée et qu'on avait

 27   cessé de s'en servir ou de fabriquer, alors vous pouvez imaginer dans quel

 28   état se trouvaient ces appareils 20 ans plus tard ou 25 ans plus tard. Ces

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  1   appareils devaient utiliser une puissance très réduite sur des distances

  2   plus courtes. La puissance totale était de 10 watts et la puissance réduite

  3   était de 5 watts. Toutefois, à cause de l'état dans lequel se trouvaient

  4   ces appareils, il fallait que l'on tienne compte de 25 à 30 % de moins au

  5   point de vue de puissance. Pourquoi est-ce que l'on devait réduire la

  6   puissance ? Ceci fait partie des instructions qui dit que ça fait partie de

  7   la protection, c'est une mesure de protection électronique, et s'il y a

  8   moins de possibilité d'interception de la part de l'ennemi, donc les

  9   conditions de fourniture d'énergie - parce qu'il fallait que cet appareil

 10   soit alimenté par un générateur ou par un réseau électrique.

 11   Les distances RR étaient d'environ 15 kilomètres, même jusqu'à la

 12   Brigade de Rogatica, la 2e Brigade de Rogatica, et plus particulièrement la

 13   Brigade de Zvornik, Vlasenica, Veliki Zep, Cer. Tout ceci allait jusqu'à 15

 14   kilomètres. Je ne serais pas en mesure de vous dire les distances exactes,

 15   mais il faudra que je fasse des mesures, et je n'ai pas de carte devant

 16   moi. Donc il est difficile pour moi de vous faire une réponse exacte. A

 17   l'époque, j'avais une carte et je savais exactement quelles étaient les

 18   distances.

 19   Q.  Pourriez-vous me dire ce que signifie la connexion duplex ? Nous avons

 20   rencontré ce terme et il serait nécessaire que vous nous l'expliquiez.

 21   R.  Une connexion duplex c'est la possibilité d'utiliser la voix sur une

 22   fréquence et de recevoir sur une autre fréquence. Une connexion duplex ne

 23   peut être établie qu'avec des relais radio et des postes de radio ne

 24   peuvent normalement avoir qu'une connexion simplex. Il faut un relais radio

 25   pour que l'on puisse établir une connexion duplex.

 26   Q.  Est-ce que ceci veut dire que si vous avez plusieurs appareils RRU-800,

 27   une conversation ne peut avoir lieu que sur deux fréquences différentes

 28   entre un point et un autre ?

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  1   R.  Oui, c'est exact, et c'est d'ailleurs ce qui était constamment prévu.

  2   On tenait compte toujours de deux fréquences lorsque l'on prévoyait des

  3   communications, des transmissions.

  4   Q.  Comment est-ce que ces fréquences étaient déterminées pour les

  5   différentes voies empruntées par les RRU-800 ?

  6   R.  Les fréquences pour les RRU-800 étaient décidées ou déterminées sur la

  7   base des caractéristiques de chaque appareil. Une différence minimale entre

  8   l'émission et la réception, entre les fréquences de l'émission et de

  9   réception, comme étant au moins de 50 kilohertz, c'est ça qui déterminait

 10   la fréquence utilisée. Moi-même, en tant que chef des transmissions du

 11   Corps de la Drina dans ce cas particulier, ce n'était pas moi qui décidais

 12   des fréquences à utiliser. Certaines des fréquences étaient décidées par

 13   l'état-major principal, le chef des transmissions du Grand état-major, et

 14   elles étaient ajustées par rapport aux caractéristiques du centre à Cer, à

 15   Gucevo, à Srebrenica, et ainsi de suite.

 16   Q.  Savez-vous qui déterminait ces fréquences entre le commandement du

 17   Corps de la Drina à Vlasenica et Zvornik pour ce qui est de l'appareil RRU-

 18   800, pour ce qui est --

 19   R.  De Vlasenica à Veliki Zep, les fréquences ont été déterminées par le

 20   chef de transmissions de l'état-major principal pour les transmissions

 21   entre l'état-major et le corps. Et pour ce qui est de ces itinéraires, il

 22   s'agissait des transmissions vers les unités, parce que Veliki Zep était en

 23   même temps le centre de transmissions pour le Corps de la Drina. De Veliki

 24   Zep à Cer, cela relevait de la compétence des organes chargés des

 25   transmissions de notre Etat et de Cer à Gucevo. De Gucevo à Zvornik, on

 26   adaptait des transmissions, mais c'est le chef de transmissions qui

 27   déterminait ces fréquences, qui était compétent pour cela. Moi, je n'étais

 28   pas compétent pour cela ni chef de transmissions de l'état-major principal.

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  1   Q.  Lorsque vous avez mentionné un autre Etat, avez-vous pensé à l'ancienne

  2   Yougoslavie ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Maintenant, j'aimerais qu'on présente un autre document. Pour ce qui

  5   est de l'analyse de M. Rodic, c'est 1D332, les pages 13 et 14. Pour ce qui

  6   est de votre classeur, il s'agit de l'intercalaire 2 dans votre classeur,

  7   et il s'agit des pages 13 et 14 également.

  8   R.  Vous avez dit la page 13 ?

  9   Q.  Oui.

 10   R.  Oui, je la vois.

 11   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Ce document a été montré à notre expert,

 12   Rodic, mais je vois que le document n'a pas été traduit en anglais. Il

 13   s'agit de quelques localités et de quelques références pour ce qui est des

 14   fréquences.

 15   Q.  Pouvez-vous me dire, pouvez-vous me confirmer s'il s'agit du plan de

 16   fréquences qui - en fait, pouvez-vous nous dire de quoi il s'agit ?

 17   R.  Oui. Comme vous l'avez dit, il s'agit du plan de fréquences; mais il

 18   s'agit des informations pour ce qui est des itinéraires de relais hertzien

 19   que j'ai envoyés au chef des transmissions d'état-major principal. C'est ce

 20   que j'ai expliqué tout à l'heure par rapport à certains centres de

 21   transmissions, nous n'étions pas compétents de déterminer des fréquences.

 22   C'est pour cela que j'ai rassemblé les fréquences des unités pour les

 23   envoyer au chef de l'état-major principal pour que cela soit archivé et

 24   pour qu'il n'y ait pas de confusion pour ce qui est des fréquences.

 25   Q.  Dites-moi, à part de ce document où les fréquences sont déterminées,

 26   savez-vous si ces fréquences, au cours de la guerre, ont été modifiées à un

 27   moment donné ?

 28   R.  Ces fréquences, à partir du début de la guerre, n'ont pas été

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  1   modifiées, parce qu'il n'y avait pas de brouillage. Pour savoir s'il y

  2   avait des interceptions, je ne saurais vous dire. Nous avons fait tout ce

  3   qui était possible pour qu'il n'y ait pas de brouillage, donc il n'était

  4   pas nécessaire de les modifier.

  5   Q.  Pouvez-vous dire si le Corps de la Drina était en mesure de modifier

  6   ces fréquences ? Est-ce que vous, en tant que chef de transmissions, ou qui

  7   que ce soit au Corps de la Drina aurait pu décider de modifier ces

  8   fréquences ?

  9   R.  En tant que chef des transmissions, je n'étais pas compétent de

 10   modifier les fréquences, parce qu'aucune des transmissions n'allait

 11   directement entre le Corps de la Drina et les unités, dans ce cas-là,

 12   j'aurais été compétent pour ces fréquences. Mais comme cela n'était pas le

 13   cas, je n'étais pas compétent pour les modifier.

 14   Q.  Pouvez-vous me dire si ces postes radio à Vlasenica et à Zvornik

 15   étaient stationnaires ?

 16   R.  Ces relais hertziens sont toujours stationnaires pour ce qui est de

 17   leur fonctionnement et c'est la règle générale.

 18   Q.  Est-ce que ces relais étaient incorporés dans d'autres systèmes de

 19   transmissions ?

 20   R.  Des transmissions par relais hertzien peuvent être combinées avec des

 21   transmissions par fil; pourtant, dans notre cas, ces communications ont été

 22   combinées avec des communications par fil.

 23   Q.  Est-ce que les postes radio RRU-800 pouvaient être déplacés d'une

 24   localité à une autre ?

 25   R.  Oui, c'était possible; mais par rapport aux postes radio des relais

 26   hertziens émettent des rayons dans une direction déterminée et pour les

 27   brouiller, il était très difficile de les brouiller. Si un autre

 28   participant dans des communications veut les retrouver, il devait à partir

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  1   d'un autre point sur le territoire. Pour ce qui est du déplacement de ces

  2   postes radio, il arrivait souvent que les transmissions étaient coupées.

  3   Q.  Vous avez parlé trop vite et cela n'a pas été interprété. Vous avez dit

  4   que ces postes radio fonctionnaient selon le principe d'un point à un

  5   autre; et lorsqu'un poste radio est déplacé, un autre participant dans des

  6   transmissions doit retrouver cet autre point sur le territoire. Vous avez

  7   dit encore quelque chose; pourriez-vous répéter cela ?

  8   R.  Le poste radio qui est déplacé donc n'est plus stationnaire et plutôt

  9   est monté sur un véhicule. Comment monter une antenne sur ce poste radio ?

 10   Selon nos règles, cela n'était pas permis et d'ailleurs ce n'était pas

 11   possible. C'est pour cela que le fonctionnement de ces postes radio -- donc

 12   que ces postes radio fonctionnaient uniquement lorsqu'ils étaient

 13   stationnaires et non pas en mouvement.

 14   Q.  Dites-moi, bien que vous ayez déjà dit cela, il faut que vous me

 15   confirmiez cela. Est-ce que cela veut dire que pendant votre travail en

 16   tant que chef de transmissions, ces postes RRU-800 n'étaient pas déplacés

 17   d'un point à un autre ou d'une localité à une autre pendant la guerre ?

 18   R.  Non. On utilisait ces postes toujours au même endroit.

 19   Q.  J'ai encore une question pour vous : pouvez-vous me dire s'il était

 20   possible de rétablir une connexion directe par relais hertzien en utilisant

 21   le poste RRU-800 entre Vlasenica et Zvornik ?

 22   R.  Dû à la configuration du terrain, il n'était pas possible d'avoir une

 23   communication directe entre Vlasenica et Zvornik. La visibilité n'était pas

 24   suffisamment grande pour établir cette connexion directe.

 25   Q.  Je n'ai plus de questions pour vous, Monsieur Blagojevic.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Zivanovic.

 27   Maître Ostojic, vous avez dit que vous aviez besoin de 30 minutes.

 28   Oui, Monsieur Nikolic.

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  1   M. NIKOLIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. J'ai quelques

  2   questions à poser au témoin.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y. Et, s'il vous plaît,

  4   présentez-vous au témoin d'abord.

  5   Contre-interrogatoire par M. Nikolic : 

  6   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic. Je m'appelle Predrag

  7   Nikolic, avocat qui fait partie de l'équipe de la Défense de l'accusé

  8   Ljubisa Beara. Je vais vous poser quelques questions concernant les

  9   caractéristiques techniques de la centrale TCE.

 10   Dites-moi, s'il vous plaît, s'il était possible, d'après le système de

 11   transmissions que vous avez expliqué et qui fonctionnait en 1995, s'il

 12   était possible d'établir le lien avec le service -- avec le PTT ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  De quelle façon ?

 15   R.  Oui. Bien sûr qu'il était possible d'établir des liens avec le réseau

 16   PTT, tout simplement depuis une centrale PTT, le commandement du corps

 17   établissait des liens entre ces réseaux et ce relais à Vlasenica; et dans

 18   tous les commandements de la brigade, on établissait avec TC 40, avec TC 20

 19   et ce réseau PTT; donc on était relié avec le réseau PTT, tous.

 20   Q.  Est-ce que cela veut dire que depuis le commandement du corps vous

 21   pouviez parler directement avec n'importe quel participant dans ce réseau

 22   PTT, dans n'importe quel endroit sur le territoire de la Republika Srpska ?

 23   R.  Je pouvais parler avec n'importe quel participant dans ce réseau, et

 24   non seulement pour ce qui est du réseau de la Republika Srpska, mais aussi

 25   du réseau de la Chine, de la Russie, de l'Allemagne, des Etats-Unis

 26   d'Amérique.

 27   Q.  Est-ce que cela veut dire que ce participant de ce réseau PTT de

 28   Valjevo pouvait appeler le commandant du corps ?

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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Est-ce qu'il était en mesure de rappeler d'autres unités, des unités

  3   subordonnées de la même façon ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Où se trouvaient installés ces branchements PTT avec le réseau PTT au

  6   commandement du corps ?

  7   R.  Ces branchements se trouvaient branchés à la centrale qui existait au

  8   bâtiment du corps. Il s'agissait de l'ancien bâtiment de la direction de

  9   l'entreprise minière de bauxite, et c'est depuis ce bâtiment qu'on se

 10   branchait directement depuis notre appareil TC 40.

 11   Q.  Est-ce que je vous ai bien compris pour dire que pour appeler d'une

 12   centrale PTT de n'importe quel endroit sur le territoire de la Yougoslavie,

 13   par exemple, si le signal arrive à la centrale au commandant du corps,

 14   c'est à ce moment-là que la personne qui manipule la centrale peut brancher

 15   un autre participant se trouvant non seulement au corps, mais aussi aux

 16   unités subordonnées ?

 17   R.  C'est exact.

 18   Q.  Merci.

 19   M. NIKOLIC : [interprétation] Je n'ai plus de questions pour vous.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 21   Madame Nikolic, vous avez dit que vous n'avez pas de questions pour ce

 22   témoin ?

 23   Mme NIKOLIC : [interprétation] Oui. Je n'ai pas de questions.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 25   Et Maître Lazarevic ?

 26   M. LAZAREVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 28   Madame Fauveau ? Me Petrusic procédera au contre-interrogatoire de ce

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  1   témoin à la place de Mme Fauveau.

  2   M. PETRUSIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Mesdames et

  3   Messieurs les Juges.

  4   Contre-interrogatoire par M. Petrusic : 

  5   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic.

  6   R.  Bonjour.

  7   Q.  Je m'appelle Nenad Petrusic et je vais vous poser au nom de la Défense

  8   du général Miletic. Je vais vous poser quelques questions.  La première

  9   question concernera votre rapport en tant que chef des transmissions du

 10   Corps de la Drina avec l'état-major principal, à savoir avec le

 11   commandement.

 12   Vous étiez subordonné, comme vous l'avez dit, au chef de l'état-major

 13   du Corps de la Drina ?

 14   R.  C'est exact.

 15   Q.  Est-ce que votre département, vous étiez en fait au sein du département

 16   de transmissions ?

 17   R.  Pouvez-vous répéter la question parce que ça a été coupé ?

 18   Q.  Le service des transmissions ?

 19   R.  J'étais à la tête de l'organe de transmissions qui devait avoir cinq

 20   personnes de plus; pourtant, il y avait la pénurie de personnel et je me

 21   trouvais seul au sein de cet organe de transmissions.

 22   Q.  Vous aviez une unité chargée de l'entretien technique, pour ainsi dire,

 23   et il s'agissait du 5e Bataillon de transmissions du Corps de la Drina ?

 24   R.  C'était l'unité qui était chargée de l'établissement de transmissions

 25   et pour ce qui de l'entretien technique, c'était un autre domaine.

 26   Q.  Merci pour cette explication. En tant que chef du service de

 27   transmissions, aviez-vous participé à la préparation et à la présentation

 28   des propositions au commandement du corps ou au chef de l'état-major

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  1   lorsqu'il s'agissait de la rédaction de certains documents de combat qui

  2   envisageaient la participation des unités de transmissions dans une

  3   certaine opération ?

  4   R.  Pour ce qui est de toutes les opérations, j'ai participé à la rédaction

  5   des documents pour les raisons que j'ai indiquées, à savoir parce que le

  6   personnel du service des transmissions y avait participé parce qu'il devait

  7   s'occuper des plans pour ce qui est des transmissions.

  8   Q.  Donc vous présentiez des propositions au commandant pour lui expliquer

  9   comment organiser ce système de transmissions ?

 10   R.  Oui.

 11   M. PETRUSIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut maintenant présenter

 12   5D1182. Il y a une traduction provisoire de ce document, et j'aimerais

 13   qu'on affiche ce document dans le système du prétoire électronique. Ce

 14   document a été communiqué au Procureur également ainsi qu'à toutes les

 15   équipes de la Défense.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Petrusic.

 17   M. PETRUSIC : [interprétation]

 18   Q.  Monsieur Blagojevic, voyez-vous ce document qui a le numéro 5D1182 ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Il s'agit du document du commandement du Corps de la Drina du 14 mars

 21   1994, signé par le commandant, général de division Milenko Zivanovic. Le

 22   document est intitulé comme suit : "La création d'une section de

 23   transmissions pour ce qui est du Groupe tactique 1. Ordre."

 24   Est-ce que dans cet ordre il est écrit que, pour ce qui est du 5e Bataillon

 25   de transmissions, des hommes de ce 5e Bataillon, il faut créer une section

 26   de transmissions composée du Komandir de section, personne qui fera

 27   fonctionner le téléscripteur ainsi que le chauffeur du véhicule à moteur ?

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Au point 2 de cet ordre, est-ce qu'il est écrit que les moyens

  2   techniques à la section de transmissions sont RRU-1 et KZS ? Est-ce que

  3   vous voyez cela ?

  4   R.  Oui, je le vois. C'est le poste KZ.

  5   Q.  Donc KZS, cette abréviation KZS signifie quoi ? 

  6   R.  C'est le poste pour la protection ou pour crypto.

  7   Q.  Aux points 1 et 2, est-ce que vous-même ou quelqu'un de votre section,

  8   à savoir de votre organe de transmissions, est-ce que vous avez préparé

  9   cela à l'attention du commandant ? Est-ce que cela relevait de votre

 10   compétence ?

 11   R.  Monsieur Petrusic, j'ai préparé cet ordre tout entier, tous les points

 12   de cet ordre, je les ai préparés moi-même.

 13   Q.  Ensuite au point 5, nous voyons que le délai pour ce qui est de

 14   l'accomplissement de cette tâche est le 16 mars 1994. Est-ce que c'était le

 15   délai pour établir les transmissions en utilisant ce relais à Pribicevac,

 16   est-ce que c'était cette date-là, le 16 mars 1994 ?

 17   R.  A la fin de l'ordre, il figure que le commandement du Groupe tactique

 18   Pribicevac à 12 heures informera le commandant, et le délai pour accomplir

 19   cette tâche était le même délai, parce qu'en établissant les transmissions

 20   par ce relais, il était possible que le commandant de ce Groupe tactique

 21   Pribicevac soit en contact avec le commandant.

 22   Q.  Est-ce que cela fonctionnait ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Est-ce que cela continuait à fonctionner durant 1994 et en juin 1995 ?

 25   R.  Depuis la création de cet organe jusqu'à la fin de l'opération

 26   Srebrenica, ces transmissions fonctionnaient.

 27   Q.  Nous avons entendu dans ce prétoire que ces transmissions ont commencé

 28   à être établies à partir de janvier 1995, et pour ce qui est de la

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  1   fréquence, il s'agissait de la fréquence 259.275 mégahertz. En janvier

  2   1995, est-ce qu'il y avait une autre connexion par relais hertzien mis à

  3   part cette connexion par relais hertzien ?

  4   R.  C'était la seule connexion par relais hertzien entre Veliki Zep et

  5   Pribicevac en utilisant le poste RRU-1, et il n'était pas possible

  6   d'utiliser cette autre fréquence, parce que le relais avait la fréquence

  7   entre 230 et 270 mégahertz.

  8   Q.  Vous ne m'avez pas bien compris. J'ai parlé de la fréquence 259

  9   mégahertz. C'était la première fréquence, et la deuxième, c'était 275.

 10   R.  La fréquence 259, il était possible de l'utiliser. Je n'ai pas le plan

 11   de fréquences sur moi, et je ne peux pas vous dire par cœur quelles étaient

 12   les fréquences, mais la fréquence 275 mégahertz n'était pas possible, parce

 13   que les postes qu'on utilisait n'avaient pas de telles fréquences.

 14   Q.  En tout cas, en janvier 1995, cette fréquence ne fonctionnait pas ? Il

 15   n'était pas possible d'établir des connexions en utilisant cette fréquence

 16   ?

 17   R.  Non.

 18   Q.  Est-ce qu'on peut afficher le document 5D1181. Il s'agit d'un ordre du

 19   commandement du Corps de la Drina datant du 11 décembre 1994, signé par le

 20   commandant du Corps de la Drina, général de division Milenko Zivanovic. Et

 21   cet ordre est intitulé --

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Petrusic, je m'excuse de vous

 23   avoir interrompu, mais si vous regardez la page 28, la ligne 16, où vous

 24   décrivez ce document, vous dites qu'il s'agit de l'ordre du commandement du

 25   Corps de la Drina du 11 décembre 1994, qui a été donné par le général de

 26   division Milenko Zivanovic. Il s'agit de la même personne, Milenko

 27   Zivanovic, mais la date ici est le 1er février 1994.

 28   M. PETRUSIC : [hors micro]

Page 22290

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'aimerais être sûr que la traduction

  2   dont nous disposons est la bonne traduction.

  3   M. PETRUSIC : [interprétation] Pour ce qui est de la date, je pense qu'il

  4   s'agit de la date du 11 décembre. Mais il est possible qu'il s'agisse de la

  5   date du 11 février, parce que dans la version dont je dispose, la version

  6   en serbe, il est possible que j'aie commis une erreur.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

  8   M. PETRUSIC : [interprétation] Oui, Mme Fauveau m'a aidé pour éclaircir

  9   cela.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'aimerais tirer cela au clair pour ce

 11   qui est de votre réponse. Pouvez-vous vous reporter à la dernière ligne de

 12   ce document, qui commence par les mots : "Le commandant," et cetera, et

 13   pour ce qui est de la date, pour ce qui est de délai de l'accomplissement

 14   du contenu de l'ordre, il y a la date qui pourrait être le 11 [comme

 15   interprété] février 1994.

 16   Admettons que cela soit correct, mais il faut que vous vous occupiez de

 17   cela plus tard. Maintenant, il faut que vous éclaircissiez cela. S'il y a

 18   une erreur dans la traduction en anglais, il faut la corriger. Vous pouvez

 19   continuer à poser des questions au témoin.

 20   M. PETRUSIC : [interprétation] Je vois qu'il est venu le moment propice

 21   pour faire la pause.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 23   Mme FAUVEAU : Je veux seulement clarifier. Il s'agit d'une traduction

 24   officieuse qui était faite par la Défense. Effectivement, la date n'était

 25   pas tout à fait claire. Lorsque mon équipe a fait la traduction, justement

 26   pour faire -- pour mettre le 1er février 1994, ils se sont référés à cette

 27   dernière phrase du document, et c'est comme ça qu'on est arrivé à la date

 28   1er février 1994, parce qu'effectivement la date n'est pas très lisible dans

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  1   la version serbo-croate.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Réfléchissez-y.

  3   Maintenant nous allons faire une pause de 25 minutes.

  4   --- L'audience est suspendue à 10 heures 31.

  5   --- L'audience est reprise à 11 heures 01.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Alors, indépendamment de la

  7   question de la date exacte de ce document, qui, je crois, est février et

  8   non pas décembre, alors poursuivons votre question, s'il vous plaît, votre

  9   question au témoin.

 10   M. PETRUSIC : [interprétation] Oui. Pendant la suspension de séance, nous

 11   nous sommes entretenus. En fait, il s'agissait probablement du mois de

 12   février. En fait, c'était le 1er février 1994.

 13   Q.  Monsieur Blagojevic, pourriez-vous, s'il vous plaît, jeter un coup

 14   d'œil au document, 5D1181, et vous allez voir. Enfin, est-ce que vous avez

 15   le document devant vous ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Le commandant du Corps de la Drina ordonne que les interceptions radio,

 18   une force, un groupe d'interception radio soit créé pour détecter et

 19   surveiller les transmissions ennemies dans le secteur avec surveillance

 20   électronique, ensuite il indique les lieux, à savoir Zebanjsko, Ljeskovik,

 21   Zepa, Kamenica.

 22   Savez-vous que cette écoute radio a effectivement été créée, est-ce que

 23   vous le saviez; ou est-ce que vous-même, en tant que chef des transmissions

 24   du 5e Bataillon du Génie, est-ce que vous avez participé au fait d'équiper

 25   ces écoutes radio ou ce groupe chargé des écoutes radio, est-ce que vous y

 26   aviez participé ?

 27   R.  J'avais connaissance de cet ordre, mais vous avez fait un lapsus. Ce

 28   n'était pas le 5e Bataillon du Génie, mais le 5e Bataillon des

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  1   transmissions. Nous avons été informés, nous avons été mis au courant de

  2   cet ordre, parce que les renseignements devaient être transmis depuis une

  3   colline Sarampov, (Pribicevac), au commandant du corps et ces organes

  4   devaient utiliser ces informations qui étaient transmises et c'est bien ce

  5   que nous avons fait.

  6   Q.  On peut donc conclure de cet ordre que ce qui devait être surveillé,

  7   écouté, c'était une communication radio entre Srebrenica et Zepa. Est-ce

  8   que c'est quelque chose qui entrait dans les compétences des organes de

  9   renseignements, je veux parler ici du fait de recueillir des renseignements

 10   ?

 11   R.  Précisément. Le groupe d'écoute radio a été créé de façon à écouter les

 12   communications radio de l'ennemi dans les territoires de Zepa et

 13   Srebrenica.

 14   Q.  Au commandement du corps, aviez-vous un groupe analogue; ou pour être

 15   plus précis, savez-vous s'il existait un groupe, un 4e Groupe de

 16   reconnaissance radio au sein de ce corps ?

 17   R.  La section de reconnaissance radio existait au sein du Corps de la

 18   Drina et avait comme quartier général, Vlasenica. Mais la plupart de ces

 19   membres se trouvaient à des points ou des postes avancés, en tant que

 20   membres d'un groupe d'écoute radio et où il y avait d'autres groupes

 21   d'écoute de ce genre. Et si vous le souhaitez, je peux --

 22   Q.  La tâche essentielle c'était de recueillir et de suivre le trafic radio

 23   en territoire ennemi; c'est bien cela ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Et les renseignements recueillis de cette manière étaient ensuite

 26   présentés aux organes de commandement ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Vous avez également parlé de cette question, mais je pose à nouveau la

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  1   question : quel était l'aspect principal concernant les lignes de

  2   communication entre le Corps de la Drina et les commandements de la brigade

  3   ?

  4   R.  Entre le Corps de la Drina et les commandements de la brigade, les

  5   principales lignes de communication étaient par une ligne de transmissions

  6   avec un relais radio.

  7   Q.  Il semble que vous nous avez dit qu'il y avait également un moyen de

  8   transmissions par fil; est-ce que c'est exact ?

  9   R.  Les transmissions par fil ont existé du début jusqu'à la fin au sein de

 10   la Brigade de Milica.

 11   Q.  Pour ce qui est du central de transmissions, plus particulièrement au

 12   commandement du corps, est-ce qu'il y avait également une ligne civile qui

 13   aboutissait là ?

 14   R.  Oui. Comme je l'ai déjà dit à Me Zivanovic.

 15   Q.  Je voulais simplement dire ceci pour servir de base à mes prochaines

 16   questions. Cette ligne ou ce numéro civil, est-ce qu'il avait été également

 17   communiqué ou distribué par des numéros de poste aboutissant dans le bureau

 18   de certains officiers ?

 19   R.  Le commandant et le chef d'état-major, le chef de la sécurité et le

 20   chef du renseignement avaient des numéros civils directs. Et il y avait un

 21   numéro civil qui était affecté ou relié au central téléphonique, quant aux

 22   autres numéros, ils avaient des numéros de poste qui aboutissaient donc au

 23   central téléphonique.

 24   Q.  Alors, comment se faisait cet acheminement par ligne civile entre le

 25   commandant de la brigade et le commandant du bataillon ?

 26   R.  Les commandements du bataillon n'étaient pas souvent reliés à cause des

 27   possibilités en ce qui concernait les positions tenues par les

 28   commandements de bataillon. Chaque fois que c'était possible on s'en

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  1   servait, mais ce n'était pas fréquent.

  2   M. PETRUSIC : [interprétation] Pourrait-on maintenant voir le document

  3   1D338, s'il vous plaît.

  4   Q.  En attendant que le document apparaisse sur le prétoire électronique e-

  5   court, je voudrais demander que vous me confirmiez qu'il s'agit bien là

  6   d'un système de relais radio, voire les lignes dont nous avons parlé de

  7   façon assez approfondie lorsque vous avez répondu aux questions de M.

  8   Zivanovic, donc ce diagramme schématique là, ce schéma.

  9   R.  Oui. C'est approximativement le schéma que j'ai réalisé moi-même, que

 10   j'ai conçu moi-même.

 11   Q.  Monsieur Blagojevic, depuis l'état-major principal jusqu'à Vlasenica,

 12   c'est-à-dire jusqu'au Corps de la Drina, est-ce que la ligne de relais

 13   radio était protégée ? Est-ce qu'elle était

 14   sécurisée ?

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye --

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] De l'état-major principal --

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, un instant.

 18   Monsieur Vanderpuye.

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. On ne

 20   comprend pas bien clairement lorsque ce croquis ou ce schéma a été établi

 21   et à quelle période mon confrère se réfère.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 23   Pourriez-vous, s'il vous plaît, répondre à cela, Monsieur Petrusic ?

 24   M. PETRUSIC : [interprétation] Oui.

 25   Q.  Monsieur Blagojevic, ce schéma que vous avez devant vous, est-ce que

 26   c'était ça qui était en vigueur en 1995, ça qui fonctionnait plus

 27   précisément en juillet 1995 ?

 28   R.  Oui.

Page 22296

  1   Q.  Pouvez-vous maintenant répondre à la question que je vous posais tout à

  2   l'heure qui était --

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense qu'il faudrait que --

  4   Monsieur Vanderpuye, vous avez adressé au témoin une question qui ne répond

  5   pas vraiment aux éléments évoqués par M. Vanderpuye.

  6   M. Vanderpuye, oui. M. Vanderpuye souhaiterait savoir avant que M.

  7   Blagojevic donne une réponse à votre question précédente, quand ce schéma a

  8   été dessiné, a été conçu et à quelle période vous vous référez, de quelle

  9   période vous parlez.

 10   Donc la question que vous venez de poser maintenant suggère au témoin

 11   que le schéma qu'il a devant lui, qui est devant vous, sans indiquer quand

 12   il a été dessiné et à quelle période il a été mis sur le papier, vous lui

 13   avez demandé si c'était encore en vigueur en 1995, et plus précisément en

 14   juillet 1995. Mais quand a-t-il été conçu ? Quand est-ce que ce schéma a

 15   été dessiné ? Est-ce que c'était avant ou après juillet 1995 et qui en est

 16   l'auteur ?

 17   M. PETRUSIC : [interprétation]

 18   Q.  Monsieur Blagojevic, vous avez entendu ce qu'a dit le Président.

 19   Souhaitez-vous que je répète la question ?

 20   R.  Vous n'avez pas besoin de la répéter. Ce schéma a été conçu, établi,

 21   lorsque le corps a été créé, ce qui veut dire en novembre 1992, et quant à

 22   l'auteur c'est moi. C'était annexé aux ordres qui s'appliquaient aux

 23   transmissions, communications. Vous pouvez voir que dans le titre ou l'en-

 24   tête, il y a un titre qui indique annexe A, et notamment "Annexe numéro 2."

 25   Q.  Comme vous nous l'avez déjà dit, ce système de transmissions était

 26   appliqué en juin 1995 ?

 27   R.  Oui, c'est exact.

 28   Q.  J'en reviens à ma question précédente. Nous parlions de l'état-major

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  1   principal et de Vlasenica ou du commandement du Corps de la Drina. Est-ce

  2   que la ligne de la radio entre les deux était protégée ? Etait-elle

  3   sécurisée ?

  4   R.  Depuis l'état-major principal jusqu'au commandement du corps, ainsi que

  5   pour l'autre commandement du corps --

  6   Q.  Monsieur Blagojevic, attendez un instant. La seule chose qui

  7   m'intéresse dans cet itinéraire particulier c'est la liaison : état-major

  8   principal-Vlasenica ?

  9   R.  S'agissant de l'état-major principal-Vlasenica, il y avait l'itinéraire

 10   radio 0574, comme vous pouvez le voir sur ce schéma.

 11   FM 200 c'était la marque de l'appareil, et cette voie était pleinement

 12   protégée aussi bien pour les communications écrites que les communications

 13   orales -- elles étaient protégées. Il y avait au total huit canaux qui tous

 14   étaient sécurisés.

 15   Q.  De façon à établir une communication avec Zvornik, il fallait que vous

 16   passiez par Veliki-Zep-Cer-Gucevo-Zvornik. Je vous ai bien compris ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Cet itinéraire radio par le relais, était-il protégé sur toute sa

 19   longueur ou seulement sur une partie, sur certaines

 20   parties ?

 21   R.  Le relais radio, cette ligne entre Vlasenica et Zvornik était protégée

 22   et sécurisée, et il était impossible de procéder à des écoutes entre Veliki

 23   Zep et Cer. Quant à Vlasenica et Veliki Zep, Cer-Gusevo, Gucevo-Zvornik, il

 24   était impossible d'écouter, parce que s'il y avait pénétration du relais

 25   radio, c'était difficile d'entendre parce que nous appliquions des mesures

 26   anticommunication électronique. Vous pouviez seulement intercepter des

 27   communications à voix, mais il était impossible de le faire pour les

 28   communications écrites, parce que les communications écrites étaient

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  1   toujours chiffrées et c'est comme ça qu'elles étaient envoyées.

  2   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Petrusic, étant moi-même profane

  3   en matière de transmissions et sans avoir la traduction il est presque

  4   impossible de vous suivre. Par exemple, je n'ai pas pu trouver sur ce

  5   schéma où se trouve l'état-major principal, et je n'ai pas pu non plus

  6   trouver l'ensemble des itinéraires radio 0574. Donc veuillez garder cela à

  7   l'esprit.

  8   M. PETRUSIC : [interprétation]

  9   Q.  Monsieur Blagojevic, regardez le schéma qui est devant vous et suivez

 10   les indications qui y figurent -- je vais reformuler cela.

 11   Dans le schéma que vous avez devant vous, l'indication Crna Rijeka, est-ce

 12   que ça implique le Grand état-major, c'est de ça qu'il s'agit ?

 13   R.  Crna Rijeka représente l'état-major principal. C'est ce que vous pouvez

 14   voir écrit au-dessus du cercle, GSV de la Republika Srpska.

 15   Q.  Est-ce que c'est à gauche du centre --

 16   R.  A gauche de Veliki Zep --

 17   Q.  Attendez un instant. Est-ce que c'est à la gauche du carré qu'on trouve

 18   au centre et qui porte Veliki Zep ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Ces documents nous seront rendus et je voudrais vous demander

 21   d'inscrire un cercle autour de cet endroit précis.

 22   R.  [Le témoin s'exécute]

 23   Q.  Je parle de l'endroit dit Crna Rijeka ou état-major principal que nous

 24   venons juste de repérer ici, d'identifier. Est-ce que vous pourriez

 25   également répondre à la question suivante, ou en fait, il s'agit de la

 26   deuxième question posée par le Président de la Chambre, à savoir quelle est

 27   la voie radio 0674, est-ce que c'est la voie qui allait de l'endroit qui

 28   est indiqué comme Vlasenica jusqu'au carré Veliki Zep ?

Page 22299

  1   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Petrusic, j'ai maintenant trouvé

  2   0674. En fait, ça avait été traduit comme 0574 et c'est la raison pour

  3   laquelle je ne le trouvais pas.

  4   Poursuivons. Oui.

  5   M. PETRUSIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Juge de votre

  6   intervention. Je crois que maintenant ce problème est réglé, que nous avons

  7   maintenant identifié l'endroit où se trouve l'état-major principal.

  8   Je vais maintenant demander que l'on présente le document 5D1186.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 10   M. PETRUSIC : [interprétation] 1186.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, pendant que ce document est

 12   présenté --

 13   Monsieur Vanderpuye, oui.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. En fait, je

 15   ne suis pas convaincu que nous ayons résolu la question, la traduction

 16   disait 0574, et ceci a été dit à propos du commandement du corps et de

 17   l'état-major principal. Tandis que 0674, ça c'est transversal pour ce qui

 18   est du corps et Veliki Zep, donc ce n'est pas le point, je ne suis pas sûr

 19   que le témoin voulait se référer à cela. En tous les cas, ce n'est pas

 20   clair du point de vue du compte rendu. Si mes confrères voulaient bien

 21   éclaircir ce point, faire que ce point soit bien clair.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Petrusic, qui est bien au clair

 23   en ce qui concerne ce schéma ou vous pourrez éclaircir la question lors du

 24   contre-interrogatoire. Je suggère d'abord que Me Petrusic essaie

 25   d'éclaircir ce point.

 26   M. PETRUSIC : [interprétation]

 27   Q.  Monsieur Blagojevic, pourriez-vous, s'il vous plaît, répondre à cette

 28   objection. Lorsqu'il s'agit de la liaison entre le Grand état-major et

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  1   Vlasenica. Est-ce que Veliki Zep figurait dans cette liaison ? Traitons

  2   donc de cela. Est-ce que Veliki Zep, c'était le central de radio pour

  3   l'ensemble des lignes, indépendamment de leurs points d'origine ?

  4   R.  Veliki Zep était un centre relais radio. C'était le centre pour l'état-

  5   major principal, et en l'occurrence également pour le Corps de la Drina.

  6   Avec les appareils, le relais qu'on avait à Veliki Zep jusqu'au

  7   commandement de l'état-major principal, il y avait un câble multiple.

  8   M. PETRUSIC : [interprétation] Je ne sais pas si mon confrère va être

  9   satisfait par cette explication, mais en tous les cas il aura la

 10   possibilité de poser ses questions lors du contre-interrogatoire du témoin

 11   et de demander des éclaircissements supplémentaires.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Alors, poursuivons. Je vois que

 13   M. Vanderpuye opine du chef.

 14   M. PETRUSIC : [interprétation]

 15   Q.  Monsieur Blagojevic, est-ce que Veliki Zep était relié par liaison par

 16   câble, pour dire les choses de façon simple, est-ce qu'il était relié par

 17   câble au Grand état-major, à l'état-major principal ?

 18   R.  Oui, par des câbles, ou enfin une connexion par fil.

 19   M. PETRUSIC : [interprétation] Je voudrais maintenant que l'on présente le

 20   document 5D1186 sur le prétoire électronique e-court.

 21   Q.  Monsieur Blagojevic, vous avez devant vous un document qui a pour titre

 22   : "Un aperçu des codes secrets du commandement du corps."

 23   Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, si cet aperçu des codes secrets a

 24   trait au Corps de la Drina et des codes secrets ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Qui attribuait ces codes -- non, je retire ma question.

 27   A quel moment est-ce que ces codes ont été utilisés ?

 28   R.  Cet aperçu des codes, ce résumé des codes devait s'appliquer à partir

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  1   du moment où le Corps de la Drina a été créé. A un moment donné en 1994,

  2   ces codes ont été modifiés.

  3   Q.  Avec quelle fréquence est-ce que l'on modifiait ces codes ?

  4   R.  C'était parfois deux fois par an. Dans ce cas-ci, ça s'appliquait pour

  5   deux ans, mais comme on soupçonnait forcement que des conversations

  6   pouvaient avoir été écoutées, à ce moment-là on changeait les codes.

  7   Q.  Lorsque les codes changeaient dans votre commandement supérieur, enfin,

  8   à l'état-major principal ou dans tous les autres commandements dans un

  9   autre corps, je suppose que vous étiez informé de ces modifications ?

 10   R.  J'aurais dû en être informé. Toutefois, le chef des transmissions de

 11   l'état-major principal n'était pas obligé de nous informer. Il n'en avait

 12   pas l'obligation. Il aurait pu le faire sans que nous soyons au courant.

 13   Q.  Mais qui changeait ces codes ? Est-ce que c'était le commandement

 14   supérieur ?

 15   R.  Les codes étaient modifiés, ensuite c'était communiqué à l'échelon

 16   suivant. Donc il y avait une modification pour l'état-major principal et

 17   les commandements des corps et des brigades, puis les commandements du

 18   bataillon.

 19   Q.  Nous avons une indication "TGR" dans la quatrième colonne. Qu'est-ce

 20   que ça représente ?

 21   R.  TGR représente télégraphe, télégraphie.

 22   Q.  Ce sont là des codes pour des téléscripteurs situés dans des unités du

 23   Corps de la Drina ?

 24   R.  Oui. Vous pouvez voir qu'il y avait des unités du Corps de la Drina. Ça

 25   commence avec le chiffre 22 et les chiffres suivants. Ces unités-là avaient

 26   des téléscripteurs.

 27   Q.  En ce qui concerne les codes secrets, est-ce qu'ils avaient trait

 28   uniquement aux unités du Corps de la Drina et non pas aux lieux, à des

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  1   endroits où il y avait les noms de ces unités ?

  2   R.  Ces codes ont trait uniquement aux unités, rien d'autre.

  3   M. PETRUSIC : [interprétation] Enfin, nous avons encore un document qui est

  4   le 5D187, donc un autre document, je répète, 5D1187.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.

  6   M. PETRUSIC : [interprétation]

  7   Q.  Nous avons une liste de chiffres qui permet d'identifier les officiers

  8   qui commandaient le Corps de la Drina. Veuillez la regarder, s'il vous

  9   plaît, et nous expliquer ce que représente ce schéma, cette liste de

 10   numéros.

 11   R.  Cette liste de numéros permet d'identifier les officiers qui

 12   commandaient le Corps de la Drina et correspondent au code secret. Par

 13   exemple, si quelqu'un demande le code de Zlatar 412, cela veut dire qu'il

 14   recherche le commandant du corps.

 15   Q.  Et cette colonne de 1 à 10, qu'est-ce que cela représente ?

 16   R.  Cela signifie que du 1er au 10 du mois, et du 11 au 20 du mois, pour

 17   retrouver le commandant vous utilisez le numéro 657; alors que du 21 au 31

 18   du mois, le numéro du commandant, c'est le 150.

 19   Q.  Ces numéros d'identification, ceux des officiers, est-ce qu'on les

 20   changeait tous les mois ?

 21   R.  Cette liste des numéros d'identification était changée à l'instar des

 22   codes, et s'ils sont divulgués ils doivent être modifiés.

 23   Q.  Monsieur Blagojevic, je n'ai pas d'autres questions à vous poser.

 24   M. PETRUSIC : [interprétation] Ceci est la fin de mon contre-

 25   interrogatoire, Madame, Messieurs les Juges.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'équipe de la Défense de Gvero, Maître

 27   Pandurevic, vous avez précisé que vous ne souhaitiez pas contre-interroger

 28   ce témoin ?

Page 22303

  1   Je vois que vous nous confirmez cela.

  2   Donc c'est à vous, Monsieur Vanderpuye, maintenant. Est-ce que vous allez

  3   vous en tenir à votre heure ?

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je l'espère, Monsieur le Président.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous aussi. A vous. C'est à vous.

  6   Contre-interrogatoire par M. Vanderpuye : 

  7   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic. Bonjour à vous.

  8   R.  Bonjour.

  9   Q.  Je m'appelle M. Vanderpuye. Je vais vous poser des questions au nom de

 10   l'Accusation et qui a trait à votre interrogatoire principal. Je vais

 11   essayer d'être le plus bref possible. Mais vous avez évoqué beaucoup de

 12   choses pendant l'interrogatoire principal, donc je vais voir comment nous

 13   allons pouvoir avancer.

 14   Vous venez de nous dire que le RRU-800 couvre une fréquence de 600 à 900

 15   mégahertz. Vous souvenez-vous avoir dit cela dans votre déposition ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Et, en réalité, sur le plan des fréquences qui a été évoqué par mon

 18   confrère Me Zivanovic, il y a une fréquence qui est précisée sur ce schéma,

 19   qui va de Vlasenica à Veliki Zep, et cette fréquence est de 922 mégahertz,

 20   ce qui signifie d'après votre déposition que le système ne pouvait pas

 21   utiliser cette fréquence, ce serait en dehors du champ de transmission

 22   possible ?

 23   R.  Ceci est une erreur, c'est une faute de frappe.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qui a fait cette faute de frappe ? Je

 25   crois qu'il faut préciser cela.

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci.

 27   Q.  Vous dites que c'est une faute de frappe, Monsieur Blagojevic ?

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Je vous dis que ce document a été rédigé à la main et que cette

  2   fréquence qui est inscrite a été inscrite à la main aussi, et c'est ce que

  3   vous avez dit dans votre déposition.

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation] Et je souhaite montrer ceci au système

  5   électronique du prétoire pour qu'il sache de quoi je parle. Sur la liste 65

  6   ter c'est le numéro 2823. Est-ce que nous pouvons faire défiler la page

  7   vers le bas, s'il vous plaît, je crois qu'ici au milieu de l'écran où on

  8   peut lire "922/680."

  9   Q.  Je ne sais pas si vous avez ce document sous les yeux, Monsieur

 10   Blagojevic, mais je vous demande de vous reporter au point 2 qui se trouve

 11   sur le document que vous devriez avoir sous les yeux. On voit le numéro ERN

 12   ici qui se termine par 791.

 13   Là où c'est écrit à la main 922/680. Ceci est une voie de

 14   transmissions utilisée par le système du radio relais. Est-ce que vous

 15   voyez cela, Monsieur ?

 16   R.  Oui, ça y est. Je le vois.

 17   Q.  Et vous dites que c'est une erreur ?

 18   R.  C'est une erreur.

 19   Q.  En réalité, l'erreur est celle-ci, le RRU-800 a une zone de fréquence

 20   qui va de 910 mégahertz à 960 mégahertz, n'est-ce pas ?

 21   R.  C'est possible.

 22   Q.  Vous n'êtes pas sûr ?

 23   R.  Je ne suis plus sûr.

 24   Q.  En 1995, vous étiez le chef chargé des transmissions au sein du Corps

 25   de la Drina, n'est-ce pas ?

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il avait déjà répondu à cette question.

 27   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 28   Q.  Et vous aviez pour responsabilité l'entretien de tous les systèmes de

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  1   transmissions au sein du corps ?

  2   R.  Oui, c'est exact.

  3   Q.  Et vous deviez assurer les transmissions avec tous les bataillons, les

  4   brigades et l'état-major principal, n'est-ce pas ?

  5   R.  C'est exact.

  6   Q.  Vous avez dit par le passé que vous avez beaucoup participé à la

  7   planification de toute opération menée par le corps ?

  8   R.  C'est exact.

  9   Q.  Donc vous deviez connaître le numéro des unités qui participaient à

 10   telle ou telle opération ?

 11   R.  C'est exact.

 12   Q.  Vous deviez savoir où étaient positionnées ces opérations et où elles

 13   étaient menées ?

 14   R.  C'est exact.

 15   Q.  Vous deviez savoir à quel endroit se trouvaient les postes de

 16   commandement et qui était le commandant ?

 17   R.  C'est exact.

 18   Q.  Et vous deviez aider à la planification des opérations de façon à

 19   pouvoir fournir un système de transmissions adéquat entre ces différentes

 20   unités ?

 21   R.  C'est exact.

 22   Q.  En décidant du type de matériel approprié que vous deviez utiliser,

 23   vous deviez également connaître l'équipement qui était mis à votre

 24   disposition ?

 25   R.  C'est exact.

 26   Q.  Et vous deviez analyser le terrain sur lequel cet équipement allait

 27   être utilisé ?

 28   R.  C'est exact.

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  1   Q.  Vous deviez mesurer les distances sur lesquelles cet équipement devait

  2   être utilisé, que ce soit un radio relais, radio, télégraphe ou

  3   téléscripteur ou système filaire de communications ?

  4   R.  C'est exact.

  5   Q.  Vous deviez également faire attention aux questions de sécurité pour

  6   vous assurer que les transmissions étaient sûres et protégées de l'ennemi ?

  7   R.  C'est exact.

  8   Q.  Dans le cadre de votre carrière, vous avez participé à un certain

  9   nombre de préparatifs de ces opérations ?

 10   R.  C'est exact.

 11   Q.  Vous avez participé au plan de transmissions qui a été élaboré pour

 12   l'opération Krivaja 95, n'est-ce pas ?

 13   R.  Sans doute. Je ne m'en souviens pas maintenant. Je ne me souviens pas

 14   de quelle opération il s'agissait.

 15   Q.  Vous avez participé à l'élaboration du plan de transmissions qui a été

 16   utilisé pendant l'opération Srebrenica ?

 17   R.  C'est exact.

 18   Q.  Et ceci c'était en juillet 1995, n'est-ce pas ?

 19   R.  En juillet, oui.

 20   Q.  Vous avez participé au plan de transmissions pour l'opération Stit en

 21   1995, qui a eu lieu après le mois de novembre ?

 22   R.  En novembre 1995, je ne sais pas de quelle opération il s'agit.

 23   Q.  Nous allons y revenir dans quelques instants.

 24   Vous avez également participé à une opération qui s'appelait

 25   l'opération Proboj; c'est cela, en 1993 ?

 26   R.  Je ne sais pas de quelle opération il s'agissait. Le nom de

 27   l'opération ne m'est pas d'une grande utilité.

 28   Q.  L'opération qui a commencé le 24 novembre 1992 et qui s'est

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  1   terminée le 23 février 1993. Vous en souvenez-vous ?

  2   R.  Si c'est l'opération menée en direction de Srebrenica, à ce moment-là,

  3   je m'en souviens, oui.

  4   Q.  C'était une opération qui était censée libérer la région de  Podrinje,

  5   et qui avait été conçue pour obliger l'ennemi à se retirer sur une région

  6   peu importante pour créer les conditions qui permettraient à l'opération

  7   ultérieurement d'être menée en 1995. Est-ce que ceci vous rafraîchit la

  8   mémoire ?

  9   R.  Oui, c'est exact. C'est l'opération en question, je m'en souviens.

 10   Q.  Et par rapport à cette opération-là, il y a eu des activités de combat

 11   qui ont été menées à Kamenica, Cerska, Konjevic Polje, Bratunac, Visegrad

 12   et Rogatica, n'est-ce pas ?

 13   R.  Au cours de cette opération, il y a eu des combats à Kamenica, Konjevic

 14   Polje et Cerska; alors que Rogatica et Visegrad se trouvent dans une autre

 15   région, de l'autre côté.

 16   Q.  Et lorsque vous avez pris part à cette opération, on vous avait affecté

 17   à la coordination de différentes activités avec Mile Kosoric et le

 18   capitaine Radenko Visnjic. Vous en souvenez-vous ?

 19   R.  Je ne m'en souviens pas, je ne sais pas si j'étais avec ces deux hommes

 20   à ce moment-là, mais si vous --

 21   Q.  Bien.

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce que je peux avoir le numéro 65 ter

 23   3413, s'il vous plaît, de façon à ce que le témoin puisse y jeter un œil.

 24   Q.  Est-ce que je peux vous demander de votre reporter au bas de votre

 25   écran, s'il vous plaît, je crois qu'on peut y voir votre nom, on peut lire

 26   les membres du groupe chargé de la coordination des actions sont : Miladin

 27   Prstojevic, Mile Kosoric, et vous, Nedo Blagojevic. Est-ce que vous voyez

 28   cela ?

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  1   R.  Oui, je le vois.

  2   Q.  Ceci est exact, n'est-ce pas ?

  3   R.  Cela doit être vrai parce que c'est un ordre qui vient du commandant du

  4   corps, mais j'ai participé à un tel nombre d'opérations que je ne me

  5   souviens pas de tout.

  6   Q.  Mais vous vous souvenez du fait qu'on vous avait demandé de mettre en

  7   place les transmissions et comment ceci devait être mené dans le cadre de

  8   cette opération-ci ?

  9   R.  Je m'en souviens.

 10   Q.  Bien. Et, plus particulièrement, on vous a demandé de mettre en place

 11   ou de coordonner ces transmissions entre les différentes unités qui ont

 12   participé à cette opération et leurs commandants ?

 13   R.  C'est exact.

 14   Q.  Bien. Et vous deviez également mettre en place les transmissions pour

 15   assurer un système avec la JNA, n'est-ce pas, l'armée yougoslave, le corps

 16   d'Uzice ?

 17   R.  Je ne me souviens pas de cela, mais en général, les commandants du

 18   corps, le commandant du corps d'Uzice étaient capables de communiquer.

 19   Q.  Les unités qui ont participé à cette opération comprenaient la Brigade

 20   de Zvornik, la 1ère Brigade de Zvornik d'infanterie légère, la Brigade de

 21   Bratunac; et à l'extérieur des éléments extérieurs au Corps de la Drina, il

 22   y avait le 1er Corps de la Krajina; le 2e Corps de la Krajina ainsi que le

 23   65e Régiment de protection motorisée de l'état-major principal, n'est-ce

 24   pas ?

 25   R.  Il y eu une coupure. Au cours de cette opération, il y avait

 26   effectivement la Brigade de Zvornik, la Brigade de Bircani, du bataillon du

 27   1er Corps de la Krajina, la Brigade de Bratunac, la Brigade de Milic, et le

 28   Bataillon indépendant de Skelani. Ce sont les unités que je connais.

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  1   Q.  Et je suppose que vous savez qui est Vinko Pandurevic ?

  2   R.  Vinko Pandurevic était le commandant de la Brigade de Zvornik.

  3   Q.  Quel rôle a-t-il joué au cours de cette opération à laquelle vous avez

  4   participé en 1993, en novembre 1992 jusqu'en février de l'année 1993, que

  5   nous venons d'évoquer ?

  6   R.  Il commandait la Brigade de Zvornik et ils avançaient de Zvornik en

  7   passant par Kamenica, Konjevic Polje. Je ne me souviens pas de l'itinéraire

  8   qu'ils ont emprunté aujourd'hui, mais ils sont certainement passés par

  9   Kamenica.

 10   Q.  Je vous remercie. Bien, si j'ai bien compris votre déposition pour ce

 11   qui est des écoutes, vous n'êtes pas en train de nous dire, Monsieur, que

 12   la VRS ne faisait pas l'objet d'écoute de la part de l'armée de Bosnie,

 13   n'est-ce pas ?

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.

 15   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Pour autant que je m'en souvienne, le

 16   témoin n'a pas dit cela.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye.

 18   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce que nous pouvons avoir le numéro de

 19   la page, s'il vous plaît.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] De toute façon, c'est le contre-

 21   interrogatoire, donc poursuivons.

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 23   Q.  Est-ce que vous nous dites que l'armée de Bosnie ne pouvait absolument

 24   pas intercepter les transmissions par radio relais de la VRS ? C'est bien

 25   ce que vous dites dans votre déposition, Monsieur Blagojevic ?

 26   R.  Si votre question porte sur les transmissions radio entre le mois

 27   novembre 1992 et le mois de mars 1993, l'ennemi pouvait tout à fait écouter

 28   secrètement nos transmissions radio, si c'était ça votre question.

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  1   Q.  Très bien.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Veuillez m'accorder quelques instants,

  3   s'il vous plaît.

  4   Est-ce que je peux avoir la pièce 3425, c'est un document sur la liste 65

  5   ter, s'il vous plaît.

  6   Je ne sais pas si vous avez le document sous les yeux maintenant, mais je

  7   vais vous demander de vous reporter à ce document qui est daté du 22 avril

  8   1993. Il s'agit d'un document qui a été signé par Drago Nikolic, qui en est

  9   l'auteur, ou en tout cas qui l'a signé, qui était le chef chargé de la

 10   sécurité de la Brigade de Zvornik. C'est un document qui a été transmis par

 11   les organes du renseignement.

 12   Au niveau du premier paragraphe de ce document, on dit que : "Nous avons

 13   confirmation du fait que l'ennemi intercepte nos transmissions radio ainsi

 14   que nos transmissions par radio relais. Surtout, ils sont particulièrement

 15   actifs au niveau des centres d'interception de Tuzla et de Dvor."

 16   Donc, ceci serait arrivé après le mois de mars 1993 lorsque vous avez dit

 17   qu'à ce moment-là ils n'étaient plus en mesure d'intercepter vos

 18   communications.

 19   R.  Je ne sais pas comment vous avez suivi; mais pour ce qui est des

 20   transmissions radio, j'ai dit qu'en 1995 j'ai installé des dispositifs KZU,

 21   parce qu'en 1993 je ne disposais pas de KZU, alors qu'en 1995 au mois de

 22   juin, j'ai monté les KZU pour les opérations à venir. C'est à ce moment-là

 23   qu'ils n'ont pas pu écouter, mais pour la période dont vous parlez ils

 24   pouvaient tout à fait écouter.

 25   Q.  Donc il est exact de dire en 1993, lorsque ce document était rédigé,

 26   que l'armée de Bosnie pouvait tout à fait intercepter des communications

 27   par radio relais de la VRS ?

 28   R.  Les transmissions de radio étaient plus faciles à intercepter. Lorsque

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  1   c'étaient des transmissions par radio relais, c'était plus difficile.

  2   C'était voire impossible quelquefois.

  3   Q.  J'ai besoin d'une clarification : comme le document l'indique, est-il

  4   vrai que l'armée de Bosnie pouvait intercepter des transmissions par radio

  5   relais ? Vous trouverez ceci au premier paragraphe de ce document dont

  6   l'auteur est M. Nikolic.

  7   R.  Oui, je le vois et je suis d'accord. C'est ce que je vous ai dit. Les

  8   transmissions radio, oui; les transmissions par radio relais, c'était plus

  9   difficile et voire impossible pour certaines de ces transmissions.

 10   Q.  Un peu plus loin dans le document, M. Nikolic explique la nature des

 11   problèmes. Et il explique en partie, les commandants les plus responsables

 12   des unités sont parfois enclins à une certaine négligence; et il propose

 13   différentes choses qui doivent être modifiées pour essayer de trouver une

 14   solution au problème, comme par exemple, des conversations qui sont trop

 15   longues, interdire l'utilisation des systèmes manuels Motorola, et changer

 16   les fréquences et noms de codes plus souvent.

 17   Vous étiez au courant de cela en 1993, n'est-ce pas, Monsieur Blagojevic ?

 18   R.  J'étais au courant de cela même plus tôt. En décembre 1992 déjà,

 19   j'avais rédigé un ordre qui avait été signé par le commandant du Corps,

 20   indiquant que toutes les actions prises qui portaient sur les activités de

 21   combat devaient être reliées par écrit seulement. Ceci était envoyé par le

 22   corps aux différentes brigades et c'est précisément pour ces raisons-là,

 23   parce que les conversations radio devaient être plus courtes.

 24   Q.  Bien. Vous nous avez dit que cela n'était pas avant le mois de juin

 25   1995, qu'en réalité vous avez reçu ce système KZU qui permettait de

 26   protéger les transmissions par un système de chiffrement, n'est-ce pas ?

 27   R.  Le KZU 63 permettait de protéger les transmissions radio, oui.

 28   Q.  Est-ce que cela vous surprendrait d'apprendre que l'armée de Bosnie

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  1   était au courant ? Ils savaient que vous aviez demandé à ce que ces

  2   dispositifs soient installés ?

  3   M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce qu'on pourrait avoir le numéro 3407

  4   de la liste 65 ter dans le système électronique du prétoire, s'il vous

  5   plaît, pour que le témoin puisse voir cette pièce.

  6   Q.  Vous devriez avoir sous les yeux un rapport du 2e Commandement du corps

  7   et envoyé aux organes du renseignement qui précise que c'est vous qui avez

  8   demandé, exigé l'installation des

  9   KZU 31 qui permettent de chiffrer les données. Ceci est en partie dû au

 10   fait que c'est vous qui leur avez dit que vous étiez capable de connaître

 11   leur code.

 12   Ceci ne vous suggère-t-il pas l'idée qu'en juillet 1995, ils étaient

 13   en mesure de capter vos transmissions radio, communications que vous aviez

 14   et au cours desquelles vous avez indiqué que vous souhaitiez protéger vos

 15   systèmes de radio relais ?

 16   R.  Le rapport de l'organe du renseignement de l'ABiH parle de KZU 31, qui

 17   était déjà là-bas. Il s'agit d'une erreur de leur part, parce que depuis

 18   1993, depuis le mois de mars 1993 à Pribicevac se trouvait le dispositif TG

 19   4 ou 41 pour protéger les informations écrites. En 1994, ce dispositif a

 20   été remplacé par KZU 31. C'est ainsi que cette erreur s'était glissée ici.

 21   C'est tout ce que je peux vous dire par rapport à cela. Je suis certain à

 22   100 % que cela a été une erreur.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 24   Q.  Mais vous admettez que vous avez demandé la protection des informations

 25   utilisant KZU 31 en juin 1995, n'est-ce pas ?

 26   R.  Non. Ce qui est écrit ici, non. Je n'ai pas demandé cela.

 27   Q.  Bien.

 28   R.  J'ai peut-être demandé l'appareil KZU 61 pour ce qui est de la

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  1   protection des informations orales.

  2   Q.  Très bien. J'aimerais vous montrer un autre document 65 ter. C'est

  3   3412.

  4   Le document qui est affiché est la demande signée par le général Mladic

  5   concernant la réparation de certains itinéraires de radio de relais

  6   hertzien ou relais radio et cela englobait l'appareil KZU 61. Plus

  7   précisément, il parle de l'itinéraire radio relais qui va de Veliki Zep à

  8   Cer qui a été réparé et ainsi que du besoin de réparation d'autres relais

  9   radio dans le système de -- dans ce réseau de communications. Il

 10   dit : "Jusqu'ici, nous avons utilisé l'appareil KZU 61 pour protéger les

 11   informations orales."

 12   Ensuite, il dit : "Puisque la qualité a diminué, nous ne sommes plus en

 13   mesure de protéger les informations orales, parce que l'appareil KZU 61 ne

 14   peut pas plus être utilisé." En d'autres termes, les transmissions

 15   n'avaient pas été protégées.

 16   Pouvez-vous nous dire quelle était la situation en 1993 -- non, vous pouvez

 17   voir quelle était la situation en 1993 ?

 18   R.  Il s'agit d'une erreur probablement. Cela concernait probablement

 19   l'appareil KZU 71, parce que KZU 61 ne protège d'un seul itinéraire, une

 20   seule ligne; et KZU 71 protège un groupe d'itinéraires qui englobait huit

 21   lignes.

 22   Q.  Est-il possible que le KZU 61 qui protège une voie particulière

 23   concerne l'utilisation de l'appareil ou du dispositif SMC ?

 24   R.  Pour ce qui est du dispositif SMC, KZU 61 n'a pas été utilisé, parce

 25   que SMC avait 21 canaux et nous n'avions pas de protection pour ce qui est

 26   de cet appareil. Nous n'avions pas eu de noms de codes, mais SMC, à cause

 27   de sa très haute fréquence, ne pouvait pas être écouté secrètement

 28   facilement.

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  1   Q.  Très bien. Les transmissions par radio relais par 120 canaux entre

  2   Veliki Zep et Cer étaient des transmissions en utilisant l'appareil SMC,

  3   n'est-ce pas ?

  4   R.  Oui, exactement, c'était ce dispositif qui a été utilisé.

  5   Q.  Très bien. Comme vous l'avez déjà dit, la fréquence était entre 4 et 5

  6   gigahertz, n'est-ce pas ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Et en juillet 1995, il y avait également le dispositif

  9   RRU-800 qui a été utilisé pour les transmissions entre Veliki Zep et Cer,

 10   n'est-ce pas ?

 11   R.  Il existait un dispositif de réserve en 1993 également, mais on a

 12   réparé cela pour que cela fonctionne correctement.

 13   Q.  Quand cela a été réparé --

 14   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 15   Mme FAUVEAU : Je ne voulais pas vous interrompre avant, parce que je ne

 16   savais pas où M. le Procureur va, mais il me semble que ce document n'a

 17   absolument rien à voir avec le Corps de la Drina. Mais peut-être que le

 18   Procureur pourrait établir de quelle direction et de quelle liaison il

 19   s'agit, parce qu'uniquement le 1er et le 2e Corps sont mentionnés dans le

 20   document.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye, pouvez-vous

 22   répondre à cela.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui. Mon collègue n'a peut-être pas

 24   compris de quoi il s'agit dans ce document. Dans ce document, il est

 25   question de transmissions par radio relais entre Veliki Zep et Cer, ce qui

 26   est censé pour le témoignage de ce témoin concernant le Corps de la Drina

 27   et leur voie de communications entre Vlasenica et Zvornik.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

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  1   Mme FAUVEAU : Effectivement. Il parle de cette direction-là, mais ensuite,

  2   il précise de quoi il s'agit, laquelle ligne n'est pas en fonction. Cette

  3   ligne-là mentionne justement Kozara-Banja Luka, donc l'équipement pour la

  4   protection de la langue parlée KZU 61 avec le 1er et le 2e Corps de Krajina.

  5   Moi, je ne suis pas une personne technique. Peut-être que le témoin

  6   pourrait nous expliquer.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye. Avez-vous des

  8   commentaires là-dessus ?

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je suis sûr qu'elle peut poser cette

 10   question au témoin si elle le veut. Un point important là, le document est

 11   la description des conditions dans laquelle on établissait des connexions

 12   entre Veliki Zep et Cer et qui a été coupé à un moment donné, mais ça a été

 13   réparé. Il s'agit du dispositif qui a 120 canaux de relais radio et ce qui

 14   représente le même dispositif qui existait en 1995 sur la même voie.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 16   Monsieur Blagojevic, avez-vous besoin d'entendre la question encore une

 17   fois ?

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ma question était : Quand cette voie a été

 19   réparée ?

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Votre question se trouve à la page 51,

 21   entre les lignes 23 sur cette même page et la première ligne sur la page

 22   52.

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Comme j'ai été à Vlasenica - et cela relevait

 24   de la compétence du chef de transmission de l'état-major principal - cela a

 25   duré probablement deux ou trois jours, mais nos transmissions n'étaient pas

 26   coupées. Comme vous l'avez déjà dit, vous-même, RRU-800 était prêt à

 27   fonctionner et probablement c'est que c'est à ce moment-là un SMC a été

 28   remplacé par RRU-800 pour établir la connexion. Et après avoir été réparé

Page 22317

  1   donc la situation était comme avant.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  3   Q.  Bien. Ma question est la suivante : vous souvenez-vous quand cette voie

  4   a été réparée ?

  5   R.  Non.

  6   Q.  Savez-vous si ce système, c'est-à-dire SMC entre Veliki Zep et Cer a

  7   été coupé à un moment donné entre le mois de juillet et au mois de juin et

  8   mois d'août 1995 ?

  9   R.  En 1995, il n'y avait pas de problème pour ce qui est de cette voie de

 10   transmissions pendant le bombardement.

 11   Q.  Pour ce qui est du mois d'août 1995, y avait-il des problèmes durant ce

 12   mois-ci ?

 13   R.  Pour autant que je sache, non, il n'y avait pas de problèmes durant le

 14   mois d'août.

 15   Q.  Une des personnes qui sont mentionnées dans ce document 65 ter 3412,

 16   est le commandant Djuro Rodic, membre du génie. Voyez-vous ce nom dans le

 17   document qui est sous vos yeux ?

 18   R.  Oui, je le vois.

 19   Q.  Il a témoigné dans cette affaire en août, c'était le 24 mai et le 12

 20   juin 2007. Il a dit au mois d'août 1995, M. Zivanovic lui a demandé :

 21   "Pendant que vous étiez là-bas," il lui a demandé, "si cette voie était

 22   réparée. Je pense que vous avez mentionné cela à plusieurs reprises."

 23   Il a dit : "Avant, nous avons réparé la voie à 120 canaux, parce qu'il

 24   s'agissait du dispositif le plus important ainsi que le dispositif ayant 24

 25   canaux qui avaient RRU-1 [comme interprété]."

 26   Pourquoi aurait-il réparé cela en août si cela n'avait pas été coupé.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.

 28   M. ZIVANOVIC : [interprétation] M. Vanderpuye demande au témoin d'émettre

Page 22318

  1   des hypothèses pour ce qui est de cette donnée.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il connaît la réponse ou pas. Je pense

  3   qu'il est suffisamment compétent pour pouvoir répondre à cette question.

  4   Nous ne voulons pas que M. Blagojevic émette des hypothèses.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, je suis suffisamment qualifié pour

  6   répondre à cette question.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous répondre à cette question ?

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis suffisamment qualifié et compétent,

  9   mais cela ne relevait pas de ma compétence. Il m'était important d'avoir

 10   des transmissions ininterrompues avec les unités et je n'étais pas informé

 11   de cela, parce que c'était le chef des transmissions de l'état-major

 12   principal qui en était compétent.

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 14   Q.  Bien, si les lignes avaient été coupées, dans ce cas-là le dispositif

 15   RRU-800 aurait été utilisé, n'est-ce pas ?

 16   R.  Oui.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Juste un instant, s'il vous plaît.

 18   Monsieur Zivanovic.

 19   M. ZIVANOVIC : [interprétation] C'est une citation erronée du témoignage de

 20   M. Rodic.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 22   Q.  A la page 12 120, lignes 15 à 18; regardez-les, s'il vous plaît, ça

 23   pourrait vous aider peut-être un peu.

 24   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Il n'a jamais parlé de tels détails.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous suggère de regarder les

 26   références mentionnées par M. Vanderpuye, et si vous avez besoin de plus de

 27   temps, je vais vous accorder ce temps, sinon, vous pouvez continuer.

 28   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Dans son témoignage il n'a pas dit que la

Page 22319

  1   ligne avait été coupée.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye.

  3   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je ne fais que citer le compte rendu.

  4   "Pendant que vous étiez là-bas, est-ce que vous avez réparé cette ligne ?"

  5   C'était ma question. Je pense que vous avez mentionné cela à plusieurs

  6   reprises.

  7   "Réponse : Auparavant nous avons réparé la voie à 120 canaux, parce

  8   que c'était le plus important et aussi nous avons réparé le dispositif

  9   ayant 24 canaux avec le dispositif RRU-800."

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.

 11   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Il a dit qu'il réparait cela, mais non

 12   parce que la ligne a été coupée. C'était ça le point essentiel.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Continuez, Monsieur Vanderpuye.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] Permettez-moi de poser une autre question,

 15   Monsieur le Président. Cela pourrait nous aider pour éclaircir ce point.

 16   Q.  Et cela continue : "Bien. Pendant combien étiez-vous là-bas en 1995 en

 17   réparant ces éléments ?"

 18   Et la réponse était : "Je pense que nous avons réparé cela en deux jours."

 19   Et je pense qu'il est clair que certains éléments avaient été

 20   réparés.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur le Témoin, qu'est-ce que vous

 22   pouvez nous dire par rapport à cette question en s'appuyant sur vos

 23   connaissances et sur vos souvenirs ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Je viens de me souvenir. En août, je n'étais

 25   pas au poste de commandement à Vlasenica. J'étais à une autre localité, et

 26   mes fonctions étaient différentes à l'époque. Et pour ce qui est de cette

 27   question, je ne peux pas vous donner la réponse. Donc ma réponse est je ne

 28   sais pas.

Page 22320

  1   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  2   Q.  Bien. Vous étiez chef des transmissions du Corps de la Drina, et vous

  3   étiez plus précisément compétent pour cette voie de transmissions par les

  4   radios, parce que c'était important pour vous de pouvoir communiquer avec -

  5   - c'était important. C'était pour communiquer avec vos unités subordonnées

  6   ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Et c'était quelque chose dont vous aviez besoin de savoir pour ce qui

  9   est des transmissions d'information au chef de l'état-major ou au

 10   commandant ?

 11   R.  Le commandant Jerdjevic m'a remplacé à Vlasenica en août et en

 12   septembre. Je ne peux pas vous donner la réponse à cette question parce que

 13   je n'étais pas là-bas, je n'étais pas au courant de ces choses-là. Je

 14   m'occupais d'autres choses. J'avais d'autres tâches à exécuter.

 15   Q.  J'ai voulu attirer votre attention sur le document 2823, 65 ter. Il

 16   s'agit du plan de fréquences dont vous avez déjà parlé en répondant aux

 17   questions de mon collègue. C'est le plan de fréquences pour lequel je pense

 18   que vous avez dit que vous l'aviez préparé ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Vous avez dit que vous l'aviez préparé pour qu'il y ait une trace

 21   écrite portant sur les fréquences qui ont été utilisées, n'est-ce pas ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Vous avez également dit que ces fréquences n'avaient jamais été

 24   modifiées depuis le début de la guerre, n'est-ce pas ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Si les fréquences n'avaient été modifiées ou changées au début de la

 27   guerre en 1992, quelle était la raison particulière pour produire des

 28   documents portant sur ces fréquences en 1993 ?

Page 22321

  1   R.  Pour les mettre à jour, ces fréquences, et pour planifier

  2   éventuellement d'autres fréquences pour d'autres transmissions par les

  3   radios pour que cela ne se confronte pas.

  4   Q.  Bien. Et toutes ces informations devaient exister, n'est-ce pas, en

  5   1992. Et quelle aurait été la raison particulière en octobre 1993 pour

  6   produire des documents portant sur les fréquences déjà qui existaient dans

  7   le système de transmissions ?

  8   R.  C'était certainement à la demande du chef de transmissions de l'état-

  9   major principal qui nous aurait demandé les informations portant sur les

 10   fréquences existantes.

 11   Q.  Très bien. Pour ce qui est d'une voie particulière de radio allant de

 12   Vlasenica à Zvornik, cela partait de Vlasenica à Velika Zep, ensuite Veliki

 13   Zep à Cer, de Cer à Gucevo, ensuite de Gucevo à Zvornik; c'est exact,

 14   n'est-ce pas ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Quant à ces voies particulières de transmissions par les radios, selon

 17   votre plan il existait une fréquence entre Vlasenica et Velika Zep de 922

 18   mégahertz et 680 mégahertz. Ce qui y est indiqué au point 2, n'est-ce pas ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Vous pouvez également voir qu'il y a une fréquence pour ce qui est du

 21   commandement de la Brigade d'infanterie légère de Zvornik, pour ce qui est

 22   de Gucevo où il est dit, la voie 65 entre les radios. C'est au point 4 ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Où il figure qu'il y avait la fréquence de 880 ou 810 mégahertz ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Très bien. Et entre Veliki Zep et Cer, vous avez dit qu'il n'y avait

 27   rien qui existait par rapport au dispositif, au RRU-800, qui aurait pu donc

 28   établir des connexions entre ces deux points. Cette fréquence n'existe pas

Page 22322

  1   dans le document.

  2   R.  D'après ce que je viens de dire tout à l'heure, le chef de

  3   transmissions de l'état-major principal m'a demandé des informations pour

  4   ce qui des transmissions entre les centres et des relais radio, et il avait

  5   des informations concernant les transmissions entre Veliki Zep et le centre

  6   de transmissions.

  7   Q.  Très bien. Dans votre plan, il n'a pas de mention de fréquences qui

  8   auraient été utilisées entre Gucevo et Cer ?

  9   R.  Ce plan de fréquences concerne le chef de transmissions de l'état-major

 10   principal de les mettre à jour, parce qu'il y avait des brouillages. Donc

 11   j'ai parlé de cela en répondant aux questions de Me Zivanovic. Pour ce qui

 12   est de brouillage, les téléscripteurs pouvaient modifier ces fréquences,

 13   mais ils avaient pour obligation d'en informer l'organe compétent.

 14   Q.  Bien. Mais en 1995, vous aviez des informations selon lesquelles vous

 15   étiez à peu près sûr que vous étiez écouté secrètement, n'est-ce pas ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Pourtant, vous ne vous souvenez pas qu'il y avait des modifications de

 18   fréquences qui figurent dans votre plan de 1993, n'est-ce pas ?

 19   R.  Il n'y avait pas de modification de fréquences, parce que cela n'était

 20   pas nécessaire. Tout à l'heure, vous m'avez posé une question concernant

 21   KZU 31, et ce n'est pas vrai. KZU 61, les documents signés par le général

 22   Mladic, ce n'est pas vrai. Les transmissions par les radios et les

 23   informations écrites ne pouvaient pas être interceptées, les informations

 24   orales, oui, elles pouvaient être interceptées et écoutées secrètement.

 25   Q.  Très bien.

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je pourrais en finir avec cela assez vite

 27   en présentant un autre document de 65 ter.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

Page 22323

  1   M. VANDERPUYE : [interprétation] Le numéro du document est le 1150, et il

  2   ne faut pas que cela soit affiché. C'est 1150A. C'est en anglais. C'est

  3   pour la Chambre. Je pense que pour ce qui est du témoin, c'est la version B

  4   qui doit être montrée au témoin.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] B.

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  7   Q.  Il s'agit d'une communication radio interceptée. Il s'agit de

  8   communication interceptée le 13 juillet 1995 à 20 heures 35, sur la

  9   fréquence de 785 mégahertz. Et comme vous le savez, cela correspond aux

 10   fréquences du dispositif RRU-800, où il est écrit en partie :

 11   "Mon Général, c'est vous ?

 12   Réponse : Oui."

 13   Ensuite il dit : "C'est commandant Obrenovic.

 14   Salut."

 15   Ensuite il est question des embuscades tendues sur une partie de Glodjansko

 16   Brdo et sur la route.

 17   Il est dit : "Il y a deux minutes on m'a appelé. Il y a une colonne de

 18   Turcs, long de 3 kilomètres, qui part de l'école à Glodine."

 19   Ensuite le général dit : "Attend. Ecoute-moi. Tu ne peux pas parler comme

 20   cela par téléphone. Appelle Mane. Rassemble-les tout de suite et chasse-les

 21   là-haut.

 22   De Mane.

 23   Oui."

 24   Dans cette affaire, on a entendu ce dont il est question dans la

 25   conversation s'est réellement passé. Est-ce que cela vous fait penser que

 26   l'ABiH¯était en mesure d'intercepter des communications sur le dispositif

 27   RRU-800 pour ce qui est de la voie de transmissions entre Vlasenica et

 28   Zvornik ?

Page 22324

  1   R.  Entre Vlasenica et Zvornik, sur cette voie de transmissions même

  2   l'armée des Etats-Unis d'Amérique n'aurait pas été en mesure d'intercepter

  3   les transmissions, parce que cette voie de transmissions n'existait pas.

  4   Q.  Bien. Il s'agissait d'une série de connexions, de Vlasenica à Veliki

  5   Zep; ensuite, numéro deux, de Veliki Zep à Cer; numéro trois, de Cer à

  6   Gucevo; et numéro quatre, de Gucevo à Zvornik, n'est-ce pas ?

  7   R.  Comme vous l'avez dit, cette voie de transmissions, c'était une voie de

  8   transmissions par radio relais.

  9   Q.  Très bien. Je pensais à la voie de transmissions. Est-ce que cette

 10   conversation, l'interception de cette conversation étaye le témoignage ?

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.

 12   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je m'excuse, mais dans le document il

 13   figure clairement qu'il s'agit de la direction Zvornik-Vlasenica, et pas

 14   d'autres directions, uniquement Zvornik-Vlasenica.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 16   M. ZIVANOVIC : [aucune interprétation]

 17   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ce que dit le document, c'est "qu'il y a

 18   interception d'un circuit de relais radio entre Zvornik et Vlasenica."

 19   Il n'est pas question de connexion directe ou indirecte.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Vanderpuye.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 22   Q.  Monsieur, il apparaît clairement que cette interception a été réalisée

 23   sur la fréquence de 785 mégahertz, c'est-à-dire la gamme de fréquence d'un

 24   appareil de type RRU-800. C'est clair, n'est-ce

 25   pas ?

 26   R.  Il s'agit de la gamme de fréquence d'un RRU-800, je suis d'accord avec

 27   ça.

 28   Q.  L'Obrenovic dont il est question ici dans cette communication

Page 22325

  1   interceptée, c'est quelqu'un dont on pouvait s'attendre qu'il se trouve sur

  2   cette zone, sur la zone où était mis en place ce circuit de communications

  3   par radio, en particulier dans la zone de Zvornik, n'est-ce pas ?

  4   R.  Obrenovic se trouvait dans le secteur de Zvornik. Est-ce que c'était sa

  5   fréquence exacte ? Je ne peux y répondre comme ça au débotté, il faudrait

  6   que je procède à une vérification. Mais je pense personnellement qu'ils ne

  7   pouvaient pas entendre Obrenovic, ceux qui étaient en train d'écouter cette

  8   conversation. Ils ne pouvaient uniquement écouter ce qui venait de la

  9   direction de Gucevo. Mais vous dire quel général ils pouvaient écouter, ça

 10   je ne sais pas, à cause de la connexion duplex.

 11   Q.  Mais ce type de communication doit passer par un central téléphonique,

 12   n'est-ce pas, ou un central radio ?

 13   R.  Mais bien sûr, par intermédiaire d'un central.

 14   Q.  A l'endroit où ces communications ou ces connexions arrivent au

 15   central, à ce moment-là on peut entendre les deux interlocuteurs, n'est-ce

 16   pas, Monsieur Blagojevic ?

 17   R.  Oui, à condition qu'ils avaient un complice.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous pouvez nous dire quand

 19   le moment sera bien choisi pour faire la pause ?

 20   M. VANDERPUYE : [interprétation] Il ne me reste que deux questions.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 23   Q.  Vous ignorez quelle était la fréquence en vigueur pour les

 24   communications entre Cer et Gucevo. Vous l'ignorez aujourd'hui. Vous ne

 25   vous en souvenez pas aujourd'hui, n'est-ce pas ?

 26   R.  Je ne me souviens plus maintenant. Il faudrait que je consulte le plan

 27   de fréquences. Je ne me souviens pas de l'autre fréquence non plus.

 28   Q.  Aucune de ces fréquences ne figure sur votre plan, n'est-ce pas ?

Page 22326

  1   R.  Je ne sais pas, parce que je n'ai pas le plan sous les yeux.

  2   Q.  Mais vous l'avez sous les yeux, le plan de 1993, non ?

  3   R.  Un instant.

  4   L'INTERPRÈTE : La greffière demande à M. Vanderpuye de répéter le numéro 65

  5   ter.

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation] Il s'agit de la pièce 65 ter 2823.

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Si j'en crois ce plan que j'ai sous les

  8   yeux, pour ce qui est de Zvornik, non, ce n'est pas la fréquence. La

  9   fréquence des transmissions n'est pas la bonne ni celle de la réception, ni

 10   celle de l'émission, ni celle de la réception.

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 12   Q.  Mais essayez de trouver la fréquence qui était en vigueur entre Cer et

 13   Gucevo, et prévenez-nous dès que vous l'aurez trouvée.

 14   R.  Entre Cer et Gucevo ?

 15   Q.  Oui.

 16   R.  Je ne dispose pas de ces fréquences-là. J'ai Gucevo et Zvornik.

 17   Q.  Bien.

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je pense que le moment est bien choisi

 19   pour faire une pause, Monsieur le Président.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Procureur.

 21   Nous allons faire maintenant une pause de 25 minutes.

 22   --- L'audience est suspendue à 12 heures 36.

 23   --- L'audience est reprise à 13 heures 03.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye.

 25   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 26   Q.  Monsieur Blagojevic, j'ai ici une carte que j'aimerais essayer de vous

 27   montrer, mais je vais d'abord tenter de retrouver la cote. Pièce 3424 sur

 28   la liste 65 ter.

Page 22327

  1   Je ne sais pas si vous arrivez à voir cette carte. Vous ne la voyez

  2   pas ? Parfait. Bien.

  3   Je ne sais pas si vous arrivez vraiment à bien voir la carte. M.

  4   VANDERPUYE : [interprétation] Mais j'aimerais qu'on nous montre le coin

  5   supérieur droit de la carte. Bien.

  6   Q.  Monsieur Blagojevic, est-ce que vous êtes en mesure de lire ce qui est

  7   écrit en haut à droite de cette carte ?

  8   R.  "Secret militaire, strictement confidentiel, Stit 95."

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] J'aimerais qu'on nous montre le coin

 10   inférieur droit du document, qu'on défile pour arriver à nous montrer cette

 11   partie du document. Parfait.

 12   Q.  Monsieur Blagojevic, est-ce que vous pouvez lire ce qui est inscrit

 13   dans le coin inférieur droit de ce document ?

 14   R.  "Chef des transmissions, lieutenant-colonel Nedo Blagojevic."

 15   Q.  Et c'est vous, n'est-ce pas ?

 16   R.  Oui.

 17   M. VANDERPUYE : [interprétation] J'aimerais maintenant qu'on nous montre le

 18   milieu de la carte et qu'on remonte un petit peu. Et j'aimerais qu'on

 19   s'arrête à l'endroit où se trouve le drapeau, et qu'on fasse en sorte que

 20   le drapeau se trouve au milieu de l'écran. Il faudrait donc déplacer

 21   l'image vers un autre côté, maintenant qu'on descende -- non qu'on aille

 22   dans l'autre sens.

 23   Q.  Nous voyons un certain nombre de lignes qui convergent vers ce drapeau.

 24   Est-ce que ça représente les voies de transmissions par radio que vous avez

 25   évoquées pendant votre témoignage ?

 26   R.  Oui.

 27   M. VANDERPUYE : [interprétation] J'aimerais qu'on nous montre le coin

 28   supérieur droit. C'est parfait.

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Page 22329

  1   Q.  En haut à droite de l'écran, on voit un carré ou un rectangle violet.

  2   Est-ce que c'est Cer, est-ce que c'est Cer qu'on voit à droite de l'écran ?

  3   R.  Très probablement, mais je ne vois pas vraiment d'ici.

  4   Q.  Et le rectangle violet au milieu de l'écran, un peu en dessous du

  5   centre, est-ce que c'est Gucevo ?

  6   R.  On a une ligne qui part de Cer et qui descend vers la gauche, et c'est

  7   Gucevo.

  8   Q.  Et en dessous de Gucevo, si on suit la ligne violette qui descend, est-

  9   ce qu'elle nous amène à Zvornik ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Et ces circuits de transmissions radio, ça correspond à ceux qui

 12   existaient en juillet 1995, n'est-ce pas, d'après ce que vous avez pu voir

 13   ?

 14   R.  Oui.

 15   M. VANDERPUYE : [interprétation] J'en ai terminé de cette carte.

 16   Q.  J'ai une question. En juillet 1995, qui était le chef des transmissions

 17   à l'état-major principal ?

 18   R.  En 1995, le chef des transmissions de l'état-major principal c'était le

 19   colonel Prole.

 20   Q.  Bien. Vous souvenez-vous du nom de code qui était utilisé pour désigner

 21   Pribicevac au mois de juin et au mois de juillet 1995 ?

 22   R.  Je ne sais pas ça par cœur. J'aurais besoin de -- je crois que c'est

 23   Ozren. C'est ce que Me Petrusic m'a demandé, il m'a interrogé au sujet de

 24   noms de codes secrets.

 25   Q.  Mais là vous ne vous souvenez pas du nom de code de Pribicevac, n'est-

 26   ce pas ?

 27   R.  Non.

 28   Q.  En tant que chef des communications du Corps de la Drina, comment

Page 22330

  1   pouviez-vous en juin et juillet 1995 établir des communications avec le 10e

  2   Détachement de Sabotage ?

  3   R.  Je ne m'en souviens pas.

  4   Q.  Est-ce que c'était par transmission, par radio, transmission hertzienne

  5   ou est-ce que c'était par transmission filaire ?

  6   R.  Je ne m'en souviens absolument pas. Je ne me souviens absolument pas

  7   que nous ayons établi des communications avec le 10e Détachement de

  8   Sabotage.

  9   Q.  Fort bien. Et pour ce qui est des systèmes de transmissions, enfin, ces

 10   différents circuits, ces différentes voies de communication par radio qui

 11   ont été établies, Zep, Cer et autres, est-ce qu'on pouvait intercepter ces

 12   transmissions en Serbie et en Yougoslavie ?

 13   R.  On pouvait les surveiller au niveau des centres, les centres de

 14   transmissions.

 15   Q.  Et il s'agit de ceux de Cer et de Gucevo, n'est-ce pas, ceux qui

 16   étaient situés en Yougoslavie ?

 17   R.  Oui, Cer et Gucevo.

 18   Q.  Bien. J'aimerais vous montrer un document qui porte sur la liste 65

 19   ter, une cote que je vais vous donner, mais dans un instant, parce que je

 20   voudrais savoir si au cours de juin et juillet 1995, il y avait des membres

 21   de la VRS qui se trouvaient au niveau de ces centres de communication ?

 22   R.  Je ne m'en souviens pas. Je ne me souviens pas avoir eu des

 23   communications avec eux parce que cela n'était pas nécessaire.

 24   Q.  Bien. J'aimerais vous montrer la pièce 65 ter 2821.

 25   Vous devriez avoir sous les yeux un ordre pour l'établissement de

 26   transmissions dans le cas de l'opération Stit. Vous en avez parlé en

 27   évoquant la carte.

 28   Vous m'avez dit qu'au niveau du central il fallait avoir un espion,

Page 22331

  1   un complice sur place pour intercepter les communications le long des voies

  2   de transmissions des RRU-800. J'aimerais qu'on regarde ensemble le

  3   paragraphe 5 de ce document, en bas de la même page.

  4   Il est question de la protection des informations transmises. Je cite

  5   : "J'interdis strictement la transmission d'information confidentielle par

  6   les voies de système de transmissions n'utilisant pas de systèmes de

  7   cryptage des données en général et de systèmes de protection des documents

  8   par cryptage."

  9   En particulier, au point 2 de ce paragraphe, il y a un intitulé "Protection

 10   électronique."

 11   Je cite : "L'ennemi est en mesure de suivre et de brouiller nos

 12   communications dans le cadre de la planification et de l'utilisation des

 13   moyens de transmissions, faire en sorte qu'en plus des mesures tactiques et

 14   pratiques de protection, on ait également recours au système de cryptage

 15   des documents, système de protection à caractère général et spécifique."

 16   Page suivante du document, on voit votre signature. C'est bien votre

 17   signature, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui, c'est ma signature, mais je n'ai trouvé le passage que vous avez

 19   lu.

 20   Q.  Je vais vous demander de consulter le paragraphe 5. Normalement,

 21   c'était sur la première page, celle que vous avez sous les yeux, au point

 22   2.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est au milieu de la page.

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation] En fait, c'est tout en bas de la page.

 25   Q.  Vous avez lu cet extrait, Monsieur Blagojevic, vous l'avez trouvé ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Et dans le cadre de la préparation de l'opération, Stit 1995, l'ennemi

 28   était en mesure de suivre les communications qui émanaient des points des

Page 22332

  1   centres de contrôle et de commandement, il était en mesure également de

  2   brouiller ces communications ?

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic.

  4   Mme NIKOLIC : [interprétation] Le témoin a répondu; mais je constate qu'il

  5   n'y a pas de date sur ce document, et je serais très reconnaissante à mon

  6   collègue de me dire sur quelle période porte ce document. Est-ce que ça a

  7   un rapport avec Stit avec Proboj ou aucune autre opération ?

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, mais dans sa dernière question, M.

  9   le Procureur a parlé de Stit 1995. Mais le document portait-il une date ?

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, il n'y a pas de date sur ce document

 11   --

 12   [Le conseil de l'Accusation se concerte]

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation] Cependant, ça fait partie d'une

 14   série de documents de novembre 1995 qui sont en rapport avec l'opération

 15   Stit; il y a la carte, il y a les plans de transmissions, et cetera.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Poursuivez.

 17   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.  

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.

 19   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut nous montrer des

 20   documents sur lesquels figurerait cette date de novembre 1995 ?

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur le Procureur.

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je ne comprends pas la nature de

 23   l'objection.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il s'agit d'un ensemble de documents.

 25   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui, mais il faudrait avoir une date.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais il vous l'a dit. Généralement,

 27   nous ne remettons pas en doute la parole des conseils dans ce prétoire.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ça ne me gêne pas. La seule chose qui

Page 22333

  1   m'intéresse c'est de savoir si, à l'époque, il disposait d'informations

  2   indiquant que l'ennemi pouvait suivre les communications qui venaient des

  3   structures de commandement et de contrôle et les brouiller.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ne perdons pas plus de temps. Il faut

  5   qu'il réponde.

  6   M. ZIVANOVIC : [aucune interprétation]

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Mme Stewart m'informe qu'il s'agit de la

  8   pièce 128 sur la liste 65 ter, c'est le plan de défense dont est extrait ce

  9   document.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et la question qu'on vous a posée,

 11   Monsieur Blagojevic, était la suivante, je cite : Dans le cadre de la

 12   préparation de l'opération Stit 1995, l'ennemi était en mesure de suivre

 13   les transmissions de commandement et de contrôle et de les brouiller, comme

 14   vous l'avez indiqué dans ce document; c'est bien le cas, n'est-ce pas ?

 15   Est-ce que vous pourriez répondre à cette question, s'il vous plaît ?

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Voyez-vous, ce qui figure au paragraphe 2, les

 17   mesures indiquées au paragraphe 2, tout ce qui est des mesures de

 18   protection à caractère électronique, tout ceci ça repose sur le principe

 19   que l'ennemi est en mesure de se livrer à de telles activités. Que ce soit

 20   nécessaire ou pas, ce genre de mesures de protection sont toujours

 21   envisagées. Mais nous avons eu des informations indiquant qu'ils nous

 22   écoutaient depuis 1992 et 1993 sur les systèmes de transmissions non

 23   sécurisées. C'est ce qui est écrit ici.

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 25   Q.  Donc vous nous dites que ça figure dans ce document parce que c'était

 26   une espèce d'hypothèse de travail, dirons-nous, Monsieur Blagojevic ?

 27   R.  Oui, c'était une hypothèse et tout ceci avait un but préventif.

 28   Q.  Vous dites qu'il s'agissait d'une hypothèse de votre part --

Page 22334

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne veux pas me mêler de votre

  2   contre-interrogatoire, mais est-ce qu'il s'agit d'une hypothèse ou est-ce

  3   qu'il s'agit d'une information concrète ? Parce que si on regarde la

  4   dernière partie de sa réponse précédente, il disait : "Nous avons eu des

  5   confirmations selon lesquelles ils nous écoutaient depuis 1992 et 1993. Ils

  6   écoutaient les transmissions non sécurisées. C'est ce qui est écrit ici."

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, merci.

  8   Q.  S'agissant de ce qui figure dans le document que je viens de présenter,

  9   je voudrais savoir si dans ce document 1995, c'était une hypothèse cette

 10   question de savoir si l'ennemi était en mesure de brouiller et d'écouter

 11   toutes les transmissions qui étaient en rapport avec le commandement et le

 12   contrôle; est-ce que c'était une hypothèse ?

 13   R.  Il s'agit ici dans ce document de mesures de prévention qui reposent

 14   sur une expérience passée, mais ça n'a pas trait à la totalité des

 15   transmissions. Il s'agit uniquement des transmissions et des communications

 16   non sécurisées, et en particulier des transmissions radio, à un niveau

 17   tactique inférieur : au niveau des bridages, des bataillons, des compagnies

 18   et des sections des bataillons.

 19   Q.  Bien. S'agissant des transmissions par RRU-800 dont nous avons parlé,

 20   le fait est, n'est-ce pas, Monsieur Blagojevic, que la sécurité de ces

 21   voies de transmissions dépend entièrement de la qualité des opérateurs sur

 22   ces circuits, n'est-ce pas, les opérateurs qui font fonctionner ces

 23   équipements ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Et quelles que soient les règles en matière de sécurité dont vous avez

 26   parlé, en fait, ce qui se passe c'est que si on ne respecte par ces règles

 27   de sécurité, l'ennemi va mettre la main sur les informations que nous avons

 28   pu voir en l'espèce en interceptant des transmissions radio. Ça c'est vrai,

Page 22335

  1   n'est-ce pas ?

  2   R.  Oui --

  3   Q.  Et, en fait --

  4   R.  Si vous me permettez de finir ma réponse ?

  5   Q.  Allez-y.

  6   R.  C'est pourquoi ici, au point 1, on peut lire : "Protéger les

  7   communications parlées en utilisant les systèmes de cryptage des documents

  8   et en utilisant des équipements de type KZU 31 et 63."

  9   Q.  Oui, mais ce n'était pas fait systématiquement et c'est la raison pour

 10   laquelle Drago Nikolic en parle le 22 avril 1993 --

 11   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Excusez-moi --

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.

 13   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Excusez-moi, mais la traduction n'a pas été

 14   complète. Il faudrait que le témoin répète sa question.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, merci.

 16   Monsieur Blagojevic, les interprètes n'ont pas été en mesure d'entendre la

 17   fin de votre réponse.

 18   Nous, ce que nous avons entendu, c'est la chose suivante, je cite :

 19   "C'est la raison pour laquelle ici, au point 1, on indique, je cite :

 20   'Protéger les communications parlées en utilisant les systèmes de cryptage

 21   des documents et en utilisant des équipements tels que KZU 31 et 63.'"

 22   Vous aviez ajouté autre chose, c'était quoi ?

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, mais ça c'est faux déjà. Les équipements

 24   destinés à la protection des transmissions de la parole KZU 31 et KZU 63,

 25   ce sont les équipements dont j'ai parlé. Voilà ce dont j'ai parlé.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Vous souhaitez ajouter quelque

 27   chose ?

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] Et ensuite, il est dit que : "Les informations

Page 22336

  1   écrites doivent être protégées avec les équipements KZU 41, KZU 31…"

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  3   Q.  Monsieur Blagojevic, ces mesures de sécurité que vous venez de mettre

  4   en évidence ainsi que d'autres qui étaient nécessaires pour que vous

  5   puissiez remplir votre mission en tant que chef des transmissions du Corps

  6   de la Drina, ces mesures de sécurité n'ont pas été respectées, n'est-ce pas

  7   ?

  8   R.  Est-ce que vous parlez des informations fournies par

  9   M. Nikolic de la Brigade de Zvornik et qui datent de 1993; mais ceci ça

 10   date de 1995. C'est à partir de cela, à partir de ce qu'ont dit

 11   M. Nikolic et d'autres, que nous étions au courant de la situation, et

 12   c'est à cause d'eux que j'ai établi ce type d'ordre.

 13   Q.  Donc, en fait, ces ordres vous les avez établis, ces ordres qui portent

 14   sur un certain nombre de recommandations en matière de sécurité des

 15   systèmes de transmissions, vous les avez établis à cause d'un document que

 16   je vous ai présenté, un document qui venait de Drago Nikolic ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Et ce document indique que les officiers, que les commandants avaient

 19   tendance à faire preuve d'une certaine négligence, les gens restaient en

 20   ligne beaucoup trop longtemps, et cetera, et cetera ?

 21   R.  Il est fort possible que ce soit le cas, effectivement, mais je n'étais

 22   pas dans le dos de tous les commandants ou de leurs adjoints, c'était pas

 23   mon travail. J'avais un travail à faire et on ne peut faire que le maximum.

 24   Q.  J'aimerais maintenant vous montrer, à titre d'illustration, la pièce

 25   2352 sur la liste 65 ter.

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Au niveau du compte rendu, on devrait

 27   avoir un A pour la version anglaise, le témoin devrait avoir le document

 28   qui comporte la lettre C.

Page 22337

  1   Q.  Il s'agit ici d'une transmission effectuée le 20 avril 1995, à 19

  2   heures 10, qui a utilisé la fréquence 822 mégahertz qui, comme vous le

  3   savez, correspond à la fréquence utilisée par un dispositif RRU-800. Cette

  4   conversation est une conversation entre le colonel Popovic et le sous-

  5   lieutenant Drago Nikolic. Et c'est une conversation qui est longue. Je vais

  6   vous dire, en fait, ce que dit cette conversation.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic.

  8   Mme NIKOLIC : [interprétation] Madame et Messieurs les Juges, ce document

  9   n'indique pas qu'il y a une conversation entre M. Nikolic et Popovic. On

 10   parle ici de Palma et Nikolic, mais on ne sait pas si c'est Drago Nikolic

 11   ou pas.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est en tout cas la proposition qui

 13   est faite au témoin et c'est ainsi que le présente M. Vanderpuye au témoin.

 14   Donc poursuivons.

 15   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 16   Q.  Monsieur Blagojevic, dans cette conversation, on constate qu'il y a une

 17   communication avec Zlatar. Pourriez-vous nous dire ce que ceci signifie --

 18   ou je vais poser la question peut-être différemment : est-ce que c'est un

 19   nom de code pour le commandant du Corps de la Drina ?

 20   R.  Zlatar est le nom de code pour le Corps de la Drina.

 21   Q.  Et vous savez qui est le lieutenant-colonel Popovic, n'est-ce pas ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Et c'est quelqu'un que l'on peut trouver à Zlatar, n'est-ce pas ? Il y

 24   a de fortes chances pour qu'on le trouve à cet endroit-là ou par

 25   l'intermédiaire de Zlatar ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Et il s'agit d'une conversation, ici, entre un certain Nikolic et le

 28   lieutenant-colonel Popovic, et évoque quelqu'un qui s'appelle Jovicic, et

Page 22338

  1   que Jovicic a envoyé des volontaires. Et comme vous pouvez le constater,

  2   d'après cette conversation, je ne vais pas vous lire cette conversation qui

  3   est assez longue, et on parle ici de ces volontaires qui sont envoyés là-

  4   haut. Et en guise de réponse, peut-être qu'il faudrait les évaluer pour

  5   voir s'il s'agit de volontaires légitimes.

  6   Est-ce que vous voyez ce passage ?

  7   R.  Tout à fait.

  8   Q.  Je vais vous donner un autre exemple de transmission. Ceci a été

  9   intercepté, conversation entre les officiers de haut rang.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic, est-ce que vous avez

 11   des questions supplémentaires ?

 12   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Combien de temps vous faudra-t-il ?

 14   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je ne pense pas pouvoir terminer avec les

 15   questions supplémentaires aujourd'hui.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous vous êtes arrangé pour

 17   que ce témoin puisse être là demain ?

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] Il reste une demi-heure et  j'espère

 19   pouvoir en terminer.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qu'est-ce que vous voulez dire par une

 21   demi-heure ?

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation] Bien, je ne sais pas.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je souhaite simplement confirmer que

 24   les dispositions nécessaires ont été prises pour que ce témoin puisse être

 25   entendu demain et comment pouvons-nous le savoir ?

 26  

 27   [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Nous allons poursuivre. Mais je

Page 22339

  1   vous demande de bien vouloir en terminer. Nous n'allons pas accepter

  2   d'autres estimations, mettons, erronées, parce que vous nous avez précisé

  3   que vous auriez besoin d'une heure. Il est déjà une heure et quart, enfin,

  4   nous avons bien dépassé l'heure que vous nous aviez indiquée.

  5   Donc veuillez terminer votre contre-interrogatoire.

  6   [La Chambre de première instance se concerte]

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   Q.  Monsieur Blagojevic, je souhaite vous montrer la pièce 1160 sur la

  9   liste 65 ter, s'il vous plaît, maintenant.

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] L'anglais, c'est le document A, et en

 11   B/C/S, c'est le document C.

 12   J'ai maintenant placé le document devant le témoin. Pardonnez-moi, Monsieur

 13   le Président. C'est le numéro 65 ter 1160, et devrait être affiché

 14   incessamment, sous peu, dans le système électronique du prétoire. Le

 15   document A est le document en anglais.

 16   Q.  Il s'agit d'une conversation interceptée, Monsieur. Vous avez deux

 17   interlocuteurs. Et si vous regardez le bas du document de la page que vous

 18   avez sous les yeux, on parle ici du 14 juillet 1995.

 19   On peut voir que ces deux personnes évoquent des éléments d'information, et

 20   il y en a un qui se plaint du fait que des informations sensibles ont été

 21   divulguées par l'autre personne.

 22   Et un interlocuteur dans la conversation dit ceci, c'est le P : "Tu

 23   es pire en fait, est-ce que tu peux me passer. Il parle de grade, il donne

 24   le nom, le nom de famille. La seule chose qui manque c'est la date de

 25   naissance et l'endroit, et telles étaient ses intentions."

 26   Voilà exactement ce qui se passait eu égard aux transmissions effectuées

 27   par l'intermédiaire du système relais radio. Vous êtes au courant de cela,

 28   n'est-ce pas ?

Page 22340

  1   R.  Il s'agit là en fait d'un relais radio, d'une transmission par cette

  2   voie-là, et on ne dit pas que tout était enregistré dans les deux sens. Ils

  3   ne pouvaient pas tout capté, côté émetteur et côté transmetteur, quelles

  4   que soient les caractéristiques, c'est absolument incroyable qu'ils aient

  5   réussi.

  6   Q.  Vous trouvez que c'est tout à fait incroyable qu'ils parlent dans cette

  7   conversation interceptée, qu'il y en a un qui se plaint du fait que des

  8   éléments d'information ont été divulgués. Vous trouvez ça incroyable,

  9   Monsieur Blagojevic ?

 10   M. OSTOJIC : [hors micro]

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ecoutez. Je ne sais pas si vous avez une

 12   objection, mais je souhaite l'entendre.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ecoutez, il a déjà répondu à la

 14   question. Passons maintenant à la question suivante. Vous avez dépassé

 15   votre temps de 36 minutes déjà.

 16   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je ne suis pas sûr que le témoin ait vu le

 17   document.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne sais pas.

 19   En tout cas, en anglais, c'est le document qui a été cité.

 20   C'est le document que nous avons en anglais à l'écran. Vous avez sans

 21   doute raison, mais vous nous en assurez.

 22   Monsieur Blagojevic, le document que vous avez sous les yeux là-bas

 23   qui vous a été remis, quelle est la référence de ce document en haut en

 24   bas, s'il vous plaît, le numéro de référence ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] 1160C.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc, tout va bien.

 27   Monsieur Vanderpuye.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

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  1   Q.  Monsieur Blagojevic, vous étiez de permanence le 13 juillet 1995; ceci

  2   est exact, n'est-ce pas ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Et, en réalité, vous étiez l'officier en charge du commandement pour le

  5   Corps de la Drina ce jour-là, n'est-ce pas ?

  6   R.  C'est possible.

  7   Q.  Bien. Regardez maintenant le numéro 65 ter 3011, s'il vous plaît.

  8   R.  3011 ? Quel document avez-vous mentionné ? Ça y est.

  9   Q.  Bien. Si vous regardez la ligne 14, c'est votre nom que l'on voit là,

 10   et vous êtes de permanence le 13 juillet, vous êtes l'officier en charge ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Donc vous auriez été au courant des événements qui se déroulaient dans

 13   le corps, et près du corps ce jour-là ?

 14   R.  Oui, en ce qui concerne tous les détails d'importance, oui.

 15   Q.  Et vous étiez au commandement du corps le 13 juillet au soir lorsque le

 16   général Krstic est devenu commandant du corps --

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous devez

 18   terminer votre contre-interrogatoire dans cinq minutes.

 19   Ensuite, Maître Zivanovic, vous n'aurez pas plus de 15 minutes pour

 20   vos questions supplémentaires. Bien.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] Bien, Monsieur le Président. Q.  Je

 22   pense que vous étiez dans le corps au moment où Krstic est devenu le

 23   commandant du corps, le général Krstic ?

 24   R.  C'est exact.

 25   Q.  Et à ce moment-là, qui est devenu le chef de l'état-major ?

 26   R.  Le colonel Svetozar Andric le remplaçait provisoirement.

 27   Q.  Bien. Je souhaite maintenant vous montrer le numéro 65 ter 1034B.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ce sera le dernier document que je vais

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  1   montrer à ce témoin.

  2   Q.  Donc en attendant le téléchargement de ce document, Monsieur

  3   Blagojevic, pourriez-vous nous dire qui était le chef chargé des opérations

  4   au sein du Corps de la Drina le 13 juillet ?

  5   R.  Je n'en suis pas certain. Je ne sais pas. J'ai oublié son nom, mais

  6   Obrad Vitic a repris son poste quelques jours plus tard. C'est un colonel,

  7   en tout cas au niveau de son rang.

  8   Q.  Pour ce qui est de ce dernier document, Monsieur Blagojevic, je vais

  9   vous en lire une partie, on peut lire : "C : Attend, quelqu'un va te parler

 10   en premier avant de trouver Krstic pour toi. Ici il y a Zlatar qui est bout

 11   de la ligne.

 12   Bonjour.

 13   Bonjour, c'est Krsmanovic au téléphone.

 14   Hey, bonjour Krle."

 15   Il répond : "Oui. Un patron de l'autre lot de façon à ce qu'ils puissent se

 16   tourner vers de l'autre côté ?"

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes --

 18   Mme NIKOLIC : [interprétation] Ecoutez, ce document n'est pas daté. Quelle

 19   est la date de cette conversation, s'il vous plaît.

 20   M. VANDERPUYE : [interprétation] Le 13 juillet.

 21   La fréquence utilisée est 785, et l'heure indiquée est 11 heures 10.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Blagojevic -- votre question.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 24   Q.  On peut lire en fait : "Un bus qui vient de l'autre lot afin qu'ils

 25   puissent se diriger de l'autre côté."

 26   Ensuite, il dit : "Et zut, Nedo. Pour ceux là-bas à Batkovic, ça signifie

 27   que ça y est, c'est fait là-bas maintenant ?

 28   Non, non. Le travail n'est pas terminé. Le travail est en cours, mais un

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  1   bus va partir là-bas."

  2   Ensuite, il dit : "Un bus de Sekovici."

  3   Ensuite, il poursuit en disant : Est-ce que tu as une idée ? Et tu

  4   sais de quoi on parle ici, quel est le travail en question, Nedo ? Ceci est

  5   évoqué dans cette conversation interceptée.

  6   R.  Moi, je suis Nedo, mais ce n'est pas un nom; c'est une expression. Nedo

  7   fait partie en fait d'une expression qui veut dire, et bien -- eh la barbe.

  8   Q.  Ceci a été envoyé -- c'est une transmission qui a été effectuée et

  9   transmise au Corps de la Drina le 13 juillet, lorsque vous étiez de

 10   permanence, n'est-ce pas ?

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est votre dernière question, Monsieur

 12   Vanderpuye.

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 14   Q.  De quel travail parlent-ils ici ?

 15   R.  J'étais l'officier de permanence, et Krsmanovic était chargé de la

 16   logistique; il s'occupait des transports. Ceci était au troisième étage, et

 17   j'étais au premier étage de permanence. Donc, je ne pouvais pas être là à

 18   ce moment-là, et je ne pouvais pas savoir, connaître la teneur de cette

 19   conversation. C'est la première fois que j'en entends parler.

 20   Q.  Je vous remercie pour vos réponses.

 21   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie pour votre indulgence,

 22   Monsieur le Président.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.

 24   Je vous ai vu, en fait, Madame Fauveau.

 25   Mme FAUVEAU : [hors micro]

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 27   Et Maître Zivanovic, c'est à vous.

 28   Maître Zivanovic, vous avez la parole.

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  1   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je ne suis pas en

  2   mesure d'abréger mes questions supplémentaires et les réduire en cinq

  3   minutes de temps.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Quinze minutes.

  5   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Quinze minutes, ça va.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pensez que vous êtes en mesure

  7   d'en finir avec vos questions supplémentaires en

  8   15 minutes ?

  9   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je vais faire de mon mieux.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous faites toujours de votre mieux,

 11   donc essayez-le.

 12   Nouvel interrogatoire par M. Zivanovic : 

 13   Q.  [interprétation] Monsieur Blagojevic, je voudrais vous poser des

 14   questions concernant les questions que M. le Procureur vous a posées. Il

 15   vous a posé des questions concernant les modifications des fréquences.

 16   Puisque nous n'avons pas vu parmi ces documents tous les plans de

 17   fréquences, quand vous avez parlé des modifications des fréquences, dites-

 18   nous à quel dispositif de relais radio vous avez pensé, vu que vous avez

 19   énuméré plusieurs de tels dispositifs ?

 20   R.  Cela concernait RRU-1 dans la plupart du temps, parce qu'il est plus

 21   facile de le faire brouiller, par rapport au dispositif RRU-800.

 22   Q.  J'aimerais vous présenter le document que le Procureur vous a montré.

 23   C'est 2823.

 24   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je m'excuse. C'est le numéro 1150.

 25   Q.  Le Procureur vous a posé les questions pour savoir si la connexion

 26   duplexe à la centrale téléphonique on peut écouter des interlocuteurs ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Et vous avez répondu que cela a été possible de les écouter tous les

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  1   deux. Est-ce que le fait que cela est possible permet à ceux qui écoutent

  2   d'écouter secrètement les deux ?

  3   R.  Ce n'est pas possible, parce que ceux qui les écoutent ne peuvent

  4   écouter qu'une seule voix, et ils ne peuvent pas écouter simultanément la

  5   deuxième voix.

  6   Q.  Cela veut dire que quand on peut écouter une conversation entre deux

  7   personnes, est-ce que vous avancez qu'on ne peut qu'écouter une seule voix

  8   d'une personne ?

  9   R.  Oui. Il n'est possible que d'entendre une seule voix d'une seule

 10   personne, et pas deux voix.

 11   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher le document

 12   3412, c'est le document du Procureur.

 13   Q.  Est-ce que vous pouvez voir dans ce document que certaines des voies de

 14   transmission utilisées par le Corps de la Drina ne fonctionnaient pas ?

 15   R.  Non, c'est ce que j'ai dit au Procureur.

 16   Q.  Dites-moi s'il était habituel de procéder à la maintenance régulière de

 17   ces voies de transmissions, même pendant leur fonctionnement correct ?

 18   R.  C'est une bonne question. On procède à la maintenance régulière et au

 19   contrôle régulier de tous ces dispositifs.

 20   Q.  Merci. J'aimerais compléter ma question précédente concernant les

 21   dispositifs pour établir une connexion duplexe. Si dans une conversation

 22   vous entendez les deux interlocuteurs, est-ce que cela voudrait dire que

 23   deux dispositifs auraient été utilisés par ceux qui les écoutaient ?

 24   R.  Cela voudrait dire qu'un dispositif se trouvait sur le territoire de la

 25   fédération, et l'autre sur le territoire de la Serbie.

 26   Q.  J'ai encore une autre question à vous poser par rapport à cela. Vous

 27   avez vu -- il faut en finir avec ce document puisqu'il est affiché. C'est

 28   le deuxième paragraphe où il est indiqué que : "La voie de transmissions

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  1   ayant 120 canaux," le numéro est indiqué, les voies sont indiquées. Est-ce

  2   que l'une de ces voies de transmissions se trouve dans la zone du Corps de

  3   la Drina ?

  4   R.  Ces voies de transmissions se trouvent sur la direction Veliki Zep-Cer

  5   et Veliki Zep -- Strazbenica, et nos transmissions passaient par ces voies.

  6   Q.  Vous n'avez pas compris ma question. Regardez le document, le dernier

  7   document du 25 novembre 1993.

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Au deuxième paragraphe, qui commence par les mots : "Nous vous prions

 10   d'envoyer la même équipe dans la VRS pour procéder au contrôle technique

 11   des voies de transmissions par les radios ayant 120 canaux," et ces voies

 12   sont indiquées. Je vous demande si l'une de ces voies indiquées ici se

 13   trouve dans la zone du Corps de la Drina ?

 14   R.  Dans ce paragraphe, aucune des voies indiquées ne se trouvait dans la

 15   zone du Corps de la Drina, et n'était pas non plus intéressante pour nous.

 16   M. ZIVANOVIC : [interprétation] J'aimerais que vous regardiez la pièce à

 17   conviction du Procureur 3425.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je le vois.

 19   M. ZIVANOVIC : [interprétation]

 20   Q.  Pouvez-vous me dire pour ce qui est de ce document à qui ce document a-

 21   t-il été envoyé ?

 22   R.  Ce document a été envoyé --

 23   Q.  Si vous ne le savez pas, dites-le-nous.

 24   R.  Je ne vois pas le destinataire ici. Il est indiqué seulement l'organe

 25   pour d'autres affaires, et il n'y est pas indiqué l'unité.

 26   Q.  Est-ce que vous avez reçu ce document ?

 27   R.  Je ne l'ai pas vu avant et il n'était pas nécessaire que ce document me

 28   soit envoyé, parce que ce document aurait dû être envoyé à l'organe du

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  1   renseignement.

  2   Q.  Pouvez-vous répéter si on peut voir à quelle unité ce document a été

  3   envoyé, d'après le document ? Parce que cette partie n'a pas été

  4   interprétée.

  5   R.  On ne peut pas voir à quelle unité ce document a été envoyé. On voit

  6   qui l'a rédigé et on voit à qui le document a été envoyé, à quel organe,

  7   mais non pas à quelle unité.

  8   Q.  Merci.

  9   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je n'ai plus de questions.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 11   Je vous vois debout, Maître Petrusic, mais je pense que nous n'avons plus

 12   de temps pour que vous posiez des questions.

 13   M. PETRUSIC : [interprétation] Je n'ai pas l'intention de poser des

 14   questions, mais j'aimerais profiter de la présence du témoin pour ce qui

 15   est du document 338 dans lequel certaines modifications ont été apportées.

 16   Et j'aimerais que le témoin signe ce document en apposant la date

 17   d'aujourd'hui.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

 19   Merci, Maître Petrusic.

 20   Madame la Greffière d'audience, pourriez-vous vous occuper de cela ?

 21   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] [par visioconférence] Oui, Monsieur le

 22   Président.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et aux fins du compte rendu, nous

 24   voyons que le témoin hésite.

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Quelle date est aujourd'hui ?

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes le 17 juin aujourd'hui.

 27   LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Blagojevic, je voudrais vous

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  1   remercier d'avoir été patient et d'être resté avec nous tout ce temps-là et

  2   d'avoir accepté de témoigner. Au nom de la Chambre de première instance, je

  3   vous souhaite bon voyage. Merci.

  4   Demain matin, nous allons nous occuper du versement des pièces à conviction

  5   au dossier. Merci.

  6   --- L'audience est levée à 13 heures 57 et reprendra le mercredi 18 juin

  7   2008, à 9 heures 00.

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