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1 Le mardi 17 juin 2008
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame la Greffière. Pourriez-
6 vous citer l'affaire, s'il vous plaît.
7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Madame, Messieurs les Juges,
8 toutes les personnes présentes dans le prétoire. Il s'agit de l'affaire IT-
9 05-88-T, le Procureur contre Vujadin Popovic et consorts.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
11 Bonjour à tous. Tous les accusés sont présents. Du côté de la Défense, je
12 remarque l'absence de Me Bourgon et Me Haynes.
13 Du côté de l'Accusation, nous avons M. McCloskey et M. Vanderpuye qui sont
14 là.
15 Y a-t-il des questions préliminaires ? Il n'y en a pas.
16 Donc je vois que nous avons établi la correction.
17 Monsieur Blajojevic, "dobar dan," bonjour.
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour à vous.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous êtes sur le point de faire votre
20 déposition. On vous a demandé de venir témoigner, c'est l'un des accusés
21 ici présents, c'est Vujadin Popovic qui vous a demandé de venir témoigner;
22 et avant de commencer votre déposition, notre règlement exige que vous
23 fassiez une déclaration solennelle en vertu de quoi vous allez dire la
24 vérité. On m'a indiqué qu'on vous a déjà donné le texte de la déclaration
25 solennelle. Veuillez la lire à voix haute et ce sera votre prestation de
26 serment.
27 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
28 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
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1 LE TÉMOIN: NEDO BLAGOJEVIC [Assermenté]
2 [Le témoin dépose par vidéoconférence]
3 [Le témoin répond par l'interprète]
4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Mettez-vous à l'aise.
5 Le conseil principal de l'accusé Popovic va maintenant se présenter à vous
6 et commencer à vous poser des questions.
7 Maître Zivanovic.
8 Interrogatoire principal par M. Zivanovic :
9 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic. Je m'appelle Zoran
10 Zivanovic. Je représente les intérêts de Vujadin Popovic dans ce procès.
11 Auriez-vous l'amabilité de nous donner votre nom et prénom pour le compte
12 rendu, s'il vous plaît.
13 R. Bonjour à vous. Je m'appelle Nedo, fils de Milos Blagojevic.
14 Q. Pourriez-vous nous donner votre date et le lieu de naissance, s'il vous
15 plaît.
16 R. 13 février 1955, Micevici, dans le village de Micevici, dans la
17 municipalité de Lukavac, dans la République de Bosnie-Herzégovine, dans la
18 République socialiste de Bosnie-Herzégovine.
19 Q. Veuillez nous parler de votre formation, de vos études.
20 R. J'ai terminé mes études dans l'école élémentaire, le lycée où j'ai fait
21 des études techniques d'ingénierie à Lukavac, l'académie militaire des
22 forces terrestres ainsi que l'école du service d'intendance à Belgrade,
23 dans le domaine des transmissions.
24 Q. Pourriez-vous nous dire quand vous avez rejoint l'armée de la JNA, si
25 oui, quand ?
26 R. J'ai rejoint l'armée populaire yougoslave le 14 septembre 1974, lorsque
27 je me suis inscrit -- en fait lorsque je me suis inscrit à l'académie
28 militaire parce que ceci équivaut à un service militaire et l'académie
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1 militaire est une formation qui dure quatre ans.
2 Q. Avez-vous jamais rejoint l'armée de la Republika Srpska, si oui, à quel
3 moment ?
4 R. J'ai rejoint l'armée de la Republika Srpska tout de suite dès que cette
5 dernière a été créée, à savoir dans le courant du mois de mai 1992.
6 Q. Veuillez me dire à quelle unité de la VRS vous apparteniez ?
7 R. A l'époque, je m'occupais des transmissions dans cette unité-là du
8 Corps de Drvar.
9 Q. Plus tard, est-ce que vous avez été transféré au Corps de la Drina, et
10 si oui, à quel moment ?
11 R. J'ai rejoint le Corps de la Drina lorsque ce dernier a été créé. Ils
12 avaient besoin de personnes qui dirigent le service de communications, j'ai
13 été nommé à ce poste. Mais la date officielle de la création du Corps de la
14 Drina c'était le 1er novembre 1992.
15 Q. Etes-vous resté à ce poste dans le Corps de la Drina pendant tout ce
16 temps ?
17 R. J'ai occupé ce poste à partir de cette date jusqu'à la fin de la guerre
18 et même après la guerre jusqu'en 1997, au moment où j'ai pris ma retraite.
19 Q. Quel était votre grade ?
20 R. Lorsque j'ai occupé ce poste j'étais commandant. En 1995, j'ai été
21 promu au grade de lieutenant-colonel et lorsque j'ai pris ma retraite
22 j'avais ce grade-là.
23 Q. Vous nous avez dit que vous dirigiez le service des transmissions. Je
24 vais vous demander ceci : quelles étaient vos responsabilités en cette
25 qualité-là au sein du Corps de la Drina ?
26 R. Le chef des transmissions dans le corps devait organiser, créer,
27 planifier et assurer la maintenance des transissions qui étaient établies.
28 Q. En tant que chef des transmissions, pourriez-vous nous dire à qui vous
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1 deviez rendre des comptes, vous étiez le subordonné de
2 qui ?
3 R. Le chef des transmissions avec ses services de transmissions se
4 trouvait au quartier général du commandement du Corps de la Drina, et son
5 supérieur hiérarchique direct était le chef d'état-major.
6 Q. Est-ce que cela signifie que vous pouviez prendre des ordres du chef
7 d'état-major ?
8 R. Bien, je prenais les ordres surtout du chef d'état-major, et ce n'était
9 qu'à titre exceptionnel que le commandant du corps me donnait des ordres.
10 Q. Au sein du Corps de la Drina, y avait-il un bataillon chargé des
11 transmissions ?
12 R. Dans le Corps de la Drina, comme tout autre corps, il y avait une unité
13 qui avait en charge la maintenance des services de transmissions, et ceci
14 s'appelait le Bataillon des transmissions.
15 Q. Vous souvenez-vous du nom du commandant de ce bataillon ?
16 R. Bien, dès le début, et ce, jusqu'en 1995, le commandant du Bataillon
17 des transmissions était Milenko Jevdjevic; il a été promu plus tard et a
18 quitté ce poste. Il avait un grade de commandant.
19 Q. En tant que chef des transmissions, étiez-vous en mesure de donner des
20 ordres à ce bataillon ?
21 R. En tant que chef des transmissions, je ne pouvais pas donner des ordres
22 directement au commandant de ce bataillon, je ne pouvais qu'à titre
23 exceptionnel transmettre les ordres du commandant du corps à celui-ci.
24 Q. Quel rapport y a-t-il entre le chef des transmissions et cette unité ou
25 ce bataillon, à savoir quel était votre rapport avec cette unité des
26 transmissions ?
27 R. Bien, compte tenu du plan des transmissions qui existait et les ordres
28 que je recevais du chef d'état-major, je devais contrôler et vérifier la
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1 mise en œuvre de ces plans de transmissions et vérifier si les
2 transmissions se passaient bien.
3 Q. Y avait-il des services de transmissions au sein d'unités particulières
4 ?
5 R. Chaque brigade, d'après les règles, devrait avoir une compagnie chargée
6 des transmissions, quelle que soit la taille. En tout état de cause, chaque
7 unité avait sa propre sous-unité chargée des transmissions afin d'assurer
8 un bon système de transmissions avec les supérieur hiérarchiques et les
9 autres unités.
10 Q. D'après votre souvenir, de quel type d'équipement disposait le Corps de
11 la Drina en 1995 ?
12 R. Si je compare aux premières années, bien, en 1995 nous étions mieux
13 équipés. En matière de transmissions nous avions des dispositifs radio,
14 relais radio, téléphones et systèmes de télégraphie, et systèmes de
15 chiffrement. Nous avions des dispositifs radio, nous avions des systèmes
16 plus puissants, un téléscripteur radio 400, un téléscripteur radio 100,
17 RUP-33 --
18 L'INTERPRÈTE : Veuillez demander au témoin de ralentir, s'il vous plaît.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je n'ai pas reçu l'interprétation de ce
20 que Me Zivanovic a dit.
21 L'INTERPRÈTE : Maître Zivanovic, répétez simplement ce que j'avais dit. Je
22 demandais qu'il ralentisse.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Blagojevic, c'est important de
24 ralentir un petit peu parce que les interprètes doivent vous rattraper.
25 Merci, Maître Zivanovic, pour avoir soulevé ces questions. Veuillez
26 reprendre votre question.
27 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
28 Q. Pourriez-vous poursuivre, s'il vous plaît.
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1 Nous nous sommes arrêtés au niveau de notre compte rendu, lorsque nous
2 avons parlé du téléscripteur radio 400, du téléscripteur 100 et du RUP-33.
3 Peut-être que vous pourriez répéter tous ces dispositifs encore une fois, à
4 cause de votre vitesse, peut-être que quelque chose a échappé aux
5 interprètes.
6 R. Je peux tout à fait.
7 Q. Plus lentement, s'il vous plaît.
8 R. Le téléscripteur radio 400, le téléscripteur radio 100, le RUP-3, le
9 RUP-33, RUP-12. Ce sont des dispositifs radio. Bien. Je souhaite maintenant
10 parler des systèmes de radio relais : FM 200, RRU-800 et RRU-1. Pour ce qui
11 est des dispositifs téléphoniques, nous avions VZ12K, TC 40, TC 10 et TC
12 12, ou quelquefois appelé TCI 20, et nous avions des téléphones F 63. Nous
13 disposions également d'interphones.
14 Q. Pourriez-vous simplement répéter. Il y a un élément, un passage que
15 nous n'avons pas pu entendre. Vous avez parlé du TC 10, et ensuite ?
16 R. TC 40, j'ai dit avant; ensuite TC 10 -- ou TLC 10 et
17 TLC 20, parce que le TLC est une version plus ancienne.
18 Q. Vous souvenez-vous du matériel relais radio dont vous disposiez ? Je ne
19 l'ai pas remarqué dans la liste que vous nous avez énumérée, mais peut-être
20 que cela m'a échappé.
21 R. Après les radios. Donc en matière de relais radio, nous avons les FM
22 200, les RRU-800, les RRU-1.
23 Q. Pourriez-vous nous parler, en quelques mots, des caractéristiques des
24 systèmes de télécommunications que vous aviez à votre disposition et ce que
25 l'on peut faire avec un RUP-12 ?
26 R. Les dispositifs radio RUP-12, comme tous les systèmes radio, permettent
27 d'avoir des communications circulaires dans tous les sens. La distance est
28 10 kilomètres environ et avec une belle visibilité on peut aller jusqu'à 15
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1 ou 20, donc ceci est multidirectionnel et utilise les ondes de 30 à 60
2 mégahertz; ça c'est la zone de fréquence utilisée.
3 Q. Pourriez-vous nous parler des caractéristiques du RRU-1, s'il vous
4 plaît ?
5 R. Les dispositifs pour le RRU-1, contrairement aux dispositifs radio, ne
6 permettent de transmettre des communications que dans un sens et
7 n'utilisent qu'un canal pour communiquer à la fois la voix et des textes
8 tapés. Dans la profession, nous appelons ça la télégraphie. C'est la raison
9 pour laquelle sur nos schémas nous l'indiquions toujours avec le sigle TLF
10 pour la téléphonie et TLG pour la télégraphie. La zone de fréquence se
11 situe entre 230 et 270 mégahertz.
12 Q. Pourriez-vous me parler d'autre chose, s'il vous plaît, les
13 caractéristiques des RRU-800 ?
14 R. Le système de radio relais de ce type, à l'instar des
15 RRU-1, permet de transmettre des éléments dans un sens seulement, mais le
16 système 800 permet d'utiliser plusieurs canaux à la fois, lorsqu'elle
17 utilise ce rayon. C'est un système de multiplexage qui est utilisé avec des
18 fréquences plus importantes qui peuvent être utilisées et permet de
19 communiquer sur quatre à 24 canaux. En général, c'est quatre, huit ou 12
20 qui sont utilisés, ou 24 canaux sur cette échelle.
21 Q. Vous souvenez-vous des fréquences utilisées par ces dispositifs ?
22 R. Les relais radio RRU-800 utilisaient les zones de fréquence 600 à 900
23 mégahertz.
24 Q. Bien. Auriez-vous l'amabilité de me dire, s'il vous plaît - parce que
25 nous allons continuer à parler du système radio relais RRU-800 - vous
26 souvenez-vous du système radio relais utilisé à la base du Corps de
27 Vlasenica, comment l'information était envoyée aux brigades, j'entends la
28 Brigade de Zvornik ? Comment la communication se faisait-elle ? Je veux
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1 parler de la Brigade de Zvornik, pas n'importe quelle brigade.
2 R. Le système de radio relais emprunté par ce système entre le corps et la
3 Brigade de Zvornik passait par Vlasenica, Veliki Zep, Veliki Zep-Cer, Cer-
4 Gucevo et Gucevo-Zvornik.
5 Q. Est-ce que cette voie de transmissions existait en juillet 1995 ?
6 R. Oui. Cette voie de transmissions n'a pas changé du début à la fin parce
7 qu'il était inutile d'en changer. Donc cela fonctionnait en juillet 1995.
8 Q. Vous souvenez-vous d'une autre voie empruntée par le
9 RRU-800 qui était utilisée au commandement du Corps de la Drina à Vlasenica
10 d'un côté, et par les subordonnés des brigades d'autre
11 part ? Je veux parler encore une fois du mois de juillet 1995.
12 R. La transmission se faisait à l'aide d'un RRU-800 entre le commandement
13 du 2e Romanija et Veliki Zep et les dispositifs RRU-800 utilisés à Sokolac;
14 bien que le commandement du 2e Romanija se trouvait plus loin. Il y avait
15 également des communications avec la Brigade de Rogatica qui passait par
16 Veliki Zep.
17 Q. Comment assuriez-vous les transmissions avec les autres unités qui ne
18 disposaient pas de système RRU ?
19 R. Pour ce qui est de la Brigade de Bratunac, nous ne pouvions pas avoir
20 un système de transmissions direct soit de Veliki Zep ou de tout autre
21 système central; ou plutôt, il fallait utiliser RRU-1 à Veliki Zep pour
22 pouvoir assurer la communication avec la Brigade de Bratunac. Encore une
23 fois, de Veliki Zep où il y avait un RRU-1, nous pouvions assurer les
24 transmissions avec le DG Pribicevac sur la colline de Pribicevac et dans le
25 village de Pribicevac; avec la brigade des manœuvres dans le village de
26 Kozluk. A partir de Veliki Zep, en utilisant le RRU-1, nous pouvions
27 assurer la communication avec la brigade de manœuvre à Kozluk.
28 Q. Lorsque nous parlons des communications maintenues avec le RRU-800,
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1 est-ce que ces voies de communication étaient-elles protégées, étaient-
2 elles sûres ? Nous avons parlé du RRU-80, du
3 RRU-8.
4 R. La plupart des transmissions n'étaient pas sûres, elles n'étaient pas
5 sécurisées; toutefois, les télégrammes étaient chiffrés ou protégés pour
6 utiliser un langage profane. Parce que dès que le commandement du corps a
7 été créé, j'étais le chef du service de transmission et le chef du service
8 du chiffre et j'ai donné l'ordre que toutes les communications ou messages
9 concernant les activités de combat devraient être chiffrés et envoyés sous
10 forme de document écrit. En d'autres termes, ça devait être fait de façon
11 sécurisée. On a fait cela parce que j'ai insisté pour que l'on suive cette
12 procédure.
13 Q. Ce que vous venez de nous dire, de quels appareils parliez-vous parce
14 qu'il y a quelques ambiguïtés au compte rendu.
15 R. Je vous ai parlé du RRU-1 et du RRU-800.
16 Q. Y avait-il des appareils de chiffrement pour ce qui est de la parole
17 pour ces transmetteurs ?
18 R. Pour le RRU-800, nous n'avions pas de machine pour chiffrer pour
19 assurer la protection d'un groupe. Il était seulement possible d'emprunter
20 un seul canal qui pouvait fonctionner uniquement pour le RRU-1 et c'était
21 le KZU 61. Ça pouvait protéger un canal pour ce qui était de la
22 transmission de la parole et nous l'avons appliqué pour ce qui était du
23 groupe tactique Pribicevac en juin 1995.
24 Q. Est-ce que vous vous rappelez ceci, vous nous avez parlé de relais
25 radio, de l'itinéraire de ce relais entre Vlasenica et Zvornik, est-ce que
26 vous vous rappelez s'il y avait en plus des RRU-800 un autre appareil
27 fonctionnant sur une partie du trajet de cette voie de transmission ?
28 R. A partir du commandement du Corps de la Drina jusqu'à Veliki Zep, nous
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1 avions deux itinéraires de relais : l'un c'était un FM 200, l'autre c'était
2 avec le RRU-800. De Veliki Zep à Cer, nous avions un appareil SMC qui avait
3 une plus grande puissance, plus de canaux que d'autres appareils que nous
4 avions et qui avaient des fréquences beaucoup plus hautes, donc ils
5 n'étaient pas aussi faciles à intercepter. C'était beaucoup plus difficile.
6 Quant au reste, sur d'autres parties du trajet entre Veliki Zep, Cer et
7 Zvornik, nous n'avions rien d'autre que des appareils RRU-800.
8 Q. Pourriez-vous nous parler de l'appareil SMC, quelle était sa portée au
9 point de vue de fréquence ? Vous rappelez-vous ? Est-ce que c'était une
10 fréquence d'une portée différente de tous les autres dont vous venez parler
11 jusqu'à maintenant ?
12 R. La SMC, à la différence RRU-800 dont la fréquence se situait entre 600
13 et 900 mégahertz, le SMC avait une portée, une fréquence de 4,4 à 4,6
14 gigahertz et de 4,8 à 5,00. Ça fonctionnait en deux parties.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Zivanovic, demandez-lui, s'il
16 vous plaît, de ralentir un petit peu de façon à ce que les interprètes
17 puissent interpréter directement ce qui est dit correctement.
18 M. ZIVANOVIC : [aucune interprétation]
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Si nécessaire, je répéterai.
20 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
21 Q. Alors nous allons répéter la dernière phrase. Voulez-vous me redonner
22 les fréquences.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne crois pas qu'il soit nécessaire
24 qu'il répète cela. Nous avons bien entendu tout cela, mais j'avais
25 l'impression que ça allait trop vite.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi.
27 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
28 Q. Excusez-moi. Vous n'avez pas besoin de répéter, Monsieur.
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1 Quelles mesures, vous-même en tant que chef des transmissions, en 1995, au
2 cours de l'été de cette année, quelles mesures avez-vous prises de façon à
3 mieux protéger vos transmissions contre des écoutes ou interceptions
4 possibles ? Je vous parle du RRU-100 et du RRU-1.
5 R. Lorsque je parlais de la protection des transmissions, à la veille de
6 l'opération à Srebrenica, la RRU-1 à Pribicevac, j'ai fait installer un KZU
7 61 pour protéger également les transmissions par la voix, et il y avait
8 déjà eu des systèmes de protection pour les messages écrits. J'avais une
9 machine chiffrement au poste de commandement également. Quant à l'appareil
10 radio RUP-12, j'ai installé une KZU 3 de façon à ce que les communications
11 radio disposent également d'un système de protection pour la parole pour ce
12 qui était des transmissions à voix.
13 Q. Pourriez-vous me dire, puisque vous avez parlé de Veliki Zep, est-ce
14 que vous pourriez décrire ce qu'il y avait là à Veliki Zep ? Quel type de
15 bâtiment ou quel type de centre de transmissions ?
16 R. Veliki Zep était l'essentiel, le centre de transmissions de l'état-
17 major principal de l'armée de la Republika Srpska, c'était également la
18 même chose pour le commandement du Corps de la Drina parce que nous
19 n'avions pas de moyens d'établir notre propre centre. Veliki Zep convenait
20 pour être le point central de transmissions du Corps de la Drina également.
21 Le terrain se prêtait parfaitement à ces fonctions.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic, je voudrais
23 comprendre un peu mieux. Parlant de la précédente réponse faite par le
24 témoin, pas celle-ci, mais avant cela quand il a dit qu'à Pribicevac il
25 avait installé un KZU 61, et que pour le poste de radio RUP-12, il avait
26 installé un KZU 3 pour assurer la sécurité des transmissions, est-ce que
27 c'étaient des machines servant à faire du brouillage ou quelque chose de ce
28 genre ? Est-ce que vous pouvez nous décrire comment on protégeait les
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1 transmissions par la voix avec ces deux appareils ?
2 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
3 Q. Vous avez entendu la question posée par le Président de la Chambre.
4 Vous comprenez, je suppose, ce qui a été dit, donc je voudrais vous
5 demander de répondre à cela.
6 R. Le KZU 61, dont j'ai parlé, peut-être j'ai parlé trop vite. J'ai
7 installé cet appareil pour protéger les transmissions par la voix sur
8 l'itinéraire emprunté par le relais du RRU-1; quant aux opérations,
9 lorsqu'il s'agissait des poste de radio RUP-12, c'est là que j'ai installé
10 le KZU 63 de façon à protéger aussi les transmissions à la voix.
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce que je voulais savoir aussi --
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que j'ai été clair.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Mais ce que je voudrais savoir
14 maintenant, Monsieur Blagojevic, c'est comment ces deux appareils, le KZU
15 61 et le KZU 63, protégeaient les transmissions par la voix. Quel était
16 leur effet ? Comment est-ce que les transmissions par la voix étaient
17 protégées par leur
18 utilisation ? Y avait-il brouillage des transmissions, quel était le
19 système ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Avec le RUP-12, quand on n'a pas un KZU 63, on
21 ne peut rien entendre avec cet appareil quand il y a un KZU 63; il y a une
22 protection complète. Quant au KZU 61, placé sur un appareil de
23 transmissions de relais, déforme la voix au point qu'elle n'est plus
24 intelligible.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
26 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
27 Q. Je vous ai montré --
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Excusez-moi, là encore, Maître
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1 Zivanovic.
2 Mais s'agissant d'un RUP-12 équipé d'un appareil KZU 63, vous dites qu'on
3 disposait d'une protection complète, qu'on ne pouvait rien entendre. Mais
4 si vous communiquiez avec quelqu'un qui se trouve à l'autre bout, comment
5 la personne qui se trouve à l'autre bout est-elle en mesure d'entendre ce
6 que vous dites, si avec l'emploi du KZU 63, vous avez une protection
7 complète et donc on ne peut rien entendre ?
8 En d'autres termes, est-ce que la personne qui se trouve à l'autre bout du
9 récepteur a-t-il besoin lui-même d'avoir un appareil spécial pour recevoir
10 les communications qui sont transmises en utilisant un KZU 63 ?
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Toute activité de combat ou tout groupe qui a
12 participé à l'opération de Srebrenica disposait d'un RUP-12 qui était
13 équipé d'un KZU 63 que j'avais personnellement installé sur ces appareils
14 de façon à ce qu'il soit possible de communiquer pour tous les groupes de
15 combat entre eux et le commandement pour ce qui était de la mission de
16 combat à Pribicevac.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc, ma dernière question est
18 celle-ci : est-ce que vous confirmez qu'il n'y avait à l'époque aucun
19 moyen, aucun moyen technique à l'époque, par lequel on pouvait intercepter
20 ou écouter une communication envoyée en utilisant un RUP-12 équipé d'un
21 appareil KZU 63 ?
22 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est exact. C'était impossible d'intercepter
23 ou d'écouter les conversations ainsi transmises.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
25 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
26 Q. Tâchons d'éclaircir les choses encore un peu. Un interlocuteur qui
27 utilisait un KZU 63, pour son correspondant qu'est-ce qu'il faudrait que le
28 correspondant ait à sa disposition pour pouvoir l'entendre, c'est-à-dire de
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1 façon à pouvoir comprendre ce que le premier disait ? Qu'est-ce que le
2 correspondant, l'autre interlocuteur devait avoir à sa disposition ?
3 R. Pour que quelqu'un qui ne se trouvait pas dans le réseau du RUP-12
4 puisse entendre ce qui se disait dans un réseau équipé d'un KZU 63, il
5 faudrait qu'il ait le même KZU 63 sur un RUP-12. Toutefois, il faut
6 également qu'une clé soit insérée dans l'autre KZU 63, de sorte que
7 l'appareil lui-même ne suffit pas. Vous avez besoin d'une clé numérique
8 comportant plusieurs chiffres, plus d'un chiffre qui doit également être
9 entré dans l'appareil KZU 63.
10 Q. Est-ce que ceci veut dire que si quelqu'un voulait écouter une
11 conversation de ce genre aurait à la fois l'appareil et la clé ayant
12 plusieurs chiffres ?
13 R. Il faudrait que ce soit la même clé, pas n'importe quelle clé, la même
14 clé, le même appareil. Oui. S'ils avaient ça, à ce moment-là, ils auraient
15 été en mesure d'intercepter et d'écouter les conversations.
16 Q. Je vous remercie. Je vous ai montré l'opinion montrée par un expert M.
17 Djuro Rodic, et je voudrais maintenant vous poser plusieurs questions
18 concernant des détails de cette analyse. Pourriez-vous, s'il vous plaît,
19 regarder le classeur qui vous est présenté. Vous allez trouver cela au
20 numéro 3. A la page 22, il y une image, un croquis. Il s'agit de 1D323 à la
21 page 22, annexe 53. Il s'agit d'un croquis, d'un schéma.
22 R. Oui, je peux voir.
23 Q. Attendez juste un instant, s'il vous plaît. On va voir si l'image
24 devrait apparaître à l'écran aussi, sur nos écrans.
25 R. Avant que cette image n'apparaisse sur votre écran, Maître
26 Zivanovic, pourriez-vous, s'il vous plaît, m'expliquer de quoi il s'agit.
27 Tout ce que j'ai ici est en anglais. Qu'est-ce que c'est ? J'ai besoin que
28 vous m'expliquiez.
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1 Q. Pour autant que je puisse le voir, il s'agit là d'une antenne destinée
2 à un RRU-800. Je suppose que vous pouvez la reconnaître ?
3 R. Oui, je peux voir ça. D'accord. Mais tout ici est en anglais. Pourquoi
4 est-ce que je dois voir ceci ?
5 Q. Malheureusement, il y a eu une erreur qui s'est glissée. Je n'ai pas
6 réussi à retrouver l'analyse, le texte d'origine de cette analyse sur le
7 prétoire électronique e-court; donc, comme je vous pose des questions
8 concernant l'image seulement, je pense qu'en l'espèce vous devriez être en
9 mesure de comprendre les mots qui y figurent.
10 Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous expliquer ce que nous voyons là sur
11 cette image ?
12 R. C'est une antenne pour un poste RRU-800, et ça fonctionne aussi pour
13 l'appareil 200. Je vais vous expliquer. Là il y a ce support d'antenne qui
14 a huit éléments. Il y a donc deux antennes radio en haut; là et ici sur le
15 côté --
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vais vous demander de vous arrêter
17 un moment. Excusez-moi de vous interrompre comme ça, Monsieur Blagojevic.
18 Maître Zivanovic, d'après ce que je saisis, M. Blagojevic est en train de
19 désigner le croquis qu'il a sous les yeux, le diagramme, mais nous ne
20 pouvons pas voir ce qu'il est en train de désigner sur ce croquis, ce
21 diagramme.
22 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
23 Q. Oui. Monsieur Blagojevic, nous n'arrivons pas à voir ce que vous
24 désignez. Je ne sais pas s'il y a des possibilités techniques de faire en
25 sorte que nous puissions voir ce que vous montrez, mais je vais simplement
26 vous demander ceci en reformulant ma question un peu. Je voulais simplement
27 vous demander de nous dire --
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] En fin de compte, Maître Zivanovic,
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1 parce que - essayons d'être pratique. En ce qui concerne ce diagramme, quel
2 est vraiment le but de votre question ou de votre série de questions ?
3 Qu'est-ce que vous souhaitez établir ?
4 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je voulais établir le nom de deux appareils
5 qui se trouvent ou les deux éléments qui se trouvent tout en haut de
6 l'antenne.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc vous voulez dire qu'il y a
8 un réflecteur et un radiateur ?
9 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui. Ma question est de savoir si le témoin
10 peut confirmer qu'à cet endroit où il y a un radiateur sur cet emplacement
11 --
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien alors, allez --
13 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce que c'était bien comme ça en 1995 ?
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors, posez directement ces questions.
15 [La Chambre de première instance et le Greffière se concertent]
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] On m'informe que la seule façon dont on
17 pourrait faire en sorte, la seule façon "technique" donc on pourrait faire
18 que l'on voie ce que témoin désigne, c'est qu'il appose des marques sur le
19 document qu'il a devant lui, et à ce moment-là, ça nous sera apporté plus
20 tard, mais je ne pense pas que ce soit la meilleure solution.
21 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc, aux fins de la question que vous
23 voulez poser, comme vous l'avez dit, je pense que vous pouvez directement
24 demander au témoin, lui poser la question tout en haut de ce diagramme,
25 vous avez deux éléments, ces deux éléments, et vous posez la question.
26 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
27 Q. Pourriez-vous nous dire ce que sont les deux éléments que l'on voit
28 tout en haut du mât de cette antenne ?
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1 R. Tout en haut du mât de cette antenne se trouvent des radiateurs. Mais
2 on lit ici "réflecteur" ou "radiateur," mais si vous regardez, si vous
3 prêtez vraiment attention, vous verrez qu'il y a en fait deux radiateurs et
4 deux réflecteurs et que le rayonnement de l'antenne va depuis le réflecteur
5 traversant le radiateur, et ces radiateurs devaient être en position
6 horizontale lorsqu'on les installe; sans cela, il existe une autre façon de
7 les monter, de les installer. C'est lorsque les éléments de jonction du mât
8 sont verticaux. La meilleure position pour les radiateurs, c'est lorsqu'ils
9 se trouvent dans une position horizontale, parce que c'est à ce moment-là
10 qu'on peut obtenir les meilleures transmissions parce qu'il y a à ce
11 moment-là rayonnement, radiation.
12 Q. Monsieur Blagojevic, vous voyez cette image et la position des
13 radiateurs. Pourriez-vous nous dire si à l'époque, si vous vous en
14 souvenez, est-ce que la position de ces radiateurs était exactement la même
15 sur ce système d'antenne à Veliki Zep avec d'autres éléments ? Est-ce que
16 vous pouvez rappeler cela ? Est-ce que vous confirmez la position des
17 radiateurs à l'époque ?
18 R. Tous les opérateurs, ainsi que les officiers transmetteurs, savent que
19 la règle était que l'antenne doit être installée, doit être montée, c'est-
20 à-dire que les radiateurs doivent se trouver dans une position horizontale.
21 Ceci d'après nos règles et c'est comme ça qu'on faisait les choses en fin
22 de compte. C'est comme ça qu'on procédait.
23 Q. Merci. Je n'ai plus besoin maintenant de ce croquis. Pourriez-vous nous
24 parler de la puissance utilisée par le RRU-800 à l'époque ?
25 R. Si je vous dis qu'à l'époque où j'étais encore étudiant à l'école
26 militaire, que déjà le RRU-800 était une pièce de musée et qu'on avait
27 cessé de s'en servir ou de fabriquer, alors vous pouvez imaginer dans quel
28 état se trouvaient ces appareils 20 ans plus tard ou 25 ans plus tard. Ces
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1 appareils devaient utiliser une puissance très réduite sur des distances
2 plus courtes. La puissance totale était de 10 watts et la puissance réduite
3 était de 5 watts. Toutefois, à cause de l'état dans lequel se trouvaient
4 ces appareils, il fallait que l'on tienne compte de 25 à 30 % de moins au
5 point de vue de puissance. Pourquoi est-ce que l'on devait réduire la
6 puissance ? Ceci fait partie des instructions qui dit que ça fait partie de
7 la protection, c'est une mesure de protection électronique, et s'il y a
8 moins de possibilité d'interception de la part de l'ennemi, donc les
9 conditions de fourniture d'énergie - parce qu'il fallait que cet appareil
10 soit alimenté par un générateur ou par un réseau électrique.
11 Les distances RR étaient d'environ 15 kilomètres, même jusqu'à la
12 Brigade de Rogatica, la 2e Brigade de Rogatica, et plus particulièrement la
13 Brigade de Zvornik, Vlasenica, Veliki Zep, Cer. Tout ceci allait jusqu'à 15
14 kilomètres. Je ne serais pas en mesure de vous dire les distances exactes,
15 mais il faudra que je fasse des mesures, et je n'ai pas de carte devant
16 moi. Donc il est difficile pour moi de vous faire une réponse exacte. A
17 l'époque, j'avais une carte et je savais exactement quelles étaient les
18 distances.
19 Q. Pourriez-vous me dire ce que signifie la connexion duplex ? Nous avons
20 rencontré ce terme et il serait nécessaire que vous nous l'expliquiez.
21 R. Une connexion duplex c'est la possibilité d'utiliser la voix sur une
22 fréquence et de recevoir sur une autre fréquence. Une connexion duplex ne
23 peut être établie qu'avec des relais radio et des postes de radio ne
24 peuvent normalement avoir qu'une connexion simplex. Il faut un relais radio
25 pour que l'on puisse établir une connexion duplex.
26 Q. Est-ce que ceci veut dire que si vous avez plusieurs appareils RRU-800,
27 une conversation ne peut avoir lieu que sur deux fréquences différentes
28 entre un point et un autre ?
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1 R. Oui, c'est exact, et c'est d'ailleurs ce qui était constamment prévu.
2 On tenait compte toujours de deux fréquences lorsque l'on prévoyait des
3 communications, des transmissions.
4 Q. Comment est-ce que ces fréquences étaient déterminées pour les
5 différentes voies empruntées par les RRU-800 ?
6 R. Les fréquences pour les RRU-800 étaient décidées ou déterminées sur la
7 base des caractéristiques de chaque appareil. Une différence minimale entre
8 l'émission et la réception, entre les fréquences de l'émission et de
9 réception, comme étant au moins de 50 kilohertz, c'est ça qui déterminait
10 la fréquence utilisée. Moi-même, en tant que chef des transmissions du
11 Corps de la Drina dans ce cas particulier, ce n'était pas moi qui décidais
12 des fréquences à utiliser. Certaines des fréquences étaient décidées par
13 l'état-major principal, le chef des transmissions du Grand état-major, et
14 elles étaient ajustées par rapport aux caractéristiques du centre à Cer, à
15 Gucevo, à Srebrenica, et ainsi de suite.
16 Q. Savez-vous qui déterminait ces fréquences entre le commandement du
17 Corps de la Drina à Vlasenica et Zvornik pour ce qui est de l'appareil RRU-
18 800, pour ce qui est --
19 R. De Vlasenica à Veliki Zep, les fréquences ont été déterminées par le
20 chef de transmissions de l'état-major principal pour les transmissions
21 entre l'état-major et le corps. Et pour ce qui est de ces itinéraires, il
22 s'agissait des transmissions vers les unités, parce que Veliki Zep était en
23 même temps le centre de transmissions pour le Corps de la Drina. De Veliki
24 Zep à Cer, cela relevait de la compétence des organes chargés des
25 transmissions de notre Etat et de Cer à Gucevo. De Gucevo à Zvornik, on
26 adaptait des transmissions, mais c'est le chef de transmissions qui
27 déterminait ces fréquences, qui était compétent pour cela. Moi, je n'étais
28 pas compétent pour cela ni chef de transmissions de l'état-major principal.
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1 Q. Lorsque vous avez mentionné un autre Etat, avez-vous pensé à l'ancienne
2 Yougoslavie ?
3 R. Oui.
4 Q. Maintenant, j'aimerais qu'on présente un autre document. Pour ce qui
5 est de l'analyse de M. Rodic, c'est 1D332, les pages 13 et 14. Pour ce qui
6 est de votre classeur, il s'agit de l'intercalaire 2 dans votre classeur,
7 et il s'agit des pages 13 et 14 également.
8 R. Vous avez dit la page 13 ?
9 Q. Oui.
10 R. Oui, je la vois.
11 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Ce document a été montré à notre expert,
12 Rodic, mais je vois que le document n'a pas été traduit en anglais. Il
13 s'agit de quelques localités et de quelques références pour ce qui est des
14 fréquences.
15 Q. Pouvez-vous me dire, pouvez-vous me confirmer s'il s'agit du plan de
16 fréquences qui - en fait, pouvez-vous nous dire de quoi il s'agit ?
17 R. Oui. Comme vous l'avez dit, il s'agit du plan de fréquences; mais il
18 s'agit des informations pour ce qui est des itinéraires de relais hertzien
19 que j'ai envoyés au chef des transmissions d'état-major principal. C'est ce
20 que j'ai expliqué tout à l'heure par rapport à certains centres de
21 transmissions, nous n'étions pas compétents de déterminer des fréquences.
22 C'est pour cela que j'ai rassemblé les fréquences des unités pour les
23 envoyer au chef de l'état-major principal pour que cela soit archivé et
24 pour qu'il n'y ait pas de confusion pour ce qui est des fréquences.
25 Q. Dites-moi, à part de ce document où les fréquences sont déterminées,
26 savez-vous si ces fréquences, au cours de la guerre, ont été modifiées à un
27 moment donné ?
28 R. Ces fréquences, à partir du début de la guerre, n'ont pas été
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1 modifiées, parce qu'il n'y avait pas de brouillage. Pour savoir s'il y
2 avait des interceptions, je ne saurais vous dire. Nous avons fait tout ce
3 qui était possible pour qu'il n'y ait pas de brouillage, donc il n'était
4 pas nécessaire de les modifier.
5 Q. Pouvez-vous dire si le Corps de la Drina était en mesure de modifier
6 ces fréquences ? Est-ce que vous, en tant que chef de transmissions, ou qui
7 que ce soit au Corps de la Drina aurait pu décider de modifier ces
8 fréquences ?
9 R. En tant que chef des transmissions, je n'étais pas compétent de
10 modifier les fréquences, parce qu'aucune des transmissions n'allait
11 directement entre le Corps de la Drina et les unités, dans ce cas-là,
12 j'aurais été compétent pour ces fréquences. Mais comme cela n'était pas le
13 cas, je n'étais pas compétent pour les modifier.
14 Q. Pouvez-vous me dire si ces postes radio à Vlasenica et à Zvornik
15 étaient stationnaires ?
16 R. Ces relais hertziens sont toujours stationnaires pour ce qui est de
17 leur fonctionnement et c'est la règle générale.
18 Q. Est-ce que ces relais étaient incorporés dans d'autres systèmes de
19 transmissions ?
20 R. Des transmissions par relais hertzien peuvent être combinées avec des
21 transmissions par fil; pourtant, dans notre cas, ces communications ont été
22 combinées avec des communications par fil.
23 Q. Est-ce que les postes radio RRU-800 pouvaient être déplacés d'une
24 localité à une autre ?
25 R. Oui, c'était possible; mais par rapport aux postes radio des relais
26 hertziens émettent des rayons dans une direction déterminée et pour les
27 brouiller, il était très difficile de les brouiller. Si un autre
28 participant dans des communications veut les retrouver, il devait à partir
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1 d'un autre point sur le territoire. Pour ce qui est du déplacement de ces
2 postes radio, il arrivait souvent que les transmissions étaient coupées.
3 Q. Vous avez parlé trop vite et cela n'a pas été interprété. Vous avez dit
4 que ces postes radio fonctionnaient selon le principe d'un point à un
5 autre; et lorsqu'un poste radio est déplacé, un autre participant dans des
6 transmissions doit retrouver cet autre point sur le territoire. Vous avez
7 dit encore quelque chose; pourriez-vous répéter cela ?
8 R. Le poste radio qui est déplacé donc n'est plus stationnaire et plutôt
9 est monté sur un véhicule. Comment monter une antenne sur ce poste radio ?
10 Selon nos règles, cela n'était pas permis et d'ailleurs ce n'était pas
11 possible. C'est pour cela que le fonctionnement de ces postes radio -- donc
12 que ces postes radio fonctionnaient uniquement lorsqu'ils étaient
13 stationnaires et non pas en mouvement.
14 Q. Dites-moi, bien que vous ayez déjà dit cela, il faut que vous me
15 confirmiez cela. Est-ce que cela veut dire que pendant votre travail en
16 tant que chef de transmissions, ces postes RRU-800 n'étaient pas déplacés
17 d'un point à un autre ou d'une localité à une autre pendant la guerre ?
18 R. Non. On utilisait ces postes toujours au même endroit.
19 Q. J'ai encore une question pour vous : pouvez-vous me dire s'il était
20 possible de rétablir une connexion directe par relais hertzien en utilisant
21 le poste RRU-800 entre Vlasenica et Zvornik ?
22 R. Dû à la configuration du terrain, il n'était pas possible d'avoir une
23 communication directe entre Vlasenica et Zvornik. La visibilité n'était pas
24 suffisamment grande pour établir cette connexion directe.
25 Q. Je n'ai plus de questions pour vous, Monsieur Blagojevic.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Zivanovic.
27 Maître Ostojic, vous avez dit que vous aviez besoin de 30 minutes.
28 Oui, Monsieur Nikolic.
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1 M. NIKOLIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. J'ai quelques
2 questions à poser au témoin.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y. Et, s'il vous plaît,
4 présentez-vous au témoin d'abord.
5 Contre-interrogatoire par M. Nikolic :
6 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic. Je m'appelle Predrag
7 Nikolic, avocat qui fait partie de l'équipe de la Défense de l'accusé
8 Ljubisa Beara. Je vais vous poser quelques questions concernant les
9 caractéristiques techniques de la centrale TCE.
10 Dites-moi, s'il vous plaît, s'il était possible, d'après le système de
11 transmissions que vous avez expliqué et qui fonctionnait en 1995, s'il
12 était possible d'établir le lien avec le service -- avec le PTT ?
13 R. Oui.
14 Q. De quelle façon ?
15 R. Oui. Bien sûr qu'il était possible d'établir des liens avec le réseau
16 PTT, tout simplement depuis une centrale PTT, le commandement du corps
17 établissait des liens entre ces réseaux et ce relais à Vlasenica; et dans
18 tous les commandements de la brigade, on établissait avec TC 40, avec TC 20
19 et ce réseau PTT; donc on était relié avec le réseau PTT, tous.
20 Q. Est-ce que cela veut dire que depuis le commandement du corps vous
21 pouviez parler directement avec n'importe quel participant dans ce réseau
22 PTT, dans n'importe quel endroit sur le territoire de la Republika Srpska ?
23 R. Je pouvais parler avec n'importe quel participant dans ce réseau, et
24 non seulement pour ce qui est du réseau de la Republika Srpska, mais aussi
25 du réseau de la Chine, de la Russie, de l'Allemagne, des Etats-Unis
26 d'Amérique.
27 Q. Est-ce que cela veut dire que ce participant de ce réseau PTT de
28 Valjevo pouvait appeler le commandant du corps ?
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1 R. Oui.
2 Q. Est-ce qu'il était en mesure de rappeler d'autres unités, des unités
3 subordonnées de la même façon ?
4 R. Oui.
5 Q. Où se trouvaient installés ces branchements PTT avec le réseau PTT au
6 commandement du corps ?
7 R. Ces branchements se trouvaient branchés à la centrale qui existait au
8 bâtiment du corps. Il s'agissait de l'ancien bâtiment de la direction de
9 l'entreprise minière de bauxite, et c'est depuis ce bâtiment qu'on se
10 branchait directement depuis notre appareil TC 40.
11 Q. Est-ce que je vous ai bien compris pour dire que pour appeler d'une
12 centrale PTT de n'importe quel endroit sur le territoire de la Yougoslavie,
13 par exemple, si le signal arrive à la centrale au commandant du corps,
14 c'est à ce moment-là que la personne qui manipule la centrale peut brancher
15 un autre participant se trouvant non seulement au corps, mais aussi aux
16 unités subordonnées ?
17 R. C'est exact.
18 Q. Merci.
19 M. NIKOLIC : [interprétation] Je n'ai plus de questions pour vous.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
21 Madame Nikolic, vous avez dit que vous n'avez pas de questions pour ce
22 témoin ?
23 Mme NIKOLIC : [interprétation] Oui. Je n'ai pas de questions.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
25 Et Maître Lazarevic ?
26 M. LAZAREVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
28 Madame Fauveau ? Me Petrusic procédera au contre-interrogatoire de ce
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1 témoin à la place de Mme Fauveau.
2 M. PETRUSIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Mesdames et
3 Messieurs les Juges.
4 Contre-interrogatoire par M. Petrusic :
5 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic.
6 R. Bonjour.
7 Q. Je m'appelle Nenad Petrusic et je vais vous poser au nom de la Défense
8 du général Miletic. Je vais vous poser quelques questions. La première
9 question concernera votre rapport en tant que chef des transmissions du
10 Corps de la Drina avec l'état-major principal, à savoir avec le
11 commandement.
12 Vous étiez subordonné, comme vous l'avez dit, au chef de l'état-major
13 du Corps de la Drina ?
14 R. C'est exact.
15 Q. Est-ce que votre département, vous étiez en fait au sein du département
16 de transmissions ?
17 R. Pouvez-vous répéter la question parce que ça a été coupé ?
18 Q. Le service des transmissions ?
19 R. J'étais à la tête de l'organe de transmissions qui devait avoir cinq
20 personnes de plus; pourtant, il y avait la pénurie de personnel et je me
21 trouvais seul au sein de cet organe de transmissions.
22 Q. Vous aviez une unité chargée de l'entretien technique, pour ainsi dire,
23 et il s'agissait du 5e Bataillon de transmissions du Corps de la Drina ?
24 R. C'était l'unité qui était chargée de l'établissement de transmissions
25 et pour ce qui de l'entretien technique, c'était un autre domaine.
26 Q. Merci pour cette explication. En tant que chef du service de
27 transmissions, aviez-vous participé à la préparation et à la présentation
28 des propositions au commandement du corps ou au chef de l'état-major
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1 lorsqu'il s'agissait de la rédaction de certains documents de combat qui
2 envisageaient la participation des unités de transmissions dans une
3 certaine opération ?
4 R. Pour ce qui est de toutes les opérations, j'ai participé à la rédaction
5 des documents pour les raisons que j'ai indiquées, à savoir parce que le
6 personnel du service des transmissions y avait participé parce qu'il devait
7 s'occuper des plans pour ce qui est des transmissions.
8 Q. Donc vous présentiez des propositions au commandant pour lui expliquer
9 comment organiser ce système de transmissions ?
10 R. Oui.
11 M. PETRUSIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut maintenant présenter
12 5D1182. Il y a une traduction provisoire de ce document, et j'aimerais
13 qu'on affiche ce document dans le système du prétoire électronique. Ce
14 document a été communiqué au Procureur également ainsi qu'à toutes les
15 équipes de la Défense.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Petrusic.
17 M. PETRUSIC : [interprétation]
18 Q. Monsieur Blagojevic, voyez-vous ce document qui a le numéro 5D1182 ?
19 R. Oui.
20 Q. Il s'agit du document du commandement du Corps de la Drina du 14 mars
21 1994, signé par le commandant, général de division Milenko Zivanovic. Le
22 document est intitulé comme suit : "La création d'une section de
23 transmissions pour ce qui est du Groupe tactique 1. Ordre."
24 Est-ce que dans cet ordre il est écrit que, pour ce qui est du 5e Bataillon
25 de transmissions, des hommes de ce 5e Bataillon, il faut créer une section
26 de transmissions composée du Komandir de section, personne qui fera
27 fonctionner le téléscripteur ainsi que le chauffeur du véhicule à moteur ?
28 R. Oui.
Page 22288
1 Q. Au point 2 de cet ordre, est-ce qu'il est écrit que les moyens
2 techniques à la section de transmissions sont RRU-1 et KZS ? Est-ce que
3 vous voyez cela ?
4 R. Oui, je le vois. C'est le poste KZ.
5 Q. Donc KZS, cette abréviation KZS signifie quoi ?
6 R. C'est le poste pour la protection ou pour crypto.
7 Q. Aux points 1 et 2, est-ce que vous-même ou quelqu'un de votre section,
8 à savoir de votre organe de transmissions, est-ce que vous avez préparé
9 cela à l'attention du commandant ? Est-ce que cela relevait de votre
10 compétence ?
11 R. Monsieur Petrusic, j'ai préparé cet ordre tout entier, tous les points
12 de cet ordre, je les ai préparés moi-même.
13 Q. Ensuite au point 5, nous voyons que le délai pour ce qui est de
14 l'accomplissement de cette tâche est le 16 mars 1994. Est-ce que c'était le
15 délai pour établir les transmissions en utilisant ce relais à Pribicevac,
16 est-ce que c'était cette date-là, le 16 mars 1994 ?
17 R. A la fin de l'ordre, il figure que le commandement du Groupe tactique
18 Pribicevac à 12 heures informera le commandant, et le délai pour accomplir
19 cette tâche était le même délai, parce qu'en établissant les transmissions
20 par ce relais, il était possible que le commandant de ce Groupe tactique
21 Pribicevac soit en contact avec le commandant.
22 Q. Est-ce que cela fonctionnait ?
23 R. Oui.
24 Q. Est-ce que cela continuait à fonctionner durant 1994 et en juin 1995 ?
25 R. Depuis la création de cet organe jusqu'à la fin de l'opération
26 Srebrenica, ces transmissions fonctionnaient.
27 Q. Nous avons entendu dans ce prétoire que ces transmissions ont commencé
28 à être établies à partir de janvier 1995, et pour ce qui est de la
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1 fréquence, il s'agissait de la fréquence 259.275 mégahertz. En janvier
2 1995, est-ce qu'il y avait une autre connexion par relais hertzien mis à
3 part cette connexion par relais hertzien ?
4 R. C'était la seule connexion par relais hertzien entre Veliki Zep et
5 Pribicevac en utilisant le poste RRU-1, et il n'était pas possible
6 d'utiliser cette autre fréquence, parce que le relais avait la fréquence
7 entre 230 et 270 mégahertz.
8 Q. Vous ne m'avez pas bien compris. J'ai parlé de la fréquence 259
9 mégahertz. C'était la première fréquence, et la deuxième, c'était 275.
10 R. La fréquence 259, il était possible de l'utiliser. Je n'ai pas le plan
11 de fréquences sur moi, et je ne peux pas vous dire par cœur quelles étaient
12 les fréquences, mais la fréquence 275 mégahertz n'était pas possible, parce
13 que les postes qu'on utilisait n'avaient pas de telles fréquences.
14 Q. En tout cas, en janvier 1995, cette fréquence ne fonctionnait pas ? Il
15 n'était pas possible d'établir des connexions en utilisant cette fréquence
16 ?
17 R. Non.
18 Q. Est-ce qu'on peut afficher le document 5D1181. Il s'agit d'un ordre du
19 commandement du Corps de la Drina datant du 11 décembre 1994, signé par le
20 commandant du Corps de la Drina, général de division Milenko Zivanovic. Et
21 cet ordre est intitulé --
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Petrusic, je m'excuse de vous
23 avoir interrompu, mais si vous regardez la page 28, la ligne 16, où vous
24 décrivez ce document, vous dites qu'il s'agit de l'ordre du commandement du
25 Corps de la Drina du 11 décembre 1994, qui a été donné par le général de
26 division Milenko Zivanovic. Il s'agit de la même personne, Milenko
27 Zivanovic, mais la date ici est le 1er février 1994.
28 M. PETRUSIC : [hors micro]
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'aimerais être sûr que la traduction
2 dont nous disposons est la bonne traduction.
3 M. PETRUSIC : [interprétation] Pour ce qui est de la date, je pense qu'il
4 s'agit de la date du 11 décembre. Mais il est possible qu'il s'agisse de la
5 date du 11 février, parce que dans la version dont je dispose, la version
6 en serbe, il est possible que j'aie commis une erreur.
7 M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]
8 M. PETRUSIC : [interprétation] Oui, Mme Fauveau m'a aidé pour éclaircir
9 cela.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'aimerais tirer cela au clair pour ce
11 qui est de votre réponse. Pouvez-vous vous reporter à la dernière ligne de
12 ce document, qui commence par les mots : "Le commandant," et cetera, et
13 pour ce qui est de la date, pour ce qui est de délai de l'accomplissement
14 du contenu de l'ordre, il y a la date qui pourrait être le 11 [comme
15 interprété] février 1994.
16 Admettons que cela soit correct, mais il faut que vous vous occupiez de
17 cela plus tard. Maintenant, il faut que vous éclaircissiez cela. S'il y a
18 une erreur dans la traduction en anglais, il faut la corriger. Vous pouvez
19 continuer à poser des questions au témoin.
20 M. PETRUSIC : [interprétation] Je vois qu'il est venu le moment propice
21 pour faire la pause.
22 M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]
23 Mme FAUVEAU : Je veux seulement clarifier. Il s'agit d'une traduction
24 officieuse qui était faite par la Défense. Effectivement, la date n'était
25 pas tout à fait claire. Lorsque mon équipe a fait la traduction, justement
26 pour faire -- pour mettre le 1er février 1994, ils se sont référés à cette
27 dernière phrase du document, et c'est comme ça qu'on est arrivé à la date
28 1er février 1994, parce qu'effectivement la date n'est pas très lisible dans
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1 la version serbo-croate.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Réfléchissez-y.
3 Maintenant nous allons faire une pause de 25 minutes.
4 --- L'audience est suspendue à 10 heures 31.
5 --- L'audience est reprise à 11 heures 01.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Alors, indépendamment de la
7 question de la date exacte de ce document, qui, je crois, est février et
8 non pas décembre, alors poursuivons votre question, s'il vous plaît, votre
9 question au témoin.
10 M. PETRUSIC : [interprétation] Oui. Pendant la suspension de séance, nous
11 nous sommes entretenus. En fait, il s'agissait probablement du mois de
12 février. En fait, c'était le 1er février 1994.
13 Q. Monsieur Blagojevic, pourriez-vous, s'il vous plaît, jeter un coup
14 d'œil au document, 5D1181, et vous allez voir. Enfin, est-ce que vous avez
15 le document devant vous ?
16 R. Oui.
17 Q. Le commandant du Corps de la Drina ordonne que les interceptions radio,
18 une force, un groupe d'interception radio soit créé pour détecter et
19 surveiller les transmissions ennemies dans le secteur avec surveillance
20 électronique, ensuite il indique les lieux, à savoir Zebanjsko, Ljeskovik,
21 Zepa, Kamenica.
22 Savez-vous que cette écoute radio a effectivement été créée, est-ce que
23 vous le saviez; ou est-ce que vous-même, en tant que chef des transmissions
24 du 5e Bataillon du Génie, est-ce que vous avez participé au fait d'équiper
25 ces écoutes radio ou ce groupe chargé des écoutes radio, est-ce que vous y
26 aviez participé ?
27 R. J'avais connaissance de cet ordre, mais vous avez fait un lapsus. Ce
28 n'était pas le 5e Bataillon du Génie, mais le 5e Bataillon des
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1 transmissions. Nous avons été informés, nous avons été mis au courant de
2 cet ordre, parce que les renseignements devaient être transmis depuis une
3 colline Sarampov, (Pribicevac), au commandant du corps et ces organes
4 devaient utiliser ces informations qui étaient transmises et c'est bien ce
5 que nous avons fait.
6 Q. On peut donc conclure de cet ordre que ce qui devait être surveillé,
7 écouté, c'était une communication radio entre Srebrenica et Zepa. Est-ce
8 que c'est quelque chose qui entrait dans les compétences des organes de
9 renseignements, je veux parler ici du fait de recueillir des renseignements
10 ?
11 R. Précisément. Le groupe d'écoute radio a été créé de façon à écouter les
12 communications radio de l'ennemi dans les territoires de Zepa et
13 Srebrenica.
14 Q. Au commandement du corps, aviez-vous un groupe analogue; ou pour être
15 plus précis, savez-vous s'il existait un groupe, un 4e Groupe de
16 reconnaissance radio au sein de ce corps ?
17 R. La section de reconnaissance radio existait au sein du Corps de la
18 Drina et avait comme quartier général, Vlasenica. Mais la plupart de ces
19 membres se trouvaient à des points ou des postes avancés, en tant que
20 membres d'un groupe d'écoute radio et où il y avait d'autres groupes
21 d'écoute de ce genre. Et si vous le souhaitez, je peux --
22 Q. La tâche essentielle c'était de recueillir et de suivre le trafic radio
23 en territoire ennemi; c'est bien cela ?
24 R. Oui.
25 Q. Et les renseignements recueillis de cette manière étaient ensuite
26 présentés aux organes de commandement ?
27 R. Oui.
28 Q. Vous avez également parlé de cette question, mais je pose à nouveau la
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1 question : quel était l'aspect principal concernant les lignes de
2 communication entre le Corps de la Drina et les commandements de la brigade
3 ?
4 R. Entre le Corps de la Drina et les commandements de la brigade, les
5 principales lignes de communication étaient par une ligne de transmissions
6 avec un relais radio.
7 Q. Il semble que vous nous avez dit qu'il y avait également un moyen de
8 transmissions par fil; est-ce que c'est exact ?
9 R. Les transmissions par fil ont existé du début jusqu'à la fin au sein de
10 la Brigade de Milica.
11 Q. Pour ce qui est du central de transmissions, plus particulièrement au
12 commandement du corps, est-ce qu'il y avait également une ligne civile qui
13 aboutissait là ?
14 R. Oui. Comme je l'ai déjà dit à Me Zivanovic.
15 Q. Je voulais simplement dire ceci pour servir de base à mes prochaines
16 questions. Cette ligne ou ce numéro civil, est-ce qu'il avait été également
17 communiqué ou distribué par des numéros de poste aboutissant dans le bureau
18 de certains officiers ?
19 R. Le commandant et le chef d'état-major, le chef de la sécurité et le
20 chef du renseignement avaient des numéros civils directs. Et il y avait un
21 numéro civil qui était affecté ou relié au central téléphonique, quant aux
22 autres numéros, ils avaient des numéros de poste qui aboutissaient donc au
23 central téléphonique.
24 Q. Alors, comment se faisait cet acheminement par ligne civile entre le
25 commandant de la brigade et le commandant du bataillon ?
26 R. Les commandements du bataillon n'étaient pas souvent reliés à cause des
27 possibilités en ce qui concernait les positions tenues par les
28 commandements de bataillon. Chaque fois que c'était possible on s'en
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1 servait, mais ce n'était pas fréquent.
2 M. PETRUSIC : [interprétation] Pourrait-on maintenant voir le document
3 1D338, s'il vous plaît.
4 Q. En attendant que le document apparaisse sur le prétoire électronique e-
5 court, je voudrais demander que vous me confirmiez qu'il s'agit bien là
6 d'un système de relais radio, voire les lignes dont nous avons parlé de
7 façon assez approfondie lorsque vous avez répondu aux questions de M.
8 Zivanovic, donc ce diagramme schématique là, ce schéma.
9 R. Oui. C'est approximativement le schéma que j'ai réalisé moi-même, que
10 j'ai conçu moi-même.
11 Q. Monsieur Blagojevic, depuis l'état-major principal jusqu'à Vlasenica,
12 c'est-à-dire jusqu'au Corps de la Drina, est-ce que la ligne de relais
13 radio était protégée ? Est-ce qu'elle était
14 sécurisée ?
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye --
16 LE TÉMOIN : [interprétation] De l'état-major principal --
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, un instant.
18 Monsieur Vanderpuye.
19 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. On ne
20 comprend pas bien clairement lorsque ce croquis ou ce schéma a été établi
21 et à quelle période mon confrère se réfère.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.
23 Pourriez-vous, s'il vous plaît, répondre à cela, Monsieur Petrusic ?
24 M. PETRUSIC : [interprétation] Oui.
25 Q. Monsieur Blagojevic, ce schéma que vous avez devant vous, est-ce que
26 c'était ça qui était en vigueur en 1995, ça qui fonctionnait plus
27 précisément en juillet 1995 ?
28 R. Oui.
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1 Q. Pouvez-vous maintenant répondre à la question que je vous posais tout à
2 l'heure qui était --
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense qu'il faudrait que --
4 Monsieur Vanderpuye, vous avez adressé au témoin une question qui ne répond
5 pas vraiment aux éléments évoqués par M. Vanderpuye.
6 M. Vanderpuye, oui. M. Vanderpuye souhaiterait savoir avant que M.
7 Blagojevic donne une réponse à votre question précédente, quand ce schéma a
8 été dessiné, a été conçu et à quelle période vous vous référez, de quelle
9 période vous parlez.
10 Donc la question que vous venez de poser maintenant suggère au témoin
11 que le schéma qu'il a devant lui, qui est devant vous, sans indiquer quand
12 il a été dessiné et à quelle période il a été mis sur le papier, vous lui
13 avez demandé si c'était encore en vigueur en 1995, et plus précisément en
14 juillet 1995. Mais quand a-t-il été conçu ? Quand est-ce que ce schéma a
15 été dessiné ? Est-ce que c'était avant ou après juillet 1995 et qui en est
16 l'auteur ?
17 M. PETRUSIC : [interprétation]
18 Q. Monsieur Blagojevic, vous avez entendu ce qu'a dit le Président.
19 Souhaitez-vous que je répète la question ?
20 R. Vous n'avez pas besoin de la répéter. Ce schéma a été conçu, établi,
21 lorsque le corps a été créé, ce qui veut dire en novembre 1992, et quant à
22 l'auteur c'est moi. C'était annexé aux ordres qui s'appliquaient aux
23 transmissions, communications. Vous pouvez voir que dans le titre ou l'en-
24 tête, il y a un titre qui indique annexe A, et notamment "Annexe numéro 2."
25 Q. Comme vous nous l'avez déjà dit, ce système de transmissions était
26 appliqué en juin 1995 ?
27 R. Oui, c'est exact.
28 Q. J'en reviens à ma question précédente. Nous parlions de l'état-major
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1 principal et de Vlasenica ou du commandement du Corps de la Drina. Est-ce
2 que la ligne de la radio entre les deux était protégée ? Etait-elle
3 sécurisée ?
4 R. Depuis l'état-major principal jusqu'au commandement du corps, ainsi que
5 pour l'autre commandement du corps --
6 Q. Monsieur Blagojevic, attendez un instant. La seule chose qui
7 m'intéresse dans cet itinéraire particulier c'est la liaison : état-major
8 principal-Vlasenica ?
9 R. S'agissant de l'état-major principal-Vlasenica, il y avait l'itinéraire
10 radio 0574, comme vous pouvez le voir sur ce schéma.
11 FM 200 c'était la marque de l'appareil, et cette voie était pleinement
12 protégée aussi bien pour les communications écrites que les communications
13 orales -- elles étaient protégées. Il y avait au total huit canaux qui tous
14 étaient sécurisés.
15 Q. De façon à établir une communication avec Zvornik, il fallait que vous
16 passiez par Veliki-Zep-Cer-Gucevo-Zvornik. Je vous ai bien compris ?
17 R. Oui.
18 Q. Cet itinéraire radio par le relais, était-il protégé sur toute sa
19 longueur ou seulement sur une partie, sur certaines
20 parties ?
21 R. Le relais radio, cette ligne entre Vlasenica et Zvornik était protégée
22 et sécurisée, et il était impossible de procéder à des écoutes entre Veliki
23 Zep et Cer. Quant à Vlasenica et Veliki Zep, Cer-Gusevo, Gucevo-Zvornik, il
24 était impossible d'écouter, parce que s'il y avait pénétration du relais
25 radio, c'était difficile d'entendre parce que nous appliquions des mesures
26 anticommunication électronique. Vous pouviez seulement intercepter des
27 communications à voix, mais il était impossible de le faire pour les
28 communications écrites, parce que les communications écrites étaient
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1 toujours chiffrées et c'est comme ça qu'elles étaient envoyées.
2 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Petrusic, étant moi-même profane
3 en matière de transmissions et sans avoir la traduction il est presque
4 impossible de vous suivre. Par exemple, je n'ai pas pu trouver sur ce
5 schéma où se trouve l'état-major principal, et je n'ai pas pu non plus
6 trouver l'ensemble des itinéraires radio 0574. Donc veuillez garder cela à
7 l'esprit.
8 M. PETRUSIC : [interprétation]
9 Q. Monsieur Blagojevic, regardez le schéma qui est devant vous et suivez
10 les indications qui y figurent -- je vais reformuler cela.
11 Dans le schéma que vous avez devant vous, l'indication Crna Rijeka, est-ce
12 que ça implique le Grand état-major, c'est de ça qu'il s'agit ?
13 R. Crna Rijeka représente l'état-major principal. C'est ce que vous pouvez
14 voir écrit au-dessus du cercle, GSV de la Republika Srpska.
15 Q. Est-ce que c'est à gauche du centre --
16 R. A gauche de Veliki Zep --
17 Q. Attendez un instant. Est-ce que c'est à la gauche du carré qu'on trouve
18 au centre et qui porte Veliki Zep ?
19 R. Oui.
20 Q. Ces documents nous seront rendus et je voudrais vous demander
21 d'inscrire un cercle autour de cet endroit précis.
22 R. [Le témoin s'exécute]
23 Q. Je parle de l'endroit dit Crna Rijeka ou état-major principal que nous
24 venons juste de repérer ici, d'identifier. Est-ce que vous pourriez
25 également répondre à la question suivante, ou en fait, il s'agit de la
26 deuxième question posée par le Président de la Chambre, à savoir quelle est
27 la voie radio 0674, est-ce que c'est la voie qui allait de l'endroit qui
28 est indiqué comme Vlasenica jusqu'au carré Veliki Zep ?
Page 22299
1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Petrusic, j'ai maintenant trouvé
2 0674. En fait, ça avait été traduit comme 0574 et c'est la raison pour
3 laquelle je ne le trouvais pas.
4 Poursuivons. Oui.
5 M. PETRUSIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Juge de votre
6 intervention. Je crois que maintenant ce problème est réglé, que nous avons
7 maintenant identifié l'endroit où se trouve l'état-major principal.
8 Je vais maintenant demander que l'on présente le document 5D1186.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.
10 M. PETRUSIC : [interprétation] 1186.
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, pendant que ce document est
12 présenté --
13 Monsieur Vanderpuye, oui.
14 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. En fait, je
15 ne suis pas convaincu que nous ayons résolu la question, la traduction
16 disait 0574, et ceci a été dit à propos du commandement du corps et de
17 l'état-major principal. Tandis que 0674, ça c'est transversal pour ce qui
18 est du corps et Veliki Zep, donc ce n'est pas le point, je ne suis pas sûr
19 que le témoin voulait se référer à cela. En tous les cas, ce n'est pas
20 clair du point de vue du compte rendu. Si mes confrères voulaient bien
21 éclaircir ce point, faire que ce point soit bien clair.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Petrusic, qui est bien au clair
23 en ce qui concerne ce schéma ou vous pourrez éclaircir la question lors du
24 contre-interrogatoire. Je suggère d'abord que Me Petrusic essaie
25 d'éclaircir ce point.
26 M. PETRUSIC : [interprétation]
27 Q. Monsieur Blagojevic, pourriez-vous, s'il vous plaît, répondre à cette
28 objection. Lorsqu'il s'agit de la liaison entre le Grand état-major et
Page 22300
1 Vlasenica. Est-ce que Veliki Zep figurait dans cette liaison ? Traitons
2 donc de cela. Est-ce que Veliki Zep, c'était le central de radio pour
3 l'ensemble des lignes, indépendamment de leurs points d'origine ?
4 R. Veliki Zep était un centre relais radio. C'était le centre pour l'état-
5 major principal, et en l'occurrence également pour le Corps de la Drina.
6 Avec les appareils, le relais qu'on avait à Veliki Zep jusqu'au
7 commandement de l'état-major principal, il y avait un câble multiple.
8 M. PETRUSIC : [interprétation] Je ne sais pas si mon confrère va être
9 satisfait par cette explication, mais en tous les cas il aura la
10 possibilité de poser ses questions lors du contre-interrogatoire du témoin
11 et de demander des éclaircissements supplémentaires.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Alors, poursuivons. Je vois que
13 M. Vanderpuye opine du chef.
14 M. PETRUSIC : [interprétation]
15 Q. Monsieur Blagojevic, est-ce que Veliki Zep était relié par liaison par
16 câble, pour dire les choses de façon simple, est-ce qu'il était relié par
17 câble au Grand état-major, à l'état-major principal ?
18 R. Oui, par des câbles, ou enfin une connexion par fil.
19 M. PETRUSIC : [interprétation] Je voudrais maintenant que l'on présente le
20 document 5D1186 sur le prétoire électronique e-court.
21 Q. Monsieur Blagojevic, vous avez devant vous un document qui a pour titre
22 : "Un aperçu des codes secrets du commandement du corps."
23 Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, si cet aperçu des codes secrets a
24 trait au Corps de la Drina et des codes secrets ?
25 R. Oui.
26 Q. Qui attribuait ces codes -- non, je retire ma question.
27 A quel moment est-ce que ces codes ont été utilisés ?
28 R. Cet aperçu des codes, ce résumé des codes devait s'appliquer à partir
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1 du moment où le Corps de la Drina a été créé. A un moment donné en 1994,
2 ces codes ont été modifiés.
3 Q. Avec quelle fréquence est-ce que l'on modifiait ces codes ?
4 R. C'était parfois deux fois par an. Dans ce cas-ci, ça s'appliquait pour
5 deux ans, mais comme on soupçonnait forcement que des conversations
6 pouvaient avoir été écoutées, à ce moment-là on changeait les codes.
7 Q. Lorsque les codes changeaient dans votre commandement supérieur, enfin,
8 à l'état-major principal ou dans tous les autres commandements dans un
9 autre corps, je suppose que vous étiez informé de ces modifications ?
10 R. J'aurais dû en être informé. Toutefois, le chef des transmissions de
11 l'état-major principal n'était pas obligé de nous informer. Il n'en avait
12 pas l'obligation. Il aurait pu le faire sans que nous soyons au courant.
13 Q. Mais qui changeait ces codes ? Est-ce que c'était le commandement
14 supérieur ?
15 R. Les codes étaient modifiés, ensuite c'était communiqué à l'échelon
16 suivant. Donc il y avait une modification pour l'état-major principal et
17 les commandements des corps et des brigades, puis les commandements du
18 bataillon.
19 Q. Nous avons une indication "TGR" dans la quatrième colonne. Qu'est-ce
20 que ça représente ?
21 R. TGR représente télégraphe, télégraphie.
22 Q. Ce sont là des codes pour des téléscripteurs situés dans des unités du
23 Corps de la Drina ?
24 R. Oui. Vous pouvez voir qu'il y avait des unités du Corps de la Drina. Ça
25 commence avec le chiffre 22 et les chiffres suivants. Ces unités-là avaient
26 des téléscripteurs.
27 Q. En ce qui concerne les codes secrets, est-ce qu'ils avaient trait
28 uniquement aux unités du Corps de la Drina et non pas aux lieux, à des
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1 endroits où il y avait les noms de ces unités ?
2 R. Ces codes ont trait uniquement aux unités, rien d'autre.
3 M. PETRUSIC : [interprétation] Enfin, nous avons encore un document qui est
4 le 5D187, donc un autre document, je répète, 5D1187.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.
6 M. PETRUSIC : [interprétation]
7 Q. Nous avons une liste de chiffres qui permet d'identifier les officiers
8 qui commandaient le Corps de la Drina. Veuillez la regarder, s'il vous
9 plaît, et nous expliquer ce que représente ce schéma, cette liste de
10 numéros.
11 R. Cette liste de numéros permet d'identifier les officiers qui
12 commandaient le Corps de la Drina et correspondent au code secret. Par
13 exemple, si quelqu'un demande le code de Zlatar 412, cela veut dire qu'il
14 recherche le commandant du corps.
15 Q. Et cette colonne de 1 à 10, qu'est-ce que cela représente ?
16 R. Cela signifie que du 1er au 10 du mois, et du 11 au 20 du mois, pour
17 retrouver le commandant vous utilisez le numéro 657; alors que du 21 au 31
18 du mois, le numéro du commandant, c'est le 150.
19 Q. Ces numéros d'identification, ceux des officiers, est-ce qu'on les
20 changeait tous les mois ?
21 R. Cette liste des numéros d'identification était changée à l'instar des
22 codes, et s'ils sont divulgués ils doivent être modifiés.
23 Q. Monsieur Blagojevic, je n'ai pas d'autres questions à vous poser.
24 M. PETRUSIC : [interprétation] Ceci est la fin de mon contre-
25 interrogatoire, Madame, Messieurs les Juges.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'équipe de la Défense de Gvero, Maître
27 Pandurevic, vous avez précisé que vous ne souhaitiez pas contre-interroger
28 ce témoin ?
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1 Je vois que vous nous confirmez cela.
2 Donc c'est à vous, Monsieur Vanderpuye, maintenant. Est-ce que vous allez
3 vous en tenir à votre heure ?
4 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je l'espère, Monsieur le Président.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous aussi. A vous. C'est à vous.
6 Contre-interrogatoire par M. Vanderpuye :
7 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Blagojevic. Bonjour à vous.
8 R. Bonjour.
9 Q. Je m'appelle M. Vanderpuye. Je vais vous poser des questions au nom de
10 l'Accusation et qui a trait à votre interrogatoire principal. Je vais
11 essayer d'être le plus bref possible. Mais vous avez évoqué beaucoup de
12 choses pendant l'interrogatoire principal, donc je vais voir comment nous
13 allons pouvoir avancer.
14 Vous venez de nous dire que le RRU-800 couvre une fréquence de 600 à 900
15 mégahertz. Vous souvenez-vous avoir dit cela dans votre déposition ?
16 R. Oui.
17 Q. Et, en réalité, sur le plan des fréquences qui a été évoqué par mon
18 confrère Me Zivanovic, il y a une fréquence qui est précisée sur ce schéma,
19 qui va de Vlasenica à Veliki Zep, et cette fréquence est de 922 mégahertz,
20 ce qui signifie d'après votre déposition que le système ne pouvait pas
21 utiliser cette fréquence, ce serait en dehors du champ de transmission
22 possible ?
23 R. Ceci est une erreur, c'est une faute de frappe.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qui a fait cette faute de frappe ? Je
25 crois qu'il faut préciser cela.
26 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci.
27 Q. Vous dites que c'est une faute de frappe, Monsieur Blagojevic ?
28 R. Oui.
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1 Q. Je vous dis que ce document a été rédigé à la main et que cette
2 fréquence qui est inscrite a été inscrite à la main aussi, et c'est ce que
3 vous avez dit dans votre déposition.
4 M. VANDERPUYE : [interprétation] Et je souhaite montrer ceci au système
5 électronique du prétoire pour qu'il sache de quoi je parle. Sur la liste 65
6 ter c'est le numéro 2823. Est-ce que nous pouvons faire défiler la page
7 vers le bas, s'il vous plaît, je crois qu'ici au milieu de l'écran où on
8 peut lire "922/680."
9 Q. Je ne sais pas si vous avez ce document sous les yeux, Monsieur
10 Blagojevic, mais je vous demande de vous reporter au point 2 qui se trouve
11 sur le document que vous devriez avoir sous les yeux. On voit le numéro ERN
12 ici qui se termine par 791.
13 Là où c'est écrit à la main 922/680. Ceci est une voie de
14 transmissions utilisée par le système du radio relais. Est-ce que vous
15 voyez cela, Monsieur ?
16 R. Oui, ça y est. Je le vois.
17 Q. Et vous dites que c'est une erreur ?
18 R. C'est une erreur.
19 Q. En réalité, l'erreur est celle-ci, le RRU-800 a une zone de fréquence
20 qui va de 910 mégahertz à 960 mégahertz, n'est-ce pas ?
21 R. C'est possible.
22 Q. Vous n'êtes pas sûr ?
23 R. Je ne suis plus sûr.
24 Q. En 1995, vous étiez le chef chargé des transmissions au sein du Corps
25 de la Drina, n'est-ce pas ?
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il avait déjà répondu à cette question.
27 M. VANDERPUYE : [interprétation]
28 Q. Et vous aviez pour responsabilité l'entretien de tous les systèmes de
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1 transmissions au sein du corps ?
2 R. Oui, c'est exact.
3 Q. Et vous deviez assurer les transmissions avec tous les bataillons, les
4 brigades et l'état-major principal, n'est-ce pas ?
5 R. C'est exact.
6 Q. Vous avez dit par le passé que vous avez beaucoup participé à la
7 planification de toute opération menée par le corps ?
8 R. C'est exact.
9 Q. Donc vous deviez connaître le numéro des unités qui participaient à
10 telle ou telle opération ?
11 R. C'est exact.
12 Q. Vous deviez savoir où étaient positionnées ces opérations et où elles
13 étaient menées ?
14 R. C'est exact.
15 Q. Vous deviez savoir à quel endroit se trouvaient les postes de
16 commandement et qui était le commandant ?
17 R. C'est exact.
18 Q. Et vous deviez aider à la planification des opérations de façon à
19 pouvoir fournir un système de transmissions adéquat entre ces différentes
20 unités ?
21 R. C'est exact.
22 Q. En décidant du type de matériel approprié que vous deviez utiliser,
23 vous deviez également connaître l'équipement qui était mis à votre
24 disposition ?
25 R. C'est exact.
26 Q. Et vous deviez analyser le terrain sur lequel cet équipement allait
27 être utilisé ?
28 R. C'est exact.
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1 Q. Vous deviez mesurer les distances sur lesquelles cet équipement devait
2 être utilisé, que ce soit un radio relais, radio, télégraphe ou
3 téléscripteur ou système filaire de communications ?
4 R. C'est exact.
5 Q. Vous deviez également faire attention aux questions de sécurité pour
6 vous assurer que les transmissions étaient sûres et protégées de l'ennemi ?
7 R. C'est exact.
8 Q. Dans le cadre de votre carrière, vous avez participé à un certain
9 nombre de préparatifs de ces opérations ?
10 R. C'est exact.
11 Q. Vous avez participé au plan de transmissions qui a été élaboré pour
12 l'opération Krivaja 95, n'est-ce pas ?
13 R. Sans doute. Je ne m'en souviens pas maintenant. Je ne me souviens pas
14 de quelle opération il s'agissait.
15 Q. Vous avez participé à l'élaboration du plan de transmissions qui a été
16 utilisé pendant l'opération Srebrenica ?
17 R. C'est exact.
18 Q. Et ceci c'était en juillet 1995, n'est-ce pas ?
19 R. En juillet, oui.
20 Q. Vous avez participé au plan de transmissions pour l'opération Stit en
21 1995, qui a eu lieu après le mois de novembre ?
22 R. En novembre 1995, je ne sais pas de quelle opération il s'agit.
23 Q. Nous allons y revenir dans quelques instants.
24 Vous avez également participé à une opération qui s'appelait
25 l'opération Proboj; c'est cela, en 1993 ?
26 R. Je ne sais pas de quelle opération il s'agissait. Le nom de
27 l'opération ne m'est pas d'une grande utilité.
28 Q. L'opération qui a commencé le 24 novembre 1992 et qui s'est
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1 terminée le 23 février 1993. Vous en souvenez-vous ?
2 R. Si c'est l'opération menée en direction de Srebrenica, à ce moment-là,
3 je m'en souviens, oui.
4 Q. C'était une opération qui était censée libérer la région de Podrinje,
5 et qui avait été conçue pour obliger l'ennemi à se retirer sur une région
6 peu importante pour créer les conditions qui permettraient à l'opération
7 ultérieurement d'être menée en 1995. Est-ce que ceci vous rafraîchit la
8 mémoire ?
9 R. Oui, c'est exact. C'est l'opération en question, je m'en souviens.
10 Q. Et par rapport à cette opération-là, il y a eu des activités de combat
11 qui ont été menées à Kamenica, Cerska, Konjevic Polje, Bratunac, Visegrad
12 et Rogatica, n'est-ce pas ?
13 R. Au cours de cette opération, il y a eu des combats à Kamenica, Konjevic
14 Polje et Cerska; alors que Rogatica et Visegrad se trouvent dans une autre
15 région, de l'autre côté.
16 Q. Et lorsque vous avez pris part à cette opération, on vous avait affecté
17 à la coordination de différentes activités avec Mile Kosoric et le
18 capitaine Radenko Visnjic. Vous en souvenez-vous ?
19 R. Je ne m'en souviens pas, je ne sais pas si j'étais avec ces deux hommes
20 à ce moment-là, mais si vous --
21 Q. Bien.
22 M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce que je peux avoir le numéro 65 ter
23 3413, s'il vous plaît, de façon à ce que le témoin puisse y jeter un œil.
24 Q. Est-ce que je peux vous demander de votre reporter au bas de votre
25 écran, s'il vous plaît, je crois qu'on peut y voir votre nom, on peut lire
26 les membres du groupe chargé de la coordination des actions sont : Miladin
27 Prstojevic, Mile Kosoric, et vous, Nedo Blagojevic. Est-ce que vous voyez
28 cela ?
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1 R. Oui, je le vois.
2 Q. Ceci est exact, n'est-ce pas ?
3 R. Cela doit être vrai parce que c'est un ordre qui vient du commandant du
4 corps, mais j'ai participé à un tel nombre d'opérations que je ne me
5 souviens pas de tout.
6 Q. Mais vous vous souvenez du fait qu'on vous avait demandé de mettre en
7 place les transmissions et comment ceci devait être mené dans le cadre de
8 cette opération-ci ?
9 R. Je m'en souviens.
10 Q. Bien. Et, plus particulièrement, on vous a demandé de mettre en place
11 ou de coordonner ces transmissions entre les différentes unités qui ont
12 participé à cette opération et leurs commandants ?
13 R. C'est exact.
14 Q. Bien. Et vous deviez également mettre en place les transmissions pour
15 assurer un système avec la JNA, n'est-ce pas, l'armée yougoslave, le corps
16 d'Uzice ?
17 R. Je ne me souviens pas de cela, mais en général, les commandants du
18 corps, le commandant du corps d'Uzice étaient capables de communiquer.
19 Q. Les unités qui ont participé à cette opération comprenaient la Brigade
20 de Zvornik, la 1ère Brigade de Zvornik d'infanterie légère, la Brigade de
21 Bratunac; et à l'extérieur des éléments extérieurs au Corps de la Drina, il
22 y avait le 1er Corps de la Krajina; le 2e Corps de la Krajina ainsi que le
23 65e Régiment de protection motorisée de l'état-major principal, n'est-ce
24 pas ?
25 R. Il y eu une coupure. Au cours de cette opération, il y avait
26 effectivement la Brigade de Zvornik, la Brigade de Bircani, du bataillon du
27 1er Corps de la Krajina, la Brigade de Bratunac, la Brigade de Milic, et le
28 Bataillon indépendant de Skelani. Ce sont les unités que je connais.
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1 Q. Et je suppose que vous savez qui est Vinko Pandurevic ?
2 R. Vinko Pandurevic était le commandant de la Brigade de Zvornik.
3 Q. Quel rôle a-t-il joué au cours de cette opération à laquelle vous avez
4 participé en 1993, en novembre 1992 jusqu'en février de l'année 1993, que
5 nous venons d'évoquer ?
6 R. Il commandait la Brigade de Zvornik et ils avançaient de Zvornik en
7 passant par Kamenica, Konjevic Polje. Je ne me souviens pas de l'itinéraire
8 qu'ils ont emprunté aujourd'hui, mais ils sont certainement passés par
9 Kamenica.
10 Q. Je vous remercie. Bien, si j'ai bien compris votre déposition pour ce
11 qui est des écoutes, vous n'êtes pas en train de nous dire, Monsieur, que
12 la VRS ne faisait pas l'objet d'écoute de la part de l'armée de Bosnie,
13 n'est-ce pas ?
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.
15 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Pour autant que je m'en souvienne, le
16 témoin n'a pas dit cela.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye.
18 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce que nous pouvons avoir le numéro de
19 la page, s'il vous plaît.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] De toute façon, c'est le contre-
21 interrogatoire, donc poursuivons.
22 M. VANDERPUYE : [interprétation]
23 Q. Est-ce que vous nous dites que l'armée de Bosnie ne pouvait absolument
24 pas intercepter les transmissions par radio relais de la VRS ? C'est bien
25 ce que vous dites dans votre déposition, Monsieur Blagojevic ?
26 R. Si votre question porte sur les transmissions radio entre le mois
27 novembre 1992 et le mois de mars 1993, l'ennemi pouvait tout à fait écouter
28 secrètement nos transmissions radio, si c'était ça votre question.
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1 Q. Très bien.
2 M. VANDERPUYE : [interprétation] Veuillez m'accorder quelques instants,
3 s'il vous plaît.
4 Est-ce que je peux avoir la pièce 3425, c'est un document sur la liste 65
5 ter, s'il vous plaît.
6 Je ne sais pas si vous avez le document sous les yeux maintenant, mais je
7 vais vous demander de vous reporter à ce document qui est daté du 22 avril
8 1993. Il s'agit d'un document qui a été signé par Drago Nikolic, qui en est
9 l'auteur, ou en tout cas qui l'a signé, qui était le chef chargé de la
10 sécurité de la Brigade de Zvornik. C'est un document qui a été transmis par
11 les organes du renseignement.
12 Au niveau du premier paragraphe de ce document, on dit que : "Nous avons
13 confirmation du fait que l'ennemi intercepte nos transmissions radio ainsi
14 que nos transmissions par radio relais. Surtout, ils sont particulièrement
15 actifs au niveau des centres d'interception de Tuzla et de Dvor."
16 Donc, ceci serait arrivé après le mois de mars 1993 lorsque vous avez dit
17 qu'à ce moment-là ils n'étaient plus en mesure d'intercepter vos
18 communications.
19 R. Je ne sais pas comment vous avez suivi; mais pour ce qui est des
20 transmissions radio, j'ai dit qu'en 1995 j'ai installé des dispositifs KZU,
21 parce qu'en 1993 je ne disposais pas de KZU, alors qu'en 1995 au mois de
22 juin, j'ai monté les KZU pour les opérations à venir. C'est à ce moment-là
23 qu'ils n'ont pas pu écouter, mais pour la période dont vous parlez ils
24 pouvaient tout à fait écouter.
25 Q. Donc il est exact de dire en 1993, lorsque ce document était rédigé,
26 que l'armée de Bosnie pouvait tout à fait intercepter des communications
27 par radio relais de la VRS ?
28 R. Les transmissions de radio étaient plus faciles à intercepter. Lorsque
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1 c'étaient des transmissions par radio relais, c'était plus difficile.
2 C'était voire impossible quelquefois.
3 Q. J'ai besoin d'une clarification : comme le document l'indique, est-il
4 vrai que l'armée de Bosnie pouvait intercepter des transmissions par radio
5 relais ? Vous trouverez ceci au premier paragraphe de ce document dont
6 l'auteur est M. Nikolic.
7 R. Oui, je le vois et je suis d'accord. C'est ce que je vous ai dit. Les
8 transmissions radio, oui; les transmissions par radio relais, c'était plus
9 difficile et voire impossible pour certaines de ces transmissions.
10 Q. Un peu plus loin dans le document, M. Nikolic explique la nature des
11 problèmes. Et il explique en partie, les commandants les plus responsables
12 des unités sont parfois enclins à une certaine négligence; et il propose
13 différentes choses qui doivent être modifiées pour essayer de trouver une
14 solution au problème, comme par exemple, des conversations qui sont trop
15 longues, interdire l'utilisation des systèmes manuels Motorola, et changer
16 les fréquences et noms de codes plus souvent.
17 Vous étiez au courant de cela en 1993, n'est-ce pas, Monsieur Blagojevic ?
18 R. J'étais au courant de cela même plus tôt. En décembre 1992 déjà,
19 j'avais rédigé un ordre qui avait été signé par le commandant du Corps,
20 indiquant que toutes les actions prises qui portaient sur les activités de
21 combat devaient être reliées par écrit seulement. Ceci était envoyé par le
22 corps aux différentes brigades et c'est précisément pour ces raisons-là,
23 parce que les conversations radio devaient être plus courtes.
24 Q. Bien. Vous nous avez dit que cela n'était pas avant le mois de juin
25 1995, qu'en réalité vous avez reçu ce système KZU qui permettait de
26 protéger les transmissions par un système de chiffrement, n'est-ce pas ?
27 R. Le KZU 63 permettait de protéger les transmissions radio, oui.
28 Q. Est-ce que cela vous surprendrait d'apprendre que l'armée de Bosnie
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1 était au courant ? Ils savaient que vous aviez demandé à ce que ces
2 dispositifs soient installés ?
3 M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce qu'on pourrait avoir le numéro 3407
4 de la liste 65 ter dans le système électronique du prétoire, s'il vous
5 plaît, pour que le témoin puisse voir cette pièce.
6 Q. Vous devriez avoir sous les yeux un rapport du 2e Commandement du corps
7 et envoyé aux organes du renseignement qui précise que c'est vous qui avez
8 demandé, exigé l'installation des
9 KZU 31 qui permettent de chiffrer les données. Ceci est en partie dû au
10 fait que c'est vous qui leur avez dit que vous étiez capable de connaître
11 leur code.
12 Ceci ne vous suggère-t-il pas l'idée qu'en juillet 1995, ils étaient
13 en mesure de capter vos transmissions radio, communications que vous aviez
14 et au cours desquelles vous avez indiqué que vous souhaitiez protéger vos
15 systèmes de radio relais ?
16 R. Le rapport de l'organe du renseignement de l'ABiH parle de KZU 31, qui
17 était déjà là-bas. Il s'agit d'une erreur de leur part, parce que depuis
18 1993, depuis le mois de mars 1993 à Pribicevac se trouvait le dispositif TG
19 4 ou 41 pour protéger les informations écrites. En 1994, ce dispositif a
20 été remplacé par KZU 31. C'est ainsi que cette erreur s'était glissée ici.
21 C'est tout ce que je peux vous dire par rapport à cela. Je suis certain à
22 100 % que cela a été une erreur.
23 M. VANDERPUYE : [interprétation]
24 Q. Mais vous admettez que vous avez demandé la protection des informations
25 utilisant KZU 31 en juin 1995, n'est-ce pas ?
26 R. Non. Ce qui est écrit ici, non. Je n'ai pas demandé cela.
27 Q. Bien.
28 R. J'ai peut-être demandé l'appareil KZU 61 pour ce qui est de la
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1 protection des informations orales.
2 Q. Très bien. J'aimerais vous montrer un autre document 65 ter. C'est
3 3412.
4 Le document qui est affiché est la demande signée par le général Mladic
5 concernant la réparation de certains itinéraires de radio de relais
6 hertzien ou relais radio et cela englobait l'appareil KZU 61. Plus
7 précisément, il parle de l'itinéraire radio relais qui va de Veliki Zep à
8 Cer qui a été réparé et ainsi que du besoin de réparation d'autres relais
9 radio dans le système de -- dans ce réseau de communications. Il
10 dit : "Jusqu'ici, nous avons utilisé l'appareil KZU 61 pour protéger les
11 informations orales."
12 Ensuite, il dit : "Puisque la qualité a diminué, nous ne sommes plus en
13 mesure de protéger les informations orales, parce que l'appareil KZU 61 ne
14 peut pas plus être utilisé." En d'autres termes, les transmissions
15 n'avaient pas été protégées.
16 Pouvez-vous nous dire quelle était la situation en 1993 -- non, vous pouvez
17 voir quelle était la situation en 1993 ?
18 R. Il s'agit d'une erreur probablement. Cela concernait probablement
19 l'appareil KZU 71, parce que KZU 61 ne protège d'un seul itinéraire, une
20 seule ligne; et KZU 71 protège un groupe d'itinéraires qui englobait huit
21 lignes.
22 Q. Est-il possible que le KZU 61 qui protège une voie particulière
23 concerne l'utilisation de l'appareil ou du dispositif SMC ?
24 R. Pour ce qui est du dispositif SMC, KZU 61 n'a pas été utilisé, parce
25 que SMC avait 21 canaux et nous n'avions pas de protection pour ce qui est
26 de cet appareil. Nous n'avions pas eu de noms de codes, mais SMC, à cause
27 de sa très haute fréquence, ne pouvait pas être écouté secrètement
28 facilement.
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1 Q. Très bien. Les transmissions par radio relais par 120 canaux entre
2 Veliki Zep et Cer étaient des transmissions en utilisant l'appareil SMC,
3 n'est-ce pas ?
4 R. Oui, exactement, c'était ce dispositif qui a été utilisé.
5 Q. Très bien. Comme vous l'avez déjà dit, la fréquence était entre 4 et 5
6 gigahertz, n'est-ce pas ?
7 R. Oui.
8 Q. Et en juillet 1995, il y avait également le dispositif
9 RRU-800 qui a été utilisé pour les transmissions entre Veliki Zep et Cer,
10 n'est-ce pas ?
11 R. Il existait un dispositif de réserve en 1993 également, mais on a
12 réparé cela pour que cela fonctionne correctement.
13 Q. Quand cela a été réparé --
14 M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]
15 Mme FAUVEAU : Je ne voulais pas vous interrompre avant, parce que je ne
16 savais pas où M. le Procureur va, mais il me semble que ce document n'a
17 absolument rien à voir avec le Corps de la Drina. Mais peut-être que le
18 Procureur pourrait établir de quelle direction et de quelle liaison il
19 s'agit, parce qu'uniquement le 1er et le 2e Corps sont mentionnés dans le
20 document.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye, pouvez-vous
22 répondre à cela.
23 M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui. Mon collègue n'a peut-être pas
24 compris de quoi il s'agit dans ce document. Dans ce document, il est
25 question de transmissions par radio relais entre Veliki Zep et Cer, ce qui
26 est censé pour le témoignage de ce témoin concernant le Corps de la Drina
27 et leur voie de communications entre Vlasenica et Zvornik.
28 M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]
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1 Mme FAUVEAU : Effectivement. Il parle de cette direction-là, mais ensuite,
2 il précise de quoi il s'agit, laquelle ligne n'est pas en fonction. Cette
3 ligne-là mentionne justement Kozara-Banja Luka, donc l'équipement pour la
4 protection de la langue parlée KZU 61 avec le 1er et le 2e Corps de Krajina.
5 Moi, je ne suis pas une personne technique. Peut-être que le témoin
6 pourrait nous expliquer.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye. Avez-vous des
8 commentaires là-dessus ?
9 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je suis sûr qu'elle peut poser cette
10 question au témoin si elle le veut. Un point important là, le document est
11 la description des conditions dans laquelle on établissait des connexions
12 entre Veliki Zep et Cer et qui a été coupé à un moment donné, mais ça a été
13 réparé. Il s'agit du dispositif qui a 120 canaux de relais radio et ce qui
14 représente le même dispositif qui existait en 1995 sur la même voie.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.
16 Monsieur Blagojevic, avez-vous besoin d'entendre la question encore une
17 fois ?
18 M. VANDERPUYE : [interprétation] Ma question était : Quand cette voie a été
19 réparée ?
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Votre question se trouve à la page 51,
21 entre les lignes 23 sur cette même page et la première ligne sur la page
22 52.
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Comme j'ai été à Vlasenica - et cela relevait
24 de la compétence du chef de transmission de l'état-major principal - cela a
25 duré probablement deux ou trois jours, mais nos transmissions n'étaient pas
26 coupées. Comme vous l'avez déjà dit, vous-même, RRU-800 était prêt à
27 fonctionner et probablement c'est que c'est à ce moment-là un SMC a été
28 remplacé par RRU-800 pour établir la connexion. Et après avoir été réparé
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1 donc la situation était comme avant.
2 M. VANDERPUYE : [interprétation]
3 Q. Bien. Ma question est la suivante : vous souvenez-vous quand cette voie
4 a été réparée ?
5 R. Non.
6 Q. Savez-vous si ce système, c'est-à-dire SMC entre Veliki Zep et Cer a
7 été coupé à un moment donné entre le mois de juillet et au mois de juin et
8 mois d'août 1995 ?
9 R. En 1995, il n'y avait pas de problème pour ce qui est de cette voie de
10 transmissions pendant le bombardement.
11 Q. Pour ce qui est du mois d'août 1995, y avait-il des problèmes durant ce
12 mois-ci ?
13 R. Pour autant que je sache, non, il n'y avait pas de problèmes durant le
14 mois d'août.
15 Q. Une des personnes qui sont mentionnées dans ce document 65 ter 3412,
16 est le commandant Djuro Rodic, membre du génie. Voyez-vous ce nom dans le
17 document qui est sous vos yeux ?
18 R. Oui, je le vois.
19 Q. Il a témoigné dans cette affaire en août, c'était le 24 mai et le 12
20 juin 2007. Il a dit au mois d'août 1995, M. Zivanovic lui a demandé :
21 "Pendant que vous étiez là-bas," il lui a demandé, "si cette voie était
22 réparée. Je pense que vous avez mentionné cela à plusieurs reprises."
23 Il a dit : "Avant, nous avons réparé la voie à 120 canaux, parce qu'il
24 s'agissait du dispositif le plus important ainsi que le dispositif ayant 24
25 canaux qui avaient RRU-1 [comme interprété]."
26 Pourquoi aurait-il réparé cela en août si cela n'avait pas été coupé.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.
28 M. ZIVANOVIC : [interprétation] M. Vanderpuye demande au témoin d'émettre
Page 22318
1 des hypothèses pour ce qui est de cette donnée.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il connaît la réponse ou pas. Je pense
3 qu'il est suffisamment compétent pour pouvoir répondre à cette question.
4 Nous ne voulons pas que M. Blagojevic émette des hypothèses.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, je suis suffisamment qualifié pour
6 répondre à cette question.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous répondre à cette question ?
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis suffisamment qualifié et compétent,
9 mais cela ne relevait pas de ma compétence. Il m'était important d'avoir
10 des transmissions ininterrompues avec les unités et je n'étais pas informé
11 de cela, parce que c'était le chef des transmissions de l'état-major
12 principal qui en était compétent.
13 M. VANDERPUYE : [interprétation]
14 Q. Bien, si les lignes avaient été coupées, dans ce cas-là le dispositif
15 RRU-800 aurait été utilisé, n'est-ce pas ?
16 R. Oui.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Juste un instant, s'il vous plaît.
18 Monsieur Zivanovic.
19 M. ZIVANOVIC : [interprétation] C'est une citation erronée du témoignage de
20 M. Rodic.
21 M. VANDERPUYE : [interprétation]
22 Q. A la page 12 120, lignes 15 à 18; regardez-les, s'il vous plaît, ça
23 pourrait vous aider peut-être un peu.
24 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Il n'a jamais parlé de tels détails.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous suggère de regarder les
26 références mentionnées par M. Vanderpuye, et si vous avez besoin de plus de
27 temps, je vais vous accorder ce temps, sinon, vous pouvez continuer.
28 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Dans son témoignage il n'a pas dit que la
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1 ligne avait été coupée.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye.
3 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je ne fais que citer le compte rendu.
4 "Pendant que vous étiez là-bas, est-ce que vous avez réparé cette ligne ?"
5 C'était ma question. Je pense que vous avez mentionné cela à plusieurs
6 reprises.
7 "Réponse : Auparavant nous avons réparé la voie à 120 canaux, parce
8 que c'était le plus important et aussi nous avons réparé le dispositif
9 ayant 24 canaux avec le dispositif RRU-800."
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.
11 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Il a dit qu'il réparait cela, mais non
12 parce que la ligne a été coupée. C'était ça le point essentiel.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Continuez, Monsieur Vanderpuye.
14 M. VANDERPUYE : [interprétation] Permettez-moi de poser une autre question,
15 Monsieur le Président. Cela pourrait nous aider pour éclaircir ce point.
16 Q. Et cela continue : "Bien. Pendant combien étiez-vous là-bas en 1995 en
17 réparant ces éléments ?"
18 Et la réponse était : "Je pense que nous avons réparé cela en deux jours."
19 Et je pense qu'il est clair que certains éléments avaient été
20 réparés.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur le Témoin, qu'est-ce que vous
22 pouvez nous dire par rapport à cette question en s'appuyant sur vos
23 connaissances et sur vos souvenirs ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Je viens de me souvenir. En août, je n'étais
25 pas au poste de commandement à Vlasenica. J'étais à une autre localité, et
26 mes fonctions étaient différentes à l'époque. Et pour ce qui est de cette
27 question, je ne peux pas vous donner la réponse. Donc ma réponse est je ne
28 sais pas.
Page 22320
1 M. VANDERPUYE : [interprétation]
2 Q. Bien. Vous étiez chef des transmissions du Corps de la Drina, et vous
3 étiez plus précisément compétent pour cette voie de transmissions par les
4 radios, parce que c'était important pour vous de pouvoir communiquer avec -
5 - c'était important. C'était pour communiquer avec vos unités subordonnées
6 ?
7 R. Oui.
8 Q. Et c'était quelque chose dont vous aviez besoin de savoir pour ce qui
9 est des transmissions d'information au chef de l'état-major ou au
10 commandant ?
11 R. Le commandant Jerdjevic m'a remplacé à Vlasenica en août et en
12 septembre. Je ne peux pas vous donner la réponse à cette question parce que
13 je n'étais pas là-bas, je n'étais pas au courant de ces choses-là. Je
14 m'occupais d'autres choses. J'avais d'autres tâches à exécuter.
15 Q. J'ai voulu attirer votre attention sur le document 2823, 65 ter. Il
16 s'agit du plan de fréquences dont vous avez déjà parlé en répondant aux
17 questions de mon collègue. C'est le plan de fréquences pour lequel je pense
18 que vous avez dit que vous l'aviez préparé ?
19 R. Oui.
20 Q. Vous avez dit que vous l'aviez préparé pour qu'il y ait une trace
21 écrite portant sur les fréquences qui ont été utilisées, n'est-ce pas ?
22 R. Oui.
23 Q. Vous avez également dit que ces fréquences n'avaient jamais été
24 modifiées depuis le début de la guerre, n'est-ce pas ?
25 R. Oui.
26 Q. Si les fréquences n'avaient été modifiées ou changées au début de la
27 guerre en 1992, quelle était la raison particulière pour produire des
28 documents portant sur ces fréquences en 1993 ?
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1 R. Pour les mettre à jour, ces fréquences, et pour planifier
2 éventuellement d'autres fréquences pour d'autres transmissions par les
3 radios pour que cela ne se confronte pas.
4 Q. Bien. Et toutes ces informations devaient exister, n'est-ce pas, en
5 1992. Et quelle aurait été la raison particulière en octobre 1993 pour
6 produire des documents portant sur les fréquences déjà qui existaient dans
7 le système de transmissions ?
8 R. C'était certainement à la demande du chef de transmissions de l'état-
9 major principal qui nous aurait demandé les informations portant sur les
10 fréquences existantes.
11 Q. Très bien. Pour ce qui est d'une voie particulière de radio allant de
12 Vlasenica à Zvornik, cela partait de Vlasenica à Velika Zep, ensuite Veliki
13 Zep à Cer, de Cer à Gucevo, ensuite de Gucevo à Zvornik; c'est exact,
14 n'est-ce pas ?
15 R. Oui.
16 Q. Quant à ces voies particulières de transmissions par les radios, selon
17 votre plan il existait une fréquence entre Vlasenica et Velika Zep de 922
18 mégahertz et 680 mégahertz. Ce qui y est indiqué au point 2, n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Vous pouvez également voir qu'il y a une fréquence pour ce qui est du
21 commandement de la Brigade d'infanterie légère de Zvornik, pour ce qui est
22 de Gucevo où il est dit, la voie 65 entre les radios. C'est au point 4 ?
23 R. Oui.
24 Q. Où il figure qu'il y avait la fréquence de 880 ou 810 mégahertz ?
25 R. Oui.
26 Q. Très bien. Et entre Veliki Zep et Cer, vous avez dit qu'il n'y avait
27 rien qui existait par rapport au dispositif, au RRU-800, qui aurait pu donc
28 établir des connexions entre ces deux points. Cette fréquence n'existe pas
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1 dans le document.
2 R. D'après ce que je viens de dire tout à l'heure, le chef de
3 transmissions de l'état-major principal m'a demandé des informations pour
4 ce qui des transmissions entre les centres et des relais radio, et il avait
5 des informations concernant les transmissions entre Veliki Zep et le centre
6 de transmissions.
7 Q. Très bien. Dans votre plan, il n'a pas de mention de fréquences qui
8 auraient été utilisées entre Gucevo et Cer ?
9 R. Ce plan de fréquences concerne le chef de transmissions de l'état-major
10 principal de les mettre à jour, parce qu'il y avait des brouillages. Donc
11 j'ai parlé de cela en répondant aux questions de Me Zivanovic. Pour ce qui
12 est de brouillage, les téléscripteurs pouvaient modifier ces fréquences,
13 mais ils avaient pour obligation d'en informer l'organe compétent.
14 Q. Bien. Mais en 1995, vous aviez des informations selon lesquelles vous
15 étiez à peu près sûr que vous étiez écouté secrètement, n'est-ce pas ?
16 R. Oui.
17 Q. Pourtant, vous ne vous souvenez pas qu'il y avait des modifications de
18 fréquences qui figurent dans votre plan de 1993, n'est-ce pas ?
19 R. Il n'y avait pas de modification de fréquences, parce que cela n'était
20 pas nécessaire. Tout à l'heure, vous m'avez posé une question concernant
21 KZU 31, et ce n'est pas vrai. KZU 61, les documents signés par le général
22 Mladic, ce n'est pas vrai. Les transmissions par les radios et les
23 informations écrites ne pouvaient pas être interceptées, les informations
24 orales, oui, elles pouvaient être interceptées et écoutées secrètement.
25 Q. Très bien.
26 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je pourrais en finir avec cela assez vite
27 en présentant un autre document de 65 ter.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.
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1 M. VANDERPUYE : [interprétation] Le numéro du document est le 1150, et il
2 ne faut pas que cela soit affiché. C'est 1150A. C'est en anglais. C'est
3 pour la Chambre. Je pense que pour ce qui est du témoin, c'est la version B
4 qui doit être montrée au témoin.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] B.
6 M. VANDERPUYE : [interprétation]
7 Q. Il s'agit d'une communication radio interceptée. Il s'agit de
8 communication interceptée le 13 juillet 1995 à 20 heures 35, sur la
9 fréquence de 785 mégahertz. Et comme vous le savez, cela correspond aux
10 fréquences du dispositif RRU-800, où il est écrit en partie :
11 "Mon Général, c'est vous ?
12 Réponse : Oui."
13 Ensuite il dit : "C'est commandant Obrenovic.
14 Salut."
15 Ensuite il est question des embuscades tendues sur une partie de Glodjansko
16 Brdo et sur la route.
17 Il est dit : "Il y a deux minutes on m'a appelé. Il y a une colonne de
18 Turcs, long de 3 kilomètres, qui part de l'école à Glodine."
19 Ensuite le général dit : "Attend. Ecoute-moi. Tu ne peux pas parler comme
20 cela par téléphone. Appelle Mane. Rassemble-les tout de suite et chasse-les
21 là-haut.
22 De Mane.
23 Oui."
24 Dans cette affaire, on a entendu ce dont il est question dans la
25 conversation s'est réellement passé. Est-ce que cela vous fait penser que
26 l'ABiH¯était en mesure d'intercepter des communications sur le dispositif
27 RRU-800 pour ce qui est de la voie de transmissions entre Vlasenica et
28 Zvornik ?
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1 R. Entre Vlasenica et Zvornik, sur cette voie de transmissions même
2 l'armée des Etats-Unis d'Amérique n'aurait pas été en mesure d'intercepter
3 les transmissions, parce que cette voie de transmissions n'existait pas.
4 Q. Bien. Il s'agissait d'une série de connexions, de Vlasenica à Veliki
5 Zep; ensuite, numéro deux, de Veliki Zep à Cer; numéro trois, de Cer à
6 Gucevo; et numéro quatre, de Gucevo à Zvornik, n'est-ce pas ?
7 R. Comme vous l'avez dit, cette voie de transmissions, c'était une voie de
8 transmissions par radio relais.
9 Q. Très bien. Je pensais à la voie de transmissions. Est-ce que cette
10 conversation, l'interception de cette conversation étaye le témoignage ?
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.
12 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je m'excuse, mais dans le document il
13 figure clairement qu'il s'agit de la direction Zvornik-Vlasenica, et pas
14 d'autres directions, uniquement Zvornik-Vlasenica.
15 M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]
16 M. ZIVANOVIC : [aucune interprétation]
17 M. VANDERPUYE : [interprétation] Ce que dit le document, c'est "qu'il y a
18 interception d'un circuit de relais radio entre Zvornik et Vlasenica."
19 Il n'est pas question de connexion directe ou indirecte.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Vanderpuye.
21 M. VANDERPUYE : [interprétation]
22 Q. Monsieur, il apparaît clairement que cette interception a été réalisée
23 sur la fréquence de 785 mégahertz, c'est-à-dire la gamme de fréquence d'un
24 appareil de type RRU-800. C'est clair, n'est-ce
25 pas ?
26 R. Il s'agit de la gamme de fréquence d'un RRU-800, je suis d'accord avec
27 ça.
28 Q. L'Obrenovic dont il est question ici dans cette communication
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1 interceptée, c'est quelqu'un dont on pouvait s'attendre qu'il se trouve sur
2 cette zone, sur la zone où était mis en place ce circuit de communications
3 par radio, en particulier dans la zone de Zvornik, n'est-ce pas ?
4 R. Obrenovic se trouvait dans le secteur de Zvornik. Est-ce que c'était sa
5 fréquence exacte ? Je ne peux y répondre comme ça au débotté, il faudrait
6 que je procède à une vérification. Mais je pense personnellement qu'ils ne
7 pouvaient pas entendre Obrenovic, ceux qui étaient en train d'écouter cette
8 conversation. Ils ne pouvaient uniquement écouter ce qui venait de la
9 direction de Gucevo. Mais vous dire quel général ils pouvaient écouter, ça
10 je ne sais pas, à cause de la connexion duplex.
11 Q. Mais ce type de communication doit passer par un central téléphonique,
12 n'est-ce pas, ou un central radio ?
13 R. Mais bien sûr, par intermédiaire d'un central.
14 Q. A l'endroit où ces communications ou ces connexions arrivent au
15 central, à ce moment-là on peut entendre les deux interlocuteurs, n'est-ce
16 pas, Monsieur Blagojevic ?
17 R. Oui, à condition qu'ils avaient un complice.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous pouvez nous dire quand
19 le moment sera bien choisi pour faire la pause ?
20 M. VANDERPUYE : [interprétation] Il ne me reste que deux questions.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.
22 M. VANDERPUYE : [interprétation]
23 Q. Vous ignorez quelle était la fréquence en vigueur pour les
24 communications entre Cer et Gucevo. Vous l'ignorez aujourd'hui. Vous ne
25 vous en souvenez pas aujourd'hui, n'est-ce pas ?
26 R. Je ne me souviens plus maintenant. Il faudrait que je consulte le plan
27 de fréquences. Je ne me souviens pas de l'autre fréquence non plus.
28 Q. Aucune de ces fréquences ne figure sur votre plan, n'est-ce pas ?
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1 R. Je ne sais pas, parce que je n'ai pas le plan sous les yeux.
2 Q. Mais vous l'avez sous les yeux, le plan de 1993, non ?
3 R. Un instant.
4 L'INTERPRÈTE : La greffière demande à M. Vanderpuye de répéter le numéro 65
5 ter.
6 M. VANDERPUYE : [interprétation] Il s'agit de la pièce 65 ter 2823.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Si j'en crois ce plan que j'ai sous les
8 yeux, pour ce qui est de Zvornik, non, ce n'est pas la fréquence. La
9 fréquence des transmissions n'est pas la bonne ni celle de la réception, ni
10 celle de l'émission, ni celle de la réception.
11 M. VANDERPUYE : [interprétation]
12 Q. Mais essayez de trouver la fréquence qui était en vigueur entre Cer et
13 Gucevo, et prévenez-nous dès que vous l'aurez trouvée.
14 R. Entre Cer et Gucevo ?
15 Q. Oui.
16 R. Je ne dispose pas de ces fréquences-là. J'ai Gucevo et Zvornik.
17 Q. Bien.
18 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je pense que le moment est bien choisi
19 pour faire une pause, Monsieur le Président.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Procureur.
21 Nous allons faire maintenant une pause de 25 minutes.
22 --- L'audience est suspendue à 12 heures 36.
23 --- L'audience est reprise à 13 heures 03.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye.
25 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
26 Q. Monsieur Blagojevic, j'ai ici une carte que j'aimerais essayer de vous
27 montrer, mais je vais d'abord tenter de retrouver la cote. Pièce 3424 sur
28 la liste 65 ter.
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1 Je ne sais pas si vous arrivez à voir cette carte. Vous ne la voyez
2 pas ? Parfait. Bien.
3 Je ne sais pas si vous arrivez vraiment à bien voir la carte. M.
4 VANDERPUYE : [interprétation] Mais j'aimerais qu'on nous montre le coin
5 supérieur droit de la carte. Bien.
6 Q. Monsieur Blagojevic, est-ce que vous êtes en mesure de lire ce qui est
7 écrit en haut à droite de cette carte ?
8 R. "Secret militaire, strictement confidentiel, Stit 95."
9 M. VANDERPUYE : [interprétation] J'aimerais qu'on nous montre le coin
10 inférieur droit du document, qu'on défile pour arriver à nous montrer cette
11 partie du document. Parfait.
12 Q. Monsieur Blagojevic, est-ce que vous pouvez lire ce qui est inscrit
13 dans le coin inférieur droit de ce document ?
14 R. "Chef des transmissions, lieutenant-colonel Nedo Blagojevic."
15 Q. Et c'est vous, n'est-ce pas ?
16 R. Oui.
17 M. VANDERPUYE : [interprétation] J'aimerais maintenant qu'on nous montre le
18 milieu de la carte et qu'on remonte un petit peu. Et j'aimerais qu'on
19 s'arrête à l'endroit où se trouve le drapeau, et qu'on fasse en sorte que
20 le drapeau se trouve au milieu de l'écran. Il faudrait donc déplacer
21 l'image vers un autre côté, maintenant qu'on descende -- non qu'on aille
22 dans l'autre sens.
23 Q. Nous voyons un certain nombre de lignes qui convergent vers ce drapeau.
24 Est-ce que ça représente les voies de transmissions par radio que vous avez
25 évoquées pendant votre témoignage ?
26 R. Oui.
27 M. VANDERPUYE : [interprétation] J'aimerais qu'on nous montre le coin
28 supérieur droit. C'est parfait.
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1 Q. En haut à droite de l'écran, on voit un carré ou un rectangle violet.
2 Est-ce que c'est Cer, est-ce que c'est Cer qu'on voit à droite de l'écran ?
3 R. Très probablement, mais je ne vois pas vraiment d'ici.
4 Q. Et le rectangle violet au milieu de l'écran, un peu en dessous du
5 centre, est-ce que c'est Gucevo ?
6 R. On a une ligne qui part de Cer et qui descend vers la gauche, et c'est
7 Gucevo.
8 Q. Et en dessous de Gucevo, si on suit la ligne violette qui descend, est-
9 ce qu'elle nous amène à Zvornik ?
10 R. Oui.
11 Q. Et ces circuits de transmissions radio, ça correspond à ceux qui
12 existaient en juillet 1995, n'est-ce pas, d'après ce que vous avez pu voir
13 ?
14 R. Oui.
15 M. VANDERPUYE : [interprétation] J'en ai terminé de cette carte.
16 Q. J'ai une question. En juillet 1995, qui était le chef des transmissions
17 à l'état-major principal ?
18 R. En 1995, le chef des transmissions de l'état-major principal c'était le
19 colonel Prole.
20 Q. Bien. Vous souvenez-vous du nom de code qui était utilisé pour désigner
21 Pribicevac au mois de juin et au mois de juillet 1995 ?
22 R. Je ne sais pas ça par cœur. J'aurais besoin de -- je crois que c'est
23 Ozren. C'est ce que Me Petrusic m'a demandé, il m'a interrogé au sujet de
24 noms de codes secrets.
25 Q. Mais là vous ne vous souvenez pas du nom de code de Pribicevac, n'est-
26 ce pas ?
27 R. Non.
28 Q. En tant que chef des communications du Corps de la Drina, comment
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1 pouviez-vous en juin et juillet 1995 établir des communications avec le 10e
2 Détachement de Sabotage ?
3 R. Je ne m'en souviens pas.
4 Q. Est-ce que c'était par transmission, par radio, transmission hertzienne
5 ou est-ce que c'était par transmission filaire ?
6 R. Je ne m'en souviens absolument pas. Je ne me souviens absolument pas
7 que nous ayons établi des communications avec le 10e Détachement de
8 Sabotage.
9 Q. Fort bien. Et pour ce qui est des systèmes de transmissions, enfin, ces
10 différents circuits, ces différentes voies de communication par radio qui
11 ont été établies, Zep, Cer et autres, est-ce qu'on pouvait intercepter ces
12 transmissions en Serbie et en Yougoslavie ?
13 R. On pouvait les surveiller au niveau des centres, les centres de
14 transmissions.
15 Q. Et il s'agit de ceux de Cer et de Gucevo, n'est-ce pas, ceux qui
16 étaient situés en Yougoslavie ?
17 R. Oui, Cer et Gucevo.
18 Q. Bien. J'aimerais vous montrer un document qui porte sur la liste 65
19 ter, une cote que je vais vous donner, mais dans un instant, parce que je
20 voudrais savoir si au cours de juin et juillet 1995, il y avait des membres
21 de la VRS qui se trouvaient au niveau de ces centres de communication ?
22 R. Je ne m'en souviens pas. Je ne me souviens pas avoir eu des
23 communications avec eux parce que cela n'était pas nécessaire.
24 Q. Bien. J'aimerais vous montrer la pièce 65 ter 2821.
25 Vous devriez avoir sous les yeux un ordre pour l'établissement de
26 transmissions dans le cas de l'opération Stit. Vous en avez parlé en
27 évoquant la carte.
28 Vous m'avez dit qu'au niveau du central il fallait avoir un espion,
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1 un complice sur place pour intercepter les communications le long des voies
2 de transmissions des RRU-800. J'aimerais qu'on regarde ensemble le
3 paragraphe 5 de ce document, en bas de la même page.
4 Il est question de la protection des informations transmises. Je cite
5 : "J'interdis strictement la transmission d'information confidentielle par
6 les voies de système de transmissions n'utilisant pas de systèmes de
7 cryptage des données en général et de systèmes de protection des documents
8 par cryptage."
9 En particulier, au point 2 de ce paragraphe, il y a un intitulé "Protection
10 électronique."
11 Je cite : "L'ennemi est en mesure de suivre et de brouiller nos
12 communications dans le cadre de la planification et de l'utilisation des
13 moyens de transmissions, faire en sorte qu'en plus des mesures tactiques et
14 pratiques de protection, on ait également recours au système de cryptage
15 des documents, système de protection à caractère général et spécifique."
16 Page suivante du document, on voit votre signature. C'est bien votre
17 signature, n'est-ce pas ?
18 R. Oui, c'est ma signature, mais je n'ai trouvé le passage que vous avez
19 lu.
20 Q. Je vais vous demander de consulter le paragraphe 5. Normalement,
21 c'était sur la première page, celle que vous avez sous les yeux, au point
22 2.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est au milieu de la page.
24 M. VANDERPUYE : [interprétation] En fait, c'est tout en bas de la page.
25 Q. Vous avez lu cet extrait, Monsieur Blagojevic, vous l'avez trouvé ?
26 R. Oui.
27 Q. Et dans le cadre de la préparation de l'opération, Stit 1995, l'ennemi
28 était en mesure de suivre les communications qui émanaient des points des
Page 22332
1 centres de contrôle et de commandement, il était en mesure également de
2 brouiller ces communications ?
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic.
4 Mme NIKOLIC : [interprétation] Le témoin a répondu; mais je constate qu'il
5 n'y a pas de date sur ce document, et je serais très reconnaissante à mon
6 collègue de me dire sur quelle période porte ce document. Est-ce que ça a
7 un rapport avec Stit avec Proboj ou aucune autre opération ?
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, mais dans sa dernière question, M.
9 le Procureur a parlé de Stit 1995. Mais le document portait-il une date ?
10 M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, il n'y a pas de date sur ce document
11 --
12 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
13 M. VANDERPUYE : [interprétation] Cependant, ça fait partie d'une
14 série de documents de novembre 1995 qui sont en rapport avec l'opération
15 Stit; il y a la carte, il y a les plans de transmissions, et cetera.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Poursuivez.
17 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.
19 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut nous montrer des
20 documents sur lesquels figurerait cette date de novembre 1995 ?
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur le Procureur.
22 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je ne comprends pas la nature de
23 l'objection.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il s'agit d'un ensemble de documents.
25 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui, mais il faudrait avoir une date.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais il vous l'a dit. Généralement,
27 nous ne remettons pas en doute la parole des conseils dans ce prétoire.
28 M. VANDERPUYE : [interprétation] Ça ne me gêne pas. La seule chose qui
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1 m'intéresse c'est de savoir si, à l'époque, il disposait d'informations
2 indiquant que l'ennemi pouvait suivre les communications qui venaient des
3 structures de commandement et de contrôle et les brouiller.
4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ne perdons pas plus de temps. Il faut
5 qu'il réponde.
6 M. ZIVANOVIC : [aucune interprétation]
7 M. VANDERPUYE : [interprétation] Mme Stewart m'informe qu'il s'agit de la
8 pièce 128 sur la liste 65 ter, c'est le plan de défense dont est extrait ce
9 document.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et la question qu'on vous a posée,
11 Monsieur Blagojevic, était la suivante, je cite : Dans le cadre de la
12 préparation de l'opération Stit 1995, l'ennemi était en mesure de suivre
13 les transmissions de commandement et de contrôle et de les brouiller, comme
14 vous l'avez indiqué dans ce document; c'est bien le cas, n'est-ce pas ?
15 Est-ce que vous pourriez répondre à cette question, s'il vous plaît ?
16 LE TÉMOIN : [interprétation] Voyez-vous, ce qui figure au paragraphe 2, les
17 mesures indiquées au paragraphe 2, tout ce qui est des mesures de
18 protection à caractère électronique, tout ceci ça repose sur le principe
19 que l'ennemi est en mesure de se livrer à de telles activités. Que ce soit
20 nécessaire ou pas, ce genre de mesures de protection sont toujours
21 envisagées. Mais nous avons eu des informations indiquant qu'ils nous
22 écoutaient depuis 1992 et 1993 sur les systèmes de transmissions non
23 sécurisées. C'est ce qui est écrit ici.
24 M. VANDERPUYE : [interprétation]
25 Q. Donc vous nous dites que ça figure dans ce document parce que c'était
26 une espèce d'hypothèse de travail, dirons-nous, Monsieur Blagojevic ?
27 R. Oui, c'était une hypothèse et tout ceci avait un but préventif.
28 Q. Vous dites qu'il s'agissait d'une hypothèse de votre part --
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne veux pas me mêler de votre
2 contre-interrogatoire, mais est-ce qu'il s'agit d'une hypothèse ou est-ce
3 qu'il s'agit d'une information concrète ? Parce que si on regarde la
4 dernière partie de sa réponse précédente, il disait : "Nous avons eu des
5 confirmations selon lesquelles ils nous écoutaient depuis 1992 et 1993. Ils
6 écoutaient les transmissions non sécurisées. C'est ce qui est écrit ici."
7 M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, merci.
8 Q. S'agissant de ce qui figure dans le document que je viens de présenter,
9 je voudrais savoir si dans ce document 1995, c'était une hypothèse cette
10 question de savoir si l'ennemi était en mesure de brouiller et d'écouter
11 toutes les transmissions qui étaient en rapport avec le commandement et le
12 contrôle; est-ce que c'était une hypothèse ?
13 R. Il s'agit ici dans ce document de mesures de prévention qui reposent
14 sur une expérience passée, mais ça n'a pas trait à la totalité des
15 transmissions. Il s'agit uniquement des transmissions et des communications
16 non sécurisées, et en particulier des transmissions radio, à un niveau
17 tactique inférieur : au niveau des bridages, des bataillons, des compagnies
18 et des sections des bataillons.
19 Q. Bien. S'agissant des transmissions par RRU-800 dont nous avons parlé,
20 le fait est, n'est-ce pas, Monsieur Blagojevic, que la sécurité de ces
21 voies de transmissions dépend entièrement de la qualité des opérateurs sur
22 ces circuits, n'est-ce pas, les opérateurs qui font fonctionner ces
23 équipements ?
24 R. Oui.
25 Q. Et quelles que soient les règles en matière de sécurité dont vous avez
26 parlé, en fait, ce qui se passe c'est que si on ne respecte par ces règles
27 de sécurité, l'ennemi va mettre la main sur les informations que nous avons
28 pu voir en l'espèce en interceptant des transmissions radio. Ça c'est vrai,
Page 22335
1 n'est-ce pas ?
2 R. Oui --
3 Q. Et, en fait --
4 R. Si vous me permettez de finir ma réponse ?
5 Q. Allez-y.
6 R. C'est pourquoi ici, au point 1, on peut lire : "Protéger les
7 communications parlées en utilisant les systèmes de cryptage des documents
8 et en utilisant des équipements de type KZU 31 et 63."
9 Q. Oui, mais ce n'était pas fait systématiquement et c'est la raison pour
10 laquelle Drago Nikolic en parle le 22 avril 1993 --
11 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Excusez-moi --
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.
13 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Excusez-moi, mais la traduction n'a pas été
14 complète. Il faudrait que le témoin répète sa question.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, merci.
16 Monsieur Blagojevic, les interprètes n'ont pas été en mesure d'entendre la
17 fin de votre réponse.
18 Nous, ce que nous avons entendu, c'est la chose suivante, je cite :
19 "C'est la raison pour laquelle ici, au point 1, on indique, je cite :
20 'Protéger les communications parlées en utilisant les systèmes de cryptage
21 des documents et en utilisant des équipements tels que KZU 31 et 63.'"
22 Vous aviez ajouté autre chose, c'était quoi ?
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, mais ça c'est faux déjà. Les équipements
24 destinés à la protection des transmissions de la parole KZU 31 et KZU 63,
25 ce sont les équipements dont j'ai parlé. Voilà ce dont j'ai parlé.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Vous souhaitez ajouter quelque
27 chose ?
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Et ensuite, il est dit que : "Les informations
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1 écrites doivent être protégées avec les équipements KZU 41, KZU 31…"
2 M. VANDERPUYE : [interprétation]
3 Q. Monsieur Blagojevic, ces mesures de sécurité que vous venez de mettre
4 en évidence ainsi que d'autres qui étaient nécessaires pour que vous
5 puissiez remplir votre mission en tant que chef des transmissions du Corps
6 de la Drina, ces mesures de sécurité n'ont pas été respectées, n'est-ce pas
7 ?
8 R. Est-ce que vous parlez des informations fournies par
9 M. Nikolic de la Brigade de Zvornik et qui datent de 1993; mais ceci ça
10 date de 1995. C'est à partir de cela, à partir de ce qu'ont dit
11 M. Nikolic et d'autres, que nous étions au courant de la situation, et
12 c'est à cause d'eux que j'ai établi ce type d'ordre.
13 Q. Donc, en fait, ces ordres vous les avez établis, ces ordres qui portent
14 sur un certain nombre de recommandations en matière de sécurité des
15 systèmes de transmissions, vous les avez établis à cause d'un document que
16 je vous ai présenté, un document qui venait de Drago Nikolic ?
17 R. Oui.
18 Q. Et ce document indique que les officiers, que les commandants avaient
19 tendance à faire preuve d'une certaine négligence, les gens restaient en
20 ligne beaucoup trop longtemps, et cetera, et cetera ?
21 R. Il est fort possible que ce soit le cas, effectivement, mais je n'étais
22 pas dans le dos de tous les commandants ou de leurs adjoints, c'était pas
23 mon travail. J'avais un travail à faire et on ne peut faire que le maximum.
24 Q. J'aimerais maintenant vous montrer, à titre d'illustration, la pièce
25 2352 sur la liste 65 ter.
26 M. VANDERPUYE : [interprétation] Au niveau du compte rendu, on devrait
27 avoir un A pour la version anglaise, le témoin devrait avoir le document
28 qui comporte la lettre C.
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1 Q. Il s'agit ici d'une transmission effectuée le 20 avril 1995, à 19
2 heures 10, qui a utilisé la fréquence 822 mégahertz qui, comme vous le
3 savez, correspond à la fréquence utilisée par un dispositif RRU-800. Cette
4 conversation est une conversation entre le colonel Popovic et le sous-
5 lieutenant Drago Nikolic. Et c'est une conversation qui est longue. Je vais
6 vous dire, en fait, ce que dit cette conversation.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic.
8 Mme NIKOLIC : [interprétation] Madame et Messieurs les Juges, ce document
9 n'indique pas qu'il y a une conversation entre M. Nikolic et Popovic. On
10 parle ici de Palma et Nikolic, mais on ne sait pas si c'est Drago Nikolic
11 ou pas.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est en tout cas la proposition qui
13 est faite au témoin et c'est ainsi que le présente M. Vanderpuye au témoin.
14 Donc poursuivons.
15 M. VANDERPUYE : [interprétation]
16 Q. Monsieur Blagojevic, dans cette conversation, on constate qu'il y a une
17 communication avec Zlatar. Pourriez-vous nous dire ce que ceci signifie --
18 ou je vais poser la question peut-être différemment : est-ce que c'est un
19 nom de code pour le commandant du Corps de la Drina ?
20 R. Zlatar est le nom de code pour le Corps de la Drina.
21 Q. Et vous savez qui est le lieutenant-colonel Popovic, n'est-ce pas ?
22 R. Oui.
23 Q. Et c'est quelqu'un que l'on peut trouver à Zlatar, n'est-ce pas ? Il y
24 a de fortes chances pour qu'on le trouve à cet endroit-là ou par
25 l'intermédiaire de Zlatar ?
26 R. Oui.
27 Q. Et il s'agit d'une conversation, ici, entre un certain Nikolic et le
28 lieutenant-colonel Popovic, et évoque quelqu'un qui s'appelle Jovicic, et
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1 que Jovicic a envoyé des volontaires. Et comme vous pouvez le constater,
2 d'après cette conversation, je ne vais pas vous lire cette conversation qui
3 est assez longue, et on parle ici de ces volontaires qui sont envoyés là-
4 haut. Et en guise de réponse, peut-être qu'il faudrait les évaluer pour
5 voir s'il s'agit de volontaires légitimes.
6 Est-ce que vous voyez ce passage ?
7 R. Tout à fait.
8 Q. Je vais vous donner un autre exemple de transmission. Ceci a été
9 intercepté, conversation entre les officiers de haut rang.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic, est-ce que vous avez
11 des questions supplémentaires ?
12 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Combien de temps vous faudra-t-il ?
14 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je ne pense pas pouvoir terminer avec les
15 questions supplémentaires aujourd'hui.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous vous êtes arrangé pour
17 que ce témoin puisse être là demain ?
18 M. VANDERPUYE : [interprétation] Il reste une demi-heure et j'espère
19 pouvoir en terminer.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qu'est-ce que vous voulez dire par une
21 demi-heure ?
22 M. VANDERPUYE : [interprétation] Bien, je ne sais pas.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je souhaite simplement confirmer que
24 les dispositions nécessaires ont été prises pour que ce témoin puisse être
25 entendu demain et comment pouvons-nous le savoir ?
26
27 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Nous allons poursuivre. Mais je
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1 vous demande de bien vouloir en terminer. Nous n'allons pas accepter
2 d'autres estimations, mettons, erronées, parce que vous nous avez précisé
3 que vous auriez besoin d'une heure. Il est déjà une heure et quart, enfin,
4 nous avons bien dépassé l'heure que vous nous aviez indiquée.
5 Donc veuillez terminer votre contre-interrogatoire.
6 [La Chambre de première instance se concerte]
7 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
8 Q. Monsieur Blagojevic, je souhaite vous montrer la pièce 1160 sur la
9 liste 65 ter, s'il vous plaît, maintenant.
10 M. VANDERPUYE : [interprétation] L'anglais, c'est le document A, et en
11 B/C/S, c'est le document C.
12 J'ai maintenant placé le document devant le témoin. Pardonnez-moi, Monsieur
13 le Président. C'est le numéro 65 ter 1160, et devrait être affiché
14 incessamment, sous peu, dans le système électronique du prétoire. Le
15 document A est le document en anglais.
16 Q. Il s'agit d'une conversation interceptée, Monsieur. Vous avez deux
17 interlocuteurs. Et si vous regardez le bas du document de la page que vous
18 avez sous les yeux, on parle ici du 14 juillet 1995.
19 On peut voir que ces deux personnes évoquent des éléments d'information, et
20 il y en a un qui se plaint du fait que des informations sensibles ont été
21 divulguées par l'autre personne.
22 Et un interlocuteur dans la conversation dit ceci, c'est le P : "Tu
23 es pire en fait, est-ce que tu peux me passer. Il parle de grade, il donne
24 le nom, le nom de famille. La seule chose qui manque c'est la date de
25 naissance et l'endroit, et telles étaient ses intentions."
26 Voilà exactement ce qui se passait eu égard aux transmissions effectuées
27 par l'intermédiaire du système relais radio. Vous êtes au courant de cela,
28 n'est-ce pas ?
Page 22340
1 R. Il s'agit là en fait d'un relais radio, d'une transmission par cette
2 voie-là, et on ne dit pas que tout était enregistré dans les deux sens. Ils
3 ne pouvaient pas tout capté, côté émetteur et côté transmetteur, quelles
4 que soient les caractéristiques, c'est absolument incroyable qu'ils aient
5 réussi.
6 Q. Vous trouvez que c'est tout à fait incroyable qu'ils parlent dans cette
7 conversation interceptée, qu'il y en a un qui se plaint du fait que des
8 éléments d'information ont été divulgués. Vous trouvez ça incroyable,
9 Monsieur Blagojevic ?
10 M. OSTOJIC : [hors micro]
11 M. VANDERPUYE : [interprétation] Ecoutez. Je ne sais pas si vous avez une
12 objection, mais je souhaite l'entendre.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ecoutez, il a déjà répondu à la
14 question. Passons maintenant à la question suivante. Vous avez dépassé
15 votre temps de 36 minutes déjà.
16 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je ne suis pas sûr que le témoin ait vu le
17 document.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne sais pas.
19 En tout cas, en anglais, c'est le document qui a été cité.
20 C'est le document que nous avons en anglais à l'écran. Vous avez sans
21 doute raison, mais vous nous en assurez.
22 Monsieur Blagojevic, le document que vous avez sous les yeux là-bas
23 qui vous a été remis, quelle est la référence de ce document en haut en
24 bas, s'il vous plaît, le numéro de référence ?
25 LE TÉMOIN : [interprétation] 1160C.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc, tout va bien.
27 Monsieur Vanderpuye.
28 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
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1 Q. Monsieur Blagojevic, vous étiez de permanence le 13 juillet 1995; ceci
2 est exact, n'est-ce pas ?
3 R. Oui.
4 Q. Et, en réalité, vous étiez l'officier en charge du commandement pour le
5 Corps de la Drina ce jour-là, n'est-ce pas ?
6 R. C'est possible.
7 Q. Bien. Regardez maintenant le numéro 65 ter 3011, s'il vous plaît.
8 R. 3011 ? Quel document avez-vous mentionné ? Ça y est.
9 Q. Bien. Si vous regardez la ligne 14, c'est votre nom que l'on voit là,
10 et vous êtes de permanence le 13 juillet, vous êtes l'officier en charge ?
11 R. Oui.
12 Q. Donc vous auriez été au courant des événements qui se déroulaient dans
13 le corps, et près du corps ce jour-là ?
14 R. Oui, en ce qui concerne tous les détails d'importance, oui.
15 Q. Et vous étiez au commandement du corps le 13 juillet au soir lorsque le
16 général Krstic est devenu commandant du corps --
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous devez
18 terminer votre contre-interrogatoire dans cinq minutes.
19 Ensuite, Maître Zivanovic, vous n'aurez pas plus de 15 minutes pour
20 vos questions supplémentaires. Bien.
21 M. VANDERPUYE : [interprétation] Bien, Monsieur le Président. Q. Je
22 pense que vous étiez dans le corps au moment où Krstic est devenu le
23 commandant du corps, le général Krstic ?
24 R. C'est exact.
25 Q. Et à ce moment-là, qui est devenu le chef de l'état-major ?
26 R. Le colonel Svetozar Andric le remplaçait provisoirement.
27 Q. Bien. Je souhaite maintenant vous montrer le numéro 65 ter 1034B.
28 M. VANDERPUYE : [interprétation] Ce sera le dernier document que je vais
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1 montrer à ce témoin.
2 Q. Donc en attendant le téléchargement de ce document, Monsieur
3 Blagojevic, pourriez-vous nous dire qui était le chef chargé des opérations
4 au sein du Corps de la Drina le 13 juillet ?
5 R. Je n'en suis pas certain. Je ne sais pas. J'ai oublié son nom, mais
6 Obrad Vitic a repris son poste quelques jours plus tard. C'est un colonel,
7 en tout cas au niveau de son rang.
8 Q. Pour ce qui est de ce dernier document, Monsieur Blagojevic, je vais
9 vous en lire une partie, on peut lire : "C : Attend, quelqu'un va te parler
10 en premier avant de trouver Krstic pour toi. Ici il y a Zlatar qui est bout
11 de la ligne.
12 Bonjour.
13 Bonjour, c'est Krsmanovic au téléphone.
14 Hey, bonjour Krle."
15 Il répond : "Oui. Un patron de l'autre lot de façon à ce qu'ils puissent se
16 tourner vers de l'autre côté ?"
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes --
18 Mme NIKOLIC : [interprétation] Ecoutez, ce document n'est pas daté. Quelle
19 est la date de cette conversation, s'il vous plaît.
20 M. VANDERPUYE : [interprétation] Le 13 juillet.
21 La fréquence utilisée est 785, et l'heure indiquée est 11 heures 10.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Blagojevic -- votre question.
23 M. VANDERPUYE : [interprétation]
24 Q. On peut lire en fait : "Un bus qui vient de l'autre lot afin qu'ils
25 puissent se diriger de l'autre côté."
26 Ensuite, il dit : "Et zut, Nedo. Pour ceux là-bas à Batkovic, ça signifie
27 que ça y est, c'est fait là-bas maintenant ?
28 Non, non. Le travail n'est pas terminé. Le travail est en cours, mais un
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1 bus va partir là-bas."
2 Ensuite, il dit : "Un bus de Sekovici."
3 Ensuite, il poursuit en disant : Est-ce que tu as une idée ? Et tu
4 sais de quoi on parle ici, quel est le travail en question, Nedo ? Ceci est
5 évoqué dans cette conversation interceptée.
6 R. Moi, je suis Nedo, mais ce n'est pas un nom; c'est une expression. Nedo
7 fait partie en fait d'une expression qui veut dire, et bien -- eh la barbe.
8 Q. Ceci a été envoyé -- c'est une transmission qui a été effectuée et
9 transmise au Corps de la Drina le 13 juillet, lorsque vous étiez de
10 permanence, n'est-ce pas ?
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est votre dernière question, Monsieur
12 Vanderpuye.
13 M. VANDERPUYE : [interprétation]
14 Q. De quel travail parlent-ils ici ?
15 R. J'étais l'officier de permanence, et Krsmanovic était chargé de la
16 logistique; il s'occupait des transports. Ceci était au troisième étage, et
17 j'étais au premier étage de permanence. Donc, je ne pouvais pas être là à
18 ce moment-là, et je ne pouvais pas savoir, connaître la teneur de cette
19 conversation. C'est la première fois que j'en entends parler.
20 Q. Je vous remercie pour vos réponses.
21 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie pour votre indulgence,
22 Monsieur le Président.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.
24 Je vous ai vu, en fait, Madame Fauveau.
25 Mme FAUVEAU : [hors micro]
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
27 Et Maître Zivanovic, c'est à vous.
28 Maître Zivanovic, vous avez la parole.
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1 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je ne suis pas en
2 mesure d'abréger mes questions supplémentaires et les réduire en cinq
3 minutes de temps.
4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Quinze minutes.
5 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Quinze minutes, ça va.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pensez que vous êtes en mesure
7 d'en finir avec vos questions supplémentaires en
8 15 minutes ?
9 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je vais faire de mon mieux.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous faites toujours de votre mieux,
11 donc essayez-le.
12 Nouvel interrogatoire par M. Zivanovic :
13 Q. [interprétation] Monsieur Blagojevic, je voudrais vous poser des
14 questions concernant les questions que M. le Procureur vous a posées. Il
15 vous a posé des questions concernant les modifications des fréquences.
16 Puisque nous n'avons pas vu parmi ces documents tous les plans de
17 fréquences, quand vous avez parlé des modifications des fréquences, dites-
18 nous à quel dispositif de relais radio vous avez pensé, vu que vous avez
19 énuméré plusieurs de tels dispositifs ?
20 R. Cela concernait RRU-1 dans la plupart du temps, parce qu'il est plus
21 facile de le faire brouiller, par rapport au dispositif RRU-800.
22 Q. J'aimerais vous présenter le document que le Procureur vous a montré.
23 C'est 2823.
24 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je m'excuse. C'est le numéro 1150.
25 Q. Le Procureur vous a posé les questions pour savoir si la connexion
26 duplexe à la centrale téléphonique on peut écouter des interlocuteurs ?
27 R. Oui.
28 Q. Et vous avez répondu que cela a été possible de les écouter tous les
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1 deux. Est-ce que le fait que cela est possible permet à ceux qui écoutent
2 d'écouter secrètement les deux ?
3 R. Ce n'est pas possible, parce que ceux qui les écoutent ne peuvent
4 écouter qu'une seule voix, et ils ne peuvent pas écouter simultanément la
5 deuxième voix.
6 Q. Cela veut dire que quand on peut écouter une conversation entre deux
7 personnes, est-ce que vous avancez qu'on ne peut qu'écouter une seule voix
8 d'une personne ?
9 R. Oui. Il n'est possible que d'entendre une seule voix d'une seule
10 personne, et pas deux voix.
11 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher le document
12 3412, c'est le document du Procureur.
13 Q. Est-ce que vous pouvez voir dans ce document que certaines des voies de
14 transmission utilisées par le Corps de la Drina ne fonctionnaient pas ?
15 R. Non, c'est ce que j'ai dit au Procureur.
16 Q. Dites-moi s'il était habituel de procéder à la maintenance régulière de
17 ces voies de transmissions, même pendant leur fonctionnement correct ?
18 R. C'est une bonne question. On procède à la maintenance régulière et au
19 contrôle régulier de tous ces dispositifs.
20 Q. Merci. J'aimerais compléter ma question précédente concernant les
21 dispositifs pour établir une connexion duplexe. Si dans une conversation
22 vous entendez les deux interlocuteurs, est-ce que cela voudrait dire que
23 deux dispositifs auraient été utilisés par ceux qui les écoutaient ?
24 R. Cela voudrait dire qu'un dispositif se trouvait sur le territoire de la
25 fédération, et l'autre sur le territoire de la Serbie.
26 Q. J'ai encore une autre question à vous poser par rapport à cela. Vous
27 avez vu -- il faut en finir avec ce document puisqu'il est affiché. C'est
28 le deuxième paragraphe où il est indiqué que : "La voie de transmissions
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1 ayant 120 canaux," le numéro est indiqué, les voies sont indiquées. Est-ce
2 que l'une de ces voies de transmissions se trouve dans la zone du Corps de
3 la Drina ?
4 R. Ces voies de transmissions se trouvent sur la direction Veliki Zep-Cer
5 et Veliki Zep -- Strazbenica, et nos transmissions passaient par ces voies.
6 Q. Vous n'avez pas compris ma question. Regardez le document, le dernier
7 document du 25 novembre 1993.
8 R. Oui.
9 Q. Au deuxième paragraphe, qui commence par les mots : "Nous vous prions
10 d'envoyer la même équipe dans la VRS pour procéder au contrôle technique
11 des voies de transmissions par les radios ayant 120 canaux," et ces voies
12 sont indiquées. Je vous demande si l'une de ces voies indiquées ici se
13 trouve dans la zone du Corps de la Drina ?
14 R. Dans ce paragraphe, aucune des voies indiquées ne se trouvait dans la
15 zone du Corps de la Drina, et n'était pas non plus intéressante pour nous.
16 M. ZIVANOVIC : [interprétation] J'aimerais que vous regardiez la pièce à
17 conviction du Procureur 3425.
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je le vois.
19 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
20 Q. Pouvez-vous me dire pour ce qui est de ce document à qui ce document a-
21 t-il été envoyé ?
22 R. Ce document a été envoyé --
23 Q. Si vous ne le savez pas, dites-le-nous.
24 R. Je ne vois pas le destinataire ici. Il est indiqué seulement l'organe
25 pour d'autres affaires, et il n'y est pas indiqué l'unité.
26 Q. Est-ce que vous avez reçu ce document ?
27 R. Je ne l'ai pas vu avant et il n'était pas nécessaire que ce document me
28 soit envoyé, parce que ce document aurait dû être envoyé à l'organe du
Page 22347
1 renseignement.
2 Q. Pouvez-vous répéter si on peut voir à quelle unité ce document a été
3 envoyé, d'après le document ? Parce que cette partie n'a pas été
4 interprétée.
5 R. On ne peut pas voir à quelle unité ce document a été envoyé. On voit
6 qui l'a rédigé et on voit à qui le document a été envoyé, à quel organe,
7 mais non pas à quelle unité.
8 Q. Merci.
9 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je n'ai plus de questions.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
11 Je vous vois debout, Maître Petrusic, mais je pense que nous n'avons plus
12 de temps pour que vous posiez des questions.
13 M. PETRUSIC : [interprétation] Je n'ai pas l'intention de poser des
14 questions, mais j'aimerais profiter de la présence du témoin pour ce qui
15 est du document 338 dans lequel certaines modifications ont été apportées.
16 Et j'aimerais que le témoin signe ce document en apposant la date
17 d'aujourd'hui.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.
19 Merci, Maître Petrusic.
20 Madame la Greffière d'audience, pourriez-vous vous occuper de cela ?
21 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] [par visioconférence] Oui, Monsieur le
22 Président.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et aux fins du compte rendu, nous
24 voyons que le témoin hésite.
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Quelle date est aujourd'hui ?
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes le 17 juin aujourd'hui.
27 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Blagojevic, je voudrais vous
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1 remercier d'avoir été patient et d'être resté avec nous tout ce temps-là et
2 d'avoir accepté de témoigner. Au nom de la Chambre de première instance, je
3 vous souhaite bon voyage. Merci.
4 Demain matin, nous allons nous occuper du versement des pièces à conviction
5 au dossier. Merci.
6 --- L'audience est levée à 13 heures 57 et reprendra le mercredi 18 juin
7 2008, à 9 heures 00.
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