Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

Page 24862

  1   Le vendredi 29 août 2008

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame la Greffière

  6   d'audience.

  7   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Il

  8   s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le Procureur contre Vujadin Popovic et

  9   consorts.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Je vois que tous les accusés

 11   sont là. Pour ce qui est des équipes de la Défense, je vois que Me Haynes

 12   est absent. Pour ce qui est de l'Accusation, M. McCloskey et M. Thayer sont

 13   là ainsi que M. Vanderpuye.

 14   Très bien. Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle le témoin n'est

 15   toujours pas dans le prétoire ? Est-ce qu'il y a des questions

 16   préliminaires à soulever, Monsieur Thayer ?

 17   M. THAYER : [interprétation] Bonjour Monsieur le Président, bonjour à tout

 18   le monde. Nous voudrions soulever une question préliminaire devant la

 19   Chambre de première instance. Les choses sont devenues plus intéressantes

 20   hier et depuis j'ai l'intention de collaborer avec mes collègues et si mes

 21   collègues ne sont pas contents pour ce qui est de la situation actuelle,

 22   j'aimerais qu'ils me le disent. Et pour ce qui est de la décision de la

 23   Chambre concernant le témoin précédent qu'il revienne ici et vu certaines

 24   enquêtes que nous avons menées, après le témoignage du témoin hier, nous

 25   sommes arrivés à des moyens de preuve complémentaires et c'est pour cela

 26   que nous voudrions que la Chambre de première instance nous dise quelle

 27   serait la procédure à suivre et également j'aimerais dire à la Chambre de

 28   première instance comment je voudrais mener le contre-interrogatoire du

Page 24863

  1   témoin vu de nouvelles informations. Je n'aimerais pas que certaines choses

  2   soient cachées.

  3   J'ai envoyé un message électronique au juriste de la Chambre hier

  4   soir par rapport à ces enquêtes et ces nouvelles informations que nous

  5   avons obtenues. Je ne sais pas si ces informations sont importantes pour la

  6   Chambre quant au témoin qui est convoqué à nouveau.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Thayer, je m'excuse de vous

  8   avoir interrompu comme cela parce que ce n'est pas nos habitudes, mais s'il

  9   y a quelque chose de mystérieux là, avant votre intervention, je peux vous

 10   dire que maintenant c'est encore plus mystérieux, plus énigmatique. Nous ne

 11   savons pas de quoi vous parlez, nous n'avons pas reçu de message ou

 12   d'information de notre juriste hors classe. La seule information

 13   complémentaire que nous ayons reçue, c'est l'information par rapport à la

 14   liste de moyens de pièces à conviction, c'est la seule chose que nous

 15   sachions. Nous savons que cela a un lien avec l'hôtel Fontana, mais c'est

 16   tout, sinon, nous n'avons pas d'autres informations bien que j'ai rencontré

 17   ce matin notre juriste hors classe, ce qui est tout à fait habituel.

 18   Je ne sais pas de quoi vous parlez parce qu'il n'a rien reçu de votre

 19   part. Si j'ai bien compris, vous voudriez en parler avec Me Ostojic, si je

 20   vous ai bien compris.

 21   M. THAYER : [interprétation] Je pense que cela n'est pas nécessaire,

 22   je pense que je peux entendre l'opinion de mon éminent collègue, mais en se

 23   basant sur les informations complémentaires, notre position est tout à fait

 24   claire parce que nous les avons communiquées à l'autre partie.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais nous ne savons pas de quoi vous

 26   parlez.

 27   Maître Ostojic, vous avez la parole.

 28   M. OSTOJIC : [interprétation] Je dois dire que cela n'est pas vrai. Je lui

Page 24864

  1   ai envoyé un message électronique et il sait que la Chambre de première

  2   instance est intéressée à ce sujet. Il sait que ce que son enquêteur avait

  3   fait n'est pas vrai et il devrait dire cela à la Chambre, à mes collègues,

  4   d'autres collègues, d'autres équipes de la Défense et à tout le monde dans

  5   le prétoire. Il sait que le restaurant Orient Express existe depuis

  6   longtemps et il sait qu'il a montré de façon erronée les faits en disant

  7   que ce restaurant est un restaurant tout à fait nouveau, il n'y a pas de

  8   restaurant qui aurait été fondé en 1998. J'aimerais que les enquêteurs

  9   viennent ici pour qu'on voie si cet enquêteur a vraiment mené une enquête

 10   détaillée, tout comme les autres enquêteurs ou tout simplement il a cherché

 11   les informations qui lui convenaient pour ce qui est de témoignage. Le

 12   témoin a dit ce qu'elle avait à dire pour ce qui est de la photographie de

 13   ce restaurant. Elle a dit qu'elle estimait que ce restaurant se trouvait à

 14   Novi Belgrade et non pas à Zemun. Il y a une distance entre ces deux

 15   endroits et je ne pense pas que cela soit une façon appropriée de mener la

 16   procédure, donc je suis offensé, et si on continue à procéder ainsi je vais

 17   me retirer de cette affaire.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey, je vais faire une

 19   exception et je vais changer les règles qu'on applique. Je vous donne la

 20   parole.

 21   M. OSTOJIC : [interprétation] Je soulève une objection à cette exception

 22   aussi.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey.

 24   M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je ne parle que

 25   pour moi maintenant, mais ce comportement doit cesser.

 26   M. OSTOJIC : [interprétation] Je ne veux pas écouter cela.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic, s'il vous plaît.

 28   Vous pouvez vous comporter ainsi peut-être à Chicago et non pas dans ce

Page 24865

  1   prétoire. S'il vous plaît, donc veuillez vous asseoir.

  2   M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, mais je vais --

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Asseyez-vous, s'il vous plaît.

  4   M. OSTOJIC : [interprétation] Oui.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic, asseyez-vous et vous

  6   allez avoir la parole au moment où la Chambre vous la donne.

  7   M. OSTOJIC : [interprétation] Merci.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey.

  9   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je vais être bref.

 10   Le comportement qu'on a vu ici et dont l'intention était d'attaquer

 11   l'intégrité de l'Accusation doit cesser. C'est tout ce que j'ai voulu dire.

 12   Merci.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avez-vous une explication, Monsieur

 14   Thayer.

 15   M. THAYER : [interprétation] Bien sûr, Monsieur le Président. C'est ce que

 16   je vais faire maintenant et c'est pour cela que j'ai dit à la Chambre ce

 17   qui s'est passé hier, et j'ai dit ce que je vais faire lors du contre-

 18   interrogatoire de ce témoin. Cela peut concerner la décision de la Chambre

 19   pour ce qui est du retour du témoin Gavrilovic dans le prétoire et je

 20   n'aimerais pas que cela soit une surprise pour qui que ce soit.

 21   Ce que nous avons fait hier est la chose suivante : nous avons étudié

 22   certaines informations qu'on a obtenues au milieu du témoignage de ce

 23   témoin. La Chambre de première instance va se rappeler que Mme Gavrilovic,

 24   à la page 24 762 du compte rendu, a fait référence pour la première fois à,

 25   et maintenant je cite : "Restaurant nouvellement ouvert à Novi Belgrade,

 26   Nouvelle Belgrade, a l'air d'un wagon du train Orient Express. Je me

 27   souviens de cela très bien."

 28   Ensuite, elle est revenue à ce point lors du contre-interrogatoire

Page 24866

  1   [comme interprété]. Lors de l'interrogatoire principal, je pense qu'elle a

  2   dit d'autres choses par rapport à cela, et hier matin, lors du contre-

  3   interrogatoire à la page 24 787 du compte rendu, elle a dit qu'elle se

  4   souvenait de tout cela, parce que son mari Toma faisait des blagues pour ce

  5   qui est de leur voyage jamais réalisé à bord d'un Orient Express en disant

  6   "qu'il y a un restaurant nouvellement ouvert qui s'appelait Orient Express

  7   et qu'il est décoré comme ce train Orient Express." Donc c'est une nouvelle

  8   information qui est surgie lors du contre-interrogatoire de M. McCloskey.

  9   Lors du contre-interrogatoire hier, l'un de nos enquêteurs a fait des

 10   recherches pour ce qui est de ce restaurant Orient Express, et nous a donné

 11   l'information concernant le restaurant s'appelant Balkan Express.

 12   Nous avons donc fait d'autres recherches en s'appuyant sur ces

 13   informations pour voir s'il y a d'autres restaurants s'appelant comme cela

 14   ou qui ont des noms similaires. Et nous avons appris qu'à Belgrade il y a

 15   un restaurant qui s'appelle Victoria Station à Novi Belgrade ou Nouvelle

 16   Belgrade, mais dont la décoration est différente et qui a été ouvert en

 17   1993. Et sur la base d'un article qui décrivait ce nouveau restaurant et

 18   leur décoration, nous avons appris qu'il y a un troisième restaurant se

 19   trouvant sur l'autre rive de cette rivière et qui existe depuis 30 ans.

 20   Sur la base de cet article, nous avons envoyé notre enquêteur à

 21   Belgrade pour parler des gens qui pourraient donner des informations

 22   concernant le restaurant Victoria Station et Balkan Express. Et comme la

 23   Chambre a entendu hier, sur la base de la page Web du restaurant Balkan

 24   Express, la Chambre a pu voir que ce restaurant avait été ouvert en 1998,

 25   ce qui a été confirmé par la personne avec laquelle notre enquêteur a

 26   parlé.

 27   Pour ce qui est du restaurant Victoria Station qui s'appelle parfois

 28   Orient Express, nous avons constaté que ce restaurant avait été ouvert en

Page 24867

  1   1993. Nous avons découvert tout cela hier vers la fin de l'après-midi, donc

  2   nous avons rédigé une information là-dessus, J'ai copié l'article dont il

  3   est question de ces trois restaurants. Nous avons donc téléchargé les pages

  4   correspondantes de l'annuaire de Belgrade et tout cela a été communiqué

  5   hier soir à notre éminent collègue, ensemble avec de nouvelles informations

  6   collectées par notre enquêteur qui représentent un résumé de ce qu'il avait

  7   fait.

  8   Tout cela a été communiqué hier soir à l'autre côté pour que tout le monde

  9   sache comment les choses évoluent et quels sont les résultats de notre

 10   enquête. De plus, j'en ai informé les juristes de la Chambre pour les

 11   aviser de tout cela. Maintenant, je fais l'objet des critiques parce que

 12   j'ai décidé d'en informer les juristes de la Chambre. Comme la Chambre le

 13   sait, ce n'est pas ma pratique, je n'envoie pas beaucoup de messages à la

 14   Chambre, je n'envoie des messages électroniques que quand il faut informer

 15   la Chambre des questions administratives ou des situations inhabituelles,

 16   et là, il s'agit de situation inhabituelle parce que la Chambre a convoqué

 17   à nouveau le témoin qui avait déjà témoigné dans ce prétoire et je pensais

 18   qu'il était tout à fait approprié d'aviser la Chambre de tout cela, et

 19   d'informer les Chambres de ces nouveaux éléments. Je pense que la Chambre

 20   devrait savoir tout pour ce qui est de ce sujet.

 21   Je pense que j'ai résumé tous les éléments concernant cette nouvelle

 22   situation dans laquelle nous nous trouvons. Pour ce qui est du témoin, j'ai

 23   l'intention d'en informer tout le monde dans le prétoire, j'ai l'intention

 24   de lui montrer les résultats de notre enquête menée hier, à savoir qu'il y

 25   a d'autres restaurants et non seulement Balkan Express, et que peut-être

 26   elle a fait référence à ces autres restaurants, pour qu'on voit ce qu'il va

 27   se passer.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Thayer. Me Josse.

Page 24868

  1   M. JOSSE : [interprétation] Monsieur le Président, je ne veux pas

  2   compliquer les choses.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'espère que non.

  4   M. JOSSE : [interprétation] Mais moi aussi j'ai envoyé un message

  5   électronique concernant cette information ou ce rapport où j'ai dit que

  6   j'étais préoccupé de cette information, j'ai donc souligné que cela ne

  7   concernait pas mon client, M. Thayer sait que je suis assez préoccupé parce

  8   qu'il s'agit d'une situation inhabituelle. Tout cela n'a rien à voir avec

  9   le général Gvero, mais j'aimerais souligner que selon lui il ne faut pas

 10   envoyer de telles informations aux Juges de la Chambre.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] -- pour que tout soit clair que nous

 12   sommes tous des juristes, des Juges expérimentés, nous savons les limites

 13   et notre juriste hors classe le sait également. Notre juriste hors classe

 14   avec lequel nous avons des réunions régulières, et moi en particulier tous

 15   les jours, il sait exactement ce qui est permis et ce qui n'est pas permis.

 16   Parfois, je sais qu'il reçoit des informations de votre part et quant à ces

 17   informations, il sait qu'il doit les garder pour lui-même et non pas les

 18   communiquer à la Chambre, parce que cela enfreindrait le Règlement.

 19    Il s'agit d'un juriste expérimenté, bien formé, qui a beaucoup

 20   d'expérience, et qui sait où sont les limites. Bien sûr les erreurs sont

 21   possibles, mais je pense que pour ce qui est de cette situation il n'y a

 22   pas d'erreur, ni de la part de notre juriste hors classe ou de la part de

 23   la Chambre.

 24   Je pense que je devais tirer cela au clair.

 25   Maître Ostojic.

 26   M. OSTOJIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, il s'agit de

 27   questions délicates, je m'excuse pour ce qui est de mon comportement.

 28   J'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur deux choses

Page 24869

  1   prononcées par mon collègue. Il a dit, je ne sais pas si cela vous

  2   intéresse ou pas. Aujourd'hui encore à la page 6 du compte rendu il dit

  3   cela. Il a dit, le restaurant Victoria Station est appelé parfois le

  4   restaurant Orient Express. Ce n'est pas vrai.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

  6   M. OSTOJIC : [aucune interprétation] 

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que nous avons la solution de

  8   cette situation, nous étions tous surpris et pas préparés pour résoudre

  9   cette situation, en tout cas je vais consulter mes collègues.

 10   [La Chambre de première instance se concerte]

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je dois vous dire la chose suivante :

 12   nous nous sommes mis d'accord qu'il n'est pas nécessaire de citer à la

 13   barre à nouveau Mme Gavrilovic, Madame la Greffière d'audience, je vous

 14   prie de l'informer là-dessus et de nous excuser pour cet inconvénient et de

 15   lui souhaiter un bon voyage à Belgrade et peut-être qu'elle va passer une

 16   soirée agréable au restaurant Orient Express.

 17   La chose suivante, nous considérons que tout cela aurait pu être évité si

 18   vos résumés de témoins, Me Ostojic, avaient été plus complets. Ce

 19   restaurant aurait pu être mentionné dans les résumés de témoin, ces

 20   enquêtes auraient pu être menées plus tôt, mais en tout cas, laissons ça de

 21   côté. Continuons. Madame l'Huissière, je vous prie de faire entrer le

 22   témoin qui a commencé à témoigner hier.

 23   [La Chambre de première instance se concerte]

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

 25   M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, je viens de regarder

 26   la traduction du dossier médical pour ce qui est témoin suivant, et nous

 27   n'avons pas d'objection par rapport à cette conférence vidéo.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'ai travaillé là-dessus ce matin. Je

Page 24870

  1   pense qu'il n'aura pas de problème pour ce qui est de la déposition par

  2   vidéoconférence du témoin suivant le 9 et le 10 septembre. On nous a

  3   confirmé qu'on avait déjà fait droit à cette requête. Merci.

  4   LE TÉMOIN: MIROSLAVA CEKIC [Reprise]

  5   [Le témoin répond par l'interprète]

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame.

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bienvenue à nouveau dans le prétoire.

  9   Nous allons continuer avec votre témoignage et nous espérons en finir avec

 10   votre témoignage bientôt. Je vous rappelle que vous allez témoigner

 11   aujourd'hui à nouveau et que vous êtes liée par la déclaration solennelle

 12   que vous avez prononcée hier. M. Thayer va continuer son contre-

 13   interrogatoire.

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.

 15   Contre-interrogatoire par M. Thayer : [Suite] 

 16   Q.  [interprétation] Bonjour, Madame.

 17   R.  Bonjour.

 18   Q.  J'aimerais aborder à nouveau le sujet qu'on a abordé hier qui concerne

 19   la discussion menée et dont vous vous souvenez, discussion concernant

 20   Orient Express et le restaurant qui est situé dans un wagon de train. Vous

 21   souvenez-vous d'avoir parlé de cela ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Vous souvenez-vous que s'agissant des Gavrilovic, vous avez dit que

 24   c'était peut-être eux qui vous avaient mentionné le fait qu'un nouveau

 25   restaurant venait d'être ouvert et qui ressemblait à un wagon de l'Orient

 26   Express ?

 27   R.  Non, je ne me souviens pas. Je ne sais pas, je ne me souviens pas de

 28   les avoir entendus parler de ce restaurant.

Page 24871

  1   Q.  Vous vous souvenez de quoi alors concernant ce qu'ils ont dit ?

  2   R.  Je me souviens qu'ils avaient parlé de l'Orient Express, je me souviens

  3   également qu'ils avaient un anniversaire de mariage qu'ils voulaient

  4   célébrer à bord de l'Orient Express et ils avaient dit que s'ils avaient eu

  5   suffisamment d'argent, ils auraient pu prendre le train. Mais ils auraient

  6   fallu partir dans une plus grande ville, telle Londres ou Paris, et il

  7   faudrait partir depuis une plus grande ville. Si je me souviens bien,

  8   depuis Belgrade à l'époque, l'Orient Express ne passait pas par Belgrade et

  9   ils n'auraient pas pu le prendre à Belgrade. Ils avaient dit qu'ils

 10   n'avaient pas assez d'argent non plus car ce voyage coûtait trop cher.

 11   Q.  Je voudrais appeler votre attention sur quelque chose que vous nous

 12   avez dit hier, Madame. En réponse à une question posée, vous avez répondu

 13   de vous souvenir d'avoir entendu parler ce soir-là de l'Orient Express, que

 14   ce sujet avait été évoqué et qu'il y avait également un wagon qui

 15   ressemblait à celui de l'Orient Express qui était un restaurant. Vous

 16   souvenez-vous de cela ?

 17   R.  Non, je n'ai pas parlé du restaurant, je ne savais même pas qu'un tel

 18   restaurant existait. Vous m'avez demandé de vous dire quelque chose sur le

 19   restaurant. Vous m'avez montré la photo du restaurant où moi-même je

 20   n'avais jamais été au restaurant Orient Express, et je ne sais même pas où

 21   il se trouve.

 22   Q.  Oui, justement, vous nous l'avez confirmé hier. Mais ce que je voudrais

 23   savoir c'est la chose suivante, lorsque vous avez déposé hier, vous avez

 24   dit quelque chose qui figure au compte rendu d'audience à la page 24 854,

 25   je vous ai demandé : Vous souvenez-vous qu'au cours du deuxième dîner ou

 26   peut-être au cours du premier dîner, qu'il avait été question de l'Orient

 27   Express et vous avez dit, il y a un restaurant qui ressemble à un wagon et

 28   puisque vous ne pouvez pas prendre le train l'Orient Express, au moins on

Page 24872

  1   peut aller dîner à l'Orient Express. Alors je vous ai demandé par la suite

  2   : "Est-ce que vous vous souvenez d'une discussion qui portait sur ce sujet

  3   ?", et vous avez dit : "Oui, bien sûr, je parlais de ce wagon qui ressemble

  4   à l'Orient Express au restaurant." Ensuite, je vous ai demandé : "Est-ce

  5   que vous vous souvenez de cela ?" Vous avez dit à la ligne 24 : "Oui."

  6   Ensuite je vous ai dit : "Je sais que cela fait plusieurs années, mais qui

  7   a parlé de ce restaurant, qui a fait cette blague et a dit, si vous ne

  8   pouvez pas prendre le train, allez manger au restaurant." Vous avez répondu

  9   à la page suivante 24 855 : "Je ne me souviens pas, j'ai dit il y a

 10   quelques instants que je sortais, j'entrais dans la pièce, je sortais pour

 11   m'absenter. J'allais dans la cuisine pour chercher un peu de nourriture

 12   pour faire le service. C'est peut-être l'un des Gavrilovic qui avait évoqué

 13   cela." Vous souvenez-vous d'avoir tenu ces propos hier ? Il faut répondre

 14   oui ou non, Madame, vous ne pouvez pas hocher de la tête.

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Est-ce que vous maintenez votre réponse ?

 17   R.  Oui, oui.

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Thayer, pourriez-vous, je vous

 19   prie, me donner lecture de la réponse qui figure à la page 24 851, lignes

 20   16 à 18. Si vous pouvez le trouver, le témoin a dit : "Il semblerait qu'il

 21   va falloir que je vous prenne par la main pour vous montrer la gare afin

 22   que vous puissiez au moins voir le train. C'était le ton, c'était ce qui a

 23   été dit ce soir-là."

 24   M. THAYER : [interprétation]

 25   Q.  Le Juge Kwon vient de citer quelque chose que vous avez dit, est-ce que

 26   vous vous rappelez de ce que vous avez dit, vous maintenez ce que vous avez

 27   dit, ou est-ce que vous aimeriez ajouter quelque chose ou corriger ce que

 28   vous avez dit ?

Page 24873

  1   R.  Non, non, je maintiens ce que j'ai dit.

  2   Q.  Pour donner suite à la question posée par le Juge Kwon, est-ce que vous

  3   vous souvenez que des blagues avaient été faites ce soir-là, des blagues

  4   faites par M. Beara qui avait dit, je veux vous emmener à la gare pour voir

  5   le train. Et une autre blague dite par l'un des Gavrilovic qui disait, au

  6   lieu de prendre le train, vous pouvez simplement aller dîner au restaurant

  7   qui ressemble à un wagon de l'Orient Express ?

  8   R.  Oui, c'étaient des blagues, c'étaient des blagues dans la soirée et

  9   nous blaguions, nous trouvions ça très drôle et nous riions, c'étaient des

 10   blagues.

 11   Q.  Bien. Maintenant, Madame, nous avons fait quelques vérifications hier

 12   après l'audience et nous avons trouvé un autre restaurant, nous avons

 13   découvert qu'il y a un autre restaurant à Belgrade qui s'appelle la Gare

 14   Victoria. Des fois, certaines personnes l'appellent également le

 15   "restaurant Orient Express." Pour être tout à fait juste envers vous,

 16   lorsque je vous ai parlé du restaurant le Balkan Ekspres, j'avais

 17   l'impression effectivement que c'était le seul restaurant de ce type-là à

 18   Belgrade. Mais il semblerait qu'il y a plus d'un restaurant qui porte ce

 19   type de nom à Belgrade.

 20   Alors j'aimerais vous demander de regarder certaines photos, de lire

 21   quelques extraits de journaux et de lire des articles et de nous dire si

 22   cela change votre réponse concernant tout cette question relative au

 23   restaurant, au train et vous nous direz à ce moment-là ce que vous en

 24   pensez. Est-ce que cela vous convient ?

 25   M. THAYER : [interprétation] J'aimerais demander l'affichage de la pièce 65

 26   ter 3649, s'il vous plaît.

 27   Monsieur le Président, je crois que tout devrait être téléchargé sur le

 28   prétoire électronique, y compris la traduction en langue anglaise de l'un

Page 24874

  1   des articles qui a été annexée à ce rapport. Je ne veux pas montrer le

  2   texte du rapport, mais je voulais simplement montrer au témoin dans sa

  3   propre langue ce qui figure à la page 3 du document, c'est-à-dire il s'agit

  4   d'un article.

  5   Q.  Madame, vous verrez sous peu un article sur l'écran, vous verrez un

  6   wagon, et il y a également une photo intérieure d'un restaurant. Dites-nous

  7   lorsque vous aurez pris connaissance de ce document.

  8   R.  Oui, je vois ce ceci, mais je n'ai jamais fréquenté ce restaurant et je

  9   ne sais d'ailleurs pas du tout où il se trouve.

 10   Q.  C'est très bien. L'article dit que le restaurant appelé la gare

 11   Victoria se trouve à Novi Grad, et j'aimerais que l'on passe maintenant à

 12   la page 6.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois que ce sujet a été

 14   suffisamment abordé, vous pouvez passer maintenant à autre chose.

 15   M. THAYER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois que c'est tout à fait clair.

 17   Nul besoin d'avoir plus d'explication du témoin.

 18   M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, mon ordinateur vient

 19   de tomber en panne, je demanderais que l'on accorde une assistance

 20   technique, s'il vous plaît.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Nous allons demander à Mme

 22   la Greffière d'appeler quelqu'un du service technique. Aimeriez-vous que

 23   l'on poursuivre ou souhaiteriez-vous que nous nous  arrêtions ici ?

 24   M. OSTOJIC : [interprétation] Non, nous pouvons poursuivre.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce qu'il y a d'autres personnes

 26   éprouvant le même type de problème d'ordinateur ?

 27   M. OSTOJIC : [interprétation] Je viens de l'ajuster. C'est réparé. Merci.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Merci.

Page 24875

  1   M. THAYER : [interprétation]

  2   Q.  Vous nous avez dit avoir rencontré les membres de l'équipe de la

  3   Défense de M. Beara au mois de février 2008 dans la maison de Nada Beara;

  4   est-ce que c'est exact ? Ceci figure à la page 24 830 du compte rendu

  5   d'audience.

  6   R.  Oui, c'est exact.

  7   Q.  Pourriez-vous nous dire comment cela se fait-il que vous vous souveniez

  8   si bien du mois ?

  9   R.  D'abord, c'était cette année-ci, c'était en l'an 2008 lorsque M. Milan

 10   Stanic est arrivé à La Haye, c'était vers la fin du mois de février, et

 11   j'étais allée rendre visite à Nada et c'est là que j'ai rencontré M. Milan

 12   Stanic.

 13   Q.  Vous nous avez dit hier que vous étiez allée rendre visite à Nada Beara

 14   et que M. Stanic est arrivé. Est-ce que c'est ce qui est arrivé ? Vous

 15   étiez allée rendre visite à Mme Nada Beara et c'est à ce moment-là que M.

 16   Stanic est arrivé ?

 17   R.  C'est peut-être un léger mépris, effectivement. C'est là que nous nous

 18   sommes vus et rencontrés. Maintenant je ne sais pas qui est arrivé le

 19   premier, je ne me souviens plus, je suis vraiment désolée, je me suis peut-

 20   être trompée, mais nous nous sommes vus chez elle.

 21   Q.  Cet entretien ait pu durer environ deux heures ?

 22   R.  Nous n'avons pas vérifié à l'aide d'une montre. Je ne sais pas si

 23   c'était deux heures, deux heures et demie, deux heures et un quart. Je ne

 24   me souviens plus exactement.

 25   Q.  Que vous a-t-il dit, que cherchait-il, que voulait-il ?

 26   R.  Nous avons eu un entretien tout à fait cordial. Il m'a demandé depuis

 27   quand je connaissais la famille Beara, ensuite il m'a demandé quand je les

 28   ai rencontrés, si nous nous fréquentons, si nous sommes des amis, si nous

Page 24876

  1   nous fréquentons en tant que connaissances, en tant qu'amis. Par la suite,

  2   j'ai demandé, comment va M. Ljubisa, est-ce qu'il est en bonne santé,

  3   comment va-t-il, et c'est de cela que nous avons parlé.

  4   Q.  Vous a-t-il demandé à ce moment-là lors de cet entretien si vous

  5   vouliez témoigner en tant que témoin dans cette affaire ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Et Nada Beara était présente, était là, pendant tout cet entretien que

  8   vous avez eu avec M. Stanic ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Donc elle savait très bien ou elle a su lors de cet entretien que vous

 11   étiez ou que vous alliez peut-être venir témoigner en tant que témoin, que

 12   vous étiez un témoin potentiel ?

 13   R.  Elle le savait, mais elle ne savait pas si j'allais effectivement

 14   réellement venir témoigner en tant que témoin.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic, est-ce que vous avez

 16   encore des problèmes d'ordinateur, ou bien est-ce que le problème est réglé

 17   ? Parce que je vous ai vu faire des signes. Bien, nous avons encore besoin

 18   d'assistance technique pour Me Ostojic.

 19   M. OSTOJIC : [interprétation] Oui, effectivement, j'ai encore un problème

 20   d'ordinateur, mais nous pouvons poursuivre.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur Thayer. Vous

 22   pouvez continuer.

 23   M. THAYER : [interprétation]

 24   Q.  Quelqu'un prenait-il des notes lors de cet entretien ?

 25   R.  Non.

 26   Q.  Est-ce que quelqu'un vous a demandé de prendre quelque chose par écrit

 27   ou d'écrire quelque chose ?

 28   R.  Non, il ne m'a rien demandé.

Page 24877

 1  

 2  

 3  

 4  

 5  

 6  

 7  

 8  

 9  

10  

11  

12  

13  

14   Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des

15   versions anglaise et française

16  

17  

18  

19  

20  

21  

22  

23  

24  

25  

26  

27  

28  

Page 24878

  1   Q.  Hier dans le cadre de votre déposition, vous avez dit qu'après que

  2   l'acte d'accusation rédigé à l'encontre de M. Beara avait été rendu public,

  3   que vous avez appris les détails dans les journaux ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Et vous nous avez également dit hier que vous n'avez pas suivi de très

  6   près le procès depuis son début, mais qu'il vous arrivait de voir des

  7   extraits à la télévision ou de lire certains articles dans la presse ?

  8   R.  C'est exact.

  9   Q.  Donc même si vous n'avez probablement jamais vu l'acte d'accusation -

 10   je ne vous parle même pas de la lecture de l'acte d'accusation - vous aviez

 11   rencontré M. Stanic en février 2008, vous saviez déjà à ce moment-là que

 12   cette affaire portait sur les événements qui se sont déroulés après la

 13   chute de Srebrenica ?

 14   R.  Je n'y connais pas très bien tout ça. Je peux simplement vous dire que

 15   j'ai certaines connaissances, enfin, je sais ce qui est dit à la télévision

 16   ou j'ai lu certains articles dans les journaux, mais c'est tout ce que je

 17   sais pour ce qui est de Srebrenica.

 18   Q.  Vous savez donc que ce procès porte sur les événements qui se sont

 19   déroulés après la prise de la VRS de Srebrenica. Vous ne savez pas quels

 20   sont les chefs d'accusation individuels, vous savez que ce procès porte sur

 21   les événements qui se sont déroulés après la prise de Srebrenica par la

 22   VRS, n'est-ce pas ?

 23   R.  Je n'ai pas de connaissance aussi précise sur le sujet. Je peux

 24   simplement vous dire que j'ai une connaissance un peu superficielle d'après

 25   ce que j'ai pu à la télévision, d'après les articles que j'ai lus. Je ne

 26   connais pas les détails, j'ignore réellement tout ce qui s'y rapporte de

 27   plus près.

 28   Q.  Bien. Maintenant, lorsque vous avez rencontré M. Stanic au mois de

Page 24879

  1   février 2008 et après avoir eu un entretien qui a duré deux heures avec

  2   lui, vous saviez qu'il était important d'être précise et de donner des

  3   informations claires et précises, n'est-ce pas ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Est-ce que vous lui avez dit à l'époque tout ce dont vous vous

  6   souveniez en février 2008 ?

  7   R.  Nous n'avons pas pu réellement aborder un très grand nombre de sujets,

  8   puisque nous n'avons pas passé énormément de temps ensemble en réalité.

  9   Q.  Vous vous êtes entretenue avec lui pendant deux heures en février 2008,

 10   est-ce que vous avez, par exemple, parlé du mois de juillet 1995 ?

 11   R.  Oui, ce sujet a été évoqué brièvement, le mois de juillet 1995. Je n'ai

 12   pas énormément de connaissances sur le sujet, puisque je n'ai pas

 13   réellement suivi ce qui se passait en Republika Srpska

 14   Q.  En fait, ma question portait sur quelque chose d'un peu plus précis.

 15   Vous nous avez dit avoir passé deux heures ou peut-être un peu plus avec M.

 16   Stanic. Est-ce qu'il vous a demandé de lui dire ce dont vous vous souveniez

 17   concernant le mois de juillet 1995 ? Je ne suis pas tellement intéressé à

 18   savoir si vous saviez de ce que faisait la VRS à l'époque, mais est-ce

 19   qu'il vous a demandé de vous dire quelles sont vos souvenirs personnels du

 20   mois de juillet 1995 ?

 21   R.  Nous n'en avions pas parlé lors de cet entretien-là, nous n'avons pas

 22   évoqué d'autres sujets de façon plus concrète.

 23   Q.  Où et quand avez-vous rencontré d'autres membres de l'équipe de la

 24   Défense Beara ?

 25   R.  J'ai rencontré de nouveau M. Stanic un peu plus tard, environ un mois

 26   plus tard. On s'est d'abord parlé au téléphone, ensuite nous nous sommes

 27   rencontrés vers la mi-avril.

 28   Q.  Que vous a-t-il demandé lors de cette deuxième rencontre ?

Page 24880

  1   R.  Nous en avons parlé, nous avons parlé du mois de juillet 1995. Il m'a

  2   demandé de lui dire ce dont je me souvenais concernant le mois de juillet

  3   1995.

  4   Q.  Et de nouveau, vous saviez que c'était important lorsqu'il vous a posé

  5   ces questions relatives au mois de juillet 1995, vous saviez qu'il était

  6   très important d'être précise, de donner des réponses complètes ?

  7   R.  Oui, je savais que c'était important.

  8   Q.  Pendant cet entretien, est-ce qu'il y avait une personne qui prenait

  9   des notes ?

 10   R.  Non, M. Stanic et moi étions seuls.

 11   Q.  Est-ce que vous l'avez vu prendre des notes ou écrire quelque chose ?

 12   A-t-il peut-être enregistré la conversation avec un magnétophone ?

 13   R.  Non, c'était M. Stanic qui prenait des notes.

 14   Q.  Et cet entretien a été de quelle durée ?

 15   R.  Environ une heure. Peut-être une heure et 15 minutes.

 16   Q.  Donc à quel moment avez-vous parlé de ces deux dîners ou à quel moment

 17   est-ce que vous avez informé des membres de la Défense de M. Beara des

 18   événements du mois de juillet ? Pour être plus précis, je vous parle de ces

 19   deux dîners dont vous nous avez parlé hier.

 20   R.  Lorsque j'ai rencontré M. Stanic, je lui en ai parlé, donc c'était au

 21   mois d'avril, comme je vous dis, c'était vers la mi-avril. Mais j'ignore la

 22   date exacte. C'était peut-être le 18, le 19 ou le 20 avril environ, donc

 23   c'était vers la mi-avril, voilà.

 24   Q.  Est-ce qu'il vous a fallu consulter un document, des notes, quoi que ce

 25   soit pour rafraîchir votre mémoire, ou est-ce que c'était quelque chose

 26   dont vous avez pu vous souvenir sans plus de problème ?

 27   R.  Bien, on a dit qu'en 1994, 1995, la vie était assez difficile. Mon feu

 28   mari avait perdu son emploi, nous vivions assez difficilement, nous avions

Page 24881

  1   de moins en moins d'argent, et c'est ainsi que je me suis rappelé de tout

  2   ce dont je vous ai parlé hier.

  3   Q.  Fort bien. Mais ce que vous aviez à lui dire concernant ces deux dîners

  4   que vous avez eus avec les Beara à cette période-là, c'était quelque chose

  5   qui l'intéressait, n'est-ce pas ?

  6   R.  Oui, mais pour en arriver à cela, à ces sujets, nous avons également

  7   évoqué d'autres événements qui se sont déroulés au cours de ces années-là.

  8   Nous avions parlé du démantèlement de notre pays, nous en avions parlé

  9   comme ça entre nous. Nous avions également abordé la question du

 10   licenciement, les gens avaient perdu leur emploi, il n'y avait pas

 11   suffisamment d'argent, les gens vivaient assez difficilement. Donc c'est

 12   ainsi que j'ai commencé à lui parler des événements du mois de juillet, car

 13   on parlait de tout ce qui s'était passé au cours de cette période.

 14   Q.  Pour ce qui est des événements précis, que voulait savoir M. Stanic

 15   précisément, quels sont les événements qui l'intéressaient le plus ou les

 16   sujets qui l'intéressaient le plus ?

 17   R.  Je crois que M. Stanic était surtout intéressé par le fait qu'il

 18   m'avait demandé quand est-ce que j'avais rencontré Ljubisa, quand est-ce

 19   que je le voyais, à quelle fréquence nous nous fréquentions, et cetera.

 20   Donc je répondais à ces questions-là.

 21   Q.  Hier vous avez dit très clairement que vous ne saviez même pas que M.

 22   Beara était en train de célébrer son anniversaire et que vous l'aviez

 23   appris de Nada, de la bouche de Nada ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Très bien. Alors, permettez-moi de rafraîchir votre mémoire, de vous

 26   ramener sur quelque chose que vous avez dit hier. Vous avez dit concernant

 27   le dîner au restaurant, mon éminent confrère a appelé le premier dîner,

 28   vous avez dit que vous y êtes restés jusqu'à 11 heures, 11 heures 30 --

Page 24882

  1   enfin, 23 heures, 23 heures 30. Et Nada Beara vous a dit, et je cite :

  2   "Est-ce que vous savez ce qui va se passer demain ?" Vous lui avez répondu

  3   : "Non, pas vraiment." Ensuite elle vous a dit que le lendemain c'était

  4   l'anniversaire de son mari. La première chose que vous nous avez dite.

  5   Et plus loin, vous avez dit au contre-interrogatoire d'audience qu'en 1995,

  6   en juillet, vous vous étiez rencontrés avec Ljubisa pendant qu'il était à

  7   Belgrade, et c'est à ce moment-là que "nous sommes allés au restaurant et

  8   Nada m'a rappelé que le lendemain, je crois que c'était le 14 juillet car

  9   ce qu'elle m'avait dit, autrement je ne l'aurais pas su." Et c'est ce qui

 10   figure au compte rendu d'audience d'hier à la page 24 841 alors que la

 11   réponse précédente que vous avez dit se trouvait au compte rendu d'audience

 12   à la

 13   page 24 833."

 14   Ensuite vous avez répondu à une question posée par le Président, et je

 15   cite, la question était, je cite : "Est-ce que vous saviez quelle était la

 16   date de naissance de M. Beara à l'époque ? Est-ce que vous saviez quelle

 17   était sa date de naissance ?" Et vous avez répondu : "Lorsque nous nous

 18   sommes rencontrés cette soirée-là, pendant ce premier dîner et pendant la

 19   soirée, ou plutôt, avant de partir," vous avez dit aux Juges de la Chambre

 20   que Nada Beara vous a dit que l'anniversaire de Ljubisa Beara serait le

 21   lendemain. Et je cite, vous avez dit : "C'est à ce moment-là qu'elle m'a

 22   dit quand il était né, sinon, je ne l'aurais pas su." C'est ce que vous

 23   avez dit à la page 24 842 du compte rendu d'audience.

 24   Alors, Madame, si j'ai bien compris ce que vous avez dit à la Chambre, est-

 25   ce que j'ai bien compris ? Donc je résume ce que vous avez dit. Vous étiez

 26   au restaurant, Nada Beara vous dit : "Est-ce que vous savez ce qui se passe

 27   demain ?" Vous dites : "Non, je ne le sais pas." Elle vous dit : "C'est

 28   l'anniversaire de Ljubisa." Ensuite elle vous dit que le lendemain, c'est

Page 24883

  1   le 14 juillet, elle vous donne la date. Elle démontre ici ce que vous donne

  2   aussi la date, elle vous dit que c'est le 14 juillet, est-ce que c'est bien

  3   ce que vous avez dit à la Chambre de première instance ?

  4   R.  Oui, c'est ce que nous avons dit. C'est ainsi que la conversation s'est

  5   déroulée et ce soir-là juste avant le départ, lorsque nous nous disions au

  6   revoir, c'était le 13, car elle m'avait dit que le lendemain ce serait le

  7   14, donc Mme Nada m'a dit que l'anniversaire de son mari était le

  8   lendemain. Bien sûr que je ne l'aurais pas su si elle n'avait pas mentionné

  9   cet anniversaire.

 10   Q.  Donc Madame, maintenant 13 ans se sont écoulés, vous êtes ici et

 11   comment se fait-il que vous êtes en mesure de vous rappeler de la date

 12   exacte du 14 juillet, date qui vous a été donnée par Nada Beara, par

 13   opposition à toute autre date ? Comment se fait-il que cette date du 14

 14   juillet soit restée gravée dans votre mémoire ?

 15   R.  Pendant le mois de mai, lorsque nous nous sommes rencontrés, lorsque

 16   nous nous sommes fréquentés chez moi et mon feu  mari, c'était le 16 mai et

 17   c'était mon anniversaire ce jour-là. Ljubisa et Nada étaient présents et

 18   nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises après cela, et pendant le

 19   mois de juillet nous nous sommes également rencontrés et réunis à nouveau.

 20   Je n'aurais pas appris que c'était le 13 au lieu du 14 si on ne l'avait pas

 21   mentionné, la veille nous étions ensemble, c'était le 13, et je n'aurais

 22   pas su qu'il s'agissait du 13. Je n'en serais pas si sûre. Cela aurait pu

 23   être le 11 ou le 12, mais ce que je sais c'est que c'était le 14 parce que

 24   lorsque nous avons pris congé, elle m'a dit, demain mon vieux - c'est comme

 25   ça qu'elle disait pour son mari - demain mon vieux va fêter son

 26   anniversaire, et c'est ainsi que je m'en souviens. Cela aurait pu être une

 27   autre journée du mois de juillet en ce qui me concerne.

 28   Q.  Je vous avais posé une question, Madame, je vous avais demandé, comment

Page 24884

  1   est-ce que vous pouvez expliquer à la Chambre de première instance que ce

  2   jour-là, le 14 juillet, cette date du 14 juillet est restée gravée dans

  3   votre mémoire, et ce, pendant 13 ans par opposition au 1er juillet, au 2

  4   juillet, au 3 juillet, au 4 juillet, au 5 juillet, et cetera, et cetera,

  5   parce que vous ne connaissiez pas quel était le jour d'anniversaire de

  6   Ljubisa Beara. Vous nous l'avez dit plusieurs fois. Donc comment se fait-

  7   il, expliquez à la Chambre, comment se fait-il que cette date est restée

  8   gravée dans votre mémoire puisque de toute façon vous ne saviez pas au

  9   départ quel était son jour d'anniversaire ?

 10   R.  Si quelqu'un me dit quelque chose, je m'en souviens. Cela ne s'est pas

 11   passé il y a si longtemps que cela. Je l'ai peut-être écrit quelque part

 12   pour savoir qu'il s'agissait de l'anniversaire de Ljubisa. Moi je suis née

 13   en mai, mon défunt mari en juin. C'est ainsi en général que l'on se

 14   souvient des choses. En tout cas, c'est ainsi que je m'en souviens.

 15   Q.  Donc vous pensez que vous auriez peut-être conservé une note quelque

 16   part à ce sujet ?

 17   R.  Oui, c'est possible. Je ne vais pas rechercher mes notes, mais lorsque

 18   M. Stanic et moi-même nous nous sommes entretenus, il m'a demandé si je me

 19   souvenais de certaines choses, et cela m'a rafraîchi la mémoire.

 20   Q.  Il vous a demandé si vous vous souveniez de quoi ?

 21   R.  Il m'a demandé quand est-ce que nous nous sommes rencontrés, quand est-

 22   ce que nous nous voyions, quand est-ce que nous nous fréquentions, et quand

 23   est-ce que nous passions du temps ensemble. Voilà.

 24   Q.  Vous savez que Svetlana Gavrilovic a rencontré l'équipe d'enquêteurs de

 25   Beara, n'est-ce pas ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Quand est-ce que vous l'avez appris pour la première fois ?

 28   R.  Je ne sais pas exactement quand M. Stanic a pris contact avec Svetlana.

Page 24885

  1   Je n'ai pas posé cette question, elle ne me l'a pas dit d'ailleurs non

  2   plus. Je ne sais pas si cela s'est passé après notre conversation, je n'en

  3   sais rien. Je ne lui ai pas posé la question, donc je ne le sais pas.

  4   Q.  Je dois dire que je suis un peu perplexe au vu de votre dernière

  5   réponse. Vous êtes en train de nous dire que vous-même et Mme Gavrilovic

  6   n'avez jamais parlé soit de sa réunion, je vais commencer par sa réunion

  7   avec M. Stanic. Vous n'en avez jamais parlé avec elle ?

  8   R.  Nous en avons parlé mais je ne lui ai pas demandé quand est-ce que cela

  9   s'était passé, je ne lui ai pas demandé si cela s'est passé deux ou trois

 10   jours après notre réunion, ou une semaine après notre réunion, je ne lui ai

 11   pas posé cette question. Ce que je sais c'est qu'ils se sont parlés.

 12   Q.  Vous-même et Mme Gavrilovic, vous êtes-vous relaté mutuellement ce que

 13   vous aviez dit à M. Stanic ?

 14   R.  Non, nous ne sommes pas entrées dans les détails. Nous essayions de

 15   nous souvenir des faits qui s'étaient déroulés en juillet 1995, et elle a

 16   dit que c'est l'année où mon défunt mari et moi-même avions fêté notre

 17   anniversaire de mariage, nos noces d'argent. Voilà ce dont nous nous sommes

 18   souvenus.

 19   Q.  C'est de cela que vous avez parlé alors que vous parliez de son

 20   entretien avec M. Stanic, de l'entretien entre M. Stanic et Mme Gavrilovic.

 21   C'est bien ce que vous êtes en train de nous dire ?

 22   R.  Non, non, moi je ne sais pas de quoi ils ont parlé ensemble. Lorsque

 23   nous nous sommes retrouvées et que nous avons parlé quelques jours après,

 24   elle m'a rappelé que c'était une date dont on pouvait se souvenir.

 25   Q.  Donc elle vous a donné cette date, n'est-ce pas ?

 26   R.  Oui, elle l'a dit.

 27   Q.  Qu'est-ce qu'elle vous a relaté à propos de ce dont elle se souvenait

 28   des événements de 1995 ?

Page 24886

  1   R.  Nous n'en n'avons pas parlé.

  2   Q.  Donc vous êtes en train de nous dire que vous-même et Mme Gavrilovic

  3   n'avez jamais parlé, par exemple, des deux dîners dont vous avez parlé à

  4   mon confrère, dont vous avez parlé à la Chambre de première instance ? Vous

  5   n'avez jamais parlé de ces deux dîners avec Mme Gavrilovic au cours des

  6   derniers mois ?

  7   R.  Non, jamais. Nous avons parlé de généralités, des choses en général,

  8   mais nous ne sommes pas entrées dans les détails. Je ne lui ai pas demandé

  9   ce dont elle avait parlé avec M. Stanic et l'inverse est vrai, elle ne m'a

 10   posé de questions non plus.

 11   M. THAYER : [interprétation] Je souhaiterais que la pièce de la liste 65

 12   ter 3631 soit affichée, je vous prie.

 13   Q.  Nous n'avons pas de traduction de ce document, Madame, donc je vais

 14   vous donner lecture de certains extraits. En avril de cette année, en avril

 15   2008 donc, nous avons reçu un résumé de votre déposition de la part de la

 16   Défense Beara. Je voulais juste vous en donner lecture - cela ne va pas

 17   durer trop longtemps - et j'aimerais vous poser quelques questions. Donc

 18   voilà quel est ce résumé. C'est un résumé qui vous concerne, Madame. "Le

 19   témoin est amie de la famille Beara depuis 1975…" et je comprends qu'il

 20   s'agit d'une coquille, il faudrait que ce soit l'année 1995.

 21   R.  Oui, c'est cela.

 22   Q.  "Ils se sont fréquentés après le déménagement des Beara à Belgrade en

 23   1991. Après que Beara a rallié la VRS, ils se voyaient chaque fois qu'il

 24   venait à Belgrade. Ils se rendaient visite à une exception près, lorsqu'ils

 25   sont allés au restaurant, et ce, parce que l'époux du témoin a insisté, et

 26   cela correspondait à l'anniversaire de Beara. Elle se souvient que cela

 27   s'est passé en 1995 parce que c'est la première fois qu'elle et son époux

 28   ne sont pas allés passer leurs vacances sur la côte du fait de problèmes

Page 24887

  1   financiers. Etant donné que son mari avait déjà des engagements la nuit de

  2   l'anniversaire de Beara, ils sont allés dîner avec les Beara la veille. Ils

  3   sont allés au restaurant Cuburska Lipa le 14 décembre. Le lendemain, Nada

  4   et Ljubisa Beara sont allés rendre visite au témoin chez elle, il y avait

  5   également une amie, Svetlana Gavrilovic et son défunt mari Djordje."

  6   Donc, Madame, je viens de vous donner lecture de ce résumé, il n'est pas

  7   fait référence aux dates de ces dîners. J'aimerais vous poser une question,

  8   lorsque vous avez rencontré l'équipe d'enquêteurs de Beara, soit en février

  9   soit en avril, est-ce que vous leur avez donné des dates pour ces dîners ?

 10   R.  Non.

 11   Q.  Je vois qu'il n'est absolument pas fait référence à l'Orient Express ou

 12   à un restaurant avec le train l'Orient Express, et cetera. Lors de vos

 13   réunions avec l'équipe de Défense Beara en février et en avril, est-ce que

 14   vous leur avez dit ce dont vous vous souvenez des plans pour l'anniversaire

 15   de mariage des Gavrilovic qui ont échoué d'ailleurs, est-ce que vous leur

 16   avez parlé de ce que vous aviez prévu de faire, d'aller à l'Orient Express

 17   ? Est-ce que vous avez parlé des blagues et des boutades, à savoir qu'il

 18   s'agissait d'aller à la gare pour M. Beara ou est-ce que vous leur avez

 19   parlé de cette blague à propos de ce restaurant-train ? Est-ce que vous

 20   avez relaté quoi que ce soit de la sorte aux enquêteurs en février ou en

 21   avril 2008 ?

 22   R.  Non, je n'en ai pas parlé avec eux.

 23   M. THAYER : [interprétation] Est-ce que nous pourrions avoir la pièce 65

 24   ter 3630, je vous prie.

 25   Q.  Madame, nous avons demandé de plus amples renseignements aux avocats de

 26   M. Beara à propos de votre déposition, et nous avons reçu un autre résumé.

 27   Je vais vous donner la lecture de ce nouveau renseignement, le résumé est

 28   le même que celui que je vous ai lu, mais il y a de nouveaux renseignements

Page 24888

  1   qui ont été ajoutés. Donc je vais vous lire le paragraphe supplémentaire.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Ostojic.

  3   M. OSTOJIC : [interprétation] Je m'excuse de vous interrompre, mais au vu

  4   de la question qui a été posée par mon estimé confrère à la page 26, ligne

  5   16, je pense qu'il faudrait également donner à ce témoin la date des

  6   résumés.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Page 26, ligne 16, dites-vous ?

  8   M. OSTOJIC : [interprétation] Oui, il a indiqué pour ce qui était de la

  9   première pièce qu'il s'agissait du mois d'avril de cette année, je pense

 10   qu'il serait utile qu'il lui indique quand ce résumé a été fourni, ce

 11   deuxième résumé.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, oui, tout à fait.

 13   Monsieur Thayer, qu'en est-il ?

 14   M. THAYER : [interprétation] Oui, oui, tout à fait.

 15   Q.  Nous avons demandé de plus amples renseignements, et ce résumé nous a

 16   été donné en août 2008.

 17   Les nouveaux renseignements sont comme suit : "En sus des éléments ci-

 18   dessus, et il s'agit du résumé précédent, il a été précisé auprès du témoin

 19   Cekic, qu'elle et son défunt mari ont dîné avec les Beara le 13 juillet

 20   1995, parce qu'ils n'ont pas pu venir à la fête, et au déjeuner que Mme

 21   Beara avait organisé pour Ljubisa Beara chez les Beara, le 14 juillet 1995.

 22   Plus tard, toujours pendant cette même soirée, le 14 juillet 1995, les

 23   Cekic et les Beara se sont à nouveau retrouvés chez les Cekic. Lors de

 24   cette visite chez les Cekic le 14 juillet, la famille Gavrilovic, Svetlana

 25   et son époux Djordje étaient également présents et la soirée a duré environ

 26   de deux à trois heures. Le témoin ne se souvient pas précisément de ce

 27   qu'ils ont mangé ce soir-là, mais suppose qu'elle leur a servi la pita

 28   traditionnelle ainsi que des biscuits faits maison. Finalement, Mme Cekic

Page 24889

  1   nous a informé que leurs défunts maris avaient travaillé ensemble dans la

  2   société Beojadro et Splitjadro. C'est de par cette relation professionnelle

  3   qu'ils sont devenus amis. Mme Cekic a témoigné que Ljubisa Beara avait une

  4   personnalité agréable, une apparence physique agréable et qu'il s'exprimait

  5   bien."

  6   Alors voilà, il s'agit de ce nouveau résumé qui précise certaines dates

  7   pour ces événements alors que vous nous avez dit il y a quelques minutes de

  8   cela que vous n'aviez pas fourni de dates lors de vos autres entretiens.

  9   Est-ce que vous pourriez nous indiquer comment se fait-il que ces dates ont

 10   été mentionnées lors de cet entretien ? Comment se fait-il que maintenant

 11   nous voyons les dates bien précise en août 2008 alors que ces dates vous ne

 12   les avez pas fournies en avril ou même précédemment ?

 13   R.  J'ai probablement dit cela. Si M. Stanic suivait ce que je disais, cela

 14   devrait figurer ici. Lorsque nous nous sommes rencontrés au restaurant, je

 15   ne me souviens pas des dates exactement, mais lorsque nous nous sommes

 16   séparés, Nada a insisté sur le fait que le 14 juillet c'était

 17   l'anniversaire de Ljubisa Beara, donc par conséquent la veille c'était le

 18   13. Voilà ce dont je me souviens.

 19   Q.  Bien. Mais je vous avais posé une question, vous ne vous êtes pas

 20   souvenu de ces dates lors de votre réunion du 30 avril avec l'enquêteur, et

 21   j'aimerais vous poser une question --

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Ostojic.

 23   M. OSTOJIC : [interprétation] Je pense qu'il ne s'est pas bien exprimé. Je

 24   ne pense pas qu'elle ait indiqué qu'il y avait une réunion du 30 avril. Il

 25   n'y a pas eu de réunion. Vous avez, par exemple, les écritures qui ont été

 26   déposées conformément à l'ordonnance de la Chambre, il s'agit du 1er mai,

 27   donc il n'y a pas eu de réunion le 30 avril.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, oui, vous avez tout à fait raison.

Page 24890

  1   M. THAYER : [interprétation] Oui, oui, je m'excuse, c'est une erreur.

  2   M. OSTOJIC : [interprétation] Pourquoi vous ne dites pas la mi-avril, ou

  3   pourquoi vous ne parlez pas des dates qu'elle a données, à savoir le 18,

  4   19, et 20 ?

  5   M. THAYER : [interprétation] Oui, ce n'est pas un problème.

  6   Q.  Donc, Madame, vous vous venez de dire, si je vous ai bien compris que -

  7   et vous l'avez dit à la Chambre - vous venez de dire donc qu'il n'y avait

  8   pas de date dans ce résumé du mois d'avril, dont je vous ai donné lecture

  9   d'ailleurs, vous avez dit donc, vous n'avez mentionné aucune date, en avril

 10   lorsque vous avez eu cette réunion avec les enquêteurs; c'est bien cela,

 11   n'est-ce pas ?

 12   R.  Je peux vous dire que j'ai peut-être mentionné les dates, et peut-être

 13   que M. Stanic ne les a pas consignées. Puis par la suite, lorsque j'ai

 14   essayé de me souvenir de tout cela, j'ai été en mesure de me souvenir de

 15   ces dates, il se peut que je les ai ajoutées à ce moment-là.

 16   Q.  Donc le fait est que vous ne savez pas si vous avez été en mesure de

 17   vous rappeler de ces dates en avril 2008 lorsque vous avez rencontré

 18   l'enquêteur; c'est bien cela, Madame ?

 19   R.  Je m'en souviens, mais j'essaie de vous expliquer qu'il se pourrait que

 20   M. Stanic n'ait pas consigné ces dates. Je ne sais pas. Il y a peut-être eu

 21   une omission, enfin, quelque chose que je ne peux pas expliquer. Je ne peux

 22   pas vous dire ce qui s'est passé.

 23   Q.  Bien. Alors je vais être très clair. De quoi vous souvenez-vous, quels

 24   sont les éléments ou les dates que vous avez été en mesure de fournir lors

 25   de votre réunion en avril avec M. Stanic ? Est-ce que vous avez fourni ces

 26   dates du 13 et 14 juillet à ce moment-là ? Est-ce que vous l'avez fait, oui

 27   ou non, et est-ce que vous vous en souvenez ? Si vous ne pouvez pas vous en

 28   souvenir ce n'est pas un problème, Madame.

Page 24891

  1   R.  Comme je l'ai déjà dit, je m'en suis probablement souvenu par la suite,

  2   la fois d'après, lorsque nous nous sommes rencontrés ou lorsque nous nous

  3   sommes parlé au téléphone. Je me souviens que M. Stanic ensuite a été

  4   absent du fait de problème de santé. Pour ce qui est de savoir pourquoi il

  5   n'a pas consigné cela par écrit, je n'en sais rien, je ne peux pas vous le

  6   dire.

  7   Q.  Je viens de vous donner lecture du résumé supplémentaire du mois

  8   d'août, et là, une fois de plus, il n'y a aucune mention à propos des noces

  9   d'argent, il n'y est fait aucune mention à propos de cette blague, donc du

 10   voyage de l'Orient Express. Il n'y a absolument pas fait mention du

 11   restaurant ou du train. Donc est-ce que vous vous souvenez avoir dit aux

 12   enquêteurs ou à tout autre membre d'ailleurs de l'équipe de la Défense de

 13   Beara, est-ce que vous vous souvenez avoir parlé de cela lorsque vous vous

 14   êtes rencontrés en août ?

 15   R.  Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai tout simplement essayé

 16   d'expliquer la discussion que nous avons eue, les blagues qui ont été

 17   entendues, lorsque nous nous sommes retrouvés chez nous le lendemain, le 14

 18   juillet. Mais pour ce qui est des détails, je n'en sais rien.

 19   Q.  Vous venez juste de nous dire que vous avez "essayé d'expliquer la

 20   portée de la discussion et la portée des boutades, lorsque vous vous êtes

 21   retrouvés chez vous le lendemain, le 14 juillet." Donc si c'est ce que vous

 22   avez essayé de faire au mois d'août, comment se fait-il que nous ne

 23   trouvons pas ces renseignements dans le résumé supplémentaire ? Est-ce que

 24   cela est expliqué par le fait que vous ne vous en êtes pas souvenu en août;

 25   est-ce que cela est expliqué par le fait que vous l'avez dit mais que cela

 26   n'a pas été consigné par écrit; ou est-ce qu'il y a une autre explication ?

 27   R.  Je pensais en fait, je pensais que j'étais censée dire ou parler de ce

 28   dont nous avions parlé, que nous avions blagué, plaisanté, et c'est

Page 24892

  1   probablement pour cette raison que je n'ai pas fourni ces renseignements

  2   aux enquêteurs.

  3   Q.  Je ne comprends absolument pas votre dernière réponse. C'est peut-être

  4   un de mes problèmes ce matin. Mais vous nous dites : "Je pensais que

  5   j'étais censée parler de notre conversation du fait que nous avons

  6   plaisanté et blagué, c'est probablement la raison pour laquelle je n'ai pas

  7   parlé de cela aux enquêteurs." Là, j'aimerais vous poser une question.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Ostojic.

  9   M. OSTOJIC : [interprétation] Je pense qu'il se peut qu'ils aient raté le

 10   début de la réponse. Je pense que les interprètes n'ont pas saisi le début

 11   de la réponse qui était précise, et je m'excuse, mais regardez la page 31,

 12   ligne 16. Je ne sais pas si cela a été bien traduit, mais nous réglerons ce

 13   problème plus tard.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je me trouve dans la capacité de vous

 15   aider. Je ne sais pas, est-ce que quelqu'un comprend la langue. Peut-être

 16   que vous pourriez nous aider ?

 17   M. OSTOJIC : [interprétation] Bien, nous écouterons la bande, la cassette,

 18   mais je pense qu'elle a dit, "Non, je ne l'ai pas fait," elle n'a pas dit

 19   "Je ne sais pas," elle a dit, "Non, je ne l'ai pas fait," et elle l'a dit,

 20   elle a dit tout simplement, donc nous vérifierons cela pour en être sûr.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Cela peut être vérifié très

 22   facilement.

 23   M. THAYER : [interprétation]

 24   Q.  Pour en revenir à ma question, Madame. Vous venez de dire, "Je pensais

 25   que j'étais censée parler de notre conversation, puisque nous avons blagué

 26   et plaisanté, c'est la raison pour laquelle je n'en ai pas parlé avec les

 27   enquêteurs."

 28   Lorsque vous avez, Madame, rencontré l'équipe de la Défense de Beara en

Page 24893

 1  

 2  

 3  

 4  

 5  

 6  

 7  

 8  

 9  

10  

11  

12  

13  

14   Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des

15   versions anglaise et française

16  

17  

18  

19  

20  

21  

22  

23  

24  

25  

26  

27  

28  

Page 24894

  1   août 2008, est-ce que vous leur avez dit oui ou non, est-ce que vous leur

  2   avez parlé, oui ou non, de la blague à propos des vacances ou du voyage en

  3   Orient Express, des vacances qui ont échoué, enfin, qui n'ont pas eu lieu,

  4   à propos du cadeau d'anniversaire pour les noces d'argent que les

  5   Gavrilovic voulaient s'offrir à propos de ce voyage. Il y a eu toutes ces

  6   blagues à propos du fait qu'on allait à la gare, les blagues qui ont été

  7   faites par M. Beara d'ailleurs, ou la blague à propos du dîner dans le

  8   wagon restaurant ? Est-ce que, oui ou non, en août 2008 vous avez relayé

  9   cette information à l'équipe de la Défense Beara ?

 10   R.  Oui. J'ai dit que mon défunt mari était au chômage, que nous n'étions

 11   pas en mesure de prendre nos vacances, comme nous l'avions toujours fait,

 12   que nous en étions désolés, que nous devions restés à Belgrade, que nous

 13   retrouvions fréquemment les Beara et les Gavrilovic, et qu'il y avait des

 14   blagues, et cetera. J'ai également dit que lorsque nous nous étions

 15   retrouvés chez nous pendant la soirée du 14 juillet. J'avais préparé un

 16   repas traditionnel avec la pita, j'avais préparé des gâteaux, qu'il y avait

 17   du jambon, qu'il y avait des boissons. Puis entre-temps, j'étais allée à la

 18   cuisine et nous nous divisions, nous parlions de choses et d'autres. Je ne

 19   sais pas, il se peut que j'aie omis certaines choses, il se peut que je

 20   n'aie pas mentionné à la Défense l'anecdote de l'Orient Express, je n'en

 21   sais rien. Mais pour ce qui est de tous les autres éléments, je m'en tiens

 22   à ce que j'ai dit. J'ai essayé d'expliquer ce qui se passait.

 23   Q.  Vous et Mme Gavrilovic vous vous êtes parlé, enfin, vous êtes revenues

 24   sur cette blague du voyage de l'Orient Express, le fait d'aller à la gare,

 25   en fait, toutes les plaisanteries qui ont été faites par M. Beara, puis la

 26   plaisanterie faite par les Gavrilovic, qui parlaient justement d'aller dans

 27   un wagon restaurant. Vous et Mme Gavrilovic, est-ce que vous êtes revenues

 28   sur les plaisanteries depuis cette nuit, qui, d'après ce que vous avancez

Page 24895

  1   était la nuit du 14 juillet 1995 ?

  2   R.  Oui. Nous en avons parlé en plaisantant, parce que personne à l'époque

  3   encore moins n'avait pas d'argent pour pouvoir voyager, et d'ailleurs on ne

  4   pouvait pas partir à bord de ce train de Belgrade, parce que ce train ne

  5   desservait pas Belgrade ou ne partait pas de Belgrade.

  6   Q.  A partir du moment où l'équipe de la Défense de Beara vous a contacté

  7   en février 2008, vous et Mme Gavrilovic, vous en avez parlé et vous vous

  8   êtes rappelé ces blagues de M. Beara qui disait qu'il fallait les amener à

  9   la gare et qu'il fallait aller dîner au restaurant Orient Express et non

 10   pas aller à la gare dans ce restaurant qui ressemblait à un wagon de train,

 11   n'est-ce pas ?

 12   R.  Oui, nous avons parlé de cela.

 13   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, je vois qu'il est venu

 14   le moment qu'on puisse faire la pause.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Nous allons faire une pause de 25

 16   minutes.

 17   --- L'audience est suspendue à 10 heures 30.

 18   --- L'audience est reprise à 11 heures 00.

 19   [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Thayer, allez-vous en

 21   finir avec votre contre-interrogatoire ?

 22   M. THAYER : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

 23   Q.  Madame le Témoin, avant la pause, vous nous avez dit qu'après que

 24   l'équipe de la Défense de M. Beara vous a contactée en 2008, peu après,

 25   vous et Mme Gavrilovic aviez parlé en se souvenant des blagues concernant

 26   le restaurant ressemblant à un wagon de train allant à la gare, à l'Orient

 27   Express. Est-ce que vous avez eu cette conversation ou plusieurs

 28   conversations avant d'avoir parlé à l'équipe de la Défense de Beara en

Page 24896

  1   avril ou après le mois d'avril ?

  2   R.  Pas avant. Nous n'avons jamais discuté de cela avant.

  3   Q.  Vous souvenez-vous d'avoir mené l'une de ces conversations avant votre

  4   rencontre avec l'équipe de la Défense de M. Beara en août ou était-elle

  5   après votre rencontre en août ?

  6   R.  Avant le mois d'août, nous n'avons pas parlé de cela, nous n'avons pas

  7   parlé de cela avant d'avoir rencontré l'équipe de la Défense.

  8   Q.  Pouvez-vous dire à la Chambre de première instance quand vous avez eu

  9   cette conversation ou des conversations, s'il y en avait eu plusieurs, avec

 10   Mme Gavrilovic quand vous vous êtes rappelée des blagues concernant

 11   l'Orient Express et concernant votre dîner dans le restaurant ressemblant à

 12   un wagon de train ?

 13   R.  Après avoir rencontré les avocats de la Défense, nous avons évoqué nos

 14   souvenirs par rapport à ce soir-là. Nous avons parlé de ce qu'on avait dit

 15   ce soir-là, des blagues qu'on avait faites et d'autres choses dont parle

 16   des amis lorsqu'ils se fréquentent.

 17   Q.  Donc vous dites à la Chambre de première instance qu'après avoir

 18   rencontré l'équipe de la Défense en août 2008, vous et Mme Gavrilovic vous

 19   avez eu une conversation lors de laquelle vous avez parlé du restaurant

 20   ressemblant à un wagon de train et du départ à la gare ? Cela s'est passé

 21   après votre rencontre en août 2008, lors de laquelle Mme Gavrilovic vous a

 22   parlé de cela ?

 23   R.  Oui. Nous avons parlé de tout et nous avons parlé de cela également

 24   après avoir rencontré les conseils de la Défense.

 25   Q.  Quand vous êtes arrivée ici, vous avez à nouveau rencontré l'équipe de

 26   la Défense; vous avez eu la séance de récolement et quelqu'un vous a parlé

 27   de votre témoignage à venir, et c'est quelque chose qui s'est passée

 28   pendant les derniers jours, n'est-ce pas ?

Page 24897

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Lors de cette séance de récolement, avez-vous dit à l'équipe de la

  3   Défense de Beara quelque chose concernant ce restaurant Orient Express, ce

  4   restaurant ressemblant à un wagon de train ou du fait que vous êtes allée à

  5   la gare, que M. Beara a pris quelqu'un pour aller à la gare, avez-vous

  6   parlé de tout cela avec Mme Gavrilovic en août ?

  7   R.  J'ai dit aux avocats ce qui s'était passé nous concernant, ce qui

  8   s'était passé ces jours-là, le 13 et le 14. Nous avons parlé du caractère

  9   de Ljubisa, de sa famille, de notre amitié. J'ai dit que c'était une

 10   famille exemplaire, stable, normale, avec deux enfants en bonne santé.

 11   Nous avons parlé de cela et des blagues que nous avions faites ce soir-là

 12   chez moi dans ma maison, mais je n'ai pas dit plus de détails là-dessus,

 13   c'est-à-dire pour ce qui est de ces blagues au conseil de la Défense.

 14   Q.  Vous n'avez pas mentionné le restaurant ressemblant à un wagon de

 15   train, à savoir les blagues concernant ce restaurant jusqu'à ce que je ne

 16   vous aie posé des questions là-dessus ici dans le prétoire après quoi vous

 17   vous êtes rappelé cela ? Etiez-vous en mesure de vous souvenir de cela

 18   aussi vite parce que récemment en août vous en aviez parlé avec Mme

 19   Gavrilovic ou quelqu'un de l'équipe de la Défense de M. Beara vous aurait

 20   mentionné cela lors de la séance de récolement ou l'entretien ? Pouvez-vous

 21   dire cela à la Chambre ?

 22   R.  Je n'ai pas parlé de cela avec les conseils de la Défense de M. Beara,

 23   parce que nous avons parlé de ce que je viens de vous dire. Mme Svetlana a

 24   dit cela, et au moment où vous m'avez posé cette question, j'ai pu me

 25   souvenir de ce qu'on avait dit ce soir-là et quelles étaient les blagues

 26   qu'on a faites, les boutades qu'on a faites ce soir-là parce que j'ai

 27   retenu cela par rapport à ce soir-là.

 28   Q.  Donc vous avez retenu cela parce que cela a fait un effet sur vous,

Page 24898

  1   mais lors de votre témoignage n'avez-vous pas dit quelque chose à l'équipe

  2   de la Défense de M. Beara concernant ces sujets ?

  3   R.  Je ne comprends pas votre question.

  4   Q.  Vous venez de dire à la Chambre que concernant la conversation que vous

  5   avez menée avec Mme Gavrilovic, vous vous êtes souvenue de ces boutades

  6   concernant la gare et le restaurant ressemblant à un wagon de train parce

  7   que tout cela a fait un effet sur vous. Ma question est la suivante : si

  8   c'est ainsi, pourquoi vous n'avez pas parlé de cela aux avocats de M. Beara

  9   ?

 10   R.  Nous n'avons pas abordé ce sujet, cette question. Les avocats de M.

 11   Beara m'ont posé des questions concernant le caractère de M. Ljubisa Beara,

 12   de sa famille, en me posant des questions pour savoir comment je les ai

 13   rencontrés et comment je les ai fréquentés, et cetera. Au moment où vous

 14   m'avez posé cette question, je me suis souvenue cela aussi.

 15   Q.  Madame, il est clair que les avocats de M. Beara vous ont parlé à un

 16   moment donné de ces événements pour lesquels vous avez dit qu'ils s'étaient

 17   passés en juillet 1995, pendant ces deux dîners dont vous avez parlé. Voilà

 18   ma question : n'est-il pas vrai que vous ne vous êtes pas souvenu ces

 19   événements durant vos conversations parce que c'était Mme Gavrilovic qui

 20   vous a parlé de ces événements ?

 21   R.  Elle m'a parlé des événements qui s'étaient passés avant. Nous sommes

 22   amies et nous nous voyons pour pouvoir nous dire des choses qui nous

 23   étaient arrivées, les choses agréables et désagréables aussi. C'est normal

 24   lorsqu'on fréquente les amis. Je ne sais pas ce que je pourrais vous dire

 25   de plus là-dessus.

 26   Q.  J'ai encore une autre question à vous poser concernant cela. 

 27   Après le mois de février 2008, vous et Mme Gavrilovic et Mme Nada

 28   Beara, est-ce que vous vous êtes rencontrées après le mois de février 2008,

Page 24899

  1   et est-ce que vous avez parlé des choses dont vous avez parlé avec M.

  2   Stanic et dont vous avez parlé avec Mme Gavrilovic, il s'agit des

  3   événements survenus en juillet 1995 ?

  4   R.  Svetlana et moi-même, nous en avons parlé, mais Mme Nada ne voulait pas

  5   participer à cette conversation et nous n'avons pas discuté de ces

  6   événements avec elle. Mais nous nous voyions et ce soir-là nous avons fait

  7   mention de ces événements ce soir-là, mais avec Nada nous n'avons pas parlé

  8   des choses dont nous avons parlé avec les avocats de la Défense. Moi je

  9   n'ai pas parlé de ces événements avec Nada, je ne sais pas pour ce qui est

 10   des autres.

 11   Q.  J'aimerais attirer votre attention sur votre témoignage concernant la

 12   rencontre avec les Beara le jour de votre anniversaire en mai 1995. Je

 13   voudrais citer encore une fois ce que vous avez dit concernant cet

 14   événement. Cela se trouve à la page 24 832 du compte rendu, et je vais vous

 15   citer cela : "Puisque mon anniversaire est en mai, ce jour-là Ljubisa était

 16   à Belgrade. Je les ai invités tous les deux, lui et Nada, pour parler tout

 17   simplement et non pas à mon anniversaire."

 18   En mai 1995, quand avez-vous appris que M. Beara était en ville ?

 19   R.  Je ne peux pas vous dire quand M. Beara est venu à Belgrade. C'était en

 20   mai, mais je ne sais pas exactement quel jour, mais il est venu à Belgrade.

 21   Le 16 mai, il était à Belgrade ainsi que Mme Nada parce qu'ils étaient chez

 22   nous dans notre maison pour parler en amis, pour se servir des plats que

 23   j'ai préparés, j'ai préparé un gâteau pour célébrer cela. Ljubisa et Nada

 24   m'ont acheté un pendentif en or en forme d'ancre parce que cela nous

 25   rappelle la mer, parce que M. Ljubisa, comme vous le savez, était un

 26   militaire qui était dans la marine.

 27   Q.  Pour que tout soit clair, vous avez dit que vous vous êtes rencontrés,

 28   vous vous êtes rassemblés le jour de votre anniversaire, à savoir le 16 mai

Page 24900

  1   1995. Répondez par un oui ou par un non aux fins du compte rendu.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Merci. Vous souvenez-vous de quoi que ce soit qui pourrait vous

  4   rafraîchir la mémoire pour ce qui est de la période de temps pendant

  5   laquelle M. Beara était à Belgrade au moment où vous vous êtes rassemblés à

  6   cette occasion-là. Si cela peut vous aider, je vais vous dire qu'il

  7   s'agissait d'un mardi.

  8   R.  Je ne saurais pas vous dire pendant combien de temps il était resté à

  9   Belgrade.

 10   Q.  Vous souvenez-vous où il était pendant quelques jours avant d'être venu

 11   pour célébrer votre anniversaire ?

 12   R.  Je ne le sais pas.

 13   Q.  Madame, hier je vous ai posé une question, je vais la citer : "Après la

 14   messe des morts célébrée pour votre mari en 2001, vous souvenez-vous quand

 15   vous avez parlé avec Ljubisa Beara ?" Et votre réponse était : "Nous nous

 16   sommes rencontrés en 2000 lorsque mon mari était toujours en vie, c'était

 17   au mois de juin. Nous avons rendu visite à Ljubisa, et Ljubisa aimait

 18   toujours nous surprendre. Il a organisé un barbecue parce que pendant

 19   plusieurs années il vivait à Split et il parlait comme parle les gens de

 20   Split." Je vous ai posé une question simple concernant 2001 et vous avez

 21   répondu que c'était en 2000 et vous avez parlé du barbecue et vous avez dit

 22   qu'il parlait comme parlait les gens de Split.

 23   Voilà ma question : qui vous a dit qu'il était important de dire à la

 24   Chambre que M. Beara parlait comme parlent les gens de Split, utilisait le

 25   dialecte de Split ?

 26   M. OSTOJIC : [interprétation] Objection à la forme de la question.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Thayer.

 28   M. THAYER : [interprétation] Je vais reformuler ma question, Monsieur le

Page 24901

  1   Président.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je pense que vous devriez le

  3   faire, et en tout cas le compte rendu ne reflète pas exactement ce que Me

  4   Ostojic a dit. Il a dit qu'il soulevait une objection pour ce qui est de la

  5   forme de la question et non pas qu'il était d'accord avec la forme de la

  6   question posée.

  7   M. THAYER : [interprétation]

  8   Q.  Est-ce que qui que ce soit vous a dit qu'il était important de dire à

  9   la Chambre de première instance que M. Beara parlait en utilisant le

 10   dialecte de Split ?

 11   R.  Non, personne ne m'a dit de dire cela. Ljubisa parlait ainsi, et pour

 12   nous il était inconcevable de l'entendre parlé ainsi parce qu'en Serbie les

 13   gens parlent comme je parle et Ljubisa avait ce dialecte particulier parce

 14   qu'il vivait et travaillait à Split.

 15   Q.  Lorsque vous avez mentionné cela à la Chambre de première instance

 16   hier, c'était quelque chose que vous avez fait de façon spontanée; n'est-ce

 17   pas ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Madame, revenons à ces deux dîners dont vous avez parlé à la Chambre.

 20   Dites-nous si Mme Gavrilovic vous a jamais dit que le dîner organisé dans

 21   votre maison, pour lequel vous avez dit que vous l'aviez préparé pour les

 22   Beara, pour son anniversaire, est-ce qu'elle vous a jamais dit que la date

 23   de cet événement était le 14 juillet ?

 24   R.  Non, elle ne m'a pas dit cela.

 25   Q.  Elle ne nous a jamais dit cela; c'est ce que vous dites dans votre

 26   témoignage ?

 27   R.  Non, elle ne m'a pas dit cela. Mme Gavrilovic ne m'a pas dit cela.

 28   Q.  Merci. Je n'ai plus de questions pour vous.

Page 24902

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Thayer.

  2   Y aura-t-il des questions supplémentaires, Maître Ostojic ?

  3   M. OSTOJIC : [interprétation] Non.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

  5   Madame Cekic, cela nous mène à la fin de votre témoignage. Vous pouvez

  6   quitter le prétoire et votre personnel va vous aider. Au nom de la Chambre,

  7   je vous remercie d'être venue pour déposer ici et je vous souhaite bon

  8   retour chez vous.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 10   [Le témoin se retire]

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic, avez-vous des documents

 12   à déposer au versement au dossier, avez-vous des pièces à conviction à

 13   verser au dossier ?

 14   M. OSTOJIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, la pièce à

 15   conviction représentant l'Orient Express et Victoria Station, restaurant

 16   fondé en 1993, mais je pense que nous pouvons nous occuper de cela dans une

 17   requête séparée. Je sais que je n'ai pas montré cela au témoin, parce que

 18   cela nous est arrivé hier soir, cela a été montré sur internet, mais

 19   l'image n'est pas nette, nous avons une image plus nette où il est écrit

 20   Orient Express sur le train à Nouvelle Belgrade, mais nous pouvons nous

 21   occuper ultérieurement.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est à vous d'en décider.

 23   M. OSTOJIC : [interprétation] J'ai ce document et je peux vous le

 24   communiquer. Je pense que nous avions l'intention de le faire afficher

 25   électroniquement.

 26   [La Chambre de première instance se concerte]

 27   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, je m'excuse. Nous

 28   n'avons pas d'objection pour ce qui est du versement de cette pièce à

Page 24903

  1   conviction.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Thayer. Maître Ostojic,

  3   dans ce cas-là, est-ce qu'il s'agit du document que vous voulez qu'il soit

  4   versé au dossier.

  5   M. OSTOJIC : [interprétation] C'est une pièce à conviction, c'est 2D600, si

  6   je me souviens bien.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Y a-t-il des objections pour ce qui est

  8   d'autres équipes de la Défense concernant le versement au dossier de ce

  9   document ? Monsieur Thayer, avez-vous des documents à proposer au versement

 10   au dossier ?

 11   M. THAYER : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Nous avons 3629 65

 12   ter. C'est un rapport d'information dont on a parlé hier et avec des

 13   annexes. Ce sont 3630, 3631 65 ter -- résumés 65 ter. Et je crois que j'ai

 14   lu la plupart de ces documents, et nous pouvons retirer ce document. S'il

 15   n'y a pas d'objection, nous pouvons verser au dossier la partie indiquée.

 16   Ensuite, 3649, le rapport d'information dont nous avons parlé aujourd'hui,

 17   ensemble avec des annexes qu'on a montrées au témoin.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Maître Ostojic, des

 19   objections ?

 20   M. OSTOJIC : [interprétation] Oui. Pour ce qui est de 3629 et 3649. C'est

 21   un rapport d'information, je le sais, mais je pense que cela peut induire

 22   en erreur. Je pense qu'avec tout le respect que je vous dois, qu'ils

 23   peuvent inviter l'enquêteur pour qu'il parle de tout cela.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avez-vous une réponse à cela, Monsieur

 25   Thayer ?

 26   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, il s'agit d'une

 27   question par rapport à laquelle on a eu une discussion, donc c'est à la

 28   Chambre de décider si cela est nécessaire.

Page 24904

  1   [La Chambre de première instance se concerte]

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Voilà notre décision : nous estimons

  3   que tous ces documents sont d'une certaine importance pour ce qui est de

  4   tous les documents qui ont été versés au dossier et qui concernent la

  5   question à laquelle nous nous intéressons ici, donc les documents sont

  6   versés au dossier. Il y a d'autres objections pour ce qui est d'autres

  7   documents ?

  8   M. OSTOJIC : [interprétation] Je m'excuse. J'aurais dû dire cela avant,

  9   mais je pense que ce n'est pas nécessaire. Nous avons déposé les résumés 65

 10   ter. Donc je soulève une objection pour ce qui est de ces deux documents.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pour ce qui est des résumés, même M.

 12   Thayer lui-même a expliqué qu'il ne les avait lus ici à voix haute.

 13   M. OSTOJIC : [interprétation] Je pense que ce sont tous les documents.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous insistez à ce que ces documents

 15   soient versés, Monsieur Thayer ?

 16   M. THAYER : [interprétation] Pas du tout.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc oublions-les. Nous ne savons pas

 18   des numéros de référence --

 19   M. THAYER : [interprétation] Ce sont 3630 et 3631.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc ces documents ne sont pas versés

 21   au dossier, et il n'est pas nécessaire d'en discuter plus.

 22   Très bien. Est-ce qu'on peut faire entrer le témoin suivant, c'est M.

 23   Kerkez, n'est-ce pas ?

 24    M. OSTOJIC : [interprétation] Oui.

 25   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur Kerkez.

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bienvenu dans cette affaire. L'équipe

Page 24905

  1   de la Défense de M. Ljubisa Beara vous a cité à la barre en tant que le

  2   témoin de la Défense. Avant de commencer à témoigner, vous devez prononcer

  3   la déclaration solennelle pour dire que vous direz la vérité. Et je vous

  4   prie de lire le texte de la déclaration solennelle à voix haute.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

  6   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

  7   LE TÉMOIN: Milan Kerkez [Assermenté]

  8   [Le témoin répond par l'interprète]

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Kerkez. Veuillez vous

 10   asseoir.

 11   LE TÉMOIN : [aucune interprétation]

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic va vous poser des

 13   questions en premier, après quoi d'autres avocats procéderont au contre-

 14   interrogatoire.

 15   Maître Ostojic, vous avez la parole.

 16   M. OSTOJIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 17   Interrogatoire principal par M. Ostojic : 

 18   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur. Comme vous savez, je m'appelle John

 19   Ostojic, et je suis l'un des avocats qui représentent Ljubisa Beara ici,

 20   dans ce prétoire. Pouvez-vous décliner votre identité aux fins du compte

 21   rendu ?

 22   R.  Je m'appelle Milan Kerkez.

 23   Q.  Monsieur Kerkez, pour que nous sachions davantage sur vous, pouvez-vous

 24   nous dire votre date et lieu de naissance ?

 25   R.  Je suis né le 5 février en 1978, à Belgrade, en Serbie.

 26   Q.  Monsieur, pourriez-vous nous dire quel est votre parcours professionnel

 27   ou quelles sont les écoles que vous avez faites, quel est votre parcours

 28   scolaire ?

Page 24906

  1   R.  J'ai obtenu des études d'économiste diplômé à l'école secondaire. C'est

  2   un nouveau système qui a été introduit à Belgrade. C'est une école

  3   administrative, et donc j'ai une licence de premier cycle et je suis

  4   officiellement devenu gérant d'une entreprise de taille moyenne.

  5   Q.  Pourriez-vous nous donner l'année à laquelle vous avez obtenu votre

  6   licence ?

  7   R.  C'était en décembre 2007, et juste avant cela j'ai obtenu  un autre

  8   diplôme après avoir fait des études pendant deux ans, et ce, en 2004, donc

  9   dans une autre école.

 10   Q.  Et vous êtes employé ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Pourriez-vous nous dire où vous travaillez ?

 13   R.  Oui, je travaille à la banque Alpha de Belgrade.

 14   Q.  Très bien. Merci. Pourriez-vous nous dire si vous connaissez les Beara

 15   et comment vous les connaissez ?

 16   R.  Oui, je les connais. Je les connais par de biais d'un ami qui s'appelle

 17   Branco Beara. C'était mon ami. Lorsqu'il est arrivé de Split, nous avons

 18   été ensemble à la même école élémentaire et nous nous connaissons depuis la

 19   septième année. Nous sommes des amis, des connaissances, nous nous rendons

 20   visite. Nous jouions ensemble au ballon volant, au handball, et nous nous

 21   fréquentions plus pendant que nous étions écoliers à l'école secondaire.

 22   Mais maintenant, nous avons beaucoup plus d'obligations, nous sommes plus

 23   occupés, donc nous nous voyons forcément un peu moins.

 24   Q.  Avez-vous jamais été en vacances avec Branco Beara ?

 25   R.  Oui, une seule fois. Nous nous connaissons depuis très longtemps, mais

 26   nous n'avons été en vacances qu'une seule fois ensemble, et c'était en

 27   1995.

 28   Q.  Très bien. J'ai emmené certaines photos que je voulais vous montrer.

Page 24907

  1   J'aimerais savoir comment cela se fait-il que vous vous souvenez de l'année

  2   1995 ?

  3   R.  Bien, il a cinq amis de l'école élémentaire qui se fréquentent tout le

  4   temps, et cette année-là nous sommes partis tous en vacances ensemble. Même

  5   les années précédentes, nous partions en vacances les uns avec les autres

  6   ou avec certaines personnes, mais en cette année-là, en 1995, nous sommes

  7   partis réellement ensemble tous les cinq.

  8   Q.  Vous souvenez-vous où vous êtes allés passer vos vacances estivales en

  9   1995 ?

 10   R.  Oui. Puisque s'agissant des années précédentes, ainsi que de l'année

 11   qui a suivi, j'ai passé mes vacances à Petkovci, j'ai passé trois ans

 12   consécutifs à Petkovci. Donc c'était à Petkovci comme l'année précédente et

 13   l'année suivante.

 14   Q.  Où se trouve Petrovac ou Petrovci ?

 15   R.  Petrovac se trouve sur la côte adriatique, la côte monténégrine à 15

 16   kilomètres de Budva -- 50 kilomètres, non 15 kilomètres de Budva.

 17   Q.  Est-ce que vous vous souvenez quand est-ce que vous êtes allé en

 18   vacances avec Branco et vos amis à Petrovac ?

 19   R.  Oui, nous étions en vacances du 16 juillet au 31 juillet. Et je peux

 20   vous dire que je me souviens de ces dates-là, car quand j'étais petit je

 21   partais toujours en vacances avec mes parents pendant cette période et je

 22   pouvais toujours revenir à Belgrade car je joue au handball, donc je dois

 23   toujours revenir à Belgrade après mes vacances pour l'entraînement. Donc

 24   cette année-là aussi je jouais au handball et j'ai dû revenir pour préparer

 25   la saison suivante.

 26   Q.  A quel moment commencent les entraînements pour le

 27   handball ?

 28   R.  Le 1er août. C'est toujours le 1er août. C'est à ce moment-là que je

Page 24908

  1   faisais partie du club de handball Studenski Grad. Branco aussi jouait dans

  2   le même club et nous commencions toujours notre entraînement le 1er août.

  3   Nous étions jeunes à l'époque, il a fallu que nous nous montrions bien au

  4   sein de l'équipe. Donc il aurait été très mal vu d'arriver en retard à

  5   l'entraînement, d'arriver quelques jours après le début.

  6   Q.  J'attends, parce que vous savez, nous avons nos interprètes qui

  7   interprètent simultanément, donc je ne voulais pas chevaucher. C'est pour

  8   ça que j'attends, si vous vous demandez pourquoi je fais une pose.

  9   Permettez-moi maintenant de vous ramener à cette période-là. Vous souvenez-

 10   vous quel était le moyen de transport que vous avez employé pour arriver à

 11   Petrovac ?

 12   R.  Vous parlez des moyens de transport ?

 13   Q.  Oui.

 14   R.  Par autobus, par autocar. Le 15 dans la soirée, à Vozdovac, du centre

 15   sportif Banjica. L'autocar a démarré de là. Je me souviens très bien aussi

 16   de la compagnie de transport que nous avons pris parce que c'était la

 17   variante la plus économique.

 18   Q.  Quel est le nom de cette compagnie de transport ?

 19   R.  C'est BS Tours. Je crois que c'est, même à ce jour, le moyen le plus

 20   économique ou le transporteur le plus économique.

 21   Q.  Très bien. Avant le 15 juillet, donc peu de temps avant de prendre cet

 22   autocar de la compagnie BS Tours à Petrovac, vous souvenez-vous avoir

 23   rencontré Branco Beara ou d'autres personnes avant de partir en vacances

 24   avec eux à Petrovac ?

 25   R.  Oui. Cet été avait été planifié, donc ces vacances avaient été

 26   planifiées depuis la fin de l'année scolaire. Nous avions pris la décision

 27   de prendre nos vacances à Petrovac, j'avais contacté la dame dont j'avais

 28   déjà le téléphone, la dame au bord de la mer. Branco avait des problèmes

Page 24909

 1  

 2  

 3  

 4  

 5  

 6  

 7  

 8  

 9  

10  

11  

12  

13  

14   Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des

15   versions anglaise et française

16  

17  

18  

19  

20  

21  

22  

23  

24  

25   

26  

27  

28  

Page 24910

  1   d'argent toute l'année, il n'était pas tout à fait certain s'il pouvait ou

  2   pourrait partir en vacances. Donc j'avais réservé une chambre à quatre lits

  3   avec une possibilité d'avoir un lit supplémentaire pour une cinquième

  4   personne. Je me souviens que le 14 juillet, c'était à la dernière minute,

  5   Branco nous a invités chez lui et il nous a dit qu'il avait trouvé de

  6   l'argent pour partir en vacances avec nous. J'ai donc appelé la dame en

  7   question, la propriétaire de la maison où nous allions passer nos vacances,

  8   et je l'ai informée qu'une cinquième personne allait se joindre à nous.

  9   Branco a donc acheté son billet et il a pu partir en vacances avec nous.

 10   Q.  Est-ce que vous avez vu Branco Beara le 14 juillet 1995 ?

 11   R.  Oui, bien sûr, j'étais chez lui, à la maison, Il nous avait invités.

 12   Nous étions à Cucin. Il nous a invités et certaines personnes devaient

 13   apporter des balles, d'autres personnes, la nourriture. Voilà. Nous devions

 14   nous mettre d'accord et prendre -- c'était une réunion avant la réunion qui

 15   s'est faite avant le départ.

 16   Q.  Pouvez-vous répéter le nom, s'il vous plaît, des personnes qui étaient

 17   avec vous afin que ces noms, les noms des personnes, de vos compagnons,

 18   soient consignés au compte rendu de l'audience ?

 19   R.  Certainement. Branco nous a invités chez lui. Les personnes présentes

 20   étaient Boris et Emil Cukic, c'étaient des jumeaux.

 21   Q.  C'est Boris, bien sûr, B-o-r-i-s et Emil Cukic. Ce sont des jumeaux que

 22   vous avez mentionnés, n'est-ce pas ?

 23   R. Oui, tout à fait. Il y avait également Vukasin Coveljic.

 24   Q.  Vous souvenez-vous --

 25   R.  Non, c'est un S et non pas un Z.

 26   Q.  Monsieur Kerkez, ce n'est pas tellement grave, ils vont corriger le

 27   transcript pendant la soirée. Je voulais simplement avoir le nom, mais pour

 28   ce qui est de l'épellation du nom, ce n'est pas vraiment important

Page 24911

  1   puisqu'il va être corrigé dans le cours de la soirée. Maintenant, vous

  2   souvenez-vous de l'heure à laquelle vous étiez chez Branco Beara, le 14

  3   juillet 1995 ?

  4   R.  Oui. C'était dans l'après-midi vers quatorze heures, peut-être quatorze

  5   heures, quatorze heures trente. C'était l'heure du déjeuner.

  6   Q.  Vous souvenez-vous, Monsieur, si d'autres personnes étaient sur place,

  7   étaient présentes, autres que Branco Beara ?

  8   R.  Oui. Branco habite la rue la rue Kosovska. J'étais le premier à venir.

  9   J'ai monté des escaliers, j'ai salué sa mère, Nada, et son père. Cela

 10   faisait longtemps que je n'avais pas vu son père. Nous avons échangé

 11   quelques propos et ensuite je suis monté dans la chambre de Branko et c'est

 12   là que nous avons attendu nos amis.

 13   Q.  Combien de temps êtes-vous resté chez les Beara ce

 14   jour-là ?

 15   R.  Une heure, une heure et demie environ, une heure et demie, deux heures,

 16   peut-être au plus long qu'une heure et demie, je ne sais pas.

 17   Q.  Est-ce que vous savez s'il y avait d'autres personnes dans

 18   l'appartement outre les personnes que vous avez déjà mentionnées ?

 19   R.  Oui. Lorsque je suis arrivé Branko a ouvert ma porte. Derrière lui, il

 20   y avait son père. Je l'ai salué, Mme Nada était là également, elle, je la

 21   voyais un peu plus souvent. J'ai échangé quelques propos avec elle et il y

 22   avait des gens un peu plus âgés, des invités à eux, je leur ai dit bonjour

 23   et je suis monté dans la chambre de Branko.

 24   Q.  Est-ce que vous savez si c'était une fête, s'ils étaient en train de

 25   fêter quelque chose ?

 26   R.  Ce n'est qu'après être entré dans la chambre de Branko. Lorsque je lui

 27   ai demandé : comment cela se fait-il que ton père est ici, Branko m'a dit

 28   que mon père était venu à Belgrade parce que c'était son anniversaire, et

Page 24912

  1   c'est ainsi qu'il m'a remis aussi la somme d'argent pour partir en voyage.

  2   Q.  Est-ce qu'il vous a dit depuis combien de temps son père était déjà

  3   arrivé ?

  4   R.  Je ne sais pas, je l'ignore. Il ne m'a rien dit. Il m'a simplement dit

  5   que son père était là et qu'il était très content en fait parce que son

  6   père lui avait apporté de l'argent pour les vacances.

  7   Q.  Et vous avez vu M. Beara ce jour-là dans l'appartement aussi ?

  8   R.  Bien sûr, nous nous sommes donnés la main et nous avons échangé

  9   quelques propos pendant une minute et demie peut-être et la chambre de

 10   Branko se trouvait immédiatement à droite de la porte, donc je me suis

 11   entretenu brièvement avec ses parents et je suis immédiatement allé dans la

 12   chambre de Branko.

 13   Q.  En fait, je dois vous poser cette question même si nous nous sommes

 14   rencontrés à quelques reprises, mais vous souvenez-vous de combien de fois

 15   nous nous sommes rencontrés, vous souvenez-vous à quel moment nous nous

 16   sommes rencontrés ?

 17   R.  Oui, je m'en souviens. Je crois que c'était vers la mi-mai, pour ce qui

 18   est de la première rencontre, ensuite deux ou trois fois au mois d'août.

 19   Q.  Les deux réunions au mois d'août avaient eu lieu où, est-ce que vous en

 20   souvenez ?

 21   R.  C'était à l'hôtel Balkan au centre de Belgrade.

 22   Q.  Vous ne vous souvenez peut-être pas nécessairement du nom du restaurant

 23   de l'hôtel Balkan, mais je vais quand même vous poser la question : est-ce

 24   que vous vous souvenez du nom du restaurant ?

 25   R.  Je sais que ça se trouve au parterre, mais je ne me rappelle pas du nom

 26   du restaurant.

 27   Q.  Bien. Avant la mi-mai 2008, est-ce que vous avez eu l'occasion de

 28   rencontrer Milan Stanic ?

Page 24913

  1   R.  Oui. Vers la mi-avril, Milan Stanic m'a appelé au téléphone et je l'ai

  2   rencontré dans son bureau, dans le bâtiment du nouveau Merkator à Novi

  3   Belgrade.

  4   Q.  Est-ce que vous pouvez nous dire comment cela se fait-il que vous avez

  5   rencontré M. Milan Stanic dans son bureau ?

  6   R.  Le téléphone a sonné. J'ai répondu, la personne à l'autre bout de la

  7   ligne s'est présentée et m'a expliqué pourquoi il m'appelait. Ensuite j'ai

  8   établi un lien avec Branko et Vukasin puisque nous sommes encore amis et

  9   ils nous arrivent de prendre un verre ensemble, et c'était peut-être en

 10   avril. Il reste que Branko est né le 12 avril. Je ne sais pas si c'était le

 11   jour de son anniversaire lorsqu'on s'est retrouvé en ville et qu'on a pris

 12   un verre, mais je sais que nous avons échangé nos impressions de cet été-

 13   là, j'ai une très bonne mémoire, donc je me souviens très bien de tous les

 14   détails concernant tout ce qui m'arrive tout le temps et particulièrement

 15   ce qui s'est passé cet été-là. J'imagine que Branko était en contact avec

 16   M. Stanic et lui a dit de m'appeler pour lui raconter ce qu'on a fait cet

 17   été-là.

 18   Q.  Est-ce que Milan Stanic ou d'autres membres de l'équipe de la Défense

 19   dont vous vous souvenez des noms, autres que les personnes que vous avez

 20   mentionnées et outre les personnes que vous avez rencontrées lorsque vous

 21   vous êtes présenté à La Haye, vous souvenez-vous d'avoir eu d'autres

 22   rencontres avec des membres de l'équipe de la Défense ?

 23   R.  Je ne sais pas.

 24   Q.  Est-ce que vous êtes absolument certain que c'était le 14 juillet 1995

 25   que vous êtes allé rendre visite à Branko Beara et que c'est ce jour-là que

 26   Branko vous a dit que c'était l'anniversaire de M. Beara et est-ce que vous

 27   être sûr que c'est le lendemain que vous êtes parti en voyage à Petrovac ?

 28   Est-ce que vous êtes absolument certain du mois et de l'année ?

Page 24914

  1   R.  Oui. Je m'en souviens pour plusieurs raisons. D'abord lorsque nous

  2   avons appris que Branko allait se joindre à nous, j'ai appelé la dame à

  3   Petrovac et je lui ai dit d'installer un cinquième lit, parce que je

  4   n'étais pas tout à fait certain jusqu'à ce moment-là que Branko allait se

  5   joindre à nous. Et comme je sors beaucoup, j'avais dit à mes amis de

  6   sortir. C'était un vendredi soir, et je me souviens que les vendredis et

  7   les samedis nous sortions ensemble et finalement nous avions décidé de ne

  8   pas sortir pour dépenser de l'argent, mais plutôt de garder notre argent

  9   pour la mer, pour les vacances, de ne pas dépenser notre argent avant les

 10   vacances. Je sais que c'était un vendredi et que le samedi nous allions

 11   partir en vacances.

 12   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Ostojic, est-ce que le témoin n'a

 13   pas dit qu'il a pris des vacances entre le 16 juillet et le 1er août ?

 14   M. OSTOJIC : [interprétation] Je crois que oui, d'après mes notes, je crois

 15   qu'il a dit que c'était du 16 au 31 juillet.

 16   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Page 46, ligne 19. Relisez le passage.

 17   M. OSTOJIC : [interprétation] Oui. Je vais préciser ce point avec votre

 18   permission, Monsieur le Juge.

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.

 20   M. OSTOJIC : [interprétation]

 21   Q.  Monsieur, vous avez dit que vous avez pris des vacances entre le 16 et

 22   le 31 juillet; est-ce exact ?

 23   R.  Oui, c'est tout à fait juste. Je ne compte pas le 15 parce que c'était

 24   le jour du voyage. C'était une journée entière de voyage. Nous sommes

 25   arrivés au bord de la mer le 16.

 26   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 27   M. OSTOJIC : [interprétation]

 28   Q.  Je vais maintenant vous montrer une série de photos et je vous -- non,

Page 24915

  1   je reprends ma question. Vous souvenez-vous de m'avoir rencontré au

  2   restaurant de l'hôtel Balkan et vous souvenez-vous que je vous ai demandé

  3   si vous aviez des photos ou des éléments de preuve nous permettant de voir

  4   qu'effectivement que vous étiez en vacances avec M. Beara en juillet 1995

  5   et que vous avez rencontré M. Beara en juillet 1995 ? Vous souvenez-vous

  6   qu'on en a parlé ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Et qu'est-ce que je vous ai demandé ?

  9   R.  Vous m'avez demandé si j'avais quelque chose qui pouvait venir à

 10   l'appui. Je me souviens que j'avais des photos parce que j'ai toujours des

 11   photos des vacances. Je me souviens que j'avais beaucoup plus de photos que

 12   cela, mais avec le temps ces photos se sont sans doute perdues, mais c'est

 13   tout ce qui me restait des photos alors.

 14   Q.  Ensuite je vous ai demandé de me remettre ces photographies; est-ce

 15   exact ?

 16   R.  Oui, c'est juste.

 17   Q.  Ensuite quelques jours plus tard, le lendemain ou deux jours plus tard,

 18   nous nous sommes retrouvés de nouveau à l'hôtel Balkan et vous m'avez remis

 19   les cinq photos en question; est-ce que c'est exact ?

 20   R.  Non. Vous m'aviez demandé d'aller les chercher. Je suis allé les

 21   chercher et je n'ai pas pu les trouver et je vous ai remis ces photos

 22   lorsque nous nous sommes rencontrés maintenant. Il y a quelques jours j'ai

 23   essayé également de trouver d'autres photos et j'ai appelé les jumeaux mais

 24   les jumeaux ne trouvaient plus les photos non plus. Il y avait d'autres

 25   photos.

 26   M. OSTOJIC : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience et avec la

 27   permission des Juges de la Chambre et l'assistance de l'huissière pourrait-

 28   on simplement établir qu'il s'agit bel et bien de ces photos de vacances et

Page 24916

  1   de les montrer sur le rétroprojecteur afin de voir ce que représentent ces

  2   photos.

  3   Q.  Monsieur Kerkez, alors qu'on affiche les photos au rétroprojecteur,

  4   j'aimerais savoir si ces photographies montrent Petrovac en juillet 1995 et

  5   si elles nous permettent de vous voir sur ces photos ?

  6   R.  Oui, cette première photographie, c'est sur la plage Perazica. De

  7   gauche à droite, il y a un garçon que nous avons rencontré de Zajecar. Au

  8   milieu, en bleu, c'est Branko; à côté, il y a Boris Cukic; en bas à gauche,

  9   vous me voyez; ensuite, il y a Emil Cukic, et juste à côté, il y a Vukasin

 10   Coveljic avec les cheveux longs; c'est une plage à 2 kilomètres et demi de

 11   Petrovac qui s'appelle Perazica juste à côté de l'hôtel Asim [phon].

 12   M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, je ne sais pas si vous

 13   souhaitez voir d'autres photo. Elles sont semblables à celles-ci, je ne

 14   sais pas si vous souhaitez voir d'autres photos.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Non, c'est à votre discrétion, Maître

 16   Ostojic.

 17   M. OSTOJIC : [interprétation] Merci beaucoup.

 18   Q.  Monsieur Kerkez, je n'ai plus de questions pour vous. Je vous remercie.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous avez d'autres questions

 20   ?

 21   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président, pas de

 22   questions.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame Nikolic.

 24   Mme NIKOLIC : [interprétation] Non, pas de questions.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Lazarevic, est-ce que vous avez

 26   des questions pour ce témoin ?

 27   M. LAZAREVIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Lazarevic. Maître

Page 24917

  1   Fauveau.

  2   Mme FAUVEAU : Pas de questions, Monsieur le Président.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci beaucoup. Monsieur Josse.

  4   M. JOSSE : [interprétation] Non, pas de questions, Monsieur le Président.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Sarapa.

  6   M. SARAPA : [interprétation] Pas de questions, merci.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Merci. Monsieur Vanderpuye,

  8   c'est à vous.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Bonjour à

 10   tous et à toutes. Bonjour éminents confrères.

 11   Contre-interrogatoire par M. Vanderpuye : 

 12   Q.  [interprétation] Et bonjour, Monsieur Kerkez. Je m'appelle Kweku

 13   Vanderpuye. Je suis substitut du Procureur, et je vais vous poser un

 14   certain nombre de questions concernant votre déposition. Si je vous pose

 15   des questions qui ne vous sont pas claires, dites-le-moi, s'il vous plaît,

 16   je vais essayer de faire de mon mieux pour essayer de les reformuler afin

 17   que vous puissiez mieux me comprendre et afin que je puisse prendre vos

 18   réponses.

 19   Me Ostojic vient de vous montrer quelques photos. En fait, une photo, et si

 20   j'ai bien compris il y a cinq photos que vous avez réussi à trouver, des

 21   photos de vacances de cette année-là. Et j'aimerais savoir justement,

 22   puisqu'on est sur le sujet des photographies, je remarque que vous vous

 23   trouvez sur certaines photos, pourriez-vous nous dire qui a pris les photos

 24   ?

 25   R.  Probablement un passant à qui on a demandé de prendre une photo de nous

 26   sur la plage. Perazica est un endroit où les Belgradois passent leurs

 27   vacances. Il y a plusieurs villas à cet endroit-là et nous avions peut-être

 28   demandé à une connaissance de Belgrade de prendre une photo de nous.

Page 24918

  1   Q.  D'accord.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Est-ce que je pourrais avoir les cinq

  3   photos, s'il vous plaît ?

  4   Q.  Ces photographies ne sont pas identifiées, j'aimerais savoir,

  5   s'agissant de cette première photo qui se trouve sur le rétroprojecteur, on

  6   voit six personnes, vous les avez énumérées de gauche à droite, vous nous

  7   avez donné leurs noms il y quelques instants, n'est-ce pas, et c'est bien

  8   vous que l'on aperçoit, n'est-ce pas, en bas à gauche ?

  9   R.  Oui, c'est tout à fait juste.

 10   Q.  Fort bien. Pourrait-on montrer la prochaine photo. Merci beaucoup.

 11   Bien. Pourriez-vous nous dire qui sont ces personnes-là ?

 12   R.  C'est le même groupe d'amis que sur la photo précédente. Il y a un

 13   garçon que nous avons rencontré là-bas dont je ne me souviens pas du nom,

 14   et ici c'est bien nous, les cinq personnes du groupe, il y a moi, Branko,

 15   et les autres. Sinon, cet endroit derrière, ce rocher, il me permet de

 16   reconnaître Petrovac, parce que ce rocher est caractéristique pour

 17   Petrovac.

 18   Q.  Vous dites que c'est une caractéristique, l'île de Petrovac, comment

 19   s'appelle cette île; vous dites que c'est un îlot, comment s'appelle-t-il ?

 20   R.  Je ne sais pas, je n'ai jamais su son nom. Il nous permet d'identifier

 21   Petrovac. Il se trouve à 500 mètres de Petrovac. Et j'ai toujours essayé

 22   d'y arriver à la nage, mais je n'y suis jamais parvenu. Il y a même une

 23   église sur l'île.

 24   Q.  Vous dites que vous avez passé trois étés de suite à cet endroit-là ?

 25   R.  Oui, voilà. C'est exact.

 26   Q.  [aucune interprétation]

 27   R.  J'ai également passé d'autres vacances à Petrovac quelques années plus

 28   tard, mais avec ma copine.

Page 24919

  1   Q.  Vous ne vous souvenez pas du nom de l'île, ou vous n'avez jamais appris

  2   quel était le nom de l'île ?

  3   R.  Je crois que c'est saint quelque chose. J'aime bien regardé depuis la

  4   plage. C'est un saint quelque chose. Je connaissais mieux les noms des

  5   cafés et des restaurants, mais je ne me suis jamais vraiment intéressé au

  6   nom de l'île en question.

  7   Q.  Très bien. Passons maintenant à la photo suivante. Elle n'est pas très

  8   claire sur le rétroprojecteur.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Je voulais simplement vous dire, les trois

 11   doigts, c'est Branko qui nageait, il avait son appareil photo pendant qu'il

 12   nageait, c'est depuis l'eau qu'il a pris cette photo, c'est pour ça qu'on

 13   voit les trois doigts.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 15   Q.  C'est Branko qui est dans l'eau et il prend la photo.

 16   R.  Oui, il est dans la mer, il nage, et prend une photo, donc vous voyez

 17   ses doigts.

 18   Q.  Donc on voit ses doigts ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Très bien. Pourrait-on voir la prochaine photo ? Très bien. C'est vous

 21   au milieu, n'est-ce pas ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Qui sont les deux garçons â côté de vous ?

 24   R.  A gauche, c'est Boris Cukic, et à droite, Emil Cukic, et c'est devant

 25   la maison dans laquelle nous avions passé nos vacances.

 26   Q.  Ce sont les jumeaux ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Et où se trouvait cette maison où vous avez passé vos vacances ?

Page 24920

  1   R.  A Petrovac, la maison se trouvait tout près du restaurant Voda U Krsu,

  2   au-dessus du restaurant en question.

  3   Q.  Est-ce que c'est tout ? Bien. Il y a encore une autre photo. Ce que je

  4   remarque de ces photos, c'est qu'il semblerait qu'elles n'ont pas été

  5   développées à partir de la même pellicule, elle n'ont pas les mêmes

  6   dimensions.

  7   R.  Non. C'est le même film, c'est la même pellicule, mais on a sans doute

  8   fait développer ces photos à différents endroits. Je n'ai réussi qu'à

  9   prendre 15 photos avec mon appareil photo. Je n'avais pas un très bon

 10   appareil. Mais c'est le même film, c'est la même pellicule qu'on a

 11   employée.

 12   Q.  Vous avez imprimé le même rouleau à différents endroits chez ces

 13   différents photographes ?

 14   R.  Oui. Ce sont des photographies que j'ai fait développer. Je ne sais pas

 15   si nous avons peut-être échangé des photos, ce sont des photos que j'ai

 16   trouvées chez moi. Peut-être que les jumeaux les ont fait développer

 17   ailleurs. C'est la même pellicule.

 18   Q.  Je comprends. Mais j'aimerais savoir si c'est vous qui les avez fait

 19   développer ou vous a-t-on donné ces photos, est-ce que ce sont des photos

 20   que quelqu'un d'autre a prises ?

 21   R.  Non, c'est moi qui ai développé ces photos, et il y a eu aussi les

 22   jumeaux, c'était ma pellicule à moi, mais je ne sais pas quelles sont les

 23   photos que moi j'ai fait développer.

 24   Q.  D'accord. Pour ce qui est des photos que vous avez fait développer

 25   vous-même, où êtes-vous allé, vous souvenez-vous ?

 26   R.  Je ne m'en souviens pas, mais je me souviens que je suis allé chez

 27   Lipa, parce que c'étaient eux qui étaient les moins chers à Belgrade. Ils

 28   sont quelque part dans les environs du boulevard de la Révolution à

Page 24921

  1   Belgrade, si je ne m'abuse. Voilà, le nom de la rue c'est le boulevard du

  2   Roi Aleksandar.

  3   Q.  Quand est-ce que vous l'avez fait ? Quand est-ce que vous les avez fait

  4   développer?

  5   R.  Juste après la fin des vacances.

  6   Q.  Donc ça nous donne quelle date à peu près ?

  7   R.  Je suppose qu'elles ont été développées en août. Je ne pense pas que

  8   plus d'une dizaine de jours se sont écoulés. Dès que nous sommes revenus,

  9   je me souviens que je les ai fait développer et j'ai été très, très déçu de

 10   voir qu'il y avait peu de photographies qui étaient de bonne qualité pour

 11   toute la pellicule.

 12   Q.  Pour ces photographies, vous dites que cela s'est passé en date de

 13   1995, donc vous aviez 17 ans; c'est cela ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Quel était l'âge de votre ami Branko à l'époque ?

 16   R.  Il avait le même âge. Nous avons deux mois de différence. Moi, je suis

 17   né le 15 février et il est né le 12 avril.

 18   Q.  Qu'en est-il de Boris ?

 19   R.  Nous avons tous le même âge. L'anniversaire de Boris est en octobre, le

 20   23 octobre. En fait, les jumeaux sont nés le 23 octobre, et Vukasin est né

 21   20 jours plus tard. Nous avions le même âge, nous étions dans la même

 22   classe.

 23   Q.  Quelques questions vous ont été posées. Est-ce que vous, vous avez posé

 24   des questions lorsque vous avez été contacté par les membres de la Défense

 25   de Beara. Vous vous en souvenez de cela ?

 26   R.  Je me souviens que Milan Stanic m'a appelé. Il s'est présenté comme

 27   avocat et nous nous sommes rencontrés dans son bureau à la mi-avril, cette

 28   année.

Page 24922

  1   Q.  Où vous a-t-il appelé ? Où vous trouviez-vous lorsqu'il vous a appelé

  2   par téléphone ?

  3   R.  De quoi parlez-vous, de l'endroit où nous nous sommes rencontrés ou de

  4   l'endroit où j'étais lorsque le téléphone a sonné ?

  5   R.  Non, lorsque le téléphone a sonné, où étiez-vous

  6   exactement ?

  7   R.  Je ne m'en souviens pas.

  8   Q.  Il s'est présenté au téléphone; c'est cela ?

  9   R.  Oui, oui, il s'est présenté. Il m'a donné son nom et son prénom. Il m'a

 10   dit qu'il était l'avocat du père de Branko et qu'il souhaitait me

 11   rencontrer pour parler de l'été 1995. Je suppose qu'auparavant Branko lui

 12   avait parlé et lui avait dit que je me souvenais de cet été.

 13   Q.  Est-ce que vous vous souvenez de la date à laquelle il vous a appelé ?

 14   R.  Non.

 15   Q.  Le jour de la semaine alors, est-ce que vous vous en souvenez quand il

 16   vous a appelé ?

 17   R.  Non, non. Moi, je me souviens du moment où nous nous sommes rencontrés,

 18   mais je ne me souviens pas du moment où il m'a appelé. Je sais que c'est

 19   vers la mi-avril que je suis allé dans son bureau, je suppose qu'il m'avait

 20   appelé la veille. Je suis allé dans son bureau pour autant que je m'en

 21   souvienne le 15 avril.

 22   Q.  Lorsqu'il vous a appelé par téléphone, est-ce qu'il vous a expliqué de

 23   quoi il voulait vous parler ?

 24   R.  Oui, brièvement. Nous avons eu une conversation brève et je n'ai pas

 25   pensé qu'il s'agissait d'un problème. Branko est mon ami, on m'a demandé de

 26   parler de cet été, donc je me suis rendu là-bas sans d'autre explication.

 27   Q.  Nous allons parler du moment où vous avez rencontré M. Stanic. Est-ce

 28   que vous vous souvenez où vous êtes allé pour le rencontrer ?

Page 24923

  1   R.  Oui, je m'en souviens. Je suis allé dans son bureau qui se trouve dans

  2   la nouvelle Belgrade, dans l'ancien bâtiment Merkato et son bureau est au

  3   deuxième étage.

  4   Q.  C'était un jour ouvrable ou le week-end ?

  5   R.  C'était un jour ouvrable et il pleuvait. Ça je m'en souviens.

  6   Q.  C'était le matin ou l'après-midi ?

  7   R.  C'était vers midi, vers 11 heures, midi ou peut-être midi et demi, mais

  8   je sais que c'était vers midi.

  9   Q.  Est-ce que vous vous souvenez d'où vous veniez lorsque vous êtes allé

 10   dans son bureau ?

 11   R.  Je venais de la maison, de chez moi. Un moment, en fait, non, non, je

 12   ne venais pas de chez moi. Il pleuvait, la pluie était absolument

 13   torrentielle. Donc j'ai pris la voiture de mon frère, il travaillait dans

 14   un endroit comme plongeur. Il y avait énormément de circulation ce jour-là,

 15   j'ai dû traverser le pont, j'ai été retardé par la circulation, donc

 16   j'étais en retard à la réunion, je m'en souviens maintenant.

 17   Q.  Est-ce que vous êtes arrivé tout seul ou est-ce que vous êtes arrivé

 18   avec quelqu'un d'autre à la réunion ?

 19   R.  Non, non, j'étais tout seul. J'ai garé la voiture et j'ai rencontré

 20   Milan.

 21   Q.  Vous l'avez rencontré dans son bureau; c'est cela ?

 22   R.  Oui, oui.

 23   Q.  Il ne vous avait jamais rencontré auparavant ?

 24   R.  C'est cela, non.

 25   Q.  Donc je suppose que vous vous êtes présenté, ensuite vous vous êtes

 26   assis et vous avez eu une conversation avec lui ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Vous vous êtes assis, vous avez parlé avec lui; c'est

Page 24924

  1   cela ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Il vous a posé quelques questions à propos de l'été 1995; c'est cela ?

  4   R.  Oui. Il m'a demandé ce dont je me souvenais de ces vacances et je lui

  5   ai dit.

  6   Q.  Donc il vous a posé des questions bien précises sur ces vacances-là;

  7   c'est cela ?

  8   R.  Non, non. D'abord nous avons bu un café, puis j'ai compris que Branko

  9   et lui avaient déjà eu une conversation, parce qu'une semaine auparavant

 10   nous nous étions tous réunis, retrouvés et nous avons commencé à nous

 11   rappeler de nos vacances, des fêtes auxquelles nous étions allés. A cette

 12   occasion, nous étions tous les cinq, nous nous sommes rappelé de ces

 13   vacances. L'été précédent, j'avais passé mes vacances avec Vukasin, en 1996

 14   j'avais passé mes vacances avec les jumeaux et avec deux autres amis de mon

 15   école, Miroslav et Dimitri. Donc je me souvenais de quelques détails de

 16   l'été 1995, de ces vacances. Je me souviens également que j'avais organisé

 17   des vacances d'été pour d'autres amis en 1996.

 18   Q.  Combien de fois avez-vous rencontré M. Stanic ?

 19   R.  Je l'ai rencontré deux fois.

 20   Q.  Deux fois ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Parce qu'à la page 61, ligne 14 du compte rendu d'audience, vous parlez

 23   de M. Stanic en prononçant son prénom, en disant Milan. Est-ce que c'est

 24   comme cela que vous faites référence normalement à M. Stanic ? Est-ce que

 25   vous l'appelez par son prénom, Milan ?

 26   R.  Non, non, non. M. Milan Stanic. Je ne me suis pas rendu compte qu'il

 27   fallait que je décline toute son identité. Je me trouvais dans son bureau,

 28   ensuite nous étions à l'hôtel Balkan et il y avait M. John, enfin, M. John

Page 24925

 1  

 2  

 3  

 4  

 5  

 6  

 7  

 8  

 9  

10  

11  

12  

13  

14   Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des

15   versions anglaise et française

16  

17  

18  

19  

20  

21  

22  

23  

24  

25  

26  

27  

28  

Page 24926

  1   Ostojic qui était présent également. A Belgrade là où je travaille c'est

  2   ainsi que j'appelle mes supérieurs hiérarchiques. Je dis, Monsieur, ensuite

  3   je donne leur prénom, c'est une habitude. Au lieu de faire référence au nom

  4   de famille, je ne fais référence qu'à leur prénom.

  5   Q.  Donc vous avez en quelque sorte compris que M. Stanic avait parlé à

  6   Branko Beara, parce que vous aviez eu vous-même une conversation avec

  7   Branko Beara et avec vos autres amis une semaine auparavant et à cette

  8   occasion vous aviez parlé de ces vacances-là; c'est cela ?

  9   R.  Oui, oui. Nous avons parlé de cet été également.

 10   Q.  Mais lorsque vous vous êtes retrouvés, vous avez également parlé de ces

 11   vacances-là ?

 12   R.  Oui, nous nous sommes rappelé certaines anecdotes, de certaines filles

 13   que nous avions rencontrées dans certains endroits, et nous nous sommes

 14   souvenu du fait qu'il n'avait pas été très difficile de nous retrouver, de

 15   nous réunir et de passer les vacances ensemble. C'était une situation bien

 16   particulière, bien précise, parce que nous n'avions su qu'au dernier moment

 17   que Branko allait venir avec nous. Il n'y avait pas de lit pour lui, et

 18   finalement il a dû dormir dans un lit gigogne. Nous avions réservé quatre

 19   lits, puis au dernier moment il a décidé de se joindre à nous. Donc nous

 20   n'avons pas changé la réservation, parce qu'il aurait fallu que nous

 21   payions pour obtenir ce cinquième lit.

 22   Q.  Oui, ça je comprends très bien. Ce que je voudrais savoir, c'est ce

 23   dont vous avez parlé lorsque vous vous êtes retrouvés et que vous vous êtes

 24   rappelé vos vacances. Vous avez parlé de vos vacances, des endroits où vous

 25   vous étiez rendus; c'est cela ? De quoi

 26   d'autre ?

 27   R.  Je n'en sais rien. Nous avons parlé de ce que nous avions fait. Il y

 28   avait des filles que nous aimions bien. Tous les jours nous allions à cette

Page 24927

  1   plage, Perazica. C'était intéressant parce que nous cuisinions nous-mêmes,

  2   nous devions faire le ménage dans notre chambre. Nous étions tous les cinq

  3   au rez-de-chaussée de cette maison, Branko, par exemple, aimait faire la

  4   grasse matinée, donc tous les matins, je lui jetais des raisins pour le

  5   réveiller. Bon, c'est l'une des anecdotes dont nous nous sommes souvenu et

  6   dont nous avons parlé.

  7   Q.  Mais quand est-ce que vous vous êtes réunis pour la dernière fois avec

  8   vos amis de cette façon, donc comme vous nous le relatez, avant cette

  9   conversation dont vous venez de parler ?

 10   R.  Avant cette conversation, nous nous étions réunis pour l'anniversaire

 11   de Branko. Branko nous avait amenés le 12 avril à une discothèque.

 12   Q.  Donc le 12 avril, vous allez à la discothèque, vous sortez pour fêter

 13   l'anniversaire de Branko; ensuite, à un moment donné, vous avez cette

 14   conversation ?

 15   R.  Oui. Nous aurions pu le faire avant, parce que nous avions l'habitude

 16   de nous réunir une fois par semaine. Nous nous retrouvions dans mon café

 17   préféré où je les invitais toujours. Pour savoir si nous avons eu une

 18   conversation à ce sujet une journée auparavant -- enfin, il faut savoir que

 19   chaque fois que nous sortions, nous buvions un verre ou deux et nous

 20   parlions toujours des mêmes choses.

 21   Q.  Bien. Donc lorsque vous vous êtes réunis avant cette conversation, est-

 22   ce que vous avez également parlé de ces choses ?

 23   R.  Oui, nous parlions toujours des endroits où nous allions, où nous nous

 24   étions rendus, nous parlions toujours des filles que nous avions

 25   rencontrées. Moi, je ne me souviens pas véritablement de la date exacte où

 26   nous avons mentionné ces vacances, mais nous avons souvent parlé des

 27   vacances. Nous parlions souvent de ces vacances. L'année d'après, j'ai

 28   passé mes vacances avec les jumeaux, et depuis les cinq ou six dernières

Page 24928

  1   années nous passons nos vacances avec nos petites amies, donc nous ne nous

  2   réunissons plus autant que cela, c'est pour cela que nous aimons nous

  3   souvenir des vacances que nous avons passées ensemble.

  4   Q.  Je comprends tout à fait, M. Kerkez, je ne vous pose pas de questions à

  5   propos de vos habitudes et des choses que vous avez l'habitude de faire. Je

  6   vous pose une question qui est très précise. Ce que j'aimerais savoir -

  7   parce que vous nous avez dit que vous avez rencontré M. Stanic et

  8   qu'auparavant, vous avez eu une conversation avec Branko Beara à propos de

  9   ces vacances - et ce que j'aimerais savoir maintenant, c'est si récemment

 10   ou avant cette conversation, la fameuse conversation que vous nous avez

 11   relatée, vous avez eu la possibilité de vous réunir avec Branko Beara et

 12   vos amis pour parler de ces mêmes choses. C'est cela que j'aimerais savoir.

 13   J'aimerais savoir si vous vous souvenez si la dernière fois que vous avez

 14   rencontré Branko Beara, vous avez eu une conversation, à part la

 15   conversation que vous avez eue juste avant de vous rendre dans le bureau de

 16   M. Stanic ?

 17   R.  Je comprends maintenant ce que vous me demandez. La dernière fois que

 18   je les ai vus, c'était le soir du 12 avril, à la discothèque Plastic, mais

 19   je ne me souviens pas si j'ai parlé avec Branko de cet été bien précis.

 20   J'ai conclu, lorsque Stanic m'a invité à parler, que Branko lui avait déjà

 21   relaté les détails de ces vacances. Mais pour ce qui est de savoir ce dont

 22   j'ai parlé avec Branko, je ne m'en souviens pas parce que j'ai eu plusieurs

 23   conversations à ce sujet, donc il m'est absolument impossible de me

 24   souvenir de la date exacte où j'ai mentionné ces vacances précises avec

 25   Branko. Ce n'était pas seulement moi qui parlais, nous étions tous les

 26   cinq, alors il se peut qu'en mars, par exemple, Branko, je ne sais pas, il

 27   aurait pu s'en souvenir également, il aurait pu en parler à l'avocat, et

 28   l'avocat ensuite m'a invité à lui en parler.

Page 24929

  1   Q.  Bien. Alors vous rencontrez M. Stanic. M. Stanic vous pose certaines

  2   questions. Vous nous dites qu'il vous a posé des questions à propos de cet

  3   été, l'été 1995, c'est bien cela ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Qu'est-ce qu'il vous a posé comme questions ?

  6   R.  Ecoutez, c'était une conversation décontractée. Il m'a demandé ce dont

  7   je me souvenais. Moi, je ne savais pas véritablement ce qui était

  8   important, mais je lui ai fourni tous les détails dont je me souvenais,

  9   tous les détails de cet été.

 10   Q.  Est-ce qu'il vous a posé des questions précises à propos de juillet

 11   1995 ou de juin 1995 ou de mai 1995 ou d'août 1995 ? Quelles questions

 12   précises vous a-t-il posées à propos de cet été ?

 13   R.  Il ne m'a pas demandé grand-chose. Il m'a demandé si j'étais allé en

 14   vacances, si je me souvenais de mes vacances, j'ai répondu par

 15   l'affirmative, je lui ai dit que je me souvenais exactement de la date de

 16   mon retour parce que c'est la même date chaque année. Cette année, par

 17   exemple, j'ai passé mes vacances avec une petite amie, et je me souviens du

 18   1er août, c'est là que je suis revenu, je me souviens de ces vacances parce

 19   qu'il y avait quelques problèmes parce que nous étions cinq, j'ai une très

 20   bonne mémoire pour ce qui est des anniversaires des gens, des numéros de

 21   téléphone. C'est moi qui ai organisé ces vacances. C'est moi qui ai dû

 22   organiser le logement. Je savais que la dame à Petrovac qui était notre

 23   propriétaire, je l'avais appelée par téléphone, et il m'a fallu plusieurs

 24   conversations pour pouvoir confirmer à cette dame le nombre de personnes

 25   qui allaient être --

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Ostojic.

 27   M. OSTOJIC : [interprétation] Je m'excuse, nous pouvons toujours vérifier,

 28   page 66, ligne 7, le témoin a dit : "Cette année, par exemple, j'ai passé

Page 24930

  1   mes vacances avec une petite amie et je me souviens que je suis revenu le

  2   1er août." Mais ce qui est écrit au compte rendu c'est "Je me souviens du 1er

  3   août."

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je vous remercie, Monsieur

  5   Ostojic. Monsieur Vanderpuye, je vous en prie.

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

  7   Q.  A l'époque vous habitiez avec vos parents, n'est-ce pas ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  -- M. Stanic, je pensais que vous viviez chez vous ?

 10   R.  Moi, je vivais avec mon frère et mon père. Ma mère est décédée il y a

 11   trois ans, en 2005.

 12   Q.  Bien. En 1995, puisque c'est de cela que vous avez parlé avec M.

 13   Stanic, à cette année-là vous viviez chez vos parents, n'est-ce pas ?

 14   R.  Oui, oui. Je vivais avec mes parents et mon frère.

 15   Q.  Vous lui avez dit cela, n'est-ce pas ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Il vous a demandé leurs noms; c'est cela ?

 18   R.  Oui. Branislav et Ljubisa sont les noms de mes parents.

 19   Q.  Je vous demande si M. Stanic vous a posé ces questions.

 20   R.  Oui. Je me suis présenté et il m'a posé ces questions.

 21   Q.  Il vous a demandé s'il pouvait les contacter, n'est-ce

 22   pas ?

 23   R.  Non.

 24   Q.  Il ne vous a pas demandé s'il pouvait prendre contact avec les gens de

 25   1995, l'été où vous avez eu ces vacances ? Il ne vous a pas posé cette

 26   question ?

 27   R.  Non.

 28   Q.  Il ne vous a pas demandé de lui donner cette information ?

Page 24931

  1   R.  Des informations à propos de quoi ?

  2   Q.  Comment il pouvait contacter votre frère et les personnes avec qui vous

  3   viviez ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Lorsque vous lui avez dit que vous étiez parti en vacances, il ne vous

  6   a pas posé cette question ?

  7   R.  Non, non, nous n'avons pas parlé de cela, Moi, je n'ai parlé que des

  8   vacances, et je lui ai relaté ce dont je me souvenais à propos de ces

  9   vacances.

 10   Q.  Quand est-ce que vous avez fini votre année scolaire cet été-là, quel a

 11   été le dernier jour de l'école ?

 12   R.  Aux alentours du 20 juin. C'est la même date, la même date cette année.

 13   L'INTERPRÈTE : Les interprètes demandent aux orateurs d'avoir l'amabilité

 14   de ménager des temps d'arrêt pour ne pas parler en même temps.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] C'était vers la mi-juin. A la mi- juin, tout

 16   est terminé, les notes ont déjà été données, il n'y a pas grand-chose qui

 17   se passe ces trois ou quatre derniers jours de l'année scolaire, donc il

 18   est très difficile de se souvenir du dernier jour précis de l'année

 19   scolaire, mais c'était vers le 20 juin.

 20   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 21   Q.  Bien. Mais vous ne vous en souvenez pas maintenant, en ce moment, quand

 22   je pose la question ?

 23   R.  Du dernier jour de l'année scolaire de cette année ?

 24   Q.  Oui. Du dernier jour de l'année scolaire de l'année 1995. Vous ne vous

 25   en souvenez pas; c'est cela ?

 26   R.  Non, je ne m'en souviens pas.

 27   Q.  Combien de temps a duré cette réunion avec M. Stanic en avril lorsque

 28   vous l'avez rencontré ?

Page 24932

  1   R.  La réunion n'a pas duré plus d'une heure. Nous avons parlé de ces

  2   vacances d'été. Je lui ai dit ce dont je me souvenais, ensuite je suis

  3   parti.

  4   Q.  Lorsque vous avez eu cette réunion avec M. Stanic, je suppose qu'il

  5   vous a expliqué quelle était l'importance de cette information ?

  6   R.  Non, pas vraiment. Nous nous sommes contentés de bavarder, de parler de

  7   certains détails. Ce n'est que par la suite que j'ai appris pourquoi

  8   j'étais censé aller là-bas.

  9   Q.  Quand est-ce que vous avez appris pourquoi vous étiez censé venir ici ?

 10   R.  Lorsque j'ai rencontré pour la deuxième fois M. John Ostojic.

 11   Q.  Lorsque vous avez parlé avec M. Stanic en avril, est-ce que vous avez

 12   eu l'impression qu'il fallait que vous lui fournissiez tous les détails de

 13   cet été-là ?

 14   R.  Ce fut une conversation plutôt spontanée et décontractée. Je n'ai pas

 15   eu le sentiment qu'il fallait absolument que je raconte certaines choses.

 16   Je me suis contenté tout simplement de me souvenir. Je me souvenais de

 17   certaines choses et j'ai dit à M. Stanic ce dont je me souvenais à propos

 18   de cet été.

 19   Q.  Mais lorsque vous parliez, est-ce que vous réfléchissiez à ce que vous

 20   lui indiquiez pour ne pas l'induire en erreur, par exemple, ou pour ne pas

 21   lui donner des informations erronées ?

 22   R.  Non. Je n'ai pas véritablement réfléchi à tout cela. Je lui ai tout

 23   simplement raconté comment cet été s'était passé.

 24   Q.  Lorsque vous l'avez rencontré en avril, est-ce que vous lui avez dit

 25   que vous avez retrouvé Branko Beara moins d'une semaine avant et que vous

 26   aviez justement parlé des mêmes choses avec Branko Beara ? Vous lui avez

 27   dit cela ?

 28   R.  Non.

Page 24933

  1   Q.  Est-ce que vous lui avez dit que vous en aviez parlé avec vos autres

  2   amis ?

  3   R.  Non.

  4   Q.  Est-ce que vous avez jamais dit à M. Stanic que vous avez eu une

  5   discussion avec Branko Beara à propos du sujet de votre déposition ici

  6   aujourd'hui, à savoir vos vacances du mois de juillet 1995 ? Est-ce que

  7   vous avez jamais dit cela à M. Stanic ?

  8   R.  M. Stanic m'a invité, s'est présenté, et lorsque je suis allé dans son

  9   bureau, j'ai supposé qu'il avait déjà vu Branko, et que Branko lui avait

 10   dit que je me souvenais de ces vacances, et j'ai supposé que c'était la

 11   raison pour laquelle il m'avait invité à cette réunion dans son bureau.

 12   Voilà comment j'ai compris la situation. Sinon, comment est-ce que M.

 13   Stanic aurait pu connaître mon

 14   existence ? Si Branko ne lui avait pas dit que nous étions amis et que nous

 15   avions passé un été ensemble, comment est-ce qu'il aurait su que j'existais

 16   ?

 17   Q.  Ce que vous me dites est excellent. Malheureusement, ce n'est pas une

 18   réponse à ma question. J'aimerais savoir si vous avez dit à M. Stanic que

 19   vous aviez rencontré Branko Beara avant de le rencontrer, lui ? Est-ce que

 20   vous lui avez dit cela ?

 21   R.  Non.

 22   Q.  Est-ce que vous lui avez jamais relayé cette information ?  Et jusqu'au

 23   jour d'aujourd'hui, est-ce que vous ne lui avez jamais dit que vous avez

 24   rencontré Branko Beara moins d'une semaine avant que vous ne le

 25   rencontriez, l'avocat ?

 26   R.  Oui. Je lui ai dit, tout comme je vous l'ai dit, que nous nous

 27   réunissions assez souvent, au moins une fois par semaine. Bon, je n'ai

 28   jamais pensé qu'il était absolument essentiel de lui dire que je l'avais vu

Page 24934

  1   deux ou trois jours avant notre réunion. A ce moment-là, je ne pensais pas

  2   que cela était très important tout comme d'ailleurs je continue à ne pas

  3   voir l'importance de ce fait. Ma conversation avec M. Stanic a été une

  4   conversation décontractée, spontanée.

  5   Q.  Bien. Par la suite, vous avez rencontré M. Ostojic; c'est cela ?

  6   R.  Oui, c'est exact.

  7   Q.  Et quand est-ce que cela s'est passé alors ?

  8   R.  C'était la deuxième quinzaine du mois de mai.

  9   Q.  Vous parlez du mois de mai 2008; c'est cela ?

 10   R.  Oui, le mois de mai de cette année. Tout cela s'est passé cette année,

 11   ma réunion avec M. Stanic ainsi que ma réunion avec M. Ostojic.

 12   Q.  Alors, je vais vous reposer la même question : avez-vous jamais dit à

 13   M. Ostojic que vous vous étiez retrouvé avec Branko Beara et que vous aviez

 14   parlé de ces vacances avant que vous n'ayez votre réunion avec M. Ostojic ?

 15   R.  Je ne lui ai pas dit parce que j'ai supposé que Me Ostojic savait que

 16   nous avions l'habitude de nous réunir assez souvent.

 17   Q.  [aucune interprétation]

 18   R.  Bien, cela me semblait logique.

 19   Q.  Vous dites que vous aviez l'habitude de vous réunir, alors vous aviez

 20   l'habitude de vous réunir et de parler de vacances qui avaient eu lieu en

 21   juillet 1995 ? C'est ça que vous nous dites ? Que c'était votre habitude de

 22   faire cela.

 23   R.  Non, ce n'est pas du tout ce que je vous dis.

 24   Q.  Donc vous dites que parce que vous réunissiez, Me Ostojic et M. Stanic

 25   devaient supposer que vous aviez parlé de ces choses ?

 26   R.  Je comprends où vous voulez en venir, mais ce que je vous dis c'est que

 27   je ne me souviens plus du tout du moment où nous avons parlé de nos

 28   vacances lors d'une de nos réunions. Je suppose qu'après Branko a parlé à

Page 24935

  1   Milan Stanic qui, ensuite, m'a appelé. Je suppose que Branko a dit à M.

  2   Milan Stanic qu'il m'avait vu et que nous avions parlé des vacances d'été,

  3   et c'est pour cela d'ailleurs que Stanic m'a appelé. Et c'est la raison

  4   pour laquelle je n'ai jamais véritablement ressenti le besoin de mentionner

  5   à quiconque le fait que le thème de l'été 1995 avait été abordé lors d'une

  6   conversation, ce qui a été le cas d'ailleurs.

  7   Q.  Mais je pense à votre déposition ici aujourd'hui, donc le fait est que

  8   maintenant personne ne sait combien de fois vous avez parlé à Branko Beara

  9   et à vos autres amis du thème de votre déposition, à savoir ces vacances

 10   d'été, parce que vous n'avez pas pensé à mentionner cela à quelqu'un; c'est

 11   ce que vous êtes en train de nous dire ?

 12   R.  Je m'excuse. Je ne comprends plus ce que vous me demandez maintenant ?

 13   Q.  Combien de fois lui avez-vous parlé de ces vacances alors que vous n'en

 14   n'avez parlé ni à Me Ostojic, ni à M. Stanic, ni à personne d'autre

 15   d'ailleurs ?

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, M. Ostojic.

 17   M. OSTOJIC : [interprétation] Je pense que mon confrère est en train de

 18   déformer un peu les éléments de preuve que nous avons entendus aujourd'hui.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne le pense pas, mais  écoutons M.

 20   Vanderpuye. Est-ce que vous pourriez nous dire, d'après vous, Maître

 21   Ostojic, pourquoi est-ce qu'il déforme un peu la teneur de la déposition

 22   parce que très franchement je ne pense pas que vous ayez raison.

 23   M. OSTOJIC : [interprétation] Peut-être que j'ai le même problème que le

 24   témoin, que je ne comprends les questions. Il y a deux questions qui ont

 25   été posées en une question : "Combien de fois avez-vous parlé à Branko

 26   Beara à propos de ces vacances, et vous n'en avez pas parlé à Me Ostojic,

 27   vous n'en avez pas parlé à M. Stanic ?" D'abord la forme de question est

 28   telle que je soulève une objection parce que je ne la comprends pas la

Page 24936

  1   question. Je crois comprendre où il veut en venir, mais il serait quand

  2   même beaucoup plus judicieux que tout le monde puisse comprendre la

  3   question telle qu'elle est formulée.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne suis pas véritablement perturbé

  5   par cette question. Si vous avez suivi les questions et les réponses

  6   précédentes, notamment la réponse qu'il a fournie lorsqu'il a expliqué

  7   pourquoi il n'avait pas jugé qu'il était judicieux de mentionner quoi que

  8   ce soit. Oui. Monsieur Vanderpuye, de toute façon, peut-être qu'il faudrait

  9   que vous vous exprimiez de façon plus claire.

 10   M. VANDERPUYE : [aucune interprétation]

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne sais pas. Reformulez peut-être la

 12   question. Je ne vous force pas la main, Monsieur Vanderpuye, parce que je

 13   pense qu'elle est claire votre question. Voyez ce que vous pouvez faire.

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai compris. On a parlé de cela deux ou trois

 15   fois pendant cette période de 13 ans à peu près.

 16   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 17   Q.  Très bien. Avez-vous mentionné cela à M. Stanic à un moment donné avant

 18   aujourd'hui ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Avez-vous mentionné cela à Me Ostojic avant le jour d'aujourd'hui ?

 21   R.  Que j'ai parlé à mes amis de ces vacances, qu'on s'est rappelé de ces

 22   vacances ?

 23   Q.  Vous avez parlé de détails de ces vacances, vous avez parlé des cafés

 24   dans lesquels vous êtes allés, des filles avec lesquelles vous êtes sortis.

 25   R.  Oui. Me Ostojic le sait aussi.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense qu'il faut faire la pause

 27   maintenant.

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

Page 24937

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons faire la pause de 25

  2   minutes.

  3   --- L'audience est suspendue à 12 heures 32.

  4   --- L'audience est reprise à 13 heures 01.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous avez la

  6   parole.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   Q.  Bonjour encore une fois, Monsieur Kerkez.

  9   R.  Bonjour.

 10   Q.  Je pense qu'au moment où nous nous sommes arrêtés avant la pause, je

 11   vous ai posé la question concernant les informations que vous avez fournies

 12   à Me Ostojic et M. Stanic concernant vos conversations avec Branko Beara

 13   portant sur ces vacances. Maintenant, lorsque vous avez rencontré M. Stanic

 14   en avril 2008, vous lui avez parlé de ces vacances ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Vous lui avez dit où vous étiez allé, n'est-ce pas ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Vous lui avez dit pendant combien de temps vous étiez resté là-bas ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Vous lui avez dit que vous vous étiez rendu là-bas en bus, n'est-ce pas

 21   ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Vous lui avez dit que étiez arrivé à Petrovac dans la matinée et que

 24   vous étiez parti par la nuit ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Vous lui avez dit que vous étiez dans la maison de Branko à la veille

 27   de votre voyage, n'est-ce pas ?

 28   R.  Oui.

Page 24938

  1   Q.  Vous lui avez dit que vous étiez resté là-bas à peu près une heure ou

  2   deux heures, deux heures et demie peut-être ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Vous lui avez dit que vous aviez rencontré là-bas M. Beara et son

  5   épouse ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Vous lui avez dit qu'il y avait eu d'autres personnes là-bas, n'est-ce

  8   pas ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Il s'agissait des gens que vous ne connaissiez pas ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Vous lui avez dit que vous étiez parti sans Branko ce jour-là ?

 13   R.  Il est resté à la maison.

 14   Q.  Donc vous avez quitté sa maison et lui est resté à la maison avec son

 15   père, sa mère et ces autres personnes, n'est-ce pas ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Vous avez dit tout cela à M. Stanic en avril 2008, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Vous lui avez dit que vous étiez dans cette maison le 14 juillet 1995,

 20   n'est-ce pas ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Quand vous avez parlé avec vos amis avant d'avoir rencontré M. Stanic

 23   en avril, vous avez parlé de vos vacances, n'est-ce pas ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Il s'agit des vacances en 1995, en juillet 1995, n'est-ce pas ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Je m'excuse, votre réponse n'a pas été consignée. Pouvez-vous répéter

 28   votre réponse ?

Page 24939

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Vous avez parlé des cafés dans lesquels vous vous êtes rendus et des

  3   filles que vous avez vues, n'est-ce pas ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Vous avez également parlé du fait que vous étiez dans la maison de

  6   Branko la veille de votre départ en vacances, n'est-ce

  7   pas ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Vous avez parlé du fait que vous étiez dans sa maison en même temps que

 10   son père et sa mère, n'est-ce pas ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Et que là-bas il y avait une petite fête et qu'il y avait d'autres

 13   personnes dans la maison. Vous avez parlé de cela avant d'avoir rencontré

 14   M. Stanic ?

 15   R.  Il ne s'agissait pas d'une fête, il y avait des personnes qui avaient

 16   une cinquantaine d'années, je les ai salués et je suis parti.

 17   Q.  Très bien. Vous avez parlé d'autres vacances que vous avez passées

 18   ensemble ?

 19   R.  Vous pensez ensemble avec mes amis ?

 20   Q.  Oui, avec vos amis.

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Vous avez parlé de quelles vacances avec eux avant d'avoir rencontré M.

 23   Stanic, mises à part les vacances de 1995 ?

 24   R.  Je leur ai parlé de mes vacances de 1996 parce qu'on est parti ensemble

 25   avec Branko et deux autres amis et nous étions dans la même maison.

 26   Q.  Vous êtes parti au même endroit, à Petrovac, n'est-ce pas ?

 27   R.  Oui, c'était la troisième fois que nous étions dans la même maison.

 28   Q.  Quand êtes-vous partis à ces vacances ?

Page 24940

  1   R.  A la fin du mois d'août, mais l'année suivante nous avons passé dix

  2   jours à la mer et la propriétaire de la maison a augmenté le prix d'une

  3   nuitée de dix marks allemands à 15. Nous sommes restés là-bas du 1er au 10.

  4   Q.  Vous souvenez-vous de la date exacte de votre départ en vacances ?

  5   R.  Je ne me souviens pas, mais je sais que j'ai eu des préparations le 1er

  6   août, mais en tout cas c'était vers la fin du mois de juillet.

  7   Q.  Vous souvenez-vous ce que vous avez fait la veille de votre départ en

  8   1996 ?

  9   R.  Non. Il s'agissait des mêmes amis avec lesquels j'ai passé les vacances

 10   avant. Nous étions chez Dimitri et Gajicic qui partaient avec nous et ils

 11   vivaient sur la rue Sarajevska, mais je ne me souviens pas de la date

 12   exacte de notre départ en vacances.

 13   Q.  Permettez-moi de revenir en 1995. Vous souvenez-vous quel jour vous

 14   êtes rentré de Petrovac ?

 15   R.  C'était un samedi, parce que j'avais deux semaines et je voulais être

 16   là-bas un dimanche et j'ai commencé mes préparations lundi.

 17   Q.  Etes-vous rentré avec vos amis ce samedi ?

 18   R.  Oui. Nous avions tous le billet de retour de Belgrade.

 19   Q.  Lorsque vous êtes arrivés à Petrovac, vous avez dit qu'il y avait la

 20   propriétaire de l'appartement, comment s'appelle-t-elle ?

 21   R.  Je ne me souviens pas. En 2003, nous étions à Petrovac à nouveau avec

 22   ma petite amie, mais on n'est pas restés chez la même propriétaire.

 23   Q.  Vous ne vous souvenez pas de son nom ?

 24   R.  La maison était immense. La moitié de la maison appartenait à un frère,

 25   et l'autre moitié à l'autre, et cette dame était épouse de cet autre frère.

 26   Mais je ne me souviens pas où se trouvait la maison, je ne me souviens pas

 27   de son nom.

 28   Q.  Connaissez-vous l'adresse de la maison ?

Page 24941

 1  

 2  

 3  

 4  

 5  

 6  

 7  

 8  

 9  

10  

11  

12  

13  

14   Page intercalée pour assurer l’équivalence de pagination des

15   versions anglaise et française

16  

17  

18  

19  

20  

21  

22  

23  

24  

25  

26  

27  

28  

Page 24942

  1   R.  Non. Petrovac est une petite ville. Il y a peut-être trois ou quatre

  2   rues seulement qui portent un nom. Je ne me souviens pas.

  3   Q.  Bien. Je vais vous poser la même question d'une autre façon. Savez-vous

  4   le nom de la rue où se trouvait la maison ?

  5   R.  Non.

  6   Q.  Très bien. Lorsque vous êtes arrivé là-bas en 1995, ce n'était pas la

  7   première fois que vous étiez dans cette maison ?

  8   R.  C'était la deuxième fois.

  9   Q.  Et depuis, combien de fois vous êtes-vous rendu là-bas ?

 10   R.  En 1996. Entre-temps, j'ai perdu le numéro de téléphone de cette dame.

 11   Petrovac me plaît parce que la plage donne sur le large. Lorsque je suis

 12   arrivé à Petrovac, sur place, je me suis renseigné du numéro de téléphone

 13   de cette dame. Donc en 1996, c'était la troisième fois que j'allais à

 14   Petrovac.

 15   Q.  En 2003, vous avez cherché le numéro de téléphone de cette dame. C'est

 16   ce que vous dites ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Vous pensiez que vous l'aviez toujours même si la dernière fois que

 19   vous étiez là-bas c'était en 1996 ?

 20   R.  Je garde mes carnets d'adresses et de numéros de téléphone, mais je

 21   n'ai pas réussi à le retrouver. Lorsque je suis arrivé à Petrovac, je me

 22   suis rendu dans cette maison, mais il n'y avait pas de chambre libre, après

 23   quoi j'ai pris une chambre dans une autre maison qui n'était pas tout près

 24   de la mer, de la plage. C'était un peu plus dans les collines.

 25   Q.  Pendant la réunion avec Me Ostojic, vous lui avez dit cela, à savoir

 26   que vous ne pouviez pas vous souvenir du nom de la dame qui était la

 27   propriétaire de la maison dans laquelle vous étiez ?

 28   R.  Oui.

Page 24943

  1   Q.  Vous lui avez dit cela ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Vous lui avez dit où se trouvait cette maison ?

  4   R.  Je me souviens maintenant que cette maison se trouvait près du

  5   restaurant Voda U Krsu, c'est le nom du restaurant. Mais à l'époque, je ne

  6   pouvais pas me souvenir de ce détail.

  7   Q.  Pour ce qui est de M. Ostojic, est-ce que vous lui avez dit que la

  8   maison se trouvait près du restaurant ?

  9   R.  M. Ostojic ? Qui est M. Ostojic ?

 10   Q.  Me Ostojic.

 11   R.  Oui. Je lui ai dit que la maison se trouvait près du restaurant.

 12   Q.  Il ne vous a pas demandé où se trouvait la maison ?

 13   R.  Non, parce que c'était une petite place.

 14   Q.  Je comprends cela, mais je suppose qu'il y a plusieurs maisons là-bas ?

 15   R.  Oui, mais je n'ai pas dit cela. J'ai manqué de lui dire cela.

 16   Q.  Il ne vous a pas demandé de lui dire cela ?

 17   R.  Non.

 18   Q.  Il ne vous a pas demandé non plus le nom de cette dame ?

 19   R.  Non.

 20   Q.  Lorsque vous avez rencontré Me Ostojic en mai 2008 à l'hôtel Balkan,

 21   pendant combien de temps êtes-vous restés à parler ?

 22   R.  Quarante-cinq minutes à peu près. Moins d'une heure, en tout cas.

 23   Q.  Lorsque vous avez rencontré Me Ostojic, il vous a dit quelle était

 24   l'importance de votre témoignage, n'est-ce pas, vu les informations que

 25   vous lui avez fournies ?

 26   R.  Oui, et je devrais ajouter la chose suivante : la raison pour laquelle

 27   je me souviens de ces vacances est la suivante : lorsque je revois mes

 28   amis, on appelait le père de Branko, Luba [phon] Pape, Kobacic [phon] lui a

Page 24944

  1   donné ce surnom, parce que cela nous rappelle les gens de Dalmatie et il

  2   était venu de Split, et on disait toujours, Pape est arrivé, parce que

  3   c'était quelque chose pour le distinguer des autres. Vukasin mentionnait

  4   toujours ce surnom, Pape.

  5   Q.  Vukasin vous a mentionné ce détail quand ?

  6   R.  A chaque fois, lorsqu'on parle de ces vacances, parce que comme je l'ai

  7   déjà dit, il n'était pas certain si Branko partait avec nous, et Branko a

  8   obtenu l'argent de son père, et il a apporté la nourriture achetée dans un

  9   magasin. Il avait un ouvre-boîte pour ouvrir ses boîtes de conserve. Il

 10   nous offrait tout cela, mais nous refusions. Vukasin, à chaque fois qu'il

 11   se rappelait cela, il disait "Pape t'a apporté cela."

 12   Q.  Depuis que vous avez rencontré M. Stanic au mois d'avril, est-ce que

 13   vous avez eu des contacts avec Branko ou Emil, ou Boris, ou Vukasin ?

 14   R.  Sur le sujet ?

 15   Q.  Oui.

 16   R.  Oui, mais c'était une conversation informelle. Je leur avais dit que

 17   j'avais rencontré l'avocat, parce qu'en 1998, nous nous fréquentions

 18   énormément, nous sommes de très bons amis, et nous partageons tout ce qui

 19   nous arrive, et donc je leur ai mentionné ce qui est arrivé.

 20   Q.  Est-ce que Branko aussi vous avait dit qu'il avait rencontré un avocat

 21   ?

 22   R.  Non, mais j'imagine que puisque son père est ici, il a des contacts

 23   avec des avocats. Mais Branko n'a jamais voulu parler de son père ou de ce

 24   qui lui arrive.

 25   Q.  S'agissant de vos amis, à combien de reprises leur avez-vous parlé de

 26   cette affaire après la rencontre avec M. Stanic ?

 27   R.  Une seule fois, après avoir rencontré M. Stanic. Nous ne parlons pas de

 28   cela, nous parlons d'autres choses quand nous nous rencontrons.

Page 24945

  1   Q.  Vous voulez dire que vous ne parlez pas de rencontrer des avocats ?

  2   R.  Oui, chacun d'eux échange des propos. Enfin, on se raconte ce qui nous

  3   arrive dans la vie courante, on se dit ce qui se passait de nos copines, et

  4   cetera.

  5   Q.  D'accord. Lorsque vous avez rencontré vos amis et que vous leur avez

  6   dit que vous aviez rencontré un avocat, est-ce que vous leur avez parlé de

  7   la teneur de l'entretien ?

  8   R.  Non. Je leur ai simplement dit que j'avais rencontré un avocat du père

  9   de Branko et je lui ai raconté les vacances. Je leur ai parlé des vacances

 10   en question.

 11   Q.  Est-ce que vos amis vous ont posé des questions sur le conseil,

 12   l'avocat ? Est-ce qu'ils vous ont dit, est-ce que c'était intéressant, est-

 13   ce que c'était ennuyeux ? Vous ont-il posé des questions ?

 14   R.  Non. Milan Stanic a dû m'appeler parce qu'il a dû s'entretenir avec

 15   Branko. Branko, au début du mois d'avril, a dû dire à l'avocat que c'est

 16   moi qui ai la meilleure mémoire du groupe et que je me souviendrais des

 17   détails de cet été-là, c'est ce que Branko a dû lui dire. Lorsque j'ai

 18   rencontré l'avocat, c'est vrai que je me souvenais de plusieurs détails de

 19   nos vacances.

 20   Q.  Vous parlez des cinq personnes, y compris Branko ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Vous avez une meilleure mémoire que Branko quant aux vacances en

 23   question, et vous savez où vous étiez avant que vous ne partiez en vacances

 24   et tout ça ?

 25   R.  Probablement que oui.

 26   Q.  Vous dites que vous semblez être la personne qui se souvienne le mieux

 27   des vacances. Pourquoi est-ce que vous le dites ? Pourquoi est-ce que vous

 28   dites cela ?

Page 24946

  1   R.  Probablement puisqu'il était en contact avec l'avocat Milan Stanic, il

  2   a dû lui dire que je me souviens d'un très grand nombre de détails, et à ce

  3   moment-là, ça veut probablement dire que ma mémoire est meilleure que la

  4   sienne, c'est pour ça que j'ai dit que c'était probablement la raison pour

  5   laquelle il m'a contacté.

  6   Q.  Mais vous lui avez parlé de vos vacances, n'est-ce pas ?

  7   R.  Branko ?

  8   Q.  Oui, bien sûr, Branko.

  9   R.  Oui. Il nous arrive de parler de ces vacances, mais après l'entretien

 10   que j'ai eu avec l'avocat, nous n'en avons pas nécessairement parlé. Il a

 11   vu que j'avais une très bonne mémoire, il a dû remarquer lors nos

 12   entretiens que je me souvenais des détails des vacances, donc c'est pour ça

 13   qu'il a dû donner mon numéro de téléphone à l'avocat.

 14   Q.  Puisque vous en avez parlé, de quel type de détails est-ce que vous

 15   vous souvenez dont lui ne s'en souvient pas ?

 16   R.  Bien, je me souviens de la date à laquelle nous sommes allés en

 17   vacances alors que lui, ignore les dates.

 18   Q.  Il ne se souvient pas de la date à laquelle vous êtes partis en

 19   vacances ?

 20   R.  Non.

 21   Q.  Il ne se souvient pas que la date à laquelle vous êtes partis en

 22   vacances, selon vous, était le lendemain de l'anniversaire de son père ?

 23   R.  Non, il se souvient de ça, mais il ne se souvient pas de certains

 24   détails. Il ne se souvient pas, par exemple, de tous les détails dont moi,

 25   je me souviens. Par exemple, il ne se souvient pas lorsque nous étions

 26   assis dans une pizzeria qui s'appelait Madonna, et après une bière, il a vu

 27   un poteau électrique. Il a commencé à pleurer, parce qu'il nous avait dit

 28   que ça lui rappelait Split. Voilà, ce sont des détails du genre. Il ne se

Page 24947

  1   souvient pas non plus du nom de la fille qu'il aimait bien cet été-là.

  2   Q.  Donc Branco, le fils de M. Beara, ne se souvient pas que vous êtes

  3   partis le lendemain de l'anniversaire de son père qui était le 14 juillet ?

  4   R.  Non, il se souvient certainement de cela, puisque son père lui a

  5   apporté de l'argent pour partir en voyage, il tenait énormément à aller en

  6   voyage avec nous, partir au bord de la mer avec nous, parce que depuis son

  7   départ de Split il n'avait plus revu la mer. Je suis sûr qu'il doit se

  8   souvenir de ce détail-là, mais il ne se souvenait pas de tous les détails

  9   de l'été ou de certains événements qui se sont déroulés au cours de l'été,

 10   alors moi, je vous ai simplement dit en réponse à votre question que j'ai

 11   une mémoire que Branco.

 12   Q.  Vous nous avez dit que, par exemple, il ne se souvenait pas de la date

 13   à laquelle vous êtes partis en vacances. C'était le 15 juillet, selon votre

 14   déposition aujourd'hui, n'est-ce pas ?

 15   R.  Oui, voilà. En fait, j'ai dit cela. J'ai dit qu'il ne se souvenait pas

 16   de cela, mais je voulais dire qu'il ne se souvenait pas sans doute mieux

 17   que moi de cet été, mais nous nous rappelons très bien de la date à

 18   laquelle nous sommes partis en vacances, tout le groupe. Puisque comme je

 19   vous l'ai déjà dit, je répète, je sais que c'était le 14 dans la soirée et

 20   que moi, je voulais qu'on sorte ce soir-là, je voulais qu'on sorte en

 21   groupe. Les copains n'ont pas voulu sortir, parce qu'on aurait dépensé

 22   notre argent avant de partir en vacances, et Branco m'a dit qu'il ne

 23   pouvait pas sortir parce que c'était l'anniversaire de son père. Donc

 24   j'imagine que nous cinq, tous les cinq membres du groupe se souviennent de

 25   la date à laquelle nous sommes partis en vacances. Moi, j'étais

 26   l'organisateur, c'est moi qui ai réservé la chambre, ainsi de suite.

 27   Q.  Monsieur Kerkez, n'est-il pas exact de dire que l'une des raisons pour

 28   laquelle vous vous souvenez de la date, c'est parce que Branco ne pouvait

Page 24948

  1   pas sortir avec vous car il vous a dit que c'était l'anniversaire de son

  2   père ? Est-ce que c'est la raison pour laquelle vous vous souvenez bien de

  3   la date de votre départ ?

  4   R.  Non, ce n'est pas la seule raison. Je me souviens que c'était un

  5   vendredi. Je sais que nous avons passé 15 jours au bord de la mer. Je sais

  6   à quel moment nous sommes partis. Mais je sais que Branco ne voulait pas

  7   sortir avec nous. De toute façon il est resté chez lui, parce que ça

  8   faisait assez longtemps qu'il n'avait pas vu son père, il voulait être avec

  9   son père, mais aussi parce qu'ils avaient des invités.

 10   Q.  Je ne vous ai pas demandé si c'était la seule raison, l'unique raison

 11   pour laquelle vous avez ce souvenir-là, mais je voulais savoir si c'était

 12   l'une des raisons. Est-ce que Branco vous a dit le jour où vous êtes allé

 13   chez lui, que c'était l'anniversaire de son père ? Est-ce qu'il vous a dit

 14   cela ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Fort bien. Donc vous nous dites qu'il ne pouvait pas se rappeler de la

 17   date à laquelle vous êtes partis en vacances, qui est le lendemain de

 18   l'anniversaire de son père. Est-ce que c'est ce que vous nous avez dit ?

 19   R.  Non, non, pas du tout. Il y a cinq minutes, je vous ai dit que j'ai une

 20   meilleure mémoire que Branco concernant les événements de cet été-là.

 21   Q.  Oui, justement, et je vous ai demandé de nous donner un exemple, n'est-

 22   ce pas ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Et vous nous avez dit, "Il ne se souvient pas, par exemple, de la date

 25   à laquelle nous sommes partis en vacances. Il ne se souvenait pas de cette

 26   date-là."

 27   R.  Oui, il est vrai que je l'ai dit, mais je me suis repris, parce que

 28   comme je vous le dis, tous les cinq on en parle souvent, de ces vacances-

Page 24949

  1   là.

  2   Q.  Lorsque vous avez rencontré Me Ostojic au mois de mai 2008, cette

  3   rencontre a duré environ une heure, n'est-ce pas ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  A-t-il pris des notes lors de cet entretien ?

  6   R.  Oui. Il prenait des notes manuscrites, il consignait des détails sur

  7   papier.

  8   Q.  Donc il écrivait ce que vous lui disiez ?

  9   R.  Il prenait des notes avec un crayon sur une feuille de papier. Ce

 10   n'était pas textuel.

 11   Q.  M. Stanic, au mois d'avril 2008, a-t-il pris des notes à la suite de

 12   votre entretien ou pendant votre entretien ?

 13   R.  Non, si je me souviens bien, non. Nous n'avons fait que de nous

 14   entretenir.

 15   Q.  Fort bien. Il n'y a pas très longtemps, vous avez également rencontré

 16   Me Ostojic de nouveau ?

 17   R.  Oui. Au mois d'août.

 18   Q.  Au mois d'août. Je vois. Lorsque vous l'avez rencontré cette deuxième

 19   fois, de quoi a-t-il été question ?

 20   R.  Concrètement, il m'a dit qu'il faudrait que je vienne témoigner ici

 21   pour parler de nos vacances d'été de cette année-là.

 22   Q.  Fort bien. Donc c'est sur la date du 14 juillet qu'il avait surtout

 23   insisté --

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Et d'après vous -- et de ce dont vous vous souvenez concernant cette

 26   date, à savoir que vous étiez chez les Beara le 14 juillet --

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Est-ce que vous lui aviez dit à ce moment-là que vous vous étiez

Page 24950

  1   entretenu avec Branco concernant les circonstances entourant vos vacances ?

  2   R.  Quoi ? Je n'ai pas compris votre question. Si je me suis entretenu avec

  3   lui ce jour-là du 14 juillet ? En fait, je n'ai pas très bien compris.

  4   Q.  Je vais reformuler ma question. Est-ce que vous avez dit à Me Ostojic,

  5   au mois d'août ou en mai, que vous vous étiez entretenu avec Branco Beara

  6   après avoir rencontré M. Stanic, et est-ce que vous en aviez parlé à Me

  7   Ostojic ?

  8   R.  Non, pas en ces mots-là. Mais Me Ostojic sait que nous sommes amis et

  9   que nous nous voyons fréquemment.

 10   Q.  Lorsque vous dites "pas directement" ou "pas textuellement," est-ce que

 11   vous lui avez dit cela ?

 12   R.  Je ne lui ai pas dit cela.

 13   Q.  Est-ce que vous avez dit à Me Ostojic que Branco ne pouvait pas se

 14   rappeler des événements ?

 15   R.  Non, puisque je le répète, je présume que M. Stanic est rentré en

 16   contact avec Branco, puisqu'il estimait que j'avais la meilleure mémoire

 17   des cinq et que c'est probablement la raison pour laquelle j'ai rencontré

 18   Me Ostojic.

 19   Q.  Et Me Ostojic vous a dit cela ?

 20   R.  Quoi, que Branco lui ait donné mon numéro de téléphone ?

 21   Q.  Non, que Branco pensait, ou que selon Branco vous étiez la personne qui

 22   avait la meilleure mémoire des cinq gars ?

 23   R.  Non, non. Il ne me l'a pas dit, c'est une supposition de ma part. En

 24   règle générale, j'ai une meilleure mémoire que la plupart des gens à propos

 25   de certaines choses.

 26   Q.  Est-ce que vous vous souvenez plus que ces amis tels que, par exemple,

 27   Boris et Emil, est-ce que vous vous souvenez plus qu'eux de cet été 1995 ?

 28   R.  Oui.

Page 24951

  1   Q.  Bien. Alors, quelles sont les choses dont vous vous souvenez et qui

  2   leur échappent maintenant, à propos de ce voyage, de ce séjour ? De quoi

  3   vous vous souvenez dont ils ne se souviennent pas, eux ?

  4   R.  Bien, je vais vous expliquer pourquoi. C'est moi qui ai organisé ce

  5   voyage, ce séjour, eux, ils se sont contentés de venir et de s'amuser.

  6   C'est moi qui a acheté les billets pour l'autobus, qui a réservé la

  7   chambre, et eux, ils se sont juste contentés de venir au point de départ.

  8   Je suppose que ce sont des choses dont ils ne se souviennent pas, parce que

  9   de toute façon elles ne sont pas importantes, puis ensuite ils ne sont pas

 10   en mesure de s'en souvenir. Puis pour ce qui s'est passé lorsque nous

 11   étions sur la côte, sur le littoral, là je pense que nous nous souvenons

 12   tous plus ou moins des mêmes choses. Mais c'est moi qui ai beaucoup plus

 13   participé à l'organisation de ce séjour, beaucoup plus qu'eux, c'est pour

 14   cela que je m'en souviens beaucoup mieux qu'eux.

 15   Q.  Est-ce qu'ils vous ont jamais dit qu'ils ne se souvenaient pas de la

 16   date de votre départ ?

 17   R.  Comme je l'ai dit, nous n'avons pas beaucoup parlé après ma

 18   conversation avec M. Stanic. Bon, je leur ai dit que j'avais rencontré un

 19   avocat, mais nous n'en avons pas beaucoup parlé. Je n'ai jamais parlé avec

 20   eux de l'éventualité selon laquelle ils se souviendraient de la date.

 21   D'ailleurs, je n'aurais jamais posé la question. Enfin, c'est un problème

 22   qui ne s'est pas posé.

 23   Q.  Oui. Mais le fait est que c'est une question qui a été posée avant que

 24   vous ne rencontriez M. Stanic. Alors il se trouve que juste par hasard,

 25   lors de cette conversation, une semaine avant que vous ne rencontriez M.

 26   Stanic, vous parlez de ces vacances en 1995, et il se trouve également que

 27   vous arrêtez chez Branko et que vous rencontrez le père et la mère de

 28   Branko. Ça, ce sont des choses comme ça dont vous avez parlé comme cela;

Page 24952

  1   c'est cela ?

  2   R.  Non, non, je n'ai pas mentionné cela à ce moment-là. J'ai juste supposé

  3   que Branko avait estimé que j'aurais une meilleure mémoire de ce séjour ou

  4   un meilleur souvenir de ce séjour que les autres, et que lorsque M. Stanic

  5   m'a posé des questions, je lui ai donné tous les détails. Ce n'était pas un

  6   peu comme quand on parle avec des amis. Enfin, je ne sais pas. Lorsque vous

  7   vous retrouvez avec des amis, est-ce que vous vous attendez à devoir

  8   répondre à des questions posées par vos amis ? Vous parlez de façon

  9   décontractée, de façon spontanée.

 10   R.  Oui, c'est le cas pour moi. Merci de m'avoir posé la question. Mais

 11   comment se fait-il que lorsque vous vous êtes retrouvé avec vos amis, vous

 12   repensez au passé, et il se trouve que juste à ce moment-là, vous avez une

 13   conversation qui porte sur le sujet de votre déposition et sur une réunion

 14   que vous avez une semaine plus tard ? Comment expliquez-vous tout cela ?

 15   R.  Moi, je n'ai pas vraiment choisi le moment où nous en avons parlé. Ce

 16   qui s'est passé, c'est que, en général nous prenons une bière, nous

 17   commençons une conversation, nous parlons du passé, des temps passés. Moi,

 18   je ne sais pas véritablement quand Branko a pris contact avec Milan Stanic.

 19   Tout ce que je sais, c'est que Milan Stanic m'a invité à passer dans son

 20   bureau pour que nous parlions de cet été, et lors de la conversation en

 21   question, je lui ai parlé de certains détails de cet été.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye.

 23   M. VANDERPUYE : [aucune interprétation]

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez encore besoin de combien de

 25   combien de minutes ?

 26   M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, non, ça touche à sa fin, Monsieur le

 27   Président. Je pense que ce sera fini en dix minutes. Très bien ?

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que il y a aura des questions

Page 24953

  1   supplémentaires ?

  2   M. OSTOJIC : [interprétation] Non. Non, non. Très probablement qu'il n'y

  3   aura pas de questions supplémentaires, Monsieur le Président.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  6   Q.  Et lorsque Branko vous a demandé de venir le voir en juillet, à savoir

  7   juste avant que vous ne partiez, où vous trouviez-vous lorsque vous avez

  8   reçu cet appel téléphonique ?

  9   R.  Chez moi. Il n'y avait pas de portables à l'époque. J'étais chez moi.

 10   Il y a une dizaine de minutes entre nos deux maisons. Donc il m'a demandé

 11   de venir, je suis allé chez lui à pied, et c'est quand je suis arrivé là-

 12   bas qu'il m'a annoncé qu'il allait venir avec nous pendant les vacances.

 13   Q.  Est-ce qu'il a invité d'autres amis, est-ce qu'il y avait d'autres amis

 14   qui étaient les vôtres ?

 15   R.  Oui, oui. Il y avait Boris, Emil et Vukasin qui étaient là également.

 16   Q.  Donc, ceux-là étaient chez lui à ce moment-là ?

 17   R.  Oui. En fait, ils étaient trois à être présents.

 18   Q.  Très bien. Donc ils étaient tous chez lui à ce moment-là ?

 19   R.  C'est exact.

 20   Q.  Ils ont tous rencontré M. Beara; c'est exact ?

 21   R.  Ecoutez, je le suppose. Moi, je suis le premier à être arrivé, nous

 22   avons attendu les autres. Ils vivaient un peu plus loin. Je ne sais pas

 23   s'ils ont parlé aux parents ou je ne sais pas, en fait, si c'est Branko qui

 24   a ouvert la porte et qui les a conduits immédiatement dans sa chambre.

 25   Q.  Mais en tout cas, ils étaient dans la maison en même temps que M.

 26   Beara, alors ?

 27   R.  De quel M. Beara parlez-vous ? Ils étaient tous les deux présents. Nous

 28   étions trois.

Page 24954

  1   Q.  Bien.

  2   R.  Non, c'est une plaisanterie de ma part. Oui, nous étions tous dans la

  3   maison. Nous étions tous les cinq dans la chambre de Branko, puis sur la

  4   terrasse et dans le salon, M. et Mme Beara avaient des invités.

  5   Q.  Quand vous avez rencontré M. Beara, qu'est-ce qu'il

  6   portait ?

  7   R.  Je ne m'en souviens pas. Je pense qu'il avait une chemise à manches

  8   courtes ainsi qu'un short ou un bermuda. C'était l'été après tout mais je

  9   ne me souviens pas.

 10   Q.  Bien. Et qu'est-ce qu'ils faisaient, lorsque vous êtes arrivé ?

 11   R.  Branko a répondu, il était à la porte. A 2 mètres derrière lui, il y

 12   avait son père qui était là. Je suppose qu'il attendait quelqu'un

 13   également. Je l'ai salué. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps. Je dois

 14   dire qu'il était toujours de bonne humeur. Il plaisantait très facilement.

 15   Il y avait toujours quelque chose qui le faisait rire. Donc j'ai peut-être

 16   passé une ou deux minutes à parler comme cela, à deviser avec lui, ensuite

 17   Branko m'a amené dans sa chambre.

 18   Q.  Quand est-ce que vous l'avez vu pour la dernière fois ou quand est-ce

 19   que vous l'aviez vu avant cette rencontre, quand est-ce que vous l'aviez vu

 20   donc pour la dernière fois ?

 21   R.  Je ne m'en souviens pas. Je le voyais de temps à autre quand il était à

 22   Belgrade.

 23   Q.  Bien. Donc vous ne vous souvenez pas du moment où vous l'aviez vu avant

 24   ce jour-là; c'est cela ?

 25   R.  Je ne l'avais pas vu depuis longtemps. Donc lorsque je l'ai vu cette

 26   fois-ci, j'ai été assez surpris. Je lui ai demandé comment se portait-il.

 27   Et je suppose en fait que je ne l'avais pas vu peut-être pendant deux ou

 28   trois mois auparavant.

Page 24955

  1   Q.  Bien.

  2   R.  Pour être très franc, je n'allais pas chez eux tous les jours non plus.

  3   Q.  Mais je suppose que vous êtes allé dans cette maison à plusieurs

  4   reprises, n'est-ce pas ?

  5   R.  Oui, oui. J'y allais assez souvent.

  6   Q.  Donc vous connaissez très bien la maison ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Bien. Est-ce qu'il y avait quelque chose qui avait changé dans la

  9   maison depuis votre dernière visite dans cette maison ?

 10   R.  Est-ce que quelque chose a changé depuis cette dernière fois ou est-ce

 11   que quelque chose avait changé auparavant ? Vous savez, au cours des dix ou

 12   15 années qu'ils ont passées là-bas, il y a certaines choses qui ont

 13   changé. Je ne sais pas, par exemple, ils ont fait poser du parquet, c'est à

 14   peu près tout.

 15   Q.  Alors, je ne sais pas. Ma question n'était peut-être pas très claire.

 16   Mais ce que j'aimerais savoir, c'est s'il y a quoi que ce soit qui avait

 17   changé dans la maison entre l'avant-dernière fois où vous y étiez allé - et

 18   lorsque je dis avant-dernière fois, c'est par rapport à la dernière fois où

 19   vous avez vu M. Beara et son épouse et leurs invités, et cetera. Je ne sais

 20   pas, est-ce que quelque chose avait changé, je ne sais pas moi, des

 21   meubles, le mobilier ?

 22   R.  Non, ils avaient un mobilier assez vieux. Je pense qu'ils avaient fait

 23   un déménagement de Split lorsqu'ils étaient arrivés à Belgrade, ils avaient

 24   toujours les mêmes meubles. Non, les pièces étaient les mêmes. Rien de

 25   véritablement changé depuis leur emménagement. Les murs n'avaient pas

 26   changé non plus.

 27   Q.  Bien. Lorsque vous êtes revenu de vacances, vous êtes allé suivre votre

 28   entraînement, n'est-ce pas, votre entraînement de handball ?

Page 24956

  1   R.  Oui. Nous sommes arrivés pendant le week-end. J'ai pris une journée

  2   pour me reposer. Mon entraîneur, Lazarevic, qui avait participé aux Jeux

  3   Olympiques, avait le même système. Il commençait le 1er septembre. Etant

  4   donné que le 1er septembre était un week-end, cette année-là nous avons

  5   commencé l'entraînement le lundi, parce qu'il y avait un tournoi qui devait

  6   avoir lieu assez rapidement. Et nous avons commencé à nous entraîner le

  7   premier lundi après le

  8   1er  septembre.

  9   Q.  Est-ce que vous avez dit à Me Ostojic et à M. Stanic que le nom de

 10   votre entraîneur est Pera Lazonovic [comme interprété] ?

 11   R.  Oui, je l'ai dit.

 12   Q.  Et vous lui aviez dit que vous aviez repris votre entraînement le 1er

 13   septembre ?

 14   R.  Oui.

 15    Q.  Ils ont écrit cela quelque part ?

 16   R.  Je n'en sais rien. Je suppose qu'ils l'ont fait. Je n'étais pas

 17   en train de regarder ce qu'ils écrivaient non plus.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Ostojic.

 19   M. OSTOJIC : [interprétation] Je pense qu'il y a un petit problème entre le

 20   compte rendu d'audience, l'interprétation et les propos du témoin. Je pense

 21   que nous vérifierons tout cela et nous vous dirons de quoi il en est

 22   ultérieurement.

 23   M. VANDERPUYE : [interprétation]

 24   Q.  Parmi vos amis, est-ce qu'il y en avait qui participaient à cet

 25   entraînement ?

 26   R.  Non, c'était Branko et moi-même. Nous participions à cet entraînement.

 27   J'ai commencé le handball en 1992, et par la suite, lorsque nous avons

 28   commencé l'école secondaire, Branko m'a demandé si je pouvais parler à mon

Page 24957

  1   entraîneur pour qu'il puisse l'accepter dans l'équipe. Donc en 1993 il a

  2   commencé, mais sa carrière de handball a fait long feu, parce qu'en 1996 il

  3   a été blessé lors d'un match. Il a dû d'ailleurs subir une intervention

  4   chirurgicale, et c'est à ce moment-là qu'il a arrêté l'entraînement.

  5   Q.  Donc il a recommencé l'entraînement en 1995 avec vous; c'est cela ?

  6   R.  Oui. Nous étions encore des joueurs dans la catégorie junior, nous

  7   étions censés nous joindre à l'équipe un peu plus chevronnée. C'est pour

  8   cela que nous avons vraiment dû nous entraîner beaucoup plus que les

  9   autres, et nous devions y être dès le premier jour de la saison.

 10   Q.  Et il se souvient que vous lui en avez parlé, n'est-ce

 11   pas ?

 12   R.  Que je lui ai parlé de l'entraînement ?

 13   Q.  Oui, de l'entraînement qu'il a recommencé pendant l'été 1995 ?

 14   R.  Oui, il le sait. Bien sûr qu'il le sait. C'était la pratique courante

 15   pour l'équipe. Chaque année le championnat s'arrêtait à la mi-juin, ensuite

 16   il y avait une pause, les vacances, puis nous devions revenir au début du

 17   mois d'août, et c'est ainsi que la saison commençait, ou à la fin du mois

 18   d'août.

 19   Q.  Très bien, je n'ai plus de questions à poser, Monsieur le Président.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pas de questions supplémentaires,

 21   Maître Ostojic ?

 22   M. OSTOJIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'aimerais vous poser une question,

 24   Monsieur. Est-ce que vous faites partie de la famille de Zeljko Kerkez ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, cela n'évoque rien pour moi. On me le

 26   demande très souvent à Belgrade. On me pose souvent des questions à propos

 27   d'un médecin qui avait le même nom de famille que moi, et on me demande si

 28   je fais partie de leur famille. Je réponds toujours par la négative. Je ne

Page 24958

  1   connais pas ces gens et je ne connais pas la personne dont vous venez de me

  2   parler.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Vous êtes arrivé au

  4   terme de votre déposition. Vous pouvez disposer. Notre personnel va vous

  5   accompagner hors du prétoire. Je vous remercie d'être venu et je vous

  6   souhaite un bon retour chez vous.

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey ?

  9   [Le témoin se retire]

 10   M. McCLOSKEY : [interprétation] Est-ce que nous pourrions régler une petite

 11   question d'intendance ? C'est M. Thayer qui va prendre la parole, il s'agit

 12   du programme de travail du calendrier.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Nous nous occuperons des

 14   documents, des photographies, lundi prochain. Vous n'avez pas d'autres

 15   documents à part les photos ?

 16   M. OSTOJIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Le 2DIC 213,

 17   c'est le seul document.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Il n'y a pas d'objection.

 19   M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, il n'y a pas d'objection.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.

 21   [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il va falloir que vous soyez très

 23   rapide, parce qu'on nous dit que nous ne pouvons pas rester une minute de

 24   plus.

 25   M. THAYER : [interprétation] Oui, je suis conscient qu'il y a une autre

 26   audience. Nous avons reçu le programme des témoins pour la semaine

 27   prochaine.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je l'ai vu aussi.

Page 24959

  1   M. THAYER : [interprétation] Alors au vu de ce qui s'est passé récemment,

  2   je voudrais savoir quel va être le véritable programme de travail, le

  3   calendrier. Nous avons M. Subotic, M. Wagenaar, qui à un moment donné était

  4   prévu avant certains des autres témoins. Donc je voulais savoir, est-ce

  5   qu'il s'agit de Subotic ? De qui s'agit-il ?

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pouvez poser la question à Me

  7   Ostojic, et si M. Ostojic connaît la réponse à la question, ce que je

  8   suppose être le cas, il vous le dira.

  9   --- L'audience est levée à 13 heures 47 et reprendra le lundi 1er septembre

 10   2008, à 9 heures 00.

 11  

 12  

 13  

 14  

 15  

 16  

 17  

 18  

 19  

 20   

 21  

 22  

 23  

 24  

 25  

 26  

 27  

 28