Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 22 septembre 2008

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame la Greffière. Pouvez-

  6   vous appeler l'affaire, s'il vous plaît ?

  7   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,

  8   Messieurs les Juges. Il s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le Procureur contre

  9   Vujadin Popovic et consorts.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Madame la Greffière. Je vois que

 11   tous les accusés sont présents. Pour ce qui est des équipes de la Défense,

 12   je vois que Me Nikolic est absent, Me Krgovic et Me Haynes.

 13   Pour ce qui est de l'équipe du bureau du Procureur, je vois M. McCloskey et

 14   M. Thayer. Me Bourgon, où est-il ? On nous a dit qu'il y a des questions

 15   préliminaires, nous savons de quoi il s'agit. La requête n'a pas été

 16   déposée de façon officielle à moins que cela ne se soit passé dans les

 17   dernières minutes. Est-ce que l'Accusation est au courant de cette requête

 18   ?

 19   M. BOURGON : [interprétation] Bonjour à tout le monde. L'Accusation a reçu

 20   une copie de la requête vendredi dernier et nous avons brièvement discuté

 21   là-dessus au téléphone, Monsieur le Président.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Y a-t-il des objections de la part de

 23   l'Accusation.

 24   M. THAYER : [interprétation] Non.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. En attendant à ce que la requête

 26   soit déposée, nous faisons droit à cette requête déjà.

 27   [La Chambre de première instance se concerte]

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] -- presque toute votre requête, donc on

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  1   a fait droit à votre requête, et vous pouvez faire figurer les

  2   photographies sur la liste 65 ter, vous pouvez les utiliser. Maître

  3   Bourgon, vous avez encore d'autres questions préliminaires ?

  4   M. BOURGON : [interprétation] Oui, j'en ai deux, j'aimerais qu'on discute

  5   ce matin de ces deux questions préliminaires. La première question c'est

  6   pour ce qui est du Témoin 3DW1.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Juste un instant, s'il vous plaît,

  8   c'est 3DW --

  9   M. BOURGON : [interprétation] 1, c'est notre témoin expert.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 11   M. BOURGON : [interprétation] C'est pour cela qu'il faut aller à huis clos

 12   partiel.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons passer à huis clos partiel.

 14   Nous sommes maintenant à huis clos partiel.

 15   [Audience à huis clos partiel]

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 14   [Audience publique]

 15   M. BOURGON : [interprétation] La deuxième préliminaire concerne également

 16   le Témoin 3DW1. Il devrait commencer à déposer jeudi matin cette semaine,

 17   et il a demandé s'il était possible d'en finir avec son témoignage vendredi

 18   donc qu'il témoigne en deux jours.

 19   Selon nos évaluations cela serait possible, je pense que nous aurions

 20   besoin d'une demi-heure, peut-être une heure pour compléter son témoignage

 21   vendredi. J'en ai informé mes collègues et j'aimerais savoir si la Chambre

 22   est prête à travailler un peu plus longtemps vendredi après-midi, pour en

 23   finir avec le témoignage de ce témoin. Merci.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'ai besoin de consulter mes collègues

 25   par rapport à cette question parce que tout le monde a certaines

 26   obligations juste comme vous.

 27   [La Chambre de première instance se concerte]

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Voilà notre position à votre demande :

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  1   vers la fin de la semaine, nous allons avoir l'audience conformément à

  2   l'article 15 bis parce que le Juge Kwon a des obligations officielles.

  3   Vendredi après-midi, Mme le Juge Prost a également une obligation au début

  4   de l'après-midi donc en d'autres termes, elle ne peut pas être disponible

  5   pour siéger vendredi après-midi.

  6   Nous pouvons vous proposer si ça convient à vous-même et à

  7   l'Accusation, et d'autres, de commencer à siéger à 8 heures du matin jeudi.

  8   Ça s'applique à tout le personnel, aux techniciens et à d'autres. Je sais

  9   que c'est exceptionnel mais pour que cela soit possible nous devons avoir

 10   l'accord de tout le monde.

 11   M. BOURGON : [interprétation] Merci.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] En tout cas, je suis matinal, je me

 13   lève à 6 heures du matin.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Merci pour cette information. C'est la raison

 15   pour laquelle j'ai soulevé cette question ce matin. De notre point de vue,

 16   Monsieur le Président, il n'y a pas de problème pour ce qui est de

 17   commencer à 8 heures jeudi, mais j'ai besoin, moi aussi, de consulter tout

 18   le monde afin de vous donner la réponse.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Si vous arrivez à un accord, vous avez 

 20   besoin de consulter vos clients, vos accusés --

 21   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, il y a une autre

 22   question préliminaire, une dernière, peut-être que cela a été déjà résolue;

 23   nous avons parlé avec l'Accusation pour ce qui est du programme de la

 24   semaine prochaine, le 30 septembre est un jour férié, c'est un mardi.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 26   M. BOURGON : [interprétation] Nous avons discuté de la possibilité de

 27   ne pas avoir d'audience lundi pour avoir un week-end plus long, mes

 28   collègues de la Défense vont demander la même chose ou peut-être pas.

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  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Cela dépend de vos plans pour ce

  2   qui est de la présentation de vos moyens de preuve d'ici la première

  3   semaine du mois d'octobre.

  4   M. BOURGON : [interprétation] Si nous travaillions pas ce jour-là,

  5   nous ne pouvons pas finir jusqu'au 3, donc je ne peux pas vous garantir.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Réfléchissez-y encore un

  7   peu. Faites-nous savoir quelle est votre décision, en d'autres termes

  8   allons être ici lundi, pour vous donner la réponse.

  9   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. J'aimerais

 10   informer la Chambre qu'il y aurait peut-être une pause demain pour ce qui

 11   est du programme de témoin. Aujourd'hui, nous avons deux témoins qui vont

 12   déposer, nous n'allons peut-être pas en finir avec ces deux témoins

 13   aujourd'hui. Demain -- vendredi, il y a une conférence vidéo pour -- donc

 14   c'est pour ça que j'ai soulevé ça pour informer la Chambre que demain peut-

 15   être nous allons en finir avec ces deux témoins un peu plus tôt.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.

 17   M. BOURGON : [interprétation] Nous sommes maintenant prêt pour faire venir

 18   notre témoin suivant.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Maître Bourgon, pour ce qui est du

 20   Témoin 3DW1, quand il va venir ici ?

 21   M. BOURGON : [interprétation] Il est déjà venu hier soir.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pouvez le faire venir demain pour

 23   qu'il dépose demain ?

 24   M. BOURGON : [interprétation] Non, parce qu'il est ici à La Haye, il a des

 25   obligations, d'autres obligations. On lui a dit qu'il commencerait à

 26   témoigner seulement jeudi.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pourrez peut-être commencer un peu

 28   plus tôt, une heure plus tôt demain, pour ce qui est de ce témoin.

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  1   M. BOURGON : [interprétation] Je vais donc lui demander et je vais voir si

  2   cela est possible.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Bonjour, Monsieur Kostic.

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bienvenue au Tribunal. Vous allez

  6   commencer à déposer. Mais avant cela, vous devrez prononcer la déclaration

  7   solennelle selon notre Règlement. On va vous remettre le texte de la

  8   déclaration solennelle. Je vous prie de le lire à voix haute.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 10   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 11   LE TÉMOIN: STEVO KOSTIC [Assermenté]

 12   [Le témoin répond par l'interprète]

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Kostic. Vous pouvez

 14   vous asseoir. Me Bourgon, que vous avez rencontré déjà va vous poser des

 15   questions, après quoi, d'autres équipes de la Défense vont procéder au

 16   contre-interrogatoire.

 17   Maître Bourgon, le témoin est à vous.

 18   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 19   Interrogatoire principal par M. Bourgon : 

 20   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur.

 21   R.  Bonjour.

 22   Q.  Aux fins du compte rendu, permettez-moi de me présenter. Je m'appelle

 23   Stéphane Bourgon, et avec mon collègue, Me Jelena Nikolic, et notre commis

 24   aux affaires, nous représentons l'accusé Drago Nikolic dans cette affaire.

 25   J'ai une série de questions à vous poser aujourd'hui. Je vous prie de me

 26   dire si des questions que je vais vous poser n'est pas claires; n'hésitez

 27   pas à m'arrêter, à demander à ce que je réitère mes questions.

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Pouvez-vous décliner votre identité s'il vous plaît, aux fins du compte

  2   rendu ?

  3   R.  Je m'appelle Stevo Kostic.

  4   Q.  Quelle est votre date de naissance ? Quel est votre âge ?

  5   R.  Je suis né le 27 mai 1956, j'ai 52 ans.

  6   Q.  Où êtes-vous né ?

  7   R.  Je suis né à Vitinica près de Zvornik.

  8   Q.  A quelle distance se trouve cet endroit par rapport à Zvornik ?

  9   R.  A peu près 20 kilomètre.

 10   Q.  Qu'est-ce que vous avez fait avant la guerre ?

 11   R.  J'ai travaillé à auto transport, à Zvornik. J'ai le diplôme de l'école

 12   secondaire.

 13   Q.  Parce que c'est spécifique pour vous, je vais poser la question

 14   suivante. Avez-vous fait du sport avant la guerre ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Quel sport ?

 17   R.  Je suis joueur de football, j'ai joué pour le club de football Drina.

 18   Q.  Monsieur, qu'est-ce que vous faites aujourd'hui, quelle est votre

 19   profession ?

 20   R.  Je ne travaille pas à présent, parce que mon entreprise est en train

 21   d'être liquidée devant la faillite.

 22   Q.  Revenons à la question précédente. Le club de football Drina, c'est un

 23   club professionnel ?

 24   R.  Oui. J'étais joueur football professionnel, en même temps, je

 25   travaillais dans mon entreprise.

 26   Q.  Merci, Monsieur. Corrigez-moi si j'ai tort, mais vous avez été mobilisé

 27   pendant la guerre dans la VRS, n'est-ce pas ?

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Vous étiez membre de la Brigade de Zvornik au cours de l'année 1995 ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Avez-vous travaillé dans une compagnie ou dans un bataillon ?

  4   R.  J'ai été membre de la Compagnie de la Police militaire.

  5   Q.  Qui était le commandant de la Compagnie de la Police militaire ?

  6   R.  C'était lieutenant Jasikovac Miomir. A l'époque, il était lieutenant.

  7   Q.  En 1995, quelles étaient vos tâches dans cette compagnie ?

  8   R.  Je m'occupais des registres au sein de la Compagnie de la Police

  9   militaire.

 10   Q.  Est-ce que vous faisiez cela pendant toute la guerre ou bien avant vous

 11   faisiez d'autres tâches ?

 12   R.  A partir de février 1993, je m'occupais du registre au sein de la

 13   Compagnie de la Police militaire. Au moment où je suis arrivé dans la

 14   police militaire, j'ai eu des tâches qui étaient des tâches de tous les

 15   membres de la police militaire.

 16   Q.  En faisant cela, pouvez-vous nous dire quelles étaient vos tâches

 17   spécifiques ?

 18   R.  Je m'occupais de la présence, de l'absence des membres de la Compagnie

 19   de la Police militaire. Je m'occupais des ordres, je m'occupais donc des

 20   registres de la police militaire, des ordres quotidiens et d'autres tâches.

 21   Q.  Qui s'occupait des registres pour ce qui est du personnel de cette

 22   Compagnie de la Police militaire ?

 23   R.  Moi-même.

 24   Q.  Pouvez-vous nous décrire ce que vous faisiez pendant la guerre, pendant

 25   une journée de travail habituel ?

 26   R.  Tous les matins, il fallait nous aligner et faire hisser le drapeau.

 27   Ensuite il y a la lecture des autres tâches quotidiennes dont je m'occupais

 28   la veille. Ensuite j'ai parlé au commandant Jasikovac de tout cela, tous

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  1   les matins. Il signait cela, ensuite il fallait effectuer les missions

  2   concrètes accordées à la Compagnie de la Police militaire, ensuite on

  3   prenait le petit déjeuner. Par la suite, nous nous acquittions de nos

  4   tâches dans le cadre de la caserne Standard.

  5   Q.  Vous, vous travailliez où, concrètement ?

  6   R.  Dans mon bureau que je partageais avec le commandant Jasikovac. La

  7   plupart du temps, j'étais dans mon bureau et également dans l'enceinte de

  8   la caserne Standard.

  9   Q.  J'aimerais vous montrer une photo dans le système du prétoire

 10   électronique. Il s'agit de la photo 3D490. Cette photo apparaîtra sur votre

 11   écran sous peu, j'aimerais que vous la regardiez, après quoi, je vais vous

 12   poser une question.

 13   Monsieur, reconnaissez-vous ce qui figure sur cette photographie, et si

 14   oui, dites-nous ?

 15   R.  C'est l'entrée du commandement dans notre bâtiment, où se trouvait

 16   notre commandement. Je vois ici la fenêtre du bureau où nous étions, où se

 17   trouvait la pièce réservée à la Compagnie de la Police militaire.

 18   Q.  Maintenant, j'aimerais que Mme l'Huissière vous remette un stylo avec

 19   lequel on peut apposer des annotations sur l'écran. Pouvez-vous indiquer

 20   sur la photographie en apposant le numéro 1 la fenêtre du bureau où vous

 21   vous trouviez vous et le lieutenant Jasikovac ?

 22   R.  [Le témoin s'exécute]

 23   Q.  Pouvez-vous dessiner un cercle autour de cette fenêtre ?

 24   R.  [Le témoin s'exécute]

 25   Q.  La question est évidente; pouvez-vous apposer numéro 2 à l'entrée

 26   principale du bâtiment où se trouvait le commandement ?

 27   R.  [Le témoin s'exécute]

 28   Q.  Dessinez un cercle également autour de ce chiffre.

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  1   R.  [Le témoin s'exécute]

  2   Q.  Pouvez-vous indiquer la date, pouvez-vous apposer la date d'aujourd'hui

  3   ainsi que votre nom et vos initiales ?

  4   R.  [Le témoin s'exécute]

  5   Q.  Pouvez-vous apposer également 3DW15, pour que nous sachions que ce sont

  6   des annotations que vous avez apposées, 3DW15 ?

  7   La question suivante que j'ai à vous poser : lorsque vous étiez assis dans

  8   votre bureau, est-ce que vous pouviez voir les personnes qui entraient dans

  9   le bâtiment, le bâtiment du commandement ?

 10   R.  Oui.

 11   M. BOURGON : [interprétation] Nous n'avons plus besoin de cette image, bien

 12   qu'il y en a d'autres qui vont être affichées.

 13   Q.  Ma question suivante : savez-vous qui sont Goran Bogdanovic et Cedo

 14   Jovic ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Pourriez-vous nous dire qui ils sont et si vous les connaissiez en

 17   juillet 1995 ?

 18   R.  Je les connaissais bien sûr. C'était des employés de la Société MP; ils

 19   y travaillaient en tant qu'avocats. Ils faisaient partie des services de la

 20   police judiciaire.

 21   Q.  Est-ce que vous connaissiez d'autres Compagnies de la Police militaire

 22   et non pas Société MP ?

 23   R.  Oui, tout à fait.

 24   Q.  Est-ce que vous pourriez nous donner le nom de ces avocats ?

 25   R.  Il y avait non seulement Bogdanovic et Jovic mais il y avait Nebojsa

 26   Jeremic aussi.

 27   Q.  Savez-vous où se trouvait les bureaux des avocats de Jovic et

 28   Bogdanovic et Jeremic, où se trouvait les services où ils travaillaient ?

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  1   R.  Oui, oui, oui.

  2   Q.  Maintenant, je vais vous montrer une autre photographie qui se trouve

  3   dans le système électronique du prétoire, c'est le 3D496.

  4   Encore une fois je vais vous demander de noter cette photographie.

  5   Tout d'abord, veuillez regarder l'image qui va s'afficher et ensuite je

  6   vais vous poser une question.

  7   Monsieur, reconnaissez-vous cette image ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Pourriez-vous nous dire ce que c'est ?

 10   R.  C'est également le bâtiment du commandement.

 11   Q.  Savez-vous où se trouve la fenêtre derrière laquelle se trouvait le

 12   service juridique ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Je souhaite que vous utilisiez le stylet qui vous sera remis par

 15   l'huissière et apposer le chiffre 1 à l'endroit où se trouvaient les

 16   bureaux des services judiciaires. Veuillez entourer ce chiffre 1 d'un

 17   cercle, s'il vous plaît.

 18   R.  [Le témoin s'exécute]

 19   Q.  En bas de cette photo, veuillez apposer vos initiales ainsi que le même

 20   chiffre 3DW15, là où se trouvaient les services juridiques.

 21   R.  [Le témoin s'exécute]

 22   Qu'est-ce que je dois inscrire aussi, 3D ?

 23   Q.  Le même chiffre que tout à l'heure, 3DW15.

 24   Ma question suivante est celle-ci : est-ce que de cette fenêtre on peut

 25   voir l'entrée principale de la caserne Standard ?

 26   R.  Oui, tout à fait.

 27   Q.  Les avocats que vous avez évoqués un peu plus tôt, est-ce qu'ils

 28   travaillaient dans le même bureau, ou est-ce qu'ils avaient travaillé dans

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  1   plusieurs bureaux ?

  2   R.  Ces trois avocats travaillaient dans le même bureau.

  3   M. BOURGON : [interprétation] Nous n'aurons plus besoin de cette

  4   photographie mais nous en aurons d'autres qui seront affichées.

  5   Q.  Vous, en tant qu'employé de bureau de la Police militaire, est-ce que

  6   vous vous rendiez sur le terrain avec les autres membres de la police

  7   militaire ?

  8   R.  Bien, dans certains cas, oui, on m'envoyait sur le terrain, quelquefois

  9   lorsque les lignes étaient attaquées.

 10   Q.  Est-ce que ceci arrivait souvent ?

 11   R.  Je m'y suis rendu deux à trois fois.

 12   Q.  En tant qu'employé de bureau, après 1993, avez-vous eu à remplir

 13   certaines obligations comme les autres policiers militaires ?

 14   R.  Non.

 15   Q.  Avant de devenir employé, avez-vous rempli certaines tâches dans la

 16   caserne militaire Standard comme les autres policiers militaires ?

 17   R.  J'ai rejoint la police militaire en décembre 1992 mais mes tâches

 18   étaient celles d'un policier ordinaire, je devais assurer la garde devant

 19   les grilles, devant les ponts, et parce qu'il fallait appréhender

 20   quelqu'un, et je le faisais en fait ce sont les travaux normaux de tout

 21   policiers.

 22   Q.  En tant qu'employé, est-ce qu'à aucun moment après 1993, vous avez eu à

 23   remplir ces tâches par exemple au niveau des ponts ?

 24   R.  Non.

 25   Q.  Avez-vous rempli certaines tâches ? Vous êtes-vous jamais trouvé devant

 26   les grilles après 1993 ?

 27   R.  Non.

 28   Q.  Un peu plus tôt, vous avez parlé en fait des hommes que l'on mettait en

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  1   rond le matin. Comment ceci se faisait-il ?

  2   R.  Les hommes étaient alignés en rang. Ceci s'appliquait à l'ensemble de

  3   la caserne, c'était avant le petit déjeuner. Je ne me souviens pas

  4   exactement à quelle heure ceci arrivait. Chaque unité en fait procédait à

  5   la mise en rang et la Compagnie de la Police militaire était dirigée par le

  6   commandant Jasikovac, et les simples soldats étaient mis en rang. Moi,

  7   j'avançais et je lisais les ordres pour la journée. C'est tout.

  8   R.  C'était la même chose pour les autres unités.

  9   Q.  Jasikovac avait-il un assistant pour lui permettre de -- qu'il l'aidait

 10   dans sa tâche au sein de la Compagnie de la Police militaire ?

 11   R.  Oui, tout à fait.

 12   Q.  Qui était son assistant, son adjoint ?

 13   R.  Son adjoint c'était mon jeune frère, Aco Kostic.

 14   Q.  Connaissez-vous Drago Nikolic et le connaissiez-vous en 1995 ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Savez-vous quel poste il occupait en 1995 ?

 17   R.  Il dirigeait les services de sécurité.

 18   Q.  N'avez-vous jamais eu des échanges avec Drago Nikolic dans le cadre de

 19   votre travail ?

 20   R.  Non. Drago Nikolic communiquait avec Jasikovac. Je connaissais Drago

 21   Nikolic, nous nous saluions, mais nous n'échangions aucune parole.

 22   Q.  Drago Nikolic est-ce qu'il travaillait avec les services juridiques ?

 23   R.  Oui, il était en contact avec eux.

 24   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire quand Drago Nikolic et Jasikovac

 25   communiquaient entre eux comme vous nous l'avez dit à la ligne 6, de quoi

 26   parlaient-ils ?

 27   R.  Je crois que tous les matins le commandant rencontrait ses

 28   collaborateurs et leur assignait des tâches pour la journée. Après quoi le

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  1   chef des services de Sécurité, Drago Nikolic, rencontrait Jasikovac;

  2   Jasikovac se rendait dans son bureau et il lui donnait des ordres si

  3   quelque chose devait être fait par la police militaire. Ils se

  4   rencontraient par conséquent et parlaient de nos tâches quotidiennes.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Thayer.

  6   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, simplement une

  7   précision pour le compte rendu d'audience; on évoque ici le commandant qui

  8   rencontrait ses collaborateurs, je crois que nous savons tous à quoi ceci

  9   fait référence mais je souhaite préciser lorsqu'on parle le commandant et

 10   "komandir" je veux savoir -- je pense qu'il est important de préciser.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Souhaite.

 12   M. BOURGON : [interprétation] Je remercie mon confrère effectivement,

 13   j'étais sur le point de le faire.

 14   Q.  Vous avez indiqué que le commandant rencontrait ses collaborateurs;

 15   vous faisiez référence à quoi ?

 16   R.  C'est à moi que vous posez la question ?

 17   Q.  Oui, oui, oui.

 18   R.  Le commandant Pandurevic avait une séance d'information tôt dans la

 19   journée avec ses collaborateurs celui qui était en charge de la sécurité,

 20   le chef de la Brigade de la Logistique, et se mettaient d'accord sur les

 21   tâches qui devaient être accomplies ce jour-là. Ensuite le chef de la

 22   sécurité, pour autant qu'il y ait des tâches assignées à la police

 23   militaire, hormis nos tâches ordinaires, rencontrait Jasikovac et lui

 24   remettait certaines tâches que nous devions accomplir.

 25   Q.  Jasikovac est-ce qu'il assistait à la réunion en présence du commandant

 26   Pandurevic ?

 27   R.  De temps en temps, peut-être, je ne sais pas.

 28   Q.  Vous-même, est-ce que vous assistiez à cette réunion en présence du

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  1   commandant Pandurevic ?

  2   R.  Non, jamais.

  3   Q.  Lorsqu'il avait des réunions entre Jasikovac et Drago Nikolic, est-ce

  4   que vous assistiez à ces réunions-là ?

  5   R.  Non, non plus. Non.

  6   Q.  D'après vous, est-ce que Drago Nikolic a donné des ordres aux membres

  7   de la Compagnie de Police militaire ?

  8   R.  Drago ne donnait pas d'ordre, c'était Jasikovac.

  9   Q.  Merci, Monsieur. Qu'en est-il des registres de personnel de la police

 10   militaire, quel était le rôle de Drago Nikolic dans l'établissement de ces

 11   registres ou de ces -- est-ce que Drago Nikolic avait quelque chose avoir

 12   avec ces registres ?

 13   R.  Non.

 14   Q.  Combien de membres comportait cette Compagnie de la Police militaire de

 15   la Brigade de Zvornik ?

 16   R.  Il y avait 90 hommes environ.

 17   Q.  Pourriez-vous nous parler de la façon dont était organisée la Compagnie

 18   de la Police militaire ? Comment ceci était-il organisé ?

 19   R.  La Compagnie de la Police militaire n'accomplissait que les tâches qui

 20   revenaient à la police. Il y avait trois pelotons; il y avait la section

 21   qui s'occupait d'appréhender les personnes, celui qui s'occupait de la

 22   circulation, le troisième de la sécurité qui était censé placer les gardes

 23   devant les entrées de bâtiment, et s'occupaient des tâches qui revenaient à

 24   la police militaire. C'est tout.

 25   Q.  Merci. Je souhaite revenir en arrière, ma consoeur m'a signalé quelque

 26   chose. Pour ce qui est des échanges entre Jasikovac et Drago Nikolic, à la

 27   page 15 lignes 14 à 16 vous avez dit que Drago Nikolic donnait des ordres.

 28   Plus tard, vous avez évoqué les tâches que donnait Drago Nikolic à

Page 25989

  1   Jasikovac; est-ce que vous voulez parler d'ordres ou de tâches ?

  2   R.  Je pense qu'il s'agissait de tâches. Lorsque Jasikovac allait le voir

  3   pour ces séances d'information, je crois qu'on lui remettait des tâches à

  4   accomplir; autrement dit, il lui indiquait ce nous devions faire.

  5   Q.  Très bien. Il s'agissait simplement de préciser cette question.

  6   Est-ce qu'il y avait des chauffeurs au sein de la Compagnie de la Police

  7   militaire ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Vous souvenez-vous de ces chauffeurs, qui étaient-ils en juillet 1995 ?

 10   R.  Oui. Dragan Stevic était le chauffeur du commandant Pandurevic. Milorad

 11   Bircakovic était le chauffeur du chef de la sécurité Drago Nikolic. Ceux

 12   qui étaient membres de la police militaire et de cette compagnie avaient

 13   deux chauffeurs, Drago Acimovic et Mirko Matic, qui conduisaient les

 14   camionnettes. Nous avions un autre chauffeur qui venait de temps en temps

 15   et à qui on précisait ce qu'il devait faire, il devait également conduire

 16   un minibus.

 17   Q.  Jasikovac avait-il un chauffeur ?

 18   R.  Non.

 19   Q.  Quelle était la position de la police militaire par rapport aux

 20   déserteurs ?

 21   R.  Les policiers militaires faisaient venir les déserteurs dans le

 22   bâtiment Standard. Si un bataillon avertissait la police militaire de la

 23   désertion de certains soldats, à ce moment-là, la police militaire s'en

 24   chargeait et les ramenait à Standard à Karakaj.

 25   Q.  Est-ce qu'il y avait un centre de détention au sein de ce bâtiment

 26   Standard ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Qui était détenu dans ce centre ?

Page 25990

  1   R.  C'était le centre de détention pour nos déserteurs, ceux qui avaient

  2   quitté leur poste. Donc c'était pour nos membres ou les membres de notre

  3   brigade.

  4   Q.  Les bataillons de la Brigade de Zvornik comportait-il des policiers

  5   militaires ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Au nombre de combien, si vous vous en souvenez ?

  8   R.  Je ne m'en souviens pas. Il y en avait peut-être deux dans chaque. Je

  9   crois qu'un bataillon en avait même trois, mais je ne m'en souviens pas

 10   très bien maintenant. De toute façon, chaque bataillon avait un policier

 11   militaire.

 12   Q.  Les policiers militaires au sein des bataillons, est-ce qu'ils

 13   faisaient partie de la Compagnie de la Police militaire de la Brigade de

 14   Zvornik ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Ces policiers militaires changeaient-ils ? Est-ce qu'il y avait un

 17   roulement ou est-ce que c'étaient toujours les mêmes au sein des bataillons

 18   ?

 19   R.  Il y avait un roulement. Il y avait des policiers qui passaient plus de

 20   temps que d'autres au sein du bataillon parce qu'ils connaissaient bien la

 21   situation sur le terrain. Mais hormis, cela c'est vrai qu'il y avait un

 22   roulement.

 23   Q.  Les policiers militaires de la compagnie, est-ce qu'ils accomplissaient

 24   certaines tâches sous les ponts entre Zvornik et la Serbie ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Quelles étaient ces tâches; voulez-vous nous en parler ?

 27   R.  La police militaire tenait le pont de Karakaj et de Zepa. Il y avait

 28   également les forces de la police civile et les douanes. La police

Page 25991

  1   militaire, les hommes de la police militaire devaient vérifier l'identité

  2   de tous les hommes en âge de porter les armes qui se sont dirigés vers la

  3   Serbie, tous ceux qui voulaient se rendre en Serbie et qui étaient en âge

  4   de porter les armes devaient avoir une autorisation spéciale. Ils devaient

  5   vérifier cela.

  6   Q.  Combien de policiers militaires - on va les prendre un par un - étaient

  7   placés sur le pont de Karakaj ?

  8   R.  Un à deux environ. Je ne m'en souviens pas exactement.

  9   Q.  Vous souvenez-vous de noms de ceux qui étaient en charge de ce pont ou

 10   qui avaient la responsabilité de ce pont en particulier ?

 11   R.  Il y avait un roulement, ce n'était pas toujours les mêmes, tous les

 12   jours. Moi, j'ai préparé un registre pour eux, un jour on les affectait sur

 13   le pont de Zepa et ensuite sur le pont de Karakaj; ensuite deux autres sur

 14   le pont de Zvornik. Il y avait d'autres policiers que l'on affectait au

 15   pont aussi. Il y avait deux équipes.

 16   L'INTERPRÈTE : Est-ce que le témoin peut répéter la dernière phrase, s'il

 17   vous plaît ?

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Kostic, veuillez répéter votre

 19   dernière réponse parce que l'interprète n'a pas entendu.

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai dit qu'il y avait deux équipes qui se

 21   relayaient. Il y avait la première et la deuxième équipe, et ensuite il n'y

 22   avait pas de policiers militaires qui montaient la garde pendant la nuit,

 23   il n'y avait que la police civile.

 24   M. BOURGON : [interprétation]

 25   Q.  Si nous revenons au bâtiment Standard, quelles étaient les tâches des

 26   autres policiers militaires à la caserne ?

 27   R.  Des membres de la compagnie militaire étaient positionnés devant la

 28   grille, et là, où il y avait la réception, l'aire, la zone de réception et

Page 25992

  1   ils devaient monter la garde 24 heures sur 24.

  2   Q.  Est-ce qu'ils avaient d'autres tâches à accomplir au sein de la caserne

  3   ?

  4   R.  Je n'ai pas compris votre question.

  5   Q.  Vous avez dit qu'une des tâches qui devaient être accomplies par les

  6   membres de la police militaire, c'était de monter la garde et qu'il fallait

  7   qu'ils soient là au niveau de la réception. Nous allons y revenir, est-ce

  8   qu'il y avait d'autres tâches que la police militaire devait accomplir à la

  9   caserne Standard ?

 10   R.  Les policiers militaires qui montaient la garde devant la grille

 11   notaient toutes les personnes qui entraient dans l'enceinte de la caserne.

 12   Q.  Pardonnez-moi, ma question n'était pas suffisamment précise. Hormis le

 13   fait de monter la garde devant le bâtiment, devant la grille est-ce qu'il y

 14   avait d'autres tâches qui incombaient aux policiers militaires; si vous en

 15   souvenez ?

 16   R.  Oui, oui, effectivement. Pas tous les policiers ne se trouvaient devant

 17   la grille, qui était dans une petite cahute qui servait de réception à

 18   l'endroit en question.

 19   M. BOURGON : [interprétation]

 20   Q.  Je souhaite maintenant que l'on vous montre la photographie qui se

 21   trouvait au système électronique du prétoire, 3D497. Nous allons utiliser

 22   le même système, vous allez voir s'afficher cette photographie.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Josse.

 24   M. JOSSE : [interprétation] Pardonnez-moi si j'interromps. Mais est-ce

 25   qu'on peut -- je demande que mon client puisse s'éclipser pendant quelques

 26   instants.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je veux simplement m'assurer qu'il y a

 28   suffisamment de gardiens et vérifier si cela est possible. Veuillez

Page 25993

  1   attendre quelques instants, s'il vous plaît.

  2   Monsieur Gvero, est-ce que vous pouvez trouver une solution à ceci, s'il

  3   vous plaît, parce que quelquefois nous manquons de gardes ?

  4   M. JOSSE : [interprétation] Nous remercions le personnel de la sécurité. Je

  5   m'excuse auprès de mon confrère et aussi qu'auprès du témoin.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous en prie.

  7   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   Q.  Monsieur, reconnaissez-vous l'image que vous avez sous les yeux ? Si

  9   oui, qu'est-ce que c'est ?

 10   R.  Oui. C'est l'endroit où il y a la réception. C'est là que se trouvaient

 11   les policiers militaires à l'entrée, lorsqu'ils étaient de permanence

 12   devant la grille.

 13   Q.  A gauche de cette image, on voit un bâtiment en arrière-plan; qu'est-ce

 14   que c'est ce bâtiment ?

 15   R.  Oui, ça, c'est le commandement de notre brigade.

 16   Q.  Pourriez-vous nous dire ce qu'il y avait dans ces bureaux où se

 17   trouvaient les membres de la police militaire qui étaient de garde, qu'est-

 18   ce qu'il y avait, c'était quoi ce bureau ?

 19   R.  Normalement, il y avait deux policiers de garde à la grille. Il y en

 20   avait un qui était à l'intérieur de ce bureau et il notait les personnes

 21   qui entraient, qui sortaient de la caserne. Alors que l'autre policier

 22   militaire restait à l'extérieur, de façon à pouvoir actionner la barrière

 23   des véhicules entrant et sortant.

 24   Q.  Si vous regardez sur la droite ici, on voit qu'il y a une grille. Vous

 25   souvenez-vous à quoi servait cette grille en 1995 ?

 26   R.  Oui. Les soldats ou les civils qui entraient dans la caserne Standard,

 27   entraient par là.

 28   M. BOURGON : [interprétation] Pour les besoins du compte rendu, Monsieur le

Page 25994

  1   Président, le témoin faisait référence à la pièce ou plutôt à l'image

  2   3D497. Dans l'attente de l'admission de ce document, je souhaite afficher

  3   le document 3D500.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Maître Bourgon.

  5   M. BOURGON : [interprétation]

  6   Q.  Vous allez voir une nouvelle photographie s'affichée à l'écran, nous

  7   allons procéder de la même manière et nous aimerions que vous regardiez

  8   cette image et j'aimerais que vous nous indiquiez de quoi il s'agit ?

  9   R.  Je vois l'entrée ici, l'entrée de la caserne Standard. Je vois la

 10   grille par laquelle les véhicules entraient dans l'enceinte de la caserne.

 11   Q.  Bien. Maintenant, avec l'aide de l'huissière, je vais vous demander :

 12   est-ce que vous voyez la barrière qui doit être soulevée pour permettre aux

 13   voitures d'entrer et de sortir ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  A l'aide du stylet que l'huissière va vous remettre, je vous demande de

 16   bien vouloir entourer d'un cercle l'endroit où se trouve cette barrière que

 17   l'on soulevait pour laisser entrer et sortir les véhicules.

 18   R.  [Le témoin s'exécute]

 19   Q.  Quand cette photographie a-t-elle été prise, si vous le savez ?

 20   R.  Il y a un mois ou deux, je pense.

 21   Q.  Etiez-vous là lorsque ces photographies ont été prises ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Pourriez-vous nous expliquer ceci ? Vous avez dessiné un cercle autour

 24   de quoi ?

 25   R.  Il s'agit de la grille ou la barrière - comment puis-je le dire ? C'est

 26   là que la barrière était soulevée pour permettre aux véhicules d'entrer ou

 27   de sortir, c'est-à-dire que la barrière était enlevée comme on n'en avait

 28   pas besoin à ce moment-là. Normalement, la barrière était fermée et il

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  1   fallait la soulever pour permettre aux véhicules d'entrer et de sortir.

  2   Q.  Monsieur, y avait-il également une grille qui était coulissante devant

  3   l'entrée de la caserne Standard ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Si vous voyez cette figure figurée sur la photographie, voulez-vous

  6   indiquer un cercle autour de celle-ci ?

  7   R.  [Le témoin s'exécute]

  8   Q.  Voulez-vous bien indiquer le chiffre 2 à côté du cercle ?

  9   R.  [Le témoin s'exécute]

 10   Q.  En bas de la photographie, si vous voulez bien procéder de la même

 11   manière, y indiquez la date, vos initiales et ainsi que la cote 3DW15.

 12   R.  [Le témoin s'exécute]

 13   Q.  S'il vous plaît. Merci.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Nous n'aurons plus besoin de cette

 15   photographie, et j'aimerais que l'on affiche sur le prétoire électronique

 16   la pièce 3D502.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous en avons déjà parlé et cela s'est

 18   produit mais nous allons vous laisser poursuivre, je crois qu'en fait c'est

 19   déjà trop avancé pour que ceci reste simple, mais lorsque nous ne traitons

 20   pas avec des témoins protégés, y a-t-il une raison particulière à votre

 21   avis pour laquelle vous voudriez utiliser le 3DW ou quel que soit le

 22   chiffre ici ?

 23   M. BOURGON : [interprétation] C'est pour que ce soit plus rapide pour le

 24   témoin, il écrit son nom et le numéro. Mais pour nous les noms et les

 25   numéros sont ici, c'est la même chose que le témoin soit protégé ou non; la

 26   seule chose qui change c'est la lettre P quand il s'agit d'un témoin

 27   protégé et M. Kostic n'est pas un témoin protégé.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois que nous allons devoir

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  1   continuer de la manière dont nous avons commencée avec ce témoin

  2   aujourd'hui, donc nous allons continuer de cette manière; est-ce

  3   problématique pour vous ?

  4   [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Réfléchissez-y, Monsieur Bourgon, nous

  6   pensons qu'il serait plus simple en tout cas plus direct d'indiquer

  7   seulement le nom.

  8   M. BOURGON : [interprétation] C'est mon erreur, Monsieur le Président. Je

  9   vais demander au témoin d'inscrire son nom.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce n'est pas une erreur, croyez-moi.

 11   M. BOURGON : [interprétation]

 12   Q.  Monsieur Kostic, au-dessus de ce nom, voulez-vous bien indiquer votre

 13   nom en majuscule ?

 14   R.  Bien.

 15   Q.  Non, excusez-moi, je sais que nous ne pouvons pas le faire parce que la

 16   photographie est gelée sur le prétoire électronique, mais nous allons le

 17   laisser tel quel et nous allons passer à la suivante, si je peux vous

 18   demander de bien vouloir afficher la pièce 3D502 du prétoire électronique,

 19   s'il vous plaît.

 20   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Pour l'information du conseil, sur les

 21   initiales, il n'y a pas besoin du numéro du témoin.

 22   M. BOURGON : [interprétation] Merci beaucoup, Madame la Greffière.

 23   Q.  Monsieur, il y a une nouvelle photographie devant vous. Reconnaissez-

 24   vous cette photographie ? Pourriez-vous nous dire de quoi il s'agit.

 25   R.  Oui. Il s'agit de l'entrée au bâtiment Standard.

 26   Q.  Pourriez-vous indiquer un cercle autour du bureau où se trouvaient les

 27   officiers de police militaire qui étaient de faction à la barrière ?

 28   R.  [Le témoin s'exécute]

Page 25998

  1   C'est indiqué --

  2   Q.  Pouvez-vous indiquer le chiffre 1 dans ce cercle ?

  3   R.  [Le témoin s'exécute]

  4   Q.  Pouvez-vous également indiquer un cercle autour de l'endroit où la

  5   barrière qui s'élevait se trouvait ?

  6   R.  [Le témoin s'exécute]

  7   Q.  Pouvez-vous indiquer le chiffre 2 à côté de ce cercle ?

  8   R.  [Le témoin s'exécute]

  9   Q.  Egalement indiquez un cercle autour de la barrière qui pouvait rouler

 10   et qui se trouvait devant l'entrée de la caserne Standard.

 11   R.  [Le témoin s'exécute]

 12   Q.  Indiquez le chiffre 3 à côté de ce cercle.

 13   R.  [Le témoin s'exécute]

 14   Q.  Puis-je également vous demander de mettre la date et tout simplement

 15   vos initiales au bas de cette photographie.

 16   R.  [Le témoin s'exécute]

 17   Q.  Merci.

 18   Nous n'allons plus avoir besoin de cette photographie.

 19   Monsieur, que faisaient les hommes de la police militaire qui étaient de

 20   faction à la barrière d'entrée ? Quelles étaient leurs tâches ?

 21   R.  Leurs tâches étaient de vérifier qui quittait ou entrait les bâtiments

 22   de la caserne Standard.

 23   Q.  Est-ce qu'il vérifiait tous les véhicules qui entraient ou sortaient ?

 24   R.  Les véhicules militaires qui entraient et sortaient de la caserne

 25   étaient conduits par des personnes que ces polices connaissaient bien

 26   puisqu'ils les côtoyaient tous les jours et ils ne vérifiaient pas les

 27   véhicules en particulier. Alors que les véhicules civils n'entraient pas

 28   dans l'enceinte de la caserne sauf s'il s'agissait d'un commandant ou d'un

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  1   officier de la police militaire qui était au volant d'un véhicule civil,

  2   auquel cas il n'était pas vérifié. Les autres véhicules civils n'entraient

  3   pas dans l'enceinte.

  4   Q.  Pouvez-vous nous dire, Monsieur, quelle était la procédure, si vous

  5   vous en souvenez de vérification d'un véhicule civil qui entrait dans la

  6   caserne Standard ? Je parle d'un véhicule d'un véhicule civil conduit par

  7   un homme en civil ?

  8   R.  Si un civil apparaissait à l'accueil, il devait laisser son véhicule à

  9   l'entrée, où il y avait une grande air de stationnement, il approchait de

 10   la barrière et les policiers militaires lui demandaient de présenter un

 11   document d'identification, et lui demandaient qui il allait voir à

 12   l'intérieur de la caserne. Les policiers militaires inscrivaient alors les

 13   éléments qui figuraient sur sa carte d'identité et appelaient la personne

 14   que l'individu était censé voir pour vérifier que l'individu pouvait

 15   entrer, si c'était le cas il lui permettait d'entrer dans l'enceinte.

 16   Q.  Une fois que cette procédure était terminée, si le visiteur avait eu

 17   l'autorisation d'entrer, comment cela se passait-il ?

 18   R.  Les policiers militaires l'escortaient jusqu'au bureau ou cet individu

 19   était censé se rendre.

 20   Q.  Combien de policiers militaires se trouvaient généralement à la

 21   barrière ?

 22   R.  Normalement il y en avait deux.

 23   Q.  Etaient-ils censés prendre note de l'heure d'arrivée et de l'heure de

 24   départ des visiteurs qui arrivaient ?

 25   R.  Oui. Ils notaient le numéro de ce document d'identité et ses papiers

 26   d'identité étaient gardés à l'accueil jusqu'à l'individu quitte la caserne

 27   Standard.

 28   Q.  Monsieur, vous avez mentionné que lorsqu'il s'agissait d'un véhicule

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  1   militaire conduit par une personne en civil, il n'y avait pas de

  2   vérification ou de contrôle, et qu'on laissait entrer le véhicule. Vous

  3   souvenez-vous, à votre connaissance, si un véhicule civil entrait, aurait-

  4   il été possible de ne pas le remarquer ?

  5   R.  Non. Cette barrière d'entrée en particulier était la seule qui donnait

  6   accès à la caserne Standard, et quiconque voulait entrer dans la caserne

  7   devait traverser cette zone de réception.

  8   Q.  Quelle était la procédure suivie lorsqu'un visiteur qui avait été

  9   autorisé à entrer dans la caserne, lorsque ce visiteur quittait la caserne,

 10   quelle était la procédure suivie ?

 11   R.  Lorsque le visiteur revenait, l'heure de départ était inscrite, on lui

 12   rendait son document d'identité et voilà c'est tout.

 13   Q.  Monsieur, à votre connaissance, est-ce que les policiers militaires de

 14   faction à la barrière d'entrée permettaient à certaines occasions à des

 15   visiteurs d'entre librement dans l'enceinte de la caserne Standard ?

 16   R.  Non.

 17   Q.  Monsieur, si un visiteur arrivait et voulait rencontrer le commandant

 18   de la brigade, est-ce que les policiers militaires à la barrière d'entrée

 19   savaient si le commandant était présent ou non dans la caserne Standard ?

 20   R.  Il savait probablement s'il était ou non, puisque le commandant avait

 21   une voiture. En outre, si le commandant quittait la caserne, il devait

 22   sortir en passant par la barrière. Mis à part ça, l'officier de police de

 23   faction était la personne à qui on demandait de voir le commandant si

 24   c'était le cas.

 25   Q.  Vous avez mentionné la voiture du commandant, est-ce que celle-ci était

 26   garée à la vue des policiers militaires qui étaient à la barrière d'entrée

 27   ?

 28   R.  Oui.

Page 26001

  1   Q.  Si le commandant était parti depuis quelque temps, que devait faire si

  2   le commandant était parti pendant quelque temps, que devaient faire les

  3   policiers militaires de faction à la barrière d'entrée pour confirmer que

  4   le commandant était là ou non ?

  5   R.  Il disait que le commandant n'était pas là et ne donnait pas accès aux

  6   visiteurs.

  7   Q.  Peut-être que j'ai mal formulé ma question.

  8   Si les policiers militaires de faction à la barrière d'entrée pour une

  9   raison ou une autre ne savaient pas si le commandant était présent ou non

 10   dans la caserne, que pouvaient-ils faire pour vérifier cette information ?

 11   R.  Il appelait l'officier responsable des opérations et lui demandait si

 12   le commandant était là et si le visiteur pouvait voir le commandant. Je

 13   crois que c'était la procédure à l'époque.

 14   Q.  Monsieur, juste pour clarifier, vous dites je crois que c'était la

 15   procédure. Savez-vous ou en êtes-vous sûr ?

 16   R.  C'était la procédure.

 17   Q.  J'aimerais attirer votre attention à l'année 1995, et plus

 18   particulièrement au mois de juillet 1995, quelques jours après la chute de

 19   Srebrenica; vous souvenez-vous de cette période en général ?

 20   R.  Oui, je m'en souviens, oui.

 21   Q.  Pouvez-vous nous dire ce que la Compagnie de Police militaire faisait

 22   au cours de cette période ?

 23   R.  La Compagnie de Police militaire se trouvait sur le terrain la plupart

 24   du temps parce que les Musulmans de Srebrenica traversaient la zone de

 25   république de notre brigade. Ils étaient sur le terrain. Il y avait

 26   quelques policiers militaires dans la caserne Standard qui remplissaient

 27   leurs tâches habituelles.

 28   Q.  De quoi vous souvenez-vous, Monsieur, si vous vous souvenez de quoi que

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  1   ce soit concernant des prisonniers musulmans qui étaient transférés en bus

  2   dans la zone de Zvornik ?

  3   R.  Je les ai vus passer dans les bus. J'ai vu des Musulmans à bord de ces

  4   bus.

  5   Q.  Pouvez-vous décrire ce que vous avez vu, exactement; ce que vous vous

  6   souvenez d'avoir vu ?

  7   R.  Je me souviens qu'il y avait des civils dans ces bus, des hommes avec

  8   la tête baissée. Ils sont passés devant la caserne Standard.

  9   Q.  Y avait-il souvent des bus qui passaient devant Standard ?¸

 10   R.  Oui, quelques-uns, mais je ne regardais pas la route constamment. J'ai

 11   vu quelques-uns des bus passés.

 12   Q.  A quelle heure était-ce, si vous vous en souvenez, Monsieur ? A quelle

 13   heure est-ce que ces bus sont passés devant la caserne Standard ?

 14   R.  Je ne m'en souviens pas exactement. Je crois que c'était aux environs

 15   de midi.

 16   Q.  Monsieur, si j'utilise la date à laquelle vous avez vu passer les bus

 17   comme un point de référence, vous souvenez-vous des membres de la Compagnie

 18   de Police militaire se trouvaient à la caserne Standard s'ils avaient été

 19   envoyés quelque part la nuit précédente ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Ont-ils été envoyés à votre connaissance ?

 22   R.  Ils ont été envoyés à Orahovac.

 23   Q.  Qui les envoyait là-bas ?

 24   R.  Le commandant Jasikovac. Il est arrivé et a dit que tous les policiers

 25   militaires qui étaient à la caserne Standard devaient s'apprêter pour aller

 26   à Orahovac pour garder les prisonniers de guerre qui s'y trouvaient. Il a

 27   dit qu'ils devaient tous s'apprêter pour partir, garder les prisonniers.

 28   Q.  Est-ce que vous-même êtes allé à Orahovac cette nuit-là ?

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  1   R.  Non. Je n'y suis pas allé. Je me suis apprêté pour partir puisqu'il a

  2   dit tout le monde devrait y aller. Après quoi, au cours de la journée la

  3   FORPRONU est arrivée au pont de Karakaj. Je crois que c'était juste avant

  4   le crépuscule. Ils n'ont pas pu traverser, quelqu'un a dû rester en arrière

  5   pour assurer la sécurité de la FORPRONU. Il m'a dit d'aller sur le pont

  6   pour assurer la sécurité de la FORPRONU, c'est pourquoi que je ne suis pas

  7   allé à Orahovac.

  8   Q.  Monsieur, cette nuit-là au cours de laquelle les membres de la

  9   Compagnie de Police militaire ont reçu des instructions de partir à

 10   Orahovac et qu'ils ont reçu ces ordres de Jasikovac, avez-vous vu Drago

 11   Nikolic à la caserne de Standard à aucun moment cette nuit-là ?

 12   R.  Non, je ne l'ai pas vu.

 13   Q.  Vous souvenez-vous d'avoir vu Drago Nikolic auparavant au cours de la

 14   même journée ?

 15   R.  Je ne m'en souviens pas exactement. Il se peut que je l'ai vu mais

 16   comme c'était il y a longtemps.

 17   Q.  Vous souvenez-vous, Monsieur, qui était l'officier militaire de faction

 18   à la barrière d'entrée cette nuit-là ?

 19   R.  A la barrière d'entrée, c'était Jeremic Nebojsa, pendant la nuit, et je

 20   crois que avant lui, c'était Milomir Simic. Je ne suis pas sûr à 100 % mais

 21   je crois qu'il a pris son tour après Jeremic.

 22   Q.  Juste pour que les choses soient claires, lorsque les policiers

 23   militaires sont partis pour Orahovac, est-ce que Jasikovac est allé avec

 24   eux ?

 25   R.  Oui, il est parti avec eux.

 26   Q.  Au cours de la nuit que vous avez passée près du pont de Karakaj, est-

 27   ce qu'il s'est produit quelque chose de particulier au cours de la nuit ?

 28   R.  J'étais sur le pont toute la nuit jusqu'au jour suivant, je ne sais pas

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  1   ce qui se passait ailleurs.

  2   Q.  Que s'est-il passé le lendemain matin, à vous, je veux dire ?

  3   R.  Le matin suivant, je suis revenu à la caserne Standard, je ne sais pas

  4   exactement à quelle heure.

  5   Q.  Qui vous a remplacé, si quelqu'un vous a remplacé sur le pont à Karakaj

  6   ?

  7   R.  J'étais remplacé par Boro Nikolic, le frère du chef.

  8   Q.  Avez-vous une idée quant à la raison pour laquelle c'est Boro Nikolic

  9   qui vous a remplacé sur le pont de Karakaj ?

 10   R.  Je ne sais pas, je n'ai pas la moindre idée. Il est juste arrivé là.

 11   Mis à part ça, lui et d'autres policiers de la police militaire étaient au

 12   pont pour recevoir et voir partir les convois de la FORPRONU qui

 13   transportaient de l'aide qui entre de Bosnie, en venant de Serbie. Il y en

 14   avait quatre.

 15   L'INTERPRÈTE : Les interprètes s'excusent de ne pas avoir compris tous les

 16   noms.

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] En tout cas, ils étaient au pont, nous les

 18   recevions et nous les vérifions.

 19   M. BOURGON : [interprétation]

 20   Q.  Les interprètes nous disent qu'ils n'ont pas bien compris les noms.

 21   Pourriez-vous répéter les noms ?

 22   R.  Boro Nikolic, Milenko Marjanovic, Krsto Josic, et Dragoje Ivanovic.

 23   Q.  Quand vous êtes revenu à la caserne Standard, ce matin-là, pouvez-vous

 24   décrire ce que vous avez vu, quelle était la situation ?

 25   R.  Il n'y avait rien de particulier à mentionner. C'était calme, il n'y

 26   avait pas de soldats.

 27   Q.  Y avait-il des véhicules qui sortaient de la caserne Standard, ce jour-

 28   là ?

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  1   R.  Non. La circulation était normale comme tous les autres jours.

  2   Q.  Vous avez dit qu'il n'y avait pas de soldats. Qui de la brigade restait

  3   ce jour-là dans la caserne ?

  4   R.  Il y avait des mécaniciens de la division logistique, ceux du mess,

  5   ceux de la cantine, ceux du département financier, l'un ou l'autre officier

  6   de l'administration. J'y étais moi-même, ainsi que Nebojsa Jeremic qui

  7   était un autre policier de la police militaire.

  8   Q.  Connaissez-vous un homme du nom de Milic Duric ?

  9   R.  Oui, je le connais.

 10   Q.  Qui était-ce ?

 11   R.  C'était je crois le chef de la division des mécaniciens qui

 12   travaillaient à la caserne Standard.

 13   Q.  Vous souvenez-vous de l'avoir vu ce jour-là ?

 14   R.  Non, je ne me souviens pas.

 15   Q.  Avez-vous vu Drago Nikolic, ce jour-là ?

 16   R.  Je ne m'en souviens.

 17   Q.  Vous souvenez-vous avoir vu Bircakovic, le chauffeur de Drago Nikolic,

 18   ce jour-là ?

 19   R.  Non, je ne me souviens pas de l'avoir vu.

 20   Q.  Avez-vous vu des officiers qui n'étaient pas des officiers de la

 21   brigade mais qui auraient fait partir de l'ABiH, arrivés à la caserne

 22   Standard ce jour-là ?

 23   R.  Non, je n'ai personne.

 24   Q.  Avez-vous vu des visiteurs civils à la caserne, ce jour-là ?

 25   R.  Non.

 26   Q.  Si un civil était arrivé dans un véhicule civil et habillé en civil,

 27   l'auriez-vous vu ?

 28   R.  Oui, je l'aurais vu.

Page 26006

  1   Q.  Est-ce que la personne de faction à la barrière d'entrée, est-ce que

  2   cette personne aurait vu le civil arrivé ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Qu'avez-vous fait à la caserne Standard ce jour-là ?

  5   R.  Pas grand-chose, j'étais au bureau remplissant les tâches routinières.

  6   Je ne faisais rien de particulier.

  7   Q.  Monsieur, savez-vous pendant combien de temps Jeremic était de faction

  8   à la barrière d'entrée au cours de cette période ?

  9   R.  Il était là pendant 24 heures.

 10   Q.  Qu'était la durée normale pendant laquelle une équipe assurait la garde

 11   à la barrière d'entrée ?

 12   R.  En général, une équipe était de garde pendant 12 heures et il y avait

 13   deux policiers au sein de chaque équipe.

 14   Q.  Si vous le savez, pourquoi Jeremic était-il de garde ou de faction à la

 15   barrière d'entrée pendant 24 heures ?

 16   R.  Parce qu'il n'y avait personne d'autre. Il a dû rester là seul pendant

 17   24 heures.

 18   Q.  Saviez-vous à l'époque qui était Vojislav Jekic ?

 19   R.  J'ai entendu parler de lui mais je ne le connaissais pas.

 20   Q.  Auriez-vous pu le reconnaître à l'époque ?

 21   R.  Je ne connais pas cette personne. Je ne l'ai jamais vue.

 22   Q.  Savez-vous si à cette période et nous parlons toujours de la moitié du

 23   mois de juillet 1995, qui était Ratko Vidovic ?

 24   R.  J'avais entendu parler de lui également, mais je ne le connaissais pas.

 25   Q.  Auriez-vous pu reconnaître Ratko Vidovic à l'époque ?

 26   R.  Non. Non, je n'aurais pas pu.

 27   Q.  Si Ratko Vidovic était venu à la caserne Standard en civil, est-ce que

 28   les policiers militaires de faction à la barrière d'entrée auraient

Page 26007

  1   contrôlé son identité, comme vous l'avez expliqué précédemment ?

  2   R.  Oui, ils l'auraient fait puisque c'était la procédure qui s'appliquait

  3   à Ratko Vidovic comme à n'importe qui d'autre.

  4   Q.  Merci, Monsieur le Témoin.

  5   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, je crois que nous

  6   pouvons nous interrompre pour la pause après quoi j'en ai encore pour 15

  7   minutes avec ce témoin et je peux repasser la parole à l'équipe de la

  8   Défense pour le contre-interrogatoire.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Bourgon. Nous allons

 10   prendre une pause de 25 minutes.

 11   --- L'audience est suspendue à 10 heures 30.

 12   --- L'audience est reprise à 11 heures 00.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon, vous avez la parole.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 15   Q.  Monsieur, avant la pause, je vous ai posé une question qui était comme

 16   suit : "Si Ratko Vidovic se rendait au Standard habillé en civil, est-ce

 17   que le policier militaire procéderait au contrôle de son identité comme

 18   vous l'avez expliqué avant ?"

 19   Votre réponse était : "Oui, parce que cette procédure avait été appliquée à

 20   Ratko Vidovic et aux autres."

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Pouvez-vous tirer un point au clair, à savoir pourquoi pour autant que

 23   vous le sachiez pourquoi un policier militaire à la réception ou à la

 24   grille n'aurait pas remarqué Ratko Vidovic ou Vojislav Jerkic en tant que

 25   civil s'ils étaient venus à la grille de la caserne Standard ce jour-là ?

 26   R.  La police militaire appliquait les mêmes règles à tous les civils,

 27   Ratko Vidovic ou autres. La procédure était identique pour tous les civils.

 28   On procédait à l'identification c'est-à-dire on procédait au contrôle des

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  1   papiers d'identité des civils, ensuite on vérifiait où ce civil se rendait,

  2   et cetera.

  3   Q.  Merci. Le policier militaire à la grille, avait-il la possibilité de

  4   vérifier ce qu'il y avait à bord d'un véhicule qui entrait dans l'enceinte

  5   ?

  6   R.  Vous pensez aux véhicules militaires ou aux véhicules civils ?

  7   Q.  A n'importe quels véhicules ? Est-ce que le policier militaire avait la

  8   possibilité de vérifier à l'intérieur d'un véhicule ?

  9   R.  Les véhicules civils ne pouvaient pas entrer dans l'enceinte de la

 10   caserne Standard. Des véhicules militaires, des camions militaires y

 11   entraient. Des camions militaires à bord desquels il y avait des recrues.

 12   Ces camions n'ont pas été fouillés ou contrôlés parce qu'ils connaissaient

 13   la plupart des chauffeurs qui conduisaient ces camions militaires. Ils

 14   savaient qu'ils travaillaient pour l'armée.

 15   Q.  J'ai une dernière question par rapport à ce sujet. Cette barrière qui

 16   était soulevée pour que les véhicules passent, savez-vous comment cette

 17   barrière a été utilisée en juillet 1995 ? Est-ce que cette barrière était

 18   toujours soulevée ou baissée; le savez-vous ?

 19   R.  La barrière était toujours baissée. A la grille, un policier militaire

 20   donc contrôle les papiers d'identité des personnes qui voulaient entrer

 21   dans l'enceinte de la caserne. S'il s'agissait d'un véhicule militaire, la

 22   barrière était soulevée et une fois le véhicule entrée dans l'enceinte de

 23   la caserne, la barrière devait être baissée.

 24   Q.  Merci, Monsieur.

 25   Savez-vous qui a remplacé Jeremic en tant que policier militaire de garde à

 26   la grille cette nuit-là ? Je parle de la journée pour laquelle vous avez

 27   dit que vous avez vu des autocars.

 28   R.  Je ne sais pas. Je n'ai pas compris votre question, qui a remplacé

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  1   Jeremic ou qui Jeremic a remplacé.

  2   Q.  Je m'excuse. Ma question n'a pas été claire.

  3   Le jour où vous avez vu les autocars, vous avez mentionné qu'avant cela

  4   Jeremic était de permanence, et je pense que vous avez dit pendant 24

  5   heures. Savez-vous quand il a quitté la grille ?

  6   R.  Je ne sais pas quand exactement. Probablement le lendemain. Mais je ne

  7   m'en souviens pas. Il a été remplacé par un policier militaire

  8   probablement, un policier militaire qui est revenu du terrain.

  9   Q.  Cela mène à ma question suivante : savez-vous quand les membres de la

 10   police militaire de la Compagnie de la Police militaire qui avaient quitté

 11   la caserne pour aller à Orahovac, quand sont-ils revenus ?

 12   R.  Je ne m'en souviens pas.

 13   Q.  Vous souvenez-vous que le lendemain matin, et je parle maintenant du

 14   jour suivant le jour où vous avez vu les autocars, vous souvenez-vous s'il

 15   y avait de l'alignement ce jour-là, ou avant ?

 16   R.  Non. Je ne me souviens pas. Enfin il n'y avait pas de soldats qui

 17   auraient pu se mettre en rang, ils étaient tous sur le terrain. C'était une

 18   situation donc extraordinaire comme cela on ne procède pas à cela. 

 19   Q.  Ce jour-là -- ce matin-là, donc le lendemain, est-ce qu'il y avait

 20   beaucoup de personnes dans la caserne le lendemain matin ?

 21   R.  J'ai vu des soldats qui étaient revenus. Il y en avait beaucoup, mais

 22   je ne connais pas le nombre exact de soldats.

 23   Q.  Vous souvenez-vous quand le commandant Pandurevic est revenu dans la

 24   caserne Standard ?

 25   R.  Je ne me souviens pas.

 26   Q.  Vous souvenez-vous que, ce jour-là, vous ayez vu des soldats qui

 27   n'appartenaient pas à la Brigade de Zvornik et qui se trouvait dans la

 28   caserne Standard ?

Page 26010

  1   R.  Oui, il y avait des soldats que je ne connaissais pas et je ne savais

  2   pas d'où étaient venus.

  3   Q.  Vous rappelez-vous si vous avez vu Drago Nikolic le lendemain matin à

  4   Standard ?

  5   R.  Je ne me souviens pas.

  6   Q.  Au cours des trois -- des deux dernières années, Monsieur, avez-vous eu

  7   la possibilité de rencontrer les enquêteurs du bureau du Procureur ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Vous rappelez-vous quand c'était ?

 10   R.  Je pense que c'était le 18 janvier 2006.

 11   Q.  Avez-vous signé une déclaration à cette occasion-là ?

 12   R.  Non.

 13   Q.  Vous vous rappelez si vous avez rencontré les enquêteurs et à cette

 14   occasion-là le contenu de ce qui a été dit lors de la réunion qui avait été

 15   enregistrée par le représentant du bureau du Procureur ?

 16   R.  On m'a dit que ça a été enregistré.

 17   Q.  Vous souvenez-vous si vous étiez suspect à l'époque ?

 18   R.  Il m'a dit que je n'avais pas le statut de suspect, mais que j'avais le

 19   statut de témoin.

 20   Q.  Vous souvenez-vous les questions qu'on vous a posées, ou qu'est-ce

 21   qu'ils ont voulu savoir en vous posant des questions ?

 22   R.  On m'a posé des questions pour savoir où j'étais au début de la guerre,

 23   et ce que je faisais, à partir du moment où je suis devenu membre de la

 24   Compagnie de la Police militaire, et en particulier, pour ce qui est du

 25   mois de juillet 1995 et ces événements liés à Srebrenica.

 26   Q.  Avez-vous vu la copie de votre entretien avec les représentants du

 27   bureau du Procureur ? Un exemplaire de votre entretien avec eux ?

 28   R.  Oui.

Page 26011

  1   Q.  Avez-vous eu l'occasion de lire l'entretien ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Vous souvenez-vous qui vous a fourni l'exemplaire de cet entretien ?

  4   R.  Vous-même.

  5   Q.  Êtes-vous toujours d'accord aujourd'hui pour ce qui est des -- est-ce

  6   que vous maintenez toujours les réponses que vous avez données à l'époque

  7   au Procureur ?

  8   R.  Oui, à peu près. Il y avait des erreurs mineures, mais c'est à peu près

  9   cela.

 10   Q.  Vous rappelez-vous si les enquêteurs vous ont posé des questions

 11   concernant vos missions et des roulements liés à ça. 

 12   R.  Oui, en particulier pour le mois de juillet 1994, parce qu'il y avait

 13   des effacements de certaines dates dans le programme de roulement.

 14   Q.  Il faut que quelque chose soit corrigé dans le compte rendu, à la ligne

 15   15, où il est dit "juillet 1994," vous avez dit juillet 1995, n'est-ce pas

 16   ?

 17   R.  J'ai peut-être dit juillet 1994. J'ai pensé à juillet 1995.

 18   Q.  Monsieur, j'aimerais vous montrer maintenant un document c'est le

 19   document qui est le programme de roulement dont on a discuté lors de votre

 20   entretien avec l'Accusation. Vous souvenez-vous d'avoir vu ce programme de

 21   roulement à l'époque ?

 22   R.  Oui, je l'ai vu.

 23   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce qu'on peut

 24   afficher dans le système du prétoire électronique le document P354, bien

 25   qu'il y est l'original du document que l'Accusation a amené dans le

 26   prétoire aujourd'hui ? Je pense qu'il serait mieux de remettre l'original

 27   au témoin et que nous utilisions l'exemplaire mise sur le rétroprojecteur

 28   pour qu'il puisse répondre à quelques questions, bien sûr, avec l'accord de

Page 26012

  1   l'Accusation ?

  2   Q.  S'il vous plaît, regardez le document pendant quelques minutes,

  3   parcourez des pages de ce document, et après je vais vous poser des

  4   questions. Prenez votre temps pour le regarder.

  5   R.  Vous pouvez me poser des questions maintenant.

  6   Q.  Monsieur, qui a rédigé cela, ce registre de permanence, cette liste des

  7   présences pour le mois de juillet 1995 ?

  8   R.  C'est moi qui l'ai fais.

  9   Q.  Est-ce que vous avez établi cette liste de présence pour tous les mois

 10   ?

 11   R.  Oui mais, au début, non -- au début lorsque je suis devenu membre de la

 12   police militaire. Je ne sais pas quand exactement j'ai commencé à m'occuper

 13   de ces listes de présence, ça durer pendant une année ou deux. Je ne sais

 14   pas exactement.

 15   Q.  Pour ce qui est des mentions dans ce document, les entrées dans ce

 16   document sur cette liste est-ce que c'était l'encre qui a été utilisée pour

 17   écrire cela ?

 18   R.  Je n'ai utilisé qu'un crayon.

 19   Q.  Avez-vous eu une raison particulière pour utiliser un crayon papier

 20   donc pour écrire dans ce document ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez utilisé le crayon papier

 23   ?

 24   R.  J'ai utilisé parce que lorsqu'on lit les ordres quotidiens, il était

 25   possible de voir des changements dans le programme et dans des ordres

 26   quotidiens pour un jour particulier. C'est pour cela que j'ai utilisé le

 27   crayon papier, parce qu'il fallait effacer certaines notes. Parfois

 28   quelqu'un partait au pont à Karakaj et à Cepac et si cela voulait dire

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  1   qu'il s'agissait d'une situation extraordinaire et il fallait effacer le

  2   nom de cette personne qui n'était plus présent dans la caserne, et indiquer

  3   qu'il était parti au point de Karakaj ou Cepac.

  4   Q.  Si nous regardons le registre des permanences pour d'autres mois, est-

  5   ce que le crayon papier a été également utilisé pour écrire ces registres ?

  6   R.  Oui. J'ai utilisé un stylo à bille pour écrire les noms et les prénoms

  7   et pour écrire les dates, j'ai utilisé un crayon papier. On faisait cela

  8   pendant -- au soir, et s'il y avait des changements le lendemain, je

  9   pouvais effacer ce que j'ai écrit la veille.

 10   Q.  Quel était l'objectif pour lequel vous avez procédé à l'établissement

 11   de la liste des présences ? Pourquoi l'avez-vous fait ?

 12   R.  C'est pour moi-même que j'ai fait ça pour suivre facilement tout cela.

 13   Je travaillais avant dans une entreprise et j'ai continué à faire cela

 14   lorsque je suis devenu membre de la Compagnie de Police militaire. Personne

 15   ne m'a dit de le faire mais parfois il y avait des urgences

 16   extraordinaires, et le commandant demandait le nombre de policiers

 17   militaires à la disposition pour qu'ils soient envoyés sur le terrain. Moi,

 18   je pouvais lui donner la réponse vite; c'est pour cela que je faisais cela

 19   pour moi-même, pour me faciliter la tâche. Personne ne m'a demandé de le

 20   faire, pour éviter à ce qu'une personne se trouve toujours au même endroit

 21   alors qu'il était à Karakaj au pont ou à la grille, pour savoir où il se

 22   trouvait à tous les moments; donc le matin, je me présentais au lieutenant

 23   Jasikovac pour qu'il revoie cela et pour qu'il signe l'ordre journalier.

 24   Mais je répète, encore une fois, s'il y avait des changements, je pouvais

 25   facilement effacer ce qui a été décidé la veille ou une entrée qui a été

 26   posée la vielle.

 27   Q.  Lorsque vous avez modifié ces entrées sur la base de quelles

 28   informations vous avez fait cela ?

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  1   R.  Si une personne a été envoyée sur le terrain, j'inscrivais cela, si je

  2   savais la localité exacte où une personne a été assignée j'inscrivais cela.

  3   Par exemple, ce jour-là, mon frère a été envoyé dans la région de

  4   Baljkovac; moi, je n'ai pas inscrit Baljkovac, mais tout simplement

  5   terrain, envoyé sur le terrain, qui n'était pas dans l'enceinte de la

  6   caserne Standard.

  7   Q.  Monsieur, ma question n'était peut-être pas suffisamment claire.

  8   Comment avez-vous obtenu les informations sur la base desquelles vous avez

  9   inscrivez cela ? Est-ce que quelqu'un vous disait de faire ces changements

 10   ?

 11   R.  Personne. Si une personne a été envoyée sur le terrain, moi,

 12   j'inscrivais que cette personne avait été envoyée sur le terrain. Personne

 13   ne m'a demandé de faire cela. C'était pour que je me retrouve mieux dans

 14   mes notes.

 15   Q.  Savez-vous si au sein d'autres compagnies ou bataillons de la Brigade

 16   de Zvornik, ce modèle de liste a été utilisé, la liste similiare ?

 17   R.  Misko, je crois que son nom de famille était Vasic, je lui ai parlé. Je

 18   lui ai dit que j'aimerais avoir cette forme de cette liste. Je l'ai

 19   consulté par rapport à cela. Après quoi, je commençais à utiliser cette

 20   forme mais autant que je le sache, personne d'autre ne l'a utilisée dans la

 21   police militaire.

 22   Q.  Lorsque vous procédiez aux modifications sur cette liste, permettez-moi

 23   d'être plus direct. N'avez-vous jamais apporté des changements dans ces

 24   listes pour cacher certaines informations, dissimuler certaines

 25   informations ?

 26   R.  Non. Je n'ai pas eu de raison pour dissimuler quoi que ce soit.

 27   Q.  Vous souvenez-vous quand vous avez rencontré les enquêteurs de

 28   l'Accusation, qu'ils vous ont posé des questions spécifiques pour ce qui

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  1   est des changements apportés sur ces listes que vous tenez entre vos mains

  2   à l'époque ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Quelles questions vous ont-ils posé ?

  5   R.  On m'a posé des questions concernant Orahovac et Rocevic. Des question

  6   portées sur ces deux endroits.

  7   Q.  Vous souvenez-vous ce qu'ils ont voulu savoir par rapport à cela,

  8   quelles étaient vos réponses ?

  9   R.  Je me souviens qu'ils ont voulu savoir si j'aurais procédé à des

 10   modifications, si j'avais procédé aux modifications pour dissimuler quelque

 11   chose ou pour dissimuler les agissements de quelqu'un. Je leur ai répondu

 12   que je n'ai pas fait cela pour couvrir quelqu'un, les agissements de

 13   quelqu'un et que je fais ça pour moi-même.

 14   Q.  Vous souvenez-vous qu'on vous a tiré l'attention sur les colonnes

 15   concernant les dates du 14 et du 15 juillet, sur cette liste.

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Vous souvenez-vous des questions spécifiques qu'on vous a posées

 18   concernant ces deux dates ?

 19   R.  On m'a posé des questions concernant Orahovac et concernant Rocevic,

 20   avec Jasikovac.

 21   Q.  Vous souvenez-vous des questions concernant l'utilisation de la lettre

 22   "R" qui a été effacée dans ces registres ?

 23   R.  On m'a dit que la lettre R, par rapport à cette lettre, il y avait

 24   l'expertise graphologique. Je leur ai dit que je ne savais pas où Jasikovac

 25   se trouvait à l'époque. Ils ont dit qu'il était à Rocevic, il faut lui

 26   demander à lui, je n'en sais rien. Parce que Jasikovac comment dire de la

 27   Compagnie de la Police militaire était mon commandant également. Lorsqu'il

 28   est revenu du terrain, il ne m'a pas dit : Stevo, j'étais dans cet endroit

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  1   ou dans cet autre endroit. Il ne disait jamais aux simples soldats où il

  2   était. C'est plutôt l'inverse, les soldats devaient lui faire rapport de

  3   leurs mouvements.  

  4   Q.  Monsieur, avez-vous entendu quoi que ce soit pour ce qui est de

  5   l'exécution des prisonniers qui ont eu lieu en juillet 1995 ?

  6   R.  Oui. J'ai entendu parler de cela.

  7   Q.  Quand c'était, Monsieur ?

  8   R.  Je ne me souviens pas exactement quand c'était. J'ai entendu parler de

  9   cela peut-être le lendemain.

 10   Q.  Vous souvenez de ce que vous avez entendu dire exactement pour ce qui

 11   est de ces exécutions ?

 12   R.  Non, je ne me souviens pas des propos exacts, mais j'ai entendu dire

 13   qu'à Orahovac, des Musulmans ont été liquidés, c'est ce que j'ai entendu

 14   dire.

 15   Q.  D'après ces rumeurs, les rumeurs que vous entendues qui a fait ces

 16   meurtres ?

 17   R.  Personne n'a parlé de ces meurtres.

 18   Q.  Est-ce que vous avez entendu des rumeurs concernant d'autres endroits,

 19   d'autres lieux d'exécution ?

 20   R.  Je ne me souviens pas c'est plus tard que j'ai appris qu'il y avait

 21   d'autres sites d'exécution.

 22   Q.  Pouvez-vous nous donner ou nous dire à peu près quand c'était ? Quand,

 23   plus tard ? Est-ce que c'était quelques semaines ou quelques mois plus tard

 24   après que vous en avez entendu parler de ces exécutions dans d'autres

 25   régions ?

 26   R.  C'était il y a longtemps, je ne me souviens pas de la date exacte. Je

 27   n'aimais pas du tout en parler, cela ne m'intéressait pas du tout.

 28   Q.  Monsieur, savez-vous aujourd'hui si les exécutions avaient eu lieu dans

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  1   la région de Zvornik en 1995 ?

  2   R.  Oui, c'est ce que j'ai appris dans les médias.

  3   Q.  Revenons en arrière pour jeter un peu plus de lumière sur un point.

  4   Vous avez entendu pour la première fois que les exécutions auraient eu lieu

  5   dans d'autres régions et non seulement à Orahovac. Comment avez-vous appris

  6   cela ?

  7   R.  Je ne sais pas. Je ne m'en souviens pas de cela. J'ai entendu dire

  8   qu'il y avait eu des exécutions mais je ne sais pas qui a fait cela, je ne

  9   me souviens pas.

 10   Q.  Monsieur, combien de fois avez-vous rencontré des membres de l'équipe

 11   de la Défense de Drago Nikolic au cours des deux dernières années ?

 12   R.  Peut-être quatre fois, je ne me souviens pas exactement combien de

 13   fois.

 14   Q.  Vous souvenez-vous m'avoir rencontré ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Vous souvenez-vous combien de fois nous nous avons rencontrés ?

 17   R.  Une ou deux fois.

 18   Q.  Vous souvenez-vous d'avoir rencontré Me Jelena Nikolic ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Combien de fois l'avez-vous rencontrée, si vous pouvez vous en souvenir

 21   ?

 22   R.  Trois ou quatre fois également.

 23   Q.  Avez-vous rencontré les enquêteurs de l'équipe de la Défense de Drago

 24   Nikolic ?

 25   R.  Oui, oui. Je les ai rencontrés à Zvornik, il y avait une femme et

 26   Keselj, je ne me souviens pas de son nom.

 27   Q.  Ces rencontres lorsque vous les comptez toutes ensemble, est-ce qu'il y

 28   en avait trois ou quatre au total ?

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  1   R.  J'ai parlé avec vous deux ou trios fois, et avec Me Jelena Nikolic

  2   trois ou quatre fois, je n'ai pas bien compris votre question.

  3   Q.  Je vais essayer d'être plus précis. Lorsque vous m'avez rencontré, par

  4   exemple, est-ce qu'il y avait d'autres personnes présentes, d'autres

  5   membres de l'équipe de la Défense ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  L'équipe de la Défense de Drago Nikolic vous a-t-elle demandé de signer

  8   une déclaration ?

  9   R.  Non. Je n'ai signé aucune déclaration.

 10   Q.  Si vous en souvenez, quels types de questions vous ont posé l'équipe de

 11   la Défense de Drago Nikolic ?

 12   R.  Des questions qui ressemblaient aux questions posées par l'Accusation,

 13   ils souhaitaient de savoir quelque chose à propos du mois de juillet 1995

 14   et l'air de réception au niveau de la grille, et comment fonctionnaient en

 15   fait les forces de la police militaire de façon générale.

 16   Q.  Est-ce que les membres de l'équipe de la Défense de Drago Nikolic vous

 17   ont posé des questions à propos du registre des membres ?

 18   R.  Oui, oui, oui. Ils m'ont posé des questions sur le registre aussi.

 19   Q.  Est-ce que des membres de l'équipe de la Défense de Drago Nikolic vous

 20   ont parlé de toutes personnes qui auraient témoigné dans cette affaire ?

 21  (expurgé)

 22  (expurgé)

 23  (expurgé)

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur --

 25   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, je crois qu'il nous

 26   faut passer à huis clos partiel.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Huis clos partiel, s'il vous plaît.

 28   Avant ou après que vous n'interveniez, Monsieur Thayer.

Page 26020

  1   M. THAYER : [interprétation] Je crois qu'il va falloir expurger une partie

  2   du compte rendu.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc nous allons passer à huis clos

  4   partiel de toute façon.

  5   [Audience à huis clos partiel]

  6  (expurgé)

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 19  (expurgé)

 20  (expurgé)

 21  (expurgé)

 22   [Audience publique]

 23   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 24   Q.  Monsieur, est-ce que des membres de l'équipe de la Défense de Drago

 25   Nikolic ont tenté d'influer sur votre déposition d'une manière ou d'une

 26   autre ?

 27   R.  Non.

 28   M. BOURGON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît, si vous me le

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  1   permettez je souhaiterais vérifier mes notes.

  2   [Le conseil de la Défense se concerte] 

  3   M. BOURGON : [interprétation] Je n'ai plus de questions, Monsieur le

  4   Président, pas pour l'interrogatoire principal.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.

  6   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Non, je n'ai pas de questions pour ce

  7   témoin.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic.

  9   M. OSTOJIC : [interprétation] Non, pas de questions.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Lazarevic.

 11   M. LAZAREVIC : [interprétation] Pas de questions, Monsieur le Président.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame Fauveau.

 13   Mme FAUVEAU : [hors micro]

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Josse.

 15   M. JOSSE : [interprétation] De même.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Sarapa.

 17   M. SARAPA : [interprétation] Non, pas de questions, Monsieur le Président.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Thayer.

 19   M. THAYER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Si vous me le

 20   permettez m'accorder quelques instants pour que je puisse installer mon

 21   pupitre.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y.

 23   M. THAYER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Bonjour à vous,

 24   Madame, Messieurs les Juges, ainsi que je salue toutes les personnes

 25   présentes dans le prétoire.

 26   Contre-interrogatoire par M. Thayer : 

 27   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Kostic.

 28   R.  Bonjour à vous.

Page 26022

  1   Q.  Pour les besoins du compte rendu, je vais me présenter, bien que nous

  2   soyons rencontrés en janvier 2006. Je m'appelle Nelson Thayer. Je vais vous

  3   poser un certain nombre de questions au nom de l'équipe de l'Accusation

  4   aujourd'hui.

  5   La première question que je souhaite vous poser c'est à propos d'un

  6   document que je souhaite vous montrer, ce document 65 ter qui a le numéro

  7   3742. En attendant l'affichage de l'anglais, vous constaterez qu'il s'agit

  8   là d'un annuaire téléphonique, c'est l'annuaire téléphonique de la Brigade

  9   de Zvornik; est-ce que vous voyez cela, Monsieur ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Je souhaite que nous nous reportions à la troisième page, me semble-t-

 12   il.

 13   M. THAYER : [interprétation] En B/C/S il devrait y avoir une page vierge,

 14   ensuite à la page suivante, bien. C'est la page 2 en anglais, s'il vous

 15   plaît.

 16   Q.  Voyez-vous ce document, Monsieur, sur la deuxième page ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Voyez-vous la liste de la police militaire ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Nous avons ici le "komandir," M. Jasikovac, votre nom, ainsi que le nom

 21   de Nada Stojanovic ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  A droite, nous voyons le numéro 116 ?

 24   R.  Ça c'est le numéro de poste. Nous n'avions pas de ligne de téléphone

 25   directe. On pouvait nous joindre à différent numéro de poste, et ceci se

 26   faisait par le biais de l'opératrice qui se trouvait dans la caserne

 27   Standard.

 28   Q.  Je vois que ces trois noms sont cités ici à gauche de ce chiffre 116,

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  1   cela signifie que vous pouviez tous les trois être joints si on composait

  2   ce numéro de poste ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Simplement brièvement, est-ce que ce serait la même chose pour tous ces

  5   autres noms ? Par exemple, en dessous la police militaire, nous avons la

  6   liste des services juridiques, des avocats; les deux avocats pouvaient être

  7   contactés au poste 117 ?

  8   R.  Oui.

  9   M. THAYER : [interprétation] Merci beaucoup. J'en ai terminé avec ce

 10   document.

 11   Q.  Monsieur, vous nous avez dit qu'en 2006, au cours de l'audition, et je

 12   cite la page 90 de ce dernier : "Lorsque j'ai rejoint la police militaire,

 13   mon frère," et vous l'avez cité : à côté Kostic, c'était votre jeune frère.

 14   Vous avez dit que : "Mon frère faisait partie de la police militaire, et

 15   c'est par son intermédiaire que j'ai pu éviter de me rendre sur la ligne de

 16   front."

 17   Est-il exact de dire que vous souhaitiez intégrer la police militaire et la

 18   compagnie de cette dernière parce que vous préfériez être là plutôt qu'un

 19   soldat d'infanterie en train de surveiller une tranchée ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Il était tout à fait normal que votre frère vous aide à cet égard,

 22   n'est-ce pas, en la matière ?

 23   R.  Oui, oui, c'est exact.

 24   Q.  Passons maintenant à la question de ce registre que nous venons

 25   d'évoquer, à propos duquel vous avez témoigné. C'est le numéro 65 ter 354.

 26   M. THAYER : [interprétation] Je demande l'affichage à la page suivante,

 27   s'il vous plaît. La page suivante encore, s'il vous plaît.

 28   Q.  Monsieur, c'est vous qui mettiez à jour ce registre ceci faisait partie

Page 26024

  1   de vos obligations au sein de la Compagnie de la Police militaire en tant

  2   qu'employé ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Inutile de dire quasiment, mais il y a différentes raisons pour

  5   lesquelles une unité comme la vôtre avait besoin de mettre à jour ces

  6   registres, à la fois en interne, parce qu'il était important d'établir des

  7   listes de toutes les personnes qui précisaient où ces personnes se

  8   trouvaient, mais n'était-il pas vrai également de dire qu'il était

  9   important pour la brigade, je veux parler des services financiers et du

 10   renfort du personnel si cela s'avérait nécessaire et qu'il était important

 11   de mettre à jour la comptabilité de votre compagnie ainsi que d'en

 12   connaître les effectifs et le nombre d'hommes ?

 13   R.  Oui, c'est moi qui m'étais à jour ces registres, mais nous ne

 14   remettions pas ces registres. Ils ne servaient pas de complément aux

 15   registres que tenait le service du personnel. Il y avait ces autres

 16   registres qui étaient les registres du personnel qui étaient utilisés, par

 17   exemple, pour les feuilles de salaire. Mes registres n'avaient rien à voir

 18   à cela.

 19   Q.  Je souhaite maintenant me pencher sur certaines des abréviations et

 20   symboles que vous avez utilisés dans ce document, avec l'aide de

 21   l'huissière, je vais vous montrer à nouveau l'original.

 22   Là où on voit le signe plus, reportez-vous à la première page du registre

 23   ici du personnel on voit le terme de "komandir," et le nom de Jasikovac,

 24   c'est ce que l'on voit à l'écran ici. Le signe plus ou le signe d'une

 25   petite croix, cela signifie que la personne était là, il s'agit d'une

 26   confirmation de la présence de l'individu en question ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Lorsqu'on voit les lettres "SL," qu'est-ce que cela signifie "slobodan"

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  1   ou libre, "slobodan" cela voulait dire en permission; c'est cela ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Lorsque qu'on voit la lettre "T" par opposition à le signe plus, cela

  4   signifie qu'il était sur le terrain ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Il y a d'autres abréviations que vous avez utilisées, comme les lettres

  7   "TS," ce qui voulait dire terrain Srebrenica ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  "TZ" voulait dire terrain Zepa, n'est-ce pas ?

 10   R.  Oui, c'est exact.

 11   Q.  N'est-il pas exact de dire également que vous nous avez dit que

 12   lorsqu'au niveau de certaines entrées, on voit plusieurs "TOUS" suivis d'un

 13   "TZ," cela signifie que ces membres de la police militaire assuraient la

 14   sécurité du commandement à Zepa après avoir quitté Srebrenica ?

 15   R.  Oui, c'est exact.

 16   Q.  Je souhaite maintenant passer à la page 7 - je crois que c'est cela -

 17   donc le document original. Pour vous, ce sera la page 7 également. Une page

 18   plus loin encore, s'il vous plaît. En réalité, si nous pouvons repartir en

 19   arrière, s'il vous plaît. Ça y est.

 20   Est-ce que vous voyez cette page ? On voit le numéro 7 en haut; cela

 21   ressemble à Zoran Marinkovic.

 22   R.  Oui, je le vois.

 23   Q.  Bien. Si nous descendons un petit peu, nous n'avons pas besoin de faire

 24   défiler le document. On voit ici un exemple du "TOUS" à la ligne 81, Dragan

 25   Stevic. Encore quelques exemples de cela, lignes 83 et 84; est-ce que vous

 26   voyez cela, Monsieur ?

 27   R.  Oui. Oui, oui, je le vois.

 28   Q.  Donc est-il exact de dire que cela signifie --

Page 26026

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Je ne sais pas si vous parlez l'anglais, mais nous avons besoin de

  3   marquer une pause entre mes questions et vos réponses. C'est en général un

  4   problème que nous rencontrons lorsque les personnes parlent la même langue.

  5   Il faut attendre la fin de ma question avant de répondre pour permettre aux

  6   interprètes de faire leur travail. D'accord ? Je vois que mon confrère

  7   s'est levé.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

  9   M. BOURGON : [interprétation] Je souhaitais confirmer, à savoir si le

 10   témoin parle anglais ou non.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 12   M. THAYER : [interprétation]

 13   Q.  Est-ce que vous parlez l'anglais un petit peu ?

 14   R.  Non du tout.

 15   Q.  Voilà. Nous avions anticipé un petit peu, ligne 85, je souhaite

 16   regarder une autre abréviation. Ligne 82, toute une série de P. 

 17   L'INTERPRÈTE : Correction de l'interprète : Nous sommes un petit peu

 18   parano.

 19   M. THAYER : [interprétation]

 20   q.  Qu'est-ce que cela veut dire en fait, tous ces différents P ?

 21   R.  c'était le cousin du commandant Pandurevic qui faisait partie de son

 22   escorte. Je ne sais pas s'il était avec Pandurevic à Srebrenica et à Zepa,

 23   mais P veut dire "pratnja," ce qui veut dire escorte. 

 24   Q.  Il y a également une abréviation ici, "TN," ce qui veut dire, terrain

 25   Nisici, n'est-ce pas ?

 26   R.  Cela veut dire terrain Nisici, sur le terrain Nisici; sur le terrain,

 27   deux policiers militaires se sont rendus à Nisici; Janisic et Jovanovic

 28   sont allés à Nisici. Tous les 15 jours, il y avait un roulement à Zvornik,

Page 26027

  1   l'un d'entre s'y rendait, il y avait un roulement sur tous les 15 jours.

  2   Ils allaient là-bas pendant deux semaines, ensuite ils revenaient. Donc ils

  3   faisaient partie, ceci était consigné dans les registres de la police

  4   militaire.

  5   Q.  Nisici, cela se trouve où exactement ?

  6   R.  Je vois que c'est près de Sarajevo. Moi, je n'y suis jamais allé moi-

  7   même. Nos soldats devaient s'occuper des lignes à cet endroit-là, je crois

  8   que c'étaient des officiers chargés de la sécurité. Moi-même, je n'y suis

  9   jamais allé, donc je ne peux pas vous dire exactement où se trouve Nisici.

 10   En tout cas, cela ne faisait pas partie de la zone de responsabilité de la

 11   Brigade de Zvornik. Je crois que ceci relève de la zone de responsabilité

 12   du Corps de Sarajevo-Romanija.

 13   Q.  Deux abréviations supplémentaires pour nous aider un petit peu ici. On

 14   voit le "B/BO;" qu'est-ce que cela signifie ?

 15   R.  BO, congé maladie. En fait, c'étaient les gens qui avaient été blessés

 16   et qui étaient hospitalisés. Cela signifie qu'ils étaient à l'hôpital, ce

 17   jour-là, pendant un certain nombre de jours, peut-être; et pour le reste,

 18   c'est congé maladie. C'est lorsque les gens étaient à la maison après avoir

 19   été blessés.

 20   Q.  On voit ceci à la ligne 79, n'est-ce pas, Monsieur ?

 21   R.  Oui. 79, Dragan Asceric; effectivement il est en congé maladie pendant

 22   cinq jours.

 23   Q.   Si on regarde ici, l'abréviation "NO," qu'est-ce que cela veut dire ?

 24   R.  Cela veut dire absence sans permission, et "0" signifie que la personne

 25   n'était pas là ce jour-là, mais n'avait pas obtenu l'autorisation requise.

 26   Ceci ne s'applique qu'à une seule personne, Miodrag.

 27   L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu le nom de famille.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Quel était le nom de famille, s'il vous

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  1   plaît, Miodrag qui ?

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Pavlovic.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous en prie.

  5   M. THAYER : [interprétation]

  6   Q.  Pour les besoins du compte rendu, ceci figure à la ligne 35, de la page

  7   précédente. Poursuivons.

  8   Une dernière question, si vous passez à la page 3 du document si nous

  9   pouvons revenir un petit peu en arrière, le numéro ERN 6610. Veuillez, s'il

 10   vous plaît, regarder la ligne 6, Nebojsa Jeremic, la ligne qui correspond à

 11   ce nom. Pourriez-vous nous dire ce qu'est "Radna Obaveza" ?

 12   R.  Le 26 juillet 1995, Nebojsa, Jeremic a été envoyé et a dû accomplir son

 13   obligation de travail. A partir du 26 juillet, il ne faisait plus partie de

 14   l'Unité de la Police militaire.

 15   Q.  Simplement que ceci soit clair, lorsque vous dites "renvoyer," ceci

 16   n'est pas un terme péjoratif, cela veut signifier simplement qu'il peut

 17   quitter la Compagnie de la Police militaire pour accomplir ses obligations

 18   de travail; c'est cela ?

 19   R.  Oui. Il ne faisait plus partie de l'armée. Il était dans le civil à

 20   partir de ce moment-là qui accomplissait ses obligations.

 21   Q.  Merci. Je n'ai plus besoin de ce document maintenant. Je vous demande

 22   de bien vouloir remettre ce document dans sa pochette et le mettre de côté,

 23   merci.

 24   Monsieur, dans votre déposition pendant l'interrogatoire principal, vous

 25   nous avez dit que c'était le komandir Jasikovac qui avait donné l'ordre à

 26   tous les policiers militaires qui se trouvaient encore dans la caserne de

 27   se rendre à Orahovac afin d'assurer la sécurité des prisonniers musulmans,

 28   n'est-ce pas ?

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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Jasikovac a quitté Standard accompagné des policiers militaires pour se

  3   rendre à Orahovac à bord d'un véhicule. Je ne sais pas si vous pouvez vous

  4   souvenir du véhicule ou pas, mais il s'y sont rendus en voiture, n'est-ce

  5   pas ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  D'après ce que vous savez, Jasikovac aurait reçu les ordres de qui pour

  8   emmener ces hommes à Orahovac ?

  9   R.  Il ne m'a pas dit qui lui avait donné cet ordre. Il m'a simplement dit

 10   que nous devions être prêts à rassembler nos armes pour aller assurer la

 11   sécurité de certains prisonniers de guerre.

 12   Q.  J'entends bien mais ce que je souhaite savoir c'est ceci, d'après ce

 13   que vous savez, Jasikovac aurait pris les ordres de qui pour emmener ces

 14   hommes à Orahovac ?

 15   R.  Je ne sais pas exactement.

 16   Q.  Dans votre déposition pendant l'interrogatoire principal, vous avez

 17   indiqué que les tâches quotidiennes étaient donnés par le commandant de la

 18   brigade qu'il y avait une réunion d'information quotidienne avec le chef de

 19   la sécurité Drago Nikolic, et ensuite que ceci était transmis au "komandir"

 20   Jasikovac, et ensuite à toute la Compagnie de la Police militaire.

 21   D'après vous, y avait-il quelqu'un d'autre au niveau de cette chaîne, ou

 22   d'après vous ces personnes-là que vous avez nommées, c'était les personnes

 23   qui étaient responsables des tâches ou des ordres qu'il fallait donner à la

 24   Compagnie de la Police militaire ?

 25   R.  J'ai dit que Drago Nikolic donnait les ordres en temps de paix après la

 26   réunion nous recevions nos missions et il s'agissait d'une situation

 27   extraordinaire et je ne sais pas qui donnait des ordres à Jasikovac.

 28   Q.  Bien, Monsieur, j'ai compris qu'au cours de votre témoignage, vous avez

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  1   parlé des événements de juillet 1995, en particulier nous ne parlons pas de

  2   temps de paix, nous parlons de juillet 1995.

  3   Les missions de la Compagnie de la Police militaire, d'après vous et

  4   d'après votre expérience, ont été assignées par Drago Nikolic au lieutenant

  5   Jasikovac, n'est-ce pas ?

  6   R.  J'ai pensé au moment où il y n'y avait pas d'activités telles que des

  7   activités survenues le 14 et le 15 juillet, la situation était calme. Le

  8   commandant n'était pas dans la caserne Standard, donc il ne donnait pas

  9   d'ordre parce qu'il n'y avait pas d'activités Jasikovac recevait des ordres

 10   de Drago, et qui donnait des ordres à qui, je n'en sais rien. Je sais qu'il

 11   nous a dit d'être prêt à assurer la sécurité des prisonniers de guerre;

 12   c'est tout ce que je sais.

 13   Q.  Est-ce que Drago Nikolic avait un assistant pour ce qui est de ses

 14   tâches de chef de la sécurité de la brigade ?

 15   R.  Je ne sais pas. Je pense que Trbic Milorad se trouvait avec lui dans le

 16   même bureau, mais je ne sais pas s'il avait d'autres personnes qui

 17   partageaient son bureau.

 18   Q.  Pendant ce que vous avez décrit comme une journée calme au sein de la

 19   brigade suivant la chute de l'enclave de Srebrenica, Monsieur, est-ce que

 20   pendant cette période-là Milorad Trbic s'y trouvait ?

 21   R.  Je ne me souviens pas. Je ne le voyais pas.

 22   Q.  Vous avez parlé de deux juristes, Goran Bogdanovic et Cedo Jovic.

 23   R.  Cedo Jovic.

 24   Q.  Oui, Cedo Jovic, je m'excuse pour ma prononciation qui n'est pas bonne.

 25   Lorsqu'ils sont revenus d'Orahovac, l'un d'entre eux vous a dit qu'il

 26   n'avait plus de fusils. Vous souvenez-vous de cela ?

 27   R.  Oui. Je me souviens qu'ils m'ont dit qu'on leur avait pris leur fusil

 28   ou bien qu'ils leur avaient donné leur fusil mais je sais qu'ils m'ont dit

Page 26031

  1   cela et que leurs fusils étaient restés à Orahovac.

  2   Q.  Au cours de votre entretien avec les représentants du bureau du

  3   Procureur, on vous a posé la question suivante, c'est à la page 65 :

  4   Question, je cite : "Avez-vous parlé avec Cedo avec Bogdanovic des

  5   événements survenus à Orahovac ?

  6   Réponse : "J'en ai pas parlé."

  7   Question : "Avez-vous entendu parler des événements survenus à Orahovac ?"

  8   Votre réponse : "Tout le monde est au courant du fait que ces gens avaient

  9   été exécutés là-bas, et ce n'est pas là où se trouve le problème."

 10   Ensuite on vous a demandé : "Quand vous avez appris que des gens avaient

 11   été exécutés là-bas ?

 12   Vous avez dit : "Qu'après l'exécution et la question de savoir après

 13   combien de temps ?

 14   Vous avez répondu : "Je ne sais pas, probablement le même soir."

 15   Vous avez dit : "Cela a été dit mais vous avez dit après : "Que Goran et

 16   Cedo m'ont probablement dit cela parce qu'ils ont entendu  parler de cela

 17   mais ils n'étaient pas là-bas."

 18   Est-ce que vous maintenez ce que vous avez dit au cours de l'entretien en

 19   2006 ?

 20   R.  Oui, c'est à peu près cela. Je n'ai pas -- je ne me souviens pas s'ils

 21   m'ont dit cela ou s'ils ont parlé de cela. Quelqu'un m'a parlé de cela

 22   lorsqu'ils sont revenus, lorsqu'ils m'ont dit que leurs fusils étaient

 23   restés là-bas. Après cela, je ne me souviens plus de quoi on a parlé.

 24   Q.  A l'époque où le lieutenant Jasikovac a ordonné à la police militaire

 25   de se rendre à Orahovac, avez-vous une idée de ce qui allait se passer pour

 26   ce qui est des gens dont il devait assurer la sécurité ?

 27   R.  Non. On nous a dit d'assurer la sécurité des prisonniers de guerre mais

 28   les membres de l'armée à savoir la police militaire se sont rendus à

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  1   Orahovac après cela et c'est tous ce que je veux dire là-dessus. 

  2   Q.  La question était, Monsieur, de savoir quelle était l'idée que vous

  3   avez eue d'eux par rapport au destin des prisonniers qui étaient gardés à

  4   Orahovac ?

  5   R.  Je ne le sais pas comment j'aurais pu comprendre cela ? Ils se sont

  6   rendus là-bas pour assurer leur sécurité.

  7   Q.  Est-ce que quelques-uns de vos collègues, d'autres policiers militaires

  8   à l'époque vous auraient dit qu'ils avaient compris quel allait être le

  9   destin des prisonniers musulmans à Orahovac, même si vous-même vous n'aviez

 10   aucune idée là-dessus, est-ce que vous avez entendu parler d'autres membres

 11   de la police militaire de cela du destin réservé à ces prisonniers ?

 12   R.  Personne ne parlait de cela. Les policiers militaires se sont rendus à

 13   Orahovac, sont partis sur le terrain. Personne n'a parlé de cela.

 14   Q.  Très bien, Monsieur, permettez-moi de parcourir certaines des questions

 15   et des réponses de votre entretien en 2006. Je vais vous lire certaines de

 16   ces questions et de ces réponses, après quoi je vais vous poser une

 17   question donc suivez ma lecture.

 18   Vous nous avez dit que les gens commençaient à se préparer pour aller à

 19   Orahovac et que personne ne voulait y aller. C'est à la page 64 --

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 21   M. THAYER : [interprétation]

 22   Q.  La page 65.

 23   Après quoi on vous a demandé : "Comment savez-vous que les gens ne

 24   voulaient pas y aller ?"

 25   Vous avez répondu : "On pouvait voir cela sur leur visage, et j'étais

 26   très content au moment où j'ai entendu que moi je ne devais pas y aller."

 27   Après quoi, on vous a demandé : "Pourquoi vous n'êtes pas allé à

 28   Orahovac ?"

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  1   Votre réponse était : "Je ne sais pas, j'ai eu de la chance."

  2   "Question : Mais qui a décidé que vous deviez rester au sein de la brigade

  3   ?"

  4   Votre réponse était : "Le commandant qui m'a dit de rester. Je ne pouvais

  5   pas décider de cela. Cela dépendait de ces ordres, mais s'il m'avait dit

  6   d'y aller, je me serais rendu contre cœur. Encore une fois, je vais vous

  7   dire, les gens me connaissaient, s'ils m'avaient demandé des assister de

  8   quelque façon que cela soit et si je ne pouvais pas les aider, bien sûr, je

  9   me serais senti mal. Au moins j'ai la conscience tranquille aujourd'hui

 10   parce que je n'ai participé à rien et je n'ai même pas vu les morts, ce qui

 11   m'est important."

 12   Vous nous avez dit, avant qu'au bord des autocars, il y avait des hommes

 13   qui avaient des têtes baissées, et ensuite vous avez fourni cette

 14   information dans l'entretien, je cite à la page 46 :

 15   "Avant la guerre j'étais joueur de football dans le club de football Drina

 16   et les gens me connaissaient, des gens de Zvornik; je ne voulais pas

 17   m'approcher d'eux parce que quelqu'un d'entre eux aurait pu me demander de

 18   les aider, et moi, je savais que je n'étais pas en mesure de les aider, et

 19   moi, je savais que je n'étais pas en mesure de les aider."

 20   Question : "Ici vous parlez des Musulmans qui se trouvaient à bord des

 21   autocars ?"

 22   Votre réponse était : "Je ne voulais pas à ce qu'ils me demandent quoi que

 23   ce soit parce que je savais que je n'étais pas en mesure de les aider."

 24   Monsieur, vous nous avez dit que vous ne savez pas quel était le plan pour

 25   ce qui est de ces prisonniers de guerre. Pourquoi parlez-vous alors du fait

 26   que vous étiez content parce que vous n'avez pas été envoyé là-bas, parce

 27   que vous n'avez pas vu de personnes mortes, parce que vous ne vous sentiez

 28   pas coupable et du fait que vous n'étiez pas en mesure de les aider et

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  1   c'est pour cela que vous évitez tout contact avec eux ?

  2   R.  J'ai dit que personne n'était pas au courant de ces liquidations. Au

  3   moment où on nous a dit d'aller pour assurer leur sécurité, personne n'en a

  4   parlé et ça n'avait rien à voir avec la liquidation de ces personnes.

  5   Lorsque je dis que j'étais content de ne pas être envoyé là-bas, pour moi,

  6   si quelqu'un m'avait reconnu et m'avait demandé de l'aide, je me serais

  7   senti mal parce que je n'étais pas en mesure de le aider. Je ne savais pas

  8   ce qui allait se passer et ce qui a été fait. On nous a dit d'assurer leur

  9   sécurité tout simplement. Il y avait des gens qui auraient pu me demander

 10   de l'aide, et moi, j'étais un simple soldat et je ne pouvais pas les aider.

 11   Je ne m'occupais que de leur sécurité. C'était tout.

 12   Je vais vous dire, que les gens partaient à contre cœur parce qu'ils

 13   savaient qu'ils allaient là-bas pour assurer la sécurité de prisonniers,

 14   parce qu'ils allaient rester toute la nuit là-bas, c'est pour cela que

 15   j'étais soulagé de ne pas être envoyé là-bas. Personne n'a parlé de la

 16   liquidation de ces personnes, on a parlé que de leur sécurité et du fait

 17   que nous devions assurer leur sécurité.

 18   Q.  Au cours de cette période de temps, n'avez-vous jamais entendu dire que

 19   des prisonniers allaient être échangés ?

 20   R.  Personne n'a parlé de cela.

 21   Q.  Au cours de cette période de temps, que vous avez décrite comme étant

 22   une période calme au sein de votre brigade, vous savez qu'il y avait cette

 23   colonne composée de milliers et de milliers d'hommes musulmans et de

 24   garçons qui se frayait le chemin vers le territoire libre en se déplaçant

 25   derrière la Brigade de Zvornik, et qui passait à l'ouest de Zvornik, n'est-

 26   ce pas ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  C'est pourquoi dans la caserne n'était pas beaucoup de personne pendant

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  1   cette période-là, n'est-ce pas, était vide ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Les soldats ont été envoyés partout à Snagovo et dans toute cette

  4   région jusqu'à Baljkovica ?

  5   R.  Oui, c'est exact. Je ne sais pas où ils étaient exactement dans quel

  6   endroit, mais ils étaient tous sur le terrain.

  7   Q.  Eux étaient dans la brigade ils essayaient d'envoyer en gros toute

  8   personne qui pouvait sur le terrain; est-ce exact ?

  9   R.  Je ne sais pas. Je sais que les forces de police militaire sont allées

 10   sur le terrain. Je ne sais pas pour ce qui est des autres, je ne sais pas

 11   où ils sont allés.

 12   Q.  C'est pour ça qu'ils ont dû envoyer un conseiller juridique pour monter

 13   la garde des prisonniers et un conseil juridique pour monter la garde à la

 14   barrière d'entrée; est-ce exact ?

 15   R.  Oui, c'est vrai pour ce qui est des policiers militaires puisque toute

 16   la force était engagée sur le terrain.

 17   Q.  Y avait-il quoi que ce soit à votre connaissance qui vous aurait

 18   empêché vous-même d'être envoyé à Snagovo ou à Baljkovica ?

 19   Ou à tout autre endroit où il y avait des combats ?

 20   R.  Comment pourrais-je le savoir ? Je suis resté à la caserne Standard.

 21   Quand l'avocat m'a posé la question, j'ai dit je suis allé moi-même sur le

 22   terrain quand c'était nécessaire. Lorsque la ligne de front a été attaquée.

 23   A ce moment-là, je n'y suis pas allé.

 24   Q.  Vous avez décrit combien vous étiez soulagé quand vous n'avez pas dû

 25   aller à Orahovac, on est en droit de dire que vous étiez plus que soulagé

 26   quand vous n'avez pas dû aller à Orahovac pour les raisons dont je viens

 27   dans vous donner lecture et que vous avez exprimé dans votre entrevue; est-

 28   ce exact ?

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  1   R.  Oui, j'ai dit que j'étais soulagé de ne pas y avoir été. Pourquoi ?

  2   Parce que les gens sur place auraient pu me connaître -- auraient pu être

  3   des connaissances ou non. C'est la raison pour laquelle j'ai dit cela.

  4   Q.  Vous avez dit, dans votre interview, qu'au cours de cette même période

  5   de temps, vous étiez en gros en train d'essayer de rester en dehors de la

  6   vue des gens et dans la caserne parce qu'il y avait des chances de vous

  7   voir plus il y avait de danger de --

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Bourgon.

  9   M. BOURGON : [interprétation] Pourriez-vous faire référence, s'il vous

 10   plaît, à partir de l'interview ?

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Thayer.

 12   M. THAYER : [interprétation] Je peux vous donner ça dans un instant, mais

 13   si vous me permettez de poursuivre, je peux dire que cela se trouve dans

 14   l'interview.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon, je ne suis pas très

 16   heureux de cela.

 17   M. BOURGON : [interprétation] J'aimerais s'il va poser une question de dire

 18   quelque chose au témoin.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous en avez droit.

 20   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, c'est survenu au cours

 21   du colloque avec le témoin --

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes en train de perdre plus de

 23   temps qu'il y ait nécessaire en discutant de cela. Si vous voulez bien

 24   trouver la référence, s'il vous plaît.

 25   M. THAYER : [interprétation] Si vous me donnez la référence, Monsieur le

 26   Président, je vais consulter le document.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, merci.

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] Puis-je vous dire quelque chose à ce sujet ?

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  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, allez-y.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Quand j'ai dit cela, c'est-à-dire que je

  3   n'aimais pas beaucoup tourner autour de l'enceinte de la caserne Standard,

  4   je ne voulais pas dire que je me cachais. Je n'aurais pas pu me cacher.

  5   J'étais mobilisé, j'étais là. Vous avez dit que je me cachais. J'ai peut-

  6   être dit quelque chose qui semblait dire cela, mais ce n'est certainement

  7   pas ce que je voulais dire. J'étais dans la caserne Standard et je n'avais

  8   aucune raison de me cacher.

  9   M. THAYER : [interprétation] Au vu de la réponse du témoin, puis-je

 10   poursuivre ?

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, tout à fait, veuillez poursuivre.

 12   M. THAYER : [interprétation] Merci.

 13   Q.  Auriez-vous préféré aller assurer la garde des prisonniers à Orahovac

 14   ou à Baljkovica à l'époque ?

 15   R.  Je ne sais pas. Je n'aurais aimé ni l'un ni l'autre parce qu'à

 16   Baljkovica, vous pouvez voir par vous-même la longue liste de blessés et de

 17   tués, y compris mon frère, Dragan.

 18   Q.  Oui, c'est vrai, Monsieur. Ces Musulmans avaient des fusils ils

 19   tiraient des coups de feu à Baljkovica, alors que ceux à Orahovac ne

 20   tiraient pas; est-ce exact ?

 21   R.  C'est exact.

 22   M. THAYER : [interprétation] Juste pour le compte rendu d'audience,

 23   Monsieur le Président, à la page 79 de l'interview à la ligne 11, il est

 24   dit, je cite : "La meilleure chose était de ne pas sortir trop souvent

 25   parce que je n'étais pas sur la ligne de front, parce que si je sortis

 26   souvent quelqu'un pouvait le remarquer et il était mieux de rester dans le

 27   bureau d'une certaine manière de me cacher." Lignes 8 à 12.

 28   Q.  Vous souvenez-vous d'avoir dit cela, Monsieur ?

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  1   R.  Quelque chose de la sorte, je ne me souviens pas s'il s'agissait de ces

  2   mots-là exactement.

  3   Q.  Bien. Revenons au registre de présence. Si l'on peut afficher la pièce

  4   65 ter 354, s'il vous plaît.

  5   Vous nous avez dit durant votre interview que -- et je cite à la page 83 :

  6   "J'écrivais les noms des gens qui soit été libérés de leur fonction, soit

  7   disponible. C'était ce que je faisais conformément aux ordres du commandant

  8   de la compagnie."

  9   Ensuite, encore une fois à la page 88, vous nous avez dit : "J'inscrivais

 10   les choses qui étaient conformes aux inscriptions de Jasikovac, et personne

 11   d'autre ne me donnait d'ordre. Ce n'était que Jasikovac."

 12   Vous souvenez-vous d'avoir répondu cela, Monsieur ?

 13   R.  Pour ce qui est des listes, c'est moi qui les ai rédigées. J'ai dit

 14   cela - et permettez-moi de répéter - il se trouve qu'au cours de la

 15   journée, une urgence pouvait survenir, que quelqu'un devait partir pour

 16   aller quelque part, et la liste devait comprendre le nombre de policiers

 17   qui étaient restés à la caserne et le nombre de policiers qui étaient

 18   sortis. Ce n'est pas quelque chose que je pouvais savoir immédiatement ou

 19   vérifier à partir des listes que je tenais. C'est pour ça que j'avais mon

 20   propre registre. Je l'ai peut-être montré à Jasikovac également, c'était il

 21   y a longtemps. Je ne me souviens plus exactement comment tout cela

 22   fonctionnait.

 23   Q.  Vous avez témoigné dans votre interrogatoire principal du fait que les

 24   soldats s'alignaient tous les jours et que l'on donnait lecture à voix

 25   haute des ordres de la journée. Je crois que vous nous avez dit que cela a

 26   été confirmé par d'autres policiers militaires, que vous étiez sur celui

 27   qui donnait lecture des ordres distribués à les policiers militaires

 28   individuellement, ou bien, où ils devaient se trouver un jour donné, et

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  1   cela a été fait le matin; est-ce exact ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Où receviez-vous les informations que vous inscriviez sur ce registre

  4   et dont vous donniez lecture au cours de la réunion matinale ?

  5   R.  Je rédigeais le registre des présences dans le bureau tous les soirs

  6   pour le jour suivant. Le registre établissait qui devait faire quoi et où.

  7   J'avais l'approbation du commandant de la Compagnie de Police militaire

  8   pour ce faire, il l'examinait, le signait, et ensuite j'en donnais lecture

  9   le matin suivant. Lorsque je rédigeais le registre la veille, j'inscrivais

 10   les différentes tâches pour la date à venir au crayon pour que je puisse si

 11   nécessaire changer ce qu'il fallait. J'obtenais la signature du commandant

 12   et ensuite donnait lecture de ce qui figurait sur le registre. Il n'y avait

 13   pas d'autre méthode de travail ou autre procédure à l'époque.

 14   Q.  Merci pour cette réponse. Ces informations que vous inscriviez au sujet

 15   d'où les gens devaient se trouver ou ce qu'ils devaient faire provenaient

 16   de Jasikovac, n'est-ce pas ?

 17   R.  J'écrivais cela moi-même. Il ne faisait que vérifier ce que j'écrivais

 18   et disait s'il était d'accord avec cela ou non. C'est moi qui relevais les

 19   allées et venues des membres de la Compagnie de la Police, et je m'assurais

 20   qu'ils relevaient les uns et les autres de leurs fonctions pour que ce ne

 21   soit pas toujours la même personne qui faisait la même chose. C'est lui qui

 22   signait les ordres quotidiens, et moi qui en donnais lecture le matin. Je

 23   faisais cela moi-même. Je ne recevais les ordres de personne.

 24   Q.  Bien. Mais, Monsieur, votre déclaration préalable semble dire des

 25   choses différentes, c'est-à-dire que c'était vous qui établissiez les

 26   missions, qui envoyaient les gens sur le terrain à Zepa ou à Srebrenica ou

 27   à Orahovac ? Ce n'est pas vous qui est à l'origine de ces ordres, n'est-ce

 28   pas ?

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  1   R.  C'est exact ce que je vous dis; cependant, c'est que je faisais cela en

  2   période de paix quand il n'y avait pas de combat et quand il n'y avait pas

  3   d'ordre quotidien à donner, ce n'était que pendant ces périodes de calme

  4   que de tels ordres étaient donnés. Lorsque quelqu'un devait aller sur le

  5   terrain, quelqu'un de la Compagnie de Police militaire, j'amenais une liste

  6   à Jasikovac, et c'est lui qui choisissait sur la liste ceux qui devraient

  7   être envoyés sur le terrain pour remplir cette tâche. Mais pour ce qui

  8   était des ordres journaliers, c'est moi qui le rédigeais.

  9   Q.  Monsieur, encore une fois, nous allons regarder cette liste de

 10   présences et je vais vous poser des questions

 11   précises sur qui vous a donné les ordres quant à certaines destinations.

 12   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, je crois que nous nous

 13   approchons de la pause. Je crois que nous n'avons qu'une ou deux minutes

 14   qui nous restent.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Nous allons prendre la pause

 16   maintenant et nous allons poursuivre plus tard; 25 minutes de pause, s'il

 17   vous plaît.

 18   --- L'audience est suspendue à 12 heures 29.

 19   --- L'audience est reprise à 12 heures 57.

 20    M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Thayer.

 21   M. THAYER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 22   Q.  Encore une fois, bonjour, Monsieur Kostic.

 23   R.  Bonjour.

 24   Q.  Vous avez dit dans votre interview que le registre dont nous avons

 25   parlé était le registre de présence où de mission officielle pour la

 26   compagnie, qu'il n'y avait rien d'autre que c'est ce que nous avons examiné

 27   et ce dont nous avons parlé, et c'est ce qui se trouve à la page 84; êtes-

 28   vous d'accord avec cela ?

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  1   R.  Le registre de présence dans l'unité, oui, c'est bien cela. Pour ce qui

  2   est des autres documents, qui faisait référence à notre unité, ils étaient

  3   tenus par les policiers militaires, c'est ce qu'on appelait la liste VOB 8;

  4   en d'autres mots, ce n'était pas la seule liste qui était tenue par les

  5   forces de police militaire, il y en avait d'autres.

  6   Q.  Oui, mais quand vous faites référence à la liste VOB 8, à quoi faites-

  7   vous référence, Monsieur ?

  8   R.  C'est un grand livre contenant toutes les informations, c'est-à-dire le

  9   nom de la personne, le nom de son père, sa date de mobilisation, la date

 10   d'entrée en service dans les forces de police militaire. Ceci était un

 11   livre qui était tenu par le service du personnel militaire. Je ne sais pas

 12   quoi d'autre vous dire.

 13   Q.  Très bien. Pouvez-vous confirmer ce que vous avez dit en 2006,

 14   Monsieur, c'est-à-dire que le registre dont nous avons parlé est le seul

 15   registre de présence ou livre de missions officiel pour la Compagnie de

 16   Police militaire ?

 17   R.  Oui, C'était une registre que je tenais, faisant état des ordres

 18   quotidiens, et j'avais mon propre registre.

 19   Q.  Vous nous avez avoué dans votre interview, Monsieur, que vous seul

 20   étiez responsable des modifications à la gomme, c'est-à-dire des

 21   annotations qui avaient été effacées et qui avaient été remplacées par des

 22   annotations différentes; est-ce exact ?

 23   R.  Oui.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Bourgon.

 25   M. BOURGON : [interprétation] Puis-je avoir la référence de l'interview,

 26   s'il vous plaît ?

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 28   M. THAYER : [interprétation] Bien sûr. C'est à la page 68, par exemple.

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  1   Q.  Maintenant, Monsieur, vous avez avoué en particulier que vous avez

  2   inscrit "O" pour Orahovac, pour certains membres de la police militaire,

  3   certains jours. Ensuite avoir effacé le "O" et remplacer par un "T" qui

  4   signifiait terrain; est-ce exact ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Vous n'avez pas changé votre version, vous soutenez cette version,

  7   telle que vous l'avez énoncée aujourd'hui; est-ce exact ?

  8   R.  Oui, oui, c'est moi qui ai fait cela. C'est moi qui ai écrit cela, il

  9   n'y a pas de problème.

 10   Q. Vous nous avez également dit en 2006, que vous ne saviez pas ce que

 11   représentaient les lettres "R" qui avaient été effacées; est-ce exact ?

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Bourgon.  

 13   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Si mon collègue

 14   veut utiliser l'interview, il devrait citer les passages de l'interview,

 15   comme ça le témoin sait exactement quels sont les mots qu'il a utilisés. Ce

 16   serait beaucoup mieux pour le témoin, comme ça il sait ce qu'il a dit à

 17   l'époque. Il peut formuler des commentaires sur ces déclarations. Merci,

 18   Monsieur le Président.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois qu'il serait en effet beaucoup

 20   mieux si vous aviez adopté les recommandations ou les suggestions de M.

 21   Bourgon. Enfin, après tout, nous avons des exemples devant nous que ceci

 22   est la manière préférable de traiter avec un témoin.

 23   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, je serai ravi de le

 24   faire, et si je peux continuer à interroger le témoin, je lui poserai des

 25   questions comme vous l'avez indiqué et j'y ferai référence brièvement

 26   lorsque je fais référence à des questions spécifiques et à des réponses du

 27   témoin.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

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  1   M. THAYER : [interprétation]

  2   Q.  Monsieur, votre témoignage aujourd'hui est que vous ne saviez pas à

  3   l'époque et que vous ne savez toujours pas aujourd'hui, que signifiaient

  4   les "R" qui étaient effacés ?

  5   R.  Oui. Je soutiens toujours cela aujourd'hui. Je ne sais rien de ces "R"

  6   ou quoi que ce soit de la sorte.

  7   Q.  Avez-vous connaissance du fait que des policiers militaires de la

  8   Brigade de Zvornik étaient envoyés à Rocevic ?

  9   R.  Non.

 10   Q.  Juste pour être très clair, ceci comprendrait toute connaissance que

 11   vous ayez eue jusqu'à ce que vous auriez pu apprendre jusqu'à ce jour. Donc

 12   vous dites alors que vous témoignez aujourd'hui que vous n'avez aucune

 13   information quelle qu'elle soit au sujet du fait que des soldats de la

 14   Compagnie de Police militaire de la Brigade de Zvornik étaient envoyés à

 15   l'école de Rocevic ?

 16   R.  Je ne sais rien à ce sujet.

 17   Q.  Maintenant, au cours de votre interview, vous avez souligné que ce

 18   registre était quelque chose que vous teniez pour votre usage personnel.

 19   Aujourd'hui, je crois que vous avez même dit que c'était de votre propre

 20   initiative. Je crois c'est comme ça que vous y avez  fait référence. Si

 21   nous retrouvons votre citation, vous dites à la page 16 : "Je remplissais

 22   ce registre juste pour moi-même."

 23   A la page 20, vous dites : "C'est quelque chose que je faisais pour moi-

 24   même sans suivre aucun ordre. Je le faisais pour moi-même."

 25   A la même page : "Personne ne m'a ordonné quoi que ce soit, c'est quelque

 26   chose que j'ai fait de moi-même."

 27   A la page 55 : "Je tenais ce registre pour mon propre usage, juste si

 28   quelqu'un me pose des questions dans le futur."

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  1   A la page 56 : "Je gardais plutôt pour mon propre usage."

  2   A la page 57 : "Je l'ai fait pour moi. Personne ne m'a dit de le faire."

  3   Maintenant, Monsieur, durant cette interview, au vu de votre insistance

  4   dont vous faites l'écho aujourd'hui selon laquelle vous faisiez ceci de

  5   votre propre gré, je vous ai posé une question précise et j'ai dit : "Ce

  6   document existait avant que nous ne rejoigniez la compagnie."

  7   Votre réponse a dit : "Non, ce n'est pas exact."

  8   Ensuite je vous ai demandé : "Alors vous êtes en train de nous dire

  9   que vous avez conçu ce document entièrement."

 10   Ensuite vous avez dit : "Je crois que c'est que vous nous avez dit

 11   aujourd'hui."

 12   Ceci se trouve à la page 57; quelqu'un a conçu ce document sur

 13   ordinateur pour moi, je l'ai rempli par la suite. Personne dans la caserne

 14   ne le gardait ou ne le remplissait de cette manière. Je crois qu'est-ce que

 15   vous avez dit aujourd'hui, il s'agit d'identifier un Misko probablement

 16   Vasic, et vous êtes allé le voir et vous avez dit, je cite : "Je l'ai

 17   consulté au sujet de cette idée qui était la mienne de garder un registre."

 18   C'était en réponse à la question, je cite : "Saviez-vous si d'autres

 19   compagnies ou bataillons de la Brigade de Zvornik utilisaient un document

 20   similaire ?"

 21   Votre réponse était : "Non, non, je ne sais pas."

 22   Alors j'aimerais maintenant vous demandez d'examiner un certain nombre de

 23   documents, avec l'assistance de l'huissière --

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Bourgon.

 25   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai une question.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois que la question va venir.

 27   M. THAYER : [interprétation] Je crois que c'est évident, Monsieur le

 28   Président. La question viendra.

Page 26046

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien, la question viendra. Alors

  2   poursuivez.

  3   M. THAYER : [interprétation] Pour nous faire gagner du temps, Monsieur le

  4   Président, et pour simplifier la chose, je demande que nous faisions

  5   apparaître ces documents avec le rétroprojecteur parce que je ne crois pas

  6   que nous puissions faire technologiquement ce que je souhaite faire avec le

  7   prétoire électronique.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons mettre sur le

  9   rétroprojecteur. Cela ne nous pose pas de problèmes.

 10   M. THAYER : [interprétation] Bien.

 11   Q.  Tout en haut, nous avons le document 65 ter 354. Dans le coin en haut à

 12   droite, vous pouvez voir qu'il s'agit du registre de la police militaire

 13   que nous avons examiné; le second document pour le compte rendu d'audience

 14   est le registre de présences de la 2e Compagnie de la Brigade de Zvornik;

 15   voyez-vous cela, Monsieur ?

 16   Donc ceci est le document 65 ter 2851 pour le compte rendu

 17   d'audience, et dans le coin en haut à droite, vous voyez où cela est dit :

 18   "La Compagnie de Génie ?"

 19   R.  Oui, oui, oui, je vois.

 20   Q.  Ce sont des documents identiques, n'est-ce pas ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  J'aimerais vous montrer le document 65 ter 3726 avec l'aide de Mme

 23   l'Huissière, et nous voyons que nous avons un formulaire identique, n'est-

 24   ce pas, utilisé par la Division de Logistique et qui est également pour le

 25   mois de juillet 1995 ?

 26   R.  Oui, je vois cela.

 27   Q.  J'aimerais vous montrer le registre de présences de l'équipe

 28   responsable de la signalisation du 1er Bataillon, également pour le mois de

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  1   juillet. Ça c'est le document 65 ter 3760. C'est le même document, n'est-ce

  2   pas, Monsieur ?

  3   R.  [hors micro]

  4   Q.  Nous avons besoin d'une réponse audible. C'est le même formulaire,

  5   n'est-ce pas, Monsieur ?

  6   R.  Oui, oui, je vois cela. Je ne sais pas. Je vous ai dit que c'est moi

  7   qui tenais ces registres. Je n'avais aucune idée que l'on en disposait

  8   également peut-être que Misko le faisait pour eux également, mais ce n'est

  9   pas grave s'il le faisait. Je vois aujourd'hui qu'ils avaient le même

 10   document mais quelle différence cela fait-il, quel est le rapport ?

 11   Lorsqu'il a rédigé ce modèle informatique pour moi, je ne savais pas qu'il

 12   y en avait d'autres peut-être qui a fait le même modèle pour d'autres après

 13   qu'il l'ait fait pour moi. Je ne sais pas.

 14   Q.  Donc, Monsieur, ce formulaire ou modèle de document comme vous pouvez

 15   le voir n'est pas quelque chose que vous utilisiez seul pour votre usage

 16   unique. Chaque unité, et je veux passer en revue les huit bataillons et je

 17   peux vous montrer tous les registres de bataillons et unités, et ils

 18   utilisaient tous le même modèle de documents. Tout le monde devait utiliser

 19   ces mêmes documents parce que c'était une manière critique de rendre compte

 20   des allées et venues et des capacités des différentes unités, n'est-ce pas

 21   exact, Monsieur ?

 22   R.  Moi, je n'ai rien à voir avec leurs documents. Je ne savais pas qu'ils

 23   tenaient ces registres. Je sais que moi je le faisais. Je ne sais pas quand

 24   eux ont commencé à tenir ces registres. Je vois qu'ils utilisaient un stylo

 25   à bille alors que j'utilisais un crayon à papier. Je n'étais pas du tout au

 26   courant du fait que d'autres unités tenaient ces mêmes registres. Peut-être

 27   ont-ils utilisé les mêmes formulaires de Misko ou peut-être ont-il utilisé

 28   les mêmes formulaires que moi. Mais, en tout cas, personne ne m'a dit que

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  1   qui que ce soit d'autres les utilisaient.

  2   Q.  Monsieur, est-ce que vous dites bien dans votre déposition que

  3   quelqu'un qui a passé autant de temps que vous comme employé de bureau au

  4   sein de la Compagnie de la Police militaire que vous ne pouviez pas dire

  5   aux Juges de la Chambre pourquoi ces formulaires étaient importants et tous

  6   ces autres bataillons et unités qui mettaient à jour ces registres ?

  7   R.  Je ne sais pas pourquoi eux conservaient cela. Moi, je sais pourquoi je

  8   conservais les miens.

  9   Q.  Vous dites dans votre déposition que toutes ces autres unités prenaient

 10   l'initiative indépendamment les unes des autres pour obtenir ces

 11   formulaires à l'instar de ce que vous avez fait pour exactement les mêmes

 12   raisons ? Est-ce bien ce que vous dites dans votre déposition ?

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, la même question a été

 15   posée et on a déjà répondu à la question à plusieurs reprises. Ce n'est pas

 16   ce qu'a dit le témoin. S'il souhaite lui demander si c'est ça la question,

 17   bien, mais pas de dire c'est ce que vous avez dit aujourd'hui et je veux

 18   dire d'insister sur ce point à maintes et maintes reprises, j'ai laissé mon

 19   confrère terminé mais il est clair que le témoin sait, mais ne sait rien à

 20   propos de ce formulaire.

 21   M. THAYER : [interprétation] Monsieur le Président, la question est simple

 22   en fait et je crois qu'il est clair que le témoin est tout à fait capable

 23   d'y répondre. C'est ma dernière question sur le sujet et je veux simplement

 24   voir s'il est en mesure d'y répondre -- ou si nous pouvons obtenir une

 25   réponse de lui -- 

 26   [La Chambre de première instance se concerte]

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Pour moi, c'est une question qui n'est pas

 28   pertinente. Je ne sais vraiment pas ce que conservait les autres. Moi je

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  1   sais pourquoi je conservais ces formulaires.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Passez à votre question suivante,

  3   Monsieur Thayer.

  4   M. THAYER : [interprétation] Bien.

  5   Q.  Je souhaite vous rappeler, Monsieur, de certaines des réponses et

  6   explications que vous nous avez données pendant votre audition en 2006

  7   lorsque nous vous avons posé des questions sur les modifications ou

  8   changements.

  9   R.  Allez-y.

 10   Q.  Je vais vous lire certains extraits; cela prendrait quelques instants

 11   mais ensuite, j'aurai des questions à vous poser à ce sujet.

 12   On vous a demandé à la page 53 :

 13   Question : "Mais dites-moi : pourquoi avez-vous effacé la lettre 'O' et

 14   pourquoi l'avez-vous remplacé par un 'T' ?"

 15   Réponse : "Croyez-moi, je ne m'en souviens pas."

 16   Question de suivi : "Mais, Monsieur Stevo, cela n'a pas de sens, la

 17   lettre 'O' et ensuite de mettre la lettre 'T.' Pourquoi avez-vous changer

 18   le registre de permanence ?"

 19   Votre réponse : "Je ne sais pas; croyez-moi je ne sais pas pourquoi j'ai

 20   fait cela."

 21   A la page 54.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

 23   M. BOURGON : [interprétation] S'il a l'intention de citer des extraits de

 24   l'audition, il devrait lire toutes les questions et les réponses et non pas

 25   certaines d'entre elles, il n'a omis de parler du début de la question et

 26   de la réponse, et cetera, le début de la question, et dans la réponse, il

 27   devait lire toute la question et toute la réponse, et ensuite demander au

 28   témoin de confirmer chaque question et une question après l'autre.

Page 26050

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Laissez-le procéder de la manière qu'il

  2   lui convient et nous pouvons intervenir, ou en tout cas vous, vous posez

  3   les questions pendant de temps des questions supplémentaires. Je crois

  4   qu'il faut respecter ici la procédure.

  5   M. BOURGON : [interprétation] Peut-être que je vais expliquer et tenter de

  6   vous expliquer mieux quel est le problème que ceci me pose. Dans cette

  7   partie, mon confrère a lu la question : "Mais dites-moi : pourquoi avez-

  8   vous enlevé la lettre 'O' pour la remplacer par un 'T' ?" Ensuite il a lu

  9   la réponse du témoin : "Croyez-moi, je ne m'en souviens pas." Ensuite il

 10   est passé à la question suivante en omettant le fait que le témoin avait

 11   fourni une réponse : "Voyez-vous, toutes ces personnes avaient été

 12   répertoriées sous la lettre 'T,' terrain, mais pas toutes ces personnes

 13   n'étaient pas à Orahovac ce jour-là." Ensuite il passe --

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Arrêtez-vous, arrêtez-vous.

 15   M. BOURGON : [interprétation] Ceci n'est pas juste pour le témoin.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Arrêtez, arrêtez, arrêtez. Vous pourrez

 17   poser cette question pendant les questions supplémentaires; sinon, vous

 18   intervenez ici, et vous ne pouvez pas le gêner dans son contre-

 19   interrogatoire, et nous estimons qu'il est utile d'intervenir nous le

 20   ferons.

 21   Veuillez poursuivre, Monsieur Thayer.

 22   M. THAYER : [interprétation]

 23   Q.  Votre réponse à la question --

 24   Je vais répéter ma question : "Pourquoi avez-vous changé le registre

 25   de permanence ?"

 26   Réponse : "Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait cela."

 27   Cela se trouve à la page 54.

 28   On vous demande une question de suivi : "Et de même pour la lettre

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  1   'R' ?"

  2   Vous répondez : "La lettre 'R' n'a pas été inscrite de façon définitive car

  3   je ne sais ce que signifie la lettre 'R'."

  4   On vous a posé la question : "Ceci veut dire Rocevic ?"

  5   Vous avez répondu : "Je vous garantis qu'aucun officier de police n'était à

  6   Rocevic ce jour-là."

  7   Ensuite vous poursuivez en disant : "Mais je ne sais pas qui était là,

  8   peut-être qu'ils avaient été envoyés d'un autre endroit mais de la caserne

  9   ils ne sont pas rendus à Rocevic."

 10   Ceci se trouve à la page 54. Vous niez avoir inscrit la lettre "R" et

 11   de l'avoir effacée et vous dites : "C'est possible il se peut qu'ils aient

 12   été envoyés depuis Orahovac, mais je ne suis pas au courant de cela. Ce que

 13   je sais c'est simplement à propos d'Orahovac."

 14   Page 55. Ensuite vous poursuivez en disant : "En ce qui me concerne, toutes

 15   les personnes qui ne se trouvaient dans la caserne étaient sur le terrain.

 16   Pourquoi l'ai-je fait ? Je ne sais pas. Je n'ai pas de raison pour le

 17   faire. Si je souhaitais le faire, j'aurais arraché la feuille. Je ne le

 18   cache pas." A la page 55.

 19   On vous a reposé la question un peu plus tard, ceci se trouve à la

 20   page 78 : "Vous souvenez-vous des raisons pour lesquelles vous avez modifié

 21   ces registres ?"

 22   Votre réponse : "Je ne sais pas. Honnêtement je n'avais pas l'intention de

 23   cacher qui que ce soit. Les gens changeaient d'affectation et c'est la

 24   raison pour laquelle certaines choses étaient effacées et d'autres étaient

 25   consignées."

 26   Ensuite dans un autre extrait, vous donnez l'explication suivante, à la

 27   page 84 la question vous a été posée, Monsieur : "Donc vous nous disiez que

 28   vous avez tout d'abord écrit la lettre 'O' à propos des personnes que vous

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  1   avez citées un peu plus tôt et qui s'étaient rendues à Orahovac."

  2   Vous avez répondu en disant : "J'ai tout consigné. Je ne réfléchissais pas,

  3   j'écoutais simplement ce que me disait mon commandant. Ce n'est pas moi qui

  4   commandais. J'étais la seule personne qui consignait quelque chose sur

  5   cette page."

  6   A la page 86, encore une fois, vous dites : "Si j'avais voulu cacher

  7   quelqu'un, j'aurais simplement jeter cette feuille de papier et je l'aurais

  8   arraché ou d'une manière ou d'une autre j'aurais déchiré, je l'aurais

  9   détruite."

 10   Ensuite on vous repose la question : "Nous aimerions vous poser une

 11   question pour la dernière fois pourquoi avez-vous effacé la lettre 'O' sur

 12   ce registre ?"

 13   Votre réponse : "Je ne sais vraiment pas quoi vous dire. J'écrivais ces

 14   lettres, et je ne sais pas ce qui est arrivé si je l'ai effacées et j'ai

 15   placé une autre lettre à la place. Toutes ces personnes sont allées sur le

 16   terrain, donc je ne sais pas. Je n'ai aucune idée." Ceci se trouve à la

 17   page 89.

 18   Ensuite on vous pose la question : "Vous souvenez-vous du moment où vous

 19   avez procédé à ces modifications ?" A la page 89.

 20   "Réponse : Tout de suite dès que c'est arrivé. S'ils me disaient qu'il y

 21   avait un changement j'effaçais tout de suite et je remplaçais par terrain

 22   ou autre chose."

 23   Monsieur, vous avez eu l'occasion de voir ce registre. Vous avez vu les "O"

 24   qui ont été effacés et vous avez vu les "R" qui ont été effacés, n'est-ce

 25   pas ?

 26   Nous savons, et au vu du document, vous pouvez me dire que si ceci n'est

 27   pas exact. Jasikovac, le 14 juillet, on a transformé le "O" en "T," et le

 28   15 juillet, le "R" a été changé en "T." Pour Nada Stojanovic, le 14

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  1   juillet, le "O" a été changé en "T." Sous Goran Bogdanovic, le 14 juillet,

  2   le "O" a été changé en "T." Cero Jovic, le 14 juillet, le "O" a été changé

  3   en "T." Au regard du nom Dragoje Ivanovic, le 14 juillet, le "O" a été

  4   changé en "T," et le 15 juillet, le "R" a été changé en "T." Au regard du

  5   nom Predrag Ristic, le 14 juillet, vous avez modifié le "O," vous l'avez

  6   changé en "T;" et le 15 juillet, le "R" a été effacé et remplacé par un

  7   "T." Zelko Stevanovic, le 14 juillet, le "O" a été changé en "T." Au regard

  8   du nom Milomir Simic, le 14 juillet, le "O" a été changé en "T;" le 15

  9   juilet, le "R" change en "T." Stanoje Bircakovic, LE 14 juillet, le "O"

 10   changé en "T;" LE 15 juillet, le "R" changé en "T." Sladjan Jokic, le 14

 11   juillet, le "O" changé en "T;" et le 15 juillet, le "R" changé en "T."

 12   Monsieur, lorsque vous avez parcouru tout ce registre, vous vous êtes

 13   souvenu du fait que certaines de ces personnes étaient allées à Orahovac,

 14   n'est-ce pas ?

 15   R.  Vous m'avez posé beaucoup de questions, j'espère que je pourrais me

 16   souvenir de toutes ces questions pour pouvoir y répondre. La réponse que

 17   j'ai fournie il y a deux ans que vous venez de citer est quelque chose avec

 18   lequel je suis d'accord je vais le répéter aujourd'hui. Toutes les fois que

 19   Jasikovac disait qu'il fallait se rendre à Orahovac, je ne me souviens pas

 20   aujourd'hui, je me souviens de Bogdanovic, Jasikovac, et Goran. Je me

 21   souviens qu'ils y sont allés, pour les autres je ne sais pas, je n'en ai

 22   pas la moindre idée, lorsque je regarde la liste de la police militaire je

 23   me rends compte du fait qu'ils étaient là-haut. Bien, j'aimerais aussi vous

 24   dire ceci, nos soldats qui étaient sur le terrain et pour lesquels j'avais

 25   l'idée approximative de l'endroit où ils se trouvaient je consignais un "T"

 26   pour terrain, simplement pour noter qu'ils se trouvaient pas à la caserne

 27   Standard, c'est la raison pour laquelle j'inscrivais ce --

 28   Je ne vois pas de raison de cacher quoi que ce soit, et je répète, je

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  1   n'avais pas la moindre idée, je ne savais pas que quelqu'un allait à

  2   Rocevic. S'ils y étaient allés, ils ont dû y aller depuis Orahovac. En ce

  3   qui me concerne, ils étaient sur le terrain, c'est ce que je savais. Je ne

  4   sais pas comment cela s'est fait que ceci est le cas. Je puis vous assurer

  5   que c'est la vérité. J'ai juré de dire la vérité et je dis la vérité, et je

  6   vous dirais la vérité même si je n'avais pas prêté serment. 

  7   Il ne s'agit pas d'un point contesté. Tout un chacun sait qui était à

  8   Orahovac. Ils étaient là, et cela est une certitude. Mais de laisser

  9   entendre que je cache quelque chose ou que je tente de camoufler quelque

 10   chose, non. Les noms que vous avez lus, cela devait correspondre, ils

 11   devaient être là. Si je repense à cette époque, je sais qu'il y a quatre

 12   personnes qui sont allées à Orahovac, et pour les autres, je n'en suis pas

 13   sûr. Lorsque vous m'avez montré la liste de Zvornik, ce n'est qu'à ce

 14   moment-là, lorsque j'ai pu consulté cette liste, que je me suis rendu

 15   compte de ce qui s'était passé, et il n'y a que moi qui préparait --

 16   établissait cette liste.

 17   Pour ce qui est de Rocevic, je ne savais absolument pas que la police y est

 18   allée. Je crois qu'il faut poser la question à quelqu'un qui serait plus à

 19   même d'y répondre. Personnellement, je peux vous dire encore une fois que

 20   je n'avais pas la moindre idée de qui s'était rendu, pour autant que

 21   certaines personnes s'y soient rendues. C'est tout ce que je peux vous dire

 22   sur le sujet. Mais ce que je peux vous dire, c'est ce que je sais, et ça,

 23   je le sais avec certitude et je ne vois pas pourquoi je tenterais de

 24   dissimuler quoi que ce soit ou de cacher quelqu'un.

 25   Q.  Au début de votre réponse, vous avez précisé que c'était Jasikovac qui

 26   vous disait que certaines personnes se rendaient à Orahovac, et c'est la

 27   raison pour laquelle vous avez placé la lettre O d'emblée.

 28   R.  Oui, c'est possible. C'est possible que j'ai fait cela, et puis plus

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  1   tard, j'ai indiqué qu'ils étaient sur le terrain. Je ne sais pas ce qu'ils

  2   faisaient à Orahovac. Ils y allaient pour assurer la sécurité. Je ne sais

  3   pas ce qu'ils faisaient au juste. Comprenez-moi, ils ont dit qu'ils

  4   devaient assurer la sécurité des prisonniers de guerre; c'est tout.

  5   Ensuite, j'ai modifié les lettres. J'ai remplacé par des "T" pour indiquer

  6   qu'ils étaient tous sur le terrain, qu'ils n'étaient pas dans la caserne.

  7   Pour moi, c'était la même chose, ils étaient tous sur le terrain. C'est la

  8   raison pour laquelle j'ai fait cela. Je n'avais aucune raison de cacher qui

  9   que ce soit, surtout lorsque tout est connu.

 10   Q.  Ecoutez, Monsieur, à l'époque, lorsque cet ordre a été donné aux fins

 11   d'envoyer la police militaire à Orahovac, vous nous avez déjà dit que vous

 12   n'étiez pas l'auteur de cet ordre, n'est-ce pas ?

 13   R.  Bien sûr, qui suis-je pour donner des ordres ? J'étais un simple

 14   soldat. On m'a dit d'aller à Orahovac aussi. J'étais prêt à partir. J'y

 15   serais allé même à contrecoeur, quand bien même on m'aurait demandé de me

 16   rendre sur le pont, j'y serais allé. C'était la guerre et nous étions dans

 17   l'armée. Jasikovac a donné ces ordres, c'est lui qui les a donnés, ce n'est

 18   pas moi. Je n'ai vu que les ordres de Jasikovac par des intermédiaires.

 19   Peut-être qu'on passait l'ordre à un soldat parce que cet ordre venait de

 20   Jasikovac. Ce n'était pas à moi de donner des ordres. Nous avions un

 21   commandant et un adjoint, mais l'adjoint du commandant ne donnait pas

 22   beaucoup d'ordres. Il y avait le commandant de la compagnie qui s'occupait

 23   de cela.

 24   Je ne faisais que mettre à jour les registres de la Compagnie de la

 25   Police militaire lorsque c'était des périodes de calme, lorsqu'il n'y avait

 26   pas d'opération militaire en cours, et à ce moment-là, ce soit le

 27   commandant qui signait cela. Dans des situations exceptionnelles, tout ceci

 28   était effacé et on recommençait à nouveau parce que les choses ne se

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  1   déroulaient pas comme prévues.

  2   Monsieur, vous avez évoqué --

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

  4   M. BOURGON : [interprétation] Une correction pour le compte rendu, s'il

  5   vous plaît, Monsieur le Président. A la page 81, ligne 3, on lit au niveau

  6   du compte rendu : "J'étais un simple soldat" [comme interprété], et on me

  7   dit que le témoin, en réalité, a dit que "j'étais un simple soldat."

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] En ce qui nous concerne, c'est à ligne

  9   5, le compte rendu, en tout cas. C'est ligne 5, page 81.

 10   M. BOURGON : [interprétation] Nous avons les deux, Monsieur le Président, 5

 11   et 3.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Allez-y, Monsieur Thayer.

 13   M. THAYER : [interprétation]

 14   Q.  Je suis satisfait maintenant du fait que vous nous ayez dit qui était

 15   là-bas, ceux qui donnaient des ordres. Alors la question que je vous pose

 16   maintenant, c'est celle-ci : qui vous a demandé d'inscrire les "O" pour

 17   Orahovac sur le registre ? Vous ne donniez pas d'ordres, vous n'étiez pas à

 18   l'origine de certains ordres, donc qui vous a dit de préciser que des

 19   membres de la police militaire devaient être envoyés ou étaient envoyés à

 20   Orahovac ?

 21   R.  Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, je faisais cela tout seul.

 22   Personne ne me le demandait de le faire. C'est moi qui consignais cela. Je

 23   ne sais pas pourquoi je les ai effacés. Je les ai effacés, et c'est moi qui

 24   consignais tout dans le registre. J'indiquais si les gens étaient sur le

 25   terrain. Ce n'est pas moi qui leur ai donné l'ordre d'aller à Orahovac.

 26   C'est Jasikovac qui faisait cela. Qui étais-je, moi, pour faire ça ?

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que Jasikovac vit toujours ?

 28   M. THAYER : [interprétation] Oui, tout à fait, oui, oui.

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  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est à lui qu'il faut poser toutes ces

  3   questions, et il vous dira tout.

  4   M. THAYER : [interprétation]

  5   Q.  Savez-vous où se trouve Jasikovac aujourd'hui ?

  6   R.  Non. Je ne l'ai pas revu depuis ma démobilisation en 1996. Je ne sais

  7   pas où il est. Il est sans doute encore dans l'armée. C'était un officier

  8   de carrière.

  9   Q.  Monsieur, vous avez évoqué l'ordre aux fins d'assurer la sécurité des

 10   prisonniers à Orahovac. Lors de l'audition, vous nous avez dit qu'en tant

 11   qu'employé, on vous demandait de prendre les dispositions nécessaires sur

 12   le plan logistique de préparer les repas, les armes, les munitions, que

 13   vous disposiez également d'un entrepôt où vous pouviez conserver les

 14   munitions et les armes. Ceci se trouve [imperceptible] vous aviez la

 15   charge. Ceci se trouve à la page 7 de votre audition.

 16   Monsieur, je suis sûr que vous connaissez le rôle qui incombe à la police

 17   militaire lorsqu'il s'agit de s'acquitter de prisonniers militaires. Est-ce

 18   qu'on avait réquisitionné de la nourriture qui devait être apportée aux

 19   prisonniers ?

 20   Vous étiez à la caserne Standard au cours de cette période. Il y

 21   avait de nombreux prisonniers à cet endroit-là. Quels efforts ont été

 22   déployés pour apporter de la nourriture à ces prisonniers ?

 23   R.  Lorsque les policiers militaires sont allés à Orahovac, ils portaient

 24   leur fusil. Chaque policier disposait d'une arme automatique -- d'un fusil

 25   automatique, et chaque fusil automatique portait un numéro de série. Ils

 26   disposaient de leur fusil ainsi que de munitions, et nous n'avons -- nous

 27   ne leur avons pas donné de munition supplémentaire à ce moment-là. Si cela

 28   s'avérait nécessaire, je demande au service logistique que d'aller chercher

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  1   des munitions pour l'unité. Il en allait de même pour la nourriture. C'est

  2   moi qui les emmenais et qui leur apportais. Pour ce qui est de la

  3   nourriture des prisonniers, je ne suis pas au courant. On ne pouvait pas me

  4   donner des instructions pour la nourriture des prisonniers de guerre; ce

  5   n'est que pour les membres de la police militaire que je pouvais recevoir

  6   ce type d'instructions.

  7   Q.  D'après vos souvenirs, et d'après toutes ces conversations que vous

  8   avez pues avoir, il n'y avait pas aucune nourriture n'a été affectée aux

  9   prisonniers, n'est-ce pas ?

 10   R.  Cela je ne le sais pas. Je ne l'ai pas vu. Je ne sais pas.

 11   Q.  Bien, Monsieur, on vous a posé des questions à propos du jour où on

 12   vous a envoyé au poste de contrôle à la FORPRONU à la hauteur du pont. Vous

 13   avez évoqué la nuit où un ordre a été donné de se rendre à Orahovac et vous

 14   avez parlé du lendemain et vous avez parlé des activités qui étaient les

 15   vôtres au niveau du pont et du commandement de la brigade.

 16   Mon confrère n'a absolument pas précisé les dates, à ce moment-là, je

 17   suppose, Monsieur, que c'est parce que là où vous êtes assis aujourd'hui,

 18   vous n'êtes pas en mesure de donner avez exactitude ces dates; c'est cela ?

 19   R.  Vous avez raison. Comment voulez-vous que je me souvienne de dates

 20   précises qui remontent à au moins 13 ans, je me souviens des dates d'il y a

 21   quelques jours ? Non, je ne peux vraiment pas me souvenir des dates qui

 22   remontent aussi loin.

 23   Q.  N'est-il pas exact de dire, Monsieur, que vous ne pouvez répondre de

 24   toutes les entrées et sorties au commandement de la brigade au cours de

 25   cette période ?

 26   R.  Si je voyais quelqu'un, oui; sinon, je ne peux pas vous dire. Si je

 27   voyais quelqu'un, j'étais au courant mais si je ne voyais personne, il n'y

 28   avait personne.

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  1   Q.  Au cours de cette période, Monsieur, après votre retour du pont, vous

  2   avez repris vos tâches quotidiennes, n'est-ce pas ?

  3   R.  Oui. J'étais dans la caserne Standard et je m'occupais de mes tâches

  4   ordinaires.

  5   Q.  Ecoutez, bon, je n'ai pas l'intention d'être narquois mais vous n'étiez

  6   pas en train, vous n'étiez pas penché à la fenêtre toute la journée pendant

  7   cette période-là, n'est-ce pas ?

  8   R.  Je n'ai pas compris votre question.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Veuillez passer à la prochaine

 10   question, Monsieur Thayer.

 11   M. THAYER : [interprétation]

 12   Q.  Si vous ne pouvez pas rendre compte de toutes les allées et sorties au

 13   commandement de la brigade parce que vous étiez occupé à vos propres

 14   tâches, alors lorsque vous avez dit, dans votre déposition un peu plus tôt

 15   aujourd'hui, que vous auriez vu tout civil, si un civil était arrivé dans

 16   un véhicule civil habillé en vêtement civil, ceci n'est pas vrai, n'est-ce

 17   pas ? C'eut été impossible pour vous de voir tous les endroits à ce moment-

 18   là. C'était impossible de voir tout le monde qui passait, qui entrait et

 19   qui sortait de la brigade, n'est-ce pas ?

 20   R.  Bon. Si un civil était arrivé dans un véhicule civil, il est certain

 21   qu'on ne l'aurait pas resté rentrer. Je vous ai indiqué quelle était la

 22   procédure lorsque quelqu'un se présentait à l'entrée, on ne le laissait pas

 23   entrer puisqu'il y avait un gardien devant la caserne, à savoir si j'aurais

 24   été en mesure de voir cette personne, je ne sais pas, mais je n'ai pas vu

 25   de civils dans l'enceinte de la caserne à ce moment-là.

 26   Q.  Bon, je comprends bien, vous nous avez expliqué quelle procédure était

 27   appliquée mais ma question est simple, vous n'étiez pas en mesure de voir

 28   tout véhicule qui entrait ou sortait et de voir chaque visiteur qui entrait

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  1   au commandement de la brigade durant cette période ?

  2   R.  Je ne sais pas quoi vous dire. J'aurais pu voir quelqu'un si je m'étais

  3   trouvé par hasard à ce moment-là dans le bureau de la police militaire.

  4   J'aurais pu voir quelqu'un entrer dans le bâtiment du commandement. Mais

  5   d'autre part, j'aurais peut-être été occupé à faire autre chose mais je

  6   doute fort qu'il y ait eu quelqu'un.

  7   Q.  N'est-il pas possible, si quelqu'un venait pour une courte visite comme

  8   vous nous l'avez dit, il se peut que son entrée vous ait échappé parce que

  9   vous étiez occupé à faire autre chose -- son arrivée vous a échappé --

 10   R.  Ecoutez, je ne sais pas. Je n'ai vu personne. Je n'ai vu personne. Mais

 11   comme je vous l'ai dit, une telle personne n'aurait pas pu rentrer dans

 12   l'enceinte à bord d'un véhicule.

 13   Q.  Merci, Monsieur.

 14   M. THAYER : [interprétation] Je n'ai plus de questions.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 16   Je suppose que vous avez des questions supplémentaires à poser, Maître

 17   Bourgon.

 18   M. BOURGON : [interprétation] Tout à fait, Monsieur le Président.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il va falloir attendre demain. Demain

 20   nous allons reprendre à 9 heures du matin. Je vous remercie.

 21   L'audience est levée.

 22   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, peut-on communiquer au

 23   témoin l'avertissement habituel.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Monsieur Kostic, il est important

 25   qu'entre aujourd'hui et -- il est important puisque vous n'avez pas fini

 26   votre déposition aujourd'hui et que vous devez encore continuer demain

 27   qu'entre maintenant et à ce moment-là, vous ne parliez du contenu de votre

 28   témoignage avec qui que ce soit et cela veut dire que vous n'en parliez ni

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  1   en personne, ni au téléphone, et ni ici, ni avec quelques autres témoins

  2   qui pourraient être présents à La Haye. Vous n'avez pas d'autorisation de

  3   parler de quoi que ce soit lié à cette affaire avec eux. M'avez-vous bien

  4   compris ?

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, j'ai bien compris.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Bourgon.

  7   --- L'audience est levée à 13 heures 47 et reprendra le mardi 23 septembre

  8   2008, à 9 heures 00.

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