Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 9 mars 2009

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame la Greffière d'audience, je vous

  6   prie de citer le numéro de l'affaire.

  7   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président,

  8   Mesdames et Monsieur les Juges. Il s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le

  9   Procureur contre Vujadin Popovic et consorts.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 11   Aux fins du compte rendu, je vais dire que tous les accusés sont ici. Je

 12   vois qu'il y a plusieurs avocats qui sont absents, par exemple, Me Nikolic

 13   de la Défense de Beara; Me Bourgon de la Défense de Nikolic; Me Lazarevic

 14   de la Défense de Borovcanin; Me Krgovic de la Défense de Gvero. Les autres

 15   sont présents.

 16   Pour ce qui est de l'Accusation, aujourd'hui, je vois que M. McCloskey est

 17   présent, M. Mitchell, c'est comme la semaine dernière.

 18   Nous siégeons conformément à l'article 15 bis. Je pense que cela sera comme

 19   cela pendant quelques jours. Nous espérons que, durant la semaine, le Juge

 20   Stole sera avec nous, probablement mercredi ou jeudi, cette semaine.

 21   Monsieur McCloskey, la semaine dernière, nous avons demandé à notre Juriste

 22   hors classe de s'adresser à vous. Savez-vous où est M. Jasikovic ou

 23   Jasikovac maintenant ? Je n'arrive pas à prononcer correctement son nom de

 24   famille, je m'en excuse.

 25   M. McCLOSKEY : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Mesdames et

 26   Monsieur les Juges. Ma réponse est oui. Nous pensons que nous savons où il

 27   est.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il n'est pas nécessaire que vous disiez

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  1   cela en audience publique, si vous le savez.

  2   Tout d'abord, passons à huis clos partiel.

  3   [Audience à huis clos partiel]

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 23   [Audience publique]

 24   [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons rendre notre décision sous

 26   peu, décision concernant la requête de Gvero relative en certain nombre de

 27   pièces à conviction. Pourtant vous allez vous souvenir que, durant le

 28   témoignage de M. Jevdjevic et de général Kosovac, il y avait des pièces à

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  1   conviction qui ont été proposées au versement au dossier. Ces pièces à

  2   conviction font toujours l'objet d'objection de certains d'entre vous, et

  3   ces objections, strictement parlant, ne sont pas couvertes par les deux

  4   requêtes Gvero par rapport auxquelles la Chambre vous rendre une décision.

  5   C'est pour cela que j'aimerais vous poser cette question : auriez-vous le

  6   temps pour parler ensemble de ces pièces à conviction contestées ?

  7   Oui, Monsieur McCloskey.

  8   M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, pas encore. On m'a

  9   demandé la même chose vendredi dernier, je crois, et nous avons essayé de

 10   voir lesquelles de ces pièces à conviction sont contestées, et nous

 11   pourrions nous rencontrer aujourd'hui parce que tout le monde est là, et je

 12   ne suis pas certain avoir beaucoup de ces pièces à conviction contestées

 13   l'exception faite de celles qui sont dans la requête, mais je pense que

 14   nous allons résoudre cela cet après-midi.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Oui, Maître Josse.

 16   M. JOSSE : [interprétation] Monsieur le Président, pour ce qui est de notre

 17   équipe, je crois que le 2 mars j'ai clairement dit que j'étais arrivé à un

 18   accord avec M. Vanderpuye, qui opérait au nom de l'Accusation.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Par rapport à deux documents.

 20   M. JOSSE : [interprétation] Oui, deux documents. 4208, qui  sera versé au

 21   dossier, et 4220, qui ne sera pas versé au dossier.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc selon vous, et selon l'accord

 23   conclut. Le dernier de ces deux documents ne sera pas versé au dossier.

 24   M. JOSSE : [interprétation] Précisément.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que ce sont tous les problèmes

 26   que vous avez soulevés ?

 27   M. JOSSE : [interprétation] Je dois dire que j'ai pensé que c'était ainsi

 28   parce que les objections ne couvraient que les questions et les documents

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  1   par rapport auxquels nous allons soulever des objections. M. Vanderpuye a

  2   voulu tirer cela au clair, c'est-à-dire que nous n'avons pas soulevé

  3   d'objection pour ce qui est du document P4208. Je pense que c'est quelque

  4   chose qui implicite parce qu'il n'y avait pas d'objection, mais je préfère

  5   parler à M. McCloskey pour qu'il confirme cette position.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous ai posé cette question parce

  7   que la semaine dernier, nous avons discuté avec notre personnel là-dessus,

  8   et j'ai eu l'impression que ces objections n'étaient pas limitées à ces

  9   deux documents seulement, et c'est pour cela que j'ai voulu donc savoir si

 10   cela est vrai.

 11   M. JOSSE : [interprétation] Je suppose qu'il y avait un malentendu.

 12   Permettez-moi de résoudre cela dans les heures qui viennent.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'apprécie votre proposition, Maître

 14   Josse. Merci.

 15   Je pense que nous pouvons commencer maintenant à moins qu'il n'y ait pas

 16   d'autre question préliminaire à être soulevée. Oui.

 17   Monsieur McCloskey, les témoins que vous avez voulu citer à la barre par

 18   rapport à ces témoins, savez-vous quand ces témoins viendront ? Parce que

 19   nous avons reçu l'information d'un autre juriste hors classe selon laquelle

 20   on peut s'attendre avoir une pause pour ce qui est de la présentation des

 21   moyens à décharge de Pandurevic durant cette semaine, ce sera mercredi

 22   probablement et je pense que vous pouvez peut-être remplir cette lacune. Je

 23   ne dispose pas d'information pour ce qui est du programme pour aujourd'hui,

 24   et pour ce qui est du reste de la semaine.

 25   M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, si j'ai bien

 26   compris, nous avons un témoin qui est ici et qui devrait être prêt à

 27   témoigner, à commencer à témoigner demain à un moment donné, demain, mais

 28   je pense que nous pouvons aller à huis clos partiel. Je ne suis pas certain

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  1   pour ce qui est de ce témoin. Je pense qu'on a demandé des mesures de

  2   protection pour ce témoin. Nous avons un témoin qui devrait être ici pour

  3   autant que je sache. Je ne sais pas si tout va bien pour ce qui est de son

  4   voyage, mais cette personne devrait être prêt à témoigner demain.

  5   Le témoin suivant arrivera mardi soir, cela veut dire que nous

  6   n'aurons pas l'occasion de lui parler avant mercredi matin, donc mercredi

  7   matin, je pense que nous pourrions commencer à 10 heures 30, donc avoir une

  8   audience l'après-midi, donc il y a deux possibilités, soit commencer à 10

  9   heures 30 soit donc avoir une audience dans l'après-midi.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est acceptable.

 11   [La Chambre de première instance se concerte]

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous avons un problème pour ce qui est

 13   de mercredi après-midi, donc votre proposition pour commencer l'audience

 14   plus tard dans la matinée de mercredi est acceptable. Donc mercredi nous

 15   allons commencer l'audience à 10 heures 30 et non pas à 9 heures.

 16   Merci. Il n'y a plus de question préliminaire à soulever ? Bien.

 17   Il y a des questions pour ce qui est du témoignage du général Pandurevic

 18   qui sont en suspens --

 19   M. HAYNES : [interprétation] Je pense que nous sommes mis d'accord pour

 20   nous occuper du témoin d'après et après du versement des documents au

 21   dossier.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne savais pas.

 23   Vous ne semblez pas être convaincu pour le faire, Monsieur McCloskey.

 24   M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous sommes prêts à faire cela plus tard.

 25   Nous allons parler.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Est-ce que le témoin peut

 27   donc entrer dans le prétoire ?

 28   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

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  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour. Que Dieu vous aide.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous êtes bienvenu. Vous avez cité à la

  4   barre par le général Pandurevic en tant que l'un de ses témoins. Avant de

  5   commencer à témoigner, d'après notre Règlement de procédure et de preuve

  6   vous êtes obligé de prononcer la déclaration solennelle pour ce qui est de

  7   votre témoignage. Mme l'Huissière va vous remettre le texte de cette

  8   déclaration solennelle; lisez-là à voix haute, s'il vous plaît.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 10   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 11   LE TÉMOIN : ZVONKO BAJAGIC [Assermenté]

 12   [Le témoin répond par l'interprète]

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Veuillez vous asseoir

 14   confortablement. Le conseil de la Défense du général Pandurevic, Me Sarapa,

 15   va vous poser des questions et Me Sarapa va se présenter à vous lui-même.

 16   D'autres questions vous seront posées probablement lors du contre-

 17   interrogatoire.

 18   Maître Sarapa, vous avez la parole.

 19   Interrogatoire principal par M. Sarapa : 

 20   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Bajagic.

 21   R.  Que Dieu t'aide, bonjour.

 22   Q.  Il faut que je me présente aux fins du compte rendu. Je m'appelle

 23   Djordje Sarapa et je suis conseil de la Défense de Vinko Pandurevic.

 24   Je vous prie de décliner votre identité.

 25   R.  Zvonko Bajagic.

 26   Q.  Quand êtes-vous né ?

 27   R.  Le 6 septembre 1953.

 28   Q.  Il faut que je vous avertisse que puisque nous parlons la même langue,

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  1   je vous prie, d'avant de répondre à ma question, regarder d'abord l'écran

  2   qui est devant vous pour s'assurer que le texte du compte rendu soit fini

  3   c'est pour faciliter la tâche des interprètes.

  4   Où êtes-vous né ?

  5   R.  A Vlasenica.

  6   Q.  Où avez-vous fini l'école primaire ?

  7   R.  A Vlasenica.

  8   Q.  Voulez-vous nous dire où vous avez fini l'école secondaire et laquelle

  9   ?

 10   R.  A Bijeljina et à Tuzla, donc j'ai fini l'école pour devenir mécanicien

 11   d'auto.

 12   Q.  Avez-vous fait votre service militaire au sein de la JNA ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Pouvez-vous nous dire où ?

 15   R.  En 1972 et 1973 à Kraljevo et à Belgrade.

 16   Q.  Dans quelle armée étiez-vous à la fin de votre service militaire

 17   obligatoire ?

 18   R.  Dans l'Unité du Transport ou de véhicule de transport.

 19   Q.  Où vivez-vous maintenant ?

 20   R.  A Vlasenica.

 21   Q.  Quelle est votre profession maintenant ?

 22   R.  Je suis au chômage actuellement.

 23   Q.  Où viviez-vous avant la guerre, avant l'éclatement de la guerre en

 24   Bosnie-Herzégovine ?

 25   R.  A Vlasenica.

 26   Q.  Pouvez-vous nous dire quelle était votre profession ou quelles étaient

 27   vos professions lorsque vous avez commencé à travailler et jusqu'à

 28   l'éclatement de la guerre ?

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  1   R.  J'ai été chauffeur. Ensuite j'ai travaillé dans la restauration, et

  2   avant la guerre, j'ai travaillé en tant qu'employé d'une entreprise privée

  3   dans le secteur commercial.

  4   Q.  Quand avez-vous été mobilisé dans l'ARSK ?

  5   R.  En avril 1992.

  6   Q.  Pouvez-vous nous dire à quelles unités et sur quelles positions vous

  7   étiez au cours de la guerre ?

  8   R.  J'ai été mobilisé au sein du service technique et d'approvisionnement

  9   au Bataillon de Vlasenica.

 10   Q.  Continuez.

 11   R.  A l'été 1992, j'ai été affecté à la Brigade de Birac au même service,

 12   service technique et je m'occupais aussi de l'approvisionnement.

 13   Q.  Aviez-vous un grade à l'époque ?

 14   R.  Non. Non, je n'avais pas de grade mais je ne sais pas s'il faut que je

 15   dise cela au moment où le Corps de la Drina a été formé, j'ai quitté la

 16   brigade pour travailler dans le secteur s'occupant de la logistique du

 17   Corps de la Drina, il s'agissait également du secteur s'occupant de

 18   l'approvisionnement mais je n'avais pas de grade non plus.

 19   Q.  Quand avez-vous été démobilisé ?

 20   R.  En 1996, en juin, mai je n'en suis pas sûr.

 21   Q.  Aviez-vous un grade au moment de la démobilisation ?

 22   R.  J'avais le grade de sous-lieutenant.

 23   Q.  Monsieur Bajagic, vous souvenez-vous qu'à l'équipe de la Défense du

 24   général Pandurevic, vous avez fait la déclaration qui a été authentifiée à

 25   l'étude du notaire ?

 26   R.  Oui, je l'ai fait.

 27   Q.  Avez-vous eu l'occasion depuis votre arrivée à La Haye de relire cette

 28   déclaration ?

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  1   R.  Oui, hier soir on me l'a montrée.

  2   Q.  Cette déclaration écrite reflète-elle exactement ce que vous avez dit ?

  3   R.  Oui, tout à fait.

  4   Q.  Monsieur Bajagic, si l'on vous reposait aujourd'hui les mêmes

  5   questions, y répondriez-vous de la même façon que vous l'avez fait par le

  6   passé ?

  7   R. Oui, naturellement.

  8   M. SARAPA : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions à vous poser,

  9   Monsieur Bajagic. Je vais à présent relire le résumé des déclarations du

 10   témoin.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous en prie.

 12   M. SARAPA : [interprétation] En juillet 1995, le témoin était membre des

 13   services techniques au commandement du corps de la Drina. Il était alors --

 14   il travaillait dans les bureaux et avait le grade de sous-lieutenant. Il

 15   s'occupait d'approvisionnement, de logistique et d'équipement technique

 16   notamment pour le commandement de l'état-major du Corps de la Drina.

 17   A la date du 11 juillet 1995, le témoin a apporté au commandement de

 18   la Brigade de Bratunac de la nourriture qui avait été préparée ailleurs. Il

 19   s'agissait en l'occurrence de poisson plus précisément de carpe. Cette

 20   nourriture a été apportée pour être servie au dîner aux officiers de

 21   l'état-major de la Republika Srpska -- de l'ARSK, du Corps de la Drina et

 22   des brigades. Il était assez tard dans la soirée, les personnes qui étaient

 23   présentes étaient le général Ratko Mladic, le général Radislav Krstic et

 24   d'autres officiers.

 25   Le témoin se souvient que Vinko Pandurevic était également présent.

 26   Il connaissait Vinko Pandurevic, il l'a rencontré en 1993. Les officiers

 27   sont arrivés pour dîner après une réunion qui s'était tenue au commandement

 28   de la brigade de Bratunac. Le témoin se souvient également qu'en cette même

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  1   journée, l'ARSK avait pénétré dans Srebrenica.

  2   Le témoin est certain que tout ceci s'est produit le 11 juillet, car

  3   on était à la veille du jour de la Saint-Pierre, le jour de la Saint-Pierre

  4   étant un jour férié célébré par l'église orthodoxe serbe, le 12 juillet. Le

  5   dîner, ayant été servi le 11 juillet, il était en fait partie intégrante de

  6   la célébration de la Saint-Pierre dans la mesure où on faisait maigre, et

  7   ce plat de poisson donc  était choisi pour respecter les impératifs

  8   alimentaires de cette journée fériée.

  9   Le jour suivant le 12 juillet, on a célébré la Saint-Pierre à

 10   Vlasenica. La journée de la Saint-Pierre est consacrée à l'église à

 11   Vlasenica. C'est la fête de l'église de Vlasenica, car l'église à Vlasenica

 12   est dédiée à Pierre et à Paul, aux apôtres.

 13   Or, le témoin est parrain de l'église de Vlasenica. Le jour de la

 14   Saint-Pierre, donc le 12 juillet, le témoin a organisé un déjeuner à

 15   l'hôtel Panorama de Vlasenica. La Saint-Pierre est également la fête de la

 16   vile. C'est la fête de Vlasenica, la fête de la commune, et ceci termine la

 17   déclaration, le résumé de la déclaration du témoin.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 19   M. SARAPA : [interprétation] J'aimerais faire verser au dossier le document

 20   coté 7D1092, qui est la déclaration du témoin fourni le 27 décembre 2007.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Sarapa. Y a-

 22   t-il des objections de la part des autres membres de la Défense ?

 23   Monsieur Mitchell.

 24   M. MITCHELL : [interprétation] Pas d'objection, Monsieur le Président.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] La pièce est donc admise au dossier. Y

 26   a-t-il d'autres questions à poser au témoin, Maître Sarapa ?

 27   M. SARAPA : [interprétation] Juste deux questions, Monsieur le Président.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous en prie.

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  1   M. SARAPA : [interprétation]

  2   Q.  Monsieur Bajagic, j'ai encore deux questions à vous poser. Pourriez-

  3   vous nous dire, s'il vous plaît, pourquoi vous apportiez à manger à la

  4   Brigade de Bratunac ce soir-là ? Cela était votre propre idée ou quelqu'un

  5   vous avait demandé de le faire ?

  6   R.  Le 11, j'ai préparé le repas du soir, donc un repas sans viande et en

  7   même temps nous préparions à manger de la viande pour le jour suivant qui

  8   était le jour férié, qui était le jour de fête, le 12 juillet, le 12

  9   juillet étant le jour où nous fêtons les apôtres, Saint-Paul et Saint-

 10   Pierre. A un certain moment dans le courant de l'après-midi, il devait être

 11   peut-être 5 heures de l'après-midi, le colonel Acamovic m'a appelé. Il

 12   était l'assistant au commandant chargé de la logistique du Corps de la

 13   Drina. Acamovic m'a demandé si je serai disposé -- ou si je serai en mesure

 14   de me charger d'une partie de la nourriture qu'on préparait pour le dîner

 15   du soir du 11 juillet; de me charger de servir une partie du repas qu'on

 16   préparait donc pour le dîner du soir aux invités qui allaient nous

 17   rejoindre pour le dîner et qui étaient censés donc arriver ce jour-là de

 18   Serbie-et-Monténégro, donc il venait également de certaines régions de ce

 19   qu'on appelle aujourd'hui la Republika Srpska. Il m'a demandé d'apporter ce

 20   repas à Bratunac parce que le général Mladic se trouvait à Bratunac de même

 21   que le général Krstic ainsi qu'une dizaine environ d'autres officiers.

 22   Q.  Monsieur Bajagic, vous pouvez aller un peu plus vite.

 23   R.  D'accord. J'ai répondu que je pouvais tout à fait le faire mais que je

 24   ne pourrais pas le faire avant 8 heures et demie. Je ne pouvais pas me

 25   permettre de quitter, de partir pour Bratunac avant 8 heures et demie. Il

 26   me dit que c'était très bien.

 27   Q.  Que vous a-t-on dit au juste ? Où étiez-vous censé apporter cette

 28   nourriture ?

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  1   R.  J'étais censé l'apporter au commandement de la Brigade de Bratunac qui

  2   se trouvait dans l'usine de carlage [phon].

  3   Q.  Clarifions, s'il vous plaît, une partie de votre réponse. Vous nous

  4   avez parlé de personnes qui venaient de Serbie-et- Monténégro qui étaient

  5   invités à ce repas. Que vous a-t-on dit au juste ? Pour qui étiez-vous

  6   censé apporter cette nourriture ? Veuillez répondre avec un peu plus de

  7   précision, s'il vous plaît6

  8   R.  Pour le général Mladic, le général Krstic et une dizaine d'autres

  9   officiers.

 10   Q.  Monsieur Bajagic, aviez-vous jamais été prié de préparer un repas pour

 11   des personnalités auparavant ?

 12   R.  Oui, naturellement, à de nombreuses reprises, dans de nombreuses

 13   reprises et c'est moi-même votre serviteur qui a eu l'honneur d'accueillir

 14   dans ma propre maison le patriarche de Moscou et de toute la Russie. Pemin

 15   est de son nom, qui a quitté ses fonctions il y a pas plus d'un mois, et

 16   j'ai à de nombreuses reprises aussi accueilli notre propre patriarche,

 17   Pavle, lorsqu'il traversait la région venait toujours me faire une petite

 18   visite quel que soit les personnes qui l'accompagnaient.

 19   J'aimerais également souligner que j'ai également tenu ce poste, ce rôle

 20   d'hôte avant la guerre. J'ai, à l'époque, accueilli le mufti de Belgrade et

 21   de Serbie, M. Jusuf Spahic, il me semble. La même chose s'est reproduite à

 22   chaque fois qu'il se rendait à Sarajevo ou qu'il revenait de Sarajevo parce

 23   qu'il allait à des réunions avec reis-ul-ulema. Il me faisait confiance, il

 24   savait que lorsque je lui préparais un repas, je prenais soin de respecter

 25   les injonctions du Coran.

 26   J'ai également eu l'occasion d'accueillir chez moi un ex-président

 27   américain, M. Jimmy Carter, qui rendait une visite officielle au président

 28   Karadzic. Deux membres de sa délégation sont d'ailleurs restés chez moi et

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  1   y ont passé la nuit.

  2   Q.  Je vous remercie, Monsieur Bajagic, et je n'ai pas d'autres question à

  3   vous poser.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Maître Sarapa.

  5   Monsieur Zivanovic.

  6   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je n'ai pas de questions pour ce témoin.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

  8   Monsieur Ostojic.

  9   M. OSTOJIC : [interprétation] Je n'ai pas de questions, Monsieur le

 10   Président. Merci.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce matin vous nous avez demandé une

 12   heure et demie.

 13   M. OSTOJIC : [interprétation] Oui, en effet.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est un phénomène du lundi matin.

 15   M. OSTOJIC : [interprétation] Non, non. Je pensais avoir besoin de 15

 16   minutes mais voilà je pense que nous n'en n'aurons pas besoin finalement.

 17   S'il y a quelque chose, je vous en demanderai la permission et je suivrai

 18   vos instructions.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Maître Nikolic. Merci, Madame.

 20   Maître Nikolic, avez-vous des questions ?

 21   Mme NIKOLIC : [interprétation] Non, je n'en n'ai pas.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Fauveau.

 23   Mme FAUVEAU : Je n'ai pas de questions.

 24   M. JOSSE : [interprétation] Moi non plus.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Mitchell, je vous le laisse.

 26   M. MITCHELL : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] N'oubliez pas que le témoin est

 28   actuellement au chômage donc au lieu d'un contre-interrogatoire, vous

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  1   pourriez peut-être lui proposer un emploi au bureau de l'Accusation. Je

  2   suis sûr qu'il pourrait vous aider. 

  3   Contre-interrogatoire par M. MItchell : 

  4   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Bajagic.

  5   R.  Dieu soit avec vous, bonjour.

  6   Q.  Monsieur, si parfois lorsque je pose des questions, je regarde -- je

  7   baisse les yeux, veuillez ne pas y prêter ce n'est pas que je sois mal

  8   intentionné; c'est simplement que je vérifie en relisant le compte rendu

  9   qu'on n'a pas fait tort dans vos réponses.

 10   Je vais commencer par vous poser quelques questions concernant vos rapports

 11   avec M. Pandurevic. Quand avez-vous rencontré pour la première fois Vinko

 12   Pandurevic ?

 13   R.  Dans le courant de 1993.

 14   Q.  Où l'avez-vous rencontré ?

 15   R.  Nous nous sommes rencontrés à l'état-major, je crois. Je n'en suis pas

 16   tout à fait certain.

 17   Q.  A quelle fréquence l'avez-vous rencontré en 1993, en 1994 ?

 18   R.  Ah, pas très fréquemment. Je l'ai vu de temps en temps. Au moment où il

 19   a été nommé commandant de la Brigade de Zvornik mais je ne me souviens pas

 20   quand cela s'est produit. Je ne m'en rappelle pas.

 21   Q.  Comment décririez-vous vos rapports avec lui ? Etait-ce des rapports

 22   purement professionnels, ou pouviez-vous le considérer comme un ami ?

 23   R.  Ma foi, je n'étais pas moi-même un soldat professionnel, donc nous ne

 24   pouvions pas avoir un rapport strictement professionnel. Moi, cet homme me

 25   plaisait à l'époque. Je l'aimais bien. C'était quelqu'un qui venait de la

 26   même région que moi, à savoir le plateau de Romanija, d'où je viens aussi.

 27   Q.  D'accord.

 28   R.  En fait, la première fois que je l'ai rencontré, je l'ai trouvé un peu

Page 32485

  1   bizarre. Un peu spécial. Je l'ai observé essayant de me souvenir de la

  2   personne à qui il me faisait penser. En fait, il y a des gens qui lui

  3   ressemblent mais très peu dans notre région. Ce n'est pas un type

  4   ordinaire. Il y a des grands hommes, des gens grands et forts, mais, en

  5   général, ils ne sont pas roux et ils n'ont pas de taches de rousseur.

  6   Q.  Monsieur, connaissez-vous Milenko Jevdjevic ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Quand l'avez-vous rencontré pour la première fois ?

  9   R.  Il est arrivé au commandement du Corps de la Drina quand on lui a donné

 10   le poste de transmetteur.

 11   Q.  Comment décririez-vous votre relation avec M. Jevdjevic ?

 12   R.  Ah, ma foi, c'est un poète et moi je suis musicien, je suis violoniste.

 13   Donc on s'entendait très bien, il écrivait des poèmes et moi, je les

 14   chantais, je les mettais en musique.

 15   Q.  Donc vous étiez amis, vous et M. Jedvjevic ?

 16   R.  Je ne sais pas juste ce que vous entendez par "amis." Nous nous

 17   entendions bien. Ce n'est pas exactement la même chose d'être bon compagnon

 18   et être ami.

 19   Q.  Vous vous entendiez toujours aussi bien ?

 20   R.  Non.

 21   Q.  Quand l'avez-vous pour la dernière fois ?

 22   R.  Je ne me souviens pas.

 23   Q.  Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous lui avez parlé ?

 24   R.  Il y a eu une réunion de poètes quelque part, je ne me souviens même

 25   plus où, et à cette occasion, il est passé à côté de chez moi et donc il

 26   s'est arrêté pour venir, je ne me rappelle pas quand cela s'est produit.

 27   Q.  Vous souvenez-vous de l'année ?

 28   R.  Non, c'était il y a tellement longtemps, non.

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  1   Q.  Connaissez-vous Sreten Milosevic ?

  2   R.  Non. Le nom ne me dit rien du tout. Peut-être si vous m'expliquez de

  3   qui il s'agit ?

  4   Q.  Il était assistant au commandant responsable de la logistique dans la

  5   Brigade de Zvornik.

  6   R.  Non, je ne vois pas. Je ne me souviens pas et je ne vois pas de qui il

  7   s'agit.

  8   Q.  Miladin Mijatovic de la logistique à la Brigade de Zvornik ?

  9   R.  Ah, lui, je le connais.

 10   Q.  Avec lui vous vous entendiez bien ?

 11   R.  Vous voulez dire quand au juste ?

 12   Q.  Entre 1992 et 1995, pendant la guerre.

 13   R.  Non, nous ne nous fréquentions pas. Lui habitait à Zvornik et moi à

 14   Vlasenica, et il y a 15 kilomètres entre les deux. De toute façon, je ne

 15   vois pas trop pourquoi nous nous serions fréquentés.

 16   Q.  Mais vous avez dû lui parler assez souvent dans la mesure où vous

 17   travailliez tous deux pour la logistique, n'est-ce pas ?

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Sarapa.

 19   M. SARAPA : [interprétation] Il y a une erreur dans le compte rendu, ligne

 20   12 de cette page. Je vois Miladin Zlotovic. Le Procureur pourrait-il, s'il

 21   vous plaît, répéter le patronyme de la personne en question de façon à ce

 22   que le compte rendu puisse en faire mention exacte ? La personne en

 23   question s'appelle en effet pas Zlotovic.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous en prie.

 25   M. SARAPA : [interprétation] Merci, pour cette observation.

 26   M. MITCHELL : [interprétation] Tout à fait. C'est Miladin Mijatovic.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc M. Bajagic lorsque vous avez dit,

 28   "Oui, je le connais," vous parliez de Miladin Mijatovic et non pas de

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  1   Miladin Zlotovic ou de qui que ce soit d'autre.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Naturellement, oui. C'est Miladin Mijatovic.

  3   Si c'est de cette personne-là que vous parlez alors oui, je sais de qui

  4   vous parlez.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] On voulait simplement confirmer.

  6   M. MITCHELL : [interprétation]

  7   Q.  Donc vous avez parlé ou vous parliez de façon régulière avec M.

  8   Mijatovic ? Ceci faisant partie de votre travail au Corps de la Drina,

  9   n'est-ce pas ?

 10   R.  Non, il n'y avait pas de sujet de conversation ou de conversation à

 11   avoir. Bon, lui il était chargé de la logistique et pour autant que je

 12   sache il s'occupait de la Brigade de Zvornik, il était dans la Brigade de

 13   Zvornik et, moi, j'appartenais au corps.

 14   Q.  [aucune interprétation]

 15   R.  Nous avions nos supérieurs, je ne sais pas de quoi vous pensiez

 16   que nous aurions parlé. Nous avons effectivement parlé d'abeille, de

 17   champignon et de son violon dingue, d'herbe médicinale, les simples parce

 18   que c'était ça son violon dingue et c'est toujours le cas. Je sais que

 19   c'est un fait.

 20   Q.  Vous nous avez parlé de Lazar Acamovic, commandant adjoint pour les

 21   services [imperceptible]. Quelle était votre relation avec lui ?

 22   R.  Nos rapports c'étaient des rapports de supérieur à subordonner.

 23   Q.  Qui est de Rajko Krsmanovic, comment étaient vos relations ?

 24   R.  Rajko Krsmanovic, ce nom ne me rappelle rien. Qui est Rajko Krsmanovic

 25   ?

 26   Q.  C'était le chef du service de Transport, de Circulation dans le Corps

 27   de la Drina.

 28   R.  Rien de spécial, dans nos contacts quotidiens, nous étions très -- nous

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  1   avions des rapports très officiels.

  2   Q.  En tant que membre du Corps de la Drina, vous avez dû connaître Vujadin

  3   Popovic ?

  4   R.  Oui, effectivement.

  5   Q.  Vous-même, vous êtes un spécialiste de la logistique; est-ce que vous

  6   pouvez vous rappeler quel type de voiture conduisait M. Popovic ?

  7   R.  Je n'ai pas la moindre idée.

  8   Q.  Est-ce que vous connaissez l'un quelconque des autres accusés dans le

  9   présent procès ?

 10   R.  Je connais le général Gvero.

 11   Q.  Comment le connaissez-vous ?

 12   R.  Il était commandant adjoint pour la direction morale et les questions

 13   religieuses.

 14   Q.  Est-ce que vous aviez -- vous vous fréquentiez avec le général Gvero ?

 15   R.  A vrai dire c'était un peu étrange pour moi qu'un général et un

 16   communiste soit nommé, désigné comme commandant adjoint chargé de la

 17   logistique. Mais je voyais que c'était quelqu'un de très valable, un homme

 18   bon, une personne bonne. Comme je suis le président de l'union de l'église

 19   dans ma ville depuis près de 35 ans maintenant, j'ai été deux fois de suite

 20   président du conseil de direction de la paroisse de Tuzla et de Zvornik; il

 21   y avait à l'époque une tendance visant à réaliser un rapprochement entre

 22   l'église et l'armée, et les dirigeants militaires donc à ce niveau-là, nous

 23   avions des contacts.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.

 25   M. ZIVANOVIC : [interprétation] C'est au sujet d'une erreur de traduction.

 26   A la page 19, ligne 1, au lieu de logistique, il a dit affaire religieuse,

 27   question religieuse.

 28   M. MITCHELL : [interprétation] Oui, merci, Monsieur le Président.

Page 32489

  1   Q.  Monsieur Bajagic, je voudrais maintenant que nous parlions de la

  2   période où vous avez pour la première fois rejoint la VRS en avril 1992.

  3   Votre déclaration dit que vous avez été appelé; c'est exact ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Donc est-ce que vous avez reçu l'ordre de rejoindre l'armée ou est-ce

  6   que vous êtes présenté comme volontaire ?

  7   R.  C'était une mobilisation.

  8   Q.  Donc c'était un ordre que vous avez reçu ?

  9   R.  Personnellement j'ai répondu à l'ordre de mobilisation. Si je n'avais

 10   pas répondu, je ne sais pas mais il y aurait eu certaines sanctions, je

 11   suppose.

 12   Q.  Avant cela, en 1991, vous avez participé en fait d'armée des Serbes

 13   dans le secteur de Vlasenica pour leur défense contre les Musulmans, n'est-

 14   ce pas ?

 15   R.  Ça n'est pas exact.

 16   Q.  Les civils serbes et des membres de la Défense territoriale ont

 17   commencé à s'armer dans le secteur de Vlasenica, en 1991, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui. Ils ont commencé à s'armer mais je ne m'en suis pas occupé

 19   personnellement.

 20   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrait-on voit, s'il vous plaît, le

 21   document 4412 de la liste 65 ter ? J'ai une copie papier pour le témoin.

 22   Q. Monsieur le Témoin, voici une conversation qui a été écoutée et

 23   enregistrée, le 11 décembre 1991, conversation entre vous et Radovan

 24   Karadzic. Je voudrais que nous lisions un peu de la première page, ça

 25   commence avec :

 26   "Bajagic : Koljevic, Vuk Koljevic ?

 27   Koljevic : Oui.

 28   Bajagic : M. Koljevic, c'est Bajagic de Vlasenica.

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  1   Koljevic : Ah, comment allez-vous ?

  2   Bajagic : Très bien."

  3   Radovan Karadzic était dans la conversation.

  4   "Karadzic : …Zvonko.

  5   Bajagic : Avec l'aide de Dieu, comment allez-vous ?

  6   Karadzic : Puisse Dieu vous aider, comment allez-vous ?

  7   Bajagic : Très bien.

  8   Karadzic : J'ai entendu que vous êtes bien occupé, je vais donc être

  9   bref.

 10   Bajagic : Oui. Nous avons des journalistes étrangers ici.

 11   Karadzic : Bien. Peut-être que vous le savez mais la République serbe

 12   de Krajina en a dû vous le dire avant moi. Maintenant il y a un plébiscite

 13   lorsqu'il y a eu les mobilisations volontaires, armées du peuple.

 14   Bajagic : Oui.

 15   Karadzic : Et en réponse à cela, c'est tout simplement étonnant. Il y

 16   a eu environ 600 volontaires en deux jours."

 17   M. MITCHELL : [interprétation] Excusez-moi, pour le B/C/S c'est la

 18   page 2.

 19   Q.  Radovan Karadzic dit : "C'était parfait."

 20   Vous dites : "Ils sont tous vêtus et armés."

 21   Alors donc c'est bien vous qui parle des volontaires armées en 1991, n'est-

 22   ce pas ?

 23   R.  J'ai dit qu'ils étaient vêtus et armés parce qu'il y avait cet appel à

 24   la mobilisation. L'armée yougoslave était là à l'époque. Ils avaient

 25   organisé la mobilisation et c'était essentiellement des Serbes qui ont

 26   répondu à l'appel. Il y a eu quelques Musulmans qui l'ont fait aussi mais

 27   c'était l'armée yougoslave qui fournissait l'équipement, le matériel et les

 28   armes.

Page 32491

  1   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrions-nous maintenant voir la page

  2   suivante en anglais et en regardant vers le bas.

  3   Q.  Vous dites :

  4   "Nous ferons venir des trompettistes ou des clairons d'Uzice."

  5   Réponse : Je vois.

  6   Question : "Quelqu'un sera là à notre commandement. Il est parti pour

  7   voir s'il obtiendrait l'appui du général."

  8   Réponse : Oui, je vois.

  9   Question : Et voyant que cette partie a fait tout cela, le travail et la

 10   mine de bauxite. Ça serait bien si quelqu'un pouvait venir et être là

 11   demain.

 12   Réponse : Je vous ai dit ce que je pensais que cette fête devrait

 13   être. Ce qui est fait est très bien mais maintenant c'est terminé. Et donc

 14   maintenant les gens sont habillés donc ce serait une bonne idée que

 15   quelqu'un vienne.

 16   Question : Oui, oui."

 17   R.  Excusez-moi.

 18   Q.  A la page 2. Ça sevrait être à l'écran devant vous.

 19   R.  Oui. D'ailleurs je l'ai retrouvé.

 20   Q.  Monsieur le Témoin, ça c'est bien la JNA qui arme ces gens, n'est-ce

 21   pas, c'est le SDS ?

 22   R.  La JNA, s'ils l'ont appelé, ils donneront les armes pas une pelle.

 23   Q.  On voit que vous avez dit : "Voyant que le parti a tout fait." Le parti

 24   c'est le SDS, n'est-ce pas ?

 25   R.  Non, je ne veux pas dire le SDS. Qu'est-ce qui a fait le parti, dites-

 26   moi où est-ce que je dis cela ?

 27   Q.  C'est vers le bas de la deuxième page. Ça correspond à la sixième case

 28   en partant du bas. Il y a votre nom et ça dit : "Et voyant que le parti a

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  1   tout fait, le travail à la mine de bauxite ce serait bien si quelqu'un

  2   pouvait venir et être là demain."

  3   Donc il y a une référence qui est faite au parti. Il y a une référence qui

  4   est faite, n'est-ce pas là une référence au SDS ?

  5   R.  J'étais membre du parti, et nous nous sommes organisés pour préparer un

  6   repas pour les soldats du mieux que nous pouvions et faire en sorte que les

  7   gens de la mine de bauxite nous aident à organiser le repas et la

  8   célébration, la fête, de faire venir des musiciens, des gens qui pourraient

  9   danser, et cetera, et les chants. Donc nous nous sommes occupés d'organiser

 10   cette partie-là.

 11   Q.  Lorsque vous dites que vous étiez membre du parti, vous étiez membre du

 12   parti SDS, n'est-ce pas ?

 13   R.  Oui, le SDS, mais pour moi, c'est un mouvement populaire, un mouvement

 14   de la population. Je n'ai jamais été membre d'un parti politique et je

 15   n'accepte pas cela -- 90 % des Serbes se trouvaient dans ce mouvement en

 16   1991 jusqu'à ce que tout commence.

 17   Q.  Monsieur le Témoin, votre réponse n'est pas très claire. Etiez-vous ou

 18   n'étiez-vous pas membre du SDS en 1991 ?

 19   R.  Oui, je l'étais. Je faisais partie du SDS mais j'ai accepté que le SDS

 20   soit un mouvement qui devait s'occuper du salut -- du peuple serbe et non

 21   pas d'un parti politique, du point de vue politique.

 22   Q.  Combien de temps avez-vous été membre du Parti SDS ?

 23   R.  Jusqu'à bien je ne sais pas très bien quelle année, peut-être 2002,

 24   2003.

 25   Q.  Bien. Passons maintenant à un autre sujet. Je voudrais que nous

 26   parlions de votre promotion pendant la guerre. Vous nous avez dit que vous

 27   aviez rejoint l'armée en tant que simple soldat; c'est

 28   bien cela ?

Page 32493

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Quand vous avez quitté l'armée, vous étiez sous-lieutenant ?

  3   R.  Sous-lieutenant.

  4   Q.  Vous rappelez-vous en 1993 que le général Zivanovic a recommandé que

  5   vous soyez promu en tant que simple soldat pour que vous deveniez capitaine

  6   de première classe ?

  7   R.  1993, je ne sais pas, peut-être. Comment pourrait-on être directement

  8   promu et de simple soldat se retrouver capitaine ?

  9   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrions-nous voir, s'il vous plaît, le

 10   document 4410 de la liste 65 ter ?

 11   Evidemment une promotion partant de simple soldat à capitaine de première

 12   classe, c'est évidemment un saut considérable, n'est-ce pas, une promotion

 13   considérable ?

 14   R.  Ah, je voudrais que -- parce que là, où j'habite, les capitaines sont

 15   beaucoup plus populaires que les colonels.

 16   Q.  Bien. Regardons cet ordre ou cette recommandation. Recommandation pour

 17   Zvonko Bajagic, simple soldat, pour une promotion exceptionnelle. Si l'on

 18   regarde vers le bas, il recommandait qu'il soit promu au grade de capitaine

 19   de réserve de première classe au service technique, et nous voyons votre

 20   nom.

 21   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrions-nous maintenant aller à la page

 22   suivante du document en anglais ? Bien.

 23   Q.  Je voudrais vous donner lecture d'une partie de ces explications :

 24   "Depuis les premiers jours de la bataille du peuple serbe, les susnommés

 25   ont été -- la personnes ci-dessus s'est engagé de son mieux ainsi que sa

 26   famille, ses parents et ses amis pour équiper matériellement les soldats et

 27   les unités serbes. Depuis le jour de la formation du corps, depuis la

 28   formation du corps, il a eu une position très responsable qu'il a rempli

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  1   avec le plus grand succès quant à la nature de son travail pour ce qui est

  2   de s'occuper du matériel et des biens --"

  3    L'INTERPRÈTE : L'interprète demande que l'on ralentisse.

  4   M. MITCHELL : [interprétation]

  5   Q.  "-- une personne de moins grande moralité aurait succombé à la

  6   tentation. Toutefois, nous pouvons dire avec fierté que Zvonko est vraiment

  7   un Serbe très honorable qui mérite tout ce qui lui souhaite. Le

  8   commandement recommande de promouvoir le sieur dénommé au rang de quelqu'un

  9   de première classe de réserve de l'ARSK. Le grade que nous recommandons

 10   sera attribué à un homme qui ne sera jamais en dessous de l'estime qu'on

 11   lui témoigne."

 12   Ceci va pour l'organe du Personnel, c'est adressé en fait à l'organe

 13   de l'état-major principal chargé des Questions de personnel. Monsieur le

 14   Témoin, savez-vous pourquoi le général Zivanovic a proposé cette exception,

 15   cette promotion exceptionnelle en juillet 1993 ?

 16   R.  Je suis très fier d'avoir quelque chose d'aussi bien écrit sur mon

 17   compte, je souhaiterais pouvoir laisser ça à mes petits-enfants dans les

 18   archives de la famille. Je suis très heureux que ceci était écrit à mon

 19   sujet.

 20   Q.   Est-ce que vous vous rappelez pourquoi le général Zivanovic a proposé

 21   votre promotion ?

 22   R.  Oui, voyez-vous ça commence à me revenir maintenant. Etant au

 23   commandement du corps et chargé du service des Achats, étant donc officier

 24   de permanence chargé des achats, il fallait que ce soit quelqu'un qui avait

 25   un grade alors que j'étais un simple soldat. Donc peut-être que c'était une

 26   exigence au niveau du service du personnel que l'on m'attribue un grade, je

 27   suppose.

 28   Q.  Je voudrais vous suggérer que alors que votre poste en tant que

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  1   militaire était peut-être seulement celui d'un secrétaire de l'organe de

  2   Logistique du Corps de la Drina, en fait, vous aviez une influence

  3   considérable, vous étiez un homme d'une grande influence à Vlasenica, à

  4   l'époque, n'est-ce pas vrai ?

  5   R.  Cela dépend de savoir ce que vous entendez par riche. Pourriez-vous me

  6   définir riche ou ayant de gros moyen ? J'étais riche en esprit pour

  7   commencer, j'étais bien à mon aise dans mon domaine. J'avais créé tout ce

  8   que j'avais créé de mes propres mains en priant Dieu constamment et je n'ai

  9   jamais travaillé pour une société ou une compagnie d'état. J'ai toujours

 10   travaillé dans le secteur privé et j'ai toujours été à mon compte. C'était

 11   toujours une épine dans le pied pour les autorités yougoslaves, les

 12   initiatives privées et le fait que les entrepreneurs n'étaient pas

 13   autorisés à prospérer, à se développer mais en fait je l'ai fait. Quant à

 14   mon influence, je ne dirais pas que c'était de l'influence, de l'influence

 15   ce serait quelque chose d'autre. J'avais une certaine importance en tant

 16   que chef de ma maisonnée dans ma paroisse. Il s'agissait d'une réputation

 17   qui était méritée parmi les Serbes et les Musulmans à cause de ma loyauté,

 18   de ma foi et de mon travail honorable.

 19   Dans mes affaires, je n'ai trompé personne. Je n'ai dû d'argent à personne.

 20   Si je ne pouvais pas aider quelqu'un, en tous les cas je n'ai fait aucun

 21   mal à personne.

 22   Q.  On vous a confié des travaux très importants ou des fonctions très

 23   importantes au Corps de la Drina, n'est-ce pas ? Vous aviez l'habitude de

 24   vous occuper de questions importantes, telles que les achats de carburant

 25   de Serbie pour qu'il soit utilisé par la VRS, n'est-ce pas ?

 26   R.  Vous avez dit des tâches importantes. Mais d'autres personnes avaient

 27   fait avant moi, mais pour ce qui était des questions de matériel et

 28   d'équipement qui devaient être collectés quelque part, pris quelque part et

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  1   apporté, en fait je n'ai toujours fait que réunir et collecter ces choses,

  2   tandis que les personnes qui avaient fait cette tâche avant moi

  3   collectaient certaines choses. Ils les apportaient et ils se révélaient

  4   qu'ils manquaient toujours quelque chose. En ce qui me concerne, tout ce

  5   que j'ai rapporté faisait qu'il n'y avait jamais rien qui manquait et ceci

  6   donnait lieu à un certain respect.

  7   Q.  Est-ce que vous avez parlé au général Mladic et au général Perisic de

  8   ces questions d'achat de ce carburant ?

  9   R.  Je leur ai effectivement parlé de façon amicale en tant qu'hôtes mais

 10   ceci n'avait rien à voir avec les questions dont s'occupait l'état-major

 11   principal et les dirigeants militaires. Je veux dire qui étais-je pour

 12   pouvoir leur parler de telles questions. Perisic est venu me rendre visite

 13   parfois chez moi, si ça représente quelque chose, mais le fait que tout un

 14   chacun faisait des visites, je peux vous dire que ça s'explique par le fait

 15   que les uns et les autres étaient curieux de voir l'intérieur de mon

 16   domicile. Je peux vous dire que vous ne trouverez nulle part en Republika

 17   Srpska une maison comme la mienne ni au Monténégro ni peut-être en Serbie.

 18   Ma maison, c'est plus qu'un musée. Il y a tant d'objets d'art et de pièces

 19   concernant l'histoire des Serbes que peut-être même le musée à Cetinje ne

 20   saurait en présenter autant. J'ai même des reliques de l'archidiacre

 21   Stephane, les martyrs chrétiens et la vie que je mène c'est pratiquement de

 22   la même façon que la pratique qui était suivie par Saint-Sava. On prie

 23   toujours avant les repas, on respecte Dieu, on porte des toasts de façon

 24   régulière et ce protocole suivi à la maison qui est le protocole religieux

 25   de l'église a toujours été parfaitement respecté, là où je vis.

 26   M. MITCHELL : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Témoin. Je

 27   crois qu'il est l'heure de suspendre l'audience, Monsieur le Président.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Suspension de l'audience pendant 25

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  1   minutes. Merci.

  2   --- L'audience est suspendue à 10 heures 29.

  3   --- L'audience est reprise à 10 heures 59. 

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Mitchell, vous pouvez

  5   poursuivre.

  6   M. MITCHELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  7   Q.  Monsieur, je vous ai posé des questions concernant des choses

  8   importantes dont vous occupiez, comme par exemple, l'approvisionnement en

  9   carburant de Serbie. Il y avait des occasions où vous en personne vous

 10   faisiez un don de carburant à la VRS, n'est-ce pas ?

 11   R.  A l'armée de Serbie, vous avez dit.

 12   Q.  A la VRS, à l'ARSK quand -- ou donc vous avez fait un don en carburant

 13   à la VRS, à l'ARSK ?

 14   R.  Non. Comment pourrais-je avoir du carburant ?

 15   Q.  Vous avez également rencontré le président Karadzic en 1994 et 1995

 16   régulièrement, n'est-ce pas ?

 17   R.  En 1994, non, à partir de 1991.

 18   Q.  Ce n'était pas en 1994 ?

 19   R.  A partir de 1991 jusqu'en 1996.

 20   Q.  Vous les rencontriez régulièrement ?

 21   R.  Je ne sais pas ce que vous entendez par régulièrement. Nous, nous

 22   sommes vus lors de la campagne électorale en 1991, ensuite pendant la

 23   guerre lorsqu'il passait chez moi dans ma maison accompagnée d'autres

 24   Serbes. Parfois j'allais le voir chez lui à Pale.

 25   Q.  Bien. Nous allons nous occuper de cela plus tard. Maintenant je vais

 26   revenir en arrière, vous avez dit à la page 26 lorsque je vous ai posé la

 27   question pour savoir si vous avez parlé du carburant avec le général Mladic

 28   et le général Perisic, vous m'avez dit, et vous avez répondu que vous leur

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  1   avez parlé en tant qu'ami, en tant que leur hôte, et que cela n'avait rien

  2   à voir avec l'état-major principal ainsi qu'avec les responsables

  3   militaires.

  4   Vous avez dit : qui étais-je pour leur parler de telle chose ?

  5   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher maintenant le

  6   document 4416 qui figure sur la liste 65 ter. Il s'agit de la page 2 en

  7   anglais et de la première page en B/C/S.

  8   J'ai une copie papier pour le témoin. Est-ce que je peux le lui remettre ?

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 10   M. MITCHELL : [interprétation]

 11   Q.  C'est la conversation datée du 21 avril 1995, à 19 heures 55 entre le

 12   général Zivanovic et Zvonko Bajagic. J'aimerais lire la première partie de

 13   cette conversation interceptée :

 14   "Question : Zvonko comment vas-tu ?

 15   Réponse : Ne me demande pas.

 16   Question : Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

 17   Réponse : Je vous ai pas demandé -- je vais te dire que même Mladic n'était

 18   pas capable de faire quoi que ce soit aujourd'hui.

 19   Question : Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Les marchandises ne

 20   pouvaient pas passées ?

 21   Réponse : Très bien.

 22   Question : Qu'est-ce qui va se passer maintenant, je suis presque fou.

 23   Personne ne peut transporter cela maintenant, ni Perisic. Je lui ai parlé

 24   aujourd'hui à trois reprises.

 25   Réponse : Oui, Mladic a appelé d'autres endroits et il ne nous a pas donné

 26   le feu vert. Ils ont évité tout contacts et nous pouvons voir ce qui se

 27   passait.

 28   Question : Est-ce qu'il y a de l'espoir ?

Page 32499

  1   Réponse : Il y a l'espoir mais ils ont dit que cela ne pourrait pas passer,

  2   donc cela va être rentré.

  3   Question : Donc vous avez bien fait parce que vous ne vouliez pas que cela

  4   se perdre.

  5   Réponse : J'ai des problèmes avec ceci. Je me sens malade.

  6   Question : Très bien. Nous allons parler de cela plus tard.

  7   J'ai compris tout. Cela m'est clair."

  8   Dans cette conversation, vous avez dit que vous avez parlé avec Mladic et

  9   avec Perisic à trois reprises ce jour-là, n'est-ce pas ?

 10   On va pas à pas. Vous souvenez-vous de cette conversation, Monsieur ?

 11   R.  Non.

 12   Q.  Avez-vous des doutes pour ce qui est de cette conversation interceptée,

 13   pour ce qui est de l'exactitude de cette conversation interceptée, la

 14   transcription de cette conversation interceptée ?

 15   R.  Je peux dire qu'à un moment donné je serais allé pour récupérer des

 16   moyens techniques et qu'il n'était pas possible de faire passer cela de

 17   l'autre côté de la Drina. Puisque Perisic passait chez moi, me fréquentait,

 18   nous nous tutoyons et peut-être que je lui ai demandé : pourquoi est-ce que

 19   vous avez donné cela si on n'est pas en mesure de transporter cela de

 20   l'autre côté de la rivière ? C'était en quoi consistait cette conversation,

 21   je suppose.

 22   Q.  Donc vous avez parlé au général Mladic -- le général Perisic pour ce

 23   qui est du transport des marchandises de l'autre côté de la frontière ?

 24   R.  Je lui ai peut-être parlé de ces marchandises peut-être que j'ai

 25   demandé de l'aide pour ce qui est du transport de ces marchandises.

 26   Q.  Vous souvenez-vous de quel type de marchandises il s'agissait ?

 27   R.  Je ne me souviens pas. Ici cela n'est pas indiqué non plus. Il y avait

 28   des différents types de marchandises. Je ne me souviens pas.

Page 32500

  1   Q.  Bien.

  2   M. MITCHELL : [interprétation] Regardons le document 4417 du 65 ter.

  3   Q.  Monsieur, aviez-vous un surnom pendant la guerre ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Quel était votre surnom ?

  6   R.  Duga Puska ou le fusil long.

  7   Q.  Bien. Cela est une conversation interceptée le 16 juin à 19 heures --

  8   entre 19 heures 55 et 10 heures 5, entre Zvonko Bajagic, surnommé Puska, de

  9   Vlasenica, à un certain Misko de Valjevo. Connaissez-vous Misko de Valjevo

 10   ? Ou savez-vous qui cette personne est ?

 11   R.  Je ne me souviens pas maintenant.

 12   Q.  Vous souvenez-vous de Mitar Lazarevic ? Est-ce que ce nom vous est

 13   familier ?

 14   R.  Je ne le sais pas qui il pouvait être. Vous pouvez peut-être me

 15   rafraîchir la mémoire.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Puisqu'il a proposé ceci, vous pouvez

 17   lui poser une question directe, une question directrice.

 18   M. MITCHELL : [interprétation]

 19   Q.  Monsieur, d'après nos informations, Mitar Lazarevic a été impliqué aux

 20   activités d'une entreprise de transport en Serbie, à Valjevo ?

 21   R.  Je ne me souviens pas de cela. Je ne me souviens pas de cette personne.

 22   Q.  Regardons la première partie de cette conversation interceptée. Je ne

 23   vais pas lire cela, lire tout, mais nous pouvons voir qu'ici vous organisez

 24   le transport de dix tonnes de carburant de Belgrade et que cela devait donc

 25   passer à la frontière à peu près à 2 heures du matin; vous souvenez-vous de

 26   cela, de ce transport ?

 27   R.  Il y avait plusieurs transports de ce type. Je ne me souviens pas de

 28   celui-ci.

Page 32501

  1   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut regarder la page suivante

  2   en anglais.

  3   Q.  Vous avez dit ici, je cite :

  4   "Question : Ce soir, comment les hommes rentreront-ils, cet homme

  5   rentrera-t-il ?

  6   Réponse : Il va être escorté, il va donc passer la frontière ce soir

  7   et rentrer demain.

  8   M : Il m'a dit que quelque chose a été récupérée.

  9   Réponse : Mais cela ne fait rien. Ce n'est plus un problème, cela a

 10   été donc convenu à un niveau supérieur 01 à 01."

 11   Qui est 0101 ?

 12   R.  01, c'était le général Perisic -- le général Mladic.

 13   Q.  Vous dites 01 à 01 avec qui le général Mladic parlait-il ?

 14   R.  Probablement qu'il s'agissait que Perisic, que 01 est probablement

 15   Perisic, Gvero était 04.

 16   Q.  Monsieur, dans ce procès, nous avons vu des documents provenant du

 17   Corps de la Drina, du 5e Bataillon du Génie, ensuite de la compagnie qui

 18   organisait des transports en série en sport donc sur la Drina; savez-vous

 19   ce qui était transporté de l'autre côté de la rivière en utilisant des

 20   ferry ?

 21   R.  Lorsque j'allais en Serbie pour récupérer des moyens techniques, je

 22   n'ai jamais utilisé ces ferry et je n'en sais rien. Je ne sais pas où cela

 23   se trouvait, ces ferry -- ou plutôt, des pontons. Je transportais tout en

 24   utilisant des ponts normaux, des ponts réguliers.

 25   M. MITCHELL : [interprétation] Encore une autre conversation interceptée

 26   pour ce qui est du même sujet, il s'agit de la pièce 4411 [comme

 27   interprété] 65 ter, à la page 3 en anglais, à la page 2 en B/C/S, juste

 28   vers le bas de la page.

Page 32502

  1   Q.  Il s'agit de la conversation interceptée le 8 juin 1995, à savoir le

  2   jour suivant. Pouvez-vous lire la transcription de la conversation

  3   interceptée jusqu'à la fin ? Faites-moi savoir, une fois finie la lecture.

  4   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher la page suivante

  5   en anglais.

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] A partir de -- il faut que je lise dans cette

  7   copie papier ?

  8   M. MITCHELL : [interprétation] Oui.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Sarapa.

 10   M. SARAPA : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher la deuxième page de

 11   la conversation interceptée ? Vers le bas, on voit seulement quatre lignes

 12   de la conversation entre Bajagic, Basevic.

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Ce que je lis, je peux vous dire qu'il ne

 14   s'agit pas de la langue que j'utilise, moi, ce n'est pas mon dialecte en

 15   quelque sorte, je ne parle pas comme cela. C'est ce que je vois à la

 16   deuxième page. Il s'agit des hommes de Serbie plutôt qui parlent.

 17   M. MITCHELL : [interprétation]

 18   Q.  Avez-vous des doutes pour ce qui est de l'exactitude de cette

 19   interception, de cette conversation interceptée ou par rapport à son

 20   authenticité ?

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Haynes.

 22   M. HAYNES : [interprétation] Il y a trois conversations à la même page, de

 23   quelle conversation parle-t-il ?

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avez-vous des commentaires, Monsieur

 25   Mitchell ?

 26   M. MITCHELL : [interprétation] C'est l'interception, c'est la conversation

 27   interceptée dont on parle.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qui est affichée sur l'écran, c'est la

Page 32503

  1   deuxième page de la même conversation ?

  2   M. MITCHELL : [interprétation] Cela commence à la page 2 en B/C/S et

  3   continue à la page 3. C'est la seule partie de la conversation où le nom du

  4   témoin est mentionné.

  5   M. HAYNES : [interprétation] Je ne me souviens pas qu'on a présenté cette

  6   conversation au témoin. A la page 2, il y a trois conversations

  7   interceptées séparées.

  8   M. MITCHELL : [interprétation] Mais il y a une copie papier de cette

  9   conversation.

 10   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce que vous pourriez lui dire de lire à

 11   partir du bas de la page 2 et de passer à la page 3, après quoi vous pouvez

 12   lui demander des commentaires.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Commençons à la première page.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] A la deuxième.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais la première page veut dire la page

 16   2, où la conversation interceptée commence. Monsieur Mitchell.

 17   M. MITCHELL : [interprétation] Il s'agit donc de la conversation

 18   interceptée qui commence dans le bas de la deuxième page, Monsieur le

 19   Président.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qui commence en bas de la page dans les

 21   deux langues ?

 22   M. MITCHELL : [interprétation] Correct. Après, cela continue à la page

 23   suivante.

 24   Q.  Monsieur Bajagic, cela pourrait nous aider si vous regardiez l'écran et

 25   non pas la copie papier.

 26   Est-ce qu'il s'agit de la conversation interceptée pour laquelle vous avez

 27   dit que vous pensez qu'il ne s'agit pas de votre dialecte ?

 28   R.  Non, ce n'est pas mon dialecte. Ce n'est pas mon choix de mots.

Page 32504

  1   J'utilise des mots différents par rapport à ce qui est écrit ici. Je vois

  2   ici "crétin" cela n'appartient pas à mon vocabulaire. Je lis qu'il y a le

  3   trafic des cigarettes, des cartouches de cigarettes. Il y en avait donc qui

  4   faisaient le trafic des cigarettes. Ce que je faisais ce n'était pas des

  5   choses illicites. Ici, il s'agit de la contrebande des cigarettes.

  6   Q.  Pour ce qui est de la première conversation interceptée de 1991, entre

  7   vous et Radovan Karadzic, dont on a parlé ce matin, est-ce que vous êtes

  8   interlocuteur de cette conversation qui a été interceptée ?

  9   R.  Oui. C'est par rapport à la préparation du déjeuner et de l'aliment des

 10   membres du Bataillon à Milici. Vous avez pensé à cela ?

 11   Q.  Oui. Vous avez participé à cette conversation interceptée, n'est-ce pas

 12   ? 

 13   R.  Oui.

 14   Q.  J'aimerais qu'on revienne à quelque chose que vous avez dit -- juste

 15   après la pause, je vous ai demandé s'il y avait eu des occasions où vous

 16   faisiez un don de carburant à la VRS ?

 17   Votre réponse a été : "Non. Vous avez dit comment pouvais-je le faire ?"

 18   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher maintenant la

 19   pièce à conviction 4415 qui figure sur la liste 65 ter ?

 20   Q.  Il s'agit du rapport du Corps de la Drina daté du 29 novembre 1994 et

 21   dans lequel on énumère les quantités de carburant reçues -- données par les

 22  entreprises des municipalités donateurs à la période allant du 1er septembre

 23   au 15 novembre 1994.

 24   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut maintenant afficher la

 25   deuxième page du document ?

 26   Q.  A peu près vers le milieu de la page, nous voyons votre nom.

 27   Est-ce qu'on peut agrandir un peu cela ?

 28   Voyez-vous votre nom qui est le quatrième nom en partant du bas et où

Page 32505

  1   il est dit : "Qu'en octobre 1994, Zvonko Bajagic de Vlasenica a donné 1 860

  2   [comme interprété] litres du diesel ainsi que 14 690 litres d'essence au

  3   Corps de la Drina."

  4   Comment votre nom est arrivé sur cette liste -- de donateurs du

  5   carburant au Corps de la Drina ?

  6   R.  Il s'agissait peut-être d'autres entreprises privées, d'autres

  7   donateurs qui ont donné ces quantités du carburant et moi je les ai

  8   transportées tout simplement.

  9   Q.  Les documents qui ont été envoyés à l'état-major principal donc il y a

 10   une erreur dans ce document.

 11   R.  Oui, je suis absolument -- je suis sûr à 100 % qu'il y a une erreur.

 12   Q.  Il y a une autre chose à propos de laquelle j'aimerais vous poser une

 13   question avant d'aborder l'année 1995.

 14   Monsieur, vous avez dit quand je vous ai demandé si vous rencontriez

 15   régulièrement le président Karadzic, vous avez dit que parfois il venait

 16   vous voir dans votre maison et que de temps en temps vous lui rendiez

 17   visite à Pale, que c'était vos rencontres. Où à Pale le rencontriez-vous ?

 18   R.  Parfois c'était dans son cabinet et parfois c'était dans sa maison.

 19   Q.  Pouvez-nous dire à quelle fréquence cela arrivait approximativement,

 20   une fois par mois ou au six mois ?

 21   R.  Ce n'était pas très souvent cela dépendait du moment parce qu'il était

 22   -- lorsqu'il m'appelait de venir parce qu'il avait des invités donc j'y

 23   allais pour assister à un déjeuner ou à un dîner. Parfois il s'agissait des

 24   affaires civiles et il fallait aller à Vlasenica, et cetera.

 25   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher 4413 65 ter. Est-

 26   ce qu'on afficher la page 25 en B/C/S et la page 16 en anglais.

 27   Q.  Il s'agit de l'agenda du président Karadzic pour 1994 qui a été saisi

 28   pendant son arrestation -- lors de son arrestation, l'année dernière. Est-

Page 32506

  1   ce qu'on peut maintenant regarder l'entrée pour la date du 25 février 1994

  2   ? C'est le quatrième nom à partir du nom et votre nom, Zvonko Bajagic,

  3   n'est-ce pas ?

  4   R.  Oui, je le vois.

  5   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher maintenant la

  6   page 18 en anglais et la page 29 en B/C/S. Est-ce qu'on peut faire défiler

  7   la page en anglais vers le bas.

  8   Q.  Encore une fois, nous voyons votre nom, n'est-ce pas ?

  9   R.  Oui, je vois mon nom.

 10   Q.  Vous avez rencontré donc le président Karadzic à ces deux dates, n'est-

 11   ce pas ?

 12   R.  Je ne peux pas me souvenir des dates et des heures de ces rencontres.

 13   Peut-être que cela s'est passé ainsi.

 14   Q.  Monsieur, nous avons parlé à des secrétaires et ce qu'ils disent qu'ils

 15   ont dit vous donner des indications, vous auriez dû rencontrer le président

 16   ces jours-là ?

 17   R.  Puisque c'est écrit, cela veut dire que cela s'est réellement passé,

 18   mais, moi, je ne peux pas me souvenir de ces rencontres.

 19   Q.  Si nous parcourons cet agenda page par page, je pense que votre nom

 20   apparaîtra à 18 reprises. Cela veut dire que vous le rencontriez plus d'une

 21   fois par mois, n'est-ce pas ? Parce que nous parlons seulement de 1994 ici.

 22   R.  Non, cela n'est pas -- il n'y a rien d'inhabituel. Je ne sais pas.

 23   Q.  Ce que j'essaie de dire c'est que vous avez rencontrez le président

 24   Karadzic 18 fois en 1994, ce qui donne une moyenne de plus d'une fois par

 25   mois, n'est-ce pas ?

 26   R.  Si c'est ce qui est écrit dans ce cahier, ça doit être vrai.

 27   Q.  Alors comment se fait-il qu'un employé de la logistique du Corps de la

 28   Drina rencontre le président aussi fréquemment ?

Page 32507

  1   R.  Je vous ai déjà dit que Radovan et moi, nous sommes rencontrés pour la

  2   première fois pendant la campagne électorale de 1991 à l'occasion de rallye

  3   électoraux. Mon grand-père, feu -- arrière grand-père, feu Bozo Bajagic,

  4   qui n'était pas en fait mon grand-père mais le cousin germain de mon grand-

  5   père, vivait à Niksic, il était là, le voisin de feu Vuko Bajagic [comme

  6   interprété], qui était le père de Radovan Karadzic. Ils étaient très bons

  7   amis. Quand je me suis moi-même rendu à Niksic quand j'étais petit, et plus

  8   tard pendant que j'étais adolescent, pendant que je faisais mes études,

  9   quand j'étais ado, comme on dit aujourd'hui, j'adorais rendre visite à Vuk

 10   avec mon grand-père, enfin feu mon grand-père Bozo, je les écoutais,

 11   j'aimais beaucoup les écouter, parler ensemble, et notamment j'aimais

 12   écouter la mère de Radovan qui est décédée aujourd'hui.

 13   Q.  Je voulais vous demander --

 14   R.  J'aimerais terminer, s'il vous plaît.

 15   Q.  Je vous en prie.

 16   R.  Je ne connaissais pas Radovan. Je savais qu'il était leur fils mais je

 17   ne le connaissais pas. Je l'ai rencontré qu'en 1991, et il savait que, moi,

 18   j'étais de la famille de Bozo, donc il savait que j'étais un parent d'un

 19   ami de son père. Quand nous nous sommes rencontrés, il m'a aussitôt demandé

 20   : "Ah, est-ce que vous êtes le fils d'un tel ?" Je lui ai répondu que :

 21   "Oui," et c'est ainsi que cette rencontre a donné une amitié.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

 23   Oui, Maître Sarapa.

 24   M. SARAPA : [interprétation] En page 36, ligne 8, le compte rendu dit Vuko

 25   Bajagic, ce qui doit être une erreur.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] C'était Vuk Karadzic.

 27   M. SARAPA : [interprétation] Oui, mais le compte rendu dit Vuko Bajagic. Il

 28   faut corriger cela.

Page 32508

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Nous allons pouvoir poursuivre.

  2   M. MITCHELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  3   Q.  Bien. Donc c'était un lien disons de famille, une amitié de famille, et

  4   ces visites avec le président Karadzic relevaient de cette amitié familiale

  5   ?

  6   R.  En gros, oui. Oui, en gros. C'était des visites cordiales de gens qui

  7   se connaissaient par la famille. Il y avait des visites privées, je lui ai

  8   rendu visite chez lui, je ne sais pas si cela apparaît dans son cahier, si

  9   parmi ces 18 visites il y a aussi les visites privées à son domicile.

 10   Q.  Quand vous dites "en gros," "en gros," ça signifie qu'il y en avait

 11   aussi qui étaient des rencontres plus officielles, ou était-ce toutes des

 12   visites entre amis ?

 13   R.  Il y avait aussi quelques rencontres officielles.

 14   Q.  Nous revenons donc à ma question antérieure, Monsieur. Comment se fait-

 15   il qu'un employé de la logistique du Corps de la Drina rencontre le

 16   président et de façon officielle ?

 17   R.  Ça n'avait rien à voir avec l'armée. Je vous ai dit tout à l'heure, que

 18   cela était lié à des questions strictement civiles relatives au

 19   fonctionnement de nos municipalités, travail humanitaire, accueil des

 20   réfugiés, le moral de la population, rumeurs, et cetera, et cetera.

 21   Q.  A quel titre le rencontriez-vous ?

 22   R.  Vous voyez, lorsque notre chef, président de la municipalité, était

 23   censé rencontrer Radovan officiellement, il me demandait d'accompagner :

 24   "Zvonko, s'il vous plaît, vient avec moi; quand tu es avec moi c'est plus

 25   facile de passer." Il y avait toujours une longue queue, et moi, j'avais un

 26   accès plus facile à Radovan. Donc il me disait : "Viens avec moi, c'est

 27   plus simple quand tu es avec moi." Mais tout cela était basé sur cette

 28   fameuse amitié, ce respect entre nous.

Page 32509

  1   Q.  Donc qui se trouvait là lorsque vous rencontriez le président de façon

  2   officielle ?

  3   R.  Ma foi, les personnes que j'accompagnais, et parfois je les laissais là

  4   pour s'entretenir, et moi, je sortais. J'avais un parent à Pale, par

  5   exemple, à qui j'allais rendre visite, prendre le café avec lui, jusqu'à ce

  6   qu'ils aient fini.

  7   Q.  Qui était ce fameux président de la municipalité dont vous nous parliez

  8   il y a un instant ?

  9   R.  A Vlasenica, nous avons eu trois présidents au cours de la guerre.

 10   Q.  [aucune interprétation]

 11   R.  Peut-être même quatre d'ailleurs.

 12   Q.  Pourriez-vous nous donner leurs noms ?

 13   R.  Il y a eu d'abord Milorad Lukic. Ça c'était le premier. Attendez. Le

 14   suivant était Vojo Mitrovic, ça fait deux; Milan Gostanic [phon], ça fait

 15   trois; et après, c'était le Dr - comment s'appelait-il donc -

 16   Q.  [aucune interprétation]

 17   R.  Pardon.

 18   Q.  Rajko Djukic ?

 19   R.  Non. Rajko Djukic, non. Ah, mais vous pensez à Rajko Dukic. Il n'y

 20   avait pas de Djukic, non, je n'ai pas connu de Djukic. C'était Ostoja

 21   Dragutinovic, voilà c'était lui, mais c'était après la guerre.

 22   Q.  Qui était donc Rajko Dukic ?

 23   R.  Ah, lui, il était directeur de l'entreprise de bauxite à Milici, mais

 24   c'est -- tout à fait, ça n'a rien à voir.

 25   M. MITCHELL : [interprétation] Si vous le permettez, Monsieur le Président.

 26   [Le conseil de l'Accusation se concerte]

 27   M. MITCHELL : [interprétation] Merci.

 28   Q.  Bien. Nous allons passer à une autre question, vos entretiens avec

Page 32510

  1   l'équipe de la Défense de M. Pandurevic.

  2   Quand vous êtes-vous entretenu pour la première fois avec quelqu'un de

  3   l'équipe de la Défense de M. Pandurevic ?

  4   R.  La première fois que j'ai entendu parler d'eux, c'est quand j'ai reçu

  5   un coup de fil d'un avocat du nom de Rubes, nous étions début décembre

  6   2007.

  7   Q.  Connaissiez-vous ce M. Rubes de l'époque de la guerre, vous souvenez-

  8   vous l'avoir rencontré lorsque vous étiez membre du Corps de la Drina ?

  9   R.  Oui, en effet.

 10   Q.  Qui était-il en juillet 1995 ?

 11   R.  Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire ce qu'il était, mais je sais -

 12   - je sais qu'il était quelque part au commandement du Corps de la Drina.

 13   Q.  Il faisait partie de la section juvénile du Corps de la Drina, n'est-ce

 14   pas ?

 15   R.  Peut-être.

 16   Q.  Donc le premier contact que vous avez eu consistait en cet entretien

 17   téléphonique. M. Rubez vous a appelé en décembre 2007. Parlez-nous de cette

 18   conversation téléphonique.

 19   R.  Il m'a appelé et il m'a demandé s'il pourrait passer me voir avec un

 20   avocat de l'équipe de la Défense du Général Pandurevic parce qu'ils

 21   voulaient me parler.

 22   Q.  Vous ont-ils dit de quoi ils voulaient vous parler --

 23   R.  J'ai dit d'accord.

 24   Q.  Vous ont-ils dit de quoi ils voulaient vous parler ?

 25   R.  Pas au téléphone non.

 26   Q.  Quand les avez-vous rencontrés ?

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Sarapa.

 28   M. SARAPA : [interprétation] Nous avons eu une erreur d'interprétation, il

Page 32511

  1   y a un instant. Le témoin a dit qu'il a parlé au téléphone au moment où

  2   Rubez appelait, mais à lire l'interprétation, on dirait qu'ils étaient

  3   plusieurs au téléphone.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Que pensez-vous que le témoin disait ?

  5   M. SARAPA : [interprétation] Le témoin a dit que l'enquêteur, à savoir M.

  6   Rubes, l'a appelé en lui disant qu'un avocat de la Défense voulait lui

  7   parler. Alors l'Accusation a demandé de quoi vous ont-ils parlé ? Au

  8   pluriel. Alors qu'en fait, le témoin a clairement dit qu'il avait reçu un

  9   coup de fil d'une seule personne, à savoir Rubes, donc c'est de quoi vous

 10   a-t-il parlé ?

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Cela est clair pour

 12   vous, Monsieur Mitchell ?

 13   M. MITCHELL : [interprétation] Tout à fait, Monsieur le Président.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pouvez poursuivre alors. Merci,

 15   Monsieur Sarapa.

 16   M. MITCHELL : [interprétation]

 17   Q.  Monsieur, suite à cet entretien téléphonique avec M. Rubes, vous vous

 18   êtes -- vous avez rencontré les gens de la Défense du Général Pandurevic,

 19   n'est-ce pas ?

 20   R.  En effet.

 21   Q.  Il y avait là l'avocat Rubes et l'avocat Djordje et moi.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Veuillez regarder la ligne 20,

 23   Monsieur Mitchell, vous y verrez que votre question n'apparaît pas au

 24   compte rendu.

 25   M. MITCHELL : [interprétation] En effet, je vois, Monsieur le Président.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pour le compte rendu, j'aimerais que

 27   vous répétiez.

 28   M. MITCHELL : [interprétation]

Page 32512

  1   Q.  Monsieur, je vous ai demandé : qui était là à cette rencontre ? Vous

  2   avez répondu : "Les deux avocats Rubes et Djordje, et moi-même;" c'est bien

  3   cela ?

  4   R.  En effet.

  5   Q.  M. Sarapa, il prenait des notes pendant cette réunion ?

  6   R.  Quand ils sont arrivés, M. Sarapa m'a demandé ce qu'il en était de ce

  7   dîner que j'avais préparé à Bratunac, alors je le lui ai dit, et j'ai signé

  8   cette déclaration.

  9   Q.  Que vous a-t-il demandé au juste, Monsieur ?

 10   R.  Il m'a demandé si je me souvenais avoir apporté ce dîner à Bratunac. Je

 11   lui ai répondu que oui. Alors il m'a demandé si je me souvenais à quelle

 12   date j'avais apporté un dîner ? Je lui ai répondu que oui, parce que

 13   c'était justement la veille de cette fameuse fête du patron de la ville où

 14   j'étais moi-même l'hôte et parce que j'avais dû préparer un repas maigre

 15   parce qu'on jeûnait à la veille de la Saint-Pierre, alors qu'élément jour

 16   suivant, nous préparions de la viande. Donc à ce dîner, j'ai apporté un

 17   repas à Bratunac et on était bien la veille de la Saint-Pierre, à savoir le

 18   11.

 19   Q.  Donc vous n'avez pas eu besoin de réfléchir pour vous rappeler de tout

 20   cela. Cela vous est revenu directement et vous lui avez dit dès la première

 21   fois que vous l'avez rencontré ?

 22   R.  Je ne suis pas très fort sur les dates et je suis encore pire en ce qui

 23   concerne les noms. Quand il m'a dit qu'il y avait dans mon foyer plus de

 24   172 filleuls, j'ai eu du mal à le croire. Par conséquent, lorsqu'il s'agit

 25   de dates de fêtes d'église, de choses qui ont à voir avec l'église, là, ma

 26   mémoire marche parfaitement. C'est pourquoi ce fait est parfaitement gravé

 27   dans ma mémoire.

 28   Q.  Monsieur, vous êtes-vous jamais entretenu avec Vinko Pandurevic au

Page 32513

  1   sujet de ce dîner ?

  2   R.  Non.

  3   Q.  Avec Milenko Jevdjevic ?

  4   R.  Non, non plus.

  5   Q.  Combien de fois au total avez-vous rencontré un représentant de la

  6   Défense de M. Pandurevic ?

  7   R.  Un peu plus tard au mois d'avril, Rubes m'a rappelé -- Rubes est venu

  8   me voir, Mais là, nous étions déjà en 2008, et c'est à ce moment-là que

  9   j'ai signé la déclaration, et le lendemain, je me suis rendu à Zvornik pour

 10   faire certifier le document au bureau du notaire à Zvornik. C'est là que je

 11   l'ai signé.

 12   Q.  Veuillez revenir un instant à cette première rencontre, si vous voulez

 13   bien. Qui a mentionné pour la première fois ce fameux dîner ?

 14   R.  C'est Sarapa. Il m'a demandé si j'avais apporté ce fameux repas. Je lui

 15   ai dit que oui, et j'ai demandé pourquoi cela l'intéressait. Il m'a dit :

 16   seriez-vous prêt à témoigner pour Vinko ? C'est lui qui a suggéré que nous

 17   fassions appel à vous : seriez-vous prêt à témoigner que vous avez

 18   effectivement apporté un tel dîner ? J'ai répondu que oui.

 19   Q.  Donc, M. Pandurevic a proposé qu'on fasse appel à vous pour témoigner ?

 20   R.  Oui, c'est ce que m'a dit l'avocat, en tout cas.

 21   Q.  Monsieur, avez-vous suivi la procédure contre le général Krstic ?

 22   R.  Non.

 23   Q.  Savez-vous que le général Krstic a lui aussi raconté que ce dîner donc

 24   c'était avait bien eu lieu le 11 juillet ?

 25   R.  Non, je ne sais pas.

 26   Q.  Vous êtes-vous jamais entretenu avec la Défense du général Krstic ?

 27   R.  Je ne sais même pas qui sont les membres de la Défense du général

 28   Krstic.

Page 32514

  1   Q.  D'accord. Nous allons parler de juillet 1995 à présent, si vous le

  2   voulez bien. J'aimerais que nous examinions quelques journées de chaque

  3   côté de ce fameux dîner. J'aimerais que vous expliquiez à la Chambre ce que

  4   vous faisiez ce jour-là. Si vous le voulez bien, nous pourrions commencer

  5   par la veille du jour où vous êtes allé à ce dîner à Bratunac, pouviez-vous

  6   dire à la Chambre ce que vous faisiez ce jour-là ?

  7   R.  Ce jour-là ou la veille ?

  8   Q.  La veille du dîner.

  9   R.  Je suis allé à Loznica pour acheter le poisson, ça se trouve en Serbie.

 10   Q.  Donc vous nous avez dit que c'est dans l'après-midi que du jour du

 11   dîner que le colonel Acamovic vous a ordonné de vous occuper de ce dîner;

 12   mais alors pourquoi étiez-vous allé acheter le poisson déjà la veille ?

 13   R.  Mais on ne peut pas acheter de poisson ailleurs, on n'aurait pas pu

 14   l'acheter plus près. Il fallait aller en Serbie, nous sommes allés acheter

 15   du poisson là-bas. Il fallait bien qu'il soit frais, il nous en fallait

 16   beaucoup. Nous avions beaucoup de gens à servir.

 17   Q.  Mais pourquoi avez-vous acheté du poisson ?

 18   R.  Mais je vous ai déjà dit, c'était la veille de la Saint-Pierre, nous

 19   allions faire un repas maigre. Pendant 14 jours on mange, on jeûne avant la

 20   Saint-Pierre.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ceci a déjà été expliqué. Je vous

 22   remercie.

 23   M. MITCHELL : [interprétation]

 24   Q.  Donc Monsieur, vous étiez, vous faisiez partie de l'organe de

 25   Logistique du Corps de la Drina, vous deviez être conscient que la VRS

 26   était impliquée dans une opération importante concernant l'enclave de

 27   Srebrenica, ce jour-là, n'est-ce pas ?

 28   R.  Oui.

Page 32515

  1   Q.  Pouvez-vous nous dire ce qui s'est passé du point de vue militaire, ce

  2   jour-là ?

  3   R.  Quel jour ?

  4   Q.  La veille du dîner, nous parlons toujours de ce même jour.

  5   R.  Donc le 10.

  6   Q.  La veille de ce dîner.

  7   R.  Non, je ne sais pas, je ne sais pas. Moi, je sais que je suis allé à

  8   Loznica pour acheter le poisson, puis après je suis rentré chez moi et j'ai

  9   préparé le repas.

 10   Q.  Srebrenica était-elle tombée le jour où vous êtes allé acheter le

 11   poisson ?

 12   R.  Le colonel Acamovic m'a dit, lorsqu'il m'a appelé dans l'après-midi du

 13   11, il devait être à peu près 17 heures; il m'a dit -- il a été le premier

 14   à me dire que notre armée était entrée dans Srebrenica. C'était la première

 15   fois que j'en ai entendu parler.

 16   Q.  Vous a-t-il dit que l'enclave toute entière était tombée entre leurs

 17   mains ?

 18   R.  Non. Il m'a simplement dit que l'armée était entrée à Srebrenica.

 19   Q.  Donc vous aviez déjà acheté ce poisson au moment où la VRS est entrée à

 20   Srebrenica; c'est bien cela ?

 21   R.  J'ai acheté le poisson le 10, et on m'en a parlé dans la soirée du 11.

 22   Q.  Nous allons revenir à la journée de ce dîner. Qu'avez-vous fait ce

 23   jour-là, dans la matinée ?

 24   R.  Des préparatifs pour ce fameux dîner, ce dîner maigre avait déjà

 25   commencé. J'avais des invités chez moi. Donc le repas maigre a été servi

 26   chez moi, et puis en même temps, nous nous étions occupés à faire griller

 27   des porcelets, des cochons de lait et des agneaux pour le lendemain. Donc

 28   voilà ce que nous nous étions occupés à faire à ce moment-là, le 11.

Page 32516

  1   Q.  Monsieur, il se passait à ce moment-là une opération très importante de

  2   logistique autour de Srebrenica. Vous, vous faites partie de la logistique,

  3   comment se fait-il que vous soyez chez vous à ce moment-là en train de

  4   préparer un repas ?

  5   R.  Mais oui.

  6   Q.  Mais comment cela se fait-il ?

  7   R.  Que vouliez-vous que j'ai à voir avec ces opérations ? Moi, je ne suis

  8   pas un soldat, je n'ai rien à faire sur le champ de bataille. Moi, je

  9   m'occupe d'acheter les provisions, quand on m'en donnait l'ordre, j'allais

 10   chercher des produits là où ils se trouvaient, je les apportais au dépôt du

 11   corps et notamment le 12. Je ne sais pas si vous avez compris, mais je vous

 12   ai dit que j'étais moi l'hôte, j'étais sponsor de ce déjeuner, donc j'étais

 13   censé être l'hôte de la fête de la Saint-Pierre à Vlasenica. Donc j'avais

 14   plus de 1 000 personnes à accueillir le lendemain, à l'hôtel, pas chez moi

 15   cette fois, pour un déjeuner. Il y avait là Vasilije Kacevanola, qui était

 16   invité d'honneur, qui était censé couper le gâteau avec nous, selon une

 17   coutume.

 18   Q.  D'accord. A quelle heure avez-vous quitté Vlasenica pour aller à

 19   Bratunac ?

 20   R.  Il devait être 8 heures 30; c'est l'heure où je suis parti pour

 21   apporter le repas. J'ai dit à Acamovic que je ne pourrais pas le faire plus

 22   tôt. Il m'a demandé : à quelle heure je pourrais le faire ? J'ai répondu :

 23   je ne pourrais pas le faire avant 8 heures 30. Il m'a répondu que c'était

 24   d'accord.

 25   Q.  Dans quelle voiture y êtes-vous allé ?

 26   R.  Dans une Golf, ma propre Golf.

 27   Q.  Vous vous souvenez du numéro d'immatriculation ?

 28   R.  Non, non.

Page 32517

  1   Q.  Avez-vous dû prendre de l'essence avant de partir ?

  2   R.  Non, non, le réservoir était plein.

  3   Q.  Est-ce que vous aviez quelqu'un avec vous ?

  4   R.  Mon fils aîné.

  5   Q.  Zoran Sekulic n'était-il pas avec vous ?

  6   R.  C'est possible. Je ne sais pas s'il était là, parfois c'était lui qui

  7   me conduisait. Il était conducteur dans la brigade pas au corps. Parfois il

  8   me conduisait, mais dans ce cas précis, je ne sais pas si ce n'était pas

  9   moi et mon fils; c'est possible que cette personne soit le conducteur soit

 10   venu avec nous.

 11   Q.  Stevan Stevanovic, est-il allé avec vous ? Vous a-t-il accompagné ?

 12   R.  Je ne crois pas, pas cette fois-là.

 13   Q.  Mile Kosoric ?

 14   R.  Mile Kosoric était le commandant de la brigade. Comment voulez-vous

 15   vous attendre à ce qu'il soit venu avec moi.

 16   Q.  Quel itinéraire avez-vous suivi ? 

 17   R.  Vlasenica, Milici, Konjevic Polje, Bratunac.

 18   Q.  A quelle heure êtes-vous arrivé à Bratunac ?

 19   R.  Ça nous a pris un peu moins d'une heure pour y parvenir.

 20   Q.  Est-ce que vous avez vu les Musulmans en route, des hommes musulmans ?

 21   R.  Non. Il y avait seulement une patrouille de police à Konjevic Polje.

 22   C'était déjà tard dans l'après-midi. Il y avait un contrôle de police à

 23   Konjevic Polje et il y en avait un autre à Kravica.

 24   Q.  Est-ce que vous avez vu des policiers du MUP stationnés le long de la

 25   route de Konjevic Polje à Bratunac, tous les cent mètres et environ ?

 26   R.  Je ne me rappelle pas. Je n'ai rien remarqué de la sorte. Je me

 27   rappelle avoir vu une patrouille ça je m'en souviens à 100 %, et je me

 28   rappelle aussi l'autre qui soit à Kravica.

Page 32518

  1   Q.  Donc nous avons entendu une déposition dans cette affaire selon

  2   laquelle, avant le dîner maigre de poisson, il y avait eu une réunion au

  3   quartier général de la Brigade de Bratunac dans laquelle ont assisté le

  4   général Mladic, le général Krstic, Vinko Pandurevic, Radomir Furtula,

  5   Milenko Jevdjevic, Mirko Trivic et d'autres; vous êtes au courant de cette

  6   réunion ?

  7   R.  Il y avait -- nous sommes arrivés, nous avons apporté le dîner. Il y

  8   avait des soldats qui étaient de service, je me suis présenté, je leur ai

  9   dit que j'apportais le dîner. J'ai demandé où on devait le servir, dans

 10   quelle pièce; puis nous sommes allés dans cette salle puis nous sommes

 11   partis. Avant cela, nous avons mis les couverts, puis j'ai voulu revenir

 12   mais on m'a demandé d'attendre cinq à dix minutes de plus. Des officiers

 13   sont apparus après qu'ils aient fini leur réunion. J'ai salué Mladic, il

 14   m'a remercié d'avoir apporté ce qu'il fallait pour le dîner. J'ai également

 15   dit bonjour à Krstic et puis je suis rentré chez moi. J'avais des invités

 16   chez moi, je ne pouvais pas rester plus longtemps, donc je me suis dépêché

 17   pour rentrer chez moi.

 18   Q.  Est-ce que le dîner a eu lieu dans une salle différente de celle de la

 19   réunion ?

 20   R.  Dans une salle différente, oui. Nous avons mis les couverts et nous

 21   avons servi le dîner dans une autre salle, oui. Je ne sais pas en fait

 22   s'ils ont pris leur dîner à l'endroit où nous avions laissé ce qu'il

 23   fallait, ou s'ils ont emporté les plats ailleurs après que nous soyons

 24   partis. Ça je ne le sais pas.

 25   Q.  Donc est-ce que le poisson était sur la table lorsqu'ils sont venus

 26   dîner, ou est-ce que vous êtes allé dans la salle de réunion avec le

 27   poisson ?

 28   R.  Nous avons servi le poisson sur des plats ovales dans cette salle, nous

Page 32519

  1   avons laissé du vin, nous avons mis du vin et du cognac, et je les ai tous

  2   rencontrés dans le couloir après avoir mis les plats sur la table dans

  3   cette salle. Je les ai salués puis je suis parti. Je suis rentré chez moi.

  4   Q.  Donc vous n'êtes pas entré dans la salle de réunion avec le poisson, en

  5   portant le poisson ?

  6   R.  Non.

  7   Q.  Bien. Vous avez eu beaucoup de temps pour pouvoir repenser à de dîner,

  8   pourriez-vous donc nous dire qui s'y trouvait ?

  9   R.  Je ne sais pas qui en fait a participé au dîner. Je n'ai vu que ceux

 10   qui étaient dans le couloir au moment où ils quittaient la salle de

 11   réunion, et je vous ai dit que j'avais dit bonjour à Mladic et Krstic, et

 12   j'ai aussi vu Jevdjevic et j'ai vu Vinko également.

 13   Q.  Qu'en est-il de Mirko Trivic ?

 14   R.  Je ne me souviens pas. Je n'ai pas -- non, je ne me rappelle pas qui

 15   d'autre il y avait là.

 16   Q.  Est-ce que vous avez dit le général Zivanovic ?

 17   R.  Je ne me souviens pas. Non, non, je ne l'ai pas vu.

 18   Que voulez-vous dire ? De quoi parlons-nous ? Vous avez dit que je

 19   l'avais mentionné ce soir-là ?

 20   Q.  Non. Vous avez dit que vous aviez vu ces officiers sortir de la

 21   réunion, de la salle de réunion, et vous les aviez vus dans le couloir et

 22   j'essaie de savoir, de faire que vous me disiez quels officiers vous avez

 23   vus dans le couloir. Est-ce que vous avez vu le général Zivanovic dans le

 24   couloir ?

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je vois que Me Sarapa demande la

 26   parole.

 27   M. SARAPA : [interprétation] Le témoin n'a pas dit : "Les officiers qui

 28   quittaient la salle de réunion." Il a dit que : "Ils les avaient vus dans

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  1   le couloir à partir du moment où ils étaient tous sortis de la salle de

  2   réunion."

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Bien. Bon, poursuivons. Ce que je

  4   vois au compte rendu me convient et nous l'avons au compte rendu en tout

  5   état de cause.

  6   Monsieur Mitchell.

  7   M. MITCHELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   Q.  Indépendamment du général Mladic et le général Krstic, Milenko

  9   Jevdjevic, le général Pandurevic, vous ne vous rappelez pas qui d'autres se

 10   trouvaient dans le -- que vous aviez vu d'autres dans le couloir ?

 11   R.  Non.

 12   Q.  Vous avez dit que vous aviez quitté Bratunac ce soir-là, et que vous

 13   étiez retourné chez vous; c'est exact ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Est-ce que vous avez vu des cars et des camions à Bratunac cette nuit-

 16   là, ce soir-là ?

 17   R.  Non. Il faisait déjà nuit, la nuit était tombée et devant la barrière

 18   du commandant on voyait rien, le commandement -- le poste de commandement

 19   se trouve à l'entrée de Bratunac. Je ne suis pas entré dans la ville

 20   proprement dite et le bâtiment du commandement en fait se trouve sur la

 21   route principale, on tourne à gauche et on quitte Bratunac.

 22   Q.  Le lendemain, qu'est-ce que vous avez fait le lendemain du dîner ?

 23   R.  Vers 8 heures le lendemain, je suis allé à l'église. La liturgie a

 24   commencé à 9 heures, j'y suis allé tôt pour préparer les choses pour ne

 25   préparer tout ce qu'il fallait dans l'église, échanger quelques mots avec

 26   le prêtre et discuter du protocole à suivre, parce que l'évêque allait

 27   venir ce jour-là. Ce jour-là, bon, la liturgie était une liturgie de jour

 28   de fête et différente de celle qui est célébrée par un prêtre ordinaire.

Page 32521

  1   Q.  A quelle heure était le repas ?

  2   R.  Je n'avais pas terminé ma réponse et vous m'avez posé des questions

  3   concernant l'ensemble de la journée et je vous ai parlé que de la matinée.

  4   Q.  Veuillez poursuivre.

  5   R.  Alors je poursuis.

  6   Q.  Oui.

  7   R.  La célébration dans l'église a duré environ une heure, après quoi il y

  8   a eu une profession dans toute la ville, et les icônes et des bannières

  9   sont sortis de l'église dans -- et tous ceux qui insistent à la messe dans

 10   cette église marchent derrière les icônes et les bannières et ils ont fait

 11   un cercle dans une partie de la ville, puis nous sommes re-allés à l'église

 12   et puis le cadeau de fête ou de célébration a été apporté et a été coupé

 13   dans l'église après cela et nous sommes allés déjeuner à l'hôtel et le

 14   général Zivanovic a également participé à ce déjeuner à l'hôtel.

 15   L'INTERPRÈTE : Microphone pour l'Accusation, s'il vous plaît.

 16   M. MITCHELL : [interprétation]

 17   Q.  Quelle était l'heure du déjeuner ?

 18   R.  Je me rappelle que la célébration à l'église a fini vers 1 heure et

 19   après une heure, nous sommes allés à l'hôtel et nous y sommes restés

 20   jusqu'à minuit. Nous, nous trouvions dans l'hôtel à célébrer, chanter.

 21   L'atmosphère était très joyeuse, une atmosphère de fête.

 22   Q.  Est-ce que vous avez vu des cars traversés la Srebrenica ce jour-là,

 23   des cars remplis de Musulmans ?

 24   R.  Non pas dans la matinée. Ma maison donne sur la route et je n'ai pas vu

 25   quoi que ce soit passé par là. L'église est au centre même de la ville et

 26   je n'ai rien vu là-bas. Puis nous sommes allés à l'hôtel et il n'y avait

 27   rien qui se passait autour de l'hôtel.

 28   Q.  Le lendemain, qu'est-ce que vous avez fait ce jour-là brièvement ?

Page 32522

  1   R.  Le jour suivant, tout le monde avait mal aux cheveux.  Certaines

  2   personnes ont pris un petit déjeuner avec ceux qui avaient passé la nuit à

  3   l'hôtel et ils ont continué à célébrer jusqu'à midi. Je pense que ça a duré

  4   jusqu'à midi mais nous avions pas mal la gueule de bois à cause de tout le

  5   cognac que nous avions pris la veille. Nous avons dit au revoir à nos

  6   invités. Nous avons rangé à l'hôtel et même à ce moment-là les serveurs et

  7   les cuisiniers qui nous avaient servi nous ont rejoint le lendemain pour

  8   célébrer et ils ont partagé les restes avec nous. C'est une bonne chose à

  9   faire. On n'est pas censé jeter les restes, il vaut mieux les manger.

 10   Q.  Est-ce que vous êtes allé quelque part ce jour-là ? Est-ce que vous

 11   avez quitté Vlasenica ?

 12   R.  Je ne me souviens pas. Ce jour-là ou peut-être le lendemain, je suis

 13   allé à Srebrenica mais je ne me rappelle pas exactement quand.

 14   Q.  Quel était votre objectif en allant à Srebrenica ?

 15   R.  Mon témoin et moi-même sommes allés là-bas par curiosité, le témoin

 16   dans le sens de meilleur ami, nous sommes allés voir quelle était

 17   l'apparence de Srebrenica à l'intérieur de la ville.

 18   Q.  Qu'est-ce que vous avez vu là-bas ?

 19   R.  La ville était déserte. C'était épouvantable. Tous les bâtiments

 20   étaient couverts de fumée et on voyait des poutres et des solives sur les

 21   routes et il y avait des personnes âgées qui erraient en ville. Il y avait

 22   également des soldats; c'est ce que j'ai vu.

 23   Q.  Etes-vous allé à Potocari ?

 24   R.  J'ai traversé Potocari.

 25   Q.  Là-bas qu'est-ce que vous avez vu ?

 26   R.  Il y avait des gens à Potocari des deux côtés de la route, des soldats

 27   et des policiers, des soldats de la FORPRONU, et déjà, oui, j'ai traversé

 28   la ville.

Page 32523

  1   Q.  Y avait-il des officiers de la VRS à cet endroit-là ?

  2   R.  Non. Je ne suis pas resté. Je n'ai fait que passer, de traverser la

  3   ville.

  4   Q.  Est-ce que vous y avez vu des Musulmans ? Est-ce que c'est ça les

  5   personnes que vous avez décrites ce long de part et d'autres de la route ? 

  6   R.  Oui. Des Musulmans de Potocari, oui.

  7   Q.  Y avait-il des cars là ?

  8   R.  A ce moment-là, oui, il y en avait.

  9   Q.  Que se passait-il ? Est-ce qu'on faisait monter les Musulmans dans les

 10   cars ?

 11   R.  Alors que nous traversions la ville, j'ai pu voir qu'il y avait des

 12   personnes qui montaient dans les cars.

 13   Q.  Est-ce que vous avez pu voir si on séparait les hommes de leur famille

 14   avant qu'ils ne montent dans les cars ?

 15   R.  Non. Nous avons ralenti et nous sommes allés à -- au ralenti et j'avais

 16   regardé les gens mais en fait je ne pouvais pas dire ce qui se passait

 17   vraiment.

 18   Q.  Vous avez dit que vous aviez été là avec votre témoin ou meilleur ami.

 19   Pourriez-vous nous dire son nom ?

 20   R.  Stevan Stevanovic.

 21   Q.  Vous avez pris -- 

 22   R.  -- vous venez de le mentionner, il y a un instant, comme étant un

 23   conducteur -- un chauffeur.

 24   Q.  Vous avez pris la même voiture que pour aller à Bratunac, la Golf ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Bien, et le lendemain, le jour qui a suivi votre visite à Srebrenica,

 27   est-ce que vous êtes allé quelque part ce jour-là ?

 28   R.  Non. Je ne suis allé nulle part. Je suis resté à Vlasenica.

Page 32524

  1   Q.  Vous n'êtes pas allé à Pale ?

  2   R.  Oui, j'y suis allé mais je ne sais pas si c'était ce jour-là ou le

  3   lendemain. Je sais que je suis allé à Pale pour une journée mais je ne me

  4   souviens pas de quel jour c'était.

  5   Q.  Pourquoi êtes-vous allé là-bas ?

  6   R.  J'y suis allé pour voir le président Karadzic.

  7   Q.  Pourquoi cela ?

  8   R.  Parce que le lendemain ils ont emmené tous ces gens quelque part --

  9   L'INTERPRÈTE : n'a pas entendu précisément --

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] -- qu'ils avaient été emmenés à Kladanj. Ces

 11   gens ont été emmenés à Kladanj et c'est ce que j'ai demandé au président

 12   Karadzic. Je lui posais des questions. Je lui ai demandé : qui était ces

 13   personnes et où elles étaient emmenées ?

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous avez mentionné --

 15   enfin, vous avez mentionné un lieu; est-ce que c'était Kladanj, le lieu que

 16   vous avez mentionné ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Les gens ont été conduits en direction de

 18   Kladanj; c'est ça que j'ai dit.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

 20   M. MITCHELL : [interprétation]

 21   Q.  Quelles personnes, quels gens ?

 22   R.  Vous voulez parler de quoi, quels gens, quelles personnes ?

 23   Q.  Vous avez dit que des gens ont été conduits dans la direction de

 24   Kladanj et je vous demande qui était ces gens qui y ont été conduits ?

 25   R.  Bien. Des Musulmans, les cars, population musulmane.

 26   Q.  Population musulmane, d'où cela ?

 27   R.  Probablement de Potocari ou de Srebrenica. Ces gens, ils ont tous été

 28   amenés et emmenés de là-bas.

Page 32525

  1   Q.  Vous demandez au président Karadzic, au sujet de ces personnes, les

  2   Musulmans qui sont emmenés de Srebrenica à Kladanj, qu'a-t-il dit ?

  3   R.  Il était furieux, il était dans une très grande colère, il est en rage.

  4   Il ne voulait parler de rien, il m'a dit que : "Rentre chez toi et occupe-

  5   toi de tes affaires." Je ne l'ai jamais vu autant en colère avant cela.

  6   Q.  C'est tout ce qu'il a dit ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Qu'est-ce qu'il faisait qu'il était tellement en colère ?

  9   R.  Que voulez-vous que je fasse, il est en colère. Je ne l'ai jamais vu

 10   autant en colère avant cela.

 11   Q.  Combien de temps a duré cette réunion ?

 12   R.  Une minute.

 13   Q.  Vous rappelez-vous quelle heure il était ce jour-là ?

 14   R.  Dans la soirée ou tard dans l'après-midi.

 15   Q.  Bien.

 16   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrait-on, s'il vous plaît, voir le

 17   document 4409 de la liste 65 ter ?

 18   Pourrez-vous m'accorder un instant, s'il vous plaît, Monsieur le Président

 19   ?

 20   [Le conseil de l'Accusation se concerte] 

 21   M. MITCHELL : [interprétation]

 22   Q.  Monsieur le Témoin, voici un document qui est daté du 20 novembre 1992.

 23   On lit là que :

 24   "Dans le cadre d'une nécessité évidente et de façon à assurer les

 25   conditions préalables à la mise en œuvre de tâches officielles pour le

 26   poste militaire 7111 Han Pijesak, je donne l'ordre à Zvonko Bajagic de

 27   prendre le véhicule, VW Golf, immatriculation P7105."

 28   Est-ce qu'il s'agit bien de votre voiture ?

Page 32526

  1   R.  C'était la voiture que j'avais à l'origine. Elle m'a été volée à Sabac,

  2   c'est en Serbie. Puis j'ai utilisé ma propre voiture pour circuler mais les

  3   plaques d'immatriculation ont été modifiées. On a mis des plaques

  4   d'immatriculation militaires.

  5   Q.  Bien.

  6   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrait-on maintenant voir le document 4418

  7   de la liste 65 ter, s'il vous plaît ?

  8   Q.  Voici un carnet de bord d'un véhicule, où le véhicule VW Golf avec

  9   plaques d'immatriculation P7105, pour juillet 1995, votre nom est le

 10   premier qui apparaît là, n'est-ce pas ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Monsieur le Témoin, j'ai ici l'original. Ce sera peut-être plus facile

 13   pour vous d'y jeter un coup d'œil. Alors d'après ce cahier de circulation

 14   du véhicule, on a repris 45 litres de carburant le 12 juillet; est-ce que

 15   vous avez vous-même refait le plein de 45 litres de carburant, le 12

 16   juillet ?

 17   R.  Je suis sûr que ce n'était pas moi.

 18   Q.  Est-ce que c'est bien votre signature ? La ligne qui mentionne le 12

 19   juillet.

 20   R.  Non, ce n'est pas le cas.

 21   Q.  Est-ce que c'est bien votre signature sur la ligne qui lit 12 juillet ?

 22   R.  Non, ça ne l'est pas. Aucune des signatures n'est la mienne.

 23   Q.  Bien. Alors regardons quelques autres documents de ces documents qui

 24   pourraient nous aider à vous rafraîchir la mémoire.

 25   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrait-on voir maintenant le document

 26   numéro 4419 de la liste 65 ter.

 27   Monsieur le Président, je crois que l'heure est venue de suspendre

 28   l'audience, peut-être que l'on pourrait reprendre juste après la

Page 32527

  1   suspension.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous estimez qu'il va vous falloir

  3   encore combien de temps pour poser vos questions, Monsieur Mitchell ?

  4   M. MITCHELL : [interprétation] Ça a pris plus longtemps que je n'y

  5   attendais, Monsieur le Président. Mais je terminerais aujourd'hui mais ça

  6   risque de prendre la plus grande partie du dernier volet d'audience.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je suspens la séance pendant 25

  8   minutes.

  9   L'audience est suspendue.

 10   --- L'audience est suspendue à 12 heures 29.

 11   --- L'audience est reprise à 12 heures 59.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Mitchell, essayons d'en finir

 13   avec l'interrogatoire.

 14   M. MITCHELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 15   Q.  Monsieur, nous avons parlé du carburant pour votre voiture le 12

 16   juillet, et c'est là où 45 litres de carburant ont été donc versés dans le

 17   réservoir de votre voiture, et vous avez dit que ce n'était pas vous.

 18   J'aimerais vous montrer des documents qui vont vous rafraîchir la mémoire.

 19   Pour le faire, j'aimerais qu'on affiche le document 4419 sur la liste 65

 20   ter.

 21   Monsieur, il s'agit d'une autorisation pour ce qui est du carburant versé

 22   dans le réservoir du véhicule ayant la plaque d'immatriculation P7105. Il

 23   s'agit de 45 litres de carburant. L'autorisation est donc destinée à vous

 24   pour ce qui est du carburant pour le véhicule et c'est daté du 13 juillet.

 25   Pourriez-vous nous dire pourquoi on voit la date du 12 juillet dans cette

 26   feuille de route et l'autorisation indique la date du 13 juillet ?

 27   R.  Vous avez pu voir que je n'ai pas pris ce carburant. Je n'ai pas signé

 28   cette feuille de route. Donc je vois mon nom mais je n'ai pas signé cela.

Page 32528

  1   Vous devriez avoir ma signature quelque part pour pouvoir comparer avec

  2   celle-là.

  3   Q.  A qui appartient cette signature alors ?

  4   R.  Comment puis-je le savoir ?

  5   Q.  Bien.

  6   M. MITCHELL : [interprétation] Maintenant est-ce qu'on peut afficher le

  7   document 4420 de la liste 65 ter ? Il s'agit de la liste de distribution du

  8   carburant au Corps de la Drina pour la période du 10 au 13 juillet.

  9   Q.  Pour ce qui est de la dernière entrée à cette page, on peut voir 45

 10   litres de carburant pour le même véhicule P7105. On voit qu'il est écrit

 11   Zvonko Bajagic et votre signature apparaît en dessous.

 12   R.  Ce n'est pas ma signature, quelqu'un l'a falsifiée, c'est évident.

 13   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut revenir à la pièce 4418

 14   sur la liste 65 ter, c'est la feuille de route, le carnet de bord ?

 15   Est-ce qu'on peut afficher la page 2 en anglais et en B/C/S également ?

 16   Q.  Il s'agit pour ce qui est de l'entrée du 13 juillet, Vlasenica-

 17   Srebrenica-Vlasenica. Il s'agissait de votre trajet en allant vers

 18   Srebrenica, n'est-ce pas, vous nous avez parlé de cela ?

 19   R.  Je vois qu'ici il y a une erreur. Il s'agit d'un véhicule militaire.

 20   J'ai vu dans le carnet de bord que Mile Kosoric est indiqué, dont son nom

 21   est indiqué, il est le commandant de brigade. Ensuite Zoran Sekulic et moi-

 22   même, et j'ai dit que j'avais ma propre voiture. Je n'ai jamais donc fait

 23   le plein pour ce qui est de ma voiture. Enfin je n'ai jamais utilisé le

 24   carburant militaire pour ce qui est de ma voiture privée. Pour ce qui est

 25   de ces trois personnes, ça veut dire que quelqu'un donc a pris du carburant

 26   en mon nom. C'est ce que j'ai pu supposer après avoir vu ce document.

 27   Q.  Monsieur, nous avons vu votre nom à la page de garde de ce carnet de

 28   bord de véhicule, n'était-il pas votre trajet vers Srebrenica le 13 juillet

Page 32529

  1   ? Ne s'agissait-il pas de votre voyage à Srebrenica ?

  2   R.  J'ai déjà dit que j'ai utilisé ma propre voiture pour effecteur ce

  3   voyage.

  4   Q.  Donc ce n'est pas votre voiture à bord de laquelle vous êtes allé là-

  5   bas; c'est ce que vous témoignez ?

  6   R.  Oui, oui, ce n'était pas cette voiture, et je n'ai pas pris de

  7   carburant.

  8   Q.  Donc pour ce qui est du carnet de bord de ce véhicule pour ce qui est

  9   du voyage à Srebrenica ce jour-là, vous avez dit que vous y êtes allé et

 10   que vous avez signé l'autorisation pour ce qui est de 45 litres en votre

 11   nom et vous n'en savez rien ?

 12   R.  Comparons la mince nature et la signature qui figure sur le carnet de

 13   bord, et vous voyez qui aurez pu utiliser ce véhicule à l'époque.

 14   Q.  Donc nous pouvons voir qu'il y avait un autre voyage le 14 juillet à

 15   Vlasenica, Pale, et Vlasenica. Vous avez dit que vous alliez voir le

 16   président Karadzic à peu près vers cette date-là ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Avez-vous utilisé ce véhicule ?

 19   R.  Oui, je pense qu'il s'agissait de ce véhicule.

 20   Q.  Donc vous avez utilisé ce véhicule le 14 mais pas le 13 ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Monsieur --

 23   R.  Non.

 24   Q.  Monsieur, vous pouvez regarder l'original pour voir l'écriture qui

 25   figure pour ce qui est des entrées du 13 et du 14 et vous allez voir que

 26   c'est presque identique.

 27   R.  Je vois cela mais je n'ai pas écrit ce carnet de bord.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Mitchell, vous demandez au

Page 32530

  1   témoin de relire cela encore une fois.

  2   M. MITCHELL : [interprétation] Pour ce qui est du 14 ?

  3   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.

  4   M. MITCHELL : [interprétation]

  5   Q.  Monsieur Bajagic, pouvez-vous regarder le carnet de bord du véhicule ?

  6   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce qu'on peut agrandir cela un peu ?

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vois cela. Je -- donc pouvez écrire quelque

  8   chose pour que vous puissiez comparer mon écriture avec celle-là.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pouvez-vous lire l'itinéraire qui figure

 10   ici pour ce qui est de la date du 14 juillet ?

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Vlasenica-Pale-Vlasenica locale.

 12   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Avez-vous dit Pale ?

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est Pal, quelque chose qui ressemble Pale-

 14   Vlasenica-Pale et locale; ou peut-être c'est Vlasenica locale Vlasenica,

 15   quelque chose comme cela. Il y a une erreur ce n'est pas Pale --

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] On a attiré mon attention sur une

 17   chose. M. Pandurevic donc voudrait consulter son conseil, Me Sarapa. Je

 18   suppose que vous pouvez vous approcher de votre client.

 19   Maître Sarapa, j'ai compris que votre client voulait vous parler, donc vous

 20   parlez la même langue. Vous pouvez vous approcher de lui et voir donc lui

 21   parler pour voir ce dont il a besoin.

 22   M. SARAPA : [interprétation] Je peux lui parler ici dans le prétoire.

 23   [Le conseil de la Défense et l'accusé Pandurevic se concertent]

 24   M. SARAPA : [interprétation] Merci.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que, Maître Sarapa, vous avez

 26   besoin de consulter Me Haynes ou pas ?

 27   M. HAYNES : [interprétation] Non, pas pour le moment.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pas pour le moment. Merci. Mais il

Page 32531

  1   serait trop tard plus tard.

  2   Continuez, Monsieur Mitchell.

  3   M. MITCHELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  4   Est-ce qu'on peut afficher la pièce à conviction 3876, 65 ter, 42 en

  5   anglais et 91 en B/C/S ?

  6   Q.  Il s'agit de l'agenda de Radovan Karadzic pour ce qui est de 1995. On a

  7   obtenu cela au moment où il a été arrêté, le 14 juillet, et nous pouvons

  8   voir deux entrées pour ce qui est de votre nom. La première entrée concerne

  9   donc les appels pour ce qui est de Zvonko Bajagic; et la deuxième entrée

 10   concerne la réunion entre vous et le président Karadzic, le 15 à 12 heures

 11   35.

 12   Avant vous avez dit que vous l'avez rencontré là à 11 heures  quant au

 13   président, que cette rencontre a duré une minute; et ici, il s'agit d'une

 14   réunion de 50 minutes, n'est-ce pas ?  

 15   R.  Quel jour c'était ?

 16   Q.  Le 14, c'est pour ce qui est de la dernière entrée dans son agenda.

 17   M. MITCHELL : [interprétation] Est-ce qu'on peut faire défiler le document

 18   vers le bas ?

 19   Q.  Donc la dernière entrée sur cette page.

 20   R.  Je le vois.

 21   Q.  Voilà ma question : aujourd'hui vous avez témoigné que vous avez

 22   rencontré le président Karadzic qui était en colère, très en colère, et

 23   vous avez dit que vous y êtes resté pendant une minute.

 24   R.  C'était dans la soirée du 13. Il s'agit ici de la date du 14.

 25   Q.  Vous nous avez donc dit -- vous nous avez dit sous serment que vous

 26   vous étiez rendu à Pale le lendemain, donc le lendemain où vous êtes allé à

 27   Srebrenica. Vous êtes allé à Srebrenica le 13 et vous êtes allé à Pale le

 28   14. C'est bien ce qui est indiqué dans l'agenda du président Karadzic à la

Page 32532

  1   date du 14.

  2   R.  Quand vous me demandez le jour suivant, moi, je pense au jour qui suit

  3   ce fameux jour de la Saint-Pierre, donc ça donne le 13. Mais là, nous

  4   sommes le 14, le jour où j'ai vu ces bus, ces cars qui emmenaient des gens,

  5   ce jour-là, c'était le 13, comme je vous l'ai déjà dit.

  6   Q.  Lorsque nous parlions du 13 et que je vous ai demandé, avez-vous vu des

  7   cars ? Vous m'avez répondu que votre maison se trouvait au bord de la

  8   Nationale et que vous n'aviez pas vu de cars ?

  9   R.  Je n'en ai pas vu le 12. Le jour de la Saint-Pierre, je n'en ai pas vu

 10   et c'est ça que je vous ai dit.

 11   Q.  Monsieur, avez-vous rencontré le président Karadzic à une autre date, à

 12   un autre moment en juillet 1995 ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Quand ?

 15   R.  Je pense que j'y suis allé ce soir-là comme vous pouvez le voir écrit.

 16   Q.  Avez-vous rencontré le président à d'autres occasions au-delà de celles

 17   que nous voyons noter là à la date du 14 ?

 18   R.  Je ne me souviens pas, peut-être. Si vous voulez, me rafraîchissez la

 19   mémoire.

 20   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrions-nous passer, s'il vous plaît, à la

 21   page 38 de la version anglaise qui est la page 85 en B/C/S ?

 22   Q.  A la date du 3 juillet, nous voyons qu'à 14 heures, Zvonko Bajagic

 23   partait. Il y a là un petit signe moins dans la marge, ce qui signifie que

 24   vous vous êtes rendu à Pale mais qu'en fait, vous n'avez pas rencontré le

 25   président; c'est bien cela ?

 26   R.  Je ne me rappelle pas.

 27   Q.  D'accord.

 28   M. MITCHELL : [interprétation] Nous allons passer à la page 48, version

Page 32533

  1   anglaise qui est la page 100 du B/C/S. Il s'agit du 31 juillet. Si on peut

  2   faire défiler un peu plus bas.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Peut-on faire défiler un peu plus bas,

  4   s'il vous plaît. D'accord.

  5   M. MITCHELL : [interprétation]

  6   Q.  Zvonko Bajagic, rencontre avec le président Karadzic pendant deux

  7   heures et demie. Vous vous souvenez du thème de cette rencontre ?

  8   R.  Non, je ne me rappelle pas. Le 31, je ne sais pas.

  9   Q.  Bien, c'est la date juste après que la population musulmane a été

 10   évacuée de l'enclave de Zepa en car. Vous avez peut-être parlé de cela ?

 11   R.  Non. Non, pas le 31. Je ne me souviens -- je ne sais rien de Zepa du

 12   moment où les gens ont été évacués. Je ne sais pas où on les a emmenés. Je

 13   ne sais rien de tout cela.

 14   Q.  Mais vous ne vous souvenez pas de quoi vous avez parlé avec lui pendant

 15   deux heures et demie ?

 16   R.  Non, je ne me souviens pas.

 17   M. MITCHELL : [interprétation] Revenons, s'il vous plaît, au numéro 4418 de

 18   la liste 65 ter. C'est la page 2, version anglaise et page 2, version

 19   B/C/S. J'aimerais que l'on fasse un zoom à nouveau sur ces déplacements du

 20   13 et du 14.

 21   Q.  Monsieur, nous sommes d'accord. Il n'y a pas de déplacements notés dans

 22   le carnet de bord à la date du 11 juillet 1995, n'est-ce pas ?

 23   R.  Que voulez-vous dire ? Je ne comprends pas votre question.

 24   Q.  Aucun déplacement n'est entré dans ce carnet de bord de véhicule à la

 25   date du 11 juillet, n'est-ce pas ?

 26   R.  Je vois bien qu'il n'y a rien.

 27   Q.  Monsieur, à mon avis, est que vous avez bel et bien rempli le réservoir

 28   de ce véhicule avec 45 litres de carburant dans la nuit du 12 juillet comme

Page 32534

  1   cela est indiqué dans ce carnet de -- bord de ce véhicule juste avant de

  2   partir pour le fameux dîner à Bratunac et que le 13 juillet vous vous êtes

  3   rendu à Srebrenica, vous êtes revenu à Vlasenica où les carnets de bord du

  4   véhicule et autorisation de carburant ont été remplis; et que le 14

  5   juillet, vous vous êtes rendu à Pale et vous y avez rencontré le président

  6   Karadzic pendant un quart d'heure comme cela a été indiqué dans son agenda,

  7   n'est-ce pas là un récit assez précis de ce qui s'est bel et bien passé les

  8   13 et 14 juillet -- les 12, 13 et 14 juillet 1995 ?

  9   R.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, diviser cette question et en faire

 10   trois questions plus brèves ?

 11   Q.  Monsieur, il me semble que nous avons déjà parcouru le sujet en

 12   beaucoup de détails.

 13   R.  Mais que voulez-vous me demander au juste il y a un instant ?

 14   Q.  Monsieur, mon avis est que vous avez bel et bien rempli le réservoir de

 15   cette voiture dans la nuit du 12 juillet, que vous vous êtes rendu, au

 16   moment où vous vous rendiez à ce dîner à Bratunac, et que le lendemain,

 17   vous êtes allé à Srebrenica puis revenu à Vlasenica où vous avez fait

 18   remplir les fameux documents relatifs au carburant; et ensuite le 14

 19   juillet, vous avez pris ce même véhicule pour vous rendre à Pale où vous

 20   avez rencontré le président. Nous avons vu --

 21   R.  Doucement, prenons les choses une à la fois. Maintenant vous insinuez

 22   que c'est le 12 que j'ai apporté ce repas. Mais donnez-moi un document qui

 23   le montre et que j'ai estimé, moi, je peux vous dire que ce n'est pas vrai.

 24   Je vous ai déjà répondu à cette question, ce dîner s'est tenu le 11. Vous

 25   mélangez tout. Ce véhicule aurait pu être conduit par n'importe qui,

 26   n'importe quelle personne pouvait venir le prendre. Vous voyez bien qu'il y

 27   a trois noms sur le carnet de bord pour cette journée-là, vous le voyez.

 28   Vous voyez qu'il y a une liste des noms de personnes qui avaient le droit

Page 32535

  1   de prendre ce véhicule. Si vous voulez, je peux vous montrer ma signature.

  2   Je suis disposé à vous montrer comment je signe. Vous pouvez vérifier vous

  3   même et comparez ma signature avec ce que vous avez sur le document.

  4   Q.  Cette autorisation pour 45 litres de carburant, elle a été établie à

  5   votre nom, n'est-ce pas ? Ces autorisations, ont été rédigées à votre nom,

  6   n'est-ce pas ?

  7   R.  Je le vois, effectivement.

  8   Q.  Monsieur, l'avis de l'Accusation est que nous avons prouvé au-delà de

  9   tout doute que cette rencontre et le dîner à la Brigade de Bratunac se sont

 10   produits dans la soirée du 12 juillet, et que vous ne nous dites pas la

 11   vérité aujourd'hui.

 12   R.  Vous pouvez dire ce que vous voulez, comment cela aurait-il pu se

 13   passer le 12 ? Le 12, c'est le jour où vous êtes censé manger de la viande.

 14   Vous suggérez qu'ont ait fait maigre à Noël. Demandez-moi si je mange du

 15   poisson au jour de Noël -- ou plutôt, de la viande.

 16   Q.  Monsieur, je voudrais que vous nous confirmiez une chose que vous avez

 17   dite tout à l'heure, vous nous avez parlé d'une fête à Vlasenica avec plus

 18   de 1 000 personnes.

 19   R.  Je ne vous ai pas dit qu'il y avait 1 000 personnes, non. Je vous ai

 20   dit qu'il y avait à peu près 200 invités au dîner. Il y avait à peu près

 21   200 personnes. Ce jour-là, à la veille de la Saint-Pierre, il y avait

 22   environ 40 personnes et le jour de la Saint-Pierre, ils étaient environ 200

 23   invités.

 24   Q.  D'accord. Cette grande fête, à cette grande réception à Vlasenica -- ce

 25   jour-là, lors de cette grande fête à Vlasenica, on était au lendemain du

 26   jour où vous avez apporté le poisson au quartier général de la Brigade de

 27   Bratunac; c'est bien ça ?

 28   R.  Mais est-ce que vous comprenez ce que je vous dis, quand je vous dis le

Page 32536

  1   11. Je vous dis le 11, c'est la veille de la Saint-Pierre, c'est le jour où

  2   on fait maigre, à minuit le 12, le jour de la Saint-Pierre, on ne fait plus

  3   maigre. Donc à partir de là, on peut manger de la viande, ce que l'on fête

  4   au déjeuner. Donc on fait un grand déjeuner ce jour-là, le 12. 

  5   Q.  Bon, c'est bien ce que je vous demande, ce jour-là, le 12, c'était le

  6   lendemain du jour où vous avez apporté du poisson à la Brigade de Bratunac

  7   ?

  8   R.  Oui.

  9   M. MITCHELL : [interprétation] J'aimerais voir la liste 65 ter le document

 10   numéro 4434, sur le prétoire électronique s'il vous plaît. Je m'excuse,

 11   nous n'avons pas encore de version traduite de ce document pour le prétoire

 12   électronique.

 13   Q.  Donc je vais vous demander, Monsieur, d'examiner ce document, de nous

 14   dire de quoi il s'agit.

 15   R.  Monsieur, je crois savoir que ce document dit qu'une aide a été fournie

 16   pour les préparations de la fête de la Saint-Pierre à Vlasenica, et que

 17   Zvonko Bajagic qui est l'hôte de Vlasenica qui doit accueillir cette fête -

 18   - on me dit que ce document dit qu'une aide a été fournie pour la

 19   préparation de la fête du saint patron de Vlasenica et que cette aide a été

 20   fournie à Zvonko Bajagic qui doit être hôte de cette réception. Le

 21   président et vice-président de la SO vont participer à cette réception, ces

 22   marchandises doivent être enregistrées et fournies en tant que aide ?

 23   R.  A quelle date cela s'est-il passé ?

 24   Q.  C'est bien ce que je vais vous demander, Monsieur. Pouvons-nous faire

 25   défiler, s'il vous plaît ? Il s'agit là des préparations pour le 13

 26   juillet, n'est-ce pas, Monsieur ?

 27   R.  Le 13 juillet, non, c'est une erreur.

 28   Q.  C'est une erreur ?

Page 32537

  1   R.  C'est une erreur. Vous n'avez qu'à regarder le calendrier de l'église,

  2   vous verrez bien quelle est la date de la Saint-Pierre. Permettez que je

  3   vous explique encore une chose. Ceci a peut-être été apporté pour la

  4   réception comme c'est indiqué, mais le document a, de toute façon, été

  5   émis, mais le document peut avoir été rédigé plus tard. Regardez pourquoi

  6   aurai-on eu besoin de fruit, de confiture, de pâté de foie, pourquoi

  7   voulez-vous que nous nous soyons servis de ce genre de ce genre de chose,

  8   ça ce sont des conserves ? Alors que nous avions des rôtis, du porc, de

  9   l'agneau et des gâteaux, des ragoûts, un repas de fête, pourquoi aurait-on

 10   eu besoin de bacon et de boîte de conserve ? Pourquoi faire ? Est-ce que

 11   vous pourriez faire descendre encore un petit peu ? On dit également que le

 12   président et le vice-président seront présents. C'est ça que vous avez lu,

 13   n'est-ce pas ? Ça aussi c'est une erreur. Ils n'étaient pas là, mais pas du

 14   tout.

 15   Q.  Bien. Je vais vous poser une dernière question, Monsieur le Témoin.

 16   Connaissez-vous le lieutenant-colonel Ljubo Sobot ?

 17   R.  Excusez-moi, je vous prie de m'excuser. Mais là encore, ce n'est pas ma

 18   signature, là où on dit que ça a été délivré et a personnellement --

 19   Q.  Mais je ne dis pas que c'est votre signature. Qui est le lieutenant-

 20   colonel Ljubo Sobot ?

 21   R.  Le lieutenant-colonel Ljubo Sobot était le commandant adjoint pour les

 22   questions de logistique de la Brigade Sekovici lorsque cette brigade a été

 23   créée au début, et plus tard, il a été muté au Corps de la Drina. Mais je

 24   ne sais pas quand ça eu lieu.

 25   Q.  Bien.

 26   M. MITCHELL : [interprétation] Pourrait-on regarder brièvement le numéro

 27   4419 de la liste 65 ter, 4419 ?

 28   Q.  Vous nous avez dit, Monsieur le Témoin, que nous n'avions qu'aucune

Page 32538

  1   idée qui avait apposé cette signature. Qui est la signature ?

  2   R.  Oui. Oui.

  3   Q.  C'est bien la signature du lieutenant-colonel Sobot, n'est-ce pas ?

  4   R.  Je ne sais pas pourquoi est-ce qu'il n'a pas signé Sobot -- pourquoi

  5   est-ce qu'il aurait signé mon nom ?

  6   Excusez-moi, mais qu'est-ce que c'est ce document ? Ce document pour le

  7   carburant; c'est ça que nous parlons, le document relatif au carburant ?

  8   Q.  C'est une autorisation pour que vous puissiez faire le plein de votre

  9   véhicule avec 45 litres de carburant et c'est signé l'officier responsable

 10   Ljubo Sobot; c'est bien cela ?

 11   R.  Je vois que c'est mis en mon nom et que c'est signé par Ljubo Sobot.

 12   Mais je n'ai jamais reçu ce carburant. Ça aurait pu être n'importe qui

 13   d'autre. Ça a pu avoir lieu parfois à l'occasion. Mais ceci est vrai

 14   également pour les aliments, les plats. Quelqu'un a pris tous ces aliments

 15   en mon nom, les pommes de terre, et le pâté. Mais enfin tout ceci est

 16   absolument fou.

 17   Q.  Je vous remercie, Monsieur Bajagic, je n'ai pas d'autres questions à

 18   vous poser.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

 20   Y a-t-il des questions supplémentaires ?

 21   Maître Sarapa.

 22   M. SARAPA : [interprétation] Oui, s'il vous plaît.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y.

 24   Nouvel interrogatoire par M. Sarapa :

 25   Q.  [interprétation]  Monsieur Bajagic, vous avez décrit votre maison,

 26   votre collection d'objets; pourriez-vous nous dire est-ce que vous avez

 27   acquis tout cela pendant la guerre, ou est-ce que vous aviez déjà ça avant

 28   la guerre ?

Page 32539

  1   R.  Tout ce que j'ai eu et que j'ai encore et même j'en avais trois fois

  2   davantage avant que la guerre n'éclate, j'ai acquis tout cela. Avant la

  3   guerre et pendant la guerre jusqu'à aujourd'hui, j'ai dû vendre certaines

  4   choses pour pouvoir survivre parce que ma famille se compose de dix membres

  5   et personne n'a de travail. La seule personne qui a pu être employé et

  6   gagné quelque chose pendant cinq mois c'est ma belle-fille, et tout ce que

  7   j'ai eu c'était mon héritage et la collection que j'avais dans ma maison,

  8   c'est quelque chose que je collectionnais depuis des années, et j'ai encore

  9   un certain nombre d'objets vraiment uniques en leur genre.

 10   Q.  On vous a montré plusieurs conversations écoutées et enregistrées. Jovo

 11   Kundacina était un nom qui est mentionné dans l'une de ces conversations;

 12   connaissez-vous une personne de ce nom ?

 13   R.  J'ai vu cela, et j'ai dit que ça n'était pas mon dialecte, je ne parle

 14   pas comme cela. Je ne m'exprime pas ainsi. Je connais ce Jovo un petit peu.

 15   Je sais qu'il s'occupait de logistiques quelque part, mais je pense qu'il

 16   était à Bijeljina, mais je ne sais pas de quelles logistiques il s'agit.

 17   Q.  En répondant aux questions de l'Accusation questions concernant la

 18   mobilisation en 1991, vous avez expliqué comment on procédait. Y avait-il

 19   un commandement de l'armée populaire yougoslave à Han Pijesak ?

 20   R.  Oui. Le commandant était Milosevic, qui était soit colonel soit

 21   lieutenant-colonel à l'époque.

 22   Q.  Monsieur Bajagic, le 11 juillet lorsque vous êtes allé à Bratunac pour

 23   y porter le dîner, vous dites que vous avez pris votre propre voiture,

 24   n'est-ce pas ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Oui. Le registre que vous avez montré où il y a une indication des

 27   dates, le 13, et 14 et l'autres dates, ce registre indique que quatre

 28   conducteurs différents utilisaient ce véhicule ?

Page 32540

  1   R.  Vous pouvez le voir de vos propres yeux. C'est ça que ça dit.

  2   M. SARAPA : [interprétation] Pourrait-on voir, s'il vous plaît, le 4418,

  3   document 4418, la page 2 en serbe, et en page 3 en anglais, s'il vous plaît

  4   ? Est-ce qu'on pourrait, s'il vous plaît, agrandir la version serbe de ce

  5   texte un peu plus grand, s'il vous plaît ?

  6   Q.  Monsieur Bajagic, regardez, s'il vous plaît, la date du 1407, ou bien

  7   est-ce l'heure 1407; vous voyez cela ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Au milieu on lit: "Valsen" c'est exact, c'est bien cela, en caractère

 10   cyrillique ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  La première lettre du mot qui est au milieu, est-ce que ça pourrait

 13   être une lettre M ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  La deuxième lettre de ce mot, est-ce que ça pourrait être un A, ou un I

 16   ?

 17   R.  Ça pourrait aussi être un T parce qu'il y a une barre sur la ligne.

 18   Q.  Toutefois, est-ce que c'est un A en cyrillique, ou est-ce que c'est un

 19   I cyrillique ?

 20   R.  Ça pourrait être un J et un A et I. Comment est-ce que je pourrais

 21   savoir ? Ça pourrait être ce qu'on veut.

 22   Q.  Je vais vous demander.

 23   R.  C'est du cyrillique.

 24   Q.  Oui, c'est du cyrillique. En cyrillique, est-ce que ceci pourrait

 25   également se lire comme "mil," c'est-à-dire "moulin" ?

 26   R.  Oui, ça pourrait également se lire comme "moulin."

 27   Q.  Qu'est-ce que ça voudrait dire là ? On voit "Vlasen"; qui pourrait être

 28   un raccourci de "Vlasenica" ?

Page 32541

  1   R.  Oui.

  2   Q.  "Vlasen" serait, à ce moment-là, un raccourci de Vlasenica ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  A ce moment-là, le "moulin" serait --

  5   R.  Ça pourrait être Milici-Vlasenica-Milici, ça semble plausible.

  6   Q.  Maintenant je vais vous demander : le 13 juillet, immédiatement au-

  7   dessus du 14, au-dessus de ce que nous avons lu, il est dit ici, vous

  8   pouvez voir "Vlasen" qui est abrégée "Vlasenica," puis Srebrenica, ça veut

  9   dire Srebrenica, il y a aucun doute à ce sujet; combien de kilomètres ont

 10   été parcouru le 1er juillet entre Vlasenica-Srebrenica-Vlasenica ?

 11   R.  Il y a quelque chose d'autre qui dit Vlasenica-Srebrenica et quelque

 12   chose d'autre en petites lettres.

 13   Q.  Est-ce que c'est Vlasenica ?

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous parlez en même temps.

 15   M. SARAPA : [interprétation] Très bien.

 16   Q.  Le 13 "Vlasen" c'est Vlasenica, il n'y a aucun doute à ce sujet; et

 17   puis "Srebre" ce serait Srebrenica, ensuite nous aurions "Vlasen" pour

 18   Vlasenica, et après ça, à la ligne où il y a un numéro, mais qui est

 19   indiqué, ou est-ce qu'i y a autre chose ?

 20   R.  Non, rien d'autre.

 21   L'INTERPRÈTE : C'est pour le nombre de kilomètres, précise l'interprète.

 22   Q.  Y a-t-il autre chose ?

 23   R.  Non, il n'y a rien d'autre.

 24   Q.  Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ça veut dire pour vous le

 25   fait que le kilométrage n'ait pas été enregistré ? Qu'est-ce que ça

 26   représente ?

 27   R.  Mais peut-être que ça a été un parcours qui avait été projeté mais que

 28   personne n'est allé le faire, que personne n'a pris cet itinéraire ce jour-

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  1   là.

  2   Q.  Quelle voiture avez-vous pris pour aller à Srebrenica ?

  3   R.  Ma propre Golf. Je vous ai déjà dit ça au moins dix fois.

  4   Q.  Très bien. Ce carnet de bord, le 15 dit pour le 15 juillet; pourriez-

  5   vous, s'il vous plaît, vous concentrer là-dessus ? On voit : Vlasenica,

  6   Milici, Pale, Vlasenica. Est-ce que ceci veut dire ou confirme que, le 15,

  7   vous êtes allé à Pale ?

  8   R.  Il est dit 130 kilomètres ici. Vous voyez 130 kilomètres et vous dites

  9   que Vlasenica -- Milici, mais ce n'est qu'à 15 kilomètres de Milici, qu'il

 10   s'agisse de Pale ici ou non. De Milici à Pale, il y a 110 kilomètres; de

 11   Pale jusqu'à Vlasenica, ça fait encore 90 kilomètres, plus les itinéraires

 12   locaux, donc ça devrait faire au moins 250 kilomètres, à mon avis.

 13   M. SARAPA : [interprétation] Pourrait-on montrer le document P44026

 14   M. MITCHELL : [interprétation] C'est 4420, Monsieur le Président.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] 4420.

 16   M. SARAPA : [interprétation] Oui, 4420. Pourrait-on, s'il vous plaît,

 17   agrandir pour voir toutes les mentions qui sont apposées pour le 14 juillet

 18   ? Je veux parler du texte en serbe, s'il vous plaît. Nous avons là 13

 19   juillet.

 20   Q.  Monsieur Bajagic, vous voyez les entrées pour le 13 juillet en

 21   commençant avec le numéro 35. C'est la première mention, et à cette page,

 22   ça se termine par le numéro 41; vous voyez tout cela ?

 23   R.  Le 13 juillet, c'est le chiffre 100 qui est derrière.

 24   Q.  Oui. Ensuite vous avez 41, le numéro 41 où on voit le chiffre 45.

 25   R.  Oui, je le vois.

 26   Q.  Oui, c'est 45. Quand cela aurait pu être rédigé, c'est-à-dire les

 27   signatures dans la dernière colonne derrière la colonne où il figure les

 28   chiffres, les noms et les prénoms dans cette colonne de 35 à 41 et les

Page 32543

  1   signatures ? Quand cela aurait dû être signé ?

  2   R.  De 35 à 41 ?

  3   Q.  Oui.

  4   R.  Quelle était votre question ?

  5   Q.  Quand cela aurait dû être signé ?

  6   R.  Je ne comprends pas votre question. Quand signez quoi ?

  7   Q.  Cette signature que vous voyez dans la dernière colonne, la signature

  8   qui y figure, vous la voyez6

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Il y a des prénoms et des noms et il y a des signatures de ces

 11   personnes ?

 12   R.  Oui, je les vois.

 13   Q.  Est-ce que cela a été inscrit le même jour ?

 14   R.  Le même jour ?

 15   Q.  Oui.

 16   R.  Comment pourrais-je le savoir ? Ce n'est pas moi qui inscrivais cela.

 17   Je vois des différents prénoms et des différents noms ici.

 18   Q.  En bas on voit Bajagic Zvonko.

 19   R.  Il ne s'agit pas de ma signature. Me comprenez-vous ?

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avez-vous d'autres questions, Maître

 21   Sarapa ? Parce que nous n'avons plus de temps. On a déjà dépassé de cinq

 22   minutes.

 23   M. SARAPA : [interprétation] Non.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Le Juge Kwon a une question.

 25   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je m'excuse auprès de la Chambre qui

 26   siégera en après-midi, mais j'aimerais qu'on voie la page P du document

 27   P4418 encore une fois. Il faut que je voie si c'est Pale ou Milici qui est

 28   indiqué dans ce document.

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  1   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Mitchell.

  2   M. MITCHELL : [interprétation] Juge Kwon, nous avons l'original ici et

  3   j'aimerais -- vous aimeriez qu'on utilise.

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Montrez l'original et regardez

  5   l'entrée pour le 14; vous souvenez-vous de cette entrée, Monsieur Bajagic ? 

  6   [aucune interprétation] -- est-ce que M. Mitchell du bureau du Procureur

  7   vous a posé des questions concernant cette entrée ? Vous avez répondu de la

  8   façon suivante - et c'est consigné à la page 57, ligne 21 - et je vais lire

  9   cela, à vous Monsieur Bajagic, je cite :

 10   "Nous pouvons voir ici qu'il y avait entre un déplacement, le 14 juillet --

 11   Vlasenica. -- l'itinéraire ou vous pouvez arrêter là, s'il vous plaît, à

 12   Pale, Vlasenica, et le groupe local."

 13   Vous nous avez dit : que ce jour-là vous êtes parti pour voir le

 14   président Karadzic, n'est-ce pas ? 

 15   Réponse : Oui.

 16   Question : Est-ce que vous avez trouvé ce véhicule ce jour-là ?

 17   Réponse: Oui."

 18   Maintenez-vous ce que vous avez dit ?

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge, ce monsieur a semé la

 20   confusion dans ma tête donc en me montrant ces carnets de bord et

 21   maintenant je ne peux pas vous dire si j'ai utilisé le véhicule militaire

 22   ou mon propre véhicule. Je ne peux pas vous jurer cela. Mais je vois qu'il

 23   y a Pale-Vlasenica-Pale. Ensuite Vlasenica. C'est seulement 180 kilomètres.

 24   Est-ce que Vlasenica à Pale, ça fait 90, c'est dans un sens ?

 25   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Bajagic.

 27   Au nom de la Chambre de première instance, je vous remercie d'être venu

 28   pour témoigner et je vous souhaite bon retour chez vous.

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  1   Est-ce qu'on peut faire sortir le témoin pour que nous parlions de

  2   documents ? Enfin nous allons parler de documents plus tard. Je prie Mme la

  3   Greffière de dire à la Chambre de première instance qui va siéger cet

  4   après-midi de leur transmettre nos excuses parce que nous avons siégé un

  5   peu plus longtemps que prévu aujourd'hui pour en avoir fini avec le

  6   témoignage de ce témoin.

  7   Merci.

  8   [Le témoin se retire]

  9   L'INTERPRÈTE : demande qu'on veuille bien remplacer le mot "moulin" une ou

 10   deux fois par le mot "1 000 N-i-l."

 11   Merci.

 12   --- L'audience est levée à 13 heures 50 et reprendra le mardi 10 mars 2009,

 13   à 9 heures 00.

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