Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le jeudi 28 mai 2009

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   [Les accusés Prlic, Pusic et Coric ne sont pas présents]

  5   [Le témoin vient à la barre]

  6   --- L'audience est ouverte à 9 heures 02.

  7   M. LE JUGE ANTONETTI : Monsieur le Greffier, appelez le numéro de

  8   l'affaire, s'il vous plaît.

  9   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, bonjour à

 10   tous.

 11   Il s'agit de l'affaire IT-04-74-T, le Procureur contre Prlic et

 12   consorts.

 13   M. LE JUGE ANTONETTI : Merci, Monsieur le Greffier.

 14   En ce jeudi 28 mai 2009, je salue M. Petkovic, je salue M. Stojic et

 15   M. Praljak. Je formule mes meilleurs vœux de rétablissement à M. Pusic, qui

 16   n'est pas là aujourd'hui. Je salue Mmes et MM. les avocats, je salue M.

 17   Stringer et tous ses collaborateurs et collaboratrices ainsi que toutes les

 18   personnes qui nous assistent.

 19   Je vais demander à M. le Greffier de passer pendant quelques instants à

 20   huis clos.

 21   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

 22   partiel.

 23   [Audience à huis clos partiel]

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 10   [Audience publique]

 11   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Alors, Maître Pinter, est-ce que vous avez pu

 12   trouver trace des documents que je vous demandais ?

 13   Mme PINTER : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai cherché hier pour

 14   ce qui est de ces traces; et je vais vous donner une réponse définitive

 15   mardi parce que cela nécessite des contrôles vu qu'il s'agit d'une période

 16   de temps que nous n'avons pas.

 17   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Je vous donne --

 18   Mme PINTER : [interprétation] Mardi vous l'aurez.

 19   M. LE JUGE ANTONETTI : Très bien. Merci. Je vous donne la parle.

 20   Mme PINTER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Bonjour,

 21   Messieurs les Juges. Bonjour à tous et à toutes dans le prétoire.

 22   LE TÉMOIN : SLOBODAN PRALJAK [Reprise]

 23   [Le témoin répond par l'interprète]

 24   Interrogatoire principal par Mme Pinter : [Suite]

 25   Q.  [interprétation] Bonjour, Général. Nous nous sommes arrêtés hier à la

 26   page 164 de ce livre -- ou plutôt, page 3D 33-1027 et 3D 33-1028, 3D 33-

 27   1029, 3D 33-1030, et 3D 33-1031; en version anglaise, ça nous donne 3D 40-

 28   0864 jusqu'à 3D 40-0868 de ce document 3D 02648.


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  1   A vous, Général.

  2   R.  Merci beaucoup. J'ai remarqué que, compte tenu du peu de temps ou du

  3   manque de temps, j'omets parfois de dire bonjour à tous et je dis bonjour à

  4   MM. les Juges et à toutes les personnes dans le prétoire. Alors et je m'en

  5   excuse.

  6   C'est le dernier document de ce livre que je me propose de vous montrer. Il

  7   s'agit ici : "De missions de l'état-major de la République de l'état-major

  8   Suprême de la République," c'est ainsi que l'appelle M. Sefer Halilovic.  

  9   En dépit du fait que la présidence de la République de Bosnie-Herzégovine

 10   et que le gouvernement de la Bosnie-Herzégovine ne s'était pas préparé pour

 11   une guerre qui ne manquerait pas de survenir, c'était évident, on a pu voir

 12   qu'Alija Izetbegovic somme tout n'avait pas pensé que guerre il y aurait.

 13   On a vu cela d'ailleurs dans le document de la Ligue patriotique; celle-ci

 14   était déjà créée en Bosnie-Herzégovine, et à la tête de cette Ligue

 15   patriotique, du point de vue de l'aile militaire, il y avait Sefer

 16   Halilovic et il est en train de parler des préparatifs qui ont commencé en

 17   vue de la rencontre où l'on présenteraient les missions que nous allons

 18   étudier, et vous savez, ça s'était tenu fin 1991. Or, la rencontre où l'on

 19   a présenté les plans en question, ça s'est tenu le 7 et 8 février 1992,

 20   dans le village de Mehurici non loin de Travnik. Mehurici, c'est ce village

 21   où il y a eu l'une des principales bases des Moudjahidines. Alors il

 22   indique que ce qui a été conclu là-bas avec opinions, réflexions,

 23   informations, tout cela ça a été présenté donc ces 7 et 8 février 1992, et

 24   il a été aidé par Rifet Bilajac et Zicro Suljevic. Alors ce qu'on ne

 25   comprend pas c'est de savoir pourquoi ce sont là les missions de l'état-

 26   major Suprême de la république, alors qu'il s'agit en réalité de la Ligue

 27   patriotique, parce qu'à ce moment-là, personne n'avait officiellement nommé

 28   aucune espèce d'état-major Suprême de la république, mais bon.


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  1   Au point 1, ce qui est intéressant c'est de constater qu'il est en

  2   train d'élaborer quelque chose qui a une apparence militaire assez claire

  3   mais il est question de définir sur les cartes les structures ethniques

  4   dans toutes les agglomérations, villages, communautés locales, et il

  5   indique qu'il convient de marquer d'une façon les localités croates, les

  6   localités serbes et comment il convient d'indiquer et de préciser les

  7   villages musulmans. Alors il s'agit d'indiquer quelles sont les modalités

  8   possibles d'intervention des unités du SDS et de la JNA.

  9   Il est dit, dans le paragraphe 2, de quelle façon les sabotages

 10   pourraient être organisés mais de façon réaliste. Il semble prévoir la

 11   planification à partir de quelles régions, villages, communautés locales,

 12   il y aurait un afflux de population musulmane, des voies de sortie pour

 13   cette population et la sécurisation, les lieux d'accueil et d'hébergement.

 14   Donc déjà début 1992, ce groupe d'individus comprend parfaitement

 15   bien qu'il y aurait des expulsions et il planifie la chose mais il ne

 16   planifie cela que pour la population musulmane; il s'agit d'une

 17   organisation musulmane.

 18   Au paragraphe 5, il ne fait que le confirmer pour dire qu'il convient

 19   de coordonner les plannings des régions et élaborer un plan de défense de

 20   la Bosnie-Herzégovine et du peuple musulman.

 21   En page 86, pour ce qui est de la directive liée à la défense de la

 22   souveraineté, qui fait partie intégrante de ce document, il indique que les

 23   points d'appui fondamentaux de cette désintégration se trouvent à Banja

 24   Luka et que les titulaires principaux c'était le SDA puis la JNA et les

 25   effectifs extrémistes du HDZ.

 26   Alors lorsque le HDZ et le SDA interviennent au parlement de Bosnie-

 27   Herzégovine, lorsque la présidence, nous avons ensemble des Croates et des

 28   Musulmans, Croates qui ont été envoyés à la présidence de la Bosnie-


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  1   Herzégovine par le HDZ, au sein de ce gouvernement de la Bosnie-

  2   Herzégovine, s'agissant de M. Sefer Halilovic, déjà à ce moment-là il y

  3   avait en Herzégovine de l'ouest les extrémistes du HDZ qui, au côté des

  4   extrémistes du SDS, constituent l'élément désintégrateur fondamental de la

  5   Bosnie-Herzégovine. Et --

  6   M. LE JUGE ANTONETTI : Il faut essayer d'aller à l'essentiel. Si vous

  7   n'aviez pas abordé cette page, je vous aurais demandé vos commentaires

  8   parce que, depuis 4 heures du matin que je suis sur ce livre, j'avais

  9   l'intention de vous poser une question.

 10   Il fait le recensement des forces ennemies, il y a donc la JNA, avec six

 11   corps d'armée, les forces du SDS, et là, j'ai été très surpris; HDZ, il dit

 12   un ou deux bataillons. Alors, là, je suis un peu étonné.

 13   Au moment où il fait ce recensement, les Croates n'ont que d'un ou deux

 14   bataillons ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas comment on a traduit les choses

 16   ici, dans l'original il est dit de la force d'une à deux brigades.

 17   Alors, Messieurs les Juges, je sais exactement ce qui s'était produit en

 18   février 1992, mais je sais qu'en avril 1992; cependant, le HVO - et lui il

 19   l'appelait cela les forces extrémistes du HDZ - c'était beaucoup plus

 20   puissant.

 21   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro] -- les questions sémantiques. Restez

 22   sur des faits concrets militaires.

 23   Il y a deux Brigades du HVO. Ça ferait combien d'hommes d'après vous ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] De deux à 2 500.

 25   M. LE JUGE ANTONETTI : Alors si je comprends bien, sur le terrain, on a six

 26   corps d'armée de la JNA, donc des milliers d'hommes; face à cela, les

 27   Croates n'ont que 2 000 à 3 000 personnes ?

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] En février 1992, oui. Plus tard ces effectifs


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  1   ont cru de manière considérable.

  2   M. LE JUGE ANTONETTI : Très bien. Bien, là, on comprend mieux. Merci.

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est moi qui vous remercie, Monsieur le

  4   Président Antonetti. Là encore, je pense que je dois souligner quelle est

  5   l'avis qui est celui de Sefer Halilovic en 1992.

  6   Il défend de la Ligue patriotique, ils ne défendent que les Musulmans et

  7   pour ce qui est du HDZ, pour ce qui est du parti avec lequel ils doivent

  8   coopérer, et qu'il a emporté dans des élections, il s'exprime de la même

  9   façon que lorsqu'il s'exprime au sujet des Serbes. Donc cet avis qui a

 10   causé tout ce qui va suivre.

 11   Mais au point 2, il dit que d'ores et déjà, à ce moment-là, la Ligue

 12   patriotique comptait en tout 120 000 hommes, et que ce nombre augmentera

 13   pour atteindre 150 000 personnes à partir du moment où les volontaires les

 14   auront rejoints arrivées de la JNA et lorsque les forces du peuple musulman

 15   qui arrive de l'extérieur du territoire de Bosnie-Herzégovine. Donc il

 16   s'attend à ce qu'ils arrivent aussi.

 17   Au point 3 du document, il l'explicite. Il dit : à partir du moment où les

 18   activités auront été déclenchées -- auront commencé, il faudra lancer un

 19   appel à la population de Sandzak, du Kosovo, et de la Macédoine pour qu'en

 20   guise de solidarité ils se joignent à notre lutte comme juste, pour prendre

 21   part à des opérations de combat avant d'engager des forces ennemies.

 22   Il n'y a rien à ajouter au sujet de cette idée si ce n'est que ça n'a rien

 23   à voir avec la réalité de la situation.

 24   Il ajoute qu'il convient d'établir un contact, là encore, avec la

 25   population croate de Bosnie-Herzégovine face à l'ennemi commun. Il n'est

 26   pas clair de comprendre quels sont ces Croates de Bosnie-Herzégovine avec

 27   lesquels il souhaite entrer en contacts puisque le parti qui a recueilli 70

 28   à 80 % des voix du peuple croate et à ses yeux une force extrémiste qui


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  1   passe sur un pied d'égalité avec la JNA et les extrémistes de l'autre côté.

  2   Je n'ai rien à --

  3   M. LE JUGE ANTONETTI : J'essaie de vous cadrer pour que tout du temps. Vous

  4   avez noté, au-dessus du point 2, vous n'en avez pas parlé. Le général

  5   Halilovic développe sa théorie politique sur la façon dont vont se passer

  6   les choses; il dit qu'il y a deux phases.

  7   Première phase, il y a sans la Bosnie-Herzégovine. Il y a en quelque sorte

  8   une Confédération. Donc, lui, dans sa tête, il voit une Confédération avec

  9   la Serbie et la Croatie.

 10   Puis la seconde phase c'est la réalisation de la Grande-Serbie et de

 11   la Grande-Croatie, et pour y parvenir, il décrit comment ça va se passer

 12   par des attentats, des sabotages, kidnapping, et cetera, et cetera. Bon, ça

 13   c'est l'analyse qu'il fait.

 14   Cette analyse, en 1992, était-ce, d'après vous, une analyse personnelle, ou

 15   bien elle était ancrée dans le cerveau des ex-Yougoslaves communistes, ou

 16   dans le cerveau de quelques Musulmans qui pensaient que ça allait se

 17   dérouler comme cela ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Pour ce qui est de la doctrine que défende ces

 19   personnes - et je le sais de Croatie - c'était de se livrer à des attaques,

 20   des attentats, des enlèvements de personnes, c'est ce qu'ils considéraient

 21   comme étant permissible, et normal. C'était leur vision des choses.

 22   Je vous remercie de me venir en aide. Il m'est très difficile de déterminer

 23   ce qui est l'essentiel en l'espèce. Je peux vous préciser des choses mais

 24   vu le temps qui presse, j'essaie de passer certaines choses.

 25   Oui, dans tous les cas, ils se sont attendus à ce qu'on agisse de la

 26   manière que nous avons vu précédemment lorsque j'ai cité l'exemple

 27   précédent lorsqu'il a dit comment est-ce qu'on a pu laisser partir de

 28   Sarajevo un certain nombre de Serbes. Parce que ça lui paraît normal qu'on


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  1   enlève des personnes simplement parce qu'on est un frère de Nikola

  2   Koljevic, qui fait partie de la direction du SDS, par exemple, donc je l'ai

  3   souligné. On trouve une confirmation de cela ici.

  4   Donc pour eux, dans leur esprit, cela constitue une forme de combat normal.

  5   M. LE JUGE ANTONETTI : Le problème que j'ai à titre personnel sur ces deux

  6   notions de Grande-Serbie et de Grande-Croatie, si ce que dit M. Halilovic

  7   est vrai, je dis "si;" combien peut-il régler lui à son niveau, la question

  8   de la Krajina Serbe en Croatie ? Est-ce à dire qu'à ce moment-là, pour

  9   cette Grande-Serbie, la Croatie va perdre tous ces territoires où il y a

 10   des Serbes mais qui sont en Croatie ? Comment peut-il résoudre ce problème

 11   ?

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'en ai pas la moindre idée, Monsieur le

 13   Président. Cette manière de présenter les choses m'est complètement

 14   mystérieuse sur le plan logique. A mes yeux, c'est contradictoire et mais

 15   je ne vois pas clair là-dedans. Je ne vois pas comment est-ce qu'on

 16   pourrait avoir en même temps l'existence de la Grande-Croatie d'une part et

 17   de la Grande-Serbie d'autre part; ça ne paraît pas clair du tout.

 18   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien.

 19   Mme PINTER : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

 20   Q.  Général, vous avez dit que nous n'aurions pu besoin de ce livre.

 21   R.  Oui.

 22   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Excusez-moi. J'ai encore une

 23   question concernant ce livre et la partie sur laquelle nous sommes et qui

 24   fait référence à ce qui est numéroté comme-ci, page 3D 40-0869. Il s'agit

 25   là du discours de Sefer Halilovic devant l'assemblée de la République de

 26   Bosnie-Herzégovine lors de sa première session.

 27   Il ne fait pas - et c'est ce qu'il me semble - mais peut-être pourriez-vous

 28   me démontrer l'inverse ? Il ne fait pas, dans ce discours référence, dans


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  1   ce discours que j'ai lu rapidement aux Croates comme étant des ennemis, à

  2   moins, mais ce sera à vous de nous expliquer ce que cela signifie à moins

  3   que, lorsqu'il parle de Croates, il parle des nazis locaux.

  4   Mme PINTER : [interprétation]

  5   Q.  Page 177, Général.

  6   R.  Oui. Ici, il rappelle des éléments historiques, la naissance de l'idée

  7   Grand-Serbe avec Garasanin. Il parle de Moljkovic mais il faut une erreur;

  8   c'est Moljevic en fait. Il a entendu rapidement quelque chose à ce sujet et

  9   il ne le connaît pas bien. Ce n'est pas Slaven Moljkovic, c'est Stevan

 10   Moljevic. Hélas, il ne connaît pas très bien ces choses et il l'a entendu

 11   de manière superficielle rapidement par quelqu'un.

 12   Je vois ce document, il dit qu'ils ont lancé une guerre de défense, qu'ils

 13   ont mis fin à l'avancée stratégique de l'ennemi, qu'ils ont lancé une

 14   offensive, et qu'ils ont libéré des territoires.

 15   Monsieur le Président, Messieurs les Juges, vous voyez ici que cet homme

 16   raconte une histoire qui n'a pas de fondement. Il n'y a pas eu d'avancée

 17   stratégique si ce n'est là où les Croates sont parvenus à faire des choses

 18   et un petit peu autour de Sarajevo également.

 19   Bien entendu, lorsqu'il prend la parole devant l'assemblée il est forcé de

 20   mentionner les Croates mais dans les documents qu'il produit à l'extérieur,

 21   il s'exprime autrement. Vous voyez, au point 1, il parle de la République

 22   de Bosnie-Herzégovine souveraine, unitaire et indivisible, et je vous prie

 23   de bien vouloir comprendre entièrement mon propos. Lorsqu'on parle de cette

 24   république souveraine et unitaire de la Bosnie-Herzégovine, cette notion

 25   n'a jamais été contestée. Tout Etat, tout pays l'est lorsqu'il est

 26   souverain, il est unitaire et indivisible, cela veut dire que ni les

 27   Serbes, ni -- ne pourront en emporter une partie --

 28   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Oui mais vous ne faites pas


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  1   référence à ce que je vous aie demandé, Monsieur Praljak.

  2   Si vous vous rendez à la page 179, il y a là deux points qui

  3   concernent la liste précédente des objectifs, et vous avez ensuite une

  4   phrase à la fin de laquelle il fait référence et je vais essayer de la lire

  5   pour que vous puissiez bien l'identifier : "domacin nacistima."

  6   Qu'entend-il par cela ? Est-ce que vous pourriez nous répondre sur ce

  7   point ?

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge, je ne peux pas essayer de

  9   deviner ce qu'il a à l'esprit mais les nazis ce sont les ennemis : le SDS,

 10   la JNA et l'aile extrême du HDZ. Quant à savoir ce que c'est que cette aile

 11   extrême du HDZ, il n'explique nulle part. Le HDZ c'est un parti qui est --

 12   à ses représentants légalement élus et si Sefer Halilovic dit qu'il existe

 13   une aile extrémiste du HDZ et que ce sont des nazis, de toute évidence,

 14   c'est son avis alors il faudrait le définir. C'est un petit esprit

 15   communiste qui s'exprime là une minuscule insignifiante.

 16   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Mais dans ce discours, Monsieur

 17   Praljak, à moins que je ne me trompe, il ne fait pas référence aux

 18   extrémistes du HDZ.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Juge, mais je ne peux

 20   pas savoir qui il a l'esprit lorsqu'il parle de nazis. Il faut établir un

 21   parallèle avec le document précédent. C'est la seule manière pour moi de

 22   l'expliquer.

 23   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Cela ne pose pas de problème. Je ne

 24   vous demande pas de faire des spéculations. Je me demandais simplement si

 25   vous, par hasard, vous connaissiez cela.

 26   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro] -- va être abandonné et je n'aurai pas

 27   l'intention d'y revenir plus tard. J'ai trois questions à vous poser. Je

 28   vous demande d'aller à la page et je vous donne le numéro de la page


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  1   anglaise, 1D 29-0300. Oui, alors c'est 3D 40-0876. Voilà, ça c'est la

  2   version anglaise.

  3   Alors c'est un document qui est daté du 24 avril 1993 et qui émane du

  4   commandement Suprême et qui soumet à la présidence de la République de

  5   Bosnie-Herzégovine un plan de réorganisation du commandement de l'armée, et

  6   cetera, et ce qui a appelé mon attention c'est le fait suivant.

  7   C'est qu'au point numéro 1, il indique dans son projet que la présidence de

  8   la République de Bosnie-Herzégovine représentera le commandement Suprême

  9   des forces armées. Bien. Jusqu'à présent, il n'y a rien à dire. Mais alors

 10   c'est la suite qui devient intéressant. Il cite entre parenthèses quelles

 11   sont les forces armées. Voilà l'ordre dans lesquels il les cite : l'ABiH,

 12   le HVO et le MUP.

 13   Bien. Nous sommes au moins d'avril 1993. M. Halilovic dans ce document

 14   intègre le HVO dans les forces armées; vous savez comme moi qu'il y a eu

 15   tout un débat constitutionnel sur la légalité du HVO.

 16   Alors d'après vous, Général Praljak, votre homologue Halilovic, est-

 17   ce que lui considérait que le HVO était une composante légale de l'armée de

 18   la République de Bosnie-Herzégovine ou que vous étiez une formation

 19   illégale de type paramilitaire ou autre ?

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges, ce

 21   que nous avons ici énuméré lorsqu'il est question des forces armées, c'est

 22   tout à fait clair et nous l'avons toujours affirmé sur la base de toute une

 23   série de documents, l'ABiH et le HVO se situent sur un pied d'égalité. Il y

 24   a d'autres composantes en plus, les forces du MUP ainsi que tout autres

 25   agents ou protagonistes, donc nous avons le HOS, par exemple, qui est cité

 26   quelque part, et dans l'ensemble des documents signés par M. Halilovic, ou

 27   signés par M. Izetbegovic et Tudjman, ou par Halilovic et Petkovic, il est

 28   dit expressément qu'il s'agit là de forces placées sur un pied d'égalité,


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  1   qui composent les forces armées de la République de Bosnie-Herzégovine qui

  2   combattent l'ennemi commun. 

  3   M. LE JUGE ANTONETTI : Je vais vous montrer maintenant deux documents qui

  4   montrent de mon point de vue une contradiction dans ce que dit Halilovic.

  5   Je vous demande de regarder le premier document, alors dans l'ordre c'est

  6   un document du mois de mars quand il intervient devant le parlement de

  7   l'ABiH, et c'est 3D 40-0875. 875, voilà.

  8   Il intervient devant le parlement, il parle à nouveau des Nazis, mais ce

  9   n'est pas ça qui m'intéresse  --

 10   Mme PINTER : [interprétation] 209, 209.

 11   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Il va exposer, c'est au deuxième paragraphe de

 12   cette page sa vue sur le plan Vance-Owen, et il dit :

 13   "Notre vue est que le plan Vance-Owen contient de graves dangers pour

 14   la Bosnie-Herzégovine."

 15   Voilà, c'est ce que donc il dit devant les parlementaires, et puis

 16   après il va développer son argumentation. Je vous demande maintenant

 17   d'aller à un document où il intervient deux ou trois semaines après, et

 18   c'est le document 3D 40-- 3D 40-0877.

 19   Il y a donc une délégation de la République de Bosnie-Herzégovine qui

 20   va à Zagreb. Apparemment, il est dit ceci, c'est dès le départ :

 21   "Messieurs, les peuples et l'ABiH ainsi que les organes légaux des

 22   diverses autorités ont donné leur plein accord ou support au plan Vance-

 23   Owen…"

 24   Alors à quelques semaines près, il dit le contraire. Un, il dit que

 25   le plan, il y a des dangers et, deux, maintenant tout le monde est

 26   d'accord. Comment vous expliquez ces changements de pied ?

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges,

 28   mais c'est ce que j'ai essayé de vous montrer depuis le tout début. Il y a


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  1   double jeu, d'une part c'est lorsqu'il prend la parole en public, lorsqu'il

  2   est contrait de le faire, lorsqu'il signe pour la cinquième ou la dixième

  3   fois un accord avec Petkovic. Puis c'est une autre chose que de voir qu'il

  4   ne veut pas agir avec la HVO, qu'il ne reconnaît pas le plan Vance-Owen,

  5   qu'il ne reconnaît pas le plan Vance-Stoltenberg, qu'il ne reconnaît rien

  6   si ce n'est une Bosnie-Herzégovine unitaire. Depuis le tout début, en

  7   présentant des extraits de livres, des discours, j'ai tenté, je me suis

  8   efforcé de démontrer que nous sommes opposés, nous sommes adversaires. Donc

  9   avec l'ABiH, nous avions affaire à des hommes qui sont sans arrêt modifier,

 10   changer d'avis en fonction de ce qui leur convenait.

 11   Le HVO était soit criminel, soit avait libéré des territoires, soit donnez-

 12   nous des armes, donnez-nous ceci, on va agir de concert ou plutôt vous êtes

 13   des ennemis ou vous avez une aile extrémiste du HDZ, et en fait ce sont des

 14   nazis.

 15   M. LE JUGE ANTONETTI : Alors on reste toujours sur cette page, et je vous

 16   demande de regarder le paragraphe 3 de cette page, la fin du paragraphe 3,

 17   où il parle des contacts entre les Croates et les Chetniks. Lui, il dit

 18   qu'il a des informations fiables selon lesquelles il y a des contacts au

 19   plus haut niveau qui existent entre les leaders chetniks et les commandants

 20   du HVO. Puis il rajoute : "Et nous avons aussi des preuves concrètes que

 21   ceci existe au niveau inférieur…" et il va citer les localités de Kiseljak,

 22   Vares, Maglaj, Zavidovici, et puis d'autres lieux.

 23   Alors, là,  c'est clair pour lui. Il vous accuse également d'être partie

 24   liée avec les Serbes. Alors qu'est-ce que vous dites ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Ma réponse est la suivante : quel est le

 26   nombre de personnes qui ont été tuées dans ces localités, dans le cadre des

 27   combats qu'ils ont livré aux Serbes ? On ne peut pas en même temps avoir

 28   des pertes, des morts, être déployé au front et coopérer avec ces gens.


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  1   Plus tard, il va y avoir une période où l'armée commence à lancer des

  2   attaques contre le HVO. Là, j'ai dis à la Chambre que oui, il y a eu un

  3   certain nombre d'aspect de coopération dans le secteur de Vares, et cetera.

  4   Cela parce que j'avais expressément demandé qu'il y a un accord de passé

  5   avec les Serbes pour apporter des soins aux combattants. Parce que l'ABiH

  6   était devenue un agresseur. Je l'ai dit ouvertement, publiquement, mais

  7   j'affirme également, en même temps, que cela n'a eu lieu qu'au moment où

  8   ils s'étaient mis à attaquer leur allié, et cela de manière limitée.

  9   Mme TOMANOVIC : [interprétation] Les interprètes, de toute évidence, n'ont

 10   pas compris les propos de M. Praljak. Page 21, ligne 24, la traduction se

 11   lit comme suit : "Ecoutez, Monsieur Praljak, que l'accord sur les soins à

 12   apporter aux combattants avec les Serbes et sur une éventuelle défense du

 13   territoire." Cela a été traduit de cette manière.

 14   Monsieur Praljak, comme s'il y avait eu un accord de passé avec les Serbes

 15   pour défendre le territoire, expliquez, s'il vous plaît, puisque cela est

 16   important.

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Non. Jamais il n'y a eu aucune espèce d'accord

 18   portant sur la défense du territoire avec les Serbes. Jamais il n'y a eu

 19   d'action conjointe. Il n'y jamais eu d'action de planifiée ou de menée avec

 20   les Serbes mais seulement pour le secteur de Vares. La seule chose qu'il y

 21   a eu, c'est un accord qui nous a coûté très, très cher d'ailleurs, un

 22   accord avec les Serbes, pour que à Ilidza, à l'hôpital, ils soignent des

 23   combattants parce que c'est le seul endroit où l'on pouvait les

 24   transporter. Quand ils allaient nous vendre des munitions, une certaine

 25   quantité de munitions de balles et qu'ils allaient mettre à notre

 26   disposition il me semble, par deux fois, j'ai pris un char, et ça nous a

 27   coûté très, très cher, un demi million de marks allemands déposés en

 28   garantie, si jamais il arrivait quelque chose à ce char.


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  1   Mais puisque nous évoquons ce texte maintenant, Monsieur le Président,

  2   Messieurs les Juges --

  3   M. LE JUGE ANTONETTI : Attendez, j'ai une dernière question et je

  4   terminerais sur ce livre de M. Halilovic.

  5   Je pense que, là, le dernier paragraphe de cette page semble un peu bien

  6   résumer la position qu'a M. Halilovic à l'égard du HVO. C'est l'avant-

  7   dernier paragraphe, voilà ce qu'il dit, enfin ce qui est écrit. Il dit que

  8   : les clashs qui ont commencé à Prozor, Gornji Vakuf, Vitez, Busovaca, Novi

  9   Travnik, Konjic, Jablanica et Mostar, et ailleurs sont de son point de vue

 10   le complément à cette création de l'Herceg-Bosna. Il rajoute et aussi le

 11   nettoyage ethnique du plan Vance-Owen des provinces 8 et 10.

 12   Donc quand on lit ça, on a l'impression que de son point de vue, tous les

 13   combats qui ont eu lieu, qui apparemment viennent de vous sont en réalité

 14   dans une logique double qui est, un, il faut fortifier l'Herceg-Bosna et,

 15   deux, la mise en œuvre du plan Vance-Owen par le nettoyage ethnique des

 16   provinces 8 et 10. Alors qu'est-ce que vous dites de cette accusation qu'il

 17   profère dans cette déclaration faite en avril 1993 ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Premièrement, le conflit de Prozor, avec une

 19   attaque planifiée de l'ABiH un homme a été tué, d'ailleurs, cela a commencé

 20   un mois et demi, voire deux mois avant qu'il n'y ait eu le plan Vance-Owen.

 21   Donc c'est un mensonge caractérisé.

 22   Pour ce qui est du conflit de Gornji Vakuf, il a commencé six mois avant,

 23   mais c'est à partir du 11 janvier qu'il commençait à évoluer, donc avant le

 24   plan Vance-Owen, bien avant ne serait-ce que des esquisses du plan Vance-

 25   Owen.

 26   Pour ce qui est de Busovaca, Konjic, et Jablanica, de Novi Travnik

 27   également, Monsieur le Président, Messieurs les Juges, alors le rapport

 28   pour ce qui est des effectifs de l'ABiH et du HVO c'était de l'ordre de 1 à


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  1   6, 1 à 10, au profit de l'ABiH. La population c'était de 1 à 3, 1 à 4 et

  2   demi, à partir du moment où les réfugiés sont arrivés donc au profit des

  3   Musulmans par rapport à la population croate. Voilà. Alors, maintenant,

  4   comment ces unités peuvent nettoyer tout ce territoire face à une telle

  5   armée, et seul Sefer Halilovic peut nous le dire. Puis en avril 1993,

  6   Monsieur le Président, Monsieur les Juges, il n'y a pas encore eu de

  7   conflit à Mostar, ou au sud, comme vous le savez, comme vous avez pu le

  8   voir, ce texte nous montre de quelle personnalité il s'agit. Ce sont des

  9   mensonges caractérisés, flagrants. En fait, il mine la position de Vance-

 10   Owen parce que s'il a reconnu Vance-Owen, et les Croates se félicitaient de

 11   ce plan, alors pourquoi est-ce qu'ils se lanceraient dans des nettoyages ?

 12   Franchement, je n'arrive pas à comprendre. Je peux vous dire ce que j'en

 13   pense, je pense la même chose que ce que je pense de Sefer Halilovic, à

 14   savoir que cet homme ne savait, en fait, il savait ce qu'il voulait, mais

 15   il disait une chose aujourd'hui, une autre ou le contraire le lendemain. Il

 16   se voyait en libérateur de la Bosnie-Herzégovine d'un Etat où vivraient

 17   uniquement les Croates et les Serbes qui lui convenait. C'est un état

 18   d'esprit, une manière de voir les choses qu'il a pris dans la JNA, donc :

 19   soit il était d'accord avec moi soit tu l'es pas, et si tu l'es pas, tu

 20   seras soit mort soit ailleurs dans un autre Etat soit en prison. Donc si on

 21   n'est pas d'accord avec Halilovic sur le plan politique, il y a trois

 22   possibilités : soit déménagé en Croatie ou bien je vous éliminerai, je vous

 23   tuerai; ou bien, la troisième option de se retrouver derrière les barreaux

 24   en prison, si on n'est pas d'accord sur le plan politique avec lui.

 25   M. LE JUGE ANTONETTI : Je n'ai plus de questions à poser sur l'ouvrage.

 26   Mme ALABURIC : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président,

 27   excusez-moi, chère consoeur. Je pense qu'il faudra apporter une correction

 28   au compte rendu d'audience en page 17, lignes 10 et 11. Je ne suis pas


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  1   levée avant puisqu'il y avait cet autre sujet qui était abordé.

  2   Je pense qu'il faut qu'on corrige cela pour des raisons de cohérence

  3   de votre déposition, Général, donc aux lignes 10 et 11, page 17, il est

  4   consigné que :

  5   "Le concept d'une Bosnie unitaire souveraine et entière n'a jamais fait

  6   question." Alors je me souviens exactement comment votre phrase s'est

  7   interrompue, et comment vous avez placé un nouveau sujet dans cette phrase,

  8   mais j'aimerais que vous expliquiez aux Juges exactement ce que vous avez

  9   dit et ce qui faisait controverse ou ne le faisait pas ?

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors ce qui était controversé, c'était le

 11   terme "unitaire." Il était alors, et il l'est aujourd'hui aussi. Tous les

 12   autres qualificatifs ne faisaient aucune controverse, ni le fait que la

 13   Bosnie jouisse de son intégrité ni qu'elle soit souveraine, c'est le terme

 14   de "unitaire," qui faisait débat.

 15   En langue serbe, en langue croate, et en langue bosniaque également, le

 16   terme "d'unitaire" d'un point de vue politique, renvoie toujours un Etat

 17   qui est organisé sur la base du principe, un citoyen, une voix. Lorsqu'on

 18   met en avant en Bosnie cette notion d'unitarisme, on nie en fait l'existe

 19   des peuples, et ce sont les citoyens qui sont détenteurs de la totalité de

 20   la notion de souveraineté, et de par la même, le peuple qui est en

 21   situation majoritaire, d'une façon purement mathématique. S'il dispose, par

 22   exemple, de 51 % des citoyens est en mesure de prendre toutes les fonctions

 23   au sein de l'Etat, car ce peuple a gagné, l'a emporté, et c'est lui qui va

 24   procéder à toutes les nominations.

 25   C'était un principe qui existait, c'était également dans l'ancienne

 26   Yougoslavie, et qui était terrible car c'était la façon dont les

 27   communistes régnaient en réalité en Yougoslavie. Nous étions désespérés

 28   nous autres de voir cela. Pour ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine - et


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  1   c'est pour cela aussi que la guerre s'est produite - il fallait mettre en

  2   avant une idée d'un Etat fondé sur une société civile mais au sein de

  3   laquelle les intérêts des peuples seraient défendus --

  4   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro] -- il faut que vous synthétiser

  5   votre réponse parce que, partant sur le concept de peuple unitaire, pendant

  6   des heures et des heures, vous pouvez en parler. Alors, bien.

  7   Donc, Me Alaburic a cru qu'il y avait une imprécision dans votre

  8   réponse, vous avez complété. Tout le monde a bien compris.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vais être concis.

 10   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro]

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Nous ne pouvions pas être d'accord avec ce

 12   qualificatif d'unitaire, c'est tout, et je pense que la politique croate

 13   elle non plus ne pouvait pas se contenter de ce seul qualificatif

 14   d'unitaire. La souveraineté, oui. L'intégrité, oui. Mais pas l'unitarisme.

 15   C'est pour cela qu'il a eu tous les différents plans, le plan Vance-Owen,

 16   le plan Vance -- Stoltenberg, le plan Cutileiro, et cetera. Je n'ai plus

 17   rien à ajouter.

 18   Mme PINTER : [interprétation]

 19   Q.  Alors, Général, ce terme de "unitaire," est-ce que l'on peut établir

 20   une équivalence avec le qualificatif de "unique" ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Alors nous passons maintenant au document 3D 0092. L'auteur en est

 23   Sefko Hodzic. Je vais vous prier de nous dire tout d'abord qui est Sefko

 24   Hodzic et de quoi il s'agit dans ce document qui s'intitule : "L'enveloppe

 25   décachetée."

 26   R.  M. Sefko Hodzic était un journaliste, ses reportages il en était donné

 27   lecture à la Radio de Sarajevo. Quand c'était possible, ils étaient

 28   diffusés également à la télévision à Sarajevo, lorsque cette dernière


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  1   fonctionnait, ce reportage était également publié dans les journaux.

  2   Pour ce qui concerne le présent document, M. Sefko Hodzic tient un journal,

  3   donc il écrit jour après jour la façon dont s'est déroulée l'Opération

  4   militaire Neretva 93. Conjointement avec Halilovic, il se trouve sur le

  5   terrain, il donne une explication très précise de ce qui se passe et de

  6   comment les choses se déroulent au sein de l'ABiH. Il rend compte également

  7   des positions et des agissements des commandants de l'ABiH, des axes selon

  8   lesquels ils attaquent les forces, avec lesquelles ils procèdent à ces

  9   attaques. Il rend également compte de la durée de ces attaques, des buts

 10   qui sont les leurs dans cette opération, de l'intensité des combats, et

 11   ainsi de suite. Donc il donne une vue d'ensemble de cette Opération Neretva

 12   93, c'est donc -- cela a donc d'abord été diffusé et ensuite publié sous la

 13   forme de cet ouvrage d'auteur.

 14   Alors pourquoi cet ouvrage est important en l'espèce et pourquoi est-

 15   il important pour moi, pour une raison simple, Messieurs les Juges, car

 16   nous pouvons voir ici ce qui préoccupait la partie adverse y compris ce qui

 17   préoccupait le commandant de l'état-major, le Général Praljak, à partir de

 18   septembre 1993 et jusqu'à environ le 10 ou le 12 octobre, donc sur une

 19   période d'un peu plus d'un mois. Car à partir de cela, ensuite je peux voir

 20   également ce qui s'est exactement passé, combien il était nécessaire de

 21   consacrer de temps à telle ou telle chose et c'est ainsi finalement que je

 22   vais être en mesure de répondre à certaines questions qui porteront sur

 23   d'autres sujets. J'avais aussi préparé une carte concernant cette

 24   opération, cette attaque Neretva 93, mais nous trouvons ici des

 25   explications très précises sur ce sujet, et vous verrez, Messieurs les

 26   Juges, il y a ici beaucoup de cartes et je ne peux pas commenter chacune de

 27   ces cartes et les différentes lignes de cotes et ainsi de suite. Mais à

 28   partir du texte, vous verrez que c'est tout à fait limpide. L'opération


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  1   démarre à partir de Gornji Vakuf, elle va jusqu'au sud de Mostar, elle dure

  2   plus d'une trentaine de jours, plus d'un mois et dix jours, et nous aussi

  3   nous nous préparons évidemment. L'on peut voir combien d'hommes cela

  4   implique et sur quelle longueur de la ligne de front cela s'est étendu sur

  5   environ 200 kilomètres.

  6   Q.  Général, nous avons eu un témoin avec lequel nous avons été en mesure

  7   d'aborder plus de détails concernant l'opération Neretva 93, un témoin de

  8   la partie adverse ?

  9   R.  Non, malheureusement, Maître Pinter, le Procureur n'a cité à

 10   comparaître aucun membre des structures militaires que ce soit de l'ABiH ou

 11   du HVO. Nous avons vu des documents. On a parlé également pendant des

 12   heures et des heures avec Siljeg, avec M. Mico Lasic, lui aussi, pendant

 13   des heures et avec d'autres, mais aucuns d'entre eux, aucun membre de

 14   l'ABiH en dehors peut-être des sapeurs-pompiers et aucun membre également

 15   des HVO non plus n'a fait cela.

 16   Donc pendant mon interrogatoire de témoins en question pour ce qui est des

 17   témoins de l'Accusation, je n'avais pas d'interlocuteurs réels. Je n'avais

 18   personne à qui parler concernant ce conflit avec l'ABiH.

 19   Q.  Général, je voudrais que, lorsque vous avancerez dans ce document et

 20   lorsqu'il sera question de différentes personnes, vous donniez des

 21   informations sur ces différentes personnes que vous disiez, par exemple :

 22   qui est Cibo ? Qui est telle autre personne ?

 23   R.  Maître Pinter, presque tous ces noms qui sont pertinents, nous les

 24   avons déjà rencontrés et cités. Je n'ai pas vu en regardant les différents

 25   noms : Pasalic, Suljevic, Cibo, Muderica. Nous avons également parlé de

 26   lui. C'est ce commandant de la Brigade de Jablanica. Puis nous avons montré

 27   l'enregistrement vidéo du passage en revue de cette brigade qui avait des

 28   caractéristiques la rattachant clairement au fondamentalisme islamique,


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  1   donc nous savons déjà tout concernant ces différentes personnes sur

  2   Pasalic, Delic ou les autres.

  3   Q.  Faut-il maintenant afficher toue de suite la carte ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Très bien. Alors je voudrais que vous nous disiez quelle est la partie

  6   de cet ouvrage que vous souhaitez commenter en premier, quelles pages ?

  7   R.  La page 161, puis ensuite 162 et la 163.

  8   Alors, Messieurs les Juges, je vais être très brève. Je voudrais qu'on

  9   passe à cette partie donc pages 161 à 165, ce serait pour commencer.

 10   Q.  En croate, c'est la page 3D 25-0414 jusqu'en 3D 25-0418; en version

 11   anglaise, 3D 25-0480 jusqu'en 3D 25-0486.

 12   R.  Je peux y aller ?

 13   Q.  [aucune interprétation]

 14   R.  Alors cela commence ici à la date du 4 septembre 1993. Ils se sont

 15   réunis dans une maison ou plutôt devant la maison du Dr Safet Cibo à

 16   Jablanica. Il s'agit donc du responsable de l'état-major de l'ABiH d'alors

 17   Sefer Halilovic et puis les autres qui sont ici cités, Bilajac, Suljevic.

 18   Il est question ici d'accuser la partie adverse d'être en train de préparer

 19   une attaque. Donc Halilovic a écrit que le HVO prépare une attaque

 20   généralisée sur Mostar, qu'il faut attendre dans un délai de cinq à sept

 21   jours, et cela correspond à ce qu'ils n'ont cessé de répéter

 22   continuellement, c'est toujours le HVO qui attaque. Malheureusement, une

 23   part considérable de la communauté internationale, sans avoir procédé à la

 24   moindre vérification sur le terrain, acceptait cette déclaration émanant de

 25   l'ABiH comme argent comptant, les déclarations selon lesquelles le HVO

 26   préparait des attaques. Mais, moi, je dis que le HVO ne préparait rien du

 27   tout.

 28   A cette époque-là nous menions des combats sanglants pour nous défendre de


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  1   leurs attaques allant de Vakuf en direction de Prozor qui ont duré dès la

  2   chute de Bugojno et jusque quasiment le début de ceci, donc il y a

  3   quasiment une continuité avec cette offensive.

  4   L'on dit ensuite que les Chetniks rassemblent des forces sur le mont Igman

  5   et sur le mont Bjelasnica. En page suivante, on parle à nouveau de

  6   l'arrivée de Delic et du fait que cela a fortement indisposé Halilovic car

  7   ces deux personnalités ne se supportaient pas mutuellement. Puis Sefer dit

  8   à Cibo : "Va dire à Delic de partir, que je n'ai pas besoin de lui." Fin de

  9   citation.

 10   Puis il est question des unités qui devront participer à l'opération

 11   Neretva 93. C'est l'Unité Zulfikar, l'Unité Akrepi, "Silver Fox,"

 12   Handzarci, et ainsi de suite. Il est dit que c'est Zulfikar qui commandera

 13   ces unités qu'un certain problème existe avec un dénommé Dzeki, qui

 14   manifestement est un Albanais, un Musulman, affirmant avoir guerroyé en

 15   Croatie et être arrivé avec son unité en Bosnie-Herzégovine mais en fait

 16   lui attendrait la vraie guerre au Kosovo.

 17   Ensuite en page suivante, il est dit que Delic et Sefer étaient assis l'un

 18   en face de l'autre, qu'ils avaient une conversation plaisante et que

 19   quelques jours avant le commandant Delic aurait discuté entre quatre yeux

 20   avec Mladic et donc on s'est livré à des conjectures quant à ce qui avait

 21   fait l'objet de leur entretien. Quant à et en réponse à la question de

 22   savoir de quoi ils avaient parlé, Delic répond qu'il a pris une position de

 23   force et qu'il était plus important que -- qu'il a souligné que c'était,

 24   que ce qu'il disait était très important et que cela était très important

 25   et non pas ce que disait Karadzic. Ensuite ils ont parlé des négociations

 26   de paix et ils disent que cela aura peu de résultat et que c'est juste de

 27   nature décorative pour ainsi dire dans le cadre de la guerre.

 28   Alors il est question également de cette initiative visant


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  1   éventuellement à opérer une percée sur Ploce, ce port se trouvant à

  2   l'embouchure de la Neretva. Ensuite concernant cette déclaration de Sefer,

  3   ce dernier explique quand il a dit ça et pourquoi il l'a fait à une réunion

  4   des Musulmans du Podrinje, donc du cours inférieur de la Drina, et il dit

  5   avoir affirmé lors de cette union, que tous les territoires de la Bosnie-

  6   Herzégovine seraient libérés, que l'on préparait une percée jusqu'aux

  7   frontières de la Bosnie-Herzégovine, y compris à Neum. Quelqu'un est alors

  8   intervenu en demandant si cela serait également le cas avec Ploce, et il a

  9   dit : entendu, Ploce aussi.

 10   Alors je ne sais pas si Delic en a parlé avec Karadzic, mais il  ne faut

 11   pas oublier qu'une dizaine de jours après il a eu signature de cet accord

 12   entre Alija Izetbegovic et la partie serbe, ainsi que de cet accord

 13   militaire de non agression pour ce qui est des lignes rouges.

 14   Ensuite, il est dit que Sefer a rejeté avec détermination la

 15   possibilité d'avoir un entretien avec Delic.

 16   Ensuite, il est question des commandants des unités. On parle, à la fin de

 17   la page 165, que pour ce qui est de l'Unité Laste, qui viendra plus tard à

 18   Mostar, il a également rencontré Bakir Alispahic. Cela renvoie à la

 19   question que vous avez posée, concernant la possibilité pour les Unités de

 20   l'ABiH d'entrer à Mostar. Oui, elles le pouvaient. Cette unité est arrivée

 21   à Mostar ensemble avec d'autres unités, elles ont participé à l'opération

 22   Neretva 93.

 23   Q.  On parle à cette page également de l'offensive sur l'axe Prozor.

 24   R.  Oui, je l'ai dit, Maître Pinter, cette offensive sur l'axe de Prozor

 25   dure pendant toute la seconde moitié -- ou plutôt, la fin du mois de

 26   juillet 1993, et elle ne s'est pas arrêtée, elle a juste un peu faibli vers

 27   le 25 août 1993, quand en fait tout cela recommence dans le cadre de la

 28   Neretva 93. Ça, je l'ai dit au début.


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  1   Q.  Quant à l'unité Laste, de qui s'agit-il ?

  2   R.  Il s'agit d'une unité qui était conduite par Alispahic. Il me semble

  3   que ce sont des hommes du MUP. Pardon, excusez-moi, Madame Nika, mais, moi,

  4   je ne peux pas expliquer qui sont les Laste -- l'Unité Laste. Nous n'en

  5   avons pas le temps. Il s'agit de mon temps ici. Tout est écrit ici,

  6   Messieurs les Juges, pour ce qui est des Muderiz, des Laste et du reste, ce

  7   sont des choses dont on a déjà parlé. Il s'agit  ici avant tout de

  8   l'offensive. Je souhaite simplement montrer quelle a été son intensité, sa

  9   durée, et avec quelle force l'ABiH l'a conduite, dans quel but.

 10   Q.  Je vous l'ai posée aux fins du compte rendu d'audience car, dans le

 11   compte rendu, il est indiqué que ce sont des hirondelles. Nous devons dire

 12   que c'est une unité.

 13   R.  S'il vous plaît, excusez-moi, mais ne vous fâchez pas contre moi, je

 14   suis obligé de passer en revue cela assez rapidement. Alors passons à la

 15   suite, pages 166, 167, 168, 169.

 16   Q.  C'est donc de la page 3D 25-0420 jusqu'à la page 0423, en croate; en

 17   anglais, c'est de la page 3D 25-0487 à la page 0490. Pour ce qui est du

 18   sous-titre, c'est : "Pourquoi Caco s'est fâché, s'est mis en colère ?"

 19   R.  Alors c'est la suite de cette histoire concernant Caco. Il est dit ici

 20   qu'il ne cesse de changer d'avis. Il dit qu'il veut venir, puis il ne veut

 21   pas. On essaie de le convaincre de participer à cette opération; cependant,

 22   pourquoi ils se sont disputés, ils se sont disputés autour d'un vol de

 23   moutons ? Les combattants volaient des moutons aux réfugiés, alors l'un

 24   d'eux a interdit ce type d'action, l'autre voulait s'approprier l'ensemble

 25   du butin. Cela nous en dit suffisamment sur la situation. Donc tout ça a

 26   conduit Caco a changé d'avis. Caco déclare à un journaliste comment il a

 27   emmené des gens pour creuser et trancher, comment ces personnes se

 28   sentaient bien et se trouvaient bien traiter chez lui. Comment ils étaient


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  1   mieux traités chez lui, qu'ils se sentaient même chez elles. Il explique

  2   aussi comment il a pu faire pour inscrire ses enfants à l'université -- les

  3   enfants de ces combattants à l'université. Il dit avoir été rejeté à un

  4   moment donné -- l'un d'eux a été rejeté, et puis Caco leur a écrit une

  5   lettre. Alors nous ne savons pas exactement ce qu'il y a dans cette lettre.

  6   Mais probablement nous avons eu le doyen de la faculté qui a eu à lire une

  7   lettre émanant d'un commandant de l'ABiH, de la Brigade de Caco.

  8   Donc Sefer dit que Caco en fait mène sa propre guerre et qu'il n'y a rien à

  9   faire en la matière.

 10   Maintenant passons à la page suivante, 178.

 11   Q.  C'est la page 3D 25-0425; en version anglaise, 3D 25-0492 jusqu'à 0498.

 12   L'INTERPRÈTE : Note de la cabine française : le général Praljak s'exprime

 13   trop vite sur des contenus beaucoup trop divers pour que nous puissions

 14   suivre.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors il est question ici de Grabovica, et le

 16   massacre des Croates qui a eu lieu.

 17   Mme PINTER : [interprétation]

 18   Q.  A quel moment ?

 19   R.  Je ne sais pas, nous verrons cela ultérieurement.

 20   Alors au début, ils pensaient que c'était sans doute une vengeance

 21   personnelle dirigée contre les Croates. Mais on verra par la suite,

 22   l'enquête n'a probablement jamais conclu à quoi que ce soit de concret,

 23   bien que des dizaines et des dizaines de personnes y aient été tuées.

 24   Alors on va voir un peu plus de détail sur Grabovica, c'est en pages

 25   179, 80, 81, 82, 83.

 26   Q.  3D 25-0426 jusqu'à 0430 en version croate. Quant à la version

 27   anglaise, elle se situe en page, alors je ne les ai pas préparés d'avance,

 28   3D 25-0492 jusqu'à la page 0498.


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  1   Allez-y, Général.

  2   R.  Donc on parle du vendredi 10 septembre 1993, et du fait que tout le

  3   monde était de mauvaise humeur lorsqu'on a appris le meurtre des Croates à

  4   Grabovica. On peut tout à fait croire que cela est exact, car on ne peut

  5   pas penser que les commandants de l'ABiH auraient pu être à l'origine d'un

  6   tel crime. Personnellement, je ne le pense pas. Je ne pense pas qu'un Sefer

  7   ou un Zulfikar aurait pu faire cela. Pour ce qui est de Caco, je ne sais

  8   pas, mais pour les autres, on peut considérer qu'indépendamment de leurs

  9   opinions politiques et de leur conception de ce que devait être l'état de

 10   Bosnie-Herzégovine, il n'y a pas de raison de croire, je le pense à titre

 11   personnel qu'ils aient pu permettre ou ordonner de quelle façon que ce soit

 12   ou apporter leur concours ou encore n'aient pas fait tout ce qu'il fallait

 13   pour enquêter concernant un tel crime. Alors il est dit que ces Croates de

 14   Grabovica étaient d'honnêtes, des gens modestes, qu'ils donnaient aux

 15   combattants de l'ABiH ce dont ils avaient besoin. Mais que manifestement

 16   des combattants sont arrivés de Sarajevo, qui ont commis ça, et il

 17   semblerait-il il est indiqué ici, entre guillemets, "quelques hommes de

 18   Celo." Ensuite ils ont pris -- il y a eu Zuka qui a pris son aile environ

 19   deux hommes. Nous pouvons également accepter cela tel que c'est dit.

 20   Alors l'un des armées de l'ABiH affirme que cela fait déjà deux jours qu'il

 21   n'arrive pas à dormir et qu'il ne peut pas manger non plus, car il a vu ces

 22   crimes, et il dit, je cite : "Il le faisait sortir des maisons, il les

 23   mettait en rang et il les tuait." Ou plutôt, "ils allaient de maison et en

 24   maison et il les tuait." A la question de savoir ce qu'il faisait des corps

 25   il répond, que : "Ils les ont jetés dans le lac, c'est pourquoi de nombreux

 26   corps n'ont pas été retrouvés." Ensuite il dit qu'on n'a pas été possible

 27   de retrouver les meurtriers et que c'est un vrai miracle que cet homme ait

 28   pu être un témoin oculaire.


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  1   Ensuite en page 182, ces garçons que Zuka a pris sous son aile disent

  2   qu'ils seraient en mesure de reconnaître les perpétrateurs [phon].

  3   Donc cet événement a certainement perturbé les plans concernant le début de

  4   l'offensive, de l'attaque, et cela pose même la question de savoir s'il est

  5   nécessaire de reporter le plan d'attaque en raison de cela; cependant,

  6   Sefer et Cibo ont particulièrement déterminés, pour ce qui est de dire que

  7   cela ne peut pas être le cas, que, selon eux, il y a 100 000 Bosniens en

  8   Herzégovine qui doivent être libérés et qu'il faut donc sortir aux

  9   frontières de la Bosnie.

 10   Alors c'est tout. On peut passer maintenant à la page 184 jusqu'en page

 11   188.

 12   M. LE JUGE ANTONETTI : Comme c'est quasiment l'heure de faire la pause, il

 13   vaut mieux qu'on arrête maintenant pour continuer les autres pages. On va

 14   faire donc 20 minutes de pause.

 15   --- L'audience est suspendue à 10 heures 28.

 16   --- L'audience est reprise à 10 heures 54.

 17   M. LE JUGE ANTONETTI : L'audience est -- nous ne voyons pas ce que vous

 18   voulez -- attendez, je reprends.

 19   Oui, alors, Monsieur Praljak, la Chambre a écouté avec attention les

 20   réponses que vous avez données aux questions posées, mais pour le moment,

 21   on ne voit pas du tout ce que vous voulez nous démontrer. Donc essayez

 22   d'aller très vite au cœur de votre démonstration, parce que là, bon, il y a

 23   une interrogatoire principal militaire au mois de septembre on voit très

 24   bien. Mais ces côtés ABiH. Qu'est-ce que vous voulez démontrer au juste ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors qu'est-ce que je veux démontrer ?

 26   Je veux démontrer ce que j'ai dit vouloir démontrer, Monsieur le Juge;

 27   alors en réalité, s'agissant de la totalité de ce document, je pourrais

 28   peut-être montrer rien que ce qui me paraît être le plus important, à


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  1   savoir que l'ABiH - et là, je vais seulement me limiter sur l'axe du mois

  2   de juillet - l'attaque lancée contre le HVO à Bugojno, et l'attaque s'est

  3   prolongée. Ce qui fait que le 24 juillet, quand je suis arrivé là pour être

  4   commandant du chef d'état-major principal, l'attaque a culminé pour se

  5   poursuivre sur Gornji Vakuf et enchaîner sur l'axe de Prozor. Ça a culminé

  6   notamment du côté sud, en provenance de Jablanica également, en direction

  7   de Prozor, ça duré jusqu'au 20 août, le 13 août, l'ABiH a attaqué

  8   puissamment sur Mostar et l'axe de Capljina, et ils voulaient descendre

  9   jusqu'à Neum, comme ils l'ont indiqué, alors d'après les propos tenus par

 10   Sefer Halilovic, c'était la plus grosse des opérations qu'ils aient jamais

 11   lancée.

 12   Cela me paraît important : le fait que ce soit leur plus grosse opération,

 13   ils ont utilisé deux corps, le 6e et le 4e; on a rajouté, à ces corps, les

 14   Unités de Sarajevo et des parties du 1er et du 3e Corps de l'ABiH; cette

 15   opération a pris fin en dépit de la trêve signée ça s'est poursuivi au-delà

 16   de la trêve du 20 septembre, et ça s'est poursuivi jusqu'au 10 octobre 1993

 17   et elle s'est poursuivie plus loin encore mais le gros des forces a été

 18   brisé.

 19   Il y a eu utilisation de l'hélicoptère qu'ils avaient à leur

 20   disposition, cet hélicoptère a fait semble-t-il 500 vols, ils utilisaient

 21   le pétrole fourni par la Croatie et par le biais de la HZ HB.

 22   Il importe aussi de dire que ce journaliste avance des positions qui

 23   sont les siennes, et chaque fois, ils disent suite à une attaque du HVO

 24   contre nous, nous avons riposté. Ils rient eux-mêmes de ce montage à des

 25   fins de propagandes.

 26   Il y a quelqu'un de la communauté internationale qui a publié que le

 27   20 septembre, nous aurions tiré à l'artillerie sur Mostar; or, moi, je

 28   voudrais montrer un document qui est déjà versé au dossier, un document de


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  1   Sejtanic, que c'est à ce moment-là qu'eux avaient justement pilonné très

  2   fortement Mostar Ouest pour s'attaquer au mont Hum, et l'appui de

  3   l'artillerie leur a été fourni par l'ARSK.

  4   Il est tout à fait certain, que vous allez me poser des questions

  5   vous-mêmes, Messieurs les Juges, et les gens de l'Accusation, pour ce qui

  6   est des événements survenus à Mostar telle que l'expulsion de certaines

  7   familles de l'autre côté de la rive. On me posera la question : le saviez-

  8   vous, Monsieur Praljak ? Pourquoi ne le saviez-vous pas ? Pourquoi, si vous

  9   le saviez, n'avez-vous rien entrepris ?

 10   A ce sujet, je tiens à dire que moi et mon état-major, à cette

 11   époque-là, nous avions passé 90 % de notre temps sur la colline, à une

 12   côte, aller d'une côte à l'autre, une position à l'autre, et compte tenu

 13   des forces relativement faibles que nous avions sur l'autre rive, cela

 14   nécessitait un engagement formidable de notre part, et ce, pour finir par

 15   défendre le tout, et il fallait beaucoup de courage et d'acharnement.

 16   Donc je voulais que ces documents soient versés et lus parce que, si

 17   l'on part d'un préalable - et c'est une tendance de toute personne qui

 18   vient de l'occident - ne me comprenez pas tort, et à travers, on s'imagine

 19   que le général est assis dans un bureau, il a des cartes sur son bureau, il

 20   reçoit des rapports exacts, précis sur toute chose. Ce n'est pas exact. Je

 21   voulais juste vous donner une image réaliste des choses de l'époque.

 22   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro] -- qu'il n'y ait pas de méprise, en la

 23   matière, vous savez qu'un militaire doit obéir à la loi, à ces règlements

 24   internes. Vous savez que la République de Bosnie-Herzégovine et l'Herceg-

 25   Bosna ont sorti des textes. Ça c'est une chose.

 26   Deuxièmement, vous savez qu'il y a un droit international humanitaire qui

 27   existe, des conventions de Genève, la protection des prisonniers, la

 28   protection des civils, et cetera.


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  1   Donc toutes les questions que, moi, je pose mais que mes collègues posent

  2   ou que le Procureur posera ou que les avocats posent, il y a toujours ce

  3   filtre derrière. Le fait qu'un officier supérieur soit perdu dans la

  4   colline ça ne suffit pas à l'exonérer de la loi, de sa loi nationale et de

  5   la loi internationale. Voilà. Donc mais on aura l'occasion par les

  6   questions de revenir sur cette problématique.

  7   Bien. Alors, Maître Pinter, M. Praljak nous a indiqué quel était l'objectif

  8   recherché par ce livre. Bien, donc il nous l'expliqué donc je vous redonne

  9   la parole pour continuer.

 10   Mme PINTER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 11   Je crois que la finalité de ce livre visait à faire répondre ou apporter

 12   des réponses à des allégations faites par l'Accusation, et comme nous

 13   n'avons pas eu d'intervenant ici on a dû se servir de livres plutôt que de

 14   témoignages de certains individus.

 15   Nous allons à cet effet essayer de nous procurer des renseignements

 16   concernant le nombre de blessés réceptionnés à l'hôpital de Mostar pour la

 17   période qui nous intéresse. Ce livre contrecarre les dires ou contredit les

 18   dires de Mme Ewa Tabeau, le témoin expert, et comme nous n'avons pas de

 19   témoin disponible, nous avons dû nous servir de ceux qui étaient à notre

 20   disposition. Je précise que le général, quand il en parle, fournit des

 21   renseignements qui sont les siens concernant ces différents événements

 22   concrets.

 23   Q.  Mon Général, quand on s'est arrêtés, on s'est arrêtés à la page 184.

 24   R.  Oui, ça va jusqu'à 188.

 25   Q.  J'attends pour le compte rendu. Alors le 3D 25-0432, et ça va jusqu'au

 26   3D 25-0436; en version anglaise, c'est 3D 25-0500 jusqu'à 3D 25-0505.

 27   R.  Sefer affirme --

 28   Q.  J'aimerais qu'on nous montre à l'affichage électronique la carte de


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  1   l'Opération Neretva 93, il s'agit du 3D 00885.

  2   R.  Sefer affirme que c'est la plus grosse des opérations qu'ils n'aient

  3   jamais eue donc et l'opération va complètement modifier la situation

  4   stratégique en Bosnie-Herzégovine, ce qui fait que M. Izetbegovic à

  5   l'occasion des négociations aurait des atouts forts en main. Cela enchaîne

  6   sur ce que je disais il voulait s'emparer de territoires et alors la

  7   communauté internationale risquait d'entériner la situation sur le terrain.

  8   Il serait probablement en 1993, l'ABiH contre le HVO, d'après ce que nous

  9   dit Sefer Halilovic, a eu à conduire sa première des opérations de grande

 10   envergure.

 11   C'est la réponse à la question que j'ai posée à un moment donné pour

 12   demander : où étaient leur bataille contre l'ARSK ?

 13   Alors on dit que les Musulmans de Kostajnica ou il n'y a plus de Croates du

 14   tout parce que, moi, le 9, 10 juillet 1993, j'y étais lorsque tous les

 15   Croates, hommes, femmes, enfants, vieillards, tous avaient quitté

 16   Kostajnica.

 17   Puis il est question du suivi de l'opération. Il affirme qu'on ferait la

 18   guerre pendant dix ans, et qu'il n'y aurait comme pas de partage de la

 19   Bosnie, il se réfère notamment aux partages envisagés par la communauté

 20   internationale.

 21   Vers la fin du texte, il est dit qu'il n'y a pas eu de plus grosse

 22   opération depuis le début de la guerre, et Sefer affirme que c'est la toute

 23   première des offensives qu'il ait eue. Cela confirme ce que je disais, ils

 24   n'ont pas lancé d'offensive contre les Serbes.

 25   Alors il dit que Cibo imitait les rapports de guerre parce que demain

 26   on pourrait entendre que les Oustachis attaquent de toute leur force où est

 27   l'OTAN, où est la communauté mondiale ? Les nôtres se battent

 28   courageusement. Il plaisante parce que c'est de la sorte qu'il commençait


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  1   leur rapport à chaque fois et il ne fait qu'imiter les journalistes dans la

  2   façon dont eux s'exprimaient. Il dit que la propagande de guerre des

  3   Musulmans de Bosnie et il affirmait que c'est toujours les Oustachis qui

  4   attaquent et que ne faisaient que riposter. Alors vous voyez qui est-ce qui

  5   a commencé avec les opérations.

  6   Alors, maintenant, je vous renvoie à la page 189 jusqu'au 192.

  7   Q.  3D 25-0438, et ça va jusqu'au 3D 25-0441; en version anglaise, 3D 25-

  8   0507, au 3D 25-0510.

  9   R.  Il est question de combats non loin de Prozor au mont Makljen. Il est

 10   question de la violence des combats. On dit aussi qu'ils n'ont pas

 11   tellement bien réussi à le faire; ils ont été repoussés vers les lignes de

 12   départ après des succès de départ, et il dit qu'on pourrait peut-être

 13   diminuer un peu la portée des opérations mais Sefer s'y refuse. On parle de

 14   problèmes dus au fait qu'un certain Buza n'a pas démarré à temps et ils ont

 15   eu des revers.

 16   On passe à 193 jusqu'à 196. Il est question de Uzdol.

 17   Q.  3D 25-0442, 3D 25-0445; version anglaise 3D 25-0511 jusqu'à 3D 25-0514.

 18   Allez-y.

 19   R.  Alors il y a eu un massacre à Uzdol où il y a eu été tué une

 20   cinquantaine de Croates. Il est dit, dans ce texte, qu'ils ont surpris les

 21   Oustachis dans leurs, ils étaient en pyjama et ils en ont tué bon nombre.

 22   On n'évoque pas de crimes. Or, moi, je suis allé à l'époque sur les lieux

 23   parce que, dans une contre-attaque, nous avons réussi à empêcher la

 24   poursuite des massacres. Après, il y a eu le problème évoqué par les Juges

 25   de la Chambre qui dit que suite à un tel crime dans une petite localité où

 26   ils avaient tué la moitié de la population qu'il y avait là-bas, il était

 27   difficile d'empêcher les représailles. Je sais parfaitement bien quelles

 28   sont les dispositions du droit international mais entre le droit de guerre


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  1   et la psychologie humaine il y a en temps de paix comme en temps de guerre

  2   les mêmes phénomènes qui apparaissent. Pour empêcher que ne survienne ce

  3   type de choses pour ce qui est du commandant, par exemple, Slobodan

  4   Praljak, tout comme pour ce qui est de M. le ministre de la police d'un

  5   Etat quel qu'il soit le même problème se pose : comment faire en sorte que

  6   ceux qui sont passés sous ses ordres ou la population que ce soit

  7   l'Amérique ou la France, peu importe il n'est pas des individus qui

  8   arrivent à se venger, parce qu'il y a un droit là aussi, comme existe un

  9   droit tel que je l'ai expliqué à l'infini à l'intention de mes soldats et

 10   de mes sous officiers ? Mais il y a des séquelles morales qui sont

 11   expliquées par la psychologie sociale et à cet effet je répondrais

 12   volontiers à des questions de ce type dans le cadre des connaissances qui

 13   sont les miennes. Alors rien d'autre à ajouter, tout le reste on le sait.

 14   Peut-être pourrait-on encore dire qu'à Rama, grâce à moi et à d'autres

 15   individus que j'ai réussi à faire bouger dans la même direction, il n'y a

 16   pas eu de représailles du tout ? Ce qui fait, et ce qui a été constaté par

 17   la communauté internationale qui indique quelle est surprise par le fait

 18   que les Croates et je cite de mémoire d'avoir lu quelque chose dans un

 19   rapport :

 20   "Donc surpris par le fait que les Croates aient reçu cette nouvelle de

 21   façon calme, la nouvelle relative à un scribe."

 22   Alors tout le reste on peut le sauter. Il est question d'une bataille, et

 23   on va du 902 au 905, 906, 907, 908 jusqu'au 910, s'il vous plaît.

 24   Q.  3D 25-0450 jusqu'au 3D 25-0455; et version anglaise, 3D 25-0518 au 3D

 25   25-0523.

 26   R.  Là, il est question du samedi 18 septembre 1993. Il indique les

 27   batailles, il donne des cotes qui ne nous intéressent guère en ce moment et

 28   il indique que le journaliste avait reçu, avait envoyé des rapports part


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  1   diffusion, par radioamateur pour parler des succès de leurs combattants

  2   dans l'opération Neretva. Il parle de la ligne de front de plus de 200

  3   kilomètres.

  4   Il indique aussi que, dans l'après-midi du 18 septembre, il y a eu

  5   continuation des combats en direction de Mostar. Puis il écrit : la prise

  6   du mont Medvjed et il se trouverait à 12 kilomètres de Siroki Brijeg,

  7   c'est-à-dire à huit kilomètres de Siroki Brijeg à vol d'oiseau.

  8   Le journaliste s'attend donc à ce que leur troupe entre en marche de parade

  9   dans Mostar. Alors il parle aussi des malentendus entre Sefer Halilovic et

 10   d'autres. Il dit que Sefer avait donné au commandant de la 1ère Brigade de

 11   Mostar quelques 300 ou 600 000 marks allemands. Pasalic, lui, n'en savait

 12   rien du tout, donc il évoque des affaires louches qui étaient en train de

 13   se dérouler entre certains individus avec de gros sous pour lesquels on ne

 14   sait pas d'où cela vient. On indique qu'ils ont libéré le mont Hum, chose

 15   que j'ignore mais et je sais qu'ils ont attaqué en force, ça, oui.

 16   En page 209, il est question des Hirondelles qui sont arrivées à Mostar et,

 17   moi, j'ai répondu à M. le Juge Antonetti à cet effet que ces unités-là

 18   pouvaient tranquillement et paisiblement entrer dans

 19   les rangs de ce qui était qualifié par l'Accusation par siège de Mostar.

 20   Il est question quelque peu de la fatigue qui est en train de vivre cette

 21   opération. Maintenant, on peut passer aux pages 211 et 214; on parcoura

 22   assez vite.

 23   M. STRINGER : [interprétation] Excusez-moi de vous interrompre. Est-ce que

 24   nous pourrions avoir une référence des pages dans la version anglaise parce

 25   que je n'ai pas pu suivre ici sur le prétoire électronique ? La référence

 26   aux Hirondelles, que le général vient de faire, quelle est la page dans la

 27   version anglaise, le numéro de page ?

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors je vais vous donner la page en croate,


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  1   page 209.

  2   Mme PINTER : [interprétation] Ça devrait être en version anglaise, 3D 25-

  3   0520 ou 521. J'en ai donné lecture au début, peut-être j'omis de dire

  4   celle-la.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Pasalic indique ici qu'il avait demandé à ce

  6   qu'à Mostar, viennent des parties de la 7e Brigade musulmane, avec Halil

  7   Brzina à leur tête en guise de renfort. C'est à titre psychologique qu'il

  8   s'agissait de le faire. Il constate aussi que cette unité n'avait pas été

  9   envoyée à Mostar. Il n'y a que les Hirondelles qui sont venus avec Bakir

 10   Alispahic à leur tête. C'est la dernière phrase en version croate, donc les

 11   Hirondelles avec Bakir Alispahic. Donc sa demande de faire envoyer des

 12   parties de la 7e Brigade musulmane n'a pas été exaucée.

 13   Mme PINTER : [interprétation]

 14   Q.  Il s'agit du 3D 25-0522, version anglaise. Ce que le général vient de

 15   dire, ça va de la page 211 --

 16   R.  Jusqu'à 214.

 17   Q.  3D 25-0457 jusqu'au 0460; en version anglaise, il s'agit du 3D 25-0525

 18   jusqu'au 0528, non, 529, pardon -- 3D 25-0529, disais-je.

 19   R.  Je tiens à dire ici et je reviendrai de l'examen d'un autre livre,

 20   Eichmann. Eichmann, le porte-parole de la FORPRONU, William Eichmann, à une

 21   conférence de presse à Sarajevo, a également informé l'opinion publique au

 22   sujet des événements sur le front de l'Herzégovine, et cela se rapporte à

 23   la journée du 20. Eichmann donc aurait dit que des combats ont eu lieu sur

 24   l'axe Vrdi-Dreznica. Ce faisant, il déclare que tout le secteur de Dreznica

 25   en direction de Mostar se trouvait désormais entre les mains de Bosnie-

 26   Herzégovine. Il indique que les Unités du HVO se trouvaient encercler par

 27   l'ABiH, et probablement de ce fait-là, le HVO pendant la journée entière du

 28   lundi aurait-il pilonné Mostar et Jablanica. Alors retenez bien cette date


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  1   parce que, dans le livre suivant, du commandant de secteur sud à Mostar, un

  2   dénommé Sejtanic, on y reviendra pour voir qui a pilonné qui véritablement.

  3   Alors on indique encore ici que ce jour-là, le journaliste a rencontré le

  4   Dr Safet Cibo qui est allé voir Sefer, et comme Cibo lui avait dit que M.

  5   Izetbegovic était bagarreur, le président était donc disposé, porté à la

  6   bagarre, comme Cibo le lui aurait dit -- comme il aurait dit à Cibo, il

  7   aurait dit : "Libérez au plus vite Stolac." Il lui a encore dit à plusieurs

  8   reprises : "Dépêchez-vous, dépêchez-vous." Parce qu'à titre officiel, il y

  9   avait déjà des trêves signées, donc on signe une chose et puis on essaie de

 10   faire en coulisse quelque chose d'autre. Izetbegovic est conscient du fait

 11   qu'il fallait le faire au plus vite. Entre-temps, les autres se demanderont

 12   si ceux d'en face étaient au courant, enfin, quelque chose de semblable.

 13   Alors plus loin, il est question de malentendu. Il se peut qu'à Sarajevo -

 14   et Delic comprenne que ces offensives ne donneraient pas grand-chose - il

 15   est souligné que, sur radio Mostar, il y a toujours un reportage qu'on

 16   diffuse concernant la bataille du mont Medvjed, et qu'à Mostar, il y aurait

 17   eu une panique dans la population et que les gens commençaient à fuir.

 18   Maintenant, je vous renvoie aux 215 à 218.

 19   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Pourrais-je très rapidement faire

 20   référence à la page 3D 25-0530 ? La deuxième ou le troisième paragraphe,

 21   référence est faite aux prisonniers du camp de Dretelj qui venaient d'être

 22   libérés et qui étaient comme de véritables squelettes.

 23   Est-ce que vous souhaiteriez faire un commentaire sur ce point, Monsieur

 24   Praljak ?

 25   Mme PINTER : [interprétation]

 26   Q.  Page 218 du livre.

 27   R.  Monsieur le Juge Trechsel, je ne peux pas parce que, moi, je n'avais

 28   aucune idée à l'époque.


Page 40918

  1   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Merci. Vous avez dit que vous n'avez

  2   rien aujourd'hui, ça, je l'ai entendu. J'espère que vous souvenez bien que

  3   vous parlez sous serment.

  4   Vous pouvez poursuivre, Madame Pinter, s'il vous plaît.

  5   M. LE JUGE ANTONETTI : Général Praljak, dans la préparation de mes

  6   questions, j'avais envisagé de vous poser la question mais comme on a un

  7   document et puis que la question vient de vous être posée, je veux

  8   enchaîner tout de suite et ça permettra de gagner du temps à tout le monde.

  9   Je n'ai pas le numéro de la vidéo, mais je l'ai bien en tête. Vous avez vu,

 10   comme moi, des détenus libérés qui avaient maigri énormément, qui avaient

 11   perdu beaucoup de poids, dont certains on voyait leurs cotes.

 12   Quand vous avez vu ça, comme moi, qu'est-ce que vous vous êtes dit ?

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président Antonetti, donnez-vous,

 14   s'il vous plaît, le temps qu'il me faudra pour m'exprimer, pour vous dire

 15   comment ça s'est passé. Donc le 1er septembre 1993, moi-même - et en fait

 16   c'est par hasard que je me suis trouvé à Grude - de Capljina, j'ai eu

 17   contact avec une femme; Mira Ivanisevic a pris contact avec moi par

 18   téléphone. Elle est Croate de Split, et elle m'a dit qu'elle était en train

 19   de s'occuper -- d'escorter une équipe du ZDF, une équipe de la télévision

 20   allemande. Elle a dit que c'est soit Dretelj, soit Gabela qui les

 21   intéressait, qu'ils voulaient se rendre là-bas pour filmer, qu'on ne les

 22   laissait pas entrer, et elle m'a demandé de voir si je pouvais faire

 23   quelque chose. J'ai dit que je ne pouvais faire rien d'autre si ce n'est

 24   d'émettre un ordre demandant qu'on les laisse entrer, donc c'est par

 25   télécopie que j'ai envoyé mon ordre.

 26   De toute évidence, ça a servi de base même si officiellement ça n'avait

 27   aucune espèce de poids, enfin, à [imperceptible] si cela passe ou non.

 28   C'était une prison -- à mes yeux, c'était une prison, c'est ça. Donc rien


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  1   d'autre, vu l'offensive, donc je suis parti combattre et j'ai envoyé le

  2   document. Je n'ai pas eu l'occasion de voir simplement parce que l'occasion

  3   ne s'est pas présentée, à ce moment-là, de voir ce qui a été diffusé.

  4   Le 6 septembre 1993, un journaliste de l'hebdomadaire est venu me voir.

  5   Q.  Il s'appelle Robosic ?

  6   R.  Zeljko Robosic. Il s'appelait Zeljko Robosic. Donc je suppose que lui a

  7   eu l'occasion de voir le programme filmé par la ZDF parce que ça été

  8   diffusé à l'étranger. Je lui ai donné l'autorisation de rentrer dans ce

  9   centre de détention, mais à l'entrée, on lui a dit : peu importe ce que dit

 10   Praljak, que ça vient de lui ou de toi, tu ne peux pas rentrer, sur la base

 11   de ce qu'il a dit. Moi, je n'étais plus en place, mais il s'est adressé à

 12   Tole, le troisième homme de l'hiérarchie, donc le chef du Grand état-major;

 13   Tole ne connaissait pas mieux les choses que moi, donc il lui a rédigé la

 14   même chose.

 15   Mais, entre-temps, il y avait eu un changement de garde. Il n'avait pas pu

 16   rentrer avec mon autorisation à moi, mais maintenant, avec l'autorisation

 17   de Tole, on l'a laissé rentrer, et là, on filmait ce qu'il a vu sur place.

 18   Plusieurs jours plus tard, je ne sais pas combien de temps qui s'est

 19   écoulé, j'ai vu cela dans ce journal. J'ai vu les photographies, j'ai vu le

 20   texte, mais je ne peux pas vous dire exactement, sept jours, dix jours plus

 21   tard, quelqu'un a dû apporter un numéro de ce journal. Donc c'est la raison

 22   pour laquelle je vous dis ce qui se passe ici. Donc dans ce texte que j'ai

 23   lu en diagonale, à l'époque, ça ne m'a pas semblé aussi dramatique que ce

 24   que j'allais apprendre par la suite.

 25   Franchement, les gens qu'ils ont filmés, il y avait des gens qui

 26   étaient maigres, mais rien vraiment de plus que cela, je n'ai pas vu, bien

 27   entendu, ma situation à l'époque. J'avais tous les jours 20 ou 30

 28   combattants de morts, de blessés. Il y avait la guerre en Bosnie-


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  1   Herzégovine. Donc le 9, j'allais croiser Vulliamy, le journaliste qui est

  2   venu déposer ici - je pense qu'il n'était pas protégé, je peux citer le nom

  3   - et lui aussi, je lui ai rédigé un laissez-passer. Tout simplement je

  4   signais pour qu'il puisse se rendre où il voulait parce qu'il fallait qu'il

  5   puisse tout voir. Donc mon attention est tout à fait simple. Vous avez le

  6   droit de tout voir. Donc nous sommes là au début du mois de septembre,

  7   c'est le début de l'offensive, et par la suite, je pense jusqu'au moment où

  8   j'ai vu le texte publié dans "Globus," où il est dit qu'il dormait allongé

  9   parterre.

 10   A un  moment donné, j'ai dû passer un coup de fil à la caserne de

 11   Capljina, en demandant qu'ils envoient des matelas à ces gens s'ils en

 12   avaient -- d'envoyer des matelas. D'après l'information que j'ai vu, le

 13   pire de ce que j'ai vu semblait être le fait qu'ils ne savaient pas où

 14   s'allonger pour dormir.

 15   Puis les vidéos, ça je n'allais le voir qu'à partir du moment où j'ai

 16   quitté ce territoire, au moment où j'étais sur place je ne les ai pas vus.

 17   M. LE JUGE ANTONETTI : Donc on enregistre sous la foi du serment que

 18   vous n'aviez pas connaissance de la situation telle qu'elle a pu apparaître

 19   après ? Bon, c'est au transcript, on verra par la suite.

 20   Alors, j'ai été amené à vous poser cette question parce que tout à

 21   l'heure, vous savez, Monsieur Praljak, je suis totalement transparent, et

 22   je n'attends pas à poser des pièges et à vous mettre en difficultés. Je dis

 23   les choses telle qu'elles apparaissent au fur et à mesure. Tout à l'heure

 24   vous avez parlé d'Uzdol, bien, et vous savez, pour Uzdol, Sefer Halilovic a

 25   été poursuivi devant ce Tribunal, et il a été acquitté. Pourquoi a-t-il été

 26   acquitté ? Vous le savez parce que vous avez dû lire le jugement. Il a été

 27   acquitté parce que l'Accusation n'a pas pu prouver qu'il exerçait le

 28   commandement des unités qui avaient commis des crimes à Uzdol et à


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  1   Grabovica.

  2   Et que, deuxième, c'est dans le jugement. Je vous invite à le lire

  3   puisque c'est public, et puisque c'est public tout le monde peut en parler.

  4   Dans le jugement, les Juges ont également noté que M. Halilovic, dès qu'il

  5   s'est retrouvé à Uzdol et a eu connaissance de ce qui s'est passé, il a

  6   ordonné une enquête. Donc au titre de l'article 7(3) du Règlement, il avait

  7   fait ce qu'il devait faire. Alors, voilà, d'où ma question sur les détenus

  8   de Dretelj tel qu'il apparaît dans le document qu'on a sous le yeux.

  9    Maître Pinter, continuez.

 10   Mme PINTER : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

 11   Q.  Général, vous souhaitez aborder à présent la question d'un nouveau

 12   piège sur la Neretva ?

 13   R.  Oui, 215 et 218.

 14   Q.  3D 25-0461 jusqu'à 3D 25-0464; en anglais, nous avons seule la page 218

 15   qui a été traduite. 3D 25-0530.

 16   S'il vous plaît, abordez cela lentement pour que cela puisse être consigné

 17   au compte rendu d'audience.

 18   R.  Il n'y a pas lieu, donc il est question ici du commandant du 6e Corps,

 19   dès le 29 septembre 1993. A en juger d'après ce qui a été signé auparavant,

 20   à savoir un accord de paix, il a donné l'ordre à ses unités que ce document

 21   soit appliqué à partir du 30 septembre 1993, à 18 heures. Mais cela n'a eu

 22   aucun impact sur Sefer.

 23   Il est en train de préparer un fameux piège ou une ruse. Il dit qu'il

 24   attaquera la voie du salut. Nous en avons parlé entre Rama et Tomislavgrad.

 25   Ensuite les Unités du HVO seront obligés de se regrouper vers cet axe, et

 26   lui, il frapperait Mostar. Il est question de 150 combattants qui seraient

 27   arrivés de Sarajevo, faisant partie de la 1è Brigade de Montagne, ils

 28   seraient venus apporter leur assistance, un renfort. Vous dites qu'il y a


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  1   une page qui a été traduite.

  2   Il est dit qu'ils disposent un hélicoptère qui a fait 500 sorties, et comme

  3   je l'avais déjà dit, c'est 500 vols correspondent au transport de kérosène

  4   apporté à Croatie pour les aider, et il dit que l'offensive repartira vers

  5   la voie du salut; c'est Sefer qui le dit. Lorsque le reporter lui dit qu'il

  6   y a un ordre afin d'interrompre les opérations de combat vers le HVO, je

  7   n'en ai pas la moindre idée, je n'ai rien reçu, je ne suis pas au courant.

  8   M. LE JUGE ANTONETTI : Je profite de ce que vous venez de dire où M.

  9   Halilovic avait un hélicoptère. C'est la raison pour laquelle la dernière

 10   fois vous étiez un peu surpris quand je vous ai demandé si vous avez pu

 11   revenir à Jablanica avec un hélicoptère. Vous comprenez mieux maintenant le

 12   sens de ma question ?

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, mais qui aurait pu revenir par

 14   hélicoptère à Jablanica ? Vous m'avez demandé si j'étais revenu de Zagreb à

 15   Mostar, si c'était possible pour moi de revenir. Mais, Monsieur le

 16   Président, j'aurais pu revenir à bord d'un hélicoptère, mais ce n'est pas

 17   ce que j'ai fait, Monsieur le Président, jamais, au grand jamais, à

 18   l'époque, je n'ai pris l'hélicoptère que le HVO avait en sa possession, et

 19   la raison en est simple : ces deux hélicoptères étaient utilisés petit (a)

 20   pour partir vers la Bosnie centrale pour évacuer les blessés de Bosnie

 21   centrale et ces hélicoptères volaient indépendamment de l'embargo malgré

 22   l'embargo, l'interdiction des vols. Dans ces hélicoptères, de manière

 23   clandestine, je chargeais des armes pour Blaskic et pour que les Croates

 24   puissent se maintenir. Je vais vous dire très, très calmement, très

 25   ouvertement ce que j'ai violé pendant cette guerre. J'ai violé l'embargo,

 26   et ça, par tous les moyens, de toutes les manières que j'ai pu trouver donc

 27   pour que la Bosnie centrale puisse se maintenir face aux attaques lancées

 28   par l'ABiH, grâce à ces décisions que j'ai prises.


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  1   Donc des milliers de blessés ont été évacués de là-bas à bord de ces

  2   hélicoptères, des milliers de blessés. J'en ai évacué également de Rama

  3   entre autres mais moi-même jamais je n'ai pu monter à bord de cet

  4   hélicoptère. Ça n'a jamais été mon tour parce qu'il y avait toujours

  5   quelque chose qui était plus prioritaire que cela. Donc la première fois où

  6   j'ai pris cet hélicoptère c'est en 1994 lorsque je suis allé à Rama, je

  7   n'avais aucune fonction, c'est par hasard que je me suis trouvé là-bas et

  8   c'est là que je suis allé calmer une situation et résoudre un problème.

  9   M. LE JUGE ANTONETTI : Très bien. Votre position est noire sur blanc, elle

 10   est très claire.

 11   Maître Pinter.

 12   Mme PINTER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 13   Q.  Général, ces attaques ou ces accusations mutuelles entre les

 14   commandants, est-ce que vous souhaitez en dire quelques mots ?

 15   R.  Oui. Donc j'ai dit page 219 jusqu'à 225. Vous l'avez annoncé ?

 16   Q.  3D 25-0466 jusqu'à 3D 25-0475; en anglais, 3D 25-0532 jusqu'à 3D 25-

 17   0539.

 18  R.  La date c'est celle du 1er octobre. Un cessez-le-feu a été signé mais ça

 19   n'empêche pas Sefer d'agir. Il poursuit sont attaque. Il est question du

 20   vol de l'hélicoptère, il est dit : qui est transporté ?

 21   Page 220, précisant, il y a une constatation du journaliste et il dit qu'à

 22   la radio, on n'arrêtait pas d'annoncer qu'un cessez-le-feu avait été

 23   convenu et que c'est à 18 heures hier soir que normalement il devait

 24   commencer à s'appliquer. Puis il ajoute par ailleurs, à ce moment-là,

 25   c'était la règle des reportages de guerre ou de journalisme de guerre qui

 26   étaient encore en vigueur, à savoir qu'entre guillemets - donc ouvrir les

 27   guillemets - "que ce sont eux qui attaquent toujours les premiers, et c'est

 28   nous qui nous défendons," - fermer les guillemets, fin de citation.


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  1   Donc le journaliste dit que c'est ça la règle. Le HVO et les Oustachis

  2   attaquent toujours les premiers, eux, ils se défendent. C'est toujours le

  3   cas. C'est ainsi qu'on abordera la poursuite de l'offensive. Nous avons

  4   signé un cessez-le-feu mais il ne nous est pas possible de nous arrêter

  5   parce que les extrémistes, le HVO, les Oustachi nous attaquent. Là encore,

  6   il est dit que Sefer n'est pas d'accord avec Delic, qui avait demandé que

  7   ça se calme un petit peu et qu'ils ne sont pas d'accord sur Pisvir, ou

  8   qu'il y a des combats autour de Pisvir -- que c'est une personne -- dans la

  9   vallée de la Neretva et que les Oustachis sont au mont de Gasino Brdo donc

 10   c'est là que nous sommes et qu'eux, ils n'arrivent pas à s'emparer de ce

 11   Gasino Brdo, ce mont de Gasino Brdo et Pisvir.

 12   Puis le mufti Smajkic, qui est venu déposer ici, il est revenu de Sarajevo,

 13   et le journaliste affirme que le mufti s'était rendu auprès du président,

 14   qu'il lui a lancé le fait qu'Arif Pasalic allait être rapidement démis de

 15   ses fonctions. Il est question des différends entre Sefer Halilovic et Arif

 16   Pasalic.

 17   Prenons les pages 224 jusqu'à 226 à présent. Ce sera le dernier extrait de

 18   ce livre, 3D 25-0474 jusqu'à 3D 25-0476; en anglais, 3D 25-0541 jusqu'à 3D

 19   25-0543.

 20   Je vous en prie.

 21   R.  Il est question donc du 4 octobre 1993, Sefer ne veut pas s'arrêter

 22   dit-on. Le journaliste constate que ces rapports parlant de cette offensive

 23   que les rédactions ne veulent plus les publier, que Haris Silajdzic a un

 24   entretien avec Sefer par les transmissions qu'ils ont. Il dit : mais calme,

 25   calme ces activités, Sefer, parce que cela ne correspond pas à l'initiative

 26   prise, l'initiative de paix prise par le président Izetbegovic. Il dit : tu

 27   sais que le président est en train de négocier la paix avec le président

 28   Tudjman.


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  1   Sefer répond, je le cite :

  2   "Mais c'est le HVO qui nous a attaqué le premier, et nous avons été

  3   obligés de riposter."

  4   Nous avons ri. Bien il a ri, face à un mensonge éhonté de toute

  5   évidente et puis Silajdzic reprend la parole, et il dit : calme ces

  6   activités, si possible, arrête, parce que nous avons l'occasion de signer

  7   un cessez-le-feu avec les Croates et il faut profiter de l'occasion. Dans

  8   la suite, il est dit que : l'opération a été arrêté de manière définitive à

  9   19 heures le 4 octobre 1993. Mais ça n'a pas eu lieu, à ce moment-là, il y

 10   a eu juste une réduction à l'intensité. Je dois dire si les Juges ont des

 11   questions à poser j'y répondrai volontiers; sinon, on a terminé avec ce

 12   livre.

 13   Q.  Voulez-vous montrer des choses sur la carte ?

 14   R.  Montrer la carte.

 15   Q.  Excusez-moi, je ne savais pas qu'on avait enlevé la carte, 3D 00885.

 16   Pouvez-vous nous situer Pisvir et également les collines dont vous avez

 17   parlées ?

 18   R.  Non, la carte n'est pas suffisamment précise pour cela.

 19   Q.  Mais voilà là, on a Vakuf.

 20   On ne voit pas. On ne voit pas la partie supérieure. Il faut

 21   descendre. C'était une tentative de s'emparer de Vakuf vers Rama, puis sur

 22   la droite. Merci. Donc, là, vous avez Medvjed, tentative de passer vers

 23   Mostar, le sud de Mostar, ouest de Mostar; c'est une opération de grande

 24   envergure qui a duré le temps que l'on sait, prolongé pendant plusieurs

 25   journées d'une manière intense à partir de la date du 4. A la fin, nous

 26   occupions les mêmes positions qu'au début. On a tous compté nos morts et

 27   nos blessés. Vous verrez, dans le livre de M. Draskovic [phon], les pertes,

 28   les morts et les blessés dans le 4e et le 6e Corps. Je ne connais pas les


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  1   chiffres exacts pour le HVO, je n'ai pas pu me pencher là-dessus. Mais nous

  2   avons expliqué tout le reste et il n'y a pas lieu d'en dire davantage au

  3   sujet de cette carte. Merci.

  4   Q.  Il nous reste deux extraits brefs de deux livres. 3D 00749 pour

  5   commencer, Esad Sejtanic est l'auteur de cet ouvrage : "Les Herzégoviens à

  6   la porte en feu de la Bosnie." C'est le titre du livre. Pourquoi est-ce que

  7   vous avez estimé que cela était important, Général ?

  8   R.  Je vais vous dire mes raisons. Vous avez vu le rapport d'Eichmann, qui

  9   dit que d'après lui, d'après les informations fournies par l'ABiH,

 10   évidemment, il dit à la conférence de presse tenue à Sarajevo que le 20 le

 11   HVO donc c'est le 21 qui tient la conférence de presse, 21 septembre 1993,

 12   donc il dit que le 20 il y a eu un terrible pilonnage entrepris par le HVO

 13   de Mostar parce que le HVO s'est trouvé encerclé et c'était un geste

 14   désespéré, je suppose, du commandant du HVO.

 15   Voyez maintenant les pages 181, 2, 3, et 4, très brièvement puisque

 16   nous avons en déjà parlé.

 17   Q.  3D 22-0688, ainsi que 3D 25-0689, en croate; en anglais, 3D 22-0692

 18   ainsi que 3D 22-0693. Je vous en prie, Général.

 19   R.  Voilà, prenons la page 182, il dit qu'ils avaient des attentes

 20   importantes et la 48e Brigade de Montagne avait reçu pour mission de lancer

 21   une attaque sur une installation-clé pour ce qui est de la défense du HVO,

 22   à savoir le mont Hum qui surplombait la ville de Mostar. M. Sejtanic était

 23   le commandant de cette partie du champ de bataille, à savoir le sud. Il

 24   dit, dans la suite, qu'une fois de plus, pendant la journée du 19

 25   septembre, ils ont analysé les missions confiées, qu'ils se sont informés

 26   sur ce qu'était en train de faire l'armée le long de l'axe Dreznica-Vrdi-

 27   Goranci, et il dit que cette nuit-là, sans aucun problème, ils ont amené

 28   des unités dans la ville de Mostar, et dans la matinée, ils étaient censés


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  1   avancer vers le mont Hum. Il dit que les opérations de combat ont commencé

  2   tôt le matin, pendant la journée du 20 septembre, et que le rythme, la

  3   dynamite prévue était respectée et qu'ils pensaient pouvoir remporter le

  4   succès et atteindre le cœur de la ville lui-même. Il dit par la suite que

  5   les unités déployées au centre-ville ont enregistrées quelques succès au

  6   départ vers la cité de Balinovac. Il faut savoir que cela se situe en

  7   profondeur sur la rive droite de Neretva dans Mostar, c'est l'entrée même

  8   de Mostar si on arrive de Siroki Brijeg. Je cite :

  9   "Avec un appui feu d'artillerie serbe très, très important, le succès

 10   était garanti."

 11   Puis il dit qu'il y a eu un ordre de s'arrêter qu'ils ont essayé 30

 12   tués et quelques blessés graves et légers -- une centaine grièvement de

 13   blessés -- de blessés légers, et que tout simplement pendant cette action,

 14   ils n'ont pas remporté un succès.

 15   Donc lorsque Eichmann fait son rapport et il dit que le HVO pilonne Mostar,

 16   ce n'est pas exact. Ce sont les Serbes, l'ARSK qui donne un appui feu avec

 17   son artillerie; l'armée, avec laquelle ils ont passé un accord, les aide à

 18   s'emparer du Mostar Est. C'est une aide qu'il avait déjà invoquée et ça a

 19   été versé au dossier en l'espèce. Je n'ai plus rien à ajouter.

 20   M. LE JUGE ANTONETTI : Général Praljak, vous avez répondu par anticipation

 21   à une question que j'allais vous poser, mais pas totalement; votre réponse

 22   n'est pas totalement complète. Bien. Le livre que vous nous présentez est

 23   écrit par quelqu'un qui est de l'autre bord, qui n'est pas de votre camp;

 24   on est bien d'accord ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, en effet.

 26   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Alors celui qui n'est pas de votre camp, il

 27   relate, et je présume qui dit la vérité puisqu'il écrit ce livre après les

 28   événements donc il témoigne pour l'histoire. On peut toujours l'espérer,


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  1   même si on n'en est pas sûr à 100 %. Il dit noir sur blanc, qu'il y avait

  2   l'apport substantiel de l'artillerie serbe. Bon, en écrivant cela, il ne

  3   peut y avoir eu au préalable qu'un accord passé entre l'ABiH et les forces

  4   serbes, en théorie.

  5   Alors vous affirmez vous, enfin vous avez commencé déjà à le dire et vous

  6   l'avez répété, qu'il y a eu des moments dans l'année 1993 où les Serbes et

  7   l'ABiH faisaient cause commune.

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président Antonetti, Messieurs les

  9   Juges, cet homme était le commandant de cette partie du théâtre des

 10   opérations, commandant de l'ABiH. Deuxièmement, dans son livre, il écrit

 11   ceci et nous l'avons déjà versé, la chose suivante, à savoir qu'au cours

 12   d'accord précédent, pour ce qui est de Safet Orusevic et d'une femme dont

 13   je ne me souviens pas le nom qui représentait l'ABiH, il y a eu des

 14   contacts qui ont été pris et des accords, qui ont été passés avec la partie

 15   serbe par ces personnes, et qu'on a fourni à la partie serbe un véhicule

 16   Volkswagen Golf neuf, et ils ont également probablement payé le nombre

 17   d'obus qui devaient être tirés. Donc cet homme ici sait qu'il va bénéficier

 18   d'un soutien d'artillerie. Moi, je sais que ce soutien d'artillerie était

 19   tel que Mostar était en flammes. Je sais quelle était l'importance de ce

 20   soutien en artillerie. Je sais qu'ils ont perdu cette bataille. Il ressort

 21   de son ouvrage qui témoigne des faits historiques qu'ils se sont mis

 22   d'accord, qu'ils ont payé et qu'en signe d'amitié, ils ont donné à un

 23   commandant serbe là-bas, un véhicule Golf Volkswagen tout neuf. C'est écrit

 24   dans son ouvrage, à une autre page.

 25   M. LE JUGE ANTONETTI : Pour le transcript, pouvez-vous me dire le mois

 26   exact ? Vous l'avez dit, mais il faut le redire.

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Le 20 septembre -- pardon, donc je vais donner

 28   des chiffres, le 20 septembre 1993.


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  1   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Alors vous avez dit tout à l'heure, c'est pour

  2   ça que je voulais que vous indiquiez la date. Vous avez dit que suite à ce

  3   tir de l'artillerie, Mostar était en feu, enfin, vous avez dit cela.

  4   Si comme vous le dites l'artillerie serbe a tiré le 20 septembre

  5   1993, ont-ils tiré sur Mostar tout azimut, Mostar Ouest, Mostar Est, ou

  6   n'ont-ils tiré que sur Mostar Ouest ?

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] C'était seulement la partie ouest de

  8   Mostar et notamment selon les axes sur lesquels ils se déplaçaient, donc

  9   Balinovac; Rondo, c'était le premier coup qu'ils ont porté; puis ensuite

 10   vers Hum, Rodoc, je n'ai pas de carte sous les yeux mais --

 11   M. LE JUGE ANTONETTI : C'est possible qu'en ciblant Mostar Ouest, il

 12   ait pu y avoir des dégâts collatéraux à Mostar Est en raison de

 13   l'imprécision des tirs, des mauvaises évaluations; est-ce que,

 14   techniquement sur le plan militaire, ça peut arrive qu'à quelque 100 mètres

 15   près, quelque centaines de mètres un obus qui devait tomber à un endroit

 16   tombe à un autre et qu'il y ait des dommages collatéraux ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président Antonetti. Si

 18   on prend sur le plan de l'artillerie, par exemple, et le cas d'un obus de

 19   mortier qui est censé, par exemple, toucher ma table, et si cet obus tombe

 20   à 50 mètres de distance de la table, on considère que cela a touché son

 21   objectif. Ceci dit, plus la cible est éloignée, plus la marge d'erreur est

 22   grande, et la possibilité de faire des erreurs aussi. Cela dépend également

 23   du type d'obus, des conditions météo, de la pression, de la portée, de la

 24   façon dont le personnel a été entraîné. Il y a toujours des erreurs

 25   possibles en matière d'artillerie. Lorsque un grand nombre d'obus ont été

 26   tirés, il y aura toujours un obus qui va se retrouver loin de sa cible.

 27   Surtout si l'on tire depuis une distance de 15 à 20 kilomètres.

 28   M. LE JUGE ANTONETTI : Ce document est à mettre en liaison avec le


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  1   livre de tout à l'heure, sur l'opération Neretva 93. Alors quand je vous

  2   écoute et j'essaie de suivre le raisonnement que vous développez, on a

  3   l'impression que l'ABiH a fait une offensive d'envergure pour prendre

  4   plusieurs localités, Bugojno, et cetera, avec un objectif final qui pouvait

  5   être Mostar, puis après un débouché sur la mer, comme disent les Anglais :

  6   "Why not ?"

  7   Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas. Sarajevo, à

  8   l'époque, est assiégé, et donc le gouvernement de M. Izetbegovic dans

  9   Sarajevo est assiégé, et Sarajevo est encerclé par les forces serbes. A

 10   votre connaissance, vous, qui étiez un homme du terrain; est-ce que sur le

 11   plan militaire plutôt que d'attaquer le HVO par la Bosnie centrale pour

 12   arriver à la mer ? Est-ce qu'ils ne pouvaient pas au contraire aller sur

 13   Sarajevo, le cas échéant, avec le HVO pour attaquer les Serbes et

 14   démanteler ainsi le siège de Sarajevo -- est-ce que c'était techniquement

 15   impossible, compte tenu des forces serbes présentes à Sarajevo, et que de

 16   ce fait l'ABiH n'avait qu'une possibilité technique et militaire que

 17   d'aller en Bosnie centrale pour essayer d'atteindre Mostar et la mer ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, Messieurs les Juges, Monsieur le

 19   Président. Il s'agissait d'une volonté politique manifeste de certaines

 20   structures mais également de Sefer Halilovic car, lui, ne s'opposait tout

 21   simplement pas aux Serbes. Quand quelqu'un affirme et procède en 1993 à la

 22   plus grande opération militaire contre les Croates, alors que Sarajevo est

 23   encerclé, Srebrenica et Gorazde sont encerclés, Bihac également, dans ce

 24   cas-là, on peut dire que c'est une sottise, une absurdité mais on peut

 25   également dire qu'il s'agit d'une décision politique qui consiste à frapper

 26   l'adversaire le plus faible. Moi, ce que j'affirme c'est cette deuxième

 27   interprétation. C'est ce que je m'efforce en permanence de démontrer

 28   logiquement.


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  1   Alors je vous l'ai dit, et avoir dit cela à M. Izetbegovic en octobre

  2   1992 lors d'une réunion : s'ils avaient voulu lever le blocus de Sarajevo,

  3   ne serait-ce qu'avec la moitié des forces qui ont été ici engagées avec la

  4   moitié des forces du HVO, sans que ces derniers soient attaqués, que nous

  5   aurions pu en suivant cette route qui mène de Konjic à Sarajevo, et depuis

  6   la direction de Kiseljak aussi, que nous aurions pu lever le blocus de

  7   Sarajevo ? Et ce, de façon sans engager des efforts immenses, de la même

  8   façon que nous avons passé à la Neretva. Il était incomparablement plus

  9   difficile de passer la Neretva en 1992 et de libérer Mostar Est et

 10   d'avancer en profondeur vers Stolac qu'il n'aurait été de lever le blocus

 11   que représentaient les lignes serbes autour de Sarajevo, qui n'étaient pas

 12   profondes et qui étaient exposées à une possibilité d'opérer des percées de

 13   façon relativement simple. C'est ce que j'affirme.

 14   Ce que j'affirme également c'est qu'ils ne souhaitaient pas faire

 15   cela pour deux raisons; ils craignaient que la population ne fuie, et dans

 16   ce cas-là, l'armée serait partie aussi, en suivant le même chemin. Il est

 17   possible aussi qu'ils aient eu quelque bénéficie politique du fait des

 18   victimes qui tombaient à Sarajevo. C'est ici une affirmation assez lourde

 19   que j'énonce mais je l'énonce néanmoins.

 20   Une opération telle que celle-ci est contraire à toute logique pour

 21   ce qui est de personne souhaitant organiser la Bosnie-Herzégovine ainsi

 22   qu'elle l'affirmait, d'autant que ces hélicoptères étaient venus de

 23   Croatie, et tout ce qu'ils utilisent comme armement dans cette offensive, à

 24   90 % au moins leur est arrivé en grande partie de part l'aide que j'ai

 25   apportée moi-même, et c'est arrivé de Croatie. Je l'affirme et je la

 26   réaffirme sur tripe serment, si nécessaire.

 27   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro]

 28   Mme PINTER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.


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  1   Q.  Alors, Général, j'ai vu que vous avez ouvert un livre à une certaine

  2   page, mais nous devons revenir en arrière pour le compte rendu d'audience.

  3   Je vais donner lecture de ce dont il s'agit. En page 56 du compte rendu,

  4   ligne 12, il y a une citation qui a été faite par le général Praljak à

  5   partir du livre, cette situation s'énonce comme suit :

  6   "Les unités en centre-ville ont eu d'abord du succès sur l'axe menant

  7   à la localité pour la cité de Balinovac et c'est avec un soutien

  8   considérable de la part de l'artillerie serbe que leur succès était tout à

  9   fait prévisible."

 10   Je le relis parce que tout cela n'a pas été tout à fait bien versé au

 11   compte rendu d'audience.

 12   R.  Alors puisque nous y sommes déjà, Maître Pinter, reprenons la page 181.

 13   Je vais en donner lecture pendant que vous cherchez la page. C'est la

 14   première page. L'auteur dit :

 15   "J'ai assisté à l'une des réunions sur -- à la ligne de contact avec

 16   les forces serbes ou dans le village de Busak.

 17   Q.  Est-ce que vous parlez de Sejtanic, Général ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Je ne l'ai pas, en page 182.

 20   R.  Je le lis, je le cite : "Donc réunion où Safet Orucevic, Fatima Leho et

 21   Sefkija Dziho ont défini les conditions aux termes desquels la partie serbe

 22   viendrait en appui de nos activités -- nos actions de combat.

 23   Il dit également : "En signe s'attention de bonne volonté pour reconnaître

 24   la coopération qui avait été la leur jusqu'alors et je souligne

 25   jusqu'alors, Safet Orucevic a remis au commandant de la Brigade de

 26   Nevesinje au commandant Novica Gusic un véhicule du modèle Golf, JX,

 27   pratiquement neuf. Il le lui a remis en cadeau."

 28   Donc de quoi s'agit-il ici ? Ils ont convenu du prix, combien cela allait


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  1   coûter. Ils ont convenu de poursuivre à une coopération qui jusqu'alors

  2   déjà avait été couronné de succès. Ils ont donné en cadeau un véhicule Golf

  3   à un commandant d'une Unité serbe de Nevesinje.

  4   Q.  Je remercie ma consœur. Cela figure en page 3D 22-0692. C'est là que se

  5   trouve ce dont a donné lecture le général Praljak. 3D 22-0692.

  6   M. STRINGER : [interprétation] Pour la version anglaise.

  7   Mme PINTER : [interprétation] J'ai dit que nous n'avions pas la version

  8   anglaise. Ah pardon, non, cela c'est la version anglaise.

  9   Q.  Très bien. Alors nous passons maintenant au 3D 03562. Vous avez déjà

 10   dit que vous alliez parler de ce document et que vous souhaitiez montrer

 11   quel avait été le sort des membres des Unités du 6e Corps d'armée et

 12   d'autres.

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Cela se trouve dans l'ouvrage du général Drekovic. Donc c'est la pièce

 15   numéro 3D 03562. Je vais vous prier, Général, de nous indiquer les parties

 16   dont vous estimez qu'il est important d'attirer sur elle l'attention de la

 17   Chambre et que vous nous disiez qui était le général Drekovic ?

 18   R.  Le général Drekovic a d'abord été commandant à Bihac, commandant de

 19   l'ABiH et du HVO. Puis ensuite il est arrivé au poste de commandement du 4e

 20   Corps d'armée pour la période dont nous parlons. Alors je voudrais que nous

 21   passions à la page 429, 413 -- 430, 431. Nous allons juste passer en revue

 22   très rapidement cela.

 23   Q.  En version croate, c'est la page 3D 41-1095; en anglais, c'est la 3D

 24   41-1107.

 25   Allez-y.

 26   R.  Alors je souhaite simplement montrer quelles étaient les relations qui

 27   prévalaient au sein de l'ABiH. On parle ici de l'automne 1993 lorsque le

 28   président de la présidence, M. Izetbegovic, est arrivé dans la zone de


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  1   responsabilité du 4e Corps d'armée afin de se rendre compte de la situation

  2   à Mostar. Il a donc passé en revue la 47e Brigade de l'ABiH à Buturovic

  3   Polje et puis il est dit que : le général Delic accompagnait le président

  4   Izetbegovic ainsi que le ministère du MUP, M. Arif Pajic ainsi que le

  5   général Drekovic et ses collaborateurs.

  6   Ensuite avant la tenue de cette réunion dans le bureau du commandant

  7   de la brigade il y a eu l'intervention d'un certain Homeini. Il s'agit du

  8   surnom donné au commandant Halilovic qui était le commandant de cette 45e

  9   Brigade.

 10   Lui a demandé - ce Homeini a littéralement demandé -- a dit que ce

 11   commandant, ces différentes personnes n'auraient de réunions qu'avec, que

 12   seul aurait une réunion avec le président, que les autres ne pouvaient pas

 13   être présents, donc Delic, Alispahic et Drekovic, qui étaient commandants

 14   de la zone, ne pouvaient pas être présents. 

 15   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Monsieur Praljak, ai-je bien compris

 16   - et cela s'est passé en automne 1994, en d'autres termes, une période qui

 17   n'est plus couverte par l'acte d'accusation ? Je ne fais pas de

 18   commentaires pour vous demander ou pour vous dire ce que cela est pertinent

 19   ou pas. Je voulais juste m'assurer que j'ai bien compris.

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge Trechsel, oui, vous avez bien

 21   compris qu'il s'agissait de l'automne 1994, mais je souhaite --

 22   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Merci. Merci.

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Lors de ma déclaration préliminaire, j'ai

 24   montré à quoi ressemblait le passage en revue de cette brigade à Jablanica

 25   et à quoi ressemblait cet individu surnommé Homeini, et ce que je dis ici

 26   c'est que cette brigade a été complètement islamisée dans sa façon de

 27   réfléchir, de faire la guerre et jusque dans ses uniformes. J'espère que

 28   d'autres auront l'occasion de montrer concrètement en quoi ça ressemblait,


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  1   et j'affirme qu'à ce moment-là, mais précédemment aussi le président

  2   Izetbegovic sur requête et exigence du commandant de brigade et ce de façon

  3   très calme et sans tenir compte du commandant Delic ni du commandant de

  4   corps d'armée Drekovic dont dépend cette brigade se livre à une

  5   conversation avec Homeini selon une ligne qui est de nature beaucoup plus

  6   religieuse que militaire. Car d'un point de vue militaire cela ne serait

  7   pas autorisé et c'est ce que dit Drekovic :

  8   "Nous nous regardions les uns, les autres avec incrédulité. Nous

  9   demandions -- j'ai demandé au général Delic : 'est-ce que c'est possible

 10   cela ?' Lui m'a répondu : 'Comme tu le vois, il semblerait que oui'."

 11   Alors je n'ai rien à ajouter à cela; sinon, l'apparence qu'avait la

 12   structure militaire et toutes les lignes parallèles de commandement qui

 13   pouvait exister dans l'ABiH, comme du point de vue de Delic, comme du point

 14   de vue de Drekovic, c'est tout à fait incompréhensible car l'un comme

 15   l'autre venait de la JNA et pour le moins ils savaient ce que devait être

 16   une organisation militaire.

 17   Alors je souhaite juste continuer en donnant une idée à MM. les Juges

 18   de la situation des effectifs du 6e Corps d'armée, donc à la date du 19

 19   janvier 1994, mais également au moment où ils attaquaient le HVO il y avait

 20   8 463 hommes. C'est tout.

 21   Q.  Un instant, Général. Il faut donner le numéro de page. C'est la page 3D

 22   41-1097, en croate; en anglais, c'est la 3D 41-1108.

 23   R.  Alors passons maintenant à la page 446, s'il vous plaît.

 24   Q.  C'est la page 3D 41-1099, en croate; et 3D 41-1109, en anglais.

 25   Allez-y, Général.

 26   R.  Ici nous avons donc le général Delic qui donne une vue d'ensemble des

 27   pertes subies par le 6e Corps jusqu'à la date du 19 janvier 1994. Donc les

 28   pires attaques menées contre le HVO viennent juste de se terminer, et il


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  1   dit qu'en 1992, il y a eu 103 morts et 99 blessés.

  2   Q.  Général, ce n'est pas le général Delic mais Drekovic, n'est-ce pas ?

  3   R.  Oui, le général Drekovic. En 1993, il y a eu 312 combattants tués et

  4   523 combattants blessés, et cela donne un chiffre total qui est celui

  5   indiqué ici, et ce, en raison des attaques contre le HVO. Car à l'époque,

  6   leurs lignes faces aux Serbes étaient tout à fait paisibles, aucun combat.

  7   Le nombre de combattants tués tout comme de combattants blessés est tout à

  8   fait important, 312 et 523.

  9   Alors maintenant je voudrais que l'on passe à la page 449.

 10   Q.  3D 41 --

 11   R.  Juste un instant.

 12   M. STRINGER : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, je

 13   voudrais juste m'assurer que le compte rendu d'audience reflète bien que le

 14   témoin a dit. Il attribue ces pertes de l'ABiH au HVO uniquement, même si

 15   le 6e Corps se trouvait dans une région où il y avait également des Serbes.

 16   Je pense qu'il est important de faire la distinction entre ce qui figure

 17   dans le livre que lit le témoin et les commentaires ajoutés par le témoin

 18   en sus de ce qui lit dans le livre pour qu'il n'en dise pas plus ou

 19   n'interprète pas mal ce qui est dit dans le livre.

 20   M. LE JUGE ANTONETTI : Monsieur le Procureur a raison. Le tableau que vous

 21   nous avez montré qui indique les pertes subies par le 6e Corps. Alors ces

 22   pertes sont-elles totalement imputables au conflit avec le HVO, ou bien il

 23   y a des morts également imputables aux Serbes ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Pour l'année 1993, selon la meilleure

 25   connaissance que j'en ai, elle est bonne, l'écrasante majorité de ces

 26   pertes est due aux attaques visant le HVO, et ce, parce que les lignes qui

 27   -- leurs lignes qui étaient tournées vers les Serbes étaient dans une

 28   situation calme. Alors, bien entendu, il pouvait arriver que quelqu'un


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  1   meure dans un échange de tir. Mais il n'avait aucune action entreprise en

  2   1993 par la VRS contre l'ABiH pour ce qui aurait été de prendre les

  3   territoires ou des lignes de côte, et en sens inverse non plus. L'ABiH,

  4   dans ces différentes zones, n'a entrepris aucune action visant la VRS, et

  5   puis si vous voyez quels ont été leurs accords, nous allons le voir

  6   justement tout de suite; cela est tout à fait clair dans la suite.

  7   Je voudrais maintenant que l'on passe aux pages 449 et 450.

  8   Q.  C'est la page 3D 41-1110, et je m'y perds un petit peu, moi aussi,

  9   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] 41-1110.

 10   Mme PINTER : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge. J'ai commencé avoir

 11   l'impression que j'avais les mêmes numéros de page en croate et en anglais.

 12   C'est pour ça que je me suis un peu arrêtée.

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors il me semble que la Défense Stojic a

 14   déjà versé des documents à ce sujet, à savoir la façon dont les

 15   responsables municipaux, des responsables, comme Salko Gusic et les

 16   responsables municipaux et commandants de l'ABiH ont proposé au HVO dans

 17   les petites enclaves qui subissaient à Konjic, Turija, Zaslivlje, et

 18   Zabrdje, donc leur ont proposé de l'argent pour qu'ils déposent des armes

 19   et qu'ils quittent ces territoires. Il est indiqué que dans tout cela

 20   Silajdzic s'est servi d'intermédiaire. Sans même citer Silajdzic, le

 21   général Drekovic dit ici très précisément qu'on leur a proposé 350 000

 22   marks allemands qu'ils n'ont pas accepté cela, et qu'ensuite ils ont été

 23   contraints de quitter en courbant l'échine ces différents territoires où

 24   ils avaient été jusqu'alors. Il dit de façon très ironique que les marks

 25   allemands, il n'y avait même jamais pensé. C'est ainsi, Messieurs les

 26   Juges, que dans le cadre du plan qui existait, ils ont été chassés des

 27   derniers endroits où ils avaient réussi à se maintenir.

 28   Je voudrais maintenant qu'on passe à la dernière page.


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  1   Q.  3D 41-1112, et 3D 41-1111.

  2   R.  Nous avons ici un tableau qui correspond de nouveau au 11 janvier 1994,

  3   maintenant il s'agit du 4e Corps d'armée qui compte 8 544 hommes, ce qui

  4   signifie que le 6e et le 4e Corps ensemble comptent environ 17 000 hommes;

  5   c'est ce que nous confirme le général Drekovic. Juste pour que vous ayez

  6   une vue d'ensemble.

  7   Ensuite page 467, s'il vous plaît, oui, 467. 467

  8   L'INTERPRÈTE : Me Pinter hors micro.

  9   Mme PINTER : [interprétation] J'ai la page 475.

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Non.

 11   Mme PINTER : [interprétation]

 12   Q.  Moi, je n'ai pas de page 460 et quelque chose. J'ai 475.

 13   R.  Non, vous avez 475, comme numéro de page, c'est un tableau. Alors peut-

 14   être qu'il n'y a pas eu de traduction de cela. Mais je vais lire ce qui est

 15   en page 467. Je cite --

 16   M. STRINGER : [interprétation] Objection à la lecture d'un texte qui n'est

 17   pas traduit.

 18   Mme PINTER : [interprétation]

 19   Q.  Je vous prie, Général, de nous dire si c'est à l'occasion de

 20   l'inspection des unités; j'ai constaté --

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Je n'ai pas la page mais j'ai la version anglaise. Je vais vous la

 23   donner. Alors version croate 3D 41-1103; et la version anglaise c'est 3D

 24   41-1111.

 25   Allez-y.

 26   R.  C'est un passage tout à fait court à l'attention de M. le général

 27   Drekovic, qui se trouvait à Bihac, et qui savait quels sont les types de

 28   combat qu'il avait eus contre l'ARSK, et qui savait parfaitement bien ce


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  1   qu'il a reçu depuis la République de Croatie, et suivant quelle modalité et

  2   par quelle voie. Il nous indique ici que, lorsqu'il a inspecté les unités,

  3   il est venu de comprendre que les positions, faces à l'agresseur serbo-

  4   monténégrin, sont plus des activités de gardiennage que de militaire au

  5   sens véritable du terme. Donc il y a des gardiens, me semble-t-il.

  6   Deuxième, ça l'a beaucoup surpris. Non seulement ça s'est trouvé dans la

  7   zone du 6e Corps, mais ça été particulièrement manifeste dans le secteur de

  8   responsabilité du 4e Corps, qui était  [imperceptible]: 4e Corps. On dit

  9   que, dans la zone de responsabilité du 6e Corps, mais à part quelques

 10   unités sur le territoire de la municipalité de Konjic et au sens restreint

 11   de ces municipalités, le territoire de Prenj était tout à fait non couvert

 12   par des unités, tout comme le secteur des pentes de Treskavica.

 13   Q.  Où est-ce que ça se trouve ?

 14   R.  Bien, écoutez, ici il suffit de savoir que c'est du côté de l'armée de

 15   la Republika Srpska. Certains l'appellent Prenj, d'autres l'appelle Mrenj,

 16   mais l'important c'est de dire qu'ils n'ont d'unités face à la VRS si ce

 17   n'est des sentinelles sur tout ce secteur-là. Il dit qu'il semblait qu'il y

 18   avait un accord de ne pas attaquer l'un et l'autre entre les deux. Donc

 19   lorsqu'il s'est entretenu avec ces commandants, ces officiers, il n'avait

 20   pas compris la chose parce que lui il s'était battu de façon sanglante

 21   contre l'armée de la Republika Srpska. Il s'avère qu'il y a eu accord et

 22   coopération --

 23   Q.  Monsieur Praljak, vous parlez de l'ensemble de cette région. Est-ce que

 24   vous pourriez nous dire où se trouve cette région parce que c'est une

 25   question qui a été posée à juste titre.

 26   R.  Oui, donnez-moi une carte.

 27   Mme PINTER : [aucune interprétation] 

 28   Q.  [interprétation] 3D 003544.


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  1   R.  Je vais vous montrer sur la carte, mais je vais terminer ma phrase en

  2   attendant. Il a compris qu'il y a eu désaccord, qu'il y a eu achat de

  3   munitions d'armes et autres matériels chez les Chetniks et qu'il y a eu

  4   activité d'artillerie, coordonnées en direction des positions occupées par

  5   les Unités du HVO sur la rive droite de la Neretva.

  6   Alors, cela coïncide avec les écrits de Sejtanic. Il est clair, Monsieur le

  7   Juge que le nombre de leurs morts en 1993, tout de même, se rapport dans

  8   une part énorme à des pertes qui sont subies lorsqu'ils sont attaqués au

  9   HVO.

 10   Q.  Pour les besoins du compte rendu, Général, je n'ai pas donné le bon

 11   numéro. 3D 03544, 3544.

 12   R.  Oui, tournez la carte dans le bon sens, voilà. Agrandissez ici la

 13   partie qui est sous Sarajevo. Voilà, c'est bon, je crois que ça suffit.

 14   Vous disiez, on va y aller, on va mettre.

 15   Alors nous voyons ici Prenj, je mets le numéro 1. Il indique que ce n'est

 16   pas couvert du tout. Numéro 2, Konjic. Il dit là que ce n'est qu'au noyau

 17   dur qu'il y a quelques couvertures face à l'armée de la Republika Srpska.

 18   Au numéro 3, j'indique Jablanica. Jusqu'à Blagaj, on a des unités -- ça on

 19   va le mettre en bleu. C'est ainsi que devaient être déployés les Unités de

 20   l'armée de Bosnie-Herzégovine, si tenté que la volonté avait été celle de

 21   s'opposer aux Serbes. Donc je mets ici ABiH, et c'est ainsi que devait être

 22   déployé les unités de la VRS, je mets VRS.

 23   Sur toute cette partie-ci, comme il l'indique, Prenj, le contrebas de

 24   Podvelezje, il n'y a que des sentinelles et quelques unités ça et là non

 25   loin de Konjic. C'est ce qui est écrit ici. Alors, Prenj -- et alors je

 26   vais mettre ici Blagaj, ça va être au numéro 4 alors que les Unités du HVO,

 27   bien entendu, se trouvent de l'autre côté.

 28   Comme je vous l'ai déjà dit, étant donné que c'était à caractère de


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  1   sentinelle, ce qu'ils avaient face aux Serbes, il n'y a pas d'encerclement

  2   de Mostar pour ce qui est donc du HVO face à l'ABiH, quelles sont les

  3   unités qui s'attaquent pendant la deuxième moitié de 1993 au HVO. On est

  4   aujourd'hui le 28 mai 2009, je l'indique ici.

  5   M. LE JUGE ANTONETTI : Le numéro et on fera la pause après.

  6   M. LE GREFFIER : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, donc le

  7   document 3 -- la version annotée du document 3D 3544 ce sera la cote IC

  8   1022, je vous remercie.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Il y a juste un petit tableau, Monsieur le

 10   Président, et on aura fini avec le livre, je préfère qu'on fasse la pause

 11   juste après, ça prendra deux minutes.

 12   M. LE JUGE ANTONETTI : Bon, allez-y.

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors, page 475. C'est un tableau des pertes

 14   du 4e Corps jusqu'au 19 janvier 1994, date à laquelle M. Zekovic est entré

 15   en fonction.

 16   Mme PINTER : [interprétation]

 17   Q.  Un instant, mon Général, 411104; et version anglaise, 3D 41-1113.

 18   R.  Je vais juste parler de ceux qui ont été tués en 1993. Il y a 579

 19   hommes et il y en a 1168 à avoir été blessés. Il est tout à fait certain,

 20   c'est avec certitude que je l'affirme, que plus de 90 % des morts et

 21   blessés sont tombés en s'attaquant au HV. Messieurs les Juges, comparez

 22   donc cela avec les chiffres avancés par Mme Tabeau, qui elle nous dit qu'il

 23   y a -- ce ceux des civils qui ont été tués. Je vous affirme que sur les

 24   1168 blessés que l'armija avait eu plus de 90 % d'une façon ou d'une autre,

 25   étaient des gens qui par le territoire de la HV ou ailleurs et avaient

 26   abouti dans des hôpitaux croates ou américains ou autres, mais c'est nous

 27   qui les avons aidé à y arriver, voilà, ce serait tout.

 28   Mme PINTER : [interprétation] Vous avez parlé de pause, Monsieur le


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  1   Président --

  2   --- L'audience est suspendue à 12 heures 35.

  3   --- L'audience est reprise à 12 heures 56.

  4   M. LE JUGE ANTONETTI : Maître Pinter, vous avez la parole.

  5   Mme PINTER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Prenez le

  6   classeur : "Grand état-major du HVO," s'il vous plaît. L'étiquette est sur

  7   le classeur. C'est le numéro 1. On en a deux, mais nous prendrons le 1 pour

  8   commencer.

  9   Q.  3D 02469. Excusez-moi, j'ai fait une erreur. 3D 01272.

 10   R.  Vous aviez bien lu.

 11   Q.  Oui. Mais ce n'est pas avec le HVO.

 12   R.  C'est un rapport du 24 juillet 1993, signé par le commandant Ivica

 13   Tomic. Il s'agit du Groupe tactique 2, TG2. C'était la ligne de front face

 14   à l'ARSK à l'ouest et au sud de Stolac, vers la frontière avec la

 15   République de Croatie. Cette portion était tenue par le HVO.

 16   Il y a toujours eu pour ainsi dire querelle parmi nous du HVO d'une part et

 17   l'armée croate d'autre part. Pour savoir à qui incombait la responsabilité

 18   de tenir ce tronçon du front. Donc nous disions que nous ne défendions pas

 19   la Bosnie-Herzégovine à cet endroit, que c'était plutôt la Croatie que nous

 20   défendions, et que normalement c'était à la HV de s'en charger; ça devrait

 21   revenir à eux la mission de protéger, C'était ça le problème qui s'est posé

 22   en 1992, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies ont suivi

 23   portant sur la présence du HV en Bosnie-Herzégovine. Par la suite, le HVO a

 24   dû prendre en main ces portions du front, mais je maintiens l'opinion que

 25   j'ai déjà énoncé, à savoir que je pense que c'était à l'armée croate de

 26   s'en occuper, même si c'était en Bosnie-Herzégovine parce que ça leur

 27   permettait de protéger leur frontière, c'est quasiment à même la frontière.

 28   Quoi qu'il en soit, Tomic déclare qu'il n'y a pas assez de pain.


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  1   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Excusez-moi. Mais au début de votre

  2   intervention ou réponse vous avez employé un acronyme TG2. Pourriez-vous

  3   nous dire exactement ce que cela signifie ? J'ai une deuxième question, et

  4   peut-être que la réponse se trouve plus tard, mais j'aimerais que nous

  5   disiez aussi où se trouve cette ligne de défense, que vous nous la repériez

  6   sur une carte ?

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Groupe tactique numéro 2, c'est ça

  8   l'appellation. Mais si vous me remettez la carte, pardon.

  9   L'INTERPRÈTE : Hors micro, Me Pinter.

 10   Mme PINTER : [interprétation]

 11   Q.  3D 0554, excusez-moi, 3D 0 -- 44.

 12   R.  Tomic informe que les hommes du Bataillon anti-blindé, donc ce sont eux

 13   qui doivent être près si jamais il y a une avancée des chars, donc il dit

 14   qu'eux, ils sont rentrés chez eux, que les hommes qui sont déployés sur le

 15   front sont décontractés, qu'il n'y en a pas assez compte tenu de l'étendue

 16   de la ligne.

 17   Q.  La carte n'est toujours pas affichée, donc je n'ai pas bien donné la

 18   cote. 3D 03544.

 19   R.  Il fait un rapport militaire il dit que ce bataillon est parti tout

 20   simplement parce que aucune relève n'est arrivée, et le T12 c'est un canon,

 21   de 100 millimètres, et il est conçu spécialement pour attaquer des chars.

 22   Et il constate que celui-ci n'est pas déployé au front, que la ligne de

 23   front n'est pas bien établie, et que le problème qui se posera, c'est le

 24   problème de petit nombre d'hommes à leur disposition.

 25   Et d'ailleurs, c'était un problème chronique au sein du HVO, et un

 26   problème qui n'a jamais trouvé de solution en réalité, problème que nous

 27   n'avons jamais pu résoudre nous tous qui étions déployés sur le terrain.

 28   Vous ne pouviez en fait rien entreprendre si on ne répondait pas à l'appel,


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  1   à la mobilisation, on était impuissant si vos hommes quittaient le front,

  2   et vous ne pouviez rien contre eux s'ils ne présentaient pas au moment de

  3   leur relève non plus. Donc c'était un problème de fond, problème inhérent à

  4   la structure du HVO, et ce qui signifie qu'on ne pouvait pas parler

  5   véritablement d'armée quand on parle du HVO, parce qu'à chaque fois que

  6   l'on évoque d'autres armées, c'est quelque chose qui devient inimaginable.

  7   Que, par exemple, on déclare -- proclame une mobilisation, et qu'après on

  8   ne peut pas la traduire dans les faits, que tout un chacun peut quitter la

  9   République de Bosnie-Herzégovine, donc des conscrits, j'entends, pouvaient

 10   se rendre où ils le voulaient, quand ils le voulaient; qu'ils n'étaient pas

 11   tenus de se rendre au front, qu'ils pouvaient quitter leur position et

 12   qu'en réalité personne ne savait ce qui convenait d'entreprendre. Dans

 13   cette situation, on pouvait essayer de les faire revenir avec l'aide la

 14   police militaire, de les sanctionner, ce n'était pas toujours facile mais

 15   quand on les retrouvait, quand on les mettait en prison. Ils étaient tous

 16   contents d'être nourris et logés, et par la suite, d'autres protestaient,

 17   en disant que ce n'était pas à eux de combattre pendant que les uns étaient

 18   au calme, tranquille dans une prison.

 19   Donc lorsqu'on parle du HVO en terme militaire, en disant qu'il

 20   s'agit d'une armée, il faut garder cela bien à l'esprit parce que le

 21   commandant, à ce moment-là, se trouve dans une situation assez spécifique

 22   qui est une exception par rapport à d'autres armées. Donc on ne peut

 23   quasiment pas tirer de parallèle entre le HVO et une autre armée.

 24   Vous avez Stolac ici --

 25   Q.  Très bien. Donc vous allez annoter sur la carte.

 26   M. LE JUGE ANTONETTI : A plusieurs reprises, vous nous avez dit ça, vous

 27   nous avez dit le HVO n'est pas une armée comme une autre. Mais,

 28   malheureusement, Général Praljak, le droit s'applique à tout le monde. Il


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  1   n'y a pas un droit en fonction d'une armée, en fonction d'une autre, et que

  2   le droit résultant de l'article 7(3), la responsabilité du supérieur

  3   hiérarchique s'applique. Alors peut-être 20 fois, 30 fois vous avez dit

  4   cela mais je vous dis on peut prendre en compte cela mais le droit

  5   s'applique.

  6   A cet égard, j'appelle votre attention sur quelque chose que je viens de

  7   noter dans le document. Regardez TG2, commandement, 13 officiers, deux

  8   courriers, deux civils. Alors c'est à la page 3, de la version anglaise, et

  9   dans votre document dans votre langue, c'est à la page 2.

 10   Alors je vois deux civils, alors expliquez-moi comment dans une armée il y

 11   a des civils ? A moins c'est une mauvaise traduction, parce que dans votre

 12   langue, il y est marqué "osobe."

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne le vois pas; où est-ce que c'est écrit ?

 14   M. LE JUGE ANTONETTI : Dans votre document, à la page 2. Il y a le tableau

 15   avec des chiffres 10, 9, 12, alors vous descendez et puis TG2.

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, deux citoyens.

 17   M. LE JUGE ANTONETTI : C'est deux citoyens ou deux civils.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas ce qu'ils sont.

 19   Mme PINTER : [interprétation]

 20   Q.  Lorsqu'on dit qu'il s'agit de deux citoyens.

 21   R.  Ce sont deux citoyens qui sont chargés d'une mission ou d'une tâche.

 22   Ils ont une fonction au sein de l'armée, je suppose.

 23   M. LE JUGE ANTONETTI : Mais ce sont des civils ou des militaires ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Ce sont deux citoyens employés par l'armée,

 25   donc vous avez toujours dans les armées des citoyens qui viennent apporter

 26   leur contribution. Ils ne sont pas militaires dans le sens strict du terme.

 27   M. LE JUGE ANTONETTI : Je vais imaginer une situation pour vous montrer les

 28   difficultés que nous pouvons avoir parfois. Imaginons que ces deux citoyens


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  1   montent dans un camion. Il y a des militaires il y a eux, et puis, on tire

  2   dans le camion, tout le monde est tué. Voilà qu'on laisse le corps de ces

  3   deux citoyens ou civils sur le bas de la route, et puis on embarque les

  4   corps des militaires. Arrive à ce moment-là, les observateurs

  5   internationaux qui vont voir deux civils habillés en jean avec une cagoule,

  6   ou je ne sais quoi, et ils diront on a tué des civils.

  7   Est-ce que vous étiez confronté à ce type de situation sur le terrain ?

  8   Parce que je présume que dans mon hypothèse, quand on tire sur les camions,

  9   ceux qui tirent, pour eux il n'y a que des soldats.

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Ils tirent de plein droit, Monsieur le

 11   Président. Mais ce que vous pouvez faire c'est de ne pas appeler un citoyen

 12   à la mobilisation. Vous pouvez lui demander par exemple de transporter des

 13   effectifs des militaires à bord d'un camion, vous n'êtes pas obligé de

 14   l'intégrer à l'armée, ce chauffeur à partir du moment où vous lui demandez

 15   de faire cela.

 16   Quand j'ai transporté les prisonniers de la JNA à Capljina, j'avais

 17   un civil au volant de l'autocar. Bien sûr, si quelqu'un avait pilonné, si

 18   Perisic avait pris les avions pour nous tirer dessus, ce chauffeur, il

 19   aurait perdu la vie.

 20   Mais, à ce moment-là, la procédure comme vous l'envisagez, Monsieur

 21   le Président Antonetti et, vous, Messieurs les Juges, simplement, enfin

 22   pour être clair, il aurait fallu que je téléphone à quelqu'un, que

 23   quelqu'un mobilise cette personne, mais ça aurait pris quatre jours compte

 24   tenu des circonstances; et il fallait que je sauve 30 personnes en l'espace

 25   de cinq minutes.

 26   Si vous voulez, Monsieur le Président Antonetti, Messieurs les Juges,

 27   si vous voulez dire que c'est comme une loi, il nous faudra lire cela

 28   strictement en regard de la loi. En Afrique, en Amérique latine, vous avez


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  1   la loi tout comme en Scandinavie, dans les pays scandinaves, mais ça ne

  2   s'est pas appliqué de la même façon. Vous, votre problème c'est 7(1), 7(3)

  3   mais, moi, je vous dis que ça ne fonctionne pas comme ça dans la réalité.

  4   Je ne pourrais pas appliquer la loi. Vous pouvez souhaiter que cette

  5   disposition de la loi soit appliquée, vous pouvez me déclarer coupable, moi

  6   et les autres, comme vous l'entendez. Le ministre de l'intérieur français,

  7   lui aussi, vous pouvez le faire puisque les citoyens français sont censés

  8   respecter la loi comme ils devraient. Ils se retrouvent en prison mais le

  9   ministre, lui, il ne se retrouve pas en prison. Ce sont les citoyens qui

 10   ont violé la loi, qui sont condamnés.

 11   Donc si vous voulez que votre interprétation de l'armée soit

 12   maintenue, je n'ai rien à ajouter. Je vous dis que ce n'était pas ainsi sur

 13   le terrain, et compte tenu des circonstances, que je ne pouvais pas

 14   modifier en dépit de tous les efforts que j'ai déployés, Monsieur le

 15   Président Antonetti, je dois vous dire que, quant à votre interprétation de

 16   l'armée et quant au fait que vous estimez que la loi devait être absolument

 17   appliquée, je regrette, je ne peux pas être d'accord avec cela. Excusez-

 18   moi, ce sont deux choses différentes, ce que vous dites et ce que je vous

 19   dis. Au moment où le cyclone Catherine s'abat, quelle est la loi qui

 20   s'applique, qui que ce soit ne peut modifier les circonstances.

 21   M. LE JUGE ANTONETTI : Ecoutez, moi, je vous ai rappelé le droit applicable

 22   dans les armées. Vous m'avez expliqué que dans le cas d'espèce les deux

 23   personnes sont des citoyens qui ont été appelés mais vous ne savez pas

 24   exactement dans quelle circonstance, on verra. De toute façon c'est à titre

 25   illustratif que je vous ai posé la question. Bien. Maître Pinter, il y a

 26   beaucoup d'autres documents, allez-y.

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas si c'était comme ça en

 28   direction de Trebinje. Donc c'était le TG2. Au numéro 1, c'est Stolac, et


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  1   là, vous aviez à peu près dans cette direction-là, le TG2. Puisque c'est là

  2   qu'on défendait la République de Croatie, nous avons demandé que l'armée

  3   croate s'en charge. La communauté internationale d'ailleurs n'était pas

  4   d'accord. Il y a eu une opposition de la part des Etats-Unis d'Amérique. Je

  5   pense que, par deux fois, nous avons modifié cela suite aux pressions

  6   exercées où on nous a dit que l'armée croate ne devait pas se trouver sur

  7   le terrain de la Bosnie-Herzégovine. Mais puisqu'ils défendaient la

  8   frontière, puisqu'ils défendent la frontière de Croatie, nous avons là

  9   employé le peu de forces que nous avions. Je n'ai rien à ajouter.

 10   Mme PINTER : [interprétation]

 11   Q.  Général, M. le Président Antonetti, vous a posé une question à laquelle

 12   vous avez répondu que l'armée croate n'était pas une armée comme une autre,

 13   est-ce que vous pouvez citer un exemple, par exemple, pour ce qui est du

 14   contrôle exercé sur l'ensemble de vos effectifs, quelles sont les

 15   possibilités de contrôle que vous aviez ?

 16   R.  Je l'ai déjà dit, Madame Pinter, et je vais répéter, donc lorsqu'on

 17   parle d'armée on sous-entend l'existence d'un état, un Etat bien constitué

 18   en bonne et due forme avec toutes ses structures, dont l'une de ses

 19   structures est l'armée, une armée qui existe depuis de longues années, qui

 20   respectent un cadre législatif, qui évoluent au sein d'une structure très

 21   clairement déterminée, donc de mobilisation, de sanctions en cas de non

 22   présentation. Vous vous souvenez lorsque la guerre de Vietnam, Ali --

 23   Muhammed Ali n'a pas voulu se faire mobiliser et il y a eu un procès.

 24   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Excusez, mais je suis un petit peu

 25   en retard, mais je pense vraiment que cette question ne devrait pas être

 26   posée au témoin, à l'accusé en tant que témoin puisqu'il est ici en tant

 27   que témoin. Or, il est en train de me faire un discours pour nous expliquer

 28   pourquoi il pense enfin il nous donne une leçon nous expliquant quels sont


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  1   ses critères sur une véritable armée ou non.

  2   Donc je pense qu'on devrait poursuivre.

  3   Mme PINTER : [interprétation] Si je puis, Monsieur le Président, Messieurs

  4   les Juges, je pense qu'il serait utile de préciser cela. J'ai compris

  5   différemment ce que vient de nous dire le général Praljak, il essaie

  6   d'attirer notre attention sur un élément important permettant de savoir

  7   s'il y a eu ou non contrôle effectif. C'est un des critères les plus

  8   importants permettant de conclure à la responsabilité de quelqu'un au terme

  9   de 7(3), donc la responsabilité du supérieur hiérarchique. Donc il me

 10   semble que le général Praljak essaie d'attirer notre attention sur des

 11   faits qui seront intéressants et importants pour vous au moment où vous

 12   allez délibérer sur l'existence ou non du contrôle effectif.

 13   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] La Chambre de première instance a

 14   entendu un grand nombre de détails à ce propos. Nous avons déjà entendu M.

 15   Praljak. Nous avons entendu tout de suite. Nous avons aussi entendu tout ce

 16   qu'il a dit précédemment, et il y a d'autres personnes aussi qui en ont

 17   parlé à l'envie.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien. Alors les hommes qui doivent

 19   constituer l'équipage des pièces pour empêcher une percée de blindés si eux

 20   ne sont pas là au sein du TG2 alors je ne sais pas qui peut faire quelque

 21   chose.

 22   Donc au petit (a), ce qu'on peut faire, dans ce cas de figure, on

 23   peut alerter la police militaire; à son tour elle, sur ordre de M. Stojic,

 24   va interpeller ces hommes, qui ne les trouve pas chez eux. S'ils se sont

 25   rendus dans un pays tiers, on ne peut rien contre eux. Si on arrive à les

 26   repérer, on peut les condamner à une peine de prison. Ils peuvent se

 27   retrouver en prison effectivement mais c'est tout. Vous le gardez 15 jours

 28   en prison, ce qui ne résout pas votre problème au front. On n'avait


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  1   toujours personne déployé au front. Vous avez vu M. Izetbegovic avoir le

  2   même problème à Sarajevo. S'il sanctionne trop vite Caco, il aura perdu

  3   Sarajevo, alors que voulez-vous qu'il fasse ?

  4   Mme PINTER : [interprétation]

  5   Q.  Prenez le document 3D 01527.

  6   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro] -- oui. Il y avait un numéro IC pour la

  7   carte.

  8   Monsieur le Greffier.

  9   Mme PINTER : [interprétation] La date est celle du 28 juillet.

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Qu'avez-vous dit exactement ?

 11   M. LE GREFFIER : [interprétation] Vous avez toujours besoin d'un numéro IC

 12   pour la carte annotée, celle dont nous avons à l'écran. Oui. Très bien.

 13   Dans ce cas la carte marquée à l'écran qui est le document 3544 recevra la

 14   cote IC 1023. Je vous remercie.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Vous avez sauté un document.

 16   Mme PINTER : [interprétation]

 17   Q.  Oui. Je me suis trompée de référence, c'est le 3D 01460. Il s'agit d'un

 18   document en fait d'une demande de résolution d'un problème particulier

 19   signée par Zeljko Siljeg.

 20   R.  Oui, c'est ce jour où je suis devenu commandant le 24 juillet. Alors

 21   manifestement cette information n'est pas encore parvenue à M. Siljeg. Il

 22   dit avoir rencontré un certain nombre de personnes et rencontré des

 23   difficultés, des problèmes, à savoir que rien n'a été organisé pour ce qui

 24   est de l'accueil, de la prise en charge des gens. Il s'agit ici

 25   manifestement des personnes originaires de Bugojno qui sont au nombre de

 26   plus de 15 000. Il dit que les hommes ne répondent pas à l'appel à venir

 27   sous les drapeaux. Il dit qu'ils fuient notamment ceux qui sont originaires

 28   de Travnik, Novi Travnik. Alors pour ce Delic, je ne sais pas mais il dit


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  1   que personne ne mène ces gens car il s'agit d'une telle masse quelle

  2   échappe à tout contrôle.

  3   Ensuite les conscrits de Bosnie centrale se baladent en liberté en Croatie.

  4   Manifestement il a essayé de s'adresser aux représentants du bureau de la

  5   Bosnie centrale à Split, bureau des Croates originaires de Bosnie centrale

  6   à Split, et il en existait un mais c'était comme s'il jetait du sel à la

  7   mer. Ensuite il dit que l'on propose une organisation à Rama. Moi, je suis

  8   venu tout de suite, j'ai été sur place le soir du même jour à Rama.

  9   Nous étions face à un problème considérable pour ce qui était d'héberger 15

 10   000 personnes dans une localité aussi petite pour ensuite les emmener plus

 11   loin en Herzégovine avec des centaines d'autobus et au-delà vers la

 12   Croatie.

 13   Mme ALABURIC : [interprétation] Excusez-moi, Général, excusez-moi. Mais

 14   peut-on avoir le document affiché dans le prétoire électronique car les

 15   autres accusés ne peuvent pas suivre les commentaires du général ? Merci.

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Il parle ici de tout ce que j'ai dit à de

 17   nombreuses reprises. Siljeg est désespéré. Bon le soir de ce même jour je

 18   suis arrivé sur place. Il y avait 15 à 20 000 personnes qui étaient

 19   complètement brisées, désespérées, dans un état de misère et d'humiliation.

 20   Il y a près de 1 200 combattants qui ne sont plus en fait des combattants

 21   désespérés qui -- et à qui on ne peut plus commander. La seule chose qu'ils

 22   puissent venir en aide ici c'est la parole humaine, qu'ils puissent

 23   réconforter. Alors j'ai dit que cela valait aussi dans d'autres guerres

 24   mais je laisse aux Juges le soin d'apprécier le genre de situation dans

 25   lequel on est lorsque les gens sont brisés à ce point-là et que plus

 26   personne n'écoute personne. Lorsqu'il ne vous reste plus d'autres

 27   possibilités que d'apporter juste une parole humaine à quelqu'un.

 28   Alors Siljeg parle de Cildanac. Je peux dire ce que j'en sais. Il s'agit


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  1   des gens qui ont été chassés de Sebesici. Il s'agissait de l'une des

  2   premières attaques de l'ABiH et pour ce qui est de cette expulsion des

  3   Croates et du HVO de Sebesici, j'en fais mention. J'en ai fait mention

  4   puisque nous l'avons vu dans l'ouvrage de ce général de Bosnie centrale.

  5   Pardon, oui, le général Alagic, il parle de la façon dont les Sebesici ont

  6   été -- la localité de Sebesici a été attaquée.

  7   Ensuite M. Siljeg parle le fait que ces unités devraient être transférée de

  8   Tomislavgrad car la chute de Bugojno durait déjà depuis quelques jours et

  9   il y avait déjà eu des transferts; cependant, pendant toute une période de

 10   temps, personne ne pouvait fonctionner avec ces unités-là.

 11   Ensuite il s'est adressé aussi à la République de Croatie et à la

 12   police notamment, que l'on transfère des membres de leur propre force à

 13   partir de Dalmatie, qui c'était évidemment totalement absurde car c'était

 14   impossible, aussi bien d'un point de vue légal que technique. Personne

 15   n'aurait souhaité le faire par ailleurs.

 16   Q.  Mais il ne demande de personne qui soit originaire de Bosnie-

 17   Herzégovine ?

 18   R.  Oui, bien sûr. Ce qui est important ici c'est le point 6. Il demande

 19   que l'état-major -- enfin, qu'on essaie de convenir avec l'état-major pour

 20   que des soldats originaires de ces zones soient envoyés pour les défendre.

 21   Il y a à peu près une trentaine de combattants expérimentés qui sont

 22   originaires de la République de Bosnie-Herzégovine au sein de la 4e Brigade

 23   de la Garde -- la 4e Brigade de la Garde nationale de l'armée croate. Il

 24   demande à ce que l'on dise à ces personnes d'aller se battre là d'où ils

 25   sont originaires tout en conservant leur statut au sein de l'armée croate.

 26   Je voudrais juste ici attirer l'attention sur la chose suivante.

 27   Alors bien sûr on peut dire tout cela de façon hypothétique, comme dit M.

 28   le Président Antonetti, mais si comme ils le disent ici, il y avait eu


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  1   plusieurs brigades de l'armée croate, et de la HV qui auraient combattu au

  2   côté du HVO, comment peut-on imaginer qu'il aurait été en position de

  3   demander 30 personnes, c'est ce qu'il fait ici. Alors qu'il peine pour

  4   faire cela alors que l'Accusation affirme que ce sont des Brigades entières

  5   de la HV qu'ils combattent au côté du HVO ou au sein du HVO.

  6   Alors soit dit en passant, il n'a évidemment pas reçu ces 30 hommes

  7   qu'il demandait, et je répète, cette situation est tout à fait absurde si

  8   on imagine qu'il aurait eu à sa disposition des brigades entières de

  9   l'armée croate. Donc c'est tout ce que j'ai à dire sur cela. Cela nous

 10   montre le même type de problème auquel sont confrontés tous les commandants

 11   du HVO, à savoir --

 12   M. STRINGER : [interprétation] Excusez-moi. Est-ce que l'on pourrait

 13   préciser le compte rendu d'audience parce que je regarde le point 6 du

 14   document qui en anglais et je pense dans la version B/C/S font tous deux

 15   référence au HV, qui j'avais compris est l'armée croate. En regardant le

 16   compte rendu à la page 84, ligne 19, lorsque le général fait référence au

 17   point 6, et dans le compte rendu d'audience ici, il est indiqué qu'il fait

 18   référence à une brigade -- 4e Corps de Brigade du HVO. Je ne sais pas s'il

 19   a dit HVO ou si c'est une erreur d'interprétation. Peut-on préciser cela et

 20   voir si tout d'abord le document parle de HV et si c'était l'intention du

 21   général de parler du HV ?

 22   Mme PINTER : [interprétation] Merci, Monsieur Stringer.

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors Siljeg comprend que les hommes de la HZ

 24   HB partent en Croatie tout à fait librement qu'ils le souhaitent, qu'il

 25   s'agisse des combattants ou des civils. C'est normal évidemment. Mais -- et

 26   puis il y a -- on voit passer aussi ceux qui sont originaires de Bugojno,

 27   de Novi Travnik, les zones qui ont été défaites. Par ailleurs, il sait

 28   qu'il y a un certain nombre de combattants expérimentés, une trentaine


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  1   d'entre eux qui sont originaires de Bosnie-Herzégovine et qui se trouvent

  2  au sein de la 4e Brigade, dit-il, mais en fait il s'agit de la 4e Brigade de

  3   la Garde nationale de la HV de l'armée croate à Split. Il demande s'il

  4   serait possible de quelque façon que ce soit de s'arranger pour que ces 30

  5   combattants reviennent se battre pour la défense des territoires d'où ils

  6   sont originaires. Bien sûr, on ne lui a pas fait droit, car cela est

  7   impossible à moins que ces personnes ne souhaitent s'y rendre

  8   volontairement. Manifestement, ils ne se sont pas présentés comme

  9   volontaires. Cela nous montre en même temps qu'il serait autant improbable

 10   de voir quelqu'un prier ainsi qu'on lui donne -- qu'on lui mette à sa

 11   disposition 30 hommes de l'armée croate, s'il y avait eu dans le même temps

 12   des brigades entières de cette même armée croate qui auraient été en train

 13   de combattre dans cette zone au côté du HVO.

 14   Q.  Alors ouvrez maintenant le document 3D 00640.

 15   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Peut-être que, pendant que nous

 16   essayons d'améliorer le compte rendu d'audience, à la page 85, ligne 5 et

 17   suivante, nous lisons ce que suit, et l'Accusation nous dit ne pas savoir

 18   combien de brigades se battent au sein de la HVO. S'il avait eu à sa

 19   disposition la Brigade HV, il n'aurait pas demandé 30 hommes, ce qui n'a

 20   d'ailleurs pas obtenus. On a l'impression, en lisant que c'est l'Accusation

 21   qui a demandé 30 hommes, ce qui n'est certainement le cas. Je pense qu'il

 22   faudrait peut-être inséré le mot "Siljeg" plutôt que de mettre "il," dans

 23   la deuxième phrase à la ligne 7.

 24   Mme PINTER : [interprétation] Merci.

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Siljeg c'est bien ça. Merci, Monsieur le

 26   Juge Trechsel. C'est bien Siljeg qui a demandé à ce qu'on mette à sa

 27   disposition cette trentaine d'hommes. Le reste je l'ai expliqué.

 28   Mme PINTER : [interprétation]


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  1   Q.  Je vais répéter le numéro de la pièce car il n'a pas été correctement

  2   versé au compte rendu. C'est le 3D 00640. C'est déjà une pièce à

  3   conviction. Mais expliquez-nous, Général, comment ce document a été rédigé

  4   ?

  5   R.  Le 25 juillet dans la zone de Vakuf c'est un véritable enfer que nous

  6   avons d'un point de vue militaire. Après la chute de Bugojno, je vous prie,

  7   d'essayer de vous représenter ce à quoi nous avons affaire, et nous avons

  8   plus de 15 000 personnes qui ont été chassées et qui sont complètement

  9   démunies, qui arrivent, qui ne savent pas où se trouvent leurs proches et à

 10   qui on raconte toutes ces choses terribles qui se sont produites à Bugojno.

 11   D'un point de vue humain, organisationnel et militaire, c'est quasiment une

 12   catastrophe total face à laquelle nous nous trouvons. Moi, j'ai écrit cela

 13   en m'adressant au général Petkovic parce que ces unités sont originaires de

 14   Kostajnica dont nous avons parlé où la population a réussi à s'en sortir.

 15   Une partie des soldats a pu fuir aussi plus tôt, ceux qui sont partis en

 16   même temps que la population a suivi, sont je ne sais où, qui peut savoir

 17   où ils sont, probablement quelque part en Herzégovine. Je dis que ce

 18   commandant Sagolj et son unité doivent se préparer pour aller à Rama donc à

 19   Prozor au poste de commandement avancé où je me trouve. Car toutes mes

 20   lignes sont en train d'éclater, de se rompre, il y a peu de soldats,

 21   évidemment en tant que commandant, je dis à Petkovic que s'il n'exécute pas

 22   cet ordre visant que s'il n'exécute pas son ordre, il faut leur confisquer

 23   leurs armes et leurs uniformes. Il faut leu demander de se déshabiller,

 24   d'enlever leurs uniformes et les arrêter, les laisser sans eau et sans

 25   nourriture jusqu'à ce qu'ils reviennent. C'est la vérité car, dans d'autres

 26   armées -- dans d'autres armées réelles, on aurait considéré ça comme de la

 27   désertion. Ces gens-là il faut les punir jusqu'à ce qu'on arrive à y mettre

 28   de l'ordre. Or, évidemment, dans une armée organisée où on applique


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  1   correctement le règlement et les lois, tous ces soldats déserteurs se

  2   seraient retrouvés jugés en court martial après avoir été arrêtés mais

  3   quelqu'un aurait pris leur relève. Alors que, moi, ici, je n'ai pas le

  4   choix. Il s'agit d'assurer la ligne principale de la défense qui est l'axe

  5   Prozor, qui est l'axe Vakuf-Rama, et nous avons eu un stratège militaire,

  6   un expert en stratégie militaire qui en a témoigné. Car si cette ligne --

  7   si cet axe devait tomber nos chances d'arrêter les attaques de l'ABiH se

  8   seraient retrouvées extrêmement réduites et les Croates auraient sans doute

  9   été contraints d'abandonner cette région.

 10   Je maintiens, j'assume aujourd'hui -- jusqu'aujourd'hui cet ordre,

 11   j'affirme que la situation était complètement critique et je dis donc qu'il

 12   faut laisser ces gens sans eau et sans nourriture jusqu'à ce que je

 13   revienne pour voir s'ils vont revenir à la raison ou non. Est-ce qu'ils

 14   vont appartenir à cette armée ou non ? Dans une même situation, dans la

 15   même situation, je procéderais exactement de la même manière; il n'y a pas

 16   d'autre façon de faire.

 17   Q.  Merci.

 18   M. LE JUGE ANTONETTI : Il faut qu'on arrête là, parce que la Défense de M.

 19   Stojic a des choses à nous dire. Nous approchons presque de la fin de

 20   l'audience, donc il faut qu'on règle les quelques petits problèmes divers

 21   qui sont encore résiduels. Alors bien entendu, on continuera mardi

 22   prochain, puisque comme vous le savez, lundi, il n'y a pas -- c'est jour

 23   férié, on continuera donc mardi prochain.

 24   Alors, Maître Nozica, vous voulez intervenir pour je ne sais pas quoi.

 25   Mme NOZICA : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 26   Bonjour à toutes les personnes présentes dans le prétoire. Conformément au

 27   délai que vous avez accordé à l'Accusation pour répondre aux documents qui

 28   ont été soumis pour versement par la Défense Stojic, cela a été fait.


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  1   L'Accusation nous a fourni aujourd'hui sa réponse. Je demande à la Chambre

  2   de bien vouloir nous autoriser à répondre à l'objection qui a été celle de

  3   l'Accusation.

  4   Je le fais oralement précisément parce que nous ne nous réunirons pas

  5   lundi. S'il est fait droit à notre demande et que nous avons la possibilité

  6   de répondre, je prie la Chambre de bien vouloir nous autoriser à le faire

  7   jusqu'au 11 juin, avant la date du 11 juin. J'en ai discuté avec M.

  8   Stringer et j'ai reçu son approbation à cet égard. S'il souhaite ajouter

  9   quoi que ce soit, il peut le faire dans le prétoire.

 10   M. LE JUGE ANTONETTI : [hors micro] -- collègue. 

 11   M. STRINGER : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président --

 12   M. LE JUGE ANTONETTI : Attendez, Monsieur Stringer.

 13   M. STRINGER : [interprétation] Juste pour préciser les choses pour le

 14   compte rendu d'audience, l'Accusation a aujourd'hui déposé une réponse à

 15   cette requête faite par la Défense de M. Stojic. Donc ce qui est proposé

 16   maintenant, c'est que la réponse soit versée le 11 juin. Donc c'était

 17   simplement une précision. Ce n'est pas une réponse à la Défense de Stojic,

 18   mais bien une réponse qui leur est faite.

 19   [La Chambre de première instance se concerte] 

 20   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. La Chambre, qui a délibéré, estime que la

 21   Défense Stojic peut répliquer donc à la réponse de l'Accusation au plus

 22   tard pour le 11 juin.

 23   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Excusez-moi, j'espère que nous

 24   n'allons pas trop vite. Nous permettons donc de prolonger le délai mais ne

 25   pouvons permettre de réplique que lorsque nous aurons eu la raison.

 26   M. LE JUGE ANTONETTI : Oui, Maître Nozica, la réplique, c'est pour quelle

 27   raison ?

 28   Mme NOZICA : [interprétation] Monsieur le Président, je dois dire que ce


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  1   n'est qu'aujourd'hui dans le prétoire que j'ai eu l'occasion de voir quelle

  2   était l'objection de l'Accusation pour certains documents en particulier.

  3   Les raisons qui à mon sens motivent notre besoin d'avoir plus de temps ont

  4   trait en fait que les objections du Procureur ont également trait aux

  5   sources des documents. C'est pour cela aussi qu'il nous faudrait un peu

  6   plus de temps pour répliquer et il y aura, vous seront fournis aussi bien

  7   les motifs de notre demande de réplique que du délai supplémentaire.

  8   M. LE JUGE TRECHSEL : [interprétation] Vous verserez; si vous trouvez que

  9   vous avez la requête, nous pourrons décider sur ce qu'il en est de cette

 10   requête et de ces motifs comme nous avons l'habitude de le faire tout

 11   particulièrement avec le nombre de requêtes de la Défense Prlic.

 12   Mme NOZICA : [interprétation] Oui, merci, Monsieur le Juge. Vous

 13   apprécierez évidemment le bien fondé de notre requête au moment où vous la

 14   recevrez. C'est évidemment impossible avant.

 15   M. LE JUGE ANTONETTI : Repassez à huis clos, Monsieur le Greffier.

 16   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

 17   [Audience à huis clos partiel] 

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  6   [Audience publique]

  7   M. LE JUGE ANTONETTI : Bien. Donc en audience publique. L'audience de ce

  8   jour est terminée.

  9   --- L'audience est levée à 13 heures 51 et reprendra le mardi 2 juin 2009,

 10   à 14 heures 15.

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