Affaire no : IT-02-54-T

LA CHAMBRE DE PREMIÈRE INSTANCE

Composée comme suit :
M. le Juge Richard May, Président
M. le Juge Patrick Robinson
M. le Juge O-Gon Kwon

Assistée de :
M. Hans Holthuis, Greffier

Décision rendue le :
10 avril 2003

LE PROCUREUR
c/
SLOBODAN MILOSEVIC
_____________________________________________________________

DÉCISION RELATIVE À LA REQUÊTE DE L’ACCUSATION AUX FINS DE DRESSER LE CONSTAT JUDICIAIRE DE FAITS ADMIS DANS D’AUTRES AFFAIRES
_____________________________________________________________

Le Bureau du Procureur :

Mme Carla Del Ponte Mme Hildegard Uertz-Retzlaff
M. Geoffrey Nice M. Dermot Groome

L’accusé :

Slobodan Milosevic

Les amici curiae :

M. Steven Kay
M. Branislav Tapuskovic
M. Timothy L. H. McCormack

 

LA CHAMBRE DE PREMIÈRE INSTANCE du Tribunal international chargé de poursuivre les personnes présumées responsables de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 (le « Tribunal international »),

VU la Requête de l’Accusation aux fins de dresser le constat judiciaire de faits admis dans d’autres affaires (Prosecution Motion for Judicial Notice of Adjudicated Facts), déposée par l’Accusation le 12 décembre 2002 (la « Requête  »), par laquelle l’Accusation demande à la Chambre de première instance de dresser le constat judiciaire de faits admis tirés de quatre affaires sur lesquelles il a été statué en appel1,

VU les arguments avancés par l’Accusation en faveur de l’admission des faits en question, notamment :

a) aux termes du Statut, les procès doivent être équitables et rapides ; en dressant le constat judiciaire de faits admis dans d’autres affaires, la Chambre s’accorde avec l’objectif d’économie des moyens judiciaires ;

b) il est dans l’intérêt général de faire un plus grand usage de l’article 94 B) du Règlement de procédure et de preuve (le « Règlement »), en ce que cela réduirait la durée des procès en général et permettrait de commencer dès que possible les autres procès en attente et de conserver la confiance de la communauté internationale dans l’activité du Tribunal ; et

c) l’admission en l’espèce des faits en question ne fait subir à l’accusé aucun préjudice, car ils n’engagent pas sa responsabilité individuelle, l’Accusation restant tenue de prouver au-delà de tout doute raisonnable 1) que les faits précédemment admis sont constitutifs de crimes relevant de la compétence du Tribunal, et 2) que ces crimes se rapportent à des actes commis par l’accusé ou ses coauteurs dans le cadre de l’entreprise criminelle commune.

VU les Observations des amici curiae relatives à la Requête aux fins de dresser le constat de faits admis dans d’autres affaires déposée par l’Accusation le 12 décembre 2002 (Amici Curiae Observations on the ‘Prosecution Notice of Adjudicated Facts’ Filed on 12 December 2002), déposées par les amici curiae le 6 février 2003, par lesquelles il est demandé à la Chambre de première instance de rejeter la demande d’admission pour les raisons suivantes :

a) en admettant ces faits, la Chambre de première instance empêcherait l’accusé de réfuter ceux qui seront prouvés au-delà de tout doute raisonnable dans le cadre de son procès, ce qui est contraire au droit de l’accusé à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement, aux termes de l’article 21 2) du Statut, et au droit à être présent au procès, que lui confère l’article 21 4) d) du Statut ;

b) l’accusé n’aurait pas la possibilité de vérifier les éléments de preuve tirés d’autres affaires, ce qui est contraire au droit d’interroger les témoins à charge que lui confère l’article 21 4) e) du Statut ; et

c) les témoins dans d’autres affaires n’ont peut-être pas été soumis au contre-interrogatoire de la même façon qu’ils le seraient avec l’accusé, les circonstances variant considérablement d’une affaire à l’autre.

ATTENDU que la demande est déposée en application de l’article 94 B) du Règlement, qui dispose qu’une Chambre de première instance peut « décider de dresser le constat judiciaire de faits ou de moyens de preuve documentaires admis lors d’autres affaires portées devant le Tribunal et en rapport avec l’instance »,

VU l’approche adoptée par la présente Chambre de première instance lors de l’examen des requêtes aux fins du constat judiciaire de faits admis précédemment déposées en application de l’article 94 B) du Règlement2, dont les points essentiels peuvent s’énoncer comme suit :

a) le constat judiciaire a pour objet de promouvoir l’économie des moyens judiciaires et de réduire le nombre des points de fait ;

b) il convient de trouver le juste équilibre entre l’économie des moyens judiciaires et le droit de l’accusé à un procès équitable ;

c) la chambre de première instance peut dresser le constat judiciaire de conclusions factuelles issues d’autres affaires, mais pas des qualifications juridiques s’y rapportant ;

d) la Chambre de première instance peut uniquement dresser le constat judiciaire des faits ne pouvant raisonnablement être contestés ; et

e) pour qu’un fait soit recevable en vertu de l’article 94 B) du Règlement, il doit avoir été admis dans d’autres affaires et ne pas reposer sur un accord conclu entre les parties de procès antérieurs.

VU la position adoptée dans l’affaire Krajisnik3, à savoir que le constat judiciaire d’un fait a pour effet de créer une présomption et de reporter la charge de la preuve sur la partie qui le conteste, à laquelle il incombe désormais de réfuter en présentant ses propres éléments de preuve4,

ATTENDU que, pour qu’un fait soit recevable en application de l’article 94 B) du Règlement, il doit impérativement ne pas se prêter à une contestation,

ATTENDU qu’en admettant en bloc des faits tirés d’un jugement qu’a rendu une autre chambre de première instance à partir de sa propre évaluation des éléments de preuve qui lui ont été présentés, la Chambre de première instance ne fait pas un bon usage des pouvoirs discrétionnaires que lui confère l’article 94 B) du Règlement et ne respecte pas le droit de l’accusé à un procès équitable,

ATTENDU que, de l’avis de la Chambre de première instance, un fait, lorsqu’il est admis, est un fait accepté par la Chambre qui ne saurait donner lieu à une présomption,

ATTENDU que les 130 premiers faits figurant à l’Annexe A de la Requête de l’Accusation constituent des faits qualifiés, à juste titre, de données générales historiques et géographiques qui ne sont pas raisonnablement contestées,

ATTENDU TOUTEFOIS que certains de ces faits paraphrasent le texte original ou font référence à un numéro de paragraphe incorrect,

ATTENDU que les autres faits dont l’admission est demandée en application de l’article 94 B) du Règlement sont des faits susceptibles d’être raisonnablement contestés et que, de ce fait, on ne saurait en dresser le constat judiciaire,

EN APPLICATION de l’article 94 du Règlement,

ADMET les 130 premiers faits figurant à l’Annexe A de la Requête, tels qu’ils sont présentés dans la colonne intitulée « Texte original », et N’ADMET PAS les autres faits figurant à l’Annexe A à la Requête de l’Accusation.

 

Fait en anglais et en français, la version en anglais faisant foi.

__________
Richard May
Président de la Chambre de première instance

Fait le 10 avril 2003
La Haye (Pays-Bas)

[Sceau du Tribunal]


1 - Le Procureur c/ Tadic, Jugement, Affaire n° IT-94-1-T, 7 mai 1997, sur lequel il a été statué en appel le 15 juillet 1999 ; Le Procureur c/ Delalic et consorts, Jugement, Affaire n° IT-96-21-T (« Jugement Celebici »), 16 novembre 1998, sur lequel il a été statué en appel le 20 février 2001 ; Le Procureur c/ Kupreskic et consorts, Jugement, Affaire n° IT-95-16-T, 14 janvier 2000, sur lequel il a été statué en appel le 23 octobre 2001 ; Le Procureur c/ Kunarac et consorts, Jugement, Affaire n° IT-96-23-T & 23/1-T, 22 février 2000, sur lequel il a été statué en appel le 12 juin 2002.
2 - Le Procureur c/ Simic et consorts, « Décision relative à la Requête de l’Accusation préalable au procès demandant que la Chambre de première instance dresse le constat judiciaire du caractère international du conflit en Bosnie-Herzégovine », Affaire n° IT-95-9-PT, 25 mars 1999 ; Le Procureur c/ Sikirica et consorts, « Décision relative à la Requête de l’Accusation aux fins de dresser le constat judiciaire de faits admis dans d’autres affaires », Affaire n° IT-95-8-PT, 27 septembre 2000 ; et Le Procureur c/ Milosevic, « Décision relative à la Requête de l’Accusation aux fins de dresser le constat judiciaire de faits admis concernant la municipalité de Brcko », 5 juin 2002.
3 - Le Procureur c/ Krajisnik, Affaire n° IT-00-39-PT, « Décision relative aux requêtes de l’Accusation aux fins du constat judiciaire de faits admis et de l’admission de déclarations écrites en application de l’article 92 bis », 28 février 2003. La Chambre y fait état de l’approche récemment adoptée par la Chambre de première instance I dans l’affaire Krajisnik, à savoir qu’il est possible de dresser le constat judiciaire d’un fait malgré l’objection de la partie adverse, à condition qu’il soit réellement admis dans d’autres affaires, c’est-à-dire s’il s’agit d’un fait concret et identifiable ; qui se limite aux conclusions factuelles et ne contient pas de qualifications juridiques ; qui a été contesté en première instance et fait désormais partie d’un jugement qui soit n’a pas fait l’objet d’un appel, soit a été définitivement confirmé ou infirmé en appel ; qui ne met pas en cause la responsabilité pénale de l’accusé ; qui n’est pas raisonnablement contesté par les parties ; qui n’est pas fondé sur des accords de plaidoyer convenus dans des affaires antérieures et qui ne compromet pas le droit de l’accusé à un procès équitable (par. 15).
4 - Ibid., par. 16.

 

 


 

ANNEXE A

À LA DÉCISION RELATIVE À LA REQUÊTE DE L’ACCUSATION AUX FINS DE DRESSER LE CONSTAT JUDICIAIRE DE FAIS ADMIS DANS D’AUTRES AFFAIRES

Par.

Version de l’Accusation

Texte original

1.

En Bosnie-Herzégovine, plus que dans toute autre république de la Yougoslavie, la population est multiethnique depuis des siècles. TJ 56.

En Bosnie-Herzégovine, plus que dans toute autre république de la Yougoslavie, la population est multiethnique depuis des siècles.

2.

Les Serbes, les Croates et les Musulmans constituaient les groupes ethniques les plus importants en Bosnie-Herzégovine. TJ 56 - 57.

La Bosnie-Herzégovine revêt un intérêt particulier pour les uns et pour les autres parce qu’elle abrite un grand nombre de Serbes et de Croates, inférieur toutefois à celui des Musulmans, et qu’aucun de ces groupes ethniques ne constitue, à lui seul, la majorité de la population; en 1991, quelque 44 % des Bosniaques étaient musulmans, 31 % serbes et 17 % croates.. TJ 57

3.

Il y a des siècles, les Serbes ont été encouragés à s’établir le long des frontières occidentale et septentrionale actuelles de la Bosnie-Herzégovine, qui, à l’époque, formaient la frontière militaire séparant l’empire austro-hongrois et ses prédécesseurs de celui des Ottomans. TJ  56.

Pendant plus de 400 ans, la Bosnie-Herzégovine a fait partie de l’empire ottoman, ses frontières occidentale et septentrionale s’étant longtemps confondues avec la ligne de démarcation la séparant de l’empire austro-hongrois et de ses prédécesseurs; une frontière militaire fut établie le long de cette ligne dès le XVIe siècle pour protéger les territoires des Habsbourg contre les Ottomans.. TJ 56

4.

L’importante population musulmane de la Bosnie-Herzégovine doit sa religion et sa culture, et donc son identité, à la longue période d’occupation turque, au cours de laquelle beaucoup de Slaves se sont convertis à l’islam.. TJ 56.

L’importante population musulmane de la Bosnie-Herzégovine doit sa religion et sa culture, et donc son identité, à la longue période d’occupation turque, au cours de laquelle beaucoup de Slaves se sont convertis à l’islam.

5.

Les Croates de Bosnie vivent principalement dans le sud-ouest de la Bosnie-Herzégovine, limotrophe de la côte dalmate de la Croatie. TJ 56.

Le troisième groupe ethnique de la Bosnie-Herzégovine, bien représenté lui aussi, se compose de Croates, surtout implantés dans le sud-ouest, limitrophe de la côte dalmate de la Croatie. TJ 56

6.

en 1991, quelque 44 % des Bosniaques étaient musulmans, 31 % serbes et 17 % croates. TJ 57 / CJ 99.

en 1991, quelque 44 % des Bosniaques étaient musulmans, 31 % serbes et 17 % croates.

7.

L’héroïque mais infructueuse résistance de la nation serbe à l’invasion turque, qui a culminé dans la défaite essuyée à la bataille de Kosovo, demeure, aux yeux des Serbes, un événement chargé d’émotion, symbolique du courage serbe.. TJ 57.

L’héroïque mais infructueuse résistance de la nation serbe à l’invasion turque, qui a culminé dans la défaite essuyée à la bataille de Kosovo, demeure, aux yeux des Serbes, un événement chargé d’émotion, symbolique du courage serbe..

8.

Jusqu’en 1878, la Bosnie-Herzégovine est demeurée sous tutelle ottomane. TJ 58.

Jusqu’en 1878, la Bosnie-Herzégovine est demeurée sous tutelle ottomane.

9.

En 1878, l’empire austro-hongrois a occupé la Bosnie-Herzégovine, qu’il a commencé à administrer.. TJ 58.

En 1878, l’empire austro-hongrois a occupé la Bosnie-Herzégovine, qu’il a commencé à administrer.

10.

en 1908, il l'a officiellement annexée. TJ 58.

en 1908, il l'a officiellement annexée.

11.

Immédiatement après la première guerre mondiale, la création du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes à partir de l’union du Royaume de Serbie, qui avait déjà durement conquis une indépendance partielle de la Turquie, avec le Monténégro, également une principauté indépendante, la Croatie, la Slovénie et la Bosnie-Herzégovine, a contribué à l’éclatement de l’empire des Habsbourg. TJ 58.

Immédiatement après la première guerre mondiale, la création du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes à partir de l’union du Royaume de Serbie, qui avait déjà durement conquis une indépendance partielle de la Turquie, avec le Monténégro, également une principauté indépendante, la Croatie, la Slovénie et la Bosnie-Herzégovine, a contribué à l’éclatement de l’empire des Habsbourg.

12.

En 1929, le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes a changé de nom pour devenir le Royaume de Yougoslavie, c’est-à-dire le Royaume des Slaves du sud. TJ 58.

En 1929, ce Royaume a changé de nom pour devenir le Royaume de Yougoslavie, c’est-à-dire le Royaume des Slaves du sud.

13.

Pendant des siècles, le nord et l’ouest du territoire de l’ex-Yougoslavie ont été marqués par la suprématie du catholicisme romain, alors que la confession chrétienne orthodoxe et l’islam prévalaient dans le sud et dans l’est, relevant de l’empire ottoman. TJ 58.

Pendant des siècles, le nord et l’ouest du pays ont été marqués par la suprématie du catholicisme romain, alors que la confession chrétienne orthodoxe et l’islam prévalaient dans le sud et dans l’est, relevant de l’empire ottoman.

14.

Les grandes lignes de cette division religieuse ont persisté au cours du XXe siècle et existent, en fait, encore aujourd’hui. TJ 58.

Les grandes lignes de cette division religieuse ont persisté au cours du XXe siècle et existent, en fait, encore aujourd’hui.

15.

Puis, pendant l’occupation des forces de l’Axe de la deuxième Guerre mondiale, une partie du territoire de l’État de Yougoslavie a été annexée par l’Italie, deux autres régions passant respectivement sous tutelle bulgare et hongroise. TJ 60.

Puis, pendant l’occupation des forces de l’Axe, une partie du territoire de l’État a été annexée par l’Italie, deux autres régions passant respectivement sous tutelle bulgare et hongroise.

16.

Une grande partie du territoire restant est revenue à la Croatie qui, bien qu’officiellement indépendante était, en réalité, un État fantoche[...]. TJ 60.

Une grande partie du territoire restant est revenue à la Croatie qui, bien qu’officiellement indépendante était, en réalité, un État fantoche [...].

17.

[...] et dont les frontières s’étendaient bien au-delà des frontières croates passées ou à venir [...]. TJ 60.

[...] et dont les frontières s’étendaient bien au-delà des frontières croates passées ou à venir [...].

18.

dont de vastes portions, en particulier l’op{tina de Prijedor, avaient été intégrées à l’État fantoche de Croatie. TJ 61.

dont de vastes portions, en particulier l’op{tina de Prijedor, avaient été intégrées à l’État fantoche de Croatie.

19.

L’État de Croatie, État fantoche de l’Axe, était divisé en deux zones, italienne et allemande. TJ 60.

Une grande partie du territoire restant est revenue à la Croatie qui, bien qu’officiellement indépendante était, en réalité, un État fantoche divisé en deux zones, italienne et allemande, dépendant des puissances de l’Axe et dont les frontières s’étendaient bien au-delà des frontières croates passées ou à venir ; TJ 60

20

la Serbie, considérablement réduite, est devenue, durant la deuxième guerre mondiale, un protectorat allemand, selon la dénomination de l’époque. TJ 60.

quant à la Serbie, considérablement réduite, elle passait sous protectorat allemand, selon la dénomination de l’époque.

21.

La deuxième guerre mondiale fut l’époque d’un long conflit armé dû pour partie à une guerre civile et pour partie à une lutte contre l’invasion étrangère et l’occupation qui en a résulté. TJ 61.

Cette époque fut celle d’un long conflit armé dû pour partie à une guerre civile et pour partie à une lutte contre l’invasion étrangère et l’occupation qui en a résulté.

22.

La situation de guerre en vigueur de 1941 à 1945 est restée dans toutes les mémoires en Yougoslavie. TJ 61.

Bien que de courte durée, l’amertume liée à la situation de guerre en vigueur de 1941 à 1945 est restée dans toutes les mémoires, et notamment en Bosnie-Herzégovine, dont de vastes portions, en particulier l’op{tina de Prijedor, avaient été intégrées à l’État fantoche de Croatie. TJ 61

23.

Si aucune de ces trois forces n’était majoritairement musulmane, on trouvait des Musulmans dans les rangs des Oustachis comme dans ceux des partisans. TJ 61.

Si aucune de ces trois forces n’était majoritairement musulmane, on trouvait des Musulmans dans les rangs des Oustachis comme dans ceux des partisans.

24.

Une grande partie des combats acharnés et sanglants de la deuxième guerre mondiale en Yougoslavie, ainsi que les très nombreuses violences subies par les civils et notamment, mais pas seulement, celles commises par les forces oustachies à l’encontre des Serbes de souche, se sont déroulés en Bosnie-Herzégovine. TJ 62.

Une grande partie de ces combats acharnés et sanglants, ainsi que les très nombreuses violences subies par les civils et notamment, mais pas seulement, celles commises par les forces oustachies à l’encontre des Serbes de souche, se sont déroulés en Bosnie-Herzégovine.

25.

Une grande partie des combats acharnés et sanglants de la deuxième guerre mondiale en Yougoslavie, ainsi que les très nombreuses violences subies par les civils et notamment, mais pas seulement, celles commises par les forces oustachies à l’encontre des Serbes de souche, se sont déroulés en Bosnie-Herzégovine, plus précisément dans la zone frontalière située entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, où se trouve Prijedor et où les partisans ont été particulièrement actifs.. TJ 62.

Une grande partie de ces combats acharnés et sanglants, ainsi que les très nombreuses violences subies par les civils et notamment, mais pas seulement, celles commises par les forces oustachies à l’encontre des Serbes de souche, se sont déroulés en Bosnie-Herzégovine, plus précisément dans la zone frontalière située entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, où se trouve Prijedor et où les partisans ont été particulièrement actifs..

26.

Durant la deuxième guerre mondiale, un ministre du gouvernement fantoche créé en Croatie avait promis d’assassiner un tiers des Serbes sur les territoires où ils vivaient, d’en déporter un autre tiers et de convertir le dernier tiers au catholicisme. TJ 62.

Un ministre du gouvernement fantoche créé en Croatie pendant la guerre avait promis d’assassiner un tiers des Serbes sur les territoires où ils vivaient, d’en déporter un autre tiers et de convertir le dernier tiers au catholicisme.

27.

Un autre ministre, pendant la guerre, avait préconisé de nettoyer de la "saleté serbe" l’ensemble de la Croatie de l’époque, largement agrandie. TJ 62.

Un autre ministre avait préconisé de nettoyer de la "saleté serbe" l’ensemble de la Croatie de l’époque, largement agrandie.

28.

Il s’ensuivit d’impressionnants massacres de Serbes durant la deuxième guerre mondiale. TJ 62.

Il s’ensuivit d’impressionnants massacres de Serbes.

29.

même si le nombre exact des morts demeure très controversé, il est fort possible que sur six mois de l’année 1941, les Oustachis aient tué largement plus de 250 000 Serbes. TJ 62.

même si le nombre exact des morts demeure très controversé, il est fort possible que sur six mois de l’année 1941, les Oustachis aient tué largement plus de 250 000 Serbes.

30.

Les forces bulgares et hongroises qui occupaient d’autres régions yougoslaves ont également massacré des Serbes, participant ainsi à leur nettoyage ethnique. TJ 62.

Les forces bulgares et hongroises qui occupaient d’autres régions yougoslaves ont également massacré des Serbes, participant ainsi à leur nettoyage ethnique.

31.

Le lendemain de la deuxième guerre mondiale, dans l’op{tina de Prijedor, notamment dans les zones rurales, les trois populations (ou « nationalités »), serbe, croate et musulmane, vivaient séparément; ainsi, les très nombreux villages où un groupe ethnique était particulièrement prédominant étaient, en général, considérés comme des villages serbes, croates ou musulmans. TJ 64.

Mais dans l’op{tina de Prijedor, notamment dans les zones rurales, les trois populations, serbe, croate et musulmane, vivaient séparément; ainsi, les très nombreux villages où une nationalité était particulièrement prédominante étaient, en général, considérés comme des villages serbes, croates ou musulmans. TJ 64

32.

Au lendemain de la guerre et jusqu’en 1991, les rapports intercommunautaires étaient relativement bons, l’amitié transcendait les différences ethniques ou les divisions religieuses en découlant, il y avait des mariages mixtes et, pour l’essentiel, les relations interethniques étaient harmonieuses. TJ 64 / CJ 99.

De nombreux témoins évoquent la bonne qualité des rapports intercommunautaires, l’amitié qui transcendait les différences ethniques ou les divisions religieuses en découlant, les mariages mixtes et le fait que, pour l’essentiel, les relations interethniques étaient harmonieuses. TJ 64

33.

Après la deuxième guerre mondiale, Tito et son régime communiste ont pris des mesures strictes pour réprimer la moindre tendance nationaliste et maintenir cette répression. TJ 65 / CJ 92.

Tito et son régime communiste ont pris des mesures strictes pour réprimer la moindre tendance nationaliste et maintenir cette répression.

34.

La Constitution yougoslave de 1946 divisait le pays en six républiques : Serbie, Croatie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Monténégro, assorties de deux régions autonomes, la Voïvodine et le Kosovo. TJ 65 / CJ 91.

La Constitution de 1946 divisait le pays en six républiques : Serbie, Croatie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Monténégro, assorties de deux régions autonomes, la Voïvodine et le Kosovo.

35.

La république de la Bosnie-Herzégovine était unique en son genre car, contrairement aux autres républiques yougoslaves, elle n’abritait pas un groupe ethnique majoritaire. TJ 65 / CJ 91.

La situation de la Bosnie-Herzégovine était unique en son genre; bien que constituant l’une des six républiques du pays, elle n’abritait pas, contrairement aux autres, un groupe ethnique majoritaire

36.

Comme la république de la Bosnie-Herzégovine n’abritait pas de groupe ethnique majoritaire, la Constitution ne reconnaissait donc pas de nation (peuple) bosniaque distincte. TJ 65 / CJ 91.

La situation de la Bosnie-Herzégovine était unique en son genre; bien que constituant l’une des six républiques du pays, elle n’abritait pas, contrairement aux autres, un groupe ethnique majoritaire et il n’avait donc pas été reconnu de nation bosniaque distincte.

37.

Cela étant, avec la proclamation de la Constitution de la RSFY de 1974, les Musulmans de Bosnie-Herzégovine devaient être considérés comme l’une des nations ou l’un des peuples de la Yougoslavie fédérale. TJ 65 / CJ 91.

Cela étant, à partir de 1974, les Musulmans devaient être considérés comme l’une des nations ou ₣l’unğ des peuples de la Yougoslavie fédérale.

38.

Tout au long des années de la Yougoslavie communiste de Tito, on découragea la pratique religieuse. TJ 66.

Tout au long des années de la Yougoslavie communiste de Tito, on découragea la pratique religieuse.

39.

ce qui n’a pas empêché la population yougoslave de demeurer, malgré les efforts des autorités, très consciente de son identité ethnique, serbe, croate ou musulmane. TJ 66.

ce qui n’a pas empêché la population de demeurer très consciente de son identité ethnique, serbe, croate ou musulmane.

40.

Fruit de l’histoire, la division territoriale qui caractérise l’ensemble de l’ex-Yougoslavie depuis des siècles, correspond à la division de la chrétienté en une branche catholique romaine et une branche orthodoxe. TJ 67.

Fruit de l’histoire, la division territoriale qui caractérise l’ensemble de l’ex-Yougoslavie depuis des siècles, correspond à la division de la chrétienté en une branche catholique romaine et une branche orthodoxe.

41.

Lorsque l’empire ottoman, ne se contentant pas de conquérir Constantinople, s’est étendu pour englober la majeure partie des Balkans, la frontière fluctuante entre la chrétienté romaine et l’islam - la partie musulmane abritant aussi une forte population orthodoxe - passait en général par la Bosnie ou tout près. TJ 67.

Lorsque l’empire ottoman, ne se contentant pas de conquérir Constantinople, s’est étendu pour englober la majeure partie des Balkans, la frontière fluctuante entre la chrétienté romaine et l’islam - la partie musulmane abritant aussi une forte population orthodoxe - passait en général par la Bosnie ou tout près.

42.

Aujourd’hui, pratiquante ou non, une grande majorité de la population serbe de Bosnie-Herzégovine est toujours orthodoxe, une forte majorité de la population croate étant toujours catholique romaine; quant à la dénomination de Musulman, elle parle d’elle-même. TJ 67.

Aujourd’hui, pratiquante ou non, une grande majorité de la population serbe de Bosnie-Herzégovine est toujours orthodoxe, une forte majorité de la population croate étant toujours catholique romaine; quant à la dénomination de Musulman, elle parle d’elle-même.

43.

Au départ, la Yougoslavie du maréchal Tito entretenait d’étroites relations avec l’Union soviétique. TJ 68.

Au départ, la Yougoslavie du maréchal Tito entretenait d’étroites relations avec l’Union soviétique.

44.

et avait une constitution calquée sur le modèle soviétique. TJ 68.

et avait une constitution calquée sur le modèle soviétique.

45.

La Yougoslavie de l’après-guerre était donc, à ses débuts, un État extrêmement centralisé, exerçant une grande partie de son pouvoir à partir de sa capitale fédérale, Belgrade. TJ 68 / CJ 92.

La Yougoslavie de l’après-guerre était donc, à ses débuts, un État extrêmement centralisé, exerçant une grande partie de son pouvoir à partir de sa capitale fédérale, Belgrade.

46.

Les années 60 et le début des années 70 furent placés, pour elle, sous le signe de la délégation de pouvoirs aux gouvernements des Républiques. TJ 68 / CJ 92.

Les années 60 et le début des années 70 furent placés, pour elle, sous le signe de la délégation de pouvoirs aux gouvernements des Républiques.

47.

Le renforcement de l’autorité des Républiques s’est confirmé avec la nouvelle Constitution de 1974 et ce transfert de pouvoirs s’est poursuivi jusque dans les années 80.. TJ 68 / CJ 92.

Les années 60 et le début des années 70 furent placés, pour elle, sous le signe de la délégation de pouvoirs aux gouvernements des Républiques, tendance qui devait se confirmer avec la nouvelle Constitution de 1974 et durer jusque dans les années 80..

48.

En octobre de cette même année, les dirigeants de la Voïvodine furent destitués et, en mars 1989, la Serbie adopta une nouvelle Constitution mettant fin à l'autonomie de la province du Kosovo. CJ 97.

En octobre de cette même année, les dirigeants de la Voïvodine furent destitués et, en mars 1989, la Serbie adopta une nouvelle Constitution mettant fin à l'autonomie de la province du Kosovo.

49.

L’intégration à la Serbie de la Voïvodine et du Kosovo a ainsi mis un terme à ce que les Serbes ressentaient comme une discrimination de la part de la Fédération yougoslave, à savoir que leur République, qu’ils considéraient comme leur nation une et entière, composée de la Serbie et des deux provinces, se voyait refuser une identité unique et homogène. TJ 69.

Dans la seconde moitié des années 80, la République de Serbie avait déjà pris des mesures destinées à priver de leur identité distincte les deux provinces autonomes, la Voïvodine et le Kosovo, en les intégrant à la République. Ce fut chose faite, pour l’essentiel, en 1990; ainsi fut mis un terme à ce que les Serbes ressentaient comme une discrimination de la part de la Fédération, à savoir que leur République, qu’ils considéraient comme leur nation une et entière, composée de la Serbie et des deux provinces, se voyait refuser une identité unique et homogène.

50.

Le Kosovo est une portion de la patrie séculaire des Serbes, la bataille du Kosovo s’y est déroulée et cette province revêt aujourd’hui une importance particulière aux yeux des Serbes, que son statut de province autonome heurtait profondément, car il privait les Serbes d’une entité étatique cohérente ou de la possibilité d’exercer le pouvoir sur un territoire considéré comme ancestralement serbe. TJ 69.

Le Kosovo est une portion de la patrie séculaire des Serbes, la bataille du Kosovo s’y est déroulée et cette province revêt aujourd’hui une importance particulière aux yeux des Serbes, que son statut de province autonome heurtait profondément, car il privait les Serbes d’une entité étatique cohérente ou de la possibilité d’exercer le pouvoir sur un territoire considéré comme ancestralement serbe.

La désintégration de la République socialiste fédérative de Yougoslavie

51.

La mort de Tito en 1980 et l'aggravation de la crise économique firent apparaître des fissures dans l'unité de l'État fédéral. CJ 96.

La mort de Tito en 1980 et l'aggravation de la crise économique [...] firent apparaître des fissures dans l'unité de l'État fédéral.

52.

La désintégration politique de l’ex-Yougoslavie a commencé à la fin des années 80. TJ 70.

Ce qui s’est achevé par la désintégration totale de la Yougoslavie de Tito a peut-être commencé à la fin des années 80, pour autant que l’on puisse assigner un début à un processus politique progressif.

53.

La Yougoslavie avait longtemps appliqué son système exclusif d’autogestion socialiste, qui l’isolait du reste du monde communiste. TJ 70.

La Yougoslavie avait longtemps appliqué son système exclusif d’autogestion socialiste, qui l’isolait du reste du monde communiste.

54.

Pendant les années 80, les difficultés économiques persistantes en Yougoslavie furent largement imputées à ce système. TJ 70.

Pendant les années 80, les difficultés économiques que traversait le pays furent largement imputées à ce système.

55.

À la fin de la décennie, la crise économique initiale en Yougoslavie a évolué, pour devenir une crise politique majeure. TJ 70.

À la fin de la décennie, la crise économique initiale a évolué, pour devenir une crise politique majeure.

56.

À la fin des années 80, alors que le communisme battait en retraite partout en Europe de l’Est, l’État yougoslave, doté d’un parti unique, dans lequel la Ligue des communistes détenait tout le pouvoir politique, est apparu de plus en plus comme un État suranné. TJ 70/ CJ 96.

L’État yougoslave, doté d’un parti unique, dans lequel la Ligue des communistes détenait tout le pouvoir politique, est apparu de plus en plus comme un État suranné.

57

Il en a découlé la réforme yougoslave politique et constitutionnelle radicale de 1988. L’abolition de la structure centrale de l’autogestion socialiste, qui s’appuyait presque exclusivement sur la Constitution fédérale, [...]. TJ 71.

Il en a découlé la réforme politique et constitutionnelle radicale de 1988. L’abolition de la structure centrale de l’autogestion socialiste, qui s’appuyait presque exclusivement sur la Constitution fédérale, [...].

58

la suppression des nombreuses références à la classe ouvrière, censée jouer un rôle actif sur la scène politique et détenir le pouvoir politique, mirent fin au rôle politique dirigeant de la Ligue des communistes. TJ 71.

la suppression des nombreuses références à la classe ouvrière, censée jouer un rôle actif sur la scène politique et détenir le pouvoir politique, mirent fin au rôle politique dirigeant de la Ligue des communistes.

59

Les événements survenus en Serbie comme en Slovénie, en 1988 et 1989, ont permis de dévoiler les menaces imminentes qui pesaient sur l’unité de la Fédération. TJ 72.

Les événements survenus en Serbie comme en Slovénie, en 1988 et 1989, ont permis de dévoiler les menaces imminentes qui pesaient sur l’unité de la Fédération.

60

Pendant le 14e Congrès de la Ligue des communistes, tenu en 1989, les délégués serbes tentèrent d’amender, au profit des Républiques les plus peuplées, la Serbie par exemple, le concept constitutionnel fondamental qu’était l’égalité en voix de toutes les Républiques; ils cherchèrent à lui substituer le principe "une personne, une voix".. TJ 72.

Pendant le 14e Congrès de la Ligue des communistes, tenu en 1989, les délégués serbes tentèrent d’amender, au profit des Républiques les plus peuplées, la Serbie par exemple, le concept constitutionnel fondamental qu’était l’égalité en voix de toutes les Républiques; ils cherchèrent à lui substituer le principe "une personne, une voix".

61

Après que les délégués serbes se furent conduits de la sorte, les dirigeants slovènes démissionnèrent des rangs de la Ligue et les représentants de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine quittèrent la salle du Congrès. TJ 72 / CJ 98.

Après quoi, les dirigeants slovènes démissionnèrent des rangs de la Ligue et les représentants de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine quittèrent la salle du Congrès.

62

Le sentiment nationaliste, l’idée que la Slovénie devait revenir aux Slovènes, se sont développés en Slovénie dans les années 80, en même temps qu’une hostilité croissante pour les Yougoslaves qui n’étaient pas ethniquement slovènes. TJ 73.

Le sentiment nationaliste, l’idée que la Slovénie devait revenir aux Slovènes, s’étaient développés en Slovénie dans les années 80, en même temps qu’une hostilité croissante pour les Yougoslaves qui n’étaient pas ethniquement slovènes.

63

les dirigeants slovènes adoptèrent en 1989 de leur propre initiative un programme politique nationaliste et amendèrent officiellement la Constitution de la République : dorénavant, le Parlement slovène était habilité à prendre des mesures destinées à défendre le statut et les droits de la République contre toute violation imputable aux instances fédérales. TJ 73.

les dirigeants slovènes adoptèrent en 1989 de leur propre initiative un programme politique nationaliste et amendèrent officiellement la Constitution de la République : dorénavant, le Parlement slovène était habilité à prendre des mesures destinées à défendre le statut et les droits de la République contre toute violation imputable aux instances fédérales.

64

La Cour constitutionnelle de Yougoslavie devait déclarer cet amendement anticonstitutionnel TJ 73.

La Cour constitutionnelle de Yougoslavie devait déclarer cet amendement anticonstitutionnel

65

mais, en décembre 1989, la Slovénie décida d’ignorer cet arrêt de la Cour constitutionnelle yougoslave. TJ 73.

mais, en décembre 1989, la Slovénie décida d’ignorer cet arrêt de la Cour

66

Dans le courant des années 1991 et 1992, d’autres Républiques commencèrent à faire de plus en plus fi de l’autorité fédérale. TJ 73.

Au cours des dix-huit mois qui suivirent, d’autres Républiques commencèrent à faire de plus en plus fi de l’autorité fédérale.

67

En mai 1990, à l'issue des premières élections pluripartites, un nouveau gouvernement fut élu en Slovénie. CJ 98.

En mai 1990, à l'issue des premières élections pluripartites, un nouveau gouvernement fut élu en Slovénie.

68

Enfin, le plébiscite organisé en Slovénie en décembre 1990 dégagea une majorité écrasante en faveur de l’indépendance. TJ 73.

Enfin, le plébiscite organisé en Slovénie en décembre 1990 dégagea une majorité écrasante en faveur de l’indépendance.

69

Les élections de 1990 en Croatie ont porté au pouvoir un gouvernement nettement nationaliste dirigé par M. Franjo Tu|man. TJ 74 / CJ 98.

Les élections de 1990 en Croatie ont porté au pouvoir un gouvernement nettement nationaliste dirigé par M. Franjo Tu|man.

70

Celui-ci modifia la Constitution dès son arrivée au pouvoir, refaisant ainsi de la Croatie l’État-nation des Croates, les autres groupes ethniques étant réduits à l’état de minorités, sans le statut de nation. TJ 74 / CJ 98.

Celui-ci modifia la Constitution dès son arrivée au pouvoir, refaisant ainsi de la Croatie l’État-nation des Croates, les autres groupes ethniques étant réduits à l’état de minorités, sans le statut de nation.

71

M. Tu|man déclara qu’en Croatie, seuls les Croates étaient souverains. TJ 74.

M. Tu|man déclara qu’en Croatie, seuls les Croates étaient souverains.

72

Le plébiscite organisé en Croatie en mai 1991 dégagea une majorité écrasante en faveur de l’indépendance. TJ 74.

Le plébiscite organisé en Croatie en mai 1991 dégagea une majorité écrasante en faveur de l’indépendance.

73

A la veille du plébiscite croate, la Serbie et le Monténégro, aidés par les voix des deux anciennes provinces autonomes désormais régies par la Serbie, ont temporairement bloqué l’habituelle rotation de la présidence collégiale de la Fédération en empêchant la nomination du Croate dont le tour était venu, en vertu de l’accord conclu, de prendre la présidence. Cela provoqua de vives inquiétudes dans les autres Républiques. TJ 75 / CJ 101.

A la veille du plébiscite croate, la Serbie et le Monténégro, aidés par les voix des deux anciennes provinces autonomes désormais régies par la Serbie, ont temporairement bloqué l’habituelle rotation de la présidence collégiale de la Fédération en empêchant la nomination du Croate dont le tour était venu, en vertu de l’accord conclu, de prendre la présidence. Cela provoqua de vives inquiétudes dans les autres Républiques.

74

en août 1990, les Serbes de la région de la Krajina en Croatie organisèrent un référendum sur leur autonomie et un certain nombre de villes proclamèrent leur rattachement à la Serbie. TJ 76 / CJ 98.

en août 1990, les Serbes de la région de la Krajina en Croatie organisèrent un référendum sur leur autonomie et un certain nombre de villes proclamèrent leur rattachement à la Serbie.

75

Dans les faits, toute influence croate et tout gouvernement croate étaient exclus de ces régions autonomes serbes. TJ 76.

Dans les zones à majorité serbe situées le long de la frontière bosniaque, les Serbes locaux commencèrent donc à déclarer l’autonomie de certaines régions de Croatie; l’une de ces régions était la Krajina, l’autre, une région située à l’Est de la Slavonie orientale. Dans les faits, toute influence croate et tout gouvernement croate, étaient exclus dans ces régions.

76

Le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie se déclarèrent indépendantes de la République socialiste fédérative de Yougoslavie. TJ 77 / CJ 100.

Le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie se déclarèrent indépendantes de la République socialiste fédérative de Yougoslavie.

77

Le 15 octobre 1991, le Parlement de Bosnie-Herzégovine avait déclaré la souveraineté de la République. TJ 78 / CJ 105.

Le 15 octobre 1991, le Parlement de Bosnie-Herzégovine avait déclaré la souveraineté de la République.

78

le 24 octobre 1991, les députés serbes du Parlement de Bosnie-Herzégovine avaient créé une Assemblée de la nation serbe distincte. TJ 78/ CJ 105.

le 24 octobre 1991, les députés serbes avaient créé une Assemblée de la nation serbe distincte.

79

Après un référendum organisé en février 1992 par les Musulmans de Bosnie avec quelque appui des Croates de Bosnie, la Bosnie-Herzégovine déclarait en mars 1992 son indépendance. TJ 78 / CJ 106.

Après un référendum organisé en février par les Musulmans de Bosnie avec quelque appui des Croates de Bosnie, la Bosnie-Herzégovine déclarait en mars 1992 son indépendance.

80

Les Serbes de Bosnie s’étaient opposés au référendum de février et, pour l’essentiel, s’étaient abstenus de voter. TJ 78/ CJ 106

Les Serbes de Bosnie s’étaient opposés au référendum et, pour l’essentiel, s’étaient abstenus de voter.

81

La Communauté européenne et les États-Unis d’Amérique reconnurent l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine en avril 1992. TJ 78/ CJ 106.

La Communauté européenne et les États-Unis d’Amérique reconnurent l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine en avril 1992.

82

Entre-temps, la République du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine (qui allait devenir la Republika Sprska) avait été proclamée le 9 janvier 1992, sa reconnaissance étant subordonnée à celle de la Bosnie-Herzégovine par la communauté internationale. TJ 78 / CJ 105.

Entre-temps, la République du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine avait été proclamée le 9 janvier 1992, sa reconnaissance étant subordonnée à celle de la Bosnie-Herzégovine par la communauté internationale. Cette entité allait devenir la Republika Srpska..

83

La Serbie et le Monténégro continuaient à soutenir l’idée d’un État fédéral, lequel avait changé de nom pour s’appeler République fédérale de Yougoslavie. Celle-ci, ne comprenant plus que la Serbie et le Monténégro, était totalement sous la coupe de la S. TJ 78 / CJ 116.

La Serbie et le Monténégro continuaient, néanmoins, à soutenir l’idée d’un État fédéral, lequel avait changé de nom pour s’appeler République fédérale de Yougoslavie. Celle-ci, ne comprenant plus que la Serbie et le Monténégro, était totalement sous la coupe de la Serbie. NB Paragraphe 79 et pas 78

84

La République fédérale de Yougoslavie a été officiellement créée en avril 1992. TJ 78 / CJ 116.

sa création officielle eut lieu en avril 1992. NB. Paragraphe 79 et pas 78

85

La création de la République fédérale de Yougoslavie marqua l’achèvement de la désintégration de l’ancienne République socialiste fédérative de Yougoslavie. TJ 79.

Ce processus marqua l’achèvement de la désintégration de l’ancienne République socialiste fédérative de Yougoslavie.

86

Les nationalismes distincts en vigueur dans toutes les Républiques ex-yougoslaves, à l’exception de la seule Bosnie-Herzégovine, où aucune majorité ethnique absolue ne se dégageait, avaient en fait remplacé l’ancien socialisme d’État.. TJ 79.

Les nationalismes distincts en vigueur dans toutes les Républiques ex-yougoslaves, à l’exception de la seule Bosnie-Herzégovine, où aucune majorité ethnique absolue ne se dégageait, avaient en fait remplacé l’ancien socialisme d’État.

Bosnie-Herzégovine

87

En 1990 s’est tenu le premier scrutin libre et multipartite organisé en Bosnie-Herzégovine pour élire les assemblées municipales et les instances de la République. JT 81.

En 1990 s’est tenu le premier scrutin libre et multipartite organisé en Bosnie-Herzégovine pour élire les assemblées municipales et les instances de la République.

88

Les trois partis les plus importants en Bosnie-Herzégovine étaient le Parti d’action démocratique ("SDA"), le Parti démocratique serbe ("SDS") et l’Union démocratique croate ("HDZ"). JT 81 / JC 98.

Les trois partis les plus importants étaient le Parti d’action démocratique (SDA, musulman), le Parti démocratique serbe (SDS) et l’Union démocratique croate (HDZ).

89

À l’issue des deux élections, celle de l’opstina de Prijedor et celle de l’Assemblée de la République, le SDA a battu le SDS de justesse. JT 81 / JC 99.

À l’issue des deux élections, le SDA a battu le SDS de justesse.

90

En réalité, les résultats de ces élections n’ont fait guère plus que refléter ceux du recensement, chaque groupe ethnique votant pour son propre parti nationaliste. JT 81/ JC 99.

En réalité, les résultats de ces élections n’ont fait guère plus que refléter ceux du recensement, chaque groupe ethnique votant pour son propre parti nationaliste.

91

Un gouvernement de coalition fut alors constitué sous la direction d'une présidence collégiale de sept membres, dont le premier Président était le dirigeant du SDA, Alija Izetbegovic. JC 99.

Un gouvernement de coalition fut alors constitué sous la direction d'une présidence collégiale de sept membres, dont le premier Président était le dirigeant du SDA, Alija Izetbegovic.

92

Au sein de l’Assemblée de la République, la coopération entre les partis musulman et serbe s’est avérée de plus en plus difficile à maintenir avec le temps. JT 82.

Au sein de l’Assemblée de la République, la coopération entre les partis musulman et serbe s’est avérée de plus en plus difficile à maintenir avec le temps.

93

Le gouvernement de coalition de la République s’est lézardé en octobre 1991, pour éclater complètement en janvier 1992. JT 82.

Ce qui était, au départ, un gouvernement de coalition de la République, s’est lézardé en octobre 1991, pour éclater complètement en janvier 1992.

94

Ainsi, à la désintégration de la Yougoslavie fédérale et multiethnique succéda rapidement celle de la Bosnie-Herzégovine multiethnique où la perspective d’une guerre en Bosnie-Herzégovine se renforça donc parallèlement. JT 83.

Ainsi, à la désintégration de la Yougoslavie fédérale et multiethnique succéda rapidement celle de la Bosnie-Herzégovine multiethnique où la perspective d’une guerre en Bosnie-Herzégovine se renforça parallèlement.

95

Qui plus est, les Serbes de Bosnie avaient un souvenir encore très vif des souffrances endurées de la part des Croates pendant la Deuxième Guerre mondiale. JT 83.

Qui plus est, l’importante minorité serbe avait un souvenir encore très vif, malgré les 50 ans écoulés depuis, des souffrances endurées pendant la guerre de la part des Croates.

96

En mars 1992, l’Assemblée du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine promulgua la Constitution de la République serbe de Bosnie-Herzégovine et se proclama République à part entière. JT 102.

En mars 1992, l’Assemblée du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine promulgua la Constitution de la République serbe de Bosnie-Herzégovine et se proclama République à part entière.

97

La séance de l’Assemblée de mars 1992 fut retransmise en direct à la télévision. JT 102.

Cette séance de l’Assemblée fut retransmise en direct à la télévision.

Le rôle de la JNA

98

La RSFY a conçu un système de "Défense populaire" (ou "Défense nationale totale"), afin de se protéger contre toute attaque extérieure. JC 93.

Un système de "Défense populaire" (ou "Défense nationale totale") fut conçu, afin de protéger la RSFY contre toute attaque extérieure.

99

Avant l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, les forces armées yougoslaves comprenaient d’une part l’armée régulière, la marine et l’armée de l’air, lesquelles constituaient ensemble ce qu’on appelait la JNA et comprenaient un corps d’officiers, des sous-officiers et des appelés, auxquels s’ajoutait une armée de réserve, et, d’autre part, la Défense territoriale, distincte de la JNA. JT 105 / JC 94.

Les forces armées yougoslaves comprenaient d’une part l’armée régulière, la marine et l’armée de l’air, lesquelles constituaient ensemble ce qu’on appelait la JNA et comprenaient un corps d’officiers, des sous-officiers et des appelés, auxquels s’ajoutait une armée de réserve, et, d’autre part, la Défense territoriale, distincte de la JNA.

100

La JNA était une armée entièrement fédérale, avec son quartier général à Belgrade. JT 105.

La JNA était une armée entièrement fédérale, avec son quartier général à Belgrade.

101

Chaque République avait sa propre Défense territoriale, qu’elle finançait et que son ministre de la défense administrait. JT 105 / JC 94.

Chaque République avait sa propre Défense territoriale, qu’elle finançait et que son ministre de la défense administrait.

102

La JNA était composée de 45 à 70 000 officiers et soldats d'active auxquels s'ajoutaient de 110 000 à 135 000 conscrits appelés moins longtemps sous les drapeaux, et elle était dotée de toutes les armes et équipements classiques que les armées européennes modernes peuvent détenir. JT 105 / JC 94.

La JNA était composée de 45 à 70 000 officiers et soldats d'active auxquels s'ajoutaient de 110 000 à 135 000 conscrits appelés moins longtemps sous les drapeaux, et elle était dotée de toutes les armes et équipements classiques que les armées européennes modernes peuvent détenir.

103

La Défense territoriale, en revanche, était surtout équipée d’armes d’infanterie : fusils, fusils-mitrailleurs, un peu d’artillerie de petit calibre, des mortiers, des mines anti-personnel, etc. JT 105.

La Défense territoriale, en revanche, était surtout équipée d’armes d’infanterie : fusils, fusils-mitrailleurs, un peu d’artillerie de petit calibre, des mortiers, des mines anti-personnel, etc.

104

La Défense territoriale n’avait pas de chars et dépendait pour les transports de la capacité de la République à financer sa Défense territoriale et du rebut de l’armée fédérale. JT 105.

Elle n’avait pas de chars et dépendait pour les transports de la capacité de la République à financer sa Défense territoriale et du rebut de l’armée fédérale.

105

Au début des années 90, la prédominance traditionnelle des officiers serbes s’est nettement accentuée, à tel point que, très vite, il n’y eut plus que quelques officiers non serbes dans la JNA. JT 108.

Au début des années 90, cette prédominance des officiers serbes s’est nettement accentuée, à tel point que, très vite, il n’y eut plus que quelques officiers non serbes dans la JNA.

106

Entre 1991 et début 1992, l’élément serbe des conscrits de la JNA passa d’un peu plus de 35 % à quelque 90 %. JT 109.

La mutation de la JNA au début des années 90 est particulièrement bien illustrée par l’évolution de la composition ethnique des appelés entre avant juin 1991 et le début de 1992. Durant cette période, l’élément serbe passa d’un peu plus de 35 % à quelque 90 %.

107

La JNA restait en force en Bosnie-Herzégovine, malgré la sécession de la République. JT 113.

La JNA restait en force en Bosnie-Herzégovine, malgré la sécession de la République.

108

Le 15 mai 1992, le Conseil de sécurité exigea dans sa résolution 752 que cessent immédiatement toutes les formes d’ingérence extérieure en Bosnie-Herzégovine de la part d’unités de la JNA et que ces unités soient ou bien retirées ou bien soumises à l’autorité du Gouvernement de la Bosnie-Herzégovine ou bien dissoutes et désarmées. JT 113.

Le 15 mai 1992, le Conseil de sécurité exigea dans sa résolution 752 que cessent immédiatement toutes les formes d’ingérence extérieure en Bosnie-Herzégovine de la part d’unités de la JNA et que ces unités soient ou bien retirées ou bien soumises à l’autorité du Gouvernement de la Bosnie-Herzégovine ou bien dissoutes et désarmées.

109

Le reste de l’ex-JNA devait devenir l’armée de la nouvelle République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), connue sous le nom de VJ. JT 114 / JC 117.

Le reste de l’ex-JNA devait devenir l’armée de la nouvelle République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), connue sous le nom de VJ.

110

Officiellement, la JNA se retira de Bosnie-Herzégovine le 19 mai 1992. JT 115.

Officiellement, la JNA se retira de Bosnie-Herzégovine le 19 mai 1992.

111

En fait, la VRS était le produit de la dissolution de l’ancienne JNA et du repli en Serbie de ses éléments non bosniaques. JT 115.

En fait, la VRS était le produit de la dissolution de l’ancienne JNA et du repli en Serbie de ses éléments non bosniaques.

112

Les armes et équipements dont disposait la nouvelle VRS étaient ceux que les unités détenaient quand elles faisaient partie de la JNA. JT 115.

Les armes et équipements dont disposait la nouvelle VRS étaient ceux que les unités détenaient quand elles faisaient partie de la JNA.

113

Le gouvernement dominé par les Musulmans de Bosnie-Herzégovine conseilla à la population bosniaque de se soustraire à l’ordre de mobilisation de la JNA. JT 122.

Le gouvernement dominé par les Musulmans de Bosnie-Herzégovine conseilla à la population bosniaque de se soustraire à l’ordre de mobilisation de la JNA.

114

En octobre 1991, le Gouvernement de la République de Croatie a déclaré que la JNA était une force d’invasion. JT 123.

En pénétrant en Croatie, la JNA, que le Gouvernement de la République de Croatie devait déclarer force d’invasion en octobre 1991,

115

Début 1992, le SDS se dissocia des instances législatives et du Gouvernement de la Bosnie-Herzégovine indépendante et établit le gouvernement indépendant serbe de la Republika Srpska. JT 124.

Le SDS se dissocia des instances législatives et du Gouvernement de la Bosnie-Herzégovine indépendante et établit le gouvernement indépendant serbe de la Republika Srpska.

L’importance de l’opstina de Prijedor

116

L’opstina (municipalité) de Prijedor est située au nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine. JT 55.

La région à laquelle le présent procès s’intéresse est le nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine, plus précisément l’opstina (district) de Prijedor,

117

L’opstina (district) de Prijedor comprend la localité de Prijedor et la ville de Kozarac, située à une dizaine de kilomètres à l’est. JT 55.

l’opstina (district) de Prijedor, comprenant la localité de Prijedor et la ville de Kozarac, située à une dizaine de kilomètres à l’est.

118

L’opstina de Prijedor était importante aux yeux des Serbes en raison de son emplacement, puisqu’elle se trouvait dans le corridor terrestre qui reliait la région sous domination serbe de la Krajina croate, située dans sa partie occidentale, à la Serbie et au Monténégro, situés dans sa partie orientale et méridionale. JT 127.

L’opstina de Prijedor était importante aux yeux des Serbes en raison de son emplacement, puisqu’elle se trouvait dans le corridor terrestre qui reliait la région sous domination serbe de la Krajina croate, située dans sa partie occidentale, à la Serbie et au Monténégro, situés dans sa partie orientale et méridionale.

119

L’opstina de Prijedor était jugée indispensable pour ravitailler les unités de la VRS, dans la mesure où il s’agissait de la seule voie de communication terrestre entre la Bosnie occidentale et la Serbie. JT 127.

L’opstina de Prijedor était importante aux yeux des Serbes en raison de son emplacement, puisqu’elle se trouvait dans le corridor terrestre qui reliait la région sous domination serbe de la Krajina croate, située dans sa partie occidentale, à la Serbie et au Monténégro, situés dans sa partie orientale et méridionale. Ce corridor était jugé indispensable pour ravitailler les unités de la VRS, dans la mesure où il s’agissait de la seule voie de communication terrestre entre la Bosnie occidentale et la Serbie.

L’opstina de Prijedor avant la prise de la région

120

Avant la prise de l’opstina de Prijedor, la population y était assez mélangée sur le plan ethnique : en 1991, les Musulmans étaient majoritaires dans cette opstina ; sur une population totale de 112 000 habitants, 49 700 (44 %) étaient des Musulmans, et près de 40 000 (42,5 %) des Serbes, le reste se composant de Croates (5,6 %), de Yougoslaves (5,7 %) et d’autres nationalités ou ethnies (2,2 %). JT 128.

Avant la prise de l’opstina de Prijedor, la population y était assez mélangée sur le plan ethnique : en 1991, les Musulmans étaient majoritaires dans cette opstina ; sur une population totale de 112 000 habitants, 49 700 (44 %) étaient des Musulmans, et près de 40 000 (42,5 %) des Serbes, le reste se composant de Croates (5,6 %), de Yougoslaves (5,7 %) et d’autres nationalités ou ethnies (2,2 %).

121

Aux élections de l’Assemblée municipale de Prijedor, en novembre 1990, le SDA emporta 30 sièges, le SDS 28, le HDZ 2, 30 sièges revenant aux autres partis, dits d’opposition, qui regroupaient notamment le parti social-démocrate, l’Alliance libérale et les partis réformistes. JT 132.

L’Assemblée municipale de Prijedor, dont les membres furent élus en novembre 1990, comprenait au total 90 sièges, l’opstina de Prijedor se divisant en cinq circonscriptions électorales. Chaque parti présenta une liste de 90 candidats. À l’issue des élections, le SDA emporta 30 sièges, le SDS 28, le HDZ 2, 30 sièges revenant aux autres partis, dits d’opposition, qui regroupaient notamment le parti social-démocrate, l’Alliance libérale et les partis réformistes.

122

Si les résultats des élections étaient appliqués, le SDA devait pourvoir 50 % des postes de l’opstina, le SDS se partageant avec le HDZ les 50 % restants. JT 132.

Selon le SDA, si les résultats des élections étaient appliqués, celui-ci devait pourvoir 50 % des postes de l’opstina, le SDS se partageant avec le HDZ les 50 % restants.

Cela a une signification différente, étant donné qu’il s’agit du point de vue du SDA.

123

Mais le SDS insista pour pourvoir 50 % des postes à lui tout seul, et après des négociations soutenues par Radovan Karadzic, il fut finalement convenu que le SDS obtiendrait 50 % des postes, le SDA accordant au HDZ quelques postes sur les 50 % qui lui revenaient. JT 132.

Mais le SDS insista pour pourvoir 50 % des postes à lui tout seul. Il y eut des négociations, notamment une rencontre impromptue entre Srđo Srdic, Président du Comité municipal du SDS de Prijedor, Radovan Karadzic, Président du SDS et Mirsad Mujadzic, Président du Comité municipal du SDA de Prijedor. Radovan Karadzic incita le SDS local ŕ conclure un accord et il fut finalement convenu que le SDS obtiendrait 50 % des postes, le SDA accordant au HDZ quelques postes sur les 50 % qui lui revenaient.

124

Cet accord fut mis à exécution par l’Assemblée municipale de Prijedor en janvier 1991. Velibor Ostojic, alors Ministre de l’information par intérim du Gouvernement de Bosnie-Herzégovine, qui avait la confiance de Radovan Karadzic, assista ŕ cette réunion pour faciliter la conclusion d’un accord. JT 132.

Cet accord fut mis à exécution par l’Assemblée municipale de Prijedor en janvier 1991. Velibor Ostojic, alors Ministre de l’information par intérim du Gouvernement de Bosnie-Herzégovine, qui avait la confiance de Radovan Karadzic, assista ŕ cette réunion pour faciliter la conclusion d’un accord.

Prélude à la prise de l’opstina de Prijedor

125

Sur le front politique, la dernière réunion de l’Assemblée municipale de Prijedor avant la prise de l’opstina fut très houleuse. JT 136.

Sur le front politique, la dernière réunion de l’Assemblée municipale de Prijedor avant la prise de l’opstina fut très houleuse.

126

En raison des tensions accrues opposant les communautés ethniques, des barrages routiers furent mis en place par les différents groupes. JT 140.

En raison des tensions accrues opposant les communautés ethniques, des barrages routiers furent mis en place par les différents groupes.

127

Des négociations eurent lieu, sans aucun résultat, entre une délégation des habitants de Kozarac et la cellule de crise de Prijedor. JT 143.

Des négociations eurent lieu, sans grand résultat, entre une délégation des habitants de Kozarac et la cellule de crise de Prijedor.

128

En 1992-1993, la Bosnie-Herzégovine comprenait trois entités étatiques ou quasi-étatiques principales : l’administration de la République de Bosnie-Herzégovine, basée à Sarajevo, la Communauté croate de Herceg-Bosna, basée à Mostar, et la Republika Srpska, basée à Pale. JK 126.

En 1992-1993, la Bosnie-Herzégovine comprenait trois entités étatiques ou quasi-étatiques principales : l’administration de la République de Bosnie-Herzégovine, basée à Sarajevo, la Communauté croate de Herceg-Bosna, basée à Mostar, et la Republika Srpska, basée à Pale.

129

À ces entités étatiques ou quasi-étatiques correspondaient en Bosnie centrale, en 1992 et 1993, différentes forces armées, polices militaires, polices civiles, formations paramilitaires et patrouilles de surveillance de village, qui selon les périodes étaient mixtes ou mono-ethniques. JK 126.

À ces entités étatiques ou quasi-étatiques correspondaient en Bosnie centrale, en 1992 et 1993, différentes forces armées, polices militaires, polices civiles, formations paramilitaires et patrouilles de surveillance de village, qui selon les périodes étaient mixtes ou mono-ethniques.

Contexte du conflit à Foca

130

Selon le recensement de 1991, la municipalité de Foca comptait avant la guerre quelque 40 513 habitants dont 52 % de Musulmans. JKU 47.

Selon le recensement de 1991, la municipalité de Foca comptait avant la guerre quelque 40 513 habitants dont 52 % de Musulmans.