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1 (Vendredi 15 février 2002.)
2 (Déclaration liminaire de l'accusé, M. Slobodan Milosevic.)
3 (Audience publique.)
4 (L'audience est ouverte à 9 heures 30.)
5 M. le Président (interprétation): Monsieur Milosevic, allez-y.
6 M. Milosevic (interprétation): (Hors micro.)
7 Je crois avoir présenté suffisamment d'arguments contre les assertions
8 fausses, mensongères, de l'accusation disant que les réfugiés serbes de la
9 Republika Srpska et de la Krajina sont envoyés au Kosovo pour modifier la
10 structure ethnique et démographique. Et j'ai récupéré des renseignements
11 exacts qui indiquent qu'il y avait au Kosovo 5.000 réfugiés serbes
12 originaires de la Republika Srpska et de la Krajina serbe, en tout et pour
13 tout.
14 Par rapport au nombre total des réfugiés en Yougoslavie qui, suite à la
15 guerre et notamment après Dayton, est retombé de 1.000.000 à 700.000, et
16 sur ces 700.000 restants, 500.000 font moins de 1%, à savoir exactement
17 0,7%; et si l'on ne perd pas de vue le fait que le Kosovo constitue 10% du
18 territoire du pays, il apparaît clairement que, proportionnellement à la
19 population, sur cette partie du territoire il y avait un minimum de
20 réfugiés. Ce qui est logique parce qu'il n'y en avait pas beaucoup qui
21 souhaitaient aller là là-bas, et personne n'avait contraint les réfugiés à
22 se diriger vers des endroits très particuliers. Et si l'on compare ces
23 renseignements avec la population totale, ces 0,7% devenaient
24 négligeables.
25 Donc toute cette idée, au terme de laquelle il aurait été procédé à une
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1 modification de la structure de la population tombe à l'eau. Comme tombe à
2 l'eau les assertions relatives aux soi-disant déportations dont j'ai déjà
3 parlé. Et je me propose éventuellement de fournir quelques autres
4 renseignements à ce sujet.
5 Je puis même dire que les terroristes, eux non plus, ne s'attendaient pas
6 à des accusations aussi graves. Ce qui fait qu'avant hier lorsque
7 l'accusation avait terminé ses propos, avant-hier, au Kosovo, là-bas, ils
8 ont fait la fête. Je tiens à dire qu'avec ces accusations, vous ne faites
9 qu'encourager le terrorisme qui dure encore là-bas.
10 Je reviendrai là-dessus, mais je voudrais dire maintenant que les
11 déplacements des Albanais depuis le Kosovo avaient revêtu une importance
12 stratégique pour l'administration Clinton pour pouvoir bénéficier d'un
13 appui des médias, d'un appui de l'opinion publique, à savoir une
14 justification pour ce qu'ils étaient en train de faire.
15 Les bombardements avaient été si violents qu'au Kosovo à l'époque, les
16 sangliers de la montagne Cicavica ont nagé, ont traversé en nageant la
17 Sitnica, rivière Sitnica, et sont passés vers les plaines. Je tiens aussi
18 à dire que, s'agissant des bombes qui tombaient, plus de 100.000 Serbes
19 ont également fui le Kosovo, et ce renseignement-là est une donnée
20 officielle émanant du Commissariat aux réfugiés des Nations Unies qui a
21 communiqué, en 1999, ces renseignements-là à Genève.
22 Et si vous aviez voulu voir l'ensemble d'une façon sérieuse et digne de
23 foi, vous ne deviez en aucun cas éviter de vous pencher sur ces données
24 des autorités traitant des réfugiés et qui constituent, en fait, les
25 données les plus pertinentes auxquelles vous étiez censés vous référer, et
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1 vous pencher sur les renseignements au niveau du nombre de réfugiés serbes
2 en Macédoine. Et vous auriez pu voir quels sont ces chiffres-là; ces
3 données-là étaient disponibles pour vous aussi.
4 Mais donc, suite à ces bombardements violents, les terroristes de l'UCK
5 qui ne quitteraient pas le Kosovo suite aux ordres reçus et aux
6 instructions reçues par les tracts jetés depuis les avions, tous ces
7 Albanais-là avaient été traités de traîtres. Traîtres à la conception
8 belligérante qui devait faire apparaître que cette population-là fuyait
9 devant ce qui était désigné par "force serbe".
10 Ces assertions relatives aux déportations faites par les Serbes, donc
11 devaient en quelque sorte être confirmées. Et à la frontière macédonienne,
12 il y avait des centaines de caméra qui attendaient pour interroger les
13 témoins des soi-disant méfaits serbes et effectuer la partie médiatique de
14 la guerre. La même thèse avancée a constitué l'une des tâches principales
15 qui devraient être accomplies par cet Acte d'accusation mensonger, c'est-
16 à-dire convaincre le monde entier que ces forces serbes avaient effectué,
17 procédé à des déportations. Ce qui est un mensonge notoire.
18 Toutefois, je tiens à dire qu'à la fin du deuxième mois de guerre, ceux
19 qui ont combiné plusieurs catégories de crimes -les bombardements, les
20 médias, les campagnes de terrorisme- devaient produire des résultats
21 satisfaisants et envoyer des messages toujours nouveaux, toujours plus
22 meurtriers aux Albanais disant qu'il fallait s'en aller.
23 Aussi, le 13 mai 1999, à savoir un mois exactement après le massacre
24 précédent et la destruction de cette colonne albanaise de réfugiés dont
25 l'opinion publique a été informée hier, il a été perpétré un nouveau crime
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1 massif. Je ne saurais être très précis à ce sujet mais nous allons
2 déterminer la chose avec exactitude.
3 Le 13 mai et/ou le 14 avril, il a été procédé au bombardement d'une
4 colonne de réfugiés. Nous avons capté l'entretien entre un pilote et le
5 centre de commandement et nous l'avons rediffusé à notre télévision. Le
6 pilote disait qu'il ne s'agissait pas d'une colonne militaire, il voyait
7 des tracteurs, des paysans, des civils, et le centre de commandement lui
8 disait: "Exécute ton ordre!". Et il a tiré sur la colonne, il a envoyé ses
9 projectiles sur la colonne.
10 Donc ce 13 mai 1999, sur la route nationale entre Prizren et Suva Reka, au
11 carrefour du village Korisa, municipalité de Prizren, l'aviation de l'OTAN
12 a bombardé une colonne de plusieurs centaines, à savoir 500 à 600 réfugiés
13 albanais qui étaient en train de retourner vers leur maison dans le
14 village de Korisa.
15 Au bout de deux mois de guerre, ils étaient donc encore en train de
16 regagner leur domicile. Quoique vous ayez affirmé que les forces serbes
17 les chassaient de là. Et parce qu'ils revenaient chez eux, les avions de
18 l'OTAN les avaient bombardés.
19 Dans ce massacre, plusieurs dizaines de personnes sont mortes. Et dans les
20 premiers rapports, on a dit qu'il y avait une dizaine de morts et beaucoup
21 plus de blessés, grièvement blessés, plus de 50. Mais tout ceci illustre
22 de façon suffisante et tragique les souffrances des gens pour réaliser
23 l'idée qui avait été tracée par les intentions criminelles des agresseurs
24 sur la Yougoslavie.
25 Et je voudrais que vous montriez maintenant sur le rétroprojecteur les
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1 photographies de ce crime perpétré contre les réfugiés albanais en date du
2 13 mai 1999.
3 (Diffusion d'une photographie.)
4 Je vous prie de montrer les photographies une par une, et non pas deux
5 photos par deux photos parce que l'on voit très mal sinon.
6 (L'huissier s'exécute.)
7 On voit ici des corps calcinés, des restes de victimes; on voit des
8 tracteurs renversés.
9 (Photo suivante.) On voit ici un corps semi calciné, à moitié calciné à
10 côté d'un tracteur détruit.
11 (Photo suivante.) Ici des restes calcinés de victimes.
12 (Photo suivante.) Ici, des restes de corps calcinés: trois personnes sont
13 mortes dans cette remorque de tracteur, et il n'en est pratiquement rien
14 resté.
15 (Photo suivante.) Ici, des restes calcinés sous le tracteur.
16 (Photo suivante.) Vous voyez, un enfant tué ici: l'un des 10 bébés qui est
17 mort dans cette colonne de réfugiés.
18 (Photo suivante.) Encore un enfant qui faisait partie de cette colonne de
19 réfugiés.
20 (Photo suivante.) Un autre enfant qui est mort dans cette colonne de
21 réfugiés. C'est l'un des 26 enfants qui ont péri dans le bombardement de
22 cette colonne de réfugiés. L'un seulement des 26.
23 (Photo suivante.) Ici, vous voyez des corps calcinés de victimes ayant
24 appartenu à cette colonne.
25 (Photo suivante.) D'autres corps calcinés sur une remorque de tracteurs.
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1 (Photo suivante.) Un corps à demi calciné.
2 (Photo suivante.) Encore quelques photographies de corps calcinés.
3 (Photo suivante.) Ici, le cadavre d'un homme qui est mort lors du
4 bombardement de la colonne.
5 (Photo suivante.) Le corps du bébé qui est mort dans la colonne.
6 (Photo suivante.) Un garçon.
7 (Photo suivante.) Un autre enfant.
8 (Photo suivante.) Une femme.
9 (Photo suivante.) Et ici, seulement une vue du terrain.
10 (Photo suivante.) L'un des enfants encore.
11 On n'a pas pu envoyer de message plus effroyable -j'imagine que le
12 Procureur doit s'ennuyer parce que je le vois bâiller-, mais on n'avait
13 pas pu envoyer de message plus effroyable à l'intention des Albanais qui
14 étaient en train de revenir vers leurs villages, pour leur dire que cela
15 était interdit, que ceux qui revenaient allaient subir ou essuyer des
16 tirs; donc ceux qui revenaient allaient payer de leur vie cette
17 désobéissance.
18 Il fallait quitter le Kosovo. Il fallait justifier l'hypothèse
19 précédemment énoncée aux termes de laquelle tout un chacun fuyait devant
20 les forces serbes. Or ces forces serbes les sauvaient, leur venaient en
21 aide, les transportaient vers des hôpitaux, des hôpitaux d'élite; jusqu'à
22 Belgrade même et non pas à Pristina seulement, ou d'autres villes du
23 Kosovo.
24 Je voudrais attirer maintenant votre attention sur le fait que, dans cette
25 colère de fiasco, due au fiasco de l'agression sur le Kosovo, et sur cette
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1 persistance de la politique du crime par le bombardement des installations
2 fixes au sud du Kosovo et au sud de la Serbie, il y a une petite ville
3 pauvre, Surdulica, qui est habitée de gens qui sont réputés être de braves
4 gens et assidus à la tâche, zélés. Et cette petite ville de Surdulica, le
5 27 avril 1999, cette ville où il n'y a aucune installation qui pourrait
6 justifier des tirs vers quelque installation que ce soit dans cette
7 agression violant la Charte des Nations Unies. Cette agression, qui n'a
8 pas été approuvée par le Conseil de sécurité, qui a enfreint toutes les
9 normes du droit international, ne saurait être justifiée.
10 Mais ici, je parle d'un crime particulier.
11 Je voudrais que l'on montre, ici, maintenant comment on a détruit
12 Surdulica, toute une localité.
13 Dans l'histoire, nous avons eu l'occasion d'apprendre que toute une ville
14 avait été détruite. Nous savons qu'un village entier avait été détruit,
15 pendant toute la guerre en Tchéquie, par les nazis. Et ces nouveaux
16 criminels ont détruit tant de villages que chacun de ces villages, au
17 regard des temps nazis, pourrait servir d'exemple de destruction, de
18 symbole de crime.
19 Et voici maintenant les restes de Surdulica après le bombardement.
20 Par exemple, ici, vous voyez la maison anéantie d'où l'on a extrait une
21 dizaine de corps.
22 (Photo suivante.) A proximité de l'endroit où est tombé l'obus.
23 (Photo suivante.) Ce sont encore des vues de maisons moins détruites, mais
24 pratiquement complètement détruites, qui sont pratiquement rasées. Si l'on
25 juge d'après le degré de destruction on s'imagine que personne à
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1 l'intérieur n'avait pu survivre.
2 (Photo suivante.) Ici encore quelques maisons anéanties à Surdulica.
3 Pratiquement, on ne voit que le sol et les décombres des maisons rasées.
4 (Photo suivante.) La même chose. Ici, on vous donne les noms de rue, les
5 numéros de maison, choses qui, pour mon exposé, n'a aucune pertinence; en
6 ce moment-ci, j'étais en train de parler de la localité toute entière.
7 (Photo suivante.) Voilà de quoi avaient l'air les restes, l'impression
8 qu'il n'y avait rien eu du tout.
9 (Photo suivante.) Ici, on voit une partie des restes de corps des victimes
10 que l'on avait extraits, ce premier jour. Cette documentation-là date de
11 ce temps-là.
12 Le 28 avril, une autre attaque sauvage lancée sur Prizren et Jablanica;
13 également au Kosovo e Metohija.
14 Je voudrais que M. l'huissier nous montre cela aussi. Peut-être ces
15 photographies-là fourniront-elles le meilleur des commentaires pour des
16 choses qui se passent de commentaire.
17 (L'huissier s'exécute.)
18 (Photo suivante.) La vieille ville de Prizren, où l'on a détruit une
19 cinquantaine de maisons, maison ayant appartenu à des Romis. Quatre hommes
20 sont morts ici et plus de vingt personnes ont été grièvement blessés au
21 même endroit. Je parle toujours du 28 avril 1999.
22 (Photo suivante.) Ici, vous voyez un détail; c'est l'endroit où sont morts
23 Zulfiri Drenis, Zulfiri Zulja, Becir, Zulfiri Kasandra, Zulfiri Maksum. La
24 date est inscrite en dessous: 28 avril 1999.
25 A Prizren, il y avait une population mixte serbe, turque et albanaise. A
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1 Prizren, les gens vivaient d'une façon tout à fait normale et dans la
2 concorde. Quand je suis allé à Prizren, tout le monde me le disait, tant
3 les chefs des partis en présence -quand je dis "partis", les premiers, les
4 deuxièmes, les troisièmes- les prêtres, les imams et les curés. Et c'est
5 ce qui avait gêné cette façon de vivre en Yougoslavie.
6 (Photo suivante.) Ici, on voit des gens sortir un corps des décombres.
7 (Photo suivante.) Ici, on voit juste les pieds d'un enfant enseveli, un
8 enfant de 2-3 ans; c'était une fille.
9 (Photo suivante.) Encore quelques maisons dévastées à Prizren.
10 (Photo suivante.) Ici, aussi toujours Prizren.
11 (Photo suivante.) Une fois de plus, des maisons de Musulmans. Ici, on voit
12 le village de Jablanica qui a été bombardé le 1er mai. Une vingtaine de
13 maisons ont été complètement détruites, une cinquantaine de maisons ont
14 été endommagées. Ici, on voit les maisons de la famille Murati,
15 complètement détruites. Cette famille est morte: les habitants de la
16 maison sont morts ce 1er mai de l'année 1999.
17 (Photo suivante.) Ahmet Murati qui est mort dans sa maison, et qu'on est
18 en train d'extraire des décombres de sa maison. On voit la mosquée
19 endommagée en cette même date du 1er mai, lors du même bombardement.
20 (Photo suivante.) Ici, on voit la cité Kula à Prizren, qui a été bombardée
21 où il y a eu 7 morts et 15 blessés, grièvement blessés. La plupart d'entre
22 eux étaient Albanais. Et l'on a détruit une cinquantaine de maisons, ce
23 1er mai de l'année 1999 aussi.
24 (Photo suivante.) Ici, on voit le point d'impact du projectile et ainsi de
25 suite.
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1 (Photo suivante.) Ici, on voit une destruction totale de la maison de la
2 famille Berisha, qui est une famille albanaise. Ils ont presque tous péri,
3 4 sont morts et 7 ont été grièvement blessés.
4 (Photo suivante.) Ici, on voit les membres de la police de l'armée de la
5 protection civile en train d'extraire les victimes des décombres de leur
6 maison.
7 (Photo suivante.) Ici, on voit le sauvetage d'une femme blessée de la
8 famille Berisha, Berisha Meta qui a été blessée dans cette maison le 1er
9 mai.
10 (Photo suivante.) Ici, on voit un enfant qui a péri et que l'on a sorti
11 des décombres, ce même 1er mai 1999 dans la cité de Kula à Prizren.
12 Le 30 avril, on a lancé un projectile sur une maison au centre ville de
13 Belgrade, un immeuble d'habitation sans aucun doute. Un immeuble qui
14 n'était ni un bâtiment administratif ni quelque bâtiment officiel que ce
15 soit. Et le 1er mai une fois de plus, les villages de Vitanovac et Zace, à
16 proximité de Kraljevo. Je ne vais pas vous fournir des photographies,
17 photo par photo; je vais fournir les photographies par série, aux fins de
18 gagner du temps.
19 Ici, dans ce jeu de photographies, vous verrez les effets des
20 bombardements de Sremcka Mitrovica, ainsi que le corps d'une jeune femme.
21 Puis le 2 mai, le bombardement de Valjevo.
22 Voilà, Monsieur l'huissier.
23 (L'huissier s'exécute.)
24 Première photo: voici, sur cette photographie encore, on peut voir les
25 maisons démolies dans le village de Vitanovac, près de Kraljevo.
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1 (Photo suivante.) toute une famille y a trouvé la mort, les maisons
2 démolies dans le village de Zace, près de Kraljevo.
3 (Photo suivante.) un bâtiment d'habitation détruit à Valjevo, en date du 2
4 mai.
5 (Photo suivante.) de même, un autre immeuble d'habitation rasé, lequel
6 bâtiment contenait plusieurs appartement. Nous sommes toujours à Valjevo,
7 le raid ayant eu lieu à la même date.
8 (Photo suivante.) voici la photographie d'un autre immeuble d'habitation,
9 cette fois-ci de Belgrade.
10 (Photo suivante.) il s'agit évidemment d'un quartier tout à fait normal et
11 résidentiel, alors je crois qu'on n'a guère besoin de faire de
12 commentaires lorsqu'on voit par exemple les maisons d'une famille paysanne
13 qui deviennent la cible, comme si quelqu'un s'exerçait ou jouait tout
14 simplement à ce jeu ou à un autre exercice pour savoir qui visait et qui
15 tuait d'abord.
16 Le 5 mai, à 14 heures 30, lorsque chez nous, étant donné les horaires de
17 travail, on arrête de travailler, Novi Sad a été bombardé. La localité
18 Detelinara, il s'agit d'une cité résidentielle encore où les projectiles
19 sont tombés non loin des écoles dans la partie vieille, ancienne, de la
20 ville. Et pas mal de bâtiments d'habitation ont été entièrement démolis.
21 Des rues entières d'ailleurs ont été touchées. Vous allez voir ces
22 photographies qui illustrent la ville de Novi Sad, ville qui a beaucoup
23 souffert, a été grandement endommagée. Tous les ponts ont été rompus, les
24 systèmes d'eau ont été visés et, comme je deviens de le dire, tous ces
25 différents quartiers résidentiels ont été touchés.
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1 Le 7 mai, de 02 heures 52 à 04 heures 22, à deux reprises, par deux raids,
2 il s'agit donc de parler de cette nuit-là où les enfants sont endormis et
3 les gens normalement chez eux, lorsque Nis a été touché, et les parties
4 industrielles de Nis. Notamment, le village de Medosevac où des dizaines
5 de maison ont été touchées et entièrement démolies. Beaucoup de gens y ont
6 trouvé la mort, d'autres ont été blessés. De même, ailleurs, au beau
7 milieu du travail, de 11 heures 30 à 11 heures 40, les avions de l'OTAN
8 ont lancé deux paquets de bombes à fragmentation. Certaines de ces bombes
9 à fragmentation ont touché le centre médical, le centre clinique de Nis.
10 Les bombes étant fragmentées, éparpillées autour de ce centre médical. Une
11 autre bombe a été larguée au plein centre de la ville, où se trouvent
12 notamment le bâtiment du rectorat de l'Académie universitaire de Nis, un
13 grand dispensaire et un grand marché vert. Sur lequel marché vert à cette
14 époque-là, beaucoup de gens devraient normalement y être. Comme je l'ai
15 déjà dit, auprès de leurs étals, les gens trouvent la mort et beaucoup de
16 gens ont été tués lors de ces raids-là.
17 Je fournirai toutes ces listes-là contenant les noms et les toponymes.
18 Pour des raisons pratiques, je ne suis pas en mesure de vous en donner
19 lecture maintenant.
20 Je prie maintenant l'huissier de vous faire voir ces quelques
21 photographies qui illustrent ce qui s'était passé à Nis, à Medosevac et à
22 Novi Sad lors de ces raids.
23 (L'huissier s'exécute.)
24 Peu importe l'ordre que vous emprunteriez pour présenter les
25 photographies. Je viens de vous les présenter, de vous les relater tout à
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1 fait sommairement tout à l'heure. Je crois qu'il sera tout à fait facile
2 de s'y débrouiller.
3 Voici d'abord une photographie sur laquelle vous pouvez voir les maisons
4 démolies du village de Medosevac. 14 personnes y ont été tuées. On dirait
5 qu'il n'y a pas eu trop de dégâts pour parler de destruction des maisons
6 et du reste. Il me semble que ce sont maintenant les bombes à
7 fragmentation qui étaient à la tâche.
8 (Photo suivante.) On peut y voir pas mal de traces laissées par les bombes
9 à fragmentation; celles-ci ne détruisent pas des immeubles, mais tuent bel
10 et bien des humains. Il s'agit évidemment de munitions interdites.
11 (Photo suivante.) Encore une fois, on peut voir le cadavre de Liljana
12 Spasic qui a été tuée à cette époque-là, ce jour-là, lorsque des bombes à
13 fragmentation ont été lancées sur Nis. Liljana Spasic en était au septième
14 mois de grossesse.
15 (Photo suivante.) Nous sommes à Medosevac. C'est l'une de ces maisons qui
16 ont été démolies dans le village de Medosevac, le 7 mai 1999.
17 (Photo suivante.) Voici comment se présente le cratère au point d'impact
18 de cette bombe, cette fois-ci téléguidée, qui a pu démolir pratiquement
19 tous ces bâtiments d'habitation de Novi Sad, le 7 mai 1999. Ici, on donne
20 un chiffre de plus de cent appartements endommagés, touchés, c'est-à-dire
21 autant de familles qui restent sans appartement, sans logement.
22 (Photo suivante.) Vous y pouvez voir un tronçon de la rue Djuro Molnar, où
23 une école primaire a été touchée pour être sérieusement endommagée. Vous
24 pouvez y voir également des voitures ensevelies sous les débris.
25 Novi Sad a été soumise à la terreur et, d'une manière générale, cette
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1 campagne de terreur à laquelle a été soumise cette partie de la Serbie
2 était une fin en soi, parce que 27 nationalités différentes cohabitent
3 dans cette partie de la Serbie, et en bonne entente. Jamais, il n'y a eu
4 d'excès sur une base ethnique. Et ce sont eux qu'il a fallu détruire et
5 anéantir.
6 Le 7 mai, à 22 heures 50, a été visé le bâtiment, l'immeuble de
7 l'ambassade de la République populaire de Chine. Dans cet immeuble de
8 l'ambassade de Chine, diplomates et journalistes ont trouvé la mort, alors
9 que tout ce qui était déclaré, parlant de prétendues erreurs ou d'une
10 erreur quelconque, était fallacieux et mensonger.
11 D'abord, devait-on justifier le tout en disant que c'est sur ces lieux
12 que, préalablement, se trouvait un bâtiment militaire? Ce qui était un
13 mensonge notoire, car le bâtiment de l'ambassade de Chine a été bâti sur
14 un terrain tout à fait libre; il s'agit d'un palais de date récente, très
15 moderne, neuf.
16 Et puis, un bon nombre de diplomates de pays occidentaux et d'espions se
17 rendaient normalement à des réunions et autres soirées à l'ambassade de
18 Chine, pour en rapporter ce qu'il leur a été servi, comment se
19 présentaient le mobilier et la porcelaine et les services à thé, alors
20 qu'ils ne savaient pas pour autant où se trouvait l'emplacement de
21 l'ambassade de Chine. D'ailleurs, d'une manière générale, tout ce qui a
22 été visé ne l'a été que sur la base de renseignements recueillis par des
23 services compétents. Or, des centaines de services, des centaines
24 d'espions ne pouvaient savoir, paraît-il, où se situait très exactement la
25 résidence de l'ambassade de Chine.
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1 Et il s'avère clair que, même si ce raid a eu lieu de façon directe et à
2 l'insu de quelque membre de l'OTAN et au moyen d'avions qui frappent
3 depuis de grandes hauteurs, alors, on peut en juger pour ce qui a été dit:
4 que Clinton, paraît-il, voulait d'abord viser cette ambassade, ambassade
5 de Chine, comme si c'était un intéressant parce que c'est ainsi qu'on
6 devait bombarder le territoire de la Chine.
7 Mais lorsque le tout a été rédigé -du point de vue juridique, mal fait-,
8 la réponse a été pure et simple: comment peut-on dire ainsi? Il s'agit
9 d'ailleurs du même homme qui s'était mis à rédiger les textes portant sur
10 l'autonomie du Tibet.
11 Par conséquent, il ne peut y avoir de coïncidence quelconque, il ne peut y
12 avoir d'improvisation lorsqu'on parle de l'histoire de Belgrade. Ceux qui
13 veulent le voir de près et savoir de quoi il s'agit, ils finiront par
14 comprendre qu'il ne s'agit pas d'erreur ou il ne s'agit pas de dire que
15 quelqu'un a agi sans connaissance de cause.
16 Le village Orljani, près de Doljevac, me semble être un exemple que je
17 peux citer pour illustrer cette action insensée, à savoir des paysans qui
18 se trouvaient dans leur pré en dehors du village ont été visés et touchés.
19 Je vais vous montrer des photographies qui illustrent tout cela. Il s'agit
20 de prés, cette fois-ci de maïs. On ne voit rien sur ces prés à moins qu'on
21 ne prenne évidemment une loupe pour voir si jamais il y a quelque chose de
22 caché en dessous. Tout simplement, une femme a été visée et touchée. Il
23 s'agit d'un jeu sauvage et féroce où des êtres humains étaient bel et bien
24 la cible.
25 Le 11 mai, à Murino près de Plav, dans la commune de Plav au Monténégro,
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1 cette bourgade si peu développée et pauvre de Murino a été touchée. La
2 population locale s'était réfugiée cherchant abri. Mais, là aussi, tout
3 comme dans Kosovo et partout ailleurs où les bombes étaient lancées. Vous
4 allez voir d'ailleurs quelques photographies de Murino. Vous allez voir
5 également les photographies du petit Daniel qui, en date du 16, à Vrbovac
6 près de Vitina a été victime d'une bombe à fragmentation; et à le
7 regarder, enfin furtivement, on dirait qu'il a été ciblé par un fusil de
8 chasse à tel point il a été touché et déchiqueté presque par plusieurs
9 éclats.
10 Sur une autre photographie, vous allez voir qu'il a perdu une jambe et il
11 demeure pratiquement invalide.
12 (Intervention de l'huissier.)
13 Je ne vous ai pas présenté la résidence de l'ambassade de Chine, non plus
14 que les cadavres qui ont été retrouvés. Toutes ces photographies ont dû
15 parcourir le monde. Et je suppose que ceci ne permettrait pas de conclure
16 que c'était peut-être un des défauts de ma déclaration liminaire et que
17 l'accusation ne me reprochera pas de ne pas avoir offert des preuves
18 concernant l'ambassade de Chine.
19 (Photo suivante.) Regardez ici, ces prés où il n'y a rien, et au beau
20 milieu des prés une paysanne qui a été visée, touchée par des raids. Il
21 s'agit donc de Doljevac, le 11 mai 1999. Et de ses nom et prénom, Jagoda
22 Mladenovic, cette femme, cette paysanne qui travaillait dans les prés.
23 Voilà un exemple de bestialité, de brutalité que présentent de tels raids.
24 (Photo suivante.) Une autre photographie qui présente l'aspect des maisons
25 bombardées du village de Murino près de Plav au Monténégro.
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1 (Photo suivante.) Une autre photographie de Murino, voilà cette petite
2 ville qui a été ainsi victime et défigurée.
3 (Photo suivante.) Le 18 mai 1999, a été touché Jasenica près de Valjevo.
4 Là-dessus, nous avons pas mal de preuves à l'appui et de photographies
5 pour illustrer entre autres suffisamment de données statistiques. Par
6 exemple, Milka Krunic, du village de Jasenica, qui, elle, a été tuée dans
7 sa propre maison. Vous pouvez voir également le degré de dévastation de ce
8 village.
9 Le 21 mai à Sombor, Sombor ville vojvodinienne, 50 maisons ont été
10 touchées. Là-dessus également, je vais vous présenter des documents.
11 Le 21 mai, à Djakovica, dans le Kosovo et la Metoki.
12 Le 25 mai, la ville de Sabac à 13 heures 05 a été touchée.
13 Le 25 mai, une ville d'eau de Novi Pazar.
14 Le 26 mai, à 8 heures 30, le village de Radost, commune de Orahovac, non
15 loin de Ralja, près de Beli Drim. Encore une fois des Albanais qui ont été
16 tués. Vous allez voir un cadavre d'un enfant né en 1988, toujours de ce
17 village de Radost.
18 Le 26 mai, à 23 heures 10, à Ralja, un village qui se trouve à la
19 périphérie de Belgrade a été touché. Vous allez voir la photographie d'une
20 famille qui a essayé de chercher refuge dans leur maison secondaire;
21 d'ailleurs Ralja étant leur lieu d'origine. Vous allez voir la
22 photographie de deux enfants, Stefan et Dijana Pavlovic, qui ont été tués
23 pendant qu'ils dormaient dans leur maison. Et vous allez voir tout cela
24 aussi.
25 Je vous en prie, Monsieur l'huissier, faites voir ces photographies. Je
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1 fais de mon mieux pour en faire toujours un jeu de photographies à part,
2 pour que vous puissiez avoir une idée de ce que je voulais dire en vous
3 faisant cet exposé.
4 (Intervention de l'huissier.)
5 (Photo suivante.) Jasenica près de Valjevo, où Milka Krunic a été tuée.
6 Voici une autre maison démolie en date du 10 juillet 1999, toujours dans
7 Jasenica le village de Jasenica près de Valjevo.
8 (Photo suivante.) La photographie de ce cadavre dont j'ai parlé tout à
9 l'heure.
10 (Photo suivante.) Cinquante maisons ont été touchées à Sombor, le 21 mai,
11 Sombor en Voïvodine, dans la rue Vuk Karadzic. Le propriétaire de la
12 maison est né en 1940.
13 (Photo suivante.) Cette maison a été incendiée, pratiquement détruite donc
14 en date du 21 mai à Sombor.
15 Photographie suivante, s'il vous plaît. Nous sommes à Djakovica. Il s'agit
16 de Ibrahim Djosi, de nationalité albanaise, qui a été tué dans sa maison.
17 Vous pouvez le voir sur cette photo, voir son cadavre.
18 Photo suivante: une vue de Sombor. Evidemment, il a fallu présenter cette
19 photo sous un autre angle, enfin lorsque préalablement j'ai parlé de
20 Sombor.
21 Cette fois-ci, nous sommes encore à Sombor, dans la rue St-Sava.
22 (Photo suivante.) Une vue de Sabac. Cette fois-ci, nous sommes dans
23 Novopazarska Banja, la ville près de Novi Paza. Une trentaine de maisons
24 ont été touchées. D'une manière générale, dans cette région de Novi Pazar,
25 vous avez Serbes et Musulmans en cohabitation. Par exemple, il s'agit ici
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1 de la famille Kastrati: cet enfant est né en 1988 et pendant qu'il était à
2 garder ses troupeaux avec ses camarades, il a été tué. Evidemment, peut
3 voir également des bêtes tuées.
4 (Photo suivante.) Voici les cadavres de ces enfants qui ont trouvé la mort
5 en sommeil. Quand j'ai parlé tout à l'heure, j'ai mentionné le village de
6 Ralja près de Belgrade, et cela s'est passé à 22 heures 30, la nuit. On
7 peut les voir donc dans leur pyjama.
8 Le 26 mai, des maisons ont été démolies. Voilà comment se présentent leurs
9 décombres. On parle d'un certain Ivanovic et sa fille Biljana ont été
10 tués. Et ainsi de suite. Hier, je vous ai parlé de bombardements qui ont
11 anéanti une petite cité de mineurs d'Aleksinac. La ville d'Aleksinac
12 connue pour ses mineurs d'Aleksinac. Les gens d'Aleksinac connus comme
13 étant les mineurs travaillant dans des mines de fond.
14 Le 5 avril, évidemment c'était une première fois lorsqu'ils ont été
15 ensevelis par les raids de l'OTAN.
16 Le 28 mai, à 00 heure, une fois de plus, Aleksinac a été visée. Et cette
17 fois-ci, 14 projectiles ont été largués dont 7 visaient le centre ville,
18 le noyau urbain d'Aleksinac. Un autre projectile a frappé la région de
19 Svrljig. Et une fois de plus, des statistiques parlent pour elle-mêmes de
20 tout ce qui a été démoli, et je crois que la ville d'Aleksinac mérite
21 d'être présentée à part. Pourquoi Aleksinac, pour la seconde fois, se
22 voit-elle si sauvagement, si férocement visée et touchée? Je crois que
23 c'est une question d'ailleurs qui me semble un peu absurde. Tout comme est
24 absurde tout crime et tout bombardement, car ceux qui viennent apporter la
25 mort à des enfants en sommeil, je crois, n'auront pas la conscience
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1 tranquille et ne pourront certainement dormir en paix si jamais ils sont
2 sensibles à ce qu'on appelle la conscience et la morale.
3 Allez-y, Monsieur l'huissier. Suivez l'ordre selon laquelle j'ai déjà
4 disposé les photographies.
5 (Première photo.) Voici le point d'impact du projectile où des gens ont
6 été tués, d'autres grièvement blessés, en date du 28 mai. C'était déjà le
7 printemps, voilà que la nature s'habille en vert. Il y a un peu de tout
8 sauf des maisons.
9 Allez-y.
10 Photo suivante: d'autres maisons qui ont été démolies. Et dans la légende,
11 des données statistiques vous sont données portant sur ceux qui ont été
12 tués ou blessés: tel ou tel mari, sa femme, sa sœur, des enfants, etc.
13 (Photo suivante.) Nous voyons une autre victime d'Aleksinac, Dusanka
14 Savic, qui a été tuée dans la maison de son voisin. Encore une fois, des
15 victimes des bombardements d'Aleksinac.
16 (Photo suivante.) Ici aussi, des maisons détruites d'Aleksinac. C'est de
17 là qu'on a extrait des morts. Cet homme a été extrait de la maison que
18 nous venons de voir à l'instant, il s'agit de Branko Mitrovic. Deux
19 maisons entièrement détruites, rue Uzicka d'Aleksinac.
20 (Photo suivante.) Ceci se passe en date du 28 mai à Aleksinac: 80 maisons,
21 pour la plupart toutes situées dans les deux rues qui sont celles d'Uzicka
22 et de Niska.
23 (Photo suivante.) Nous voyons ici des maisons détruites de Petrovaradin,
24 Novi Sad, le 29 mai 1999.
25 (Photo suivante.) Ici, l'une des maisons détruites de Petrovaradin, dans
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1 la cité de Ribnjak, de Novi Sad.
2 Le 29 mai, il y a eu des bombardements de Cumurija près de Nis, vous
3 verrez ici les décombres et les cadavres. Le 29 mai, encore une fois, il y
4 a eu des bombardements de Cuprija et, à ce moment-là, on a endommagé, on a
5 détruit plus de cent sites civils. Vous verrez un certain nombre de lieux
6 d'impacts, donc des endroits où ont frappé des projectiles.
7 En date du 30 mai, il y a eu des bombardements des maisons d'habitation et
8 d'un cimetière Brvenik près de Raska, vous verrez ces maisons, vous verrez
9 ce cimetière. Vous verrez des Serbes qui ont perdu leur vie, les vivants
10 et les morts ont été la cible de ces attaques. Mais vous ne verrez que les
11 morts.
12 En date du 31 mai, Ripanj, un village situé près de Belgrade. Vous verrez
13 encore une fois des cadavres de femme.
14 Egalement le 31 mai, Ripanj, des maisons détruites.
15 Le 31 mai encore, le village de Drazevac près de Obrenovac, encore une
16 fois des victimes, des femmes.
17 Le 31 mai, une attaque aérienne très importante a été conduite sur Novi
18 Pazar. Il s'agit bien de la région où les Serbes et les Musulmans
19 cohabitent. C'est une région mixte. L'attaque a été conduite contre la
20 zone résidentielle de Novi Pazar. Lors de la première attaque, 11
21 personnes ont péri et un nombre considérable de blessés a été signalé. Je
22 n'ai pas ici les chiffres quant à ceux qui ont succombé ultérieurement à
23 leurs blessures. L'école primaire, ainsi que le centre médical, ont été
24 endommagés; il s'agit du centre médical Jedinstvo. Un grand nombre de
25 maisons ont été endommagées ainsi que l'arrêt de bus ou la gare routière.
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1 Il s'agit du crime le plus grave qui se soit produit à Novi Pazar depuis
2 l'existence de cette ville au sein de la nouvelle Yougoslavie.
3 Le 8 juin, à 0 heure 15 minutes, il y a eu une attaque menée sur Novi Sad,
4 la cité de Sangaj. Il faut savoir et il ressort de manière tout à fait
5 claire de cela que les quartiers résidentiels étaient toujours visés de
6 nuit, au moment où on était sûr que les gens dormaient chez eux et qu'ils
7 allaient donc se faire tuer. Je vous prie de montrer à présent ce jeu de
8 photographies.
9 (Intervention de l'huissier.)
10 (Première photo.) Nous voyons ici Cumurlija. Au début de cette série,
11 comme je l'ai dit, une femme a péri.
12 (Photo suivante.) Nous voyons ici Cuprija. Des bombardements en date du 29
13 mai 1999, une centaine de sites civils ont été détruits dans une petite
14 ville. Figurez-vous: cent cibles civiles dans une petite ville!
15 (Photo suivante.) Ici, nous voyons le lieu de l'impact de l'un des
16 projectiles également à Cuprija.
17 (Photo suivante.) Ici, des maisons familiales détruites ainsi que le
18 cimetière de Raska, le 30 mai 1999.
19 (Photo suivante.) Cela concerne également Drvenik de Raska, date du 30
20 mai.
21 (Photo suivante.) Ici, nous voyons 17 tombes détruites ou endommagées du
22 cimetière de Drvenik de Raska.
23 On peut continuer.
24 (Photo suivante.) Ripanj, le village qui est situé près de Belgrade, nous
25 voyons les restes d'une maison dont la propriétaire a été tuée dedans, en
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1 date du 31 mai 1999; il s'agit de Slavica Stojiljkovic.
2 (Photo suivante.) Nous voyons ces restes ici.
3 (Photo suivante.) Egalement à Ripanj une maison détruite, ainsi que les
4 noms des victimes, l'aspect du cratère à Ripanj, Ripanj étant un village
5 près de Belgrade.
6 (Photo suivante.) Novi Pazar que nous voyons ici, près de la gare
7 routière, à l'endroit que vous avez vu; 11 personnes ont perdu leur vie.
8 Nous voyons les maisons détruites de Novi Pazar. Ici, l'on voit comment on
9 est en train d'extraire les victimes, des restes des décombres.
10 (Photo suivante.) On voit les maisons détruites. Ici, l'endroit où a été
11 tué Djordje Pantovic dans sa boutique.
12 (Photo suivante.) Nous voyons ici la victime, Golub Ratkovic, né en 1953.
13 Une photographie qui vient de Novi Pazar. Dragan Simovic, né en 1953,
14 également de Novi Pazar. Miodrag Mikic, né en 1970.
15 (Photo suivante.) Zvezdana Jajic, née en 1962. Il s'agit également d'une
16 victime de Novi Pazar. Simic de Novi Pazar, un enfant, l'enfant de
17 Slobodan Simic, Marko Simic, né en 1997, Novi Pazar.
18 (Photo suivante.) Dejan Milosevic, né en 1973 du village Saronje, Novi
19 Pazar. Les restes de Mirko Roglic, né en 1983, il s'agit d'une victime de
20 Novi Pazar.
21 (Photo suivante.) Nous voyons ici des maisons détruites de Novi Pazar,
22 détruites le 31 mai. C'est ici qu'une quarantaine de maisons ont été
23 détruites. Nous voyons ici de plus près l'une des maisons détruites.
24 Le 20 mai, 5 minutes après minuit à Belgrade, ou plutôt dans le ciel de
25 Belgrade une attaque aérienne a été menée dont la cible a été l'hôpital
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1 Dragisa Misovic. Il s'agit d'un grand centre hospitalier, l'un des plus
2 connu de Yougoslavie, situé donc à Belgrade, situé Boulevard de la Paix.
3 La clinique neurologique de ce centre hospitalier a été touchée également.
4 Il y a eu des morts parmi les patients. Bien entendu, des patients qui se
5 trouvaient au département des soins intensifs.
6 Lors de cette attaque, tous les bâtiments du centre clinique et
7 hospitalier ont été visés et touchés, y compris la maternité, les services
8 de gynécologie donc la maternité, ainsi que l'hôpital des enfants malades
9 avec ses départements de pneumologie. Tous en Yougoslavie connaissent ce
10 centre hospitalier qui est situé dans les quartiers résidentiels de
11 Belgrade où résident pratiquement tous les membres du corps diplomatique,
12 tous les ambassadeurs et les diplomates du plus haut rang. Je ne vous
13 montrerai que quelques photographies qui vous montreront donc les dégâts
14 occasionnés dans ce centre hospitalier Dragisa Misovic.
15 (Intervention de l'huissier.)
16 (Première photographie.) Inutile de m'attarder sur les commentaires, vous
17 verrez des restes des victimes, des patients. Ici, Zora Brkic, une
18 patiente.
19 Je vous prie de continuer.
20 Ici, le bloc opératoire qui a été endommagé également.
21 (Photo suivante.) Egalement un patient de la clinique neurologique qui a
22 perdu sa vie lors de cette attaque; Radoslav Novakovic, tué à l'hôpital.
23 Ici, la salle des soins intensifs ou plutôt ce qu'il en reste à la
24 clinique de neurologie.
25 Je vous prie de poursuivre.
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1 (Photo suivante.) C'est l'intérieur de la partie centrale de la clinique
2 neurologique qui a été détruite, ainsi que l'endroit où ont été trouvés
3 les corps de Blanka Boskovic et de Radosav Novakovic. Nous voyons des
4 corps des victimes.
5 Poursuivez, s'il vous plaît.
6 La clinique de neurologie, vue de l'extérieur en date du 20 mai 1999.
7 (Photo suivante.) Encore une fois les bâtiments faisant partie du centre
8 clinique hospitalier Dragica Misovic.
9 (Photo suivante.) L'Institut d'urologie et de néphrologie.
10 (Photo suivante.) Nous voyons l'aspect d'une des chambres de patient après
11 les bombardements.
12 Je vous ai parlé de Surdulica, une petite localité située au sud de la
13 Serbie. Cette localité a été bombardée, ses habitants ont péri; cette
14 localité a été pratiquement rasée dans la nuit du 30 au 31 mai 1999.
15 Encore une fois, Surdulica a fait l'objet d'une attaque. Cette fois-ci,
16 c'est le sanatorium de Surdulica qui a été la cible de l'attaque. Il
17 s'agit d'un hôpital destiné aux maladies pulmonaires, qui est situé dans
18 la partie est de Surdulica. Les projectiles sont tombés non seulement sur
19 l'hôpital des maladies pulmonaires, mais aussi sur la maison hébergeant
20 les personnes du troisième âge et également tout ce qui se trouvait dans
21 les parages. Le sanatorium a donc été visé.
22 Il me paraît impossible de catégoriser ces crimes de guerre; il vous
23 appartient à vous, juristes professionnels, de le faire. Vous devez vous
24 représenter l'importance de ce crime. Il s'agit d'un crime où un
25 sanatorium qui était plein de patients… Comment expliquer ce crime? Je
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1 suppose que celui qui l'a commis l'expliquera et j'espère qu'il le fera.
2 Je vous prie de montrer cela. J'ai réduit le nombre de photographies
3 représentant le sanatorium que je souhaite vous montrer.
4 (L'huissier s'exécute.)
5 (Première photo.) Nous voyons les corps à la terrasse du bâtiment du
6 sanatorium.
7 (Photo suivante.) Ces photos ont été prises peu après la frappe, avant que
8 la plupart des victimes aient été identifiées. La tête de Dusan
9 Manojlovic, né en 1927, cette tête a été trouvée devant le sanatorium.
10 (Photo suivante.) Stamen Rangelov de Surdulica, du village de Bozica. Il a
11 péri dans le laboratoire d'analyse.
12 (Photo suivante.) Les corps qui ont été extraits du bâtiment du
13 sanatorium, comme vous pouvez le voir, les corps gisent partout dans la
14 cour, en cette matinée. Les restes d'une mère et d'une fille, Bosiljka
15 Malobabic et Milena Malobabic; il s'agit de deux réfugiées de Karlovac.
16 (Photo suivante.) Encore une fois, des victimes. Encore une fois, des
17 réfugiés cette fois de Korenica.
18 (Photo suivante.) Egalement des victimes originaires de Duga Resa.
19 (Photo suivante.) Des cadavres de personnes qui ont été tuées dans le
20 bâtiment du troisième âge, près du sanatorium. Leurs noms figurent ici.
21 Ils viennent de Vladicin Han, du village de Kalemance, qui se trouve dans
22 les environs.
23 (Photo suivante.) Encore une fois, les restes d'une victime qui ont été
24 extraits des ruines Napijalo Dragic.
25 (Photo suivante.) Egalement une victime: une femme, Bogdanka Janjanin, née
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1 en 1925, de Vrgin Most.
2 (Photo suivante.) Slavko Popovic.
3 (Photo suivante.) Deux hôpitaux de suite, comme vous le voyez: le centre
4 hospitalier Dragica Misovic et ensuite le sanatorium de Surdulica. Dans ce
5 premier centre, la maternité a été visée et, dans le deuxième, les
6 bâtiments réservés aux personnes du troisième âge.
7 Je possède de nombreux documents montrant les bombardements des sites
8 culturels. Je les fournirai à la Chambre et à l'accusation. Ces documents
9 couvrent vingt pages; je ne souhaite pas en donner lecture dans le détail.
10 Je ne souhaite pas le faire à présent.
11 Mais ces documents concernent la destruction des lieux dédiés à la culture
12 à Nis, Novopazarska Banja, Gucevo, Belgrade en premier lieu, Novi Sad,
13 Vrdnik, Vrsac, le mont Kopaonik, Balanjac, Zmajla, Zablace, Cvetke
14 Prilike, Trstenik, Cuniz, Krcmar, Pancevo, Gracanica, Draganac,
15 Kragujevac. Il s'agit d'un grand nombre de sites presque autant qu'à
16 Belgrade. Decani, Gorazdevac, Cacak, Valjevo, Kadinjaca, Velika Hoca,
17 Sreckovac, Pustranje, Vinca, Belo Brdo, Gornje Nerodimlje, Zitoradja,
18 Smederevo, Palic, Sabac, Gazimestan, Tekeris; des villages dans les
19 environs de Kraljevo à proximité desquels se situent ce genre de monuments
20 culturels, Cuprija, Vrsac, Trnik.
21 Je n'ai mentionné que les sites où plusieurs monuments culturels ont été
22 bombardés ou lieu de culture. Et c'est aperçu couvre 20 pages.
23 A présent, je souhaite évoquer le bombardement d'une prison.
24 M. le Président (interprétation): Si vous souhaitez aborder un autre
25 sujet, ce serait un moment opportun pour interrompre nos travaux.
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1 Monsieur Milosevic, vous en avez pour combien de temps encore, s'il vous
2 plaît?
3 M. Milosevic (interprétation): (Hors micro.)
4 Comme vous le savez, je n'ai pas absolument pas de condition me permettant
5 de me préparer, donc je n'ai pas non plus une idée précise du temps qu'il
6 me faudra. Mais je suppose avoir couvert la moitié de ce que j'avais
7 l'intention de dire. J'ai sûrement dit plus que la moitié de ce que
8 j'avais l'intention de dire.
9 M. le Président (interprétation): Eh bien, nous nous attendons à ce que
10 vous en ayez terminé d'ici la fin de l'audience d'aujourd'hui, ceci vous
11 donnerait le même temps que le temps qui a été donné à l'accusation.
12 M. Milosevic (interprétation): Je pense qu'il ne serait pas bien que vous
13 me limitiez dans le temps dont je disposerai…
14 M. le Président (interprétation): Il nous appartient à nous de voir quel
15 est le temps raisonnable qu'il vous faut pour présenter vos propos.
16 Nous allons interrompre nos travaux et nous reprendrons à 11 heures 30.
17 (L'audience, suspendue à 11 heures, est reprises 11 heures 30.)
18 M. le Président (interprétation): Monsieur Milosevic, c'est à vous.
19 M. Milosevic (interprétation): (Hors micro.)
20 M. le Président (interprétation): Nous n'avons pas de traduction.
21 M. Milosevic (interprétation): Je vous avais demandé de me dire combien de
22 temps j'allais pouvoir parler.
23 M. le Président (interprétation): Je vous prie de brancher votre micro.
24 Nous nous sommes penchés sur la question et je crois que vous pouvez avoir
25 jusqu'à la fin de cette journée-ci et jusqu'à la première pause de lundi.
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1 Cela vous fournira une heure et demie de plus. Et un total de 10 heures.
2 M. Milosevic (interprétation): Cela signifiera une heure et demie de la
3 journée de lundi, n'est-ce pas?
4 M. le Président (interprétation): Oui.
5 M. Milosevic (interprétation): Je vais donc abréger avec la documentation
6 que je présente, parce que c'est une documentation qui nous prend pas mal
7 de temps.
8 Je voudrais parler maintenant du bombardement de la prison à Istok. Parce
9 qu'ici, il m'a été donné l'opportunité d'écouter l'Acte d'accusation où
10 l'on avait dit que des policiers serbes avaient lancé des grenades et que,
11 ce faisant, ils ont détruit la prison d'Istok, au Kosovo.
12 Cette prison a été bombardée les 19 et 21 mai.
13 Je vais passer outre les photographies qui ne sont pas indispensables.
14 Mais dans ce triste Acte d'accusation, on dit que des policiers serbes ont
15 utilisé des grenades à main pour le faire; vous allez voir un cratère fait
16 dans du béton armé, un cratère qui aurait permis à un train ferroviaire de
17 passer. Et vous verrez les victimes, vous verrez qu'un grand nombre de
18 détenus y ont trouvé la mort. Et il y a eu 95 morts et 196 blessés parmi
19 les prisonniers qui étaient là-bas à purger leur peine.
20 Je vous prie de montrer cela, Monsieur l'huissier.
21 Pendant que vous portez cela, je tiens à dire que, pendant tout le temps
22 de l'agression, on a continué à bombarder les ponts; on a détruit le pont
23 de Zezelj à Novi Sad, puis le pont de Ostruznica.
24 Regardez cette photographie, regardez le cratère qui a été fait par le
25 projectile au point d'impact. Ce n'est qu'une des photos de cette prison.
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1 Vous pouvez donc voir. Et que l'on ne vienne pas me dire que cela a été
2 fait avec une grenade à main. Dans ce pavillon-ci, plusieurs détenus ont
3 trouvé la mort.
4 Continuez, je vous prie.
5 On voit ici le couloir.
6 Continuez.
7 On voit des cadavres ici, dans l'une des cellules.
8 (Photo suivante.) Puis des cadavres encore, suite au bombardement. Voyez
9 de quoi cela avait l'air.
10 (Photo suivante.) Est-ce que cela peut être fait par une grenade à main?
11 Regardez donc ces cadavres ensevelis sous les décombres.
12 Continuez, je vous prie, Monsieur l'huissier.
13 Voilà de quoi avait eu l'air ce bombardement. On a poursuivi les
14 bombardements des ponts: le pont de Ostruznica.
15 Je ne vais plus vous donner de photographies.
16 Le pont de Sarajevo dans le canyon de Grdelica. Puis le pont de Toplica
17 pour le transport routier et ferroviaire.
18 On voit sur ces photographies les morts qu'il y a eu sur le pont.
19 Le 1er mai, à 13 heures 40, sur la route nationale de Pristina à Nis, vers
20 le village de Luzani, municipalité de Podujevo, au Kosovo et Metohija, sur
21 la rivière Lab qui a également été ciblée. On a ciblé un autocar plein de
22 passagers; parmi les passagers, il y avait beaucoup de femmes et
23 d'enfants. L'autocar a été touché de plein fouet et brisé en deux. Sont
24 restés morts sur place 39 passagers, et 13 autres ont été grièvement
25 blessés; bon nombre d'entre eux sont morts par la suite. Donc l'autocar
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1 était plein à craquer.
2 Je ne vais pas vous montrer cet autocar qui a été bombardé par l'OTAN, où
3 il y a eu tant de victimes civiles. Cela a eu lieu le 1er mai.
4 Et dès le 3 mai, à proximité de Savine Vode, entre 11 heures 45 et 13
5 heures 30, par des missiles et des bombes à fragmentation, on a tiré sur
6 la route Pec-Kula-Rozaje et sur un autre autocar plein de passagers,
7 voyageant de Djakovica en direction de Podgorica. Là aussi, des passagers
8 sont morts. Il y a en eu beaucoup qui sont morts et peu d'entre eux ont
9 été blessés. Et pour ce qui est des blessés, vous pouvez vous imaginer.
10 Je vais barrer les photos qui n'ont pas à être montrées; je tiens juste à
11 ce que l'on montre quelques photos seulement caractéristiques.
12 Ici, vous avez donc ces vues de victimes.
13 Deux autocars, dans l'intervalle de trois jours, à savoir le 1er et le 3
14 mai, au Kosovo et Metohija, qui ont été ciblés par l'OTAN. Tous civils,
15 tous étaient civils et tous sont morts, massacrés. En tout et pour tout,
16 plus de cent personnes.
17 (Photo suivante.)
18 Je vous ai dit que ce qui est barré, ce n'est pas la peine de le montrer,
19 car c'est une vue de loin. Montrez celles qui ne sont pas barrées.
20 (Photo suivante.) Voilà une partie de ce pont détruit.
21 Continuez, je vous prie. Continuez encore.
22 Ici, vous voyez les cadavres, les cadavres disséminés, calcinés, tombés du
23 pont.
24 (Photo suivante.) Vous avez ces cadavres qui brûlent encore.
25 Suivante: là, les corps sont carrément calcinés.
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1 (Photo suivante.) Continuez encore des vues de corps calcinés.
2 Suivante, je vous prie.
3 (Photo suivante.) On voit ces cadavres, ces morceaux de corps déchiquetés,
4 disséminés à côté de la route, éparpillés sur la route.
5 Continuez, je vous prie.
6 (Photo suivante.) C'est la personne qui vendait les tickets dans
7 l'autocar.
8 Continuez, je vous prie.
9 (Photo suivante.) Encore une jeune fille morte.
10 (Photo suivante.) Cette femme a été identifiée: Faza Andonovic.
11 Continuez.
12 (Photo suivante.) Encore une personne non identifiée.
13 Continuez, je vous prie.
14 (Photo suivante.) Ici, une voiture se trouvant à proximité de l'autocar.
15 Ses passagers sont morts également, cette voiture s'est juste trouvée à
16 proximité. On voit le plaque d'immatriculation de Pec, Milovan Ceklic qui
17 a trouvé la mort.
18 Continuez, je vous prie.
19 (Photo suivante.) Sa fille, Milijana.
20 Continuez.
21 C'est fini.
22 (Fin des photographies.)
23 On a détruit le pont ferroviaire entre Belgrade et Bucarest sur Vatin,
24 puis le pont ferroviaire de Bogutovac, puis le pont ferroviaire en
25 direction de Kosovo Polje, puis le pont ferroviaire sur la voie ferrée
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1 traversant la rivière Ibar, le pont sur la Nisava à Nis, le pont sur la
2 grande Morava à proximité de Mijatovac, et sur ce pont vous voyez
3 l'ambulance de la Croix-Rouge roumaine avec la Croix-Rouge peinte sur le
4 toit. Puis, vous voyez le bâtiment des PTT à Uzice, le pont à côté de
5 Velika Plana, la route circulaire autour de Cacak, les cadavres des
6 personnes qui s'étaient trouvées sur la route, le pont sur le Lim à
7 Prijepolje. Puis une autre attaque. Puis le pont à Horgos, à côté de la
8 frontière hongroise, donc à l'extrême nord du pays. Puis le pont de Murin,
9 le pont de Vrbas, le pont de Kokin Brod, le pont de Vrbas, le pont de
10 Truparske Sume à Vladicin Han, le pont sur la rivière Jasenica à Velika
11 Plana non loin de Belgrade, le pont de Cekavica sur la rivière Jablanica,
12 le pont de Dzenovica sur la Jablanica. On voit les cadavres à côté de la
13 route, à côté de ces ponts, de ces ponts qui ont été ciblés.
14 Le 30 mai, à 13 heures 05 et à 13 heures 15, on a ciblé le pont sur la
15 grande Morava, la Velika Morava, en une journée de fête religieuse où il y
16 avait dans la ville plusieurs milliers de personnes et, sur le pont,
17 plusieurs centaines de civils qui pouvaient être aperçus par tout un
18 chacun à 13 heures 05, en cette journée-là. Ces gens-là sont morts. Et on
19 voit ici les corps des victimes. Beaucoup de victimes. Voyez donc tous ces
20 cadavres.
21 Une heure après cette frappe, ils sont revenus alors qu'ils savaient que
22 sur le pont il y avait des équipes de sauvetage qui étaient venues se
23 porter au secours des victimes et ce pour tuer davantage encore de
24 personnes. Et parmi ces gens-là, il y avait une fille, Sanja Milenkovic,
25 un génie en mathématiques, née en 1983; et nous avons ici même son livret
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1 scolaire.
2 Le 29 mai 1999, on a détruit le bâtiment de la télévision de Novi Sad, ce
3 bâtiment a été complètement détruit.
4 Je ne vais pas vous montrer toutes ces photos étant donné que le temps qui
5 m'est imparti s'est vu réduit.
6 On a bombardé dans la nuit du 1er au 2 mai les installations
7 d'alimentation en eau potable, donc la majeure partie de la ville de
8 Pristina s'est vue privée d'eau.
9 Puis on a bombardé tout ce qui constitue l'infrastructure, à savoir les
10 installations électro-énergétiques pour ce qui est de cette unité de
11 production d'électricité "Nikola Tesla" Obrenovac.
12 Puis on a bombardé l'usine Cer à Cacak. Je n'ai pas le temps de vous
13 montrer toutes ces photos, toutes ces photos de destruction complète de
14 l'une des plus grandes entreprises de Serbie qui faisait vivre la majeure
15 partie de la population de Cacak.
16 Puis Prva Iskra, à Baric près de Bergrade.
17 Puis ce bassin d'exploitation des mines de Bor, le plus grand producteur
18 de cuivre en Europe.
19 Puis on a bombardé le complexe des usines de Krusik à Valjevo, le 18 mai.
20 Et une fois de plus, on voit sur ces photos les usines qui ont été rasées.
21 Puis Vinacka Morava à Gnjilane, je parle là du 19 mai. On voit sur ces
22 photos les corps des victimes: Sabija Cijan Sijan, originaire de Binacka
23 Morava, et Ademi Dzevat, originaire de Gnjilane. Et ainsi de suite.
24 Puis l'entreprise Mladost à Gnjilane. Encore des corps, des corps inanimés
25 d'hommes et de femmes. Je dirai même qu'il y en a plus qui appartenaient à
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1 des femmes.
2 Puis à Sombor, le 21 mai.
3 Puis la centrale thermo-électrique Veliki Crlijni à proximité de
4 Lazarevac; je ne vais pas montrer ces photos. Puis la centrale thermique
5 près de Obrenovac; je ne vais pas non plus vous montrer ces photos.
6 Puis les installations électriques Istok, à Nis.
7 Puis celles de transformation à Novi Sad, il s'agit d'un champ de la
8 grandeur de plusieurs stades de foot, qui alimentait une grande partie de
9 la Voïvodine. Ensuite, les installations qui sont capitales pour
10 l'alimentation en énergie électrique de Belgrade. Quand il n'y a pas
11 d'électricité, il n'y a pas d'eau, donc tout ce qui fonctionne grâce à
12 l'électricité ne fonctionne plus.
13 Puis il y a les alimentations en eau potable de Sombor.
14 Donc toutes ces installations: hôpitaux, maternités, centrales d'eau,
15 autocars, trains, tout ce qui est cibles interdites par les Conventions de
16 Genève, les protocoles des Conventions de Genève, et ce qui constituait,
17 au terme des lois internationales, crime contre l'humanité, génocide et
18 crime de génocide.
19 Donc tout ce qui est alimentation en carburant, a été bombardée, détruite,
20 et les dommages… Et plus grands ont été ceux qui sont des dommages
21 écologiques. Sans parler des dégâts matériels.
22 J'ai donc essayé d'exposer, de façon rapide et restrictive, la façon dont
23 les installations civiles ont été détruites lors de l'agression de l'OTAN
24 sur la Yougoslavie, à l'occasion de quoi tous ces crimes, dont j'ai parlé,
25 ont été perpétrés.
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1 Je me demande maintenant de quelle sorte de Tribunal peut-on parler si
2 vous refusez de juger tous ces crimes-là, ces crimes perpétrés par les
3 leaders, les Gouvernements, les armées du Pacte de l'OTAN que j'ai cité,
4 que j'ai énumérés sur le territoire de la Yougoslavie.
5 Et vous, vous avez dans votre intitulé "Tribunal pour l'ex-Yougoslavie".
6 En vertu de la résolution du Conseil de sécurité qui vous a porté
7 création, il n'a pas été fait exception pour ce qui est de l'ex-
8 Yougoslavie. On n'excepte pas les Français, les Allemands, les Américains.
9 On a dit nulle part dans cette résolution qu'il ne s'agit, pour ce qui est
10 des crimes perpétrés en ex-Yougoslavie, que de ceux que vous désignerez
11 comme étant fautifs, à savoir les Serbes.
12 Vous avez interprété donc vos compétences de façon à ce que tous les
13 auteurs des crimes soient mis de côté et que ne soient jugés que ceux qui
14 se sont défendus contre les agresseurs et qui étaient chez eux. Vous
15 refusez de considérer comme responsables les vrais agresseurs, les vrais
16 criminels.
17 Vous ne cessez de répéter qu'il s'agit de procès à l'intention d'une
18 partie qui se défendait et de procès équitable. Par ces positions, vous
19 vous êtes définis comme étant partie prenante du côté de ceux qui ont
20 perpétré des crimes à l'égard de la partie qui s'était défendue sur son
21 propre territoire, et vous affirmez que vous ne jugez ni la Yougoslavie ni
22 la Serbie, mais moi-même seulement.
23 Je vous ai dit et je vous ai avancé toute une série d'arguments que vous
24 avez utilisés vous-mêmes en disant que vous étiez là pour juger tout un
25 chacun. Et vous me dites à moi que je suis responsable en fonction d'une
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1 chaîne de commandement qui n'existe en aucun droit, à savoir que les
2 forces armées de Yougoslavie que je commandais ont perpétré des crimes en
3 défendant leur pays, avec l'appui et le soutien du peuple entier. Donc
4 vous êtes en train de soutenir, d'appuyer l'agresseur contre celui qui
5 s'est défendu.
6 En même temps, vous faites face à des falsifications, des faux. Vous avez
7 vu tout ce qui a été présenté sur la cassette vidéo. Vous avez vu que
8 l'accusation s'en tient aux mensonges de M. Walker, et comme le Procureur
9 sait quelle est la vérité, parce que vous avez vu et entendu la
10 déclaration, du chef des médecins légistes finlandais, Mme Ranta, qui a
11 présenté son rapport au Procureur. En d'autres termes, ce dernier
12 dissimule la vérité et monte un acte d'accusation mensonger.
13 Et ce n'est pas tout. Le Procureur a montré, durant ces deux jours, à
14 l'opinion publique des images de camps en Bosnie-Herzégovine, mais on sait
15 que ce sont des vues fausses, étant donné que l'on a montré des images.
16 Moi, j'ai aussi des cassettes qui montrent comment ces mensonges ont été
17 fabriqués et montés pour se placer au service de la propagande anti-serbe.
18 Je ne vais pas parler des camps en Bosnie, je n'en sais rien, mais je
19 parle des émissions de télévisions falsifiées qui visent à démontrer la
20 culpabilité serbe. Je voudrais la faire passer, mais je vais faire une
21 évaluation du temps nécessaire, et s'il m'en reste assez, je vous la ferai
22 passer.
23 Vous allez voir alors qu'il s'agit d'images qui nous ont été montrées par
24 le Procureur, et vous verrez les montages qui ont fait le tour du monde
25 aux fins de sataniser le peuple serbe. Il s'agit là d'une journaliste,
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1 d'une soi-disant journaliste anglaise qui est allée dans un centre
2 d'accueil pour réfugiés. Ces réfugiés pouvaient se déplacer librement,
3 aller dans les villages voisins pour acheter des vivres, et ils s'étaient
4 abrités là des effets de la guerre. Il y avait des fils, mais des fils de
5 poulailler. Donc il y avait juste quelques fils au sommet pour protéger un
6 entrepôt. Et c'est à partir de cet entrepôt qu'on a filmé des soi-disant
7 détenus qui se trouvaient soi-disant derrière des fils barbelés, mais on
8 peut le voir sur la cassette. Ce sont des questions maintes fois traitées
9 dans l'opinion publique, et si le temps me le permet, je vous la ferai
10 passer. Si je n'ai pas le temps de le faire, je donnerai cette cassette
11 aux médias pour que l'on puisse diffuser ces falsifications.
12 Je ne vais pas parler de Racak, de tous ces faux, les pièces montées de
13 toutes pièces, donc des gens qui étaient au Kosovo et Metohija, et vous
14 avez vu qu'il y avait très peu de réfugiés au Kosovo -moins de 1%, zéro et
15 quelque pour cent- pour ne pas citer toutes ces falsifications.
16 Je vais poser la question à l'opinion publique: si l'on sait que le
17 Procureur a monté son Acte d'accusation, est-ce qu'il peut continuer à
18 exercer sa fonction? Vous savez quelle a été la décision de la Cour
19 suprême d'Angleterre quand le Procureur n'a pas bien fait son travail, et
20 vous n'ignorez pas la procédure à suivre en cas d'abus de procédure. Vous
21 savez combien de mensonges ont été rendus évidents.
22 S'agissant maintenant de l'impartialité qui est prescrite par les Nations
23 Unies pour ce qui est du rôle du Procureur, je dirais que ces catégories-
24 là sont à des années lumière de ce qui est la réalité. Vous savez quels
25 sont les non-lieux prononcés pour ce qui est des auditions habeas corpus.
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1 Pour ce qui est de l'habeas corpus, je sais que les amici curiae n'ont pas
2 réagi pour ce qui est des points sur lesquels vous leur avez dit de faire
3 appel.
4 Donc puisque je m'adresse à l'opinion publique, je voudrais demander aux
5 segments professionnels de l'opinion publique de réagir en fonction de sa
6 conscience professionnelle. La conscience professionnelle n'a pas le droit
7 de se taire face à des exemples aussi flagrants de violation du droit. Je
8 m'attends à ce que vous vous prononciez sur les falsifications faites et
9 les montages faits par le Bureau du Procureur.
10 Maintenant, pour ce qui est des accusations mensongères et des arguments
11 que j'ai présentés contre ces Actes d'accusation, je vais recourir à mon
12 droit de citer à la barre des témoins, des témoins qui sont acteurs
13 directs, participants directs, compte tenu des circonstances et compte
14 tenu du processus de paix qui avait été entamé, compte tenu des politiques
15 et de la réalisation des différentes politiques en place. Et compte tenu
16 notamment des crimes perpétrés, je vais demander ici que soient cités
17 comme témoins: Clinton, Albright, Chirac, Blair, Schroeder, Kinkel,
18 Fischer, Védrine, Cook et Owen, Stoltenberg, Akashi Asushi(phonétique) et
19 Wallenberg et Scharping et Dole et l'équipe américaine aux négociations de
20 Dayton et les hommes d'Etat qui avaient été présents lors de la signature
21 des accords de Paris. Donc tous, sauf Blair et Schroeder avec qui je ne
22 m'étais pas entretenu. Mais les autres, je me suis entretenu
23 personnellement avec eux, j'ai eu des contacts personnels avec eux à titre
24 officiel. Ce sont là des gens avec qui j'ai étudié les questions dont il
25 s'agit ici et qui sont en relation avec ce qui se passait. Donc je vous
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1 communiquerai cette liste définitive par le biais de mes collaborateurs,
2 une fois qu'elle sera établie. Et pour ce qui est du reste, je vous le
3 remettrai quand Procureur aura terminé tout ce qui lui reste encore à
4 faire.
5 Par conséquent, tout ce qui a été construit au niveau de cet Acte
6 d'accusation monté, il découle de celui-ci que l'essentiel consiste à me
7 condamner pour ces actes pour lesquels je suis accusé.
8 Mais pour ce qui a été subi par mon peuple, il faudra tirer au clair
9 comment se fait-il que j'ai pu avoir un appui général en 1995, 1996 et
10 1997, et maintenant au bout d'une décennie entière je suis accusé pour
11 génocide en 1991, 1992, 1993 et je ne sais quand, mais bien avant cela. Et
12 bon nombre d'autres circonstances politiques et matérielles font l'objet
13 de cet Acte d'accusation dont je me propose de parler à présent. Pour ce
14 qui est des autres, j'en parlerai plus tard.
15 Maintenant, je me propose de parler des crimes de génocide perpétrés au
16 Kosovo après que la mission de sécurité, la KFOR, s'était rendue là-bas et
17 lorsque la mission civile, la MINUK, était venue là-bas. Je me réfère donc
18 à la date d'après le 10 juin 1999. Là, ont été perpétrés des crimes de
19 grandes dimensions, crimes contre l'humanité, crimes de génocide et
20 d'autres crimes de guerre. Là, je veux parler de preuves qui témoignent de
21 cette collusion qu'il y a eu lors de la perpétration de ces crimes, et
22 collusion faite par des troupes d'occupation, qui a agi de concert avec
23 l'UCK qui, celle-ci, a continué de massacrer, d'égorger, de détruire tout
24 ce qui était non-Albanais dans le Kosovo, y compris cela faisant, une
25 partie d'Albanais.
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1 D'après la résolution de l'ONU 1244, de 1999, la mission de la KFOR est
2 chargée d'assurer les conditions de sécurité et de paix à l'intention de
3 tous les habitants du Kosovo. Les faits démontrent le contraire.
4 Malheureusement, la KFOR ne s'est pas acquise de sa tâche. Ceux qui sont
5 organisés d'exercer un contrôle de fait au Kosovo sont tenus d'assurer une
6 sécurité fondamentale. Cette fois-ci dans des lieux de culte et autres, et
7 partout où la population existe, ainsi que l'exigent les contrats
8 internationaux.
9 Au lieu de le faire, et au lieu d'aboutir à la paix et à la sécurité, en
10 résultat de la présence de ces forces, donc tant que cette force est là
11 pour organiser la protection, 3.000 Serbes ont été tués; des Serbes mais
12 il y a aussi lieu de signalés quelques citoyens non albanais, autres que
13 Serbes.
14 Il y avait plus de 2.500 kidnappés, dont on ne sait absolument plus quel
15 était le soutien.
16 Ensuite, la majeure partie de ces gens ont été tués.
17 Plusieurs dizaines de milliers de maisons ont été démolies. Il s'agit
18 d'abord de maisons de Serbes; il s'agit de parler de propriétés qui ont
19 été pillées ou extorquées.
20 Et parmi ces actes de criminalité, plus de 360.000 Serbes se trouvaient
21 sans protection aucune. Y compris, parmi ces 360.000, 10.000 Croates de
22 Janjevo et de Vitina, lesquelles régions étaient depuis toujours habitées
23 par des Croates. Sans parler des lieux de culte et des hauts lieux
24 religieux serbes.
25 Nous avons pu voir, à tant de reprises, sur les écrans, ce que présentait
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1 la chaîne de CNN. Je ne les critique pas lorsque, par exemple, les
2 Talibans s'étaient acharnés contre les statues de Bouddha, en Afghanistan,
3 ce qui est certes un acte de vandalisme. Or, c'est sous la protection de
4 l'ONU, en présence des troupes de l'ONU que 107 églises ont été démolies,
5 entièrement, dans Kosovo et Metohija. On en n'a plus vu, plus une seule de
6 ces églises, sans parler de ce qui a été fait pour parler de détail. Mais
7 on y reviendra plus tard.
8 L'acte criminel, un des plus graves perpétrés par des terroristes
9 albanais, a eu lieu avec la bienveillance et sous l'œil de la KFOR. Et il
10 est difficile de dire qu'il y ait eu un seul crime contre des Serbes, qui
11 n'a été exécuté de cette façon.
12 Par exemple, à Ugljani, pendant des mois, des cadavres de Serbes ont été
13 dissimulés. Ou, par exemple, à Mokra Gora où de tels actes criminels ont
14 été perpétrés.
15 Pour parler de tous ces crimes-là, depuis la date du 10 juin, eh bien, ces
16 crimes ont été perpétrés en présence des forces et des troupes de l'ONU.
17 De quelle responsabilité parle-t-on? Peut-on dire à l'adresse de ces
18 troupes-là que ces troupes devaient savoir, ou étaient supposées savoir
19 qui va persuader qui que ce soit de ce qui s'était passé à une distance à
20 peine de cent mètres depuis leur base, leur stationnement. Aucune
21 disposition de la Résolution 1244 n'a été mise en œuvre. Etait en
22 croissance et dure toujours le nombre de Serbes tués.
23 Avant-hier, on a entendu dire que dans un village près de Kosovska
24 Kamenica, des grenades à mains ont été projetées sur des gens. Cela prouve
25 que ce crime dure toujours. Or, nous sommes en février 2002. Or, ces
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1 forces-là sont installées là-bas, déployées depuis le 10 juin 1999.
2 Pillages, terreur continuent toujours.
3 La KFOR, au lieu d'arrêter tout cela, la KFOR a permis à des centaines de
4 milliers de résidents, d'Albanais d'Albanie ou de Macédoine, de venir dans
5 le Kosovo. De toute évidence, il est tout à fait clair que l'objectif
6 ainsi poursuivi -je dois parler un peu moins rapidement pour le bien des
7 interprètes, encore que mon temps de parole se fait court; enfin, je vais
8 essayer d'y apporter un équilibre-, après tout, disais-je, il est donc
9 tout à fait clair que cette attaque contre la Yougoslavie était simplement
10 un objectif stratégique des Etats-Unis d'Amérique, qui n'a rien à voir
11 avec la protection de droits de l'homme. Tout ceci devrait être fait
12 toujours à l'encontre des droits de l'homme, c'est-à-dire en les violant.
13 Ces pays qui y ont pris part, ont coordonné, soutenu et soutiennent
14 toujours, et financent surtout des troupes albanaises, des troupes de
15 terroristes albanais, rien que pour créer -et bien avant 1998- le bien-
16 fondé de leur agression.
17 Et sans parler du 16 octobre, de cette mission de l'OSCE. Jusqu'en
18 octobre, plusieurs missions s'y étaient rendues, qui ne se sont pas
19 acquittées de leur tâche, pour essayer d'influer sur la délégation
20 albanaise à Rambouillet et ailleurs, pour qu'on parle plutôt d'autonomie.
21 Hier encore, j'ai essayé de vous présenter la différence qu'il y avait
22 quand nous disions que tout devait être fait suivant le principe d'égalité
23 en droit des citoyens et sur le principe d'égalité en droit des
24 communautés ethniques; ce qui, à mon sens, devait être un fait connu dans
25 le monde entier comme étant un fait qui permette une meilleure solution
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1 lorsque vous avez affaire à des structures multinationales.
2 Au temps de l'agression, c'est-à-dire pendant les conflits que devait
3 avoir l'armée de Yougoslavie avec des groupes terroristes, ces pays ont
4 pris part du côté des groupes terroristes, en bombardant les membres de
5 l'armée yougoslave lorsque ceux-ci étaient confrontés à des terroristes.
6 Tout ceci a été présenté sous forme de nouvelles forces de l'ordre dans le
7 Kosovo. Et de fait, rien n'a été fait pour empêcher ces groupes de
8 terroristes de ne pas perpétrer de nouveaux actes de terrorisme.
9 Je ne me propose pas de vous donner de statistiques sur des personnes
10 tuées. J'ai dit qu'il y en a 33.000 environ, je ne parlerai pas non plus
11 de la liste de tous ces gens qui ont été objet, qui ont été victimes de
12 passages à tabac, de pillages, etc. Et tout cela, sous l'œil de l'ONU. Je
13 ne parlerai pas non plus de ceux qui ont été kidnappés, qui ont été
14 enlevés; ils sont au nombre de 2.500. On ne connaît toujours pas leur
15 sort.
16 Parce qu'en fait, c'est au Kosovo que les droits des Nations Unies ont été
17 usurpés par ces mêmes forces. De même que ces mêmes forces ont pu usurper
18 l'organisation des Nations Unies quand il a fallu instaurer ce Tribunal-
19 ci. Je ne veux pas parler non plus de plus de deux millions de volumes, de
20 livres sortis sous la plume de grands écrivains. Je ne parlerai pas des
21 milliers de ces icônes et autres hauts lieux et objets sacrés qui ont été
22 démolis au Kosovo. Je ne parlerai pas non plus de tout ce qui a fini dans
23 la ferraille, pour parler de ces usines. Je ne parlerai pas non plus de
24 plus de 200.000 citoyens qui sont du Kosovo, et Albanais entre autres. Et
25 tout cela se fait en présence de troupes bien armées.
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1 Nous avons connu par le passé la paix et l'ordre dans le Kosovo. En 1998,
2 quand les actes de terroriste battaient leur plein, ce qui a pu être
3 vérifié par des commissions de vérification, par la mission de Holbrooke,
4 nous avons pu voir que tout cela se chiffrait, pour parler de policiers, à
5 10.024 policiers. Donc, avec 10.024 policiers, rien ne se passait d'aussi
6 grave. Maintenant que nous avons plus de 50.000 soldats dans les troupes
7 de l'ONU, voilà ce qui arrive.
8 Pour parler d'une donnée d'avant-hier, en date du 13 février, des grenades
9 à main ont été projetées sur les Serbes, dans le village de Kolotec, à
10 Kosovska-Kamenica.
11 Déjà, en date du 12 juin, par conséquent deux jours après que la
12 responsabilité en matière de sécurité a été prise par l'ONU, et cela à
13 l'intention de tous les citoyens de Kosovo et Metohija, on avait déjà tiré
14 sur des ouvriers de la mine, à ciel ouvert, Belacevac.
15 Le 12 juin, des terroristes albanais ont attaqué le village de Dojnica et
16 Novo Selo de la commune de Prizren.
17 Le 13 juillet, ils ont attaqué des maisons de Serbes dans Stari Kacanik.
18 Le 13 juillet toujours, le feu a été ouvert sur des agents de police à
19 Stubiste, à Orahovac et à Suva Reka.
20 Le 13 juillet, dans les villages de Gotovusa et de Trajkovac, communes de
21 Strbce, le feu moyennant les mortiers et mitraillettes a été ouvert sur
22 les résidents du village.
23 Le 14 juillet, à Zaskok, commune de Urosevac, il a été tiré sur une
24 colonne de réfugiés.
25 Voilà très sommairement, très brièvement, je vais parler de tout cela pour
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1 essayer de faire l'économie du temps de parole qui m'a été réduit par
2 vous.
3 Mais je crois que je parviendrai à dire, à faire valoir tous ces moments
4 et éléments qui me semblent importants pour illustrer ce qui se passe sous
5 la protection de l'ONU.
6 Le 15 juillet, à Urosevac, par la force, des terroristes font incursion
7 dans des usines.
8 Ensuite le 17 juillet, il y avait une attaque contre le champ de réfugiés.
9 Le 20 juillet, une attaque contre Orcus dans la commune de Dragas et à
10 Krusevo. Mais qui parle de Dragas parle d'une ethnie à part, il s'agit de
11 Gorani.
12 Mais voilà que les terroristes albanais ne souffrent personne d'autres
13 sauf des Albanais.
14 En date du 28, à Milesevo, près de Pristina, une autre attaque à mains
15 armées contre des maisons de Serbes. Des grenades à main ont été jetées,
16 on a entendu des rafales d'armes en feu.
17 En juillet 1999, à Gnjilane, Kosovska-Kamenica, il s'agit déjà de parler
18 de formation puissante de l'UCK, cette fois-ci soutenue par des milliers
19 de terroristes venus d'Albanie qui, avec des mortiers et avec des armes à
20 feu, autres qu'eux, ouvraient le feu contre les gens des villages Pasjane,
21 Odolse, Bosje, et tout cela d'un jour à l'autre en pleine présence des
22 troupes déployées de l'ONU.
23 Le 13 juillet, dans le village de Movila, avec des grenades à main, des
24 mortiers et des cocktails Molotov, des Serbes ont été attaqués dans leur
25 maison.
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1 Je ne vais pas vous donner de statistiques. Evidemment, tout cela prend du
2 temps. Mais je vous dirai que lorsqu'on a attaqué la maison de Bocic, six
3 membres de sa famille ont été garrottés. Après quoi, le feu a été mis avec
4 des cocktails Molotov.
5 A Prileznica, tous les ouvriers ont été expulsés de leur poste de travail.
6 Le 14, une autre grenade a été projetée à Gnjilane sur une maison de
7 Serbes.
8 Le 15 juillet, à Urosevac, le café "Srbija" a été pilonné.
9 Le 14 encore, à Vitina, toute une colonne de réfugiés serbes a été
10 attaquée.
11 Or, quand il s'agit de colonnes de réfugiés, la KFOR se voyait obligée de
12 les protéger pour que ces colonnes puissent quitter le territoire.
13 Le 25 juillet, les terroristes ont pilonné avec des mortiers le village de
14 Urbovac, commune de Vitina, exclusivement habité par des Serbes. Et j'en
15 passe sur pas mal d'autres éléments s'y rapportant.
16 Le 10 août, à Kosovska-Mitrovica, du côté du sud de la ville, deux
17 projectiles ont été lancés en direction du Nord habité par des Serbes. A
18 cette occasion, pas mal de bâtiments ont été touchés. Une irruption a été
19 tentée également par des terroristes et c'est seulement lors de cet acte-
20 là qu'ils ont été arrêtés par la KFOR pour ne pas qu'il y ait une effusion
21 de sang plus importante.
22 Le 28 juin, au village de Pones, encore à Gnjilane, une nouvelle attaque
23 avec des armes automatiques contre les Serbes qui se trouvaient à
24 travailler dans leur champ. Et je saute évidemment pas mal de textes et
25 tant de choses ici.
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1 Le 16 septembre, à Lipljan, des grenades à main étaient jetées sur des
2 maisons de Serbes, et cela vraiment à proximité même du poste de
3 commandement de la KFOR.
4 Le 28 septembre, dans le village de Kmetovci, commune de Gnjilane, des
5 attaques ont été perpétrées avec des armes automatiques contre des
6 véhicules sur la route et évidemment leurs conducteurs, un père et son
7 fils, ont été tués.
8 Le 27 septembre, au village de Suinjare, des terroristes albanais ont fait
9 irruption avec leur commandant pour tirer avec des rafales de leurs armes
10 à feu.
11 Et tout ceci a été déclaré aux autorités de la KFOR, parce que lorsqu'on
12 tire cela peut être entendu. Au lieu d'arrêter tous ces gens-là, les
13 patrouilles de la KFOR, faisant une descente, a permis à ces premiers
14 évidemment de s'en sortir.
15 Le 26 septembre, au village de Pasjane dans Gnjilane, des feux ont été
16 tirés sur des gens et c'est seulement tardivement que la KFOR a réagi
17 cette fois-ci pour inculper Milorad Krstic, un Serbe; lequel a été inculpé
18 évidemment de caches d'armes et de tous ces coups de feu tirés.
19 Ensuite, il y a là lieu évidemment de parler de meurtres commis également.
20 Puis des coups de feu tirés sur des véhicules conduits par des Serbes.
21 On parle aussi de tant de grenades à main jetées sur des Serbes.
22 Ensuite, des épisodes de lapidations: 124 personnes par exemple à
23 Djakovica, le 28 septembre, qui ont été lapidées de la sorte. Hommes,
24 femmes et enfants.
25 Le 28 novembre, Gnjilane toujours, deux groupes composés d'un millier
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1 d'extrémistes chacun se trouvaient dans la rue Stojana Trajica, habitée
2 par des Serbes, pour démolir 50 maisons de Serbes. Et qui dit Gnjilane dit
3 une ville importante où se trouve un poste de commandement de la KFOR.
4 Alors, là, c'est à vous de juger de ce travail évidemment, lorsque tant de
5 maisons ont été démolies en leur présence.
6 Le 29, à Donja Dubica, à une centaine de mètres de la frontière
7 administrative qui sépare le territoire de la province autonome de Kosovo-
8 Metohija, un citoyen a été tué, au nom de Dejan Djordjevic.
9 Le 22 juillet, à Prizren, les terroristes ont attaqué des Musulmans et,
10 lorsque les gens de la KFOR se sont trouvés in situ, ils ne pouvaient pas
11 leur garantir la sécurité. Par conséquent, ces victimes ont dû quitter
12 Prizren. Or, la maison de ces derniers a été incendiée. On a aussi retiré
13 un véhicule, enlevé de l'argent, etc.
14 Le 28 juin, on a vu les terroristes avec des haches et des madriers
15 s'attaquer à des Albanais, Nemeti Ruzdi et Dzafer Selimovski.
16 Le 15 août, le village Zdjum près de Prizren a été attaqué. Leurs
17 résidents sont des catholiques et c'était jour de fête pour eux. Après
18 cette attaque-là, c'est en masse que les résidents quittent le village de
19 Zdjum.
20 Fin septembre, cagoulés, les terroristes pénètrent dans la maison de Semso
21 Mucevic, lui aussi musulman. Ils l'ont passé à tabac, lui et son épouse,
22 pour le piller.
23 En septembre 1999, le magasin de Salija et Ahmet Sarda, musulmans aussi, a
24 été pillé et incendié.
25 Le 30 octobre 1999, à Vitina, les résidents de nationalité croate ont été
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1 attaqués et ils ont été menacés de quitter les lieux dans un laps de temps
2 de dix jours. Dans le temps qui a suivi, le restant de 300 Croates, guidés
3 par leur curé, Nikola Duckic, ont décidé de quitter les lieux.
4 Le 1er novembre, toujours à Gnjilane, cinq grenades à main ont été
5 projetées sur des maisons de résidents non-albanais mais de nationalité
6 musulmane.
7 Le 13 décembre, dans le village d'Orasje, dans la commune de Pec, les
8 terroristes ont pénétré dans une partie du village habitée par des
9 Romanichels; tous ont été passés à tabac et incendiés.
10 Le 20 décembre, dans le village de Dobroca, à Gnjilane, toutes les
11 familles de Romanichels ont été menacées et, à la fin, expulsées de leur
12 foyer.
13 Fin décembre 1999 encore, à Gnjilane, dans la rue Preseva, quatre grenades
14 à main ont été jetées sur des maisons de Romanichels; ces derniers étant
15 expulsés. De même en est-il pour parler de Dradas où des Musulmans ont été
16 passés à tabac et expulsés.
17 Etant donné que je suis, à bien des égards, isolé et confiné, je ne suis
18 pas en mesure de me procurer d'autres documents, mais pour parler de toute
19 évidence de collusion lors de ces crimes qui ont été perpétrés, et
20 collusion entre Albanais et autres, il me faut dire quelque chose -la KFOR
21 bien sûr-, il me faut dire à l'attention de l'opinion publique ce qui
22 suit.
23 Il a n'a pas été chose aisée aux terroristes albanais d'expulser 360.000
24 hommes. Et à vous d'imaginer ce qu'ils ont dû faire encore dans leur
25 sauvagerie et agissements barbares, et demandez-vous s'ils avaient pu le
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1 faire s'il n'y avait eu pas le soutien et l'accord de la KFOR et de la
2 MINUK.
3 Pour parler de l'opinion publique qui écoute tout ce que je viens de dire,
4 je me demande s'il y en a qui sont capables de croire que, sur un
5 territoire aussi restreint que représente le Kosovo, 50.000 hommes –pour
6 parler de ces troupes-là, peuvent être à l'insu de tout cela.
7 Permettez-moi de vous donner lecture de quelques cas drastiques où on
8 parle de crimes, pillages, incendies, meurtres lorsqu'il a fallu expulser
9 tous ces gens-là.
10 Si seulement on devait expulser ces gens-là d'une autre façon, de façon
11 beaucoup plus polie, cela aurait été un crime. Et si jamais nous,
12 Yougoslaves, nous l'avions fait, le monde entier saurait cela comme étant
13 un crime abominable.
14 Maintenant, lorsque tout ceci -et je parle de ces crimes-là- se fait sous
15 l'oeil de la MINUK et du reste, je crois que le monde entier doit le
16 savoir.
17 A Orlane, village près de Podujevo, les 12 et 17 novembre, toutes les
18 maisons de villageois ont été pillées.
19 Le 19, les terroristes pénètrent dans la cité de Suncani Breg pour
20 incendier les appartements de plusieurs blocs d'habitation.
21 Le 19, dans le village de Sleovo, les maisons de Serbes ont été attaquées
22 et incendiées; les résidents devant s'expatrier.
23 Toujours le 20, en date du 20, dans le territoire de quatre communes,
24 Klina, Vucitrn, toutes les maisons presque de Serbes ont été attaquées,
25 incendiées.
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1 En date du 20 juin, dans la cité de Goles, commune de Lipljan, toutes les
2 maisons de Serbes ont été attaquées; le feu y a été mis.
3 Le 22 juin, dans le village Orlovic, commune de Pristina, les terroristes
4 albanais ont mis le feu à toutes les maisons des Serbes; leurs résidents
5 étant expulsés du village sous l'oeil de l'ONU, je dirais, sous l'égide de
6 l'ONU.
7 Le 22 juin, dans les villages Nedakovac, Nevoljani et Vrbica de la commune
8 de Vucitrn, les terroristes ont attaqué pour piller et mettre le feu dans
9 toutes les maisons de Serbes, et cela en présence des troupes de l'ONU.
10 Le 28 avril, dans le village de Zegare, commune de Gnijlane, toutes les
11 maisons de Serbes ont été incendiées.
12 Fin juin, début juillet 1999, toutes les maisons de Serbes ont été
13 incendiées dans les cités de Potkaljaj et autres, de la commune de
14 Prizren, Potkaljaj et Dusanovo.
15 Ensuite, une maison autre que celle de Serbes, Cerim Abazaj, qui est
16 d'ailleurs membre du Parti démocratique des Egyptiens, a été incendiée.
17 C'est dans le village de Koretin, près de Kosovska-Kamenica, que des
18 maisons ont été également incendiées le 22 juin.
19 D'autres maisons ont été incendiées dans les villages de Lestina et
20 Sipasnica.
21 Je dois dire que pour parler d'ensemble de ce territoire, l'ensemble de la
22 population non-albanaise en a été expulsée, pour parler de Musulmans entre
23 autres, mais également Roms, Turcs, Romanichels et Croates.
24 Dans le village de Milicevo, commune de Pristina, le 3 juillet, la grande
25 partie des maisons de Serbes ont été incendiées; leurs résidents étant
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1 expulsés. Et j'en passe pour ne parler évidemment de quelques cas isolés.
2 En date du 11 juillet, dans le village de Strmac, commune de Kosovska-
3 Mitrovica, trois maisons de Serbes ont été attaquées.
4 En date du 12 juillet, quatre maisons de Serbes, dans le village de Gornji
5 Livoc, ont été démolies. Préalablement, il faut dire que toutes les
6 maisons ont été attaquées pour être incendiées.
7 Le 14 juillet, dans le territoire de la commune de Kosovska-Mitrovica,
8 sept maisons de Serbes ont été incendiées, et cela sous le contrôle de
9 l'ONU.
10 Le 15 juillet, dans le domaine de la commune de Kosovska-Mitrovica, 35
11 maisons ont été d'abord pillées, incendiées ensuite.
12 Le 16 juillet, dans la commune de Kosovska-Mitrovica encore, ont été
13 pillées et incendiées 62 maisons de Serbes.
14 J'ai déjà dit en date du 15 qu'il y avait 65; en date du 16, 62 maisons,
15 et il s'agit de parler d'un important territoire de Kosovo et de Metohija
16 pour parler de Kosovska-Mitrovica.
17 Et lorsque la présence de la KFOR y est, peut-on se poser la question de
18 leur manque de réaction lorsqu'il y a tant de cas de pillages et
19 d'incendie?
20 Le 16 juillet, la municipalité de Vucitrn, huit maisons.
21 Le 17 juillet, dans les villages de Ljubista et de Muzevine, toutes les
22 maisons serbes ont été incendiées ainsi que 20 maisons appartenant aux
23 Roms dans le village de Sinaje.
24 Le 19 juillet, sept maisons serbes ont été incendiées dans la région de
25 Kosovska-Mitrovica et Vucitrn, sous l'égide des forces des Nations Unies.
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1 Le 21 juillet, 12 maisons de la municipalité de Kosovska-Mitrovica et
2 Vucitrn. Je ne donnerai pas les noms des personnes.
3 Le 21 juillet, dans la municipalité de Vucitrn, je ne donnerai pas lecture
4 de la liste, puisque je n'ai pas beaucoup de temps.
5 Le 22 juillet, également sous l'égide des Nations Unies, dans la
6 municipalité de Kosovska-Mitrovica, 26 maisons.
7 Ne serait-ce que Mitrovica, à elle seule, pour faire l'addition de tout ce
8 qui a été fait, ne serait-ce que ce que je viens de dire ici devant
9 l'opinion et devant les caméras, cela vous permet d'imaginer tout ce qui a
10 pu se passer dans une seule ville sous l'égide des Nations Unies.
11 Le 27 juillet, un village, tout entier, un village serbe, Klobukar, dans
12 la municipalité de Kosovska-Mitrovica, a été incendié. Sur le territoire
13 de la municipalité de Vitina, dans les villages de Zitinja, Trpeza,
14 Pozara, Novo Selo, Grmovo, Drobez, Kabas et Binas, où la population était
15 mixte; on a incendié toutes les maisons serbes.
16 Le 26 juillet, on a appris que les terroristes albanais ont entièrement
17 incendié les villages de Rudnik et de Novi Strbac, dans la municipalité de
18 Strnica; le village de Suvo Grlo, on a incendié les maisons du village de
19 Banje et trois maisons dans le village de Crkolez.
20 Le 28 juillet, à Prizren, 26 maisons ont été incendiées sous les yeux des
21 Nations Unies. Dans les vieux quartiers de Prizren où cohabitaient trois
22 nationalités durant des siècles, les membres de la minorité albanaise ont
23 pillé toutes les maisons appartenant aux personnes non albanaises et, par
24 la suite, ils ont incendié 80% de ces logements sous les yeux des Nations
25 Unies. Au début du mois d'août, dans le village de Muzicane, municipalité
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1 de Stimlje, ils ont pillé et incendié toutes les maisons serbes.
2 Durant le mois de juillet, au début du mois d'août, à Gnjilane, on a pillé
3 et incendié un nombre incalculable de maisons. Je ne peux pas donner la
4 liste de tout ce qui a été détruit, mais toutes les données seront
5 disponibles à la Chambre et à l'opinion.
6 Le 4 août, à Kosovo Polje, rue Braca Jankovic 26, les terroristes ont
7 incendié les maisons de Djordje, Slavko et Dragan Lakusic. Dans
8 l'intention de protéger sa famille et ses biens, le propriétaire s'est
9 opposé aux terroristes. Par la suite, les membres de la KFOR l'ont
10 interpellé et l'ont écroué à la prison de Gnjilane. Une méthode tout à
11 fait reconnaissable. Cet homme qui défend sa maison doit nécessairement
12 être considéré comme coupable et emprisonné. C'est un modèle généralisé.
13 Au cours du mois d'août de 1999, dans la municipalité de Pristina, à
14 Ajvalija, il y a eu pillage et incendie de douze maisons. Egalement,
15 toutes les maisons ont été incendiées et pillées à Krpime de Lausa -j'en
16 passe-, là où il n'y a eu que cinq, six ou sept maisons incendiées. Mais
17 je ne peux omettre les exemples où toutes les maisons ont été pillées et
18 incendiées, et ce, sous l'égide des Nations Unies, tandis que ce Tribunal
19 considère qu'il n'a pas compétence pour cela, bien qu'il s'agisse du
20 territoire de l'ex-Yougoslavie.
21 Le 31 août, toutes les maisons du village de Kabas, dans la municipalité
22 de Vitina.
23 Par ailleurs, en présence de la KFOR, les terroristes albanais ont jeté
24 une grenade à main sur un café, lorsqu'il y a eu opposition de la part du
25 propriétaire; les membres de la KFOR l'ont arrêté, ainsi que ses trois
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1 fils, et l'ont détenu pendant une semaine. Cela s'est passé à Trstenik.
2 J'en passe. Je ne citerai pas toutes les données, tous les chiffres qui
3 concernent les expulsions et les déplacements forcés puisqu'en
4 particulier, là où l'on parle de communauté urbaine, à Pristina notamment,
5 les gens se sont vu piller et expulser afin que leurs appartements
6 puissent être investis par d'autres. Ceux qui venaient donc occuper leurs
7 appartements ne les ont pas pillés, ne les ont pas incendiés au préalable.
8 Un exemple typique: dans la cité Suncani Breg, un quartier résidentiel
9 très recherché, dans le bloc n°2, les terroristes albanais ont expulsé
10 cinq familles serbes. Or, la nuit précédente, la KFOR avait fouillé ces
11 appartements et avait saisi leurs armes pour qu'ils ne puissent pas
12 s'opposer. C'est donc par la suite qu'on a permis à ces terroristes
13 albanais de passer à tabac ces gens, de piller leurs appartements et de
14 s'y installer. Enfin, des pillages innombrables, des saisies innombrables
15 d'appartements.
16 Au mois de juillet, les 11, 12, 13, 14, 16, 19, 20, 21 et 22, à Pristina,
17 à Mitrovica, à Vucitrn et à Gnjilane, il y a eu des expulsions massives de
18 Serbes de leurs appartements. Les Albanais sont venus s'installer dans ces
19 appartements, pillés au préalable.
20 Les listes dressées ne sont toujours pas définitives, mais elles seront
21 mises à la disposition du public. Jusqu'à présent, les incendies, les
22 pillages et les saisies concernent plus de 50.000 appartements et maisons
23 serbes, et ce, sous l'égide des Nations Unies, de la KFOR et la MINUK.
24 Je passe sur les diversions, les sabotages, la destruction du chemin de
25 fer Kosovo Polje/Kosovska-Mitrovica.
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1 J'ai ici des photos; je n'ai pas le temps de les montrer, car il me semble
2 plus important de dire des choses que de les montrer.
3 Mais un exemple. S'il vous plaît, montrez ces deux photos.
4 (Diffusion de photo.) En présence de la KFOR, on voit l'incendie des
5 maisons serbes et des villages serbes. Que mes collaborateurs diffusent le
6 reste au public, aux médias. Nous ne verrons que ces deux-là; je n'aurai
7 pas suffisamment de temps pour montrer le reste. Que ceux qui ont le
8 courage, l'audace de montrer les crimes commis à l'encontre des Serbes les
9 montrent!
10 (L'huissier s'exécute.)
11 (Photo suivante.) Nous voyons un village serbe en train de brûler. Et là,
12 vous voyez les maisons serbes incendiées en la présence de la KFOR.
13 Compte tenu du temps que j'ai, je ne peux pas aborder en particulier et en
14 détail la question de la destruction des églises serbes. Cependant, depuis
15 l'arrivée de la KFOR… Vous savez, l'église, c'est généralement une
16 construction importante, grande. Généralement, l'église n'est pas un tout
17 petit grain de sable, pratiquement invisible. L'église, c'est une
18 construction qui se trouve à l'endroit le plus central, le plus visible
19 d'une ville, d'un village, sur une élévation. Il est donc impossible que
20 la KFOR et la MINUK n'aient pas vu ce qui a eu lieu.
21 Au lieu de vous présenter mes explications, je vous ferai cadeau d'un
22 livre qui a été édité par l'Eglise orthodoxe serbe. Dans ce livre, vous
23 verrez 107 églises serbes détruites, démolies sous l'égide des Nations
24 Unies. Voire même, à côté de chaque nom de chaque église, vous verrez les
25 drapeaux correspondant aux zones de responsabilité des différents pays.
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1 Nombre de ces églises datent du XXXIe siècle, du XXIVe siècle. Il s'agit
2 du patrimoine culturel de grande valeur. Il n'y a peut-être pas de
3 territoire aussi exigu en Europe avec une telle concentration d'églises
4 chrétiennes, plus de 1.400 sur le territoire du Kosovo-Metohija, y compris
5 le siège du patriarche serbe et du patriarcat, à Pec.
6 Je ne donnerai pas lecture des noms de ces églises, mais vous verrez
7 l'aspect de ces ruines. J'avais sur moi les photos également montrant
8 l'aspect de ces églises avant, ainsi que ces tas de pierres après les
9 destructions. Mais si quelqu'un peut expliquer à l'opinion mondiale que,
10 par hasard, en présence de 50.000 hommes faisant partie des forces
11 internationales, il est possible de détruire 107 églises en si peu de
12 temps, que quelqu'un puisse détruire nombre de ces églises qui sont
13 inscrites comme patrimoine culturel mondial, alors là, cela dépasse la
14 capacité d'entendement de tout être normalement constitué, tout être de
15 bons sens.
16 C'est pourquoi j'ai dit: "Eh bien, puisque cette CNN est capable de
17 diffuser mille fois -je l'ai vu certainement cinquante fois, dans diverses
18 émissions- comment on a détruit les bouddhas en Afghanistan pour montrer
19 de quelle barbarie il s'agit, alors, que cette télévision parle également
20 des sauvages d'ici, pour montrer de quelle sauvagerie il s'agit ici!
21 Quant à savoir s'il y a eu une explication quelconque donnée à cela,
22 apporté à cela, et lorsque nous voyons ici le Procureur se moquer de la
23 bataille du Kosovo, on peut voir ici que la bataille du Kosovo s'est
24 passée il y a plus de 600 ans, 614 ans, donc la bataille pour la Serbie et
25 pour l'Europe.
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1 Il s'agit donc d'un crime qui se poursuit encore aujourd'hui; il s'agit
2 d'une association criminelle des puissances qui ont attaqué la
3 Yougoslavie, ensemble avec la maffia albanaise, les terroristes et les
4 malfaiteurs qui continuent aujourd'hui à tuer en plus des Serbes, des
5 Albanais.
6 Peut-être n'avez-vous pas à votre disposition des chiffres, peut-être ne
7 vous intéressent-ils pas, mais ce même assassin, Taci, dont le surnom est
8 "le serpent" -et ce sont ses amis qui lui ont donné ce surnom, et ce,
9 parce qu'il empoisonnait ces amis-, ce même meurtrier, Hasim Taci, avec
10 ses collègues à l'OTAN, et Clark, eh bien, on ne sait même pas quel est le
11 nombre de collaborateurs de Rugova qu'il a assassinés jusqu'à présent. Il
12 aurait également tué Rugova si ce n'était pas les membres de notre police
13 qui le protégeaient.
14 Or, notre police l'a protégé, lui, ainsi que les neuf membres de sa
15 famille. Et vous verrez que celui qui est venu le tuer, a été tué en
16 essayant de franchir le mur qui clôture sa maison, alors que c'est moi qui
17 ai sauvé sa vie et celle des neuf membres de sa famille, y compris un bébé
18 pour lequel les couches étaient achetées par nos policiers, par eux-mêmes.
19 Je les ai envoyés, moi, en Italie. J'ai téléphoné à Dini, Umberto Dini, au
20 milieu de la guerre; je lui ai demandé d'envoyer un avion et j'ai envoyé
21 donc Rugova et sa famille en Italie pour que Hasim Taci ne parvienne pas à
22 ses fins, qu'il ne parvienne pas à assassiner Rugova. Tandis que, bien
23 entendu, on sait très bien tout cela. On sait très bien ce qu'écrivaient à
24 ce sujet vos journaux, sans parler de toutes sortes d'autres calomnies
25 qui, d'ailleurs, ne sont pas différentes de tout ce qui est contenu dans
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1 cet Acte d'accusation.
2 Donc instrumentaliser les criminels afin de détruire la Yougoslavie et,
3 par la suite, conduire une agression sur mon pays, tout cela est nettement
4 visible au cours de toutes les périodes de 1998 et 1999 lorsque, enfin,
5 l'agression a été menée, lorsqu'on a continué à perpétrer ce crime
6 coordonné qui dure jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit d'un crime commis de
7 manière coordonnée.
8 Je vous demanderai, s'il vous plaît, de montrer cette image agrandie dans
9 toute la mesure du possible. Ici, on les voit se serrer la main: Vesli
10 Clark, Hasim Taci, ainsi que Agim Ceku, les meurtriers, les criminels.
11 C'est une image qui symbolise cette alliance de l'organisation entre
12 l'organisation à laquelle se trouve Clark et les Albanais sur le terrain.
13 Il s'agit d'une alliance dont les conséquences sont tous ces éléments que
14 je viens de vous donner.
15 Vous les reconnaîtrez. Voilà Taci, Clark, Agim Ceku, Michael Jackson qui a
16 déclaré, en été 1999, que l'UCK était désarmée. C'était cela son devoir.
17 Or, cette UCK désarmée a continué à tirer et à tuer. Donc ça, c'est
18 l'image qu'il faut agrandir.
19 Ici, je ne peux pas en voir de meilleure -cela vient d'un petit livre-
20 mais vous pouvez retrouver cette photographie en couleurs, puisque c'est
21 bien l'image qui symbolise ce que représente une association criminelle.
22 Jusqu'en 1998, autrement dit pendant dix années entières, pendant la
23 période pour laquelle on accuse la Serbie d'avoir abusé des compétences de
24 l'Etat sur le territoire du Kosovo, pendant toute cette période, la paix a
25 régné au Kosovo. Il n'y a pratiquement pas eu ni d'assassinat, de meurtre,
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1 de pillage, d'enlèvement. Personne ne s'est retrouvé en prison pour des
2 raisons politiques, voire même les partis séparatistes albanais étaient
3 libres d'agir. Toute la presse albanaise paraissait librement; ils avaient
4 une dizaine de journaux qui pouvaient être achetés partout. Je répète:
5 jamais aucun numéro d'aucun journal n'a été interdit. Je répète: aucun
6 numéro d'aucun journal. La langue albanaise en plus de la langue serbe, a
7 existé sur un pied d'égalité dans cette province. Les documents officiels
8 étaient édités en deux langues en toute égalité, en albanais et en serbe.
9 Pour ce qui est des enfants albanais scolarisés dans les écoles d'Etat,
10 l'enseignement était assuré en langue albanaise. Tous les panneaux
11 routiers, sur les bâtiments publics également étaient écrits en albanais
12 et en serbe.
13 Là où il y avait des Turcs, en turc également, et ainsi de suite. Les
14 Turcs, eux aussi, avaient leur journal, mais ils ne font pas l'objet de
15 nos discussions. Ils ont été victimes des terroristes albanais à peu près
16 dans la même mesure que les Serbes au Kosovo.
17 Les Albanais du Kosovo, tout comme les autres citoyens yougoslaves,
18 étaient libres de sortir du pays. Il n'y avait aucune restriction à cela,
19 y compris pour tous leurs chefs de file. Jamais, jamais, il n'y a eu aucun
20 problème, pour qui que ce soit d'entre eux, d'organiser un rassemblement à
21 Belgrade, de faire une conférence à Belgrade et d'aller se servir dans un
22 restaurant au centre-ville, même s'ils avaient proféré des propos
23 extrêmement virulents à l'encontre de l'Etat. Ils n'ont même pas été
24 critiqués par la suite pour cela. Il n'y a pas eu de répression, il n'y a
25 nullement eu de répression; tout était permis sauf la violence.
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1 Après Dayton, sur l'ensemble du territoire de l'ex-Yougoslavie, la
2 situation a commencé à se calmer, à s'apaiser. A une occasion, ici, j'ai
3 mentionné cela. J'ai dit que, à mon sens, une certaine nervosité est la
4 détente, ce qui a lancé la déstabilisation de la Yougoslavie.
5 Cela a eu lieu après le sommet des pays du Sud-Est de l'Europe, en Crète.
6 Et c'est après cette réunion que la voie la coopération a été ouverte. Il
7 a été montré que, de toute évidence, par une voie pacifique, tous les
8 problèmes allaient être résolus dans les Balkans et que les perspectives
9 étaient ouvertes pour un redressement économique, culturel, politique,
10 toutes formes de coopération entre nous.
11 Lors de cette conférence, j'ai pu m'entretenir en particulier avec tous
12 les chefs d'Etat et de gouvernement et, entre autres, avec Fatos Nano, le
13 Premier ministre albanais. Et à ce moment-là, nous nous sommes mis
14 d'accord sur le fait qu'il était nécessaire de normaliser entièrement nos
15 relations, de supprimer les visas, d'ouvrir les frontières, de normaliser
16 l'économie, le commerce, le tourisme. Lui-même a pris la parole devant les
17 caméras pour confirmer cela. On peut retrouver cela: les traces existent,
18 cela a été enregistré. Il a dit que le Kosovo était le problème interne
19 yougoslave et cela a servi de détenteur.
20 Quelques mois seulement se sont passés où j'ai reçu une lettre extrêmement
21 troublée de la part de Kinkel et Védrine me disant qu'ils étaient
22 extrêmement inquiets pour la situation au Kosovo. Cela m'a surpris
23 puisqu'il n'y avait pas de situation au Kosovo.
24 Nous nous étions déjà entretenus au sujet du fait que les Albanais
25 devaient reprendre leur place dans les écoles. Rugova et moi, nous avions
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1 déjà signé un accord en demandant à Don di Vincenzo Palia, du Vatican, de
2 nous aider. Et je demanderai qu'il vienne témoigner ici. Les choses
3 avaient bien pris la voie de la paix, de l'entente, de la recherche d'une
4 solution sans violence aucune.
5 Cependant, les services secrets allemands, on n'en parle pas beaucoup:
6 Kinkel, lui, est connu comme le ministre des Affaires étrangères, mais il
7 n'est pas aussi connu comme le chef des services secrets. Or, c'était bien
8 sa fonction avant qu'il ne devienne ministre et il faut bien le préciser
9 pour ceux qui ne le savent pas.
10 Donc les services secrets allemands, en vitesse, ont rassemblé des
11 criminels dans tous les pays d'Europe, les ont poussés vers le Kosovo
12 -n'ayez crainte, il ne cherchera pas à le nier puisque trop nombreux sont
13 ceux qui sont au courant-, les a envoyés au Kosovo pour qu'ils se mettent
14 à tuer. C'est là qu'il y a eu explosion d'activités terroristes. Et vous
15 verrez bien comment cela s'est passé.
16 Cependant, avant d'aborder cela, je tiens à vous donner lecture de
17 quelques propos, de quelques citations de ce qui a été donc dit par un
18 Allemand, Jurgen Elsetzer. Donc il ne s'agit pas d'un Serbe, d'un
19 Allemand. Il a rédigé un livre "Crimes de guerre, mensonges meurtriers du
20 gouvernement allemand", au sujet de son rôle dans le conflit kosovar.
21 Quelques mots seulement. Elsetzer dit: "Le modèle de toutes les guerres
22 qui ont sévi dans l'ex-Yougoslavie a toujours été le même." C'est bien ce
23 que je vous ai dit aujourd'hui. Le pyromane principal, celui qui a
24 déclenché toutes les guerres en ex-Yougoslavie, c'était bien l'Allemagne.
25 Or, ce sont les Américains qui ont cherché à éteindre le feu par
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1 l'essence, en ajoutant le carburant. Ce sont justement les Allemands qui
2 ont cherché à reconnaître l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie.
3 Cela n'est qu'un secret de Polichinelle.
4 Mitterrand s'est plaint en disant que c'est sous pression allemande que
5 ses partenaires européens l'ont forcé à reconnaître de manière prématurée
6 la Slovénie et la Croatie, et ce, contre ses partenaires au sein de
7 l'OTAN.
8 Les Allemands ont armé la Croatie pour qu'elle puisse mener ses combats en
9 Bosnie et Krajina. Même les avions de combat ont été fournis à la Croatie.
10 Ce sont les Allemands qui, à l'époque, ont aidé le principal parrain de
11 l'UCK, Vukosi. C'est à ce moment-là qu'il a été aidé par la BND des
12 services secrets allemands. C'est là qu'ils ont accepté que l'argent soit
13 collecté sur le territoire de l'Allemagne; et ce, en même temps que les
14 Etats-Unis, jusqu'en mars ou jusqu'en avril de l'année 1999, qualifiaient
15 l'UCK "d'organisation terroriste".
16 Au moment où la situation a changé, où les rapports de force ont changé,
17 au moment où ils se sont retrouvés en possession de pouvoir modifier la
18 carte géographique de la région, les Etats-Unis ont pris la tête. Une fois
19 que la Croatie, aidée par l'Allemagne, s'armait et préparait une attaque
20 sur la Krajina, le Pentagone a tiré la sonnette d'alarme et a pris sur soi
21 l'ensemble de l'opération.
22 C'est bien ce qui s'est passé avec l'UCK également. D'ailleurs, vous avez
23 hier une déclaration de David Kean dans le Washington Times d'hier, qui
24 dit que "Clinton a été impliqué dans l'opération "Tempête" lorsque les
25 Serbes ont été chassés de Croatie". "L'Observer" a écrit là-dessus et de
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1 nombreuses preuves existent à ce sujet. Et Holbrooke a eu l'imprudence,
2 lui aussi, de le dire dans son livre.
3 Je poursuis avec les propos d'Elsetzer: "La même chose s'est passée avec
4 l'UCK, aidée à l'époque par l'Iran et par l'Allemagne; elle a réussi à
5 s'emparer d'un tiers du territoire du Kosovo. En 1998-1999, les Américains
6 ont réussi à changer les rapports de force au sein des structures
7 dirigeantes de l'UCK.
8 (Les interprètes ne peuvent plus suivre.)
9 Ainsi, avec le raid dès le mois de février de 1999; la faction de Taci l'a
10 emporté.
11 "Pour ce qui est des Etats-Unis d'Amérique", dit Elsetzer -je cite-: "Très
12 tôt, il y a eu un lobby albanais qui influençait la politique extérieure
13 américaine, réuni autour du sénateur Dole, en contact avec l'UCK. Et en
14 même temps, le gouvernement américain parlait de l'UCK en termes
15 "d'organisation terroriste"."
16 Il fut un moment où la situation était la même en Allemagne du temps de
17 Willy Brandt. Les services secrets allemands, la BND, appuyaient leurs
18 partenaires yougoslaves afin de poursuivre les Oustachis croates tandis
19 que l'aile bavaroise du BND, avec à sa tête Franz Joseph Strauss,
20 protégeait les Oustachis en complotant contre la République socialiste
21 fédérale de Yougoslavie.
22 M. le Président (interprétation): Lorsque vous aurez trouvé un moment
23 adéquat puisqu'il est 13 heures, est-ce que c'est le bon moment pour faire
24 une interruption?
25 M. Milosevic (interprétation): Si le moment est venu de faire une pause,
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1 nous pouvons nous arrêter. Je suppose que nous allons poursuivre dans une
2 heure et demie.
3 M. le Président (interprétation): Oui à 14 heures 30.
4 (L'audience, suspendue à 13 heures, est reprise à 14 heures 30.)
5 M. Kay (interprétation): Monsieur le Président, avant que l'accusé ne
6 continue son intervention, nous voudrions soulever une question en son
7 nom.
8 Il s'agit du temps qui lui est attribué pour son discours liminaire, étant
9 donné qu'il se sent exposé à un préjudice et il se sent lésé. Il l'a
10 mentionné à plusieurs reprises lors de son exposé. Nous voudrions demander
11 à la Chambre, quoi qu'ayant prévu un délai allant jusqu'à la première
12 pause de lundi matin, il faudrait que soit prise en considération la
13 situation dans laquelle se trouve l'accusé et qu'il lui soit autorisé de
14 continuer son exposé tout au long de la journée de lundi.
15 Avant que d'adopter une décision finale, s'agissant du délai imparti à
16 l'accusé, je crois qu'il conviendrait de prendre en considération le fait
17 qu'il n'est pas appuyé par une équipe. C'est un fait qui influe
18 certainement sur le temps qui lui est nécessaire pour s'adresser à la
19 Chambre.
20 M. le Président (interprétation): Et combien de temps suggérez-vous qu'il
21 faudrait lui accorder?
22 M. Kay (interprétation): Il ne s'agit pas …
23 M. le Président (interprétation): A l'infini?
24 M. Kay (interprétation): Non, pas à l'infini. Nous voudrions qu'il soit
25 permis de souligner les questions les plus importantes et que lui soit
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1 fournie l'opportunité de le faire.
2 (Les Juges se concertent sur le siège.)
3 M. le Président (interprétation): Nous allons nous pencher sur la question
4 une fois de plus lundi.
5 M. Kay (interprétation): Merci beaucoup.
6 M. le Président (interprétation): Monsieur Milosevic?
7 M. Milosevic (interprétation): Que faudrait-il que je pense: combien de
8 temps ai-je à ma disposition?
9 M. le Président (interprétation): Nous allons nous pencher sur la chose
10 lundi. Efforcez-vous de terminer dans les délais que nous vous avions
11 impartis et on verra comment les choses vont évoluer pour vous.
12 M. Milosevic (interprétation): J'ai dit, dans mon allocution tout à
13 l'heure, qu'il s'agissait du livre écrit par un Allemand concernant les
14 victimes au Kosovo. Il a dit que Kinkel lui-même avait déclaré que le
15 Gouvernement fédéral allemand -et je vais le citer- avait soutenu
16 l'Albanie avec un milliard de marks d'aide financière. Aucun pays n'a reçu
17 une telle aide pour son développement. Et la source est le F.A.Z. du 9
18 février 1998.
19 Et il est étrange aussi de parler de troupes mixtes qui faisaient partie
20 de l'IFOR allemand de l'IFOR qui avait été stationné à Zadar. Je tiens à
21 préciser que Willie Wimmer est député au CDU, en Allemagne. En fin mars,
22 il avait précisé que, jamais jusque là, des particuliers n'avaient autant
23 menti et de façon aussi détaillée que cela n'a été le cas pendant la
24 guerre au Kosovo. Et c'est pour cela aussi que des gens ont péri.
25 Et selon ce que le journal "Der Spiegel" avait précisé, l'hystérie
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1 médiatique qui régnait en Allemagne avait été développée par le BND, à
2 savoir les services secrets allemands. Elsetzer dit ensuite, en répondant
3 à une question posée par Fischer concernant le plan secret de
4 démantèlement de la Yougoslavie et de la Macédoine: "Le ministre des
5 Affaires étrangères allemand avait estimé que la question albanaise était
6 ouverte. Et on avait dit pendant des décennies que la question allemande
7 avait été ouverte parce qu'il ne voulait pas de réforme dans l'ex-
8 République démocratique allemande et on voulait biffer la République, la
9 RDA et l'unification de l'Allemagne. Est-ce que maintenant, il faut biffer
10 l'existence de la macédoine pour procéder à une unification des Albanais,
11 c'est-à-dire la création d'une Grande Albanie?".
12 Et Fischer avait fait du revanchisme albanais un revanchisme de salon.
13 Parce que seuls les optimistes sauraient être apaisés par une phrase du
14 ministre allemand des Affaires étrangères disant que la modification
15 forcée des frontières ne sera pas permise, mais si l'on se penche sur la
16 phrase, on voit que Fischer ne met pas en question la révision des
17 frontières, mais l'usage de la force. Mais si cette modification des
18 frontières ne se fait par l'usage de la force, mais par menace d'user de
19 la force, comme cela a été le cas pour ce qui est de la Tchécoslovaquie
20 aux termes du traité de Munich.
21 Et Fischer recommande aux Albanais la méthode de Kohl -et je cite une fois
22 de plus: "La communauté internationale se trouve au Kosovo et dans les
23 Balkans pour montrer que la question des Albanais, à l'image de la
24 question allemande jusqu'en 1990, n'est pas résoluble, n'est pas solvable
25 sans accord et sans concertation. Mais on n'oubliera pas, à Prague et à
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1 Varsovie, comment la question allemande a été résolue, puisque ces
2 capitales ont été évitées lors des concertations. Et vous pouvez lire cela
3 dans les mémoires de Margaret Thatcher et dans les mémoires de Jacques
4 Attali, le conseiller de M. Mitterrand."
5 En tout état de cause, ce que Fischer recommande aux Albanais, à savoir de
6 suivre le modèle allemand, a signifié en d'autres termes, effacer
7 l'existence d'un Etat moderne et cela devrait geler le sang dans les
8 veines de tout un chacun.
9 Et il avait dit ouvertement que "les Macédoniens ne pouvaient pas fermer
10 les yeux face au fait que la démocratie contemporaine allemande était en
11 train de faire des Talibans en Europe; et que personne ne pouvait croire
12 que les gouvernements américain et allemand ne savaient pas qui les
13 étaient les chefs de bande."
14 Il n'y a pas que la Macédoine qui est en péril. Le 30 mars déjà, Fischer,
15 au Bundestag, dit -je cite-: "Il doit être réfléchi à une solution
16 générale du problème des Balkans parce que la question de la Bosnie-
17 Herzégovine, du Monténégro, de la vallée de Presevo, c'est-à-dire le sud
18 de la Serbie et la Macédoine, n'est pas encore résolue. Je le mentionne,
19 car cela est en corrélation avec des faits historiques que je tiens à vous
20 communiquer, pour ce qui est de la création de la Grande Albanie…"
21 (Les interprètes ne peuvent pas suivre.)
22 M. le Président (interprétation): Pourriez-vous ralentir, Monsieur
23 Milosevic?
24 (Les interprètes précisent qu'ils n'ont pas le texte sous les yeux.)
25 M. Milosevic (interprétation): … Tous ceux se trouvent sur la liste des
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1 terroristes albanais. Et si les choses fonctionnaient avec l'assistance de
2 l'OTAN, pourquoi cela ne fonctionnait-il pas plus souvent encore à
3 l'avenir?
4 Ce que dit Elsetzer ne fait que confirmer que l'Allemagne, après
5 l'Unification, notamment s'agissant des questions relatives à la
6 Yougoslavie, avait continué de façon accélérée là où elle s'était arrêtée
7 suite à l'échec à la Deuxième Guerre mondiale. Et pendant la Deuxième
8 Guerre mondiale, il a été mis en place une "Grande Albanie", en tant que
9 création nazie et fasciste, chose que personne ne saurait contester. Il
10 convient de rappeler, à ceux qui avaient combattu à l'époque contre le
11 fascisme et le nazisme, ces faits historiques.
12 En 1939, il y a eu des activités organisées de la part de l'Italie
13 fasciste à l'égard de la Grèce et de la Yougoslavie, et l'Italie a procédé
14 à l'occupation, à l'annexion de l'Albanie en date du 7 avril 1939.
15 Le ministre Ciano, le ministre italien, avait donné des instructions aux
16 émigrants albanais pour des actions dans l'Epire et en Albanie. Et il
17 avait dit que l'irrédentisme des Albanais du Kosovo était "un couteau, un
18 poignard dans le dos de la Yougoslavie".
19 Dans la même année, à Rome, il a été créé et mis en place un Bureau pour
20 l'organisation de l'irrédentisme des Albanais du Kosovo. A l'occasion
21 d'une visite à Tirana, le ministre promet la réalisation rapide d'un
22 projet de "Grande Albanie". Et dès le début de l'année 1940, le secrétaire
23 de cette organisation avait déclaré que "l'Italie allait annexer certaines
24 parties de la Yougoslavie et de la Grèce habitées par des populations
25 albanaises". Et il a été créé cette même année un nouveau comité au
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1 Kosovo.
2 Au début de la Deuxième Guerre mondiale et quelque peu plus tard, suite à
3 l'agression des forces fascistes sur la Yougoslavie, avec l'Allemagne et
4 l'Italie à leur tête, il a été démarré la réalisation d'un projet de
5 "Grande Albanie".
6 C'est donc par la mise en place de districts de Vucitrn, de Kosovska-
7 Mitrovica et de Podujevo, et cela allait de Urosevac, Kacanik, Zupa qui
8 ont été rajoutées à cette Grande Bulgarie qui venait d'être créée. Les
9 régions de la Macédoine occidentale avec Tetovo, Kicevo, Struga et Sveti
10 Naum sont revenues à la "Grande Albanie".
11 Les Accords de Vienne, datant d'avril 1941, ont créé une ligne de
12 démarcation entre une "Grande Albanie" et une "Grande Bulgarie". Le
13 président de ce gouvernement fantoche d'Albanie a tenu, en date du 30 mai
14 1941, un discours sur les origines historiques de la "Grande Albanie". Il
15 a visité le Kosovo et la Metohija en juin 1942 et, avec les Albanais du
16 Kosovo, il avait dit officiellement que "la population serbe du Kosovo
17 était censée s'en aller au plus vite. Tous ces anciens Serbes habitant là-
18 bas devaient être déclarés comme étant des colonisateurs et être envoyés
19 vers des camps de concentration, en Albanie même. Cette population
20 albanaise était censée également être exterminée". Ce sont des textes
21 historiques que je suis en train de citer.
22 Il s'est avéré une fois de plus que, dans le programme national "Grand
23 Albanais", il n'y a pas de place pour d'autres peuples, si ce n'est le
24 peuple albanais. Vous avez, du reste, pu vous en rendre compte de par la
25 réalité dont je vous ai donné la description et qui est en train d'être
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1 mise en oeuvre au Kosovo et dans la Metohija.
2 En quatre années de pouvoir d'occupation, on a fait beaucoup de choses au
3 niveau de la réalisation du projet "Grand Albanais" au Kosovo. Les
4 autorités actuelles albanaises, sous la protection des forces d'occupation
5 occidentales, ont commis, ont perpétré des crimes importants à l'égard des
6 Serbes. Mais, selon les renseignements des services de renseignement
7 occidentaux, les Albanais, depuis avril 1941 jusqu'août 1942, avaient tué
8 environ 10.000 Serbes.
9 Avec l'occupation de ces régions-là, de la part de l'Italie il a été
10 entamé un nettoyage, non seulement un nettoyage ethnique, mais aussi une
11 mise en oeuvre systématique du programme culturel "Grand Albanais" dans
12 toutes les sphères de la vie.
13 Un grand nombre d'enfants serbes qui allaient à l'école sous l'occupation
14 italienne avaient été contraints à apprendre, à étudier en langue
15 albanaise. Il en a été de même pour ce qui est des enfants en Macédoine
16 occidentale.
17 Il a donc été procédé à un grand exode des Serbes de cette région-là, avec
18 un peuplement de dizaine de milliers d'Albanais d'Albanie dans cette
19 région. Certains historiens parlent même de chiffres allant jusqu'à
20 100.000.
21 Jusqu'en avril 1942, aux frontières sud de la Serbie occupée sous
22 l'Allemagne, il y avait quelque 60.000 réfugiés originaires du Kosovo et
23 de la Metohija qui ont fait partie de cette "Grande Albanie".
24 Les Allemands, après la capitulation de l'Italie fasciste et après la
25 signature de l'accord de la 2e Ligue de Prizren en 1942, à Prizren, cette
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1 ligue ayant été organisée sous l'égide de l'Abwehr, à savoir les services
2 de renseignement allemands pendant la guerre, et nous voyons que le BND
3 s'est chargé du même rôle. La terreur subie par les Serbes avec ces crimes
4 massifs s'est étirée jusqu'en avril 1944. Pour ce qui est des dimensions,
5 de l'envergure du nettoyage ethnique dans ces régions en sus des autres
6 témoignages, de bon nombre d'autres témoignages, il a été parlé par
7 Hermann Neubaher qui avait les pleins pouvoirs du IIIe Reich et qui se
8 trouvait dans ce territoire de la Yougoslavie depuis novembre 1943.
9 Il y a une citation de sa part qui dit: "Les Albanais se sont dépêchés de
10 chasser le plus possible de Serbes de notre pays. Et ce faisant, les
11 hommes importants avaient dû, pour pouvoir s'en aller, payer en or.
12 Le général Nedic, qui avait été Premier ministre de ce gouvernement
13 collaborationniste serbe sous les Allemands, s'était adressé pour se
14 plaindre auprès de moi. J'ai recommandé au gouvernement albanais de mettre
15 un terme à ces exodes. Et quand j'ai vu que mon intervention n'avait pas
16 porté ses fruits, j'ai demandé à démissionner de mes fonctions."
17 C'est ce que dit Neubaher pendant le IIIe Reich. Sous cette administration
18 de l'occupation allemande, avait été mise en place une division SS appelée
19 "Skenderbey" et constituée d'Albanais du Kosovo qui, jusqu'à la libération
20 de ces régions-là des troupes nazies et fascistes, ainsi que de leurs
21 serviteurs domestiques, avait persévéré dans la réalisation de ce projet
22 de "Grande Albanie".
23 A présent, ces troupes qui se trouvent…, et cette nouvelle division SS que
24 l'on appelle "le Corps de protection du Kosovo", constituée des membres de
25 l'organisation terroriste de l'UCK, est en train de faire exactement la
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1 même chose.
2 Tout ceci a notablement modifié la structure ethnique de cette partie de
3 la Serbie, à savoir de la Yougoslavie, et, en substance, constituait l'un
4 des préalables essentiels pour ce qui est de la mise en place du programme
5 "Grande Albanie".
6 Je vais revenir maintenant à l'année de 1997, à savoir le sommet réussi de
7 ces pays du sud-est de l'Europe qui avaient annoncé la paix, la
8 collaboration et la stabilisation des circonstances. Et il avait été
9 procédé à un contact fructueux entre le Premier ministre albanais et moi-
10 même, où l'on avait entamé un phase de coopération entre nos pays
11 respectifs. Cette année avait été le démarrage, l'année de l'explosion du
12 terrorisme au Kosovo et Metohija.
13 Pendant toute la décennie précédente, les attaques avaient été rares, très
14 rares. Peut-être y a-t-il eu une attaque en un mois. Mais depuis le début
15 de l'année 1998 jusqu'à la veille de l'agression de l'OTAN, s'agissant des
16 citoyens seuls, il y a eu 1.068 attaques; donc je dirai cent fois plus que
17 dans toutes les années précédentes. Et on voit clairement l'espèce de
18 scission qui s'est opérée à ce moment-là. Et tous ont été ciblés par ces
19 attaques, tous y compris les Albanais du Kosovo, notamment les Albanais du
20 Kosovo qui y travaillaient pour l'Etat, dans les services publics qui
21 étaient forestiers, policiers, agents des PTT, policiers et autres, donc
22 services publics.
23 Pendant cette période-là, les membres de cette organisation terroriste,
24 l'UCK, ont tué de façon brutale et de façon variée, 387 citoyens. Sur ce
25 chiffre, 75 étaient -je n'ai pas dit 75%, mais 75 citoyens-, 75 étaient
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1 des Serbes et des Monténégrins et 196 membres du groupe ethnique albanais.
2 Donc les Albanais étaient deux fois et demie plus nombreux que les Serbes;
3 et ce, pour les discipliner, pour les inciter à plier l'échine, pour
4 suivre leur éthique et se comporter comme on leur dira de le faire. Il a
5 été abattu 15 membres des autres groupes ethniques, des Romanichels
6 essentiellement; et dans la plupart des cas, nous n'avons pas réussi à
7 identifier les personnes qui ont été tuées.
8 Dans la même période, il a été kidnappé au Kosovo, il a disparu du Kosovo
9 quelque 200 citoyens, une moitié étant des Serbes et des Monténégrins et
10 l'autre moitié étant des Albanais, c'est-à-dire plus précisément 87
11 Albanais. Les autres étant des membres de groupes ethniques autres.
12 En plus de ces meurtres, il y a eu des diversions, des sabotages. On a
13 placé des explosifs à bon nombre d'endroits, comme cela a été le cas à
14 Podujevo, à Kosovska-Mitrovica où l'on a placé des explosifs au marché, le
15 jour des marchés; on a tué 6 personnes et on a blessé 60 autres personnes.
16 Essentiellement des Albanais, d'ailleurs.
17 D'une manière générale, donc, il y a eu un très grand nombre d'attaques
18 terroristes contre les membres du ministère de l'Intérieur. Je dirai
19 exactement 1.642 attaques. Si l'on tient compte de ces segments là, la
20 moyenne de l'an passé, de cette période, était non pas cent par rapport à
21 un, mais plus encore. Pour ce qui est de ces attaques, il y a eu surtout
22 des tentatives de meurtre des membres du ministère de l'Intérieur. Il y a
23 eu 1.163 tentatives de meurtre et il a été tué 241 membres du ministère de
24 l'Intérieur. Et il a été tué 28 citoyens et 23 blessés. Mais, il y a eu
25 encore 478 membres du ministère de l'Intérieur qui ont été blessés. Et on
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1 a arrêté 246 terroristes, on en a blessé 38 et on en a tué 8.
2 (L'interprète n'a pas saisi le nombre de tués.)
3 Non, je ne vais pas citer les emplacements des incidents car je tiens à
4 gagner du temps.
5 Donc, en même temps, il y a eu des attaques terroristes contre les membres
6 de l'armée de la Yougoslavie. Sur les 309 attaques recensées, il y a eu
7 beaucoup de cas de décès de soldats ou de blessures graves subies par ces
8 soldats. Les listes des citoyens tués, membres du ministère de
9 l'Intérieur, des personnes qui ont été kidnappées, disparues et qui ont
10 été tuées ou blessées, pour ce qui est du ministère de l'Intérieur et de
11 l'armée de la Yougoslavie, vous seront communiquées, et ce sera présenté à
12 l'opinion publique.
13 S'agissant maintenant du 1er janvier 1998 jusqu'au 24 mars 1999, date du
14 début de l'invasion de l'OTAN, il a été recensé 40 soldats tués et
15 disparus. Maintenant, cette liste indique que les activités terroristes
16 avaient été des activités de préparation en vue de l'intervention de
17 l'OTAN contre la Yougoslavie qui est survenue par la suite.
18 Nous avons ici des avis de recherche, un grand nombre d'avis de recherche,
19 pour ce qui est des assassins recherchés par la justice. Et en premier
20 lieu, il y a Hasim Taci, qui a été condamné à des années de prison ferme,
21 pour un grand nombre de meurtres de Serbes et d'Albanais. Puis, encore bon
22 nombre d'autres figurent sur ces avis de recherches, qui ont commis,
23 perpétré des meurtres multiples et cruels, y compris Osmani Bujar, qui a
24 pris part à la création d'une unité terroriste, qui s'appelait la
25 compagnie des Moudjahidine au Kosmet, à Abu Bekir Sadik, qui comportait
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1 des mercenaires étrangers. En sa qualité de membre de cette unité
2 terroriste, il a pris part, à plusieurs reprises, contre des unités
3 frontalières de l'armée yougoslave et sur des patrouilles du ministère de
4 l'Intérieur au Kosovo et Metohija. Il se peut, il est très probable que
5 c'est cette unité à Abu Bekir Sadik, constituée de Moudjahidine étrangers,
6 se trouve être légitimée en ces temps où le monde entier se voit recevoir
7 des explications, disant qu'il n'y a pas de d'objectifs plus prioritaires
8 que le combat contre le terrorisme.
9 Tout cela se passait donc pendant que Rugova, lui, préconisait que l'UCK,
10 cette organisation terroriste, n'est autre chose qu'une invention, une
11 fantaisie dont fait preuve la propagande serbe. Or, voilà que cette
12 fantaisie, ces chimères, n'est-ce pas, à savoir le terrorisme au cours de
13 1998, était en escalade, fortement en escalade. Ce n'est que pour les
14 premiers quelques mois, de février à juin, que les terroristes ont pu
15 exécuter 150 actes de sabotage. A 261 reprises, des citoyens et des
16 installations civiles ont été visés. Il y avait 35 morts, 29 blessés. Or,
17 les organes, les agents de police, en ont été surtout les cibles, 148
18 agents de police ont été visés.
19 Aucun gouvernement dans ce monde, Messieurs, je ne pense pas qu'il est
20 quelqu'un qui puisse le contester, ne saurait être passif à l'égard d'une
21 telle bande de terroristes qui ont donné la mort à 152 hommes, pendant
22 cette période de deux ans. Evidemment, la police a dû répondre et riposter
23 vertement. Notamment, pour essayer d'imposer son contrôle sur le
24 territoire. Notamment, un contrôle au bord des routes d'intérêt régional
25 et national et international, lesquelles voies de communication, les
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1 terrorismes voulaient paralyser et saper pour ne pas permettre à ce que
2 ces voies de communication puissent être exploitées.
3 Pour parler des toutes premières attaques contre les membres de l'armée de
4 Yougoslavie par l'UCK, presque quatre mois se sont écoulés. Or, une
5 période plus que suffisante pour qu'on puisse aboutir à une constatation
6 ferme, pour répondre aux questions: "Qui c'est qui a pris les armes dans
7 Kosovo Metohija et qui c'est qui a agressé qui?".
8 En février 1998, l'ambassadeur américain, en Macédoine, a traité l'UCK de
9 terroriste. Et tout ceci pouvait aller très bien, mais il y avait une
10 correction apportée par le State Department, l'administration américaine
11 et Richard Holbrooke vient à Belgrade pour sauver l'UCK contre sa
12 disparition, évidemment dans l'intérêt des séparatistes albanais et dans
13 les intérêts des Etats Unis d'Amérique. Et, au lieu de dénoncer cette
14 organisation terroriste, ce à quoi nous nous attendions -voilà pourquoi
15 nous n'avons pas pu comprendre son approche à lui- lui, Holbrooke pose la
16 candidature de l'UCK comme étant un facteur important dans ce territoire,
17 sans lequel on ne peut pas, évidemment, mener de négociations importantes.
18 Après quoi, un autre représentant américain Albright, prétendument par
19 hasard, se trouve en réunion avec des terroristes de l'UCK. Et, devant les
20 caméras, il commence des négociations. Ce n'était autre chose que de
21 tolérer, enfin, cette organisation de terroristes comme l'ont fait les
22 Américains. Par la même occasion, les Américains ont tout fait pour qu'il
23 y ait obstacle à cette escalade des terroristes et dans trois résolutions.
24 Malgré tout, vous allez lire d'ailleurs une mention faite de terrorisme
25 dans le Kosovo.
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1 En août et septembre 1998, les forces de police et militaires sont
2 parvenues à neutraliser, pratiquement, les terroristes et tous leurs
3 refuges et points de résistance.
4 Et lorsque, en automne 1998, le terrorisme a été neutralisé, lorsque à
5 bord de leurs tracteurs et remorques ils se devaient de rendre les armes
6 pour les remettre au commissariat de police, lorsqu'une police locale,
7 police spéciale au niveau local a été instaurée dans des centaines de
8 villages où les Albanais étaient à majorité, mais sous notre égide, tout a
9 été fait de sorte à ce que les Albanais, de chacun de ces villages
10 respectifs, puissent être à même de faire élire les agents de police qui,
11 eux, seraient ensuite dotés d'un pistolet, d'un uniforme et de tout autre
12 équipement, rien que pour veiller sur l'ordre public, la paix dans les
13 villages respectif.
14 C'étaient les villageois qui, eux-mêmes, ont pu avoir voix au chapitre et,
15 pratiquement, le terrorisme a été mis en échec. Les armes ont été prises
16 et les choses ont pu évoluer tant bien que mal. Mais, voilà que Holbrooke
17 et d'autres délégations interviennent à nouveau. Et, après des
18 tractations, des négociations, qui duraient plus de douze jours, parce que
19 Holbrooke voulait avoir, évidemment, des observateurs, une présence
20 militaire etc. in situ, je lui ai dit, en réponse: "Nous ne sommes pas,
21 vous n'êtes pas intéressé à des Albanais, vous avez d'autres objectifs que
22 vous poursuivez.". Il m'a dit: "Quels sont ces objectifs-là?". Je lui ai
23 dit pour ma part: "Vous voulez tout simplement faire régner et confirmer,
24 consacrer le rôle dirigeant de l'Amérique en Europe et faire consacrer le
25 rôle dirigeant des Etats-Unis d'Amérique au sein de l'OTAN." Il m'a dit:
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1 "Oui, ceci se place dans nos intérêts.".
2 Alors, moi, je demande maintenant, à l'opinion publique internationale, ce
3 que signifie un intérêt de ce genre-là. Est-ce de parler de l'intérêt de
4 quelqu'un qui égorge quelqu'un en pleine rue pour, tout simplement,
5 s'accaparer de son porte-monnaie etc.?
6 S'agit-il de parler d'intérêts ou ne s'agit-il pas de parler d'autres
7 principes sur lesquels et suivant lesquels il faut bâtir les rapports
8 entre les êtres humains?
9 Si, évidemment, chaque geste et chaque stratégie doit être expliqué par
10 des intérêts, alors nous disons qu'il devrait être dans l'intérêt d'une
11 Amérique, qui se trouve à des dizaines, dizaines de milliers de kilomètres
12 plus loin de nous, de voir comment se présente notre intérêt à nous et non
13 pas faire prévaloir les intérêts américains dans notre propre pays.
14 Alors, mais qui voulez-vous qui se mette d'accord avec tout cela?
15 A moins que de parler, évidemment, de la peur en la proie de laquelle peur
16 nous sommes tous, maintenant, et tout le monde est maintenant à hocher de
17 la tête pour dire que tout va pour le mieux. Et, on accepte évidemment
18 tout ce qui a été proposé.
19 Voilà comment, pratiquement, une véritable tutelle a été mise en place et,
20 nous, on s'est tourné vers l'OSCE. Et il a fallu, tout simplement,
21 chercher un prétexte, justification, pour mener la guerre contre
22 Yougoslavie, parce que leur protégé d'avant était impossible de le faire.
23 Ils étaient voués à l'échec, et même ces protagonistes terroristes ont
24 été, sur une vaste échelle, dénoncés par de vastes masses albanaises. Ces
25 dernières ne les ont jamais acceptés, en effet.
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1 Par la formation d'une mission de l'OSCE, encouragée donc par
2 l'instauration de cette dernière, fin 1998, les terroristes Albanais se
3 voient à perpétrer des crimes de façon encore plus massive et plus
4 brutale.
5 En résultat de tels agissements, le nombre des actions de terrorisme en
6 1998 était au nombre de 1.854.
7 Je ne me propose pas de vous donner lecture, évidemment, de noms de tous
8 ces gens-là qui ont été tués. Il y avait 284 hommes blessés. Partout on
9 posait des engins explosifs, par exemple sur des marchés verts, dans des
10 cafés; café surnommé "Panda" de Pec une bombe a explosé, donnant la mort à
11 6 jeunes gens.
12 Evidemment, il y avait, il s'agissait d'un lieu de rassemblement que
13 c'était que ce café où les gens se rassemblaient pour s'adonner au plaisir
14 de la musique, etc.
15 Mais revenons un petit peu au contexte politique. Au sénat américain, en
16 août 1998, on planifiait, bel eh bien, une action de l'OTAN. Mais fallait-
17 il encore avoir un événement médiatisé pour trouver un alibi de leur
18 intervention. Cet événement médiatisé a été construit le 15 janvier 1998
19 suivant le scénario qui a déjà été bien rôdé.
20 M. le Président (interprétation): Monsieur Milosevic, s'il vous plaît,
21 ralentissez un peu.
22 Nous avons reçu une fois de plus un message dans ce sens-là, et si
23 vraiment nous pouvons vous être utiles, nous pouvons vous dire que nous
24 venons de considérer que vous avez fait, enfin, émettre ici par les amici
25 curiae. Il faudrait que soit vraiment utile pour vous aujourd'hui et pour
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1 que vous puissiez pour préparer au cours du week-end. Je crois que nous
2 allons vous accorder un peu plus de temps de parole jusqu'à la pause
3 déjeuner lundi prochain, jusqu'à 13 heures.
4 M. Milosevic (interprétation): Jusqu'à 13 heures?
5 M. le Président (interprétation): Oui.
6 M. Milosevic (interprétation): Merci.
7 M. le Président (interprétation): Mais je vous prie de bien vouloir avoir
8 à l'esprit également le travail des interprètes.
9 M. Milosevic (interprétation): En Bosnie, toujours d'après ce scénario, on
10 connaît fort bien le cas de Mrkale. Cet épisode dans une autre situation a
11 été arrangé dans le village de Racak. Et pour parler de cet épisode-là, le
12 chef de la mission mise sur place, Walker, qui a eu beaucoup d'ailleurs de
13 cas jusqu'ici connus dans son expérience, a considéré cela comme étant un
14 épisode de terrorisme et de brutalité jamais vu.
15 Voilà ce qui a suffi ce pour se préparer à l'OTAN, pour une intervention.
16 Et vous n'êtes pas sans savoir que nous avons à adopter la venue dans le
17 pays de plusieurs médecins légistes. Il y avait une équipe de Biélorussie
18 qui était venue -experts fort bien connus dans le monde entier-, il y
19 avait aussi une équipe de médecins légistes de chez nous, des professeurs
20 d'université forts bien connus. Chacun a travaillé pour ensuite faire un
21 rapport là-dessus, et tout a permis de voir qu'il s'agissait d'une action
22 de terrorisme, parce que chacune de ces personnes tuées avait tiré au
23 moyen d'une arme à feu. Nous avons bien entendu tous ces rapports de
24 médecins légistes, entre autres, hier, vous avez eu l'occasion d'entendre
25 et de voir ce qu'a dit le médecin légiste de Finlande.
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1 Malheureusement, vous savez très bien que toute cette construction a
2 permis de dresser un acte d'accusation à l'encontre des forces serbes.
3 Evidemment, sans aucun bien-fondé, car il s'est agi de parler de la
4 présence d'une police régulière, pas d'unités paramilitaires, comme on l'a
5 dit ici. Je l'ai entendu dire ici. Il s'agissait tout simplement d'un
6 règlement de compte de la police régulière avec des groupes terroristes,
7 et cela est simple. Et même, je n'arrive pas évidemment à vous citer les
8 dates exactes, mais je m'y retrouverai. Même le commandant albanais de la
9 région concernée a dit, récemment, lors d'un discours prononcé que ses
10 combattants à lui ont été tués et qu'ils sont tombés tels des héros au
11 cours de la guerre. Voilà ce qui a été dit pour parler de Racak.
12 D'ailleurs, pourquoi voulez-vous qu'il le dissimule ce qui s'était passé à
13 Racak? Il a parlé de la façon dont il était en mesure d'envisager cet
14 épisode. Un grand nombre de gens ont été tués au cours notamment du
15 travail de cette mission de vérification, plus de 500 actes de terrorisme
16 de l'UCK ont été perpétrés. Les sponsors de l'UCK étaient là pour
17 financer, pour équiper et soutenir. 135 villages ont été purifiés
18 éthiquement parlant, et pendant cette période-là, plus de 80 attaques ont
19 été perpétrées contre l'armée de Yougoslavie où 6 civils, 4 policiers, 4
20 ont été tués, 4 policiers et 6 civils ont été grièvement blessés.
21 Le tout démontre le fait que le Kosovo Metohija qui a été utilisé comme
22 moyen de provoquer la crise et de gérer cette crise. Il s'agit de trouver
23 un point d'appui et il s'agit d'exploiter le terrorisme pour pouvoir mener
24 à bien les objectifs stratégiques que se proposent les Etats-Unis
25 d'Amérique et l'OTAN dans l'Europe du Sud-Est. Suivant l'exemple du Kosovo
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1 et de Metohija, l'administration de Clinton a démontré double poids et
2 mesure lorqu'il s'agit de considérer le terrorisme toujours, compte tenu
3 de ses propres intérêts à l'administration comme telle.
4 D'abord, on les désignait comme ceci ou comme cela. D'abord, c'était à
5 leurs yeux des terroristes, ensuite c'étaient des combattants pour la
6 liberté. Evidemment, tout dépend du profil de la victime que vous voulez
7 consigner à quelqu'un.
8 S'il s'agit de victimes, lesquelles victimes ils veulent retrouver, les
9 terroristes seraient toujours d'une brutalité. Et lorsque, dans le monde
10 entier, les Américains se mettent à régler des comptes avec le terrorisme
11 dans le Kosovo-Metohija, les Américains exploitent comme étant un moyen
12 efficace de leur stratégie de domination. Et lorsqu'il s'agit de parler de
13 Serbes parmi les victimes, comme c'est le cas précisément dans le Kosovo,
14 alors, dans le pire des cas, évidemment les meurtriers ne seraient autre
15 chose des Albanais armés, sans plus.
16 Et pendant que les avions américains transportent les terroristes d'Al-
17 Qaïda depuis l'Afghanistan à Guantanamo, et lorsqu'ils sont ligotés et
18 enchaînés de fers, par la même occasion et en même temps, les Américains
19 demandent au régime fantoche de Belgrade de libérer de leur prison -et
20 cela sans condition aucune- tous les terroristes albanais. Avec,
21 évidemment, une explication et justification du phénomène, comme quoi il
22 s'agissait de prisonniers de délits politiques.
23 Doit-on vraiment être juriste ou juge pour pouvoir, cette fois-ci,
24 lorsqu'on a affaire à des gens qui ont tranché avec des sabres des têtes à
25 des enfants, hommes, femmes et enfants, peut-on donc, face à de tels gens,
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1 emprunter un tel terme, le terme de "prisonnier de délit politique"?
2 Peu importe dans quelle mesure ces derniers essayent de se faire justifier
3 par des raisons politiques qui seraient les motifs de leur action. C'est
4 notamment l'exemple de l'Amérique qui représente et désigne toute cette
5 absurdité, mais le mal est le méfait que représente le terrorisme pour
6 l'humanité moderne.
7 Pendant de longues années, l'Amérique présente ces doubles standards,
8 doubles poids et mesures, mais voilà que, contre Washington et contre
9 l'Amérique, les terroristes se sont tournés maintenant pour agir à leur
10 façon. Lorsque les Moudjahidine islamistes ont été incorporés pour former
11 des membres de l'UCK, ceci a permis à ces derniers de radicaliser leurs
12 actions et de faire valoir des méthodes des plus cruelles pour régler
13 leurs comptes avec des membres de l'armée de Yougoslavie et des policiers,
14 mais également avec des civils, y compris civils albanais.
15 Lorsque, dans la formation de l'UCK, se font incorporer des chefs et des
16 membres, des fondamentalistes islamistes, y compris les gens de Ben Laden,
17 eh bien, c'est de cela qu'entre autres rapportait "Die Press", journal
18 allemand, en décembre 1998. On pouvait le lire dans le "Sunday Times"
19 également cette même année.
20 Or, il n'était pas du tout mis en question de parler ainsi, car lorsque
21 ces ambassades ont été cibles des actes de terrorisme de sabotage, j'ai pu
22 parler avec des Américains également et commentateurs américains pour
23 parler de la présence des terroristes de Ben Laden en Albanie.
24 Pour parler de soutien fourni aux séparatistes du Kosovo, il faut dire que
25 c'est notamment les Américains et des services de Ouest européen qui se
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1 sont engagés. Une ligue civile albanaise a déjà été organisée sous la
2 présidence de Joseph DioGuardi qui avait pour tâche d'organiser des lobbies
3 actifs au Capitole pour protéger les intérêts des Albanais. Par des
4 lobbies actifs, cette ligue civile s'est frayé le chemin cette fois-ci
5 vers des séparatistes du Kosovo permettant à ces derniers d'avoir des
6 contacts directs au Congrès américain et au Sénat américain.
7 Les promoteurs directs de tout cela était le sénateur Robert Dole et le
8 congresman D'Amatto de New York où la communauté albanaise se fait la plus
9 importante de par son nombre. En tout cas, la ligue civile albanaise a
10 contribué à bien des égards à faire diffuser et régner cet esprit de
11 satanisation de la Serbie de la population serbe dans l'opinion publique
12 américaine. C'est la firme américaine Rudafini qui a été engagée surtout,
13 laquelle firme a prétendument pu révéler -c'est ce que nous avons pu voir
14 hier- l'existence de camps de concentration serbes dans le Kosovo
15 Metohija.
16 Or, ces camps n'ont jamais et nulle part existé. Cette société a
17 évidemment inventé d'autres mensonges et d'autres actions de propagande.
18 La narco-maffia albanaise a dû évidemment réunir pas mal de fonds pour que
19 ce programme et plan puissent être réalisés et il me semble que tout ceci
20 a dû être investi à en juger d'après ce qui s'était passé car,
21 aujourd'hui, le Kosovo se fait le centre n°1 dans le monde du trafic de
22 drogue, de traite des blanches, de trafic d'armes. Le tout sous l'oeil et
23 en présence des forces qui sont les toutes premières à ne pas pouvoir
24 contrôler de tels agissements et de telles opérations, puisque déjà ces
25 forces-là n'étaient pas en mesure de contrôler des meurtres et des crimes
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1 qui coûtaient la vie à des centaines de gens qui nous coûtaient la
2 démolition de plus d'une centaine de cultes… aux cultes sacrés, etc. Or,
3 nous savons très bien comment la maffia, elle, opère lorsqu'il faut
4 soudoyer des gens, notamment soudoyer ceux qui seraient appelés à la
5 combattre. Et pendant longtemps encore, ce malheur et ces méfaits seront
6 en escalade. Et un jour, quand l'Europe finira par comprendre de quoi il
7 s'agit, il sera beaucoup trop tard pour faire quoi que ce soit de valable
8 pour y remédier.
9 D'après une analyse faite par l'observatoire géopolitique de la drogue, la
10 narco-maffia albanaise a été surtout spécialisée dans ce qu'on appelait
11 "drugs for arms", "drogues pour des armes". L'UCK a surtout été utile dans
12 ce sens-là parce que des voies de communication véritables ont été mises
13 en place avec le soutien des services de renseignement de certains pays
14 occidentaux d'Europe mais également de certains pays islamiques.
15 A côté de ces armes achetées à l'étranger, les terroristes albanais se
16 sont armés évidemment en s'accaparant des armes qui appartenaient à des
17 forces armées d'Albanie lorsque celles-ci ont été démantelées. Je dois me
18 dépêcher un petit peu. Oussama Ben Laden et son organisation "Al-Qaïda"
19 trouvaient un point de refuge en Albanie qui était un tremplin pour leurs
20 opérations à mener en Bosnie, en Kosovo-Metohija et en Europe occidentale.
21 Ben Laden lui-même, comme l'a dit Fatos Klasi, chef des services de
22 renseignement albanais, Ben Laden, donc, s'était rendu lui-même en
23 Albanie. Et d'après Klasi, l'organisation de Ben Laden était un organisme
24 classique de terrorisme qui envoyait ses membres dans le Kosovo.
25 L'engagement direct de Ben Laden dans les actions terroristes a été révélé
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1 grâce à l'arrestation de certains de ses membres, lesquels membres ont
2 dit, entre autres, que leurs collaborateurs sont toujours en liberté et
3 ils ont, entre autres, relaté comment ils ont travaillé, comment il a
4 fallu enrôler des gens pour notamment armer les combattants dans le Kosovo
5 et Metohija. Parmi eux, il y en a qui ont été transportés à Guantanamo. Et
6 il s'avère maintenant que le terroriste qui avait été écroué par les
7 autorités yougoslaves, était plutôt heureux. D'autres qui ne l'ont pas
8 été, qui ont pu regagner Ben Laden, rejoindre Ben Laden pour regagner
9 l'Afghanistan, ont fini dans Guantanamo. Or, les heureux qui ont été
10 écroués d'abord ici, ont été relâchés cette fois-ci et vont être relâchés
11 comme étant des prisonniers de délits politiques, à la différence de leurs
12 collègues, confrères et acolytes qui, par pur hasard, se sont trouvés
13 ailleurs. Et c'est la seule différence. Parce que, autrement, il n'y a
14 aucune différence pour parler de leur façon de travailler.
15 Mais étant donné cette propagande intensive des séparatistes albanais dans
16 le Kosovo-Metohija, étant donné la guerre des médias menée depuis dix ans
17 contre la Yougoslavie, une image fallacieuse a été créée sur les réalités
18 pour savoir qui a exercé la violation contre qui. Ainsi, par tout
19 simplement une substitution de thèses, on dénonce les Serbes qui,
20 prétendument, ont exercé une véritable violence contre les Albanais en
21 mettant en péril leurs droits démocratiques.
22 Mais la vérité est différente, les faits sont nombreux et différents pour
23 témoigner de l'origine et de la vaste échelle à laquelle a été développé
24 le séparatisme et cela, depuis le temps où, dans le Kosovo-Metohija, les
25 Albanais, avec leur structure militante, servaient fidèlement au fil de
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1 l'histoire tous les conquérants autrichiens, turcs et autres qui ont
2 sillonné le terrain de ces territoires séculairement serbes jusqu'à
3 aujourd'hui, lorsqu'ils sont à servir l'occupant de nos jours.
4 Par conséquent, revenons au travail de la mission de vérification. Elle
5 n'a pas pu enregistrer ni de déportation ni de discrimination. On oublie
6 pourtant que, au sujet de tout incident qui a pu se produire pendant le
7 travail de la mission de planification, un procès-verbal devait être
8 dressé car il y avait, entre autres, une commission dressée par le
9 gouvernement fédéral pour la coopération avec la mission de l'OSCE. Et
10 cette mission du gouvernement fédéral pour la coopération avec la mission
11 de l'OSCE dressait régulièrement un procès-verbal au sujet de chacun de
12 ces incidents.
13 Il n'en est pas un seul qui n'en a fait l'objet. Et nous ne sommes pas
14 sans connaître, d'ailleurs, certaines plaintes portées par des tribunaux
15 allemands lorsqu'il a fallu traiter des requêtes et demandes portées par
16 des Albanais, pour dire qu'il n'y a vraiment pas eu de bien-fondé pour de
17 telles demandes et requêtes par des Albanais, parce qu'il n'y a pas de
18 persécution ni de déportation dans Kosovo-Metohija.
19 C'était d'ailleurs la mission la plus importante de l'OSCE, comptant plus
20 de 2.000 hommes; ensuite dotée d'un personnel du Commissariat
21 international aux réfugiés. Ensuite, il y avait la mission d'observation
22 diplomatique. Ensuite, évidemment, il y avait, là, le personnel de la
23 Croix-Rouge et des centaines de journalistes qui étaient accrédités.
24 Par conséquent, tous ces gens-là sillonnaient le Kosovo de long en large
25 et rien ne pouvait ni ne devait être dissimulé ni caché. Si jamais il y a
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1 eu un prétexte quelconque, ils n'auraient pas eu besoin d'inventer un
2 certain Racak. Un méfait quelconque aurait pu leur servir pour engager une
3 procédure. Mais, comme ceci n'était pas le cas, il a fallu faire comme
4 ceci a été fait, de concert avec les terroristes à Racak, pour traiter le
5 tout comme étant un meurtre perpétré par les forces de sécurité serbes
6 contre les civils.
7 Voilà donc un prétexte de ce qui devait être les prétendues négociations
8 de Rambouillet. Or, qui dit Rambouillet dit préalable à la guerre contre
9 la Yougoslavie, préalable et pré-condition d'une action criminelle contre
10 la Yougoslavie.
11 Je dois dire, ici, clairement, à haute et intelligible voix, il n'y a pas
12 eu pas de négociations à Rambouillet. Jamais la délégation serbe et la
13 délégation albanaise n'ont eu l'occasion de se réunir.
14 Une équipe américaine était sur là, sur place, pour mener à bien son
15 programme à elle. Quant aux autres, ils n'avait qu'à donner des
16 déclarations, faire des déclarations. Et pour parler de l'accord de
17 Rambouillet, qui dit accord devrait dire issue de telle ou telle
18 négociation ou, pour parler de Rambouillet, le tout a été publié par "Koha
19 Ditore", organe albanais, deux jours avant que les pourparlers de
20 Rambouillet commencent.
21 Et moi, d'ailleurs, j'ai eu entre mes mains ce journal-là; je me suis dit
22 et tout le monde s'est dit que c'était la propagande séparatiste albanaise
23 qui se mettait à inventer de toutes pièces tout cela; chose impensable et
24 certainement impossible d'inventer.
25 Par conséquent, Rambouillet était le préalable direct à l'attaque contre
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1 la Yougoslavie. Et pendant qu'on y était, on a pu voir que Clark pouvait
2 rencontrer Taci dans des restaurants et cafés pour concocter ce qu'il a
3 fallu faire. Et on savait déjà, entre nous et entre eux, ce à quoi ils
4 s'apprêtaient.
5 Aujourd'hui encore, on voudrait -les Américains- qu'on écroue et arrête
6 tous ceux qui ont un lien quelconque avec des terroristes. Eh bien, selon
7 ce principe-là, Clark, Albright et tous les autres fonctionnaires de
8 l'administration américaine devraient être écroués, parce que, sans
9 contestation aucune, ces derniers avaient des liens profonds avec les
10 terroristes.
11 D'ailleurs, c'est le démocrate Clinton qui a fait ce que jamais personne
12 n'avait fait avant. Lui, a dit que le génocide n'est autre chose qu'une
13 politique d'Etat. Il a dit que, de leur côté, il ne devait pas y avoir de
14 victimes. Il a proclamé l'existence d'un Etat qui se trouve à plus de 10
15 kilomètres, loin d'Amérique, et certainement, pour parler évidemment de la
16 force de cet Etat, 667 fois moindre Etat que l'Etat américain.
17 Or, le fait est que la Yougoslavie n'a jamais eu de différent avec un
18 quelconque de ces Etats membres de l'OTAN; il n'y a pas eu de menace, il
19 n'y a pas eu évidemment d'intimidation à quelque Etat ou nation voisine
20 que ce soit.
21 Qui dit génocide, dit le moyen utilisé par toutes les forces colonialistes
22 dans leur histoire, et toujours dans leur intérêt; dans les deux Amériques
23 -celles du Nord, du Sud-, en Afrique et en Asie. Toutes les forces
24 colonialistes, d'ailleurs, ont pu mener à bien leurs propres intérêts
25 moyennant le génocide. Et le néocolonialisme, d'ailleurs, y a recours. Le
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1 monde entier doit entendre cette sonnette d'alarme, parce que le monde
2 entier est à la cible du néocolonialisme, y compris l'Europe endormie et
3 fatiguée.
4 L'Amérique, bien sûr, s'assure son rôle dirigeant en faisant propager la
5 prospérité, les nouvelles technologies, les nouvelles valeurs culturelles,
6 le commerce, mais non pas en faisant régner et prévaloir, en les
7 diffusant, les massacres, souffrances des centaines de millions de gens.
8 Au temps de l'empire romain, un haut dirigeant était consacré par une épée
9 grandissante. Voilà pourquoi j'ai dit que Clinton s'est trompé de
10 millénaire; il y a deux millénaires que ceci devait être fait, ce n'est
11 pas une affaire à faire au troisième millénaire.
12 Personne ne pourra cacher ni justifier les crimes monstrueux qui ont été
13 commis par l'OTAN, sur le continent européen, au seuil d'un nouveau
14 millénaire. En dépit d'une satanisation qui a duré dix ans, une
15 satanisation du peuple serbe, en dépit des désinformations qui ont été
16 lancées par les médias en abusant des plus grandes chaînes internationales
17 et mondiales, voire même avant le début de ce procès, on a pu entendre
18 toute une série d'histoires où l'on racontait des choses.
19 Et moi, j'ai dit: "Mais il leur faut bien travailler, bien s'appliquer
20 pour essayer d'ensevelir la vérité. Mais quoi qu'ils fassent, ils n'y
21 parviendront pas."
22 Cependant, en cherchant à désinformer sa propre opinion, en cherchant à
23 fabriquer systématiquement des mensonges, eux-mêmes, ils ont aboli la
24 démocratie pour leurs propres citoyens dans la mesure où ils les ont
25 privés du droit à être informés.
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1 Les meilleurs mécanismes démocratiques du monde, nourris aux mensonges, ne
2 peuvent donner de résultats humains honnêtes, progressistes et justifiés
3 par l'avancée de la civilisation. Ce qu'ont fait les médias: la
4 destruction est la destruction des peuples et des Etats qu'ils cherchent à
5 placer sous leur contrôle.
6 Or, la mission de cette farce qu'est ce procès est de légitimer et de
7 conférer la légalité aux crimes, aux crimes dont je n'ai exposé que
8 partiellement, très partiellement les faits.
9 Vous avez eu l'occasion d'entendre… D'ailleurs, j'ai rappelé hier de
10 nombreux événements de ces discours qui sont pleins de désinformations.
11 Tout laisse entendre qu'il ne s'agit que d'un procès monté par les
12 services secrets.
13 Hier, par exemple, j'ai oublié de signaler qu'en 1999, il a été dit qu'il
14 y a eu 100.000 morts lors des rassemblements, puis 27 morts. Mais qui
15 aurait pu cacher cela? Personne n'a jamais entendu parler de cela.
16 Alors, à quoi bon proférer ce genre de mensonges qui ne sont absolument
17 pas crédibles là-bas? La Yougoslavie tout entière le savait. Nous sommes
18 un pays qui est de petite taille: lorsqu'un accident de circulation se
19 produisait, tout le monde était au courant. Alors, comment voulez-vous
20 cacher qu'il y a eu 100 morts?
21 Or, ils ont cherché à le faire d'une manière tout à fait mal intentionnée:
22 ils ont évoqué des exemples de victimes en Croatie et en Bosnie-
23 Herzégovine. Je ne sais pas si cela a eu lieu.
24 Admettons que cela ait eu lieu. Je ne doute pas une seconde qu'il y a eu
25 de grandes tragédies et tout cela semble tragique; on ne peut pas le
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1 contester, personne ne peut le contester. Mais, s'il vous plaît, il n'y a
2 jamais eu de crimes terribles dans vos pays? Vos tribunaux sont-ils
3 désœuvrés?
4 En Angleterre, par exemple, lorsqu'un crime violent a été commis, lorsque
5 quelqu'un brûle tous les membres de sa famille chez lui, est-ce que vous
6 l'attribuez au Premier ministre britannique? Est-ce que vous prétendez
7 qu'il était au courant, qu'il aurait dû être au courant? Or, je suis sûr
8 que le chef de la municipalité où un fou a commis ce genre de crimes, il y
9 en a certainement eu. Eh bien, seul celui qui ne connaît pas ce que c'est
10 qu'une guerre civile peut le prétendre. Mais tout un chacun a une arme
11 dans une guerre civile, chaque ivrogne fou et délirant peut prendre une
12 arme et massacrer les gens. Cela ne peut être arrêté que par des efforts
13 concertés pour mettre fin à la violence, pour faire taire les armes. Et
14 c'est ce que nous avons fait et seulement cela. Nous avons déployé tous
15 nos efforts pour mettre fin à la guerre.
16 C'est la raison pour laquelle ces accusations ne font que prouver que vous
17 n'avez aucune preuve pour arriver à vos objectifs. Au début, vous avez dit
18 que vous n'alliez absolument pas parler de politique. Or, ce n'est que de
19 politique que vous avez parlé.
20 Par ailleurs, des crimes terribles ont été commis sur la totalité du
21 territoire de l'ex-Yougoslavie. Et je doute que ceux qui les ont commis
22 ont la conscience tranquille. Moi, j'ai l'avantage sur eux de pouvoir me
23 regarder dans le miroir. C'est avec honneur et honnêteté que j'ai défendu
24 la Yougoslavie. L'armée, la police de mon pays ont défendu de manière
25 honnête et courageuse leur pays. Aucun crime n'a sali leurs mains et cela
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1 n'aurait d'ailleurs jamais pu se produire en Serbie.
2 Je ne présenterai pas de détail, je ne rentrerai pas dans les détails,
3 mais il est tout à fait clair de quoi il retourne. Il y a un certain
4 nombre de commandements, d'ordres qui prouvent, précisent comment il
5 convient de traiter les prisonniers de guerre. A savoir, conformément au
6 droit international humanitaire et aux Conventions de Genève, il est
7 interdit d'incendier les maisons albanaises, il est interdit de piller les
8 maisons, il est demandé de respecter le droit international de guerre. Le
9 28 juin 1998, a été fait ce règlement. C'est six mois avant le début de la
10 guerre lancée par les terroristes. Il s'agit d'ordres qui ont été
11 respectés et qui ont été respectés par tous.
12 S'il vous plaît, mais quoi d'autre peut faire un commandement suprême
13 sinon de demander que les règlements et les lois soient respectés, que
14 ceux qui commettent des crimes soient interpellés et soient jugés. Quant
15 au traitement des prisonniers de guerre, ceux qui ont commis des crimes, à
16 savoir nos citoyens ou des membres de nos unités armées, par exemple, ils
17 devaient être immédiatement jugés devant les tribunaux de guerre. Il
18 s'agissait de recueillir tous les éléments concernant la commission des
19 crimes et ayant trait au droit international humanitaire et le droit de
20 guerre.
21 Tout cela existait et était appliqué pendant la guerre en 1999. Nous avons
22 des ordres au sujet de l'accueil des individus, au sujet des traitements
23 psychologiques, psychiatriques qui étaient prévus, parce qu'il était
24 interdit d'agir en tant qu'unité paramilitaire. Donc vous avez ici des
25 ordres du commandement suprême, à savoir toute formation paramilitaire
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1 devait être immédiatement arrêtée et désarmée.
2 Si un citoyen faisant partie de ce genre d'unité cherche à justifier sa
3 présence au sein d'une telle unité, s'il cherche à justifier par son
4 sentiment patriotique, s'il n'a pas commis de crime, auquel cas il serait
5 envoyé en prison, donc dans ce cas de figure, il était enjoint à se
6 présenter comme volontaire et à rejoindre une unité. Mais jamais sous
7 forme de groupe, mais uniquement à titre individuel.
8 Nous n'avons jamais permis la constitution d'unités paramilitaires. Les
9 unités paramilitaires sont constituées de pilleurs et non de soldats. Ce
10 sont des pilleurs, ceux qui tuent et détruisent et qui s'en prennent à des
11 faibles. Ce ne sont pas des patriotes qui en font partie.
12 Donc ces ordres étaient émis par des commandements et le suivi était
13 assuré. Nous avions également des ordres concernant les enquêtes qui
14 devraient être menées, ainsi de suite. Un ordre au sujet du respect strict
15 des Conventions de Genève pour ce qui est du droit de guerre. Les
16 supérieurs recevaient des injonctions à envoyer de tels ordres à leurs
17 subalternes dans toutes les unités. Par exemple, là, je vois un ordre, je
18 l'ai mentionné. Il s'agit d'un ordre portant interdiction de l'existence
19 et d'action des unités paramilitaires dans les zones de responsabilité de
20 la 1ère, 2e et 3e armées de l'armée de guerre et de la défense
21 antiaérienne, ainsi que la marine de guerre yougoslaves. Cela couvre donc
22 l'ensemble du territoire yougoslave.
23 Il n'y a pas un seul millimètre carré de la Yougoslavie qui ne soit pas
24 couvert par les zones de responsabilité de la 1ère, 2e ou 3e armée ou de la
25 marine ou de l'aviation de l'armée de l'air. Mais il y a eu le suivi à
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1 tous les niveaux hiérarchiques, à tous les échelons de l'armée, dans tous
2 ces corps, que cet ordre-là soit appliqué. D'ailleurs, à quoi pouvez-vous
3 vous attendre? Que le commandant suprême ou le chef de l'Etat fasse plus
4 que cela?
5 Je ne souhaite pas en donner lecture. J'ai ici des règlements concernant
6 le respect du droit international au sujet de l'aide spécialisée qui doit
7 être apportée aux unités. Donc les supérieurs hiérarchiques sont censés se
8 rendre dans les unités pour assurer l'application de ces règlements, des
9 mesures ont été prises par l'état-major suprême, etc. Il y a une mise en
10 garde au sujet de la pleine application des dispositions du droit
11 international humanitaire, des directives, des directives complémentaires
12 des mesures qui ont été prises afin que les tribunaux soient mis au
13 courant au sujet du suivi des ordres émis régulièrement.
14 Je ne peux pas rentrer dans tous ces détails. Je n'ai pas assez de temps,
15 mais vous supposez à juste titre que tout cela existe et que tout cela
16 sera rendu public et mis à la disposition du public.
17 Or, j'ai entendu dire que le gouvernement yougoslave ne revélerait aucun
18 secret d'Etat. Si, si, il est tout à fait possible de révéler tous les
19 ordres qui me sont reprochés. Qu'ils le fassent, tous ceux qui semblent
20 incriminer l'armée et la police. Chaque ordre, chaque directive, chaque
21 injonction qui a été donnée.
22 C'est pour cela que ceci est une honte. Il ne s'agit pas de lettres
23 mortes. Toutes ces directives -les preuves existent- ont été appliquées
24 durant les hostilités, durant notre résistance face à l'OTAN. Lorsqu'il y
25 a eu des pillages, des viols qui ont été commis parfois par un soldat,
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1 même par un officier subalterne, un policier, un civil, cela n'est pas
2 exclu, mais on les interpellait et on les arrêtait, on les punissait.
3 Ceci, selon un ordre de priorité très précis.
4 Et je vais vous en parler: les crimes de guerre. La copie donne des
5 lettres en petit. Article 142, en son alinéa 1, du code pénal de la
6 République fédérale de Yougoslavie -je cite-: "Après le meurtre de
7 plusieurs individus".
8 Article 47 du code de pénal, Article 42 du code pénal de la République de
9 Serbie "Meurtre et complicité de meurtre, tentative de meurtre, viol,
10 tentative de viol, tentative de pillage..."
11 M. le Président (interprétation): Je vous demanderai de ralentir.
12 M. Milosevic (interprétation): … "Des cas graves de vol avec meurtre, vol
13 aggravé, vol de véhicule". Selon toutes ces dispositions, on a arrêté des
14 individus, on a procédé aux arrestations et ces ordres n'étaient pas du
15 tout lettres mortes. A quoi vous attendez-vous, sinon dans le cas où on
16 sait? Et bien sûr, on sait que ce genre de situations se produisent
17 lorsqu'on est en état de guerre, lorsqu'il y a chaos. A quoi vous
18 attendez-vous? Qu'un Gouvernement, qu'un commandant suprême entreprennent
19 quel genre de mesures? Précisément, ces mesures-là et qu'on les applique.
20 Les preuves existent montrant qu'on les a bel et bien suivies. C'est pour
21 cela que je pense que ce qui se passe ici n'est qu'une farce qui n'a pas
22 de sens.
23 Nous verrons toutes sortes de témoins qui viendront d'un territoire où
24 c'est une question d'honneur de mentir pour nuire à l'ennemi. Ils viennent
25 d'une situation où leurs vies sont entre les mains de ceux qui les
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1 tuaient, assassinaient eux-mêmes, ou plutôt leurs compatriotes, ainsi que
2 d'autres donc. Et tout cela s'est passé au Kosovo-Metohija.
3 C'est pourquoi j'estime que le concept qui a été exposé ici est, en fait,
4 quelque chose qui porte atteint à l'intelligence d'un individu normalement
5 constitué. Il est clair qu'en guerre, les souffrances sont énormes, que
6 les victimes souffrent terriblement et quelles sont nombreuses. Mais tout
7 un chacun le sait, nous le savons, nous, les premiers qui avons connu le
8 plus grand nombre de guerres en Europe. Mais chercher à prouver tout cela,
9 chercher à prouver que les victimes souffrent, tout cela sert à éviter la
10 question: d'où vient la guerre? Pourquoi la guerre? Pourquoi le crime
11 commis contre la Yougoslavie?
12 En fait, l'ensemble de cette idée que j'ai entendue ici, ce n'est qu'une
13 inversion de thèses: c'est chercher à nommer un autre coupable pour les
14 souffrances tragiques des civils, des victimes. Et qui peut contester
15 leurs souffrances? Donc il s'agit d'une inversion de thèses. C'est cela
16 leur vision des choses. Ils cherchent à nous jeter de la poudre aux yeux
17 pour que l'arbre nous cache la forêt.
18 C'est un honneur pour moi d'avoir défendu mon pays devant l'agression de
19 l'OTAN et je l'ai fait de manière tout à fait honorable, chevaleresque.
20 J'ai laissé repartir ceux qui étaient responsables. Ils m'ont, après,
21 envoyé des lettres pour nous remercier, pour remercier ceux qui les ont
22 pris en charge.
23 Et c'est un honneur pour moi que, durant toute l'agression contre la
24 Yougoslavie, ils n'ont pas pu venir s'installer sur notre territoire, ils
25 n'ont pas pu poser le pied sur notre sol, mais c'est par l'abus de la
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1 Résolution 1244 qu'ils ont pu s'installer là-bas et c'est là qu'ils sont
2 devenus une force d'occupation, en coopération avec leurs alliés.
3 Leurs criminels albanais, ils ont continué à anéantir les Serbes au
4 Kosovo, en agissant avec le Gouvernement fantoche albanais. Ils ont
5 continué à miner la Yougoslavie. Hitler, lui aussi, a dû d'abord occuper
6 la Yougoslavie avant de pouvoir se lancer contre la Russie. Et là aussi,
7 il a eu les mêmes alliés. Or, la Yougoslavie a opéré un retour. Elle
8 reviendra sur la scène de nouveau. Et qu'ils n'espèrent pas que cette
9 farce leur réussira. La seule chose qu'elle pourra faire, c'est d'aggraver
10 la honte du crime qui a été commis.
11 S'agissant de l'Acte d'accusation, la partie qui se trouve ici, en face de
12 moi, a énoncé un grand nombre de thèses au sujet d'un soi-disant projet
13 visant à la création d'une "Grande Serbie". D'une manière très fervente,
14 le Procureur a cherché à opérer une jonction d'instances, en nous exposant
15 qu'il s'agissait là d'une opération criminelle cherchant donc à réaliser
16 la création de la "Grande Serbie". Nous avons appris que c'était cela la
17 ligne directrice des crimes qui me sont attribués et qui me sont
18 reprochés.
19 Là, il s'emploie à affirmer que, dans la réalisation de cette ligne
20 directrice, pour créer donc la "Grande Serbie", notre objectif était de
21 tuer les Croates, les Musulmans et les Albanais. Non seulement de les
22 expulser, mais de les anéantir, de tous les assassiner. Et c'est en
23 partant de cette idée de la menace "grande serbe" ou des prétentions
24 "grandes serbes" ou de la réalisation d'un Etat centralisé "grand serbe",
25 ce sont tous les termes que j'ai entendus de leur bouche. Là, alors, je
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1 dois les décevoir.
2 C'est le point le plus faible de leur position. Simplement, parce que
3 cette idée n'a jamais existé. Par ailleurs, aussi parce que la "Grande
4 Albanie" a existé, non seulement en tant qu'idée, mais aussi en tant que
5 réalisation, en tant que création du fascisme et du nazisme au cours de la
6 Deuxième Guerre mondiale, qui est devenue encore plus menaçante ces
7 dernières années avec des exécuteurs un petit peu différents.
8 Si vous connaissiez l'histoire des Balkans, des deux derniers siècles dans
9 les Balkans, vous n'auriez pas commis ce genre d'erreur. C'est pourquoi je
10 dis que c'est votre position la plus indéfendable, car la "Grande Serbie",
11 ce n'est pas du tout un projet serbe; c'est l'expression de la politique
12 austro-hongroise visant à conquérir les Balkans. C'est à tout à fait autre
13 chose.
14 Les Serbes ne constituaient qu'un obstacle à la réalisation de cette
15 politique. La diplomatie austro-hongroise, après le Congrès de Berlin de
16 1978, n'a cessé de répéter -et je cite-: que "jamais elle n'autorisera la
17 création d'un Etat entre le Danube et l'Adriatique, que jamais elle ne
18 permettra la création d'une "Grande Serbie" ou d'un "Grand Monténégro"."
19 (Fin de citation.)
20 C'est Gluhovski, le ministre des Affaires extérieures austro-hongrois. La
21 création d'une Serbie autonome était un grand obstacle à l'Empire austro-
22 hongrois puisqu'il cherchait à conquérir les Balkans et le Proche-Orient.
23 Il considérait, comme il le disait, qu'il devait être maître de la Serbie
24 pour pouvoir effectuer une avancée vers l'Est. Donc les stratèges
25 autrichiens, le Prince Eugène de Savoie, allait avancer en traversant
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1 Belgrade. Vous avez même une chanson qui était chantée par les soldats
2 autrichiens disant que "la forteresse de Belgrade a été prise par le
3 Prince Eugène de Savoie". Et par la suite, il s'agissait pour eux de
4 descendre vers le Sud-Est.
5 La propagande et la politique austro-hongroise, notamment en Bosnie, donc
6 lorsque la Bosnie a été occupée, comme vous le savez, après le Congrès de
7 Vienne, passait par une taxation de "Grands Serbes" de tout ce qui était
8 serbe, y compris des livres, y compris des activités culturelles.
9 Benjamin Kalay, le diplomate autrichien qui était gouverneur sous
10 l'occupation autrichienne de la Bosnie et qui est resté à ce poste
11 jusqu'en 1903, depuis 1882 jusqu'en 1903, lui-même, dans un ouvrage qu'il
12 a rédigé au sujet de la mission vers l'Est de l'Austro-Hongrie, donc -et
13 c'est un ouvrage qui est déposé à l'Académie des Sciences chez eux-, il
14 dit que la place de l'empire ottoman dans les Balkans doit être occupée
15 désormais par l'Autriche-Hongrie. Afin d'y parvenir, elle doit réaliser sa
16 domination dans les pays riverains du Danube sur la mer Adriatique et
17 entre le Danube et l'Adriatique. Et elle ne pourra y parvenir que si elle
18 réalise deux des éléments clés de sa stratégie. Dans un premier temps, la
19 réalisation d'un système de petits Etats qui sont adversaires les uns des
20 autres et qui ne peuvent pas s'opposer à l'Autriche et, dans un deuxième
21 temps, il s'agit de réduire la zone d'influence russe dans l'Europe du
22 Sud-Est.
23 Cette vision de la création des petits Etats minuscules, elle est toujours
24 là, elle existe toujours. Donc il s'agissait de créer ce genre de petit
25 Etat dans le sud-est européen afin de créer un équilibre dans les Balkans,
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1 des Etats "tranchés". Il s'agissait d'assurer l'avancée de l'Autriche-
2 Hongrie vers Istanbul.
3 Donc ce mythe de la "Grande Serbie" et du danger serbe dans l'Europe du
4 Sud-Est et dans l'ensemble de l'Europe provient de propagande austro-
5 autrichienne. Toutes les interprétations ultérieures, donc celles qui
6 datent de l'entre-deux-guerres et également pendant la guerre, celles qui
7 viennent d'Hitler, de Mussolini et celles qui se sont poursuivies pendant
8 tout le XXe siècle, ne sont qu'un enchaînement de ce qui a été lancé par
9 la politique autrichienne.
10 Les aspirations à la libération serbe étaient le principal obstacle à ces
11 visées autrichiennes et, plus tard, aux visées nazies. L'Autriche a été
12 expulsée de cette lutte au pouvoir germanique; elle a également été
13 éliminée en Italie, donc il a bien fallu qu'elle compense dans les
14 Balkans. Et la Serbie a constitué le principal obstacle, et notamment
15 après l'occupation de la Bosnie, ils se sont mis à diffuser
16 systématiquement la théorie sur les visées de conquête serbe dans les
17 Balkans.
18 Il s'agit de faits historiques. Jusqu'au début des années 90, du XIXe
19 siècle, on insistait sur le danger du pan-slavisme. Or, à partir de ces
20 années-là du XIXe siècle, on a commencé à insister sur le danger de la
21 "Grande Serbie".
22 Les conquêtes menées par eux-mêmes étaient justifiées par les prétendues
23 aspirations agressives serbes. Après la guerre de libération dans les
24 Balkans en 1912 et en 1913, donc les guerres de libération contre les
25 Turcs, lorsque nous nous sommes libérés du pouvoir turc, il a été jugé à
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1 Vienne que c'était le commencement de la réalisation de la "Grande
2 Serbie".
3 Imaginez cet intérêt. Notre libération du pouvoir turc était un début de
4 la création de la "Grande Serbie" et ils estimaient qu'il fallait arrêter
5 ce processus, même au prix d'une grande guerre.
6 La politique austro-hongroise, graduellement, sous prétexte de parer à la
7 menace "Grand-serbe", n'a cessé de serrer l'étau autour de la Serbie et
8 cela est passé par la destruction de l'association de la jeunesse serbe,
9 l'enfermement de Svetozar Milic, l'occupation de la Bosnie-Herzégovine. Et
10 l'Autriche a patiemment cherché à neutraliser le facteur serbe dans les
11 Balkans. Cette politique, plus tard, a servi de base aux génocides commis
12 à l'encontre des Serbes, que ce soit pendant la Première, la Deuxième
13 Guerre mondiale ou aujourd'hui, et ceci ne fait que partie de cette même
14 politique.
15 A en juger d'après les mots de l'homme que j'ai déjà mentionné -à savoir
16 le ministre autrichien, Gluhovski-, la question des Balkans peut être
17 résolue de la manière suivante: on créera une Grèce, une grande Roumanie,
18 une grande Bulgarie, une Serbie faible, un petit Monténégro et enfin, une
19 Albanie. Cela n'a pas existé.
20 L'ambassadeur autrichien de Berlin, Godfried Ohedlo (phonétique), je cite,
21 parmi les piliers de la politique de la monarchie habsbourgeoise, a
22 inscrit la création et le renforcement de l'Albanie en tant que
23 contrepoids aux Slaves des Balkans.
24 Dans un travail présenté en 1907, on parle de la nécessité de renforcer
25 les frontières de la monarchie. Là, on parle évidemment de la monarchie
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1 austro-hongroise puisque pour eux, il n'y en avait pas d'autres. Donc il
2 s'agit de frontières sûres vers le Sud, et l'accent est mis sur le fait
3 que ces frontières, nous ne les aurons pas si nous ne mettons pas fin au
4 rêve "Grand Serbe". La création d'une Serbie autonome, quelle qu'elle
5 soit, constitue une menace et un danger. Donc les frontières sûres
6 impliquent la création d'une Albanie autonome et indépendante, les
7 relations amicales avec le Monténégro et la création d'une "Grande
8 Bulgarie" -et là je cite-: "qui nous doit la reconnaissance". (Fin de
9 citation.)
10 Et c'est là que l'on trouve l'explication; c'est là que l'on voit pourquoi
11 tout ce qui est serbe était nécessairement "Grand Serbe". C'est pourquoi,
12 pendant les Première et Deuxième Guerres mondiales, il a été procédé à un
13 génocide contre les Serbes.
14 Et pourquoi, maintenant encore, pourquoi les Nazis ont mis en place une
15 "Grande Albanie"? Pourquoi maintenant l'on s'efforce de mettre en place le
16 même concept de Bosnie, de Monténégro, de "Grande Albanie" et de
17 Voïvodine? Et voilà encore ce que l'on essaie de faire de ce côté-ci, donc
18 de la part de cette partie adverse de ce Tribunal illégitime qui constitue
19 la continuation, un instrument de continuation du crime de longue date
20 contre le peuple serbe.
21 Pourquoi est-ce que j'en parle? Parce qu'il y a une documentation
22 historiographique énorme.
23 Ce que vous affirmez dans votre Acte d'accusation a été ramassé dans de
24 simples pamphlets journalistiques que le vent va souffler et qui
25 s'éparpilleront, qui ont été rédigés pour être mis au service d'une
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1 propagande et pour être mis au service du crime perpétré contre le peuple
2 serbe.
3 D'autre part, la notion de "Grande Serbie" n'a jamais fait son apparition
4 ou n'a jamais figure de programme responsablement établi par quelque
5 gouvernement que ce soit ou par quelque force politique que ce soit.
6 J'ai déjà dit ici, en démentant par des faits cette thèse de l'existence
7 d'une "Grande Serbie" que, suivant les événements qui se sont déroulés
8 dans la dernière décennie du XXe siècle, la date de création de la
9 République fédérale de Yougoslavie, le 28 avril 1992, à la même session,
10 il a été clairement dit que "la République fédérale de Yougoslavie, la
11 Serbie et le Monténégro n'avaient de prétention territoriale à l'égard de
12 quelque République, ex-République yougoslave que ce soit."
13 Maintenant, pour ce qui est du Kosovo, ce qui est paradoxal dans toute
14 cette situation, c'est le fait que les Albanais au Kosovo et à Metohija,
15 qui affirment avoir été oppressés, persécutés pendant des siècles, c'est
16 précisément en Serbie qu'ils ont réalisé un tel degré de développement que
17 maintenant c'est Pristina et non pas Tirana qui a la prétention de devenir
18 la capitale de cette "Grande Albanie".
19 Et Christopher Hill, qui avait été chef de la mission en Albanie, avait
20 dit que "lorsque nous passons de l'Albanie vers le Kosovo, nous avons
21 l'impression que nous sommes entrés à Disneyland".
22 Ils avaient donc un Etat indépendant. Regardez de quoi a l'air cet Etat!
23 Ils ont été attirés par la richesse du Kosovo et Metohija, et le grand
24 développement, le développement considérable qu'ils avaient réalisé là-
25 bas.
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1 C'est pourquoi cette conception de Grand Etat, de "Grande Albanie" est un
2 danger, un péril très important, un péril pour la stabilité de toute
3 l'Europe du Sud-Est.
4 Et cela constitue aussi un anachronisme que de vouloir à tout prix créer
5 une "Grande Albanie" ethniquement pure. Il s'agit d'un grand déficit de
6 logique européenne pour ce qui est de l'élite intellectuelle albanaise et
7 d'un abandon ou d'un dénigrement d'une même logique, de cette même logique
8 européenne de la part des hommes politiques européens qui font le jeu du
9 néocolonialisme, du nouvel ordre mondial qui, au service de la réalisation
10 de ses propres objectifs, place de nos jours, non seulement les programmes
11 des ex-puissances coloniales mais aussi celles des criminels et de simples
12 criminels.
13 Est-ce que nous sommes arrivés à la fin de notre horaire pour aujourd'hui?
14 M. le Président (interprétation): Oui, il est 16 heures précises. Nous
15 allons lever la séance et continuer lundi à 9 heures 30.
16 (L'audience est levée à 16 heures.)
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