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1 Le mercredi 11 juin 2003
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.
6 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Madame Uertz-Retzlaff.
7 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Merci, Messieurs les Juges.
8 TÉMOIN : TÉMOIN C-017 [Reprise]
9 [Le témoin répond par l'interprète]
10 Interrogatoire principal par Mme Uertz-Retzlaff : [Suite]
11 Q. Hier, vers la fin de notre journée de travail nous étions en train de
12 parler d'autres camps de Bérets rouges dont vous aviez connaissance et nous
13 avons parlé quelque peu de ce camp appelé Bilje à proximité de Osijek en
14 Slavonie de l'est. Qui a été le commandant de celui-ci ?
15 R. D'après ce que j'en sais le commandant de ce camp était Vlasto Mijovic.
16 Q. Et avant lui ?
17 R. Avant lui, Zika Crnogorac.
18 Q. Y avait-il un camp appelé Knezevi Vinogradi à proximité de Beli
19 Menastir en Slavonie de l'est ? Et qui se trouvait le commandant de ce
20 camp ?
21 R. Comme je vous l'ai dit d'après les connaissances qui sont les miennes
22 ou plutôt d'après l'homme qui m'a relaté la chose à l'hôtel Bistrica sur le
23 mont Jahorina, donc suivant son récit il y avait à Knezevi Vinogradi et à
24 Bilje un camp et Vaso Mijovic lui, était si vous voulez la personne qui
25 exerçait le contrôle sur tout ce qui se passait au niveau de la Baranja.
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1 Q. Mais pour ce qui est du camp de Bapska -- à proximité de Bapska,
2 l'avez-vous d'abord vu et avez-vous su qui était le commandant de celui-
3 ci ?
4 R. Je sais que ce commandant était Zvjezdan Jovanovic. Mais je n'ai jamais
5 été dans ce camp-là. Je sais que ce camp de Pajzos se trouve à proximité --
6 se trouvait à proximité de Bapska et ça date du temps où je me trouvais à
7 Vukovar.
8 Q. Au final, pouvez-nous nous parler du camp Tikves. Et que savez-vous
9 nous dire à son sujet ?
10 R. Ce que je sais vous dire au sujet du camp Tikves, c'est -- ce sont des
11 choses qui proviennent des récits de Pero Divljak. Il m'a dit qu'une fois
12 arrivé à Mostar, il venait d'arriver de ce camp-là justement.
13 Q. Penchons-nous au présent sur le camp à proximité de Boracko Jezero, le
14 lac de Boracko. Est-ce qu'à un moment donné les membres des Bérets rouges
15 et les recrues se sont vues transférer vers un site à proximité de Mostar
16 pour renforcer les effectifs de la Brigade d'Herzégovine ?
17 R. Oui, en effet.
18 Q. Où vous a-t-on emmené et y a-t-il eu là-bas d'autres effectifs encore ?
19 R. Comme je vous l'ai déjà dit suite à environ un mois de séjour là-bas
20 dans ce camp, je ne sais sur la demande de qui d'ailleurs, les effectifs
21 serbes locaux, la Brigade d'Herzégovine notamment avait des problèmes
22 importants dans la région de Podvelezje au pied de la montagne Podvelezje.
23 Il y avait là-bas une dizaine de villages et dans l'un des villages, ils se
24 sont heurtés à une résistance très forte. Ils n'ont pas pu forcer cette
25 place et ils ont demandé des renforts. C'est la raison pour laquelle nous
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1 avons été transférés nous-même à Podvelezje, au pied du mont Velezje.
2 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Messieurs les Juges, si vous vous
3 penchez sur la carte que nous avons fourni au tout début, vous pourrez
4 constater qu'il s'agit d'une région entre Nevesinje et Mostar. Ça se trouve
5 à peu près à droite de Mostar. C'est là que se trouve cette région qui est
6 appelé Podvelezje.
7 Q. Monsieur, pendant que vous vous trouviez là-bas, est-ce que vous avez
8 reçu la visite d'un homme politique ?
9 R. Oui. Vojislav Seselj, accompagné de Zika Crnogorac.
10 Q. Et ces deux hommes-là, qu'ont-ils fait à cet emplacement-là ?
11 R. Je ne sais vraiment pas ce qu'ils voulaient au juste, mais ils sont
12 venus ces deux-là et c'est la première fois que j'avais vu Seselj. C'était
13 aussi la première fois que je voyais Zika Crnogorac. Seselj avait apporté
14 des cigarettes pour ses volontaires à lui et ils se sont immédiatement tous
15 rassemblés autour de lui. Zika, lui, s'est entretenu avec Aco Legija.
16 Q. Donc, les volontaires de Seselj se trouvaient également sur ce site et
17 avaient pris part aux opérations ?
18 R. Oui. Les volontaires de Seselj et Vukovarci, les gens de Vukovar et les
19 membres de cette brigade, nouvellement créée, qui s'appelait la Bridage d'
20 Herzégovine.
21 Q. Je vous demanderais, Monsieur le Juge, de passer brièvement à un huis
22 clos partiel.
23 [Audience à huis clos partiel]
24 (expurgée)
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1 [Audience publique]
2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.
3 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation]
4 Q. Dites-nous où se trouvait le QG des Loups blancs.
5 R. A mont Jahorina dans une maison de garde forestière.
6 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Messieurs les Juges, si vous vous
7 penchez sur la carte, vous verrez qu'il y a un emplacement avec
8 l'inscription Jahorina et là où il y a une lettre A se trouve le site du
9 camp en question. Le témoin a apporté les indications nécessaires sur ce
10 plan.
11 Q. Pouvez-vous me dire qui se trouvait être le commandement des Loups
12 blancs ?
13 R. Le commandement des Loups blancs était feu Srdjan Knezevic.
14 Q. Était-ce un soldat de métier ?
15 R. Non.
16 Q. Qui était-il et quel type de personne était-ce ?
17 R. Srdjan Knezevic était un Serbe de la région, originaire de Pale. Avant
18 la guerre il avait un restaurant à Pale. De tous ceux que j'ai vus à ces
19 endroits-là pendant mon séjour là-bas, tant en Herzégovine que Sarajevo, et
20 le seul pour lequel je puis dire, qu'en quelque sorte c'était un homme
21 honnête. Srdjan Knezevic était certainement fou il n'en fait pas, cela ne
22 fait pas l'objet d'un seul, mais il se trouvait à la tête d'une unité où
23 une certaine discipline régnait.
24 Q. Cette unité là avait-elle fait partie de cette structure de la VRS et
25 si c'est le cas de quel corps d'armée faisait-elle partie ?
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1 R. C'est bien le cas. Cela faisait partie de la VRS et officiellement cela
2 faisait partie du corps de Sarajevo Romanija, mais le général Milosevic
3 n'avait aucune influence directe exercée sur Srdjan Knezevic.
4 Q. Mais qui exerçait de l'influence sur Srdjan Knezevic.
5 R. Ratko Mladic.
6 Q. Comment savez-vous ?
7 R. Je le sais partant d'un million d'exemples. Je sais que bon nombre de
8 fois on a contacté Han Pijesak lorsque Srdjan avait besoin de quelque chose
9 et chaque fois que Srdjan avait une opération on contactait à ce sujet là
10 Mladic.
11 Q. Vous avez mentionné Han Pijesak, est-ce là un endroit où se trouvait
12 habituellement Mladic ?
13 R. Oui.
14 Q. Avez-vous à quelques reprises que ce soit entendu dire ou voir que
15 Srdjan Knezevic refusait d'exécuter un ordre émanant du général Milosevic ?
16 R. Oui, bon nombre de fois.
17 Q. Et qu'arrivait-il à ce moment-là ?
18 R. Il n'y arrivait rien du tout, absolument rien, et les choses se
19 faisaient comme Srdjan le voulait.
20 Q. Des soldats qui faisaient partie des ces unités des Loups blancs, dites
21 nous quelque chose à leur sujet. D'où venaient-ils ?
22 R. Il y avait de tout là, il y avait des Serbes locaux originaires de
23 Pale, il y avait des Russes, il y avait des Bulgares. On parlait sept
24 langues dans les dortoirs. C'était pour la plupart du temps des gens venus
25 d'ailleurs.
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1 Q. Et quel type d'uniforme portent-ils ? Avaient-ils des insignes
2 particuliers ?
3 R. Les uniformes étaient des uniformes de camouflage de la VRS et ils
4 n'avaient aucun emblème sur ces uniformes parce que les ordres explicites
5 de Srdjan étaient d'interdire le port de tout emblème et les Loups blancs
6 ne portaient aucun emblème si ce n'est la tête d'un loup blanc sur leur
7 véhicule.
8 Q. Vous avez mentionné déjà le fait d'avoir été installé dans un bâtiment,
9 une maison en bois au mont Jahorina et vous avez élaboré un croquis avec
10 l'aide des enquêteurs. Il s'agit de la pièce à conviction qui figure sous
11 l'intercalaire 7. Je vais vous poser des questions au sujet des bâtiments
12 que vous avez esquissés. D'abord il y a un bâtiment avec une inscription
13 Mladic, de quel type d'installation s'agissait-il là et pourquoi dit-on
14 Mladic ?
15 R. On a mis Mladic dessus parce que les gens appelaient cela ainsi. Avant
16 c'était un hôtel où Mladic tenait la plupart de ces réunions. Je ne sais
17 combien de fois nous avons vu sortir les véhicules des hauts gradés qui
18 avaient des réunions avec lui là-bas.
19 Q. Vous avez également marqué ici un QG, le QG des Loups blancs. Est-ce
20 que les membres de cette unité des Loups blancs dormaient dans ce bâtiment,
21 alors que vous y étiez ?
22 R. Ceci a été le QG. Cela a été en effet le dortoir des Loups blancs pour
23 les gens venus de l'extérieur, mais je ne sais pas s'ils ont passé aussi,
24 ou s'ils ont été plus de 20 fois dans cette maison là, parce que la plupart
25 du temps nous nous trouvions à Trnovo à Treskavica.
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1 Q. Et pourquoi alliez-vous à ce QG au mont Jahorina ?
2 R. Nous allions là-bas lorsque nous avions des permissions, mais cela se
3 fait si rarement, que je peux compter cela sur les doigts d'une main.
4 Q. Vous nous avez également indiqué un emplacement où il y a une
5 inscription Kosuta et en dessous vous avez mis Goran Saric, que c'est ce
6 Kosuta et Goran Saric. Qui est-ce ?
7 R. Kosuta, cela avait été un hôtel avant la guerre. Du moins lorsque je
8 suis arrivé là-bas, il se trouvait là une brigade spéciale de la police
9 dont le commandement se trouvait être le dénommé Goran Saric.
10 Q. Vous venez de parler de la police spéciale, d'une brigade de la police
11 spéciale. Est-ce que vous entendez par là la police de la république
12 Srpska ?
13 R. Oui, évidemment.
14 Q. En outre vous avez indiqué l'emplacement de l'hôtel Bistrica. Qui se
15 servait de ces hôtels ?
16 R. L'hôtel Bistrica se trouve également au mont Jahorina et cet hôtel a
17 été utilisé par le gouvernement de Srpska.
18 Q. Avez-vous vu des membres du gouvernement de la république Srpska ?
19 R. Oui, très souvent.
20 Q. Que faisaient-ils là-bas d'habitude ?
21 R. Certains d'entre eux avaient des chambres où ils dormaient et la
22 plupart des autres venaient s'empiffrer et boire.
23 Q. Les Loups blancs, se servaient-ils de la cuisine de l'hôtel pour y
24 manger lorsqu'ils passaient leur temps là-bas ?
25 R. Oui, chaque fois qu'ils étaient libres les ordres de Srdjan étaient
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1 qu'il fallait forcément que l'on nous donne à manger là-bas.
2 Q. Est-ce que l'on a, à quelque moment que ce soit, demandé à Srdjan
3 Knezevic de rejoindre les effectifs de la police avec son unité ?
4 R. Oui, en effet.
5 Q. Et qu'a-t-il dit en guise de réponse ?
6 R. Quand c'est deux chimpanzés du MUP sont arrivés avec un attaché-case,
7 une mallette pleine d'argent pour offrir cette offre à Srdjan. Ils ont dit
8 qu'ils n'avaient rien à faire, mais qu'ils devaient servir de sécurité pour
9 Karadzic et nous deux autres. Moi et encore deux hommes avons dû essayer de
10 sauver ces deux bonhommes.
11 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Excusez-moi de vous interrompre, Madame
12 Uertz-Retzlaff, mais nous ne pouvons pas nous servir de terme autorisé ou
13 l'utilisation de terme tel que chimpanzé et cetera.
14 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation]
15 Q. Pouvez-vous nous dire de qui il s'agissait-là vous avez entendu la
16 question ?
17 R. Il s'agissait d'hommes du MUP du ministère de l'Intérieur de la
18 Republika Srpska.
19 Q. Saviez-vous quels étaient leurs noms ?
20 R. Non, parce que Srdjan lui les connaissait personnellement. C'était des
21 gens originaires de Pale. Moi, je ne les ai jamais vues de ma vie
22 auparavant.
23 Q. Mais pourquoi ou plutôt comment Srdjan a-t-il réagi à cette offre ?
24 R. Comme je vous l'ai dit nous avons essayé de sauver ces deux-là pour que
25 Srdjan ne les abattent pas.
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1 Q. Donc, il a refusé cette offre ?
2 R. En effet.
3 Q. Vous avez déjà mentionné le fait que vous vous trouviez à d'autres
4 endroits d'habitude. Vous avez parlé de Treskavica et de Trnovo.
5 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Messieurs les Juges, sur la carte
6 cela est indiqué comme faisant partie d'une région en -- à part et on y
7 retrouve une lettre qui est la lettre "B". Trnovo se trouve juste au-dessus
8 de la lettre B à quelques deux centimètres de cette lettre "B".
9 Q. Monsieur le Témoin, lorsque vous vous trouviez à Trnovo, où les membres
10 de l'unité des Loups blancs s'installaient-ils d'habitude ?
11 R. Dans les locaux de l'école.
12 Q. Quelles autres unités avez-vous pu voir à Trnovo ?
13 R. Il y avait des membres de la police de la Republika Srpska, la plupart
14 venaient du poste de Kula et il y avait le poste de police de Trnovo aussi.
15 Il y avait des membres de la VRS du corps de la Sarajevo-Romanija dont le
16 commandant était Cedo Sladoje.
17 Q. Y avait-il-là des Chetniks de Seselj ?
18 R. Pendant la grande offensive des forces musulmanes, il y avait Slavko
19 Aleksic qui était venu de Grbavica.
20 Q. Et quand cette grande offensive a-t-elle eu lieu ?
21 R. En 1995.
22 Q. Vous avez mentionné cette personne, M. Slavko Aleksic. Non, non, nous
23 reviendrons là-dessus un peu plus tard.
24 Dans cette école à Trnovo, y avait-il seulement des Serbes -- les soldats
25 serbes ou alors y avait-il aussi des Musulmans ?
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1 R. Il y avait un peloton de travail en provenance de Doboj qui se trouvait
2 installer-là.
3 Q. Était-il venu directement de Doboj ou venait-il d'autres endroits, ou
4 donc provenait-il d'emplacements variés ?
5 R. D'après ce que j'en sais, je sais qu'ils disaient eux qu'ils venaient
6 de Doboj. Mais, d'après ce que j'en sais aussi c'est qu'ils ont d'abord été
7 transférés à Sarajevo dans la prison de Kula puis retransférés par la suite
8 vers Trnovo.
9 Q. Est-ce que cela signifie que c'était-là des détenus ?
10 R. Oui, Oui. Bien sûr.
11 Q. Et à quelle fin ont-ils été utilisés à Trnovo ? Pourquoi se trouvaient-
12 ils là-bas ?
13 R. Comme je vous l'ai déjà dit, ils leur disaient que c'était un peloton
14 de travail mais ces gens-là ont servi pour creuser des tranchés sur les
15 lignes de front à Treskavica.
16 Q. Leur a-t-on demandé de faire cela ? Et si oui, qui leur a donné
17 l'ordre ?
18 R. Je ne sais pas qui était leur supérieur hiérarchique. Ils ont
19 simplement dormi à cet endroit-là dans ce bâtiment. Srdjan Knezevic et les
20 Loups blancs ne pouvaient leur donner des ordres car les Loups blancs ne se
21 trouvaient jamais en première ligne.
22 Q. Au début du mois de mai 1995, les Loups blancs ont-ils participé à une
23 opération de combat à Debelo Brdo sur le cimetière juif de Sarajevo ?
24 R. Oui.
25 Q. Cette tâche a-t-elle été assignée aux Loups blancs ? Si oui, qui leur a
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1 donné cet ordre ?
2 R. En premier lieu nous avons reçu une lettre du commandant du corps de
3 Sarajevo-Romanija qui avait été signé de la main de général Milosevic en
4 précisant que Ratko Mladic avait donné des ordres à Srdjan Knezevic de
5 faire une percée. Il s'agissait de faire une percée à Debelo Brdo.
6 Q. Oui. Et pouvez-vous poursuivre ?
7 R. Srdjan à ce moment-là ne pouvait pas entrer en contact avec Mladic
8 parce que Mladic était déjà prêt de Bihac, je crois, en tout cas l'autre
9 extrémité de la Republika Srpska. Et par conséquent, il y avait un
10 différend très important entre Srdjan et son adjoint parce que Srdjan ne
11 voulait pas entreprendre cette opération contre Debelo Brdo parce que
12 c'était un endroit fortifié. Néanmoins, comme il ne souhaitait pas contrer
13 l'ordre de Mladic. La décision a été prise de mener cette opération malgré
14 tout.
15 Q. Quelle autre unité a participé à cette opération militaire ?
16 R. Slavko Aleksic et les Chetniks de Seselj ont participé à cette
17 offensive contre le cimetière juif.
18 Q. Y avez-vous rencontré cette personne, ce Chetnik, et pouvez-vous me
19 parler de ses activités, s'il vous plaît ? De ces activités pendant la
20 guerre ?
21 R. J'ai vu Slavko Aleksic car avec Srdjan et d'autres personnes, je ne me
22 souviens plus exactement à quel endroit mais à quel moment nous sommes
23 rendus à Grbavica. Et pour ce qui est des autres unités, je n'ai jamais
24 entendu dire que quiconque avait commis des crimes à Sarajevo. J'ai
25 simplement entendu ces rumeurs à propos de Slavko Aleksic et de ses hommes
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1 de Grbavica.
2 Q. Était-il toujours dans la région de Grbavica ? Quelle était sa mission
3 dans cette région ?
4 R. A ma connaissance Slavko Aleksic était à Grbavica depuis le début de la
5 guerre et c'est lui en fait qui dirigeait les opérations contre le
6 cimetière juif.
7 Q. Nous avons maintenant placé à l'écran l'image représentant le système
8 de sanctions. C'est une -- il s'agit -- pardon selon l'interprète -- d'un
9 système d'affichages électronique. Il s'agit ici d'une pièce -- de la pièce
10 451, intercalaire 24 et également intercalaire 10. Cette photo vous a-t-
11 elle été montrée et en connaissez-vous la personne malgré la mauvaise
12 qualité de l'image ?
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je crois qu'il s'agit de la pièce 458.
14 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui. Merci, Monsieur le Président.
15 Q. Qui est-ce ?
16 R. C'est Slavko Aleksic.
17 Q. Au cours de cette opération menée à Debelo Brdo, les Loups blancs ont-
18 ils subi de lourdes pertes ?
19 R. Oui, absolument.
20 Q. Knezevic lui-même a-t-il été blessé ?
21 R. Oui.
22 Q. Étiez-vous présent ? Le général Mladic est-il venu à Debelo Brdo à un
23 moment donné ou un autre ?
24 R. Oui. Tout à fait.
25 Q. Pouvez-vous décrire ce qui s'est passé s'il vous plaît ?
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1 R. Tout d'abord, je dois repartir un petit peu au début car comme je vous
2 le disais, Srdjan ne pouvait pas entrer en contact avec Mladic et cette
3 opération était quelque chose qui se préparait depuis sept jours déjà. Je
4 ne me souviens du nombre exact de jours. Néanmoins, lorsque cette opération
5 était lancée, nous avons subi des pertes très importantes en l'espace de
6 cinq minutes nous avons perdu beaucoup d'hommes et avant de nous retirer,
7 avant notre repli, je ne me souviens pas si nous sommes d'abord rendus à
8 l'hôpital accompagnés de Srdjan et que nous sommes revenus ensuite pour
9 voir Mladic ou si cela s'est passé immédiatement après notre repli. Mais
10 quoiqu'il en soit, Mladic est venu nous voir de façon un petit peu
11 impromptue et il -- j'étais là par hasard et j'ai aidé Srdjan parce qu'il
12 ne pouvait plus marcher. Et lorsque Mladic est venu Milosevic était
13 également et il allait et il venait. Des toutes premières paroles
14 prononcées par Mladic étaient : "Qui vous a demandé d'aller vers le
15 président sans ma permission" ?
16 Moi, j'ai trouvé cela très curieux car jusqu'alors je n'avais jamais
17 entendu dire que les gens allaient vers le président ni qu'on avait besoin
18 d'une autorisation pour ce faire. Et il a lancé une accolade à deux
19 reprises. Il a enlevé ses insignes et tout ce que j'ai vu parce que Srdjan
20 à ce moment-là m'a indiqué par un signe de la main qu'il fallait partir.
21 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Puis-je simplement apporter une
22 clarification s'il vous plaît, pour les besoins du compte rendu d'audience.
23 Il s'agit de la pièce 458, intercalaire 24.
24 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Merci.
25 Q. Alors, qui a tapé sur l'épaule et c'est Mladic qui a donné une gifle ?
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1 R. Mladic qui a donné une gifle à Milosevic.
2 Q. Avez-vous appris par la suite si c'était bien Mladic qui avait donné
3 l'ordre de cette attaque contre Debelo Brdo ?
4 R. Oui, nous avons tous appris cela par Srdjan. Mladic n'avait pas ordonné
5 cette attaque. C'est la raison pour laquelle il a giflé Milosevic, car ceci
6 avait été fait de façon tout à fait arbitraire ou en tout cas avec l'accord
7 de Karadzic. Et Milosevic avait utilisé les Loups blancs pour capturer
8 Debelo Brdo en pensant que l'opération serait une réussite de façon à ce
9 que Karadzic puisse dire à Mladic qu'il se trouvait dans la région de
10 Sarajevo depuis trois jours et Milosevic avait réussi à capturer Debelo
11 Brdo. Par conséquent, c'était une tentative qui consistait à éloigner
12 Mladic de la direction de l'armée de la Republika Srpska.
13 Q. Qui vous a donné cette information ? Est-ce Knezevic ?
14 R. Oui, directement de la bouche de Knezevic.
15 Q. Après cette opération à Debelo Brdo, avez-vous participé à cette grande
16 opération de grande envergure à Treskavica, cette offensive -- lorsque
17 cette offensive musulmane a eu lieu ?
18 R. Oui, tout à fait.
19 Q. Et quelles troupes serbes ont participé à cela ?
20 R. Au tout début, lorsque les forces musulmanes ont lancé cette offensive,
21 les seules personnes qui étaient encore à Trnovo étaient les Loups blancs.
22 Toutes les autres -- tous les autres soldats étaient partis et ensuite les
23 Loups de Drina, les Loups de Marko Legenda sont arrivés et au cours de
24 cette première attaque les Loups ont subi des pertes très importantes. Et
25 par la suite sur les ordres de Mladic, on nous a demandé de nous rendre à
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1 Jahorina.
2 Q. Lorsque vous étiez à Jahorina, avez-vous vu des troupes arriver
3 d'autres régions et si oui quels autres soldats avez-vous vu à ce moment-
4 là ?
5 R. Oui, tout à fait. A Kasindol les Panthères de Ljubo Mauzer et lorsque
6 nous sommes arrivés à l'hôtel de Jahorina en direction de l'hôtel Bistrica
7 devant l'hôtel Kosuta, nous avons vu des véhicules avec des plaques
8 d'immatriculation de la Republika Srpska de Krajina. Et par la suite, des
9 personnes en uniformes noirs avec différents insignes des Tigres d'Arkan et
10 d'autres avec des insignes de Scorpion et du MUP de la Srpska Krajina et
11 des certains portaient des uniformes noirs et d'autres des pelisses -- des
12 uniformes de la police régulière.
13 Q. Qui commandait ces troupes qui venaient de la Krajina et ces Tigres ?
14 Pouvez-vous nous le dire ?
15 R. Vaso Mijovic
16 Q. Et à Jahorina?
17 R. Oui, oui, oui je l'ai vu.
18 Q. L'avez-vous vu précédemment dans le camp de Buna ou du camp de Jezero ?
19 R. Oui, j'ai vu Vaso Mijovic au camp de Boracka Jezero. Mais j'étais
20 surpris lorsque je l'ai vu à ce moment-là, c'était un chauffeur et la
21 personne avec laquelle je me suis entretenu à l'hôtel Bistrica à Jahorina
22 m'a dit que Vaso Mijovic était colonel.
23 Q. Vous avez parlé de la personne du nom de Mauzer. Est-ce bien son nom et
24 d'où venait cet homme ?
25 R. A ma connaissance, il s'appelle Ljubisa Savic alias Mauzer et il vient
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1 de Bijeljina.
2 Q. Avez-vous vu des soldats arborant des insignes de scorpion --
3 représentant des scorpions ?
4 R. Oui, tout à fait.
5 Q. Et qui étaient ces hommes-là ?
6 R. A ce moment-là je ne savais pas qui ils étaient. Car, c'était la
7 première fois que je voyais des hommes arborant de tels insignes. C'était
8 la première fois que j'avais entendu parler de ce nom "Les Scorpions" mais
9 plus tard à Vukovar j'ai appris qu'il s'agissait d'une unité qui venait de
10 cette région et qui était commandée par un certain Boco.
11 Q. Je souhaite vous montrer quelques écussons s'il vous plaît. Il s'agit
12 de la pièce 349, intercalaire 5. De quel insigne s'agit-il s'il vous
13 plaît ? Qu'est-il inscrit sur cet écusson s'il vous plaît et quelle unité
14 portait ces écussons ?
15 R. Il s'agit des Gardes spéciaux, des Panthères. Il s'agissait des
16 Panthères de Ljubo Mauzer de Bijeljina.
17 Q. Et la pièce 349, intercalaire 4, de quel écusson s'agit-il s'il vous
18 plaît ?
19 R. Des Tigres d'Arkan.
20 Q. Et maintenant, j'aimerais que vous vous retourniez vers l'intercalaire
21 numéro 8 s'il vous plaît, de la pièce 460, pièce fournie par le témoin. Il
22 s'agit d'une note datée du 24 juillet 1995 émanant du commandement de Savo
23 Cvjetinovic et décrit la situation sur la ligne de front à Trnovo. Tout
24 d'abord, connaissez-vous cette personne du nom de Savo Cvjetinovic ?
25 R. Non, je ne connais pas cet homme.
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1 Q. A ce moment-là, le 24 juillet 1995 étiez-vous toujours sur la ligne de
2 front à Treskavica et Trnovo ou étiez-vous déjà parti ?
3 R. Non, je n'étais pas -- point là.
4 Q. Dans ce document, il est fait allusion à l'unité des Scorpions du MUP
5 serbe. Saviez-vous que les Scorpions était une unité de la police rattachée
6 au MUP serbe ou était-ce quelque chose dont vous aviez connaissance ?
7 R. Non, je ne savais pas.
8 Q. Une allusion est faite ici comme suit : "Au cours de la journée nous
9 allons organiser la compagnie de Trebinje pour qu'elle se rende à Serijovic
10 -- d'aller à Nevesinje pour aller assister à l'enterrement de Dragan
11 Zirojevic qui était commandant en second. Connaissiez-vous cette personne ?
12 R. Oui. Je connais Dragan Zirojevic. Il venait de Nevesinje. C'est un des
13 membres de 57e Bérets rouges. Dragan Zirojevic est venu à Mostar avec tous
14 les autres Bérets rouges après que les Bérets rouges aient partis en Serbe,
15 c'était le commandant ou le directeur du poste de police à Nevesinje.
16 Q. Savez-vous qu'il a été tué ?
17 R. Oui. J'en avais entendu parler.
18 Q. Savez-vous s'il a été tué à Treskavica sur le champ de bataille ou
19 non ?
20 R. Dragan Zirojevic a été tué à Treskavica.
21 Q. J'en ai terminé sur ce point.
22 Lorsque vous étiez encore dans la région de Sarajevo et Treskavica, les
23 forces internationales, avaient-elles déjà commencé à bombarder Pale ?
24 R. Oui, tout à fait.
25 Q. Vous souvenez-vous à quelle époque de l'année cela s'est produit ?
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1 R. Tout ce que je puis vous dire c'est que cela s'est passé immédiatement
2 après l'opération sur Debelo Brdo car nous avons assisté à l'enterrement
3 des membres des Loups blancs au moment où le bombardement a commencé.
4 Q. Avez-vous reçu des informations concernant un certain Nikola Ribic ?
5 R. Oui, Nikola Ribic, alias Kanada, était un des membres des Loups blancs.
6 Q. Et quel a été son rôle dans ce bombardement ?
7 R. Nikola Ribic a capturé deux membres de la FORPRONU ou deux
8 observateurs, quelque soit leur titre, et il a emmené leur Jeep et les a
9 ligoté au pont, sur un pont à Pale, sans avoir reçu des ordres de
10 quiconque.
11 Q. Etiez-vous présent lorsque Knezevic a reçu un appel sur son portable
12 Motorola à ce propos ?
13 R. Oui, tout à fait.
14 Q. Et pourriez-vous nous dire, s'il vous plait, ce que vous avez entendu à
15 ce moment-là et quelles étaient les circonstances qui entouraient cette
16 événement ?
17 R. Après que Kanada ait agi de la sorte, nous nous trouvions au bar
18 Sandro. Il est venu nous rejoindre et Knezevic est arrivé très peu de temps
19 après et Kanada lui a expliqué ce qu'il avait fait et très peu de temps
20 après un appel est survenu. Il y a eu un appel sur le Motorola, sur le
21 téléphone portable, et on recherchait un Loup blanc. On cherchait un
22 certain Vihor. Je ne sais pas si c'est exactement Vihor I ou II, mais
23 c'était Vihor et on a demandé au sergent de continuer de la sorte et de
24 poursuivre cette opération.
25 Q. Quels étaient les termes exacts utilisés lorsque vous avez entendu ce
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1 Vihor I ou II ? Vous souvenez-vous de ces propos ?
2 R. Non, je ne me souviens pas des mots exacts qui ont été employés, mais
3 quoiqu'il en soit, je me souviens qu'il s'agissait de quelque chose qui
4 avait un lien direct avec ce qu'avait fait Kanada, que c'était une bonne
5 chose et qu'il fallait poursuivre cette opération.
6 Q. Et Vihor I et II, savez-vous qui utilisait ce numéro de code pour
7 donner son identité ?
8 R. Oui. Je sais Vihor I et II. Je ne me souviens pas si c'est I ou II, qui
9 est le nom de code pour Momcilo Krajisnik ou, en tout cas, cela était le
10 numéro de code de son bureau.
11 Q. Et comment savez-vous cela ?
12 R. Au cours des préparatifs de l'opération contre Debelo Brdo et c'était
13 quelque chose qui s'est produit par hasard parce que les noms de codes
14 changent assez souvent. Srdjan a utilisé le nom de code Vihor, après quoi,
15 un homme de la sécurité, Radovan Karadzic, est venu voir Srdjan pour lui
16 dire que son nom de code ne pouvait plus être utilisé parce qu'il
17 s'agissait du nom de code de Momcilo Krajisnik. Nous avons également reçu
18 les mêmes informations du Centre du communication Jahorina et dont le nom
19 de code est Labud III.
20 Q. Et après cette conversation sur le téléphone portable Motorola, est-ce
21 que des otages ont été pris et, si oui, les Loups blancs, ont-ils participé
22 à cette prise d'otages ?
23 R. Oui, j'étais présent moi-même et nous étions près de l'hôtel. Je crois
24 qu'il s'agissait de l'hôtel Panorama et une maison se trouvait là. Et les
25 observateurs ou les membres de la FORPRONU, avec le Srdjan, étaient
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1 présents également et on a dit très clairement que tout l'équipement
2 militaire devait être rassemblé et tous les effets personnels ne pouvaient
3 pas être enlevés à ces personnes.
4 Q. Et j'ai oublié de vous demander -- vous avez parlé du café ou du bar
5 Sandro. Où ce café se situe-t-il, s'il vous plait ?
6 R. Le café ou le bar Sandro se trouve à Pale et son propriétaire était un
7 homme qui travaillait ou était membre d'une des unités de Srdjan Knezevic
8 dans l'unité logistique.
9 Q. Savez-vous comment cette prise d'otages a été organisée et avez-vous eu
10 des informations à cet effet ?
11 R. Comme je vous le disais, j'étais présent lorsqu'on a fouillé cette
12 maison et lorsque les otages ont été pris, il s'agissait d'une opération de
13 plus grande envergure et lorsque Grbavica Slavko Aleksic et ses Chetniks
14 sont entrés en conflit avec la Légion française à Lukavica dans la caserne
15 militaire. Par la fin de la journée, nous sommes rendus avec Knezevic et,
16 je crois, deux autres personnes, deux autres membres des Loups blancs, nous
17 sommes allés au QG de Lukavica, où Knezevic s'est rendu à une réunion
18 organisée avec le général Milosevic. On ne pouvait pas entrer à
19 l'intérieur. Je me suis rendu au bâtiment de la police et on m'a dit que
20 les Bérets rouges Jovica Stanisic avait participé à cette opération, à
21 savoir, la prise d'otages et la prise de leurs équipements.
22 Q. Lorsque dans les années -- entre les années 1994 et 1995, lorsque vous
23 étiez dans la région de Sarajevo, avez-vous observé ou avez-vous remarqué
24 que des armes arrivaient en provenance de Serbie ?
25 R. Oui, à plusieurs reprises, et en particulier devant le bâtiment de la
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1 police militaire, se trouvaient des véhicules de civils avec des plaques
2 d'immatriculation serbes. Je ne suis, moi-même, jamais entré à l'intérieur
3 de ces camions, mais d'après les membres de cette unité, j'ai appris qu'il
4 s'agissait de nouveaux fusils, des munitions et différentes choses que l'on
5 livrait de la sorte.
6 Q. Vous dites devant le bâtiment de la police militaire. Pourriez-vous
7 être plus précis, s'il vous plait ? De quel type de bâtiment s'agit-il ?
8 R. Il s'agit du bâtiment dans lequel était cantonnée la police militaire
9 du corps de Romanija de Sarajevo et leur commandant était le capitaine
10 Cvoro. Ils utilisaient les locaux de la -- ils utilisaient ce bâtiment et
11 parce que de l'autre côté de la grille, il y avait des membres de la
12 FORPRONU et des soldats français de la Légion étrangère. Ils surveillaient
13 l'entrée et la sortie de la caserne.
14 Q. Avez-vous vu ce type de camions à Pale également ?
15 R. Oui, devant le bâtiment de la police à Pale, et à multiples reprises ou
16 dans la région où se trouvaient les entrepôts où il y a l'usine de
17 traitement de bois.
18 Q. Lorsque vous étiez dans des cas d'opération de combat, savez-vous d'où
19 venaient les munitions que l'on mettait à votre disposition ?
20 R. Oui. Très souvent je voyais PPO, ce qui signifie PPU et je ne sais pas
21 si c'était 1993 ou 1994, mais en tout cas, la date de production de ces
22 munitions était indiquée dessus.
23 Q. Lorsque vous étiez à Pale, après le bombardement de l'OTAN, avez-vous
24 vu une -- un entrepôt qui avait été en partie soufflé ?
25 R. Oui. C'est lorsque nous nous sommes rendus à voir Sljivo qui était un
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1 garde de sécurité appartenant aux Loups blancs et sa maison se trouvait
2 juste à côté de l'entrepôt, de l'armée de la Republika Srpska. Et pendant
3 le bombardement, la moitié de l'entrepôt avait été complètement soufflée et
4 c'est la toute première fois que j'ai vu des lances-rocquettes qu'ils
5 appellent les Krmace ou sows[sic].
6 Q. Pourriez-vous décrire, s'il vous plaît, ces lance-rocquettes ?
7 R. Tout ce que je puis dire, c'est la chose que je puisse dire à propos de
8 cela parce que je ne les voyais que de loin. C'était quelque chose
9 d'énorme. Ce n'était pas dans des cartons. Elles s'étaient posées sur un --
10 quelque chose comme un trépied, je n'ai jamais vu un tel lance-rocquettes.
11 C'était positionné sur des lanceurs. C'est la dernière fois que j'ai vu ce
12 genre d'engin.
13 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Je crois, Monsieur le Juge, que nous
14 devrons maintenant passer à huis clos partiel, s'il vous plait.
15 [Audience à huis clos partiel]
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20 [Audience publique]
21 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.
22 M. MILOSEVIC : [interprétation] Avant que l'on débute le Contre-
23 interrogatoire de ce témoin je souhaite appeler l'attention de chacun ici
24 sur le fait que ces témoins sont extrêmement -- sont utilisés à des fins
25 extrêmement négatives, à savoir, pour dire toute une série contre vérité et
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1 je prouverais ceci plus tard.
2 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Votre travail en moment consiste à poser
3 des questions au témoin et pas à faire des commentaires.
4 Contre-interrogatoire par M. Milosevic :
5 M. MILOSEVIC : [interprétation]
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21 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Huis clos partiel.
22 M. MILOSEVIC : [interprétation] Pourquoi ?
23 M. LE JUGE MAY : [interprétation] -- huis clos partiel.
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12 [Audience publique]
13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.
14 M. MILOSEVIC : [interprétation]
15 Q. Fort bien, M C-017. Vous nous avez parlé ici des événements survenus à
16 Mostar et dans les environs de Mostar au cours de la période qui fait
17 l'objet de votre déposition, n'est-ce pas ?
18 R. Oui.
19 Q. Je suppose que ces événements, qui se sont déroulés à Mostar, ces
20 époques-là sont connues de vous, n'est-ce pas ?
21 R. De façon générale, oui.
22 Q. Fort bien. Je vais vous poser quelques questions auxquelles vous
23 pourrez répondre brièvement, en me disant si vous êtes au courant ou pas.
24 Je vous demande si vous savez qu'à la fin de l'été 1991, donc, à l'époque
25 que vous avez évoqué la Ligue patriotique s'est créée à Mostar, je veux
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1 parler de cette formation paramilitaire musulmane. Est-ce que vous êtes au
2 courant de cela ?
3 R. Ce que je peux dire à ce sujet c'est que je savais que le SDA avait une
4 forte influence, quant à la Ligue patriotique je l'ai vue ou j'en ai
5 entendu parler plutôt parler pour la première fois à la télévision de
6 Bosnie-Herzégovine, je ne sais même plus si c'était pendant la guerre où un
7 peu après.
8 L'INTERPRÈTE : Se reprend, je ne sais plus si c'était avant la guerre ou
9 quelque temps après le début de la guerre à Sarajevo. C'est tout ce que je
10 sais au sujet de la Ligue patriotique.
11 Q. Fort bien, mais lorsque vous y êtes, vous dites que Mostar était sous
12 l'influence du SDA, que vous voulez vous dire en particulier ?
13 R. Je veux dire en particulier que la plupart des habitants de Mostar
14 étaient musulmans sur le plan de leur appartenance ethnique et qu'ils
15 avaient un parti très fort dans leur ville.
16 Q. Fort bien. S'agissant des événements, si j'ai bien compris, vous avez
17 été dans la région une grande partie du temps sinon tout le temps en
18 question, n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Vous souvenez-vous de l'attaque due aux forces musulmanes le 1er avril
21 1990, sur Djuro Salaj Buna ?
22 R. Je ne peux pas me souvenir de cela parce qu'à ce moment-là j'étais à
23 Mostar à la fin du mois d'avril, ou est-ce que c'était la fin du mois de
24 mars, je ne me souviens plus très bien, je me suis retrouvé en prison à
25 Mostar.
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1 Q. Mais savez-vous qu'à partir du motel Buna les extrémistes musulmans ont
2 tiré sur un véhicule militaire et vous souvenez-vous du fait que des
3 représentants de la JNA ont arrêté cinq réservistes qu'ils ont d'ailleurs
4 remis en liberté le même jour. Mais, en tout cas, ce que je veux dire c'est
5 que des représentants de l'armée yougoslave ont été pris pour cible au
6 cours de ces journées.
7 R. Pour autant que je m'en souvienne, oui, il y avait des incidents des
8 coups de feu tirés ici ou là entre réservistes et membres de la JNA active
9 et puis les forces de polices. Mais sous le commandement de qui se
10 trouvaient ces hommes, je ne le sais pas vraiment. Ce que j'ai déjà dit
11 c'est que j'étais en prison.
12 Q. Fort bien. Mais est-ce que vous êtes au courant de cette attaque de
13 terroristes sur la caserne de la JNA, le camp du nord au début du mois
14 d'avril ? Est-ce que vous avez entendu parlé de cela ?
15 R. Oui, en effet. Si nous parlons de la même chose, si nous parlons du
16 camion avec des explosifs à bord.
17 Q. Oui. Je parle de ce camion citerne qui a provoqué une explosion et on a
18 pu entendre l'explosion jusqu'à Mostar, n'est-ce pas ?
19 R. Oui, c'est exact.
20 Q. Et ceci s'est passé le 3 avril ?
21 R. Je ne suis pas très bon pour me souvenir des dates. Je ne me souviens
22 pas exactement. C'était en avril, ça oui. Mais est-ce que c'était le 3 ? Je
23 ne pourrais pas le dire exactement.
24 Q. Vous souvenez-vous que 36 civils aient été blessés, qu'un soldat ait
25 été tué suite à cet incident avec quatre hommes grièvement blessés et trois
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1 moins grièvement blessés ? Vous souvenez-vous de cela ? Je suppose qu'à
2 Mostar tout le monde était au courant.
3 R. S'agissant du fait qu'un certain nombre de personnes ont été blessées
4 et que des dégâts matériels importants ont été causés à la caserne de la
5 JNA, ça je le sais. Car effectivement, c'est un fait bien connu à Mostar.
6 Mais, je répète que je ne saurais pas vous donner le nombre exact de
7 personnes blessées.
8 Q. Comment cet événement a-t-il influé sur les habitants de Mostar ?
9 R. Il y avait de la peur, c'est sûr, mais ce que je sais que je peux
10 affirmer c'est que les Serbes ont commencé à quitter Mostar en masse.
11 Q. Combien de Serbes vivait à Mostar avant la guerre d'après ce que vous
12 savez ?
13 R. Pour moi, c'est une question très difficile pour moi, personnellement,
14 car je me considère yougoslave -- je me considère ressortissant de la
15 République socialiste fédérale de la Yougoslavie dans laquelle je suis né
16 et je n'ai jamais demander à personne s'il était Serbe, Croate ou Musulman.
17 Q. Je vous posais la question comme ça. Si vous le savez, vous le savez,
18 sinon.
19 R. Non.
20 Q. Mais après cette attaque que tous les habitants de Mostar
21 connaissaient, avez-vous entendu parlé d'une attaque de HOS et des Bérets
22 verts sur un certain nombre de sites, notamment, l'aéroport militaire ? Le
23 9 avril, par exemple, un soldat est mort et plusieurs ont été blessés et
24 les heurts, les affrontements autour des bâtiments militaires de la JNA
25 sont devenus de plus en plus violents au cours de ces journées ?
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1 R. Comme je l'ai déjà dit, les événements ont eu lieu effectivement et
2 toutes sortes de bruit et de rumeurs circulaient. Mais, moi
3 personnellement, j'étais en prison.
4 Q. Vous souvenez-vous de ce moment où dix soldats et trois officiers
5 supérieurs ont été appréhendés dans le voisinage de Mostar, suite à la
6 trêve qui avait été négociée pour Sarajevo et qui portait sur l'ensemble du
7 territoire de la Bosnie-Herzégovine ?
8 R. De quelle trêve parlez-vous ? De quel cessé-le-feu ?
9 Q. Du 13 avril, vous n'êtes pas au courant ?
10 R. Non.
11 Q. Vous souvenez-vous du fait que des pilotes ont été enlevés ? Le
12 commandant Milan Micic et le capitaine de première classe Dragan Osovsky,
13 qu'ils ont été enlevés à l'aéroport de Mostar, est-ce que vous vous
14 souvenez de cela ?
15 R. Partiellement, il me revient quelques éléments, mais vraiment je ne me
16 souviens pas de l'ensemble.
17 Q. Fort bien. Mais saviez-vous ce qui se passait, par exemple, le 26
18 avril, date à laquelle les formations, dont nous sommes en train de parler,
19 ont attaqué la caserne du bataillon de Mostar ? Vous savez où se trouve la
20 caserne du bataillon de Mostar ?
21 R. Je sais où est le camps du nord et le camp du sud, mais les noms dont
22 vous parlez, je n'en ai pas la moindre idée.
23 Q. Vous n'en avez pas la moindre idée, fort bien, mais vous vous souvenez
24 de cette attaque sur la caserne, le 6 avril ?
25 R. Non.
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1 Q. Fort bien. Vous souvenez-vous que le 27 avril, les forces de la
2 FORPRONU soient arrivées à Mostar ?
3 R. Non.
4 Q. Cette attaque d'artillerie provoquée et qui s'est déroulée avec des
5 tirs provenant des deux côtés, en tout cas, après l'arrivée de la FORPRONU,
6 ont donné lieu à des récits détaillés avec chiffres et descriptions des
7 faits. Vous n'êtes pas au courant de cela ?
8 R. Je ne sais rien à ce sujet.
9 Q. Fort bien. Mais savez-vous en dehors des soldats qui se trouvaient dans
10 la caserne, des soldats de la JNA, qui contrôlaient la région de Mostar ?
11 R. Comme je l'ai déjà dit, la situation était très floue (expurgée)
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18 Q. Mais pour l'essentiel, ces formations paramilitaires, le HOS et les
19 Bérets verts, je veux parler donc des forces musulmanes et de ces
20 paramilitaires. Est-ce que ces forces contrôlaient la ville et les
21 bâtiments principaux de la ville ?
22 R. Comme je l'ai déjà dit, il y avait là une situation très floue, très
23 troublée, car le camp du nord se trouve dans la ville elle-même en face du
24 quartier Zalik dans la ville. Alors, que le camp du sud est un peu en
25 périphérie, et il y avait des soldats dans ces camps et la caserne de
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1 Konak, par exemple, qui, avant la guerre, avait un rapport avec le
2 commandement de la JNA ou quelque chose de ce genre, je ne sais pas
3 exactement. Mais enfin, il y avait des militaires qui circulaient dans la
4 caserne de Konak et elle est restée sous le commandement des forces serbes
5 ou plutôt de la JNA et entre la caserne de Konak et le camp du nord. Dans
6 cette région de la ville, il y avait une espèce de police de réserve, donc,
7 la formation que j'ai vue, celle qui m'a appréhendé, c'était des gens du
8 HOS.
9 Q. Vous avez été arrêté et placé en détention par le HOS ? Mais savez-vous
10 ce qu'était le HOS ?
11 R. Oui, les forces de défense croate.
12 Q. Savez-vous que c'était une formation paramilitaire ?
13 R. Je sais cela, oui. Je sais que c'était une formation paramilitaire à
14 l'époque, en tout cas.
15 Q. Je vous pose la question parce que le HOS était considéré comme une
16 formation paramilitaire même par les autorités croates tant en Bosnie qu'en
17 Croatie.
18 R. Oui, je le sais.
19 Q. Savez-vous qu'elle était dirigée par Paraga [phon] et ses extrémistes ?
20 R. C'était des gens qui faisaient particulièrement peur à Mostar, les gens
21 du HOS, parce qu'on savait que Blaz Kraljevic commandait cette unité. Et
22 moi j'étais en prison, je devais être échangé, par exemple, parce que ma
23 présence a été connue. Donc, les gens qui m'aidaient étaient des Croates et
24 ils ont donc fait ce qu'il fallait pour que je sois échangé et je doive
25 être emmené dans un endroit où j'avais peur d'aller. Car on savait que
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1 c'était l'unité de Blaz Kraljevic qui tenait ce secteur et, en tout cas,
2 les gens d'Herzégovine occidentale.
3 Q. Savez-vous que, s'agissant du HOS, les autorités croates ont ordonné
4 que cette formation soit subordonnée à l'armée croate ou démantelée ? Si
5 les hommes du HOS refusaient de rejoindre l'armée croate et de se
6 subordonner à elle, en Bosnie-Herzégovine, ils devaient se soumettre au
7 HVO. Donc, aussi ils ont été très surpris par les atrocités commises par le
8 HOS dans la région. Vous vous souvenez de cela ?
9 R. Pour ce qui me concerne, j'ai souligné avec force dans ma déclaration
10 et dans ma déposition que j'étais sportif. Je ne suis donc pas un homme
11 politique et je ne sais pas grande chose de toutes ces formations HOS,
12 militaires, paramilitaires, et cetera. Je suis venu ici de mon plein gré et
13 ce que je peux vous dire c'est que même les Croates avaient peur car ce
14 jeune qui m'a aidé a eu de problèmes avec le HOS après mon départ -- après
15 que j'ai fait l'objet -- après que j'ai été transféré sur le territoire
16 serbe.
17 Q. Bien, mais cet homme Blaz Kraljevic et ceux qui l'escortaient à Mostar
18 et sur territoire croate, donc ont tué beaucoup de monde. Tous ceux qui
19 n'étaient pas d'accord avec eux ?
20 R. Oui, j'ai entendu parlé de cela.
21 Q. Parce que sans aucune discipline des atrocités étaient commises, toute
22 sorte de choses se passait. Tout le monde a subi les conséquences de cela,
23 aussi bien les Serbes que les Croates et les Musulmans, absolument tout le
24 monde. C'était un fléau.
25 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Laissez le témoin témoigner sans faire
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1 des commentaires de votre part. Le témoin peut dire ce qu'il sait, il ne
2 peut pas témoigner de -- sur les questions politiques ou sur ce qu'ont fait
3 les Croates. C'est la raison pour laquelle je vous demande de le laisser
4 témoigner.
5 M. MILOSEVIC : [interprétation]
6 Q. Vous souvenez-vous que ça c'est quelque chose dont vous pourriez avoir
7 entendu parler lorsque les forces de la FORPRONU sont arrivées à Mostar.
8 Vous souvenez-vous que le 3 mai dans un endroit situé entre Mostar et
9 Citluk, les représentants de la mission européenne, un représentant de la
10 mission européenne a été tué. C'était un Belge qui s'appelait Bertrand Dore
11 [phon] et la mission européenne a ensuite été transférée à Split
12 temporairement pour des raisons de sécurité à cause de cet incident ?
13 R. Je ne suis vraiment pas au courant. Je ne sais pas, je ne sais rien de
14 cela.
15 Q. Vous ne vous souvenez pas très bien, mais passons au sujet principal de
16 votre témoignage. Vous avez dit que le 6 mai, le jour de la -- de la Saint
17 -- de Djurdjevdan ?
18 R. Oui, pour autant que je m'en souvienne.
19 Q. Sur la rive gauche, il y a eu une attaque de la JNA sur Mostar. Vous
20 avez été très catégorique en disant que cela s'était passé à Djurdjevdan la
21 -- le jour de la Saint-Georges ?
22 R. Oui, je me souviens que c'était le jour de la Saint-Georges.
23 Q. Monsieur C-017, il n'y a eu absolument aucune sur Mostar.
24 R. C'est inexact.
25 Q. Ceci est-il exact ou inexact ? Le 6 mai il n'y a eu aucune attaque à
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1 Mostar, absolument aucune parce que la JNA était stationnée dans le camp du
2 nord et le camp du sud, n'est-ce pas ?
3 R. C'est exact.
4 Q. Donc, comment la JNA aurait pu arriver à attaquer Mostar de l'extérieur
5 puisqu'elle était déjà à Mostar. Elle s'est retirée de Mostar sur ordre
6 plus tard. Donc, de quelle attaque parlez-vous et lorsqu'elle s'est
7 retirée, il n'y a pas eu d'attaque sur Mostar ?
8 R. Lorsque la JNA s'est retirée, il n'y a pas eu d'attaque. Et le 6 mai le
9 jour de la Saint-Georges, le jour du Djurdjevdan entre la ré -- puisque la
10 région située entre le camp du sud et le camp du nord s'appelle la ville de
11 Mostar, une attaque a été menée de la droite et de la gauche, sur le flanc
12 droit et sur le flanc gauche. C'était ce qu'ils appelaient eux, le
13 nettoyage ethnique de Mostar qui a été terminé.
14 Q. De quoi parlez-vous ? De quel nettoyage de Mostar -- nettoyage
15 ethnique ?
16 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Le témoin a témoigné. Il a dit ce qu'il
17 savait. Il n'y a aucune raison de continuer à polémiquer avec lui.
18 Pause de vingt minutes.
19 --- L'audience est suspendue à 10 heures 31.
20 --- L'audience est reprise à 10 heures 54.
21 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.
22 M. MILOSEVIC : [interprétation]
23 Q. Si l'on parle de blocus et de présence de formations paramilitaires à
24 Mostar, je crois que même l'armée ne pouvait se déplacer librement. Il se
25 déplaçait d'une caserne à l'autre en hélicoptère ?
Page 22102
1 R. Je ne suis pas au courant de la chose. Mais j'ai entendu bon nombre de
2 fois des hélicoptères survolées.
3 Q. Mais savez-vous que le général Perisic qui se trouvait à être le
4 commandant de la garnison de Mostar, qui était commandant de corps d'armée
5 là-bas, était celle de ne pas répondre aux provocations parce que ces
6 provocations se traduisaient par des tirs dirigés sur les installations
7 militaires ? Et savez-vous, vous nous dire quelque chose au sujet de ces
8 tirs et de la situation en question ? Savez-vous qu'il y a eu ordre de
9 Perisic de ne pas répondre à ce type de provocation et de s'efforcer de
10 faire en sorte que l'armée prenne ses distances à l'égard de ces
11 provocations ?
12 R. Non. Je ne suis pas au courant.
13 Q. Ah, vous n'êtes pas au courant. Bien. Vous avez parlé du fait que en
14 sus de l'armée il y avait une Défense territoriale serbe ? C'est bien ce
15 que vous avez dit ?
16 R. Oui.
17 Q. Et dans les effectifs de cette TO, il y avait également des
18 volontaires, n'est-ce pas ?
19 R. Dans la composition de la TO, non. Les volontaires tels qu'ils se
20 désignaient eux-mêmes, ils se désignaient eux-mêmes comme étant des
21 volontaires, oui.
22 Q. Vous voulez dire qu'ils ne faisaient pas partie de la Défense
23 territoriale serbe ?
24 R. Non. Parce que les Serbes locaux avaient plus peur de ces volontaires
25 locaux que les autres groupes ethniques en présence.
Page 22103
1 Q. Fort bien. Je vais vous poser plusieurs questions afin que vous
2 m'apportiez des explications ? Vous avez en effet affirmé ici qu'il y avait
3 là des Bérets rouges de quelque sorte et que c'était là les forces
4 prédominantes, pour me servir de votre terme ?
5 R. En effet.
6 Q. Vous avez dit qu'il y avait un groupe originaire de Knin, et vous avez
7 parlé de Knindzas formé et entraîné par le capitaine Dragan ?
8 R. De mes connaissances là-dessus concrètes et parler de Knindzas je sais
9 qu'ils ont été formés par le capitaine Dragan et mais c'est eux mêmes qui
10 me l'ont dit. Je le sais de leur bouche.
11 Q. Bien, mais on vous a montré ici des badges variés -- des écussons
12 variés, vous avez identifiés la police de la Krajina, et chose analogue. En
13 conséquence, c'était là les effectifs prédominants sur place, n'est-ce pas
14 ?
15 R. Oui.
16 Q. Ultérieurement, lorsque vous avez parlé de la présence de votre
17 présence à Boracko -- au lac de Boracko, Mme Uertz-Retzlaff vous a posé une
18 question qui est celle de savoir combien ils étaient et vous avez répondu
19 en disant une dizaine. C'est bien cela ?
20 R. Oui.
21 Q. Puis vous avez confirmé que toute exception faite d'un seul homme
22 étaient passée là-bas ?
23 R. En effet.
24 Q. Dites-moi maintenant, comment se peut-il qu'une dizaine d'entre eux
25 constitue des effectifs prédominants dans les effectifs qui étaient là-bas
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1 sur place ?
2 R. C'est très simple. D'abord, partant de leur récit et ensuite partant du
3 récit des volontaires à Seselj on sait fort bien que eux tous, tous ceux
4 qui se désignaient comme étant des volontaires, les hommes de Seselj les
5 Aigles blancs ont été entraînés à Golubic pendant 27 jours sous le
6 commandement de ces mêmes Bérets rouges qui se trouvaient là-bas.
7 Q. Mais vous savez où se trouve Golubic ?
8 R. Je ne suis jamais allé là-bas. Je sais que ça se trouve à Knin.
9 Q. Bien. Mais expliquez-moi alors puisque vous avez indiqué en courant de
10 la journée d'hier en témoignant que vous avez dit qu'on vous avait mis un
11 couvre chef sur la tête. Vous n'avez pas pu le prendre vous-même, mais on
12 vous l'a mis sur la tête ?
13 R. Il y a eu beaucoup de récits au sujet de ce couvre chef. Moi je n'ai
14 pas demandé ce couvre chef on me l'a mis sur la tête. Et au moment où ça
15 s'est passé ce n'était pas un événement important. Le fait qu'on m'est mis
16 un couvre chef sur la tête, parce que de fait, dans cette formation cela ne
17 signifiait rien du tout.
18 Q. Je voudrais savoir une chose. Vous avez dit qu'il y avait un aigle de
19 tête sur ce couvre de chef et que l'on avait placé en dessous les lettres
20 "DB", Sûreté d'état ?
21 R. Oui Pero Divljak est la seule personne sur qui j'ai vu un tel insigne.
22 Q. Bien. Mais vous avez établi une co-relation entre l'un et l'autre. Vous
23 avez dit que c'étaient des gens qui étaient arrivés de Knin et vous
24 établissez la co-relation avec la Sûreté d'état de Serbie. Savez-vous qu'il
25 est complètement impossible que la Sûreté d'état de Serbie porte un aigle à
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1 deux têtes avec les lettres DB, Sûreté d'état ?
2 R. Je ne suis au courant de rien de ce qui concerne la sûreté d'état dans
3 un contexte général. Moi, je ne puis parler que de ce que j'ai vu, pour ce
4 qui est de la sûreté d'état de Frenki et tout ça, j'en ai entendu parler de
5 leur bouche.
6 Q. Ah, vous avez entendu parler de leur bouche ?
7 R. Mais moi j'ai vu cet insigne, aigle à deux têtes avec le DB qui
8 figurait sur le couvre chef de Pero Divljak.
9 Q. On y viendra à Pero Divljak. Mais ne savez-vous pas que l'aigle à deux
10 têtes ne pouvait en aucun cas constituer l'emblème de la Sûreté d'état de
11 Serbie ?
12 R. Mais comment vous voulez-vous que je le sache ? Je n'ai rien à voir.
13 Quand j'ai vu ces gens-là pour la première fois, je ne savais ni qui ils
14 étaient ni d'où ils venaient et pourquoi ils étaient venus là.
15 Q. Fort bien.
16 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Je voudrais que le juriste s'approche des
17 juges.
18 [La Chambre de première instance et le juriste se concertent]
19 M. MILOSEVIC : [interprétation]
20 Q. Vous référez à un grand nombre de personnes que vous connaissiez par
21 leurs noms mais que vous ne connaissiez pas en personne ?
22 R. Dans ma déclaration j'ai souligné ce que j'ai vu et j'ai indiqué
23 clairement ce que j'ai entendu dire.
24 Q. Bien. Mais mise à part l'attaque pour laquelle vous dites qu'elle est
25 survenue le 6 mai alors que ce 6 mai il n'y a pas eu d'attaque du tout. Il
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1 n'y en a même pas eu de déplacement d'effectifs. Savez-vous alors que
2 l'armée a reçu l'ordre de s'en aller ? Vous avez parlé du discours à
3 Perisic qui avait donné des explications quelconque peu importe -- peu
4 importe de savoir s'il avait disposé d'information ou pas. Mais il a fourni
5 des explications je pense dans les meilleures intentions possibles et ça
6 s'est résumé par un retrait de l'armée de Mostar, jusque là l'armée s'était
7 trouvée à Mostar ?
8 R. Oui.
9 Q. Elle se trouvait au campement nord et au campement sud ?
10 R. A l'époque où la JNA s'est retirée de Mostar. Et je crois que nous
11 devons dire que nous parlons du 6 mai au 15 juin. L'armée donc avait tenu
12 sous un contrôle la rive gauche complète et Karadzic par la suite dit que
13 l'on avait droit de constituer une frontière naturelle parce que les forces
14 aéroportées s'étaient emparées de la rive droite le même jour.
15 Q. Si l'on parle de la rive est, on doit parler de la rive gauche parce
16 qu'on parle de rive par rapport à l'affluent.
17 R. Oui, écoutez. Pour moi les choses n'étaient pas claires parce qu'à
18 Mostar j'estimais qu'il n'y avait pas de rive du tout et c'était la
19 première fois que j'entendais parler d'une délimitation en rive gauche et
20 rive droite.
21 Q. Mais en tout état de cause, l'armée ne pouvait pas s'emparer de Mostar
22 puisqu'elle se trouvait déjà à Mostar. Mais une fois qu'elle s'est retirée
23 de Mostar elle ne s'est plus emparée de Mostar, vrai ou faux ?
24 R. Non, ce n'est pas exact. Étant donné, puisque nous parlons maintenant
25 de la JNA. L'armée se trouvait à l'aéroport, à l'héliport -- mais à
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1 l'aéroport -- puisque ça se trouve du côté droit. Il y avait là un lycée
2 militaire appelé Maréchal Tito et en dessous il y avait l'héliport. Et
3 c'est une agglomération que s'appelle Jesenica. Avant le 6 mai l'armée se
4 trouvait là, la JNA. L'armée se trouvait à l'aéroport, de l'autre côté, il
5 s'agissait de traverser le pont pour arriver à l'aéroport.
6 (expurgée), le 73e Brigade aéroporté a rasé le village de
7 Gnojnice qui se trouve au nord de l'aéroport, avec l'assistance des
8 réservistes. (expurgée)
9 (expurgée)
10 Pour ce qui de la direction de l'axe vers Sarajevo, l'armée se trouvait au
11 campement nord, sur la rive droite. A savoir, au niveau des agglomérations
12 suivant la route en direction de Listica, ces villages étaient complètement
13 sur le contrôle des effectifs croates ou musulmans. Je ne sais plus qui
14 était à la tête de ces unités là. Mais maintenant pour ce qui est de votre
15 assertion au terme de laquelle l'armée se trouvait à Mostar, si l'armée se
16 trouvait effectivement à Mostar. Moi et les autres, mes compagnons de
17 cellule n'aurions pas fini en prison parce qu'il était impossible qu'ils --
18 il aurait été impossible que je sois arrêté par le HOS alors que la ville a
19 été encore tenue par les Serbes, suivant ce que vous dites.
20 Q. Mais c'est précisément ce que je voulais que vous me disiez. Vous nous
21 confirmez que l'armée se trouvait à l'aéroport, à l'héliport au lycée
22 militaire et dans ces casernes du campement nord et campement sud. Donc,
23 l'armée se trouvait dans ces installations à elle.
24 R. Oui, c'est exact, jusqu'au 6 mai.
25 Q. Donc, l'armée ne tenait pas en son pouvoir ou -- sous son pouvoir la
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1 ville, mais on tirait sur l'armée de toute part.
2 R. Moi, je vous ai dit que lorsqu'il y a de ces tirs sporadiques j'étais
3 déjà en prison. Je ne sais donc pas ce qui s'est passé entre ces formations
4 et la formation de la JNA.
5 Q. Donc, les effectifs croates et musulmans avaient pris possession de
6 Mostar. Vous venez de le confirmer.
7 R. Oui.
8 Q. Donc, l'armée n'a pas attaqué Mostar et ne s'est jamais emparé de
9 Mostar.
10 R. Ce n'est pas exact parce que l'armée avait lancé une attaque le 6 mai.
11 Et cette attaque pour autant que je m'en souviens n'a duré que deux jours,
12 parce qu'en même temps ils s'étaient dirigés depuis le campement nord et le
13 campement du sud dessus. Et j'ai déjà énuméré les unités qui se trouvaient
14 du côté où j'étais moi-même et du côté droit où il y avait les forces
15 aéroportées. La composition de ces unités en provenance du campement nord
16 je ne la connais pas mais j'ai vu ces gens lorsque des unités de la JNA ou
17 ses effectifs serbes, appelez-les comme vous voulez, se sont rejoints les
18 uns avec les autres au niveau du grand magasin appelé Rasvita [phon].
19 C'était le -- les finales de ce qui a été désigné comme étant le nettoyage
20 de Mostar.
21 Q. Comment pouvez-vous parler de nettoyage de Mostar alors que Mostar se
22 trouvait sous le contrôle des effectifs croates et musulmans ?
23 R. Mais je ne sais pas. Si la JNA, avec des effectifs serbes, se lancent -
24 - se dirigent en direction de Mostar, ils ne portaient pas des fleurs eux,
25 ils portaient des armes légères et lourdes.
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1 Q. Bien, mais ils ont rendu possible des voies -- enfin ils ont ouvert des
2 voies de communication. Par la suite, l'armée s'est retirée ?
3 R. L'armée s'est retirée de Mostar le 15 juin. Ce que je puis affirmer
4 pour ma part, s'agissant de cette période et s'agissant de ce que j'ai vu
5 moi-même à l'aéroport, aussi s'agissant de ce que j'ai vu à la caserne du
6 campement nord et peut-être deux ou trois jours plus tard, je ne sais
7 combien de jours plus tard, mais peu importe à mes yeux, d'après ce que
8 j'ai entendu dire, il s'agissait du corps d'Uzice. Tout ce que j'ai vu moi
9 c'est l'armée se retirer.
10 Q. Mais l'armée s'est retirée de ses installations à Mostar où elle se
11 trouvait jusque là et elle avait tenu jusque là ses installations à elle,
12 alors que la ville de Mostar était tenue par les effectifs que vous avez
13 cité tout à l'heure ?
14 R. Non, j'ai souligné déjà qu'à compter du 6 mai jusqu'au 15 juin, date de
15 son retrait, je n'arrive pas à m'en souvenir au juste. Peut-être un jour
16 avant ou peut-être un jour après, ils avaient entamé une opération de
17 libération de la rive gauche. Je ne sais pas quand est-ce que cela a été
18 lancé, mais je sais que la population, l'armée et les effectifs serbes au
19 total, se sont retirés à la date à laquelle j'ai quitté Mostar, parce que
20 je n'étais pas à Mostar même, j'étais dans la vallée de la Neretva au
21 moment du retrait. Je crois que cela s'est passé vers le 17 juin, deux
22 jours plus tard.
23 Q. Mais savez-vous que la JNA, d'après les ordres reçus, ont quitté -- a
24 quitté le territoire de la Bosnie-Herzégovine, et par voie de conséquence,
25 la région de Mostar ?
Page 22110
1 R. Ce que je puis dire, c'est que ce que j'ai vu et entendu moi-même. J'ai
2 vu et entendu ce que Perisic a dit.
3 Q. Bien. Mise à part la perle que vous avez prononcée au sujet de
4 l'attaque sur Mostar du 6 mai, attaque qui n'a pas eu lieu, moi je me
5 réfère à la page 3 de ce que vous dites, et vous dites que début 1990 les
6 représentants des Serbes, originaires de Borovo Naselje, se sont dirigés
7 vers une réunion avec Rade Kontic, qui était président du gouvernement
8 d'Yougoslavie ou de Serbie à l'époque. Vous parlez de l'année 1990, mais ne
9 savez-vous pas qu'en 1990 le président du gouvernement ou le premier
10 ministre de la Yougoslavie était Ante Markovic ?
11 R. Pour ce qui est de cet -- de ce paragraphe-là, je vous prierais de le
12 lire en entier parce que l'on y dit de façon explicite que c'est là une
13 chose dont j'ai entendu parler.
14 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Attendez une minute. Je voudrais que le
15 témoin reçoive une copie de ceux dont on parle.
16 Est-ce que vous retrouvez le passage, témoin C-017, où il est question de
17 ce que ce dont est en train de parler l'accusé ?
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, en effet.
19 M. MILOSEVIC : [interprétation]
20 Q. C'est ce que j'affirme précisément dans cette déclaration volumineuse
21 qui est la vôtre. Pour l'essentiel, vous parlez de ragots dont vous avez eu
22 vent, y compris les blagues telles que celles sur les -- la façon dont les
23 gens se présentaient à Kontic. Écoutez, lisez vous-même :
24 Vous dites :
25 "Qu'en 1900 -- début 1990, Milenko, en qualité de représentant des Serbes
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1 de Borovo Naselje, est allé à une réunion avec Kontic, qui se trouvait être
2 premier ministre de -- du gouvernement d'Yougoslavie ou de Serbie."
3 Il ne pouvait pas être premier ministre de toute façon parce qu'il est
4 originaire du Monténégro. Il est devenu ultérieurement premier ministre
5 d'Yougoslavie, mais, en 1990, il n'était pas premier ministre d'Yougoslavie
6 parce qu'en 1990, c'était Ante Markovic le premier ministre. Vous en
7 souvenez-vous ?
8 R. Au début j'ai précisé que j'étais complètement en politique. Et,
9 deuxièmement, si vous donnez lecture de cette phrase, je crois que vous
10 devriez citer aussi la fin de la phrase où je dis "je n'en suis pas sûr."
11 Parce que pour moi ces personnages n'ont aucun intérêt. Pour moi, il était
12 question notamment d'une autre personne, d'une autre personnalité. J'ai
13 relaté des choses qui étaient en corrélation avec cet homme-là et en
14 corrélation avec ce que j'ai entendu dire. Maintenant, pour ce que vous
15 venez de dire au sujet de ragots et tout cela, j'ai encore des cicatrices
16 qui datent de la période de prison et les dents que j'aies, ce ne sont pas
17 les miennes.
18 Q. Je ne parle pas de tortures, je ne parle pas de passages à tabac.
19 R. Moi je parle de prison serbe à Trebinja. Etant donné que pour moi il
20 n'y a aucune distinction possible parce que des deux côtés il y avait des
21 bêtes à forme humaine, et les insignes portés étaient les seuls qui les
22 distinguaient les uns des autres, c'est ce que j'aurais à dire à propos de
23 la mention que vous venez de faire de ragots.
24 Q. Bien. Mais ce que j'ai dit au sujet de Kontic n'est, je ne pense pas,
25 contestable. Il n'est pas difficile de -- d'établir qui a été premier
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1 ministre, à quelle époque.
2 Mais procédons dans l'ordre, je vous prie. Etant donné que vous avez
3 consacré une grande partie de vos déclarations à des personnalités variées
4 et je crois que, si nous nous penchons sur ces déclarations, je suppose que
5 vous n'avez pas rangé ces personnalités par leur importance. Je crois que
6 vous avez dû suivre un certain ordre alphabétique. Vous avez donc dû
7 commencer par un "A" et là, il y a 13 ou 14 pages où vous énumérez des
8 gens. Je voudrais procéder dans l'ordre. Je pense qu'il n'est pas
9 nécessaire de tout mentionner. Vous avez mentionné un homme en page 2, vous
10 l'avez mentionné dans votre déclaration un certain Slavko Aleksic.
11 R. Oui.
12 Q. A son sujet vous avez dit qu'il s'agissait là d'un commandant Chetnik
13 et qu'il avait commis des atrocités variées ?
14 R. En effet.
15 Q. Et ensuite, vous avez précisé qu'il avait tenu une ligne de front, ce
16 que signifie une ligne de front, n'est-ce pas ?
17 R. A ce sujet, ligne de front, le cimetière juif ça se trouve à 50 mètres
18 à peine de Grbavica. Ils se trouvaient là. Ces hommes avaient tenu ces
19 lignes-là et chacune de ses équipes avaient -- se relayaient et elles
20 dormaient à Grbavica.
21 Q. Bien. Puisqu'on parle de lui et de ses hommes à lui, serait-il contesté
22 le fait qu'il s'agissait là de gens qui étaient originaires tous de
23 Sarajevo, comme vous le précisez, originaires de Grbavica et d'autres
24 quartiers. Je suis en train de lire votre déclaration.
25 R. La plupart oui. Tout d'abord, je dois dire que je les connaissais en
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1 passant. Je n'ai pas eu beaucoup de contact avec eux. La seule personne
2 dont je me souviens, et qui ne serait originaire de Sarajevo, c'est un
3 certain Valera qui était de Russie. Les autres pour la plupart des cas
4 étaient des gens originaires de Sarajevo et des villages environnants.
5 Q. Écoutez, je vous cite:
6 Vous dites :
7 "Son unité était pleine de criminels originaires de Sarajevo. Elle ne
8 portait pas de nom particulier. Ils étaient connus comme étant des Chetniks
9 à Seselj, originaires de Grbavica. D'où -- et d'où viennent ces Chetniks de
10 Sarajevo, de Grbavica ?
11 R. Mais d'où tirez-vous, d'où Aleksic tire-t-il son titre de Vojvoda, de
12 duc.
13 Q. Oui, les titres ont été distribués à Tuva. J'ai l'impression, mais vous
14 dites qu'il a tué six membres de la Légion étrangère française à Sarajevo.
15 Avez-vous vu ces hommes tuer ces six légionnaires ?
16 R. J'ai entendu ce récit de la bouche de Slavko Aleksic.
17 Q. Vous l'avez entendu vous raconté cela ?
18 R. Oui. Il me l'a raconté lui-même.
19 Q. Bien. Vous savez qu'il a ces histories de chasseur. Vous avez entendu
20 cela ?
21 R. Oui. J'en ai entendu.
22 Q. Pensez-vous que ce soit vrai ?
23 R. Je pense que c'est vrai. Parce que je ne sais pas si par la suite
24 quelqu'un de la police militaire avait fait quelque chose, parce que les
25 légionnaires se trouvaient au pont de Vrbanja. Ils avaient un point de
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1 contrôle là-bas. On avait organisé cela pour que les gens du côté serbe
2 puissent se déplacer vers le côté musulman et du côté musulman vers le côté
3 serbe.
4 Q. Oui. Mais nous avons tiré la chose au clair. Vous n'avez pas vu ces
5 gens tués ces légionnaires ?
6 R. Non. C'est Slavko qui me l'a raconté lui-même.
7 Q. Bien. Si vous le dites. Puis vous dites ensuite qu'un certain Bosovic
8 Rajo a été collaborateur proche de Frenki Simatovic ? Est-il exact de dire
9 que vous n'avez pas connu cet homme-là du tout et que vous l'avez rencontré
10 dans une cafétéria à Belgrade ?
11 R. C'est exact.
12 Q. Bien. Vous dites que Bosovic Dragan, surnommé Giska, a été tué par des
13 hommes de Zeljko Raznjatovic d'Arkan ? Est-il exact de dire que vous en
14 avez entendu parler et que c'est tout ce que vous savez ?
15 R. Comme on le dit, je le dis dans ma déclaration, c'est à Aco Legija qui
16 me l'a raconté. Ce n'est pas des récits ou des rumeurs, c'est de lui que je
17 l'ai appris.
18 Q. Donc, c'est partant de son récit à lui ?
19 R. C'est exact.
20 Q. Vous avez dit à son sujet que l'un de ces membres des Bérets rouges,
21 qui ont été formés à Knin, qui est l'un de ces Bérets rouges ?
22 R. Nous parlons de Aco Legija.
23 Q. En effet ?
24 R. Oui.
25 Q. Vous dites qu'il avait à peu près 45 ans, les cheveux clairsemés, un
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1 visage d'ouvrier comme vous l'indiquez vous-même; et vous dites qu'il
2 portait toujours un béret vert alors qu'il n'en portait un à drôle de
3 couleur rouge que lorsqu'il parlait avec Frenki. Donc, quand il -- quand
4 Frank téléphonait, il mettait un béret rouge ?
5 R. C'est superficiel. Pour ce qui est de Frenki, j'ai relaté là un rapport
6 qu'il a présenté à Frenki et j'ai dit qu'à ce moment-là il portait un béret
7 rouge.
8 Q. Bien. Mais moi je vous ai donné lecture de ce que vous avez écrit ici ?
9 R. Attendez. Attendez. Qu'il n'y est pas de confusion. Je n'ai rien écrit
10 du tout. J'ai fait une déclaration que quelqu'un d'autre a rédigée.
11 Q. Donc, quelqu'un a rédigé ?
12 R. Moi je n'ai pas écrit. J'ai fait une déclaration, mais, comme on l'a
13 déjà précisé lorsque j'étais interviewé, nous avons identifié bon nombre de
14 détails erronés pour lesquels j'ai donné mon accord afin qu'il y ait
15 rectification de ces erreurs.
16 Q. Bien. Allons alors de l'avant. Vous avez invoqué un certain Gajo un mot
17 télégramme. Vous avez précisé qu'il s'agissait d'un extrémiste serbe qui a
18 fait explosé une -- un pont surplombant la voie ferrée à Mostar ? Non.
19 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Où peut-on trouver cette déclaration ?
20 M. MILOSEVIC : [interprétation] À la page 3, Monsieur May.
21 Q. L'avez-vous vu faire cela ?
22 R. Je ne connais pas cet homme.
23 Q. Vous avez dit qu'il a fait exploser un pont près de Mostar ?
24 R. J'ai vu que le pont avait été détruit, mais je ne l'ai pas vu agissant
25 de la sorte.
Page 22116
1 Q. La question que je vous ai demandée, l'avez-vous vu ?
2 R. Il s'agit du pont près de Mostar.
3 Q. Vous dites -- lorsque vous énumérez un certain nombre de personnes que
4 vous venez d'évoquer, vous dites qu'ils sont allés voir Kontic, qu'il
5 n'était pas premier ministre en 1990, ni en 1991 non plus. Et vous dites
6 qu'ils ont participé à la percée des défenses croates à Boro Selo, qu'il a
7 heurté un camion, dans lequel se trouvait un nombre important de soldats
8 croates à Zolja et qu'il tenait un lance-rocquettes. Il a tué tout le monde
9 et, hormis la personne assise à côté du conducteur, il a été blessé à la
10 jambe et sa jambe a été amputée par la suite. Il s'agit du dernier
11 paragraphe en page 3 ?
12 R. La page est peu important ici. Tout d'abord je souhaite parler de
13 Borovo Selo. En ce qui concerne cet homme, moi j'en assurais sa sécurité.
14 Q. Dites-moi, s'il vous plaît, avez-vous jamais pris des renseignements
15 sur ce qui s'est produit à Borovo Selo ?
16 R. Je n'ai pas véritablement fait d'enquête, car, comme je l'ai déjà
17 souligné, je n'ai pas -- je ne suis pas particulièrement intéressé par la
18 politique. Mais j'ai entendu dire ce qui s'était passé à Borovo Selo.
19 Q. Mais savez-vous ce qui s'y est passé ?
20 R. Oui. J'ai entendu qu'il y avait des fusillades, que les Croates sont
21 arrivés, et cetera. J'ai entendu cela.
22 Q. Et savez-vous que, lors d'un tel incident quelqu'un a tué un camion
23 rempli de personnes avec une lance-rocquettes, tuant tout le monde au
24 passage ?
25 R. Nous parlons de la rue Kozaracka à Borovo Naselje, non pas Boro Selo.
Page 22117
1 Je souligne il s'agit ici de Borovo Naselje.
2 Q. Vous avez entendu tout cela de la bouche de quelqu'un, n'est-ce pas ?
3 R. Oui. C'est ce qui est indiqué ici. C'est l'histoire qui est racontée
4 par la personne qui a perdu la jambe. Il s'agit de son histoire et non pas
5 de la mienne. Je l'ai vu. Je ne suis pas aveugle. Cet homme véritablement
6 n'avait pas de jambe.
7 Q. Mais ceci n'a rien à voir. Savez-vous qu'un policier croate a attaqué
8 Borovo Selo et qu'un homme a été sauvé grâce à l'intervention d'une unité
9 de la JNA, qu'un Croate avait été sauvé et qu'il a pu quitter Borovo Selo ?
10 Et après que les combats se soient apaisés ?
11 R. Nous parlons de deux incidents différents. Ici nous allons commencer
12 par l'histoire de l'homme avec la jambe. Il s'agit ici de Borovo Naselje.
13 Q. Savez-vous -- étant donné que vous entendiez toutes les histoires qui
14 circulaient, vous savez que des groupes ont été organisés, des groupes de
15 Croates, des extrémistes croates qui avaient pour but de semer la terreur
16 au sein de la population et de liquider des gens ? Avez-vous entendu parler
17 de ce genre de chose ?
18 R. Tout à fait.
19 Q. Vous avez en page 4, au paragraphe 4, vous avez parlé de Pasko Cibaric
20 qui vient de Vukovar. Vous dites que sa maison a été -- a servi de
21 discothèque et que, dans un puits qui se trouvait dans la cour de ce même
22 homme Seljo, il a lancé deux Croates, jeté deux Croates, qu'il avait tués ?
23 S'agit-il ici de quelque chose que vous avez déclaré sur la base des
24 rumeurs, des histoires que vous aviez entendues de la bouche d'autres
25 personnes ?
Page 22118
1 R. Étant donné que vous parlez de cet incident, voulez-vous bien suivre --
2 lire la phrase suivante, s'il vous plait - même paragraphe car si on
3 poursuit la lecture tel et tel homme m'a rapporté cet incident et lui il
4 travaillait lui-même à la rénovation de cette maison où se trouve un puits.
5 C'est le fond. Il est clairement indiqué que Pasko Cibaric a fui Vukovar,
6 et que par la suite sa maison a servi de discothèque, et quelqu'un du nom
7 de Seljo a tué deux Croates et les a jetés dans le puits, qu'ils ont
8 ensuite recouvert de béton. Et Zoran m'a parlé -- Manov m'a parlé de cet
9 incident puisqu'il travaillait lui-même à la rénovation de ce -- cette
10 maison ou à l'endroit où se situe ce Zoran Manov vit actuellement au
11 Canada.
12 Q. Par conséquent, cet homme qui vit au Canada, vous a dit qu'il avait
13 rénové cette maison, qu'il y a trouvé deux corps au fond du puit ?
14 R. Il m'a dit précisément ce qui est indiqué ici.
15 Q. Autrement dit, il n'a pas précisé, non plus, qu'il avait vu cela de ses
16 propres yeux, mais il a entendu dire que ce Seljo dont on ne connaît pas le
17 nom de famille, qu'il avait jeté deux Croates dans le puit.
18 Dites-moi, s'il vous plait, vous parlez de Pero Divljak, qui prétendument
19 était un membre des Bérets rouges et vous dites -- et ceci se trouve à la
20 page 4, au paragraphe 6 -- et vous dites qu'il condamné pour trafic de
21 drogues et Franko Simatovic l'aurait fait échapper à la prison en invoquant
22 Mihalj Kertes qui l'a affecté pour distribuer des armes à Knin, là où s'est
23 déroulé la guerre.
24 R. Oui, c'est l'histoire de Pero Divljak.
25 Q. Oui, c'est son histoire. C'est l'histoire de Pero Divljak ?
Page 22119
1 R. Oui, oui, c'est ce qu'il dit.
2 Q. Et où se trouve cet homme à l'heure actuelle ?
3 R. A ma connaissance et d'après les renseignements les plus récents que
4 j'ai obtenus, je crois qu'il séjourne actuellement dans un hôpital
5 psychiatrique.
6 Q. Très bien. Est-il vrai qu'à ce moment-là, le moment où ces faits se
7 sont apparemment produits, faits que vous évoquez, vous ne connaissiez même
8 pas cet homme, Pero Divljak ?
9 R. De quoi s'agit-il ?
10 Q. Qu'il avait un lien avec Kertes, Simatovic à l'époque. Au moment de ces
11 événements vous ne le connaissiez même pas personnellement ?
12 R. C'est exact.
13 Q. Et vous dites qu'il est, à l'heure actuelle, dans un hôpital
14 psychiatrique ?
15 R. [aucune interprétation]
16 Q. Quelqu'un qui prend de la drogue en tout cas ?
17 R. Non, à l'époque, ce n'était pas quelqu'un qui prenait de la drogue,
18 mais je sais simplement ceci, par le billet de ce que j'ai entendu, et je
19 ne suis pas du tout surpris qu'il soit actuellement dans un hôpital
20 psychiatrique.
21 Q. S'il est actuellement dans un hôpital psychiatrique, est-ce que vous
22 estimez que ces dires sont dignes de foi ?
23 R. Mais je l'ai vu agir.
24 Q. Mais vous ne savez pas et vous n'avez jamais vu Kertes en personne ?
25 R. Non.
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1 Q. Et n'avez-vous jamais vu Franko Simatovic ?
2 R. Oui, tout à fait.
3 Q. Et vous prétendez l'avoir vu avec des cheveux longs, et cetera ?
4 R. Oui, il s'agit là d'un paragraphe extrait d'une déclaration. Il est
5 précisé que je suis allé à Pule, mais je ne suis pas allé à Pule, je suis
6 allé à Rijeka et, lorsque je l'ai vu en habit civil, il avait -- les
7 cheveux étaient plus longs, mais les cheveux ne descendait pas jusqu'aux
8 épaules. Je dis simplement qu'il avait les cheveux longs. J'ai simplement
9 précisé que ces cheveux étaient plus longs. Autrement dit, ces cheveux
10 n'avaient pas été coupés correctement.
11 Q. Je vois, je vois. Et vous dites que Miroslav Duka était chef de la
12 police dans la région autonome serbe de Herzégovine, lui et Boro Todorovic
13 ont été accusés de nettoyage ethnique en Bosnie-Herzégovine ?
14 R. Oui.
15 Q. Comment savez-vous cela ?
16 (expurgée)
17 (expurgée) c'est pour cela que j'ai adhéré
18 là où j'ai adhéré et sur la base de déclarations de gens de Trebinje,
19 d'origine ethnique musulmane avec laquelle je me suis entretenus. Tout le
20 monde se souvenait de Duka ainsi que des Bérets rouges.
21 Q. Pouvons-nous dire, encore une fois, que vous ne connaissez -- vous
22 n'avez pas vu ces événements, vous-même, mais que vous en avez entendu
23 parlé de la bouche de d'autres personnes ?
24 R. Il est vrai que je ne me trouvais pas à Trebinje à ce moment-là. Il est
25 vrai.
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1 Q. Quelles opérations leur avait-on demandées de remplir à ce moment-là ?
2 Quelles missions avaient-ils ? Et Todorovic, cet homme, quelle mission
3 avait-il puisqu'il était chef de la police ?
4 R. Il est clairement indiqué dans ma déclaration que j'ai vu M. Todorovic
5 qu'une seule fois (expurgée)
6 (expurgée)
7 (expurgée) . Donc, cet homme, qui portait
8 un béret rouge à ce moment-là, je ne savais véritablement pas qui c'était
9 et il a atterri à Trebinje. Je ne sais combien de temps il est resté et ce
10 qu'il y a fait, je ne sais pas.
11 Q. Très bien. Avons-nous précisé en audience publique que vous craigniez
12 les Bérets rouges lorsque vous êtes parti ?
13 R. Je ne me souviens pas si c'était en audience publique ou à huis clos.
14 Je crois qu'il s'agissait de l'audience publique.
15 Q. Dites-moi, s'il vous plait, il me semble que la personne en face de
16 moi, confirme bien qu'il s'agissait de quelque chose qui a été précisé en
17 audience publique. Dans votre déclaration, vous dites par la suite, que
18 vous avez rencontré Rajo Bozovic, je ne sais pas qui d'autre, dans un bar à
19 Belgrade. A quel moment cela se situe-t-il ?
20 R. Il s'agit de l'année 1996 environ.
21 Q. Et qu'il s'agissait des Bérets rouges et que vous aviez très peur d'eux
22 en pensant qu'ils allaient peut-être vous tuer. Comment osiez-vous aller
23 les rencontrer ? Comment vous êtes-vous entretenu avec eux alors que vous
24 craigniez pour votre vie ?
25 R. Pour ce qui est de Rajo Bozovic, j'ai clairement indiqué que quelqu'un
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1 m'a dit qui était cet homme. Je ne l'avais encore jamais vu jusque là et ce
2 pour ce qui est de mes déplacements.
3 Q. Vous ne l'avez pas vu non plus ?
4 R. Non. Quelqu'un m'a précisé qu'il s'agissait là de Rajo Bozovic. C'est
5 indiqué dans ma déclaration.
6 Q. Très bien. Vous voulez établir ce fait. Vous ne l'avez pas rencontré
7 personnellement. Simplement quelqu'un vous a dit qui était cet homme-là ?
8 R. C'est exactement ce qui est précisé dans ma déclaration.
9 Q. Lorsque vous étiez à Belgrade, vous êtes entré en contact avec ces
10 personnes que vous craigniez ?
11 R. Non, pas du tout. Je ne suis absolument pas entré en contact avec eux
12 et pour ce qui est des Bérets rouges. Le seul homme que j'ai contacté était
13 le capitaine Dragan.
14 Q. Le capitaine Dragan ?
15 R. Oui, le capitaine Dragan Vasiljkovic.
16 Q. Et, à un moment donné, vous avez écrit dans votre déclaration que vous
17 lui avez envoyé une lettre. Comment pouvez-vous dire une telle chose ?
18 R. Je ne prétends pas que je lui ai écrit une lettre. J'ai vu un morceau
19 de papier sur laquelle se trouvait votre signature.
20 Q. Ma signature ?
21 R. Oui. Il s'agissait de votre signature. C'était un ordre qui avait été
22 envoyé au général Perisic. C'est l'unité, je crois, qu'il s'agissait en
23 fait des Tournesols qu'il fallait démembré la 4e unité qui se trouvait dans
24 la caserne parce qu'il s'agissait de gens, des Serbes de la Krajina.
25 Q. Je dois vous dire que ma position vis-à-vis des paramilitaires est de
Page 22123
1 nature de notoriété publique. J'estimais qu'il fallait démantelé toutes ces
2 unités paramilitaires depuis longtemps, mais vous n'avez pas pu voir
3 quelque chose de la sorte parce que cela n'existait pas.
4 R. J'ai vu ceci de mes propres yeux en présence du capitaine Dragan.
5 Q. Très bien. Par conséquent, ce document doit exister quelque part au
6 niveau de l'état major.
7 R. Demandez à Vasiljkovic.
8 Q. Je n'ai pas besoin de lui demander. Je sais simplement que ceci n'est
9 pas vrai. Je sais qu'il ne fallait pas tolérer les unités paramilitaires.
10 Je sais qu'il tenait un secret pour personne. Mais dîtes-moi, s'il vous
11 plaît, un homme du nom de Duka, Duka Sinisa, qui aurait soit disant exhumé
12 des corps, des cadavres enfin de gens qui avaient été tués par les Bérets
13 rouges, est-il vrai que vous n'avez jamais rien vu de la sorte ? Vous ne
14 l'avez jamais vu en train d'exhumer des corps, n'est-ce pas ? Et il ne
15 s'agissait pas non plus de cadavres de personnes qui avaient été tués par
16 des Bérets rouges ?
17 R. Lorsque ces personnes ont été tuées, autrement dit, lorsqu'ils ont été
18 exécutés, il s'agissait de civils innocents, de gens qui étaient nés au
19 même endroit que moi. J'ai vu cela. Sinisa Duka est comme moi. C'est un
20 Serbe qui a passé du temps dans une prison pour Croates et Musulmans à
21 Celovina et ils sont fiers -- ces volontaires sont fiers d'avoir agit de la
22 sorte. Autrement dit, si quelqu'un pouvait survivre ou avait une chance de
23 survivre en prison, en général, on les battait à mort. Et à cause de tous
24 ces civils tués, moi, j'ai grandi dans la même région que Sinisa Duka. Je
25 ne l'ai pas vu en train d'exhumer les corps. Je n'ai pas pu voir cela.
Page 22124
1 Q. C'est la seule question que je vous posais. Vous n'avez pas vu cela de
2 vos propres yeux non plus.
3 Deuxième point. Étant donné que personne a Mostar n'était au courant de
4 massacres en masse, des choses que vous avez prétendument vue sur la rive
5 de la Neretva.
6 R. Quand vous dites "prétendument", je crois que ce terme "prétendument"
7 est assez inapproprié dans les circonstances. Il s'agit d'une centaine de
8 personnes. Je crois que c'est extrêmement provocateur. On ne peut pas
9 écarter cela. On ne peut pas oublier ces fosses communes. Je me suis rendu
10 en 1998 et j'ai vu les noms, les prénoms de différentes personnes que je
11 connaissais, qui habitaient dans la région. Lorsque vous dites
12 "prétendument" ou "sois disant", c'est quelque chose, je crois, qui est
13 très inapproprié.
14 Q. Et donc vous avez vu les fosses communes d'un certain nombre de
15 personnes en 1998. Je ne vous demande pas si vous avez vu ces fosses
16 communes. Ce que je vous dis c'est que vous n'avez pas pu voir les
17 exécutions en 1992 celles que vous dites avoir vues et avoir observées du
18 toit d'une maison et que vous regardiez ceci et vous avez vu cet homme
19 Divljak -- je suppose que c'est un surnom ?
20 R. Oui.
21 Q. Et vous l'avez vu en train de tuer un certain nombre de personnes.
22 R. Pour ce qui est de ce point-là, je ne souhaite pas polémiquer là-
23 dessus. Mais si vous voulez prouver le contraire, il y a un homme qui était
24 encore un enfant à l'époque et qui a survécu aux massacres. Il sera
25 difficile de prouver qu'il ne s'est rien passé du tout.
Page 22125
1 Q. Laissez-moi seulement vous expliquer. Ce n'est pas à moi de prouver
2 quoi que ce soit. C'est à vous de prouver que ce que vous dites correspond
3 à la vérité ?
4 R. C'est vrai. Ces massacres ont existé.
5 Q. Comment se fait-il que personne ne soit au courant à Mostar ?
6 R. Ceci n'est pas vrai du tout, toute la population à Mostar était au
7 courant. À cause de ces unités de volontaires, c'est pour cela que les
8 Serbes à Mostar étaient gens tout à fait normaux qui avaient passé
9 l'ensemble de leur vie à travailler à cet endroit-là.
10 Et à partir de là, il y a des gens qui sont retournés à Mostar et ont de
11 grandes difficultés à vivre à cet endroit-là à cause des événements qui ont
12 survenus et les Musulmans ne peuvent pas oublier ce qu'il s'est passé, je
13 les comprends fort bien.
14 Q. Bien sûr qu'on ne peut pas oublier des crimes. Si un homme est tué cela
15 constitue un événement très important et vous dites qu'un certain nombre a
16 été tué et vous dites qu'une dizaine, je crois, dans votre déclaration.
17 R. Oui.
18 Q. Vous avez précisé qu'il y en avait 500.
19 R. Je n'ai pas donné le chiffre de 500.
20 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Un moment, s'il vous plait. Il faut
21 absolument faire une pause pour permettre aux interprètes de faire leur
22 travail correctement.
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'ai jamais avancé le chiffre de 500.
24 Vous essayez de me faire dire ce que je n'ai pas dit.
25 M. MILOSEVIC : [interprétation]
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1 Q. Vous avez dit hier qu'il y en avait 500 ?
2 R. Ce que j'ai dit et puisque nous jouons sur les mots.
3 Q. Je ne joue pas sur les mots. J'ai noté ce que vous avez dit.
4 R. Cela n'est pas vrai. J'ai dit hier que je savais qu'il y avait environ
5 500 personnes de cet endroit-là, que je connaissais 500 personnes de cette
6 région. Et j'ai dit ceci dans un contexte bien particulier. J'ai précisé
7 que je ne pouvais pas voir les visages, que je ne pouvais pas voir les
8 visages des victimes et les identifier, dire c'est Osman ou Ibro. Mais dans
9 ce contexte-là, j'ai précisé que parmi les gens que je connaissais, il y en
10 avait un certain nombre qui était là.
11 Q. Nous n'allons pas perdre du temps à ce propos. Vous avez parlé de 500
12 personnes dans un contexte différent d'accord ? Et vous dites que vous
13 l'avez vu tuer 10 personnes ?
14 R. C'est exact.
15 Q. Donc vous avez compté ces gens et ces crimes ont été commis par
16 Divljak ?
17 R. Je ne les ai pas compté. J'ai dit il y en avait au moins 10. Il y avait
18 Pero Divljak n'était pas seul à cet endroit. J'ai observé d'autres
19 personnes aussi.
20 Q. Mais j'ai cru comprendre que vous étiez toujours avec lui ?
21 R. Non. Vous me faites dire ce que je n'ai pas dit. Je n'étais pas à ses
22 côtés. J'ai déclaré très précisément dans ma déclaration pourquoi j'étais à
23 cet endroit là et où je me trouvais.
24 Q. Très bien.
25 Vous parlez d'un homme du nom de Dusan Durutovic, alias Duco, et ensuite un
Page 22127
1 autre homme du nom de Tosa, et vous ne connaissez pas son nom. Vous dites
2 qu'il s'agissait d'instructeurs au camp de Tara au centre d'entraînement de
3 Tara. Avez-vous vu ces hommes travaillés comme instructeurs sur le mont
4 Tara ?
5 R. Je ne les ai pas vus au mont Tara. Il y avait la police en uniforme et
6 des uniformes qui avaient été fabriqués aux Etats-Unis sur des Bérets
7 rouges -- Dusan Durutovic, je l'ai vu portant cet uniforme -- pardonnez-
8 moi, il s'agit en fait des Loups bruns, de cet insigne qu'il portait.
9 Q. De quoi s'agissait-il en fait ? Quel est cet insigne des Loups bruns ?
10 R. Et bien cet insigne c'est la première fois que je les voyais à Buna
11 porté par les Bérets rouges.
12 Q. Et ces Loups bruns.
13 R. Oui, c'est ça.
14 Q. Et comment avez-vous fait l'association d'idées avec la police serbe ?
15 R. Ce n'est pas à moi de faire ce type d'association d'idées, mais je
16 voyais la police en uniforme de Dusan Durutovic. J'ai vu cet uniforme qui
17 était un uniforme fabriqué aux Etats-Unis. Cela je l'ai vu. Je l'ai vu --
18 je les ai vus dans cette discothèque qui portait un nom Leonardo, je ne me
19 souviens pas exactement.
20 Q. Dans votre déclaration, vous avez évoqué le nom du capitaine Dragan au
21 dernier paragraphe, page 10. Vous dites que vous l'avez entre aperçu dans
22 un café à Belgrade ?
23 R. Oui. Oui absolument. Je l'ai vu.
24 Q. Et comment avez-vous appris à le connaître ?
25 R. Déjà je ne voulais pas le rencontrer, c'était un premier point. Ensuite
Page 22128
1 l'homme, qui est le propriétaire de ce café, est co-propriétaire avec un
2 autre qui s'appelle "Doc". Je ne connais pas son vrai nom. C'était un
3 médecin, je crois, et un membre de l'unité du capitaine Dragan, et c'est
4 comme cela que il connaissait le capitaine Dragan et c'est comme ça qu'il
5 se rendait dans son café.
6 Q. Et vous avez dit que vous avez -- attendez un moment, s'il vous plait,
7 vous avez dit que vous vous êtes entretenus avec le capitaine Dragan ?
8 R. Oui.
9 Q. Et vous prétendez vous êtres entretenus avec le capitaine Dragan ?
10 R. J'affirme cela.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, lorsque vous faites
12 référence à cette déclaration, pourriez-vous nous donner le numéro du
13 paragraphe, ce qui était l'inscription manuscrite à gauche de ce
14 paragraphe ? Est-ce que vous avez cette déclaration ?
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Il s'agit en fait de la page 10, dernier
16 paragraphe.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il s'agit du paragraphe 69. Mais cela
18 nous aiderait beaucoup si vous pourriez nous indiquer le numéro du
19 paragraphe, s'il vous plait.
20 M. MILOSEVIC : [interprétation]
21 Q. La page 6, au paragraphe 1 et 2 cette fois-ci, vous évoquez les
22 personnes qui étaient, qui commandaient le camp des Bérets rouges, un homme
23 du nom de Pajzos -- un endroit du nom de Pajzos. Vous êtes-vous rendu à
24 Pajzos vous-même ?
25 R. Oui, à Bapska, mais pas au camp de Pajzos précisément.
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1 Q. Donc vous n'y étiez pas personnellement ?
2 R. Non.
3 Q. Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, si vous étiez au courant de
4 toutes opérations lancées par les membres du camp dont vous ne faisiez pas
5 partie ?
6 R. Je ne vois pas en quoi ceci a un lien avec ma déclaration car j'ai
7 parlé d'une opération lancée pas les Bérets rouges à un endroit où je me
8 trouvais. Donc je ne sais pas ce que Pajzos a à voir dans cette histoire.
9 Q. Moi, je ne sais pas non plus ? C'est pour ça que je pose la question.
10 Pourquoi, dans votre déclaration, évoquez-vous quelque chose qu'il n'y a
11 rien à voir avec vous ? Vous n'y étiez pas et vous parlez de gens qui
12 étaient dans un camp et qui se trouvaient dans une base militaire de forces
13 que vous évoquez. Vous ne vous trouviez jamais. Vous parlez de vos
14 activités et quel est le lien avec votre déclaration ?
15 R. On m'a demandé de parler des camps que je connaissais et que moi j'ai
16 appris à connaître l'existence de ces camps. Et pour ce qui est des
17 activités de ces différentes personnes de Pajzos, Zvjezdan Jovanovic, ici
18 les gens de Pajzos, c'est un homme d'Ilok qui m'a donné cela. C'était un
19 instructeur auprès des Bérets rouges et il s'appelle Ilija Vuckovic,
20 surnommé Rambo.
21 Q. Très bien. Donc ces différents éléments d'information que vous avez pu
22 recueillir de Ilija Vuckovic, ce Rambo ?
23 R. Oui.
24 Q. Et c'est cela que vous évoquez dans votre déclaration ?
25 R. Oui.
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1 Q. Par conséquent, ce n'était pas de l'expérience vécue, mais parce que
2 vous étiez un témoin oculaire, mais sur la base de ce que d'autres
3 personnes vous ont rapporté ?
4 R. Dans ma déclaration j'ai tenté au mieux de souligner et que ce qui
5 faisait partie de mon expérience vécue et de ce qui m'a été rapporté par
6 d'autres et lorsqu'ils m'ont posé des questions là-dessus, j'ai expliqué
7 ceci dans les détails. J'ai expliqué ce qui se passait. J'ai précisé que,
8 lorsque j'ai été le témoin oculaire de ces événements et j'ai également
9 précisé à quel moment ces faits m'ont été rapportés par d'autres, j'ai fait
10 très attention d'établir la différence entre les deux.
11 Q. Vous avez évoqué le nom d'un certain nombre de personnes dans votre
12 déclaration. Vous avez parlé de Krajisnic, de Martic, de Simatovic, Seselj,
13 Maras, Perisic, et Ante Roso, le capitaine Dragan et toute une série de
14 personnes qui sont citées ici. Et ensuite vous, vous nous dites ce que vous
15 pensez d'eux. Autrement dit, quel est le lien, quelle est l'idée ici,
16 qu'apporte-t-il de savoir ce que vous pensez de Ante Perisic, quelle est
17 ici la pertinence de votre déclaration. Je ne vois pas où vous voulez en
18 venir.
19 R. Je ne vois pas pourquoi vous me traitez comme si je travaillais dans ce
20 Tribunal. On m'a demandé ce que je connaissais, ce que je savais à propos
21 de ces événements, et j'ai expliqué cela très clairement et j'ai répondu
22 aux questions qu'on m'a posées, donc, c'est très simple. Et personne dont
23 j'avais entendu parler, les personnes que j'ai vues commettre ce qu'ils ont
24 commis, c'est dont j'ai parlé. Et pour ce qui est des choses dont j'ai
25 entendu parler, je l'ai précisé également. J'ai dit qu'il s'agissait de
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1 rumeur, nous n'avons plus besoin de parler de cela. Comme vous le savez, je
2 ne travaille pas pour le Tribunal, ce n'est pas moi qui ai rédigé cette
3 déclaration. Je suis qu'un témoin ici.
4 Q. Excellente réponse, très bien. Le dernier paragraphe avant la fin de a
5 page 6, vous parlez du premier ministre de la république Srpska. Je savais
6 -- je connaissais son nom et je savais qu'i s'agissait de Tomo Kovac qui
7 était le Premier ministre de la Republika Srpska. Ensuite vous dites avoir
8 vu un ordre qui avait été signé de sa main et daté --
9 L'INTERPRÈTE : Microphone, s'il vous plaît.
10 M. MILOSEVIC : [interprétation]
11 Q. Il s'agissait d'un Tribunal pour criminels qui était contrôlé par le
12 MUP de la Republika Srpska et vous dites avoir vu ce document à Sarajevo à
13 Kula.
14 R. Oui, j'ai vu ce document au commissariat de police de Kula, et le chef
15 -- l'adjoint du chef de la police était quelqu'un de très intéressant à
16 l'époque, c'était un certain Goran Sehovac Cena.
17 Q. Nous n'allons pas maintenant rentré dans les détails de savoir qui
18 commandait -- qui était l'adjoint du commandant du commissariat de police,
19 mais je vous demande autre chose. Je vous prie, vous dites que les
20 policiers ont placé sous leur contrôle. Qu'est ce que cela veut dire ? Je
21 suppose que c'est le devoir d'un policier de placer sous son contrôle un
22 délinquant -- placé sous son contrôle un délinquant par un policier c'est
23 bien son devoir, n'est-ce pas ?
24 R. Oui, dans des conditions normales, mais là-bas ce qui se passait c'est
25 que c'était une unité qui pillait tout ce qui lui tombait sur la main, une
Page 22132
1 unité dirigée par un certain Pinjo. Et même moi à Mostar j'ai entendu
2 parler de lui avant la guerre parce que c'était un délinquant de haut vol
3 et c'est la raison pour laquelle j'ai souligné que le chef du poste de
4 police était un boulanger qui est aujourd'hui en prison. Donc, on voit très
5 bien ce que pensait Tomo Kovac, ce qu'il avait en tête lorsqu'il a dit
6 qu'il fallait que les unités du MUP soient placées sous le contrôle de
7 quelqu'un.
8 Q. Mais pour autant que je le sache, cette sorte d'intervention était due
9 à des actes criminels commis par ces hommes et c'était son travail en tant
10 que chef de la police. Il avait pour devoir d'intervenir si des délinquants
11 commettent des délits, ce n'est pas comme cela que les choses se passent ?
12 R. Non, d'abord Tomo Kovac, moi, je le connais personnellement, donc, ici
13 je ne parle pas de quelque chose que j'ai entendue d'un tiers. Je le
14 connais. Il ne pouvait réagir contre un quelconque délinquant, puisque lui-
15 même était un délinquant de haut vol et d'autre part il a dit que ses
16 hommes devaient être placés sous le contrôle de quelqu'un et bien ces
17 hommes étaient au sein de l'unité du MUP, commandé par ce Goran Sehovac
18 Cena.
19 Q. Le boulanger.
20 R. Non pas boulanger, encore plus bas qu'un boulanger.
21 Q. Bon, enfin, cela ne m'intéresse pas, mais dites moi, à la page 7,
22 paragraphe 5, vous parlez d'une certain Ranko Maglov. Vous dites qu'il
23 était commandant dans un camp à Bruska près de Knin. Est-ce que vous y êtes
24 allé là-bas ?
25 R. Non.
Page 22133
1 Q. D'où vous viennent ces informations ?
2 R. Je ne me souviens pas avec qui j'ai parlé de cela, je n'en ai pas la
3 moindre idée.
4 Q. Vous ne savez donc, même pas d'où vient cette information ?
5 R. Je ne me souviens pas. On m'a demandé ce que je savais de Bruska, j'ai
6 répondu, j'ai parlé d'un camp.
7 Q. Donc, il vous pose des questions, il vous a demandé : qu'est-ce que
8 vous savez de tel ou tel homme ? Et vous répondez en disant ce qu'une
9 tierce personne vous a dit et c'est tout.
10 R. Non, quand on préparait -- quand on établissait cette déclaration --
11 puisque je vois ici on laisse de côté de façon très experte tout ce que
12 j'ai vu et on insiste sur ce que j'ai entendu dire. On m'a interrogé sur
13 les endroits où je me suis trouvé et les choses que j'avais vues et chaque
14 fois que j'ai dit que quelque chose m'avait été dite par un tiers, j'ai
15 souligné que c'était quelque chose que j'avais entendue dire. Je le suppose
16 que je n'ai pas besoin de répéter ceci pour la 15e fois.
17 Q. Ce que des tiers, qui vous ont dit, constituent 90% dans votre
18 déclaration par ailleurs vous avez prétendu.
19 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Cet échange est vraiment superflu. Nous
20 avons entendu cette remarque un certain nombre de fois, il n'est pas
21 nécessaire de la reformuler. Avez-vous des questions de fond, Monsieur
22 Milosevic, pour ce témoin ?
23 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur May, si je ne m'abuse ce témoin a
24 parlé pendant trois heures et demi au cours de l'interrogatoire principal,
25 donc, je suppose que je dispose d'un temps suffisant.
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1 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Non, non, non, c'était deux heures trois
2 quart et vous disposerez d'un temps égal.
3 M. MILOSEVIC : [interprétation] Et fort bien, Monsieur May. Apparemment,
4 vos comptes et les miens ne tombent pas justes, mais cela arrive tout le
5 temps, alors passons à autre chose.
6 Q. En page 8 vous dites qu'un certain Milosevic donc, vous ne connaissez
7 pas le prénom, mais vous connaissez son surnom, qui est Baca, qui était en
8 contact direct avec Simatovic et disait qu'il était venu à Belgrade pour
9 obtenir des armes et des munitions nécessaires en Bosnie. Alors, je vous
10 demande : est-ce que vous avez jamais été présent lors d'un contact direct
11 entre ce Baca et Simatovic ?
12 R. Entre ces deux hommes, personnellement, non.
13 Q. Mais comment avez-vous obtenu ce renseignement alors ?
14 R. Eh bien là nous sommes un peu sur un terrain glissant parce que Baca,
15 je le connais depuis ma naissance et au jour d'aujourd'hui je ne connais
16 pas son prénom, (expurgée)
17 (expurgée) .
18 Q. Ce n'est pas cela que je vous demandais, je vous demandais ce que vous
19 saviez de son rapport avec Simatovic ?
20 R. Ce que je sais c'est ce qu'il m'a dit.
21 Q. Ah, ce qu'il vous a dit. Eh bien passons à autre chose.
22 Vous parlez d'un certain Nikola Ribic, surnommé Kanada, était-il immigrant
23 au Canada ? Était-il revenu du Canada ?
24 R. Non, il n'était pas immigrant. Il est arrivé du Canada où il avait
25 participé à un safari pour tuer des gens.
Page 22135
1 Q. Il est donc venu du Canada ?
2 R. Oui, en tant que volontaire.
3 Q. Donc, il a résidé au Canada ?
4 R. Oui.
5 Q. Et il est arrivé directement du Canada en Bosnie, n'est-ce pas ?
6 R. Oui.
7 Q. Dans quelle unité combattait-il ?
8 R. Moi je l'ai trouvé dans les rangs des Loups blancs. Où il était avant,
9 je ne sais pas.
10 Q. Les Loups blancs étaient une unité de l'armée de la Republika Srpska.
11 R. Oui.
12 Q. Pour lesquels vous dites qu'ils étaient sous le commandement direct de
13 Ratko Mladic, et pas sous le commandement du camp de Romanija Sarajevo.
14 R. Oui.
15 Q. Donc, là encore, ce -- ceci n'a aucun rapport, ni avec la Serbie, ni
16 avec des forces quelconque de Serbie.
17 R. Je ne le comprends pas ce que vous me demandez. Vous m'avez interrogé
18 au sujet de Ribic, je vous ai répondu.
19 Q. Je voulais simplement établir cela.
20 R. Je crois que ceci a été dit dans ma déclaration, en effet.
21 Q. Vous parlez d'un certain Vuckovic Ilija qui était membre des services
22 de sécurité d'État, responsable de la Krajina.
23 R. Oui.
24 Q. Avez-vous des connaissances à ce sujet ?
25 R. De sa bouche, oui.
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1 Q. De sa bouche.
2 R. Oui.
3 Q. Fort bien. En page 11 avant dernier paragraphe, fin de votre
4 déclaration, vous donnez des éléments au sujet d'un certain nombre de
5 personnes. Vous parlez de Crni, Danijel Boco, Goran, mais vous ne
6 connaissez pas leurs noms ou bien peut-être que je me trompe. Vous
7 connaissez peut-être leurs noms ?
8 R. Ce dont vous venez de citer les prénoms, Boco, Crni, je connais ces
9 hommes mais je ne leur jamais demandé comment ils s'appelait parce que pour
10 moi s'était absolument sans importance. C'était un détail absolument anodin
11 dans ma vie.
12 Q. Je n'ai pas besoin de savoir s'ils sont importants pour votre vie. Moi,
13 je vous interroge au sujet de votre déposition. Je tiens à établir ce que
14 vous savez de ces hommes.
15 R. Pour Crni, je sais qu'il commandait une unité qui s'appelait, elle-
16 même, les hommes de Vukovar qui sont arrivés avec vous, Novica Gusic. Pour
17 Crni, je sais qu'il a été l'un des principaux participants au nettoyage
18 ethnique de Nevesinje tout près -- lorsque je dis nettoyage ethnique, je
19 parle du nettoyage de la population musulmane. Pour Crni, je sais qu'il a
20 participé à une action à Podvelezje. C'est tout ce que je sais à son sujet.
21 Q. Fort bien. Puisque nous parlons toujours de Mostar, je vous demande
22 puisque vous dites que la politique ne vous intéressait pas et que vous
23 êtes de nationalité yougoslave, vous ne faites pas la division entre les
24 gens d'après leur nationalité mais là-bas, il y avait un conflit entre une
25 partie qui était majoritairement serbe et une partie qui était
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1 majoritairement croate et une partie qui était majoritairement musulmane,
2 n'est-ce pas ? Vous êtes au courant de cela ?
3 R. Oui.
4 Q. Donc, ces événements qui se sont déroulés entre 1991 et 1995 sur le
5 territoire de Mostar, combien de morts ont-ils fait parmi les Serbes ?
6 R. 1991-1995 ?
7 Q. Cette période au cours de laquelle il y a eu un certain nombre de
8 conflits et de meurtres, 1991-1995. En 1995, la guerre s'est terminée.
9 R. J'ai dit que s'agissant des assassinats de civils ou des atrocités
10 vécues par les civils, j'ai dit dans ma déclaration écrite que dans la
11 période que j'ai passé en prison, il y avait pas mal de civils serbes dans
12 la prison. La prison étant tenu par des forces musulmanes et croates. Mais
13 la situation dans les villages et sur les montagnes, je n'en sais
14 véritablement rien. Car j'ai dit dans ma déclaration écrite que cela ne
15 m'intéressait absolument pas. Si cela m'avait intéressé, je serais sorti de
16 Mostar car je n'avais pas la moindre idée qu'une chose de ce genre puisse
17 arriver.
18 Q. Personne n'avait la moindre idée à ce sujet (expurgée)
19 (expurgée) , vous savez que pendant des décennies, les relations
20 entre les Serbes et les Musulmans de Mostar, notamment, étaient très
21 étroites.
22 (expurgée)
23 (expurgée)
24 (expurgée)
25 (expurgée)
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1 (expurgée).
2 Q. J'ai ici sous les yeux, un document émanant de l'association des Serbes
3 de Bosnie-Herzégovine, de leur centre d'enquête au sujet des atrocités et
4 des victimes de ces atrocités pour la seule ville de Mostar.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je
6 ne sais pas si ce rapport est susceptible de vous intéresser éventuellement
7 mais la moitié de ce document est composé de noms de ceux qui ont commis
8 des crimes. Je ne peux pas lire ce document mais je vais vous le donner à
9 vous, Monsieur le Témoin. D'ailleurs, prenons la première ligne pour ne pas
10 aller plus loin puisque c'est par ordre alphabétique --
11 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Je propose que nous passions à huis
12 clos partiel car nous nous rendons compte que même lorsque M. Milosevic
13 pose des questions très neutres, les réponses sont très précises et très
14 liées à l'identité du témoin.
15 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Voyons comment les choses vont avancer.
16 Posez votre question, Monsieur Milosevic, et nous verrons après.
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Cela ne peut absolument pas permettre
18 d'identifier le témoin. Je lis des noms qui viennent d'un rapport et le
19 premier nom dans ce rapport, je peux aussi vous lire le deuxième et le
20 troisième, si vous voulez, ce n'est pas important. Mais, je lis Dervo Abaz
21 de Mostar, lieu de naissance, Sarica, date et lieu du crime, 7 avril 1992 à
22 Mostar participant à la liquidation de 19 Serbes qui ont été emmenés à
23 Vrelo [phon] à partir de Mostar avec les mains ligotées et tués avant
24 d'être jetés dans un puit.
25 Et ensuite il y a d'autres exemples du même genre. C'est loin d'être le
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1 seul --
2 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Un seul à la fois. Monsieur Milosevic.
3 M. MILOSEVIC : [interprétation]
4 Q. Je vous demande, Monsieur, si vous avez la moindre connaissance au sujet
5 de ces crimes ?Je peux vous faire cadeau de cet ouvrage d'ailleurs (expurgée)
6 (expurgée) . Vous verrez que la moitié de cet ouvrage est
7 constitué de noms des auteurs de crimes. Et puisque vous avez parlé de
8 volontaires, il y a même un chapitre réservé aux volontaires dans cet
9 ouvrage.
10 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Laissez le témoin répondre.
11 Monsieur le Témoin, on vous a interrogé au sujet d'un crime. Il est allégué
12 que le 7 avril 1992, 19 Serbes ont été liquidés d'après ce qu'il a dit.
13 Après quoi, leurs corps ont été jetés dans un puit. Savez-vous quelque
14 chose à ce sujet, autrement dit, avez-vous la moindre information au sujet
15 du fait que cet événement ait eu lieu ou pas ?
16 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai déjà dit, parce qu'il s'agit du début du
17 mois d'avril, j'ai déjà dit qu'à ce moment-là, j'étais en prison. Donc, il
18 n'y a pas moyens pour moi de savoir quelque chose au sujet de ce qui s'est
19 passé dans la période où j'étais enfermé. Quant à cet ouvrage que vous
20 présentez, je l'ai lu moi-même. Je sais de quoi il est question. Le crime
21 dont vous parlez pour la date du 7 avril, enfin, je ne suis pas sûr, mais
22 je crois que c'est la date que vous avez citée.
23 M. MILOSEVIC : [interprétation]
24 Q. [aucune interprétation]
25 R. J'ai déjà dit la raison pour laquelle je ne pouvais pas être informer à
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1 ce sujet mais j'ai entendu dire et ce que je sais parce que je connais
2 beaucoup de Serbes. J'ai des amis serbes et des amis musulmans et croates,
3 bien sûr, car comme je vous l'ai dit tout à l'heure, (expurgée)
4 (expurgée) . Et c'est encore le cas aujourd'hui. Donc,
5 beaucoup de monde n'a pas réussi à quitter la ville et j'ai déjà dit que je
6 ne savais pas ce qui s'était passé le 7 avril.
7 Q. Très bien, Monsieur le Témoin. J'espère que vous m'avez bien compris.
8 Je vous ai cité le nom de la première personne d'une liste de criminels
9 simplement pour vous demander si vous aviez des renseignements au sujet de
10 cet ouvrage. Mais la moitié du livre est remplie des noms d'auteurs de
11 crimes. Ce n'est pas d'ailleurs un livre, c'est un rapport qui comporte un
12 certain nombre de noms et vous dites que vous l'avez déjà vu.
13 Mais, en dehors de l'introduction à ce rapport où on voit des précisions de
14 date quant à ce qui s'est passé où. On arrive ensuite au chapitre suivant
15 qui commence par une liste intitulée "Victimes". Le nombre total est de 502
16 Serbes tués à Mostar à cette époque-là. Vous étiez peut-être arrivé de voir
17 une de leur tombe et d'avoir appris comment les personnes enterrées à cet
18 endroit ont été tuées ?
19 R. J'ai déjà dit que je savais que des gens avaient été tués. (expurgée)
20 (expurgée).
21 (expurgée)
22 Q. Je ne vous ai pas interrogé au sujet d'une quelconque fausse commune,
23 je vous ai interrogé en vous demandant si vous saviez quoi que ce soit, au
24 sujet de ces 502 victimes serbes à Mostar.
25 R. J'ai probablement des éléments parce qu'il y a des gens parmi eux que
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1 je connais personnellement.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges, si
3 vous vous intéressez à la vérité, elle est tout à fait contraire, à
4 l'impression que vous avez acquise sur la base du -- de la déposition de ce
5 temoin mais moi je vais vous la donner la vérité.
6 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Arrêtez de faire des discours. En ce
7 moment vous n'avez rien fait pour verser ce rapport au dossier. Il faudra
8 que vous y pensiez en temps utile si vous souhaitez le verser au dossier.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Fort bien.
10 M. MILOSEVIC : [interprétation]
11 Q. Monsieur le Témoin, en page 13 de votre déclaration écrite, vous parlez
12 d'un certain commandant Fico ou d'un Marko Sasovac dont vous dites qu'ils
13 entraînaient les Bérets rouges. Est-il exact que vous n'avez jamais vu de
14 votre vie ces hommes-là ?
15 R. J'ai vu le commandant Fico sur une cassette comme c'est écrit dans le
16 texte.
17 Q. Mais sur des images vidéo d'une cassette. Donc, c'est bien ce que je
18 vous ai dit : Vous n'avez jamais vu ces deux hommes en personne ?
19 R. En effet.
20 Q. Etes-vous sûr qu'ils ne sont originaires de Krajina, natifs de Krajina
21 ?
22 R. Oui.
23 Q. Vous dites qu'ils ne sont pas natifs de Krajina ?
24 R. En effet.
25 Q. Et vous êtes sûr de cela ?
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1 R. Oui.
2 Q. Fort bien.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur May, je vais maintenant interroger le
4 temoin au sujet d'un passage de l'interrogatoire principal qui a été mené
5 par Mme Uertz-Retzlaff à huis clos partiel. Et il est question du témoin
6 dans cette partie de l'interrogatoire. Je ne souhaite pas mettre en danger
7 le témoin dont l'identité pourrait être révélée, mais je vous prie de
8 répondre rapidement à mes questions Monsieur le Témoin, pour que nous ne
9 restions pas longtemps à huis clos partiel.
10 [Audience à huis clos partiel]
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4 [Audience publique]
5 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Monsieur Nice.
6 M. NICE : [interprétation] Si je peux me permettre de, d'interrompre et
7 avant de laisser l'accusé continuer son contre-interrogatoire, je voulais
8 vous dire quel est l'agenda à suivre si nous terminons l'audition de ce
9 témoin aujourd'hui. Nous espérons pouvoir procéder à l'interrogatoire du
10 témoin Selak en une journée.
11 Nous procéderons à un interrogatoire principal assez bref et nous espérons
12 en terminer demain. Par la suite, nous avons encore deux témoins prévus
13 pour la semaine d'ici vendredi. Et nous espérons que la chose sera
14 possible. Par la suite nous allons avoir un expert que nous comptons
15 entendre assez rapidement, étant donné qu'un rapport de sa part a été
16 présenté. Nous nous attendons à ce que l'interrogatoire puisse être fait en
17 deux sessions vendredi.
18 Nous avons fourni une requête en vertu de l'Article 92 bis pour ce qui est
19 du Témoin B-1047. Cette requête vous sera remise tantôt et nous espérons
20 terminer avec ce témoin dans le courant de la troisième des sessions. Nous
21 comprenons que ceci constitue une accélération du travail, mais nous
22 aimerions en finir avec tous les témoins prévus pour la semaine et ce
23 serait là le plan que nous avons envisagé pour la semaine.
24 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur Milosevic, vous allez
25 disposer du temps qu'il nous reste jusqu'à deux heures, cela fait 15 ou 20
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1 minutes de plus que pour l'Accusation.
2 Mais j'ai une question à soulever avec vous. Très souvent, vous vous
3 adressez à Madame Uertz-Retzlaff, en disant la femme -- la dame d'en face,
4 cela n'est pas courtois. Cela n'est pas une chose qui soit approprié
5 notamment pour vous. Elle s'adresse à vous, en disant, Monsieur Milosevic -
6 - ou, Monsieur l'Accusé, j'estime que vous devriez faire preuve du même
7 respect et cela constitue un témoignage de défaut, de manque de respect à
8 l'égard de la Cour, et je -- de la Chambre, je tiens à vous demander de
9 continuer.
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Juge Robinson, j'utilise très
11 souvent le nom de Mme Uertz-Retzlaff, mais il m'arrive d'oublier son nom.
12 Et c'est alors que je dis, qu'il s'agit de la dame d'en face. Il est exact
13 notamment de dire que point n'est digne de qui que ce soit d'offenser ou de
14 vexer qui que ce soit et je crois qu'être d'accord avec vous pour ce qui
15 est de -- du fait ou de l'opinion au terme de laquelle il s'agirait d'un
16 manque de courtoisie et cela concerne toutes les personnes présentes.
17 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Veuillez continuer votre contre-
18 interrogatoire.
19 M. MILOSEVIC : [interprétation] Pour ce qui est de ce que vient de dire M.
20 Nice, tout à l'heure, le Greffier m'a fait savoir qu'il n'aura pas de
21 changement dans l'ordre de comparutions des témoins. Ce témoin doit être
22 terminé aujourd'hui. Demain nous devons entendre le Témoin Selak. Et M.
23 Nice vient de citer plusieurs témoins pour vendredi. Or j'ai ces noms et
24 deux autres témoins de prévus pour la semaine. Je ne sais pas de quels
25 témoins experts il est en train de parler et je ne sais pas comment on
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1 entend placer tout cela dans le cadre temporel, étant donné les limites
2 temporels qui nous sont imparties.
3 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Nous n'allons perdre du temps à ce sujet.
4 L'agenda, qui vous a été confié, vous a été remis. Le témoin expert est le
5 Dr Babovic, c'est un expert qui témoignera --
6 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu.
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je n'ai plus que deux questions à soulever pour
8 ce qui est de ce témoin et je ne voudrais pas que nous perdions davantage
9 de temps là-dessus.
10 [Audience à huis clos partiel]
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13 [Audience publique]
14 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.
15 M. MILOSEVIC : [interprétation]
16 Q. Vous souvenez-vous, Monsieur, étant donné que vous avez vécu là-bas,
17 que vers la fin des 1980, fin de 1989, même 1988, en Herzégovine
18 occidentale lorsque l'on partait faire son service militaire, on chantait
19 des chants Oustacha et on acclamait Ante Pavelic ?
20 R. Je ne sais pas ce que cela vient à voir avec ma déclaration mais pour
21 tirer les choses au clair, je vais essayer de vous expliquer les choses.
22 Lorsque j'ai dit que je venais de là-bas, cela signifie que les gens des
23 collines, nous les appelons les montagnards, tant pour ce qui est
24 d'Herzégovine occidentale que orientale, la chose est vraie. Parce qu'à
25 Nevesinje, même en 1980, pas 1988, on chantait des chants Chetniks.
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1 Q. Mais je voulais que vous me confirmiez ce médire. Est-il exact aussi de
2 dire que lorsque le HDZ a fait son apparition, vous savez qu'il s'agit là,
3 de la communauté démocratique croate, en Herzégovine, on avait expliqué
4 qu'il s'agissait d'une organisation panne nationale qui s'appelait la
5 communauté de l'Herzégovine.
6 R. Je vous ai déjà dit que j'étais complètement apolitique, je n'en sais
7 rien.
8 Q. Bien. Savez-vous que bon nombre de gens qui n'avait pas été membres de
9 groupes ethnique croate en avril 1992, ont eu des ennuis avec les membres
10 des forces armées croates, le HOS ?
11 R. Je l'ai expliqué sur mon exemple personnel.
12 Q. Oui. Vous avez donc des connaissances émanant de votre exemple
13 personnel, mais j'imagine d'exemples autres également ?
14 R. En effet.
15 Q. Avez-vous connaissance d'exemples où les membres du HOS venaient dans
16 les appartements des gens qui n'étaient pas ressortissant de cette
17 communauté nationale croate pour les informer que tous les Serbes étaient
18 censés quittés Mostar ?
19 R. En effet.
20 Q. Dites-moi, avez-vous entendu dire qu'à Mostar ou du moins avez-vous
21 quelque connaissance que ce soit à ce sujet-là. Ne savez-vous donc que dans
22 le courant d'avril et mai 1992, il a été ouvert plusieurs camps privés
23 improvisés, ouvert par le HOS telles que les ex-installations de la JNA
24 puis les locaux de l'ex-faculté de mécanique et de technique, puis l'école
25 Aleksa Santic puis les deux prisons légales à Celovina et dans les locaux
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1 de l'infirmerie ?
2 R. Pour ce qui est de Celovina et cette infirmerie militaire, c'est la
3 même chose. Cette prison était une prison privée de Mensur Cumic. Je ne
4 sais pas s'il avait quelque chose à voir avec le HOS parce que cet homme-
5 là, je ne l'ai pas vu au courant de mon séjour à Mostar. Je crois vous
6 avoir indiqué les raisons. J'ai entendu dire la chose en effet.
7 Parce que s'agissant de ces prisons, il y en a eu des deux côtés, comme on
8 a fait pour ce qui est de la prison de Bileca.
9 Q. Ecoutez, moi je vous pose une question à ce sujet-ci. Est-ce que les
10 renseignements que j'ai avancé au sujet des prisons tant privées que disons
11 officielles, sont exacts ?
12 R. Je vous ai indiqué dans quelle prison j'ai été mais je tiens à préciser
13 que j'ai également entendu parlé de ces autres prisons, oui.
14 Q. Et avez-vous connaissance du nombre de camps de prison où l'on a détenu
15 des Serbes à l'époque en Croatie, en Bosnie-Herzégovine ?
16 R. Non.
17 Q. Vous n'en savez rien. Bien. Vous avez parlé d'un camp, d'une base qui
18 avait servi à maintes unités à Buna, n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Ici, on vous a montré l'écusson du mouvement Chetnik serbe ?
21 R. En effet.
22 Q. J'ai cru comprendre que vous avez expliqué que cet insigne-là, quand je
23 dis vous, je ne pense pas à vous en personne, mais je parle aux citoyens
24 qui pouvaient être intéressés. Vous avez précisé, je crois, que c'était là
25 une espèce d'emblème qu'on pouvait acheter dans la rue ?
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1 R. Oui.
2 Q. Savez-vous, étant donné que vous mentionné les Aigles blancs, que ces
3 Aigles blancs n'ont rien à voir avec Seselj ni avec le Parti radical
4 serbe ?
5 R. Oui.
6 Q. Dans ce camp-là, y avait-il des volontaires de toutes sortes de régions
7 de la SFRY ?
8 R. Comme je l'ai déjà expliqué, auparavant, et comme je l'ai dit dans ma
9 déclaration pour la première fois, lorsque je suis arrivé, j'ai dit ce que
10 j'ai retrouvé dans ce camp. J'ai dit que c'était un rassemblement de
11 criminels de toute sorte qui portaient des uniformes variés.
12 Q. Bien. Vous avez parlé d'un certain Boro Todorovic en page 18,
13 paragraphe 5, et vous indiquez qu'il était commandant d'un groupe
14 opérationnel numéro 1 des Bérets rouge ?
15 R. Oui.
16 Q. Nous avons constaté auparavant déjà, d'où ils venaient et nous avons
17 constaté également qu'ils étaient en tout et pour tous, une dizaine. De
18 quel groupe opérationnel ou groupe opérationnel 1 êtes-vous en train de
19 parler ? Est-ce là, le groupe que vous avez parlé ou est-ce que vous avez
20 parlé d'autre chose ?
21 R. Dans ma déclaration, j'ai indiqué strictement que j'ai vu Boro
22 Todorovic cette fois-là, à l'arrivée seulement. Boro Todorovic avait avec
23 lui un deuxième groupe. Je n'ai pas parlé de ce deuxième groupe, le groupe
24 dont j'ai parlé dans ma déclaration est le groupe qui est resté au lac
25 Boracko. Maintenant, pour ce qui est du groupe de Boro Todorovic, qui, de
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1 qui il s'agit, comment il s'appelle, je n'en sais rien parce que le même
2 jour, ils ont quitté les lieux avec la police qui m'avait emmené là, sur
3 les lieux.
4 Q. Très bien. Comme vous le dites en page 19, dernier paragraphe, vous
5 indiquez que vous étiez membre des Bérets rouges du département bosniaque,
6 c'est bien cela ?
7 R. Je n'ai jamais dit que j'étais membre des Bérets rouges, moi-même. J'ai
8 été emmené là-bas de force pour servir de guide. C'est ainsi que ça
9 commencer.
10 Q. Je voudrais vérifier quelque chose parce que je ne suis pas du tout
11 sûr, qu'il s'agit bien de cela. Les documents afférents à ce département
12 bosniaque m'ont été communiqués par l'Accusation. Savez-vous que les Bérets
13 rouges en Serbie n'ont pas existé à l'époque ?
14 R. Ce n'est pas exact.
15 Q. Avez-vous vu quelqu'un des Bérets rouges de Serbie ?
16 R. Oui.
17 Q. Qui ?
18 R. Tous ceux que j'ai énumérés.
19 Q. Mais n'avez-vous pas dit que c'était les gens qui étaient formés par le
20 capitaine Dragan à la forteresse de Knin ?
21 R. Oui.
22 Q. Mais Knin, ce n'est pas la même chose que la Serbie.
23 R. Oui. Mais Dragan Simantic n'est pas la même chose que Franko Simatovic
24 et l'un et l'autre ont été à Knin.
25 Q. Franko Simatovic était chargé du département chargé du renseignement au
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1 niveau de la sûreté de l'état. Il n'a pas vaqué aux occupations que vous
2 avez -- dont vous avez parlé.
3 R. Certes, s'il vaquait à ses occupations, le journaliste de la Politika
4 Express. Il disait journaliste de Politika Express et l'un ne va pas avec
5 l'autre.
6 Q. Vous parlez de -- d'activités dans les renseignements. Vous avez
7 également parlé de formations paramilitaires. Est-il exact de dire que le
8 Général Momcilo Perisic était très fâché en raison de la présence de ces
9 formations paramilitaires ?
10 R. Oui.
11 Q. Savez-vous que l'armée avait pris position et affirmait que les
12 volontaires ne pouvait faire partie que de l'unité -- des unités de la
13 Défense territoriale et de la JNA et qu'elles ne tolèreraient aucune
14 formations paramilitaires autres ?
15 R. Non, je l'ai précisé. J'ai même dit les raisons pour lesquelles je ne
16 le savais pas.
17 Q. Vous avez parlé d'un peloton de -- d'un peloton punitif qui était
18 commandé par un certain Zivojin Ivanovic, avez-vous fait partie de ce
19 peloton ?
20 R. Non, je n'ai pas fait partie de ce peloton. Mais par exemple, Pero
21 Divljak dont le -- est le Zika Crnogorac, puis Profa [phon] à savoir Dule
22 Bokser puis Samir Catic eux, oui en ont fait partie.
23 Q. Mais étant donné que d'après ce que j'ai pu voir dans votre
24 déclaration, vous fondez toutes vos informations sur ce que ce Divljak vous
25 a dit ?
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1 R. Ce n'est pas exact, pas toutes les informations, parce que vous me
2 posez des questions sur ce que j'ai entendu dire. Et là je vous réponds.
3 Q. Oui, mais savez-vous que cette personne Zivojin Ivanovic, à savoir Zika
4 Crnogorac n'a pas du tout été en Herzégovine ?
5 R. Ce n'est pas exact.
6 Q. Vous l'avez vu vous-même ?
7 R. Oui.
8 Q. Où l'avez-vous vu ?
9 R. A Podvelezje.
10 Q. Quand l'avez-vous vu à Podvelezje ?
11 R. Je l'ai indiqué au tout début, je crois que c'était au mois de juillet.
12 C'est le même jour où je m'étais enfui.
13 Q. De quoi à l'air cet homme-là ?
14 R. Son apparence.
15 Q. Oui.
16 R. Ce que je peux dire au sujet de Zika c'était un -- que c'était un grand
17 gaillard, un nez cassé. J'ai eu plusieurs rencontres de très près avec Zika
18 Crnogorac.
19 Q. Donc, vous dites que c'était un homme grand de taille. Bien, vous
20 indiquez qu'il y a eu pillage de plusieurs agglomérations à Mostar par des
21 réservistes puis vous indiquez qu'il s'agit d'Aigles blancs. Vous
22 mentionnez aussi des policiers, je suppose que étant originaire de la
23 région, vous connaissiez ces policiers-là ?
24 R. Pour ce qui est de ces policiers, puisqu'on parle d'eux, ceux qui
25 étaient sous le commandement de Duka, je connaissais certains d'entre eux.
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1 Il y avait des policiers de Bileca, de Nevesinje, de Trebinje.
2 Q. Oui mais tout ça c'est la même région. Mostar, Trebinje, Nevesinje,
3 Bileca, c'est la même région, c'est à une cinquantaine de kilomètres l'un
4 de l'autre ?
5 R. Oui, mais jamais de ma vie je n'ai été à Nevesinje, Gacko, Trebinje,
6 parce que cette partie de Herzégovine n'avait -- ne revêtait aucune
7 d'importance pour moi.
8 Q. Bien, avez-vous eu quelque occasion que ce soit de voir personnellement
9 l'un des pillages qu'ils auraient commis ?
10 R. Oui.
11 Q. Bon, des policiers vous voulez dire ?
12 R. Pour ce qui est des policiers eux-mêmes, je n'aurais rien de
13 particulier à dire, mais on pourrait peut-être leur demander quelles sont
14 les voitures qu'ils avaient en 1992 avec des plaques d'immatriculation
15 civiles de Mostar.
16 Q. Oui, mais ma question était tout à fait autre. Etant donné que vous
17 connaissiez ces gens-là, que vous les voyiez. Vous avez constaté que
18 c'était des policiers de la région et qu'ils étaient en train de piller.
19 Donc, en terme pratique vous n'aviez pas à --porter plaintes parce qu'il
20 fallait porter plainte à eux-mêmes pour eux-mêmes ?
21 R. Je n'avais pas à porter plainte, parce que tous ceux qui se trouvaient
22 là, tous, toutes les unités que j'ai énumérées étaient en train de piller
23 au grand complet.
24 Q. Quand vous dites "tous" vous n'exceptez que vous-même, n'est-ce pas ?
25 R. Je n'excepte pas que moi-même, il y avait d'autres gars qui vraiment
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1 n'ont rien pris du tout.
2 Q. Donc, ils n'ont pas tous pillé. Vous n'avez pas pillé et d'autres n'ont
3 pas pillé non plus, n'est-ce pas ?
4 R. Cela est exact.
5 Q. Bon, tirons les choses donc au clair. Vous parlez de gens qui vous
6 étaient proches ?
7 R. Oui.
8 Q. Vous dites qu'avec d'autres personnes sur proposition d'un soldat
9 albanais qui faisait son service militaire là-bas, ont tué un Croate dans
10 les rues de Mostar ?
11 R. Oui.
12 Q. Vous l'avez vu cela ?
13 R. Oui.
14 Q. Et à ce moment-là, avez-vous eu l'opportunité de rapporter à l'un,
15 quelconque des représentants de l'armée ?
16 R. Je ne comprends pas. Moi en ma qualité d'individu, qui ne signifie rien
17 du tout dont la tête se trouve dans un sac pour donc dire que j'ai été
18 exposé au danger permanent. Les représentants, des gradés, les capitaines,
19 les officiers de sécurité, le -- les officiers d'active de la JNA le
20 capitaine Rade Mihajlovic, non n'avez pas présenté le rapport. Pourquoi
21 voulez-vous que moi j'aille faire des rapports ?
22 Q. Etes-vous en train de dire que le capitaine Rade Mihajlovic l'a vu ?
23 R. Oui. Il était là-bas.
24 Q. Et vous l'avez-vous vu également ?
25 R. Oui.
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1 Q. Veuillez me dire en page 22, vous avez dit qu'il y avait eu beaucoup de
2 combats autour du pont de Lucko ?
3 R. Oui.
4 Q. Est-il exact de dire que de -- du côté adverse l'on avait établi une
5 espèce de fortification avec des sacs de sable et des mitrailleuses et
6 cetera ?
7 R. Oui.
8 Q. Vous étiez bloqué là-bas, pendant deux heures ?
9 R. Oui.
10 Q. Que s'est-il passé par la suite. Vous vous êtes retiré ?
11 R. A ce sujet, je dirais que c'était au deuxième jour de l'attaque. Parce
12 que la première nuit, nous étions arrivés à une localité appelée Mali
13 Mejdan de l'autre côté, les parachutistes, la 73ième -- la 63ième aéroportées
14 à -- s'est attaqué au pont de Lucki Most. On l'a bombardé la nuit même, il
15 ne l'on pas détruit complètement mais on l'a détruit à moitié. Le pont
16 n'est pas tombé toutefois. Donc, il est exact de dire que pendant deux
17 heures, nous sommes resté bloqués. Et c'est après tous ces tirs qu'un char
18 est sorti vers ce pont de Lucko du côté où je me trouvais moi-même.
19 Q. Dites-moi, étant donné que vous avez parlé d'une réunion entre le
20 capitaine Zoran Pejanovic puis Mirko Simic, le président du SDS de
21 l'Herzégovine ?
22 R. Oui.
23 Q. Etiez-vous présent à cette réunion ?
24 R. Oui. J'étais présent lorsque Pejanovic faisait un discours.
25 Q. Mais vous n'étiez pas présent à la réunion ?
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1 R. Non.
2 Q. Mais comment pouvez-vous témoigner au sujet de la réunion ?
3 R. Je n'ai pas témoigné au sujet de la réunion. J'ai témoigné au sujet du
4 discours de Pejanovic à l'intention des Croates et des Musulmans.
5 Q. Ah, vous avez témoigné au sujet de ce discours ?
6 R. Oui.
7 Q. Serait-il exact de dire que dans les combats de Bijelo Polje, vous êtes
8 tombé dans une embuscade de -- tendue par des Croates lorsque vous êtes
9 entré dans la cour de l'institut technique militaire ?
10 R. C'est exact.
11 Q. On a ouvert le feu sur vs ?
12 R. Oui.
13 Q. Et vous avez pris part à ce combat -- à ces combats ?
14 R. C'est la première fois que j'ai utilisé un fusil.
15 Q. Vous nous dites que les Aigles blancs ainsi que les Chetniks locaux ont
16 violé et tué des civils et des religieuses au Monastère catholique de
17 Bijelo Polje.
18 R. Je crois qu'il est dit dans ma déclaration que c'est là une chose dont
19 j'ai entendu parler.
20 Q. Donc, ce sont des connaissances que vous avez obtenues par ouï-dire ?
21 R. Oui, de la bouche des Chetniks.
22 Q. Savez-vous qu'il est précisément vers la Milosevic mi-avril 1992, sur
23 le territoire de la municipalité de Mostar que l'on a détruit ou endommagé
24 les ponts à Grabovica sur la route Mostar à Sarajevo et sur la route
25 Capljina et Stolac.
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1 R. Non, je ne sais pas. J'ai expliqué pourquoi telle chose ne pouvait pas
2 m'être connue.
3 Q. Savez-vous, êtes-vous au courant du bombardement du village de
4 Zitomislici ?
5 R. Si nous parlons de la période du retrait de la JNA le 15 juin, oui, je
6 suis au courant.
7 Q. Qui a bombardé -- qui a détruit le village et le monastère de
8 Zitomislici ?
9 R. Non, je ne sais pas, je ne l'ai pas vu. J'étais de l'autre côté.
10 Q. Mais savez-vous qu'en fin 1992, Zadar, Sibenik, Imotski est arrivé là
11 des unités du HOS ?
12 R. Je ne sais pas s'ils sont arrivés vers cette époque-là, mais pour ce
13 qui est des unités croates, ce que je sais dire, c'est qu'il y avait la
14 114e brigade de Split de Lora qui s'est trouvée là-bas au moment où nous
15 nous étions retirés de la vallée de la rivière Neretva.
16 Q. Pour les autres vous n'êtes pas au courant ?
17 R. Non.
18 Q. Savez-vous qu'il y a eu un événement où les membres du HOS le 29 et 30
19 avril ont ouvert le feu à l'artillerie au mortier et à l'arme d'infanterie
20 en direction des installations militaires, la caserne du campement nord du
21 foyer de la JNA où l'on a tué le commandant Branislav Jovanovic et où l'on
22 a blessé un grand nombre de soldats. Vous souvenez-vous de cela ?
23 R. De quelles attaques avez-vous parlé ?
24 Q. 29, 30 avril.
25 R. Je crois qu'à ce moment-là, cette période-là j'étais soit en prison là-
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1 bas, soit du côté serbe, mais en tout état de cause.
2 Q. Vous n'en savez rien de la fin avril.
3 R. Non, je ne sais vraiment rien.
4 Q. Savez-vous que les accès aux institutions de la JNA étaient placés sous
5 le contrôle du HOS ?
6 R. Pour ce qui est de la maison de la JNA, j'ai entendu dire que l'on
7 avait fait des prisonniers, mais que l'on avait relâché ces soldats alors
8 qu'après que Perisic ait menacé de bombarder l'Herzégovine de l'ouest,
9 c'est la seule histoire qui m'est parvenue au sujet de cette maison de la
10 JNA.
11 Q. Bien, mais avez-vous entendu dire qu'il y avait eu entrée par
12 infraction dans tout un tas d'appartement de civils serbes et qu'il y a eu
13 beaucoup de gens qui ont emménagé de façon illicite dans ces logements ?
14 R. Oui.
15 Q. Avez-vous entendu parler d'arrestation de civils serbes qui ont été
16 emmenés vers le Grude, d'autres villages de l'Herzégovine occidentale où
17 ils ont été exposés à de mauvais traitements et des harcèlements.
18 R. J'ai déjà précisé que, pour ce qui est de cette période, j'ai été
19 personnellement arrêté, j'étais en prison. Maintenant, pour ce qui n'est de
20 personne emmenées en Herzégovine occidentale, je dirais que j'ai été sauvé
21 parce que les gens avaient entendu dire que l'on allait organiser un
22 transport ou des transports de Celovina vers Dretelj. Je suis au courant de
23 ces transports, mais je ne sais pas qui a été transféré.
24 Q. Mais n'avez-vous pas entendu dire que des Serbes après avoir été
25 torturés dans des prisons de Mostar ont été transférés vers des prisons,
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1 telles que Dretelj que vous veniez de mentionner ?
2 R. Oui.
3 Q. Savez-vous nous dire quoi que ce soit à ce sujet, c'est l'un des
4 entrepôts, des ex-entrepôts de Capljina n'est-ce pas ?
5 R. D'après ce que j'en sais, je crois, avoir indiqué que l'Herzégovine de
6 l'est et de l'ouest ne faisait pas l'objet d'aucun intérêt pour ce qui me
7 concerne, je sais que j'ai entendu dire que ces localités ont été utilisées
8 comme camp de concentration à l'intention de Serbes.
9 Q. Mais que savez-vous me dire au sujet des conditions de détention de ces
10 gens à Dretelj ?
11 R. J'ai entendu dire certaines choses.
12 Q. Dites-nous brièvement ce que vous avez entendu dire.
13 R. J'ai entendu dire des choses terribles pour ce qui est des conditions
14 et des mauvais traitements.
15 Q. Mais combien en a-t-il sorti parmi ceux qui ont été détenus là-bas et
16 combien y en a-t-il qui sont restés à tout jamais là-bas ?
17 R. Je ne sais vraiment pas, mais je sais que la plupart de ceux qui ont
18 été détenus ont fini leurs jours là-bas.
19 Q. Donc, ils ont été tués là-bas ?
20 R. Oui.
21 Q. Ceci doit vous être connu parce que ça s'est passé le 9 mai, date à
22 laquelle il y a eu ce massacre de près Pribiloici, mais on s'est attaqué à
23 Lokve et toute une autre série de village.
24 R. Non, le 9 mai ce n'est pas exact, ça ne peut pas être la bonne date,
25 parce que tous les villages Serbes qui se trouvent autour de Mostar ont été
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1 attaqués lorsque la JNA a commencé à se retirer, pas avant.
2 Q. Donc, c'est quand la JNA s'est retiré que l'on s'est attaqué à tous les
3 villages serbes.
4 R. Oui.
5 Q. Que s'est-il passé avec ces villages ?
6 R. Y compris Mostar, la rive gauche.
7 Q. Bien, mais est-il exact de dire au plutôt est-ce que ce que j'ai comme
8 information est exacte, à savoir que ces villages ont été pillés, détruits
9 et que bon nombre de villageois ont été tués ?
10 R. Les villages ont été détruits et pillés, c'est exact ? Pour ce qui est
11 des tueries, c'est exact ? Mais je ne sais pas combien de gens ont été
12 tués.
13 Q. Avez-vous entendu parler de l'attaque du HVO sur les villages de
14 Goranci et au Bogodol, moment où tous les hommes ont été tués ou emmenés
15 dans la prison de la rue Santiceva.
16 R. Ce village là se trouve sur la route de l'Herzégovine occidentale,
17 donc, cela se trouvait de tout temps sur leur territoire si nous pouvons
18 indiquer cela ainsi. J'ai entendu dire également que tous les habitants ont
19 été emmenés vers la prison de Mostar, mais moi ce que j'ai ouie dire c'est
20 que ils ont été détenu à la faculté mécanique.
21 Q. En prison.
22 R. Oui.
23 Q. Avez-vous entendu parler d'un massacre de femmes, enfants et personnes
24 âgées vers la fin du mois de mai, dans la localité de Krusevica aux
25 alentour de Raska Gora, le tout étant perpétré par des membres du HOS ?
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1 R. Non.
2 Q. Êtes-vous au courant de la date où ces membres du HOS ont mis le feu au
3 moyen de lance-rocquettes à l'église orthodoxe serbe du village de Bilusine
4 [phon] et de la localité ?
5 L'INTERPRÈTE Dont l'interprète n'a pas saisi le nom d'école et église serbe
6 construites en 1833.
7 R. Comme c'est une région que je connais très bien, la vieille église
8 serbe a été dynamitée. Il n'y a pas eu de lance-rocquettes multiples et
9 pour ce qui est de cette vieille école serbe, elle a été dynamitée lorsque
10 la JNA s'est retiré de Mostar.
11 Q. Cela a été fait par le HOS ou par les forces musulmanes ?
12 R. Je ne le sais vraiment pas.
13 Q. Bien, savez-vous qu'en novembre 1993 les forces croates se sont servies
14 de chars pour détruire le vieux pont de Mostakit [phon], c'est le symbole
15 de la ville de Mostar ?
16 R. Oui, je suis au courant.
17 Q. Savez-vous que pour ce qui est de cet événement là, dans une grande
18 partie des media l'on avait accusé l'armée de la Republika Srpska ?
19 R. Oui, j'ai lu des articles à ce sujet.
20 Q. Mais vous savez qui l'a fait ?
21 R. Mais le monde entier le sait. On sait tout le monde entier sait qui
22 était Praljak. Il n'est pas nécessaire d'en discuter.
23 Q. C'était un membre du HOS.
24 R. Je ne sais pas de quelle formation il faisait partie, mais je sais
25 c'est pour sûr que c'est Praljak qui en a donné l'ordre, maintenant de là,
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1 à savoir s'il s'agissait du HOS ou du HVO, et plus j'y pense -- plus je
2 pense que ce n'était pas le HOS parce qu'après le meurtre de Blaz Kraljevic
3 en Bosnie-Herzégovine sur la rive droite là où il y a les Croates, c'était
4 sur les autorités des Croates.
5 Q. Inaudible.
6 R. Exact.
7 Q. Savez-vous me dire quand est-ce que les unités de la JNA se sont
8 retirés de toute la Bosnie-Herzégovine ?
9 R. Non.
10 Q. Mais vous nous avez dit qu'elles s'étaient retirées de la région de
11 Mostar au mois de mai 1992.
12 R. Non, j'ai dit la date 15 juin.
13 Q. C'est d'après les informations que vous avez ?
14 R. C'est ce que j'ai vu, je ne sais pas quand ils en ont reçu l'ordre,
15 mais j'ai vu que l'artillerie et les pièces lourdes ont été retirées de
16 l'aéroport et de l'héliport en date du 15 juin.
17 Q. Il ne me reste que très peu de temps. Bien alors maintenant, savez-vous
18 que les Musulmans, en mi-juin 1992, ont massacré le Colonel Tomo Pusara
19 qui, les mois précédents, les avait protégés et leur avait fourni de la
20 nourriture ainsi que d'autres choses dont ils avaient besoin. C'est un
21 incident assez connu de tous.
22 R. Et bien, son chauffeur, Sasa Indjic, a été tué également.
23 R. Je sais cela.
24 Q. Et savez-vous qu'il leur a fourni de la nourriture et de la protection
25 de façon générale, les mois précédents ?
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1 R. Oui, je le savais. Mais je ne me trouvais pas à cet endroit-là, sur le
2 terrain à ce moment-là.
3 Q. Très bien. A la page 30, vous parlez d'un camp d'entraînement à
4 Boracko, sur le lac de Boracko. Et d'après ce que j'ai compris, ils avaient
5 rassemblé différentes recrues de Konjic et des villages voisins ?
6 R. Oui.
7 Q. Et vous dites que c'est aux abords de cela que vous avez vu Franko
8 Simatovic, qui est venu leur rendre visite, est-ce exact ?
9 R. Oui, tout à fait.
10 Q. Est-il vrai que vous n'avez jamais eu en votre possession des documents
11 qui auraient confirmé votre présence dans ces formations ?
12 R. Oui, c'est exact. Je n'ai jamais possédé un tel document. Ni les autres
13 personnes, ceux qui venaient de Borac et Konjic non plus.
14 Q. Et bien, c'est ce dont je parle. C'est ce que je suis en train de vous
15 dire. Ces Bérets rouges, que vous avez décrits, n'ont rien à voir avec les
16 Bérets rouges de Serbie ?
17 R. Cela n'est pas vrai parce que j'ai vu de mes propres yeux les cartes
18 d'identité officielles des membres de la sûreté de l'état au nom de Pero
19 Divljak. Il y en avait des bleus et des rouges.
20 Q. Je ne suis pas au courant des bleus et des rouges, mais votre Pero
21 Divljak n'aurait pas pu avoir une carte d'identité officielle.
22 R. D'après la Yougoslavie de Tito, les cartes d'identité d'un membre de la
23 sûreté de l'état ne sont pas quelque chose que vous trouvez dans un
24 kiosque, il ne s'agit pas d'un billet de loto.
25 Q. Bien sûr, c'est vrai, mais il n'aurait pas pu posséder une carte
Page 22169
1 d'identité, parce que, comme vous l'avez dit, c'était un criminel.
2 R. Oui, c'étaient tous des criminels, mais il n'y a pas de différence
3 entre eux. J'ai vu les cartes d'identités. Il se trouve que j'ai vu Pero
4 Divljak, celle de Pero Divljak.
5 Q. Vous avez vu Pero Divljak et vous avez dit qu'il est sorti de prison,
6 et il ne pourra sortir de prison que si une ordonnance avait été décidée
7 par le Tribunal.
8 R. Ce qui serait normal, dans un état normal, dans un pays -- dans des
9 conditions normales, et lorsque…
10 Q. Vous dites qu'en Serbie il -- nous n'avions pas d'état proprement
11 parler.
12 R. Oui, c'est ce que je dis par rapport à l'ancien -- l'ex-Yougoslavie.
13 Q. Il est vrai que vous n'avez pas -- vous n'êtes pas devenu membre d'une
14 unité en Herzégovine ?
15 R. Oui, c'est exact, tout à fait.
16 Q. Vous dites que vous avez été échangé ?
17 R. Oui, c'est vrai.
18 Q. Et d'après la liste que j'ai reçu -- fournie, votre nom ne figurait pas
19 sur aucune de ces listes ?
20 R. Oui, c'est exact.
21 Q. Et comment avez-vous pu être échangé si votre nom ne figurait pas sur
22 la liste ?
23 R. J'ai précisé dans ma déclaration qu'il y avait certaines choses qui
24 étaient erronées. Laissez-moi vous expliquer. Les personnes qui m'ont aidé
25 étaient des Croates qui venaient de Mostar. Et ces personnes…,
Page 22170
1 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Il s'agit d'un passage qui a été
2 évoqué lors de l'audience à huis clos partiel.
3 [Audience à huis clos partiel]
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8 (expurgée)
9 [Audience publique]
10 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, nous sommes en audience publique.
11 Nous allons essayer.
12 M. MILOSEVIC : [interprétation]
13 Q. Mme Uertz-Retzlaff vous a demandé si vous étiez au courant d'un certain
14 nombre de postes de contrôles, oui, de postes de contrôles en direction du
15 Montenegro et au Montenegro même ?
16 R. Oui,
17 Q. La réponse que vous avez fournie, parce que j'ai noté, il s'agit -- il
18 y avait un nombre très important de ces points de contrôles, car toute
19 personne avait mis en place son poste de contrôle et son barrage routier
20 près de son village ou de ses maisons.
21 R. Oui.
22 Q. Dites-moi alors, si les gens protégeaient leurs maisons, est-ce que
23 c'est tout et chacun qui avait mis en place ce type de barrage routier tout
24 le long de la frontière de la Bosnie-Herzégovine ? Tous ces hommes de la
25 rue, tous ces gens-là ?
Page 22173
1 R. Oui. Bien la question qui pourrait se poser, de qui protégeaient-ils
2 leurs maisons parce que c'était à l'intérieur du pays à 50 kilomètres. La
3 raison pour laquelle, en fait, ce sont des gens de la rue. C'est qu'il
4 s'agissait de gens qui avaient quitté Mostar et qui devaient se réfugier
5 près des lignes de front. Et ils devaient les protéger alors que les gens
6 qui habitaient, les résidents qui avaient mis en place ces postes de
7 contrôles pour contrôler. Je ne sais qui est resté -- avait mis ceci en
8 place simplement pour pouvoir rester sur les lieux parce qu'ils ne
9 pouvaient pas partir.
10 Q. Mais vous avez dit que chacun avait mis un poste de contrôle en place
11 devant sa maison.
12 R. Vous n'êtes pas obligé de me prendre au pied de la lettre.
13 Q. Très bien. Donc, à un moment donné vous parlez, lorsque la question
14 déposée directement. Je crois que vous avez dit quelque chose de l'ordre de
15 -- vous avez dit que les événements qui avaient lieu avaient un lien avec
16 Belgrade. Quel était ce lien ?
17 R. Quel est ce lien ?
18 Q. Et bien, la question était très précise. On vous a demandé pourquoi
19 vous saviez que les déserteurs étaient arrêtés au Monténégro et que ceci
20 avait un lien avec Belgrade.
21 R. Oui.
22 Q. La réponse que vous avez fournie est la suivante, je l'ai notée :
23 Et vous avez dit :
24 "Au Monténégro, ils ont arrêté" -- ou "la police yougoslave a arrêté des
25 gens au Monténégro, alors que la police de Republika Srpska est venu
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1 jusqu'à la frontière et emmené les déserteurs en prison."
2 R. Oui.
3 Q. Alors, la première question est celle-ci. Au Monténégro, c'était la
4 police monténégrine qui a -- faisait cela ?
5 R. Et bien, il s'agit en fait de 1994. Je crois que la Serbie et le
6 Monténégro s'appelaient toujours la Yougoslavie. Donc, je ne vois pas tout
7 à fait les choses de la même façon.
8 Q. La Yougoslavie, oui. Mais d'où vous vient l'idée en vertu de laquelle
9 on arrête les déserteurs au Monténégro sur ordre de Belgrade ?
10 R. Et bien, pour ce qui est de cela, j'ai expliqué pourquoi. Le pays
11 s'appelait la Yougoslavie à l'époque.
12 Q. C'est exact. Mais le ministère de l'Intérieur -- il y avait le
13 ministère de l'Intérieur de Serbie et le ministère de l'Intérieur du
14 Monténégro, comme vous le savez certainement sans doute.
15 R. Et bien, ce ne sont pas des organes que je connais particulièrement
16 bien. Je n'ai jamais eu de démêlé avec la loi, donc je ne sais pas. Mais
17 comme vous me posez la question à propos de ces arrestations au Monténégro,
18 je peux confirmer qu'il y avait des gens qui étaient en prison à Lukavica,
19 qui venaient de Subotica Novi Sad, et cetera.
20 Q. Là ce n'est pas ma question. Je ne vous demande pas si les déserteurs
21 étaient arrêtés. Je vous dis que vous tirez vous-même les conclusions que
22 ces ordres venaient de Belgrade, que Belgrade avait donné l'ordre d'arrêter
23 les déserteurs. Et c'est sur cette base que vous avez été arrêté au
24 Monténégro ?
25 R. Oui.
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1 Q. Très bien. Ça ne me fait rien de ne pas poursuivre. Est-il vrai de dire
2 que vous avez entendu dire qu'au sein de cette unité que vous évoquez, à
3 savoir les Loups blancs, qu'il y avait des mercédaires qui avaient rejoint
4 les rangs de cette unité. Est-ce exact ?
5 R. Non.
6 Q. Regardez, si vous le voulez, bien la page 33 de votre déclaration, le
7 dernier paragraphe qui dit comme suit :
8 "A ce moment-là, et Srdjan Knezevic dirigeait. Les Loups blancs constitués
9 de mercenaires de différentes nationalités. Par exemple, dans la chambre où
10 je me trouvais -- la pièce où j'ai bien trouvé, il y avait certainement de
11 langues qui étaient parlées et je me souviens que, dans mon unité, il y
12 avait des gens qui venaient de Russie. Il y avait des unités de sabotage,
13 il y avait des Roumains qui avaient été précédemment membres de la -- d'une
14 unité de parachutistes, des Bulgares. En fait, il y avait des criminels de
15 Serbie et de Chypre.
16 C'est ce que vous dites l'ensemble du paragraphe. Il s'agit de la pièce
17 182. Et je vous ai demandé s'il s'agissait de mercenaires et vous dites
18 non, et alors qu'ici vous indiquez qu'il s'agit de mercenaires."
19 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Il s'agit du paragraphe 182 de la
20 déclaration du témoin.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas si vous avez vu les
22 corrections qui ont été apportées à ma déclaration. Eu égard à ces
23 malentendus, ce sont des malentendus de la traduction. Moi, je sais ce que
24 j'ai dit. Et pour ce qui est des criminels, c'est tout à fait exact. Et
25 pour ce qui fait des différentes unités navales du Russie, j'ai pensé ici à
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1 Jure Rus qui en faisait partie, il était Russe. Donc, je sais exactement ce
2 que j'ai dit. Ici, il ne s'agissait pas de mercenaires, mais de gens qui
3 fuyaient quelque chose. Et Dima était l'ancien membre de la Secrétariat et
4 ça c'était l'histoire qu'il racontait. Et c'était -- ce que je raconte ici
5 c'est sur la base de ses dires.
6 Q. Autrement dit, tout ceci n'a pas été interprété correctement. Il ne
7 s'agissait pas véritablement de mercenaires. C'est ça que vous dites ?
8 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Ceci a été mentionné par le témoin lors
9 des corrections qu'il a apportées à sa déclaration, qui se trouve en annexe
10 de sa déclaration.
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bon, très bien. Nous avons tiré ce point au
12 clair.
13 M. MILOSEVIC : [interprétation]
14 Q. Et c'est la toute première fois que j'entends parler de ces différentes
15 nationalités, les Bulgares, les Roumaines, les Russes, et cetera. Mais --
16 R. Je n'ai jamais rencontré une telle composition dans les unités avant de
17 me trouver à cet endroit-là.
18 Q. Donc, il y avait plusieurs Russes -- ou --
19 R. Il y avait plusieurs Russes.
20 Q. Et combien de Russes, combien de Bulgares, combien de Roumaines ?
21 R. Il y avait deux Bulgares; il y avait un Roumaine; et plusieurs gens de
22 Chypre. Il s'agissait d'une unité qui, comme je l'ai déjà déclaré, était
23 composée de gens qui venaient de l'extérieur.
24 Q. S'agissait-il de volontaires de différents pays ?
25 R. Je peux dire qu'il s'agissait de volontaires et à l'unité dans laquelle
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1 ils se trouvaient. Mais c'est, je crois, d'après -- je ne puis dire cela ou
2 avancer cela, que par rapport à Srdjan Knezevic.
3 Q. Très bien. Donc, cette unité des Loups blancs n'a par pris part aux
4 crimes qui ont été commis ?
5 R. Lorsque j'y étais, jusqu'au dernier jour, c'est tout à fait exact, car
6 cette unité était -- contenait dans la région de Treskavica. Par
7 conséquent, on n'a pas pris part à des crimes.
8 C'est exact.
9 Q. Est-il vrai de dire qu'ils faisaient rattacher aux corps de l'armée de
10 la Republika Srpska ?
11 R. Oui, tout à fait, il s'agissait d'unité spéciale.
12 Q. Dans votre déclaration, à la page 35, vous dites que pendant l'hiver
13 1994, les Loups blancs ont fait prisonniers des Musulmans qui faisaient de
14 la contrebande de cigarettes. Et qu'à cette occasion-là, vous avez vu
15 quatre hommes qui étaient morts, le cinquième était toujours en vie et a
16 été tué par la suite, d'après ce que vous dites. Et tout ceci avait été
17 commis par un homme du nom de Petar. Avez-vous vu cet homme commettre tout
18 ceci ?
19 R. J'aimerais d'abord préciser cela. "Pendant l'hiver 1994, c'était le
20 seul moment où je me trouvais moi-même parmi les Loups blancs." Les Loups
21 blancs n'ont jamais capturé personne. Et je parlais de l'époque où je m'y
22 trouvais moi-même, et lorsque je faisais partie des Loups blancs pendant
23 l'hiver de 1999. Ce qui s'est passé, c'était avec la police.
24 Q. Donc, ça n'est pas eux, mais la police. Avez-vous ceci de vos propres
25 yeux ?
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1 R. Oui, tout à fait.
2 Q. Il s'agissait de la police.
3 R. Oui, tout à fait.
4 Q. Et où cela s'est-il produit ?
5 R. Je ne me souviens pas exactement du lieu. Il s'agissait de quelque
6 chose de particulier.
7 Q. Mais qui avait la charge de l'unité de police dans cette région ?
8 R. Il s'agissait de la police de Trnovo, qui travaillait et je crois qu'il
9 y avait un bataillon mixte, c'est avec les unités qui étaient venues de
10 Sarajevo. Je ne me souviens pas exactement.
11 Q. Il s'agissait d'hommes de Trnovo et de Sarajevo, est-ce exact ?
12 R. Oui, tout à fait. Et j'ai déjà précisé qu'il s'agissait du corps de
13 Romanija de Sarajevo. J'ai dit qu'il y avait un bataillon mixte. Il y avait
14 des membres de la police et le commandant était Cedo Sladoje.
15 Q. Très bien. Je vais passer certaines questions qui risquent de révéler
16 votre identité. Mais dites-moi, au début de 1995, vous avez participé à des
17 opérations militaires, une à Mala Orliste et l'autre à Debelo Brdo ?
18 R. Oui.
19 Q. Et si j'ai bien compris, le combat était très violent. Votre unité a
20 perdu 12 hommes comme vous le dites dans votre déclaration écrite en dix
21 minutes ?
22 R. Oui.
23 Q. Vous avez donc subi des pertes importantes. Est-il exact que les
24 combats se sont déroulés à Debelo Brdo sans autorisation de Général Ratko
25 Mladic ?
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1 R. Oui.
2 Q. Et puis, puisque vous avez parlé d'un certain Ribic, Kanada, qui au
3 début des bombardements de l'OTAN a arrêté un ou deux membres de la
4 FORPRONU, qu'il a ligotés sur le pont de Pale, après avoir confisqué le
5 véhicule des Nations unies et ce genre de chose, c'est bien cela ?
6 R. Oui.
7 Q. Et les prises d'otages étaient quelque chose d'assez fréquents à
8 l'époque, n'est-ce pas ?
9 R. Oui.
10 Q. Donc, vous avez vu cela et vous expliquez aujourd'hui ici que le fait
11 que vous ayez Stanisic plus tard vous permet de penser qu'il s'agissait des
12 membres d'une unité de police de Serbie ?
13 R. J'ai dit que j'avais entendu parler de cela de la bouche du capitaine
14 Cvoro et on l'a vu à la télévision. Ça a été diffusé mais le premier
15 renseignement que j'ai reçu est venu de lui.
16 Q. Très bien. Mais tirons cela au clair. Savez-vous que Stanisic a été
17 envoyé par moi et qu'il a été montré à la télévision qu'il allait se rendre
18 là-bas en tant qu'envoyé spécial, envoyé par moi parce que nous avions des
19 négociations avec les dirigeants de la Republika Srpska. Il fallait
20 relâcher les otages.
21 R. Pour autant qu'il s'agisse de cela, je ne peux que répéter ce que j'ai
22 déjà dit. Le premier renseignement je l'ai reçu de la bouche du capitaine
23 Cvoro et le reste c'est ce qu'on a vu à la télévision. Mais je n'y ai pas
24 attaché beaucoup d'importance. Je ne sais pas que Jovica Stanisic a été
25 envoyé de Serbie.
Page 22180
1 Q. Oui. Mais il fallait reprendre les otages ou plutôt obtenir finalement
2 leurs libérations ?
3 R. Et bien, dans ma déclaration je décris tout cela et je dis ce que je
4 sais de ces événements.
5 Q. Fort bien. Mais ce que vous dites dans votre déclaration écrite n'est
6 pas très clair. C'est ce que je souhaitais éclaircir avec vous parce que
7 c'est un événement très connu ?
8 R. Que voulez-vous que j'explique.
9 Q. Et bien, vous avez dit qu'ils étaient liés à cette prise d'otages d'une
10 certaine façon ?
11 R. Non. Tout ce que j'ai dit c'est que lorsque les otages ont été arrêtés
12 lorsque cet incident a commencé, les premiers renseignements qui me sont
13 parvenus parce que Srdjan ce jour-là dans la soirée est allé informer
14 Lukavica de l'événement. Et à ce moment-là moi j'étais -- je suis allé dans
15 le bâtiment de la police militaire. Et la première information qui m'a
16 atteint au sujet de la prise d'otages par Jovica Stanisic ou qui que ce
17 soit d'autres, je l'ai entendu de la bouche du capitaine Cvoro. C'est tout
18 ce que je dis dans ma déclaration écrite rien de plus.
19 Q. Mais avez-vous entendu dire qu'ils avaient été envoyés pour faire des
20 otages et les remettre en liberté ?
21 R. En ce qui concerne la remise en liberté des otages, non. Mais ils
22 avaient été envoyés pour prendre des otages. Ça oui.
23 Q. Il n'était pas sur place avec une unité quelconque. Tout ce qu'il était
24 chargé de faire c'était d'assurer la sécurité dans le moindre détail parce
25 que l'accord sur la libération des otages avait été conclu par des voix
Page 22181
1 politiques. Il n'y avait aucun combat à cet endroit à ce moment-là. Le
2 savez-vous ?
3 R. Je n'ai entendu parler d'aucun combat dans -- en rapport avec cet
4 événement. Je n'en ai pas vu non plus. Donc, je ne peux rien dire.
5 Q. Fort bien. Vous dites en page 38 que les membres de la DB et Service de
6 sécurité de Serbie ont confisqué l'équipement que votre unité avait en sa
7 possession après la prise des otages de la FORPRONU. Donc vous avez
8 restitué l'équipement que vous aviez pris aux hommes de la FORPRONU, c'est
9 bien cela ?
10 R. Pour autant que -- qu'il s'agisse de cet événement, l'unité à laquelle
11 j'appartenais et je sais que Srdjan a reçu un ordre de restitutions des
12 jeeps parce que c'était les jeeps qui étaient saisis le plus souvent. Quant
13 à la sécurité d'état de Serbie, je dois répéter tout ce que je sais : C'est
14 ce que j'ai entendu de la bouche de Cvoro parce qu'ils ont -- on
15 confisquait les équipements à tout le monde. Cela faisait partie d'une
16 vague de prises d'otages qui allaient de Pale à Sarajevo.
17 Q. Et donc, tout cela a dû être restituer ?
18 R. Oui.
19 Q. Je vais laisser quelques questions de côté qui portent sur votre
20 identité parce que sur vous personnellement parce que nous n'avons pas le
21 temps de redemander un huis clos partiel.
22 En page 40 de votre déclaration écrite, vous dites qu'un de vos amis qui
23 travaillait à la sécurité -- qui assurait la sécurité d'une certaine
24 personne qui n'était pas la responsable de l'état, je ne mentionnerai pas
25 son nom de façon à ne pas révéler votre identité, vous a dit après être
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1 arrivé au pouvoir, il voulait former une unité de policiers serbes. Cette
2 tâche a-t-elle été confiée à votre ami ?
3 R. J'ai simplement dit ce qu'il m'avait dit. Je n'ai pas dit que vous
4 l'aviez -- vous lui aviez confié cette mission. On lit très clairement dans
5 le texte que c'est lui qui m'a dit cela.
6 Q. Fort bien. En page 41 et 42 de votre déclaration écrite vous parlez du
7 camp de Knin, la forteresse de Knin, Fruska Gora, Golubic, Bruska, Kula,
8 Vojvodina, Lokor, Tara, Mitrovac. Est-ce que vous avez personnellement vu
9 tous ces camps ?
10 R. Je ne crois pas que tout cela soit très clair. Je ne peux pas continuer
11 à expliquer chaque chose 450 fois. J'ai dit très clairement et à haut
12 intelligible voix comment j'avais obtenu des renseignements si je ne sais
13 quand.
14 Q. Je pense en effet que cela n'est pas clair. Vous ne savez rien donc de
15 la forteresse de Knin. Vous ne savez pas qui la commandait -- ou qui
16 commandait les Bérets rouges de Knin dès 1990 puisqu'ils s'y trouvaient ?
17 R. Ce que je sais, j'ai dit comment je l'avais appris et de la bouche de
18 qui. Donc la plupart de ces histoires proviennent de Pero Divljak et des
19 membres des Bérets rouges qui étaient là-bas à Boracko Jezero sur le lac.
20 Donc j'ai entendu tout cela de leurs bouches.
21 Q. Je vois. Vous avez entendu parler de tout cela de leurs bouches.
22 Dépêchons-nous de faire la clarté sur un certain nombre de points encore.
23 Vous avez parlé de plusieurs camions civils qui arrivaient aux entrepôts de
24 Pale et ce genre de chose ?
25 R. Oui.
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1 Q. C'était très fréquent ?
2 R. Oui.
3 Q. Savez-vous combien d'aide en vêtements, vivres, médicaments, et cetera,
4 autres produits indispensables à la vie des gens étaient envoyés en
5 provenance de Serbie ? D'où vient l'hypothèse qui est la vôtre selon
6 laquelle ces camions apportaient des armes et des munitions ?
7 R. Je ne sais pas. Mais par exemple si je vois une balle sur laquelle est
8 écrit "PPU" 1994, à savoir donc, première unité des Partizan Uzice, pour
9 autant que je le sache Uzice est en Serbie à moins que je ne me trompe.
10 Q. Il n'est pas besoin d'être sarcastique. PPU c'est une usine de fabrique
11 de munitions. Elle est connue dans le monde entier et pas seulement en
12 Yougoslavie. Donc, ce n'est pas -- la question ne se pose pas. Vous
13 pourriez avoir trouver ces balles dans n'importe quels entrepôts.
14 R. Oui. Mais l'année est importante.
15 Q. Je ne crois pas que vous avez vu cette année-là écrit. Je pense que
16 vous l'avez inventé ?
17 R. Je ne le pense pas.
18 Q. Au contraire, je sais que il y a eu des problèmes dans l'armée de la
19 Republika Srpska parce que les munitions que possédaient cette armée
20 étaient dans les grands entrepôts de munitions de la - de l'ancienne armée
21 de la RSFY et cela causait un problème.
22 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Nous perdons, vous perdez, vous nous
23 faites perdre notre temps sur un point d'interprète. Vous dites au témoin
24 que vous prétendez savoir ce qu'il ne sait pas. Vous lui dites ce qu'il
25 doit dire dans sa déposition. Alors, il vous reste deux minutes.
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1 L'ACCUSÉ : [interprétation] Si je n'ai que deux minutes je vais devoir
2 aller très rapidement dans mes notes.
3 M. MILOSEVIC : [interprétation]
4 Q. Monsieur le Témoin, vous avez vu un Mauzer et un représentant de
5 l'armée de la Republika Srpska -- de la Krajina de la Republika Srpska,
6 c'est bien cela ?
7 R. J'ai vu Mauzer à Kasindol et des représentants de la République de
8 Krajina serbe à l'hôtel Kosuta.
9 Q. Je vois les deux, les deux sont exacts donc. L'un était de Bijeljina et
10 l'autre de la Krajina Serbe ?
11 R. Oui.
12 Q. Et il y avait une unité qui s'appelait les Scorpions ? Où avez-vous
13 acquis l'impression qu'il s'agissait d'une unité du MUP de Serbie ?
14 R. C'est un renseignement que j'ai reçu des gens auxquels je me suis
15 adressé. C'est écrit dans ma déclaration, le nom de ces personnes est
16 indiqué.
17 Q. Fort bien. Encore un point à éclaircir que je crois à une importance
18 plus vaste. Vous avez parlé de l'allocution de Perisic au moment où la JNA
19 s'est retirée de Mostar ?
20 R. Oui.
21 Q. Et vous avez dit que les gens de la région où qu'ils souhaitaient y
22 rester pouvaient le faire et pouvaient garder leurs armes, n'est-ce pas ?
23 R. Oui.
24 Q. Les hommes qui, plus tard, sont devenus l'armée de la Republika Srpska,
25 n'est-ce pas ?
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1 R. Pour autant que je sache, oui.
2 Q. Donc, la JNA s'est retirée ou plutôt a été chassée, les soldats qui
3 étaient originaires de Serbie et du Monténégro sont partis alors que les
4 gens de la région sont restés avec leur équipement et c'est de cette façon
5 que l'armée de la Republika Srpska a été constituée, c'est bien cela ?
6 R. Oui.
7 Q. Et bien, je crois qu'il était important d'établir.
8 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Encore une seule question.
9 M. MILOSEVIC : [interprétation]
10 Q. Vous avez dit que les Bérets rouges avaient participé à des combats aux
11 alentours de Zeleni Jadar et de Srebrenica. C'était à quel moment ?
12 R. Ce qui est dit dans la déclaration à ce niveau-là, c'est ce que j'ai vu
13 sur la carte. Zeleni Jadar, Rudnik, Osmaca, Zepa, Srebrenica, toute cette
14 région était représentée sur une carte qui se trouvait dans le bureau de
15 Srdjan Knezevic.
16 Q. Quand avez-vous vu cela ?
17 R. Pendant que j'étais sur place en 1995, non, excusez-moi, en 1994, au
18 cours de l'hiver. Et cette opération, je pense qu'elle s'est déroulée en
19 1993 au environ de Noël parce que --
20 Q. Je souhaitais simplement faire la clarté sur le fait que vous parlez de
21 Srebrenica et que ceci n'a rien à voir avec les événements de Srebrenica
22 1995, n'est-ce pas ?
23 R. Non, c'est vrai, en effet.
24 Q. Fort bien. Merci.
25 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Monsieur Tapuskovic, nous savons que ce
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1 témoin doit repartir aujourd'hui. Donc, il nous faut limiter le temps qui
2 vous est imparti. Je vous demande, si possible, de limiter vos questions à
3 cinq minutes. Après quoi, l'accusation aura cinq minutes pour ses questions
4 supplémentaires.
5 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, donnez-moi au moins
6 encore quelques minutes de plus parce que j'ai limité le nombre de sujet au
7 maximum mais j'en ai tout de même gardé deux. Mais je vais faire de mon
8 mieux.
9 Questions de l'Amicus Curiae, M. Tapuskovic :
10 Q. Monsieur C-017, avec tout le respect que je dois à votre droit de vous
11 exprimer comme vous en avez envi, c'est le cas de tout le monde, n'est-ce
12 pas ? Ce témoin a déclaré en répondant aux questions sur la nationalité,
13 qu'il était yougoslave à une époque où on n'en était pas encore à la
14 troisième Yougoslavie.
15 Mais, la raison pour laquelle je reparle de cela, c'est que j'aimerais
16 savoir pourquoi le 17 mai 2000, c'est-à-dire, il y a trois ans, à la
17 question qui lui était posée, à savoir, qu'elle était sa nationalité et il
18 a répondu Serbe. Donc, il a répondu Serbe il y a trois ans alors
19 qu'aujourd'hui il a répondu Yougoslave. Peut-il expliquer pourquoi ?
20 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Ceci est-il réellement important
21 aujourd'hui, la façon dont il s'est décrit ?
22 Mais puisque la question vous a été posée, Monsieur, répondez brièvement,
23 je vous prie.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Il n'y a aucun problème. D'abord à l'époque,
25 j'ai également dit que j'étais Yougoslave mais lorsqu'ils ont écouté ma
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1 déclaration, ils m'ont demandé strictement qu'elle était ma nationalité,
2 c'est-à-dire --
3 M. TAPUSKOVIC : [interprétation]
4 Q. Merci. Ici, au cours de l'interrogatoire principal, vous avez dit qu'au
5 mois de mai 1991, vous vous trouviez dans une caserne à Zagreb et qu'il y a
6 eu à ce moment-là des coups de feu qui ont été tirés sur les soldats et les
7 officiers de la JNA dont certains ont été tués sous vos yeux. Après quoi,
8 la caserne a été encerclée, n'est-ce pas ?
9 R. Oui.
10 Q. Vous avez dit également que vous ne saviez pas si les autres casernes
11 de Croatie étaient encerclées de la même façon ?
12 R. En effet.
13 Q. Alors que dans votre déclaration écrite, au paragraphe 49 de la version
14 anglaise, vous parlez de la libération de la caserne de Capljina. Alors,
15 cette caserne de Capljina, a-t-elle été encerclée après quoi il a fallu
16 lever le siège de la caserne ?
17 R. La caserne de Capljina c'est une action qui a été menée par la Brigade
18 des parachutistes en 1993 et ce n'est pas en Croatie. C'est en Bosnie-
19 Herzégovine.
20 Q. Oui. C'est au sud de Mostar près de Neum. Est-ce que cette caserne a
21 été encerclée ? Est-ce que cette caserne a dû être libérée ainsi que les
22 hommes qui se trouvaient à l'intérieur ?
23 R. Je ne sais pas ce qui s'est exactement passé à l'intérieur mais je sais
24 que l'unité des parachutistes a lancé un assaut.
25 Q. Vous parlez de ce qui vous est arrivé en Slovanie et vous dites que
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1 vous n'avez pas pu vous défendre parce que vous aviez des balles en
2 caoutchouc ?
3 R. Oui.
4 Q. Savez-vous que de nombreux soldats ont été tués en Slovanie parce
5 qu'ils n'avaient pas de munitions de combats ?
6 R. Je n'ai pas entendu parlé de cela. Je l'ai vu. Les munitions n'étaient
7 pas les munitions utilisables pour se défendre. J'ai passé personnellement
8 plus de deux heures sous un char ou un véhicule blindé. Je ne me souviens
9 plus mais en tout cas, plus de deux heures.
10 Q. Est-il vrai que pour calmer la situation, vous avez parlé à d'anciens
11 officiers de la JNA qui avaient abandonné la JNA et avaient rejoint la
12 Défense territoriale de Slovanie ?
13 R. Je peux confirmer qu'un grand nombre d'officiers ont changé de côté
14 pendant que j'étais sur place. Mais qui a parlé à qui, je n'en sais rien.
15 Qui a négocié avec qui, je n'en sais rien.
16 Q. Mais est-ce qu'ils n'avaient pas honte par rapport aux gens en Bosnie
17 quand ils changeaient de côté, quand ils passaient en Krajina s'ils avaient
18 été membres de la JNA ?
19 R. J'ai entendu parler de cela.
20 Q. J'ai quelque chose à vous demander par rapport avec le paragraphe 175.
21 Vous avez dit que les Musulmans avaient réussi à obtenir quelques armes
22 d'artillerie et d'autres équipements pris à la JNA lorsque celle-ci était
23 repartie et que pour d'autres, ces armes étaient données par les Croates.
24 Donc, vous savez que les armes de la JNA ne pouvaient pas être confisquées,
25 que l'armée musulmane n'a pas pu donc confisquer une partie de l'armement
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1 de la JNA ?
2 R. Oui.
3 Q. Qu'en est-il de la référence que vous faites aux Croates ?
4 R. Je n'ai aucune idée de ce qui a été donné du point de vue des armes par
5 les Croates mais je sais que pendant ces journées, ils agissaient main dans
6 la main.
7 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai vraiment
8 pas suffisamment de temps. J'ai de nombreuses questions intéressantes pour
9 vous à poser à ce témoin mais le temps est trop limité. Donc, je suis
10 contraint de me référer au paragraphe 156 dont il a déjà été question.
11 Mais, j'ai besoin de revenir sur ce paragraphe.
12 Je vous demande, Monsieur le Président, de garder à l'esprit les
13 paragraphes 4 à 7 de l'acte d'accusation -- les points 4 à 7 de l'acte
14 d'accusation, paragraphe 36, "Exterminations, meurtres, assassinats" et le
15 Procureur n'a donné aucune information liée à cet événement au témoin. Je
16 pense que ceci a besoin d'être à regarder de plus près, notamment, aux vues
17 de ce qui a été dit. Il a dit ce qui suit, je cite : "J'ai vu Pero Divljak
18 qui a tué avec un couteau au moins dix civils. J'ai vu plusieurs hommes qui
19 ont été blessés par le couteau plusieurs fois et qui sont tombés sur le sol
20 et sur qui on a tiré à plusieurs reprises à l'aide d'un pistolet."
21 Q. Est-ce que c'est ce que vous avez vu ?
22 R. Je ne sais pas ce qui est écrit ici, mais tout ce que vous venez
23 d'énumérer, je l'ai vu de mes yeux.
24 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Je vous ai simplement, Monsieur le
25 Président, prouver les choses qui s'étaient passées comme le fait le
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1 Procureur. Prouvez donc que l'un de ces deux actes a bien été commis, rien
2 de plus.
3 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Le témoin a dit ce qu'il avait à dire
4 dans sa déposition à ce sujet. Nous devrons apprécier les éléments de sa
5 déposition en temps utile.
6 M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Merci.
7 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Bien. Quatre minutes, Madame Uertz-
8 Retzlaff.
9 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai une
10 question à poser au témoin qui porte sur le massacre qu'il a décrit dont M.
11 Milosevic a dit au cours du contre-interrogatoire qu'il n'avait pas eu
12 lieu, et je le fais simplement parce que nous n'avons pas eu le temps de
13 vérifier. Je peux fournir le document au témoin. C'est un rapport officiel
14 que nous avons dans nos fichiers. Il est question de Mostar et des forces
15 communes de Mostar. Malheureusement, nous n'avons pas ce document en Serbe
16 car nous ne pensions pas qu'il serait utilisé mais le témoin peut lire
17 l'anglais. En fait, Monsieur le Témoin, je voulais vous renvoyez en page 3
18 au passage intitulé "Fausses communes"--
19 Nouvel interrogatoire par Mme Uertz-Retzlaff :
20 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Peut-on distribuer des exemplaires aux
21 Juges ? Cela, oui, c'est un document qui est intitulé "Fosse commune à
22 Mostar" et c'est un rapport manifestement que nous avons dans nos fichiers.
23 Une chronologie des événements liés aux découvertes de fosses communes.
24 J'aimerais simplement Monsieur le Témoin, que vous regardiez ce passage
25 intitulé " Fosse commune" en page 3, où on voit le mot Uborak [phon]. Nous
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1 lisons ce qui suit à cet endroit je cite : "le 27 août 1992, l'exhumation
2 de 88 corps sans vie de civils à la décharge municipale d'Uborak dans le
3 nord de la ville a commencé. Tous les cadavres étaient des cadavres, de
4 civils des différents quartiers de la ville Vrapcici, Zalik et autres." Et
5 ensuite nous voyons une liste de 54 noms, la plupart Musulmans, comme je
6 peux le constater. Pouvez-vous lire ceci rapidement ?
7 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Pourrait-on déterminer d'abord Uborak ?
8 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation]
9 Q. Oui. Savez-vous, Monsieur le Témoin, où se trouve Uborak ? Il est dit
10 ici que cela se situe dans le nord de la ville.
11 (expurgée)
12 (expurgée)
13 (expurgée)
14 Q. Si nous regardons l'intercalaire 4, nous voyons le lieu.
15 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Peut-on montrer l'intercalaire 4 au
16 témoin, un croquis.
17 Q. Vous voyez, Monsieur, ici un petit cercle rouge dessiné par vous et
18 nous lisons Bakina Luka. Est-ce que ce n'est pas l'endroit dont on parle
19 aujourd'hui comme Uborak ?
20 R. C'est un endroit qui va de Bakina Luka vers le haut. Le secteur ici je
21 ne sais pas comment vous l'expliquer, le secteur qui se trouve plus haut.
22 Q. Oui, vous avez montré un secteur qui est au-dessus des mots "Bakina
23 Luka" inscrit à côté de la rivière. Et trois quartiers de la ville sont
24 mentionnés sous ces mots. Mais où se trouvent-ils ces trois quartiers. Nous
25 ne voyons sur la carte que le mot Zalik. Je parle de l'intercalaire 4. Mais
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1 les deux autres quartiers où se trouvaient-ils -- où se trouvent-ils ?
2 R. Je ne comprends pas de quels autres quartiers ou hameaux vous parlez
3 car lorsque j'ai témoigné au sujet de ce massacre, j'ai parlé uniquement de
4 Zalik.
5 Q. Oui, mais dans ce document où vous voyez cette phrase au sujet des
6 fosses communes et le mot Uborak, nous avons une référence à Zalik mais
7 également à Vrapcici et Kutiljevac. Où se trouvent ces deux lieux ?
8 R. Je vous prie de m'excuser. C'est mon erreur. Moi, j'avais les yeux
9 fixés sur la carte. Vrapcici et Kutiljevac se trouvent sur la route qui va
10 de Mostar vers Sarajevo. Ce sont les deux premières banlieues sur cette
11 route.
12 Q. Et elles sont proches de Zalik ces banlieues ?
13 R. Oui, oui.
14 (expurgée)
15 (expurgée)
16 (expurgée)
17 (expurgée)
18 (expurgée)
19 (expurgée)
20 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Je crois que nous devons nous
21 arrêter. Je n'ai pas d'autres questions, Monsieur le Président.
22 M. LE JUGE MAY : [interprétation] S'agissant des documents d'abord --
23 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Ah, Monsieur le Président, oui j'ai
24 oublié de le dire, je souhaiterais le versement de ces documents.
25 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Je ne suis pas sûr que je puisse admettre
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1 qu'il s'agit d'un document. Nous pouvons sans doute l'enregistrer à des
2 fins d'identification car, la nature exacte de ce document n'a pas été
3 établie me semble-t-il.
4 [La Chambre de première instance se concerte]
5 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président, on vient de me
6 dire que ce document provient du Tribunal cantonal de Mostar et la
7 signature qui figure sur ce document est celle de Ivica Kostovic. Document
8 qui a été envoyé dans le cadre du fichier constitué dans cette affaire.
9 [La Chambre de première instance se concerte]
10 M. KAY : [interprétation] Si je peux me permettre d'interrompre Monsieur le
11 Président, à ce stade je pense que le témoin peut prononcer un nom et
12 parler de quelque chose qui figure dans un document mais que sur le plan
13 des pièces à conviction, ceci ne suffit pour transformer un document en
14 pièce à conviction. Car, il n'y a pas de rapport direct entre la déposition
15 du témoin et ce document. Nous ne savons pas quel est ce rapport.
16 M. LE JUGE MAY : [interprétation] On vient d'entendre que ce document vient
17 d'un Tribunal. S'il vient effectivement d'un Tribunal il me semble qu'il
18 est admissible, qu'il est recevable. Pour le moment nous savons simplement
19 qu'il vient du chef d'un département d'informations et de recherches. Il
20 faudra qu'il y ait confirmation apportée d'une façon ou d'une autre quand à
21 son origine, à savoir le Tribunal. Après quoi, nous verserons -- nous
22 accepterons le versement au dossier de ce document. Je propose que pour le
23 moment, il soit simplement enregistré à des fins d'identification et que
24 lui soit accordée la cote dans les pièces à conviction.
25 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
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1 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, pièce à
2 conviction de l'Accusation 461 enregistrée à des fins d'identification.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur May, s'il vous plaît.
4 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Dans ce document il est question du corps d'un
6 certain nombre de personnes qui ont été mises en terre. Mais ils ne peut
7 pas être établi un lien direct entre ce que le témoin a vu et ce qui figure
8 dans ce document.
9 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, nous l'admettons, nous l'admettons.
10 Je vais vous expliquer, pour l'instant ce document n'est pas versé au
11 dossier. Il est simplement enregistré à des fins d'identification. Et tout
12 ce que peut prouver ce document, en l'étant, c'est qu'il y a eu une
13 exhumation. Maintenant si un lien sera établi par nous entre ce document et
14 d'autres événements, cela dépendra des autres éléments de preuves. Pour
15 l'instant, ce document n'a qu'une valeur à savoir ce qu'il -- ce qu'il dit.
16 C'est le cas pour toutes les pièces à conviction. Mais c'est mon avis
17 personnel, je l'indique très clairement. Je ne pense pas que nous ayons
18 besoin de ce document en tant que pièce à conviction. Donc, Maître Kay,
19 avez-vous quelque chose à dire ?
20 M. KAY : [interprétation] Non, je ne pense pas que -- il devrait être versé
21 au dossier.
22 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Et bien dans ce cas-là, n'allons pas plus
23 loin, retirons ce document de la liasse.
24 L'INTERPRÈTE : Il s'agit de la déclaration du témoin.
25 M. LE JUGE MAY : [interprétation] J'aimerais dire une dernière chose avant
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1 le départ du témoin. Je le dis aux personnes qui suivent les débats
2 d'aujourd'hui à savoir que toutes références, au lieu d'où le témoin est
3 originaire, ont été expurgées du compte rendu d'audience. Par conséquent,
4 les personnes présentes dans la galerie du public ne doivent le dire.
5 Monsieur le Témoin C-017, ceci met fin à votre déposition je vous remercie
6 d'être venu au Tribunal pénal international pour témoigner. Vous êtes libre
7 de vous retirer.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
9 M. LE JUGE MAY : [interprétation] Suspension jusqu'à demain matin.
10 --- L'audience est suspendue à 14 heures 18 et reprendra le 12
11 juin 2003, à 9 heures.
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