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1 Le mardi 10 février 2004
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 06.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour. Monsieur Hvalkof, je me
7 permets de vous rappeler le fait que votre déclaration est toujours
8 valable. Monsieur Weiner, vous avez la parole.
9 M. WEINER : [interprétation] Merci.
10 LE TÉMOIN: PERSONNE HVALKOF [Reprise]
11 [Le témoin répond par l'interprète]
12 Interrogatoire principal par M. Weiner : [Suite]
13 Q. Bonjour, Monsieur. Je vous prie de vous reporter à l'intercalaire
14 numéro 8. Il s'agit d'un document, en date du 29 octobre 1991. C'est une
15 lettre. Pourriez-vous nous dire à qui elle est adressée, et qui est ce
16 notaire ?
17 R. Il s'agit d'une lettre qui est adressé au général Strugar, de la part
18 de l'ambassadeur Bondioli.
19 Q. Qui était-ce ?
20 R. C'était le chef du centre régional de Split.
21 Q. Etait-ce votre supérieur ?
22 R. C'était mon chef.
23 Q. Très bien. Etiez-vous présent lorsque cette lettre a été rédigée ?
24 R. Le 29 octobre 1991.
25 Q. Etiez-vous présent lorsque cette lettre a été préparée -- rédigée ?
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1 R. Non, je n'ai pas été lorsqu'elle a été rédigée, mais elle m'a été
2 transmise peu du temps après. Bien entendu, je ne peux voir l'heure.
3 Q. Alors, ce document parle des mouvements de la JNA, ou plutôt de
4 déplacement de lignes de la JNA en violation des accords passés. L'ECMM a-
5 t-il adressé de protestation à la JNA à cause de ces violations ?
6 R. Je suis au courant de ce cas, en particulier, à savoir, l'ECMM, basé à
7 Dubrovnik, a adressé des protestations, des plaintes à cause de cet
8 incident, en particulier, et j'en ai entendu parlé, mais je ne m'en
9 souviens pas.
10 Q. L'une -- quelconque de vos protestations ont-elles eu des effets ? Est-
11 ce que ces lignes ont été ramenées à leur position initiale ?
12 R. Non, par pour autant que je le sache.
13 Q. Au paragraphe trois de la lettre, il est dit que vous allez envoyer un
14 exemplaire de ceci à l'ECMM ou le transmettre. Ceci devait être l'officier
15 de liaison de l'ECMM à Belgrade. Qui était-ce ? Pouvez-nous le préciser ?
16 R. Lorsqu'on envoyait des informations au QG de Zagreb, ils avaient toutes
17 les copies des correspondances. Lorsque vous envoyez cela à l'officier de
18 liaison, que nous avions basé à Belgrade, normalement, c'était fait pour
19 que cet officier de liaison puisse communiquer la chose en question aux
20 autorités les plus hautes placées de Belgrade.
21 Q. Du moins, votre bureau pensait qu'une violation de tout cessez-le-feu a
22 été suffisamment importante pour en informer Belgrade ?
23 R. Oui, en particulier, lorsque vous ne pouviez atteindre les hommes sur
24 le terrain. C'était le 25 -- entre le 25 et le 28, la ligne a été déplacée,
25 ou plutôt la JNA avançait. Apparemment, M. Bondioli se plaignait à ce
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1 sujet, et il voulait qu'on s'assure qu'une instance plus importante force
2 ces troupes à se retirer, à ramener la ligne à sa position initiale.
3 C'était le 25.
4 Q. Je vous remercie, Monsieur. L'intercalaire 23, s'il vous plaît.
5 L'intercalaire numéro 23, au milieu de ce document, on voit la date qui est
6 la date du mois de novembre, le 28 novembre, vers le milieu de la première
7 page. Est-ce que cette date est exacte ?
8 R. Non, il ne l'est pas. J'ai déjà fait des observations à ce sujet
9 auparavant. La date devrait être celle du 28 octobre puisque c'était bien
10 le jour, comme je l'ai déjà dit hier, où le centre régional est devenu
11 opérationnel. M. Bondioli a déployé des efforts considérables, il était
12 très occupé à ce que cela se fasse. C'est une erreur qu'il a faite ce jour-
13 là, et il a reproduit plus bas, sur la même page. J'ai déjà fait des
14 remarques à ce sujet auparavant.
15 Q. Alors, pouvez-vous nous dire de quel genre de document il s'agit ?
16 R. Je dirais que c'est une appréciation de la situation, c'est une sorte
17 de rapport émanant de M. Bondioli, adressé au chef de la mission de l'ECMM,
18 l'ambassadeur basé à Zagreb. Il donne ses premières impressions au sujet de
19 l'évolution de la situation dans sa zone de responsabilité, la zone où il
20 vient de prendre contrôle.
21 Q. Très bien. Pourriez-vous, tout simplement, vous reportez en dernière
22 page un instant. En vous basant sur la teneur de ces dernières pages,
23 pourriez-vous nous dire à quel moment a été préparé ce document ? Il est
24 question du 28 octobre, mais cela devrait -- ou peut-être cela devrait
25 figurer en première page.
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1 R. Oui, il est évident que ceci a été rédigé avant le 29 novembre parce
2 que, maintenant, il mentionne -- il dit une semaine avant le 10 novembre,
3 et il ne le rédigerait pas de cette manière-là. Je ne peux pas vous citer
4 la date exacte, mais je pense que ceci a été rédigé vers le premier
5 novembre, peut-être le dernier jour d'octobre, mais je ne peux pas me
6 rappeler exactement le jour où il a rédigé.
7 Q. Très bien. En deuxième page, s'il vous plaît --
8 R. Oui.
9 Q. -- il y a une date dans la deuxième ligne.
10 R. Oui, c'est le 2 novembre. J'ai dit le premier, quoi qu'il en soit, ceci
11 a été rédigé avant le 10 novembre.
12 Q. Très bien. Reportons-nous au premier paragraphe en deuxième page, c'est
13 à peu près au milieu.
14 R. Excusez-moi, pouvez-vous répéter ?
15 Q. Alors, le premier paragraphe, en page deux, il commence par "HRC", et
16 se réfère à un hôtel.
17 R. Oui.
18 Q. Si vous vous reportez plus bas, il est dit : "La déclaration de l'EC
19 sur Dubrovnik, en date du 27 novembre," quelle date devrait-on voir ici ?
20 R. Encore une fois, ceci devrait être le mois d'octobre.
21 Q. Il est dit : "Nous avons -- a été communiqué au général Strugar, qui
22 est le commandant du 2e MD." Qu'est-ce que cela signifie ?
23 R. Le 2e MD devait être la 2e région militaire.
24 Q. Où est-ce qu'elle se trouve ?
25 R. D'après mes informations, c'était la zone de Dubrovnik.
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1 Q. Il est dit ici : "MIL". Est-ce que cela signifie -- veut dire Miljine ?
2 R. C'est Miljine, cela se trouve dans ce secteur.
3 Q. Il est dit : "Que c'est le 28 novembre," la date est-elle exacte ?
4 R. Non, pas pour autant que je le sache.
5 Q. Zitnic se trouvait-il dans votre zone de responsabilité ? On voit
6 mention du général Vukovic ?
7 R. Oui, c'est plus haut dans la zone de la Krajina, c'est légèrement au
8 nord de Zadar.
9 Q. Cette lettre, est-ce qu'elle a été conservée dans les archives du
10 centre régional de Split ?
11 R. Oui. Nous négocions tous les jours avec le général Vukovic et avec ses
12 représentants de Knin.
13 Q. Peut-on, s'il vous plaît, passer à la troisième page. Je me réfère à
14 l'onzième ligne. Il est dit ici au milieu : "Des assurances, au sujet du
15 respect de cessez-le-feu, ont été fournies à plusieurs reprises par les
16 deux généraux aux équipes du RCS."
17 R. Oui.
18 Q. Les deux généraux, qui sont mentionnés sur ces pages, se sont les
19 généraux Strugar et Vukovic. Ont-ils respecté ces promesses ou ces
20 assurances données au sujet de cessez-le-feu ?
21 R. Non.
22 Q. Qui sont ces généraux qui les ont fait ?
23 R. Les généraux Vukovic et Strugar.
24 Q. Je vous remercie. Je vous remercie. Je souhaite revenir un instant au
25 début de mes questions. Il s'agit d'une série de documents qui concerne le
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1 mois de novembre. Il s'agit des documents 10, 11 et 12. La date est celle
2 du 9 novembre.
3 R. Pouvez-vous répéter ? Le 9 ?
4 Q. Le 9 novembre, les documents 9, 10, 11 et 12. Nous allons les examiner
5 en tant qu'un tout, mais nous procéderons par l'examen de chacun de ces
6 documents, s'il vous plaît.
7 R. Oui.
8 Q. Je souhaite commencer par le document qui figure à l'intercalaire 9.
9 Reconnaissez-vous ce document ?
10 R. Oui, je l'ai rédigé moi-même.
11 Q. Pouvez-vous nous dire comment cette information a-t-elle été reçue ?
12 R. Elle a été reçue sur le "SatCom" de notre équipe de ECMM de Dubrovnik.
13 Q. Quel est le problème qui semble se produire et dont fait état ce
14 document ?
15 R. Le pilonnage se poursuit de manière continue dans la zone. Le pilonnage
16 s'est intensifié, et vous pouvez le lire vous-même. Je m'en rappelle aussi
17 bien que les cibles étaient de plus en plus proches. Il parle d'endroits
18 spécifiques comme Lokrum, l'île de Lokrum. Il y a des tirs qui traversent
19 la ville.
20 Q. En première page, au point 3, vous avez rédigé la chose suivante :
21 "Nous invitons le HCR de Split, basé à Zagreb à présent, à envoyer un
22 message urgent adressé au général Strugar, général de la JNA et au QG de
23 Belgrade, en leur demandant d'ordonner un cessez-le-feu immédiat à
24 Dubrovnik.
25 Premièrement, qu'entendez-vous lorsque vous dites "HCR de Split à présent à
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1 Zagreb" ?
2 R. L'ambassadeur Bondioli était là-bas et, moi, j'étais son représentant
3 par intérim à Split, pour le moment.
4 Q. Pourquoi cette requête a-t-elle été formulée, demandant qu'on prenne
5 contact avec le général Strugar ?
6 R. Vous voulez savoir pourquoi les observateurs de l'ECMM de Dubrovnik
7 aient posé cette question ?
8 Q. Oui.
9 R. Ils se sentaient sous pression et, depuis longtemps, la situation était
10 difficile pour Dubrovnik. Ils demandaient de l'aide des autorités les plus
11 hautes placées, et je les comprends parfaitement.
12 Q. Mais pourquoi le général Strugar en particulier ?
13 R. Ils se référaient au général Strugar parce que c'était lui le
14 commandant des forces qui attaquaient Dubrovnik.
15 Q. Le général Strugar, a-t-il jamais fait savoir à l'ECMM qu'il n'était
16 pas le commandant des forces de la JNA déployées à Dubrovnik ?
17 R. Non, pas pour autant que je le sache. Je n'en ai jamais entendu parler.
18 Q. Le général Strugar, a-t-il jamais informé l'ECMM du fait qu'il n'avait
19 pas l'autorité nécessaire afin d'émettre des ordres ?
20 R. Je n'ai jamais entendu cela non plus.
21 Q. Le général Strugar a-t-il jamais dit à l'ECMM que leur requête ou leur
22 protestation était adressée à la mauvaise personne ?
23 R. Non.
24 Q. Le général Strugar a-t-il jamais dit à l'ECMM qu'il faudrait qu'ils
25 adressent leur requête à quelqu'un d'autre ?
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1 R. Non.
2 Q. Si l'on continue d'examiner ce document et si nous passons en page 3,
3 que pourriez-vous nous dire au sujet de ce document ?
4 R. En haut, on voit qu'il a signé. C'est les trois membres de l'ECMM qui
5 faisaient partie de l'équipe de Dubrovnik et un diplomate italien.
6 Q. Je vous prie de vous reportez en page suivante, "Les raisons d'évacuer
7 la mission de l'ECMM de Dubrovnik".
8 R. Oui.
9 Q. Est-ce que l'équipe d'observateurs doit fournir des raisons pour
10 l'évacuation ? Est-ce qu'on considère que l'évacuation est quelque chose de
11 grave ? Que pourriez-vous nous dire à ce sujet ?
12 R. Ils se sentaient vraiment misérables, et moi aussi puisque j'avais des
13 hommes sans armes en tant chargés de maintenir la paix, en tant que
14 personnel neutre, et ils se sont trouvés au milieu du pilonnage. On
15 n'envoie pas des observateurs, des observateurs militaires se faire tuer.
16 Je me sentais responsable du sort de ces hommes et, en même temps, ils ont
17 été informés qu'il fallait qu'ils disent, eux-mêmes, pour quelle raison ils
18 souhaitaient sortir de cette zone. Maintenant, ils ont atteint un point où
19 ils allaient fournir ces raisons disant qu'ils souhaitaient être déployés
20 ailleurs, sortis de là.
21 Q. Est-ce que vous étiez d'accord avec leur argumentation ?
22 R. Oui.
23 Q. Je vous remercie. Je vous prie de passer, à présent, à l'intercalaire
24 10. C'est le document suivant. Connaissez-vous ce document ?
25 R. Oui, je l'ai rédigé moi-même. Ou quoi qu'il en soit, je l'ai signé.
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1 Peut-être que quelqu'un d'autre m'a aidé à le rédiger, mais je sais ce que
2 c'est et j'ai exprimé, dans ce document, ce que je voulais dire.
3 Q. Ce document porte la date du 9 novembre 1991.
4 R. C'est exact.
5 Q. C'est la même date que le document précédent.
6 R. Oui.
7 Q. A qui avez-vous adressé cette lettre ?
8 R. Au général Strugar.
9 Q. Votre signature figure en bas.
10 R. Oui.
11 Q. Excusez-moi. Pourquoi avez-vous rédigé cette lettre, Monsieur ?
12 R. Le pilonnage se poursuivait, et je protestais à cause de cela. Cela se
13 réfère au message que nous venons d'évoquer, au sujet des militaires qui se
14 trouvaient à Dubrovnik. J'essaie de leur demander, d'une manière
15 raisonnable, d'arrêter cette absurdité.
16 Q. Dans le deuxième paragraphe, vous parlez de la sécurité des
17 observateurs.
18 R. Oui.
19 Q. Il est dit qu'ils n'ont pas pu partir. Alors, pour quelle raison ?
20 R. Dubrovnik était encerclée du côté du continent et il y avait aussi un
21 blocus de la marine, de la marine yougoslave. On ne pouvait pas rester à
22 Dubrovnik. Il était impossible de quitter la ville en assurant la sécurité
23 si on n'avait pas, disons, l'autorisation fournie par les forces de la JNA,
24 en d'autres termes, à mon sens, de la part du général Strugar, pour être
25 certain qu'il y aurait un cessez-le-feu pour que les gens puissent partir -
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1 - sortir, et l'autorisation, puisque nous ne pouvions pas avancer par voie
2 terrestre, l'autorisation d'envoyer un bâtiment -- un bateau ou quoi que ce
3 soit pour -- à rame, pour sortir de Dubrovnik.
4 Q. Très bien. Alors, pourriez-vous, s'il vous plaît, vous reporter au
5 document suivant qui porte, lui aussi, la date du 9 novembre.
6 Est-ce votre signature que l'on voit sur ce document ?
7 R. Oui.
8 Q. Je me réfère au document qui figure à l'intercalaire 11.
9 R. Oui.
10 Q. A qui avez-vous envoyé cela ?
11 R. Je l'ai envoyé à la JNA de Split, autrement dit, au général Mladenic.
12 Aussi étrange que cela puisse me paraître, c'était un général qui
13 commandait une base navale. Il était l'autorité locale à Split. C'est une
14 chose que je le qualifierais dans la terminologie des forces qui maintienne
15 la paix. Nous avons été en communication quotidienne lorsqu'il y avait des
16 difficultés pour communiquer des informations à d'autres forces de la JNA.
17 Par exemple, dans la zone de Dubrovnik, on passait par l'intermédiaire du
18 quartier marine pour être sûr que ceci était arrivé -- était transmis. Nous
19 avions l'impression que la communication, entre les forces yougoslaves,
20 était plutôt bonne, elle fonctionnait bien, tandis que nous avions, au sein
21 de nos organisations, une manière rapide de communiquer qui a été mise sur
22 pied et cela ne marchait pas bien. Nous avons informé Split également de
23 cette manière-là, au sujet -- les autorités locales de Split, au sujet de
24 la situation, et nous espérions qu'ils allaient être d'aider.
25 Q. Alors, pouvez-vous me dire quelle est la distance entre la base de
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1 Split et votre bureau ? Etait-ce loin ?
2 R. C'est quelques kilomètres. Pour autant que je m'en souvienne, le nom de
3 la base était "base Lara". C'était un complexe plutôt important. Il y avait
4 une sorte d'enclave, comme vous en avez beaucoup sur le territoire croate.
5 C'était des Unités de la JNA qui étaient encerclés, entourés sur le
6 territoire croate -- et entourés de petites Unités croates. Il y avait une
7 autre caserne de Split que nous avons pu évacuer plus tard vers la base
8 Lara, puisque on en a évacué pas mal de Split.
9 Q. Alors, dans la première phrase, Monsieur, il est dit : "Je me réfère à
10 ma protestation que j'ai émis plutôt aujourd'hui." De quelle protestation
11 s'agit-il ?
12 R. Je me réfère à celle de laquelle on a déjà parlé. Au numéro 10. Oui.
13 C'était il y a longtemps, mais nous avons envoyé un exemplaire de l'autre
14 également. Ceci a été soit remis à l'officier de liaison, soit que cela été
15 envoyé à Lara.
16 Q. Lorsque vous dites numéro 10, vous vous référez à l'intercalaire 10 ou
17 la protestation, en générale ?
18 R. Oui. Je me réfère, notamment, à votre intercalaire 10 directement.
19 Permets-moi d'ajouter également qu'un des officiers de mon personnel à moi
20 l'a communiqué verbalement. Lors de l'une des rencontres normales, que nous
21 entretenions avec des représentants de la JNA, ceci a eu lieu soit dans
22 notre base, soit dans notre QG, soit dans la base de Lara, ou peut-être
23 dans l'un des hôtels de Split. Mais, enfin, j'ai oublié le nom.
24 Q. Merci. Voyant maintenant un tout dernier document, concernant ces
25 dates-là, il s'agit du document sous l'intercalaire numéro 12. Dites-moi si
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1 vous reconnaissez ce document ?
2 R. Oui. Ce n'est pas vraiment qu'il s'agit d'un document, il s'agit d'un
3 manuscrit terrible. J'avais beaucoup à faire, mais je le reconnais.
4 Q. A qui est-ce que cette écriture-là ?
5 R. La mienne.
6 Q. De quel document il s'agit ?
7 R. C'est que pas mal de choses se sont produites entre temps. J'avais été
8 convié, dans notre bureau de communication de liaison, où se trouvait une
9 excellente équipe d'officiers de réserve française. Ils me disaient qu'il
10 voulait m'entretenir de quelque chose qui s'était produite, qu'ils
11 voulaient me parler personnellement. En fait, je l'ai eu ce message en
12 danois et, en langue danoise, il a été dit : nous sommes vraiment par
13 terre. Voilà rien de plus intelligent étant donné la situation, c'est-à-
14 dire que l'hôtel a été touché, étant donné qu'un impact se trouvait juste à
15 côté de la fenêtre, c'est que la JNA attire sur Orsula et avec des canons -
16 - plutôt des canonnières avec ces -- voilà que j'ai beaucoup de difficulté
17 pour lire ma propre écriture.
18 Q. Quand vous --
19 R. Depuis Dubrovnik est, par rapport à l'hôtel, il s'agit d'une distance
20 d'un kilomètre, kilomètre et demie. Lokrum se trouve sous un feu intense,
21 bien nourri depuis toute la matinée, y compris évidemment un projectile à
22 missile. Feu moyennant mitrailleuse non loin de l'hôtel. Un hélicoptère
23 repéré également dans le secteur, probablement il s'agit d'un hélicoptère
24 des observateurs en reconnaissance. A 11 heures 55, un avion -- un appareil
25 a survolé, il s'agissait d'un avion de reconnaissance M4 Biton. Ce que j'ai
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1 écrit : cette information, d'ailleurs, a été envoyée à Belgrade via Zagreb.
2 Les informations de ce type-là devait être acheminées à Belgrade et cela
3 via Zagreb.
4 Q. Vous m'avez dit que vous avez reçu cette communication par un de vos
5 collègues danois. Qui était-ce ?
6 R. Il s'agit d'un officier de l'air -- des forces de l'air danois, qui lui
7 était membre de la mission d'Observation de la Communauté européen, situé à
8 Dubrovnik.
9 Q. Très bien. Maintenant, reportez-vous à la seconde page ?
10 R. Si vous permettez que j'ajoute encore, lui n'était pas à la tête de
11 cette équipe d'observateurs. Il lui a été tout simplement ordonné par le
12 chef de l'équipe de faire la communication, de passer le message.
13 Q. Très bien. Reportez-vous à la seconde page. A la seconde page, nous
14 voyons, nous lisons : "Le général Strugar de la JNA" -- non, plutôt 3 :
15 "Nous faisons appel au chef du centre régional de RC Split, plutôt
16 maintenant à Zagreb, d'envoyer d'urgence un message au général Strugar,
17 général de la JNA à Belgrade."
18 S'agit-il de ce que nous lisons dans l'intercalaire 9 ?
19 R. Oui. Il s'agit de la même requête. Je ne sais pas si nous l'avons reçu,
20 pour une seconde fois, mais, en tout cas, il s'agit de la même requête --
21 le même appel qui a été communiqué par les mêmes personnes. Il se peut que
22 ceci ait eu lieu à deux reprises, une chose dont je n'arrive pas à me
23 rappeler aujourd'hui.
24 Q. Pouvons-nous maintenant reporter à la page 5, s'il vous plaît. Nous
25 lisons "1520", c'est-à-dire, 3 heures 20 après midi.
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1 R. Excusez-moi, je ne vois pas très bien de quoi vous être en train de
2 parler maintenant.
3 Q. En haut du document, nous lisons le numéro ERN 02187325.
4 R. Oui, j'y suis.
5 Q. Lorsque nous lisons 1520, c'est-à-dire, 15 heures 20, 3 heures 20 après
6 midi. Pouvez-vous nous donner lecture de ce fragment de texte ?
7 R. Je ne suis pas tout à fait sûr du tout du premier mot. Je crois qu'on
8 peut lire : "Témoin -- témoigne du pilonnage de la vielle ville de
9 Dubrovnik. Deux obus, au moins, sont tombés sur l'église de l'ancienne
10 ville pour y exploser et il y avait de la fumée qui s'en dégageait."
11 Ensuite, nous pouvons lire "Église Domino".
12 Q. Que lisons-nous ensuite lorsque nous lisons 15 heures 05 ?
13 R. Plusieurs tentatives ont été faites en vue du QG de la JNA, c'est-à-
14 dire que plusieurs tentatives ont été faites pour entrer en contact avec le
15 QG de la JNA, c'est-à-dire il s'agissait de tentatives échouées, étant
16 donné que le général de la JNA, au QG, était occupé.
17 Q. Très bien. Nous voyons encore les quatre derniers chiffres 7327, pour
18 parler, évidemment du numéro de cette dernière page. Voulez-vous vous
19 reporter à cette partie du texte ? On parle de cellule de Crise de la JNA,
20 d'un état major de crise. Il s'agit d'une réponse.
21 R. Il s'agit d'une réponse, en effet, c'est-à-dire il y avait un ultimatum
22 qui a été imposé au général Strugar, proposé pour 14 heures 30.
23 Q. Pouvez-vous lire ce qu'il y a en dessous.
24 R. "Nous l'avons reçue, cette réponse, à 14 heures 45, heure locale.
25 Réponse : Par cet ultimatum, comme on lit le texte de la réponse, votre
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1 ultimatum fait que nous nous voyons obligés d'accepter votre proposition
2 concernant la ligne de démarcation. Primo, nous voulons souligner qu'en
3 aucun cas, nos forces n'ont violé le cessez-le-feu et qu'elles ne font que
4 riposter lorsqu'elles sont obligées de le faire pour contrecarrer toute
5 attaque. Nous ne pouvons pas accepter votre proposition concernant la ligne
6 de démarcation pour des raisons que nous vous avons présentées à maintes
7 reprises lors des négociations de Saftat. Notre proposition portant sur la
8 ligne de démarcation est suffisamment honnête et ne va certainement pas à
9 l'encontre des intérêts et, compte tenu surtout, des dégâts causés par
10 l'une et l'autre partie, compte tenu le cessez-le-feu conclu le 25 octobre
11 1991 à 17 heures. Voilà pourquoi nous vous demandons de bien étudier
12 l'affaire pour que nous puissions nous en entretenir lors des pourparlers
13 prévus pour le 10 novembre 1991 à 11 heures à Saftat. Nous nous engageons à
14 ne pas ouvrir le feu les premiers et à ne faire que riposter. Le tout est
15 signé par le président de la cellule de Crise Zeljko Zigic."
16 Q. Monsieur, est-ce qu'il vous est arrivé de voir ce document et de le
17 voir d'ailleurs dans votre documentation au centre régional de Split ?
18 R. Oui. Comme vous pouvez le voir, il s'agit une fois de plus de
19 l'écriture qui est la mienne, illisible. Par conséquent, j'ai dû le
20 recevoir, ce mémo, de l'équipe des observateurs de Dubrovnik, parlant
21 toujours de la mission ECMM.
22 Q. Est-ce que d'ordinaire vous receviez des communications faxées ou par
23 d'autres manières de la part de la cellule de Crise ?
24 R. Oui. La cellule de Crise ou les comités de crise, comme ils
25 s'appelaient eux-mêmes, d'ordinaire, communiquaient leurs messages
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1 directement aux observateurs de Dubrovnik. Ces derniers s'en occupaient
2 pour nous les faire parvenir.
3 Q. Savez vous que --
4 R. De même, il est arrivé qu'évidemment, si tel fût le cas ou si cela leur
5 était possible, ils procédaient de sorte à ce que nous les recevions nous
6 aussi. Mais ce qui n'arrivait pas toujours, évidemment régulièrement, mais
7 en l'état nous recevions les informations.
8 Q. Saviez-vous ce que représentait ce comité ou cette cellule de Crise de
9 Dubrovnik ?
10 R. Cela me rappelait un petit peu mon enfance en Danemark, au temps de la
11 guerre. Nous avions quelque chose que nous appelions une espèce de conseil
12 de liberté. Il s'agissait, en fait, d'un groupe d'intellectuels qui plein
13 d'idéaux ou peut-être de nationalistes. Quoi qu'il en soit, il s'agissait
14 de gens qui étaient des gens qui avaient la confiance, qui jouissaient de
15 la confiance des gens de Dubrovnik, de la population de Dubrovnik, qui plus
16 ou moins étaient des gens élus en quelque sorte et qui se faisaient élire
17 entre eux-mêmes. Mais, en tout cas, des gens de confidence. Je crois que je
18 ne m'abuse pas en parlant comme cela.
19 Q. Ces gens-là, ont-ils été inclus dans les négociations sur le cessez-le-
20 feu ?
21 R. Je pense que des fois, oui. Quelques fois, oui. Je ne me souviens plus
22 qui prenait part du côté croate à ces pourparlers avec la JNA. Je n'ai pas
23 d'enregistrement en témoignant. En tout cas, moi, je n'y participais pas
24 avant d'y être en date du 5 décembre. Mais, en tout cas, à cette époque-là,
25 je crois qu'il y avait déjà, là-bas, des gens d'une cellule de Crise.
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1 Faudra-t-il ajouter encore qu'il était difficile, peut-être, de bien faire
2 une distinction entre tous ces gens-là, car nous recevions, quant à nous,
3 des informations par l'intermédiaire de la cellule de Crise. Nous en
4 recevions également de la part du maire de Belgrade [comme interprété].
5 Sans aucun doute, les deux parties, étaient-elles en coopération. Plus
6 tard, lorsque je suis venu les rencontrer, ils se trouvaient toujours
7 ensemble. Peu importe s'il s'agit, évidemment, d'une cellule ou comité de
8 crise ou du bureau du maire, il s'agissait d'un groupe de gens bien, en
9 bonne coopération. En tout cas, qui était respecté par la population.
10 Q. Merci. Pouvez-vous vous reporter maintenant à l'intercalaire de 13 à
11 16, et qui concernent la date du 10 novembre.
12 R. Vous dites 14 ?
13 Q. Non, non, non, de 13 à 16. Ensuite nous allons poser des questions
14 maintenant concernant la date du 10 novembre. Voulez-vous d'abord vous
15 reporter au document que nous trouvons sous l'intercalaire numéro 13 ? Est-
16 ce que vous reconnaissez ce document ?
17 R. Oui, le document a été rédigé suivant un ordre donné par moi-même. Il
18 s'agit d'ailleurs de quelqu'un de mes personnels qui l'a rédigé. Je n'avais
19 qu'à le signer, le document.
20 Q. Pouvez-vous nous résumer brièvement cette lettre.
21 R. Je voulais ajouter, tout simplement, qu'il s'est écoulé pas mal de
22 temps depuis, qu'il est vraiment une documentation volumineuse, et
23 quelqu'un a-t-il demandé hier pour quelle raison je ne devais pas savoir
24 tout cela par cœur et en parler de mémoire. Peut-être ceci est du à mon
25 âge. En tout cas, je dois me reporter à ce document. En tout cas, en tout
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1 état de cause, je sais de quoi j'ai parlé en la rédigeant et, en tout cas,
2 cela tient de la vérité.
3 Q. Très bien. Voulez-vous vous reporter à ce document, s'il vous plaît,
4 pour une seconde.
5 R. Oui, je me souviens de ce document.
6 Q. Merci. Nous lisons à l'entête : "Protestation du bureau du centre
7 régional de la mission d'observation de Split à l'adresse du général
8 Mladenic de la JNA au QG de la JNA à Split." Pourquoi d'abord avez-vous
9 envoyé cette lettre de protestation à Split ?
10 R. Parce que nous avons eu beaucoup de difficulté pour entrer en contact
11 d'une autre façon avec des gens de Dubrovnik. Comme je l'ai déjà mentionné
12 préalablement, toutes les fois où de tels problèmes surgissaient, nous
13 voulions faire passer l'affaire par le généralement Mladenic.
14 Q. Dans le premier paragraphe, deux dernières lignes, il est dit : "Je
15 proteste fermement contre ces permanentes violations de cessez-le-feu, et
16 je demande à ce que le cessez-le-feu soit rétabli."
17 Est-ce que le pilonnage a repris en date du 10 ?
18 R. Oui.
19 Q. Est-ce que vous avez été en mesure d'assurer un cessez-le-feu ce jour-
20 là ?
21 R. Oui, je sais que les observateurs de Dubrovnik, membres de notre équipe
22 de Dubrovnik ont tout fait enfin pour entrer en contact avec eux, pour
23 faire passer cette information. Mais en tout cas, nous avons essayé de le
24 faire quant à nous depuis Split. Bien entendu, nous n'avions pas toutes les
25 informations au centre régional de Split, et comme je vous l'ai déjà dit,
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1 c'est de façon militaire que nous faisions passer l'ensemble de ces
2 documentations, de ces informations vers Zagreb. Je ne sais pas quel en fût
3 le sort, ce qu'ils en ont fait les gens de Zagreb, mais en tout cas, je
4 suis certain qu'ils ont dû faire tout ce qui est de leur possible pour
5 faire passer toutes ces informations à la partie pertinente du côté de la
6 JNA yougoslave.
7 Q. Merci. Voulez-vous vous reportez à l'intercalaire numéro 14, une fois
8 de plus nous sommes datés du 10 novembre.
9 R. Oui.
10 Q. Voulez-vous, s'il vous plaît vous reportez à ce mémo. Il s'agit d'une
11 lettre, en deuxième page.
12 R. Oui.
13 Q. S'agit-il de votre signature en bas de page ?
14 R. Oui.
15 Q. Reportez-vous à ce document, s'il vous plaît.
16 R. J'y suis, oui.
17 Q. Il s'agit d'une lettre de la part de l'équipe d'observateurs de Split,
18 envoyée au général Strugar, à l'amiral Jokic, et à l'amiral Letica. Dites-
19 moi, pourquoi avez-vous envoyé cette lettre à ces trois individus ?
20 R. Le général Strugar a été mentionné à maintes reprises déjà. Pour autant
21 que nous puissions le savoir, lui il était le commandant des forces de la
22 JNA qui encerclaient Dubrovnik. Cette lettre concerne les mouvements d'un
23 navire, moi qui suis un militaire, étant donné que nous avions eu affaire à
24 des forces de l'armée de mer, je me suis dit qu'il était tout à fait
25 pertinent de s'adresser à l'amiral commandant le secteur, or nous savions
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1 que l'amiral Jokic était lui, responsable de ce secteur et comme il a été
2 lié au général Strugar, avons-nous pensé que nous devions communiquer lui
3 aussi.
4 Q. L'amiral Letica ?
5 R. Une fois de plus je dois dire que ceci n'a pas été sans nous détourner
6 un petit peu. Lui il était amiral, Croate, parait-il, il a pris sa
7 retraite, il n'était plus dans l'armée de mer yougoslave, et il a été
8 maintenant commandant des forces croates dans le secteur Split. Lorsque
9 toutes les fois, nous avons voulu circuler, et cela bien entendu avec
10 certitude, mais en sécurité également, était-il toujours pertinent d'en
11 informer les deux parties de nos intentions. Si je peux ajouter encore,
12 cette lettre a été également envoyée à Zagreb, elle a été reçue, et ils
13 auraient été demandés sans que je puisse recevoir rien du tout en retour
14 pour que les hautes autorités de Belgrade soient saisies et le message à dû
15 passer par cette ligne-là également. Je dis bien, je n'ai pas enfin, de
16 données pertinentes concernant quelque chose en retour, mais en tout cas,
17 avons-nous reçu un message, c'est-à-dire notre plan, quelque peu modifié a
18 été grosso modo accepté par Belgrade. Si je peux m'étendre là-dessus,
19 certainement par le ministre de la Défense, ou bien quelqu'un qui
20 correspondait à ce titre-là à Belgrade. Tout simplement pour que le message
21 soit passé au général Strugar ou à quelqu'un d'autres de ces responsables
22 dans la zone de Dubrovnik. La même information a été acheminée vers les
23 forces croates de la région.
24 Q. Merci. Le document suivant se retrouve sur l'intercalaire 15, daté lui
25 aussi du 10 novembre. Pouvez-vous nous y reporter, s'il vous plaît pour une
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1 seconde.
2 R. J'y suis.
3 Q. Est-ce que vous reconnaissez ce document ?
4 R. Oui. Il m'est arrivé de le voir déjà.
5 Q. Dans ce document nous voyons que la lette a été adressée au général
6 Kadijevic, ministre de la Défense, signée par le chef de la mission
7 Deronjic Van Houten, qui est-ce ?
8 R. Il s'agit d'un ambassadeur hollandais à cette époque-là, chef de la
9 mission d'observation de la Communauté européenne, c'est-à-dire qu'il était
10 le commandant pour emprunter ce langage-là de la mission d'observation de
11 la Communauté européenne avec son siège, son QG à Zagreb.
12 Q. Quelle est la raison de l'envoi de cette lettre ?
13 R. Vous devriez peut-être poser la même question à l'ambassadeur, mais
14 bien entendu sans aucun doute, lui voulait exprimer son soutien et toute
15 assistance aux hommes qui se trouvaient sur son commandement. Il voulait
16 obtenir un cessez-le-feu parce qu'il était préoccupé, et très inquiet pour
17 la vie de ses hommes.
18 Q. Lorsque nous lisons dans la troisième phrase : "Ces violations de
19 cessez-le-feu, de ces violation de cessez-le-feu ont été saisies, le
20 général Raseta, commandant adjoint de la 5e Région militaire, et on a été
21 saisi également le général Strugar, commandant des forces armées dans la
22 zone de Dubrovnik sans recevoir aucune réponse."
23 Avez-vous reçu une réponse à cette date-là en date du 10, étant donné les
24 protestations que vous venez de faire au général Strugar ?
25 R. Non.
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1 Q. S'agit-il de quelque chose dont vous auriez certain informer Zagreb.
2 C'est-à-dire de ce manque de réponse ?
3 R. Oui.
4 Q. Je vous remercie. Maintenant, il y a une toute dernière lettre, notée
5 de cette date-là.
6 R. [interprétation] Est-ce --
7 Q. Nous sommes à l'intercalaire 16.
8 R. [interprétation] Oui. 16.
9 Q. Voulez-vous y reporter pour une seconde, s'il vous plaît.
10 R. J'y suis.
11 Q. De quel message il s'agit. S'agit-il d'une lettre, ou d'un fax,
12 télécopie ou quoi ?
13 R. Il s'agit d'un message envoyé de Dubrovnik, [imperceptible] du centre
14 opérationnel, envoyé par les observateurs de Dubrovnik. Ceci a été reçu par
15 écrit, rédigé par Zeljko Zigic. Ce nom nous est déjà familier, nous l'avons
16 déjà rencontré, et voilà ce qui a été passé par Satcom, communication par
17 satellite qui fonctionnait ou opérait encore à cette époque-là. Un de mes
18 hommes, ou peut-être quelqu'un du centre des transmissions et de liaison,
19 en a pris note pour passer la communication. Nous lisons à gauche : "La
20 République de Croatie, municipalité de Dubrovnik." Le document étant signé
21 par le président Zeljko Zigic. De quelle assemblée il s'agit ?
22 R. Je ne vois pas très bien de quelle organisation il s'agit. Comme je
23 vous ai déjà dit au début, ceci n'est pas sans nous semer une certaine
24 confusion pour nous. Mais, pour autant que je puisse comprendre, il s'agit
25 de conseil municipal, conseil municipal de la ville. Mais, en tout cas, les
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1 observateurs, quant à eux, avaient bien connu cet homme-là. Moi-même, j'en
2 ferais connaissance plus tard.
3 Q. Est-ce que vous avez conservé, dans vos archives, les lettres qui vous
4 parvenaient de cette cellule de Crise locale ?
5 R. Oui. Nous avons, bien entendu, consigné dans nos archives -- bien
6 classé ces documentations pour pouvoir, ensuite, acheminer toutes ces
7 informations et ces documentations de ce genre-là vers notre QG de Zagreb.
8 Si vous voulez savoir par quel moyen, je voudrais vous assurer que nous
9 disposions d'une ligne de télécopie sûre et opérationnelle avec Zagreb.
10 Q. Merci.
11 R. [aucune interprétation]
12 Q. Bien.
13 R. Désole.
14 Q. Maintenant, reportez-vous au document de l'intercalaire 24, s'il vous
15 plaît.
16 M. WEINER : [interprétation] Il s'agit d'un document très long.
17 Q. Qui est daté du 11 novembre, par conséquent, un jour plus tard par
18 rapport au document précédent. Est-il connu de vous ce document ?
19 R. Oui. Malheureusement, une fois de plus, l'écriture est la mienne. A un
20 moment où nous avons été submergés, pour ainsi dire, par les travaux qu'il
21 convenait de faire.
22 Q. Très bien. Voulez-vous vous reportez à ce document pour voir ce qui se
23 passe en cette date du 11 novembre ?
24 R. Oui. Comme nous l'avions demandé d'ailleurs, ce jour-là, nous nous
25 proposions d'aller à Dubrovnik pour récupérer nos observateurs. Une
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1 permission nous a été donnée, ce qui était confirmée également par les deux
2 parties, notamment, notre QG de Zagreb. C'est-à-dire, nous pouvions emmener
3 également de personnes âgées à enfants, femmes, femmes enceintes surtout,
4 des blessés également et, si nous avions encore de la place, nous avons pu,
5 peut-être, prendre avec nous quatre nationaux locaux de Dubrovnik. Si,
6 évidemment, cela nous était possible, nous pouvions emmener de l'eau, des
7 pommes de terre, du fuel, gaz, et cetera. Ce qui était, pour nous, très
8 important parce que nous ne voulions pas nous y rendre uniquement pour
9 évacuer nos hommes à nous. Mais, tout simplement, nous avons voulu aider,
10 autant qu'aider se pouvait, au reste de la population étant donné la
11 situation difficile. Nous avons voulu le faire. Une formation nous a été
12 donnée dans ce sens-là. Nous avons organisé, enfin, le départ à bord d'un
13 vaisseau. Nous avons reçu une autorisation de la part de la JNA, les forces
14 navales yougoslaves. Nous devions quitter Split. Comme vous pouvez voir
15 dans notre document, à 16 heures 50, une autorisation nous a été délivrée,
16 c'est-à-dire le ferry Partizanska pouvait quitter le port, mais pas pour se
17 rendre à Dubrovnik mais, plutôt, en direction de l'île de Hvar. Dans l'île
18 de Hvar, nous savions qu'il y avait un vieux ferry danois, Slavija qui,
19 lui, était là déjà bien approvisionné, approvisionné en toutes choses
20 nécessaires pour s'acheminer vers Dubrovnik. Mais étant donné le blocus
21 imposé, il s'est arrêté là où nous l'avons trouvé. Il a été bloqué. Alors,
22 nous avons fait des arrangements à ce que ce navire, également, parte avec
23 nous. Nous avons bien compris que nous ne pouvions pas aller tout droit à
24 Dubrovnik, mais qu'il fallait aller à Zelenika d'abord pour que la JNA
25 inspecte le navire pour s'assurer que nous ne transportions pas de
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1 munitions, d'armes, fusils, roquettes, projectiles, mais que nous ne
2 transportions pas de soldats non plus.
3 Q. Très bien.
4 R. Ce qui était tout à fait honnête. Cela allait bon train, et chose
5 acceptée par nous dans le cadre de cet arrangement, de cet accord.
6 M. WEINER : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience, je dois
7 épeler, il s'agit de "Hvar", H-v-a-r, et de "Zelenika", Z-e-l-e-n-i-k-a.
8 Q. Vous dites "Une permission nous a été donnée, à nous." Qui nous ?
9 R. A nous, représentants de la mission d'observation de la Communauté
10 européenne, représentée à Split.
11 Q. Qui dirigeait le groupe.
12 R. Moi.
13 Q. Nous voyons ici vous vous êtes rendu là le 12 novembre.
14 R. Oui.
15 Q. Est-ce que vous avez rencontré des membres de la JNA à ce moment ?
16 R. Oui. Il a été difficile de se rendre à Zelenika. Le capitaine a été
17 appelé. Nous avons été arrêtés hors du port à 6 heures 55, comme c'est
18 mentionné ici. On nous a dit qu'ils n'avaient pas été informés que nous
19 arrivions et qu'il fallait rester ancré dans le port. Je ne comprenais pas
20 ce qui se passait. C'est le capitaine du navire qui a eu la conversation,
21 et ceci par voie de radio à bord. Je lui ai parlé. Je lui ai demandé de
22 transmettre l'information sur l'accord dont j'avais moi-même été informé et
23 que, normalement, on devait nous accepter. Tout a été accepté finalement,
24 et on nous a permis d'accoster à 8 heures.
25 Q. Avez-vous rencontré des membres de la JNA une fois arrivé à Zelenika ?
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1 R. Dès que nous nous sommes arrêtés, enfin, moi, je ne suis pas, je ne
2 suis pas marin, alors, disons que dès que le navire à accosté, -- dans ma
3 langue, je ne sais pas comment on dit en anglais, en fait, une passerelle,
4 une passerelle, une passerelle a été baissée le long du navire ou une
5 échelle de [imperceptible] plutôt. Un officier de la marine a commencé à
6 monter. Il parlait tout en montant à l'échelle, et il n'était pas de bonne
7 humeur. Avant même de s'être présenté, il parlait d'embarcation criminelle,
8 de criminels, d'arrivée illégale, de n'avoir pas été informé. Enfin, de
9 toute façon, on s'est rendu compte que cet homme -- plutôt, nous avons
10 appris que cet homme était le commandant, un capitaine de brigade ou je ne
11 sais pas quoi, et qu'il s'appelait Jeremic. Je pense que c'est comme cela.
12 J'ai trouvé l'orthographe quelque part. Il se faisait appeler Jeremic. Il
13 faisait référence spécifiquement au fait que le navire Slavija avait pris
14 part, antérieurement, au convoi de la paix en présence d'ailleurs du
15 président Stipe Mesic. Beaucoup d'embarcations avaient déjà traversé. Il a
16 dit qu'il avait fait partie de ce convoi, que le convoi avait, en fait,
17 transporté des équipements militaires ou des soldats ou Dieu sait quoi.
18 L'embarcation elle-même était un criminel et l'équipage aussi il fallait
19 les arrêter et qu'il fallait, mis à part de cela, personne n'était au
20 courant de notre arrivée, personne ne savait ce que nous faisions là.
21 Alors, je dirais que cela n'était pas un homme agréable. Il était de très
22 mauvaise humeur. C'était un petit homme très arrogant. Moi, je n'ai jamais
23 eu peur de gens. Ce qui fait que, moi, j'ai répondu : "Vous auriez dû être
24 informé de cela. Vous devriez être au courant." J'avais ce que je n'ai plus
25 aujourd'hui, j'avais, en fait, une confirmation par fax de Zagreb indiquant
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1 qu'en fait ce déplacement avait été approuvé. Je lui ai dit : "Il faudra
2 que vous informiez vos supérieurs de cela, et je veux parler le plus tôt
3 possible à ces personnes." J'ai aussi exigé que l'on nous fournisse des
4 moyens de communication. J'ai dit que je veux un endroit où il y a un
5 téléphone et un fax. Je dois dire que je dois accorder tout le crédit qui
6 est dû à cet officier de marine car il a rapidement changé de ton, et il
7 est devenu très poli. En l'espace de très peu du temps, on nous a trouvé un
8 bureau, nous avons pu occuper un bureau dans le port pas trop loin du
9 navire avec un fax et un téléphone.
10 Q. Je veux vous poser quelques questions et nous pouvons revenir à cela.
11 La première page, le 12 novembre, on indique : "10 heures, le général
12 Strugar interdit l'entrée de Dubrovnik au Slavija; seuls les moniteurs de
13 l'ECMM peuvent obtenir l'accord."
14 Qu'est-ce que cela signifie ?
15 R. En fait comme je l'ai dit, nous sommes arrivés dans ce bureau et j'ai
16 essayé de transmettre des messages urgents, qui me semblait devoir recevoir
17 un message, et l'un de ces messages, bien sûr, comme je l'ai dit avant à
18 cet officier de marine, c'était un message dans la teneur qui était qu'il y
19 avait un accord. Nous permettons d'entrer dans le port, qu'eux pourraient
20 inspecter le navire, que nous pourrions ensuite nous rendre à Dubrovnik. Je
21 voulais rappeler à ses supérieurs, c'est-à-dire, le général Strugar, que
22 cet accord existait, et cela a été fait. Je crois que cela a été fait au
23 téléphone -- le téléphone-là, je ne me souviens plus très bien. La réponse
24 a été que le général Strugar interdisait au Slavija d'entrer à Dubrovnik,
25 seuls les moniteurs peuvent sortir de Zelenika.
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1 Q. Alors, pouvons-nous passe à la page 7, qui est en haut, qui porte le
2 numéro 02187304. Il y a là deux conversations, conversation A, et un espace
3 qui est blanc, et deuxième point de conversation en bas.
4 R. Oui. Alors, cette note fait référence à la conversation que j'ai eue
5 avec le capitaine Jeremic.
6 Q. Pouvez-vous relire ce premier paragraphe de la conversation, et nous
7 dire ce qui est dit.
8 R. "Au nom du général Strugar, la personne susmentionnée a déclaré que
9 nous ne pouvions pas nous rendre à Dubrovnik parce que M. Stipe Mesic avait
10 fait -- avait détourné l'usage du convoi pour faire rentrer le personnel de
11 CNJ. Il savait cela parce qu'ils avaient fait prisonniers certaines
12 personnes de leur. La confiance dont les Croates, les moniteurs de l'ECMM
13 avait fort souffert, ce qui fait que le Slavija ne peut pas se rendre à
14 Dubrovnik."
15 Q. Alors, est-ce que ceci reflète vraiment la conversation que vous avez
16 eue avec le capitaine Sofronije ce jour-là ?
17 R. Oui.
18 Q. Et avec M. Jeremic ?
19 R. Oui.
20 Q. Alors, ensuite, on voit un deuxième paragraphe, alors qu'est-ce qu'on y
21 voit là, 10 heures du matin ?
22 R. Oui, oui, 10 heures du matin.
23 Q. Pouvez-vous lire ce paragraphe ?
24 R. "Le navire ne peut pas se rendre à Dubrovnik, les membres de la mission
25 de l'ECMM eux peuvent s'y rendre. L'équipe de la ECMM de Dubrovnik peut
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1 aussi y partir. Ces personnes, qui sont au PC, ont provoqué une dizaine de
2 blessés. Le PC, la référence est un convoi de la paix, et il n'y a pas
3 encore de cessez-le-feu car ils nous tirent dessus en permanence. Le
4 général Strugar suggère que nous nous rendions à Cavtat en voiture pour
5 qu'ensuite, on se rende dans l'ancienne ville. Là le navire Argus pourra
6 extraire les moniteurs de Dubrovnik et les emmenait à Zelenika."
7 Je ne sais pas ce que j'entends par là. Je n'ai pas ajouté de voitures,
8 mais je ne sais pas. Mais c'est en fait ce que j'ai noté en ce moment-là,
9 lorsque j'ai reçu l'information provenant de Jeremic.
10 Q. Mais cette conversation -- est-ce la conversation, à laquelle vous
11 faites référence, comme étant celle de 10 heures le 12 novembre, c'est la
12 première page ?
13 R. Oui, c'est correct. C'est une continuation. Nous avons eu une longue
14 conversation avec l'officier ce matin-là, et cela fait partie.
15 Q. Puisqu'il s'agit d'en fait d'une conversation téléphonique, est-ce
16 qu'il a eu lieu dans ce bureau dont vous nous parliez ?
17 R. Oui. Oui, il n'y avait pas de communication en général du navire vers
18 la terre sauf la radio de bord et il a fallu débarquer. C'est pourquoi
19 j'avais besoin de ces communications, et je les ai exigées manifestement.
20 Il m'a trouvé le bureau.
21 Q. Alors, qu'avez-vous fait dans ce bureau ? Indiquez à la Cour ce que
22 vous avez fait dans ce bureau ?
23 R. On a parlé, essayé de persuader -- en tout cas, de notre part, on a
24 essayé de persuader, dans ce cas-là, maintenant, le capitaine Jeremic de le
25 convaincre de signaler à ses supérieurs, que nous devions y aller, que nous
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1 devions faire contact, faire rapport à Zagreb, passer par tous les échelons
2 requis, ou qui compte avec qui nous pourrions être en contact téléphonique,
3 ou en contact par fax pour faire état de la situation, ce que nous
4 faisions, et envoyer, donner signe de vie, ce qu'on fait normalement quant
5 on est en mission.
6 Q. Pouvez-vous maintenant passer à la page 2, de ce document ? Vers le
7 milieu, il est indiqué : "A 10 heures 45, contact avec l'ambassade
8 allemande afin de relier le dernier message du général Strugar par le biais
9 de ce dernier." Quelle est la teneur de ces contacts avec l'ambassade ?
10 R. Comme vous le savez, comme je l'ai dit auparavant, la communication a
11 été difficile à ce moment-là. Alors, je ne sais pas pourquoi, je pensais
12 que le système téléphoniques -- le réseau téléphonique devait fonctionner
13 normalement en Yougoslavie, en général, c'était le cas, mais là, on
14 n'arrivait pas à avoir une ligne. Comme j'ai, dans mes attributions, fait
15 rapport à mon quartier général, j'ai utilisé là de nombreux numéros
16 d'ambassades situées à Belgrade, qui faisaient partie, en fait, de la
17 Communauté européenne. C'était là une des possibilités dont je disposais
18 pour transmettre une information appropriée. Je savais que les différentes
19 ambassades de la Communauté européenne m'apporteraient assistance. C'était
20 un moyen, en fait, de transmettre l'information à Zagreb.
21 Q. Dans la note portant la cote 11 heure, il est indiqué : "J'ai informé
22 Belgrade des dernières propositions du général Strugar, et de mes réponses
23 -- et ma réponse."
24 Oui, alors qu'il était ce dernier rapport de proposition, et qu'il a été
25 votre réponse ?
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1 R. Ce que j'essayais de transmettre à ce moment-là, c'était l'interdiction
2 de mouvements hors de Zelenika pour aller à Dubrovnik. Cela a pris du
3 temps, cela prend du temps surtout à une situation comme celle-ci. J'ai
4 transmis le message suivant lequel le général Strugar ne voulait pas que
5 nous ne rendions comme promis à Dubrovnik. Il voulait de nous maintenir en
6 place, ou alors nous donner l'autorisation qu'aux moniteurs de sortir. En
7 même temps, c'est ce que je voulais faire, passer. J'ai réussi à
8 transmettre, j'ai dit -- je peux ajouter ici que moi et les moniteurs, nous
9 n'allons pas quitter Zelenika avant que cela revienne auprès de -- que je
10 me sentais, nous nous sentions responsables pour l'équipage du navire. En
11 fait, en notre présence, ils ont été menacés verbalement par le capitaine
12 Jeremic. Il nous a dit que c'étaient des criminels, et qu'il fallait les
13 arrêter, qu'ils devraient être arrêtés. Nous avons pensé qu'il valait mieux
14 que nous restions aussi et qu'ils nous arrêtent aussi parce qu'à l'heure,
15 il faudrait qu'ils arrêtent des gens avec un passeport diplomatique. On
16 s'en a servi après -- on n'a pas exhibé nos passeports diplomatiques à ce
17 moment-là, mais on s'en a servi ensuite.
18 Q. Vous nous dites que vous leur avez dit que vous n'alliez pas quitter
19 Zelenika avant de revenir au point initial. A quoi faîtes-vous référence
20 là ?
21 R. Je fais référence au fait que, de lorsqu'il ne voulait pas libérer le
22 navire, qu'il qualifiait de criminel, à ce moment-là, je portais en quelque
23 sorte la responsabilité du retour du navire. Moi-même, nous nous avions
24 obtenu un accord. Ils nous ont accompagnés parce qu'ils nous ont faits
25 confiance et avaient confiance à neutralité du navire. Avec nous, à bord,
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1 le fait que le navire ne contenait aucun matériel de guerre des soldats, ni
2 autre chose à part nous, les biens, et les quelques chauffeurs de camions
3 quelques autres personnes, des civiles, qui ne représentaient une menace ou
4 un danger pour personne, ils réalisaient que -- pour la JNA non plus.
5 J'entendais par là que je me sentais avoir la responsabilité pour ce navire
6 que nous allions l'accompagner jusqu'à son ultime destin, quel qu'il soit,
7 qu'en mon avis, il devait pouvoir regagner le territoire croate d'où il
8 était originaire.
9 Q. Avez-vous essayé de prendre contact avec le général Strugar ce jour-
10 là ?
11 R. Oui, j'ai essayé d'avoir une rencontre avec lui. Ceci, encore une fois,
12 par le biais de [imperceptible]. Je pense que j'ai appelé exactement une
13 fois que nous sommes entré en communication [imperceptible] est parti plus
14 tard, mais, par téléphone, l'un de mes hommes était un diplomate allemand,
15 qui parlait le serbe ou le croate ou les deux. Fort bien, d'ailleurs. C'est
16 peut-être lui, en fait, qui a obtenu la communication, mais j'ai demandé à
17 plusieurs reprises une rencontre, mais il nous a répété que le général
18 était occupé. Les généraux sont souvent occupés, que quelqu'un viendrait
19 nous parler et cette personne s'est présentée vers 15 heures, le jour même.
20 Q. Alors, si vous vous tournez vers votre document à présent, il y est
21 indiqué vers 12 heures 40 -- 42, le général Strugar a laissé
22 -- en fait, c'est le second en commandement.
23 R. C'est ce que l'on nous a dit.
24 Q. Aviez-vous d'autre moyen de communications à ce moment-là, hormis ce
25 qui se trouvait dans la pièce ?
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1 R. Oui. Oui, lorsque nous n'avons pas obtenu de résultat, nous nous sommes
2 rendu compte que nous ne pouvions plus bouger, si vous le voulez bien. Nous
3 étions coincé parce qu'on n'avait pas le droit, on n'avait pas la
4 permission de partir. Alors, je n'avais pas l'intention de rester assis au
5 bureau pendant toute la journée, ce qui fait que j'ai voulu regagner le
6 navire, ainsi j'ai exigé, mais de manière polie, j'ai exigé qu'un téléphone
7 soit mis à ma disposition à bord, dans ma cabine, à bord du navire. Ceci a
8 été organisé, a été concédé rapidement, et de manière efficace et fort
9 appréciée. Je remercie la JNA d'avoir accédé à cette exigence.
10 Q. Si on passait à la page suivante maintenant à la page suivante. A 13
11 heures 5, il y a un message de Bondioli et il y a une flèche vers le bas au
12 général Strugar : "Accord d'hier est toujours effectif à 13 heures 5 ou 1
13 heure 5 de l'après midi." Alors, que signifie cela, Monsieur ?
14 R. Oui, bien comme vous le savez l'ambassadeur Bondioli ne se trouvait pas
15 à Split. Je crois que je l'ai déjà mentionné, à ce moment-là, lorsque j'ai
16 quitté l'endroit. Subitement, il était là à nouveau et il voulait aider. Il
17 a réussi à transmettre un message par le biais de ce téléphone, indiquant
18 que toutes cargaisons, sauf la Croix rouge, mais incluant ceci, il
19 resterait à Zelenika, et que le cessez-le-feu serait effectif à partir du
20 départ du Slavija de Zelenika et qu'il voulait une conversation directe
21 avec le général Strugar. Le néerlandais, alors, il était conscient de la
22 situation, mais, en fait, ce qu'il était à bord c'étaient des secours pour
23 la population de Dubrovnik, c'est-à-dire, de l'eau, des pommes de terres et
24 des bouteilles à gaz parce qu'il n'avait aucun moyen de cuisiner chaud en
25 ville. Il avait parlé à son personnel apparemment -- je ne sais pas à
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1 Split, à Zelenika -- mais, à Split, il a envoyé ce message. Il a aussi
2 transmis le message suivant: soit que le ministre néerlandais des Affaires
3 étrangères voulait parler au général Strugar et il a indiqué que j'ai
4 besoin d'un objet -- indiqué par une note que j'ai besoin d'un numéro de
5 téléphone du général Strugar -- non, excusez-moi, au ministre des
6 néerlandais des Affaires étrangères et au général Strugar, bien entendu, et
7 j'ai transmis cette note directement à l'officier de liaison de la JNA.
8 Q. Passons au jour suivant, 13 novembre.
9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce un bon moment pour faire une
10 pause ?
11 M. WEINER : [interprétation] Oui, tout à fait, Monsieur le Président.
12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous procéderons à une pause de 20
13 minutes. La session est levée.
14 --- L'audience est suspendue à 10 heures 24.
15 --- L'audience est reprise à 10 heures 51.
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Monsieur Weiner.
17 M. WEINER : [interprétation] Merci.
18 Q. Je souhaite passer à l'intercalaire 17. Il s'agit de vos notes
19 manuscrites. La page 9 nous intéresse, qui porte le numéro ERN 0218 -- les
20 derniers numéros devraient être 7306.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous vouliez dire l'intercalaire 17 ou
22 plutôt l'intercalaire 24 ?
23 M. WEINER : [interprétation] L'intercalaire 24. Je vous présente mes
24 excuses.
25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.
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1 M. WEINER : [interprétation]
2 Q. L'intercalaire 24, en page 9, l'avez-vous ? A 11 heures 45, le général
3 Strugar s'est adressé au capitaine et a dit simplement quelque chose du
4 genre : "Nous avons terminé toute cette affaire." Pouvez-vous nous dire ce
5 que cela signifie, s'il vous plaît ?
6 R. Semble-t-il -- je ne me souviens pas tout à fait comment cela s'est
7 passé, mais le capitaine et le général sont entrés en contact. La seule
8 information que j'ai eue moi-même, c'est l'information que j'ai reçue de la
9 part du capitaine, et c'est ce que j'ai cité.
10 Q. C'est le 13 novembre ?
11 R. Oui. Comme je ne comprenais pas la langue, il m'a semblé que c'était
12 une conversation au sujet du navire criminel et des biens qui étaient
13 transportés à bord de celui-ci, ainsi que le départ du bateau, et cetera.
14 Mais c'est tout ce que j'ai su au sujet de cette conversation.
15 Q. Très bien. Alors, lorsque tout a été terminé, est-ce que vous avez eu
16 l'autorisation de partir le 13 ?
17 R. Non, nous ne sommes pas partis le 13. Il me faudra remonter un petit
18 peu. Attendez un instant, s'il vous plaît. Oui, excusez-moi. Nous sommes
19 partis le 13, en effet, le 13. Nous sommes arrivés le 12 et nous sommes
20 partis le 13.
21 Q. A la même page -- à la même page, à 1305, il est dit que le Slavija est
22 parti de Zelenika.
23 R. Oui.
24 Q. Pouvez-vous passer au document suivant, s'il vous plaît. Il s'agit du
25 document qui figure à l'intercalaire 17 et qui porte la même date, celle du
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1 13 novembre.
2 R. Je n'ai pas de document à l'intercalaire 13 --
3 Q. A l'intercalaire 17, s'il vous plaît.
4 R. Oui. Je m'excuse.
5 Q. Pas de problème.
6 R. Oui.
7 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, en prendre connaissance.
8 R. Oui.
9 Q. Avez-vous déjà vu l'occasion de voir ce document ?
10 R. Oui.
11 Q. Pouvez-vous nous dire de quoi il s'agit ?
12 R. A l'époque, apparemment, des informations exactes ont été obtenues à
13 travers divers contacts aux niveaux plus élevés. Ainsi l'ambassadeur
14 Bondioli, qui était le chef du centre régional de Split, a envoyé un
15 message au général Strugar et à la cellule de Crise de Dubrovnik, bien
16 entendu, puisque les deux parties en étaient informées. Il leur demande de
17 confirmer l'entrée en vigueur du cessez-le-feu pour que le navire Slavija
18 puisse faire route, en toute sécurité, à Dubrovnik.
19 Q. Il est dit ici -- il y a eu quelques notes de prises -- il est dit : "A
20 12 heures --" et, par la suite : "Impossible de--" Pourriez-vous me dire de
21 quoi il s'agit ? Quelles sont ces mentions qui sont portées en bas ?
22 R. Ce que j'ai reçu, c'était à 12 heures 35, et l'autre partie a disparu.
23 Pour autant que je puisse m'en souvenir, cela signifie qu'il ne m'a été
24 possible d'entrer en contact avec qui que ce soit à ce moment-là. Je n'ai
25 pas pu répondre. De toute façon, je me rappelle aussi que j'ai été plutôt
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1 satisfait, j'espérais que c'était bon et qu'après, cela a été confirmée
2 pour autant que je m'en souvienne. Nous avons été en mesure de partir, nous
3 sommes partis, mais il y a eu une longue discussion comme vous pouvez le
4 voir grâce aux notes, et il y avait beaucoup de problèmes dont il a fallu
5 s'occuper pendant la soirée, la nuit, ainsi que le lendemain matin avant
6 que ceci ne se produise.
7 Q. Très bien. L'intercalaire 19 à présent, s'il vous plaît. Avez-vous déjà
8 eu l'occasion de voir ce document ?
9 R. Oui. Ceci a été rédigé par M. Haupt mon collègue allemand, j'en ai déjà
10 parlé. Il parlait la langue du coin, et il m'accompagnait à chaque fois que
11 nous avions des entretiens avec du personnel de la JNA ou qui que ce soit
12 qui parlait la langue yougoslave. Ceci a été rédigé en relation avec un
13 entretien que nous avons eu avec cette personne. Lorsqu'il a été dit que
14 deux hommes arriveraient au nom du général Strugar, nous avons été informés
15 du rang de l'homme que nous allions rencontré et de son nom.
16 Q. C'est la conversation, il est dit ici : "Hvalkof" ?
17 R. C'est parce que c'est lui qui prenait des notes. Apparemment, enfin il
18 notait ce que je disais, mes propos.
19 Q. Dans la ligne trois, ou la quatrième ligne plutôt, il est dit : "Nous
20 devrions partir pour Dubrovnik à bord de Slavija. Toute autre option serait
21 moins souhaitable."
22 R. C'est exact. C'était ma position que nous devions procéder comme prévu,
23 et comme a été convenu. Je ne voyais aucune raison pour qu'on change
24 d'avis. En particulier, pour ce qui est de l'équipage que nous avions à
25 bord, et pour ce qui est de la promesse de la cellule de Crise de
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1 Dubrovnik, et bien, ils étaient informés de ce que nous allions faire, et
2 que nous devions sortir non seulement les observateurs, mais d'autres
3 personnes qui vraiment devaient quitter Dubrovnik.
4 Q. Alors, dans la ligne suivante, il est dit : "Le général Strugar aurait
5 pu résoudre ce problème."
6 R. C'était mon opinion. C'est ce que je croyais à l'époque, et c'est ce
7 que je pense encore aujourd'hui. Il était la seule personne qui pouvait
8 nous donner l'autorisation de partir, qui pouvait prendre ces décisions,
9 c'était le commandant de la JNA dans ce secteur.
10 Q. Alors, en deuxième page, on voit une lettre qui vient de Bondioli.
11 Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
12 R. Oui. Bien entendu, je ne me rappelle pas à quel moment j'ai vu cela,
13 peut-être le même jour, mais je ne me souviens pas très bien. Oui, je sais
14 ce que c'est cette lettre, ce sont des remerciements de la part de
15 l'ambassadeur Bondioli parce que nous avons réussi à arriver et il y a eu
16 un cessez-le-feu. Nous avons pu entrer dans Dubrovnik.
17 Q. Je vous remercie. A l'intercalaire 18, nous trouvons le même document,
18 comme celui qui figure en page 2 de l'intercalaire 19.
19 R. C'est la note que j'ai prise moi-même. De toute évidence, je l'ai reçue
20 deux fois. Ceci est arrivé en premier lieu, les détails, et bien je ne m'en
21 souviens pas, mais je l'ai certainement noté, et je l'ai passé à 11 heures
22 25. C'est bien cela.
23 Q. Est-ce que vous avez pu envoyer ce communiqué de l'ECMM au général
24 Strugar ?
25 R. A l'époque, non. Nous étions à bord du navire, nous attendions
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1 d'appareiller, mais j'ai supposé que M. Bondioli a pu communiqué avec le QG
2 de la JNA, et que la cellule de Crise de Dubrovnik, qu'ils ont essayé de le
3 relier par d'autres moyens, mais je ne peux pas prouver que ceci est arrivé
4 à bon port. Aujourd'hui, je le sais.
5 Q. Alors, le dernier document à ce sujet, cela figure à l'intercalaire 20,
6 c'est un document qu'il est très difficile de lire, l'intercalaire 20, s'il
7 vous plaît. C'est une lettre qui est adressé à M. Bondioli de la part de la
8 JNA, n'est-ce pas ?
9 R. Oui. Je l'ai déjà vu, mais il est très, très difficile de lire cela, et
10 même à l'époque, je m'en souviens, j'ai trouvé cela difficile.
11 Q. La personne dont le nom figure en bas, c'est qui ?
12 R. Le général Strugar.
13 Q. Alors, il est peut-être plus facile de donner lecture de la version en
14 B/C/S. Je peux lire les deux premières lignes, il est
15 dit : "Nos promesses ont été satisfaites. Le ferry Slavija a été envoyé à
16 Dubrovnik." La ligne suivante : "Cessez-le-feu."
17 Alors de quoi s'agit-il ?
18 R. C'est ce pourquoi, nous nous sommes battu, c'est ce que nous avons
19 demandé. A la fin, nous avons une sorte d'accord qu'ils cesseraient
20 d'ouvrir le feu, qu'il n'y aurait de pilonnage à notre encontre, et ce qui
21 est le plus important, qu'il n'y aurait pas de pilonnage à Dubrovnik, nous
22 serions en mesure d'y entrer calmement, en paix. C'est ce qui est dit ici.
23 Q. Dans la suite de la lettre, il est question d'un entretien du 14
24 novembre. Alors, est-ce que cet entretien a réellement eu lieu ?
25 R. Oui, mais pas à cette date, et ce pour diverses raisons, puisque la
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1 cellule de Crise lorsque je les ai rencontrés à Dubrovnik, souhaitaient que
2 je me rende à Cavtat, mais compte tenu de ce que j'ai vécu à Zelenika, et
3 compte tenu de l'ensemble de la situation telle qu'elle se présentait, je
4 l'ai refusé, j'ai dit que je le regrettais, mais que je n'allais pas m'y
5 rendre, que je n'allais pas quitter le navire Slavija avant que nous ne
6 revenions là d'où nous étions partis. Mais plus tard, ou plus tôt dans la
7 matinée du 14, nous avons réussi, me semble-t-il que cela venait de la
8 radio à bord du navire, nous avons eu un contact avec la cellule de Crise
9 qui avait eu un contact avec la JNA, et j'ai réussi à organiser une réunion
10 avec trois membres de la cellule de Crise à Zelenika le 14. Il y a eu
11 acceptation des trois partis que ces membres de la cellule de Crise
12 allaient pouvoir se rendre à Zelenika pour procéder à des inspections, des
13 contrôles, et pour que la JNA fasse cette inspection, et pour voir que nous
14 ne transportions pas de criminels, pas de combattants, et c'était cela la
15 promesse. Il nous a fallu revenir à Zelenika pour subir une nouvelle
16 inspection, et j'ai considéré que cela serait bien que les membres de la
17 cellule de crise viennent à Zelenika comme il voulait négocier au sujet des
18 problèmes des cessez-le-feu. Ceci a été accepté. Il a fallu aussi, à chaque
19 fois, qu'il y ait quelque chose en échange. Il a fallu qu'on accède à
20 certains des souhaits de la JNA. C'était que le navire Slavija n'allait
21 jamais revenir dans le port de Dubrovnik. Il a fallu qu'on passe un accord
22 pour qu'une autre embarcation puisse sortir en pleine mer, qu'elle prenne à
23 bord trois membres de la cellule de Crise et, après avoir été à Zelenika,
24 nous sommes partis vers le nord et il était prévu qu'on aille à Split.
25 Q. A l'intercalaire 21, il y a des notes qui concernent la réunion du 14.
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1 R. Oui.
2 Q. Connaissez-vous ce document ?
3 R. Oui, parce qu'il s'agit de cette réunion de Zelenika dont nous venons
4 de parler.
5 Q. Est-ce que ce sont des notes que vous avez pris vous-même ou quelqu'un
6 d'autre ?
7 R. C'est M. Haupt qui les a prises, et c'était mon collègue. Et il a aussi
8 été interprète. C'est un diplomate allemand.
9 Q. Vous étiez présent pendant cet entretien.
10 R. Oui, M. Haupt, moi-même et d'autres personnes qui sont mentionnées,
11 deux officiers de la marine, dont j'en connaissais un, et le capitaine
12 Jeremic.
13 Q. En page 3, s'il vous plaît, pouvez-vous regarder ce que vous avez dit
14 au sujet de votre évaluation. Alors, la première partie, il est question de
15 la JNA. Il est dit précisément : "La JNA a dit de manière claire que
16 l'implication de l'ECMM est tolérée, mais pas souhaitée."
17 Pourquoi cette déclaration a-t-elle été faite ?
18 R. C'est parce qu'en fait, on le voit de manière très claire, qu'ils
19 n'aimaient pas notre présence, mais qu'ils nous toléraient.
20 Q. Avez-vous eu accès à tous les secteurs qui étaient placés sous le
21 contrôle des Croates et, lorsque je dis "vous", j'entends par là les
22 observateurs de l'ECMM.
23 R. Nous n'avons jamais eu aucun problème pour nous rendre où que ce soit
24 du côté croate, jamais.
25 Q. Qu'en est-il des zones qui étaient sous le contrôle de la JNA ? Les
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1 observateurs de l'ECMM, pouvaient-ils y accéder librement ?
2 R. Non. Je ne dis pas que cela ne s'est jamais produit, que des
3 observateurs de l'ECMM puissent circuler et se rendre sur le terrain. Mais
4 pour autant que je le sache, non. De manière générale, ils ne souhaitaient
5 pas que l'on circule. Un exemple, lorsqu'il m'est arrivé de me rendre dans
6 un secteur de la JNA avant cette époque-là, et bien, c'était dans la zone
7 de Knin. J'avais une escorte jusqu'à Knin et je ne pouvais absolument pas
8 circuler, pas passer la nuit là-bas, aucune possibilité de sortir de Knin.
9 D'ailleurs, je ne l'ai jamais souhaité. Il m'a fallu rebrousser chemin.
10 Aucune circulation -- aucun déplacement libre sur le terrain. Il ne nous a
11 pas été possible de nous déplacer librement de ce côté-là.
12 Q. Alors, le fait que vous ne pouviez pas circuler librement dans les
13 zones contrôlées par la JNA, de quelle manière est-ce que cela a influé sur
14 vos capacités de fonctionnement. Enfin, comment avez-vous pu fonctionner
15 compte tenu de cela ?
16 R. Ceci nous a rendu la vie bien plus difficile. Il nous a été plus
17 difficile de nous acquitter de notre tâche. Pour ce qui est de tous les
18 autres endroits où j'ai été envoyé en mission, et bien, peut-être on ne
19 souhaitait pas notre présence, mais on nous a toujours acceptés et nous
20 avions cette liberté de circulation. Lorsqu'il y a des parties en conflit
21 et lorsque vous êtes neutres, comme je l'ai déjà dit, il vous est plus
22 facile d'entrer en contact et de résoudre des problèmes avant qu'il n'y ait
23 une escalade, avant que la situation ne dégénère. Mais nous n'avions pas
24 vraiment la possibilité de nous adresser à des officiers supérieurs lorsque
25 la situation est devenue grave du côté de la JNA. Si nous souhaitions qu'il
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1 y ait des entretiens, il ne nous était pas possible d'intervenir auprès de
2 la JNA.
3 Q. Est-ce que ceci a eu un impact sur vos relations, du fait qu'ils ne
4 vous accordaient pas cette liberté de mouvement ?
5 R. Nous le regrettions. Je peux dire aussi que ceci nous a ennuyé, gêner,
6 mais nous n'avions pas de pouvoir réel. Nous ne pouvions que parler,
7 parlementer. Il nous a fallu travailler en nous fondant sur la bonne
8 volonté des deux parties. Bien entendu, ceci a eu un impact sur notre
9 travail, et nous n'avons pas pu faire notre travail comme nous l'aurions
10 souhaité.
11 Q. L'intercalaire 22, s'il vous plaît. Savez-vous ce que c'est ce
12 document, Monsieur ?
13 R. Oui. Alors, c'est un observateur italien, M. Ghidi. C'est son rapport à
14 M. Bondioli -- et bien, nous avions un rapport régulier de la part de cette
15 équipe. Mais, il était italien et M. Bondioli souhaitait qu'il fasse un
16 rapport, lui personnellement, et ce qui était bien, très bien. Je pense que
17 cet homme était un homme très sérieux, qui faisait un excellent travail
18 d'observateur et il n'avait pas peur.
19 Q. Il s'agit d'un journal ou d'un registre qui était tenu par l'équipe
20 d'observateurs. Est-ce que c'était quelque chose qui était rédigé pendant
21 qu'ils étaient sur place ? Est-ce que tous les jours ils prenaient note ou
22 bien à la fin de leur mission ? Pouvez-vous nous dire comment cela se
23 faisait ?
24 R. M. Ghidi, tout comme les autres observateurs, pour autant que je le
25 sache, prenait note pendant qu'il était en mission. Par la suite, on lui
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1 demandait de rédiger ce genre de rapport, comme ce rapport à M. Bondioli.
2 Le 18 novembre, il était à Split et il s'est fondé sur ses notes pour
3 rédiger ce rapport.
4 Q. Est-ce que vous receviez tous les jours des informations de la part de
5 ces observateurs, mis à part les informations que l'on voit figurées dans
6 ce rapport ?
7 R. On recevait des informations tous les jours. Normalement, deux fois par
8 jour. On avait un planning régulier et on prenait connaissance de tout ce
9 qui s'était produit jusqu'à ce moment-là, à Dubrovnik, et on les recevait
10 aussi d'autres endroits. Dès que quelque chose se produisait, Quelque chose
11 d'important, on recevait immédiatement un rapport de la part de notre
12 groupe de communication.
13 Q. Très bien. Alors, s'il vous plaît, est-ce qu'on peut se reporter en
14 page 6 de ce rapport. Il s'agit des dates du 10 et 11 novembre.
15 R. C'est la page 7266 ?
16 Q. Oui. Je vous remercie. Il est question ici de pilonnage lourd, comme
17 ceci ne s'était encore jamais produit. Il est dit que ce pilonnage se
18 poursuit sur la terre ferme, Zanavica, et depuis la mer.
19 En particulier, il est question de cinq missiles antichar qui ont été
20 lancés sur la vieille ville, ou plutôt l'aéroport, et le vieux port. En
21 page suivante, il est dit qu'il y a eu des obus qui ont endommagé
22 l'intérieur de la vieille ville, qu'on n'a pu voir les dommages, pas
23 capable de quitter l'hôtel.
24 Est-ce que vous avez reçu ce genre d'informations par l'intermédiaire de
25 votre système de communication ?
Page 2178
1 R. Oui.
2 Q. Pouvez-vous nous dire si ce rapport correspond à ce que vous receviez
3 tous les jours ?
4 R. Oui.
5 Q. Est-ce que ce rapport a été archivé ?
6 R. Oui.
7 Q. Cette information a été reliée à Zagreb ?
8 R. J'en suis sûr, mais je ne peux pas vous le confirmer à
9 100 %.
10 Q. Mais vous conserviez ce genre de rapport ?
11 R. Oui.
12 Q. Dans votre système de Split ?
13 R. Oui, c'est pourquoi vous l'avez ici.
14 Q. Merci. Alors l'intercalaire 25, document du 20 novembre.
15 R. Vous parlez du 25 ?
16 Q. Oui, s'il vous plaît. Pouvez-vous prendre connaissance de cette lettre,
17 s'il vous plaît ?
18 R. Oui.
19 Q. Avez-vous déjà vu cette lettre ?
20 R. Oui.
21 Q. Qui est M. Bernard Kouchner ?
22 R. C'était le ministre français de la culture pour autant que je m'en
23 souvienne. C'était un idéaliste qui est venu aider. Je ne sais pas
24 pourquoi, et comment, mais il est arrivé. Je l'ai simplement croisé pendant
25 que lui il se rendait au sud, et nous au nord de Dubrovnik.
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1 Q. Dans cette lettre, il est dit dans la deuxième phrase : "Je vous ai dit
2 que votre partenaire de négociation du côté de la JNA, le colonel Svicevic,
3 n'est pas un partenaire acceptable pour les négociations auxquelles
4 participent les observateurs de l'ECMM ne serait-ce qu'en tant que témoin
5 oculaire. M. Svicevic a menacé de tuer plus qu'une équipe d'observateurs,
6 et ceci avec une conviction si forte, que certains des observateurs ont
7 décidé depuis cela, de quitter la Yougoslavie."
8 Etiez-vous au courant de cette situation ?
9 R. Oui, il m'est arrivé de rencontrer des observateurs qui ont parlé, qui
10 ont fait état de cela.
11 Q. Pourriez-vous nous dire ce que vous en savez ?
12 R. La seule chose que je puisse vous dire, c'est que ces gens sont venus,
13 sont revenus d'un entretien avec cet homme en disant qu'il a proféré des
14 menaces à l'encontre de leur vie, il a dit je veux vous tuer. Il a même
15 dit, je vais vous tuer. C'était cela la substance de ce qu'il a dit, je ne
16 peux pas vous citer les mots exacts, mais c'était le genre de choses qui
17 m'a été rapportées.
18 Q. Dans le paragraphe deux, deuxième paragraphe, nous lisons comme suit :
19 "Des pourparlers à votre niveau, ne devraient pas être entrepris avec un
20 simple colonel, mais avec le commandant en chef, à savoir le général
21 Strugar."
22 Dites-moi à ce sujet, quel était votre sentiment, votre opinion ?
23 R. Je suis tout à fait d'accord avec l'ambassadeur Van Houten dans ce
24 qu'il dit, car je pense qu'une fois qu'on a entamé des pourparlers avec le
25 ministre, qu'il serait tout à fait approprié de voir évidemment, celui-ci
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1 contacter le commandant le plus haut gradé, le plus haut placé dans la
2 région, dans le secteur.
3 Q. Dites-moi cette lettre a été rédigé par M. Van Houten ?
4 R. Oui.
5 Q. Il était pratiquement votre chef, celui qui assurait la supervision ?
6 R. Oui, il était chef de la mission d'observation de la communauté
7 européenne de Zagreb. Pour emprunter mon langage à moi, c'était le
8 commandant de tous les observateurs de la Communauté européenne.
9 Q. Merci. Voulez-vous vous reportez à l'intercalaire 26, l'intercalaire
10 suivant.
11 R. Oui.
12 Q. Vous y êtes ?
13 R. Oui, je l'ai vu.
14 Q. A qui à cette lettre a-t-elle été adressée ?
15 R. Cette lettre a été adressée au chef de la mission, M. l'ambassadeur Van
16 Houten à Zagreb.
17 Q. De la part de qui ?
18 R. De la part de M. Kouchner ce n'est pas très bon, enfin je ne prononce
19 pas très bien, Kouchner.
20 Q. De quoi il s'agit dans cette lettre-là ?
21 R. Il dit dans cette lettre qu'il vient d'entamer ces négociations sur la
22 situation avec les deux parties en présences, et que parlons de la
23 situation de Dubrovnik, il dit qu'il a changé de partenaire dans ses
24 conversations, il ne s'agit plus du colonel mentionné préalablement, mais
25 plutôt il a des négociations avec un général, le général Damjanovic.
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1 Q. Maintenant, vous dites que "Les négociations ont été élevées à niveau
2 plus important, c'est-à-dire le général Damjanovic, et l'amiral Jokic."
3 R. Oui, notamment, je crois que ceci a dû être, suite à assurer après ce
4 qui a été conseillé par M. Van Houten.
5 Q. Avez-vous jamais eu affaire avec ce M. Damjanovic ?
6 R. Oui, à moins qu'il n'y aie eu deux personnes qui répondaient au même
7 nom de famille, car pour ce qui est du colonel avec lequel je me suis
8 entretenu à Zelenika, qui était le commandant en second dans la chaîne de
9 commandement qui avait à sa tête le général Strugar, il était colonel à
10 cette époque-là pour autant que je sache, à moins qu'il n'y a deux
11 personnes évidemment portant le même nom de famille, en tout cas, c'est le
12 même nom.
13 Q. Merci. Pouvons-nous passer maintenant au document numéro 27, s'il vous
14 plaît. Ce document vous a-t-il été connu ?
15 R. Oui. Ce document-là, j'ai pu le lire il y a longtemps de cela.
16 Q. Pour le troisième fragment qui commence : "Au cours de la réunion avec
17 la partie croate dans la dernière phrase, nous lisons ou bien, il y aura un
18 accord séparé qui permettra un statut à Dubrovnik, ou bien, les hostilités
19 reprendront. Ce qui ne serait d'autre chose qu'un fait accompli, par
20 conséquent violation de cessez-le-feu et continuation de la dévastation de
21 cette vielle ville, cette ville ancienne."
22 Etes-vous d'accord pour qu'étant donné les circonstances en date du 24
23 novembre que sans un cessez-le-feu, un accord cessez-le-feu, la vielle
24 ville de Dubrovnik aurait été en danger d'après ce que vous avez pu
25 connaître ?
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1 R. Oui, bien entendu d'après les rapports que j'ai pu recevoir, je me suis
2 rendu compte du grand danger que nous risquions.
3 Q. Pourquoi est-ce que vous le dites ainsi ?
4 R. C'est que le pilonnage de la ville jusqu'à cette époque là, il n'y a
5 pas que la vielle ville, mais le pilonnage des hôtels contenant des
6 réfugiés, et des civils en général, évidemment ne faisait pas penser à
7 autre chose que quelqu'un ne voulait pas de bien à cette ville, la
8 situation n'était pas agréable de toute façon. D'après ce que j'ai pu voir,
9 j'avais le sentiment de ce danger-là.
10 Q. Passons maintenant au dernier document du mois de novembre. Il s'agit
11 de l'intercalaire numéro 28.
12 R. J'y suis.
13 Q. De quel document il s'agit ?
14 R. Il s'agit d'un mémorandum portant sur l'accord, comme nous le lisons
15 dans l'entête. Il s'agit d'un document qui, pour autant que je le sache, a
16 été rédigé à Dubrovnik. Je n'y ai pas été présent, mais je vous ai déjà dit
17 ce document avant. Il y avait là une entrevue avec le général Damjanovic et
18 l'amiral Jokic, de même qu'avec le maire de Dubrovnik et avec M. Kouchner.
19 Ce qui est important, à mon sens, pour parler de ce document, c'est ce que
20 nous lisons là -- c'est que les gens, qui profèrent des menaces à l'égard
21 des observateurs, ne sont pas des partenaires adéquats et devraient être
22 exclus de toute négociation, c'est-à-dire, nous étions en danger, et des
23 menaces ont été proférées à mon égard également lorsque j'étais à Zelenika,
24 même avant. Il est écrit ici, nous
25 lisons : "Que les moniteurs devraient s'assurer, de la part des deux
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1 parties, obtenir des garanties et, qu'en aucun, il ne devrait être révélé
2 quant à leur siège tant qu'il y aurait des tirs dont ils pourraient être
3 menacés."
4 Ce document, cette fois-ci, est signé par deux hauts gradés de la JNA, en
5 présence du ministre français et du maire de Belgrade, en date du 25
6 novembre. Ceci n'avait absolument aucun intérêt -- aucune suite
7 pratiquement car, déjà le 6 décembre, la JNA s'est mis à pilonné la ville
8 en tirant, notamment, sur les sites pour lesquels ils savaient très bien
9 que nous étions là-bas, quelques-uns de nos observateurs et trois ministres
10 croates pendant que nous étions en réunion à Cavtat, le 5. Le 6, nous avons
11 été bombardés. Ils savaient que nous y étions le 6 de même, et une des
12 réunions que nous avons tenue par la suite a eu lieu le 7.
13 Par conséquent, ce document, tel que signé, n'avait aucun intérêt -- aucune
14 suite.
15 Q. Par conséquent, cet accord n'a pas été respecté ?
16 R. Evidemment, ceci concernait aussi d'autres choses, comme vous avez pu
17 le mentionner vous-même, il y avait déjà un cessez-le-feu en date du 13,
18 comme M. Van Houten en a même parlé pour le mentionner. Il y avait un
19 cessez-le-feu violé -- presque incroyable.
20 Q. Vous avez mentionné le 5 décembre. Pouvons-nous passer maintenant à
21 l'intercalaire numéro 29, qui concerne, notamment, cette réunion. Voulez-
22 vous d'abord vous reporter à ce document ? Après quoi, j'ai des questions à
23 vous poser là-dessus.
24 R. Je suis prêt.
25 Q. Vous est-il familier de ce document, Monsieur ?
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1 R. Oui, je l'ai écrit -- je l'ai rédigé moi-même.
2 Q. Merci. Vous n'avez guère besoin de le lire -- de le reconsulter, mais,
3 de mémoire, pouvez-vous nous dire ce qui a eu lieu en date du 5 ?
4 R. J'espère que vous allez deviner maintenant mon écriture. Cette réunion
5 a eu lieu du fait que, quelques jours avant, le ministre Rudolf m'a
6 contacté et, si j'ai bien compris, il avait pris part à des négociations à
7 maintes reprises préalablement à Split. C'était une réunion avec le général
8 Mladenic et d'autres personnes. Lui, il voulait m'avoir à ses côtés cette
9 fois-ci car, comme il a dit, par ces moyens-là, par l'intermédiaire de ces
10 hommes à Cavtat, il a pu d'ailleurs convier les gens de la JNA pour une
11 réunion. De toute évidence, lorsqu'il me profère une telle requête, je n'ai
12 que la suivre. Bien entendu, normalement, nous l'avons suivie. Nous avons
13 essayé d'être des observateurs, une espèce de sage-femme qui devrait être
14 partout présente toutes les fois où les deux parties en présence sont en
15 négociation. Comme on le sait, généralement, la mission avait pour
16 philosophie, c'était de voir les deux parties se mettrent à négocier, alors
17 que nous devions être que des observateurs, une espèce d'intermédiaires.
18 Mais, s'agissait-il, évidemment, de négociations qui rappelaient un certain
19 temps reculé, il m'a demandé. Il avait besoin d'un interprète et de nos
20 expériences. Nous en savions plus long. Fallait-il avoir des gens auprès de
21 nous, ainsi avons-nous fait appel à un officier d'état major ?
22 Nous étions partis le 4 décembre pour Dubrovnik. Il faisait plutôt calme.
23 On pouvait peut-être entendre un coup de feu d'un fusil que nous avons pu
24 entendre à travers et par la fenêtre d'un restaurant dans lequel nous
25 étions à dîner. Nous nous sommes rendu à Cavtat, comme déjà arrangé le jour
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1 précédent, pour être accueilli par l'amiral Jokic et mon ami, capitaine
2 Jeremic. Eux, ils nous ont demandé de ne pas être présents à cette réunion.
3 Les ministres croates ont accepté cela. Par conséquent, nous étions dehors
4 pour, évidemment jouir de la belle nature de l'environnement.
5 Après la réunion, les ministres et l'amiral Jokic m'ont abordé pour
6 m'informer -- pour nous informer que les négociations n'ont pas pu être
7 menées à bien. Il n'y avait aucun résultat, mais le ministre Rudolf m'a dit
8 que la réunion a eu lieu dans une ambiance d'amitié positive, et c'étaient
9 ces paroles à lui, ce qui devait indiquer, à nos yeux, que tout allait
10 bien. On ne pouvait, disait-il, rien conclure. Rien n'a été couché sur le
11 papier, mais se proposaient-ils de poursuivre cette réunion au cours de la
12 journée qui venait. Les trois ministres, évidemment, avait la ferme volonté
13 d'aboutir à de bons résultats.
14 Comme vous pouvez le voir vous-même, cette réunion devait avoir lieu le 6,
15 au cours de la matinée, vers 10 heures, à Cavtat encore. Chose typique et
16 caractéristique, le tout devait avoir lieu dans les territoires sous le
17 contrôle de la JNA.
18 Q. Puis-je vous poser une question ? Comment se présentaient les
19 sentiments et l'atmosphère et l'ambiance ? Quels étaient les sentiments des
20 deux parties ? Qu'est-ce que vous avez pu sentir vous-même ?
21 R. Comme je vous ai déjà dit, les ministres m'ont fait part de leur
22 optimisme, de leur espoir. Quant à l'amiral Jokic, il souriait plutôt et
23 avait une attitude plutôt amicale à l'égard de tout cela. Par conséquent,
24 d'après le comportement des gens, pouvait-on conclure que la situation
25 était plus positive et qu'on pouvait s'attendre à un bon résultat.
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1 Q. Est-ce que vous avez pu peut-être anticiper par là sur un accord à
2 conclure le jour qui venait ?
3 R. Le jour qui venait --
4 Q. Est-ce que vous l'avez anticipé ?
5 R. Je voulais dire que je me sentais vraiment ainsi. De retour à
6 Dubrovnik, une fois que nous avons complété notre rapport pour informer nos
7 supérieurs, notre QG, lorsque nous étions à table, à dîner, nous n'étions
8 pas évidemment à la même table parce que nous étions avec les observateurs
9 de la Communauté européenne. Nous avons eu l'impression que les ministres
10 croates et les gens du comité, de la cellule de Crise du côté croate, qui
11 étaient présents, étaient plutôt de bonne humeur et, définitivement,
12 avaient de bons sentiments à l'égard de tout le monde.
13 Q. Vous avez escorté les ministres croates là-bas. A qui vous entendiez-
14 vous là à rencontrer de la part de la JNA ?
15 R. Je m'attendais à voir, par exemple, quelqu'un des commandants. Enfin,
16 je m'attendais à voir l'amiral Strugar, l'accusé -- le général Strugar,
17 mais il y avait l'amiral Jokic là-bas. Par conséquent, je supposais qu'il
18 était pratiquement le représentant du général Strugar. Ce n'est pas moi qui
19 avais demandé de prendre part à ces discussions. Par conséquent, je me
20 permets de dire que je ne sais même pas si M. Rudolf s'y attendait, quant à
21 lui. Je ne pourrais pas m'y attendre plus.
22 Q. Très bien. Sur la base de vos propres expectatives, quant à l'accord
23 qui devait être conclu le jour suivant et, étant donné que tous avaient
24 fait preuve d'une attitude positive en date du 5 décembre, est-ce que vous
25 vous attendiez à des pilonnages en date du 6 décembre ?
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1 R. Non, pas du tout. En fait, je me suis mis au lit, je devais lire un
2 livre et j'avais plutôt l'air d'être content. Il y avait de l'espoir, me
3 suis-je dit, c'est-à-dire, je ne pouvais vraiment avoir aucune idée de ce
4 qu'on devait s'attendre à la réunion du lendemain. C'est-à-dire, je n'avais
5 pas la moindre idée de ce que je devais avoir comme idée de voir les trois
6 ministres croates accepter la réunion qui devait commencer ce jour-là. Par
7 conséquent, je ne pouvais pas avoir la moindre idée de la possibilité de ne
8 pas voir cette rencontre avoir des suites. J'ai été très surpris, autrement
9 dit.
10 Q. Vous venez de mentionner trois ministres croates. Le fait est que des
11 ministres ont pris part à ces réunions. Est-ce que cela a eu de l'intérêt
12 pour vous ?
13 R. Cela indiquait le fait, à mes yeux, que tout allait vers un échelon
14 très élevé, chose importante, ne serait-ce que pour parler de la partie
15 croate. Il semblait que tout cela devait avoir un intérêt pour eux et que
16 ceci était une matière sérieuse pour eux.
17 Q. Tout cela, fort bien. Passons maintenant au 6 décembre. Où vous
18 trouviez-vous tôt le matin en date du 6 décembre ?
19 R. J'étais au lit, dans ma Chambre, donnant sur la mer, dans une baignoire
20 pleine d'eau salée. Je voulais surtout me laver les dents.
21 Q. Pouvez-vous me dire dans quel hôtel vous êtes descendu ou peut-être
22 dans quelle maison, quelle chambre d'hôtel?
23 R. C'était à l'hôtel Argentina. Je ne me souviens plus du numéro de
24 chambre.
25 Q. Cela n'a pas d'importance. Pourquoi vous êtes resté à Dubrovnik cette
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1 nuit-là, sans retourner à Split ?
2 R. Devrait-on, peut-être, utiliser une comparaison pour y répondre. Ce
3 qu'on devait faire, lorsqu'on se rend à Oslo pour pouvoir venir à Londres,
4 le jour suivant, pour une autre rencontre. Pour me rendre, autrement dit, à
5 Split, il me faudra voyager toute une journée. Alors, lorsque vous avez une
6 réunion que vous terminez à 5 heures de l'après midi et que vous devez
7 avoir une autre réunion le lendemain à 10 heures, de toute évidence, il
8 fallait rester à Dubrovnik.
9 Q. Vous étiez là le 6 décembre, pour des négociations ?
10 R. J'étais prêt à des négociations.
11 Q. Fort bien, mais, est-ce que vous deviez accompagner les ministres
12 croates ?
13 R. C'était le même arrangement comme avant. Le 5 décembre, nous devions
14 nous, observateurs, nous rendre là-bas, avec les trois ministres.
15 Q. Est-ce que quelque chose s'était produite au cours de la matinée ? Très
16 tôt le matin ?
17 R. Je me suis réveillé. J'ai entendu des bruits qui ne m'étaient que trop
18 bien connus. Réveillé étais-je, je dis, parce que j'ai entendu des
19 pilonnages et tout cela s'est produit un peu avant 6 heures du matin. On
20 peut s'imaginer, à cette époque-là, il n'y avait pas beaucoup trop de
21 clients à l'hôtel Argentina. D'autres hôtels abritaient des réfugiés, ce
22 qui n'était pas le cas de cet hôtel. Avant de pouvoir descendre le hall, du
23 haut de ma chambre, en écartant le rideau, ai-je pu voir les missiles tirés
24 à l'encontre des murailles de la vieille ville ou du vieux port de
25 Dubrovnik. Par conséquent, j'ai voulu descendre dans le hall pour voir ce
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1 qui se passait, pour entrer en communication avec quelqu'un. Dès que j'ai
2 eu la possibilité de le faire, j'ai fait part de ma protestation, disant
3 que nous devions avoir des négociations avec l'amiral Jokic, comme ceci a
4 été signalé le jour précédent. Je lui ai adressé mon message, mes doléances
5 et protestations, du fait que Dubrovnik a été pilonnée.
6 Q. Très bien, mais, avant ce pilonnage, par lequel vous avez été réveillé
7 quelque peu avant 6 heures du matin, est-ce qu'il vous est arrivé
8 d'entendre des coups de feu, peut-être à partir de 2 heures du matin
9 jusqu'au moment où vous avez entendu ce bruit de pilonnage ?
10 R. Non, pas quant à moi. Je n'en ai pas entendu. Ceci n'a pas été entendu
11 non plus que par mes collègues. Personne n'a rien entendu de la sorte.
12 Q. Avant le pilonnage initial que vous avez entendu à 6 heures du matin,
13 avez-vous reçu des lettres, des notes de protestation quelconques ayant
14 affaire à des violations de cessez-le-feu ? Y a-t-il eu, parmi les
15 observateurs, qui auraient reçu quelque chose du genre.
16 R. De la part de qui ?
17 Q. De n'importe quelle partie. Est-ce que vous avez reçu des lettres de
18 protestation ?
19 R. Non.
20 Q. Est-ce que vous avez -- vous vous souvenez que vous n'avez rien reçu en
21 date du 6 décembre ?
22 R. Bien entendu.
23 Q. Alors, je vous prie de vous reporter à l'intercalaire numéro 30, s'il
24 vous plaît. Je vous prie de consulter ce document et de nous dire de quoi
25 il s'agit.
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1 R. Il s'agit pratiquement de mon journal, contenant les événements tels
2 qu'ils se sont produits. Je crois que je pensais n'avoir pas été obligé
3 d'exploiter du papier à de telles fins, mais voilà comment j'ai noté tous
4 ces événements. Je dis qu'à 6 heures, le pilonnage a été entamé depuis la
5 terre ferme et de la mer, et cetera. En tout cas, j'ai voulu préciser qu'il
6 s'agissait de 6 heures du matin et, comme vous pouvez le voir, tout cela a
7 été, évidemment, acheminé vers Split et Zagreb, moyennant l'équipement dont
8 j'ai pu disposer sur le tas.
9 Q. Sur la base de vos observations, vers 7 heures 20, deux obus ont
10 atterri en plein centre de la vieille ville ?
11 R. Oui.
12 Q. Dans les minutes, qui ont suivi -- 12 minutes qui ont suivi, d'autres,
13 et de nouveaux, obus sont tombés, et cela sur la vieille ville, n'est-ce
14 pas ?
15 R. Oui.
16 Q. Dernière ligne, nous lisons que, de 9 heures 45 à 10
17 heures : "Chaque minute, on entend des coups et des tirs de 10 à 15 obus."
18 Est-ce que vous les avez comptés ou comment ?
19 R. Dans le sous-sol de l'hôtel Argentina, je devais m'occuper de tant de
20 choses à la fois. Bien entendu, que j'ai pu suivre les sons et les tirs,
21 mais il y avait des collègues qui étaient là et qui me communiquaient. Il y
22 en avait toujours un qui observait et il s'agit définitivement d'un rapport
23 sur la base de ce qui m'a été dit et rapporté par mes collègues.
24 Q. Très bien. Alors, 9 heures 20, nous lisons : "Notre bateau pour aller à
25 Cavtat, Argos 2, arborant un pavillon de la Communauté européenne, a été
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1 touché par un tir direct et est en feu."
2 De quoi il s'agit ?
3 R. Il s'agit, évidemment, d'un tir tout à fait efficace. Il ne s'agit pas
4 seulement d'autre chose, mais que de parler de la fumée qui était dégagée.
5 Il y avait un pavillon de la Communauté européenne qui était arboré.
6 Excellente cible, si l'on regarde le tout sous l'angle de l'artillerie.
7 Q. Est-ce que vous vous en êtes servi de ce bateau ?
8 R. Oui, c'est moyennant ce bateau que nous nous rendîmes à Cavtat.
9 Q. Voyons maintenant à la page 2, à 11 heures ou plutôt 10 heures 45 -- 11
10 heures. Nous lisons, en ce moment-ci, 15 obus tombent chaque minute par
11 intervalle de quelques minutes.
12 Q. Dites-nous quelque chose à ce sujet.
13 R. Mais il n'y a pas grand-chose à ajouter, c'est un fait, c'est ce qui
14 arrivait. Comme je viens de le dire, il est possible. J'ai observé, oui --
15 en effet, je me trouvais dehors pour observer ce qui se passait, et un de
16 mes deux collègues ou tous les deux l'observaient, eux aussi.
17 Q. Merci. A 11 heures 10, vous avez signé que "le ministre Rudolf à un
18 entretien avec Zagreb. Un message parvient de la base navale de Nabako
19 Vorska. La JNA cessera de tirer à 11 heures et quart. La réunion de Cavtat
20 a été prévue pour 13 heures 30."
21 R. "Inch Alla", ce qui en arabe veut dire "si Dieu le veut".
22 Q. Fort bien, mais le ministre Rudolf, où se trouvait-il en ce moment-là ?
23 R. Il se trouvait dans le même sous-sol, dans la même pièce où je me
24 trouvais moi-même, c'est-à-dire à l'hôtel Argentina. Le message lui a été
25 envoyé de Boka Kotorska, si je ne me trompe pas, il s'agit de cette base
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1 navale. Il se servait d'un autre téléphone et nous devions peut-être opérer
2 moyennement le téléphone. Je crois que nous avons eu beaucoup de problèmes
3 de communications parce que, de toute évidence, lui, il était en contact
4 avec Zagreb et utilisant la même ligne de téléphone. Voilà, comment
5 j'expliquerais cette remarque, "si Dieu le veut".
6 Q. A 11 heures et 15, est-ce qu'il y a eu un cessez-le-feu -- est-ce que
7 le feu a été arrêté-- a été interrompu ?
8 R. Pas vraiment. Comme vous pouvez le voir, quelques minutes seulement
9 plus tard, les obus se font vraiment considérable par le nombre, mais on
10 tirait toujours. Peut-être pas au même rythme qu'avant. Il se peut qu'il y
11 ait eu une interruption de tire vers les 11 heures 15, mais qui ont tout
12 repris aussitôt après.
13 Q. Fort bien. Voulez-vous vous reporter à la page suivante, lorsque nous
14 lisons 1430, 2 heures 30 après midi ?
15 R. J'y suis.
16 Q. Nous lisons que le ministre Rudolf a reçu un message de l'amiral Jokic,
17 lequel s'excuse des pilonnages et, pour moyen, lequel il informe que ceci
18 échappe à tout contrôle de la JNA. Le pilonnage sporadique dure toujours.
19 L'amiral Jokic précise qu'il devait se rendre à Belgrade à 14 heures.
20 L'amiral Jokic propose une réunion pour demain à midi, 12 heures.
21 Une fois que vous avez écrit que le pilonnage en dehors échappe au
22 contrôle de la JNA, vous avez mis une mention comme "incroyable". Que
23 voulez vous dire par là ?
24 R. J'ai reçu une copie de ce message de l'amiral Jokic, qui lui présente
25 ses excuses. Je crois que la copie de ce message y est quelque part. Mais,
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1 en tout cas, je l'ai reçu la copie de ses excuses, où l'amiral présente ses
2 excuses de ce qui s'était passé ce jour-là et jusqu'en ce moment-là. La
3 remarque faite par moi, "incroyable", ce n'est pas certain quelque chose
4 qui serait une remarque propre à un soldat parce que, à mon sens, l'armée
5 yougoslave était une armé professionnelle bien organisé et, à mon sens,
6 lorsque on se retrouve dans cette situation, il est tout à fait incroyable
7 de voir le pilonnage poursuivi pendant si longtemps, pour des raisons de
8 quelque chose qui semble t-il échappe à tout contrôle. Il me semble
9 -- j'avais le sentiment qu'entre eux étaient des bonnes communications.
10 Maintenant, je peux comprendre, par exemple, qu'un premier tireur de
11 mitrailleuses de la première ligne n'avait pas reçu le message ou peut-être
12 que lui, redoutant quelque chose, évidemment, se servirait d'un tout
13 premier tir qui pourrait évidemment faire entamer à toute une guerre dans
14 cette région. Mais il s'agit plutôt de tirs et de feux permanent moyennant
15 des armements lourds, dire ici que quelque chose échappée au contrôle, mais
16 plus gérable. Voilà c'est quelque chose de tout à fait incroyable
17 d'entendre parler de la sorte à un haut gradé.
18 Je ne m'attendais du tout à ce que ceci se retrouve ici. Il s'agissait
19 d'une note envoyée à mon propre QG, mais c'est vraiment ce que je
20 ressentais, à ce moment-là.
21 Q. Pouvons-nous passer à la page suivante, alors ? Pardon. Est-ce que les
22 tirs se sont arrêtés à ce moment ?
23 R. Page suivante, vous avez dit.
24 Q. Oui. 16 heures 10 -- 16 heures 10 de l'après midi. Quelques impacts
25 seulement depuis 16 heures, le ministre Rudolf m'informe que le général
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1 Strugar a maintenant donné l'ordre d'un cessez-le-feu immédiat; cependant,
2 quelques tirs et parts sont encore entendus. Pouvez-vous me commenter
3 cela ?
4 R. Oui. Par ses propres moyens, le ministre Rudolf a pris contact avec la
5 JNA. D'après l'information qu'il a fourni avec le général Strugar, le
6 Général Strugar était revenu sur les lieux d'une manière ou d'une autre. Il
7 s'agissait d'une promesse, encore une fois, selon laquelle un cessez-le-feu
8 aurait lieu. Je puis aisément comprendre en référence à ce que j'ai dit
9 auparavant que ceci pourrait être difficile, que tout s'arrête à une heure
10 immédiate donné. Je n'ai pas été particulièrement surpris, même si l'ordre
11 de cessez-le-feu avait été donné, que des tirs sporadiques que les grenades
12 puissent tombé.
13 Q. Après ce moment-là est-ce qu'il y a encore eu des tirs nourris après
14 que le général Strugar avait ordonné un cessez-le-feu à 16 heures 15 ou 4
15 heures 15.
16 R. Non, pas tellement. Il semble que la situation a été reprise en main
17 plus ou moins.
18 Q. Excusez-moi, j'aurais dire 4 heures 10 ou 16 heures 10. Mais alors à
19 quelle heure est-ce que tous les tirs y compris sporadiques se sont
20 arrêtés ?
21 R. Dans les tout derniers tirs, cela est certain. Ils se sont arrêtés à 19
22 heures 5 ou à 19 heures 15 plutôt, mais ce n'était pas grand-chose.
23 Q. Passons maintenant à une série de trois documents relatifs au 6
24 décembre, les documents 32, 32 et 34. Commençons par le document 31. La
25 partie anglaise commence au milieu jusqu'à la fin. Est-ce que vous
Page 2195
1 connaissez ce document.
2 R. Je l'ai rédigé moi-même quelqu'un la dactylographié pour moi.
3 Q. Pouvez-vous nous en parler ?
4 R. Comme vous pouvez le voir, j'ai de ma main notée qu'il a été transmis
5 par les moyens à ma disposition quoi que ce fût un pacte, à ce moment-là.
6 Le 6, c'est-à-dire, le 6 décembre, à 7 heures 14, je me suis levé à 6
7 heures et il m'a fallu un petit peu temps pour m'organiser, garantir
8 l'établissement des communications et cetera. Le plus le mieux que j'ai pu
9 faire, à ce moment-là, le plus rapide on a été de protester contre cela, le
10 matin même de la réunion prévu. Apparemment, la personne chargée de la
11 réunion avec les ministres se serait l'amiral Jokic. C'est lui que nous
12 l'avions rencontré à nouveau ce jour-là. Il m'apparut tout à fait pertinent
13 d'envoyer ce message -- lui envoyer ce message, et c'était lui le
14 destinataire du message. Le message lui-même, je crois se passe de
15 commentaires.
16 Q. Mais vous nous dites que l'attaque contre Dubrovnik est totalement
17 contradictoire par rapport à la bonne volonté que vous avez faite preuve
18 hier.
19 Est-ce que ceci est une référence à ce que vous ressentiez après la
20 réunion ?
21 R. Oui, absolument.
22 M. WEINER : [interprétation] Pour la cour, Monsieur le Président, dimanche
23 le témoin nous a emmené un petit morceau de papier à peine lisible qui
24 ressemble à une notification de transmission faxe. Il faut en fait une
25 loupe pour le lire. Cependant, ce document indique que la transmission a
Page 2196
1 été effectuée, est-ce que la cour désire le voir ? En tout cas, il l'a dans
2 ses notes personnelles, si la cour désire examiner ce document, nous
3 pouvons le mettre à sa disposition ?
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, je vous remercie, je propose
5 qu'on le soumette à la Défense.
6 M. WEINER : [interprétation]
7 Q. Monsieur, avez-vous encore ce petit morceau de papier ?
8 R. C'est de cette très mauvaise copie dont vous parlez ?
9 Q. Oui.
10 R. Ceci.
11 Q. Est-ce que --
12 R. Je vérifie. Moi, j'ai utilisé une loupe pour essayer de relire cela. Je
13 vérifie en ce moment pour déterminer si j'ai -- enfin, en tout cas, voilà
14 le document.
15 M. WEINER : [interprétation] C'est sur une petite bande de papier, il est
16 difficile à lire.
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Weiner, est-ce que vous
18 entendez nous dire que M. Hvalkof a pu lire cela ?
19 M. WEINER : [interprétation] Oui, effectivement, c'est lisible, il indique
20 que la communication a été transmise à 7 heures 12 du matin. Je voulais
21 simplement signifier cela s'est en fait le message de confirmation du
22 transmission du fac-similé.
23 M. LE JUGE PARKER : [aucune interprétation]
24 M. WEINER : [interprétation] Confirmé.
25 M. RODIC : [interprétation] Si je comprends bien cette confirmation le
Page 2197
1 temps où la machine a reçu justement et envoyé, est bien 15 heures 35, 15
2 heures 35.
3 M. WEINER : [aucune interprétation]
4 M. RODIC : [aucune interprétation]
5 M. WEINER : [interprétation] Désole.
6 M. RODIC : [interprétation] Sur ce qui suit comme étant la date de
7 confirmation, l'heure d'envoi est bien 15 heures 35. D'après le contenu
8 pour autant que je puisse lire, il ne s'agit pas de télécopie d'en vient de
9 parler mon honorable collègue, M. Weiner, peut-être s'agit-il d'une erreur,
10 s'agirait-il d'un autre document qui vient de nous être émis ou lieu de ce
11 qui a fait l'objet.
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Ah, excusez-moi, oui, ce n'est peut-être pas
13 le bon document. Je vous remercie. Excusez-moi, je suis désolé avec tous
14 ces vieux papiers. Je crois que j'ai le bon document.
15 Je vous présente mes excuses pour le désordre dans lequel -- se sont mes
16 papiers. Voilà.
17 M. PETROVIC : [interprétation] Si vous me le permettez, Monsieur le
18 Président.
19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Allez-y.
20 M. PETROVIC : [interprétation] Avant que cela soit distribué, voyons ce que
21 nous pouvons lire. Nous lisons bien la date du 6 décembre, 7 heures 12,
22 c'est ce que nous pouvons lire au moins, l'heure où le fax a été envoyé,
23 mais ce qui est intéressant pour regarder ce document, c'est qu'à cette
24 partie du document, les notes a -- c'est-à-dire où nous devons voir qui
25 serait le destinataire, et bien, c'est cette partie-là qui manque, qui est
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1 d'ailleurs était retirer, déchirer, par conséquent, nous nous voyons que --
2 peut-être les chiffres supérieurs seraient 8 et 5.
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie pour cette aide,
4 Monsieur Petrovic.
5 Monsieur Weiner, vous voulez recevoir le document en retour.
6 M. WEINER : [interprétation] C'est le document du témoin, je voulais
7 simplement qu'il soit versé au dossier.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.
9 M. WEINER : [aucune interprétation]
10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il serait bon que tous les chiffres,
11 et tous les mots qui peuvent être identifiés par le témoin soient repris au
12 compte rendu d'audience.
13 M. WEINER : [interprétation] Ecoutez, je vais le lire pour le compte rendu
14 d'audience. Il est indiqué : "Rapport, décembre 06, 1991, 07 : 12, 7 heures
15 12." En dessous, il est indiqué : "Mode, durée, page, résultat." Sous
16 durée, il est signalé cinq et quelque chose, il semble que cela soit des
17 minutes, et puis il est indiqué : "Transmission," semble G3, et puis
18 quelque chose. Ensuite à gauche, il est indiqué : "Décembre, 06, le 6
19 décembre 07." Il y a une date d'envoi, 707. On ne peut pas voir le reste.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois que vous pouvez marquer un
21 accord avec l'observation de M. Petrovic, selon laquelle le numéro de
22 téléphone du destinateur ne peut pas être identifié.
23 M. WEINER : [interprétation] C'est exact. C'est pourquoi le témoin est ici.
24 Q. Monsieur, qu'est-il advenu du reste de ce document ?
25 R. Je n'en sais rien. Je suis bien incapable de vous le dire. A ce moment-
Page 2199
1 là, il n'avait aucune importance. Lorsque j'ai reçu ce papier de la
2 personne qui avait envoyé le fax, c'était simplement pour me prouver qu'il
3 avait été envoyé. Quand on reçoit un message fax, on obtient un document où
4 il est signalé "okay" ou quelque chose comme cela. Cela a été envoyé par
5 machine de fac-similé à partir de la cave de l'hôtel Argentine et l'un de
6 mes collègues. J'ai dit bien, simplement prendre note de cela. C'était ma
7 confirmation et je l'ai notée. J'étais absolument convaincu, à ce moment-
8 là, que ce message avait été reçu par l'amiral Jokic ou, en tout cas, à son
9 quartier général.
10 Q. Est-ce que ce petit morceau de papier de confirmation, est-ce qu'il
11 était agrafé à un autre document ?
12 R. Lorsque j'étais dans une telle situation, je faisais ce genre de
13 choses. Moi, si j'avais effectivement, une agrafeuse sous la main, je
14 l'agraferais.
15 Q. Le document auquel était agrafé, votre document personnel, était-ce le
16 même document que celui qui figure à la référence 31, l'intercalaire 31 ?
17 R. Oui, c'est l'original.
18 Q. Je vous remercie. Sur votre original ou sur l'intercalaire 31, il est
19 indiqué à la droite de votre nom, sur l'anglais, en bas, quelque chose.
20 Pouvez-vous le lire ?
21 R. Il est indique : "Envoyé 0607, 14, alpha novembre 1991." Cela signifie
22 envoyé le 6 novembre, ce qui est faux. Ça devrait être [imperceptible] --
23 il est indiqué envoyé le 6 décembre à 7 heures 14 1991. Comme vous pouvez
24 le voir, en haut, il est indiqué Dubrovnik, 6 décembre 1991. C'est tout
25 simplement parce que j'étais très occupé et j'ai commis la même erreur que
Page 2200
1 M. Bondioli dans le document qui avait été mentionné auparavant.
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Excusez-moi. Monsieur Hvalkof, pouvez-
3 vous nous aider en ce qui concerne la manière dont vous l'avez envoyé, à
4 quel numéro il a été transmis ?
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, je ne puis pas vous aider en ce qui
6 concerne le numéro, Monsieur le Président. Tout ce que je peux -- tout ce
7 que j'ai -- non, le numéro n'est pas là, mais il a été envoyé au numéro de
8 fax de la JNA à Zelenika ou ailleurs, je ne sais pas où cela se trouvait,
9 mais nous avions, en fait, un numéro de fax.
10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Petrovic.
11 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, si vous permettez, de
12 toute évidence, l'original de ce document est tenu par le témoin. Il s'agit
13 du document que nous venons de consulter. Or, l'intercalaire 31 contient ce
14 document mais, à la différence de toutes les autres télécopies que nous y
15 retrouvons assorties avec cette pièce à conviction, en haut de la page, il
16 n'y a pas de photocopie de ce fragment de papier que nous venons de voir.
17 Alors, la question de l'authenticité du document exige, à titre
18 d'éclaircissement, de voir quelle est la raison pour laquelle le document
19 qui devrait contenir l'original, évidemment n'y est pas. Peut-être
20 pourrions-nous nous en occuper pour en traiter lors du contre-
21 interrogatoire. Nous pourrions le faire maintenant, d'autant plus qu'à la
22 lumière, le fait est que lorsque nous traitions du document à
23 l'intercalaire 30, il n'y a pas vraiment eu de mention suivant laquelle le
24 témoin aurait envoyé ce document. Or, nous traitions de l'intercalaire 30,
25 de cela. Sept heures, sept heures 20, sept heures 30, et cetera, on parlait
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1 d'autres activités du témoin sans que l'on puisse constater ce dont nous
2 sommes en train de parler maintenant. Mais nous allons nous en occuper en
3 contre-interrogatoire du témoin. Je vous en remercie, Monsieur le
4 Président.
5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, effectivement, il y a toute une
6 série de questions que je m'imagine que vous voudrez aborder lors du
7 contre-interrogatoire, Monsieur Petrovic.
8 M. WEINER : [interprétation] Oui, l'autre chose, j'essaie à plusieurs
9 reprises de faire une photocopie de cela. Si le Greffe a accès à une
10 machine quelconque qui soit à même de produire une photocopie de cela, je
11 n'ai aucune objection.
12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il m'apparaît que ce document ne peut
13 pas être reproduit de manière satisfaisante par photocopie. Je pense qu'il
14 faudrait faire une photographie conventionnelle pour espérer pouvoir
15 obtenir un résultat lisible quel qu'il soit. Puis-je en conclure que vous
16 avez l'intention de nous remettre l'original ?
17 M. WEINER : [interprétation] Je l'ai laissé entre les mains du témoin.
18 C'est son original. Nous en avons une copie. Seriez-vous prêt --
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je vous en prie.
20 M. WEINER : [interprétation] Merci.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce que vous avez remis à la Cour,
22 Monsieur Hvalkof, est, d'après ce que vous nous dites, l'original du
23 document repris à l'intercalaire 31. Est-ce exact ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est exact.
25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Avec le document la confirmation de
Page 2202
1 transmission qui est agrafée ?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] C'est sous cette forme dès lors qu'il
4 sera reçu en tant que document séparé.
5 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce de l'Accusation
6 P62.
7 M. WEINER : [interprétation] Merci.
8 Q. Merci, Monsieur Hvalkof.
9 Passons maintenant au document suivant daté aussi du 6 décembre. Il s'agit
10 de l'intercalaire numéro 32. La deuxième page est dactylographiée, c'est un
11 peu plus lisible. Pouvez-vous nous parler de ce document ?
12 R. Il s'agit d'une plainte envoyée à la JNA de Boka émanant de la cellule
13 de Crise, et qui est sous la forme d'info, un message d'information
14 transmis à nous à l'ECMM et en même temps à Dubrovnik. Encore une fois, il
15 s'agit d'une note de protestation concernant le pilonnage. Je pense qu'il
16 n'y a pas grand-chose de plus à en dire. Ils nous informent simplement
17 qu'ils ont envoyé ce message par leurs propres moyens.
18 Q. C'est aussi daté du 6 décembre.
19 R. Oui, oui, c'est le cas.
20 Q. Merci. Mais un autre document, le document à l'intercalaire 34.
21 R. Oui.
22 Q. Alors, reconnaissez-vous ce document ?
23 R. Oui.
24 Q. Pouvez-vous nous dire comment ce document est arrivé en votre
25 possession ?
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1 R. C'est aussi un document qui nous a été transmis à titre d'information.
2 Je ne peux pas vous dire exactement qui nous l'a transmis, mais il nous a
3 été transmis là-bas, à Dubrovnik. Encore une fois, il s'agit d'un message à
4 titre d'information. Par ce centre d'information de Dubrovnik, et j'ai
5 indiqué précédemment que je ne suis pas tout à fait au courant des
6 différentes composantes de l'administration de Dubrovnik. Mais, sans aucun
7 doute, ce centre d'information a un rapport avec la cellule de Crise et le
8 conseil municipal.
9 Q. Cette lettre, ce fax, document d'information, appelons-le un document,
10 on y discute aussi des dégâts dans la vieille ville, tant à 10 heures qu'à
11 14 heures 45, c'est-à-dire 2 heures 45 de l'après-midi.
12 R. C'est exact. La première chose qui est indiquée ici, c'est l'inversion
13 des faits.
14 Q. Vous avez reçu et conservé des documents provenant de sources
15 diverses ?
16 R. Oui.
17 Q. Pouvons-nous maintenant passer ces séries de lettres 35, 36 et 33 ?
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Peut-être ce serait le bon moment pour
19 procéder à une pause, avant que vous n'abordiez ce groupe de documents ?
20 M. WEINER : [interprétation] Je vous remercie.
21 --- L'audience est suspendue à 12 heures 19.
22 --- L'audience est reprise à 12 heures 47.
23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Weiner.
24 M. WEINER : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
25 Q. Monsieur Hvalkof, bonjour. Avant l'interruption, je vous ai demandé
Page 2204
1 d'examiner une série de trois documents, d'intercalaires 35, 36 et 33.
2 Commençons à l'intercalaire 35, s'il vous plaît. Savez-vous qui a envoyé
3 ceci ?
4 R. C'est un message qui vient du QG de la JNA à Boka. Il a été envoyé au
5 ministre Rudolf par le vice-amiral Jokic.
6 Q. C'est une lettre d'excuses, n'est-ce pas ?
7 R. Oui, pour autant que je puisse le lire.
8 Q. Dans le premier paragraphe de cette lettre, il est dit que le général
9 Kadejevic vous a envoyé un message, ainsi qu'à l'ECMM de Dubrovnik afin
10 qu'il y ait une enquête pour établir qu'elles sont les responsabilités ou
11 les culpabilités dans cet événement.
12 Est-ce que vous savez s'il y a eu une enquête qui a été diligentée ?
13 R. Non, pas à l'époque.
14 Q. Qui que ce soit de --
15 R. Mis à part cette information-ci, mais je n'ai reçu rien de cette nature
16 qui m'aurait été adressé, en tant que membre de l'ECMM de Dubrovnik.
17 Q. Dans votre équipe où l'un ou quelconque des observateurs de l'ECMM a-t-
18 il jamais été interrogé par des membres de la JNA ?
19 R. Au sujet de quoi ?
20 Q. Au sujet d'une enquête portant sur ce qui s'était produit en décembre,
21 le 6 décembre ?
22 R. Non, pas eu égard à une enquête. La seule chose dont je me souviens à
23 ce sujet c'était qu'on a organisé l'arrivée de deux officiers de la JNA
24 afin de conduire une inspection, afin de se rendre sur les lieux pour voir
25 les merveilles de Dubrovnik après tout cela. Je ne suis absolument pas au
Page 2205
1 courant de quoi que ce soit d'autres au sujet de cette enquête, au sujet de
2 ce qui est mentionné ici.
3 Q. Mis à part cette inspection de Dubrovnik, et nous y reviendrons dans
4 peu de temps, y a-t-il jamais quelqu'un qui vous aurait demandé un
5 entretien ou une audition à vous ou à d'autres membres de votre équipe
6 d'observateurs au sujet de l'incident du 6 décembre ?
7 R. Vous pensez à la JNA ?
8 Q. L'Accusation, la JNA, l'armée populaire yougoslave.
9 R. Non.
10 Q. Est-ce que vous avez appris quels ont été les résultats de l'enquête --
11 d'une enquête très énergique qui aurait été menée comme décrit par le
12 général Kadejevic ?
13 R. J'ai lu cela beaucoup plus tard. J'avais un exemplaire, je pense que
14 cela provient de notre QG de Zagreb. Je ne me souviens pas très bien, mais
15 je me souviens d'avoir lu un document, où on voyait la liste de tous les
16 dommages qu'ils ont vus et la manière dont ils les ont vus.
17 Q. Avez-vous, d'après ce que vous savez, est-ce que qui que ce soit a été
18 condamné pour cela, puni ?
19 R. Non.
20 Q. L'intercalaire 36, s'il vous plaît. Connaissez-vous ce document ?
21 R. Oui.
22 Q. Qui l'a envoyé ?
23 R. C'est le général Pavle Strugar, adressé au ministre Rudolf.
24 Q. Que dit le général Strugar dans sa lettre ?
25 R. "Ce matin, la JNA, l'armée populaire yougoslave ou plutôt ses forces
Page 2206
1 ont ouvert le feu de mortiers et de mitrailleuses depuis Srdj et de Babin
2 Kuk sans provocations, nos forces ont riposté au feu; cependant, suite à
3 mes ordres, nos unités ont cessé le feu à 11 heures 15, tandis que vos
4 forces n'ont pas respecté le cessez-le-feu. Par conséquent, on peut en
5 arriver à la conclusion que les bâtiments de la vieille ville ont été
6 endommagés par vos forces."
7 Q. Quelle a été votre réaction lorsque vous avez reçu la lettre du général
8 Strugar ?
9 R. J'ai été étonné puisque j'ai reçu cette lettre plus tard que les
10 excuses dont j'ai déjà parlées, les excuses présentées par l'amiral Jokic.
11 J'ai aussi été étonné du fait que le feu n'a pas cessé à l'heure qui est
12 indiquée ici, 11 heures 15, mais bien plus tard, c'était vers 18 heures
13 plutôt dans l'après-midi, 19 heures 15, me semble-t-il, c'est le dernier
14 moment où nous avons observé quelque chose. C'est à partir de ce moment-là
15 que j'étais sûr qu'il ne se passait plus rien et pour moi c'est vraiment
16 totalement incompréhensible la dernière partie de ceci, où il est dit qu'on
17 pouvait à en arriver à la conclusion que les Croates se sont pilonnés eux-
18 mêmes. Tout simplement, je ne le comprends pas et à l'époque je n'avais pas
19 compris c'était du chinois pour moi.
20 Q. Dans cette lettre au milieu de la lettre, le général Strugar dit :
21 "Suite à mes ordres, les unités ont cessez-le-feu à 11 heures 15."
22 Alors, pouvez-vous revenir un instant, s'il vous plaît, à la pièce 30,
23 c'est la deuxième page qui nous intéresse. Est-ce que ceci ne correspond
24 pas à l'heure de 11 heures 10 lorsque le ministre Rudolf s'adresse à Zagreb
25 dans son message et il dit que la JNA cessera de tirer à 11 heures 15 ?
Page 2207
1 R. Oui.
2 Q. Je vous remercie. D'autres commentaires au sujet de cette lettre du
3 général Strugar ?
4 R. Mes commentaires.
5 Q. Oui. Est-ce que vous en avez d'autres ?
6 R. Non. Je pense que j'ai été tout à fait clair.
7 Q. Très bien. Alors, avant cette déclaration dans la lettre du général
8 Strugar, les forces de la JNA, on leur a tirées dessus. Avez-vous reçu un
9 message émanant de la JNA faisant état du fait qu'à partir de minuit
10 jusqu'à 6 heures du matin, à peu près 6 heures du matin, lorsque vous vous
11 êtes réveillé, qu'il y a eu des coups de feu en violation du cessez-le-feu,
12 que ce soit de la part de la JNA ou de la part de qui que ce soit
13 d'autres ?
14 R. Non, je n'en ai rien entendu moi-même.
15 Q. Alors, je vous prie, à présent, de passer à la pièce 33. Pourriez-vous
16 nous parler de ce fait, s'il vous plaît. Il s'agit de "l'intercalaire 33",
17 plutôt que de la pièce 33, excusez-moi. Alors, est-ce que vous pouvez nous
18 dire quoi que ce soit au sujet de cette lettre ou ce fax ?
19 R. Je ne sais pas précisément à quoi vous voulez en venir. Il s'agit d'une
20 lettre qui vient au général Pavle Strugar du ministre Rudolf, au sujet de
21 la situation qui prévoit à Dubrovnik, à ce moment-là.
22 Q. Très bien. Il est dit dans la lettre qu'en fait, le ministre Rudolf
23 invite le général Strugar à se rendre sur place, dans la ville, pour voir
24 lui-même les dommages. Est-ce que vous savez si le général Strugar s'est
25 rendu dans la ville ?
Page 2208
1 R. Pendant que j'y étais, le général n'a pas visité la ville. Je ne l'ai
2 pas vu.
3 Q. Cette lettre, l'avez-vous conservée dans vos archives de l'ECMM ?
4 R. Oui. Comme je vous ai déjà dit, on nous donnait des exemplaires et
5 quelle que soit l'information que les Croates envoyaient ou qu'ils
6 recevaient. Ils nous en informaient toujours au sujet de celle-ci.
7 Q. Je souhaite passer à l'intercalaire 37, s'il vous plaît, à présent.
8 Pourriez-vous nous dire de quoi il s'agit ?
9 R. Encore une fois, cela c'est une des pages de mon journal, de mes notes,
10 et cela vient du 7 décembre 1991. Cela se réfère à ce qui s'est produit, à
11 ce que nous avons fait ce jour-là. C'était envoyé par fax, chaque fois que
12 j'en avais la possibilité, au QG régional de Split.
13 Q. Cette écriture, elle appartient à qui ?
14 R. Cela vient de moi. C'est l'une de mes écritures.
15 Q. Est-ce qu'à 9 heures 15, il est question ici d'une visite dans la
16 vielle ville. Est-ce que vous avez visité la vielle ville ce jour-là ?
17 R. Oui. Les observateurs et moi-même avons fait un tour sur place. Pour
18 autant que je me souvienne bien, c'était avec la cellule de Crise et avec
19 les ministres et ce, afin de nous faire une impression de ce qui s'était
20 produit dans la vielle ville.
21 Q. Lorsque vous dites que vous étiez accompagné des observateurs, qui
22 étaient-ce ce jour-là ?
23 R. Hans van Beek, un néerlandais et un danois.
24 Q. Avant le 7 décembre, à quel moment vous étiez-vous rendu dans la vielle
25 ville ?
Page 2209
1 R. Le 4 et le 5.
2 Q. Le 7 décembre, la vielle ville, avait-elle le même aspect que les 4 ou
3 5 décembre ?
4 R. Absolument pas.
5 Q. Alors, quelle a été la différence ?
6 R. Il y avait des maisons détruites, des maisons en feu. Il y avait des
7 traces de pilonnages d'obus. Ceci ressemblait à une décharge de roquettes.
8 Q. Lorsque vous vous y êtes rendu le 5, vous rappelez-vous qui y était de
9 votre équipe ?
10 R. J'étais avec mes deux collègues le 5, et il y avait aussi un membre de
11 la cellule de Crise. Mais nous nous sommes, en fait, promenés sur place
12 seule.
13 Q. Vous avez dit que vous vous êtes rendu à la réunion le 5 et que vous
14 vous y êtes rendu avec un collègue à qui vous pouviez faire confiance. Qui
15 était-ce ?
16 R. Encore une fois, c'était Hans van Beek et aussi Lars Brolund.
17 Q. Alors, pouvez-vous nous dire pendant combien de temps vous avez
18 travaillé avec lui.
19 R. Depuis que j'étais arrivé à Split.
20 Q. Où était-il le 6 décembre, pendant le pilonnage ?
21 R. Il était avec moi.
22 Q. Comment a-t-il réagi au moment du pilonnage ?
23 R. Il était calme.
24 Q. Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de son travail, en tant
25 qu'observateur ou employé ? Etait-il efficace ?
Page 2210
1 R. C'était un bon observateur. Il était efficace. Il était très aimable,
2 très professionnel et il avait de l'humeur, ce qui est très important dans
3 ce genre de situation.
4 Q. Alors, était-il, lui aussi, en votre compagnie pendant que vous vous
5 êtes déplacé dans la vielle ville le 7 ?
6 R. Oui.
7 Q. Après ce tour que vous avez fait ou cette inspection, afin d'observer
8 la situation dans la vielle ville, qu'avez-vous fait ?
9 R. Après avoir fait un tour sur place ?
10 Q. Oui.
11 R. Nous sommes allés à l'hôpital pour rendre visite aux blessés et pour
12 voir les corps de morts.
13 Q. Dans l'après-midi, qu'avez-vous fait ?
14 R. A l'époque, nous avons organisé une nouvelle réunion à Cavtat. Encore
15 une fois, c'était le ministre Rudolf, nous-mêmes et ces hommes, on a pris
16 des dispositions pour qu'un entretien ait lieu à Cavtat, la réunion qui
17 aurait dû se dérouler la veille. Nous nous y sommes rendus encore une fois.
18 Q. Qui avez-vous vu à cette réunion ?
19 R. L'amiral Jokic et le capitaine Jeremic.
20 Q. Est-ce qu'il y a eu des entretiens ?
21 R. On s'est rencontré, de manière tout à fait convenable et correcte, et,
22 immédiatement après, nous nous sommes rencontrés à bord d'un navire dans le
23 port, et les discussions ont repris avec les ministres, l'amiral Jokic et
24 son capitaine. Peut-être y avait-il quelqu'un d'autre de la JNA en plus ?
25 Je ne me souviens pas bien. Ce qui était important -- ou significatif,
Page 2211
1 c'est que la veille ou deux jours plus tôt, la JNA a refusé notre présence.
2 Cette fois-ci, il n'y a eu rien de ce genre, mais nous étions présents
3 pendant toute la durée.
4 Q. Est-ce que vous avez fait des suggestions pendant ces négociations ?
5 R. Oui, je me souviens que j'ai suggéré des choses. Comme je l'ai déjà dit
6 avant, ce que nous essayons, c'était d'encourager les négociations pour
7 qu'elles avancent, de manière correcte, mais nous pourrions aussi faire des
8 remarques si on nous le demandait ou si on le souhaitait. Oui, je l'ai
9 fait.
10 Q. Alors, à présent, je souhaite passer au document suivant, au numéro 38.
11 Est-ce que vous connaissez ce document ?
12 R. De quel document parlez-vous ?
13 Q. L'intercalaire 38, s'il vous plaît.
14 R. Oui.
15 Q. Un accord, a-t-il été passé lors de cette réunion ?
16 R. Oui. Tout ceci a été fait, mis à part ma remarque, par les deux parties
17 en présence. Ils se sont entretenus, de manière correcte. L'ambiance était
18 plutôt bonne, dirais-je, si vous tenez compte de ce qui s'était passé la
19 veille.
20 Q. Etiez-vous présent au moment de la signature ?
21 R. Oui, j'ai été présent pendant tout le temps. J'ai signé l'accord moi-
22 même, en tant que témoin pourrait-on dire.
23 Q. En troisième page, à l'Article 9, il est question de la mise en œuvre
24 de cet accord, qui serait surveillé par l'ECMM. Les deux parties s'engagent
25 à accorder à l'ECMM la possibilité d'avoir connaissance -- "De prendre
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1 connaissance de toutes les situations. Elles leur garantissent aussi leur
2 sécurité personnelle, ainsi que la liberté de circulation dans l'ensemble
3 de la zone."
4 Qui a suggéré que cet article fasse partie de l'accord ?
5 R. Je sais que le ministre Rudolf en a parlé, mais je sais aussi que j'ai
6 fait des remarques à ce sujet, disant que c'était essentiel, comme je
7 l'avais déjà dit, si un accord de ce genre devait être mis en œuvre, il
8 fallait qu'il ait des personnes neutres des deux côtés. J'ai fait des
9 suggestions allant dans ce sens à la fin des entretiens, avant que le
10 document ne soit rédigé dans un bureau, dans la zone portuaire, enfin où
11 que ce soit. C'est exact.
12 Q. Alors, à présent, je vous prie de vous reporter au document suivant,
13 numéro 39. Connaissez-vous ce document ?
14 R. Oui.
15 Q. Est-ce qu'il s'agit ici de notes au sujet de ces déplacements dont vous
16 avez parlé avec les inspecteurs de la JNA ?
17 R. Oui, je crois que c'est nécessairement cela, puisque comme je vous ai
18 déjà dit, j'ai vu ce document un peu plus tard. Je ne peux pas dire
19 exactement, mais je ne l'ai certainement pas vu avant, en fait, je l'ai vu
20 à la mi-décembre, quelque chose comme cela, c'était beaucoup plus tard.
21 Q. Qui a signé ce document ? D'où vient-il ?
22 R. C'est le vice-amiral Jukic, mais, en fait, je ne sais pas comment ceci
23 a été envoyé, mais j'ai déjà vu ce document.
24 Q. Très bien. Il est décrit dans ce document un certain nombre de dommages
25 dans la vielle ville. Seriez-vous d'accord avec cette manière de décrire
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1 les dommages dans la vielle ville ?
2 R. Non. Ceci peut être une question de formulation ou de terminologie,
3 mais, si vous voyez au paragraphe A, qu'il est dit qu'il y a des traces
4 visibles de dommages sur un certain nombre de maisons provoqués par des
5 obus de petits calibres, mon interprétation de ce que j'ai vu ne
6 correspondrait pas aux obus de petits calibres, mais plutôt de grands
7 calibres. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas eu de petits calibres, mais, de
8 manière générale, les dommages ont été provoqués par des armes plus
9 lourdes, et c'était aussi l'impression qu'on avait au moment de l'impact.
10 Q. Est-ce que vous avez -- il y a d'autres points sur lesquels vous n'êtes
11 pas d'accord dans la description ?
12 R. Lorsqu'on dit "léger", par exemple, légèrement et ce genre de chose,
13 bien entendu, il y avait des endroits où les dommages n'étaient pas très
14 extensifs ou importants. Mais je dois dire que, de manière générale, la
15 ville de Dubrovnik avait l'air très endommagé, la situation était horrible.
16 Je pense qu'ici, c'est une manière très, très -- c'est une sous-estimation
17 très importante de la réalité de la situation.
18 Q. Alors, je vous prie de passer au numéro 40.
19 R. J'y suis.
20 Q. Connaissez-vous ce document ?
21 R. Oui, je l'avais déjà vu auparavant.
22 Q. Dites-nous de quoi s'agit-il dans ce document ?
23 R. Il s'agit d'une note. Je ne sais pas par qui ces notes ont été
24 rédigées, mais, une fois revenue à un certain endroit, vous devriez tout
25 d'abord savoir avec qui vous deviez avoir des contacts. Par conséquent,
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1 nous avons dû tout de suite prendre des notes pour savoir avec qui on
2 devait contacter pour connaître d'abord les noms de ces gens-là, et par
3 pure, tout simplement, politesse, on devait savoir comment se présenter ces
4 gens-là pour pouvoir les contacter, par la suite, et cetera. Quant à ces
5 noms-là, je les ai déjà vus quelques part, listés de façon beaucoup plus
6 officielle à Split, par exemple. Tous ces noms ont été cités
7 officiellement. Nous y voyons une liste de noms de la JNA avec qui nous
8 devons avoir des contacts, de même s'agit-il de noms de gens de la cellule
9 de Crise à rencontrer. Il s'agit d'une procédure habituelle. Toutes les
10 fois, où on devait entamer des travaux quelques parts, nous devions tout de
11 suite prendre note des gens avec qui on devait communiquer.
12 Q. Occupons-nous maintenant des officiers de la JNA pour l'instant. Avec
13 qui, dites-nous, avez-vous coopéré -- avec qui étiez-vous en communication
14 pour parler cette fois-ci de la partie représentée par la JNA ?
15 R. D'abord, nous y voyons le nom du général Strugar; après quoi, celui de
16 l'amiral Jokic; après quoi, il y a celui, le nom, l'officier de liaison
17 Jeremic, mentionné déjà par nous à plusieurs reprises; après quoi, il
18 s'agit d'un interprète, je ne me souviens pas de l'avoir connu cet homme-
19 là; après quoi, il y a eu un officier chargé de questions politiques, je ne
20 suis pas tout à fait certain que son nom aurait été mentionné et pour
21 lequel le chef de la mission avait dit : "Voilà l'homme à ne pas
22 contacter." Pour parler de ces trois, évidemment, j'ai pu les rencontrer à
23 Dubrovnik.
24 Q. Les trois autres qui suivent, vous voulez dire les gens du comité de
25 crise ?
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1 R. Oui, en effet, de la cellule de Crise.
2 Q. Par conséquent, vous avez rencontré M. Sikic ?
3 R. Oui.
4 Q. M. Poljanic ?
5 R. Oui.
6 Q. M. le Maire, vous l'avez rencontré ?
7 R. Oui, lui aussi.
8 Q. Est-ce que vous avez, en effet, rencontré l'amiral Strugar ou est-ce
9 que vous avez été en communication par téléphone avec lui ?
10 R. Je n'ai pas eu l'honneur de rencontrer le général Strugar, à moins de
11 parler de cette pièce-là, si jamais on peut traiter cela d'une rencontre ou
12 de connaissance.
13 Q. Passons maintenant à l'intercalaire 41. Il nous en reste encore deux
14 documents. Reportez-vous à la page 2, de ce document, en version B/C/S,
15 mais on peut tout de même mieux plus facilement lire les noms. Est-ce qu'à
16 des réunions, menées par des observateurs, vous avez pu avoir la
17 possibilité de voir ce graphique ?
18 R. Non, pas vraiment concrètement parlant, mais, toutefois, où nous avons
19 appris de quoi il s'agissait, de quelle institution, organisation, il s'est
20 agit -- alors là, il me semble qu'il s'agit d'un graphique tout à fait
21 typique. Je ne l'ai pas vu avant, mais, probablement, d'une façon tout à
22 fait habituelle, ceci aurait dû être fait de cette sorte-là. Je ne sais pas
23 qui, d'ailleurs, je ne sais pas qui a pu faire ce graphique, je ne sais par
24 qui il a été fait pendant que j'étais dans cette zone.
25 Q. D'ordinaire, qui de la part de la mission d'Observation de la CEMM a dû
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1 faire un croquis pareil -- un graphique pareil ?
2 R. D'ordinaire, il s'agit de quelqu'un des gens chargés des opérations
3 normalement.
4 Q. D'où viendrait aux officiers qu'on laisse à eux-mêmes de telles
5 informations de produire de telles graphiques ?
6 R. D'ordinaire, une fois venu là-bas, venu à Dubrovnik, par exemple, pour
7 entamer vos travaux, hormis cela vous devez savoir comment se présentent
8 les noms de gens et des gens à rencontrer, avec qui vous devez travailler.
9 Par exemple, tout à l'heure, lorsque nous traitions de cette liste là, nous
10 traitions de noms des gens qui représentaient la JNA. Après quoi, il devait
11 y avoir des observateurs qui auraient dit voilà par exemple : "Nous venons
12 de recevoir une information suivant laquelle tel ou tel serait le
13 commandant, un autre serait son second, et cetera. Par conséquent, il était
14 tout à fait habituel de voir les officiers essayer de recueillir toutes ces
15 informations pour en faire une espèce de croquis et graphique.
16 Q. Sur la base de ces informations ainsi reçues dans ce graphique, le
17 général Strugar coiffe l'ensemble de la hiérarchie. Lorsque vous vous
18 basiez sur leurs informations, qui était le commandant de la JNA, lorsqu'il
19 s'agissait de la région de Dubrovnik ?
20 R. On lui a donné connaissance et en ma connaissance c'était le général
21 Strugar.
22 Q. Après quoi il était indiqué le nom du général Damjanovic et puis suit
23 une longue liste. Comment s'appelait la seconde personne pour laquelle il a
24 été dit que c'était son adjoint ?
25 R. Lorsque j'étais une première fois à Selenija, il m'a été dit une
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1 première fois que, lorsque celui-ci a paru, qu'il s'agissait du colonel
2 Damjanovic qui devait venir. Peut-être était-ce une information erronée,
3 mais c'est comme cela que s'appelait la personne qui était venue. La seule
4 information détenue par moi, personnellement, c'est l'information qui m'a
5 été fournie par la JNA à cette époque-là, à savoir, le commandant en
6 second, le second du général Strugar, devait venir à cette réunion.
7 Q. Pouvez-vous maintenant consulter le dernier document qui a la cote 42,
8 numéro 42.
9 M. WEINER : [interprétation] Avant de traiter ce document, puis-je dire,
10 pour le transcript, qu'il s'agit d'un article en danois, de là, on l'a fait
11 traduire en anglais. Il s'est avéré qu'une page n'a pas été traduite et le
12 témoin nous a fait parvenir, également, cette page là. J'en ai parlé au
13 conseil de la Défense, ils n'ont pas d'inconvénient à ce que cela soit
14 versé au dossier. Une fois que nous aurons reçu la traduction en anglais in
15 extenso, je crois que nous allons les remplacer, ces deux documents, ce
16 deux copies, plutôt, de documents.
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Monsieur Weiner.
18 M. WEINER : [interprétation]
19 Q. Dites-moi, Monsieur, de quel document il s'agit.
20 R. Moi j'ai fréquenté et terminé mes études à un collège des plus anciens
21 de mon pays et chaque mois, on nous envoie une espèce de revue mensuelle ou
22 hebdomadaire. Moi qui suis leur ancien élève, j'ai pu contacter mon
23 rédacteur en chef qui m'a demandé de lui rédiger un article. J'ai dit :
24 "Oui, d'accord." Il m'a demandé de faire deux articles pratiquement sur la
25 base des descriptions de mes expériences dans l'ex-Yougoslavie. C'est ainsi
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1 que ceci a été fait. Sur la base de mes notes, deux articles ont paru, un
2 en premier et puis un second, contenant mes notes. Une fois que j'ai remis
3 cela aux enquêteurs qui se sont rendus me voir les 6, 7 et 8 avril 2002. A
4 la seconde page, il y avait une de mes photos, si moche, peut-être ils
5 l'ont pensé eux aussi. Encore que [imperceptible] n'était pas très bon, ils
6 ont procédé à tirer une copie de cette page où, le texte est mis à part, il
7 y avait aussi ma photo. C'est ainsi que, définitivement, dans cette mise en
8 page, le tout a été l'œuvre de l'éditeur en chef. Or, ce qui y est écrit,
9 c'est ce que j'ai vu, c'est ce que j'ai vécu. J'ai écrit de mes sentiments,
10 de mes opinions, de mes expériences acquises là-bas.
11 Q. Vous dites "Là-bas". Vous vous référez à Dubrovnik ?
12 R. Non, non, non. Je parle de l'ensemble de la mission menée par la
13 Communauté européenne. Je parle, évidemment, de l'évacuation de Borongaij,
14 des casernes de Zagreb. Je traite, évidemment, du voyage entrepris a
15 commencé par parler de mes expériences depuis le voyage à Split et puis
16 Dubrovnik.
17 Q. Très bien, je vous remercie. Je voudrais vous poser quelques questions
18 d'ordre général, et cela pour la fin. En date du 6 décembre, avez-vous été
19 témoin du fait qu'on a riposté au feu à partir de la ville-même, de la
20 vieille ville même ?
21 R. Non.
22 Q. Y a-t-il eu des observateurs quelconques qui vous auraient informé de
23 l'éventuel fait qu'on ripostait de la vieille ville en date du 6 décembre ?
24 R. Non.
25 Q. Ce que vous-même ou d'autres observateurs auraient pu remarquer qu'on
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1 tirait à partir de la vieille ville en octobre, novembre ou décembre ?
2 R. Question difficile, étant donné que vous faites référence à trois mois.
3 Je suis certain qu'on tirait de là-bas, à partir de là-bas. Mais la guerre
4 a duré peu et je dirais dans ce sens-là où les Croates tiraient mais,
5 maintenant, lorsque vous me posez la question, pour parler des informations
6 que j'aurais pu recueillir, avoir vu qu'on tirait, je ne pouvais pas
7 observer personnellement, moi-même, pendant mon séjour là-bas, non plus que
8 mes deux autres collègues n'auraient pu l'observer.
9 Q. Est-ce qu'il vous est arrivé de consulter un quelconque rapport sur
10 lequel les observateurs auraient pu être observateurs de tirs à partir de
11 la vieille ville.
12 R. Je ne m'en souviens pas.
13 Q. Vous ou vos confrères, avez-vous observé, par exemple, des tirs de
14 mortier à partir de la vieille ville ?
15 R. Non.
16 Q. La vieille ville se prêtait-elle, d'ailleurs, à des tirs de mortier du
17 tout ?
18 R. Non.
19 Q. Pourquoi non ?
20 R. Un mortier doit être placé à ras le sol, pas sur un terrain trop mou,
21 plutôt sur le sol solide, de sorte que, lorsqu'un premier tir a eu lieu, le
22 mortier doit être considéré comme bien [imperceptible]. Par conséquent, on
23 peut continuer l'affaire. Mais, lorsque, évidemment, vous vous rendez dans
24 Dubrovnik, on comprenait tout de suite qu'il n'y a pas suffisamment de
25 place. Par conséquent, un mortier qui sautille, pendant ces tirs, serait
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1 beaucoup plus dangereux pour ceux qui se trouvent autour, que pour qui que
2 ce soit ailleurs. Par conséquent, voilà pourquoi je n'ai pas pu rapporter
3 quelque chose du genre qui se serait produit dans la ville. Je sais qu'il y
4 a différents mortiers. Il y a des petits mortiers de 60 calibres; ensuite,
5 il y a des mortiers de calibre 81; et puis différentes sortes de calibre
6 qui tournent autour de 80 millimètres. Mais ceux qui étaient avec moi,
7 nous qui étions là-bas, nous n'en avons pas vu. Il y a d'autres mortiers de
8 calibre de 120 millimètres et au-delà. Mais, évidemment, pas très fiables,
9 pas très pratiques. En tout cas, généralement parlant, un mortier dans
10 cette région-là, ne pourrait pas être utilisé [imperceptible] mal. Je n'en
11 ai pas entendu parler.
12 Q. Est-ce que vous avez entendu parler de la présence en ville pièces
13 d'artillerie ?
14 R. Non.
15 Q. Est-ce qu'il y a eu, parmi les observateurs de la Communauté européenne
16 qui les auraient observées, ces pièces d'artillerie ?
17 R. Personne ne m'en a fait rapport. Si tel était le cas, ils l'auraient
18 observé.
19 Q. Une dernière question : Si, par exemple, un quelconque de vos
20 observateurs de la mission de la Communauté européenne l'aurait observé,
21 est-ce qu'il y aurait eu suite sous forme de rapport ?
22 R. Absolument.
23 Q. Pourquoi ?
24 R. C'est parce que nous devions y exercer un contrôle de tout ce qui se
25 passait. Nous devions être des gens neutres et si jamais nous avions pu
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1 observer quelque chose du genre, si jamais ces gens-là avaient des
2 armements quelconques, ce que certainement ils devaient s'en servir. Par
3 conséquent, nous étions quelqu'un de tout à fait neutre qui devait être là
4 pour observer le cessez-le-feu. C'est un travail de routine.
5 Q. A la fin -- vraiment à la fin, est-ce qu'il vous est arrivé de voir des
6 ouvrages militaires quelconques dans la vielle ville ?
7 R. Non.
8 Q. Je voulais parler, évidemment, de tranchées, de bunkers, et cetera.
9 R. Ce serait vraiment difficile de creuser une tranchée dans la vielle
10 ville, mais, de toute façon, je n'en ai pas vue du tout.
11 Q. Vraiment, à la fin, vous et vos observateurs, est-ce qu'il vous est
12 arrivés de voir des traces de pièces d'armement lourd quelconque dans la
13 vielle ville ?
14 R. Non.
15 Q. Merci, Monsieur le Témoin.
16 M. WEINER : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Monsieur les
17 Juges, ainsi se termine l'interrogatoire principal de ce témoin.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
19 Monsieur Rodic, c'est à vous.
20 M. RODIC : [interprétation] Etant donné l'heure qu'il est et étant donné
21 que l'interrogatoire a été assez long et vraiment compréhensive, je me
22 demande si, étant donné l'heure disais-je, il faudrait que j'entame le
23 contre-interrogatoire de ce témoin ou faudrait-il peut-être avoir la
24 possibilité de travailler en continuité. Par conséquent, je pourrais le
25 faire demain seulement.
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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous pensons que cette proposition est
2 probablement pertinente, vu la nature et l'ampleur des éléments de preuve
3 que vous devrez examiner. Nous allons suspendre la séance maintenant
4 jusqu'à demain, Monsieur Rodic, afin de vous permettre de mieux préparer --
5 M. RODIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] -- et d'organiser votre contre-
7 interrogatoire.
8 M. WEINER : [interprétation] Nous n'avons aucune objection à conclure un
9 peu tôt. Mais quelques remarques d'ordre technique. Le conseil a demandé
10 des exemplaires des éléments de preuve et nous allons les produire dès que
11 nous aurons terminé.
12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Puis-je poser une question ?
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Allez-y, Monsieur Hvalkof.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Mes chevaux et mes chiens m'attendent, alors
16 quand puis-je espérer rentrer chez moi ?
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] J'aimerais pouvoir vous donner une
18 réponse, Monsieur Hvalkof. Peut-être est-ce que M. Rodic pourrait vous
19 donner une réponse.
20 Combien de temps pensez-vous que nous aurons besoin de sa présence ?
21 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, c'est très difficile à
22 dire, de manière précise, à ce stade, mais j'ai une idée générale. Je pense
23 que cela prendra une journée entière, vu le nombre de documents qui ont été
24 présentés et vu l'importance de ce témoin dans l'affaire qui nous concerne.
25 Bien sûr, mon érudit collègue du Tribunal a repris les documents de la
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1 manière qui lui convenait, mais nous devons, quant à nous, le faire d'une
2 manière très détaillée.
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Rodic, si c'est le cas, je
4 pense qu'il est, sans doute, ambitieux de votre part de nous suggérer que
5 vous pourriez conclure tout cela en une journée. Est-ce que je fais preuve
6 de trop de pessimisme ?
7 M. RODIC : [interprétation] Je ferai de mon mieux, en tout cas. C'est tout
8 ce que je puis vous dire, Monsieur le Président. Il est certain que
9 j'aurais, sans doute, besoin de toute la journée demain. Je ne peux pas
10 vous affirmer que je serai en mesure de terminer mon contre-interrogatoire
11 demain. Peut-être aurais-je besoin d'un peu de temps, une période un peu
12 brève le jour suivant.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons vivre dans l'espoir que
14 votre première estimation sera la bonne, Monsieur Rodic.
15 Monsieur Hvalkof, ayant entendu tout cela, à votre place, je ne ferais pas
16 de réservation pour entrer chez moi demain.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais ce n'est pas moi qui le fait, Monsieur le
18 Président. C'est vous qui le faites. Ce n'est pas la première fois que j'ai
19 été retenu ou détenu.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Mais j'espère que vos animaux feront
21 preuve de patience.
22 L'audience reprendra à 9 heures demain.
23 --- L'audience est levée à 13 heures 33 et reprendra le mercredi 11 février
24 2004, à 9 heures 00.
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