Tribunal Pénal International pour l'ex Yougoslavie

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1 Le mercredi 30 juin 2004

2 [Audience publique]

3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 11 heures 07.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour, Monsieur Djurasic. Puis-je

7 vous rappeler que vous avez prononcé une déclaration solennelle hier, cette

8 déclaration est toujours en vigueur. Vous êtes toujours lié par cette même

9 déclaration.

10 LE TÉMOIN: GOJKO DJURASIC [Reprise]

11 [Le témoin répond par l'interprète]

12 Je vous écoute, Maître Rodic.

13 M. RODIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

14 Interrogatoire principal par M. Rodic : [Suite]

15 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Djurasic. Nous allons poursuivre

16 l'interrogatoire principal. Hier, lors de ce même interrogatoire principal,

17 vous avez mentionné que M. Ivo Simunovic de Dubrovnik est venu, à plusieurs

18 reprises, à Mokosica; est-ce exact ?

19 R. Oui.

20 Q. En quelle capacité venait-il à Mokosica ?

21 R. Il venait pour s'entretenir avec moi en tant que représentant de la

22 ville de Dubrovnik ainsi que de leur armée, l'armée qui se trouvait dans

23 Dubrovnik.

24 Q. Portait-il un uniforme ?

25 R. Oui.

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1 Q. Est-ce qu'on assurait sa sécurité lorsqu'il venait chez vous, à

2 Mokosica ?

3 R. Oui.

4 Q. Je vous demanderais de ménager une pause entre les questions et les

5 réponses, je vous prie, afin de permettre aux interprètes d'avoir

6 suffisamment de temps pour interpréter vos propos.

7 Dites-moi, M. Simunovic vous a-t-il demandé de venir le voir à Dubrovnik ?

8 R. Oui. Il m'a demandé de venir à Dubrovnik pour discuter avec lui, et

9 j'ai accepté. Par contre, lorsqu'il m'a dit qu'il fallait que je vienne en

10 vêtement civil, il ne me l'a pas permis. Il m'a demandé que je sois vêtu en

11 uniforme, et il ne pouvait pas garantir ma sécurité, non plus. Je ne suis

12 pas allé.

13 Q. Est-ce que M. Simunovic avait une maison qui se trouvait du côté de la

14 JNA ?

15 R. Oui, effectivement. Il avait une maison à Zatan. Une fois, il est venu

16 accompagné d'une délégation étrangère pour examiner son terrain. Je l'ai

17 reçu, à ce moment-là. Je les ai raccompagnés. Ils sont repartis.

18 Q. Est-ce qu'il avait des problèmes concernant cette propriété qui lui

19 appartenait ?

20 R. Quand il est venu pour la première fois, sa maison familiale était

21 intacte. Par contre, lorsqu'il est retourné, on avait pillé certains objets

22 de la maison. La maison était pillée. En fait, il n'y avait pas de pillage.

23 Au premier abord, il lui avait semblé qu'il y en avait, mais ensuite, il a

24 bien regardé, il a vu qu'on avait, simplement, tout renversé, c'est tout.

25 Mais il n'y a pas eu de vol.

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1 Q. Est-ce que vous pourriez nous dire exactement où se trouvait sa maison

2 familiale ?

3 R. Oui, c'était à Zatan. L'endroit s'appelle Zatan. Je ne peux pas vous

4 donner le nom de la rue.

5 M. RODIC : [interprétation] Très bien. J'aimerais maintenant que M.

6 l'Huissier vous présente un document.

7 Q. Monsieur Djurasic, reconnaissez-vous ce document, si vous examinez la

8 deuxième page, dites-nous d'où émane ce document ?

9 R. C'est un document qui émane du 9e VPS rédigé par l'adjoint du

10 commandant chargé de la propagande et du moral des troupes.

11 Q. Où est-ce que ce document a été envoyé ?

12 R. A Grude. Je ne sais pas à qui d'autre.

13 Q. A l'époque, étiez-vous également à Grude ? Est-ce que vous étiez

14 déployé au poste de commandement de Grude ?

15 R. Oui.

16 Q. Je vous demanderais de prendre connaissance de ce document et de nous

17 dire si vous en connaissez la teneur. Reconnaissez-vous ce document ?

18 R. Pour vous dire la vérité, il m'est bien difficile de vous parler de ce

19 document-ci, en tant que document dont je me souviens. Il y avait plusieurs

20 renseignements de ce type que nous recevions. C'est la raison pour laquelle

21 je ne peux pas vous dire que je me souviens précisément de ce document-ci.

22 Q. Examinons ce deuxième paragraphe dans lequel on stipule qu'un accord a

23 été signé avec la Croatie et que le 10 décembre 1991, on a prévu de

24 redéployer les effectifs, les armes, l'équipement technique, les munitions,

25 les mines et autres explosifs, les véhicules de combat et de non combat et

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1 d'autres, et que cela devait se faire avant le 10 décembre 1991 ?

2 Effectivement, vous vous souvenez que ceci a eu lieu. Est-ce qu'on a

3 relocalisé les unités depuis la Croatie, le 10 décembre 1991 ?

4 R. Oui, effectivement. Cela a eu lieu.

5 Q. Au cours de cette période, est-ce que vous savez que si votre

6 commandant supérieur a ouvert un feu d'artillerie sur les unités de la JNA

7 ?

8 R. C'étaient des renseignements assez fréquents que nous recevions. De

9 nouveau, je ne peux pas être plus précis que cela. Je ne peux pas vous

10 donner de date.

11 Q. Je ne peux pas savoir quelle était la date, mais j'aimerais savoir si

12 vous aviez reçu de tels renseignements ?

13 R. Oui, effectivement.

14 Q. Je vous demanderais de regarder à la page 2, au paragraphe 2, on fait

15 référence à la vieille ville. Est-ce que vous receviez ce genre

16 d'information, ce genre d'information telle qu'on peut la lire ici ?

17 R. Oui. Nous recevions de tel genre de renseignements. Par contre,

18 personnellement, je n'en ai jamais vu. Mais il est exact que nous avons eu

19 des entretiens mes collègues et moi, et c'est de par ces conversations que

20 j'ai connaissance de ce fait.

21 Q. En bas de la page, et à la fin de ce document, on dit qu'en novembre on

22 a, de nouveau, signé un cessez-le-feu. Est-ce que vous avez connaissance de

23 ce fait-là ?

24 R. Oui.

25 Q. Je vous remercie.

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1 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je demanderais que

2 ce document soit versé au dossier, et que l'on lui attribue une cote.

3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document sera versé au dossier.

4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le document portera la cote D88.

5 M. RODIC : [interprétation]

6 Q. Monsieur Djurasic, dites-nous : aviez-vous jamais entendu dire -- ou

7 est-ce que vous aviez connaissance du fait que les Unités de la JNA,

8 pendant le mois de décembre, qu'elles auraient effectué une attaque non

9 loin de Dubrovnik ?

10 R. A plusieurs reprises, j'en ai entendu parler. Je savais que des combats

11 avaient lieu. Par contre, j'ai été déployé ailleurs, je me trouvais sur une

12 autre position, et il m'était bien difficile de suivre les événements.

13 Q. Dites-moi, je vous prie : où étiez-vous le 6 décembre

14 1991 ?

15 R. Je me trouvais au poste de commandement à Mokosica.

16 Q. Vous souvenez-vous de la date à laquelle vous êtes parti du poste de

17 commandement de Mokosica pour prendre une nouvelle mission ?

18 R. C'était à la fin du mois de décembre, mais je ne me souviens pas de la

19 date exacte. J'ai fait ma passation de tâches. Je suis revenu effectuer le

20 travail que je faisais initialement. Je suis revenu à mon poste et j'ai

21 repris mon travail, en tant que commandant.

22 Q. Pourriez-vous me dire si l'amiral Jokic vous a dit au téléphone, le 6

23 décembre, ou vous a donné l'ordre de vous rendre à Zarkovica.

24 M. WEINER : [interprétation] Objection, Monsieur le Président, cette

25 question est à deux volets. D'abord, on veut savoir s'il a reçu un appel et

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1 ensuite la deuxième partie de cette question, est une question directrice

2 où l'on demande au témoin de savoir si on lui a dit, on lui a donné un

3 ordre au téléphone.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Les deux positions sont valides,

5 Maître Rodic, mais vous savez qu'il ne faut pas poser des questions

6 directrices. Je vous demanderais, d'abord, de poser votre première question

7 et, après avoir obtenu une réponse à la première question, vous pouvez

8 poser la deuxième question. Je vous remercie.

9 M. RODIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

10 Q. Monsieur Djurasic, le 6 décembre, est-ce que vous avez eu un contact

11 téléphonique avec l'amiral Jokic ?

12 R. Oui.

13 Q. Pourriez-vous nous dire un peu plus longuement comment s'est déroulée

14 cette conversation ? Quelle en a été la teneur et où a eu lieu cette

15 conversation ?

16 R. L'amiral Jokic m'a appelé au téléphone. C'était le téléphone militaire

17 dont on a parlé hier, le téléphone de service. Selon le ton de sa voix, je

18 me suis aperçu qu'il était fâché. Je ne peux pas citer ses propos

19 textuellement, je ne peux que résumer, mais il m'a demandé : "Djurasic, que

20 se passe-t-il ? Qui bombarde la ville de Dubrovnik ? Qui a osé ouvrir le

21 feu sur Dubrovnik, alors que je suis en train de parler de cessez-le-feu,

22 ici je tente de signer un accord." J'ai vu qu'il était, particulièrement,

23 bouleversé, qu'il était très fâché. Je lui ai dit que je ne savais qui en

24 était responsable. C'est ainsi que j'ai su, pour la première fois, ce qui

25 se passait dans la ville de Dubrovnik. C'est ainsi que notre conversation

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1 s'est terminée.

2 Q. Avant cet appel téléphonique de l'amiral Jokic, est-ce que vous aviez

3 connaissance des combats ou des activités de combat qui avaient lieu ce

4 jour-là, à savoir s'il y avait un pilonnage, et s'il y avait un combat

5 entre la JNA et les forces croates ?

6 R. C'est, à ce moment-là, que j'ai su, pour la première fois, lorsque

7 l'amiral m'a appelé, qu'il se passait quelque chose, mais avant cela je ne

8 le savais pas.

9 Q. Au courant de cette conversation avec l'amiral Jokic, est-ce qu'il vous

10 a donné un ordre quelconque ?

11 R. Non, il m'a simplement demandé ce qui se passait là-bas, mais il ne m'a

12 pas donné d'ordre.

13 Q. Dites-moi : est-il possible que vous ayez appelé l'amiral Jokic ce

14 jour-là ?

15 R. Non, je crois que non. Je ne me souviens pas précisément, mais je crois

16 que non, je crois que c'est lui qui m'a appelé.

17 Q. Est-ce que, ce jour-là, vous avez envoyé un compte rendu des faits à

18 l'amiral Jokic ?

19 R. D'après mes souvenirs, non.

20 Q. Si l'on parle des combats des unités de la JNA avec les unités croates,

21 est-ce que vous avez envoyé un rapport ? Ou est-ce que vous avez envoyé un

22 compte rendu à l'amiral Jokic ?

23 R. Non.

24 Q. Le 6 décembre, avant la conversation avec l'amiral Jokic ou suite à la

25 conversation avec l'amiral Jokic, vous êtes-vous rendu à Zarkovica ? Etes-

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1 vous allé là ?

2 R. Non, je ne suis pas allé à Zarkovica, ni ce jour-là, et en fait, je ne

3 me souviens pas d'être allé à Zarkovica à quelque moment que ce soit.

4 Q. Le 6 décembre, vous êtes-vous vu avec Vladimir Kovacevic, appelé Rambo

5 ?

6 R. J'ai entendu parlé de lui, mais je ne l'ai jamais rencontré, je ne me

7 suis jamais rendu sur sa position de tir.

8 Q. En cette date du 6 décembre, êtes-vous allé à Brgat ou à Bosanska ?

9 R. Non, j'avais d'autres missions, d'autres tâches à effectuer. Je n'avais

10 aucune juridiction sur ces positions de tirs. Il ne m'était, absolument,

11 pas nécessaire de m'y rendre.

12 Q. Aviez-vous quelques ingérences concernant les unités de combats pour ce

13 qui est de votre poste de commandement -- au poste de Mokosica ?

14 R. Non.

15 Q. Ce 6 décembre, avez-vous envoyé un rapport ? Encore une fois, ma

16 question se réfère aux activités de combat de la JNA. Est-ce que vous avez

17 envoyé un rapport concernant les activités au centre opérationnel du VPS et

18 au poste de commandement avancé ?

19 R. Peut-être que oui, je ne le sais pas. J'avais mon personnel et c'est

20 eux qui suivaient la situation de près. Je ne sais pas s'ils ont envoyé des

21 rapports ou non.

22 Q. Concernant maintenant les attaques de la JNA, est-ce que vous avez

23 envoyé un rapport sur ces activités ? Par exemple, l'officier Kosoric ?

24 R. Non, personnellement non. Est-ce que vous parlez de la date du 6 ?

25 Q. Oui.

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1 R. Non, personnellement, non, ce qui ne veut pas dire que quelqu'un

2 d'autre du poste de commandement ne l'ait pas fait. Je suis parti à un

3 moment donné. J'ai quitté mon bureau et je ne peux pas vous dire si d'autre

4 personne, d'autre officier ait pu envoyer un rapport.

5 Q. Est-ce que vous savez si l'un de vos adjoints aurait reçu une tâche

6 particulière de l'amiral Jokic ce jour-là ?

7 R. Non, pas à ma connaissance.

8 Q. Vous-même en tant que commandant du poste de commandement de Mokosica,

9 est-ce que vous auriez connaissance du fait si l'un de vos soldats ou de

10 vos remplaçants, ou de vos adjoints aurait reçu une tâche ou un ordre de

11 l'amiral Jokic ?

12 R. Je l'aurais certainement su.

13 Q. Merci.

14 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, cela met fin à

15 l'interrogatoire principal.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Monsieur Rodic.

17 Madame Somers, est-ce que vous allez prendre la parole ?

18 Mme SOMERS : [interprétation] Non, Monsieur le Président, c'est M. Weiner

19 qui procèdera au contre-interrogatoire.

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Monsieur Weiner.

21 Contre-interrogatoire par M. Weiner :

22 Q. [interprétation] En premier lieu, bonjour, Monsieur. Je m'appelle

23 Philip Weiner. Je travaille pour le bureau du Procureur. Je vais vous poser

24 un certain nombre de questions.

25 En premier lieu, vous avez témoigné, en disant que vous avez reçu un ordre

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1 de mission du capitaine Zec pour vous rendre à Grude; est-ce que c'est

2 exact ?

3 R. Oui, c'est exact.

4 Q. Après avoir reçu cet ordre de mission, vous avez contacté le général

5 Jokic ?

6 R. C'est exact.

7 Q. Vous l'avez contacté par téléphone ?

8 R. C'est exact.

9 Q. Vous l'avez contacté parce que vous le connaissiez bien ?

10 R. Oui, parce que c'était mon commandant.

11 Q. Vous avez été sous ses ordres pendant cinq ans environ ?

12 R. C'est exact.

13 Q. Vous l'avez appelé car vous aviez confiance en lui, et vous vouliez

14 connaître la nature de votre mission; est-ce que c'est

15 exact ?

16 R. Je voulais qu'il précise mon ordre de mission.

17 Q. Vous pensiez qu'il allait clarifier cela.

18 R. C'est exact.

19 Q. Il vous a dit de quoi il en retournait, et quelle était la nature de

20 cette mission ?

21 R. C'est exact.

22 Q. Vous l'avez cru ?

23 R. Oui.

24 Q. Vous l'avez cru parce que vous saviez que c'était une personne de

25 confiance.

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1 R. Je crois qu'il est normal de faire confiance à son commandant, que l'on

2 le connaisse bien ou non.

3 Q. Vous saviez que le général Jokic était un homme digne de confiance ?

4 R. Oui.

5 Q. Il était tout à fait honnête avec vous ? Il vous a expliqué quelle

6 était cette mission ?

7 R. Oui, il a tout à fait précisé la nature de cette mission.

8 Q. Vous l'avez cru, parce que c'était un homme de confiance ?

9 R. On pourrait dire cela.

10 Q. Vous saviez qu'il allait vous envoyer à Grude pour normaliser la

11 situation là-bas ?

12 R. Oui.

13 Q. Il vous a dit que vous deviez aller là donner un coup de main aux

14 habitants de cet endroit ?

15 R. Oui.

16 Q. Vous deviez leur mettre à leur disposition les ressources nécessaires ?

17 R. C'est exact.

18 Q. Vous deviez nourrir les gens sur place ?

19 R. Entre autres.

20 Q. Ensuite, l'amiral Jokic vous a envoyé à Mokosica ?

21 R. C'est exact.

22 Q. Encore une fois, il vous a envoyé là-bas aux fins de normaliser la

23 situation.

24 R. C'est exact. Oui.

25 Q. Vous deviez travailler main dans la main avec la police locale ?

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1 R. Oui.

2 Q. Les habitants ?

3 R. Oui.

4 Q. C'est ce que vous avez fait; vous avez nourri les personnes à Grude et

5 Mokosica.

6 R. Oui.

7 Q. Alors que les habitants de la vieille ville n'avaient quasiment pas de

8 quoi suffi sustenter, vous remettiez des vivres au gens de Mokosica et de

9 Grude ?

10 R. Je ne connais pas la situation dans la vieille ville.

11 Q. Mais vous, vous donniez des vivres aux habitants de Mokosica et de

12 Grude ?

13 R. Oui.

14 Q. Oui, c'est ce que l'amiral Jokic vous avait demandé de faire, et vous

15 avez fait cela, n'est-ce pas ?

16 R. Oui.

17 Q. J'aimerais passer à un autre domaine maintenant. Le

18 8 décembre, deux officiers sont venus vous voir avant d'inspecter ou

19 d'aller rendre compte de la destruction qui avait été opérée dans la

20 vieille ville; est-ce exact ?

21 R. Non, ils ne sont pas venus me voir. Ils devaient s'y rendre de toute

22 façon, et ils m'ont demandé de leur assurer un sauf conduit pour qu'ils

23 puissent se rendre dans Dubrovnik.

24 Q. Vous l'avez fait ?

25 R. Oui.

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1 Q. Vous connaissez bien la vieille ville ?

2 R. Oui. Oui, je la connaissais bien. Oui, je m'étais rendu dans la vieille

3 ville. J'ai vécu longtemps à Herceg-Novi, et je m'en rendais souvent à la

4 Dubrovnik.

5 Q. Vous vous êtes rendu, car c'était un lieu touristique ?

6 R. C'est exact.

7 Q. C'était une très belle région ?

8 R. C'est exact.

9 Q. La vieille ville était sans doute un des plus beaux lieux touristiques

10 de toute la Croatie, voire même de l'Yougoslavie, n'est-ce pas ? Les

11 touristes affluaient.

12 R. Oui.

13 Q. Saviez-vous que c'était une région qui faisait partie du patrimoine

14 culturel de l'UNESCO ?

15 R. Oui.

16 Q. Vous avez rencontré ces officiers, et vous les avez fait venir dans la

17 vieille ville. Savez-vous qu'à ce moment-là la vieille ville avait été

18 bombardée, le 6 décembre, par la JNA, l'armée populaire yougoslave ?

19 R. Oui, je le savais.

20 Q. Avez-vous vu la fumée et les flammes sortir, le 6

21 décembre ?

22 R. Non.

23 Q. C'est parce que vous étiez à Mokosica qui se trouve à quelques dix

24 kilomètres, n'est-ce pas ?

25 R. Non, ce n'est pas tellement une question de distance. C'est simplement

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1 à cause du relief que c'est impossible de voir.

2 Q. Vous n'avez rien pu voir. Aviez-vous pu voir ceci à la télévision ?

3 R. Oui.

4 Q. Vous voyez la fumée sortir de la vieille ville ?

5 R. Cela je l'ai vu plus tard à la télévision.

6 Q. Vous pourriez également voir à la télévision des bâtiments en flamme ?

7 R. Oui.

8 Q. Vous saviez qu'un bon nombre de bâtiments avaient été détruits après ce

9 bombardement de la JNA, le 6 décembre ?

10 R. J'avais entendu cela de la bouche d'autres personnes, mais quant au

11 degré de destruction, je ne sais pas. Je ne savais pas si bon nombre de

12 bâtiments avaient été endommagés.

13 Q. Néanmoins, vous saviez qu'il y avait des très, très vieux bâtiments

14 dans la vieille ville, et que, en tant que touriste, vous étiez rendu vous-

15 même. Vous le saviez ?

16 R. Oui, je savais cela.

17 Q. Saviez-vous également que les rues de la vieille ville étaient

18 recouvertes de débris suite à la destruction de ces bâtiments, le 6

19 décembre ?

20 R. Cela, je ne pourrais pas vous le dire.

21 Q. Aviez-vous jamais connu la ville dans cet état ? Autrement dit, de la

22 fumée sortant partout, des bâtiments endommagés, des bâtiments en feu,

23 avant cette date du 6 décembre ?

24 R. Non. Cela, je ne l'ai appris de personne.

25 Q. Autrement dit, avant le bombardement de la JNA, le 6 décembre, vous

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1 n'avez jamais entendu dire que la vieille ville était en flammes, qu'elle

2 brûlait ou que les bâtiments avaient été endommagés, avant la date du 6

3 décembre, ou que la vieille ville était dans cet état-là ?

4 R. Non. En tout cas, pas de façon officielle.

5 Q. Très bien. Après avoir visité l'endroit, comme vous l'avez dit, vous

6 saviez qu'il y avait des très anciens bâtiments.

7 R. Oui.

8 Q. Il y avait des églises très anciennes ?

9 R. Oui.

10 Q. Il y avait des monastères très anciens ?

11 R. Oui.

12 Q. Il y avait des vieilles maisons que l'on appelait des palais ?

13 R. Oui.

14 Q. La plus vieille pharmacie d'Europe se trouvait là.

15 R. Oui.

16 Q. Il y avait la seconde plus ancienne synagogue d'Europe ?

17 R. Je ne connaissais pas tous ces détails. Je savais beaucoup de choses,

18 oui.

19 Q. Vous savez que dans cette vieille ville, tous les bâtiments sont très

20 près les uns des autres, n'est-ce pas ?

21 R. Oui.

22 Q. Hormis la Stradun, qui est une rue assez large, toutes ces rues sont

23 assez étroites, et les bâtiments sont proches les uns des autres ?

24 R. Oui, la ville est construite ainsi.

25 Q. Vous savez, Monsieur, que si vous bombardez un tel endroit pendant cinq

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1 à dix heures de suite, qu'il y aurait des conséquences graves, et que ceci

2 porterait atteinte à ces vieux bâtiments ?

3 R. Oui, on peut imaginer les conséquences si cela est vrai que cela était

4 bombardé pendant aussi longtemps.

5 Q. Vous pouvez imaginez que ceci pouvait avoir une incidence ou un impact

6 sur ces bâtiments anciens, si ces mêmes bâtiments sont bombardés pendant

7 cinq à dix heures.

8 R. Oui, très bien.

9 Q. Monsieur, vous saviez également que la vieille ville n'était pas un

10 musée, mais que cette vielle ville était habitée ?

11 R. Oui, c'est exact.

12 Q. Qu'il y avait un certain nombre d'habitants qui y vivaient toujours.

13 Tout le monde n'avait pas quitté la ville. Il y avait des personnes qui

14 vivaient depuis longtemps, qui n'étaient pas parties.

15 R. C'est exact.

16 Q. Ici trouvait également des réfugiés, des gens qui avaient quitté des

17 villes comme Mokosica et Grude, et qui étaient hébergés par leurs parents

18 proches dans la vielle ville ?

19 R. Je ne sais pas s'ils étaient dans Dubrovnik, ou dans la vieille ville

20 même. Généralement, je sais simplement qu'ils se trouvaient à Dubrovnik.

21 Q. Vous saviez très bien qu'il y avait beaucoup de monde dans cette

22 région, qu'il y avait des réfugiés ?

23 R. Oui.

24 Q. Encore une fois, savez-vous à quoi ressemblent ces

25 maisons ? Ces maisons sont toutes reliées, les une aux autres, le long de

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1 ces ruelles étroites. C'est un endroit où les bâtiments sont très proches

2 les uns des autres.

3 Je n'ai pas entendu votre réponse.

4 R. Oui, oui, oui.

5 Q. Tous ces palais se jouxtent, les uns et les autres, le long de ces

6 ruelles étroites ?

7 R. Oui.

8 Q. Si vous bombardez une région comme la vieille ville, où les habitants

9 vivent aussi près les uns des autres, pendant cinq à dix heures, ceci

10 constituerait un risque pour les habitants, n'est-ce pas ?

11 R. Certainement.

12 Q. Vous avez évoqué les villages de Mokosica et Grude.

13 R. Oui.

14 Q. Vous avez dit qu'à l'époque, vous avez assuré le commandement de ces

15 villages. Cela faisait déjà une vingtaine d'années que vous étiez officier

16 au sein de la JNA ?

17 R. C'est exact.

18 Q. Etiez-vous un commandant, à ce moment-là, ou lieutenant-colonel ?

19 R. Lieutenant-colonel. C'est, à ce moment-là, que j'ai obtenu ce grade.

20 Q. Très bien. Vous avez travaillé avec les habitants de la région lorsque

21 vous étiez à cet endroit-là.

22 R. Oui.

23 Q. Vous avez également travaillé étroitement avec les dirigeants locaux

24 qui étaient des membres de la cellule de Crise, des habitants locaux qui

25 étaient en quelque sorte les dirigeants de cette communauté ?

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1 R. A Mokosica, oui, mais pas à Grude.

2 Q. Vous avez travaillé avec les cellules de Crise qui étaient composées de

3 dirigeants locaux de la région ?

4 R. Oui.

5 Q. Le rôle de la cellule de Crise était d'aider le public à accomplir les

6 activités quotidiennes ?

7 R. C'est exact.

8 Q. Vous avez négocié un certain nombre de choses avec eux ?

9 R. Nous étions organisés de telle manière que de façon régulière, nous

10 nous réunissions, nous passions en revue un certain nombre de questions,

11 que cela porte sur le balayage des rues, l'électricité de la rue,

12 l'approvisionnement en produits de premiers nécessité, et nous distribuons

13 différentes tâches à différentes personnes pour le lendemain, pour que cela

14 fonctionne normalement. Il est vrai que les gens de la région, les

15 habitants, jouaient un rôle car c'est eux qui connaissait bien la région.

16 Par exemple, lorsqu'il faisait froid, il n'y avait pas de bois de

17 chauffage, il n'y avait pas de chauffage. Grâce au gouvernement du

18 Monténégro, j'ai réussi à obtenir deux camions de bouteilles de gaz. Nous

19 avions des réservoirs d'eau qui nous parvenaient. Nous utilisions des

20 générateurs pendant un certain temps, de façon à pouvoir établir le courant

21 électrique. C'est grâce à nos efforts que cela a pu être obtenu.

22 Plus tard, la ville est redevenue normale, puisque le courrant a été

23 rétabli entre Mokosica et Dubrovnik. C'est ce que nous avons fait. J'espère

24 que cette réponse vous satisfait.

25 Q. C'est ce à quoi participait la cellule de Crise ? Il s'agissait de

Page 6988

1 régler les problèmes quotidiennes, c'est-à-dire, la provisionnement en

2 nourriture, le courant électrique, le bois de chauffage, et cetera ? La

3 cellule de Crise s'occupait de ce genre de chose, c'est-à-dire, du bien-

4 être de la population, n'est-ce pas ?

5 R. Oui. J'ai dirigé moi-même cette cellule de Crise, et c'était,

6 effectivement, de notre ressort.

7 Q. Vous avez dirigé cette cellule de Crise, car l'amiral Jokic vous a

8 demandé de le faire, et vous a demandé d'aider ces personnes, choses que

9 vous avez faites, n'est-ce pas ?

10 R. Oui.

11 Q. De plus, non seulement vous deviez vous occuper des habitants de la

12 région, mais vous deviez également surveiller vos soldats ?

13 R. C'est exact.

14 Q. Vous deviez vous assurer que les soldats suivaient, effectivement,

15 votre commandement, vos ordres, et vous obéissaient ?

16 R. C'est exact.

17 Q. Cela, bien évident, fait partie de la discipline

18 militaire ?

19 R. Oui, c'est exact.

20 Q. La JNA, comme toute armée, applique cette discipline, n'est-ce pas ?

21 R. Oui, c'est exact.

22 Q. Car s'il n'y a pas de discipline au sein de l'armée, cela provoque un

23 certain nombre de problèmes ?

24 R. Oui, c'est vrai.

25 Q. S'il n'y a pas de discipline, cela aurait engendré des problèmes à

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1 Mokosica et à Grude s'il n'y avait pas de discipline militaire ?

2 R. C'est exact.

3 Q. Dans ces régions, vous saviez qu'il y avait également une unité de la

4 police militaire ?

5 R. C'est exact.

6 Q. Bien que cela ne fasse pas partie de votre mission, cela a été donné à

7 la 9e VPS ?

8 R. C'est exact.

9 Q. Si un crime était commis, ce serait à vous de réagir, il faudrait agir,

10 il faudrait réagir et, en tout cas, avertir quelqu'un si un de vos soldats

11 avait commis un crime, n'est-ce pas ?

12 R. Si tel avait été le cas, j'aurais sans doute réagi de la sorte.

13 D'abord, je n'ai pas eu l'occasion de faire de genre de choses car les

14 soldats placés sous mon commandement n'avaient commis aucun crime et

15 n'avaient rien fait de la sorte. Je n'ai pas eu l'occasion de réagir à un

16 quelconque crime commis par un soldat ou quelqu'un d'autre.

17 Q. C'est parce que vous avez réussi à faire appliquer la discipline ?

18 R. Oui.

19 Q. Il faut reconnaître que si un crime grave avait été commis par un

20 soldat, il vous faudrait réagir.

21 R. Oui, c'est exact.

22 Q. Si un soldat placé sous votre commandement à Grude ou à Mokosica avait

23 violé, battu, assassiné un civil, il vous faudrait faire quelque chose ?

24 R. Oui. Si ceci c'était produit, oui, certainement.

25 Q. Vous réagissez de la sorte car, si vous n'agissez pas, d'autres

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1 pourront faire de même ?

2 R. Sans doute.

3 Q. Si vous ne faisiez rien, les crimes pourraient être commis à nouveau ?

4 R. C'est exact.

5 Q. Si vous avez un cas de pillage, par exemple, et si vous ne réagissez

6 pas, d'autres soldats vont aller piller car ils pensent pouvoir bien s'en

7 tirer ?

8 R. Oui.

9 Q. Avez-vous jamais eu à traiter un tel cas de pillage à Mokosica ou Grude

10 ?

11 R. Après avoir mis en place les postes de commandement, et après avoir

12 pris le contrôle du territoire, nous avons travaillé en collaboration avec

13 la police aux points de contrôle, et il y avait très peu d'incidents. En

14 théorie, cela aurait pu se produire car le territoire était assez grand et

15 le personnel militaire était en grand nombre sur ce territoire. Cela aurait

16 pu se produire.

17 Q. Vous avez agi aux fins d'empêcher que de tels crimes soient produits ?

18 R. Oui.

19 Q. Car vous saviez que si de tels crimes étaient commis, cela aurait des

20 conséquences au niveau de l'armée, c'est-à-dire, un manque de discipline

21 des personnes commettant d'autres crimes, et ceci aurait eu un effet

22 délétère sur le moral des habitants de la région ?

23 R. C'est exact.

24 Q. Les habitants de la région, en particulier, ceux qui étaient des

25 membres de la cellule de Crise, se seraient plaints à vous, n'est-ce pas ?

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1 R. C'est exact.

2 Q. Vous savez les différents types de crimes. Il y a différents types de

3 crimes. Il y a le pillage, peut-être au milieu, vous avez mauvaise

4 conduite. Vous avez conduite en état d'ébriété. Vous avez, en bas de

5 l'échelle, vous avez le meurtre, le viol tout en haut, et qu'il y a des

6 crimes plus ou moins graves et qu'il y a d'autres crimes que le pillage.

7 R. C'est exact.

8 Q. Vous savez que, si vous désobéissez un ordre donné par un commandant,

9 ceci est une affaire grave ?

10 R. Oui.

11 Q. Si quelqu'un désobéit à un ordre donné par son commandement, il faut

12 faire quelque chose, sinon, ceci se reproduira ?

13 R. Oui.

14 Q. Si on désobéit à un ordre de son commandant et qu'on arrête le

15 bombardement, c'est une affaire grave, n'est-ce pas ?

16 R. Oui, certainement.

17 Q. Si aucune mesure n'est prise et si on désobéit à un ordre du commandant

18 qui demande d'arrêter les bombardements, ceci va se poursuivre ?

19 R. C'est exact. Je suppose que les choses se passent ainsi.

20 Q. C'est la raison pour laquelle il faut appliquer la discipline et

21 prendre des mesures nécessaires comme vous l'avez fait à Mokosica et Grude

22 ?

23 R. Oui.

24 Q. Si vous prenez des civils pour cible, ceci est une affaire grave ?

25 R. Oui, absolument.

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1 Q. Si on désobéit aux ordres de son commandant et que l'on continue à

2 prendre pour cible des civils, ceci est grave ?

3 R. Oui, c'est exact.

4 Q. Si vous n'agissez pas, si vous ne prenez pas les mesures nécessaires,

5 cela va se reproduire ?

6 R. Oui.

7 Q. Il faut prendre des mesures nécessaires ?

8 R. Oui.

9 Q. Sinon, d'autres personnes et d'autres officiers penseront qu'ils

10 pourront faire de même ?

11 R. Oui.

12 Q. Si vous prenez des biens, des civils pour cible, ceci constitue

13 également un crime ?

14 R. Oui.

15 Q. Si quelqu'un prend pour cible les biens des civils en violation des

16 ordres donnés par le commandement, il faut faire quelque chose ?

17 R. Oui, c'est exact.

18 Q. Si vous ne prenez aucune mesure, cela se poursuivra ?

19 R. Oui.

20 Q. Si vous n'agissez pas, d'autres officiers penseront qu'ils pourront

21 faire de même ?

22 R. Oui.

23 Q. Vous avez précisé et vous avez dit, dans votre témoignage, que vous

24 saviez qui était le capitaine Kovacevic, alias Rambo. Vous savez qui c'est.

25 Vous le connaissiez, personnellement ?

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1 R. Oui, j'ai entendu parler de lui, mais je ne le connaissais pas,

2 personnellement.

3 Q. Saviez-vous que c'était le capitaine Kovacevic qui avait mené

4 l'attaque, le 6 décembre ?

5 R. Non.

6 Q. Comment avez-vous entendu parler du capitaine Kovacevic ?

7 R. J'ai entendu parler de lui par le biais d'autres personnes. Il y avait

8 un rapport dont j'ai pris connaissance. C'était le commandant d'une unité à

9 l'extérieur de Dubrovnik, mais je ne me suis pas rendu sur sa position de

10 tir, et je ne l'ai pas rencontré, officiellement, en tant que commandant.

11 Je ne connais pas les détails.

12 Q. Saviez-vous que c'était l'unité du capitaine Kovacevic qui a bombardé

13 la vieille ville de Dubrovnik?

14 R. J'ai entendu les bombardements, j'ai entendu les obus qui venaient de

15 ces positions-là, mais il ne s'agit que de rumeurs et de ouï-dire. Je n'ai

16 pas d'informations ou de renseignements officiels, et je ne les avais pas à

17 l'époque non plus.

18 Q. Vous avez entendu du bombardement de la vieille ville, le 6 décembre,

19 n'est-ce pas ? C'est quelque chose dont vous avez pris connaissance ?

20 R. Oui, oui.

21 Q. Saviez-vous que la vieille ville a été pilonnée pendant cinq à dix

22 heures ?

23 R. Non, non, je ne le savais pas.

24 Q. Saviez-vous que le bombardement s'est poursuivi après que le

25 commandement de la 9e VPS ait ordonné l'arrêt du pilonnage ?

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1 R. Non, je ne savais pas cela. Je ne savais pas quand l'ordre a été donné,

2 je ne sais pas quand le pilonnage a commencé, je ne sais pas quand le

3 pilonnage s'est arrêté.

4 Q. Mais vous saviez que la vieille ville avait été endommagée ce jour-là,

5 à cette date-là ?

6 R. Oui, cela je le savais.

7 Q. Vous savez qu'il y a eu des blessés de part et d'autre ce jour-là ?

8 R. Oui, j'en ai entendu parler.

9 Q. Vous savez que de part et d'autre les personnes ont été tuées à cette

10 date-là ?

11 R. Oui, j'ai également entendu parler de cela.

12 Q. Saviez-vous que quelques semaines après cet incident au cours duquel

13 les personnes ont été blessées et tuées, que le capitaine Kovacevic avait

14 refusé de cesser le bombardement après que des ordres contraire lui étaient

15 donnés, et que le capitaine en question a été promu après cela ? Saviez-

16 vous cela ?

17 R. Non.

18 Q. Monsieur, avez-vous jamais ou est-ce que vous vous êtes jamais rendu au

19 3e Bataillon de la 5e Brigade ?

20 R. Non.

21 Q. Est-ce que vous saviez que le 3e Bataillon de la 5e Brigade a également

22 participé au pilonnage le 6 décembre ?

23 R. J'ai entendu parler de cela, mais je ne sais pas. Je ne connais pas les

24 détails.

25 Q. Est-ce que vous saviez que le colonel Jovanovic était le commandant du

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1 3e Bataillon de la 5e Brigade ?

2 R. Non.

3 Q. Est-ce que vous saviez qu'en raison du fait que le colonel Jovanovic

4 n'a pas obéi aux ordres et a continué à pilonner, et l'amiral Jokic l'a

5 démis de ses fonctions contrairement au capitaine Kovacevic qui a été promu

6 ?

7 R. Je ne sais pas. Je n'étais pas au courant des changements au niveau du

8 personnel puisque je ne faisais pas partie de l'état-major du 9e VPS.

9 Vraiment je ne sais pas.

10 Q. Monsieur, on vous a montré une pièce à conviction D88.

11 M. WEINER : [interprétation] Monsieur le Président, Peut-on la montrer au

12 témoin de nouveau.

13 Q. C'est la lettre que l'on vous a montrée ce matin, Monsieur, n'est-ce

14 pas ?

15 R. Oui.

16 Q. Cette lettre a été rédigé par Mihajlo Zarkovic, qui était l'adjoint du

17 commandant chargé des questions de moral et de propagande politique; est-ce

18 exact ?

19 R. Oui.

20 Q. L'adjoint du commandant chargé des questions de moral et de propagande

21 politique, quelle est sa fonction ? Quel est son travail ?

22 M. RODIC : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. Il existe une

23 erreur de traduction dans la traduction vers la langue anglaise, en ce qui

24 concerne l'abréviation "PP". Cela veut dire pravni poslovi, les affaires

25 juridiques; "MV" et "PP", cela veut dire en B/C/S, pravni poslovi, ce qui

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1 veut dire l'éducation morale et les affaires politiques. La Défense

2 s'excuse de cette erreur de traduction, mais je souhaitais attirer votre

3 attention sur cela. Mon éminent collègue peut vérifier cela avec le témoin.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Weiner.

5 M. WEINER : [interprétation] La traduction, que j'ai reçue de la part de la

6 Défense ce matin, vers 8 heures 45, dit : "L'adjoint du commandant pour les

7 questions de moral et de propagande politique."

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous avons tous reçu cela, mais Me

9 Rodic affirme qu'il s'agit là d'une erreur.

10 M. WEINER : [interprétation]

11 Q. Je m'excuse, Monsieur, ce que -– l'interprète n'a pas pris ce que vous

12 avez dit. Pourriez-vous le répéter ?

13 R. Allez-y.

14 Q. Quel était le poste ou plutôt tout d'abord ? Est-ce que c'est vous qui

15 avez rédigé ce document ?

16 R. Non.

17 Q. Avez-vous participé à la rédaction de ce document ?

18 R. Non.

19 Q. Dans la lettre, cet adjoint de commandant se plaint de la propagande

20 utilisée par un camp auquel il fait référence en disant : "Oustachi" ?

21 R. Oui.

22 Q. Que signifie le mot "Oustacha" ? Ne s'agit-il pas d'un jargon

23 d'immigrant, lorsque l'on parle des Croates ?

24 R. D'après ce que j'ai pu comprendre, d'après ce texte, les Oustachi ce

25 sont les forces qui portent les symboles des Oustachi. Cela ne veut pas de

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1 tout dire que tous les Croates sont des Oustachi, mais certaines personnes,

2 portant des armes et des insignes des Unités Oustachi, et ceux-là sont

3 appelés Oustachi.

4 Q. Monsieur, est-ce que vous saurez d'accord avec moi pour dire que cette

5 lettre constitue une propagande ? Que l'on a recours à la propagande dans

6 cette lettre ?

7 R. Le titre de cette lettre est "information", et je suppose que le

8 commandement informe les unités subordonnées de la situation. Cette

9 situation peut avoir un certain pacte sur la morale des troupes, mais il ne

10 s'agit pas là d'une communication ou une lettre de propagande.

11 Q. Mais certaines parties de cette lettre contiennent de la propagande,

12 n'est-ce pas exact ?

13 R. Oui, on peut dire cela comme cela.

14 Q. Par exemple, à la page 2, en anglais, il est écrit : "Ce sont des

15 activités systématiques, par le biais desquelles l'on répand les rumeurs,

16 l'on procède à la désinformation et, à la guerre spéciale psychologique,

17 qui a été soutenue, de manière active, par certaines parties et certains

18 médias, contrôlés par les parties qui ont utilisé leurs alliés, afin de se

19 mettre ouvertement du côté des forces fascistes." Il s'agit là de

20 propagande, n'est-ce pas,

21 Monsieur ?

22 R. Je comprends qu'il s'agit ici d'une observation, plus probablement

23 faite sur la base de raisons justifiées qui ne sont pas énoncées ici. Je ne

24 peux pas me mettre à la place de la personne qui a écrit cela, puisqu'il

25 s'agit d'un document officiel mais, à mon avis, il le faut le croire.

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1 Q. Les forces fascistes à votre avis, ce serait qui ? Ce serait les

2 Croates ?

3 R. Oui. Les forces. Les forces croates, les forces de l'armée croate, les

4 forces fascistes. Les forces politiques qui répandaient ce genre de

5 propagande fasciste, ou on parle, peut-être, des parties et non pas de tout

6 le monde.

7 Q. Vous avez dit qu'il s'agissait là d'un document officiel, qu'il fallait

8 le croire. C'est ce que vous avez dit tout à l'heure, est-ce exact ?

9 R. Oui, c'est exact.

10 Q. Maintenant à la page 2, il est écrit également : "Ils incendient les

11 pneus de véhicule à travers les remparts de la vieille ville afin de faire

12 croire, à la presse, que la vieille villa a été pilonnée." Il s'agit là de

13 propagande, n'est-ce pas, Monsieur ?

14 R. Si j'étais sûr que ce n'était pas vrai, j'aurais dit que c'est de la

15 propagande; cependant, je ne suis pas en mesure de nier cela et de dire non

16 ils n'ont pas incendié, ils n'ont pas brûlé de pneus, ou oui ils ont,

17 effectivement, brûlé des pneus. Je n'ai pas de connaissance personnelle au

18 sujet de cela, s'ils n'ont pas brûlé de pneus et s'ils ont écrit cela, si

19 ceci est écrit, il s'agit de propagande; cependant, s'ils ont,

20 effectivement, brûlé des pneus, il s'agit ici d'une présentation de fait.

21 Q. Monsieur, est-ce que vous savez que la période qui a suivi, après cette

22 lettre, c'est-à-dire, la lettre qui a été écrite le 15 novembre, que,

23 pendant cette période, qu'à ce moment-là, la vieille ville de Dubrovnik

24 avait déjà subi des pilonnages depuis deux jours au plus; est-ce que vous

25 le savez ?

Page 6999

1 R. Non.

2 Q. Excusez-moi, il y a une erreur dans le compte rendu d'audience, peut-

3 être que je me suis mal exprimé.

4 Voici la question : est-ce que vous savez que la vieille ville a été

5 pilonnée avant que cette lettre ait été rédigée, juste quelques jours avant

6 la rédaction de cette lettre; est-ce que vous le savez ?

7 R. Non, je ne le savais pas.

8 Q. Est-ce que vous savez que la vieille ville et le port de la vieille

9 ville avec ses bateaux ont été pilonnés, le 11 et le 12 novembre 1992 ?

10 R. Oui, je ne peux pas confirmer la date, mais j'ai entendu parler de ce

11 genre de situation. Je ne sais pas si ceci s'est passé le 11 ou le 12 et je

12 ne sais pas quelle était l'intensité de cela, car, comme vous le savez,

13 d'après mes fonctions je recevais parfois les informations concernant des

14 actions auxquelles je n'ai pas participé. Je ne connais pas les détails et

15 je ne peux pas, maintenant, me prononcer au sujet de ces circonstances.

16 M. WEINER : [interprétation] Est-ce que je peux montrer au témoin la vidéo

17 montrant le pilonnage de la vieille ville. Est-ce que l'on peut demander

18 que l'on montre la vidéo au témoin.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.

20 [Diffusion de cassette vidéo]

21 M. WEINER : [interprétation]

22 Q. Monsieur, cette vidéo a été filmée par le correspondant de guerre, Paul

23 Davies. Vous avez pu voir les obus qui sont tombés dans le port et sur des

24 bateaux, n'est-ce pas ?

25 R. Oui.

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1 Q. En fait, il ne s'agissait pas ici de pneus d'automobile qui volaient

2 dans l'air et provoquaient l'explosion des bateaux; est-ce exact ?

3 R. Oui.

4 Q. Vous avez pu voir les bateaux en flamme après que les projectiles les

5 ont atteints ?

6 R. Oui.

7 Q. Vous n'avez pas vu de pneus en train de brûler, n'est-ce pas ?

8 R. Non.

9 Q. Merci.

10 M. WEINER : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience, j'indique

11 qu'il s'agissait de P19.

12 Q. Monsieur, saviez-vous que quelqu'un a été sanctionné sur le plan

13 disciplinaire ou puni après le pilonnage de la vieille ville de Dubrovnik

14 en novembre ?

15 R. Non.

16 Q. Avez-vous, jamais, entendu parler de qui que ce soit qui aurait subi

17 des sanctions disciplinaires ou des punitions en raison du pilonnage de la

18 vieille ville en novembre ?

19 R. Non. Je n'étais pas au courant de cela.

20 Q. Savez-vous que la vieille ville de Dubrovnik a été pilonnée, également,

21 en octobre 1991 ?

22 R. Non, je ne me souviens pas.

23 Q. Vous ne souvenez pas si la JNA a, effectivement, pilonné la vieille

24 ville en octobre 1991 ? Ou vous n'avez, jamais, entendu parler de punition

25 de qui que ce soit en raison du pilonnage de la vieille ville en octobre

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1 1991, qu'il s'agisse de sanctions disciplinaires ou autres ?

2 R. Je n'ai pas entendu parler de cela. Mais je ne suis pas en mesure

3 d'être au courant de ce genre de chose, non plus.

4 Q. Est-ce que vous n'avez, jamais, entendu parler de qui que ce soit qui

5 aurait été puni ou qui aurait subi des sanctions disciplinaires après le

6 pilonnage de décembre 1991, mis à part le colonel Jovanovic qui a été

7 sanctionné sur le plan disciplinaire par l'amiral Jokic, comme je l'ai déjà

8 dit ?

9 R. Je n'ai pas entendu en ce qui concerne Jovanovic non plus. Vraiment, je

10 ne sais pas.

11 Q. Vous avez parlé de votre entretien avec l'amiral Jokic, est-ce que cela

12 s'est passé le 6 décembre, dans la matinée ?

13 R. Si mes souvenirs sont bons, cela s'est passé avant midi, vers 10

14 heures, 11 heures je ne peux pas vous dire cela avec plus de précision,

15 mais c'était avant midi.

16 Q. Est-ce que c'était l'unique moment de la journée où vous avez parlé

17 avec l'amiral Jokic, ce jour-là, d'après vos souvenirs ?

18 R. Ce jour-là, oui, c'était le seul moment.

19 Q. Qu'en est-il du 7 ou du 8 décembre, est-ce que vous avez parlé avec

20 l'amiral Jokic ces jours-là ?

21 R. Non.

22 Q. Lorsque je vous ai posé une question concernant vos souvenirs par

23 rapport au moment de cet entretien, vous avez dit : "Je ne peux pas vous

24 dire avec plus de précision. Pour autant que je me souvienne, c'est avant

25 midi." C'est ce que vous avez dit. Est-ce que vous avez un registre

Page 7002

1 concernant ce coup de fil ? Est-ce qu'il existe un registre ou des notes

2 écrites concernant ce coup de fil ?

3 R. Je ne me souviens pas, mais les conversations importantes étaient

4 enregistrées dans le journal ou le registre du poste de commandement. Ces

5 archives existent quelque part, je ne sais pas où, puisque j'ai quitté ces

6 fonctions-là. Deux ou trois personnes y ont travaillé depuis, et, après,

7 j'ai repris le même travail, après, je suis reparti de nouveau. Maintenant,

8 vraiment, je ne peux pas vous dire si cela était enregistré ou pas. Je ne

9 me souviens pas. Je devinerais plutôt que ce n'était pas le cas. Je dirais

10 plutôt non que oui.

11 Q. Je vous pose cette question puisqu'on est en train de parler de

12 conversations téléphoniques et d'activités qui se sont déroulées il y a 12

13 ans, il y a longtemps.

14 R. Oui, oui.

15 Q. Vous-même, est-ce que vous aviez un journal, ou est-ce que vous avez

16 pris des notes personnelles concernant cette conversation téléphonique ou

17 vos activités, ce jour-là ?

18 R. Non. Depuis ma première mission, j'utilisais surtout le cahier officiel

19 dont devrait disposer tous les officiers. C'est là que l'on note les

20 tâches, les missions essentielles que l'on a reçues, que l'on a exécutées,

21 et cetera. Là, on note ces activités-là, et en partant, ces registres

22 restent. On n'a pas le droit de le prendre avec nous. Celui qui m'a

23 remplacé après mon départ, je ne sais pas ce qu'il a pu en faire mais,

24 personnellement, je n'ai pas de documents écrits que j'aurais pris avec moi

25 en partant.

Page 7003

1 Q. Dans ce que vous dites aujourd'hui, vous comptez exclusivement sur vos

2 souvenirs par rapport à cette journée-là ?

3 R. Oui.

4 Q. Est-ce que vous vous souvenez que lorsque vous avez parlé avec l'amiral

5 Jokic, ce matin-là, il avait l'air vexé ou irrité ?

6 R. Oui.

7 Q. Vous vous souvenez que le pilonnage était en cours ?

8 R. Oui, probablement en raison de cela car c'était le sujet principal de

9 notre conversation, c'est pour cela qu'il ma téléphoné d'ailleurs, pour

10 voir, je suppose, si j'étais au courant de ce qui se passait et si j'avais

11 des informations au sujet de ce qui se déroulait.

12 Q. Il essayait de savoir, à ce moment-là, ce qui se passait, quels étaient

13 les faits, qu'est-ce qui se produisait ?

14 R. Je ne peux pas vous dire tous les mots qu'il a prononcés avec

15 exactitude, mais, au fond, son intervention se résumait à la question de

16 savoir ce qui se passait là-bas, si mes souvenirs sont bons. Pendant que je

17 mène des négociations de cessez-le-feu, tout cela se passe là-bas. Je lui

18 ai dit que je ne savais pas ce qui se passait, que j'avais entendu des

19 bruits de tir, et cetera, mais que nous, nous étions dans un trou et qu'il

20 était très difficile de constater ce qui se passait sur la base de ces

21 bruits. Cela, je me souviens très bien car il s'agissait d'une conversation

22 qui m'a frappé dont je me souviens. Maintenant, vous me demandez si j'ai eu

23 des entretiens le 7 ou le 8. Mais pour autant que je m'en souvienne, non,

24 ou peut-être s'il y a eu des conversations, elles n'étaient pas,

25 suffisamment, importantes pour que je les retienne.

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1 Cependant, l'amiral Jokic venait souvent à mon poste commandement et

2 souvent, je lui soumettais des rapports concernant les questions dont

3 j'étais chargé moi-même. C'est lui qui m'a donné l'approbation pour faire

4 certaines choses, par exemple, pour évacuer des yachts du port de

5 Dubrovnik, 70 ou 80 yachts étrangers qui ont pu quitter le port de

6 Dubrovnik. S'agissant du musée national à Grude, l'on a rendu plusieurs

7 articles qui appartenaient au musée. Nous avons communiqué lorsqu'il venait

8 me voir à mon poste de commandement. Je n'allais pas au poste de

9 commandement avancé pour lui soumettre des rapports d'une manière

10 classique, lorsque l'on fait des rapports auprès de son supérieur

11 hiérarchique.

12 Q. Est-ce que vous avez vu l'amiral Jokic, après le 6

13 décembre ?

14 R. Je l'ai certainement vu, mais je ne sais pas quand, je ne peux pas vous

15 dire. Je ne l'ai pas revu, ce jour-là. Probablement que je ne l'ai pas vu

16 le lendemain non plus. Mais je ne me souviens pas.

17 Q. Vous vous souvenez du fait qu'il avait l'air vexé, irrité, le matin du

18 6 décembre ?

19 R. C'est un peu vulgaire de dire cela. Vous le savez, il a juré au début

20 de la conversation, et c'est pour cette raison que je savais qu'il était en

21 colère car, d'habitude, il ne s'exprimait pas ainsi lorsqu'il souhaitait

22 savoir ce qui se passait là-bas. C'est ce qui m'a frappé, c'est pour cela

23 que je me souviens.

24 Q. Il essayait d'obtenir des informations de vous, à l'époque, n'est-ce

25 pas ?

Page 7005

1 R. Oui. Il souhaitait savoir ce qui se passait là-bas. Je lui ai répondu

2 que je ne le savais pas. Peut-être il pensait que j'avais des informations

3 au sujet de cela, mais vraiment, je ne peux pas conclure quelle était son

4 idée.

5 M. WEINER : [interprétation] Je n'ai plus de questions.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic, est-ce que vous

7 souhaitez poser des questions supplémentaires ? Sinon, nous pouvons faire

8 une pause dès à présent. La question est de savoir combien de temps encore

9 il vous faut.

10 M. RODIC : [interprétation] Peut-être qu'il vaut mieux prendre une pause

11 maintenant et je vais, certainement, poser peu de questions

12 supplémentaires, par la suite.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous voulez dire cinq minutes, dix

14 minutes ?

15 M. RODIC : [interprétation] Oui, certainement, Monsieur le Président.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Peut-être, alors qu'il vaut mieux que

17 l'on termine avec ce témoin pour qu'il puisse disposer. Vous voulez

18 commencer maintenant, s'il vous plaît ?

19 M. RODIC : [interprétation] D'accord.

20 Nouvel interrogatoire par M. Rodic :

21 Q. [interprétation] Monsieur Djurasic, en ce qui concerne le document D88

22 dont on a parlé, qui a fait l'objet de questions de mon éminent collègue de

23 l'Accusation, ce document a pour titre "information", et vous avez dit que

24 c'était la façon habituelle dont le commandement informait les unités

25 subordonnées au 9e secteur naval, n'est-ce pas ?

Page 7006

1 R. Oui.

2 Q. Ceci a été signé par l'adjoint du commandant chargé de l'éducation

3 morale et des affaires juridiques, le capitaine de frégate, Mihajlo

4 Zarkovic ?

5 R. Oui.

6 Q. Est-ce qu'il faisait partie du cercle le plus étroit du commandement ?

7 R. Oui.

8 M. WEINER : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. Qui dépose

9 ici ?

10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Votre question est très longue, Maître

11 Rodic, et contient beaucoup de faits. Peut-être que vous pourriez lui poser

12 simplement une question ?

13 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'essayais de procéder

14 de manière rapide, et tout ce que j'ai fait, c'était lire ce qui est écrit

15 sur ce document car il est écrit que la personne est l'adjoint du

16 commandant, et le titre du document est "information". Je souhaitais,

17 simplement, accélérer les choses, afin de poser des questions

18 supplémentaires de manière rapide.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous pouvez les poser, vos questions.

20 M. RODIC : [interprétation] Merci.

21 Q. Dites-moi, s'il vous plaît, Monsieur Djurasic, où arrivent toutes les

22 informations, où elles sont envoyées les informations concernant les forces

23 adverses ?

24 M. WEINER : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. Ceci ne

25 découle pas du contre-interrogatoire.

Page 7007

1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic, il est difficile de voir

2 le lien entre cela et la question qui a été posée par M. Weiner.

3 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, M. Weiner a posé des

4 questions détaillées concernant ce document et concernant la nature des

5 informations contenues dans ce document, or le document contient des

6 informations de nature différente. J'ai posé une question concernant les

7 informations portant sur les forces ennemies. Par exemple, à la page 1,

8 troisième paragraphe, les informations de ce type, elles sont justement

9 contenues.

10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Si vous souhaitez attirer l'attention

11 du témoin sur des types différents d'informations contenues dans ce

12 document et, si vous souhaitez poser la question au témoin d'identifier où

13 elles se trouvent et quelles sont ces informations, peut-être vous pourrez

14 faire ce que vous voulez, mais je ne sais pas si vous avez vraiment besoin

15 des questions supplémentaires pour se faire. Ce document est plutôt

16 évident, et il est évident qu'il se fonde sur plusieurs sources

17 d'informations et traite de sujets différents. Même les Juges de la Chambre

18 de première instance peuvent voir cela simplement s'ils jettent un coup

19 d'śil sur le document.

20 M. RODIC : [interprétation] Très bien. Je vais passer aux autres questions.

21 Q. Dans ce cas-là, Monsieur Djurasic, en répondant à la question de mon

22 éminent collègue concernant la date du 8 décembre, vous avez dit que deux

23 officiers sont passés par votre poste de commandement de Mokosica

24 lorsqu'ils allaient à Dubrovnik pour filmer quelque chose. Vous avez dit

25 que c'était vrai ?

Page 7008

1 R. Oui.

2 Q. Est-ce que vous pouvez vous souvenir ce qu'ils ont dit exactement

3 concernant leur mission ?

4 R. Il s'agissait de Bosko, Radojkovic, lieutenant-colonel, qui était dans

5 la même promotion que moi pendant les études, et il y avait un autre

6 officier avec lui. Ils m'ont dit qu'ils allaient filmer les dégâts subis

7 par la ville de Dubrovnik au cours du pilonnage. Ils avaient une caméra et

8 les Croates leur auront permis cela. Ils sont partis.

9 Q. Est-ce qu'ils vous ont dit qui les avait envoyé à cette mission ?

10 R. Je suppose que c'était le commandement du 9e Secteur naval, mais c'est

11 ce que je suppose simplement.

12 Q. Est-ce que vous vous souvenez comment ils étaient vêtus ce 8 décembre ?

13 R. Ils portaient des vêtements civils.

14 Q. Lorsqu'ils revenaient de Dubrovnik, est-ce qu'ils ont pris le même

15 chemin ? Est-ce qu'ils sont passés vous voir de nouveau ?

16 R. Oui. Ils attendaient le transport, et ils sont repartis pour le poste

17 de commandement. J'ai eu un bref entretien. Je me souviens que j'ai demandé

18 quelle était la situation, et ils ont dit : "Il y a eu des dégâts, mais ce

19 n'est pas tellement mauvais." C'est ce qu'ils ont dit. Je ne suis pas entré

20 dans plus de détails que cela.

21 Q. Est-ce que vous aviez l'impression, lorsqu'il vous a parlé de dégâts,

22 qu'il les avait vus ? Est-ce qu'il vous a décrit les dégâts dont il parlait

23 ?

24 R. Je ne me souviens pas maintenant avec exactitude. Je sais que cela

25 n'avait pas l'air dramatique. Il n'a pas dramatisé les choses. C'est ce

Page 7009

1 dont je me souviens.

2 Q. Merci. Dites-moi : pendant que vous vous trouviez au poste de

3 commandement de Mokosica, en réponse à l'une des questions posées par mon

4 confrère, vous avez parlé de la cellule de Crise. Pourriez-vous nous dire

5 ce que représente la cellule de Crise à Mokosica ? De quoi est-elle

6 composée la cellule de Crise ? Quelles sont les tâches de cette dernière ?

7 R. Cette cellule de Crise existait déjà lorsque je suis arrivé à Mokosica.

8 Nous ne voulions pas changer cette appellation, par contre, nous avons

9 ajusté le travail de cette cellule de Crise de façon à exécuter des tâches

10 prioritaires pour ce qui me concernait. Il y avait M. Zdravko Bosnan et M.

11 Bonic, qui se trouvaient là. Je ne me souviens pas d'autres noms. C'est

12 ainsi que lors de cette première réunion qui a eu lieu, nous avons décidé

13 quelles étaient les tâches prioritaires, et nous avons fait un plan.

14 Q. Vous avez parlé de la cellule de Crise et des exceptions. Est-ce qu'il

15 y a eu des hommes qui ont quitté cette cellule de Crise lorsque vous y êtes

16 arrivés ?

17 R. Je crois que oui, car de leur conversation, j'ai pu entendre que

18 certaines personnes avaient quitté la cellule de Crise. Mais je ne m'y

19 étais pas objecté puisque je trouvais qu'il y avait beaucoup trop d'hommes.

20 On était bien trop nombreux.

21 Q. Maintenant, dites-moi : est-ce que quelqu'un de la cellule de Crise de

22 Mokosica avec qui vous travaillez et coopériez, portait-il l'uniforme des

23 défenses croate ?

24 R. Non.

25 Q. Est-ce que cette cellule de Crise à Mokosica avait des unités des

Page 7010

1 forces croates sous son contrôle ou commandement, et est-ce qu'elle

2 coopérait avec l'armée croate ?

3 R. Non, pas à ce que je sache.

4 M. RODIC : [interprétation] Merci, Monsieur Djurasic.

5 Monsieur le Président, j'ai terminé. Merci.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Rodic.

7 Colonel, je voudrais vous remercier de vous être déplacé et d'être venu

8 déposer devant ce Tribunal. Je vous en remercie. Je vous souhaite un bon

9 voyage et bon retour à la maison.

10 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons prendre une pause à ce

12 moment-ci. Compte tenu de l'horaire un peu inhabituel de la journée

13 d'aujourd'hui, nous reprendrons nos travaux à 13 heures 15 pour permettre

14 au personnel de déjeuner. Nous reprendrons nos travaux après cette pause,

15 et nous espérons pouvoir en terminer à 16 heures avec l'audition du témoin

16 que nous allons entendre aujourd'hui. Nous prenons une pause à ce moment-

17 ci.

18 Nous reprendrons nos travaux à 13 heures 15.

19 [Le témoin se retire]

20 --- L'audience est suspendue à 12 heures 35.

21 --- L'audience est reprise à 13 heures 20.

22 Mme SOMERS : [interprétation] Monsieur le Président, Monsieur, Madame les

23 Juges, je voulais simplement donner les heures concernant le document P19.

24 Il s'agissait, bien sûr, de la vidéo et je voulais simplement vous donner

25 l'indication de temps. Il s'agissait de 6.10. On compte entre 6.10 et 7.24.

Page 7011

1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.

2 Maître Rodic ou Monsieur Petrovic, est-ce que votre prochain témoin est là

3 ?

4 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, la Défense appelle

5 Tomislav Jovanovic à la barre.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

7 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour, Monsieur Jovanovic. Je vous

9 prierais de prendre la carte que vous donne

10 M. l'Huissier, et je vous demanderais de prononcer la déclaration

11 solennelle.

12 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

13 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie. Assoyez-vous, s'il

15 vous plaît.

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

17 LE TÉMOIN: TOMISLAV JOVANOVIC [Assermenté]

18 [Le témoin répond par l'interprète]

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Petrovic, je vous écoute.

20 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

21 Interrogatoire principal par M. Petrovic :

22 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Jovanovic.

23 R. Bonjour.

24 Q. Je vous demanderais de décliner votre identité ?

25 R. Je m'appelle Tomislav Jovanovic.

Page 7012

1 Q. Pourriez-vous nous dire, Monsieur Jovanovic, quelle est votre

2 profession présente ?

3 R. Je suis présentement à la retraite.

4 Q. Quelle était votre profession avant la retraite ?

5 R. J'étais officier de la JNA.

6 Q. Quel grade avez-vous lorsque vous avez pris votre

7 retraite ?

8 R. J'étais colonel.

9 Q. Dites-nous, je vous prie, quelles sont les écoles que vous avez

10 terminées. Où avez-vous fait vos études ?

11 R. J'ai terminé l'école élémentaire. Ensuite, je suis allé à l'école des

12 sous-officiers. Ensuite, j'ai terminé l'école de l'armée de terre, et par

13 la suite, je suis allé à l'académie du QG.

14 Q. Est-ce que vous pourriez répéter les écoles militaires que vous avez

15 faites ?

16 R. J'ai terminé l'école militaire des sous-officiers. Ensuite, je suis

17 allé à l'académie militaire pour l'armée de terre. Ensuite, je suis allé à

18 l'académie du QG, appelé académie du commandement du QG.

19 Q. Merci. Dites-nous, brièvement : où avez-vous été déployé tout au long

20 de votre carrière militaire ?

21 R. Pendant ma carrière militaire, j'ai vécu presque dans chaque république

22 de l'ex-Yougoslavie, à l'exception de la Macédoine.

23 Q. Est-ce que vous avez servi au Monténégro ?

24 R. Oui. Peu de temps avant ma retraite, c'est là que je me suis trouvé.

25 Q. Dites-nous : où et pendant combien de temps étiez-vous au Monténégro ?

Page 7013

1 R. J'ai travaillé au Monténégro à partir de 1983, et j'étais affecté au

2 commandement du 9e Secteur naval. Je suis resté jusqu'en 1996, année à

3 laquelle j'ai pris ma retraite.

4 Q. Entre 1983 jusqu'en 1996, quelles étaient vos tâches et responsabilités

5 dans le cadre du 9e VPS ?

6 R. S'agissant du 9e VPS, j'étais le chef du génie.

7 Q. Dites-nous : quelles étaient les Unités du génie qui existaient au sein

8 du 9e VPS ? Je voudrais que l'on se rapporte à l'année 1990 et 1991.

9 R. Il n'y avait qu'une unité du génie au 9e VPS, et c'était le Bataillon

10 du Génie.

11 Q. Dites-nous si ce Bataillon du Génie avait une appellation.

12 R. Oui, c'était le 130e Bataillon du Génie.

13 M. PETROVIC : [interprétation] Je vous demanderais que l'on montre au

14 témoin les documents D46.

15 Q. Monsieur Jovanovic, je vous demanderais de jeter un coup d'śil sur le

16 rétroprojecteur. Il s'agit de l'organigramme du 9e VPS et je vous

17 demanderais de nous dire si, dans cet organigramme, vous voyez votre unité.

18 R. Oui, je la vois.

19 Q. Je vous prierais de nous la montrer sur le rétroprojecteur, et ce, à

20 l'aide du pointeur.

21 R. [Le témoin s'exécute]

22 Q. Merci. Je vous prierais, également, de jeter un coup d'śil sur les

23 autres unités qui font partie du 9e VPS. Dites-nous si vous aviez

24 connaissance de ces autres unités; est-ce qu'elles ont, également, fait

25 partie du secteur à l'automne de 1991 ? Est-ce que vous les reconnaissez,

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1 en d'autres mots ?

2 R. Oui, je les reconnais.

3 Q. Merci. Quel rôle avez-vous joué en tant que chef de l'unité du génie du

4 9e VPS pendant la période au cours de laquelle vous effectuiez cette tâche

5 ?

6 R. Mes tâches et mes responsabilités au sein du 9e VPS étaient de donner

7 des suggestions concernant l'usage de l'unité du génie à mon commandant. Je

8 devais, également, faire attention et m'occuper de la formation de cette

9 unité. Je devais m'occuper du bien-être des soldats et des supérieurs de

10 cette unité. Je représentais un lien direct entre le commandant et cette

11 unité. Cette unité était subordonnée, bien sûr, au commandant de secteur.

12 Q. Dites-nous, je vous prie, si ces tâches et responsabilités, vous les

13 faisiez également au cours de la période qui couvre le mois d'octobre, de

14 novembre et décembre 1991 ?

15 R. Oui, effectivement. S'agissant des mois que vous venez de mentionner,

16 j'ai fait ces mêmes tâches et responsabilités.

17 Q. Dites-nous brièvement quelle était la composition du 130e Bataillon ?

18 R. C'était le commandement du bataillon, la 1ère et la 2e Compagnie de

19 Pionniers; la Compagnie du Génie; un peloton de reconnaissance et elle

20 comprenait, également, une section de communication ainsi qu'une section de

21 logistique.

22 Q. Je vous remercie. Dites-nous, qui donne l'ordre d'utiliser le Bataillon

23 du Génie ?

24 R. C'est le commandant du 9e VPS dans notre cas à nous, en l'espèce, qui

25 donnait l'ordre pour l'usage de l'unité.

Page 7015

1 Q. Dites-nous, est-il possible que le commandant du bataillon utilise les

2 unités du bataillon sans en avoir, préalablement, reçu l'ordre du

3 commandant du 9e VPS ?

4 R. Non. Il m'est possible de donner l'ordre, mais je dois, d'abord,

5 informer le commandant. C'est moi qui serais la personne chargée de donner

6 cette proposition au commandant.

7 Q. A la place du commandant, est-il possible que le chef de l'état-major

8 donne l'ordre pour que ce bataillon soit utilisé ?

9 R. Oui.

10 Q. Dites-nous, je vous prie, s'agissant de l'automne 1991, qui était le

11 commandant du 9e VPS ?

12 R. Le commandant du 9e VPS était l'amiral Miodrag Jokic.

13 Q. Dites-nous, s'agissant de cette même période, qui était le chef de

14 l'état-major du 9e VPS ?

15 R. Le chef de l'état-major du 9e VPS était Milan Zec. C'était le capitaine

16 du vaisseau de guerre.

17 Q. Dites-nous si dans le cadre des activités régulières au sein du 9e VPS,

18 est-ce que l'on organise des sessions lors desquelles on fait des comptes

19 rendus ?

20 R. Oui. Cela se passe, cela a lieu la plupart du temps à la fin de la

21 journée.

22 Q. Qui est présent lors de ces sessions de débriefing ?

23 R. Ce sont les commandants des unités.

24 Q. Lorsque vous parlez des commandants d'unités, qui sont ces unités ?

25 R. Ce sont des unités qui sont subordonnées au 9e Secteur naval. Pour ce

Page 7016

1 qui est du commandement, il y a le commandant ou le chef de l'état-major

2 ainsi que les soldats, les officiers opérationnels et ainsi que les chefs

3 de diverses armes.

4 Q. Dites-nous à quoi ressemblaient ces séances de débriefing au 9e VPS ?

5 R. D'abord, c'est le commandant de l'unité la plus ancienne qui prenait la

6 parole, je parle de l'unité qui était la plus nombreuse. Ensuite, il y

7 avait des comptes rendus oraux, par la suite, on complétait le tout avec

8 des documents écrits.

9 Q. Après que les commandants aient donné leur rapport aux unités

10 subordonnées, que se passait-il ensuite ?

11 R. Après, on prenait la décision et les ordres pour ce qui est de la

12 journée qui suit.

13 Q. Dites-moi, qui prend cette décision ?

14 R. C'est le commandant du 9e VPS qui l'a prend ou cela peut, également,

15 être le chef de l'état-major, c'est-à-dire, la personne qui a le plus

16 d'ancienneté et qui est présente à cette séance de débriefing.

17 Q. Dites-nous, est-ce que vous savez si le 9e Secteur naval fait parvenir

18 à quelqu'un des comptes rendus des rapports de combat quotidiens ou des

19 rapports opérationnels à quelqu'un, pour ce qui est de la période qui nous

20 intéresse, à qui ce genre de rapports a pu être envoyé ?

21 R. Le commandant du 9e VPS, normalement, établit un rapport opérationnel

22 et le fait parvenir au commandement supérieur. Dans le cas en l'espèce,

23 c'était au 2e Groupe opérationnel, c'est-à-dire, au QG principal et au

24 secteur naval.

25 Q. Dites-nous, pour ce qui est de ces séances de débriefing, qui était le

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1 président de ces séances ? Qui animait la séance ?

2 R. C'était le commandant ou le chef d'état-major ou si ces deux étaient

3 absents, c'est quelqu'un de l'organe opérationnel.

4 Q. Est-ce que vous savez ce que veut dire le 2e Groupe opérationnel ?

5 R. Le 2e Groupe opérationnel est une formation temporaire créée pour

6 unifier les unités qui se trouvaient sur le territoire sur lequel nous nous

7 trouvions. C'est par le biais du 9e VPS qu'il commandait aux autres unités

8 qui étaient subordonnées et rattachées.

9 Q. Dites-moi, nous parlons d'autre chose, si vous le savez, de quelle

10 façon est-ce que l'unité, de laquelle nous parlons, a été mobilisée ? Nous

11 parlons du 130e Bataillon du Génie ?

12 R. Le 130e Bataillon du Génie a été créé par le biais des organes du 9e VPS,

13 après l'appel à la mobilisation, par le commandement du bataillon qui

14 procédait à la mobilisation.

15 Q. Est-il vrai que, à un moment donné pendant l'automne 1991, certaines

16 opérations de combat ont été menées et dirigées par le 9e Secteur naval ?

17 R. Je n'ai pas, tout à fait, compris votre question.

18 Q. Est-il vrai qu'à l'automne 1991, le 9e Secteur naval a mené certaines

19 opérations de combat ?

20 R. Oui, effectivement. Après la mobilisation de différentes unités lorsque

21 ceci était achevé, il y a eu un incident avec l'armée croate ou provoqué

22 par l'armée croate suivi par une attaque.

23 Q. En octobre, novembre et décembre où se trouvait le commandement du 9e

24 Secteur naval ?

25 R. Au cours des opérations de combat, le commandant du 9e Secteur naval

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1 était à Grude pendant un cours laps de temps. Après cela, c'était à Kupari.

2 Q. Au cours de cette même période allant du mois d'octobre au mois de

3 décembre, où se trouvait le commandement de 130e Bataillon du Génie ?

4 R. Derrière les premières lignes de défense qui étaient stationnées à

5 Mlini, à l'hôtel Astarea, à l'hôtel Astarea.

6 Q. A Mlini, là où se trouvait le commandement du bataillon, leur

7 ravitaillement était-il organisé ?

8 R. Oui, tout à fait. Nous avions tout ce dont nous avions besoin pour

9 mener les opérations de combat, ce que nous n'avions par sur les lieux a

10 été fourni à partir des dépôts.

11 Q. Est-il vrai qu'il y avait un dépôt sur le terrain, qu'un dépôt avait

12 été mis à disposition dans cette région ?

13 R. Oui, il y avait un entrepôt qui avait été choisi, là où étaient

14 entreposés des mines et des engins explosifs. Il y avait des engins

15 explosifs et, en vertu de la réglementation, on mettait les uns d'un côté

16 et les mines de l'autre.

17 Q. En octobre, novembre et décembre 1991, quelles ont été les principales

18 tâches de votre unité dans le 130e Bataillon du Génie ?

19 R. Ces Unités du Génie avaient pour tâche de construire et d'assurer la

20 réparation et le maintien en bon état des routes. Il fallait mettre en

21 place des embuscades, par exemple, il fallait poser des mines. Il fallait

22 construire des fortifications. C'étaient les trois principales tâches qui

23 leur étaient assignées.

24 Q. Parlez-nous un petit peu de la réparation des routes. Connaissez-vous

25 un endroit où la route a été fortement endommagée ?

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1 R. Oui, tout d'abord, au début de ces opérations de combat, la route a été

2 touchée à un endroit qui est près de la centrale hydro-électrique appelée

3 Plat près de Kupari. Notre bataillon a suivi les troupes qui ont traversé

4 cette région. Les unités d'infanterie pouvaient éviter ce tronçon de la

5 route, mais ceux qui étaient à bord d'un véhicule ne le pouvaient pas.

6 Q. Avez-vous reçu, à un moment donné, un ordre vous intimant de réparer ce

7 tronçon de route ?

8 R. Oui, nous avons reçu un ordre pour réparer ce tronçon de route le plus

9 rapidement possible, de façon à ce que les unités de la ligne de front

10 puissent être réapprovisionnées en nourriture, en munitions, et cetera.

11 Q. Qui a donné les ordres pour que cette route soit réparée ?

12 R. Le commandant du secteur.

13 Q. Dites-nous, s'il vous plait, s'il y a eu des coups de feu tiré ?

14 R. Oui, lorsque l'Unité du Génie est venue réparer ce tronçon de la route,

15 elle a été prise pour cible depuis Kupari. Au début, les obus sont tombés

16 le long de la côte. Les gens qui travaillaient à cet endroit-là pensaient

17 qu'ils n'avaient pas à disposition suffisamment d'armes pour protéger la

18 vie de ceux qui assuraient ces travaux de réparation. Néanmoins, lorsque

19 les mortiers sont tombés sur leur tête et sur la tête des gens qui

20 réparaient les routes, quand ils ont constaté ce qui se passait, ils ont

21 cessé leurs travaux de réparation. A la nuit tombée, ils ont continué à

22 réparer la route.

23 Q. Vous avez dit, à l'instant, qu'un ordre avait été donné pour réparer la

24 route. Ceci avait été donné par le commandant du secteur. Qui était le

25 commandant du secteur à ce moment-là ?

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1 R. L'amiral Miodrag Jokic.

2 Q. La route a-t-elle été réparée à d'autres endroits ?

3 R. Oui, alors que nos unités avançaient, les unités croates détruisaient

4 la route petit à petit pour empêcher les troupes de passer. Il fallait

5 réparer les routes dans la région de Brgat, ou plutôt la région de

6 Dubravacka Rijeka, ainsi que dans la région de Mokosica. Plus tard, près de

7 Slano, de gros travaux étaient nécessaires.

8 Q. Dites-nous, s'il vous plaît, dans la région de Mokosica plus

9 précisément, la route a-t-elle été réparée à cet endroit-là ?

10 R. Oui, la route a été réparée à cet endroit-là, et nous avons encouru des

11 pertes d'équipement de matériel; autrement dit, le chargeur qui est un

12 dispositif mécanique que nous utilisions, c'est le 160, c'était ainsi que

13 nous l'appelions. L'homme qui actionnait ce matériel a touché une mine et

14 le véhicule a explosé et a été endommagé. Je dois dire que la route a été

15 détruite, mais que la région tout autour est annulée, et il y avait des

16 mines anti-char et anti-infanterie.

17 Q. Qui a posé ces mines ?

18 R. Ces mines ont été posées par les soldats qui appartenaient à la

19 République de Croatie.

20 Q. Votre unité avait-elle une toute autre mission ? Devait-elle porter

21 assistance à la population civile sur le territoire sur lequel elle se

22 trouvait ?

23 R. Etant donné que le Bataillon du Génie se trouvait à un endroit qui se

24 trouvait à Mlini, pas très loin de Kupari, à l'hôtel Astorija, les

25 personnes âgées sont restées sur place. Il y avait des hommes et des femmes

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1 âgés qui se trouvaient encore, ainsi que quelques enfants. Par conséquent,

2 à l'endroit où nous prenions nos repas et nous devions procurer nos propres

3 repas au bataillon, la cuisine se faisait à l'intérieur du bâtiment. Nous

4 n'avons pas besoin de nous reposer sur les services logistiques. Nous avons

5 nourri des personnes qui se trouvaient sur place à ce moment-là, puisqu'il

6 n'avait pas d'autre moyen de survivre ou de se nourrir.

7 Q. Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, à cette époque entre le mois

8 d'octobre et le mois de décembre 1991, dans votre unité en particulier,

9 quelle était la situation eu égard à l'indiscipline ?

10 R. L'unité du génie est une unité très disciplinée. Car c'est une unité

11 qui manie les engins explosifs ainsi que des systèmes de construction, ces

12 soldats sont habitués à une très grande discipline, et personne

13 n'enfreignait la règle dans ces cas-là, ou tout autre comportement qui

14 aurait pu avoir un effet délétère sur la population.

15 M. PETROVIC : [interprétation] Est-ce que l'on peut montrer au témoin, s'il

16 vous plaît, la pièce portant le numéro D61.

17 Q. Monsieur Jovanovic, pourriez-vous regarder le document, s'il vous

18 plaît. Regardez le point numéro 2, plus précisément la première ligne de ce

19 paragraphe, s'il vous plaît ?

20 R. Oui. Effectivement, je l'ai lue.

21 Q. Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, s'agit-il d'un document qui est

22 daté du 5 décembre 1991 ?

23 R. Il est fait état ici de réparations qui ont été effectuées dans la

24 région de Slano, et le tronçon de la route à Sitnica.

25 Q. S'agit-il ici d'un rapport émanant du commandement de la

Page 7022

1 9e VPS daté du 5 décembre 1991 ?

2 R. Qu'avez-vous dit ?

3 Q. S'agit-il ici d'un rapport émanant du commandement de la 9e VPS daté du

4 5 décembre 1991 ? Regardez ce document, s'il vous plaît. Regardez

5 l'intégralité du document. S'agit-il ici d'un rapport de combat usuel ?

6 R. Oui, c'est précisé 17 heures 00, le 5 décembre 1991.

7 Q. Je vous remercie. Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, des travaux

8 en cours qui sont effectués par l'unité du génie, est-ce que ceci

9 correspond à ce dont vous vous souvenez à cette époque ?

10 R. Oui, tout à fait, cela coïncide, surtout pour ce qui est des travaux de

11 construction de la section Sitnica, cette partie où ce tronçon de route sur

12 le territoire de Monténégro. La route avait été construite afin de

13 favoriser la communication entre ce point là, puisqu'il n'y avait pas de

14 bornes de relais à cet endroit-là.

15 Q. Les membres de vos unités, ou plutôt, la 130e Bataillon du Génie, ces

16 hommes-là, au début du mois de décembre, ce qui signifie le 4, 5, 6, 7, 8

17 décembre, ces hommes participaient-ils à des travaux de génie civil dans le

18 voisinage de la ville de Dubrovnik ?

19 R. Non, il ne s'agissait pas d'un endroit qui se trouvait tout près de

20 Dubrovnik. Les travaux de construction étaient effectués pour la plupart à

21 la demande des unités subordonnées. Je ne me souviens pas de tout ceci dans

22 le détail.

23 Q. Aux alentours du 5 décembre, le 7 ou le 8, le Bataillon du Génie a-t-il

24 participé à des travaux à Brgat ou Bosanka ou Mokosica ou toute autre

25 région, vous en souvenez-vous ?

Page 7023

1 R. Dans la région de Brgat ou Bosanka, non. Je ne crois pas. Alors que

2 nous avions terminé nos travaux dans la région de Mokosica où notre

3 véhicule a été détruit.

4 Q. Merci. Pourriez-vous nous dire à quel endroit, le 6 décembre, la

5 plupart des hommes de votre unité du 130e Bataillon du Génie se trouvaient

6 ?

7 R. La plupart des hommes du centre de Bataillon du Génie se trouvaient

8 dans une région près de Mlini.

9 Q. Vous-même, Monsieur Jovanovic, où étiez-vous, si vous vous en souvenez,

10 ce même 6 décembre 1991 ?

11 R. Ce même jour, le 6 décembre 1991, j'étais au poste de commandement

12 avancé à Kupari.

13 Q. Au cours de cette journée, avez-vous reçu des ordres ?

14 R. Oui. Au cours de cette journée, j'ai effectivement reçu un ordre qui

15 venait de l'officier de permanence qui se trouvait au poste de commandement

16 avancé. L'ordre venait de l'état-major. Il s'agissait de préparer un

17 certain nombre d'explosifs ou d'engins explosifs, et il fallait transporter

18 cet engin dans la région de Zarkovica.

19 Q. Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, vous nous avez dit qu'un

20 ordre avait été donné par le chef d'état-major. Qui était-ce ?

21 R. Il s'agissait du capitaine de vaisseau, Milan Zec.

22 Q. Pourriez-vous nous dire très précisément, quel ordre vous a donné le

23 capitaine Milan Zec ?

24 R. J'ai reçu l'ordre de l'officier de permanence, et c'est lui qui m'a dit

25 que je devais préparer des engins explosifs, un demi-kilo conditionné en

Page 7024

1 lot de 60 grammes, de façon à pouvoir être utilisé et il fallait le

2 remettre à une unité de Zarkovica. C'est ainsi que les choses se sont

3 passées.

4 Q. Qu'avez-vous fait après avoir reçu cet ordre ?

5 R. Lorsque j'ai reçu cet ordre, je me suis rendu au commandement du

6 bataillon, là où se trouvait le commandant du bataillon, et j'ai relayé cet

7 ordre. J'ai expliqué au commandant du bataillon ce qui était attendu de

8 nous. Nous avons commencé à préparer des engins qu'on nous allait demander,

9 et que le chef d'état-major nous avait demandés. Une fois que nous avions

10 rassemblé ces différents éléments, nous les avons chargés sur le véhicule.

11 Q. Je vous remercie. Nous allons y venir.

12 A quoi servaient ces engins explosifs, ce que l'on vous a demandé de

13 préparer ?

14 R. Je supposais que ceci serait utilisé pour utiliser la puissance de feu

15 qui avait pris pour cible nos propres forces à Zarkovica depuis la région

16 de Srdj.

17 Q. Avec ces lots d'engins explosifs, à votre avis quelle cible se pourrait

18 être détruite par un tel engin ? Il ne s'agissait pas de plastiquer les

19 cibles ?

20 R. Il s'agissait d'engins explosifs tout à fait normaux.

21 Q. Oui, tout à fait.

22 R. Je suppose qu'ils étaient destinés à la destruction de la puissance de

23 feu de l'adversaire.

24 M. WEINER : [interprétation] Je soulève une objection.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Monsieur Weiner.

Page 7025

1 M. WEINER : [interprétation] Monsieur le Président, dans sa réponse

2 précédente, "je suppose que cet équipement devait être utilisé" à la ligne

3 2251 [comme interprété], encore une fois, "ils ont sans doute été

4 utilisés." Je crois qu'il s'agit-là de supplication ou de spéculation. Je

5 ne sais pas. S'il ne sait pas, il ne doit pas répondre.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Petrovic, si vous voulez

7 insister là-dessus, je crois qu'il faut savoir s'il s'agit des

8 connaissances réelles ou non.

9 M. PETROVIC: [interprétation] Oui, je vous remercie, Monsieur le Président.

10 Q. Une fois qu'on vous a remis l'ordre de préparer ces engins explosifs,

11 savez-vous exactement à quoi serviraient ces engins ?

12 R. Non, je ne savais pas à quoi cela servirait. Je ne pouvais que

13 supputer.

14 Q. Qu'aviez vous imaginé ?

15 M. WEINER : [interprétation] Objection, Monsieur le Président.

16 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que nous

17 pouvons entendre ce que le témoin supposait ?

18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Quelle est la pertinence de ce que

19 supposait le témoin ?

20 M. PETROVIC : [interprétation] La pertinence est comme suit : il s'agit-là

21 d'un professionnel qui connaît bien le maniement des engins explosifs, et

22 donc il serait en mesure de savoir à quoi serviraient de tels engins

23 explosifs. Je crois que c'est cela dont il s'agit.

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] En quel serait une utilisation

25 éventuel de tels engins explosifs, si c'est cela votre question, je vous

Page 7026

1 prie, poursuivez. Mais il ne s'agit pas de supposer à quoi serviraient de

2 tels engins.

3 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je n'avais jamais

4 l'intention de poser cette question.

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois que vous l'avez orienté dans

6 la mauvaise direction, Maître Petrovic.

7 M. PETROVIC : [interprétation]

8 Q. Monsieur le Témoin, de tels explosifs conditionnés ainsi seraient-ils

9 utilisés pourquoi ?

10 R. Nous pouvons détruire des bunkers, par exemple, avec ce genre d'engin.

11 Q. Je vous remercie. Combien de temps vous a-t-il fallu pour préparer tous

12 ces engins, pour les rassembler tous ?

13 R. Il nous fallait environ une à deux heures pour rassembler tous ces

14 engins explosifs.

15 Q. Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, une fois que vous avez

16 terminé vos préparatifs, qu'avez-vous fait ?

17 R. Une fois que nous avions terminé nos préparatifs, nous avons placé des

18 engins explosifs abord du véhicule à Pinzgauer, et les hommes se sont monté

19 abord du véhicule. Nous sommes dirigés en direction de Srdj, et nous sommes

20 arrivés à Zarkovica.

21 Q. Que s'est-il passé lorsque vous êtes arrivé à Zarkovica ?

22 R. Nous avons été arrêtés par deux soldats lorsque nous sommes arrivés à

23 Zarkovica, et ces deux soldats nous ont demandé d'abord où nous nous

24 rendions. Nous avons répondu que nous étions en chemin, que nous avions

25 reçu des ordres du chef d'état-major, et qu'il fallait transporter ces

Page 7027

1 engins explosifs. Les deux soldats ont répondu, les engins explosifs que

2 nous avions abord du véhicule n'étaient plus utiles, et que nous pouvions

3 les ramener.

4 Q. Qu'avez-vous fait à ce moment-là ?

5 R. J'ai écouté ce que les soldats avaient à nous dire, et nous avons rendu

6 les engins explosifs. Autrement dit, des engins n'ont jamais été utilisés.

7 Q. A quelle heure de la journée -- je retire cette question. Dites-moi,

8 s'il vous plaît : étiez-vous déjà arrivé à Zarkovica ce jour-là ? Où étiez

9 vous, exactement ?

10 R. Nous étions très près de Zarkovica, mais nous n'étions pas arrivé

11 jusqu'à la ville encore.

12 Q. Quelle heure était-il ? Quelle heure de la journée cela s'est il

13 produit, si vous en souvenez ? Autrement dit, lorsque vous êtes arrivé aux

14 abords de Zarkovica.

15 R. C'était l'après-midi, entre 14 heures 00 et 15 heures 00, environ.

16 Q. Comment savez-vous que c'était dans l'après-midi ?

17 R. Car à ce moment-là, il commençait à faire nuit.

18 Q. N'avez-vous à aucun moment le 6 décembre 1991, vous êtes-vous rendu au

19 poste d'observation de Zarkovica ?

20 R. Non.

21 Q. Le 6 décembre 1991, à aucun moment vous êtes-vous trouvé à Brgat ou

22 Bosanka ?

23 R. Non, hormis le moment où je me suis rendu en possession d'engins

24 explosifs.

25 Q. Le 6 décembre 1991, vous êtes entretenu à auquel moment avec l'amiral

Page 7028

1 Miodrag Jokic ?

2 R. Non.

3 Q. Le 6 décembre 1991, avez-vous reçu des ordres de l'amiral Miodrag Jokic

4 ?

5 R. Non.

6 Q. Après le 6 décembre, l'amiral Miodrag Jokic vous a-t-il interrogé à

7 propos des évènements du 6 décembre 1991 ?

8 M. WEINER : [interprétation] Objection.

9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Monsieur Weiner.

10 M. WEINER : [interprétation] Trois questions consécutives portant sur

11 l'amiral Jokic. Aucun témoignage ne précise que l'amiral Jokic l'a contacté

12 à cette date-là, ni se soit entretenu avec lui à ces dates-là. Il n'y avait

13 pas de témoignage attestant du fait que l'amiral Jokic l'ait interrogé à

14 cette date-là. Ces éléments ne ressemblent pas pertinents.

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je ne pense pas, sur cette base,

16 puisse estimer qu'il ne s'agit pas d'éléments pertinents pour la Défense.

17 Peut-être il est peu pertinent pour l'Accusation, mais la question est en

18 droit d'être posée. A ce moment-là, ce donnera la pertinence de cette

19 dernière par la suite.

20 M. WEINER : [interprétation] Je vous remercie.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Petrovic.

22 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

23 Q. Monsieur Jovanovic, après le 6 décembre, l'amiral Jokic vous a-t-il

24 jamais interrogé à propos des évènements de Srdj le

25 6 décembre ?

Page 7029

1 R. L'amiral Jokic et moi-même, nous n'en avons jamais parlé, et il ne m'a

2 jamais posé ses propres questions.

3 Q. N'avez-vous jamais fait une déclaration écrite que vous avez remis à

4 l'amiral Jokic concernant les évènements du 6 décembre 1991 ?

5 R. Non.

6 Q. Etiez-vous en contact avec le capitaine Vladimir

7 Kovacevic ? Y avait-il un rapport entre vous et les évènements de Srdj le 6

8 décembre 1991 ?

9 R. Non, je n'ai eu aucun contact. Je ne sais si vous parlez des jours

10 précédents lorsque je suis allé inspecter les unités pour voir si cette

11 unité avait été fortifiée correctement.

12 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je n'ai plus

13 de questions à poser au témoin.

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Petrovic.

15 Monsieur Weiner, si vous souhaitez prendre la parole.

16 Contre-interrogatoire par M. Weiner :

17 Q. [interprétation] Colonel, le 6 décembre l'officier de permanence a pris

18 contact avec vous ?

19 R. Oui.

20 Q. Il vous a dit que le capitaine Zec lui avait demandé de vous

21 contacter?

22 R. Oui.

23 Q. Est-ce qu'il vous a dit qu'à ce moment-là, le capitaine Zec était à

24 Zarkovica au poste d'observation ? Est-ce que vous vous en souvenez ?

25 R. Je ne me souviens pas.

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1 Q. Est-ce qu'ils vous ont dit si le capitaine Kovacevic y était, à

2 l'époque, si vous en souvenez ?

3 R. Je suppose qu'il était à son poste de commandement, mais je ne sais pas

4 en ce qui concerne l'unité subordonnée où il était.

5 Q. Est-ce qu'ils vous ont dit que le colonel Kovacevic y était à l'époque

6 ?

7 R. Non.

8 Q. Vous n'étiez pas, donc vous ne pouvez pas nous dire qui était à

9 l'époque. Vous avez simplement reçu un coup de fil, mais vous ne pouvez pas

10 nous dire avec certitude qui y était ?

11 R. Non, je ne peux pas.

12 Q. L'on vous a dit de venir à Zarkovica avec ces documents ?

13 R. Oui, il nous a été ordonné de venir avec l'ingénierie du Génie et avec

14 tous les explosifs que nous avions préparés.

15 Q. Effectivement, dans l'après-midi, plus tard, vous y êtes allé avec ces

16 explosifs ?

17 R. Oui. Personnellement, j'y suis allé.

18 Q. Vous étiez censé être là-bas. Seulement, vous avez été empêché sur la

19 route ?

20 R. C'est exact.

21 Q. Comme vous l'avez dit, vous n'êtes finalement jamais arrivé jusqu'à

22 Zarkovica ?

23 R. Si, je suis arrivé à Zarkovica, mais les explosifs et le reste que

24 j'avais apporté avec moi n'a jamais été utilisé par nous. Nous avons ramené

25 cela à l'unité ou plutôt au dépôt d'où cela émanait à l'origine.

Page 7031

1 Q. Vous venez de dire que vous arrivez à Zarkovica. Est-ce que vous êtes

2 allé à la colline ? Est-ce que vous êtes allé au poste de commandement ?

3 R. Non.

4 Q. Puisque vous n'étiez à Zarkovica, vous n'avez pas assisté aux

5 conversations téléphoniques ou communications par radio faites depuis

6 Zarkovica cet après-midi-là ?

7 R. Non.

8 Q. Vous n'avez pas assisté aux conversations téléphoniques du capitaine

9 Zec depuis Zarkovica cet après-midi ?

10 R. Je n'ai pas compris la question. Veuillez la répéter.

11 Q. Puisque vous n'étiez pas au poste de commandement à Zarkovica, vous

12 n'avez pas assisté aux conversations téléphoniques que le capitaine Zec a

13 eues depuis cet endroit ?

14 R. Non, effectivement, certainement.

15 Q. Vous ne savez pas du tout si le capitaine Zec ou d'autres officiers ont

16 dit quoi que ce soit à l'amiral Jokic cette après-midi-là depuis Zarkovica

17 ?

18 R. Je ne sais pas.

19 Q. Vous ne savez pas si l'amiral Jokic a été informé du fait que vous

20 étiez sur la route de Zarkovica ?

21 R. Je ne sais pas cela non plus.

22 Q. Vous ne savez pas que l'amiral Jokic a été informé du fait que vous

23 alliez très rapidement arriver à Zarkovica ?

24 R. Non.

25 Q. Vous ne savez pas qui d'autre a été informé que vous étiez sur le

Page 7032

1 chemin, qui d'autre qui se trouvait à ce poste de commandement ?

2 R. Non, je ne sais pas.

3 Q. Vous ne savez pas, non plus, avec qui ces personnes, qui avaient reçu

4 ce genre d'information, ont parlé par la suite ?

5 R. Non.

6 Q. Plusieurs personnes croyaient peut-être soit que vous étiez à

7 Zarkovica, soit que vous étiez sur le point d'y arriver ?

8 R. Oui, c'est possible.

9 Q. Vous n'étiez pas le seul colonel Jovanovic dans le cadre du 2e Groupe

10 opérationnel, il y en a eu d'autres ?

11 R. Je ne m'en souviens pas.

12 Q. Est-ce qu'il y avait un colonel Miroslav ou Miodrag Jovanovic ? Est-ce

13 que vous le connaissez ?

14 R. Il n'était pas colonel, il était commandant.

15 Q. D'accord. Qu'en est-il de Jovanovic ?

16 R. Il y avait le colonel Vojislav Jovanovic, et je suis Tomislav

17 Jovanovic.

18 Q. L'autre Jovanovic où était-il situé ?

19 M. PETROVIC : [interprétation] Puisqu'il y a trois Jovanovic, je pense que

20 mon éminent collègue doit préciser de qui il parle exactement et de quelle

21 période afin de ne pas induire le témoin en erreur de manière incorrecte.

22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pense qu'effectivement la période

23 est pertinente, et le témoin devrait dire également les prénoms et vous

24 aussi.

25 M. WEINER : [interprétation] Très bien.

Page 7033

1 Q. Où était le colonel Vojislav Jovanovic le 6 décembre, dans quelle unité

2 ?

3 R. Je ne peux pas vous dire où il se trouvait, mais il était venu de la

4 Défense territoriale du Monténégro, je pense, pour accomplir une mission

5 spéciale, chose qu'il faisait. Mais je ne suis pas au courant des détails

6 de sa mission. Il n'appartenait pas au 9e Secteur naval.

7 Q. Est-ce que c'était Jovanovic qui était surnommé Kurd ?

8 R. Oui.

9 Q. Est-ce que vous avez parlé récemment avec un autre témoin, Slobodan

10 Novakovic, avec qui vous avez discuté de cet homme surnommé Kurd Jovanovic

11 ?

12 R. Non, nous n'avons pas débattu de cela. Celui-là, il était un simple

13 soldat dans la Défense territoriale. Nous n'avons pas eu des discussions à

14 ce sujet.

15 Q. Est-ce que, récemment, vous étiez dans le même hôtel que le témoin de

16 la Défense, Slobodan Novakovic, au cours de la dernière semaine ?

17 R. Oui.

18 Q. Pendant que vous y étiez, est-ce que vous avez parlé à M. Novakovic ?

19 R. Oui, oui.

20 Q. Avez-vous parlé de cette affaire, affaire Dubrovnik avec lui ?

21 R. Oui, on a parlé un petit peu, mais rien de particulier.

22 Q. Très bien. Est-ce que vous vous souvenez que vous avez parlé avec lui

23 de cet autre Jovanovic, Tomislav ?

24 R. Tomislav, c'est moi.

25 Q. Excusez-moi. L'autre Novakovic, Vojislav Jovanovic, excusez-moi, Kurd.

Page 7034

1 R. Oui.

2 Q. Etes-vous certain, Monsieur, que vous n'étiez pas à Zarkovica le 6

3 décembre ?

4 R. Mis à part le fait que j'ai amené les explosifs, certainement, je n'y

5 étais pas.

6 Q. Vous êtes certain que vous n'étiez pas au poste d'observation, le 6

7 décembre, à Zarkovica ?

8 R. Oui.

9 Q. Le conseil de la Défense a présenté une pièce à conviction D71 qui

10 indique qu'au poste d'observation, il, le capitaine Soldo a vu le

11 commandant, le capitaine Kovacevic, capitaine de vaisseau,

12 M. Zec, et le colonel Jovanovic. Je répète ma question qui est de savoir si

13 vous êtes sûr que vous n'étiez pas au poste d'observation de Zarkovica le 6

14 décembre.

15 R. Je n'y étais pas ce jour-là.

16 Q. D'accord. Nous allons passer aux autres questions, et peut-être nous

17 allons y revenir par la suite. Vous avez dit que votre unité participait

18 surtout aux travaux de réparation de la route; est-ce exact ?

19 R. Oui.

20 Q. Que vous deviez réparer les routes endommagées, car les militaires en

21 avaient besoin ?

22 R. Oui.

23 Q. Les réparations dont votre unité était chargée étaient une activité

24 militaire.

25 R. C'est exact.

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1 Q. Vous aviez besoin de ces routes afin de transporter les vivres, les

2 munitions et la nourriture aux troupes; est-ce exact ?

3 R. Oui.

4 Q. Vous avez dit également que votre unité de génie militaire était très

5 disciplinée.

6 R. Oui, c'est ce que j'ai dit.

7 Q. Vous avez dit, compte tenu de cela, il n'y a pas eu d'impact négatif

8 sur la population locale.

9 R. Oui.

10 Q. Vous savez, comme soldat de carrière, qu'au sein d'une armée, il est

11 nécessaire de maintenir la discipline; est-ce exact ?

12 R. Certainement.

13 Q. Les gens et les soldats doivent suivre les ordres, respecter les ordres

14 reçus.

15 R. Oui.

16 Q. Sinon, c'est l'anarchie qui s'installe.

17 R. Certainement.

18 Q. On a recours à la discipline afin de s'assurer que les ordres soient

19 exécutés.

20 R. Oui.

21 Q. Excusez-moi, est-ce qu'on peut répéter la dernière question, votre

22 réponse était inaudible.

23 R. Oui.

24 Q. Si l'on n'exécute pas les ordres, il faut traiter de cela soit par le

25 biais des punitions ou par le biais d'une autre action à l'encontre d'une

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1 certaine personne.

2 R. Oui, certainement.

3 Q. Sinon, le manque de discipline se poursuit.

4 R. Effectivement.

5 Q. Si vous ne punissez pas un crime ou un acte, cela va continuer.

6 R. Oui.

7 Q. Bientôt, les autres feront la même chose, commettront les mêmes crimes

8 ou actes, puisque les auteurs de crimes précédents n'ont pas été

9 sanctionnés.

10 R. Oui.

11 Q. Le fait de désobéir aux ordres constitue une violation grave.

12 R. Certainement.

13 Q. Si l'on dit à quelqu'un de ne pas pilonner une région, si les personnes

14 le font quand même, il s'agit là d'une violation grave, et il s'agit là du

15 fait qu'ils ont désobéi aux ordres.

16 R. Oui.

17 Q. Si quelqu'un désobéit à ce type d'ordre, il est nécessaire d'agir

18 immédiatement afin d'empêcher que cela se reproduise.

19 R. Oui.

20 Q. Car sinon, cela va continuer à se produire.

21 R. Oui.

22 Q. Est-ce que vous savez que la vieille ville a été pilonnée en octobre

23 1991 ?

24 R. J'ai entendu dire que la vieille ville a été pilonnée, mais je n'ai pas

25 vu.

Page 7037

1 Q. Très bien. Vous avez entendu dire que c'était la JNA qui a pilonné la

2 vieille ville en octobre 1991 ?

3 R. Oui.

4 Q. Avez-vous entendu dire que qui que ce soit aurait été sanctionné ou

5 puni en raison du pilonnage de la vieille ville en octobre 1991 ?

6 R. Je n'ai pas entendu que qui que ce soit aurait été puni.

7 Q. Est-ce que vous savez que la vieille ville a été pilonnée en novembre

8 1991 de la part de la JNA ?

9 R. Je ne peux vous répondre avec exactitude. Mais depuis la région, la

10 même région, d'après ce qu'on nous disait, l'on pilonnait nos positions à

11 Zarkovica et ailleurs, là où était le capitaine Kovacevic. Les gens

12 disaient que l'on tirait depuis la ville de Dubrovnik.

13 Q. Encore une fois, ma question est de savoir si vous avez entendu dire

14 que la vieille ville a été pilonnée en novembre 1991 ?

15 R. J'ai entendu dire qu'elle a été pilonnée, mais je n'ai rien vu. Je ne

16 peux rien vous dire avec certitude.

17 Q. Très bien. En conséquence de ce pilonnage, est-ce que vous avez entendu

18 dire que qui que ce soit parmi les officiers de la JNA aurait été puni ou

19 sanctionné après ce pilonnage de novembre 1991 ?

20 R. Non, je n'en ai pas entendu parler.

21 Q. Monsieur, est-ce que vous saviez que la vieille ville de Dubrovnik a

22 été pilonnée le 6 décembre 1991 ?

23 R. Oui.

24 Q. Par la JNA ?

25 R. Oui, je l'ai appris de la part de mes camarades.

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1 Q. Depuis l'endroit où vous étiez, près de Zarkovica, est-ce que vous avez

2 pu voir la fumée, les flammes émanant de la vieille ville ?

3 R. Non, je ne pouvais voir cela, car il s'agit d'un endroit bien en

4 dessous par rapport à Srdj.

5 Q. Vous avez mentionné, une autre question, d'abord.

6 Avez-vous entendu dire que qui que ce soit aurait été puni ou sanctionné

7 après le pilonnage de la JNA pendant le contrôle de la vieille ville du 6

8 décembre ?

9 R. Je n'ai pas entendu parler de cela.

10 Q. Est-ce que vous savez que l'unité commandée par le capitaine Kovacevic

11 était l'unité qui a pilonné la vieille ville, le 6 décembre 1991 ? Est-ce

12 que vous le saviez ?

13 R. D'après ce que les gens me disaient.

14 Q. Avez-vous également appris qu'approximativement deux semaines après le

15 pilonnage de la vieille ville du 6 décembre, le

16 22 décembre 1991, le capitaine Kovacevic a été promu ?

17 R. Je ne me souviens pas de cela.

18 Q. D'accord. Vous avez dit aujourd'hui, au cours de votre déposition, que

19 le 9e Secteur naval envoyait des rapports au

20 2e Groupe opérationnel; est-ce exact ?

21 R. Oui.

22 Q. Qui était le commandant du 2e Groupe opérationnel ?

23 R. Le commandant du 2e Groupe opérationnel était le général Pavle Strugar.

24 Q. Qui était son chef d'état-major ?

25 R. Dans le groupe opérationnel ?

Page 7039

1 Q. Oui.

2 R. Je pense que c'était le général Radomir Damjanovic, si je ne me trompe.

3 Q. Merci. Vous avez dit également que le 2e Groupe opérationnel était une

4 structure temporaire. C'est ce que vous avez dit, n'est-ce pas ?

5 R. Oui.

6 Q. Lorsque vous avez employé le terme "temporaire," vous ne parliez pas du

7 nombre de jours ou de semaines.

8 R. Non, je voulais dire structure provisoire.

9 Q. Lorsque vous dites "provisoire," cela peut durer pendant des mois ou

10 des semaines ou des années ou une année ?

11 R. Oui.

12 Q. Car, comme vous le savez, le 2e Groupe opérationnel existait depuis

13 septembre 1991.

14 R. Oui.

15 Q. En octobre 1991, novembre 1991, décembre 1991 ?

16 R. Oui.

17 Q. Nous ne parlons pas d'une structure provisoire qui a duré juste

18 quelques jours ou juste quelques semaines.

19 R. Oui.

20 Q. Je souhaite montrer un document D47. Pourriez-vous examiner ce

21 document, s'il vous plaît ?

22 Monsieur, est-ce que vous avez eu l'occasion d'examiner ce document ?

23 R. Oui.

24 Q. C'est un document qui est envoyé au commandant du 2e Groupe

25 opérationnel du VPS par le commandant Strugar, le général Pavle Strugar.

Page 7040

1 R. Oui.

2 Q. Il donne plusieurs ordres dans ce document.

3 R. Oui.

4 Q. Il donne ses ordres au commandement du 9e Secteur naval ?

5 R. C'est exact.

6 Q. Le commandant du 9e Secteur naval, c'est l'amiral Jokic ?

7 R. Oui.

8 Q. Cette lettre implique Pavle Strugar qui, le 18 novembre 1991, donne des

9 ordres à l'amiral Jokic.

10 R. C'est exact.

11 Q. Entre autre chose, il a dit qu'il ne faut pas tirer sur la vieille

12 ville. Cela figure au point 4.

13 R. Oui.

14 Q. Cet ordre n'a pas été exécuté en décembre 1991; est-ce exact ?

15 R. Oui.

16 Q. Cet ordre n'a pas été respecté en novembre 1991, non plus.

17 R. Oui.

18 Q. Ni en octobre 1991.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Excusez-moi de vous interrompre, mais

20 la date de l'ordre est le 18 novembre. Il est difficile de dire que l'on

21 n'a pas respecté l'ordre en octobre.

22 M. WEINER : [interprétation] Excusez-moi.

23 Q. Est-ce que vous étiez au courant des ordres donnés en automne 1991 mis

24 à part celui-ci, des ordres interdisant de tirer sur Dubrovnik, sur la

25 vieille ville ?

Page 7041

1 R. Des ordres donnés par le commandement supérieur étaient de ne pas tirer

2 sur la vieille ville, sur Dubrovnik.

3 Q. Ces ordres n'ont pas été respectés, comme vous l'avez dit en octobre et

4 novembre 1991.

5 R. Oui.

6 Q. Comme vous l'avez dit également, personne n'a été sanctionné ou puni en

7 raison de cette violation.

8 M. PETROVIC : [interprétation] Le témoin a dit qu'il ne savait pas si

9 quelqu'un a été puni.

10 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne le sais pas si quelqu'un a été puni ou

11 pas.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

13 M. WEINER : [interprétation] D'accord, je m'excuse.

14 Q. Comme vous avez dit, vous ne savez pas si quelqu'un n'a jamais été

15 sanctionné ou puni en raison des violations de ces ordres.

16 R. Je ne sais pas.

17 Q. Vous n'étiez pas un simple soldat; vous étiez un commandant d'unité.

18 Vous êtes colonel et vous étiez le commandant de l'unité de génie

19 militaire.

20 R. J'étais commandant et le chef de l'Unité du Génie militaire. Le

21 commandant de cette unité était une autre personne.

22 Q. Vous étiez le chef du génie militaire. En tant que chef du génie

23 militaire, en tant que colonel, vous ne savez pas si qui que ce soit a été

24 puni pour avoir violer l'ordre de ne pas pilonner la vieille ville.

25 R. Je ne me souviens pas.

Page 7042

1 Q. Lorsque vous dites : "Je ne me souviens pas," vous voulez dire que vous

2 ne vous souvenez pas que qui que ce soit aurait été puni. Je demande cela

3 pour clarifier le compte rendu d'audience.

4 R. C'est exact.

5 M. WEINER : [interprétation] Peut-on montrer au témoin maintenant la pièce

6 D44.

7 L'heure de la pause est presque arrivée, peut-être nous pourrions permettre

8 au témoin de lire le document pendant la pause, et ensuite, reprendre nos

9 travaux.

10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, peut-être nous pouvons procéder

11 de manière plus efficace ainsi. Nous allons faire une pause de 20 minutes

12 maintenant.

13 M. WEINER : [interprétation] Merci.

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

15 --- L'audience est suspendue à 14 heures 40.

16 --- L'audience est reprise à 15 heures 08.

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous écoute, Monsieur Weiner.

18 M. WEINER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

19 Q. Bonjour, Colonel.

20 R. Bonjour.

21 Q. Est-ce que vous avez pu lire le document que l'on vous a remis avant la

22 pause ?

23 R. Oui.

24 Q. Pour passer, brièvement, en revue ce document, c'est un document qui

25 est envoyé au QG principal de la République de Yougoslavie, destiné au

Page 7043

1 commandant Sokic qui était le commandant du 2e Groupe opérationnel.

2 R. Oui.

3 Q. Le commandant Sokic dit qu'il a décidé quel sera le plan d'attaque ?

4 R. Oui.

5 Q. Il énumère les tâches et les missions des unités qui seront impliquées

6 dans cette attaque, y compris les unités du 2e Groupe opérationnel ?

7 R. Oui, c'est exact.

8 Q. Il parle du 9e VPS également. Il lui y a donné, également, certaines

9 tâches et certaines missions comme faisant partie de cette attaque, puisque

10 le 9e VPS était subordonné au 2e Groupe opérationnel, n'est-ce pas ?

11 R. Oui.

12 Q. Je vous remercie.

13 J'aurais simplement quelques questions et je terminerai à ce moment-là. Ce

14 ne sera pas encore très long.

15 M. WEINER : [interprétation] Merci, Monsieur l'Huissier.

16 Q. Le 6 décembre lorsque l'on vous a appelé et lorsqu'on vous a demandé

17 d'obtenir un certain matériel, cela vous a pris un peu de temps avant de

18 pouvoir rassembler tout le matériel et d'organiser les explosifs.

19 R. Oui, c'est exact.

20 Q. Est-ce que vous avez été surpris par cet appel soudain d'organiser et

21 de vous procurer des explosifs, de faire en sorte qu'ils soient prêts ?

22 R. Oui, jusqu'à un certain point.

23 Q. Vous n'aviez pas prévu que ces explosifs seraient nécessaires, ils

24 n'étaient pas prêts, ils n'étaient pas disponibles ?

25 R. Oui, c'est exact.

Page 7044

1 Q. En réalité, vous étiez surpris par l'action militaire qui a eu lieu le

2 6 décembre, n'est-ce pas ?

3 R. Oui.

4 Q. Vous ne le saviez pas préalablement qu'il y aurait une action militaire

5 le 6 décembre. En d'autres mots, le 4 et le 5 décembre vous ne saviez pas

6 qu'une action militaire allait avoir

7 lieu ?

8 R. Oui, c'est exact, je ne le savais pas.

9 Q. En parlant du 6 décembre, est-ce que l'on vous a donné l'ordre de vous

10 présenter au général Strugar, représentant du 2e Groupe opérationnel, pour

11 que l'on vous pose des questions concernant vos activités du 6 décembre ?

12 R. Non.

13 Q. Quelqu'un du 2e Groupe opérationnel vous a-t-il jamais posé des

14 questions à vous et aux membres de votre unité concernant les activités du

15 6 décembre ?

16 R. Non, personne.

17 Q. Est-ce que quelqu'un du 2e Groupe opérationnel vous a posé des

18 questions, à savoir, pourquoi vous avez été appelé à Zarkovica le 6

19 décembre ?

20 R. Non.

21 Q. Quelqu'un du commandement du 2e Groupe opérationnel ne vous a-t-il,

22 jamais, posé des questions concernant les activités de l'unité du Génie, le

23 6 décembre 1991 ?

24 R. Non.

25 M. WEINER : [interprétation] Puis-je avoir quelques instants, je vous prie.

Page 7045

1 [Le Conseil de l'Accusation se concerte]

2 M. WEINER : [interprétation] Monsieur le Président, je vous remercie je

3 n'ai plus d'autres questions.

4 Je vous remercie Monsieur.

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous écoute, Maître Petrovic.

6 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'aurais quelques

7 questions supplémentaires.

8 Nouvel interrogatoire par M. Petrovic :

9 Q. [interprétation] Monsieur Jovanovic, au cours de cette période qui nous

10 intéresse, nous parlons des mois d'octobre, novembre et décembre, dites-

11 nous si vous aviez entendu dire au mois de décembre, que les forces croates

12 tiraient sur la JNA depuis la vieille ville ?

13 R. Oui.

14 Q. Au mois de novembre, est-ce que vous avez entendu dire que les forces

15 croates tiraient sur la JNA depuis la vieille ville ?

16 R. Oui.

17 Q. Qu'en est-il du mois d'octobre, les forces croates tiraient-elles sur

18 la JNA depuis la vieille ville ?

19 R. Oui.

20 Q. Vous en aviez entendu parler ?

21 R. Oui.

22 M. WEINER : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. Cela sort du

23 champ du contre-interrogatoire.

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je suis vraiment désolé, mais j'ai une

25 opinion contraire à la vôtre, malheureusement, Monsieur Weiner, objection

Page 7046

1 rejetée.

2 Vous pouvez poursuivre, Maître Petrovic.

3 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

4 Je demanderais que l'on montre au témoin, juste un instant je vous prie,

5 Monsieur le Président, je demanderais que l'on présente la pièce D44, je

6 vous prie, au témoin.

7 M. WEINER : [interprétation] Quelle pièce ?

8 M. PETROVIC : [interprétation] D44. C'est le même document que le témoin a

9 examiné il y a quelques instants.

10 Q. Monsieur Jovanovic, s'agit-il du document que vous avez examiné il y a

11 quelques instants ?

12 R. Oui.

13 Q. Je vous demanderais de jeter un coup d'śil au point 1 de ce document.

14 Voit-on quelque part dans cette directive, dans ce document qui se trouve

15 sous vos yeux, que la mission des unités du 2e Groupe opérationnel était de

16 prendre le contrôle de la ville de Dubrovnik, ou s'agit-il, seulement, du

17 blocus de la ville de Dubrovnik ?

18 R. On ne parle que du blocus.

19 Q. A-t-on jamais donné l'ordre que l'on procède à la prise de la ville de

20 Dubrovnik ?

21 R. Non, pas à ma connaissance.

22 Q. Vous avez pu lire ce document il y a quelques instants, est-ce que vous

23 avez-vous trouvé quelque chose qui ressemble à cela ? A ce que je viens de

24 dire, il y a quelques instants ?

25 R. Non.

Page 7047

1 Q. Qui pendant que -- je retire cette question. Pour revenir, Monsieur

2 Jovanovic, brièvement, à la date du 6 décembre, vous avez dit qu'en cette

3 date là, vous vous trouviez au poste de commandement avancé du 9e VPS. Est-

4 ce exact ?

5 R. Oui.

6 Q. Est-ce que l'officier opérationnel de service qui se trouvait sur le

7 poste de commandement du 9e VPS vous a donné l'ordre personnel, l'ordre qui

8 lui provenait du capitaine Zec, l'ordre dont on a parlé aujourd'hui ?

9 R. Oui.

10 Q. L'officier opérationnel de permanence du 9e VPS, vous a-t-il,

11 personnellement, dit qu'il s'agissait d'un ordre qui émanait du capitaine

12 de frégate, Zec ?

13 R. Oui.

14 Q. Le capitaine de vaisseau de guerre, Zec, provenait-il du poste de

15 commandement avancé de Kupari ? Le poste de commandement avancé du 9e VPS

16 se trouvait bien à Kupari, n'est-ce pas ?

17 R. Oui.

18 Q. Est-ce que vous aviez quelque raison de croire que l'officier de

19 permanence du 9e VPS ne vous transmettait pas les messages du chef d'état-

20 major ?

21 M. WEINER : [interprétation] Objection, Monsieur le Président.

22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, je vous écoute, Monsieur Weiner.

23 M. WEINER : [interprétation] Monsieur le Président, il n'y a, absolument,

24 aucune validité à poser cette question. Cette question se rapporte à Kupari

25 et elle ne ressort pas du contre-interrogatoire.

Page 7048

1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je suis désolé de rejeter votre

2 objection. Vous avez un point de vue assez étroit pour ce qui concerne le

3 contre-interrogatoire.

4 Vous pouvez poursuivre, Maître Petrovic.

5 M. PETROVIC : [interprétation]

6 Q. Monsieur, l'officier de permanence du 9e VPS, en date du 6 décembre

7 1991, vous a donné certains ordres. Est-ce que vous aviez des raisons de

8 croire que, à cette date-là, il ne vous transmettait pas les messages qu'il

9 avait reçus du capitaine de vaisseau, Zec ?

10 R. Je n'avais, absolument, aucune raison de douter de cela.

11 Q. Est-ce que cette communication était, tout à fait, naturelle ? Est-ce

12 qu'elle arrivait de façon fréquente ?

13 R. Oui.

14 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je n'ai plus

15 d'autres questions pour ce témoin.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Petrovic.

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Djurasic, ou plutôt,

18 Jovanovic, je suis vraiment désolé. Monsieur Jovanovic, je crois que vous

19 serez heureux de savoir que c'est la fin de votre témoignage. Nous

20 souhaiterions vous remercier de l'aide que vous nous avez apportée. Je vous

21 souhaite, également, bon retour à la maison et bon voyage.

22 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

23 [Le témoin se retire]

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Y a-t-il un autre témoin pour

25 l'instant, Maître Petrovic ?

Page 7049

1 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, malheureusement, pour

2 aujourd'hui, je n'ai plus d'autres témoins à appeler à la barre. Nous nous

3 en excusons à la Chambre de première instance ainsi qu'à nos honorables

4 confrères, mais notre témoin ne sera prêt que demain matin. Je

5 souhaiterais, également, informer la Chambre qu'étant donné que les témoins

6 ne témoignent pas très longtemps, eu égard à la vitesse à laquelle nous

7 procédons pour ce qui est des témoins de la Défense, je souhaiterais dire

8 que nous avons augmenté le nombre de témoins sur la liste pour ce qui est

9 du mois de juillet. Nous entendrons plus de témoins que prévu.

10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bien, n'oubliez pas que nous n'avons

11 pas cinq semaines mais bien quatre semaines pour ce qui est de la date

12 butoir jusqu'à la fin du mois de juillet.

13 Pour vous dire, Maître Petrovic, la Chambre est préoccupée par deux témoins

14 experts qui risquent d'être assez longs. Il y a, également, la question de

15 savoir si l'accusé témoignera également et déposera. Y a-t-il une décision,

16 à cette étape-ci, prise de votre part ?

17 M. PETROVIC : [interprétation] Un instant, Monsieur le Président.

18 [Le Conseil de la Défense se concerte]

19 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, l'accusé ne déposera

20 pas dans l'espèce pour les raisons qui nous sont bien connues. La Défense

21 n'est pas prête à prendre le risque de faire témoigner un homme qui a des

22 problèmes de santé, qui a des problèmes mentaux. C'est la raison pour

23 laquelle nous ne sommes pas prêts à prendre la responsabilité de faire

24 entendre un homme qui se trouve dans cet état-là.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. C'est bien le droit et le

Page 7050

1 privilège de l'accusé. Nous allons le respecter, bien sûr. Je comprends que

2 notre préoccupation concernant la longueur est maintenant, quelque peu,

3 résolue, mais nous devons quand même tenir compte du fait que certains

4 témoins seront contre-interrogés plus longuement. Il nous est assez

5 difficile de juger, à cette étape-ci, si la procédure sera plus rapide ou

6 plus lente. Nous pourrons, certainement, prendre cette semaine comme une

7 expérience nous permettant de nous orienter un peu pour l'avenir, mais ce

8 n'est, certainement, pas cela qui déterminera le tout.

9 Quelle est votre position concernant le témoin de demain, est-ce que vous

10 croyez que vous allez pouvoir terminer son interrogatoire principal en une

11 heure et demie ?

12 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, c'est moi qui procéderai

13 à l'interrogatoire principal de ce témoin de demain. Nous évaluons son

14 interrogatoire à une heure et demie. Toutefois, je dois vous dire que ce

15 témoin est arrivé à La Haye assez tardivement. Il n'est pas arrivé avec le

16 premier groupe de témoins. Il a, également, apporté avec lui un certain

17 nombre de documents assez volumineux. Nous devrons les examiner. Nous ne

18 savons pas combien de temps durera l'interrogatoire principal, pour cette

19 raison.

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.

21 Madame Somers, je vous écoute.

22 Mme SOMERS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je voulais justement vous demander de

24 prendre la parole.

25 Mme SOMERS : [interprétation] Monsieur le Président, la Défense a soulevé

Page 7051

1 la question des documents qui ne figurent pas sur la liste des pièces à

2 conviction. Je ne sais pas très bien s'ils souhaiteront obtenir cette liste

3 ou s'ils nous la communiqueront. Toutefois, je dois dire que nous n'avons

4 pas encore reçu de liste, et nous leur serions bien gré s'ils nous la

5 communiquaient.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois que le rythme est excellent.

7 Nous vous encourageons fortement de procéder comme vous l'avez fait de part

8 et d'autre, depuis le début de la semaine, avec les témoins que nous avons

9 entendus.

10 Ma première préoccupation est à savoir si nous allons commencer à 9 heures,

11 ou serait-il peut-être plus pratique de commencer un peu plus tard. Il nous

12 faudrait, d'abord, avoir l'assurance que nous pourrons terminer l'audition

13 de ce témoin demain.

14 Maître Rodic, si nous commencions un peu plus tard demain matin, croyez-

15 vous que l'on pourrait entendre le témoin et terminer avec l'audition du

16 témoin de demain quand même ?

17 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, eu égard au rythme du

18 contre-interrogatoire que les éminents confrères de l'Accusation ont eu

19 depuis le début de la semaine, je crois qu'il serait, tout à fait, réaliste

20 de croire que ce témoin pourra être entendu et qu'on pourra terminer

21 l'audition de ce témoin demain. En fait, nous n'avons pas de témoin pour

22 vendredi. C'était le cinquième témoin qui était planifié pour cette

23 semaine. Nous avions cru qu'avec la déclaration liminaire, on entendrait un

24 témoin par jour. Ce j'ai à vous dire, c'est que, en fait, c'est notre

25 dernier témoin pour cette semaine. Nous n'avons pas d'autre témoin de prévu

Page 7052

1 pour vendredi.

2 Par contre, pour ce qui est de la semaine prochaine, nous avons un deuxième

3 groupe qui arrive, un deuxième groupe de témoins et c'est ainsi que le

4 rythme sera un peu plus intense.

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] D'accord, merci. Tout ce que je

6 voulais savoir c'est si nous avions besoin d'une journée pleine pour demain

7 ou si nous pouvions commencer un peu plus tard ?

8 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je ne sais pas à quelle

9 heure vous vouliez commencer. En réalité, pourriez-vous nous donner une

10 évaluation quant à l'heure à laquelle vous souhaiteriez commencer ?

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bien, nous pourrons peut-être

12 commencer une demi-heure après l'heure prévue.

13 M. RODIC : [interprétation] Bien, très bien. Si nous commençons une demi-

14 heure après l'heure prévue, nous devrions pouvoir terminer l'audition de ce

15 témoin pour demain.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien, nous allons commencer à 9

17 heures 30 demain. Vous avez entendu, Maître Rodic, Mme Somers vous

18 demandant qu'elle aimerait bien avoir la liste des documents qui pourraient

19 l'aider à se préparer ? Pourrait-on élargir cette demande aux résumés de

20 témoin également ? Est-ce que les résumés de témoin seront, également,

21 disponibles pour les témoins à venir ?

22 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, pour ce qui est de cette

23 première partie liée aux documents, il est vrai que l'Accusation n'a pas

24 reçu ces nouveaux documents. Nous n'allons pas toutefois verser au dossier

25 tous les documents. Nous nous sommes, déjà, entretenu avec les confrères de

Page 7053

1 l'Accusation, nous leur avons promis que nous allions leur communiquer ces

2 documents au cours de l'après-midi, afin qu'ils puissent avoir suffisamment

3 de temps pour se préparer et les lire pour demain.

4 Pour ce qui est des résumés de témoin pour la semaine prochaine, ce nouveau

5 groupe qui arrive samedi sera là pendant le week-end, nous nous efforcerons

6 de faire un résumé des témoignages qu'ils donneront et nous nous

7 efforcerons de communiquer ces résumés à nos confrères de l'Accusation.

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. Y a-t-il d'autres sujets que

9 l'Accusation souhaiterait soulever ?

10 Mme SOMERS : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Il y a quelque

11 chose que j'aimerais évoquer. Si jamais nous sommes pris de court, nous

12 avons besoin de poursuivre davantage vendredi matin, quoiqu'il ne s'agisse

13 pas, à ce moment-là, d'un nouveau témoin. Est-ce que vous avez l'intention

14 de terminer l'interrogatoire principal, le contre-interrogatoire et les

15 questions supplémentaires jeudi, ou est-ce que nous pouvons encore compter

16 sur la journée de vendredi ?

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons, certainement, garder la

18 journée de vendredi pour tenir une audience, à moins que nous n'en ayons

19 pas besoin. S'il y a des questions pendantes nous les reporterons ce jour-

20 là. Nous allons, ensuite, démarrer avec le nouveau témoin lundi. A la

21 lumière de la situation actuelle, je crois que nous devrions terminer le

22 cinquième témoin demain, même si nous commençons à 9 heures 30.

23 Nous allons suspendre l'audience et reprendre demain matin à 9 heures et

24 demie.

25 --- L'audience est levée à 15 heures 32 et reprendra le jeudi 1er

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1 juillet 2004, à 9 heures 30.

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