Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le jeudi 10 juin 2010

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 14 heures 19.

  5   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour à tous dans le prétoire. Je

  6   demanderais aujourd'hui à ce que les parties se présentent, car je vois un

  7   nouveau membre dans l'équipe du Procureur.

  8         Mme CHITTENDEN : Bonjour, Monsieur le Président. Bonjour, Madame,

  9   Monsieur les Juges. Bonjour à tous dans le prétoire.

 10   Je m'appelle Caitlin Chittenden et c'est moi qui mènerai

 11   l'interrogatoire principal du témoin au nom du bureau du Procureur.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.

 13   Mme CHITTENDEN : Donc le premier témoin que nous entendrons

 14   aujourd'hui est le Témoin 114, que nous désignerons sous son pseudonyme PW-

 15   047. Il témoignera en bénéficiant de la déformation des traits de son

 16   visage à l'écran.

 17   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci beaucoup. Que l'on fasse

 18   entrer le témoin.

 19   En attendant l'entrée du témoin dans le prétoire, je demanderais à Mme la

 20   Greffière de bien vouloir donner lecture pour consignation au compte rendu

 21   d'audience des informations relatives à deux pièces à conviction qui ont

 22   été versées au dossier hier.

 23   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 24   Les pièces P365B et P368B, dont le versement s'est effectué par le

 25   truchement du Témoin PW-048, sont enregistrées aux fins d'identification

 26   dans l'attente de réception de leur traduction.

 27   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.

 28   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

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  1   Bonjour, Monsieur le Témoin. Nous allons attendre quelques instants que les

  2   stores soient relevés.

  3   Encore une fois, bonjour.

  4   Je vous prierais de bien vouloir donner lecture à haute voix de ce

  5   qui est écrit sur le carton que vous tend M. l'Huissier.

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

  7   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

  8   LE TÉMOIN : PW-047 [Assermenté]

  9   [Le témoin répond par l'interprète]

 10   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez vous

 11   asseoir, Monsieur.

 12   Comme vous le savez, des mesures de protection vous ont été accordées

 13   et ont été mises en place. C'est maintenant l'Accusation qui a quelques

 14   questions à vous poser.

 15   Interrogatoire principal par Mme Chittenden :

 16   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin.

 17   R.  Bonjour.

 18   Q.  Nous nous sommes rencontrés mardi. Je m'appelle Caitlin Chittenden, et

 19   je m'apprête à vous poser quelques questions en tant que représentante du

 20   bureau du Procureur.

 21   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Je demanderais l'affichage de la pièce

 22   405, grâce au prétoire électronique.

 23   Q.  Monsieur le Témoin, vous allez voir un document s'afficher sur l'écran

 24   devant vous. Je vous prierais d'en prendre connaissance à voix basse, et de

 25   confirmer que c'est bien votre nom qui est écrit à côté de la mention "PW-

 26   047".

 27   R.  Oui. Les informations que je vois sont exactes.

 28   Mme CHITTENDEN : Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Juges,

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  1   je demande le versement au dossier de ce document en tant que pièce à

  2   conviction conservée sous pli scellé.

  3   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Cette pièce sera admise et conservée

  4   sous pli scellé.

  5   Mme CHITTENDEN :

  6   Q.  Monsieur le Témoin, vous rappelez-vous avoir témoigné dans le

  7   procès intenté à M. Popovic le 24 janvier 2007 ?

  8   R.  Oui, je m'en souviens.

  9   Q.  La déposition que vous avez faite à l'époque était-elle véridique et

 10   exacte ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Avez-vous eu la possibilité de réécouter vos déclarations en tant que

 13   témoin dans l'affaire Popovic avant de venir ici aujourd'hui ?

 14   R.  Oui, il y a quelques jours.

 15   Q.  Si l'on vous posait aujourd'hui dans ce prétoire les mêmes questions

 16   qui vous ont été posées à l'époque, y répondriez-vous de la même façon ?

 17   R.  Oui, absolument de la même façon.

 18   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Monsieur le Président, je demande le

 19   versement au dossier de la déposition de ce témoin dans l'affaire Popovic,

 20   qui constitue la pièce P403, à conserver sous pli scellé. Nous avons

 21   également la pièce P404, qui constitue la version de cette déposition

 22   ouverte au public.

 23   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ce document est reçu et sera conservé

 24   sous pli scellé.

 25   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Monsieur le Président, je demanderais

 26   également le versement au dossier des quatre pièces à conviction qui ont

 27   été admises en même temps que la déposition de ce témoin dans l'affaire

 28   Popovic. La première de ces pièces est la pièce P399, à conserver sous pli

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  1   scellé. C'est la déclaration préalable du témoin devant des représentants

  2   du bureau du Procureur, en date du 24 janvier 2007, et cette déclaration

  3   était versée au dossier dans l'affaire Popovic dans le cadre de

  4   l'application de l'article 92 ter du Règlement.

  5   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Cette pièce est admise.

  6   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Je demande également le versement

  7   au dossier des trois écoutes téléphoniques reconnues par ce témoin dans sa

  8   déposition dans l'affaire Popovic, qui ont donc été admises en tant que

  9   pièces à conviction par son truchement dans l'affaire Popovic. Pour chacune

 10   de ces écoutes téléphoniques, il existe une version manuscrite qui est

 11   tirée du carnet de notes et une version imprimée. Si vous me le permettez,

 12   j'aimerais donner lecture des numéros commençant par P pour ces trois

 13   écoutes téléphoniques. La première constitue la pièce P400A, qui est la

 14   version manuscrite tirée du carnet de notes en B/C/S et qui correspond à

 15   une traduction anglaise. Vous voulez que je donne lecture de l'ensemble ?

 16   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, toute la liste, je vous prie.

 17   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Pièce P400B, c'est la version imprimée.

 18   Puis nous avons la pièce P9401A [comme interprété], qui est la version

 19   manuscrite tirée du carnet de notes; la pièce P401B, qui est la version

 20   imprimée; et enfin, la pièce P402B, version imprimée de la version

 21   manuscrite tirée du carnet de notes.

 22   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ces pièces seront reçues et seront

 23   conservées confidentiellement sous pli scellé.

 24   Mme CHITTENDEN : [interprétation] C'est exact. Je vous remercie, Monsieur

 25   le Président.

 26   Je vais donner lecture à présent d'un bref résumé de la déposition du

 27   témoin dans l'affaire Popovic.

 28   Monsieur le Témoin, une fois que j'aurai lu ce résumé, j'aurai encore

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  1   quelques questions à vous poser.

  2   Pouvons-nous passer à huis clos partiel, Monsieur le Président.

  3   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

  4   partiel.

  5   [Audience à huis clos partiel]

  6  (expurgé)

  7  (expurgé)

  8  (expurgé)

  9  (expurgé)

 10  (expurgé)

 11  (expurgé)

 12  (expurgé)

 13  (expurgé)

 14  (expurgé)

 15  (expurgé)

 16  (expurgé)

 17  (expurgé)

 18  (expurgé)

 19  (expurgé)

 20  (expurgé)

 21   [Audience publique]

 22   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Sur ce site sud, le témoin a

 23   accompli dix jours de permanence. Il a décrit la procédure qu'il appliquait

 24   pour intercepter, enregistrer et transcrire les communications radio.

 25   En transcrivant une écoute, le témoin consultait souvent son collègue

 26   dès lors que quelque chose sur la bande n'était pas clair. Une autre

 27   personne dactylographiait ensuite cette transcription manuscrite de la

 28   conversation, après quoi la version dactylographiée de l'écoute

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  1   téléphonique était cryptée et transmise.

  2   En quelques occasions, le témoin a dactylographié lui-même les

  3   transcriptions manuscrites, mais ce n'est pas lui qui transmettait ces

  4   rapports.

  5   Lors de son entretien avec le bureau du Procureur en 2007, le témoin

  6   a examiné des photocopies de trois écoutes téléphoniques manuscrites. Pour

  7   le compte rendu d'audience, il s'agit des écoutes dont nous venons de

  8   demander le versement au dossier en même temps que de la déclaration du

  9   témoin. Il s'agit donc des pièces à conviction P400A, P401A, et P402A. Le

 10   témoin a confirmé que c'était lui qui était l'opérateur responsable de

 11   l'interception, de l'enregistrement et de la transcription de ces trois

 12   écoutes.

 13   Le témoin a également revu trois versions imprimées de ces écoutes.

 14   Pour le compte rendu d'audience, j'indique qu'il s'agit des pièces qui

 15   viennent d'être versées au dossier en même temps que la déclaration du

 16   témoin, à savoir les pièces 400B, 401B, et 402B.

 17   Le témoin a noté que dans l'une de ses écoutes de juillet 1995, étant

 18   donné un certain degré d'incertitude qui prévalait, il a écrit dans le

 19   carnet de notes que Cerovic, l'un des intervenants dans la conversation

 20   interceptée, était colonel ou lieutenant-colonel, mais dans la version

 21   imprimée de cette écoute, Cerovic est identifié comme étant colonel.

 22   Le témoin ne se rappelle pas précisément s'il a porté cette

 23   modification après avoir consulté ses collègues ou si c'est le

 24   dactylographe qui apportait cette modification de son propre chef.

 25   Le témoin a déclaré que s'il y a une ou deux différences mineures entre la

 26   version manuscrite et les versions dactylographiées, aucune de ces

 27   différences ne modifie la signification de l'écoute téléphonique.

 28   Ceci met un point final au résumé que je présente.

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  1   Monsieur le Président, j'ai encore quelques questions à poser au

  2   témoin à présent, si vous me le permettez.

  3   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Veuillez procéder, et je vous

  4   prierais de parler plus lentement.

  5   Mme CHITTENDEN : [interprétation]

  6   Q.  Monsieur le Témoin, j'aimerais vous montrer un livret contenant les

  7   trois écoutes téléphoniques que nous avons regroupées. Pour le compte rendu

  8   d'audience, j'indique qu'il s'agit des pièces P400A et P400B, P401A et

  9   P401B, et P402A ainsi que P402B.

 10   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Je demanderais l'aide de M.

 11   l'Huissier pour que ces quelques feuilles soient remises au témoin.

 12   Q.  Monsieur le Témoin, je vous prierais de bien vouloir consacrer quelques

 13   instants à la lecture de ces feuilles pour nous dire ensuite si vous

 14   reconnaissez l'écriture que l'on voit sur ces pages comme étant la vôtre.

 15   R.  Oui, c'est bien mon écriture.

 16   Q.  Monsieur le Témoin, étiez-vous l'opérateur qui a enregistré et

 17   transcrit ces trois écoutes téléphoniques ?

 18   R.  Oui. Oui.

 19   Q.  Avez-vous revu ces trois conversations interceptées avant de témoigner

 20   dans l'affaire Popovic ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Les avez-vous relues une nouvelle fois avant votre déposition ici même

 23   aujourd'hui ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Avez-vous vous également relu récemment le carnet de notes où ces trois

 26   écoutes sont consignées sous leur forme originale ?

 27   R.  Oui, oui.

 28   Q.  Et les copies de ces trois communications interceptées que vous trouvez

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  1   dans ce livret, sont-elles bien conformes à l'original que vous avez relu

  2   dans le carnet de notes ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Monsieur le Témoin, combien de temps à peu près après l'interception

  5   par vous et l'enregistrement par vous d'une conversation sur bande

  6   transcriviez-vous cette conversation dans le carnet de notes ?

  7   R.  Lorsque les conversations étaient courtes, nous les transcrivions

  8   immédiatement au moment même de l'enregistrement dans le carnet de notes

  9   pour autant qu'une autre conversation n'était pas entendue sur la même

 10   fréquence. Au cas où deux conversations étaient entendues sur la même

 11   fréquence, nous attendions que toute activité cesse sur la fréquence en

 12   question pour transcrire une conversation à partir de la bande dans le

 13   carnet de notes.

 14   Q.  Diriez-vous que vous consigniez dans le carnet toutes les conversations

 15   dans un délai de 24 heures, disons ?

 16   R.  Oui. Certaines conversations étaient immédiatement transcrites. Je

 17   répète. S'il n'y avait pas double activité sur une même fréquence, la

 18   conversation qui était enregistrée sur la bande était écoutée et

 19   immédiatement transcrite sur papier.

 20   Q.  Mais eu égard aux trois communications interceptées que vous avez dans

 21   le livret devant vous et que vous avez interceptées les 17, 20 et 22

 22   juillet, pouvez-vous témoigner devant la Chambre de première instance que

 23   vous avez transcrit ces conversations dans le carnet de notes dans un délai

 24   de 24 heures après leur enregistrement audio ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Est-ce que les carnets de notes originaux que vous avez inspectés en ma

 27   compagnie mardi sont-ils bien les carnets de notes originaux dans lesquels

 28   vous avez consigné par écrit ces conversations interceptées au mois de

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  1   juillet 1995 ?

  2   R.  Oui.

  3   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai également en

  4   ma possession les trois carnets de notes originaux dans ce prétoire

  5   aujourd'hui, au cas où les Juges de la Chambre ou l'accusé souhaiteraient

  6   les voir.

  7   Q.  Monsieur le Témoin, je vous demanderais maintenant de vous rendre à

  8   l'intercalaire 2 des documents qui vous ont été remis.

  9   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Il s'agit de la pièce P401A, qui peut

 10   s'afficher grâce au prétoire électronique.

 11   Q.  Monsieur le Témoin, pourriez-vous examiner la version manuscrite de

 12   cette pièce, ou voire lire ce qui est affiché à l'écran devant vous. Vous

 13   verrez sous les mots "colonel Cerovic" les mots "lieutenant-colonel" entre

 14   parenthèses. Pouvez-vous dire aux Juges de la Chambre pourquoi vous avez

 15   écrit cela entre parenthèses ?

 16   R.  Parce que lorsqu'on écoute un enregistrement d'une conversation sur

 17   écoute, la modulation de la voix varie très fréquemment et on met ce qu'on

 18   entend immédiatement par écrit, donc il arrive souvent, en raison de ces

 19   modulations, que l'on fasse la confusion entre "colonel" et "lieutenant-

 20   colonel." Nous savions sur la base de notre expérience passée que ce M.

 21   Cerovic était colonel, mais nous avons mis cela entre parenthèses car nous

 22   n'avions pas une certitude absolue de bien avoir entendu le mot.

 23   Q.  Monsieur le Témoin, à l'époque où vous procédiez aux écoutes et à la

 24   transcription de ces conversations, est-ce que cela signifie que vous

 25   n'aviez pas entendu clairement le grade de M. Cerovic ?

 26   R.  On peut dire les choses ainsi. Nous avons eu quelques difficultés à

 27   comprendre entièrement la conversation, voyez-vous. D'ailleurs,

 28   j'ajouterais que l'on écoute souvent deux interlocuteurs dans une

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  1   conversation. Il y en a un qui parle et l'autre peut intervenir et parler

  2   en même temps, et dans ces cas-là on n'est pas sûr -- ou plutôt, je ne

  3   dirais pas qu'on n'est pas sûr, mais en tout cas on n'entend pas

  4   parfaitement bien. La communication n'est pas très propre, voyez-vous. Ici,

  5   vous constaterez qu'il y en a un qui dit : Bonjour, Monsieur, ensuite le

  6   mot colonel ou lieutenant-colonel est prononcé, mais il est entre

  7   parenthèses pour les raisons que je viens d'indiquer.

  8   Q.  Monsieur le Témoin, vous est-il, à quelque moment que ce soit, arrivé

  9   de consigner par écrit quelque chose dont vous n'auriez pas été entièrement

 10   sûr en l'absence d'un enregistrement quelconque ?

 11   R.  On ne peut pas dire que nous n'étions pas sûrs, mais tout simplement,

 12   il y avait quelques réserves qui existaient. Car il faut absolument que la

 13   version transcrite corresponde à la version audio, et puisque ce qu'on

 14   entendait sur la version audio n'était pas absolument clair, alors par

 15   écrit, on laisse subsister un léger doute avec la parenthèse de sorte que

 16   ceux qui traitent cette écoute par la suite -- enfin, dans ce cas précis,

 17   le colonel Cerovic était quelqu'un de bien connu, mais il restait encore un

 18   léger doute au moment de l'écoute audio, c'est la raison de ces

 19   parenthèses. Mais dans tous les cas, on mettait pas écrit ce qu'on

 20   entendait, et la transcription écrite doit corresponde à la version audio.

 21   Q.  Donc vous dénotiez une certaine incertitude de votre part de façon

 22   générale en recourant à l'emploi de ces parenthèses; c'est bien cela ?

 23   R.  Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire lorsque vous

 24   dites "de façon générale."

 25   Q.  Si vous écoutiez l'enregistrement d'une conversation et que vous

 26   n'étiez pas absolument sûr de ce que vous entendiez, est-ce que vous

 27   mettiez une parenthèse dans la version transcrite de cette conversation ?

 28   R.  Au cas où on n'entendait pas, en général, on mettait trois petits

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  1   points par écrit. Et si l'on n'était pas tout à fait sûr, alors on mettait

  2   entre parenthèses la version transcrite.

  3   Q.  Merci. Et si vous n'étiez pas tout à fait sûrs de tel ou tel point, est

  4   ce qu'en général vous consultiez vos collègues ?

  5   R.  Oui. Ce travail s'accomplissait dans une pièce où nous travaillions

  6   tous ensemble, tout le travail, l'écoute de la bande, la transcription, et

  7   cetera. Donc on demandait toujours l'aide d'un chef ou d'un collègue qui

  8   était présent en même temps que soi-même.

  9   Q.  Monsieur le Témoin, je vous demanderais de tourner maintenant quelques

 10   pages de ce livret, toujours donc à l'intercalaire 2 --

 11   Mme CHITTENDEN : [interprétation] -- pour arriver à la pièce P401B --

 12   Q.  -- qui va s'afficher à l'écran très bientôt. Nous voyons ici la version

 13   imprimée, la pièce 401B; c'est bien cela ?

 14   R.  Oui.

 15   Mme CHITTENDEN : [interprétation] J'aimerais que ce document s'affiche

 16   également grâce au prétoire électronique. Avec l'affichage du document

 17   anglais correspondant. Très bien. Merci.

 18   Q.  Monsieur le Témoin, dans votre déclaration de 2007, vous avez fait

 19   remarqué que dans la version imprimée de cette écoute que nous avons sous

 20   les yeux en ce moment, Cerovic est désigné avec le grade de colonel. Mais

 21   comme nous venons de le constater et d'en débattre, dans la version

 22   manuscrite, Cerovic est identifié comme était soit colonel, soit

 23   lieutenant-colonel.

 24   Monsieur le Témoin, avez-vous une explication quant aux raisons pour

 25   lesquelles cette différence existe entre la version imprimée et la version

 26   manuscrite ?

 27   R.  Lorsque vous réalisez la transcription d'une bande, vous écrivez ce que

 28   vous entendez. Mais la phase suivante consiste à dactylographier ceci dans

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  1   un document pour l'envoyer sur demande et sous forme cryptée. Le chef

  2   opérateur ou le comandant, enfin, quelle que soit la personne qui était de

  3   permanence ce jour-là, dactylographiait la version finale du rapport.

  4   Le colonel Cerovic était quelqu'un que nous connaissions déjà depuis

  5   quelque temps, donc le commandant ou l'opérateur a inscrit le mot

  6   "colonel," parce que Cerovic était quelqu'un que nous connaissions. Et donc

  7   les opérateurs savaient en général qui était colonel ou lieutenant-colonel.

  8   Q.  Monsieur le Témoin, avez-vous procédé à une quelconque analyse ou à une

  9   quelconque interprétation des conversations interceptées par vous ?

 10   R.  Que voulez-vous dire par "analyser ou interpréter" ? Nous mettions ces

 11   conversations par écrit, après quoi, nous-mêmes ou des collègues à nous

 12   lisaient ce texte pendant que le commandant ou l'opérateur dactylographiait

 13   le texte pour le transmettre ensuite sous forme codée, grâce aux

 14   transmissions par paquets qui étaient mises en place pour les

 15   communications avec le commandant.

 16   Q.  Monsieur le Témoin, donc vous ne mettiez par écrit que ce que vous

 17   entendiez ?

 18   R.  Oui, oui.

 19   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Témoin.

 20   Monsieur le Président, je n'ai plus de questions pour ce témoin.

 21   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.

 22   Monsieur le Témoin, vous savez que M. Tolimir a la possibilité de procéder

 23   à un contre-interrogatoire.

 24   Monsieur Tolimir, vous avez la parole.

 25   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 26   La paix du Seigneur soit sur cet auguste bâtiment.

 27   Je souhaite souhaiter la bienvenue au témoin et à tous ceux qui sont

 28   ici dans le prétoire.

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  1   Contre-interrogatoire par M. Tolimir : 

  2   Q.  [interprétation] Monsieur le Témoin --

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je voudrais qu'on vous remontre votre

  4   déclaration. La pièce P399.

  5   Pourrions-nous peut-être avoir accès à la page 2 de ce document. Ce qui

  6   m'intéresse particulièrement c'est le paragraphe 4.

  7   M. TOLIMIR : [interprétation]

  8   Q.  Voyons ce qui y est indiqué. Au paragraphe 4, vous indiquez que dès

  9   début 1995, jusqu'à octobre 1995, vous avez servi avec une certaine unité,

 10   ensuite vous avez été démobilisé pour raisons de santé, mais vous

 11   n'indiquez pas si avant 1995, vous aviez travaillé avec ce groupe-là.

 12   R.  Non, je n'avais pas travaillé avec ce groupe avant 1995.

 13   Q.  Merci. Vous indiquez également dans votre déclaration que l'on vous a

 14   envoyé et qu'on vous a nommé dans l'Unité de guerre antiélectronique ?

 15   R.  C'est bien cela.

 16   Q.  Mais qui vous y a posté ?

 17   R.  En 1992, j'avais quitté le service actif et le service de combat de

 18   l'ABiH pour raisons de santé. Et à la fin de 1994 et début 1995, les

 19   autorités militaires m'ont contacté et m'ont demandé de rejoindre cette

 20   unité, en tout cas, plus particulièrement, dans les unités qui étaient

 21   déployées (expurgé).

 22   Q.  Fort bien. Mais aviez-vous la formation nécessaire pour remplir les

 23   missions qu'on attendait de vous dans cette unité ?

 24   R.  [aucune interprétation]

 25   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Avant de donner votre réponse, Madame

 26   Chittenden, vous avez la parole.

 27   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 28   Je souhaiterais que l'on procède à une rédaction, que l'on enlève la

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  1   mention, à la ligne 17, du site.

  2   M. LE JUGE FLUEGGE : [aucune interprétation]

  3   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Puis je crois également qu'à la ligne 13,

  4   il ne faut pas dire "1995," mais "1997" [comme interprété], non. Pardon,

  5   page 13, lignes 5 à 6.

  6   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Peut-être que l'on pourra vérifier

  7   cela avec vos questions supplémentaires, Madame.

  8   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Toutes mes excuses. C'est bien 1995.

  9   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Très bien. Donc nous laissons les

 10   choses telles qu'elles sont. Quant à l'autre mention --

 11   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Merci.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] La ligne 16 de la page 13 sera

 13   retirée du compte rendu.

 14   Toutes mes excuses, Monsieur le Témoin, de vous avoir interrompu. Vous

 15   souvenez-vous de la question qui vous a été posée ?

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 17   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Dans ce cas-là, je vous en prie,

 18   répondez.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Effectivement, je me souviens de la question.

 20   Lorsque je suis arrivé sur le site sud, je n'avais pas la formation

 21   requise. Mais en fait, ce que nous faisions c'est que nous enregistrions

 22   des conversations et nous les transcrivions. Je n'avais pas de

 23   connaissances techniques particulières à cet égard, mais j'étais capable,

 24   néanmoins, d'enregistrer des conversations et de les transcrire.

 25   M. TOLIMIR : [interprétation] Très bien. Merci.

 26   Q.  Avant d'être déployé dans cette unité, est-ce que vous avez reçu une

 27   formation ou une préparation dans le renseignement ou une préparation

 28   technique pour vous préparer à ces missions ?

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  1   R.  Pas de formation de renseignement. Juste la formation en termes de

  2   sécurité qui était nécessaire avant de prendre un poste sur ce genre de

  3   mission.

  4   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] N'oubliez pas votre microphone,

  5   Monsieur Tolimir.

  6   M. TOLIMIR : [interprétation]

  7   Q.  Monsieur le Témoin, au paragraphe 5 de votre déclaration, vous disiez

  8   que vous aviez reçu les informations nécessaires de votre commandant, puis

  9   de l'équipe qui était là avant vous; c'est bien

 10   cela ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Est-ce que ces informations faisaient référence à ce qui s'était passé

 13   sur le terrain ou est-ce que l'on ne faisait que faire référence au réseau

 14   radiophonique que vous couvriez ?

 15   R.  Comment ça les événements sur le terrain ?

 16   Q.  Vous dites :

 17   "Le commandant et l'équipe précédente nous transmettaient les informations

 18   nécessaires, par exemple, les fréquences utilisées par la VRS."

 19   Vous n'évoquiez que les fréquences. Je me demandais donc si vous ne

 20   receviez que cette information-là ou si vous receviez également des

 21   informations relatives à ce qui se passait sur le  front ?

 22   R.  [aucune interprétation]

 23   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Calmez-vous, Monsieur Tolimir. Ne

 24   vous précipitez pas. Les interprètes ont besoin d'un tout petit peu de

 25   temps pour finir leur question [comme interprété].

 26   Votre réponse, s'il vous plaît, Monsieur le Témoin.

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Dans l'ensemble, c'étaient des informations

 28   relatives aux fréquences actives à ce moment-là, les personnes que nous

Page 2627

  1   avions interceptées sur ces fréquences, les unités qui les utilisaient,

  2   voilà le genre d'informations que nous recevions. Pas des informations

  3   vraiment relatives au front, sauf s'il y avait effectivement des activités

  4   particulières dans certaines zones. Dans ce cas-là, on nous en indiquait

  5   l'existence et on nous donnait également les fréquences qui étaient

  6   utilisées dans ce cadre-là.

  7   M. TOLIMIR : [interprétation] Très bien.

  8   Q.  Pourriez-vous nous dire combien de temps il vous fallait pour prendre

  9   note d'une conversation qui durait, disons, trois à cinq minutes ? Même si

 10   la plupart des conversations durent moins de cinq minutes.

 11   R.  Là, vous faites effectivement référence à des conversations un peu

 12   longues. Les conversations étaient généralement plus courtes que cela. Je

 13   ne sais pas exactement combien de temps il me fallait pour transcrire cela

 14   mais, disons, qu'une conversation d'une ou deux minutes me prenait, disons,

 15   dix à 15 minutes.

 16   Q.  Bien. Pourriez-vous nous dire si tout était fini en dix ou 15 minutes

 17   et si la conversation transcrite était prête à être renvoyée ?

 18   R.  Tout dépendait des caractéristiques de la conversation. Certaines

 19   conversations courtes, qui duraient une ou deux minutes, il y en avait.

 20   Mais quant à savoir l'ordre dans lequel les conversations seraient ensuite

 21   répercutées et envoyées, c'était au chef d'unité de décider. Si les

 22   conversations étaient très importantes, elles étaient transcrites

 23   extrêmement rapidement et envoyées tout aussi rapidement.

 24   Q.  Bien. Pourriez-vous nous dire combien de temps duraient vos prises de

 25   service sur 24 heures ?

 26   R.  Bien, on était en service actif pendant 24 heures, on a même suivi des

 27   conversations pendant 24 heures, puis après, ça dépendait, après on voyait

 28   si il y avait beaucoup d'activités. Puis il y avait également des services

Page 2628

  1   de nuit, et il y avait des gens de garde qui assuraient le suivi de ce qui

  2   se passait sur certaines fréquences pendant la nuit.

  3   Q.  Merci. Mais je vous ai demandé combien de temps a duré votre travail

  4   dans la journée. Je vous ai pas demandé la durée du service théorique, mais

  5   plutôt, de l'activité réelle.

  6   R.  Cela dépendait réellement de l'activité sur les fréquences, c'était en

  7   fonction de cela que l'on travaillait.

  8   Q.  Très bien. Merci. Pendant votre interrogatoire principal, vous avez

  9   indiqué à Mme le Procureur que les conversations qui sont rassemblées dans

 10   le carnet ont été au maximum retranscrites dans une période de 24 heures;

 11   est-ce exact ?

 12   R.  La question telle que je l'ai comprise, était de savoir si

 13   effectivement une conversation était généralement retranscrite dans les 24

 14   heures et, effectivement, nous les saisissions la plupart du temps

 15   immédiatement.

 16   Q.  Très bien. Donc immédiatement, ensuite vous les faisiez suivre à votre

 17   commandent, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Mais vous avez dit que vous n'aviez pas vous-même dactylographié et

 20   encodé des conversations ?

 21   R.  De temps en temps les agents, les opérateurs eux-mêmes saisissaient ou

 22   tapaient les conversations lorsqu'elles étaient courtes. Je l'ai fait moi

 23   aussi quelques fois. Mais nous n'avions pas accès au code, au manuel de

 24   cryptographie. Mais il est arrivé effectivement que de temps en temps, nous

 25   tapions les messages si le commandant ou l'opérateur principal était

 26   absent, mais c'était très rare.

 27   Q.  Très bien, Monsieur le Témoin, vous nous dites que quelqu'un d'autre

 28   transcrivait ou dactylographiait les messages sur la base des vos messages

Page 2629

  1   manuels. Est-ce que vous les compariez ensuite ?

  2   R.  Non, je ne crois pas.

  3   Q.  Est-ce que vous deviez les contresigner ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Peut-être, pourrions nous désormais passer au paragraphe 6, vous y

  6   décrivez la procédure d'interception. Le voyez-vous ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  L'avez-vous relu ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Et si il y avait quelque chose d'incertain dans l'enregistrement ou si

 11   vous vous rendiez compte que vous aviez fait une erreur, est-ce que vous

 12   barriez le mot et le remplaciez, ou est-ce que vous laissiez le mot que

 13   vous aviez indiqué initialement ?

 14   R.  La plupart du temps nous utilisions des stylos à bille, donc il nous

 15   fallait biffer les mots que nous avions utilisés, puis si nous n'étions pas

 16   absolument sûrs de ce que nous avions entendu, nous n'écrivions pas

 17   toujours quelque chose, ou alors nous le mettions entre parenthèse, ou

 18   alors trois points du suspension, plutôt que de mettre un mot dont nous

 19   aurions pas été sûrs.

 20   Q.  Merci. Dans votre déposition, vous avez dit que vous ne  saviez plus si

 21   vous saviez quoi que ce soit à propose de la cryptographie; est-ce exact ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Ma question est la suivante : est-il possible que vous ne nous

 24   souveniez pas avoir eu une connaissance cryptographique particulière, ou

 25   que vous n'aviez pas d'information nécessaire, mais en même temps vous vous

 26   souvenez de toutes les conversations que le procureur vous a demandé

 27   d'évoquer pendant son interrogatoire principal ?

 28   R.  Je n'avais pas de connaissances particulières qui m'auraient permis

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  1   d'encrypter ces rapports, mais je ne crois pas avoir envoyé un quelconque

  2   rapport.

  3   Q.  Mais c'est peut-être une erreur. Mais je vois dans votre déclaration

  4   qu'il y a de marqué :

  5   "Je ne me souviens pas avoir eu de savoir particulier relativement à

  6   la cryptographie.

  7   R.  C'est ça.

  8   Q.  Donc vous ne vous souveniez pas avoir eu un certain savoir, vous ne

  9   dites pas que vous n'avez pas encrypté quoi que ce soit, ou crypté quoi que

 10   ce soit ?

 11   R.  Mais c'est peut être une question de style. De toute façon, seul le

 12   commandant et l'opérateur principal avaient accès au code.

 13   Q.  Est-ce qu'on vous a demandé ensuite de comparer vos transcripts et de

 14   les comparer avec les textes encodés ?

 15   R.  Non, la plupart du temps l'auteur dictait le texte au commandant, ou a

 16   l'opérateur. Nous étions là, nous ne pouvions donc voir ce qui se passait,

 17   ce que l'on tapait, mais sans avoir à comparer les deux versions.

 18   Q.  Très bien.

 19   L'ACCUSÉ : [interprétation] Passons à la page 3 de la déclaration en serbe,

 20   puis restons à cette page-ci en anglais.

 21   M. TOLIMIR : [interprétation]

 22   Q.  Au paragraphe 10 -- pardon, oui, c'est également la page suivante qu'il

 23   nous faut en anglais, lignes 7, 8, 9 et 10 du paragraphe 10 en serbe. Vous

 24   disiez que :

 25   "Il y a une ou deux petites différences mineures entre la version

 26   révisée à la main et les versions dactylographiées. Rien ne change

 27   réellement le sens des conversations interceptées."

 28   Ma question est la suivante : est-ce que vous pourriez expliquer à la

Page 2632

  1   Chambre ce que cela veux dire. Laissez peut-être les Juges de la Chambre

  2   décider si effectivement c'est important ou non ?

  3   R.  Pour autant qu'il m'en souvienne, la question était de savoir si

  4   Cerovic était colonel ou lieutenant-colonel. Dans la version manuscrite, il

  5   est indiqué "colonel" ou entre parenthèses "lieutenant-colonel," et si j'ai

  6   une bonne mémoire dans la version dactylographiée, il est indiqué

  7   "colonel."

  8   Puis il y avait autre chose que j'ai remarqué. Une incompatibilité

  9   mineure, là où il fait référence à Krstic, X, et commandant, l'opérateur

 10   avait mis un point d'interrogation après le nom "Mladic.". Nous, nous

 11   l'avions mis entre parenthèse, parce que nous connaissions assez la

 12   modulation de sa voix, et nous pouvions en conclure, conclure de la

 13   conversation, qu'effectivement c'était le commandant Mladic.

 14   Q.  Donc qu'est-ce que vous aviez indiqué dans la version manuscrite ?

 15   R.  Seulement "Mladic" et sans point d'interrogation.

 16   Q.  Fort bien. Quels autres incohérences ou inexactitudes mineures aviez-

 17   vous remarquées ?

 18   R.   Au document 2, il est fait référence au "colonel Cerovic," ensuite

 19   entre parenthèses, au "lieutenant-colonel," et dans la version

 20   dactylographiée, il y fait référence au "colonel Cerovic."

 21   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Pourrions-nous descendre un peu plus pas

 22   sur la version anglaise et sur la version serbe de la déclaration.

 23   M. TOLIMIR : [interprétation]

 24   Q.  Vous voyez à l'écran que vous n'avez signé que la version anglaise du

 25   document; est-ce exact ?

 26   R.  J'ai signé la version qu'on m'a présentée à signer.

 27   Q.  Merci. Est-ce que cette déclaration a été dactylographiée pendant votre

 28   entretien ? Est-ce qu'un sténotypiste était dans la salle ou est-ce que

Page 2633

  1   cela a été rédigé après ?

  2   R.  Vous parlez des événements de 2007; c'est ça ?

  3   Q.  Vous avez posé une déclaration le 21  --

  4   R.  2007 ?

  5   Q.  Oui, 2007. Vous voyez ça sur la première page.

  6   R.  Je ne m'en souviens pas.

  7   Q.  Mais il y avait M. Thayer et Elderkin, on voit ça sur la première page,

  8   puis il y avait une femme qui était interprète, une certaine Zlata ?

  9   R.  Ecoutez, pour autant que je me souvienne, on m'a présenté ces documents

 10   et je les ai signés.

 11   Q.  Est-ce que l'on voit votre signature sur la version serbe, est-ce que

 12   vous l'avez reçue au moment de l'entretien, et combien de temps a-t-il duré

 13   ?

 14   R.  L'entretien de janvier 2007 a duré une journée avant ma déposition dans

 15   l'affaire Popovic.

 16   Q.  Merci. Combien de temps avez-vous passé au Tribunal avant de déposer ?

 17   R.  Une journée.

 18   Q.  Est-ce que quelqu'un vous a parlé avant cela ?

 19   R.  Avant quoi ?

 20   Q.  Avant que vous n'arriviez à La Haye, est-ce que des représentants du

 21   Tribunal vous ont parlé dans la fédération ?

 22   R.  Non.

 23   Q.  Mais la déclaration que vous avez signée en anglais et en serbe, ont-

 24   elles été dactylographiées par deux sténotypistes pendant que vous étiez

 25   là, ou est-ce que seul l'interprète était dans la salle ?

 26   R.  Je ne sais pas s'ils ont réussi à le taper, quand ils l'ont tapé. Je

 27   sais qu'on me l'a lu, et j'ai confirmé le contenu, ensuite je l'ai signé.

 28   Q.  Mais est-ce que vous avez pu le lire immédiatement après l'entretien ou

Page 2634

  1   est-ce qu'il avait fallu le taper ultérieurement ?

  2   R.  Mais il a fallu le taper.

  3   Q.  Donc ce n'était pas pendant l'entretien ?

  4   R.  Je ne sais plus. Je ne sais plus si c'était pendant l'entretien ou

  5   immédiatement après l'entretien.

  6   Q.  Dans quelle langue était rédigée la version qu'on vous a lue, dans

  7   quelle langue vous a-t-on lu cette version ?

  8    R.  En bosniaque.

  9   Q.  Donc c'était interprété de l'anglais au bosniaque, n'est-ce pas ?

 10   R.  C'était interprété en bosniaque, et pour autant que je me souviens, je

 11   l'ai signé en anglais et en bosniaque. On m'en a donné lecture.

 12   Q.  Donc vous avez signé après qu'on vous en ait donné lecture. Dans ce

 13   cas-là, est-ce que vous avez lu le texte vous-même ou est-ce que vous avez

 14   lu la version anglaise ?

 15   R.  Je ne lis pas l'anglais, j'ai signé la version bosniaque.

 16   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Monsieur le Président, Madame, Monsieur

 17   le Juge, je voulais remercier le témoin d'avoir répondu à mes questions et

 18   je lui souhaite un bon voyage et un bon retour chez lui sous la sainte

 19   garde de notre Seigneur.

 20   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci, Monsieur Tolimir.

 21   Madame Chittenden, avez-vous des questions supplémentaires ?

 22   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Non.

 23   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur le Témoin, je suis heureux

 24   de vous annoncer que vous en avez fini avec votre déposition. Merci d'avoir

 25   pris la peine de revenir à La Haye. Vous êtes désormais libre de retourner

 26   à vos occupations. Les Juges de la Chambre vous remercie encore de votre

 27   concours.

 28   Les agents du Tribunal vont vous raccompagner lorsque les stores

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  1   auront été baissés.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

  3   Mme CHITTENDEN : [interprétation] Puis-je me retirer, Monsieur le Président

  4   ?

  5   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous en prie, Madame. Bonne

  6   journée.

  7   [Le témoin se retire]

  8   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour, Monsieur Vanderpuye.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président.

 10   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Le témoin suivant est-il prêt ?

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] Il est prêt.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Très bien. Faites-le rentrer.

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ce sera fait.

 14   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 15   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour, Monsieur. Je vais vous

 16   demander d'attendre un instant.

 17   Bonjour, Monsieur, je vais vous demander de lire la déclaration solennelle

 18   qui vous est présentée par l'huissier.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

 20   Je déclare solennellement que je dirai la vérité, toute la vérité et rien

 21   que la vérité.

 22   LE TÉMOIN : PW-041 [Assermenté]

 23   [Le témoin répond par l'interprète]

 24   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Très bien. Merci. Asseyez-vous, je

 25   vous en prie.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 27   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Vous savez, Monsieur le Témoin, que

 28   vous jouissez à nouveau de mesures de protection. M. Vanderpuye a quelques

Page 2636

  1   questions à vous poser tout d'abord.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Bonjour. Merci, Monsieur le

  3   Président, Madame, Monsieur le Juge.

  4   Interrogatoire principal par M. Vanderpuye : 

  5   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin. Comme vous le savez, je

  6   m'appelle Kweku Vanderpuye. Je vais vous poser quelques questions quant à

  7   votre témoignage.

  8   Je vais vous demander de parler distinctement, pas trop rapidement,

  9   pour permettre également aux interprètes et au compte rendu d'audience

 10   d'être précis dans leurs réponses, ce qui permettra à chacun de se

 11   comprendre.

 12   Monsieur le Témoin, vous souvenez-vous avoir déposé dans l'affaire le

 13   Procureur contre Vujadin Popovic et consorts le 12 décembre 2006 ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Votre déposition était-elle véridique ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Avez-vous eu la possibilité de relire ou réécouter cette déposition

 18   avant votre venue ici aujourd'hui ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Votre déposition reflète-t-elle clairement et précisément ce que vous

 21   pourriez apporter comme réponse aujourd'hui dans cette affaire-ci si on

 22   vous posait des questions ?

 23   R.  Oui.

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais juste

 25   prendre un instant, si vous le voulez bien.

 26   Je crois bien que j'ai oublié quelque chose. Est-ce qu'on pourrait

 27   montrer au témoin d'examiner la pièce P393.

 28   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Justement, j'attendais que ça

Page 2637

  1   vienne.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  3   Q.  Monsieur, pourriez-vous regarder ceci et nous dire si vous reconnaissez

  4   bien votre nom. Et est-ce que vous pouvez, sans nous en donner lecture,

  5   nous dire que c'est bien votre nom qui est indiqué sous la mention PW-041 ?

  6   R.  Oui.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci. Maintenant, Monsieur le Président,

  8   je souhaite verser cela au dossier comme P393.

  9   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ce sera admis.

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] Puis je souhaite également proposer le

 11   versement au dossier de P391 et P392.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Cela aussi sera versé au dossier, et

 13   sous pli scellé pour ce qui est du premier document.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 15   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous vous souvenez avoir fait une

 16   déclaration auprès du bureau du Procureur en date du 16 novembre 1999 ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Est-ce que vous avez eu l'occasion de passer en revue cette déclaration

 19   avant votre déposition ici aujourd'hui ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Est-ce que vous maintenez cette déclaration ? Est-ce qu'elle a été

 22   conforme à la réalité au moment où vous l'avez faite ?

 23   R.  Bien sûr.

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaite à

 25   présent proposer le versement au dossier de la déclaration. Il s'agit de

 26   P372.

 27   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ce sera versé au dossier, sous pli

 28   scellé.

Page 2638

  1   M. VANDERPUYE : [interprétation] Puis je souhaite également -- en fait, je

  2   proposerai tout à l'heure le versement au dossier des interceptions.

  3   Monsieur le Président, j'ai un bref résumé de la déclaration de ce témoin

  4   dans l'affaire Popovic et je souhaite le lire.

  5   Le témoin a adopté sa déclaration du 16 novembre 1999, qui était

  6   essentiellement comme suit.

  7   Peut-on passer à huis clos partiel.

  8   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Huis clos partiel.

  9   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

 10   [Audience à huis clos partiel]

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 20  (expurgé)

 21  (expurgé)

 22  (expurgé)

 23   [Audience publique]

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci.

 25   Le témoin a travaillé au site nord tout au long du reste de la guerre en

 26   suivant les ordres et les protocoles de son commandement dans le processus

 27   d'interception. Ces procédures incluaient le fait de scanner et écouter les

 28   conversations à la radio, le fait de les enregistrer, puis les transcrire

Page 2639

  1   manuellement dans les carnets. Le processus de transcription nécessitait

  2   parfois que l'on réécoute à de nombreuses reprises les conversations

  3   enregistrées. Une fois la transcription complète, les transcriptions du

  4   carnet étaient dactylographiées sur ordinateur et codées. Parfois, le

  5   témoin a dicté les transcriptions du carnet au dactylographe pour ainsi

  6   vérifier la précision. Le témoin marquait des parties de conversations qui

  7   étaient inaudibles en ajoutant des marques dans des parties pertinentes. En

  8   janvier 1996, il a été démobilisé.

  9   Dans sa déposition, il a confirmé avoir obtenu et transcrit 14

 10   interceptions à partir de juillet 1995.

 11   Le témoin a noté qu'il n'avait pas reçu de formation formelle en tant que

 12   membre de l'Unité d'interception au site nord, et mise à part sa formation

 13   au sein de la JNA qui précédait son affectation, il avait reçu un

 14   certificat de classe B de radioamateur en 1994.

 15   Le témoin s'est rappelé qu'en général il y avait deux carnets qui

 16   circulaient pendant une équipe, un utilisé pour les conversations en cours,

 17   l'autre à utiliser si nécessaire. Mis à part cela, au moins quatre

 18   cassettophones [phon] UHER étaient disponibles et utilisés en juillet 1995.

 19   Le témoin a confirmé qu'au cours du processus d'interception, les

 20   conversations transcrites étaient révisées jusqu'à 20 fois, si nécessaire,

 21   ensuite apportées au dactylographe pour être dactylographiées, codées et

 22   envoyées au commandement de l'unité. Il a observé qu'en général les

 23   participants aux conversations interceptées se présentaient presque

 24   toujours. Parfois, leurs voix pouvaient être reconnues avec certitude.

 25   Cependant, parfois les participants ou des parties des conversations

 26   interceptées ne pouvaient pas être déterminés avec 100 % d'exactitude, et

 27   dans ce cas-là, l'on apposait des parenthèses et des points d'interrogation

 28   pour refléter cela. Mis à part cela, là où l'on ne pouvait pas déterminer

Page 2640

  1   les participants, l'on utilisait les lettres X ou Y.

  2   J'ai terminé le résumé, et j'aurais juste quelques questions

  3   supplémentaires.

  4   Peut-on remettre au témoin le classeur et lui permettre de

  5   l'examiner.

  6   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation]

  8   Q.  Monsieur le Témoin, vous avez ici un classeur contenant 19

  9   interceptions. Tout d'abord, je souhaite vous demander si, avant votre

 10   déposition ici aujourd'hui, l'on vous a montré ce classeur ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Avez-vous eu l'occasion de passer en revue les transcriptions écrites à

 13   la main contenues dans ce classeur ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Mis à part cela, avez-vous eu l'occasion précédemment de passer en

 16   revue les carnets originaux dont sont tirées les photocopies de ces

 17   portions manuscrites des transcriptions ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Est-ce que vous pourriez nous confirmer que les 19 interceptions

 20   contenues dans le carnet ont été écrites par vous ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Est-ce que c'est vous qui les avez transcrites dans le cadre de vos

 23   devoirs et responsabilités d'agent d'interception à la date à laquelle les

 24   conversations ont eu lieu ou à une date proche de celle-ci ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Avez-vous eu l'occasion de comparer vos transcriptions manuscrites à

 27   certaines transcriptions imprimées ?

 28   R.  Oui.

Page 2641

  1   Q.  Et est-ce que vous pourriez confirmer que les transcriptions imprimées

  2   contenues dans le classeur que vous avez contenant 19 interceptions

  3   correspondent aux portions manuscrites par vous dans le carnet ?

  4   R.  Oui.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation] En ce moment, Monsieur le Président, je

  6   souhaite proposer le versement au dossier de ces 19 interceptions, dont 14

  7   ont été versées par le biais de la déposition préalable du témoin et cinq

  8   sont nouvelles. Si vous le souhaitez, je peux vous indiquer les numéros.

  9   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce que vous pourriez dire quel

 10   est le premier et le dernier numéro du lot pour le compte rendu d'audience.

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [aucune interprétation]

 13   M. VANDERPUYE : [interprétation] Les pièces à conviction sont de P373A et B

 14   à P385. Ensuite -- à P386. Ensuite, j'ai P394 à P398.

 15   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ce sera reçu, mais je souhaite faire

 16   savoir que P269D est déjà une pièce à conviction versée par le biais d'un

 17   autre témoin. Je souhaitais noter cela.

 18   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est exact, et je pense que P386 a un

 19   autre numéro également, P0015.1 et .2. Je pense que ceci a été fait

 20   conformément en l'application en vertu de l'article 92 quater, mais je vois

 21   que ça a été prémarqué comme P386. Et je souhaitais indiquer pour le compte

 22   rendu d'audience qu'il s'agit des mêmes pièces, je pense.

 23   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci. Veuillez poursuivre.

 24   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 25   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous vous souvenez à présent des 19

 26   interceptions contenues dans le classeur qui est devant vous ?

 27   R.  Bien, en ce moment, pas vraiment. Cela s'est passé il y a longtemps.

 28   Q.  Je souhaite vous poser une question au sujet du processus

Page 2642

  1   d'interception au site nord.

  2   Dans votre déclaration préalable, vous avec dit qu'une partie du travail

  3   d'interception nécessitait le fait de scanner certaines fréquences. Est-ce

  4   que vous pouvez nous dire qui déterminait quelles allaient être les

  5   fréquences scannées par les opérateurs ?

  6   R.  Les opérateurs faisaient des recherches en utilisant les équipements de

  7   radio relais, les appareils 800. C'est ce que l'on utilisait le plus

  8   souvent. Et nous avions aussi un FM 200.

  9   Q.  Est-ce que vous aviez une gamme de fréquences particulières ou

 10   certaines fréquences particulières à trouver, ou bien est-ce que simplement

 11   il revenait aux opérateurs de déterminer ce qu'ils allaient chercher ?

 12   R.  L'on recevait des instructions concernant la direction dans laquelle il

 13   fallait tourner les antennes, et dans ce cas-là, il est très facile de

 14   trouver les fréquences en question à partir d'une direction déterminée.

 15   Q.  Ne nous dévoilez pas de noms, mais dites-nous, s'il vous plaît, qui

 16   vous donnait ces instructions ? C'était le commandant de peloton ou de

 17   compagnie ?

 18   R.  Nous recevions des instructions du commandant de l'unité qui,

 19   probablement, recevait ses ordres de la part de son commandement.

 20   Q.  Concernant le processus d'interception, pourriez-vous nous dire si

 21   quelqu'un le surveillait ?

 22   R.  Bien sûr que oui. Le commandant de l'unité était toujours avec nous.

 23   Parfois, il nous assistait.

 24   Q.  Est-ce que le commandant de l'unité passait en revue les inscriptions

 25   que vous aviez faites dans les cahiers et que les opérateurs faisaient dans

 26   leurs carnets ?

 27   R.  Souvent, oui, mais physiquement, il ne pouvait pas toujours être

 28   présent lorsqu'on le faisait.

Page 2643

  1   Q.  En tant qu'opérateur d'interception, d'après votre déclaration, vous

  2   n'avez pas reçu de formation formelle, mais est-ce que vous pouvez nous

  3   dire si vous avez reçu un entraînement général ?

  4   R.  Seul l'entraînement que j'avais reçu pour recevoir le certificat de

  5   radioamateur. Mais pour le reste, on obtenait de l'expérience avec notre

  6   commandant.

  7   Q.  Est-ce que vous savez s'il y avait d'autres opérateurs qui

  8   travaillaient avec vous et qui avaient reçu eux aussi des certificats de

  9   radioamateur ?

 10   R.  Oui, ils étaient plusieurs. Au début de la guerre, la plupart de mes

 11   collègues étaient des enthousiastes de radioamateur. Nous avons tous

 12   travaillé ensemble et nous avons rejoint l'unité pour faire notre travail.

 13   Q.  En ce qui concerne les transcriptions manuelles, c'est-à-dire le fait

 14   d'écrire les conversations dans les carnets, une fois cela terminé, vous

 15   dites que ceci était apporté au dactylographe. Est-ce que vous savez ce que

 16   le dactylographe faisait avec ce matériel ?

 17   R.  Il prenait nos transcriptions manuscrites, et la personne était la

 18   personne chargée des communications qui dactylographiait les choses et

 19   codait les conversations. Ensuite, tout ceci était envoyé par paquets au

 20   commandement.

 21   Q.  Est-ce que n'importe quel opérateur avait l'autorisation de

 22   dactylographier les communications interceptées et les envoyer au

 23   commandement, ou bien est-ce que c'était limité d'une certaine manière ?

 24   R.   Dans mon unité, nous avions une personne désignée pour ce travail, qui

 25   avait suivi un entraînement spécial. Nous ne connaissions pas le système de

 26   codage.

 27   Q.  Lorsque l'interception était transcrite, est-ce que parfois vous avez

 28   travaillé avec d'autres membres de votre unité afin de déterminer ce qui

Page 2644

  1   peut être entendu sur la cassette ?

  2   R.  Oui. Dans des situations dans lesquelles, par exemple, je ne pouvais

  3   pas comprendre un mot dans une phrase, dans ce cas-là, je demandais leur

  4   aide. Et je demandais leur aide pour ce qui est de la décision concernant

  5   quels étaient les interlocuteurs, puisque à partir de ce moment-là, on

  6   pouvait reconnaître la plupart par le ton de leurs voix.

  7   Q.  Est-ce que vous avez reçu l'autorisation, en tant qu'opérateur,

  8   d'écrire le nom de l'interlocuteur dans l'interception sur la base de la

  9   reconnaissance de la voix de la personne ?

 10   R.  Est-ce que vous pouvez reformuler ?

 11   Q.  Est-ce que vous avez eu l'autorisation d'écrire le nom de la personne

 12   en tant qu'interlocuteur définitif uniquement sur la base de votre

 13   reconnaissance du ton de leur voix et de leur manière de parler ?

 14   R.  Oui, mais fréquemment, ils se présentaient dès le début, ce qui

 15   corroborait cela.

 16   Q.  Si vous reconnaissiez la voix d'une personne, est-ce que vous marquiez

 17   cela dans l'interception d'une certaine manière, par opposition d'une

 18   personne qui s'est présentée ou dont le nom est mentionné dans

 19   l'enregistrement ?

 20   R.  Non.

 21   Q.  Donc est-ce que vous voulez me dire comment il est possible de dire la

 22   différence entre une situation où le nom de la personne a été dit pendant

 23   la communication interceptée et la situation où l'opérateur, simplement,

 24   connaissait le nom de la personne ? Est-ce que la différence est indiquée

 25   dans le carnet ?

 26   R.  Dans certaines conversations, vous pouvez voir vous-même qu'ils se sont

 27   présentés, puis dans d'autres, ce n'était pas le cas. Cependant, on les

 28   écoutait au jour le jour, et pour la plupart, nous n'avions pas besoin de

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  1   leurs introductions. Nous savions immédiatement qui ils étaient.

  2   Q.  Est-ce que vous écriviez cela dans la version imprimée ou pas du tout ?

  3   R.  Pour autant que je le sache, non.

  4   Q.  Bien. Et dans certaines situations, un nom apparaît en temps

  5   qu'interlocuteur dans l'imprimé, même si le nom de la personne n'est pas

  6   mentionné dans le texte de la conversation. Dans ce cas-là, ou plutôt, est-

  7   ce que c'était le cas lorsque le nom de la personne était dit avant que

  8   l'on branche la machine ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Est-ce que vous pourriez expliquer cela à la Chambre de première

 11   instance, comment est-ce que ceci se produisait ?

 12   R.  Au début d'une conversation, ceci se déroulait ainsi : la personne au

 13   standard mettait les gens en relation, et les gens demandaient d'abord

 14   d'être mis en relation avec quelqu'un, et à ce moment-là, ces personnes se

 15   présentaient. Au cours de cette partie initiale de la conversation,

 16   d'habitude, rien de particulièrement intéressant n'était dit. On écoutait

 17   ces conversations, mais on notait seulement les parties que l'on

 18   considérait comme importantes.

 19   Q.  Est-ce que parfois, dans certaines communications que vous aviez

 20   notées, l'interlocuteur n'était pas mentionné directement dans la

 21   conversation, même si vous aviez noté le nom de la personne en tant que

 22   participant ?

 23   R.  Soit la personne devait se présenter au début de la conversation, soit

 24   je devais reconnaître la voix. Mais nous ne le faisions pas de manière

 25   arbitraire.

 26   Q.  Lorsque ceci se produisait, est-ce que vous écriviez le nom de la

 27   personne au moment où vous avez écouté la conversation sur un bout de

 28   papier ou dans le carnet ou à un autre endroit avant de procéder à faire la

Page 2646

  1   transcription à partir de l'enregistrement.

  2   R.  Bien, toutes les conversations étaient enregistrées dès le début,

  3   ensuite on rembobinait la cassette et on introduisait les participants au

  4   fur et à mesure qu'on les reconnaissait.

  5   Q.  Peut-être la question n'était pas claire. Je vais la reformuler.

  6   Lorsque vous aviez une conversation dans laquelle le nom de la personne

  7   n'était pas mentionné et que vous ne reconnaissiez pas la voix, mais la

  8   personne se présentait lorsque vous aviez branché le cassétophone [phon],

  9   est-ce que vous aviez noté ce nom au moment où vous l'avez entendu ou à un

 10   autre moment ?

 11   R.  Même si je n'entendais pas cela, je mettais la lettre X le plus

 12   souvent, ou Y lorsque la personne n'était pas reconnue ou ne s'était pas

 13   présentée. Donc on ne pouvait pas deviner. Si l'on entendait quelque chose,

 14   on écrivait.

 15   Q.  Bien. Je vais réessayer. Lorsque vous enregistriez une conversation et

 16   que l'introduction n'était pas enregistrée, est-ce que vous écriviez le nom

 17   de la personne qui s'était présentée au moment où vous branchiez le

 18   magnétophone ou bien est-ce que vous écriviez cela un peu plus tard ?

 19   R.  Ecoutez, je ne peux pas répondre à cette question. Je ne sais pas. Il y

 20   a très peu de situations de ce genre. Je ne le sais vraiment pas.

 21   Q.  Bien, lorsque vous écoutez un magnétophone et que la personne ne s'est

 22   pas présentée, comment est-ce que vous savez si les personnes qui

 23   participaient à la conversation s'étaient présentées ou pas alors que vous

 24   n'aviez pas enregistré cela ?

 25   R.  Excusez-moi. Mais je pense que tout à l'heure, j'ai répondu. Mais en

 26   fait, je ne comprends pas la question.

 27   Q.  Est-ce que parfois le nom de la personne n'était pas enregistré sur

 28   magnétophone avant le début de l'enregistrement ? Nous allons commencer par

Page 2647

  1   là.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Lorsque le nom de la personne n'était pas enregistré et que par la

  4   suite vous transcriviez ce qui était enregistré, est-ce que vous aviez pris

  5   une note au moment où vous avez branché le magnétophone pour indiquer qui

  6   parlait afin de vous permettre de vous rappeler plus tard qui était sur

  7   l'enregistrement ?

  8   R.  Bien. Lorsqu'une conversation commençait, dès le début de

  9   l'enregistrement, on écrivait la date, l'heure, la fréquence et les

 10   interlocuteurs, donc c'était impérativement écrit immédiatement. Et

 11   s'agissait des appareils d'enregistrement, ils avaient minutage, et donc on

 12   savait exactement de quel moment la conversation commençait.

 13   Q.  Est-ce que vous notiez les noms des participants à ce moment-là ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  C'est bien comme cela alors que vous étiez en mesure de vous souvenir

 16   qui étaient les interlocuteurs dans une conversation lorsque vous la

 17   transcriviez ultérieurement ?

 18   R.  Oui, oui.

 19   Q.  Est-ce que c'est à partir de ce bout de papier que vous portez la

 20   mention sur le carnet, c'est-à-dire la fréquence, la date, l'heure, les

 21   participants, et cetera ?

 22   R.  Oui, oui.

 23   Q.  Est-ce que ça aussi c'est donné au sténotypiste pour qu'il l'inclue

 24   dans la version dactylographiée des conversations interceptées ?

 25   R.  Le sténotypiste recevait à la fin de mon service mon carnet, je le lui

 26   donnais à ce moment-là, à moins qu'il n'y ait une urgence qui exigerait

 27   donc que l'on transcrive la conversation avant la fin de mon service.

 28   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye.

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  1   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

  2   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Peut-être qu'il serait bon de faire

  3   la pause à ce moment-ci ? Ce qui vous donnera sans doute l'occasion de

  4   réfléchir à la reformulation d'un certain nombre de questions qui pourront

  5   être un peu plus claires.

  6   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, si vous voulez, mais il me ne reste

  7   qu'une une ou deux questions.

  8   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] On le fera après la pause.

  9   M. VANDERPUYE : [interprétation] Très bien. Merci, Monsieur le Président.

 10   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Nous avons reçu un certain nombre de

 11   documents que vous avez versés au dossier, dont certains, trois, n'ont pas

 12   encore de traduction anglaise. P375B, P382B et P398B. En l'état actuel des

 13   choses et jusqu'à ce que les traductions soient annexées, ces documents

 14   sont marqués à des fins d'identification.

 15   Donc nous faisons la pause et nous reprendrons à 16 heures 15.

 16   --- L'audience est suspendue à 15 heures 48.

 17   --- L'audience est reprise à 16 heures 17.

 18   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, vous avez la

 19   parole.

 20   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 21   Q.  Monsieur le Témoin, j'étais en train de vous poser une question

 22   relative au bout de papier sur lequel vous notiez un certain nombre

 23   d'informations avant de transcrire les conversations interceptées dans vos

 24   carnets. Une fois que vous avez rédigé cela et que vous avez transcrit ce

 25   qui était sur votre papier dans le carnet, qu'advient-il dudit bout de

 26   papier ?

 27   R.  Nous mettions de côté les papiers. Le commandant était là. Je ne sais

 28   pas ce qu'il en faisait, lui. Mais généralement, je transcrivais tout

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  1   immédiatement dans mon carnet.

  2   Q.  Dans le lot des 19 conversations interceptées que nous vous avons

  3   remis, il y a à quelques reprises mention d'un certain M. Tolimir, non pas

  4   en tant qu'interlocuteur, mais il est fait référence à lui. Savez-vous si

  5   lorsqu'il est fait mention de Tolimir, on parle du général Tolimir de la

  6   VRS ?

  7   R.  [aucune interprétation]

  8   Q.  Apparemment, il y a un petit problème d'interprétation. Est-ce que vous

  9   pourriez répéter votre réponse, s'il vous plaît ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Merci.

 12   L'INTERPRÈTE : Monsieur Vanderpuye, votre micro.

 13   M. Vanderpuye nous indique, semble-t-il, que mon micro refuse de

 14   fonctionner et qu'il clignote furieusement.

 15   Merci, Monsieur le Président.

 16   Je souhaiterais donc montrer la pièce P395 au témoin, si vous voulez

 17   bien la faire afficher dans le prétoire électronique. C'est, Monsieur le

 18   Témoin, à l'intercalaire 11. Ce qui nous intéresse pour commencer c'est le

 19   395A, la version manuscrite. Si je ne m'abuse, voici une conversation

 20   interceptée datée du 18 juillet, 18 heures 31.

 21   Q.  On voit dans cette conversation, par exemple, qu'il est fait référence

 22   à Tolimir, au cinquième tiret à peu près. On y lit la chose suivante :

 23   "C'est le premier de la liste. La confirmation est venue de Tolimir.

 24   Ils essayeront demain ou sans doute le surlendemain."

 25   Le voyez-vous ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Là, il est fait référence à Tolimir. Est-ce que c'est quelque chose que

 28   vous avez entendu ou un élément que vous avez déduit de la conversation que

Page 2651

  1   vous avez entendue ?

  2   R.  C'était repris de l'enregistrement. Je n'ai rien conclu par moi-même.

  3   Nous ne concluions nous-mêmes rien. Tout ce que nous entendions sur les

  4   bandes était ensuite transcrit.

  5   Q.  Je voudrais vous montrer la pièce P384, qui est, si je ne

  6   m'abuse, à l'intercalaire 14, et vous montrez la pièce A, donc P384A.

  7   Voilà, je crois que c'est ce que nous avons à l'écran.

  8   C'est daté du 21 juillet 1995, 10 heures 30. Et dans la version

  9   anglaise, on trouve à à peu près dix lignes en partant du bas la chose

 10   suivante :

 11   "Il a une réunion prévue avec les nôtres, avec les militaires dans ce

 12   trou."

 13   Et le "D", c'est-à-dire Djuric dit : "Oui, oui."

 14   Et le "L", Lelek dit : "Mais le général Tolimir m'a dit ce matin de

 15   ne permettre à personne d'y aller.

 16   "D" : "Très bien. Faites ce qu'on vous a dit.

 17   "L" : "Mais je n'arrive pas à atteindre le général. Je n'arrive pas à

 18   l'atteindre."

 19   Est-ce que c'est quelque chose que vous avez entendu sur la bande ou

 20   est-ce que vous auriez pu le conclure de ce que vous avez entendu ?

 21   Donc c'est à la fin de la page 513 en B/C/S et au milieu de la page

 22   514, la page suivante, également.

 23   R.  Là encore, c'est tiré d'un enregistrement.

 24   Q.  Mais regardez la 513. Ici, vous avez "Lelek," puis entre parenthèses,

 25   on voit "Domar." Puis un tiret, "Puk Djurcic". Est-ce que vous pouvez nous

 26   dire pourquoi la mention "Domar" est entre parenthèses ?

 27   R.  Le premier des interlocuteurs est Lelek, mais entre parenthèses, c'est

 28   le mot qui correspond à l'échangeur téléphonique.

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  1   Q.  Mais est-ce que c'était évoqué dans cet enregistrement ou dans un autre

  2   ou est-ce que cela relève d'une information que vous avez acquise par

  3   ailleurs ?

  4   R.  Il n'y a pas d'autres sources. L'enregistrement, la bande est la seule

  5   source que nous utilisions.

  6   Q.  Donc pour remplir vos missions en tant qu'agents d'interception, est-ce

  7   qu'on vous a donné d'autres informations pour vous aider; est-ce que vos

  8   commandants vous ont donné, par exemple, des cartes, des noms de code, des

  9   choses comme ça ?

 10   R.  Oui, nous avions des cartes, et notre commandant nous donnait des

 11   informations, oui.

 12   Q.  Est-ce que les cartes étaient utiles, faisaient référence par rapport

 13   aux lieux, aux fréquences, aux gens ? Enfin, est-ce que vous pouvez nous

 14   dire quelque chose à ce sujet ?

 15   R.  Je me souviens qu'effectivement les cartes portaient les noms des

 16   standards téléphoniques.

 17   Q.  Et pouviez-vous utiliser cette information lorsque vous transcriviez

 18   des conversations interceptées ou lorsque vous notiez des informations

 19   auxquelles il faisait référence ?

 20   R.  Enfin, moi, ça ne me disait pas grand-chose. Lorsque je transcrivais

 21   des conversations qui m'étaient confiées, je le faisais, puis c'est tout.

 22   Les cartes étaient biens plus importantes pour le commandant. En ce qui me

 23   concernait personnellement, je m'assurais de ce que je transcrivais les

 24   conversations aussi précisément que possible sur la base de ce que j'avais

 25   entendu.

 26   Q.  Dans quelle mesure était-il important que vos transcriptions reflètent

 27   exactement ce que vous aviez entendu sur les bandes ?

 28   R.  C'était effectivement l'essentiel. Nous nous efforcions de produire des

Page 2653

  1   transcriptions aussi précises que possible.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Témoin,

  3   Monsieur le Président, je n'ai pas de questions supplémentaires à

  4   poser.

  5   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci, Monsieur Vanderpuye.

  6   Monsieur Tolimir, avez vous des questions à poser à ce témoin ?

  7   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   Bonjour à tous à nouveau. Bonjour, Monsieur le Témoin.

  9   Contre-interrogatoire par M. Tolimir : 

 10   Q.  [interprétation] Monsieur le Témoin, nous parlons la même langue, et je

 11   vous demanderais de prendre quelques instants à la fin de chacune de mes

 12   questions pour éviter que nous nous chevauchions dans ce que nous dirons.

 13   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je souhaiterais montrer la pièce P372 au

 14   témoin, P372. C'est la déclaration du témoin datée du 16 novembre 1999

 15   telle qu'elle a été remise au bureau du Procureur.

 16   Q.  Ma question est la suivante : avant le 16 novembre, avez-vous été en

 17   contact avec qui que ce soit venant du bureau du Procureur ou du Tribunal.

 18   R.  Vous permettez que je réponde ?

 19   Q.  Mais oui. Je marquerai dans notre langue la fin de ma question par le

 20   mot merci. Vous pourrez répondre immédiatement après.

 21   R.  Donc vous voulez savoir si, avant que je ne fasse ma déclaration, j'ai

 22   eu des contacts avec qui que ce soit qui relevait du Tribunal ? C'est bien

 23   cela votre question ?

 24   Q.  Oui, c'est bien cela. Merci.

 25   R.  Je ne sais plus. Je ne crois pas avoir eu de contact avec qui que ce

 26   soit avant d'avoir fait cette déclaration.

 27   Q.  Après votre déclaration, avez-vous eu des contacts avec les agents du

 28   Tribunal ?

Page 2654

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Pourriez-vous nous dire quand et où vous avez eu ces contacts ?

  3   R.  Je ne saurais vous donner une date, mais je sais qu'on nous a demandé

  4   de venir au siège du 2e Corps d'armée à Tuzla et qu'un représentant du

  5   Tribunal s'y trouvait.

  6   Q.  Pourriez-vous nous dire qui vous aurait invité et si vous êtes venu

  7   tout seul ou si veux étiez tous ensemble ?

  8   R.  Je ne sais pas. Je ne sais plus qui nous y a invités. Je sais qu'un

  9   certain nombre de personnes avaient été invitées, et lorsque j'ai fait

 10   cette déclaration, j'étais seul dans la salle avec cet agent du Tribunal.

 11   Q.  Pourriez-vous dire au Tribunal quand cela a eu lieu, quel mois, quelle

 12   année ?

 13   R.  Je ne sais plus.

 14   Q.  Très bien. Merci. Après votre déclaration du 16 novembre 1999, mais

 15   avant votre intervention ici aujourd'hui ?

 16   R.  Je n'ai pas fait de témoignage en 1990.

 17   Q.  Mais vous avez bien fait une déposition le 16 novembre 1999. Où était-

 18   ce, ici ou dans la fédération ?

 19   R.  Dans la fédération.

 20   Q.  Et après cette déclaration, avez-vous été entendu comme témoin dans

 21   l'affaire Popovic ?

 22   R.  Comment ? Je ne comprends pas.

 23   Q.  Je vais vous reposer la question. Vous avez donc fait cette déclaration

 24   au bureau du Procureur le 16 novembre 1999, et cette affaire a été utilisée

 25   dans l'affaire Popovic; oui ou non ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Combien de temps s'est écoulé entre votre déclaration et votre premier

 28   témoignage ?

Page 2655

  1   R.  Mon premier témoignage a été reçu en 2003, mais pas dans l'affaire que

  2   vous avez évoquée il y a quelques instants.

  3   Q.  Est-ce que ça a eu lieu ici au Tribunal ou est-ce que vous avez été

  4   entendu comme témoin devant un tribunal national ?

  5   R.  Ici.

  6   Q.  Est-ce que vous avez fait une autre déclaration avant ce moment-là ou

  7   est-ce que vous avez apporté votre témoignage relativement aux mêmes faits

  8   qu'aujourd'hui ?

  9   R.  Les mêmes faits.

 10   Q.  Merci. Dans le même temps, entre le 16 novembre 1999 et votre

 11   déposition de 2003, avez-vous eu des contacts avec ces gens ?

 12   R.  Mais quels gens ?

 13   Q.  Vous venez de dire que vous ne savez pas quand vous avez eu des

 14   contacts avec les représentants du Tribunal. Est-ce que ça a eu lieu entre

 15   1999 et 2003 ?

 16   R.  Comme je vous l'ai dit, j'ai fait ma première déclaration en 1999. Mon

 17   premier témoignage devant Tribunal a été reçu en 2003. Ensuite, j'ai

 18   apporté mon témoignage à nouveau devant ce Tribunal il y a deux ans et demi

 19   de cela.

 20   Q.  Très bien. Merci. Avez-vous fait une autre déclaration avant votre

 21   témoignage de 2003 ?

 22   R.  Mais de quoi parlez-vous ? Quelle est votre question ?

 23   Q.  Pendant que vous étiez entendu comme témoin, on vous a présenté une

 24   déclaration ? Est-ce que les Juges de la Chambre avaient reçu une

 25   déclaration ? Est-ce que le bureau du Procureur avait votre déclaration ?

 26   Est-ce que l'accusé l'avait ?

 27   R.  A tout moment, on a utilisé cette déclaration-ci.

 28   Q.  Sur quoi portait votre témoignage en 2003, et de quoi avez-vous parlé

Page 2656

  1   avec le bureau du Procureur entre 1999 et 2003 ?

  2   R.  En 2003, j'ai été entendu comme témoin ici devant ce Tribunal. Est-ce

  3   que vous voulez dire après ma déclaration ?

  4   Q.  Non, ça va aller. Merci. Merci. Dans quelle affaire avez-vous été

  5   entendu comme témoin en 2003 ?

  6   R.  Jokic et Blagojevic.

  7   Q.  Merci. Avez-vous fondé votre témoignage sur la même déclaration que

  8   celle que nous avons aujourd'hui ici ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Avez-vous fait usage des mêmes conversations transcrites que celles que

 11   l'on nous présente aujourd'hui ?

 12   R.  Je ne saurais pas vous répondre. Je sais que dans les autres affaires,

 13   nous avions utilisé des conversations, mais je ne sais plus lesquelles

 14   parmi celles qui nous sont présentées aujourd'hui.

 15   Q.  Merci. Après 2003, avez-vous eu d'autres contacts avec les

 16   représentants du bureau du Procureur ?

 17   R.  Ensuite, la dernière fois c'était il y a deux ans et demi lorsque je

 18   suis venu ici.

 19   Q.  Bien. Est-ce que c'était dans l'affaire Popovic ? Je crois que le

 20   Procureur en a parlé tout à l'heure dans son interrogatoire principal.

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Pouvez-vous nous confirmer que dans chacune des affaires, la même

 23   déclaration a été utilisée, celle que nous utilisons ici aujourd'hui ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Merci. Avez-vous dû obtenir l'autorisation des autorités de Bosnie-

 26   Herzégovine pour être entendu ici devant le Tribunal et pour avoir des

 27   contacts avec les représentants du Tribunal ?

 28   R.  J'ai juste eu à demander un congé spécial.

Page 2657

  1   Q.  Combien de personnes étaient là lorsque vous avez fait votre

  2   déclaration ?

  3   R.  Deux.

  4   Q.  Merci. Vous dites qu'il y avait deux personnes de présente, comme c'est

  5   indiqué ici sur la page de garde; c'est bien cela ?

  6   R.  Oui, c'est cela.

  7   Q.  Laquelle de ces deux personnes a dactylographié votre déclaration ?

  8   R.  Ecoutez, je ne sais pas. Je ne m'y suis pas intéressé. Je me souviens

  9   de ces deux personnes. Mais je ne saurais pas vous dire laquelle des deux a

 10   tapé quoi que ce soit.

 11   Q.  Avaient-elles avec elles un ordinateur portable ou une machine à écrire

 12   lorsqu'on vous a entendu ?

 13   R.  Oui, un ordinateur portable et une imprimante.

 14   Q.  Merci. Vous a-t-on ensuite donné votre déclaration à  signer ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Avez-vous signé une déclaration dans votre langue ou en anglais ?

 17   R.  Je ne peux pas vous répondre.

 18   Q.  Merci. Regardez peut-être l'écran. Si vous ne savez pas nous répondre,

 19   regardez plutôt l'écran et dites-nous dans quelle langue se trouve la

 20   version de la déclaration que vous avez signée ?

 21   R.  En anglais.

 22    Q.  Mais pourquoi n'avez-vous vous pas signé dans votre langue maternelle

 23   ?

 24   R.  Je ne sais pas.

 25   Q.  Parlez-vous l'anglais, puisque vous l'avez signée en anglais ?

 26   R.  Un peu.

 27   Q.  A se baser sur vos connaissances de la langue anglaise, étiez-vous

 28   réellement en mesure de signer la déclaration en anglais ou vous en a on

Page 2658

  1   donné lecture ?

  2   R.  On me l'a lue de façon extrêmement nette, très précise et

  3   compréhensible, et je l'ai signée.

  4   Q.  A ce moment-là, on ne vous a pas donné de version dans votre langue

  5   maternelle, seulement une version en anglais ?

  6   R.  Je ne sais plus.

  7   L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrions-nous montrer désormais la page 2 de

  8   ce document, plus particulièrement le paragraphe 4.

  9   M. TOLIMIR : [interprétation]

 10   Q.  Regardons le paragraphe 4, là où il est indiqué que :

 11   "En avril 1992, moi-même et quatre ou cinq autres radioamateurs nous

 12   sommes unis et nous sommes mis ensemble pour rejoindre l'Unité de Défense

 13   territoriale en tant qu'opérateurs radio. Nous avions d'abord utilisé notre

 14   matériel. Ensuite, on nous a donné du matériel assez moderne."

 15   Ma question est donc la suivante : comment vous êtes-vous engagé avec

 16   l'Unité de Défense territoriale ? Est-ce que vous aviez eu des entretiens

 17   avec les uns et les autres, est-ce qu'on vous a préparé à cet engagement ?

 18   R.  Oui, un ancien officier de la JNA m'en avait parlé.

 19   Q.  Est-ce qu'il était encore membre de la JNA ou de l'ABiH ?

 20   R.  Il était officier de la JNA. Et après le début de la guerre, il s'est

 21   engagé dans l'ABiH.

 22   Q.  Très bien. Avez-vous reçu des documents administratifs régissant votre

 23   rapport à la Défense territoriale ou à l'ABiH ?

 24   R.  Oui, nous avons reçu des documents. Je ne saurais pas vous dire

 25   exactement ce que c'était. D'abord, nous avons reçu des livrets de la

 26   Défense territoriale, ensuite nous avons reçu des livrets militaires de

 27   l'ABiH.

 28   Q.  Est-ce que votre livret militaire indique la date à laquelle vous vous

Page 2659

  1   êtes engagé dans la Défense territoriale, et est-ce que cette date a été

  2   utilisée pour calculer l'âge de votre retraite des forces armées ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Pourriez-vous nous dire quel était votre matériel avec lequel vous

  5   procédiez aux interceptions ?

  6   R.  Nous avions des radioamateurs, puis je sais que nous avons reçu -- mais

  7   enfin, est-ce qu'il est essentiel que je vous donne les noms ?

  8   Q.  Oui, c'est important. Vous nous avez dit que ce matériel a été

  9   ultérieurement transporté au site nord. Donc je voudrais savoir ce que vous

 10   aviez comme matériel pour procéder aux interceptions.

 11   R.  Nous avions - mais je ne sais d'où ça venait - nous avions des RUP.

 12   Ensuite -- enfin, non, ça c'était au premier site. Ensuite, le deuxième

 13   groupe, le groupe qui arrivait de Banovici, est venu avec des récepteurs

 14   que nous utilisions, de bonne facture, des ICOM

 15   IC-7000A 3000, et il y avait également des choses qu'on appelait des cents,

 16   qui avaient une large bande passante qui arrivait à intercepter un grand

 17   nombre de fréquences.

 18   Q.  Pourriez-vous expliquer à la Chambre de première instance ce qui suit.

 19   Lorsque vous dites nous les appelions des "cents," de quel type de matériel

 20   parlez-vous ?

 21   R.  Il s'agissait d'un récepteur radio. Je ne me souviens plus de la

 22   fréquence qu'il pouvait intercepter, mais quoi qu'il en soit nous les

 23   utilisions pour les fréquences de 200 mégahertz ainsi que pour le matériel

 24   de radio relais que nous utilisions le plus fréquemment, le matériel radio

 25   relais 800.

 26   Q.  Merci. Quand est-ce que vous avez obtenu ce matériel, qui était

 27   relativement moderne, comme vous l'avez indiqué, c'est ce qui est indiqué à

 28   la dernière phrase du quatrième paragraphe ?

Page 2660

  1   R.  C'était au tout début, pendant l'été, me semble-t-il. Ce matériel a été

  2   emmené par nos opérateurs radioamateurs de Banovici et de Tuzla. Je ne sais

  3   pas d'où ils l'avaient obtenu, mais il s'agissait, en fait, de matériel

  4   relativement nouveau.

  5   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire de quel type de matériel ou

  6   d'équipement il s'agissait pour que nous puissions savoir quels moyens vous

  7   utilisiez pour écouter les renseignements ?

  8   R.  Il s'agissait de postes récepteurs radio. Ils ne pouvaient pas

  9   transmettre. En fait, ils avaient été conçus uniquement pour recevoir.

 10   Q.  Merci. Avez-vous modifié ces récepteurs radio ? Je ne sais pas, est-ce

 11   que vous les avez trafiqués ou est-ce que vous les avez utilisés comme vous

 12   les avez reçus, étant donné que vous ne vous souvenez plus maintenant de

 13   quel type de matériel il s'agissait ?

 14   R.  Mais je vous ai dit de quel matériel il s'agissait. Je vous ai dit --

 15   le seul changement opéré a été fait pour le RRU 800. Nous avons tout

 16   simplement créé des convertisseurs, en fait, il s'agit de toutes petites

 17   pièces qui divisent les 24 canaux vers d'autres postes, et ça, à partir du

 18   récepteur original.

 19   Q.  Mais ce n'est pas la peine de vous contrarier comme cela. Vous dites

 20   qu'il s'agit de "récepteurs," mais vous n'aviez même pas précisé le type de

 21   récepteurs dont il s'agissait.

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Est-ce que vous avez adapté les antennes que vous aviez pour vos

 24   récepteurs pour qu'elles soient mieux adaptées à vos  besoins ?

 25   R.  Non, moi personnellement, je ne l'ai pas fait. Je n'étais qu'un simple

 26   opérateur. Nos commandants, eux, étaient experts en la matière. Nos

 27   commandants pouvaient placer des antennes bien orientées pour qu'elles

 28   correspondent tout à fait à nos besoins.

Page 2661

  1   Q.  Paragraphe 5 de votre déclaration - vous le voyez, ce paragraphe 5 ? -

  2   il s'agit de la page 2 pour la version serbe. Vous dites :

  3   "Alors que nous nous trouvions à Lipik, sur le montagne Majevica …"

  4   Il est question de l'automne 1993. Vous l'avez trouvé, ce paragraphe ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Vous dites que jusqu'à l'automne 1993, vous vous contentiez de noter

  7   les conversations sur des bouts de papier, et je cite :

  8   "La majorité des conversations étaient dictées directement des bandes à la

  9   personne qui les transcrivait et étaient ensuite transmises directement au

 10   QG du 2e Corps."

 11   Est-ce que j'ai bien cité ce que vous aviez dit ?

 12   R.  Oui, tout à fait.

 13   Q.  Est-ce que vous pourriez préciser quelque chose à l'attention de la

 14   Chambre. Dans le paragraphe 5, vous décrivez une procédure qui semble être

 15   standard, vous dites que cela était dicté directement des bandes à la

 16   personne qui transcrivait tout cela, et donc vous n'aviez pas besoin de

 17   prendre des notes ? Pourquoi est-ce que vous procédiez de la sorte ?

 18   R.  Mais je peux vous fournir une explication. C'est très simple, en fait.

 19   C'était l'année 1993. Nous nous trouvions à Lipik, sur le mont Majevica.

 20   Donc c'était le tout début, nous étions complètement isolés justement au

 21   début et nous utilisions tout ce que nous avions. Nous prenions des notes

 22   des conversations sur le papier que nous pouvions trouver. Je dirais qu'un

 23   certain nombre de ces conversations ont été justement envoyées directement

 24   par téléphone, et par la suite nous avons reçu des ordinateurs, et là nous

 25   avons utilisé les communications par paquets. (expurgé)

 26   (expurgé), et l'autre groupe est venu se joindre à nous, et là

 27   nous étions beaucoup mieux organisés, ce qui fait qu'il était beaucoup plus

 28   facile de travailler.

Page 2662

  1   Q.  Merci. Vous nous dites que cela était dicté à la personne qui

  2   transcrivait. Est-ce que cette personne tapait cela sur un clavier

  3   d'ordinateur ou est-ce qu'elle utilisait, cette personne, une machine à

  4   écrire ?

  5   R.  Non, non. Elles transcrivaient cela sur un clavier, sur ordinateur. Les

  6   conversations urgentes pouvaient également être transmises par téléphone,

  7   avant que nous n'utilisions les conversations par paquets.

  8   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, oui, je pense

  9   que tout le monde a remarqué qu'un nom a été mentionné. Il va falloir

 10   procéder à l'expurgation de ce nom.

 11   M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Qui se trouve à la ligne 18 de la

 13   page 51. Je vous remercie.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

 15   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous en prie, poursuivez, Monsieur

 16   Tolimir.

 17   M. TOLIMIR : [interprétation] Merci.

 18   Q.  Au paragraphe 6 de votre déclaration, voilà ce que vous indiquez, et

 19   vous pouvez d'ailleurs vérifier l'exactitude de ce que j'avance :

 20   "En octobre 1993, cette opération d'interception de radio a été transférée

 21   sur le site du nord."

 22   Voilà la question que j'aimerais vous poser maintenant : est-ce que vous

 23   avez déplacé tout le matériel de Lipik au site du nord ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Merci. Est-ce qu'il y a des unités qui sont restées à Lipik ou est-ce

 26   que ce site a été fermé ?

 27   R.  Je pense que seules les sentinelles sont restées. Ils formaient les

 28   jeunes recrues là-bas. Et nous, nous avons quitté cet endroit.

Page 2663

  1   Q.  Merci. Lorsque vous êtes allés au site nord, est-ce que vous avez

  2   continué à utiliser cette pratique, à savoir dicter directement des bandes

  3   à la personne qui transcrivait cela ?

  4   R.  Non. A ce moment-là, il y avait une personne qui encodait les

  5   conversations, et c'était la seule personne qui avait accès justement à cet

  6   ordinateur. Donc nous, en fait, nous devions amener, à la fin de notre

  7   service, nos carnets de notes. Nous les lui donnions et il les envoyait au

  8   commandement.

  9   Q.  Donc sur le site nord, est-ce que vous aviez un système d'antennes ?

 10   R.  Oui. Oui, oui, nous en avions un. Nous avions des systèmes d'antennes.

 11   Nous en avions pour chaque set, en fait, des antennes.

 12   Q.  Donc c'est pas la peine que vous utilisiez les vieilles antennes que

 13   vous aviez amenées de Lipik, n'est-ce pas ?

 14   R.  Mais j'aimerais vous fournir une explication. Parce que nous n'avions

 15   pas utilisé -- nous n'utilisions pas, plutôt, les systèmes de radar de la

 16   JNA, parce qu'ils les avaient tous pris. Puis entre-temps, nos commandants

 17   ont fait en sorte que nous avions d'autres matériels, et cela nous

 18   suffisait pour travailler.

 19   Q.  Merci. Voilà ce que j'aimerais savoir : est-ce que vous avez utilisé

 20   l'ancien système d'antennes que vous aviez à Lipik avec votre matériel, ou

 21   est-ce que vous avez utilisé d'autres antennes ?

 22   R.  Nous avions ce nouveau matériel. Il y en avait qui datait d'auparavant.

 23   Nous avions également reçu du nouveau matériel qui venait d'être fabriqué,

 24   et nous, nous avons fabriqué nos antennes.

 25   Q.  Vous aviez des postes sans antennes; c'est cela ?

 26   R.  Oui, sans systèmes d'antennes. Sans systèmes d'antennes, nous n'aurions

 27   pas été en mesure d'intercepter.

 28   Q.  Merci. Mais les nouveaux postes que vous avez reçus, est-ce qu'ils

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  1   avaient leurs propres systèmes d'antennes; oui ou non ?

  2   R.  Oui, ils en avaient, mais il s'agissait de nos systèmes d'antennes.

  3   Nous n'avons pas reçu les antennes d'origine qui allaient avec ces postes,

  4   ce sont nos commandants qui avaient fabriqué ces systèmes d'antennes pour

  5   nous, et c'est ce que nous utilisions.

  6   Q.  Je vous remercie. Mais est-ce que vous avez déplacé ces antennes, est-

  7   ce que vous avez modifié leurs positions, leur orientation en fonction des

  8   participants ou des interlocuteurs à une conversation en fonction des

  9   fréquences d'une conversation donnée ?

 10   R.  Nous orientons nos antennes dans la direction qui nous a été donnée. Si

 11   la direction c'était le corps de la Drina, c'était dans cet angle que l'on

 12   plaçait l'antenne. Vous savez pertinemment que lorsque du matériel radio

 13   relais est monté, il est stationnaire. Donc ensuite vous orientez vos

 14   antennes suivant certaines directions, là où les signaux sont les plus

 15   puissants, et c'est tout.

 16   Q.  Oui, je le savais cela. Mais ici il a été indiqué qu'il y avait

 17   certains moyens primitifs qui avaient été utilisés. Mais je ne pense pas

 18   que vous avez dû avoir recours à ces moyens.

 19   R.  Non, non, nous utilisions un matériel qui était relativement moderne,

 20   qui était relativement neuf.

 21   Q.  Merci. Est-ce que vous aviez également un expert, un expert technique,

 22   j'entends, qui devait assurer l'entretien de ces systèmes et qui devait les

 23   mettre en place ?

 24   R.  Je pense l'avoir dit au début. Nous étions tous des radioamateurs fort

 25   enthousiastes, nous avions tous une certaines expérience. Il y avait des

 26   ingénieurs techniques parmi nous, donc nous n'avions pas de problèmes

 27   techniques, et je me souviens de quelques rares problèmes, de pannes.

 28   Q.  Est-ce qu'il y avait une personne parmi tous ces experts qui se

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  1   trouvaient là-bas, dont la mission consistait à assurer l'entretien et à

  2   positionner les antennes et les récepteurs radio ? Est-ce que cela était

  3   fait par plusieurs personnes ?

  4   R.  Lorsque les systèmes d'antennes sont montés et branchés, ils

  5   fonctionnent et il n'y a plus rien à faire, à moins qu'il faille les

  6   réorienter. Mais d'après ce que je sais, je me souviens de quelques rares

  7   cas où il a fallu réparer certaines choses. Mais quoi qu'il en soit, ces

  8   personnes, elles étaient disponibles et prêtes à prêter main-forte si cela

  9   était nécessaire.

 10   Q.  Merci. Est-ce que vous pourriez nous dire quelle était la distance

 11   entre les antennes et les récepteurs ?

 12   R.  Certaines antennes se trouvaient sur le toit, donc c'était assez

 13   proche; alors que certains systèmes d'antennes se trouvaient sur une

 14   colline avoisinante, près de la pièce dans laquelle nous travaillions, le

 15   PPS. Dans ce cas la distance était une distance de 10 mètres.

 16   Q.  Est-ce que vous travailliez 24 heures sur 24 pendant les 15 jours

 17   auxquels il est fait référence dans déclaration ?

 18   R.  Non, pas 24 heures sur 24, cela n'aurait pas été possible. La pratique

 19   consistait à travailler pendant trois à quatre heures, à moins qu'il y ait

 20   une activité importante, ou des activées importantes, ensuite cela nous

 21   prenait beaucoup plus de temps pour rembobiner les bandes et faire tout ce

 22   qu'il fallait faire d'ailleurs. Mais pas 24 heures sur 24. Ce n'est pas

 23   viable. Vous ne pouvez pas travailler 24/24, comme cela. En fait, nous

 24   assurions notre service, puis nous étions prêts à aider si cela était

 25   nécessaire.

 26   Q.  A la page 3 de votre déclaration, au premier paragraphe, vous dites que

 27   vous travailliez pendant 15 jours, et qu'ensuite vous aviez 15 jours de

 28   congé. C'est la raison pour laquelle je vous ai posé cette question. C'est

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  1   la raison pour laquelle je vous ai demandé si pendant ces 15 jours, vous

  2   travailliez 24 heures sur 24. Pendant combien de temps est-ce qu'un

  3   opérateur analysait les conversations pendant son service ?

  4   R.  Comme je vous l'ai déjà dit il y a une minute de cela, pendant trois à

  5   quatre heures, à moins que nous n'ayons besoin de plus de temps. Mais

  6   pendant les 15 jours, nous étions sur place, ensuite il y avait un

  7   roulement qui était effectué. Toutefois, le matériel, lui, fonctionnait 24

  8   heures sur 24.

  9   Q.  Merci. C'est justement la raison pour laquelle je vous pose cette

 10   question. Je vous ai demandé combien de temps, vous, les opérateurs, vous

 11   travailliez pendant une période donnée de 24 heures. Prenons votre exemple,

 12   par exemple.

 13   R.  Ecoutez, je ne peux pas vous le dire de façon précise, mais je dirais

 14   pendant une période de trois à quatre heures, à moins qu'il n'y ait une

 15   intensification des activités. En soirée il y avait moins d'activités, et

 16   en règle générale il n'y avait qu'une personne qui travaillait. C'était pas

 17   la peine que nous soyons deux à trois réveillés toute la nuit. Puis, bien

 18   entendu, le matin vers 5 heures nous nous réveillions, mais c'était un

 19   système qui tournait bien, qui roulait bien.

 20   Q.  Bien. Je vous remercie. Au paragraphe 3 de la page 3, comme vous pouvez

 21   le voir, voici ce que vous dites, à la première phrase :

 22   "Nous utilisions le mode scanning de notre matériel."

 23   Est-ce que cela signifie que lorsqu'un poste avait cette fonction

 24   scanning, cela signifiait que vous ne deviez rien faire, vous ne deviez

 25   rien faire manuellement, ou vous n'aviez pas à orienter les antennes ?

 26   R.  Oui, vous avez raison. Mais cela n'a rien à voir, en fait, avec les

 27   antennes. Il s'agissait de postes dernier cri. Donc lorsqu'il y avait

 28   conversation, le scanning s'arrêtait, l'enregistreur UHER se mettait en

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  1   marche, et voilà comment les choses fonctionnaient.

  2   Q.  Merci. Est-ce que vous avez reçu des consignes spéciales sur la façon

  3   d'utiliser ce matériel, ou est-ce qu'il y avait des informations sur les

  4   activités, les unités que vous supervisiez ?

  5   R.  Toutes informations, ainsi que les ordres, d'ailleurs, nous étaient

  6   transmis par notre commandant, nous suivions ses consignes. Voilà, c'est

  7   tout.

  8   Q.  Au paragraphe 4 - et vous pouvez suivre ce que je vais citer pour voir

  9   si cela est exact, il est dit que :

 10   "Tout a été enregistré, et nous nous contentions de consigner sur

 11   papier les fréquences, les dates et les noms."

 12   Alors, j'aimerais maintenant vous poser une question à ce

 13   sujet : est-ce que vous notiez seulement les fréquences, la date, l'heure

 14   et les noms, et le reste n'était pas important, ou est-ce que le reste

 15   était également important ?

 16   R.  Ecoutez, j'étais justement en train de commencer à vous fournir une

 17   explication à ce sujet. Les postes enregistraient une conversation, ensuite

 18   le mode scanning s'arrêtait, s'interrompait, et l'enregistreur UHER

 19   démarrait, et à ce moment-là, en fait, nous consignions l'heure, la date,

 20   les fréquences, et cetera, et lorsque la conversation s'arrêtait,

 21   l'enregistrement s'interrompait également et le scanner était à nouveau

 22   branché. S'il s'agissait de quelque chose d'urgent, nous commencions la

 23   transcription immédiatement, et nos collègues, ou un collègue se mettait en

 24   poste, se mettait au travail devant le poste et continuait son travail,

 25   donc les choses fonctionnaient bien.

 26   Q.  Est-ce qu'il a fallu pour vous que vous brûliez des documents ou que

 27   vous les utilisiez à d'autres fins, je pense aux transcriptions que vous

 28   aviez prises de façon manuscrite ?

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  1   R.  Je n'ai jamais brûlé mes transcriptions, et je n'ai jamais vu personne

  2   le faire non plus d'ailleurs. Lorsque mon cahier ou mon calepin était

  3   terminé, je le remettais au commandant. Le commandant est la personne la

  4   mieux placée pour vous dire ce qu'il en faisait.

  5   Q.  Merci. Donc nous en avons maintenant terminé avec le sujet des papiers.

  6   Donc vous les remettiez à votre commandant.

  7   Qu'en était-il des bandes, que faisiez vous de ces bandes. vous,

  8   l'opérateur, que faisiez-vous de ces bandes lorsqu'elles arrivaient à leur

  9   fin ?

 10   R.  Lorsque la bande arrivait à la fin, nous faisions la même chose, la

 11   même chose que nous faisons avec les cahiers; nous remettions la bande,

 12   nous placions une bande nouvelle, et le commandant utilisait les vieilles

 13   bandes.

 14   Q.  Est-ce que veux avez jamais réenregistrer sur une même bande, donc est-

 15   ce que veux avez en d'autres termes enregistré une nouvelle conversation

 16   sur une bande déjà utilisée ?

 17   R.  Ça c'est assez probable. Parce que lorsque le commandant nous rendait

 18   les bandes, je ne savais s'il s'agissait d'une vieille bande qui avait été

 19   effacées ou non d'ailleurs, donc nous avions très rarement des bandes

 20   nouvelles et vierges.

 21   Q.  Est-ce que vous aviez un poste ou du matériel qui aurait pu être

 22   utilisé exclusivement pour effacer les bandes à cet endroit ?

 23   R.  Je n'en sais rien.

 24   Q.  Paragraphe 5 de votre déclaration, il s'agit du dernier paragraphe de

 25   la page 3, vous dites que vous compariez, je cite :

 26   "Je n'avais pas beaucoup de contacts avec eux, mais de temps à autres,

 27   lorsque je pouvais entendre un élément de la conversation, je le comparais

 28   à ce qui avait été obtenu par les services de la Sûreté d'Etat, ce qui fait

Page 2670

  1   que de temps à autres, nous pouvions voir les deux aspects."

  2   Est-ce que vous pourriez expliquer à la Chambre de première instance si

  3   vous pouviez déterminer qui étaient les interlocuteurs sur cette base. Est-

  4   ce que vous étiez en mesure de déterminer ce que faisait les deux services

  5   qui compilaient tous ces renseignements ?

  6   R.  Ecoutez, là vous m'avez posé un certain nombre de questions, ce qui

  7   prête à confusion.

  8   Q.  Vous avez dit que dans un premier temps vous entendiez un

  9   interlocuteur, et qu'ensuite vous avez établi une comparaison à partir des

 10   enregistrement du service de la Sûreté d'Etat, et que vous  avez pu établir

 11   ces comparaisons, ce qui vous a permis d'obtenir des renseignements à

 12   propos des deux interlocuteurs. Est-ce que vous faites référence aux deux

 13   services d'interception des conversations, ou est-ce que vous faites

 14   référence aux deux interlocuteurs de la conversation que vous écoutiez ?

 15   R.  D'après ce dont je me souviens, il ne faut pas oublier, bien entendu,

 16   que nous avons partagé le même bâtiment pendant un moment, le même endroit.

 17   Nous avions quelques contacts, bien entendu. Mais je n'ai jamais

 18   véritablement suivi, ou plutôt, je n'ai jamais véritablement -- et nous

 19   n'avons jamais véritablement su d'ailleurs ce qu'ils contrôlaient. Et je

 20   vous dirais qu'après tant de temps je ne m'en souviens pas très bien. Mais

 21   je pense que cela s'est passé, je pense que j'ai pu entendre un

 22   interlocuteur d'une conversation et que je ne pouvais absolument pas

 23   entendre l'autre. Cela ne s'est pas passé très souvent, mais je ne peux pas

 24   exclure cette possibilité. C'est probablement dans ce contexte que j'ai

 25   fait cette déclaration. Je leur avais demandé s'ils contrôlaient la même

 26   conversation, s'ils l'avaient enregistrée et s'ils étaient en mesure de

 27   déchiffrer et de me faire savoir qui était l'autre participant. Voilà ce

 28   que je pourrais vous répondre.

Page 2671

  1   Q.  Mais est-ce que cela était fiable ? Si vous n'entendiez qu'une partie

  2   de la conversation, est-ce que cela vous suffisait pour établir un

  3   parallèle entre ceux que vous aviez, ceux qu'avait l'autre service, ce

  4   qu'ils avaient enregistrer, en fait ? Est-ce que cela vous suffisait pour

  5   conclure qui était le deuxième interlocuteur, si vous ne pouviez pas le

  6   déterminer à partir de votre conversation interceptées seulement ?

  7   R.  Non, il ne s'agit pas de dire que nous tirions des conclusions. Nous

  8   parlons de conversations intégrales où vous ne pouviez entendre qu'un

  9   interlocuteur de la conversation. Mais en même temps, la même conversation

 10   était enregistrée par eux. Je ne sais pas si vous avez eu la possibilité

 11   d'entendre ces conversations interceptées, il n'est absolument pas question

 12   de conclusion. Les conversations étaient enregistrées, elles étaient

 13   absolument identiques, personne ne jouait à la devinette ou ne se livrait à

 14   des conjectures.

 15   Q.  Ecoutez, je m'en excuse mais je me contente de lire votre déclaration

 16   et de citer vos propos qui y figurent au cinquième paragraphe, il s'agit

 17   des deux dernières phrases. Vous pouvez vérifier cela si vous le souhaitez.

 18   Ceci était dit, vous nous avez dit qu'il était très rare que vous

 19   n'entendiez qu'un interlocuteur. Donc vous ai-je bien compris ? Est-ce que

 20   c'est la raison pour laquelle il ne vous était pas nécessaire de leur

 21   demander leur aide, parce que c'était une situation qui ne se produisait

 22   quasiment jamais, n'est-ce pas ?

 23   R.  Oui, c'est cela.

 24   Q.  Merci. Est-ce que cela signifie que pour ce qui est des conversations

 25   que vous écoutiez, vous pouviez entendre l'interlocuteur qui se trouvait à

 26   Sarajevo, et l'autre qui se trouvait à  Han Pijesak, par exemple ?

 27   R.  Oui.

 28   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Est-ce qu'on pourrait montrer au témoin

Page 2672

  1   la page 4. Je vous remercie.

  2   M. TOLIMIR : [interprétation]

  3   Q.  La première phrase de la page 4, que vous voyez est comme suit :

  4   "Lorsque nous avions identifié les fréquences, nous utilisions la

  5   carte de travail qui se trouvait sur le mur de la pièce où nous nous

  6   trouvions."

  7   J'aimerais vous poser la question suivante : est-ce que cette carte

  8   était toujours la même carte, ou est-ce qu'elle était changée souvent ?

  9   Comment est-ce que cette carte avait été dessinée ? Qui l'avait dessinée ?

 10   Quels renseignements contenait-elle ? Est-ce que sur cette carte se

 11   trouvaient tous les renseignements qui étaient nécessaires pour les

 12   radioamateurs, ou plutôt, pour les opérateurs chargés des interceptions ?

 13   Merci.

 14   R.  Ici, nous voyons d'après identification, donc avant d'identifier la

 15   fréquence, nous avons utilisé cette carte et ceci me facilitait la question

 16   de savoir de quelle direction venait le signal de base. C'est le commandant

 17   qui faisait cela, qui inscrivait les noms des participants à la carte.

 18   Q.  Merci. Je sais comment on élabore une carte de travail. Mais dites-moi

 19   simplement est-ce qu'elle changeait souvent ?

 20   R.  Il n'y avait qu'une seule carte, d'après mes souvenirs. Maintenant,

 21   quant à la question de savoir quelles étaient les modifications qu'il y

 22   apportait --

 23   Q.  Merci. De toute façon, vous voyiez toujours une carte qui vous servait

 24   pour trouver les éléments qu'il vous fallait par rapport à ce qu'il fallait

 25   capturer avec votre appareil. Merci.

 26   Est-ce que vous pourriez me dire si vous avez enregistré seulement les

 27   conversations de l'armée de la Republika Srpska ou bien aussi les

 28   conversations des unités que vous avez protégées sur le plan informatique,

Page 2673

  1   car d'ailleurs le nom de votre unité était la lutte électronique ? Merci.

  2   R.  Personnellement, je faisais ce que le commandant m'ordonnait. Il

  3   s'agissait surtout des écoutes des officiers de la VRS.

  4   Q.  Est-ce que vous avez suivi autre chose que les officiers de la VRS ?

  5   R.  Pour autant que je me souvienne, ils étaient les seuls.

  6   Q.  Merci. Est-ce que vous vous rappelez d'une quelconque autre

  7   conversation, mises à part les 19 interceptions qui se trouvent dans le

  8   classeur qui est devant vous ? Merci.

  9   R.  Monsieur, il y a eu un tel nombre de conversations, et je ne sais pas

 10   quel était leur nombre. Mais si vous voulez que je me rappelle maintenant

 11   d'une conversation, c'est très difficile et très ingrat. C'est très

 12   difficile.

 13   Q.  Merci. Je vous comprends. Même s'agissant de cette interception-là, il

 14   nous aurait été très difficile de nous la rappeler sans la transcription

 15   que vous avez sous les yeux, n'est-ce pas ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Merci. Dans votre déclaration, vous avez dit que vous avez utilisé les

 18   carnets 91 et 42, les pages 35 et 36, de même que 91. S'agit-il seulement

 19   des pages du carnet contenant les écritures, qui est dans le classeur

 20   devant vous ? Merci.

 21   R.  Pourriez-vous me préciser votre question ?

 22   Q.  Oui. Merci. Est-ce que vous avez sous les yeux le classeur avec les 19

 23   interceptions, où il y a 19 numéros différents ?

 24   R.  Oui.

 25   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

 26   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Puis-je poser une question, Monsieur

 27   le Témoin.

 28   Est-ce que vous avez quelques problèmes, est-ce que vous souhaitez

Page 2674

  1   que l'on procède à une pause ? Si vous avez besoin d'une pause, veuillez

  2   nous le dire.

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, s'il vous plaît.

  4   M. LE JUGE FLUEGGE : [aucune interprétation]

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, s'il vous plaît.

  6   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Dans ce cas-là, nous allons prendre

  7   notre deuxième pause maintenant et nous allons reprendre à 6 heures moins

  8   10.

  9   [Le témoin quitte la barre]

 10   --- L'audience est suspendue à 17 heures 20.

 11   --- L'audience est reprise à 17 heures 55.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Nous avons un tout petit problème

 13   dans la mesure où la condition de santé de notre témoin n'est pas très

 14   bonne, le témoin ne peut donc pas continuer sa déposition ce jour.

 15   L'audience suivante aura lieu mardi de la semaine prochaine. Si nous

 16   continuons d'entendre ce témoin, il lui faudra rester tout le week-end

 17   d'ici jusqu'à mardi, s'il est en mesure évidemment de répondre aux

 18   questions.

 19   L'autre possibilité pourrait être d'avoir une séance supplémentaire demain

 20   pour en finir avec ce témoin et lui donner la possibilité de rentrer chez

 21   lui dès demain, si sa santé est meilleure. Il nous faut donc peut-être être

 22   un petit peu flexible.

 23   Monsieur Tolimir, pourriez-vous avoir la bonté de nous dire combien de

 24   temps il vous faudra pour conclure ce contre-interrogatoire ?

 25   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 26   Si le témoin est malade et s'il lui faut rentrer pour être soigné, je crois

 27   qu'il faudrait lui permettre de rentrer chez lui immédiatement. En ce qui

 28   concerne mes questions, je crois que ça ne changera pas grand-chose si je

Page 2675

  1   ne lui pose pas toutes les questions que j'avais prévu de lui poser. Ça ne

  2   décidera pas si, oui ou non, je suis trouvé coupable ou acquitté.

  3   J'implore le Seigneur qu'il puisse accorder sa bénédiction à ce témoin. Je

  4   lui souhaite bonne santé.

  5   Monsieur le Président, je crois que c'est à vous de décider ce qui est la

  6   meilleure solution dans l'intérêt du témoin.

  7  

  8   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] C'est bien aimable à vous, Monsieur

  9   Tolimir, mais je ne suis pas en train d'exercer de pression sur vous. Vous

 10   avez parfaitement le droit de poursuivre votre contre-interrogatoire. C'est

 11   à vous de nous dire si vous avez des questions supplémentaires à lui poser.

 12   C'est donc à vous de nous dire si vous souhaitez utiliser une séance

 13   supplémentaire peut-être demain, si c'est possible, ou la semaine

 14   prochaine. C'est à vous de nous dire également si vous préférez abandonner

 15   vos questions à ce témoin. C'est à vous de décider.

 16   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 17   Je comprends ce que vous dites, mais je crois que votre décision sera la

 18   bonne, du moment que la condition du témoin soit prise en compte. Je crois

 19   que de le garder jusqu'à mardi prochain ne serait pas une bonne chose pour

 20   lui. Si vous pensez qu'il doit rester jusqu'à mardi, néanmoins, je suis

 21   tout à fait prêt à abandonner mes questions. Si vous pensez qu'il est en

 22   mesure d'être entendu demain, je serais heureux de pouvoir poser quelques

 23   questions supplémentaires.

 24   Je vous remercie, Monsieur le Président, de la grandeur d'âme dont

 25   vous faites preuve à l'intention du témoin et de moi-même, et je comprends

 26   que moi-même et sans doute le bureau du Procureur n'avons pas de questions

 27   vraiment supplémentaires à poser au témoin.

 28   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.

Page 2676

  1   Monsieur Vanderpuye.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je crois que M. Tolimir a parfaitement

  3   raison. Je n'ai pas de questions supplémentaires à poser au témoin suite au

  4   contre-interrogatoire. Ceci étant, je souhaite redire moi aussi que nous ne

  5   souhaitons pas forcer M. Tolimir à abandonner le droit de contre-interroger

  6   le témoin. Je comprends qu'il fait preuve de bonne volonté et qu'il est

  7   flexible, et je lui en suis reconnaissant, mais je souhaite redire que ce

  8   n'est pas nécessairement ce que nous souhaitons obtenir de lui, qu'il

  9   abandonne son droit, non. Je souhaite le redire.

 10   Il nous reste encore d'autres témoins avec lesquels nous pourrions

 11   travailler aujourd'hui. L'un d'entre eux sera sans doute entendu

 12   complètement dès aujourd'hui.

 13   Allons de l'avant, puis il sera toujours temps de voir si le témoin

 14   qui, visiblement est mal en point, est ou non en mesure de reprendre la

 15   semaine prochaine. Si c'était le cas, ça serait sans doute la meilleure

 16   solution, ce qui permettrait à M. Tolimir de voir si, oui ou non, il veut

 17   poser des questions supplémentaires.

 18   Je crois qu'il ne reste que peu de temps, je crois.

 19   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci. Je crois que c'est

 20   effectivement la position de la Chambre que de dire que nous ne voulons pas

 21   vous contraindre, Monsieur Tolimir.

 22   Avant de rentrer dans le prétoire, j'ai demandé à Mme la Greffière

 23   d'essayer de comprendre où on en est avec l'état de santé du témoin, et

 24   nous espérons avoir des informations avant la fin de nos travaux ce soir.

 25   Je crois effectivement que la proposition qui a été faite de prendre

 26   le témoin suivant est adéquate. Pourriez-vous nous dire quel est le témoin

 27   suivant ?

 28   M. VANDERPUYE : [interprétation] PW-038. Le Témoin 105.

Page 2677

  1   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci beaucoup.

  2   M. VANDERPUYE : [interprétation] Me permettez-vous de me retirer, Monsieur

  3   le Président ?

  4   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir.

  5   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, je crois qu'il serait

  6   inhumain de forcer le témoin à rester ici, malade, d'y passer le week-end

  7   pour quelques questions. Je suis prêt à mettre un terme à mon contre-

  8   interrogatoire. M. Vanderpuye a, certes, raison dans ce qu'il dit, mais je

  9   suis tout à fait prêt à abandonner mon droit de contre-interrogatoire avec

 10   ce témoin. Il n'y a pas de problème. Il n'est pas fait mention réellement

 11   de ma personne ou de mon nom dans les conversations interceptées qui nous

 12   ont été présentées. Je n'ai donc pas de raison de continuer. Il est malade,

 13   il faudrait le libérer, lui permettre de rentrer chez lui. Et je crois que

 14   la pression est difficile à supporter pour des gens qui sont ici pour la

 15   première fois.

 16   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci, Monsieur Tolimir, de vos

 17   paroles. Nous prendrons une décision finale à la fin de nos travaux ce

 18   soir.

 19   Monsieur Elderkin, bonjour. Faites entrer le témoin suivant.

 20   M. ELDERKIN : [interprétation] Bonjour à vous, Monsieur le Président. Je

 21   procéderai à l'interrogatoire du témoin suivant, et je vous rappelle pour

 22   les besoins du compte rendu d'audience qu'il bénéficie de mesures de

 23   protection visant à distordre sa voix et à modifier les traits de son

 24   visage, de même qu'à jouir d'un pseudonyme.

 25   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.

 26   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 27   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour, Monsieur. Bienvenu au

 28   Tribunal. Attendez quelques instants, le temps que les stores se relèvent.

Page 2678

  1   Bonjour encore une fois. Je vous demanderais, Monsieur le Témoin, de

  2   bien vouloir lire la déclaration solennelle qui vous est présentée.

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirais la

  4   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

  5   LE TÉMOIN: PW-038 [Assermenté]

  6   [Le témoin répond par l'interprète]

  7   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci. Je vous en prie, essayez-vous.

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

  9   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] M. Elderkin pour l'Accusation vous

 10   posera quelques questions.

 11   M. ELDERKIN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 12   Interrogatoire principal par M. Elderkin :  

 13   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin.

 14   Je suis Rupert Elderkin. Je vais vous demander avant de poser ma

 15   première question de vous souvenir de parler distinctement, clairement,

 16   d'une voix ferme et assurée, de façon à ce que les interprètes puissent

 17   traduire parfaitement. Si une question que je devais vous poser était

 18   incertaine ou difficile à comprendre, je vous demanderais de nous le dire.

 19   M. ELDERKIN : [interprétation] Je voudrais demander à la pièce 65 ter 6297

 20   d'être portée à l'écran, et c'est une pièce marquée à des fins

 21   d'identification sous la cote P416.

 22   Q.  Monsieur le Témoin, pourriez-vous regarder ce qui est à l'écran.

 23   Pouvez-vous, sans nous en donner lecture, nous dire que c'est bien votre

 24   nom qui apparaît ?

 25   R.  C'est bien cela.

 26   M. ELDERKIN : [interprétation] Je vais demander à ce que la feuille de

 27   pseudonyme soit versée au dossier et reçue sous pli scellé.

 28   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Elle est admise et sera conservée

Page 2679

  1   sous pli scellé. On lui attribuera une cote.

  2   M. ELDERKIN : [interprétation]

  3   Q.  Monsieur, vous souvenez-vous avoir apporté un témoignage dans ce

  4   Tribunal en janvier 2007 ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Avez-vous eu l'occasion de réécouter cette déposition dans votre langue

  7   hier ?

  8   R.  Oui, j'ai pu le faire.

  9   Q.  Votre déposition de 2007 reflète-t-elle exactement, précisément, et de

 10   façon véridique les réponses que vous apporteriez aujourd'hui aux mêmes

 11   questions si on devait vous les poser ici ?

 12   R.  Oui, dans l'ensemble, oui.

 13   M. ELDERKIN : [interprétation] Je souhaite verser la déposition de 2007. La

 14   pièce P414, qui est la version confidentielle, est gardée sous pli scellé.

 15   La version accessible au public est la pièce P415.

 16   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Admis.

 17   M. ELDERKIN : [interprétation] Je souhaiterais également, Monsieur le

 18   Président, que soit versée au dossier la déclaration du témoin de mai 1999,

 19   qui avait également été présentée dans l'affaire Popovic et qui a reçu pour

 20   cote la cote P406, et qui est également là aussi conservée sous pli scellé.

 21   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Admis.

 22   M. ELDERKIN : [interprétation] Je voudrais lire un résumé rapide de la

 23   déclaration du témoin, et cela peut se faire en séance ouverte.

 24   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Soit.

 25   M. ELDERKIN : [interprétation] Le témoin était membre de l'ABiH. En juillet

 26   1995, il était agent d'interception basé au site nord. Sa pratique

 27   professionnelle était la suivante : scanner les ondes, enregistrer et

 28   transcrire les conversations interceptées dans des carnets. Sa pratique

Page 2680

  1   habituelle était de six heures de travail, puis six heures de pause à

  2   ajuster selon la charge de travail. A la chute de Srebrenica en juillet

  3   1995, il a travaillé, comme d'autres, 20 heures d'affilée.

  4   Les agents d'interception avaient appris à reconnaître quels canaux

  5   suivre et écouter sur différentes fréquences et savaient identifier un

  6   certain nombre de voix qu'ils entendaient. Le témoin était capable de

  7   reconnaître les voix d'un certain nombre d'officiers supérieurs de la VRS

  8   et reconnaissait un certain nombre de noms de code de la VRS.

  9   J'en ai fini avec mon résumé. Je voudrais, si vous me le permettez,

 10   Monsieur le Président, poser quelques questions.

 11   Je voudrais demander à Mme l'Huissière de distribuer les documents

 12   que je lui tends. Merci.

 13   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous avez eu l'occasion de passer en

 14   revue ce classeur hier, qui contient les conversations interceptées ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Est-ce que vous avez également vu hier les carnets originaux dans

 17   lesquels vous avez enregistré initialement les conversations ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Et est-ce que ces interceptions contenues dans le classeur bleu qui est

 20   devant vous correspondent à ces carnets originaux ?

 21   R.  Est-ce que vous pourriez répéter.

 22   Q.  Est-ce que les interceptions qui sont dans le classeur qui est sur le

 23   bureau devant vous, est-ce que ces interceptions sont les mêmes que celles

 24   que vous avez vues dans les carnets originaux hier ?

 25   R.  Oui, oui.

 26   Q.  Est-ce que vous pourriez nous confirmer que les interceptions contenues

 27   dans les 11 intercalaires ont été écrites par votre main ?

 28   R.  Oui, ce sont mes interceptions.

Page 2681

  1   Q.  Avez-vous écouté, enregistré et transcrit ces interceptions en juillet

  2   1995 ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  De manière générale, combien de temps après l'interception d'une

  5   conversation est-ce que vous l'avez transcrite dans un cahier ?

  6   R.  Tout cela dépendait de l'importance de la conversation, de la question

  7   de savoir s'il était urgent de le faire ou s'il était possible d'attendre

  8   15 à 20 minutes. De toute façon, d'abord c'était enregistré, ensuite on

  9   transcrivait.

 10   Q.  Est-ce que ceci est exact particulièrement parlant de ces 11

 11   interceptions ?

 12   R.  Je ne suis pas tout à fait sûr que l'heure est exacte, mais pour la

 13   plupart, on procédait aux transcriptions immédiatement après.

 14   Q.  Est-ce que vous avez examiné également hier les versions imprimées de

 15   ces interceptions contenues dans le dossier ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Est-ce que les interceptions écrites à la main correspondent aux

 18   versions imprimées que vous avez vues ?

 19   R.  Oui.

 20   M. ELDERKIN : [interprétation] A ce moment, je souhaite demander que les 11

 21   interceptions soient versées au dossier comme indiquées sur la liste. Et

 22   les sept premières interceptions contenues dans le lot sont P407, 408, 409,

 23   410, 411, 412, et 413. Toutes les pièces ont été versées au dossier par le

 24   biais de ce témoin dans l'affaire Popovic, et P417, 418, 419 et P420 n'ont

 25   pas été utilisées ou versées par le biais de ce témoin dans l'affaire

 26   Popovic.

 27   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] La première série de documents sera

 28   versée au dossier, mais les pièces à conviction P407B, C et D sont marquées

Page 2682

  1   en fin d'identification en attendant la traduction.

  2   Est-ce que vous pourriez nous indiquer si la deuxième série des

  3   documents est contenue dans le classeur contenant les 11 interceptions que

  4   nous avons devant nous ?

  5   M. ELDERKIN : [interprétation] Oui, il s'agit des intercalaires de 8 à 11.

  6   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci. Ces interceptions seront

  7   admises également.

  8   M. ELDERKIN : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Président.

  9   Et merci, Monsieur le Témoin. Je n'ai plus de questions à vous poser.

 10   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci, Monsieur Elderkin.

 11   Monsieur le Témoin, c'est maintenant l'accusé qui a le droit de vous

 12   poser des questions dans le cadre de son contre-interrogatoire.

 13   Monsieur Tolimir.

 14   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 15   Je souhaite saluer toutes les personnes présentes, et je souhaite

 16   saluer M. le Témoin. J'espère que cette déposition sera terminée

 17   aujourd'hui conformément au vœu de Dieu, et non pas à ce que je désire moi-

 18   même.

 19   Contre-interrogatoire par M. Tolimir : 

 20   Q.  [interprétation] S'il vous plaît, Monsieur le Témoin, faites une petite

 21   pause après mes questions afin d'éviter les chevauchements entre vos

 22   réponses et mes questions, pour que le tout soit consigné au comptoir des

 23   audiences. Merci.

 24   R.  Merci.

 25   Q.  Je souhaite demander d'abord que l'on présente votre déclaration dans

 26   le prétoire électronique. Merci.

 27   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] P406.

 28   L'ACCUSÉ : [interprétation] P406. Merci.

Page 2683

  1   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Le document ne sera pas diffusé.

  2   L'ACCUSÉ : [interprétation] Voyons d'abord la première page de la version

  3   en anglais -- ou plutôt, des deux versions, votre langue maternelle et

  4   l'anglais.

  5   M. TOLIMIR : [interprétation]

  6   Q.  Dites-nous, s'il vous plaît, dans quelle langue avez-vous signé la

  7   déclaration, en anglais ? Je vous le demande pour ne pas devoir y revenir.

  8   R.  En anglais.

  9   Q.  Nous voyons que la version en anglais a été signée, et non pas celle

 10   prise dans votre langue. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

 11   R.  Oui, je peux vous l'expliquer. J'ai signé la version en anglais, cette

 12   même version m'a été traduite en langue bosniaque, mais je ne sais pas pour

 13   quelle raison il n'y a pas de signature dans cette version-là.

 14   Q.  Merci. Est-ce que seules les deux personnes dont les noms figurent à la

 15   première page vous ont interrogé ? Les personnes indiquées comme ayant mené

 16   l'entretien avec vous en tant qu'enquêteur et interprète.

 17   R.  Oui, seulement ces deux personnes.

 18   Q.  Est-ce qu'ils ont enregistré votre entretien ?

 19   R.  Je ne suis pas sûr s'ils l'ont enregistré. C'était il y a longtemps.

 20   Q.  Merci. Lequel des deux tapait cette conversation, et dans quelle langue

 21   ?

 22   R.  Excuse-moi, Monsieur le Président. Est-ce que je peux indiquer les noms

 23   de manière ouverte ? Est-ce que je peux indiquer le nom de la personne qui

 24   faisait cela ?

 25   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Vous faites référence aux noms des

 26   personnes qui ont signé ce document ?

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 28   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je pense que ceci ne pose pas de

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  1   problème.

  2   Monsieur Elderkin.

  3   M. ELDERKIN : [interprétation] Monsieur le Président, les noms des membres

  4   du personnel linguistique, d'après notre pratique, doivent être évoqués en

  5   séance à huis clos partiel.

  6   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos

  7   partiel.

  8   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

  9   [Audience à huis clos partiel] 

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 23   [Audience publique]

 24   M. TOLIMIR : [interprétation] Merci.

 25   Q.  Est-ce que vous pouvez nous le dire ?

 26   R.  Je pense que c'est en anglais, et qu'ensuite on me traduisait cela en

 27   B/C/S.

 28   Q.  Donc ceci était interprété à vous verbalement, alors qu'elle

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  1   dactylographiait cela en anglais ?

  2   R.  Ils ont montré la déclaration en langue bosniaque aussi et ils m'ont

  3   dit de quoi il s'agissait.

  4   Q.  Merci. Est-ce qu'il était possible de dactylographier cela en même

  5   temps dans les deux langues ?

  6   R.  Je ne pense pas que ceci aurait pu être fait en même temps. Je pense

  7   qu'une version a été établie avant l'autre. Sinon, je n'aurais pas signé la

  8   déclaration en anglais, puisque je ne comprends pas l'anglais.

  9   Q.  Merci. Nous voyons à l'écran que vous avez signé la déclaration en

 10   anglais et que vous n'avez pas signé la déclaration dans votre langue.

 11   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Quelle est votre  question ?

 12   M. TOLIMIR : [interprétation]

 13   Q.  Ma question est la suivante : dans quelle langue il a signé la

 14   déclaration, dans sa langue ou en anglais ?

 15   R.  La déclaration devant moi a été signée en anglais. Mais je sais de quoi

 16   il s'agit puisqu'elle m'a été présentée en bosniaque aussi, mais je ne sais

 17   pas pourquoi il n'y a pas de version signée en langue bosniaque.

 18   Q.  Merci. Nous allons passer à une autre série de questions.

 19   Vous avez fait cette déclaration en 1999. Où ? Merci.

 20   R.  A Tuzla.

 21   Q.  Merci. Est-ce qu'avant cela, qui que ce soit s'est entretenu avec vous

 22   du côté de ce Tribunal au sujet de vos déclarations et des documents

 23   présentés lors de la procédure ?

 24   R.  Je ne connaissais personne auparavant du Tribunal. C'était mon premier

 25   contact.

 26   Q.  Merci. Et par la suite, est-ce que vous avez eu des contacts les

 27   représentants de l'Accusation ?

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Est-ce que vous pouvez nous dire quand et où c'était le  cas ? Merci.

  2   R.  Je pense que c'était en 1999 et par la suite. Le tout se passait à

  3   Tuzla.

  4   Q.  Merci. Est-ce que vous pourriez nous dire si ceci concernait cette

  5   déclaration ou autre chose ?

  6   R.  Ceci concernait à la fois cette déclaration et certaines situations

  7   précédentes.

  8   Q.  S'agissant de ces situations précédentes, est-ce qu'elles concernaient

  9   Srebrenica ou pas ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Merci. Est-ce que vous avez fourni des déclarations concernant ces

 12   situations liées aux événements de Srebrenica ?

 13   R.  Excusez-moi. Est-ce que vous pouvez répéter votre question.

 14   Q.  Est-ce que vous avez fourni une autre déclaration, mise à part celle

 15   qui concerne les événements de Srebrenica ?

 16   R.  C'est la seule déclaration que j'ai faite qui concernait ces

 17   événements.

 18   Q.  Est-ce qu'elle contient les descriptions de ces événements en raison

 19   desquels les représentants de ce Tribunal vous ont  contacté ?

 20   R.  D'après ce que je peux voir devant moi, non --

 21   Q.  Merci. Est-ce que vous pouvez dire à la Chambre de première instance ce

 22   qui était concerné, car nous ne voyons pas cela dans le document ?

 23   R.  Lorsque j'ai fait ma déclaration, l'essentiel portait sur ce qui est

 24   contenu ici. Ils m'ont posé ces questions, j'ai donné mes réponses et j'ai

 25   signé.

 26   Q.  Merci. Et donc vous avez également signé un document après avoir fourni

 27   des déclarations supplémentaires à l'Accusation ?

 28   R.  Oui, d'après ce que je vois ici.

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  1   Q.  Est-ce que les personnes étaient les mêmes ou différentes ?

  2   R.  C'était les mêmes personnes.

  3   Q.  Merci. Est-ce que vous pouvez m'expliquer, avec vos propres mots, pour

  4   éviter que je ne pose trop de questions, est-ce que vous pouvez me dire

  5   pourquoi ces personnes vous ont recontacté, à quel moment, et si c'était en

  6   Bosnie ?

  7   R.  Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Juges, je préfère, si

  8   possible, ne pas répondre à cette question en audience publique.

  9   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Audience à huis clos partiel.

 10   Mme LA GREFFIÈRE : [aucune interprétation]

 11   [Audience à huis clos partiel]

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  4   [Audience publique]

  5   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir.

  6   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  7   M. TOLIMIR : [interprétation]

  8   Q.  Il me reste une seule question encore. Est-ce que vous pouvez dire à la

  9   Chambre de première instance si une partie de cette déclaration que vous

 10   avez signée par la suite et qui était utilisée dans d'autres affaires est

 11   considérée comme un document confidentiel, comme un accord secret, ou bien

 12   est-ce que ce document peut être rendu public aussi ? Merci.

 13   R.  Excusez-moi, Monsieur. Mais est-ce que vous pourriez répéter votre

 14   question ?

 15   Q.  Vous avez dit tout à l'heure que lors de vos contacts renouvelés avec

 16   ces mêmes personnes, vous avez fait plusieurs déclarations dans les

 17   affaires dans lesquelles vous avez témoigné. Mais ces déclarations n'ont

 18   pas été présentées ici. C'est la raison pour laquelle je vous demande si

 19   elles contiennent un accord passé entre vous et les personnes avec

 20   lesquelles vous avez parlé et qui ne faut pas diffuser ?

 21   R.  Non, Monsieur, cette même déclaration. A chaque fois que l'on se

 22   rencontrait, je leur ai confirmé que c'était la même déclaration. On me

 23   demandait si c'était cela, et j'ai dit que c'était le cas.

 24   Q.  Merci. Mais vous avez dit tout à l'heure que lors de ces entretiens,

 25   vous signiez quelque chose. Est-ce que l'on peut savoir ce que vous avez

 26   signé ?

 27   R.  Simplement le fait qu'un entretien a eu lieu avec moi.

 28   Q.  Merci. Nous allons passer à une autre série de questions. Je ne

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  1   souhaite pas perdre notre temps. Maintenant, ce sont les questions moins

  2   difficiles pour vous aussi.

  3   Nous allons passer au paragraphe 3 de votre déclaration.

  4   L'ACCUSÉ : [interprétation] Veuillez monter cette page pour faciliter la

  5   tâche au témoin. Bien.

  6   M. TOLIMIR : [interprétation]

  7   Q.  Nous voyons au troisième paragraphe, la première phrase, vous dites :

  8   "J'ai rejoint les rangs de l'ABiH en mars 1993 et j'ai été déployé dans

  9   l'unité chargée des écoutes électroniques et des obstructions radio."

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Pourriez-vous nous expliquer ce que cela signifie exactement ?  Que

 12   signifie donc la "reconnaissance électronique" ? Quel était le type

 13   d'équipement que vous utilisiez pour cette reconnaissance électronique et

 14   pour les activités de brouillage ou antiélectroniques ?

 15   R.  Je suis désolé. Pourrions-nous de nouveau revenir en audience à huis

 16   clos partiel ? Car je préférerais ne pas répondre en audience publique.

 17   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Huis clos partiel.

 18   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes maintenant en audience à

 19   huis clos partiel.

 20   [Audience à huis clos partiel]

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  6   [Audience publique]

  7   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Tolimir.

  8   M. TOLIMIR : [interprétation]

  9   Q.  A la page 3 de ce document - pourrions-nous l'avoir à l'écran, s'il

 10   vous plaît - au troisième paragraphe, vous dites

 11   "J'avais le pouvoir de décider de ce qui était important et ce qui n'était

 12   pas important."

 13   Deuxième ligne de ce paragraphe, vous dites que vous n'écriviez que

 14   des synthèses dans le cahier. Pourriez-vous nous dire quel type de

 15   synthèses vous rédigiez et lorsque vous voulez dire que vous avez le

 16   pouvoir de décider ce que vous allez écouter ou non ?

 17   R.  En tant qu'opérateur ou agent d'interception, j'avais l'autorisation de

 18   sélectionner moi-même les passages intéressants -- enfin, la différence,

 19   par exemple, entre les conversations privées et les conversations

 20   impliquant des militaires qui n'avaient aucune incidence pour mon

 21   commandement. J'avais donc le pouvoir d'écarter ce type de conversations.

 22   Q.  Aviez-vous aussi le droit de sélectionner les mots utilisés dans les

 23   synthèses que vous utilisiez ?

 24   R.  Répétez la question, s'il vous plaît ?

 25   Q.  Je vous remercie. Donc deuxième ligne du troisième paragraphe, il est

 26   écrit :

 27   "Je ne faisais qu'une synthèse très brève dans le carnet si la conversation

 28   était importante, et une fois quelle était terminée, je la transcrivais

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  1   dans le cahier."

  2   R.  Si je trouvais que la conversation n'était pas très importante,

  3   j'écrivais juste quelques mots de synthèse pour résumer la teneur de la

  4   conversation au cas où ce qui avait été mentionné dans une des

  5   conversations ne revienne dans d'autres conversations par la suite.

  6   Q.  Bien. Vous avez dit carrément vous n'aviez plus de cahiers. Pendant la

  7   période de Srebrenica, aviez-vous des cahiers ?

  8   R.  Nous n'avions pas de cahiers. Nous transcrivions les conversations sur

  9   toutes sortes de choses; sur des feuilles de papier volantes, dans des

 10   carnets, dans des cahiers, enfin, tout ce qui nous tombait sous la main.

 11   Q.  Vous dites aussi qu'il y avait des bandes magnétiques et des papiers,

 12   que les cahiers étaient archivés au commandement et que les bandes étaient

 13   ensuite écoutées en vue d'obtenir des informations importantes ?

 14   R.  Les cahiers remplis étaient archivés et les bandes étaient données au

 15   commandement, et c'était le commandement qui décidait ce qu'il fallait

 16   conserver sur les bandes. Alors, ce qui n'était pas très important, les

 17   bandes étaient réutilisées.

 18   Q.  Avez-vous personnellement détruit vos notes ou est-ce que vous les

 19   donniez au commandant pour que ça soit à lui de décider s'il fallait

 20   détruire ou non ce qui était consigné ?

 21   R.  Je ne pense pas que ces cahiers ont été détruits en ce qui concerne

 22   l'endroit où je me trouvais. Ils ont été envoyés ailleurs et c'est ailleurs

 23   que des gens ont décidé s'il fallait les archiver.

 24   Q.  Vous vous souvenez si les cahiers ont été brûlés dans le poste où vous

 25   vous trouviez ?

 26   R.  Je ne me souviens pas que ces cahiers aient été brûlés par qui que ce

 27   soit.

 28   Q.  Très bien. Veuillez, s'il vous plaît, regarder le deuxième paragraphe,

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  1   dernière phrase :

  2   "Je me souviens aussi qu'il y avait des conversations à propos de

  3   Srebrenica."

  4   Donc lorsque vous dites qu'il y avait des personnes qui s'infiltraient de

  5   la ville, les Serbes s'infiltraient dans la ville, c'est ce que vous voulez

  6   dire ?

  7   R.  Non, je ne parle pas de l'infiltration dans la ville. Je parle de gens

  8   qui fuyaient Srebrenica et qui ont rejoint les colonnes qui passaient.

  9   Certains d'entre eux étaient des membres de la VRS qui infiltraient la

 10   colonne, donc ils s'infiltraient parmi les gens qui fuyaient Srebrenica.

 11   Q.  Donc :

 12   "Il y a aussi des conversations à propos du fait que des mines

 13   auraient été posées sur les routes, les routes, bien sûr, que les réfugiés

 14   allaient très certainement prendre, et qu'il y a eu les demandes aussi pour

 15   des autocars."

 16   Donc pouvez-vous nous dire où ces mines ont été posées et où on peut

 17   trouver des informations à ce propos ?

 18   R.  Les mines ont été posées dans des endroits où la VRS pensait que la

 19   colonne allait passer. Mais nous avons eu des informations selon lesquelles

 20   toute la colonne a pu contourner les champs de mines. En ce qui concerne

 21   les autocars, je pense qu'il y avait des conversations à propos de ces

 22   autocars qui avaient été demandés pour les évacuations.

 23   Q.  Mais je pose des questions, parce que je voudrais savoir si les

 24   conversations portaient sur les personnes qui avaient quitté Potocari et

 25   qui partaient vers Tuzla ou si cela portait sur les autres, ceux qui

 26   essayaient de passer vers Tuzla en suivant la colonne militaire qui se

 27   dirigeait de Srebrenica vers Tuzla ?

 28   R.  Je ne sais pas qui était concerné par ces conversations. Ils essayaient

Page 2698

  1   de savoir si j'essayais de faire une percée pour aller ailleurs depuis

  2   Potocari. En tout cas, ils essayaient tous d'atteindre le territoire libre.

  3   C'est de ces colonnes-là que l'on parle ici.

  4   Q.  Vous avez écrit dans vos comptes rendus - et cela est aussi dans votre

  5   déclaration - donc il est important de savoir de qui on parle. S'agit-il

  6   des personnes qui sont montées à bord des autocars depuis Kladanj ou des

  7   personnes qui, en revanche, essayent de faire une percée, qui sont passées

  8   par Crni Vrh et Baljkovica vers Tuzla ?

  9   R.  Je pense que ça avait à voir avec ceux qui étaient à pied. Ils

 10   n'auraient pas conduit des autocars au travers des champs de mines.

 11   Q.  Pourquoi avoir parlé d'autocars ?

 12   R.  Les autocars ont été utilisés pour l'expulsion de ceux qui avaient été

 13   attrapés.

 14   Q.  Mais qui sont allés où ?

 15   R.  Je ne peux pas vous le dire.

 16   Q.  Est-ce que tous ces autocars sont allés à Srebrenica ? Vous dites que

 17   vous connaissiez bien la voix de la personne qui demandait qu'on envoie des

 18   autocars à Srebrenica pour tous ceux qui étaient à Crni Vrh et Baljkovica ?

 19   R.  Je connais cette personne de voix en tout cas, je connais bien cette

 20   personne qui demandait des autocars, et il en avait sans doute besoin pour

 21   certaines régions aux alentours de Srebrenica.

 22   Q.  Ça à voir avec les femmes, les enfants et les vieillards qui sont

 23   montés à bord d'autocars pour aller à Kladanj ou est-ce que cela avait à

 24   voir avec les soldats qui étaient à pied et qui essayaient d'atteindre

 25   Baljkovica ?

 26   R.  C'était pour les femmes et les enfants, mais aussi pour les hommes

 27   valides, puisqu'il y est fait référence et on a aussi les chiffres.

 28   Q.  Vous dites cela, parce que c'est une évaluation de votre part ou alors

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  1   c'est basé sur ce que vous avez vraiment entendu et enregistré ?

  2   R.  Non, ça vient des conversations que j'ai enregistrées et que j'ai

  3   entendues.

  4   Q.  Il y a 11 de ces conversations qui nous intéressent, pouvez-vous nous

  5   indiquer les passages dont vous parlez pour que nous voyions vraiment si on

  6   parle ici de civils ou de soldats ?

  7   R.  Je ne vous ai pas précisément dit de qui ont parlait dans ces

  8   conversations, mais on peut, en effet, se pencher sur les interceptes et on

  9   verra bien.

 10   Q.  Oui, je vais vous rappeler un peu. Ce qui m'intéresse c'est la portion

 11   où vous parlez de la compagnie Laser à Brcko et des 30 autocars qui se

 12   dirigent vers Srebrenica. J'espère que vous allez pouvoir le trouver.

 13   R.  Donnez-moi une minute.

 14   Q.  Si vous l'avez trouvé, pouvez-vous, s'il vous plaît, nous en donner

 15   lecture afin que je n'aie pas besoin de poser des questions

 16   supplémentaires. On n'a plus beaucoup de temps.

 17   R.  Je l'ai trouvé. C'est les participants X et Y :

 18   "Y a-t-il une possibilité d'envoyer dix autocars ?"

 19   Q.  Poursuivez.

 20   R.  "Appelle-les tout de suite. Visiblement, ils sont 6 000 maintenant."

 21   Question :

 22   "Sont-ils des hommes valides ?"

 23   Réponse :

 24   "N'en parle pas, ne dit rien. Ne répète pas tout ça."

 25   Q.  Continuez.

 26   R.  "Bien, envoie-les. J'ai trois emplacements. Là où on était tous les

 27   deux, ensuite le croisement, puis à mi-chemin entre les deux. C'est là

 28   qu'ils doivent monter à bord. Et à chaque emplacement il y en a environ 1

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  1   000 et 1 500, il y a des femmes et des enfants qui sont transportés."

  2   Et l'autre répond :

  3   "Oui, mais il y en a d'autres aussi."

  4   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

  5   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Pourriez-vous nous dire exactement

  6   quel est l'intercalaire du dossier concerné. S'agit-il de l'intercalaire 7

  7   ?

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, en effet. C'est le numéro 7.

  9   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie de nous avoir aidés

 10   à trouver cette conversation interceptée.

 11   Monsieur Tolimir, poursuivez.

 12   M. TOLIMIR : [interprétation]

 13   Q.  Ces autocars ont été envoyés pour recueillir les gens qui étaient à

 14   Potocari ou pour recueillir ceux auxquels vous faites référence ?

 15   R.  Je ne sais pas qui ils étaient censés recueillir. Ils étaient demandés,

 16   je ne sais pas qui ils ont transporté.

 17   Q.  Mais dans la citation que je vous ai demandé de lire, vous dites --

 18   enfin, voyez cela vous-même :

 19   "Je ne sais pas si les autocars ont été utilisés, mais je sais qu'il y

 20   avait des conversations ultérieures qui ont eu lieu, où il a été confirmé

 21   que ces autocars ont emmené des gens vers des destinations inconnues.

 22   J'imagine que ceci a été enregistré."

 23   Pouvez-vous nous dire quelles étaient les destinations dont on parle ?

 24   R.  Je ne peux pas vous le dire précisément, parce que je ne les ai pas

 25   sous les yeux ces conversations.

 26   Q.  Et je tiens à vous dire que nous avons des témoins qui connaissent bien

 27   tous ces endroits, et ils parlent de leur propre moyen de transport. Mais

 28   vous avez intercepté cette conversation, donc vous êtes absolument certain

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  1   que c'était ceux qui étaient à pied qui ont été transférés et ils sont

  2   montés à bord d'autocars ?

  3   R.  Ça ne m'intéressait pas de savoir comment ils se déplaçaient. Ce qui

  4   m'intéressait c'est ce que j'avais entendu et enregistré. Qu'ils

  5   transportent des hommes valides, des civils, des femmes, enfin, en tout

  6   cas, ce qui est certain c'est que dans des conversations ultérieures on

  7   s'est rendu compte que ces autocars avaient bel et bien été utilisés.

  8   Q.  Très bien. Mais je manque de temps. De quelle conversation s'agit-il,

  9   s'il vous plaît, quel est le numéro de l'intercalaire, et nous vérifierons

 10   par nous-mêmes ainsi que la Chambre de première instance.

 11   R.  Il s'agit de la pièce 0320/5302.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, mais quel est le numéro de

 13   l'intercalaire ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Le 7.

 15   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Poursuivez.

 16   M. TOLIMIR : [interprétation]

 17   Q.  Sur le réseau radio concernant Srebrenica, j'aimerais d'abord savoir si

 18   vous étiez au courant un petit peu de ce réseau radio et si vous saviez qui

 19   en faisait partie ? Est-ce que vous aviez une carte de travail ?

 20   R.  Oui. Enfin, on en avait. Plus de 90 % des participants avaient des noms

 21   de code et on avait leurs fréquences aussi.

 22   Q.  Et vous aviez le nom des commandants principaux des unités engagées

 23   autour de Srebrenica ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Dans ce réseau radio, est-ce que vous aviez aussi mon poste radio et ma

 26   fréquence radio ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Et vous pouvez dire à la Chambre ? Est-ce que je figurais sur votre

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  1   carte de travail ?

  2   R.  Vous voulez parler de la fréquence du réseau ou votre nom de code ?

  3   Q.  L'un ou l'autre.

  4   R.  Je pense que c'était Panorama.

  5   Q.  Est-ce que Panorama était une unité de combat, ou s'agissait-il plutôt

  6   d'un poste de commandement, d'un emplacement quelconque, d'un bâtiment ?

  7   R.  Je pense que c'était un poste de commandement.

  8   Q.  Et c'était une unité de campagne ou c'était un bâtiment, un bureau dans

  9   un bâtiment ?

 10   R.  Je n'en sais rien. Enfin, c'est un commandement. Un commandement, vous

 11   dites "un lieu de travail." Enfin, c'était un commandement avec des gens

 12   qui y travaillaient.

 13   Q.  Lorsque vous interceptiez des conversations qui émanaient de là, vous

 14   pouvez savoir s'il s'agissait de l'état-major principal ou d'une unité

 15   opérationnelle ?

 16   R.  Oui, on était capable de savoir cela.

 17   Q.  Donc quelle était votre conclusion ?

 18   R.  C'était un commandement de l'armée.

 19   Q.  Parmi les conversations que vous avez interceptées, pouvez-vous nous

 20   dire s'il y a des conversations où j'ai participé ?

 21   R.  Oui, je le pense.

 22   Q.  Est-ce que cela avait trait à des opérations de combat ou est-ce que

 23   cela portait sur d'autres activités à propos de la FORPRONU, par exemple,

 24   ou à propos d'autres parties belligérantes et concernant des négociations ?

 25   R.  Je ne sais pas. Je n'ai pas étudié tout cela en détail. Mais en effet

 26   il est vrai, il y avait des conversations qui portaient sur la FORPRONU et

 27   il y avait des conversations privées. Il y avait un grand nombre, mais je

 28   ne peux pas entrer dans les détails.

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  1   Q.  Y a-t-il une conversation qui avait trait à l'engagement des unités au

  2   sein des opérations de combat ?

  3   R.  Non, je voudrais d'abord parler des conversations en tant que telles.

  4   Q.  Ça ne sert à rien. Les quatre conversations qui ont été versées au

  5   dossier -- enfin, les sept premières ont été admises, ensuite il y en a eu

  6   quatre supplémentaires qui ont été utilisées que pour notre affaire et qui

  7   n'ont pas été utilisées dans l'affaire Popovic. Vous les voyez, vous voyez

  8   de quelles il s'agit ?

  9   R.  Oui, j'en vois une en tout cas.

 10   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Il s'agit des intercalaires 8, 9, 10,

 11   et 11 du classeur, n'est-ce pas ? Je vois M. Elderkin que vous étiez

 12   debout, mais je vous ai devancé.

 13   M. TOLIMIR : [interprétation]

 14   Q.  S'agissait-il d'activités de combat ou d'activités qui n'avaient pas

 15   trait à des combats ?

 16   R.  Ecoutez, j'en ai étudié deux sur quatre. Jusqu'à présent, je ne pense

 17   pas que ça parlait d'activités de combat. Il s'agissait plutôt des

 18   activités de routine, enfin, routine parce qu'on est en guerre. Quand vous

 19   êtes en guerre quand même, la routine c'est la guerre, c'est les combats.

 20   Q.  Oui, mais l'assistance humanitaire, d'après vous, c'est qu'une activité

 21   de combat ?

 22   R.  Tout dépend des conditions dans laquelle elle est convoyée. Si c'est

 23   dans des conditions difficiles, alors --

 24   Q.  Dans ces deux interceptes [phon] téléphoniques radio que nous avons

 25   étudiés, avez-vous remarqué participation directe de ma part ou est-ce

 26   qu'il ne s'agit uniquement que d'intermédiaires qui parlent de moi et qui

 27   mentionnent mon nom ? Suis-je un des participants à la conversation ou est-

 28   ce que les deux participants parlent de moi uniquement ?

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  1   R.  Dans les premières conversations que j'ai vues, vous participez.

  2   Q.  Mais vous dites que je ne parlais que d'activités qui n'avaient rien à

  3   voir avec la ligne de front et avec Srebrenica. De quoi est-ce que je

  4   parle, est-ce que je parle de la ligne de front et de Srebrenica ?

  5   R.  Désolé. Il me faut du temps. Il faudrait déjà que je les étudie. Je ne

  6   les connais pas par cœur.

  7   Q.  Mais vous avez quand même été étudié les deux premières; c'est ce que

  8   vous nous avez dit.

  9   R.  Dans la première conversation, il s'agissait d'une conversation privée

 10   avec une personne qui vous demande de faire quelque chose pour un parent à

 11   lui. En ce qui concerne l'autre conversation --

 12   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, de toute façon

 13   maintenant que j'ai eu ces réponses, je n'ai plus de questions à poser.

 14   Mais il faudrait quand même attendre sa réponse, mais je vois que le temps

 15   passe, et nous pouvons aussi nous passer de sa réponse.

 16   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Non. Nous allons attendre la réponse

 17   du témoin.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Désolé. J'ai besoin d'un peu de temps pour

 19   prendre connaissance de toutes ces conversations et pour savoir mention de

 20   tout cela.

 21   L'ACCUSÉ : [interprétation] Non. Cela suffit. Cela ne m'intéresse pas. Plus

 22   avant en tout cas.

 23   Donc je tiens à vous remercier d'être venu témoigner. Je vous souhaite un

 24   bon retour chez vous. Et que Dieu vous bénisse. En ce qui me concerne, j'en

 25   ai terminé avec mon interrogatoire.

 26   Je tiens à remercier les interprètes au nom de la Défense, car je

 27   sais que nous avons été très difficiles à interpréter car nous avons parlé

 28   extrêmement vite. Donc je remercie les interprètes et le sténotypiste.

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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci, Monsieur.

  2   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Très bien.

  3   Monsieur Elderkin, avez-vous des questions supplémentaires ?

  4   M. ELDERKIN : [interprétation] Deux minutes. Rien de plus.

  5   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bien, je vois que le sténotypiste est

  6   d'accord et les interprètes semblent être d'accord aussi. Donc allez-y.

  7   Nouvel interrogatoire par M. Elderkin : 

  8   Q.  [interprétation] Il y a une référence dans le compte rendu en anglais à

  9   la page 82. Questions, réponses, lignes 5 à 8 dans le compte rendu en

 10   anglais donc.

 11   Je déclare solennellement que je dirai la vérité, toute la vérité et

 12   rien que la vérité.

 13   "Vous dites que vous avez rejoint les rangs de l'unité en 1995. Et on

 14   vous a demandé :

 15   "Pendant combien de temps vous avez travaillé sans

 16   interruption ?"

 17   Et vous avez dit en réponse :

 18   "Je crois que j'ai travaillé jusqu'au 8 au 9 juin, à peu près."

 19   C'est bien ce que vous avez dit ? Ou y a-t-il eu une erreur

 20   d'interprétation ?

 21   R.  Non, non, ce n'est pas ce que j'ai dit. C'était juillet et non pas

 22   juin.

 23   Q.  Et vous avez continué à travailler pendant toute la chute de Srebrenica

 24   et de Zepa, mais cette fois-ci avec des tours de garde de six heures

 25   uniquement ?

 26   R.  Ecoutez, on travaillait quand il y avait beaucoup d'activités, qu'il y

 27   avait beaucoup de travail. Parfois il y avait moins de conversations, le

 28   trafic était moins intense. Il y avait moins besoin de gens qui

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  1   travaillaient, parce qu'ils étaient très efficaces et ils arrivaient à

  2   contrôler la situation.

  3   M. ELDERKIN : [interprétation] Je vous remercie. Je n'ai plus de questions.

  4   Je remercie les interprètes et toutes les sténotypistes et tout le monde de

  5   leur patience.

  6   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous serez

  7   content de savoir que vous avez terminé avec votre interrogatoire en

  8   l'espèce. Vous pouvez maintenant rentrer chez vous, revaquer à vos

  9   occupations, et nous vous remercions. Mais veuillez attendre un moment

 10   avant de quitter le prétoire.

 11   Tout comme les autres, je tiens à vous remercier, toutes les personnes qui

 12   nous ont aidés dans des circonstances très difficiles aujourd'hui. Mais je

 13   pense que cette audience a été extrêmement efficace, et je tiens vraiment à

 14   remercier les interprètes et le sténotypiste qui ont fait un travail

 15   excellent dans des conditions difficiles aujourd'hui.

 16   Je tiens à informer tout le monde que j'ai obtenu des informations à propos

 17   du témoin précédent. L'information, c'est que nous ne savons absolument pas

 18   s'il va pouvoir témoigner demain puisqu'il est à l'hôpital à l'heure

 19   actuelle. Donc nous ne pouvons reprendre les audiences demain.

 20   Monsieur Tolimir, nous vous remercions de votre coopération et du fait que

 21   vous avez dit que vous étiez d'accord pour que le témoin rentre chez lui si

 22   sa santé le permet. Vous êtes toujours de cet

 23   avis ?

 24   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Je suis toujours de cet avis, bien sûr. Le

 25   témoin précédent et celui-ci peuvent rentrer chez eux. Ce serait inhumain

 26   d'obliger ce pauvre témoin d'attendre jusqu'à mardi ou de lui faire revenir

 27   de l'hôpital. Il n'y a pas d'urgence.

 28   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Tolimir.

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  1   La Chambre est très reconnaissante de cette position dont vous venez de

  2   nous faire part.

  3   Nous en avons terminé avec l'audience d'aujourd'hui. Nous vous remercions,

  4   et nous vous souhaitons un bon week-end. Nous reprendrons mardi prochain à

  5   9 heures du matin, prétoire I.

  6   --- L'audience est levée à 19 heures 11 et reprendra le mardi 15 juin

  7   2010, à 9 heures 00.

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