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1 Le jeudi 21 juillet 2011
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 03.
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour. Bienvenue à tous et à toutes
6 dans cette salle d'audience, ainsi qu'aux personnes qui sont en train de
7 suivre ce procès.
8 Au tout début de l'audience d'aujourd'hui, je voudrais donner quelques
9 lignes directrices aux parties concernant la procédure en vertu de 98 bis.
10 Très bientôt, nous allons prendre nos vacances judiciaires pour une période
11 de quatre semaines. Ces vacances judiciaires commenceront aujourd'hui. A
12 notre retour, nous nous attendrons à ce que les moyens à charge de
13 l'Accusation se poursuivent pendant une période relativement courte. Même
14 s'il est quelque peu prémature à cette étape-ci de donner une date butoir,
15 l'Accusation devrait pouvoir terminer sous peu après les vacances
16 judiciaires. La Chambre, nonobstant le fait, estime qu'il serait utile pour
17 tout le monde si elle donne quelques indications concernant le temps qui
18 est imparti aux parties, plus particulièrement lorsqu'il s'agit de suivre
19 la procédure 98 bis.
20 Il faut assurer que le délai pour le procès soit juste et équitable, et les
21 dates que la Chambre souhaite proposer sont les suivantes :
22 Si l'accusé souhaite demander des requêtes orales conformément à
23 l'article 98 bis, l'accusé devrait le faire une semaine après la fin de la
24 présentation des moyens à charge, et ceci ne devrait pas durer plus de
25 trois heures.
26 Le jour où l'accusé présentera ses requêtes, l'Accusation peut, à son tour,
27 faire des requêtes orales également en réplique. Ceci ne devrait pas
28 prendre plus de trois heures.
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1 Dans la journée qui suivra la réplique de l'Accusation, la Défense devrait
2 avoir l'occasion de dupliquer, et cette duplique devrait être limitée à une
3 heure.
4 Le jour qui suivra la fin des présentations des requêtes par les parties
5 conformément à l'article 98 bis, la Chambre de première instance rendra sa
6 décision orale.
7 Juste pour nous assurer qu'il n'y a absolument aucune ambiguïté, lorsque je
8 parle de "la journée d'audience", je parle de la journée qui suit, c'est-à-
9 dire les journées d'audience. Cela veut dire que les week-ends et les
10 journées de fête sont exclus.
11 La Chambre de première instance estime qu'elle a donné des lignes
12 directrices concernant au temps imparti aux parties qui est approprié, mais
13 n'exclut pas la possibilité pour quelques changements mineurs à la lumière
14 des développements futurs.
15 Je ne vois personne debout. S'il n'y a pas de commentaires de la part des
16 parties, je demanderais que l'on fasse entrer le témoin.
17 Monsieur McCloskey.
18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,
19 Monsieur les Juges. Bonjour à tous et à toutes.
20 Je voudrais simplement vous informer de quelques documents qui ont
21 été traduits. Je voudrais simplement vous en donner lecture, tel qu'il est
22 de pratique de le faire dans la matinée. Donc, je voudrais le faire
23 maintenant.
24 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Pourrait-on peut-être attendre
25 quelques instants, et nous ferons ceci après la première pause, car nous
26 avons quelques petits problèmes que nous aimerions régler avant.
27 M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.
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1 [Le témoin vient à la barre]
2 LE TÉMOIN : RICHARD BUTLER [Reprise]
3 [Le témoin répond par l'interprète]
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour, Monsieur Butler. Rebonjour
5 et rebienvenue.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Il n'est sans doute pas nécessaire de
8 vous rappeler que l'affirmation que vous avez prononcée au début de votre
9 déposition, selon laquelle vous direz la vérité et toute la vérité,
10 s'applique encore.
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Certainement, Monsieur le Président.
12 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, c'est à vous. Vous
13 pouvez commencer.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Bonjour,
15 Monsieur, Madame les Juges. Je souhaite bonjour à tous et à toutes.
16 Je souhaite la paix en cette demeure, et que ce procès se déroule
17 selon la volonté de Dieu et non pas selon la mienne. Je souhaite également
18 que cette journée se déroule selon la volonté de Dieu. Je voudrais
19 également souhaiter bonjour à M. Butler, et je lui souhaite d'avoir un
20 agréable séjour parmi nous.
21 Contre-interrogatoire par M. Tolimir : [Suite]
22 Q. [interprétation] Bien. Alors, j'aimerais demander que l'on affiche à
23 l'écran la pièce P3629. Il s'agit du document de l'état-major principal de
24 la République de Bosnie-Herzégovine, document du 9 novembre 1995, qui porte
25 l'intitulé "Lignes directrices pour la mission."
26 L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas très bien saisi ce qu'a dit M.
27 Tolimir, note des interprètes de toutes les cabines.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Alors, deux questions.
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1 Monsieur Tolimir, d'abord, nous n'avons pas très bien saisi le numéro du
2 document, et je voudrais vous prier de bien vouloir répéter ce que vous
3 avez dit.
4 Maître Gajic, oui.
5 M. GAJIC : [interprétation] Monsieur le Président, il s'agit de la pièce
6 P2369.
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
8 Monsieur Tolimir, vous avez dit :
9 "Et ce document a été envoyé à…"
10 Et le compte rendu d'audience s'arrête. Alors, veuillez répéter ce
11 que vous avez dit, s'il vous plaît. Veuillez poursuivre.
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, j'ai dit : Plan relatif à l'exécution des
13 tâches, envoyé au commandement du Groupe opérationnel à Srebrenica. Et je
14 me suis ensuite arrêté - merci - je ne sais pas si c'est bien cela que vous
15 vouliez que je répète.
16 M. TOLIMIR : [interprétation]
17 Q. Monsieur Butler, nous vous avons demandé de consulter ce document
18 pendant la soirée. Est-ce que vous l'avez fait, et pourriez-vous nous dire
19 de quoi il s'agit ?
20 R. Certainement, et je vous souhaite également bonjour. Bonjour à vous et
21 à tous.
22 Je peux vous dire que j'ai passé en revu ce document, et il s'agit
23 d'un plan détaillé et d'une proposition qui parle d'une série d'attaques
24 militaires complexes et synchronisées devant être exécutées par les forces
25 du Groupe opérationnel 8, du 2e Corps d'armée de l'ABiH, et il est
26 également question de certaines autres formations. Ces derniers avaient
27 planifié d'entamer une action en Bosnie orientale. Il y avait plusieurs
28 éléments à cette opération et il fallait établir une bonne coordination
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1 entre le commandement Suprême des forces de l'ABIH, forces armées du 2e
2 Corps d'armée de l'ABIH pour être plus précis, et du Groupe opérationnel 8
3 afin de pouvoir réussir dans les circonstances. Ce document reflète, dans
4 une grande mesure, une partie de ces planifications détaillées que ces
5 trois organisations étaient en train d'entreprendre afin de pouvoir mener à
6 bien cette opération.
7 Q. Merci, Monsieur Butler. Veuillez nous dire, je vous prie, si nous
8 pouvons voir dans ce plan que l'état-major principal, c'est-à-dire l'état-
9 major principal du commandement Suprême des forces armées de Bosnie-
10 Herzégovine avait des contacts avec le Groupe opérationnel de Srebrenica et
11 que ce dernier coordonnait et planifiait les activités du Groupe
12 opérationnel Srebrenica ?
13 R. Pour ce qui est de ce document - et pour apporter une petite correction
14 : le document porte la date du 9 novembre 1994, alors qu'au compte rendu
15 d'audience on peut lire la date de "1995" -je voudrais dire que dans ce
16 cas-ci, le commandement Suprême des forces armées de l'ABIH avait des
17 contacts non pas seulement avec le 2e Corps d'armée, mais il communiquait
18 également avec le Groupe opérationnel numéro 8.
19 Q. Veuillez expliquer aux Juges de la Chambre si le Groupe opérationnel 8
20 est la Division 28 de Srebrenica ? C'est parce que vous mentionnez ce terme
21 pour la première fois maintenant.
22 R. C'est tout à fait juste. En début de 1995, l'organisation connue sous
23 l'appellation Groupe opérationnel 8 a été rebaptisée la 28e Division.
24 Q. Merci. Monsieur Butler, veuillez, je vous prie, nous dire si ce plan
25 est un plan qui a conçu les activités de combat de la 28e Division de la
26 zone démilitarisée de Srebrenica, incluant le 2e Corps d'armée de Tuzla, et
27 les autres effectifs d'autres corps armées de Bosnie-Herzégovine, y compris
28 les effectifs de Zepa ?
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1 R. Oui. C'est un document qui est un plan jet. C'est un concept. Ce n'est
2 pas un ordre de mise en œuvre des opérations de combat.
3 Q. Merci. Je vous demanderais de bien vouloir vous pencher sur le point 1
4 de ce document, où on peut lire :
5 "Notre conception est la suivante : par des activités de combat actif,
6 libérer les territoires temporairement occupés en Bosnie-Herzégovine, les
7 municipalités de Sekovici, Kalesija, Bratunac, établir un lien avec les
8 territoires libres de Zvornik, Kalesija et Jevenica [phon], avec pour
9 objectif de créer un corridor libre pour permettre à la population de
10 s'approvisionner et pour permettre l'approvisionnement des unités la
11 logistique de l'armée de la BiH dans le but de libérer l'ensemble de la
12 Bosnie du nord-est en tant que tout."
13 J'aimerais savoir si, d'après vous, est-ce que ce concept de base, ayant en
14 tête les futures opérations de combat, est un concept justement qui a trait
15 aux futures opérations de combat ?
16 R. Oui.
17 Q. En dessous, nous pouvons lire :
18 "Les frontières du corridor," alors je demanderais qu'on affiche en anglais
19 la partie pertinente. Voilà, on peut voir :
20 "Village de Podzeplje (territoire libre de Zepa), villages de Barice,
21 Sokolica, qui ont été incendiés (élévation 631), village de Pomol [phon],
22 Brezova Glava, le village de Koprivno, le village de Rogac, le village de
23 Mratinjsko Brdo, le village de Previla, Nova Kasaba, Pobujaci [phon]" --
24 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Veuillez ralentir, je vous prie.
25 M. TOLIMIR : [interprétation]
26 Q. Ainsi de suite. Est-ce que tous ces lieux qui longeaient ce corridor se
27 trouvaient sur les territoires qui ont fait l'objet de votre étude dans la
28 zone de Zepa et Srebrenica, et est-ce que c'est l'axe qui mène au 2e Corps
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1 d'armée ? Merci.
2 R. Sans avoir la possibilité de voir ces toponymes sur une carte, c'est
3 plutôt abstrait. Mais je reconnais, bien sûr, un certain nombre de villages
4 comme étant des villages se trouvant sur le territoire de la Republika
5 Srpska à l'époque.
6 Q. Bien. Prenons maintenant la frontière droite du corridor. On peut y
7 lire, entre parenthèses :
8 "(Point trigonométrique 1291, territoire de Zepa), le ruisseau de Stublic,
9 Krcevine (point trigonométrique 806), village de Pale, village de Bijelo
10 Polje, village de Bucje, village de Slapovic, le village de Sarici, et la
11 frontière du territoire libre de Srebrenica jusqu'à Borici, Zagoni,
12 Magasici, Vladusici, Tusto Brdo (point trigonométrique 664), le village
13 d'Ocenovici, le village de Panjevici (point trigonométrique 665), le
14 village de Drenjak (point trigonométrique 771), le village de Graina (point
15 trigonométrique 693), Kuslat, le village de Kostjerovo, le village de
16 Drinjaca, les rives gauches de la Drina" --
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ralentissez, je vous prie.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
19 M. TOLIMIR : [interprétation]
20 Q. "-- les rives gauches de la Drina jusqu'à la forteresse…"
21 Etant donné que vous avez un point de départ de Zepa, où nous pouvons lire
22 ici, s'agissant du point trigonométrique 1291 et de la rive gauche de la
23 Drina jusqu'à la forteresse, pourriez-vous nous dire exactement, s'agissant
24 de la frontière de ce corridor, que représente la frontière, où est la
25 frontière ?
26 Car ensuite il énumère :
27 "…Kula, la ville de Zvornik, le village de Marcici, ensuite Markovaca
28 (point trigonométrique 372), le village de Kolovnik, Percini, le village de
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1 Jardan, la rivière Sapna en amont jusqu'au village de Vrela Strana (ces
2 lieux devraient être connectés par une ligne)."
3 Etant donné que la fin du corridor s'arrête à la rivière Sapna et que le
4 corridor commence avec Zepa, est-ce que vous avez une idée de l'emplacement
5 du corridor ?
6 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Une indication.
8 Je crois que le document parle de "Kula Grad", je ne sais pas si on n'a pas
9 saisi "Kula Grad" dans l'interprétation, mais c'est juste que Kula et Kula
10 Grad sont deux lieux bien différents et ils sont importants tous les deux
11 dans cette affaire en l'espèce, donc je voulais simplement m'assurer que
12 tout ceci soit clair. Parce qu'ici, si je ne m'abuse, on peut lire "Kula
13 Grad et Zvornik" et je crois que le général vient juste de dire "Kula".
14 L'INTERPRÈTE : Note de la cabine française : "Kula" qui veut dire
15 "forteresse" en français.
16 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, êtes-vous d'accord
17 pour dire que ce que nous voyons dans ce document est "Kula Grad et
18 Zvornik" ? A la ligne 22 de la page 7, vos propos sont enregistrés comme
19 étant "Kula". Avez-vous donc dit "Kula" ?
20 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Merci, Monsieur
21 McCloskey. Il s'agit de Kula Grad, Zvornik, c'est la raison pour laquelle
22 j'en ai donné lecture au témoin, afin que le témoin puisse en prendre
23 connaissance, s'agissant du nom de lieu.
24 M. TOLIMIR : [interprétation]
25 Q. Alors, dites-nous, est-ce que ce corridor s'étend de Zepa jusqu'à la
26 berge droite, comme il est indiqué ici, qu'il faut tracer, donc est-ce que
27 vous pourriez nous dire si cette zone part de Zepa et se rend jusqu'à la
28 rivière de Sapna qui se trouve sur le territoire de la Fédération de la BiH
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1 ?
2 R. Oui. Le document reflète le fait que c'est la partie droite de la
3 frontière du corridor proposé qui représente l'axe principal de l'attaque.
4 Et je suis sûr que la Chambre est saisie du fait qu'un très grand nombre de
5 ces villages qui sont mentionnés ici, tels Bratunac et les municipalités de
6 Zvornik, se trouvent sur le territoire qui, à l'époque, faisait partie
7 encore et encore à ce jour et à l'époque de la Republika Srpska.
8 Q. Merci. Nous avons maintenant vu la frontière gauche et la frontière
9 droite du corridor qui devait partir de Srebrenica et Zepa jusqu'à la zone
10 du Corps de Tuzla. J'aimerais que l'on lise le point 2 où on dit :
11 "Etablir les -- c'est-à-dire la façon dont on exécutera cette tâche,
12 infiltrer en profondeur du corridor et dans les secteurs originaux les
13 groupes de combat, et par groupes de combat je parle des effectifs de la
14 taille d'un bataillon, renforcer les groupes de combat tel que nécessaire
15 provenant d'autres brigades avec le nombre minimum de soldats pour une
16 exécution réaliste de cette tâche et les garder sur le terrain jusqu'à ce
17 qu'un lien ne soit établi avec d'autres effectifs."
18 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, vous êtes en train
19 de lire un très grand nombre de lecture de termes techniques, de points
20 géographiques également. C'est bien difficile, plus particulièrement pour
21 les sténotypistes. Si vous voulez que tout soit consigné au compte rendu
22 d'audience vous devriez ralentir afin que l'on puisse saisir tous les
23 termes techniques et géographiques.
24 Posez votre question maintenant alors, s'il vous plaît.
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je vais essayer
26 de ralentir.
27 M. TOLIMIR : [interprétation]
28 Q. Monsieur Butler, étant donné que nous avons mentionné un très grand
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1 nombre d'éléments, pourriez-vous nous expliquer si le groupe opérationnel 4
2 et le groupe opérationnel 6 appartiennent au 2e Corps d'armée et ainsi que
3 le groupe opérationnel de Srebrenica était censé libérer l'espace qui est
4 indiqué pour le corridor. Merci.
5 R. Je ne sais pas exactement de quelles unités le groupe opérationnel 4 et
6 le groupe opérationnel 6 est formé. Je présume que tout comme le groupe
7 opérationnel 8 devient la 28e Division du 2e Corps d'armée de la BiH, le
8 groupe opérationnel 4 ainsi que le groupe opérationnel 6 sont finalement
9 devenus la 24e et la 26e Division du 2e Corps d'armée. Et nous avons parlé
10 également du groupe opérationnel 8 qui, plus tard, a été rebaptisé en 28e
11 Division d'infanterie.
12 Q. Merci, Monsieur Butler, de vos précisions.
13 Veuillez regarder le point 3 maintenant. "Engagement des forces", au point
14 3.1, "L'OG 8, groupe opérationnel 8 forces de Srebrenica". Et ensuite, il
15 parle de la 284e Brigade d'infanterie légère de Bosnie orientale qui sera
16 utilisée pour pouvoir s'immiscer à l'arrière du corridor, et les groupes de
17 combat comprenant les hommes du bataillon.
18 Veuillez expliquer aux Juges de la Chambre quelles sont ces opérations du
19 groupe des forces de Srebrenica et quel était le rôle joué par la 284e
20 Brigade d'infanterie légère de Bosnie orientale, le rôle et l'endroit où
21 elle se trouvait dans le secteur de Srebrenica ? Merci.
22 R. Dans ce contexte précis, il avait été envisagé que la 284e Brigade
23 d'infanterie légère soit la force offensive première pour le groupe
24 opérationnel 8, qui menait cette action, et si on lit un peu plus bas il y
25 a différentes composantes qui en font partie au paragraphe 3.1, A, B, C,
26 aux pages suivantes. Ce document énumère dans le détail dans quel secteur
27 ces composantes de la brigade sont censées attaquer, quels sont les
28 objectifs et quels sont les axes ou les routes que ces composantes vont
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1 emprunter pour réaliser ces objectifs précis.
2 Q. Merci, Monsieur Butler. Pour éviter d'avoir à regarder chaque groupe et
3 ce groupe que vous venez d'évoquer, je souhaite simplement dire qu'au point
4 8, on peut voir la mention "groupe de combat numéro 1." Ceci faisait partie
5 de la 284e Brigade d'infanterie légère de Bosnie orientale, et ensuite le
6 premier sous-groupe, premier, deuxième, troisième sous-groupe, sont
7 mentionnés ici. Pourriez-vous expliquer aux Juges de la Chambre à quoi
8 correspondent ces sous-groupes du premier groupe de combat ? Ils sont
9 évoqués au paragraphe 3.1(A).
10 R. Dans ce document-ci, lorsqu'il évoque des groupes de combat il
11 identifie un groupe, ou il définit un groupe de combat comme un élément qui
12 a les mêmes effectifs qu'un bataillon. Donc, lorsqu'on commence à parler de
13 ce groupe, il s'agit en fait de bataillons qui sont de moindre importance.
14 Dans le premier groupe, on parle d'une unité qui correspond à une compagnie
15 et, si vous voulez définir davantage, à ce moment-là ce serait l'équivalent
16 d'une section.
17 Je devrais dire -- je dis "section." Je n'ai pas dit "balloon." Ça
18 devrait -- on devrait lire "platoon."
19 Q. Merci, Monsieur Butler, d'avoir apporté cette correction.
20 Alors, regardons maintenant le point A, "Groupe de combat numéro 1," où on
21 peut lire que :
22 "Les éléments de la 284e de la Brigade d'infanterie et l'ancien 6e
23 Détachement de Kamenica, sur décision du commandant, allaient à Snagovo et
24 faire se rejoindre ces points par une ligne en formant un cercle
25 irrégulier. Diviser ce groupe en quatre sous-groupes, les envoyer le long
26 de l'axe et prendre le contrôle de ces caractéristiques du terrain comme
27 suit :"
28 Ensuite, il précise les installations dont ces groupes prendront le
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1 contrôle.
2 Ce qui signifie que la 284e Brigade est, par la présente, divisée en
3 plusieurs groupes de combat et il n'y a que le premier groupe de combat qui
4 est composé ou qui comprend le 4e Détachement ? Est-ce que le 4e Détachement
5 est censé avancer jusqu'à Snagovo et Djafin Kamen ? Parce que les Juges de
6 la Chambre connaissent ces endroits ou ces lignes, en vertu de témoignages
7 antérieurs.
8 R. Alors, ce que je dirais en premier lieu, c'est qu'il ne s'agit pas du
9 seul groupe de combat. Si vous regardez cet ordre dans sa totalité, il y a
10 en réalité quatre groupes de combat qui ont été définis et qui ont reçu des
11 missions. Mais dans ce contexte-ci, il s'agit des ordres qui sont destinés
12 au premier groupe de combat, et il a été envisagé d'après ce plan que ce
13 groupe de combat en particulier, à un moment donné, quitterait l'ancienne
14 enclave pour se diriger vers ces différents endroits pour les occuper.
15 Q. Merci. S'il vous plaît, étant donné que nous venons de regarder le
16 premier groupe de combat, veuillez regarder le point B et nous dire si oui
17 ou non le second groupe de combat et le troisième groupe de combat et le
18 quatrième groupe de combat appartiennent également à la 284e Brigade. Est-
19 ce que ça signifie que l'ensemble de la Brigade était censé s'infiltrer et
20 avancer en direction des frontières du corridor qui est précisé dans le
21 plan de base ou le concept de base ?
22 R. Oui, Monsieur. Il semblerait, d'après ce document, que la plupart des
23 forces de combat proviennent de la 284e Brigade et un des éléments-clés,
24 comme le général Tolimir l'a fait remarquer, il n'a pas été prévu qu'il
25 s'agisse ici d'une attaque. Ce que prévoit ce document, c'est un plan aux
26 fins d'infiltrer ces groupes précis et ces sous-groupes, unité par unité,
27 pour les faire sortir de l'enclave pour que ces sous-groupes et groupes
28 occupent ces différentes caractéristiques du terrain et ces différents
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1 endroits, mais s'ils allaient chercher à le faire d'une façon qui n'allait
2 pas attirer l'attention de la VRS, qui ne devait pas savoir qu'ils avaient
3 entrepris cette opération.
4 Q. Merci, Monsieur Butler. Après l'infiltration de la brigade dans le
5 corridor et à l'intérieur des frontières que nous avons évoqués, au
6 paragraphe 3.2, à la page 8 :
7 "Les autres forces de groupe opérationnel de Srebrenica…"
8 Nous voyons ici à l'écran qu'on peut lire que :
9 "Les effectifs, ou les hommes et les unités qui vont participer à
10 cela fera l'objet d'une décision de la part du commandant de l'OG-8 et
11 donnera l'ordre d'accomplir les tâches ou missions suivantes."
12 Nous avons ici une liste des six tâches. Alors, lisons la deuxième tâche ou
13 mission ou, voire même, la première :
14 "Organiser des forces plus importantes sur décision, sur votre décision, de
15 la zone libre des villages de Jaglici [phon], organiser une attaque le long
16 de Drica [phon], de Vlaci [phon], au point trigonométrique 532, le secteur
17 de Bljeceva et Blazijevici, Radukici, le village de Magasici et le long de
18 l'axe d'attaque. Organiser la coordination avec les forces qui se sont
19 infiltrées."
20 Voici donc ma question : après l'infiltration de la 284e Brigade légère,
21 une fois que cette brigade a pris le contrôle des installations
22 susmentionnées, avait-il été prévu que l'OG-8 Srebrenica lance une attaque
23 et établisse la jonction avec les forces qui s'étaient infiltrées ? Merci.
24 R. Oui, Monsieur. Dans ce contexte-ci, une fois que les forces infiltrées
25 étaient en position, il avait été prévu que les unités restantes d'OG-8
26 attaqueraient les positions de la VRS à l'extérieur de l'enclave en
27 avançant pour pouvoir établir la jonction avec ces unités. Je fais
28 remarquer également que ceci faisait sans doute partie de la même opération
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1 puisque c'est aux mêmes dates. Il y avait les forces d'OG 4 et d'OG 6 qui
2 venaient des offensives également. Encore une fois c'est une opération
3 assez complexe qui comporte des éléments et des unités qui avancent et
4 bougent beaucoup. Et si l'ABiH avait réussi cette opération, il aurait été
5 difficile pour le Corps de la Drina de comprendre pendant ces quelques
6 jours ce qui se passait.
7 Q. Merci, Monsieur Butler. Etant donné que vous venez de parler de l'OG 4
8 et de l'OG 6, et comme vous avez dit que ces groupes étaient également
9 censés mener des attaques, pourriez-vous nous dire si ces groupes
10 opérationnels étaient placés sous le contrôle de l'ABiH et si ces groupes
11 étaient censés mener leur attaque depuis le front et lancer une attaque
12 contre les forces serbes qui se défendaient contre l'ABiH ? Merci.
13 R. Oui, Monsieur, c'était le cas.
14 Q. Merci. Alors nous n'allons pas lire les six tâches mentionnées ici.
15 Nous allons simplement lire la seconde tâche ou mission, en raison des noms
16 de lieux, des toponymes que connaissent déjà les Juges de la Chambre et en
17 raison des activités qui ont eu lieu par la suite.
18 Au paragraphe 2 :
19 "Organiser des forces plus importantes, sur votre décision, de l'endroit
20 libre des villages de Jaglici, de la zone libre des endroits des localités
21 de Jaglici, Susnjari et Kojsina (point trigonométrique 516) mener une
22 attaque contre le village de Jaglici, Lupoglav (point trigonométrique 675)
23 Ravna Gora, village de Dermani, le long de l'axe général, et lancer une
24 attaque le long des axes suivants."
25 Et je vais cesser de citer ce document à ce stade. Et je vais vous dire
26 qu'au point 2, sur un de ces axes, on évoque également le village de
27 Kravica.
28 Voici donc ma question : la 28e Division avait-elle commencé à opérer une
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1 percée depuis cette position, à savoir le village de Jaglici et Susnjari,
2 et est-ce qu'elle avançait en direction de Lupoglav tout en tentant de
3 sortir de l'enclave ? Est-ce quelque chose que vous avez vu lorsque vous
4 avez consulté vos différents documents ? Merci.
5 R. Oui Monsieur. En réalité, il s'agit de routes bien définies qui
6 permettaient aux approvisionnements de sortir et d'entrer dans les
7 enclaves. Et, logiquement, il s'agissait de chemins empruntés par la 28e
8 Division ou la colonne, en juillet 1995, lorsqu'elle quittait Srebrenica,
9 l'enclave qui était tombée à cette date-là pour tenter de rejoindre le
10 territoire de Bosnie-Herzégovine.
11 Q. Merci, Monsieur Butler de votre explication. Au point 3.2, dix missions
12 sont évoquées qui couvrent dix axes et dix éléments de la 28e Division. Je
13 n'ai pas suffisamment de temps pour lire tout ceci. Regardons simplement le
14 3.3 qui parle des forces de Zepa. A moins que vous n'ayez quelque chose
15 d'autre à ajouter à propos de Srebrenica, auquel cas je suis tout à fait
16 disposé à vous donner la parole.
17 R. Non, Monsieur. Les tâches ou missions évoquées dans ce document sont
18 relativement simples eu égard au point 3 à 10, donc je n'ai rien à ajouter
19 à ce stade, Monsieur.
20 Q. Nous allons maintenant tenter de définir certains éléments qui figurent
21 au point 3.3. intitulé "Forces de Zepa". On peut le voir maintenant au 3.3,
22 en anglais, "Forces de Zepa" où on peut lire dans la première phrase :
23 "Les effectifs ou les hommes et l'unité qui doivent participer font l'objet
24 d'une décision par le commandant de la 1ère Brigade Zepa. Organiser et mener
25 à bien les tâches et missions suivantes."
26 Est-ce qu'on peut constater, d'après ce document, que Zepa a aussi
27 participé à cette opération dans le cadre des forces de la 28e Division ou
28 de l'OG, comme cela est appelé ici, OG-8 Srebrenica pour être plus précis.
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1 R. Oui Monsieur, ce document définit le rôle de la Brigade de Zepa aux
2 fins de participer et de coordonner leurs opérations de combat avec OG-8.
3 Q. Merci. Et maintenant, nous allons lire le paragraphe 2 du chapitre 3.3.
4 Est-ce que nous pouvons le montrer, l'afficher parce que je souhaite lire
5 un paragraphe assez représentatif, et je vais le lire :
6 "Engager un certain nombre d'hommes, tel que décidé par le commandant de la
7 1ère Brigade de Zepa, de la zone libre du secteur de Radava, le long de
8 Radova-Oglavici-Rupa Jazavicija-Karaula-Proravno, le long de ces villages.
9 Rupuvo Brdo. Le long de ces axes. Attaquer les Chetniks, les disperser le
10 long de l'axe de l'attaque, pour autant qu'il y en ait, et coordonner ces
11 mouvements avec les forces de Srebrenica OG-8 pour détruire les Chetniks
12 dans le secteur du village de Rupovo Brdo. Se mettre d'accord sur cette
13 action concertée, coordonnée personnellement."
14 Voici donc ma question : savez-vous, peut-être, si des forces de Srebrenica
15 et Zepa, mois de juillet, du 28 juin, avant que ces forces ne soient
16 finalement engagées, ont opéré des raids le long de cet axe et dans les
17 secteurs qui sont définis dans ce texte ? Est-ce que vous êtes au courant
18 de cela ?
19 R. Oui. Je crois qu'un des documents, dont j'ai parlé lorsque le Procureur
20 m'a posé des questions ou dans le cadre de l'interrogatoire principal,
21 était un document qui émanait de la Brigade de Zepa qui a peut-être même
22 évoqué cette opération précise ainsi que les conséquences de cette
23 opération.
24 Q. Merci, Monsieur Butler.
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vais demander au prétoire électronique,
26 maintenant, de bien vouloir montrer la pièce D62. Nous allons voir si nous
27 parlons du même document. Et regardons si ces activités ou ces actions ont
28 évolué conformément au plan de la Bosnie-Herzégovine. Je demande au
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1 prétoire électronique de bien vouloir afficher le D62.
2 Je souhaite remercier le prétoire électronique.
3 Il s'agit d'un document qui émane de la République de Bosnie-
4 Herzégovine, l'ABiH. Il est estampillé "Strictement confidentiel", il y a
5 un numéro. Le document a été établi à Zepa, à la date du 28 juin 1995.
6 L'heure indiquée pour l'opération est 13 heures 15. Ceci a été envoyé au
7 commandant du 2e Corps, au commandant de la 28e Division de Srebrenica,
8 comme vous pouvez le constater.
9 Veuillez regarder la signature -- ou plutôt le nom qui est indiqué sur ce
10 document. Est-ce que nous pouvons montrer ceci au témoin, s'il vous plaît.
11 Vous pouvez voir qu'en bas du document on peut lire "Commandant colonel
12 Avdo Palic".
13 Est-ce que nous pouvons revenir maintenant à la première page. Merci.
14 Je souhaite lire une partie, un passage du rapport de combat qui a été
15 envoyé au 2e commandement du Corps de la 28e Division de Srebrenica.
16 "En vertu de l'ordre du commandant adjoint de la 28e Division,
17 Srebrenica, le commandant Ramiz Becirovic, strictement confidentiel",
18 numéro untel, "daté du 20 juin 1995 portant sur les mesures qui doivent
19 être prises pour la mise à exécution d'actions de sabotage aux fins
20 d'infliger des pertes à l'agresseur en matière de troupes et de matériel
21 et, en général, de faire s'éloigner les forces chetnik de Sarajevo."
22 M. TOLIMIR : [interprétation]
23 Q. Le commandant de la Brigade de Zepa a-t-il écrit qu'il avait permis
24 l'infiltration de ses groupes, conformément aux ordres qu'il avait reçus de
25 la 28e Division, dans la zone démilitarisée de Srebrenica ? Merci.
26 R. Oui, Monsieur. Le commandant de la Brigade à Zepa est l'auteur de ce
27 rapport de combat. Ceci illustre ce qu'il a fait une fois qu'il a reçu
28 l'ordre et il a abordé différents points liés aux conséquences de cela.
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1 Q. Merci, Monsieur Butler. Et maintenant, nous allons regarder le deuxième
2 paragraphe :
3 "Après avoir reçu les ordres donnés par moi par les commandants de brigade,
4 le commandant Zulfo Tursunovic, le commandant Ibrahim Mandzic, et
5 l'assistant chargé du renseignement au sein de la division, le capitaine
6 Ekrem Salihovic, j'ai examiné l'ensemble de la situation concernant ce type
7 d'action de combat et, compte tenu ou sur la base d'instructions
8 antérieures données par le chef d'état-major, le commandant Ramo Cardakovic
9 et le chef de l'état-major général, le général de brigade Enver
10 Hadzihasanovic, j'ai décidé avec Tursunovic et Mandzic de procéder comme
11 suit :"
12 Voici donc ma question qui se fonde sur le deuxième paragraphe. Savez-vous
13 qui est Zulfo Tursunovic et Ibrahim Mandzic, savez-vous qui sont ces hommes
14 ? Et est-ce que le nom d'Ekrem Salihovic vous dit quelque chose ? Et je
15 vous demande si vous avez jamais vu leurs noms cités dans les documents que
16 vous avez analysés.
17 R. Les noms me semblent familiers. Et j'aurais sans doute vu leurs noms
18 dans des documents relatifs à la 28e Division d'infanterie ou dans des
19 documents de la VRS où ils sont cités individuellement parce qu'ils ont des
20 postes où ils exercent l'autorité au sein de la 28e Division d'infanterie.
21 Q. Merci. Est-ce que d'après le deuxième paragraphe du rapport de combat,
22 envoyé par Avdo Palic, que les membres de la 28e Division de Srebrenica,
23 Zulfo Tursunovic, Ibrahim Mandzic et Ekrem Salihovic, ont agi de concert
24 avec Ibrahim Mandzic, autrement dit ont-ils suivi les ordres de Mandzic ?
25 Merci.
26 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je crois qu'il doit y avoir une
27 erreur. Ibrahim Mandzic ne peut pas suivre les ordres d'Ibrahim Mandzic.
28 Peut-être que vous avez fait un lapsus ou peut-être que il y a un problème
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1 au niveau de l'interprétation.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je vais répéter
3 ma question.
4 M. TOLIMIR : [interprétation]
5 Q. Le commandant Zulfo Tursunovic -- Monsieur Butler, le commandant Zulfo
6 Tursunovic, Ibrahim Mandzic et le capitaine Ekrem Salihovic ont agi de
7 concert avec Avdo Palic. Ont-ils élaboré le plan d'attaque qui est cité ici
8 au paragraphe 3 ? Où on peut lire qu'ils avaient mis en place huit groupes
9 différents et qu'ils les avaient envoyés pour qu'ils mènent à bien
10 différentes tâches. Merci.
11 R. Oui, Monsieur. Je suis d'accord avec ce que vous avancez à propos du
12 deuxième paragraphe, Palic travaille de concert avec les autres commandants
13 de brigade. Alors, il est indiqué "après avoir reçu les ordres qui m'ont
14 été donnés par les commandants de brigade", cela ne signifie pas que Palic
15 est subordonné à ces personnes, je pense que c'est plutôt une licence
16 linguistique et, donc, il obtient un exemplaire des ordres qu'il a donnés
17 aux unités, à ses unités, il étudie cela avec le chef du renseignement, il
18 est en train, donc, d'orchestrer son plan pour qu'ils puissent œuvrer dans
19 le cadre d'une opération coordonnée.
20 Q. Merci, Monsieur Butler. Mais est-ce que vous avez été en mesure de
21 constater que, dans le premier paragraphe du document, il est indiqué :
22 "Sur la base de l'ordre donné par le commandant adjoint de la 28e
23 Division…"
24 Donc est-ce que cela signifie que la 28e Division est un commandement
25 supérieur à la Brigade de Zepa où ils avaient envoyé ces officiers pour
26 qu'ils exécutent ces tâches ?
27 R. Oui, Monsieur. Très clairement, dans ce contexte et -- bon pour être
28 très clair, je ne suis pas en train de vous dire que le commandant
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1 Becirovic n'a pas de contrôle et de commandement par rapport au commandant
2 de brigade Palic mais, pour que tout soit très clair, il prend ses ordres
3 de la 28e Division d'infanterie. Mais dans le contexte du deuxième
4 paragraphe, il est indiqué qu'il a reçu les ordres des commandants de
5 brigade des deux autres unités pour qu'ils puissent coordonner ses
6 activités avec ses unités et assurer qu'ils agissent de façon coordonnée
7 les uns avec les autres.
8 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Maître Gajic.
9 M. GAJIC : [interprétation] Monsieur le Président, alors bon, il se peut --
10 cela était expliqué par les différences entre le serbe et l'anglais. Alors,
11 c'est peut-être cela qui explique qu'il y ait un certain malentendu et je
12 serais reconnaissant aux interprètes de ne pas lire le texte de l'écran,
13 mais plutôt d'interpréter ce que je vais dire. En d'autres termes, "après
14 que j'ai reçu l'ordre qui m'a été donné", ce qui signifie que l'ordre a été
15 remis personnellement par une personne à une autre personne.
16 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
17 Monsieur Tolimir, je vous en prie. Poursuivez.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
19 M. TOLIMIR : [interprétation]
20 Q. Monsieur Butler, merci. Merci de votre réponse précédente, mais bon, je
21 ne voudrais surtout pas vous donner lecture du reste du texte, mais vous
22 aurez peut-être remarqué que le troisième paragraphe de ce document
23 commence par les mots suivants : "Former un nombre de groupes de sabotage,"
24 et ensuite il y a deux groupes qui sont énumérés au -- regardez le premier
25 groupe. Vous voyez qu'il est écrit entre parenthèses "Han Kram." Alors, les
26 noms qui se trouvent entre parenthèses correspondent à des points bien
27 précis. Regardez le numéro 6. Voyez qu'il est écrit "le groupe de Crna
28 Rijeka," puis ensuite il y a "monument" entre parenthèses. Alors, est-ce
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1 que cela signifie -- ou est-ce que cela montre que ces opérations de
2 sabotage ont été exécutées contre certains éléments de l'armée de la VRS à
3 l'extérieur du territoire de la zone démilitarisée de Zepa et de Srebrenica
4 ?
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Vous avez fait référence au
6 paragraphe 6, mais moi je vois que ce terme correspond au "groupe 5."
7 Monsieur Butler, je vous en prie.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
9 Pour répondre à la question posée par le général, je dirais que je
10 reconnais qu'il y a un certain nombre de ces hauteurs ou élévations et, là,
11 je vous le dis un peu au pied élevé, sont, le fait est, à l'extérieur des
12 confins établis ou des limites établies pour les enclaves. Donc dans ce
13 contexte, ces groupes de sabotage quittent les enclaves pour exécuter des
14 incursions qui se produisent sur la profondeur ou dans la profondeur du
15 territoire de la VRS.
16 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je pense que nous devrions avoir la
17 page précédente en anglais, comme cela était le cas.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
19 Alors, Monsieur Butler, vous venez de répondre à ma question, mais je
20 souhaiterais que la page suivante de la version anglaise soit affichée pour
21 que je puisse poser ma question suivante et pour ce qui est du texte serbe,
22 ce n'est pas la peine de changer la page. C'est cette page qu'il me faut.
23 M. TOLIMIR : [interprétation]
24 Q. Alors, regardez un peu -- je vous prie maintenant, regardez le
25 paragraphe 2 de la page anglaise qui correspond au paragraphe 3, au-dessous
26 des chiffres. Alors, je vais vous donner lecture de la première phrase, et
27 je cite :
28 "Tous les groupes DIV se sont vus confier la tâche d'attaquer à la même
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1 heure, à deux heures d'intervalle, et ce, afin de mettre à l'épreuve les
2 forces chetniks."
3 Il est indiqué dans ce rapport que tous les groupes compris entre le
4 premier groupe et le neuvième groupe ont agi en même temps pendant cet
5 intervalle de deux heures. Est-ce que c'est ce qui est bien indiqué ici ?
6 R. En fait, ce qui est indiqué par le paragraphe, c'était que cela
7 est le plan. Le plan était qu'il devait exécuter la partie qui -- l'élément
8 combat de ces missions, et il devait le faire pendant le même intervalle de
9 temps. Mais si vous regardez les deux ou trois dernières phrases de ce
10 paragraphe, vous verrez qu'il est indiqué qu'un certain nombre de groupes
11 de combat, pour des raisons différents d'ailleurs, n'ont pas été en mesure
12 d'exécuter ces opérations de combat et ont pris la décision de se retirer.
13 Donc, d'après ce document, il s'ensuit que seulement la moitié des unités
14 ont été en mesure d'exécuter ce plan.
15 Q. Merci, Monsieur Butler. Mais est-ce que vous voyez le dernier
16 paragraphe de la version serbe qui correspond au troisième paragraphe de la
17 version anglaise, où il est dit que :
18 "Une quarantaine de Chetniks ont été tués et des douzaines de
19 Chetniks ont été blessés."
20 Une quantité importante d'armes d'infanterie a été saisie. Puis,
21 ensuite, vous avez l'énumération des listes, des armes. Donc, voyez 5 000
22 munitions, et cetera. Un soldat agresseur se trouvant dans le secteur de
23 Vrani Kamen a été légèrement blessé à la poitrine et a été capturé. Il
24 s'appelle Velimir Mrdjan.
25 Voilà la question que j'aimerais vous poser. Est-ce que nous voyons
26 que l'impact de ces groupes de sabotage a été extrêmement important et que
27 les pertes encourues ont été les pertes les plus importantes pour Zepa,
28 beaucoup plus importantes que pendant le reste de la guerre d'après le
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1 rapport ? Il s'agit de pertes énormes infligées pendant deux heures de
2 combat, des pertes donc qui ont été infligées par un certain nombre de ces
3 groupes de sabotage.
4 R. Si ce rapport est exact, et je pense au nombre de personnes blessées et
5 tuées, cela représente effectivement des pertes très, très lourdes pour un
6 combat, car 40 personnes tuées et des douzaines de blessés, cela correspond
7 à un impact particulièrement négatif pour l'unité qui a été victime de
8 cette embuscade. Moi, lorsque j'ai vu cela, pour le moment évidemment, il
9 m'est très difficile de confirmer si cela a correspondu véritablement aux
10 pertes encourues, parce que je n'ai pas le document correspondant de la
11 VRS, document dans lequel il serait indiqué le nombre exact de victimes et
12 de morts.
13 Donc en lisant ce paragraphe, je ne sais même pas d'ailleurs quelle unité
14 militaire de la VRS se trouvait cantonnée là. Donc, je ne suis pas
15 véritablement en mesure de confirmer le nombre de pertes indiquées par
16 l'ABiH dans ce document. Je ne peux pas vous dire si cela correspond à un
17 chiffre exact et si cela correspond à ce que la VRS a indiqué dans ces
18 rapports de combat.
19 Bon, je suppose que ce serait assez facile à vérifier. Si le bureau
20 du Procureur dispose du rapport de combat correspondant pour l'unité qui a
21 été attaquée, mais bon, si nous faisons maintenant abstraction de ce que je
22 viens de dire, et si le rapport est exact, effectivement cela correspond à
23 des pertes lourdes pour l'unité qui a été attaquée.
24 Q. Merci, Monsieur Butler. Monsieur Butler, est-ce que vous savez que
25 pendant la démilitarisation de Zepa, le même soldat dont le nom est
26 mentionné ici comme étant un soldat capturé, en d'autres termes, Velimir
27 Mrdjan, a fait l'objet d'un échange en 1997 pour être précis. Et, en fait,
28 il était en mesure de commencer l'évacuation et la VRS a demandé à ce
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1 moment-là que tous les prisonniers capturés soient libérés et cette colonne
2 a justement été dirigée par ce même soldat répondant au nom de Velimir
3 Mrdjan ? Alors, est-ce que cela corroborerait la validité ou l'authenticité
4 de ce rapport si cet autre document venait à vous être montré ?
5 R. Alors la première réponse qui me passe par l'esprit est, non je ne suis
6 pas au courant de cette situation. Alors, certes cela confirmerait la
7 validité du fait relatif à la capture de cette personne, mais à nouveau et
8 comme vous le savez d'ailleurs, Général, des rapports relatifs aux dégâts
9 et aux victimes infligés par certaines, par des unités militaires à
10 d'autres unités militaires ont, en règle générale, tendance à être exagérée
11 dans le feu de l'action, dans le feu du combat. Donc, je ne conteste pas le
12 fait que cet incident se soit produit mais ce que je vous dis, par contre,
13 c'est que je pense que le nombre de morts et de blessés qui est indiqué par
14 Zepa me semble beaucoup plus élevé par rapport à ce à quoi on serait en
15 droit de s'attendre dans le cadre d'une opération de combat telle que
16 celle-ci. Et il y a quand même une possibilité que la Brigade d'infanterie
17 de Zepa a exagéré à dessein ou de façon non intentionnelle les chiffres
18 présentés dans ce rapport.
19 Q. Merci, Monsieur Butler. Je comprends tout à fait ce que vous me dites.
20 Mais pourriez-vous, je vous prie, me dire si la Brigade de Zepa, qui se
21 trouvait dans une zone démilitarisée, avait le droit de mener à bien des
22 opérations de combat contre des civils ? Et je peux vous dire que nous
23 avons entendu des témoins ici qui ont parlé de la libération de ce soldat,
24 Velimir Mrdjan, et je n'ai absolument aucune raison de dissimuler quoi que
25 ce soit ou d'exagérer quoi que ce soit et, de toute façon, il faut savoir
26 que les pertes ont d'ailleurs été beaucoup plus importantes que celles qui
27 sont mentionnées ici. Merci.
28 R. Non, Monsieur. Et pour que tout soit bien clair, j'espère que là il n'y
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1 a pas un problème de traduction. Je ne suis pas en train de vous dire que
2 vous exagérez ces chiffres à dessein, pas du tout. Ce que je vous dis, en
3 revanche, c'est que dans un environnement de combat, dans un contexte de
4 combat, il est tout à fait normal que les premiers rapports qui arrivent,
5 notamment lorsqu'il s'agit du nombre de victimes causées par une unité à
6 une autre, ont tendance à être inexacts. Je reviendrais à Kravica en 1993.
7 Au départ les premiers rapports relatifs au nombre de victimes parmi les
8 Serbes a été donné et puis, lorsque la situation est devenue un peu plus
9 claire, un peu plus précise, ces chiffres ont été révisés à la baisse.
10 Donc, il s'agit tout simplement du fait qu'en règle générale, les premiers
11 rapports qui arrivent ont tendance à être inexacts, très souvent, et puis
12 avec le fil du temps on ajuste cela, et des rapports plus exacts et plus
13 précis deviennent disponibles. Je ne suis pas en train de dire que c'est
14 vous qui exagérez la situation.
15 Et puis, deuxièmement, puisque vous m'avez posé une deuxième
16 question, j'ai déjà répondu aux questions posées par le Procureur et j'ai
17 indiqué qu'il n'est jamais légitime de transformer les civils en objets
18 d'attaques militaires. En tout cas, au moins, conformément aux dispositions
19 du droit international.
20 Q. Merci, Monsieur Butler. Oui mais, bon, si Han Pijesak était l'endroit
21 où se trouvait l'état-major principal et Crna Rijeka, bon si ceux-là
22 étaient en profondeur dans le territoire, et la zone de Zepa était
23 démilitarisée, ne pensez-vous pas qu'il était logique que de plus grandes
24 pertes soient infligées aux civils et à l'armée qui ne s'attendaient pas à
25 être victime de ces incursions en profondeur sur leur propre territoire ?
26 Je ne sais pas. Est-ce que cela vous semble logique ?
27 R. Oui. Cela, enfin ce qui me semble logique c'est que des incursions qui
28 sont menées à bien - en jouant sur l'élément de la surprise - contre des
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1 forces militaires, qui ne sont absolument pas prévenues de ces incursions,
2 se soldent par un certain nombre de victimes. Comme vous le savez,
3 l'élément de la surprise est un élément qui est extrêmement souhaitable
4 lorsque l'on planifie des opérations militaires parce que cela vous donne
5 un avantage sur le champ de bataille et un avantage important d'ailleurs.
6 Donc, si vous avez une incursion qui est exécutée en profondeur dans
7 un territoire contre des soldats qui n'ont pas été mis en garde contre
8 cette éventualité, cette possibilité, oui, ce qui me semble logique c'est
9 que cela se solde par un nombre important de victimes.
10 Q. Merci, Monsieur Butler. Alors, si une attaque était effectuée par une
11 zone démilitarisée dans votre pays, par exemple, et contre une population
12 civile, est-ce que cette zone démilitarisée perdrait son statut de zone
13 démilitarisée ou est-ce que ce type d'attaque serait tolérée ? Merci.
14 R. Ecoutez, moi je ne suis pas un expert en droit international. Mais je
15 crois comprendre que si l'une des forces, l'un des camps, militarise en
16 quelque sorte une zone qui est protégée, une zone civile ou une zone
17 protégée, bon, en fonction des circonstances, cette zone perdrait la
18 protection dont elle bénéficie conformément au droit international. Qu'il
19 s'agisse d'une zone déclarée démilitarisée par les Nations Unies, je ne
20 sais pas si cela a le statut de zone protégée conformément au droit
21 international. Ça, c'est une question qu'il convient de poser à un expert
22 différent.
23 Q. Merci. Merci de votre réponse. Est-ce que vous pourriez nous dire
24 comment se fait-il qu'un endroit pouvait, à la fois, avoir et ne pas avoir
25 le statut de zone démilitarisée en même temps ?
26 R. Ecoutez, prenons une situation tout à fait hypothétique : un hôpital,
27 par exemple, un hôpital, c'est une installation médicale par définition.
28 Et, de ce fait, un hôpital est protégé - est censé - et devient en fait une
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1 zone démilitarisée. Alors, si la situation est telle que les forces
2 ennemies, que l'adversaire occupe cette installation pour une raison
3 militaire, peut-être que le lieu où se trouve l'hôpital leur donne un
4 avantage militaire tactique. A partir de ce moment-là, l'hôpital perd son
5 statut d'élément protégé parce qu'il devient, en ce sens, une cible
6 militaire légitime parce qu'il est maintenant utilisé non plus à des fins
7 humanitaires mais à des fins militaires. Ceci étant dit, lorsque les
8 militaires qui ont occupé l'installation médicale, à savoir l'hôpital,
9 partent et que l'hôpital est à nouveau ou reprend à nouveau sa fonction
10 humanitaire et médicale, eh bien, automatiquement il récupère son statut
11 d'installation protégée.
12 Q. Merci, Monsieur Butler. Alors est-ce que vous savez que nous avons
13 entendu le commandant des unités qui ont été attaquées dans la zone de
14 l'état-major principal à Crna Rijeka, ils sont venus témoigner ici, ils ont
15 indiqué qu'à partir de la journée de cette attaque jusqu'au 28 août, le
16 commandant de ces unités était engagé à mener à bien des opérations --
17 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'ayant pas entendu l'endroit.
18 M. TOLIMIR : [interprétation]
19 Q. -- donc à Zepa, et il y est resté pendant toute l'opération, est-ce que
20 les actions justifiées de ce commandant -- ou est-ce qu'il s'agissait
21 d'actions justifiées de ce commandant pour que ses forces reviennent dans
22 la zone démilitarisée ?
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.
24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Ecoutez, il y avait plus d'un commandant à
25 Crna Rijeka. Alors peut-être que le général pourrait éclairer notre
26 lanterne -- bon je sais de qui il parle, mais je pense qu'il serait utile
27 que M. Butler le sache également pour répondre à la question.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, cela serait très utile à la
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1 Chambre également. A qui faites-vous référence, Monsieur Tolimir ?
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur McCloskey.
3 Je fais référence au général Savcic, qui est venu témoigné ici, et ses
4 unités ont été attaquées.
5 M. TOLIMIR : [interprétation]
6 Q. Et voilà ce que j'aimerais demander à M. Butler, j'aimerais en fait
7 savoir si M. Butler a lu sa déposition, le compte rendu d'audience et les
8 documents y afférents lorsque vous vous êtes préparé à venir ici ? Est-ce
9 que vous avez lu tous ces documents relatifs à la déposition de M. Savcic ?
10 Bon, je pense à la déclaration, au compte rendu d'audience, et cetera.
11 R. Non, je ne pense pas avoir lu le témoignage ou la déposition du général
12 Savcic à propos de ceci, à propos de cette affaire. En règle générale, je
13 dirais que je -- bon, je connais le général -- enfin je sais qui est le
14 général Savcic et je sais qu'il est venu témoigner dans de nombreux procès.
15 Donc en fait, bon, il se peut qu'il y ait de nouveaux documents dont ait
16 parlé le général Savcic et là, bon, je ne les ai pas lus en fait.
17 Est-ce que vous pourriez répéter la deuxième partie de votre question
18 d'ailleurs, parce que là elle n'est plus à l'écran, et je ne suis pas sûr
19 d'avoir tout à fait saisi le sens de votre question lorsque je l'ai
20 entendue la première fois.
21 Q. Merci. Eh bien, je vais reformuler ma question pour qu'elle soit plus
22 claire.
23 Est-ce que vous savez que le général Savcic a témoigné -- ou plutôt,
24 indiqué qu'entre le 26 juin et le 26 juillet, la tâche qui lui avait été
25 confiée consistait à repousser les attaques de Zepa et de Srebrenica, il
26 s'agissait d'attaques contre l'état-major principal, et il a indiqué qu'il
27 avait été engagé dans l'opération Zepa; est-ce que vous saviez cela ?
28 R. Ecoutez, oui, à la lecture de certains documents, ce que je sais c'est
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1 que pour ce qui est des opérations relatives à l'enclave de Zepa, les
2 unités du 65e Régiment de Protection ont joué un rôle prépondérant. Pour ce
3 qui est de Srebrenica, comme je l'ai déjà indiqué précédemment, il faut
4 savoir qu'au moins une de ses unités, le Bataillon de la Police militaire
5 du 65e Régiment de Protection a également joué un rôle, alors il ne
6 s'agissait pas, en fait, de l'attaque contre Srebrenica, mais il s'agissait
7 des prisonniers.
8 Donc, vous m'avez donné une période, une fourchette temporelle, alors je
9 vous dirais que -- bon, je ne sais pas exactement quels sont les ordres qui
10 ont été donnés à Zepa entre le 26 juin et le 10 juillet, mais je peux
11 marquer mon accord avec vous en disant que le 65e Régiment de Protection
12 devait toujours participer au moins à des opérations défensives autour de
13 Veliki Zep et d'autres installations à qui on avait confié la tâche, tâche
14 de protection pendant cette période.
15 Q. Merci, Monsieur Butler. Je pense que le moment est venu de faire la
16 première pause. Et je vous suggère de lire la déposition de M. Savcic ainsi
17 que le compte rendu d'audience de cette déposition, et à la suite de quoi
18 je vous inviterais à m'indiquer si son engagement avait été justifié
19 lorsqu'il a opposé une résistance contre l'attaque des forces qui l'avaient
20 attaqué à partir de la zone démilitarisée. Merci.
21 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je n'ai absolument aucune objection à ce
23 que M. Butler puisse lire la déposition de M. Savcic pendant la pause. Mais
24 M. Butler, tout comme nous tous, a besoin de sa pause, et faire ce genre de
25 travail ou d'analyse pendant la pause ne me semble pas tout à fait
26 réaliste. Alors si vous pensez à la pause beaucoup plus longue qui va lui
27 être octroyée après, là ce n'est pas un problème.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, je n'ai pas oublié, en fait,
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1 tout ce que vous avez dû faire, tout ce que vous avez dû lire pendant vos
2 soirées, parce qu'il va falloir que vous lisiez ça pendant un certain
3 temps, on ne peut pas lire ce document en quelques minutes.
4 M. GAJIC : [interprétation] Monsieur le Président, je pense qu'il y a un
5 malentendu. M. Tolimir vient juste de recommander à M. Butler de lire ces
6 documents, mais il ne lui a pas dit de les lire pendant la pause,
7 absolument pas, certainement pas. Il s'est contenté de présenter une
8 recommandation à M. Butler en lui disant qu'il pourrait peut-être lire ces
9 documents pendant les vacances judiciaires, par exemple.
10 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci de cette précision.
11 Nous allons maintenant faire la pause, et nous reprendrons à 11 heures.
12 --- L'audience est suspendue à 10 heures 30.
13 --- L'audience est reprise à 11 heures 02.
14 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Maître Gajic, je vous écoute.
15 M. GAJIC : [interprétation] Monsieur le Président, très brièvement, à la
16 page 14, ligne 20, au lieu du "point trigonométrique 676", il faudrait lire
17 "point trigonométrique 675".
18 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
19 Monsieur McCloskey, est-ce que c'est le moment opportun pour parler des
20 questions de traduction ?
21 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
22 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Alors, je vous écoute.
23 M. McCLOSKEY : [interprétation] Il s'agit de numéros P. Le premier est le
24 847C, 199, suivi du P770, P1569B, ensuite P1678, ensuite P1960, ensuite
25 P2076A, suivi de P2116 et du P2231; nous avons ensuite le P2351, le P2361,
26 le P2442, le P2443, et en dernier P2448.
27 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie. Ces documents sont
28 maintenant versés au dossier.
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1 Monsieur Tolimir, veuillez poursuivre votre contre-interrogatoire, je vous
2 prie. Essayez de vous concentrer sur les questions qui sont strictement
3 liées à l'acte d'accusation.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
5 Voilà. Nous avons sous les yeux encore ce même document, qui est le D62. Je
6 demanderais que l'on montre la deuxième page, s'il vous plaît.
7 La page en serbe n'est pas encore affichée. Nous avons encore la première
8 page à l'écran. Pourriez-vous afficher la page 2, s'il vous plaît.
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Un des documents est maintenant
10 affiché à l'écran.
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
12 M. TOLIMIR : [interprétation]
13 Q. Nous voyons maintenant la deuxième page, paragraphe 2, qui se lit comme
14 suit :
15 "Nos pertes sont les suivantes : deux morts, une personne gravement
16 blessée, et cinq légèrement blessés."
17 Est-ce que ceci nous montre que ce rapport est effectivement authentique et
18 crédible ?
19 R. De nouveau, je ne mets pas en doute l'authenticité de ce rapport ni la
20 crédibilité de l'information qu'Avdo Palic transmet à ses supérieurs le
21 long de la filière hiérarchique. Mon seul problème en fait ici, c'est que
22 même si je laisse ouvert la possibilité que d'après les rapports que
23 recevait le commandant Palic de ses soldats pour ce qui est du nombre de
24 personnes tuées ou blessées du côté de l'ennemi pour ce qui est des pertes
25 qu'ils ont donc occasionnées à l'ennemi pourraient être plus élevées, et
26 ces chiffres sont plus importants que les chiffres que j'ai l'habitude de
27 voir pour ce qui est des opérations de combat de ce type.
28 Q. Merci, Monsieur Butler. Pourriez-vous, je vous prie, vous pencher sur
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1 le troisième paragraphe de cette page, qui se lit comme suit, et je cite :
2 "Etant donné du nombre d'effectifs dans la zone de responsabilité de cette
3 brigade, nous tenterons de faire en sorte que les ordres du commandant du
4 2e Corps d'armée, strictement confidentiel, numéro 02/1-604/95, nous allons
5 tenter de respecter à la lettre, lorsqu'il est possible de le faire
6 conformément à nos moyens, et ce, conformément à l'accord conclu à l'état-
7 major principal…"
8 Donc, ma question est la suivante : est-ce que nous pouvons voir ici qu'ils
9 avaient reçu l'ordre d'effectuer des opérations de combat, et que ces
10 derniers se trouvaient au poste de commandement de l'état-major principal
11 de l'ABiH où on leur a confié ces tâches oralement, et où nous voyons que
12 ce plan pour la réalisation de ces activités de combat ait été réalisé
13 d'après le document que nous avons analysé ensemble ?
14 R. Je suis d'accord avec votre affirmation selon laquelle les opérations
15 militaires, ainsi que les opérations militaires futures anticipées, ont été
16 menées à bien sur la base de l'ordre strictement confidentiel 02/1-604/95.
17 Je ne suis pas certain toutefois d'être d'accord avec votre affirmation
18 selon laquelle les membres de la Brigade de Zepa aient personnellement
19 rencontrés les personnes ou qu'ils se soient personnellement rendus au
20 poste de commandement du commandement Suprême de l'ABiH. Il y a peut-être
21 un problème de traduction dans votre question. Enfin, je me demande si
22 votre question a bien été interprétée.
23 Q. Je vous remercie, Monsieur Butler. Je vous demanderais donc de bien
24 vouloir prendre le quatrième paragraphe en anglais. Donc, prenez
25 connaissance de ce paragraphe en anglais. Le paragraphe est l'avant-dernier
26 paragraphe, et prenez la quatrième ligne à partir du haut, où on peut lire
27 : Ceci conformément à l'accord conclu au commandement du QG. Est-ce que
28 ceci veut dire que quelqu'un s'était présenté au poste de commandement de
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1 l'état-major principal, et que c'est là que des pourparlers ont eu lieu,
2 que quelqu'un s'était effectivement rendu à cet endroit-là ?
3 R. Oui, je suis tout à fait d'accord avec cette affirmation. Je sous-tend
4 que les personnes qui se seraient présentées, ou le groupe qui se serait
5 présenté à l'état-major principal sont probablement des personnes provenant
6 du groupe du 2e commandement pour parler au nom des officiers et du
7 commandent de Zepa, contrairement à ces officiers de Zepa qui se rendaient
8 au commandement de l'ABiH, au commandement Suprême de l'ABiH.
9 Q. Bien, merci beaucoup, Monsieur Butler. Pour ne pas passer d'un document
10 à l'autre, j'aimerais savoir si vous aviez lu la déclaration de Ramiz
11 Becirovic qui était le commandant de le 28e Division. Donc, il s'agit de
12 l'adjoint du commandant, pendant la percée. Avez-vous pris connaissance de
13 ce document, et avez-vous constater que les officiers de la 28e Division
14 étaient présents physiquement au poste de commandement ?
15 R. Oui, tout à fait, je suis tout à fait au courant de ceci, non pas
16 seulement par le biais de M. Becirovic, mais de la lecture d'autres
17 documents et de sources. En mai et en juin ou peut-être même déjà en avril,
18 le commandant de la 28e Division, Naser Oric, y compris quelques-uns de ses
19 officiers, ont quitté Srebrenica et la 28e Division et s'étaient déplacés
20 vers Tuzla se trouvant à l'extérieur de l'enclave. Je suis donc d'accord
21 avec vous qu'il est tout à fait possible que des membres de la 28e Division
22 aient personnellement représenté Avdo Palic. Mon argument est le suivant,
23 et c'est ce que j'essaie de dire, mais je ne suis peut-être pas très clair,
24 c'est que je crois que ce n'est pas très probable qu'Avdo Palic ou que des
25 membres de l'état-major de sa brigade aient personnellement été présents à
26 cette réunion.
27 Q. Très bien, merci. C'est votre opinion. Mais, est-ce que dans ce rapport
28 qu'il est en train d'envoyer à ses supérieurs, qui savent qui était là ou
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1 pas, est-ce qu'il ne dit pas :
2 "Conformément à l'accord conclu au poste de commandement de l'état-major" ?
3 R. Je crois que le colonel Palic est conscient, clairement conscient que
4 des réunions ont eu lieu et que des décisions ont été prises lors de ces
5 réunions. Même s'il n'était pas présent personnellement, il aurait été tout
6 à fait naturel que ces discussions et décisions lui auraient été
7 transmises, car elles ont certainement un impact sur son unité.
8 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, je ne crois pas que
9 ce rapport ait été envoyé aux subordonnés d'Avdo Palic, mais plutôt à ses
10 supérieurs, si je ne m'abuse.
11 Veuillez poursuivre, je vous prie.
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je me suis peut-
13 être trompé.
14 Avdo Palic a donc envoyé ce document à ses supérieurs, alors il dit
15 "conformément à l'accord conclu au poste de commandement", donc il le
16 sait, Avdo Palic sait qu'un accord a été conclu au poste de commandement et
17 ses supérieurs le savent également.
18 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Veuillez poursuivre, je vous prie.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
20 Je voudrais que l'on se penche sur le document D52 qui nous démontre que
21 des activités avaient été menées à bien conformément au plan du mois de
22 novembre 1994 que l'état-major principal avait envoyé à la 28e Division.
23 Nous avons donc cette pièce à l'écran, la D52.
24 M. TOLIMIR : [interprétation]
25 Q. C'est un document de l'ABiH, commandement du 2e Corps d'armée de
26 l'ABiH. Tuzla, en date du 8 juillet 1995. Envoyé sous l'intitulé
27 "Informations sur les résultats obtenus à la suite des opérations de combat
28 des unités et des commandements de la 28e Division de l'armée de terre du 2e
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1 corps d'armée de BiH."
2 Est-ce que ce document décrit les résultats obtenus par la 28e Division, et
3 est-ce que ce document est bel et bien envoyé au 2e Corps d'armé et à ses
4 unités ?
5 R. Oui, c'est tout à fait juste.
6 Q. Merci. Prenez alors les deux dernières lignes en bas du premier
7 paragraphe. Première ligne, je cite :
8 "Soixante Chetniks ont été liquidés et, d'après certains rapports non
9 confirmés, l'agresseur a essuyé de plus grandes pertes et il y a beaucoup
10 de blessés :
11 "Seize fusils automatiques ont été confisqués ainsi que trois fusils semi-
12 automatiques de calibre M-72 léger, un fusil automatique M, un fusil
13 automatique léger M-53, une carabine, deux postes radio, trois pistolets, 5
14 000 balles, et plusieurs dizaine de bétail, de petite et grande taille, et
15 un véhicule a été détruit, une camionnette."
16 Je voudrais donc vous demander, par rapport à ce que je viens de lire, si
17 le commandement du corps d'armée détenait les informations qui lui étaient
18 parvenues de tous les groupes, des groupes qui étaient allé de Zepa à
19 Srebrenica, conformément à l'ordre, et est-ce que c'est ainsi, par ce
20 rapport, qu'elle informe les autres membres de l'armée, à savoir quels
21 étaient les résultats obtenus des combattants de la 28e Division ?
22 R. Pour répondre à votre première question, le 2e Corps d'armée, il est
23 certain, avait l'accès à l'information qu'il recevait de la 28e Division et
24 qui faisait état des succès remportés lors de leurs activités. S'agissant
25 du titre de ce document, et le fait qu'il provienne du commandent adjoint
26 chargé du moral des troupes, bien il est bien difficile de dire à cause de
27 la traduction si c'est "de" ou "à", mais s'agissant de l'objectif de ce
28 document, l'objectif était justement de faire en sorte que différents
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1 officiers chargés du moral des troupes puissent transmettre cette
2 information après avoir enlevé le matériel secret aux soldats du 2e Corps
3 d'armée afin de les inspirer pour essayer de simuler ce même type de
4 réalisation militaire, donc de s'inspirer du travail des soldats de la 28e
5 Division d'infanterie.
6 Q. Merci.
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrait-on maintenant montrer le document, la
8 partie qui nous montre à qui il a été envoyé, à qui, qui sont les
9 destinataires.
10 M. TOLIMIR : [interprétation]
11 Q. Vous voyez ici que le document, -- nous ne le voyons pas en anglais, ce
12 que je veux dire. Mais en B/C/S, nous pouvons voir que le document a été
13 envoyé à toutes les divisions, à toutes les unités d'infanterie, à toutes
14 les unités chargées de la logistique en main propre, aux commandants de la
15 garnison, et des commandants des garnisons, à la brigade des forces
16 aériennes, également, et que ceci a été signé par la main du commandant du
17 2e Corps d'armée, général de brigade Sead Delic. Maintenant, vous pouvez
18 voir qui a envoyé le document également. Il a été envoyé par courrier
19 électronique, mais nous ne pouvons pas voir la signature. Son nom est
20 dactylographié.
21 Donc, dites-nous, s'il vous plaît, sur la base de tout ce que nous
22 avons vu, étant donné que le commandant fait référence aux ordres donnés,
23 de façon verbale et écrite, et que les opérations ont été menées de Zepa et
24 de Srebrenica et d'autres parties de la zone démilitarisée, est-ce que vous
25 diriez que le général Savic en parle ici ? Est-ce que c'est justifié ce
26 qu'il dit, à savoir qu'il était engagé dans des activités de combat pour se
27 défendre, pour prévenir que l'ennemi ne se présente et pour repousser les
28 forces ?
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1 R. Eh bien, si l'on met de côté pour quelques instants le témoignage
2 du général Savcic, je crois qu'il a témoigné à plusieurs reprises devant ce
3 Tribunal et dans plusieurs autres affaires, il faut savoir que la 28e
4 Division d'infanterie n'a jamais été démobilisée ou démilitarisée. Elle a
5 mené à bien des opérations militaires actives au cours de la période en
6 allant de la fin du mois de juin 1995. Mon point de vue, et d'après moi, la
7 VRS et ses opérations militaires ont été menées contre la 28e Division
8 d'infanterie -- étaient un acte militaire justifié. Je crois que j'ai
9 présenté cette position au cours des années.
10 Donc, de nouveau, même si je ne sais pas ce que le général Savcic a
11 dit précisément ou n'a pas dit précisément, je ne contesterais pas
12 l'affirmation selon laquelle il pensait que l'opération militaire qu'il
13 menait contre les soldats de la 28e Division était-elle légale ? Je crois
14 qu'elle aurait été.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, après avoir reçu
16 cette réponse de nouveau, je crois qu'il n'est pas contesté de dire que les
17 agissements de l'ABiH et les actes de l'ABiH, pour ce qui est de ce
18 conflit, ne sont pas contestés. Bon, je vous demanderais de bien vouloir
19 vous pencher sur les chefs d'accusation retenus contre vous dans l'acte
20 d'accusation, et de ne pas parler d'activités de combat de façon si
21 répétitive.
22 Merci. Veuillez poursuivre, je vous prie.
23 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
24 Je vous parle depuis ce matin d'un document qui porte sur la tentative des
25 Musulmans, de leur commandement Suprême, et que leur but était d'effectuer
26 un lien entre les enclaves entre elles. Donc, j'insiste sur les documents
27 qui sont versés au dossier et qui nous montrent que, d'après leurs
28 évaluations ou d'après leur teneur, ce type d'information existait, et
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1 c'est la raison pour laquelle je vous le montre ici, afin que nous
2 puissions voir pourquoi ces tâches et directives étaient couchées sur
3 papier.
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je voudrais seulement vous rappeler
5 que ce procès n'est pas un procès qui porte sur la guerre. C'est un procès
6 qui porte sur des agissements criminels et des charges criminels retenues
7 contre vous. Donc, je voulais simplement vous rappeler de quoi il est
8 question. Je voudrais vous donner une direction afin de m'assurer que vous
9 utilisiez votre temps de la meilleure façon que possible dans le cadre de
10 votre contre-interrogatoire.
11 Veuillez poursuivre, je vous prie.
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
13 Je vais m'efforcer de me plier à vos directives. Mais je dois néanmoins
14 aborder toutes les questions que le Procureur a abordées dans le cadre de
15 l'interrogatoire principal.
16 Dites-nous, s'il vous plaît, ceci. Nous avons vu, il y a quelques instants,
17 pour revenir de nouveau à l'ordre du 11 dont la cote est D300, envoyé par
18 Enver Hadzihasanovic en date du 9 novembre 1994 --
19 Je suis désolé, Monsieur le Président. Alexandre vient de me rappeler, en
20 fait, qu'il faut revenir à la pièce P2369, et je voudrais que l'on affiche
21 la directive numéro 6. Je présente mes excuses au prétoire électronique.
22 Voilà. Donc, c'est un document qui a été envoyé par le général Enver
23 Hadzihasanovic le 9 novembre 1994. Nous parlons du paragraphe 3, page 9.
24 Nous avons abordé le paragraphe 2 du chapitre 3, actions de sabotage menées
25 à bien, conformément à cet ordre.
26 Pourrait-on maintenant, de nouveau, afficher cette page, la page 10
27 de ce document, je vous prie.
28 Nous voyons que sous Zepa on peut lire "les effectifs du 2e Corps
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1 d'armée de l'ABiH."
2 C'est la page suivante en anglais et, sur cette page, nous voyons que
3 des tâches sont données, voir A à l'OG-6, et les forces de Zivinice. On
4 fait mention des attaques contre le territoire de l'armée de la BiH en
5 direction des zones démilitarisées de Zepa et Srebrenica, ainsi que des
6 actions menées visant à établir la jonction entre les deux enclaves et le
7 2e Corps.
8 Regardons maintenant la page 11 ou plutôt la page 10, la page 10 où
9 on peut lire qu'ils mènent ou conduisent une attaque. Au début de la page
10 10, où on peut lire : "Les forces de Zivinice mènent des attaques et
11 infiltrent leurs forces armées dans les zones suivantes." Je ne vais pas
12 citer les toponymes. Ils ont reçu pour mission d'agir de concert avec les
13 forces qui ont été infiltrées.
14 M. TOLIMIR : [interprétation]
15 Q. Alors, voici ma question. Dans ce paragraphe, les unités du 2e
16 Corps qui se trouvaient à la frontière de la Republika Srpska, ces unités,
17 ont-elles reçu pour tâche d'agir de concert avec les forces de la 28e
18 Division pendant la percée et pendant l'opération qui avait été
19 précédemment planifiée à l'intention de la 28e Division ? Merci. Ou pour la
20 28 Division, merci.
21 R. Alors dans ce document précis, qui est daté du mois de novembre 1994,
22 on peut voir que différentes tâches sont énumérées pour OG-6 et OG-4, comme
23 le fait remarquer le général Tolimir, se situerait le long de la frontière
24 -- ou le long des lignes de confrontation entre l'ABiH, le 2e Corps et la
25 VRS. Et il avait été prévu par ce plan que toutes les opérations militaires
26 devaient être synchronisées et coordonnées entre elles, de façon à pouvoir
27 avoir une incidence ou avoir l'incidence la plus négative possible sur la
28 VRS lorsque cette opération a été menée.
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1 Q. Merci, Monsieur Butler. Alors, veuillez maintenant regarder, s'il vous
2 plaît, trois ou quatre phrases qui se trouvent au-dessus de l'intitulé "OG-
3 4 forces de Kalesija". Nous avons les forces de Zivinice.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Cela devrait être à la page 11, s'il vous
5 plaît, en anglais.
6 M. TOLIMIR : [interprétation]
7 Q. Alors, nous voyons maintenant ces quatre phrases qui se trouvent au-
8 dessus de cet intitulé "OG-4 Kalesija". On peut lire "Tâche", et c'est donc
9 la tâche qui revient à OG-6, et on peut lire comme suit -- OG-6, c'est
10 l'opération Zivinice. Les tâches se lisent comme suit :
11 "Le long des axes de l'attaque, disperser et détruire les forces chetnik et
12 sécuriser le corridor du côté droit de la zone de l'attaque. Etablir une
13 jonction avec les forces d'OG-8 Srebrenica, à cet endroit de la ligne en
14 particulier, et empêcher toute intervention chetnik depuis la direction de
15 Sekovici et en direction du village de Seliste et du Borogovo, cette
16 caractéristique du terrain (point trigonométrique 923)."
17 S'agissait-il là des forces qui avaient établi un contact et ces forces qui
18 étaient venues du territoire du 2e Corps de l'ABiH, ces forces avaient-
19 elles pour tâche d'établir la jonction avec la 28e Division comme, on peut
20 le lire à la rubrique "OG-8 Srebrenica" ?
21 R. Oui, Monsieur. Si et quand ce plan a été mis en œuvre, leur tâche
22 constituait à établir une jonction avec les forces d'OG-8.
23 Q. Alors était-ce là l'essentiel de ce plan qui correspondait à l'ensemble
24 de l'opération aux fins d'établir la jonction entre les enclaves et les
25 forces qui se trouvaient dans les enclaves avec le 2e Corps ?
26 R. Oui, Monsieur. Si on lit ce document dans son intégralité, je crois que
27 vous avez raison de dire que cela pose effectivement le plan conçu pour
28 réaliser cette jonction.
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1 Q. Merci.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Regardons la page suivante maintenant. On peut
3 laisser de côté Kalesija.
4 M. TOLIMIR : [interprétation]
5 Q. Veuillez regarder le point 4.3, ce paragraphe-là qui se trouve sous le
6 chapitre "Notes et tâches générales".
7 "Le plan de l'opération", et je cite, "rapport à l'heure et à l'endroit de
8 l'exécution des tâches est quelque chose qui sera élaboré séparément et qui
9 vous sera remis par la suite".
10 Voici donc ma question. Ceci laisse-t-il entendre que cette opération a
11 effectivement été planifiée et que la planification de cette dernière était
12 dans la dernière phase de sa mise en œuvre et que c'est quelque chose dont
13 les unités auraient été informées ?
14 R. Je suis d'accord avec ce que vous affirmez lorsque vous dites que ceci
15 a été planifié parce que le concept de base existait. Et au vu de ce
16 document, on constate qu'il aborde le plan plus en détail que le concept
17 lui-même. Mais en lisant le paragraphe 4.3, nous constatons qu'il y a
18 encore d'autres questions, surtout si on place ceux-ci dans le contexte
19 d'autres déclarations qui sont faites dans ce document, il existe donc
20 encore des points qui doivent être définis, soient planifiés, soient
21 exécutés avant que cette opération ne puisse aller de l'avant. Et, encore
22 une fois, la dernière phrase qui précise que "ces différentes composantes
23 doivent être définies avant de pouvoir avancer et nous vous avertirons
24 quand les ordres consécutifs et décisions consécutives à cela seront
25 données à l'avenir".
26 Q. Merci de votre réponse, Monsieur Butler. Vous voulez sans doute parler
27 du paragraphe 4.5, et je cite:
28 "Une condition préalable importante et essentielle pour pouvoir mener à
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1 bien cette opération est la fourniture d'une quantité minimum de munitions
2 et d'UBS."
3 Est-ce que vous vouliez parler de cela ?
4 R. Oui, et d'approvisionnements en matière de matériels de combat. Alors,
5 bien évidemment, l'envoi de forces depuis l'OG-8 et, par la suite, depuis
6 la 28e Division sans une quantité suffisante de munitions ou d'autres
7 matériels militaires pour pouvoir réaliser ces tâches aurait certainement
8 pour conséquence une défaite cuisante pour ces forces. Donc, une des
9 conditions préalables, et donc avant que tout ceci puisse être mis à
10 exécution, c'est que les munitions et le matériel militaire devaient être
11 infiltrés dans les enclaves et placés dans des dépôts, dans des quantités
12 suffisantes pour que ce type d'opérations puisse effectivement avoir lieu.
13 Q. Merci, Monsieur Butler. Alors, regardons maintenant le point 4.7, qui
14 correspond à ce que vous venez de nous dire et qui est précisé dans le
15 détail, donc :
16 "Outre le fait d'apporter des munitions et du matériel militaire, partir
17 immédiatement en reconnaissance en territoire ennemi et à l'arrière de ces
18 territoires et regarder les caractéristiques du terrain qui doit être
19 capturé, infiltrer des hommes qui, par la suite, vont participer à ces
20 tâches. Faites un rapport sur les résultats obtenus et de ces travaux,
21 régulièrement et rapidement."
22 Est-ce que cela que vous avez à l'esprit ?
23 R. Oui, en partie, parce que le fait de faire venir des munitions se
24 rapporte précisément au paragraphe 4.7, et ceci note qu'il y a une autre
25 condition préalable, c'est-à-dire que l'OG-8 devra envoyer de petites
26 équipes de reconnaissance pour observer et reconnaître le terrain et les
27 objectifs qu'ils ont l'intention de prendre à une date ultérieure. En
28 sachant tout d'abord comment accéder à ce terrain et ensuite pour pouvoir
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1 bien identifier le terrain en question, les différentes caractéristiques
2 géographiques de ces terrains et à savoir quelles sont les dispositions
3 militaires ou les emplacements militaires de la VRS constitueront un
4 objectif précis. Il s'agit d'un élément d'information vital pour OG-8 s'ils
5 veulent avoir une quelconque chance de réussite au niveau de cette
6 opération militaire.
7 Q. Merci. Conviendrez-vous, avec moi, pour dire que la question
8 essentielle qui est posée ici c'est celle d'obtenir des munitions et des
9 ressources létales et que tout porte ici sur une question d'entraînement et
10 d'équipement et plutôt d'approvisionnement de l'armée et des unités qui
11 devront êtres employées à ces infiltrations et raids par la suite; est-ce
12 exact ?
13 R. Alors, si je lis ces différents points. Alors le point 14 ou 4.1, sous
14 paragraphe 4 en fait. Il y a différents thèmes qui sont clairement élaborés
15 ici et qui montrent quelles sont les préoccupations importantes qui sont
16 signalées à l'état-major général et le commandement Suprême est dans ce cas
17 l'ABiH.
18 La question est de savoir si oui ou non ils seront en mesure de fournir le
19 matériel militaire et technique requis, les munitions et autres matériels
20 et fournitures militaires pour pouvoir mener à bien cette opération encore
21 une fois, compte tenu du contexte OG-8 se trouve assez loin derrière les
22 lignes ennemies. Donc, il ne s'agissait pas d'une tâche très aisée.
23 Et la deuxième chose, c'est qu'il s'agissait de s'assurer qu'il y
24 avait suffisamment d'effectifs et de soldats pour accomplir cette tâche qui
25 avait fait l'objet de cette directive. Donc, je pense que ce que vous
26 dites, Monsieur Tolimir, c'est qu'il n'y a pas seulement les hommes avec
27 leurs fusils mais qu'il y avait également des besoins en formation.
28 Et le troisième point porte sur une reconnaissance approfondie du
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1 champ de bataille pour pouvoir tenir compte de l'objectif de façon à ce que
2 les forces militaires sachent où elles allaient se rendre et ce à quoi
3 elles devaient s'attendre lorsqu'elles atteignaient leurs objectifs ou
4 leurs buts.
5 Et le dernier point porte sur la question de la sécurité qui n'a pas
6 encore été abordé, mais qui constitue un thème récurrent dans cet ordre de
7 combat. Parce qu'il avait été reconnu qu'un plan d'une telle complexité, si
8 la VRS ou dans le cas où la VRS devait en prendre connaissance, surtout au
9 début de l'élaboration de ce plan, que la VRS pourrait assez rapidement
10 soit empêcher le plan d'être réaliser en attaquant les forces qui se
11 trouvaient dans l'enclave et donc l'essentiel du plan échouerait, et donc
12 ils étaient très préoccupés par cela. Il fallait non seulement réaliser
13 tout cela pour pouvoir mettre en œuvre le plan, mais il fallait également
14 minimiser le risque et empêcher l'ennemi de découvrir le plan pour
15 permettre à ce plan d'être mis en œuvre par la suite.
16 Q. Merci, Monsieur Butler. Alors, pendant vos travaux de recherche, avez-
17 vous vu des documents qui évoquent la question du commandement principal
18 qui tentait de mettre en place les conditions nécessaires à la réalisation
19 de cette opération de la 28e Division ?
20 R. Je n'ai pas particulièrement consulté des documents militaires de
21 l'ABiH portant sur les tentatives visant à fournir la 28e Division
22 d'infanterie en matériel logistique. Cependant, si je me reporte au rapport
23 des Nations Unies concernant la chute de Srebrenica, ce rapport aborde
24 cette question-là et parle de la connaissance qu'avaient les Nations Unies
25 des efforts déployées par l'ABiH et, plus précisément par le 2e Corps, aux
26 fins de faire entrer de façon illégale ou par la contrebande du matériel
27 militaire et des munitions dans les enclaves pendant les premiers six mois
28 de l'année 1995.
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1 Q. Merci, Monsieur Butler.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Alors, le D67 dans le prétoire électronique.
3 M. TOLIMIR : [interprétation]
4 Q. Maintenant je souhaite vous montrer ce document, car j'ai quelques
5 questions à vous poser à ce sujet.
6 Nous voyons qu'il s'agit d'un rapport émanant la direction des
7 renseignements dans Sarajevo, et surveillance contre-électronique, service
8 des contre-surveillance électronique, communication et mesures de contre-
9 surveillance, daté du 28 juillet 1995 --
10 L'INTERPRÈTE : Précision de l'interprète, veuillez remplacer "par des
11 moyens illégaux" par "des moyens clandestins".
12 M. TOLIMIR : [interprétation]
13 Q. -- le 13 juillet 1995 de la République de Bosnie-Herzégovine. L'état-
14 major général transmet par l'intermédiaire du commandent du 1er Corps ce
15 rapport intermédiaire au président de la présidence de la République de
16 Bosnie-Herzégovine après la chute de Srebrenica. Dans lequel rapport il
17 précise ce qu'ils avaient fait jusqu'à présent dans l'enclave, et se lit
18 comme suit :
19 "Cher Président,
20 "Compte tenu de la situation dans laquelle se sont trouvées nos
21 enclaves dans la période qui a précédé cette date, l'état-major général de
22 l'armée a entrepris une série d'actions militaires, et les procédures aux
23 fins d'organiser les membres de l'armée dans les enclaves et les préparer à
24 des situations autres et surtout la défense des territoires libres
25 existants et un engagement planifié ainsi que des préparatifs aux fins
26 d'organiser des opérations conjointes et des opérations planifiées à
27 l'avenir."
28 Et donc, voici ma question : est-ce que nous pouvons voir ici que le
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1 commandant de l'armée signale au président de l'Etat qu'il prépare ou a
2 planifié des opérations pour pouvoir défendre les enclaves avec les membres
3 de l'armée dans ces enclaves ? Et nous verrons par la suite par qui ce
4 document a été signé.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pouvons montrer la page où se
6 trouve la signature, s'il vous plaît, dans le prétoire électronique. Et
7 ensuite je reviendrai à la première page.
8 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
9 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
10 Si le général semble, et il semblerait que ce soit le cas, poser des
11 questions détaillées au témoin sur ce document, je crois qu'il s'agit d'un
12 document de quatre pages, et je crois qu'il serait juste de laisser M.
13 Butler lire ce document avant que les questions ne lui soient posées
14 dessus.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Tout dépend des questions que M.
16 Tolimir va poser au témoin. Nous verrons.
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je souhaite remercier M. McCloskey ainsi que M.
18 Butler, ainsi que les Juges de la Chambre. Nous avons vu la page où se
19 trouve la signature. Nous avons vu qui a signé ce document.
20 Est-ce que nous pouvons maintenant avoir à nouveau la première page à
21 l'écran ?
22 M. TOLIMIR : [interprétation]
23 Q. Monsieur le Témoin, veuillez nous dire si d'après ce document nous
24 pourrons voir que Delic avait informé Izetbegovic du fait qu'il préparait
25 les enclaves à une opération conjointe future ? Merci.
26 R. Oui, Monsieur. J'ai déjà vu ce document. Il se trouve que dans ma
27 déposition dans l'affaire Perisic, il y a eu discussion un petit peu
28 houleuse qui a porté sur les vols des hélicoptères dans l'enclave de
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1 Srebrenica, et je connais bien ce document.
2 Alors dans le contexte en question, comme les problèmes commencent à
3 se poser à la date du 13 juillet 1995, et que des questions sont posées, il
4 s'agit d'un rapport qui est envoyé aux échelons les plus élevés ou du
5 gouvernement de l'ABiH, et rapport dans lequel les militaires justifient
6 dans une certaine mesure l'appui qu'ils ont donné aux enclaves, et définit
7 dans le détail toutes les actions qu'ils ont dû mener pour pouvoir faire
8 entrer du matériel dans les enclaves. Bien évidemment, dans le contexte
9 donné par le général Tolimir, les termes employés laissent entendre qu'il
10 ne s'agissait pas ici d'approvisionnements qu'il leur parvenaient de façon
11 régulière ou routinière, et il y avait également la défense qui était
12 essentielle pour le territoire libre existant, et dans cette mesure-là il
13 s'agissait de recomplètement régulier, mais ce texte évoque également des
14 préparatifs visant des opérations futures.
15 Q. Merci, Monsieur Butler. Je souhaite maintenant que vous regardiez
16 la partie du texte qui se trouve sous le premier paragraphe, et on peut
17 dire :
18 "Très précisément, ce qui a été fait pour Srebrenica et Zepa."
19 Et ensuite au point 1 :
20 "Les ressources létales et les moyens matériels et techniques ont été
21 livrés à pied en petites quantités."
22 Et ensuite au deuxième point :
23 "Dix sept vols d'hélicoptère ont été effectués, et à chaque sortie
24 d'hélicoptère, un hélicoptère a été touché."
25 Maintenant, est-ce que nous pouvons voir la page suivante qui
26 comporte un certain nombre d'alinéas ? Est-ce que nous pouvons voir le
27 dernier alinéa, s'il vous plaît, là où commence le tableau, où on peut lire
28 :
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1 "Le tableau ci-dessous montre exactement quels moyens militaires et
2 techniques ont été livrés à Srebrenica et à Zepa."
3 Et ensuite, il y a une répartition de tous ces matériels, et ceci
4 figure dans un tableau.
5 Voici donc ma question : l'état-major de l'ABiH, s'est-il assuré par
6 le biais de ces sorties d'hélicoptère que les enclaves de Srebrenica et
7 Zepa reçoivent du matériel et des approvisionnements suffisants pour leur
8 permettre de lancer des attaques ?
9 R. Bien, Monsieur. Soit -- eh bien, comme dans le cadre de la VRS,
10 c'était l'état-major principal qui menait ces actions par l'intermédiaire
11 du corps et des formations subordonnées. Ici, le commandement Suprême de
12 l'ABiH a mené des opérations soit par le biais du commandement Suprême ou
13 soit directement par le biais du 2e Corps, des opérations pour essayer de
14 faire entrer les munitions et du matériel militaire à Srebrenica et Zepa.
15 Le fait que les opérations militaires ont été menées dans la mesure où
16 elles ont été menées effectivement illustre le fait, après coup, qu'ils ont
17 reçu suffisamment de munitions et d'approvisionnements pour pouvoir mener
18 ces opérations. Alors, la question inconnue, c'est de savoir si oui ou non
19 ils ont reçu suffisamment d'approvisionnements et de matériels militaires
20 pour pouvoir mener à bien l'opération à grande échelle qui avait été prévue
21 par eux.
22 Q. Merci, Monsieur Butler. Veuillez regarder ce tableau maintenant,
23 et vous verrez qu'au point 1, on peut lire : "Zepa reçoit 173 600
24 cartouches; Srebrenica, 354 658; au total, 469 228," et ensuite dans les
25 colonnes suivantes, nous voyons des cartouches correspondantes à des
26 calibres de 7,62 millimètres. Ensuite au point 2, quatre -- 60 7.9 sont
27 cités; ou plutôt, ça c'est au numéro 3. Et ensuite, il y a des grenades et
28 des grenades à fusil, des grenades à -- peut-être que vous pourriez
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1 expliquer ce qu'est un RPG aux Juges de la Chambre, où on peut lire "309D".
2 Alors, qu'est un RPG ?
3 R. Comme cela est indiqué entre parenthèses, il s'agit de "grenade
4 lance-roquettes." Alors, il s'agit en fait, lorsque l'on parle du RPG, du
5 modèle soviétique qui d'ailleurs a été copié par un peu tout le monde un
6 peu partout. Donc il s'agit d'un lance-grenades avec lequel on peut tirer
7 les roquettes RPG. Donc, là, vous avez un certain nombre de lance-
8 roquettes, ainsi que les roquettes supplémentaires pour ces lance-
9 roquettes. C'était quelque chose qui se tenait à la main. C'était une arme
10 qui se tenait à la main, et bon, je vous dirais que la plupart des forces
11 militaires légères en avaient.
12 Q. Merci, Monsieur Butler. Est-ce que vous pourriez nous dire, je
13 vous prie, si vous savez à la lecture de ce document quand les munitions et
14 les armes ont été larguées, parce qu'il y a eu largage aérien. Est-ce que
15 vous savez quand les Musulmans ont commencé à faire ceci en 1995, est-ce
16 que vous savez la durée de cette opération ? Merci.
17 R. Alors, je vais vous dire ce que je sais, et d'ailleurs ce que je
18 sais, je le tiens d'informations contenues dans des rapports des Nations
19 Unies. Si ma mémoire ne me fait défaut, je pense que ce type d'opérations
20 de réapprovisionnement à commencer au début de l'année 1995. Je ne peux pas
21 être plus précis que ceci. Vous savez il y a un certain nombre d'années qui
22 se sont écoulées depuis que je me suis intéressé à cette question précise.
23 Alors, bon, si vous souhaitez véritablement obtenir une date précise, je
24 renverrais la Chambre de première instance à ce rapport des Nations Unies
25 qui donne des détails à ce sujet.
26 Q. Merci, Monsieur Butler. Et merci de nous avoir donné la référence, en
27 quelque sorte, à ce document.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que sur la page de droite, ce qui
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1 correspond à la version serbe, est-ce que nous pourrions voir maintenant le
2 document de la liste 65 ter 420. Moi j'ai le document serbe, le document
3 papier, donc je pourrais lire directement ce document.
4 Et je souhaiterais que le tableau reste à l'écran du côté gauche.
5 Alors il s'agit d'un document qui émane du commandement du Groupe
6 opérationnel 8 de Srebrenica, 28e Division, vous voyez que la date est la
7 date du 15 novembre 1994. Et le titre du document est "Plan de base pour
8 l'exécution des tâches", alors vous voyez que cela a été envoyé à l'état-
9 major du commandement Suprême de l'armée de la BiH, ainsi qu'au général de
10 brigade Enver Hadzihasanovic.
11 L'INTERPRÈTE : Les interprètes demandent à M. Tolimir d'avoir l'amabilité
12 de ralentir son débit.
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] Et est-ce que la dernière page pourrait être
14 affichée pour que nous puissions voir qui a signé le document.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ecoutez, visiblement, le prétoire
16 électronique ne vous a pas donné la bonne page. Vous vouliez avoir le
17 document D67, donc, en anglais sur la gauche de l'écran, et notamment le
18 tableau, c'est cela ?
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, oui, c'est tout à fait exact, Monsieur le
20 Président. Si cela est possible, ce serait très bien. Sinon, nous
21 reviendrons là-dessus plus tard.
22 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Non, je souhaite tout simplement
23 comprendre ce que vous souhaitez avoir.
24 Donc sur la gauche de l'écran, vous voulez avoir la version anglaise du
25 document D67; c'est cela ? Et que voulez-vous avoir sur la droite de
26 l'écran, est-ce qu'il s'agit du document qui est maintenant à l'écran, et
27 si je vous ai bien compris vous le voulez non pas en serbe, mais vous le
28 voulez en anglais, puisque la version B/C/S, vous l'avez dans un document
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1 papier que vous avez; c'est cela ?
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Mais sur la partie de droite, nous avons
3 une version serbe de ce document, alors que personnellement je souhaiterais
4 que la version anglaise du document soit affichée, et ce, donc, pour la
5 Chambre de première instance, et je voudrais qu'il soit affiché sur la
6 droite.
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie. Il s'agit du
8 document 420 de la liste 65 ter, dont vous demandez l'affichage en anglais,
9 merci, enfin si cela est possible bien entendu.
10 Donc sur la gauche de l'écran, nous voulons avoir le document D67. Ah
11 maintenant je vois que le document D67 est affiché sur la droite de
12 l'écran. Bien, vous vouliez avoir également, bon de l'autre côté, le
13 document 420 de la liste 65 ter.
14 Ah voilà, je pense que cela a été fait maintenant, enfin il me semble. Ah
15 non, non, puisque nous avons le même document sur la droite et sur la
16 gauche de l'écran.
17 Voilà parfait. Donc je pense que nous avons ces documents maintenant.
18 Monsieur Tolimir --
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président,
20 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, je n'avais pas
21 terminé.
22 Je vous rappelle que les interprètes vous ont demandé de ne pas lire si
23 vite les documents.
24 Poursuivez, je vous prie.
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
26 Donc, vous voyez le document sur la droite de l'écran, c'est un document en
27 anglais, est-ce que la première page de ce document pourrait être affichée
28 parce que nous devons juste lire la dernière phrase de la première page.
Page 16998
1 Merci.
2 M. TOLIMIR : [interprétation]
3 Q. Alors voilà, je vais vous donner lecture de la première phrase :
4 "J'ai reçu et étudié de façon méticuleuse votre plan de base aux fins
5 d'exécution de la tâche. J'aimerais émettre mes points de vue et
6 suggestions à cet égard.
7 "Numéro 1 - le plan est acceptable.
8 "Deuxièmement, le numéro 2 est acceptable.
9 "Le numéro 3 - engagement des forces…"
10 Bon, je ne vais pas poursuivre ma lecture. Il fournit son opinion à
11 propos du déploiement des groupes de combat. Et puis à la fin du document,
12 vous voyez la signature, et je souhaiterais que le dernier paragraphe de la
13 dernière page soit affiché. Regardez ce qui est écrit au paragraphe 12
14 "Remarques générales".
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Regardez l'écran, regardez l'écran.
16 Les interprètes ne peuvent pas suivre. Vous lisez beaucoup trop vite. Si
17 vous voulez que tous vos propos soient consignés à l'écran et dans le
18 compte rendu d'audience, ralentissez.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
20 Et je m'excuse auprès de la Chambre de première instance et des
21 interprètes.
22 M. TOLIMIR : [interprétation]
23 Q. Regardez maintenant ce que M. Oric indique, il explique ce dont il a
24 besoin pour l'exécution de sa tâche. Alors les quantités suivantes de
25 munitions devront être amenées pour mener à bien la tâche en question. Et
26 vous avez toujours le tableau affiché sur la gauche, voyez qu'il a reçu 354
27 000 cartouches, il n'en avait demandé que 173 000, donc il en a reçu trois
28 fois plus. Il avait demandé 55 000 autres cartouches, un type différent de
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1 cartouches, et nous voyons qu'il en a 20 000, Zepa en a reçu 4 360. Et
2 puis, il poursuit, il a besoin -- enfin, il dit avoir besoin de 150 lance-
3 roquettes, il veut avoir 200 grenades à tube, et cetera.
4 Alors, j'aimerais vous poser une question : est-ce que M. Oric a reçu par
5 largage aérien toutes les munitions et armes qu'il avait demandées pour
6 cette opération ?
7 R. Ecoutez, je ne sais pas si je peux répondre à cette question parce
8 qu'il y a un élément d'information qui fait défaut et qui est absolument
9 nécessaire, il s'agit en fait de ce qui correspond aux cartouches
10 utilisées. Comme ça, dans l'abstrait, 469 000 cartouches livrées, écoutez,
11 ça me semble beaucoup, et ça me semble suffisant pour stocker pour ce type
12 d'opération. Mais il faut savoir si ces munitions sont utilisées dans le
13 cadre d'autres opérations militaires ou pour défendre l'enclave des
14 attaques, des attaques de la VRS. Donc là il y a une partie de l'équation
15 qui fait défaut, qui manque pour voir s'il a pu véritablement stocké tout
16 ce dont il avait besoin pour ces opérations, il faudrait savoir ce que la
17 28e Division utilisait dans le cadre de ce dont elle avait besoin
18 régulièrement.
19 Parce que s'ils utilisaient 600 000 cartouches et qu'ils n'en avaient
20 obtenues que 469 000, alors la réponse est non, il n'a pas reçu les armes
21 et les munitions nécessaires. Mais s'ils n'utilisaient que 100 000
22 cartouches, alors là, la réponse est affirmative, parce qu'il en a reçu
23 trois fois plus ou trois fois plus de munitions qu'il ne pensait avoir
24 besoin. Mais sans les faits et les chiffres, relatifs à l'utilisation faite
25 par les unités militaires à ce moment-là, cela peut vous induire en erreur,
26 si je réponds à la question, lorsque vous me demandez si le
27 réapprovisionnement avait été adéquat ou non.
28 Q. Merci, Monsieur Butler. Mais, avant le début de l'opération, est-ce que
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1 la zone démilitarisée était censée exécuter des opérations ? Est-ce qu'elle
2 était censée utiliser des munitions à partir du moment où elle a été
3 démilitarisée, cette zone ? Et, dans ce cas, est-ce que nous pouvons nous
4 interroger pour savoir si une munition était utilisée ou non ? Ce que
5 j'entends, c'est que la zone, elle aurait dû être démilitarisée. Donc, les
6 armes, elles auraient dû être saisies.
7 R. Oui. Dans l'abstrait, dans l'absolu, je suis d'accord. Si la zone était
8 démilitarisée, tel que cela avait été envisagé, vous n'utilisez aucune
9 munition, bien entendu, mais nous savons toutefois que cela n'était pas le
10 cas.
11 Q. Merci, Monsieur Butler. Vous êtes analyste militaire et vous êtes
12 chercheur également. Est-ce que vous pourriez nous dire si le commandant
13 qui doit exécuter une tâche, qui a reçu l'ordre d'exécuter une tâche, doit
14 faire des provisions, doit faire des stocks de munitions pour une
15 opération, étant donné qu'il recevait ces stocks par voie aérienne sous le
16 contrôle de la FORPRONU qui, d'ailleurs, était en mesure de contrôler le
17 moindre bruit fait par le moindre hélicoptère ?
18 Q. Alors, pour répondre à la première partie de votre question, vous me
19 demandez ce qui suit. Un commandant envisage de mener à bien des opérations
20 militaires. Bien entendu, s'il l'envisage, il va prendre les mesures de
21 précaution nécessaires pour stocker non seulement des munitions, mais
22 également tout le matériel militaire dont il pense avoir besoin pour
23 exécuter ladite opération. Bien entendu, il doit le faire en prenant en
24 considération les autres exigences militaires à ce moment-là. Donc, il faut
25 savoir qu'il sait ce qu'il doit faire et, au vu des circonstances, ce qui
26 peut être fait dans la pratique pourrait être différent.
27 Bon, moi je ne sais pas si je peux répondre à la deuxième question que vous
28 m'avez posée, à savoir la FORPRONU qui est en mesure de contrôler l'espace
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1 aérien et ce genre de chose. Ecoutez, d'ailleurs moi je ne sais pas si je
2 dois répondre à cette question. Oui, oui. Il y avait réapprovisionnement,
3 non seulement par voie terrestre, mais par hélicoptère. Il y a eu donc des
4 vols d'hélicoptère de réapprovisionnement. Donc, la réponse est
5 affirmative. Oui, ils ont obtenu des réapprovisionnements et, bien entendu,
6 un commandant prudent et avisé doit stocker cet approvisionnement, ses
7 ressources.
8 Q. Merci.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Document suivant D53, je vous prie.
10 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, vous avez présenté
11 ce document 420 de la liste 65 ter. Avez-vous l'intention de le verser au
12 dossier ?
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, bien sûr. Bien sûr et merci. Merci,
14 Monsieur le Président, de me le rappeler.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Le document sera versé au dossier.
16 M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 420 de la liste 65 ter
17 deviendra le document D302. Merci.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
19 Q. Donc, est-ce que nous pourrions maintenant nous pencher sur le document
20 D53 ?
21 Merci. Merci, Alexandre.
22 M. TOLIMIR : [interprétation]
23 Q. Alors, il s'agit d'un ordre, ordre qui a été donné par l'ABiH, le 17
24 juin. Nous y trouvons une référence à des opérations actives de combat, et
25 je vais vous donner lecture du premier paragraphe :
26 "Suite à un ordre -- "
27 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Un petit moment, je vous prie. Merci.
28 Oui, j'allais justement demander à ce que la version B/C/S soit élargie.
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1 Merci.
2 Poursuivez.
3 M. TOLIMIR : [interprétation]
4 Q. Je disais donc -- je reprends ma lecture.
5 "Suite à un ordre oral donné par le commandant de l'état-major général de
6 l'ABiH, le général Rasim Delic, et à l'occasion des succès obtenus par les
7 unités de l'ABiH dans la zone, dans la grande zone entourant Sarajevo et
8 Gorazde, ainsi qu'au vu des renseignements secrets obtenus suivant lesquels
9 le commandement des forces de l'agresseur du Régiment de Protection à Han
10 Pijesak a placé une partie de ses unités en réserve pour qu'elles
11 interviennent au cas où nos forces lanceraient une attaque à partir de
12 Zepa, je donne l'ordre suivant :
13 "Premièrement, exécuter tous les préparatifs au sein du commandement de la
14 28e Division de l'armée de terre pour exécuter les opérations de combat
15 offensives afin de libérer le territoire de Bosnie-Herzégovine, afin de
16 mettre à l'épreuve les forces de l'agresseur et leur infliger des pertes en
17 coordonnant les actions avec les forces de l'ABiH qui exécutent des
18 opérations dans la zone du Grand-Sarajevo."
19 Deuxièmement :
20 "Planifier des tâches réalistes qui nous assureront du succès sur la
21 base d'une évaluation exacte et du potentiel de nos forces à Srebrenica et
22 à Zepa."
23 J'aimerais maintenant vous poser une question. La personne qui a
24 rédigé ce document, qui a donné l'ordre, ainsi que la personne qui a reçu
25 l'ordre, donc je pense à ces personnes, est-ce que ces deux personnes ont
26 présenté une évaluation réaliste de leurs capacités militaires en
27 envisageant l'exécution de cette tâche ? Merci.
28 R. Si je comprends bien votre question, Monsieur, vous me demandez
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1 si -- enfin, vous me demandez la chose suivante. Bon, il y a un ordre qui
2 est transmis à des échelons supérieurs par l'intermédiaire des niveaux
3 intermédiaires au commandement qui doit exécuter l'action. Et vous me
4 demandez si les différents échelons de la filière ont procédé, ou les
5 différents commandements en quelque sorte, ont procédé à une évaluation des
6 ordres qui sont reçus et déterminent ainsi s'ils peuvent mener à bien ou
7 non d'ailleurs l'ordre exécuté, ou s'ils peuvent le mener à bien
8 partiellement seulement ou s'ils ne peuvent l'exécuter que de façon très
9 limitée. Ça, il s'agit d'en fait une fonction tout à fait normale pour un
10 commandement. Mais est-ce que c'est là la question que vous me posez dans
11 un premier temps, Monsieur ?
12 Q. Oui, oui. Voilà ce que -- enfin. Voilà ce que je vous demande. Il
13 y a une personne qui a donné cet ordre pour que cette tâche soit exécutée,
14 puis il y a une autre personne qui était censée exécuter ladite tâche. Est-
15 ce que les deux personnes devaient prendre en considération l'évaluation
16 réaliste de la totalité du matériel des ressources létales et des autres
17 ressources nécessaires à l'exécution de cette tâche ? Merci.
18 R. Oui, oui, Monsieur. Ecoutez, en ce sens, à la fois la personne qui va
19 intervenir ou la personne intermédiaire, en l'occurrence le général
20 Budakovic, ainsi que la personne qui a reçu l'ordre, sont censées, c'est ce
21 qu'on attends de ces personnes, elles sont censées adapter, ajuster la
22 tâche à ce qui est possible, à ce qui est réaliste et, pour ce faire, ils
23 doivent savoir s'ils ont tout le matériel nécessaire, les effectifs
24 nécessaires pour exécuter la tâche. Du point de vue militaire, il n'a
25 absolument aucun sens de planifier l'exécution d'une tâche si vous savez
26 que vous ne pourrez pas la mener à bien parce qu'il y a, il vous manque par
27 exemple des munitions ou des éléments d'approvisionnement nécessaires.
28 Q. Merci, Monsieur Butler. Et est-ce que vous avez remarqué, dans le
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1 premier paragraphe, de cet ordre qu'il est fait une référence à des
2 opérations offensives afin de libérer le territoire ? Et, lorsque nous
3 parlons d'évaluations, j'aimerais savoir s'ils ont pris en considération la
4 tâche visant la libération de tout le territoire de Bosnie-Herzégovine ? En
5 d'autres termes, est-ce que les commandants de l'ABiH pensaient être
6 finalement capables d'exécuter cette tâche ?
7 R. Ecoutez, pour ce qui est de cet ordre précis, je dirais que c'est un
8 ordre qui est beaucoup plus limité que la portée de votre question ou que
9 le sens de votre question. Parce que c'est un ordre d'ailleurs qui, de
10 façon très astucieuse en fait, prend en considération le fait que l'ABiH a
11 appris que le 65e Régiment de Protection a réussi à maintenir un nombre
12 assez considérable de forces de réserve qui pourraient être utilisées dans
13 la zone de Sarajevo. Et, en fait, le 65e Régiment de Protection a été,
14 pendant toute la guerre, déployé dans plusieurs endroits de la Republika
15 Srpska parce qu'il représentait une force de réserve qui était à la fois
16 mobile et puissante. Donc, au vu de ces éléments d'informations, lorsque je
17 lis cet ordre, je comprends que le 2e corps et la 28e Division d'infanterie
18 s'entendent dire qu'il faut qu'ils organisent une attaque militaire à
19 partir de Srebrenica ou de Zepa. L'objectif essentiel étant d'assurer que
20 le 65e Régiment de Protection est bien sur les lieux, là-bas, et est engagé
21 à ce niveau-là. Et ainsi, leurs réserves seront épuisées et seront
22 utilisées, ce qui fait que ses réserves ne pourront pas être re-déployées
23 dans la zone de bataille de Sarajevo et Gorazde qui, pour reprendre de
24 l'ABiH, était la bataille critique qui était en cours. Alors, pour ce qui
25 est de ce document en fait, il ne faut pas le lire, enfin, comme vous le
26 suggérez, il n'a pas la portée si large que vous suggérez. C'est ce à quoi
27 ils s'attendent. Ils s'attendent à pouvoir être à même de libérer tout le
28 territoire de l'Etat de Bosnie-Herzégovine.
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1 Q. Merci. Mais regardez, je vous prie, le premier paragraphe. Lisez-le à
2 nouveau ce premier paragraphe. Regardez ce qui est écrit. Et je lis le
3 paragraphe à nouveau. Je cite :
4 "Exécuter tous les préparatifs au sein du commandement de la 28e Division
5 de l'armée terrestre afin d'exécuter des opérations offensives de combat
6 afin de libérer les territoires de Bosnie-Herzégovine."
7 Cela a été signé par le général de brigade Sulejman Budakovic. Donc, est-ce
8 que cela signifie qu'il envisage la libération de l'intégralité du
9 territoire de Bosnie-Herzégovine ? Et toutes ces tâches qui doivent être
10 exécutées et toutes les tâches, plutôt, qui doivent être exécutées lors
11 d'une opération offensive ? Merci.
12 R. Non, non, Monsieur. Pour moi, bon, il est écrit "afin de libérer le
13 territoire de Bosnie-Herzégovine", moi ce que j'entends en fait, c'est ce
14 qu'ils sont déjà en train de faire dans les zones autour de Sarajevo et de
15 Gorazde. Alors, bien entendu, l'un des buts de l'ABiH pendant cette guerre
16 était de libérer tous les territoires qu'ils considéraient comme
17 territoires occupés. Mais pour ce qui est de ce document précis, moi je n'y
18 trouve pas en fait, je ne l'interprète pas comme vous.
19 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, je pense que le
20 moment est venu de faire la deuxième pause.
21 Nous allons lever l'audience, et reprendre à 13 heures.
22 --- L'audience est suspendue à 12 heures 29.
23 --- L'audience est reprise à 13 heures 03.
24 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir, veuillez
25 poursuivre, je vous prie.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
27 M. TOLIMIR : [interprétation]
28 Q. Monsieur Butler, est-ce que le chef de l'état-major du 2e Corps
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1 d'armée, le général de brigade général Budakovic, faisait référence à un
2 ordre oral donné dans le but pour mener des préparations pour des
3 opérations de combat ? S'appuie-t-il, en réalité, sur l'ordre de Delic
4 lorsqu'il a donné cet ordre ?
5 R. En partie, il semblerait qu'à la lecture de l'introduction du premier
6 paragraphe, on peut lire : "Conformément à l'ordre verbal…" et, bien sûr
7 aussi, en faisant référence à un document précédent. Et lorsqu'on regarde
8 le tout dans son ensemble, cet ordre a été écrit dans le contexte de la
9 réception d'un ordre verbal de Delic qui voulait que des actions à l'appui
10 soient menées à bien pour s'assurer que les objectifs militaires de l'ABiH
11 autour de Sarajevo et Gorazde puissent mener à bien leurs opérations avec
12 succès.
13 Q. Bien, merci. Cet ordre oral aurait-il pu être un ordre donné aux
14 commandants et aux chefs d'état-major de la 28e Division au poste de
15 commandement ? Merci.
16 R. Je ne suis pas tout à fait sûr d'avoir bien saisi votre question. Est-
17 ce que vous me demandez si ce document-ci, tel qu'élaboré par le général
18 Budakovic, me demandez-vous si ce document est fondé, dans une grande
19 mesure, sur l'ordre oral ? Est-ce que c'est ce que vous me demandez ?
20 R. Oui. Merci. En fait, je voulais savoir si Budakovic, dans son ordre
21 oral envoyé à Delic, est-ce que les membres du commandement de la 28e
22 Division auraient dû également connaître cet ordre oral, puisque comment
23 fait-il allusion à un ordre verbal si ces derniers ne l'ont jamais reçu ?
24 Merci.
25 R. Oui, Monsieur. En fait, je suis d'accord avec votre affirmation selon
26 laquelle vous nous dites que c'est l'ordre que Budakovic a envoyé au
27 commandement de la 28e Division. Et, dans une très grande mesure, il
28 semblerait que c'est fondé sur l'ordre oral. Et je suis d'accord également
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1 pour dire qu'étant donné la référence du document en question, ceci
2 présuppose que le commandement de la 28e Division à Srebrenica a
3 connaissance de ce document ainsi que de la situation générale.
4 Q. Merci. Voyons maintenant ensemble si le commandement de la 28e Division
5 avait connaissance de l'ordre oral donné par le commandant.
6 Et j'aimerais que l'on affiche la pièce D1. Merci.
7 [Le conseil de la Défense se concerte]
8 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Veuillez, je vous prie, éteindre vos
9 micros lors de vos discussions.
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
11 M. TOLIMIR : [interprétation]
12 Q. Nous voyons ici une déclaration du chef de l'état-major de la 28e
13 Division qui dit qu'il s'est trouvé au poste de commandement à Kakanj, chez
14 le chef de l'état-major, et qu'il était allé voir le commandant au poste de
15 commandement de l'ABiH, en avril 1995. C'est peut-être à ce moment-là qu'il
16 ait eu son ordre oral, puisque je ne sais pas de quelle façon il aurait pu
17 l'obtenir autrement.
18 Voyons maintenant cette déclaration qui se trouve à la page 5, en serbe, et
19 à la page 6, en anglais.
20 Voilà. En serbe, il est indiqué au quatrième paragraphe, qui se lit comme
21 suit -- il s'agit du deuxième paragraphe en anglais :
22 "Vers la fin du mois d'avril, nous sommes partis de Zepa en hélicoptère" --
23 C'est une erreur. J'ai cherché la page en anglais.
24 "Vers la fin du mois d'avril, nous sommes partis de Zepa en hélicoptère
25 pour nous rendre à Zenica. Il s'agissait d'une délégation qui était envoyée
26 de Srebrenica à la tête de laquelle se trouvait le commandant Naser Oric…"
27 Et cetera. Il énumère les personnes qui étaient présentes. Ils
28 avaient reçu pour tâche, et cetera, et cetera.
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1 Donc, dites-nous s'il vous plaît si ceci nous démontre clairement qu'un
2 contact verbal aurait pu être effectué avec le chef de l'état-major, Enver
3 Hadzihasanovic, et est-ce qu'il aurait pu lui donner à ce moment-là l'ordre
4 sur le début des opérations de combat ainsi que l'ordre sur la percée qui
5 était effectuée de Srebrenica à Tuzla ? Merci.
6 R. Là où j'ai du mal à suivre votre idée, c'est que le document qui a fait
7 l'objet de notre discussion tout à l'heure, je ne vois pas de quelle façon
8 il se rapporte à cette heure et à cette date. Pourriez-vous me montrer de
9 nouveau le document original ? Je voudrais voir la date qui figure sur le
10 document précédent, et je voudrais pouvoir comparer les deux pour le situer
11 dans le temps lorsqu'il s'agit de cet ordre oral ou écrit plutôt.
12 Q. Merci. Vous souvenez-vous que l'ordre qui a été publié le 11 novembre
13 1994 sur l'opération portant sur la percée et l'établissement des liens
14 entre les enclaves ? Vous souvenez-vous de cela ?
15 R. Oui, Monsieur.
16 Q. Très bien. Est-ce que vous voyez que ce document parle du mois d'avril
17 1995, donc ce document-ci porte sur l'événement qui s'est déroulé plus tard
18 ?
19 Et regardez, je vous prie, la septième ligne en dessous de l'indication
20 "avril 1995", on peut lire, je cite :
21 "Le commandant Oric et moi-même étions censés revenir ensemble, mais après
22 s'être entendus et entretenus avec le commandant de l'état-major principal,
23 Oric a été autorisé de rester à Tuzla pendant un certain temps et de
24 revenir à Srebrenica après la fin de l'instruction des officiers supérieurs
25 qui sont venus suivre une formation."
26 Est-ce que ceci nous permet de voir qu'un contact avait été établi par le
27 commandant de la 28e Division avec le commandant de l'état-major principal,
28 et que ces derniers avaient séjourné à cet endroit-là, à partir du mois
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1 d'avril 1995 jusqu'au 5 octobre 1995, lorsque Naser Oric est resté derrière
2 ?
3 R. Eh bien, écoutez, je vais voir si je vous ai bien compris.
4 Si j'ai bien compris le texte, si j'ai bien compris la teneur de votre
5 question correctement, d'ailleurs me demandez-vous si je pense que pendant
6 cette période, s'agissant des mois de mai et avril -- et mai 1994, les
7 activités dont nous parlons ici, si en réalité il s'agit de l'ordre verbal
8 visant à la mise en œuvre de ce plan dont vous avez parlé, à savoir le plan
9 02-1-134-1, du 9 novembre 1994 ? Est-ce que c'est bien ce que vous me
10 demandez ?
11 Q. Merci. Ma question est la suivante. Justement, par rapport à ce que
12 vous venez de dire, est-ce que le commandant Delic, le commandant de
13 l'ABiH, avait-il des contacts verbaux avec le commandant de l'état-major de
14 la 28e Division, comme Ramiz Becirovic le dit ici dans sa déclaration ou,
15 en d'autres mots, à partir de la fin du mois d'avril, fin avril début mai ?
16 Merci.
17 R. Il aurait pu communiquer de différentes façons. Comme vous le savez,
18 non seulement ils auraient pu communiquer oralement, mais ils pouvaient
19 également communiquer de façon écrite par le biais de communications
20 informatiques chiffrées, donc je ne limiterais pas les contacts à ces
21 simples communications orales. Car, si cet individu était à l'extérieur ou
22 en dehors de l'enclave, que ceci augmenterait sa capacité à pouvoir
23 communiquer en personne et encore moins oralement, par téléphone.
24 Q. Merci, Monsieur Butler. J'ai signalé une réunion à laquelle ils étaient
25 en contact direct, et c'est quelque chose dont a parlé Becirovic. Et,
26 ensuite, j'ai dit qu'il n'était pas possible d'avoir d'autres contacts s'il
27 n'y avait ni communication ni visite. Et, dans ce cas précis, il décrit une
28 visite, et on peut lire :
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1 "…en vertu un ordre oral émanant du commandant de la BiH, préparer les
2 préparatifs pour des opérations de combat pour libérer le territoire de
3 l'ABiH."
4 C'est ainsi que commence cet ordre ou cette lettre.
5 Est-ce que Delic aurait pu donner cet ordre verbalement sur le moment où
6 l'opération était censée commencer et le plan qui avait été élaboré à cet
7 effet ? Est-ce qu'il aurait pu le faire avant cette date parce qu'ils
8 étaient là pour y être entraînés, et organiser les préparatifs ?
9 R. Alors, je souhaite qualifier un élément. Je ne lis pas cet ordre de la
10 même façon que vous, à savoir que ceci peut être qualifié comme une
11 libération pleine et entière du territoire, qu'il s'agit d'un ordre qui est
12 donné à cet effet. Cela étant dit, le général Delic aurait pu donner cet
13 ordre, que ce soit par écrit ou verbalement, à n'importe quel moment où il
14 estimait que les conditions étaient réunies pour commencer les derniers
15 préparatifs du plan dont nous avons parlé pour le 29 novembre 1994. Le fait
16 que les différents commandants, les commandants pertinents sont présents à
17 Tuzla aurait été l'occasion qui lui aurait permis de le faire étant donné
18 qu'ils étaient tous là.
19 Et c'est une pratique militaire qui veut que lorsque les commandants
20 subordonnés et les principaux officiers sont là physiquement, il est
21 possible de les "briefer" et cet ordre permet de faire comprendre à chacun
22 quelles sont les tâches qui leur ont été assignées et ce que l'on attend
23 d'eux. Alors, si j'étais d'accord avec votre chronologie des événements et
24 votre affirmation, je dirais que les derniers préparatifs pour cette
25 opération n'auraient certainement pas commencé avant la date où ces
26 individus pertinents, qui étaient à Tuzla, reviennent dans l'enclave pour
27 pouvoir commencer ces préparatifs.
28 Q. Merci, Monsieur Butler.
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1 Alors veuillez répondre à cette question-ci. Le contact entre Naser Oric et
2 son adjoint, Ramiz Becirovic, et le commandant de l'armée, Rasim Delic, le
3 contact entre ces hommes était-il réel et physique, et le commandant de
4 l'armée de la BiH, est-ce que ceci, ce contact, a réellement existé à cette
5 date, le 5 du mois, que cite Ramiz Becirovic ?
6 R. Je n'ai pas de réponse à la question. Je ne peux pas vérifier dans sa
7 déclaration ce qu'il en était, ce qui n'était pas le cas et ce qui serait
8 arrivé. Je ne sais pas.
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Alors nous avons un problème au
10 niveau du compte rendu.
11 C'est la question posée par M. Tolimir, on fait mention de "Naser Oric", et
12 le "principal". Je ne sais pas s'il a parlé de "principal" ou son
13 "principal adjoint", Ramiz Becirovic, et le commandant de l'ABiH. Encore
14 une fois, nous voyons ici le nom de "Naser Oric". Mais je crois que nous
15 avons entendu le nom de "Rasim Delic". Est-ce exact, Monsieur Tolimir ?
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Nous allons
17 préciser tout cela, et je vais citer les propos de Ramiz Becirovic que l'on
18 peut trouver dans sa déclaration au paragraphe 3, ou plutôt la septième
19 ligne de ce paragraphe qui commence par les mots : "A la fin du mois
20 d'avril 1995," et la septième ligne de ce paragraphe se lit comme suit :
21 "Le commandant Oric et moi-même, nous étions censés retourner ensemble.
22 Mais après une discussion avec le commandant de l'état-major général, Oric
23 a reçu l'autorisation de rester à Tuzla pendant un certain temps et de
24 rentrer à Srebrenica après la fin de l'entraînement des officiers qui
25 devaient se terminer à la fin du mois de mai, des officiers qui étaient
26 arrivés avant cette date."
27 M. TOLIMIR : [interprétation]
28 Q. Alors voici ma question, Monsieur Butler. D'après cette déclaration de
Page 17012
1 M. Becirovic, pouvons-nous en conclure qu'il y avait une communication
2 orale entre le général Delic, Naser Oric, et Ramiz Becirovic dans les mois
3 d'avril et mai 1995, telle que décrit ici par Becirovic dans sa
4 déclaration, et est-ce possible que c'est à cette date-là qu'il a donné cet
5 ordre oral qui a été évoqué dans le document D53 que j'ai cité plus haut,
6 le document qui est daté du 17 juin ? En d'autres termes, était-il déjà au
7 courant de la teneur de l'ordre oral de Delic ?
8 R. Je ne veux pas me faire passer pour quelqu'un d'obstiné, mais je ne
9 suis pas certain de pouvoir répondre à cette question. Il s'agit d'une
10 déclaration qui est faite par une personne en particulier, et je ne suis
11 pas moi-même en mesure de conclure quoi que ce soit en me fondant sur une
12 déclaration, surtout les conclusions que vous recherchez. Ma réponse
13 consisterait à dire que peut-être que M. Becirovic est la personne à
14 laquelle vous devriez poser cette question.
15 Q. Merci. Je n'insisterais pas. Vous avez analysé ces documents, et voici
16 ma question qui est maintenant très précise. Est-ce que Ramiz Becirovic
17 déclare dans cette déclaration que lui et Naser Oric avaient un contact
18 direct ou étaient en contact direct avec Rasim Delic ? Merci.
19 R. Encore une fois, ce que dit cette déclaration, elle dit qu'il n'y a pas
20 une phrase -- il y a une phrase en particulier :
21 "Dans l'intervalle, le commandant de l'état-major général est arrivé. Il
22 nous a permis de nous rendre à Viseka [phon] en hélicoptère, et nous sommes
23 allés à un endroit, où le commandant du corps Delic nous a reçu encore une
24 fois."
25 Je peux vérifier que c'est ce que dit cette déclaration, mais je ne peux
26 pas vérifier que ce dit la déclaration correspond à la réalité et, en tout
27 cas, pas dans le contexte de cette réunion-là.
28 Q. Merci, Monsieur Butler. Nous n'allons plus perdre de temps sur ce
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1 document, et les Juges de la Chambre pourront se faire leur propre opinion
2 là-dessus.
3 Regardons maintenant le document D178. Il s'agit d'un rapport du
4 renseignement.
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Avant d'afficher ce document-là, je
6 souhaite voir la première et la dernière page du document actuel. Je crois
7 que c'est le D1 ou le 1D1.
8 M. LE GREFFIER : [interprétation] C'est le D1.
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.
10 Nous n'avons maintenant que la version B/C/S à l'écran.
11 Merci. C'est un document qui porte la date du 11 août 1995.
12 Je souhaite voir la dernière page, s'il vous plaît, avec la signature.
13 On peut lire : "Signé par Ramiz Becirovic." Merci beaucoup.
14 Maintenant nous pouvons voir le document suivant, le D178.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
16 M. TOLIMIR : [interprétation]
17 Q. Alors, le 1D178 est maintenant sur nos écrans. Et on peut lire au
18 niveau du titre "Etat-major de la VRS, secteur du renseignement et de la
19 sécurité". Daté du 22 juin 1995. Et nous verrons, pour finir, le tampon où
20 nous voyons la date, qui est celle du 23 juin ou avril 1995.
21 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je pense qu'il faudrait élargir le
22 document, je vous prie.
23 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
24 Donc, nous allons nous intéresser au quatrième paragraphe de ce document,
25 qui figure à la page 3. Merci.
26 M. TOLIMIR : [interprétation]
27 Q. Je cite. Alors, toutes mes excuses. Je cite le quatrième paragraphe :
28 "Il a été confirmé que les forces musulmanes à Srebrenica, Gorazde, et
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1 Zepa, continuent leurs préparatifs pour des opérations offensives, et
2 qu'ils utilisent l'axe Srebrenica-Zepa pour des manœuvres de leurs forces
3 et le déplacement des civils et des biens. Ils reçoivent des munitions et
4 des armes par voie aérienne. La majorité, ou une grande partie de la
5 population, a exprimé sa crainte et son souhait de quitter les enclaves à
6 cause de l'escalade annoncée des opérations de combat et de leur sentiment
7 d'isolement."
8 Merci. Fin de citation.
9 Alors, j'aimerais vous poser une question maintenant. Est-ce que vous voyez
10 que le 22 avril, l'état-major principal disposait d'informations suivant
11 lesquelles à Srebrenica des préparatifs étaient en cours en vue d'une
12 offensive dont le but était d'opérer la jonction entre les enclaves, et en
13 dernier ressort entre les enclaves et les forces du 2e Corps ? Merci.
14 R. Ecoutez, ce qui est indiqué, c'est que l'état-major principal a
15 confirmé que les forces à Srebrenica, Zepa et Gorazde, continuaient de se
16 préparer à des opérations d'offensives. Mais le document ou en tout cas ce
17 passage du document n'indique pas ce que vous affirmez dans le deuxième
18 volet de votre question, à savoir que ces opérations offensives avaient
19 pour objectif d'opérer la jonction avec les forces du 2e corps.
20 Q. Merci.
21 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que le document D238 pourrait être
22 affiché.
23 M. TOLIMIR : [interprétation]
24 Q. Alors, Monsieur, vous êtes analyste, vous êtes soldat, et de ce fait je
25 vous ai demandé d'analyser certaines données, et c'est pour cela que je
26 vous ai posé toutes ces questions.
27 Mais nous allons dans un premier temps nous intéressés à la première
28 page de ce document émis le 26 juin 1995. Il s'agit d'informations, de
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1 renseignements secrets émises par l'état-major de l'armée de la Republika
2 Srpska et plus précisément du secteur chargé du renseignement et de la
3 sécurité.
4 Alors nous allons nous intéresser à la page 3 de la version anglaise, 2
5 pour la version en B/C/S. Et il est indiqué au deuxième paragraphe, et je
6 cite :
7 "Dans la zone de responsabilité du 2e Corps musulman, une mobilisation
8 supplémentaire est en cours, et inclus notamment des conscrits militaires
9 mineurs, âgés et malades. Dans la zone de Majevica, Teocak, Kalesija et
10 Kladanj, les unités du 2e Corps musulman ont poursuivi leurs opérations de
11 diversions."
12 Et cetera, et cetera.
13 J'aimerais vous poser une question maintenant. Donc au vu de ce rapport du
14 renseignement, est-ce que vous pouvez en conclure que lorsqu'une campagne
15 de mobilisation est en cours, des conscrits malades, mineurs et âgés sont
16 mobilisés, et que cela s'inscrit dans le cadre de la campagne ? Et au vu de
17 ces éléments d'informations, est-ce que vous pouvez conclure que l'armée
18 plutôt se préparait à une opération militaire sur une grande échelle, une
19 opération très importante ?
20 R. Oui, Monsieur. En ce sens qu'en règle générale lorsqu'il y a opération
21 offensive, les forces qui attaquent doivent fournir beaucoup plus
22 d'effectifs, de matériels, que les forces qui se défendent. Alors dans ce
23 contexte, si le 2e Corps musulman se préparait à une opération militaire
24 considérable, d'importance, il était tout à fait logique qu'ils prennent
25 toutes les dispositions et les mesures qu'ils pensaient pouvoir prendre
26 pour au moins s'assurer qu'en ce qui concerne les effectifs, ils pouvaient
27 disposer d'autant de soldats que faire se peut, dans ce contexte bien
28 précis.
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1 Ceci étant dit, si vous mobilisez des mineurs, des personnes âgées,
2 ou des personnes malades, et je pense notamment aux mineurs ainsi qu'aux
3 personnes âgées, aux hommes âgés, vous allez vous retrouver dans la
4 situation suivante. Il va falloir qu'ils passent un certain temps soit à
5 être formés pour s'entraîner ou pour être entraîné de nouveau pour qu'ils
6 puissent quand même s'acquitter des fonctions militaires les plus
7 fondamentales, de bases. Donc, bon, ce n'est pas la même chose que de
8 mobiliser des personnes qui ont déjà été, qui ont déjà fait leur service
9 militaire et qui peuvent en une ou deux semaines redevenir actives dans des
10 opérations de combat, par opposition à un groupe de gamins de 16 qui
11 étaient auparavant sur les bancs de l'école ou du collège qui n'ont pas
12 fait leur service militaire, et dont on attends qu'ils puissent être
13 disponibles dans le même laps de temps.
14 Q. Merci, Monsieur Butler. Merci pour cette analyse. Et regardez
15 maintenant le dernier paragraphe de la même page.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait faire remonter vers le
17 haut le document serbe. Alors en anglais, il s'agit de la page 5 en fait.
18 Donc deuxième paragraphe de la page 5. Merci.
19 Merci, Aleksandar.
20 M. TOLIMIR : [interprétation]
21 Q. Je vais citer ce paragraphe; je cite :
22 "Le 25 et le 26 juin de cette année, les forces musulmanes de la 28e
23 Division ont commencé des opérations offensives à partir des enclaves de
24 Srebrenica et de Zepa en infiltrant plusieurs groupes de sabotage et
25 groupes terroristes sur notre territoire. A Srebrenica, ils ont empêché la
26 FROPRONU de se déplacer en les accusant de n'avoir pas protéger ce qu'on
27 appelait les zones démilitarisée ou la pseudo zone démilitarisée. Alors il
28 est probable qu'ils aient désarmé certains éléments de la FROPRONU.
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1 "L'objectif de ces opérations est de faire en sorte que nos forces soient
2 occupées et de créer des conditions plus propices pour les opérations de la
3 24e, 23e et 26e Divisions en provenance de la direction de Kalesija,
4 Zivinice, et Kladanj."
5 Alors j'aimerais vous poser une question : est-ce que tout cela indique que
6 l'ABiH, et je pense notamment à ses éléments qui se trouvaient dans la zone
7 démilitarisée, avait lancé une opération pour créer, pour se forger un
8 couloir afin d'infiltrer les groupes de sabotages dans le territoire, et
9 qu'ils avaient commencé à planifier, ou ils avaient lancé cette opération
10 qui avait été planifiée dès le mois de novembre 1994 ?
11 R. Dans un premier temps, j'aimerais vous demander une précision à propos
12 de cette question.
13 Lorsque vous avez donné lecture de ce paragraphe en anglais, ou en
14 tout cas, la traduction que j'ai entendue a été comme suit :
15 "L'objectif de cette opération est de faire en sorte que nos forces
16 soient occupées et de créer des conditions plus favorables…"
17 Or, je vous ai entendu dire :
18 "L'objectif de ces opérations est d'assurer la jonction de nos
19 forces…"
20 Donc, est-ce que c'est la traduction, le texte traduit en anglais qui
21 est exact ?
22 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
23 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai pas de
24 réponse à cette question.
25 Mais je dois vous dire que je souhaiterais avoir une ou deux minutes
26 à la fin pour essayer d'obtenir une précision à propos de la question 98
27 bis, avant que nous ne partions.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, je pense que nous devrions
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1 justement mettre un terme à cette audience, nous n'avons plus que trois
2 minutes, et j'ai un message à vous transmettre avant que nous ne levions
3 l'audience.
4 De toute façon je pense que vous n'avez pas terminé l'étude de ce
5 document avec ce témoin; est-ce bien exact ? Donc je pense qu'il faudrait
6 peut-être que vous réserviez ce type de questions pour la prochaine
7 audience en août. Est-ce que vous êtes en mesure d'accepter cette
8 proposition, Monsieur Tolimir ?
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
10 Vous savez tout, j'accepte tout, Monsieur le Président, je peux tout
11 accepter. Mais ceci étant dit, je souhaiterais et je vous serais très
12 reconnaissant si je pouvais obtenir une réponse à la dernière question que
13 j'ai posée, avant le début des vacances judiciaires. Parce que ces vacances
14 judiciaires vont être très longues et le témoin peut subir moult
15 influences. Donc j'aimerais véritablement avoir une réponse avant le début
16 des vacances judiciaires.
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Eh bien, alors, je vous demanderais
18 de bien vouloir relire cette partie de la phrase qui commence par
19 "L'objectif de cette opération". Alors, lequel est l'objectif de
20 l'opération ? C'est d'assurer la jonction ou de faire en sorte que les
21 forces soient occupées dans ce secteur ?
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] Alors, je lis cette partie du texte, alors :
23 "L'objectif de ces opérations est la jonction de nos forces et la
24 création de conditions plus propices pour les opérations des 24e, 23e, 26e
25 Divisions en provenance de Kalesija, Zivinice et Kladanj."
26 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] La question portait sur la différence
27 entre "la jonction" et cet autre terme qui était utilisé dans la traduction
28 anglaise. Or, pour la première fois maintenant, nous avons entendu "très
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1 probablement". Est-ce que vous avez dit cela ? Parce que je ne le vois pas,
2 cet adverbe, dans le texte anglais.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Dans la traduction anglaise, il faudrait que ce
4 soit comme suit : "très probablement la jonction de nos forces". Voilà ce
5 qu'il faudra avoir dans le texte anglais.
6 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
7 Qu'avez-vous à nous dire à ce sujet, Monsieur Butler ?
8 Et nous n'avons plus beaucoup de temps pour entendre la réponse de M.
9 Butler. Je ne sais pas, êtes-vous en mesure de nous fournir une réponse M.
10 Butler ?
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Ecoutez, alors s'il s'agit de "la jonction" et
12 non pas du fait d'occuper les forces dans un endroit, je répondrais de
13 façon très succincte, c'est possible. Mais ceci étant, je ne dégagerais pas
14 forcément une conclusion à ce sujet, parce que le problème lorsque ce type
15 de question est posée, lorsque ce genre de document est présenté, c'est que
16 nous avons un document, un document qui porte la date du 9 novembre, et on
17 me montre des éléments d'information disséminés ici et là, qui sont
18 complètement sortis de leur contexte, et ensuite on me demande si cela
19 permet d'étayer ou de ne pas étayer, d'ailleurs, une conclusion. Alors en
20 tant qu'analyste, je dois vous dire qu'il s'agit d'une pratique
21 particulièrement désastreuse parce qu'en utilisant cette méthode vous allez
22 toujours arriver à vos fins. Si vous le voulez, vous parviendrez toujours à
23 vos fins.
24 Vous savez, si je devais prendre en considération tous les documents, peut-
25 être que je finirais pas tirer la conclusion que le général Tolimir a
26 raison. Mais je ne peux pas le faire si on me montre tout simplement trois
27 ou quatre ou cinq éléments d'information et qu'on me demande de dégager la
28 conclusion.
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1 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie de cette réponse.
2 Je pense que nous en avons terminé avec le contre-interrogatoire du témoin.
3 Et je donne la parole à M. McCloskey.
4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
5 Je me suis entretenu avec Me Gajic concernant l'article 98 bis, toutefois
6 il n'était pas en mesure de me dire si le général a décidé de présenter une
7 argumentation en vertu de l'article 98 bis. Et, en fait, j'aimerais bien
8 leur demander -- ou je me demandais s'il vous serait possible de faire en
9 sorte à ce qu'ils puissent nous donner la réponse avant le début des
10 vacances judiciaires afin que nous sachions et afin que nous puissions nous
11 préparer pendant les vacances judiciaires, car c'est le moment opportun
12 pour nous préparer.
13 Je voudrais également savoir si vous vous attendez à ce que --c'est quelque
14 chose qui sera présenté par Me Gajic ou M. le Général Tolimir. Il me
15 faudrait relire votre décision sur cela, donc je ne sais pas, mais je ne
16 suis pas tout à fait sûr si cela répondrait à la question.
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je peux certainement répondre à votre
18 deuxième question. La requête, en vertu de l'article 98 bis, devrait être
19 faite par M. Tolimir et non pas par Me Gajic. Et ce n'est pas son rôle que
20 de s'adresser à la Chambre de première instance.
21 Monsieur Tolimir, vous avez entendu la question de M. McCloskey. J'aimerais
22 savoir si vous pourriez nous donner une indication, à savoir s'il y aura
23 une requête orale en vertu de l'article 98 bis ou pas ?
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
25 J'ai entendu vos commentaires ce matin, vos avertissements ce matin. Mais
26 la Défense n'a pas encore terminé la présentation des moyens à décharge, et
27 nous avons remarqué que, même lors des questions supplémentaires, on
28 introduit de nouveaux documents alors que la Défense n'a pas encore terminé
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1 la présentation de ses moyens à décharge.
2 La Défense présentera après que l'Accusation présente tous ses moyens à
3 charge, la Défense décidera, plutôt, si elle fera une requête orale en
4 vertu de l'article 98 bis dans le temps qui lui est imparti, à savoir dans
5 les trois heures qui sont accordées d'après le Règlement. Merci.
6 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
7 Monsieur McCloskey, il n'y a absolument aucune possibilité de faire quelque
8 pression que ce soit sur l'accusé aujourd'hui. Nous allons nous pencher sur
9 la question, mais j'aimerais également demander à M. Tolimir de réfléchir à
10 la question puisqu'il serait non pas seulement un poids pour la Défense
11 mais également pour l'Accusation et la Chambre de préparer ces requêtes et
12 ces décisions. Donc, nous, ainsi que l'Accusation, aimerions savoir le plus
13 tôt que possible quelles seront vos intentions, à savoir si vous avez
14 l'intention de présenter ces requêtes ou pas.
15 [La Chambre de première instance et le Juriste se concertent]
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
17 Mais le terme même "argument" ou "requête orale" veut dire qu'on ne peut
18 pas communiquer la teneur de cette requête orale à personne, il s'agit bel
19 et bien d'une requête orale qui sera pertinente et qui sera connue
20 seulement lors de sa présentation orale. Il s'agit de trois heures et je ne
21 vois vraiment pas pourquoi cela créerait une pression ou créerait un
22 problème pour l'Accusation ou la Chambre de première instance.
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] La Chambre n'a pas réfléchi sur cette
24 proposition, mais il y a des Chambres de première instance dans ce Tribunal
25 qui établisse une date butoir jusqu'à laquelle l'on doit indiquer si une
26 requête orale sera faite ou pas. Mais, aujourd'hui, nous n'allons pas
27 prononcer une telle décision.
28 Monsieur McCloskey, vous voulez dire quelque chose.
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1 M. McCLOSKEY : [interprétation] Brièvement, en fait, j'aimerais demander au
2 général de bien vouloir nous donner une décision ciblée 98 bis -- ou de
3 nous présenter son argumentaire concernant les zones très précises qu'il
4 souhaiterait aborder. C'est une pratique qui a déjà été adoptée par
5 différentes Chambres, à savoir de donner une idée de quoi il s'agira
6 puisqu'on pourra parler de tout. Et c'est très difficile de parler de tout,
7 bien sûr, en trois heures. Donc, j'aimerais savoir s'il est possible
8 d'avoir une approche ciblée pour ce qui est des requêtes. Ceci serait fort
9 utile. Et je m'entretiendrai avec Me Gajic sur ceci. Si nous arrivons à une
10 conclusion, cela sera utile. Mais il serait bien si vous pouviez nous aider
11 aussi.
12 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] La Chambre se penchera sur cette
13 situation et ne donnera aucune ordonnance aujourd'hui, n'émettra aucune
14 ordonnance aujourd'hui, nous sommes ouverts aux propositions présentées par
15 les parties et nous encourageons les parties de s'entretenir sur cela. Et
16 il nous faut également réfléchir à la meilleure façon de préparer les
17 requêtes présentées en vertu du 98 bis ainsi que les décisions.
18 Donc, même si nous n'avons pas suffisamment de temps, je crois que c'est un
19 moment opportun pour remercier et exprimer notre gratitude envers un très
20 grand nombre de personnes.
21 D'abord, Monsieur Butler, nous vous remercions d'être venu et d'avoir passé
22 un si grand nombre de jours parmi nous. Ce n'est pas encore la fin, nous
23 n'avons pas encore terminé votre déposition. Nous vous remercions, et nous
24 apprécions votre présence. Nous apprécions également votre expérience et
25 nous apprécions également vos efforts déployés lors de l'examen des
26 documents.
27 Donc, j'aimerais vous rappeler que vous ne pouvez pas vous entretenir
28 avec l'Accusation ni avec qui que ce soit sur la teneur de votre
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1 déposition, et j'aimerais simplement vous le rappeler, même si je sais que
2 ce n'est pas nécessaire.
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien sûr. Je le comprends, Monsieur le Juge.
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Très bien. Alors, la Chambre aimerait
5 remercier les autres personnes également ici présentes.
6 J'aimerais remercier la sécurité, et je vous remercierais également
7 de bien vouloir transmettre ce message aux autres membres de la sécurité.
8 Je voudrais remercier également les interprètes de leur excellent
9 travail et de leur soutien.
10 Sans oublier, bien sûr, l'appui ou le support technique que nous
11 avons également des techniciens. Nous avons eu, à certains moments, des
12 problèmes techniques. Ils nous ont toujours aidés.
13 Nous aimerions également remercier le greffier d'audience et les
14 huissiers qui nous ont aidés au cours des derniers mois.
15 Nous aimerions également remercier l'équipe de la Défense d'avoir
16 préparé la procédure ainsi que l'équipe de l'Accusation, y compris que
17 l'équipe de la Chambre de première instance.
18 Mais, je crois que j'ai omis délibérément de mentionner une personne
19 qui est assise ici, et je veux et j'insiste pour que cette personne
20 l'inscrive correctement au compte rendu d'audience. Je voudrais remercier
21 tous les sténotypistes qui ont fait un travail absolument extraordinaire
22 que de faire en sorte que le compte rendu d'audience soit excellent. Et
23 nous aimerions remercier, surtout, M. le Sténotypiste, qui est assis ici
24 aujourd'hui. Nous lui souhaitons bonne chance pour l'avenir et bon
25 développement de sa carrière personnelle.
26 Je voudrais remercier toutes les personnes présentes.
27 La séance est levée, et nous reprendrons nos travaux lundi, le 22
28 août de cette année.
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1 La séance est levée.
2 [Le témoin quitte la barre]
3 --- L'audience est levée à 13 heures 55 et reprendra le lundi 22 août
4 2011, à 14 heures 15.
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