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1 (Vendredi 11 janvier 2002.)
2 (Audience publique.)
3 (Questions relatives à la procédure.)
4 (L'audience est ouverte à 9 heures 31.)
5 M. le Président (interprétation): Annoncez l'affaire s'il vous plaît.
6 Mme Atanasio (interprétation): Affaire IT-98-32-T, le Procureur contre
7 Mitar Vasiljevic.
8 M. le Président (interprétation): Je vais vous donner la décision de la
9 Chambre concernant la demande du Procureur faite hier. Le Procureur a
10 inclus dans la liste des témoins qu'il souhaite appeler, dans le cadre de
11 sa réplique, inclure un témoin que je vais mentionner sous le pseudonyme
12 VG-117.
13 Nous avons reçu une description sommaire du contenu de son témoignage. Ce
14 témoin devrait témoigner qu'elle a vu l'accusé dans l'école Vuk Karadzic à
15 Visegrad, en se présentant comme étant membre de la Croix-Rouge devant un
16 grand nombre de personnes rassemblées à cet endroit.
17 En ce qui concerne la pertinence de ce fait, eh bien, il consiste dans le
18 fait qu'on a forcé ces personnes à croire que la Croix-Rouge allait les
19 aider. Maître Domazet, au nom de l'accusé, s'est opposé à cette déposition
20 en disant qu'il ne s'agit pas d'un témoignage qu'il convient de présenter
21 dans le cadre de la réplique.
22 La question qui se pose ici, la question de fond, c'est si l'accusé était
23 présent pendant cette période-là devant un groupe de Musulmans se trouvant
24 à Visegrad en leur garantissant la sécurité du sauf-conduit, le sauf-
25 conduit durant leur voyage en autobus qui devait les conduire quelque
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1 part. Un des témoins a dit qu'il a même encouragé les témoins, les
2 victimes en se présentant comme le représentant de la Croix-Rouge.
3 Evidemment, si l'accusé s'est effectivement présenté de telle façon, eh
4 bien, ces personnes présentes étaient prêtes à croire qu'il allait
5 respecter ces garanties offertes, car on savait très bien que la Croix-
6 Rouge était à même de procurer une forme de protection.
7 Donc, il s'agit d'un élément important dans la présentation des moyens de
8 preuve de l'accusation car ceci montre, prouve que l'accusé a fait un
9 certain nombre de choses par rapport à ces personnes. La plupart de ces
10 personnes ont péri le soir même dans la maison incendiée. Et donc il faut
11 se demander aussi si l'accusé savait quel serait leur sort.
12 Ces accusations ont été donc présentées à l'accusé durant son entretien
13 avec le Bureau du Procureur et il les a niées. Cet entretien fait partie
14 des éléments de preuve du Procureur présentés en principal. Aucun témoin
15 n'a corroboré cela. On a tout simplement dit qu'il portait un bandeau
16 rouge sur son bras, un brassard rouge, ce qui pouvait montrer
17 éventuellement un lien de l'accusé avec la Croix-Rouge.
18 L'accusé a réfuté ces accusations du Bureau du Procureur au cours de la
19 présentation de preuve à décharge. D'autres témoins de la défense ont
20 mentionné ce bandeau, ce brassard mais il y en avait qui pensaient qu'il y
21 avait un lien avec la Croix-Rouge -entre la Croix-Rouge et ce brassard-
22 mais d'autres ne le pensaient pas.
23 L'importance de ce témoignage différent de témoins à décharge concernant
24 ce brassard, montre que ces témoignages n'étaient pas toujours corroborés.
25 La déposition du témoin VG-117 devrait indiquer qu'à une autre occasion
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1 l'accusé s'est présenté comme étant le représentant de la Croix-Rouge
2 internationale pour forcer les Musulmans à faire quelque chose qu'il
3 voulait qu'ils fassent.
4 Maître Domazet a, à juste titre, indiqué qu'il ne s'agit pas d'un
5 témoignage qu'il convient de présenter dans le cadre de la réplique. La
6 Chambre est tout à fait d'accord avec ce que dit Me Domazet. Si l'accusé
7 s'est présenté comme étant le représentant de la Croix-Rouge
8 internationale pour forcer les Musulmans à faire quelque chose qu'il
9 voulait qu'ils fassent, devrait faire partie de la présentation de moyens
10 de preuve à charge du Procureur, donc, la présentation principale des
11 moyens de preuve.
12 Le Procureur pouvait appeler et faire venir le témoin VG-117 à l'époque.
13 Il aurait pu témoigner à l'époque. Il n'y a rien dans la présentation des
14 moyens de preuve de la défense qui permet au Procureur de répliquer à cela
15 par le biais de ce témoignage.
16 Le fait qu'un certain nombre de témoins a donné des avis différents en
17 disant que l'accusé, en effet, portait un brassard rouge, qui pouvait les
18 mettre en relation avec la Croix-Rouge internationale, n'apporte pas un
19 nouvel élément qui permettrait au Bureau du Procureur d'appeler ce témoin
20 dans le cadre de la réplique.
21 Donc, la question qui se pose est la question suivante: si l'accusation
22 veut effectivement appeler, continue à penser qu'elle veut appeler à la
23 barre, citer ce témoin, eh bien, ceci devrait être fait dans le cadre de
24 la réouverture des moyens de preuve du Procureur.
25 Le Procureur a expliqué pourquoi cette erreur est arrivée, pourquoi il n'a
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1 pas fait entendre, car il ne s'attendait pas à ce qu'un certain nombre de
2 témoins changent leur déposition concernant le brassard que portait
3 l'accusé. C'est pour cela qu'il ne pensait qu'il était nécessaire
4 d'appeler le témoin VG-117, car la Chambre avait bien dit qu'elle n'avait
5 pas besoin d'appeler plusieurs témoins sur les mêmes faits. C'est pour
6 cela que l'accusation a hésité à appeler le témoin VG-117 et on ne l'a pas
7 appelé. Cependant, la Chambre a clairement dit qu'elle n'allait pas suivre
8 la pratique d'autres Chambres de première instance qui ont permis que l'on
9 présente des moyens de preuve à décharge dans le cadre de la réplique.
10 L'illustration pour cela se trouve dans l'affaire concernant… dans le cas
11 de la présentation de moyens de preuve au sujet du Dr de Grave, quand Me
12 Domazet a omis de lui poser un certain nombre de questions au cours de son
13 contre-interrogatoire. Ceci est bien décrit dans l'Article 97 H) 1) qui,
14 justement, vise à empêcher que l'on présente des moyens de preuve dans la
15 réplique ou dans la duplique.
16 Donc, nous considérons tout de même qu'il reste toujours des moyens de
17 preuve qui indiquent que l'accusé s'est bien présenté comme étant le
18 membre de la Croix-Rouge internationale. C'est un fait extrêmement
19 important pour la présentation des moyens de preuve de l'accusation, car
20 au moment où ces personnes ont été rassemblées dans cette maison, eh bien,
21 elles ont eu un sort tragique. Me Domazet a dit que les personnes qui
22 étaient recueillies dans l'école de Vuk Karadzic pendant une certaine
23 période, que l'homme qui était en train de prendre leur nom et leur prénom
24 au nom de la Croix-Rouge, que ce n'était pas l'accusé, mais un homme qui
25 lui ressemblait.
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1 A part le fait que les preuves ou la déposition du témoin VG-117 sont
2 réfutées, nous considérons que de telles preuves pourraient aussi diminuer
3 la valeur probante des dépositions des témoins à charge, qui ont dit que
4 l'accusé a garanti le sauf-conduit aux futures victimes qui ont péri le 14
5 juin 1992 et qui leur a donné des garanties de la Croix-Rouge
6 internationale. Dans ce cas-là, ces moyens de preuve auraient pu être
7 acceptés, mais dans ce cas-là, pour être juste, l'accusé devrait avoir le
8 droit de rouvrir la présentation de moyens de preuve à décharge car si
9 l'accusation peut rouvrir la présentation de moyens de preuve à charge en
10 appelant le témoin VG-117, eh bien, la défense devrait faire la même,
11 sinon l'affaire ne serait pas juste.
12 Donc, la Chambre décide qu'on permettra au témoin VG-117 d'appeler les
13 témoins uniquement sur le fait de l'apparition de l'accusé dans l'école de
14 Vuk Karadzic concernant son identification, bien qu'il serait raisonnable
15 de permettre à M. Groome de dire que ceci s'est produit quelques jours
16 avant l'incendie de la rue Pionirska où il y a eu beaucoup de victimes.
17 Cependant, il ne sera pas permis au témoin VG-117 de présenter d'autres
18 moyens de preuve, de dire autre chose, car ceci pourrait corroborer
19 éventuellement la participation de l'accusé concernant l'incendie de la
20 rue Pionirska, puisqu'il est impossible de réduire le témoignage de ce
21 témoin, car si ce témoin avait été appelé dans le cadre de la présentation
22 des moyens de preuve à charge, eh bien, la défense aurait pu poser des
23 questions dans le cadre de son contre-interrogatoire. Si la défense le
24 fait, si la défense a le droit à un contre-interrogatoire, eh bien, le
25 Procureur a le droit de poser des questions supplémentaires.
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1 Donc, la Chambre souhaite attirer l'attention sur le fait que la défense
2 doit être consciente des conséquences éventuelles d'un tel contre-
3 interrogatoire. Une des conséquences serait que la Chambre ne serait pas
4 en mesure de terminer cette affaire avant la fin de la semaine prochaine
5 comme c'était prévu.
6 Deux membres de la Chambre de première instance doivent participer à une
7 autre affaire qui commence le 21 janvier et nous considérons que cette
8 affaire va durer assez longtemps.
9 Donc, moi, je propose que si cette affaire doit continuer en même temps
10 que l'autre affaire commence, ceci représenterait une charge de travail
11 considérable pour la Chambre, car une affaire va durer dans la matinée et
12 une autre va continuer dans l'après-midi. C'est pour cela qu'il est
13 extrêmement important pour cette affaire que tout ce qui peut se terminer
14 avant la fin de la semaine prochaine soit fait.
15 Maintenant, Monsieur Groome, je voudrais savoir quels sont vos prochains
16 témoins que vous souhaitez appeler aujourd'hui?
17 M. Groome (interprétation): Monsieur le Président, eh bien, ce témoin va
18 rentrer à 8 heures ce soir, donc nous avons toute la journée pour entendre
19 ce témoin. Il s'agit du Dr Nigel Raby.
20 M. le Président (interprétation): Très bien, merci.
21 M. Groome (interprétation): En attendant ce docteur qui se trouve dans la
22 Chambre réservée aux témoins, eh bien, je voudrais vous dire qu'il va
23 analyser un certain nombre de clichés radio. Je voudrais aussi proposer
24 que M. Bruff se rende dans la section de l'informatique pour nous fournir
25 les copies de tous les documents qu'il souhaite présenter à la Chambre,
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1 qu'il se rende dans la section entre-temps.
2 (Le témoin, M. Raby Agel, est introduit dans le prétoire.)
3 M. le Président (interprétation): Merci.
4 Pourriez-vous, s'il vous plaît, prononcer la déclaration solennelle? Vous
5 pouvez la lire sur le document présenté par l'huissier.
6 (Intervention de l'huissier.)
7 M. Raby (interprétation): Je déclare solennellement que je dirai la
8 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
9 M. le Président (interprétation): Vous pouvez vous asseoir.
10 Monsieur Groome, vous pouvez commencer.
11 (Interrogatoire principal du témoin, M. Nigel Raby, par M. Groome.)
12 M. Groome (interprétation): Bonjour Docteur Raby.
13 M. Raby (interprétation): Bonjour.
14 Question: Je vais vous demander tout simplement de me dire ce qu'est votre
15 profession et où vous travaillez, vous, actuellement?
16 Réponse: Je suis radiologue et je travaille à l'université de Glasgow,
17 dans l'hôpital de Glasgow.
18 Question: Qu'est-ce que vous faites là-bas?
19 Réponse: Je suis consultant.
20 Question: Est-ce que vous pouvez nous dire que ce que vous avez fait?
21 Quelle est votre éducation?
22 Réponse: Eh bien, j'ai travaillé en tant que généraliste. Ensuite, j'ai
23 entrepris des études post… de troisième cycle au Royaume-Uni. Ensuite, je
24 me suis spécialisé en matière de radiologie, et je suis donc devenu
25 radiologue.
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1 Question: Est-ce que vous pouvez me dire quelque chose concernant votre
2 expérience professionnelle?
3 Réponse: Eh bien, je me suis spécialisé dans la radiologie du traumatisme
4 des os, des muscles et des tissus avoisinants.
5 Question: Et à part ce que vous venez de dire, vous étiez aussi chargé de
6 cours?
7 Réponse: Oui, j'ai été chargé de cours, c'est-à-dire j'ai enseigné depuis
8 13 ans déjà, où j'enseigne la traumatologie ou l'interprétation des
9 traumatismes aux jeunes médecins. Donc nous avons à peu près 1200
10 étudiants chaque année qui suivent ces cours, et aussi nous publions un
11 certain nombre de manuels sur ces thèmes qui sont considérés comme étant
12 des manuels de référence aussi bien aux Etats-Unis qu'en Angleterre.
13 Question: Vous êtes un des co-auteurs de ces manuels?
14 Réponse: Oui.
15 Question: A part ces manuels, avez-vous aussi publié des articles dans la
16 presse professionnelle concernant les études de radiologie?
17 Réponse: Oui.
18 Question: Avant d'aborder l'affaire en question, je vais vous demander de
19 nous dire ce que c'est qu'un cliché radiologique, ce qu'il faut savoir
20 concernant un cliché radiologique pour pouvoir en tirer des conclusions?
21 Réponse: Eh bien, une radiographie ou un cliché radiologique dans le
22 domaine de traumatologie est fait de deux vues, pour pouvoir aboutir à une
23 structure tridimensionnelle. Il s'agit donc d'une vue de face et d'une vue
24 de profil qui nous permettent de voir la position des os qui ont subi un
25 traumatisme.
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1 En ce qui concerne l'appareil radiologique, eh bien, on prend la radio des
2 os qui apparaissent comme une surface blanche, et les tissus, les autres
3 tissus sont noirs: nous pouvons donc voir la structure de l'os, nous
4 pouvons voir éventuellement des traumatismes subis sur l'os et les autres
5 tissus vont être noirs.
6 Question: Je vais vous demander de regarder le rétroprojecteur pour nous
7 décrire cela, et je vais vous demander de mettre une vue de face de la
8 radiographie de l'os sur le rétroprojecteur et de nous décrire ce que vous
9 y voyez?
10 Réponse: Eh bien, il s'agit d'une vue de face de la jambe comme si le
11 patient se tenait debout.
12 Question: Pourriez-vous nous montrer sur la radio de droite, prise en
13 2001, où se trouve la partie frontale de l'os?
14 Réponse: Eh bien, elle doit se trouver ici dans cette partie qui se trouve
15 face à vous. C'est ça la partie frontale. Je voudrais tout simplement
16 ajouter que les rayons X passent à partir de l'arrière du corps vers
17 l'avant, et donc c'est que nous voyons de l'arrière vers devant, vers le
18 devant. Est-ce que c'est exact? Voyez-vous?
19 Question: Oui oui.
20 Question: Maintenant, je vais vous demander de regarder un certain nombre
21 de clichés radio et de les étudier?
22 Réponse: Oui.
23 Question: Maintenant, je voudrais présenter en tant que pièce à conviction
24 la pièce 166, le curriculum vitae du docteur, et en tant que pièce 169, le
25 rapport du Dr Raby.
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1 M. le Président (interprétation): Je dois dire que je ne vois pas ces
2 cotes en bas de ces documents.
3 M. Groome (interprétation): J'ai de nouveaux exemplaires, si vous les
4 voulez.
5 M. le Président (interprétation): Est-ce que vous avez des objections
6 Maître Domazet?
7 M. Domazet (interprétation): Non.
8 M. le Président (interprétation): Eh bien, le CV sera la pièce P166 et le
9 rapport du 12 décembre 2001 sera la pièce P167.
10 M. Groome (interprétation): Docteur, je vais vous demander d'examiner tout
11 d'abord la première radiographie. Ensuite, je vais vous poser un certain
12 nombre de questions à ce sujet.
13 M. le Président (interprétation): Excusez-moi, j'ai mal lu cela. Le
14 rapport portera la cote P169. J'avais mal noté les deux chiffres.
15 M. Groome (interprétation): Oui, oui, vous avez tout à fait raison,
16 Monsieur le Président. Bien sûr, cela va être le rapport coté 169.
17 M. le Président (interprétation): Je suis désolé de vous avoir interrompu.
18 M. Groome (interprétation): Maintenant, Docteur, avant de nous faire votre
19 analyse, je voudrais tout simplement vous demander, quand vous mesurez les
20 distances entre… les dimensions des os, ici, du tibia, est-ce que vous
21 pouvez nous dire quels sont les points de référence?
22 M. Raby (interprétation): Le point de référence est le tibia distal. C'est
23 la structure qui se trouve ici, celle qui est plutôt en biais; c'est le
24 point le plus élevé. Ici, sur l'autre cliché, vous pouvez aussi voir ce
25 point.
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1 Question: Quel est le nom scientifique pour cette partie du tibia?
2 Réponse: "Plafond".
3 Question: Quand vous mesurez les distances, l'étendue des fractures, dans
4 ce cas spécifique notamment, est-ce que vous pouvez nous dire de quelle
5 façon vous avez procédé pour comparer les deux clichés?
6 Réponse: Puisque j'ai établi une référence, un point de référence, un
7 repère fixé qui était commun dans les deux radiographies, eh bien, il
8 était possible de comparer les deux mesures à partir de ce point distal du
9 tibia pour mesurer différentes parties de la fracture.
10 Question: Quand il y a une fracture dans deux sections différentes, de
11 quelle façon ceci peut influer sur la façon de mesurer la fracture?
12 Réponse: Quand il y a le chevauchement des os, eh bien, on peut le faire
13 en utilisant… tout d'abord en se référant à la partie fixée de l'os qui ne
14 va pas bouger, c'est-à-dire celle qui se trouve tout en bas. C'est pour
15 cela que nous avons utilisé le point distal de l'os comme étant le point
16 de repère.
17 Question: Je vais vous demander maintenant d'analyser l'autre cliché. Sur
18 ce cliché datant de 1992, est-ce que vous avez mesuré à partir de ce point
19 de référence jusqu'au… est-ce que vous avez fait cette mesure? Est-ce que
20 vous avez mesuré à partir du point le plus bas de la partie basse du
21 tibia?
22 Réponse: Oui.
23 Question: De quelle façon avez-vous déterminé ce point le plus bas de la
24 fracture?
25 Réponse: Eh bien, je vais encore utiliser le curseur. Vous voyez: ici se
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1 trouve la partie frontale du tibia. Vous voyez: on arrive à ce point-là et
2 ensuite, on voit une ligne en biais, une ligne plutôt sombre.
3 Je voudrais attirer votre attention sur cette partie-là qui se trouve être
4 la partie supérieure de la fracture. C'est l'endroit où se chevauchent les
5 deux os. Donc, on peut voir que ces deux os, eh bien, qu'ils sont séparés,
6 qu'il y a une fracture.
7 Donc je peux, avec une grande certitude, dire que la partie frontale du
8 tibia devait aller… suivre la même ligne jusqu'en haut, jusqu'au bout du
9 tibia, mais il s'arrête donc à partir de cette première ligne, la ligne de
10 repère la plus basse jusqu'à ce point-là. Eh bien, pour moi, c'est la
11 ligne de la fracture.
12 Question: Quelle est la longueur de cette ligne?
13 Réponse: 8 centimètres.
14 Question: Nous allons passer au cliché suivant. Est-ce que vous avez
15 effectué les mêmes mensurations sur cet autre cliché?
16 Réponse: Oui.
17 Question: Est-ce que vous pouvez déterminer le point le plus bas de la
18 fracture sur ce cliché-là?
19 Réponse: Eh bien, si on utilise la même méthode, la méthode utilisée pour
20 le premier cliché, on va voir que la fracture, de toute évidence, se
21 trouvait aussi ici. Là où vous voyez la ligne sombre noire, eh bien, c'est
22 l'endroit où l'os s'est calcifié.
23 Cependant, ce qui se trouve autour, ce qui est plutôt gris ou relativement
24 sombre, eh bien, ceci indique la surface de la cicatrisation, de la
25 calcification de l'os, de la fracture. Cette ligne, c'est la ligne de la
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1 fracture qui existait avant. Donc, moi, j'ai utilisé ce point-là comme le
2 point de départ de la fracture.
3 Question: Au moment où vous avez mesuré cette fracture, quelle était sa
4 longueur?
5 Réponse: 4 centimètres.
6 Question: Docteur Raby, il s'agit de deux clichés radiologiques
7 différents, avec un certain temps qui s'est écoulé depuis. Pour parler de
8 ces écarts obtenus lors des mensurations moyennant différents appareils,
9 est-ce que ceci se reflète sur le procédé de mensuration?
10 Réponse: Si vous voulez dire qu'il peut y avoir une erreur, certainement.
11 Il peut y avoir évidemment un certain écart. Mais si nous examinons ces
12 deux clichés radiologiques, c'est-à-dire ces deux parties de l'os, nous
13 pouvons nous rendre compte qu'il s'agit évidemment de dimensions
14 identiques. Il n'y a pas vraiment de jeu important du facteur de
15 grossissement de ce cliché radiologique qui devrait se refléter sur la
16 réalité. Pratiquement, les valeurs sont les mêmes.
17 M. Groome (interprétation): Pouvez-vous procéder, s'il vous plaît, à la
18 diapositive suivante.
19 M. le Président (interprétation): Monsieur Groome, vous avez cité à la
20 barre ce témoin en réplique pour contester les éléments de preuve avancés
21 par le conseil de la défense. Pouvez-vous être plus direct lorsque vous
22 posez votre question pour dire quelle était l'assertion de son collègue
23 concernant l'ossification, la calcification, etc.? Vous pouvez être plus
24 direct pour poser des questions en réponse pour contester les éléments de
25 preuve offerts par le témoin à décharge.
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1 M. Groome (interprétation): Oui, Monsieur le Président, je voulais tout
2 simplement aider.
3 M. le Président (interprétation): Vous n'avez pas le droit de poser de
4 telles questions.
5 M. Groome (interprétation): Est-ce que vous avez procédé à des
6 mensurations depuis 1992 pour parler du point supérieur de la fracture?
7 M. Raby (interprétation): Oui.
8 Question: Comment avez-vous procédé pour obtenir des résultats pour le
9 point supérieur de la fracture en 1992?
10 Réponse: A peu près les valeurs de référence sont les mêmes. J'ai pu me
11 rendre compte que la fracture a épousé cette ligne en oblique et que le
12 point le plus élevé de la fracture est ce que je montre maintenant. Je le
13 dis parce que, tout simplement, cette partie de l'os qui devrait
14 normalement se joindre à la partie supérieure de l'os n'arrive pas à le
15 faire, car il y a un certain écart qui fait qu'il y a une superposition.
16 La ligne de la fracture donc court jusqu'au point supérieur où devraient
17 se joindre les deux bouts de l'os.
18 Question: Lorsque vous avez fait les mensurations de ces écarts, de quoi
19 il s'agissait comme valeur?
20 Réponse: Il s'agit de 14.5 centimètres.
21 Question: Avez-vous procédé à des mensurations similaires pour traiter le
22 cliché radiologique de 2001?
23 Réponse: Oui.
24 Question: Pouvons-nous procéder maintenant à la diapositive suivante, s'il
25 vous plaît? Vous devez décrire également l'os du talon. Vous avez dit que
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1 c'est là que se trouvait le point inférieur de la fracture.
2 Réponse: Oui. Le procédé était similaire. J'ai voulu voir comment se
3 présentait la fracture de l'os jusqu'au point où l'os épouse à nouveau ses
4 formes normales, c'est-à-dire précédentes. Vous voyez qu'il y a une espèce
5 d'excroissance, une callosité sur l'os. Il s'agit d'ailleurs du point
6 supérieur de la fracture. Il s'agirait donc là du point le plus élevé de
7 la fracture ossifiée cette fois-ci et c'est ce qui m'a permis de
8 considérer comme étant le point le plus élevé.
9 Question: Docteur, avant de procéder, pouvez-vous nous décrire pour dire
10 si dans le processus de remodelage il devait y avoir de tels changements
11 au niveau des os?
12 Réponse: Oui, cela est juste.
13 Question: S'agit-il toujours d'un type normalisé de procédé pour voir
14 comment l'os ossifie et calcifie?
15 Réponse: Oui, des variations sont possibles mais de valeurs relativement
16 moindres.
17 Question: Est-ce que vous pouvez nous décrire un peu le procédé employé?
18 Réponse: Le corps fait tout pour essayer d'immobiliser le point de
19 fracture pour qu'il y ait un tissu nouveau, le terme technique en est le
20 cal, une callosité. Il ne s'agit pas d'un tissu osseux proprement dit. Il
21 s'agit plutôt d'un nouveau tissu osseux que le corps crée pour immobiliser
22 le point de fracture et pour libérer évidemment le corps de toute douleur.
23 C'est ainsi que le cal doit se résorber.
24 A ce point-là, viendra se créer un tissu osseux sain et nouveau. En
25 résultat, à la suite de ce processus, demeure une trace durable qui
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1 évidemment permet de voir qu'il s'agissait là d'une fracture, qui traduit
2 l'existence d'une fracture. Et s'il y a une fracture avec déplacement des
3 parties de l'os, la jonction ne sera évidemment pas idéale. Voilà pourquoi
4 nous parlons du remodelage des tissus osseux lorsque nous parlons du cal.
5 Evidemment, il est difficile de voir un joint absolument parfait des
6 parties fracturées. Dans quelques cas, la déformation de l'os peut être
7 beaucoup plus importante. Et si la fracture a été de moindre envergure,
8 cette cicatrice, le cal durable, sera relativement de moindre taille.
9 Question: Le phénomène que vous venez de décrire et dont vous nous avez
10 parlé tout à l'heure, s'il vous plaît, à quel point peut-il y avoir une
11 incidence sur le point de fracture?
12 Réponse: Il est difficile de le dire. Tout dépend de la façon de voir à
13 quel point l'os a été déplacé par rapport à sa position normale.
14 Normalement, ce processus peut permettre, par exemple, un jeu de 1 à 2
15 centimètres au point de la fracture.
16 Question: Très bien. Regardez maintenant la radio de 2001. Est-ce que vous
17 pouvez nous dire quelle est votre opinion lorsqu'il faut dire, par
18 exemple, quelque chose sur le processus de remodelage?
19 Réponse: A regarder cela, je dirais que l'os a été joint assez bien et,
20 pour parler des écarts en remodelage, je crois que ses limites
21 épouseraient des valeurs qui ne sont pas très importantes. Dans ce cas-là,
22 j'ai essayé évidemment de situer le point qui serait celui où se
23 présentait le point de la fracture à l'état original.
24 Question: D'après vous, est-il possible de voir le cal se créer à 2 ou à 3
25 centimètres derrière le point de fracture?
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1 Réponse: Je crois que c'est beaucoup trop pour parler des cals.
2 Question: Je vous prie de regarder en dessous du point de fracture pour
3 voir s'il y a quelque chose sur le cliché radiologique qui pourrait vous
4 inciter à croire que la fracture a été à un point un peu, je dirai,
5 inférieur par rapport à ce que vous nous avez dit tout à l'heure?
6 Réponse: Je crois que ceci est impossible.
7 Question: Est-ce que les mensurations ont été faites par rapport au cliché
8 radiologique de 2001, et quel était le point de fracture le moins élevé?
9 Réponse: Oui, nous l'avons fait.
10 Question: Quelles étaient les valeurs obtenues?
11 Réponse: 20 centimètres.
12 Question: Docteur, nous sommes en train de regarder les clichés
13 radiologiques de 1992 et de l'année 2001, est-ce que les valeurs ont été
14 obtenues également pour la partie frontale de l'os?
15 Réponse: Oui.
16 Question: Est-ce que, sur les deux clichés, vous avez suivi la position,
17 la localisation de la fracture?
18 Réponse: Oui.
19 Question: Pouvez-vous nous le montrer?
20 Réponse: Il s'agit évidemment de ce trait rouge que j'ai apposé ici et,
21 comme je l'ai déjà expliqué, nous devons regarder le trait opaque qui
22 indique ici le lieu de la fracture. Ce que vous pouvez voir comme opacité
23 ici, c'est la partie supérieure de l'os qui était pratiquement déboîté en
24 quelque sorte, délogé par rapport à sa position normale; et la fracture
25 s'arrête ici et court jusqu'au point supérieur que je suis en train de
Page 4236
1 montrer ici.
2 Question: Pouvez-vous nous montrer à plusieurs reprises ce que vous venez
3 de dire maintenant, pour que nous puissions mieux saisir de quoi vous nous
4 parliez tout à l'heure?
5 M. Raby (interprétation): Comme je viens de l'expliquer, tout à l'heure,
6 nous sommes en train de regarder le côté latéral, d'abord la partie
7 frontale de l'os.
8 La ligne de fracture, c'est-à-dire de la cicatrice, c'est-à-dire de la
9 fracture guérie, cette ligne-là court sur un trajet assez long, et nous y
10 arrivons jusqu'au point supérieur. Voilà comment se présente la ligne de
11 la fracture.
12 M. Groome (interprétation): Voulez-vous nous tracer tout cela en rouge
13 plusieurs fois pour que nous puissions mieux voir de quoi il s'agit?
14 (Le témoin s'exécute.)
15 M. le Président (interprétation): Avant tout cela, est-ce que le médecin
16 pourrait nous expliquer par exemple comment se présentent ces traits
17 rouges qui expliquent la ligne de la fracture et les calculs faits, les
18 mensurations faites?
19 Je voudrais savoir pour quelle raison sur le cliché radiologique de 1992,
20 les mensurations ont été faites à partir du front même de la fracture,
21 alors que, sur le cliché de l'an 2001, il me semble que la fracture, les
22 mensurations s'arrêtent au-dessus du lieu de la fracture, du point de la
23 fracture. Pouvez-vous nous expliquer ces différences pour parler procédé?
24 M. Groome (interprétation): Allez-y, s'il vous plaît. Répondez à la
25 question du Juge!
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1 M. Raby (interprétation): J'ai essayé simplement de présenter un plan
2 général de la fracture, l'ensemble de la fracture. Ce tracé, que vous
3 voyez ici, n'est pas pour traduire les mensurations, mais pour nous
4 permettre de mieux saisir les valeurs de la fracture.
5 Question: Docteur, je vous demande une fois de plus, pour parler de ce
6 point jaune, de cette petite fléchette jaune, est-ce que vous pourriez
7 nous expliquer la différence qu'il y a entre le tracé jaune et le tracé
8 rouge?
9 Réponse: Oui, nous l'avons fait à la main, tout simplement pour expliquer
10 un petit peu la compréhension du sens général de la fracture, il ne s'agit
11 pas évidemment de parler strictement de mensuration.
12 Question: Très bien. Est-ce que nous pouvons peut-être nous occuper de la
13 partie frontale et notamment traiter du cliché radiologique de 1992?
14 Réponse: Comme précédemment, il s'agit d'un point de référence fixe, il
15 s'agit d'ailleurs du fond, c'est-à-dire de la partie distale du tibia, il
16 s'agit des valeurs de plafond de tibia. Il s'agissait d'une tentative
17 d'établir le point de référence: le point était similaire à celui de l'an
18 2000 pour parler de ces différents clichés.
19 Vous pouvez voir que les parties de l'os se sont superposées, et pour
20 faire le calcul, j'ai pris le point le moins élevé et le point supérieur.
21 Voilà pourquoi nous avons pris le point le moins élevé: lorsque nous y
22 regardons maintenant le tibia, et lorsque nous voulons tracer deux lignes,
23 nous obtenons l'écart qu'il y a le trajet entre les deux points.
24 Question: Docteur, est-ce que je peux vous demander de prendre encore
25 votre pointeur et nous présenter cette fracture?
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1 Réponse: Vous pouvez voir qu'il y a là deux points, un point d'abord qui
2 court à la verticale vers le haut. Rappelons-nous qu'il s'agit évidemment
3 d'une structure relativement circulaire en trois dimensions pour présenter
4 l'os. Voilà pourquoi cette structure en spirale se présente à nos yeux.
5 Rappelez-vous, ayez en vue qu'il s'agit évidemment d'un tracé circulaire
6 qui court jusqu'au point supérieur. Cette fois-ci, je parle de la face
7 postérieure de la fracture et nous voulons arriver au point où nous avons
8 démarré.
9 Question: Encore une fois, voulez-vous nous montrer où se trouve la partie
10 frontale?
11 (Le témoin s'exécute.)
12 Réponse: Ici, et les deux parties de l'os devraient se joindre. La partie
13 d'en bas devrait se présenter là où vous voyez le tracé supérieur. C'est
14 comme une espèce de puzzle. Evidemment…
15 Question: Et que disent vos mensurations?
16 Réponse: 8 centimètres.
17 Question: Est-ce que vous avez également pris en considération dans vos
18 mensurations le point supérieur de la fracture?
19 Réponse: Oui.
20 Question: Passons maintenant au cliché de 2001?
21 Réponse: Il s'agit encore une fois d'un procédé similaire. Nous prenons un
22 point de référence en bas. Nous voyons qu'il y a une interruption normale
23 en apparence évidemment. Cela veut dire ensuite que cette fracture a été
24 guérie, c'est-à-dire ossifiée, calcifiée. J'ai pu me rendre compte du fait
25 que c'est le point le plus bas de la fracture.
Page 4239
1 Question: Et que disent les mensurations?
2 Réponse: 3 centimètres.
3 Question: Très bien. Nous allons passer maintenant à votre diapositive
4 suivante. Pouvez-vous nous dire comment vous avez procédé pour déterminer
5 le point le plus élevé de la fracture sur le cliché de 1992?
6 Réponse: Voilà ce que j'ai pris comme point de référence. Pour procéder
7 comme je l'ai décrit tout à l'heure -cela semble être un peu plus
8 compliqué bien sûr car il s'agit évidemment de présenter la description
9 d'une fracture en spirale- j'ai pris en considération un autre point et
10 sur ce cliché, pour ce cliché, je me suis décidé à prendre comme point de
11 référence, à prendre cela.
12 Mon point le plus élevé étant le point de référence, je considère qu'il y
13 avait un écart pas très important mais il s'agit évidemment d'une lésion
14 en spirale et d'une structure circulaire. Par conséquent, j'ai cru qu'il
15 en était ainsi. Voilà la raison pour laquelle j'ai procédé ainsi. En
16 effet, cette même pratique -enfin en quelque sorte comparable à ce que
17 j'ai fait tout à l'heure-, je l'ai empruntée pour l'autre os pour prendre
18 en considération les deux os.
19 Question: Et qu'ont donné vos mensurations?
20 Réponse: Neuf centimètres.
21 Question: Avant d'aller de l'avant, montrez-moi avec votre pointeur le
22 point le plus élevé de la fracture, enfin celui que nous n'avons pas vu.
23 Réponse: Ici. Il s'agit évidemment de la pointe de l'os cette fois-ci très
24 affinée.
25 Question: Nous voyons qu'il y a une dislocation ici.
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1 Réponse: Techniquement parlant, ce n'est pas une dislocation, ce n'est pas
2 vraiment une dislocation proprement dite. Tout simplement, l'os a été
3 broyé en quelque sorte à un point donné.
4 Question: Est-ce que nous pouvons voir le même point de cette même jambe
5 sur le cliché radiologique de 2001?
6 Réponse: Oui, nous espérions pouvoir voir le même à partir de l'os ainsi
7 remodelé.
8 Question: Le même?
9 Réponse: Oui.
10 Question: Comment est-ce que vous avez fait procéder à des comparaisons
11 pour parler du cliché radiologique de l'année 2001?
12 Réponse: J'ai essayé d'abord de fixer la partie distale ici. Je vous ai
13 déjà décrit l'ossification, les remodelages de l'os. J'ai essayé de faire
14 en sorte que mon tracé aille jusqu'au point le plus élevé de la fracture.
15 Question: Et que disent les mensurations?
16 Réponse: Les valeurs obtenues présentent 11,5 centimètres.
17 Question: 11,5 centimètres. En tant qu'expert, que pouvez-vous dire, quel
18 serait l'écart le plus important pour parler d'une fracture primitive,
19 originale par rapport à des points de références observés sur l'os comme
20 vous venez de le présenter?
21 Réponse: Il s'agirait d'abord de parler d'un cal mince créé tout près du
22 point de référence sur l'os.
23 Question: Il y a plusieurs lignes plutôt noires, opaques sur ce cliché,
24 vous les avez faits vous-même ces tracés, qu'est-ce que vous pouvez nous
25 en dire?
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1 Réponse: Ce que vous pouvez voir ici c'est une toute petite partie très
2 mince de l'os remodelé. Il s'agit évidemment du cliché de l'année 2001. Si
3 vous vous souvenez la partie supérieure de l'os fracturé se trouvait à
4 environ 20 centimètres de distance par rapport au joint distal. Il s'agira
5 de parler du point le plus élevé de l'os. On devrait pouvoir le voir
6 encore une fois sur le cliché obtenu sur le côté latéral.
7 Question: Pour parler de comparaison de toutes ces différentes
8 mensurations, est-ce que vous avez une opinion concernant les deux
9 clichés, celui de 1992 et de 2001? S'agit-il de la même jambe?
10 Réponse: Non, il ne s'agit pas de la même jambe.
11 Question: Lorsqu'il s'agit de mensurations faites par vous, pour parler de
12 fracture et de la fracture guérie, est-ce que vous pouvez aboutir à la
13 même conclusion qu'il ne s'agit pas de clichés de la même jambe?
14 Réponse: Oui. Lorsque nous faisons abstraction de ces tracés, le facteur
15 qui irait le plus en faveur de ce que je dis, c'est que, lorsque nous
16 regardons les lignes de la fracture, pour parler d'abord de la partie
17 frontale du cliché, nous voyons que la ligne de l'ossification de l'os
18 passe par-là. Ici, donc, un tracé qui explique la calcification de l'os va
19 de ce côté-ci alors que sur l'autre cliché, ce tracé emprunte un autre
20 sens.
21 Il me semble qu'il y a là une petite excroissance, un épaississement, mais
22 je ne pense pas que la ligne de fracture se situe là.
23 Donc, vous avez deux lignes de la fracture qui semblent converger au même
24 plan. Mais lorsque vous y ajoutez la seconde composante de la fracture,
25 celle-là notamment, que je viens de montrer, alors vous vous rendrez
Page 4242
1 compte du fait que le tracé de la fracture que je montre maintenant semble
2 plus long et davantage vertical par rapport au tracé rouge, alors que
3 l'autre se trouve en dessous du tracé rouge.
4 Evidemment, ceci ne pouvait pas se produire au niveau de la fracture. Les
5 radios comparées du côté du gauche et du côté droit, il est tout à fait
6 clair qu'il s'agit de clichés radiologiques de deux jambes différentes.
7 Question: Précédemment, au cours de votre déposition, je vous avais
8 demandé de nous présenter en tracé, approximativement, la localisation de
9 ces deux fractures.
10 Réponse: Oui, je l'ai fait.
11 Question: Je l'ai remis à Me Domazet pour qu'il s'en rende compte et je
12 voudrais demander ensuite à l'huissier de bien vouloir présenter le même
13 cliché au témoin.
14 Puis-je d'abord jeter un coup d'oeil dessus avant que vous le remettiez au
15 témoin? Il s'agira de la pièce à conviction de l'accusation du Procureur
16 P172.
17 (Intervention de l'huissier.)
18 Docteur, est-ce vous qui avez tracé de votre mieux les lignes de la
19 fracture telles que vous les avez observées sur les deux clichés
20 radiologiques en 1992?
21 Réponse: Oui.
22 Question: Je vous prie de bien vouloir bien montrer, au-dessus de la
23 table, pour que la Chambre d'instance puisse s'en rendre compte.
24 (Le témoin s'exécute.)
25 De quelle couleur est-ce sur le schéma en 1992?
Page 4243
1 Réponse: En noir.
2 Question: Pour parler de la partie frontale de l'os, comment est-ce que
3 vous l'avez désignée?
4 Réponse: Par une lettre F.
5 Question: Pour parler de la fracture observée en 1992?
6 Réponse: Oui, je m'en suis occupé également.
7 Question: Est-ce que vous lui avez apposé également une date?
8 M. Raby (interprétation): Oui.
9 M. Groome (interprétation): Je voudrais offrir pour admission cet élément
10 de preuve.
11 M. le Président (interprétation): Les conseils de la défense ont-ils une
12 objection?
13 M. Domazet (interprétation): Non.
14 M. le Président (interprétation): Il s'agira de la pièce à conviction
15 P172.
16 M. Groome (interprétation): Docteur, pour que tous puissent bien
17 comprendre, s'agit-il d'une présentation cette fois-ci en corrélation,
18 telle que nous venons de parler tout à l'heure?
19 M. Raby (interprétation): Non, mais enfin je ne suis pas un artiste, je
20 l'ai fait de mon mieux évidemment.
21 Question: Outre les examens de la fracture faits par vous, est-ce que vous
22 avez observé d'autres comparaisons de clichés radiologiques pour parler de
23 cet os?
24 Réponse: Oui.
25 Question: Quelle est la description qui est la vôtre? Quelles sont les
Page 4244
1 comparaisons faites par vous?
2 Réponse: Les clichés de 1992 et de 2001 concernent l'os du talon. Nous
3 pouvons les voir sur les clichés radiologiques que nous sommes en train de
4 regarder. Nous y voyons l'aspect de ces os. Nous avons pu comparer leur
5 apparence pour voir s'il y avait une différence importante.
6 Mes observations étaient les suivantes: si je peux attirer votre attention
7 sur l'aspect de l'os ici, sur le talus, eh bien, cet aspect correspond à
8 ce que nous appelons sur votre cliché l'os du talon, c'est-à-dire le
9 calcaneous.
10 Voilà comment se présentent ces structures arrondies. Regardez d'abord le
11 talus ici et le calcaneous de l'autre côté. Voilà cette portion à laquelle
12 j'ai été intéressé. Il s'agit d'une structure très rigoureusement
13 présentée sur ce cliché, par rapport à l'autre cliché qui présente plutôt
14 des structures arrondies.
15 Question: Docteur, un autre expert, c'est-à-dire témoin de la Chambre, le
16 Dr Vucetic, avait suggéré autre chose: c'est-à-dire pendant ce laps de
17 temps de deux ans, pendant lequel les radios ont été faites, il est normal
18 qu'il y ait une certaine régénération et certains changements de l'os, en
19 résultat de processus qui ne sont pas sans présenter pas mal de
20 différences. Ainsi, nous les voyons sur les deux clichés radiologiques
21 différents, c'est-à-dire faits dans les deux années différentes.
22 Etes-vous d'accord là-dessus pour tirer une telle conclusion?
23 M. Raby (interprétation): Non, je ne suis pas d'accord. On peut parler des
24 os de valeurs différentes: qu'après les traumatismes, l'os ayant été
25 affecté a dû être changé au cours de la vie du patient, mais l'os ne peut
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1 pas être altéré à tel point. C'est comme si vous aviez par exemple les
2 yeux bleus et les cheveux gris, etc., pour ne plus en avoir.
3 L'os n'a pas vraiment changé de forme à tel point, et elle ne pourrait
4 certainement pas faire de telles suggestions, comme l'a suggéré le docteur
5 en question.
6 M. Groome (interprétation): Docteur, est-ce qu'il y a d'autres
7 caractéristiques à prendre en considération?
8 M. le Président (interprétation): Avant d'aller de l'avant, Monsieur
9 Groome, j'ai quelques problèmes pour vous suivre dans la perception de
10 tout ce que vous dites.
11 Lorsque nous regardons le cliché de 1992, le trait rouge et les fléchettes
12 rouges, nous y voyons une zone opaque, et puis après une zone lumineuse,
13 et puis encore une autre aire opaque.
14 Est-ce que c'est de cela dont le docteur parle? Et lorsque nous parlons de
15 l'année 1992 et de l'année 2001, sur le cliché de l'année 2001, il me
16 semble que nous avons des phénomènes similaires?
17 M. Raby (interprétation): Je crois que j'ai un quelque avantage sur vous
18 parce que je connais en détail l'anatomie de ces régions.
19 Regardez comment suit, comment court la ligne de l'os. Il s'agit d'abord
20 de parler de clichés en trois dimensions, il s'agit quelquefois de parler
21 de chevauchement de structures et…
22 M. le Président (interprétation): Oui.
23 M. Raby (interprétation): Cette ligne-là, si vous la suivez, prend un
24 aspect de continuité.
25 M. le Président (interprétation): Il me semble que, pour parler du cliché
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1 de 2001, je l'ai regardé du mauvais côté.
2 M. Raby (interprétation): Oui, c'est peut-être que, évidemment, vous
3 n'avez pas toujours regardé le bon côté du cliché.
4 M. le Président (interprétation): Lorsque nous regardons, Docteur -je suis
5 désolé, Monsieur Groome-, le cliché de 2001, nous voyons une petite
6 fléchette comme si c'était un éperon. Est-ce que c'est à cela que vous
7 vous référez?
8 M. Raby (interprétation): Oui, bien sûr, parce qu'il me semble que la
9 ligne est beaucoup plus mince, pour parler de sa configuration, plus
10 affinée, alors que, sur l'autre cliché, il s'agit d'un contour davantage
11 ovale, arrondi. Sur un autre côté, nous voyons la partie du talon qui
12 correspond à peu près à ce cliché-là.
13 M. le Président (interprétation): Mais je voulais plutôt parler…
14 En tout cas, je vous remercie, Docteur, de ce que vous dites en vous
15 référant.
16 Je ne voulais pas vous interrompre, Monsieur Groome, mais certes j'ai
17 voulu avoir une meilleure perception de cela avant de passer à un autre
18 volet.
19 M. Groome (interprétation): Docteur, y a-t-il d'autres caractéristiques
20 prises en considération lors de vos comparaisons?
21 M. Raby (interprétation): Oui. Comparaison faite de cette partie de l'os
22 avec l'autre présente une excroissance moindre, alors qu'il me semble que
23 cet épaississement sur l'autre cliché est plus important.
24 Une fois de plus, on voit là une différence, et nous ne voyons pas de
25 raisons pour lesquelles il devrait y avoir un tel écart pour parler de ce
Page 4247
1 laps de temps.
2 Question: S'agit-il de différences les plus significatives que vous avez
3 obtenues en regardant les structures du talon sur les deux clichés
4 respectivement de 1992 et 2001?
5 Réponse: Oui, j'ai essayé de surligner tout cela de sorte que les gens,
6 qui ne sont pas des techniciens, puissent comprendre tout cela. Mais j'en
7 ai d'autres, si vous voulez bien, je pourrais vous les montrer.
8 Question: Je voudrais bien que vous nous les présentiez respectivement.
9 Réponse: Si nous voulons avoir maintenant la confirmation de l'os du
10 talon, on peut voir que c'est un os très épais. Pourquoi n'ai-je pas
11 souligné cela? C'est parce qu'on voit qu'il y a une différence par rapport
12 à l'os sur la radio 1992, mais il est difficile pour moi de vous persuader
13 qu'il s'agissait d'une différence.
14 Cependant, à droite, je crois que vous pourriez voir qu'il y a une série
15 de lignes verticales: 1, 2, 3, 4 ou 5 à 6. Et dans cette même portion de
16 l'os, il y a…
17 Question: Pourriez-vous m'expliquer quelles sont ces lignes?
18 Réponse: C'est la structure interne de l'os. Vous voyez cela parce que les
19 rayons X traversent l'os, donc il y a des strates du tissu osseux que vous
20 voyez, et qui sont donc les trabacules (phon), la partie osseuse -c'est un
21 terme technique-.
22 Question: Une sorte d'échafaudage au sein de la masse osseuse?
23 Réponse: Excusez-moi, je dois épeler ce mot difficile. Pardonnez-moi,
24 c'est un de ces mots compliqués: T-R-A-B-A…
25 Question: Avec cet élément de ce trabacule (phon), est-ce que ces éléments
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1 pourraient être différents d'une personne à l'autre?
2 Réponse: Non, sur le même cliché, vous pouvez voir cette appellation
3 d'échafaudage de cette masse osseuse. Sur le cliché 1992, nous avons une
4 configuration relativement uniforme de ces tissus, une radiation qui va
5 vers le bout du talon, alors que sur le talon de 2001, nous voyons deux
6 types, deux groupes de radiations de tissus et il y a d'autres types de
7 radiations qui sont différentes, qui sont légèrement arrondies. Je crois
8 que nous pouvons voir…, enfin en résumé, je voudrais dire que, ici nous
9 avons un modèle qui appartient, sur le cliché 1992, un modèle de tissu qui
10 est conforme, alors que sur le cliché 2001, le tissu est hétérogène.
11 Question: Concernant la fibula, est-ce que vous avez comparé la fibula
12 dans les deux clichés? Est-ce que vous pourriez nous montrer le péroné? Et
13 pourriez-vous nous dire ce que vous avez pu observer pour le péroné dans
14 les deux clichés?
15 Réponse: Sur le cliché 1992, le péroné est entièrement normal.
16 Question: Qu'est-ce que vous pouvez constater lorsque vous comparez le
17 péroné de 2001?
18 Réponse: Il y a une preuve qu'il y a eu un ressoudure du péroné.
19 Question: Pourriez-vous montrer avec votre pointeur comment ces
20 modifications se sont manifestées sur le péroné?
21 Réponse: Sur cette radio, cela se voit moins bien, mais nous pouvons
22 montrer cela sur un autre exemple où le contraste serait plus précis.
23 Question: Si ces deux radios appartenaient à la même personne, si on
24 regardait le processus de remodelage de l'os ou bien de la ressoudure,
25 est-ce que vous pourriez voir, dans le cas de la fracture, est-ce que
Page 4249
1 cette forme de remodelage entre la fracture 1992 et 2001 serait un même
2 type de remodelage?
3 Réponse: Oui.
4 Question: Autre question reliée à cette question: que pourrions-nous faire
5 si nous pouvions comparer… c'est pourquoi je voudrais vous demander quel
6 serait l'impact si quelqu'un avait du subir une refracture et est-ce que
7 cette refracture se ferait 3 centimètres en dessous de la fracture
8 initiale?
9 Réponse: Je crois qu'il est difficile de refracturer l'os 3 centimètres à
10 la ligne inférieure de la première fracture, mais si vous voulez
11 refracturer, casser une nouvelle fois, cette fracture se produirait sur le
12 même site que la fracture initiale. Il faut dire qu'il y a des fractures
13 qui s'effectuent sur le même endroit. Donc, la refracture, donc un autre
14 traumatisme, se produirait très loin de la fracture initiale. Ou bien nous
15 pouvons avoir le cas d'une fracture spirale initiale et cette seconde
16 fracture serait une fracture qui se manifesterait à une grande distance
17 relative. Il impossible d'avoir une seconde fracture qui serait très
18 proche de la fracture initiale.
19 Question: Est-ce que le cas de cette refracture nous explique les
20 différentes mensurations que vous nous avez montrées?
21 Réponse: Non, ceci ne peut pas être justifié.
22 Question: Au cours de vos travaux, avez-vous eu l'occasion de lire les
23 travaux du Dr de Grave? Pourriez-vous faire un commentaire sur ces
24 résultats de recherche?
25 M. Raby (interprétation): Du point de vue de la méthodologie, c'était très
Page 4250
1 bien fondé.
2 M. Groome (interprétation): Est-ce que vous avez eu l'occasion de voir le
3 rapport du Dr Vucetic?
4 M. le Président (interprétation): Il y a deux rapports du Dr Vucetic: l'un
5 de novembre, l'un de décembre.
6 M. Groome (interprétation): Pourriez-vous commenter la méthodologie?
7 Réponse: Il ne s'agit pas de controverse à l'égard de la méthodologie,
8 mais je m'oppose à ses conclusions et résultats.
9 M. Groome (interprétation): Merci.
10 M. le Président (interprétation): Est-ce que vous n'allez pas lui demander
11 pourquoi ses conclusions sont erronées, fausses en particulier compte tenu
12 de la formation de ressoudures concernant les mensurations et vu que les
13 mesures du Dr Raby sont différentes des mesures, mensurations que vous
14 avez proposées? C'était la raison même de demander à ce témoin de déposer
15 ici devant nous.
16 M. Groome (interprétation): Pourriez-vous commenter pour nous concernant
17 les différences qui existent concernant les mensurations de chacun des
18 experts dont vous avez eu l'occasion de voir les rapports?
19 M. Raby (interprétation): De mon point de vue, le problème auquel ils
20 devaient faire face, c'était que les mesures, les mensurations prises en
21 face sont des mesures différentes par rapport au cliché pris de côté. Il
22 s'agit d'une fracture spirale et cela est difficile.
23 Donc j'essaierai d'expliquer cela une fois de plus. Imaginez-vous: ça,
24 c'est la ligne de la fracture. Sur le cliché en face, c'est là où la
25 fracture traverse l'os et l'autre, c'est la fracture qui traverse le côté
Page 4251
1 à droite.
2 Si vous regardez cette partie de l'os depuis le centre, et par conséquent
3 là où vous voyez l'interruption, là, cette interruption sera vue ici et
4 vous obtiendrez des mesures différentes par rapport à cette distance et à
5 la distance supérieure.
6 Une fracture spirale exige que vous preniez des clichés à des intervalles
7 de 10 degrés et chaque fois la ligne de fracture va être légèrement à un
8 endroit différent.
9 C'est pourquoi il est difficile de comparer ces clichés et c'est ce à quoi
10 vous vous attendez.
11 Question: Pourriez-vous déterminer, définir comment le docteur Vucetic
12 avait défini sa façon de mensuration?
13 Réponse: Je n'ai pas pu avoir d'attitude parce qu'il ne nous avait pas
14 fourni la façon dont il avait procédé aux mensurations.
15 Question: Une des mensurations qu'il avait proposées, c'est qu'il s'était
16 servi du même point de référence et il avait comparé la partie inférieure.
17 Il avait dit qu'il s'agissait d'un chevauchement et, dans cette opinion,
18 est-ce que l'on peut comparer ce type de fracture?
19 Réponse: Non, car si vous placez les os ou les fractures, vous allez
20 repositionner ces os. Par conséquent, les distances qu'il avait prises
21 comme points de référence distale et qu'il avait mesurées peuvent varier
22 de quelques centimètres.
23 Question: M. Vucetic avait parlé de la ressoudure, de la calcification et
24 que cette formation de ressoudure ou de remodelage avait rendu très
25 difficile des données fiables concernant les mensurations sur le cliché
Page 4252
1 2001?
2 Réponse: Je ne crois pas que cela soit juste. Je crois que vous pouvez
3 suivre le remodelage de l'os et vous pouvez voir des traces parlant du
4 tracé de la fracture et du cal.
5 M. Groome (interprétation): Tout en acceptant cette affirmation, pourriez-
6 vous expliquer les différences que vous avez constatées entre ces deux os
7 et les deux clichés?
8 M. Raby (interprétation): Non.
9 M. le Président (interprétation): Avez-vous d'autres questions, Monsieur
10 Domazet?
11 M. Domazet (interprétation): Oui, Monsieur le Président.
12 (Contre-interrogatoire du témoin, M. Nigel Raby, par Me Domazet.)
13 M. Domazet (interprétation): Au nom de la défense, je poserai la question,
14 tout d'abord quelque chose concernant la fracture et la possibilité de
15 savoir quand ces fractures se soudent, dans toute situation, pas seulement
16 dans cette circonstance. Lorsqu'il y a une ressoudure de l'os, est-ce
17 qu'on peut toujours suivre la ligne de fracture?
18 M. Raby (interprétation): Oui, je suis sûr que cette ligne de la fracture
19 peut pratiquement être toujours visible.
20 Question: S'il en est ainsi, comment savons-nous que la fracture s'est
21 soudée?
22 Réponse: Nous pouvons le dire quand elle a été visible, sur votre exemple,
23 que les deux fragments de l'os ne sont pas parfaitement alignés l'un à
24 côté de l'autre. Et nous pouvons également voir que la croissance normale
25 du patient est aussi importante, et voir l'état du patient, ce qui tout
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1 aussi utile que de suivre le cliché.
2 Question: Donc vous estimez que sur la radio de l'an 2001, cette ligne de
3 fracture, ce tracé de la fracture se voit?
4 Réponse: Oui, je peux voir où se trouve le trait, la ligne de la fracture,
5 après la ressoudure de la fracture.
6 Question: Est-ce qu'on voit la fracture, ou bien est-ce qu'on voit l'os
7 nouvellement ressoudé, le calcaneum, le cal?
8 Réponse: C'est l'os nouvellement formé que nous voyons.
9 Question: Est-ce que ce tissu osseux nouvellement formé, le cal, remplit
10 seulement les lacunes ou bien recouvre l'os en créant un certain
11 épaississement de l'os à l'endroit?
12 Réponse: Cela va couvrir la fracture et l'endroit où il y a eu la
13 fracture, mais cela peut également épaissir l'os.
14 Question: Est-ce que cet épaississement de l'os est visible sur la radio?
15 Réponse: Oui, il en est ainsi.
16 Question: Est-ce que, d'après ces épaississements, d'après les radios,
17 est-ce que nous pouvons nous orienter et voir où se trouve l'endroit où
18 l'os a été soudé, ou bien voyons-nous précisément la ligne de la fracture
19 sur la partie soudée?
20 Réponse: Vous ne voyez pas la fracture elle-même, car cela a été rempli
21 par le tissu osseux, mais vous voyez le remodelage de l'os, donc vous
22 voyez le remodelage de l'os sur l'endroit de la fracture antérieure.
23 Question: Est-ce que, d'après vous, il pourrait y avoir des précisions
24 concernant la représentation de la fracture sur l'endroit où la fracture
25 s'était ressoudée?
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1 Réponse: Oui, je crois que l'on peut être très précis en disant où se
2 trouvait initialement la fracture.
3 Question: Les années qui se sont donc déroulées entre la ressoudure de la
4 fracture, comment cela, l'intervalle de ces années est un intervalle qui
5 rend plus difficile l'évaluation du site de la fracture, d'après vous?
6 Réponse: Oui, dans de bonnes circonstances, une bonne ressoudure dure 6
7 mois, et après il n'y a pas de changement visible, et il n'y aura pas de
8 changement suite à 3 ans, 5 ans ou 10 ans: les radios, les clichés
9 demeureront les mêmes.
10 Question: Lorsque vous aviez répondu à la question de M. Groome concernant
11 le péroné, pour savoir si éventuellement le péroné était brisé, fracturé
12 en 1991, et que cela ne pouvait pas être vu sur le cliché de 1991, vous
13 aviez dit, je crois, me semble-t-il, que ceci est impossible ou peu
14 probable?
15 Réponse: C'est juste.
16 Question: Hier, le Dr Vucetic nous a montré les clichés d'un autre cas
17 avec des radiographies du péroné prises de deux aspects, en nous montrant
18 que, d'un point de vue, le cliché pouvait montrer la fracture du péroné,
19 alors que, sur l'autre, ceci n'était pas visible. Est-ce que vous seriez
20 d'accord que ceci est possible?
21 Réponse: Oui, en général, d'une manière générale, cela est possible.
22 Question: Lorsqu'il s'agit d'une fracture renouvelée, les questions de M.
23 Groome se rapportaient à une éventuelle fracture seconde qui se serait
24 déplacée de 3 centimètres. Cette donnée, à un moment donné, avait été
25 fournie par l'accusé Mitar Vasiljevic. A sa connaissance, et d'après ce
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1 qu'il avait compris des médecins, cette seconde fracture était éloignée de
2 3 centimètres.
3 Mais si nous passons outre ces données, qui ne sont pas importantes,
4 puisqu'il existe une documentation médicale où nous pouvons constater
5 qu'il s'agissait d'une seconde fracture, est-ce qu'une fracture seconde
6 représente une fracture sur le même endroit? Est-ce que cela est donc une
7 fracture seconde?
8 Réponse: D'après ma connaissance et à ma connaissance, une refracture, une
9 seconde fracture, à mon avis, est une fracture qui traverse la ligne
10 originale de la ligne de la fracture et ce n'est pas une autre fracture.
11 Question: Donc pour vous, une fracture deuxième est une seconde fracture
12 au même site que la fracture initiale. C'est ce que j'avais compris moi-
13 même.
14 A la question du Procureur, vous aviez dit que ce terme de refracture ou
15 de seconde fracture peut être une fracture plus aiguë que la fracture
16 initiale. Qu'est-ce que cela veut dire: plus forte, plus sévère, plus
17 aiguë ou plus difficile? Qu'est-ce que cela veut dire ce terme "plus
18 aiguë"?
19 Réponse: Je n'ai pas dit qu'il s'agissait d'une fracture plus grande. J'ai
20 parlé d'une seconde fracture, mais je n'ai pas dit que c'était une
21 fracture plus grande. Si je l'ai dit, ce n'était pas ce que j'avais
22 l'intention de dire.
23 Question: Compte tenu de ce que vous venez de dire, donc elle se trouve
24 quelque peu éloignée de la fracture initiale. Qu'est-ce que cela veut
25 dire? Voulez-vous nous l'expliquer?
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1 Réponse: Je vais essayer de vous l'expliquer. S'il s'agit d'une seconde
2 fracture, quand je dis seconde fracture, c'est une fracture sur un autre
3 site, donc éloigné de la fracture initiale. Donc s'il y a une seconde
4 fracture, il y aura une fracture qui traversera le site de la fracture
5 initiale ou bien l'autre fracture sera relativement éloignée du site de la
6 première, de la fracture initiale. Et cela se produira très probablement
7 dans la partie supérieure de l'os, ce sera donc dans la partie supérieure
8 de la jambe.
9 Question: Mais il n'y a pas de trace de ce genre sur les radios de l'an
10 2001. De telles traces ne sont pas visibles.
11 Réponse: Oui, c'est juste.
12 Question: Compte tenu de la documentation médicale comme quoi, en mai
13 1993, Mitar Vasiljevic avait été soumis à une fracture deuxième et que
14 vous avez cette radiographie de l'an 2001, est-ce que, à partir de ces
15 éléments, nous pourrions conclure que cette fracture seconde de 1993, donc
16 après la fracture dont vous avez vu le cliché, a pu laisser des traces que
17 vous avez pu voir sur les radios de 2001?
18 Réponse: Non, je crois que ceci n'est pas possible.
19 Question: Pourriez-vous nous l'expliquer, l'argumenter? Pourquoi estimez-
20 vous que la fracture seconde était entièrement identique à celle de la
21 fracture de 1992 et que, pour cette raison ou pour quelque autre raison…?
22 Réponse: Les mensurations que je vous ai fourni entre les deux
23 radiographies que je vous ai dites, les angles de fracture sont différents
24 et, comme je vous l'avais montré, vous avez toujours les clichés, nous
25 avions les orientations des lignes de fracture. Là, nous avons vu que ce
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1 n'était pas possible d'avoir une seconde fracture sur le même site de la
2 fracture ou bien il s'agit d'une refracture et alors cette seconde radio
3 corroborerait l'état de la première radiographie. Donc il y a une
4 documentation médicale qui nous dit… et nous devons montrer la seconde
5 fracture. Je serais très près de vous le montrer avec les radiographies
6 qui sont ici, si elles sont disponibles.
7 Question: Vous pensez à la radiographie de l'an 1993 concernant cette
8 refracture, fracture seconde? C'est à cette radiographie?
9 Réponse: Oui, c'est cela. S'il s'agit de cette refracture, fracture
10 seconde, c'est bien cette radio de 1993 que je voudrais pouvoir visionner.
11 Question: Est-ce que, sur le cliché de 2001 où on pouvait observer des
12 traces de fracture, on peut constater oui ou non s'il était question de
13 refracture, de fracture seconde?
14 Réponse: A mon opinion, la radio de 2001 a des preuves qu'il s'agit d'une
15 fracture. Et je n'ai aucune raison de croire qu'il est question de deux
16 fractures visibles sur cette radio.
17 Question: Dans le cas où, sur le même endroit, c'est-à-dire en 1992 et
18 puis en 1993, il y a ce renouvellement de la fracture de la jambe, est-ce
19 qu'en 2001 on pourrait affirmer, ou bien s'il existe des différences ou
20 bien il s'agirait d'une fracture ressoudée, compte tenu également de la
21 distance de neuf ans entre les clichés et les fractures?
22 M. Raby (interprétation): Je verrais des preuves de l'existence d'une
23 seule fracture qui serait ressoudée et calcifiée.
24 M. Domazet (interprétation): Lorsque vous avez commenté précédemment le
25 rapport du Dr Vucetic, vous avez dit qu'il n'avait pas fourni d'esquisses;
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1 au contraire, le Dr Vucetic nous a fourni des esquisses que nous avons
2 versées comme pièces à conviction. Je le ferai.
3 Après la pause, nous pourrions continuer à en parler et vous pourriez voir
4 ces esquisses. Je pourrai vous les montrer si vous n'avez pas eu
5 l'occasion de le faire et que le Procureur n'a pas fait cela. Merci.
6 M. le Président (interprétation): Est-ce que vous avez donc…, vous pouvez
7 fournir ces pièces à conviction? Quel est le nombre de ces pièces?
8 M. Domazet (interprétation): C'est la pièce D39.1, D39.2, D39.3, D39.4 et…
9 M. le Président (interprétation): Non, je croyais que vous pensiez, que
10 vous vous référiez également aux clichés que le Dr Vucetic avait fournis
11 comme clichés se rapportant à un autre patient où il avait pu montrer que
12 le remodelage avait masqué la fracture initiale. Ce n'est pas ce que vous
13 vouliez verser comme pièce?
14 Non, vous pensez à la pièce 38. Est-ce qu'il s'agit de la preuve à
15 conviction 38?
16 M. Domazet (interprétation): Vous voulez voir?
17 M. le Président (interprétation): Ceci va être montré à notre témoin pour
18 qu'il voie aussi.
19 M. Groome (interprétation): J'estime que nous avons besoin de 15 à 20
20 minutes pour déplacer le rétroprojecteur, donc nous aurons besoin d'un
21 intervalle un peu plus prolongé.
22 M. le Président (interprétation): Si le Dr Raby veut que nous ayons
23 maintenant une pause, nous allons donc reprendre nos travaux à 11 heures
24 30.
25 (L'audience, suspendue à 11 heures 04, est reprise à 11 heures 35.)
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1 M. Domazet (interprétation): Monsieur Raby, j'espère que vous étiez en
2 mesure d'examiner les pièces qui nous ont été communiquées par le Dr
3 Vucetic, donc j'espère que vous avez pu les examiner?
4 M. Raby (interprétation): Oui, j'ai pu le faire.
5 M. Domazet (interprétation): Est-ce que vous avez pu aussi lire le rapport
6 supplémentaire du Dr Vucetic dont vous ne disposiez pas à l'époque où vous
7 avez fait votre première expertise, où se trouve également un tableau
8 qu'il a élaboré?
9 M. Raby (interprétation): Je l'ai lu, mais pour l'instant je ne l'ai pas,
10 je ne l'ai pas sous mes yeux.
11 M. le Président (interprétation): Quelle est la cote de cette pièce 29,
12 29.1, pour que l'on puisse donner la pièce au docteur?
13 M. Domazet (interprétation): Je pense qu'il s'agit de la pièce D38, mais
14 permettez-moi un instant.
15 M. le Président (interprétation): La D38 correspond à l'expertise du Dr
16 Vucetic et son CV. Le Greffe vient de me dire qu'apparemment ceci ne fait
17 pas partie des pièces à conviction, c'est-à-dire séparées. Il s'agit donc
18 de la pièce probablement D38. Nous avons donc besoin d'un exemplaire de ce
19 rapport supplémentaire.
20 Est-ce que vous avez un exemplaire que vous pouvez montrer au Dr Raby?
21 M. Domazet (interprétation): Est-ce que nous parlons de la date du rapport
22 en date du 28 décembre de l'an 2001?
23 M. le Président (interprétation): Moi non plus je ne dispose pas d'un
24 exemplaire de ce document mais je pense qu'il doit s'agir du document
25 qu'il a envoyé pendant les vacances judiciaires, qu'il a envoyé au cours
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1 des vacances judiciaires, dans lequel il fait part des différentes
2 mensurations effectuées.
3 M. Groome (interprétation): J'ai un exemplaire de ce tableau.
4 M. le Président (interprétation): Pourriez-vous nous donner une cote de ce
5 document?
6 M. Domazet (interprétation): Mais moi aussi j'ai un exemplaire de ce
7 document. Je peux le fournir moi aussi au témoin.
8 M. le Président (interprétation): Eh bien, pour autant qu'il n'y ait pas
9 de message secret dans votre document! C'était une blague Maître Domazet!
10 M. Domazet (interprétation): Sur les deux premières pages de ce rapport
11 supplémentaire, on trouve les explications du Dr Vucetic, mais à la
12 troisième page, on arrive aux informations pertinentes, d'après moi, sur
13 lesquelles le Dr Raby devrait se prononcer puisqu'il est venu ici
14 justement pour contester cette déposition, ce rapport.
15 Le Dr Vucetic, dans son rapport supplémentaire, parle tout d'abord de la
16 détermination du point supérieur de la fracture du tibia sur la radio
17 faite en 1992, et trouve que vous avez déterminé ceci à 14 centimètres, Dr
18 de Grave à 15.2 centimètres et le Dr Bollen aussi. Donc il considère que
19 tout ceci a une signification et il considère que tout ceci doit être
20 expliqué.
21 Pour lui, il s'agit peut-être des différentes méthodologies utilisées. Le
22 Dr Vucetic, quant à lui, a trouvé le point à 15.4 centimètres, donc le
23 point le plus élevé.
24 Pourriez-vous faire un commentaire là-dessus?
25 M. Raby (interprétation): Est-ce que je peux voir ces images pour me
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1 rappeler de quoi on parle exactement?
2 Question: Vous parlez de 1992 ou de l'an 2001.
3 Réponse: 1992, n'est-ce pas?
4 Question: Oui, 1992.
5 Réponse: Comme j'ai déjà dit, il y a un degré d'interprétation quant à la
6 définition du trait de fracture du débat à la fin. Je pense que ces
7 différences sont très petites et probablement pas importantes. Bien sûr,
8 la comparaison faite sur les clichés de 2001 est peut-être plus, se voit
9 mieux, mais il s'agit des différences qui sont si petites et de mesures
10 faites par différentes personnes à partir d'une même radio.
11 Question: Oui, oui, nous allons commenter aussi la radio de 2001 et nous
12 allons aussi commenter ce qu'ils ont trouvé à ce sujet, mais maintenant
13 nous parlons de mensurations faites en 1992 qui apparaîtraient plus
14 claires, car il est sûrement plus facile de déterminer ces traits de
15 fracture sur ce cliché de 1992. Donc en ce qui concerne ce cliché de 1992,
16 la valeur la plus basse de la fracture diffère très peu. Cette différence
17 et à peu près de 4 millimètres.
18 Peut-être que ceci n'est pas vraiment significatif. Mais ceci peut être
19 significatif pour la radio de 2001, puisque ce même point de la fracture
20 ressoudée, d'après le Dr Vucetic, se trouve à peu près à 4 centimètres,
21 même si elle ne se voit pas vraiment, puisqu'on voit juste le changement
22 au niveau de la structure de l'os et le point ultime, le plus élevé de la
23 fracture, d'après le Dr Vucetic, se trouve à 5,5 centimètres.
24 Ceci est expliqué dans le tableau que vous voyez sous vos yeux où l'on
25 voit toutes les différences qui figurent, qui apparaissent au niveau de
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1 ces différentes mensurations effectuées. Je vais donc vous demander
2 d'examiner ce tableau et de nous donner votre point de vue, de nous faire
3 part de vos commentaires au sujet de ce tableau.
4 Réponse: Il m'a donné un certain nombre de diagrammes pour montrer la
5 façon dont les mensurations étaient faites, mais de l'autre côté, il
6 s'agit d'un diagramme d'une jambe droite, de la jambe droite, alors que
7 nous sommes en train de parler de la jambe gauche. Mais, bon, peut-être
8 que je devrais tout simplement déplacer l'image.
9 Donc les quatre points, lui…, certains des quatre points se réfèrent au
10 chevauchement de l'os, mais moi je ne comprends pas quels sont ces quatre
11 points qu'il a utilisés pour effectuer ces mensurations. Bien que ceci ait
12 été bien écrit… enfin, on dit que ces points existent. On voit un sticker,
13 donc pour l'instant je ne vois pas quels sont ces quatre points sur
14 lesquels il s'est fondé pour faire ces mensurations, mais je pense que son
15 explication pour ces différentes valeurs qu'il a prises -comme je vous ai
16 expliqué plus tôt ce matin-, donc la partie la plus basse de l'os qui se
17 trouve à côté de la cheville ne va pas bouger. Je pense donc que ceci
18 devrait être utilisé et je pense que les autres experts ont trouvé des
19 valeurs semblables à la valeur que j'ai trouvée, moi. Je crois aussi que
20 ces mensurations sont effectuées à partir d'un point distal fixé, que j'ai
21 déjà montré, qui se trouve dans la partie inférieure de la fracture et
22 dans la partie supérieure de l'os.
23 Ce que j'ai déjà dit, c'est que celles-ci se chevauchent, donc il y a
24 différentes mesures. Je pense que peut-être la méthodologie n'était pas
25 bonne, elle était peut-être erronée.
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1 Question: En ce qui concerne ce point supérieur de la fracture du tibia,
2 dans le point qui a cicatrisé dans la radio de 2001, d'après vous, il
3 s'agit du point qui se trouve à 20 centimètres. Le Dr Bollen trouve qu'il
4 se trouve à 20,3 centimètres. Vous pouvez donc voir que, d'après le Dr
5 Vucetic, le point que vous avez trouvé, il s'agit de la trace d'une
6 fracture calcifiée et cette fracture, eh bien, elle peut se voir au
7 milieu, c'est-à-dire la partie centrale de l'os. Le cortex de l'os montre
8 un épaississement de cet os nouvellement calcifié. C'est l'endroit où l'os
9 a calcifié qui est lié au cortex et qui se trouve à plusieurs centimètres
10 de la fracture.
11 Ensuite, il explique, il dit que cet épaississement, que ce cal, eh bien,
12 est caractéristique à cause du traitement même qu'a subi Mitar Vasiljevic,
13 c'est-à-dire la traction et l'immobilisation. Le Dr Vucetic considère donc
14 que ce point que vous avez choisi à 20 centimètres, eh bien, que ce point
15 montre la trace d'une fracture ressoudée et que cette trace qui se traduit
16 en paroi osseuse modifiée n'est sûrement pas la trace ou le trait de la
17 fracture. Lui, il considère que le trait de la fracture doit se situer
18 plus bas et qu'il se voit déjà sur la radio. Il considère que ce trait de
19 la fracture se trouve à la hauteur de 16,5 centimètres à partir de la
20 partie basse du tibia.
21 Est-ce que vous pourriez nous faire part de votre commentaire de cela?
22 Réponse: Oui, je suis bien content de voir que le Dr de Grave, le Dr
23 Bollen et moi, nous arrivons pratiquement aux mêmes chiffres, aux mêmes
24 conclusions. Je ne sais pas vraiment pourquoi ce dernier monsieur sur
25 cette liste arrive à un chiffre complètement différent. Vraiment, je ne
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1 vois pas comment il arrive à cela, à cette explication du cal qui s'est
2 formé autour de la fracture. D'après lui, donc, il devrait se former à peu
3 près à 3 ou 4 centimètres de la fracture. Ceci n'est pas un argument qui
4 se tient tout simplement, cette surface n'est pas raisonnable.
5 Question: Puisque vous parlez des mensurations, il est exact -et ceci
6 figure dans ce tableau- que les mensurations faites par le Dr de Grave et
7 le Dr Bollen sont les mêmes, mais je dois dire que le Dr de Grave s'est
8 appuyé sur le rapport du radiologue du Dr Bollen, car lui-même n'est ni
9 radiologue ni orthopédiste. Il s'est donc appuyé sur son rapport.
10 Il est exact qu'il n'y a que peu de différences entre vos mensurations,
11 mais je viens de vous donner lecture de l'explication qu'a donnée le Dr
12 Vucetic concernant l'épaississement de la paroi osseuse, où il dit que ce
13 que vous voyez à 20 centimètres, eh bien, c'est uniquement la trace de la
14 calcification de la paroi osseuse, et pas la ligne de la fracture.
15 Réponse: Eh bien, je pense que tout simplement, si on fait des
16 mensurations sur cette base, c'est tout simplement erroné. Je crois que la
17 ligne que nous voyons dans le cortex, eh bien, c'est l'endroit où se
18 termine la fracture, ou bien un endroit très près de ce point. Et
19 certainement pas, elle ne se trouve pas, elle ne se termine pas 4
20 centimètres plus bas, elle ne peut pas être plus courte de 4 centimètres,
21 certainement pas.
22 Question: Non, nous ne parlons pas de 4 centimètres. Vous savez vous-même
23 qu'il peut y avoir une différence de 2 centimètres ou 1 centimètre.
24 Ici, si l'on acceptait l'explication du Dr Vucetic, c'est-à-dire le point
25 supérieur trouvé par le Dr Vucetic, il s'agirait d'une différence de 3,5
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1 centimètres, mais, d'après lui, ce point ne peut absolument pas se trouver
2 au point que vous avez déterminé, à savoir à la hauteur de 20 centimètres.
3 C'est là la différence.
4 Je vais vous demander d'examiner les tableaux que vous avez sous les yeux.
5 Quand nous parlons de la radio de face du tibia, de 1992, le point
6 inférieur du trait de la fracture, d'après le Dr de Grave, ce point se
7 trouve à 5 centimètres. D'après vous, il se trouve au niveau de 8
8 centimètres.
9 Vous allez admettre qu'il s'agit d'une différence de taille. Est-ce qu'il
10 s'agit d'une différence survenue à cause des mensurations faites à partir
11 de différents points de repère, ou bien s'agit-il de quelque chose
12 d'autre? Est-ce que vous êtes en mesure d'expliquer cela?
13 Réponse: Je pense que j'ai déjà dit que ce qui s'était probablement passé
14 ici, c'est que les mensurations faites… c'est-à-dire qu'ils ont effectué
15 des mensurations de l'os à partir du point le plus élevé de la fracture,
16 alors que moi, eh bien, je ne pouvais pas le trouver, je n'arrivais pas à
17 la même mensuration de la partie la plus élevée jusqu'à la partie la plus
18 basse.
19 Question: Sur la radio de 2001, la vue AP, le point le plus bas de la
20 fracture mesuré par le Dr Bollen se trouve à 3 centimètres, et ensuite
21 elle devient de 3,9 centimètres dans la vue de profil.
22 Est-ce que vous trouvez ceci contradictoire?
23 Réponse: Non, comme j'ai déjà dit, si vous regardez de profil, eh bien,
24 vous ne voyez pas exactement les mêmes points de fracture que quand vous
25 examinez un cliché de face, fait de face, quand il s'agit d'une… puisqu'il
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1 part en spirale autour de l'os. Donc ce serait très inhabituel d'avoir les
2 mêmes points aux mêmes niveaux. Cette mesure est parfaitement normale.
3 Question: En ce qui concerne les mensurations de ce point -nous parlons de
4 la radio faite en 2001-, est-ce que ceci s'applique aussi ou bien est-ce
5 que la différence est encore plus grande entre la vue de face qui, pour
6 vous, se trouve à 3 centimètres, et la vue de profil qui, pour vous, se
7 trouve à 4 centimètres? Donc il y a encore 1 centimètre de différence.
8 Est-ce que nous pouvons dire alors qu'il est difficile de déterminer le
9 trait de fracture après neuf années?
10 Réponse: Je ne pense pas que cette différence soit importante, je pense
11 que la façon dont est représenté le trait de la fracture est
12 raisonnablement correcte. Cette différence est acceptable, je pense que ce
13 trait semble être bien mesuré.
14 Question: Votre mensuration effectuée sur la radio de 1992, en vue de
15 face, donc le point le plus élevé se trouve à 9 centimètres; dans la vue
16 de profil, elle se trouve à 14,5 centimètres. Et quand on compare ces
17 mensurations, il faudrait que l'on arrive à peu près aux mêmes valeurs.
18 Dans la radio de 2001, le Dr Vucetic arrive à des mesures complètement
19 différentes: le point supérieur de la fracture dans la vue de face se
20 trouve, d'après lui, à 11,5 centimètres, et, dans la vue de profil, à 20
21 centimètres.
22 D'après lui, c'est complètement impossible.
23 Est-ce que vous avez un commentaire?
24 Réponse: Je pense que l'explication sera toujours différente. Il s'agit
25 d'une fracture en spirale et c'est absolument impossible d'avoir les mêmes
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1 valeurs trouvées dans les deux vues différentes.
2 Question: Mais ne trouvez-vous pas que ces différences sont trop grandes,
3 trop importante tout de même?
4 Réponse: Non.
5 Question: Justement, dans ce rapport supplémentaire à la page 6, le Dr
6 Vucetic tire trois conclusions de cela et je vais vous donner lecture de
7 cela. Tout d'abord, il considère que vous n'en arrivez pas aux mêmes
8 valeurs dans les deux vues et ces deux points devaient se trouver au même
9 niveau qu'il s'agisse d'une vue de face ou de profil et qu'il s'agisse de
10 radios de 2001 ou de 1992?
11 Réponse: Donc qu'est-ce que vous dites là? Est-ce que vous dites que les
12 valeurs trouvées sur la radio de 1992 devraient être les mêmes qu'en 2001?
13 Question: Non, ce n'est pas moi qui le dit. C'est le Dr Vucetic qui le
14 dit. Il dit qu'il faudrait logiquement arriver aux mêmes valeurs. Les
15 points doivent se trouver au même niveau et que la vue de face et la vue
16 latérale doivent correspondre au même point, que l'on doit trouver les
17 mêmes valeurs. Et c'est pour cela même que l'on fait les deux vues pour
18 pouvoir arriver aux mêmes valeurs, pour vérifier les valeurs trouvées
19 c'est-à-dire le tracé de la fracture?
20 Réponse: Eh bien, l'essentiel même est le fait que l'on doive prendre en
21 mesure et en considération les points différents. Si vous vous référez
22 toujours au même point pour prendre évidemment différentes vues, alors là
23 il faudrait permettre de voir la configuration de l'os qui n'est pas
24 visible au prime abord.
25 D'abord, si vous faites un seul cliché, vous aurez évidemment les valeurs
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1 erronées si les vues ne sont pas les mêmes. Voilà les raisons pour
2 lesquelles nous procédons à une radio frontale, à une autre latérale, en
3 profil pour voir comment se présente la longueur de la fracture, si celle-
4 ci est de nature en spirale, etc.
5 Question: Oui, mais, dans ce cas-là, il s'agit d'un point fixe depuis
6 lequel vous procédez. Le Dr Vucetic considère que, dans vos radiographies
7 de 1992, pour parler du point seuil de la fracture, vous l'avez établi à
8 une distance de 8 centimètres- corrigez-moi si évidemment je m'abuse- et
9 que ceci n'était pas le cas pour faire les mensurations des autres points
10 pour parler des radios de 1992 et de 2001 respectivement?
11 Réponse: Il s'agit en fait, tout simplement, de dire que pour l'une de ces
12 mensurations il arrive que la fracture semble coïncider lorsque nous
13 parlons des deux vues, des deux projections différentes. Il ne s'agit pas
14 évidemment de parler du même point mais de parler de mêmes valeurs
15 obtenues. Car pour parler de la vue latérale, on voit un cliché et une
16 réalité. Pour l'autre, évidemment, vue frontale, la situation sera
17 différente parce que la perspective est différente.
18 Voilà d'ailleurs le pourquoi de notre procédé: c'est pour obtenir
19 différentes valeurs lorsque vous vous référez à des points fixes de
20 référence pour les deux différents clichés, dans deux différentes
21 perspectives.
22 Question: Lorsqu'il s'agit de la ligne de la fracture, du trait de la
23 fracture qui est en spirale -et ceci sans conteste-, comment avez-vous
24 procédé pour déterminer l'angle même, étant donné que cette fracture en
25 spirale se présente sous forme d'une lettre S, par conséquent avec des
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1 courbes plus ou moins grandes?
2 Réponse: Oui, cela est absolument juste. Si vous voulez prendre en vue 10
3 différentes radios sous 10 différents angles respectivement, vous aurez
4 toujours une autre perspective pour une même fracture.
5 D'ordinaire, nous nous référons à deux points de référence, cela en
6 application de la convention en vigueur, tout simplement pour ne pas
7 parler de l'angle tel qu'il est, mais pour le présenter comme il est sur
8 le cliché frontal, pour faire une comparaison avec l'angle tel qu'il se
9 présente sur le cliché fait dans une perspective latérale.
10 Cet angle-là -évidemment que nous pouvons observer- n'est pas d'une
11 importance cruciale. L'angle est important pour voir comment se présente
12 la nature, les niveaux de la spirale pour pouvoir administrer les
13 médicaments.
14 M. le Président (interprétation): Je crois, Docteur, que Me Domazet
15 parlait pour dire -pour parler de ce que le Dr Vucetic dit-, ceci peut
16 être important pour l'administration des médicaments, mais il est possible
17 évidemment de dire qu'il ne s'agit pas toujours de la même personne. Alors
18 c'est une question fort importante, si je comprends bien. Cette question
19 qui était la sienne concernait notamment ce problème.
20 M. Raby (interprétation): Je crois que précédemment j'ai pu procéder à une
21 comparaison de ces deux différentes radios de la fracture, comment j'ai
22 procédé pour déterminer les points de référence et les tracés. Je crois
23 que ceci est tout à fait clair.
24 M. Domazet (interprétation): A la dernière page du rapport que vous avez
25 sous vos yeux, le Dr Vucetic a établi, très sommairement, une série de
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1 conclusions, six, en effet. Je vous prie de bien vouloir les consulter, de
2 parcourir en vitesse et de nous faire un commentaire qui serait le vôtre,
3 étant donné, bien sûr, qu'il s'agit de conclusions auxquelles aboutit un
4 expert dont vous voulez contester les résultats aujourd'hui.
5 Dites-nous si vous êtes d'accord ou pas, au sujet de quoi et dans quelle
6 mesure?
7 M. Raby (interprétation): Très bien, point 1, il déclare qu'il n'était pas
8 possible d'établir l'apparence préalable de la fracture ressoudée et
9 présentée sur la radio il y a neuf ans. Je ne suis pas d'accord avec lui.
10 Je crois que ceci est possible. Je crois que je l'ai démontré ici, je l'ai
11 prouvé. Nous pouvons voir où se situait la fracture, quelles en sont les
12 séquelles, où se trouvait le cal, le remodelage et nous pouvons voir
13 l'échelle entière et les dimensions de la fracture. Ce qui s'est fait il y
14 a neuf ans ne devrait pas dire notamment que ceci ne devrait pas être fait
15 plus tard, neuf ou dix ans plus tard. Le laps de temps écoulé n'est pas
16 important, à proprement parlé.
17 Question: Vous avez dit, au sujet du point 1, que ceci n'était pas
18 possible. Le Dr Vucetic a dit que, pour descendre dans le détail, ceci
19 n'était pas possible, mais pas d'une manière générale. Donc lui parle de
20 détails quant au Dr Vucetic…, ce qui n'est pas la même chose évidemment?
21 Réponse: Je pense pour ma part que l'on peut établir, avec une exactitude
22 à quelques millimètres près, l'emplacement de la fracture préalable.
23 Question: Très bien. Je vous ai tout simplement dit, en vous donnant
24 lecture des conclusions auxquelles aboutit le Dr Vucetic, qu'il n'était
25 pas possible de déterminer avec détail et dans les menus détails, mais pas
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1 en général. Etablir les détails donc n'était pas possible.
2 Vous pouvez poursuivre.
3 Réponse: En point 2, il dit que la détermination, la fixation des points
4 seuil et plafond de la fracture est une affaire individuelle, affaire qui
5 varie d'un expert à l'autre. Or, voilà pourquoi nous avons la radio AP,
6 frontale, et la radio latérale. Voilà ce dont j'ai parlé, pour parler des
7 radios de l'année 1992 et 2000.
8 Voilà pourquoi, en commentaire fait tout à l'heure, j'ai pu parler des
9 points que j'ai pris comme repères moi-même, pourquoi j'ai parlé d'autres
10 experts et pourquoi j'ai dit: "Il ne s'agit pas d'un critère positif de
11 prendre le point supérieur comme un point de chevauchement.". Voilà
12 pourquoi je trouve que les mensurations ne seraient pas tout à fait
13 bonnes, ne seraient pas justes. Telle est mon explication du point 2.
14 Question: Avez-vous des commentaires à faire au sujet d'autres points qui
15 figurent dans les conclusions du docteur?
16 Réponse: Nous sommes au point 3. On dit que les valeurs présentent des
17 écarts significatifs. Je pense pour ma part que, pour quelques-unes de ces
18 mensurations, les résultats sont remarquablement similaires. Pour
19 d'autres, il y a une différence. On devrait pouvoir savoir et répondre
20 pour quelle raison.
21 Question: Votre commentaire concerne probablement le point 4 aussi.
22 Par conséquent, je vous prie de faire un commentaire sur le point 5
23 également.
24 Réponse: Lui dit qu'il est possible, moyennant la traction, d'apporter une
25 correction au raccourcissement de la jambe, ce qui permet d'augmenter la
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1 distance des mensurations entre la partie supérieure et la partie
2 inférieure de l'os. Cela n'a pas de sens pour moi, parce que, qui dit
3 traction dit la tentative de replacer les parties de l'os le plus près
4 possible dans le cadre de ce puzzle, lorsqu'il faut replacer le tout. Pour
5 parler de la partie supérieure, la traction ne devrait avoir aucune
6 incidence sur les mensurations que j'ai pu obtenir, moi.
7 Question: A la fin, Monsieur le Docteur, étant donné qu'on m'a communiqué
8 tout à l'heure votre CV, j'ai pu comprendre que vous êtes un expert en
9 radiologie. Or, ma question est la suivante: dans votre pratique
10 jusqu'ici, à combien de reprises vous avez pu traiter des patients qui
11 sont du domaine de l'orthopédie?
12 Réponse: Probablement, j'ai dû avoir de 50 à 60 patients par jour.
13 Question: Excusez-moi, étant donné ce chiffre aussi important, quel est le
14 nombre de patients que vous traitez par jour?
15 Réponse: Je vais expliquer ce que j'appréhende lorsque je parle de termes
16 de patients. Je suis radiologue, je ne traite pas, je ne fais pas de
17 visite médicale pour traiter mes patients. De 9 heures à 11 heures, tous
18 les jours, je m'occupe donc de radios, et je me dois de soumettre des
19 rapports sur les fractures des os. Et d'une manière générale -tout dépend
20 évidemment du programme-, il y a différents types de radiographies, des
21 types d'appareils et d'équipements de radiologie.
22 Par conséquent, on devrait dire que, tout compte fait, de 20 à 30 patients
23 par jour devraient être traités de cette manière-là.
24 Question: Vous dites que vous vous occupez de clichés radiologiques de
25 tous ces patients, n'est-ce pas?
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1 Réponse: C'est correct.
2 Question: Est-ce que, au cours de votre praxis, vous avez pu suivre de
3 très près le traitement de patients traumatologiques et orthopédiques
4 lorsqu'il s'agit de fractures? Est-ce que vous avez pu participer ainsi
5 donc à un traitement pareil à des cliniques d'orthopédie?
6 M. Raby (interprétation): Non, ceci n'est pas quelque chose qui incombe
7 comme tâche à un radiologue, et nulle part dans le monde on ne le fait.
8 Nous, en tant que radiologues, on ne fait que suivre, on ne fait que le
9 suivi de clichés radiologiques. Je peux évidemment émettre les impressions
10 et les opinions qui sont les miennes, d'après ce que je peux voir sur les
11 radios, mais il ne m'appartient pas de traiter et de soigner les patients.
12 M. Domazet (interprétation): Je vous remercie, Monsieur le Président, je
13 n'ai plus de question.
14 M. le Président (interprétation): Monsieur Groome, est-ce que vous avez
15 des questions supplémentaires à poser?
16 (Interrogatoire principal supplémentaire du témoin, M. Nigel Raby, par M.
17 Groome.)
18 M. Groome (interprétation): Avant la suspension d'audience, Me Domazet a
19 fait référence à deux différentes vues que le Dr Vucetic a présentées, et
20 qui n'ont pas été admises, qui n'ont pas été versées au dossier.
21 Ma question est la suivante: est-ce un procédé normalisé déjà de suivre
22 toujours deux différentes vues d'une fracture?
23 M. Raby (interprétation): Oui, absolument oui.
24 Question: Pour parler du cliché de 1992, est-ce que vous avez possédé ces
25 deux projections en deux perspectives?
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1 Réponse: Oui.
2 Question: Pour parler de l'année 2001, vous avez toujours eu les deux
3 clichés en deux perspectives?
4 Réponse: Oui.
5 Question: En 1992, pour parler de ce cliché-là, s'agit-il de dire que le
6 protocole de prise de vues a été respecté, de façon à respecter les normes
7 internationales?
8 Réponse: Oui.
9 Question: Et pour l'année 2001?
10 Réponse: Ce cliché également.
11 Question: Maître Domazet vient de vous poser une question au sujet des
12 exemples fournis par le Dr Vucetic, où le péroné a été fracturé, ce que
13 l'on a pu observer sur un cliché que l'on n'a pas pu observer sur un autre
14 cliché. Votre réponse a été donnée d'une façon générale que c'était
15 possible mais pas toujours?
16 M. Raby (interprétation): Oui, c'est-à-dire la question posée ainsi que
17 c'était vraisemblablement ainsi, d'après ce qui a été présenté, de toute
18 apparence, qu'on devait pouvoir dire qu'une fracture peut être visionnée,
19 par conséquent visible sur un cliché, sans pour autant être vue, observée
20 sur l'autre cliché.
21 Voilà pourquoi deux clichés sont faits, d'ordinaire.
22 Pour ce qui me concerne, il n'y en pas eu sur l'un ou l'autre cliché. Par
23 conséquent, cette question ne peut pas être appliquée dans ce cas-là.
24 M. Groome (interprétation): Merci. Je n'ai plus d'autres questions.
25 (Questions au témoin, M. Nigel Raby, par M. le Président.)
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1 M. le Président (interprétation): Docteur, est-ce que vous pouvez me
2 permettre un certain éclaircissement parce que je n'ai pas bien compris?
3 Vous avez dit, si je me souviens bien, que c'est au bout de six mois
4 qu'une fracture ressoude complètement. Est-il possible qu'il y ait une
5 nouvelle fracture à la place de l'ancienne fracture douze mois après une
6 toute première lésion?
7 M. Raby (interprétation): Oui, si le patient a été lésé une fois de plus,
8 il peut y avoir une nouvelle fracture.
9 Question: Par conséquent, le fait qu'il y ait eu ressoudure, cela ne veut
10 pas dire qu'il ne devait pas y avoir une nouvelle fracture au même
11 endroit, sur le même site… sur un site identique?
12 Réponse: Oui, éventuellement, c'est possible.
13 Question: Et s'il s'agit d'un nouvel incident où, par exemple, une
14 pression a été ressentie au point de l'ancienne fracture, est-ce probable
15 qu'une nouvelle fracture se traduirait de la même façon et suivant la même
16 matrice, comme avant, étant donné la sensibilité de l'os à ce site-là?
17 Réponse: Oui, évidemment si la pression a été exercée au même endroit,
18 alors je crois que la matrice serait la même, pour parler de la fracture.
19 Comme je l'ai dit, ceci serait le cas. Ou bien il devrait y avoir une
20 fracture un peu plus éloignée par rapport au point de la première
21 fracture. Ce qui est arrivé quelquefois, ce qui peut arriver, et ce qui
22 n'a pas été suggéré ici, c'est que la fracture peut se produire non loin
23 du point d'une première fracture et ne prend plus les mêmes formes.
24 Question: Donc vous avez dit, vous vous souvenez, que vous avez pu
25 observer et déterminer une seule fracture sur les clichés?
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1 Réponse: Oui.
2 Question: Est-ce que cela veut dire qu'il n'y a pas eu d'autres blessures
3 ou d'autres lésions? Ou si oui, est-ce qu'il y avait une nouvelle fracture
4 au même endroit, au même point où il y avait une première fracture?
5 Réponse: Oui.
6 Question: Mais comment se fait-il que ceci puisse arriver douze mois plus
7 tard?
8 M. Raby (interprétation): Il y a très peu de probabilités, évidemment,
9 qu'il en soit ainsi.
10 M. le Président (interprétation): Maître Domazet, avez-vous quelque chose
11 à ajouter?
12 M. Domazet (interprétation): Non, je n'ai pas de question. Il vaut mieux
13 ne pas poser de question.
14 M. le Président (interprétation): Monsieur Groome?
15 M. Groome (interprétation): Non, Monsieur le Président, je n'ai plus de
16 question.
17 M. le Président (interprétation): Merci, Docteur Raby, d'être venu pour
18 témoigner. Vous pouvez disposer.
19 (Le témoin, M. Nigel Raby, est reconduit hors du prétoire à 12 heures
20 17.)
21 (Questions relatives à la procédure.)
22 Monsieur Groome, vous avez dit qu'il faut vous faudra un peu de temps pour
23 passer à un autre programme informatique en ce qui concerne la
24 démonstration Power point.
25 M. Groome (interprétation): Oui, Monsieur le Président. Je crois que nous
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1 pouvons maintenant emporter tout cet équipement pour montrer ce que nous
2 voulons montrer dans une étape à venir. Ensuite, nous devons évidemment
3 établir aussi une conférence audio pour que l'on puisse entendre la parole
4 de celui qui parle et ceci demanderait peut-être une vingtaine de minutes.
5 M. le Président (interprétation): Par conséquent, tout cela doit être
6 démantelé pour apporter un nouvel équipement.
7 M. Groome (interprétation): Oui.
8 M. le Président (interprétation): Pendant combien de temps, pourriez-vous
9 vous en occuper?
10 M. Groome (interprétation): Nous pouvons commencer après la suspension
11 d'audience pour le déjeuner. Nous n'avons qu'un seul témoin.
12 M. le Président (interprétation): Est-ce que nous allons en finir avec son
13 témoignage aujourd'hui?
14 M. Groome (interprétation): Oui.
15 M. le Président (interprétation): Très bien. Est-ce que je peux dire
16 Maître Domazet que je dois vous demander si vous souhaitez rappeler à la
17 barre un témoin qui a déjà témoigné, ou est-ce qu'il a eu des problèmes
18 concernant son visa étant donné les problèmes que vous avez déjà eus dans
19 ce sens-là?
20 M. Domazet (interprétation): Autant que j'ai pu être informé de la part de
21 la section d'aide aux victimes et aux témoins, il n'y a pas de problème
22 concernant son visa, son voyage, son déplacement. Mais ce dont nous nous
23 sommes déjà entretenus et ce que je voulais redire c'est que nous n'avons
24 guère besoin de rappeler à la barre ce témoin étant donné que vous-même
25 vous avez été d'avis qu'il ne s'agissait pas maintenant d'une nécessité de
Page 4293
1 voir ce témoin recité à la barre. Si tel est le cas, la section d'aide aux
2 victimes et aux témoins pourrait évidemment organiser sa venue et il a été
3 dit déjà samedi que ceci pourrait être fait.
4 M. le Président (interprétation): Je ne suis pas sûr, Maître, que nous
5 parlons du même témoin. Rappelez-vous lorsque M. Groome a dit qu'il
6 voulait rappeler à la barre le Témoin VG-117 en témoin réplique. Nous
7 avons dit assez clairement, il me semble, que nous étions d'avis que
8 c'était un procédé approprié; et après votre objection faite à ce moment-
9 là, vous avez dit vous-même que vous avez eu quelque témoin que vous
10 pourriez appeler à la barre. Il s'agit du témoin de l'école, lequel se
11 présentait comme étant le représentant de la Croix-Rouge -ce qui n'était
12 pas le cas- c'était quelqu'un qui ressemblait à un représentant de la
13 Croix-Rouge.
14 C'est de cela dont je parle.
15 Est-ce que vous avez pu en parler à la section d'aide aux victimes et aux
16 témoins?
17 M. Domazet (interprétation): Oui, Monsieur le Président, vous avez tout à
18 fait raison de dire ainsi. Je m'étais référé à une autre personne pour ne
19 pas la rappeler à la barre.
20 Pour ce qui est de ce premier point, permettez-moi de dire comme suit:
21 dans mes conversations avec M. Vasiljevic, j'ai pu constater qu'il s'agit
22 bien là d'une personne sur laquelle il nous a fourni quelques détails,
23 quelques données. Nous savons très bien de qui il s'agit, nous connaissons
24 son nom et son prénom. Nous savons de qui il est cousin. Nous pouvons même
25 identifier cette personne, mais ce n'était pas vraiment l'objet de mes
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1 questions posées dans le cadre de la présentation d'éléments de preuve car
2 cet homme de l'école de Velika Gostulja, qui a été rappelé le 22 juin
3 évidemment -il s'agit de l'école Vuk Karadzic- ceci n'a pas été pris en
4 considération.
5 J'ai pu entendre dire ce matin que l'accusation disposait de ces éléments
6 de preuve mais que l'accusation ne voulait pas appeler à la barre ce
7 témoin. Je n'ai jamais reçu l'élément de preuve concernant le témoin VG-
8 117. Cette pièce ne m'a jamais été communiquée. Il ne s'agit que d'un
9 rapport sous forme d'une première rédaction.
10 Je peux tout vérifier bien sûr pour réagir le plus vite possible mais j'ai
11 bien peur, Monsieur le Président, que le temps se fasse court et la
12 situation dans laquelle nous sommes me le rend difficile. Evidemment, je
13 ferai de mon mieux pour m'en occuper au cours du week-end qui suit. Ce
14 sera difficile, notamment pour m'occuper de l'audition de cette femme-là.
15 Je ne dispose même pas de la déclaration de cette femme-là pour avoir des
16 informations plus détaillées. Je ferai donc tout ce qu'il convient de
17 faire mais je ne sais pas s'il s'agit vraiment de ces gens-là dont il a
18 été fait un listing à l'école Vuk Karadzic. Je n'ai pas pu évidemment
19 réunir et recueillir toutes ces données.
20 M. le Président (interprétation): Je comprends fort bien toutes les
21 difficultés auxquelles vous devez faire face. Je suis certain que vous
22 ferez tout ce qu'il faudra pour organiser un suivi pour en savoir
23 davantage.
24 Ce matin, nous avons pu dire que le Procureur a décidé de ne pas utiliser
25 certains éléments de preuve, même s'il en dispose, et lorsque nous avons
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1 demandé le pourquoi de tout cela, M. Groome a dit que ce témoin n'a pas
2 été cité à la barre lors de la présentation d'éléments de preuve. Mais
3 c'est un document qui m'a été montré qui était plus long que celui que
4 nous avons pu observer lorsque nous avons traité de la liste des témoins.
5 Monsieur Groome, s'agit-il bien de ce document?
6 M. Groome (interprétation): Monsieur le Président, je n'avais plus rien à
7 communiquer sauf la déclaration faite par le témoin, c'est-à-dire le
8 document concernant le témoin, et qui a été mis aux pièces jointes à la
9 liste.
10 M. le Président (interprétation): Oui, mais peut-être aurait-on pu faire
11 mieux tout cela! Il fallait peut-être emprunter une autre procédure et
12 organiser l'audience de ce témoin. Comme j'ai dit, ce matin, cette femme
13 ne pourrait pas témoigner d'autres questions sauf de celles-là, dont elle
14 a parlé, à savoir prétendument l'inculpé s'était présenté comme étant le
15 représentant de la Croix-Rouge à la place d'une autre personne. Voilà sur
16 quoi on planche ici.
17 M. Domazet (interprétation): Nous comprendrons fort bien les raisons pour
18 lesquelles vous n'êtes pas en mesure de citer à la barre un témoin au
19 cours de la semaine qui suit, mais j'espère que ceci ne traînera pas trop,
20 car j'ai vraiment un problème ici. Deux Juges de cette Chambre d'instance
21 devraient être saisis dans le cadre d'une autre affaire. Or nos journées
22 d'audience seront beaucoup trop longues. Voilà pourquoi nous devons nous
23 en occuper au cours de la semaine qui suit. Or nous serions très heureux
24 de pouvoir le faire au cours de la semaine qui vient.
25 Autrement, vous ne seriez pas obligé de travailler au cours de ce week-end
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1 pour préparer vos réquisitoires et surtout vos plaidoiries. Autrement, au
2 cours de la semaine qui suit je crois que vous pourriez le faire. Si tel
3 n'est pas le cas, ce serait bien dommage.
4 Avez-vous quelque chose à ajouter, Maître Domazet?
5 M. Domazet (interprétation): Oui, Monsieur le Président, je ferai vraiment
6 quelque chose pour qu'il en soit ainsi. Je crois qu'il est de l'intérêt de
7 la défense de présenter ses éléments de preuve si de tels éléments sont
8 disponibles, accessibles.
9 Pour ce qui est de la plaidoirie, je comprends fort bien les problèmes qui
10 sont les miens concernant la plaidoirie. Mais si d'ici la fin de la
11 semaine prochaine nous pouvons finir, je voudrais que nous ayons
12 suffisamment de temps pour présenter nos mémoires par écrit, car nos
13 présentations orales, comme nous nous sommes déjà entendus avec M. Groome,
14 mon honorable collègue, nous prendraient plus d'une journée.
15 Par conséquent, on devrait préciser cette journée-là en dehors du
16 calendrier de la semaine prochaine. Peut-être une journée hors de laquelle
17 les deux autres Juges, membres de la Chambre d'instance, pourraient être
18 libres, disponibles pour composer la Chambre.
19 Par conséquent, les mémoires par écrit de ma plaidoirie devraient être
20 préparés en bonne et due forme chez moi, dans mon cabinet, où, évidemment,
21 toutes les dispositions sont nettement meilleures que ce que j'ai ici à La
22 Haye.
23 M. le Président (interprétation): Oui, j'ai déjà compris et accepté que
24 vous ne seriez pas en mesure de vous préparer d'ici la semaine prochaine
25 pour la plaidoirie qui serait la vôtre la semaine prochaine. Etant donné
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1 que nous avons déjà une pause maintenant, peut-être votre mémoire par
2 écrit pourrait être achevé d'ici là, entre-temps.
3 Et puis nous comprenons également que cette affaire évoluait dans
4 différents sens et le cours de l'affaire et du procès a vraiment connu pas
5 mal de fluctuations. Par conséquent, il y a là-dedans également des
6 problèmes, pour vous, lorsqu'il s'agit de votre plaidoirie. Si nous
7 pouvons en finir avec la présentation des éléments de preuve, moyennant
8 l'appel à la barre de tous les témoins, et si tout cela se fait dans les
9 meilleures des dispositions, alors peut-être pourrions-nous fixer une date
10 de la poursuite de l'affaire et, pour ainsi dire, ouvrir la boîte de
11 pandore.
12 Par conséquent, nous pourrions disposer d'une demi-journée, pas d'une
13 journée entière, de sorte à avoir les deux autres Juges, ici à côté de
14 nous, et qui ne seraient pas saisis dans le cadre d'autres affaires.
15 Pour ce qui est de la date à fixer de plaidoiries et de réquisitoires, je
16 crois que ceci ne pourrait être fait qu'après avoir entendu, évidemment,
17 tous les témoins. Ce n'est qu'après que vous pourriez peut-être soumettre
18 vos mémoires par écrit de vos plaidoiries et de vos réquisitoires.
19 M. Domazet (interprétation): Merci, Monsieur le Président.
20 M. le Président (interprétation): Monsieur Groome, vous avez eu des
21 problèmes et des questions à poser?
22 M. Groome (interprétation): Pendant l'intervalle des vacances, nous avons
23 la preuve de données qui émanent de l'hôpital de Visegrad et qui couvrent
24 la période qui inclut les dates du 14 juin. Là, ils n'ont trouvé aucune
25 preuve de falsification, de faux dans le changement de noms, l'altération
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1 du nom de Lukic ou de quelque autre nom.
2 M. le Président (interprétation): Est-ce qu'il s'agit seulement de la date
3 du 14 juin? S'il s'agit uniquement de la date concernant votre accusé, ce
4 sont les dates du 22 juin jusqu'au 28. S'il n'y a aucune modification
5 introduite dans les registres de l'hôpital, c'est là ce qu'il faudrait
6 voir. Il faut dire que je n'ai pas vu le rapport; le rapport nous a été
7 acheminé par la section des preuves, mais je vais certainement voir.
8 M. le Président (interprétation): Je voudrais savoir cependant s'il y a
9 déjà eu l'occasion d'examiner les registres de Visegrad au moment où en
10 fait M. Vasiljevic avait été admis à l'hôpital.
11 M. Groome (interprétation): Les registres de l'hôpital ont été liés avec…
12 à l'hôpital d'Uzice et là, on n'a rien trouvé.
13 M. le Président (interprétation): Même pour ces dates?
14 M. Groome (interprétation): Même pour ces dates, aucun faux n'est visible.
15 M. Le Président (interprétation): Il n'y a aucune complication concernant
16 les dates autour du 27 juin? L'hôpital de Visegrad c'est l'hôpital où vous
17 avez eu indirectement accès au registre.
18 M. Groome (interprétation): Pour cet après-midi, nous avons prévu un
19 témoin où nous pourrons procéder en séance publique et nous pourrions
20 éventuellement attribuer un pseudonyme à ce témoin.
21 M. le Président (interprétation): Il faut mentionner. Est-ce que vous avez
22 terminé?
23 M. Groome (interprétation): Non, il faut seulement définir le nombre et le
24 pseudonyme qu'il faut attribuer. C'est le témoin de la défense.
25 M. le Président (interprétation): Maître Domazet, voulez-vous demander des
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1 mesures de non-divulgation du nom?
2 M. Domazet (interprétation): Oui, Monsieur le Président, pour ne pas que
3 je me trompe, vu que je ne dispose pas… Nous avions eu le témoin D101,
4 mais admettons que le témoin sera le D102.
5 M. le Président (interprétation): Le dernier nom qui figure c'est le VG4.
6 M. Domazet (interprétation): Oui, nous avions eu le VG4.
7 M. le Président (interprétation): VGD4.
8 M. Groome (interprétation): Nous avions des pseudonymes qui allaient
9 jusqu'au VGD21.
10 M. le Président (interprétation): Oui, alors nous allons reprendre nos
11 travaux à cela, cela sera le VG30. Ce rapport de M. Henri Bakker avait été
12 la pièce à conviction, de Gouda, est l'élément D41. Celui-ci va être
13 retiré parce que Me Domazet n'a pas accepté de l'appeler. Nous allons donc
14 avoir une annexe au rapport du Dr Vucetic, de son rapport.
15 S'il y a des problèmes concernant la numérotation des cotes, nous allons
16 le rectifier ici. Il y avait un rapport de M. Vucetic et je crois que nous
17 ne l'avons pas en tant qu'élément de pièce à conviction. Je crois que nous
18 pourrons essayer avec la pause. Nous allons reprendre les travaux et
19 entre-temps trouver le numéro de la pièce.
20 Nous reprenons à 14 heures 30.
21 (L'audience, suspendue à 12 heures 35, est reprise à 14 heures 34.)
22 (Le témoin, M. Tom Broeders, est dans le prétoire.)
23 (Interrogatoire principal du témoin, M. Tom Broeders, par Mme Bauer.)
24 M. le Président (interprétation): Est-ce que nous avons ici le témoin?
25 Je vous en prie Maître Domazet. C'est pour cela que nous en venons
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1 maintenant à la pièce à conviction 44. Aucune objection?
2 Mme Bauer (interprétation): Non.
3 M. le Président (interprétation): La lettre de Belgrade que nous recevons
4 de l'Observatoire de Belgrade, c'est la pièce à la cote D44. Je m'excuse…
5 pièce D44 et la traduction anglaise sera D44.
6 M. Domazet (interprétation): Monsieur le Président, j'ai reçu les pièces
7 des traductions de la législation de la Republika Srpska, la version
8 existe seulement en langue BCS. Il faudrait effectuer ces traductions.
9 M. le Président (interprétation): Nous allons en tenir compte plus tard.
10 Merci Maître Domazet.
11 M. Broeders (interprétation): Je jure de dire la vérité, toute la vérité
12 et rien que la vérité.
13 M. le Président (interprétation): Veuillez vous asseoir.
14 Mme Bauer (interprétation): Pouvez-vous nous expliquer ce que c'est que
15 cette audition et dans le domaine de la médecine légale.
16 M. Broeders (interprétation): J'ai travaillé dans l'Institut de science
17 médico-légale depuis 1998 et j'ai effectué des recherches dans le domaine
18 de ces analyses pour l'Institut de médecine légale aux Pays-Bas. Je suis
19 aussi expert assermenté auprès du Tribunal depuis 1991. Je ne sais pas
20 exactement les dates mais depuis 1991. J'ai été engagé dans des affaires
21 différentes, de différentes natures depuis le début. Au cours de ces
22 années écoulées, j'ai été également un des membres fondateurs de
23 l'organisation qui s'appelle Organisation Internationale pour la médecine
24 légale ou francique. J'exerce également une fonction en tant que membre
25 d'un groupe d'experts. Ainsi c'est le réseau européen d'instituts de
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1 science médecine légale et je préside le groupe d'experts sur l'analyse
2 audio.
3 Question: En août dernier, vous avez reçu une cassette dans votre
4 laboratoire?
5 M. Broeders (interprétation): Oui, j'ai reçu et je puis faire référence à
6 ce rapport qui porte la date du 6 août 2001 et je dois dire que je l'ai
7 présenté.
8 Mme Bauer (interprétation): Je voudrais demander que soit inscrit le
9 rapport de M. Broeders en tant que pièce à la cote 113 de même que son CV
10 en tant que pièce 112.
11 M. le Président (interprétation): Aucune objection?
12 M. Domazet (interprétation): Non.
13 M. le Président (interprétation): Merci. Donc, cela sera la pièce à la
14 cote P112. Non j'ai déjà le numéro à la cote 113.
15 Mme Bauer (interprétation): Nous allons vérifier.
16 M. le Président (interprétation): Il faudra peut-être vérifier une
17 nouvelle fois. Donc le CV sera la pièce à conviction, la pièce P112 et
18 nous pouvons continuer.
19 Mme Bauer (interprétation): Monsieur Broeders, quels étaient les principes
20 mêmes de votre travail?
21 M. Broeders (interprétation): Comme je l'ai indiqué dans mon rapport, j'ai
22 été d'abord prié d'améliorer l'intelligibilité de l'enregistrement. Il
23 s'agissait donc d'une mise en valeur de l'intelligibilité. Et au deuxième
24 stade, je devais comparer les voix d'un interlocuteur avec ce qu'on
25 appelle la matière acoustique de référence. On m'a demandé de faire la
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1 comparaison entre la matière acoustique analysée et la matière acoustique
2 de référence. C'était des enregistrements qui avaient été faits sur
3 cassette. Ceci a été effectué en août.
4 Mme Bauer (interprétation): Merci Monsieur Broeders. Je crois qu'il
5 vaudrait mieux que les noms ne soient pas mentionnés mais je donne les
6 cotes pour la pièce. Ce sera la pièce P93, à la cote P93.
7 M. le Président (interprétation): P93 sera donc sous scellés. La pièce P93
8 sera sous scellés.
9 M. Bauer (interprétation): Monsieur Broeders si vous devez vous référer à
10 des noms, veuillez vous servir de pseudonymes. Quelles sont les deux
11 méthodes dont vous vous êtes servi afin de comparer les voix, afin
12 d'effectuer cette analyse?
13 M. Broeders (interprétation): C'est la méthode dont je me sers
14 régulièrement dans ce type d'exercice que j'ai expliqué dans l'annexe que
15 j'ai fournie et cette étude consiste en deux parties. La première partie
16 est une analyse auditoire de la matière et puis l'autre c'est une analyse
17 acoustique, c'est ce que j'ai fait. Ce qui était particulier dans ce cas
18 ponctuel c'est que, concernant l'analyse auditive, il fallait dans cette
19 analyse auditoire, il y avait une analyse à la fois linguistique et
20 phonétique car le matériau, c'est-à-dire que la matière enregistrée était
21 parlée dans une langue que je ne connais pas. Ce que j'ai fait dans cette
22 situation, c'est de trouver quelqu'un qui serait suffisamment qualifié
23 pour effectuer une analyse linguistique pour m'aider.
24 Ces parties de l'analyse dont je ne peux pas me charger moi-même,
25 puisqu'il y a le problème de langue que je ne possède pas, ces éléments de
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1 l'analyse ont été fournis par quelqu'un d'autre. Ceci est également marqué
2 dans mon rapport. Les résultats de cet expert, locuteur natif, ont été
3 également couchés sur le papier, consignés, et font partie du rapport.
4 M. le Président (interprétation): Pourriez-vous nous fournir quelques
5 définitions: ce que c'est qu'une analyse linguistique et une analyse
6 phonétique? Car je crois que cela créerait peut-être des difficultés
7 concernant la défense et les autres ici présents.
8 M. Broeders (interprétation): C'est de décrire avec tout le détail
9 possible les variétés linguistiques pour parler de la langue anglaise
10 comme prendre exemple…, il est normal, il est clair que nous pouvons
11 distinguer différentes variations de la langue qui sont marquées
12 socialement, c'est-à-dire qu'il y a un nombre de paramètres à la base
13 desquels on peut décrire la langue.
14 Lorsqu'il s'agit maintenant de la prononciation…, au niveau de la
15 prononciation, les variations, on parle d'une analyse phonétique et c'est
16 là que nous approfondissons les accents, le style de la prononciation et
17 le style de l'énoncé fourni. Ce sont des analyses et une analyse serait
18 effectuée sur le matériel analysé et sur le matériel de référence afin de
19 trouver un appui concernant l'identité. Ces deux analyses devraient, d'une
20 certaine façon, correspondre, et là où il y aurait un décalage, il y
21 aurait une question qui soulèverait l'identité s'il s'agit de la même
22 personne.
23 Mme Bauer (interprétation): Une fois que vous avez procédé à cette analyse
24 acoustique, quels étaient les résultats préalables?
25 M. Broeders (interprétation): Les résultats préalables étaient les
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1 suivants: ce qui était important en tant que résultat, c'était la qualité
2 du matériel qui nous avait été soumis. S'il s'agit d'une mauvaise qualité
3 du matériel phonétique, cela découlait du micro, de sorte que la qualité
4 du son et l'enregistrement de l'énoncé n'est pas un très bon. En termes
5 photographiques, on peut dire que la résolution n'est pas très élevée, si
6 cela aide à la compréhension.
7 Donc une partie de la première étape de l'examen est de faire l'évaluation
8 du matériel pour l'évaluation et, comme je l'ai déjà dit, le matériel
9 analysé est un document où on estimait que les orateurs étaient assez
10 éloignés du micro.
11 Concernant la matière acoustique de référence, c'étaient des
12 enregistrements où il y avait beaucoup de réverbération, ce qui n'est pas
13 idéal, mais ceci, bien entendu, dépend du matériel sous forme de question.
14 Il faut dire que l'importance de ces différences dans les enregistrements
15 peut être expliquée de la façon suivante: pour vous dire qu'il y a des
16 orateurs, il y a des procédures d'identification automatique qui sont
17 très, très, très, hypersensibles lorsqu'on doit suivre les différences
18 dans les enregistrements. Ou bien ces différences dans l'enregistrement
19 sont des difficultés qui rendent très difficiles de procéder à une
20 évaluation ou à une analyse qui nous serait importante.
21 Cela aussi était une partie de nos conclusions, notamment que les
22 matériaux sous analyse ne nous ont pas permis de tirer des conclusions
23 très concluantes. Qu'est-ce que cela veut dire? Il est quelquefois plus
24 simple de tirer une conclusion négative que d'en tirer une conclusion
25 positive, donc. Car dans cette autre situation, vous ne devez pas toujours
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1 avoir des matériaux faits à haute fidélité.
2 Question: Concernant la qualité du matériau qui a été sous analyse, est-ce
3 qu'il était suffisamment bon, ou bien c'est votre conclusion, et qu'il
4 était difficile de procéder à une analyse?
5 Réponse: Ce n'était pas impossible, mais mon jugement, ma conclusion
6 serait qu'il n'y aurait pas de jugement et pas d'évaluation à faire. C'est
7 donc la première décision dont vous devez tenir compte, que le matériel
8 s'est porté à une analyse, avec toutes les contraintes et limitations
9 données par le peu de qualité.
10 Mme Bauer (interprétation): Et le matériel en question, est-ce qu'il
11 s'agissait d'une conversation, est-ce qu'il y avait des preuves aucunes
12 que cette séquence de la conversation avait été altérée, modifiée en quoi
13 que ce soit?
14 M. Broeders(interprétation): Au départ, on m'avait demandé de me
15 concentrer sur une partie de l'enregistrement sur microcassette, donc je
16 n'ai pas passé en grand détail les enregistrements de toute la
17 microcassette. Il y a les deux côtés. Mais dans l'intérêt du Procureur,
18 j'ai écouté attentivement les deux parties de la microcassette, donc j'ai
19 suivi et écouté, mais je me suis concentré sur les parties indiquées. Mais
20 concernant le passage intéressant, je l'ai étudié avec grand détail et
21 j'ai essayé de voir s'il existait des traces de discontinuité dans
22 l'enregistrement.
23 Oui, j'ai remarqué une discontinuité en ce sens, puisque, pour poser la
24 question si oui ou non il y avait des preuves de discontinuité dans
25 l'enregistrement, s'il y avait des manipulations de l'enregistrement, il
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1 faut dire une fois que les cassettes étaient venues à mon laboratoire: si
2 les seaux de sécurité avaient été enlevés, c'était donc la première
3 vérification de routine qu'il aurait fallu faire.
4 Ce qui veut dire que, théoriquement parlant, ceci aurait pu être sujet à
5 des surenregistrements même involontaires, mais, comme j'ai dit, il aurait
6 fallu que la bande de sécurité n'ait pas été enlevée, mais peut-être
7 qu'elle aurait dû être enlevée. Dans le passage en question, j'ai remarqué
8 une discontinuité.
9 M. le Président (interprétation): Pourriez-vous nous expliquer quand vous
10 dites "discontinuité", est-ce que cela veut dire que c'est une rupture,
11 une interruption dans l'enregistrement et puis que cela se poursuit, ou
12 bien il y a une interférence?
13 M. Broeders (interprétation): Je me sers du terme discontinuité pour
14 éviter de plein gré, pour éliminer toute possibilité d'expliquer et
15 d'expliciter la raison, donc je ne peux pas penser à la cause de cette
16 discontinuité. Il ne faut donc pas aller trop vite avec les conclusions.
17 Mais je vais essayer de mettre au net la question.
18 M. le Président (interprétation): Je crois que nous allons pouvoir voir
19 cela sur ordinateur.
20 Mme Bauer (interprétation): Nous allons également pouvoir dire que M.
21 Broeders montre sur le transcript où il y avait eu ces interruptions de
22 l'enregistrement. C'est la pièce à la cote 109P.
23 M. le Président (interprétation): Oui, cela peut être vu grâce au
24 rétroprojecteur.
25 (Intervention de l'huissier.)
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1 M. Broeders (interprétation): Il y a donc une ligne entre le 15 et le 16,
2 et c'est là où cette discontinuité apparaît. Après, une fois que ce texte
3 est tombé, et après la question, le 26 juin: il y a cette discontinuité
4 que je puis montrer sur l'écran de l'ordinateur.
5 Je peux si vous voulez, vous pouvez entendre ce passage. Si vous voyez la
6 fléchette, c'est là où cela se trouve, et c'est là où la voix de la femme
7 du 27 juin, et ça c'est la réponse par l'autre voix. Ecoutons le passage
8 en question.
9 (Diffusion du passage concernant la question.)
10 Voilà, c'est la discontinuité, c'était la question. Et la réponse…
11 (Diffusion du passage concernant la réponse.)
12 Voilà, c'était dans le segment dont on a voulu que je me charge, c'est là
13 où j'ai remarqué la seule discontinuité. Malheureusement, aujourd'hui même
14 il est facile -je ne sais pas si cela se produit- mais il est cependant
15 possible à cette heure de cette haute technologie, il est facile
16 d'introduire un élément dans l'enregistrement par un système d'ordinateur,
17 de procéder à des rédactions d'une façon technique, des modifications que
18 l'on ne peut pas dépister. Donc ce sont des faits pour lesquels il n'y a
19 pas de trace d'interférence dans des enregistrements.
20 Ce qui ne veut pas dire que cela ne s'est pas produit, car dans un système
21 d'ordinateur, il y a un logiciel qui n'est pas très coûteux que j'ai
22 finalement, qui peut être utilisé pour la procédure du "cut and paste".
23 Cela est possible. Donc je dois prendre mes distances. Il y a cette
24 distance, il y a cette discontinuité mais je ne puis pas tout à fait être
25 sûr que ce n'est pas ce qu'un sur-enregistrement pourrait nous fournir.
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1 J'espère vous expliquer plus tard ce que veut dire ce surenregistrement.
2 Avec ce terme, si vous avez un enregistrement d'une certaine longueur, si
3 vous mettez cette cassette et si vous pressez le bouton "re-recording",
4 vous pouvez recouvrir avec un enregistrement sur l'enregistrement
5 primaire. Ce que vous faites, vous allez toujours laisser un petit signal
6 de type de tir, de boulet, car vous pouvez avoir un signal qui va
7 décliquer et il y aura un bref passage, je crois, où cela pourra être vu.
8 Question: Lorsque vous dites enregistrement, vous parlez de
9 l'enregistrement de la cassette?
10 Réponse: Je suis maintenant dans mes explications pour vous expliquer,
11 nous sommes hors de la séquence dont vous parlez. Donc nous sommes hors de
12 la séquence qui doit nous servir d'exemple. C'est quelque chose qui s'est
13 passé à 7 minutes du début de l'enregistrement de notre séquence. Si vous
14 voulez, cela représente quelque 20 minutes après le début de la bande.
15 Mais je vais essayer d'expliquer davantage ce que veut dire ce "re-
16 recording", donc enregistrement l'un sur l'autre.
17 Le temps d'écoute, c'est 7.44. Ici, nous avons un passage qui est comme
18 suit, voilà vous pouvez l'entendre.
19 (Diffusion du passage.)
20 Ce qui me semble, c'est que vous avez une discontinuité similaire,
21 semblable, et cela pourrait être dû au fait qu'il y avait quelqu'un qui
22 écoutait, que l'on avait touché le "recording", le bouton
23 d'enregistrement.
24 Lorsque je me suis penché sur des questions dans d'autres cas, je suis
25 tombé sur des enregistrements de police où ils ont, par mégarde, pressé le
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1 bouton "recording", et il y avait ce type de surenregistrement. C'était un
2 exemple de ma pratique.
3 Mais là, dans ce cas, nous avons cette séquence d'événements qui sont
4 relativement plus longs et il ne semble pas qu'il s'agisse ici d'une forme
5 de surenregistrement, d'enregistrement sur enregistrement.
6 Question: Si nous revenons maintenant au transcript et si nous voyons la
7 portion de la matière analysée, là, il n'y a aucun signe d'altération?
8 Réponse: Oui, si on entre dans le segment qui fait l'objet de notre
9 analyse, il n'y a rien avant et rien après, sous forme de discontinuité.
10 Question: Avez-vous observé des discontinuités analogues à la fin de la
11 bande et pas dans cette portion spécifique?
12 Réponse: Oui. Au début de la bande, j'ai également trouvé quelque chose
13 qui semblait assez analogue et cela est très visible lorsqu'il s'agit
14 d'enregistrements que font des gens et pas des professionnels, des
15 policiers ou bien des professionnels de l'industrie, des personnes
16 privées, et dans ce cas-là des enregistrements deviennent un peu dans le
17 désordre. Tout d'abord, ils vérifient si l'enregistrement marche, etc., et
18 c'est toujours très difficile de reconstruire exactement ce qui s'est
19 passé au tout début de l'enregistrement quand, parfois, il y a des points
20 qui peuvent relever de l'enregistrement ou du début de l'enregistrement.
21 Mme Bauer (interprétation): Est-ce qu'il y a une explication plausible, à
22 part que quelqu'un ait appuyé par hasard, sans le vouloir, sur le bouton
23 d'enregistrement ou pour effacer?
24 M. Broeders (interprétation): Le problème avec les microcassettes, c'est
25 qu'il y a toute raison de croire que cet enregistrement a été fait sur une
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1 microcassette ou sur un enregistreur qui est de très mauvaise qualité, qui
2 n'est pas de très bonne qualité. Il est donc possible que de tels
3 appareils ne fonctionnent pas très bien. Donc l'interruption, la
4 discontinuité peut provenir d'un petit problème survenu au niveau de
5 l'appareil ou du transport de l'appareil. Mais c'est une pure spéculation
6 de ma part. Ce n'est pas inhabituel que ceci arrive. Cette sorte
7 d'équipement d'enregistrement, puisqu'il est relativement bon marché, eh
8 bien, c'est difficile de reproduire exactement le processus de
9 l'enregistrement au moment de l'examen des cassettes.
10 M. le Président (interprétation): Pourriez-vous nous dire ce que vous
11 voulez dire par le "switching transient"?
12 M. Broeders (interprétation): Eh bien, c'est un événement qui se produit
13 et qui est visible et audible. Par exemple quand un enregistrement
14 s'arrête, donc vous pouvez, je peux vous montrer ceci sur cet
15 enregistrement. Par exemple quand il y a une interruption dans
16 l'enregistrement par exemple comme ici et à la fin de l'enregistrement si
17 vous agrandissez ceci, eh bien, vous le voyez, vous voyez cet élément
18 "switching transient".
19 Dans cet enregistrement, il se peut qu'à la fin il y ait eu ces "switching
20 transients.
21 Peut-être que le meilleur exemple, nous le trouvons au niveau de 2534. Si
22 nous agrandissons ceci, on peut le voir. C'est un exemple qui illustre ce
23 que je veux dire. A la fin de l'enregistrement et c'est très typique, ce
24 qui arrive quand vous arrêtez l'enregistrement à la fin de
25 l'enregistrement -donc il s'agit ici d'un enregistreur à deux têtes et
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1 donc vous avez une tête pour enregistrer et une tête pour effacer-, ce qui
2 arrive souvent c'est que tout d'abord la bande passe par la tête qui
3 efface et ensuite par la cassette qui enregistre. Donc, vous pouvez voir
4 ceci quand vous arrêtez l'enregistrement. Ce sont les éléments dont je
5 parlais.
6 Mme Bauer (interprétation): Docteur, à partir des ces analyses que vous
7 avez conduites, est-ce que vous avez vu des signes clairs, apparents, des
8 altérations ou (inaudible) au niveau de l'enregistrement?
9 M. Broeders (interprétation): Je n'ai pas vu de signe, je n'ai pas vu
10 d'indication où je peux affirmer qu'il s'agit de manipulations de
11 l'enregistrement à part celui qui survient dans la 7e minute et c'est
12 celui dans la 23e minute, mais nous avons parlé donc de cela et j'ai
13 essayé de vous dire ce que j'en pense.
14 Autrement dit, il n'y a pas d'indication que cet enregistrement a été
15 altéré mais je dois répéter ce que j'ai déjà dit: c'est peut-être fait
16 d'une façon aussi élaborée techniquement que l'on ne voit pas de trace.
17 M. le Président (interprétation): Est-ce que je peux vous poser juste une
18 question ? Quand on regarde c'est… (non traduit), quand je vous ai demandé
19 si cette interférence au niveau de l'enregistrement, vous ne voulez pas
20 donner vraiment de jugement à ce sujet?
21 M. Broeders(interprétation): Oui.
22 M. le Président (interprétation): Est-ce que c'est ce que vous avez trouvé
23 ici? Si vous aviez essayé de trouver ce que c'est, quel serait le
24 résultat?
25 M. Broeders (interprétation): Un examen technique peut vous dire, si vous
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1 avez beaucoup de chance, ce qui s'est vraiment passé, c'est-à-dire s'il y
2 a une bonne raison de preuve de ce qui a été fait mais c'est difficile de
3 le déterminer vraiment. C'est un examen technique normal, un examen
4 technique normal ne va pas vous dire cela. Ce que je peux dire c'est qu'il
5 y a eu une intervention technique. Je pense qu'une personne qui n'est pas
6 professionnelle peut voir ceci, mais je ne peux pas dire si c'est une
7 action qui est faite par hasard ou bien malicieuse, à des fins…
8 Mme Bauer (interprétation): Est-ce que vous pouvez nous dire par exemple
9 si c'est un enregistrement original ou une copie?
10 M. Broeders (interprétation): C'est une question difficile et
11 intéressante. C'est très difficile d'établir la filière de conservation.
12 Est-ce qu'il s'agit d'un enregistrement original? C'est une question qui
13 survient ici, qui est survenue ici devant ce Tribunal mais le problème
14 c'est que vous, pour vérifier cela, il faut que quelqu'un vous dise:
15 "Voilà c'est un original et donc ça ce serait une copie", mais pour
16 élaborer vraiment, pour retracer la filière de conversation c'est très
17 difficile. Il faut avoir quelque chose avec quoi comparer.
18 M. le Président (interprétation): Est-ce que vous pouvez dire s'il s'agit
19 d'une copie?
20 M. Broeders (interprétation): Je peux vous illustrer ma réponse autrement.
21 Si vous avez un enregistrement dans votre ordinateur, eh bien vous pouvez
22 le copier sur cette cassette et vous pouvez le faire de façon à ne pas
23 avoir de "switching transient", à part à la fin, et cela va vous dire que
24 c'était fait sur cet enregistreur.
25 M. le Président (interprétation): Donc vous ne pouvez pas dire quoi que ce
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1 soit à partir de l'enregistrement. Vous ne pouvez pas dire à partir de la
2 bande s'il s'agit d'une copie ou d'un original.
3 M. Broeders (interprétation): Il peut y avoir des indications. Ce que je
4 peux vous dire c'est que s'il n'y a pas d'indication, vous ne pouvez pas
5 être sûr. Il peut y avoir des indices clairs, qu'il y a eu un
6 surenregistrement: par exemple, dans un enregistrement si vous savez que
7 quelque chose manque, mais si vous ne trouvez pas de tels indices, eh bien
8 vous ne pouvez pas en être sûr. Donc vous devez vous dire que c'est peut-
9 être un enregistrement, vous ne pouvez pas dire si c'est un enregistrement
10 original ou copie.
11 Mme Bauer (interprétation): Docteur, après cette comparaison que vous avez
12 faite, du point de vue linguistique, qu'est-ce que vous pouvez dire au
13 niveau des conclusions?
14 Réponse: Concernant la qualité du matériel en question et aussi la qualité
15 du matériel de référence et donc le contexte de communication dans lequel
16 la langue est utilisée, eh bien, ce qui arrive avec le matériel en
17 question est que ceci ressemblait à une assemblée informelle d'un certain
18 nombre de personnes qui étaient enregistrées; et ce matériel de référence
19 est enregistré dans une situation plutôt formelle où il y a eu une
20 personne qui pose des questions du Tribunal et qui parle donc à la
21 personne de référence.
22 Il s'agit donc de circonstances complètement différentes. Et il y a un
23 certain nombre de différences qui vont surgir de ce fait. Le discours a un
24 aspect de comportement très important, c'est une dimension comportementale
25 qui est très importante. Tout va donc dépendre bien sûr de l'attitude de
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1 l'interlocuteur par rapport à la situation, par rapport aux autres
2 interlocuteurs. Et même le langage va être différent, il va être plus ou
3 moins formel. Tout ceci peut influer sur cette différence.
4 En ayant donc en tête toutes ces différences, les différences techniques
5 et les points de vue de la communication elle-même, eh bien, nous arrivons
6 à la conclusion qu'il y a une grande similarité entre les deux. Aussi, en
7 ce qui concerne l'analyse linguistique et phonétique qui a été faite par
8 un expert, dont c'est la langue maternelle en même temps, la qualité du
9 matériel de l'enregistrement est telle que vous devez permettre la
10 possibilité que si vous comparez un grand nombre d'interlocuteurs -ce qui
11 est le cas dans ce matériel original-, eh bien, vous pouvez trouver des
12 similarités, des correspondances.
13 Question: Donc vous voulez dire que si vous avez un grand nombre
14 d'interlocuteurs, eh bien, cela veut dire qu'ils se trouvent dans un
15 endroit clos?
16 Réponse: Oui, ce que je voulais dire -pour moi, c'est clair, mais peut-
17 être pas pour vous-, donc je dirai qu'en ce qui concerne l'analyse
18 linguistique, eh bien, si vous avez un grand nombre d'interlocuteurs, ils
19 vont s'exprimer de façons différentes. Il va y avoir donc pas mal de
20 personnes qui vont venir du même profil linguistique, de la même région,
21 car la personne peut venir du même milieu linguistique. C'est donc
22 difficile de donner un chiffre mais je parle d'un grand nombre de
23 personnes, et c'est évident qu'il est possible de trouver quelqu'un qui
24 s'exprime de la même façon, mais je pense à des centaines et des milliers
25 de gens.
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1 Question: Monsieur Broeders, vous avez eu aussi la possibilité d'examiner
2 le rapport fait par un témoin de la défense.
3 Tout d'abord, concernant ce rapport, est-ce que vous pensez que cette
4 personne est un expert dans les analyses audio et analyses de la parole au
5 niveau de la médecine légale?
6 Réponse: Eh bien, c'est une question à laquelle je peux répondre de
7 plusieurs façons. Tout d'abord, à cause de ma fonction, de mon poste où je
8 travaille dans le contexte d'analyse internationale de la parole et des
9 enregistrements, eh bien, je n'ai jamais rencontré ce nom, le nom de cette
10 personne. Mais à part cela, si je regarde le rapport, je vois que le
11 professeur Krstic s'appelle criminologue, ce qui est un terme très large.
12 A la fin, on va voir qu'il est aussi professeur de criminologie, et il
13 s'agit d'un autre domaine, d'une autre branche.
14 Ce qui me frappe aussi, c'est la différence entre ce qu'il fait et ce
15 qu'il n'arrive pas à faire. Et ce qu'il n'arrive pas à faire, ce qu'il ne
16 fait pas c'est qu'il ne parle pas du rapport qui est proposé par le
17 Procureur, c'est-à-dire que le rapport du Procureur, dans ce rapport, il y
18 a une analyse linguistique phonétique de la variété de la langue qui se
19 trouve dans les deux enregistrements: l'enregistrement en question et
20 l'enregistrement de référence.
21 Moi je n'ai pratiquement pas vu de référence, je n'ai pas vu qu'il ait
22 parlé de cela, de référence au rapport du Procureur, et aussi je n'ai pas
23 trouvé d'analyse ou d'argument concernant -sauf pour un passage dans le
24 rapport- les voyelles en langue serbe. Et je n'ai pas très bien compris
25 ceci. C'est quelque chose qui m'est arrivé souvent avec ce rapport. Je
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1 dois dire que je ne l'ai pas trouvé très clair, je ne l'ai pas très bien
2 compris dans certains cas, parce que je ne connais pas très bien ce
3 domaine. Parfois, j'ai compris ce qu'il voulait dire, mais tout ceci
4 n'était pas très clair, pas très pertinent.
5 Question: Docteur, vous avez dit que ce rapport est constitué de quatre
6 parties. Tout d'abord, vous avez une analyse psychologique de la parole.
7 Est-ce que c'est la méthode que vous avez adoptée?
8 Réponse: Après une partie introductive qui parle de questions générales
9 qui sont intéressantes mais qui ne traitent pas de questions cruciales, on
10 trouve aussi une partie qui traite de l'analyse psychologique.
11 En tant que linguiste et expert en phonétique, membre d'une organisation
12 que j'ai déjà mentionnée, je ne m'embarquerai pas dans un tel exercice. Et
13 aucun de mes collègues ne le ferait.
14 En réalité, cette association internationale pour les analyses phonétiques
15 légistes a un code de conduite et cela leur interdit de s'embarquer dans
16 des analyses psychologiques, d'élaborer des profils psychologiques, de
17 parler de la véracité des enregistrements qui sont donnés pour examen.
18 Donc, du point de vue légiste, c'est complètement irresponsable. Et si
19 c'est quelque chose d'important, si le côté psychologique est important,
20 eh bien, c'est le psychologue qui devrait en parler et pas les linguistes
21 et les phonétiques.
22 M. le Président (interprétation): Monsieur Broeders, vous êtes au courant
23 de cette association internationale d'identification de la voix dont est
24 membre le Pr Krstic?
25 M. Broeders (interprétation): Oui, je suis au courant, je connais cette
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1 organisation. J'ai aussi donné une analyse qui a été faite pour Interpol,
2 que j'ai faite moi-même, et que j'ai utilisée dans mon analyse.
3 Pourquoi ai-je fait cela? Pour vous montrer quels sont les aboutissements
4 de la science à ce moment précis. C'est une référence en la matière. Je
5 parle aussi de ce rapport, même si je l'appelle différemment. Moi,
6 j'appelle ceci une association internationale pour l'identification de la
7 voix qui est un comité qui dépend de cette organisation que j'ai déjà
8 mentionnée, VIAAS. Il s'agit d'un groupe de personnes qui travaillent sur
9 les empreintes de la voix. Il s'agit d'études très controversées qui ont
10 débuté dans l'année 1970, ou plutôt dans l'année 1968. J'ai parlé de cela
11 dans le rapport que j'ai fait pour Interpol.
12 Ce que je proposerais à M. Krstic, eh bien, je lui dirais que la technique
13 la plus élaborée aujourd'hui en matière d'identification de la voix est la
14 technique adoptée qui provient des Etats-Unis. Comme je l'ai indiqué dans
15 mon rapport, le rapport fait pour Interpol, Michael Sacks, qui est un
16 professeur très connu de loi des psychologies, eh bien, il a fait une
17 présentation concernant l'identification de la voix qui a été présentée
18 dans les tribunaux, par les tribunaux américains, et en Amérique. Il
19 travaille donc pour cette institution internationale.
20 Je connais cette organisation; je connais ce groupe de personnes; je sais
21 de quelle façon ils travaillent. Un certain nombre de ces experts sont de
22 très bons phonéticiens. Peter Radif (phon) est un excellent phonéticien
23 qui travaille à l'université de Californie à Los Angeles. Il a été
24 présenté aussi par le Pr Krstic.
25 Tout ce que je peux dire, c'est que c'est un des meilleurs phonéticiens du
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1 moment. Donc, je ne dis pas que cette organisation que vous venez de
2 mentionner n'a pas de bons phonéticiens parmi ses membres.
3 Mme Bauer (interprétation): Professeur Broeders, le Pr Krstic, dans son
4 rapport, est-ce qu'il considère que l'empreinte de la voix est suffisante
5 pour identifier l'interlocuteur?
6 M. Broeders (interprétation): Je dois dire qu'en lisant le rapport du Pr
7 Krstic, j'ai été d'accord avec beaucoup de choses qu'il a dites. D'un
8 autre côté, j'avais des problèmes pour comprendre d'autres parties de son
9 rapport, mais je dois dire que je suis d'accord avec le Pr Krstic quand il
10 se fonde sur l'empreinte de la voix.
11 Mais en ce qui concerne les conclusions de son rapport, eh bien, je suis
12 vraiment étonné par cela. Même s'il est difficile de comprendre vraiment
13 le contenu de ses conclusions, les arguments, tout de même, qu'il va
14 présenter sont étonnants. Il s'agit, par exemple, de la page 23, la
15 dernière page de son expertise, la dernière phrase où il dit: "Dans le
16 document communiqué, le matériel communiqué pour lequel on dit, on affirme
17 qu'il provient du même locuteur, il n'y a pas de caractéristiques de
18 l'empreinte de la voix précises.". C'est cela qui m'étonne parce que, si
19 j'ai bien compris ce qu'il avance, apparemment il n'est pas d'accord pour
20 utiliser l'empreinte de la voix et, ici, il utilise justement l'empreinte
21 de la voix pour dire qu'il est impossible de conclure qu'il s'agit de la
22 même voix.
23 M. le Président (interprétation): Excusez-moi, Maître Domazet, mais nous
24 n'avons pas reçu la biographie du Pr Krstic.
25 Est-ce que vous nous avez dit que cette biographie était en train d'être
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1 traduite?
2 M. Domazet (interprétation): Vous allez recevoir sa biographie en langue
3 anglaise. Peut-être que je vais l'avoir dès ce soir. Je suis désolé de ne
4 pas l'avoir en ce moment précis, car je pense en effet qu'elle est très
5 importante.
6 M. le Président (interprétation): Je l'ai cherchée, et je suis content que
7 vous me disiez cela, car je pensais que c'était moi qui l'avais perdu,
8 alors que maintenant j'apprends que je ne l'ai jamais reçue.
9 Je suis désolé de vous avoir interrompu mais je pensais qu'il serait utile
10 de l'avoir, car elle aurait pu nous être utile pour voir si cette
11 personne, si le Pr Krstic, n'est pas en même temps un psychiatre.
12 Mme Bauer (interprétation): Le prochain sujet auquel s'intéresse le Pr
13 Krstic, c'est donc l'influence de ce qui a été appelé comme un cocktail
14 party, donc un cocktail, tout simplement, sur l'examen. Qu'est-ce que vous
15 en pensez?
16 M. Broeders (interprétation): Eh bien, l'effet du cocktail party, c'est un
17 concept très connu dans l'audiophonétique, dans les études de la
18 perception de la parole, pour montrer qu'un autre humain a une capacité
19 incroyable de se concentrer sur une seule voix, alors même qu'elle se
20 trouve entourée de beaucoup d'autres voix. Par exemple, un match de foot
21 où vous pouvez vous concentrer sur une seule voix alors qu'il y a beaucoup
22 de gens qui parlent autour de vous.
23 On ne voit pas pourquoi on évoque ce concept puisque, dans le paragraphe
24 précédent, les interlocuteurs s'échangent. Vous n'êtes donc pas obligé de
25 choisir un seul locuteur parmi plusieurs locuteurs, car souvent il y a une
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1 femme qui pose des questions et un homme en général qui répond, mais vous
2 n'avez pas de locuteurs qui s'expriment simultanément ou un nombre
3 indéfini de locuteurs qui s'expriment en même temps.
4 Je ne vois donc pas pourquoi on parlerait de cacophonie ou bien de cet
5 effet de cocktail party pour cet enregistrement précis.
6 Mme Bauer (interprétation): La troisième partie adoptée par le Pr Krstic,
7 eh bien c'est la caractérisation des voyelles dans la langue serbe. Nous
8 ne comprenons pas exactement ce qu'il voulait dire dans cette partie-là de
9 son rapport. Mais est-ce que vous pouvez nous dire quelle était votre
10 réaction à la lecture de cette partie-là de son rapport?
11 M. Broeders (interprétation): Eh bien, c'est justement une partie du
12 rapport qui m'était difficile à suivre. J'espère que ce n'est pas parce
13 que je manque de connaissance bien que j'admette toujours cette
14 possibilité-là.
15 C'est un domaine où il arrive à une déclaration qui est plutôt de l'ordre
16 linguistique: il dit qu'il s'agit de voix qui sont incontestablement des
17 voix de Serbes; et ensuite, il y a toute une partie qui parle de
18 dialectes, de langues, etc. Et du point de vue linguistique, il dit qu'il
19 n'est pas possible de définir le dialecte.
20 La meilleure réponse à cette question-là serait la réponse qui a été
21 donnée par un linguiste prééminent, dont j'ai oublié le nom, qui a dit que
22 "La langue est un dialecte avec une armée et une force marine".
23 M. le Président (interprétation): Est-ce que je peux vous donner un
24 exemple? Hier je suis allé dans un tram, j'étais assis devant deux
25 personnes venant du Bureau du Procureur. Ces deux personnes-là ne savaient
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1 pas qu'il y avait quelqu'un qui parlait anglais en face d'eux, assis
2 devant eux. En tant qu'australien, j'ai pu voir que l'homme est originaire
3 de la Nouvelle-Zélande, et j'ai pu le dire me fondant exclusivement sur sa
4 façon de prononcer les voyelles, car on sait cela très bien pour expliquer
5 le problème des personnes provenant de la Nouvelle-Zélande, avec les
6 voyelles. Eh bien, pour nous, ce serait donc un dialecte de l'anglais. Et
7 moi, je me suis dit qu'il venait de la Nouvelle-Zélande, et probablement
8 d'une île du sud, juste à cause de la façon dont il prononçait ses
9 voyelles.
10 N'est-ce pas une bonne façon de déterminer la provenance d'une personne?
11 M. Broeders (interprétation): Bien sûr bien sûr, moi je n'ai jamais dit
12 que ce n'était pas possible. C'est en tout cas possible, c'est même
13 fortement possible Monsieur le Président.
14 Mais ce que j'ai voulu dire c'est qu'il n'y a pas de langue anglaise de la
15 Nouvelle-Zélande, car il y a des gens qui s'expriment plus de la façon
16 dont on parle dans la Nouvelle-Zélande, et d'autres qui s'expriment moins
17 de cette façon-là. Et plus on s'élance dans de telles analyses, plus les
18 différences disparaissent.
19 Vous savez la question de la différence entre la langue et les dialectes,
20 c'est une question de politique. Le fait que l'anglais britannique est
21 devenu la langue de référence, eh bien c'était une question de choix
22 politique, car même on aurait pu choisir par exemple l'anglais du sud, de
23 l'île britannique ou bien l'anglais de l'Ecosse, et on ne l'a pas fait.
24 Vous savez du point de vue politique, la différence entre la langue et les
25 dialectes c'est une différence politique et pas linguistique.
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1 M. le Président (interprétation): Oui, mais le Pr Krstic dit que cette
2 personne qui a le pseudonyme de VGD-30 vient du sud de la Serbie.
3 M. Broeders (interprétation): Il dit qu'il s'agit d'une voix serbe,
4 incontestablement serbe. D'après ce que je peux comprendre du Serbe, ceci
5 peut être une langue qui vient de n'importe où autre qu'en Serbie. Je veux
6 dire que le texte n'est pas très clair dans ce sens-là. Peut-être que cela
7 peut être une lecture dans laquelle nous expliquons certaines choses et,
8 deuxièmement, ceci est une exigence qui pourrait nous permettre de
9 comprendre s'il y a d'autres arguments que nous pourrions obtenir grâce au
10 rapport du Procureur. Donc, ceci est, si vous voulez, une sorte
11 d'observation objective mais il est difficile de juger.
12 Pour ce qui est de la dernière partie du rapport Krstic, sa définition des
13 voyelles est tout à fait erronée du moins du point de vue phonétique et
14 audio. C'est pour cela que je n'accepte pas. Mais cela dit en passant,
15 l'expérience sur laquelle il fait allusion au début de son rapport est une
16 étude sur la formation des voyelles, formation de voyelles, et il y a eu
17 plusieurs tentatives d'identifier et de différencier les locuteurs
18 concernant la création spectrale de leurs voyelles.
19 Cette composition spectrale des voyelles est liée à la fonction de la
20 cavité et du fonctionnement de la glotte dans la bouche. En tant que
21 phonéticien, vous pouvez mesurer cela et vous pouvez obtenir des données
22 concernant la performance de l'être humain et du locuteur. Mais nous
23 pouvons dire que les chercheurs dans l'Institut avaient effectué cette
24 étude mais n'avaient pas obtenu un résultat positif. Ceci, au fond, est un
25 résultat négatif, comme le dit le Dr Krstic.
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1 Question: Pour conclure avec cette partie de la bande, est-ce qu'il y a
2 une partie, est-ce que vous voyez un élément comme quoi le Pr Krstic
3 critique l'usage et l'attribution de la nationalité à l'orateur VGD-30?
4 Est-ce qu'il y a quelque chose qui corroborerait ou contredirait une telle
5 attitude?
6 Réponse: Je crois qu'il n'y a rien là-dedans.
7 Question: Concernant la phonoscopie, c'est-à-dire l'impossibilité de
8 l'authentification de l'identification de la voix.
9 Réponse: Comme je l'ai déjà dit, dans l'Institut où je travaille, les
10 membres ne sont pas tenus de faire des déclarations concernant
11 l'authenticité ou la non-authenticité de phonoscopie. Le terme de
12 phonoscopie, je l'ai expliqué dans une analyse que j'ai faite pour
13 Interpol. C'est un terme qui a été un exercice répandu en Europe
14 orientale. Cette phono-identification, c'était derrière le rideau de fer.
15 C'était une forme de preuve qui avait été pratiquée, mais cela est
16 différent de ce qui se fait en Europe occidentale. Mais il faut dire qu'en
17 Europe orientale, il y a quelque chose qui se fait et le terme de
18 phonoscopie semble très savant. Il y a un son qui l'associe avec l'étude
19 d'identification avec les traces de doigts.
20 La phonoscopie ainsi qu'elle avait été pratiquée dans les pays d'Europe
21 orientale, à ma connaissance, n'était pas pour dépister et obtenir la
22 vérité mais c'était pour définir si les orateurs, si les locuteurs étaient
23 identiques ou pas. Ce n'était pas pour détecter ou dépister la vérité ou
24 pas. Mais je pense que nous voyons les autres pays de l'ex-Union
25 soviétique, Lituanie et autres, où l'on pourrait encore penser…
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1 Question: Dans la section que le Dr Krstic énumère concernant
2 l'identification de la voix, je crois que, dans cette section, vous seriez
3 d'accord que ce que le Dr Krstic énumère est correct et juste, mais il
4 faut dire qu'il s'est engagé dans ce travail?
5 Réponse: Oui, il faut dire que c'est là une des formes de travail pour
6 lesquelles je puis entièrement donner mon approbation de son travail,
7 c'est à partir de la page 20. La dernière page où il dit lorsqu'on peut
8 faire certaines choses notamment qu'on peut dans le dernier paragraphe, à
9 la page 23, on dit, d'après tout ce qui vient d'être dit, on pourrait
10 parler du socio-dialecte de la personne dont nous avons l'audiogramme.
11 Oui, je suis tout à fait d'accord, mais pourquoi est-ce qu'il ne le fait
12 pas lui-même? C'était la question qui, inévitablement, se présente.
13 Lorsque vous dites, comme le Dr Krstic le dit, que ce sont les choses que
14 l'on peut faire compte tenu de l'échantillonnage de langue, pourquoi ne
15 l'a-t-il pas fait dans le contexte de la documentation sur laquelle nous
16 travaillons maintenant?
17 Question: Revenons à l'opinion du Dr Krstic et de la conclusion. Il a dit
18 notamment: "Il n'y a pas de caractéristique identique de la voix,
19 cependant il existe une grande possibilité qu'il ne s'agisse pas d'un seul
20 et même locuteur.". Est-ce que cela exclut toute possibilité ou pas?
21 Réponse: Je ne sais pas ce qu'il veut dire "il n'a pas de possibilité", je
22 ne sais pas si tous les textes traduits vers l'anglais ont toujours été
23 traduits avec tout le bonheur nécessaire pour une bonne compréhension, une
24 bonne possibilité.
25 Autrement dit, on pourrait dire que la conclusion serait la même que celle
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1 des conclusions du Procureur, notamment qu'il existe des similarités mais
2 que, d'autre part, il est difficile, enfin sa conclusion dit que c'est
3 possible que l'on puisse identifier les locuteurs, mais je crois que les
4 arguments dans les autres éléments ne me semblent pas acceptables, c'est-
5 à-dire, il faut dire que là il y a une contradiction dans ces points de
6 vue. Peut-être qu'il s'agit toujours d'une traduction imparfaite.
7 Mme Bauer (interprétation): Est-ce que ce que nous vous avons demandé ici
8 sont des méthodes et des résultats qui sont acceptés dans d'autres
9 tribunaux en Europe?
10 M. Broeders (interprétation): Il faut dire que la situation notamment aux
11 Etats-Unis: le Juge est celui qui a une fonction qui est particulière. Et
12 il faut dire que la situation est différente.
13 J'ai vu sur la toile qu'aux Etats-Unis, on avait rejeté l'élément de
14 preuve par les doigts, qui avait été rejeté par l'expert, mais il faut
15 dire qu'aux Pays-Bas nous n'avons pas un système de recevabilité de
16 preuves ou pas.
17 Et cela est laissé à la discrétion du Juge de dire si telle ou telle
18 preuve est acceptable ou pas. Autrement dit, on peut dire qu'aux Pays-Bas
19 tout peut être accepté comme élément de preuve.
20 Mais essayons de reformuler cela.
21 Au Royaume-Uni, contrairement à ce que dit le Pr Krstic -et là je voudrais
22 le dire d'une manière ouverte-, à la page 22 du rapport Krstic, il y a un
23 paragraphe qui dit qu'il est intéressant de voir que lorsqu'il parle de ce
24 qui s'est passé en Grande-Bretagne, cela est quelque chose qui nous
25 confond, parce que ce qu'il décrit c'est ce qui se produit en Grande-
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1 Bretagne, dans les années 60 ou 70. Il mentionne l'Académie britannique
2 des phonéticiens. Si les membres de cette Académie avaient formulé la
3 proposition de ne pas s'occuper du problème d'identification ou de non-
4 identification du locuteur, ils avaient à l'époque, en tant que
5 professionnels, estimé que cette méthode n'était pas suffisamment fiable.
6 Mais ce que M. Krstic veut dire dans cette dernière page du paragraphe, il
7 conclut alors que les phonéticiens en 70 en Grande-Bretagne se sont servis
8 d'un appareil, d'un équipement phonoscopique (phon).
9 Cependant Peter French a également déposé ici devant ce Tribunal, et je
10 crois qu'il existe 5 à 6 personnes qui s'occupent de ce type de recherche.
11 M. le Président (interprétation): En Grande-Bretagne, cela doit être la
12 même chose, mais il faut dire que les tests ne sont pas les mêmes que ceux
13 aux Etats-Unis, mais ces preuves doivent être acceptées par le Président
14 du Tribunal. Si cela est accepté au Royaume-Uni, comme il semble que cela
15 ait été le cas, est-ce que cela a été accepté ailleurs dans l'autre partie
16 où il faut subir un tel examen?
17 M. Broeders (interprétation): Il n'y a pas de possibilité de se servir de
18 cette méthode au Royaume-Uni, à ma connaissance. La question est cependant
19 toujours débattue. Donc il existe une différence et la défense et le
20 conseil…, c'est-à-dire que ce qui se passe, vous avez des conférences, ou
21 vous avez les conférences d'experts où ces experts ne sont pas d'accord.
22 C'est là qu'on essaie de résoudre le problème.
23 Mais ce à quoi vous faites allusion, le statut académique de ces
24 chercheurs, c'est un problème que l'on n'affronte pas de front. Pourquoi?
25 Il faut tenir compte d'éléments de comportement: par exemple, tenir compte
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1 de l'importance de l'examen et de l'analyse de l'écriture graphologique.
2 Il faut donc dire qu'il y a beaucoup de possibilités de chevauchement
3 entre les voix de différents locuteurs; et fonder tout sur
4 l'identification de la voix, même dans les meilleures circonstances, n'est
5 pas aussi fiable que la prise de l'impression du doigt. Donc en termes
6 très populaires, on ne parle pas là d'une technique qui serait…, on ne
7 parle pas de méthode "DNA", aussi fiable qu'elle le soit.
8 Mme Bauer (interprétation): Donc je crois que nous devons maintenant en
9 revenir au matériel examiné. Est-ce que vous avez également… une fois
10 qu'on a lu le rapport d'expert de la défense, est-ce qu'il faudrait
11 modifier quoi que ce soit dans leurs conclusions?
12 M. Broeders (interprétation): Non, le rapport du Dr Krstic ne modifierait
13 en rien mon rapport, sur aucun point.
14 Mme Bauer (interprétation): Plus de question.
15 M. le Président (interprétation): Maître Domazet?
16 M. Domazet (interprétation): Merci, Monsieur le Président.
17 M. le Président (interprétation): Avant de commencer, ma liste était…
18 j'avais mal rayé la cote, donc dans ce rapport il s'agit maintenant de la
19 pièce avec la cote P113.
20 Excusez-moi de vous avoir interrompu.
21 (Contre-interrogatoire du témoin, M. Tom Broeders, par Me Domazet.)
22 M. Domazet (interprétation): Concernant votre rapport, je vous prierais
23 tout d'abord d'en venir au point 53, c'est à la page 4.
24 M. Broeders (interprétation): Oui.
25 Question: Dans cette partie, vous avez expliqué en quoi consiste la bande
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1 1001 qui est contestée et, si j'ai bien compris, vous avez cité qu'à la
2 page 1, il existe 6 enregistrements distincts. Est-ce que c'est juste?
3 Réponse: Sur la face A… Non, je n'ai pas tout cela prêt, dans ma tête. En
4 fait, j'ai un sketch pour pouvoir vous répondre concernant le côté A que
5 j'essaie maintenant de voir pour vous fournir. Cela est fait un peu à la
6 va-vite, mais je vais le faire tout de même.
7 (Intervention de l'huissier sur le rétroprojecteur.)
8 Ce que nous avons ici, c'est le néerlandais, c'est le côté A. Le côté A
9 est le côté qui nous intéresse. La face B est là. Enfin, je ne voudrais
10 pas dire que ceci est un enregistrement continu. Il y a quelques éléments,
11 quelques faux débuts au début de l'enregistrement.
12 Cependant, il y a ici des interruptions, mais il faut dire que ces 25
13 minutes sont beaucoup; ce n'est pas dans la même échelle de valeur. Les
14 heures marquées et les minutes sont marquées sur le côté, donc il y a un
15 enregistrement de quelque 25 minutes avec quelques brefs enregistrements
16 de peu de longueur. Car, si nous regardons ces "switching trensients"
17 notamment, ces interruptions nous donnent donc cette longueur de la face
18 B.
19 Est-ce que j'ai répondu à votre question?
20 Question: Que veut dire sur ce dessin ces marques à la fin, ces
21 interruptions avant l'avant-dernier enregistrement? Ce que vous avez
22 marqué?
23 Réponse: Est-ce que vous faites référence aux discontinuités dont nous
24 avons déjà parlé?
25 Question: Oui, dans le cas où il s'agit de discontinuités.
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1 Réponse: Est-ce que je peux me servir de l'ordinateur car avec cet
2 artéfact c'est plus facile? Ce que vous voyez ici ce n'est pas tout le
3 côté A mais il y a également un petit bout ici avec ce qui s'était produit
4 après sur la face A. Ce sont les 25 minutes, comme c'est marqué ici: 25
5 minutes, et ce sont les deux premiers enregistrements distincts.
6 Ceci correspond en partie à ce que vous avez vu sur le dessin, mais le
7 dessin vous donne une image exhaustive de la face. Le passage qui nous
8 intéresse c'est celui qui est marqué par les petites flèches que je
9 marque. C'est le segment dont nous parlons et nous pouvons faire un zoom
10 ici. Nous pressons ici et nous avons fait le "zooming": ce sont les
11 valeurs qui sont mesurées en mètre. La discontinuité se trouve à
12 l'emplacement 23.
13 Non, excusez-moi il faut que nous revoyions… Si nous écoutons, entendons
14 cet enregistrement, nous pourrions également l'entendre. Voilà
15 l'enregistrement. Maintenant c'est là où nous avons ce segment.
16 Question: Oui, ceci était visible sur le rétroprojecteur. Pourriez-vous
17 montrer sur votre dessin avec le rétroprojecteur ce que vous avez montré
18 sur l'ordinateur au préalable?
19 (Intervention de l'huissier.)
20 Réponse: Ceci est le 25 et c'est quelque part par là. Non c'est le 23,
21 c'est 23 minutes sur le côté A.
22 Question: Vu que nous avons des transcriptions de ces parties de la bande,
23 est-ce que vous aviez également le transcript de tout cet enregistrement
24 de la bande des deux côtés? Est-ce que vous avez fait la transcription de
25 tout l'enregistrement côtés A et B?
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1 Réponse: Non, je n'ai procédé à aucune transcription. Les seules
2 transcriptions que j'ai consultées étaient uniquement limitées à une ou
3 deux pages A4 qui avaient été les transcriptions de ce que j'ai appelé les
4 passages, que j'ai appelé pertinents. C'était une transcription en langue
5 BCS et avec sa traduction en anglais. C'est la seule chose que j'ai vu et
6 bien entendu j'ai écouté cela à plusieurs reprises.
7 Question: Donc vous n'avez obtenu la transcription que d'une partie du
8 côté A, alors que vous avez entendu tout l'enregistrement?
9 Réponse: Oui, correct.
10 Question: Avez-vous observé quelques autres différences par rapport à la
11 bande concernant l'intelligibilité de ce qui avait été enregistré sur la
12 bande? Y avait-il des différences par rapport à la partie qui a été
13 particulièrement importante pour le Procureur et pour lequel il avait
14 fallu procéder à cette expertise?
15 Réponse: Ce que je puis dire c'est que l'enregistrement de 25 minutes
16 était d'une qualité analogue. C'est lorsque les gens parlent avec peu
17 d'effort, il est difficile de très bien comprendre ce qu'ils disent. S'ils
18 lèvent la voix, ce qui arrive de temps en temps, il est plus facile de le
19 voir, ce qu'est ma façon de comprendre, c'est qu'avec ma transcription
20 j'ai pu suivre la langue originale que j'écoutais avec la prononciation
21 que je connais. Donc j'ai quelques idées du degré d'intelligibilité de
22 l'enregistrement. Il faut dire que c'est mon travail tous les jours et il
23 est difficile de mesurer le degré d'intelligibilité dans une langue
24 étrangère.
25 Concernant l'autre partie de votre question, pour ce qui est de l'autre
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1 partie de l'enregistrement, j'ai écouté également le côté B, car par
2 curiosité professionnelle lorsque j'ai vu ce petit, ce rebondissement j'ai
3 été curieux pour voir si cela se produisait également sur le côté B. Donc,
4 j'ai écouté tout l'enregistrement pour voir s'il y avait d'autres
5 discontinuités ou éléments de transition. J'ai fait cela en vitesse car ce
6 n'était pas explicitement demandé par les demandeurs, mais je n'ai pas
7 fait cela d'une manière systématique.
8 Question: Si je vous ai bien compris, vous avez suivi sur le transcript
9 seulement les parties pour lesquelles vous aviez les transcriptions. C'est
10 une partie infime de l'enregistrement, n'est-ce pas, là où vous aviez la
11 transcription?
12 Réponse: Non, non, je n'ai pas été clair. Ce que j'ai fait, j'ai écouté
13 toute la bande, mais je n'écoutais pas en essayant de comprendre ce qui
14 avait été dit car je n'aurais pas pu le comprendre de toute façon. Mais
15 j'écoutais cela, éventuellement des phénomènes et des manifestations qui,
16 du point de vue technique d'enregistrement, s'il y avait des traces de
17 discontinuité importantes ou pas, s'il y avait des éléments de
18 surenregistrement, s'il y avait des enregistrements en continu, enfin des
19 détails de nature technique. Pour réussir de cette façon, il faut éliminer
20 les sons de fond et les autres. Donc c'était un enregistrement, une
21 audition très critique pour en faire une analyse de toute bande
22 enregistrée et suivre de près les éventuelles irrégularités que nous
23 pourrions remarquer.
24 M. le Président (interprétation): Il faut que nous ayons la pause Maître
25 Domazet. Il est 16 heures. Nous reprenons à 16 heures 30.
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1 Nous voyons au bas de la page 4 du rapport de M. Broeders, il y a quelque
2 chose qui n'a pas été mentionné et dont on n'a pas fait état. C'est le VG-
3 30 si cela est correct, ou peut-être si l'avant-dernière ligne de la page
4 4… Bon de doute façon, nous allons revenir après cette petite pause. La
5 séance est levée jusqu'à 16 heures 30.
6 (L'audience, suspendue à 16 heures, est reprise à 16 heures 32.)
7 M. le Président (interprétation): Maître Domazet, c'est à vous.
8 M. Domazet (interprétation): Monsieur Broeders, nous allons continuer là
9 où on s'était arrêté, il y a une demi-heure.
10 Nous avons parlé de l'écoute de cette bande que vous avez faite. Ma
11 question a été: l'avez-vous écoutée et est-ce que vous vous êtes servi, en
12 l'écoutant, du transcript?
13 Je pose cette question parce que, lorsque j'ai pu écouter cette bande
14 magnétique, ne serait-ce que pour parler de ces 25 premières minutes,
15 cette conversation des locuteurs a été pour moi tout à fait
16 inintelligible, incompréhensible, jusqu'à un certain temps où ça
17 commençait à être un petit peu intelligible, ce qui me fait penser qu'il y
18 a quelque chose d'autre qui serait à la base de ce problème, du simple
19 fait qu'il y a une partie de cette bande audio qui me semble
20 compréhensible, à la différence des 25 premières minutes où, moi, tout
21 dilettante que je suis, je n'ai rien pu comprendre. Vous qui êtes
22 spécialiste en matière de linguistique, est-ce que vous avez pu vous y
23 retrouver? Ou est-ce que vous avez été aidé par quelqu'un qui connaît bien
24 la langue BCS?
25 M. Broeders (interprétation): Oui, ce que je peux dire pour ma part, c'est
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1 que ce que nous avons dû faire, c'était de nous concentrer sur des
2 fragments auxquels nous avons surtout porté l'intérêt, auxquels fragments
3 le Tribunal pénal international a été, d'après nous, intéressé, comme il
4 est intéressé à l'ensemble du matériel.
5 Or, une toute première question qui m'a été posée, enfin, ce qu'on m'a
6 sollicité, c'était d'améliorer la quantité d'audibilité de cette bande
7 magnétique, chose qui n'a pas été faite. En ce qui me concerne, cela ne
8 devait, certes, pas se répercuter sur mon travail à moi. En tout cas,
9 c'était une première sollicitation. Il m'a été demandé, évidemment,
10 d'améliorer la qualité de l'audition.
11 Nous, en tant que spécialistes, nous pouvons offrir évidemment au Tribunal
12 comme une possibilité à ce que celui-ci engage quelqu'un qui serait venu
13 pour améliorer, pour ne pas dire peaufiner l'ensemble du transcript. Je ne
14 sais pas si ceci a eu lieu. A une occasion, je sais qu'un traducteur était
15 venu, un interprète était venu, à l'institut médico-légal, pour écouter ce
16 matériel, cette bande.
17 D'ordinaire, ce sont les interprètes qui se mettent à l'écoute et qui
18 devraient ensuite faire quelque chose. Ce n'est pas quelque chose qui
19 incombe à l'institut.
20 Donc, je ne sais pas si ceci a été fait, si le transcript a été fait. Je
21 n'ai fait qu'écouter pour me concentrer, comme je l'ai dit, sur le
22 fragment qui m'a surtout intéressé. Quand vous dites qu'il y a un fragment
23 qui vous semble intelligible alors que le reste ne l'était pas, cela
24 m'étonne un petit peu. Cela est étrange. Moi, je ne me suis pas posé la
25 question de cette sorte-là. D'abord, je ne parle pas la langue. Ensuite,
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1 je n'ai pas vraiment écouté vraiment ce matériel, cette bande magnétique,
2 sous cet angle-là qui est le vôtre. Moi, il m'appartenait de faire état de
3 toute discontinuité lors de l'enregistrement, ensuite de voir comment se
4 présentent les différents écarts pour parler des niveaux du son de fond,
5 etc., pour savoir, par exemple, s'il y a eu une manipulation quelconque.
6 Je n'ai pas trouvé de tels éléments. Je n'ai pas pu aboutir à de tels
7 résultats.
8 Par conséquent, je ne pouvais pas dire que cela donnait l'air d'un
9 enregistrement où le locuteur serait très éloigné du micro, de sorte que,
10 de temps en temps, l'audibilité est meilleure et le texte s'avère plus
11 compréhensible. Par conséquent, moi, je ne peux pas m'étendre là-dessus
12 pour dire que je peux vraiment répondre à votre question. Je ne peux pas
13 le faire.
14 Question: Merci, mais en tout cas, si je vous ai bien suivi, ceci n'a pas
15 été fait par vous. Le double que j'ai reçu, je peux me rendre compte qu'il
16 n'y a pas eu d'amélioration. Je sais que vous vous êtes intéressé à autre
17 chose. Vous vous êtes occupé du disque et vous avez essayé d'améliorer la
18 qualité autant que faire ce pouvait. En tout cas, ceci n'a pas été fait
19 par vous; c'est ce que je peux dire pour parler évidemment de la bande
20 magnétique originale?
21 Réponse: Il m'a été demandé d'améliorer la qualité de l'enregistrement.
22 C'est ce que nous faisons en tant qu'experts judiciaires pour la police
23 hollandaise. Toutes les fois où les gens nous demandent pour dire, par
24 exemple, dans quelle mesure tout devait être fait pour correspondre au
25 transcript.
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1 Ensuite, ces gens-là devraient venir au laboratoire pour se servir de
2 notre équipement à nous, de nos appareils, parce que tout simplement nous
3 ne pouvons pas améliorer la qualité de la bande magnétique avec seul
4 l'emploi de notre équipement. Il s'agit d'un travail extrêmement difficile
5 et spécifique, je dirai, car dans une certaine mesure, il est difficile de
6 faire une évaluation de différents effets de bruitage, de filtrages,
7 d'améliorations. Il est préférable de faire faire tout cela par quelqu'un
8 qui, de concert avec les techniciens, aurait pu le faire. Par exemple,
9 quelqu'un qui dit: "Voilà, vous êtes en meilleure position que nous pour
10 le faire".
11 Je pense que, pour parler de toute cette activité qui consiste à améliorer
12 la qualité de l'audibilité de la bande magnétique, des cassettes notamment
13 que l'on devrait pouvoir utiliser devant un Tribunal, ça c'est une chose.
14 Mais s'il s'agit d'une compréhension, disons, suffisamment bonne, alors je
15 crois que nous devons avoir quelqu'un d'abord qui parle très, très bien la
16 langue et qui connaît très, très bien la langue pour avoir un bon
17 transcript.
18 C'est une autre question de savoir si on nous dit, par exemple: "Est-ce
19 que vous avez fait votre travail pour améliorer la cassette?", alors nous
20 disons: "Voilà l'équipement, le matériel dont nous disposons". Et lorsque
21 nous avons ensuite reçu, surtout, l'aide d'un interprète, c'est-à-dire son
22 recours, je me demande si nous avons pu compléter le transcript.
23 Question: Etant donné que vous ne parlez pas cette langue, étant donné que
24 vous venez d'expliquer les difficultés auxquelles vous vous êtes heurté,
25 je voulais savoir quelle est l'incidence de quelqu'un qui serait un
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1 spécialiste de la langue et qui connaît cette langue en question pour
2 parler de l'aboutissement, c'est-à-dire qui se traduit sous forme de
3 conclusions qui sont les vôtres. Je demande, autrement dit, dans quelle
4 mesure il a pu vous être utile?
5 Réponse: L'incidence, l'influence de cette personne-là me semble être de
6 grande importance. Si l'analyse phonétique linguistique suggère des
7 écarts, des différences pour parler de matériel examiné ou de référence,
8 je voulais dire que lorsque vous avez affaire à une langue étrangère qui
9 vous est étrangère, il est absolument essentiel de procéder à une analyse
10 linguistique et phonétique. Si vous n'avez pas recours à une telle
11 analyse, alors il faut faire des conclusions, mais avec de grandes
12 réserves.
13 Autrement dit, je suis fort conscient du fait que ce type d'information me
14 semble substantiel. Par conséquent, nous ne devons pas donner de
15 conclusions définitives sans une telle analyse. Voilà ce qui me semble un
16 préalable, une condition sine qua non.
17 Question: Oui, mais lorsque nous avons reçu également l'opinion d'un tel
18 expert, à savoir qu'il s'agirait d'un dialecte parlé par les gens de la
19 Bosnie de l'est, lorsque nous avons en vue que ce que vous n'allez pas
20 contredire, ce qui ne serait pas contredit non plus par ce spécialiste,
21 que des centaines de milliers de gens parlent cette langue, alors on se
22 demande dans quelle mesure cette aide, l'apport d'un tel spécialiste, vous
23 est utile, c'est-à-dire dans quelle mesure elle peut être d'ordre décisif?
24 Réponse: Il est difficile de s'expliquer en des termes quantitatifs mais
25 je dirais, pour expliquer, que c'est une condition, un préalable, mais
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1 dans ce type de situation, voilà ce que je peux faire. Si je ne peux pas
2 évaluer les détails de cette analyse, je peux au moins suivre le
3 raisonnement qui s'impose lors de cette analyse. Cela veut dire: je veux
4 être sûr que la personne dont j'utilise la conclusion emploie des éléments
5 linguistiques, des arguments linguistiques. Je ne suis pas là, évidemment,
6 pour en juger, mais je peux dire, par exemple: "Je suis suffisamment
7 qualifié pour dire qu'il s'agit d'arguments linguistiques". Et je peux
8 dire que pour parler de ce rapport, de ce matériel qui nous a été
9 communiqué par Mr Krstic, il n'y a pas d'éléments linguistiques.
10 Question: Oui, mais ma question portait justement sur ce qu'on se demande:
11 si par exemple il y a un très grand nombre de gens qui utilisent ce
12 dialecte, alors comment quelqu'un qui ne parle pas cette langue pourrait
13 dire que, selon les similitudes linguistiques, il s'agirait de gens qui
14 parlent de cette région de Bosnie, étant donné la probabilité, la grande
15 probabilité qu'il s'agira toujours de la voix du même homme ou de l'homme
16 en question?
17 Réponse: La conclusion était que ce n'était pas la voix du même homme. Or,
18 essayons de dire -et c'est ce que je veux répéter- que ce n'était pas la
19 conclusion. La conclusion était qu'il était probable que cela ait été la
20 même personne, mais là il y a évidemment la même personne, le même
21 locuteur. Mais là, il y a évidemment une grande différence observée. Je
22 peux, une fois encore, essayer de dire que si, par exemple, l'analyse
23 linguistique a été négative, une telle conclusion ne devrait jamais avoir
24 lieu et c'est là que réside notamment la différence substantielle.
25 Question: Oui, si je vous comprends bien, le résultat de l'analyse
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1 linguistique, le résultat négatif serait que cette personne-là n'utilisait
2 pas un dialogue similaire, ne parle pas le dialecte similaire?
3 Est-ce bien cette évaluation sur la base de la linguistique, évaluation
4 négative?
5 Réponse: Oui. Si vous avez des gens qui parlent deux ou trois variantes
6 d'une même langue, ceci devrait être autre chose qu'une invitation à faire
7 de nouvelles analyses, sans remettre en cause les résultats obtenus.
8 Question: Voilà le pourquoi du début de ma question. Il me semble que ce
9 dialecte est emprunté par énormément de gens et ceci, à mon sens, ne fait
10 qu'élargir le cercle de gens, le nombre de gens qui se fait très, très
11 nombreux.
12 Par conséquent, encore que je n'aie pas dit, moi, pour ma part, que vous
13 aviez dit, vous, qu'il a été constaté qu'il ne s'agit pas de la même
14 personne, mais que tout simplement, vous avez dit qu'une telle situation
15 n'était que possible.
16 Enfin passons à un autre volet! Ou avant cela, peut-être faudrait-il y
17 apporter quelques éclaircissements, d'autant plus que le Juge Hunt voulait
18 demander quelque chose au sujet de la page 4, dernier alinéa, dernier
19 fragment.
20 M. le Président (interprétation): Cela faisant, je vous prie d'être
21 précautionneux, c'est-à-dire de ne pas prononcer le nom de la personne.
22 Utilisez le pseudonyme, le temps que le témoin parcoure le texte et
23 consulte le texte.
24 Maître Domazet, vous avez voulu vous poser la question, par exemple, sur
25 votre propre expérience à l'écoute de la cassette. Il ne s'agit pas
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1 maintenant d'avancer une preuve pour parler de votre propre expérience. Si
2 vous voulez poser une question pour savoir quelle était l'expérience du
3 témoin, vous pouvez le faire, mais pas au stade où nous sommes.
4 M. Domazet (interprétation): Est-ce que vous avez parcouru le dernier
5 fragment? Je vous prie de ne pas faire mention de ce nom, étant donné
6 qu'il s'agit d'un pseudonyme pour cette personne, DG-30, mais il s'agit
7 que sa voix apparaisse lorsque nous parlons de la pièce à conviction 2002.
8 Par conséquent, il n'y a vraiment rien de contradictoire pour dire qu'il
9 s'agira de la même chose pour parler de la pièce à conviction 2001. De
10 toute évidence, il y a quelque chose qui cloche là. Est-ce une erreur ou
11 est-ce que c'était mal consigné?
12 M. Broeders (interprétation): Cela est toujours possible, encore que je ne
13 suis pas en mesure de m'en rendre compte. Enfin, moi j'ai travaillé sur le
14 matériel que j'ai intitulé, désigné comme étant le matériel 2001, 2002. Il
15 ne s'agit pas de matériel examiné, mais plutôt de matériel de référence.
16 Est-ce une erreur commise par moi?
17 M. le Président (interprétation): C'est peut-être moi qui vous ai induit
18 dans cette situation fâcheuse, et j'en suis désolé, mais ce rapport m'a
19 été communiqué seulement au moment où vous deviez venir. Peut-être l'ai-je
20 parcouru trop vite?
21 Je peux voir à l'avant page ou à la page 2 de votre rapport, que vous avez
22 identifié tout cela comme étant une conversation avec l'enquêteur. Et je
23 suis désolé s'il en est ainsi. J'ai bien peur Maître Domazet d'être à
24 l'origine de cette erreur.
25 M. Domazet (interprétation): Dans ce cas, je retire ma question. Nous
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1 n'avons guère besoin d'en traiter.
2 Dans votre conclusion, que vous avez présentée chapitre 5.8, ensuite point
3 6, nous pouvons voir également un supplément en annexe où il a été dit
4 qu'une version abrégée du nom de cette personne a été mentionnée au cours
5 de la conversation. Ce qui vous amène à dire que c'était un élément
6 important pour identifier l'homme en question. Or s'il s'agit de cet
7 homme-là, évidemment ce que nous pouvons entendre pourrait correspondre, à
8 moins qu'il y ait un montage.
9 Autrement dit, la question se pose comme suit: peut-on dire que quelqu'un
10 a interprété cela, utilisé le terme d'interpréter? Est-ce que tout ceci
11 qui a été dit, a été dit par la personne qui s'est présentée comme elle
12 s'est présentée -sans parler de noms bien sûr-, alors que ceci n'est pas
13 le cas pour dire que c'étaient les paroles prononcées par le témoin qui,
14 lui, de son côté, catégoriquement, nie avoir participé à cette
15 conversation?
16 Réponse: Oui, en effet. La raison de cette annexe, de cette pièce jointe
17 au rapport, est due au simple fait que cela correspond à la pratique qui
18 est la nôtre lors de l'établissement de tels rapports. Quelquefois il y a
19 des matériels enregistrés et quelques preuves d'ordre intérieur qui
20 peuvent servir pour identifier le locuteur.
21 Je ne dis pas que ceci est si significatif que cela, mais ceci est assez
22 pertinent. Je ne suggère pas que ceci doive être une conclusion. Loin de
23 là! Ce n'est qu'un indice qui nous permet de croire qu'enfin de compte
24 ceci peut avoir un certain poids, peut être pertinent d'une manière ou
25 d'une autre.
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1 Voilà pourquoi tout ceci a été mis en annexe.
2 Pour répondre à votre question de façon encore plus concrète: si nous
3 procédons de l'hypothèse simple que l'ensemble de cet enregistrement n'est
4 autre chose qu'un montage, quelque chose qui est fait après coup, a
5 posteriori, cela est possible. Toujours est-il possible évidemment de
6 procéder à un scénario pareil. Ceci n'est pas à exclure comme possibilité.
7 Mais par la même occasion, la vraie question qui se pose est de savoir
8 combien de preuves nous avons à l'appui de tout cela? Parce qu'en fin de
9 compte tout cela condamne et détermine profondément la réalité et la
10 valeur d'un tel scénario.
11 Question: Au début même, lorsque vous avez si bien et de façon si honnête
12 expliqué comment se présentent toutes les possibilités et les abus aussi,
13 je crois que vous avez parlé d'une possibilité d'un envoi mis sur
14 ordinateur où la conversation, que nous pouvons entendre sur une bande
15 magnétique, pourrait être en quelque sorte identifiée ou peaufinée peut-
16 être, ou superstructurée, sans que pour autant une atteinte soit portée à
17 la qualité de l'enregistrement de la bande. Est-ce que j'ai bien compris
18 ce que vous avez dit au début de votre déposition?
19 Réponse: Oui, c'est en effet ce que j'ai dit.
20 Question: Puis-je vous demander encore, comme suit, ici dans ce prétoire:
21 nous avons eu l'audition d'un témoin qui lui aussi a pris part à la
22 conversation, c'est-à-dire que lui ou elle a ensuite voulu entendre cette
23 bande pour s'arrêter, et elle disait qu'il n'y avait pas eu de ratés,
24 qu'il n'y a pas eu d'interruptions et que l'enregistrement de la
25 conversation devait durer pendant plus d'une heure et demie.
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1 Est-ce possible, à la lumière de ce que vous nous avez dit tout à l'heure
2 et de ce que vous avez relaté lors de votre déposition aujourd'hui?
3 Réponse: Eh bien, je pense pour ma part qu'il est plutôt évident que la
4 partie A de cette cassette audio présente des à-coups, des interruptions.
5 Je ne sais pas si vous avez toujours à l'esprit ce que je veux dire, cette
6 image encore devant vous: il y a plusieurs interruptions, c'est-à-dire
7 comme s'il y avait plusieurs enregistrements séparés dans la partie A.
8 Mais je ne sais pas dans quelle mesure ceci peut être un problème et si
9 c'est vraiment de toute nécessité un problème.
10 C'est une autre question que de savoir si l'enregistrement a dû durer
11 pendant une heure ou une heure et demie. C'est la mémoire des gens qui
12 importe et qui me semble être -la mémoire correcte et le bon souvenir des
13 hommes- qui compte et, là, je ne suis pas compétent pour le dire.
14 D'ordinaire, ce que les gens oublient lorsqu'ils commencent un
15 enregistrement, ils commencent tous les mauvais débuts qu'ils ont pu
16 rencontrer, parce que cela leur paraît peu important. Vous le trouvez à la
17 fin de la bande.
18 Ensuite, lorsque vous avez cet enregistrement en toute continuité, donc la
19 partie A, qui dure pendant 25 minutes, présente un enregistrement
20 relativement court. Sur la base de cela, je ne pourrais évidemment pas
21 expliquer comment tout ceci pourrait aller de paire et pourrait être
22 concilié ou associé à ce que vous avez dit tout à l'heure en me posant une
23 question.
24 M. Domazet (interprétation): Je vous remercie, Monsieur Broeders.
25 Monsieur le Président, je n'ai plus de question.
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1 M. le Président (interprétation): Madame Bauer?
2 (Interrogatoire principal supplémentaire du témoin, M. Tom Broeders, par
3 Mme Bauer.)
4 Mme Bauer (interprétation): Pour ce qui est du Procureur, je dirai que le
5 VGD30 ne conteste pas d'avoir pris part à la conversation, mais conteste
6 plutôt ce qui a été dit. Si nous regardons la pièce à conviction P109.2,
7 il s'agit d'un extrait portant sur les 25 minutes d'enregistrement, c'est-
8 à-dire de cette conversation. Je ne sais pas si vous avez une copie de ce
9 dont je viens de parler sous vos yeux?
10 M. Broeders (interprétation): Oui, j'en ai.
11 Mme Bauer (interprétation): C'est depuis la quatrième ligne où commence
12 cette portion pertinente et court jusqu'à la quinzième ligne. Est-ce qu'il
13 y a pour vous des indices quelconques qui portent à croire qu'il y a eu
14 une interruption de l'enregistrement?
15 Réponse: Non.
16 Question: Ensuite, pour parler des lignes 16 à 26, est-ce qu'il y a eu des
17 interruptions?
18 Réponse: Non.
19 Question: Y a-t-il quoi que ce soit dans cet enregistrement qui pourrait
20 vous indiquer, par exemple, que ce n'était pas la personne VGD30 dont on
21 parle, en parlant de cet enregistrement?
22 M. Broeders (interprétation): Eh bien, permettez-moi de vous répondre
23 comme suit: les déclarations que le Procureur impute au VGD30, pour parler
24 de cet enregistrement, sonnent à mes oreilles comme si c'étaient les
25 paroles d'une autre personne. Voilà ce que je peux dire et je crois que
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1 ceci peut être dit sur la base de l'analyse, encore une fois je répète,
2 linguistique et phonétique.
3 En d'autres termes, je ne veux pas suggérer que ce qui a été dit puisse
4 venir de différents locuteurs. De même, je voudrais dire, étant donné la
5 nature de cette conversation, qu'il y a peu de chance d'y voir participer
6 dans cette conversation plusieurs orateurs, plusieurs locuteurs. Il n'y
7 aurait pas vraiment de sens, voire, par exemple, imaginer que cette
8 conversation pourrait avoir lieu entre plusieurs personnes. Le moins que
9 je puisse dire: tout cela se présente à mes oreilles sous forme d'un
10 dialogue.
11 Mme Bauer (interprétation): Merci, Monsieur Broeders, je n'ai plus de
12 question.
13 M. le Président (interprétation): Merci, Monsieur, d'être venu déposer.
14 Merci de votre témoignage. Vous pouvez disposer.
15 (Le témoin, M. Tom Broeders, est reconduit hors du prétoire à 17 heures.)
16 (Questions relatives à la procédure.)
17 Maître Domazet, le second document que vous nous avez communiqué, il
18 s'agit de la traduction en anglais d'un journal officiel. Il s'agit des
19 articles 153 et 154 du code correspondant, seront donc présentés comme
20 étant éléments de preuve D45.
21 M. Groome (interprétation): Pendant que nous sommes évidemment à regarder
22 ou à traiter de ce document particulier.
23 M. le Président (interprétation): Oui, allez-y.
24 M. Groome (interprétation): Si j'ai bien compris, je me demande si, dans
25 le cadre de mon réquisitoire, je devrais m'occuper de ce code, de cette
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1 loi? Parce que, à mon sens, ces enregistrements ont été admis et ne sont
2 pas, évidemment, sujet à une contestation quelconque, étant donné le code
3 en vigueur en Yougoslavie, ou, si c'est le cas, je m'en occuperai dans le
4 cadre de mon réquisitoire.
5 M. le Président (interprétation): Oui, s'il en est ainsi, c'est à vous de
6 le dire: "Une telle attitude a été prise. Telles ou telles mesures sont
7 stipulées par telle ou telle loi.". Nous avons donc réclamé le texte de la
8 loi, du code, mais les enregistrements, le matériel audio a été admis.
9 Voilà pourquoi je ne me suis pas vraiment efforcé de vous demander si vous
10 avez des objections là-dessus. Nous avons voulu avoir un transcript
11 correct.
12 M. Groome (interprétation): Je voulais tout simplement faire preuve de
13 précaution.
14 M. le Président (interprétation): Allez-y, Madame Bauer.
15 Mme Bauer (interprétation): Nous avons un petit problème lorsqu'il s'agit
16 du document P113. Dans le cas de ce document, une mention a été faite d'un
17 témoin protégé.
18 M. le Président (interprétation): On va le placer sous scellés.
19 Mme Bauer (interprétation): Alors on dira simplement dans la version à
20 rendre en public: pièce à conviction 113.1, c'est tout.
21 M. le Président (interprétation): Oui, bien sûr, nous ne voulons pas
22 révéler plus d'éléments, évidemment, si jamais un jugement est rendu.
23 Mme Bauer (interprétation): Oui, bien sûr, nous allons nous en occuper
24 pour des reproductions et même des copies en couleur pour vous
25 communiquer.
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1 M. le Président (interprétation): Peut-on y apposer ici des fléchettes de
2 différentes couleurs? Autrement, il nous serait difficile de suivre le
3 transcrit par le même ordre dans lequel parlait le témoin. A moins que
4 vous ne mettiez à notre disposition un opérateur.
5 Mme Bauer (interprétation): Nous pouvons bien sûr vous faire une
6 présentation du système Power point pour que vous sachiez comment ceci a
7 été présenté.
8 M. le Président (interprétation): Il faut savoir tout simplement si le
9 tout a été ordonné en bonne et due forme, comme le témoin s'en est servi,
10 sans parler évidemment de ces différentes couleurs, etc. Est-ce qu'il y a
11 ensuite d'autres points à soulever? Si tel n'est pas le cas, il faut voir
12 quelle heure il est. Nous devons, dans la semaine qui suit, regagner notre
13 petite boîte de chaussures.
14 Maître Groome, qu'est-ce que vous en pensez, vous?
15 M. Groome (interprétation): Je crois que pour parler de la déposition d'un
16 psychiatre, on pourra finir sa déposition lundi, mais pour parler des deux
17 autres témoins, on fera de notre mieux pour que ce soit aussi court que
18 possible. Il y a eu un petit problème, menu problème de visa. Tout cela
19 sera réglé. Le témoin sera ici d'ici la fin du week-end.
20 M. le Président (interprétation): Pour parler de la semaine qui suit, nous
21 n'aurons guère besoin d'ajouter une heure pour parler du temps d'audience,
22 une heure de plus. Nous allons suivre le programme normal et le cas
23 échéant nous pourrons travailler évidemment encore mardi.
24 Nous reprenons les débats lundi à 9 heures 30.
25 (L'audience est levée à 17 heures 05.)