Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le vendredi 20 novembre 2009

  2   [Audience à huis clos]

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 13  Pages 3499-3561 expurgées. Audience à huis clos.

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 17   [Audience publique]

 18   M. HANNIS : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Je m'appelle

 19   Tom Hannis. Avec moi est Crispian Smith pour le bureau du Procureur. Notre

 20   témoin suivant est ST-113.

 21   M. LE JUGE HALL : [interprétation] En attendant que l'huissier fasse entrer

 22   le témoin, nous avons compris, Monsieur Hannis, que l'Accusation

 23   interrogera ce témoin pendant une heure ?

 24   M. HANNIS : [interprétation] Oui. J'ai demandé cela.

 25   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Et c'est ce qu'on vous a accordé ?

 26   M. HANNIS : [interprétation] Son témoignage précédent s'est passé dans

 27   l'affaire Krajisnik, et pour ce qui est de cette affaire, il va parler du

 28   fonctionnement de la police. Je pense que j'aurais besoin de parcourir le

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  1   compte rendu de son témoignage précédent, et d'autres documents concernant

  2   l'état-major de guerre, les commissions également de guerre, ensuite la

  3   réunion à laquelle il a participé à Zvornik. Donc je vais lui poser des

  4   questions concernant les informations qu'il a reçues pour ce qui est des

  5   problèmes de la police et que la police a eu avec les paramilitaires.

  6   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Donc vous ne devriez pas le convoquer

  7   pour qu'il témoigne de vive voix ?

  8   M. HANNIS : [interprétation] Bien, nous n'avons pas beaucoup de temps, et

  9   vu le nombre de témoins, je pense que c'est la meilleure "combination" dans

 10   ce cas-là. Pour ce qui est de mon expérience personnelle dans l'affaire

 11   Milosevic, je peux vous dire qu'un certain nombre de témoins ont été

 12   appelés pour témoigner de vive voix, d'autres pas, et je pense que pour

 13   cette affaire également cela pouvait être une bonne solution.

 14   [La Chambre de première instance et le Juriste se concertent]

 15   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 16   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Monsieur le Témoin, prononcez la

 17   déclaration solennelle, s'il vous plaît.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 19   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 20   LE TÉMOIN : DRAGAN DJOKANOVIC [Assermenté]

 21   [Le témoin répond par l'interprète]

 22   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Asseyez-vous, et dites-nous votre nom et

 23   votre prénom.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Je m'appelle Dragan Djokanovic.

 25   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Quelle est votre date de naissance ?

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis né le 20 avril 1958.

 27   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Quelle est votre

 28   profession ?

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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis médecin, spécialiste en pédiatrie.

  2   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Quelle est votre appartenance ethnique ?

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis Serbe orthodoxe.

  4   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Merci. Vous avez déjà témoigné dans

  5   d'autres affaires devant ce Tribunal, n'est-ce pas ?

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

  7   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Donc vous connaissez la procédure que

  8   nous appliquons ici. C'est une procédure qui est habituelle, qu'on applique

  9   dans les prétoires, à savoir la partie qui vous a cité à la barre va vous

 10   poser des questions en premier, après quoi deux avocats représentant la

 11   Défense des deux accusés procéderont au contre-interrogatoire, après quoi

 12   l'Accusation aura le droit de vous poser des questions supplémentaires, et

 13   la Chambre pourrait vous poser des questions également. Merci.

 14   Monsieur Hannis, vous avez la parole.

 15   M. HANNIS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 16   Interrogatoire principal par M. Hannis : 

 17   Q.  [interprétation] Monsieur Djokanovic, vous avez déjà témoigné devant ce

 18   Tribunal, c'était dans l'affaire Krajisnik ?

 19   R.  C'est vrai.

 20   Q.  Et avant d'être venu aujourd'hui devant ce Tribunal, aviez-vous eu

 21   l'occasion d'examiner le compte rendu de votre témoignage dans cette

 22   affaire ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Et après l'avoir lu, êtes-vous d'accord pour dire que votre témoignage

 25   a été consigné de façon exacte et si les mêmes questions vous étaient

 26   posées aujourd'hui, vos réponses seraient les mêmes ?

 27   R.  Oui. Tout a été bien noté, de façon exacte, et je donnerais les mêmes

 28   réponses aujourd'hui à des mêmes questions.

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  1   Q.  Merci.

  2   M. HANNIS : [interprétation] Je demande le versement au dossier des comptes

  3   rendus des témoignages précédents de ce témoin. Je pense qu'il y en a

  4   quatre pour ce qui est des quatre jours de son témoignage. Il y a quatre

  5   numéros différents, et j'aimerais que les documents y joints conformément à

  6   l'article 92 ter y soient versés.

  7   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Oui.

  8   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cela sera P0037 [comme interprété] pour

  9   ce qui est des documents 92 ter, et les autres numéros particuliers seront

 10   communiqués à tout le monde dans le prétoire en temps utile.

 11   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Merci.

 12   M. HANNIS : [interprétation]

 13   Q.  Merci, Monsieur [comme interprété]. Si j'ai bien compris, vous étiez un

 14   sportif pendant la période de l'existence de l'ancienne Yougoslavie, n'est-

 15   ce pas ?

 16   R.  Oui, j'étais membre de l'organisation de sport pour les jeunes, et j'ai

 17   pris part à des compétitions également.

 18   Q.  Quand avez-vous commencé à vous occuper de la politique ?

 19   R.  Vers la fin de l'année 1989.

 20   L'INTERPRÈTE : J'étais membre de l'équipe de jeunes sportifs pour

 21   l'ancienne Yougoslavie des athlètes.

 22   M. HANNIS : [interprétation] Merci pour cette correction.

 23   Q.  Vous avez formé un parti politique en 1990, n'est-ce pas ?

 24   R.  Au début de l'année 1990, j'ai commencé à préparer la formation de mon

 25   parti politique et j'ai formé le parti politique le 2 ou -- à savoir, le 3

 26   mai 1992 à Sarajevo.

 27   Q.  Pouvez-vous dire, je vous prie, aux Juges de la Chambre où est-ce que

 28   vous avez résidé et travaillé en début 1992 ?

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  1   R.  Début 1992, je résidais à Sarajevo. J'étais en train de terminer ma

  2   spécialisation en matière de pédiatrie à la clinique de pédiatrie de

  3   Sarajevo.

  4   Q.  Je voudrais maintenant vous montrer un document en application de la

  5   liste 65 ter. Il s'agit du 10151. Dans un instant vous le verrez sur votre

  6   écran, Docteur. Je vais tout de suite vous dire de quoi il s'agit. Il est

  7   question d'une liste des employés au ministère de l'Intérieur, ceux qui y

  8   travaillaient au mois d'avril et qui se trouvaient à l'école de Vraca.

  9   On peut voir au numéro 9 votre nom, n'est-ce pas ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Qu'avez-vous fait à cette école de Vraca en avril 1992 ?

 12   R.  C'est la période où la partie serbe de la police spéciale de Bosnie-

 13   Herzégovine est entrée dans cette école de Vraca, et comme j'étais le seul

 14   médecin qui résidait dans ce coin-là, ils m'ont convié à venir travailler

 15   dans l'infirmerie de l'école de police et j'ai accepté.

 16   Q.  Après votre nom, il y a quelque chose de rajouté à la main, et en

 17   version anglaise, on nous a dit "parti." Est-ce que ça veut dire que vous

 18   êtes parti quelque part ? Où ça ?

 19   R.  J'ai travaillé moins d'un mois à cette infirmerie de Vraca. Et suite à

 20   une invitation du président de la présidence de la RSFY, Branko Kostic,

 21   j'ai dû aller à Belgrade pour une réunion, parce qu'auparavant j'avais

 22   œuvré en faveur de la sauvegarde de la Yougoslavie. Donc j'ai dû quitter

 23   l'école de Vraca, et ces gens qui ont préparé cette liste pour me payer mon

 24   salaire du mois d'avril, ils ont dit que j'étais parti et quelqu'un a signé

 25   pour moi et a pris l'argent en mon nom.

 26   Q.  Vous ne reconnaissez pas la signature qui se trouve à côté de votre nom

 27   ?

 28   R.  Quelqu'un a signé Djokanovic en caractères cyrilliques, mais ce n'est

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  1   pas moi qui l'ai signée.

  2   Q.  Vous n'ignorez pas le fait que cette école de Vraca avait été saisie

  3   par la police serbe à la date du 6 avril ou vers cette

  4   date ?

  5   R.  Oui, je vis juste à côté, moi.

  6   Q.  Mais vous, en personne, vous trouviez-vous à l'école à ce moment-là ?

  7   R.  Non.

  8   Q.  Est-ce que vous êtes allé à l'école de Vraca plus tard, au mois d'avril

  9   ?

 10   R.  Deux ou trois jours après l'entrée de la police serbe à l'école de

 11   Vraca, j'ai été convié par un certain Spiric et un certain Lubura. Ils

 12   travaillaient à l'école, eux, déjà auparavant. Ils me connaissaient, ils

 13   savaient que j'habitais là et que j'étais médecin. Ils m'ont demandé de

 14   venir là pour les aider pour créer une infirmerie. Bien sûr que j'ai

 15   accepté.

 16   Q.  Merci. Vous avez dit Spiric, c'était le directeur de l'école ?

 17   R.  Avant les conflits, Spiric était professeur de gym, d'éducation

 18   physique à l'école. Je le connaissais depuis pas mal d'années puisque c'est

 19   un ex-gymnaste. Je ne sais pas qu'il a été directeur de l'école. Je vois

 20   ici qu'on l'a fait signer en tant que directeur du centre adjoint. Mais je

 21   ne le savais pas à l'époque.

 22   Q.  Au numéro 8, on voit une personne répondant au nom de Mladen Mandic,

 23   qui est indiqué comme étant le directeur de l'école. Lui, l'avez-vous

 24   connu, lui ?

 25   R.  Je l'ai connu de vue. Je connaissais mieux son frère, son frère aîné,

 26   Momo. Mais au moment où je suis entré dans l'infirmerie, je savais que

 27   Mladen Mandic était le directeur du centre.

 28   Q.  Merci. Lorsque vous êtes revenu à Vraca quelques jours avant la prise

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  1   de l'école, combien de temps y êtes-vous resté, cette fois-là ?

  2   R.  Quand je suis revenu à Vraca ? Je n'ai pas bien compris votre question.

  3   Qu'entendez-vous par là ?

  4   Q.  Lorsque vous êtes arrivé à Vraca, quelques jours après la prise de

  5   l'école, la saisie de l'école, combien de temps y êtes-vous resté ? Est-ce

  6   que vous êtes resté quelques heures ou quelques jours ou quelques semaines

  7   ?

  8   R.  Ecoutez, j'habite à Vraca, à proximité immédiate de cette école. C'est

  9   la maison de mes parents. Donc tous les jours, une fois que j'ai accepté

 10   leur invitation, j'allais tous les jours travailler à cette infirmerie, et

 11   ce, jusqu'à mon départ fin avril, début mai. Je ne sais pas vous donner de

 12   date exacte.

 13   Q.  Savez-vous nous dire si ça s'est passé en avril ou en mai, en réalité ?

 14   R.  Ça ne s'est pas fait après le 5 mai, c'est sûr. Il me semble que j'ai

 15   travaillé le 5 mai au matin et que l'après-midi, par hélicoptère, j'ai

 16   quitté Lukavica, parce que dans la nuit du 5 au 6 mai mes parents ont été

 17   grièvement blessés.

 18   Q.  Pendant cette période de temps où vous avez travaillé à Vraca en avril,

 19   qui avez-vous eu l'occasion d'y voir pour ce qui est des membres de la

 20   police serbe ?

 21   R.  Mis à part les individus énumérés ici, ceux qui se trouvaient dans mon

 22   entourage immédiat au quotidien à l'école de police, c'est Karisik. Lui,

 23   c'est quelqu'un que je connaissais depuis longtemps. C'est un ex-sportif.

 24   Il y avait un autre grand sportif, Trepia. Puis M. Stanisic aussi, je l'ai

 25   connu comme ex-sportif, et je savais que M. Stanisic était ministre de

 26   l'Intérieur de la République serbe.

 27   Q.  Est-ce qu'il y avait d'autres haut gradés ou membres éminents au niveau

 28   politique, membres du SDS ? Est-ce qu'ils venaient à Vraca alors que vous

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  1   vous y trouviez, donc pendant le mois d'avril, début mai ?

  2   R. Une fois, M. Karadzic est venu dans l'enceinte de l'école avec un

  3   ministre nouvellement nommé, un ministre de la Défense nouvellement nommé,

  4   M. Subotic. Cette fois-là, on s'est entretenu et nous avons déjeuné

  5   ensemble.

  6   Q.  Est-ce que vous vous souvenez de ce qui a été discuté pendant ce

  7   déjeuner avec M. Karadzic ?

  8   R.  Karadzic ne savait pas où je me trouvais ces jours-là. On avait perdu

  9   le contact depuis 20 ou 30 jours, déjà. Il ne savait pas que j'étais à

 10   l'école de Vraca. On en a parlé et je lui ai dit qu'il fallait que j'aille

 11   à Belgrade, et il a dit que ce serait une bonne chose que je vienne à Pale

 12   après mon retour de Belgrade. Et après le déjeuner, on s'est installé dans

 13   le bureau du directeur de l'école où il y avait plusieurs personnes, et on

 14   s'est entretenu avec ces gens-là pendant une conversation informelle. On y

 15   est resté peut-être une demi-heure, voire une heure.

 16   Q.  A-t-il été question de la situation en matière de sécurité à l'époque ?

 17   R.  Les gens étaient intéressés par l'éventualité de voir la partie serbe

 18   couper la ville en deux, c'est-à-dire partager la ville allant de Vraca en

 19   direction de Skenderija, puis en passant par le stade de football de Kosevo

 20   et en direction de Vogosca. Quelqu'un l'a dit à M. Karadzic. Je ne me

 21   souviens pas exactement qui est-ce qui l'a mentionné, et Karadzic a répondu

 22   à cela qu'il ne pouvait pas donner ce type d'ordre; c'était le conseil

 23   chargé de la sécurité nationale qui en décidait.

 24   Q.  Est-ce que vous vous souvenez qui est-ce qui était encore présent alors

 25   que vous discutiez de cela ? Vous avez mentionné M. Karadzic, le directeur

 26   de l'école, M. Mladen Mandic. Qui encore, si vous vous en souvenez ?

 27   R.  Je crois qu'il y avait Karisik et qu'il y avait Mico Stanisic aussi.

 28   Q.  Quand vous êtes parti de Vraca, en début mai, où êtes-vous allé et

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  1   qu'avez-vous fait pendant les cinq ou six semaines qui ont suivi jusqu'à la

  2   mi-juin ? Pouvez-vous nous le dire ?

  3   R.  Une fois arrivé à Belgrade, on m'a employé à la présidence. J'avais eu

  4   un bureau depuis fin décembre 1991, parce que j'étais président d'une

  5   instance de coordination pour la convention de la Yougoslavie et mon

  6   administration était au cabinet d'un membre de la présidence de la Bosnie-

  7   Herzégovine. Il y avait un chef de cette

  8   mini-administration, Dragica Cortan et je recevais des dizaines de contacts

  9   des ambassades de l'époque pour ce qui est de la préservation, de la

 10   sauvegarde de la Yougoslavie et des activités à déployer aux fins de

 11   maintenir la continuité de la Yougoslavie. A cette période, j'ai eu à

 12   contacter plusieurs ambassades. J'ai discuté avec des gens qui faisaient

 13   partie de l'administration de cette République socialiste fédérative de

 14   Yougoslavie.

 15   Q.  Est-ce qu'à un moment donné, vous avez fini par quitter Belgrade pour

 16   retourner en Bosnie ?

 17   R.  Oui, en début juin de la même année, le Pr Koljevic a réussi à me

 18   retrouver à Belgrade. Il m'a rencontré. Il s'est entretenu avec moi et il

 19   m'a dit que les gens de la présidence là-bas avaient exprimé le souhait de

 20   me voir à Pale et nous sommes allés ensemble, de Belgrade à Pale, à bord

 21   d'un hélicoptère. Mais j'ai demandé avant d'aller à Pale de rendre visite à

 22   Branko Kostic, Slobodan Milosevic et de voir le patriarche Pavle.

 23   Q.  Quand vous avez dit Pr Koljevic, que lui vous aurait dit que les gens

 24   de Pale voulaient que vous reveniez, est-ce qu'il a mentionné quelqu'un de

 25   façon concrète ? Si ce n'est pas le cas, qu'aviez-vous à l'esprit ? Qui

 26   voulait-il entendre par là ?

 27   R.  Ecoutez, il est un peu difficile de s'en souvenir avec précision. Mais

 28   comme Karadzic, déjà à l'école de Vraca, avait dit qu'il aurait aimé me

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  1   voir et Koljevic m'a dit qu'il me transmettait la chose au nom de Biljana

  2   Plavsic et du Dr Karadzic.

  3   Q.  Quand est-ce que vous êtes arrivé à Pale, à peu près ?

  4   R.  Je pense que je suis arrivé à Pale le 9 juin.

  5   Q.  Qu'avez-vous fait une fois arrivé à Pale ? Comment vous êtes-vous

  6   intégré ?

  7   R.  Le même après-midi, je me suis entretenu avec le Dr Karadzic sur la

  8   situation telle qu'elle se présentait à Pale, sur les problèmes rencontrés

  9   par les membres de la présidence, et j'ai pris connaissance de la toute

 10   dernière des décisions de la présidence consistant à créer des présidences

 11   de Guerre au niveau des municipalités de la Republika Srpska. Karadzic m'a

 12   dit que cela avait été publié à la Gazette officielle, mais qu'il n'y avait

 13   pas d'informations en retour. Il estimait que la décision en question

 14   n'avait pas été mise en œuvre sur le terrain.

 15   Q.  Mais vous a-t-on donné un travail, une fonction, une mission en cet été

 16   de 1992; et si c'est le cas, quoi ?

 17   R.  Lorsque Karadzic m'a expliqué qu'ils avaient des problèmes pour ce qui

 18   est des communications avec les directions locales, à savoir avec les

 19   cellules de Crise locales, j'ai un peu étudié plus en détail la décision

 20   portant création de présidence de Guerre, j'en ai vu les défauts. J'ai

 21   rédigé un nouveau texte de décisions pour ce qui est de missions de guerre

 22   et cela différait de ces présidences de Guerre, parce que le chargé

 23   d'affaires de la république était censé aller sur le terrain pour créer

 24   cette mission de guerre et cette mission devait remettre en état de marche

 25   les autorités civiles, c'est-à-dire remettre à leurs postes les députés qui

 26   étaient censés confirmer les mandats des maires et élire les nouveaux

 27   présidents des conseils exécutifs des différentes municipalités.

 28   Karadzic a tout de suite été d'accord avec cette proposition de ma part,

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  1   sauf à un segment où on a divergé. Je voulais que ce chargé de missions ait

  2   les mains libres, les mains déliées pour ce qui est de la création de cette

  3   mission. Karadzic, lui, il voulait qu'il y ait une formule à mettre en

  4   place, à savoir cinq personnes au niveau de chaque mission, un chargé

  5   d'affaires, un député, le président, un membre du SDS et un citoyen en vue

  6   dans cette municipalité. J'ai accepté la chose en guise de solution de

  7   compromis. Il y avait peut-être moyen d'influer et d'avoir, par exemple,

  8   manifestation de créativité dans le choix des cadres et on est tombés

  9   d'accord.

 10   Je lui ai dit que je pourrais peut-être être le premier des chargés

 11   d'affaires de la république à se déplacer sur le terrain. On a terminé le

 12   même jour pour ce qui est de cette décision, pour ce qui est de ma

 13   nomination aux fonctions de chargé de missions de la république et on a

 14   même convenu, arrêté les sites où je me dirigerais tout de suite.

 15   Q.  Qui vous a nommé au poste de commissaire de guerre de la république ?

 16   R.  Cette nomination a été signée par le Dr Karadzic.

 17   Q.  J'aimerais vous demander de nous apporter des détails complémentaires à

 18   ce sujet pour mieux expliquer les choses ou mieux distinguer les choses.

 19   Nous avons entendu un certain nombre de témoins qui ont parlé des cellules

 20   de Crise. Vous connaissiez l'existence des cellules de Crise, n'est-ce pas

 21   ? Vous saviez ce qu'elles étaient et la façon générale dont elles

 22   fonctionnaient en Republika Srpska, en avril et mai ? Vous aviez quelques

 23   indications à ce sujet ?

 24   R.  Dans toutes les municipalités, pas simplement dans la Republika Srpska,

 25   mais si je ne m'abuse, dans toute la Bosnie-Herzégovine, il y a eu création

 26   de cellules de Crise. Les cellules de Crise dans cette région n'étaient pas

 27   quelque chose de nouveau à ce moment-là. Les cellules de Crise dans ce

 28   secteur ont été héritées des régimes en place précédemment. S'il y avait

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  1   une catastrophe naturelle ou un problème très grave de ce genre, le

  2   territoire concerné créerait une cellule de Crise chargée de s'occuper des

  3   problèmes résultant de ces catastrophes.

  4   Dans la région de la République serbe de Bosnie-Herzégovine, les

  5   cellules de Crise ont été constituées et elles se composaient de

  6   représentants de la région, leur direction également. Bien entendu, je ne

  7   sais pas qui étaient très précisément les membres de ces structures au

  8   niveau des différentes municipalités, mais je sais que toutes les

  9   municipalités avaient une cellule de Crise.

 10   Q.  Avant la guerre de 1992 - dites-moi si je me trompe - les

 11   cellules de Crise étaient une espèce d'instance créée en cas d'urgence face

 12   à des situations bien précises, telles que catastrophe naturelles, comme

 13   par exemple une inondation, un incendie, ce genre de choses, n'est-ce pas ?

 14   R.  Oui, c'est exact.

 15   Q.  Mais pendant la guerre, les cellules de Crise qui ont été mises en

 16   place ont duré beaucoup plus longtemps, n'est-ce pas ? Elles ont duré des

 17   mois et des mois et finalement elles ont repris la responsabilité du

 18   travail qui, avant, était celui des assemblées municipales et elles ont

 19   réglé les affaires au sein des municipalités, n'est-ce pas ?

 20   R.  Elles constituaient le pouvoir absolu dans les municipalités.

 21   Q.  Pouvez-vous nous dire quelle était la différence entre cellule de Crise

 22   et présidence de Guerre, s'il y en avait une ?

 23   R.  Sur le fond, il n'y avait pas de différence. D'ailleurs, je l'ai dit

 24   immédiatement et le Dr Karadzic m'a dit que je n'allais rien avoir de plus

 25   en affectant les membres de la cellule de Crise à la présidence de Guerre.

 26   Il m'a dit : On peut changer la dénomination à la porte des bureaux pour

 27   qu'il ne soit plus question de cellules de Crise, mais de présidences de

 28   Guerre, mais ce seront les mêmes personnes qui s'en occuperont et ce seront

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  1   les mêmes personnes avec qui tu auras des problèmes, m'a-t-il dit.

  2   Q.  Pouvez-vous nous donner une idée générale du genre de problèmes qui

  3   pouvaient surgir face à ces membres des cellules de Crise ?

  4   R.  Il avait eu à se plaindre et il l'a fait dans plusieurs communications

  5   avec les bureaux sur le terrain. Il s'est plaint du fait que les décisions

  6   n'étaient pas mises en œuvre par les cellules de Crise. Les cellules de

  7   Crise avaient peut-être été rebaptisées en présidence de Guerre, mais elles

  8   n'ont pas pris contact avec lui. Elles ne manifestaient aucun désir

  9   particulier de faire partie intégrante du système.

 10   Q.  Quel était le but poursuivi en créant les commissions de guerre ?

 11   Comment était-elles censées régler le problème que vous avez décrit ?

 12   R.  Ce que je voulais, c'était mettre de côté, écarter un certain nombre de

 13   membres des cellules de Crise, pour le dire de façon figurée. Je voulais

 14   que ces personnes cessent de travailler de façon à ce que le commissaire de

 15   la république au niveau des municipalités - ces commissions de la

 16   république étaient composées de quatre personnes, je vous le rappelle - ce

 17   que je voulais, c'était qu'on trouve dans les plus brefs délais, au sein

 18   des municipalités, des députés qu'on pouvait organiser pour créer des

 19   assemblées municipales.

 20   Je voulais que soit élu un nouveau président de la municipalité.

 21   Autrement dit, je voulais soit infirmer, soit confirmer le mandat des

 22   membres précédents. Mais quoi qu'il en soit, nous souhaitions que des

 23   personnes dont on connaissait les noms et prénoms sur le terrain soient les

 24   premiers interlocuteurs pour rendre compte de cette situation. Ce que nous

 25   souhaitions, bien entendu, c'est que ces personnes soient en communication

 26   avec la présidence à Pale, le gouvernement de Pale, et que tout le système

 27   puisse ainsi commencer à fonctionner.

 28   Q.  Mais la plupart de ces personnes n'étaient-elles pas déjà membres des

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  1   états-majors municipaux des cellules de Crise du SDS ?

  2   R.  Il n'y avait pas d'autres organismes politiques présents sur le terrain

  3   qui aient pu s'occuper d'un nombre si important de municipalités. Le SDS

  4   s'occupait d'un nombre limité de municipalités et il y avait d'autres

  5   représentants d'autres partis politiques au sein des cellules de Crise. A

  6   ce moment-là, j'ai en tête une municipalité particulière de Bosnie-

  7   Herzégovine où certaines personnes représentaient le Mouvement du Renouveau

  8   serbe et il y en avait au sein des cellules de Crise.

  9   Q.  Le Mouvement du Renouveau serbe, à qui était-il associé à ce moment-là,

 10   ce mouvement ?

 11   R.  Le Mouvement du Renouveau serbe avait un député de Bosnie-Herzégovine

 12   qui était Spremo de Nevesinje  et il était tout à fait assimilable à un

 13   député du Parti démocratique serbe. Il était simplement membre d'une équipe

 14   parlementaire différente au sein du parlement de Bosnie-Herzégovine.

 15   Q.  J'aimerais que nous nous penchions sur le document 65 ter, numéro 1705,

 16   à présent. Ce document parte la date du 13 juin 1992. Il s'agit d'une note

 17   qui indique qu'en votre qualité de commissaire de la république, vous avez

 18   constitué une commission de guerre au sein de la municipalité de Zvornik.

 19   Pouvez-vous nous parle de ce document qui porte votre signature ? Dans

 20   quelle condition a-t-il vu le jour ?

 21   R.  Ce document a vu le jour à l'issue d'un entretien avec les personnes

 22   les plus importantes de Zvornik. J'ai signé ce document. D'ailleurs, c'est

 23   la seule municipalité où un document de ce genre porte ma signature, car

 24   dans les autres municipalités les gens qui étaient censés signer ce genre

 25   de document n'ont pas osé le faire en raison du fait que Branko Grujic

 26   était le chef absolu à Zvornik et que son nom ne figurait pas sur la liste.

 27   Ils n'ont pas osé le signer.

 28   Q.  Mais comment se fait-il que vous ayez créé cette commission de guerre

Page 3577

  1   sans y inclure M. Grujic ? Pouvez-vous nous le dire ? Pourquoi ?

  2   R.  Dès mon premier jour à Zvornik, je me suis rendu compte qu'il était

  3   impossible de collaborer avec Brano Grujic. C'était un homme qui était très

  4   infatué et très exclusif, s'agissant des questions d'organisation. Il

  5   voulait que la situation existante à Zvornik perdure. Il voulait continuer

  6   à diriger la municipalité. Il voulait être à la tête de la mairie, quel que

  7   soit le nom des organismes concernés, que ces organismes s'appellent

  8   cellule de Crise, gouvernement provisoire, bureau du commissaire ou

  9   présidence de Guerre, il voulait simplement garder le pouvoir.

 10   Puis il y avait autre chose que je n'appréciais guère, c'est qu'il ne

 11   comprenait pas bien ce qui était en train de se passer à Zvornik et qu'il

 12   voulait que les choses continuent en l'état, ce qui a fait, de ma part,

 13   l'objet d'une mise en garde à son égard, car la municipalité était

 14   pratiquement déserte. C'était une petite ville, Zvornik, qui avait été

 15   désertée par ses habitants - je ne sais pas combien de Musulmans vivaient

 16   encore à Zvornik à ce moment-là - mais j'avais averti Grujic qu'il n'était

 17   pas bon de manipuler les choses de cette façon parce qu'un jour, à la fin

 18   de la guerre, toutes ces personnes dont on connaissait les noms et les

 19   prénoms pouvaient être accusées de crimes de guerre et de génocide.

 20   C'était un avertissement de ma part qui était le signe de ma bonne

 21   volonté. J'avais l'impression que c'est dans ce sens qu'il percevait les

 22   choses à ce moment-là. Mais en tout cas, Brano Grujic avait une position

 23   assez différente, à l'époque.

 24   Q. Je vous demanderai quelques détails complémentaires. Est-ce que vous

 25   connaissiez Zvornik avant le 13 juin, lorsque vous y êtes allé pour créer

 26   la commission de guerre ?

 27   R.  En tant que jeune médecin, j'avais travaillé à Zvornik et j'y suis

 28   resté pendant deux ans. Je connaissais très bien cette municipalité. Je

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  1   travaillais en ville ainsi que dans des cliniques un peu plus éloignées de

  2   la ville. Je connaissais beaucoup de monde personnellement et en août 1991,

  3   dans le désir de protéger la ville où j'avais travaillé en tant que

  4   médecin, étant donné que la guerre avait éclaté, j'ai voulu tenter de

  5   mettre en place un consensus au niveau municipal entre les Serbes et les

  6   Musulmans de la région et j'ai organisé une table ronde à laquelle j'ai

  7   invité Radovan Karadzic et Adil Zulfikarpasic. Je les ai invités à cette

  8   table ronde. Autrement dit, en dehors de mon travail de médecin, en 1991,

  9   j'avais également un engagement politique à Zvornik. 

 10   Q.  Lors de cette visite à Zvornik, aux environs du 13 juin 1992, qu'avez-

 11   vous vu, qu'avez-vous appris au sujet de la situation et de ce qui était en

 12   train de se passer dans la période précédente, depuis le début de la guerre

 13   ?

 14   R.  En arrivant à Zvornik - or, on arrive à Zvornik par une route qui se

 15   trouve entre la Drina et la ville, il y a une espèce de passerelle qui est

 16   le seul pont en métal construit sous le roi Alexandre Karadjordjevic, j'ai

 17   vu que pas mal de gens étaient en train de traverser en empruntant ce pont,

 18   le pont qui relie Zvornik et Mali Zvornik. J'ai encore durablement cette

 19   image devant les yeux, cette image de personnes, notamment des personnes

 20   âgées et des vieilles femmes en particulier, vêtues de leurs habits

 21   typiquement musulmans, qui traversaient le pont, et il était clair que cela

 22   signifiait qu'un groupe assez important de Musulmans étaient en train de

 23   quitter Zvornik pour se diriger vers Mali Zvornik.

 24   Et lorsque j'ai parlé cet après-midi là à des habitants de Zvornik,

 25   je leur ai demandé pourquoi toutes ces personnes âgées étaient en train de

 26   quitter la ville.

 27   Q.  Que vous a-t-on répondu ?

 28   R.  On m'a répondu que des gens étaient en train de quitter Zvornik, parce

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  1   qu'ils avaient peur de la guerre et qu'il y avait même des autobus qui

  2   avaient été mis à la disposition des personnes souhaitant quitter Zvornik.

  3   J'ai demandé : Pourquoi est-ce que ce sont des personnes âgées qui s'en

  4   vont ? Les personnes âgées n'ont pas à avoir particulièrement peur de la

  5   guerre et n'en ont pas peur, le plus souvent. On m'a répondu à ce moment-là

  6   qu'il y avait des groupes paramilitaires qui harcelaient la population et

  7   qui, très concrètement, soumettaient la population à des exactions décidées

  8   par les dirigeants municipaux.

  9   Et des individus m'ont dit, en particulier, par exemple, je pense à

 10   Jovo Ivanovic, qui m'a dit qu'il avait été frappé par des hommes d'Arkan

 11   dans le bâtiment de la mairie.

 12   Donc cet après-midi-là, je pensais que ces gens-là n'étaient peut-être pas

 13   mauvais en soi, mais qu'ils n'avaient pas trouvé la bonne façon de résoudre

 14   les problèmes qui se posaient à Zvornik.

 15   J'ai quitté Zvornik cet après-midi-là pour aller dans la municipalité

 16   voisine, Bratunac, et je voulais me reposer un peu à Mali Zvornik. Et à ce

 17   moment-là, j'ai remarqué un homme dans un restaurant, un Serbe, qui

 18   marchait sur la route. Il venait du bâtiment de la mine. J'ai rencontré une

 19   journaliste locale qui écrivait pour le journal de Sabac et qui m'a demandé

 20   pourquoi je me trouvais à Zvornik. Je lui ai expliqué pourquoi, et une

 21   heure après, au moment où je franchissais le pont pour aller à Mali

 22   Zvornik, je suis entré dans un restaurant et j'ai vu un homme que j'avais

 23   remarqué au sein d'un groupe à mon arrivée à Zvornik. Quand je suis arrivé

 24   à Zvornik, je suis entré dans le bâtiment de la mairie, je suis entré dans

 25   le bureau du président exécutif et dans la salle de conférences, qui était

 26   assez petite - il y avait une quinzaine de personnes assises dans la salle

 27   en train de participer à une réunion - donc je me suis intégré à cette

 28   réunion et je leur ai dit pourquoi j'étais venu. La réunion s'est très vite

Page 3580

  1   terminée. Je connaissais la plupart de ces personnes de vue, je connaissais

  2   leurs visages.

  3   Et un homme en particulier que j'ai vu là, je l'ai revu à Mali

  4   Zvornik en compagnie de la journaliste, et j'ai entendu quelques phrases de

  5   leur conversation. J'ai constaté qu'ils analysaient ce que j'avais raconté.

  6   Le nom de la journaliste était Zorica, je crois. Ils discutaient de ce que

  7   j'avais dit, et cela a créé un soupçon dans mon esprit. Cet après-midi-là,

  8   j'ai décidé de ne pas me rendre à Bratunac. Je suis resté à Zvornik.

  9   Le lendemain, j'ai demandé à voir Jovo Mijatovic et Jovo Ivanovic,

 10   deux députés du SDS, pour leur demander qui était cet homme. Ils m'ont dit

 11   qu'il s'agissait de Marko Pavlovic, qu'il était secrétaire du secrétariat à

 12   la Défense nationale avant la guerre, qu'il faisait pratiquement le même

 13   travail que la cellule de Crise, qu'il était proche de Brano Grujic et

 14   qu'il n'était pas originaire de la région, mais de Voïvodine, si je ne

 15   m'abuse, et qu'il pensait que son nom n'était pas non plus son vrai nom.

 16   Donc ceci m'a décidé davantage à essayer de résoudre les problèmes de

 17   Zvornik de la bonne façon. Et ce jour-là, j'ai demandé qu'une proposition

 18   me soit faite avant le lendemain pour créer la Commission de guerre. J'ai

 19   dit à ces deux hommes qu'ils pouvaient en faire partie. Le troisième membre

 20   devait être Radislav Peric, directeur de la Radio de Zvornik. Moi-même en

 21   faisant partie également en tant que quatrième membre.

 22   Jovo Ivanovic a proposé le nom de Tomislav Rasic, qui était

 23   secrétaire chargé du logement très compétent. Ils l'ont fait venir devant

 24   moi dans la journée et il m'a laissé une impression très positive. Il a dit

 25   que c'était une très bonne chose de se préparer à l'avenir.

 26   Le lendemain, la liste des membres était établie, mais personne n'a osé la

 27   signer, et je ne me suis pas opposé à cela.

 28   En tout cas, c'est dans ces conditions que la proposition de

Page 3581

  1   candidature pour la constitution du bureau du commissaire de guerre a été

  2   faite s'agissant de la municipalité de Zvornik.

  3   Après cela, je suis allé à Bratunac, ensuite à Skelani.

  4   Q.  Je vous remercie. Vous êtes allé à Bratunac, à Skelani. Est-ce que vous

  5   êtes aussi allé à Sekovici et Glasanica pour créer des commissions de

  6   guerre dans ces quatre municipalités ?

  7   R.  Je suis allé à Bratunac, Sekovici, à Vlasenica. Je ne savais même pas à

  8   l'époque que Skelani était une municipalité serbe. La première municipalité

  9   que j'avais vue en chemin depuis Pale jusqu'à Vlasenica, c'était Skelani.

 10   Je n'y ai trouvé personne dans le bâtiment de la mairie. Mais dans le

 11   bâtiment de la police, j'ai rencontré M. Djuric, Mane Djuric. Je pense

 12   qu'il était chef de la police de Vlasenica à l'époque. Je lui ai expliqué

 13   pourquoi j'étais venu à Vlasenica. Je lui ai dit que j'étais là pour

 14   préparer la création du bureau du commissaire de guerre. C'était sur le

 15   chemin du retour.

 16   Q.  Excusez-moi de vous interrompre, Docteur. Je n'ai plus beaucoup de

 17   temps. Il va falloir que j'accélère.

 18   M. HANNIS : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges,

 19   j'indique que dans la liasse de documents 92 ter se trouve le document 65

 20   ter numéro 1706, qui montre l'arrêté portant création de la commission de

 21   guerre à Vlasenica; ainsi que le document 1707, qui est la même chose pour

 22   Bratunac; et le document 10152, qui est le même document relatif à Skelani.

 23   Q.  Docteur, ces arrêtés municipaux comportent non seulement la signature

 24   des représentants locaux, mais pour Bratunac, par exemple, je pense qu'on

 25   voit la signature de M. Deronjic. Et la raison pour laquelle leurs

 26   signatures ne figurent pas sur le document de Zvornik c'est, je crois, les

 27   préoccupations que suscitait M. Grujic, n'est-ce pas ?

 28   R.  Oui. Je ne connaissais personne dans d'autres municipalités, donc je

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  1   n'avais pas de propositions à faire personnellement. Rien ne m'indiquait

  2   que quelque chose avait changé. J'ai simplement accepté le président de

  3   l'assemblée municipale, son second, un représentant du monde des affaires,

  4   et un citoyen. C'était une formule que j'ai utilisée comme formule de base

  5   pour la constitution de ces commissions, et je me suis saisi de leurs

  6   propositions pour les transmettre à Pale.

  7   Q.  D'accord. Je vais maintenant vous montrer le document 65 ter numéro

  8   2632 qui date du 17 juin 1992. Vous avez déjà vu ce document ?

  9   R.  Oui, oui.

 10   Q.  Reconnaissez-vous la signature qui figure en bas de page ?

 11   R.  Oui. C'est la signature du Dr Karadzic.

 12   Q.  Bien. Et cette décision est la décision qui se fonde sur la revue et le

 13   rapport que vous avez fait, où le Dr Karadzic confirme la nomination des

 14   membres de la commission de guerre pour la ville de Zvornik. Et si vous

 15   regardez les cinq noms qui y figurent, on peut constater qu'il y a une

 16   différence entre ce document et le document 65 ter 1705, que nous avons

 17   déjà vu, parce que numéro 3 figure Branislav Grujic. Et le nom de M.

 18   Ivanovic, que vous avez proposé, n'y figure pas. Pouvez-vous nous expliquer

 19   comment et pourquoi cela est arrivé ? Avez-vous parlé de cela avec Dr

 20   Karadzic ?

 21   R.  Après être retourné de Bratunac, je suis passé par Zvornik encore une

 22   fois et j'ai rencontré Radislav Peric, qui était directeur de la radio, et

 23   c'est lui qui m'a dit que Brano Grujic, après avoir vu que son nom ne

 24   figurait pas sur la liste, s'est beaucoup fâché. Il était en colère. Et

 25   après être retourné à Pale, oui, j'ai dit à Peric que je serais à Pale dans

 26   quelques heures et que lui-même ou Jovo Mijatovic ou Ivanovic devait

 27   m'appeler pour que je voie ce qui se passait. Et ils m'ont appelé peut-être

 28   les deux pour me dire ce qui s'était passé. Pour ce qui est de Grujic, ils

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  1   m'ont dit qu'ils n'étaient pas en mesure de résoudre ce problème, ils ne

  2   savaient pas comment le résoudre, et c'est ce que j'ai transmis au Dr

  3   Karadzic et il a remis Grujic sur cette liste.

  4   Q.  Même après vos réserves émises par rapport à M. Grujic ?

  5   R.  J'ai dit à M. Karadzic et à d'autres membres de la présidence ce que

  6   j'ai vu à Zvornik. Je leur ai dit clairement ce que j'ai vu, avec quelles

  7   personnes j'ai parlé, quelles personnes j'ai vues et de quelles personnes

  8   il s'agissait.

  9   Q.  Je pense que cela a été présenté en détail dans votre précédent

 10   témoignage dans l'affaire Krajisnik. Les Juges pourront le lire.

 11   C'est parce que nous n'avons pas beaucoup de temps. Nous allons

 12   omettre cela. Maintenant, j'aimerais qu'on vous montre le document 3085 65

 13   ter. En attendant que cela soit affiché sur l'écran, je vais vous dire

 14   qu'il s'agit du document concernant une réunion, la réunion du 1er juillet

 15   1992, qui a eu lieu dans la municipalité serbe de Zvornik. Il s'agit de la

 16   réunion de la commission de guerre pour la municipalité serbe de Zvornik.

 17   Reconnaissez-vous la signature qui figure sur ce document ?

 18   R.  Il s'agit des conclusions qui ont été présentées à la réunion de la

 19   commission de guerre de la municipalité de Zvornik.

 20   Q.  Ce sont les signatures de quelles personnes ?

 21   R.  Voilà. Ma signature est à droite et il y a la signature de Jovo

 22   Mijatovic, député national et l'homme qui était président de la

 23   municipalité serbe de Zvornik la veille de la guerre.

 24   Q.  Merci.

 25    M. HANNIS : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai oublié de

 26   demander le versement au dossier du document 2632 du 17 juin, signé par Dr

 27   Karadzic. J'ai oublié parce que cela ne fait pas partie des documents 92

 28   ter.

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  1   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Cela sera versé au dossier.

  2   M. HANNIS : [interprétation] J'aimerais qu'on verse au dossier le document

  3   3085 dont on vient de parler.

  4   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Les deux documents seront versés au

  5   dossier. Est-ce qu'on peut leur octroyer une cote.

  6   M. HANNIS : [interprétation] Merci.

  7   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 02632 deviendra la pièce

  8   ayant la cote P00398. Le document numéro 65 ter 03085 deviendra la pièce

  9   portant la cote P00399.

 10   M. HANNIS : [interprétation] Merci.

 11   Q.  Dans ce document, je vois qu'au point 2, on peut lire :

 12   "Vu la situation spécifique et la position de la municipalité serbe de

 13   Zvornik et vu la pénurie du personnel, nous n'avons pas été en mesure de

 14   résoudre la question du chef du SJB. La commission de guerre demande de

 15   l'aide au ministère de l'Intérieur pour arriver à la solution permanente de

 16   ce problème des cadres."

 17   Quel était ce problème, quelle était la nature de ce problème concernant le

 18   chef du poste de sécurité publique à Zvornik ?

 19   R. J'ai essayé de réunir les informations pour ce qui est de la personne

 20   qui se trouvait à ce poste, un certain Vasilic. Je n'ai pas eu une bonne

 21   impression de lui. Il s'agissait d'une personne qui obéissait aux ordres de

 22   Brano Grujic, une personne qui ne devait pas être parmi les policiers et

 23   qui n'était pas du tout intéressé à résoudre les problèmes et d'autres

 24   questions à Zvornik.

 25   Puisqu'à Zvornik il n'y avait pas de policiers professionnels, en

 26   effet, la seule solution qui s'imposait est la solution qu'on devait aller

 27   chercher à Pale; de Pale, il a fallu envoyer les personnes compétentes pour

 28   être nommées à ce poste du chef de police. Selon mes propositions, cette

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  1   personne devait s'informer de la situation à Zvornik pour qu'on puisse

  2   savoir quelle était réellement la situation à Zvornik et ce qui s'était

  3   réellement passé sur le territoire de la municipalité de Zvornik.

  4   Q.  Pouvez-vous nous dire quelles étaient les autres personnes haut

  5   placées, s'il y en avait eu, qui avaient participé à la réunion à Zvornik ?

  6   Je parle des personnes de votre niveau ou peut-être des personnes qui

  7   étaient au-dessus de vous.

  8  Q.  Nous parlons de la réunion du 1er juillet ou de la réunion qui a eu lieu

  9   la veille ?

 10   Q.  D'abord, pour ce qui est de la réunion du 1er juillet.

 11  R.  Il y a eu la réunion, le 1er juillet, la réunion entre le commissaire de

 12   la république et les membres de la commission de la municipalité. J'ai

 13   présidé cette réunion et il y avait ces quatre personnes présentes à cette

 14   réunion, ces quatre personnes qu'on a déjà mentionnées tout à l'heure.

 15   Q.  La réunion la veille, de quelle réunion s'agissait-il ?

 16   R.  Il s'agissait de la réunion de tous les commissaires de la région, à

 17   savoir quatre commissaires de Skelani, quatre commissaires de Bratunac,

 18   quatre commissaires de Vlasenica et quatre commissaires de Sekovici. A

 19   cette réunion, il y avait le Dr Karadzic, le général Mandic, et moi-même,

 20   en faisant partie de cette délégation de trois membres de la République.

 21   Bien sûr, à cette réunion, était présent un homme qui ne devait pas y être,

 22   Marko Pavlovic.

 23   Q.  Comment se faisait-il qu'il ait été présent à cette

 24   réunion ?

 25   R.  Puisque la réunion a eu lieu à Zvornik, probablement que Branko Grujic

 26   a-t-il emmené avec lui et cet homme Marko Pavlovic, a, pour utiliser ce

 27   terme, miné la réunion. Nous n'avions pas beaucoup de temps, parce que

 28   Karadzic et Mladic devaient retourner en urgence à Pale pour rencontrer les

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  1   représentants de la FORPRONU et pratiquement tout le temps qui devait --

  2   pendant la réunion qu'on devait utiliser pour s'informer de la situation

  3   sur le terrain et pour arriver à un accord possible, ce monsieur, ce

  4   Pavlovic, a utilisé tout ce temps. Lorsque j'ai vu quel était le cours de

  5   la réunion, je lui ai dit, je lui ai demandé ce qu'il faisait ici, ce qu'il

  6   faisait à la réunion et s'il savait ce qu'il faisait.

  7   Lors de la réunion, nous n'avons pas réussi à débattre de sujets

  8   constructifs. La réunion a eu lieu, mais l'issue n'était pas positive. Il y

  9   avait la réunion entre les commissaires municipaux et les membres de la

 10   présidence de la Republika Srpska.

 11   Vu ce qui s'était passé les jours précédents, le lendemain, j'ai

 12   proposé qu'une nouvelle réunion soit organisée.

 13   Q.  Vous avez dit, M. Mandic était présent à cette réunion, ensemble avec

 14   Dr Karadzic. De quel Mandic avez-vous parlé ?

 15   R.  C'était le général Mladic.

 16   Q.  Merci. Après cette réunion, après être retourné à Pale, avez-vous

 17   discuté avec qui que ce soit là-dessus, avec quelqu'un du ministère de

 18   l'Intérieur, pour ce qui est du problème lié au poste du chef du SJB à

 19   Zvornik ?

 20   R.  Le jour même où les conclusions ont été adoptées et notées, j'ai envoyé

 21   ces conclusions par télécopie au Dr Karadzic, à la présidence et deux jours

 22   après, je suis allé avec M. Koljevic, qui était membre de la présidence, à

 23   l'hôtel Kosuta voir le ministre de l'Intérieur, M. Stanisic. C'était à

 24   Jahorina.

 25   Q.  Etes-vous parti seul ou accompagné de quelqu'un ?

 26   R.  Pr Koljevic et moi-même, nous y sommes allés, mais Dr Karadzic était au

 27   courant de cette réunion, on l'a informé la veille de cela.

 28   Q.  L'avez-vous rencontré, ce jour-là ? Avez-vous rencontré M. Stanisic, ce

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  1   jour-là ?

  2   R.  Dr Koljevic et moi-même, nous sommes partis à l'hôtel Kosuta, à

  3   Jahorina, où se trouvait une partie de la police de la Republika Srpska et

  4   dans cet hôtel, M. Stanisic avait son bureau. Nous l'avons rencontré dans

  5   son bureau, à cet hôtel et nous lui avons parlé.

  6   Q.  De quoi avez-vous parlé ?

  7   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Pouvez-vous nous dire la date exacte

  8   de cette réunion ?

  9   M. HANNIS : [interprétation]

 10   Q.  Docteur, savez-vous à quelle date cette réunion a eu lieu ? Combien de

 11   jours après la réunion du 1er juillet à Zvornik ? Nous avons pu voir que

 12   cette réunion a eu lieu à Zvornik, que c'était dans la pièce 399. Est-ce

 13   que c'était quelques jours après cette réunion ou une semaine ?

 14   R.  La réunion aurait pu se dérouler le 3, 4 juillet --  3 ou 4 ou 5

 15   juillet et pas le 2.

 16   Q.  A cette réunion, pouvez-vous nous dire de quoi vous avez parlé ?

 17   Qu'est-ce que vous avez dit à Mico Stanisic, quelles étaient ses réponse ?

 18   Vous vous souvenez de cela ?

 19   R.  J'ai informé M. Stanisic du problème existant à Zvornik et je l'ai

 20   informé des conclusions adoptées par la commission municipale concernant la

 21   nomination du chef du poste de police à Zvornik parce que ça relevait de sa

 22   compétence.

 23   Koljevic a souligné le problème de Zvornik et les crimes de guerre

 24   qui ont été commis et il a demandé à Stanisic d'écouter attentivement ce

 25   que j'avais à dire de Zvornik. Mico Stanisic m'a écouté attentivement, mon

 26   histoire où j'ai mentionné des formations paramilitaires et il m'a dit :

 27   Djokanovic, nous avons beaucoup de problèmes avec les formations

 28   paramilitaires. J'ai déjà envoyé une dépêche au secrétaire au niveau de la

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  1   fédération à Belgrade, au secrétaire aux Affaires intérieures, parce que

  2   ces personnes passent sur le territoire de la Republika Srpska."

  3   Pour ce qui est de la nomination du chef du poste de police, il a dit

  4   qu'il y aurait des problèmes à ces propos, parce que même à Pale il n'y

  5   avait pas assez de personnel, assez de personnel compétent, mais en tout

  6   cas, il m'a dit qu'il essaierait de trouver une solution. A mon avis, il a

  7   été très intéressé à résoudre ces problèmes. C'était au moins mon

  8   impression.

  9   Q.  Merci. Savez-vous ce qui a été fait à Zvornik, après la réunion

 10   concernant le remplacement du chef de police, s'il y a eu quelque chose

 11   fait sur ce plan ?

 12   R.  A l'époque, j'étais toujours intéressé à ce que la réunion de

 13   l'assemblée municipale s'organise, que les députés nationaux reviennent,

 14   c'était à la mi-août, qu'on organise l'élection du maire, du président de

 15   la municipalité. C'est à cette époque-là que j'ai appris que le chef de la

 16   police a été nommé, que le ministère de l'Intérieur de la Republika Srpska

 17   a réagi à ce problème.

 18   Je n'ai pas eu l'occasion, ce jour-là de revoir Mico Stanisic pour en

 19   parler, mais plus tard, à une occasion, quand nous nous sommes rencontrés

 20   au gouvernement, en 1994, nous avons abordé ce problème et nous en avons

 21   parlé, parce que le problème lié aux crimes de guerre était le problème qui

 22   était le problème permanent. Pour ce qui est de la politique de la

 23   Republika Srpska pendant la guerre, Mico Stanisic, dans une maison à Pale

 24   où se trouvait un restaurant, je pense que cela s'appelait Tron, il était

 25   ministre de l'Intérieur et il m'a dit qu'Il avait pris des mesures pour

 26   résoudre les problèmes à Zvornik, pour nommer le chef de police et pour ce

 27   qui est de l'intervention de l'unité de la police spéciale.

 28   Mais moi, par contre, je n'étais pas content de tout cela, parce que

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  1   cette action de la police n'a pas été suivie par des mesures politiques. Il

  2   n'y avait pas des préparations politiques du terrain, politiques pour

  3   qu'une telle activité soit mise en place. Il n'y avait pas de préparations

  4   politiques pour que cette action de la police soit lancée et pratiquement,

  5   la police serbe est intervenue à Zvornik au moment où le chef de la

  6   formation paramilitaire, les Guêpes Jaunes, a arrêté le ministre de

  7   gouvernement au poste de frontière à Karakaj, M. Ostojic qui était ministre

  8   au gouvernement, non seulement le ministre, il était président du conseil

  9   exécutif du SDS, pratiquement l'homme numéro deux dans le cadre du SDS - et

 10   c'est ce que j'ai dit lors de mon témoignage précédent - qu'il a été obligé

 11   de manger de l'herbe.

 12   Je pense que quelques mois après, à Zvornik, l'assemblée de la

 13   Republika Srpska s'est réunie.

 14   Q.  Arrêtons-nous là. M. Velibor Ostojic, il était ministres des

 15   Informations ?

 16   R.  Il était ministre des Informations au sein du premier gouvernement de

 17   la Republika Srpska et avant la guerre, il était le président du conseil

 18   exécutif du SDS.

 19   Q.  Vous souvenez-vous de lui avoir parlé au sujet de l'événement

 20   concernant les Guêpes jaunes ?

 21   R.  Il s'agissait d'une histoire assez intéressante. Tout le monde

 22   connaissait cette histoire, tout le monde à Pale.

 23   Q.  Je m'excuse, mais je n'ai presque plus de temps. J'ai encore quelques

 24   questions à vous poser. En novembre 1992 et au cours de l'année 1993, avez-

 25   vous occupé le poste de ministre au sein du gouvernement ?

 26   R.  Au début de l'année 1993, j'ai été nommé ministre chargé des questions

 27   des combattants et au cours de l'année précédente, l'année 1992, le

 28   président du gouvernement, à l'époque, Branko Djeric, a essayé à deux

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  1   reprises de réorganiser le gouvernement, mais sans succès, et j'aurais dû

  2   être ministre qui aurait dû être membre de ce nouveau gouvernement

  3   réorganisé, restructuré.

  4   Q.  Avez-vous assisté à la réunion de l'assemblée aux dates du 23 et 24

  5   novembre 1992 ?

  6   R.  La réunion de l'assemblée a été organisée à Zvornik. J'y étais présent

  7   et j'y ai pris parole.

  8   Q.  Il s'agit de la réunion où il était question de la démission de M.

  9   Djeric, ou il s'agissait plutôt d'une autre réunion antérieure ?

 10   R.  Lors de cette réunion, la démission de Branko Djeric a été adoptée.

 11   Cela faisait partie de l'ordre du jour, cette démission. Je ne sais pas de

 12   combien de temps nous avons encore, mais je vais vous raconter en quelques

 13   phrases cela : cet été-là, on a préparé le terrain à Branko Djeric pour

 14   qu'il puisse organiser son cabinet et pour qu'il puisse organiser son

 15   travail. Après tout cela, il a présenté sa démission à cette réunion à

 16   Zvornik, au lieu d'avoir proposé la composition du nouveau gouvernement, il

 17   a démissionné. Lors de la réunion de l'assemblée, on a parlé de toutes les

 18   choses sales pour ce qui est de la politique de la Republika Srpska.

 19   Q.  Merci. Nous n'avons plus le temps pour aujourd'hui.

 20   M. HANNIS : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai voulu demander au

 21   témoin qu'il confirme que cette réunion a eu lieu, réunion de l'assemblée

 22   et qu'il parle d'une autre réunion. Je demanderais que ces deux documents

 23   soient versés au dossier. Nous pouvons faire cela lundi prochain et je n'ai

 24   plus de questions pour ce témoin.

 25   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Très bien.

 26   Monsieur Djokanovic, nous devons lever l'audience pour cette semaine.

 27   Vous avez prononcé la déclaration solennelle, cela veut dire que vous ne

 28   devriez parler à des participants au procès de ces sujets. Vous ne devez

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  1   parler à personne pour ce qui est de votre témoignage que vous avez fait

  2   jusqu'ici, devant ce Tribunal. Avez-vous compris  ce que je viens de dire ?

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

  4   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Merci. Nous continuerons nos débats dans

  5   la même salle d'audience, lundi, à 9 heures. L'audience est levée. Bon

  6   week-end à tous.

  7   --- L'audience est levée à 13 heures 46 et reprendra le lundi 23 novembre

  8   2009, à 9 heures 00.

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