Communiqué de presse |
(Destiné exclusivement à l'usage des médias. Document non officiel)
JL/PIU/385-F
pénal international pour l’ex-Yougoslavie cette année
Veuillez trouver ci-dessous le texte de la lettre adressée par la Présidente McDonald aux fonctionnaires du TPIY, afin de les informer de son intention de quitter le Tribunal international.
15 mars
Chers membres du TPIY,
Je souhaite vous informer du fait que je quitterai mes fonctions au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie le 17 novembre 1999, ou dès que les affaires dans lesquelles j’ai été nommée seront closes.
Ayant fait partie des onze premiers juges élus pour exercer au Tribunal, j’ai eu la chance extraordinaire de participer à la création de la première véritable juridiction pénale internationale et d’assister à son développement. Le TPIY est à présent une institution pleinement opérationnelle, qui mène des procédures en première instance et en appel de façon régulière. Nous avons établi un code de procédure pénale internationale. Nous avons également créé une jurisprudence sur l’application des normes internationales concernant les conflits armés et la protection des droits de l’homme. Le Tribunal international n’en est donc plus à ses débuts. L’institution est maintenant lancée et son activité bat son plein.
J’ai servi le Tribunal plus longtemps que je ne l’avais initialement prévu. En 1997, alors que j’envisageais de rentrer aux Ėtats-unis, j’ai décidé de rester au Tribunal et accepté d’en être la Présidente, après avoir annoncé à mes pairs que je n’exercerai ces fonctions que pour un mandat.
Pendant les seize premiers mois, nous avons vu le Tribunal se développer de façon très tangible : deux de nos trois salles d’audience ont été créées ; une troisième Chambre de première instance est entrée en fonction ; le quartier pénitentiaire a vu la surface de ses locaux augmenter de près de 50 % ; cinq personnes ont été jugées et condamnées ; nous avons transféré notre premier accusé déclaré coupable dans un État où il exécute sa peine ; les ressources du Tribunal ont nettement augmenté, en particulier pour l’année fiscale 1999 ; et 685 de ses 784 fonctionnaires ont déjà été confirmés dans leurs fonctions. Nous déployons, en outre, des efforts de sensibilisation auprès des populations de l’ex-Yougoslavie, démarche essentielle pour contrer les informations erronées répandues au sujet du Tribunal. Je compte consacrer énormément de temps et d’énergie dans ce domaine pendant les huit derniers mois de mon contrat. Nous nous emploierons à contrer ceux qui tentent de dévaloriser notre contribution au processus de paix et nous répondrons aux fausses informations qui circulent au sujet du TPIY en communiquant les faits réels. Nous veillerons à ce que le Tribunal reçoive le respect qu’il mérite de la part de ceux pour qui il a été créé et de la communauté internationale dans son ensemble.
En quittant mes fonctions, je vais prendre congé de nombreuses personnes qui ont fait des sacrifices personnels parce qu’elles croient en l’importance de notre mission. J’en suis triste, mais mon engagement pour la justice ne s’arrêtera pas à La Haye. Je n’aurai de cesse de soutenir les travaux du Tribunal. Je suis certaine que vous êtes tous et toutes aussi fiers que moi de contribuer à l’avancée historique du droit international, que le tribunal représente. Je suis très heureuse d’avoir eu la chance d’y contribuer. Mes travaux auprès du Tribunal sont toutefois loin d’être terminés et il reste encore, comme à l’accoutumée, beaucoup à faire. Je ne prends donc pas encore congé de vous. Je n’ai pas encore tout à fait décidé de ce que je ferai par la suite, mais j’ai eu beaucoup de chance dans mon parcours professionnel et j’ai maintenant hâte de relever de nouveaux défis et de vivres de nouvelles expériences enrichissantes. Quel que soit le chemin que je suivrai, je continuerai à soutenir les travaux du Tribunal et la défense des droits de l’homme.
La création du Tribunal par le Conseil de sécurité illustre le rôle important des Nations Unies pour la restauration et le maintien de la paix et de la sécurité, dans le monde entier. Le soutien de l’Assemblée générale a permis l’expansion du Tribunal. L’état de droit apparaît enfin comme une obligation. Je crois profondément à ce principe et continuerai à le servir dans mes futures attributions.
Le moment de nous quitter n’est pas encore venu et je me réjouis à l’idée de travailler avec chacun d’entre vous dans les huit mois qui viennent. Je vous remercie pour votre soutien à nos travaux, et à titre personnel.
Bien à vous,
Gabrielle Kirk McDonald
Présidente
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Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
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