Dario Kordić et Zoran Žigić transférés en Autriche pour y purger leur peine
Dario Kordić et Zoran Žigić ont été transférés en Autriche le 8 juin 2006 pour y purger la peine de vingt-cinq ans d’emprisonnement que leur a imposée le Tribunal.
Dario Kordić
Dario Kordić (46 ans), l’un des principaux dirigeants politiques de la communauté des Croates de Bosnie pendant la guerre, a été condamné à vingt-cinq ans d’emprisonnement pour avoir incité à commettre et ordonné des crimes perpétrés contre les civils musulmans de Bosnie dans les municipalités de Travnik, Vitez, Busovača, et Kiseljak, en Bosnie-Herzégovine centrale. Dario Kordić a commis divers crimes, notamment ceux de persécutions, attaques illicites contre des populations et des objectifs civils, assassinat, meurtre, actes inhumains, emprisonnement, destruction sans motif non justifiée par des nécessités militaires, pillage et destruction ou endommagement délibéré d’édifices consacrés à la religion ou à l’enseignement. Dario Kordić a également joué un rôle majeur dans l’ordre qui a été donné d’attaquer le village d’Ahmići en avril 1993. Au cours de cette attaque, plus de 100 civils musulmans de Bosnie ont été massacrés.
Rappel de la procédure
Acte d’accusation initial : 10 novembre 1995
Acte d’accusation modifié : 30 septembre 1998
Transfèrement au Tribunal : 6 octobre 1997
Procès : 12 avril 1999 – 15 décembre 2000 (239 jours)
Jugement : 26 février 2001, condamné à vingt-cinq ans d’emprisonnement
Arrêt : 17 décembre 2004, peine confirmée
Zoran Žigić
Zoran Žigić (48 ans), chauffeur de taxi dans le civil mobilisé pour servir en tant que policier de réserve dans la municipalité de Prijedor (nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine), a été condamné à vingt-cinq ans d’emprisonnement pour des crimes commis contre des non-Serbes à Prijedor. Plus précisément, Zoran Žigić a été déclaré coupable de persécutions pour des raisons politiques, raciales et religieuses, de torture et de traitements cruels à l’encontre des détenus non serbes des camps de Keraterm, d’Omarska et de Trnopolje. Ces camps ont été créés peu après la prise de la ville de Prijedor par les Serbes le 30 avril 1992, avant tout pour incarcérer les personnes soupçonnées de sympathies envers ceux qui étaient opposés à la prise de pouvoir. Zoran Žigić se rendait dans les camps afin de maltraiter, de battre, de torturer et de tuer des prisonniers.
Rappel de la procédure
Acte d’accusation initial : 9 novembre 1998
Transfèrement au Tribunal : 16 avril 1998
Procès : 28 février 2000 – 19 juillet 2001 (113 jours)
Jugement : 2 novembre 2001, condamné à vingt-cinq ans d’emprisonnement
Arrêt : 28 février 2005, peine confirmée.
Autres accusés transférés
Dix-neuf autres accusés purgent actuellement leur peine : Duško Sikirica et Mitar Vasiljević sont incarcérés en Autriche ; Duško Tadić et Dragoljub Kunarac en Allemagne ; Vladimir Santić et Darko Mrđa en Espagne ; Zoran Vuković, Radomir Kovac et Dragan Obrenović en Norvège ; Goran Jelisić et Milorad Krnojelac en Italie ; Biljana Plavsić et Miroslav Deronjić en Suède ; Hazim Delić et Esad Landžo en Finlande ; Ranko Česić au Danemark ; Predrag Banović et Mlađo Radić en France et Radislav Krstić au Royaume-Uni.