“ …ma conscience m’impose d’adresser mes excuses aux gens auxquels j’ai fait du mal. C’est ce que j’ai fait, mais en plus de mes remords sincères, je souffre en permanence d’un sentiment de culpabilité, même aujourd’hui.” |
Milan Simić était membre et Président de la Cellule de crise des Serbes de Bosnie de Bosanski Šamac, en Bosnie-Herzégovine, en 1992. Avec plusieurs autres hommes, il a personnellement pris part au passage à tabac de quatre détenus à l’école primaire de Bosanski Šamac, dont celui d’un homme connu pour avoir des problèmes cardiaques. Il donnait aux hommes des coups de pied dans les parties génitales et, pendant les passages à tabac, tirait des coups de feu au-dessus de leur tête. Milan Simić s’est volontairement livré au Tribunal. Il a été condamné à une peine de 5 années d’emprisonnement.
Lire son aveu de culpabilité
22 juillet 2002 (extrait du compte rendu d'audience)
Je suis sûr que mon ami Dušan Mijanić qui est mort, avec lequel j’ai passé des jours inoubliables lorsque nous étions étudiants, ne saurait trouver des mots pour m’excuser, après ce que j’ai fait…Malheureusement, je ne suis devenu conscient qu’ultérieurement de ce qui est arrivé, et même si je me suis tout de suite rendu compte qu’il était absolument impossible de rectifier l’erreur que j’avais faite, ma conscience m’impose d’adresser mes excuses aux gens auxquels j’ai fait du mal. C’est ce que j’ai fait, mais en plus de mes remords sincères, je souffre en permanence d’un sentiment de culpabilité, même aujourd’hui.
Quant à la déclaration que j’ai faite devant le Procureur, il faut avoir à l’esprit que je l’ai faite immédiatement après avoir été le premier à venir volontairement à La Haye, à une époque où le Tribunal était un sujet tabou en Bosnie-Herzégovine. Le fait de me livrer volontairement au Tribunal représentait une démarche si difficile à accomplir que je n’ai pas eu assez de courage pour faire directement le pas suivant, en admettant ma culpabilité.
C’est pourquoi je vous suis d’autant plus reconnaissant de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer publiquement de nouveau, et de présenter mes excuses. Je vous remercie.”