“Je regrette toutes les victimes… Je voudrais que ces paroles puissent être considérées comme un remède à toutes les plaies et une voie vers la réconciliation à Prijedor, pour que l’on puisse vivre ensemble comme c’était le cas avant la guerre.” |
Predrag Banović, était gardien au camp de détention de Keraterm, en Bosnie-Herzégovine, en 1992. Il a participé aux mauvais traitements et aux persécutions infligés aux prisonniers dans le camp. Cinq détenus ont succombé aux sévices qui leur ont été infligés et auxquels il a pris part. Il a battu 27 prisonniers avec des battes de baseball, des matraques, des câbles et des boules en fer. Predrag Banović a été condamné à 8 ans d’emprisonnement.
Lire son aveu de culpabilité
3 septembre 2003 (extrait du compte rendu d'audience)
Messieurs les Juges, pour ce qui est de ma culpabilité, j'en ai fait un plaidoyer devant vous sans ambiguïté. Ce plaidoyer est l'expression de mes remords sincères pour ce qui s'est passé, notamment dans le camp de Keraterm. J’ai fait une déposition devant le Bureau du Procureur concernant le rôle que j’ai joué dans ces évènements. Je voudrais ajouter maintenant ce qui suit : mon arrestation, avec mon frère, et notre traduction devant le Tribunal de La Haye, je les ai vécues avec une grande terreur. Parce que d’après la propagande, La Haye atoujours été un lieu d'exécution discrète de Serbes. Par bonheur, j'ai pu me rendre compte du fait qu'il s'agissait d'un mensonge.
Au cours du procès dont je fais l'objet ici, en détention, j'ai pu me considérer comme illuminé. J'ai eu suffisamment de forces pour faire face à la vérité, et à ma propre personnalité. C’est pour cette raison que j’ai changé mon plaidoyer de culpabilité. Pendant le temps de la haine et de la guerre, je n'ai malheureusement pas pu éviter ma mobilisation et mon rôle au camp de Keraterm. Je regrette toutes les victimes. Et je condamne mes propres mains si mes mains ont apporté un mal quelconque à qui que ce soit. Je voudrais que ces paroles puissent être considérées comme un remède à toutes les plaies et une voie vers la réconciliation à Prijedor, pour que l’on puisse vivre ensemble, comme c’était le cas avant la guerre. ”