Site Internet consacré à l’héritage du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie

Depuis la fermeture du TPIY le 31 décembre 2017, le Mécanisme alimente ce site Internet dans le cadre de sa mission visant à préserver et promouvoir l’héritage des Tribunaux pénaux internationaux.

 Consultez le site Internet du Mécanisme.

Déclaration du Président Meron suite à son entretien avec le Premier Ministre Vojislav Koštunica

PRÉSIDENT
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
(Destiné exclusivement à l’usage des médias. Document non officiel.)
La Haye, le 11 novembre 2005
CVO/MO/1018f

Déclaration du Président Meron suite à son entretien avec le Premier Ministre Vojislav Koštunica

Veuillez trouver ci-dessous le texte intégral de l’allocution prononcée par le Président après sa rencontre avec le Premier Ministre Vojislav Koštunica aujourd’hui.

 Avant de conclure mon mandat de Président du TPIY, je suis heureux d’avoir eu de nouveau l’occasion de me rendre ici, à Belgrade, pour m’entretenir ouvertement avec le Premier Ministre Vojislav Koštunica sur des questions encore en suspens entre le Gouvernement de Serbie et le Tribunal.

 Je suis bien sûr tout à fait conscient des progrès considérables réalisés cette année en matière de coopération entre les autorités de Belgrade et le TPIY, notamment grâce au transfert de 13 personnes du territoire de Serbie-et-Monténégro à La Haye.

 Toutefois, la communauté internationale perd réellement patience face aux retards constants de la Serbie concernant les obligations internationales dont elle doit encore s’acquitter, en particulier à l’heure où l’Union européenne a décidé d’autoriser l’ouverture de négociations sur un accord de stabilisation et d’association avec la Serbie-et-Monténégro.

Le fait que Ratko Mladić n’a toujours pas été remis au TPIY et l’absence de soutien visible et entier à l’arrestation et au transfert de Radovan Karadžić, et d’autres fugitifs du TPIY qui sont à portée des autorités de Belgrade, illustrent tout particulièrement ce défaut de coopération. Je tiens à souligner que la Serbie-et-Monténégro n’a transféré aucun accusé depuis plus de six mois.

 Le transfert à La Haye de Ratko Mladić, de Radovan Karadžić et d’autres fugitifs non seulement est exigé par la communauté internationale car il est essentiel à la bonne administration de la justice, mais il va aussi entièrement dans le sens des intérêts de la Serbie-et-Monténégro.

 Leur arrestation et leur transfert permettraient également à la Serbie de s’acquitter de son obligation morale de livrer à la justice des personnes accusées de crimes odieux qui contrastent de façon saisissante avec les traditions héroïques du peuple serbe.

 Il serait tragique que le dynamisme enclenché et les progrès réalisés s’interrompent, car cela entraverait l’amélioration des relations entre la Serbie-et-Monténégro, l’Union européenne, le Partenariat pour la paix et la communauté internationale.

 Le Premier Ministre a clairement répété aujourd’hui que la Serbie reconnaissait ses obligations juridiques. Je lui en suis reconnaissant et ne doute pas de son engagement. Il a en fait parlé de son engagement à 100 pour 100. Mais il me faut préciser, une fois encore, que la coopération se mesurera, non pas sur la base des mots ou de la rhétorique, mais des actes et des résultats.