En parallèle aux Dialogues sur l’héritage du TPIY, le Bureau du Procureur a lancé aujourd’hui la traduction en bosniaque/croate/serbe de l’ouvrage sur les poursuites engagées contre les auteurs de violences sexuelles en temps de guerre intitulé Prosecuting Conflict-Related Sexual Violence at the ICTY, et publié sous la direction du Procureur Serge Brammertz et du Procureur adjoint Michelle Jarvis.
Aujourd’hui, le Procureur Serge Brammertz a pris la parole lors de la conférence organisée à l’occasion des Dialogues sur l’héritage du TPIY et a exprimé sa reconnaissance à l’ambassadeur de Suisse, à la mission de l’OSCE en Bosnie‑Herzégovine et au Président de l’Association internationale des Procureurs « pour le soutien qu’ils ont apporté à la réalisation de cette traduction ». Le Procureur a également remercié les traducteurs et tous ceux qui ont œuvré pour mener à bien cette traduction d’excellente qualité.
Ce livre, qui décrit l’expérience du Bureau du Procureur concernant la poursuite des auteurs de violences sexuelles depuis sa création il y a 24 ans, est maintenant disponible en bosniaque/croate/serbe pour les juristes traitant des violences sexuelles perpétrées en ex‑Yougoslavie. Il revêt une grande importance pour la communauté internationale, les organisations non gouvernementales (les « ONG ») et le monde universitaire.
Le Procureur Serge Brammertz a souligné les principales conclusions de son Bureau, en indiquant que celui-ci a établi que le viol, la réduction en esclavage, les mutilations et d’autres formes de violences sexuelles n’étaient ni des crimes opportunistes ni des crimes isolés ; ils s’inscrivaient plutôt dans des campagnes de persécution à plus grande échelle menées dans le cadre des conflits, et – de même que les brutalités, les meurtres et les pillages – ils étaient utilisés pour instiller la peur et chasser la population. Le Procureur Serge Brammertz a indiqué que son Bureau a par ailleurs « prouvé que des hauts responsables pouvaient être tenus responsables de violences sexuelles » et « a démontré qu’il n’était pas nécessaire que des violences sexuelles aient été commises à grande échelle pour constituer une entreprise criminelle commune ou pour être considérées comme un crime contre l’humanité ou un acte sous‑jacent de génocide ».
À l’occasion du lancement de ce livre, le courage des victimes de violences sexuelles a été particulièrement salué qui « ont bien voulu venir au Tribunal pour parler en détail des horreurs dont elles ont été témoins et qu’elles ont vécues, car elles voulaient que justice soit rendue ». Il rappela les mots des témoins qui ont dit à la barre : « des atrocités ont été commises à notre encontre… il semble que nous ayons survécu afin de dire la vérité à propos de ce qu’il nous est arrivé ».
Deux mille exemplaires du livre en bosniaque/croate/serbe seront distribués, entre autres, aux juristes, aux facultés de droit, aux bibliothèques et aux ONG dans toute la région de l’ex‑Yougoslavie et une version électronique sera bientôt disponible sur les sites Internet du TPIY et du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux.