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Le Président du Tribunal pénal international demande à Kofi Annan, le Secrétaire général des Nations Unies

Communiqué de presse
 
(Destiné exclusivement à l'usage des médias. Document non officiel)
 

La Haye, 3 mars 1997
CC/PIO/164-F


Le Président du Tribunal pénal international demande à Kofi Annan, le Secrétaire général des Nations Unies,
de « ne pas laisser une poignée d’États (…) se moquer de l’ordre public international ».

 

 

Aujourd’hui, le lundi 3 mars 1997, Kofi Annan s’est rendu en visite au Tribunal. Il s’agit de la toute première visite d’un Secrétaire général des Nations Unies au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie depuis que celui‑ci est totalement opérationnel.

Au cours des deux heures passées au siège du Tribunal, Kofi Annan a participé à une réunion de travail avec les Juges, le Procureur et le Greffier, avant de rencontrer les fonctionnaires.

Pour le Président Cassese, « il est immoral de ne pas arrêter les accusés »

Le Président du Tribunal pénal international, le Juge Antonio Cassese, a salué la venue du Secrétaire général, déclarant qu’elle constituait un « témoignage » de « son soutien et de son intérêt pour ce nouvel organe des Nations Unies ».

Après avoir souligné le « caractère unique du TPIY » et noté que « celui‑ci s’acquitte efficacement de ses nombreuses tâches », le Président Cassese a signalé que, « en dépit ses réalisations incontestables […], le Tribunal doit faire face à des obstacles majeurs ».

Le Président Cassese a attiré l’attention du Secrétaire général sur le fait que « le manquement des États à leur obligation d’arrêter les personnes mises en cause par le Tribunal » constitue « le principal obstacle à l’action de la justice ».

Selon le Président Cassese, « le fait que des personnes mises en cause par le Procureur pour de terribles violations du droit humanitaire international n’aient pas été arrêtées constitue un obstacle majeur et une menace sérieuse à notre capacité à fonctionner. Cette menace pour la crédibilité des institutions internationales constitue également un fait immoral ». Le Président Cassese a ajouté, citant le Procureur général des États‑Unis à Nuremberg : « Laisser de grands criminels de guerre vivrent sans être inquiétés et écrirent en paix leurs mémoires est une insulte faite aux morts et un acte cynique à l’égard des vivants. »

« Nous ne devons pas permettre à une poignée d’États – à savoir la République de Croatie, la République fédérale de Yougoslavie et les deux entités de Bosnie‑Herzégovine – d’agir au mépris du droit international en refusant de s’acquitter de leur obligation d’exécuter des mandats d’arrêt », a poursuivi le Président Cassese .

Il a ensuite demandé instamment au Secrétaire général d’« envisager, dès qu’(il) le juger[a] approprié, d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur le grave problème de la coopération des États ».

Soulignant que « le succès du Tribunal est essentiel à la création d’une cour permanente de justice », lePrésident Cassese a conclu que la promesse d’une justice internationale « sera nécessairement difficile à tenir si la communauté internationale continue à permettre que des personnes accusées de génocide, de ‘‘nettoyage ethnique’’, de viols collectifs et de meurtre demeurent en liberté, se moquant ainsi des augustes institutions de l’ordre public international ».

Pour le Secrétaire général, Kofi Annan, « l’impunité ne sera pas tolérée »

Le Secrétaire général a, pour sa part, déclaré que sa visite avait pour but de « transmettre le message que les Nations Unies ont fait passer en établissant le Tribunal : l’impunité ne peut être tolérée, et ne le sera pas. Dans un monde interdépendant, l’État de droit doit prévaloir ».

Le Secrétaire général a conclu en formulant « l’espoir que seront maintenues les pressions exercées sur les gouvernements qui ne coopèrent pas. La paix et la justice vont au-delà des intérêts personnels ».

Le texte intégral de l’allocution du Président Cassese peut être obtenu auprès du Bureau de presse et d’information.


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Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
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