Aujourd’hui, le 16 septembre 2005, Sredoje Lukić a été transféré de Republika Srpska (Bosnie-Herzégovine) au quartier pénitentiaire du TPIY, après avoir échappé à la justice pendant près de sept ans.

Sredoje Lukić (44 ans) a été mis en accusation en 1998, avec son cousin Milan Lukić et Mitar Vasiljević pour divers crimes, notamment des assassinats, des meurtres, des actes de torture, des sévices, des actes de pillage et la destruction de biens, commis à l’encontre de la population musulmane locale de la municipalité de Višegrad (Bosnie-Herzégovine) et des environs.

D’après l’acte d’accusation établi à son encontre, Sredoje Lukić était policier à Višegrad avant et après la guerre. En 1992, il a rejoint l’unité paramilitaire de Milan Lukić, dont les membres étaient souvent appelés les « Aigles blancs » ou les « Justiciers ». Ce groupe de paramilitaires, associé à la police locale et à des unités militaires, terrorisait la population musulmane locale. Sredoje Lukić est accusé d’avoir commis les crimes d’extermination, de persécutions, d’assassinat, de meurtre et d’actes inhumains, à Višegrad, entre mai 1992 et octobre 1994. Il doit répondre de cinq chefs d’assassinat et de meurtre, dont deux sont particulièrement atroces.

D’après l’acte d’accusation, le 14 juin 1992, Sredoje Lukić, Milan Lukić et d’autres ont forcé environ 65 femmes, enfants et personnes âgées musulmans de Bosnie à rentrer dans une maison de la rue Pionirska, à Višegrad. Ils ont ensuite condamné les issues de la maison, qu’ils ont incendiée. Ceux qui ont tenté de s’enfuir en passant par les fenêtres ont été abattus. Presque tous les gens enfermés dans la maison son morts, dont 17 enfants, âgés de deux jours à 14 ans.

Il est allégué que le 27 juin, Sredoje Lukić, Milan Lukić et d’autres ont commis un crime semblable ailleurs à Višegrad, enfermant à nouveau un groupe de personnes dans une maison qu’ils ont ensuite incendiée, causant la mort de quelque 70 d’entre elles.

Les accusations

Dans l’acte d’accusation, Sredoje Lukić, est mis en cause, sur la base de sa responsabilité pénale individuelle (article 7 1) du Statut du Tribunal), pour les crimes suivants :

- sept chefs de crimes contre l’humanité (article 5 du Statut – extermination ; persécutions pour des raisons politiques, raciales ou religieuses ; assassinat ; actes inhumains)
 
- cinq chefs de violations des lois ou coutumes de la guerre (article 3 du Statut – meurtre ; atteintes portées à la vie et à l’intégrité corporelle ; traitements cruels).

Informations complémentaires

Le 24 juillet 2001, la Chambre de première instance a ordonné que Mitar Vasiljević fasse l’objet d’un procès séparé, ses deux coaccusés étant encore en fuite. La Chambre de première instance a rendu son Jugement le 29 novembre 2002, condamnant Mitar Vasiljević à une peine de vingt ans d’emprisonnement. Dans son arrêt, rendu le 25 février 2004, la Chambre d’appel a partiellement fait droit à l’appel interjeté par Mitar Vasiljević et l’a condamné à une peine de quinze ans d’emprisonnement.

Milan Lukić a été arrêté le 8 août 2005 en Argentine. Il sera placé d’ici peu sous la garde du Tribunal.

La date de la comparution initiale de Sredoje Lukić sera communiquée en temps opportun.

Le texte intégral de la décision est disponible sur le site Internet du Tribunal : http://www.icty.org/.

Des exemplaires de l’acte d’accusation peuvent également être obtenus en contactant le Bureau de presse.

Les audiences du Tribunal peuvent être suivies sur le site Internet du TPIY.