La commémoration du génocide de Srebrenica s’est déroulée aujourd’hui à Potočari (Bosnie-Herzégovine). Cette année marque le 20e anniversaire du génocide commis à Srebrenica. Répondant à l’invitation des survivants et des victimes, le Procureur Serge Brammertz a participé à la cérémonie afin de rendre hommage aux victimes et de s’adresser à l’assistance.
Le Procureur a commencé son allocution en observant que Srebrenica « rappelle en permanence les immenses souffrances que des humains peuvent infliger à d’autres humains ».
Il a souligné que le Bureau du Procureur avait à maintes reprises prouvé les faits concernant le génocide de Srebrenica au-delà de tout doute raisonnable. « Un groupe d’hommes a abusé de son pouvoir et de son autorité pour détruire la communauté musulmane de Bosnie orientale »eta ajouté que« [l]e génocide commis à Srebrenica était la conséquence d’un projet délibéré conçu au plus haut niveau ».
Au sujet du déni du génocide, le Procureur a fait la remarque suivante : « Pour respecter le passé, les victimes et les survivants, appelons les événements de Srebrenica par leur nom : génocide. Pour construire le futur, nous devons parler d’une seule voix lorsque ce génocide est nié. »
Le Procureur a souligné qu’en venant témoigner devant le TPIY, les victimes de Srebrenica avaient joué un rôle essentiel dans le processus judiciaire. « Sans ces personnes, il n’aurait pas été possible de rendre justice. Votre courage et votre détermination sont un exemple pour nous tous. »
Le Procureur a néanmoins rappelé que les travaux n’étaient pas terminés. Il a exhorté « la communauté internationale à continuer de soutenir le processus d’établissement de la responsabilité des auteurs de crimes de guerre », insistant également « sur la nécessité de poursuivre la recherche des personnes disparues » et sur la nécessité d’« apporter le soutien nécessaire, notamment sous la forme d’une indemnisation ».
Le Procureur Serge Brammertz a conclu son allocution à Potočari par la question de la réconciliation. Il a fait remarquer « qu’accepter la vérité est la première étape vers la réconciliation », ajoutant que « nous devons répondre à l’ignorance par l’éducation et au déni par l’affirmation. »
Le Bureau du Procureur a mis en accusation 20 personnes pour les crimes commis à Srebrenica, 14 ont été condamnées, et les procédures sont en cours pour quatre autres. Le procès de Radovan Karadžić devrait prendre fin en décembre 2015, et celui de Ratko Mladić en novembre 2017.