Des représentants de l’organisation non gouvernementale Youth Initiative for Human Rights (YIHR) en Croatie se sont rendus aujourd’hui à Đakovo, dans le lycée Antun Gustav Matoš, ainsi qu’à Gospić, dans le lycée professionnel et le lycée d’enseignement général, dans le cadre du projet éducatif pour la jeunesse élaboré par le TPIY. Plus de 90 lycéens ont ainsi pu en apprendre davantage sur le travail et les réalisations du Tribunal, la raison pour laquelle il avait été crée et les principes qui régissent ses activités.
Les représentants de YIHR se sont essentiellement intéressés aux affaires qui ont spécifiquement trait à la Croatie, notamment les procès d’Ante Gotovina et consorts, de Tihomir Blaškić, Miodrag Jokić, Milan Babić et Milan Martić. Au cours des présentations données à Gospić, ils ont présenté en détail les événements qui se sont déroulés en septembre 1993 dans la « poche de Medak ». Deux généraux croates, Rahim Ademi et Mirko Norac, ont été accusés d’avoir commis des crimes dans cette zone qui se trouve tout près de Gospić.
Bien que nés après le conflit armé en Croatie, les lycéens ont suivi très attentivement les présentations et se sont montrés particulièrement intéressés par les crimes de guerre perpétrés près de chez eux, ainsi que par les procès pour crimes de guerre tenus devant les tribunaux nationaux.
Un des élèves de Đakovo a fait remarquer : « Bien que nous ayons appris beaucoup de choses, je reste persuadé que les membres de notre nation ont commis très peu de crimes et qu’ils les ont commis en légitime défense ». Un de ses camarades qui n’était pas d’accord avec lui a ajouté que « rien ne peut justifier que l’on commette des crimes de guerre ; les auteurs doivent tous répondre de leurs actes ».
Dans les questionnaires d’évaluation qu’ils ont remplis à l’issue de la présentation, plusieurs lycéens ont indiqué que le seul moyen de rétablir la confiance et la paix entre les nations qui se faisaient encore récemment la guerre était d’établir une coopération entre les jeunes de la région. Selon eux, la sensibilisation aux événements survenus pendant les conflits armés et le principe d’individualisation de la peine sont les contributions les plus importantes que le TPIY ait apportées.