Dans le cadre du Projet éducatif pour la jeunesse, Lauranne Duffaut, juriste adjoint à la Chambre d’appel du TPIY, a donné une série de trois conférences sur « le TPIY et le jugement des affaires de génocide et de crimes contre l’humanité ». Les conférences ont été données à plus de 80 étudiants de trois universités de Sarajevo : l’Université internationale Burch, l’École de science et de technologie de Sarajevo et l’Université internationale de Sarajevo.
La première conférence a eu lieu le 27 avril devant un groupe d’étudiants en droit international et diplomatie de l’École de science et de technologie de Sarajevo. Les étudiants ont témoigné un vif intérêt pour la conférence et ont montré qu’ils connaissaient très bien les affaires portées devant le TPIY. Un étudiant a demandé s’il était possible d’établir qu’un génocide avait été commis dans le cadre d’un conflit interne. D’autres ont souhaité en savoir plus sur les discours incitant à la haine, notamment sur leur lien potentiel avec la commission du génocide, et ont demandé si les jugements du TPIY avaient porté sur ce type de crimes.
Plus tard ce jour-là, les représentants du TPIY se sont rendus à l’Université internationale Burch. Au cours de la discussion qui a suivi la présentation, les étudiants ont demandé à quel point il était difficile d’établir la commission de sévices physiques et mentaux dans le cadre d’accusations de génocide. Certaines questions ont également concerné la jurisprudence du Tribunal et les affaires dans lesquelles le génocide de Srebrenica a été établi. Les étudiants ont également voulu savoir pourquoi l’intention génocidaire n’avait pas été prouvée dans l’affaire Karadžić relativement à certaines municipalités de Bosnie.
Le 28 avril, une conférence sur le même sujet a été donnée à l’Université internationale de Sarajevo. La conférence a donné lieu à un débat sur la question plus large de la justice transitionnelle, au cours duquel étudiants et professeurs ont discuté de la responsabilité pénale et des conséquences sociales et politiques du génocide sur les différentes communautés dans les pays de l’ex-Yougoslavie. Les étudiants ont souhaité savoir si des ordres écrits visant à commettre le génocide avaient été découverts et comment, dans le cas contraire, il avait été possible d’établir l’intention génocidaire.
Les membres du personnel administratif et enseignant des trois universités ont salué l’initiative du Tribunal d’organiser ces conférences et ont fait part de leur volonté de continuer de coopérer avec le Programme de sensibilisation du TPIY.