7 September 2012, Vrnjačka Banja
Une cinquantaine de membres de diverses organisations – notamment des représentants d’associations de victimes de Srebrenica – ont assisté aujourd’hui à la projection du documentaire sur les violences sexuelles réalisé par le Programme de sensibilisation et au débat qui a suivi. Organisée par l’ONG Women in Black, cette rencontre a eu lieu à l’hôtel Slatina, dans la ville serbe de Vrnjačka Banja.
Avant la projection, Morgiana Brading, représentante du Programme de sensibilisation, a présenté à l’assemblée les efforts déployés par le Tribunal pour intensifier ses activités de sensibilisation pendant les dernières années de son mandat. Elle a expliqué que l’une des tâches principales pour y parvenir consistait à familiariser la population des pays de l’ex-Yougoslavie avec les réalisations majeures du Tribunal, soulignant que la qualification des violences sexuelles comme crime de guerre en était l’une des plus importantes.
Après la projection, une représentante des victimes de Srebrenica a ouvert le débat :
« Seules les victimes savent ce que survivre à de telles horreurs signifie. Comment un enfant de 6 ans peut-il continuer à vivre après cela ? Il était cependant essentiel de pouvoir en parler devant le Tribunal. Sans cela, nous serions aujourd’hui démunies, nous serions dans une impasse. »
Une discussion empreinte d’émotions s’en est suivie, au cours de laquelle de nombreuses participantes ont souligné l’importance du rôle de l’éducation et de la famille pour empêcher de tels crimes à l’avenir. La discussion a également porté sur la réintégration sociale des victimes de violences sexuelles. Si le Tribunal apporte un soutien matériel et psychologique aux témoins lorsqu’ils déposent à La Haye, il n’existe que peu d’aide à long terme pour les victimes, et nombre d’entre elles ont d’énormes difficultés à reconstruire leur vie dans leur ville ou leur village. En outre, de nombreuses victimes attendent toujours que justice soit rendue, tout en luttant contre la stigmatisation sociale dont elles font souvent l’objet.
« C’est un film important », a conclu une participante. « Personne ne parle de cela dans la région, à part les victimes. Il faudrait montrer ce film dans toute la région et réaliser d’autres documentaires d’information ».