Vingt ans après la fin du conflit armé en Bosnie‑Herzégovine, les répercussions de la guerre se font encore sentir dans la ville de Busovača, en Bosnie centrale. Dans cette municipalité, les écoles accueillent les élèves en fonction de leur appartenance ethnique et les lycéens ont rarement l’occasion de débattre de questions touchant au passé récent.
Le 19 avril 2016, le Programme de sensibilisation du Tribunal a organisé une présentation destinée à plus de 50 élèves du lycée mixte de Busovača, afin de leur parler du travail effectué par le Tribunal et de l’importance des procès pour crimes de guerre dans le processus de justice transitionnelle. Pendant deux heures, le représentant du Tribunal en Bosnie‑Herzégovine, Almir Alić, a présenté les principales réalisations du Tribunal sur une période de plus de vingt ans. Très attentifs, les lycéens ont pu assister à la projection d’une sélection d’enregistrements vidéo des audiences.
Les lycéens ont ensuite posé de nombreuses questions. L’un d’eux a notamment demandé comment Naser Orić pouvait être jugé par le Tribunal et également par la Cour de Bosnie‑Herzégovine. Le représentant du Tribunal a expliqué succinctement le principe juridique non bis in idem selon lequel une personne ne peut pas être jugée deux fois pour les mêmes crimes. Cela dit, il a précisé que si une personne ne peut pas être jugée devant une juridiction nationale pour les mêmes crimes que ceux pour lesquels elle a déjà été jugée devant un autre Tribunal, elle peut toutefois être jugée pour des crimes différents.
La présentation a été applaudie par les lycéens et un élève de 17 ans a déclaré que la réconciliation ne serait possible dans la région « que si l’enseignement de l’histoire n’était plus politisé mais se fondait sur les faits établis ».