Sarajevo, le 27 octobre 2014
Des élèves de quatrième année au lycée no 2 de Sarajevo ont assisté à une présentation de deux heures sur le travail du TPIY, donnée par leur enseignante, Aida Muftić.
À l’issue de la présentation, un débat sur l’héritage laissé par le Tribunal s’est engagé, au cours duquel des lycéens ont demandé si les victimes pouvaient être pleinement satisfaites étant donné les peines selon eux clémentes prononcées par le TPIY et l’apparent manque de volonté de la part des politiques de l’ex-Yougoslavie d’accepter les faits établis devant le Tribunal. Un des élèves a aussi fait remarquer que les accusés détenus au quartier pénitentiaire du Tribunal bénéficiaient d’excellentes conditions de détention. Cependant, après avoir reçu des informations sur le principe de présomption d’innocence et sur le droit de l’accusé à un procès équitable, les lycéens ont reconnu qu’il y avait une différence fondamentale entre une prison et un centre de détention préventive.
Revenant sur la présentation, le lycéen Elsin Uzunović a commenté : « La vidéo utilisée pour illustrer la présentation nous a permis de voir comment se déroulaient les procès. Nous avons obtenu des réponses à de nombreuses questions que nous nous posions et nous avons appris beaucoup de choses sur ce sujet en particulier. »
D’autres lycéens ont convenu que la poursuite des criminels de guerre jouait un rôle important dans le processus d’acceptation du passé. Ils ont également fait remarquer que les jeunes, comme eux, devraient être mieux informés sur cette question particulière afin de participer activement au relèvement de l’ex‑Yougoslavie après les conflits armés.
La présentation du professeur Muftić était la quatrième d’une série de présentations données par des enseignants du lycée en Bosnie-Herzégovine (BiH) qui ont participé à l’atelier du Programme de sensibilisation du TPIY. Cet atelier permet aux participants d’acquérir des connaissances plus approfondies sur le Tribunal. C’était la troisième visite du représentant du TPIY Almir Alić au lycée no 2 de Sarajevo. Cette fois, Almir Alić était venu en tant qu’observateur et il a pu assister à une très bonne présentation donnée par Aida Muftić. Ce fut pour l’enseignante un véritable soulagement de voir ses élèves faire preuve d’autant de maturité dans les réflexions qu’ils faisaient.
Commentaires d’élèves :
Sara Hodžić:
« J’ai appris aujourd’hui que les procès pour crimes de guerre étaient extrêmement importants pour plusieurs raisons. Les deux raisons principales concernent le passé et le futur. Le passé intéresse les victimes, leurs familles et leurs amis, qui devraient obtenir réparation, et met en évidence la nécessité de mettre fin au déni. Le futur nous intéresse nous, les jeunes, qui ne devons pas généraliser mais traiter les criminels comme des individus qui ne sont pas représentatifs du groupe ethnique auquel ils appartiennent. »
Nađa Zvizdić:
« Les élèves qui sont nés après les conflits armés ne s’intéressent pas vraiment à tous les événements qui ont eu lieu ; alors des présentations comme celle-là sont essentielles pour mieux comprendre ce qui s’est passé, continuer à vivre et accepter le passé. Dans l’ensemble, c’était très utile, et j’espère que d’autres présentations seront organisées à l’avenir sur des questions similaires. »
Dinno Lazzari:
« C’était une très bonne présentation, et surtout très utile, parce que c’est important pour les générations futures de jeunes d’être informées des crimes qui ont été commis, pour empêcher que de telles monstruosités ne se reproduisent. »