Trebinje, le 27 mars 2014
Almir Alić, représentant du Programme de sensibilisation en Bosnie-Herzégovine, a rencontré aujourd’hui des élèves du lycée Jovan Dučić, dans la ville de Trebinje, tout au sud du pays.
Après avoir écouté attentivement Almir Alić présenter les travaux du Tribunal, les élèves se sont lancés dans une discussion ouverte au sujet de la politisation des travaux du TPIY et de la nature de la justice. L’un d’entre eux a fait la remarque suivante : « Le principal obstacle auquel le Tribunal est confronté est celui de la politisation de ses décisions. Quand les membres d’un groupe ethnique saluent une décision comme «étant leur grande victoire, les membres d’autres groupes ethniques en gardent un goût amer. Et pourtant, la décision suivante suscite les critiques de cette même communauté qui, jusqu’alors, avait vanté les travaux du Tribunal, alors que c’est l’autre communauté qui, à son tour, se réjouit. Et ainsi de suite. »
Bien que les faits abordés datent de bien avant la naissance de ces élèves, on voyait bien chez eux qu’ils continuent d’influer sur les jeunes générations. Un élève a déclaré que son grand-père avait été détenu dans le camp de Čelebići, dans le centre de la Bosnie-Herzégovine, et qu’il avait été tué plus tard lors de sa détention au camp de Musala. Plusieurs élèves ont par ailleurs mis en avant la politisation des procès au quotidien, par les médias et les responsables politiques de Bosnie-Herzégovine, comme étant également génératrice de tensions constantes.
La politisation indéniable des procès, aux yeux des élèves, pourrait ainsi expliquer que peu d’entre eux aient déclaré vraiment croire en une réconciliation possible en ex-Yougoslavie.
Et pourtant, l’un d’entre eux, âgé de 19 ans, a affirmé qu’il croyait en la réconciliation, à condition que « nous prenions conscience du fait que nous sommes tous des hommes, quelle que soit notre appartenance ethnique, que tous ceux présumés coupables soient, sans exception, jugés pour crimes de guerre, et que la justice ne soit pas sélective ».