Mostar, 18 octobre 2012
Les étudiants de la ville de Mostar, autrefois divisée, ont partagé hier leur intérêt commun pour la justice, ce qui constitue un grand pas en avant sur le chemin de la reconstruction d’après-guerre et la réconciliation. Les jeunes gens des facultés de droit de l’université de Mostar et de l’université Džemal Bijedić ont assisté à des conférences données par Aleksandar Kontić, chef de l’équipe du Bureau du Procureur chargée d’assurer la transition avec les juridictions de l’ex-Yougoslavie. Comme l’on pouvait s’y attendre, le thème de la justice et de la reconstruction après la guerre a suscité un vif intérêt dans cette ville, dont le centre porte encore les marques visibles du conflit. À Mostar, le paysage urbain est encore dominé par des bâtiments en ruines, qui témoignent en silence de l’importance de la paix et d’une coexistence pacifique dans cette région troublée.
Les conférences ont attiré un nombre considérable de personnes. Plus de cent étudiants des deux facultés sont venus s’informer de la contribution du Bureau du Procureur aux poursuites engagées à l’encontre des principaux auteurs des crimes commis en ex‑Yougoslavie. Les étudiants de l’université de Mostar ont posé de nombreuses questions au sujet du génocide et ont manifesté un vif intérêt pour en savoir plus sur cette violation du droit humanitaire international. Ils souhaitaient mieux connaître la définition du génocide au regard du droit international et être informés des principaux jugements rendus par le TPIY relativement à ce crime. Un étudiant de quatrième année a souligné le danger que représente le déni du génocide de la part des responsables politiques, qui rejettent ainsi des faits juridiquement établis. Il a souligné qu’il était important pour la réconciliation de parvenir à une interprétation commune des faits.