Trnopolje, le 5 août 2013
Le camp de Trnopolje, tristement célèbre, ressemble aujourd’hui encore beaucoup à ce à quoi il ressemblait pendant le chaud mois d’août, il y a plus de 20 ans, où il est devenu un lieu de souffrances pour la population non serbe de la municipalité de Prijedor, bien que le bâtiment communal soit maintenant en ruine et en grande partie recouvert par la végétation.
Dans cette atmosphère unique, Almir Alić, représentant du Programme de sensibilisation, a dirigé un atelier sur les crimes de violence sexuelle en temps de guerre et sur le travail du TPIY. Des survivants de Trnopolje se sont assis sur des tapis disposés sur l’asphalte derrière le bâtiment principal, où ils ont été rejoints par de jeunes militants pour la paix venus de Belgrade, Rovinj, Sarajevo, Mostar, Tuzla, Travnik, Kozarac, et Prijedor. Des étudiants britanniques et français étaient également présents.
Chaque nouvelle diapositive de la présentation d’Almir Alić a suscité de nombreux commentaires de l’assistance et la grande discussion qui a suivi a clairement montré la remarquable capacité des jeunes à affronter le passé et à travailler pour la réconciliation. À travers leur engagement commun, les jeunes ont fait de ce lieu de crime un lieu d’espoir ; espoir pour la reconstruction d’après guerre dans les communautés de la région et espoir que l’on ne permettra jamais que de tels crimes soient commis à nouveau.
La rencontre a duré toute la nuit et a compris la promotion d’un livre – Procès de crimes de guerre en Bosnie-Herzégovine – écrit par par le professeur Goran Šimić, la lecture de poèmes d’Enes Kišević, et la diffusion de plusieurs courts documentaires. Tout cela a servi de toile de fond à ce qu’il y avait de plus important : réunir des jeunes de toute la région, leur parler des travaux du TPIY pour mettre fin à l’impunité, et s’assurer que les souffrances des victimes de Trnopolje ne seront jamais oubliées.